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Projet de Fin d’Etudes présenté pour l’obtention du diplôme

d’Ingénieur en Agronomie

Département : Ressources Naturelles et Environnement


Option : Management des Ressources en Sols et en Eaux

ESSAIS DE PHYTOREMEDIATION DES SOLS


POLLUES DE LA MINE ABANDONNEE DE MIBLADEN
(HAUTE MOULOUYA, MAROC)

Présenté et soutenu publiquement par


Espérant Mariano TONGAMISY
Devant le jury

Pr N. CHTAINA Président IAV Hassan II


Pr. B. BAGHDAD Rapporteur IAV Hassan II
Dr R. MOUSSADEK Rapporteur INRA/ICARDA Rabat
Dr M. LAGHLIMI Rapporteur DRT, Beni Mellal
Pr. Z. BOUJAMLAOUI Examinateur IAV Hassan II

Novembre 2020
AVANT-PROPOS

Ce mémoire de fin d’étude est issu d’une collaboration entre le


Département des Ressources Naturelles et Environnement de l’Institut
Agronomique et Vétérinaire Hassan II, sous la direction de Pr. Bouamar
BAGHDAD et Dr Meriem LAGHLIMI et l’Unité de Recherche sur
l’Environnement et la Conservation des Ressources Naturelles de
l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA de Rabat) et le
Centre International de Recherche Agricole dans les Zones Arides, sous
la direction de Dr. Rachid MOUSSADEK.

i
DEDICACE

Avec l’expression de ma reconnaissance, je dédie ce modeste travail à ceux qui, quels que soient les
termes embrassés, je n’arriverais jamais à leur exprimer mon amour sincère.

A Mes très chers Parents


Aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, mon amour éternel et ma considération pour les
sacrifices que vous avez consenti pour mon instruction et mon bien être.
Je vous remercie pour tout le soutien et l’amour que vous me portez depuis mon enfance et j’espère
que votre bénédiction m’accompagne toujours. Que ce modeste travail soit l’exaucement de vos
vœux tant formulés, le fruit de vos innombrables sacrifices, bien que je ne vous en acquitterai jamais
assez. Puisse Dieu, le Très Haut, vous accorder santé, bonheur et longue vie et faire en sorte que
jamais je ne vous déçoive.

A mon adorable sœur


En témoignage de mon affection fraternelle, de ma profonde tendresse et reconnaissance, je vous
souhaite une vie pleine de bonheur et de succès et que Dieu, le tout puissant, vous protège et vous
garde.

A tous mes professeurs

Aucune dédicace ne saurait exprimer ma gratitude envers vous. Votre joie et votre gaieté me
comblent de bonheur. Puisse Dieu vous garder, éclairer votre route et vous aider à réaliser à vos
vœux les plus chers.

À mes amis de toujours et collègues


En souvenir de notre sincère et profonde amitié et des moments agréables que nous avons passés
ensemble. Veuillez trouver dans ce travail l’expression de mon respect le plus profond et mon
affection la plus sincère.

A Tous ceux
Qui me sont chers et que j’ai involontairement omis de citer. A Tous ceux qui ont contribué de près
ou de loin à l’élaboration de ce travail Que ce mémoire qui vous est dédié soit le gage de mes
profonds sentiments de respect, de remerciements et l’expression de mes sincères souhaits de
bonheur.

ii
REMERCIEMENT
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer ma vive gratitude ainsi que le témoignage de mon profond
respect à Pr. BAGHDAD Bouamar pour les propositions judicieuses, inhérentes au choix du sujet
de ce projet de fin d’étude, et pour les efforts inlassables, les sages conseils déployés pour que ce
travail soit bien élaboré. Pour votre aptitude intellectuelle, vos compétences professionnelles, ainsi
que votre modestie et votre soutien indéfectible durant toutes les étapes de ce travail. Veuillez
accepter mes sincères remerciements de même que le témoignage de mon profond respect.

Mes plus vifs remerciements ainsi que mon respect s’adressent également à mon encadrant de
l’INRA Dr. MOUSSADEK Rachid pour son encadrement irréprochable et sa disponibilité. Il m’est
particulièrement agréable de vous exprimer ma vive gratitude et ma profonde reconnaissance pour
vos conseils et astuces profitables, ainsi que les critiques constructives et les expériences que vous
m’avez fait partager pour la réussite de ce travail.

Je tiens à remercier Dr. ZOUAHRI Abdelmjid pour son soutien indéfectible durant toutes les étapes
de ce travail au sein du Laboratoire de l'INRA, sa disponibilité et ses précieux conseils. Veuillez
accepter mes sincères remerciements de même que le témoignage de mon profond respect.

Je tiens à remercier Dr. LAGHLIMI Meriem pour son encadrement et ses précieux conseils,
toujours au bon moment, ainsi que pour sa présence et sa participation effective au déroulement de
ce projet.

Je remercie vivement Pr. Nour Edine CHTAINA pour l’honneur qu’il me fait en acceptant la
présidence de notre jury de Projet de fin d’études. Votre savoir, votre compétence et vos qualités
humaines ont suscité en nous une grande admiration, et sont pour vos élèves un exemple à suivre.
Veuillez accepter, cher professeur, l’assurance de notre estime et notre profond respect.

Je tiens à remercier Pr. Zakaria BOUJAMLAOUI pour l’honneur qu’il me fait en acceptant de
siéger parmi le jury. Votre savoir, votre compétence et vos qualités humaines ont suscité en nous
une grande admiration, et sont pour moi un exemple à suivre. Veuillez trouver, cher professeur,
l’expression de notre très haute considération et notre profonde gratitude.

iii
Je saisis cette opportunité pour remercier tout le corps enseignant de l’IAV en général et les
enseignants du département des Ressources Naturelles et Environnement en particulier. Je voudrais
rendre hommage à mes professeurs qui ont contribué à ma formation de loin ou de près au cours de
ces cinq années d’étude à l’IAV Hassan II.

iv
RESUME
Au Maroc, dans la Haute Moulouya, la mine de Mibladen faisait partie du plus grand gisement
plombifère. Cependant, elle est en abandon total sans réhabilitation. La présence des carrières
profondes remplies d’eau insalubre, des haldes des déchets miniers et des résidus de traitement
abandonnés constitue une source potentielle de contamination de l’environnement.

Une méthode de réhabilitation des sols contaminés durable est donc nécessaire pour résoudre et
limiter les risques. Pour résoudre le problème et stabiliser la contamination, en 2019 un essai de
phytoremédiation sous serre a été mis en place avec l’utilisation d’une plante phytoremédiatrice
« Lolium Multiflorum L. ». L’espèce a été cultivée sur trois substrats différents (Sol mibladen (Sol
sableux), argile de découverture de Mibladen (argile rouge) et un sol témoin agricole de l’INRA
Rabat), avec utilisation des amendements ( matières organiques et engrais) et sans fertilisants afin
d’évaluer la capacité et l’aptitude de Lolium Multiflorum L. à accumuler et exporter les métaux lourds
(Cd, Cu,Pb et Zn) de sa partie racinaire vers ses feuilles et aussi évaluer les niveaux de la pollution
des sols contaminés après la phytoremédiation, pour 12 semaines de cultures.

Ce mémoire est la continuité du travail réalisé par El Oulydy Kaoutar en 2019, qui a mené l’essai de
phytoremédiation pour une durée de 6 semaines. Vu que le processus d’assainissement du sol par
cette technique est long et peut s’étendre sur plusieurs années, on a continué les essais jusqu’à 12
semaines de cultures afin d’étudier la capacité de croissance et l’adaptation de la plante aux
différentes conditions de croissance ainsi que son potentiel de phytoremédiation.

Mots clés : Contamination, ETM, Phytoremédiation, Ray-grass d’Italie, Résidus miniers, Mibladen

v
ABSTRACT
In Morocco, in the Haute Moulouya, the Mibladen mine was part of the largest plumbiferous deposit.
However, they were abandoned with no measure of rehabilitation taking place. Those deep quarries
filled with unsafe water, waste dumps and abandoned treatment residues are a potential source of
environmental contamination.

As to solve and mitigate risks, sustainable method of contaminated soils remediation seems to be
necessary. In order to solve these problems and stabilize the contamination in the area, a
phytoremediation trial took place in 2019 under glasshouse, and it was set up with the use of a
phytoremediatng plant "Lolium Multiflorum L.”. The species has been grown on three different
substrates (Sol mibladen (Sandy Soil), Mibladen (Red Clay) Discovering Clay, and INRA Rabat
Agricultural Control Soil), with the use of amendments (organic matter and fertilizer) and without
fertilizers to assess the capacity and ability of Lolium Multiflorum L. to accumulate and export heavy
metals (Cd, Cu, Pb and Zn) from the root part to the leaves and also assess the levels of pollution of
contaminated soil after phytoremediation, for 12 weeks of crops.

This brief is the continuation of the work carried out by El Oulydy Kaoutar in 2019, who conducted
the phytoremediation test for a duration of 6 weeks. Since the process of soil remediation by this
technique is long and can last for several years, trials of up to 12 weeks were continued to study the
plant’s growth capacity and adaptation to different growing conditions and its potential for
phytoremediation.

Keywords: Contamination, Phytoremediation, ETM, Italian ryegrass, Mining residues, Mibladen.

vi
TABLE DE MATIERES
............................................................................................................................................................. i
AVANT-PROPOS ............................................................................................................................... i
DEDICACE ........................................................................................................................................ii
ABSTRACT ......................................................................................................................................vi
TABLE DE MATIERES ..................................................................................................................vii
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................xi
LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................................. xiii
INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................................ 1
PARTIE I : .......................................................................................................................................... 4
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ......................................................................................................... 4
INTRODUCTION .............................................................................................................................. 5
I. LA POLLUTION DU SOL ........................................................................................................ 5
1. Définition ................................................................................................................................. 5
2. Les principales origines de la pollution des sols ..................................................................... 6
2.1. Sources naturelles et géogéniques .................................................................................... 6
2.2. Sources anthropiques de la pollution du sol ........................................................................ 7
3. Les principaux types de polluants des sols ............................................................................ 10
3.1. Polluants inorganiques: .................................................................................................. 10
3.2. Polluants organiques ...................................................................................................... 11
4. Transport et devenir des polluants ......................................................................................... 12
5. Effets de la pollution des sols ................................................................................................ 13
II. LES METAUX LOURDS ........................................................................................................ 14
1. Definition ............................................................................................................................... 14
2. Les principales sources des ETM .......................................................................................... 15
2.1. Processus naturels .......................................................................................................... 15
2.2. Sources anthropiques ...................................................................................................... 15
3. Les propriétés physico-chimiques et les rôles biochimiques des ETM ................................. 16
3.1. Les Propriétés physico-chimiques .................................................................................. 17
3.2. Les rôles biochimiques ................................................................................................... 18
4. Les éléments traces métalliques étudiés ................................................................................ 18

vii
4.1. Définitions ...................................................................................................................... 18
4.2. Comportement dans le sol .............................................................................................. 20
4.3. Biodisponibilité .............................................................................................................. 21
4.4. Toxicité........................................................................................................................... 23
III. REHABILITATION DES SOLS CONTAMINES PAR LES ETM .......................................... 25
1. Techniques de remédiation .................................................................................................... 25
2. La bioremédiation .................................................................................................................. 26
3. Phytoremédiation ................................................................................................................... 28
3.1. Définition ............................................................................................................................... 28
3.2. Les plantes phytoremédiatrices ............................................................................................. 28
3.3. Tolérances aux ETM chez les végétaux ................................................................................ 30
3.4.Techniques .............................................................................................................................. 30
3.4. Avantages et limites............................................................................................................... 36
IV. Utilisation de la plante : Ray-Grass d’Italie ............................................................................... 38
1. Présentation de la plante ........................................................................................................ 38
2. Morphologie .......................................................................................................................... 39
2.1. Appareil végétatif .............................................................................................................. 39
2.2. Appareil reproducteur .................................................................................................... 40
3. Physiologie ............................................................................................................................ 40
4. Ecologie ................................................................................................................................. 40
5. Usage ..................................................................................................................................... 41
PARTIE II : ...................................................................................................................................... 43
MATERIEL ET METHODES ......................................................................................................... 43
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 44
I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE .......................................................................... 45
1. Situation géographique .......................................................................................................... 45
2. Cadre géologique ...................................................................................................................... 46
2.1. Les roches sédimentaires ................................................................................................... 48
2.2. Les Roches magmatiques .................................................................................................. 50
3. Le cadre climatique .................................................................................................................. 50
3.1. Pluviométrie....................................................................................................................... 51
3.2. Température ....................................................................................................................... 51

viii
3.3. Vent ................................................................................................................................... 51
4. Cadre hydrologique et hydrogéologique .................................................................................. 51
5. Cadre pédologique .................................................................................................................... 52
6. Structure Végétale .................................................................................................................... 53
II. MATERIELS ET METHODES ............................................................................................... 53
1. Espèce végétale utilisée ......................................................................................................... 54
1.1. Description ..................................................................................................................... 54
1.2. Raisons du choix ............................................................................................................ 55
2. Collecte et préparation des substrats ..................................................................................... 56
3. Les méthodes d’analyses ....................................................................................................... 57
3.1. Analyse physique ............................................................................................................... 57
3.2. Analyses chimiques ........................................................................................................... 59
3.3. Analyse des macroéléments............................................................................................... 61
3.4. Analyses des métaux lourds .............................................................................................. 63
3.5. Analyses statistiques de données .................................................................................... 64
4. Germination ........................................................................................................................... 64
5. Transfert des échantillons et des semences vers les pots ....................................................... 65
6. Dispositif expérimental.......................................................................................................... 65
6.1. Expérimentation ............................................................................................................. 65
6.2. Apport de fertilisants ...................................................................................................... 67
6.3. Irrigation ......................................................................................................................... 68
7. Analyse des plantes et des sols .............................................................................................. 68
7.1. Teneurs en ETM dans les échantillons ........................................................................... 68
7.2. Mesures réalisées ............................................................................................................ 68
7.3. Indices biométriques ...................................................................................................... 69
PARTIE III : ..................................................................................................................................... 71
RESULTATS ET DISCUSSIONS ................................................................................................... 71
INTRODUCTION ............................................................................................................................ 72
I. Caractéristiques physico-chimiques des substrats avant les essais .......................................... 72
1. Caractéristiques physiques .................................................................................................... 72
2. Etudes chimiques ................................................................................................................... 74
2.1. pH ................................................................................................................................... 74

ix
2.2. Conductivité électrique (CE) .......................................................................................... 75
2.3. Matière organique .......................................................................................................... 76
3. Etude des macroéléments ...................................................................................................... 78
3.1. Azote .................................................................................................................................. 78
a. Potassium ........................................................................................................................... 78
b. Phosphore ....................................................................................................................... 79
II. Teneurs en ETM avant l’installation d’essai dans les différents substrats 1. Teneurs initiales
en métaux lourds ............................................................................................................................... 80
a. Cadmium ............................................................................................................................ 81
b. Cuivre ............................................................................................................................. 81
c. Plomb ................................................................................................................................. 82
d. Zinc................................................................................................................................. 83
2. Les teneurs des ETM et le pH dans les différents substrats .................................................. 84
3. Indice de pollution des métaux lourds dans les différents substrats ...................................... 86
III. Phytoremédiation des sols par le ray-grass d’Italie ............................................................... 87
1. Teneurs en métaux lourds dans les sols rhizosphériques ...................................................... 87
2. Teneurs en ETM dans les organes végétaux de Ray-grass d'Italie ........................................ 95
2.1. Concentration en ETM dans les parties racinaires ......................................................... 95
2.2. Concentration en ETM dans les parties aériennes ......................................................... 98
2.3. Comparaison des teneurs en ETM dans les parties aériennes et racinaires .................. 100
2.4. Accumulation et transfert des ETM ............................................................................. 101
2.5. Discussions ................................................................................................................... 103
Conclusion ...................................................................................................................................... 104
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES ..................................................................... 105
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................... 107
ANNEXE 1 : Photos présentant la zone d'étude et le dispositif expérimental sous la Serre de
l'INRA ............................................................................................................................................. 123
ANNEXE 2 : Photos des différents prélèvements réalisés ............................................................ 125

x
LISTE DES FIGURES

Figure 1 Technique de phytoextraction (Phytotechno, 2016) .......................................................... 31


Figure 2. Phytostabilisation des composés organiques et inorganiques. (ITRC, 2009) ................... 33
Figure 3. Technique de phytodégradation (Phytotechno, 2016) ..................................................... 34
Figure 4 Technique de phytovolatilisation (SQP,2016) ................................................................... 35
Figure 5 Situation géographique de la zone d’étude (image satellite, Google Map) ....................... 45
Figure 6 Carte géologique du secteur oriental de la Haute Mouloya (Emberger, 1965) .................. 46
Figure 7 Coupe géologique de la région de Mibladen (Geomaghreb, 2003) ................................... 47
Figure 8 Coupe géologique montrant la position des minéralisations dans la boutonnière ............. 50
Figure 9 Réseau hydrographique numérisé de la Haute Moulouya et du périmètre deMibladen,
(Benyassine et Dekayir, 2013).......................................................................................................... 52
Figure 10 Carte de situation représentant les points de prélèvement des échantillons ..................... 57
Figure 11 Triangle de textural .......................................................................................................... 58
Figure 12 Pourcentage des particules granulométriques des différents substrats prélevés .............. 73
Figure 13. pH des différents substrats (El Oualydy, 2019) .............................................................. 74
Figure 14 Salinité de différents substrats (El Oualydy, 2019).......................................................... 76
Figure 15 Taux de la matière organique dans les différents substrats (El Oualydy, 2019) .............. 77
Figure 16 Teneurs en azote minéral dans les différents substrats (El Oualydy, 2019) .................... 78
Figure 17 Teneurs en potassium échangeable dans les différents substrats (El Oualydy, 2019) ..... 79
Figure 18 Teneurs en phosphore assimilable des différents substrats (El Oualydy, 2019) .............. 80
Figure 19 Teneur de Cd en ppm dans les différents substrats (El Oualydy, 2019) .......................... 81
Figure 20 Teneur de Cu (ppm) dans les différents substrats (El Oualydy, 2019) ............................ 81
Figure 21 Teneur de Pb (ppm) dans les différents substrats (El Oualydy, 2019)............................. 82
Figure 22 Teneur de Zn (ppm) différents substrats (El Oualydy, 2019) .......................................... 83
Figure 23 Teneur en Cd dans les différents types de substrats avant, après 6 et 12 semaines
d’essais.............................................................................................................................................. 89
Figure 24 Teneur en Cu dans les différents types de substrats avant, après 6 et 12 semaines d’essais
.......................................................................................................................................................... 90
Figure 25 Teneur en Pb dans les différents types de substrats avant, après 6 et 12 semaines d’essais
.......................................................................................................................................................... 91
Figure 26 Teneur en Zn dans les différents types de substrats avant et après 6 et 12 semaines
d’essais.............................................................................................................................................. 92
Figure 27 Teneurs en ETM dans les racines sur des différents types de substrats sans amendement
.......................................................................................................................................................... 96
Figure 28 Teneurs en ETM dans les racines sur des différents types de substrats avec apport de
MO .................................................................................................................................................... 96
Figure 29 Teneurs en ETM dans les racines sur des différents types de substrats avec apport des
engrais. .............................................................................................................................................. 97
Figure 30 Teneurs en ETM dans les feuilles sur des différents types de substrats sans fertilisant .. 99

xi
Figure 31 Teneurs en ETM dans les feuilles sur des différents types de substrats avec apport de la
MO .................................................................................................................................................... 99
Figure 32 Teneurs en ETM dans les feuilles sur des différents types de substrats avec apport des
engrais ............................................................................................................................................. 100

xii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Sources industrielles et agricoles des métaux présents dans l'environnement ............... 16
Tableau 2 Principales caractéristiques de l’espèce Lolium Multiflorum L. (GNIS. (s.d.) ............... 54
Tableau 3 Echelle granulométrique du sol (Norme Française NF P18-560).................................... 57
Tableau 4 Répartition des classes des pH des sols selon les normes DIAEA/ DRHA/SEEN (2008)
.......................................................................................................................................................... 59
Tableau 5 Répartition des classes de salinité des sols selon les normes DIAFA/DRHA/SEEN
(2008)................................................................................................................................................ 60
Tableau 6 Normes de matière organique des sols selon DIAFA/DHRA/SEEN (2008) .................. 61
Tableau 7 Normes d’interprétation des nitrate (NO3− ) selon la norme Delaunois (2008) ............. 62
Tableau 8 Répartition des classes de phosphore assimilable (HPO42−) des sols selon Delaunois
(2008)................................................................................................................................................ 62
Tableau 9 Normes d’interprétation potassium échangeable (K2O−) selon Delaunois (2008) ......... 63
Tableau 10 Les différents amendements utilisés selon le type de substrat et le nombre de répétition
.......................................................................................................................................................... 66
Tableau 11. Protocole expérimental selon les blocs et les répétitions utilisé au niveau de la serre de
l’INRA .............................................................................................................................................. 67
Tableau 12 : Composition granulométrique des trois échantillons prélevés (El Oualydy ,2019) .... 72
Tableau 13 Teneur des métaux lourds et pH dans différents substrats (El Oualydy, 2019) ............ 84
Tableau 14 Le calcul de l’indice de pollution dans les différents substrats ..................................... 86
Tableau 15 Concentration des métaux lourds dans différents types de sol avant et après
l’installation des essais. .................................................................................................................... 88
Tableau 16 Efficacité du traitement selon les substrats et les fertilisants. ....................................... 94
Tableau 17 Teneurs en métaux lourds dans les racines de Lolium multiflorum L. ......................... 95
Tableau 18 teneurs en metaux lourds dans les feuilles de lolium multiflorum l. ............................. 98
Tableau 19 Facteurs de translocation et de bioaccumulation des ETM dans les plantes pour l’essai
de 12 semaines ................................................................................................................................ 101

xiii
LISTE DES ABREVIATIONS
ABHM : Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya
AE : Agrile rouge avec Engrais
AF : Agrile rouge avec Fumier
ANOVA : Analyse de Variance
AS : Agrile rouge Sans amendement
Cd : Cadmium
CEC : Capacité d’Echange Cationique

Ci : Concentration du métal dans le sol initial

Cf : Concentration du métal dans le sol après phytoremédiation

COV : Composants Organiques Volatiles


Cr : Chrome
Cu : Cuivre
DAP : Phosphate de DiAmmonium
DJA : Dose Journalière Admissible
EDTA : ÉthylèneDiamineTétraAcétique
ET : Efficacité de traitement
ETM : Eléments Traces Métalliques
FBA : Facteur de BioAccumulation
Fe : Fer
FE : Feuille avec Engrais
FF : Feuille avec Fumier
FS : Feuille Sans fertilisant
FT : Facteur de Translocation
HAP : Hydrocarbures Polycycliques Aromatiques
HCl : Acide Chmoridrique
HNO3 : Acide nitrique
I.P : Indice de Pollution

xiv
INRA : Institut National de Recherche Agronomique
K : Potassium
ME : Sol Mibladen avec Engrais
MF : Sol Mibladen avec Fumier
MO : Matière Organique
MS : Sol Mibladen sans Amendement
N : Azote
NG : Nombre de Germe
NT : Nombre Total
PCB : PolyChloroBiphényles
PCDD : Polychorodibenzo-dioxines
PCDF : Polychorobidenzo-furane
P : Phosphore
Pb : Plomb
PPM : Partie Par Million
RE : Racine avec Engrais
RF : Racine avec Fumier
RS : Racine Sans fertilisant
SAA : Spectromie d’Absorption Atomique
SAE : Sol rhizosphérique Avant l’installation de l’Essai
SEE : Sol rhizosphérique avec Engrais après l’installation de l’Essai
SFE : Sol rhizosphérique avec Fumier après l’installation de l’Essai
SSE : Sol rhizosphérique Sans amendement après l’installation de l’Essai
TCE : TriChloroEthylène
TE : Sol Témoin avec Engrais
TF : Sol Témoin avec Fumier
TG : Taux de Germination
TS : Sol Témoin Sans amendement (INRA Rabat)
Zn : Zi

xv
INTRODUCTION GENERALE

Le sol est une ressource limitée, ce qui signifie que leur perte et leur dégradation ne sont pas
récupérables au cours d’une vie humaine. Les sols constituent une composante essentielle des
ressources terrestres, du développement agricole et de la durabilité écologique. Ils sont à la base de
la production alimentaire (humaine et animale), de la production de carburants et de fibres, ainsi que
de nombreux services écosystémiques essentiels. Ils représentent par conséquent une ressource
naturelle très précieuse, même si elle est souvent négligée. En effet, il doit être considéré, au même
titre que l’eau, comme une importante ressource économique et environnementale qu’il est
nécessaire de protéger du fait de sa fragilité et de son exposition à la pollution et à la contamination.

Plusieurs sources peuvent être à l’origine de la contamination des sols. Parmi ces origines, on
distingue soit des origines naturelles qui sont souvent la conséquence des phénomènes naturels et
géographiques, soit des origines anthropiques qui sont plus fréquentes et plus graves car elles
résultent de l’introduction par l’homme dans le sol de grandes quantités de produits naturels
biodégradables ou encore des produits non bio dégradables. Ce phénomène peut être direct (par rejets
intentionnels ou accidentels sur le sol de polluants divers issus de l’agriculture, de l’industrie, des
déchets ménagers) ou indirect (comme conséquences de la pollution atmosphérique et de la pollution
des eaux).
L’exploitation minière est l’une des plus importantes sources des éléments traces métalliques (ETM)
dans l’environnement (Lee et al., 2001). Les opérations d’extraction et de broyage minier, la
concentration de minerais et l’évacuation des résidus, constituent des sources majeures de
contamination de l’environnement (Adriano, 2001). De nombreuses études ont été entreprises dans
divers pays, dont le Maroc, sur la contamination par les ETM des sols, des plantes, des eaux et des
sédiments résultant de l’activité minière.

