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I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’EVALUATION
Le Gouvernement du Burundi a inscrit parmi ses priorités la lutte contre la pauvreté, la préservation de
l’environnement, et la recherche et la diversification des sources d’énergies alternatives. La mise en
œuvre de cette vision du gouvernement à été appuyée en 2006 par le Programme des Nations Unies pour
le Développement (PNUD) basé à Johannesburg, en Afrique du Sud, à travers la mise en place du projet
d’amélioration de l’environnement par la valorisation des sous produits agricoles suivant l’approche
partenariat public-privé et société civile (PPPSD, Public Private Partnership Service Delivery) dans le
domaine de l’environnement. Cet appui vise à encourager les communautés et le secteur privé burundais à
prendre en main leur propre développement pour devenir de véritables acteurs du développement socio-
économique du pays. La mise en œuvre de ce projet a duré deux ans (2006-2008).
C’est dans ce contexte que le Gouvernement du Burundi et le PNUD ont entamé une évaluation externe
pour apprécier les effets du projet sur les bénéficiaires suite à la mise en œuvre des activités prévues. Les
résultats de cette évaluation vont servir de base à l’élaboration d’autres projets en relation avec
l’environnement au Burundi.
Les objectifs visés par l’évaluation sont : la vérification de la réalisation effective du projet en
comparaison avec ce qui était initialement prévu et une appréciation au regard des objectifs auxquels le
projet devrait contribuer. Les évaluateurs vont proposer des recommandations pour aider les acteurs à
améliorer les opérations et les stratégies des projets du même domaine au Burundi.
A la fin de l’évaluation les résultats attendus sont résumés comme suit : les performances ainsi que les
contraintes majeures du projet et des structures d’appui sont connues ; les leçons apprises sont portées à la
connaissance des partenaires de mise en œuvre ainsi que du PNUD ; et les recommandations sont mises à
la disposition du PNUD et des autres partenaires de mise en œuvre pour mieux prendre des décisions dans
des domaines semblables.
L’évaluation est confiée à une équipe d’experts externes au projet composée comme suit : trois personnes
de l’Unité conjointe de suivi-évaluation (JMEU) du Bureau Intégré des Nations Unies au Burundi
(BINUB), et un Chargé de programme et projets au PNUD Bujumbura.
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III. DESCRIPTION DU PROJET PPPSD
En plus de l’aspect fabrication des briquettes, le projet visait à contribuer à la mise en place d’un cadre
adéquat favorable aux PPP et à faciliter de tels partenariats, à travers une approche participative et
inclusive qui intègre les parties prenantes, à savoir : le secteur public, le secteur privé, la société civile et
les populations bénéficiaires, en particulier celles des quartiers pauvres de la ville de Bujumbura.
Le projet a débuté en août 2006 avec la signature du Document du Projet entre le Gouvernement du
Burundi et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Les dernières activités ont
eu lieu au cours du deuxième semestre 2008.
Un ensemble de méthodologies a été utilisé pour recueillir les données de l’évaluation. Ces
méthodologies sont résumées comme suit :
Entretien semi-structuré :
Cette méthode nous a permis de rencontrer les groupes mentionnés ci-dessous. Elle nous a permis de
poser des questions ouvertes à ces groupes selon leur niveau de participation dans le projet. Nous avons
pu dégager des tendances aidant à répondre aux questions de l’évaluation.
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Analyse documentaire :
Nous avons utilisé cette méthode pour prendre connaissance de l’historique du projet et des résultats
théoriques obtenus. Parmi les documents consultés se trouvent les rapports des mois de juin et octobre
2007, le rapport annuel 2007, le rapport annuel 2008, le contrat d’exécution de l’ONG RAF 2000 en date
du 15 décembre 2006, les termes de référence et le rapport de la mission du 6 au 10 avril 2009, de Mr.
Maleye Diop Global Task Manager PPPSD Afrique du SUD, et le rapport du 29 juillet 2008 de la mission
de Mr. Kwame Asubonteng au PNUD Bujumbura.
Observations directes :
L’équipe a également effectué cinq visites de terrain: dans la commune de Buterere ; la commune de
Kinama ; le dépotoir de Buterere où sont déchargées les ordures ménagères de la ville de Bujumbura;
dans un site de collecte et triage de déchets et de fabrication de briquettes, Bujumbura Garbage Collection
(BGC) ; et dans une coopérative locale de fabrication de briquettes, Briquetting Cooperative (BRICOOP).
