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Elie Cohen définit l’analyse financière comme un ensemble d’instruments et de méthode de diagnostic
qui visent à énoncer une appréciation concernant la situation financière et les performances de
l’entreprise. Parmi ces instruments, certains permettent une analyse statique de la situation de l’entreprise.
Il s’agit essentiellement de compte de résultat et du bilan. Et d’autres contribuent à une analyse
dynamique (le Tableau des Flux de Trésorerie). De même, il faut reconnaître que la vie de l’entreprise est
caractérisée par une dynamique qui superpose des cycles d’opérations différents selon leur objet.
SECTION 1-OBJECTIFS ET SOURCES D’INFORMATION DE L’ANALYSE FINANCIERE
L’analyse financière peut être également définie comme un ensemble de méthodes d’analyse exploitant
des informations financières et économiques destinées à apprécier l’entreprise dans sa globalité et à porter
un jugement sur sa performance, sa situation financière, ses risques.
L’objectif premier de l’analyse financière est d’établir un diagnostic financier de l’entreprise, elle est une
aide à la prise de décision. En effet, elle permet de :
En somme, la finalité de l’analyse financière est d’établir un diagnostic financier qui consiste à recenser
les forces et les faiblesses de l’entreprise afin de porter un jugement sur sa performance et sa situation
financière, en se plaçant dans la perspective d’une continuité de l’exploitation.
1.2.1-L’information comptable
L’analyse financière est menée, essentiellement, à partir de l’information comptable et particulièrement à
l’aide des comptes annuels : bilan, compte de résultat, Tableau des flux de trésorerie, les notes annexes
1.2.1.1 Le bilan
Définition
Le bilan fait partie des quatre états financiers obligatoires que doit fournir toute comptabilité à la fin de
chaque exercice. Il présente à un moment donné les biens (emplois) et les dettes (ressources) de
l’entreprise. Du point de vue financier, le bilan décrit à date donnée, l’ensemble des ressources
financières (passif) que l’entreprise s’est procurée et l’utilisation des ressources (actif) dont elle dispose.
En d’autres termes, il récapitule la situation financière d’une entreprise à une date donnée. Photographie
de l’entreprise à un moment donné, le bilan permet d’apprécier le patrimoine de l’entreprise.
Structure du bilan
Le bilan comptable est un tableau à deux parties :
La partie gauche appelée Actif, regroupe l’ensemble des biens que possède l’entreprise à
un moment donné ou l’ensemble des emplois.
La partie droite appelée Passif, regroupe l’ensemble des dettes de l’entreprise à un
moment donné ou les ressources de financement.
ACTIF
BILAN COMPTABLE SYSTEME NORMAL PASSIF
Eléments EXERCICE N EXO N-1 Eléments EXO N-1
N
Réf Réf
Brut Am&Pro Net Net Net Net
BH Fournisseurs avances versée ……… ……….. …….. DK Dettes fiscales et sociales ……..
……
…
BK TOTAL ACTIF CIRCULANT …….. ……… …….. DP TOTAL PASSIF CIRCULANT ……
…
ACTIF PASSIF
ACTIF PASSIF
Immobilisation corporelle
Trésorerie-Actif Trésorerie-Passif
ACTIF PASSIF
Définition
Le compte de résultat fait partie avec le bilan et des notes annexes des documents comptables obligatoires
de fin d’exercice. Le compte de résultat permet au dirigeant d’analyser et de comprendre le résultat réalisé
par son entreprise. C’est l’élément central de l’analyse de la performance réalisée par une entreprise sur
une période donnée. Il récapitule pour un exercice donné l’ensemble des charges et des produits de
l’entreprise en vue de déterminer le résultat de la période. Les charges et les produits sont classés dans le
compte de résultat par nature et par fonction.
la partie de gauche regroupe l’ensemble des charges supportées par l’entreprise au titre de
l’exercice écoulé ;
la partie de droite regroupe l’ensemble des produits dégagés par l’exploitation de
l’entreprise au titre de l’exercice écoulé.
Les Charges
Elles sont classées par nature et par fonction. On distingue :
Définition
Le Tableau des flux de trésorerie fait partie des états financiers annuels obligatoires. Il constitue
un état qui décrit la manière dont au cours d’un exercice, les ressources dont a disposé
l’entreprise lui ont permis de faire face à des besoins. Il explique les variations d’emplois et de
ressources survenus pendant un exercice. Il complète le diagnostic de l’entreprise par une
approche plus globale (méthode des flux) et plus dynamique. Autrement dit, le tableau des flux
de trésorerie a pour but d’expliquer la variation de la trésorerie entre deux dates de bilan et de
mesurer la capacité de l’entreprise à générer de la trésorerie.
Il est un outil financier qui démontre la capacité d’une société à fonctionner à court et à long
terme grâce à une trésorerie suffisante. D’ailleurs, c’est un outil de prévision qui permet
d’évaluer la santé financière de l’entreprise ainsi que sa croissance interne.
LIBELLES Mt
Trésorerie 1er Janv N =Trésorerie Dec N-1(TA N-1 - TP N-1) (A) ………
Capacité d'Autofinancement Globale (CAFG) …….
- Variation de l'actif et passif circulant HAO .……
- Variation du besoin de financement d’exploitation (A.O) ……..
Définition
Les notes annexes font partie des quatre documents comptables obligatoires de fin d’exercice.
Les notes annexes expliquent, complètent et commentent les informations fournies par le bilan et
le compte de résultat. Les notes annexes sont en quelque sorte le mode d'emploi et complément
nécessaire à la compréhension des autres états financiers dont il est une partie intégrante. Il
concourt à donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de
l'entreprise en indiquant par exemple les modes d'évaluations, l'état des provisions et des
amortissements.
L’Etat annexé est un outil précieux pour l’analyse financière de l’entreprise car il est composé
d’une suite de tableaux et de commentaires nécessaires à la compréhension du compte de résultat
et du bilan. Les notes annexes font partie des comptes annuels et forment un tout indissociable
avec le compte de résultat et le bilan.