Au Maroc, les mines de la Haute Moulouya (Aouli, Mibladen, Zaida) actuellement abandonnées,
faisaient partie du plus grand gisement plombifère du Maroc. Cependant, elles sont en abandon total
sans réhabilitation : des carrières profondes remplies d’eau insalubre, des haldes des déchets miniers
et des résidus de traitement abandonnés.

1
En absence de plan de gestion environnementale et d’opérations de réhabilitation, ces haldes
constituent une source potentielle de contamination de l’environnement (Saidi et al., 2002 ; Baghdad
et al., 2006,). Afin d’y remédier, la phytoremédiation, constitue une solution prometteuse pour
réduire l’intensité des impacts négatifs sur l’environnement. C’est une technique basée sur
l’utilisation des plantes et des micro-organismes qui y sont associés afin de dégrader, réduire ou
éliminer les contaminants d’un milieu donné (Kambhampati et Vu, 2013).

En 2019, un essai de phytoremédiation des sols miniers de la mine de Mibladen a été mené par EL
Oualydy Kaoutar. Le travail avait pour objectif d’étudier la capacité de Lolium multiflorum L. (Ray-
Grass D’Italie) en tant que plante phytoremédiatrice, à accumuler les ETM et à décontaminer les
différents substrats contaminés pour une durée d’études de 6 semaines. Etant donné le processus de
phytoremédiation technique est long et peut s’étendre sur plusieurs années, on a continué les essais
jusqu’à 12 semaines de cultures afin d’étudier la capacité de croissance et l’adaptation de la plante
aux différentes conditions de croissance ainsi que son potentiel de phytoremédiation.

Les objectifs du travail sont de :

➢ Etudier la résistance de l’espèce Lolium Multiflorum L. à se développer dans un milieu riche


en ETM ;
➢ Évaluer l’effet de différents substrats et des fertilisants sur l’accumulation des ETM par Ray-
grass d’Italie après 12 semaines de croissance ;

Ces objectifs sont développés dans ce manuscrit qui comporte trois parties, à savoir :

La partie I « Revue bibliographique », qui donne un rappel sur la contamination des sols par les
ETM , ainsi que sur les méthodes de réhabilitations des sols et les techniques de la phytoremédiation.
Elle présente aussi les principales caractéristiques de la plante utilisée dans cette étude.

La partie II « Matériel et Méthodes » est consacrée à la présentation du district minier de Mibladen


(sa situation géographique et géologique, son cadre climatique ainsi que son cadre hydrologique et
hydrogéologique). Ensuite, sont présentés les matériels utilisés et les méthodes de travail pour
atteindre les objectifs énoncés ainsi que les formules appliquées pour les mesures des indices
biométriques qui montrent le degré de la contamination et les interactions entre les ETM, le sol et
les plantes.

2
La partie III « Résultats et discussion » est dédiée aux résultats des caractéristiques
physicochimiques des substrats utilisés. Ensuite les teneurs totales en ETM dans les différents
substrats et le calcul de l’indice de pollution. Enfin, nous discutons les teneurs des ETM dans le sol
rhizosphérique et les organes végétaux et l’effet de l’apport d’amendement organique et d’engrais
chimique sur son potentiel de phytoremédiation.

3
PARTIE I :

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

4
INTRODUCTION

Le bassin versant de la Haute Moulouya renferme des mines abandonnées (Aouli, Mibladen, Zaida)
sans aucun aménagement. Autour de ces mines, des quantités énormes de déchets miniers contenant
des ETM (Pb. Cd, Cu et Zn) sont exposées aux agents météoriques et constituent des sources de
pollution des sols et les différentes composantes de l’environnement.

L’extraction et le traitement des mines génèrent des quantités importantes de résidus qui contiennent
des teneurs élevées en ETM. Ces derniers peuvent varier en fonction de la nature des matériaux
traités et du processus d’extraction.

Cette partie est subdivisée en trois principaux axes. Le premier consiste à présenter un aperçu sur la
contamination du sol et ses principales sources. Ensuite la contamination métallique en zones
minières et les principales caractéristiques des ETM étudiés, à savoir leurs propriétés physico-
chimiques, leurs comportements dans le sol, leur biodisponibilité et leur toxicité. Le deuxième axe
est consacré aux différentes techniques de réhabilitation et remédiation des sols. Le troisième axe
porte sur l'utilisation du Ray-grass d'Italie comme une plante phytoremédiatrice et ses
caractéristiques.

I. LA POLLUTION DU SOL
1. Définition

Le sol peut être défini comme «la collection de corps naturels occupant des parties de la surface qui
est capable de soutenir la croissance des plantes et qui a des propriétés résultant des effets intégrés
du climat et des organismes vivants agissant sur le matériel parental, tel que conditionné par la
topographie, sur des périodes de temps » ou, de manière plus simple, « Un corps naturel dynamique
composé de solides (minéraux et organiques), de gaz, de liquides et les organismes vivants".

Ainsi, le sol est une ressource dynamique formée par un abiotique et un composant biotique. Le
composant abiotique comprend des particules minérales de tailles différentes (sable, limon et argile)
et la matière organique. Les composants biotiques sont les organismes vivants, y compris les

5
populations de plantes, d'animaux et de micro-organismes (bactéries et champignons), qui diffèrent
par leur taille, leur nombre, leurs habitudes, leur cycle de vie, leurs sources de nourriture, etc.

Le Rapport sur l'état des ressources en sols du monde (SWSR) a identifié la pollution des sols comme
l'une des principales menaces pesant sur les sols et les services écosystémiques fournis par eux.

La pollution du sol fait référence à la présence dans le sol de produits chimiques ou de matériaux
ayant un effet néfaste significatif sur tout organisme ou sur les fonctions du sol (ITPS, 2015).

Elle ne peut souvent pas être directement évaluée ou perçue visuellement, ce qui en fait un danger
caché.

Le polluant correspond donc à toute substance ou agent présent dans les sols (ou les eaux
souterraines) qui du fait de ses propriétés, de sa quantité ou de sa concentration a des effets
préjudiciables sur les fonctions du sol (ISO 11074, 2015).

Deux types de pollution peuvent être différenciés :

▪ Une pollution diffuse : due à de multiples rejets de polluants dans le temps et dans l'espace ;
ce type de pollution est peu visible.
▪ une pollution accidentelle : qui se produit localement, ponctuellement et souvent
massivement.

2. Les principales origines de la pollution des sols

Il existe de nombreuses causes de pollution des sols qui se produisent chaque jour, voire chaque
minute. Pour plus de commodité, elles sont généralement divisées en deux : les causes d'origine
humaine (anthropiques) et les causes naturelles.

2.1. Sources naturelles et géogéniques

L'origine des contaminants dans les écosystèmes peut être naturelle mais moins fréquente avec des
conséquences plus ou moins négligeables.

Ces origines naturelles sont :

6
• L'altération du minerai corps (polluants inorganiques) ;
• Les activités volcaniques (par retombées des cendres d’un volcan suite à une forte
éruption) entrainant la présence des polluants inorganiques et organiques : Les matériaux
d'origine géologique ont de fortes concentrations de Mn, Cr, Co, Cu, Ni, Zn, Sn, Cd, Hg et
Pb. Les volcans ainsi que les gaz nocifs et toxiques sont les émetteurs de haut niveau d'Al,
Zn, Mn, Pb, Ni, Cu et Hg (Seaward et Richardson, 1989 ; Nagajyoti et al., 2010). Les
éruptions volcaniques et les particules de poussière soufflées par le vent sont également à
l'origine de métaux lourds ;
• La chute des météorites ;
• Les incendies de forêts qui contribuent également dans une certaine mesure à la
contamination métallique. En effet, le feu produit des métaux lourds volatils comme le Se et
le Hg qui font partie de la matière carbonée (Ross, 1994 ; Naidu et al., 1997 ; Nagajyoti et
al., 2010) ;
• L’Érosion ;
• Les pluies acides (par mélange de pluie avec les polluants présents dans l’air et le dépôt d’eau
pluviale polluée sur le sol entrainant la destruction d’éléments nutritifs présents dans le sol
et la modification de sa structure) ;
• Les activités océaniques produisent des embruns et des aérosols qui laissent des ETM dans
les zones côtières intérieures (Zverina et al., 2014 ; Monge et al., 2015) ;

En particulier, des niveaux élevés d'éléments toxiques dans les sols sont souvent liés à la géochimie
locale et dans ce cas, l'origine de la pollution est appelée géogénique ou tellurique.

Cependant, Il existe des sols riches en métaux lourds ou en hydrocarbure qui sont naturellement
pollués.

2.2. Sources anthropiques de la pollution du sol

C’est l’origine la plus fréquente des pollutions des sols et la plus néfaste. Parmi les principales causes
nous citons :

7
• Les activités minières sont l'une des sources les plus importantes d'éléments toxiques, non
seulement en raison des activités récentes, mais aussi en raison de l'héritage des sites
contaminés. Ces activités se déroulent depuis 1000 ans et beaucoup d'entre elles ont été
abandonnées depuis longtemps avant l'introduction de toute réglementation
environnementale. Pendant que les opérations minières elles-mêmes affectent des zones
relativement petites, d'autres travaux connexes, tels que les résidus, les stériles des dépôts et
les opérations de fusion qui en découlent peuvent entraîner des problèmes.
De fines particules de résidus ou du minerai pouvant être soufflées ou lavées, contaminent
les zones adjacentes. Le drainage minier acide est un autre problème, en particulier pour les
systèmes aquatiques voisins. L'incidence de ces problèmes dépendra des conditions
climatiques et hydrologiques.

• L'élimination des déchets, est l'une des plus anciennes sources de contamination, et cela
reste un problème majeur dans les pays en développement, en particulier en Afrique. Comme
par exemple les systèmes d’égout qui se terminent à la décharge, où le déchet biologique
pollue le sol et l’eau. De nos jours, les déchets électroniques (e-déchets) sont devenus l'un
des problèmes importants.

• Les déversements accidentels sont également une source importante de pollution,


notamment en Afrique. Par exemple, le gouvernement fédéral nigérian a signalé plus de
7 000 déversements entre 1970 et 2000, et au Botswana et au Mali, plus de 10 000 t de
pesticides (y compris le DDT, l'aldrine, la dieldrine, le chlordane et l'heptachlore) ont fui des
conteneurs endommagés et contaminé le sol. L'utilisation d'eau contaminée de l'irrigation ne
doit pas être oubliée, en particulier dans les pays en développement. Par exemple, As est
naturellement présent dans les eaux souterraines, dans de nombreuses régions du Sud-Est
Asie, représentant une menace pour les rizières. Même ainsi, dans les soi-disant pays en
développement, qui ont une bonne couverture des systèmes d’eaux usées et un traitement,
des problèmes peuvent survenir pour les contaminants préoccupants émergents,
nanomatériaux ou produits pharmaceutiques.

8
• L'agriculture est une cause majeure de contamination des sols (locale et diffuse). Les Sols
agricoles peuvent montrer des niveaux élevés d'éléments toxiques (par exemple, As, Cu) et
de contaminants organiques dus à l'application de produits agrochimiques et de boues
d'épuration. Par exemple, l’utilisation intensive d’engrais et des pesticides dans de
nombreuses sont l'une des principales causes de contamination des sols. De nos jours, un
nouveau problème émerge concernant l'utilisation des nanopesticides et des nanofertilisants
comme nouveaux produits agrochimiques. Malgré les avantages de leur utilisation (par
exemple, une efficacité et une durabilité plus élevées), il y a une discussion en cours sur leurs
potentiels risques. L'application de boues d'épuration est également un problème majeur et
complexe car ils peuvent provenir de déchets industriels ou ménagers et donc présenter des
contaminants à des niveaux potentiellement préoccupants (par ex. nanomatériaux et autres
contaminants préoccupants) et être une source de contamination microbiologique.

• Zones urbaines et industrielles (normalement situées à la périphérie des zones urbaines)


montrent généralement des niveaux de contaminants inorganiques et organiques plus élevés
que dans les zones rurales, principalement en raison des émissions atmosphériques, mais
l'élimination des déchets ou des effluents est également une source importante. Les émissions
atmosphériques sont l'une des plus importantes causes de pollution diffuse et les
contaminants émis dans l'atmosphère peuvent atteindre le sol en raison du dépôt humide ou
sec de particules, à un taux dépendant de leur taille et densité. Les aérosols et les polluants
gazeux parcourent de plus longues distances et sont éliminés par lavage par la pluie. Ainsi,
les zones touchées par ces sources de pollution se caractérisent par un panache de
contamination, les niveaux les plus élevés près de la source diminuant le long avec la
distance. De plus, les couches de surface sont généralement enrichies en contaminants.
Ce comportement est souvent observé dans les zones urbaines, où les sites historiques
peuvent être fortement impactés en raison des niveaux élevés de contaminants accumulés au
fil des ans en raison de pollution diffuse. La combustion de combustibles fossiles, et en
particulier le trafic, est une des principales sources de pollution diffuse du sol, non seulement
des métaux toxiques (par exemple, V, Ni, Hg, Se et Sn) mais aussi des contaminants
organiques tels que les HAP. Ainsi, les zones urbaines et industrielles sont caractérisées par
la présence de mélanges de contaminants (par exemple Cu, Pb et Zn, et HAP). L'extraction,

9
la fusion et les cendres volantes sont également d'importantes sources de pollution
atmosphérique.

3. Les principaux types de polluants des sols

Il existe plusieurs produits chimiques qui peuvent polluer les sols, allant des simples ions
inorganiques à des molécules organiques complexes, et deux grands groupes de polluants peuvent
être définis : inorganique et organique.

3.1. Polluants inorganiques:

Les contaminants inorganiques comprennent les métaux (par exemple, Cd, Cr, Cu, Hg, Mn, Ni,
Pb,V, et Zn), métalloïdes (par exemple, As, Bo et Sb), non métalliques (par exemple, Se), actinoïdes
(par exemple, U), et halogènes (par exemple, I et F).
Certains de ces éléments sont essentiels à la vie et ils sont considérés comme des micronutriments
(bénéfiques en petites quantités, mais toxiques en dépassant certains seuils (par exemple, B, Cl, pCu,
Fe, Mn, Mo et Zn) ; pendant que les autres sont considérés comme des éléments toxiques (toxiques
à toutes les concentrations, par exemple Hg, As et Tl).

Certains éléments ont tendance à former des composés organométalliques lipophiles et très toxiques
(par exemple, le méthylmercure et l'oxyde de tributylétain). Tous ces éléments sont omniprésents
dans l'environnement et la plupart d'entre eux se produisent à des concentrations moins de 100 mg
kg-1, et dans ce cas, ils sont considérés comme des oligo-éléments. D'autres éléments se produisent
généralement à des concentrations plus élevées et ils sont appelés éléments principaux (par exemple,
Al, Ca, Fe et Na).

Cependant, en géochimie, la limite pour distinguer un oligo-élément d'un élément majeur est de 1000
mg kg-1. Compte tenu de cela, il est facile à comprendre que ces contaminants appelés les métaux
lourds, les métaux toxiques, les radiations métaux traces ou même les oligo-éléments peuvent être
inexacts. Ainsi, ces éléments sont souvent appelés éléments potentiellement toxiques (ETP).

10
• Un autre groupe important de contaminants inorganiques sont les radionucléides, qui sont
isotopes instables qui peuvent subir une désintégration radioactive (par exemple, Cs, Sr, Eu
et Th). Par conséquent, leurs émissions peuvent être nocives. Les radionucléides qui se
produisent naturellement émettent normalement un faible rayonnement qui est inoffensif,
mais restent très dangereux.
• Il existe d'autres polluants inorganiques qui ne sont pas particulièrement toxiques, mais ils
peuvent causer des problèmes environnementaux car ils sont utilisés en grande quantité (par
exemple, les nitrates et phosphates). Le problème majeur est que seule une partie des
nutriments est absorbée par les plantes, et une plus grande proportion est perdue
(principalement lessivée dans les systèmes aquatiques). Ainsi, l'utilisation excessive de
nutriments dans les sols agricoles entraîne l'eutrophisation des lacs et rivières, et c'est aussi
une cause des pluies acides. En effet, selon l'USEPA, la pollution par les nutriments est l'un
des problèmes environnementaux les plus répandus, les plus coûteux et les plus difficiles en
Amérique.

3.2. Polluants organiques


Les contaminants organiques comprennent les herbicides, les pesticides et les tissus végétaux et
animaux, et devraient généralement avoir des effets néfastes sur l'environnement.
Les traces de résidus de contaminants organiques présents dans le sol, l'eau, l'air et parfois les
aliments peuvent entraîner des effets nocifs pour la santé environnementale (Kookana et al., 1998).

Les polluants organiques peuvent être classés en quatre (4) grandes familles suivantes, mis à part les
hydrocarbures aliphatiques et les pesticides :

• Les Polychlorobiphényles (PCB) : Leur production industrielle débuta dans les années 30
pour leur utilisation dans des encres d’imprimerie et dans les peintures. Ils ont également été
très utilisés comme isolants dans des transformateurs électriques fluides en raison de leur
stabilité thermique élevée. Leur production industrielle est arrêtée depuis les années quatre-
vingts, cependant l’élimination des anciens résidus continue à représenter un problème.

• Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : Formés par la fusion de plusieurs


noyaux benzéniques. Ces composés peuvent être d’origine naturelle et sont présents dans des
combustibles fossiles à des concentrations importantes. Ils se forment à des températures

11
entre 500 et 700 °C, par exemple, lors de la cokéfaction du charbon et la pyrolyse ou la
mauvaise combustion des combustibles fossiles ou du bois. Les incendies de forêt constituent
une source importante en milieu non urbain. Les principales sources en milieu urbain sont
l’émission lors de la combustion des carburants de véhicules ou du chauffage. Ils peuvent
être trouvés à des concentrations élevées dans des cendres d’incinérateurs et de certaines
centrales électriques.

• Les Polychorodibenzo-dioxines (PCDD) et Polychorobidenzo-furane (PCDF) : Produits


par des phénomènes thermiques principalement à partir de produits organiques chlorés, par
exemple, lors de l’incinération de déchets ou de résidus organiques et de la combustion
d’essences plombées utilisant des décrassants chlorés. Des PCDD et PCDF sont aussi formés
au cours du blanchissement du papier par chloration.

• Les composés organiques volatils (COV) : Il s’agit de composés contenant du carbone et


présentant une pression de vapeur supérieure à 0,13 kPa. Ils sont présents dans des
combustibles et dans des fumées, mais les principales sources de pollution sont liées à des
activités industrielles (dégraissage de pièces métalliques dans la métallurgie, fabrication
d’adhésifs, nettoyage de vêtements).

4. Transport et devenir des polluants

Le transport et le devenir des polluants dans les sols sont régis par différents facteurs biotiques ou
des processus abiotiques et dépendent de plusieurs facteurs. Ces facteurs incluent les propriétés du
sol (p. ex., minéralogie, teneur en matière organique, pH, humidité) ; propriétés des composés
chimiques (p. ex. hydrophobicité, pression de vapeur et stabilité) ; activité du biote ; séquestration ;
et les facteurs environnementaux (par exemple, la température et précipitations).

Les mécanismes de transport des contaminants les plus importants à travers le sol sont la
volatilisation, le lessivage et l'érosion ou la suspension des particules du sol. Les mécanismes qui
contrôlent le transport peuvent être les mêmes que ceux qui contrôlent la disponibilité des
organismes, et donc le devenir des contaminants. Par conséquent, ces concepts sont étroitement liés.

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Toute étude sur le devenir des polluants dans l'environnement est en effet une question complexe,
car il implique des mouvements vers différents compartiments (sols, eau et l’air) et le transfert le
long de la chaîne alimentaire. Plusieurs processus se produisent simultanément et varient
continuellement dans le temps. De plus, le sol est particulièrement une matrice complexe en raison
de son hétérogénéité spatiale, qui varie de régional (km), champ (m) à écailles microscopiques (mm).

5. Effets de la pollution des sols


❖ Effet sur la santé humaine

Étant donné que le sol est la raison pour laquelle nous sommes capables de nous nourrir, la
contamination de celui-ci a des conséquences majeures sur notre santé. Les cultures et les plantes
cultivées sur un sol pollué absorbent une grande partie de la pollution et nous la transmettent ensuite.
Cela pourrait expliquer l'augmentation soudaine des petites maladies en phase terminale.

Une exposition à long terme à un tel sol peut engendrer une altération de la structure génomique de
l’organisme, ce qui peut causer des maladies héréditaires et des problèmes de santé chroniques qui
ne peuvent pas être guéris facilement. En fait, il peut affaiblir considérablement le bétail et provoquer
une intoxication alimentaire sur une longue période. La pollution des sols peut même entraîner des
famines généralisées si les plantes ne peuvent y pousser.

❖ Effet sur la croissance des plantes

L'équilibre écologique de tout système est affecté par la contamination généralisée du sol. La plupart
des plantes sont incapables de s'adapter lorsque la chimie du sol change, si radicalement en peu de
temps. Les champignons et les bactéries présents dans le sol qui le lient ensemble commencent à se
déséquilibrer, ce qui crée un problème supplémentaire d'érosion du sol.

La fertilité diminue lentement, rendant les terres impropres à l'agriculture et à toute végétation locale
pour survivre. Contrairement aux déserts, qui conviennent à sa végétation indigène, ces terres ne
peuvent pas supporter la plupart des formes de vie.

❖ Diminution de la fertilité du sol

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Les produits chimiques toxiques présents dans le sol peuvent diminuer la fertilité du sol et donc
diminuer son rendement. Le sol contaminé est ensuite utilisé pour produire des fruits et légumes qui
manquent de nutriments de qualité et peuvent contenir une substance toxique pour causer de graves
problèmes de santé aux personnes qui les consomment.

II. LES METAUX LOURDS

Les métaux lourds sont des polluants environnementaux importants, et leur toxicité est un problème
de plus en plus important écologique, évolutif, nutritionnel et environnemental.

1. Definition

Un métal est une matière, issue le plus souvent d’un minerai ou d’un autre métal, dotée d’un éclat
particulier, bon conducteur de chaleur et d’électricité, ayant des caractéristiques de dureté et de
malléabilité, se combinant ainsi aisément avec d’autres éléments pour former des alliages utilisables
dans l’industrie. (Gérard M, 2001).

Le terme « métaux lourds » fait référence à tout élément de métal qui a une densité relativement
élevée et qui est toxique même à faible concentration (Lenntech Water Traitement et purification de
l'air 2004). « Métaux lourds » dans un terme collectif général, s’applique au groupe de métaux et
métalloïdes de densité atomique supérieure à 4 g / cm3 (ou 5g/cm3), 5 fois ou plus, plus grande que
l'eau (Hawkes, 1997).

En chimie, les métaux lourds sont généralement définis sur la base de leurs propriétés physico-
chimiques. En science du sol, il est convenu de parler "d’éléments trace métalliques" qui désignent
des composés minéraux présents à très faible concentration.

Cependant, les propriétés chimiques des métaux lourds sont les facteurs les plus influents par rapport
à leur densité.

Les ETM (métaux et métalloïdes) peuvent être classés en 3 catégories (Walker et al., 1996 ; Defaye
et al., 1998) en fonction de leurs effets et de leurs réactions avec les composantes organiques et
minérales du sol :

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• Les éléments « essentiels » qui possèdent un rôle primordial pour le développement des
végétaux et pour une bonne reproduction des organismes vivants ;
• Les éléments « non essentiels » qui sont toxiques à certaines concentrations et peuvent
induire des déficiences en éléments essentiels, au travers de la compétition pour les sites
actifs des molécules importantes dans la physiologie des organismes ;
• Les éléments « indifférents » qui ont un effet ni bénéfique ni indésirable.

Les métaux lourds comprennent le plomb (Pb), le cadmium (Cd), le nickel (Ni), le cobalt (Co), le
fer (Fe), le zinc (Zn), le chrome (Cr), l'arsenic (As), l'argent (Ag) et les éléments du groupe du platine.

2. Les principales sources des ETM

La présence de métaux lourds dans l’environnement résulte de causes naturelles et des activités
humaines. Elle pose un problème particulier, car les métaux lourds s’accumulent et ils ne sont pas
biodégradables dans l’environnement.

2.1.Processus naturels
De nombreuses études ont documenté différentes sources naturelles de métaux lourds. Dans des
conditions environnementales différentes et certaines, des émissions naturelles de métaux lourds se
produisent. Ces émissions comprennent les éruptions volcaniques, les pulvérisations de sel de mer,
les incendies de forêt, l'altération des roches, les sources biogéniques et les particules de sol
transportées par le vent.

Les processus d'altération naturelle peuvent entraîner la libération de métaux de leurs sphères
endémiques dans différents compartiments de l'environnement. Les métaux lourds peuvent être
trouvés sous forme d'hydroxydes, oxydes, sulfures, sulfates, phosphates, silicates et composés
organiques. Les métaux lourds les plus courants sont le plomb (Pb), le nickel (Ni), le chrome (Cr),
le cadmium (Cd), l'arsenic (As), le mercure (Hg), le zinc (Zn) et le cuivre (Cu). Bien que les métaux
lourds susmentionnés puissent être trouvés dans des traces, ils causent toujours de graves problèmes
de santé aux humains et aux autres mammifères.