A cet endroit, l’équipe a pu voir les activités de briquettes se réaliser, permettant ainsi une meilleure
compréhension du processus et des besoins de fabrication.
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Bénéficiaires : Une forte participation des bénéficiaires a eu lieu dans les communes de Buterere et
Kinama en présence des administrateurs communaux.
Le groupe d’acteurs dans la mise en œuvre du projet est composé comme suit : Charles IGIRINDAVYI /
Coordonnateur National du RAF2000 ; Stany NDIKURIYO / Ex-Coordinateur du projet briquette ;
Jocelyne NDAYIRORERE / Directrice Générale Adjointe, Bujumbura Garbage Collection (BGC) ;
Apolliniare NZEYIMANA / Technicien communal d’hygiène et d’assainissement, commune Kinama.
Entreprise privée modèle dans la mise en œuvre des activités de briqueterie : Ephraim NDAYISHIMA /
Directeur Général, BRICOOP (Briquetting Cooperative).
L’équipe d’évaluation a aussi eu un entretien téléphonique avec l’équipe du programme «Public Private
Partnerships for Service Delivery (PPPSD)» qui a appuyé le financement de cette initiative. Ceci a permis
d’enrichir les données rassemblées sur cette évaluation.
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Le bon déroulement de l’évaluation a été affecté par la non disponibilité de la logistique nécessaire, et par
le fait que l’évaluation ait été demandée trois ans après le début du projet. De plus, certains entretiens ont
été reculés à plusieurs reprises à cause de la non disponibilité des interlocuteurs, ce qui a quelque peu
retardé le processus d’évaluation. Enfin, les évaluateurs n’étaient pas disponibles à plein temps pour
mieux mener la recherche. Pour cette raison, l’équipe d’évaluation ne pouvait pas se dédier exclusivement
à l’évaluation qui était interrompue par les tâches régulières des membres de l’Unité conjointe de suivi-
évaluation au BINUB. Par conséquent, l’évaluation a été prolongée au delà des deux semaines prévues.
Après concertation avec les personnes ciblées et en utilisant les méthodes indiquées ci-dessus, des
résultats ont été dégagés pour répondre aux questions auxquelles l’évaluation devait répondre. Ces
résultats sont classés en terme de pertinence, d’efficacité et d’efficience du projet PPPSD sur
l’environnement et le partenariat public-privé et société civile. Les sections suivantes présentent les
différents résultats.
Pertinence
Lors de cette recherche, l’équipe d’évaluation a pu rencontrer les
acteurs impliqués et les bénéficiaires du projet afin de tirer les
conclusions sur la pertinence pour eux et vérifier leurs engagements
et leur compréhension du changement que le projet pourrait
apporter. Le paragraphe suivant montre les tendances et les
conclusions tirées sur la pertinence du projet PPPSD. Dépotoir de Buterere constitue un
lieu de survie de certaines familles.
La fabrication des briquettes, une fois commencée, leur aurait apporté de nombreux bénéfices. En
fournissant une activité génératrice de revenu pour ces femmes vulnérables et les ménages qu’elles
soutiennent, le projet aurait contribué à lutter contre la pauvreté, ainsi qu’à l’auto-développement de la
commune. De plus, le projet offre une réponse au défi de couvrir des besoins énergétiques pour la
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cuisson. Les briquettes fabriquées de déchets agricoles représentent une source d’énergie facilement
disponible et peu coûteuse pour ces foyers.
La visite d’une entreprise privée modèle dans la mise en œuvre des activités de briquetterie a démontré la
viabilité de l’activité de fabrication de briquettes à partir de déchets agricoles. BRICOOP (Briquetting
Cooperative) travaille depuis trois ans dans la transformation des déchets organiques en briquettes. La
société contribue à l’assainissement de la communauté et aide à réduire la déforestation par la fabrication
et distribution de briquettes. Précisément, BRICOOP produit 40 tonnes de briquettes par jour, ce qui
équivaut à un hectare de bois. De plus, la société contribue à l’économie locale à travers l’emploi des
membres de la communauté et l’achat de matériaux de base de ces membres.
