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= » Mathematiques
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Anglais |
TRAVAILLEZ EFFICACEMENT

EFFICACITE a
Travaillez avec
POPP O Hee OOo eee eee Oe O OEE SEH EEO S SHES SESH OT TEOES EHS OSE OES ESEEHH OHO EE OES

e Etablissez un ordre de priorité et respectez-le.


Organisez vos moments de travail en respectant un équilibre travail-loisirs.
e Quand vous travaillez, « débranchez >>.
Ne faites jamais deux choses en méme temps. Restez concentré sur une tache,
ennevous laissant pas distraire par la musique, la télé, le téléphone...
e Faites peu d’exercices mais jusqu’a les comprendre parfaitement.
Dans les matiéres littéraires comme dans les matiéres scientifiques, il n’existe que quelques grands
types d’exercices et de problemes, a bien comprendre et a maitriser.

g
Travaillez PAR ETAPES 4
PPO v emer rere eeeee Heer eeoereeH seers ou osses ene eesssDesEooueess

e Distinguez les éléments essentiels | eeae ensuite les idées


de ceux qui le sont moins. qui viennent illustrer le discours.
Ce n’est pas efficace d’apprendre un cours Ce sont les sous-titres dans les matiéres littéraires
ligne apres ligne ; ilfaut hiérarchiser les ou les énoncés complets des théorémes et
informations pour mieux les retenir. propriétés en maths...

e Repérez d’abord la structure e Repérez enfin ce qui détaille


générale du cours. et argumente l’ensemble du propos.
Repérez les grands titres ou le plan détaillé, Ce sont les démonstrations completes des théoremes
lesnoms des théorémes en maths... en maths, les arguments philosophiques, les mises
en perspective historique des grands évenements...

Entrainez-vous a la RAPIDITE e)
Pee emer eer ee eee ee esses ee ee seo es EEO SESS UOTE ESET TD OSH DE DS ODE EE DEER ESOS HOES

e Organisez votre temps de travail. Le mieux est de travailler


chaque jour aux mémes heures, dans des tranches horaires définies par avance.
e Faites vos devoirs en temps réel. Entrainez-vous trés tat a faire vos
devoirs dans la limite du temps prévu aux examens, pour ne pas étre pris de court le jour J...

ro
Faites des FEED-BACK y y
Poem Hees rere re ee ase o ease Ee Hess OE DEO ES ESOC HESS OSS SEED BEES

e Vérifiez que votre cours est correctement assimilé.


Soyez capable de le restituer avec clarté, cahiers et livres fermés,
pour prendre conscience de ce que vous maitrisez ou pas...

e Si vous avez une mémoire e Si vous avez une mémoire auditive.


visuelle. Faites comme si vous étiez un enseignant qui tente
Faites des feed-back écrits, des fiches. d’expliquer le cours aun éléve, jouez au prof...

e Lachez prise ! La veille, e Soyez a ’heure ! Présentez- e Ne paniquez pas !


relaxez-vous, couchez-vous vous al’épreuve avec votre Lisez et analysez les sujets. -
de bonne heure pour étre convocation, votre piece Organisez votre temps de
en pleine forme le jour J... didentité, et votre matériel. travail pendant l’épreuve.
Tout-en-un i i
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@ SES
TES
Delphine de Chouly
Fabienne Lepage
© Francais
Francoise Cahen
Garance Kutukdjian
Ghislaine Zaneboni
@ Histoire-Géographie :
Guillaume Gicquel © Maths Sea
Servane Marzin Pierre-Antoine Desrousseaux
Alain Rajot . :
Georges Riggi @ Sciences
Annaig Anquetil
Nicolas Cohen
Anne-Laure Adam Havé

@ Anglais
Anne-Laure Delord

Le papier de cet ouvrage est composé de’fibres naturelles,


renouvelables, fabriquées a partir de bois provenant de foréts |
gérées de maniére responsable. BE i
Sommaire

SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Sciences économiques | FE Groupes et réseaux sociaux................000eeecseeeees 62

BB Les grandes questions


que se posent les économistes ....... 6 | El Contréle social et déviance .........0....
00.50. ceeeeees 69
|
BB La production dans Ventreprise ..... 2.000...
occ. ecee. 18 EB Ordre politique et légitimation .............. 77
El La coordination parle marché ..........000.....
ccceeee. 27 |
EB La monnaie et le financement de l’activité économique ... 36
wre. Se thes P F 0 Entreprise, institution, organisation ...........0.....00.. 86
EB Régulation et déséquilibres macroéconomiques .......... 45
GH Action publique et régulation ...........000..
een. 95
Sociologie générale et sociologie politique

TF Les processus de socialisation et la construction


des identites sociales. ...... Bae creactitae. eeu 54

-HISTOIRE-GEOGRAPHIE _
Histoire|
BB Croissance économique, mondialisation et mutation EB Comprendre les territoires de proximité ................. 140
des sociétés depuis le xix®siécle 2... 0... eee 104
BD Valoriser et ménager les milieux ...........00
0... cee. 146
WP faquerréian i silddeic.s c. cscies.cncas eerie 109
aes a BBD La France en villes 2.2... eee eeeseseeceeeeeseseeeees 151
EM De la guerre froide a de nouvelles conflictualités ......... 114
i! i EE] Dynamique des espaces productifs, mobilités et réseaux
HW Le siecle des totalitarismes ............scs sss = dans la mondialisation .............0.00..002 000.0000. 156
Colonisation et décolonisation ...............2...0000.. 105 pees : :
Union européenne : dynamiques de développement
Hl Une république, trois Républiques .................0002. 130 des territoires ...... ‘SMALN Coe S RANG ca eee eee 162

BB La République et les évolutions de lasociété francaise ... 135 EE France et Europe dans le monde .................000060- 168

FRANCAIS

f@ Le personnage de roman du xvit siécle anos jours ....... 176 BB La question de 'Homme dans les genres de
eS : , argumentation du xvi’ sicle a nos jours ................ 207
EB Le texte théatral et sa représentation du xvit siécle |
Anos jours ........... sig 0 Sepia ds is nea eae 186 | HB Le Francais au baccalauréat ..... o.oo eeeceeeeeeees 219

BB Ecriture poétique et quéte du sens du i Age |


id ROS HOUES sarc et dads vin OC aia on Cee aan 198
MATHEMATIQUES

MR Second degre tre ie 2G, i pee hchcars coonsnssicts 242 |Bi Statistique descriptive - Analyse de données ............ 279
Bl Fonction racine carrée — Fonction cube ................. 248 [Ej Probabilités — Variable aléatoire 0.0.0.2...
eee ccc. 287
Bee Delivatione et EO ee 254 2) Loi binomialé:.<...4.:..
ee eee
05.01 294
HB Applications dela dérivation 00.0... cece. 260% | MB Echantillonnages =. :....0..
ce eee
4.1.ee 302
HEB Evolutions et pourcentages 2.0.0.2... .ccceeccceeeeees 266 Mj Les instructions en algorithmique ...................... 308

Bee Sultes res, na ke EePOT PeLR, 272 {B Les principales formules tableur...................00005 311

SCIENCES

Représentation visuelle Bl Qualité et innocuité des aliments ..........0.......000.. 344


Mision ct couleirs 9 8 reer
es Se 314 | [BM Senourrirauquotidien ..........06..0...00..00.00eeeee350

BB Représentation visuelle ..........


0... cecece eeeeeee 323

Nourrir I’humanité (BE Féminin=masculi «5 asus, teste


ns 355

HBB Vers une agriculture durable au niveau de la planéte ..... 332


aK | Le défi énergétique
WEB Qualités des solsetdeleau 0.2.0.2... eee. 339
Ell Le défi énergétique ..... 2.0... cece
ceeeee anes 362

ANGLAIS

BR Commprendre alGciit 0. foc. ec ek ec eceedsew set enees 370 | Me Savoirtraduite a2. tSerot cco h re eee ee 383
Men iratichetCGiem AS SEC IORT eo converses 377 | Hi Enrichir son vocabulaire ....................0.ee0eeee
ees389

Réalisation éditoriale : Caroline Edenhoffer avec la collaboration d’Anne Balaguier,


Candice Joubert, Fabienne Loup-Brunswick, Marielle Muret-Baudouin
Conception graphique intérieur : Elise Launay
Couverture : Marc & Yvette
Cartographie : Légendes cartographie, AFDEC
Schémas : COREDOC
Compositeur : Linéale
Précédente édition : 2015, ISBN 978-209-186987-2
© Editions Nathan 2017, 25 avenue Pierre-de-Coubertin 75013 Paris
ISBN 978-209-189212-2
Mode d’emploi eae
Un ouvirdge pratique Pour 7
lexamen
toutes les matieres et reussir

Retrouvez en un seul ouvrage les matiéres au programme de 1™ ES.


Et pour chaque chapitre, trois rubriques pour progresser en toute sérenite :

Cours Pai
e Des cours synthetiques et structures pour maitriser tous les themes
du programme.
e Des encadrés'en marge donnent des informations complémentaires,
du vocabulaire, des biographies, etc.

Revision express
e Une page Révision Express 8 la fin de chaque chapitre resume les principaux
points a retenir.
e@ Un Quiz permet de se tester rapidement et de vérifier que Ie cours
est bien compris.

@ Des exercices pour vous entrainer ou des sujetsitype qui pourraient vous tre
proposes au bac.
e Des conseils methodologiques vous aident 3 comprendre les points ditficiles
et a réaliser les exercices ou les sujets. 7
@ Les corriges sont accompagnes de nombreux conseils, remargues,
astuces du prof pour acquérir les bons reflexes pour le bac.

3 nt > eS ee
> Des complements sur Internet:
Encore plus d'exercices et des podcasts, des cartes interactives, ‘
des animations, des sujets de bac sur
a

os
" Sciences économiques
Hi Les grandes questions que se posent les économistes i ee ii iors 6

Ae RESTING sory 10
>>> Cap sur le bac Effectuer des calculs de répartition et d’évolution ........................ 13
Calculer une moyenne simple et pondérée - Comprendre une médiane 16
Observer et mesurer les inégalités avec les quantiles ..................... 17
E
: EB La production dans Ventreprise Soe merase nese r serene ear rereusese Femme eee ene sme enennee 18
’ume BEWISIOREN DT CSS oe oh cscs ts icins Hl 1b Douala vous < on ernneresceSeee epee ee)
; >>> Cap sur le bac Représenter graphiquement et interpréter des fonctions Eines Ree reas}
; Representerdes courbes decOuts. vivre oan. lok mt as Pees Pen eee

:
EllLa coordination
parle marché .................. ee aparred nlite ples meee hes oi)
; => Révision Express ..................... areca kia: Breccia teen tari aaa terse ee,
>>> Cap sur le bac Calculer I’élasticité-prix
de la oaandee WEA OMAN, oe sivcaness on soa tee oOo
Caleulenrelasticite-prix EV Offre... cnervcicnersaresvesenss
select seco sdnveey aO4
a Calculer l’élasticité-prix croisée de la demande.................... Estas eoo

G3 Lamonnaie et le financement de I’activité économique...................... fe 30


=> Révision Express ............2..0...0cc0ccccenceseaseeens ARN ae EE PROSIRH
0 8 uc9! 4
>>> Cap sur le bac Mesurer des évolutions en valeur efCINVOIUMC aay ce tanner e e nee cee
Maitriser les notions de valeur nominale et de valeur (eelles ee eee Ae:

_ EbRégulationetdéséquilibres macroéconomiques .......................... Bree.


re eISIOM ERLESSI cet gee cick GML ail WLR ods Uoadens dav ss Lyclne Miey. Moonah OL
_ >>> Cap sur le bac Analyser un tableau statistique a double SIME & on Shapaane Eh oan aera t PSY
4

: Sociologie général
~ Biles processus de socialisation et la construction des identités sociales .......... 54
=> Réevision Express ...... fg eonee Peachtree eee ein G1 AEs Eeea ee 59
>>> Cap sur le bac Analyser un texte ...............000065 LBD. AIM Bee edd Ae PRE 6O
PM Groupes et réseaux sociaux o.oo... eee cc eeceeeeeseeeeeeeseeees de tt
=> Révision Express ......... fee {ER RRCED ae fre pane ae Vers WRN ate en Se enh iris 66
>>> Cap sur le bac Analyser une série chronologique ............ Rare SEP eo SRB B aL On

Efi Contréle social et déviance ................ acer gaio lee? 69


=> Révision Express ........ Snes nr aneae abs nee Ft eee PONS 74
>>> Cap sur le bac Analyser un graphique de FOATTHMOIN scicers siraiaagga aane saguss ca0s eo 75
Ed Ordre politique et légitimation 0000.20...
occ cee teee ees 77
mp Révision Express ................... PA Shes ld oes Spe Cite: de ekonne eer anaie oc Ps
>>> Cap sur le bac Analyser un diagramme ............0..ecerecre
erence nceereerseearns eeereens 83

M) Entreprise, institution, organisation ............ ante Se Beet tis .at Todaee 86


mp Révision Express ............0....0005- EAS mee Banasee teeS Tae Le eee ae awh aie As..; 89
>>> Cap sur le bac Mesurer la dispersion pour rendre eof des inégalités ............. vo» 90
Etudier une courbe de Lorenz............-6.2655 ioeonn e ER oa Ree ae 91
Savoir distinguer corrélation et causalité........... Pca ohse Rema acee wy?

HH Action publique et régulation.................0.0c ccc eee 95


=> Révision Express ................0-0005 OLN SNE, COS le 0 at Aa Coenen ety eee 99
cud
>>> Cap sur le bac Interpréter les consignes en SES ......-..-..+-- Jrordictise aSpOMOUce 100
racios
Les grandes questions que
se posent les économistes

La rareté impose des choix


2 Gui S‘agit-il?) Les économistes s‘intéressent ala maniére dont la société et les individus qui
la OnDeSenE utilisent des ressources rares (c‘est-a-dire disponibles en quantité limitée) en vue de
satisfaire leurs besoins. Les individus doivent donc faire des choix et tenir compte de contraintes.

ED Qu’est-ce que la rareté en économie? w rareté : état défini par le


caractére limité des ressources,
lobtention de celles-ci
@ La rareté des ressources exprime le fait que les ressources disponibles
nécessitant un effort et un coat.
pour la satisfaction des besoins humains sont limitées. Parmi ces res-
= besoin : sentiment de
sources, on distingue les ressources naturelles, celles qui sont produites
manque fondé sur le désir de
par l’activité humaine (les biens et les services), et la quantité de travail posséder tel bien ou d’obtenir
disponible pour réaliser cette production. tel service. Les besoins primaires
sont ceux dont la satisfaction
@ Face a ces ressources limitées, les besoins des individus sont illimités.
est indispensable a la vie (se
La rareté est donc un probléme central en économie, car elle impose nourrir, se loger, se vétir, se
aux individus (et plus largement aux sociétés) de faire des choix. Ainsi, soigner).
Péconomie peut se définir comme la « science des choix », elle étudie
Pallocation de ressources rares.
® Choisir, cest alors faire un arbitrage, c’est renoncer a l’usage alterna-. | Sij
je cietes aefaire des
études au lieu de travailler
tif d’une ressource (par exemple : consommer ou épargner, travailler
apres l‘obtention de mon
ou faire des études...). Il importe donc de tenir compte du cottt de ce baccalauréat, le renoncement
renoncement, du sacrifice consenti, que l’analyse économique nomme a un salaire représente le coat
cout dopportunité (gains ou avantages auxquels renonce un individu dopportunité de ma décision
en affectant ses ressources a une activité plutdt qu’a une autre). (je renonce a ce gain salarial
immédiat en formulant
I‘hypothése que la poursuite
d'études me procurera une
2] Modéliser pour comprendre les choix des agents meilleure position sociale et un
meilleur salaire).
® Compte-tenu de la rareté des ressources, l’individu ne peut satisfaire
tous ses besoins, il est donc obligé de faire des choix. Pour comprendre comment ces choix
sont effectués, la science économique élabore des modéles d’analyse, qui sont des représen-
tations partielles de la réalité.
® Lhypothése de base du madele est la rationalité des agents : un consommateur cherche
a obtenir le maximum de satisfaction pour le minimum deffort (de tra-
vail) ou de ressources (de temps, d’argent). On qualifie lindividu qui
adopte ce comportement d’Homo economicus, autrement dit, les agents w utilité ; capacité d’un bien
économiques sont des étres rationnels : ils comparent le cot aux avan- a satisfaire un besoin.
tages. w utilité marginale :
satisfaction qu’un agent
® Par exemple, en mati¢re de consommation, les choix d’un individu économique tirera de la
vont dépendre de l’utilité du bien consommeé. En principe, l’utilité mar- consommation d’une unité
ginale est décroissante (ex : par grande chaleur, le 1*" verre d’eau procure supplémentaire d’un bien ou
une grande satisfaction, le 2° un peu moins, le 3* encore moins etc...). Le d’un service.

m6
t Les grandes questions que se posent les économistes

consommateur maximise son utilité, en achetant le maximum de biens correspondant a


iz préférences, sous la contrainte de son revenu disponible, et des prix relatifs des biens
oc. 1).

Doc. 1 Le choix du consommateur et la contrainte budgétaire

Le consommateur dispose du revenu R, il peut consommer deux biens (X et Y),


dont les prix sont respectivement p, et p. Sa contrainte budgétaire est représentée
par la droite (R/p,, R/p,). Tous les choix de consommation possibles financiérement
Quantité sont dans le triangle violet.
de bien X

Sile prix du bien Y diminue (p',< p,), la contrainte


se modifie (la droite de budget se déplace vers la
droite) : le consommateur peut acheter une plus
grande quantité de bien Y.

Quantité
y de bien Y

La production et sa mesure
‘De quois’agit-il?- A partir des facteurs de production, les organisations productives créent les biens
et services que nous consommons. La comptabilité nationale permet de mesurer les richesses créées
et d’en étudier le partage.

EG) Production marchande et non marchande


as production marchande :
®@ La production est l’ensemble des opérations conduisant ala production _vendue sur un marché aun prix
de biens ou de services permettant de satisfaire l'ensemble des besoins de —_-ouvrant au moins le coiit de
la population. On distingue la production marchande et la production prog sens
non marchande. 8 production non marchande :
proposée gratuitement ou
® Les entreprises privées produisent des biens et des services marchands, presque, cest-a-direaun prix
cest-a-dire échangés sur un marché a un prix qui couvre au moins le cotit nettement inférieur au coat de
production.
de production. Elles ont un objectif de profit. Les entreprises publiques
doivent, en plus, répondre a un objectif de service public. Suan
‘Asavoir —
@ Les administrations publiques offrent des services non marchands ala _Certaines compétences de I'ftat
population, notamment dans le domaine de |’éducation (Doc. 2), la santé _ont été transférées vers les
ou la sécurité. Elles comprennent les administrations publiques centrales _collectivités territoriales par
(éducation, défense nationale), les collectivités territoriales (régions, dé- les lois de décentralisation. Ce
ee. ; (eer: . sont ainsi les départements qui
partements, communes) et les administrations d e sécurité sociale. arent
: E (SAV our }
aeFaidesocale
financent la construction ou de
la rénovation des colléges.

7a
Doc. 2 Léducation, un service non marchand

Dépenses d’éducation pour le supérieur (en milliards d’€


Etat (ministére de l’enseignement
courants)
supérieur et collectivités
Dépenses d’éducation pour le supérieur aux prix de 2013 territoriales) contribue a environ
(en milliards d’€ constants) 82 % des dépenses d’éducation
dans le supérieur, financées par
Dépense moyenne par étudiant aux prix de 2013 (en €) les prélevements obligatoires.
Structure de financement (en %) : l'éducation est donc un service non
Etat marchand : les usagers de ce services
dont ministére de l'enseignement supérieur et de la recherche (les ménages) ne supportent pas le
Collectivités territoriales (par ex. les régions) cotit réel de ce service (en 2013, la
Autres administrations publiques dépense moyenne pour un étudiant
sélevait 4 11 540 €).
Entreprises
Ménages
Source : MENESR-DEPP.

® Les organisations de l’économie sociale (associations, mutuelles, coo-


pératives, fondations) ne recherchent pas le profit, mais la solidarité = économie sociale : secteur
entre les membres. Elles interviennent dans de nombreux secteurs de regroupant les organisations
économie. productives ne poursuivant pas
un objectif de profit, méme par
® Lactivité des organisations productives est complémentaire : ainsi, les une production marchande.
associations offrent des services non produits par |’Etat ou les entre-
= demande solvable : qui
prises. La production des entreprises, marchande, ne s’adresse quant a correspond a un pouvoir d’achat.
elle qu’a une demande solvable.

pe La mesure de la production
@ Pour fabriquer des richesses, les organisations productives utilisent
certains biens et services fabriqués par d’autres entreprises. La valeur
am valeur ajoutée (VA):
ajoutée (VA) évalue la richesse réellement créée. richesse réellement créée par
@ On calcule la valeur ajoutée en étant la valeur des consommations les organisations productives.
intermédiaires de la valeur de la production. Dans le secteur marchand,
la valeur de la production correspond au chiffre d'affaires. Dans les acti-
Attention
vités non marchandes, cest le cot de production des services (incluant
Ne confondez pas valeur
le cotit du travail et de utilisation du capital).
ajoutée, chiffre d'affaires, profit
© La somme de toutes les valeurs ajoutées permet de calculer la richesse et bénéfices,
créée par les différentes branches de l’économie : le PIB (produit inté-
rieur brut). Aujourd’hui, la production de services marchands est le secteur le plus impor-
tant de l’économie en termes de richesses produites et d’emploi. Les services marchands et
administrés créent a eux seus les trois-quarts de la valeur ajoutée.

ms
Les grandes questions que se posent les économistes

Comment partager les richesses créées ?


‘De quois‘agit-il? La valeur ajoutée se partage entre les différents acteurs qui ont participé asa
création. Il s‘agit principalement des salariés, qui apportent le facteur travail, et des entrepreneurs,
qui apportent le facteur capital (moyens financiers, matériel, batiments). Le partage de la valeur
ajoutée peut étre source de conflits.

1) Le partage de la valeur ajoutée


© La rémunération du facteur travail correspond au salaire versé aux salariés ainsi qu’aux
cotisations sociales percgues par les organismes de sécurité sociale.
© Lexcédent brut d’exploitation ou EBE (VA - coiit salarial - impéts sur :
la production) correspond au profit de lentreprise. Lorsqu’il est expri-
mé en % de la valeur ajoutée, il est appelé taux de marge. LEBE permet _—_™ Profit: partie dela valeur —
en partie de rémunérer l’apport de facteur capital (par les préteurs, les JU*Ee qui revienta pebtrepnisc.
actionnaires).

e Enfin, une partie de la valeur ajoutée, prélevée sous forme d’impots, permet aussi de
financer les services fournis par |’Etat ou les collectivités locales.

2) De la redistribution des revenus au revenu disponible


@ Les revenus primaires des ménages sont compleétés par les revenus de .
2 ce eh DS e
transferts versés par |’Etat ou les organismes de sécurité sociale. Ces
Vocabulaire
, a1) : : aes. w revenus primaires:
revenus sont financés par les prélévements obligatoires (imp6ts, taxes, P
rémunérant l’apport de
cotisations sociales). facteurs de production, travail
@ Les revenus de transferts opérent un transfert de richesses entre les ea: et capital (ex:
plus riches et les plus démunis (logique d’assistance) et permettent la
couverture des risques sociaux comme le chémage, la maladie, la vieil- m revenus de transferts :
issus de la redistribution, versés
lesse (logique d’assurance). sous forme de prestations
@ Le revenu disponible brut des ménages (RDB) est calculé ainsi : reve- coe yh: eet
nus primaires + revenus de transfert — prélévements obligatoires. by ee ee

a) Les enjeux du partage de la valeur ajoutee


© Une hausse du taux de marge offre a |’entreprise une perspective de bénéfices plus éle-
vés, donc la possibilité de développer ses investissements et donc son activité productive
(Doc. 3). Elle pourra aussi réaliser des placements financiers lui rapportant des intéréts.
© D’un autre cété, un partage de la valeur ajoutée plus favorable aux salariés (sous forme
de hausse de salaires) stimule la consommation des ménages, moteur essentiel de la crois-
sance.
@ Lévolution du partage de la valeur ajoutée a donc des consequences sur lensemble de
l'économie. Lorsque la croissance économique est faible, la hausse du taux de marge peut
entrainer une baisse de la part salariale. Cette évolution peut donc étre source de conflits.

98
Doc. 3 Taux de marge et taux d’investissement des sociétés non financieres de 1949 a 2014

Taux de marge
({EBE / VA brute)
30: ko Nghe es Sa BR ee SS 238 ee Pe aN et Au cours des années 1980, lvolution
du partage de la VA en faveur d’une
hausse du taux de marge a permis au
25 =, EPS SEINE taux d’investissement de se redresser.

=
Depuis la crise de 2008, le taux de
marge des entreprises a baissé :il
He a ea a Re ig fn oS représente un peu moins de 30 % de
Taux d’investissement la VA. La part de la VA brute consacrée
(FBCF / VA brute) | aux investissements se situe aux
15 v2 T T SS eo
alentours de 23 %.
1950 __1960. 1970 1980 1990 ‘ 2000 — ___ 2010
Lie

Champ: sociétés non financiéres, hors entreprises individuelles, France.


Source :Insee, comptes nationaux, base 2010.

La VA se partage entre les salaires, le profit et les impdts sur la production. La part
des impots étant stable (environ 5 % de la VA), si le taux de marge est de 30 %, on en
déduit que la part des salaires dans la VA est de : 100 —-5 - 30 = 65 %.

Quels sont les grands équilibres macroéconomiques ?


eg sagit-il? Le cadre de la Comptabilité nationale permet de rendre compte des choix des agents
économiques en¢ termes de consommation, d’investissement, d’‘épargne... Méme s'il existe des déséquilibres entre
les choix des agents économiques, on obtient au final un équilibre comptable.

1) La mesure de l’activite économique


@ La Comptabilité nationale fournit le cadre d’analyse de l’activité économique ainsi quune repré-
sentation chiffrée des différents flux (comme la consommation, l'investissement...) existant entre les
secteurs institutionnels.
e A partir des opérations entre les agents économiques, la Comptabi- Vocabulaire
lité nationale fournit une représentation de l’activité économique. Elle = ™ agregats:
mesure notamment la valeur produite par l’activité économique en cal-
culant des aimee
_‘$faNdeurs économiques
qui résument les résultats
5 de lactivité economique et
© Le principal agrégat est le PIB (Produit intérieur brut), calculéa partir _ Permettent deffectuer des
de la valeur ajoutée des différentes organisations productives. Evalué au pe te dans le temps
prix de marché, on obtient : et lespace.

|
PIB = somme des VA + droits de douane + TVA - subventions sur les produits
® Le taux de croissance du PIB est l’indicateur privilégié de la croissance économique. Il comporte ce-
pendant des limites (il n’intégre pas toutes les richesses créées, ne tient pas compte des activités ayant
un impact négatif sur l’environnement) ; il n’est donc pas un bon indicateur du bien-étre d’une société.
Les grandes questions que se posent les économistes

2) Lequilibre emplois-ressources
® Au sens de la Comptabilité nationale, |’équilibre emplois-ressources désigne |’égalité
entre les emplois et les ressources d’une économie. Cette identité comptable permet de
connaitre lorigine et utilisation des biens et services disponibles dans une économie
pendant un an.
® Les ressources correspondent a l’ensemble des biens et services dont dispose une éco-
nomie : richesses produites (PIB) et achats auprés du reste du monde ou importations (M).

®Les emplois désignent les différentes utilisations des ressources : la consommation des
ménages constituée par l'ensemble des achats de biens et de services (consommation finale
ou CF), les investissements réalisés par les organisations productives (formation brute de
capital fixe ou FBCF), les produits vendus au reste du monde (les exportations ou X), les
biens stockés pour étre utilisés ultérieurement.
® Présenté sous forme d’équation, |’équilibre emplois-ressources s’écrit donc :
PIB + M=CEF + FBCF + X + AS (4 ou -), soit encore :
PIB = CF + FBCF + AS + (X-M)

On identifie donc d’un cété loffre globale (les ressources) et la demande globale (les em-
plois).

3) Les déséquilibres macro-économiques uw déséquilibre économique :


fr : - un déséquilibre est un écart
®@Lintérét de cet équilibre emplois-ressources est de permettre l’étude entre offre et la demande sur
des facteurs de la croissance (Doc. 4), donc de comprendre l’origine des _les différents marchés (des
déséquilibres macroéconomiques. Par exemple, si la consommation biens et services, du travail,
saccroit d’une année sur l’autre, sans que le PIB n’augmente, cela va internationaux) et qui se traduit
par de l’inflation, du chémage ou
entrainer une hausse des importations, donc une dégradation possible
encore un déficit extérieur.
du solde commercial.

Doc. 4 Contribution a la croissance du PIB en 2015


Ressources et emplois Contributions
Milliards d’euros 2010 de biens et services ala croissance
2015 du PIB en 2015

Ressources
Produit intérieur brut (PIB) 2 181,1
Importations 685,0
Emplois
Dépenses de consommation finale ee 12
Formation brute de capital fixe 4625 | 469,2 0,2
Exportations 654,9 1,8 =
Variation de stocks 186 | 0,1
Comptes nationaux — Ressources et emplois de biens et services en volume, INSEE.
Revision express

Les points importants aretenir -


® économie est la « science des choix », elle étudie comment des individus rationnels réalisent
des choix dans un contexte de rareté. La science économique a donc comme objets d’étude les
trois temps de l’activité économique : la production, la distribution des revenus et les dépenses.
®Les consommateurs sont soumis a une contrainte budgétaire. Cette contrainte varie avec les
prix et les revenus. Les consommateurs font des choix rationnels pour maximiser leur satisfaction.
© La mesure des richesses produites s’effectue en additionnant les valeurs ajoutées (VA) de toutes
les unités productives (entreprises, administrations publiques, secteur associatif) présentes sur le
territoire national.
® Les richesses produites donnent lieu a une répartition des revenus entre les acteurs (ménages,
organisations productives). Le partage de la VA peut étre conflictuel.

Choix économiques sous contraintes


(concept de I'Homo ceconomicus)

RESSOURCES
Cate: Cake’
\b/ EMPLOIS.
>

1. Lutilité marginale décroit avec la quantité de biens déja consommés.


[| vrai [_] faux
2. Lobjectif des organisations de l'économie sociale est la recherche du profit.
[| vrai [| faux
3. Les revenus primaires correspondent a la rémunération du travail.
[_]vrai [_]faux
4.La baisse du taux de marge signifie une baisse du profit des entreprises.
[_]vrai [|] faux
5. Lorsque le taux de marge augmente, les salaires baissent.
L_]vrai [_]faux
6. Les ressources d’une économie sont uniquement constituées par son PIB.
[_]vrai [_]faux
> Réponses p. 395

12
EXERCICE, 1
Effectuer des calculs de répartition et d’évolution

Evolution du nombre d’accidents mortels de la route

ee
cers
reresaec [oe onne
| nr |mowcome
|vey| 51 |
-cdensneneso
|verwcaoné
[v8 |aamipeti|ror] 75
e|
Towldesacdensm
| earnorce
| ass?| sree |amo |3s
Source :Observatoire national interministériel de sécurité routiére (ONISR)

NB: I’alcoolémie nest connue que dans environ 80 % des cas, c'est-a-dire que pour I’année 2000,
sur 6811 accidents mortels, on ne connaissait l’alcoolémie des conducteurs (qu’elle soit positive
ou négative) que pour 4428 accidents.

1. Quelle était la proportion des accidents mortels liés 4 la consommation d’alcool en 2000
(alcoolémie positive) ? Que devient cette proportion si on la raméne au total
des accidents mortels ot l’alcoolémie était connue ?
Remarque
2. Comment le nombre des accidents mortels de la route a-t-il évolué depuis L'utilisation des outils
2000 ? Entre 2013 et 2014 ? Statistiques permet de
comparer des évolutions
3. Comparez |l’évolution des accidents mortels ot l’alcoolémie était positive
2 : ales dans le temps ou l’espace,
a celle des accidents mortels en général entre 2000 et 2014. afin de justifier ou d’étayer
une argumentation.

Méthode
1 Pour déterminer une proportion, calculez un rapport (ce que représente le sous-ensemble
par rapport a l’ensemble). Le résultat s’exprime en « pour cent » (%).

2 Pour effectuer des calculs d’évolution, vous pouvez utiliser trois indicateurs : le taux de
variation, le coefficient multiplicateur, et l’indice.
® Le taux de variation (T) mesure la variation (hausse ou baisse) entre la valeur d’arrivée et la
valeur de départ d’une donnée.
® Le coefficient multiplicateur (CM) permet de mesurer |’évolution d’une donnée dans ©
temps. Il permet de savoir par combien a été multipliée la valeur de départ.
® Lindice permet de mesurer |’évolution d’une valeur (V) dans le temps ou l’espace, a partir
d’une méme base de référence. Pour calculer un indice, il faut donc définir au préalable la valeur
qui sert de référence (valeur de base), a laquelle on attribue la valeur 100 ; cette valeur 100 est
V’indice de base. Les indices des années suivantes s‘obtiennent en divisant la valeur d’arrivée
(Va) par la valeur choisie comme base (valeur de départ, Vd), et en multipliant par
100. Conseil
Pour les calculs d’évolution,
| I Pour effectuer facilement une comparaison de l’évolution des immatricula- commencez toujours par
tions sur plusieurs pays, transformez les séries de données en indices : vous aurez determiner la valeurdela date
eel ropa oat et dela date
ainsi la méme valeur de départ (indice base 100) pour tous les pays.

138
Rappel des formules
1. Pour calculer une proportion (résultat en %) :
Sous ensemble (ce que je compare) ,. 199
Ensemble (ce a quoi je compare)

2. Pour calculer une évoiution :

Taux de variation (T) Coefficient multiplicateur (CM) Indice (1)


(en %) (sans unité) (sans unité)
(Va-Vd) aa te NG ee egg
vd “— psa aia Valeur choisie comme base

1. Proportion des accidents mortels liés a la consommation d’alcool


Ici, le sous-ensemble est constitué par les accidents mortels liés a la
consommation d’alcool (alcoolémie positive) et l'ensemble par le total Bien comprendre
des accidents mortels de la route en 2000. Pour lral: pourcentage de
répartition, ilfaut présenter
1 341 x 100 = 19,7 % Lo la date, le lieu et la source. La
6 811 lecture doit inclure le résultat
Lecture du résultat : en 2000, selon l’?ONISR, les accidents mortels liés en nomettant pas de préciser
4 une consommation d’alcool excessive représentaient 19,7 % du total __ ensemble:
en%dequoi?
des accidents mortels de la route. Ou encore : en 2000, sur 100 accidents aiden
mortels de la route, prés de 20 étaient liés 4 une alcoolémie positive.
Si on raméne les accidents mortels liés a la consommation d’alcool aux accidents ot [’al-
coolémie était connue, le calcul devient le suivant :
= x 100 = 30,3 %
Si on ne prend que les accidents mortels oti l’alcoolémie était connue (c’est-a-dire ou I’al-
coolémie a été mesurée), on constate que prés d’un tiers des accidents (30,3 %) étaient liés
a une alcoolémie positive.
2. Evolution des accidents mortels
Posons Vd = valeur de départ en 2000 = 6811 (1* partie de la question) ;
en 2013 = 3020 (2° partie de la question) ;
et Va= valeur d’arrivée en 2014 = 3146.
e Calcul du taux de variation (T) Astuce
— Entre 2000 et 2014: oy Lorsque la variable diminue,
VWae Vd 3146-6811 — 3 665 il est plus pertinent d’utiliser
a7 pas IO ae ee 3920 * 100 = - 53,8 % le taux de variation que le
; nates: eta coeffici ipl :
—> Selon l’ONISR, le nombre d’accidents mortels de la route a diminué Cent mubtipsicatett
de 53,8 % entre 2000 et 2014.
~ Entre 2013 et 2014:
Va - Vd 3 146 - 3 020 elo S 5
Vd x 100 = 3 020 x 100 = 3599 x 100 = 4,2 %

— Selon ’ONISR, le nombre d’accidents mortels de la route a augmenté de 4,2 % entre


2013 et 2014.
© Calcul du coefficient multiplicateur (CM)
A savoir
— Entre 2000 et 2014: a SiCM> 1, la variable
Le ar a oe a rs |augmente.
wae 6S8il. ~° mw Si0<CM<1, lavariable
: Ng diminue.
— Selon ’ONISR, le nombre d’accidents mortels de la route a été multi- m SiCM=1, la variable reste
plié par 0,46 entre 2000 et 2014. Cet indicateur n’est dans ce cas pastres — constante.
pertinent, car il n’est pas trés « parlant ». aan
— Entre 2013 et 2014:
Va 3146
waa 3000 4
— Selon l’ONISR, le nombre d’accidents mortels de la route a été multiplié par 1,04 entre
2013 et 2014.

® Calcul de lindice (I)


On choisit comme base 100 la valeur de l’année 2000 (total des accidents
mortels). Attention
“mae we Os. Les indices n‘ont pas d’unité,
Exemple :indice pour 2005: 681 * 100 = 713 et rront de sens que par
rapport a la base (I'évolution

100 13 SAA 443 46,2 |année choisie comme base). ;

On peut facilement établir la relation entre lindice et le taux de variation : T = I - 100.


— Entre 2000 et 2014: T = 46,2 -100 = - 53,8 %
— Selon l’ONISR, le nombre d’accidents mortels de la route est passé d’un indice 100 en
2000 a un indice 46,2 en 2014, soit une baisse de 53,8 %.

3. Comparaison des évolutions des accidents mortels ot l'alcoolémie était positive et de


Pensemble des accidents mortels.
On choisit l'année 2000 comme base 100, on calcule les indices correspondants aux deux
séries étudiées (accidents mortels avec alcoolémie positive et ensemble des accidents mor-
tels).

Accidents mortels
avec alcoolémie
positive
Accidents mortels

— Entre 2000 et 2014, on observe que, selon l’ONISR, le nombre d’acci- Piége a éviter
dents mortels avec alcoolémie positive a diminué de 47,4 % alors que le En 2014, ce n’est pas le
nombre total d’accidents mortels a diminué de 53,8 %. salen nombre d’accidents mortels
avec alcoolémie positive qui
est plus élevé que le nombre
d/accidents mortels. Cet
indice montre simplement
que les accidents mortels
ou alcoolémie est positive
diminuent moins vite que les
accidents mortels dans leur
ensemble.

158
Calculer une moyenne simple et pondérée
Comprendre une inédiane

Voici les notes obtenues par un éléve au cours de son année scolaire, ainsi que leurs coefficients
respectifs.

nemo fate Te|e


1. Ordonnez les notes par ordre croissant et déterminez la note médiane de |’éléve.
‘4

2. Calculez sa moyenne simple.


3. Calculez sa moyenne pondérée.

ve a Remarque
1 Une fois les valeurs placées dans l’ordre croissant, repérez la valeur qui par- La médiane correspond a
tage la série en deux parties égales :c'est la médiane (la moitié de |’effectif se une « vraie » valeur de la série
situe au-dessus de cette valeur et l’autre moitié au-dessous). (il s‘agit de la valeur centrale),
: : ae alors que la moyenne
2 |Appliquez la formule de calcul de la moyenne simple (ms) : divisez la ——alosauela moyenne
somme de toutes les valeurs observées (x,tue?
+ x, +... X_)
n par l’effectif (n). pee
théorique.
ms X =21 +X 7 ,+...4+X n Sa SE Ds
n
EI Appliquez la formule de calcul de la moyenne pondérée (mp) : additionnez chaque valeur
multipliée par son coefficient de pondération, et divisez l'ensemble par la somme des coeffi-
cients.
(n, x 1) +(n,x 2) +... +(n, xn) eset Idée a retenir
MOD iS
ee Dans une moyenne pondérée,
Uh 22 ara ah ie on affecte un coefficient de
pondération aux valeurs,
pour leur attribuer différents '
« poids » (cest le cas au
baccalauréat).

1.

»[ef[e[n|[e[o|« |
La note médiane de l’éleve est de 11/20 :la moitié de ses notes est supérieure a cette valeur,
et l’autre moitié de ses notes est inférieure a cette valeur.
2.ms= S414 eee et = 108

Sa moyenne simple est de 10,8/20.


1x (8+12+10)+2x(9+124+14)+4x1l
3. mp = = 11,07
3+6+4
Sa moyenne pondérée est de 11,07/20.

16
Observer et mesurer les inégalités avec les quantiles

Distribution des salaires et des allocations chémage en France, en 2013 (en €)

5 200 10 120 14.000


cnt Pa alad
16 680 18 900 21350 24510 28 960 37570 aie
Source : INSEE.

Notion clé
Pour représenter simplement
1. Quelle est la valeur du salaire annuel du 1° décile de la population francaise
la dispersion d’une série
en 2013? Statistique, on la divise en /
2. Indiquez le revenu salarial médian. quantiles, c’est-a-dire en sous-
groupes de méme effectif.
3. Calculez le rapport inter-décile et expliquez sa signification ici.
Les déciles correspondent a
des dixiémes, les quartiles a
des quarts, les centiles a des
centiemes...

Méthode
| Le rapport inter-décile se calcule en divisant la valeur du neuviéme décile par celle
du premier.

1. En 2013, la valeur du salaire annuel du 1* décile de la population fran-


caise était de 5 200 €. Autrement dit, 10 % des individus percevaient moins Bien comprendre
de 5 200 € en revenu salarial et allocations chomage nets. Le calcul d’une moyenne
ne renseigne pas sur la
2. Le revenu salarial médian (y compris les allocations chomage) était de distribution de la variable
18 900 €. Autrement dit, la moitié de la population disposait d’un revenu étudiée autour de cette
salarial annuel supérieur a 18 900 € par an et la moitié d’un revenu salarial moyenne. Lindicateur
de dispersion permet, lui,
inférieur a cette somme.
détudier les écarts par
3. Le rapport interdécile (D9/D1) permet de comparer |’écart entre le rapport a une valeur centrale
1 décile de la population et le 9° décile, et se lit comme un coefficient mul- (la médiane).

tiplicateur.
En France, en 2013, le revenu salarial annuel minimum (et les allocations chémage)
percu par les 10 % des individus les mieux rémunérés était 7,23 [37 570 / 5 200] fois
supérieur au revenu salarial annuel maximum (et allocations ch6mage) percu par les
10 % des individus les moins bien payés.

178
La production dans I’entreprise

Comment l’entreprise produit-elle ?


(De
sagitT?
quoi Le réle de Ventreprise est de combiner les facteurs de production pour créer
des biens économiques tout en maximisant son profit.

> Entreprises et production


® Une entreprise est une institution économique et sociale, disposant d'une personnalite
juridique propre, qui utilise des facteurs de production (le capital et le travail) pour
produire et vendre des biens et des services sur le marché dans un but de profit et de
rentabilité.
® Pour produire, une entreprise doit combiner des facteurs de produc-
tion : le facteur travail, lié 4 la main d’ceuvre, et le facteur capital. Si, gactour capital :capital fixe
lentreprise peut remplacer le facteur travail par le facteur capital, alors _(usines, machines...)etcapital
ces deux facteurs sont substituables. Si au contraire, elle ne peut aug- _ circulant (matiéres premiéres,
menter le volume de travail utilisé sans augmenter le volume de capital, _ énergie, produits semi-finis).
ces deux facteurs sont complémentaires.
@ La fonction de production spécifie la quantité maximale de produit qui peut étre ob-
tenue avec une quantité donnée de facteurs de production. Eile est définie pour un état
donné des connaissances et des savoir-faire techniques.

2) Productivite et loi des rendements décroissants


@La productivité moyenne d’un facteur exprime le rapport entre la _fefficacité de la combinaison
quantité totale produite et la quantité de facteurs de production utilisée. _ des facteurs de production
Par exemple : Productivité moyenne du travail = Quantité produite/ _tillisée.
nombre de salariés.
© La productivité marginale d’un facteur de production est la quantité de produit supplé-
mentaire obtenue grace a l'utilisation d’une unité supplémentaire de ce facteur, les autres
facteurs étant maintenus constants. Ainsi, la productivité marginale du travail est le sup-
plément de quantité produit avec un salarié supplémentaire.
David Ricardo
@La loi des rendements décroissants, initialement formulée par (1772-1823)
Anne-Robert Turgot puis reprise par David Ricardo, affirme que la Economiste anglais
production marginale de chaque unité d’un facteur de production Oe considéré comme
diminue quand la quantité de ce facteur est augmenteée, tous les @\ \'un des fondateurs
autres facteurs étant maintenus constants. » sme de |école classique.

18
La production dans Ventsreprise

Le calcul des coiits de production


Pour produire, Ain2 sed faire face 4 des produc Cotte de tion
qui des quantités et des prix des facteurs
production. LVentreprise doit déterminer la combinaison productive
qui minimise ces cobts et choisir le volume de production gu’dle a inté-
101.4 produire afin de maximiser son profit.
ele cout mayen (CM) vobtient en divisant le coGt total par la quantité
— Ce prix de revient est ce que coiite en moyenne une unité pro-

®Le cott marginal (Cm) mesure augmentation du cobt total auiré-


-*

sulte de la production d’une unité supplémentaire de bien - are aero se


tion du cott total /augmentation de la production. sce
@Tant que le cott marginal est inférieur au colt moyen, le cot moyen
est décroissant (Doc. 1). Dés que le coit marginal est supérieur au colt moyen, alors le cott
moyen est croissant.

Doc. 1 Les relations entre les cobts de production


A LR RN LL LN re ee

Vestreprice 2 ietétt2 |
prodeice exnvicon 5 000 wnités
—~_| carCestlaquantité pow
|laquelle le prix du muacché
| (126) estgal eu colt
| marginal.
Leet eS

D La maximisation du profit
© Pour calculer la quantité 4 produire qui lui procurera le bénéfice maximum, lentreprise
doit pouvoir évaluer -
- 6a recette totale (RT), égale au prix multiplié par la quantité: RT =P xQ;
~ 6a recette moyenne (RM) : elle est égale au prix du marché, puisque cest ce que lui rap-
porte en moyenne chaque unité de produit ;
~ 64 recette marginale (Rm) -dle est égale au prix du marché, puisque cest ce que lui
rapporte la derniére unité vendue.
9 Selon la régle de maximisation du profit, Ventreprise doit, pour obtenir
le profit maximum, augmenter sa production jusqu’a ce que Punite Sup- ae aetieaienata
plémentaire (marginale) produite lui rapporte autant dargent qu elle lui sacotte totale et le coattotal.
cotite, Elle choisira donc son volume de production de telle maniere que
Rm = Cm = prixdu marché (Doc. 1).

198
Comment évaluer la performance de lentreprise ?
‘De
s‘agit-il?)
quoi Ventreprise, tout comme ses clients et ses fournisseurs, a besoin d’avoir
des informations sur sa performance économique et sociale. Plusieurs outils de gestion permettent
de juger de sa bonne santé.

be Le compte de resultat
@ Le compte de résultat liste toutes les recettes et les dépenses de l’entre- Vocabulaire
prise sur une période d’un an (I’exercice).
= compte de résultat :
@ Les produits de l’exercice correspondent principalement aux ventes de document comptable
lentreprise : ventes de marchandises (pour les activités de négoce), pro- présentant sur deux colonnes
duction vendue (produits fabriqués et vendus pour les activités indus- état des activités d’une
entrenrise sur une année
trielles, prestations de services pour les activités de services). (I'exercice) : ses charges et
@ Les charges comprennent les achats et la variation des stocks de mar- ses produits.
chandises (pour les entreprises de négoce), de matiéres premieres (pour mw résultat: différence
les entreprises de production), d’autres charges externes (publicité, télé- entre le total des produits
et des charges.
phone, EDF, fournitures de bureau, frais de transport et déplacement,
etc.), divers imp6ts et taxes, les frais de personnel, les frais financiers, les
dotations aux amortissements de l’exercice et, lorsqu’il y a un résultat
bénéficiaire, l’impdt sur les sociétés.
e A partir du compte de résultat, on calcule des soldes intermédiaires —Idéea retenir
de gestion qui permettent d’évaluer la performance de l’entreprise. Siles charges sont supérieures
aux produits, l’entreprise réalise
Par exemple, l’excédent brut d’exploitation ou EBE (Valeur Ajoutée
une perte. Dans le cas contraire,
- Imp6ts et versements assimilés - Salaires et Traitements - Charges ~ elle réalise un profit.
sociales) constitue un indicateur de la rentabilité d’exploitation.

2) Le bilan
@Le bilan de l’entreprise décrit la situation de son patrimoine 4 un
moment donné. II est établi une fois par an en général. I] présente, dans
s bilan : document comptable
un tableau a deux colonnes, l’actif et le passif de l’entreprise (Doc. 2). présentant la situation
@Les ressources (passif) étant utilisées pour financer les emplois financiére d'une entreprise.
(actifs), il y a toujours égalité entre actif et passif d’un bilan. w actif :ce que l’entreprise
posséde, cest-a-dire l'utilisation
@ Lexamen des bilans de l’entreprise permet de rendre compte de: de ses ressources (batiments,
— importance des capitaux propres (capital social et réserves) dans le machines. ..).
total du passif ; m passif : origine des ressources
— importance des investissements liés a l’outil de production (actif de lentreprise, c’est-a-dire ce
immobilisé net) par rapport a l’actif global ; quelle doit (aux banques et
- la modernité de l’outil de production, en comparant le montant brut aux fournisseurs, par exemple).
des immobilisations et les amortissements pratiqués ;
— la qualité financiére de la clientéle, en observant les provisions et les
créances clients ;
- l’endettement de l’entreprise, figurant au passif du bilan.

20
La production dans l’entreprise

Doc. 2 Lesgrands postes dubilan


a
:

Dettes a long et moyen terme (> 2 tan)


Emprunts
Dettes a court terme (< 21 an)
Fournisseurs
Dettes sociales
etfiscales

Le haut dubilan regroupe les Aéments stables etdurables (emplois etressources).


Le bas du bilan regroupe les Aéments liés 4 fexploitation courante de fentreprise.

BD Lebilan social a bilan social : étatdeslieuxde


© Depuis 1977, le bilan social est obligatoire dans les entreprisesde plus _{a situation du personnel dans
de 300 salariés. Ce document comptable contient de nombreuses don- _une entreprise (caractéristiques
nées : 'emploi et les remunérations, les conditions d’hygiéne etdesécu- du personnel et conditionsde
rité, les conditions de travail, la formation... travail).
® Le bilan social contribue 4 définir des axes pour améliorer les condi-
tions sociales des salariés au sein de l’entreprise. Il permet aussi de repérer les dysfonction-
nements et d’anticiper une politique de gestion des ressources humaines. Ce document
peut servir 4 Vinspection du travail, chargée de vérifier la conformité des données qui y
sont contenues.

218
Révision express ‘

Le schéma a retenir

MAXIMISATION
DU PROFIT

1. Les machines correspondent a du capital circulant.


L_]vrai [| ]|faux

2. Le travail est toujours substituable au capital.


L |vrai [| faux

3. Les couts variables varient proportionnellement au volume de production.


[| vrai |
]faux

4. Le bénéfice moyen de l’entreprise est la différence entre le prix et le cout total moyen.
[_]vrai L_] faux

5. Le volume de production qui assure un profit global optimal a l’entreprise est celui pour lequel
ie profit relatifa la derniére unité produite est maximal.
[_]vrai [_]faux
Y ‘ > Réponses p. 395 e

22
EXERCICE

Représenter graphiquement et interpréter


des fonctions simples

Sot une estrepiie (alotiquant des canages an un marche de concunuence pure & gatas, Les
dhpencns pon les thalisation proviennen de thudeurs vecteuts : sAlates, amortonement A
utisation bu mahi, materes remieres, tocage bes nos 4 Kohn la sHnINE be
totes ces Chpenies 6 apposite cobt total de production.
Le Att total Sune quartité q de produits (altiguées est dons par la relation-
OG) = f+ Sf + 20g + 1K)

1.A parts de Ia fonction de colt total, identthiez \a fonction de colt vatiable CV\q) 4 a tortion
de ott fixe CF(Q),
2. Exprimez Ia fonction de colt moyen Cih en fonction de q.
3B. Cahcshez C110), pits C111), et Sédisisez le cot marginal du 11° jet.
4, a. Cahosez les colts moyerns et marginaux pou les quantités allant de 1 2 13. Reportez les
seamtats sus un tableau.
b. heprésentez graphiquement les fonctions de colt moyen ot de ct marginal.
5.Le prix. de verte a le marché s Aabit 2 YD €. Exgoimez ba recette totale ot a recette moyenne
en fonction de q.
6.1iac4ez as le yraphique la recette moyenne.
7. DHherminez graphiquement la zone de production pour laquelle Ventreprise réalice un profit
Pour quelle quantté le profit est-d maximum 7

a Les colts variables varient en fonction de la quarttté produtte g. Pour identthe: CVg), repé-
sez dass Cig) les Aéments dom g est un facteur. Les autres Aéments constituent CHig).

{2| Appliquez la formule de calcd du prix de reviertt :


“Bp
Cc
CMG) =
ar: Ferma rque
BB ite colt marginal est le colt conrespondant2 la fabrication Sune unit ig cain exec ectlaevtnte
supplémentaire - te \2 tonction te eit te
testis Ca = Cg), mais
Cm (gj = Cig + 1) - Cig)
28 BCE $ID CBEL GG
14 Placez les quantités en abscisseset les colts en ordonmniées, puis reportez 2 thes He Cee.
point par point les valeurs du tableau sur le graphique (vous pouvez 2sh utticer
6
la fonction graphique de la caladatrice en rentramt lesitsemes fonctions de
cottts).

forrmules dez
lesique
5 | Appl nede ver
le prix
calcul cosrespondamtes (p désig
Recette totale: FT g=p7a
rf
| Recette moyenne: PI/ (q) = “Ft =p

16| La recette moyenne Gant égale au prix, la courbe qui lz requéserte ect toujours
parallele 2 Vane des abscisses.

238
1. Les cotits variables varient en fonction de la quantité produite : CV(q) = q’ + 5q? + 20q.
Les cotts fixes ne varient pas en fonction de la quantité produite, donc CF(q) = 1500.
2. CM(q) = q 3 +:59 2 i, 1500 = q+ 5q+20+ os

3. C(10) = (10)? + 5(10)?+ 20 x 10 +1500 = 3200


C(11) = (11)? + 5(11)? + 20 x 11 + 1500 = 3656
Donc le cotit supplémentaire de la 11* unité produite est de : 3656 - 3200 soit 456 €.
4. Tableau de cotit (voir également le graphique ci-dessous).

a
fenfa Pa fw | [ve|ve|on|oe|am|e |oe|oe|on|
5. La recette totale est égale au prix de vente multiplié par le prix, soit : RT(q) = 350g
La recette moyenne est ce que rapporte la vente d’un objet en moyenne, soit :
RM(q) = rae = 350
6. et 7.
no = ats — BD : bs
| 1600
| P It
|
{
1500 SS
Cofit moyen (C,) |
= Colt marginal (C)
1400 ae
m= Recette moyenne (R,) |
1300 ~_ Zone de profit
| 1200
| Renee mee SRR ARYAN PRR HRN RCEROS em ce ce

| 4100 Lentreprise fait du profit pour une quantité produite


comprise entre 5 et 12 objets. En dehors de cet
| 1000 + intervalle, lentreprise fait des pertes.

is
2

Le profit de
lentreprise est
maximal lorsqu’elle
produit 9 objets.
Au-dela, le profit
rapporté par chaque
unité produite
supplémentaire
diminue.

Quantités

@ 24
Représenter des courbes de coilts

On a demandé a une entreprise d’indiquer le cout total associé a différents niveaux de produc-
tion. Ces informations sont résumées dans le tableau suivant :

Q indique le niveau de production et CT le cout total associé a cette production. Ventreprise,


indépendamment de son niveau de production, fait face a des colts fixes égaux a 20 €.
Répondez aux questions suivantes en vous aidant d’un tableau.
1. A partir des informations dont vous disposez, calculez les cotts moyens (CM) associés a cha-
cun des niveaux de production.
2. Calculez le codt variable (CV) ainsi que les coats fixes moyens (CFM) et codts variables moyens
(CVM).
3. Calculez les codts marginaux (Cm) associés a chacun des niveaux de production.
4. Représentez ces cotits moyens et marginaux sur un graphique (en abscisse, les niveaux de pro-
duction, en ordonnée, les cotits moyens et marginaux).
5. Indiquez la recette totale (RT) réalisée par l’entreprise si le prix était égal a 20 €.
6. Calculez, pour chacun des niveaux de production, le profit que réaliserait l’entreprise si le prix
du bien reste égal a 20 €.
7. Quel niveau de production vous semble optimal si le prix est égal a 20 € ?
8. Calculez, pour chacun des niveaux de production, la recette totale et le profit que réaliserait
l’entreprise si le prix du bien produit était égal a 34 € ; Quel niveau de production vous semble
optimal ?
9. Calculez la recette moyenne (RM) et tracez-la sur votre graphique.
10. Déterminez graphiquement la zone de production pour laquelle l’entreprise réalise un pro-
fit. Vérifiez graphiquement votre réponse a la question 8.

1. CM = CT/Q, ainsi le cot moyen lorsque Q= 5 s’éléve a 100/5 = 20 €.


2. CV = CT - 20 donc le CV pour Q = 4 est de 74 € ; CFM = 20/Q ; le cout fixe moyen pour
Q = 4 est donc de 5 €; CVM = CV/Q;; pour Q = 4 le cout variable moyen est de 18,5 €.
3. Cm = C(Q+1) — C(Q) . Ainsi le coat marginal de la deuxiéme unité produite est de 88
— 58 = 30 €.
4. Voir page 26.
5. RT = 20 x Q. Lorsque l’entreprise produit 10 unités, sa recette totale est de 200 €.
6. 1m = RT - CT. Pour 4 unités produites et vendues au prix de 20 €, lentreprise réalise une
perte de 14 €.
7. Si le prix est égal a 20 €, l’entreprise doit produire 6 unités de production. C’est la quan-
tité qui égalise le prix de vente et le cout marginal. A ce niveau de production, elle ne perd
pas d’argent. Mais elle n’en gagne pas non plus!
8. Lorsque le prix du marché est de 34 €, l’entreprise fait un profit maximum pour une
production de 7 unités. Au-dela de cette quantité, le bénéfice marginal diminue.
9. RM = RT/Q = 34 €.
10. Voir graphique page 26, pour la zone de profit. Le profit de l’entreprise est maximal
lorsqu’elle produit 7 objets.
258
Tableau des couts

Profit RT Profit
eae a €) | (p=a €) be2
48

"

aneen
hea
Pea Pa Por fe [a
[SEDs FO a Oe ba
8 |205|256 |185|25 |23.1| ;
9 |280 |311 |260 |22 |288|75|
38 |120] 200
Représentation graphique des courbes de cots moyens et marginaux,
et de la recette moyenne.

Couts et prix
1205 -

Quantités

M26
La coordination par le marché

Le marché en concurrence pure et parfaite


De
aioSagIEAD Le marché est le lieu de rencontre entre acheteurs et vendeurs d’un bien
_ourd'un service. Sous certaines conditions, le marché s‘autorégule.

') Loffre et la demande sur un marché concurrentiel


® Cing conditions garantissent qu'un marché est concurrentiel, cest-a-dire qu’aucun des
participants n’a le pouvoir d’influencer le marché :
— la transparence du marché (l’information est accessible 4 tous) ;
— Vatomicité (multitude d’offreurs et de demandeurs) ;
~ la libre entrée et sortie des entreprises sur le marché ;
~ la mobilité parfaite des facteurs de production ;
— Vhomogénéité (les biens ont exactement les mémes caractéristiques).
@ La demande est généralement une fonction décroissante du prix : elle
augmente lorsque le prix diminue et diminue lorsque le prix augmente.
Les économistes appellent ce mécanisme la « loi de la demande ». eciladicond macadamia
@lLa sensibilité de la demande par rapport au prix se mesure par Marché quedesagents(les
lVAasticité. Vélasticité est le rapport du taux de variation de la quantité
(demandée, offerte) au taux de variation de l’une des variables suscep-
tibles de l’influencer (prix, revenu...).
© Voffre des producteurs dépend des coitts de production, déterminés par
le prix des consommations intermédiaires, le coat du travail etducapital ote. ur un marché
A court terme, les économistes considérent que offre pourunbienouun _—_géterminé, quantité maximale
service donné est généralement une fonction croissante du prix («loide —_debiens oudeservicesque des
Voffre »), Cest-a-dire qu’elle est d’autant plus importante que le prix est agents économiques souhaitent
élevé. vendre pour un prix donné.

2) Comment se détermine le prix d’équilibre du marché ?


@ Le prix de marché permet, en s‘ajustant, de coordonner les attentes des offreurs et des
demandeurs, jusqu’a ce quelles soient compatibles, cest-a-dire que la quantité que sou-
haitent acheter des demandeurs soit égale 4 la quantité que souhaitent vendre les offreurs.
® Ce prix qui égalise la demande et offre est le prix déquilibre (p*)
(Doc. 1). A ce prix d’équilibre, une certaine quantité de biens est effective- ocabulaire
Z pie +é d’équilibre
ment échangée : la quantité d’équilibre (a*).
(q*) = gains a léchange
PP OS EP : surplus

© Véchange sur le marché génére des gains pour les consommateurs et les le producteur retirent de
producteurs (Doc. 2). réchange.

278
Doc. 1 Léquilibre du marché :

Les quantités
Les variations
demandées et
offertes sont
de prix corrigent
Quantité demandée les exces d’offre
généralement
placées en ou de demande.
Par exemple,
abscisses (axe Quantite offerte
horizontal) et les
une hausse des
prix en ordonnées prix annule l’exces |N
aye

(axe vertical). de demande.

: qe Quantités

Doc. 2 Les gains a l’échange

Le surplus des
consommateurs Prix | | Le surplus
(1) est égal ala global sur un
différence entre la marché ((1) + (2))
valeur accordée par les Demande Offre est la somme
acheteurs (le prix quiils fy du surplus des
sont préts a payer) OASIS LE. consommateurs et
et le prix quils ont LT fe | | des producteurs.
réellement payé. WALLS
SSS L ILLS, |
i

Le surplus des (2)


producteurs (2)
est égal a la différence
entre la somme
minimum pour = :
laquelle les q fos
producteurs sont
PCISpascod VENNE CUES | sceq rae ce ae ee ee See
productions et le prix
effectif auquel ils
la vendent.

w monopole ;structure de
Le mar ch é im p a rfa it marché avec un seul vendeur.
a oligopole : structure de
marché avec un nombre de
‘De
sagit-il?)
quoi Les marchés observés s‘éloignent du modéle du marché vendeurs suffisamment limité
concurrentiel. On parle alors de concurrence imparfaite. pour que les décisions de
Yun influencent les décisions
des autres.
i> Des situations de marche plurieiles
® Les économistes néoclassiques ont distingué différents types de mar-
ché (Doc. 3), en raison : w pouvoir de marché : capacité
a influencer tes conditions du
— du nombre insuffisant de vendeurs (les marchés peuvent alors étre en
marche,
situation de monopole ou d’oligopole (Doc. 4) ;

@ 28
La coordination par le marché

- dune homogénéité insuffisante des biens et services échangés : ainsi dans une situation
de concurrence monopolistique, un grand nombre d’entreprises propose des biens de
méme nature mais présentant des caractéristiques différentes.
® Dans ces cas, les entreprises détiennent un véritable pouvoir de
marché, elles peuvent fixer leurs prix : elles ne sont alors plus price
takers, mais price makers. Le consommateur ne paye donc pas toujours
le meilleur prix. Ce phénoméne est accentué si les producteurs forment Bouygues Telecom et SFR
un cartel, cest-a-dire qu ils s'accordent pour fixer les prix oules quan- _ont formé un cartel pourse
tités 4 produire. Ainsi l?OPEP (Organisation des pays exportateurs de _partager le marché francais
pétrole) contréle plus de la moitié des réserves de pétrole mondiales. de la téléphonie mobile.

Doc. 3 Tableau de Stackelberg

Le marché de l’‘armement
en France est un
monopsone contrarié.

Producteur Un petit nombre Un trés grand


Demandeur nombre

Monopole bilatéral Monopsone contrarié |Monopsone


Un petit nombre Monopole contrarié | Oligopole bilatéral | Oligopsone
Un trés grand nombre Oligopole

La concurrence nest qu'un


cas particulier de situation
de marché.

Doc. 4Ventes de téléphones mobiles dans le monde en 2015

Les trois principaux producteurs


détiennent prés des 2/3 des parts
Samsung 22,5 %
du marché mondial de la téléphonie
mobile. IIs‘agit d’un oligopole.

\ Apple 15,9 %

Autres 44,6 %* >

~ete Huawei 7,3 %


omeecrmeecres
Xiaomi 4,6% Lenovo 5,1%

Source : Gartner, février 2016.

29&
PB Les stratégies des entreprises face.a la concurrence
®Les entreprises cherchent a devenir de plus en plus grandes, afin
notamment de réaliser des économies d’échelle (réduction des coats = concentration :
unitaires grace a l’augmentation des volumes produits). Cela aboutit a regroupement de plusieurs
un phénoméne de concentration, qui s‘opére soit par une fusion entre entreprises sous l’autorité
plusieurs entreprises, soit par une acquisition. Ainsi le nombre d’en- d’un méme centre de décision.
treprises sur le marché diminue et les possibilités de coopération
augmentent (Renault et Nissan ont ainsi signé en 1999 un accord de
coopération).
® Les entreprises innovent pour étre plus performantes et plus compe- -Exemple.
titives. Les innovations les soustraient a la concurrence et sont source LiPhone d’Apple et toutes
de profits supplémentaires. Elles placent les entreprises en situation de ses applications liées sont _
monopole temporaire. un exemple de la stratégie
dinnovation.
®Les entreprises peuvent aussi mettre en place des stratégies de
différenciation : si le bien produit devient différent des autres biens
produits sur le marché, le producteur de ce bien se trouve alors en situation de « mono-
pole » sur ce produit particulier. Ces stratégies de différenciation s'appuient sur des inno-
vations techniques, esthétiques ou publicitaires.
Ces stratégies font l'objet d’un contréle de la part des pouvoirs publics qui veillent au
respect du principe de concurrence. Les institutions nationales ou européennes (comme
la Direction de la concurrence ou le Conseil de la concurrence) surveillent les pratiques
anticoncurrentielles et en particulier les abus de position dominante (fixation des prix,
partage de marchés, limitations de la production...). Les pratiques jugees anticoncurren-
tielles font l’objet de sanctions pécuniaires.

Les principales défaillances du marche


De quo! sagit Une défaillance du marché est une situation dans laquelle l’équilibre de marché
il?

n’aboutit pas a une situation optimale. Le marché n’est alors pas en mesure de coordonner les actions
individuelles.

ED Des défaillances liées a l'asymétrie informationnelle


© Dans le cadre du modéle de concurrence pure et parfaite, les économistes néoclassiques
font l’hypothése que les agents économiques sont bien informés. Toute l'information est
contenue dans le prix, dont la principale fonction est d’informer les
agents économiques de la rareté économique d'une ressource, compte
tenu notamment de sa qualité.
= asymétrie informationnelle :
®Sur les marchés réels, le manque de transparence du marché rend inégalité information entre
information imparfaite : les prix, les caractéristiques des produits ne deux agents économiques, dans
sont pas toujours immédiatement disponibles (Doc. 5), ce qui produit le cadre d’un rapport d’échange.
une asymétrie informationnelle.

30
La coordination par le marché

Doc. 5 Le marché des « ctrons » d’Akerlof

Lexemple des voitures d’occasion permet de saisir leprobleme dans son principe.
LJ Supposons quill n’y ait que quatre types de voitures ; Jes voitures neuves et les
_ voitures doccasion ; les voitures de bonne qualité etles voitures de mauvaise qualité
(au x Etats-Unis nous désignons par « lemons »).
LJ Sur ce marché, les acheteurs acquiérent une automobile neuve sans savoir avec
certitude que engin est une bonne voiture ou un «lemon ».[...] Cependant, aprés avoir
&é en possession d'une voiture donnée pendant un certain temps, son propriétaire Processus qui peut tre
peut se faire une bonne idée de sa qualité [...] Cette nouvelle estimation est plus juste coitteux.
que festimation initiale. Apparait donc une asymétrie par rapport 4 linformation dispo-
nible sur le marché de fautomobile, car les vendeurs possédent désormais davantage
de renseignements sur la qualité des voitures que les acheteurs. Cependant, puisque,
acheteurs vont tre tentés
au moment de la transaction, lacheteur est incapable de distingu entre uneerbonne
de se retirer du marché,
et une mauvaise voiture, les voitures, bonnes ou mauvaises, se vendent au méme prix.
Cé qui a pour conséquence
D’autre part, il est Evident qu‘une voiture d/occasion ne peut avoir la méme valeur
de faire baisser le prix.
qu'une voiture newve ; si cela était lecas, ilserait alors possible de négocier un «lemon »
Les vendeurs de véhicules
au prix d'une voiture neuve et d’acheter une autre voiture neuve avec une plus grande
de bonne qualité jugeant
probabilité quelle soit bonne et une plus faible probabilité quelle soit mauvaise. C'est
| Je prix trop faible vont
ainsi que le propriétaire d’un bon véhicule est doublement « coincé ». Non seulement if
renoncer a proposer leur
ne peut percevoir la véritable valeur de sa voiture, mais il ne peut percevoir la véritable
véhicule et la proportion
valeur de sa voiture neuve (...1
de «lemons » va
La plupart des voitures échangées seront des « lemons » tandis que les bonnes voi- augmenter, ce qui rendra
tures risquent de ne plus étre mises sur le marché Les «<mauvaises » voitures ont ten- encore plus méfiants les
dance 2 chasser les bonnes. acheteurs, etc A la limite,
G.Alte, « Themarket for"Lemons" : Quality,Uncertainty
andtheMarket Mechanism », 1970, le marché des véhicules
traduction parue dans Idées, n° 130, décembre 2002. doccasion peut disparaitre.

BD Des défaillances liées a existence d’externalités


© Une externalité est impact de l’activité d'un agent économique sur un autre, qui ne
donne pas lieu 2 une compensation monétaire (exemple : un agriculteur retient la plupart
de Yeau de Ia riviére ; son voisin a moins d’eau).
# Si impact correspond 4 un avantage gratuit, Cest une externalité positive. Par exemple,
Etat finance des projets de recherche et d’infrastructures. Ces projets ont des effets ex-
ternes positifs dans le domaine de la santé, du savoir...
© Si l'effet nuit 4 un autre agent, Cest une externalité négative. Par exemple, la pollution
générée par une usine chimique qui rejette des fumées toxiques entraine des effets externes
négatifs sur Yenvironnement dans lequel elle est implantée. Tant que l'entreprise ne prend
pas en compte financiérement cela, elle produit des externalités négatives.

BD) Des défaillances liées a existence de biens collectifs Vocabulaire


a biens collectifs :
® Un bien public est un bien collectif indivisible (la consommation d’un ee ca OR
individu n’a pas de conséquences sur celle des autres) et non-excluable inescia est
(il est impossible d’exclure un consommateur de laccés a ce bien). cote’ ‘
@ La nature des biens collectifs conduit les agents a bénéficier des ser-
vices sans en supporter le coist (comportement de « passager clandestin »), at

nécessitant une production et un financement par l’Etat. Védairage public, un feu


Wartifice, la justice... sont
® Les biens publics échappent 4 Ja logique du marché, il ne peut donc des biens publics.
y avoir de marché spontané pour ces biens. Cest Etat qui prend en
charge leur production en les finangant par la fiscalité.
318
Le schéma a retenir
La coordination par le marché

LE MARCHE
|- Voffre : fonction croissante du prix
- Lademande : fonction décroissante du prix §
1- Le prix s'impose aux entreprises
|- Lentreprise ne peut jouer que surles collts |
de production et sur les quantités produites |
eeetesed ence impart
“lig y aoe wet > a 1
AA 0] AS aerpys
lop At ey— 7
=NIVHGUU .--s
f ell Rae rer Cd a
[ NNCLITTENC OnONOlIsTia

1. Lorsque le prix augmente, généralement la demande :


a.[_]augmente _ b.[_]diminue c.([_]stagne

2. Selon la loi de l’offre et de la demande, quand le prix augmente :


a.[_] offre et la demande diminuent
b.[_] l’offre diminue et la demande augmente
c. |_| V’offre augmente et la demande diminue

3. Le prix d’équilibre est le prix qui:


a. [_] est égal a la quantité d’équilibre.
b.[_] permet d’éviter tout rationnement de la demande
c. [_] égalise l’offre et la demande
4. Lorsque les conditions parfaites de la concurrence sont réunies :
a. [_] toutes les entreprises sont price makers
b.[_] toutes les entreprises sont price takers
c. [_] cela dépend

5. La concurrence monopolistique correspond a:


a.[_] une concurrence entre entreprises cherchant a différencier leurs produits
b.[_] une concurrence entre entreprises confrontées a un seul demandeur
c. [_] une concurrence entre monopoles
M > Réponses p. 395 5

32
Calculer l’élasticité-prix de la demande

Une étude statistique a permis d’établir que la demande de billets d’avion quotidienne entre
Boston et New York est différente en classe « affaires » et en classe « tourisme ».

Nombre de billets en classe Nombre de billets en classe


«affaires » « tourisme »

1000

1. Calculez ’élasticité-prix de la demande de billets d’avion pour les deux classes.


2. Comment peut-on qualifier ces élasticités ?

Méthode
1 ® Le coefficient d‘élasticité s‘obtient en faisant le rapport entre 2 taux de variation:
Variation absolue de l’effet
Valeur initiale de l’effet
Elasticité =
Variation absolue de la cause
Valeur initiale de la cause 'idée a retenir

® Calculer l’élasticité-prix de la demande d’un bien ou service, c’est comparer le e=0— variable
taux de variation de la demande a celui des prix (la variation du prix fait varier la parfaitement inélastique
demande). (insensible a la variation de
la variable « cause »).
2 | Analysez la valeur absolue de I’élasticité : plus celle-ci est grande, plus la 0<|e|<1— variable
sensibilité de la variable « concernée » (ici, la demande billets d’avion) par rap- _inélastique (son taux de
port a I’autre (ici, la variation de prix) est forte. variation est inférieur a celui
de la variable « cause »).
|e]= 1 — variable d’élasticité
unitaire (son taux de variation
est égal a celui de la variable

1. © Coefficient d’élasticité de la demande de billets en classe « affaires » :


(1 800 — 2 100) Remarque
a= 2 100 hie
ra pee 14 ep eae Le résultat négatif
: montre :
‘ que les deux variables varient
soe) en sens inverse : lorsque le
150 prix augmente, la demande
® Coefficient d’élasticité de la demande de billets en classe « tourisme » : diminue (la demande est une
(400 - 1000) fonction décroissante du prix).
1000
e= —————— _= - 0,28
(300 — 150)
150

338
2. Lorsque le prix augmente de 1 %, la demande de billets en classe « affaires » diminue
de 0,14 % et la demande de billets en classe « tourisme » de 0,28 %. Dans les deux cas, la
valeur absolue de I’élasticité est inférieure a 1 : la demande de billets d’avion est donc iné-
lastique par rapport au prix. Cependant, la demande est deux fois plus inélastique dans le
cas des billets classe « affaires ». Cela peut sans doute s’expliquer par le fait que ces billets
concernent des voyageurs « professionnels », contraints de se déplacer quelque soit le prix
des billets.

Calculer l’élasticité-prix de l’offre

Sur le marché aux fraises de Plougastel, lorsque le prix des fraises passe de 13 euros le kilo a
12 euros, l’offre des producteurs passe de 2,5 tonnes a 2,3 tonnes.
1. Calculez I’élasticité-prix de l’offre de fraises.
2. Comment peut-on qualifier cette élasticité ?

1 Repérez d’abord dans |’énoncé les variables correspondant au calcul souhaité : calculer |
’élasticité-prix de l’offre d'un produit, c’est comparer le taux de variation de l’offre de ce produit
a celui de son prix. pe
Idée a retenir
2 | Analysez la valeur absolue de I’élasticité : plus celle-ci est grande, plus 1<e< 0 - variable
la sensibilité de la variable « concernée » (ici, l’offre de fraises) par rapport a élastique (son taux de
| l'autre (ici, la variation de prix) est forte. variation est supérieura celui
de la « cause »).
|e| = © — variable
parfaitement élastique (son
taux de variation est infini par
rapport a celui de la variable
« cause »).

1. Coefficient d’élasticité de l’offre de fraises : Bien comprendre


(2,3 - 2,5) Le résultat positif montre que
D5 Bey FE REE les deux variables varient dans
le méme sens : lorsque fe prix
(122d). diminue, offre diminue (loffre
13 est une fonction croissante
2. Quand le prix du kilo de fraise diminue de 1 %, l’offre des produc- pe diet
teurs diminue de 1,04 %.
Lélasticité-prix de loffre de fraises est élastique puisqu’une légere variation du prix en-
traine une variation plus que proportionnelle de l’offre (e > 1). Cela peut sans doute s’ex-
pliquer par l’existence de produits de substitution (les fraises d’Espagne, par exemple).

@34
Calculer I’élasticité-prix croisée de la demande

Dans un village, un seul garage répare et vend des automobiles. Un marchand de pneumatiques
se trouve également situé dans ce village. Entre 2009 et 2010, le prix moyen des véhicules ven-
dus est passé de 15 000 € a 20 000 €. Le marchand de pneumatiques réalise qu’il vendait 3 000
unités quand le prix moyen était de 15 000 € alors qu’il ne vend pus que 2 850 unités avec un prix
moyen des véhicules de 20 000 €.

1. Calculez l’élasticité-prix croisée de la demande de pneus.


2. Comment peut-on qualifier ces deux biens (les pneus et les automobiles) ?

Méthode

1 |® Repérez d’abord dans |’énoncé les variables correspondant au calcul demandé : calculer
'élasticité-prix de la demande d’un bien X par rapport au prix d’un autre bien Y, c‘est comparer
le taux de variation de la demande de ce produit a celui du prix de Y.
@ Le coefficient d’élasticité-prix croisée se calcule ainsi :
Variation absolue de la demande de X
mse.” Valeur initiale de X
Elasticité =
Variation absolue des prix de Y
Valeur initiale du prix de Y

Ez Repérez le signe de Il’élasticité-croisée obtenue. Si celle-ci est :


— positive, les biens X et Y sont substituables, et le sont d’autant plus que leur élasticité est
forte;
— négative, les biens X et Y sont sans doute des biens complémentaires ;
—nulle, les biens sont indépendants.

(2 850 — 3000)
3000
e = =-0,15
(20000 — 15000)
15000
Remarque
2. Quand le prix moyen des véhicules augmente de 1 %, la demande de [a yariation du prix d’un
pneumatiques baisse de 0,15 %. Lélasticité croisée de la demande de _bienentraine une variation
pneumatiques par rapport au prix des véhicules est négative : les deux _—_de la demande du bien
; ns sont complémentaires.
, ; Lee complémentaire
y I , du
(la baisse
le P prix des voitures entraine une
augmentation de la demande
d’essence).

358
La monnaie et le financement
de l’activité économique

A quoi sert la monnaie ?


‘De quois’agit-il?, La monnaie est une institution qui relie les hommes entre eux, elle constitue
un lien économique (par ses fonctions) et social fondamental.

aa Les fonctions économiques de la monnaie


@ Elle constitue un moyen d’échange : grace a elle, les échanges sont
facilités. Elle élimine les inconvénients du troc car elle a un pouvoir Les fonctions de la monnaie
d’achat immeédiat. On dit quelle a un pouvoir libératoire. sont aussi sociales et politiques :
elle relie les hommes et favorise
Elle sert d’unité de compte : elle permet de mesurer et de comparer la vie en société. La confiance
la valeur des marchandises. dans la monnaie refléte la
confiance dans l’ordre social.
@ Elle est un moyen de réserve de valeur : elle rend possible l'utilisa-
tion différée dans le temps de la valeur d’échange quelle représente.
Cela suppose que son pouvoir d’achat reste stable dans le temps, donc
que l’inflation (hausse du niveau général des prix) soit limitée.

Pe Les différentes formes de la monnaie


@ Pour remédier aux inconvénients du troc, la nécessité d’un instrument monétaire pour
régler les échanges entre les membres d’une société est apparue tres tot. La « monnaie
marchandise » telle que les coquillages, le sel ou encore les animaux a d’abord été utilisée.
® Dés l’Antiquité, l’usage de la « monnaie métallique » (constituée de Bs; ia Po ER, rE, B'S

ci 1c Pele |
métaux précieux comme Vor ou l’argent) s’est répandu. Cette forme
La monnaie fiduciaire (du
de monnaie présente de nombreux avantages, comme la divisibilité
latin fiducia, « confiance »)
(piéces, lingots), la conservation de la valeur, la facilité de transport. désigne aujourd’hui les billets
La rareté de ces métaux assure la confiance des agents sur la valeur de de banque, et constitue, avec
cette monnaie. la monnaie divisionnaire (pieces
de monnaie), la monnaie
® apparition de la « monnaie-papier » (au x1 siécle) constitue une manuelle ou materielle.
premiére étape dans le processus de dématérialisation de la monnaie.
La valeur faciale de la monnaie est dissociée de sa valeur intrinséque.
Le billet est accepté en vertu de la confiance accordée a son émetteur.
® Aujourd’hui, les agents économiques effectuent leurs transactions en utilisant la
monnaie détenue sur leur compte bancaire. I] s’agit d’une « monnaie scripturale » (du
latin scriptum, « écriture ») qui circule d'un compte bancaire a un
autre grace a différents instruments de paiements (Doc. 1), comme Vocabulaire |
les chéques, virements, cartes de paiement ou titres interbancaires de. m= monnaie électronique :
paiement (TIP). Cette monnaie n’a donc pas de forme matérielle. réserve de valeur prépayée
et stockée sur un support
®Le processus de dématérialisation de la monnaie devrait se pour- électronique ou informatique.
suivre avec la diffusion de la monnaie électronique (Doc. 2).

36
La monnaie et le financement de l’activité économique

Doc. 1 Répartition des moyens de paiement en volume, en France, en 2014

L'usage de la monnaie
électronique reste peu
LCR/BOR 1%, Monnaie électronique <1 %
répandu en France :
les portefeuilles Sie se
3 Che e 9

électroniques permettent
deffectuer des paiements Autres
sur Internet sans avoir Virements 18%
a Saisir ses données, les
paiements sans contact ALE es
permettent de payer Ne confondez pas la monnaie
de petits montants en VGM <1% scripturale et les instruments
a ele Se | | de ciculation de cette monnaie,
une carte ou un téléphone ; - a é
mobile d’un cern de a i pti te ~ Paiement carte 50% | Bae bec
paiement, sans saisir de i
code confidentiel.
Source : Banque Centrale Européenne.

Doc. 2 Evolution des paiements par porte-monnaie électronique en France, en valeur et en volume

Le nombre de paiements par porte- Le montant des paiements par porte-


monnaie électronique a doublé entre monnaie électronique sélevait a 68 millions
2004 et 2008. d’euros en 2008.

En million d’opérations En million d’euros

0 0
2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 |

Source : Banque de France, 2016.

2]Comment lactivité économique est-elle financee?


Je quoi s’aqit-il? Le financement de l’activité économique comprend l'ensemble des ressources
monetalres nécessaires pour investir et mettre en ceuvre une activité. On distingue le financement
bancaire (ou intermédié), le financement par les marchés financiers et l‘autofinancement.
———

a Quelles sont les différentes formes de financement ?


e Pour financer son activité économique, un agent (ménage, entreprise) peut recourir a
un financement interne: il utilise ses propres ressources financieres. I] s’agit d’un autofi-
nancement.

378
Vocabulaire
u capacité de financement :
un financement externe: ils s’'adressent a un autre agent pour se pro- situation d’un agent
curer les ressources nécessaires. . économique dont les ressources
sont supérieures aux dépenses.
Doc. 3 Capacités ou besoin de financement des secteurs institutionnels w besoin de financement :
situation d’un agent
En milliards d’euros économique dont les ressources
sont inférieures aux dépenses.

aasetinsabiaes 3
aoe
[sow on| a5|as
on|e |n
Vocabulaire
1. Institutions sans but lucratif au service des ménages. w action :titre de propriété
Source : d’aprés Insee, comptes nationaux — base 2010. d’une partie du capital d’une
entreprise. Uactionnaire percoit
@ Ce financement externe peut étre un financement externe direct, des dividendes et participe aux
effectué sur les marchés des capitaux (grace a |’émission de titres, décisions de l’entreprise.
d’actions ou d’obligations) ou un financement externe indirect, par w obligation : titre de créance
recours a l’emprunt auprés d’établissements bancaires. de long terme émis par
une entreprise ou un Etat.
e@Le marché des capitaux comprend le marché monétaire ou
Son détenteur percoit des
s échangent les titres 4 court terme (billets de trésorerie, bons du tré- intéréts et l'obligation lui est
sor...) et le marché financier ot s échangent les titres a long terme remboursée a l’échéance.
(actions, obligations...).

pa La procédure de financement par recours au marché financier


© La Bourse (Doc. 4) est le lieu ou vont se rencontrer les agents a capacité de financement
et ceux a besoin de financement. On parle de financement direct, méme si des intermé-
diaires sont indispensables pour garantir son bon fonctionnement (courtiers, agents de
change...).
@ Les offreurs de capitaux recherchent un placement et une rémunération pour leur
épargne en achetant des titres financiers. Ce sont principalement les ménages, des entre-
prises, des investisseurs institutionnels (sociétés d’assurances, fonds de pensions...).
e Les demandeurs de capitaux recherchent un financement pour leur activité (investisse-
ment) en émettant des titres qui leur procurent des capitaux. II s'agit surtout d’entreprises
(privées ou publiques), de |Etat et des collectivités territoriales.
@ Le marché financier se compose tout d’abord du marché primaire
(marché du « neuf »), qui correspond a l’émission de nouveaux titres
|
= cotation : valeur boursiére
financiers. L’échange de ces titres a lieu sur le marché secondaire (la de l’action, prix auquel elle
bourse des valeurs) et la cotation de ces valeurs découle de l’offre et de séchange sur les marchés.
la demande.

B38
La monnaie et le financement de l’activité économique

Doc. 4La montée en puissance de la Bourse


Flux de financement externe des sociétés non financiéres

Flux de dettes, dont : 23 68,5 74,2 90,9 18,3


—marchés DT 5 31,3 -42 50,3
— crédits bancaires 20,3 42,9 74 17,4

Source : Insee.

En 2000, les émissions d’actions représentaient 61,6 % du total des nouveaux financements. Cette
part a diminué d’environ 19 points en 2008 (on peut y voir une conséquence de la crise financiére
qui a secoué I’€conomie mondiale).

E> Le financement bancaire ou intermédié


® Dans ce mode de financement, les banques jouent le réle d’intermé-
diaire entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. Les établisse-
ments de crédit peuvent ainsi transformer une épargne placée a court
terme en prét a long terme (financement externe non monétaire) ou
Les taux
accorder un crédit sans dépdt préalable, en créant de la monnaie (finan-
aux crédits intégrent les risques
cement externe monétaire). de défaut de paiement des
®Moyennant le paiement d’un taux d’intérét, le recours au crédit débiteurs. Un emprunteur peu
solvable paiera ainsi un taux
bancaire assure un moyen de financement pour les agents (petites diintérét plus élevé.
entreprises ou ménages) qui n’ont pas accés au marché financier.

4) La financiarisation a-t-elle accru les risques de crise ?


® Pendant les Trente Glorieuses et jusqu’au début des années 1980, les entreprises se finan-
caient essentiellement par recours au crédit bancaire. L’émission d’actions était limitée et le
taux d’autofinancement peu élevé. Cette situation caractérise une économie d’endettement.
® Le recours aux marchés financiers se développe fortement a partir des années 1980. Le
financement par émissions d’actions est moins coiditeux pour les entreprises. Comme il
draine l’épargne existante (des ménages ou des investisseurs), il n’est pas a l’origine de
création monétaire : c’est un mode de financement non inflationniste. On parle de « finan-
cement désintermédié » pour qualifier ce passage vers une économie de marchés finan-
ciers ayant moins recours au crédit bancaire
© Cependant, ce mode de financement comporte des risques, liés 4 la spéculation boursiere.
Lorsque le cours des actions ne refléte plus la valeur réelle des entre-
prises (phénoméne de bulle spéculative), les risques de krach boursier
surviennent. Les conséquences économiques et sociales peuvent alors @ krach boursier : chute brutale
étre dramatiques (faillites bancaires, fermeture d’entreprises, chomage). des cours de la bourse.
La crise financiére de l’été 2007 en est la parfaite illustration (Doc. 5).

39B

Doc. 5 La crise des subprimes

Les premiéres victimes de la crise des subprimes' sont les ménages américains deve- Les banques americaines
nus incapables de rembourser leur crédit immobilier. Ces préts a taux variable, aux condi- ont convert! ces crédits
tions de remboursement extrémement généreuses les premiéres années et gagés surla | Fisques en titres de
montée des prix des logements, ont commencé a devenir un fardeau financier pour les creances échangeables
ménages les plus pauvres a partir de la fin 2006-début 2007, aprés une période de hausse sur lesmarchés financiers
des taux d’intérét. Les ménages ont di vendre leur maison pour pouvoir rembourser les (titrisation). Lorsque les
banques alors que le prix des habitations baissait depuis début 2007, détruisant la valeur cours de |immobilier
de leur garantie. Les procédures de saisie d’habitation s‘établissaient a plus de 300 000 en sé sont effondrés, ces
aout 2008 (+ 27 % sur un an). Aprés plus de 2,2 millions de saisies en 2007, leur nombre _| titres ont perdu leur
pourrait dépasser les 3,5 millions cette année, soit pas loin de 2 % des ménages ameéricains. valeur, entrainant une
an : 3 : ise fifinanciere ((avec
crise
1. Les subprimes sont des catégories de crédits comportant un risque de défaut de paiement, ils sont
de faillites bancaires),
accordés aux ménages américains modestes.
puis économique.
Christian Chavagneux, Alternatives Economiques, Hors-série n° 78, octobre 2008.

Les mécanismes de la création monetaire


La création monétaire met a la disposition des agents économiques (entreprises,
mecae qenouveaux moyens de paiement. Ce sont les banques qui créent de la monnaie dans
le cadre de leurs opérations de crédits.

ED Les banques commerciales créent la monnaie


© Par un simple jeu d’écritures (il s'agit donc d’une monnaie scripturale), les banques (par
exemple le Crédit agricole, ou la Banque postale...) créent de la monnaie lorsqu elles ac-
cordent des crédits a leurs clients (Doc. 6). On dit quelles créent de la monnaie ex nihilo.
®La création monétaire met a la disposition des agents économiques (entreprises, mé-
nages) de nouveaux moyens de paiement (Doc. 7).
® La circulation monétaire a travers le reglement des factures donne lieu a des dépdéts dans
les différentes banques commerciales. Ce sont ainsi les « crédits qui
font les dépots ».
@ Le remboursement de l’emprunt donne lieu 4 une destruction mo- j— fel and
nétaire scripturale. La masse monétaire fluctue donc en fonction de e monnale en circutatiengens
Se os ; une économie.
Pactivité bancaire.

Doc. oy
6 mécanisme te iacréation monétaire

Banque Un client (ici une entreprise) emprunte auprés de |


Actif Passif | |Sa banque, ce qui crée de la monnaie scripturale.
Gacecinenene Conipte de Pentreprise | Le crédit accordé prend la forme d'une créance
nie +100€ | |dela banque vis-a-vis de entreprise, dont le
|_| solde créditeur sur son compte augmente. Elle
Entreprise dispose de 100 € en monnaie, qui n’existaient
Actif Passif |} pas auparavant. Lors du remboursement de
| Compte en banque Dette "emprunt, la dette de l’entreprise vis-a-vis de
+100€ —— +100€ la banque s€teindra, ce qui correspondra a une
a eS ee SS eee ae monétaire.

= 40
+ Lamonnaie et le financement de l’activité économique

Doc. 7 Les agrégats monétaires de la zone euro en 2016, en milliards d’euros

Les agrégats monétaires sont


des indicateurs statistiques
qui regroupent l'ensemble des
moyens de paiement des agents
non financiers résidents (sociétés,
ménages. . .), classés par ordre
de liquidité décroissante.

Source : BCE.

2) Le role de la BCE et les limites a la création monétaire


®Le pouvoir de création monétaire est limité par les retraits en billets Vocabulaire
des clients (les banques doivent posséder de la monnaie centrale ou se @ monnaie centrale : billets
la procurer), et par la nécessité de régler les soldes de compensation et comptes courants détenus
(Emission de chéques dans des banques concurrentes). par les banques a la banque
centrale ; seule monnaie
®Les banques doivent donc disposer de monnaie centrale qu'elles acceptée par tous les agents
peuvent se procurer dans le cadre d’opérations de refinancement, soit économiques et toutes les
sur le marché monétaire, soit auprés de la Banque centrale européenne banques.
(BCE). La BCE est qualifiée de préteur en dernier ressort, role quelle n’a w marché monétaire ;:marché
pas pleinement joué lors de la crise financiére débutée en 2008. des capitaux 4 court ou moyen
terme sur lequel les banques
® Afin de limiter tout risque inflationniste di a une création de mon- échangent des liquidités.
naie excessive, la BCE dirige l’activité bancaire en fixant le niveau des
taux d’intérét directeurs sur le marché monétaire. Les banques cen-
trales et la BCE ont donc besoin de suivre l’évolution de la monnaie en circulation, d’ou
Putilité des agrégats.

