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THÈME : BRISER LE JOUG DE LA PAUVRETÉ

Textes d’appui : Gn 1.27-31 ; Ps 37.25-26 et Gn 17.7-15

I. CLARIFICATION TERMINOLOGIQUE

1. Briser, détruire ou anéantir ?

a. Briser

Ce verbe signifie mettre fin à quelque chose, casser en petits morceaux,


interrompre brusquement et avec violence quelque chose ou encore détruire,
affaiblir quelque chose.

On remarque que le fait de briser quelque chose est un acte violent, brutal, mais
pas toujours définitif. Il y’a une possibilité de reconstituer les parties cassées. On
peut remettre un os qui a été brisé, une vitre brisée parfois peut être racolée.

Mais la violence de l’acte requiert le courage, un cœur décidée et sans sympathie


pour la chose qu’on veut briser. Nous briserons le joug de la pauvreté dans notre
vie au nom de Jésus.

b. Détruire

Il signifie faire disparaître (une chose) en la décomposant de façon qu’elle ne


puisse plus être reconstituée. C’est aussi faire disparaître un état mental, un désir
ou faire périr ce qui est nuisible.

Détruire consiste donc à éliminer, à faire disparaître. Ici, certes, la chose éliminée
n’aura pas d’emprise sur nous, mais son souvenir existe, on peut voir sa dépouille,
sa photo, ses restes.

Or, parfois le Satan s’appui sur nos souvenirs pour nous faucher. Détruire la
pauvreté c’est bon, mais il faut peut-être mieux l’anéantir.
c. Anéantir,

C’est détruire complètement, faire disparaître complètement, rendre néant. Ici,


aucune trace ne reste, aucun souvenir palpable. Cependant, les restes de ce qui a
été détruit peut nous permettre d’évaluer la grandeur de l’œuvre accomplit dans
notre vie par Dieu.

Que ce soit briser, détruire ou anéantir qui sont d’ailleurs synonymes, ces
vocables véhiculent tous l’idée de finir avec, d’éliminer, de détruire. Certes les
degrés de destructions varient d’un mot à l’autre, mais ils dépendent aussi des
situations.

Il y a des types de pauvreté qu’il faut seulement briser, il faut détruire certains et
anéantir d’autre parce qu’elles sont très résistante et vivace. Nous y reviendrons.

1. Le Joug (qui pèse ou celui qui est léger dont Christ nous recommande de
porter ?)

C’est une pièce de bois utilisé pour atteler les animaux. Au sens figuré et en
langage soutenue, c’est une sujétion (sujet, rendre sujet de), une contrainte
matérielle ou morale.

L’idée que ce matériel suggère est celle de contrainte, de soumission, de


servitude et d’absence de liberté. Les bœufs qui sont sous le joug n’ont aucun
choix, ils sont obligés de porter la charrette, de trainer la charrue et de marcher
ensemble.

Être sous le joug de la pauvreté, c’est être soumis à l’autorité de la pauvreté par
contrainte. Le mariage est un joug parce qu’il oblige les époux à marcher
ensemble, à travailler d’un commun accord parce que leurs engagements leur
contraint cela.

Porter le joug de Christ, c’est accepter d’être son sujet, son serviteur. Et Paul dira
qu’il est esclave de Christ, c’est-à-dire soumis à l’autorité de Christ. La différence
avec le joug que porte les animaux c’est que ce soit le joug de la pauvreté ou celui
de Christ, l’homme peut choisir de le porter. Le joug que Christ nous invite à
porter est léger et doux.
Ce joug, c’est sa croix, pas celle que nous portons comme collier sans savoir sa
signification ou que nous plaçons sur le cercueil de nos défunts (avec Jésus encore
cloué, alors qu’il est ressuscité et a vaincu la mort), mais celle de la foi, de la
confiance en la victoire de Jésus sur la mort, les forces du mal dont les pauvretés
matérielle, sociale et spirituelle sont le corollaire.

2. Pauvreté :

Il n’existe pas de définition unique de la pauvreté. Plusieurs définitions sont ainsi


proposées, qui engendrent des instruments différents pour la caractériser et la
mesurer sous ses diverses formes. Nous allons donc définir la pauvreté en
présentant ses diverses formes.

a. La dimension économique de la pauvreté

Cette dimension de la pauvreté se manifeste sous trois formes. Elle est liée au
manque de pouvoir économique pour satisfaire ses besoins.