Les dirigeants des associations identifiées pour la mise en œuvre du projet ont manifesté leur disponibilité
pour jouer le rôle de partenaires efficaces en encadrant la population de ces localités. Ils affirment avoir
déjà l’expérience dans ce domaine. Alors, bien que les bénéficiaires aient bien cerné les bénéfices que le
projet leur aurait apportés, l’évaluation a constaté qu’ils n’avaient pas compris le concept du partenariat
public-privé. Les bénéficiaires à la base ne comprenaient pas leur rôle dans le projet, notamment sur la
fabrication, et vente des briquettes avec l’intervention d’un opérateur privé local. Par ailleurs, les
dirigeants des associations ont demandé qu’on leur laisse la vente des briquettes qui seraient
confectionnées, au lieu de faire intervenir une société privée pour la vente. La société pourrait se limiter
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à l’encadrement technique et au transfert de compétence aux associations, et à la formation aux
techniques de fabrication manuelle des briquettes de charbon.
Des confusions existaient aussi au niveau de la mise en œuvre du projet. Les partis au projet n’avaient pas
la même conception de l’objectif du projet. Selon l’Unité de gestion PPPSD à Johannesburg, l’objectif
était de promouvoir le concept PPP et de créer de tels partenariats, la fabrication des briquettes n’étant
qu’un moyen à cette fin. Cependant, pour RAF2000 le but du projet était d’améliorer l’environnement
urbain à travers la transformation des déchets agricoles en briquettes de charbon, ce qui est reflété dans
les TDRs initiaux du projet ou la création d’un partenariat public-privé n’était pas un des deux objectifs.
Au cours de l’évaluation, il est devenu clair que le contexte a changé depuis le démarrage du projet. Il y a
deux ans les usines de fabrication de briquettes pouvaient obtenir les déchets agricoles gratuitement ; ces
déchets sont commercialisés dorénavant. En outre, les parches de riz sont maintenant utilisées pour la
fabrication des briques de construction, étant brulées pour cuire ces briques. Par conséquent, les usines de
fabrication de briquettes sont en concurrence pour ces déchets pendant les trois mois de la saison sèche, la
période de fabrication des briques.
Conclusion 1: Le projet PPPSD reste pertinent au niveau des bénéficiaires bien qu’ils n’aient pas vu la
concrétisation des activités de fabrication des briquettes de charbon. Les problèmes environnementaux et
de pauvreté persistent dans la zone d’intervention. A cause du déboisement, il y a une rareté d’échauffe
que la population utilise pour la cuisson, et du charbon de bois d’échauffe qui n’est pas accessible à
cause du coût. L’insalubrité persiste. Le projet représente une façon de répondre à ces défis auxquels la
population fait face tous les jours.
Conclusion 2 : Etant donné que les bénéficiaires n’ont pas compris le concept du partenariat public-privé,
il reste un travail de sensibilisation à faire sur l’approche, surtout auprès des bénéficiaires à la base. Ces
bénéficiaires et l’administration au niveau local sont les clés de réussite du projet. Il est impératif de
s’assurer qu’ils maitrisent le rôle de chacun dans la mise en œuvre et qu’ils connaissent les participants à
tous les niveaux.
Conclusion 3 : L’évaluation a trouvé que certaines réalités de l’analyse qui a servi de base au projet
PPPSD en 2006 ont changé. Les balles de riz sont désormais utilisées pour cuire les briques pour la
construction ; l’activité de briques cuites va donc intensifier le problème de l’environnement. Il serait
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important de bien analyser les constituants de la fabrication des briquettes de charbon et de la résolution
du problème de l’environnement.
Efficacité
La réussite d’un projet est conditionnée à ce que toutes les personnes physiques et morales concernées par
la mise en œuvre jouent effectivement leurs rôles. Cette présente recherche a permis de vérifier
l’efficacité du projet par la vérification des aspects internes et externe liés au projet : la réalisation des
activités prévues ; le fonctionnement des structures de gestion du projet, notamment le Comité de
Pilotage, l’ONG d’exécution Réseau Afrique 2000 ; et les appuis du PNUD, etc.
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l’environnement par le partenariat public-privé. Les résultats escomptés n’ont pas été obtenus suite à la
non réalisation des activités du début à la fin comme prévu. Ces résultats sont résumés comme suit :
L’ONG Réseau Afrique (RAF) 2000 Plus était l’agence d’exécution sélectionnée pour la mise en œuvre
du projet. Cette association a une longue expérience confirmée dans la mise en œuvre des projets
communautaires. Elle a signé un contrat d’exécution du projet avec le PNUD le 15 décembre 2006.
RAF2000 a effectué des visites de terrain pour rencontrer les gouverneurs, la population, les partenaires et
bénéficiaires potentiels. Des partenaires publics et privés impliqués et/ou intéressés par la production de
briquettes de charbon ont été identifiés. Une sensibilisation sur l’existence du projet PPPSD et l’approche
partenariat public-privé a été effectuée.