2.2.Sources anthropiques
Les industries, l'agriculture, les eaux usées, les procédés miniers et métallurgiques et les eaux de
ruissellement conduisent également au rejet de polluants dans différents compartiments

15
environnementaux. Il a été noté que les processus anthropiques des métaux lourds dépassent les flux
naturels de certains métaux. Les métaux naturellement émis par les poussières soufflées par le vent
proviennent principalement des zones industrielles. Certaines sources anthropiques importantes qui
contribuent de manière significative à la contamination des métaux lourds dans l'environnement
comprennent les gaz d'échappement des automobiles qui libèrent du plomb ; fusion qui libère de
l'arsenic, du cuivre et du zinc; insecticides qui libèrent de l'arsenic et brûlent des combustibles
fossiles qui libèrent du nickel, du vanadium, du mercure, du sélénium et de l'étain. On a constaté que
les activités humaines contribuent davantage à la pollution de l'environnement en raison de la
fabrication quotidienne de biens pour répondre aux demandes de la grande population.

Tableau 1. Sources industrielles et agricoles des métaux présents dans l'environnement

Utilisations Métaux
Batteries et autres appareils électriques Cd, Hg, Pb, Zn, Mn, Ni,
Pigments et peintures Ti, Cd, Hg, Pb, Zn, Mn, Sn, Cr, Al, As, Cu, Fe
Alliages et soudures Cd, As, Pb, Zn, Mn, Sn, Ni, Cu
Biocides (pesticides, herbicides) As, Hg, Pb, Cu, Sn, Zn, Mn
Agents de catalyse Ni, Hg, Pb, Cu, Sn
Verre As, Sn, Mn
Engrais Cd, Hg, Pb, Al, As, Cr, Cu, Mn, Ni, Zn
Matières plastiques Cd, Sn, Pb
Produits dentaires et cosmétiques Sn, Hg
Textiles Cr, Fe, Al
Raffineries Ni, V, Pb, Fe, Mn, Zn
Carburants Ni, Hg, Cu, Fe, Mn, Pb, Cd

3. Les propriétés physico-chimiques et les rôles biochimiques des ETM

Les ETM sont liés à différents constituants du sol et sont présents sous différentes formes chimiques.
Ils peuvent changer de forme (plus ou moins solubles) ou migrer vers d’autres constituants du sol ou
vers la phase liquide selon les conditions physico-chimiques. Ces changements rendent les ETM
plus ou moins mobiles dans les sols et plus ou moins disponibles pour la biosphère.

16
3.1. Les Propriétés physico-chimiques
3.1.1. Spéciation

Le terme de spéciation a été utilisé dans la chimie des sols et des sédiments et désigne la forme
chimique et structurale sous laquelle se trouve un élément métallique. La spéciation a été définie
comme étant la détermination d’une forme spécifique (monoatomique ou moléculaire) ou bien la
configuration selon laquelle un élément peut être présent dans un groupe d’atomes correspondant à
différentes matrices (Hetland et al., 1991).

Dans l’environnement, les ETM se trouvent sous différentes formes chimiques et la mesure de la
concentration totale de ces ETM ne suffit pas pour déterminer leur réactivité, mobilité,
biodisponibilité et toxicité. Ces faits expliquent l’intérêt majeur qui est donné à la quantification de
certaines formes chimiques biodisponibles ou très toxiques des ETM.

3.1.2. Mobilité

La mobilité d’un élément est caractérisée par son aptitude à passer dans les compartiments du sol où
il est de moins en moins énergiquement retenu (Juste, 1988 ; McLaughlin et al., 2000).
ETM est dite mobile lorsqu’il se retrouve dans la solution du sol sous forme d’ions libres et de
complexes inorganiques et organiques (Ge et al., 2000). En effet, la mobilité et la biodisponibilité
des ETM dépendent fortement de leur spéciation chimique dans les sols.

Les variations des conditions physico-chimiques (pH, température, force ionique…. etc.) peuvent
jouer directement sur la mobilité des éléments en faisant passer les métaux présents dans un sol d’une
forme à une autre. Ce changement met donc en jeu des mécanismes biogéochimiques de
mobilisation, d’immobilisation et de transport.

3.1.3. Biodisponibilité

La biodisponibilité désigne la capacité d’une quantité d’un élément présent dans le sol à être absorbé
par un organisme vivant (Newman et Jagoe, 1994). C’est un outil d’évaluation de la toxicité et le
risque de pollution. Le changement de la biodisponibilité d’un polluant correspond à un changement
de toxicité.

17
La quantité phytodisponible d’un élément dans un sol correspond aux ETM capables de passer en
solution et d’être absorbés par la plante.

En effet, l’ion sous forme libre (Zn2+, Cu2+, Pb2+, Cd2+, … etc.) est l’une des formes les plus
réactives, avec les espèces neutres et la plus facilement assimilable par les organismes vivants.

3.2.Les rôles biochimiques

Les métaux lourds définis dans notre étude ont des rôles biochimiques différents. En fonction de
leurs rôles, les ETM peuvent être divisés en deux groupes :

▪ Eléments Métalliques Essentiels (Cu, Zn) : sont essentiels dans la mesure où ils contribuent
au métabolisme biochimique et physiologique des plantes (Laghlimi, 2016). En effet,
plusieurs enzymes et protéines nécessaires au métabolisme des organismes sont contenus
dans les ETM (Alloway et Ayres, 1997). En revanches, à des quantités élevées, ils peuvent
avoir des retombées néfastes pour les organismes.
▪ Eléments Métalliques non Essentiels (Cd, Cr, Pb) : Leur toxicité est atteinte à des seuils
inférieurs. Leur rôle dans la croissance et développement des plantes est neutre (Laghlimi,
2016).

4. Les éléments traces métalliques étudiés


Les principaux éléments traces métalliques existants dans la zone sont le plomb, le cadmium, le
cuivre et le zinc et qui feront l’objet d’études dans ce paragraphe.

4.1.Définitions
➢ Cadmium :

Le cadmium est un métal blanc argenté appartenant à la famille des métaux de transition, avec un
numéro atomique de 48 et une masse atomique de 112,4 g/mol.

Le cadmium est un élément chimique avec le symbole Cd et le numéro atomique 48. Il appartient au
groupe II B de la classification périodique des éléments. Ce métal blanc argenté doux est
chimiquement similaire aux deux autres métaux stables du groupe 12, le zinc et le mercure. L’état
d’oxydation le plus fréquent est l’ion Cd2+ dans l’environnement.

18
➢ Cuivre :

Le cuivre est un élément métallique de symbole Cu ; il appartient au groupe (IB) de la classification


périodique des éléments. (Prunet et al., 1996)

Les formes du cuivre les plus couramment trouvées dans la nature sont les sulfites (chalcopyrite
CuFeS2), les hyroxocarbonates (malachite Cu2(OH)2CO3 et azurite Cu3(OH)2(CO3)2) et les
oxydes (ténorite CuO).

C’est un métal rouge orange, brillant, noble, peu oxydable et susceptible d’un très beau poli. (Prunet
et al., 1996).

Le cuivre possède seulement deux isotopes stables dont les masses et abondances naturelles sont :
63Cu (69,17 %) et 65Cu (30,83 %). Il est essentiellement présent sous forme cuprique (Cu2+) dans
le corps humain mais également présent à l’état Cu+ (Linder et Hazegh-Azam, 1996).

➢ Plomb :

Le plomb (de symbole Pb et de numéro atomique 82) est un métal gris-bleu, ductile, dense, résistant
à la corrosion avec un faible pouvoir conducteur.

Le Pb appartient au groupe IV A de la classification périodique des éléments. Les deux états


d’oxydation Pb (II) et Pb (IV) sont stables mais la chimie environnementale de cet élément est
dominée par l’ion Pb2+.

➢ Zinc:

Le zinc est un métal ductile, bleu gris, moyennement réactif, qui se combine avec l'oxygène et
d'autres non-métaux, et qui réagit avec des acides dilués en dégageant de l'hydrogène. La teneur
moyenne en zinc de la croûte terrestre serait comprise entre 70 et 132 mg/kg. (Richardson et al.
2001)

Le zinc, élément du groupe IIB du tableau périodique, de masse atomique 65,38 g/mol, possède une
densité élevée de 7,14 g.cm-3. (Finney et al., 2003). Il a pour symbole « Zn ».
Le zinc possède cinq isotopes stables. Leurs masses et abondances naturelles sont : 64 Zn (48,27 %),
66 Zn (27,90 %), 68 Zn (18,80 %) et 67 Zn (4,10 %) et 70 Zn (0,63 %). (Vallee et Falchuk, 1993).

19
4.2.Comportement dans le sol
➢ Cadmuim

Le Cd est absorbé fortement par les boues, les argiles, les matières organiques et les acides humiques,
formant ainsi des complexes. Le Cd retenu par la phase solide croît exponentiellement avec la
croissance du pH ( Hettiarachchi et Pierzynski, 2002). La mobilité du Cd est accrue dans le sol
comparé à celle du Cu ou du Pb, ce qui augmente sa biodisponibilité pour les plantes (Cd > Cu >
Pb). Or ces deux ETM peuvent empêcher l’absorption du Cd (Kebir, 2011).

Les formes chimiques et la répartition du Cd dans le sol sont régies par un certain nombre de
réactions impliquant précipitation / dissolution, adsorption / désorption et Cd– formation d'un
complexe ligand (Bolan et al., 2013). Ces processus dynamiques sont fortement affectés par les
variations des conditions redox (Zhang et al., 2012), cation capacité d'échange (Jiang et al., 2012),
pH du sol (Saeki et Kunito, 2012), texture du sol (Qi et al., 2012), conditions biologiques et
microbiennes (Joubert et al., 2007), métal charges (Gao et al., 2009), les ligands organiques et
inorganiques (Niazi et al., 2011 ; Shahid et al., 2014 ; Austruy et al., 2014), cations concurrents
(Helios-Rybicka et Wo´jcik, 2012) et la température (Silber et al., 2012).

➢ Cuivre

Dans les sols, la majorité du cuivre se trouve sous formes insolubles (SAUVE, 2000). Comme il a
été indiqué précédemment, l’un des facteurs le plus important affectant le comportement des métaux
lourds dans les sols, directement ou indirectement, est le pH.
Dû aux processus d’altérations supergènes, le Cu se libère sous plusieurs formes minérales solubles,
notamment en milieu acide (Adriano, 2001), d’où sa forte mobilité. Outre sa forme ionique la plus
commune, soit Cu++, le Cu peut se libérer via d’autres espèces chimiques par le processus
d’altération. Les teneurs moyennes en Cu d’un sol normal, varient entre 13 et 24ppm (Adriano,
2001). Le maximum normal atteint est de 100ppm avec une moyenne dans les sols de 20ppm.
(Rousseaux, 1994)

➢ Plomb

Plusieurs facteurs affectent la mobilité et la biodisponibilité du plomb : le pH, la texture du sol


(surtout la teneur en argile) et la teneur en matières organiques. Comme le plomb dissous dans l’eau

20
des sols est normalement sous la forme de Pb2+, l’adsorption sur les sites d’échange cationique des
argiles ou de la matière organique peut diminuer la mobilité et la disponibilité du plomb à court
terme. L’érosion des sols par le vent ou l’eau est une voie importante par laquelle les sols contaminés
au plomb peuvent migrer et contaminer le milieu environnant.

Une fois introduit dans le sol, le Pb est peu sujet à des changements et sa mobilité à travers les
horizons est relativement faible compte tenu de la grande affinité qu’a la matière organique par
rapport à ce métal. Par ailleurs, pour une plage de pH située entre 5 à 9 et à concentrations égales, le
Pb serait 100 fois moins mobile que le Cd. De ce fait, on le retrouve plutôt figé dans la partie
supérieure du sol (Sanders et al., 1986).

La concentration moyenne actuelle de Pb des souches pédologiques mondiales s’estime à 25ppm.


Selon Sanders et al. (1986) bon nombre d’auteurs se rejoignent autour du fait que la concentration
des sols non contaminés se situerait entre 10 à 30 mg/kg (moyenne 15 mg/kg) alors que celles des
sols situés loin des centres urbains et industriels mais affectés par des contaminations diffuses serait
comprises entre 30 et 100 mg/kg. Des teneurs supérieures à 110ppm de Pb révéleraient la présence
d’une source polluante à proximité.

➢ Zinc

La plupart du zinc est liée à la matrice du sol, la concentration dans la solution du sol est
généralement très faible et donc aussi l'apport par débit massique aux racines. Les données sur les
concentrations du zinc dans les solutions du sol sont rares.
Le Zn++ connait une forte mobilité (Goulding and Blake, 1998). En effet, il aurait tendance à
s’accumuler tout le long des horizons de surface de la plupart des solums du fait qu’il serait aisément
adsorbé par les constituants organiques et minéraux du sol (Sanders et al., 1986). Les minéraux
argileux et les substances humiques ont une forte aptitude à fixer le Zn si bien que la solubilité de
Zn2+ dans les sols apparaisse moindre que celle de Zn (OH)2, Zn(CO3), Zn(PO4). La fraction mobile
de Zn représente 1 à 20% et ses complexes insolubles avec la matière organique telle que les acides
humiques ne forme que 1,5 à 2,3%, tandis que 65% de Zn soluble dans les sols en moyenne se trouve
en liaison avec les amines et les acides fulviques (Goulding et Blake, 1998).

4.3. Biodisponibilité
➢ Cadmium

21
Le cadmium est relativement disponible pour l'absorption des plantes car il se trouve principalement
dans sol lié aux phases solides échangeables (Degryse et al., 2012) et donc facilement libéré dans la
solution du sol.

L’absorption du Cd est régie par le pH et le potentiel rédox (Badawy et al., 2002). En cas de
diminution du pH dans le sol ou lorsque ce dernier est léger, la mobilité, le transfert ainsi que
l’accumulation du Cd sont favorisés. Exceptionnellement, l’absorption du Cd peut ne pas dépendre
du pH et s’accroitre avec l’accroissement de ce dernier uniquement par le biais de la formation de
complexes ou chélates mobiles (Babich et Stotzky, 1980).

➢ Cuivre

Le Cu est absorbé dans la solution du sol chez les végétaux. Toutefois, les mécanismes qui rentrent
en jeu dans ce phénomène restent à ce jour entachées de mystère.

L’absorption active est incontestablement le mécanisme le plus représenté. Or, cela n’empêche pas
qu’une absorption passive puisse avoir lieu, plus particulièrement dans les sols à contamination
élevée et manifestant des signes clairs de phytotoxicité (Adriano, 2001).

➢ Plomb

Le Pb est très peu soluble et peut s’introduire dans le système racinaire, s’y accumuler, notamment
dans les membranes cellulaires. Son absorption racinaire est considérée passive, et son effet est
atténué par le chaulage et les basses températures. Dans ce cas, son absorption n’est effective qu’au-
delà de 1000 ppm dans le sol. Généralement, il existe une forte corrélation entre les teneurs du Pb
d’une plante et celles du sol bien que ce rapport doive tenir compte de l’organe dont il est question
(racines, tiges, feuilles…). En maintenant le cas précédent, à la concentration totale dans le sol,
peuvent s’ajouter la concentration dans la solution du sol et de la spéciation (Sanders et al., 1986).
Quant à l’organe foliaire, il peut y avoir une absorption dans la limite normale de 8ppm
(Mckenzie,1980). Le transfert de Pb vers les parties épigées d’une plante s’opère da façon très
limitée. Ceci démontre que le Pb n’est pas agent systématiquement offensif dans la mesure où il ne
diffusante pas dans le système vasculaire de la plante (Sanders et al., 1986).

22
➢ Zinc

Pour le zinc comme pour tout autre nutriment minéral, en plus de la quantité, la concentration dans
la solution du sol et le transport à la surface des racines sont d'une importance capitale pour
l’absorption.

Les formes solubles de Zn sont aisément absorbées par les plantes, on les retrouve accumulées dans
la partie racinaire plus que dans les parties aériennes, notamment pour les sols abondants en Zn,
alors que dans les racines, 90% de Zn total se présentent assimilées sur la surface des parois
cellulaires du cortex (Sanders et al., 1986). La vitesse d’assimilation est tributaire du genre, de
l’espèce et de la variété et même des conditions édaphiques (Ekalund et al., 2003). Par ailleurs,
l’absorption de Zn peut être interceptée suite à l’interférence entre Zn et les autres métaux lourds,
surtout avec Cd aux effets préjudiciable (Adriano, 2001). En outre, des effets 38 dépressifs ont été
constatés entre Zn d’une part et Cu, Fe, Cr et Mn d’autre part. (A des pH > 6 des déficiences peuvent
se manifester sur des sols originellement pauvres en Zn).

4.4.Toxicité
➢ Cadmium

Les processus liés à la toxicité du Cd chez les plantes sont complexes (Bandyopadhyay et Mukherjee,
2011). L'accumulation de cadmium dans les plantes, même à de faibles niveaux, nuit la croissance
et la morphologie des plantes (Hasan et al., 2009 ; Saidi et al., 2014 ; Shahid et coll, 2015). Au-
dessus du seuil toxique, le Cd peut affecter négativement la morphologie, les fonctions
physiologiques et biochimiques (Benavides et al., 2005 ; Deng et al., 2014 ; Sergeant et al., 2014).
Le cadmium peut causer la mort des plantes lorsque son niveau augmente au-dessus de 5 à 10 mg
de Cd g1 poids sec de la feuille (Gill et al., 2013). Les principaux symptômes de la toxicité induite
par le Cd chez les plantes sont la chlorose, l'inhibition de la photosynthèse, le retard de croissance,
l'inactivation des enzymes de fixation du CO2, allongement des racines, altération de l'ultrastructure
du chloroplaste, développement des plantules, division cellulaire et transpiration imparables,
épinastie des feuilles, lipides peroxydation et perturbation du métabolisme du soufre et de l'azote
(Das et al., 1998 ; Benavides et coll, 2005 ; Gill et coll, 2013 ; Ran et coll, 2014).

Les réserves du Cd dans le corps humain sont le foie, les os et également le rein qui est l’organe le
plus sensible. La dose quotidienne à ne pas dépasser, telle que recommandée par le DJA est de

23
0,0057 mg/Cd/g. Les dégâts causés par ce métal pour l’être humain se manifestent, entre autres, par
des troubles respiratoires, une atteinte hépato-digestive avec vomissement, douleurs abdominales et
diarrhées. (KADEM, 2004). Il peut également être à l’origine de troubles rénaux et d’une
augmentation de la tension artérielle (Plumlee, 1999).

➢ Cuivre

Le cuivre représente un danger quand il est présent en concentration élevée dans l’environnement.
Par son action sur les racines des plantes, le cuivre altère leur développement et la perméabilité de
leur membrane cellulaire causant le lessivage de certains ions (K+ ; PO4 3- ) Il en résulte des effets
toxiques sur les plantes et des baisses de rendement. Le signe le plus net du Cu est l’induction des
symptômes de la chlorose FE donc la croissance est réduite et plus précisément celles des racines,
moins ramifiés avec des radicelles de couleur foncé (Loué, 1993). Les teneurs totales en Cu ≤ 7ppm
entraînent des carences cupriques et en revanche des toxicités apparaissent au-delà de 180ppm.

Chez l’homme, des symptômes de toxicité aiguë se manifestent par des diarrhées, nausées,
vomissements, irritations intestinales. 1gramme de CuSO4 constitue une dose mortelle ; pour plus
de 44 mg/l d’eau de boisson, il y a manifestation de gastro-entérites (El-Djabine, 2005).

➢ Plomb

Le plomb est considéré comme un élément non essentiel pour les plantes, bien que certaines études
ont démontré un effet de stimulation sur la croissance à de faibles concentrations (Nakos, 1979 ;
Muramoto et Coll, 1990 ; Balba et Coll, 1991). En général, dans la plupart des études, des effets
nocifs significatifs n’ont été observés chez les plantes qu’à des concentrations élevées de plomb
(Pahlsson, 1989). Les symptômes visibles de la toxicité du plomb comprennent des feuilles plus
petites, des feuilles chlorotiques et rougeâtres avec nécrose, des racines courtes noirâtres et une
croissance réduite (Pahlsson, 1989).

Chez les adultes et les enfants, respectivement, environ 80 à 95 % et 73 % du plomb total du corps
s’accumule dans le squelette (Barry, 1978 ; Alessio et Foa, 1983).
Le plomb peut affecter gravement le système nerveux central. Les signes apparents d’une
intoxication aiguë incluent la lassitude, l’agitation, l’irritabilité, une courte durée de concentration,

24
des maux de tête, des tremblements musculaires, des hallucinations et la perte de mémoire (ATSDR,
1993); l’encéphalopathie apparaît à des niveaux sanguins de plomb de 100 à 120 µg·dL-1 chez les
adultes et de 80 à 100 µg·dL-1 chez les enfants (US EPA, 1986).

➢ Zinc

Le zinc est un élément essentiel pour les êtres vivants car il joue un rôle majeur dans le métabolisme
cellulaire. On estime, par exemple, que 12 à 50 % du zinc intracellulaire est impliqué dans la
transcription et de traduction (Finney et O'Halloran, 2003).

Bien qu’essentiel au métabolisme cellulaire, le zinc peut avoir des effets toxiques aux fortes
concentrations. Chez les plantes, la teneur en zinc varie entre 1 et 400 mg par gramme de matière
sèche (Marschner,1995).

Chez l’homme, une toxicité aiguë à très forte concentration se manifeste notamment par des nausées,
des vomissements, une rigidité musculaire et une irritation des muqueuses, alors qu’il provoque dans
l’eau une très forte astringence dès 5 mg/L (Baize, 1997).

III. REHABILITATION DES SOLS CONTAMINES PAR LES ETM


1. Techniques de remédiation
La dépollution des sols vise à restaurer autant que possible leur état antérieur à la pollution. Ces
techniques réhabilitatrices doivent être moins polluantes que le résultat escompté. Soit, il ne doit y
avoir aucun transfert de pollution.

La remédiation des sols contaminés par les ETM est une procédure coûteuse et techniquement
complexe. Contrairement aux contaminants organiques, les ETM ne peuvent pas être réduits ou
dégradés par l’activité biologique des micro-organismes. En conséquence, une fois introduit dans le
sol, ils s’accumulent, ce qui constitue un risque de contamination de la chaine alimentaire. Le sol
constitue un milieu complexe avec une composition très hétérogène, ce qui rend le temps de rétention
des ETM dans les sols plus longs que dans l’air ou dans l’eau (Laghlimi, 2016).

En fonction de l’étendue, du type et de la profondeur de la contamination, de la nature du site,


différentes techniques de remédiation des sols contaminés par les ETM ont été développées. Elle

25
peut être réalisée selon deux voies : i) traitement in situ : les contaminants sont extraits, dégradés ou
fixés sans avoir recours à l’excavation du sol ; ii) traitement ex situ, qui consiste à excaver le sol,
puis à lui faire subir différents types de traitements soit sur le site même, soit le transporter vers une
autre installation où il sera traité. En comparaison avec les techniques ex-situ, les techniques in-situ
présentent un potentiel important d’assainir les sols contaminés et sont généralement moins
coûteuses. Cependant, ces techniques nécessitent plus de temps et leur certitude est moins élevée
vue l’hétérogénéité des sols (Laghlimi, 2016).

Il existe quatre grandes catégories de remédiation des sols contaminés par des polluants inorganiques
: les processus biologiques, chimiques, physiques et thermiques (Laghlimi, 2016).

‐ Méthodes physiques : qui consistent à séparer les polluants du sol ou de les y concentrer en
exploitant les propriétés physiques du milieu et des polluants. Ces procédés ne modifient et
ne détruisent en aucun cas les polluants présents dans le sol.
‐ Méthodes chimiques : qui reposent sur le lavage ou l’extraction chimique des polluants en
utilisant des agents chimiques qui permettent de transférer les polluants de la matrice solide
vers la solution aqueuse. Ces méthodes sont souvent utilisées en association avec les
procédés physiques.
‐ Méthodes thermiques : consistent à chauffer le sol afin de détruire les polluants, de les
isoler ou de les rendre inertes. Ces techniques sont efficaces mais coûteuses en raison de
l’exigence en énergie, le besoin d’équipement et la nécessité d’avoir du personnel en place
afin d’assurer l’opération et la maintenance du traitement.
‐ Méthodes biologiques : les techniques qui exploitent les propriétés des micro-organismes
vivants pour réduire ou éliminer les contaminants du sol. Les bactéries, les algues, les
planctons et les plantes sont les organismes les plus utilisés.

2. La bioremédiation

Les techniques de bioremédiation exploitent les propriétés décontaminantes de microorganismes


(notamment des bactéries et champignons) endogènes ou exogènes au site pollué (Boopathy, 2000 ;
Vidali, 2001). On distingue plusieurs catégories selon le principe biologique ou mode de
décontamination mis en place :

26
➢ Atténuation naturelle :

Elle représente la forme la plus simple de la bioremédiation puisqu’elle permet uniquement de


retracer la chute de la pollution. L’idée de base est que la microflore propre au site contaminé s’est
bien adaptée à la pollution en question et peut faire des polluants objet de ses nutriments. Ainsi, la
microflore bactérienne indigène, en mesure d’exploiter ces polluants, pullule et peut régner
(Mulligan et Yong, 2004).

➢ Biodégradation :

Cette méthode utilise le pouvoir qu’ont certains micro-organismes à modifier l’état d’un polluant en
substrat (source de carbone, d’énergie) (Smith, 1990 ; Vidali, 2001). En effet, cette propriété a été
révélée en 1946 par Zobell (1946), qui a constaté que certains micro-organismes utilisent les
hydrocarbures comme source de carbone.