418
Révision express

Le schéma a retenir
Les modalités de financement d’une économie

Offre de é Demande
capitaux | Financement direct sur: de capitaux
becaceancegace>> - le marché financier }G@ecceseaecesce
- le marché monétaire

Achats Emissions
de titres Offre de titres
de monnaie
|Agents a capacité | centrale
| definancement — de financement
(ex: ménages) (ex: entreprises, Etat)
DESINTERMEDIATION

Taux
dintéréts

1. Seule la Banque centrale européenne crée de la monnaie. []vrai {_]faux

2. {| faut une épargne préalable pour créer de la monnaie. []vrai (] faux

3.La France des Trente Glorieuses est une économie d’endettement. [|vrai ([_]faux

4.Uémission d’actions est source de création monétaire. [|vrai []faux

5. Le cheque est urie forme de monnaie. L]vrai (] faux

6. La désinflation accroit la valeur interne de la monnaie. []vrai []faux

> Réponses p. 395

m 42
EXERCICE\ 1
Mesurer des évolutions en valeur et en volume

En 2000, la valeur du PIB francais était de 1441,4 milliards d’euros. En 2015, il était de 2 181,1
milliards d’euros.
Entre 2000 et 2015, l’indice des prix a la consommation a augmenté de 27,7 %.
1. Calculez la valeur réelle (en € constants de 2000) du PIBen 2015.4 ~—+~‘Bien comprendre
2. Mesurez l’évolution du PIB en volume (en € constants de 2000) entre 2000 ~—«L@ Mesure en valeur, ou
et 2015. en monnaie courante (ou
nominale), inclut l’effet-prix.
On parle de mesure en
volume, ou en monnaie
constante (ou en valeur
réelle), quand l’effet-prix est
supprimé,

Méthode
1 |et aS Pour ne pas vous tromper dans les calculs en valeur et en volume, il est essentiel que
vous sachiez a quoi ces notions font référence :
— en valeur, nominal, en monnaie courante — avec effet-prix ;
— en volume, réel, en monnaie constante — sans effet-prix.
Attention : une mesure en volume n’a rien a voir avec un volume physique (tonne, litre...) : il s‘agit
bien d’une valeur exprimée en monnaie.

4 ® Pour comparer une grandeur l’année a (arrivée) par rapport a l’année d (départ), vous de-
vez supprimer l’effet-prix engendré par I’inflation (cela s‘appelle déflater une série statistique).
| Cela revient a se placer dans une situation fictive ou |’inflation serait nulle et ou l’unité monétaire
utilisée aurait une valeur constante, afin de calculer l’évolution réelle de cette grandeur.
® Deux méthodes sont possibles :
- utiliser l’indice des prix:
grandeur en valeur Bien comprendre
grandeur en volume = =. * 100 Peer hee
indice des prix Vindice des prix ala
consommation correspond
— utiliser le coefficient multiplicateur de l’indice des prix : au taux diinflation.
grandeur en valeur
randeur en volume = —_—_—>——__—_—_____________
g coefficient multiplicateur de |’indice des prix

2 Pour mesurer l’évolution du PIB en volume, il vous suffit de reprendre la valeur calculée en
volume a la question précédente (ou valeur réelle).

1. Calcul de la valeur réelle du PIB en 2015


@ Méthode utilisant P’indice des prix j
Dire que l’indice des prix a la consommati on a augmenté de 27,7 % entre 2000 et 2015
revient a dire que l’indice des prix en 2000 était 100 et de 127,7 en 2015.

valeur réelle du PIB en 2015: ae x 100 = 1 708 milliards d’€

438
© Méthode utilisant le coefficient multiplicateur.
On peut aussi dire que, entre 2000 et 2015, les prix ont été multipliés par 1,277.
valeur réelle du PIB en 2015: 2a = 1708 milliards d’€
En 2015, la valeur réelle du PIB francais s’élevait 4 1708 milliards d’euros, en euros
constants de 2000. On dit aussi que le PIB est passé, en volume, de 1 441,4 milliards en
2000 a 1 708 milliards en 2015.

2. Evolution du PIB en volume entre 2000 et 2015


Taux de variation :
Va — Vd 1 708 - 1 441,41
x 100 = x 100 = 18,5 %
Vd 1 441,4

Entre 2000 et 2015, le PIB francais (exprimé en euros constants de 2000) a augmenté de
1855 %.

EXERCICE (2
Maitriser les notions de valeur nominale et de valeur réelle

M. Martin percoit un salaire net mensuel de 1 000 €. Son employeur décide de lui accorder une
augmentation de 3 %. Dans le méme temps, la hausse des prix observée est de2%.
1. Calculer la valeur nominale de son salaire mensuel aprés son augmentaion.
2. Calculer la valeur réelle de son salaire, en tenant compte de la hausse des prix.
3. Comment aurait évolué son pouvoir d’achat si la hausse des prix avait été de 5 % ?

1. Pour calculer la hausse nominale du salaire de M. Martin, on applique la formule du


coefficient multiplicateur (Va est la valeur d’arrivée, Vd la valeur de départ, t le taux d’aug-
mentation) :
Va = Vd x (1 +) =1000 x(1 +5) =1030€
Aprés augmentation, le salaire nominal de M. Martin est de 1030 €.
2. Pour calculer la hausse réelle de son salaire, il faut corriger la valeur nominale de la
hausse des prix, autrement dit, déflater la valeur nominale :
1030
1,02 = 1009,80
—— 009,80 €

La valeur réelle de son salaire aprés augmentation (et en tenant compte de la hausse des
prix) est de 1009,80 €. Son gain de pouvoir d’achat est donc de 9,80 €.
3. Sila hausse des prix est de 5 %, on calcule de nouveau son salaire réel :
1030 2081 6.4 a
1,05 Bien comprendre
Le pouvoir d’achat de M. Martin a donc en réalité reculé de 19 € a cause Sila hausse des prix est
supérieure ala hausse
de la hausse des prix. nominale du salaire, le pouvoir
d’achat diminue.

44
Regulation et déséquilibres
macroeconomiques

Quels sont les principaux déséquilibres


macroeconomiques ?
‘De quois’agit-il? Crise financiére, crise des déficits publics, chémage, déficits commerciaux : autant
de termes qui révélent l’existence de grands déséquilibres macroéconomiques au sein d’économies
mondialisées. II s‘agit ici de savoir mesurer ces déséquilibres et d’en déterminer les origines.

E> Quels sont les déséquilibres macroéconomiques


et comment les mesure-t-on ?
® La fin de la période des Trente Glorieuses se caractérise par l’apparition,
dans les pays développés, de graves déséquilibres macroéconomiques
a déséquilibre
(cest-a-dire touchant l’ensemble de la société), entrainant une fragilisa-
macroéconomique : écart
tion de la cohésion sociale et compromettant les bases de la croissance entre l’offre ou les ressources
future. disponibles et la demande ou
le besoin de ces ressources.
® Sur le marché des biens et des services, un déséquilibre entre l’offre et la
demande conduit a une variation des prix. Linflation correspond ainsi a
une hausse continue et durable du niveau général des prix. Elle se mesure
a aide de l’indice des prix a la consommation (IPC). On peut identifier
plusieurs causes a l’inflation : hausse du cotit de production, hausse exces-
sive de la demande, excés de monnaie en circulation, absence de marché
concurrentiel.
@ Sur le marché du travail, l’apparition de chémage révéle un déséquilibre
entre offre et demande de travail. Le taux de chémage évalue la part des m chomage :situation des
chémeurs dans la population active. En France, il y avait, au 1* trimestre personnes en age de travailler,
2016, 2,8 millions de demandeurs d’emploi, soit 10,2 % de la population privées d'emploi et en
active. Le phénoméne s’explique par de multiples facteurs : mutations recherchant un.
technologiques, insuffisance de la croissance, mondialisation et concur- m déséquilibre extérieur :
rence internationale, coat du travail, faiblesse de la mobilité... écart important et durable
entre les flux entrants et les flux
@Sur les marchés internationaux, on peut aussi observer un écart entre sortants.
les exportations et les importations conduisant 4 un déséquilibre exté-
rieur. En 2014, le déficit des échanges de biens et services de la France
s établit a 9,4 milliards d’euros. Cette amélioration est due, en partie, a un nouveau recul
des importations d’ énergie lié 4 la baisse du prix du pétrole, mais aussi a une accélération
des exportations frangaises. Les comptes nationaux mesurent ce déséquilibre a l'aide de la
balance des paiements, et des soldes qu'elle permet de calculer : solde commercial, solde
courant... (Doc. 1)

45
Doc.1Soldes courants par zone ‘

Soldes courants, en milliards de dollars


Depuis 2000, les échanges extérieurs
ont permisala Chine de multiplier son
excédent courant par 5.

Le déficit des échanges de l'économie


<= 9-4:
200) ences igs a Ee cee ODS américaine a été multiplié par 4 de
: 1996 a 2006. II s‘établit aujourd’hui
400 ee ee wei) eee ie 4 400 milliards de dollars.

2nena
600). -------------- gan -
nanan nnnnnnnn nha
2------

re ee ee 7
| Le déficit courant des Etats-Unis sest
résorbé depuis 2006, puisquil atteignait
1000, Feiner ent en alors 800 milliards de dollars.
| 1996 2000 2005 2009

Source : Alternatives économiques, « Les chiffres de l'économie 2010 »,


HS n° 82, 4° trim. 2009.

be Croissance et déséquilibres économiques mondiaux °


®La croissance économique, mesurée par le taux de variation du PIB, gy =P y ES
est en partie déterminée par l’évolution de la demande globale, qui en = demande globale : ensemble
est une des principales composantes. Un niveau insuffisantdedemande ga, emplois possibles de la
globale peut ainsi avoir des conséquences sur la croissance, entrainant _ production (consommation
alors des déséquilibres macroéconomiques :hausse du chémage, hausse _ finale, investissements,
des déficits commerciaux (et des déficits publics), variation des prix. exportations et variation
des stocks).
© Vinstabilité économique observée ces derniéres années (diffusion de
crises économiques mondiales) est une conséquence de |’intégration
croissante des pays développés (par exemple dans le cadre de l’Union européenne), et donc
de leur interdépendance économique (mondialisation et interconnexion des marchés). La
diffusion des déséquilibres est a la fois plus rapide et plus complexe a corriger, appelant
de nouvelles formes de régulation mondiale (par exemple, le sommet du G8 et l’OMC).

Quelle régulation pour les economies contemporaines?


: s‘agit-il?) Face aux crises, aux déséquilibres qui affectent le fonctionnement des économies,
auxx difficultésdu marchéa satisfaire certains besoins, ‘intervention de l’Etat s‘avere nécessaire.

ED Quel rote pour l’Etat dans une économie de marché ?


© La régulation par le marché peut conduire a l’existence de déséquilibres et de défaillances
(cas des effets externes et des biens collectifs), donc elle ne méne pas forcément a une situa-
tion d’optimum économique.

46
Régulation et déséquilibres macroéconomiques

®Lintervention publique s’avére donc parfois nécessaire pour une


>: . . y . , .

meilleure efficacité dans l’utilisation des ressources et assurer la cohé- Vocabulaire


sion sociale. = fonction d’affectation :
intervention des autorités
®Léconomiste Richard Musgrave a ainsi analysé les fonctions éco- publiques dans la vie
nomiques caractéristiques d’un Etat interventionniste : la fonction économique.
d’affectation des ressources, la fonction de répartition et la fonction = fonction de répartition :
de stabilisation (ou régulation). Cette derniére consiste en la mise en redistribution des recettes de
oeuvre de politiques économiques visant a assurer les grands équilibres Etat sous forme de services
collectifs (santé, éducation),
économiques (plein emploi, stabilité des prix...). de subventions ou de revenus
® Pour assurer ces fonctions économiques, la puissance publique dis- de substitution pour modifier
la répartition primaire.
pose de la politique budgétaire et monétaire.

2 Quel cadre réglementaire pour intervention publique ?


© Dans un souci de transparence et de désengagement de |’Etat, la plupart des activités
économiques sont régulées par des autorités administratives indépendantes (AAI). Ces
autorités ne sont pas soumises, en principe, a l’autorité d’un ministre.
© Ces autorités disposent d’un certain nombre de pouvoirs (recommandation, décision,
reglementation, sanction).
® Ces autorités détiennent un rdle de contréle et de régulation de |’éco-
nomie de marché. C’est le cas, par exemple, de l’Autorité des marchés fi-
_Exemple ©
La loi Hadopi peut identifier des
nanciers (AMF), qui régule et veille au bon fonctionnement du marché internautes en infraction avecla
financier frangais, de l’Autorité de la concurrence, chargée de contréler loi sur la protection des ceuvres
et sanctionner les pratiques anticoncurrentielles (Doc. 2) ou encore de sur Internet, mettre en place
l’Autorité de régulation des télecommunications. une procédure d’avertissement
et déclencher une procédure de
®Les AAI participent aussi a la mise en ceuvre des regles communau- sanction aupres des autorités
taires et aux différentes formes de coopération bilatérales ou multilate- judiciaires.
rales, a |’échelle mondiale.

Doc. 2 Palmares des sanctions les plus lourdes en France


Sanction totale l’Autorité de régulation de la
concurrence a le pouvoir d’infliger de
lourdes sanctions pécuniaires, lorsque
2014 Entente des fabricants de produits d’hygiéne et d’entretien 951,1 les régles de droit de la concurrence
ne sont pas respectées (abus de
15/12/2015 | Entente dans la messagerie (transport de colis) position dominante, entente illicite).
16/12/2008 | Cartel du négoce de produits sidérurgiques 575,4
30/11/2005 | Cartel de la téléphonie mobile 534
20/09/2010 | Entente des banques
08/12/2011 Cartel des lessives
12/2015 Abus de position dominante
13/03/2012 | Entente des producteurs de farine
13/12/2012 | Pratiques anticoncurrentielles dans la téléphonie mobile
19/09/2000 | Entente du crédit immobilier
02/02/2009 | Entente du travail temporaire
Source : www.autoritedelaconcurrence.fr

478
Quel réle pour le budget de l’Etat ?
- vee 1) A partir de la crise des années 1930, les autorites économiques ont commencé
a considér ue le budget de l’Etat pouvait avoir un réle économique.

i> La structure du budget


© Le budget est constitué de l’ensemble des comptes qui décrivent pour une année civile
toutes les ressources et toutes les dépenses permanentes de I’Etat.
© Le budget est préparé par le gouvernement et voté par le Parlement (loi de Finances) a
Pautomne qui précéde l’année civile de son application.
© Les ressources de l’Etat sont principalement constituées par les prélévements obliga-
toires, Cest-a-dire l'ensemble des impéts et des cotisations sociales versés par les agents
économiques aux administrations publiques (Etat, collectivités locales et organismes de
sécurité sociale). Les impéts directs et indirects représentent ainsi 90 % des ressources
budgétaires.
® Si les recettes du budget de l’Etat proviennent surtout de la fiscalité, elles proviennent
aussi de recettes non fiscales, comme par exemple les recettes de la production marchande
de l’Etat (armement), ou de recettes exceptionnelles (privatisations d’entreprises pu-
bliques).
Remarque
© Les dépenses de |’Etat (charges budgétaires ou dépenses publiques)
On analyse les dépenses
englobent au sens large les dépenses des administrations publiques
publiques selon leur fonction
centrales, des administrations publiques locales et des administra- (défense, éducation, justice...)
tions de sécurité sociale. Ces dépenses correspondent en grande par- ou leur nature (rémunérations,
tie a des productions non marchandes (service d’éducation, défense service de la dette...).
nationale).

2) Déficit public et dette publique


© En comparant les recettes et les dépenses, on obtient le solde budgétaire :

ie Solde budgétaire = recettes budgétaires — dépenses budgétaires

® Si le solde est négatif, le budget est déficitaire : les recettes de |’Etat ne couvrent pas
l’ensemble de ses dépenses, d’ou: une augmentation du déficit budgétaire.
® En cas de déficit public, l’Etat doit trouver des ressources supplémen-
taires pour financer le supplément de dépenses. I] doit emprunter ces
w déficit public: solde
ressources auprés des épargnants. Comme tout emprunteur, |’Etat doit
négatif des budgets de l'Etat,
rembourser sa dette. des collectivités locales et
® La dette publique ne figure pas dans le budget de I’Etat. Seuls les de la Sécurité sociale.
intéréts sont inscrits dans le budget comme une dépense que | Etat doit = dette publique : ensemble
faire chaque année au profit de ses créanciers (la charge de la dette est des emprunts contractés par
‘Etat (obligations, bons du
la deuxiéme dépense de l’Etat). trésor), les collectivités locales
® La dette publique a considérablement augmente ces derniéres années et les organisines de sécurité
dans les pays occidentaux. En France, la dette publique représentait sociale.
97,5 % du PIB a la fin du premier trimestre 2016, alors que les critéres
du Pacte de Stabilité, repris dans le Traité sur la stabilité, la coordina-
tion et la gouvernance (2012), exigent quelle ne dépasse pas 60 %.

m 48
Régulation et déséquilibres macroéconomiques

Quelles politiques conjoncturelles ?


En cas de choc conjoncturel, I’Etat peut étre amené a intervenir afin de stabiliser
léconomie. Ces politiques conjoncturelles sont menées a court terme.

4) Les objectifs de la politique conjoncturelle


© La politique conjoncturelle cherche 4 maintenir ou a rétablir les « grands équilibres »
du carré magique de Nicholas Kaldor (stabilité des prix, plein emploi, croissance, équilibre
des échanges extérieurs) (Doc. 3). Lorsque cette politique vise a atténuer les cycles, elle est
dite contracyclique ; si elle vise au contraire a les accentuer, elle devient procyclique.
®On peut considérer qu'il existe deux grands types de politiques conjoncturelles : les
politiques de relance et les politiques de rigueur. Les pouvoirs publics disposent de deux
instruments principaux : la politique budgétaire et la politique monétaire.

Doc. 3 Le carré magique de la France en 2009 et en 2014

) PIB = Taux de variation du PIB


PIB oo en volume (%)
is)

78 BTC = Solde de la balance


66 des transactions courantes
iliac Plus le quadrilatere obtenu est proche du
INFL = Taux de variation carré magique (situation idéale) et meilleure
de I’indice des prix a est la situation économique du pays.
la consommation (%)

Le quadrilatere obtenu en 2009 montre


clairernent une situation de crise.

2) La politique budgetaire
= politique budgétaire
® La politique
iti budgetaire
i est une politique
iti economique
: i ofi consiste
2 a sia ;
des aactaaan eee:
pratiquer un déficit budgétaire en prévoyant un montant des dépenses eat 8‘Siibdes
publiques supérieur aux recettes publiques. inscrites au budget de Etat,
Z : > ‘ elle vise directement a agir sur
‘ipninteries
Par ses dépenses publiques, |’Etat soutient la demande des agents en
favorisant l’emploi, la consommation et l’investissement prive et public.

49 8
@ Une diminution des recettes publiques (baissede la TVA...) favorise
aussi la demande des agents. Dans les deux cas, |’Etat cherche a relan- Les politiques budgétaires
cer l’activité économique. des pays de la zone euro sont
autonomes, mais contraintes
e Depuis les années 1980, les politiques menées sont plutdt des poli- par les critéres du Pacte de
tiques de rigueur budgétaire, qui passent par une stabilisation voire stabilité et de croissance qui
une diminution des dépenses (régle du non-remplacement d’un limitent les déficits publics a 3 %
du PIB, sauf en cas de récession
fonctionnaire sur deux, par exemple) ainsi que par une réduction des comme en 2009.
déficits budgétaires.
e@ Dans le cadre de l’union économique et monétaire et de l’avénement de euro, les poli-
tiques budgétaires des pays de la zone euro (19 membres depuis 2015) demeurent auto-
nomes, mais elles sont contraintes par les critéres du pacte de stabilité et de croissance :
ceux-ci limitent les déficits publics 4 3 % du PIB, sauf en cas de récession comme en 2009.

E> La politique monetaire


@ La politique monétaire consiste a fournir les liquidités nécessaires au
bon fonctionnement et a la croissance de |’économie, tout en veillant a
La BCE a été moins réactive face
la stabilité de la monnaie. ala crise de 2008-2009 que la
@ Depuis 1999, dans la zone euro, la politique monétaire a été unifiée. Banque centrale américaine
Elle est définie et conduite par la Banque centrale européenne (BCE), (FED). Contrairement a la BCE,
ia FED a aussi un objectif de
indépendante des Etats. D’inspiration libérale, son objectif principal soutien a la croissance et au
est d’assurer la stabilité des prix par le contrdle des taux d’inteérét. plein emploi.
© Les difficultés rencontrées par UE pour sortir d’un contexte écono-
mique morose et la crainte de la déflation ont conduit la BCE a assou-
plir sa politique monétaire. Les taux d’intéréts directeurs a court terme sont aujourd’hui
nuls, ce qui doit relancer le crédit et donc la consommation et l’investissement, principaux
moteurs de la croissance.

m50
) Régulation et déséquilibres macroéconomiques

Revision express

flLe schéma a retenir


L'intervention des pouvoirs publics

Une régulatior parlemarchédéfaillante: : _ Uncontexte économique spécifique :


- croissance économique ralentie,
-n prise en mpte decertainsbesoinstes collectifs), __ ~ interdépendance des pays, |
=nnon respectdes gles du marché (pratique anticoncurrentielle, _ ~ globalisation financiére et économique.
entente, monopole).

~ DESEQUILIBRES MACROECONOMIQUES ce
Chomage, déséquilibres ext Is,instabilite financi e, inflation, déficits publics }
ACTION CORRECTRICE a ne nn
| Des moyens d'intervention diversifiés :
|- politique budgétaire/monétaire,
Intervention de la puissance aera | - politique conjoncturelle / structurelle,
- fonction de réqulation, - réglementations (a |'échelle locale,
~ fonction de répartition, "| nationale ou ee et autorités
deregulations (AAI).

ees

1. Vinflation provient d’une croissance excessive de la masse monétaire.


[_]vrai _]faux

2. Le droit de la concurrence a pour objectif de limiter la concurrence entre les entreprises.


[_]vrai [_]faux

3. La politique monétaire européenne s‘impose a tous les pays membres de I’UE.


[_]vrai L_]faux

4. Le déficit public est la différence entre les recettes et les dépenses de |'Etat.
[_]vrai [_] faux

5. Une politique budgétaire est soutenable si elle ne conduit pas a une accumulation excessive de la
dette.
[_]vrai [_]faux
é > Réponses p. 395 5

518
Analyser un tableau statistique a double entrée

Le taux de chdmage en France (en %)


2009 2014
Catégorie socioprofessionnelle /Femmes |Hommes | Ensemble "Femmes |Hommes Ensemble
Agriculteurs exploitants 1,2 0,6 9 0,6
Artisans, commercants et chefs | 5,0 4.6 48
d'entreprises

Professions intermeédiaires 5,2 > 6a eee |


Employés 11,3 10,1
Ouvriers Wei 122 165 13,7 143
dont ouvriers non qualifiés 20,2 20,8 19,0 20,3 19,9

Champ : France métropolitaine, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus.


Source :Insee, enquétes Emploi.

1. Rappelez ce qu’est un taux de ch6mage.


2. Rédigez une phrase présentant |'information apportée par les nombres en rouge.
3. Quelle est I’idée principale de ce tableau ?
4. Quelles en sont les idées secondaires ?
5. Comment peut-on expliquer ces inégalités devant le ch6mage ?

Méthode
® Pour lire une donnée chiffrée du tableau, vous devez avoir identifié les informations fournies
en ligne et en colonne. Analysez pour cela :
—le titre du tableau, qui précise généralement ‘indicateur utilisé (types de ménages, sec
teurs d’activité, catégories socioprofessionnelles...), l'unité de mesure (» i!liers, millions, euros,
| dollars, %...), !e pays et la période concernés ;
— la source, qui mentionne souvent la date a laquelle l’enquéte a été réalisée ;
— d’autres précisions éventuelles comme le champ des données (population sur laquelle a été
réalisée l’enquéte) ou la clé de lecture (une phrase type qui indique sur un exemple comment
lire les dorinées);
— les intitulés des lignes et des colonnes qui précisent leur contenu.

® Cherchez les causes explicatives dans le cours, le manuel ou d'autres documents. N’oubliez
pas de systématiquement utiliser les données chiffrées, que ce soit pour la présentation du
document ou son commentaire.

B52
[conige
: 1. Letaux de chomage mesure lapart des chomeurs (personnes sans emploi, 4 larecherche
| dun emploi a disponibles immédiatement pour en occuper un) dans la population active
(ensemble des personnes disposant d’un emploi ou en recherchant un) -
) P
.| Vaux de chimage Nombre
— OBIE de chémeurs
CC CHOTIEUTS
Population active ~100
ee
eT
as
2. En 2009, en France, selon Vinsee, sur 100 hommes cadres, un peu économiques) estunesource
moins de 4 (3,7) Aaient sans emploi et4 larecherche
d’un emploi, wit 2A ccmanttetenvmies
fois moins que Vensemble des hommes actifs, toutes catégories sociales en SES.Cetteadministration —

En 2014, an France, selon Vinsee, sur 100 ouvriers non qualifiés, 19,9 camrnses
sé ot ¥6 fiables
suta
aie au chimage, soit environ un ouvrier non qualifié sur 5. — . mans :‘
3. Le taux de chomage en France 2 augmenté entre 2009 et 2014, pour pratiquement
_ toutes les catégories soctoprofessionnelles, I) est passé de 8,9 % 4 9,9 %, soit une augmen-
tation de t put de pourcentage sur cette période.
En 2009, le taux de chimage des femmes Aait quasiment toujours supérieur 4 celui des
hommes - ainsi en 2009, sur 100 femmes employées, 8,8 Ctaient au chémage contre 8,5 %
pour les hommes employés ; cependant, on constate que Ja situation sest inversée puisque
le taux de chimmage des femmes ext infésieur de 0,6 point 4 celui des hommesen 2014 : Je
taux de Chimage des femmes ait de 9,6 % €n 2014 contre 10,2 % pour les hommes.
4. Les cattyties « agriculteurs exploitants » et « artisans, commercanie_ Le conseil du prof
«A chels Centreprise » sont moins concerntes par le chomage puisque ce —_Certains calcsls simples
sont des caéggries Tindépendants. Cependant on constate quelacrisea — peuvent vouséviterla
€u un impact our le chomage des artisans, commercants et chefs d’en- —paraphirase
ouexpliciter nse
ceoertennnit
NAOH
treprise (+ 02 point).
lz crise 2 davantage porté sur les hommes que sur les femmes. Lz ipeuscemtage teepAaben,
‘ 7 Shieh ees ; taux devariation, coeffident
digradston de Vactivité 2 Hé en ict particuliérement marquée dans muttiplicateus, indice). Cela
Vindustric ct la construction, ainsi que dans Vintérim, autant de secteurs —_faciite la comparaison des
os les hommes, ct surtout les jeunes, sont trés présents. Le taux de ché- _—différentes données.
mage des hommes 2 augmenté de + 1,3 point entre 2009 et 2014, contre neem
une hausse de + 0,2 point pour les femmes.
lz tendznce au rapprochement entre les taux de chomage masculins et féminins
dnservée depuis au moins 35 ans vest de ce fait acchléxée avec Ia crise. Fin 2014, le taux de
himage des femmes ext inkéricur de 0,6 point 4 celui des hommes, alors qu'il était supé-
tieur de 4 points en 199). Au total, 9,6 % des femmes actives étaient au chémage fin 2009,
comre 10,2 % des hommes actifs.
Enfin, ce wont en particulier les catégories les moins qualifiées qui ont subi le plus l’aug-
mentation du chomage : le taux de chomage des ouvriers non qualifiés était de 19,9 % en
2014, soit le double du chimage moyen.
5. Ces intgalitts face au chomage sexpliquent donc d’une part par le secteur dactivité ou
se comcenivent certaines catégorties (nous avons vu que C etait Vindustrie qui avait été Je
plus touchée yar \a crise), autre part par le niveau de qualification : est aussi dans |’in-
dustric que se trouvent la plupart des ouvriers, qui ont globalement un niveau de diplome
_bas. Mais les employés, dont le niveau de diplome moyen est relativement faible, sont eux
aussi pres de deux fois plus au chomage que les professions intermédizires, et plus de deux
fois plus que les cadres.

538
Les processus de socialisation et la
construction des identités sociales

Qu’est-ce que la socialisation ?


De quols agit-il La socialisation est l'apprentissage des pratiques qui permettent l’intégration
de l’individu a la société.

Te Les fonctions de la socialisation


© Un groupe social désigne un ensemble d ’individus liés par des rela- Vocabulaire
tions, des activités, des intéréts plus ou moins consciemment partagés.
@ normes sociales : régles et
@ La socialisation désigne les processus par lesquels les individus _ usages communément adoptes
s'approprient les normes, valeurs et réles du groupe social auquel ils Par UN groupe dindividus.
appartiennent. Elle a deux fonctions essentielles : favoriser ’adapta- _= valeurs: références éthiques
tion de chaque individu a la vie sociale et maintenir un certain degré _ Plus ou moins formalisées,
de cohésion entre les membres de la société. eta bes comportements
d’un groupe social.
e Les comportements sont orientés par les valeurs et les normes ainsi _ mw réle: un individu a plusieurs
intériorisées. Lassimilation des modéles culturels renforce la proba- roles, notamment familial,
bilité pour que le comportement soit normal et limite Putilisation de professionnel, social...
la contrainte au sein du groupe. Lindividu a alors le sentiment d’une
liberté totale alors que son action nest que le reflet de sa socialisation.
® Lindividu est ainsi adapté 4 son environnement social et peut communiquer avec les
autres membres de la société, dont il partage les idées, les gots et les aspirations qui lui
permettent de s’identifier au « nous collectif ».

> Les mécanismes de la socialisation


® La socialisation peut étre le résultat :
- dune imprégnation : |’individu s’habitue aux régles de son milieu par le contact répeté
avec les autres membres et par limitation des comportements ;
- dun apprentissage explicite (l’inculcation) : cest l’acquisition de réflexes, de savoir-
faire, d’habitudes. Dans ce cas, la contrainte est beaucoup plus forte (systéme de sanctions
et réecompenses, répétition) ;
~ dune expérimentation : dans ce dernier cas, l’individu a un réle actif et n’assimile plus
de fagon mécanique des régles dont il ne comprend pas forcément l’utilité.
e Lintériorisation des modéles passe par « une prise de réle ». Le sociologue George
Herbert Mead a montré que l'enfant se socialise 4 travers le jeu et ce qu'il appelle la « prise
de réle » : grace au jeu, il fait ’expérience des réles sociaux et des régles, et intériorise les
normes et les valeurs. Son environnement familial, mais également la télévision, les livres,
lui proposent un petit nombre de modéles auxquels il s’identifie et qui lui permettent de
faire un choix.

M54
Les processus de socialisation et la construction des identités sociales

3) Une socialisation différenciée selon le sexe et la catégorie sociale


©En méme temps que Ja socialisation adapte V individu 4 Ja société, Vocabulaire
elle transmet 4 chacun Jes valeurs et les normes qui correspondent 4
: p ; E ‘¥ m= statut
:position occupée
son statut dans la société, ce qui permet d’adopter Je role approprié. On parunindividu dansla
parle alors de socialisation différentielle. hiérarchie sociale, 4 laquelle
® Venfant intégre trés tt les rdles sociaux de sexe (Doc. 1) et on retrouve nate les ——
cette spécialisation lorsqu’on étudie Ja répartition des taches au sein de ste ;

la société ,
(Jes femmes ¥
occupent en moyenne des postes moins P : = socialisation différentielle :
quali- socialisation enfonction
fiés que les hommes) ou au sein du couple (en moyenne, les femmes du genre, dumilieu sodal
consacrent 3 h 26 par jour aux taches domestiques contre 2 h 01 pour dorigine...
les hommes). = reproduction sociale:
®\a socialisation sera aussi différente selon les milieux sociaux. Le tendance du systeme social
a s¢ reproduire dans
le ternps :
modeéle culture] véhiculé par la famille reste Jedéterminant essentic] de maintien desinégalités, des
la socialisation et explique au moins en partie Ja reproduction sociale. rapports sociaux...

Doc. 1 Des jouets selon le genre, instruments d’un partage des roles

: DIN Ute WAITS Fe


CONS, NVI TUNE
5 Da ILA
BI TU TAN NE CONTIO LT
A ODI.
ETON GREE HD errs
| Par les jouets, fenfant se situe dans son
™ groupe et il adopte les comportements
que le groupe attend de lui.

("existe une socialisation


différentielle qui propose des
modeles de comporterments
: différents aux filles et aux
/garcons.
jae le
Cette différenciation a des effets sur le long
ferme.

Zach Weiner, Saturday Morning Breakfast Cereal,


WSS VD-CITILE.LO

55m
La socialisation secondaire : continuité ou rupture ?
‘De quoi s‘agit-il? La socialisation est un processus continu qui se déroule en deux étapes : la
socialisation primaire (celle de l'enfant et du jeune) et la socialisation secondaire (celle de 'adulte).
Elle peut parfois étre conflictuelle.

i) La socialisation de l'enfant
@ La socialisation primaire contribue a l’'apprentissage des techniques Vocabulaire —
élémentaires de la vie en société (langage, politesse, etc.).
= socialisation primaire:
@La socialisation familiale posséde un caractére déterminant pour apprentissage des valeurs et des
trois raisons : normes qui se réalise au cours
de l’enfance.
— elle intervient dés le premier Age de la vie, au moment ou la personna-
lité de l'enfant est la plus malléable ;
- elle est particuligrement intense en raison des contacts quotidiens entre enfants et pa-
rents ;
- enfin elle se déroule dans un climat affectif qui rend l’enfant particuliérement réceptif
aux apprentissages nouveaux.
@Lécole ne transmet pas que des savoirs et des connaissances. Elle transmet aussi les
normes et valeurs de la société : légalité, le travail intellectuel, la réussite scolaire, le fait
d’étre a l’heure... En ce sens, elle compléte le rdle de la famille dans la socialisation des
individus.
®Lécole est aussi le lieu d’apprentissage de certaines relations sociales : entre pairs (a
travers le jeu notamment) et entre adultes et enfants/adolescents (entre profs et éléves,
CPE et éléves...).
®La famille, l’école et les groupes de pairs sont les principales instances ou agents de
socialisation intervenant au cours de la socialisation primaire.

2) La socialisation de l’adulte
© Lapprentissage des normes et valeurs se poursuit al’age adulte, lorsque
lV
individu est confronté a de nouvelles situations sociales (études supé-
rieures ou professionnelles, engagement politique, emploi). On parle = socialisation secondaire :
socialisation qui se poursuit a
alors de socialisation secondaire. ‘age adulte et se réalise tout au
®La socialisation secondaire peut étre réalisée par les entreprises, les long de la vie de l’individu.
églises, les syndicats, les associations... Les médias, et en particulier les
réseaux sociaux sur Internet, sont eux aussi considérés comme des ins- idée 4 retenir
tances de socialisation secondaire. La socialisation est un processus
permanent : elle commence dés
®Le milieu du travail constitue un lieu de vie collective mais aussi un
le plus jeune age et continue
facteur d’identité individuelle et d’appartenance sociale. Lentreprise tout au long de la vie des
participe ainsi a la socialisation de son personnel a travers les rythmes, individus.
les habitudes et les rdles quelle impose.

m56
Les processus de socialisation et la construction des identités sociales

3) Des agents de socialisation aux influences parfois contradictoires


© Les agents de socialisation partagent pour partie les mémes modéles :le travail, le respect
d’autrui, le respect de l’autorité sont des valeurs véhiculées aussi bien par la famille que par
l’école ou l’entreprise. Cette complémentarité renforce l’efficacité de chacun des agents et
fournit un cadre cohérent dans lequel l’individu peut s’intégrer.
© Cependant les agents de socialisation peuvent aussi étre concurrents et transmettre des
valeurs et normes différentes (Doc. 2) : ainsi, si certaines familles transmettent un mo-
déle culturel proche de celui de l’école, d’autres véhiculent une culture différente. La so-
cialisation des membres des classes populaires s’effectue par le biais d’un langage non
conforme a la norme scolaire (langage soutenu), ce qui rend parfois difficile l’adaptation
de ces enfants a l’école.
© I] peut donc arriver que la socialisation échoue, a la suite de conflits entre agents de so-
cialisation.

Doc. 2 Lécole et la famille : des instances parfois concurrentes


La concurrence des instances de socialisation, lieux symboliques de La déscolarisation peut étre un des
production de normes alternatives/concurrentes/complémentaires, dont résultats du conflit entre les instances
certaines sont radicalernent allogénes* au systeme scolaire [...] multiplient de socialisation.
Jes modes d‘insertion et de désinsertion scolaires et parla méme les modes
d’appropriation du Politique. C’est bien la une des logiques de la déscola’
risation.
B. Mabillon-Bonfils, L. Sazadoun, « Linvention de la déscolarisation :
Vécole face au pluriel », Sociétés n° 78 - 2002/4.
* Allogénes = étrangers

QD Une socialisation secondaire en continuité


® La socialisation secondaire, qui se poursuit a la fin de l’adolescence, doit permettre aux
individus de sadapter et de s’intégrer a de nouveaux groupes sociaux, en intériorisant les
normes et valeurs spécifiques de ces groupes (entreprise, syndicat, parti politique...).
@ La socialisation secondaire s‘appuie sur des apprentissages, des normes et des valeurs
intériorisées lors de la socialisation primaire. Le plus souvent, elle renforce une identité
sociale (ensemble des traits sociaux et culturels propre a un individu) déja constituée.
Autrement dit, la socialisation secondaire est en partie déterminée par la socialisation
primaire.
® Ces nouveaux apprentissages, induits par l’acquisition de nouveaux rdles, s’ajoutent
aux apprentissages transmis lors de la socialisation primaire. Dans cette perspective, la
personnalité sociale de |’individu s’adapte plus qu’elle ne transforme. On peut citer les
exemples de reproduction sociale et familiale (enfants de stars, aristocratie, milieu de la
bourgeoisie), d’application des réles sociaux assimilés lors de l’enfance (répartition des
taches domestiques au sein du couple), ou de transmission des attitudes politiques (parti-
cipation politique, clivage gauche/droite).

578
5) Les situations de rupture et de resocialisation
© La socialisation secondaire peut aussi, dans certaines situations, conduire a une trans-
formation plus ou moins radicale de la personnalité sociale construite lors de la socialisa-
tion primaire. Les expériences sociales vécues par l’individu adulte peuvent remettre en
question les apprentissages de la socialisation primaire.
® Ainsi, intégration d’un milieu professionnel et social trés éloigne
de celui connu dans l’enfance confronte l’individu a un systéme de _™ Sodalisation anticipatrice:
normes et de valeurs contradictoires. Ce « conflit » ne peut se ré- se
_—_PFOCesstls selon lequel l'individu
soudre que par l’adhésion aux nouvelles normes et valeurs du groupe era is ek sein | Seucation
jae aay ae a we : , sq? e son groupe social, mais selon les
par un mécanisme de socialisation anticipatrice. Les situations d’hé- comportements du groupe auquel il
térogamie (choix d’un conjoint appartenant a un milieu social diffé- _doit/souha ite
seconformer.
rent) conduisent aussi a ce processus.
@ Lidentité sociale d’un individu n’est donc pas figée, il dispose de marges de manceuvre
pour s’adapter 4 un nouvel environnement social. Les sociologues parlent de « rupture
biographique » pour désigner ces situations induisant une rupture entre les apprentissages
de la socialisation primaires et ceux de la socialisation secondaires.

m58
Les processus de socialisation et la construction des identités sociales

=.
4

| Révision express

Le schéma a retenir
La socialisation : mécanismes et effets

as
. ee Models:“imitation
/impregnation, inculcation, interaction
= Processus continu
Le en ages Objectif dintégration socialeetdecohésion sociale
Fe

Socialisation primaire
- Période de Venfance et de Vadolescence |
- Instances : famille, école, groupes de pairs, médias
- Socialisation différentielie : age, appartenance sociale i
;
Socialisation secondaire
- Période de Vage adulte i
- instances :monde professionnel, groupes de pairs, couple / famille
DLLILLLIDP ALLL LOL LOS IO LAD DADS
IO LELLINLT: LOL OE PELL RBA ATI INT

1. La famille est le seul agent de socialisation. [_jvrai [_]faux

2. La socialisation, est la transmission des normes et des valeurs. []vrai [_]faux

3. La socialisation facilite Vintégration de l’individu. [|vrai {| faux

4. La socialisation se réalise selon trois modalités : l’inculcation, I’imprégnation


et l’expérimentation. Clvrai (| faux

[ ]vrai [_]faux
5, La socialisation des filles et des garcons est identique.

i > Réponses p. 395 F

59
4

ANALYSE DE TEXTE 1

La socialisation des jeunes enfants


J’ai eu l'occasion d’observer souvent dans les créches ou on laisse a l’enfant le libre choix de ses
jeux, de ses objets et de ses activités, que les fillettes jouent tout autant que les gargonnets avec
des petites voitures, des avions, des bateaux, etc. jusqu’a trois ans environ. J’ai vu des petites filles
de dix-huit a vingt mois passer des heures et des heures a sortir d’un sachet de toile une quantité
de petites voitures, d’avions, d’hélicoptéres, de bateaux, de petits trains, les aligner sur un tapis, et
les déplacer avec le méme plaisir et la méme concentration que les petits garcons. De la méme ma-
niére, on peut observer des petits garcons qui passent une matinée a faire la lessive, a nettoyer les
petites tables, a cirer les chaussures. Plus tard, ce phénomene disparait. Les enfants ont déja appris
a demander le « bon »jouet, car ils savent que le « mauvais » leur sera refusé.
Eléna Gianini Belotti, Du cété des petites filles (1974), Editions des femmes, 1995.

Analysez ce texte en répondant aux questions suivantes :


1. Présentez le document.
2. Quelles sont les idées exposées dans ce document ?
3. Comment pourriez-vous exploiter ce texte ? Quelles critiques pourrait-on lui adresser ?

Méthode
1 Repérez la source du document et l’auteur, afin d’évaluer la crédibilité du document. Quand
le document a-t-il été publié ? Cette information est essentielle, car elle permet de situer l’infor- |
mation dans le temps, la réalité économique et sociale évoluant rapidement.

2. Dégagez l’idée principale et les idées secondaires du texte. Lidée principale est celle qui }
permet de résumer tout le texte. Une idée secondaire permet de préciser une idée principale,
en complétant, illustrant, justifiant, expliquant des élérnents. Elle est reliée a l’idée principale par
un lien de causalité (cause ou conséquence).

3 |Analysez de facgon plus poussée et critique le document. Vous pouvez discuter certains ar-
guments en utilisant vos connaissances (montrer les limites du texte par exemple), apporter des
informations complémentaires sur le sujet, exercer une réflexion critique en précisant les idées
implicites sugaérées par le texte.

Corrigé | Oe a emarque
Ce texte est paru en France
1. Il sagit dun extrait de l’essai intitulé Du cété des petites filles, paru a en 1974, période d’essor
Vorigine en 1974, dont l’auteur, Eléna Gianini Belotti est une sociologue du mouvement féministe.
italienne, féministe engagée. auteur est une pédagogue et
une sociologue. Elle ne fait pas
2. Lidée développée dans ce document est que les enfants n’ont pas de partie des grands auteurs de
référence.
choix prédéterminés concernant les jeux et les jouets. Ce sont les adultes
de leur entourage (parents, personnel de la créche, instituteurs...) qui
les socialisent en leur apprenant de facgon plus ou moins consciente quels sont les jouets
conformes a leur sexe.
Lauteur en conclut qu’a travers le choix des jouets, les enfants apprennent a adopter leurs
réles sociaux et le comportement conforme a ce qui est attendu par la société.

m 60
3. Ce texte pourrait servir a illustrer une question sur la socialisation différenciée dans une
question de synthése ou encore a étayer |’argumentation d’une dissertation. II est cepen-
dant a utiliser avec précautions car, méme si les informations rapportées par Eléna Gianini
Belotti sont le résultat d’une observation et donc vérifiables, l’interprétation quelle en fait
est orientée par son activisme féministe.

ANALYSE DE TEXTE 2

La socialisation par le groupe de pairs


Le groupe de pairs assiste les jeunes qui se détachent peu 4 peu de la famille d’origine. La
fonction principale remplie par le groupe de pairs dans cette phase du cycle de vie est l’apprentis-
sage progressif des roles adultes. Cet apprentissage des relations sociales a été notamment observé
dans les regroupements de préadolescents. [...] [Ces regroupements] familiarisent en particulier
les préadolescents a I‘importance de la conformité et de la hiérarchie dans la vie sociale ordinaire.
epi
Les groupements de préadolescents impliquent aussi des relations de pouvoirs ou de popula-
rité. Certains membres optent pour une attitude de leader, quand d’autres adoptent un comporte-
ment de suiveur. De cette manieére, les préadolescents expérimentent les effets de hiérarchie et, ce
faisant, apprennent qu’ils doivent entrer en compétition avec leurs pairs et comment ils le doivent.
Weeed
Dans le groupe de pairs, l’apprentissage des dynamiques sociales passe par les discussions qui
permettent a ses membres d’apprendre et d’interpréter les normes et les valeurs du monde extérieur.
C. Pugeault-Cicchelli, V. Cicchelli, T. Ragi, Ce que nous savons des jeunes, PUF, 2004.

Analysez ce texte en répondant aux questions suivantes :


1. Présentez le document
2. Définissez les termes soulignés.
3. Pourquoi la socialisation par les pairs est-elle nécessaire ?

1. Il s‘agit d’un extrait d’un ouvrage collectif intituié Ce que nous savons des jeunes, paru
en 2004. Les auteurs, Catherine Pugeault-Cicchelli, Vicenzo Cicchelli et Tariq Ragi sont
tous les trois sociologues.
2. Groupe de pairs : amis, camarades, voisins, personnes ayant le méme statut (ou laméme
activité).
Roles : comportements types et modéles de conduite correspondant a un statut.
Normes : régles et usages communément adoptés par un groupe d’individus.
Valeurs : idéaux plus ou moins formalisés orientant les actions et les comportements d'une
société ou d’un groupe social.

3. Ce texte montre que la socialisation par le groupe de pairs est importante, parce quelle
permet aux jeunes adolescents de s’initier aux régles sociales et aux valeurs en vigueur
dans la société. Par le jeu mais aussi par les discussions, les préadolescents apprennent les
comportements attendus pour une vie en société. Ils font aussi l’expérience de la hiérarchie
et des relations de pouvoir.

61 &
Groupes et réseaux sociaux

Comment se constituent les groupes sociaux ?


ve
)
GUOIS
|
ad!
~ ‘
La société est un espace hiérarchisé, composé diindividus appartenant
a des groupes, di mportance variable, et entretenant des relations plus ou moins formalisées.

1) De l’individu au groupe social


Un groupe socialsuppose,
eUn groupe social est un ensemble d’individus présentant des selon le sociologue R. Merton,
caracteéristiques similaires et entretenant des relations réciproques. existence d'une interaction
(directe ou indirecte) entre les
Ces deux éléments contribuent a forger une certaine conscience
_personnes qui le composent
d’appartenance au groupe, a la différence d’une file d’attente ou d'un et la conscience d’une
public assistant 4 un spectacle, qui ne constituent que de simples appartenance commune.
agrégats de personnes.
e Les groupes primaires sont de taille restreinte, caractérisés par des rapports directs,
affectifs et frequents entre les membres et un fort sentiment de cohésion (ex : la famille, le
voisinage, le cercle d’amis). Evocabileira’ |
Vocabulaire
@ Les groupes secondaires sont des groupes plus vastes et dans les-
= groupe d’appartenance :
quels les relations sont plus impersonnelles, reposant davantage sur un ensemble dindividus qui
intérét commun, partagé entre les différents membres (ex : entreprise, partagent des attitudes, normes
associations, partis politiques). et valeurs communes ;structure
de socialisation pour l'individu,
@ On distingue le groupe d’appartenance, auquel |’individu appartient
qui y occupe un statut et joue
objectivement, du groupe de référence, qui est un groupe modéle au- un réle.
quel l’individu souhaiterait idéalement appartenir, auquel il s identifie
= groupe de référence : groupe
et dont il souhaite intérioriser les attitudes, valeurs et normes (com- pris par l'individu comme
portement d’imitation). Ces groupes, pris comme repéres, orientent le modeéie de conduite et dont il
comportement des individus. we adopte les comportements, les
normes et valeurs,
Dans certaines sociétés, les groupes sont tres hiérarchisés (les inéga-
lités y sont légitimées) et fermés (pratique de l’endogamie), comme le systéme des castes
en Inde. Les classes sociales caractérisent les sociétés modernes, et permettent en théorie
le passage d’un groupe a l'autre (mobilité sociale, pas d’inégalités également reconnues).
On y observe cependant une tendance a ’homogamie et a la reproduction sociale.

E) Les sociologues utilisent les catégories socioprofessionnelles


® En France, I’Insee a développé un outil statistique pour répartir les
individus et analyser l’évolution de la structure sociale depuis les an- _Idée
@retenir
nées 1950 (Doc. 1). Les catégories socioprofessionnelles sont des agré- Ala différence d'un groupe
gats statistiques élaborés a partir d’un certain nombre de critéres so- social, une categorie sociale
cio-économiques (métier, statut, qualification, secteur...), permettant est donc une construction
« artificielle »,
aux sociologues d’appréhender les groupes sociaux qui composent la
société francaise.

M62
Groupes et réseaux sociaux

® La nomenclature des PCS (professions et catégories socioprofessionnelles) regroupe les


individus présentant une certaine homogénéité sociale et susceptibles de partager des opi-
nions et des pratiques communes. Les catégories socioprofessionnelles sont regroupées en
8 groupes socioprofessionnels (dont 6 pour les actifs).

Doc. 1 Structure des emplois par catégorie socioprofessionnelle (%)

Prof. interm,

Ouvriers

Cadres sup.

Artis., commerc., chef ent.

Agric. Exploit.

ov
© & PD SPP
Sak SF DD H
DdS PF YO
© PS
PL SP Sy oP I WSPPS
£ PF FP FS
! | i | | |
Source : Insee.

Comment les réseaux sociaux fonctionnent-ils ?


De quoi s‘agit-il?. Un réseau social est un ensemble d’acteurs (individus ou groupe) reliés par des
interactions sociales. {Is constituent une forme de sociabilité plus ou moins structurante. En effet,
les ressources dont dispose un acteur social influencent les conditions de son existence.

1) Réseau social et capital social


© Le capital social est défini par Pierre Bourdieu comme ensemble
~ Pierre Bourdieu
individu
des ressources (réseau de relations, informations) dont un (1930-2002)
dispose en raison de son appartenance a un groupe social. Ces res-
Sociologue francais,
ila analysé les
sources sont mobilisables dans le cadre des activités économiques, mécanismes de
pour
favorisant ainsi sa réussite professionnelle (« carnet d’adresse » reproduction des
la recherche d’emploi, par exemple). hiérarchies sociales.

63 8
~

© analyse de Bourdieu pose le principe que, dans le cadre de son réseau social, un indivi-
du dispose de ressources lui permettant d’accéder aune certaine position sociale. Limpor-
tance de la dotation en capital social (autrement dit, la qualité structurale du réseau social)
est alors déterminante dans l’accés aux positions sociales valorisées.

2) La « force des liens faibles »


@ La force d’un lien social est déterminée par la durée de la relation, g@yaEE Ere
Vintensité émotionnelle, l’intimité, Cest-a-dire la confiance mutuelle, et : ;
a liens forts : unissent
les services Be prOciucs qui caractérisent ce lien. On distingue les liens Vox nitinibteesd aie Eee
forts et les liens faibles. ou les amis trés proches.
@ Le sociologue Mark S. Granovetter développe la théorie selon laquelle _m liens faibles : associés aux
plus le lien qui unit deux individus (ou groupes) est un lien fort, plus —_connaissances (amis d'un ami,
ces derniers auront tendance a se ressembler ou a avoir des similitudes. wari etc.) ou
® Selon l’auteur, les liens forts tendent a diffuser des informations a l’in-
térieur d’un méme réseau d’appartenance sociale, tandis que les liens
faibles constituent des « ponts » vers des réseaux extérieurs, dotés de ressources différentes
(les liens faibles permettent de se connecter avec d’autres réseaux riches en potentialités)
(Doc. 2).
© Concrétement, dans la recherche d’emploi, le fait de recourir aux liens faibles garantit de
meilleures opportunités. Lutilisation des contacts de travail, des relations professionnelles
(liens faibles) conduit ainsi généralement a de meilleurs emplois que lorsque la recherche
seffectue uniquement par le biais des relations familiales (liens forts).
@ Les réseaux sociaux permettent donc aux individus d’améliorer leur position sociale ou
d’étre plus performants. La communication sociale par le biais des réseaux sociaux, dont
la puissance a été décuplée par Internet (Doc. 3), est de ce fait de plus en plus importante.

Doc. 2 La modélisation du réseau interpersonnel de A


Dans le « réseau fort », les individus A, B et ¢sont socialement proches (méme origine sociale, secteur |
professionnel proche). Une information circulant sur ce réseau a de fortes chances d’étre utilisée par
un autre. En revanche, le « réseau faible » peut apporter aAune information ¢a laquelle iln’aurait eu
accés par le réseau fort, et valorisable pour lui méme. |

Ainsi, dans lenquéte réalisée


par Granovetter, les relations
Réseau de liens forts : Réseau de liens faibles : professionnelle (liens faibles)
— amis -— amis d’université apparaissent plus efficaces
— famille = relations professionnelles dans la recherche d'emploi
*a, "ea,
que le réseau familial (liens
forts).
pom
mi) D

ef

Source : d’aprés Granovetter, « La force des liens faibles », Le Marché autrement,


Desclée de Brouwer, Paris, 2000.

64
Groupes et réseaux sociaux

Doc. 3 Vappartenance aux réseaux sociaux en ligne


D’apres l’enquéte réalisée par |’IFOP en
novembre 2009, l’‘appartenance aux réseaux
avec votre profil
sur les titres suivants? |
sociaux en ligne se confirme. Ainsi, 37 %
[Copainsd'vent
8H des personnes interrogées déclarent étre

[Windowslive
|
membres de Facebook. Les personnes
interrogées sont souvent membres de
plusieurs réseaux sociaux en ligne.

:|
| 8%
|
Se ee ee
%

ee Oe ee %
{oe SS %
Source : IFOP, 2009.

65
Révision express | >

Le schéma a retenir
Comment étudier un groupe social

Organisation de relation en RESEAUX SOCIAUX


(liens forts, liens faibles) ;

GROUPE
SOCIAL
S
e

re
a.

1. Quels groupes sociaux ont une existence de fait et non de droit ?


[_]les castes
[_]les ordres
[_]les classes sociales

2. Les PCS constituent des groupes sociaux.


[| vrai [| faux

3. Comment est appelé un groupe auquel I’individu s‘identifie ?


|_] groupe d’appartenance
| groupe d’identification
[_] groupe de référence

4. Vimportance du capital social varie selon l’‘appartenance sociale de |’individu.


[| vrai [_]faux

5. La force des « liens faibles » résulte de la multiplication des relations interindividuelles.


[| vrai [_]faux
e > Réponses p. 395 :

@ 66
Analyser une série chronologique

L’évolution du sentiment d’appartenance a une classe sociale


Une enquéte TNS/SOFRES, réalisée du 7 au 14 juin 2010 aupres des plus de 18 ans, donne les
résultats suivants. La question posée aux enquétés était : « Avez-vous le sentiment d’appartenir
a une classe sociale ? »

fh gh
Ce)
ETS

Analysez cette série chronologique en répondant aux questions suivantes :


1. Présentez le document.
2. Quelies observations tirez-vous de ce document ?
3. Quelle analyse pouvez-vous en faire ?

Méthode
EE Repérez les caractéristiques du document :
~ le titre vous renseigne sur l’objet du document ;
~ la source vous indique l’origine des informations chiffrées ;
~ la période étudiée permet de situer I’6volution dans un contexte bien précis Remarque
(contexte économique : crise/croissance ; contexte politique : élections/chan- Sur une courbe, le rythme

gement de majorite...); de évolution se repére ala


— les unités de mesure : physiques (tonnes, personnes...), monétaires (euros, pente de la courbe. Mais sur
dollars...) ou encore pourcentages (proportion, taux de variation). un tableau, il vous faudra
effectuez un calcul du taux
24 Repérez la tendance générale :
~ notez le sens de l’évolution entre le point de départ et le point d’arrivée, en decroissance sur différentes
périodes pour connaitre le
RA ise once: rythme des évolutions ;
— identifiez et présentez les différentes périodes a partir de points de rupture ;
~ présentez le rythme de l’évolution, qui peut aussi présenter des points de
rupture (accélération de la hausse ou de la baisse de la variable étudiée).
la maniére dont
3 | Pour voir quelle analyse vous pouvez faire du document, réfléchissez a
vous pouvez utiliser le document dans une argumentation (mobilisez vos connaissances,
reliez-le a d’autres documents).

678
|Corrigé
; ; La plupart du temps, :
1. Présentation du document les données proviennent
e Caractéristiques du document : dorganismes spécialisés
~ titre : évolution du sentiment d’appartenance a une classe sociale ; dans la collectede données
— source : enquéte TNT/SOFRES, réalisée du 7 au 14 juin 2010 ; ade
= période 2 1982-2010. Pendant cette période, la France a connu un Ta- 3 partir d’autres données, la
lentissement économique et se trouve dans une période d’incertitude —gouirce précise: « d’apres... »
(crainte du chémage, d’une baisse du pouvoir d’achat, du déclassement Rise aoe Ee.
social) ;
— unités de mesure : ici, ce sont des pourcentages (proportions).
@ Signification des données chiffrées :
— en France, en 2010, selon l’enquéte de la SOFRES, 65 % des Frangais avaient le sentiment
d’appartenir a une classe sociale ;
— en France, en 1982, selon l’enquéte de la SOFRES, 37 % des Francais avaient le sentiment
de ne pas appartenir a une classe sociale.
e Présentation du document
Ce graphique, extrait d’une enquéte réalisée par la SOFRES, montre |’évolution du senti-
ment d’appartenance a une classe sociale de la population frangaise, de 1982 a 2010.

2. Observations tirées du document


e La tendance générale
On constate qu’au cours des différentes enquétes réalisées par l’institut de sondage (entre
1982 et 2010), les Francais déclarent en majorité (plus de la moitié) avoir le sentiment
d’appartenir 4 une classe sociale.
e Les points de rupture et les différentes périodes : pea et Un point de rupture peut étre
- le graphique comprend deux périodes sur le graphique, l’année 2001 “ date ;laquelle lesens
:
constituant un point de rupture ; e variation
laquelle sinverse,‘Saree
ia variate ou
— entre 1982 et 2001, la proportion de Francais déclarant avoir le sen- ga rythme
timent d’appartenir a une classe sociale diminue (elle passe de 63 % a
54%). A partir de 2001, cette proportion augmente de 11 points de pour-
centage (65 — 54).
e Le rythme de l’évolution
Au cours de la 1" période, le rythme de l’évolution change. Lannée 1998 marque ce chan-
gement de rythme.
Le recul du sentiment d’appartenance de classe s’accélére a partir Le conseil du prof
de cette date : en effet la baisse de la proportion de Francais décla- Justifiez toujours votre
rant avoir le sentiment d’appartenir a une classe sociale est de 3 affirmation
al'aide de
points
" 54) dede1998
pourcentages
a 2002. jusqu’en 1998 (63 - 60), et de 6 points (60 données chiffrées ; soit en
«lisant » celles du tableau,
aes soit en effectuant des calculs
petal sedi document (taux de variation, coefficient
multiplicateur, écarts en
Le constat d’une hausse du sentiment d’appartenance de classe - points de pourcentage. ..).
(a partir de 2001) est a mettre en relation avec un contexte éco-
nomique défavorable depuis plusieurs années. De nombreux Francais
ressentent une crainte face a un avenir incertain (précarité, chOmage) et une peur du dé-
classement social. Les inégalités économiques et sociales augmentent a nouveau et les cli-
vages sociaux se font plus marqués, aprés une période de moyennisation, ce que semblent
traduire les évolutions observées sur le graphique.

mm 68
Controle social et deviance

Comment s’exerce le controle social ?


‘De quoi s’agit-il?, Par la mise en ceuvre du contrdle social, les sociétés organisent la conformité de
leurs membres aux normes et régles en vigueur, en luttant contre les comportements déviants.

1) Quels sont les objectifs du controle social ?


® Le contrdéle social se définit comme l’ensemble des moyens dont dis- Vocabulaire
pose une société pour amener ses membres a adopter des comporte-
m normes : régles et usages
ments conformes aux normes et valeurs en vigueur. Dans un sens plus communément adoptés par un
restrictif, il s'agit des mesures destinées a sanctionner les comporte- groupe dindividus.
ments déviants (qui s’écartent de la norme prescrite). = cohésion sociale : ce qui
® En encourageant le respect des normes et la conformité des compor- permet aux membres d'une
société de coexister et de vivre
tements des individus aux attentes, le contréle social permet la cohé-
ensemble.
sion sociale. Il exerce une contrainte sociale sur les individus.

2) Quelles sont les formes du controle social ?


® La socialisation est la premiére modalité du contrdle social. Lorsque l’individu a correc-
tement intériorisé les normes et les valeurs de la société dans laquelle il vit, il s’autocon-
trole, Cest-a-dire qu'il adopte un comportement conforme a ce qui est attendu : on parle
alors de contr6le social interne.

®La conformité peut aussi étre obtenue par la mise en ceuvre de


sanctions : on parle alors de contréle social externe. Ce contrdle peut = conformité : comportement
étre formel, lorsque les agents du contrdéle social sont des instances qui respecte les normes en
spécialisées dans cette tache (police, justice mais aussi Eglise ou entre- vigueur dans une société.
prise). Il est dit informel lorsquil fait intervenir des groupes sociaux = sanctions ; ensemble des
(famille, amis, voisins...) faisant pression sur ceux de leurs membres récompenses accordées pour
qui, en s’écartant des normes, menacent la cohésion et le bon fonction- encourager une conduite
nement du groupe. conforme (sanctions positives)
et des peines infligées en cas
© Certaines sanctions négatives sont répressives, cest-a-dire destinées de comportement déviant
4 punir (peines de prisons, amendes...). D’autres sont restitutives, (sanctions négatives).
cest-a-dire qu’elles visent a réparer (travaux d’intérét général, dom-
mages et intéréts...).

3) Quels sont les effets du controle social ?


®Le controle social a des effets dissuasifs sur les comportements déviants, puisque la
peur de la sanction décourage les individus d’adopter des comportements déviants. Par
exemple, |’implantation de radars sur les routes accidentogénes constitue une mesure
préventive contre les exces de vitesse.

69
®Le contréle social peut aussi conduire a la stigmatisation des indivi- Vocabulaire
dus. Limage négative que renvoie |’individu sanctionné socialement le
w stigmatisation : processus de
discrédite (il est alors considéré comme délinquant), et le prive d’op- marquage social dévalorisant,
portunités (accés 4 un logement, a un emploi). La stigmatisation peut visant a désigner une personne
conduire a un rejet de la part des autres membres de la société, et aboutir ou un groupe comme déviant.
a amplifier le comportement déviant, contre lequel on voulait lutter.

Comment évolue le controle social ?


De quois’agit-il? Le contrdle social évolue dans le temps, a mesure que s‘opére une évolution de la
société. Les instances en charge du contréle social n’ont aujourd’hui plus la méme place qu’autrefois.

1) Un contrdle social de plus en plus formel...


® En cinquante ans, la société a évolué, et dans un cadre de plus en plus urbanisé, les rela-
tions sociales sont devenues plus impersonnelles, plus anonymes. Le contrdle social infor-
mel, produit par l’interaction entre les individus (au sein de la famille, du voisinage, des
groupes de pairs), a décliné et perdu de son efficacité.
® La montée de l’individualisme a aussi contribué au déclin du contréle
social informel, au profit d’un contréle social de plus en plus formel, s individualisme : selon
mis en ceuvre par des institutions spécialisées. On observe ainsi une Durkheim, désigne
forte augmentation des activités policiéres et judiciaires, traduisant ce l'accroissement de l’autonomie
de l'individu par rapport aux
recours plus systématique a ces instances pour exercer le contréle social.
régles collectives.
®Un droit répressif se développe ainsi dans des domaines ow autre-
fois les coutumes et la morale suffisaient a régir les maniéres de vivre
ensemble (interdiction de fumer dans des endroits ouverts au public, recours a la sanction
pour les regroupements dans les halls d’immeuble ou cages d’escaliers, par exemple).

2) ...@t qui s‘appuie davantage sur l’usage des nouvelles technologies


® On peut considérer ce recours croissant aux nouvelles technologies comme une avancée
positive si l’on considére leur usage comme préventif et dissuasif de !a
délinquance (caméras de vidéosurveillance, systeme antivol incorporé Exemple
aux produits dans les magasins, radars électroniques, régulateur de
Les traces laissées par les
vitesse...). Les nouvelles technologies participent ainsi 4 une meilleure
consommateurs qui pratiquent
sécurisation des biens et des personnes. le e-commerce sur internet
®Cependant, cette nouvelle forme de contrdle social comporte des constituent des informations
précieuses pour les spécialistes
risques, liés a une dérive de la surveillance qui peut réduire les libertés du marketing, qui « profilent »
individuelles, et étre considérée comme une violation de la vie privée les clients a partir de ces bases
(géo-localisation des téléphones portables, constitution de fichiers, tra- de données.
cabilité de la navigation sur Internet...).

#70
Controle social et déviance

Quels processus conduisent a la déviance ?


(De
agi?quoi Le contrdle social ne parvient pas toujours a assurer la conformité des individus
aux attentes et aux normes. Comment peut-on expliquer l’existence de la déviance ?

BD Comment définir la deviance ?


@ La déviance se définit comme la transgression d’une norme sociale, cette transgres-
sion étant réprouvée et sanctionnée. C’est donc l’existence de normes admises dans un
groupe ou une société qui définit le caractere déviant d’un comportement. Elle a donc
un caractere universel : toutes les sociétés sont confrontées a des phénomeénes déviants
puisque toutes les sociétés produisent des normes sociales.
© La déviance n’a pas un caractére homogéne : transgression de normes sociales, actes
de délinquance, crime... La sévérité de la sanction et le caractere formel ou informel du
contréle social qui s’applique renseignent sur la gravité de la transgression commise.
@ La déviance a un caractére relatif. Elle est relative dans le temps : certaines conduites,
jugées autrefois déviantes, ne le sont plus de nos jours (la cohabitation juvénile, le divorce,
Vhomosexualité, l’avortement...). Inversement, |’évolution des sociétés modernes conduit
a pénaliser des comportements jadis tolérés voire considérés comme normaux (fumer
dans l’espace public, par exemple). La déviance est relative dans l’espace : le port du fou-
lard islamique, toléré dans les sociétés anglo-saxonnes, est ainsi interdit en France dans
__ Vespace public.

2) La déviance est le produit de l’anomie


@ Avec |’émancipation des individus (montée de l’individualisme) et Vocabulaire
Vaffaiblissement des institutions, les normes ne s’imposent plus de fagon m anomie : carence ou
aussi contraignante ; cette perte de repéres augmente la fréquence des déficience de regles sociales
comportements déviants. Emile Durkheim parle d’anomie pour carac- communément acceptées, de
tériser ces situations de déréglement social. sorte que les individus ne savent
plus comment orienter leur
@ Robert Merton reprend ce concept d’anomie pour expliquer qu'un conduite.
individu peut ne pas atteindre les buts fixés par la société en raison de sa
place dans la structure sociale. Ainsi, la société américaine valorise l’en-
richissement (par le travail et l’épargne) mais ne permet pas a tous les citoyens d’atteindre
cet objectif. Certains peuvent alors étre tentés de s‘enrichir par des moyens illicites, de
s’évader dans la drogue ou l’alcool, de se rebeller, de se retirer de la société ou au contraire
d’appliquer les régles en oubliant leur finalite.
© Pour d’autres sociologues, la déviance est li¢e a des facteurs socioculturels et écono-
miques qui compromettent l’intégration des individus.

3) La déviance est le produit dinteractions sociales


Pour les sociologues interactionnistes, la déviance rrest pas le fait = interactionnisme : courant
de transgresser une norme, mais d’étre qualifié de déviant par autrui. d’analyse sociologique centrant
Ainsi, la déviance résulte d’interactions sociales au cours desquelles un son étude sur les relations entre
individu se trouve étre qualifié de déviant. (Doc. 1). Ce sont des groupes les acteurs sociaux.
sociaux (les « entrepreneurs de morale ») qui « fabriquent » la déviance

718
!
en instituant des normes dont la transgression conduit a étiqueter des individus comme
tels.
® Un individu commettant un premier acte déviant (déviance primaire : acte de trans-
gression des normes) fera l’objet d’un étiquetage par ses proches et les instances chargées
du contréle social. La conséquence de cet étiquetage est que le déviant va s’identifier a
image que lui renvoie la société, se définissant luicméme comme déviant.
Cette image négative (stigmatisation) le conduit 4 organiser sa vie en fonction de ce
statut, et le fait entrer dans un processus de déviance secondaire : il commet de nouveaux
actes de déviance qui appellent 4 de nouvelles sanctions (réaction sociale), qui renforcent
son identité déviante (l’individu entre dans une « carriére » déviante). Selon cette thése,
cest le contréle social qui améne la déviance et non l’inverse.

Doc. 1Létiquetage

Les groupes sociaux créent la déviance [...] en appliquant des normes a cer- Le déviant n’est donc pas celui
tains individus et en les étiquetant comme des déviants. De ce point de vue, la dé- qui transgresse la norme, mais
viance n’est pas une qualité de l’acte commis par une personne, mais plut6t une celui qu’on a identifié comme
conséquence de l’application par les autres de normes et de sanctions a un « trans- transgressant la norme dominante.
gresseur ». Le déviant est celui auquel cette étiquette a été appliquée avec succés,
et le comportement déviant est celui auquel la collectivité attache cette étiquette.
Howard Becker, Outsiders, Métailié, 1985.

Mesurer et interpréter la déelinquance


De quoi s‘agit-il? Lenregistrement des actes de délinquance est un enjeu important, car le theme
de l'insécurité se retrouve au coeur des débats politiques, or la mesure statistique de la délinquance est
complexe et ne refléte pas la réalité.

ED La délinquance, une forme particuliére de la déviance difficile


a mesurer
@ Au sein de la diversité des actes déviants, on désigne par «délinquance» @\(RFin ete
les comportements qui constituent une pensinfraction a une norme
: juridique. = horme juridique : dont
: : oe :
En fonction de la gravité de l’acte, on utilisera les termes d’actes contreve- _{a transgression peut entrainer
nants, de délits ou encore de criminalité. une sanction juridique (amende,
Rey : travaux d'intérét géné i
@ Au regard des statistiques produites par la police et les services de gen- ga prison aa i
darmerie, qui enregistrent les crimes et délits constatés, il semblerait que
la délinquance, et plus particuliérement les atteintes aux biens (vols, dé-
gradations...), ait fortement augmenteé depuis les années 1950. Cependant il est difficile de
disposer de statistiques fiables du fait de |’écart entre la criminalité réelle et la criminalité
recensée (chiffre noir de la délinquance).

© Cet écart s'explique par le fait que, d’une part, tous les crimes et délits ne donnent pas
lieu a des sanctions judiciaire, et d’autre part, tous les délits déclarés ne sont pas forcément
réels. Enfin toute augmentation de l’activité policiére se traduit mécaniquement par une
augmentation des délits enregistrés mais non par une augmentation réelle des délits.

72
Controle social et déviance

© Pour ces raisons, on recourt de plus en plus souvent a des enquétes Vocabulaire
de victimation, méme si celles-ci ont aussi des limites (elles n’enre-
@ enquéte de victimation :
gistrent pas la délinquance sans victime...). Malgré l’augmentation des i hicsioagi
faits Gee ene: eit p olice, , rien
ri ne permet d’affirmer
: : que la France Pn 6 victi
Cr indiviae
ont été victimes les individus
ae ean ea bigs : Z
aujourd’hui est plus violente que la France des années 1950. En re- d’un échantillon représentatif.
vanche, il semble que la délinquance ait changé de nature (Doc.
_eammerneeen: i 2) : la ‘i
a délinquance svénile «:
juvénile
délinquance juvénile semble augmenter, notamment la « délinquance commise par des mineurs.
expressive » (violences scolaires, dégradations, bagarres entre bandes
ou contre les policiers, agressions sexuelles...).

2) Linterprétation de la déelinquance
® Les économistes et les sociologues ont tenté d’expliquer la dé- Gary Stanley Becker
linquance. Pour certains économistes, tels Gary Becker, les dé- (né en 1930)
linquants tenteraient, tels des Homo ceconomicus, de maximiser Economiste américain
leur utilité par des activités illégales. élargissant le champ
: : ate ; de l'analyse micro-
@ Pour certains sociologues, la délinquance serait la conséquence économique a de
des rapports de domination et des inégalités qui existent au sein nombreux comportements
des sociétés modernes, mais aussi du comportement de moins en eS humains.
moins exemplaire d’une élite économique, médiatique, sportive
et politique.

Doc. 2 Une augmentation de la violence des filles ?

Entre 1996 et 2009, la hausse du nombre de mineures mises en cause a été


de 6,8 % en moyenne, une hausse « réguliére » mais plus importante que celle
des garcons. Elles représentent 15,5 % du total des mineurs mis en cause (pour
des délits non routiers). Si cette augmentation de
Entre 2004 et 2009, les filles « mineures sont majoritairement impliquées « la délinquance des filles est
pour des atteintes aux biens », rappelle ‘ONDRP". Mais au cours de la méme pé- importante, la tendance pour les
riode, le nombre de mineures mises en cause pour des atteintes aux personnes garcons est elle aussi a la hausse :
a augmenté de 83,7 %. « Pour un oui pour un non, un contentieux, des jalousies, + 46%.
des vengeances, il y a un recours a la violence, cest un phénomeéne nouveau et
récent ». Pour la sociologue Coline Cardi,
Le sociologue S. Roché rappelle que « /e gros des violences physiques et C) ra des que les filles transgressent
main armée reste le fait des garcons ». De fait, seulement un mineur sur dix mis des normes de genre, comme la
en cause dans un vol avec violence est une fille [...]. Mais « i ne serait pas illo- violence, associée au masculin,
gique que la délinquance des filles progresse. La frontiére entre les genres est moins cela choque davantage.
imperméable, légalisation des conditions et des styles de vie adolescents pouvant
aider les filles a faire « comme les garcons » car s‘identifiant a leurs modeles de
role », poursuit S. Roché.
«La délinquance des filles explose-t-elle ? », Le Monde.fr, 5 octobre 2010.
1. ONDRP : Observatoire national de la délinquance et de la reponse pénale.

738
Revision express

Les points importants a retenir


© Le contréle social est l'ensemble des moyens dont dispose une société pour amener ses membres
4 adopter des comportements conformes a ses normes et a ses valeurs, afin de maintenir la cohé-
sion sociale.
® Le controle social est dit interne lorsque l’individu a correctement intériorisé les normes et
les valeurs de la société et qu'il s'autocontréle. Il'peut étre aussi externe : on distingue alors le
contrdle social formel exercé par des institutions sociales du contrdle social informel exercé par
les groupes sociaux.
© La conformité est obtenue par la mise en oeuvre de sanctions positives ou négatives.
@ Les formes de contrdle social évoluent : lecontréle social formel s’étend a des domaines autrefois
régulés par le contréle social informel. Les nouvelles formes de controle social utilisent plus lar-
gement les nouvelles technologies, ce qui peut constituer une atteinte a la vie privée et conduire a
une restriction des libertés individuelles.
©@ La déviance est une transgression des normes sociales en vigueur qui est réprouvée ou sanction-
née. Elle est relative dans ie temps et dans l’espace mais elle est universelle.
®La déviance peut s‘expliquer par les dysfonctionnements de la société (anomie) mais aussi
comme un processus social qui conduit a Pétiquetage des individus ou des groupes sociaux.
® La délinquance est une forme particuliére de la déviance. Elle est difficile 4 mesurer du fait de
Pécart entre la criminalité réelle et la criminalité recensée (chiffre noir de la délinquance). On
recourt alors de plus en plus souvent a des enquétes de victimation.

1. Le contréle social peut étre assuré par des institutions privées.


L_]vrai [_|faux 76

2. Un individu qui fraude le fisc sans se faire prendre est un déviant.


[| vrai L_] faux

3. La délinquance est relative selon les sociétés et les époques.


[| vrai [| faux

4. Les sanctions sociales sont toujours négatives.


[_]vrai _]faux

5. La conformité favorise la cohésion sociale.


[| vrai [_]faux

é :; > Réponses p. 395 :

m74
Analyser un graphique de répartition

Evolution des crimes et les délits constatés en France entre 1950 et 2009

Autres infractions
(dont stupéfiants)

Escroqueries et infractions
économiques et financiéres

Crimes et délits
contre les personnes

Vols (y compris recels)

“I "2009
se

D’aprés les chiffres de la Direction centrale de la police judiciaire, aodt 2010.

1. Que présente ce graphique ? Comment se lit-il ?


2. Quelles observations faites vous entre 1950 et 2009 ?
3. Comment peut-on expliquer ces évolutions ?

Méthode
1 ® Pour bien comprendre un graphique, vous devez:
~ repérer son objet, c’est-a-dire ce qu’il représente. Aidez-vous pour cela du Bien comprendre
titre, de la source, de la légende, des variables, des axes et des notes au bas Un graphique de répartition
du graphique ; montre la part de chaque
- repérer le type de graphique : est-ce un diagramme circulaire (en sec- élément dans un ensemble qui
teurs) ? rectangulaire (en colonnes) ? x représente le total. La part des
zone est propor- éléments ’est exprimée en % et
@ Dans un diagramme en colonnes, la hauteur de chaque
le total fait donc 100 %,
tionnelle a l'effectif représenté. Ce diagramme est utilisé lorsque l'étude est
comparative.

2 | Observez comment évoluent les surfaces des différents secteurs. Cela vous permettra de |
dégager des tendances.

3 |® Dégagez I’essentiel, en vous posant la question : « De quoi s‘agit-il dans ce document ? ».


Une constatation ne suffit pas : vous devez chercher des explications au phénomene observé.
a
®@ Utilisez vos connaissances pour expliquer les évolutions. Vous pouvez ainsi tre amené
faire un examen critique du graphique.
@ Sélectionnezles informations utiles : le graphique faisant partie d’un dossier documentaire,
vous devez I’analyser dans |’optique du sujet.

75m
|Corrigé :

1. © Type de graphique : i! s'agit ici d’un graphique en colonnes. Chaque secteur constitue
un sous-ensemble proportionnel a leffectif représenté. Les sous-ensemble correspondent
aux différentes catégories d’infractions :
— vols ;
— crimes et deélits ;
— escroqueries et infractions économiques et financiéres ;
— autres infractions. or” Piége a éviter
® Objet du graphique : l’objet du graphique est la répartition de _ Attention, ce graphique ne
Vensemble des actes criminels et délictueux commis en France en 1950 donne pas dinformations
et en 2009. sur évolution du nombre
En ordonnées figurent les pourcentages que représente chacune des in- ee
fractions (vols, crimes et délits, escroqueries et infractions économiques
& : 3 : de 2 répartition!
et financiéres, autres infractions). En abscisses sont indiquées les deux ;
dates auxquelles ces observations ont été faites.
La source est la Direction de la police judiciaire.
© Présentation du graphique : ce graphique montre l’évolution de la répartition des in-
fractions constatées entre 1950 et 2009.

2. Entre 1950 et 2009, la part des vols constatés en France a connu une forte augmentation,
passant de 33 4 52 % des crimes et délits. La part des escroqueries a légerement augmenteé,
passant de 8 a 10 % des crimes et délits. La part des crimes et délits contre les personnes est
restée relativement stable. La part des autres infractions a eu tendance a diminuer.

3. Ce graphique représente |’évolution des différents éléments constitutifs de la délin-


quance, qui est une forme particuliére de la déviance.
Laggravation de la délinquance depuis les années 1950 (en fait surtout depuis les années
1990) s'explique, pour de nombreux sociologues, par le caractére inégal de notre société,
par des médias peu rigoureux, par le chOmage mais aussi par le comportement de moins
en moins exemplaire d'une élite économique, médiatique, politique et sportive (augmen-
tation de la part des infractions économiques et financiéres, par exemple). Laugmentation
de la part des vols peut aussi s’expliquer par le fait que les victimes portent de plus en plus
plainte, ne serait-ce que pour des questions d’assurances.
Il faut étre prudent avec les chiffres de la délinquance. En effet, il est Le conseil du prof
difficile de disposer de statistiques fiables du fait de l’écart entre la cri- ine s'agit pas de commenter
minalité réelle et la criminalité recensée. Le comportement des victimes le graphique, mais de
conduit soit a minorer soit 4 majorer la déciaration des deélits. ‘analyser : vous devez le
relier a objet étudie et a
—— vos connaissances.

76
Ordre politique et legitimation

Pourquoi un ordre politique ?


La notion d’ordre politique désigne les institutions politiques qui organisent la vie
de la cité. Dans les sociétés modernes, lordre politique est incarné par |'Etat.

BD L’Etat est le résultat d’un processus historique


© Etat est une forme d’organisation de la vie politique et sociale qui s’est construite len-
tement depuis la fin du Moyen Age. Linstitutionnalisation du pouvoir politique est donc
le résultat d’un long processus historique.
e Lémergence d’un ordre politique résulte d’abord de la concentration du pouvoir entre
les mains du souverain. Les rivalités et les conflits au sein de la féodalité finissent en effet
par affaiblir le pouvoir des vassaux au profit du souverain. L’Etat
affirme ainsi sa puissance a travers la collecte des impéots et la dé-
fense du territoire par une armée.
@ D’autre part, la segmentation sociale (apparition de groupes so-
ciaux différenciés) fait naitre des tensions et des conflits sociaux qui Considéré comme
rendent nécessaire |’émergence d’une autorité centrale, légitime, eee
; : ; a sociologie
yee.
c le de réguler les relations sociales. compréhensive.
Es |
@ Le sociologue Max Weber s’appuie sur trois caractéristiques pour Sa réflexion porte
sur de nombreux objets étude (le droit,
définir un Etat : une population, un territoire et le monopole du
la religion, |'Etat et le pouvoir).
pouvoir de contrainte.
Thies
Selon Max Weber, |’Etat moderne dispose
du monopole de la violence physique
légitime. Seul I’Etat peut recourir
de maniére légitime ala violence (a
l’intérieur comme a l'extérieur de ses
frontiéres) et donc interdire I’usage privé
de la violence.

2) Le débat autour du concept de « nation »


= nation : communauté
humaine organisée en Etat,
La naissance du sentiment national apparait au x1x* siecle avec la autour d’un méme projet.
guerre franco-prussienne et l’annexion par l’Allemagne des territoires Elle repose sur un sentiment
francais de |’Alsace et de la Lorraine. Deux conceptions de la nation d‘appartenance, fondé sur le
vont alors émerger autour d’un débat célébre entre Ernest Renan et libre choix de s‘associer (nation
Johann Herder. élective) ou sur des éléments
culturels communs (nation
ethnique).

778
e Johann Herder développe lidée d'une nation ethnique ou culturelle : la nation est une
communauté d’individus partageant la méme origine (importance du lieu de naissance
et de la filiation), la méme langue. Lappartenance nationale se fonde sur le droit du sang
(jus sanguinis).

e Dans son discours 4 la Sorbonne prononcé le 11 mars 1882, Ernest Renan propose une
vision différente de la nation (Doc. 1) : celle de la nation élective ou historique reposant sur
le désir de partager des valeurs communes. II s‘agit d'une conception politique reposant
sur le contrat social. Lappartenance nationale se fonde sur le droit du sol (jus solis).

Doc. 1 La nation selon Emest Renan

Une nation est donc


une grande solidarité, constituée
par le sen- Dans ceGISCOUIS Pronancé POUT protester
timent des sacrifices quion a faits et de ceux qu'on est disposé 8 faire contre Fannexion deterritoires francais par
encore. Elle suppose un passé ;elle se resume pourtant dans le présent Allemagne, Renan insiste surlesentiment
par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de | decette pepulation dappartenir 2faFrance,
continuer la vie commune. existence d’une nation est (pardonnez-moi sentiment fondé surfavolonte devivre
cette métaphore) un plébiscite de tous les jours, comme lexistence de |ensemble
lindividu est une affirmation perpétuelle de vie.
Emest Renan, Quést-ce qu'une Nation ? (1882), Imprimerie Nationale, 1966.

organisation de I’Etat-nation
Lainie 'Etat joue souvent un rdle dans I'unification de la nation. Cependant, cette ee
ee
ns
ee
ee
ee

relation entre Etat et nation n’est pas toujours evidente.

ED Le couple Etat-nation
@ En Europe, la construction Statique a souvent précédeé la construction nationale (visant
a développer une conscience d’appartenance nationale). Ainsi, identité nationale est une
invention culturelle relativement récente dans histoire européenne.
e La « fabrication culturelle » des nations européennes est donc le résultat d'un travail de
mobilisation politique : « |’eveil des nationalités », selon lexpression de Gérard Noiriel,
est en réalité une construction historique. Progressivement, les individus se sont identitiés
et reconnus autour de valeurs, de croyance, d'une langue commune et de symboles (dra-
peau, hymne, féte nationale).
@ Le modéle de |Etat-nation caractérise aujourd’hui la plupart des pays Vocabulaire
occidentaux. I] fait coincider une communauté humaine partageantun _® Etat-nation
:autorite
méme projet politique et un Etat, cest-a-dire une organisation politique, See sexeraat sur
- Tensembie d'une nation,

BP) La crise de l'Etat-nation


@ Bien que largement répandu, le modéle de l’Etat-nation n’est pas une Exemple:
réalité universelle : certains Etats regroupent plusieurs nations et une _—‘“ Rundiistan
estunenation
nation peut se trouver dissociée entre plusieurs Etats. Cette fragmen- partagce
cate plesteurs Cats
tation — conduire 4 des impasses politiques, comme en Belgique wha ee, BEN
(Doc. 2). :

78
Ordre politique et légitimation

Doc. 2 La Belgique : un Etat, deux nations ?

La « crise » belge révéle les tensions entre les


populations wallonnes, francophones (au sud) et
flamandes, néerlandophones (au nord). Elle sest
exacerbée avec le contexte de crise économique
mais est latente depuis la création de I’Etat fédéral
belge en 1830.
La Flandre, économiquement plus riche, cherche
depuis 2007 a achever son unité culturelle
(linguistique) et politique.

Répartition géographique
™* Flamands
© Wallons

® Par ailleurs, la mondialisation remet en cause la souveraineté des Etats dans de nom-
breux domaines de compétences : les directives européennes constituent ainsi des lois su-
pranationales, modifiant la perception du sentiment d’appartenance nationale (Doc. 3). Le
FMI peut contraindre des pays a adopter un certain type de politique économique en
contrepartie de préts (ce fut le cas pour la Gréce, en 2010).
© Enfin, on observe également une résurgence des conflits identitaires
conduisant a des revendications nationalistes qui fragilisent |’Etat-
nation. Si ces conflits sont nés, en Afrique, avec la décolonisation, ils :morcellement
_= balkanisation
n’épargnent cependant plus l’Europe. On parle ainsi de « balkanisa- = d'un Etat en de nombreuses
tion » pour illustrer cette question du droit des minorités nationales. unités autonomes ou
Les luttes peuvent aboutir a une sécession et a l’instauration d’un nou- Piseic ee SAM
vel Etat ou a la modification de la forme de |’Etat (d’un Etat unitaire multiethniques,
vers un Etat fédéral).

Doc. 3 Les criteres de l’identité individuelle


Chaque année depuis 2001, la BBX charge
Réponse en % GlobeScan d’interroger des gens de toutes
Quest ce qui définit le mieux votre identité
nationalités sur les questions de citoyenneté
individuelle ?
et diidentité nationale, avant de compiler les
(champ :plus de 18 ans)
résultats dans un rapport. Entre décembre
Citoyen francais 2015 et avril 2016, l’institut a interrogé
20 000 personnes sur 18 pays. Pour la
« Citoyen du monde »
premiere fois en quinze ans, la majorité
Appartenanceala communauté locale des sondés (51 %) se considére davantage
Appartenance religieuse comme citoyen du monde que comme
citoyen de son pays, tandis que 43 %
Culture
privilégie la citoyenneté nationale.
Source : extrait pour la France du rapport GlobeScan, avril 2016

79@
ordre
elles
Quelles sont les formes institutionnde
politique ?
(DSGUOTSSGIE? LEtat modeme quisedeveloppe enEurope aucours duwi? siécie passéde
des caractéristiques intangibles (comme leprincipe de souverainete) mais ses structures interes
peuvent
étre variables.

ED Les fondements institutionnels


del’Etat dedroit
© Un Etat de droit se définit & partir de trois catactéristiques : le respect de la higrarchie
des normes (lois europeennes, lois constitutionnelles, eng ts internationaux, lois,
réglements, décrets, arrétés), | Egalité des sujets de droit (soumission de |“Etat au droit) et
le principe de la séparation des pouvoirs (exécutif, gislatif et independance de la justice).
@Les activités des individus, des organisations et de [Etat sant donc encadrées par k
droit. Larbitraire est done exclu d'un Etat de droit, contrairement & un Etat de police.
LEtat de droit caractérise en principe les régimes démocratiques.

> Les differentes


formes juridiques del'Etat
@ Dans un Etat unitaire, le pouvoir est centralisé au sein dune entité -
autonome, indivisible et souveraine (gouvernement central). Le mo-
ddle unitaire est celui de la France, caractérisée par un fort pouveir cen-
tral. Au cours du xx* siécle, des réformes institutionnelles ont conduit,
en France, 2un double mouvement de décentralisation (Dec. 4 et Doc. 5)
et de décencentration.
®Dans un Etat fédéral, le gouvernement central conserve des fanc-
tions « régaliennes » (domaine de [econemie, des affaires Ctrangéres,
de la défense) et attribue [exercice d'autres competences (police, justice,
culture, education) 3des entités autonomes (exemple de Vorganisation
des Lander en Allemagne).
—=
S
-_
e
—<
e
Doc. 4La decentralisation
sintensifie en France

Le mouvement de décentraiisation sest amore avec les lois Defferze votdes La reforme ce ONO entraie
ure
en 1982-1983, puis avec la réforme constitutionneile de 2008. li se poursult & MOuIPCIOU?
des Sruchurs ce
partir de 2005, avec laloirelative aux libertes et responsabiiites locales qui attr Seterremeng a pero Nuraake
bue de nouvelles competences aux cofectivités tertitoriales, et pose le principe
de leur autonomie financiére. A partir de 2010, se metira en place le rSforme
des collectivités territoriales, qui prévoit notamment le remplacement des
SE eS ee ee te
conseiller territorial

Hso
) Ordre politique et légitimation

Doc. 5 Exemples des nouvelles compétences des collectivités territoriales

+ aménagement et développement + action sociale, cohésion sociale + mobilité durable


durable du territoire + contribution a la résorption de la - organisation des services publics de
+ protection de la biodiversité, climat, | précarité énergétique proximité
qualité de l’air, énergie + autonomie des personnes + aménagement de l’espace
- développement économique, « solidarité des territoires + développement local.
innovation, internationalisation des
entreprises
+ intermodalité et complémentarité
entre les modes de transport
+ soutien a l’enseignement supérieur et
a la recherche

Les collectivités territoriales disposent désormais de compétences dans de nombreux domaines : économie et
développement, emploi, solidarité, éducation, transport, culture.

E} lEtat démocratique se renouvelle


® Dans une démocratie, les décisions politiques sont prises par les élus (démocratie repreé-
sentative) ou, plus rarement, directement par le peuple (démocratie directe).
® Depuis la fin des années 1970, de nouvelles formes de participation politique se sont
développées, fondées sur la volonté d’associer les citoyens a la prise de décisions politiques.
® Cette forme de démocratie est qualifiée de participative, elle s'appuie sur de nouvelles
structures propices au débat public (conseils de quartiers, comités consultatifs, conseils
locaux de la jeunesse..). Il s'agit d’associer davantage la société civile aux décisions poli-
tiques, et donc de renforcer leur légitimite.
® En France, le développement de la démocratie participative est la consequence logique
de la décentralisation. Elle répond a des objectifs d’efficacité et de performance des déci-
sions publiques, dans le but de renforcer la cohésion sociale, en y associant Yensemble de
la population.

818
J Les points essentials 8 retenir oe
. © Lacanatitatien desBaaks eatBensalak dn processus astertger Re poawaie Skatcs a
bafuarahen dlenercine depvavee Seottnchitantvonalinte. Estee paliigen, naan pariiak Saitk
_ proleage par Pediiicatins da sretement mammal gue AS AN Sar he ee Se
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ANALYSE DE DIAGRAMME |!

Les dépenses publiques, en % du PIB

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Source : Etudes économiques de |'OCDE, mars 2015.

Analysez ce diagramme en batons en répondant aux questions suivantes.


1. Que présente le document ?
2. Quelles observations tirez-vous du document ?
3. Comment expliquez-vous ces évolutions ?

Méthode
Eh Pour comprendre et présenter correctement le diagramme :
_ identifiez le document : lisez le titre, la source, la legende, les axes, mais aussi les données
chiffrées pour vérifier que vous les comprenez bien ;
~ vérifiez que vous comprenez bien le sens des termes utilisés (unités, voca- Astuce
bulaire...) ; La comparaison peut
- rédigez la présentation en une phrase simple, incluant la période et la d‘effectuer au moyen de
variable étudiée, ainsi que la source des données. calculs simples (coefficient
muitiplicateur, par exemple).
Utilisez systématiquement
2 Votre observation doit suivre deux axes :
identifiez des périodes ; les données chiffrées du
~temporel : repérez les évolutions dans le temps,
document.
~ spatial : comparez les pays entre eux, ou par rapport a une moyenne. Wesit

ces
rg Mobilisez vos connaissances pour apporter des éléments d’explication (connaissan
du cours ou données factuelles, mise en relation éventuelle avec un document). Cette analyse
.).
vous servira a développer une argumentation (étayer une théorie, illustrer un mécanisme..