D’autres sources d’information financière sont exploitées, telles que : le rapport de gestion,
le rapport du commissaire aux comptes sur les comptes annuels
Le rapport de gestion est un document de synthèse établi, à la fin de l’exercice comptable, par les
dirigeants. Ce rapport inclut généralement des informations sur la situation financière, les
performances opérationnelles, les projets en cours, les risques, les pratiques de responsabilité
sociale et environnementale. Il est plus ou moins étendu selon la nature juridique de la société et
sa taille. Il présente les informations sur le plan social, sociétal, environnemental, pertinentes et
utiles à la compréhension de la situation de l’activité. En outre, il constitue un moyen pour les
dirigeants de communiquer avec les actionnaires, les partenaires commerciaux et d’autres parties
prenantes sur la santé et la gestion de l’entreprise.
Ce rapport du commissaire aux comptes sur les comptes annuels est une évaluation indépendante
effectuée par un expert-comptable externe, le commissaire aux comptes, sur la fiabilité et la
conformité des comptes annuels d’une entreprise. En effet, le commissaire aux comptes examine
les états financiers de l’entreprise, s’assure de leur conformité aux normes comptables en vigueur
et émet une opinion sur leur sincérité et leur image fidèle de l’entreprise.
Le rapport peut également signaler des irrégularités ou des préoccupations concernant la gestion
financière. L’objectif est d’apporter une assurance indépendante aux parties prenantes quant à la
qualité et à la transparence des informations financières fournies par l’entreprise.
L’analyse financière d’une entreprise est menée soit en interne, soit par des personnes
extérieures, pour le propre compte de l’entreprise ou pour un tiers.
Les utilisateurs de l’analyse financière sont multiples, leurs intérêts peuvent être conjoints ou
différents, voire divergents dans certains cas.
Les principaux utilisateurs de l’analyse financière avec leurs objectifs respectifs sont présentés
dans le tableau suivant :
Utilisateurs Objectifs
Dirigeants Juger les différentes politiques de l’entreprise.
Orienter les décisions de gestion.
Assurer la rentabilité de l’entreprise.
Le SYSCOHADA préconise de présenter le compte de résultat en liste pour analyser les soldes
intermédiaires de gestion et expliquer de façon détaillée la formation du résultat. Cette analyse détaillée
des performances opérationnelles de l’entreprise permet d’identifier les causes d’inefficacité et les s
leviers d’amélioration à l’effet de faciliter la prise de décision. D’ailleurs, les soldes intermédiaires de
gestion constituent des résultats intermédiaires permettant d’analyser la performance d’une entreprise à
différentes étapes du processus opérationnel.
Les SIG sont des outils clés dans l’analyse financière fournissant une compréhension approfondie de la
formation du résultat et de la performance économique d’une entreprise et facilitant la prise de décisions
optimales par les dirigeants et les parties prenantes. En outre, ces soldes permettent :
Évaluation de la rentabilité
Analyse de la performance opérationnelle
Gestion des coûts
Mesure de la richesse créée
Communication financière
Prise de décision
La mare brute sur marchandises représente la différence entre les ventes de marchandises et le coût
d’achat des marchandises vendues dans l’exercice.
Elle ne concerne que l’achat et la revente des marchandises en l’état.
Pour ce faire, elle représente le revenu économique de base de l’entreprise commerciale et la branche de
négoce des entreprises industrielles.
Le calcul de la marge brute sur marchandises peut se faire soit à partir de la balance, soit à partir du
compte de résultat.
A partir de la balance
Charges Produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés Montant
compte compte
601 Achats de marchandises 701 Vente de marchandises
6031 Variations de stocks de 6019 Rabais, remises et ristournes
marchandises obtenus (non ventilés)
Total (1) Total (2)
Marge commerciale = (2) – (1)
La marge commerciale, élément fondamental du tableau de bord de l’entreprise commerciale, est
généralement exprimée en pourcentage du chiffre d’affaires.
En tant qu’indicateur, la valeur ajoutée permet de mesurer la création de valeur apportée par l’entreprise
et l’efficacité des facteurs de production qui doit comprendre :
Le personnel (travail)
Le capital (emprunts, capital technique ou investissement, capitaux propres),
L’Etat (services publics et institutionnels)
C’est un critère important de mesure de la dimension d’une entreprise et son degré d’intégration. La
valeur ajoutée mesure également la contribution de l’entreprise à l’économie et la rémunération des
facteurs de production.
La valeur ajoutée se calcule à partir de deux méthodes différentes : l’approche soustractive et l’approche
additive
Dans cette même approche, la valeur ajoutée (V.A.) apparaît comme la différence entre la production au
sens économique et les consommations de biens et services.
Remarque :
les subventions d’exploitation sont considérées dans l’optique gestion comme des compléments
correctifs des ventes, donc faisant partie intégrante de la production
Par simplification les autres produits sont inclus dans la « production gestion »
Remarque :
Le poste « Autres charges » dont le contenu est défini par le SYSCOA est à l’image du poste de
produits « Autres produits », ajouté à la « consommation » pour simplification et pour
parallélisme de forme. Ces deux postes sont inclus dans la « production de gestion » et considérés
comme des charges décaissables et des produits encaissables de court terme.
Le personnel extérieur est exclu de la valeur ajoutée.
Charges Produits
N° de Intitulés M N° de Intitulés M
compte compte
604 Achats stockés de matériels et fournitures 1321 Marge brute sur marchandises
consommables 1322 Marge brute sur matières
605 Autres achats 707 Produits accessoires
608 Achats d’emballages 71 Subventions d’exploitation (2)
6033 + Variations de stocks d’autres 75 Autres produits (1)
approvisionnements 6049, 6059 Rabais, remises, ristournes d’autres
61 Transports approvisionnements
62, 63 Services extérieurs
64 Impôts et taxes
65 Autres charges (1)
Total (1) Total (2)
Valeur ajoutée (2) – (1)
(1)
Par simplification ces deux postes sont inclus dans la « production de gestion »
(2)
La subvention d’exploitation est considérée comme complément correctif des ventes (optique
gestion)
Production de l’exercice
Eléments Montant
Vente de produits finis
Produits accessoires
+ Variations de stocks de produits finis
Services vendus
+ Variations de stocks de services en-cours
Travaux facturés
Subventions d’exploitation reçues
Production immobilisée
Autres produits
Production de biens et services de l’exercice
Consommations de l’exercice
Eléments Montant
Achats de matières premières
Rabais, remises, ristournes obtenus
+ Variations de stocks de matières premières
Achats d’autres approvisionnements
+ Variations de stocks d’autres approvisionnements
Autres achats
Transports
Services extérieures
Impôts et taxes
Autres charges de gestion courante
Consommation de biens et services de l’exercice
D’après cette approche, la valeur ajoutée déterminée dans la première approche permet de rémunérer les
facteurs de production ayant contribué à son processus productif :
- Le personnel : salaires, charges sociales, participation
- L’Etat : services publics et institutionnels, rémunérés globalement par les impôts et taxes ;
- Les apporteurs de capitaux
Le capital étranger (prêteurs divers) ;
Les capitaux propres (associés, exploitants) : bénéfice ou pertes ;
- L’entreprise elle-même : le capital technique (investissement) par le biais des amortissements.