➢ Bio-immobilisation :

Elle exploite la capacité de certains micro-organismes à immobiliser un ou plusieurs composants,


présents à l’état soluble. Cette technique serait peut-être un des moyens les plus faciles à mettre en
placer pour préserver la santé publique d’une éventuelle pollution des nappes souterraines (Barkay
et Schaefer, 2001).

➢ Biolixiviation :

La biolixiviation consiste en la transformation par des microorganismes des polluants inorganiques


(essentiellement des métaux) fixés ou piégés dans le sol ou dans certains minerais inorganiques de
la forme solide à la forme soluble (lixiviation de minerais sulfurés). Ce processus met en jeu des
microorganismes, qui sont des bactéries chimiolithotrophes (Bosecker, 1997). Cette méthode a vite
évolué au cours des années 1990 (Rohwerder et al, 2003).

➢ Biorestauration :

Cette méthode consiste à augmenter les teneurs en éléments nutritifs (azote/phosphore) pour
accélérer le développement des micro-organismes propres au site contaminé et encourager la
dégradation des polluants organiques (hydrocarbures pétroliers, HAP) ou inorganiques (Hutchins et
al., 1991).

27
➢ Bioaugmentation :

Caractérisée par l’adjonction de micro-organismes spécifiques dans le sol en vue de stimuler la


biodégradation des polluants organiques et d’agir sur la différentiation de nouvelles espèces des
polluants inorganiques. Les micro-organismes mis en jeu peuvent être le fruit de sélections réalisées
à partir d’échantillons environnementaux (sols, sédiments, boues...) (Vogel, 1996). Ils sont ensuite
cultivés en bloc et injectés dans leur environnement d’origine ou dans un autre environnement
(Sayler et Ripp, 2000).

3. Phytoremédiation
3.1. Définition

La phytoremédiation est un terme générique qui regroupe plusieurs technologies qui utilisent les
plantes afin d’extraire, de dégrader ou d’immobiliser les contaminants organiques et inorganiques
contenus dans les sols, les sédiments, les boues, les eaux de surface et souterraines (UNEP, 2002 ;
Peer et al., 2006).

Certaines plantes dites métallophytes sont capables de pousser sur des sols riches en métaux. Ces
plantes, qualifiés d’hyperaccumulateurs, ont la capacité de renfermer des quantités gigantesques de
métaux dans leurs parties aériennes (Brooks, 1998)
La plupart des techniques de remédiation (volatilisation thermique, biodégradation, etc) sont mises
en échec du fait que les éléments traces sont très peu mobiles et peu réactifs (Vangronsveld et al.,
2009).

3.2. Les plantes phytoremédiatrices

Certaines plantes peuvent absorber ou réduire la toxicité de différents polluants organiques ou de


métaux et radioéléments, présents dans les sols. Elles les accumulent, transforment, dégradent,
concentrent, stabilisent ou volatilisent… Il s’agit de choisir la stratégie la plus efficace, tout en
sachant qu’il est possible de les cumuler.

On dénombre plus de 800 espèces végétales se prêtent à la phytoremédiation, (Société Québécoise


de Phytotechnologie, 2016).

28
Pour dépolluer un site, on peut sélectionner une plante qui accumule des quantités élevées des
polluants dans ses tissus ou encore pour une plante moins performante, mais qui produit plus de
biomasse. Les plantes dites hyper accumulatrices peuvent concentrer fortement des éléments-traces
métalliques dans leurs tissus : typiquement 0,1-1 % de leur masse sèche (Pilon- Smits,2005), voire
même jusqu’à 5 % (Labrecque et Pitre. 2014). Toutefois ces plantes disposent de petites tailles et
leur développement prend du temps (Pilon-Smits, 2005). Parmi ces plantes, on peut citer la famille
des Brassicacées, reconnue pour ses propriétés accumulatrices, ainsi que 45 autres familles de
plantes identifiées comme les Euphorbiacées, Astéracées, Lamiacées, Scrophulariacées, etc. (EPA
,2000).

En revanche, on peut rencontrer des plantes qui croissent rapidement mais accumulent très peu les
métaux dans leurs tissus. Or, leur biomasse produite, racinaire ou aérienne, qui est assez élevée, leur
procure un potentiel de phytoextraction intéressant (Labrecque et Pitre, 2014).
Par ailleurs, si certaines plantes agricoles (comme le maïs, le canola ou le tournesol) s’avèrent
d’excellents phytoremédiateurs, leur utilisation, par contre, peut se révéler dangereuse dans la
mesure où il se retrouvent intentionnellement dans la chaîne alimentaire (Conesa et al., 2012).
Pour obtenir une meilleure décontamination organique, il faut mettre en avant les plantes à forte
biomasse racinaire qui boostent l’activité microbienne dans le sol, assurant par conséquent une
meilleure dégradation des polluants. (Pilon-Smits, 2005 ; Labrecque et Pitre, 2014).

L’utilisation des plantes indigènes est à privilégier aussi car en plus de décontaminer, les plantes
utilisées en phytoremédiation peuvent rendre plusieurs services écosystémiques. Tout au moins, on
peut introduire des plantes acclimatées, poussant sur ou près du site parce qu’elles entreront en
compétition localement et auront le potentiel de bien tolérer les polluants (Pilon-Smits, 2005).

Ci-dessous une liste non exhaustive de quelques plantes ainsi que les métaux lourds qu’ils traitent :
➢ Le Colza (pour traiter l’argent ou mercure)
➢ L’orge (pour traiter l’aluminium)
➢ La fougère (pour traiter l’arsenic, le plomb, ou cadmium)
➢ L’avoine ou la lentille d’eau ou le tournesol (pour traiter le cadmium ou le cuivre)

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➢ L’osier ou le saule (pour traiter le chrome)
➢ La jacinthe d’eau (pour traiter le cuivre)
➢ Le trèfle rouge (pour traiter zinc).

3.3. Tolérances aux ETM chez les végétaux

Les micro-organismes ont besoin de certains éléments métalliques pour se développer (Cu, Co,Fe,
Mn, Mo, Ni, Zn, ...), il en est de même pour les végétaux. Ces éléments ne peuvent être remplacés
par d’autres éléments et agissent de manière directe sur l’organisme. Ils interviennent dans plusieurs
processus physiologiques majeurs tels que la respiration, la photosynthèse, ainsi que la fixation et
l’absorption de macronutriments comme l’azote et le soufre (Kabata et Pendias,
2001).
D’autres métaux, non essentiels, comme le Cd et le Pb, ont des effets toxiques. Sont considérés
comme étant des facteurs de stress, altérant les réactions physiologiques de la plante. On entend par
le terme « sensibilité » tous les effets de ce stress pouvant aller jusqu’à la mort de la plante, tandis
que le terme « résistance », au contraire, indique la réaction de la plante lui permettant de survivre
face à ce stress (Levitt, 1980).
3.4.Techniques

La phytoremédiation est définie comme l’utilisation des plantes pour éliminer ou transformer les
polluants en composés moins toxiques. Bien que les plantes soient utilisées depuis longtemps pour
dépolluer les sols, d’importantes découvertes scientifiques réalisées au cours de ces dix dernières
années ont contribué à améliorer le processus et à étendre son champ d’application. Elle peut être
utilisée aussi bien contre les polluants organiques que les polluants inorganiques présents dans les
milieux solides (sols), liquides (eaux de surface et souterraines) et gazeux.

a. La phytoextraction :
Dans la phytoextraction, aussi appelée phytoaccumulation, les plantes retirent du sol les
contaminants, comme les éléments-traces métalliques et métalloïdes biodisponibles, ainsi que
certains types de contaminants organiques et les accumulent dans leurs parties aériennes que l’on
peut par la suite récolter.

30
C’est la méthode de phytoremédiation la plus utilisée. Ces technologies peuvent prendre plusieurs
années avant que des niveaux satisfaisants de décontamination soient atteints dans le sol. Ce délai
n’est pas une contrainte importante pour les sites contaminés laissés en friche pendant des dizaines
d’années en attente de décontamination.

Figure 1 Technique de phytoextraction (Phytotechno, 2016)

La phytoextraction peut être améliorée par l’ajout de chélateurs (par exemple l’EDTA) dans le sol
pour faciliter l’absorption des contaminants ou bien être plus naturelle (dépendante uniquement des
capacités physiologiques ou génétiques des plantes). Pour solubiliser les éléments-traces
métalliques, les plantes peuvent acidifier la rhizosphère ou encore sécréter des ligands capables de
chélater les ions métalliques. Parfois, les champignons mycorhiziens forment des symbioses avec
les racines des plantes et aident à l’absorption des métaux quand les concentrations dans le sol sont
faibles, et à l’inverse, peuvent aider les plantes à résister à des niveaux phytotoxiques. Par exemple,
des mycorhizes sont impliquées directement dans la séquestration et l’absorption du zinc (élément
essentiel) et du cadmium (élément non essentiel) par des plantes exposées à des concentrations
toxiques, augmentant ainsi le potentiel de phytoremédiation.

Une fois dans la plante, les contaminants peuvent rester dans les racines, mais pour faciliter
l’extraction, l’idéal est qu’un maximum soit transloqué avec la sève, dans les vaisseaux du xylème,
vers les parties aériennes de la plante. Ceci a lieu quand il existe une pression négative dans le
xylème, créée par la transpiration des feuilles qui s’accélère sous l’effet de la chaleur, du vent, d’une

31
faible humidité ambiante ou de lumière forte. Ensuite on procède de façon régulière à une récolte de
la biomasse pour retirer de façon permanente les contaminants du site (la biodégradation in situ de
la végétation pourrait les relarguer dans l’environnement). La biomasse récoltée est communément
incinérée en milieu contrôlé (pour assurer une combustion optimale des gaz et permettre la
récupération des cendres toxiques). Parfois, on peut aussi récupérer l’énergie thermique ou cogénérer
de l’électricité lors de cette combustion. Le compostage peut générer un sous-produit valorisable sur
les sites dégradés, mais ce genre de traitements secondaires doit faire l’objet de mesures de sécurité
pour les travailleurs, car il pourrait y avoir volatilisation de certains contaminants séquestrés dans la
biomasse, comme le sélénium. Enfin, d’autres applications non-alimentaires (produits transformés
en bois, fabrication du carton) pourraient aussi être envisagées. Dans les cas de phytoextraction de
métaux précieux (aussi appelés phytomining en anglais), le métal pourra être récupéré après
combustion à basse température ou un processus d’extraction chimique. Ces processus peuvent
parfois représenter un potentiel économiquement intéressant. Bref, la production de biomasse devrait
dans la mesure du possible être vue comme une ressource à valoriser, car en croissant sur des terres
marginales, les cultures pérennes efficaces et résilientes peuvent fournir une biomasse énergétique
intéressante qui n’est pas concernée par le débat éthique entre aliments et combustibles (food vs.
Fuel) présent sur les terres agricoles.

b. Phytostabilisation

Dans la phytostabilisation, les plantes réduisent la mobilité et la biodisponibilité des contaminants


dans le sol ou la rhizosphère, par immobilisation chimique (précipitation, stabilisation, absorption
ou piégeage) ou prévention des mouvements latéraux ou en profondeur via l’érosion ou le lessivage.
La phytostabilisation empêche ainsi la dispersion des contaminants dans les eaux de surface et
souterraines. Une couverture terrestre végétale minimise l’érosion éolienne ou aqueuse, ainsi que le
contact direct entre les animaux et les polluants. Les plantes peuvent minimiser la formation de
lixiviat contaminé et limiter la migration d’un panache (ou masse) de contaminants dissous dans
l’eau souterraine. Pour éviter que les contaminants ne soient éventuellement relargués dans
l’environnement, la phytostabilisation exige un suivi à long terme. Durant la phytostabilisation, il
peut y avoir conversion des polluants sous des formes moins biodisponibles, par exemple, lorsque
ceux-ci précipitent dans la rhizosphère.

32
Figure 2. Phytostabilisation des composés organiques et inorganiques. (ITRC, 2009)

c. Phytodégradation et rhizodégradation

Dans la phytodégradation (Figure 3), aussi appellée phytotransformation, les plantes absorbent et
dégradent les polluants organiques dans leurs tissus ou sécrètent des enzymes liées à la dégradation
dans la rhizosphère. On la distingue de la rhizodégradation, aussi appelée phytostimulation, dans
laquelle la décontamination s’opère dans le sol. Dans la rhizodégradation, la décontamination est
effectuée dans la rhizosphère par les micro-organismes dont la croissance et l’activité sont stimulées
par les plantes. Malgré cette distinction théorique, la dégradation dans l’un ou l’autre des deux
compartiments est souvent difficile à circonscrire précisément.
La dégradation des composés organiques peut être complète (générant des éléments inorganiques
comme le CO2, l’eau ou le C12), mais elle peut aussi être incomplète, entraînant la formation
d’intermédiaires stables (appelés métabolites) qui peuvent être entreposés dans la plante. La
dégradation des produits organiques peut se faire dans les racines ou dans les parties aériennes des
plantes,grâce à des enzymes comme les déhalogénases, les oxygénases et les réductases. Si c’est
généralement l’activité enzymatique des plantes qui provoque la dégradation, elle peut aussi être
issue de l’activité des microorganismes qui vivent dans les plantes, qu’on appelle alors des
endophytes. Du côté de la rhizodégradation plusieurs exemples impliquent une étroite association
entre plantes et microorganismes. Une symbiose entre le peuplier et une bactérie (Méthylbacterium
populum) permet de minéraliser des explosifs (1,2,3-trinitroperhydro-1,3,5-triazine).

33
Le mûrier (Morus rubra) qui sécrète des composés phénoliques dans le sol favorise la dégradation
des BPC et HAP par les bactéries. La rhizodégradation peut être utilisée entre autres pour remédier
à des problèmes de contamination avec des hydrocarbures pétroliers. Enfin, des champignons
saprotrophes (décomposeurs, comme la carie blanche) peuvent être favorisés par l’utilisation de bois
raméal fragmenté comme paillis de plantation, et les exsudats racinaires des plantes (comme Salix
miyabeana) peuvent ensemble favoriser la dégradation d’hydrocarbures pétroliers et de HAP.

Figure 3. Technique de phytodégradation (Phytotechno, 2016)

d. Phytovolatilisation

Dans la phytovolatilisation, des polluants organiques et certains composés inorganiques sont extraits
du sol par les plantes, transportés dans leur système vasculaire, puis relargués dans l’atmosphère par
transpiration (Figure 4). C’est une technologie attrayante parce que les polluants sont ainsi
entièrement volatilisés (sous forme de gaz), et il n’est donc pas nécessaire de récolter et de traiter les
plantes utilisées. Par contre, le risque du transfert des polluants vers l’atmosphère doit être bien
caractérisé avant d’entreprendre de la phytovolatilisation. En milieu riverain ou pour la
rhizofiltration (voir définition plus bas) d’effluents contaminés, on capitalise entre autres sur le fort
potentiel d’évapotranspiration de certains végétaux pour freiner le ruissellement de l’eau ou sa

34
diffusion dans le sol. Ailleurs, pour minimiser la fermeture des stomates d’où s’évapore l’eau
transpirée, il peut être bénéfique de garder les sols à traiter bien irrigués. On utilise la
phytovolatilisation pour les solvants chlorés (comme le trichloroéthylène, TCE), les herbicides, les
insecticides, les hydrocarbures et certains métalloïdes comme le mercure, l’arsenic et le sélénium.
Des composants organiques volatiles (COV) peuvent être simplement diffusés dans l’atmosphère
par les plantes. Le peuplier hybride peut par exemple volatiliser et dégrader rapidement du TCE
présent dans une eau polluée. Par contre, des composants comme le sélénium doivent être
transformés dans la plante avant d’être volatilisés (cette transformation diminue en même temps leur
toxicité). Les champignons mycorhiziens peuvent faciliter l’absorption du mercure et du sélénium,
deux éléments qui ont une phase gazeuse. Il est bien connu que les microbes peuvent transformer et
volatiliser l’arsenic et le mercure. Cependant, chez les plantes la volatilisation n’apparaît pas
significative sauf pour celles ayant subi des modifications génétiques. Du tabac génétiquement
modifié (Nicotiana tabacum) peut absorber, transformer et volatiliser du méthylmercure.

Figure 4 Technique de phytovolatilisation (SQP,2016)

e. Rhizofiltration

Avec la rhizofiltration, on peut traiter des eaux usées municipales ou industrielles, le ruissellement
de surface ou l’eau qui s’infiltre dans le sol en zone agricole, le lixiviat des mines et des sites
d’enfouissement, ou encore la contamination de l’eau souterraine. Les contaminants visés incluent

35
les éléments-traces métalliques, les radionucléides, le sélénium, les nutriments, certains composés
organiques comme les pesticides, ou encore le drainage minier acide. La rhizofiltration peut utiliser
des plantes aquatiques ou des plantes terrestres, et parfois une combinaison d’espèces ayant des
propriétés complémentaires.

La rhizofiltration repose souvent sur des systèmes en réacteur (flow-through) qui maximisent le
contact entre l’eau et les racines, et minimisent ainsi la durée du traitement. La rhizofiltration peut
prendre la forme d’un étang artificiel ou d’un système hydroponique. Les systèmes intérieurs sont
souvent plus coûteux alors leur utilisation est restreinte à des applications ayant de faibles volumes
à traiter ou encore à des applications bien ciblées, comme l’enlèvement des éléments radioactifs. La
rhizofiltration peut aussi limiter la diffusion horizontale des contaminants dans l’eau souterraine si
l’on positionne les plantes pour faire une barrière hydraulique, afin que les plantes suctionnent l’eau
du sol et limitent le mouvement des polluants dans l’eau. La rhizofiltration peut être exploitée par
exemple dans des systèmes de bandes riveraines.

3.4. Avantages et limites


a. Avantages:

La technique présente plusieurs avantages d’ordres financiers et sociaux, ou en matière


d’aménagement du territoire. Dans un premier temps, la dépollution par phytoremédiation coûte
moins cher que celle ayant recours aux techniques classiques et traditionnelles telles que
l’incinération ou le lessivage des sols (Verdin, 2004). Les coûts seraient de 100 à 10 000 fois moins
élevés. Ainsi les techniques traditionnelles coûteraient en moyenne entre 50 $ et 500 $ par tonne de
terre traitée, certaines pouvant même excéder les 1000 $ (Cunningham et Ow, 1996). Aux États-
Unis par exemple, la commission de l’énergie atomique estime que le coût de dépollution par
phytoremédiation pour un demi-hectare de terre contaminée au plomb sur une profondeur de 50
centimètres, se situe entre 60 000 $, soit 43 400 € environ, et 100 000 $, tandis que l’excavation et
le landfilling du même volume s’évalueraient entre 400 000 $ et 700 000 $.

Dans un second temps, l’intérêt paysager de la phytoremédiation relève de la facilité de son


intégration dans l’environnement et de son impact social. Sur ce dernier point, on peut citer la
démonstration de Westphal et Isebrands (2001) qui envisagent la phytoremédiation en tant qu’outil
social. Selon eux, la phytoremédiation permet un aménagement paysager qui aurait un impact positif

36
sur le comportement humain. Ainsi, ils défendent l’idée selon laquelle un paysage vert peut avoir
des effets positifs sur l’homme en diminuant son niveau de stress et de violence et permettrait aussi
de resserrer les liens entre habitants d’un même quartier. La phytoremédiation en tant
qu’aménagement paysager aurait donc des atouts psychologiques et sociaux.

En plus de l’aspect paysager, la phytoremédiation est une technique dite passive du fait qu’elle ne
demande pas d’apport énergétique si ce n’est celui du soleil. Elle permet aussi le traitement d’une
grande diversité de polluants (métaux, pétrole brut, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques,
solvants, explosifs, lixiviats de remblai, produits phytosanitaires, etc.). En un mot, elle est en
adéquation avec les engagements du développement durable, c’est-à-dire le respect de
l’environnement, assurant le traitement durable des sols pollués. La phytoremédiation permet donc
une occupation non négligeable des terrains (espace vert), tout en dépolluant les terres contaminées
à des coûts moindres. On parle alors de phytomanagement défini par Dubourguier et al. (2001),
comme étant l’ensemble des méthodes qui permettent la gestion de sites et/ou de sols industriels
fortement anthropisés grâce à l’utilisation de végétaux dans une perspective de développement
durable.

b. Limites

Comme Forget (2004) l’a si bien dit dans un de ses articles : « Comme toute technique de
décontamination des sols, la phytoremédiation comporte certaines limites avec lesquelles il faut
composer ». Une des premières limitations est le contact entre la rhizosphère et les contaminants
présents dans le milieu à décontaminer (EPA, 2000). La capacité des plantes à atteindre une certaine
profondeur de par leurs racines dépend de l’espèce végétale et des conditions géomorphologiques et
climatiques (EPA, 2000). Par exemple, certaines espèces d’arbres comme le peupler ont des racines
qui potentiellement peuvent atteindre une profondeur de 15 pieds (pi) dans les sols tandis que celles
des arbustes vont être plus superficielles (EPA, 2000). Enfin, la phytoremédiation doit se restreindre
aux sites présentant une contamination peu profonde et dont les concentrations sont relativement
faibles pour que les plantes soient en mesure de croitre de façon convenable afin de capter tous les
contaminants (Ghosh et Singh, 2005). Ces contaminants absorbés par les végétaux peuvent aussi

37
présenter un risque potentiel pour l’environnement puisqu’ils peuvent se retrouver dans la chaine
alimentaire si les animaux ingèrent des plantes contaminées (Gouvernement du Canada, 2008).
D’ailleurs, plusieurs études ont démontré que certains animaux et insectes ne consommaient pas les
plantes contaminées puisqu’elles avaient un mauvais gout (Chaney et al., 2000). Le taux de
croissance des végétaux va aussi influencer la phytoremédiation puisque plusieurs années peuvent
être nécessaires afin d’atteindre un niveau de décontamination acceptable.

Finalement, bien que certaines plantes soient reconnues pour accumuler des quantités élevées de
contaminants, le choix de plantes en phytoremédiation doit être réfléchi. Cela dit, il est préférable
de ne pas opter pour des plantes qui ne sont pas natives au site où la décontamination in situ a lieu
et d’éviter celles qui sont envahissantes. Ces précautions vont contribuer au maintien de la
biodiversité déjà en place (Ghosh et Singh, 2005).

IV. Utilisation de la plante : Ray-Grass d’Italie


1. Présentation de la plante

Le ray-grass est une monocotylédone de la famille des Poacées. Cette plante est originaire des
régions tempérées de l’Europe, elle s’est largement naturalisée aux États-Unis (Dumontier, 2017).

A la différence du ray-grass anglais qui est une plante herbacée vivace, le ray-grass d’Italie est
considéré comme annuel ou bisannuel. (Consulté : www.gnis.fr, Avril 2020)

Parmi les ray-grass d’Italien il faut distinguer deux types :

▪ Ray-grass d’Italie alternatif:


Une variété alternative épie durant l’année du semis. De ce fait, des semences peuvent être produites
et germer l’année suivante. En culture intercalaire, l’épiaison dans cette variété est régie selon les
conditions de croissance comme, par exemple, l’accès à la lumière. Ces variétés n’ont pas besoin de
subir un hiver pour se reproduire car, en cas de mort de la plante, les semences produites peuvent
germer l’année suivante. Donc son utilisation en intercalaire n’est pas préconisée.
Ce ray-grass se nomme aussi Westerwold (Breune et al., 2014).

▪ Ray-grass d’Italie non-alternatif :

38
Une variété non-alternative, par contre, n’épie pas durant l’année du semis. Il est idéal en interculture
car les semences produites risquent de ne pas réensemencer l’année suivante. Plus approprié pour
une culture intercalaire car les risques de réensemencement du ray-grass l’année suivante par les
semences produites sont presque nuls. Cependant, lorsque l’hiver est peu vigoureux, une production
de semences est envisageable, pourvu que ces dernières ne se détruisent pas (Breune et al., 2014).

La ploïdie est un critère qui concerne le ray-grass. Qu’il soit du type anglais ou italien, lesvariétés
diploïdes et tétraploïdes ne sont pas forcément exploitées de la même façon (Sarrantonio, 2012).

▪ Diploïde:
Les chromosomes vont par paire. Le ray-grass dans ce cas possède des feuilles serrées, des tiges
étroites, des tiges fines et une semence en général minuscule.
Les diploïdes présente une bonne émergence, persistance et un tallage dominant (Hall, 2016).

▪ Tétraploïde:
Le passage de l’état diploïde à l’état tétraploïde implique le dédoublement des paires de
chromosomes. Les cellules possèdent désormais quatre fois le même chromosome ce qui procure
des feuilles plus larges, des tiges prépondérantes et une semence plus lourde. De plus, ces variétés
sont gorgées de sucres, et sont, de ce fait plus appétentes (Hall, 2016).

2. Morphologie
2.1. Appareil végétatif

Le ray-grass d’Italie (Lolium multiflorum L.) est caractérisé par des feuilles engainantes. Les
nervures de ses feuilles sont parallèles et présentent une préfoliaison enroulée. Elles présentent à leur
base des oreillettes très embarrassantes (Signe de reconnaissance des espèces au stade feuillu). Son
système racinaire est fasciculé à renouvellement annuel ou bisannuel et se développent
abondamment en profondeur dans le sol (Karib, 2017).

39
2.2.Appareil reproducteur

Il comprend des tiges provenant de l’allongement des entrenoeuds des talles à la montaison et une
inflorescence en épi. C’est une plante allogame c’est-à-dire à pollinisation croisée, qui offre une
grande variabilité génétique à l’intérieur ainsi qu’entre les populations. (Karib, 2017).