83&
1. Présentation du document _ Remarque
Un diagramme en baton peut
e Caractéristiques du document: servirasuivre l’évolution
— le document représente |’évolution et la comparaison entre Etatsdes —yyne grandeur dans le temps
dépenses publiques, les données étant exprimées en % du PIB; (taux de chomage, taux de
— la source est ’OCDE et le document est extrait des Etudes écono- croissance du PIB...)ou
miques parues en mars 2015; a comparer des situations
— deux années sont étudiées (2000 et 2014), matérialisées par un dia- (entre des pays, des PCS...).
La hauteur de la colonne (du
gramme en baton pour 2014 et un point pour 2000 ;
baton) indique la valeur prise
— sur l’axe des ordonnées, on lit la part des dépenses publiques expri- par la variable (dans le temps,
mée en % du PIB. Sur l’axe des abscisses, on distingue les pays (com- _geign je pays ou la PCS...).
paraison spatiale). co ea a
e Signification des données chiffrées : selon ‘OCDE, les dépenses publiques représen-
taient en France environ 57 % du PIB en 2014.
e Explication des termes :
— OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques.
— Dépenses publiques : ce sont les dépenses réalisées par les administrations publiques
(Etat central, Sécurité sociale, collectivités territoriales). Ici, elles sont exprimées en % du
PIB, ce qui donne une idée de leur importance.
e Présentation du document
Le document présente |’évolution, entre deux périodes, des dépenses publiques (en % du
PIB) au sein de différents pays. I] permet donc d’effecteur une Comparsnsa temporelle et
spatiale de ’évolution des dépenses publiques.

2. Observations tirées du document ey Le conseil du prof


e Observation temporelle : dans beaucoup de pays, les dépenses _Justifiez toujours votre
publiques ont augmenté ou sont restées stables entre les deux années _—ffirmationaFaide de
observées. Ainsi, en France et au Portugal, les dépenses publiques ont —-42"NE€s chiffrees:
soiten
augmenteé d’environ 6 points de pourcentage. Elles ont stagné en Suéde clToant» celles Galanin,
: Rei? : % soit en effectuant des calculs
et en Autriche, et diminué en Slovaquie et en Israél. (taux de variation, coefficient
@ Observation spatiale : la France est l'un des pays de 1OCDE ot la _multiplicateur, écarts en
part des dépenses publiques (en % du PIB) est la plus élevée, avec la _—_—Points de pourcentage...).
Suéde et le Danemark. On remarque qu’au Canada, en Irlande ou au
Royaume-Uni, la part des dépenses publiques se situe autour de 40 % du PIB. Enfin, cest
en Corée du Sud que le poids des dépenses publiques est le plus faible (25 points d’écart
par rapport a la France).

3. Analyse du document
Ici, deux séries de faits sont a analyser :
- Laugmentation de ia part des dépenses publiques observée entre 2000 et 2014, alors
méme que les pouvoirs publics affichent une volonté de réduction des déficits publics et de
l’endettement public, peut s'‘expliquer par les conséquences de la crise économique de 2008
(augmentation des dépenses li¢es au chOmage, diminution des recettes...). La progres-
sion des dépenses publiques a donc été freinée dans de nombreux pays industrialisés. En
revanche, dans les pays émergents (Corée du Sud), la progression de la part des dépenses
publiques s’explique par le besoin croissant d’éducation, de santé, d’investissement dans
les infrastructures pour consolider le développement du pays.
— d’autre part, une partie des dépenses publiques concerne les dépenses de santé, donc
est liée au modeéle de protection sociale. Ainsi, en France, le degré de mutualisation est
beaucoup plus important qu’au Canada ou en Grande-Bretagne. Ce qui explique l’écart
observé précédemment.

@ 84
ANALYSE DE DIAGRAMME 2

Structure de \a consommation selon le type de ménage en 2011 (en %)


Seales senancienicou

:H Autres biens
;
| et services
:

: Logement

Transport

Alimentation
(hors alcool)
) :

| Loisirs et culture Mi Couple avec enfant(s)


ME Couple sans enfant
Habillement
EB Famille monoparentale
M@® Personne seule
2S a ee

Source : Insee, enquéte « Budget defamille ®, 201 1.

1. Présentez le document.
2. Par quel formule de calcul le résultat marqué d’une fléeche a-t-il été trouvé ?
3. Pour quel poste les écarts entre types de famille sont ils les plus importants ? Avancez
une explication.

1. © Caractéristiques du document
~ Le document présente Ja structure des dépenses de consommation (autrement dit les
coefficients budgétaires selon le type de ménage). Les données sont exprimées en %.
~ La source est l’Insee et les résultats proviennent d’une enquéte réalisée en 2011.
~ 4 postes budgétaires et 4 types de ménages sont étudiés.
~ Les coefficients budgétaires sont en abscisses, les postes budgétaires en ordonnées.
® Signification des données chiffrées : selon |'Insee, en 2011, les familles monoparentales
consacraient environ 6 % de leurs dépenses totales a Vhabillement.
® Présentation du document
~ Insee : Institut national de la statistique et des études Economiques.
~ Budget de famille : réalisée par l’Insee tous les cing ans environ, V’enquéte « Budget de fa-
mille » (BDF) vise a étudier les dépenses et les ressources des ménages résidant en France.
le
~ Le document permet de comparer les différentes structures de consommation selon
type de ménage.
aux
2. Les données représentent des coefficients budgetaires. La donnée correspondant
transports pour les couples avec enfants a donc été calculée par :
dépenses consacrées aux transports x 100
dépenses totales de consommation des couples avec enfants
s‘averent les plus
3. C'est sur le poste « logement » que les écarts entre types de famille
avec enfants (13 % de leur
importants, avec un écart d’environ 10 points entre les couples
Le logemen t pése donc moins chez
consommation en 2011) et les personnes seules (23 %).
d’entreti en, ou de chauffag e du loge-
les familles les plus nombreuses. En effet, les charges
personn e seule. Cela dépend aussi du fait
ment sont plus lourdes dans le budget d’une
d’étre locataire ou propriétaire de son logemen t.
85 8
Entreprise, institution,
organisation

Comment s‘organise la coordination par la hiérarchie ?


‘De quoi s‘agit-il? Une entreprise réunit des agents (salariés, dirigeants) dont ilfaut coordonner
les actions dans un objectif d‘efficacité optimale. ‘

ep La hiérarchie est une relation de subordination.


® Lentreprise peut étre étudiée sous l’angle des relations entre les dif- Vocahulaire
férents acteurs (actionnaires, salariés, managers, syndicats) qui y in-
terviennent. Les nouvelles approches de la firme, qui s’éloignent de w hiérarchie : échelle
descendante de pouvoir, de
lanalyse micro-économique par les cotits de production et les prix ges es A
ry ; Bic Ea reas : privileges, de situations qui
(coordination par la rationalite, maximisation du profit), developpent implique la subordination des
Pidée dune coordination administrative ou encore coordination par _échelons inférieurs aux échelons
la hiérarchie. supérieurs.
@ La hiérarchie permet la coordination par des relations de subordi-
nation (Doc. 1). La hiérarchie est fondée sur la détention des droits de propriété par l’em-
ployeur, qui dispose de ce fait de l’autorité sur les salariés qu il emploie. Lemployeur orga-
nise la production et la répartition des taches au sein de la firme.

Doc.1 Lorganisation en tant que hiérarchie


Les informations remontent au
sommet de la hiérarchie en passant
d'un échelon hiérarchique a un
autre. Le pouvoir sexerce de haut
Direction |en bas : les directives descendent
commerciale _~ d'un échelon hiérarchique a l'autre.

4... Z| Gy Ga}
————_—_—_
® Vorganisation taylorienne, qui s'est développée au cours du xx‘ siécle, fonctionne sur
une structure hiérarchique forte (organisation pyramidale). Elle sorganise autour d’une
séparation entre les taches de conception (ingénieurs et cols blancs) et les taches d’exécu-
tion (ouvriers). La division des taches et la spécialisation, a l’origine de gains de producti-
vité, ont assuré la forte croissance économique des Trente Glorieuses.

ee Le modeie bureaucratique et ses limites


© La bureaucratie représente alors un mode d’organisation hiérarchique. La grande entre-
prise est organisée selon un principe pyramidal qui se refléte dans des organigrammes
complexes. Dans la bureaucratie, la communication se fait verticalement plut6t qwhori-

B® 86
Entreprise, institution, organisation

zontalement. De méme, les communications sont le plus souvent indirectes, car il faut
toujours passer par le supérieur pour transmettre de |’information vers les niveaux plus
élevés de la hiérarchie. Les régles organisationnelles sont de nature formelle.
® Ces entreprises, basées sur une structure hiérarchique, permettaient de produire a faible
cout de forts volumes d’une gamme restreinte de produits (standardisation de la produc-
tion), mais ce modéle est remis en cause par l’augmentation des cofits de coordination liée
aux transformations du marché et de la demande.
© De plus, M. Crozier et E. Friedberg ont montré que ce modéle bureaucratique ne repose
que sur des relations de pouvoir, empéchant l’organisation d’identifier et d’éliminer ses
dysfonctionnements (cercle vicieux bureaucratique). D’autre part, ce modéle ignore l’in-
fluence des relations et des jeux stratégiques que peuvent développer les salariés.

Comment s‘organise la coopération entre les acteurs ?


‘De quois’agit-il?. La coopération est le mode normal de relation entre les acteurs de l’entreprise.
Mais l’existence d’intéréts divergents peut faire naitre des conflits. — .

1) Vadhésion a un projet commun


® Lorsqu’il y a une interdépendance entre les acteurs, on peut dire que l’action est collec-
tive. Une action collective organisée est fondée sur la volonté d’individus de coopérer a la
réalisation d’un but, avec des objectifs clairs et partagés. Ainsi, la principale action collec-
tive de l’entreprise est la production de biens et de services.
© La coopération dans l’entreprise dépend de sa capacité a faire adhérer ses salariés a des
objectifs communs, par exemple a travers l’usage d’incitations (rémunérations, avance-
ment, primes). Elle est aussi obtenue par |’imposition de régles légales (code du travail) ou
contractuelles.
® Vefficacité de la coopération dans l’entreprise dépend de sa capacité a créer un collectif
de travail impliquant une habitude de travailler ensemble, pour résoudre les problemes in-
hérents a la production. La présence d’instances de représentation du personnel (délégués
syndicaux, délégués du personnel) peut favoriser la coopération et résoudre des conflits
latents.

2) L’existence de tensions a l’origine de conflits


© L’action collective nécessite une prise de décision, cest-a-dire d’effectuer des choix a
partir d’informations. Au sein d’un groupe peuvent alors naitre des conflits, lorsque se
manifestent des intéréts contradictoires entre les acteurs. Ces conflits (latents ou ouverts)
peuvent altérer la coopération, mais permettent aussi d’en révéler les points faibles et de
construire un nouveau modéle coopératif.
© Conflit et coopération sont complémentaires, car les conflits favorisent apparition de
groupes, vecteurs d’intégration et donc de coopération future. Un conflit peut donc poten-
tiellement améliorer V’efficacité de l’entreprise, car il régénére les conditions de la coopé-
ration.

87Bf
~

e Les principaux motifs de conflits portent sur l’organisation et les conditions de travail,
le partage des richesses produites, les relations avec Ja hiérarchie. La gréve est une mani-
festation du conflit, elle constitue une action collective décidée par les salariés. Il existe
d’autres formes d’expression collective a travers lesquelles les salariés témoignent de leurs
divergences d’intéréts ou de leur insatisfaction (absentéisme, manifestation, pétition).

Doc. Motifs des gréves, données en % des entreprises ayant connu une gréve*

Les Les conditions Le temps Les mots d’ordre


rémunérations de travail de travail _extérieurs a
Ventreprise

Source : DARES, septembre 2013.


* Le total des motifs est supérieur 4 100 % car un méme arrét de travail peut porter sur plusieurs revendications. De méme, une entreprise peut
connaitre plusieurs gréves durant l’année, avec a chaque fois des themes de revendications différents.

Champ : entreprises de 10 salariés ou plus (secteur marchand non agricole) ayant déclaré un arrét collectif de travail.

®@ Lexistence de dispositifs de négociations entre salariés et dirigeants (comme les comités


d’entreprises et les conventions collectives) permet de dégager des compromis et de préve-
nir les conflits. Les syndicats jouent un réle déterminant dans organisation des conflits et
la négociation avec les dirigeants.

m 88
) Entreprise, institution, organisation

Revision express

Le schéma a retenir
Comment coordonner les acteurs dans une entreprise ?

1. La coordination hiérarchique est interne a l’entreprise.


| vrai |_| faux

2. Vorganisation taylorienne est un exemple d’organisation hiérarchique.


[| vrai [ ]faux

3. Une organisation trés hiérarchisée garantit toujours l’efficacité.


[| vrai [_]faux

4. La notion d’action collective renvoie a l’idée de conflit entre les acteurs.


[| vrai [_]faux

5. Les conflits portent principalement sur le partage des richesses produites.


[| vrai | faux

6. La coopération est nécessairement contrainte.


[ ]vrai [_]faux

: > Réponses p. 396 i

89 8
EXERCICE 1
Mesurer la dispersion pour rendre compte des inégalités

Distribution des salaires nets annuels dans le secteur privé, en France, en 2012
Déciles En euros

1* décile (D1) 14 400


2° décile (D2) 16 104

3° décile (D3)
4° décile (D4)

8° décile (D8) 32 184


9° décile (D9) 45 528
Champ : salariés a temps complet du secteur privé et semi-public y compris les bénéficiaires des contrats aidés. Sont
exclus les apprentis, les stagiaires, les salariés agricoles et les salariés des particuliers employeurs.
Source : Insee, 2013.

Etudiez les inégalités salariales en répondant aux questions suivantes: _


1. Donnez la signification de la valeur du 1° décile et du 9° décile. Bien comprendre
2. Quelle est la signification particuliére de la médiane ? Les quantiles constituent des
indicateurs de dispersion : ils
3. Comparez le 1° et le 9° déciles.
fournissent une information
précise sur les inégalités
(écarts de salaires ou de
patrimoine entre les individus, —
aad de taille des entreprises...).
1 Identifiez bien ce que représente chaque type de quantiles.

Si l'on partage l'effectif % de chaque part Nom de la valeur Nombre de quantiles


total de la population en: sur l'effectif total maximale de la part
100 parts de méme effectif Un centile 99 centiles (C1 a.C99)
10 parts de méme effectif Un décile 9 déciles (D1 a D9)
5 parts de méme effectif Un quintile 4 quintiles
4 parts de méme effectif Un quartile 3 quartiles

BI On vous demande ici une définition : vous pouvez expliquer la valeur de la médiane dans le
tableau pour illustrer votre réponse.

3 | Pour comparer deux déciles, on calcule fréequemment le rapport inter-décile :


D9
oye
Ce rapport se lit comme un coefficient multipiicateur.

m90
1. Lecture et signification du 1* et du 9 décile :
© 14 400 : en 2013, les 10 % des salariés 4 temps complet du secteur privé et semi-public les
moins bien rémunérés gagnaient au plus un salaire annuel net inférieur 4 14 400 €.
© 45 528 : en 2013, les 10 % des salariés 4 temps complet du secteur privé et semi-public les
mieux rémunérés gagnaient au moins un salaire annuel net supérieur a 45 528 €.

2. La médiane correspond au 5° décile. C’est une valeur particuliére, puisqu’elle partage


leffectif total en deux parts égales : 50 % de leffectif se situent au-dessous de cette valeur,
tandis que 50 % de l’effectif se situent au-dessus de cette valeur.
En 2013, en France, selon l’INSEE, la moitié de la population disposait d’un salaire net
annuel supérieur 4 21 264 €, tandis que l'autre moitié des salariés (salariés a temps com-
plet du secteur privé et semi-public) avaient un salaire net annuel inférieur a cette somme.

3. Comparaison du 1* et du 9 décile ~~ _ Biencomprendre


D9 _ 45528 _4,5 La comparaison de déciles
DI 14400 ~’ extremes permet de rendre
En 2013, le salaire minimal des 10% des salariés 4 temps complet du _—-“ompte de lampleur de lécart
secteur privé et semi-public les mieux payés était 3,2 fois plus élevéquele —**t¥ les valeurs, donc de
; importance des inégalités
salaire maximal des 10 % des salariés les moins bien rémunérés.
* * g 2 OS: 7 * pe a aA
au sein d'dne popilation
,

(concernant les revenus,


le patrimoine, par ex.).

EXERCICE 2

Etudier une courbe de Lorenz

Répartition des revenus annuels (revenus du travail, revenus du capital et revenus de transfert)
en France, en 2011

p esa > 4 Revenus disponibles cumulés (en %)


%acumulés croissants de 100 pitti
| la variable étudiée.


'

;

; ; En abscisses

ee
| | figurent les %
-L—| cyumulés croissants |
i
!
des effectifs. |

4
'

i
i

tp _—_—_— = ——
a

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Population cumulée (en %)

Source : Insee, BSi-Economics.

918
1. Quelle part du revenu annuel cumulé les 10 % des ménages les plus pauvres percoivent-ils ?
2. Quelle part du revenu annuel cumulé les 10 % des ménages les plus riches percoivent-ils ?
3. Montrez que la situation concernant la distribution des revenus en France n’est pas égalitaire.

1 et 2 | Identifiez bien les valeurs indiquées en abscisses et en ordonnées. En abscisses


figurent ici les % cumulés croissants des ménages, en ordonnées les % cumulés croissants du
revenu annuel de 2007 en France. II vous suffit ensuite de repérer les valeurs correspondant aux |
questions.
i

3 | Le graphique vous aide a répondre a cette question : si la répartition de l'ensemble des re-
venus étaient parfaitement égalitaire, la courbe se confondrait avec la bissectrice. Plus la courbe
s‘éloigne de la bissectrice, plus les inégalités sont importantes.

1. En 2011, les 10 % des ménages les plus pauvres se partageaient environ 3 % du revenu
annuel total (donc moins de 10 % du revenu annuel total).

2. En 2011, les 10 % des ménages les plus riches se partageaient 27,7 % (100 - 72,3) du
revenu annuel total (donc plus de 10 % du revenu annuel total).

3. Le graphique permet de visualiser simplement si la situation est égalitaire ou non. Si


la répartition de l'ensemble des revenus étaient parfaitement égalitaire, la situation serait
telle que :
— 10 % des ménages percevraient 10 % de l'ensemble du revenu annuel ;
- 20 % des ménages percevraient 20 % de l’ensemble du revenu annuel ;
— etc. Astuce
On visualise cette situation parfaitement inégalitaire sur la bissectrice Pour comparerde facon claire
(droite rouge). Par conséquent, la courbe représentant la distribution _ les données de deux années
des revenus en France en 2011 ae correspondant pas a cette bissectrice, 0 de deux pays du point de
elle n’est pas égalitaire. D’une facon générale, plus la courbe de Lorenz Yue de pi inégalités, vous
s éloigne de la bissectrice, plus la répartition est inégalitaire. PoUVEL ES ier
er nue
méme graphique.

EXERCICE 3
Savoir distinguer corrélation et causalité

En vous appuyant sur le schéma de la page suivante, répondez aux questions :


1. Faites une phrase pour exprimer |’information contenue dans les points Suéde et USA.
2. Quelle corrélation est ici mise en évidence ? Peut on parler de causalité ?

M92
Dépenses sociales’ et taux de pauvreté infantile
Taux de pauvreté infantile en %
30

25

20

15

10

0) ates 6 8 10 WZ 14 16
Dépenses sociales en pourcentage du PIB

1. Ici, les dépenses sociales comprennent les contributions au chémage, aux allocations et services familiaux,
les allocations d’invalidité et de maladie, les allocations d’aide au logement et autres aides sociales, hors
les dépenses publiques d’éducation, de santé et de retraites.
Unicef, Bilan Innocenti 2000.

Methode
El Repérer une corrélation
® Lorsqu’une distribution présente 2 caractéres, il est légitime de se demander s'il existe un lien
entre eux, c’est-a-dire s’il y a dépendance, dans un sens ou dans l’autre de ces deux variables.
® || y a corrélation entre deux variables lorsqu’elles évoluent dans le méme sens (corrélation
positive) ou en sens contraire (corrélation négative).
® La représentation de deux variables par un nuage de points permet de repérer graphique-
ment une corrélation. Une des variables est représentée en abscisse, l’autre en ordonnée.
® Le nuage de points ainsi obtenu peut étre approché par une droite
qui indique la tendance générale (droite des « moindres carrés »). Plus
les points sont alignés prés de la droite plus la corrélation est forte (a).
® Ici la droite a une pente ascendante. La corrélation est positive :
quand l’une des variables augmente, l’autre aussi.
@ Sila droite a une pente descendante, la corrélation est négative :
quand I’une des variables augmente, l’autre diminue.
@ Si le nuage de point est trés dispersé (b), alors la corrélation est
faibie, voire nulle : la variable en ordonnée peut étre stable quelle que
soit la valeur de la variable en abscisse et inversement.
PA interpréter une corrélation
® Une étude anglaise a prouvé que les gens habitant pres de pylones a haute tension étaient
significativement plus souvent malades que le reste de la population. Le conseil de l’Ordre des
médecins a publié une étude prouvant que ceux qui pratiquaient réguliérement le jogging a |
’age de 60 ans avaient une plus grande probabilité de se trouver en bonne santé a l’age de 70
ans que la population normale.
@ Si dans ces deux exemples, il y a bien corrélation, cela ne veut pas dire qu’il y a causalité : dans
en
| le premier cas, une autre étude a montré que les individus vivant prés des pylones étaient

938
moyenne plus pauvres ; et on connait les liens santé-pauvreté... A elle seule, cette étude ne
permet donc pas de conclure. Dans le second cas, ona seulement prouvé que ceux qui sont en
bonne santé a 60 ans (ceux qui pratiquent le jogging) ont plus de chance de |’étre encore 10 ans
plus tard.
® Une corrélation ne fait donc que suggérer une relation de causalité entre les deux variables.
Encore faut-il expliquer quelle variable explique l’autre (on pratique le jogging parce qu’on est
en bonne santé, ou on est en bonne santé parce que I’on pratique le jogging ?) De plus, il est
possible qu’une variable cachée intervienne dans la chaine logique de I’analyse.

1. Alors que la Suede consacre environ 15 % de son PIB a des dépenses sociales, seulement
3 enfants sur 100 sont pauvres dans ce pays. En revanche, les Etats-Unis qui ne consacrent
que 3 % de leur PIB aux dépenses sociales, connaissent un taux de pauvreté infantile élevé :
plus de 22 %.
2. Lorsque les dépenses sociales passent de 1 % 4 16 % du PIB, soit 15 points de PIB, le
taux de pauvreté infantile tend a diminuer (voir la droite de corrélation) de 21 % 4 3 %, soit
environ18 points. En résumé, un point de PIB de plus de dépenses sociales « produit » en
moyenne prés de 1,2 point de moins de pauvreté infantile.
Il existe donc bien une corrélation négative entre dépenses sociales et pauvreté infantile :
plus les dépenses sociales augmentent, plus la pauvreté infantile diminue.
Cependant, la réduction de la pauvreté ne se limite pas a l’impact des transferts moné-
taires directs (la redistribution), si efficaces soient-ils. Bien d’autres éléments des politiques
économiques et sociales peuvent y contribuer, donc bien d’autres volets de la dépense des
Organismes publics. C’est le cas des logements sociaux et d’autres infrastructures et ser-
vices publics dont l’accessibilité aux plus pauvres a un coat public, hors prestations so-
ciales. C’est aussi le cas des politiques d’accés aux soins et al’éducation, aux créches, aux
services a domicile pour les personnes agées, etc. Une partie de ces politiques sociales
reléve d'autres financements que les prestations sociales monétaires aux ménages.
La causalité existe donc bien, mais elle s’explique aussi par d’autres variables.

m 94
Action publique et regulation

L’action des pouvoirs publics et la cohésion sociale


il? Au cours de la seconde moitié du xx siécle, le rdle de l’Etat sest développé dans
la lutte contre la pauvreté et les inégalités, renforcant ainsi la cohésion sociale.

ne Quels sont les fondements de I’action des pouvoirs publics ?


® La logique de intervention des pouvoirs publics, dans le cadre de ce
que l’on nomme un Etat social (« welfare state »), est d’assurer le bien- Vocabulaire
étre économique et social des individus. Lintervention des pouvoirs
a désaffiliation : passage d'une
publics traduit la volonté, face aux risques sociaux, d’instaurer une situation d’intégration a celle
solidarité (lien d’engagement et de dépendance réciproque entre tous d’exclusion, a la suite d’une série
les individus), et de contribuer ainsi a la cohésion sociale. de ruptures sociales (familiale,
professionnelle, spirituelle).
®@Ces différentes dimensions instaurent ce que le sociologue Robert
@ disqualification sociale :
Castel nomme la citoyenneté sociale. En effet, la montée du chémage et rupture de l’individu avec la
la précarisation de l’emploi conduisent a un risque de « désaffiliation » société, vécue comme une
ou encore de « disqualification sociale », et donc de fracture sociale perte de reconnaissance et
menacant la cohésion sociale. D’ot l’importance d’un Etat protecteur, de protection sociale.
social et régulateur, pour assurer le bien-étre social de la population.

2) Deux logiques de redistribution


®La redistribution horizontale correspond a une logique d’assurance et organise un
systéme de protection sociale contre les risques sociaux (chémage, maladie, vieillesse,
accident du travail...), permettant 4 ceux qui en sont victimes et qui ont participé a son
financement (par les prélévements de cotisations sociales) de percevoir un revenu de subs-
titution (allocation chémage par exemple). Ces « droits sociaux » constituent la contrepar-
tie de la participation a la production.
© La redistribution verticale correspond a une logique d’assistance et de réduction des
inégalités, en offrant un filet de sécurité aux plus démunis (versement de minimas so-
ciaux). A travers les prélévements fiscaux (comme Pimpot sur le revenu), la redistribution
s‘opére des plus « riches » vers les plus « pauvres ».

E> Des modéles de I’Etat social aujourd’hui en crise?


© On distingue trois grands modéles d’Etat-Providence en fonction de leur mode de finan-
(Doc. 1) :
cement, ou encore du degré plus ou moins élevé de la mutualisation des risques
repose sur le principe contributi f (prestatio ns sociales recues en
le modéle corporatiste
des presta-
contrepartie de cotisations sociales versées) ; le modéle universaliste fournit
a tous les membres de la société (financem ent par Pimpét) ; le modele
tions uniformes
sur les plus pauvres (la
résiduel-libéral organise une protection sociale collective centrée
démarchandisation est faible).
95 &
Doc. 1 Les trois régimes d’Etat-providence, d’aprés Gosta Esping-Andersen
v

Modéle assurantiel
Modele résiduel ou Modele universe! ou
ou corporatiste-
libéral social démocrate
conservateur
Pays concernés Etats-Unis, Australie, Canada, Allemagne, France, Italie, Suéde, Danemark, Norvéege
Japon, Suisse Belgique
Protection sociale assurée Protection sociale associée Protection sociale élevée
par le recours au marché au travail salarié, avec associée a une offre
(assurances sociales privées). |versement de revenus de importante de services
Protection sociale publique | Substitution quand le travail | collectifs.
minimum pour les plus cesse.
démunis (population ciblée,
sous controle des ressources).
Financement Financement par les Financement par l‘impét.
essentiellement individuel cotisations sociales.
et privé.
Degré de « Démarchandisation » faible |« Démarchandisation » « Démarchandisation » forte
« démarchandisation » moyenne

La « démarchandisation » se mesure par la capacité d’une


personne de conserver ses moyens d’existence sans dépendre de
Sa participation au marché, et notamment au marché du travail.

© Depuis une vingtaine d’années, les Etats sociaux connaissent une crise majeure engen-
drée par une croissance affaiblie et de nouvelles exigences en matiére de régulation sociale.
En effet, le ralentissement de la croissance a réduit les ressources de la protection sociale
alors que la demande sociale s’est accrue. Laugmentation des déficits et de l’endettement
public qui en résulte nécessite aujourd’hui de repenser l’action sociale de l’Etat, avec
adoption de réformes parfois impopulaires (exemple de la réforme des retraites).

Comment un phenomene social devient-il un probleme


eee ?
- Le développement des politiques publiques est historiquement liéal'extension
Boat de activité de l’Etat, engagée depuis la fin du xux’ siecle et culminant au w° siécle avec la
mise en place de IEtat-providence.

Ma Les politiques publiques


®Il y a politique publique lorsqu’une autorité politique locale ou nationale tente, au
moyen d’un programme d’action coordonné, de modifier l’°environnement culturel, social
ou économique d’acteurs sociaux.
® Les politiques publiques concernent des domaines trés variés : santé, logement, aména-
gement du territoire, éducation, sécurité publique... Leur mise en ceuvre passe par plu-
sieurs étapes.

M96
Action publique et régulation

2] Mise en ceuvre des politiques publiques : l’exemple du « mal


logement » en France
® Apparition et formulation d’un probléme public et agrégation des
acteurs : l’apparition du probléme peut étre instantanée (catastrophe
w probleme public: situation
naturelle, acte terroriste) ou progressive. Le probléme du logement en sociale ou phénomeéne considéré
France est ainsi devenu probleme public dés 1954 avec l’appel de l’abbé comme anormal par les acteurs
Pierre. Dés lors, des acteurs se sont regroupés en associations telles que sociaux et ne pouvant perdurer.
Emmaiis et plus recemment les Enfants de Don Quichotte, afin d’aler- @ agenda politique ; ensemble
ter l’opinion et les pouvoirs publics. des problemes qui a un moment
donné déterminent un débat
® Légitimation et inscription a agenda politique. Une compétition public et sont intégrés dans
s instaure pour l’inscription dans un agenda limité, qui fait appel a ‘action publique.
la mobilisation de groupes, relayée par les médias, pour sensibiliser
le public et les responsables politiques. Dans son appel, l’abbé Pierre
demande la mise a disposition de tentes et de couvertures pour les
sans-abris.
@ Mise en ceuvre des décisions prises : moyens accordés, disposi-
Vocabulaire
tifs juridiques et administratifs, procédure effective ou non du plan
w action publique : réponse
d’action. C’est 4 ce moment-la que peut se mettre en place l’action
apportée par |’Etat a des besoins
publique, cest-a-dire la réponse de |’Etat au probléme identifié. Ainsi, relevant de l'intérét général.
suite a l’action menée par l’abbé Pierre, la société civile a répondu a
lappel par des dons et un programme quinquennal de construction de
logements HLM a été mis en place en 1957. Son combat a aussi permis l’adoption d’une loi
interdisant l’expulsion de locataires pendant la période hivernale.
@ Evaluation des résultats : les effets observés de la politique publique correspondent-ils
aux effets attendus ? Le probléme qui se pose est aussi de savoir qui évalue : l’administra-
tion publique qui a mis en ceuvre la politique ou une instance indépendante ? En France,
le probléme du logement rest toujours pas résolu.
© Cléture du programme : résolution du probléme, ajustement du programme d’actions
en cas d’échec ou de réussite partielle, abandon du fait de |’épuisement des moyens accor-
dés. Laction publique s’est renforcée ces derniéres années avec l’adoption de la loi DALO
(Droit au logement opposable) en 2007 et la loi MOLLE (loi de Mobilisation et de Lutte
contre l’exclusion) en 2010.

3) Les enjeux des politiques publiques


® Les processus d’élaboration des politiques publiques ne sont pas du seul ressort des auto-
rités et de la représentation politiques (Doc. 2). Ils mettent aux prises, souvent de facon
conflictuelle, de multiples acteurs de la société civile : groupes concernés, groupes de pres-
sion, experts, associations, etc.
@Les objectifs affichés peuvent masquer des objectifs non avoués (politiques de lutte
contre la délinquance ayant pour visée sous-jacente la reconquete d'un certain électorat).
© Les résultats des actions publiques ne dépendent pas seulement des agents de la puissance
publique : dans les processus concrets, des enjeux multiples peuvent se confronter. Les
résultats vont aussi dépendre du contexte institutionnel qui est plus ou moins favorable.

978
© La Loi organique relative aux lois de finances (LOLF), entrée en vigueur en 2006, a pour but de
renforcer le contréle du parlement sur l’affectation des moyens publics et l’efficacité des politiques
publiques.

Doc. 2 Le débat sur la réforme du permis a point


On peut identifier différents acteurs
intervenant dans ce débat : les
associations contre la violence routiére,
les parlementaires, le gouvernement et
les groupes de pression.

Les associations de prévention routiére redoutent de voir le nombre


de morts sur les routes repartir a la hausse avec la réforme du permis a
points prévue dans la loi Loppsi 2, en deuxiéme lecture a partir de mardi
a l’‘Assemblée, ot le gouvernement présente un amendement de com- ——
promis. . Ces différents acteurs
La Ligue contre la violence routiére appelle a « sauver le permis a
ont des points de vue
points » qui a épargné 20 000 vies depuis 2002. [...]
divergents sur la réforme
: . aah ; envisagée et cherchenta
Les élus veulent raccourcir le délai de trois ans au bout duquel, en faire pression surleprojet
l'absence diinfraction, il est possible de récupérer l’intégralité des 12 de loi en fonction de leurs
points perdus de son permis. intéréts quills estiment
Les sénateurs voudraient ramener ce délai a un an, tandis que les légitimes.
députés penchent pour deux ans. Ils mettent en avant le fait que des
conducteurs roulent sans permis ou s‘adonnent au trafic de points.
Opposé a un assouplissement aussi large, le gouvernement présente
son propre amendement qui, explique un porte-parole du ministére de
l'Intérieur, prévoit un « aménagement a la marge » : le trafic de points
deviendrait « un délit punissable d’un an de prison et de 30 000 euros
d’amende », et il serait possible de « récupérer un point par an par infrac-
tion, quelle que soit l’infraction ».
Sans surprise, le lobby automobile milite pour un assouplissement le
plus large possible.
Lepoint.fr, 14 décembre 2010.

m98
Action publique et régulation

Revision express

Le schéma a retenir
Lorganisation et les limites de l’action des pouvoirs publics

‘Réduireles inégalités i
allocation des ressources ‘
- régulation (lois et reglements) :
- redistribution (horizontale, verticale) —
AN ERAN RES BE He RI A IA OS ASFA

Les objectifs
Assurer la cohésion sociale, |
| lutter contre la pauvreté |
et les inégalités

‘Lintervention
ic des pouvoirs publics | -

Les limites
Crise de financement ?
Efficacite sur la cohésion sociale? |
| Coopération entreles acteurs? |

Crise de la protection sociale ‘


_Des réformes nécessaires, mais remise
en cause des acquis sociaux : la cohésion
sociale est-elle menacée ? j
SAINA AAR ALLTEL LRA ED SILI OR LEA PRL IIE

1. En France, la protection sociale est financée essentiellement par les cotisations sociales.
[|vrai [_] faux
2. La redistribution verticale est indépendante du revenu des personnes.
[]vrai [_]faux
3. La production de services collectifs par Etat correspond a la fonction de régulation.
[|vrai [_]faux
4. Vinscription a l’agenda politique peut résulter d’une mobilisation de l’opinion publique.
[]vrai [_]faux
a > Réponses p. 396 2

99 8
Interpréter les consignes en SES

Répartition des couples selon leur situation matrimoniale

Source : Insee, enquétes Famille et logement 2011 ; recensement de la population 1990.

1. Les quatre phrases suivantes sont des réponses a des questions. Pour chacune d’elle, indiquez
quelles étaient les consignes et les attentes correspondantes.
a. En 2011, sur 100 couples, 75,6 % étaient des couples mariés.
b. Les couples de cohabitants vivent ensemble sans étre mariés, tandis que les autres le sont.
c. En 2011, on comptait 3 719 000 couples cohabitants en France selon I’Insee.
d.Le nombre de couples cohabitants a fortement augmenté entre 1990 et 2011 ; cette évolution
montre le recul du mariage comme valeur dans notre société, en particulier chez les jeunes.
2. Justifiez la réponse d. de la question 1 a l’aide des données du tableau.
3. Définissez le terme « cohabitants ».

4. Synthétisez et illustrez les informations contenues dans ce tableau.

Méthode
® En SES, la formulation des questions a son importance. Le verbe utilisé dans la question ex-
prime un objectif :il correspond a une consigne qui implique des attentes précises dans votre
réponse. Voici une liste des principales consignes que vous rencontrerez dans les questions, et
des attentes correspondantes.

[Consignes Attentes
|Analyser Décrire un phénoméene, un mécanisme, puis lexpliquer.
Décrire Donner les éléments susceptibles de présenter un fait, un phénoméne, une situation, un
mécanisme... °

Calculer Effectuer une (ou plusieurs) opération(s) permettant d’obtenir un résultat chiffré.
Comparer Mettre en paralléle deux ou plusieurs faits, phénoménes, situations, y Bien comprendre
mécanismes de facon a isoler des ressemblances et/ou des différences. Comparer suppose de mettre
Distinguer Mettre en paralléle deux ou plusieurs faits, phénoménes, situations, etc. en évidence les différences et
de fagon a isoler des différences. les ressemblances.
. Distinguer suppose de ne
Illustrer Donner un exemple. présenter que les différences.
Déduire Donner une (ou des) conséquence(s) logique(s) d’une situation, d’un mécanisme, etc.
Justifier Donner les raisons qui permettent de conclure : « vrai ».

100
a ee
ie | Rédiger une phrase contenant et donnant la signification du chiffre précisé.


Dita | rSenansandtiinsdantenessdnoname
gerneiae |
apheresis essouritecane itesun. |
® Repérez bien le type de consigne et identifiez les attentes correspondantes avant de répondre.

1. a. « Calculer » : Quelle était la part des couples mariés en France en 2011 ?


b. « Comparer » : Comment distingue-t-on les couples mariés des couples cohabitants ?
c. « Lire » : Rédigez une phrase présentant |’information apportée par la donnée soulignée
dans le tableau.
d. « Analyser » : Quelle est |’évolution du nombre de couples de cohabitants en France
entre 1990 et 2011 7
Astuce
2. Le nombre de couples cohabitants est passé de 1 72000043719000, Calculeruntaux de
soit une augmentation de 116,2 % ou une multiplication par 2,16.4— variation ou un coefficient
multiplicateur pour mettre
3. Ce sont des couples qui vivent en union libre ou qui sont pacsés. en évidence
une évolution
permet d‘éviter la paraphrase
4. En France, entre 1990 et 2011, le nombre de couples cohabitants a _—_&t de gagner des points.
fortement augmenté (il a plus que doublé), tandis que celui des couples med
mariés a diminué de 4,7 %. Leur part dans le total des couples est passé de 12,5 % a 24,4 %,
alors que la part des couples mariés a baissé, passant de 87,5 % 4 75,6 % (soit une baisse de
11,9 points). Méme si les couples mariés restent fortement majoritaires, on constate une
augmentation des couples cohabitants (union libre ou Pacs).

101
agee iaieter
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agi 2 rach
23
7 : hs
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P
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“o® herd tg ee,. howl
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‘Histoire

Ml Croissance eCpaniaee:
é iiondialisation et mutation des sociétés
EMS NS SLOLLO hi cin ants nied Vain aiteetian- xa/spveer seanviceaiaeyatsnand» LOL
ESN SAMI EMAM ESB ee Re EE oa te sus hie caicin ns wdiddwoloe Macias eas Soa an nang nese on LOO
p> Cap suirie bac Analyser Une CONSIGNE ...............0.0ceceserseevsersancsecersencceesnes LOT
PllLa guerre
aur site ooo... ec cece cccecececeseseseceseevevevsveveveresesveveesveves.
109
MIRE VISIOMERINCSS Merrett frase careet tect tS ectr ns her ee er Ete
>>> Cap surle bac Composition .................ccceceeee eee FF EC TE ERE ete Bes
| EBDela guerre froide a de nouvelles conflictualités ......00..........cccccceeeeeevee
114
OOS ESTS TSDC EIS CR Sa aem a a en Wily
>>> Cap sur le bac Mettre en relation un document historique avec le cours ............... 118
El Le siecle des totalitarismes ............... oe. Saige ie, armas 6120
=> Révision Express ..................-.. PIR Sa Rae SES, Nb KI Sliema: abt ter aefas sek 122
Berea SURE BAC COMIPOSIION tix > teas dees vse Son. Foon nce nc ucg i een ewe oeta one paanot te,LOO
EX Colonisation et décolonisation ...............000.ccccccc
eee eeeneeeeeeeeees 125
=> Révision Express ..................... BP cca: te ornate Chey sin REO Rh SHE weed. 127.
>>> Cap surle bac Rédiger uneintroduction .......... Pee er ee oe Re ek Re See

El Une République,
trois républiques 0.2.5.2...
0.coc ceeceeeeeeeeesseeeees 130
ep R6vision EXpress ............00.cceeneeeee reeves SU RETO Dace DEM es ins oe repeal eee
bey Gap sur le bac Gonstruiratire Olan Fo. ot) ies MS ak ponte shiendes dea slabbeuee LOD
EM La République et les évolutions de la société francaise ............................135
MP ROVISIOIVEXDI CSS sor.os creicrcionis:raninicti sienass/reienias.c.0 2/08 0109s a a Fee Soe Site BGaine 137
>>> Cap sur le bac Rédiger introduction et la conclusion d’une composition .............. 138

8 |erent lesterritoires de proximité ...................0..0.. es ae 140


=p Révision Express ........ Sere ae ei «eee een SEIS Been pres apenas Ace roe cant . 143
>>> Cap sur le bac Réaliser un schéma dorganisation spatiale d’un territoire ............... 144
Ed Valoriser et ménager les milieux ............ ONE 38 Ne) Ea ee 146
mp Révision Express ..............0.cceeeeeee serene Fe nacre PaaS. 2 oe ee Pecan . 148
»>> Cap sur le bac Rédiger un paragraphe gine COMPOSIUON) waveae- teaser eee re ek . 149
A Ses 151
Yes Silane anLORI
WM) LaFrance envilles .......... bares,
=p Revision Express ............ ere re eee rate ees Po ee Pe, S153
>>> Cap sur le bac Réaliser un croquis de géographie ............... CRIES RS rete Peete 154
fl Dynamique des espaces productifs, mobilités et réseaux dans
la mondialisation .............. PA irae eta MEE an a: SND es eR 156
=p Révision Express ........ See Toa eeies.oe Pn ety: OPE: RBI ee Ae PoFRae meee)
>>> Cap sur le bac Analyse de deux documents ...........+.+0-5+5 ee
Rez eked nin dee SOU

1 Union européenne : dynamiques de développement des territoires ........... 162


=p Révision Express ..... SORE ee boise ante ener wepcnt Gv Wi REN Yon Se eee rere 165
»>> Cap sur le bac Dégager l’apport d’un document ...........--. REP Aeee rter 166
HE France et Europe dans le monde ....... a cre ys se ve ee Te 168
#> Révision Express iydat as wet cesae ies ae Me
........ ple i noe are 171
>>> Cap sur le bac Classer les connaissances pour produire un plan cohérent.............-. ge
So
et
-
ree}
= Croissance économique, mondialisation et
Oo
mutation des sociétés depuis le xux* siecle
pea

=

Croissance économique et mondialisation


GERUSEGED Lindustriatisation entraine unecroissance économique inédite, Ellealimente
un processus dintegration des economies, lsmondialisation, dominge parquelques Pays PUSAN.

BD Une croissance économique par cycles


eSur un temps trés long, l'industrialisation entraine hausse de ag industrialisation:
production et baisse des prix, grace 4 d’snormes gains de productivité. ‘wenttannatian tesWana
Toutefais, ce processus fait alterner des cycles de croissance et de crise, = Tepesant
Sura mecanizationet
® Les périodes de croissance associent hausse de la production de ri sy
chesses et hausse du niveau de vie (Trente Glorieuses entre 1945 et 1973),
® Les crises économiques entrainent faillites et chdmage. Elles peuvent naitre de la surpre-
duction industrielle (Grande Depression, crise de 1929), de tensions Scopolitiques (choc
petrolier de 1973) ou de soubresauts monétaires.

BD Une succession d’économies-mondes


®@ Creuset de l'industrie,2 la tte du premier empire colonial, le Royaume-Uni damine
Péconemie mondiale jusqu’a k fin du xx siecle.
@ Puis les Etats-Unis le dépassent, grace 3 lear marché de consomma- Notion
tion et 2 leur puissance, renforcée aprés 1945, Le Japon et [Europe de .
POuest, alliés des Etats-Unis, en tirent profit. Tous trois forment la a mondialisation : i.
Triade, coeur économique du systéme monde. teacqration desEconeunies
® Mais au cours des années 1980, la production industrielle est déloca- Radia edelles saat
lisée en Chine, au Mexique ou au Brésil. Ces pays prennent une place —_—Rteeuependaates,
croissante dans la mondialisation, désormais multipolaire.

2? Des sociétes en mutation


| GERSSGLND Lindustriaiisation transforme lesemplois, donclapopulation active, etprovoque
_anemuta sce
» ee ee
exemple
de la France
® Les gains de productivité, puis le passage 2 une économie post-industrielle ant modifié
la structure de la population active en France. La mécanisation réduit considérablement la
part des agriculteurs. Cela libére une grande partie de la population active, qui vient gros-

®104
Croissance économique, mondialisation et mutation des sociétés depuis le xix* siécle

sir les rangs des ouvriers. Leur nombre augmente avec le besoin de main
d'ceuvre, puis décroit aprés 1974 avec la robotisation et les délocalisations.
= délocalisation :
@ En revanche, la part des actifs travaillant dans les services n’a cessé de déplacement de la production
croitre. Lessor de la bureaucratie a d’abord accompagné le développement industrielle dans un pays ot le
des entreprises, avant de s’imposer a partir de 1960 : est la tertiarisation coat du travail est moindre.
de économie (Doc. 1). Ces emplois forment aujourd’hui l’essentiel de ce
qu'on appelle « les classes moyennes » salariées.
® Lactivité des femmes, minoritaire au x1x‘ siécle, a considérablement augmenté apartir de
1960. Toutefois, elles sont davantage touchées par le chomage et le travail a temps partiel.
2
Lyfabedi
Doc. 1 Evolution de la structure de la population active francaise par secteur,
de 1850 a 2009 bo
bad
i
irkdans la population active (en %)
=

po
La part des actifs agricoles est
désormais marginale, tandis
que celle des services domine
nettement.

1850 1880 1910 990

Les agriculteurs Durant les années 1930, La part du secteur industriel


représentent la moitié les trois secteurs sonta connait un pic en 1974 avant
des actifs en 1850. parts égales. de décroitre nettement.

2) La main d‘ceuvre immigrée et son insertion dans la société francaise


au x’ siecle
® Lindustrialisation stimule l’immigration, qui apporte des travailleurs
bon marché et flexibles. Venues d’Europe centrale et du sud, puis du
‘Idée
aretenir
Lindustrialisation transforme
monde entier, plusieurs vagues migratoires gagnent ainsi la France au la société, encourageant
cours du xx° siécle. En 1974, avec la crise, l’immigration de main d’ceuvre l‘appel a l’immigration.
est suspendue : les flux migratoires se réduisent, sans disparaitre.
®@ Larrivée d’étrangers provoque des réactions de xénophobie. Le stéréo- Notion ©
type de limmigré nuisible alimente les discours nationalistes, notam- = xénophobie : rejet d'une
ment en temps de crise. Lintégration des immigrés n’en est pas moins en personne en raison de son
marche a l’école ou sous le drapeau, menant la société francaise vers le origine étrangére.
multiculturalisme.

105&
1950 1960 1970 1980 1990

{
18511 Premiére exposition 24 octobre 1929 1973 Choc pétrolier
universelle au Royaume-Uni Krach de Wall Street

1945 LesEtats-Unis détiennent 1974 La part des ouvriers


les 2/3 du stock d’or mondial dans la population active
francaise est ason maximum
1974 Suspension de ‘immigration
officielle de travail en France

Le schéma a retenir
La France : d’une société industrielle a une société post-industrielle

1. Quand commencent les Trente Glorieuses ?


Cen 1929 [len 1945 Jen 1973
2. Quel pays devient la premiére puissance industrielle mondiale au milieu du xix® siécle ?
[_]les Etats-Unis [_ |la Chine [_]le Royaume-Uni
3. Quelle est la part des ouvriers dans la population active francaise en 1974 ?
[ ]40 % []20 % [130%
4. Que devient I‘immigration officielle de travail en France en 1974 ?
[_]Elle est interrompue. [_|Elle est suspendue. [_]Elle est encouragée.
~> Réponses p. 396

™ 106
ANALYSE DE DOCUMENT

Analyser
une consigne

Yous MONMWVEKEZ en Gul Ce docuInent est caractéristique de la France des « Trerite Glorieuses »,
en wistam ws les manifestationsde la croissance économique, puis sur ses conséquences sur
la population
active du département de la Moselle.
» Bien comprendre
4 Deps a desmiése queste, la Woselle connait un déve- Letexte byoque longuement
loppement intense, 36 en partie 2 la concentration industrielle lesfacteursetles

: de ba forte t de Vacier y ont augments respect écomominue durant lesTrente


vement de 5 te A de 25 %epar apport 2 1929, armnbe fate pré- Ghoteuses :hausse dela
hia la tise tomiidle, En 1954, la thoselle produ pres de productivité, concentration
Mie bs wines &hde lesfrancais...)
Un Atort demodernisation
important a th faitdans tindustiie sdérurgique, particsiere™
men au laninage la prodixtGith 2 4 pousske 3 fond, mais
industiele,
dy tissuproducti
= (pormspanenmmneencee
tesDMerensinsteteoet
|HIS
L_J le fonctiomemen depuis 19D dune usine tdérungique
entiivernesh nonce esmpfayart hss de 5 00 personnes ak———
DILLAL 2 Serémange & 3 Change) 2 eigé un appd de main ™
doeune L112 donc tau fase appd sot 2 la main Soeunie
dépatementae (autse que cele de la thaseMe), soit 2la main
toune Grange Cothenne, savor, A), sot exthn 4 Vrnsmi-
yin ayfsicone, En those, 8 et coamash Setentse dive
que cette téjoon et de « hen estuhh », L.) has 1% seghembre Bien comprendre
1955, by avait 4 Thionille 0 Aires Semploi non satisfaites Le texte met en relztion
au bureau de la Wain doeuvie, mais ces Mires s adressaiem aur activité économique
ouviiess quatits & non pas aur bhlyfsiens, lexquels sort en besin de main Seurreen
Gane NAayHth MaKEUVIES, » ptiode de aoissance, cequi
bh. Which, « Canny tis dase 9 Were »,
panes
de heyopht, witht VSS: NSD EUS, QB VAA2. Vieneragration.

EB Lire plusieurs fois la consigne


© (2 premiére lecture vous permet de suer Vexercice par rapport aux connaissances acquises
pendam Vannée (chapitre, grandes problématiques).
® La seconde lectuse doit Myre plus précise ; effectuez-la crayon en main.

BB Repérer
les notions
® Les notions sont les grandes idées de chaque chapitre, les concepts qui permettent den com-
prendre le sens : leur maitrise est essenticlle pour comprendre la consigne de lecture, et donc
le document.
© identifiez ces notions dans la consigne puis faites le lien avec vos connaissances.

Bh Repérer la démarche 4 suivre


a puis
® Les verbes employés dans la consigne renvoient chacun 4 une démarche ; retrouvez-l
appliquez-la : décrire, analyser, exposes, montrer...
qui peut
@ La mise en relation des notions et des démarches offre un programme de lecture
ensuite tre appliqué au document, par une lecture cursive.

107B
|
Analyse du sujet
~ Dans ce sujet, relier « croissance économique » et « montrer » implique de retrouver dans
le texte tout ce qui évoque la croissance économique (hausse chiffrée, champ lexical de la
croissance...).
~ La consigne vous demande d’exploiter le texte : repartez donc bien des éléments que vous
y avez relevés pour illustrer votre propos (surlignés en jaune dans le corrigé).
Exemple de réponse Astuce
Le département de la Moselle a traversé les grandes phases de la crois- La réponse au sujet reprend
sance économique frangaise : industrialisation, crise de 1929, puis pé- la démarche proposée dans
triode de développement sans précédent au lendemain de la seconde _!aconsigne.
guerre mondiale, qu’on appeliera par la suite les « Trente Glorieuses ».
Cette période de croissance repose sur l’'amélioration continue de la productivité, qui
tient 4 un renouvellement profond de l’appareil productif. Machines, usines, techniques
sont « neufs » et donc efficaces. Cette modernisation s'accompagne d’une concentration de
lactivité sidérurgique, qui par des économies d’échelle accroit également l’efficacité éco-
nomique. Tout ceci explique que la Moselle connaisse le plein emploi, et se retrouve méme
a la recherche de main d’ceuvre, quelle recrute par un bureau spécifique.
Cette croissance a également des conséquences sur la population active de la Moselle.
A Vimage de la population active frangaise, cette derniére se caractérise par la place encore
importante qu’y occupe le secteur industriel. Par ailleurs, sa composition
est elle aussi représentative des évolutions que connait alors la France. . Gagnez des points !
Si Pappel a Pimmigration de travail n’est pas nouveau, il prend une am- __ faites |e lien entre le texte, les
Gere) \ 1° 3 A 5 > A

Ret ole . de . . > . 5 . 3


pleur inédite. Aux anciennes vagues d’immigrations venues d'Italie _ notions mentionnées dans la
s'ajoutent désormais les Algériens, venus nombreux. Leur faible forma- _consigne et vos connaissances:
tion les condamne toutefois a exercer les professions les plus pénibles —_™2bilisez celles-ci dans votre
: ; Boe R développement.
(« manceuvres »), et 4 connaitre parfois le chomage. ia

m 108
La guerre au xx‘ siecle

(DequorsAagitl? Les rivalités politiques, économiques, coloniales _Idée a retenir &


puis idéologiques des Etats européens ont par deux fois déclenché un conflit Les deux guerres mondiales A
2 . a . 3 . ta ta . ‘|

qui s'est étendu a la planéte entiére. ont fait 70 millions de morts. id


Mobilisant toute les sociétés ee
dans une guerre totale, elles ipa
* : A ont fait vaciller les valeurs ©
1) La Premiere Guerre mondiale, une guerre de l’ere
rs _
démocratiques. wn
a

industrielle =
® En 1914, la France, le Royaume-Uni et la Russie (qui forment la Triple Entente) encerclent
PAllemagne et l’Autriche-Hongrie (formant la Triple Alliance, |’Italie s‘en détachant pour
rejoindre |’Entente en 1915) et se battent jusque dans les colonies.
®En 1917, la Russie en révolution se retire mais les Etats-Unis rejoignent |’Entente. La
guerre d’offensive de 1914 qui voit avancer l’Allemagne fait place a une guerre d’usure,
défensive (dans les tranchées) avant de reprendre en 1918 en faveur de |’Entente.
®Une économie de guerre est mise en place (réle de l'industrie, de @v>S= TES
Pinnovation technologique, emprunts) et la population est mobilisée : = ;
= emprunt : ici, argent prété a
les hommes par millions au combat, les femmes dans les champs et pat (ce nest pas un impot).
les usines. °
@ propagande : propagation
®De nombreuses violences ont lieu contre les civils (ex : génocide _ informations sélectionnées
arménien de 1915), la propagande se met en place. Les soldats, animés _—Pour convaincre une population.
de sentiments patriotiques, ont des conditions de vie difficiles : attente
des tranchées, massacres des attaques, armes nouvelles (9 millions de morts). Les sociétés
vivent dans une ambiance de violence permanente et intériorisent une véritable culture
de guerre.

2) La Seconde Guerre mondiale, la reprise du conflit


® La France et le Royaume-Uni sengagent en 1939 contre l’Allemagne nazie, soutenue par
VItalie et le Japon qui dominent le début du conflit. Les Etats-Unis et l"URSS entrent en
guerre en 194] et inversent la tendance, battant l’Allemagne et le Japon en 1945.
® C’est une nouvelle guerre totale : économique, sociale et méme idéo- Vocabulaire
logique (opposition fascismes/démocraties). Le bilan de 1945 est plus guerre totale: mobilisation
lourd que celui de la Premiére Guerre mondiale : 60 millions de morts: ” Fas tances moyens pour
environ, dont la moitié sont des civils (occupations , massacres, dépor- _atteindre a victoire.
tations dans les camps nazis, génocides des Juifs et des Tziganes).

109&
Les espoirs de paix en 1919 et en 1945
En 1919 comme en 1945, les Alliés sont conscients de la
nécessitétédemaintenir un dialogue permanent doté de moyens d'action efficaces. m systéme international :
Ils s‘emploienta construire un systeme international garantissant la paix. ensemble des relations entre
les Etats.
4) La SDN et son éechec
® Sur proposition des Etats-Unis — quin’y participent finalement pas — est installée a Genéve
la Société des nations (SDN), espace de dialogue diplomatique et pacifique permanent.
® Malgré quelques succés, elle a peu de moyens d'action efficaces et se révéle impuissante
dans les années 1930 face a la montée des tensions, notamment face a la volonté d’Hitler de
prendre sa revanche contre le traité de Versailles (28 juin 1919) qui avait affaibli ‘Allemagne.

P> Dela SDN al’ONU


®En 1945, le maintien d'une organisation internationale avec des moyens renforcés appa-
rait plus que nécessaire. La conférence de San Francisco (avril-juin 1945) réunit les 51 pays
alliés contre Allemagne et le Japon et fonde l’Organisation des Nations unies (ONU). En
plus du dialogue diplomatique permanent, l’action de 1ONU s’étend a divers domaines
(économique, culturel...) afin de renforcer |’amitié entre les peuples.
®LONU fonctionne de facon démocratique (un Etat, une voix a
l’Assemblée générale) et est coordonnée par un secrétariat (Doc. 1). Un . @ droit de veto : possibilité
Conseil de sécurité (onze, puis quinze membres) peut intervenir dans —_ pour un individu ou un pays
les cas les plus urgents. Cing de ses membres sont permanents et dispo- de s‘opposeraune décision,
sent d’un droit de veto : les Etats-Unis, lURSS (aujourd’hui la Russie), le une loi.
Royaume-Uni, la Chine et la France.
® LONU dispose d’une force armée spécifique, les Casques bleus, mobilisée par le Conseil
de sécurité pour séparer les belligérants et protéger les populations civiles. En 1948, PONU
adopte une Déclaration universelle des droits de "homme.

Doc. 1 Fonctionnement de !‘ONU

- OIT : Organisation internationale du travail


» FAO: Organisation pour lagriculture et l’alimentation
+ FMI: Fonds monétaire international
- BIRD : Banque internationale pour la reconstruction et le développement
- OMS : Organisation mondiale de la santé
_ UNESCO : Organisation des Nations unies pour éducation,
la science et Ja culture
Z. La guerre au wt siecle

Révision express

Les dates importantes 4 retenir &


1910 WH ‘

So
A septembr ca
bastad
-
e e Capitulation

habe
=
So
_
es
26 juin 1914 Mien deSaajew, =
dédenches helaqremiere quesse Capitation aemande ||par

nee es

4 —p,» aisle wus deus cls —— ~ woe ws thdenthemen be a seconde quene monbiale ;

1. Pourquoi les civils sont-ils impliqués dans les deux guerres 7


a.{ Jilssebattent. b.{_jIIs travaillent dans l’économie de guerre. c.(_| IIs sont victimes.

2. Quel camp domine la Seconde Guerre mondiale entre 1939 et 1942?


a. [_|/Allernagne et ses alliés b.| | /Entente c./_ les Etats-Unis et /URSS

3. Comment les Etats-Unis mettent-ils fin 4 la guerre contre le Japon 7?


a.|_| par un débarquement b.'_ par l’usage des bombes atomiques

4. Combien de morts la Seconde Guerre mondiale a-t-elle fait 7


a.{_|10 millions b.'_ |35 millions c./_ |60 millions

é ~> Réponses p. 396 F

1118
COMPOSITION |

Rédigez une composition sur le sujet : « Le bilan humain de la Seconde Guerre mondiale ».

Méthode
® La composition est une réponse structurée a un sujet, avec une introduction et une conclu-
sion. Comptant jusqu’a 3 ou 4 pages, elle ne s‘appuie que sur des connaissances.

® Décomposez votre travail en 3 temps:
— analysez le sujet et cherchez une problématique si celui-ci ne la précise pas (quel est l’intérét
de ce sujet ? quelle est Iidée centrale qu’il faudra suivre et démontrer ?) (5 ou 10 min).
— listez les connaissances nécessaires puis réorganisez-les, c‘est-a-dire construisez un plan:dé-
coupez le texte a rédiger en plusieurs paragraphes, correspondant a deux ou trois themes (en-
viron 45 min).
— rédigez la réponse, en commengant par une introduction qui présente le sujet problematisé et |
le plan adopté (un peu plus d’1 h).

Nous vous proposons un corrigé guidé sous forme de plan détaillé.


® Etude du sujet : la Seconde Guerre mondiale se caractérise par son
extréme violence, dans les combats comme sur les civils. Le bilan hu- Attention
main est donc trés lourd. Mais le terme « humain » renvoie aussi aux Pour éviter le hors-sujet,
souffrances morales : vous devez donc également aborder le bilan moral prenez en compte tous les
de cette guerre. mots-clés, et sélectionnez vos
connaissances en fonction.
© Eviter le hors sujet
La période est facilement détinissable:la situation en 1945. En revanche, le bilan est Heer
4 un aspect :les questions humaines. Vous devez toujours étre attentif dans ces sujets ot
Von vous demande de sélectionner une partie seulement de vos connaissances. Ainsi, dans
cet exemple, les considérations plus politiques (nouvelles frontiéres, situation diploma-
tique, etc.) ne sont pas attendues. Vous pouvez les mentionner, mais elles ne doivent pas
étre développées sous peine de hors-sujet.

® Lister ses connaissances


— Nombre de morts avec exemples pour certains pays (par ex. URSS Le conseil du prof
la plus touchée avec plus de 20 millions de morts, Pologne 18 % de la Le brouillon, forcément
population...). désorganisé, est indispensable —
pour ne pas oublier '
— Camps de concentration et d’extermination, génocides.
d'informations. Réorganisez-le
~ Bombardements des villes, dont la bombe atomique et la crainte quelle dans un plan une fois que vous
suscite a lissue de la guerre. étes stir d’avoir fait le tour du
— Conditions de vie durant la guerre (occupation) mais aussi apres (diffi- sujet.
cultés dues aux destructions).
~ Réflexions sur la violence de la guerre, lecons a en tirer...

im 112
© Proposition de plan détaillé
Introduction, Lappe) sur le déroulement de la Seconde Guerre eel, Méthode
et Sa victoire des Alliés en 1945, Quel bilan humain tirer de cette guerre Dans Vintroduction, présentez
extremement violente é7 + Annonce du plan. toujours Vespace, Vépoque
concernée avantdeprédseste |
1. Un massacre d’une ampleur inégalée sujet tralteetsousquelangie
(problématique).
; :
A. Des populations meurtries nd
~ A millions de morts (détails selon les pays) dont Ja moitié civils
~4 millions de blessés nes
~ Déplacements de populations (notamment Allemands) Astuce Oo
ns nt
B. Des populatio directeme touchées par Ja guerre oot Dans
larédaction, noubliez o
~ Occupations allemandes et japonaises, pillages, déportations (10 mil- _ de liervosparagraphes ae
lions de morts dans les camps européens) pstrste sdae cc
~ Gtnocides juifs, tziganes + situation des Slaves Sadie yi“i 5
~ Dégts et conditions de vie en 1945 (ravitaillement, logement) desphrases detransition -
IL. Un nouveau traumatiome collectif ospoy Sutent suteat =
A. De lacivilisation 4 labarbarie snails lens }57 _—
~ Découverte des camps et des massacres, traumatisme atomique 44 permet depasses
~ Discours « civilisateur » des Européens totalement décrédibilisé (relance eae Daas
des revendications dans les colonies) Tea wits al x: Salen a4
B. Rétablir Jes droits de Vhomme
~ Procks (Nuremberg, Tokyo : notion de crimes contre Vhumanité)
~ Fondation de VONU
~ Interrogations et réflexions des intellectuels (Jean-Paul Sartre et Vexistentialisme)
Conclusion. La guerre, crise démographique et morale.

1138
De la guerre froide a de nouvelles
HISTOIRE-GEO
conflictualites

La guerre froide
De quois’agit-il? Les deux guerres mondiales ont été vecues comme des traumatismes. Alere du
nucléaire, l'affrontement américano-soviétique qui a suivi la paix de 1945 a fait craindre une querre
plus terrible encore qui, malgré de nombreuses crises, n’a finalement jamais éclate.

ED Lopposition entre les deux Grands


@ Aprés 1945, URSS et Etats-Unis dirigent les relations internatio- empécher lextension, ic,
nales. Les tensions 4 la fois diplomatiques et idéologiques (opposition —_ dycommunisme.
de modéle entre democratie libérale et communisme) debouchent en plan Marshall sensemblede
1947 sur une rupture (doctrine Truman d’endiguement grice au plan _préts etdons desEtats-Unis aidant
Marshall, doctrine Jdanov coupant le monde en deux et organisant —_d lareconstruction de Europe.
les mouvements communistes), dans le cadre de tensions diploma-
tiques, d'une course aux armements et a la conquéte spatiale, et d'une
Harry S. Truman
bataille de propagande.
. Ma (1884-1972)
® De 1947 a la mort de Staline en 1953, la tension est trés vive, Etats- er Démocrte, president
Unis et URSS constituant des blocs par une multiplication d’alliances. Fad By OSHad-Unsake
Larrivée 4 la téte de [URSS de Khrouchtchev ouvre une période j mortdeRoaseve’t
d’apaisement dite de « coexistence pacifique » (aprés 1956), malgré : a
ivalité toujours
une rivalité toujours officielle.
officielle ;
lance ;
laquem froide.
® Aprés la crise de Cuba en 1962 s'amorce la « détente ».: les deux
Grands reprennent leurs discussions. En 1975, 'URSS de Brejnev
> . . = 31: e aC Andrei Jdanov
relance l'affrontement, profitant d’un affaiblissement des Etats-Unis apc
(défaite au Vietnam, crise économique), qui répliquent apres 1980 Bwedhaad
avec le président Reagan. L'URSS, affaiblie économiquement, essaye —— aioe ‘
de se réformer avec Gorbatchev (1985-1991), ce qui apaise les rela- SD adevienten 1938
tions. LURSS disparaissant en décembre 1991, les Etats-Unis, seule chefdels
superpuissance restante, semblent sortir vainqueurs de cet affronte- propagande etde
ment. ka censure au Parti,

F> Trois crises symboliques de la guerre froide


® Allemagne vaincue est partagée en 1945 en 4 zones d’occupation, ainsi que Berlin :
soviétique, américaine, britannique et fran¢aise (Doc. 1). Le pays‘comme sa capitale de-
viennent a la fois lotage et le symbole de la guerre froide, qui empéche de régler son sort.
Berlin subit un premier blocus de la part des Soviétiques (juin 1948-mai 1949), contourné
par un pont aérien des Alliés, qui débouche sur la division de Allemagne en deux Etats.
En aout 1961, la RDA (Allemagne communiste) ferme ses frontiéres pour arréter une
émigration massive vers la RFA. Ce processus aboutit 4 la construction d‘un mur coupant
Berlin en deux. Leffondrement du bloc sovietique en 1989 est symbolisé par la chute de
ce mur le 9 novembre avant la réunification des deux Allemagnes (1990). Berlin redevient
capitale.

m114
De la guerre froide a de nouvelles conflictualités

Doc. 1 Allemagne occupée

eos s e ade “ff Zones d'occupation


fea] soviétique
KY
=i Mer Baltique

& ee américaine

eu britannique

eae francaise

i]
memes Rideau de fer bbl
<= Couloirs aériens -
Hoel
O Points de
passage contrélés
aa
—)

=
a
Secteur francais

FRANCE

SUISSE / | | mmm Mur


deBerlin aprés 1961
km AUTRICHE | & — Aéroports

® Cuba, sous influence américaine jusqu’en 1959, est devenue communiste avec Fidel
Castro. Moscou en profite pour y installer des bases de lancement de missiles nucléaires
pouvant atteindre les villes des Etats-Unis (Doc. 2). Le président Kennedy lance un ultima-
tum en octobre 1962 menacant d’utiliser l’arme nucléaire. Khrouchtchev préfére céder et
retire ses missiles. Les crises de Berlin et Cuba montrent aux deux Grands la nécessité de
rétablir le contact (la détente) pour maintenir la paix mondiale.
Doc. 2 La crise de Cuba en octobre 1962

Fidel Castro
(né en 1926)
Océan |
Atlantique Avocat, révolutionnaire,
ilprend le pouvoira
| 1% ,Cap Canaveral | Aig Cuba en 1959. Opposé
eG “ :
7,
} \
aux Etats-Unis, il
Migr one "9.
oriente son pays vers
| %» 6% ||
“ax | le communisme.
% Ss | L

5 j Porto Rico | een ee


wee (E.. | John F. Kennedy
a!
(base américaine) £| (1917-1963)
“7
\ 0 an Démocrate, élu
Océan \ ~ Canalde Panama Tai président des Etats-
Pacifique y, 1
oe ~ «ee gt | Unis en 1960, ilfait
0 500km reculer |'URSS lors de
lacrise de Cuba. llest |

Net
Bases delancement
xe
de fusées soviétiques
/.-_
\
.
= Rayon
eae
ee |
action des fusée!
baa assassiné en 1963.

1158
® Aprés sa décolonisation, Indochine replonge dang la guerre : face au Vietnam du Nord,
communiste, soutenu par l'URSS, les Etats-Unis s'impliquent militairement pour defendre
le Sud mais s‘enlisent. Devant le retournement de l'opinion américaine et la lassitude, le
président Nixon décide de retirer ses troupes en 1973, La guerre s'achéve en 1975 par la
victoire du Nord et la réunification du Vietnam sous la direction du parti communiste.

Un nouvel ordre mondial apres 1991


De quoi s‘agit-il? En 1991, la fin de la querre froide ouvre un nouvel ordre mondial semblant
enfin répondreaux espoirs de paix de 1945. Les relations internationales se reorganisent, dans
un apaisement relatif.

D Quelle gouvernance du monde ?


@La guerre du Golfe symbolise le nouvel ordre mondial : 4 la quasi-unanimite, TONU
décide une intervention, menée par les Etats-Unis en janvier 1991 contre Trak qui avait
envahi le Koweit.
® Seule superpuissance, les Etats-Unis multiplient les interventions, di-
plomatiques comme militaires. Avec les attentats du 11 septembre 2001, # multilateralisme
:politique
la politique américaine se durcit (interventions en Afghanistan en 2001, etrangérefondee sur faction
en Irak en 2003), oscillant entre multilatéralisme et unilatéralisme. collective,
dans le cadre de
FONU notamment.
® Lactivité de ONU est relancée par la fin de la guerre froide : nom-
breuses interventions, en Afrique, en Asie mais aussi en Europe (Soma- @ unilateéralisme
: politique
SS fondee
sur faction
lie, COte d'Ivoire, Cachemire, Bosnie ...), mise en place de tribunaux pé- d'un Etat — etdailiés—sans
naux internationaux (conflits de l’ex-Yougoslavie, du Rwanda...). Mais tenir compte des avis de FONU.
le poids et l'influence des Etats-Unis sur les organisations internatio-
nales les conduit progressivement 4 contourner l'ONU. Une réforme de
VPONU est attendue, cherchant une meilleure représentativité du monde.

> Un nouvel ordre mondial toujours incertain


® Le monde est encore traversé de conflits : tensions du Moyen-Orient Vocabulaire
(guerres en Irak, conflit israélo-paiestinien), entre Inde et Pakistan,
en Afrique (génocide au Rwanda en 1994), guerres russo-tchéetchénes,
régionalismes en Europe... De nouveaux elements destabilisent lordre
mondial : montée du terrorisme international symbolise par lisla-
misme radical (attentats), crainte de la proliferation nucleaire, nouvelles
formes de trafics et de criminalité, piraterie internationale... Depuis
2014, lorganisation terroriste Daesh fait régner la terreur au Moyen- placant le Coran au centre de
Orient comme dans le reste du monde.
# aitermonaialisme:
® De nouvelles puissances régionales émergent : la Russie, l'Union euro-
meuvement politique critique
péenne, le Brésil et surtout la Chine qui pourrait devenir une nouvelle proposant de nouvelles
superpuissance équivalente et rivale. De nombreuses critiques contre regies dorganisation de la
influence américaine sur la planéte sont portées par les mouvements
altermondialistes.

116
= Dela guerre froide a de nouvelles conflictualités

=> Revision express

Les dates importantes a retenir


1995 2000

©
1975 Fin de la guerre Rebel
prcichler
adene ee du Vietnam.
Accords d’Helsinki =
id
9 novembre 1989
juin 1948- mai 1949
locus de Berlin nessa 98%
Chute du mur de Berlin
=
septembre 1947 :
Crise de Cuba
nvier-février 1991
peme guerre du Golfe So
Discours de Jdanov
11 septembre 2001
pt feo _
mars 1947 Discours de Truman
12-13 aout 1961
Construction du murdeBerlin
25 décembre 1991
Disparition de I'URSS,
Attentats islamistes
aux Etats-Unis =
1945 Fin de la seconde guerre mondiale et URI esses! ' mars 2003 Intervention
=
conférences de Yalta et Potsdam 1992-1995 Guerre civile en Bosnie américaine en Irak

1. De quand la construction du mur de Berlin date-t-elle ?


a. [_]1948 b.[_]1961 c.[_]1989

2. Que refléte la crise de Cuba ?


a. [_]l’effondrement du communisme
b. [_]l/opposition entre les deux Grands
c. [_]la nécessité d’une détente dans la Guerre froide

3. Que désigne le multilatéralisme ?


a. [_]une politique étrangére fondée sur l’action d’un Etat
b. [_]une critique de la mondialisation proposant de nouvelles régles d’organisation
c. [_]une politique étrangére fondée sur l’action collective

4. Quel Etat les Etats-Unis aident-ils contre l’expansion du communisme en Asie ?


a. [_]le Vietnam du Sud __b.[_]le Vietnam du Nord c.[_]la Chine

5. Quelle crise symbolise le nouvel ordre mondial en 1991 ?


a.[_]laguerreduGolfe _b.[_]|’éclatement dela Yougoslavie . [ ]le conflit israélo-arabe

~>Réponses p. 396 |

1178
ANALYSE DE DOCUMENT
Mettre en relation un document historique avec le cours

Extrait du discours télévisé de John F. Kennedy, 22 octobre 1962


« Au cours de la semaine dermiare, des preuves indubitables ont établi qu'une série de bases de
lancement de missiles offensifs était maintenant en préparation dans cette ile captive.
Chacun de ces missiles peut frapper Washington,lecanal de Panama, le cap Canaveral, Mexico,
ou toute autre ville située dans le sud-est des Etats-Unis, en Amérique centrale ou dans la région
des Caraibes. [...]
Premiérement : pour arréter I'€dification de ce potentie! offensif, un embargo rigoureux est
instauré sur tout équipement militaire offensif acheminé vers Cuba. [...]
Troisiémement : la politique de notre pays sera de considérer tout lancement de missile nu-
cléaire depuis Cuba contre toute nation de I"hémisphére occidental comme une attaque de [Union
soviétique contre les Etats-Unis, appelant en représailles une riposte complete contre [Union so-
viétique. [...]
Cinquiémement : conformément a fa charte des Nations Unies, nous demandons ce soir une
réunion d’urgence du Conseil de sécurité afin de répondre a la plus récente menace sovictique a la
paix du monde. [...]
Sixiémement : jen appelle 4 M. Khrouchtchev pour quill mette fin 2 cette menace.»

Aprés avoir replacé le document dans son contexte et rappelé son importance historique, vous
expliquerez la position américaine dans la crise de Cuba et montrerez en quoi ce discours est
révélateur des relations américano-sovietiques apres 1945.

® Dans la seconde partie de I'epreuve du baccalauréat, vous devez analyser le (ou les)
document(s), mais aussi en dégager l'apport historique — ou geographique. Vous Gevez donc
faire des liens entre vos connaissances et les informations présentes dans le document... ou ab-
sentes ! En effet, un document historique ne présente qu'une vision partielle @une période ou
d’un évenement. a
® Analysez toujours d’abord la consigne: elle est en general formulee en plusieurs etapes qui
peuvent vous aider a construire votre réponse argumentée — mais il n'est pas obligatoire den
suivre lordre.
® Analysez la source du document: la nature, |‘auteur, la date du document vous permettent
| d’évaluer son importance (notamment lorsqu'il s‘agit d'un discours d'un responsable politique)
et son apport a I’histoire des périodes étudiées. La date en particulier permet de bien replacer
le document dans sen contexte.
® Deux démarches sont ensuite possibles :
— vous pouvez, pour chaque théme deéegagé de |'analyse, verifier sill n'a pas ete
abordé dans le cours et si vous pouvez l’enrichir, le compiéter notamment avec Attention
des exemples précis ; Cette seconde demarche
~ inversement, vous pouvez d’abord, une fois le chapitre identifié, remobiliser Put’ Atre plus league eta.un
les connaissances lies 2 |'evenement ou la période, puis verifier si vous pouvez defaut majeur: le risque de
en retrouver des mentions, des allusions dans le document. Cela permet de re. Maasfermer votre reponse en
pérer les limites du document, ce qui n'y est pas aborde tout en concernant son pretiiapecrer coats) se
, Cours, ce qui nest pas fe but!
sujet. Be Fe 4

m118
® Analyse de la consigne
Il ne s’agit pas ici de réciter tout votre cours sur la crise de Cuba.
Trois éléments sont attendus : la présentation du document et son importance dans |’évé-
nement (la crise de Cuba) ; le rdle des Etats-Unis dans cette crise ; un élargissement au-dela
de cette crise, en montrant qu’on y retrouve les éléments qui définissent la guerre froide.
® Analyse de la source
Le document est un discours du président des Etats-Unis John F. Kennedy, prononcé a la ©
télévision (donc adressé au peuple américain, mais rediffusé dans le monde). II intervient bad
ra

a la fin du mois d’octobre 1962 alors qu’a commencé la crise des missiles de Cuba : il en est re
ited
lapogée puisque le président utilise un ton menagant qui rend cette crise de plus en plus
sensible et dangereuse pour la paix mondiale. =
©

® Construction de la réponse
=
On sait que, Cuba s’étant tournée vers l’URSS, celle-ci en profite pour y installer des bases oes
de lancements de missiles a tétes nucléaires, évidemment dirigés vers le rival américain.
C’est ce que dénonce le président Kennedy.
On sait aussi que l’ensemble de l’espace américain est depuis longtemps sous protection
des Etats-Unis : Kennedy rappelle donc que les Etats-Unis ne sont pas les seuls menacés
(« Mexico », « les Caraibes »...), en appelle a la solidarité panaméricaine et montre qu'il agit
au nom de la paix dans le monde, pas seulement de ses intéréts. C’est pourquoi il décide
aussi d’en référer 4] ONU (appel au Conseil de sécurité).
Mais on ne peut comprendre la crise de Cuba sans rappeler — ce que ne fait pas Kennedy
- les relations américano-cubaines. Depuis 1959, Vile est passée du pouvoir d’un dictateur
pro-américain, Batista, aux mains de Fidel Castro qui, face au refus des Américains de
traiter avec lui, glisse vers le communisme et s’allie avec l’URSS (ce que signifie ici « ile
captive »). Or les Américains ont plusieurs fois tenté de le renverser (débarquement de la
baie des Cochons en 1961), ce qui pousse Castro a demander la protection militaire des
Soviétiques. Ceux-ci y voient une bonne occasion de rapprocher leur potentiel militaire du
bloc ennemi et de rééquilibrer la menace, puisque l;OTAN menagait pareillement l’URSS
depuis la Turquie, ce que ne rappelle pas non plus Kennedy...
La tension militaire et diplomatique est 4 son comble puisque les Etats- Bien comprendre
Unis décident un embargo sur Cuba (premier point) et sont préts a utili- Les éléments absents peuvent
ser toutes leurs armes (« riposte complete ») y compris nucléaires en cas éclairer le document :ici
d’attaque. Toutefois, Kennedy montre aussi que le déclenchement d’un Hea re alc
conflit ne repose pas entre ses mains puisqu’il est prét a discuter Vaffaire fate nis. Cala permet d’aller
au sein de l’ONU et surtout a la fin, en appelle au dirigeant supréme de —_ay-dela de la simple analyse
YURSS d’alors, Nikita Khrouchtchev, qui pourrait alors étre considéré —_ du document.
comme responsable d’un conflit s'il se déclenchait.
On retrouve bien a travers ce document les caractéristiques de la guerre froide : opposition
entre deux blocs menés par les Etats-Unis (ici l’*espace américain) et l’URSS (avec Cuba),
opposition exacerbée par des différences idéologiques (Cuba devenue communiste est une
« ile captive »...), menace militaire notamment nucléaire permanente qui met en péril la
paix du monde mais crises qui ne se transforment jamais en conflits directs, justement a
cause de cette menace nucléaire.

119&
So
Salil
y
bb
=
©
=
=
©. Lesieécle des totalitarismes
=

La mise en place de trois dictatures totalitaires


‘De quoi s‘agit-il? Aprés la guerre de 1914-1918, trois dictatures d'un genre Notion
nouveau se mettent en place en Russie, en Italie et en Allemagne et font naitre m totalitarisme : doctrine -
le totalitarisme. politique dictatoriale visant
au controle total de la sociéte
pour la transformer selon des
objectifs idéologiques précis.

ae Un contexte de grave crise économique, sociale


et politique
®En Russie, la révolution bolchevique de 1917 est suivie d'une guerre
civile et de la prise de pouvoir par Staline. En Italie, la crise morale et —_ bolcheviks :«majoritaires »
sociale d’aprés-guerre permet au parti fasciste de Mussolini de prendre —_du parti communiste russe,
le pouvoir en octobre 1922. La grave crise économique en Allemagne qui le dirigent etveulent
profite au parti nazi, nationaliste et antisémite d’Hitler. Celui-ci est er eee
nommé chancelier (chef du gouvernement en Allemagne) le 30 janvier Satetiteihe pre
1933 par crainte de la montée du communisme. or antistenitionie: det des
® Le passage a la dictature est 4 chaque fois relativement rapide, en par- _JuifSen tant que « peuple
»(pas
ticulier par la proclamation du parti vainqueur comme parti unique et —_D€<essairement pourraisons
utilisation de la violence (camps de concentration ouverts dés 1918 en religieuses).
Russie, en 1933 en Allemagne).

> Les caractéristiques du systéme totalitaire


® Le dictateur ou guide (Vojd, Duce, Fuhrer) est au centre du systéme, Verahuleire
un veritable culte de la personnalité est organisé autour de lui. Le parti
unique contréle Etat qui est un instrument de sa politique. Selon le @ censure
:sélection des
principe du totalitarisme, |’Etat doit mettre en place le contréle total
: 3 j : oS
pees = a ag
qui seront publiées
ou écartées.
de la vie des citoyens (education, mouvements de jeunesse, loisirs, lectivi
culture...). Il sappuie sur la propagande
g et la censure. ; _— del’Etat aera
contréle detous les
® Le contréle plus ou moins grand de l'économie est impératif pour at- _—_—‘Meyens de production.
teindre les objectifs : Etat met en place la collectivisation et la planifica- _® planification : organisation
tion en URSS, l’autarcie (économie fermée, autosuffisante) en Italie, les de la production par I'Etat.
grands industriels soutiennent Hitler en Allemagne.
®[Etat organise la surveillance et la répression, opérée par la police politique (Tchéka,
Guépéou, puis NRVD soviétique, OVRA fasciste, Gestapo nazie). Des camps de concen-
tration (URSS, Allemagne, exil en résidence surveillée sur des iles pour l'Italie) sont mis
en place. Lexclusion de groupes entiers (paysans riches, bourgeois en URSS, Juifs subis-
sant l'antisémitisme hitlérien) permet 4 |Etat de définir une identité collective claire.

™120
Le siecle des totalitarismes

Lafin des régimes totalitaires


‘De quois’agit-il?, Les totalitarismes sont une forme nouvelle de dictature, clairement opposée a la
démocratie, cherchant le contréle total de la société pour la transformer. Le passage a la démocratie
fut souvent difficile et lent.

a Les totalitarismes : des dictatures opposées a la démocratie


® Le totalitarisme tend a effacer les différences par l’unification du peuple en une masse ou
Vindividu n’a plus de place, donc plus de liberté. En URSS, il vise a édifier la société idéale
ra

du communisme, en Italie et en Allemagne, a réunifier la nation et restaurer sa puissance.


Ces trois totalitarismes s’opposent aux démocraties libérales du continent. Le modeéle fas-
ciste se diffuse (Portugal, Espagne, etc.) et fait reculer la démocratie (l7URSS, qui sou-
haitait aussi l’expansion du communisme, reste en revanche isolée).

HIS
2] La dénazification de I’Allemagne
® La défaite de I’Italie et de Allemagne en 1945 permet de sortir du totalitarisme. LAI-
lemagne est « dénazifiée » : les responsables nazis de tous les secteurs (administration
nationale comme locale, entreprises, culture, éducation, médias, sport) sont sanctionnés
et éliminés. Le procés de Nuremberg (novembre 1945-octobre 1946) juge les dirigeants na-
zis accusés de complot contre la paix, crime de guerre et crime contre os
VPhumanité (Doc. 1). Notion
; nae ed ine ‘ : : ™ crime de guerre : acte violant
@ Plusieurs facteurs limitent la dénazification : ’ampleur de la tache, 4. cs vantions internationales
F ;
la nécessité de maintenir une administration et le déclenchement de qula guerre, notamment
la guerre froide. La RDA, Allemagne de "Est communiste, passe du dirigé contre des objectifs
totalitarisme nazi au totalitarisme stalinien ; la RFA, l’Allemagne de _non-militaires.
l'Ouest, devient une démocratie.

3) Gorbatchev et la fin de I’URSS


© La sortie du stalinisme est plus complexe puisque l’URSS, vainqueur
en 1945, peut maintenir son régime. La déstalinisationde Khrouchtchev _m perestroika:
aprés 1956 ne remet pas en cause les structures totalitaires. Larriveede = « restructuration » en russe;
Gorbatchev en 1985 permet une réforme en profondeur (perestroika politique deréforme et de
et glasnost) mais crée un fort mécontentement — qui peut s’exprimer pte! politique et
librement, avec des revendications nationalistes (pays baltes, Ukraine)
— et améne a la disparition de l’URSS, les ex-républiques soviétiques se @ glasnost: « transparence »
; ec tig: en russe ; usage de méthodes
transformant en démocraties libérales. démocratiques.

Doc. 1 La notion de crime contre I’humanité définie par le tribunal international


de Nuremberg en 1945

Article 6. [...] Les actes suivants, ou I’un quelconque d’entre eux, sont des crimes soumis a la juridiction
du Tribunal et entrainent une responsabilité individuelle : [...]
(C) les « crimes contre I’humanité » : c'est-a-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en escla-
vage, la déportation et tout acte inhumain commis contre les populations civiles, avant ou pendant la
guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux.
Extrait de l'accord concernant Ja poursuite et le chatiment des grands criminels de guerre des puissances
européennes de |’Axe et statut du tribunal international militaire, Londres, 8 aodt 1945.

1218
Révision express JN | e

J Lesdates importantes & retenir €)


mg ma ss me m~ ew wy Se bg Ree

TET Raut Sa
meeeRE Rewer .
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~ |Sanaa RAMS
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=
Padua de S qea
.
Uae e
MAME
ROR gs« RAN Seve RS Lacge MueMVy
SD ame SSS Hoe tamales VA NSS Peames
cam ge caranTatan
ar Weare

1. Quel est le premier totalitarisme


qui se met en place?
[ he fascisme le nazisme he stalininme

2. Quel est Pobjectif du régime fasciste Ralien ?


| le communisme __ la pureté nationale __) Punité nationale

3. Quel titre Hitler porte-tii ?


UL) Duce CL) Rahrer . LI Vejd
4. Que! nom fensemillc des camas de concentration sovigtiques porte 2?
_) Konzentrationlager () Bolchevik _) Goulkag
5. En quelle année Gorbetchey lance ie perestrotika?
7) 1945 771958 7) 3885
——

i ~ Repensesa NS j

122
COMPOSITION

Les totalitarismes : un seul et méme systéme politique ?

Méthode
® Vous pouvez rencontrer deux types de sujets :
— une question de cours ne nécessitant pas de réflexion particuliére : reprenez alors la problé-
matique du cours pour traiter le sujet (ici, le sujet est déja problématisé) ;
— un sujet qui vous demande de réorganiser vos connaissances a partir d'une problématisa-
tion, personnelle ou contenue dans le sujet, qui différe du cours.
® Analysez le sujet de facon détaillée (une dizaine de minutes peuvent étre nécessaires) :
— repérez les mots-clés (ici, totalitarisme, systeme politique) et définissez-les, ainsi que la pé-
riode et l’espace concernés ;
~ soyez attentif a la fagon dont le sujet est formulé, a ses particularités : ces éléments peu-
HIS
vent suggérer une démarche a suivre.
® Préparez votre plan: Le conseil du prof
~listez vos connaissances au brouillon et sélectionnez celles qui se rapportent Généraliser consiste a tirer
ala problématique choisie ; de plusieurs exemples des
— cherchez des arguments pour appuyer les différentes phrases de votre com- conclusions pour affirmer
un phénomene. Mais
position;
attention (en particulier en
~ organisez vos idées et vos arguments dans un plan adapté a votre problé-
géographie), la généralisation
matique, puis enrichissez ce plan n appuyant vos arguments par des exemples. doit étre faite avec prudence
Chaque argument doit étre appuyé par des exemples précis — ces exemples, si et doit s‘appuyer sur des
vous arrivez bien a les généraliser, peuvent méme parfois donner des idées pour connaissances (par ex., Si
traiter un sujet. Suing les montagnes sont difficiles
d’acces et généralement
peu peuplées, certaines
connaissent de fortes
densités).

e Analyse du sujet
La forme interrogative du sujet vous invite a le discuter, a examiner les réponses negative
et affirmative possibles. Si vous tranchez, vous devez le justifier, l’argumenter.
_ « Les totalitarismes » > Trois exemples/modéles : |'URSS, |’Allemagne nazie et I’Italie
fasciste.
~ « systeme politique » > Forme d’organisation du pouvoir, des rapports entre dirigeants
et peuple (la question de la démocratie est donc au coeur du sujet).
~ « un seul et méme » — Quels points communs entre les trois modéles ? Peut-on parler
d’un seul modeéle décliné dans les trois pays ?
— « ?» (le sujet finit par une question) — Y a-t-il des différences fondamentales qui fassent
qu’on ne puisse confondre les trois modéles en un seul, identique ¢
Notez l’aller-retour intéressant entre le pluriel (les totalitarismes : s'il y en a plusieurs, cest
qu’ils se distinguent ; on irait plutdt vers une réponse negative ala question) et le singulier
que les
(un systéme politique : les expériences soviétique, fasciste et nazie ne seraient-elles
facettes nationales d’un seul modéle politique ¢).

123 &
e Brouillon ,
- Etat sous contrdle d’un parti unique dans les trois cas : il n’y a plus de démocratie.
— Role central d’un dictateur avec culte de la personnalité.
- Population embrigadée : contréle de l'éducation, de la culture, des loisirs, des médias...
- Terreur similaire : police politique, exclusion des opposants voire de catégories suspectes

Bs
avec camps de concentration (sauf en Italie).
Mais : objectifs idéologiques différents (unification nationale/« raciale »
en Italie et en Allemagne ; unification sociale en URSS), discours diffé- Piége a éviter
rent sur la démocratie (rejet assumé dans le fascisme et le nazisme, reven-
Le sujet porte plus sur le
dication d’une démocratie « parfaite », aboutie grace a l’égalité sociale fonctionnement politique
dans le communisme soviétique). . de ces régimes que sur la vie
politique. Méme sils sont
e Recherche d’arguments et construction du plan révélateurs de ces régimes,
Le sujet oblige 4 comparer les trois modéles pour voir s’ils n’en forment vous seriez hors-sujet en
pas qu'un seul. Quels éléments communs aux trois régimes connaissez- traitant d'‘événements tels que
la mort de Lénine, les Jeux
vous ? Olympiques de Berlin en 1936
I. Trois régimes aux objectifs différents, ayant une position différente sur ou la conquéte de |’Ethiopie
la démocratie. par Mussolini.
II. Trois régimes fondés sur le parti-Etat, annulant toute forme de démo-
cratie.
III. Trois sociétés totalement encadrées pour étre transformées selon des Bien comprendre
Le plan doit découler de la
objectifs idéologiques.

e Développement dun argument par des exemples poe problématique. Vous pourriez
ici affirmer d’un cote l'identité
des trois modéles et de l'autre
Dans la 3° partie sur le contréle de la société, pour témoigner de |’em- ce qui les distingue. Mais
brigadement de la société, vous pouvez ainsi parler des organisations de comme les éléments d’unicité
jeunesse (Jeunesses communistes, Balillas, Jeunesses hitlériennes), de la sont plus nombreux, il est
propagande et de la censure qui touchent la presse comme la littérature préférable d’équilibrer la
et les arts (réalisme socialiste...). réflexion par un plan en trois
parties.