Elle est donc égale à la somme des coûts des différents facteurs.
Eléments Montant
Résultat (rémunération des capitaux propres) X
+ Charges de personnel X
+ Frais financiers (intérêts et pertes de change) X
+ Dotations aux amortissements et provisions X
+ Charges provisionnées financières X
+ Impôt sur le résultat X
+ Participation des travailleurs X
+ Charges HAO X
-Produits financiers (intérêts et gains de change) X
-Produits HAO X
-Reprises de provisions et amortissements (sauf 759) X
-Reprises de subventions X
-Transferts de charges x
Valeur ajoutée x
Résultat de l’exercice
Valeur Ajoutée
Charges de personnel
Charges financières
Dotations aux
Amortissements et
Produits financiers
Provisions
Produits HAO
Participation
Reprises de provisions et
d’amortissements
Charges HAO
La valeur ajoutée mesure la contribution que l’entreprise et son personnel apportent à l’économie du pays.
Elle représente ainsi un bon indicateur de poids économique de l’entreprise :
Elle permet de classer les entreprises selon un critère de taille ;
De mesurer l’importance relative des diverses activités exercées dans l’entreprise ;
D’apprécier le développement ou la régression de l’activité de l’entreprise
On calcule pour ce faire, les proportions des montants de ces facteurs en prenant pour base la valeur
ajoutée.
Facteurs de production
Le personnel Charges de personnel/V.A.
L’Etat Impôts sur les résultats/V.A. (*)
Les associés Dividendes/V.A. (**)
Les prêteurs Intérêts des dettes/V.A.
L’entreprise elle-même Autofinancement/V.A. ((***
(*)
L’Etat est à la fois prestataire de service public et facteur de production. Donc la partie des impôts
et taxes au compte 64 est exclue du partage
(**)
Il s’agit des dividendes distribués en cours d’exercice N (ceux en général de N-1)
(***)
Se détermine par différence.
L’EBE est obtenu après soustraction des « charges de personnel » de la valeur ajoutée.
Comme on le constate l’EBE (ou IBE) est le résultat avant amortissements, provisions, charges
financières, impôts sur le bénéfice. Il représente ce qui revient à l’entreprise et aux apporteurs de capitaux
dans le partage de la valeur ajoutée.
Il est certainement l’un des concepts les plus importants de l’analyse du résultat car il est engendré par les
seules opérations cycliques d’exploitation et à ce titre il est indépendant de :
La politique de financement de l’entreprise (charges financières),
La politique d’amortissement (charges d’amortissement) et de dotations aux provisions (69) et
charges provisionnées (679),
La politique fiscale (impôt sur les sociétés),
Des évènements extraordinaires (charges HAO)
Remarque :
L’EBE intègre les charges provisionnées d’exploitation (dotations courtes) et les valeurs comptables
nettes des cessions courantes (comme des charges décaissables) d’une part, les reprises de charges
approvisionnées d’exploitation (reprises courtes) et les produits de cessions courantes (comme des
produits encaissables), d’autre part.
- En cas de retraitement du loyer du crédit-bail en amortissement et charge d’intérêt, les redevances
virées au compte 672 sont exclues du calcul de l’EBE.
1.2.4 Les résultats par niveau d’activité et le résultat net après impôt et participation
Les quatre derniers soldes résultent du découpage en quatre niveaux des charges et des produits :
Niveau d’exploitation : résultat d’exploitation,
Niveau financier : résultat financier,
Niveau hors activités ordinaires : résultat hors activités ordinaires,
Niveau global : résultat net.
Charges Produits
N° de Intitulés M N° de Intitulés M
compte compte
681 Dotations aux amortissements 134 Excédent brut d’exploitation
d’exploitation 791 Reprises de provisions d’exploitation
691 Dotations aux provisions Reprises d’amortissements d’exploitation
d’exploitation 798 Transferts de charges d’exploitation
781
Total (1) Total (2)
Résultat d’exploitation = (2) – (1)
Remarque : Pour être considéré comme représentatif du résultat économique, le R.E. doit incorporer les
produits financiers qui proviennent des actifs financiers (composant de l’actif économique)
C’est la différence entre les produits financiers et les charges financières. Il est calculé à partir de la
balance de la façon suivante
Charges Produits
N° de Intitulés M N° de Intitulés M
compte compte
67 Frais financiers (sauf 676) 77 Revenus financiers (sauf 776)
676 Pertes de change 776 Gains de change
687 Dotations aux amortissements à 787 Transferts de charges financières
caractère financier 797 Reprises de provisions financières
697 Dotations aux provisions à caractère
financier
Total (1) Total (2)
Résultat financier = (2) – (1)
Le résultat des activités ordinaires comprend le résultat d’exploitation et le résultat financier, c’est-à-dire
les charges et les produits correspondants à une activité permanente. Il est considéré comme le résultat
récurrent normal de l’entreprise. Ce résultat met en évidence l’influence de la politique financière sur le
résultat de l’entreprise.
Ce résultat regroupe :
Les charges et les produits ne correspondant pas à l’activité courante de l’entreprise en raison de
leur caractère inhabituel,
Les charges et les produits générés par des évènements extraordinaires (incendie du magasin de
stockage, expropriation d’actif, etc…)
Chiffre d’affaires =
Chiffre d’affaires =
Ce sont des ratios liés à l’activité et aux résultats de l’entreprise. Ils traduisent la capacité de l’entreprise à
obtenir le meilleur rendement de son exploitation ainsi qu’à utiliser ses actifs de la manière la plus
rationnelle et partant, la plus efficace.