3. Physiologie

Le ray-grass d’Italie préfère les températures fraiches entre 20 et 25 °C pour maintenir une croissance
optimale (Hanson et al., 1969 ; Thorogood, 2003) Le RGI est une espèce d’hiver.
La floraison a lieu en période de jours courts et sa croissance est rapide entre 15 et 20°. Elle est assez
facile à implanter peu importe la date de semis, son tallage abondant et ses racines qui se développent
abondamment garantissent à la plante les éléments nécessaires pour une pousse rapide et productive.
Son démarrage se fait de manière précoce au printemps. Elle continue à pousser durant une partie de
l’hiver en zone à climat doux (la température doit dépasser 0°), ce qui assure dans ces régions une
pousse sur tout le long de l’année. Son agressivité face aux autres graminées le rend très compétitif
vis-à-vis des mauvaises herbes et empêche les associations délicates. Enfin, il est assez sensible à la
sécheresse et à la submersion.

4. Ecologie

Le ray-grass pousse sur une grande variété de conditions écologiques. Sa germination est d’autant
rapide que le sol est acide ou alcalin (pH entre 5,1 et 8,4), ils s’installent promptement en sols fertiles
et humides et sa levée rapide et vigoureuse le rend très compétitif vis-à-vis des adventices (Hulke et
al., 2008 ; Hoffman et al., 2010 ; 2012), en exerçant sur elle un effet étouffant vu sa densité (Waldron
et al., 1998). Son système racinaire fasciculaire bien monté favorise une bonne structure du sol tout
en limitant l’érosion (Ghariani et al., 2004). Etant destinée à la fauche, le ray-grass d’Italie est
extrêmement résistant aux coupes fréquentes et au piétinement (Hoffman et al., 2012). Sa résistance
aux insectes et maladies est favorisée par son association avec des champignons endophytes
(Neotyphodium ssp) ; (Zhang et al., 2006).

40
5. Usage
Cette plante est largement cultivée est utilisée comme plante fourragère. En effet, elle est d’une très
bonne qualité fourragère lorsqu’elle n’est pas fauché trop tardivement. De plus, le pâturage est
envisageable pour ce type de plantes. Sa résistance au piétinement, et sa facilité de compactage
lorsqu’il est fauché de façon régulière font qu’il est idéal pour ensemencer les gazons, plus
particulièrement les terrains de golf (Hulke et al., 2008).

❖ Variété de RGI utilisée dans notre étude : variété “Jivet“

❖ Les caractéristiques de Jivet : Cette variété est caractérisée par :

• Ploïdie : tétraploïde
• Alternativité : alternatif
• Date de début d’épiaison : 16 juin
• Pérennité : 6 à 18 mois
• Part de la production sur la première fauche : 50 %
• Taux de germination : 94%
• Semis :
Densité : 30 kg/ha
Profondeur : 1 à 2 cm

• Fertilisation Pour un semis en pur : Installation :


N : 40 à 60 unités
P : 150 unités
K : 150 à 200 unités Exploitation

• Croissance ultra rapide : L’implantation et la rapidité de la croissance permettent de


pallier les insuffisances fourragères et constituant des stocks de fourrage très
rapidement.
• Rendement exceptionnel, Son rendement est très important, il répond aux exigences des
éleveurs de produire des quantités énormes d’ensilage ou d’enrubannage.
• JIVET garantit une récolte en un temps record, et, partant une bonne rentabilité
économique
• L’herbe produite est de très bonne qualité, avec zéro perte et un feuillage inaltéré
• Cette plante est fortement conseillée :
-En interculture (RGI – maïs),
-Pour combler un déficit fourrager d’automne (après céréales – RGI),
-En engrais vert ou culture intercalaire,
-Pour constituer des stocks d’UF.

41
Conclusion

Les activités minières engendrent souvent des quantités importantes de résidus qui sont riches en
ETM et qui sont stockées par la suite à la surface des sols sans aucun aménagement. Ces déchets
sont exposés à l’action des pluies et des vents, ce qui entraine la dispersion des ETM par plusieurs
phénomènes naturels (comme l'érosion hydraulique ou éolienne, le lessivage, le drainage...) vers les
sols, les eaux, et la végétation située aux alentours des sites de stockage. Le traitement de cette
contamination est indispensable afin de restaurer et préserver l’environnement.
La phytoremédiation est une technologie prometteuse, qui offre de multiples avantages par rapport
aux méthodes de traitement conventionnelles. C’est une technique esthétiquement acceptée par le
public, moins coûteuse et bien adaptée aux contraintes économiques de restauration des sites
contaminés abandonnés dans les pays en développement. Elle se caractérise par l'utilisation des
plantes accumulatrices des ETM et pour ceci la proposition de l'utilisation du Ray-grass d'Italie
comme une plante phytoremédiatrice pour la décontamination des sols miniers de la Haute
Moulouya.

42
PARTIE II :
MATERIEL ET METHODES

43
INTRODUCTION

L'exploitation minière porte généralement préjudice à l'environnement, elle induit inévitablement la


dégradation de l'écosphère. Les mines abandonnées sans réhabilitation constituent des sources de
contamination et de nuisance pour l'environnement.

Les rejets miniers de traitement peuvent être définis comme étant les produits plus ou moins
transformés issus de la phase de traitement et d'enrichissement du minerai. Ces résidus sont
généralement riches en éléments traces métalliques (ETM) dont la particularité est d’être persistants,
non biodégradables et toxiques pour les organismes vivants même à des teneurs très faibles. Ces
rejets miniers sont transportés par voie hydraulique et stockés dans une retenue obtenue par
installation d'une digue afin d'éviter le déversement d'effluents pollués dans l'environnement. En
absence de réhabilitation, Les résidus restés à l'air libre, peuvent selon les courts de métaux devenir
à intérêt économiquement rentable, par contre, ils sont d'un impact paysager et environnemental
généralement très négatifs par le transport de ces déchets stockés sous l'effet de l'érosion hydrique
et/ou éolienne, ce qui entraine la dispersion de particules riches en ETM hors le site de stockage.

Ce chapitre consiste en premier lieu à présenter le site des sols contaminés par les éléments traces
métalliques, puis les matériels utilisés pour le traitement de ces sols par la technique de
phytoremédiation en utilisant la plante Lolium Multiflorum L. Ensuite, la réalisation des analyses
physico-chimiques et des ETM des échantillons prélevés de ces sols contaminés et les mesures des
indices biométriques qui montrent le degré de la contamination et les interactions entre les ETM, le
sol et les plantes.

44
I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1. Situation géographique
Le secteur d’étude est situé au village minier de Mibladen, au niveau de la haute Moulouya. Ce
bassin est encadré à l’ouest par les chaînes montagneuses du Moyen Atlas et au sud par le Haut Atlas
et vers l’Est par la Moyenne Moulouya. Il s’agit d’un district minier plombifère, comportant les
mines de Zaïda, d’Aouli et de Mibladen, constituant le plus grand gisement plombifère du Maroc.

La cuvette de la Haute Moulouya est formée par des faciès de nature et d’âges différents, Elle couvre
une superficie de 10000 Km2 dont 85 % de plaines et avec une altitude moyenne de 1500 m, et 15
% de montagnes culminant à Jbel El Ayachi à une altitude de 3676 m (El Hachimi, 2006).

Figure 5 Situation géographique de la zone d’étude (image satellite, Google Map)

Le gisement de Mibladen (1 130 m d’altitude), situé sur les berges de l’oued Mibladen affluent de
l’oued Moulouya, s’étend sur une superficie de moins de 60 Km2. Le siège de l’exploitation est situé
à 15 Km au nord-est de Midelt dans un plateau calcaire surmontant le socle affleurant à Aouli (Felenc
et Lenoble, 1965).

Le site minièr de Mibladen est situé à 15 Km au SO (sud-ouest) d’Aouli. Le principal minerai de


cette zone est composé de pyrite, blende, barytine, galène fortement transformée en cérusite et/ou

45
anglésite (Felenc et Lenoble, 1965). Dans cette aire, il y a présence d’une fonderie et la végétation
est complètement détruite.

Dans la zone d’étude, deux sites d’échantillonnage ont été choisis : M situé sur les digues à déchets
de traitement (sable minier de Mibladen) et A prélevé à partir des terrils à déchets de découverture
(argile rouge). Des expérimentations en pot ont été réalisées dans la serre de l’INRA Rabat, avec
l’utilisation de la plante Ray-grass d’Italie (Lolium multiflorum L.).

2. Cadre géologique
La Haute Moulouya, appartenant au domaine atlasique, se situe dans la partie occidentale de la
meseta oranaise, ayant la forme d’un plateau aride et tabulaire et limitée par la chaine plissée du
Haut Atlas au sud et du Moyen Atlas au nord.

Figure 6 Carte géologique du secteur oriental de la Haute Mouloya (Emberger, 1965)

Le socle paléozoïque est formé par des terrains schisteux et granitiques attribués au
Cambroordovicien. Les schistes sont métamorphisés et intrudés par des granitoïdes d’âge 330 ± 2
Ma (Oukemeni et al., 1995). L’ensemble est affecté par la fracturation tardihercynienne et atlasique.

46
Ces massifs granitiques affleurent, par le jeu de la tectonique, à l’ouest par des séries
cristallophylliennes d’Aouli, mibladen, jusqu’à Zaïda et à Boumia Kerrouchène. La couverture
repose en discordance angulaire très prononcée par les terrains du Trias en premier, sur les
formations du socle (Emberger, 1965). Elle remplit les milieux concaves de la paléo-surface (Derrar,
1996). La série triasique est surmontée par les marnes et les calcaires liasiques de faible épaisseur et
de multiples faciès littoraux (Dagallier, 1977). Sur la totalité de cette couverture détritique, les
épaisseurs sont réduites, surtout à l’approche des boutonnières, sous l’action de l’érosion (Jaouani,
2001) et aussi du fait que ces boutonnières restent après le Permien en position élevée (Schmitt,
1976).

Figure 7 Coupe géologique de la région de Mibladen (Geomaghreb, 2003)

47
2.1. Les roches sédimentaires
2.1.1. Permo-trias

Permo-Trias correspond à des formations à dominance argilo-salifères et détritiques rouges :


conglomérats, arkoses, grès argileux rouges. Sur le substratum granitique, des argilites salifères aux
passages gypsifères présentent des intercalations doléritiques basaltiques à la partie intermédiaire.
Au cours de cette période, les épanchements de laves à la périphérie du bombement ont été formés
par le socle : basaltes, sakalavites et trachytes, la région a connu aussi une série de
transgressions/régressions causant le dépôt de faciès de grès, marnes, calcaire et argiles (Felenc et
Lenoble, 1965).

2.1.2. Trias

Les formations triasiques sont généralement subhorizontales et surmontent en discordance les


terrains paléozoïques fracturés. Elles sont constituées à la base par un niveau conglomératique à
galets de schistes et des arkoses peu épais (Naji, 2004), arénites et rudites feldspathiques cimentés
par l’hématite (Felenc et Lenoble, 1965). Les arkoses sont liées par un ciment siliceux, carbonaté,
ferrugineux ou barytique (Amade, 1965).

2.1.3. Jurassique

La série jurassique repose en discordance sur les terrains sous-jacents ; il s’agit d’une puissante série
de plates-formes carbonatées constituées de calcaires et calcaires dolomitiques (Felenc et Lenoble,
1965) fortement karstifiés (Dagallier et Macaudiere, 1987). Elle affleure sur les bordures des Atlas.
La minéralisation plombo-barytique de Mibladen est logée dans ces formations carbonatées en deux
niveaux intercalés (Naji, 2004). Stratigraphie du Lias inférieur et moyen de la région de Mibladen
reposant sur un Trias argileux, le Jurassique inférieur affleure largement entre le plateau d'Akebab
au nord et Taddammout au sud (Saadi,1996).

2.1.4. Cénomanien

48
Le cénomanien est discordant sur différents niveaux triasiques. Dans la commune de Mibladen, il
comporte deux séries ( Mitiaev et al., 1979) :

➢ La série inferieure constituée de conglomérats, micro-poudingues, grès, argilites, argiles et


marnes argileuses. La couleur de ces niveaux est variable (gris, gris-jaune, violet, rose, rouge)
et leur épaisseur est inégale.
➢ La série supérieure est représentée par une alternance de marnes et d’argilites bariolés à
passés de silts et de calcaires. Elle est caractérisée par la présence de niveaux gypseux
d’épaisseur très variable

2.1.5. Crétacé

Sous l’effet de l’érosion et de l’émersion, le Crétacé repose directement sur le Dogger moyen
(Emberger, 1965). Les formations du Crétacé sont probablement les premiers terrains recouvrant
entièrement la boutonnière de Zaîda (Schmitt, 1976). Par endroit, il repose sur le Trias et même sur
le socle (Naji, 2004). Cette série commence par une phase transgressive d’âge cénomanien qui
couvre la totalité du bassin de la haute Moulouya.

2.1.6. Miocène

Les affleurements du Miocène continental sont épais et variés dans le synclinal moyen atlasique
d’Itzer et dans la vallée de la Haute Moulouya. Ils comprennent des poudingues et des calcaires
lacustres à silex, épais d’une quarantaine de mètres (Mitiaev et al.,1979) Dans la commune de
Mibladen, le miocène est formé de marnes rouges et brune à rare lits de calcaires argileux, de
dolomies marneuses et de dépôt lacustre calcaires.

2.1.7. Quartenaire

Les formations quaternaires sont constituées de terrasses fluviatiles. Ces terrasses renferment des
poudingues, des galets, des sables et des argiles sableuses et des travertins. (Combe et Simonot,
1971).

49
Figure 8 Coupe géologique montrant la position des minéralisations dans la boutonnière

2.2. Les Roches magmatiques

Granite paléozoïque :

Ce granite fait partie d’un grand massif granitique formant le socle de la Haute Moulouya. C’est un
granite à biotite et à deux micas (Mitiaev et al.,1979). Plusieurs filons traversent ce granite
(microgranite, aplites, pegmatites…). Cet ensemble est constitué par quatre faciès de granitoïde
distincts par leur couleur, leur granulométrie et leur signature magnétique (Emberger, 1965). La mise
en place de cette unité a provoqué un métamorphisme de contact conduisant à la formation de
schistes tachetés et de cornéennes, qui marquent la fin de l’orogenèse hercynienne.

3. Le cadre climatique

Le bassin de la Haute Moulouya est caractérisé par un climat aride avec de faibles précipitations et
une longue période de sècheresse. Les données climatiques relatives aux précipitations,
températures, vitesse et direction des vents proviennent de l’agence du bassin hydraulique de la
Moulouya (ABHM).

50
3.1. Pluviométrie

Les précipitations annuelles moyennes enregistrées dans la région varient entre 200 et 400 mm/an.
La pluviométrie est caractérisée par une grande variabilité intra-annuelle et interannuelle avec une
alternance de saison des pluies avec une saison sèche au cours de la même année. Les pluies, dans
la région de la haute Moulouya, se manifeste souvent sous forme d’averses orageuses. Juillet est le
mois le plus sec, avec seulement 7mm. Les précipitations record sont enregistrées en Avril. Elles
sont de 51mm en moyenne.

3.2. Température

La température de la région présente une très grande variabilité saisonnière. La région connait des
étés très chauds (maximum 36.3°C en juillet) et des hivers rigoureux, longs et froids ( -5.8°C en
janvier). L’écart journalier en été est de maximum 30°C (Laghlimi,2016).

3.3. Vent

Les vents sévissant dans la région présentent une grande variabilité inter et intra-annuelle. La vitesse
moyenne est de 2.3m/s avec 3m/s en Avril au maximum et un minimum de 1.7m/s en Aout (Baghdad,
2008).

4. Cadre hydrologique et hydrogéologique

Le bassin versant de la Haute Moulouya est drainé par une hydrographie très dense. Le réseau
hydrographique de la haute Moulouya est l’un des principaux facteurs responsables du transport des
sédiments vers les retenues et les barrages. L’oued Moulouya est le collecteur principal du bassin, il
reçoit le long de son parcours un très grand nombre d’affluents dont les rares pérennes sont l’oued
Ansegmir et l’oued Sidi Ayad (Ahamrouni, 1996). Ce réseau hydrographique est dense sur les flancs
des montagnes et faible sur les plaines, à l’exception des grands affluents qui gardent leur taille
depuis les pieds des montagnes et creusent fortement les formations superficielles dans les plaines ;

51
ceci s’explique par l’augmentation de la vitesse des cours d’eau et du débit solide des oueds par les
sédiments déposés lors de l’affaiblissement de l’énergie des eaux générée par la diminution des
pentes (Amrani, 2006).

Figure 9 Réseau hydrographique numérisé de la Haute Moulouya et du périmètre


deMibladen, (Benyassine et Dekayir, 2013)

5. Cadre pédologique

Dans la Haute Moulouya, les études pédologiques sont très rares en raison des conditions naturelles
(climatiques, hydrologiques, géologiques) et anthropique défavorables à l’utilisation des sols
(Baghdad, 2008).

Les principaux types de sols rencontrés dans la Haute Moulouya, appartiennent à quatre catégories
principales de sols :

-Les sols calcimagnésiques ;


-Les sols minéraux bruts ;
-Les sols peu évolués d’érosion ;

52
-Les sols hydromorphes ;
Les sols au voisinage des centres miniers Aouli-Mibladen-Zaîda sont des sols minéraux. L’analyse
granulométrique réalisée sur les échantillons prélevés sur les résidus miniers montre que les résidus
de Mibladen ont une texture très sableuse (87 % des grains de taille comprise entre 50 mm et 2 mm).
Le pH pour l’ensemble des sols étudiés est généralement alcalin ; il varie de 7,5 à 8,6. Cette tendance
du pH des sols étudiés à l’alcalinité est attribuée au contexte géologique qui est dominé par les
carbonates dans la région d’étude.

Pour les sols sablonneux des résidus miniers de traitement, l’alcalinité est liée à l’abondance des
carbonates et/ou des silicates dans les minerais traités et dans les roches encaissantes. En effet, selon
les résultats d’analyses minéralogiques, les résidus de Mibladen sont riches en carbonates (44 %),
alors ceux de Zaida sont très riches en silicates (8 %).

6. Structure Végétale

Le climat de la Moulouya favorise de faible taux de boisement. Seules les zones montagneuses les
plus arrosées sont couvertes de forêts de thuyas et de chênes verts. Au sud du bassin dans la gouttière
de l’oued Moulouya, sont marquées par des formations steppiques où dominent les espèces
xérophiles (steppes à alfa, à armoise et jujubiers parfois piquetées de quelques (Pistacia Atlantica) ;
(Baghdad,2008).

II. MATERIELS ET METHODES

Les matériels sont les mêmes matériels utilisés pour : « L’étude de la phytoremédiation des sols
miniers : cas de la mine de Mibladen (Haute Moulouya, Maroc) pour une expérimentation de 6
semaines faite par El OUALYDY Kaoutar en 2019, car cette étude est l’étalement de cet essai sur
une durée de 12 semaines. C’est à dire un ajout de plus 6 semaines de suivi. Après 6 semaines de
phytoremédiation, EL OUALYDY Kaoutar a pris des échantillons pour voir les résultats (Pour son
mémoire). Cependant l’étude de la phytoremédiation doit être faite sur une longue durée car le
processus de décontamination des sols par cette technique nécessite beaucoup de temps, c’est
pourquoi il était nécessaire de laisser une partie des végétales sur expérimentation.

53
1. Espèce végétale utilisée
1.1.Description

Le ray-grass d'Italie (Lolium multiflorum L.) est une plante herbacée annuelle ou bisannuelle. Elle
constitue une source fourragère riche en protéine. Elle a la propriété de produire une biomasse
foliaire abondante avec un système racinaire profond capable de s’adapter à la mauvaise structure et
aux caractéristiques des substrats pollués. Elle peut tolérer des niveaux élevés d’ETM dans les sols
et transférer de faibles quantités des racines vers les parties aériennes, elle peut donc être utilisée
comme hyper accumulatrice dans la méthode de phytoremédiation.

Tableau 2 Principales caractéristiques de l’espèce Lolium Multiflorum L. (GNIS. (s.d.)

Critères Description
Nom commun Ray-Grass d’Italie.
Nom scientifique Lolium Multiflorum L.
Famille Poaceae
Type de plante Herbacée annuelle ou bisannuelle.
les régions tempérées et chaudes de l'Ancien
Origine
Monde.
Croissance rapide avec une grande productivité et
Croissance
une hauteur de 60 cm à 1,2 m.
▪ Feuilles très allongées, à pointe aiguë, de
Feuilles couleur vert clair.
▪ La préfoliaison des feuilles est enroulée.
Les fleurs verdâtres sont regroupées en épis de 20
à 25 cm de long formés d'un grand nombre
Fleurs
d'épillets, chaque épillet comptant une vingtaine
de fleurs.
Les racines peuvent aller chercher eau et
Racines nutriments jusqu'à 1,70 m de profondeur aussi
bien en sol argileux que limoneux.

54
▪ C’est une culture relativement exigeante,
qui nécessite des terres riches et
profondes, humides mais sans excès.
▪ La plante est cultivée en culture pure ou en
association avec des légumineuses.
▪ Implantation facile.
▪ La plante est considérée comme une
Caractéristiques édaphiques
adventice agressive en grandes cultures.
▪ Il existe plus de 460 variétés de ray Grass
d'Italie inscrites dans
▪ le Catalogue européen des espèces et
variétés, dont près de 210 variétés
alternatives et plus de 250 variétés non
alternatives.
Climat nécessite un climat doux.

1.2.Raisons du choix

Le choix de cette plante se justifie par les raisons suivantes :

• Une implantation facile ;


• Une production rapide (6-7 semaines) ;
• Une grande productivité ;

Dans la zone minière de la Haute Moulouya, le Ray-grass d’Italie peut être facilement adopté par la
population dans le but de la dépollution du sol et s'avère adapter aux conditions de la région (Karib,
2017).

55
2. Collecte et préparation des substrats

Les substrats utilisés lors de cette expérience sont les résidus de traitement issus de l’ancienne mine
de la Haute Moulouya qui ont été prélevés sur l’horizon 0-20cm et un sol agricole provenant de la
station Merchouch, station expérimentale de l'INRA Rabat situe à 64km de Rabat.

Pour Mibladen, 2 types de sols ont été prélevés, M : sable minier à texture sableuse et A : argile
rouge à texture limoneuse. Et pour INRA de Rabat, un sol témoin à texture argileuse, a été utilisé.
En effet, les sols sableux de Mibladen se caractérisent par leur faible teneur en argile, en matière
organique, en azote, en bases échangeables et leur pH qui est basique. Par ailleurs, l’argile rouge de
Mibladen possède une bonne capacité de rétention d’eau et une richesse minérale élevée (Karib,
2017).

Les échantillons ont été conservés (environ 1Kg) dans des sacs plastique à ficelles blanches
conforme à la nouvelle règlementation des sacs en plastique (loi 77-15). Une fois arrivés au
laboratoire, ils ont été bien mélangés, séchés et tamisés afin d’éliminer les éléments grossiers et les
débris de végétaux.

Après avoir collecté les échantillons du sol, ils seront soumis à une analyse physique, des analyses
chimiques (le pH, la conductivité électrique et la matière organique), des analyses des
macroéléments (N, P et K) et enfin les analyses des métaux lourds visant à connaitre les
caractéristiques physico-chimiques initiales de ces substrats du sol.
Lorsque ces derniers sont connus, le semis du ray-grass d’Italie peut commencer, mais le test de
germination doit être fait avant. C’est après tout cela que les substrats du sol et les semences seront
transférés vers des pots pour une expérimentation dans une serre
Ces analyses et ces expérimentations ont été faites par EL OUALYDY Kaoutar, mais après 6
semaines de suivi elle a pris des échantillons des végétaux et des sols et a laissé d’autres échantillons
pour une étude de plus longue durée. On a donc continué les expériences avec 6 semaines de plus
pour faire les études sur 12 semaines.

56
Figure 10 Carte de situation représentant les points de prélèvement des échantillons

3. Les méthodes d’analyses

3.1. Analyse physique


▪ Texture

La texture du sol (Richer et al., 2008), est un mélange hétérogène de particules de dimensions très
variables (tableau 3).

Tableau 3 Echelle granulométrique du sol (Norme Française NF P18-560).

Terres fines Eléments grossiers


2μm- 20μm- 50μm- 200μm- 2mm-
< 2μm > 2cm
20μm 50μm 200μm 2mm 2cm
Limons Limons Sables Sables
Argiles Graviers Cailloux
fins grossiers fins grossiers

57
Cette composition granulométrique est généralement représentée par l’appartenance à une classe
texturale située dans un diagramme triangulaire rectangle ou équilatéral.

Les pourcentages obtenus des particules définissent les classes texturales et seront représentées sur
des triangles de texture (figure 11)

Figure 11 Triangle de textural

La connaissance de la texture du sol est très importante car cette dernière conditionne le
comportement du sol. Ainsi certaines propriétés chimiques et physiques du sol peuvent être déduites
de la texture, tels que la rétention en eau, la conductivité́ hydraulique ou le potentiel de stockage de
carbone dans les sols, stabilité́ structurale (Richer et al., 2008).

La connaissance de la texture a une influence primordiale Sur :

La réserve de la quantité́ d’eau maximale dont la végétation peut disposer

✓ La circulation de l’eau dans le sol


✓ L’aération du sol et la porosité́
✓ La richesse du sol
✓ La stabilité́ structurale et la résistance à l’érosion.