124
Colonisation et decolonisation

Lempire colonial francais en 1931 : réalités,


représentations, contestations =)
bad
‘De quoi s’agit-il? La colonisation francaise atteint son apogée au cours de l’entre-deux-guerres : id
quelle est la situation de l’Empire en 1931, au moment de exposition coloniale de Vincennes ? Es
=
©
jes
1) Un empire parmi d'autres en 1931 Al
ety
cat
wales
® LEmpire frangais (13 millions de km’, 67 millions d’habitants) est cen- le 2° par
tré sur l'Afrique, subdivisée en territoires d’Afrique du nord, d’Afrique sa population et son étendue,
derriére l’Empire britannique.
occidentale (AOF), d’Afrique équatoriale (AEF) et Madagascar. S’y
ajoute l’Indochine, en Asie.
@ A la fin dela Premiére Guerre mondiale, les traités de Versailles (1919) et de Sevres (1920)
émancipent le Togo, le Cameroun, la Syrie et le Liban de la tutelle coloniale allemande.
Puis, par un mandat, la SDN confie ces territoires 4 la France, qui les administre afin de
les préparer a l’autonomie mais cherche aussi a les contrdler.

pS La bonne conscience coloniale


© LEmpire est présenté aux Francais comme un élément essentiel a la puissance nationale.
Une intense propagande alimente |’image d’une France apportant aux peuples colonisés
les progrés sanitaires, l’éducation, ]’évangélisation.
® Lexposition coloniale organisée 4 Vincennes en 1931 marque l’apogée de cette imagerie
coloniale qui méle exotisme et racisme. Inaugurée le 6 mai, elle attire 8 millions de visi-
teurs, qui se pressent pour réaliser « le tour du monde en un jour » grace a des reconstitu-
tions architecturales variées et des spectacles présentés comme « primitifs ».

3) Une réalité qui nourrit la contestation


® Dans les colonies, les peuples soumis ne profitent qu’a la marge des__—_— Nation
progrés tant vantés. La population frangaise, minoritaire, détient Ves- sg acculturation :
sentiel du pouvoir. La métropole commande l’activité économique et _ processus par lequel une
la fiscalité des colonies. La mise en valeur des territoires repose sur le _ personne ou un groupe de
travail, souvent forcé, de la main d’ceuvre colonisée. personnes entre en contact
avec une autre société, et en
® acculturation des peuples colonisés favorise |’émergence d’une élite _assimile plus ou moins les
occidentalisée. Cette derniére, consciente quelle est privée de ses droits meeurs.
fondamentaux, revendique désormais leur respect et réclame l’indépen-
dance.

125&
La guerre d’Algeérie
‘De quoi s‘agit-il?. Da guerre d’indépendance de I’Algérie traduit l’échec du processus coloniai.
Comment les Algériens sont-ils parvenus a sémanciper de la tutelle francaise ?

i Sétif, véritable début de la guerre d’Algérie ? -Idées & retenir


La guerre dAlgérie (1954-1962)
@ A Sétif et Guelma, le 8 mai 1945, jour de l’armistice, les festivités se oppose essentieliement le
transforment en manifestations indépendantistes, séverement répri- FLN, de plus en plus influent,
meées. La riposte algérienne-une centaine d’Européens massacrés -en- a larmée francaise, constituée
traine une réaction féroce des forces de l’ordre, aidées par les colons: le _ surtout d’appelés.
bilan oscille entre 2 500 et 10 000 victimes algériennes.
Sétif marque un point de non-retour vers |’indépendance. Leaders politiques modérés
- comme Ferhat Abbas - et jeunes militants basculent dans la lutte armée.
® Le conflit commence avec la « toussaint rouge », le 1" novembre 1954 : le Front de Libé-
ration Nationale (FLN), qui fédére les indépendantistes, déclenche une vague d’attentats.
Aux attaques du FLN répondent les expéditions punitives des colons : cest l’engrenage. En
1956, le gouvernement décide l’envoi des appelés du contingent pour « maintenir l’ordre »
en Algérie, c’est-a-dire combattre les indépendantistes. Ils sont soutenus par des soldats
suppletifs algériens, appelés péjorativement harkis.

2) Du revirement des opinions a l‘indépendance


® En métropole, toutes les familles sont impliquées dans le conflit a tra- Notion ©
vers les appelés : 1,5 millions de jeunes partent en Algérie. Beaucoup _—_—m autodétermination :droit
reviennent traumatisés par l’usage de la torture ; plus de 24.000 perdent _ des peuples a disposer
la vie. Lopinion frangaise bascule en faveur de l’indépendance. deux-mémes.
. . . . 2 y Y =| Fs

® Revenu au pouvoir en 1958, de Gaulle reconnait aux Algériens le droit a l’autodétermi-


nation (1959) et ouvre des négociations avec le FLN.
® Les Européens d’Algérie l’acceptent mal ; certains fondent l’OAS (Organisation Armée
Secréte) et organisent des attentats, en Algérie et en métropole. Des généraux tentent un
putsch en avril 1961.
® Les accords d’Evian (19 mars 1962) prévoient un cessez-le-feu puis un référendum d’au-
todétermination. Le 3 juillet 1962, PAlgérie est indépendante ; 350 a 400 000 Algériens ont
péri, ainsi que 100 000 supplétifs massacrés par les indépendantistes. Le bilan concernant
les harkis est trés discuté. Il oscille entre 20 000 et 100 000 morts, exécutés par les indé-
pendantistes.

126
Colonisation et décolonisation

Revision express

Les dates importantes a retenir >


1840 1850 1860 1870 1880 1890 1900 1910 1920

1830 1 Protectorat
Conquéte Code de I'Indigénat é francais
francaise i au Maroc
en Algérie

HIS_
Les points importants a retenir
® Lexposition coloniale de 1931 symbolise l’apogée de l’expansion coloniale frangaise mais sonne
le glas des rapports apaisés entre la métropole et les peuples colonisés.
® Vindépendance de l’Algérie est l’exemple d’un conflit de décolonisation brutal, qui a déchiré
la société francaise. Sa barbarie et ses nombreuses victimes, frangaises et surtout algériennes,
rendent difficile toute réconciliation.

1. Que révéle l’exposition coloniale organisée par la France en 1931 ?


a. [_]l’illusion de puissance procurée par l’Empire
b. [_]le développement économique des colonies
c. [_]un rapport ségrégationniste avec les colonisés
2. La guerre d’Algérie oppose
a. [_]|les indépendantistes aux colons
b. [_]les indépendantistes a l’armée francaise
c. [_]les colons au gouvernement francais
3. Quelle organisation est a lorigine des attentats de la « Toussaint rouge » en Algérie ?
a. [_|le FLN b.(_]I’OAS c.(_]l’ONU

4 > Réponses p. 396 q

127@
ANALYSE DE DOCUMENT
Comparer deux documents

Empire francais en 1931 : représentations et réalités.


Consigne : par un travail de comparaison entre les deux documents, montrez que la représenta-
tion de la colonisation cache les réalités coloniales.

Doc. 1. Lexposition coloniale : « le tour du monde en un jour»

Doc. 2. Tract surréaliste, mai 1931

« Ne visitez pas !'exposition coloniale !


La présence sur lestrade inaugurale de l'Exposition Coloniale du Président de la République, de
('Empereur d'Annam, du Cardina! Archevéque de Paris et de plusieurs gouverneurs et soudards, en
face du pavillon des missionnaires, de ceux de Citroén et Renault, exprime clairement la compiicité
de la bourgeoisie tout entire dans la naissance d'un concept nouveau et particuliérement intolé-
rable : la « Grande France ». C'est pour implanter ce concept-escroquerie que l'on a bati les pavillons
de l'exposition de Vincennes. || s‘agit de donner aux citoyens de la métropoie fa conscience de
propriétaires qu'il leur faudra pour entendre sans broncher l'écho des fusillades lointaines. ll s‘agit
d’annexer au fin paysage de France, déja trés relevé avant-guerre par une chanson sur la cabane-
bambou, une perspective de minarets et de pagodes. »
André Breton, Paul Eluard, Benjamin Péret, Georges Sadoul, Pierre Unik,
André Thirion, René Crevel, Aragon, René Char, Maxime Alexandre, Yves Tanguy, Georges Malkine,

Méthode ff
® Lorsque deux documents sont proposes a l'examen, il faut d’abord dégager le sens général
de chacun des documents, c'est-a-dire les identifier rapidement puis dresser leur contexte de
production.
® Le contenu de chaque document sera présenté en quelques lignes, en lien avec le sujet de
lexercice, puis éclairé avec les connaissances et les notions du cours. Ce travail doit permettre
de faire emerger les themes communs aux deux documents.
® Dans un second temps, le travail de comparaison permet de faire émerger points communs
et différences entre les deux documents, en lien avec les thémes identifiés dans un premier
temps. Des citations ou des descriptions manifesteront le principe comparatif et en établiront
l'intérét.

™128
1. Dégager le sens général de chacun des documents, en lien avec le sujet
Le premier document est une photographie de |’exposition coloniale internationale,
organisée a Paris, dans le bois de Vincennes, en 1931. Elle offre un large panorama du
site de l’exposition, et notamment de son axe principal, l’Avenue des colonies. Bordée de
batiments qui sont des répliques de monuments de |’Empire (mosquée du Mali, temples
d’Angkor, pagodes du Laos), elle marque la diversité et la puissance de l’espace impérial.
Le second document est un tract rédigé en 1931 par un groupe d’artistes, les surréalistes,
appelant a ne pas visiter l’exposition coloniale. Ils dénoncent l’alliance entre intéréts poli- -

tiques et économiques en faveur de la colonisation, les clichés qui nourrissent l’adhésion


populaire a la colonisation, et les formes de violences qu’implique la conquéte.

2. Comparer les deux documents


La photographie comme le tract permettent de comprendre comment |’Empire est repré-
senté en 1931. La mise en scene de la puissance coloniale passe d’abord par la valorisation
de sa diversité : mosquées et temples bouddhistes (« une perspective de minarets et de
HIS
pagodes ») matérialisent l’étendue d’un Empire de 13 millions de km’, s’étendant sur tous
les continents : la « Grande France ». La monumentalité des constructions alimente le
sentiment de supériorité des visiteurs (la « conscience de propriétaires »), tandis que la lar-
geur de l’Avenue des colonies indique les capacités d’accueil et l’ambition du site de 110 ha.
Des spectacles de sons et lumiéres y sont joués tous les soirs. Ainsi, l’exposition apparait
comme une vaste entreprise de propagande coloniale.
Mais alors que la photographie est destinée a encourager les visites de l’exposition, le tract
la décourage, en dénongant la réalité de la colonisation : hommes politiques, entreprises
(4 Citroén »), armée et Eglise ont tous intérét au développement de la colonisation, qui
renforce leur pouvoir. De grandes entreprises ont profité de l’acces aux matieres premieres
des territoires colonisés pour se développer, comme Michelin (« concept-escroquerie»).
Les surréalistes dénoncent également la violence qu’implique la colonisation. De fait, les
résistances 4 la conquéte sont nombreuses, mais le plus souvent vaines. En paralleéle, les
auteurs du tract dénoncent le lobby colonial, qui présente la colonisation de fagon « exo-
tique », notamment par des chansons qui alimentent les stéréotypes, telles les « cabane-
bambou » ou « nénufar », marche officielle de l’exposition coloniale. Porté par l’idéologie
communiste, le tract des surréalistes pointe les limites de la colonisation. Entreprise de
domination, elle porte en elle sa propre contestation.

129&
A

Une République, trois républiques


HISTOIRE-GEO

Venracinement de la culture républicaine dans


les décennies 1880 et 1890
De quoi s‘agit-il?) Le triomphe de la République dans les années 1870 s‘accompagne d’un
enracinement de la culture républicaine.

kp L’élaboration de la culture républicaine


@ La culture républicaine (codes définissant |’identité politique des républicains) s‘ancre
dans l’héritage révolutionnaire. Les républicains appuient leurs convictions politiques sur
des références philosophiques comme les idées des Lumiéres.
@ La culture républicaine est le fruit de compromis institutionnels qui définissent sa na-
ture parlementaire et démocratique.

2) Le triomphe de la culture républicaine


® Le modéle social républicain met en valeur une démocratie des classes moyennes qui
font de la République la garantie de leur ascension. Le monde des campagnes et une partie
des ouvriers sont également séduits.
® Le triomphe de la culture républicaine passe par des pratiques comme |’élection ou
ladoption de lois qui renforcent les libertés collectives et individuelles. L’école, aprés les
lois scolaires de Jules Ferry adoptées en 1881 et 1882, et les images sont les instruments
d'une pédagogie qui s’impose partout.

EE} Vaffaire Dreyfus : vers un renforcement de la culture républicaine


® En 1894, Alfred Dreyfus, un capitaine de l’armée dorigine juive, est accusé a tort d’es-
pionnage en faveur de l’Allemagne. Il est dégradé et déporté. On découvre le vrai coupable.
En janvier 1898, Emile Zola publie sa fameuse lettre « J’accuse ». « LAffaire » divise le pays
en deux camps. Dreyfus finit par étre réhabilité.
® Laffaire Dreyfus est un conflit de valeurs : la République a défendu un individu isolé. La
culture républicaine se renforce dans un sens démocratique.

La Résistance et la refondation republicaine


2 GU it-i!? D’abord patriote, la Résistance se politise et redécouvre les idées républicaines
abandonnées depuis 1940.

a) La disparition et le rejet de la République


® Défaite par les nazis, la République disparait en juillet 1940 quand une écrasante majo-
rité de parlementaires vote au maréchal Pétain les pleins pouvoirs pour rédiger une nou-
velle Constitution.

130
© Une République, trois républiques

® La révolution nationale voulue par Pétain rejette la culture républicaine : elle s'appuie
sur le pouvoir tout puissant du chef, des valeurs rétrogrades d’avant 1789 et des « ennemis
intérieurs », comme les Juifs, combattus au mépris de tous les principes démocratiques.

b> La redecouverte de l’idéal républicain par les Résistants


® La Résistance nait le 17 juin 1940 du refus de l’armistice. Visant a libérer la nation par
des actions clandestines volontaires, elle est le fait de l’engagement patriotique d’individus
comme le général de Gaulle qui lance son appel le 18 juin 4 Londres.
® La Résistance réhabilite la culture républicaine. De Gaulle, critique sur les pratiques de
la III* République, donne des gages quant au respect de la démocratie. ra

E> La renovation de l’idéal républicain par la Résistance


®Lunification de tous les mouvements de Résistance est faite en
Charles de Gaulle
1943, au nom de de Gaulle, avec la création du Conseil national de la
résistance (CNR) par Jean Moulin. . (1890-1970)

HIST
|
4 Chef de la Résistance
®Le programme du CNR est mis en application par le Gouverne- " et de la France libre,
LS : ; :
ment provisoire de la République francaise : la culture républicaine premier présidentde
prend un sens plus démocratique et social. Ses mesures les plus sym- Bal |a\' République.
boliques sont le vote des femmes (1944) et la création de la Sécurité aA
sociale (1945).

La situation en Algérie devient une impasse militaire. De Gaulle est rappelé


pour résoudre la situation.

ao La crise du 13 mai 1958


® Le 13 mai 1958, des émeutiers d’Alger sont soutenus par l’armée pour protester contre le
gouvernement Pfilmlin, qui veut ouvrir des négociations avec le FLN (Front de libération
nationale). S;ouvre un duel entre le ministére, qui cherche a sauver un régime discrédité,
et de Gaulle.
® Aprés deux semaines de négociations, de Gaulle revient au pouvoir. I] prépare une nou-
velle Constitution soumise a un référendum.

2) De nouvelles institutions pour une nouvelle culture politique


® Approuvée par 80 % des Frangais, la Constitution de la V° République modifie l’ordre
républicain traditionnel. Le président devient la clef de votite des institutions et domine le
pouvoir parlementaire.
® En pratique, la V' République s'apparente alors 4 une monarchie républicaine. De Gaulle
profite de la situation en Algérie pour imposer ses conceptions.

3) De Gaulle renforce sa conception personnelle du pouvoir


® La paix revenue en 1962, de Gaulle propose un référendum sur l’élection du président de
la République au suffrage universel, afin de confirmer la position centrale du chef de l’Etat.
® Les Francais suivent de Gaulle. Leur adhésion a cette nouvelle culture républicaine fait
encore consensus aujourd’hui et s’explique par le charisme de de Gaulle, l’impuissance
répétée des républiques parlementaires a résoudre les crises et le poids nouveau de |’Etat
Providence et planificateur.
1318
aq - ‘

Revision express 3

§ Le schéma a retenir

1. Les lois scolaires de 1881 et 1882 ont été proposées par Jules Ferry.
Clvrai [faux

2. La révolution nationale voulue par Pétain poursuit un idé . républicain.


Civrai [) faux

3. Le CNR a été créé en 1944.


[ivrai ©) faux

4. A partir de 1962, le président de la République est lu au suffrage universel.


Civrai [) faux

™132
COMPOSITION

Choisir le plan en fonction du type de sujet

Proposez un ou deux plans sur le sujet suivant :


Les combats de la Résistance et la refondation républicaine (1940-1944).

a
tll
.
Dia
® Une fois posée la problématique, il faut construire un plan pour y répondre de maniére lo-
gique et progressive. os
® Plusieurs types de plans sont possibles. II faut donc le choisir en fonction du type de sujet La)
kk
proposé.
— Pour les sujets évolutifs , délimités par des bornes chronologiques précises (ex. : « la crois-

a
sance depuis 1850 ») : opter pour un plan chronologique.
~ Pour des sujets tableaux ou analytiques (ex. : « La Seconde Guerre mondiale, une guerre
d’anéantissement ») : opter pour un plan thématique).
— Pour un sujet invitant a une discussion : choisir un plan didactique.
— Pour un sujet invitant a une discussion : choisir un plan comparatif et des themes sur les-
quels batir votre comparaison.

e Analyse du sujet
Le sujet est sans surprise puisqu’il reprend une des questions du cours. II s‘agit d’un « sujet
relation » qui vous interroge sur le rdle des combats de la Résistance dans la refondation
de la République, prise ici comme un régime mais aussi une culture avec des valeurs et des
principes, un imaginaire.

e Construction du plan
Deux types de plan sont possibles ici : chronologique et thématique.
~ Le plan chronologique -a ee Bien comprendre
I. Les premiers combats mobilisent plutét les valeurs patriotiques _[¢ plan de type chronologique
(1940-1941) s‘articule autour d’une période.
A. La disparition de la République. Il est indiqué pourlessujets
évolutifs délimités par des
B. Les combats patriotiques d’individualité pionniéres (Jean Moulin, |. Fanaieiaios hae
Germaine Tillon, de Gaulle).
C. La France libre : garanties démocratiques, méfiance vis-a-vis de la République ?

Il. La redécouverte de ’idée républicaine (1942-1943)


A. La structuration de la Résistance en mouvements et réseaux.
B. Mobilisation des références républicaines par les résistants (résistance interieure
avec l’exemple de Libération Sud, recréation des partis politiques, proces).
C. La France libre et de Gaulle donnent des garanties républicaines.
III. Les combats politiques de la Résistance renouvellent le programme républicain
A. unification de la Résistance dans le CNR se fait sur des bases républicaines.

1338
B. Le programme du CNR refonde la synthése républicaine dans un sens démocratique
et social.
C. Les premiéres mesures du GPRF confirment cette nouvelle orientation.
D. Limites de la refondation : programme réformiste élaboré dans les années 1930,
hommes politiques et des partis peu renouvelés, continuité des institutions).

~ Le plan thématique iat Bien comprendre


I. La Résistance se fédére progressivement autour de Pidée républi- Le plan de type thématique
caine privilégie de grandes idées.
A. Les premiers combats de la Résistance marquent un engagement II applique notamment
aux
plus patriotique que républicain (Jean Moulin, Germaine Tillon, de = — be weed
Gaulle). -
B. Puis la redécouverte de l’idée républicaine fédére l’action politique des résistants qui
préparent aussi la paix.
C. Lunion de la Résistance voulue par de Gaulle se fait sur des bases républicaines.

II. La Résistance redéfinit la république dans un sens démocratique et social


A. Importance des hommes de gauche dans la Résistance (syndicalistes, communistes,
socialistes...).
B. Le programme du CNR de mai 1944 marque une nette orientation a gauche (répu-
blique sociale).
C. Les premiéres mesures du GPRF confirment cette orientation.

III. Les limites de la refondation républicaine a la fin de la guerre


A. Un programme réformiste élaboré dans les années 1930.
B. Des hommes politiques et des partis peu renouvelés.
C. Une continuité des institutions.

™ 134
La Republique et les evolutions
de la societe francaise:

La République et la question ouvriere : le Front populaire


En 1936, le gouvernement issu du Front populaire met en ceuvre une veritable =)
LL
ra
législation sociale.
~
Lid
ma) Une réponse républicaine a la crise, une reconnaissance =
S&S

pour les ouvriers |
| Gye Leon Blum =
® Le Front populaire rassemble des partis et des organisations hos- = @ % (1972-1950) wis
tiles au fascisme. I] remporte les élections législatives de 1936 dans un 4x gj Homme politique
contexte de crise, avec pour programme: « le pain, la paix, la liberté ». Brg 4 ‘ancais. Sodialiste, ilfut
© Cate victoire § ad At ccdansl ‘ | 9 6 fle président du conseil
ette victoire s'accompagne d'une vague de gréves dans les usines. Les | ESA +2402 du Front populaire.
ouvriers veulent que le gouvernement prenne en compte leurs difficultés.
® Le 7 juin 1936, le gouvernement, le patronat et la CGT signent les accords Matignon. IIs
prévoient une hausse des salaires, la reconnaissance du droit syndical dans l’entreprise et
la pratique des conventions collectives.

2) Des ouvriers intégrés a la République


du | ée aretenir
® Deux grandes lois symbolisent l’espoir du Front populaire : la durée
travail est limitée 4 40 h par semaine, et tous les salariés disposent de |e Front populaire adopte une
15 jours de congés payés annuels. L’été 1936 offre de premieres vacances législation sociale qui intagre les
a tous. ouvriers ala République.

® Le Front populaire développe la pratique des loisirs (auberges de jeu-


nesse et colonies de vacances) et de la culture populaire (théatres, musées).
® Les mouvements ouvriers en sortent renforcés, car l’action collective est désormais por-
teuse d’espoir. CGT, SFIO et PCF voient leur nombre d’adhérents augmenter. Par la soli-
darité, la liberté et la fraternité qui s’expriment durant les gréves, les ouvriers enrichissent
les valeurs qui fondent la République, tout en s’y agrégeant.

La République, les religions et la laicite


depuis les années 1880
La République choisit de rompre avec la religion catholique, et de promouvoir
la laicité.

ED La séparation des Eglises et de I’Etat


et lin-
© Au cours du xix: siécle, la société francaise construit son autonomie politique,
fluence de l’Eglise régresse. Les lois scolaires de 1881-1882 , en proclama nt l’école gratuite,
laique et obligatoire, excluent de l’enseignement toute référence religieuse.

1350
®La séparation de l’Eglise et de |’Etat est votée en 1905. Désormais,
la République ne reconnait ni ne subventionne aucun culte, promou-
a laicité: princii de
vant la laicité. Non sans résistance, l’Eglise est expulsée de la sphére séparation de I’Etat et des
publique, et cantonnée a la vie privée. organisations religieuses, qui
garantit la liberté de cuite dans
l'espace privé.
P> République et religions : un équilibre instable
® Aprés 1970, d’autres formes de religiosité apparaissent avec la crise :
des courants mystiques et communautaires favorisent l’apparition de
La able estlaique,
groupes religieux. La République les considére comme des sectes.
ce qui est parfois contesté.
@ A la fin des années 1980, devant la présence de signes religieux a
Pécole, la République choisit d’imposer la neutralité aux éleves.

La place des femmes dans la vie politique et sociale


de la France au xx’ siecle
(De
’agitl?
quoi Durant tout le «° siacle, les femmes combattent pour leur émancipation sociale
et politique.

1) De la conquéte du droit de vote a la participation politique


® Des femmes réclament dés le début du xx° siécle le droit de vote,
mettant en avant leur engagement citoyen dans la guerre de 1914-1918.
dée&retenir
Lémancipation politique et
Mais le parlement résiste.
sociale des femmes est réelle,
® Méme si le gouvernement du Front populaire compte trois femmes, mais incomplete.
il faut attendre 1945 pour que les femmes frangaises exercent le droit
de vote (adopté en 1944 par le GPRF).
®La place des femmes dans la vie politique demeure réduite : peu sont élues. En 1999-
2000, la parité est imposée aux partis politiques.

e> Une émancipation sociale progressive.


® Le travail féminin se développe et se transforme au cours du xx° siécle. Les femmes
accédent au monde du travail et s'émancipent. Certaines changent leur allure, se coupant
les cheveux ou portant le pantalon.
® Dans les années 1960, par le féminisme, les femmes obtiennent des
droits garantissant leur émancipation : contraception en 1967, autorité
féminisme ; mouvement
parentale conjointe en 1970, droit a l’'avortement en 1975.
defendant les droits des femmes
® Les discriminations sociales demeurent néanmoins. Peu de femmes dans la société.
accédent a des postes a responsabilité, et leurs salaires sont inférieurs
a ceux des hommes.

™ 136
La République et les evolutions de la société francaise

Revision express

Les dates importantes a retenir E>


2000

1905 Loi de séparation 1944 Droit de vote 1975 Droit a 2000 Loi sur
des Eglises et de !'Etat : accordé aux femmes l'avortement la parité
laicité
1936 Semaine de 40h 1967 Libre acces
et congés payés ala contraception

Le schéma a retenir
HIST

b eee

1. Le Front populaire est immédiatement placé sous la pression des mouvements ouvriers.
[ ]vrai [_]faux

2. Le Front populaire adopte une législation sociale qui améliore la situation des ouvriers.
[]vrai [_] faux

3. La laicité implique une séparation stricte entre neutralité dans l’espace public et liberté de culte
dans l’espace privé.
[vrai [_]faux

4. Les femmes obtiennent l’‘amélioration de leurs droits sociaux dans les années 1980.
[]vrai [_]faux
COMPOSITION
Rédiger l’introduction et la conclusion d’une composition

Voici un exemple de sujet et du plan correspondant. Vous en rédigerez l'introduction et la


conclusion.

Sujet : La République et les ouvriers au temps du Front populaire (1936-1937)


Problématique : Le Front populaire a-t-il permis aux ouvriers de dépasser leur méfiance en-
vers la République ? ,
|. Une législation qui intégre les ouvriers dans la communauté républicaine
A. Une reconnaissance dans le monde du travail
— Conventions collectives semaine de 40 h
— Congés payés
B. Une amelioration de la vie sociale
—Vacances et temps libre
— Culture pour tous
— Sentiment de droits partagés
— Egalité
li. Un renforcement du mouvement politique ovvrier
A. Ralliement et consolidation de la gauche
— Le PCF se rallie a la République (élections, militantisme)
— La CGT devient un syndicat de masse
B. Une identité ouvriére revendiquée
— Expérience fondatrice des gréves
— Solidarité et partage
— Refus du taylorisme

Méthode
introduction comporte trois étapes, les trois « P » : Présentation, Problématique, annonce
du Plan:
— la présentation permet d’entrer dans le sujet : il peut s'agir d'une anecdote, d’un fait impor-
tant en lien avec le sujet, ou d’une réflexion sur le mot-clé du sujet.
— la problématique découle de la présentation. Elle est toujours posée sous la forme d’une
question.
— Vannonce du plan doit étre trés claire. Les themes des grandes parties de la composition
doivent étre décrits en quelques mots.
® Laconclusion permet avant tout de répondre 4 la problématique (la question posée en intro- }
duction). Elle résume le sens du développement, en en reprenant les idées essentielles. Votre
conclusion doit comporter les étapes suivantes :
—un rappel explicite de la problématique (« on s’était demandé... ») ;
Piége a éviter
— exposez ensuite en quelques lignes le contenu du devoir (« on a vu c :
que.. »). La démarche doit étre limpide ! Ne faites pas etat de
connaissances postérieures
— une ouverture mettant en perspective le sujet posé.
au sujet de facon trop
Vous pouvez pour cela:
affirmative : ‘ouverture doit
—intégrer le sujet a un questionnement plus large (ici, les aspects politiques rester une question, sous-
du Front populaire...) ; entendant les informations
— mettre le sujet en relation avec la période qui le suit, en interrogeant son de facon subtile.
succés ou son échec dans le temps. ere

© 138
introduction

Lorsque s'‘achéve la semaine sanglante, c’est-a-dire la répression de la Commune de Pa-


ris sur ordre du gouvernement républicain, qui fait plus de 20 000 morts, un fossé de sang
sépare les républicains du monde ouvrier. Opportuniste, bourgeois, le régime républicain
suscite une certaine méfiance, méme si l’idéal de la République sociale demeure fédérateur
dans le monde ouvrier.
Par ailleurs, la République, dans son fonctionnement, repose sur le compromis, peu
compatible avec l’idéologie révolutionnaire ouvriére. C’est pourquoi de nombreux ou-
vriers soutiennent la lutte anarchiste ou socialiste, et préférent la lutte syndicale a la lutte -GEO
a.)
politique.
Mais en 1934, la République est menacée par un mouvement de contestation d’ex-
=
©
tréme-droite. La crainte d’un régime fasciste incite les forces démocratiques de gauche a f=

sunir. Pour la premiere fois, les partis ouvriers participent a la formation du Front Popu- =
laire, alliance destinée a exercer le pouvoir. =
Le gouvernement du Front populaire a-t-il permis aux ouvriers de dépasser leur mé-
fiance envers la République ? :
: : : Bien comprendre
Pour répondre a cette question, nous verrons tout d’abord que la aah: is
N’hésitez pas a utiliser des
legislation du Front populaire favorise la confiance entre République et gyrmutes tras explicites pour
ouvriers. Puis nous nous attacherons au renforcement du mouvement _annoncer votre plan.
politique et social ouvrier durant le Front populaire, qui permet son
intégration a la République.

Conclusion Cee
Attention
On s’était demandé si le Front populaire permettait aux ouvriersd’in- —,, rappel de la problématique
tégrer une République dont ils s’étaient jusque la toujours méfiés. doit étre explicite.
On a vu que le Front populaire marque un tournant dans la relation
entre la République et les ouvriers. En effet, le mouvement ouvrier se ren-
force en intégrant le cadre républicain du pouvoir (élections, partis poli- Bien comprendre
tiques, militantisme). I] consolide son identité lors des gréves de 1936, _Le contenu des différentes
soutenues par une majeure partie de la population. ‘\__ parties doit étre résumé,
en autant de paragraphes
ie fois, les ou vriers constatent q que leurs«— que apart
Maisi surtout, pour la premiere :
revendications, considérées comme prioritaires, sont entendues au som-
met de l’Etat. Ainsi, le Front populaire demeure dans les mémoires col-
lectives comme un moment d’avancées fondamentales pour la classe ouvriére. Les congés
payés ou le principe d’une culture pour tous font naitre un réel espoir : la République peut
améliorer le sort de la classe ouvriere.
Les ouvriers confirmeront-ils leur ’intégration 4 la République alors que la menace
fasciste se précise ?

1398
Comprendre les territoires
ra

de proximite
HISTOIRE-GEO

Aménager le territoire francais


?) Depuis 1945, la France s‘est lancée dans une politique d’aménagement du
territoire (projets dans le domaine des transports, de I’habitat, de l’activité économique. . .)afin
d’en corriger les déséquilibres et de s‘adapterala mondialisation.

e Laménagement du territoire a pour objectifs de connecter les régions Notion


les unes aux autres, mais aussi 4 |’Europe et au monde, valoriser et w aménagement du territoire :
développer des péles d’excellence spécialisés dans une économie mon- action visant a corriger les
dialisée trés concurrentielle, corriger les inégalités sociales (différences disparités, les déséquilibres
villes/campagnes, quartiers urbains favorisés/défavorisés), et d’intégrer d’un espace pouryaméliorer les
le développement durable. conditions de vie.

®LEtat a joué un réle initiateur dés les années 1950. Avec le CGET
(Commissariat général a l’égalité des territoires), il accompagne au- Vocabulaire
jourd’hui les collectivités locales (départements, régions, communes et aw intercommunalité:
intercommunalités) afin de multiplier les projets et les capacités d’ac- groupement de plusieurs
tion. LUnion européenne intervient aussi. Enfin, les acteurs peuvent — ‘ommunes menant des projets
étre privés : entreprises, individus, associations. communs.

Les régions, territoires vivants au coeur de espace


francais
De quois/agit-il? La région est un espace a la fois proche des citoyens et suffisamment vaste pour
jouer un
u rale économique
é a l’échelle nationale, voire européenne. Leurs inégalités, essentiellement
socio-économiques, dessinent une certaine organisation du territoire.

® Le mot « région » a en France un sens administratif (division territoriale immédiatement


en dessous de l’Etat). La France compte 18 régions administratives (dont 5 outre-mer)
de taille variable, résultats d’un regroupement de départements. Elles sont d’une grande
diversité selon leur milieu physique (montagnes, littoraux, climats...) et le type de peuple-
ment (plutdt rurales ou fortement urbanisées). On peut aussi les analyser en les regroupant
ou en les redécoupant en fonction de leur dynamisme démographique et économique,
leurs difficultés, leurs évolutions (Dec. 1).
® Deux espaces dynamiques se détachent sur le territoire actuel, tou-
chant la moitié des régions administratives : l’[le-de-France, région
a ville globale (ou ville-
capitale politique et économique (29 % du PIB frangais), technologique monde) : ville ayant une
et culturelle (sa mégapole, Paris, est classée parmi les principales villes influence sur le monde,
globales), puis un large croissant sud-ouest au dynamisme récent (nou-
velles technologies et tourismes) incluant Lyon.

a 1 40
© Comprendre les territoires deproximité

® Deux types d’espace en revanche semblent en retrait :la « diagonale du vide » (espace
peu peuple, vieillissant, sous-industrialisé, rural) et les régions industrielles autrefois dy-
namiques aujourd’hui en déclin et en reconversion (nord-est surtout, et quelques zones
isolées comme Saint-Etienne, Le Creusot...).

Doc. 1 Le dynamisme régional en France

Cette région fut une des locomotives de la Révolution Depuis le Moyen-Age, Paris domine largement le territoire
industrielle mais, touchée par la crise des années 1970, francais, ce qui le déséquilibre mais lui permet en méme
ne cesse de se restructurer, bénéficiant de politiques temps d’avoir une métropole de rang mondial, un atout dans
d‘aménagement nationale et européenne. la mondialisation. So
Lid
sa
=|| feed
=
=]
| —
=
=

|
—~Ii—>_
Strasbourg
|
|
|
Cette région, organisée
autour de Lyon et d’autres
métropoles, est la seconde
Les régions littorales région dynamique et
bénéficient du profite de sa situation de
développement du carrefour européen vers
tourisme, accentue le sud méditerranéen.
par la politique
d’‘aménagement

:
de |’Etat aprés Y Marseille
1945 qui y a aussi
Le coeur de la France, peu
peuplé et essentiellement
installé des activités
rural, est un espace
liées aux nouvelles Montpellier
de transition entre
technologies.
des espaces fortement
développés et urbanisés.
Centralité parisienne }

Nouvel espace dynamique (technologies, tourisme, migrations internes) |


Espace en reconversion
||
'
© Péles urbains |
<p> Ouverture sur l'Europe et le monde
—> Grands axes
«Ventre mou » du territoire, + ou - lié a la diagonale du vide
|
|
[__] Espace souss dépendance parisienne, plutot rural (dontgrandes regions céréalieres) H

1418
Le réle des régions dans l’'aménagement du territoire
en France et en Europe
VEtat, au depart principal acteur de la politique d'aménagement du territoire,
nequeafcoonere depuis les années 1980 avec des acteurs de plus en plus nombreux (collectivités
territoriales, Union européenne, entreprises, citoyens).

eLEtat a progressivement délégué une partie de ses pouvoirs vers les


collectivités locales, en particulier les régions : lois de décentralisation
aw NUTS : redécoupage des
de 1982, élection au suffrage universel tous les 6 ans de conseils régio- Etats en régions a peu prés
naux. Cette tendance a été favorisée par la politique européenne définis- équivalentes permettant —
sant une NUTS (nomenclature des unités territoriales statistiques) pour des comparaisons.
mener ses actions et ses projets. = dotation : somme d'argent
versée par l’Etat a d’autres
@ La région en France a des compétences en matiére de développement institutions publiques pour
économique, social, culturel et durable (infrastructures, transports, assurer leur fonctionnement.
aides économiques aux entreprises, construction et entretien des lycées,
plans de formation professionnelle...) (Doc. 2). Plus de 50 % des recettes
viennent d’impots directs ou indirects ou d’emprunts. LEtat verse une
dotation.

aed 2 =ere 2010 de la région Centre


Ce schéma présente la répartition précise
i Culture Enseignement de 100 euros dépensés par la région Centre.
i et Sport supérieur Le budget total de l'année 2010 avoisinait
| Tourisme et Recherche
et Economie le milliard d’euro.
Aménagement
des Territoires

Le secteur de ’éducation et de la formation


| occupe la premiére place dans les dépenses
| des régions.

=eee
Les régions sont responsables de toutes les
liaisons intérieures de la région (lignes TER,
Transport et déplacements Formation et éducation routes, etc.) et investissent pour développer
les réseaux.

Ces dépenses peuvent parfois étre regroupées selon


d'autres critéres, par ex. les efforts dans lé développement
durable qui touchenta la fois les transports ou l'éducation
(construction de lycées).

® Certains Etats européens ont donné une grande importance 4 leurs


régions, comme en Allemagne, en Espagne ou en Belgique. Ces Etats = Land (pl. Lander):
sont en général des Etats fédéraux (reconnaissant un équilibre et une littéralement, terre, pays en
répartition des pouvoirs entre Etat et régions). Allemagne est ainsi allemand. Idi, signifie Etat,
divisée en 16 Lander ayant des compétences en matiére d’éducation, de synonyme de région pour
police, de culture (relations avec les Eglises, organisation de la radio et la VAllemagne
télévision), possédant leur Parlement et gouvernement régionaux.

142
Comprendre les territoires de proximité

Revision express

Les chiffres importants a retenir


® 18 régions (13 en métropole, 5 en outre-mer)
® 101 départements (96 en métropole, 5 en outre-mer)
® 36 682 communes

® 2145 groupements de communes concernant 63 millions de Frangais SoS


LYLid

® 30 milliards d’euros de dépenses pour les budgets régionaux en 2010 brid


Rabel]
Ge
Le schéma a retenir S
i
L'aménagement d’une région =
: ets
Limite nationale
(apitale
Découpage régional -
Métropoles régionales
Dynamiques spatiales
diverses
Acteur de l'aménagement
sur un territoire
Sens
POUVOIR POPULATION
REGIONAL Y@ wee ENTREPRISES

COMMUNES

3.6) 2:1/411:9 (Union Européenne, Mondialisation)

1. LEtat ne joue plus aucun rdle dans l’aménagement du territoire.


[| vrai |_| faux
2. La NUTS est un découpage régional francais.
[_]vrai [_]faux
3. Combien y at-il de régions sur le territoire métropolitain ?
fe []22 (126
4. Quelle région francaise se hisse au second rang derriére la région parisienne ?
[_]la Normandie [_]la région marseillaise [_]la région lyonnaise

5. Quelle est la part de Ile-de-France dans le PIB francais ?


[]29% []38 % []52%

143©
PRODUCTION GRAPHIQUE
Réaliser un schéma d’organisation spatiale d’un territoire

La diversité des régions francaises.

® Simplifiez le territoire concerné par une forme géométrique, reflétant les grandes masses
de celui-ci (rectangle plus ou moins allongé pour la Russie ou les Etats-Unis, par exemple). Cer-
taines sont classiques : I’hexagone pour Ja France, un triangle pointu pour I’Europe...
® Clarifiez les termes du sujet : vous devez en avoir une définition claire, afin de choisir les
éléments a représenter de facon adaptée.
® Sélectionnez les éléments que vous voulez représenter, simplifiez-les Astuce
(résumer par ex. plusieurs flux dans une méme direction par une seule fléche) Tous les sujets visent a
et établissez une légende cohérente (par ex. en regroupant les informations du montrer comment s‘organise
méme type l’une aprés l’autre). un territoire. Ils font
donc appel aux mémes
® N’oubliez pas de donner un titre a votre schéma, soit l’intitulé du sujet, soit problématiques : centres/
une réponse problématisée au sujet. périphéries, dynamismes
| @ Pour réaliser votre schéma, procédez par étapes : réalisez les formes géo- spatiaux, etc.
métriques, passez les aplats de couleurs, puis les hachures, les pointillés,
ensuite les figurés ponctuels a localiser précisément, et les figurés linéaires
(fleches). N’oubliez pas la nomenclature (noms de lieux).

® Choisir une forme simplifiée : en plus de l’hexagone, on a ajouté un carré pour symbo-
liser les territoires d’outre-mer.
® Analyse du sujet y Bien comprendre
Régions = découpage du territoire francais en sous-espaces (ne pas Le schéma cartographique
oublier loutre-mer). permet de présenter de facon
Diversité = différences entre les régions, spécificités. visuelle et synthétique une
Le sujet est déja problématisé : il s'agit de présenter les régions francaises sotto Piece :
en montrant leur diversité. Quels critéres de différenciation faut-il rete- te aS. oon
nir ? I] faut s’interroger sur les éléments qui permettent de montrer ces _gétaillé ot il doit Be dégager
differences et de traiter ladiversite, comme la situation sur le territoire,le une ou deuxidées générales.
relief, le peuplement (région plutét urbaine ? plutdt rurale 2). se é

m 144
® Lister les informations : aprés avoir décidé des informations a sélectionner (relief, peu-
plement, situation territoriale), on pouvait ici soit envisager des les détailler et les repré-
senter l'une aprés l’autre (ex : espaces urbains/espaces ruraux, espaces littoraux, monta-
gneux, espaces frontaliers, centralité parisienne, etc.) — mais cela aurait donné un travail
trés descriptif, trop neutre -, soit en faire un regroupement pour caractériser les régions
en différents types comme on le propose ici. Lavantage de cette légende typologique est
de mieux répondre au sujet tout en présentant une organisation du territoire comme le
demande cette épreuve du schéma.

Légende du schéma:
MP Régions marquées par la situation de littoral |
ou de frontiére, fortement urbanisées
mim Poles et axes urbains
em Régions dominées par la montagne, plutét rurale
77>» Bassin parisien, dominé par la mégapole parisienne
= Espaces ruraux du Bassin parisien ou en arriére
des régions littorales et frontaliéres HIS
_
© Réaliser le schéma : la réalisation du schéma demande les mémes qualités cartogra-
phiques que la réalisation d’une carte ou d’un croquis. On attend clarté, lisibilité, soin.
Choisissez judicieusement vos couleurs (par ex. le rouge pour les régions urbanisées).

La France, une grande diversité territoriale

145©
\

Valoriser et ménager les milieux


HISTOIRE-GEO

La diversité du territoire francais


‘De quoi s/agit-il?, La France, par son étendue continentale mais aussi Notion |
mondiale, posséde une grande diversité de milieux naturels. w milieu : espace déterminé
p par des conditions naturelles,
®Le territoire métropolitain réunit les trois grandes zones clima- _ physiques mais aussi humaines,
tiques d’Europe : océanique, continentale a l’est, méditerranéenne au sociales, culturelles.
sud. Hautes montagnes au sud et a l’est sopposent au nord-ouest des
plaines, avec ses deux bassins (parisien et aquitain). Loutre-mer donne :
a la France des possessions intertropicales (Antilles, Réunion...).
® Cette diversité est un atout (diversité agricole, tourisme), qui com- z:ZEE : Zone noose Le
exclusive, espace maritime
prend aussi des limites (diversité des risques). La France est un carre- possédé par un Etat jusqu’a
four : sa position a la fois continentale et maritime en fait un territoire 379 kmde ses cdtes (fonds
ouvert, d’interface. Bien qu éloigné, l’outre-mer, offre une présence pla- marins inclus), dont il peut
nétaire, et permet a la ZEE de la France de s’élever 4 11 millions de km’, _exploiter les ressources.
ce qui en fait la 2° mondiale.
® Plaines et plateaux ont été transformés par l’agriculture (grandes régions agricoles du
blé...) et concentrent des fortes densités. Les communications y sont faciles. Les espaces
de frontiére sont par définition périphériques et éloignés du centre parisien, mais dynami-
sés par leur situation a l’échelle européenne.

Potentialites et contraintes de milieux spéecifiques :


littoraux et montagnes
? Les hommes ont adapté et transformé les milieux naturels selon leurs besoins,
tenant
POMnits de leurs spécificités et de leurs contraintes. |

®Le littoral apparait comme attractif : péche, ouverture maritime Vocabulaire


(réle d’interface), tourisme balnéaire. Mais c’est aussi un milieu fragile, ™ sits espace de contact
entre terre et mer, par définition mouvant, et soumis a des risques ma- tineriage: piers:
; - os y : ; composé d'une céte ou rivage,
jeurs (tempétes, voire cyclones en outre-mer, inondations). Les fortes gna hand é
ensités, souvent t urbaines,
densité urbaines, etetla diversification
ersification d des activités
tivité sur un es- _par
eeelamer (activités,
a influenceees
pace étroit fragilisent ce milieu (pollutions multiples, péche menacée, climatique.
..) etd’un avant-
bétonage...), ce qui pose la question de son développement durable _ pays marin exploité (péche....).
(Doc. 1).
® Les espaces montagneux en revanche semblent répulsifs : pente, altitude, froid, frag-
mentation de l’espace, risques (avalanche, éboulements, inondations, séismes, volcanisme
des iles d’outre-mer...). Ce type d’espace reste de faible densité. Mais les contraintes ont
été exploitées par le tourisme (Doc. 2) : stations de ski, tourisme vert, parcs nationaux
destinés a sa protection. Laménagement de l’espace a été souvent spectaculaire (viaducs et
tunnels pour le transport, stations accrochées en altitude...) tout en soulevant la question
de la préservation de ces paysages (bétonage des stations, pollutions diverses...).
Doc. 1 Exemple de littoral industrialisé : Fos-sur-Mer
IE SES IR MF ELIF ELEALR IES
Le littoral de Fos, prés de Marseille,
a été intensément aménagé pour faire
une zone industrialoportuaire ancrée
dans la mondialisation.

-GEO
|

HIST
La station de sports d’hiver est
implantée a mi-pente, au pied des
pistes, et la construction de résidences
+ et d’hotels en masse a rappelé la
construction des grands ensembles
urbains, parfois au prix de la
dégradation de l'environnement.

Un exemple : la gestion durable du milieu forestier


sii) ?) La forét est un milieu naturel exploité par I’homme, qui doit la préserver.
La gestion d urable de ce milieu mobilise les instances publiques et privées.

La forét francaise couvre 240 000 km? (dont 1/3 en Guyane). Elle est Remarque
globalement exploitée par l>homme (bois, chasse, loisir) qui doit aussi irn'y.a plus én France de foret
tenir CUA de SA picsetvalion: Réegulierement replantee, parfois de primaire (sauf en Guyane) :tous
facon trés homogéne (ex : forét de pin des Landes qui alimente |’indus- les massifs sont d’une facon ou
trie du meuble), cest un espace soumis aux risques (tempétes comme d’une autre exploités.
en 1999 ou 2009, incendies qui détruisent en moyenne chaque année
20 000 hectares).
© LEtat a mis en place depuis 1964 un organisme spécialisé dans la gestion des foréts,
P Office national des foréts (ONE), qui gére essentiellement les foréts publiques mais ac-
compagne les propriétaires privés (les % de la forét francaise). De nombreuses actions sont
menées : reboisement, sécurisation, réintroduction d’espéces animales et diversification
des essences. La forét donne un exemple de gestion durable, a la fois économique, sociale
et environnementale.
1478
» Revision express

Les chiffres importants aretenir


e Etendue du territoire :
— métropole : 551 000 km”
— métropole et outre-mer : 675 000 km?
- zone économique exclusive (ZEE) : 11 millions de km?
© 5 500 km de cétes (métropole) dont 1 200 préservées par le Conservatoire du littoral
© 6 massifs montagneux : Alpes, Pyrénées, Massif Central, Vosges, Jura, Corse
© Altitude :
- point culminant : 4810 m (mont Blanc)
— 50 % du territoire en dessous de 200 métres d’altitude
- 7,5 % au-dessus de 1000 m
@ 51 parcs naturels régionaux, 10 parcs nationaux (dont 3 outre-mer)
© 240 000 km’ de foréts
® 5 grands fleuves (3 000 km au total, dont 1 013 pour la Loire) ; 2 seulement intégralement sur le
territoire : la Loire et la Seine
®6 grands bassins hydrographiques: Seine-Normandie, Loire-Bretagne, Garonne-Adour,
Rhéne-Méditerranée-Corse, Rhin-Meuse, Artois-Picardie

4A quel rang mondial se situe la ZEE de la France ?


2s E162: [_] 10°
2. Quel climat n’est pas sur le territoire métropolitain ?
[ |océanique [_]montagnard | ]polaire

3. Les montagnes sont toujours des espaces de faible densité.


[]vrai [_]faux

4. Quel type de tourisme s’est développé en montagne ?


[ |balnéaire [ ]tourisme« vert» [_]sports d’hiver

5. Ou se situe la plus vaste superficie forestiére de France ?


[_]dans les Landes [Jen Corse - {_]en Guyane
> Réponses p. 396

™ 148
_ COMPOSITION
Rédiger un paragraphe d’une composition

Voici le plan d’une composition intitulée « Les contraintes du territoire frangais » :


|. La contrainte liée au relief :les espaces de montagne
ll. La contrainte liée au climat : les espaces soumis aux risques climatiques
Ill. La contrainte liée a l’éclatement du territoire : l‘insularité ©
Bebiall
Dans le cadre de cette composition, vous rédigerez un paragraphe sur le theme : « Les espaces ous
soumis aux risques climatiques ». Ld
cc
Méthode =
® Une fois vos idées regroupées pour la composition, vous les avez réorganisées en adoptant un
4
plan en plusieurs paragraphes. Chaque paragraphe développe ensuite deux ou trois points
x
sur un théme spécifique. Par exemple, un paragraphe qui aborderait une typologie spatiale
présenterait les deux, trois (ou plus) types de régions identifiés dans l’espace concerné.
® Chacun de ces points affirme un phénoméne historique ou géographique et s‘appuie sur
au moins un exemple précis :c’est l’argqumentation. En histoire, ce sont parexemple des événe-
ments ou des acteurs importants qui sont cités, en géographie, des lieux précis, des exemples
de flux ou des statistiques.
® Organisez le paragraphe en plusieurs points distincts : cela rend la lecture plus claire pour
le correcteur, et témoigne d’une pensée construite.

® Analyse du theme
Au brouillon (pour une composition sur les contraintes du territoire), plusieurs élements
ont pu étre relevés concerant les espaces soumis aux risques climatiques. II parait logique
de présenter ces différents risques (tempétes, incendies, etc.), mais l’objectif est surtout de
montrer comment les hommes y font face. On peut donc soit présenter tous les risques,
puis voir le lien entre hommes et risques (Cest le plan que nous avons choisi d’adopter ici),
soit faire une étude de l’attitude des hommes risque par risque.

®Exemple de composition pour « Les espaces soumis aux risques


climatiques » (partie II du plan) 4 Méthode
La France posséde plusieurs climats (océanique, continental, méditér- Le paragraphe peut étre
introduit par un rappel
beeaancue(ie bine)
ranéen, montagnard et tropical avec l’outre-mer), chacun ayant ses spé-
cificités et ses phénoménes violents. Différents types d’espaces a risques Eraiccae HUG ecentielé
liés au climat existent donc sur le territoire : les littoraux peuvent subir (diffrents risques) du premier
des tempétes (en particulier la facade atlantique, comme I’a rappelé la —_ point abordé avant de donner
tempéte de 2010), voire des cyclones (outre-mer), les vallées (Somme, des précisions et des exemples.
Loire, Saéne...) connaissent de fréquentes inondations et l’espace médi-
terranéen offre, par ses contrastes, deux saisons a risques : l’été avec les
incendies liés a la sécheresse et l’automne avec les inondations liées aux fortes précipita-
tions. Par ailleurs, l’hiver des montagnes est ponctué d’avalanches.

149©
Comme pour tout risque, ces variations climatiques ne posent probléme que par la pré-
sence humaine dans ces zones, qui peut parfois étre forte (fortes densités des littoraux
métropolitains comme ultramarins, des vallées). Or il y a souvent augmentation du risque
par imprudence ou négligence (constructions dans des zones connues
comme inondables de vallées ou de littoraux), voire par dégradation de Astuce
l’espace (forét mal entretenue ot se propage plus facilement le feu). Les _ Donner des exemples
hommes ne cessent de faire face a ces risques (construction de digues le _ est essentiel, il ne faut
long de la Loire, lacs de retenue de la Seine depuis la grande inondation “~ pas hésiter aprendre des
de 1910, par exemple). Lintégration du risque fait partie désormais dela __exemples locaux, proches
gestion durable de ces environnements spécifiques en atténuant par de vous — et donc du
: 5 iis : correcteur qui verra que vous
exemple la présence humaine sans |’exclure, permettant un usage a la fois *3 ;
avez une vision concréte de
i = : : :
social et économique de ces espaces (transformation de zonesinondables _,, apprentissages
en espace récréatifs, entretien et exploitation des foréts pour lutter contre ie
les incendies...).
Les risques climatiques sont donc une réalité du territoire francais, par Méthode
ailleurs étendu sur l’espace mondial et éclaté. eee cnnls tii :
: ransition vers la 3° partie
qui aborde la question de
® Plan détaillé des deux autres paragraphes de la composition Vinsularité.
I. Les montagnes
A. Des contraintes trés fortes (pente, « obstacle », froid, risques spécifiques).
B. Entre adaptation et préservation (luttes contre les risques : ex. pare-avalanches, amé-
nagements selon la pente, les vallées et cols pour la communication, question de la
dégradation/préservation du paysage).

II. Les espaces soumis aux risques climatiques (voir corrigé ci-dessus). ~

III. Vinsularité
A. Rappel, la France, un territoire éclaté : de nombreux territoires, surtout des iles, au
large des cétes métropolitaines (Corse, Belle-Ile, etc.) mais aussi outre-mer.
B. La gestion de l’insularité (communications avec la métropole, éloignement, dévelop-
pement spécifique et souvent déséquilibré (donner des exemples).

150
La France en villes

Mouvements de population, urbanisation


et métropolisation
De quoi s‘agit-il? La répartition de la population francaise est inégale, celle-ci étant de plus en plus
urbanisée, voire « métropolisée ».

@ La densité de la France est moyenne : environ 120 habitants/km/’. Les plus fortes densi-
tés se trouvent dans un anneau littoral et frontalier et le long des grandes vallées comme
la Seine (région parisienne). Loutre-mer a de fortes densités littorales. Une « diagonale du
vide » du nord-est au sud-ouest réunit les espaces moins peuplés a laquelle s’ajoutent les
hautes montagnes (Alpes, Pyrénées) et la Corse.
® Les migrations internes vont plut6t du nord-est vers les régions sud et yeep SayPITN
ouest, attractives. La population se concentre surtout dans les villes : :
w réseau urbain : ensemble
(80 a 90 %) et de plus en plus dans les métropoles, Paris dominant lar des relations plus ou moins
SY 0) la . . i be

gement le réseau urbain francais. équilibrées entre les villes


® Une ville est une commune d’au moins 2 000 habitants, tertiaire et ‘d'un territoire,
industrielle, au paysage spécifique plus ou moins dense et verticalisé.
Plusieurs communes urbaines autour d’un centre forment une ban-
lieue, l'ensemble constituant une agglomération, ou péle urbain. Les communes rurales
voisines d’une agglomération peuvent aussi subir son influence (par ex. quand une partie
de leurs habitants y travaille) et forment une « couronne périurbaine ». 90 % des Francais
vivent dans ces aires urbaines (ensembles ville-centre/banlieue/espace périurbain).
®On peut distinguer les villes selon leur taille et leur influence. On
parle de métropole quand cette influence est régionale, voire nationale. shSbadtdnd baht
: Lyon, Mar- w mégapoleRe : agglomération
idles de
Six métropoles comptent plus d’un million d’habitants
seille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice. Paris, mégapole de 11 millions plus de 8 millions d'habitants,
@habitants, a un réle régional, national, européen mais aussi mondial.
Aujourd’hui, ce sont les métropoles, surtout les plus grandes, qui se montrent les plus
dynamiques, concentrant de plus en plus les hommes et les activités (tertiaires, indus-
trielles, notamment technologiques).

Aménager les villes : réduire les fractures sociales


et spatiales
Je Gucisagital?) Vorganisation spatiale et sociale des villes francaises nécessite
des aménagements pour en améliorer le cadre de vie.

@ Les villes francaises ont hérité de leur histoire une organisation tres ® grands ensembles:barres et
toursserene
de centaines voire milliers
coneraie aor
fracturée, aussi bien sur le plan spatial (centre historique tertiaire, ban- Hey
lieues résidentielles, industrielles et commerciales) que de la diversite la guerre pour résoudre la crise
sociale (centre aisé, banlieue contrastée entre quartiers aisés et quartiers qu jogement.
populaires dominés par les grands ensembles). (Doc. 1)
1518
Doc. 1 organisation spatiale d’une ville francaise \

Ville centre - Zone industrielle


originelle, ancienne
WM Zone logistique |
Espace résidentiel
aisé Axes
Espace résidentiel de transport
populaire Parc,
;? Couronne espace vert
* périurbaine

Po) Quartier d’affaires

[-] -Centres commerciaux


@ Quartier universitaire
¥ Technopdle

@ Les métropoles sont de plus en plus polycentriques : rdle encore im- Vocabulaire
portant du centre (administratif, économique, culturel, place dans les = zone logistique ; réunit
réseaux de transports urbains), émergence de nouveaux pdles (quartiers des plates-formes dédiées
d’affaires, technopdles, quartiers universitaires, zones logistiques). aux échanges entre la ville et
Vextérieur (nouvelles gares TGV,
®La politique de la ville tente depuis 40 ans d’apporter des solutions aéroports...}.
pour homogénéiser espace urbain : création de ZUS (zones urbaines wm zone franche : zone a
sensibles, considérées comme les plus fragiles sur le plan social et éco- fiscalité basse pour attirer
nomique), de zones franches, opérations de réhabilitation. Elle se double des entreprises et recréer
aujourd’hui d’une politique de développement durable : circulations des emplois.
douces, tramway, recyclage des déchets, espaces verts...

Entre attractivité urbaine et nouvelles formes


de
peceversrpainent : les espaces ruraux
git-il? Si les Francais sont de plus en pius des urbains, les espaces ruraux couvrent
|ecentiel i territoire et connaissent eux aussi des mutations importantes.

® Lespace rural est de moins en moins un espace agraire méme si l’activité agricole (ou
son déclin) marque toujours des paysages de faible densité. 20 % des Francais vivent dans
un espace rural, mais la moitié dans les couronnes périurbaines ot les villageois sont net-
tement dépendants de l’'agglomération proche. Lautre moitié vit dans un espace rural isolé
a dominante agraire, éloigné des grands poles urbains et des services. Ici aussi, la société
locale essaye de faire la synthése entre « tradition » et modernité urbaine.
® Les agriculteurs sont devenus minoritaires suite aux transformations intervenues de-
puis 1945 : modernisation, mondialisation et surtout spécialisation de plus en plus forte.
Dans les zones rurales, l'industrie est peu développée, souvent liée 4 V’agriculture. Les
faibles densités induisent un faible niveau de services.
® La diversification des activités est aujourd’hui la tendance de toutes les zones rurales,
passant par une meilleure connexion aux différents réseaux nationaux. Le tourisme
« vert » met en valeur les atouts des espaces ruraux.

152
La France en villes

Revision express

Les chiffres importants a retenir


®@65 millions de Frangais (120 hab/km7?)
® 90 % de la population vit dans une aire urbaine
® 750 ZUS (zones urbaines sensibles), dont 20 % en fle-de-France
® Moins de 500 000 exploitants agricoles
v4

Le schéma a retenir
Espaces urbains et espaces ruraux en France

aes () Agglomération centrée


sur un noyau urbain ancien

€ ~ Ségrégation sociospatiale
de la ville

: c } Couronne périurbaine

_ Espace rural attractif,


. dynamgiue

(9 Espace rural isolé

<> axes

1. La diagonale du vide est un espace :


[_]désert au centre de la France [_]de faibles densités [_]de montagnes

2. Combien d’habitants au minimum doit compter une commune pour étre considérée comme une
ville ?
[_]2000 [_]5 000 [_]50000

3. Parmi ces villes, laquelle n’a pas encore un million d’habitants ?


[ Lille [_] Toulouse [_] Strasbourg

4. Comment appelle-t-on le processus de concentration urbaine des hommes et des activités ?


[| périurbanisation [_]exode rural [_]métropolisation

5. Quelle est la proportion de Frangais vivant dans un espace rural ?


[]10 % []20 % [ ]40%

153 Hl
PRODUCTION GRAPHIQUE
Réaliser un croquis de géographie

Les villes francaises.

Bien comprendre
Méthode Vous pouvez utiliser les i
i documents du chapitre
® Pour faire simple, un croquis de géographie implique la méme démarche mais aussi chercher d'autres
qu’une composition : informations sur le sujet
~ analysez le sujet, dégagez-en une problématique puis, au brouilion, listezet _(technopdles,exemplesde
réorganisez dans un plan les informations utiles (une quinzaine). communes menant des actions (
Agenda 21, ZUS, etc.). !
— interrogez-vous sur ce qui est concrétement cartographiable, en étant atten-
tifaéchelle proposée (sur une carte de |'Europe, par exemple, on aura du mal
a indiquer de facon détaillée les différences régionales internes d’un pays : ce
n'est pas le but !).
—construisez ensuite la légende selon le plan adopté. Attention a bien Remarque
choisir vos figurés : figurés de surface pour des phénomenes a I’échelle d’un Un croquis se distingue
pays (couleurs pour les informations les plus importantes, puis hachures, d’une simple carte parsa
pointillés), figurés ponctuels pour des phénoménes localisés (points, carrés, présentation, non d’un theme
étoiles...), figurés linéaires pour relier (fleéches). précis (comme le relief, les
® Pour réaliser la carte, respectez l’ordre des figurés indiqués précédem- nave eaac et
me < ; ee : S u
ment et utilisez plutdt des feutres fins pour les figurés ponctuels, linéaires et la Pp aa eae
i importance de la légende
nomenclature (noms des lieux). organisée).

® Analyse du sujet
Le sujet est vaste. Vous ne pouvez évidemment représenter tout ce que vous savez sur
Vorganisation socio-spatiale des villes (différents quartiers, zones, etc.) : cela demanderait
plutdét un exercice de schéma. Reste alors a comparer les villes entre elles, les hiérarchiser :
le sujet porte donc plutdt sur le réseau urbain en France.

m™154
Le conseil du prof
La carte portant sur les
villes, commencez par
placer les figurés ponctuels
correspondants. Ce nest
qu’ensuite que vous placerez
les figurés linéaires, ici des
relations entre les villes, un (3
fois les points de départs
et d’arrivés correctement
localisés. eee
oawrnecoey
gs
meta
tains
agrp
ernest
at
reo
seo

Spe epee rece Naan SPR


Preven

HIST

Montpellier |
One

Marseille :

Astuce
La légende est parfois pour
le correcteur plus importante
I, Un espace urbain Il. Un méme dynamisme spatial que la carte qui l'accompag ne!
trés hiérarchisé Ne la sacrifiez pas par manque
+, Phénoméne de périurbanisation
Mégapole \ } étendant les agglomérations de temps : ilvaut toujours
& de plus de 10 millions “-" sur des aires urbaines mieux qu'elle soit complete.
d’habitants @e Des métropoles plus ou moins attractives,
© Métropole millionnaire renforcant la métropolisation du territoire
Méthode
© Métropole régionale Ill. Des dynamiques _
(= 500 000 habitants) et mutations spatiales La légende doit étre organisée ©
comme dans une compositi on:
© Autre métropole régionale Technopéle Autre technopdle
(> 200 000 habitants) aah Se eget on montre ici qu’a la fois le
réseau urbain se distingue par
e===ex Principaux axes A Agglomeration concentrant sa hiérarchie mais quil a des
~ d’échanges de nombreuses ZUS
Keciorieratl tan d éléments d’unité (dynamisme, —
et de relations gglomération ayant lance son Agenda 21
; 2 Caen métropolisation, etc.) et qu'il
interurbains aen ou mené des expériences de ville durable
évolue.

155&
m2

Dynamique des espaces productifs,


mobilités et réseaux dans la mondialisation
HISTOIRE-GEO

Dynamique des espaces productifs dans


la mondialisation
‘De quoi s’agit-il? La mondialisation accroit les écarts entre les espaces productifs,
a toutes les échelles. ‘

1) Les territoires de l'innovation : l’exemple d’ITER et


de la « vallée des étoiles »
®ITER est un projet scientifique mondial sur la fusion nucléaire. Il
implique linstallation d’importants équipements technologiques a Euratom est un organisme
Cadarache, prés d’Aix-en-Provence. ITER s’est greffé sur le site du Centre européen qui coordonne
d’étude nucléaire (CEA). les recherches sur l’énergie
nucléaire.
®Son financement associe divers acteurs : le département des Bouches-
du-Rhéne, la région PACA, six Etats partenaires et Euratom (UE).
® Le projet ITER transforme le territoire a toutes les échelles. Les collectivités territoriales
financent des équipements destinés aux ingénieurs : école internationale, hépital... Larri-
vée de ce personnel trés qualifié dynamise |’économie locale et relance par exemple la
croissance urbaine de Manosque.
Vocabulaire
® Lamélioration des voies de communication permet de relier le littoral Zate? tg ft

a V’arriére-pays provengal, encore marginalisé, et encourage le tourisme


association d’entreprises, de
régional. ITER assure a la région PACA le développement du pole de com- laboratoires et d’universités,
pétitivité CapEnergie, et pérennise la recherche sur l’atome en France. ~ dans une démarche
® Les écologistes considérent toutefois que le projet, en plus d’alimenter la de recherche innovante
sur un territoire donné.
spéculation immobiliere, est risqué et trés cotiteux (15 milliards d’euros).

P) Dynamique de localisation des activités et mondialisation


®La mondialisation favorise le principe d’organisation en « flux tendus » ou « juste-a-
temps », visant a minimiser le temps passé entre les différentes étapes de la production,
de la conception a la vente. Cela repose sur l’optimisation de la chaine logistique et des
moyens de communication.
® Laccessibilité est donc un facteur dominant de localisation des activités. La nécessité de
capter et de redistribuer les flux favorise les facades maritimes et les plateformes multimo-
dales, et marginalise les espaces ruraux ou enclavés.
® De plus, la production se déployant désormais a échelle mondiale, les territoires se
livrent 4 une intense concurrence pour attirer ou maintenir les activités, et rester compé-
titifs. Cela passe par des aménagements améliorant les equipements, ou par une fiscalité
réduite (zones franches, crédits d’impots).

156
| Dynamique des espaces productifs, mobilités et réseaux dans la mondialisation

® Ainsi, le territoire frangais est inégalement productif : les acteurs économiques privi-
légient certains espaces, attractifs, et en négligent d’autres, répulsifs. Ces disparités s’ac-
croissent. Lespace est polarisé.
eLa mondialisation alimente la métropolisation du territoire. Les métropoles garan-
tissent une concentration d’emplois qualifiés et un marché de consommation. Des zones
d’activité combinées a des plateformes logistiques se développent en périphérie des villes.
> ° OF Oye : L x . . iy: 7a 9 (Ass 2

S
Rael
i.)

Mobilités, flux et réseaux de communication =


dans la mondialisation =
La mondialisation repose sur le développement de réseaux interconnectés 2
_——
qui permettent les flux.

Le Roissy, hub et plateforme multimodale d'‘importance mondiale


® Laéroport de Roissy est l’un des principaux « hubs » européens. A Vocabulaire
égale distance des principales villes du continent, il capte un important
w hub: plateforme
trafic aérien en assurant des correspondances variées et régulieres vers correspondance, captant les flux
le monde entier pour les passagers comme pour le fret. et polarisant le trafic.
@ Avec 60 millions de passagers par an, l’aéroport Charles de Gaulle est
le deuxiéme aéroport européen. De nouvelles infrastructures portent sa
capacité d’accueil a 80 millions de passagers.
® Roissy est aussi une plateforme multimodale au trafic croissant, qui Vocabulaire
s’étend spatialement (Doc. 1, p. suivante). Tous les modes de transport = plateforme multimodale :
rapide s’y croisent et se combinent pour optimiser les déplacements a plateforme logistique offrant
toutes les échelles. plusieurs moyens de transport,
par correspondance ou
e Lieu de contact privilégié avec |’international, l’aéroport attire les transbordement. On parle
hommes et les activités. Roissy est donc un pole d’emploi régional ma- aussi de pdle d’échanges.
jeur, regroupant 700 entreprises et assurant 10 % du PIB régional.
® Ce processus de concentration pose des problemes environnemen-
taux (bruit, engorgement, cotit du foncier), ce qui remet aujourd’hui en
question l’avenir du site.

2) Une inégale connexion du territoire au monde


e Le territoire francais est maillé par des réseaux de nature variée, permet- _Idée a retenir
tant le transport des personnes, des marchandises et des informations. La mondialisation polarise
le territoire francais.
® La qualité des réseaux et leur interconnexion sont essentielles a l’acti-
vité économique. Les noeuds de groupage et de dégroupage, calques sur
la trame des métropoles, commandent I organisation des transports.

1578
Par un processus cumulatif, les disparités s’accroissent entre les ter- Vocabulaire
ritoires bien connectés et les autres. Les métropoles - au premier rang
a «effet tunnel»: mise a
desquelles Paris — disposent d’infrastructures complétes et opération- lécart des territoires traversés
nelles, ce qui les rend attractives. A l’inverse, les espaces ruraux ou les mais non desservis par les
petites villes souffrent de « l’effet tunnel » et du manque d’infrastruc- modes de transport rapide.
tures, car ils sont peu rentables pour les opérateurs de transport.
La France souffre également d’une fracture numérique. Les territoires situés en « zone
blanche » - surtout des espaces ruraux ou montagneux - ne disposent pas d’un accés
Internet a haut débit, ce qui handicape leur développement.
Pour restaurer l’égalité de situation des populations et du territoire, les aménageurs pu-
blics (collectivités locales, Etat) s’attachent 4 résorber les zones blanches et a maintenir
partout une offre de transport suffisante.

Doc. 1 La plateforme multimodale de Roissy, pole déchange majeur du territoire


Be Pistes —— Autoroute A1 et voie rapide
WE Terminaux aéroportuaires ~ ssseeee TGV Lille-Lyon-Marseille
===» RERB (Paris - Aéroport Charles de Gaulle)
9) Zones de fret et de maintenance seeeeee Métro automatique (VAL)
I) Zone d’activité Paris Nord I! @ Gares interconnexion voyageurs
rs ¥

Roissy est relié par La zone d’activité Le fret aérien se combine || Le TGV et le RER sont Uaéroport de Roissy
une autoroute a Paris rassembie usines, avec le transport routier. || interconnectés avec grandit pour répondre
et a l'Europe du Nord. bureaux et commerces. le transport aérien. a des besoins croissants.

m 158
Dynamique des espaces productifs, mobilités et réseaux dans la mondialisation

Revision express

Le schéma a retenir

YA

HIS

eel

Complétez les phrases suivantes.

1. Les liaisons de transport rapides favorisent les métropoles, mais les régions qui les séparent n’en
profitent pas. Ce processus est appelé ......... .-
see eeeeeeee eeeeee :

2. Parce qu’elle dispose a la fois du TGV, de l’autoroute, des liaisons aériennes et du réseau ferré
régional, Roissy CSt UNE ......... ce eee cree eee eersnerecreneccsceene ;

De EAMENACMAUSALIONN fc odes ce de Pew nne 2c s b.0 4 vo baidiolile ay sagan’ «0 les espaces productifs.

4. Les territoires de ‘innovation rayonnent a toutes les ........ cece cece e eee e eee eee eens , du local
a l’international.

5. implantation des noeuds de communication correspond a la trame des.......-..-+.0-s0eeeeeees


sur le territoire francais.
“ “> Réponses p. 396 B

159
ANALYSE DE DOCUMENTS

Analyse
de deux documents

. Le consed du prof
A partir des deux documents, exposer fimeact du projet ITER 2 toutes les Reatifter en peetens
echeilles. wolinges< dams lesQeestions
. — <
- ~
Niontrez finterst des deux documents pour le compréhensdion des Gifficultes Fechelles) - ales Gadreat
nées de cet emboitement d’echeties guages 2 acters ds deen

Doc. | ITER : centres décisionnels ef territaires —

|1. Limplication de nombreux 2, Un projet qui transforme les territeires )


| acteurs WP Esmee litera! @ters )
,
GiFerentes ache)! 2
ONS
one TSNITER S3 GENVSMSs SMS Ane aas PPANQMAle

|; @ Wile Ge plus de 100 000 had -


. + aid = LULL tReet en RONAN
a Ville Ge moins Ge 20 QO haa. oye oO
SS Some “TIER DO MMURSS"OR SS CONCoNAIeAT
M Crecec&cion ~" RS Petermmees ecamamiques
sur le projet TER 7
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eS i nN Nem a

160
Doc. 2 Les Européens cherchent encore comment combler le surcoiit d’ITER
Représentant prés de la moitié du cott de la construction du réacteur, la part des Européens a
&té réévaluée a 7,25 milliards d’euros, contre 2,7 milliards initialernent prévus. [...] En cette période
de restriction budgétaire, les Vingt-Sept ont déja accepté, sous pression allernande, divers rabo-
tages pour plafonner leur part 4 6,6 milliards d’euros.
Le temps presse, car pour 2012 et 2013, I’UE fait face a 1,4 milliard d’euros de surcotit. Refu-
sant de revoir leurs contributions nationales ou de rehausser les budgets européens pour cette
période, les Vingt-Sept comptent plutdét puiser dans les projets les plus généreusement dotés du
programme-cadre de recherche de |’UE. Un redéploiement auquel s‘oppose vivement l’eurodéputé
écologiste Yannick Jadot, soucieux de préserver les projets sur les énergies renouvelables (solaire,
éolien) et hostile 4 un réacteur jugé pharaonique. [...]
Reste a comprendre comment le budget d’Iter a pu 4 ce point gonfler. [...] A la différence de
lorganisation européenne de la recherche nucléaire, Iter ne recoit que 10 % des contributions en
argent, le reste venant en nature : [...] chacun des pays contribue un petit peu a toutes les parties
de la machine. [...] Résultat : c’est plus difficile, plus long et plus cher, car personne ne profite réel-
lement de l'économie d’échelle. « Le cost final est indéterminé pour l’instant. [...] A ce jour, aucun
pays n’a émis I’intention de se retirer du projet », insiste Neil Calder, qui met toutefois en garde :
« Plus on retarde, plus c'est cher. » HIST
La Croix, 16 juin 2010.

Méthode

@ Lorsque vous disposez de deux documents, vous devez confronter leurs contenus, pour
en saisir a la fois les points communs, les différences, la comp!émentarité. Le plus souvent, il
s‘agit de documents de nature différente : ce sont les notions, vos connaissances qui vous per-
mettront de faire le lien entre eux.
® Commencez par cerner le contenu de chacun des documents, puis expliquez pourquoi ils
sont proches, différents ou complémentaires. attention portée au contexte de production
du document ou aux auteurs apporte souvent des indices déterminants.

Corrigé
1. Le projet innovant ITER s’inscrit dans plusieurs échelles emboitees,
Bien comprendre
du loca] a Pinternational :
La réponse reprend
~ zone accessible en 20 minutes autour d’ITER, impliquant la transfor-
explicitement le principe
mation du territoire (routes, logement, urbanisation, activités). du jeu des échelles, en
~ région PACA, dont il constitue un moteur de développement. Les liai- envisageant l’impact d’ITER
sons entre technopdles sont renforcées. pour chacune dentre elles
~ France, qui conserve les pdles de gestion du projet. La filiere nucléaire et en combinant le contenu
est confortée. du document 1 et du
~ pays européens/UE : accueillent des sites de recherche et de produc- document2.
tion des composants et contribuent au financement du projet.
~ monde : sites de recherche et de production des composants. Finan-
cement du projet.
2. Cet emboitement d’échelles crée des difficultés spécifiques : De la méme facon,
= distance parfois importante entre sites de production et ITER (Japon, identification et la
Corée du Sud, Etats-Unis, Inde) ; présentation de toutes les
~ multiplication des centres de décision (Barcelone, Paris, Bruxelles) ; formes de conflit nécessite
~ absence de coordination entre les productions ; d’exploiter les informations
-cotit plus élevé du projet a cause de l’éclatement de la production :
des deux documents.

budget dépassé, financement menacé, projet critique.


161 &
Se

L'Union européenne :dynamiques


ae)
Y
peel
=
So
a
=
=
de développement des territoires

De l'espace européen aux territoires


de [Union
europeenne
| RRRRRESRSIESTD (Cine eurerecame & ut Laps UPAR REMRTMIQUE IMMA,

BD Europe. Europes : uncontinent entre unite etdiversite


@LBarope
nest pas wn terrRoire dein 5 ses Hates vareat. Alma, [Oeral nest qulaae
Geiintation
deckdkke aa LEE Seok par bs Rawie poet & racerecher § [Ocak
@L Barope est ke fru d Padteences cultareiits varikes, Az tradtionnel
soci grec, romain
et chretien
@ sant mdks es herRages ottamans arades oa wehings. DRarope est asst eae
masaigee d Ears de taille et de puissance ins egalks
@Cete divernt politique, cetturilik et skh Sverre & Cie elaton: Ges hommes des
waarchandikes et des captank. Promtant 2h As dave Sete deauke de popalation et dan
RerriRare aeemage, les Faropeens charger.
@ Cette Grersk 2 gai alimene kes condite Pulpcennttyen, Desparn ealtptune Oathee:
temps G&par, es hierarchies poligees celerelits oa cromemigees GaN as
camtattees, Auiqumd bai le democratic Merk sige, eee
a
a
i ne

- . ~ ~ —_ —
2) L Union europeennme : un espace a geometries vanable
®En TSS PEarope est Cevastee etmenrtrie, PUNE CARATORE UNE PURE MUTE A Cee
Rar evmiopperent qcomaamager, is Franceet P Aleman eeene & partie des anaces IQ
& cuastructing carmpernre.
@ Union europeenae (UE) a dadoard et ea marche comma pad wre waion doaanee,
Avjoun? bai dle meee OS S paws, assonks 2 es mapas Sivers dans es Gamaitnes &O
momnigues, politiques, cdhcatitS on techaigues (Dec 2 Le RovaameUbi a maakt sertic
de UE per retreadam en aie IOAD QE S i me Sera aetve Qaerss a.procednre de
validation Gerke per Tarte 3B Ga Trae de Rome.

* inet aerameenme_ uit Seems F eames waradhe

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> -

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~
*
*
»
~
Union européenne : dynamiques de développement des tesritoires

© UAargissement de YUE a compliqué son fonctionnement. Pour éviter un blocage total,


ses membres ont adopté le principe des coopérations renforcées, laissant
4 chaque pays le
droit de participer ou non aux projets communs.
® Aujourd hui, VUE est 4 géométrie variable. Cette complexité croissante brouille son
identité et amoindrit son efficacité.

EB) Disparités etinégalités socio-spatiales : action del'Union


européenne
sur les territoires
® Le territoire de YUE caractérise par de grandes disparités,2toutes |déearetenir
Jes échelles, La coupure la plus forte, héritée de la guerre froide, sépare pion ewropéenne tente
PEst de l'Ouest : le PIB par habitant varie de Vindice 44 pour la Bulga- _—deforger une Europe solidaire
rie 4 Vindice 271 pour le Luxembourg Les écarts sont aussi marqués4 = etpuissante. ~—
Véchelle régionale, les régions métropolitaines se détachant nettement.
©Pour réduire ces disparités, YUE 2 développé une politique de |HIS
cohésion régionale, placée au coeur de son action (Doc. 2). Elle dispose ie th
de fonds structurels (FEDER, FSE) quelle répartit entre les Etats ripe + Fonds européens
membres pour reconvertir les régions industrielles en crise, diversifier wi ibd mca
Vactivité économique des campagnes, ou revitaliser les quartiers en’ _™ F5E+ Fondssocialeuropéen.
difficulté des villes.
© VUE encourage également les coopérations transfrontalieres, en financant des projets
dans des domaines variés (formation, recherche, services).
© Progressivement, les écarts régionaux se réduisent, méme si les régions les plus dévelop-
pées restent les plus compéttitives, car innovantes et mieux équipées.

Doc. 2 La politique de cohésion de MUE (2014-2020)

Silt; GANS

Ea teyere 1 ale Beye


Ea A A

tegen 2 eet

Dus: Sy tego.

1638
~

Les territoires ultramarins de l'Union europeenne


et leur developpement
(DRUGS SGY Lesterritoires ultramarins del'Union européenne bénéficient d'une politique
spécifique pour assurer leur développement.

ED Le développement de laRéunion : entre Union européenne


et aire regionale
@ La Réunion est une ile du sud-ouest de [Océan indien. Sur ses 2500 kmé vivent 780 000
habitants ; ils seront un million en 2030, Le PIB/habitant de la Réunion est deux fois inf
rieur 4 celui de la métropole, et le chémage touche 1/3 des actits,
@ Lille souffre de sa dépendance envers la France : 2/3 des échanges se font avec la me-
tropole, et 40 % des dépenses publiques sont financées par les transferts métropolitains.
Seules 12 % des exportations gagnent les pays voisins.
@ La Reunion, en tant que région ultrapériphérique (RUP) de TUE, y est favorisee. Le
FEDER doit financer l'amélioration de la formation, des infrastructures et de Pactivité
économique.
@ La Réunion a signé des partenariats avec les pays voisins, et espére mettre ses futures
infrastructures au service de l'espace régional,

FE) Discontinuités, distances, insularité, spécificités socio-économiques


e Les territoires ultramarins de [UE se répartissent en deux catégaries : Ide & retenir
des territoires sous souverainete nationale tiles Caimans, Falklands Enraisondedifficultés propres,
ou Polynesie francaise) et 10 régions ultraperipheriques ou RUP: les igs RUPsont aidees parUE.
Acores, les Canaries, Madére et les DOM francais. 6 d entre elles fi-
gurent parmi les 10 régions les plus pauvres de UE.
@ Les RUP souffrent d’isolement par rapport 8 UE, ce qui freine leur Notion»
développement. A linsularité ou 3 lenclavement s'ajoute le voisinage
de pays pauvres. De plus, le systeme productif des RUP est faible, car Be, impliquant
deshandicaps
déséquilibre, peu varie et dependant de la metropole. de Qummunaation
et de
@ Depuis 1995, (UE accorde aux RUP des avantages fiscaux et un acces es
prioritaire aux fonds européens. LUUnion promeut ainsi leur conver-
gence économique et sociale vers des standards communautaires. Pourtant de graves iné-
galités persistent en termes de chdmage, d‘illettrisme ou de pauyreté. .
@ Avec 1% de la population de PUE et 3 % de sa superficie, les RUP permettent 8 PUE de
controler le premier territoire maritime mondial et recelent $0 % de sa biediversité.
Potentiels relais du commerce communautaire, elles disposent de sites privilégiés pour
l'aérospatiale ou l'astrophysique.

m 164
L'Union européenne : dynamiques de développement des territoires

Revision express

Les chiffres importants a retenir


® Le continent européen compte 48 Etats et environ 750 millions d’habitants.
© Le PIB/habitant moyen de l’UE a 28 s’éléve a 25 700 euros (chiffres de 2013).
® Dans UE, % des régions ont un PIB/habitant inférieur de 75 % a la moyenne, et 1/7* un PIB/
habitant supérieur de 125 % a la moyenne. i=)
4 bie
® Les RUP apportent a l'Union européenne 3 millions de km” de zone économique exclusive, ce
qui contribue a sa puissance. =
bol
=
©
Le schéma a retenir —
<2
Les institutions européennes ==

Propose des lois et des actions communes

Conseil de VUE (Bruxelles)


: 28 ministres des Etats-membres _
Exercent ensemble le pouvoir : eae
législatif et budgétaire
4 > - Vote a la majorité qualifiée
dans une quarantaine de domaines
(agriculture, justice).
- Représente les gouvernements —
de I’Union. : j

sald

1. Les limites spatiales de IEurope sont clairement définies.


[
]vrai [_]faux
2. Tous les pays de I’UE font partie de l’espace Schengen.
[]vrai [_]faux
3. Le FEDER finance le développement régional de |UE pour réduire les disparités spatiales.
[|vrai [_] faux
A. Les territoires ultramarins de I’UE sont moins développés que le reste du continent.
[]vrai {_]faux
> Réponses p. 397

165&
Cap R—{—&={————eEeEeEo=**~7
sur le

| - ANALYSE DE DOCUMENT :
Dégager l’apport d’un document

Montrez en quoi ce document rend compte du potentiel de développement de la Réunion mais


aussi de ses difficultés. Présentez tous les espaces géographiques dans lesquels s’inscrit cette ile.

Te Cirad

_Innovons —
“albsaulid | ‘ Bien comprendre
Ee POUT les Un document promotionnel
__agricultures: est toujours hiérarchisé
de uemain— —— LL de facon simple, pour étre
compris rapidement.
Mie ei e sy ee La typographie et la taille
conc pr eer ene des caractéres quident la
tout enpréservant environnement et labiodiversité. lecture et aidentarepérer
aed ges NE ; les informations importantes.

éunion.
m - Biadiversité etsanté végétale & animale ge
+ Qualité
etsécurité desaliments
« Impacts etservices agro-environnementaux

‘Avec Etat et leConseil régional de a Reunion,


et les filigres agricoles et agroalimentaires.

Depuis laRéunion, des liens privilégiés avec les pays


de la Commission de Uocéan Indien, d'Afrique australe
pee bicueeae a’Asie du Sud-Est, d’Océanie et d'Amérique.

Le conseil du prof
Repérez les auteurs d’un
document promotionnel,
mais aussi les partenaires
institutionnels qui sont
associés a son action. Pour
cela, il vous faut retrouver
ia mention d’un site Internet,
ou un logo connu.

Note : le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) produit
et transmet de nouvelles connaissances pour accompagner le développement agricole des pays du Sud.

™ 166
' Méthode
® « Dégager V’apport d’un document », cela signifie montrer en quoi il est représentatif d’une
situation générale, en exposer le sens général.
® Pour cela, appuyez-vous sur les grandes notions de chaque lecon, qu’il vous faut confronter
au contenu du document (vocabulaire, images). Aidez-vous du vocabulaire des questions : il
orientera votre lecture.

©
=
iad
xe
bd
1. La Réunion, une ile au potentiel de développement important. =
Les chercheurs du Cirad profitent de extraordinaire biodiversité de Vile, unique dans Lo)
-_—
YUE, dont ils espérent tirer de nouveaux traitements phytosanitaires, mais aussi des
moyens d’améliorer la production agricole. Cela implique de mener des expériences en =
<=
plein champ et en laboratoire. La présence de ces chercheurs assure revenus et activités a
haute valeur ajoutée sur Vile.
2. La Réunion, une ileala recherche activités pérennes.
La Réunion souffre des difficulté gues des RUP : économie mono-orientée, faible
productivité, dépendance enverssla métropole, marginalité. Sa filiere agricole, trop spé-
cialisée, ne lui assure pas l’autosuffisante en nourriture. En outre, il faut l’appui de finan-
cements publics (région, Etat, UE) pour attirer des activités 4 haute valeur ajoutée, méme
sila filiére agricole locale est associée au partenariat. D’ailleurs, le Cirad esthabituellement
tourné vers les pays endéveloppement, auxquels la Réunion est assimilée.
3. La Réunion, une ile qui tente de s’ouvrir sur sa sphere régionale. hep
Bien comprendre
Le projet du Cirad s’inscrit explicitement dans un partenariat régional im-
pliquant les pays riverains (la Commission de l’Océan indien), mais aussi ia ae eee
toutes les régions tropicales du monde (Asie, Afrique, Océanie, Amérique). noSemletitsesos
Il est la traduction concréte des nouvelles orientations de Ja politique des 6 altusions) en relation
RUP dessinée par l’UE pour la période 2007-2013. La placede!'UEet dela —_avecle cours et avec vos
France demeurent toutefois prépondérantes, car elles sont les bailleurs de —_ connaissances. Vous montrez
fonds du projet. Mayotte, département, frangais depuis mars 2011 (etdonc =! a lafoisque que vous
wee les maftrisez et que vous avez
RUP), trouve enfin sa place dans ce dispositif. bien compris le document.

167 &
i=]
\
Hdl
=

France et Europe dans le monde


Ld
=
(=)
=
4
=

L’'Union européenne dans la mondialisation


quoi
agit?
(De UUnion européenne est l'un des trois pdles de 'espace économique mondial.

1) L’'Union européenne, acteur et pole majeurs de la mondialisation


Union européenne est l'un des trois poles majeurs de |’économie
mondiale. Hautement industrialisée et tertiarisée grace a ses FTN, elle Vocabulaire
domine le commerce mondial. Leuro et le marché unique ont favorisé = FTN: firmes transnationales;
les échanges intracommunautaires. elles interviennent sur
le marché mondial et utilisent
® Premiére zone émettrice et réceptrice d’ IDE, |'UE dispose de places les disparités entre les
boursiéres animant les flux internationaux de capitaux. territoires a leur profit.
uw IDE : investissements directs
® Le territoire de |'UE est organisé par un réseau de transports rapides
étrangers, réalisés par une
reliant des métropoles puissantes, insérées a l’archipel mégalopolitain entreprise dans un autre pays
mondial. A la fois concurrentes et complémentaires, elles polarisent que le sien.
aire de puissance.
e LUE est un acteur unique au sein de certaines grandes organisations
internationales, comme l’OMC. Mais les pays les plus puissants de UE Idée a retenir
siégent en leur nom propre au G20 : | UE manque de cohésion politique. UUE, puissance économique,
est inégalement ouverte sur
Elle ne pése pas dans la diplomatie mondiale, et ne parvient pas a exer-
lemonde. -
cer une puissance complete.
@ Avec un PIB moyen de plus de 30 000 euros par habitant, la popula-
tion de UE est globalement riche et bien soignée, mais 17% des Européens vivent sous le
seuil de pauvreté. La concurrence imposée par la mondialisation alimente le chémage. La
croissance demeure faible depuis la crise de 2008.
® La population active de UE peine a s'adapter a la concurrence imposée par la mondia-
lisation ; le ch6mage demeure important, et la croissance faible.

> Une facade maritime mondiale : la « Northern Range »


® La « Northern Range » s’étend du Havre a Hambourg, sur le littoral de la mer du Nord
(Doc. 1). Elle compte une quinzaine de grands ports
® Cette interface maritime majeure de l'UE, deuxiéme du monde par I’importance de son
trafic (850 millions de tonnes par an), relie l’espace productif européen au reste du monde.
® Son hinterland est en effet constitué des territoires les plus productifs et les plus peuplés
de UE: la mégalopole européenne. Les axes de communication de l’arriére-pays drainent
et redistribuent les marchandises, qui transitent par la rangée portuaire.
© Les ports s’y livrent a une forte concurrence. Le gabarit croissant des navires impose un
renouvellement des infrastructures portuaires, ce qui profite a 3 ports : Rotterdam, Ham-
bourg et Anvers. Ils concentrent les 2/3 du trafic, jouant un rdle de hub. Les ports moins
importants sont ensuite desservis par des navires feeders, plus petits.

@ 168
France et Europe dans le monde

© Rotterdam assure la meilleure performance de desserte terrestre, grace a une plateforme


multimodale complete, et offre un débouché maritime a la mégalopole européenne.