- La pauvreté monétaire ou de « revenue »

Elle exprime un aspect de niveau de vie et résulte d’une insuffisance de


ressources engendrant une consommation insuffisante. On la mesure soit sur la
base de revenue (faible), soit la consommation (sous alimentation) ou elle est
traduite en valeur monétaire (moins d’un Dollar par jour).

Le pygmée qui vit dans la forêt n’est pas concerné par cette forme de pauvreté. Sa
richesse n’est pas évaluée en termes de revenue monétaire, mais en termes de
gibier ou des fruits cueillis. Et comme il ne chasse que pour manger et n’en
manque jamais, il est toujours riche.

Selon le FAO (Fond Alimentaire Mondial), le pauvre consomme en moyenne 2 400


calories par jour et 1 800 pour l’extrême pauvreté. 1 g de glucide
produit…..calories.

- La pauvreté des conditions de vie ou d’existence


Cette forme est perçue dans sa dimension d’exclusion par rapport à un mode de
vie matérielle et culturelle, résultant de l’impossibilité de satisfaire aux besoins
essentiels.

On entend par besoin essentiel, les besoins qui permettent de mener une vie
décente dans une société donnée. Ce qui renvoie à la notion
d’intégration/d’exclusion.( soins primaires, alimentation, éducation ou
déséquilibre nutritionnelle, logement décent, moyen de locomotion).

La non-satisfaction d’un de ses besoins peut être causée soit par la non
disponibilité d’un service, la non-accessibilité, la différence de perception du
caractère essentiel du besoin.

Le logement décent telle que nous percevons n’est pas le même pour le pygmée,
le Bororo que pour le citadin.

- La pauvreté de potentialités ou de capacité

Elle traduit le fait que l’on ait pas pu disposer des moyens qui auraient permis de
se soustraire de la pauvreté, de vivre correctement et de mettre en valeur ses
capacités individuelles.

Cette dimension de la pauvreté est le résultat d’une incapacité à saisir les


opportunités qui se présente en raison d’un manque de capacité résultant d’une
santé déficiente, d’une éducation insuffisante, de déséquilibre nutritionnel.

Dans une vision dynamique on devient pauvre du fait de modification de


patrimoine (par faillite) dans le capital humain (handicap), ou dans le capital social
(exclusion ou rupture familiale).

- La pauvreté subjective.

Cette approche se base sur des sentiments pour un ménage d’être à l’aise, de
pouvoir mettre de l’argent de côté, etc.

- La pauvreté transitoire ou structurelle


Elle est relative à la rupture instantanée des ressources. Elle s’apprécie à partir de
la plus ou moins grande permanence dans l’état de pauvreté.

b. La dimension sociale et politique de la pauvreté

Vue sous cette approche, la pauvreté est perçue comme une détérioration des
liens qui attachent l’individu à une communauté de vie (famille, Église, amis,
camarde).

- Cette pauvreté résulte de l’absence d’enfants ou de parents, de la présence de


conflits et des risques d’exclusion du village (certains sont exclut à cause de la
sorcellerie, d’autres parce qu’ils n’ont personne pour les encadrer) ou de la
communauté d’appartenance (d’autres peuvent être exclut de l’Église par
excommunication).

Les liens sociaux nous donne de nous sentir riche. Ne disons-nous pas que je suis
pauvre d’argents mais riche de relation : je ne crains rien. Fingong Tralala ne se
vante-t-il de connaître le commissaire Kedjanga Célestin ?

Cette riche liée au capital social se fait par la valorisation des obligations sociales
(funérailles, enfants, confiés, hospitalité, accueil, etc.

- La pauvreté politique quant à elle résulte d’une privation des droits civiques, de
l’impossibilité politique, syndicale, culturelle de défendre sa situation économique
et sociale, avec le risque d’exclusion et de maintient dans la pauvreté.