58
L’analyse granulométrique regroupe deux étapes importantes : la dispersion et la granulométrie
proprement dite (densimètre de BOUYOUCOS). La dispersion :

‐ Peser 10 g du sol (2mm) dans un erlen de 500ml ;


‐ Attaquer le calcaire en ajoutant un volume de l’acide chlorhydrique HCl (3N) ;
‐ Laisser agir 30 min ;
‐ Remplir l’erlen au bout avec l’eau distillée ;
‐ Laisser décanter et siphonner
‐ Ajouter 20ml de l’eau oxygénée (H2O2) (30%) ;
‐ Laisser agir une nuit pour détruire la matière organique ;
‐ Porter sur la plaque chauffante mais sans porter à l’ébullition ;
‐ Laisser agir jusqu’à ce que le surnageant soit limpide ;
‐ Porter à l’ébullition, laisser refroidir ;
‐ Ajouter une pincée de KCl, remplir avec l’eau distillée ;
‐ Laisser décanter et siphonner, répéter le lavage jusqu’à ce que les argiles restent en
suspension.

3.2. Analyses chimiques


▪ Le pH

Le pH est un paramètre important dans la dynamique du sol, c’est une clé en agronomie car son
degré d’acidité ou de basicité, (Tableau 4) joue un rôle très important sur l’assimilation des éléments
nutritifs par la plante.

La variation de pH dépend aux variations saisonnières et le pouvoir tampon de sol, l’état hydrique
du sol, sa température et la présence ou non d’une culture en période de croissance active (El
Oumlouki et al., 2014).

Tableau 4 Répartition des classes des pH des sols selon les normes DIAEA/ DRHA/SEEN
(2008)

59
Classe Acide Faiblement Neutre Faiblement Moyennement Tendance Très
du sol Acide neutre basique alcaline Alcaline
pH <6 6-6,5 6,57,3 7,3-7,8 7,8-8,5 8,5-9 >9

Le pH du sol a été mesuré par la méthode potentiométrique au moyen de l'électrode de verre. Le


rapport sol/eau des échantillons est de 1/2.5. Le mode opératoire consiste à :

‐ Peser dans un bécher 20g du sol (2 mm) ;


‐ Ajouter 50 ml de l’eau distillée ;
‐ Agiter sur un agitateur magnétique ;
‐ Plonger l’électrode dans la solution ;
‐ Maintenir l’agitation et laisser l'aiguille du pH-mètre atteindre sa position d'équilibre avant
d'effectuer la lecture. Faire la mesure au temps 9minutes.

▪ La Conductivité électrique (CE)

La conductivité électrique est un indice des teneurs en sels solubles dans la solution du sol, c'est-à-
dire son degré de salinité. La conductance d’une solution s’accroit au fur et à mesure que les
concentrations en cations et anions, porteurs de charge électrique, augmentent (AIT AHMED, 2015).
Mais lorsque la concentration de cette solution s’élève au-dessus d’un certain seuil, la pénétration
des éléments minéraux dans la plante devient impossible est donc Susceptible de jouer un rôle
néfaste dans l’assimilation des éléments nutritifs par les racines.

Tableau 5 Répartition des classes de salinité des sols selon les normes DIAFA/DRHA/SEEN
(2008)

Degré de Non salin Peu salin Salin Fortement Extrement


salinité Salin Salin
Conductivité <4 4-8 8-16 16-32 > 32
électrique en
mS/cm

La conductivité électrique a été mesurée grâce à un conductimètre à électrode de verre dans une patte
saturée. Le mode opératoire consiste à :

60
‐ Peser dans un bécher de polyéthylène 50 g du sol (2mm) ;
‐ Ajouter de l’eau distillée jusqu’à l’obtention d’une parte saturée ;
‐ Laisser reposer une nuit ;
‐ Centrifuger pendant 5 min et récupérer le surnageant ;
‐ Faite la lecture par le conductimètre.

▪ La matière organique (MO)

La Matière organique joue un rôle essentiel dans le maintien de la qualité du sol, en particulier au
niveau de la rétention en eau et de la restitution des éléments nutritifs aux plantes (azote, phosphore,
calcium, magnésium…). En outre, la MO du sol représente un réservoir important dans le cycle du
carbone.

Une des fonctions principales de la MO du sol est de stabiliser les agrégats et indirectement, la
structure du sol (effet anti- érosion et anti-compaction).

Les résultats préalablement obtenus après les analyses des échantillons prélevés seront interprétés
selon les normes de la matière organique enregistrées par DIAEA/DRHA/SEEN (tableau 6).

Tableau 6 Normes de matière organique des sols selon DIAFA/DHRA/SEEN (2008)

Classe de sol Très pauvre Pauvre Moyennement Riche Très riche


pauvre
M.O % <0,7 0,7-1,5 1,5-3 03-06 >6

Le taux de la matière organique a été déterminé suivant la méthode Walkley-Black (1934) (oxydation
au bichromate de potassium et titrage par le sel de Mohr).

3.3. Analyse des macroéléments


▪ Azote

L’azote est un élément indispensable pour la plante, la présence d’azote permet aux plantes
d’atteindre une grande taille et leur donne leur teinte vert foncé.

L’azote se trouve en deux formes : minérale et organique. L’azote du sol est essentiellement sous
forme organique, et il représente 95% de l’azote total.

61
La méthode utilisée est celle de Khjeldahl, par minéralisation de l’azote organique du sol sous forme
de sulfate d’ammonium en présence d’acide sulfurique concentré, avec les normes suivant (Tableau
7).

Tableau 7 Normes d’interprétation des nitrate (NO3− ) selon la norme Delaunois (2008)

Classe du sol Très pauvre Pauvre Moyen Riche Très riche


Nitrate (ppm) <5 5-10 10,1-30 30,1-50 >50

▪ Phosphore

Le phosphore est un élément majeur qui rentre dans la constitution des acides nucléiques, ATP et
dans la photosynthèse. On admet que les végétaux ne peuvent absorber que le phosphore sous formes
d’ions phosphatés qui sont le H2PO4− (conditions acides) et le HPO42− (conditions alcalines);
(Demers, 2008) ces derniers sont susceptibles d'être absorbés par les racines. La méthode utilisée est
celle d’Olsen à l'hydrogénocarbonate de sodium (El Oumlouki et al., 2014). Elle est réalisable quel
que soit le pH du sol, elle utilise un extractif doux qui attaque uniquement la partie assimilable du
phosphore. Le tableau 10 illustre les normes du phosphore dans le sol d’après Delaunois (2008).

Tableau 8 Répartition des classes de phosphore assimilable (H2PO42−) des sols selon
Delaunois (2008)

Classe du sol Très pauvre Pauvre Moyennement Riche Très riche


riche
P2O5 (ppm) <15 15-30 30-45 45100 >100

▪ Potassium

Le potassium, comme le phosphore, est un des éléments majeurs indispensables à la croissance et


au développement des végétaux. Il joue un rôle multiple dans la plante : échanges ioniques dans la
cellule, activation de la photosynthèse, synthèse des protéines. La méthode la plus simple et la plus
couramment employée pour la détermination de potassium est celle du « K échangeable par l'acétate
d'ammonium » normal à pH = 7, méthode simple et robuste. (Dabin, 1973). Le tableau 9 donne les

62
normes de la disposition du potassium dans le sol d’après Delaunois (2008).

Tableau 9 Normes d’interprétation potassium échangeable (K2O−) selon Delaunois (2008)

Classe du sol Très pauvre Pauvre Moyennement Riche Très riche


riche
K2O (ppm) <60 60-100 100-180 180-300 >300

3.4. Analyses des métaux lourds

Les métaux lourds suivants ont été analysés : Cd, Cu, Pb et Zn au niveau de laboratoire des analyses
chimiques de l’INRA au moyen de l’absorption atomique AAS Varian (Atomic Absorption
Spectrometer). L’absorption atomique de flamme est une méthode qui permet de doser
essentiellement les métaux en solution. Cette méthode d’analyse élémentaire impose que la mesure
soit faite à partir d’une analyse (élément à doser) transformée à l’état d’atomes libres. L’échantillon
est porté à une température de 2000 à 3000 °C pour que les combinaisons chimiques dans lesquelles
les éléments sont engagés soient détruites.

L’échantillon est aspiré dans un fin tube capillaire par une pompe péristaltique vers le nébuliseur
puis la chambre de vaporisation. La solution est transformée en aérosol. Ce dernier pénètre alors
dans la chambre de nébulisation dont le rôle est de faire éclater les gouttelettes et d'éliminer les plus
grosses. Ce brouillard homogène pénètre alors dans le brûleur. Puis l’aérosol pénètre dans la flamme.
Au bout d'un certain parcours au seuil de la flamme, le solvant de la gouttelette est éliminé, il reste
les sels ou particules solides qui sont alors fondus, vaporisés puis atomisés. La flamme air acétylène
est la plus répandue et permet de réaliser le dosage de nombreux éléments. Sa température est de
2500°C environ.

La lumière qui quitte la source n’est pas monochromatique. On obtient un spectre de raies contenant
:

‐ Les raies de l’élément à doser,


‐ Les raies du gaz de remplissage dans la source,
‐ Les raies d’éventuelles impuretés,

63
‐ Les raies de l’atomiseur (flamme).

Le rôle du monochromateur consiste à éliminer toute la lumière, quelle que soit son origine, ayant
une longueur d’onde différente de celle à laquelle on travaille. La lumière arrive ensuite sur le
détecteur. Ce dernier mesure les intensités lumineuses nécessaires au calcul des absorbances. Il est
relié à un amplificateur et un dispositif d'acquisition.

On détermine :

Absorbance spécifique = Absorbance totale – Absorbance non spécifique

L'absorption spécifique est due à l'élément à doser (sur une raie). L'absorption non spécifique est due
à l'absorption continue de la matrice. Des mesures permettent la correction des absorptions non
spécifiques.

Avantages : Caractérisé par une Haute sensibilité, grande spécificité et rapidité ainsi qu’une faible
quantité de substance nécessaire (1mL de la solution peut suffire) et sa facilité de préparation des
solutions étalons.

Inconvénients : Nécessité d'utiliser pour chaque élément à doser une source caractéristique,
technique d'analyse destructrice, domaine d'application limité presque exclusivement aux métaux
(Cu, Zn, Pb, Cr, Fe, Cd, etc), nécessité d'avoir des concentrations assez faibles.

3.5. Analyses statistiques de données

Les données des résultats obtenus après 12 semaines ont été soumises à une analyse descriptive de
la fréquence et une analyse de variance ANOVA. Le traitement des données a été réalisé grâce au
logiciel Excel avec un seuil de signification de 5 %. Par manque de données les analyses des
variances n’ont pas pu être déduites.

4. Germination

Avant le semis du ray-Grass d’Italie, un test de germination a été effectué dans des boîtes de pétri
pour tester la germination des semences utilisées qui est la phase de germination stricto sensu qui

64
est la plus importante car elle conditionne la croissance ultérieure. Lors des tests de germination, il
est néanmoins difficile de savoir à quel moment cette phase est terminée. C'est pourquoi la percée
des enveloppes par la radicule ou l'allongement de celle-ci sont couramment utilisés pour déterminer
que la semence a germé (Côme, 1982).

Par ailleurs, lors de croissance de ray-grass d’Italie dans différents pots, nous avons effectué les
mesures suivantes : le taux de germination, la hauteur des feuilles, et le taux ou pourcentages de
germination qui a été apprécié à l’aide des formules suivantes :

TG (%) = NG x 100 NT

(Où : TG = Taux de germination ; NG = Nombre de germe ; NT =Nombre total)

5. Transfert des échantillons et des semences vers les pots

Les substrats utilisés ont été séchés à l’air ambiant et homogénéisés, puis disposés dans des pots en
polyéthylène de 20 cm de diamètre et de 17cm de hauteur. Les semences qui sont germées dans des
boîtes de pétri ont été aussi transférées dans ces pots.

6. Dispositif expérimental

Dans notre étude, une expérimentation sous serre d’INRA Rabat a été mise en place pour le suivi de
la croissance de Ray-grass d’Italie sur des substrats différents. L’objectif de cette expérience est
d’étudier la capacité de croissance de cette plante sur des sols contaminés ainsi que l’effet des
amendements utilisés (Matière organique et Engrais) sur le transfert des ETM (Cd, Cu, Pb et Zn)
dans les organes aériens et racinaires de la plante

6.1.Expérimentation

Le dispositif expérimental mis en place est un dispositif complètement aléatoire avec 2 facteurs
étudiés (3 Substrats et 3 traitements) :

❖ Les substrats au nombre de 3 :


-M : pour sable minier (Mibladen)
-A : pour argile rouge (Mibladen)

65
-T : pour sol témoin (Merchouch)

❖ Les traitements, 3types :


- Sans fertilisant ;
- Matière organique « tourbe » ;
- Engrais.

36 pots ont été utilisés avec une répétition de 4 pots par traitement. Après une analyse chimique des
sols, nous avons procédé au calcul de la quantité de la matière organique et des engrais à apporter.

Pour La semence de Ray-grass d'Italie (Lolium multiflorum L.) : nous avons semé 5 semences par
pot, ces derniers ont été disposés selon le plan expérimental présenté dans ces Tableaux.

Tableau 10 Les différents amendements utilisés selon le type de substrat et le nombre de


répétition

Sol sans amendement Sol avec MO Sol avec engrais


TS 1 MS AS TF MF AF TE ME AE
1 1 1 1 1 1 1 1
TS 2 MS AS TF MF AF TE ME AE
2 2 2 2 2 2 2 2
TS 3 MS AS TF MF AF TE ME AE
3 3 3 3 3 3 3 3
TS 4 MS AS TF MF AF TE ME AE
4 4 4 4 4 4 4 4
TS : Sol Témoin sans amendement (Merchouch) AF : Argile rouge avec MO
MS : Sable Minier sans amendement TE : Sol Témoin avec engrais
AS : Argile rouge sans amendement ME : Sable Minier avec engrais
TF : Sol Témoin avec MO AE : Argile rouge avec engrais
MF : Sable Minier avec MO

66
Tableau 11. Protocole expérimental selon les blocs et les répétitions utilisé au niveau de la
serre de l’INRA

Bloc 1 2 3 4 5 6 7 8 9
/pot
1 TF AE TS ME MF AS TE MS AF
2 TS MS TE AS TF AF ME MF AE
3 MF ME TF AF MS TE TS AE AS
4 TE AF AS MF AE ME MS TF TS

6.2.Apport de fertilisants

Afin de favoriser l’installation, le développement du couvert végétal et de stabiliser davantage la


mobilité des ETM, des amendements minéraux et organiques sont souvent utilisés (Kumpiene et
al., 2008).
Dans le cadre de l’expérimentation, deux types d’amendements ont été utilisés :

➢ Le premier correspond à un amendement organique « la tourbe », c’est une matière organique


fossile formée par accumulation sur une longue période de temps de la matière organique
morte, essentiellement des végétaux, dans un milieu saturé en eau.
Ce type de fertilisant a été utilisé pour 12 pots avec 15g/pot.

➢ Pour le deuxième fertilisant, il s’agit d’engrais chimiques pour les 12 pots, avec 0.16 g/pot
de phosphate de d’ammonium (DAP) et 0.50g/pot de sulfate de potassium.

67
6.3.Irrigation

Ces plantes ont été arrosées trois fois par semaine, avec une quantité de 200ml pour chaque pot à
l'aide d'une bouteille d'eau graduée. L'eau utilisée pour l’arrosage est une eau du robinet de l'INRA
Rabat.

7. Analyse des plantes et des sols


7.1.Teneurs en ETM dans les échantillons

Le Ray-Grass d’Italie a été récoltée après 12 semaines de croissance. Les parties aériennes (feuilles)
et racinaires ont été lavées soigneusement avec de l’eau distillée et séchées à une température
ambiante. Les parties aériennes des plantes ont été séparées des parties racinaires. Les échantillons
ont été ensuite séchés à l'étuve à 40°C pendant 48 heures, puis broyés séparément à l’aide d’un
broyeur électrique jusqu'à l’obtention d’une poudre fine. On pèse 1g du végétal dans un tube du
digesteur (TECTATOR 2040), puis on ajoute 6ml d’acide chlorhydrique ( HCL) concentré en
agitant, suivi de 2ml de l’acide nitrique (HNO3), puis laisser le mélange pendant 16 heures à la
température ambiante pour permettre une oxydation lente de la matière organique, et enfin filtrés et
jaugés jusqu'à 100 ml ( ISO 11466). La détermination des teneurs en cadmium, cuivre, plomb et zinc
a été réalisée au moyen d'un Spectromètre d’absorption atomique (SAA) de type varian
(SPECTRAA 220), au niveau du laboratoire chimique du sol de l’Institut National de la Recherche
Agronomique-Rabat.

7.2.Mesures réalisées

Au cours de notre étude, un certain nombre de paramètres ont été mesurés. Ces derniers sont
présentés dans cette figure :

Avant la mise en place de l'essai Apres 12 semaines de cultures

• ETM dans les substrats • Mesure des ETM:


• dans les sols rhizospheriques
• dans les parties aeriennes (feuilles)
• dans les parties racinaires

68
7.3. Indices biométriques
A partir des paramètres mesurés, on peut calculer d’autres paramètres qui sont les suivants :

7.3.1. Indice de pollution


Le concept de l’indice de pollution (I.P) a été introduit dans plusieurs études pour identifier une
contamination multiélément aboutissant à une augmentation de la toxicité des sols par l’assemblage
de plusieurs métaux (Chon et al., 1998). Selon Chon et al. (1998), l’indice de pollution du sol est
calculé par le rapport des concentrations des métaux dans le sol par rapport aux normes suggérées
par Kloke (1979) et qui correspondent aux niveaux tolérables dans le sol

Un indice de pollution supérieur à 1 signifie que les sols sont considérés comme contaminés.

7.3.2. Facteur de translocation

Le facteur de translocation (FT) exprime l’aptitude de la plante à transférer les métaux vers ses
parties aériennes (Laghlimi, 2016). Le facteur de translocation est le rapport de la concentration du
métal dans la partie aérienne et la partie racinaires de la plante.

7.3.3. Facteur de bioaccumulation

Le facteur de bioaccumulation (FBA) est le meilleur indicateur pour déterminer le potentiel de


phytoaccumulation des ETM par les plantes (Laghlimi, 2016).

Concentration du metal dans les racines de la plante


FBA=
Concentration du metal dans le sol

69
7.3.4. Efficacité du traitement

(Ci − Cf)
𝐸𝑇(%) = ∗ 100
Ci

Ci : Concentration du métal dans le sol initial


Cf : Concentration du métal dans le sol après phytoremédiation

Conclusion
Le choix des espèces propices pour cette technique est un facteur déterminant pour la réussite de
l’établissement du couvert végétal. Plusieurs études ont souligné la tolérance de Lolium Multiflorum
L. '' aux différents types de stress, y compris la présence de fortes teneurs en ETM (Karib, 2017). De
ce fait, ces espèces peuvent être utilisées pour la phytoremédiation des substrats contaminés, y
compris les résidus miniers.

Le type de substrat et les fertilisants ont un impact sur les teneurs des ETM dans le sol et la croissance
de la plante.

Par ailleurs, les analyses physico-chimiques et les analyses des teneurs en ETM ont été réalisées
pour révéler la richesse des sols étudiés en ETM et la variation de ces derniers avec la disponibilité
des éléments nutritifs et des caractéristiques physico-chimiques du sol. Les indices biométriques ont
été calculés pour montrer le degré de la contamination de ces sols, le transfert et l'accumulation des
ETM par la plante et par la suite conclure l'effet de l'espèce Lolium Multiflorum L. dans la
décontamination des sols miniers.

70
PARTIE III :
RESULTATS ET DISCUSSIONS

71
INTRODUCTION

La mobilité et la biodisponibilité des ETM dans le sol sont gouvernées par les paramètres physico-
chimiques des substrats. Dans le site minier de Mibladen, plusieurs facteurs peuvent interagir pour
augmenter ces risques. En effet, la texture sableuse de ces résidus peut favoriser la lixiviation des
ETM. Ainsi l’absence de couvert végétal et les faibles taux en MO peuvent augmenter davantage
leur transfert vers les autres composantes de l’environnement.

Le présent chapitre se propose d’étudier la tolérance de l’espèce Lolium Multiflorum L. aux teneurs
élevées en ETM ainsi que d’évaluer l’effet de deux types de fertilisants (organique et chimique) son
potentiel d’accumulation des ETM.

I. Caractéristiques physico-chimiques des substrats avant les essais


1. Caractéristiques physiques

Selon El Oualydy (2019), les résultats de l’analyse granulométrique sur les échantillons de sols
prélevés montrent une dominance de la fraction sableuse (tableau 12 ; figure 12)

Tableau 12 : Composition granulométrique des trois échantillons prélevés (El Oualydy ,2019)

Granulométrie
% Sable minier Argile rouge Sol Témoin
Argile 12.2 22.7 45.9
Limon 15.7 27.3 31.1
Sable 72.1 50 23

72
80 72,1
70
60
50
50 45,9

% 40 31,1
27,3
30 22,7 23
20 15,7
12,2
10
0
Sable minier Argile rouge Sol témoin

Argile Limon Sable

Figure 12 Pourcentage des particules granulométriques des différents substrats prélevés


(El Oualydy, 2019)

La granulométrie est le facteur naturel le plus important susceptible de faire varier les concentrations
en métaux traces d’un sol. Les différentes fractions granulométriques sont :

-Argiles (< 2µm) ;

-Limons fins (2-20 dm) ;

-Limons grossiers (20-50 dm) ;

-Sables (50-200 dm).

En effet, les métaux présentent une grande affinité pour les sols de texture fine, pour une simple
raison physique : à masse égale, la surface disponible pour adsorber des métaux est plus importante
pour des particules fines que pour des particules grossières (Chiffoleau et al., 2004). De nombreux
auteurs ont montré les relations existantes entre la teneur en éléments métalliques et la texture du
sol, les teneurs les plus élevées se rencontrent en général dans la fraction la plus fine des sols.

Les résultats de l’analyse granulométrique effectuée sur les trois échantillons de sols prélevés
montrent une dominance de la fraction sableuse, vu que les sables (fins et grossiers) représentent la
partition majeure, avec des concentrations allant jusqu’à 72,1 %. Le pourcentage de particules fines
(argile – limons) varie de 12,2% à 46%. Les argiles sont très peu abondantes, la concentration
maximale est observée dans le sol agricole témoin avec un pourcentage de 45,9 % d’argile.

73
2. Etudes chimiques
2.1. pH

La variation du pH est le facteur le plus déterminant agissant sur la mobilité des métaux. La figure
13 illustre la valeur du pH eau dans les différents substrats étudiés.

Figure 13. pH des différents substrats (El Oualydy, 2019)

Les pH mesurés sont alcalins à légèrement alcalins, avec une valeur minimale de 7,37 dans le sol
témoin et une valeur à l’entourage de 7,89 et 8,51 respectivement dans le sol sableux et l'argile rouge
de découverture.

Selon l'étude de EL Hachimi (2013), les résidus sableux de Mibladen sont à pH alcalin (8,4). Cette
alcalinité est liée à la présence des carbonates dans les résidus et donc dans le minerai traité.

De même des études ont été réalisées par El Hachimi et al. (2005), révèlent que le pH pour
l’ensemble des sols de Mibladen est généralement alcalin ; il varie de 7,6 à 8,9. Cette tendance du
pH des sols étudiés à l’alcalinité est attribuée au contexte géologique qui, dans le site d’étude, est
dominé par les carbonates. Pour les sols sablonneux des résidus miniers de traitement, l’alcalinité
est liée à l’abondance des carbonates et/ou des silicates dans les minerais traités et dans les roches
encaissantes. En effet, selon les résultats d’analyses minéralogiques, les résidus de Mibladen sont

74
riches en carbonates (44 %). Les carbonates constituent un réservoir important pour les métaux dans
le sol.

Selon Alkorta et al. (2004), Le pH est considéré comme l'un des facteurs les plus importants qui
détermine la concentration des métaux dans la solution du sol, leur mobilité et leur disponibilité pour
les plantes.

Par ailleurs Bonnet (2000) a montré que le pH est fortement lié au système tampon développé par
les carbonates et les bicarbonates. En effet, les sédiments étudiés sont riches en carbonates, ces
carbonates provenant essentiellement de l’érosion du fond géochimique constitué de formations
marno-dolomitique et calcaire riche en carbonates, ainsi que de la précipitation des carbonates,
surtout la calcite. Ceci favorise d’avantage la contamination des sédiments. En effet, selon Gharbi
(2008), l’augmentation du pH contribue à la diminution du potentiel de surface, en diminuant la
concurrence des protons par rapport aux ions métalliques ce qui favorise ainsi leur fixation, la
précipitation pouvant également se produire à pH élevé. Les ETM peuvent être mobilisés en cas de
modification des conditions environnementales, surtout du pH, selon Quantin (2001), quand le pH
diminue, des processus de désorption ou de dissolution auront tendance à entraîner le relargage des
cations métalliques depuis le sédiment vers la phase dissoute, tandis qu’un pH alcalin, dominant
dans l’Oued Moulouya, favorise la précipitation des métaux et de leurs complexes.

2.2. Conductivité électrique (CE)

La figure 14 illustre les résultats de mesures de la conductivité dans les différents substrats étudiés.

75
Figure 14 Salinité de différents substrats (El Oualydy, 2019)

La conductivité mesurée est plus élevée pour l’échantillon des argiles rouges de découverture
(19.395mS/cm) par rapport au sol agricole témoin (0,677mS/cm).

La conductivité des résidus de Mibladen est quant à elle faible de l’ordre de (0.325mS/cm), tandis
que l’échantillon témoin présente une conductivité de 0.677mS/cm.