Doc. 1 Uhinterland de la facade maritime du Nord-Ouest

_ Facade maritime
Wihelmshaven i & Port de tonnage supérieur a
i 20 millions de tonnes
(proportionnel au tonnage)

Grand axe de
commerce maritime

Arriére pays
Fae Forte densité de population,
d'industries et d'axes de transport
(routier, ferré et fluvial)

: Grandes directions
“== des axes autoroutiers
et ferroviaires

2 Ave rhénan
eaRER.
i, NCHEQUE Principales voies navigables HIST
ay ae ——— Oléoducs |
|
FRANCE
Aéroport (millions de passagers par an)
AUTRICHE plus de de 40 moins
| fr. \
Sa. yy
| 20 AN 360) Bl dean |
H

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0 200 km ier A
on Berne Capitale d'état }
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La France dans la mondialisation

(De
agit?
quoi La France tente de maintenir son influence dans la mondialisation face
a l’émergence de nouvelles puissances.

ae La présence francaise dans le monde


@La France a gardé des relations culturelles et économiques avec son ancien empire
colonial et contréle des territoires outre-mer. Le frangais est parlé par 220 millions de
personnes. Le réseau diplomatique frangais est le deuxieme mondial, avec plus de 150
ambassades et prés de 100 consulats en activité.
® LVarmée francaise dispose de bases militaires hors de son territoire, et déploie 15 000
soldats dans le monde. La France, puissance nucléaire, fait partie de ’OTAN ; elle est
membre permanent du conseil de sécurité de l‘ONU.
® Sa puissance économique repose sur de nombreuses FTN, dans des domaines tres variés
(aéronautique, aérospatiale, agroalimentaire, automobile, chimie, énergie, banque).
13 figurent parmi les 100 premieres mondiales. La France est également la lere destination
touristique du monde.
® Toutefois, l’influence de la France dans le monde est aujourd’hui discutée : ses perfor-
mances de croissance ou d’emploi sont médiocres, et son déficit commercial se creuse
depuis 2004.
® Face a la concurrence des pays émergents, l’influence de la France décline ; elle doit uti-
liser autrement ses atouts pour maintenir son rang.
169 &
2) Paris, ville mondiale 4

e Avec 11, 8 millions d’habitants, l’agglomération parisienne est la plus


grande d’Europe avec Londres. Elle exerce des fonctions de comman- _ LaFrance tireinégalement parti
dement économique, financier, culturel et politique a échelle mondiale. de la mondialisation.
LUnesco et ’OCDE y ont leur siége.
® Cosmopolite, reliée a l’archipel mégalopolitain mondial, Paris rayonne grace a son acti-
vité culturelle et de congrés (Doc. 2). La Défense, CBD parisien, est le plus grand centre
tertiaire d'Europe.
@ Paris est enfin l’une des principales villes touristique du monde. Elle accueille chaque
année 18 millions de touristes étrangers, attirés par son espace urbain, ses musées et sa vie
culturelle.
® Le dynamisme parisien se traduit par une organisation spatiale multipolaire. Tous les
poles conjuguent activités et logement, 4 proximité d’un nceud important de transports.
® Cependant la compétition avec les autres villes est forte, et l’attrac- Vocabulaire
tivité de Paris régresse dans les secteurs des services financiers et des oe Pee
mw attractivité : capacité a
hautes technologies. attirer les activités, les capitaux
e Aujourd’hui, Etat et les collectivités locales, avec le projetdu« Grand les personnes.
Paris » veulent conforter linsertion de Paris dans la mondialisation.
Une rocade ferroviaire souterraine, le « grand Paris express » doit no-
tamment relier les pdles de l’agglomération.

Doc. 2 Paris depuis les tours de la cathédrale Notre-Dame

La Tour Eiffel est le symbole de Paris dans Le CBD de la Défense accueille 1500 sieges Le centre historique de Paris, largement
le monde et le monument le plus visité de sociaux d’entreprises et 90 000 emplois de préservé, attire les touristes du monde
la capitale francaise. | cadres et dirigeants. entier.

170
| France et Europe dans le monde

> Revision express

Les chiffres importants a retenir


®LUE assure 40 % du commerce mondial de marchandises.
® Les échanges intrazone représentent 55 % du commerce de l’UE.
® LUE produit plus de 25 % du PIB mondial.
va

® 4 pays (Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie) réalisent les 2/3 du PIB de UE.
® Rotterdam est le 1 port européen et le 3° du monde, avec un trafic annuel de 400 millions de
tonnes.

®La France dispose du second réseau diplomatique et consulaire mondial.


®15 des 500 plus grandes FTN du monde ont leur siége social a la Défense.
|
HIST
|

1.L'Union européenne dispose :


a. [_]d’un poids politique fort.
b. [_]d’un pouvoir économique fort.
c. [_]d’un territoire aménagé.

2. Actuellement, dans la « Northern Range » :


a. [_|le trafic se concentre dans quelques ports bien équipés.
b. [_]le trafic gagne tous les ports parce que les flux augmentent.
c. [_]le trafic stagne parce que I’UE est en crise.

3.La France est membre :


a. [_]de l/OTAN.
b. [_]du Conseil de sécurité de l’ONU.
c. [_|del’UE.

4. influence de Paris en France et dans le monde :


a. [_]repose sur son activité de congrés.
b. [_] repose sur son extraordinaire patrimoine.
c. [_] repose sur sa puissance économique.

5.La puissance parisienne


a. [_]favorise la concentration des activités dans l’espace parisien.
b. [_]favorise l’émergence de pdles secondaires dans l’agglomération.
> Réponses p. 397 |

171
COMPOSITION
Classer les connaissances pour produire un plan cohérent

L’'Union européenne dans le monde.

Méthode
® Réfléchissez d’abord au sujet :
~ analysez ses termes pour trouver sa problématique, que vous devez pouvoir énoncer sous la
forme d'une question ;
- délimitez le sujet de facon précise (temps, espace, axe choisi).
® Dans un second temps, mobilisez et sélectionnez vos connaissances, puis classez-les de
facon logique, pour construire un raisonnement répondant a la problématique.
| @ ordre des parties correspond aux étapes nécessaires pour formuler une réponse. Cet ordre
doit étre cohérent, et en rapport avec le sujet traité.
® En géographie, il vous faut généralement décrire le phénoméne, puis l’expliquer. Vous pouvez
ensuite montrer ses limites, ou établir une typologie des lieux concernés par ce phénomeéne.
® Une autre approche, dite « multiscalaire », permet, par une approche a des échelles diffé-
rentes, de mesurer l’impact et les formes d'un phénoméne dans toutes ses dimensions. Pour
chacune des échelles, vous devez une fois encore décrire, expliquer et discuter le phénoméne.

e Problématique possible : |UE est-elle un acteur essentiel du monde ?


e Connaissances a mobiliser : Le conseil du prof
Péle de la triade. Richesse du patrimoine. Valeurs démocratiques. 40 % Mobilisez d’abord vos
du commerce mondial. Facades maritimes ouvertes. Port de Rotterdam connaissances en vrac, sans
parmi les 1*s du monde. 3 ports de la Northern Range = 2/3 du trafic. chercher demblée a les classer. _
France 1% destination touristique du monde. 60 % du total mondial
des IDE. Premier ensemble agricole mondial. Réseau de communica-
tion dense et performant. Métropoles puissantes. Influence culturelle. Influence de l’euro.
Bourses de Londres et Paris. FIN puissantes. Concurrence entre les ports de la Northern
Range. Espace industrialisé. Forte migration vers VUE depuis la Méditerranée. Mégalopole
européenne. Quartier d’affaire de la Défense. Paris ville de congrés. Métropoles concur-
rentes et complémentaires. Manque de cohésion politique. Chomage fort.
Le Francais est parlé par 250 millions de personnes. Pas d’influence diplo- Bien comprendre
matique. Paris ville cosmopolite. Remise en cause de ]’influence_pari- La variété et la précision
sienne. des connaissances sont
indispensables pour construire i
un plan cohérent.

™172
© Plan 1: Gesce Priga/explicauions/limiites. —___
. = __ Bien comprendre
I. LUE est un des centres du monde Cest par un classement
A. Péle de la triade. 40 % du commerce mondial. Port de Rotterdam ‘es idées aposteriori qu'on
parmi les 1*° du monde. 60 % du total mondial des IDE. Premier en- _—P2'Vlentaconstruire son
semble agricole mondial. Influence de l’euro. Bour plan.Plusieurs criteres de
8 ses de Londres et classement sont possibles,
Paris. FTN puissantes. mais vous ne devez en
B. France 1* destination touristique du monde. Influence culturelle. _conserver qu’un.
Le francais est parlé par 250 millions de personnes. ilies
II. Cepouvoir repose sur un espace aménagé et organisé i)
A. Richesse du patrimoine. Valeurs démocratiques. Paris ville cosmopolite. Paris ville del
de congrés. ne
had
B. Facades maritimes ouvertes. Réseau de communication dense et performant. Espace
industrialisé. =
C. Mégalopole européenne. Métropoles puissantes. Métropoles complémentaires. Ur
Quartier d’affaire de la Défense.
III. Mais PUE est une puissance incomplete, hétérogéne, qui doute d’elle-méme
=
A. Manque de cohésion politique. Pas d’influence diplomatique.
B. 3 ports de la Northern Range = 2/3 du trafic. Concurrence entre les ports de la
Northern Range. Métropoles concurrentes. Remise en cause de ]’influence parisienne.
C. Chomage fort.
Remarque
@ Plan 2: échelle mondiale/échelle régionale/échelle locale (plan multi- chaque échelle, il convient
scalaire). ya de mesurer la puissance, de
; ; ; ; lexpliquer puis de la nuancer.
I. VUE exerce une influence dans le monde entier, mais de facon ieee ds
incomplete
A. Pole de la triade. 40 % du commerce mondial. 60 % du total mondial des IDE. France
1" destination touristique du monde. Premier ensemble agricole mondial. Influence de
Veuro. Espace industrialisé. FTN puissantes.
B. Valeurs démocratiques. Influence culturelle. Le francais est parlé par 250 millions de
personnes.
C. Manque de cohésion politique. Chémage fort. Pas d’influence diplomatique.
II. LUE est animée par des régions et des pays inégalement puissants
A. Richesse du patrimoine.
B. Facades maritimes ouvertes. Réseau de communication dense et performant. Méga-
lopole européenne.
III. Une puissance qui s‘exprime a l’échelle locale de fagon contrastée
A. Port de Rotterdam parmi les 1** du monde. 3 ports de la Northern Range = 2/3 du
trafic. Concurrence entre les ports de la Northern Range.
B. Métropoles puissantes. Bourses de Londres et Paris. Quartier d’affaire de la Défense.
Paris ville de Congrés. Paris ville cosmopolite.
C. Métropoles concurrentes et complémentaires. Remise en cause de l’influence pari-
sienne.

1738
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|3) Ecriture poétique et quéte du sens du Moyen Age


a aoe a eee eee rene 198
| =» Revision
PO Ce SRN es xo Vito BAS Chih me Lara bons a Aae See w eed Ok u IeUs ademas oer 201

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Bla question de I’Homme dans les genres de l’argumentation


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Beonunentane— Dissertations: A Nil ni eed late eedeatens 211

Eile Francais ait Datcolaiiteat'ss)t90 oe,


Sh eee 219
I NEE COM OE Toone aachn ion co Sce nav r deer enddbanpepocnsSessvepe’ 229
Le personnage de roman
du xvu* siecle anos jours

Les personnages de roman aux xvi et xvili® siecles


‘De quois‘agit-il?. Le mot « roman », apparu au xii siécle, désigne un récit en vers francais. Il renvoie
a des textes en prose a partir du xiv‘ siécle. Les romans se diversifient a partir du xvu° siecle.

BD Le xvir° siécle : des personnages sous influences... :


| Madame de
r)Les romans héroiques précieux de Mademoiselle de Scudéry (1607 ‘
f - fe . . s
Hee ables
(1634-1693):
Lafayette

1701) sont écrits dans un esprit épique : les personnages sont mar- De ne aes
qués par le modéle des héros antiques. Clélie est un roman a clés de lettres,auteur
qui contient la fameuse « carte du tendre ». A l’opposé, les romans : La PrincessedeCleves.
comiques, comme L’Histoire comique de Francion (1623) de Charles
Sorel, font évoluer des personnages de gueux sans foi ni loi, influen-
cés, par les picaros
,
espagnols. | Choderlos
iiss:
® Le chef d’ceuvre du roman classique est La Princesse de Cleves de | (1741-1803):
Madame de la Fayette (1678). Lintrigue y est dépouillée : il y a une | fm auteurduroman
unité d’action qu’on ne trouvait pas jusque-la dans le roman. Tous les ~ épistolaire libertin
personnages reflétent les traits idéaux des courtisans prestigieux de Les Liaisons dangereuses.
Henri II.

w Un personnage hédoniste fait


passer avant tout sen propre plaisir.

> Le xvi’ siacle : la naissance du héros de roman moderne


Types de romans Types de personnages Exemples de romans
Roman d’aventures | Un personnage entreprenant, qui affronte des + Gil Blas de Santillane, Lesage (1735)
sociales obstacles pour avoir sa place dans la société. « La Vie de Marianne, Marivaux (1741)
if

Un personnage hédoniste, libre penseur et Les Liaisons dangereuses,


Roman libertin
inconstant. Choderlos de Laclos (1782)
Roman philosophique | Un personnage critique face a la société qui
des Lumieéres lentoure, analysant le monde quil découvre.
Les Lettres persanes, Montesquieu (1721)
+ Jacques le Fataliste, Denis Diderot (1773)
|
Roman Un personnage sensible, qui exprime ses élans La Nouvelle Heloise,
pré-romantique passionnés de facon lyrique. Jean-Jacques Rousseau (1761)

A savoir |
Est dit romanesque ce qui est digne de figurer dans un roman avec l’idée que l’on sen
fait, la grandeur des héros, certains événements ghee comme les rencontres, les
coups de théatre, les coincidences extraordinaires..

176
. Le personnage de roman du xvui° siecle a nos jours

Le xix* et le xx° siecle : du triomphe du roman a la crise du


personnage
‘De quois‘agit-il? Au xix* siécle, le roman triomphe, a travers de grandes fresques réalistes et
naturalistes. Au xx° siécle, le « nouveau roman » remet en cause le personage.

A Lidéalisation du personnage romantique


® Victor Hugo (1802-1885) en revient a une conception épique du roman : l’auteur doit
dramatiser les événements, pour leur donner un sens symbolique, en procédant par scénes
et tableaux, comme dans Les Misérables.

2) La modernite du personnage réaliste


© La Comédie humaine de Balzac (1799-1850) est un ensemble de 137
Gustave Flaubert
ouvrages, dont 95 romans ! Ce projet est inspiré de L’Histoire natu-
relle de Buffon, puisque la société ressemble a la nature. Les person- (1821-1880) :

nages sont donc des « types humains ».


auteur de l’Education =
sentimentale —4
ww"
® Vidéal de Flaubert tend a la représentation fidéle de la vie. Son et de Madame Bovary. =
effort d’objectivité est perceptible dans ses romans. I] met en avant =<
limportance du style et, chez lui, l’esthétique, la quéte du beau est GS

essentielle.

E> Le personnage expérimental du roman naturaliste Emile Zola


AP | (1840-1902):
® Zola veut analyser dans ses romans |’interaction entre l’individu a écrit Les Rougon-
et son milieu. Pour le chef de file des naturalistes, le roman est un f= Macquart, une fresque
véritable « document humain » scientifique. Zola s’est beaucoup ins- ©. de 20 romans sur la vie
piré des doctrines de Claude Bernard en matiére de médecine expé- d'une famille.
rimentale.

4) Le x siecle ;la crise du personnage


® Dans les années 1920, des romanciers comme Marcel Proust mettent l’accent sur la mul-
tiplicité des sensations. Le roman suit les tortueuses subtilités de la conscience fluide de
Vindividu. Puis, dans les années 1930, Bernanos, Malraux, Hemingway en reviennent a un
personnage fort, trés engagé.
© Le « nouveau roman » est un mouvement des années 1942-1970, qui rejette l’idée d’in-
trigue, et méme la nécessité de personnages, qui, selon Robbe-Grillet font partie des « no-
tions périmées ». C’est, selon Nathalie Sarraute, parce que le roman est entré dans « l’ére
du soupcon » ; le lecteur n’a plus confiance dans le romancier.

1778
Les grands principes du récit .
joi Sagit-il? Pour raconter une histoire, le romancier décide qui percoit les événements
aDDOTTES" cest la focalisation. Vauteur, le narrateur, le personnage sont trois entités différentes.

1) La focalisation
@ Le point de vue externe correspond a une perception « du dehors », sans connaitre les
pensées des personnages.
« Au bout de la rue Guénégaud, lorsqu’on vient des quais, on trouve le passage du Pont-Neuf, une sorte de corridor étroit
et sombre. » (Emile Zola, incipit de Thérése Raquin)
® Le point de vue est interne quand un seul personnage pergoit les événements : seules
ses pensées et ses sensations sont connues, grace a la présence de verbes de perception, au
vocabulaire des sentiments.
« Voeil de Julien suivait machinalement |’oiseau de proie. Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, ilenviait
cette force. » (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
© Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) permet une perception de l’ensemble
des sentiments et des sensations de tous les personnages.
« Si dans les premiers temps de sa liaison, I’étudiant s‘était cru le maitre, madame de Nucingen était devenue la plus
forte. » (Balzac, Le Pere Goriot)

Lincipit caractérise le début d’un roman. Le choix des premieres phrases est détermi-
nant, car elles donnent des informations sur le contenu et la tonalité de tout le livre. Ex:
« Dun tempérament doux, Vincent Artus n’avait jamais tué que sa femme. » (Jean-Marie Laclavetine, En douceur)

2) Les relations entre le personnage, l‘auteur, le narrateur


® Le récit est un montage narratif de plusieurs niveaux : l’auteur écrit un roman et délégue
au narrateur le soin de raconter une histoire mettant en scene des personnages. On appelle
mode de narration la fagon dont le récit est assuré par le narrateur.

Auteur
yeahs Narrateur
Personnage

™178
~ Le personnage de roman du xvn° siecle a nos jours

=> Revision express

Les points importants a retenir


Les types de personnages au fil des siécles

Le héros précieux, l’aventurier des romans comiques, le M'® de Scudéry, Clélie ;Charles Sorel, L’Histoire comique de
personnage classique Francion ;M™ de la Fayette, La Princesse de Cleves
Le personnage de la tendance réaliste, le libertin, le héros Marivaux, La Vie de Marianne ; Choderlos de Laclos, Les
des Lumiéres, le pré-romantique sensible Liaisons dangereuses ; Denis Diderot, Jacques le Fataliste et
son maitre ; Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloise
xix® | Le romantique idéalisé, les personages réalistes et Victor Hugo, Les Misérables, Honoré de Balzac, La Comédie
naturalistes humaine ; Emile Zola, Les Rougon-Macquart

Le personnage des romans psychologiques, le héros engagé, |Marcel Proust, A/a recherche du temps perdu ; Malraux, La
'anti-personnage du nouveau roman Condition humaine ; Nathalie Sarraute, Tropismes

La focalisation, les points de vues


® Le point de vue externe = perception « du dehors », sans connaitre les pensées des personnages.
® Le point de vue interne = perception d’un seul personnage, dont on suit les pensées, les sensa-
tions.
® Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) = perception de l'ensemble des sentiments et
des sensations de tous les personnages.

Cochez la bonne réponse:

1. Les héros de La Princesse de Cléves sont inspirés des personnages des romans picaresques
espagnols.
[_]vrai [_]faux

2. Le personnage libertin est un libre penseur hédoniste et inconstant.


| vrai [_] faux

3. La Comédie humaine de Balzac est inspirée de L’Histoire naturelle de Buffon.


[_]vrai [_]faux

4. Pour Zola, la vertu essentielle d’un romancier est son imagination fantaisiste.
L_]vrai L_]faux

5. Le narrateur, c’est l’autre nom de l’auteur.


[ |vrai [| faux
a > Réponses p. 397 e

179©

SUJET

Objet d’étude : Le personnage de roman du xvi’ siecle a nos jours

Corpus
Texte A. Honoré de Balzac, Le Pére Goriot, \l, « Ventrée dans le monde », 1835
Texte B. Stendhal, Le Rouge et le Noir, livre premier, chapitre X, 1830
Texte C. Guy de Maupassant, Bel-Ami, deuxiéme partie, chapitre X, 1885

Texte A. Honoré de Balzac, Le Pére Goriot, \l, « entrée dans le monde », 1835
Eugéne de Rastignac, étudiant a Paris dorigine provinciale, vient de recevoir
une lettre de sa mére et de sa sceur lui annoncant quelles lui envoient une grosse somme
d argent. /
Le monde était a lui ! Déja son tailleur avait été convoqué, sondé, conquis. En
voyant monsieur de Trailles, Rastignac avait compris l’influence qu’exercent les tailleurs
sur la vie des jeunes gens. Hélas ! il n’existe pas de moyenne entre ces deux termes : un
tailleur est ou un ennemi mortel, ou un ami donné par la facture. Eugéne rencontra dans
5 le sien un homme qui avait compris la paternité de son commerce, et qui se considérait
comme un trait d’union entre le présent et l'avenir des jeunes gens. Aussi Rastignac re-
connaissant a-t-il fait la fortune de cet homme par un de ces mots auxquels il excella plus
tard. - Je lui connais, disait-il, deux pantalons qui ont fait faire des mariages de vingt
mille livres de rente.
10 Quinze cents francs et des habits a discrétion ! En ce moment le pauvre Méridio-
nal ne douta plus de rien, et descendit au déjeuner avec cet air indéfinissable que donne
a un jeune homme la possession d’une somme quelconque. A l’instant ou argent se
glisse dans la poche d’un étudiant, il se dresse en lui-méme une colonne fantastique sur
laquelle il s’appuie. I] marche mieux qu’auparavant, il se sent un point d’appui pour son
al wi levier, il a le regard plein, direct, il a les mouvements agiles : la veille, humble et timide,
il aurait recu des coups ; le lendemain, il en donnerait a un premier ministre. I] se passe
en lui des phénomeénes inouis : il veut tout et peut tout, il désire a tort et a travers, il
est gai, généreux, expansif. Enfin, l’oiseau naguére sans ailes a retrouvé son envergure. ee
ee
T
e
e

Létudiant sans argent happe un brin de plaisir comme un chien qui dérobe un 0s a tra- |
2 So vers mille périls, il le casse, en suce la moelle, et court encore ; mais le jeune homme qui :
fait mouvoir dans son gousset quelques fugitives piéces d’or déguste ses jouissances, il
les détaille, il s'y complait, il se balance dans le ciel, il ne sait plus ce que signifie le mot
misere. Paris lui appartient tout entier. Age ou tout est luisant, ot tout scintille et flambe!
age de force joyeuse dont personne ne profite, ni l’homme, ni la femme ! age des dettes
2 WI et des vives craintes qui décupient tous les plaisirs ! Qui n’a pas pratiqué la rive gauche
de la Seine, entre la rue Saint-Jacques et la rue des Saints-Péres, ne connait rien a la vie
humaine ! - Ah ! si les femmes de Paris savaient ! se disait Rastignac en dévorant les
poires cuites, a un liard la piece, servies par madame Vauquer, elles viendraient se faire
aimer ici.

Texte 8. Stendhal, Le Rouge et le Noir, livre premier, chapitre X, 1830


Julien Sorel, dorigine modeste, est précepteur de la famille De Rénal. II vient d’ob-
tenir du maitre de maison une augmentation de salaire, et part se promener dans la cam-
pagne.
Julien prenait haleine un instant a l’ombre de ces grandes roches, et puis se re-
mettait 4a monter. Bientot, par un étroit sentier a peine marque et qui sert seulement aux
gardiens des chevres, il se trouva debout sur un roc immense et bien stir d’étre séparé

™ 180
de tous les hommes. Cette position physique le fit sourire, elle lui peignait la position
5 qu’il brélait d’atteindre au moral. Lair pur de ces montagnes élevées communiqua la
>. A . . . s ya :

sérénité et méme la joie a son ame. Le maire de Verriéres était bien toujours, a ses yeux,
le représentant de tous les riches et de tous les insolents de la terre ; mais Julien sentait
que la haine qui venait de l’agiter, malgré la violence de ses mouvements, n’avait rien de
personnel. S’il eit cessé de voir M. de Rénal, en huit jours il l’ett oublié, lui, son chateau,
io ses chiens, ses enfants et toute sa famille. Je l’ai forcé, je ne sais comment, a faire le plus
grand sacrifice. Quoi ! plus de cinquante écus par an ! un instant auparavant je m’étais
tiré du plus grand danger. Voila deux victoires en un jour ; la seconde est sans mérite, il
faudrait en deviner le comment. Mais 4 demain les pénibles recherches.
Julien debout sur son grand rocher regardait le ciel, embrasé par un soleil d’aoiit.
15 Les cigales chantaient dans le champ au-dessous du rocher, quand elles se taisaient tout
était silence autour de lui. II voyait a ses pieds vingt lieues de pays. Quelque épervier parti
des grandes roches au-dessus de sa téte était apercu par lui, de temps a autre, décrivant
en silence ses cercles immenses. L’ceil de Julien suivait machinalement l’oiseau de proie.
Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cette force, il enviait cet
20 isolement.
C’était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ?

Texte C. Guy de Maupassant, Bel-Ami, deuxieme partie, chapitre X, 1885


Georges Duroy, alias Bel-Ami, journaliste sans scrupule, a réussi dans la presse
grace a son mauvais esprit et grace aux femmes. A l’issue du roman, cest son apothéose : me
il vient de se marier avec la fille de monsieur Walter. Ce passage raconte la fin de la céré- <=
ae
monte. =
Lorsque l’office fut terminé, il se redressa, et, donnant le bras a sa femme : il <
passa dans la sacristie. Alors commenga l’interminable défilé des assistants. Georges,
ec
Babee
affolé de joie, se croyait un roi qu'un peuple venait acclamer. II serrait des mains, balbu-
tiait des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments : « Vous étes
bien aimable. » Soudain il apercut Mme de Marelle ; et le souvenir de tous les baisers
qu il lui avait donnés, qu'elle lui avait rendus, le souvenir de toutes leurs caresses, de ses
gentillesses, du son de sa voix, du gout de ses levres, lui fit passer dans le sang le désir
brusque de la reprendre. Elle était jolie, élégante, avec son air gamin et ses yeux vifs.
Georges pensait : « Quelle charmante maitresse, tout de méme. » Elle s'approcha un peu
° timide, un peu inquieéte, et lui tendit la main. II la recut dans la sienne et la garda. Alors il
sentit l’appel discret de ces doigts de femme, la douce pression qui pardonne et reprend.
Et lui-méme il la serrait, cette petite main, comme pour dire : « Je t'aime toujours, je suis
a toi! » Leurs yeux se rencontrérent, souriants, brillants, pleins d’amour. Elle murmura
de sa voix gracieuse : « A bientét, monsieur. »
I] répondit gaiement : « A bient6t, madame. »
Et elle s’éloigna. D’autres personnes se poussaient. La foule coulait devant lui
comme un fleuve. Enfin elle s’éclaircit. Les derniers assistants partirent. Georges reprit
le bras de Suzanne pour retraverser |’église. Elle était pleine de monde, car chacun avait
regagné sa place, afin de les voir passer ensemble. Ii allait lentement, d’un pas calme, la
2 0 téte haute, les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte. I] sentait sur sa peau
courir les légers frissons, ces frissons froids que donnent les immenses bonheurs. I] ne
voyait personne. II ne pensait qu’a lui. Lorsqu’il parvint sur le seuil, il apercut la foule
amassée, une foule noire, bruissante, venue la pour lui, pour lui Georges Du Roy. Le
peuple de Paris le contemplait et l’enviait. Puis, relevant les yeux, il découvrit la-bas,
Bs Ww derriére la place de la Concorde, la Chambre des députés. Et il lui sembla qu’il allait faire
un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais-Bourbon. II descendit avec
lenteur les marches du haut perron entre deux haies de spectateurs. Mais il ne les voyait
point ; sa pensée maintenant revenait en arriere, et devant ses yeux éblouis par l’éclatant
soleil flottait l'image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux
30 frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit.

181©
Question ‘
Quelles sont les caractéristiques communes des héros de ces trois extraits de romans ?

Commentaire
Vous commenterez le texte de Stendhal, extrait du Rouge et le Noir (texte B).

Méthode

Question
® Evitez de traiter les documents séparément : lisez d’abord tous les textes, puis trouvez
quelques points communs que vous développerez séparément.

Commentaire
® Orientez-vous sur l’aspect descriptif du texte : en quoi le paysage correspond-il aux états
d’ame du personnage ?

Question
Les trois héros de ces romans sont de jeunes hommes ambitieux et exaltés qui ont un
fort désir d’ascension sociale.
Leur sentiment personnel de réussite donne lieu 4 une exaltation certaine. Les excla-
mations de Rastignac (« Le monde était a lui ! », « Quinze cents francs et des habits a dis-
crétion ! »), celles de Julien Sorel (« Quoi ! plus de cinquante écus par an ! ») et celles de
Bel-Ami (« je suis a toi ! ») en témoignent. On peut noter ieurs sentiments enthousiastes :
Rastignac est « gai, généreux, expansif », Julien éprouve de la « joie », Georges est « affolé de
joie » et ressent les « frissons froids que donnent les immenses bonheurs ».
Leur ambition est démesurée : des expressions hyperboliques le mon-
trent. Chaque héros semble avoir un idéal mégalomaniaque. « Paris lui Gagnez des points !
appartient tout entier », « le monde était a lui », affirme Balzac. Stendhal _Netraitez pas les textes
montre que Julien Sorel identifie sa destinée a celle de Napoléon. Mau- séparément, mais trouvez des
criteres différents pour les
passant joue sur le nom de son personnage en !’écrivant « Du Roy », pour comparer.
: ape
mieux montrer qu'il « se croyait un roi qu'un peuple venait acclamer ». :
Les jeunes hommes sont matérialistes. Le soin que Rastignac porte
a la confection de son costume I’illustre. Il accorde la méme importance que Julien Sorel
4 l'argent : celui-ci nen revient pas d’avoir plus de cinquante écus par an. On voit que
Georges Duroy est trés sensible au faste de la cérémonie, et ce mariage parait étre le trem-
plin vers une carriére politique, vu le regard qu’il porte sur la Chambre des députés.
De plus, ies héros savent utiliser les autres, qu’ils respectent peu ; ils sont caractérisés
par un certain égoisme. Rastignac exploite le savoir-faire du tailleur, il ne manifeste aucun
état d’Ame pour dépenser l’argent de sa mére. Julien se montre dur vis-a-vis de la famille
De Rénal, envers laquelle il affiche du mépris. George Duroy ne pense qu’a lui : sa jeune
épouse est instrumentalisée, Cest sa maitresse qui occupe ses pensées.
On peut enfin sentir a ’égard de tous ces personnages des marques d’ironie de la part
de leurs auteurs, qui les traitent avec une certaine distance. Balzac fait de Rastignac un
personnage typique : il incarne l’étudiant qui a soudain de argent, d’ot une impression
de caricature. I] se moque de lui a travers des images animaliéres peu valorisantes : « loi-
seau nagueére sans ailes », « comme un chien qui dévore un os ». La position de Julien en

™182
surplomb sur son rocher est présentée par Stendhal comme un stéréotype qui fait sourire
le héros lui-méme. Julien fait de Monsieur de Rénal le représentant de tous les oppresseurs,
il s’identifie 4 Napoléon : le lecteur peut trouver ces excés amusants. Enfin, le comporte-
ment ignoble de Georges Duroy est dénoncé en filigrane du récit : « il ne pensait qu’a lui » ;
il est ridiculisé par le romancier (il « balbutiait des mots qui ne signifiaient rien »).
Les héros de ces extraits se ressemblent donc parce qu’ils font preuve de la méme am-
bition démesurée et méprisante, mais aussi parce quils sont tournés discrétement en déri-
sion par les romanciers, qui décrivent avec ironie leurs élans impulsifs.
Commentaire
Le corrigé du commentaire est intégralement rédigé. Pour faciliter votre lecture, nous avons gardé les titres des
différentes étapes du développement. Dans un devoir, vous ne devrez pas les conserver.

Introduction
Le chapitre x du Rouge et le Noir met en scéne Julien Sorel lors d’une promenade dans
une position de surplomb, qui favorise sa méditation exaltée, révélant ses fantasmes de
toute-puissance et son ambition orgueilleuse, alors qu'il vient de se
voir gratifier d’une forte augmentation par Monsieur de Rénal. Cette Gagnez des points !
pause descriptive rend compte: a la fois d’unMRpaysage et
Gate des sentiments
; La problématique, sous forme
du personnage. Comment l’auteur parvient-il a faire fusionner les de question, se distingue
éléments descriptifs du panorama et le discours intérieur du person- “*— dairement de l’annonce du
nage ¢ Nous étudierons d’abord la psychologie de Julien Sorel a tra- plan.
vers ce paysage-état d’ame, avant de percevoir dans cette description |
une mise a distance du stéréotype romantique.
|. Un paysage « état d’ame »
Le monde intérieur de Julien Sorel correspond au paysage ou il se trouve. La descrip-
tion de la nature et la psychologie du personnage sont interdépendantes. L’ascension so-
ciale du personnage est a l'image de l’ascension physique de cette montagne.
A. Une ascension symbolique
Dés le début, la description du paysage est apparemment objective. Cependant, la na-
ture du sentier qu’emprunte Julien a peut-étre déja un sens symbolique : il est peu em-
prunté, étroit, et ne sert quaux « gardiens de chévres », ce qui peut constituer une allusion
ironique a la condition sociale modeste de Julien. C’est ensuite Julien lui-méme qui a l’in-
telligence de lire dans le paysage une coincidence entre les éléments physiques extérieurs et
ses dispositions passionnées. Il y a un paralléle entre la réalité extérieure et les sentiments
du héros (« position physique » / « position qw il brilait datteindre au moral »). Puis, ce qui
n’était qu'une intuition se charge d’émotion : du sourire, on passe a la sérénité, puis a la
« joie » (sentiment rarement éprouvé par Julien Sorel au cours du roman). La progression
de ces sentiments est rendue d’autant plus remarquable par la coordination insistante :
« et méme ». Sobrement, Stendhal allie l’instauration de cet état de bonheur a la simple
sensation de « lair pur ». On peut établir une correspondance entre l’ascension de la mon-
tagne et l’exaltation du moi. Laspiration exaltée de Julien au sublime se manifeste dans les
expressions « briilait d'atteindre », « haine qui venait de lagiter » (ici le sentiment est d’au-
tant plus fort qu'il est sujet du verbe) ou « la violence de ses mouvements ». Les expressions
superlatives récurrentes : « le plus grand sacrifice », « le plus grand danger » témoignent
d’une exagération manifeste ainsi que les expressions totalisantes « tous les riches », « tous
les insolents de la terre ». Le theme de l’isolement, aussi bien physique que psychologique,
est mis en valeur par une expression hyperbolique : « bien stir d’étre séparé de tous les
hommes ». Stendhal affectionne les scenes panoramiques, récurrentes dans ses romans.
Lépervier s’inscrit dans la dynamique ascensionnelle que suit le regard du personnage :
son attitude dominatrice par rapport au paysage correspond a son exaltation morale.

183©
B. La fusion entre la description et le discours intérieur
De plus, la fusion du psychologique et du physique, de l’intérieur et de l'extérieur est
favorisée dans le texte par la facon dont Stendhal insére le discours intérieur du person-
nage dans la description. auteur instaure une progression ; il part d'une sensation, dune
intuition, il la verbalise peu a peu. Le discours indirect libre sert de transition entre le récit
proprement dit et le discours intérieur de Julien. Le glissement de la sensation pure a sa
mise en paroles est d’autant plus discret que la rupture syntaxique ne se fait que progres-
sivement. Stendhal utilise ensuite le style indirect : « Julien sentait que... », revenant pour
une phrase a l’indirect libre, avant de passer enfin au style direct. Larrivée de la premiere
personne (« Je I’ai forcé ») frappe le lecteur : imprévue, elle est placée en début de phrase et
se fait insistante par sa redondance dans I’incise « je ne sais comment ». Il y a ici coinci-
dence du texte et du discours intérieur du personnage : d’un point de vue extérieur, on est
passé la totale identification avec le héros. On en vient a des affirmations exaltées, et en-
fin 4 interjection violente : « Quoi ! ». Les tournures exclamatives ainsi que les phrases
nominales : « plus de 50 écus par jour ! », « voila deux victoires en un jour », « mais a demain
les pénibles recherches » rendent encore plus sensible a la fin du paragraphe la succession
rapide des idées, et leur heurt. Ces tournures révélent le caractére affectif de l’expression
brute. La structure du second paragraphe est identique : Stendhal opére un retour a la
contemplation du paysage, donc a la perception. Renoncant au discours intérieur, Julien se
perd dans l’observation du paysage. C’est dans ce second paragraphe que Stendhal laisse le
plus de place aux détails descriptifs. Ladverbe « machinalement » montre quau depart le
regard de Julien se posant sur l’épervier ne provoque pas d’emblée une perception
consciente : ce n’est quensuite qu il l’interpréte. La derniére phrase de l’extrait (« C’était la
destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ? ») aun statut ambigu : est-ce un discours
indirect libre intérieur du héros, ou bien est-ce une réflexion de ]’auteur sur le destin de
son personnage adressée au lecteur ?
Il y a donc bien une fusion entre le monde intérieur de Julien et le L'astuce du prof
paysage, de méme qu'il y a une fusion entre la description et le discours
N’hésitez pas a faire des
que le personnage se tient a lui-méme. La posture du héros peut faire pen- références picturales en
ser aux peintures romantiques de Gaspard Friedrich, qui montrent bien *_ japport avecle texte.
souvent un homme seul face a l’immensité de la nature. Mais Stendhal
semble prendre ses distances par rapport a ce stéréotype romantique.
Il. La mise a distance du stéréotype romantique
En effet, nous sommes dans le cadre d’une scéne familiére a |’imaginaire romantique,
dans laquelle Stendhal s’interdit pourtant ostensiblement tout ce qui pourrait aller dans le
sens d'un lyrisme romantique.
A. Vabsence de description lyrique du paysage
D’une part, la nature est évoquée a travers quelques détails, tout juste entend-on
quelques cigales : la description du cadre est subordonnée 4 la signification symbolique
que prennent ces éléments pour le personnage lui-méme (1’€pervier, l’isolement...). D’ou
absence de pittoresque malgré le panorama. Les « vingt lieues de pays » sont évoquées de
facon on ne peut plus concise ; la notation de cette distance fonctionne comme une hyper-
bole de l’étendue dans le cadre d’une vision panoramique et exaitée.
B. Le discours du ressentiment social
De plus, l’expression personnelle du héros ne va pas non plus dans le sens d’un épan-
chement lyrique familier aux romantiques. Julien n’est pas entrainé dans une exaltation
de soi, comme le montre la forme concise, lapidaire de ses phrases. On ne note aucune
extase panthéiste face a la nature contempleée. C’est parce qu il tient avant tout un discours
du ressentiment social, qu'il s’interdit le lyrisme. Julien fait du maire de Verriéres le repré-
sentant unique, presque allégorique des oppresseurs. I] ne s'arréte pas aux individus que

™ 184
sont M. de Rénal et sa famille. D’ailleurs, ils sont partiellement réifiés, dans sa formule mé-
| prisante : « lui, son chateau, ses chiens, ses enfants, et toute la famille », oi par un procédé
_ Waccumulation péorative, Julien fait passer singuliérement le chateau et les chiens avant
les « enfants ». Vomission dans cette liste de Mme de Rénal peut nous paraitre sympto-
matique, car elle se retrouve comprise dans l’expression « toute sa famille », mais elle rest
pas nommeée. Ne manifeste-t-il pas par la la résistance encore inconsciente qu’il éprouve 4
ranger Mme de Rénal parmi les oppresseurs 7
C.Lafigure deNapoléon
Finalement, seul l’épervier peut sembler étre un élément lyrique dans I’évocation du
paysage. Il sagit d’une métonymie, car il symbolise l’aigle napoléonien, dont la figure
culmine a la fin de extrait. C’est une référence 4 l’actualité politique et sociale sous forme
polémique. Pour le personnage, faire référence 4 Napoléon dans ce contexte de restaura-
tion réactionnaire, mesquine et sournoise, comme l’incarne M. de Rénal, Cest montrer
combien il est différent. Une conciliation entre le héros et ce milieu est impossible (il lit le
Mémorial de Sainte-Hélene et les Bulletins de la grande armée en secret dans sa chambre).
Stendhal contribue ici 4 dessiner le mythe littéraire de Napoléon I* : Cest pour lui un ins-
trument de dénonciation critique des bassesses de la Restauration. C’est aussi un mythe de
lVénergie et de Vaffirmation de soi, le symbole de tous ceux qui ont l’ambition d’imposer 4
la société toute la marque de leur volonté. On peut voir aussi une certaine ironie de l’auteur
vis-a-vis de son personnage : il y a une disproportion entre les objectifs de Julien, comme 2
i?
son augmentation de salaire, et la référence 4 Napoléon. —
=
Condusion 4
Nous avons d’abord constaté combien Stendhal parvient dans ce texte a fusionner les ce
the
éléments du paysage et les états d’4me du personnage, Ja description et le discours. Bien
que cette attitude du personnage isolé contemplant un paysage ou il voit l'image de ses
propres sentiments soit une tradition romantique, Stendhal prend ses distances par rap-
port 4 ce modéle, notamment par une touche d’ironie. Néanmoins, en émule de Rousseau
ou de Lamartine, le héros solitaire parvient 4 l’affirmation exaltée de lui-méme dans un
lieu Aevé. On y percoit Vidéal de supériorité individuelle de Julien. Dans sa solitude, il
reste cependant obsédé par ceux contre qui il affirme cet idéal : il n’est donc pas si solitaire
gon pourrait le croire.

1850
Le texte théatral et sa representation
du xvu° siecle a nos jours

Le texte et la scene
De quois’agit-il? Le texte théatral présente des spécificités propres, li¢es a sa double nature de
texte a lire et de texte a jouer.
i

ED Spécificités du texte théatral


® Le texte théatral comporte deux types de discours : les paroles pro- -Remarque
noncées par les personnages, qui sont faites pour étre jouces, et les di-
dascalies, q qui sont faites P pour étre lues.> Issus d'unverbe qui signifie
« regarder », le mot grec
®Lorsqu’'un personnage de théatre parle, son discours a une double _theatron, puis lelatin theatrum
destination : il s'adresse a la fois 4 un (d’autres) personnage(s), ou a lui- désignent«lelieu otilfaut
méme, et au lecteur/spectateur. Cette dimension est essentielle pour lascene
pare Cest-a-dire
analyser le texte théatral, qui joue en permanence sur le décalage entre :
ce que le spectateur sait/voit/entend et ce que les personnages savent/
voient/entendent.

Le mot « théatre » posséde plusieurs significations. I] désigne au depart le lieu ob se


déroulent les représentations, puis le spectacle lui-méme, puis un domaine artistique et
enfin un genre littéraire.

1) Qu’est-ce que la mise en scene ?


@ La mise en scéne se répartit essentiellement sur trois grands domaines :
—les décors (le décor 4 proprement parler, mais aussi, éventuellement, la musique ou les
bruits, ainsi que les lumiéres) ;
— les costumes (vétements et accessoires) ;
—la direction d’acteur (du choix des acteurs au réglage des déplacements sur la scéne, en
passant par les indications gestuelles et le travail sur la diction).
® Certaines mises en scéne utilisent des décors et des costumes d’époque, en cherchant
restituer, le plus fidélement possible, le contexte historique dans lequel la piéce a été créée.
D’autres choisissent au contraire de transposer l’epoque ou le lieu de la piéce, de maniére
a faire ressortir son actualité, sa modernite.

™ 186
Le texte théatral et sa représentation du xv’ siecle a nos jours

Du classicisme aux révolutions théatrales du xix* siecle


(DequoIVagieN® Le classicisme, qui définit et structure écriture théatrale aux xvu' et xvui* siacles,
est totalement remis en cause au xix° siecle.

Ey Le regne du classicisme (xvii*-xviii® siécles) Marivaux


(1688-1763) :
© Tout au long des xvir‘ et xviii’ siécles, les régles classiques sont a notamment écrit
en vigueur : respect de la vraisemblance, de la bienséance et de la des piéces utopiques dont
regle des trois unités, séparation des genres et des registres. les thématiques annoncent
déja les Lumiéres (fle
e Au xvur' siecle, le théatre devient un haut lieu de la sociabili- des esclaves, 1725;
té aristocrate tout en conservant également un public populaire. La Colonie, 1750).
Certains auteurs, comme Marivaux ou Beaumarchais, en profitent
pour diffuser des idées (pré-) révolutionnaires.
Beaumarchais
(1732-1799) :
créateur de figures
2) Le théatre au xx’ siecle : l’'age des revolutions originales, comme le valet
Figaro, qui apparait dans
e Le romantisme se caractérise au théatre par un refus des régles et plusieurs piéces dont
des principes du théatre classique. Un nouveau genre nait : le Le Barbier de Séville (1775).
drame romantique.
e I] multiplie les lieux, les personnages et les intrigues, peut s’écrire
en vers (Ruy Blas de Hugo, 1838) ou en prose (Lorenzaccio de Mus-
Idée 4 retenir
Le héros romantique : marginal,
set, 1834), et mélange le style haut et le style bas, ainsi que les diffé- sensible et exalté, ses idéaux et ses
rents registres, notamment comique et tragique. aspirations élevées se heurtent aux
réalités sociales et politiques.
e A la fin du x1x* siécle, la mise en scéne, jusque-la assumée par
le dramaturge ou un acteur, est prise en charge par des amateurs
éclairés qui vont en faire leur profession. Le metteur en scene est
désormais un créateur a part entiere et la mise en scene un art
reconnu.
® Deux courants littéraires vont ainsi marquer les débuts de la mise en scene.
~ Le naturalisme, incarné par André Antoine (1858-1943) : considéré comme le créateur,
en France, du métier de metteur en scéne, il est influencé par les théories de Zola et cherche
a faire de la scéne le reflet de la réalité sociale.
~ Le symbolisme, marqué par la figure d’Aurélien Lugné-Poe (1869-1940) : fondateur du
théatre de l’Guvre, il prone un théatre a l’opposé de celui d’Antoine, trés stylisé et expéri-
mental. Il a soutenu et lancé des auteurs comme Jarry et Claudel.

187
Le théatre aux xx et x° siécles : l’age des mutations
La naissance de la mise en scéne et les avant-gardes théatrales de la fin du
xixe siecle et du début du xx° siécle bouleversent la conception du texte théatral autant que sa
représentation.

ES Une nouvelle approche du langage théatral


La structure et la forme des piéces varient, non plus en fonction des codes inhérents
au genre théatral, mais en fonction des choix esthétiques et dramaturgiques de |’auteur.
Certaines piéces sont ainsi divisées en « tableaux » au lieu d’actes et/ou de scénes, voire ne
comportent aucune division.
@ On assiste a un éclatement des genres. Chaque auteur a sa propre terminologie : lonesco
donne ainsi a La Cantatrice chauve (1950) le sous-titre d’« anti-piéce » et a La Legon (1951)
celui de « drame comique ».
© Conséquence directe de l’importance accordée a la mise en scéne, le discours didasca-
lique envahit le texte théatral : dans Fin de partie de Beckett (1957), la didascalie initiale
fait trois pages.

2) La mise en scene, nouvel art theatral


® Comédien, metteur en scéne, dramaturge, mais surtout théoricien du théatre, Antonin
Artaud (1896-1948) a profondément marqué Vhistoire de la mise en scéne. Visionnaire
exalté, proche des Surréalistes, il fustige le théatre occidental, centré sur le primat du texte
et la psychologie des personnages, et réve d’un spectacle qui soit une sorte de création
spontanée : « C’est la mise en scéne qui est le théatre, beaucoup plus que la piece écrite et
parlée », écrit-il dans Le Théatre et son double (1938).
© Les dramaturges partagent désormais la vedette avec les metteurs en scéne, interprétes
souverains du texte qui leur est confié ou qu’ils s'approprient. Le terme de « création »
désigne d’ailleurs la premi¢re représentation d’une nouvelle piéce, mais également une
nouvelle mise en scéne d’une piéce déja représentée.
© Les grands metteurs en scéne des xx‘ et xxI° siécles alternent entre la création de pieces
contemporaines (souvent en collaboration avec l’auteur) et la reprise de piéces du réper-
toire classique, dont ils donnent leur lecture et leur vision.

™ 188
Le texte théatral et sa représentation du xvi‘ siécle a nos jours

Revision express

Les points importants 4 retenir


Les principaux courants littéraires au théatre du xvi® au xx siecle

Soant! Principaux aut


mouvement P pelts

if Corneille, Racine, Moliére


Classicisme ; Regles strictes, séparation des genres et des registres.

Hugo, Musset, Vigny Refus des régles du classicisme.


Hennique, Becque Volonté de réalisme, de naturel.
Symbolisme Maeterlinck, Claudel Primauté de la parole poétique.
Théatre d’avant-garde | Artaud, Brecht Balaie les conventions théatrales.
Théatre d'idées Anouilh, Camus, Sartre Réflexion philosophique et engagement politique. =
Nouveau Théatre lonesco, Beckett Variations sur l’absurdité de l’existence humaine <=
Ld
z
=
oe
folles

Cochez la bonne réponse :

1. La profession de metteur en scéne nait :


a. [_]ala fin du Moyen Age.
b. [_]a la fin du xix® siécle.
c. [_]a la fin du xx° siécle.

2. Le premier metteur en scéne professionnel en France est :


a. [_]André Antoine.
b. [_] Aurélien Lugné-Poe.
c. [_] Victor Hugo.
3.Les deux courants associés a la naissance de la mise en scéne sont:
a. [_]le réalisme et le romantisme.
b. [_]le romantisme et le naturalisme.
c. [_]le naturalisme et le symbolisme.

4. Quel théoricien francais a bousculé la conception du théatre au xx* siécle ?


a. {_]Jean-Paul Sartre.
b. [_] Paul Claudel.
Antonin Artaud.
a <U ~> Réponses p. 397 p

189©
SUJET

Objet d’étude : Le texte théatralet sa représentation


du xvi? siécle a nos jours

Corpus
Texte A. Marivaux, Lille des esclaves, scene vi, 1725
Texte B. Alfred de Musset, On ne badine pas avec I‘amour, acte Ill, scéne in, 1834
Texte C. Samuel Beckett, Fin de partie, 1957 ’

Texte A. Marivaux, L’ile des esclaves, scene vi, 1725


La piéce se déroule dans l’Antiquité grecque, sur une ile utopique ow, a la suite d'un
naufrage, Iphicrate, un jeune homme, et Euphrosine, une jeune femme, sont contraints
d’échanger leur statut social avec celui de leurs esclaves respectifs, Arlequin et Cléantis.
Profitant de leur nouvelle condition, ces derniers samusent a se conduire en maitres.
ARLEQUIN, se promenant sur le thédtre avec Cléantis. - Remarquez-vous, Madame, la
clarté du jour ?
CLEANTIS — II fait le plus beau temps du monde ; on appelle cela un jour tendre. ee
TS
a
Pe
e
S
eSE
N

ARLEQUIN - Un jour tendre ? Je ressemble donc au jour, Madame.


5 CLEANTIS —- Comment, vous lui ressemblez ?
ARLEQUIN - Eh palsambleu ! le moyen de n’étre pas tendre, quand on se trouve téte a téte aa
a

avec vos graces ? (A ce mot il saute de joie.) Oh! oh! oh! oh!
CLEANTIS — Qu’avez-vous donc, vous défigurez notre conversation ?

ARLEQUIN - Oh! ce rest rien ; c’est que je m’applaudis.


10 CLEANTISs — Rayez ces applaudissements, ils nous dérangent. (Continuant.) Je savais bien
que mes graces entreraient pour quelque chose ici. Monsieur, vous étes galant, vous vous
promenez avec moi, vous me dites des douceurs ; mais finissons, en voila assez, je vous
dispense des compliments.
ARLEQUIN - Et moi, je vous remercie de vos dispenses.
1s CLEANTIS — Vous mallez dire que vous m’aimez, je le vois bien ; dites, Monsieur, dites ;
heureusement on n’en croira rien. Vous étes aimable, mais coquet, et vous ne persuade-
rez pas.
ARLEQUIN, larrétant par le bras, et se mettant a genoux. — Faut-il m’agenouiller, Ma-
dame, pour vous convaincre de mes flammes, et de la sincérité de mes feux ?
20 CLEANTIS — Mais ceci devient sérieux. Laissez-moi, je ne veux point d’affaire ; levez-
vous. Quelle vivacité ! Faut-il vous dire qu’on vous aime ? Ne peut-on en étre quitte a
moins ? Cela est étrange !
ARLEQUIN, riant a genoux. - Ah! ah! ah ! que cela va bien ! Nous sommes aussi bouffons
que nos patrons, mais nous sommes plus sages.
25 CLEANTIS - Oh! vous riez, vous gatez tout.
ARLEQUIN - Ah! ah! par ma foi, vous étes bien aimable et moi aussi. Savez-vous bien ce
que je pense ?
CLEANTIS — Quoi ?
ARLEQUIN - Premiérement, vous ne m’aimez pas, sinon par coquetterie, comme le grand
30 monde.
CLEANTIS — Pas encore, mais il ne s’en fallait plus que d’un mot, quand vous m/avez in-
terrompue. Et vous, m’aimez-vous ?
ARLEQUIN - Jy allais aussi, quand il mest venu une pensée.

190
7,
Texte B. Alfred de Musset, On ne badine pas avec amour, acte Ill, scene 1, 1834
Perdican et Camille reviennent, apres des années de séparation, sur les lieux ott ils
ont grandi ensemble dans leur enfance, et ot le Baron, pére de Perdican et oncle de Ca-
mille, compte les marier. Mais la jeune fille, qui a été élevée au couvent, s est forgée, d’aprés
les récits des religieuses, une image extrémement négative de l'amour et des hommes et
refuse d’épouser son cousin, ainsi que d’admettre les sentiments quelle éprouve pour lui.
Quand elle annonce son départ pour le couvent, Perdican lui tend un piége.
CAMILLE, lisant'. - Perdican me demande de lui dire adieu, avant de partir, prés de la
petite fontaine ot je l’ai fai t venir hier. Que peut-il avoir 4 me dire ? Voila justement la
fontaine, et je suis toute portée?. Dois-je accorder ce second rendez-vous ? Ah ! (Elle se
cache derriére un arbre.) Voila Perdican qui approche avec Rosette, ma sceur de lait. Je
suppose qu il va la quitter ; je suis bien aise de ne pas avoir l’air d’arriver la premiére.
Entrent Perdican et Rosette, qui s‘assoient.
CAMILLE, cachée, a part. - Que veut dire cela ? II la fait asseoir prés de lui ?Me demande-
t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? Je suis curieuse de savoir ce qu il
lui dit.
10 PERDICAN, @ haute voix, de maniére que Camille l’entende. - Je taime, Rosette ! Toi seule
au monde tu n’as rien oublié de nos beaux jours passés ; toi seule tu te souviens de la vie
qui nest plus ; prends ta part de ma vie nouvelle ; donne-moi ton cceur, chére enfant ;
voila le gage de notre amour.
II lui pose sa chaine sur le cou.
=
15 RosETTE — Vous me donnez votre chaine d’or ?
PERDICAN — Regarde a présent cette bague. Léve-toi, et approchons-nous de cette fon-
<
ww
taine. Nous vois-tu tous les deux, dans la source, appuyés I’un sur l’autre ? Vois-tu tes =
beaux yeux prés des miens, ta main dans la mienne ? Regarde tout cela s’effacer. (II jette <=
sa bague dans l'eau.) Regarde comme notre image a disparu ; la voila qui revient peu ce
BR
20 a peu ; l’eau qui s était troublée reprend son équilibre ; elle tremble encore ; de grands
cercles noirs courent a sa surface ; patience, nous reparaissons ; déja je distingue de nou-
veau tes bras enlacés dans les miens ; encore une minute, et il n’y aura plus une ride sur
ton joli visage ; regarde ! c’était une bague que m’avait donnée Camille.
CAMILLE, d part. — Ila jeté ma bague dans l'eau.
25 PERDICAN — Sais-tu ce que cest que l’amour, Rosette ? Ecoute ! le vent se tait ; la pluie
du matin roule en perles sur les feuilles séchées que le soleil ranime. Par la lumiére du
ciel, par le soleil que voila, je t'aime ! Tu veux bien de moi, nest-ce pas ? On n’a pas flétri
ta jeunesse ? On n’a pas infiltré dans ton sang vermeil les restes d’un sang affadi ? Tu ne
veux pas te faire religieuse ; te voila jeune et belle dans les bras d’un jeune homme. O
30 Rosette, Rosette ! Sais-tu ce que cest que l’amour ?
RosetTE — Hélas ! monsieur le docteur’, je vous aimerai comme je pourrai.
PERDICAN — Oui, comme tu pourras ; et tu m’aimeras mieux, tout docteur que je suis et.
toute paysanne que tu es, que ces pales statues fabriquées par les nonnes, qui ont la téte a
la place du cceur, et qui sortent des cloitres pour venir répandre dans la vie l’atmosphére
35 humide de leurs cellules ; tu ne sais rien ; tu ne lirais pas dans un livre la priére que ta
mere t’apprend, comme elle l’a apprise de sa mére ; tu ne comprends méme pas le sens des
paroles que tu répétes, quand tu t’agenouilles au pied de ton lit ;mais tu comprends bien
que tu pries, et cest tout ce qu’il faut a Dieu.
ROSETTE — Comme vous me parlez, monseigneur !
40 PERDICAN - Tu ne sais pas lire ; mais tu sais ce que disent ces bois et ces prairies, ces tiédes
riviéres, ces beaux champs couverts de moissons, toute cette nature splendide de jeunesse.
Tu reconnais tous ces milliers de fréres, et moi pour l’un d’entre eux ; léve-toi, tu seras ma
femme, et nous prendrons racine ensemble dans la s¢ve du monde tout-puissant.
Il sort avec Rosette.

Perdican a écrit 4 Camille une lettre, qui vient de lui étre transmise.
Emue.
Rosette est la fille de la nourrice de Camille.
RecoPerdican est docteur, cest-a-dire diplomé, en droit ; il n’est pas médecin.
ka)
ep
Texte C. Samuel Beckett, Fin de partie, 1957
Nell et Nagg, des vieillards culs-de-jatte qui vivent cloitrés dans des poubelles, sont
deux des quatre personnages de Fin de partie.
NELL — Qu’est-ce que c'est, mon gros ? (Un temps.) C'est pour la bagatelle ?
NacG — Tu dormais?
NELL - Oh non!
NaacG - Embrasse.
5 NELL-— Onne peut pas.
NaGG -— Essayons.
Les tétes avancent péniblement l'une vers l'autre, narrivent pas a se toucher, s‘écartent.
NELL — Pourquoi cette comédie, tous les jours?
Un temps.
10 NaGG - J'ai perdu ma dent.
NELL — Quand cela?
NaGG - Je l'avais hier.
NELL (élégiaque) — Ah hier!
Ils se tournent péniblement l'un vers l'autre.
is NaGG — Tu me vois ?
NELL — Mal. Et toi ?
NacG — Quoi ?
NELL — Tu me vois ?
Nace — Mal.
20 Nett — Tant mieux, tant mieux.
Naa — Ne dis pas ca. (Un temps.) Notre vue a baissé.
NELL - Oui.
Un temps. Ils se détournent l’un de l'autre.
Nac — Tu mrentends?
25 NELL — Oui. Et toi?
Nace - Oui. (Un temps.) Notre ouie n’a pas baisseé.
NELL — Notre quoi ?
NacG — Notre ouie.
© Editions de Minuit, 1957

Question
Quels procédés littéraires et théatraux font apparaitre les amoureux comme ridicules dans les
trois textes du corpus ?

Commentaire
Vous ferez le commentaire du texte B (Musset, On ne badine pas avec l'amour).

Ecrit d‘invention
Un metteur en scéne contemporain qui vient de monter Fin de partie, de Samuel Beckett, re-
pond aux questions d’un journaliste. Celui-ci l'interroge sur certains choix de mise en scéne et,
en particulier, sur sa vision des personnages de Nell et Nagg. Vous rédigerez les questions du
journaliste ainsi que les réponses du mettéur en scéne.

192
Méthode
Commentaire

Gl Elaborez la problématique
® Le dispositif particulier : scene a témoin caché.
@ Traitement habile et virtuose de ce dispositif :le temoin caché (Camille) n’est pas le dupeur
mais le dupé.

BE) Elements a exploiter


® Le double discours de Perdican.
6 Le théatre dans le théatre.
® Vesthétique romantique.
® Lambiguité de la scéne (comique et cruelle a la fois).

Ecrit d’invention
1 Analysez les consignes de forme
® Le texte a produire : un entretien dialogué.
® Qui parle ? Un journaliste (questions) et un metteur en scéne (réponses) : langage courant,
voire un peu littéraire.
® Quand ? Epoque actuelle : la mise en scéne peut comporter des éléments contemporains ou
avoir recours a des technologies modernes (vidéo).
® Registres ? Polémique, ironique... Animez le dialogue.

2) Analysez les consignes de fond


@ Le théme : une mise en scéne contemporaine de Fin de partie. Imaginez des éléments (cos-
tumes, décors, lumiéres...) en les justifiant.
® Appuyez-vous sur le texte C.

Question
Les trois textes du corpus mettent en scéne des couples d’amou-
reux, mais ceux-ci sont rendus ridicules par divers procédés, tant lit-
téraires que théatraux. L'astuce du prof
Commencez par l’‘argument le
Tout d’abord, il y a dans ces trois scénes un décalage comique plus simple et le plus évident.
entre le(s) couple(s) présents sur scéne et le couple d’amoureux tradi-
tionnel au théatre : Arlequin et Cléantis veulent parler et agir comme
des maitres, mais leur condition (et leur emploi théatral) de valet et de servante reprend
sans cesse le dessus ; le couple Perdican-Camille est perturbé et relégué au second plan par
introduction d’un nouveau couple Perdican-Rosette ; les deux amoureux de Beckett sont
un couple de vieillards handicapés.
La communication entre les amoureux est ainsi sans cesse brouillée. Dans la comédie
de Marivaux, les deux esclaves jouent un role et leur échange au début de la scéne n’est
qu'une parodie du langage galant utilisé par les maitres : ils se vouvoient, s’appellent « Ma-
dame » et « Monsieur », Arlequin parle de ses « feux » et s'agenouille pour les déclarer a
Cléantis, mais il sort constamment de son réle pour sen amuser (lignes 7 et 23), et, fina-
lement, en dénoncer le caractére artificieux (« Vous ne maimez pas, sinon par coquetterie,
comme le grand monde », |. 29-30). Chez Musset, les deux jeunes filles sont bernées par le
stratageme de Perdican, qui ne parle a Rosette que pour s’adresser, en réalité, a Camille,

193%

comme le montrent la didascalie : « Perdican, a haute voix, de maniére que Camille l'en-
tende », et les nombreuses allusions 4 Camille dans son discours (« Tu ne veux pas te faire
religieuse », 1. 29 ; « ces pales statues fabriquées par les nonnes, qui ont la téte a la place du
ceeur », |. 33-34). Dans Fin de partie, ce ne sont pas les faux-semblants L'astuce du prof
mais la décrépitude physique des personnages qui nuit au dialogue : ils
Confrontez les textes entre
ne peuvent pas se toucher, se voient a peine et le duo amoureux se mue eux, en les rapprochant ou
ici, littéralement, en dialogue de sourds, puisque le constat positif de en les opposant sur certains
Nagg (« Notre ouie n'a pas baissé ») est aussit6t démenti par Nell (« Notre points précis.
quoi ? », |. 27).

Le ridicule des situations et des personnages est également mis en valeur par différents
dispositifs théatraux, en particulier dans les textes B et C. Musset renouvelle la scene a te-
moin caché : croyant espionner son cousin, Camille est en réalité manipulée par lui. Dans
la piéce de Beckett, les vieillards sortant des poubelles, animés dun vif désir sexuel (« Cest
pour la bagatelle ? », 1. 1 ; « Embrasse », 1. 4) mais trop impotents pour l’assouvir, sont indis-
sociablement grotesques et émouvants. Chez Marivaux, cest essentiellement la gestuelle
d’Arlequin qui assure ce réle, soulignant la dimension parodique de son marivaudage et le
peu de conviction qu’il y met, puisqu’il finit par rire alors méme qu'il est a genoux, dans la
position type de l’amoureux transi (1. 18).
Les trois scénes du corpus revisitent donc, chacune a sa maniére, le couple d’amoureux,
pilier du théatre et en particulier de la comédie. Ouvertement parodique chez Marivaux,
complexe et retors jusqu’au ridicule chez Musset, a la fois grotesque et
Gagnez des points !
pathétique chez Beckett, il témoigne de |’évolution des genres théatraux
et de la progressive intrication des registres comique et tragique au fil des Elargissez la réflexion pour
siécles. conclure votre pepele

Commentaire
Le corrigé du commentaire est intégralement rédigé. Pour faciliter votre lecture, nous avons gardé les titres des
différentes étapes du développement. Dans votre devoir, vous ne devrez pas les conserver.

Introduction
Publiée en 1834, On ne badine pas avec lamour est, avec Lorenzac- | :
cio, la plus célébre des piéces de Musset. Elle raconte les amours tumul- Piége a éviter
tueuses de Perdican et Camilie, deux cousins destinés a se marier, mais Ne reprenez pas motamot
dont l’union est compromise par les réticences de la jeune fille, rendue _!@ Présentation du texte qui
vous est donnée, rédigez une
méfiante par les mises en garde des religieuses qui l’ont élevée au couvent.
présentation personnelle.
Afin de la forcer a (s’)avouer ses sentiments, Perdican va donc chercher
a éveiller sa jalousie. A la scéne 3 de l’acte III, il s'arrange ainsi pour que
Camille assiste, cachée, aux déclarations d’amour passionneées qu'il fait
4 une jeune paysanne, Rosette. Comment Musset revisite-t-il la scene a
témoin caché ?
Exploitant une situation classique de comédie, Musset, fidele a Gagnez des points|
lesthétique romantique, met en effet en ceuvre des éléments et des _Allégez annonce du plan
perspectives qui débordent, de loin, a la fois la comédie et le registre (évitez « Dans une premiére
comique, livrant finalement une scene trés ambigué. patie AS artie, nous verrons que... »).

|. Une situation classique de comédie


A bien des égards, la scéne 111 de l’acte III d’On ne badine pas avec l'amour reléve d’une
situation classique de comédie.

© 194
1. Un univers de comédie
Lunivers de la scéne est typique du genre : les personnages sont des jeunes gens et il
est question d’amour. Les objets et les lieux eux-mémes contribuent a renforcer cette im-
pression :la fontaine est, dans toute une tradition littéraire qui remonte au Moyen Age, un
lieu symbolisant l'amour, un lieu intime de rendez-vous galant ; la lettre est un topos de
lintrigue amoureuse ; bague et chaine sont les symboles du mariage et de l’union.
2. Le stratagéme de Perdican
De plus, cette scéne repose sur un stratagéme, une ruse mise en ceuvre par Perdican,
et qui consiste a attirer Camille prés de la fontaine pour quelle croie l’y surprendre en
pleine conversation amoureuse avec Rosette. Le dispositif de la scéne a témoin caché fonc-
tionne sur un double niveau : Camille pense quelle épie cette entrevue entre Perdican et
Rosette, alors qu’en réalité, cette entrevue n’est destinée qu’a la tromper. On retrouve ici
Pun des principaux ressorts comiques au théatre : le dupeur dupé. Ce dispositif est soutenu
par le double discours constant de Perdican. En effet, lorsqu’il parle 4 Rosette, Perdican
s'adresse en réalité a Camille, comme le montre la didascalie : « Perdican,
a haute voix, de maniére que Camille l'entende ». Il fait semblant d’igno- L'astuce du prof
rer sa présence alors qu'il ne parle que pour elle, et Rosette ne se doute =, pouver reprendre
de rien. Tout le discours de Perdican est rempli d’allusions transparentes certains arguments déja cités
a Camille (« ces pales statues fabriquées par les nonnes ») et a leur situa- dans la réponseala question

tion amoureuse (« toi seule », répété deux fois ; « Tu ne veux pas te faire sur corpus, mais ne recopiez =
religieuse »), allusions que Rosette ne peut pas saisir. Camille a donc tout pas un paragraphe entier. oe
lieu de croire que Perdican ne l’aime pas et Rosette toutes les raisons de =<
penser qu'il l’aime, tout cela n’étant que des faux-semblants.
=

Balen
3. Le théatre dans le théatre
Perdican, dont les répliques dominent largement la scéne, est donc tout a la fois auteur,
metteur en scéne et acteur de la « comédie » qu’il donne a Camille avec la participation
innocente de Rosette. II l’a imaginée et a écrit la lettre conviant Camille au rendez-vous,
régle les déplacements sur la scéne (« Léve-toi, et approchons-nous... »), et (sur)joue ’amour
passionné. Le « théatre dans le théatre » vient ici redoubler et remotiver le dispositif du
témoin caché, dans un raffinement dramatique qui nest pas sans rappeler les comédies de
Marivaux.
Il. Une scéne marquée par l’esthétique romantique
Malgré la présence d’un univers et d’un dispositif typiques de la L'astuce du prof
comédie, cette scéne, trés marquée par l’esthétique romantique, méle La transition peut vous servir
plusieurs registres. Soe Nabe une partie.
1. Le lyrisme de Perdican...
A quelques exceptions prés (comme le dépit de Camille lorsque Perdican jette sa bague),
le registre comique est d’ailleurs trés peu présent dans cette scéne, ot domine le lyrisme
de Perdican. Emporté par la nostalgie des « beaux jours passés », cest-a-dire de l’époque
ot Camille l’aimait, il demande aux lieux (et 4 Rosette) de lui rendre ce que le temps (et
Camille) lui a volé. Il chante son amour sur un ton particuli¢rement exalté, qui se traduit
par de nombreuses exclamations et interrogations, et lui donne une dimension cosmique,
associant sans cesse Rosette aux éléments naturels (il regarde ses « beaux yeux » dans le
reflet de l’eau ; lui préte le pouvoir de déchiffrer le monde), et prenant la nature a témoin de
son amour pour elle (« Par la lumieére du ciel, par le soleil que voila, je taime ! »).

1959
2. ....miné par |‘amertume
Mais ce lyrisme est lui-méme comme miné, du fur et & mesure, par Pamertume qui
envahit le discours de Perdican, et qui se traduit notamment par l'emploi de nombreuses
tournures négatives :« On na pas flétri », « on na pas infiltré », « Tu ne veux pas », « tu me
sais rien », « Tu ne sais pas lire».. Sous le badinage amoureux du jeune homme séduisant
une jeune fille pour en rendre jalouse une autre, perce la blessure 4 vif de 'amoureux
éconduit.
3. Mélange des registres et confusion des sentiments
Typique de l’esthétique romantique, le mélange des genres et des registres traduit ici la
confusion des sentiments, perceptible eg: galement dans certains motifs, comme leau trou-
blée par la bague qu’y jette Perdican, ou certaines images dont l'incohérence refléte Pétat
d’esprit de ce dernier :« la pluie du matin roule en pe rles sur less feuilles séchées que le soleil
ranime ». Ces ombres au tableau idyllique de la comédie font de ce passage une scéne am-
bigué.

ill. Un succés relatif pour une scéne ambigué


Le succés du stratagéme de Perdican semble en effet tout relatif, voire trés contestable.

1. Perdican pris & son propre piége?


Les répliques de Rosette expriment la surprise (« Vous me donnez votre chaine d'or 2»),
ou l’embarras (« Comme vous me parlez, monseigneur »), pas vraiment l'amour, et Camille
ne réagit qu'une seule fois (« I] a jeté ma bague dans l'eau ») a ses provocations, Phus encore,
il semble pris 4 son propre jeu, passant de la simple déclaration (« Je taime, Rosette ») a
une sorte de prophetie imaginaire (« tu seras ma femme, et nous pre ndrons racine ensemble
dans la séve du monde tout-puissant »), comme si le fantasme de toute- puissance contenu
dans son stratagéme finissait par le dépasser.
2. Sous des allures badines, une scéne cruelle
Cette mégalomanie de Perdican en fait d'ailleurs un personnage trés ambigu, sinon
cruel. Pour rendre Camille jalouse, il instrumentalise Rosette, la rendant complice de sa
ruse 4 son insu. D/ailleurs, sil la regarde et la touche au début de la scéne, il semble Tou- ee
e
e
e
ea
ee

blier au fur et & mesure que la figure de Camille envahit son discours, allant méme jusqu’d
ignorer sa derniére réplique. Les propos qu'il lui tient sont pleins de condescendance, voire
franchement méprisants (« Oui, comme tu pourras » ; « tu ne comprends méme pas le sens
des paroles que tu répétes »). Quant 4 Camille, le portrait extrémement négatif qu'il en fait
comme dune sorte de morte-vivante sous influence (« sang affadi », « pales statues fabri-
quées par les nonnes ») a largement de quoi blesser ia jeune fille.
Conclusion
S'appuyant sur des dispositifs et des eléments typiques de la comédie classique mis au
service d'une esthétique romantique, cette scéne cache sous des dehors badins une réelle
cruauté. Scéne-charniére dans la piéce, elle annonce et préfigure le moment ov la comédie
tourne au drame et le badinage a la tragédie, o& un stratagéme digne d‘un valet de Moliére
cause la mort dune innocente.
Influencée, a bien des égards, par les comédies de Marivaux, On ne badine pas avec
l'amour sen distingue pourtant par le pessimisme dont elle fait preuve, separant définiti-
vement les amoureux au lieu de les réunir par le traditionnel mariage.

™196
Ecrit d’invention
~ Bonjour M. Planchon, je vous remercie d’avoir accepté de répondre a quelques questions
pour les lecteurs de La Gazette lycéenne. Permettez-moi d’entrer dans le vif du sujet et de
commencer par ce qui ma le plus frappé dans votre mise en scéne : les bennes a ordures
jaunes dans lesquelles sont enfermés Nell et Nagg...
— Oui, plusieurs personnes mont déja interrogé a ce sujet... Samuel Beckett parle de « pou-
belles » dans son texte, mais il ne précise pas s'il s’agit de corbeilles 4 papier ou de vide-
ordures ! Plus sérieusement, je pense que le terme est assez vague pour pouvoir étre in-
terprété, a son gré, par le metteur en scene. Je voulais que ces deux poubelles envahissent
la scene, qu’elles ne se fondent pas dans le reste du décor mais, au contraire, quelles le
contaminent peu a peu et finissent, en quelque sorte, par l’absorber tout entier.
~ Et pourquoi avoir peint sur ces bennes le mot « RECYCLE » ?
~ Fin de partie est une piéce cyclique. Les dialogues, par exemple, sont répétitifs - méme si
cette répétition n’a rien de monotone et peut créer des effets comiques.
~ Justement, a ce propos, les passages ou Nell et Nagg interviennent sont des moments
particuliérement drdles dans votre mise en scéne, est-ce un parti-pris ?
~ Nell et Nagg sont profondément pathétiques et touchants, mais, pré-
cisément parce qu’ils sont si émouvants, ils peuvent en devenir presque L'astuce du prof
insupportables. J’ai voulu contrecarrer cet effet en exploitant toutes les Appuyez-vous sur analyse
ressources comiques du texte de Beckett, qui sont nombreuses s’agissant du texte, voire sur des
de ces deux personnages : ils sont vieux, culs-de-jatte, a moitié sourds et citations, pour développer
aveugles, enfermés dans des poubelles et pourtant, ils ne pensent qu’a _‘'argumentation.
« la bagatelle », comme dit Nell. _prerere
— Oui, on peut dire que vous en faites de véritables obsédés sexuels !
~ Mais cest ce qu’ils sont ! Et puis, vous savez, cest aussi le public qui décide de ce qui
est comique, ou non. Certains soirs, les gens sont hilares dés qu’ils sortent la téte de leurs
poubelles, certains soirs, je les sens davantage émus a la vue de ces vieillards impotents
dans lesquels, peut-étre, ils se projettent.
~ Tout de méme, vous les avez affublés d’accessoires particuliérement fantaisistes, ce n’est
pas par hasard ?
~ Non, bien sir ! Le tutu rose que Nell porte a l’envers sur la téte et la cape de Superman
dans laquelle s‘enroule Nagg soulignent le cété tres régressif des personnages, qui sont a
la fois des vieillards et des enfants — encore un aspect cyclique de cette piece. En plus, je
voulais trancher avec les mises en scéne souvent trés austéres et dépouillées de Beckett,
javais envie de le revisiter en couleurs.
~ Certains critiques ont méme parlé de « Beckett kitsch » a propos de
votre mise en scéne. Le prenez-vous comme un reproche ou comme un Piége a éviter
compliment ? Le dialogue ne doit pas
~J’ai décidé de le prendre comme un compliment, mais je crois que, dans commencer ou se terminer
le fond, c’était plutét un reproche... de maniére trop abrupte,
~ Je sais que vous étes tres occupé en ce moment, je ne vous retiendrai mais une ou deux répliques
donc pas plus longtemps. Merci encore d’avoir répondu a mes questions. suffisent pour cela. Ne faites
pas de remplissage !
~ Je vous en prie. N’oubliez pas de m’envoyer votre article quand il sera
publié ! Nate

197 8
Ecriture poétique et quéte du sens
FRANCAIS du Moyen Age a nos jours

La poésie lyrique
(DeGuCAgiEND La poésie est un genre littéraire qui remonte a l'Antiquité, aux formes et registres
variés, généralement écrit en vers, excepté le « poeme en prose ».

1) De la musique avant toute chose...


® Depuis la lyre d’Orphée et de la muse Erato, la poésie est essentiel- | Remarque
lement percue comme une forme musicale qui suppose un travail {a racine de « lyrisme» vient
sur le rythme, et donc le vers, sur les sons (rimes, allitérations, asso- justement de « lyre».
nances, échos sonores), sur l’accentuation.
© Vécrivain joue aussi bien sur les images que sur la matérialité du J Paul Valéry
mot, sa « physionomie » selon Paul Valéry. (1871-1945) :
écrivain, essayiste et
_ philosophe francais, il
privilégie la maitrise
Be Le « je » lyrique et l’expression des sentiments formelle plutot que le
sens et l’inspiration.
Le lyrisme met en scéne un « je lyrique » qui exprime en les su- aici .
blimant sa subjectivité, son intimité, ses sentiments, ses émotions. Piége a éviter
Ne confondez pas le « je lyrique »
® I] convoque souvent un « tu » avec lequel il dialogue. avec la personne historique quia
écrit ceuvre.

3] Des formes réinventées par les courants litteraires


© Du vers traditionnel et des poémes aux formes fixes, le lyrisme évolue vers des formes
moins contraignantes, le vers libre, le poéme en prose, le calligramme comme l’a renouvelé
Apollinaire pendant la premiére guerre mondiale.
® Certains mouvements littéraires sont plus que d’autres portés au lyrisme : la Pléiade au
XVI‘ siécle avec Ronsard et Du Bellay, la Préciosité et le Baroque au xvii‘, le Romantisme, le
Symbolisme au x1x‘ et le Surréalisme au xx°. Le Classicisme, les Lumiéres (sauf Rousseau,
précurseur du Romantisme) et le Parnasse l’ignorent ou le proscrivent.

Des themes intemporels ala moderniteé


® Les thémes privilégiés du lyrisme sont devenus des topo? (lieux communs). Mais ils sont
revivifiés par l’invention des poétes, notamment dans le traitement de l’image et du sym-
bole.
® Les plus fréquents sont le temps, l'amour, les mouvements de |’4me, et aussi la modernité
de la ville, du paysage industriel, de l’objet.

™198
» Ecriture poétique et quéte du sens du Moyen Age anos jours

La poésie engagée _Remarque-


a i... La notion d’engagement est
‘Dequoisagit-il? L’écrivain engagé méne une lutte dans et par son ceuvre popularisée tardivement par Sartre.
pour défendre ou combattre une cause, des idées philosophiques, religieuses,
politiques, sociales, culturelles.

fT) Les visées


© Lécrivain met son art, le travail de l’écriture et des registres au service de son engage-
ment, pour mobiliser son lecteur et le pousser a l’action.
® Dans un contexte historique précis, il affronte une mise en danger, le risque de la censure
et de la répression, puisqu’il construit une ceuvre subversive face aux pouvoirs.
® Le poéte engagé veut donc, en évitant que son militantisme puisse étre assimilé a de la
propagande : révéler la réalité, teémoigner, dénoncer ; défendre des valeurs, des idéaux ;
persuader les hommes d’adhérer a une cause, mobiliser ; mettre en garde contre l’oubli,
rendre hommage ; délivrer un message d’espoir.

2) Les registres et procédés a


=e
wa

® Pour atteindre ces objectifs, le poéte engagé doit convaincre et persuader le lecteur. <
- Pour le convaincre, il s'adresse a la raison du lecteur, veut le faire réfléchir, l'amener a une a=
prise de conscience. II peut utiliser ’ironie, le registre polémique, la satire, le burlesque. Teka

— Pour le persuader, solliciter sa sensibilité, l’émouvoir, l’indigner, il utilise le lyrisme, le


pathétique.
® Lécriture, pour concrétiser les idées, multiplie les figures de style : allégories, symboles,
personnifications, métaphores, hyperboles et effets musicaux (rythme et sons).

E> Les grands combats des grands poetes 1 Agrippa d’Aubigné


wi (1552-1630) :
® Les batailles philosophiques et religieuses écrivain et poste
Le xvi‘ siécle a connu l’horreur de la guerre des Catholiques contre P@ baroque,amilité pour
les Protestants. Ce conflit est incarné par Ronsard, qui défend la o Ele protestantisme contre
cause catholique et l’autorité royale dans les Discours ; par Agrippa — les catholiques.
d’Aubigné (protestant) dans Les Tragiques, recueil poétique, polé-
mique et épique.
® Les conflits politiques et sociaux
- Au xix siécle, Hugo, l’écrivain exilé, en guerre contre la dictature
de Napoléon III, est aussi le poéte des « misérables » qui trouve des eh u A i a
accents pathétiques pour dénoncer le travail des enfants, lapeinede ® négritude : réappropriation
mort. positive du mot « négre » dans un
Ri tas ‘ eae substantif qui
iatdésigne l’ensemble
calestiee et
— Au xx* siécle, les Surréalistes appellent a la Resistance contre le Fe Galceeci@
Nazisme. Senghor et Césaire dénoncent le colonialisme et chantent artistiques.
la « Négritude ».

199
Interrogations sur poésie et poetique
De quoi sag Certains poétes font de leur art une recherche esthétique dans le fond comme
dans la forme.

A) Recherche formelle : des Grands Rhétoriqueurs au Parnasse


etal’OuLiPo
® Les grands Rhétoriqueurs du xv‘ et du xvi‘ siécles s’'imposent des contraintes de formes
dans des poémes ou ils rivalisent de virtuosité technique.
® Le Parnasse regroupe les adeptes de l’Art pour l’Art autour de Théophile Gautier puis de
Leconte de Lisle. Il rejette les épanchements romantiques, le « je » lyrique et l’engagement
au profit d’une forme trés travaillée, d’un vers ciselé.
®VOuLiPo, Ouvroir de littérature potentielle, unit des écrivains partisans d'une écriture a
contraintes ludique et fantaisiste.

une mise en abyme, donne des conseils pour écrire un poeme. « Lart poétique en acte »
®Ils définissent une esthétique novatrice souvent en rupture et pro- _stiggére en action plus qu'il ne
meuvent de nouveaux mouvements littéraires. conseille, impose ou rejette.

La versification
e e

De quoi s‘agit-il? Cest l'ensemble des techniques utilisées pour écrire un poeéme qui marque
l‘appartenance du texte au genre de la poésie.

ED La structure du vers
® La versification francgaise admet des metres, pairs et impairs. Il faut savoir dénombrer les
syllabes, tenir compte des e muet, des liaisons, des diéréses et synéréses qui allongent ou
réduisent le metre.
® La versification suppose des rimes, c’est-a-dire des sons qu’on retrouve a la fin de deux
ou plusieurs vers, plates ou suivies (AABB), embrassées (ABBA), croisées (ABAB), pauvres
quand elles ont un seul son commun, suffisantes avec deux, riches au-dela.

> Les groupes de vers


® Les strophes sont des groupes de vers séparés par des blancs typographiques significatifs.
® Les poemes a forme fixe présentent une structure figée. Le sonnet régulier se compose
de deux quatrains et de deux tercets aux rimes fixées (ABBA ABBA CCD EDE ou EED).

E> La versification dans la poésie moderne


®La poésie moderne conserve parfois les regles classiques, le vers régulier, et renouvelle
ou invente d’autres formes attentives a la musicalité : vers libre, verset, poéme en prose,
calligramme.

= 200
> Ecriture poétique et quéte du sens du Moyen Age a nos jours

- Revision express

Les points importants 4 retenir


Les grands mouvements poétiques
Au Moyen Age
® Courtoisie : invention de l’amour courtois, platonique, du chevalier pour une dame inaccessible.
® Grands Rhétoriqueurs :jeu avec les contraintes de forme pour produire des poémes ot ils riva-
lisent de virtuosité technique.
Au xvi‘ siécle
® Pléiade : sept poetes réécrivent en les dépassant les auteurs antiques dans un frangais enrichi.
Au xvii siécle
® Baroque : mise en scene d’un monde changeant ot régne l’illusion dans une écriture proche du
maniérisme.
® Classicisme : peu de poétes. Pour Boileau, la poésie doit étre conduite par la Raison : « la rime
est une esclave et ne doit quobéir ».
=
Au xIx* siécle =
® Romantisme : un « je » mélancolique et singulier chante la nature, l’amour, la fuite du temps, la
eS,
=
mort dans un vers lyrique libéré. <x
© Art pour lart - Parnasse : impassibilité, impersonnalité revendiquées pour évoquer antiquité, ee
fee
mythes, légendes orientales dans un vers ciselé comme un bijou.
®Symbolisme : poésie utilisant lyrisme, symbole, musicalité légere pour tendre vers un Idéal
inaccessible, au-dela du monde visible, mystére a déchiffrer.
® Décadentisme : les événements historiques de la fin du siécle aménent une désespérance teintée
d’ humour et de provocation.
Au xx‘ siécle
® Dada: « table rase » du passé, rejet de toutes les valeurs au profit du hasard et du non sens.
®Surréalisme : amour, poésie, liberté, réve, engagement dans une poésie libérée, issue d’un in-
conscient créateur qui produit compte-rendu de réves, images, « écriture automatique » et « ca-
davres exquis ».
® OuLiPo : poémes fantaisistes sous contraintes (lipogramme).

Cochez la bonne réponse:

1. Le poéme lyrique privilégie la musicalite. L]vrai [_]faux

2. Le « je lyrique » ne doit pas étre confondu avec I’écrivain. [ ]vrai {_]faux

3. Malherbe est un auteur romantique. [|vrai [_]faux

4.La ville ne peut constituer un theme poétique. []vrai [_]faux

5. Senghor est un poéte de la « Négritude ». L]vrai [_]faux

a > Réponses p. 397 :

201 &

SUJET
Objet d’étude : La poésie

Corpus
Texte A. Alfred de Musset, extrait de « Nuit de Mai », Les Nuits, 1835-1837
Texte B. Tristan Corbiére, « Le Poéte et la Cigale », Les Amours jaunes, 1873
Texte C. Tristan Corbiére, « La Cigale et le Poéte », Les Amours jaunes, 1873
Texte D. Tristan Corbieére, « Le Crapaud », Les Amours jaunes, 1873

Texte A. Alfred de Musset, extrait de « Nuit de Mai », Les Nuits, 1835-1837


La muse
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne a ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s’abattre sur les eaux.
Déja, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent a leur pére avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
° Lui, gagnant a pas lents une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvee,
Pécheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule a longs flots de sa poitrine ouverte ;
En vain il a des mers fouillé la profondeur ;
uw LOcéan était vide et la plage déserte ;
Pour toute nourriture il apporte son coeur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre
Partageant a ses fils ses entrailles de pére,
Dans son amour sublime il berce sa douleur,
fon)o Et, regardant couler sa sanglante mamelle,

Sur son festin de mort il s’affaisse et chancelle,


Ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Vi Il craint que ses enfants ne le laissent vivant ;
Alors il se souléve, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le coeur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funébre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort, se recommande.a Dieu.
Poéte, c'est ainsi que font les grands poétes.
Ils laissent s égayer ceux qui vivent un temps ;
Mais les festins humains qu’ils servent a leurs fétes
uw Ressemblent la plupart a ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,
De tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,
Ce n’est pas un concert a dilater le coeur.
Leurs déclamations sont comme des €pées :
40 Elles tracent dans lair un cercle éblouissant,
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.

™ 202
Texte B. Tristan Corbiére, « Le Poate et la Cigale », Les Amours jaunes, 1873
_ Tristan Corbiére, auteur d’un unique recueil, west pas un fabuliste. Il a cependant
réécrit la célébre fable de La Fontaine, « La Cigale et la Fourmi » (1668), dans une tout
autre perspective. Elle ouvre le recueil Les Amours jaunes.
Le Poéte et la Cigale
Le Poéte ayant rimé,
IMPRIME,
Vit sa Muse dépourvue
De marraine et presque nue :
5 Pas le plus petit morceau
De vers ou de vermisseau.
I] alla crier famine
Chez une blonde voisine,
La priant de lui préter
10 Son petit nom pour rimer.
(C’était une rime en elle.)
Oh ! je vous paierai, Marcelle,
Avant l’aott, foi d’animal !
Intérét et principal.
15 La voisine est trés préteuse,
Cest son plus joli défaut : A
Quoi : cest tout ce qu'il vous faut ? =
Votre Muse est bien heureuse... wa
Nuit et jour, a tout venant, =
20 Rimez mon nom... Qu’il vous plaise ! =e
BE
Et moi, jen serai fort aise. Ede
Voyez : chantez maintenant.

Texte C. Tristan Corbiére, « La Cigale et le Poéte », Les Amours jaunes, 1873


« Le Poéte et la Cigale » était la premiére fable du recueil de Tristan Corbiere,
Les Amours jaunes. Voici maintenant la derniére du recueil.
La Cigale et le Poéte
Le Poéte ayant chante,
Déchanté,
Vit sa Muse, presque bue,
Rouler en bas de sa nue
s Decarton, sur des lambeaux
De papiers et d’oripeaux.
I] alla coller sa mine
Aux carreaux de sa voisine,
Pour lui peindre ses regrets
10 D’avoir fait - Oh: pas exprés ! -
Son honteux monstre de livre !...
« Mais : vous étiez donc bien ivre ?
~ Ivre de vous !... Est-ce mal ?
- Ecrivain public banal !
15 Qui pourrait si bien le dire ;
Et, si bien ne pas l’écrire !
— J’y pensais, en revenant...
On nest pas parfait, Marcelle...
-~ Oh! C’est tout comme, dit-elle,
20 Si vous chantiez, maintenant ! »

203
y

Texte D. Tristan Corbiére, « Le Crapaud », Les Amours jaunes, 1873


Le crapaud x

Un chant dans une nuit sans air...


La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.

... Un chant ; comme un écho, tout vif


s Enterré, la, sous le massif...
- Ca se tait : Viens, cest la, dans l’ombre...

- Un crapaud ! - Pourquoi cette peur,


Prés de moi, ton soldat fideéle !
Vois-le, poéte tondu, sans aile,
10 Rossignol de la boue... - Horreur !

- Il chante. - Horreur !! - Horreur pourquoi ?


Vois-tu pas son oeil de lumiere...
Non : il s’en va, froid, sous sa pierre.

is Bonsoir - ce crapaud-la, cest moi.


Ce soir, 20 juillet.

Question
Vous montrerez comment, dans ce corpus, est déclinée l'image du poéte. Vous veillerez a
produire une réponse synthétique.

Ecrit d’invention
Vous écrirez une lettre adressée au courrier des lecteurs d’une revue poétique pour vous insur-
ger contre une vision larmoyante de la poésie et du poéte.
Vous devrez exploiter votre culture du genre poétique et jouer sur les registres.

Méthode

| Question
® Confrontez les textes de facon a fournir une réponse concise et synthétique.
® Analysez les allégories et les symboles qui donnent une image de la figure du poéte.

Ecrit d’invention
® Respectez les contraintes du genre épistolaire.
® N’hésitez pas a employer des registres proscrits dans la dissertation : satire, burlesque, polé:-
mique, sans jamais cependant étre grossier.

™ 204
ae bac

Question a a Gagnez des points!


La posture du poéte, sa mission, est l’un des themes favoris dela poé- _—Etudiezaussibienlefondque —
sie autotélique, qui se prend elle-méme comme objet. Les quatre poemes _!a forme des poemes. _J
du corpus, le premier de Musset, les trois autres de Corbiére, écrits de —mnmrnrnrnmnmnmn~—n—mrnrnr—rrrnrer"*
1835 4 1873 en déclinent l'image.
Les deux poetes utilisent Vanalogie et le symbole, recourent a Ja fable. Musset met en
scene un pélican, Corbiére réécrit deux fois « La Cigale et la Fourmi » de La Fontaine,
dans les poémes aux titres en chiasme qui ouvrent et ferment le recueil des Amours jaunes,
ou métamorphose le poéte en crapaud. Elégiaque comme chez Musset ou fantaisiste et
burlesque chez Corbieére, les poemes a l’ample alexandrin ou aux vers brutalement synco-
pés brossent le portrait d’un créateur souffrant, martyre sublime qui se sacrifie pour ses
enfants, christique chez Musset, pitoyable, ridicule, stérile et ivrogne, incapable de génie
créateur chez Corbiére. Ils sont en tout cas rejetés dans cette société matérialiste bour-
geoise du xx‘ siecle qui fait naitre les « poetes maudits » (Verlaine, 1884, 1888).
Gagnez des points! —
Ecrit d‘invention Vous ne devez pas utiliser
Madame Marie-Chantal Sévigné - votre propre nom mais des =
: pseudonymes. Faites des cdins
3 rue Alfred de Vigny Weil 4votre lecteur cultivé. =<
hE ER AE Me
37600 Loches z
A Monsieur Lucien Rubempré, <
Rédacteur en chef des Temps Modernes cc
bode

Le (date)

Objet : lettre de protestation au Courrier des Lecteurs

Monsieur,

Vous avez publié, dans votre dernier numéro prétendant illustrer l’image du poéte,
des ceuvres d’Alfred de Musset et de Tristan Corbiére. Je ne mettrai pas en cause l’intérét
littéraire de ces choix : ’inspiration sublime, l’alexandrin travaillé des Nuits, la dérision, le
burlesque amers des fables de Corbiére sollicitent encore de nos jours nos emotions.
Toutefois, ce corpus me parait bien restrictif. Le poete y est brossé comme un per-
sonnage souffrant, constamment malheureux, martyr sublime chez Musset, ivrogne in-
capable chez Corbiére, décevant jusqu’a la blonde Marcelle, pourtant un instant compa-
tissante et généreuse, préte 4 offrir, plus que son « petit nom », ses nuits, au voisin en mal
d’inspiration. Le poéte « crapaud », qu’attendre d’autre d'un « triste en corps biére » ? Vous
auriez pu alors citer aussi les subtils et géniaux mais bien mélancoliques Baudelaire et Ver-
laine, voire I’« homme aux semelles de vent », Rimbaud.
Mais pourquoi ne voir dans cette confrérie que les « poetes maudits », pour paraphra-
ser Verlaine 7 Pourquoi ne pas avoir offert des contrepoints 7 Les poétes engagés, Eluard
et Aragon ouvrent 4 l’espoir le peuple souffrant de la guerre, des dictatures, de la misere,
et méme si l’on craint parfois que la poésie se dissolve dans la propagande, quelle flambée
mobilisante que la fin du monologue d’Elsa :

205 ©
.
« Pour qui chanter vraiment en vaudrait-il la peine
Si ce nest pas pour ceux dont tu réves souvent
Et dont le souvenir est comme‘un bruit de chaines
La nuit s éveillant dans tes veines
Et qui parle a ton coeur comme au voilier le vent

Tu me dis Si tu veux que je t'aime et je t'aime


I] faut que ce portrait que de moi tu peindras
Ait comme un ver vivant au fond du chrysantheme
Un théme caché dans son theme
Et marie a l’amour le soleil qui viendra. »

Evidemment moins grandioses, les poétes qui prénent le jeu, la fantaisie pure, depuis
les Grands Rhétoriqueurs, mais j'apprécie bien davantage les arts poétiques subversifs
d'un Queneau que celui d’un classique Boileau :

Ce soir
sij écrivais un poeme -
pour la postérité ?

fichtre
la belle idée

je me sens stir de moi


jy vas
et

a
la
postérité
jy dis merde et remerde
et reremerde
drdlement feintée
la postérité
qui attendait son poéme

ah mais

Jattends donc, cher monsieur, de votre revue, moins de complaisance pour la lar-
moyance, plus d’ouverture, et surtout une capacité meilleure 4 montrer la polyphonie, les
multiples facettes de la poésie et des poétes, ceux d’hier comme d’aujourd’hui.
Poétiquement,
Marie-Chantal Sévigné (pseudonyme)

™ 206
La question de I'Homme dans les genres de
argumentation du xvi‘ siecle a nos jours

La question de I’'Homme du xvi* au xvi’ siecle


‘De quoi s’agit-il?_ La découverte de I’Amérique et la fin du géocentrisme
ébranlent les reperes de la condition humaine :les auteurs du xvi‘ et du
xvii® siecle repensent I’humanité apres la révolution copernicienne. riteeeicelacs
que la terre est ledccentre
abealbris
du had
monde.