Ceux qui veulent lever la tête pour revendiquer leur droit ou dénoncer l’injustice
ne sont-ils pas muselés dans nos sociétés ? ne fait-on pas autant à l’Église ?

c. La dimension spirituelle de la pauvreté

La pauvreté est perçue à deux niveaux : une dimension positive de la pauvreté qui
est synonyme de l’humilité, de la soumission à la volonté de Dieu, de l’abandon à
Dieu, du don de soi pour les autres, de la simplicité de vie et de la confiance en la
Providence divine.

C’est de ce type de pauvres que Jésus dit qu’ils sont heureux et que le Royaume
de Dieu leur appartient. L’opposé, ce sont les orgueilleux, ceux qui n’obéissent
pas à la volonté de Dieu et ne compte que sur eux-mêmes, n’ont aucun penchant
pour les autres. Il est difficile pour eux d’accéder au Royaume de Dieu.

La dimension négative est intellectuelle, mentale et morale. Elle se traduit par


l’ignorance, le refus de connaître, le conservatisme à outrance, le nanisme
spirituel, la fausse connaissance, la fermeture sur soi, le radicalisme, le
sabitoutisme, l’orgueil spirituel, etc.

II. CE QUE DIT LA BIBLE DE LA PAUVRETÉ ET SES CAUSE

Dans le récit de la création que nous avons lu, il est précisé que Dieu a vu que tout
ce qu’il a fait est très bon. Dieu a donc mis à la disposition de l’homme des bonnes
choses afin qu’ils puissent en bénéficier.

Le jardin dans lequel Dieu a placé l’être humain est un lieu d’abondance et de
richesse. Rien ne manquait au premier couple. Ils étaient dans l’abondance.

Mais cette largesse de Dieu qui a tout donné à l’homme requiert la


responsabilité de l’homme : celle de bien gérer les ressources que Dieu a mises à
sa disposition. Il doit travailler et garder. Bien gérer les ressources, c’est aussi les
partager de façon juste et équitable.

(Après la conquête de la terre promise Dieu s’est chargé de répartir entre les
tribus d’Israël cette terre d’abondance pour que les plus fort ne s’en emparent
pas seuls).

Si Dieu a fait toute chose bonne, cela veut dire qu’il est lui-même bon. Donc son
désir ce que personne ne soit indigent. En revanche, si pour diverses raisons il y a
qui sont impuissants et démunis, Dieu leur assure sa fidélité. A cet effet, il vous
invite à vous attendre à sa toute puissance et à sa bienveillance, car lui seul peut
apporter un secours opportun à celui qui s’attend à lui.

Exemple du peuple d’Israël dans le désert qui était nourri de la manne et a bu


l’eau qui sort du rocher. Dieu a voulut leur enseigner qu’il demeure fidèle, chaque
jour il répond aux besoins des siens. C’est dans cette perspective que Jésus nous a
appris à dire : Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

CAUSES DE LA PAUVRETÉ

La pauvreté n’a qu’une seule cause : l’homme. Et l’homme devient pauvre à cause
du péché(les ronces et les épines ont poussé à cause du péché d’Adam). Ainsi, par
le péché l’homme devient pauvre et fait subir la pauvreté aux autres.

Le péché ouvre une large voie au Diable, Destructeur, dévoreur pour lui arracher
l’abondance que Dieu lui a confié. Le péché qui est à l’origine de la pauvreté se
décline en deux branches avec chacune plusieurs ramifications.

- La paresse (Pr 6 :6-11 et 24 :30-34) est un péché car Dieu a demandé à l’homme
de travailler, cultiver. En refusant de travailler ou de bien travailler vous
désobéissez à l’ordre divin.

C’est la paresse qui rend ignorant (soit vous ne faite rien pour savoir soit ceux qui
savent ne font rien pour vous faire savoir) ;

Le mimétisme (imitation servile), pas de créativité, d’innovation et d’inventivité ;


conservatisme à outrance.

La paresse peut conduire aux jeux de hasard (grattage de capsule de bière


gagnante, PMUC, loto divers, djambo)

- La convoitise est condamnée par le 10e commandement. Elle engendre


l’égoïsme, l’orgueil, l’impartialité, la corruption, le détournement s des deniers
publiques.

L’alcoolisme, le tabagisme, la prostitution sont causée par la convoitise ou la


paresse et plonge des familles dans la pauvreté.