Une étude de Karib (2017) révèle également que la conductivité est plus élevée pour l’échantillon
des déchets de découverture de Zaîda de l’ordre de 4 mS/cm expliquée par le fait d’utiliser des
produits chimiques riches en sels lors du traitement des minerais. La conductivité pour les autres
échantillons est faible, elle varie entre 0,151 mS/cm et 0,241 mS/cm, tandis que l’échantillon témoin
est caractérisé par une teneur en sels relativement plus élevée (1,780 mS/cm) mais le sol reste non
salin.

2.3. Matière organique

La matière organique joue un rôle prédominant dans l'altération biochimique ainsi que dans le cycle
géochimique des éléments traces métalliques. Elle est aussi importante dans le transport et
l'accumulation de ces ions dans le sol (Kabata-Pendias et Pendias, 1992).

76
Les teneurs en matière organique (M.O.) dans les différents substrats prélevés dans la zone d’étude
sont illustrées dans la figure 15.

Figure 15 Taux de la matière organique dans les différents substrats (El Oualydy, 2019)

La teneur maximale de MO est observée au niveau du sol agricole témoin (0.662%) qui reste une
teneur faible par rapport à la norme. Par contre les deux autres substrats (sable minier et l'argile
rouge) ont des teneurs très faibles. Ceci peut être expliqué par la texture sableuse qui est caractérisée
par une surface spécifique faible ce qui diminue la matière organique dans le sol, ainsi que la non
abondance de la végétation. Nous ajoutons aussi que l’argile protège la matière organique contre la
biodégradation via le phénomène d’adsorption. En effet, l'application de certains types de matières
organiques peut rendre le Zn moins disponible à court terme dans certains sols (Trehan et Sekhon,
1977).

Par ailleurs, EL Hachimi et al. (2014) ont montré que les sables miniers de Mibladen contiennent un
pourcentage très faible de matière organique (0,07 %). La teneur faible en matière organique dans
les sables miniers de Mibladen peut être un facteur limitant pour le développement du couvert
végétal sur les verses et aussi la faible stabilité physique du sol, ce qui en fait des matériaux exposés
à l’altération superficielle. Ces résidus nus peuvent subir les effets d’une intense érosion hydrique
et/ou éolienne, et peuvent alors être transportés et être dispersés et atteindre les ressources en eaux
et les sols avoisinants.

77
3. Etude des macroéléments
3.1. Azote

La figure 16 présente la distribution des teneurs en azote dans les différents substrats prélevés dans
la zone d’étude.

Figure 16 Teneurs en azote minéral dans les différents substrats (El Oualydy, 2019)

La teneur maximale en azote minéral observée est celle du sol témoin avec (900ppm), suivie par
celle au niveau des déchets de couvertures avec (210ppm). En revanche le sable minier de Mibladen
est très pauvre en azote. De même pour des études effectuées par EL Hachimie et al. (2014) révèlent
que les teneurs en azote (0,01 %) sont très faibles dans les sables miniers de Mibladen. En effet, il
s’agit de résidus minéraux bruts, résultats des différentes phases de traitement des minerais, qui ne
peuvent donc pas contenir d’éléments nutritifs.

a. Potassium

La figure 17 présente la distribution des teneurs en potassium échangeable dans les différents
substrats prélevés dans la zone d’étude.

78
Figure 17 Teneurs en potassium échangeable dans les différents substrats (El Oualydy, 2019)

On constate que le sol agricole témoin est très riche en potassium avec une teneur de 704.92 ppm,
par la suite l'argile rouge de découverture avec une teneur de 289.20 ppm qui est riche par rapport
aux normes. En revanche le sable minier Mibladen est très pauvre en potassium selon la norme.

Selon EL Hachimi et al. (2014), Les teneurs en potassium sont très faibles au niveau des sables
miniers de Mibladen. En effet, il s'agit de résidus minéraux bruts résultats des différentes phases de
traitement de minerai donc ne pouvant pas contenir d'éléments nutritifs. La teneur faible en
nutriments (potassium) dans les sables miniers de Mibladen peut être un facteur limitant pour le
développement du couvert végétal sur les verses.

b. Phosphore

La figure 18 illustre la distribution des teneurs en phosphore assimilable dans les différents substrats
prélevés dans la zone d’étude.

79
Figure 18 Teneurs en phosphore assimilable des différents substrats (El Oualydy, 2019)

Le sol agricole de Merchouch est très riche en phosphore selon les normes, par rapport à tous les
autres substrats qui en sont très pauvres. Selon EL Hachimi et al. (2014),
les teneurs en phosphore sont très faibles au niveau des sables miniers de Mibladen. En effet, il s'agit
de résidus minéraux bruts résultats des différentes phases de traitement de minerai donc ne pouvant
pas contenir d'éléments nutritifs. La teneur faible en nutriments (phosphore) dans les sables miniers
de Mibladen peut être un facteur limitant pour le développement du couvert végétal sur les sols.

II. Teneurs en ETM avant l’installation d’essai dans les différents


substrats
1. Teneurs initiales en métaux lourds

Les analyses des métaux lourds dans les différents substrats donnent des résultats de variabilité
importants avec des différences considérables de concentrations montrant ainsi la nature hétérogène
des sols miniers.

80
a. Cadmium
La figure 19 montre les variations des teneurs en Cd dans les différents substrats étudiés.

Figure 19 Teneur de Cd en ppm dans les différents substrats (El Oualydy, 2019)

Avec une valeur de 8.7 ppm la teneur en Cd dans le substrat de Mibladen (sol sableux) est très élevée
par rapport à celle observée dans sol témoin. La teneur en Cd est de l’ordre de 6.9 ppm au niveau
d’argile rouge.

b. Cuivre
La figure 20 montre les variations des teneurs en Cu dans les différents substrats étudiés.

Figure 20 Teneur de Cu (ppm) dans les différents substrats (El Oualydy, 2019)

81
Pour le Cu, les teneurs enregistrées dans les 2 types de sol de Mibladen (33ppm du sable minier et
21ppm de l’argile rouge) sont des teneurs élevées par rapport à la valeur observée dans le sol témoin
utilisé (11 ppm).

Les teneurs en cuivre enregistrées dans ces sols, restent faible comparées aux teneurs enregistrées
par El Hachimi (2013) dans les résidus (118 ppm). Ces teneurs faibles peuvent être expliqués par la
compétition entre les différents métaux, comme le montre les travaux de Serpaud et al. (1994),
l’adsorption du cuivre est très inférieure à celle du plomb, ceci explique les faibles teneurs en cuivre
dans les résidus.

c. Plomb
La figure 21 montre les variations des teneurs en Pb dans les différents substrats étudiés.

Figure 21 Teneur de Pb (ppm) dans les différents substrats (El Oualydy, 2019)

La teneur maximale en Pb dans les sols étudiés est enregistrée au niveau du sable minier de Mibladen
avec une valeur atteignant les (1881 ppm), cette valeur est nettement supérieure à celle enregistrée
au niveau de l'argile rouge (221 ppm), ainsi qu’à celle enregistrée au niveau du sol témoin (51 ppm).
Il en ressort que les sols de Mibladen montrent un enrichissement important en plomb.

Les travaux d’El Hachimi et al. (2013), montrent que la teneur moyenne en Pb des résidus de
traitement est de 5547 ppm, reste supérieure à celle observée à Mibladen (1881 ppm), ceci confirme
d’avantage, que les sols de Mibladen constituent, un milieu exceptionnel d’emmagasinement et de
concentration du plomb, surtout que cette station, présente une granulométrie fine, et se situe à
proximité des résidus.

82
d. Zinc
La figure 22 montre les variations des teneurs en Zn dans les traitements étudiés.

Figure 22 Teneur de Zn (ppm) différents substrats (El Oualydy, 2019)

Les teneurs en Zn dans les substrats sont très élevées. La valeur maximale 300 ppm est enregistrée
dans les sables miniers de Mibladen. Les teneurs enregistrées dans les sols d’argile rouge sont
faiblement élevées. Les teneurs en Zn dans le sol agricole sont faibles par rapport aux sols de
Mibladen.

Ces teneurs en zinc dans les sols de Mibladen restent cependant très inférieures à celle mesurée par
El Hachimi et al. (2013) pour les résidus de traitement (7500 ppm), ceci peut être due à la
concurrence avec le plomb, ce dernier étant le métal le plus lourd et le plus préférentiellement
adsorbé (Serpaud et al. 1994). L’adsorption du zinc est favorisée par la dominance de la fraction fine
(Baize, 1997), surtout dans les sédiments schisteux et argileux. Le zinc des sédiments dans ce cas
provient alors, en plus des rejets miniers, des terrains géologiques et des phases minérales assez
abondantes dans la région d’étude.

83
2. Les teneurs des ETM et le pH dans les différents substrats

Les concentrations en cadmium, en cuivre, en plomb et en zinc dans les différents substrats utilisés
ainsi que les valeurs de pH sont résumées dans le tableau 13 :

Tableau 13 Teneur des métaux lourds et pH dans différents substrats (El Oualydy, 2019)

Substrats Cd (ppm) Cu(ppm) Pb(ppm) Zn (ppm) pH


Sable minier 8.7 33 1881 300 8.51
Argile rouge 6.9 21 221 110 7.89
Sol témoin 5.4 11 51 49 7.37
Teneurs
normales des
sols non 0.34 30 35 90 -
contaminés
(Bowen,
1979)
Teneurs
moyennes
dans la 0.15 62.5 16 101 -
croute (El
Hachimi et
al. 2013)

Dans les différents échantillons les teneurs en métaux lourds sont très variables (tableau 19), avec
des différences considérables de concentrations entre les sites, montrant ainsi la nature hétérogène
des sols miniers. La région minière de Mibladen se caractérise par une teneur de 8.7 ppm pour Cd,
33 ppm pour le Cu, 1881 ppm pour le Pb et 300 ppm pour le Zn.

Pour l'argile rouge de découverture, les analyses en métaux lourds montrent des concentrations 6,9
ppm pour le Cd, 21ppm pour le Cu, 221ppm pour le Pb et de 110 ppm pour le Zn. Le sol Témoin se
caractérise par de concentrations très faibles en Cd (5.4ppm), Cu (11 ppm), Pb (51 ppm) et en Zn
(49 ppm) par rapport aux autres substrats. Ce sol est considéré non contaminé (IP) selon les teneurs
moyennes mondiales (Cd 0,35 ppm, Cu 30 ppm, Pb 35 ppm, Zn 90 ppm, Bowen, 1979) à l’exception
du Pb.

84
Le plomb représente le contaminant majeur, suivi par le zinc, cuivre et en dernier lieu, le cadmium.
Cette séquence reflète l’influence de la mine de plomb de Mibladen, sur l’ensemble de la zone
d’étude, ainsi, le plomb constitue l’élément le plus abondant, même d’un point de vue naturel, avec
une teneur 54 fois plus élevées dans les sables miniers de Mibladen et 7 fois supérieure dans les
argiles rouges de découverture par rapport aux normes des sols non contaminés (Bowen, 1979), alors
que pour Zn, les teneurs sont 4 fois plus élevées dans le rejet de Mibladen.

Les teneurs les plus élevées en ETM sont enregistrées dans les substrats du sable minier, suivi par
les argiles rouges de découverture, donc ces sols sont contaminés. Selon Lee et al. (2001), les
concentrations excessives des ETM dans les sols influencent l’absorption de ces éléments par les
plantes ; comme elles peuvent être toxiques pour ces dernières ainsi que pour les animaux, elles
peuvent affecter la production agricole ainsi que la qualité sanitaire des denrées alimentaires de
consommation humaine.

Toutefois, les résultats obtenus dans le tableau 13 montrent que le pH des différents types de sol est
alcalin à légèrement alcalin (les valeurs varient entre 7,37 et 8,51). Cette alcalinité résulte de la
présence des fortes teneurs en carbonates dans les différents sols étudiés.

Brümmer et al. (1983), à partir de leur expérience sur plusieurs échantillons de sol ainsi que sur les
fractions argileuses de ces derniers, ont trouvé aux niveaux de pH autour de 7 que la solubilité des
Zn était fortement dépendante du pH et de la teneur totale en Zn. L'augmentation du pH fait diminuée
le Zn lié à la matière organique et le Zn disponible du sol tout en augmentant les formes non
disponibles (Tagwira et al., 1992). Par ailleurs, BarYossef (1975), Assaad et Nielsen (1985) ont
observé que la sorption du Zn par les sols augmentait avec l'augmentation du pH, ainsi, a des valeurs
de pH alcalin, la quantité de Zn retenue peut excéder la valeur de la capacité d'échange cationique
du sol.

Selon Kabata-Pendias et Pendias (1992), le cadmium, le cuivre, le plomb et le zinc ont une grande
affinité pour les carbonates. Par ailleurs, plusieurs auteurs ont montré que le pH est un facteur qui
contrôle la solubilité et/ou la rétention des métaux dans le sol (Basta et al., (1993), Jung et Thornton
(1996)). Selon Plant et Ratswell (1983), plusieurs métaux sont relativement plus mobiles à pH acide
et en conditions oxydantes alors qu’ils sont fortement retenus sous des conditions alcalines et
réductrices.

85
Les sols de notre étude sont des sols alcalins, et par conséquent, le problème de mobilité des métaux
lourds ne se pose pas. Cependant Fijalkowski et al., (2012) ont déduit que le pH a un effet très
variable sur la mobilité des éléments métalliques dans le sol, en fonction du contenu et du type de la
matière organique. En effet, la matière organique forme des complexes 97 métalliques, ce qui peut
soit réduire la mobilité du métal, soit augmenter sa disponibilité lorsque les complexes métalliques
sont solubles dans la solution du sol (Halim et al., 2003).

3. Indice de pollution des métaux lourds dans les différents substrats

Les résultats de calcul des indices de pollution des différents substrats dans notre cas d’étude sont
présentés dans le Tableau 14. On a utilisé la formule suivante (Chon et al., 1998) pour effectuer ce
calcul :

Tableau 14 Le calcul de l’indice de pollution dans les différents substrats

Substrat Indice de pollution (IP)


Sable minier 5.76
Argile rouge 1.27
Sol Témoin 0.65

Lorsque l’indice de pollution (IP) est supérieur à 1, cela signifie que les sols sont contaminés. Nous
constatons, à l’exception du sol témoin, que tous les substrats ont un indice de pollution supérieur à
1. Ils sont ainsi considérés comme contaminés. Et nous remarquons aussi que l’indice de pollution
est très élevé dans le sable minier de Mibladen que dans l'argile rouge de de découverture, donc le
sol des sables miniers de Mibladen est plus contaminé par les ETM que le sol d'argile rouge de
découverture. Par ailleurs, des études réalisées par EL Hachimi et al., (2013) ont révélé qu’à
l’exception du sol de la station de référence tous les échantillons de sols prélevés au niveau des sites
miniers Aouli-Zaîda-Mibladen et même le sol le plus lointain prélevé à 130 Km présentent un IP

86
supérieur à 1, ce qui confirme la contamination polymétallique des sols dans l’ensemble de la zone
aval des sites miniers.

III. Phytoremédiation des sols par le ray-grass d’Italie

Nous allons déterminer les teneurs et quantifier les métaux lourds (Cd, Cu, Pb et Zn) restant dans le
sol et exportés par les différentes parties de chaque plante en fonction des différents types de
substrats et d’amendement

1. Teneurs en métaux lourds dans les sols rhizosphériques

Une fois l’expérience terminée, les substrats du sol adhérant les systèmes racinaires des plantes ont
été récupérés. Après avoir secoué la plante et après avoir effectué la caractérisation physico-
chimique des sols et leur traitement, nous avons effectué les analyses des métaux lourds, afin de
pouvoir évaluer s’il y avait eu un processus de décontamination des sols en comparant les teneurs
des métaux lourds initiaux et après la culture du Ray-grass d’Italie (tableau 15 et les figures 23, 24,
25, 26) et aussi déterminer le taux de pollution.

Les résultats des expériences après 6 semaines de cultures faites par El Oualydy (2019) seront aussi
présentés pour voir la différence selon la durée de la culture
La comparaison des teneurs en Cd, Cu, Pb et Zn dans les sols initiaux et après la phytoremédiation
montre que la culture de Lolium Multiflorum L. sur les sols contaminés (sol de Mibladen) a entraîné
une diminution des concentrations totales en ETM.

87
Tableau 15 Concentration des métaux lourds dans différents types de sol avant et après
l’installation des essais.

Cd Cu Pb Zn
SAE 8,7 33 1881 300
SSE6 5,95 18 1632 296
SSE12 4,35 12,95 1576,25 211
Sable minier SFE6 6,95 24,5 1640 265
SFE12 6,375 20,225 1562,5 203,75
SSE6 8,3 29,5 928 273,5
SEE12 6,86 21,7 803,25 230
SAE 6,9 21 221 110
SSE6 6,75 7 208 89,5
SSE12 4,05 5,575 184 77,75
Argile rouge SFE6 6 19 214,5 98
SFE12 3,925 12,25 200,25 86,75
SSE6 6,05 19,5 217,2 104,5
SEE12 3,1 14,5 186,25 88,5
SAE 5,4 11 51 49
SSE6 2,5 5,5 47,3 46,5
SSE12 1,85 3,975 41 41,75
Sol temoin SFE6 3,7 10,5 50,5 48
SFE12 2,3 8,575 44,25 45,75
SSE6 4 4,2 47 38
SEE12 2,975 3,475 39,5 31,5
SAE : sol rhizosphérique avant l’installation de l’essai ;
SSE : sol rhizosphérique sans amendement après l’installation de l’essai ;
SFE : sol rhizosphérique avec fumier après l’installation de l’essai ;
SEE : sol rhizosphérique avec engrais après l’installation de l’essai ;

88
Les indices 6 et 12 indiquent respectivement la durée de la culture : 6 semaines et 12 semaines.
▪ Cas du Cd :

Cd
10
9 8,7
8,3
8
6,95 6,86 6,9 6,75
7 6,375
5,95 6 6,05
6 5,4
5 4,35
4,05 3,925 4
4 3,7
3,1 2,975
3 2,5 2,3
1,85
2
1
0
SSE12
SAE

SSE6

SFE6

SFE12

SSE6

SSE12

SFE12
SAE

SSE6

SFE6

SSE6

SSE12
SAE

SSE6

SFE6

SFE12

SSE6
SEE12

SEE12

SEE12
Sable minier Argile rouge Sol temoin

Figure 23 Teneur en Cd dans les différents types de substrats avant, après 6 et 12 semaines
d’essais.
Pour le sable minier, la teneur en Cd qui a le plus diminué est celui du substrat sans fertilisant,
elle est passée de 8,7 ppm (avant l’essai) à 4,35 ppm, puis le sol avec amendement de matières
organiques (6,375ppm) et enfin le substrat avec engrais (6,86 ppm).

Pour l’argile rouge, la plus faible teneur en Cd se trouve dans le substrat avec engrais, elle
est passée de 6,9ppm à 3,1ppm, puis celle qui se trouve dans le substrat avec matières organiques
avec une valeur de 3,925ppm et enfin le sol sans fertilisant (4,05ppm).

Pour le sol témoin, c’est le sol rhizosphérique sans amendement qui a la teneur en Cd ayant
diminué le plus, passant de 5,4ppm avant l’essai à 1,85 ppm après les 12 semaines de cultures, suivi
du sol avec fumier (2,3ppm) et en dernier, le sol avec engrais (2,975ppm).

Donc pour les cas du sable minier et du sol agricole, c’est le sol rhizosphérique sans fertilisant
qui a le mieux réussi pour la phytoremédiation par le Ray-grass d’Italie. Et pour l’argile rouge, l’ajout

89
des fertilisants (chimique et organique) augmente l’accumulation des métaux lourds par le Ray-grass
d’Italie, avec une utilisation d’engrais plus efficace que la matière organique.

▪ Cas du cuivre :

Cu
35 33
29,5
30
24,5
25
21,7 21
20,225 19,5
19
20 18
14,5
15 12,95 12,25
11 10,5
10 8,575
7
5,575 5,5
3,975 4,2 3,475
5

0
SSE6

SSE12
SAE

SFE6

SFE12

SSE6

SSE6

SSE12
SAE

SFE6

SFE12

SSE6

SSE6

SSE12
SAE

SFE6

SFE12

SSE6
SEE12

SEE12

SEE12
Sable minier Argile rouge Sol temoin

Figure 24 Teneur en Cu dans les différents types de substrats avant, après 6 et 12 semaines
d’essais

Pour le sable minier, c’est le sol sans amendement qui a enregistré la plus grande diminution
du Cu, la teneur est passée de 33ppm (avant l’essai) à 12,95ppm après les 12 semaines de cultures,
suivi du sol avec fumier (20,225ppm), et en dernier le sol avec engrais (21,7ppm).

Pour l’argile rouge, la diminution de la teneur en Cu se trouve surtout dans le sol sans
fertilisant, avant la phytoremédiation la teneur en cuivre du sol était de 21ppm et après l’essai elle
est descendue jusqu’à 5,575ppm. Suivi par le sol avec fumier (12,25ppm) et en dernier le sol avec
engrais (14,5ppm).

Pour le sol témoin, c’est le sol avec engrais qui a la teneur en Cu la plus diminuée, en passant
de 11ppm (avant l’essai) à 3,475ppm (après les 12 semaines de cultures), puis le sol sans fertilisant
(3,975ppm) et en dernière position le sol avec fumier (8,575ppm).

90
▪ Cas du Plomb :

Pb
2000 1881
1800 1632 1640
1576,25 1562,5
1600
1400
1200
1000 928
803,25
800
600
400
221 208 184 214,5200,25217,2186,25
200 51 47,3 41 50,5 44,25 47 39,5
0
SSE6

SSE12

SFE6

SFE12

SSE6

SSE6

SSE12

SFE6

SFE12

SSE6

SSE6

SSE12

SFE6

SFE12

SSE6
SEE12

SEE12

SEE12
SAE

SAE

SAE
Sable minier Argile rouge Sol temoin

Figure 25 Teneur en Pb dans les différents types de substrats avant, après 6 et 12 semaines
d’essais

Le sable minier est largement contaminé en plomb par rapport à l’argile rouge et le sol agricole.

Pour le sable minier, c’est le sol avec engrais qui a la teneur en Pb la plus diminuée après la
culture de 12 semaines de Ray-grass, la teneur en Pb a diminué de 1881ppm avant l’installation de
la culture à 803,25ppm (après l’essai). Pour le sol sans fertilisant (1576,25ppm) et avec fumier
(1562,5ppm), le résultat de la phytoremédiation est à peu près similaire.

Pour l’argile rouge et le sol agricole, l’application des trois types de traitements donne à peu
près le même type de résultat.

91
▪ Cas du Zinc

Zn
350
300 296
300
273,5
265
250 230
211 203,75
200

150
110 104,5
98
100 89,5 86,75 88,5
77,75
49 46,5 41,75 48 45,75
50 38 31,5

0
SSE6

SSE12

SFE6

SFE12

SSE6

SSE6

SSE12

SFE6

SFE12

SSE6

SSE6

SSE12

SFE6

SFE12

SSE6
SAE

SEE12

SAE

SEE12

SAE

SEE12
Sable minier Argile rouge Sol temoin

Figure 26 Teneur en Zn dans les différents types de substrats avant et après 6 et 12 semaines
d’essais.
En général, la teneur en zinc après l’essai a diminué par rapport à celle avant la culture.

Pour le sol témoin, l’application de l’engrais sur le substrat a augmenté l’accumulation du


Zn par le Ray-grass d’Italie, la teneur en Zn a diminué de 49ppm avant la culture à 31,5ppm (après
12 semaines de culture).

Pour l’argile rouge, c’est le sol sans fertilisant qui a enregistré la plus faible teneur en Zn, qui
a diminué de 110ppm avant l’essai à 77,75ppm après les 12 semaines de cultures. Pour le sol avec
fumier et le substrat avec engrais, la teneur en Zn enregistrées sont respectivement 86,75ppm et
88,5ppm.

Pour le sable minier, la teneur en Zn avant la culture est de 300ppm, après les 12 semaines
de cultures, les teneurs en Zn du sol sans fertilisant, avec fumier et engrais sont descendues
respectivement à 211ppm, 203ppm et 230ppm.

92
Discussion :

Selon les figures 23,24, 25, 26, les teneurs des métaux lourds après 12 semaines de culture ont
diminué par rapport aux teneurs initiaux, ce qui signifie que la phytoremédiation des sols miniers de
Mibladen par le Ray-grass d’Italie réussit en général pour tous les types de textures et les métaux
lourds.

Nous remarquons que les teneurs les plus élevés en métaux lourds se concentrent sur les sables
miniers, par rapport aux argiles rouges et le sol témoin agricole.

On enregistre une diminution des teneurs en ETM dans les sols rhizosphériques après 12 semaines
de cultures par rapport aux résultats obtenus après 6 semaines, mais l’effet des substrats et des
fertilisants est toujours le même.

Les ETM sont plus concentrés dans les sables miniers de Mibladen par rapport aux argiles rouges et
le sol agricole. Le traitement des sables miniers avec les fertilisants (organique et chimique) a
augmenté l’efficacité du traitement. En effet, l’ajout des engrais aux résidus issus de l’extraction
minière, facilite l’établissement d’un couvert végétal, suite à l’augmentation de la capacité de
rétention de l’eau et de la CEC (Laghlimi, 2016). Pour cette raison, l’apport de fertilisant peut être
considéré comme un complément de toute stratégie de phytoremédiation (Adriano et al., 2004),
principalement des résidus miniers qui présentent des conditions défavorables à l’établissement d’un
couvert végétal.