Ey Au xvi‘ siecle : homme au centre


des préoccupations humanistes
© Pour Montaigne, « cest un sujet merveilleusement vain, divers et
Michel
ondoyant que l’homme ». Dans les Essais, il réfléchit a la condition
: ° oP j : 5 de Montaigne a4
humaine, en mélant les références antiques et contemporaines a ses
réflexions personnelles. Comme, selon lui, « chaque homme porte
(1533-1592):
ince Gene
<x
Me
en lui la forme entiere de humaine condition », l’évocation de ses du genre des essais. =
<
propres expériences a une portée universelle. cc
Beds
®LUhomme est aussi le sujet des romans de Rabelais, philoso-
phiques et comiques. Pour lui, « rire est le propre de | homme ». Ses personnages géants,
Pantagruel et Gargantua, caricaturent les penchants humains. Labbaye de Thélémes décrit
une éducation idéale, en développant les capacités intellectuelles, artistiques et physiques
d’une communauté mixte.

2) Au xvii’ siecle, l'homme baroque et I’homme classique


® Les auteurs baroques mettent en valeur la vanité du monde : la condition humaine est
marquée par sa fragilité, et par l’inconstance de toute chose.
® Pour Pascal, « homme nest qu'un roseau, le plus faible dela na- @\,RR TRE
ture ;mais c'est un roseau pensant ». Dans ses Pensées, ce philosophe ujansénisme : mouvement
attiré par le jansénisme, met en valeur la fragilité de la condition hu- _gligieux catholique du xi" siecle,
maine, dont la seule force est la pensée. Il rejoint Descartes, l’auteur _tras strict.
du « cogito » : « je pense, donc je suis ».
® Le modéle de l’homme classique est celui de « ’honnéte homme », qui est un étre a la fois
trés cultivé et agréable en société. En 1633, Nicolas Faret a écrit tout un traité sur la notion
d’honnéte homme.

207"
L’'Homme des Lumiéres : égalité et liberte
‘De quois’agit-il? La réflexion sur la relativité des moeurs, lessor de la bourgeoisie, les avancées des
sciences sont a l’origine du mouvement des Lumiéres. Une littérature d’argumentation se développe.

EP Le mythe du bon sauvage


® Les récits de voyages lointains se sont multipliés au cours des siécles précédents. Ces té-
moignages, trés appréciés, véhiculent l’image idéale d’un homme primitif dont le bonheur
semble incontestable : vigoureux, respectueux de la nature, simple, généreux, libre de toute
contrainte, il ignore la corruption et respecte une morale naturelle qui lui dicte le respect
d’autrui et de faire le bien de tous. Sa morale nest pas soumise 4 la religion, il se contente
de croire en une force supréme qui régit univers et la nature.
® Les philosophes des Lumiéres s’emparent de cette figure emblé-
matique du bon sauvage dans leurs ceuvres. Ces peuples nouveaux
ne sont pas méprisés : ils sont admirés car on leur attribue une (1713-1784) :
certaine pureté originelle. Ils représentent pour les philosophes du philosophe des
Lumieres ayant
xvul’ siécle la parfaite harmonie entre ’homme et la nature, loin " supervisé 'Encyclopédie.
de tous préjugés. Quand Diderot, dans son Supplément au voyage
de Bougainville, fait parler un vieux Tahitien en colére, celui-ci re-
proche au colonisateur la corruption des mceurs qu ila apportée avec la civilisation : « Nous
suivons le pur instinct de la nature, et tu as tenté d’effacer de nos ames son caracteére ».
® L’Ingénu (1747) est un conte philosophique de Voltaire qui raconte ,
les aventures d’un Indien du Canada. C’est « l’Ingénu », désigné par
le titre. Arrivé en France, il porte un regard candide sur notre ci- _ = ethnocentrisme : tendancea
vilisation, et se trouve confronté a de multiples difficultés face au _Pfivilégier les normes de son propre
pouvoir tyrannique. Cette histoire met en cause l’ethnocentrisme, °#)*
Pintolérance religieuse ou la hiérarchie sociale.

Be opposition entre nature et culture


e Traditionnellement, on oppose nature et culture, parce qu’on pense que ce qui est natu-
rel ne reléve pas d’une intervention humaine. La culture est acquise progressivement par
homme.
® Les philosophes des Lumieres valorisent-ils plutét l’état de nature ou est-ce la culture qui
constitue leur valeur supréme ? D’une part, dans son « Discours sur l’origine de l’inégalité
parmi les hommes », Jean-Jacques Rousseau idéalise la société primitive, avant l’arrivée de
LP idée de propriété. D’autre part, les Lumiéres sont aussi pour la diffusion la plus large de la
culture, a travers l’Encyclopédie, écrite sous la direction de Diderot et d’Alembert.

» 208
La question de I'Homme dans les genres de l’argumentation du xu‘ siecle a nos jours

L’'Homme moderne et contemporain : xix’ et xx° siecle


(D2
qUoISAgIE? La révolution industrielle, les querres mondiales, “Etymologie
la mondialisation bouleversent le monde. Au x siécle se développe eAialodey ent kes
Yanthropologie, qui étudie létre humain Sous tous ses aspects : «anthropos » (étre humain) et
psychologiques, physiques, culturels, religieux... «logos » (étude).

a L’homme du xix‘ et le progrés


® Les romantiques s‘engagent et Victor Hugo fait de la poésie une véritable arme politique,
qu il utilise notamment contre Napoléon III, dans Les Chatiments. Pour lui, le poéte, vi-
sionnaire, révele aux hommes la vérité. I] lutte contre la peine de mort, contre le travail
des enfants...
® Les progres de la science sont tres importants au x1x° siécle : un médecin comme Claude
Bernard a influencé Zola dans sa démarche expérimentale (Introduction a l’étude de la
médecine expérimentale, 1858). Le x1x° siécle voit la fin de l’esclavage en France en 1848,
grace a Victor Scheelcher (De l’Esclavage des Noirs et de la législation coloniale, 1833).
=
=<
ba L'existentialisme : un humanisme du x siecle J
=z
<
® Au xx‘ siécle, la question de l"homme est posée par les écrivains
Jean-Paul Sartre
cc
existentialistes comme Albert Camus, Simone de Beauvoir ou Jean- tote
(1905-1980) :
Paul Sartre.
philosophe
et romancier
© Uhomme, libre, maitrise ses actions, mais aussi ses valeurs. L’étre ge Cvistentialiste engage
humain ne dépendrait pas des autres ni d’un systéme. Sartre l’a = Be (LaNauste, 1938;
F aig rb ; i LEtre etleNéant, 1943;
affirmé : « Lexistentialisme est un humanisme ». Les Mains sales, 1948).

E> L’anthropologie contemporaine


© Les ethnologues, étudiant les mceurs des différents peuples, font avancer la connaissance
de l’étre humain. Lceuvre la plus connue de Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques (1955),
se situe entre l’autobiographie, |’essai philosophique et le reportage ethnologique.
@ Pierre Bourdieu (1930-2002), un sociologue, analyse les mécanismes de reproduction
des hiérarchies sociales. Bourdieu insiste sur |’importance des aspects culturels dans ce
processus : le fonctionnement de la société ne s’explique pas uniquement par |’économie.

209 ©
=> Révision express

Les points importants a retenir


La « question de I’Homme » au fil des siécles
e Au xvi‘ siécle : les humanistes comme Montaigne (l’inventeur de l’essai) ou Rabelais, les
récits de voyage, la révolution copernicienne bouleversent les représentations traditionnelles que
Phomme a de l’univers.
e Au xvii’ siécle, les modéles de | homme classique (stable, raisonnable, « honnéte homme ») et
de ’homme baroque (inconstant, vain, fragile) s’opposent et se complétent.
® Au xvult' siécle, les philosophes des Lumieéres posent la question de l’égalité et de la liberté de
l’étre humain, notamment a travers le mythe du « bon Sauvage », et ils sengagent pour la tolérance
et la diffusion de la culture. LEncyclopédie est un ouvrage collectif. La littérature d’argumentation
se développe. :
® Au xIx° siécle, les romantiques s‘engagent pour de nobles causes, les progrés de la science et
Vindustrialisation modifient le rapport de l homme au monde. Lesclavage est aboli.
e Au xx‘ siécle, aprés le choc des guerres mondiales, les existentialistes comme Sartre pensent que
P individu est pleinement responsable de ses choix de vie. Le développement de l’anthropologie,
de l’ethnologie, de la sociologie, permettent de mieux connaitre la nature et la culture humaines.

Cochez la bonne réponse:

1. Labbaye de Thélémes, décrite par Rabelais, est une utopie. []vrai [_]faux

2. L'Ingénu de Voltaire raconte les aventures d’un Tahitien. L]vrai {_] faux

3. UEncyclopédie a été écrite sous la direction de Voltaire et Rousseau. []vrai [_] faux

4. Simone de Beauvoir et Albert Camus sont des auteurs existentialistes. [lvrai [_]faux

5. Claude Lévi-Strauss est un anthropologue. []vrai [_] faux

~> Réponses p. 397 ;

™210
SUJET

Objet d’étude : La question de I’Homme dans les genres


de I’argumentation du xvi‘ siécle a nos jours

Corpus
Texte A. Francois Rabelais (1483-1553), Pantagruel, 1532
Texte B. Pierre de Ronsard (1524-1585), « Je n’ai plus que les os... », Derniers Vers, 1584
Texte C. Michel de Montaigne (1533-1592), Les Essais, livre Ill, chapitre XII, 1588

Texte A. Francois Rabelais (1483-1553), Pantagruel, 1532 : la mort de Babedec.


Quand Pantagruel fut né, qui fut bien ébahi et perplexe ? Ce fut Gargantua son
pere. Car, voyant d’un cété sa femme Badebec morte, et de l’autre son fils Pantagruel né,
tant beau et tant grand, ne savait que dire ni que faire, et le doute qui troublait son en-
tendement' était a savoir s'il devait pleurer pour le deuil de sa femme, ou rire pour la joie
5 de son fils. D’un cété et d’autre, il avait arguments sophistiques’ qui le suffoquaient, car
il les faisant trés bien in modo et figura’, mais il ne les pouvait souldre’*, et par ce moyen, _
<
demeurait empétré comme la souris empeigée’, ou un milan pris au lacet. w
« Pleurerai-je ? disait-il. Oui, car pourquoi ? Ma tant bonne femme est morte, z
qui était la plus ceci, la plus cela qui ftit au monde. Jamais je ne la verrai, jamais je n’en <x
10 recouvrerai une telle : ce m’est une perte inestimable. O mon Dieu ! que t’avais-je fait ce
Bakes
pour ainsi me punir ? Que n’envoyas-tu la mort 4 moi premier® qu’a elle ? Car vivre sans
elle ne mest que languir. Ha ! Badebec, ma mignonne, m/amie (...), ma tendrette, ma
braguette, ma savate, ma pantoufle, jamais je ne te verrai. Ha ! pauvre Pantagruel, tu as
perdu ta bonne mére, ta douce nourrice, ta dame tres aimée. Ha ! fausse’ mort, tant tu
15 m’es malivole’, tant tu m’es outrageuse, de me tollir’, celle a laquelle immortalité appar-
tenait de droit ».
Et, ce disant, pleurait comme une vache, mais tout soudain riait comme un veau,
quand Pantagruel lui venait en mémoire. « Ho ! mon petit-fils, disait-il, mon couillon,
mon peton™, que tu est joli ! et tant je suis tenu’! a Dieu de ce qu’il m’a donné un si beau
20 fils, tant joyeux, tant riant, tant joli. Ho, ho, ho, ho ! que je suis aise ! buvons. Ho! lais-
sons toute mélancolie ; apporte du meilleur, rince les verres, boute’’ la nappe, chasse ces
chiens, souffle ce feu, allume la chandelle, ferme cette porte, taille ces soupes'*, envoie
ces pauvres, baille-leur ce qu’ils demandent, tiens ma robe“ que je me mette en pourpoint
pour mieux festoyer les commeéres ».

1. entendement : intelligence.
2. sophistiques : logiques.
3. in modo etfigura : selon les méthodes (modes et figures) des logiciens.
4. souldre : résoudre.
5. empeigée : prise dans la poix.
6. premier : avant.
7. fausse : trompeuse.
8. malivole : malveillante.
9. tollir : enlever.
10. peton : petit pied.
11. tenu : reconnaissant.
12. boute : mets.
13. soupes : tranches de pain qu’on trempe dans le bouillon.
14. robe : vétement de dessus.

2118

Texte B. Pierre de Ronsard (1524-1585), « Je n’ai plus que les os... », Derniers Vers, 1584.
Publiés aprés la mort de Ronsard, en 1586, les Derniers vers présentent l’image
d'un homme aux portes de la mort.
Je nai plus que les os, un squelette je semble,
Décharné, dénervé, démuscleé, dépoulpé’,
Que le trait de la mort sans pardon a frappe ;
Je nose voir mes bras que de peur je ne tremble.
5 Apollon et son fils, deux grands maitres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé ;
Adieu, plaisant soleil ! Mon ceil est étoupeé’,
Mon corps s’en va descendre ot tout se désassemble.
Quel ami, me voyant en ce point dépouillé,
i0 Ne remporte au logis un ceil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,
En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons ! Adieu, mes chers amis !
Je m’en vais le premier vous préparer la place.

1. dépoulpé : sans pulpe ou « quia perdu le pouls ».


2. Le fils d’Apollon est Esculape, dieu de la médecine.
3. étoupé : bouché comme avec de |’étoupe.

Texte C. Michel de Montaigne (1533-1592), Essais, livre Ill, chapitre XII, 1588.
Nous troublons la vie par le soin de la mort, et la mort par le soin de la vie. Lune
nous ennuie, l’autre nous effraie. Ce n'est pas contre la mort que nous nous préparons ;
cest chose trop momentanée. Un quart d’heure de passion sans conséquence, sans nui-
sance, ne mérite pas des préceptes particuliers. A dire vrai, nous nous préparons contre
5 les préparations de la mort. Le philosophe nous ordonne d’avoir la mort toujours devant
les yeux, de la prévoir et considérer avant le temps, et nous donne apres les régles et les
précautions pourvoir a ce que cette prévoyance et cette pensée ne nous blesse. Ainsi font
les médecins qui nous jettent aux maladies, afin qu’ils aient ol employer leurs drogues
et leur art. Si nous n’avons su vivre, c’est injustice de nous apprendre a mourir, et de dif-
10 férencier la fin de son tout. Si nous avons su vivre constamment et tranquillement, nous
saurons mourir de méme. Ils s’en vanteront tant qu’il leur plaira.
« Tota philosophorum vita commentatio mortis est' ». Mais il mest avis que cest
bien le bout, non pourtant le but de la vie ; cest sa fin, son extrémité, non pourtant son
objet.

1. « Toute la vie des philosophes est une méditation de la mort », Cicéron.

Question
Comparez les lecons que l’on peut tirer de ces trois textes, au sujet de la mort.

Commentaire
Vous ferez le commentaire du texte de Pierre de Ronsard, extrait de ses Derniers Vers, « Je n’ai
plus que les os... » (texte B).

Dissertation
Pensez-vous que, face aux grands problémes de la vie, le rdle des écrivains soit plutot d’avertir
leurs semblables ou bien de les divertir ? Vous répondrez a cette question en vous appuyant
sur les textes du corpus, mais aussi sur ceux que vous avez étudiés en classe, et sur votre culture
personnelle.

212
Méthode

Question
® Demandez-vous quels points communs et quelles différences présentent les points de vue
des différents auteurs.

Commentaire
® Vous pouvez étudier l’‘aspect provocateur du poéme, son cété pathétique et ses caractéris-
tiques typiquement humanistes.

Dissertation
® Définissez bien les termes du sujet : que signifient « divertir » et « avertir » ? Cela vous aidera a
trouver des idées. On attend un plan dialectique.

Question

Les trois auteurs ont des approches bien différentes de la mort. =<
Pour Rabelais comme pour Montaigne, la vie est plus importante que la mort. D’abord, J
z
le texte de Rabelais recéle un double message. I] exprime une tragédie douloureuse a tra- <x
vers un paragraphe de lamentations (1. 8 4 16). On y percoit aussi de l’incompréhension : ce
« O mon Dieu ! Que t’avais-je fait pour ainsi me punir ? » Mais Rabelais reste trés opti- Belen
miste : la joie d'une naissance semble plus forte que le chagrin. De plus, la langue fleurie
de Rabelais fait sourire le lecteur : « ma tendrette, ma braguette, ma savate, ma pantoufle ».
Sans nul doute, pour lui, l’existence nous apporte du réconfort. Montaigne adopte une at-
titude originale vis-a-vis de la mort ; il ne faut pas trop y penser, car cst
finalement un moment trés fugace (« chose trop momentanée »). Lart de Gagnez des points !
bien mourir, selon lui, ne s’enseigne pas : il suffit de savoir bien vivre. _La comparaison des différents
Montaigne, loin de dramatiser la mort comme Ronsard, minimise son w_ points de vue rend la réponse
importance. Ce n’est que le « bout » de la vie, et non pas son « but », plus synthétique.
affirme-t-il en jouant sur les mots.
La tonalité du sonnet de Ronsard est trés différente : l’auteur, gravement malade,
raconte l’approche de sa propre mort avec un réalisme effrayant. Cest la pointe finale du
sonnet qui en constitue la legon :« Je m’en vais le premier vous préparer la place ». En disant
adieu a ses amis, Ronsard prend aussi a partie le lecteur, grace a l'emploi de la deuxiéme
personne du pluriel. Il lui fait prendre conscience de sa propre mort a venir. La dimension
du poéme est autobiographique et universelle : nous sommes tous mortels, et nous connai-
trons a notre tour l’agonie...
Malgré leurs attitudes trés différentes vis-a-vis de la mort, aucun des trois auteurs n’en-
visage la mort dans une perspective chrétienne, il n'est pas question de paradis, d’enfer...
Ce détachement par rapport aux dogmes, rare a l’époque, est révélateur de leur apparte-
nance au courant humaniste.

213©
Commentaire
Le corrigé du commentaire est intégralement rédigé. Pour faciliter votre lecture, nous avons gardé les titres des
v2 . s . rs x vr :

différentes étapes du développement. Dans votre devoir, vous ne devrez pas les conserver.

Introduction
Publiés deux mois aprés la mort de Ronsard, ses Derniers Vers constituent une ceuvre
poétique autobiographique, puisqu ils décrivent sa propre agonie. « Je n’ai plus que les
os... » est l'un des sonnets du recueil : Ronsard commence par y tracer son autoportrait
sous forme de cadavre, puis il semble prendre congé de la vie et de ses amis. Dans ce poeme
pathétique, Ronsard réussit 4 surmonter l’indicible en faisant le récit de sa Le
propre mort. Par définition, personne ne peut raconter ses derniers instants: Remarque
cest pourtant le tour de force autobiographique qu’accomplit Ronsard. Un paradoxe est souvent
Nous étudierons d’abord les aspects provocateurs du poeme. Puis, nous une bonne maniére de
envisagerons l’émotion qui sen dégage. Enfin, on pourra constater que ce « problématiser » un
sonnet est caractéristique de l’humanisme. texte.
|. Un poéme provocateur
Ce sonnet, quoique pathétique, peut étre considéré comme assez provocateur : il est en
tout cas trés frappant. L’autoportrait initial et la pointe finale en sont les passages les plus
saisissants.
A. Un autoportrait sous forme de cadavre L'astuce du prof
Tout d’abord, le premier quatrain peut faire penser aux danses ma- Létude du rythme des
sdid
cabres médiévales, qui‘ représentaient
, ; 1
des squelettes nee: Les mots
animés. vers permet
; de ath mettre en
ag i : valeur lexpressivité du
« 0s » et « squelette », en position centrale, semblent étre les pivots du pre- podme
mier vers. Le rythme, trés saccadé met en relief le caractére effrayant de la .
description. Le premier hémistiche n’est composé que de monosyllabes, et arene te
surtout la structure du deuxiéme vers, répétitive, est fondée sur un effet d’accumulation.
Ronsard y énumére quatre participes passés adjectives, de trois syllabes chacun, qui ont en
commun leur terminaison en « -é », et surtout leur préfixe privatif « dé ». Seul leur radical
varie. Chair, nerf, muscle, pulpe ou pouls : ce sont tous des éléments caractéristiques des
étres humains vivants, dont il se trouve donc privé. La structure répétitive du vers insiste
sur lidée de privation, de séparation. On remarquera d’autres formules restrictives ou
privatives comme « ne... que », « sans », « n’ », « ne », dans le premier quatrain, qui ont la
méme valeur. Et l’on entend un écho du deuxiéme vers dans les mots « désassemble » (v. 8)
et « dépouillé » (v. 9), ou on retrouve le préfixe « dé ». La présence de la premiére personne
du singulier est tres importante dans le premier et le quatrieme vers : il rend ainsi trés
personnelle cette description de cadavre, qui est aussi trés visuelle, comme le montrent
les verbes « semble » (v. 1) et « voir » (v. 4). Le contraste entre la conscience extrémement
lucide qu il a de son état physique et le délabrement de son corps est saisissant : la vivacité
virtuose des vers s'‘oppose a son état mourant. Il semble pouvoir se décrire déja mort, réa-
lisant ainsi une sorte de miracle autobiographique.
B. La pointe finale a
Remarque
Lautre passage le plus étonnant du poéme est sa pointe finale. La
Le schéma des rimes
disposition marotique du sonnet permet de mieux mettre en valeur le d’un sonnet a disposition
dernier vers, dont la rime est davantage attendue. Ronsard s’adresse, a la marotique est le suivant :
deuxiéme personne du pluriel, directement a ses amis, mais aussi a chaque ABBA ABBA CCD EED.
lecteur (« Chers compagnons », v. 13). Il renvoie donc chacun a l’idée de sa
propre mort. Lauteur amplifie ainsi l’aspect strictement autobiographique
du poéme pour lui conférer une portée universelle :chaque homme mourra un jour. On
percoit une sorte d’ humour noir dans l’expression finale :« vous préparer la place »(v. 14),

214
comme s'il désamorgait le tragique des adieux. Ce serait en quelque sorte une forme de
politesse du désespoir.
Cependant, l’aspect provocateur du poéme, qui frappe surtout a la premiere lecture,
nexclut pas l’expression d’une grande émotion personnelle : ce sonnet est aussi trés pa-
thétique.
ll. Un poeme pathétique
Les sentiments de Ronsard sont en effet perceptibles d’un bout a l’autre du poéme.
On ressent sa peur personnelle, et la série d’adieux successifs rend le poéme d’autant plus
émouvant.
A. La peur de la mort
Gagnez des points !
D’abord, Ronsard montre une crainte trés humaine de la mort. C’est
La valeur des mots, depuis
le quatrieme vers qui est a cet égard le plus révélateur : « Je nose voir
le xvi’ siecle a évolué : il faut
mes bras que de peur je ne tremble ». Le poéte avoue sa vulnérabilité. Il essayer d’en tenir compte.
a en quelque sorte peur de lui-méme. Cette fragilité physique et psycho-
logique s’oppose a l’inflexibilité et a la fatalité de la mort. On peut noter
dans les vers 3 et 4 une allitération en [R] qui durcit encore l'image de la mort. Elle est déja
qualifiée de « sans pardon », qu il faut comprendre comme « impitoyable ». Le deuxiéme
quatrain insiste sur le caractére inexorable de la mort : l’issue de sa maladie est certaine,
puisquil ne peut guérir (v. 6), son corps est promis a la décomposition : l’emploi du verbe
« aller » au vers 8, comme un futur proche (« mon corps sen va descendre... ») rend encore
plus inexorable ce funeste destin.
B. Une série d’adieux successifs
De plus, on peut interpréter le poéme comme une série d’adieux successifs. Dans la
premiére strophe, Ronsard se désincarne : on peut lire le vers 2 comme un adieu 4 la di-
mension charnelle de son corps. Dans la deuxiéme strophe, cest le monde, la nature, que
le poéte semble quitter. Lapostrophe du soleil au vers 7 : « Adieu plaisant soleil », en est
lexpression directe. I] est ensuite question dans les tercets des adieux que lui font ses amis.
Leurs témoignages d’amitié et d’affliction sont multiples : « un ceil triste et mouillé » (v. 10),
« me baisant la face » (v. 11). Ronsard insiste sur ces démonstrations affectueuses : ses
proches n’hésitent pas a le toucher et a l’embrasser, alors qu'il se présente déja mort (« Mes
yeux par la mort endormis », v. 12). I] faut dire qu’a l’époque, la mort n’était pas un tabou
comme aujourd’hui. Ronsard imagine donc ici |’émotion de ses amis aprés son décés,
chose dont on ne peut pas étre témoin, par définition. Le poeme permet de réaliser ce
réve : visualiser son propre enterrement. Enfin, dans les deux derniers vers, c’est au tour de
Ronsard de faire ses adieux a ses proches. La structure binaire du vers 13, avec la répétition
de l’adjectif « chers », et du mot « adieu » met en valeur son affection pour eux. On peut
percevoir une gradation dans les termes : « compagnons » peut désigner tous ceux qu il
a cétoyés, alors qu’« amis » est un terme plus sentimental, qui rend l’adieu d’autant plus
poignant.
Ce poéme est donc a bien des égards trés émouvant. Cette humanite est liée en par-
tie a l’absence de références religieuses : Ronsard, dans ce poeme, a une approche plutdt
paienne de la mort.
Ill. Une approche humaniste de la mort
Vabsence de références chrétiennes, et le fait que l’>homme, dans sa dimension char-
nelle, soit au centre du poéme, sont autant d’indices qui placent ce texte au coeur du cou-
rant de pensée humaniste.

2158
A. Les références antiques
On peut voir dans ce poéme que Ronsard préfére aux références chrétiennes les ré-
férences antiques : il se livre 4 une sorte de jeu culturel dans le deuxiéme quatrain, en
parlant d’« Apollon et son fils » (v. 5). Il y a plusieurs devinettes, sous forme
de périphrases. open
agnez des points! |
Il faut reconnaitre ici Esculape qui, comme son pére Apollon, était une Une bonne connaissance
divinité de la médecine. Dans I’allusion a « leur métier » (v. 10), le lecteur _ge ja mythologie grecque
de Ronsard, qui doit partager cette culture antique, reconnait donc I’exer- s‘avere souvent tras utile!

cice de la médecine. Nous pouvons aussi constater que Ronsard ne fait au-
cune allusion 4 l’enfer, au paradis, a la résurrection : d’ailleurs, son corps
« descen[d] » (v. 8), alors que dans une perspective chrétienne, il monterait plutét au ciel.
On pense alors plutét au Hadés grec, souterrain, qu’au royaume des morts chrétien. Cette
imprégnation de culture antique est bien l’une des marques de I"humanisme.
B. ’homme au centre du poeme
Mais si l’on peut dire que ce texte est bien caractéristique du courant humaniste, cest
aussi parce qu il considére |’étre humain dans toutes ses dimensions. Sa déchéance char-
nelle (premier quatrain), son rapport a la nature (deuxiéme quatrain), son rapport aux
autres (tercets) sont tour a tour considérés. La premiére personne du singulier est souvent
soulignée par sa place en début de vers, notamment au début et a la fin du poéme : il s'agit
avant tout d’une expérience personnelle de Ronsard, et il n’y a rien de dogmatique dans
son approche de la mort, puisque Cest a partir de son propre cas qu'il cherche a raconter
cette expérience limite. On peut rapprocher ce poéte de Montaigne dans les Essais : il
tire des legons générales de sa propre vie, parce qu'il porte en lui « la forme entiére de
Vhumaine condition ».
Ronsard apparait donc ici plus comme un humaniste ouvert 4 la culture antique, tirant
des lecons de sa propre expérience, que comme un bon chrétien, qui aurait su trouver dans
la religion une consolation contre la mort.
Conclusion
Nous avons pu étudier dans ce poéme a la fois ses aspects provocateurs, son carac-
tére é€mouvant, mais aussi son approche humaniste de la mort. Ronsard, considéré de son
vivant comme le « prince des poétes », apparait donc a la fin de sa vie particuliérement
humain et vulnérable, et peu soucieux de sa gloire. Celle-ci, pourtant, lui
conférera une forme d’immortalité... Les themes de la mort ou du vieil- L'astuce du prof
lissement ont beaucoup inspiré Ronsard puisqu’il leur a consacré de nom- La consultation réguliére
breux poémes, dont certains, Sur la mort de Marie, « Comme on voit sur la d’anthologies poétiques
branche... » ou « Quand vous serez bien vieille », sont restés trés célébres. permet de se forger une
culture littéraire solide.
NF en
Dissertation

Le corrigé de la dissertation est intégralement rédigé. Pour faciliter votre lecture, nous avons gardé les titres des
différentes étapes du développement. Dans un devoir, vous ne devrez pas les conserver.

Introduction
Les livres sérieux sont souvent opposés aux ceuvres plus légeres, ou comiques. Face aux
sujets graves, le rdle des écrivains est-il plutdt d’avertir ou bien de divertir les hommes ?
Quand elle prend la forme d’un avertissement, l’écriture condense l’essentiel, pour en tirer
des lecons. Au contraire, les écritures de divertissement ont pour but la distraction. Mais
les écrivains nont-iis le choix qu’entre deux postures, lune sourcilleuse, ’autre désin-
volte ? Nous confronterons ces choix littéraires opposés, avant de constater que de nom-
breux auteurs réussissent a nous avertir tout en nous divertissant.

™216
|. Avertir sessemblables
A priori, face aux sujets graves, il semble primordial que les écrivains restent sérieux et
interpellent leurs semblables sur l’essentiel.
A. Le réle politique et social de l’écrivain
Au long des siécles, les auteurs dits « engagés » ont montré leur réle politique. Victor
Hugo est connu pour ses prises de position contre la peine de mort, avec Le Dernier Jour
d'un condamné ou Claude Gueux. On sait aussi qu’il a été exilé suite a ses violentes prises
de position contre le régime de Napoléon III, dont il dénongait la dictature. Son recueil de
poésies intitulé Les Chatiments est expression de cet engagement politique.
B. Une fonction morale et spirituelle
De plus, les écrivains ont une fonction morale et spirituelle. Quand Bossuet, dans son
Oraison funebre a Henriette d’Angleterre, interpelle les puissants pour leur rappeler qu ils
sont tous mortels, il prononce un sermon passionné et audacieux, qui
fait passer un message essentiel. Ronsard, dans ses Derniers vers, invite L'astuce du prof
ses amis a le rejoindre dans la mort : a travers sa propre déchéance Pensez a utiliser les textes du
corpus comme exemples dans
charnelle, cest sur le sort de chaque étre humain qu'il témoigne. Voila
votre devoir.
des auteurs qui donnent des avertissements sans ménagements !
C. Un réle intellectuel —
Enfin, plus largement, on peut dire que les écrivains ont un rdle intellectuel. « Avertir » <
i
ses semblables, cest faire d’eux des « hommes avertis ». Pascal, au xvir’ siecle, condamnait =z
Vidée du divertissement : la conscience doit résister aux tentations futiles quila détournent <
de l’essentiel. Dans les Essais, Montaigne est souvent sérieux. I] se nourrit de la culture
ec
ae
antique, mais il prend ses distances vis-a-vis des autres philosophes, puisquil conseille de
ne pas suivre leurs conseils de préparation a la mort. A travers une réflexion personnelle,
Montaigne nous avertit. Sa pensée en mouvement peut servir de modeéle au lecteur.
Certains auteurs concoivent leurs ceuvres comme des avertisse- Gagnez des points !
ments adressés aux lecteurs. Mais convient-il d’adopter une attitude
Soignez vos transitions.
grave face a tous les problemes de l’existence ?
lil. Divertir ses semblables
D’autres écrivains ont un point de vue opposé : leurs ceuvres sont trés divertissantes. I]
est vrai que la lecture est considérée de plus en plus comme une activité de loisir.
A. Les inconvénients de l’alarmisme
Trop longuement développés, les sujets graves peuvent se révéler funestes. Montaigne
le dit trés bien dans les Essais 4 propos de la mort: il est vain d’y réfléchir sans cesse, cela
la rend omniprésente : « Nous troublons la vie par le soin de la mort ». Les écrivains trop
sérieux ne résolvent pas les problémes de leurs semblables : ils les leur rappellent a lon-
gueur de temps. Limage de l’existence se trouverait noircie, s'il ne se rencontrait que des
ceuvres alarmistes.
B. La recherche de |’évasion par le divertissement
Les lecteurs cherchent donc avant tout un moyen d’échapper 4 leurs
problémes personnels, par la distraction. Souvent Vhumour est un L'astuce du prof
moyen d’évasion, mais l’aventure, les intrigues sentimentales, la poé- Les références a des best-
sie, la fantaisie, sont aussi source de divertissement. La mode actuelle sellers comme Harry Potter
est aux livres comme Harry Potter ou Le Seigneur des Anneaux, qui doivent rester limitées. ..
transportent le lecteur dans un univers paralléle fabuleux. bw,

2178
C. Se divertir par la lecture des problemes des autres
Paradoxalement, cest parfois la lecture des problémes des autres qui distrait le lecteur.
De nombreux best-sellers sont des autobiographies assez noires, évoquant la drogue, la
dépression... Bizarrement, les gens trouvent du réconfort a la lecture de ces témoignages,
s'assurant ainsi que le pire est ailleurs. Le divertissement, dans ces cas-la, n’a rien de trés
joyeux. C’est plutét une forme de diversion, qui consiste a oublier ses propres problémes.
Le divertissement est donc bien un des aspects les plus recherchés par les lecteurs. Mais
divertissement et avertissement des lecteurs sont-ils inconciliables ?
Ill. Avertir par le divertissement
Les termes qui semblaient s’opposer dans le sujet peuvent se combiner. Nombreuses
sont les ceuvres qui avertissent les lecteurs tout en Jes divertissant.
A. Le genre de l’apologue : une conciliation du divertissement et de l’avertissement des lecteurs
Des messages philosophiques passent a travers des ceuvres pleines d’humour : Rabelais
en est un exemple frappant. Quelle attitude adopter face a la mort d’un étre cher ? L’épi-
sode de la mort de Babedec nous enseigne qu’on ne peut échapper a une douleur trés vive.
Mais la vie doit reprendre son cours, les naissances sont un sujet de joie encore plus vif...
Rabelais utilise toute sa fantaisie verbale pour divertir le lecteur, qui sourit, et cela rend
plus efficace son message.
B. Le divertissement : un moyen de persuasion efficace
De plus, le lecteur prend plus de plaisir a lire une ceuvre distrayante, alors que les ou-
vrages plus sérieux le rebuteront. I] suit aussi plus activement le raisonnement de l’auteur
lorsquildoit, derriére anecdote d’un récit étonnant, retrouver lallusion a un fait de so-
ciété. Voltaire, dans De l’horrible danger de la lecture, prend le point de vue d’un partisan
de la censure : mais grace a l’ironie, le lecteur percoit que la véritable argumentation de
Voltaire repose sur les arguments inverses. La censure est dénoncée comme un instrument
d’oppression. Lhumour éveille attention du lecteur, qui resterait plus passif face a un
texte classiquement « sérieux ».
Avertissement et divertissement du lecteur peuvent donc se combiner : cela confére
une efficacité supplémentaire aux textes argumentatifs.
Conclusion
D’abord, la mission des écrivains est d’avertir leurs semblables en les interpellant sur les
questions essentielles. Mais un grand nombre de lecteurs cherchent avant tout un moyen
de divertissement. De grands auteurs ont donc réussi a concilier ces deux fonctions de la
lecture, faisant de ’humour, de la poésie ou de la science-fiction de ve-
ritables armes persuasives. Avertir tout en divertissant, cest d’ailleurs le L'astuce du prof
propre de l’apologue. Récemment, Jean-Christophe Rufin a su dénoncer Lexemple d’une oeuvre récente
les travers de la mondialisation a travers un trés bon roman d’anticipa- montre un intérét valorisant
tion intitulé Globalia. pour l’actualité littéraire.

218
Le Francais au baccalauréat

Les questions sur le corpus


De quoi s‘agit-il?) A l’écrit du bac, avant de traiter l'un des sujets d’écriture, tous les candidats
doivent répondre a une question sur le corpus, sur quatre points, qui invite généralement a comparer
les textes.
od

Mt) Les différents types de questions


®Certaines questions ouvertes sont trés vastes ; elles vous invitent 4 —L’astuce du prof —
comparer les textes. Des formulations larges proposent de repérer les _pranez letemps aehien.
points communs entre les différents textes, ou bien leurs différences. _comprendre la question posée,
Dans ce cas, le theme général du corpus n’est pas vraiment mis en évi- _ et reformulez-la avec vos wee
=
x s , > . . , .

dence : Cest au candidat de le deviner. propres mots. we


Exemple : « Montrez que les textes du corpus ont une visée commune =
mais qu ils atteignent ce but par des voies différentes. » =
Dans ce cas, il s'agit dans un premier temps de repérer le but commun des textes puis leurs
ec
Boles
techniques différentes.
®La majorité des questions invitent le candidat a réfléchir, de fagon assez ouverte égale-
ment, autour du théme général du corpus, que la question met en relief. Dans ce cas, vous
savez ce que vous devez chercher dans les textes, et la réponse est plus facile a trouver.
Exemple : « Les textes du corpus, a travers la description des lieux, mettent-ils en lumiere la
méme vision du monde ? Votre réponse n’excédera pas une vingtaine de lignes. »
Ce sujet appelle 4 comparer des descriptions qui reflétent différentes perceptions du
monde, qu’il s’agit de rapprocher ou de différencier.
® D’autres questions renvoient a des notions techniques au programme Piége 8 éviter
de seconde et de premiere : elles sont alors plus pointues et supposentde gs Tuecer pes BL
bien connaitre le point du programme concerné. duteneue pour lire le corpus
Exemple : « Analyser briévement les différents traitements réservés 4 la _ et rpondre a cette question,
forme du sonnet dans ce corpus et leffet produit lorsque “ses rigoureuses qui ne vous rapportera que
lois” ne sont pas respectées. » 4 points!
Dans ce cas, les candidats doivent donc connaitre précisément les régles
de versification du sonnet, sans quoi ils ne peuvent traiter la question.

2) La rédaction de la reponse
® On vous précise parfois dans la question que la réponse ne doit pas excéder une ving-
taine de lignes. Dans le cas ot cela ne serait pas indiqué, vous pouvez malgré tout vous en
tenir a cet ordre de grandeur. Faites différents paragraphes pour montrer que vous avez
structuré votre réponse.
® Présentez toujours la question posée, comme si le correcteur ne la connaissait pas, dans
une phrase introductive assez synthétique.

219 @
\

© Ensuite, ne traitez pas séparément les différents textes du corpus, puisque le but de cette
question, le plus souvent, est de déceler des points communs ou des différences entre eux.
Trouvez plutot différentes idées, qui répondent a la question posée, que vous illustrerez par
les exemples pris dans tous les textes. Les citations (pas trop longues)
sont autorisées et conseillées. Evitez de désigner les textes par les lettres Remarque
qui les identifient (A, B, C, D...) : ils ont des titres, des noms d’auteurs, Vérifiez que vous n’avez oublié
qui serviront a les différencier de facon plus élégante. aucun texte dans votre réponse!
e Enfin, concluez par une phrase qui synthétise les éléments de votre réponse.
Exemple : « Ces extraits figurent tous dans des débuts de roman. En quoi sont-ils particu-
liérement efficaces pour lancer la fiction romanesque ? Vous vous appuierez sur quelques
éléments des textes A, B, C et D qui vous paraissent essentiels. Votre réponse nexcédera pas
une vingtaine de lignes. »
Lerreur consisterait ici a traiter séparément les quatre textes, l'un aprés l’autre. I] vaut
mieux trouver des effets communs a plusieurs débuts de romans, comme Ieffet de sur-
prise, la présentation des personnages, le début « in medias res » que partagent plusieurs
extraits. A chaque fois que vous le pouvez, insistez sur les rapprochements ou les contrastes
qui existent entre les différents textes. Evitez de vous limiter 4 une seule idée.

Le commentaire, le commentaire compare


D i s‘agit-il ?,Le commentaire présente l’analyse organisée d’un texte littéraire, dans sa forme
et dans sonmifond en expliquant son sens, ses procédés, ses enjeux. Le commentaire comparé confronte
deux textes dans le méme but.

Be Comment analyser le(s) texte(s) ?


® Les commentaires mettent en lumieére :
— les intentions « conscientes » de auteur qui anticipe les émotions de son lecteur ;
- les procédés, registres, tonalités mis en ceuvre pour y parvenir, notamment les figures
de style :
~ les effets, les réactions et les sensations que ces intentions provoquent chez le lecteur.
© Le commentaire comparé ne doit jamais étudier les deux textes !’un apres l’autre mais les
confronter en montrant :
— en quoi ils se ressemblent dans leur fond (traiteniene d’un theme parti-
culier, d’un topos, « fuite du temps » ou « spleen », parexemple) comme __m spleen: désigne un
dans leur forme (le choix du sonnet) ; sentiment de profond malaise
- en quoi ils sont originaux, singuliers. et dennui.
® Apres plusieurs lectures du (des) texte(s), remplissez une grille (ou un tableau dans le cas
d’un commentaire comparé) proposant des clés de lecture :
— précisez la situation, le « paratexte » : nom de l’auteur, situation dans l’ceuvre, contexte ;
~ analyser la nature : genre, types, ton / registre(s) ;
- dégagez l’idée, les themes principaux ;
- repérez la composition d’ensemble : organisation formelle, plan des textes.

™ 220
5 Le Francais au baccalauréat

2 Les questions a se poser -Remarque


: re On reconnait les niveaux de
® Face a tout type de texte : effets, procédés ou figures de rhétorique ; langue soutenu, courant,
vocabulaire, style, niveaux de langue ; musicalité ; aspect traditionnel _familier, argotique.
ou originalité du style ou des themes.
® Face a une description :
~ Quelle fonction remplit-elle : ornementale, narrative, expressive, sym- (Q{GDE)) Eiis=
bolique ? a2 description : représentation
— Quel est son sujet ? Un lieu, un personnage, une foule... ? de personnages, dobjets ou de
—~ Comment I’auteur sollicite-t-il les sens visuel, auditif, olfactif, tactile, lieux qui constitue une pause
gustatif ? dans le récit.

©Pie:
Face au récit :
eens ee) pe iede 298
au milieu action
Smee PS, ; m analepse : retour dans
— le sujet, action, l’intrigue : déroulement (chronologie ? Introduction _{e passé.
in medias res ? Analepse 2 Prolepse ?) ; temps (le temps réel correspond- =, prolepse :annonce
il au temps du récit ? Est-il étiré ? condensé (sommaire) ? Y a-t-ildes de avenir.
ellipses ?) ; personnages (importance dramatique ? héros ? personnages
secondaires ? portrait physique, psychologique, social ®) ;
~ le narrateur ou le point de vue: le différencier de l’auteur et du personnage (sauf autobio-
graphie) ; le situer par rapport a l’action (extérieur ou intérieur, témoin), aux personnages,
au lecteur ; variation des points de vue et focalisations ?
Face au texte théatral : didascalies (décor et jeux de scéne) ; double énonciation et desti-
nation ; comment mettre en scéne décor, action, personnages ; intéréts dramatique et psy-
chologique (évolution, rapports des personnages) ; éventuel respect des régles « classiques »
(« trois unités », bienséances, vraisemblance, non mélange des genres et des registres).

3) Construire un plan de commentaire ou de commentaire comparé


@ Annotez les documents, pratiquez des va-et-vient constants entre les textes, votre
brouillon, les grilles présentant les premiéres observations, pour préciser les intentions des
auteurs, les procédés, l’explicite et l’implicite.
En méme temps que vous menez cette étude au fil de vos lectures, U'astuce du prof
classez vos analyses dans un tableau indiquant les différents types, tons _{ 4 problématique peut émerger
(ou registres), themes et procédés. Ils constituent les centres d’intérét. des thames traités, du contexte,
e Vous pourrez ensuite dégager une problématique s intéressant aux en- des caractéristiques décriture.
jeux du (des) texte(s) et dont la résolution composera votre commentaire.
Conseil
eA partir du tableau et de la problématique, établissez un plan détaillé
Vous devez absolument détailler
pour le commentaire. Chacune des colonnes du tableau peut constituer votre plan au brouillon.
un axe ou un « sous-axe » de partie.
© Classez les centres d’intérét du plus superficiel au plus profond ; votre devoir doit
abou-
proposer une argumentation progressive. Vous pouvez partir de l’observation pour
tir a |’interprétation.
® Ne plaquez pas un modéle de plan sur un nouveau texte. Chaque texte doit faire l’objet
d’un plan montrant sa singularite.
© Le plan progressif doit observer et interpreter dans chacune de ses parties les deux textes
, jamais l'un
simultanément, a la lumiére d’un ou de plusieurs centres d’intérét particuliers
apres |’autre.
puis
@ Il ne doit pas se contenter de deux parties qui énuméereraient leurs ressemblances
leurs différences.
2218
4) Rédiger le commentaire
Lintroduction en quatre étapes :
®Jamorce |’intérét.
® Je présente le(s) texte(s) :
— la situation du (des) texte(s) : nom de l’auteur, situation dans l’ceuvre et dans le contexte ;
— la nature du (des) texte(s) : genre(s), type(s), ton(s), tonalité(s), registre(s) ;
— lidée générale, les themes du (des) texte(s).
® Je formule la problématique, ce qui déterminera le projet de lecture du (des) texte(s).
@J’annonce le plan.

La conclusion en 2 étapes :
® Formulez la réponse synthétique a la problématique posée dans introduction en résu-
mant les grandes idées du développement, de |’analyse détaillée de la forme comme du
fond.
© Elargissez, ouvrez votre synthése vers des textes ou des problémes voisins.
La conclusion doit étre trés complete, trés bien préparée, trés bien formulée. N’oubliez pas
que cest la derniére impression que vous laisserez a l’examinateur. Vous devez donc, lors
d'une épreuve en temps limité, commencer a la rédiger dés que vous aurez terminé votre
introduction.

La rédaction :
® Chaque idée doit étre argumentée et illustrée par l’insertion de citations qui ne doivent
pas étre trop longues.
® Utilisez le vocabulaire technique, le langage grammatical et littéraire, lafigure de style
adaptés au lieu d’abuser des périphrases lourdes et imprécises.
® La citation d’un ou plusieurs vers d’un poéme doit respecter leur typographie.

La dissertation
agit-il? Un sujet de dissertation est une question bréve qui appelle une longue réponse
aigainentee. Un plan solide charpente cette réflexion écrite, qui s‘appuie sur des exemples précis. C'est
l'un des trois sujets d’écriture proposés lors de l’écrit du bac francais.

EG) Linterprétation du sujet et la recherche des idées


® Au brouillon, recopiez le sujet. Soulignez les mots importants. Définissez les notions-
clés, les points que vous devrez approfondir. Reformulez le sujet tel que vous l’avez inter-
prété personnellement : vous aboutissez a une nouvelle question qui est la problématique.
® Faites ensuite une liste d’exemples et d’arguments au brouillon, dans le désordre, suivant
ce que le sujet vous inspire. Vous ferez ainsi une réserve d’idées et de références, dans la-
quelle vous pourrez puiser.
® Classez ces idées pour constituer un plan. Regroupez les arguments qui vont ensemble.
Associez chacun a un exemple. Abandonnez les idées qui ne seraient pas illustrées par un
exemple ! Vous devez constituer plusieurs parties (trois au maximum) qui elles-mémes
seront composées de plusieurs sous-parties.

@ 222
5 Le Francais au baccalauréat

2) Les différents types de plans


A chaque type de sujet correspond un type de plan. A vous de les reconnaitre ! Un plan
doit répondre le mieux possible a la question posée.

Une question a laquelle Une question partielle,


Une citation a approfondir,
Types desujets | je peux répondre par oui du type « quels sont... »,
a expliquer
ou par non « comment », « pourquoi»...
Etes-vous d’accord avec Qu’apporte la mise en scene au | Comment comprenez-vous
affirmation : « homme est un | texte de thédtre ? cette phrase de F. Marceau :
loup pour I’homme » ? « Le roman nest pas posé sur
Exemples
la réalité comme un couvercle
de sujets
sur une boite. Il est une autre
réalité qui gravite autour de la
premiére et qui l’éclaire » ?
Plan dialectique :il pése le Plan thématique : il Plan analytique : ildonne
Typesde plans | pouretle contre. décompose une réponse en différents éclairages sur une
plusieurs themes distincts. thése.

E> Lintroduction ee
<x
ll
® Une introduction de dissertation ne peut étre écrite quaprés avoir Gagnez des points | z
<x
concu le plan du devoir. Elle comporte toujours quatre étapes-clés : Evitez les platitudes, du style ec
- La premiére phrase est l’accroche qui permet d’aborder le theme du « depuis toujours », « de tout bebe
sujet d’une facon générale : ce peut étre une définition, une idée recue, _ temps»...
une mise au point historique...
~ Ensuite, présentez le sujet lui-méme : s'il est court, vous pouvez le recopier. S’il est long,
résumez-le, sans toutefois en déformer le sens. Imaginez que le correcteur nest pas au
courant de la question posée.
~ Létape suivante consiste a analyser le sujet et ses enjeux : reformulez-le de maniere a en
tirer une problématique ; en quoi est-il particuliérement intéressant ¢
~ Enfin, annoncez clairement les grandes étapes de votre plan, avec élégance.

4) La conclusion
@ Il est conseillé de rédiger a l’avance la conclusion au brouillon, pour éviter d’en bacler
une ala derniére minute. C’est un choix stratégique : improviser quelques lignes d’urgence
4 la fin du temps imparti décevra le correcteur alors qu'il sappréte a vous noter.
La conclusion est construite en trois phases :
~ Ecrivez d’abord un bilan des différentes parties du développement.
~ Répondez ensuite bri¢vement a la question posée par le sujet, ou a la problématique que
vous aviez formulée en introduction, avec votre point de vue personnel.
— Trouvez enfin une note originale pour finir votre devoir : une référence littéraire ou
cinématographique, une question sur laquelle vous pouvez rebondir, une limite au sujet
que vous venez de traiter. Mais si Pinspiration vous manque, passez-vous de cette pointe
finale, qui nest pas obligatoire.

223 ©
5) La structure du développement
® Consacrez un paragraphe a chaque argument. Sautez une ligne entre
chaque grande partie. Pour que cette structure apparaisse nettement aux
yeux du correcteur, débutez chaque paragraphe par un alinéa (retrait de Ecriver aeecizceent votre
développement au propre en
deux a trois carreaux), et par des connecteurs logiques (« d’abord », « en- suivant votre brouillon. Soyez
suite », « enfin »...) qui articuleront l’ensemble. tres clair :la structure du devoir
doit étre apparente.
e Au début de chaque partie, faites une phrase d’introduction partielle
qui rappelle le theme que vous allez développer. Cette phrase d'accueil
joue le réle d’un titre. A la fin de chaque grand axe du développement, faites un bilan
partiel de votre analyse, et ménagez une transition avec la partie suivante. Insistez sur les
articulations de votre devoir, pour mettre en évidence la logique de votre raisonnement.

6) L'utilisation des exemples


® Un paragraphe doit correspondre a une seule idée, toujours illustrée i ae Se
par un ou plusieurs exemples précis. Ceux-ci peuvent étre utilisés sous Castuce du prof
différentes formes : Pensez a souligner les titres des
- Vous pouvez utiliser des citations, pas trop longues, entre guillemets. _ livres cités!
(Puisez dans les documents du cours, dans votre manuel !) Une citation
doit étre exacte, au mot prés. Expliquez toujours les phrases que vous relevez.
- Vous pouvez aussi faire allusion a des ceuvres lues en classe ou chez vous : comme si
le correcteur ne les connaissait pas du tout, résumez avec exactitude les passages utiles a
votre analyse. Dans ce cas-la, vous n’avez pas besoin de connaitre par coeur des phrases de
louvrage, mais expliquez en quoi telle ceuvre, tel texte ou tel auteur est utile pour illustrer
votre raisonnement.
— Dans le sujet du bac, un corpus de documents accompagne le sujet, vous y trouverez for-
cément des exemples pertinents. Un éléve qui ne citerait comme exemple que des extraits
du corpus ne doit pas étre sanctionné.

écriture dinvention
equoisagit-il? Cestl’un des trois sujets d’écriture proposés a l’écrit de ’épreuve anticipée de
fan rconsiste a rédiger un texte narratif ou argumentatif en respectant certaines contraintes
décriture.

Le sujet d’invention se référe toujours a un ou plusieurs texte(s) 4 prendre pour mo-


déle(s), en leur empruntant leur forme, leurs procédés, et/ou en s’inspirant du theme
quils traitent, selon ce que demande le sujet.

D> Le sujet dinvention narratif


®Si le sujet d’invention est narratif, il s'agit de transformer un texte littéraire lui aussi
narratif, par exemple en modifiant le point de vue, ou en le transposant au théatre, ou en
lactualisant...

224
© Le Francais au baccalauréat
{

® Le sujet peut impliquer de reprendre la trame narrative du texte-modéle (transposition


dans un autre genre littéraire, un autre registre, une autre époque...), ou de s'appuyer sur
des éléments précis (contexte, psychologie des personnages...) pour poursuivre l’histoire,
lui donner un autre dénouement, faire parler un personnage vingt ans aprés les événe-
ments racontés, etc.

2) Le sujet dinvention argumentatif


® Si le sujet d’invention est argumentatif, il s'agit de construire une argumentation solide
et pertinente sur un theme libre ou imposé, en donnant a votre texte la forme souhaitée :
lettre, discours, dialogue, monologue, préface, article, plaidoyer ou réquisitoire...
® Le théme d’un sujet d’invention est souvent littéraire (les avantages
et inconvénients respectifs de l’argumentation directe et del’argumen- _ Remarque
tation indirecte, la question du réalisme dans un roman). Mais il peut Certains sujets d’invention
également s’agir d’un theme plus général (la mort, l’éducation, l’exclu- _ peuvent méler narration et
sion). argumentation : par exemple,
. : é Bey Oe AP) on peut vous demander d’écrire
© La consigne peut vous imposer, de manieére explicite ou implicite, des —_yne fable ou un apologue.
modalités d’énonciation (écrire a la premiere personne), l'utilisation =
dun registre (fantastique, pathétique), le recours a l’humour (ironie, =<
auto-dérision)... J
=z
=<
ce
Ede
3) Analyser les consignes de forme
© analyse du sujet est la premiére étape dans la construction d’un devoir d’invention.
Commencez par repérer les consignes de forme explicites :
— le genre imposé (récit, préface, dialogue théatral...) ;
—les recommandations stylistiques (ex : « En respectant le niveau de langue et le ton de
Mme de Merteuil... ») ;
~ les précisions diverses (ex : « Vous rédigerez, a la premiére personne... », « Modifiez le
registre du texte A... »).
© Réfléchissez ensuite aux consignes implicites induites par le sujet :
- les codes formels : une lettre ne se présente pas de la méme maniere qu'un article de
journal ;
~ les modalités d’énonciation : le texte doit-il étre écrit a la premiere ou 4 la troisieme per-
sonne ? devez-vous vous adresser a quelqu’un ? si oui, a qui? ;
— le niveau de langue, le ton : il ne doit jamais étre familier, mais une marquise du xvi‘
siécle et un journaliste du xx‘ siécle ne s’expriment pas de la méme maniere ;
~les procédés stylistiques : quel(s) registre(s) employer ? quelles figures de style ? quels
procédés narratifs ou argumentatifs ?

Analyser les consignes de fond


© Les consignes de fond doivent également étre analysées :
~ dans le cas d’un sujet d’invention narratif, reperez ce qu il faut raconter : une scéne de
rencontre amoureuse, un voyage... ;
~ dans le cas d’un sujet d’invention argumentatif, repérez le theme a traiter : les inégalités
entre hommes et femmes, les bienfaits de la lecture, la poésie engagée...

225 ©
\

© La plupart du temps, quand les consignes de forme sont nombreuses ou trés contrai-
gnantes (ex. : écrire des maximes ou une fable), le sujet est libre, ou assez vaste pour vous
laisser une marge de liberté. En revanche, si le theme est difficile, ardu, les consignes de
forme seront souvent moins contraignantes (lettre, dialogue). Cependant, dans les deux
cas, il ne faut négliger ni le fond ni la forme.

5) Préparer un devoir dinvention : le brouillon

Contrairement au commentaire et a la dissertation, un devoir d’invention doit étre pré-


_ paré, puis entiérement rédigé et retravaillé au brouillon avant d’étre recopié au propre.

on P : peae se ayrma ears


® Avant de rédiger, préparez au brouillon les points essentiels de votre _Lastuce du, rof |
devoir d’invention. Notez toutes vos idées, puis triez-les et organisez- N’hésitez pasanoter aussi des
les. Méme si vous n’avez pas besoin de faire un plan comme pour une _ bouts de phrases, des formules
dissertation ou un commentaire, votre devoir doit quand méme étre —_que Vous pourrez employer
structuré quand vous rédigerez.

® Pour un sujet narratif : notez (éventuellement, sous forme de schéma), les grandes étapes
narratives de votre devoir, les passages a développer, les €motions ou les sentiments a
exprimer...
® Pour un sujet argumentatif : notez les grandes étapes argumentatives de votre devoir.
Ménagez toujours une progression : des arguments les plus simples, les plus évidents, aux
arguments les plus forts, les plus marquants.

DB La redaction du devoir
® Appliquez scrupuleusement, des le stade du brouillon, les codes d’écriture et de présen-
tation attachés a la forme qui vous est imposee : s'il s'agit d’écrire une scéne de théatre,
par exemple, il faut qu’elle comporte un numéro d’acte et de scéne ainsi que les noms des
personnages présents sur scéne (méme muets), que chaque réplique soit précédée du nom
du personnage qui la prononce, qu'il y ait des didascalies...
® N’hésitez pas a employer des procédeés littéraires (adaptés aux consignes du sujet) pour
améliorer votre texte : figures de style, ponctuation expressive, questions rhétoriques,
effets de suspense... Le(s) texte(s)-modéle(s) peuvent vous fournir des
idées : inspirez-vous en, sans les plagier pour autant. -Remarque-
3 : Selon le sujet, le niveau de
® Les qualités rédactionnelles sont trés valorisées dans |’évaluation du langue approprié peut étre
sujet d’invention, plus encore que dans un commentaire ou une dis- _ soutenu ou courant, mais on ne
sertation : soignez particuli¢rement la correction de la langue (ortho- —_—_-vous demandera jamais, dans
graphe, grammaire, syntaxe) et l’élégance de l’expression (veillez, par ‘Un sujet de bac, d’employer un
exemple, au niveau de langue). langage familier.

™ 226
> Le Francais au baccalauréat

L‘epreuve orale
De quoi sagit-il? Cest une épreuve qui se déroule en deux temps : un commentaire fait par le
candidat (10 minutes), puis un entretien avec l’examinateur (10 minutes).

aD Réviser pour l’oral


@ Pour réviser les textes que vous présentez a l’oral du bac, faites des Fey =Car Seamer
fiches claires, synthétiques et efficaces : notez bien les références du -Remarque
Utilisez des couleurs sur
texte (auteur, titre, date), et le plan du commentaire (ni trop ni trop vos fiches de révision. Vous
peu détaillé) avec les principaux exemples. Pour |’introduction et la stimulerez ainsi votre mémoire
conclusion, inscrivez les éléments essentiels qui peuvent vous servir, visuelle.
sans rédiger.
® Faites également des fiches de synthése sur les ceuvres intégrales (biographie de l'au-
teur, date de publication, contexte, intrigue, thématiques, procédés marquants), les mou-
vements littéraires et les notions étudiés (le libertinage, le lyrisme amoureux, |’utopie...).

A.
F> Comment sentrainer ? <<
i
Conseil — z
© Le mieux est évidemment de s‘entrainer devant quelqu’un, en temps <
limité, dans des conditions qui soient les plus proches de celles de l’exa- Exercez-vous a lire les textes a ec
bie
men. Plus vous répéterez cet exercice, plus vous aborderez sereinement haute voix pour étre a l’aise le
Pépreuve du bac. jour de Voral.

e Envisagez différentes problématiques possibles pour un méme texte :


votre professeur peut vous en fournir. Entrainez-vous a réorganiser le commentaire, a
adapter l’amorce de l’introduction et le bilan de la conclusion en fonction de ces diffé-
rentes problématiques.
© Réfléchissez aux questions qui peuvent vous étre posées durant l’entretien et preparez
des réponses argumentées. La encore, s’entrainer avec un(e) camarade de classe est trés
bénéfique.

E> Le temps de préparation (30 minutes)


e Recopiez au brouillon la question posée par l’examinateur (a re- L'astuce du prof
prendre comme problématique), de maniere a l’analyser et a en repérer N’utilisez que le recto des
feuilles de brouillon et
les mots-clés pour construire votre plan de commentaire.
numérotez-les : ainsi, vous
® Faites un plan détaillé avec les exemples 4 citer et 4 analyser, mais ne noublierez pas un morceau
rédigez pas de phrases completes. Soulignez dans le texte les extraits de commentaire lors de votre
correspondants pour les retrouver plus facilement lors du passage a
passage a loral.
Voral.
Pour étre sar de ne pas oublier de citer la problématique dans l’in-
troduction, ni de lire le texte, notez ces deux étapes sur votre brouillon
d introduction.

227 &
4) Le commentaire (10 minutes) -Remarque
Théoriquement, faire une
© Lintroduction comporte 4 étapes essentielles : explication linéaire du
- la présentation du texte (amorce biographique ou autre) : centrée sur texte est possible, mais un
commentaire organisé selon
la problématique ;
un plan sera mieux recu par
— la lecture du texte : elle doit étre expressive, montrer votre compréhen- les examinateurs.
sion et votre maitrise du texte ;
—lannonce de la problématique : énoncer la question posée par l’exa-
minateur ; Remarque
- annonce du plan : les axes de lecture doivent reprendre le(s) mot(s)- La lecture du texte est
clé(s) de la problématique. obligatoire, mais elle peut
se faire avant ou aprés la
® Annoncez clairement l’idée directrice de chaque axe de lecture avant présentation du texte, voire
de le développer. De maniére générale, n’hésitez pas a marquer trés apres !’annonce du pian.
clairement les étapes argumentatives de votre commentaire, pour que
l’examinateur se repére dans votre progression et votre raisonnement.
© La conclusion comporte 2 étapes essentielles :
- le bilan : rappeler les grandes étapes du commentaire en répondant a
Appuyez-vous sur vos notes
la problématique ; pour parler, mais ne lisez pas
- Pouverture : élargir la réflexion en confrontant le texte avec d’autres votre brouillon ! Regarder
textes du méme auteur, ou d’autres textes de la méme séquence. examinateur permet de capter
son attention.

5) Lentretien avec !'examinateur (10 minutes)


® Soyez attentif, ouvert et réactif durant l’entretien. Lexaminateur ne cherche pas a vous
piéger, mais a évaluer vos connaissances et vos capacités de réflexion : ne l’envisagez pas
comme un ennemi hostile !

© Les questions de l’entretien peuvent porter sur :


— le texte comment ;
— l’ceuvre dont est extrait le texte si elle est présentée en lecture intégrale ;
— les autres textes de la séquence ;
-les lectures cursives, documents complémentaires, sorties, activités diverses liées a la
séquenice ;
— les notions, mouvements littéraires, thématiques et problématiques abordés au cours de
la séquence.
® Si vous ne comprenez pas une question, demandez poliment a l’examinateur de la refor-
muler.

® Soyez investi dans vos réponses, sachez faire preuve de dynamisme, voire d’enthou-
siasme a propos d’un texte que vous avez particuli¢rement aimé, d’une ceuvre que vous
avez lue, d’une sortie au théatre...

Le jour de l’oral, assurez-vous d’avoir votre convocation, une piéce d’identité, le des-
criptif, un exemplaire vierge des textes et des ceuvres intégrales, et une montre. Arrivez
une demi-heure a l’avance. Habillez-vous correctement et confortablement. Surveillez
votre niveau de langue pendant l’épreuve.

™ 228
SUJET

Objet d’étude : Le texte théatral et sa représentation,


du xvii* siecle a nos jours

Corpus
Texte A. Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte |,scene 11, 1834
Texte B. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, acte V, scene 1, 1781
Texte C. Victor Hugo, Ruy Blas, acte Ill, scene 11, 1838

Texte A. Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte |,scene 11, 1834

La deuxiéme scéne de Lorenzaccio donne la parole au peuple de Florence, a travers des


commercants, des écoliers, une femme... Parmi eux, l’orfevre se révolte contre la décadence
de sa ville, liée au gouvernement du duc Alexandre de Médicis.
LORFEVRE
La cour ! Le peuple la porte sur le dos, voyez-vous ! —
Florence était encore (il n’y a pas longtemps de cela) une bonne maison bien batie ; tous =e
ces grands palais, qui sont les logements de nos grandes familles, en étaient les colonnes. w
=
5s Il ny en avait pas une, de toutes ces colonnes, qui dépassat les autres d’un pouce ; elles =
soutenaient a elles toutes une vieille votite bien cimentée, et nous nous promenions la- Ee
dessous sans crainte d’une pierre sur la téte. Mais il y a de par le monde deux architectes ellen

mal avisés qui ont gaté l’affaire, je vous le dis en confidence, cest le pape et l’empereur
Charles'. Lempereur a commencé par entrer par une assez bonne bréche dans la sus-
10 dite maison. Aprés quoi, ils ont jugé 4 propos de prendre une des colonnes dont je vous
parle, a savoir celle de la famille Médicis, et d’en faire un clocher, lequel clocher a pousse
comme un champignon de malheur dans l’espace d’une nuit.
Et puis, savez-vous, voisin, comme |’édifice branlait au vent, attendu qu'il avait la téte
trop lourde et une jambe de moins, on a remplacé le pilier devenu clocher par un gros
15 paté informe fait de boue et de crachat, et on a appelé cela la citadelle. Les Allemands se
sont installés dans ce maudit trou comme des rats dans un fromage ; et il est bon de sa-
voir que tout en jouant aux dés et en buvant leur vin aigrelet, ils ont l’ceil sur nous autres.
Les familles florentines ont beau crier, le peuple et les marchands ont beau dire, les Mé-
dicis gouvernent au moyen de leur garnison ; ils nous dévorent, comme une excroissance
20 vénéneuse dévore un estomac malade ; cest en vertu des hallebardes qui se promenent
sur la plate-forme, qu'un batard, une moitié de Médicis*, un butor que le ciel avait fait
pour étre garcon boucher ou valet de charrue, couche dans le lit de nos filles, boit nos
bouteilles, casse nos vitres ; et encore le paie-t-on pour cela.

d’Espagne (1500-1558).
1. l’empereur Charles : Charles Quint, empereur d’Allemagne et roi
probablement du cardinal Jules
2. Alexandre était le fils naturel de Laurent de Médicis, duc d’Urbin, ou plus
de Médicis.

229
Texte 8. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, acte V, scene 11,1781
Figaro, valet du Comte, se croit trahi par Suzanne, qu il vient d’épouser. Pensant quelle a
accepté un rendez-vous avec son maitre qui la courtise, Figaro exprime sa révolte dans un
célébre monologue.
FIGARO
Seul, se promenant dans Vobscurité, dit du ton le plus sombre.
O femme ! femme ! femme ! créature faible et décevante !... Nul animal créé ne peut
manquer a son instinct : le tien est-il donc de tromper ?... Aprés m’avoir obstinément
5 refusé quand je l’en pressais devant sa maitresse ; a ’instant qu'elle me donne sa parole,
au milieu méme de la cérémonie... II riait en lisant, le perfide ! et moi comme un benét...
Non, monsieur le Comte, vous ne l’aurez pas... Vous ne l’aurez pas. Parce que vous étes
un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie!... Quavez-vous fait pour tant de
biens ?Vous vous étes donné la peine de naitre, et rien de plus. Du reste, homme assez
10 ordinaire ;tandis que moi, morbleu !perdu dans la foule obscure, il m’a fallu déployer
plus de science et de calculs, pour subsister seulement, qu’on n’en a mis depuis cent ans
4 gouverner toutes les Espagnes : et vous voulez jouter... On vient... cest elle... ce nest
personne.
La nuit est noire en diable, et me voila faisant le sot métier de mari, quoique je ne le sois
15 qu’a moitié ! (Il sassied sur un banc.) Est-il rien de plus bizarre que ma destinée ? Fils de
je ne sais pas qui, volé par des bandits, élevé dans leurs moeurs, je m’en dégotite et veux
courir une carriére honnéte ; et partout je suis repoussé !

Texte C. Victor Hugo, Ruy Blas, acte Ill, scene 1, 1838


Ruy Blas est un valet que son maitre a fait passer pour son cousin. Anobli par ce subter-
fuge, le valet fréquente désormais la cour d’Espagne. Ici, Ruy Blas a fait irruption dans la
salle du gouvernement ou sont réunis les seigneurs les plus puissants du pays, et sen prend
violemment a eux.
LEtat est épuisé de troupes et d’argent ;
Nous avons sur la mer, ou Dieu met ses coléres,
Perdu trois cents vaisseaux, sans compter les galéres.
Et vous osez !... - Messieurs, en vingt ans, songez-y,
uw Le peuple, — jen ai fait le compte, et c'est ainsi ! -
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et gun pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d’or !
10 Et ce nest pas assez ! et vous voulez, mes maitres !... -
Ah! J'ai honte pour vous ! - Au-dedans, routiers, reitres',
Vont battant le pays et brdlant la moisson.
Lescopette’ est braquée au coin de tout buisson.
Comme si c’était peu de la guerre des princes,
15 Guerre entre les couvents, guerre entre les provinces,
Tous voulant dévorer leur voisin éperdu,
Morsures d’affamés sur un vaisseau perdu !
Notre église en ruine est pleine de couleuvres ;
Vherbe y croit. Quant aux grands’, des aieux, mais pas d’ceuvres.
20 Tout se fait par intrigue et rien par loyauté.
LEspagne est un égout ou vient l’impureté
De toute nation. Tout seigneur a ses gages
A cent coupe-jarrets* qui parlent cent langages.
Génois, sardes, flamands. Babel est dans Madrid.
25 Lalguazil°, dur au pauvre, au riche s’attendrit.
La nuit on assassine, et chacun crie : A l'aide !
~ Hier on m’a volé, moi, prés du pont de Toléde ! -
La moitié de Madrid pille l’autre moitié.

™ 230
Tous les juges vendus. Pas un soldat payé.
30 Anciens vainqueurs du monde, Espagnols que nous sommes,
Quelle armée avons-nous ? A peine six mille hommes,
Qui vont pieds nus. Des gueux, des juifs, des montagnards,
S’habillant d’une loque et s’armant de poignards.
Aussi d’un régiment toute bande se double.
35 Sitdt que la nuit tombe, il est une heure trouble
Ot le soldat douteux se transforme en larron.
Matalobos a plus de troupes qu'un baron.
Un voleur fait chez lui la guerre au roi d’Espagne.
Hélas ! les paysans qui sont dans la campagne
40 Insultent en passant la voiture du roi.
Et lui, votre seigneur, plein de deuil et deffroi,
Seul, dans l’Escurial®, avec les morts qu il foule,
Courbe son front pensif sur qui l’empire croule !

. reitres : soldats brutaux.


. escopette : petit fusil.
. grand (d’Espagne) : titre des seigneurs espagnols les plus haut placés, proches du roi.
. coupe-jarrets : tueur a gages.
. alguazil : agent de police.
. Escurial : palais royal de Madrid. =
<x
Don
WN

Question w
—_
Contre quoi se révoltent les différents personnages de ces trois scénes ? Leurs sujets de colére <
ont-ils des points communs ? Ce
fedkes

Commentaire
Vous commenterez la tirade de l’orfévre, tirée de Lorenzaccio, acte |, scéne 1! (texte A).

Dissertation
Au théatre, tirades ou monologues laissent s‘exprimer longuement un seul personnage. Pen-
sez-vous que les dramaturges aient intérét a les éviter, au profit des dialogues, comportant des
répliques plus bréves ?

Ecrit d’/invention
Deux amis sont en désaccord : l’un pense que le théatre est un art bourgeois alors que l’autre
estime qu’il est par essence révolutionnaire. Rédigez leur dialogue.

Méthode

Question
® Déterminez le theme commun des trois textes : ils expriment tous la révolte d’un homme issu
du peuple face au pouvoir en place.
® || faut cependant distinguer un monologue et deux tirades : Figaro, dans le texte B, est seul
sur scéne, alors que l’orfévre de Lorenzaccio et Ruy Blas s‘adressent a d’autres personnages pré-
sents.
au
@ Le texte de Beaumarchais est pré-révolutionnaire, alors que les deux autres appartiennent
courant romantique.

Commentaire
indices qui
@ Montrez que l’orfévre est un porte-parole du peuple de Florence, en relevant les
le prouvent.
@ Etudiez d’autre part l’enchainement des images utilisées dans ce texte.

2318
Dissertation a
® Utilisez un plan dialectique, de type « thése / antithése / synthése ». Vous étes cependant
autorisés a ne développer que deux parties au lieu de trois. La synthése vous pose souvent pro-
bléme : dans ce cas, il vaut mieux l’abandonner.
® Pensez a utiliser des exemples tirés de toutes les piéces de théatre que vous avez lues ou vues
jusqu’a présent...

Ecrit d’invention
®@ Montrez la tension entre les deux personnages a travers le vocabulaire et la ponctuation.
® Développez les deux théses en vous appuyant sur des exemples, comme pour une disserta-
tion, mais sous forme dialoguée. Ce sujet d’invention est une argumentation dialectique a peine
masquée. 4

Question
Les trois extraits du corpus ont pour point commun d’exprimer une réaction de révolte
de la part d’hommes du peuple face a l’ordre établi.
Vextrait de Ruy Blas et celui de Lorenzaccio présentent des ressemblances flagrantes.
Dans les deux cas, le personnage se révolte contre l’exploitation du peuple par les puis-
sants :
« Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie, frat Conseil
Le peuple misérable et quon pressure encor, _ Choisissez bien vos citations:
A sué quatre cent trente millions dor ! », lance Ruy Blas al’assemblée _ elles doivent étre ala fois
des dirigeants de Castille (texte C, v. 7 a 9). Lorfévre de Lerenzaccio fait courtes et pertinentes !
le méme constat pour Florence : « La cour ! Le peuple la porte sur le dos, ities
voyez-vous ! » (texte A, |. 2).
Plus largement, c’est le déclin de leur patrie que les deux orateurs fustigent : ils en dé-
plorent la décadence. Pour Ruy Blas, « Babel est dans Madrid », il constate la progression
de la délinquance, la décadence de l’armée. Lorfévre évoque avec nostalgie le passé floris-
sant de Florence : il déplore que les Médicis gouvernent a l’aide de leur garnison. Alors que
Ruy Blas respecte le roi d’Espagne et déplore son affaiblissement, l’orfévre méprise le Duc
de Florence : il « couche dans le lit de nos filles, boit nos bouteilles, casse nos vitres » (texte
A, 1. 22-23).
La révolte de Figaro est plus personnelle. II ne dresse pas le tableau d’un pays, mais
évoque sa propre situation. Il commence par se révolter contre la nature soi-disant trom-
peuse de la femme dans les premieres lignes. Puis sa révolte est elle aussi d’ordre social car
il remet en cause la légitimité de la fortune du comte : celle-ci ne repose pas sur son mérite,
mais sur sa naissance. Figaro, non sans orgueil, s’estime plus méritant : « Quavez-vous
fait pour tant de biens ? Vous vous étes donné la peine de naitre, et rien de plus. » (texte B,
1. 8-9). La révolte de Figaro remet en cause de facon plus générale les privileges de Ancien
Régime.
Les trois extraits expriment donc leur révolte contre la noblesse en Gagnez des points !
place : on peut donc dire quils ont une fibre révolutionnaire, car ils _—-Mettez en reliefies points
contestent tous la légitimité de l’ordre établi. communs et les differences
entre les textes !
om

™ 232
Commentaire
Lecorrigé du commentaire est intégralement rédigé. Pour faciliter votre lecture, nous avons gardé les titres des
différentes étapes du développement. Dans un devoir, vous ne devrez pas les conserver.

Introduction
Lorenzaccio est une piece qui avait été inspirée 4 Musset par son voyage en Italie avec
George Sand. Lintrigue se passe entiérement a Florence, lors du régne d’Alexandre de Mé-
dicis. Dans la scéne 11 de l’acte I, il s'agit encore de l’exposition : un orfévre adresse une lon-
gue tirade a d’autres représentants anonymes du peuple de Florence.
Il y trace la fresque générale de la situation de Florence a l’époque des
Gagnez des points !
Médicis : elle correspond, selon lui, a une période de décadence. En
Problématisez votre
quoi la portée de cette tirade remet-elle en cause la légitimité des Mé-
introduction par une question
dicis ? Nous pourrons tout d’abord nous demander comment l’orfévre qui souligne l’intérét du texte.
se fait le porte-parole de toute une collectivité, avant d’observer |’évo-
lution des images dans le texte.
|. Vorfévre porte-parole de toute une collectivité
Lorfévre est un personnage symbolique : il ne figure pas parmi les héros de la piéce,
mais il est la pour étre la voix des Florentins et son discours a une portée générale.
A. Un personnage quasi-allégorique
-—
ae
Musset a fait d’un orfévre le représentant des habitants, ce qui n’est pas un hasard. Les wr
<_
orfévres sont réputés a Florence et leurs échoppes sont nombreuses sur le Ponte Vecchio, <=
monument emblématique de la ville. La fonction de ce personnage est li¢e directement Ce
au prestige de la ville. Il représente |’élite des artisans et a donc l’autorité nécessaire pour Lie
parler de sa décadence. On peut constater que la premiére personne du singulier est peu
présente dans la tirade. On en reléve seulement deux occurrences : « je vous le dis » (I. 8),
« dont je vous parle » (1. 10-11). Lorfévre lutilise plus 4 une fin didactique que pour se
mettre lui-méme en valeur. De méme, la deuxiéme personne est assez rare (cinq occur-
rences) : l’orfévre s’en sert pour assurer le contact avec son auditoire, comme pour l’apos-
trophe : « savez-vous, voisin » (I. 13). Les individus s‘effacent donc dans cette tirade au
profit de la collectivité.
B. Une tendance a la généralisation
C’est en effet la premiére personne du pluriel qui est davantage utilis¢e Gagnez des points !
dans le texte. On voit par la que l’orfévre s’inclut dans la communauté du Lesexpressions citées doivent
étre entre guillemets.
peuple de Florence : « nos grandes familles », « nous nous promenions »,
« ils ont Voeil sur nous autres », « ils nous dévorent », « nosfilles », « nos Qa
SK
»,
bouteilles », « nos vitres ». Au début du texte, « nous » est sujet du verbe « se promener
puis la deuxiéme personne est toujours en position de complément, a l'image de l’exploita-
tion progressive du peuple dans le texte, instrumentalisé par le pouvoir. On trouve beau-
coup de pluriels : « les familles florentines », « nos grandes familles », « les Allemands », « les
marchands », « les Médicis », « les hallebardes ». On trouve aussi beaucoup de singuliers
de
3 valeur collective : « la cour », « le peuple », « le monde », « la famille »... La repetition
:
« tout », en début du texte révéle bien cette intention de tracer une fresque d’ensemble
« tous ces grands palais », « a elles toutes », « toutes ces colonnes ».
indi-
Le discours de l’orfévre n’est donc pas a interpréter comme le point de vue d’un
le collectif et le général qui
vidu singulier adressé 4 d’autres personnes bien définies. C’est
est en tout
prend le pas sur le personnel et le particulier. La vision qu il offre de Florence
cas trés alarmante.

233 #
Il. Lévolution des images dans le texte
La révolte de l’orfévre contre les Médicis n’est perceptible a travers la ponctuation que
dans la premiere phrase, exclamative. Car cest avant tout a travers un réseau d’images
assez complexe qu’il exprime sa colére.
A. Les images liées au passé
Tout d’abord, les images li¢es au passé de Florence sont fondées sur une métaphore
filée architecturale trés cohérente. Florence est assimilée 4 une bonne maison, les palais
a des colonnes, qui forment « une vieille voiite bien cimentée ». On a des architectes. Puis,
une bréche fissure la maison, et une colonne se métamorphose en clocher. Les temps des
verbes dominants dans cette partie du texte sont au passé. Le choix de la métaphore ar-
chitecturale s’explique trés bien 4 Florence, car la ville est constituée de multiples palais.
Ces batiments sont réellement a l'image de la puissance des familles qui les possédaient.
B. La dégradation des images liées au présent
Puis l’enchainement des images utilisées par lorfévre, quand il s'agit d’évoquer I’ac-
tualité de Florence, se dégrade, perd sa cohérence. I! s’écarte du domaine architectural. On
trouve une comparaison végétale : « comme un champignon », puis une personnification
du clocher, qui a la « téte trop lourde », et « une jambe de moins ». Il devient ensuite « un
gros paté informe fait de boue et de crachat », qui est la citadelle. VLimage d'origine, celle
du clocher, est inversée quand l’orfévre évoque un « trou » : on passe d’une image qui joue
sur la hauteur a une autre qui évoque la profondeur. Ce trou inspire la comparaison des
Allemands avec « des rats dans un fromage ». Enfin, il est question d’une « excroissance
vénéneuse qui dévore un estomac malade ». Les images péjoratives accumulées semblent
se télescoper. Leur anarchie est a |’image de Florence gouvernée par le
Duc. Laccumulation finale dégrade Alexandre de Médicis. Les appel- U'astuce du prof
latifs successifs qui le qualifient insistent sur sa vulgarité: « un bdtard, _Analysez les sonorités des
une moitié de Médicis, un butor que le ciel avait fait pour étre garcon phrases, méme dans les textes
en prose!
boucher, ou valet de charrue » (1. 21-22). Lécho sonore entre « bdtard »
et « butor » rend l’insulte encore plus percutante. C’est la légitimité du
chef qui est contestée : il n’en a pas l’étoffe. La structure ternaire de la fin : « couche dans
le lit de nos filles, boit nos bouteilles, casse nos vitres » (1. 27-28) met aussi en évidence une
inadéquation entre son rang et ses agissements, dignes d’un petit voyou de bas étage.
Il y a donc une trés nette évolution dans l’emploi des images de cette tirade : on passe
d'une métaphore filée architecturale cohérente 4 un emballement anarchique des compa-
raisons qui aboutit a la remise en cause de la légitimité du Duc.
Conclusion
Lorfévre apparait bien dans ce texte comme le représentant du peuple de Florence
qui s‘offusque de l’indignité de son chef, a travers l’emploi d’images qui sont de plus en
plus péjoratives. On peut dire que cette tirade révoltée remet efficacement en cause le
personnage d’Alexandre de Médicis et sa facon de gouverner. Le texte
de Musset refléte bien les aspirations exaltées et idéalistes du mouve- L'astuce du prof
ment romantique dans lequel il s’inscrit : il est d’ailleurs possible de le Finissez votre commentaire
rapprocher directement de la scéne 11 de l’acte III de Ruy Blas de Victor par une comparaison avec un
Hugo, ot le héros s’enflamme de fagon trés comparable face aux grands autre texte du corpus !
d’Espagne. sews

© 234
Dissertation
Lecorrigé de la dissertation est intégralement rédigé. Pour faciliter votre lecture, nous avons gardé les titres des
différentes étapes du développement. Dans un devoir, vous ne devrez pas les conserver.

Introduction
VAT Gaaies des points !
Au théatre, tirades et monologues représentent un moment
:
ot un per- Commencez par définir
Becerra lan , i ‘
g p onguement sur scéne, sans interruption. Cependant, les termes du sujet.
la tirade s’adresse a d’autres personnages présents aux cdétés du locuteur,
alors que lors d’un monologue, le locuteur est seul sur scéne, il ne s’adresse
qu a lui-méme ou aux spectateurs. Certains critiquent l’emploi des tirades et des monolo-
gues qui ont la réputation de ralentir le rythme des piéces. N’ont-ils pas malgré tout des
fonctions intéressantes ? Dans un premier temps, nous envisagerons les inconvénients des
tirades et des monologues, avant de considérer leurs avantages. Enfin, nous pourrons en
déduire quel meilleur usage pourraient en faire les dramaturges.
|. Inconvénients des tirades et monologues
Siles tirades et les monologues sont parfois mal percus, il faut bien avouer que ces longs
discours sont parfois difficiles 4 suivre, et cela pour plusieurs raisons.
A. Des expositions fastidieuses
pa
Tout d’abord, les monologues ou les tirades d’exposition du théatre classique sont ae
parfois assez fastidieux, parce qu’ils concentrent une somme d’informations vraiment wo

difficile 4 retenir. Ce sont souvent des personnages secondaires, tels les confidents, qui =
se chargent de cette mise au point historique de la situation. Ainsi, dans Rodogune de BE
Corneille, Laonice, qui est une simple confidente, se lance dans de longs récits qui re- re
tracent a la fois les phases de la guerre contre les Parthes et une situation familiale tres
complexe. Cette situation initiale est assénée aux spectateurs dés les premieres scénes,
ce qui nest pas une maniére trés dynamique de commencer cette piece, par ailleurs trés
baroque et passionnante.
B. Des situations artificielles poe bagL'astuce du prof
De plus, les monologues ou les tirades présentent |’inconveénient de _Structurez bien votre
mettre en scéne des situations trés artificielles. Ainsi, dans les expositions, développement, avec des
raison paragraphes distincts.
les personnages qui rappellent les faits aux spectateurs n’ont aucune
valable de le faire, puisqu’ils sont parfaitement au courant de tout depuis
longtemps. Le monologue manque absolument de réalisme. A-t-on déja vu quelqu’un par-
ler seul a haute voix tout en étant sain d’esprit ? Le monologue de Figaro correspond a un
sursaut de révolte intérieure (texte A), mais il n’a rien de réaliste : quelqu'un qui, dans une
situation comparable, se mettrait a faire un aussi long discours a haute voix présenterait
des troubles mentaux. Or, au théatre, les conventions admettent les monologues comme
un mode d’expression normal.
C. Des moments trop statiques
Enfin, on peut constater que les tirades et les monologues se font souvent au détriment
de l’action : ils sont souvent statiques, et les metteurs en scéne doivent souvent déployer
du mal a
des trésors d’inventivité pour les rendre plus vivants, les acteurs ayant parfois
siécle était souvent déclamé
trouver un jeu théatral qui évite de les figer. Le theatre au xvir°
sur scéne avec emphase, et les acteurs prenaient des poses statiques pour dire leur texte.
, a travers
On en voit un exemple au début du film Cyrano de Bergerac de J. P. Rappeneau
les normes des représent ations ont évolué vers
l’exemple de l’acteur Montfleury. Depuis,
du xvii‘ ont été écrits dans la perspectiv e de
plus de naturel, mais les textes des tragédies
on pense que certains monologu es comportai ent plus
ces jeux d’acteurs trés figés. Quand
d’une centaine de vers !

235 &
~“

Peu naturels, souvent figés, les monologues et les tirades accumulent les difficultés. Ce-
pendant, les dramaturges contemporains conservent ces modes d’expressions dans leurs
piéces : ils ont donc aussi des fonctions trés intéressantes.
Il. Avantages des tirades et des monologues
En effet, les tirades et les monologues sont souvent des moments forts. Leur forme, leur
contenu, leur interprétation les rendent souvent remarquables. Tirade du nez dans Cyrano
de Bergerac, monologue d’Harpagon dans L’Avare, tirade du Cid, monologue d’Hamlet
comptent parmi les passages les plus connus de la littérature.
A. Leur valeur littéraire
Ce sont souvent des morceaux d’anthologie, leur écriture fait objet d’un soin litté-
raire particulier. En effet, l’auteur s’y livre fréquemment a des exercices de style. Dans la
tirade de l’orfévre, dans Lorenzaccio, (texte A); Musset joue avec les images : il développe
d’abord une métaphore filée architecturale tres cohérente, puis il entrechoque des images
péjoratives et décousues qui montrent la décadence de Florence. Dans Cyrano de Bergerac,
Edmond Rostand décrit de vingt facons différentes le nez de Cyrano. On peut penser que
cest ce travail littéraire particulier qui rend tirades et monologues souvent mémorables.
B. Une meilleure connaissance des états d’ame des personnages
De plus, grace aux monologues ou aux tirades, les personnages peuvent s’exprimer
plus librement et donc se livrer davantage : on y comprend mieux les méandres de leurs
tourments, les secrets de leurs intentions... Ainsi, le monologue de Don Rodrigue dans la
scéne VI de l’acte I du Cid de Corneille nous fait part du dilemme intérieur qui le déchire :
le héros doit-il venger son pére en affrontant le pére de sa bien-aimée Chiméne ? ou bien
doit-il renoncer a sa vengeance pour l'amour de Chiméne ? Sans l’artifice de ce monologue
délibératif, les hésitations de Rodrigue ne seraient pas apparentes et il en serait moins
touchant. Le monologue a une fonction lyrique : il permet a un personnage d’exprimer sa
douleur, sa joie, tous les élans du coeur...
C. Des moments théatraux ot les comédiens font valoir |’étendue de leur jeu
Enfin, les monologues ou les tirades représentent pour les comédiens de véritables mor-
ceaux de bravoure ou les comédiens peuvent faire valoir toute |’étendue de leur jeu. Ainsi,
les plus grands acteurs cherchent a conquérir leurs lettres de noblesse a travers l’interpré-
tation de Cyrano et de ses fameuses tirades : Francis Huster, Gérard Depardieu, Jacques
Weber, Jean-Paul Belmondo sont quelques-unes des célébrités qui ont voulu affronter le
role, sur les traces de l’illustre Coquelin, qui l’avait créé. De méme, le réle d’Harpagon a
attiré beaucoup de grands acteurs. Le désir de briller des comédiens a sans doute favorisé
lessor du monologue dans le théatre classique.
On peut donc constater que, bien loin d’atténuer la théatralité d’une Gagnez des points !
piéce, les tirades et les monologues peuvent contribuer a la rendre trés _Faites un bilan de chaque
vivante. Mais leur intérét dépend certainement du bon usage qu’en font partie avant de passer ala
suivante.
les dramaturges.
Ill. Les conditions du bon emplei des tirades et des monologues
En effet, il est possible de définir certaines conditions qui permettent d’utiliser avec
efficacité les tirades et les monologues.
A. Un équilibre rythmique des pieces
Tout d’abord, l’équilibre rythmique d’une piéce doit rester pertinent. On imagine mal
une comédie qui serait uniquement composée de monologues et de tirades. Celles-ci peu-
vent y étre intéressantes ponctuellement. Moliere se sert des monologues pour montrer la
folie de certains personnages : Harpagon parle a sa cassette, le malade imaginaire fait des

"236
comptes d’apothicaire vertigineux. Mais par ailleurs, le dialogue — et parfois les stichomy-
thies' - dominent dans ces piéces. En revanche, les tragédies classiques de Racine, si elles
ne contenaient pas autant de tirades, manqueraient de grandeur. Chaque piéce a donc une
respiration qui lui est propre et qui dépend de son registre.