2.1 Analyse de l’évolution de l’activité
L’évolution de l’activité s’analyse à partir des ratios d’activité. Les ratios d’activité comparent l’activité
actuelle de l’entreprise avec :
Son activité de l’année précédente : c’est le taux de croissance ;
Ou l’activité des entreprises concurrentes : c’est la part de marché
Le taux de croissance exprime l’évolution de l’activité de l’entreprise par rapport à l’année précédente. Il
peut être mesuré par :
La part de marché (PM) d’une entreprise compare l’activité de l‘entreprise à l’activité des entreprises
concurrentes. Elle se mesure par le rapport suivant :
Part de marché (PM)= Part de marché de l’entreprise / Part de marché du secteur d’activité
Les ratios de profitabilité mettent en relation une marge ou un profit avec le niveau d’activité mesuré par
le chiffre d’affaires. Ils permettent d’apprécier le rendement à différents stades de la formation du résultat.
Utilité: Il mesure la capacité d’une entreprise à générer du bénéfice à partir du chiffre d’affaires
On préfère généralement l’EBE pour mesurer la profitabilité car il est indépendant de la politique de
financement et de la réglementation fiscale. Il mesure bien les performances industrielles et commerciales
de l’entreprise, notamment sa capacité bénéficiaire.
Utilité : Une amélioration de ce ratio traduit une augmentation de la productivité s’il n’est pas simple
conséquence de l’augmentation de la marge brute.
Une baisse de ce ratio face à un taux de marge stable, témoigne d’un alourdissement relatif des coûts de
facteurs.
Pour les entreprises dont l’activité est essentiellement commerciale, on préfère calculer le ratio de marge
brute.
Au contraire, un ratio de marge en baisse accompagné d’une forte croissance du chiffre d’affaires signifie
probablement que l’entreprise a choisi une baisse du prix de vente pour augmenter ses parts de marché.
Le cas où l’augmentation du taux de marge est accompagnée d’augmentation du chiffre d’affaires,
signifie probablement que l’entreprise a mis en vente des produits plus performants ou qu’elle a acquis
une position concurrentielle forte.
La rentabilité d’un capital est son aptitude à rapporter un profit. Il se définit comme le rapport entre un
profit et les moyens en capitaux ayant permis de l’obtenir.
La rentabilité économique exprime la rentabilité moyenne de l’ensemble des capitaux investis dans
l’entreprise (capitaux propres et capitaux empruntés).
La rentabilité économique intéresse les prêteurs car elle conditionne la capacité de remboursement de
l’entreprise.
(1) Résultat économique ou résultat ne considérant que les éléments de l’exploitation (RE, EBE, …)
(2) Ensemble des moyens mis en œuvre (y compris éventuellement le BFE) pour assurer l’activité de
l’entreprise. Ces moyens sont qualifiés d’actif économique ou de capital économique.
La rentabilité économique peut être mesurée par les ratios généraux suivants :
Utilité : Ce ratio mesure les performances de l’entreprise après prise en compte des amortissements et des
provisions d’exploitation. Cependant, ce ratio est influencé par les charges calculées (dotations aux
amortissements et aux provisions) dont le montant répond souvent à des considérations fiscales
qu’économiques.
Aussi, préfère-t-on actuellement mesurer la rentabilité économique au moyen de l’EBE (ou rentabilité
brute).
Utilité : Ce ratio mesure l’aptitude du capital économique à générer des ressources potentielles de
trésorerie.
Remarque : Ces deux ratios sont calculés en particulier, quand il s’agit de suivre dans le temps de
l’évolution de l’efficacité économique de l’entreprise ou de comparer rentabilité économique et coût des
dettes.
C’est un indicateur de création de valeur par l’entreprise. Il rapporte le résultat d’exploitation net d’impôt
à l’ensemble des capitaux engagés à savoir les capitaux propres et les dettes financières.
En général, la rentabilité financière exprime le rendement des capitaux investis par les bailleurs de fonds
de l’entreprise (actionnaires, prêteurs).
Les ratios de rentabilité financière les plus fréquemment utilisés sont les suivants :
Le taux de rendement des capitaux propres mesure la rentabilité du point de vue des associés. En
effet, le bénéfice représente le profit que les associées (ou l’exploitant) obtiennent de l’entreprise.
Ils sont donc intéressés par le ratio de rentabilité financière :
(*)
Le résultat est exclu du montant des capitaux propres (ou ressources propres)
Si le ratio de rentabilité financière est élevé et, notamment, s’il est supérieur au taux d’intérêt pratiqué sur
le marché financier, l’entreprise n’aura pas si nécessaire, à augmenter ses capitaux propres et
inversement.
Cependant ce taux risque d’être biaisé par les résultats hors activités ordinaires (exemple : une
plus-value de cession qui ne se reproduira pas à l’avenir).
Aussi peut-on préférer mesurer la rentabilité financière à partir du résultat des activités ordinaires.
Une entreprise industrielle met en œuvre des moyens physiques (machines, personnel) pour assurer la
production. La productivité d’un matériel ou d’un personnel est le rapport existant entre la production et
la quantité de matériels ou de personnels nécessaires pour obtenir cette production.
Parfois la productivité du travail est mesurée d’un point de vue financier car la mesure du facteur de
travail est loin d’être simple.
Ce dernier ratio est susceptible d’évoluer sous l’effet d’une amélioration de la performance de
l’équipement.
SECTION 3- LES SOLDES FINANCIERS ET LA RENTABILITÉ GLOBALE DE
L’ENTREPRISE : LA CAFG ET L’AUTOFINANCEMENT GLOBAL
L’analyse du résultat conduit à une première approche de l’étude de la rentabilité de l’entreprise par la
détermination de l’EBE qui ne prend en compte que les flux de trésorerie (encaissables et décaissables)
générés par l’exploitation ; mais dans l’étude de la rentabilité globale on s’intéresse aux surplus de
liquidités considérés comme étant générés par la non-rémunération immédiate de deux facteurs de
production :
L’immobilisation dont les amortissements dans les coûts se retrouvent dans le prix de vente, puis
dans le surplus de liquidité ;
Les capitaux investis qui, à priori laissent le bénéfice dans l’entreprise
Ce surplus de liquidité qui résulte du déroulement de toute l’activité ; si toutes les opérations
(exploitation, financière et hors activités ordinaires) en suspens étaient réglées (y compris l’impôt sur les
sociétés), l’entreprise disposerait d’un surplus de liquidité potentielle appelé Capacité
d’autofinancement globale (CAFG).