Au niveau de la société civile, deux associations ont été sélectionnées dans la commune de Buterere, ce
sont l’Association pour la Paix et le Développement Communautaire de Buterere (APADECOBU) et
l’Association Pour Agir contre la Pauvreté des Sinistrés (APS). Une a été sélectionnée dans la commune
de Kinama, l’Association de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ADLP). Ces associations
travaillent dans les domaines de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté.
Des partenaires privés ont été identifiés mais n’ont pas été sélectionnés et n’ont encore moins signé des
conventions PPP. Les partenaires privés potentiels identifiés pour le projet étaient Briquetting
Cooperative (BRICOOP), Bujumbura Garbage Collection (BGC) et Maintenance des espaces verts et
Gestion Immobilière (MGI). Lors d’une visite au BGC, la Directrice Adjointe de la société a affirmé être
bien préparée pour assurer le ramassage des ordures et autres intrants qui allaient servir à la fabrication
des briquettes. La seule difficulté est que cette société n’était pas décentralisée pour accompagner le
projet. Le recrutement de personnel supplémentaire était toutefois prévu. La Directrice Adjointe a
exprimé le regret de ne pas avoir vu le projet mis en œuvre.
De plus, un terrain avait été identifié à Buterere pour produire les briquettes. La Mairie avait donné son
accord de principe pour attribuer le terrain sur lequel la fabrication des briquettes allait être réalisée. Les
2000 moules n’ont pas été achetés par le projet par manque de disponibilité des fonds. Ces moules
auraient servi à la formation pratique de la fabrication des briquettes.
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Toujours en lien avec la fabrication des briquettes, le Coordonateur du projet a effectué une mission
d’études auprès d’un projet similaire à Nairobi au mois d’octobre 2007, sur invitation de l’UNHABITAT.
A cette occasion, des informations sur la fabrication et production des briquettes de charbon à base de
sous-produits agricoles ont été recueillies.
En vu de renforcer les capacités de RAF2000 sur l’approche PPP, un expert de l’Unité de gestion PPPSD
en Afrique du Sud a effectué une mission d’appui au Burundi en juillet 2008, contribuant à la
sensibilisation sur le PPP. Pendant cette visite, un atelier de sensibilisation sur l’approche PPP a été
organisé avec l’expert de l’Unité, réunissant des partenaires publics et privés potentiels. En plus, un kit
d’information sur le concept PPP a été diffusé aux partenaires potentiels.
A cette même occasion, RAF2000 a demandé une extension du projet jusqu’en 2009 pour pouvoir mettre
en œuvre le nouveau plan de travail. Cela a conduit à la révision des modalités de la mise en œuvre. Selon
RAF2000, les intrants du projet n’étaient plus suffisants compte tenu de l’augmentation des activités. Par
conséquent, la phase de production de briquettes n’avait pas été atteinte.
Conclusion 4 : Des efforts ont été fournis pour la mise en œuvre des activités de fabrication des
briquettes et assurer le partenariat. Cependant, l’ensemble des partenaires identifiés et sensibilisés affirme
avoir attendu longtemps sans rien voir venir. Ils en ont déduit que le projet avait été détourné vers
d’autres communes ou annulé. Le peu d’activités réalisées n’a pas eu de suite, ce qui a conduit au
désintéressement des parties impliquées dans la planification et dans la mise en œuvre du projet.
Conclusion 5 : Le projet était contraint par le manque de capacités au niveau local et la non maitrise de
l’approche PPP par l’ONG d’exécution. L’approche était peu connue au Burundi et l’ONG devait attendre
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l’appui d’un expert de l’Unité de gestion PPPSD pour expliquer aux parties prenantes le concept et ses
avantages comparatifs.
Conclusion 6 : Pour mieux préparer le démarrage du projet, une formation d’une semaine a été organisée
en décembre 2005 sur le concept et l’approche PPP appliquée aux différents services de base comme
l’énergie, l’alimentation en eau potable et la gestion des services environnementaux. Cette formation a
donnée l’occasion pour le Burundi d’être représenté par le UN habitat programme Manager et le
Directeur Exécutif de RAF 2000 parmi d’autres pays. Mais le RAF2000 qui est l’ONG d’exécution n’a
pas pris en compte le concept mais a soumis un projet différent qui après a connu un réajustement en
élargissant le volet partenariat au delà du contexte de fabrication et de la vente des briquettes et une
absence de réajustement budgétaire a mené à une impasse dans le projet. L’ONG d’exécution ne
souhaitait pas réaliser d’autres activités tant que les questions de budget et de prolongement du projet
n’étaient pas résolues.