B. Des tirades « en mouvement »


De plus, certaines tirades peuvent méme étre écrites spécialement pour entrainer un
jeu trés dynamique. Dans Cyrano de Bergerac, on peut penser 4 la tirade rythmée par le
refrain : « A la fin de l’envoi, je touche », ot les paroles accompagnent un duel a l’épée,
prétexte a de savantes chorégraphies scéniques. Dans La Nuit des rois, de Shakespeare, le
personnage de Malvolio se promeéne sur scéne tout en devisant, quand il tombe sur une
lettre qui lui est adressée et qui semble venir de la dame qu'il aime en secret, alors que les
personnages qui lui font une farce sont cachés derriére les buissons et l’observent. Son
monologue est donc agrémenté d’un jeu de scéne comique puisque, réguliérement, les
personnages cachés se montrent aux spectateurs...
C. Une mise en scéne et une interprétation a la hauteur eee L'astuce du prof
Mettez en valeur vos
Enfin, les monologues et les tirades sont sans doute les moments
expériences de spectateur,
d'une piéce ot l’on peut juger le mieux du talent des metteurs en scéne, si vous étes allés au theatre !
et surtout des acteurs. De ceux-ci vont dépendre l’intensité et le dyna-
misme des tirades et des monologues. Michel Bouquet, dans Le Roi se
meurt de Ionesco, incarne le roi Béranger avec un tel talent que la pi¢ce semble créée pour
lui. La longueur des répliques n’a alors rien d'un handicap : le dépouillement progressif du
personnage a l’approche de la mort est émouvant et fascinant. Guide par la reine Margue-
rite, le monarque déclinant abandonne peu a peu tout ce qui le rattache encore 4 la vie : ce
cheminement vers la mort est uniquement verbal.
Les tirades et les monologues, utilisés avec mesure et interprétés avec talent, comptent
donc souvent parmi les grands moments de théatre.
Conclusion
Nous avons donc pu constater que tirades et monologues sont parfois critiqués a juste
titre pour leur lourdeur. Cependant, ils apparaissent aussi tres souvent comme les mo-
ments forts des piéces de théatre, s’ils sont utilisés 4 bon escient et avec talent. Nous ne
pouvons donc pas contester leur intérét. D’ailleurs, dans bien des pieces
contemporaines, ils sont utilisés fréquemment. Ainsi, Art, la piece la <— _ L'astuce du prof
plus célébre de Yasmina Réza, débute par un monologue d’exposition, Conclure le devoir parun
dans lequel l’un des trois personnages principaux s'adresse au public exemple contemporain
pour lui expliquer de facon synthétique la situation initiale. est bienvenu !

1. Stichomythies : échange vif de courtes répliques.


237)
Ecrit d’invention
Simon - Désolé, Pierre, je n’ai pas pu venir a votre soirée hier. J’avais réservé depuis 15
jours une place au théatre et je ne regrette rien. C’était Un hiver sous la table de Roland
Topor, une piéce formidable. C’est l’histoire d’une fille — jouée par Isabelle
Carré, une actrice extraordinaire — qui pour boucler ses fins de mois, loue Piége a éviter :
a un immigré clandestin la petite surface située sous la table de son petit Dans un dialogue, évitez .
:
deux piéces. ‘usage d’un vocabulaire 2
:
a eta familier!
PIERRE — Attention, Simon, tu tembourgeoises... Tu préféres aller au
théatre plutét que voir tes amis. Je trouve ¢a préoccupant.
SIMON —- Comment cela, je m’embourgeoise ? Pour toi, c’est donc bourgeois d’aller voir
une piéce qui parle des SDF, et qui nous met mal a l’aise, parce quelle nous interroge sur
les formes de solidarité que l’on peut leur manifester... Une piéce qui ose justement avoir
pour thémeé les conditions de vie des immigrés clandestins, au ton décalé et dérangeant,
serait un spectacle bourgeois ?
PreRRE - Sois réaliste... Qui va au théatre ? A l’heure actuelle, le public a la sortie des
théatres est plutdét grisonnant et bien habillé : les jeunes des banlieues ne sont pas massive-
ment attirés par les spectacles de théatre.
SIMON -— C’est une question de sensibilisation et de cout... Parce que le théatre n’est se-
lon moi pas du tout guindeé, cst au contraire un art festif et populaire. Connais-tu ses
origines ¢ Les premiéres représentations, dans la Gréce antique, étaient liées au culte de
Dionysos, dieu du vin et de la féte...
PIERRE — Mais te souviens-tu des piéces de Racine que tu as étudiées en classe ? Toutes
les tragédies ne racontent-elles pas des histoires de rois et de reines ? Pour, moi, le théatre
classique est empesé, grandiloquent, il ne met en scéne que les puissants.
SIMON - Tu ne dois pas avoir des souvenirs trés précis ! Rappelle-toi Moliére ! Ne crois-
tu pas qu'il remettait en cause la société de son temps ? Tartuffe a été interdit parce qu’il
attaquait les tout-puissants jésuites. I] s’en est pris aussi aux précieuses, aux médecins, aux
parvenus... Et repense a sa vie : pour le théatre, il a renoncé a une carriére prestigieuse de
tapissier du roi, pour parcourir les routes de France avec une troupe misérable. Ne me dis
pas que Moliére était bourgeois...
PIERRE - Bon, Moliére était peut-étre une exception, parce que pour moi, le théatre c'est
aussi beaucoup d’histoires de maris trompés et d’amants que l’on cache dans des armoires.
Ne me dis pas qu’on a fait la révolution avec le théatre ! vik eee
Simon - Tu as oublié Beaumarchais et Le Mariagede Figaro. Repense a ce L'astuce du prof
fameux monologue ou il se révolte contre le Comte qu'il sert : « Qu’avez- Méme dans un devoir
dinvention, utilisez le
vous fait pour tant de biens ? Vous vous étes donné la peine de naitre,
corpus !
et rien de plus. » Beaumarchais I’a écrit dans les années 1780. Le roi en ;
a méme interdit les représentations publiques en 1783 : ¢était donc bien dérangeant...
Alors, peut-étre que cette piéce n’a pas fait a elle seule la révolution, mais elle en contient
les germes idéologiques !
PIERRE~ Et apres ?As-tu d'autres exemples ¢Parce que Feydeau, Labiche ou Sacha Guitry,
si je m’en souviens bien, installent toutes leurs intrigues dans des maisons bourgeoises...
SIMON ~ Mais alors pense a Ruy Blas qui se met en colére devant les grands d’Espagne,
pense a Lorenzaccio: te souviens-tu de cet orfévre qui se révolte contre la décadence de
Florence et le gouvernement d’Alexandre de Médicis au début de la piéce? Je vois bien que
nous n’avons pas les mémes références en matiére de théatre..
PIERRE~ Et le théatre de l’absurde, tu le trouves rewslucionnair®? Moi, je trouve surtout
que cette absurdité ne méne a rien!
SIMON ~ Parfaitement, je le trouve révolutionnaire, parce qu'il nous remet en cause. Re-
garde Les Bonnes de Jean Genet : ce sont quand méme deux employées de maison qui

™ 238
imitent leur maitresse et poussent leur jeu jusqu’au meurtre... Tu ne trouves pas quil y a
une remise en cause de l’ordre bourgeois, dans cette piéce ?
PIERRE — Simon, jabdique. Tu as sans doute raison, méme si tu es trop catégorique : tu
devrais admettre au moins que toutes les piéces de théatre ne sont pas forcément révolu-
tionnaires.
SIMON - Oui, cest vrai, dans le feu de la discussion, j'ai sans doute forcé le trait, et je dois
bien reconnaitre qu il existe aussi une forme de théatre bourgeois...
PIERRE — Comment s’appelle déja la piéce que tu as beaucoup aimée hier soir ? Pour te
montrer ma bonne volonté, vois-tu, j’irai la voir.
SIMON - C’était Un hiver sous la table, de Roland Topor... Je pense que tu aimeras et cela
t’aidera a ne plus considérer le théatre comme un simple divertissement pour vieillards
aisés. Ensuite, je pourrais t’envoyer voir Sainte Jeanne des abattoirs de Berthold Brecht,
mais je crains que ce ne soit un peu trop radical pour toi... ;
PIERRE — Tu as raison, attends que je sois prét ! “\___ Gagnez des points !
Pour conclure ce dialogue,
montrez que l’un des
personnages a réussi a
convaincre l'autre...

as
<
Lai
=
=<
ec
iis

239 ©
Mi Second degré
=> Révision Express
»>> Cap sur le bac Résoudre une équation du second degré et vérifier a la calculatrice .... 246
CAG ila LOVING AD PODHES: ascwssos ek onasclnwne care vcewenmanenseamene cle!
Ell Fonction racine carrée — Fonction cube ...........................
MOC REHOTUE RUNES fd ocho ticvis hicnagaveesoee lantuasee Nets aA eae
»>> Cap sur le bac Etudier le sens de variation d’une fonction .............0.0:ecseceeee
ene 2OL
Vérifier ou conjecturer avec sa calculatrice ......... Pera sar ere 253
Se Derivation << worm eetesnttth 201to. 22> emacs ates i.
Ree RP VIGION ERDYOSS 255.050. 3.o5onogg tice vias’ecice ERR Mot EE RIN SRN OS Be S DOZ
»>> Cap sur le bac Savoir si une fonction est dérivable en @.... 2.6... cece cece eee
eeeee wenn JS
Déterminer l’équation de la tangente en aa une courbe ,.............. 258
; Trouver l’expression d’une dérivée ......2.......2-5- Fekete sate eee

Eh Applications de la dérivation 202000... ooo ccc eecceeeeeteeeeeeenteeeeens


260
=p Révision Express .....................0005 Ree Ry AR ERE Seg er ee nh PASE:
»>> Cap sur le bac Etudier les variations d’une fonction ................+- ED RE EIS green
___Rechercher les extremums d’une fonction ....... ae saeemencinleslatea pee 264
Majorerou minorer une fonction ...... aes ste Lees Arsen FSi Mee ALOT
Ed Evolutions
et pourcentages 2000000... lececceceeeeeeeterteterseeeess 266
=> Révision Express ......... ane aie oes Beh aaae Sek san eee 25209
eeeetees een 270
>>> Cap sur le bac Rendre compte d’une évolution ............60ceccceeeeeeeeee
Sac t Moen enero esas
UtiliserlaTVA ..... Settee saaie son AID
66 iso bAciere
Calculer une évolution globale, une évolution réciproque ...............271

Fisuites........ Ra at Spee &eo = ee ©yD


=> Révision Express ..................4- en ee vie toBee ee eee Br Me ec 275
eeeerere eeeetenes Fea
>>> Cap surle bac Utiliser la calculatrice ............c0ceeeee i: 1276
d’une suite ..........-. SRS Ae Seon PORE
Etudierlamonotonie oe aN
Etudier la nature d’une suite ........... 5a PaAA OS Sly eR ef
aIAe OUNE SUILC crs enc ce downs naa eee=a tor enetnmuadete eine 270
PAGGGIGEIA

Statistique descriptive — Analyse de données ........... Men wee: ee ee: Oe


=> Révision Express .......... 2g seae bets piece ene enue tye Aarinte ace 284
>>> Cap sur le bac Calculer le couple d’indicateurs (médiane ; écart interquartile) .......... 285
Calculer le couple d’indicateurs (moyenne ; écart type) ...-........e sees 285
Utiliser la calculatrice et interpréter ............- Ac Veeee Pr AMC asgieten 286

Probabilités — Variable aléatoire ...................... cri aat cede dBeecongener 287


mp Révision Express ................00200s eee FGMarn We he ee eee RSE ent. 291
>>> Cap sur le bac Déterminer une loi de probabilité ........... Renta i at cece seen A
Calculer et interpréter l’espérance d’une variable aléatoire ............-. 293
1ALOE eet
Ed Loibinomiale ............ PIR at: A an rote 294
=> Révision Express ............. eae eR ee le Sion fieee eanias eae) ean giarenane 299
»>> Cap sur le bac Utiliser la calculatrice ou le tableur pour calculer une probabilité ....... 300
Utiliser une loi binomiale pour répondre a une question ....... Bea coveAes 300

Echantillonnage ............ i RSI Peas Bes ae ee 302


RR EO a 305
=> Révision Express .................65- oie aoe ay See ES OAM
... 306
»>> Cap sur le bac Associer un échantillon et une loi binomiale ........-..-..+sssrereee
Calculer rapidement P(X =k), PX <k) ..... Baa Go Rena ict eernrae vio 306
a MO
Prendre une décision ............ PESOS Beate Poet eee eee ei sieead are
00ers
2] Les instructions en algorithmique ....0......0...... eee 308

[Les principales formules tableur....................... ee ic Caks anteater 311


Second degre

Différentes formes d’une expression


‘De quoi s‘agit-il?, On va définir la notion d’expression du second degre et les différentes formes
qu’une méme expression peut avoir (développée, canonique, factorisée).

1) La forme développée
® Définitions
+ Une fonction f définie sur R est appelée fonction polynéme (ou trinéme) de degré 2
lorsquelle s écrit sous la forme :
f(x) =ax’?+bx+c aveca, b,c des réels fixés, a #0.
e Lexpression ax’ + bx + c est appelée forme développée.

2) La forme canonique
® Propriété - Définition
Toute fonction polynéme de degré 2 peut s’écrire sous la forme :
f(x)=a(xe-ay’+B aveca= s et Bp =f),
Lexpression a(x -a)’ + B est appelée forme canonique. Ba SL h —

i —— : = Dans un repére, la courbe


© Exemple : f(x) = 3x’ - 4x + — s’écrit sous la forme canonique : représentative de fest une
Pik

cals as parabole ?.
Wie) (x- a oe | Le sommet de cette parabole P
En effet -4 2, B= f(a) =3 PW eter 5 est le point de coordonnées
n effet, a = -———
= =et B=f(a) =3 x |=) -4x=+==-2.
ps 3 (5) SES G (c.;B)=(-3;8}.
E> La forme factorisée
® Définition
ns SEE EEPEreEE A
Le nombre A = b? - 4 x ax c est appelé discriminant du trindme | B= 7g,doncla ee
Fx)=) ax’ + bx +c.Co ; a, Beare
a pour sommet$(—" ; ral
® Propriété - Définition
¢ Si A > 0, alors la forme factorisée de f est f(x) = a(x - x,)(x — x,) avec :

x=
a y eee
a
¢ Si A = 0, alors la forme factorisée de f est f(x) = a(x - a)? avec a = - 4
a
Si A < 0, alors il n’y a pas de forme factorisée a retenir.
SS eS Se a Sa SSSA secanss

© Exemple: f(x) = 3x*- 4x + 5.OnaA= (-4-4x3x3= 10.


A = 10 > 0, donc la forme factorisée de f est f(x) = 3(x - x,)(x -x,) avec :
x e24A-VI0_4-VI0 gg , . -C-4) + VI0 _ 4+ Vi0
2x3 6 : 2x3 oe
@ 242
Second degré

Exercices résolus
Lire sur un graphique
ENONCE
La parabole ? ci-contre est associée a la fonction poly- —}—O
nome de degré 2 :f(x) = 2x” - 8x + 4.
Déterminer la forme canonique de f.
CORRIGE
f(x) = 2x? - 8x + 4, donc a = 2.
De plus, on lit sur le graphique que le sommet S de la
parabole a pour coordonnées (2 ; -4), donc a = 2 et
6 = f(2) = -4. Ainsi, f(x) = 2(x - 2) - 4 est la forme canonique de f-

Trouver la forme factorisée euemennes


ENONCE Ilfaut bien identifier a, b, c
fest la fonction polynéme de degré 2 donnée par sa forme dévelop- _ (sans oublier les signes) avant
pée f(x) = 3x? - 6x + 3. Ecrire la forme factorisée de f. d’effectuer les calculs.
CORRIGE
a=3;b=-6;c
=3 donc
A = (-6)
- 4 x 3 x 3 = 0. La formefactorisée
de f est
f(x) =3(x- a) aveca= x25 = 1. Ainsi, f(x) = 3(@% - 1)’.

Equation et inéquation du second degré


(DEGUCTaGIEND A Vaide de tableaux et de graphiques donnant les solutions d’équation et
d'inéquation du second degré, on expose les intéréts des différentes formes vues précédemment.

E> Solutions de l’équation ax? + bx + c= 0 (aveca = 0)


Solutions de ’équation ax? + bx + c=0

Les solutions sont x, = suas et x,= 2

Ano Lunique solution est a = - x.

Léquation n’admet pas de solution.

2) Signe du trinéme ax? + bx + c(aveca = 0)

A>0 ; ; ;
signe de a 0 signede(-a) Q signedea

=% o +o
ax + Dx + signe de a 0 signe de a

243 8
<0
parr aie 3 ;
rz
3) Illustrations graphiques

Exercices résolus

Choisir la forme la plus adaptée


ENONCE
Une balle de tennis rebondit devant Maxime en suivant une ¢
trajectoire parabolique donnée par la fonction f Les trois
expressions de f sont indiquées ci-contre.
x et f(x) sont exprimés en métres. Forme développée |f(x) = - 2x* + 8x - 6
Utiliser la forme la plus adaptée pour ré- Forme canonigque | f(x) =-2(«-2)’+2
pondre aux questions suivantes :
Forme factorisée | f(x) =-2(x - I(x - 3)
1. A quelle hauteur cette balle rebondit-elle ?
2. A quelles distances de Maxime cette balle touche-t-elle le sol ?
CORRIGE
1. On utilise la forme canonique f(x) = —2(x - 2)? + 2. Ona B = 2 qui est Vordonnée
du sommet de la parabole. La balle a rebondi a 2 métres du sol.
2. On utilise la forme factorisée f(x) = -2(x - 1)(« - 3), on y lit en effet que f(x) = 0
pour x =x, = 1 etx= x, =3. La balle a rebondi a 3 métres, puis a 1 métre de Maxime.

Vérifier a la calculatrice
ENONCE
1. Résoudre l’inéquation 2x” - 7x-4 <0.
2. Vérifier graphiquement le résultat trouvé grace a la calculatrice.
CORRIGE Pee
1. A = 81, les solutions de l’équation sont donc x, = - = |
et x, =4. Ainsi 2x* - 7x -4 <0 pourx€ 334

2. La courbe ci-contre est située sous l’axe des abscisses


lorsque x est entre =5et 4, ce qui confirme le résultat du 1.
Revision express

Les réflexes a avoir


© Pour déterminer les solutions (quand elles existent) d’une équation du second degré :
ax’ + bx +c =0, il faut :
— identifier les coefficients a, b et c ;
- calculer le discriminant A ;
— en fonction du signe de A, utiliser les résultats du cours page 279.
® Les solutions d’une inéquation (par exemple ax? + bx + c > 0 ou ax’ + bx + c < 0) peuvent se
vérifier graphiquement sur la calculatrice :
— lorsque la courbe ©, est située au-dessus (respectivement au-dessous) de l’axe des abscisses, cest
que f(x) > 0 (respectivement f(x) < 0) ;
— lorsque la courbe €,coupe l’axe des abscisses, c'est que f (x) = 0.

Les piéges a éviter


® Pour éviter de se perdre dans des calculs, il faut bien comprendre Vutilité de chacune des formes :
développée, factorisée, canonique.
® S’'assurer que l’expression est correctement rangée.
Par exemple, dans 2x + 5x*- 3:a=5,b=2etc=-3.
® Dans le calcul de A, si b = -2, alors b? = (-2)? = 4 # -2? = -4.

Cochez la bonne réponse.


1. L’expression f(x) = 2(x- 1) +4:
OC admet 2(x - 1)(x + 4) pour forme factorisée
CF admet 2x(x - 1) pour forme factorisée
ZC n’admet aucune forme factorisée
2. Dans un repére, la courbe représentative de la fonction f:
Ca pour sommet S(1 ; 4) Ca pour sommet S(-1 ; 4) Ca pour sommet S(1 ; - 4)

3. L’équation 3x’ - 4x + 1=0:


CF admet deux solutions CF admet une seule solution XC n’admet aucune solution
4.3x?-4x +12 0 lorsque x appartient a:
OR oy By)Seed
5. Pour trouver le maximum de la fonction g, l’expression la plus appropriée est :
CZ sa forme développée - 3x” - 3x + 6
CO sa forme canonique - 3 (x+ al+ ot

C sa forme factorisée — 3(x — 1)(x + 2)


q > Réponses p. 397 8

245 &
Résoudre une équation du second degré
et vérifier a la calculatrice

1. Résoudre les équations :


a. 3x? + 6x-9=0; b. 2x° + 3x+4=0.
2. Vérifier la cohérence des résultats a la calculatrice.

Méthode
Gl Pour résoudre une équation du second degré, il faut :
- identifier les valeurs a, b, c afin de calculer le discriminant A ;
— en fonction du signe de A, utiliser la ligne correspondante du tableau du cours para-
| graphe 1 pour les équations.
3) Pour vérifier la cohérence des résultats trouvés, a l’aide de la calculatrice, on peut :
— tracer dans une fenétre adaptée la courbe d’équation y = f(x) ;
— les solutions de l’équation f(x) = 0 (quand ili y en a) sont les points d’intersection de la
courbe de l’axe des abscisses.

qa. 3x +6x%29
=0; @=33.b=6;c=-9
doncA=6 =-4%x3 x (-9) = 144.
6-V144 _ -6-12 _
Or A = 144 > 0, donc il y a deux solutions x, = —————_ = —_— = - 3 et
x
= Od Le 25)
6
b. 2x? + 3x+4=0;a=2;b=3;c=4doncA=3?-4x2x4=-23.
Or A=- 23 <0, donc il nya pas de solution.

2. a. On représente la courbe b. On représente la courbe


d’équation Y = 3X7 + 6X - 9. d’équation Y = 2X? + 3X + 4.

ides eR ialdntinant sce SesiliNi

Cette courbe coupe l’axe des Cette courbe ne coupe pas


abscisses en x, = -3 et x, = 1. laxe des abscisses.

Raters a avoir
Vérifierala calculatrice mame
eas |si ce n'est pas demandé.

@ 246
Choisir la forme appropriée

Une sauterelle saute d’un mur avant de se poser sur le sol. On admet que sa trajectoire
décrit une parabole représentant la fonction f dont les trois formes sont données ci-
dessous. x et f(x) sont exprimés en metres.

Forme développée Forme canonique Forme factorisée

Choisir la forme appropriée pour répondre aux questions :


1. Quelle est la hauteur du mur ?
2. A quelle hauteur maximale a-t-elle sauté ? Conseil
3. A quelle distance du muret est-elle retombée ? Comprendre l'intérét de
chaque forme (développée,
Méthode canonique, factorisée) est
essentiel.
® La forme développée permet de calculer facilement f(0).
@ La forme canonique permet d’obtenir facilement les coordonnées du sommet S(a; B)
(donc le maximum ou le minimum).
@ La forme factorisée permet dobtenir facilement :
~ les solutions de l’équation f(x) = 0, Cest-a-dire les abscisses des points communs a ©,
et a l’axe des abscisses ;
— le signe de f(x).

1. La hauteur du mur est égale a f(0), on utilise la forme développée :


f(0) =-07 +04+2=2.
Le mur fait 2 métres de haut.
2. La forme canonique permet d’obtenir les coordonnées du sommet S(a. ; ).
f)=-(x-5)
x) =—-(x-=— +3,+4 donc
Lye 9 ite, 9
$(553);

La sauterelle a sauté a 4= 2,25 metres de haut (lorsqu’elle se trouvait a ;= 0,5 métre du


mur).

3. La forme factorisée permet d’obtenir les solutions de l’équation f (x) = 0.


f(x) = -(x + 1)(« - 2) = 0 lorsque x = -1 ou x= De,
du mur.
Or x =-1 est situé 4 gauche du mur (hors trajectoire). Donc elle a atterria 2 métres

247
Fonction racine carree —
Fonction cube

La fonction racine carree


(De
s‘agit-il?)
quoi On introduit une nouvelle fonction, la fonction racine carrée, et ses propriétés
essentielles.

ED Definition
La fonction définie sur [0 ; +90[ qui, a tout réel x > 0, associe Vx | Rema
est appelée fonction racine carrée. : est 0208
ian w Pourtoutx> 0, Vx > 0.
ee Tableau de variation |
© Propriété :
La fonction racine carrée est croissante sur [0 ; +[.

® Tableau de variation x 0 +00


| ee

3) Courbe représentative
On appelle parfois cette courbe
demi-parabole.

ttt tt
123 45 6 7 8 9 1 il-10 13 14 15 16 17_is x

Exercices résolus
Comparer des racines carrées sans les calculer Sy ge
Remarque —
ENONCE
eee] eal | : Ree ii faut commencer par comparer
ans les calculer, comparer les nombres suivants : les nombres sous la racine
a. V18 et V19 : b. Vr -1 et V3. carrée, puis utiliser la croissance
‘ our conclure.
CORRIGE P
a. 18 < 19, or la fonction racine carrée est croissante sur [0 ; + %[, donc
V18 <= VI19.
b. 1 <4 donc nm - 1 <3, or la fonction racine carrée est croissante sur [0 ; + %[, donc
ase,

@ 248
Fonction racine carrée — Fonction cube

Résoudre graphiquement une inéquation


ENONCE
Par lecture graphique, préciser les valeurs de x pour lesquelles 1 < Vx <3.

CORRIGE
© Dans un repére, on trace la représentation graphique de la fonction racine carrée.
®@ On place les valeurs 1 et 3 sur l’axe des ordonnées. .
® On reporte ces valeurs sur l’axe des abscisses en passant par oe
la courbe. »
® On lit le résultat sur l’axe des abscisses. Poura > 0, Vx =a lorsque
sate

Ainsi, 1 < Vx <3 pour x € [1; 9]. at

La fonction cube
On introduit une nouvelle fonction, la fonction cube, et ses propriétés
essentielles.

ED Definition -Remarques
a (?=0
La fonction définie sur R, qui, a tout réel x, associe x’ est appelée fonc- w PourtoutxdelR,
(—xP =—»,
tion cube.

ee Tableau de variation
© Propriété :
|
La fonction cube est croissante sur R.
|

@ Tableau de variation

249 &
E> Courbe représentative sh f _Remarque —
Cette courbe est symétrique par
S rapport a l’origine du repére.

PNwRNANOO

Exercices résolus
Comparer des cubes sans les calculer
ENONCE
Sans les calculer, comparer les nombres suivants :
a. 1 000° et 999° ; b. (x + 5) et 9°.

CORRIGE ’ les nombres (sans les cubes),


puis utiliser la croissance pour
a. 999 < 1 000, or la fonction cube est croissante sur R, donc condure.
999° < 1 000°.
b. 1 < 4 donc 1 +5 < 9, or la fonction cube est croissante sur R, donc
(r+ 5)? < 99.

Résoudre graphiquement une inéquation


ENONCE
Par lecture graphique, préciser
les valeurs de x pour lesquelles :
15758.
CORRIGE
COLO
UTOVNI
WB
RN
® Dans un repére, on trace la
représentation graphique de la
fonction cube.
@ On place les valeurs -1 et 8 sur
l’axe des ordonnées.
® On reporte ces valeurs sur l’axe des abscisses en passant par la courbe.
@ On lit le résultat sur l’axe des abscisses.
Ainsi, -1 S x* S 8 pour x € [-1; 2].

@ 250
Fonction racine carree — Fonction cube

1 => Révision express

Les réflexes a avoir


® 1] faut connaitre le sens de variation des deux fonctions étudiées :
— la fonction racine carrée est croissante sur [0 ; + ©[ ;
— la fonction cube est croissante sur R.
Ainsi, de 1,41 < 1,42 on déduit que V1,41 < V1,42 ou que (1,41)? < (1,42)°.
®]] faut savoir tracer rapidement les représentations graphiques des fonctions racine carrée et
cube, elles servent a trouver les solutions d’inéquations du type : Vx < 3 ou x? > 2.

Les piéges a éviter


Il ne faut pas confondre sens de variation et signe d’une fonction. Par exemple, la fonction cube
est croissante sur ]- © ; 0] et négative sur ]- © ; 0].
® La fonction racine carrée n’a pas de sens pour les valeurs de x négatives.

eee

iiest la fonction définie sur R par f(x) =x - x.


Cochez la bonne réponse.
1. L’expression f(x) = 0 admet pour solutions :
Ll0et1 C]-let1l (J0;let-1l

2. f(x) est égale a:


CO x(x- 1) DF x(x- 1)(x + 1) C0 (x? - 1)(x* + 1)
3. f(x) est:
CX positive sur [0 ; +9 LJ négative sur [0 ; +~[ C positive sur [1 ; +2

4. image de 2 par f est :


L16 1-6 (14

5. gest la fonction définie sur R par g(x) = 2x°-5:


OO gest croissante sur R
0 gest décroissante sur R
Og change de variations sur R
~> Réponses p. 397

251 @

ee ee | =
Savoir comparer les cubes de nombres

Donner un encadrement le plus précis possible de x*, lorsque -1 S x S 1,8.

Méthode
Pour comparer les cubes (ou les racines carrées), on peut :
® soit utiliser le sens de variation de la fonction cube (ou de la fonction racine carrée) :
Méthode 1 ;
@ soit utiliser la représentation graphique de la fonction cube (ou de la fonction racine
carrée) : Méthode 2 ;
® soit utiliser le tableau de variation de la fonction cube (ou de la fonction racine car-
rée) : Méthode 3. ‘

¢ Méthode 1
La fonction cube est croissante sur R, donc des nombres (ici —-1 ; x et
1,8) sont rangés dans le méme ordre que leurs cubes.
Ainsi, (-1)° S x° < 1,8°, cest-a-dire -1 S x < 5,832.
¢ Méthode 2
On place, sur la courbe de la fonction cube, les points d’abscisses —1
et 1,8.
Ils sont ordonnés (—1)° et 1,8°, c’est-a-dire —1 et 5,832.
Ainsi, tout point M de la courbe dont l’abscisse est comprise entre -1
et 1,8 a une ordonnée comprise entre —1 et 5,832.
D’ot -1 Sx S 5,832
¢ Méthode 3
On complete le tableau de variation de la fonction cube avec les valeurs
de ’énoncé. ;
(-1)? = -1 et 1,8? = 5,832
Ainsi, -1 S x° < 5,832.

252
Vérifier ou conjecturer avec sa calculatrice
Enonce

| fest lafonction définie sur R par f(x) = 7 - 4x -7x + 10.


| 1. A Vaide dela calculatrice, conjecturer les solutions de V équation f(x) = 0.
2. Caroline a dressé le tableau de signes.

Vérihier ce tableau 2 Ia calculatrice. Le corriger si nécessaire.

Méthode
4 Voici quelques fonctionnalitésde la calculatrice -
| « legraphique: utile pourlirelesigne def(x),lescoordonnées decertains points (fonc-
tion TRACE)... ;
+ résolution de f(x) = 0:le ROOT (Casio);
ER pee0079;
Coty M8 (Casio) ; “MC puis maximum ov minimum

|Corrigé |

On en déduit, par lecture graphique, que f(x) = 0 lorsque x = -2 ou x = 1 ow x =.


2. On utilise la représentation graphique.
+ Pour x € |-~ ; -2] & pour x € [i ; 5) la courbe est située sous Vaxe des
abscisses, donc f(x) <= 0
e Pour x € [-2; 1) 4 pour x € [5 ; +L, la courbe est située au-dessus de laxe
des abbscisses, donc f[@ zo.
Le tableau de Caroline doit donc ttre corrigé et remplacé par Je tableau ci-
dessous-

2538
Dérivation

Nombre derive et fonction dérivable


On introduit ici la notion de nombre dérivé d’une fonction, ainsi que son
interoreeatian graphique en terme de tangentea une courbe.

EP Nombre dérivé ena


fest une fonction définie sur un intervalle I. a et a + h sont des réels appartenant a I.
Dans un repére, %, est la courbe représentative de f.
e Définitions

Le taux d’accroissement de f entre a et a + h est le nombre : flarh)” papier oF


f(a+h) -f@
i :
« Lorsque le taux d’accroissement de fentre a et a + h tend vers un
réel quand h tend vers 0, on dit que ce réel est le nombre dérivé de
fena, on le note f '(a) (on dit alors que f est dérivable en a).

© Propriété :

f est une fonction définie sur un intervalle I et dérivable en a, a


el m Le taux d’accroissement est le
Léquation de la tangente T, a €,en a est : coefficient directeur de la droite
(AM).
y=f' (a)(x - a) + f(a).
m Quand / tend vers 0, Mse
rapproche de A: le nombre
dérivé de fen a est le coefficient
directeur de la tangente a‘,
2) Fonction dérivée ena.
© Définitions

- f est une fonction définie sur I. On dit que f est dérivable sur I
lorsquelle est dérivable en tout point de I.
e On définit ainsi une nouvelle fonction appelée fonction dérivée
de fet notée f’: f’:I=>R
xe f' (x)

e Propriétés

¢ Toute fonction polynéme est dérivable sur R.


e Toute fraction rationnelle (quotient de deux fonctions poly-
ndmes) est dérivable sur son domaine de définition.

@ 254
Derivation

Exercice résolu
~ Calculer, puis utiliser un nombre dérivé
ENONCE
fest la fonction définie sur R par f(x) = 2x? + 5x + 4.
1. Montrer que f est dérivable en 2 et calculer f’(2).
2. Déterminer |’équation de la tangente a 6,en 2.
CORRIGE
1.On commence par calculer le taux d’accroissement de fentre 2 et 2 + h.
f(2 +h) -f(2) __ 22 +h)? +52 +h) +4) -(2x2?4+5x2+4+4)
h h
— 8+ 8h+ 2h? + 10+ 5h+4-8-10-4_ 2h’? + 13h
2h 13,
h
Ainsi lim. G+ a =f) — 13, Cette limite est un nombre fini: 13, ce qui prouve que

fest dérivable en 2. On note :f’(2) = 13.


2. T,: y=f'(2)(« - 2) + f(2)
T,: y = 13(«
- 2) + 22, donc T,:y= 13x
- 4.

demandé, il est conseillé


de vérifier ses résultats ala
calculatrice.

ye Dérivees usueiles
Les tableaux suivants sont essentiels et a connaitre par cceur. Ils permettent de
déterminer l’expression de la dérivée d’une fonction.

EB Tableau des dérivées de fonctions usuelles

(ones aS
n entier, n = 1.

fi@e=-4 x?
f définie et dérivable sur ]- © ; 0[ U ]0; +f.

dikes 3x
Ses f définie sur [0 ; + [ et dérivable sur ]0 ; + ©[.
erp ee)

255
ee
2) Tableau des dérivées des formes usuelles
u et v sont deux fonctions définies et dérivables slitun intervalle I.

Fonction Fonction Se Remarques

Exercices résolus
Déterminer la dérivée d’une fonction usuelle
ENONCE
Déterminer l’expression de la dérivée de chacune des fonctions suivantes :
a. f(x) = x* b. g(x) = -5 c.h(x) =5 Vx
CORRIGE
On utilise le tableau du paragraphe 1 du cours.
a. Pour tout réel x, f(x) est de la forme, f(x) = x" avec n = 4. Donc sa dérivée admet
pour expression f'(x) = 4x*~! = 4x?.
b. Pour tout réel x, g(x) = k avec k = -5, donc g’(x) = 0.
; ' 1 5
c. Pour tout réel x > 0, h(x) =5 x Vx. Donch (f= 5* ae = oe

Determiner la dérivée d'une forme usuelle .


ENONCE
Déterminer l’expression de la dérivée de la fonction définie sur R par f(x) = oF =
CORRIGE
u(x)
Pour tout réel x, f(x)= avec u(x) = 5x - 4 et v(x) =x? +3.
v(x)
Sa dérivée est donc de la forme f'(x)= u'(x) x v(x)= u(x) x v'(x)_
v (x)?
Or u(x) = 5x - 4 donc u’(x) = 5 et v(x) = x? + 3 donc v’(x) = 2x.
5 x (x? + 3) - (5x - 4) x 2x
Ainsi, f’(x) = (e+ 3

iN 2 Da 1S — 10K Sx
of(x) = (x? ce 3)

Ha\ — 9X?
~ + 8x + 15
f (x) oS (x? ve 3)?

© 256
Dérivation

Revision express

Les réflexes a avoir


® Savoir que le nombre dérivé de fe en a, noté
sé f"(a), est le coefficient directeur de la tangente a€,en
a. Ainsi, sila tangente en a a pour équation y = mx + p, alors m = f'(a).
® Une tangente horizontale en a correspondaf’(a) = 0.
® L’équation de la tangente a ‘€,en a est y= f'(a) x (x- a) + f(a).
® Les tableaux des dérivées des fonctions usuelles et des formes usuelles sont a connaitre par coeur.

Les piéges a éviter


y

®(u+v)'=u'+v' mais(uxv')#u' xv’ et (O)ear


Vey
® Il ne faut pas, sous prétexte de gagner du temps, oublier de vérifier a la calculatrice. Par exemple,
tracer une courbe et la tangente dont l’équation a été trouvée par le calcul afin de vérifier la cohé-
rence des résultats.

u et v sont deux fonctions définies et dérivables sur I d’expressions :


ways 3x=7* Set ° 1(x) =e:
Pour tout x de I, v(x) #0.
Cochez la bonne réponse.
1. u(x) a pour expression :
CO -7 i) CO -4
2. Le nombre dérivé de v en 1 vaut :
el2 fal3 O10
3. Le coefficient directeur de la tangente en 2 a ©, est égal a:
O14 BS LS
4. Si f= : , alorsf’ est égal a:
g 2 guy i gO a

5. Si ip
ey4 alors l’expression de f'(x) est:
=30+14e+3 93 ry 3x2 4x = 3
ClSeay ere a 2y2 2x (+x)
4 (1 +x’) > Réponses p. 397 :

257 &
Savoir si une fonction est dérivable ena

fest la fonction définie sur R par f(x) = 2x* + 1. Montrer que f est dérivable en 1.

Méthode
GB Calculer f(@) ; déterminer l’expression de f(a + h) en fonction de h.
f(a +h) - f(a)
FA Former, puis simplifier le quotient
Pa
Ell Etudier la limite de ce quotient quand h tend vers zéro :
« si cette limite existe et est un nombre fini, alors f est dérivable en a ;
¢ sinon f nest pas dérivable en a.

Remarque
pars eines eno
1. /@) =3;f +h) =20 +h)? + 1= 2h? + 4h +3.
o : f+ -fl) _a _ 2h’+ 4h
2h +4h+3-3 que f’(1)=4.
|

ahh ; ed) 25) eG


a: lim 2h+4=4. Donc fest dérivable en 1.

Déterminer l’équation de la tangente en a a une courbe ©,

fest la fonction précédente. Déterminer l’équation de la tangente en 1 a %,.

Méthode |
| ER Calculer f(a) et f’(a).
EA Appliquer la formule du cours : T, admet pour équation y = f'(a)(x - a) + f(a).

Corrigé Réflexe a avoir


Pour calculer f’(1), on peut :
1.f() =33f') =4. ~ soit appliquer la méthode

2. . Léquation de laSoe.
tangente en 1 est y = f’(I)(« - 1) + f() : se ae
— soit déterminer expression
y =4(x - 1) + 3, Cest-a-direy = 4x - 1. de f’(x), puis calculerf’(1)en
remplacantxpar 1.

mi 258
EXERCICE 3

Trouver Vexpression d’une dérivée

1. fest la fonction définie sur R par l’expression f(x) = (3x? + 5)(1 - 4x). Déterminer
l’expression de la dérivée f’ de f.
2. gest la fonction définie sur R par l’expression g(x) = 3x=4 Déterminer expression
de la dérivée g’ de g. aia

Méthode

Reconnaitre la forme de f (u x v, 4, Vu...), déceler les fonctions usuelles dans l’expres-


Vv
sion de f (x’, ha .), puis utiliser les tableaux du cours.
Re

|
Corrigé|
1. Pour tout réel x, f(x) = u(x) x v(x) avec u(x) = 3x* + 5 et v(x) = 1 - 4x.
Ainsi, f’(x) = u'(x) x v(x) + u(x) x v'(x).
Or pour u(x) = 3x’ + 5, u’(x) = 6x et pour v(x) = 1 - 4x, v'(x) = -4.
Finalement, f’(x) = 6x x (1 - 4x) + (3x + 5) x (-4)
f (&) = 6x — 24x? - 12x’ - 20
f(x) = - 36x’ + 6x - 20.

2. Pour tout réel x, g(x) = uy avec u(x) = 3x -4 et v(x) =x? +1.

Ainsi, g’(x) = U(x) v(x) = u(x) v'(x)


v(x)?
Or, pour u(x) = 3x - 4, u'(x) = 3 et pour v(x) = x* + 1, v'(x) = 2x.
3(x? + 1) - (3x - 4)2x
Finalement, g’(x) =
(x? + 1)?
Piero o OX Fax
iS (x) = (x2 + 1)

ee —3x? + 8x +3
B= 62
+ IP

259 @
Sens de variation et signe de la derivée
Ce paragraphe explique le lien entre le sens de variation d’une fonction et le signe
de sa dérivée.

EP Principe graphique
f et g sont deux fonctions, définies sur un intervalle I, représentées ci- _Le coefficient directeur de la
dessous. tangente en aa une courbe %,
est le nombre dérivé f’(a).

e f est croissante sur I. Les tangentes repré- |@ g est décroissante sur I. Les tangentes re-
sentées ont toutes un coefficient directeur |présentées ont toutes un coefficient direc-
positif (elles « montent »). teur négatif (elles « descendent »).
Pour aE], f’(a) > 0. Pour a El, g’(a) <0.

or marque —
BP) Lien entre sens de variation et signe de la dérivée ™
; Cette propriété est fausse si
© Propriété - Invest pas un intervalle. Par
exemple, pour f: rot,
fest une fonction dérivable sur un intervalle I. fest décroissante sur }~co : Of
¢ fest croissante sur I si, et seulement si, pour tout x de I,f'(x) = 0. et sur JO; +o0[, mais pas sur
e fest décroissante sur I si, et seulement si, pour tout x de I,f'(x) <0. ]-00;0[ U JO; +00fet
e f est constante sur I si, et seulement si, pour tout x de I,f’(x) = 0. pourtant, pour toutx# 0,
———— = —— fw=5<0.
Exercices résolus
Lire le signe d’une dérivée sur un graphique
ENONCE
f est la fonction représentée par la courbe € ci-
contre. f est dérivable sur l’intervalle [-2 ; 4].
Déterminer le signe de la dérivée f'(x) en fonc-
tion de x.
Applications de la derivation

CORRIGE
Le signe de la dérivée f'(x) est déterminé par le sens de variation de f
Ainsi, f’(x) < 0 pourx € [-2 ; -1] et pourx € [1 ; 3],
et f'(x) 2 0 pourx € [-1; 1] et pour x € [3 ; 4].

Etudier les variations d’une fonction


ENONCE
fest la fonction définie sur R par f(x) = 3x? - 6x + 1.
1. Déterminer l’expression de la dérivée f' de f.
2. Etudier le signe de f’(x) en fonction de x.
3. En déduire le tableau de variation de f.
CORRIGE
1. Pour tout x de R,f'(x) = 6x - 6.

-6[ = 0 4 ‘|e 0xe nse


—00 1 +00 |f'(x) <0 pour
x E]-© ; 1] et
2. {

3. Puisque le signe de f’ détermine les variations de f, on obtient :


FH 3 x= ox 1 aD:

2 quoi sagit-il? Aprés avoir défini les notions de maximum et de minimum d’une fonction, on
Splines lelien entre la dérivation et la recherche de ces extremum, quand ils existent.
od

1) Extremum local
® Définitions

fest une fonction définie sur un intervalle I et x, € I.


«f(x,) est un maximum local de f lorsquon peut
trouver un intervalle J contenu dans I tel que :
pour tout x de J,f(x) < f(x,).
¢f(x,) est un minimum local de f lorsquon peut
trouver un intervalle J contenu dans I tel que:
pour tout x de J,f(x) 2 f(x,).

@ Exemple : La fonction f représentée ci-contre est définie sur


I = [-3; 8].
ee = 4 est un maximum local de f sur J = [-3 ; 3] (ou sur
= |=2=1|ou.sur...),
oe 6 est un maximum local de f sur J = I, on parle alors de
maximum global de f-

261 @
© Propriété

fest une fonction dérivable sur un intervalle I etw, € I.


¢ Si f(x,) un extremum local de f, alors f’(x,) =0. .
+ Si f’(x,) sannule en changeant de signe, alors f(x,) est un extremum local de f.

Illustration : Le deuxiéme point de la propriété ci-dessus peut étre illustré par l’un des
tableaux de variation :

2) Majorant — Minorant
® Définitions

fest une fonction définie sur un intervalle J.


¢ On dit que m est un minorant de f sur J lorsque : pour tout x de J, f(x) = m.
¢ On dit que M est un majorant de f sur J lorsque : pour tout x de J,f(x) < M.
¢ On dit que fest bornée sur J lorsqu’elle est minorée et majorée sur J.

Exercices résolus
Rechercher un extremum local
ENONCE
fest la fonction définie sur R par f(x) = 3x* - 6x + 7.
Montrer que fadmet un minorant sur R.
CORRIGE
Pour tout x de R, f’(x) = 6x - 6, d’ot le tableau
de variation.
f’ sannule en 1 en changeant de signe, donc
f (1) =4 est un minorant de fsur R (puisque 4 est
un minorant, 3 en est un aussi, et 3, 7, —1 et...).

Prouver qu'un nombre est majorant d’une fonction


ENONCE La
fest la fonction définie sur R par f(x) = —x? + 2x + 2. astuce du prof
Montrer que 3 est un majorant de fsur R. Montrer
que F(x) <M revienta
; montrer que f(x}-M <0,
CORRIGE
Pour tout x de R,
f(x) -3 =-2? 4+2x42-3=-07+2x-1L=-(’-2x+1=-(- 1).
Or - (x - 1)? < 0, donc f(x) - 3 < 0.
Finalement, pour tout x de R , f(x) < 3, ce qui prouve que3 est un majorant de f

@ 262
Applications de la dérivation

Revision express

© Pour montrer qu'une fonction f admet un minimum ou un maximum sur un intervalle I,on
peut dresser son tableau de variation sur I et comparer avec les tableaux du cours. |

Les piéges a éviter


® Lorsquun graphique est donné dans l’é ialped devi de UAatdefouideicdel OF
conclusions 4 apporter sont alors totalement différentes.
® Toujours vérifier la cohérence des résultats, notamment
entre le tableau de variation (lien entre
5| cae
signe
de f’etvariation de f)etle graphique affiché sur la calculatrice.
|
#12 condition f'(x,) = 0 ne suffit pas pour avoir un extremum en x, pourf.

Cochezla bonne réponse.


1. Pour tout x de [1; + of, f(x) =x? +1:
0 f est croissante sur [1 ; +>
OD f estdécroissante sur [1; + ~[
0 fest croissante, puis décroissante sur [I ; +>
2. Si la fonction g, dérivable sur R, admet un extremum local en 2, alors :
Og'(2)>0 Og(2)<0 0 g’(2) =0
3. Pour tout x de R, Wx) = 2x + 3 + 5:
1 5 est un majorant de f 15 est minorant de f C0 A(5) est un majorant de f

0 Pour tout x < -2,/()<0 O Pourtoutx<-2,i%)>0 O Pour touts <0,i'(%) 24

Fs > Réponses p. 397

263 8
Etudier les variations d’une fonction

fest la fonction définie sur R par f(x) = x° + 3x? - 24x + 9.


Dresser le tableau de variation de la fonction f.

Méthode
Gl Déterminer l’expression de f’ dérivée de f (sans oublier de préciser ou f’ est définie).
El Etudier le signe de f’(x) en fonction de x et cgnclure dans un tableau de variation en
utilisant la propriété du cours.

1. Pour tout x de R, f’(x) = 3x? + 6x - 24.


2. On étudie le signe de f’ a l’aide du discriminant A = 6 - 4 x 3 x (-24) = 324 > 0.
Léquation 3x’ + 6x - 24 = 0 admet donc deux solutions :
pe ey et Pei oe NY
: 2x ¢ 2D
Grace au chapitre 1, on obtient le tableau de signes de f’(x) sous lequel on déduit le tableau
de variation de f.
e f(-4) = (-4)? + 3(-4)* -— 24(-4)
+9=89
°fQia2B43%2=24x%24+9
=-19

Rechercher les extremunis d’une fonction

Enoncé | Piége a éviter


fest la fonction précédente, Une fonction n‘admet pas
Montrer que f admet des extremums locaux. Préciser leur valeur. toujours dextremums.

Méthode |
| il Dresser le tableau de variation de f.
E) Montrer que f’(x) s'annule en changeant de signe autour de a

@ 264
1. Voir 2. de l’exercice précédent.
2. D’aprés le tableau de variation de l’exercice précédent :
+ f’ sannule, en changeant de signe, en —4 et en 2, donc f (- 4) = 89 et f (2) = -19 sont des
extremums locaux ;
e 89 est un maximum local et -19 est un minimum local de f

Majorer ou minorer une fonction

fest la fonction définie sur ]1 ; +09[ par f(x) = 5K,


x
Montrer que 5 est un minorant de f sur ]1 ; +2.

Méthode
Pour montrer qu'une fonction f admet un majorant M (ou un minorant m) sur
un intervalle I, on peut:
— soit étudier le signe de la différence f(x) - M (ou f(x) - m) ;
— soit montrer que M (ou m) est un extremum local de f... sur I tout entier.

On étudie le signe de la différence f (x) - 5:


Pour tout x de J1;+[:

fle-5 = -5
poy, _ 5«-)
x-1 x-1
eS eee eee)
x-1
ant ok
cot
Or, pour tout x de J1; +~[,5 > Oetx-1>0doncf(x)-5>0.
Ainsi, f(x) > 5, ce qui prouve que 5 est un minorant de fsur ]1 ; + [.

265 &
Evolutions et pourcentages
si

Pourcentage d'évolution
‘De quoi s’agit-il? L’évolution entre une valeur initiale et une valeur finale peut étre exprimée de
différentes manieres.

1) Evolution exprimée en pourcentage


® Propriété - Définition
t est un nombre réel.
¢ Lorsqu’on passe d’une valeur initiale V, 4 une valeur finale V, a l'aide
dune évolution de t %, ona V, = (1+ a0) xVe
100 :
e CM=1+ = est appelé coefficient multiplicateur : V, = CM x V..
Lorsque t > 0
© Exemple : Lors de son lancement, l’euro valait 1 dollar. Il a augmenté de Deere aie ee |
tf d
40 % de sa valeur initiale (V,). t = * V, = 1, donc: (M<1. |

Va=
2
(1+ ca x 1 = 1,40. Leuro vaut désormais 1,40 dollar.

2) Pourcentage dévolution
® Propriété
+ Lorsqu’on passe d’une valeur initiale V, a une valeur finale V,, le pour-
V.=V.
centage d’évolution t¢ est donné par la formule : t= —~—_ x 100.
«t= (CM-1) x 100.
® Exemple : Une voiture cotitait 20 000 euros neuve. Aprés deux ans, elle vaut 11 000 euros
a l’argus. Le pourcentage d’évolution est t =
20 000
Son prix a baissé de 45 % en'deux ans.

3) Variation absolue — Variation relative


® La variation absolue entre les valeurs V, et V, est le nombre : Vea,

fois ; V,-V.
® La variation relative entre les valeurs V, et V, est le nombre : ——
1

mM 266
5 Evolutions et pourcentages

Exercices résolus
Calculer une évolution exprimée en pourcentage
ENONCE
Lors d’une vente aux enchéres, le prix d’un tableau a augmenté de 125 %.
Son prix de départ était de 2 millions d’euros. Combien a-t-il été vendu ?
CORRIGE
P = + 759)X 2 000 000
v
100
P= 2,25 x 2 000 000 2.000 000 € Prix de vente : P,
P, =4500 000.
Ce tableau a été vendu 4 500 000 euros.

Calculer un pourcentage d‘évolution


ENONCE
Le tableau ci-dessous indique la production, en kWh, de panneaux photovoltaiques
chez un particulier durant le premier semestre 2016.

a a
Calculer les pourcentages d’évolution entre chaque mois (arrondis a l’unité).
CORRIGE
» Entre janvier et février : t= 129-199 x 100 = 43, entre ces deux mois, la production
a augmenté de 43 % environ.
e On procede de méme pour les autres mois et on trouve successivement :
entre février et mars environ 59 % ; entre mars et avril environ 32 % ;
entre avril et mai environ -8 % ; entre mai et juin environ 6 %.

2 Evolutions successives — Evolution réciproque


2 ( ? Aprés le lien entre évolutions successives et évolution globale, on expose
lévolution nécessaireaun retour a l'état initial (évolution réciproque).
oe

ED Evolutions successives
© Propriétés (f, et t, sont deux nombres réels.)
reestesorsbcnaenantesotnnniryenoonsssessenstnrterrsvinfntorntrleiete rehire

e Lorsque le pourcentage d’évolution de la valeur V, ala valeur V, est see Pos |


de tla valeur V, a la valeur V,
4 : d 100 100 i
t1 % et que le pourcentage
;
d’évolution
t Y a aa ate |
V, V3)
2 100
est t, %, onal +—~=/[1+—- 100 100
x (1+395}
Cee.
Vi
ee,
ou t % est le pourcentage d’évolution de la valeur V, a la valeur V.. | ie
|
- Si V,= CM, x V, et V, = CM, x V,, alors CM = CM, x CM, Lat aes Cae ieee Se ek

d’ot V, = CM x V..

267 &
@ Exemple : Le lundi, une action a subi une hausse de 3 % ; le mardi une baisse de 2 %.
Ainsi1 +745=(1+ or (1-759) = 10094 dottt=0,94 %.
100 100 100 —

Entre lundi matin et mardi soir, elle a subi une baisse de 0,94 %.

> Evolution réciproque


® Propriétés (tfest un nombre réel.)
¢ Lorsque le pourcentage d’évolution de la valeur V, a la valeur V, est t %,
alors le pourcentage d’évolution de la valeur V, a la valeur V, est t’ %, donné par :
1
100 44 12s
100
* Si V,= CM x V, alors Viz V,d’ou CM! = as
CM

e Exemple : Le prix d’un article a baissé de 22 %. Pour revenir a son prix de départ, il doit
subir une hausse de t’ % avec 1+ _ = mean 2= 1,282 donc t’ = 28,2 %.
100°; _ 22
100
Exercices résolus
= ss = ea

=
Calculer une évolution globale ee
ENONCE | =~ =
Le graphique indique |’évolution sur quatre # ae
jours del’action BNP Paribas. Bia: on
| ov 22 Nov 23 Nov 24 Nov 25
Déterminer |’évolution globale de cette action |
sur ces quatre jours. | 22/1i/io | 23/11/10 | 24/11/10 | 25/11/10 ‘
CORRIGE z

re évolutions successives sont f, = -2,16%;


Evolution pe
2,16 9% Ss
3,82 9% =
0,44 9% af

al
0,20 ie%

= -3,82 %; t,=-0,44%;t,= -0,20 %. Lévolution globale est f % donnée par:

1 +E = (1- 2l8) x (1— 3:82) (1 - O44) x (1- 0:20) 0,935.


100 100 100 100 100
D’out t = - 6,5 %. Laction a baissé de 6,5 % sur ces quatre jours. “Méthode

Calculer une évolution réciproque a =(M,


Lorsque 1+ 455
t=(CM-1) x100.
ENONCE
Entre deux émissions, le nombre de téléspectateurs a baissé de 17 %. Calculer le
pourcentage d’augmentation du nombre de téléspectateurs nécessaire pour revenir a
Yaudience de la premiére émission.
CORRIGE
D 1
t 1
(ce ANS Glos” eSDOSGy
100 es
en 0,83
Ridge
a éviter_
Laudience doit augmenter d’environ 20,5 % pour revenir a Lévolution réciproque d’une
baisse de 17 % n’est pas une
Vaudience de |’émission 1. hausse de 17 %.
sn ee ee aos ee ne ee
@ 268
» Evolutions et pourcentages

Revision express

Les réflexes a avoir


© Il faut connaitre les liens entre les différents parameétres :
V, : valeur initiale ; V,: valeur finale ; ¢: évolution en % ; CM : coefficient multiplicateur.
V=CMxX
3 VV
BNE ( eae =[14+-—\xV:CM=14+—.
3 CM Tie

‘Ses
Ve-V; 100
x CM — 100.

© Pour évaluer des évolutions successives, on multiplie entre eux les coefficients multiplicateurs.

Les piéges a éviter


® Une augmentation de 10 % suivie d’une autre augmentation de 20 % ne revient pas a une aug-
mentation de 30 %.
Il faut effectuer le calcul (1+ ctl x (1+ mal puis calculer |’évolution t correspondante.

® Lévolution réciproque d’une augmentation de 10 % n’est pas une baisse de 10 %.


Il faut effectuer le calcul an puis calculer l’évolution t correspondante.
100

D’un mois a l'autre, le prix d’un produit évolue, en fonction de la demande du marché.

Prix (en €) 20
Evolution (en %)

Cochez la bonne réponse.


1. L’évolution entre les mois d’avril et mai est égale a:
C} + 1,68 % LC] + 7,4 % environ +8 %
2. Le prix du produit au mois de juin est :
L] 23,59 € environ L] 20,80 € L] 26,68 €
3. Vévolution globale entre mars et juin est :
[1+ 17% el Lon L] environ+
4%
4. Le coefficient multiplicateur global entre mars et juin est :
La ily (1 0,82 environ LJ 1,179 environ
5. Pour revenir en juillet au prix de mars, le prix doit subir :
LC une baisse de 17,9 % environ CJ une baisse de 17,9 % environ
C] une baisse de 15,2 % environ ~>Réponses p. 397 ]

269
Rendre compte d'une évolution

Un jean qui cotitait 75 euros est soldé a 62 euros.


Rendre compte de diverses facons de |’évolution du prix de ce jean.

Méthode
Il existe différentes facons d’exprimer une évolution entre une valeur V, et une valeur
Vi:
oe. : Vi -
@ la variation absolue : Vea - @ la variation relative :
ve
® le coefficient multiplicateur : CM =
V,
V,
®@ le pourcentage d’évolution : t = os tx 100 = (CM - 1) x 100.
I

: Reflexe a avoir
Entre le prix d’origine et le prix soldé de ce jean : La variation relative et le
« la variation absolue est égale a : 62 — 75 = -13 euros ; coefficient multiplicateur sont |
gig ; : Saree é sais unité,
¢ la variation relative est égale a: ae 0;173 5 ot

« le coefficient multiplicateur est égal a: 2 = 0,827 ;


62—75
e le pourcentage d’évolution est égal a: acs ase 100 = - 17,3 %.

Utiliser la TVA

Voici les prix HT, TTC et la TVA Prix HT Prix TTC | Pourcentage de TVA
sur différents produits et services.
Compleéter le tableau.
504 €
476,86 €

Méthode |
Le lien avec le cours est le suivant : V, = Prix HT; V, = Prix TTC; TVA en %=t%. Dou: |

Prix TTC = (1. es x Prix HT et TVA = Prix TTC - Prix HT, 199
100 Prix HT -

™ 270
:
qi Beeg IhinG a ( + 19,6
100)x 80 == 95,68 :
iheoeee’ Prix TTC | Pourcentage de TVA

) 504 95,68 € 19,6 %


+ Prix HT = 1+ 20= 420. 420 € 504 €
|
“. TVA = 476:86 = 452 x 100 = 5,5 %.
452 : ue

Calculer une évolution globale, une évolution réciproque

Calculer le coefficient multiplicateur CM dans les cas suivants :


1e

Pa aa aa, |
i 2 Ls
ae ‘ ;

vy, Vv, Ve V4 |V, V,


ee ed ae
a

‘Méthode
Pour calculer une évolution globale ou une évolution réciproque :
— penser a schématiser la situation comme ci-dessus ;
- utiliser les formules du cours, soit avec les pourcentages d’évolution, soit avec les
coefficients multiplicateurs.

1. CM = 1,03 x 1,10 x 0,90 = 1,019 7.

V; V; V; V4
i Xx 1,0197
'

i fa) yA 5 Dae t’ il 1
2. Pour t’ % le pourcentage d’évolution réciproque .: CM’ = 1 + ——
(os
100 CM
= ——_ = 1,0
an

2718
Suites

Généralités sur les suites


‘De
quois/agit-il? La notion de suite est nouvelle. On donne ici quelques définitions et exemples de
base sur cette notion.

ED Définitions =.
® Une suite u est une fonction définie sur l’ensemble N des entiers naturels.
u:N—R
u +>u(n)=4,.
@ nest appelé rang ; u, est appelé terme de rang n. La suite uw est également
notéeu ou (u), Spey

FP} suite définie explicitement


Une suite u est définie par une formule explicite lorsque u, est exprimé a l'aide de n uni-
quement.
© Exemples : Pour n EN, u, = (-1)", v, = 3n? + 4.

EE} Suite définie par récurrence


Une suite est définie par une relation de récurrence quand son premier terme est donné |
et qu’on a une relation reliant le terme de rang n + 1 au terme de rang n. |
u,=4 V=5 =
e Exemples : t=
2H 7NeN VV ey. nen

4) Sens de variation d’une suite


® Une suite est croissante sur N lorsque, pour toutn deN:u, <u). n+1

® Une suite est décroissante sur N lorsque, pour toutn de N:u, > u, ,.
® Une suite est constante sur N lorsque, pour toutn deN:u =u).

Exercices résolus =
Etudier les variations d’une suite : méthode 1 Conseil -
ENONCE Pour étudier les variations d’une
suite, on peut étudier le signe
Etudier
tu es les V variations
ons de la suite
de la suite uu défini
définie sur N par : cael
dela différenceu—u,.
u,=1
=e
n +1 n n

272
CORRIGE .
PourtoutindeNSy =u
=i n tu n +2-u n =w+2>0.
n
n+1 n

Ainsi, u,,, > U,, donc la suite u est croissante sur N.

Etudier les variations d’une suite : méthode 2


Lorsqu’une suite est définie
ENONCE explicitement par une fonction
Etudier les variations de la suite v définie sur N* par v= i f,les variations de la fonction
4 n fsur [0 ; + c0[ ou 10; +0 [
CORRIGE donnent celles de la suite.
La suite v est définie par la formule explicite v. = f(n) avec
fw) =* pour x€ 10; +21,
La fonction f est décroissante sur ]0 ; + J.
Donc f(n) = f(n + 1), ainsiv, = v, +1°
La suite v est donc décroissante sur N*. ES onse le
cama as . . Lorsque tous les termes d’une
Etudier les variations d’une suite : méthode 3 suite sont strictement positifs,
: z on peut comparer le quotient
ENONCE Us
Etudier les variations de la suite w définie sur N par w= 3". saa
CORRIGE
ictal
Puisque pour tout n de N, w, > 0, pista 7 =o |:
Ww nA

Ainsi We Ww La suite w est croissante sur N.

Suite arithmetique — Suite géometrique


‘De
s‘agit-il?
quoi
Parmi toutes les suites, deux types de suites (arithmétique et géométrique) ont des propriétés
particuliéres.
a

E> Suite arithmetique


© Définition
eT Aeoe ee=
: ; oe : e:
Une suite u est arithmétique de raison rlorsque, pour tout n de N est: | ie
Uy oy | s uate =. Hares: |

© Propriété Sa
u est une suite arithmétique de raison r. Pour tous les entiers n et p: -Remarques
u,=Uu,+(n-p)
xr. w Cette formule est appelée
formule explicite.
w Pour p = 0, la formule
explicite devient
uo=u,taxr.

273 fi
© Représentation graphique
Dans un repére, une suite
arithmétique est représen-
tée par des points alignés.
On parle de croissance
linéaire.

1) Suite géomeétrique
® Définition
Une suite u est géométrique de raison q, lorsque, pour tout n de N:
ui, nt =U,X4q. L

® Propriété
u est une suite géométrique de raison q. Pour tous les entiers naturels Cette formule est appelée
netp: F =
Cae, tn-p formule explicite.
a Pour p = 0 cette formule
devientu,=u,xq".
® Représentation graphique
Dans le cas des suites géométriques, on parle de croissance exponentielle.

Exercice résolu
Etudier la nature d’une suite -Remarque-
ENONCE Etudier la nature d'une suite,
Cest regarder si elle est
Etudier la nature de la suite u définie sur N par u, = 2n + 3, puis de
arithmétique ou géométrique.
la suite v définie sur N parv, = (-1)".
CORRIGE
Méthode
FeO eee a cad |
¢ Pour tout entier n, u,,, = 2(n + 1) + 3.
Ainsiu,,,- u,=[2(n + 1) + 3] - [2n+ 3] =2.Dotu, =u, +2.
Pour montrer qu'une suite est
La suite u est donc arithmétique de raison 7 = 2 et de premier terme arithmétique, on montre que
u,=2x0+3=3. ua.-u=r.
p+) ti

¢ Pour tout entier n,v_|,= (-1)"*?.


rey e (-1)"*! _ :
=) Doty:spall S215,
dea) 5fe Rew oy
Ainsi M
pe hdl
4
1G
a

Git n n

Pour montrer qu'une suite est


La suite v est donc géométrique de raison q = -1 et de premier géométrique, on montre que
terme v, = (-1)°= 1. u
and (sia, ne sannule pas).
G+ — + J

™274
Revision express

Les réflexes a avoir


e Il faut connaitre les trois méthodes pour étudier le sens de variation d’une suite u:
—signedeu | - u,,
n+l

- variations de f sur [0 ; + ~[ lorsque u,=f(n);

~ comparaison de 4#+1 4 1 lorsque ae


u
afin d’utiliser la plus appropriée dans les exercices.
> Ce i n rive .

© Pour monter qu'une suite est arithmétique, on montre que u,,, — u, est égal a une constante r
(la raison).
® Pour montrer qu’une suite est géométrique, on montre que n+l est égal a une constante q
(la raison), lorsque u,=0. a
® Il est essentiel de connaitre toutes les formules sur les suites arithmétiques et géomeétriques.

Les piéges a éviter


© Lorsque u,_,n+1 = f(u,), les variations de f ne donnent pas les variations de u.
© u,—u,= 4ne montre pas que la suite u est arithmétique de raison 4, il faut vérifier u, , ,~ u, pour
tout n, cest-a-dire en conservant n.

© La plupart des suites ne sont ni arithmétiques, ni géométriques.

Cochez la bonne réponse.


1. Le troisieme terme de la suite u définie par N par u, = 3n’ - 3n + 1 est égala:
Ol fale? L119
u,=4
° isié de la suite u définie sur N par | ? hoe,
eee P U, = 2U,-1, pourn = 2 est égal a:
eye errs S25
3. La suite u définie sur N par u, = Vn est:
L] croissante L] décroissante L] constante

5 u définie
4. La suite ge sur N par ine
“=urtu,? pour nE Nest: :

L] croissante L} décroissante LI constante


5. La suite u définie sur N par u,=5 x 2" est:
CL] arithmétique L] géométrique [] ni lun, ni Vautre
) ; > Réponses p. 398 :

275 8
Utiliser la calculatrice

u est la suite définie sur N par uy=—l


= 2u, + 3.

A Vaide de la calculatrice, déterminer les 20 premiers termes de la suite u.

Méthode

TI ' Casio

- Taper puis sélectionner — Choisir


- Dans choisir : ~ Saisira,.,=2a, + 3,
nMin = 0 puis dans saisir a, = -1
u(n) = 2u(n - 1) + 3 | — Pour afficher les valeurs, sélectionner
u(nMin) = -1 | ;
— Visualiser les valeurs dans le tableau
de valeurs

Savoir déterminer un rang

u est la suite définie sur N par u,=5 x 0,9" + 1.


Ecrire un algorithme qui permet d’obtenir le rang na partir duquel u, < 2.

276
| Méthode
Pour rédiger correctement un algorithme :
@ selon le logiciel utilisé, penser a introduire les variables (ici u et n) ;
® si nécessaire, penser a initialiser (ici on démarre avec n = 0 et = 5x 0,9° + 1= 6);
® choisir le traitement le mieux adapté al’énoncé, parmi: « Tant que... », « Pour iallant
dee 4....», «Si....-alors,.. sinon »-
Quand cela est possible, tester l’algorithme « de téte ou a la main » dans des cas simples.

(Voici l’algorithme obtenu avec un logiciel Algobox.)


rises en Remarque
¥ LE
F u EST_DU_TYPE NOMBRE Avec Aigobox, pow(0.9,n)
n EST_OU_TYPE NOMBRE signifie 0,9",
% DEBUT_ALGORITHME Ses Fae
1h PREND_LA_VALEUR 0
[us PREND_LA_ VALEUR 6
W TANT_QUE (u>2} FAIRE
CEBUT_TANT_QUE
| | A PRENO_LA VALEUR n+2
| fu PREND_LA VALEUR S*powid S.niji-l
~ Fifi TANT QUE
APFICHER nh
~ FIM_ALGORITHME
En faisant fonctionner cet algorithme, on trouve n = 16.
Ainsi, a partir de n = 16 (cest-a-dire pour tout n > 16), u, <2.

Etudier la nature d’une suite


4 Remarque
Etudier la nature d’une suite,
|Enoncé | Cest regarder si elle est
Etudier la nature des suites ci-dessous : arithmétique ou géométrique
ou nil’un ni l'autre.
1.u,=1+4n, pour nEN; 2.u,=2 x 3", pournEN.

‘Méthode
® Pour montrer qu'une suite u est arithmétique, on calcule la différenceu, - u,:
— si cette différence reste dépendante de n, alors la suite u n’est pas arithmétique ;
— si cette différence ne dépend pas de n, alors la suite u est arithmétique.
; Mane oe PEN Es 12
® Pour montrer qu'une suite u est geomeétrique, on calcule le quotient ~~ (avec u, # 0):
n

— si ce quotient reste dépendant de n, alors la suite u n’est pas géométrique ;


| — si ce quotient ne dépend pas de 1, alors la suite u est geométrique.

277 &
1. Pour tout n deN:
-u =|1+—(n+1)
1 1 Lt; no Dineeetial
-jl+—n|=1+—-n+—-1-—n=
‘ n+1
“ul ru \-| "| 4d eter Al
u+uct
n+1 n 4
qui ne dépend pas
1
de n, donc la suite u est arithmétique de raison r =
|
et de premier terme u, = 1 + ri O=1:
2. Pour toutndeN:u =2x3"#0etu,,,=2x3"*1.
ntl
n+l Qn 1
fae ee XS
ek qui ne dépend pas de n, donc la suite u est géométrique

de raison q = 3 et de premier terme u, = 2 x 3°=2 x 1=2.

Modeéliser a l’aide d’une suite

Modéliser un probleme,
Dans une région francaise, le 1* décembre, 2 000 personnes sont vacci- _——est l€crire sous forme
nées contre la grippe. Chaque jour, 180 personnes supplémentaires sont mathématique dans le but de
sot, : F ay ane , le résoudre.
vaccinées. Combien y aura-t-il de personnes vaccinées le 31 décembre ?

Méthode ,
Pour modeéliser une situation a l’aide d’une suite, il faut :
® identifier le premier terme ;
® comprendre la signification du terme u, ;
® comprendre, grace a ]’énoncé, comment passer d’un terme u, un terme suivant u,__ ..

¢ u, = 2 000 :le nombre de personnes vaccinées le 1* décembre.


eu, est le nombre de personnes vaccinées njours apres le 1* décembre (par exemple, u, est
le nombre de personnes vaccinées le 3 décembre, soit 2 jours aprés le 1** décembre).
°u,,, =u, + 180: chaque jour 180 personnes supplémentaires sont vaccinées.
Ainsi, la suite u est arithmétique de raison r = 180.
u,, =u, +(n-0) x r=2 000 + (30 - 0) x 180
= 2000 + 5 400
=7 400.
Le 31 décembre, 7 400 personnes seront vaccinées.

278
Statistique descriptive —
Analyse de données

‘De quoi s‘agit-il?. Les indicateurs (médiane, quartiles) vus dans les classes précédentes sont
redéfinis.
Dans ce paragraphe, on consideére la série statistique ci-dessous, pour laquelle les valeurs
XX,» «.-) X, sont rangées par ordre croissant.

oa.
me |
a> Médiane
® Définition
Lorsque N est impair (N = 2n + 1), la médiane Me est la (n + 1)° valeur.
¢ Lorsque N est pair (N = 2n), la médiane Me est la demi-somme de la n° et de la
(n + 1)° valeur.

® Exemple : Un obstétricien a relevé les masses (en kg) de bébés nés dans un hépital :
2,9 - 2,9 -3 -3 -3,1 - 3,1 - 3,3 - 3,5 — 3,5 — 3,5 — 3,8 - 3,8 - 4,1
Cette série compte N = 13 valeurs. 13 =2 x 6+ 1.
La médiane est donc la (6 + 1)° = 7 valeur. Me = 3,3 kg.

> Ecart interquartile


® Définitions
- Le premier quartile, noté Q,, est la plus petite valeur de la série telle qu’au moins 25 %
des données lui sont inférieures ou égales.
« Le troisieme quartile, noté Q,, est la plus petite valeur de la série telle qu’au moins 75
% des données lui sont inférieures ou égales.
Lécart interquartile est le nombre Q, - Q..

® Exemple :Dans l’exemple précédent :


25 % x N= = x 13 = 3,25 donc Q, est la 4° valeur. Q, = 3.

Exercices resolus
Déterminer une médiane et des quartiles
ENONCE
Une enquéte de satisfaction réalisée auprés de cients a donné les résultats suivants
(de 0 : pas du tout satisfait 410 :parfaitement satisfait).

279 &
1. Déterminer la médiane et les quartiles de cette série.
2. Retrouver ces résultats a la calculatrice.
CORRIGE
1. Les valeurs (notes) sont rangées par ordre croissant. Avant de déterminer Me, Q, et
Leffectif total est N = 70 = 2 x 35. Q,, ilfaut toujours s‘assurer
e La médiane est la demi-somme de la 35* et de la 36° valeur : que les valeurs sont rangées par
Tae, ordre croissant.
Me= ———=

»2>_ x 70 = 17,5 donc le premier quartile est la 18° valeur : Q, = 6. 5


100 Lorsque a5 x Nou que
ox 702 52,5 donc le troisieme quartile est la 53° valeur : Q, = 8. <~~ X N nest pas un entier,
+0 on arrondit toujours a l’entier
2. Casio ; TI suivant.
e Dans le saisir les notesen Taper puis
List 1 et les effectifs en List 2. 1 Edit...
e Taper Saisir les notes en L1 et les effectifs en
Vérifier dans Ez
1 Var X List : List 1 e Taper puis puis taper
1-Var Stats (L1, L2)

::3
*
SsEERE
UT
Re

Deg
U A
aqgit-} Uécart-type est un nouvel indicateur statistique qui permet de mesurer la
dispersion des v aleurs d'une série. On le définit ici avant de donner quelques propriétés.

Valeur x, Ee m Les x sont des valeurs (on

fEffectif
| 7,|, |... |
parle de série statistique
quantitative).
@ Dans le cas d’une série
statistique donnée sous forme
de classes [a.;a,_ [,on remplace
chaque classe par son centre
y= Sha,

™ 280
Statistique descriptive —Analyse de données

1) Moyenne
® Définition
nxx,+n,xx,+ se HN XX,
La moyenne de cette série statistique est le nombre : X = N

Autre formule: x =f, xx,+f,/xx,+...+f, XX,

2) Variance, écart-type
® Définition
La variance de cette série statistique est le nombre :
Va In,x = Pen x x) nea) +n, x (x, - x)’.

MX XH
2
N, XX 2 + TMX 2
go
Autre formule : V =
N
® Définition aor
x,,Xet o sont tous exprimés
Lécart-type de cette série statistique est le nombre o = VV. danslaméme unité,

Exercice résolu
Déterminer une moyenne et un écart-type
ENONCE
Un chocolatier a pesé les plaques de chocolat blanc qu’il a fabriquées aujourd hui.
eae
1. Calculer la moyenne et l’écart-type de cette série.
2. Retrouver ces résultats a la calculatrice.

CORRIGE sous forme de classes,


1. La série statistique est donnée sous forme de classes, on les rem- on remplace [a,;a,_1
place par leur centre. a +405
atx, =
Exemple : [98 ; 99[ est remplacé par x, =
2 pour calculerxet 0.
598,59 % EX O90 Ft 2 X0259 2 100,78.
Ainsi: X% =
54+74+..49

tee + x [5 x (98,5 - x) +7 x (99,5 -X) +... +9 x (102,5 — X)] ~ 1,519.


Doi o = VV = 1,23.
2. On procéde comme dans |’exercice résolu précédent et on obtient
Remarque
les écrans suivants : Puisqueo= VV, V=02.
TI
Pic ili eas ar as Sine ean
ees Malabarrs Bieber tee es el nae eeRee

281 &
Représentation d'une série statistique
On introduit des graphiques construitsapartir des indicateurs vus
précédemment.

1) Diagramme a moustaches
®Le diagramme a moustaches (ou diagramme en boite) est utilisé pour représenter la
médiane et les quartiles.

Au moins 50 % , Au moins 50 %
des données des données
_—— ee

a
Au moins 25 %
des données
Au moins 75 % des données |
—-——-—+ a $$$»
Valeur Q, Me Q, Valeur
minimale maximale

®Le couple (médiane ; écart interquartile) est trés utile pour analyser certaines séries
statistiques.
I] sagit d’un couple (indicateur de position ; indicateur de dispersion).

2) Histogramme ou diagramme en batons

®Lhistogramme est utilisé pour repré- |®Le diagramme en batons est utilisé pour
senter les séries statistiques données sous | représenter les séries statistiques données
forme de classes : [a,; 4,1 ||. sous forme de valeurs : Bae
=: ee SS SanSESESP RENEE
Effectif ou Fréquence

® Le couple (moyenne ; écart-type) est trés utile pour analyser certaines séries statistiques.
I] s'agit d’un couple (indicateur de position ; indicateur de dispersion).

282
Statistique descriptive —Analyse de données

Exercice résolu
Représenter un diagramme en boite a la calculatrice
ENONCE
Voici les notes obtenues par des éléves de 1" ES et L au bac de frangais.
Avo Te eee
Premiére ES :
[Nombre d’éléves |2 [3 | 5] 2] 8]7] 6 | 2] 1
Pomme) 47 | 6 | 9) 10|to |a4) 17|
Premiere L:
[Nombre @éléves | 6 | 4] 1 [2] 3 [2/1] 4/6
1. Représenter a la calculatrice les diagrammes en boite de ces deux séries statis-
tiques.
2. Interpréter les différences entre ces diagrammes.
CORRIGE
1. Casio TI
Dans le MENU STAT : Taper puis Teed
- pour la 1” ES (resp. 1° L): — pour la I"° ES (resp. I L) :
e saisir les notes en List 1 (resp. List 3); _. saisir les notes en L1 (resp. L3) ;
« saisir les effectifs en List 2 (resp. List 4). . saisir les effectifs en L2 (resp. L4).

Vérifier dans (SET):


as GRAPH .
Taper[2ND)=|(STAT PLOT)
,
Graph type : MedBox (Box) [13](ENTER choisir
X List : List 1 Type : HLH,
Frequency : List 2 List: 1)
permet d’afficher plusieurs X Freq: L2
graphiques)

2. e La note médiane est identique dans les deux classes.


+ Les notes de la Premiére L sont plus étendues (de 4 a 17) et plus dispersées.
(écart interquartile plus grand que celui de la Premiere ES).

283 &
Révision express

Les réflexes a avoir


e Il faut savoir utiliser sa calculatrice (avec les listes) pour accélérer ou vérifier ses calculs.
e La moyenne, la médiane, les quartiles, |’écart-type sont tous exprimés dans la méme unité que
la variable statistique étudiée.
@ Lorsque N = 2 x n, la médiane est située entre la n° et la (n + 1)* valeur ;
lorsque N = 2 x n + 1, la médiane est située a la (n + 1)° valeur.
@ Lorsque les valeurs sont regroupées en classes, pour calculer la moyenne et |’écart-type, on
prend le centre des classes.

) Les pieges a éviter


e Lors de lutilisation de la calculatrice :
- il ne faut pas oublier de tenir compte de la liste des effectifs (ou fréquences, ou pourcentages) ;
~ il faut s’assurer qu'elle est paramétrée pour prendre en compte les deux listes : valeurs et effectifs.
e Dans les calculs de la médiane et des quartiles :
- il ne faut pas oublier que les valeurs doivent étre rangées par ordre croissant ;
- il ne faut pas confondre la place de la médiane (ou d’un quartile) avec la valeur de la médiane
(ou d'un quartile).

On a relevé dans le tableau ci-dessous la masse du cartable de 35 éléves de Premieére.

Masse (en kg) Es 3 4 5


Effectif JABS:
Cochez la bonne réponse.
1. Le nombre d’éleéves ayant un cartable de 6 kg est :
ay C13 O14
2. La moyenne de la masse.des cartables est environ :
0 10 45 [] 4,05
3. Lécart-type de la masse des cartables est environ :
[} 1,18 EPRI EMD IG
4. Apres calcul, on déduit que :
[el Me =< x El Me =x []Me>x
2 > Réponses p. 398 e

@ 284
Calculer le couple d’indicateurs (médiane ; écart interquartile)

Calculer la médiane et l’écart interquartile de la série statistique suivante :


0,2 — 0,1 — 0,15 - 0,2 —- 0,45 - 0,1 - 0,2.

Méthode

Pour calculer la médiane et les quartiles, il faut :


1. commencer par ranger les valeurs de la série statistique par ordre croissant ;
2. compter le nombre de valeurs (l’effectif total) ;
3. utiliser le cours paragraphe 1.

ie Remarque
« Cette série statistique comporte 7 valeurs. Le couple (médiane ; écart
+ Les valeurs données ne sont pas rangées, on les range : interquartile) est un couple du
0,1 - 0,1 - 0,15 — 0,2 - 0,2 - 0,2 - 0,45 : Me = 0,2. type (indicateur de position;
ie ee ot SERGE SE, indicateur de dispersion).
3 valeurs 3 valeurs

4x 7 = 1,75, donc Q est la 2° valeur: Q = 0,1;

2x 7 = 5,25, donc Q, est la 6° valeur : Q, = 0,2.

Lécart interquartile est donc Q, - Q, = 0,1.

Calculer le couple d’indicateurs (moyenne ; écart-type)

|Enoncé | fa Réflexe a avoir


é ayer hoo Lorsque les données
Calculer la moyenne et l’écart-type de la série statistique. sous tarnié
a Ernatear
: z : dintervalles (c‘est-a-dire de
[0,5 51 [521 254] classes), on utilise le centre
Effectif 3 D 4 des intervalles pour effectuer
les calculs (moyenne, écart-
type... ).

Méthode
Pour calculer la moyenne et I’écart-type, il faut se servir des formules du cours para-
graphe 2.

285 B
On commence par modifier le tableau en prenant
es centres des classes.
0,75 i 3

Remarque } 7
Effectif Le couple (moyenne; écart- :
3x 0,75+7x15+4x3
X= = 1,768. type) est eh: coupe
indicateurde at RSS
position; = ae
5
a ha indicateur de dispersion.
Vx 3X (0,75 5) +7 x (15-3) + 4 xB - FP «9 69) garvV/Pan0.g3. re
34+7+4

Utiliser la calculatrice et interpréeter

a. Saisir a la calculatrice les Salaires dans une entreprise


données du tableau pour | cajaire (en€) |1000 | 1200 | 1500 |2000 |5000
obtenir la moyenne, |’écart- -
type, la médiane et les quar-
tiles de cette série statistique.
b. Interpréter les résultats obtenus.

Methode

Suivant le modéle de calculatrice, il s’'agit de suivre les étapes indiquées dans les exer-
cices résolus du cours.

a. On obtient les écrans ci-contre :


b. Le salaire moyen dans cette entreprise est de 1 395 euros
environ.
e Le salaire médian est 1 200 euros, donc au moins 50 % des
salariés touchent 1 200 euros ou moins et au moins 50 %
touchent 1 200 euros ou plus.
e Le quart au moins des salariés touche 1 200 euros ou moins
(Q).
e Les trois quarts au moins des salariés touchent 1 500 euros
ou moins (Q,).
« Lécart-type o ~ 621 euros, il est élevé puisqu’on prend en
compte le salaire de 5 000 euros.

™ 286
Probabilités — Variable aléatoire

Loi de probabilité d'une variable aléatoire


‘De quoi s’agit-il? La notion de variable aléatoire est essentielle en probabilités. Aprés l’avoir
définie, on en donne quelques propriétés.
U est ’univers d’une expérience aléatoire, cest-a-dire l'ensemble des issues possibles
d'une expérience basée sur le hasard.

a Variable aléatoire
® Définition

® Exemple : On tire, avec remise, deux boules de l’urne ci-dessous.


U = {RR; RB; BR; BB} ot R: boule rouge et B : boule bleue.
On note X la variable aléatoire qui compte le nombre de fois ot: une boule rouge est apparue.
RR—~»2
RB—~>1
BR— >|
BB —~> 0

PD Loi de probabilité d’une variable aléatoire


® Définition
On note U' = {x, ;x,;...;x,} ensemble des valeurs prises par une variable aléatoire X.
La loi de probabilité de X est une fonction qui, a chaque valeur x, de U’, associe le
nombre p, ou p, = P(X = x,) est la probabilité que X soit égal a x,.

® Exemple : Dans l’exemple précédent,


la loi de probabilité de X est donnée par fisme:X=2,
| 0|1|2|
le tableau. Probabilité : P(X = x,)

3) Espérance d'une variable aléatoire


®@ Définition
|Lespérance de X, notée E(X), est égale a E(X) =p, x x, +p, XX, +. +P XX
Lespérance désigne le résultat moyen obtenu lorsqu’on réalise l’expé- -Remarque-
rience aléatoire *
On dit qu’un jeu est équitable
un trés grand nombre de fois. lorsque E(X) = 0.
® Exemple : Dans |’exemple précédent : E(X) = ix 0+ ;alt 4eo) ale
Ainsi, en tirant un grand nombre de fois deux boules, avec remise, de cette urne,
on obtient, en moyenne, 1 boule rouge.
287 B
Exercice résolu
Décrire une loi de probabilité
ENONCE
Maxime se rend au bowling avec des amis. On estime que, par partie, il a 5 % de
chances de faire un stricke (toutes les quilles sont tombées dés la 1" boule), 15 % de
chances de faire un spar (toutes les quilles sont tombées au bout de la 2“ boule). Les
amis décident d’attribuer 10 points au stricke, 5 points au spar et 1 point sinon. X est
la variable aléatoire qui compte le nombre de points par partie.
1. Décrire la loi de probabilité de la variable aléatoire X.
2. Calculer l’espérance de X, puis interpréter ce résultat.
CORRIGE -
1. On note St |’événement : « Maxime a fait un stricke » ;
Sp: « Maxime a fait un spar » ; R: « Maxime n’a fait ni
un stricke, ni un spar ».
Lunivers U est l’ensemble {St;Sp ; R}.

X:
s. +in, AEN0:
Sp— 5 Areas 5.
[ea
80°
R i Probabilité :P(X = x,) oT 700
100

2 FO = x10 HK 5 es.
100 100 0 100
En jouant un grand nombre de parties, Maxime obtiendra en moyenne 2,05 points
par partie.

Experiences identiques et indépendantes


sagit-il? Utile, notamment pour le chapitre suivant, on expose et on apprenda représenter
une succession d’expériences aléatoires identiques et indépendantes.

fe Definitions
Ily a répétition d’expériences identiques lorsqu’on effectue plusieurs fois la méme expé- |
rience aléatoire.
Les expériences aléatoires successives sont indépendantes lorsque les résultats obtenus
lors d’une expérience sont indépendants des résultats des autres expériences.

© Exemple : Lorsqu’on lance deux fois de suite une méme piéce de [ ~~


monnaie, on réalise deux expériences identiques et indépendantes.
® Contre-exemple : Lorsqu’on préléve deux boules, sans remise, de
l’urne ci-contre, les expériences réalisées ne sont pas indépendantes.

§ 288
Probabilités — Variable aléatoire

2) Représentation sur un arbre pondére


Tracer un arbre pondéré de probabilité permet de représenter les différentes issues d’expé-
riences identiques et indépendantes.
On répete deux fois, de maniére identique et indépendante, une expérience aléatoire a
trois issues : A, B et C. On peut schématiser cette situation par l’arbre pondéré ci-dessous :

E> Chemins sur un arbre


® Propriété (admise)

Lorsqu’on parcourt un chemin sur un arbre de probabilité, on multiplie entre elles les
probabilités de chaque branche parcourue.
Avec l’arbre précédent, on peut, par exemple, écrire que la probabilité d’obtenir B puis A
correspond au parcours du chemin rouge, elle est donc égale a : p(B) x p(A).

Exercice résolu
Calculer des probabilités
ENONCE
Lors d’un match international de basket, un joueur est confronté trois fois a l’épreuve
du lancer franc. Il a l’habitude d’en réussir 3 sur 4.
Rest l’événement : « Le panier est réussi » et R son contraire.
On suppose que ces trois lancers sont indépendants.
1. Représenter cette situation par un arbre de probabilite.
2. X est la variable aléatoire qui compte le nombre de lancers francs réussis sur les
trois lancers.
Calculer, puis interpréter les probabilités suivantes :
a.p(X=2); b.p(X=2).

289 &
CORRIGE
a 1% lancer 2° lancer 3° lancer
3/4 f R
3/4 Rae ee
R 1/4 ‘
3/4 bi 3/4 R
1/4 fe
ee ww
1/4 ~ = ww
x
y~]|
ne]
=|
cline)
bells!)

2.a. X = 2 est l’événement : le joueur a réussi 2 lancers francs sur les 3.


Donc X = 2 est constitué des issues : RRR; RRR; RRR. Ainsi:
P(X =2) =P(RRR) + P(RRR) + P(RRR)
= P(R) x P(R) x P(R) + P(R) x P(R) x P(R) + P(R) x P(R) x P(R)
= 3% 3 x 3 x ule= 27
4 4 4 64 7
La probabilité que le joueur réussisse 2 de ses 3 lancers est de are
b. De la méme maniére, P(X = 2) = P(X = 2) + P(X = 3)
wei: a) ey,
aS (=) =a,
4 32
La probabilité que le joueur réussisse au moins 2 de ses 3 lancers est de =.

@ 290
Probabilités — Variable aléatoire

Révision express

Les réflexes a avoir


® Pour déterminer la loi de probabilité d’une variable aléatoire X, il faut connaitre toutes les issues
x, de cette variable aléatoire, puis compléter le tableau :

Probabilité : p (X = x,)

© Penser a vérifier quep, + p, +... + p,= 1.


® Pour connaitre l’espérance de X, il faut au préalable avoir rempli le tableau ci-dessus.
® I] faut savoir traduire les phrases telles que « au moins 2 » : X = 2 et penser quand est nécessaire
a utiliser l’événement contraire.

Les piéges a éviter


® Une probabilité est un nombre compris entre 0 et 1.
® Lexpérience de X, notée E(X), n’est pas une probabilité, c’est la moyenne des résultats obtenus
lorsqu’on réalise l’expérience aléatoire un grand nombre de fois.

On lance un dé équilibré.
Lorsqu’on obtient ©, on gagne 10 euros ; lorsqu’on obtient © ou ®, on gagne 2 euros, sinon, on
perd 5 euros.
G est la variable aléatoire qui indique le gain (ou la perte) de la partie.
Cochez la bonne réponse.
1. Lexpérience aléatoire associée a G compte :
L] 6 issues L] 3 issues L] 2 issues
2. La probabilité de perdre 5 euros sur une partie est égale a:
ai Ee as
3. La probabilité de gagner au moins 2 euros sur une partie est égale a :
00,5 O2 BP
4. En jouant a ce jeu un trés grand nombre de fois, en moyenne :
CJ on perd environ 17 centimes d’euro
CJ on ne gagne ni ne perd
CI on gagne environ 17 centimes d’euro
5. Entre deux lancers de dé :
CX il y a indépendance
Kil y a dépendance
CJ on ne peut pas savoir s'il y a dépendance ou non
i > Réponses p. 398 ]

291 8
Déterminer une loi de probabilité

On lance trois fois une piéce de monnaie non truquée. Lobtention de trois PILE ou de
trois FACE permet de gagner 10 jetons ; l’obtention de deux PILE permet de gagner
5 jetons et deux FACE d’en gagner 2.
1. Se et ae Soe eean
eo ee re Ve! Réflexe 4 avoir
1° lancer 2° lancer 3°lancer | ; a
| Lorsqu’une expérience
| P ee P aléatoire consistearépéter
c | plusieurs fois la méme
1/2 Ip ee | épreuve, ilfaut pensera
F s‘aider d’un arbre.
| tae
| :
AGE |

2. Déterminer la loi de probabilité de la variable aléatoire qui donne le gain, en jetons,


de ce jeu.

Méthode
Pour déterminer la loi de probabilité d’une variable aléatoire X, il faut:
@ identifier l’univers U de départ et connaitre la probabilité de ae issue;
® identifier univers UW’ des valeurs possibles pour X ;
® faire correspondre a chaque issue de U sa valeur x de UW’ ;
® calculer les probabilités P(X = x,) et résumer le tout dans un tableau.

5
1% lancer 2° lancer 3© lancer |
| 1/2 P |
1/2 Ep ee
| ) 1/2 at
1/2 2 P|
| me ee ee
12 1/2 ‘

| 1/2 1/2
- ne ie 1/2ae SEB F
1) Eee
| 1/2 F Se 7 |
i 1/2
fe ee eee ee See ee et ee er |

® 292
2. univers est U = {PPP ; PPF ; PFP; ... FFF} et U’ = {2;5; 10}.
a ae a oe oe

OU’

ees eee
a 10 jetons

initspsataesh Ty
Lee = 5 jetons
Pei ae |
FEP ie passa tats |
| SO eee meICLONS |
|| | PEF
wee jenn eee |

Réflexe a avoir
La loi de probabilité de la variable aléatoire X est donnée par le tableau : Lorsqu’on dresse le tableau
Gain : x, (en jetons) d'une loi de probabilité,
penseravérifier que lasomme —
Probabilité : P(X = x.) des probabilités donne 1. :

Calculer et interpréter l’espérance d’une variable aléatoire

On reprend la variable aléatoire X donnant le gain, en jetons, de l’exercice précédent.