Les teneurs en cuivre enregistrées dans les sols, restent faibles comparées aux teneurs enregistrées
par El Hachimi (2013) dans les sables miniers (118 ppm). Ces faibles teneurs peuvent être expliquées
par la compétition entre les différents métaux, comme le montre les travaux de Serpaud et al. (1994),
l’adsorption du cuivre est très inférieure à celle du plomb, ceci explique les faibles teneurs en cuivre
dans les substrats étudiés.

Généralement, les teneurs en Zn dans les sols rhizosphériques ont diminué par rapport à celles avant
l’installation de l’essai dans les différents types de substrats. Cette diminution de la teneur en Zn est
importante avec l’ajout du fertilisant dans les sols témoin et déchets de traitement. Ces teneurs en
zinc dans les sédiments restent cependant très inférieures à celle mesurée par El Hachimi et al. (2013)
pour les résidus de traitement (7500 ppm), ceci peut être dû à la concurrence avec le plomb, ce
dernier étant le métal le plus lourd et le plus préférentiellement adsorbé (Serpaud et al., 1994).

93
L’adsorption du zinc est favorisée par la dominance de la fraction fine (Baize, 1997), surtout dans
les sols schisteux et argileux.

En ce qui concerne le Cd, Cu et Pb, la diminution de leurs teneurs dans les sols rhizosphériques par
rapport aux sols non rhizospheriques dans les différents types de substrats s’expliquerait par le
prélèvement de ces métaux lourds par la plante. De tels résultats sont similaires à ceux rapportés par
Luo et al. (2000). En effet, selon Kabata et Pendias, (1992) la diminution des teneurs en ETM dans
le sol pourrait être attribuée à une décontamination de ce dernier.

Efficacité du traitement :

Les résultats des calculs des efficacités du traitement de la phytoremédiation selon les substrats et
les fertilisants sont présentés dans le tableau 16.

Tableau 16 Efficacité du traitement selon les substrats et les fertilisants.

Cd Cu Pb Zn
ETS 50 60,7575 16,2014 29,6667
Sable minier ETF 26,7241 38,7121 16,9324 32,0833
ETE 21,1494 34,2424 57,2966 23,3333
ETS 41,3043 73,4523 16,7421 29,3181
Argile rouge ETF 43,1159 41,6667 9,3891 21,1363
ETE 55,0724 30,9524 15,7240 19,5454
ETS 65,7407 63,8637 19,6078 14,7959
Sol temoin ETF 57,4074 22,0454 13,2353 6,6326
ETE 44,9074 68,4091 22,5490 35,7143
ETS : Efficacité du traitement de l’essai sur le sol sans amendement
ETF : Efficacité du traitement de l’essai sur le sol avec amendement par MO
ETE : Efficacité du traitement de l’essai sur le sol avec engrais

C’est la teneur en Cu dans le sol rhizosphérique a été beaucoup plus réduite par le Ray-grass d’Italie
pour les 12 semaines de la phytoremédiation, c’est-à-dire le traitement du sol contaminé pour le
cuivre a été plus efficace par rapport aux autres métaux lourds.

94
Après le Cu, c’est le sol contaminé en Cd qui a un traitement plus efficace.

Pour le plomb et le Zinc, le traitement est en voie de réussite, mais nécessite encore beaucoup plus
de temps pour que le sol soit décontaminé.

2. Teneurs en ETM dans les organes végétaux de Ray-grass d'Italie


Pour connaitre la capacité d’absorption des organes végétaux de la plante phytoremédiatrice, des
mesures des teneurs en métaux lourds de la partie aérienne et racinaire ont été faites.

Les résultats des analyses des plantes sont présentés dans le tableau 17 et 18.

2.1.Concentration en ETM dans les parties racinaires


Les résultats de cette expérience ont montré que Lolium multiflorum L. posséde une bonne capacité
d’installation et de développement sur des sols contaminés par le Zn, Cu, Cd et Pb. Les résultats
d’analyse sont illustrés dans le Tableau 17 et les figures 27,28 et 29.

Tableau 17 Teneurs en métaux lourds dans les racines de Lolium multiflorum L.

6 semaines 12 semaines
Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn
RS 6,8 27 343 120 7.3 35 410 145
Sol Mibladen RF 8,6 65,5 1570 830 8.9 78 1703 910
RE 8,7 94 1575 730 9.2 112 1745 995
RS 7 28 49 79 7.8 35 62 94
Argile rouge RF 7,8 16 100 530 8.1 21 123 645
RE 6,8 28 49 79 8.6 31 85 87
RS 7,9 27 101,5 95 8 31 123 113
Sol Témoin RF 7,25 36 66 110 7.5 43 87 146
RE 7,45 36,5 75 174 7.9 45 91 198
RS : Racine Sans fertilisant
RF : Racine avec MO
RE : Racine avec engrais

95
450 410
400 343
350
300
250 123 113
ppm

101,5 95
200 145 94
27 120 79 31 62
150 7,9 49 8
28 35
100 7 7,8 Sol Témoin RS
27 35
50 6,8 7,3 Argile rouge RS
Sable minier RS
0
Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn
6 semaines 12 semaines

Sable minier RS Argile rouge RS Sol Témoin RS

Figure 27 Teneurs en ETM dans les racines sur des différents types de substrats sans
amendement

1703
1800 1570
1600
1400
1200
910
1000 830 645
ppm

530
800
110 87 146
600 7,25 36 66 7,5 43
100 123
400 7,8 16 8,1 21 Sol Témoin RF
8,6 65,5 8,9 78 Argile rouge RF
200
Sable minier RF
0
Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn
6 semaines 12 semaines

Sable minier RF Argile rouge RF Sol Témoin RF

Figure 28 Teneurs en ETM dans les racines sur des différents types de substrats avec apport
de MO

96
2000 1745
1575
1500
995
ppm

1000 730
174 198
36,5 75 45 91
7,45 7,9
500 28 49 79 8,6 31 85 87 Sol témoin…
6,8
94 112
8,7 9,2
Sable…
0
Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn
6 semaines 12 semaines
Titre de l'axe

Sable minier RE Argile rouge RE Sol témoin RE

Figure 29 Teneurs en ETM dans les racines sur des différents types de substrats avec apport
des engrais.

Selon les figures 27,28, et 29 :

Les racines cultivées sur le sable minier présentent des teneurs en Cd qui varient entre 7,3
ppm et 9,2 ppm. Pour le Cu, la variation est entre 35 et 112ppm, entre 410 ppm et 1745 ppm pour le
Pb et entre 145 ppm et 995 ppm pour le Zn.

Pour les parties racinaires cultivées sur les substrats d’argile rouge, les teneurs en Cd varient
entre 7,8 ppm et 8,6 ppm, entre 21 et 35 ppm pour le Cu, entre 62 ppm et 123 ppm pour le Pb et
entre 87 et 645 ppm pour le Zn.

Pour le sol témoin, les teneurs en Cd des racines qui y sont cultivées varient entre 7,9 ppm
et 8 ppm, entre 31 ppm et 45ppm pour le Cu, entre 87 ppm et 123 ppm pour le Pb et entre 113 ppm
et 198 ppm pour le Zn.

On remarque que les parties racinaires cultivées sur le sable minier, l’argile rouge et le sol
agricole ont absorbé une grande quantité de Pb par rapport aux autres ETM. Les teneurs les plus

97
élevées de ces derniers ont été observées dans les racines qui se trouvent dans les sables miniers de
Mibladen. On constate le même résultat pour l’étude faite El Oualydy K. (2019). En général, les
réactions d’accumulation des métaux lourds par les racines, sont similaires, mais juste pour la
prolongation de l’essai pour une durée de 6 semaines, les accumulations des ETM ont augmenté.

2.2.Concentration en ETM dans les parties aériennes


Après les essais, on conclut que les ray-grass d’Italie ont une bonne capacité d’installation et de
développement sur des sols contaminés par le Zn, Cu, Cd et Pb. Les résultats des analyses des feuilles
de Lolium multiflorum L. sont résumés dans le tableau 18 et les figures 30,31 et 32.

Tableau 18 teneurs en metaux lourds dans les feuilles de lolium multiflorum l.

6 semaines 12 semaines

Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn

FS 6,2 18 120 131 7.6 23.2 165 213


Sable
FF 7,55 27,5 180 410 8.3 35.1 206 485
minier
FE 8,15 41,5 168,5 450 8.9 49.7 289 510
FS 7 18 81 350 7.2 23 89 380
Argile
FF 7,7 40 87 300 7.1 35 94 315
rouge
FE 7,1 23 109 250 8,5 32 123 265
FS 6,85 15,5 62 94,5 7.2 18 84 125
Sol
FF 6,8 23,5 78 72 7.6 29.5 101 94
Témoin
FE 7,3 18 61,5 84,5 7.9 22.5 78.5 106
FS : Feuille Sans fertilisant
FF : Feuille avec MO
FE : Feuille avec Engrais

98
380
350
400

300 125
94,5 213
84
62 165
ppm

200 89
6,85 15,5120 81 131 7,2 18
7 18 7,2 23 Sol Témoin FS
100 23,2
6,2 18 7,6 Argile rouge FS
Sable minier FS
0
Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn
6 semaines 12 semaines

Sable minier FS Argile rouge FS Sol Témoin FS

Figure 30 Teneurs en ETM dans les feuilles sur des différents types de substrats sans
fertilisant

485
500
450 410
300 315
400
350
ppm

300
250 206 101 94
180 78 72
200 87 29,5 94
6,8 23,5 7,6
150 40 35
100 7,7 7,1 Sol Témoin FF
27,5 35,1
7,55 8,3 Argile rouge FF
50
Sable minier FF
0
Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn
6 semaines 12 semaines

Sable minier FF Argile rouge FF Sol Témoin FF

Figure 31 Teneurs en ETM dans les feuilles sur des différents types de substrats avec apport
de la MO

99
600 510
450
500
ppm

400 250 265


289
300 84,5 106
61,5 123 78,5
7,3 18168,5109 7,9 22,5
200 32
7,1 23 8,5 Sol Témoin FE
41,5 49,7 Argile rouge FE
100 8,15 8,9
Sable minier FE
0
Cd Cu Pb Zn Cd Cu Pb Zn
6 semaines 12 semaines
Titre de l'axe
Sable minier FE Argile rouge FE Sol Témoin FE

Figure 32 Teneurs en ETM dans les feuilles sur des différents types de substrats avec apport des engrais

Les résultats des analyses du système foliaire du Ray-grass d'Italie cultivé sur le substrat du sable
minier montrent des teneurs en Cd qui varient entre 7,6ppm et 8,9ppm, entre 23,2ppm et 49,7ppm
pour le Cu, entre 165ppm et 289ppm pour le Pb et entre 210ppm et 510 ppm pour le Zn.

La partie foliaire du Ray-grass d'Italie cultivée sur les argiles rouges donne des teneurs en Cd qui
varient entre 7,1 et 8,5 ppm, entre 23 et 35 ppm pour le Cu, entre 89 et 123ppm pour le Pb et entre
265 et 380 ppm pour le Zn.

Dans les sols témoins, nous constatons des teneurs en Cd qui varient entre 7,2 et 7,9 ppm, entre 18
et 29,5ppm pour le Cu, entre 78,5 et 101 ppm pour le Pb et entre 94 et 125 ppm pour le Zn.

La prolongation de la période d’essai (6 semaines de plus) a permis aux plantes d’accumuler


davantage les différentes ETM étudiés dans leurs parties aériennes.

2.3. Comparaison des teneurs en ETM dans les parties aériennes et racinaires

Les concentrations de tous les ETM (Cd, Cu, Pb et Zn) dans les parties racinaires sont supérieures à
celles dans les parties aériennes. Les teneurs en Pb dans les racines sont plusieurs fois supérieures
aux teneurs dans les parties aériennes.

100
La comparaison des teneurs en ETM dans les feuilles et les racines sont similaires pour les 6 et 12
semaines d’essais.

D'après Laghlimi (2016), plusieurs expériences ont été réalisées afin d’évaluer la réaction de
différentes espèces de plantes face à un stress au plomb dans une perspective de phytoremédiation
des mines abandonnées de la Haute Moulouya. Ces expériences ont montré que la plante Atriplex
halimus L. est tolérante aux teneurs élevées en ETM et que l’acidité du sol n’a aucune influence
significative sur l’accumulation du plomb. Selon (Fritioff et Greger, 2006), la concentration du Pb
est plus élevée dans les racines que dans les feuilles, malgré les différents niveaux d’accumulation
et les espèces végétales. Différents auteurs ont montré que le Pb et Zn sont principalement accumulés
dans les racines (Laszlo, 2005 ; Grobelak et Napora, 2015).

2.4.Accumulation et transfert des ETM

Deux facteurs ont été mesurés pour connaitre la capacité d’accumulation et de transfert des ETM par
le Ray-grass d’Italie :

-Le facteur de translocation : aptitude de la plante à transférer les métaux vers ses parties aériennes
(Kabata Pendias et Pendias, 2001 ; Conesa et al., 2007) et ;

-Le facteur de bioaccumulation : le meilleur indicateur pour déterminer le potentiel de


phytoaccumulation des ETM par les plantes (Zayed et al., 1998).

Le tableau 19 présente les facteurs de translocation et de bioaccumulation des ETM dans les plantes.

Tableau 19 Facteurs de translocation et de bioaccumulation des ETM dans les plantes pour
l’essai de 12 semaines

101
12 SEMAINES
Cd Cu Pb Zn
TF FBA TF FBA TF FBA TF FBA
Sol Témoin sans
0,9 1,4815 0,5806 2,8182 0,6829 2,4118 1,1062 2,3061
amendement
Sol Témoin avec
1,0133 1,3889 0,6860 3,9091 1,1609 1,7059 0,6438 2,9796
amendement ( MO)
Sol Témoin avec
1 1,4629 0,5 4,0909 0,8626 1,7843 0,5353 4,0408
amendement (Engrais)
Sable minier sans
1,0411 0,8391 0,6629 1,0606 0,4024 0,2179 1,4689 0,4833
amendement
Sable minier avec
0,9326 1,0230 0,45 2,3636 0,1209 0,9053 0,5329 3,0333
amendement (MO)
Sable minier avec
0,9674 1,0575 0,4438 3,3939 0,1656 0,9277 0,5125 3,3167
amendement (Engrais)
Argile rouge sans
0,9231 1,1304 0,6571 1,6667 1,4355 0,2805 4,0425 0,8545
amendement (Mibladen)
Argile rouge avec
0,8765 1,1739 1,6667 1 0,7642 0,5565 0,4884 5,8636
amendement ( MO)
Argile rouge avec
0,9883 1,2464 1,0322 1,4762 1,4470 0,3846 3,0459 0,7909
amendement (Engrais)
Les FT sont inférieurs à 1 pour la plupart des ETM, particulièrement pour certain traitement de Pb
et de Zn. Ces résultats sont corrélés avec ceux obtenus par Greger (2004) qui ont montré que le Zn
est plus mobile dans le sol et facilement transféré vers les parties aériennes par rapport au Pb, qui
reste complexé au niveau de la racine, ceci peut être expliquée par le fait que le Zn est un élément
essentiel pour les végétaux, tandis que le Pb est toxique (Laghlimi, 2016).

D’après Li et al. (2007), les espèces hyperaccumulatrices doivent avoir un FBA supérieur à 1. Il
ressort des résultats rapportés dans le tableau 19 que Lolium Multiflorum L. peut être considéré
comme une plante hyperaccumulatrice. Car la valeur du FBA dépasse 1, en particulier pour le Pb
dans les traitements des sols miniers.

102
Shi et al., 2011 ont cultivé des plantes ligneuses sur des substrats alcalins (7.72 et 8.26) riches en
Pb, Zn et Cu et ils ont déduit des faibles valeurs du FBA et TF et c’était le même cas pour notre
étude de RGI cultivé sur les sols miniers de Mibladen. L’augmentation légères du FBA dans des
traitements peut être expliquée par l’effet de l’apport des fertilisants qui diminuent le pH des
substrats. Ce dernier est un facteur important qui contrôle la biodisponibilité des ETM dans les sols
en raison de son influence déterminante sur leur solubilité (Clemente et al., 2003). La plante peut
être utilisée pour la phytostabilisation, si les valeurs du TF et de FBA sont inférieures à 1 Selon
Mendez et Maier (2008). La phytostabilisation a pour but de stabiliser les polluants physiquement,
en empêchant l'érosion, le lessivage et le ruissellement, ou chimiquement par conversion des ETM
à des formes moins biodisponibles (Elizabeth, 2005).

2.5.Discussions
Avec l’analyse des teneurs en métaux lourds dans les racines et les feuilles de Lolium Multiflorum
L., on a pu connaitre les quantités des ETM accumulées dans ces organes végétaux après les 12
semaines de culture de la plante.

On conclut d’après les résultats obtenus, que le Ray-grass d’Italie a une bonne capacité
d’accumulation des métaux lourds étudiés (Cd, Cu. Pb et Zn). L’ajout de 6 semaines de plus pour la
durée de culture, a fait augmenter leur accumulation. Toutefois, les quantités exportées par chaque
organe végétal dépendent de sa biomasse et des fertilisants apportés. Ces résultats sont en
concordance avec ceux de l’étude de Khan et al., (2000), qui a montré que l’efficacité de la
décontamination dépend de la quantité de la biomasse aérienne. Par ailleurs, des résultats similaires
ont été rapportés par Adhikari et al., (2010).

Les facteurs qui expliquent la quantité des ETM accumulées et exportées par les organes végétaux
pourraient être les biomasses produites, la hauteur, le nombre des feuilles émises, et aussi la capacité
de chaque plante à transférer le métal vers ses parties aériennes ainsi que le temps de mise en culture.

L’exportation des Pb par la plante est faible, du fait de la faible mobilité du métal, même s’il est en
abondance dans les substrats de Mibladen (Sable minier) et l’argile rouge. Le processus de
phytoextraction des métaux dépend de la biodisponibilité du métal dans le sol (Brown et al., 1995).
Toutefois, le Pb est un élément indésirable pour la plante.

103
De nos jours, très peu d’études se sont intéressées à la phytoextraction des plantes et surtout Lolium
multiflorum L. utilisée dans cette étude. D’un point de vue écotoxicologique, le transfert des métaux
vers les parties aériennes est une propriété non désirable puisque les métaux qui s’accumulent
peuvent passer dans la chaîne alimentaire.

Conclusion
La phytoremédiation est une technique biologique qui permet le traitement et la stabilisation des
résidus miniers. Ce travail avait pour objectifs d’explorer la capacité de Lolium Multiflorum L. à se
développer sur les rejets de traitement de Mibladen, caractérisés par leur richesse en ETM et
d’évaluer l’effet de deux types de fertilisants apportés sur la croissance et l’accumulation des ETM
par cette espèce.

Les résultats des essais ont montré que :

- Lolium Multiflorum L. montre une grande tolérance ETM dans les sols contaminés ;

- L’apport de la matière organique et de l’engrais chimique a favorisé la croissance et l'évolution des


plantes, ainsi que l’extraction et l’accumulation des ETM par l’espèce étudiée ;

- La plante Ray-grass d'Italie accumule les ETM extrait des substrats au niveau des parties aériennes
et racinaires. De ce fait, elle peut être utilisée pour la phytostabilisation des résidus miniers ;
-Le temps de traitement est un facteur important pour la quantité d’accumulation des ETM.

104
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

Le secteur d’étude est situé au village minier de Mibladen, abandonné depuis des décennies au
niveau de la haute Moulouya qui faisait partie du plus grand gisement plombifère du Maroc.
Cependant, elle est en abandon total sans réhabilitation et cela a engendré des effets néfastes sur le
milieu naturel et la population locale. Ces rejets miniers de Mibladen, contiennent des quantités
importantes d’éléments traces métalliques (ETM), qui sont transportés et dispersés dans
l’environnement suite aux phénomènes d’érosion hydrique et éolienne.

Afin de remédier aux risques que présentent ces rejets, la mise en place d’une stratégie de
réhabilitation est nécessaire. La phytoremédiation, constitue une technique prometteuse et une
alternative moins onéreuse et respectueuse de l’environnement.

Les résultats des essais de phytoremédiation ont montré que l’espèce Lolium Multiflorum L. a poussé
avec succès sur les sables miniers de Mibladen, malgré leur degré élevé de contamination. L’analyse
des teneurs en éléments traces dans les différentes parties de la plante montre que les racines
accumulent de grandes teneurs en ETM, principalement le Pb, avec un faible taux de translocation
vers les parties aériennes. De ce faite, Lolium Multiflorum L. peut être considérée comme une plante
propice pour la phytostabilisation de ces rejets.

Cette étude a consisté à évaluer l’accumulation des ETM par le Ray-Grass d’Italie sous l’effet des
amendements apportés (organique et chimique). Les résultats obtenus ont montré que ces derniers
ont un effet significatif sur l’accumulation des ETM. Toutefois, les quantités exportées par chaque
organe végétal dépendent de sa biomasse et du fertilisants apportés. Donc l’efficacité de la
décontamination dépend de la quantité de biomasse produite.

En conclusion, les sites miniers présentent un danger majeur, vu l’accumulation excessive des ETM.
Des recherches approfondies sur ce compartiment doivent être réalisées pour mieux contrôler le
devenir des métaux, et leur incidence sur la zone d’étude.

Pour améliorer les résultats de ce travail, il est préférable de suivre la croissance de Ray-grass d’Italie
durant tout le cycle de la culture, afin de tester et étudier à long terme l’accumulation des ETM dans
les parties aériennes et racinaires des plantes. Par ailleurs, il serait utile, de trouver d’autres plantes

105
accumulatrices des métaux lourds, avec un bon rendement et une meilleure production de biomasse
végétale, sur les différents sites contaminés par une pollution métallique et les comparer au Ray-
grass d'Italie. Ceci dans le but de déterminer le spectre d’accumulation de ces plantes en fonction de
la pollution métallique du sol étudié et de préciser la stratégie et l'utilisation de chaque espèce en
phytoremédiation.

Un approfondissement des études doit être fait pour étudier les possibilités de valorisations de
certains déchets industriels afin d’augmenter la phytodisponibilité des ETM.

106
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122
ANNEXE 1 : Photos présentant la zone d'étude et le dispositif expérimental sous
la Serre de l'INRA

Photo 1: Paysage à steppe

Photo 2 : Déchets miniers de traitement de Mibladen

123
Photo 3 : Argile Rouge de découverture de Mibladen

Photo 4 : Dispositif expérimental dans la serre de l’INRA

124
ANNEXE 2 : Photos des différents prélèvements réalisés

Photo 5: Ensemble des prélèvements séchés à l’air libre.

Photo 6: Séchage à l’air libre de la partie aérienne et racinaire et le sol rhizospherique de


l'INRA Rabat

125
Photo 7: Organes végétaux de Ray-Grass d'Italie cultivés sur le sol Témoin de l’INRA

Photo 8 : Architecture des organes végétaux du ray-grass d'Italie cultivés sur le sable minier
de Mibladen

126
‫ملخص‬
‫شكلت بقايا التعدين في منجم مبالدن (مولوية العليا‪ ،‬المغرب) رواسب كبيرة المغرب إال أنه تم التخلي‬
‫مصدرا محتمالً للتلوث البيئي‪.‬‬
‫ً‬ ‫عنها دون اتخاذ أي إجراء إلعادة التأهيل‪،‬األمر الذي يجعلها تشكل‬

‫باستخدام نبات "‪Lolium‬‬ ‫لحل هذه المشكلة و تحقيق االستقرار في هذه المخلفات ‪ ،‬تم إجراء تجارب‬
‫‪،". Multiflorum L‬حيث تمت زراعة اهذه األخيرة على ثالث ركائز مختلفة ‪ :‬تربة مبالدن (تربة رملية)‬
‫‪ ،‬تربة نفايات الغطاء مبالدن (طي ن أحمر) وتربة تحكم زراعي من إنرا الرباط) ‪ ،‬مع استخدام تعديالت‬
‫(مواد عضوية وأسمدة) والتربة الزراعية (تربة شاهد ‪ ،)INRA‬هذا مع استخدام التعديالت (مواد عضوية)‬
‫و بدون أسمدة من أجل تقييم نمو و تطور ‪ Lolium Multiflorum L‬إلى جانب قدرتها على امتصاص‬
‫وتصدير المعادن ا لثقيلة (الكادميوم والنحاس والرصاص والزنك) من جذورها إلى أوراقهاكما لتقييم‬
‫النباتية‪.‬‬ ‫المعالجة‬ ‫بعد‬ ‫ملوثة‬ ‫التربة‬ ‫تلوث‬ ‫مستويات‬

‫هذه األطروحة هي تتمة للعمل الذي قامت به األوليدي كوثر في ‪ ، 2019‬والتي أجرت هذه التجربة لمدة‬
‫نظرا لكون عملية معالجة التربة بهذه التقنية طويلة ويمكن أن تمتد لعدة سنوات‪ ،‬فقد استمرت‬
‫ً‬ ‫‪ 6‬أسابيع‪.‬‬
‫التجارب لمدة تصل إلى ‪ 12‬أسبوعًا من الزراعة من أجل دراسة قدرة النبات على النمو والتكيف‪ .‬لظروف‬
‫التربة‪.‬‬ ‫معالجة‬ ‫إمكانات‬ ‫وكذلك‬ ‫المختلفة‬ ‫النمو‬

‫الكلمات الدالة‪ :‬التلوث‪ ، ETM ،‬المعالجة بالنباتات ‪ ،‬الريجراس اإليطالي ‪ ،‬مخلفات التعدين ‪ ،‬ميبالدين‬

‫‪127‬‬
‫تأمل ماريانو تونجاميسي‬

‫‪128‬‬

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