La CAFG peut être définie comme l’excédent des produits encaissables, générateurs de recettes et les
charges décaissables entraînant les dépenses.
La CAFG correspond donc à un concept de flux de trésorerie qui exprime (en dehors de tout décalage de
temps) le solde des produits encaissés et des charges impliquant une sortie de trésorerie.
En conséquence, la CAFG est une source permanente de financement que l’entreprise sécrète elle-même,
par son activité propre, sans avoir à faire appel aux associés ou aux capitaux empruntés.
Puisque l’EBE est entièrement constitué de produits encaissables et de charges décaissables, le calcul de
la CAFG peut prendre l’EBE comme point de départ.
Formule générale
EBE
+ Produits encaissables restants
-Charges décaissables restantes (après EBE)
=CAFG
CAFG
EBE
+Produits encaissables restants (après EBE)
-Charges décaissables restantes (après EBE)
= CAFG
Charges Produits
N° de Intitulés Montant N° de Intitulés Montant
compte compte
67 Frais financiers (sauf 676 (2)) 134 EBE
676 Pertes de change 781 Transferts de charges d’exploitation (1)
83 Charges HAO Revenus financiers (sauf 776) (3)
87 Participation 77 Gains de change
89 Impôts sur les résultats 776 Transferts de charges financières
787 Produits HAO (sauf 848)
84 Transferts de charges HAO
848
Total (1) Total (2)
CAFG SYSCOA = (2) – (1)
(1) Il est assimilé à un flux de produits (son rôle est d’annuler les flux de charges)
(2) A inclure les « charges provisionnées financières » (compte 679)
(3) A inclure les « reprises de charges provisionnées financières » (compte 779)
Les comptes 679 et 779 constituent les dotations et reprises courtes considérées comme des charges
décaissables et des réductions de décaissement dans un proche avenir.
Remarque : Si exceptionnellement l’entreprise reçoit une subvention d’équilibre (compte 88), il faudrait
en tenir compte dans le calcul de la CAFG par l’approche soustractive.
Eléments Montant
Résultat net X
+ Dotations aux amortissements et provisions (68, 69, 85) X
- Reprises d’amortissements et de provisions (798, 86 sauf 865) X
- Produits des cessions HAO d’éléments d’actif (82) X
+ Valeurs comptables des cessions HAO (81) X
-Reprises de subventions d’investissement (865) X
X
CAFG x
La CAFG ainsi calculée correspond à un « surplus monétaire » potentiellement dégagé par l’activité de
l’entreprise, qui a permis ou permettra de financer plusieurs besoins possibles :
Rémunérer les actionnaires ou associés ;
Financer de nouveaux investissements ;
Rembourser les emprunts en cours.
L’autofinancement est le reliquat de la CAFG disponible après distribution des dividendes aux associés
(ou retrait de bénéfices par l’exploitant).
C’est par l’autofinancement que l’entreprise peut s’assurer une croissance dans l’indépendance.
L’autofinancement correspond aux ressources secrétées par l’exploitation et conservées par l’entreprise
après distribution des bénéfices aux associés.
En fait, lorsque la société décide de verser des dividendes aux associés, ceux-ci sont prélevés sur la
CAFG.
(*)
AFG = CAFG – Dividendes (*) Il s’agit des dividendes mis en paiement au cours
de l’exercice, donc intéressant le plus souvent le
résultat de l’exercice précédent et le cas échéant les
acomptes sur dividendes de l’exercice.
L’autofinancement global comprend deux parties répondant à des buts différents. Il s’agit de :
L’autofinancement de maintien
C’est la partie de l’autofinancement global utilisée pour maintenir le patrimoine de l’entreprise au niveau
déjà acquis. En d’autres termes, il permet de renouveler l’outil de production.
Peuvent être considérées comme autofinancement de maintien :
Les dotations aux amortissements ;
Les dotations aux provisions pour dépréciation des immobilisations financières ;
Les dotations aux provisions pour risques et charges (litiges, garanties données aux clients, etc.) à
long terme.
Points à retenir
1-Le diagnostic de la rentabilité a pour objectif d’analyser la performance de l’entreprise en vue
d’apprécier l’efficacité de la gestion conduite par la direction générale.
2-Les différentes étapes du diagnostic de la rentabilité sont :
-l’analyse du processus de formation du résultat au travers des soldes intermédiaires de gestion
(Chiffre d’affaires, Marge commerciale, valeur ajoutée, Excédent Brut d’Exploitation, Résultat
d’exploitation, Résultat financier, Résultat des Activités Ordinaires, Résultat Hors Exploitation,
Résultat Courant Avant Impôt et Participation des salariés, Résultat Net) ;
-l’analyse de la performance à travers les ratios de performance (ratios d’activité, ratios de
profitabilité, ratios de rentabilité et de productivité) ;
-l’analyse de la rentabilité globale à l’aide des surplus monétaires (CAFG, AFG).
EXERCICE
Soldes intermédiaires de
Informations gestion
Analyser le résultat correspondant
Mesurer la performance
des activités
d’exploitation et
financières
Mesurer le résultat des
opérations non courantes
Mesurer la performance
industrielle et
commerciale
Analyser l’activité
Mesurer la richesse
créée par l’entreprise
Mesurer le bénéfice
ou la perte de l’exercice
Mesurer la rentabilité
économique
La balance après inventaire de la société FLORAL se présente comme suit au 31/12/N (en milliers
de francs).
Travail à faire :
1-Présenter le bilan comptable de la société FLORAL.
2- Analyser le processus de formation du résultat de ladite société en mettant en évidence les soldes
intermédiaires de gestion
3-Analyser la performance de la société FLORAL au travers des ratios suivants :
-Ratio de profitabilité
-Ratio de rentabilité des capitaux investis
-Ratio de rentabilité financière. Commenter les résultats obtenus.
4-Calculer la CAFG (méthode soustractive et méthode additive). En déduire l’autofinancement
global sachant que les dividendes s’élèvent à 20.000.000 FCFA
5-Etudier le partage de la valeur ajoutée.