Vous allez me dire qu’une prostituée est riche puisqu’elle gagne bien sa vie, mais
elle appauvrit ceux qui viennent vers elle et elle s’appauvrit sur le plan social,
spirituel et anthropologique.
Elle devient une marchandise, moins qu’une babouche que chacun peut essayer à
souhait ou le soya que chacun peut goûter à volonté. L’alcoolisme enrichit les
barmans, le tabagisme enrichit les vendeurs de tabac, mais quelle est la condition
de leur famille, que représente l’alcoolique.

Qu’importe son titre ou sa fonction, couché dans le caniveau, un alcoolique est


moins qu’une valise perdue qu’on porte pour rendre à son propriétaire.
L’alcoolisme dévoile notre animalité (un mari qui confond son épouse à la petite
du bar)

IV. CE QU’IL FAUT FAIRE POUR ANÉANTIR LA PAUVRETÉ DANS NOS VIES ET
NOTRE SOCIÉTÉ

Il faut se faire pauvre pour briser le joug de la pauvreté, c’est-à-dire se dépouiller


de nos péchés (c’est bien de dire au voisin de changer, c’est encore mieux de se le
dire à soi-même), de ce que nous possédons qui nous aliène, de nous-mêmes,
d’être humble afin que le Seigneur puisse nous élever comme il a élevé son Fils
qui s’est dépouillé de sa divinité pour revêtir l’humanité.

Il faut exercer la libarilté envers les nécessiteux, afin que vos conducteurs qui ont
semé en vous les biens spirituels et qui ont droit à vos biens matériels (Gal.6 :6). Il
faut participer par vos offrandes et dîmes à l’obéissance aux prescriptions divines,
source de bénédiction (Deut 28).

Il faut savoir compter sur la Providence divine et reconnaître que Dieu pourvoira à
nos besoins au-delà de ce que nous attendons. Cela ne veut pas dire qu’il faut
demander peu ou attendre peu pour recevoir beaucoup. Or, les Saintes Écritures
nous disent que celui qui sème peu moissonnera peu et celui qui sème
abondamment moissonnera abondamment.

Paul exhorte les Galates en ces termes : « faisons le bien sans se laisser gagner
par le découragement. Car si nous ne relâchons pas nos efforts, nous récolterons
au bon moment.»(Gal 6 :9)Sachez que notre beaucoup est toujours petit devant
Dieu.
Voyons comment nous faisons quand nous recevons la bénédiction à la fin de la
prière. Nous disposons nos petites mains transparentes et percée comme des
paniers pour le recevoir. Vous comment vous refusez que Dieu bénisse toute
votre âme, votre corps, votre esprit, votre maison, vos familles et amis qui ne sont
pas présents. Seigneur aie pitié de tes enfants qui ignorent tes grâces.

Il faut travailler, innover, créer, inventer et ne pas marcher sur du sentier battu.
Combattre le laxisme, le conservatisme et l’imitation acerbe.

Il faut être juste dans la gestion des ressources que Dieu vous a confié, aider ceux
qui sont dans le besoin car c’est pour cela que tu as plus, partagé avec équité,
justice ce qui revient aux autres.

Conclusion

Pour conclure, nous savon que nous ne sommes pas pauvre parce que Dieu l’a
voulu mais à cause du péché qui nous rend responsable ou victime de notre
situation. Dans sa bonté, Dieu reste fidèle et veillera sur nous si nous nous
attendons à lui. Il veut que nous soyons justes dans notre gestion des biens
publics ou communs.

Comme Agar qui devrait mourir de soif et de faim dans le désert Dieu l’a vu et l’a
secourut. Elle appela ce lieu « Atta-El- Roï », c’est-)-dire le Dieu qui me voit (Gn 17
:7-15, Gn 21 :8-22). Sachons que Dieu voit, il nous voit aussi quelle que soit la
situation dans laquelle nous nous trouvons, il est conscient de notre besoin. Nous
pouvons donc placer notre confiance en l’Eternel, sachant qu’il voit et veille sur
les siens. Confessons que le Dieu qui nous voit brisera le joug de la pauvreté sur
notre vie au nom de Jésus. Amen !

Par le Pasteur Proposant GUIDEME Gabriel

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