Efficience :
Le financement avait deux volets : le budget du PNUD Johannesburg qui devait être utilisé exclusivement
pour l’exécution des activités, et le budget du PNUD Bujumbura qui devait financer le personnel. Le
projet avait un budget total de 126.076 USD, dont 99.976USD fournis par le PNUD-BDP-Unité de
Gestion du PPPEU, 15.600 USD fournis par PNUD-Burundi et 9.500 USD par RAF 2000.
Les dépenses encourues étaient 11.527USD en 2007, et 17.058USD en 2008, ce qui est revenu à une
dépense totale de 28.213USD (dont 8% frais de gestion du projet). Ces dépenses étaient principalement
liées aux salaires, avec 8.070USD dépensés pour le Coordonateur du projet, et 5.876USD pour
l’engagement d’un consultant. De plus, 1.399USD ont été dépensés sur les per diems pour les missions de
suivi du projet, 1.722USD pour la formation, et 7.731USD pour la documentation et dissémination des
kits sur le PPPEU. Enfin, 3.425USD ont été dépensés pour les frais de gestion du projet par l’ONG de
mise en œuvre. A la fin de 2008, la solde était de 87.363USD.
Le faible taux de dépense des fonds a été remarqué au niveau de l’Unité de gestion PPPSD à
Johannesburg mais aucune action de suivi n’a été faite. Une fois que l’Unité a dégagé les financements, le
PNUD-Burundi détient la responsabilité pour la mise en œuvre du projet. L’Unité de gestion PPPSD
aurait pu fournir un appui technique mais uniquement sur demande du PNUD-Burundi parce que c’est ce
dernier qui a la responsabilité d’assurer le suivi régulier de l’exécution du projet et de fournir les rapports
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d’avancement et financiers. L’appui technique dans l’exécution du projet est fourni tout au long de son
exécution mais la gestion au jour le jour du projet est la responsabilité du bureau national du PNUD qui
inclut le projet en question dans son portefeuille et s’assure qu’il est en phase avec ses priorités pays
comme décidées avec le pays hôte.
Gestion du projet
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La gestion du projet devait être assurée par RAF2000. L’ONG devait transmettre au PNUD des rapports
trimestriels d’étapes techniques et financiers réguliers faisant état des progrès enregistrés par rapport au
plan de travail. Les rapports transmis au PNUD sont : Rapport annuel 2007 (soumis en février 2008),
Rapport annuel 2008 (soumis en janvier 2009) et deux rapports intérimaires en juin 2007 et octobre 2007.
Il était prévu que le Comité de Pilotage analyse les rapports et procède à la formulation des
recommandations pour orienter la mise en œuvre du projet. Or, le Comité ne s’est pas réuni régulièrement
(tous les six mois) et n’a pas réalisé le suivi du projet.
D’autres facteurs ont considérablement contribué au retard de la mise en œuvre du projet. D’abord, la
première tranche du budget n’a été versée qu’en mars 2007. Ensuite, un retard a été enregistré dans
l’opérationnalisation du Comité de Pilotage car trois membres ont du être remplacés après avoir changé
de Ministère. De surcroît, l’expert en PPP envoyé par l’Unité de gestion PPPSD en appui à RAF 2000 est
venu tardivement (un an et demi après la signature du contrat du projet). Aucun suivi n’a été fait pour
accélérer l’arrivée de ce dernier à temps par l’Unité de gestion PPPSD à Johannesburg et PNUD-Burundi.
Conclusion 7 : Plus de 60% des dépenses étaient consacrées aux salaires, per diems, recrutement d’un
consultant alors que les activités propres du projet n’ont pas reçu assez d’attention. Le projet n’a pas
respecté le principe d’avoir une dépense comparative entre activités et personnel.
Conclusion 8 : Le Comité de Pilotage n’a pas joué son rôle convenablement. Le dysfonctionnement du
Comité de Pilotage n’a pas favorisé le suivi et évaluation du projet. La mise en œuvre du projet par RAF
2000 n’a pas connu de réajustement pour certaines qui pouvaient venir du Comité de Pilotage s’il était
opérationnelle.