L’examen du résultat et des marges est insuffisant pour apprécier véritablement l’efficacité de
l’entreprise. Elle doit procéder à l’étude de sa rentabilité, et en particulier, de sa rentabilité économique.
L’activité de l’entreprise étant risquée, l’étude de la rentabilité doit être complétée par celle du risque. La
notion de risque est inséparable de celle de rentabilité et de flexibilité. Le résultat de l’entreprise est
soumis aux aléas qui accompagnent son action dans tous les domaines de l’activité de production et de
distribution et qui sont susceptibles de l’influencer.
D’une manière générale, on appelle risque la possibilité que survienne un fait préjudiciable. Pour une
entreprise, le risque se traduit par la variabilité de son résultat qui affecte la rentabilité de l’actif et
incidemment celle des capitaux propres. Cette variabilité est d’autant mieux maîtrisée que l’entreprise
garde un certain degré de flexibilité. Le risque lié à l’activité n’est en définitive que l’incapacité de
l’entreprise de s’adapter à temps et au moindre coût, à une variation de l’environnement. Autrement dit, il
y a risque s'il y a possibilité d'écart entre la valeur anticipée d'une grandeur et sa valeur réalisée. Ainsi, un
actif est dit risqué si la rentabilité qu'il permet d'obtenir peut être différente de la rentabilité anticipée par
son détenteur. Le plus souvent, le caractère risqué d'un actif est évalué en mesurant les fluctuations de son
taux de rentabilité au moyen d'un indicateur statistique telle que la variance ou l'écart-type; on mesure en
fait sa variabilité. On évalue ainsi la possibilité d'être déficitaire ou d'être dans l'impossibilité de faire face
par exemple, à des remboursements d'emprunts. Cette dernière vision du risque privilégie la prise en
compte des cas défavorables, alors qu'une mesure de la variabilité tient également compte des cas
favorables et des cas défavorables.
Ces deux acceptions du risque se retrouvent dans les méthodes de diagnostic financier. Ainsi, sous
l'influence des résultats de la recherche financière, l'étude du risque peut se faire selon la typologie
suivante: risque d'exploitation, risque financier et risque de faillite (ou d'illiquidité). Le risque
d'exploitation peut s'appréhender en évaluant la variabilité du résultat économique (ou du taux de
rentabilité économique), ou la possibilité qu'il soit négatif. Le risque financier s'analyse en étudiant la
variabilité du résultat net (ou du taux de rentabilité des capitaux propres) ou la possibilité qu'il soit
négatif. Enfin, l'étude du risque de faillite consiste en l'analyse de la capacité de remboursement des dettes
financières.
Le fondement de cette typologie réside dans la décomposition qui peut être faite des attentes d'un
apporteur de fonds propres en matière de rentabilité. On constate sur les marchés financiers que le risque
est rémunéré; plus l'investissement est risqué, plus il rapporte en moyenne. La valeur des fonds propres
d'un actionnaire varie en fonction des trois types de risque précédemment identifiés En conséquence, le
taux de rentabilité requis par un actionnaire peut être présenté de la façon suivante:
Taux de rentabilité des capitaux propres = Taux de rentabilité sans risque + Prime de risque
d'exploitation + Prime de risque financier + Prime de risque de faillite
Un créancier financier considèrera quant à lui, le risque de faillite, c'est à dire la possibilité de ne pas être
remboursé et en tiendra compte pour établir le taux de son prêt.
Par conséquent, pour anticiper le risque, l’entreprise doit analyser :
-le risque économique (ou opérationnel) qui exprime la sensibilité de la rentabilité à un changement du
niveau d’activité ;
-le risque financier qui dépend du poids de l’endettement financier.
-le risque de faillite
Une bonne connaissance de ces risques permet à l’entreprise de connaître sa vulnérabilité en cas de
modification du niveau d’activité et de mieux réagir en conséquence. Elle permet aussi éventuellement
d’étudier et d’entreprendre des actions nécessaires à la réduction de cette vulnérabilité.
C’est ainsi, nous étudierons le risque économique et le risque financier. L’analyse statique du risque de
faillite ainsi que son analyse dynamique feront l’objet des deux prochains thèmes.
SECTION1-ETUDE DE LA RENTABILITE
1. La rentabilité financière (rf)
La rentabilité financière mesure les résultats dégagés par les capitaux propres engagés pour assurer
l’exploitation de l’entreprise. On utilise généralement le ratio de rentabilité financière :
Rentabilité nette des capitaux propres = Résultat net / Capitaux Propres
Il mesure la rentabilité globale des capitaux propres. L’importance du ratio sera appréciée par référence
au taux moyen de rendement des placements à revenu fixe. Il est admis généralement que
l’investissement dans une activité commerciale ou industrielle doit être rémunéré sur une base égale au
simple loyer de l’argent, à laquelle s’ajoute une prime de risque qui dépend de l’investissement.
La rentabilité financière dépend de la rentabilité économique, de l’incidence de l’endettement sur le
résultat et du poids du passif total par rapport aux capitaux propres (levier financier).
Résultat net RE Résultat net Total Passif
Capitaux propres = Total Actif ٭ RE ٭ Capitaux Propres
Impact de l’endettement
Cette décomposition révèle que, dans certaines conditions, l’endettement permet d’améliorer la rentabilité
des capitaux propres. Une autre décomposition de la rentabilité financière permet de mieux appréhender
l’impact de l’endettement :
R F = (1-θ) [RE + (RE – i) D / K]
RF: rentabilité financière; RE: rentabilité économique; i : le coût moyen des dettes financières ; θ : le
taux de l’impôt BIC ; D : dettes financières ; K : capitaux propres
Si RE › i, RF est d’autant plus élevé que D/K est grand ; l’effet de levier joue favorablement
Si RE < i, RF est d’autant plus faible que D/K est grand ; l’effet de levier joue défavorablement.
(1-θ) (RE – i) D / K mesure l’effet de levier, c’est à dire la contribution positive ou négative de
l’endettement à la rentabilité financière. D/K : levier financier
Un fort levier financier (beaucoup de dettes) exagère dans les deux sens l'effet des périodes grasses ou
maigres.