Conclusion 9 : Le projet a souffert d’un manque de communication (formelle ou informelle) au sein des
structures de gestion du projet (Comité de pilotage, RAF 2000, PNUD-Burundi et PNUD-Afrique du
Sud) et entre celles-ci et les bénéficiaires. L’Unité de gestion PPPSD ne communiquait pas directement
avec l’ONG d’exécution, même si l’Unité avait plus d’information sur les actions de l’ONG que le
PNUD-Burundi. Des communications informelles pouvaient donner plus d’information à l’ONG
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d’exécution bien que cela ne rentre pas dans les procédures administratives. Chaque acteur attendait
l’action de l’autre afin de corriger les lacunes mais sans toutefois exprimer ce désir. Finalement, le projet
est arrivé à une impasse sans qu’aucun des acteurs impliqués ne puisse expliquer pourquoi. Très peu
d’efforts ont été fournis pour donner un nouvel élan au projet.
Etant donné que la moitié des activités du projet n’a pas été réalisée, il est difficile de parler d’effets
obtenus. Néanmoins, le projet PPPSD est bien pertinent pour contribuer à la réduction de la souffrance
des populations, particulièrement des femmes veuves très pauvres, sauvegarder l’environnement et
améliorer l’assainissement. Le bon démarrage du projet avait permis de donner espoir à ces femmes et à
l’administration, aux dirigeants des associations de pouvoir trouver un moyen de mieux encadrer la
population, et aux ONG d’avoir une opportunité d’élargir leurs champ d’action.
Au contraire, le fait que les activités n’aient pas été mises en œuvre sur le terrain n’a créé que des
impressions négatives. La majorité des membres des associations interrogées affirme être déçue. Ils se
sentent trahis et affirment que le projet a été détourné en faveur d’autres communes. L’administration
communale affirme être entre le marteau et l’enclume car elle a participé activement à la mobilisation et
sensibilisation des bénéficiaires avant de se retrouver face à une population impatiente de voir le projet
commencer.
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d’autres bénéficiaires du partenariat car le projet n’était prévu que dans le cadre de la fabrication
des briquettes.
L’implication du Ministère de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Environnement
dans la mise en œuvre peut aider à assurer la pérennisation. Le Ministère doit être associé à la
mise en œuvre car son expérience pourrait assurer le développement ou l’amendement d’une
politique nationale.
Le Gouvernement doit s’impliquer davantage dans le développement des PPPs car le Burundi est
très en arrière dans ce domaine en comparaison avec les Etats de la Communauté Est-Africaine.
Le Prodoc avait d’ailleurs prévu un voyage d’études dans ces pays mas l’activité n’a pas été
réalisée.
Il faut se méfier du changement du cadre des résultats pendant la mise en œuvre. Cette
modification pouvait se réaliser pendant la revue à mi-parcours.
Les bénéficiaires directs méritent d’être informés sur le changement des phases de mise en œuvre
par une communication régulière pour ne pas créer des opinions négatives sur le projet.
Le concept PPPSD, qui est nouveau dans le contexte du Burundi, nécessite une sensibilisation
conséquente.
Les stratégies de fonctionnement doivent être bien définies dès le début du projet.
VIII. RECOMMANDATIONS
L’analyse de la situation doit être mise à jour, en tenant compte du fait que les balles de riz sont
maintenant utilisées dans la fabrication des briques cuites, et que les déchets agricoles sont
commercialisés.
L’analyse doit éclaircir sur l’inclusion d’un volet dédié au partenariat public-prive-société civile, dont les
bénéficiaires seront d’autres couches de la population.
Pour les projets futurs, il faut prêter attention au fonctionnement du Comité de Pilotage. Le
fonctionnement de ce Comité va permettre de corriger les erreurs et d’améliorer la mise en œuvre du
projet. La mise en œuvre des recommandations du Comité de Pilotage doit être assurée et le budget
réajusté en conséquence.
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L’implication du Ministère de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Environnement dans la
mise en œuvre du projet doit être assurée, afin de bâtir des partenariats public-privés durables et de
favoriser la pérennisation des acquis à la fin du projet.
En plus du renforcement des capacités de l’ONG de mise en œuvre, il faut planifier un accompagnement
de quelques mois par d’autres personnes familières avec l’approche et déjà expérimentées.
La communication autour du projet doit être renforcée pour que chacun puisse jouer son rôle et savoir ses
limites sans ambigüité, et soit également informée sur les progrès du projet.
Un système de Suivi Evaluation doit être mis en place pour renforcer la gestion du projet. Il n’existait pas
de système de collecte, d’analyse et de production des rapports. Ce système pouvait fournir des données
de S&E qui seront analysées aux réunions de la Comité de Pilotage.