Ainsi, les affaires très endettées :
- en période de forte expansion et de taux intérêts faibles, se développent vite, grâce
au crédit. Elles payent des clopinettes à leurs créanciers par rapport aux gros bénéfices
bien joufflus qu'elles amassent. Elles peuvent en oublier de surveiller les coûts,
tentation classique quand la vie est trop facile. Enfants gâtés, …
- Par contre, en période de marasme et de taux élevés, leurs bénéfices deviennent vite
des pertes.
Par contre, c'est dans ces périodes maigres que les entreprises qui ont de l'argent dans leurs poches
plutôt que des dettes sont les reines du marché, ou du moins survivent quand les autres tombent. Elles
ont trois atouts :
Pas de dettes à rémunérer et à rembourser,
Les intérêts perçus sur leurs placements, qui aident à maintenir un minimum de bénéfices,
La capacité financière de saisir les opportunités au nez et à la barbe des concurrents aux poches
vides (achats d'actifs à bas prix, investissements dans des domaines prometteurs).
La rentabilité financière intéresse surtout les associés. Si elle est élevée et notamment supérieure au taux
d’intérêt pratiqué sur le marché financier, l’entreprise n’aura pas à augmenter si nécessaire, ses capitaux
propres… et inversement.
2. La Rentabilité économique (re)
Elle permet d’apprécier le résultat obtenu par rapport aux moyens déployés pour assurer l’activité (actif
économique ou capitaux investis).
2.1Définition
Il s’agit d’un taux qui exprime la performance commerciale et industrielle de l’entreprise
indépendamment de son financement et qui doit permettre des comparaisons dans le temps et dans
l’espace. En général, la rentabilité économique est calculée après impôt.
2.2 Principe général du calcul
On fait le rapport entre un résultat pris avant frais financiers et après impôt sur les sociétés (résultat
économique net d’impôt) et les capitaux qu’il a fallu engager pour obtenir ce résultat. D’une façon
générale, on a donc :
re= Résultat économique net d’IS / Capital engagé (ou actif économique ou capital économique)
Le résultat couramment retenu est le résultat d’exploitation net d’IS. Le capital engagé (ou actif
économique) est déterminé en totalisant les immobilisations nettes d’exploitation et le BFR. On admet
généralement qu’il peut également être obtenu en additionnant les capitaux propres et les dettes
financières (ou l’endettement financier net).
Capital engagé (ou actif économique) = Immobilisations nettes d’exploitation + BFR
= Capitaux propres + Dettes financières
NB : L’endettement financier se distingue des dettes financières qui ne tiennent pas comptent des
concours bancaires courants. Il regroupe l’ensemble des dettes à court, moyen et long terme auprès des
associés et des établissements de crédit.
Endettement financier = Dettes financières + Concours bancaires courants (CBC)
Ou encore :
Endettement financier = Emprunts à moyen et long termes + CBC
Et :
Endettement financier net=Endettement financier - (VMP+ Disponibilités)
= Endettement financier – Trésorerie Actif
2.2 Calcul
Sous réserve de respecter le principe énoncé plus haut, il existe plusieurs façons d’apprécier la
rentabilité économique en fonction des choix faits au niveau du numérateur (Résultat d’exploitation net
d’impôt ou Résultat net + intérêts après impôt) et du dénominateur.
Calcul courant
La Dispersion du Résultat
2-1 Le Seuil de rentabilité (ou point mort ou seuil de profitabilité)
2.1.1 Définition
Le SR correspond au niveau de vente à partir duquel une activité devient rentable. En d’autres termes,
c’est le niveau de chiffre d’affaires pour lequel le résultat est égal à zéro. On l’appelle « point mort »,
« point critique », « point d’équilibre » ou « point zéro ».
2.1.2 Calcul
Soit :
Chiffre d’affaires : CA
Charges fixes : CF
Charges variables : CV
Taux de marge/CV = (CA-CV)/CA=Tm/cv
On a : R= MSCV-CF=0 ↔ MSCV =CF↔ SR ٭Tm/cv =CF ↔ SR=CF/ Tm/cv
SR (en valeur) = [CA x CF / MSCV] = CF / Tm/cv ;
SR (en quantité) = CF / MSCV unitaire
Exemple :
Soit une entreprise ayant réalisé un chiffre d’affaires de 18.000KFCFA pour l’exercice N. Ses frais fixes
s’élèvent à 6000KFCFA et ses charges variables à 5000KFCA.
TAF : Calculer le seuil de rentabilité et commenter le résultat obtenu.
3.1.3 Représentation graphique du seuil de rentabilité
Plusieurs représentations graphiques basées sur les relations suivantes permettent de visualiser le
seuil de rentabilité :
- MSCV = CF
- CA = CV + CF
- Résultat = 0
Un seuil de rentabilité trop élevé est synonyme de risque pour l’entreprise qui ne réalise pas
facilement un résultat positif.
2.1.4 Seuil de rentabilité et structure des charges
Pour un même montant de chiffre d’affaires et de charges, le seuil de rentabilité, donc le risque
opérationnel est d’autant plus élevé que la proportion des charges fixes est grande.
Exemple :
Reprenons l’exemple précédent en considérant que les charges fixes sont de 5000KFCFA et les charges
variables de 7000KFCFA.
TAF : Calculer le seuil de rentabilité et le représenter graphiquement.
2.1.5 Seuil de rentabilité financier et seuil de rentabilité d’exploitation
Le point mort calculé en incluant les charges financières dans les charges fixes est appelé seuil de
rentabilité financier (ou point mort financier). Si l’on exclut les charges financières des charges fixes,
le point mort trouvé est qualifié de seuil de rentabilité d’exploitation.
2.1.6 Utilité de la notion de seuil de rentabilité
Cette notion complète le diagnostic financier en permettant de mieux évaluer la capacité bénéficiaire de
l’entreprise (qui est d’autant plus grande que son chiffre d’affaires est éloigné du seuil de rentabilité). En
outre, elle permet de comprendre et d’évaluer l’impact d’un changement de la structure des charges sur le
résultat.
2.2 Le levier opérationnel (ou levier d’exploitation)
Une autre mesure du risque opérationnel complète l’analyse précédente. Il s’agit du levier d’exploitation.