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IX. ANNEXES
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B) CADRE VISUEL DE L’EVALUATION
Objectif spécifique 2 :
Résultat attendu 1 : -Liste de partenaires intéressés dressée -Identification des partenaires publics clés
-Identification des partenaires privés intéressés
Structure partenariale publique-privé mise en -TDRs de partenaires clés élaborés et approuvé par les
place pour le projet parties prenantes au projet. -Elaboration des TDRs
-Sélection transparent des partenaires privés pour la mise en œuvre
-Nombre de conventions de partenariat signés entre -Elaboration et négociations des projets de conventions
parties prenantes
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Résultat attendu 2 : -Mission d’appui de l’unité de gestion PPPEU effectuée -Organisation de séances d’information au concept PPPEU
au Burundi -Multiplication et diffusion du kit d’information au concept PPPEU
Partenaires (public, privé, Société Civile,…) -Nombre de personnes informées -Renforcement des capacités locales en PPP
informés au concept PPPEU -Revue et définition de cadre politique, légal et réglementaire
favorables aux PPP
-Organisation de la formation
Résultat attendu 4 : -Nombre de presses achetées et opérationnelles -Achat, installation et maintenance de presses
Projet pilot opérationnel -Nombre d’unités pilote de productions installées -Disponibilisation des hangars de production et de stockage
-Quantité de briquettes produites -Disponibilisation des matières premières (parches et balles de riz,
-Quantité de briquettes vendues liants)
-Nombre de messages publicitaires élaborés et -Encadrement et suivi de la production de briquettes
diffusés -Marketing : élaboration des messages publicitaires y compris
-Nombre de dépliants produits dépliants
-Nombre de rapports et documentaires produits et -Documenter l’expérience
échangés avec les partenaires -Organisation d’une mission d’évaluation à la fin du projet
-Rapport d’évaluation du projet disponible
-Revenus générés par la vente des briquettes et
impacts sur le niveau de vie des populations pauvres
surtout féminines
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C) Termes de Référence
1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Dans son programme de développement pour la période 2006-2010, le gouvernement du Burundi a
inscrit parmi ses priorités la lutte contre la pauvreté, la préservation de l’environnement, la recherche et
la diversification des sources d’énergies alternatives.
C’est dans ce cadre que les interventions du PNUD viennent encourager les communautés et le secteur
privé Burundais à prendre en main leur propre développement pour devenir de véritables acteurs du
développement socio-économique du pays.
L’appui des priorités du gouvernement par le PNUD a consisté à la mise en place du projet PPPSD dans le
domaine de l’environnement. Ce projet devrait ressortir comme solution la transformation des parches
de café et des balles de riz en briquettes de charbon à haute valeur calorifique pour en faire un véritable
substitue au charbon de bois. Il s’agira de promouvoir une source d’énergie à faible coût pour la cuisson
et susciter l’intérêt du secteur privé local dans la production et la commercialisation de ce nouveau
produit.
La mise en place de ce projet va contribuer également à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
Cette présente évaluation va permettre de tirer les leçons sur la conception et la mise en œuvre du
projet PPPSD afin de mieux favoriser l’implémentation du concept.
2. OBJECTIFS DE L’EVALUATION :
Les objectifs de l’évaluation sont les suivants :
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3. RESULTATS ATTENDUS
Les performances ainsi que les contraintes majeures du projet et des structures d’appui sont
connues et validées,
Les leçons apprises sont portées à la connaissance du partenaire de mise en œuvre ainsi que le
PNUD,
Les stratégies d’exécution du projet sont mieux définies et partagées avec les décideurs du projet,
Les changements de conditions de vie et de développement des bénéficiaires sont mieux
appréciés,
Les recommandations sont misent à la disposition de PNUD et partenaire de mise en œuvre pour
mieux prendre des décisions dans les domaines similaires de leur plan stratégique.
4. METHODOLOGIE:
L’évaluation va utiliser les méthodes simples et peu couteuses pour des raisons d’efficience :
a.) Entretien semi-structuré : Obtenir les informations face – à-face avec les bénéficiaires,
individuellement ou en petit groupe en recourant à une série de questions générales qui seront
conçues pour guider les conversassions,
b.) Observation directe : Avoir des informations directes en observant ce qui a été réalisé sur les
lieux des projets afin d’améliorer les résultats des projets ou avoir des hypothèses pour d’autres
projets,
c.) Etudes documentaires : Avoir des informations a partir des différents rapports périodiques du
projet et comparer avec les réalisations sur terrain,
d.) Les résultats de ces analyses vont permettre la rédaction du rapport du projet,
e.) Une commission sera désignée pour valider le rapport final afin de le transmettre au PNUD
L’équipe de l’Unité JMEU de BINUB et M. francois Muhire de PNUD qui seront responsable de
l’évaluation et la production du rapport,
Les personnes ressources seront : Spécialiste Développement et la Consolidation de la Paix
PNUD, Field Adviser PNUD, Malai Diop et Louis Nduimana.
6 OUTILS D’EVALUATION
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7. CHRONOGRAMME:
S/N ACTIVITES NB JOURS DATES
Début de l’évaluation
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D) Guide de l’évaluation du projet
I. Equipe d’évaluation :
Questions d’évaluation
Buterere
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IV. Les instruments de recueil de données (guide d’interview):
Efficacité :
2. Dans quelle mesure les activités font l’objet d’un monitoring régulier et satisfaisant ?
3. Quelle sont les résultats obtenus suite à la mise en œuvre des activités ?
Efficience :
Pertinence :
1. Que pensez-vous des apports du projet dans la réduction de la pauvreté,
2. Que pensez-vous des apports du projet dans la réduction de la faim dans sa zone
d’intervention?
3. Quels sont les apports du projet dans la protection d’environnement dans la zone
couverte ?
4. Dans quelle mesure le projet est-il intégré dans le plan sectoriel du ministère ?
Durabilité :
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7. Les intérêts respectifs des hommes et des femmes se reflètent-ils dans la mise en œuvre
du projet au niveau du groupe cible, des institutions et de la politique ?
b. Partenaires clés :
1. Quelle sont les résultats obtenus suite à la mise en œuvre des activités ?
9. Quel est votre sentiment sur la réduction de la faim dans la zone couverte par le projet ?
10. Quel est votre sentiment sur la réduction de la pauvreté dans la zone couverte par le
projet ?
11. Quel est votre sentiment sur la protection de l’environnement dans les zones couvertes
par le projet?
12. Dans quelle mesure le projet est-il intégré dans le plan sectoriel du ministère ?
13. Quels sont les dispositions prises pour préserver les effets du projet après la fin des
appuis financiers ?
c. Bénéficiaires :
1. Que pensez-vous des appuis que ce projet vous a apportés ?
2. Quels sont les dispositions prises pour préserver ces effets après la fin des appuis
financiers ?
d. Comité de Pilotage :
1. Quels sont les dispositions prises pour préserver ces effets après la fin
des appuis financiers ?
2. A votre avis, à la fin du projet quels seront les indicateurs objectivement
vérifiables qui vont nous montrer que le projet a été un succès ?
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V. Matériel pour le recueil de données à préparer pour chaque équipe de Terrain :
Il est plus facile pour l’équipe de mener les interviews le matin de façon à pouvoir
terminer l’analyse des données à la fin de la même journée.
le moment de la journée où les interviews auront lieu devrait être décidé après
discussion,
Un travail de résumer les résultats des travaux de terrain sera effectué, dans une séance de
travail où tous les membres de l’équipe sont présents, les résultats devraient être synthétisés
pour chaque question d’évaluation.
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b. Résumer les résultats du travail de terrain :
A la fin de la phase de recueil de données, les résultats des différentes équipes de terrain
doivent être résumés. Pour chaque question d’évaluation, les résultats de chacune des équipes
doivent être intégrés en un seul ensemble de résultats.
Questions Résultat
:
c. Tirer des enseignements de l’évaluation:
Dans cette étape, les membres de l’Equipe d’Evaluation étudient les résultats préparés à partir
des interviews et développent une série d’enseignement. Les enseignements développés par
l’équipe devraient être basés non seulement sur les aspects négatifs, mais aussi sur les aspects
positifs ou efficaces.
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E) PROGRAMME DE RENCONTRES
Jean Patrick BAHIZI Directeur Technique / BGC Mardi 25 Août à 10H00 Av. de France
Apollinaire BIGIRIMANA Technicien communal d’hygiène et d’assainissement / Mardi 25 Août à 15H00 Bureau communal de Kinama
Commune Kinama
Ephrem NDAYISHIMIYE Directeur Technique ABRICOP Mardi 25 Août à 16H30 Siège du Bureau à la SODECO
Apollinaire NZEYIMANA Point focal Mairie / Environnement Mercredi 26 Août à 08H00 Mairie de Bujumbura
Moïse NDAYISENGA Administrateur de la commune Buterere Mercredi 26 Août à 09H00 Bureau communal de Buterere
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