2.2.1 Définition
Le levier opérationnel (LO) est un coefficient qui mesure la sensibilité du résultat d’exploitation par
rapport aux variations du chiffre d’affaires. Il permet, alors, de mesurer la volatilité du résultat par rapport
à l’activité. Plus le levier d’exploitation est élevé, plus le risque supporté est grand. Un levier élevé
signifie qu’une variation donnée du chiffre d’affaires exprimée en valeur relative induit une variation plus
forte du résultat d’exploitation (également exprimée en valeur relative).
Exemple :
Soit un levier opérationnel égal à 4. Si le chiffre d’affaires varie de 10%, le résultat d’exploitation variera
de : 10%40 = 4٭% (à la hausse ou à la baisse).
3.2.2 Calcul du levier opérationnel
a-A partir des variations relatives du résultat d’exploitation (ΔRE) et des variations du CAHT
(ΔCAHT)
Appelé encore coefficient de volatilité, le LO désigne l’élasticité du résultat par rapport au CA.
LO = [∆RE / RE] / [∆CAHT / CAHT]
b- A partir de la marge sur coûts variables (MCV) et du résultat d’exploitation
α étant le taux de marge sur coûts variable et CFe les charges fixes d’exploitation.
RE = α CAHT – Cfe
∆RE = α ∆CAHT
La relation (1) s’écrit: α ∆CAHT/RE × CAHT/∆CAHT= α CAHT/RE=MCV/RE
LO=MCV/RE (2)
2.2.3 Relation avec le seuil de rentabilité
Le niveau du levier dépend de la structure des charges de l’entreprise.
Plus les charges fixes sont élevées, plus le résultat d’exploitation est sensible à une variation du CAHT,
donc plus le risque économique est élevé.
Il en est de même pour le seuil de rentabilité qui dépend de la structure des coûts. On sait que le seuil de
rentabilité d’exploitation (hors frais financiers) s’obtient en divisant le montant des charges fixes
d’exploitation par le taux de marge sur coûts variables α :
SRe=CFe/ α et RE= α CAHT – CFe (marge/cv-charges fixes d’exploitation).
La relation (2) peut être transformée comme suit :
LE=MCV/RE= α CAHT/ α CAHT – CFe= α CAHT/ α (CAHT – α-1CFe) or α-1CFe= CFe/ α=SR
Alors :
LE=CAHT/ (CAHT-SRe)
On en déduit que :
Le risque d’exploitation est d’autant plus grand que le CAHT est voisin du seuil de rentabilité.
2.2.4 Relation avec l’Indice de sécurité
L’indice de sécurité calculé à partir du SR ou du résultat permet de mesurer la vulnérabilité de
l’entreprise. IS = [(CAHT – SR) / CAHT] x 100.
Plus l’indice de sécurité est élevé, moins l’entreprise est vulnérable.
1/ IS = Tmscv. [CAHT / RE] = MSCV / RE =LE
LE= 1/IS
Plus le levier opérationnel est élevé, plus le résultat est volatile c'est-à-dire trop sensible à la variation du
CA. Dans ces conditions, une conjoncture défavorable peut entraîner une chute drastique du résultat.
Exemple :
Soient deux entreprises A et B telles que :
A présente un taux de marge sur coût variable de 80% et des charges fixes de
1 000 avec un CA annuel de 6 000
B présente un taux de marge sur coût variable de 40% et des charges fixes de
2 000 avec un CA annuel de 6 000.
Conclusion : les résultats confirment les conclusions précédentes. Le risque d’exploitation de B est
sensiblement plus élevé que celui de A.
4. Facteurs influençant le risque d’exploitation
Ayant trait à l’incertitude entourant la rentabilité d’exploitation, c’est-à-dire le bénéfice que l’entreprise
retire de ses ventes, le risque d’exploitation d’une entreprise peut être influencé par une série de
facteurs :
-La variabilité du chiffre d’affaires en fonction du cycle conjoncturel
-La variabilité des prix de vente des produits
-La variabilité des coûts à engager pour produire les biens et (ou) les services
-La structure des coûts (variables ou fixes)
-L’importance de la firme dans son marché
-L’étendue de la diversification de l’entreprise
-La phase du cycle de vie dans laquelle se trouve l’entreprise
D/K 0 1 1,5
∆RF indépendante de l’endettement = (1 – θ) ∆re
D/K 0 1 1,5
∆RF Totale
D/K 0 1 1,5
2e cas : σre = 5%
D/K 0 1 1,5
σrf Totale
EXERCICES
PARTIE I-TEST
ENONCE 1
On dispose des renseignements suivants :
-CAHT=10.000.000 (10000 unités à 1000FCFA),
-Charges variables unitaires : 300FCFA
-Charges fixes : 3500.000 FCFA
T.A.F : Calculer le seuil de rentabilité (en valeur et en quantité).
ENONCE 2
Le CAHT d’une entreprise suit une loi normale :
E(CA)=20 000 KFCA ; бCA= 4500 KFCFA ; taux de marge sur CV= 65% ; charges fixes=9000 KFCA.
TAF : Déterminer : E(RE) ; бRE ; E(RN) ; бRN.
ENONCE 3
On sait que : re=12% ; i=8% ; Ѳ=25%.
T.A.F :
a-Calculer rf et évaluer l’effet de levier pour les niveaux suivants de D/K :0 ;0,4 ;0,8 ;1,2.
b-Même question avec re=4,5%.
c-Commenter les résultats.
ENONCE 4
On dispose des informations suivantes :
Capitaux propres : 6000000FCFA Taux moyen des dettes : 8%
Dettes : 3000000FCFA Résultat net : 420000FCFA
T.A.F :
a-Evaluer le résultat économique à partir du résultat net. En déduire si l’effet de levier est positif ou non.
b-Calculer le taux de rentabilité financière de deux façons différentes.
ENONCE 5
On sait que le résultat est une variable aléatoire dont les caractéristiques sont les suivantes :
E(Rnet)=40000000FCFA et бRN=28000000FCFA.
T.A.F : Calculer la probabilité que le résultat net soit négatif.
ENONCE 6
Une étude relative au CAHT prévisionnel de la société PREVI a permis de rassembler les informations
suivantes :
ENONCE 7
On dispose des informations suivantes :
D=20000 ; K=30000 ; re =12% ; i=8%.
TAF : Calculer la diminution de rf consécutive à une baisse de 20% de re, de deux façons
différentes.