Calculer et interpréter l’espérance de X.

Méthode
| Pour calculer l’espérance d'une variable aléatoire X, il faut :
@ résumer dans un tableau la loi de probabilité de la variable aléatoire ;
@ utiliser les formules du cours.

|Corrigé | a Piége a éviter


Vespérance nest pas une
D’aprés le tableau ci-dessus et la formule du cours : probabilité.
D 3 3) 4]
nee 2
ei) 8 8 8 8
En jouant un grand nombre de fois, un joueur gagnera en moyenne 5,125 jetons par
parties.

293 @
pour lasuite du chapitre.

ED Loi de Bernoulli
e Définition
Léchec E estle contraire du
Une épreuve de Bernoulli est une expérience aléatoire a deux issues : SUCCES, donc E = 5.
Pune appelée SUCCES et notée S ; autre appelée ECHEC et notée E.
e Définition
Dans une épreuve de Bernoulli, la probabilité du SUCCES est p.
La loi de probabilité associée 4 cette épreuve est
appelée loi de Bernoulli de paramétre p.
Cette loi est décrite par le tableau ci-contre :

2) Schema de Bernoulli énéralement, on illustre un


@ Dénnition schéma

de Bernoulli $ka Vaide
Vat
d’un
G7

arbre pondéré de probabilité,


Un schéma de Bernoulli est la répétition d’une méme épreuve de
Bernoulli de maniére indépendante.
| 1° lancer 2° lancer
e Exemple : On lance deux fois de suite un dé équilibré et on associe |
la sortie du @ au SUCCES.
_ Ce schéma de Bernoulli peut étre illustré par arbre de probabilité |
enti:
Ven aes
5/6
ci-contre :
|

Exercices résolus
Décrire une loi de Bernoulli
ENONCE
On préléve au hasard une boule d’une urne contenant 4 boules rouges et 5 boules
vertes. On note S l’événement « La boule tirée est rouge ».
Décrire la loi de Bernoulli associée.
CORRIGE
Pour chaque boule prélevée, il y a deux issues S$ et S. Or
p=pSy= 4 La loi de Bernoulli de paramétre p = 4est
donnée par le tableau :

mi 294
Loi binomiale

Illustrer un schéma de Bernoulli


ENONCE
Selon INSEE, 51,4 % de la population francaise sont des femmes.
On choisit, au hasard et avec remise, trois individus dans la population francaise.
Le succés est associé au fait que lindividu choisi est une femme.
1. Associer un schéma de Bernoulli a cette situation.
2. Illustrer cette situation par un arbre pondéré de probabilité.
CORRIGE
1. Le choix au hasard de chaque individu peut étre associé 4 une épreuve de Bernoulli
dont le succés S est « Lindividu choisi est une femme », donc p = p(S) = 214 _ 9 514.On
100
choisit, au hasard et avec remise (ce qui assure l’indépendance entre les épreuves), trois
individus. On peut donc associer cette situation 4 un schéma de Bernoulli.

|
||
2. _

1° individu 2° individu 3° individu

s = ian Osta S |
0,514 0,486
eee |

0,514
||
E i
0,486 |

Loi binomiale
‘De quoi s’agit-il?. On définit une loi de probabilité, la loi binomiale, construite a partir d'une
succession dépreuves aléatoires identiques et indépendantes.

ED Definition
On considére un schéma de Bernoulli constitué de n épreuves de Bernoulli de paramétre

X désigne la variable aléatoire qui compte le nombre de succés sur les n épreuves. La
loi de probabilité de X est appelée loi binomiale (ou loi du nombre de succes) de para-
metres n et p.

© Exemple : On lance 3 fois de suite un dé équilibré et on associe la sortie du © au


succés. Chaque lancer de dé est une épreuve de Bernoulli dont le succés est ©, donc
p= -A cette situation, on peut associer la loi binomiale de paramétres n = 3 (le nombre
de lancers) et p = 2
Sur n = 3 épreuves, on peut obtenir X = 0 succés ou X = 1 succés ou X = 2 succes ou X = 3
succes.
295 &
ws |

Par exemple : p(X = 2) = p(SSS) + p(SSS) + p(SSS)

KE x24 Ex 2xh oer est Spelt


6 6 216 216

2) Esperance d’une loi binomiale


® Propriété (admise)
oe aE : ee : : ; Lorsqu’on répéte un grand
Lespérance E(X) d'une loi binomiale de paraméetres n et p est égale nombre de fois le schéma de.
an x p. Bernoulli associé, Vespérance
1 de E(X) représente le nombre
@ Exemple : Dans l’exemple précédent E(X) = 3 x res OS: moyen de succes obtenus surles
n épreuves.
Ainsi, en répétant un grand nombre de fois 3 lanters de dé, on obtient
en moyenne 0,5 fois le ©.

3) Représentation graphique de la loi binomiale


On peut représenter graphiquement une loi binomiale a l’aide d’un diagramme en batons
en placant les issues en abscisses et la probabilité de chaque issue en ordonnées.

Exercice résolu
Déterminer une loi binomiale
soi ‘ MBO ERE
Lalphabet compte 6 voyelles et 20 consonnes. Un singe Hl]
pointe trois fois de suite, au hasard et de maniére indé-
. e 5 . ey . Z | [H| [1] [a] [K ott

pendante l’une des lettres sur l’abécédaire ci-contre.


X est la variable aléatoire qui compte le nombre de
[N] [O]
+ |
voyelles pointées par le singe. uae tulcllZz
1. Associer cette situation a une loi binomiale dont on précisera les paramétres.
2. Illustrer cette situation par un arbre pondéré de probabilité.
3. Déterminer, dans un tableau, la loi binomiale considérée.
CORRIGE
1. Le choix d’une lettre au hasard est associé 4 une épreuve . Bernoulli dont le
succes S est « La lettre pointée est une voyelle », donc p = p(S)= — = 0,23.
Le singe répéte cette épreuve 3 fois, de maniére indépendante.
La variable aléatoire X suit une loiESTROT ANE de paramétres n = 3 et p ~ 0,23.
oo eGwk oN AR Pn
| ; Nombre |
1 lettre 2° lettre 3° lettre Résultat de succés : k
Loi binomiale

7 Probabilité p(X =k) 0,77° = 0,456 3 x 0,23 x 0,77? = 0,409

Probabilité p(X =k) 3:x 0,23? x 0,77 = 0,123 0:23? =.0,012

Par exemple : p(X = 2) = p(SSS) + p(SSS) + p(SSS)


=) X10523' 0523. 0877 0,123:

3 Coefficients binomiaux et loi binomiale


‘De quoi s’agit-il? La notion de coefficient binomial est définie a partir du nombre de chemins
sur un arbre de probabilité. On explique ensuite l'utilisation de ce coefficient pour simplifier les
raisonnements dans le cas d’une loi binomiale.

E> Coefficients binomiaux


® Définition
Un arbre de probabilité illustre un schéma de Bernoulli de paraméetres n et p.
Le nombre de chemins, sur cet arbre, correspondant a k succés sur les n épreuves
est appelé coefficient binomial et est noté (i)

® Exemple : Larbre de probabilité ci-dessous est associé 4 un schéma de Bernoulli de para-


metres n=4 et p= 0,1.
SS

Nombre |
1° épreuve
P 2° épreuve
P 3° épreuve 4° épreuve de succés ||
| 0,1
2 S seccecees k=4 ||
0,1 5 eee |
| ee nx et OL ee aaa
| 0,9 ea Reo
| S cern> SG ottteeeee k=3 |
|
| 0,1 0,9 . Zeus
0,1 S
cca =
re ee k=2 |
|

| 0,9 poses eee ee


26 SOs St tte eee k=3 ||
| as |ae Si swgaasaot =e al
S a 2 NOSIS roy ean antinays = |

BSpe
ae ET
| ee 2 0,9 Sree ee eee: oe
| S eal SG tte eens k=2

|
| : S = Od SG

ee
ttteteeee k=1

* Quatre chemins ménent a 3 succes, donc (3)= 4,

denims (313 (3)=5(0)


(8)
297 @
a

2) Coefficients binomiaux et loi binomiale


© Propriété ‘

X est une variable aléatoire qui suit la loi binomiale de paraméetres n et p.


Pour tout entier naturel k compris entre 0 et n:
p(X=h = (i)x Peel pies
® Exemple : Dans l’exemple précédent : el =6.

Donc p(X = 2) = al x 0,12 x (1 - 0,1)4-? = 6 x 0,12 x 0,92 = 0,048 6.


Ainsi, la probabilité d’obtenir 2 succés sur les 4 épreuves est de 0,048 6.

Exercice résolu
Calculer un coefficient binomial a la calculatrice
ENONCE
Calculer us a Vaide de la calculatrice.

CORRIGE
Casio rt
+ Taper 12 e Taper 12
« Sélectionner |
OPTN|. ° Sélectionner [MATH| [PRB|.
(D>||F3| + Choisir (ou combinaison)
¢ Choisir |F3| nCr =
e Taper 5, puis

Ainsi, (‘s}= 792,

@ 298
2 Loi binomiale

Revision express

Les réflexes a avoir


{I faut savoir identifier une loi binomiale :
~ chaque expérience compte deux issues : Succés et Echec ;
— lexpérience est répétée plusieurs fois de facon identique et indépendante.
© Lorsque
;
le nombre
eee
de répétitions est inférieur ou égal a
pga ep 1 expérience 2° expérience
4, il faut penser a utiliser un arbre de probabilité ci-contre :
® Le coefficient binomial (;)est égal au nombre de che-
mins de l’arbre menant a k succés. On peut aussi le trouver
grace a la calculatrice.

© La probabilité d’obtenir k succés est :


p(X =H)= (7)x pix (1 - py

Les piéges a éviter


® Lorsquil n'y a pas indépendance entre les expériences, il ne s’agit pas d’une loi binomiale.
© Il faut toujours préciser les parametres n et p lorsqu’on parle d’une loi binomiale.

Dans un pays en développement, 70 % des enfants de 16 ans sont scolarisés. On choisit au hasard
et de maniére indépendante 4 enfants de 16 ans de ce pays. X est la variable aléatoire qui compte
le nombre d’enfants scolarisés sur les 4 choisis.
Cochez la bonne réponse.
1. Pour chaque enfant choisi, la probabilité du succes est égale a:
4

OJ 0,4 {a ai
= ia 0,7

2. La variable aléatoire X suit une loi :


_] de Bernoulli de parametre 4 LJ binomiale de parametres 4 et 7
(J binomiale de paramétres 4 et 70
3. La probabilité qu'un seul enfant sur les 4 choisis soit scolarisé est égale a :
CJ] 0,075 6 C) 0,018 9 L) 0,411 6

4. Le nombre de chemins menant a 2 succés sur 4 épreuves est égal a:


Oo(; Oois Os
5, En SG en répétant cette situation un grand nombre de fois, on trouve :
(] 2,8 enfants scolarisés CJ 28 enfants .scolarisés LJ 0,7 enfant scolarisé
i ~> Réponses p. 398 5

299 &
Utiliser la calculatrice ou le tableur pour calculer une probabilité
Ong «£

X est une variable aléatoire qui suit la loi binomiale de paramétres n = 10 et p = 0,45.
1. Calculer P(X = 3) a l’aide de la calculatrice.
2. Calculer P(X = 7) a l’aide d’un tableur.

Méthode
1 D’aprés la propriété du cours : P(X = 3) = (3) «iOj45? «(1 10,45)"
—>:

On saisit cette formule a la calculatrice, en utilisant l’exercice résolu 2 p. 336 pour saisir
le coefficient binomial (3)
EA Daprés la propriété du cours : P(X = 7) = ey x 0,45’ x (1 - 0,45)!°~”.

La formule tableur |=LOI.BINOMIALE(k;n;p;0)| permet de calculer la probabilité


P(X = k) pour X variable aléatoire qui suit la loi binomiale de paramétres n et p.

|Corrigé | Pies | Réflexes a avoir


1. Ainsi, P(X = 3) ~ 0,166 a Lorsquen = 5, oncalcule
E , ears les coefficients binominauxa
la calculatrice car représenter
un arbre serait trop long.
g Ne pas oublier les
parentheses a la calculatrice.

RETA PRUETT cd

ee eS Cees omeenisi ia Orme


/A9:B9 [=] fx SE = |=LOLSINOMIALEG;10,0,45;0) :
(er Sees =LOI.BINOMIALE(7;10;0;45;0)|.
| e:Xek — Proabilité POek) Ainsi P(X = 7) = 0,07.
eee 0
1 — 0,02

te aa
4 0,24
2 0,23
6 0.16

Utiliser une loi binomiale pour répondre a une question

Un éléve répond au hasard et de maniére indépendante 4 trois questions d’un QCM.


Chaque question comporte quatre réponses dont une seule est exacte. X est la variable
aléatoire qui compte le nombre de bonnes réponses de |’éléve sur ce QCM.

300
1. Quelle est la probabilité que cet éléve obtienne exactement deux bonnes réponses ?
2. Combien de bonnes réponses peut-il espérer en moyenne ?

Méthode
Pour répondre a ce type d’énoncé, il faut l’associer a une loi binomiale, c’est-a-dire :
- pour chaque épreuve identifier le succés S et donner sa probabilité p ;
— sassurer que les épreuves sont identiques et indépendantes ;
— associer alors la variable aléatoire X a une loi binomiale en précisant ses parameétres
net p.
Gf Utiliser la formule du cours P(X = k)= ("\ x p* x Cl - p)"~* et se servir soit d’un
arbre, soit de la calculatrice pour calculer le coefficient binomial (i
EA Calculer l’espérance et traduire ce résultat par une phrase liée a l’énoncé

Corrigé
1. Chaque question du QCM est une épreuve de Bernoulli dont le succés est « Léléve coche
la bonne réponse », donc p = p(S) = *
Les épreuves sont identiques et indépendantes ; ;
On répéte cette épreuve 3 fois (il y a 3 questions au QCM), donc X suit la loi binomiale de
parametres n =3 et p= re

Nombre de bonnes |
1*° question 2° question 3° question réponses
| 1/4 Seles 3
| : 1/4
(=e
3/4 SUP Sr. sche. 2 |
1/4 = /
1/4 So seten 2
| 3/4 S S 1
3/4 eee eeeeee

SS)~~>
n
mmhe
as nN
wI WY
FF
—-
Ww—>
—=Co nm!
Nn

rea ()o()=(-9)"=6)-)3 |
Lévénement « Exactement deux bonnes réponses » correspond a X = 2.

Or il y a3 chemins sur l'arbre qui ménent a 2 bonnes réponses, donc pla 3.


Ainsi, P(X = 2) =3 x valx := a = 0,14. La probabilité que I’éléve obtienne exactement
deux bonnes réponses est de 0,14 environ. nose
l oi Piége a éviter
2. E(X) =nxp=3x ez 0,75. Lespérance n'est pas une
En répondant un grand nombre de fois a ce type de QCM, |’éléve obtien-_probabilité, cest un nombre
, moyen
y de succés.
drait en moyenne 0,75 bonne réponse sur les 3 questions.

301 8
Echantillonnage

Population, échantillon et loi binomiale


De quois/agit-il? Léchantillonnage est un procédé d’étude mélant statistiques et probabilités. On
enrappelle iciles principales définitions et le lien avec la loi binomiale.

Ee Population
® Définition
En statistiques, une population est un ensemble d’individus. Elle peut étre de taille finie
ou infinie.

e ean Un individu peut étre une personne, mais aussi un nombre, une couleur, une
journée..

> Echantillon d’une population


® Définitions
En statistiques, un échantillon d’une population est un sous-ensemble de cette popula-
tion. La taille n de Péchantillon est le nombre d’individus de cet échantillon.

3) Choix de I’échantillon et loi binomiale


Pour constituer un échantillon de taille m (en Premiére), on préléve au hasard avec remise,
n individus de la population.
® Propriété
Au sein d’une population, des individus présentent un caractére dans une proportion p.
On préléve un échantillon de taille n dans cette population.
La variable aléatoire X, qui compte le nombre d’individus de l’échantillon qui présentent
le caractére considére, suit laloi binomiale Bin; Pp).

© Exemple : 31 % des personnes d’un pays ont les yeux bleus.


On préléve un échantillon de taille 30 d’habitants de ce pays. Les individus sont des
personnes. La taille de la population n’est pas précisée et celle de Péchantillon est n = 30.
Le caractere étudié est « avoir les yeux bleus », on l’assimile au succés, donc p = p(S) = 0,31.
La variable aléatoire qui compte le nombre d’individus, parmi les 30 choisis, ayant les yeux
bleus, suit la loi binomiale %(30 ; 0,31).

Exercice résolu
Identifier les caractéristiques d’un échantillon
ENONCE
Dans le parc automobile frangais, 52 % des voitures fonctionnent au diesel.
On préléve au hasard et avec remise 100 voitures en France.
NeIdentifier les caracteristiques de cet échantillonnage.
= — = = - = eee

302
Echantillonnage

CORRIGE ,
+ La population est l’ensemble des voitures sur le territoire francais.
+ Les individus sont les voitures.
+ La taille de la population n’est pas précisée.
+ La taille de l’échantillon est n = 100.
+ Le caractére étudié est « fonctionner au diesel », il est présent au sein de la population
dans la proportion 0,52, on pose donc p = 0,52.
+ La variable aléatoire, qui compte le nombre de voitures parmi les 100 choisies, fonc-
tionnant au diesel, suit la loi binomiale 28(100 ; 0,52).

Intervalle de fluctuation — Prise de décision


‘De quois’agit-il? Tout processus d’échantillonnage s‘achéve par la prise d’une décision ou par un
constat. On introduit la notion d’intervalle de fluctuation et de seuil de risque utiles a cette prise de
décision.

Un caractere est présent au sein d’une population dans une proportion -Remarque >
X peut prendre toutes les valeurs
X est la variable aléatoire, associée a un échantillon de taille n, qui suit
tires de0 an.
la loi binomiale %(n ; p). cd erg

ED Intervalle de fluctuation
© Définition
x est un nombre réel entre 0 et 100. b
Vintervalie de fluctuation a x % est l’intervalle ; = défini par :

« aest le plus petit entier tel que P(X < a) > a(!- saat?

+ best le plus petit entier tel que P(X < b) = 5(!+

e Exemple : Pour une variable aléatoire X qui suit la loi binomiale Issue P(X<=k)
B(30 ; 0,4). . 0,017
0,044
Pour x = 1 x
= 95, ona =|](1 —-~)
<a 1=| 1 + ——]
e ai
= 0,025 et ax =0,975. : 0,094
0,176
A Vaide d’un tableur, on obtient les probabilités ci-contre : 40 0,291
« le plus petit entier a tel que P(X < a) > 0,025 esta=7; i 0,431
0,578
« le plus petit entier-b tel que P(X < b) > 0,975 est b = 17. 13
O15
Vintervalle de fluctuation a 95 % est donc: 14 0,825
15 0,903
I=res 50301
PORN ig ~ [0,23 ;;
30 30
0,57]. aa17 0,952
0,979
18 0,992

303 B
2) Prise de décision
et

Dans l’échantillon, on observe une fréquence f du caractére étudié.


@ Si f n’est pas dans lintervalle de fluctuation, alors au seuil de x % on peut rejeter
Vhypothése que l’échantillon est compatible avec les données de la population (l’écart
entre les données de l’échantillon et celles de la population est significatif).
@ Si fest dans Pintervalle de fluctuation, alors au seuil de x % on ne peut pas rejeter I’hy-
pothése que I’échantillon est compatible avec les données de la population (l’écart entre
les données de |’échantillon et celles de la population rest pas significatif).
Exemple : on reprend l’exemple ci-dessus.
Si, au sein d’un échantillon de taille n = 30 on observe une fréquence f= 0,15 du caractére
étudié, alors f € I. Donc, avec un risque d’erreur de 5 % (cest-a-dire au seuil de 95 %),
on peut affirmer que la fréquence observée est anormalement éloignée des données de la
population (l’échantillon n’est pas représentatif de la population).

Exercice résolu
Prendre une décision a partir d'un échantillon
ENONCE
45 % des électeurs d’un pays déclarent faire confiance 4 leur nouveau Premier
ministre. On préléve, au hasard et avec remise, 120 électeurs de ce pays.
1. X est la variable aléatoire qui compte le nombre d’électeurs ayant Sie en leur
Premier ministre. Associer X a une loi de probabilité.
2. A aide d’un logiciel ou de la calculatrice déterminer a 10° prés, les probabilités :
e P(X S 42); P(X S 43); e P(X S 64) sy P(X S65).
3. En déduire l’intervalle de fluctuation au seuil de 95 %.
4. Dans |’échantillon prélevé, 70 personnes déclarent faire confiance a leur Premier
ministre. Cet échantillon est-il représentatif de la population ?

CORRIGE
1.X suit la loi binomiale Y8(120 ; 0,45).
2. P(X S 42) = 0,017 s P(X S 43) = 0,026.
P(X < 64) = 0,973 ; P(X < 65) = 0,982.
3. Le plus petit entier a tel que P(X S a) > 0,025 est a = 43 ; le plus petit entier b tel
que P(X S b) = 0,975 est b = 65.
et ende fluctuation au seuil de 95 % environ est donc :
a = [0,36; 0,54].-
120’ =
4. La fréquence observée dans |’échantillon est f= a = 0,58.

Donc f € [0,36 ; 0,54], on peut affirmer avec un risque d’erreur de 5 % que cet échan-
tillon n’est pas représentatif de la population.

-Remarque
Un intervalle de fluctuation
au seuil de x % (ici 95 %)
correspond a un seuil de risque
de (100 — x) % (ici 5 %).

m304
Echantillonnage

Revision express

Les réflexes a avoir


© Pour bien démarrer un exercice sur |’échantillonnage, il faut :
~ identifier dans l’énoncé les paramétres n (taille de l’échantillon) et p (proportion du caractére au
sein de la population) utiles pour la loi binomiale B (n ; p) ;
- connaitre le seuil et déterminer |’intervalle de fluctuation ;
- identifier dans l’énoncé la fréquence f du caractére au sein de l’échantillon.
® Pour déterminer un intervalle de fluctuation au seuil de x %, on utilise le tableur, un algorithme
ou la calculatrice et les définitions du cours :
b| r=(2; 5) ova est le plus petit entier tel que P(X < a) > Lee, (1- an ;
nn 2 100
b est le plus petit entier tel que P (X < b) = * (1+ in
© Apporter la bonne conclusion :
Sif € I, alors au seuil de x %, on affirme que les résultats de |’échantillon ne sont pas significative-
ment éloignés de ceux de la population. Si f £ I, ils le sont.

Les piéges a éviter


® [a ; b] rest pas l’intervalle de fluctuation, cest e : ; ou 7 est la taille (le nombre d’individus)
de l’échantillon. Ut
® Ne pas oublier de transformer les pourcentages en fréquence. 42 % de la population — 0,42 est
la proportion au sein de la population.

Au sein d’une population, des individus présentent un défaut dans une proportion de 27 %. On
préléve, de manieére aléatoire et avec remise, dix individus de cette population.
Cochez la bonne réponse.
1. On peut associer cet échantillonnage a :
C) la loi binomiale %(27; 10) lla loi binomiale %(10;0,27) (aucune loi de probabilité
2. La condition P(1 < X < 9) = 0,96 signifie que :
CH environ 96 % des individus de |’échantillon présentent entre 1 et 9 défauts
CJ environ 4 % des individus de I|’échantillon présentent 0 ou 10 défauts
OC la probabilité qu’entre 1 et 9 individus présentent un défaut est 0,96 environ
3. On trouve P(X < 0) = 0,043 ; P(X < 5) = 0,971 et P(X S 6) = 0,994:
OC Vintervalle de fluctuation au seuil de 95 % est [0 ; 5]
CJ Vintervalle de fluctuation au seuil de 95 % est [0 ; 0,5]
CO Vintervalle de fluctuation au seuil de 95 % est [0 ; 0,6]
4. Vintervalle de fluctuation au seuil de 90 % est [0,1 ; 0,5]. Dans un échantillon, 6 individus
présentent le caractere étudié :
Oi cet échantillon n’est pas représentatif de la population
C cet échantillon est représentatif de la population LJ on ne peut rien conclure
> Réponses p. 398

305 &
Sy

EXERCICE 1

Associer un échantillon et une loi binomiale

Dans une chaine de fabrication de DVD, 4 % des DVD présentent un défaut de type
rayure. On préléve au hasard et avec remise 50 DVD sortis de la chaine de fabrication.
1. Identifier les caractéristiques de cet échantillonnage.
2. Associer cet échantillon a une loi de probabilité.

Méthode ‘

Hl Pour identifier les caractéristiques d’un échantillon, il faut :


®@ définir la population, les individus qui la composent ;
@ définir le caractére étudié sur les individus ;
® préciser la taille n de ]’échantillon.
| BR Pour associer un échantillon a une loi binomiale, il faut :
® s'assurer que le prélevement des individus de l’échantillon s’effectue de manieére aléa-
toire, identique et indépendante ;
@ préciser la taille n de l’échantillon et la proportion p du caractére étudié au sein de la
population ;
@ définir la variable aléatoire X, qui suit alors la loi binomiale & (n; p).

1. — La population est l’ensemble des DVD fabriqués et un individu est un DVD ;


— le caractére étudié est la « présence d’un défaut de type rayure » ; clare aatt
—léchantillon prélevé est de taille n = 50. ime Réflexe @ avoir
513 feo : : : Transformer les pourcentages
2 . — Leses prélé
prélévements s sont aléato ires («« au hasard
rd »),»), iidentiques et indécS ae 49) en fréquences
(ici . ips
(ic
pendant (« avec remise ») ; 0,04),
- Péchantillon est de taille n = 50 et le caractére étudié de proportion
p = 0,04 ;
— la variable aléatoire X, qui compte le nombre de DVD de l’échantillon qui présentent un
défaut de type rayure, suit la loi binomiale &% (50 ; 0,04).

Calculer rapidement P(X = k), P(X < k)

X est une variable aléatoire qui suit Ja loi binomiale &% (30 ; 0,6).
1. A l’aide de la calculatrice ou d’un tableur, calculer P(X = 4).
2. A l’aide de la calculatrice ou d’un tableur, calculer P(X < 10).

‘Méthode
| On peut toujours saisir P(X = 4) = By x 0,6' x (1 — 0,6)°°- ou utiliser les raccourcis
suivants :

® 306
Gl Texas Instrument PI Texas Instrument
DISTR descendre jusque DISTR descendre jusque
A:binompdf( B:binompdf(

CASIO CASIO
STAT STAT
puis F5 DiSTR puis F5 DiSTR
puis F5 BiNM puis F5 BiNM
puis Fl Bpd puis Fl Bcd
saisir l’écran suivant saisir |’écran suivant

Tableur Tableur
Saisir la formule Saisir la formule
= LOILBINOMIALE(4;30;0,6;0 = LOI.BINOMIALEU0;30;0,6;1

4. P(X = 4) = 1,599 x 10°”. 2. P(X < 10) = 0,002 85.

Prendre une décision

Dans un échantillon de 45 individus, on a relevé 24 individus présentant un caractére


étudié. Vintervalle de fluctuation au seuil de 99 % est [0,44 ; 0,54].
Cet échantillon est-il représentatif de l’ensemble de la population ?

Méthode
El Calculer la fréquence f du caractére au sein de |’échantillon.
BB Verifier si fappartient ou non a |’intervalle de fluctuation. Conclure avec le cours.

f= 4 or 4 ~ 0,533 € [0,44 ; 0,54] donc, avec un risque d’erreur de 1 %, on peut affirmer


que cet échantillon est représentatif de la population.

307
Les instructions en algorithmique

Les instructions elementaires


_ See Un alga time Sfute SLANE FTN uCdears NAMM.

« La cienition
des wares:
« un deat:
« desinstractions (qperations
3 eiicteer conditions ._):
2 ume fn

e Laticctationn dune instruction conse: 3 attrideer eae weer 2 ete verted.


One uttike Ie srmbaik «>» sur ks calkwlainikes e2 « PREND LA VALEUR» are AgeRax
eo Lentrée permet dentre des valeurs
av Gavikr Qui erent atiines
enamite daas kb pre
gramme. On, utilise «? > A» (Case) ow « Prompt A» (TD on «Like A» (Agee
e La sortie permet d aficher ks velees mohaittes i ks Be dae algertine. On vate « As
(Case) eo « Disp A» (TD on « AFFICHER A» (AkeRoax
e Exemple
ee ~ > . X+¥
Cakukr & moyenne de deur nomodres >M = ———

eee ~ WARARES
Beeee ~ RSEDE RE NRE
Bees ~ PSS DE RENEE
Rema ~ SOL DE RE NRE
~~ We gree 2 eReue —— b ee
Sree i: Eure
— BRO « TROPHIES
SC ASS > S ADARENE: LA WARE ae

~ <ime ™ TSNECHSS Ld MOPSnresSo sQuae>


~ WO 4
~ SA. Ra
~_--— ~~ ++

2? La structure conditionnelle
(De quel sagit? Une congibian extumephrase maMMadgue WalPeUt AT IE geDUK,

BD La structure
SI... ALORS
e Primcipe : om teste une condition : S elle est wrak, alors on Indigue wae action 2 ao
taer: si elle est fausse, alors rien ne S produ.

B 30S
Les instructions en algorithmique

@ On utilise : «If... Then... If End» (Casio); «If... Then... End» (TI);


« Si... ALORS
DEBUT_SI

FIN_SI» (Algobox).

BP) La structure SI... ALORS... SINON


@ Principe : on teste une condition : si elles est vraie, alors on indique une action a effec-
| tuer; si elle est fausse, alors on indique une autre action a effectuer.
| @On utilise: «If... Then... Else... If End» (Casio);
«If... Then... Else... End» (TI);
| «Si... ALORS
DEBUT_SI
FIN_SI
DEBUT_SINON

FIN_SINON » (AlgoBox).
e Exemple : Un parc d’attraction applique les tarifs suivants : .
20 € lentrée simple et 15 € par personne pour les groupes de plus de 10 personnes.
On construit un algorithme qui donne le prix en fonction du nombre de personnes.
Entrée Y VARIABLES
Saisir N | E N EST_DU_TYPE NOMBRE
Traitement PEST_DU_TYPE NOMBRE
v Si N<10 alors ¥ DEBUT_ALGORITHME
P prend la valeur Nx20 LIREN
Sinon ¥ SI(N<10) ALORS
P prend la valeur Nx15 DEBUT_SI
Fin Si P PREND_LA_VALEUR N*20
Sortie FIN_SI
Afficher « le prix est » ¥ SINON
Afficher P 'DEBUT_SINON
P PREND_LA_VALEUR N*15
FIN_SINON
AFFICHER "Le prix est"
AFFICHER P
FIN_ALGORITHME

La structure itérative ou boucle


(De
agit?)
guoi On demande la répétition d’un calcul jusqu’a ce qu’une certaine condition soit
atteinte ou tant qu’une certaine condition reste vérifiée.

ED La structure REPETER... JUSQU’A eumstin?


On connait ici le nombre
@ Principe : on fait répéter une action jusqu’a ce qu'une certaine condi- ditérations (c'est-a-dire le
tion soit atteinte. nombre de fois out I’action est
répétée) : ci-dessous, c'est n.
@ On utilise, par exemple, pour la condition «pour iallant de 1 an»:
«For 1 ~I to N... Next» (Casio)
«For (I, 1, N)... End» (TI)
«Pour iALLANT DE1lan
DEBUT_POUR

FIN_POUR» (AlgoBox).
309
e Exemple
On cherche a calculer § = 1 + 2 + ... + n pour.chaque valeur de n que Ion saisit dans le
programme. ‘

Entrée v VARIABLES
& Saisirn n EST_DU_TYPE NOMBRE
Initialisation .S EST_DU_TYPE NOMBRE
F S prend la valeur 0 j EST_DU_TYPE NOMBRE
Traitement Y DEBUT ALGORITHME
w Pourjallantdelan Fk LIREn
[ }- S prend la valeur S+i ¥ POUR/ALLANT_DE1An
Fin Pour DEBUT_POUR
Sortie 1S PREND_LA_VALEUR S+i
t+ Afficher S FIN_POUR
AFFICHER 5
FIN_ALGORITHME

2) La structure TANT QUE


On ne connait pas ici le nombre
® Principe: on fait répéter une action tant qu'une certaine condition est ditérations (c‘est-a-dire le
vérifiée. Lorsque la condition devient fausse, l’action s’arréte. nombre de fois oi V'action est
@ On utilise «While... WhileEnd » (Casio); répétée).
« While... End» (TI);
« TANT_QUE... FAIRE
DEBUT_TANTQUE

FIN_TANT_QUE » (AlgoBox).
e Exemple 1 : fet g sont deux fonctions définies sur R par f(x) = x° - 4 et g(x) = 2x’.
On cherche a savoir, au dixiéme pres, a partir de quelle valeur de x > 0, on a f(x) > g(x).
Entrée WY VARIABLES
} Saisir x |} x EST_DU_TYPE NOMBRE
Initialisation ¥ DEBUT_ALGORITHME
x prend la valeur 0 F x PREND_LA_VALEUR 0
Traitement ¥ TANT_QUE (pow(x, 3)-4<=2*pow(x, 2)) FAIRE |
yw Tant que x*-4<2x? DEBUT_TANT_QUE
x prend la valeur x+0,1 [x PREND_LA_VALEUR x+0,1
Fin Pour FIN_TANT_QUE
Sortie AFFICHER x
l- Afficher x FIN_ALGORITHME

e Exemple 2 : u est une suite géomeétrique de raison q = = et de premier terme u, I >


On cherche a savoir a partir de quelle valeur de n, ona u, = 100.
Entrée Y VARIABLES
+ Saisira U EST_DU_TYPE NOMBRE
Initialisation n EST_DU_TYPE NOMBRE
F u prend la valeur a a EST_DU_TYPE NOMBRE
- n prend la valeur 0 ¥ DEBUT_ALGORITHME
Traitement, LIREa
y Tant que u<100 U PREND_LA_VALEUR a
[u prend la valeur ux l- n PREND_LA_VALEUR 0
‘® TANT_QUE (U<100) FAIRE
1 n prend la valeur n+1 |} DEBUT_TANT_QUE
L Fin Pour U PREND_LA_VALEUR U*(3/2)
Sortie n PREND_LA_VALEUR n+1
Afficher « Pourn>=» ~ FIN_TANT_QUE
Afficher n AFFICHER "Pour n>="
AFFICHER n
FIN_ALGORITHME

™310
Les principales formules tableur

| D Générer un nombre aléatoire


| e La formule |=ALEA()| permet de générer un nombre aléatoire de l’intervalle (0; l[.

La formule =ALEA.ENTRE.BORNES(a;b) |permet de générer un nombre entier aléa-


_ toire entre les entiers a et b inclus.

) 2) Effectuer des calculs statistiques


e Exemple : = aa .. ee ese

eee ee ae a
e La formule calcule la médiane ;

e La formule calcule le premier quartile ;

| e La formule calcule le troisieme quartile ;

e La formule calcule la moyenne ;

e La formule calcule l’écart-type ;

@ La formule |=SOMME(B1:H1)| calcule la somme des valeurs.

B Effectuer des calculs conditionnels


me poms
e Exemple : ae

@ Saisie en cellule B2, la formule |=SI(A2=0;«PILE»;«FACE») |permet d’inscrire PILE sil y


a0 encellule A2 et FACE sinon.

@ Saisie en cellule C2, la formule |=NB.SI(B2:B6;«PILE») |compte le nombre de fois ow le


mot PILE est apparu dans la plage B2 : B6.

3118
4) Calculer une probabilité Foy

Pour X variable aléatoire qui suit la loi binomiale %3(n; p) :

e la formule |=LOI.BINOMIALE(k;n;p;0) |calcule P(X = k);

ela formule |=LOI.BINOMIALE(k;n;p;1) |calcule P(X S k).


e Exemple
X est une variable aléatoire qui suit la loi binomiale Piet (aera
2B(10; 0,3).
- En cellule B4, on a saisi la formule :
=LOIL.BINOMIALE(A4;10;0,3;0) t=
— En cellule C2, on a saisi la formule :
=LOI.BINOMIALE(A7;10;0,3;1)

- A Laide de assistant graphique du tableur, on peut alors représenter la loi binomiale


comme ci-dessous.

Probabilité

OL 126 3245 S862 7a Oa 10


Issue

312
)
}

BiReprésentation visuelle cee. 323


(A TLLLO UES TRIE a i a ma nba ee altel ia Ea 329
| >> Cap surle bac Analyser une expérience 2.0.0... 66. cccccccececcecsececsescuceceveesens 330
| JTSSY PUY Wie121011c1Uo areg a en ee ce a 331

wn
Nourrir I’humanité |
- EiVers une agriculture durable au niveau de la planéte ...... 332

mJ
MRM) CAMCON hfe ete re rine ote hai vs vo a 336
»>> Cap sur le bac Réaliser un schéma-bilan ..........0000.0.0cccccecuececcecesceseececeees 337

Ea Qualités des sols etdeleau ce 339 a



mp REVISION EXDIOSS ....,... Bemece eye ieee t ie Pe. 0 ions Fons he tee. BAL
>> Cap sur le bac Analyser une expérience : interactions sol/ions ...............2.000-. 342

Gi
Exploiter un tableau de valeurs : analyse d’eaux minérales ......... 343

Ei Qualité et innocuité des aliments 0. 344

Sond
UM ISIGIL EXPRESS) S1Fck SURE OAR Gb pa thebezrstd MD ola NRCS MER eld tends wh ine ew 347
pep Cap surie Dac'Analyser'Um document <2 <0 2.0. itech ge ecte eset wesdeseaneee 346
oe Leal

[Se nourrir au quotidien ee


BMT MEME ST PM
350
ooo caries wine's oc 20s 0c ce vvne « stu Gynnaede oo bracts sama 352
>> Cap sur le bac Exploiter un document : le lait est-il une €mulsion? .............. Eee! W
_Féminin - Masculin |
HA Féminin
- Masculin ............. 355
mp Révision Express .................0..ccceeceee
veers eeCRE ER Ot ROTEL Do
>> Cap sur le bac Analyser un document: le ee de I’'axe gonadotrope ......... 360

Le défi énergétique |
[i Le défi énergétique ................... mae pabamanelaAsia) ). . . 362
Sy HEWITT EXDUMES TIN TO ie tees cc. sis thyecreineortess
seschv ce’és . 366
>> Cap sur le bac Construire un graphiqueet l'exploiter .................:.cceeeeee eee . 367
SCIENCES
Vision et couleurs

Conditions de visibilité d’un objet


2 quoi s‘agit-il?) Un observateurne peut voirun objet qu’a deux conditions:
— objet est éclairé ou émet sa propre lumiere,
—lalumiére pénetre dans I’ceil de l’observateur. '

ED A quelles conditions peut-on voir un objet ?


@On ne voit pas la lumiére, mais seulement des objets éclairés ou qui émettent de la
lumiere et la renvoient vers l’ceil de l’observateur. §
Doc. 1 Le faisceau laser invisible dans |’air pur (a gauche) devient visible en présence de poussiere de craie :
qui le diffuse (a droite) 4

®Certains objets produisent eux-mémes leur propre lumiére : ce sont des sources pri-
maires de lumiére (soleil, néon...). D’autres diffusent la lumiére (issue d’une source pri-
maire) dans toutes les directions : ce sont des sources secondaires (Lune, fleur...). Les
objets réfléchissants (miroir...) sont des sources secondaires de lumiere, mais renvoient la
lumiére dans une seule direction.

BD Propagation rectiligne de la lumiére Vocabulaire


w homogeéne : milieu qui
© La lumiére se propage en ligne droite dans les milieux transparents et _Psséde la meine composition,
5 A mt : les mémes propriétés en tout
homogénes. S’il y a un changement de milieu (air/eau par exemple), la
lumiére est déviée : c’est le phénoméne de réfraction (Doc. 2). ee ‘
w réfraction : changement
® On peut ainsi modéliser geométriquement le rayon lumineux (Doc.3). _ de direction de la lumiére au
passage d'un milieu transparent
\ot.?
; See Doc. 3 et homogéne a un autre milieu
|| M = ae ae de composition différente.
i
t see
|
|
Le point M d’un objet est visible
La flache indique le sens de -lorsque le rayon jumineux qui en est
propagation de la lumieére. issu arrive dans I’cei! de Vobservateur. |

eee

314
Vision et couleurs

Am Lentilles convergentes et divergentes


| (DEGUGIAGIET? Les lentilles convergentes et les lentilles divergentes peuvent étre différenciées
_ au toucher, par leur effet sur un texte, sur la lumiére ou encore par leur vergence C.

1) Lentilles convergentes, lentilles divergentes


|
® Une lentille est un milieu transparent limité par deux faces dont l’une au moins est
courbe.
_ ®Les lentilles sont classées en deux catégories : les lentilles convergentes et les lentilles
divergentes.

Doc. 4 Différencier les deux types de lentilles


Reconnaitre Lentilles convergentes Lentilles divergentes

par effet
sur un texte

par effet
sur un faisceau
paralléle de lumiére

Les rayons paralléles convergent Les rayons paralléles divergent

par leur symbole

Vergence C négative

> Vergence d’une lentille


lan 4
Remarque
‘ 5 : Sone d association de plusieurs
® Le pouvoir de convergence d’une lentille est exprimé par une grandeur antities se comporte comme
appelée vergence, de symbole C, dont la valeur est indiquée sur la lentille. ine jentille de vergence
Lunité de C est la dioptrie, de symbole 6 (delta en grec). égale a la somme algébrique
: a des vergences des lentilles
® Une lentille convergente a une vergence positive, par exemple +46,une ee
lentille divergente a une vergence négative, par exemple —8 6.

3158
Propriétés des lentilles convergentes
‘De quoi s’agit-il?” Les lentilles convergentes permettent d‘obtenir, apartir de la position et de la
taille d’un objet, image A’B’ de taille, position et sens répondanta trois regles de construction.

1) Caractéristiques des lentilles convergentes


® Pour tous les schémas, l’axe optique horizontal orienté dans le sens
de propagation de la lumiére est tracé en premier puis le symbole de la
m axe optique : axe horizontal,
lentille convergente est placé perpendiculairement a l’axe optique. Leur orienté (fléché) dans le sens de
point d’intersection, noté O, est le centre optique de la lentille. propagation de la lumiére, sur
lequel sont indiqués les points
® Le foyer principal image de la lentille, noté F’, placé aprés la lentille,
Oet F’
est le point de convergence des rayons lumineux arrivant parallélement
a l’axe optique. Le foyer principal objet, noté F, est son symétrique par
rapport a O.
®La distance focale, notée f’, est la distance du centre optique O a un foyer F ou F’ :
OF = OF’ =f’.
® La vergence C est l’inverse de la distance focale f’ :

C : vergence en dioptries (5)


f' : distance focale en métres (m)

Pe Construction géométrique de l’‘image d’un objet


plan AB = image : on obtient une image
réelle en la projetant sur un
écran aprés le passage de la
® Les trois régles de construction de l’image B’ du point objet B : lumiére par un systéme optique
(1) le rayon issu de B passant par le centre optique O n’est pas dévié (lentille, miroir. ..). Elle doit
(rayon @) ; étre nette pour étre valable.
(2) le rayon issu de B arrivant sur la lentille parallélement a l’axe optique objet : en optique, un objet
émerge de la lentille en passant par le foyer image F’ (rayon @) ; est une source lumineuse ou un
(3) le rayon issu de B passant par le foyer objet F émerge de la lentille objet diffusant (lune. ..).
parallélement a l’axe optique (rayon @).
Doc. 5 Construction de l'image A’B’ d’un objet AB

image AB’ Remarque


de AB est Pour trouver l'image B’ de B,
renversée par il suffit de tracer deux rayons
Axe optique rapportaAB. parmi les trois rayons Q, @,
©
A’ est a la verticale de B’ sur l’axe
optique.

® Limage A’B’ est caractérisée par sa position (distance OA’), sa taille A’B’ et son sens (de
méme sens que AB ou renversée).

™316
Vision et couleurs

Liceil, un systeme optique


ceil est classé dans les instruments d’optique car il modifie le trajet de la lumiére
tout comme les miroirs, les loupes, les appareils photographiques ou encore les lentilles.

aD Leil réel
® Loeil est constitué de milieux transparents qui permettent aux rayons lumineux qui
arrivent sur l’ceil de converger vers la rétine.
e Les rayons lumineux franchissent d’abord la cornée, puis |’humeur aqueuse avant
de pénétrer dans l’ouverture réduite quest la pupille. Viris se comporte comme un
diaphragme : il contréle l’intensité lumineuse pour protéger la rétine et assure la netteté
de l'image. Le cristallin se comporte comme une lentille convergente
dont les muscles ciliaires peuvent modifier la vergence. La lumiére tra- -Remarque
verse l’humeur vitrée pour arriver enfin sur la rétine qui récupére les Limage d’un objet se forme a
informations et les transmet au cerveau par le nerf optique (Doc. 6a). lenvers sur la rétine, cest le
cerveau qui la redresse ensuite.

2) Modele optique de I’ceil


@ Chaque partie de l’ceil peut étre modélisée par un systéme optique : Indispensable
- liris est symbolisé par un diaphragme, représenté par un cache ; Savoir nommer les parties de
l’eil et les faire correspondre sur
- la cornée et le cristallin forment une lentille convergente ;
le schéma de I’ceil réduit.
— la rétine est modélisée par un écran ot se forme l'image.

Doc. 6a Schéma de I’ceil réel Doc. 6b Modéle optique de I’ceil réduit

Muscles Humeur
ciliaires vitrée Diaphragme/ Ecran /
lris Rétine

enum Cornée

|de I’ceil
iar 2 optique
|
Pupille i
|
|

Humeur
aqueuse Lentille convergente /
Cornée- cristallin
i { LL.

3) Punctum proximum et punctum remotum de ceil


e Fixez un stylo en le rapprochant de votre visage : votre ceil fournit un
effort pour continuer a le voir nettement. La position du stylo, vu net-
tement, la plus proche de votre ceil est votre punctum proximum (PP).
Pour un ceil normal, ce point est situé 4 environ 25 cm de l’ceil. a infini : en optique, l’infini
se situe expérimentalement a
@ Le point le plus lointain que |’ceil peut voir nettement est le punctum quelques métres seulement.
remotum (PR). Pour un ceil normal, il est a linfini.

3178
Défauts d’accommodation et corrections de I’ceil
(De
agit?)
Guioi Lensemble cornée-cristallin, par modification de sa distance focale, permet de
voir nettement des objets éloignés ou proches. Mais sil est défectueux, ilfaut le corriger.

E> Accommodation de [ceil


® La distance du cristallin a la rétine, fixe, est la profondeur du globe
oculaire. Remarque
® Lorsqu'un objet se rapproche de l’ceil, si le cristallin n’est pas modi- La déformation maximale
fié, image formée derriére la rétine est floue. Le cristallin va alors se du cristallin est observation
d’un objet au PP.
bomber sous I’action des muscles ciliaires pour augmenter sa vergence
Cest la limite d’accomodation
et diminuer sa distance focale f’. Ainsi l’image se formera sur la rétine de I’ceil.
et l’objet sera net. Cest le principe de l’'accommodation.

2) Defauts et corrections
@ La myopie : l'ensemble cornée-cristallin est trop convergent, cest-a-
dire que l’image se forme bien avant la rétine. Le PP est plus proche que
a PP: punctum proximum,
pour l’ceil normal, mais le PR rest pas a Vinfini car le myope ne voit pas point le plus proche de I’ceii vu
bien de loin (vision floue de 2 a 10 m). nettement.
On corrige la myopie grace a une lentille divergente (lunettes, lentilles) m PR: punctum remotum,
ou par chirurgie laser pour réduire |’épaisseur de la cornée. point fe plus éloigné de l'oeil vu
nettement.
e Lhypermeétropie : l’ensemble cornée-cristallin nest pas assez conver-'
gent, cest-a-dire que l’image se forme derriére la rétine. Le PP est plus w laser ; lumiere amplifiée
et concentrée qui peut briler
éloigné que pour l’ceil normal mais le PR est toujours a l’infini.
avec précision les couches
On corrige l’hypermétropie grace a une lentille convergente (lunettes, superficielles de la cornée.
lentilles) ou par chirurgie laser qui permet de remodeler la cornée pour
augmenter la convergence de l’ceil.
® La presbytie : en vieillissant, le cristallin perd progressivement son élasticité et ne
converge plus suffisamment. Le PP s’éloigne, mais le PR reste a l’infini si l’ceil était nor-
mal avant la presbytie. Les presbytes portent, pour la vision proche seulement, des petites
loupes qui sont des lentilles convergentes.
Doc. 7 Bilan des défauts et corrections avec les PP et PR

Gil Défaut Correction


normal Aucun _ Aucune 25cm - infini
myope |Trop convergent - Lentille divergente 10cm /de2a10m
hypermétrope —_—Pas assez convergent | Lentille convergente 50cm | infini
| Pas assez convergent pour ' Lentille convergente
resbyte bas met plus -infini
pres | la vision proche | envision proche

® Une méme personne peut avoir des défauts différents a chaque ceil. Elle peut aussi cumu-
ler plusieurs défauts, ce qui peut étre corrigé par lutilisation de verres progressifs.

318
Vision et couleurs

Synthese additive et soustractive, couleurs et arts


‘De quoi s‘agit-il?. Les couleurs des lumiéres recues (télévision...) ou les colorants font partie de
notre quotidien : aliments, vétements (jeans), arts (peinture, sculpture).

A Synthese additive et synthése soustractive -Aretenir


@ Spectre : image
®La synthése additive consiste 4 superposer plusieurs sources lumi- colorée obtenue lors de la
neuses colorées pour obtenir une nouvelle couleur. Les couleurs pri- décomposition de la lumiére
maires sont le rouge, le vert et le bleu qui, superposés, donnent le blanc issue d’une source lumineuse
(étoile, néon...)
(Doc. 8). La couleur des écrans, les éclairages reposent sur ce principe.
@ Spectre continu de
®La synthése soustractive consiste 4 obtenir une nouvelle couleur en la lumiére blanche,
soustrayant des couleurs a la lumiére blanche a l’aide de filtres colorés. polychromatique, composée
d'une infinité de couleurs :
Les couleurs primaires soustractives sont le cyan, le magenta et le jaune
qui, superposés, donnent le noir (Doc. 9).

Doc. 8 Synthése additive Doc. 9 Synthése soustractive


© Serge Lagier CHROMA V. 2.5
de lumiéres colorées de couleurs d’encres

-Remarque
Lumiére | Abréviations : R pour rouge,
|} Lumiére M t V pour vert, B pour bleu, C pour
Rouge / bleue noes
cyan, M pour magenta, J pour
jaune, N pour noir.

|
| Magenta C+M+J—>N
(R + B) | Abscence de lumiére

® La superposition de deux couleurs primaires donne une couleur secondaire.


® Deux couleurs sont complémentaires lorsque leur superposition donne du blanc en syn-
thése additive (ou du noir en soustractive) : (R,C), (V,M) et (B,J).

Remarque
oh Couleurs et arts Contrairement aux pigments 7

les colorants sont solubles : leurs


4]
iad
Ld
molécules se mélenta celles =
® Notre perception de la couleur d’un objet dépend de la ou des cou- du produit a colorer (textile, Ube
leurs qu’ilabsorbe. La synthése soustractive intervient en peinture, co- aliments...). Un colorant peut LAH
lorants, impression. étre naturel, synthétique, 4)
artificiel, minéral ou organiq ué,
® Les pigments sont des poudres mélangées, broyées puis mises en sus-
pension dans un liant, liquide visqueux (ceuf, huile, eau et polymere),
pour obtenir les peintures ou les encres. Vocabulaire
@ miscibilité : capacité ase
® Leurs qualités en peinture : résistance a la lumiére, miscibilité avec les
mélanger pour former une seule
autres pigments, pouvoir couvrant sur le support, pouvoir rayonnant phase.
(certains tachent, d’autres s’effacent).

319 &
Revision express

Les schémas a retenir

emaeset slacl nlp Convergence, PP et PR Correction classique

normal , —— Aucune

Lentille divergente
Mo Z pie et : ae se

e convergent
: trop
myop caeorTa SRNR ea oe <4 =e

Ou chirurgie laser
Lentille convergente

hypermétrope : pas assez Lee LO


convergent ae ee ed
(Virtuel)
_| Ou chirurgie laser
presbyte : plus assez Le PR ne change pas pour un ceil normal avant l’apparition | Lentille convergente de vision
convergent pour les objets de la presbytie mais le PP séloigne avec lage. proche
proches seulement Verres progressifs

Les points importants a retenir &


® La relation C = a avec la distance focale f’ en métres et la vergence C en dioptries (6).
® Savoir déterminer la position, la taille et le sens d’une image A’B’.
|
® Savoir retrouver les couleurs complémentaires.. -

1. Une lentille convergente posséde une vergence négative. [|vrai [{_]faux


2.La vergence C d’une lentille de distance focale f’ = 20 mm est 506. [|vrai (faux
3. Le phénoméne optique dans |ceil est la diffusion. [vrai [_]faux
4. Dans I’ceil réduit, la lentille convergente représente la rétine. [_]vrai [_]faux
5. Une personne myope voit trés bien un objet entre 2 m et l’infini. [_]vrai [_]faux
6.La couleur d’un feutre rouge est obtenue avec du jaune et du magenta. [_]vrai [_]faux
q > Réponses p. 398 5

320
EXERCICE GUIDE

Schématiser et calculer une distance focale

1. Complétez, sur le schéma ci-dessous représentant un ceil hypermétrope, la marche des rayons
lumineux, aprés le cristallin, issus d’un point objet a l’infini.

2. Si I’ceil avait été normal, oi se serait formée l'image de ce méme point objet ?
3. La vergence de I’ceil normal est 60 6.
Quelle est sa distance focale c’est-a-dire sa profondeur ?
4. a. Quelle sera la vergence d’un ceil hypermétrope par rapport a un ceil normal ?
b. Quelle peut étre l’autre source d’hypermétropie ?
5. Quel type de verre correcteur conseillera l‘ophtalmologiste ?
6. Aprés avoir rappelé la définition du punctum proximum (PP) et du punctum remotum (PR),
placez-les pour un ceil hypermétrope sur le schéma ci-dessous en vous aidant de ceux de Iceil
normal.
Sy

> Gil hypermétrope

oe Ea a EL Gil normal |
infini 25cm i
|
L we atin halal eee

7. a. Nommez les couleurs primaires en synthése additive.


b. A quelle condition deux couleurs sont-elles complémentaires ?
c. Quelle sera la couleur d’un citron jaune en lumiére blanche, éclairé en lumiére bleue ?

Méthode
® Avant un calcul:
sigh ; : a 1
— écrivez toujours la relation que vous allez utiliser : f’ = —;
C
~ vérifiez les unités de vos données : distance focale f’ en métres (1 cm = 0,01 m = 10°? m) et
vergence C en dioptries de symbole 6.
—notez votre calcul, le résultat et surtout n’oubliez pas son unite.

® Répondez a chaque partie de la question : il faut donner les définitions avant de compléter
le schéma.

3218
1. Loeil hypermétrope voit flou les objets proches, donc il n’est pas assez convergent :
l'image d’un objet proche se formera derriére la rétine.
poeerenennmane

| A TR REST co ER ace el|

2. Pour un ceil normal, l’image se forme sur la rétine.


3. La ry est liée a la distance focale par la relation f’ === car C= $

Donc f’ == = 0,017 m ou 1,7 cm, ce qui est réaliste par rapport a la taille du globe oculaire :
aussi iets profondeur de l’ceil.

4. a. ensemble cornée-cristallin d’un ceil hypermétrope n’est pas assez convergent donc
sa vergence sera inférieure a 60 6.
b. Lhypermétropie peut étre due a une profondeur de l’ceil insuffisante pour que l'image
se forme sur la rétine : l’ceil est trop court.

5. Pour corriger l’hypermeétropie, il faut rendre l’ceil plus convergent en ajoutant une len-
tille convergente (lunettes, lentilles) de vergence positive.

6. PP : point le plus proche que I’ceil peut distinguer nettement. cf Le conseil du prof
PR: point le plus éloigné net pour l’ceil. ea pear avant de
compléter le schéma.
Pour un ceil hypermétrope, le PP est plus éloigné (il voit flou de prés) de : :
loeil mais le PR est toujours a l’infini.
renmertenetiartmttettnan
ne euanatievyrrensneentnninnnae nnn it ennen eee een —
|
St ee > Eilhypermétrope |
| infini
i
i |
i {
PR PP. il normal
[ infini 25cm

7. a. En synthése additive de lumiéres, les trois couleurs primaires sont le rouge (R), le vert
(V) et le bleu (B).
a
b. Deux couleurs sont complémentaires quand leur superposition donne Denes evs
: ae ce : : ge a eviter
du blanc en synthése additive
K ou du noir en synthése soustractive.
; Il ne faut pas confondre
c. Un citron jaune en lumiére blanche absorbe le bleu et renvoie un mé- _ synthase additive
lange de vert et de rouge (= jaune) vers notre ceil. Eclairé en lumiére (R+V+B=Blancjet
bleue, le citron absorbera le bleu et ne pourra renvoyer aucune lumiére _synthése soustractive
donc paraitra noir. (C+M+J=Noir).
smear necraniued reat oecaeomnin maces

322
Representation visuelle

Lcoil et la rétine
2 quoi sagit-il? La rétine est la membrane qui tapissel’intérieur du globe oculaire. Elle assure la
réception dessignaux lumineux permettant la vision. Quelles sont ses caractéristiques structurales et
fonctionnelles ?

ad La rétine, surface sensible permettant la vision a décollement de la rétine:


® Loeil est l’organe permettant la perception des signaux lumineux maladie de loeil qui se
manifeste par une séparation
chez l’Homme. II est organisé de telle sorte que les rayons lumineux
de la rétine des membranes du
se projettent sur la couche la plus interne de l’ceil, la rétine, qui tapisse globe oculaire avec lesquelles
entiérement la cavité oculaire et se poursuit a l’arriére de l’ceil par le elle est habituellement en
nerf optique. Des pathologies, comme le décollement de la rétine, qui contact. Elle peut conduire a la
naffectent que cette structure oculaire, mettent en évidence son rdle cécité si elle n'est pas traitée
fondamental dans la vision. rapidement.
m cellule photoréceptrice :
@La rétine est composée de différents types de cellules. Ce sont des neurone sensible a la lumiére,
cellules particuliéres, les photorécepteurs rétiniens (ou cellules photo- appartenant a la rétine.
réceptrices), qui permettent a la rétine de remplir sa fonction.

2) Les deux types de photorécepteurs rétiniens : cones et batonnets


® Les photorécepteurs possédent des molécules de pigments photosensibles responsables
de la détection des radiations lumineuses. Ils sont de deux types, cénes et batonnets, qui
different par leur structure mais aussi par leur fonction.
® Les batonnets sont fonctionnels en faible éclairement. Ils ne permettent pas de distin-
guer les couleurs puisqu ils absorbent tous la méme gamme de longueurs d’ondes.
e@En revanche, la rétine humaine comprend trois types de cénes,
correspondant 4 trois pigments différents et présentant chacun un
maximum de sensibilité pour une gamme de longueurs d’ondes donnée.
Ils permettent ainsi la vision des couleurs mais sont beaucoup moins
- Remarque
sensibles a la lumiére que les batonnets. Selon le type de cones touché, le
daltonien ne percevra donc pas
@Le daltonisme est une anomalie due a un dysfonctionnement des certaines couleurs.
cOnes rétiniens, se traduisant par une mauvaise vision des couleurs.

E> La rétine, une structure nerveuse


® Labsorption des photons par les pigments rétiniens des cones et des
batonnets est a l’origine d’un message nerveux sensoriel, de nature élec- = photons: particules
trique, propagé par les fibres du nerf optique sous forme de signaux élémentaires de la lumiere.
électriques jusqu’au cerveau.

323 8
Etude comparée des opsines chez les Primates
l'étude comparée des opsines chez différentes espéces permet de justifier la place
de I'Homme parmi les Primates.

1) Des opsines codées par des genes homologues Vocabulaire


@ opsines ; pigments des
La comparaison des séquences nucléotidiques des génes B, V et R co- photorécepteurs rétiniens.
dant respectivement les opsines bleues, vertes et rouges chez lHomme = genes homologues : qui
révele que les trois genes présentent de fortes similitudes (plus de 20 %) présentent une similitudede
dans leurs séquences. Ce sont donc des genes homologues. séquence plus ou moins forte.

2) Histoire évolutive des génes codant les opsines


® Cette forte similitude prouve que les génes actuels proviennent tous Vocabulaire
de la duplication de génes ancestraux, les différences résultant de l’ac-
# duplication : mécanisme qui
cumulation de mutations au cours du temps. D’autre part, plus les sé- aboutit a une copie d’un géne.
quences de deux génes présentent de similitudes, plus on considére que @ gene ancestral : géne quia
la duplication qui leur a donné naissance est récente. donné naissance, au cours du
® Pour les genes codant les opsines humaines, la forte similitude (96 %) temps, a de nouveaux genes par
duplications et mutations.
des genes R et V permet de considérer que ce sont des génes homolo-
gues résultant de la duplication récente d’un géne ancestral (géne A). = mutation : modification de
la séquence de nucléotides de
® Tous les humains possédent les deux génes R et V (ils permettent.la V'ADN.
vision du rouge et du vert). Cette duplication a donc eu lieu avant que:
l’espece Homo sapiens n’apparaisse.
® Une similitude de 43 % entre les génes B et R, et de 44 % entre B et V indique que B est
aussi apparenté a R qu’a V. Ces trois genes homologues résultent de deux duplications suc-
cessives, suivies de mutations ayant permis aux séquences de diverger ensuite.

3) Appartenance de I’Homme au groupe des Primates Vocabulaire


= état dérivé : au cours du
® La classification phylogénétique consiste a classer les étres vivants temps, un caractére passe d’un
selon les états dérivés de caractéres homologues qu ils possédent. état ancestral a un état dérivé.

®L'Homme appartient, au sein du groupe des Primates, au clade des m clade : groupe mono-
phylétique composé d’un
catarrhiniens (Homme + singes de l’Ancien Monde) car il partage avec
ancétre connu et de tous ses
eux une innovation évolutive unique : la présence des trois génes R, B, descendants.
et V.
s innovation évolutive :
mécanisme permettant le

fvey Te ter Feo


Chromosome 7
passage de I’état primitif d'un
: caractére a son état dérivé,
Chromosome X
| ot Ouistiti Macaque Chimpanzé Homme |

| 10
| 20
—23Ma
' 30
| i
40
Représentation visuelle

La transmission synaptique
De quois‘agit-il? Les voies visuelles assurant la transmission du message nerveux visuel de I’ceil au
cerveau sont composées de neurones. Comment fonctionnent-elles ?

1) Structure d’une synapse


®La synapse fait la jonction entre un élément présynaptique, sur le-
quel arrive le message nerveux, et un élément postsynaptique, duquel le m synapse
rR AMS :Wie
zone tcc
de contact
irene
g nerveux
message ux r repart speaks
ite. Ces deux éléments
ats ne sont pas directe
i - Uirntutone etaine autre
ment en contact puisqu ils sont séparés par un espace anatomique : la cellule de Vorganisme (cellule
fente synaptique. musculaire par exemple).
® Le message nerveux arrivant sur |’élément présynaptique est un mes- mw élément présynaptique :
extrémité d’un neurone situé en
sage électrique incapable de franchir une telle zone. I] faut donc qu'il soit
amont de la fente synaptique.
converti, au niveau de chacune des synapses rencontrées, en un message
= élément postsynaptique :
nerveux chimique, lui-méme converti en message nerveux électrique par
extrémité de la cellule située en
l’élément postsynaptique et propagé le long de la fibre nerveuse jusqu’a la aval de la fente synaptique.
prochaine synapse.

2) Mécanismes de la transmission synaptique


® l'étude précise de l’organisation de la synapse a partir d'une électro- g@yeeP Sie
nographie révele que | element présynaptique est caractérisé par la S clectronouraphic:
présence de nombreuses vésicules. Elles jouent un rdle fondamental dans photographie réalisée a
la transmission du message nerveux au niveau de la synapse. partir d’une observation au
sy : :j ; : microscope électronique.
® Lors de l’arrivée d’un signal nerveux électrique au niveau de la partie P 4
terminale de |’élément présynaptique, des vésicules fusionnent avec la
membrane présynaptique et s’ouvrent, permettant ainsi la libération, dans la fente synap-
tique, des neurotransmetteurs qu’elles contenaient : c’est l’exocytose. Les neurotransmet-
teurs vont se fixer sur des récepteurs situés sur la membrane postsynaptique, permettant
d’engendrer un message nerveux électrique dans |’élément postsynaptique. Ils sont ensuite
relachés et recyclés de différentes facons.
ote

‘a eel
}
||
{

Vésicule ayant fusionné avec la membrane


1 —— Elément postsynaptique |
|i
i Elément {
{
| présynaptique |
j
i Neurotransmetteurs
|
|
Message nerveux | Message nerveux
provenant de la rétine — > Ty > allant au cerveau

|
Récepteur spécifique |
aux neurotransmetteurs |
Vésicule contenant
| les neurotransmetteurs Fente (
synaptique
|

® Ainsi, au niveau d’une synapse, le message nerveux est traduit en un message chimique
codé en concentration de neurotransmet teurs au niveau de la fente synaptique, permet-
du processus de transmission est de l’ordre d’une
L : : >
tant son franchissement . La durée totale
demi-milliseconde.

325 @
Les voies visuelles et les aires cérebrales visuelles
De quols agit-il Apres que les photorécepteurs ont percu le signal lumineux, un message nerveux
?
quitte I’ceil pour gagner le cerveau en empruntant les voies visuelles. Quel est son trajet ?

&® Les voies visuelles


® On distingue deux régions sur la rétine : la rétine nasale, du cété du nez, et la rétine
temporale, du cété des tempes (ou des oreilles). A la sortie de l’ceil, les deux nerfs optiques
issus des deux yeux se croisent au niveau du chiasma optique 4 la base du cerveau. A ce
niveau, toutes les fibres nerveuses issues de la rétine nasale se dirigent
vers l’hémisphére cérébral opposé tandis que les fibres issues de la rétine
temporale restent de leur cété (Doc.). , Vocabulaire
w thalamus : région de la base
® Les fibres du nerf optique aboutissent ensuite 4 un relais cérébral au du cerveau servant de relais des
niveau du thalamus, ot s’effectuent de nombreuses connexions avec voies sensitives sensorielles vers
d’autres neurones. II y a donc transmission de l’influx nerveux a d’autres le cortex (partie superficielle)
cellules nerveuses et propagation du message. du cerveau.

2 Les aires visuelles


® Les neurones se dirigent ensuite vers le centre intégrateur de la vision,
le cerveau, au niveau duquel se réalise la perception visuelle. Ils vont se
projeter sur sa partie la plus externe et superficielle, située au niveau de w centre intégrateur :
la zone occipitale : le cortex visuel. centre réalisant l’intégration
nerveuse cest-a-dire traitant
® La rétine se projette point par point sur le cortex visuel primaire. On simultanément les informations
parle d’organisation rétinotopique : la moitié droite de chaque rétine’ afférentes (messages recus)
est reliée au cortex occipital droit et la moitié gauche au cortex occipital permettant de produire un
gauche. De méme, les moitiés supérieure et inférieure sont reliées res- message efférent (message
pectivement au cortex supérieur et inférieur. émis).

Doc. Les voies visuelles et organisation rétinotopique

; Neurones A Sind
enead Champ visuel) > eel
binoculaire ee ie
gauche droit
|
| Info.
Le cortex visuel est un feuillet
de 2 min dépaisseur et de
|| Nerf \\ ,_ Information
) de la moitié quelques cm’ de surface, qui
optique t
| f
6
=
\}
4
y
du champ |
visuel
du champ
visuel
contient environ 200 millions
de cellules.
|
| \
®t i
5 * Cortex
visuel }
. i primaire i
H

| Neurones B H
|

® Le cortex visuel comporte plusieurs aires qui répondent de facon spécifique aux diffé-
rentes composantes du stimulus visuel. D’autres aires corticales participent 4 l’intégration
des signaux et a l’élaboration de la perception visuelle : ce sont princi-
palement le cortex temporal et le cortex pariétal. Les différentes aires du
cortex échangent en permanence des informations, ce qui permet une w stimulus :action déclenchant
perception visuelle globale des objets. Ce sont tous ces aspects, analysés une réaction physiologique.
par le cortex, qui font que nous percevons le monde a l’aide de nos yeux.

@ 326
Représentation visuelle

Les perturbations chimiques de la perception visuelle


agit-il? La consommation de certaines substances chimiques peut altérer la perception
wy q

visuelle. La personne peut « voir » des objets que ses yeux ne percoivent pas.

c> Les manifestations des altérations de la perception visuelle


®Certaines drogues ou certains médicaments peuvent entrainer des
Vocabulaire
hallucinations visuelles. I] s’agit d’un trouble de la perception puisque
u Drogue ;:substance capabl e
lindividu a la sensation de voir des objets, formes ou personnages qui
de modifier une ou plusieurs
nexistent pas. I] peut aussi avoir des illusions visuelles, c’est-a-dire une fonctions physiologiques ou
vision déformée ce qui l’entoure : couleurs, reliefs, perspectives et mou- psychiques et susceptible
vements peuvent étre complétement différents de la réalité. dentrainer une dépendance.

vo Lorigine biologique des hallucinations et illusions visuelles


®@La molécule de LSD par exemple présente des similitudes importantes
avec la molécule d’un neurotransmetteur, la sérotonine. Ainsi, lors de
# LSD: drogue hallucinogen e
la prise de cette drogue, des molécules de LSD se fixent sur les récep- puissante obtenue a partir de
teurs des éléments postsynaptiques des neurones des voies visuelles. I] en Vergot de seigle.
résulte la naissance, sur ces éléments, d’un message nerveux électrique @ sérotonine : neuro-
transmis aux autres neurones jusqu’a parvenir au cerveau, ou la percep- transmetteur dérivé d’un acide
tion d’images peut avoir lieu méme en dehors de tout stimulus visuel. amine.

®D/une facon générale, toutes ces substances perturbant la vision agissent en modifiant
activité des synapses des voies visuelles, en altérant la transmission des messages ner-
veux a leur niveau.
Doc. Effet de l’ecstasy sur la transmission synaptique
einen ence een
}
i
Info.
En présence d'ecstasy SM esearch sa
Bouton : >@ Recapture Vecstasy est souvent appelée
| synaptique perturbée «pilule de la féte » en raison de
ses propriétés stimulantes. Mais
Sérotonine sor | elle a, comme le LSD, des effets
hallucinogénes et présente les
ee o i

° "Récepteur mémes dangers.


SS Rat a sérotonine |

TE 7», Membrane du neurone


. postsynaptique
AetOnAt tee REC ATCANAC AEECOCCCTTCTLLC LOCCA ONCE LCCC CCE
ete
Ficereeemrensvsapiniesaeieseestrentetttttt

3) Les dangers liés a la consommation de produits hallucinogenes


@ La consommation de substances hallucinogénes et d’autres drogues peut causer des dom-
mages neurologiques irréversibles et étre a l’origine d’accidents psychiatriques graves au
cours desquels l’individu peut avoir un comportement dangereux pour les autres ou pour
lui-méme. Elle peut, méme aprés l’arrét de la consommation, engendrer un état dépressif,
phobique ou anxieux grave. Les « flash back » (« retour d’acide ») par exemple sont des
troubles similaires a ceux liés a la prise de LSD, qui surviennent de fagon imprévisible,
méme longtemps aprés l’arrét de la consommation
© Ces substances sont aussi responsables de dysfonctionnements de lorganisme (pro-
blémes digestifs, dentaires. ..) et conduisent souvent a une marginalisation sociétale.
327 @
La plasticitée cérébrale
Loorganisation du systeme nerveux, ‘notamment les connexions qui existent entre
les apes varie au cours de la vie. Cest la plasticité cérébrale.

RD Mise en évidence de la plasticité cérébrale


® Lorganisation du cortex est sous la dépendance du génome caractéristique de l’espéce.
Cependant, des variations observées au sein d’une méme espéce suggérent que la structure
du cerveau est aussi modulée par des facteurs de l’environnement.
Cest la plasticité cérébrale, propriété fondamentale du systeme nerveux.

pS Les facteurs capables de modifier organisation neuronale


®Les techniques d’imagerie cérébrale permettent d’observer que,
pendant l’activité complexe qu’est la lecture, plusieurs aires cérébrales (\/yer-
|: ETig=
coopérent : aires visuelles, aires de la mémoire et zones dédiées au w techniques dimagerie
langage. cérébrale : ensemble des
techniques issues de l’imagerie
Doc. Les aires cérébrales mobilisées successivement pendant la lecture médicale qui permettent
dobserver le cerveau. Exemple :
| : ’.R.M. (Imagerie par Résonance
Voie Magnétique).
Pie
| indirecte
'
j
t

Corps
calleux
La projection est d’abord réalisée au niveau de l’aire visuelle
primaire occipitale (1).
Elle est ensuite transmise a deux zones latérales occipitales
(2) puis a des aires temporales soit de facon directe (4) soit
apres avoir franchi un relais dans une aire auditive temporale
(3).

© Une étude récente a démontré que l'apprentissage de la lecture est responsable d’un
remodelage profond des connexions cérébrales. Apprendre a lire augmente les réponses
des aires visuelles du cortex, non seulement dans. une région spécialisée pour la forme
écrite des lettres, mais aussi dans l’aire visuelle primaire. La lecture augmente aussi les
réponses au langage parlé dans le cortex auditif et elle induit également une extension des
aires du langage et une communication entre les réseaux du langage écrit et parlé.

® Chez les analphabéetes, l’aire visuelle de | hémisphére gauche, qui,


chez les personnes alphabétisées, décode les mots écrits, répond 4 la re- = analphabéte : personne
connaissance visuelle des objets et des visages. Dés que le processus qui ne sait ni lire ni écrire,
d’apprentissage de la lecture est enclenché, cette fonction diminue dans en général par absence
cette région avec une migration partielle vers l’hémisphére droit. d’apprentissage.

© A lage adulte, cette plasticité cérébrale diminue fortement, mais


reste possible. L'apprentissage et les expériences individuelles modi-
fient continuellement l’organisation corticale.
Piége a éviter
Croire que laplasticité
® La plasticité cérébrale correspond essentiellement 4 un remodelage cérébrale est l'augmentation
des connexions synaptiques, qui transforme les réseaux de neurones ou la diminution du nombre de
neurones,
et donne une orientation nouvelle a la circulation de l'information.

@ 328
Représentation visuelle

Revision express
Le schéma a retenir
Lorganisation générale des voies visuelles
Champs
visuels

Rétine temporale Rétine temporale


Nerf optique
Rétine nasale
Chiasma

Couche optique

Coopération Coopération
avec d’autres avec d’autres
aires visuelles Aire visuelle | aires visuelles

eae Se Légende:
revise’: —>— Synapse = site d’action du LSD
Cortex visuel --* Rayons lumineux
occipital %» Neurotransmetteur

® Les photorécepteurs rétiniens sont les cénes (vision des couleurs, faible sensibilité a la lumiére)
et les batonnets (vision en noir et blanc, forte sensibilité a la lumieére).
e L’étude comparée des opsines chez différents mammiferes justifie la classification de Homme
dans le groupe des Primates.
@ Le message nerveux se propage sous la forme d’un signal électrique le long des fibres nerveuses
mais quand il arrive au niveau d’une synapse, il doit étre converti en un message chimique.
® La perception visuelle a lieu au niveau du cerveau, plusieurs aires cérébrales étant impliquées.
@ Nos activités permettent, en permanence, de remodeler l’organisation de ces réseaux de neu-
rones : Cest la plasticité cérébrale.
@ Les substances chimiques hallucinogénes modifient le fonctionnement des synapses, ce qui en-
traine des troubles de la perception visuelle. Elles peuvent, comme toutes les drogues, causer des
dommages irréversibles (neurologiques, psychiatriques, physiologiques).

1. Aprés un accident, la vision ne peut pas étre altérée si I’ceil est intact. [vrai [_]faux

2. Les photorécepteurs rétiniens sont uniquement des cones. []vrai [_]faux

3. Les neurotransmetteurs permettent au message nerveux de franchir la fente


synaptique. []vrai [{_]faux

4. La plasticité cérébrale est l’augmentation du nombre de neurones. []vrai [_]faux

5. La consommation de LSD perturbe la perception visuelle. []vrai [_]faux


4 > Réponses p. 398 5

3298
EXERCICE GUIDE 1

Analyser une expérience

On se propose d’analyser l’effet de sections de voies nerveuses sur le champ visuel. A partir de
vos connaissances sur l‘organisation des voies visuelles et la propagation du message nerveux
depuis la rétine jusqu’au cortex, complétez les schémas de droite. Vous griserez les parties du
champ visuel de I’ceil droit et de I’ceil pace ae sont atteintes de cécité.
orem in =o tess eeiereeiaebien — Seren seeneeraineethlrs =

Champs
(CD visuels eo) Effets des sections des voies
| se) optiques sur le champ visuel
t
0.G. 0. D.
Nerf optique Ce 3 Section 1
Chiasma
Ce Ss. Section 2
i ae

|
Couche optique
Om Que
Co Ss ion 4
Section
Aire visuelle |

« cécité »

Méthode
® Etape 1 : présenter les conditions générales et le principe de l’expérience.
® Etape 2: décrire le raisonnement utilisé pour interpréter chaque expérience. Sil s‘agit toujours
du méme raisonnement, le préciser.
| ® Etape 3: conclure.

I] sagit dans cet exercice de suivre le trajet des fibres nerveuses issues des rétines nasales
(en rouge) et temporales (en bleu) droite et gauche.
® Si la fibre nerveuse issue de la rétine parvient jusqu’a l’aire visuelle corticale sans étre
sectionnée, alors le champ visuel associé est normal. Si ce rest pas le cas, le sujet souffre de
cécité pour toute la partie du champ visuel qui se projette sur la partie de la rétine prolon-
gée par cette partie du nerf optique.
@ Pour la section 1, on observe que les fibres nerveuses issues de V’ceil | Effets des sections des voies
gauche sont toutes sectionnées. Aucune information visuelle provenantde | °Ptsusssurle ie sas
cet ceil n’atteindra donc le cerveau, aucune image provenant de cet ceil ne
sera formée. I] en résulte une cécité de l’ceil gauche, le champ visuel gauche S peer
est donc intégralement grisé. En revanche, le champ visuel droit n’est pas D CY) section 2
affecté par la section, aucune des fibres nerveuses issues de l’ceil droit @& ae
n’étant touchée. Le méme raisonnement est utilisé pour compléter les
champs visuels associés aux sections 2 a 4. co & sections
® Le cerveau joue un réle fondamental dans la perception visuelle.
Un patient ayant les yeux intacts mais souffrant de lésions des voies visuelles peut donc
souffrir de cécité.

i 330
EXERCICE GUIDE 2

Analyser un graphique

A partir d'une analyse méthodique du graphique ci-dessous, vous démontrerez que tous les
photorécepteurs rétiniens n‘ont pas la méme sensibilité a la lumiére.
cea alia rar — a aa ET oa |

Intensité lumineuse (lux) |


10°
— Courbes
104 ——~ des cénes

|103 __. Courbe des


batonnets

102

10

01 Longueur d’onde
’ T 3i 5ST PRES
400 450 500 550 600 650 700 (nm)
ES a ac ee
Document: intensités lumineuses (lux) nécessaires pour
stimuler les différents photorécepteurs de la rétine humaine.

Méthode
® Etape 1: présenter le graphique en précisant le paramétre variable et la fonction.
® Etape 2: décrire la variation générale observée.
® Etape 3 : décrire précisément les variations observées en citant des valeurs repéres.
® Etape 4: interpréter les observations. Conclure, éventuellement en utilisant ses connaissances
ou les conditions de l’expérience, en proposant une explication aux variations.

® Le graphique présente les intensités lumineuses nécessaires a la stimulation des diffé-


rents types de photorécepteurs de la rétine humaine en fonction de la longueur d’onde de
la lumiére incidente.
®On observe que les batonnets et les trois catégories de cénes qui composent la rétine
humaine r’ont pas tous la méme sensibilité 4 la lumieére : les batonnets sont stimulés pour
des intensités lumineuses bien plus faibles que celles nécessaires pour stimuler les cones.
® On peut en effet observer que l’intensité de stimulation minimale pour les batonnets est
de 1 lux pour une lumiére de longueur d’onde 500 nm, alors que pour les cones rouges par
exemple, elle est de 10° lux pour une lumiére de longueur d’onde 530 nm.
® Parmi les trois types de cénes, la sensibilité varie également. En effet, on observe que
les cones bleus sont les moins sensibles a la lumiére (intensité minimale nécessaire a leur
stimulation : env. 10‘lux) tandis que les cones verts semblent les plus sensibles (intensite
minimale requise pour les stimuler inférieure 4 10° lux), les cOnes rouges étant un peu
moins sensibles que les verts (ils sont activés pour une intensité proche de 10° lux).
® Ce document montre bien non seulement que les batonnets sont plus sensibles a la lu-
miére que les cones, mais aussi que les trois catégories de cones présentes sur la rétine
humaine n’ont pas toutes la méme sensibilité.

3318
Vers une agriculture durable
4)
Latel
wd
=

au niveau de la planete
ine
4
—N

Unpeer :un écosysteme modifié


Pour optimiser la production de ses cultures et de ses élevages, I'Homme modifie e

les AsReaeS naturels.

ES Quest ce qu’un agrosysteme ?


m écosystéme : ensemble
® Pour satisfaire ses besoins alimentaires, |Homme peut étre amené a constitué de la biocénose
modifier un écosysteme naturel pour augmenter la production de ma- (ensemble des étres vivants
tiére vivante. Un écosystéme ainsi aménagé est appelé un agrosystéme. d‘un milieu), du biotope (milieu
de vie d’une ou plusieurs
® Un agrosystéme est caractérisé par la réduction du nombre des es- espéces) et de leurs interactions.
peces (l’Homme privilégie le développement d’un seul producteur).

ae Dans un agrosysteme, I'Homme intervient fortement Vocabulaire


® Dans un écosystéme cultivé, la matiére végétale produite est restituée = décomposeurs : étres
au sol aprés la mort des végétaux. L’équilibre du milieu est maintenu vivants dégradant la matiére
organique morte et la recyclant
grace aux décomposeurs. progressivement en éléments
® Dans un agrosystéme, il faut compenser les pertes liées a l’exportation minéraux indispensables au
des cultures par des apports en eau et en ions minéraux pour éviter fonctionnement des organismes
chlorephyliiens.
l’épuisement des réserves du sol.

3) Production végétale, production animale et environnement


® Les végétaux chlorophylliens, seuls étres vivants 4 produire de la ma-
tiére organique, grace a la photosynthése, sont a la base des réseaux ali-
= végétaux chlorophyiliens :
mentaires. Les animaux produisent aussi de la matiére organique mais
végétaux dont les cellules
a partir de celle qu’ils ont consommeée (d’origine animale ou végétale). contiennent des chloroplastes
® Le passage d’un niveau trophique au niveau supérieur est caractérisé (organites riches en
chlorophylie) leur permettant
par des pertes importantes en masse et en énergie : pertes respiratoires
de réaliser la photosynthése.
de chaque niveau trophique et pertes sous forme d’excréments et de ma-
= niveau trophique : position
tiére non utilisée. Ainsi, la production de matiére animale nécessite une
qu’occupe un organisme au sein
production de matiére végétale quantitativement importante. de la chaine alimentaire
® Dans un agrosystéme, le choix d’une alimentation d’origine végétale
ou animale n’a pas le méme impact sur environnement. En effet, tan-
dis que la production végétale nécessite un apport d’eau et de sels minéraux compensant
les exportations des cultures, l’élevage nécessite un apport alimentaire de matiére végétale
et/ou animale. Ces apports augmentent les coats de production et alourdissent aussi 1’i‘im-
pact environnemental de la culture.

332
Vers une agriculture durable au niveau de la planéte

Comment nourrir une population sans cesse


croissante ?
(De
agieN®
quoi La surface des territoires réservée aux cultures et a ’élevage est limitée. Pour
nourrir tous les étres humains, ilfaut donc augmenter la productivité.

1) Augmenter la productiviteé des cultures


= productivité ; accroissement,
® Pour maintenir une production de biomasse optimale dans un agro- par unité de surface et de
systeme, l'Homme utilise des produits fertilisants cest-a-dire des temps, de la biomasse.
substances visant a modifier soit le pH et la structure des sols (amen- w biomasse : ensemble dela
dements), soit la composition en éléments nutritifs des terres cultivées matiére organique dorigine
(engrais). végétale ou animale.
® Les engrais les plus couramment utilisés sont de type NPK. Ils ap-
portent un mélange d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K).
Vocabulaire
@Les amendements permettent au sol de présenter des conditions mw ravageurs : especes qui
optimales de croissance pour l’espéce cultivée, assurant ainsi le meilleur consomment lespéce cultivée
rendement. dans un agrosysteme.
a plantes adventices : plantes
@En éliminant les ravageurs et les plantes adventices, |’épandage de présentes dans un champ et
pesticides permet d’augmenter la productivité d’une culture en rédui- non récoltées, qui privent les
sant le nombre d’espéces présentes. plantes cultivées d’une partie
des ressources du sol.

a Augmenter la productivité des élevages


@ Les espéces ont besoin d’une alimentation contrélée qui leur fournisse de |’énergie
(aspect quantitatif) et les éléments nutritifs permettant d’assurer une productivité
optimale (aspect qualitatif : vitamines, fibres...).
@ Laugmentation de la taille des élevages conduit 4 une augmentation
du risque épidémique. Les antibiotiques peuvent étre utilisés par les w antibiotique : substance
vétérinaires qui suivent les élevages, en traitement curatif ou préventif. chimique qui soppose ala
Ils sont aussi utilisés parfois, a faible dose, pour améliorer la croissance. multiplication des bactéries ou
Les hormones de croissance sont aussi utilisées a cet effet. quiles détruit.

3) Améliorer les especes


e La sélection génétique et les techniques de transgénése permettent
d’améliorer les races animales et les variétés végétales qui présentent m transgénése : ensemble
ainsi toutes les qualités requises pour l’usage alimentaire prévu. des techniques permettant
d‘introduire un ou plusieurs
® Les techniques de multiplication végétative (bouturage pour les génes dans un étre vivant et
plantes, clonage pour les animaux) permettent de produire en masse ainsi, de fabriquer un 0.G.M.
des individus génétiquement identiques et présentant donc tous les (Organisme Génétiquement
Modifié).
mémes caractéristiques phénotypiques (homogénéité de la production).

333 8
Limpact écologique des techniques agricoles
(De
agit?
quai Les pratiques permettantaI'Homme d’améliorer la productivité des cultures ou
des élevages ne présentent pas que des avantages. Quels dangers y sont associés ?

1) Leau : un probleme quantitatif et qualitatif


@ I] faut en moyenne 15 000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande et 1 000 litres pour
produire 1 kg de céréales. Les besoins en eau augmentent sans cesse. Dans les années
a venir, le manque d’eau douce risque de mettre en péril le développement humain
et économique, ainsi que la stabilité politique de nombreuses régions du monde.
Réaliser des économies d’eau dans l’agriculture est donc une nécessité.
® Les fertilisants utilisés dans un agrosystéme qui n’ont pas été prélevés Vabahulaire
par l’espéce cultivée sont lessivés par les eaux de pluie et se retrouvent
m nappe phréatique : nappe
dans les nappes phréatiques et les cours d’eau, qui sont ainsi pollués. De
s Z et a; deau souterraine.
méme, pour les élevages, les lisiers sont considérés comme responsables
s lisier :mélange de déjections
d'une bonne part de |Suicophisation des cours d’eau en pees 4
d’animaux d’élevage et
d'eau, utilisé comme engrais
Origine des nitrates responsables de la pollution 9 Déjections animales (215 mt) | organique
des eaux de surface en Bretagne. a Engrais (198 mt)
mw eutrophisation:
[ Rejets domestiques (3 mt) détérioration d'un écosystéme
Witith te eet eee
a a “i aquatique par la prolifération de
certains végétaux.

2) Le probleme de I’énergie
La mécanisation agricole a amélioré la productivité des agrosystémes en permettant
d’obtenir, avec les mémes efforts, des résultats de meilleure qualité (sol mieux préparé,
utilisation des engrais, enfouissement de matiére organique) tout en allégeant la peine
physique.
® Cependant, les combustibles utilisés pour les machines agricoles participent au réchauf-
fement climatique mondial (émission de gaz a effet de serre).

3) L'uniformisation génétique des espéces cultivées : une menace


® Si la sélection génétique, les techniques de transgénése et les techniques de multiplica-
tion végétative permettent d’améliorer les races animales et les variétés végétales, elles
entrainent une baisse de la diversité génétique, fragilisant les plantes et les rendant plus
sensibles aux épidémies ou aux ravageurs.
© Les espéces naturelles diversifient leur génome et créent de nombreuses variétés qui
sadaptent a leur milieu : cest la sélection naturelle. La reproduction sexuée permet un
brassage génétique qui assure une diversité des individus de l’espéce.

4) La sante en danger
® La pollution des eaux, de lair, des sols, la résistance aux antibiotiques développée par
certaines bactéries, etc. constituent des menaces pour la santé humaine. Nombreuses, ces
menaces nécessitent une réaction a |’échelle mondiale.

® 334
Vers une agriculture durable au niveau de la planéte

Le développement durable
Des alternatives aux pratiques culturales majoritairement répandues permettent
de concilier une productivité suffisante pour nourrir I’humanité et la préservation de
environnement.

ED Economiser eau
wg irrigation par aspersion :
® Dans la vie quotidienne, de nombreuses mesures (entretien régulier technique d’arrosage dans
des canalisations, utilisation de chasses d’eau 4 consommation réduite, _ laquelle l'eau envoyée sous
récupération des eaux de pluie, mise en place de normes sur les ma- _ Pression retombe en unefine
chines a laver...) permettent de réduire les gaspillages. Dans les cultures, Seger aia et pemies:
le choix de l’irrigation par aspersion plutét que l’irrigation gravitaire _® !"tigation gravitaire:
permet d’économiser 30 a 50 % d’eau. La résolution du probléme passe inate sw iace pour
: a rae hea : — laquelle écoulement de l’eau
aussi par le choix judicieux des espéces cultivées. se fait selon la pente du sol

Pa Utiliser les energies renouvelables


® Le solaire, |’éolien, l’hydraulique, les biocombustibles et la géother- pao aaa
mie sont des sources d’énergie renouvelables : elles se renouvellent as- = ee <s made
sez rapidement pour pouvoir étre considérées comme inépuisables a ue Peemebreneuer evetce spire
Si é : Sy ; ; est expliqué dans le chapitre 8,
Péchelle humaine, contrairement aux sources d’énergie fossiles (gaz, Cours 2
pétrole, charbon).
® De plus, elles ont un faible impact environnemental et participent a
la réduction des émissions de gaz a effet de serre.

w engrais vert : technique


3) Des alternatives : l’agriculture raisonnee acroissance
utilisant des plantes
V ‘cul bioloai rapide, qui constituent une forte
et agricu ture bio ogique quantité de matiére organique
509! : 5 é : récupérable pour enrichir
® Lagriculture raisonnée est un mélange de techniques modernes et de naturellement la terre.
savoir-faire traditionnels permettant de minimiserl’impactenvironne- ,. compostage :amendement
mental des cultures et de l’élevage. organique obtenu parla
fermentation des déchets
® Lagriculture biologique, en constant développement, a les mémes ob- Geadte creer darren
jectifs mais sa charte est beaucoup plus restrictive que celle de l’agricul- Bap orbs eine TES re
Se. Ainsi,
ture raisonnée. Ainsi elle Le é ara les OG M et les g engrais FN fartrdonpanisne:
pivceues oe
chimiques, contrairement a l’agriculture raisonnee. vivanits odes substahesiqulls
® Les fertilisants sont remplacés par la rotation des cultures, l’utilisa- produisent.
tion d’engrais vert, le compostage, et les pesticides par la lutte biolo- —_—® lutte ik aaa
gique, avec les bio-insecticides par exemple, et le désherbage méca- contre la pullulation ou la
Eei Les d
SS Sa AA de fertilisant t adaptées
UL ek pied hace aux besoins spécifiques
eee Be SOs,
culturesenintroduisant dans le
de exploitation. milieu od ils vivent un de leurs
oye aw .
y 4 1

ennemis (plantes ou animaux.

EZ} Maintenir la diversité génétique senate


® Aujourd'hui, dans le monde, il ne reste que 150 des 10 000 especes Le riz, le blé, le mais etla
végétales développées depuis le début de l'agriculture. Protéger la di- Ls iol pupae
versité génétique des cultures vivriéres est une priorite mondiale (Traité aneasehun aoclbe Baie
international sur les ressources phytogénétiques, 2004, FAO).
335 @
Révision express

Le schéma a retenir
ee a ee ee

Exportation
RAM ENT net |.de
Atela el
production
aR ee
Biocénose |
: Pas d’herbivores |
| Pas de carnivores |
Pe one's pean eebee eet Be) re A Fe a De Sal ier ol aie Sci aes i
i v |
= MEST , | aaa Pasoupeude
H Sol 4 as e een) “PPauvrissement BAM rrestekecerlalie(U( |
: ie rs iH dusol restituée au milieu |
]Maticre
reduction de
minerale | Biocénose
oan Hy Sol
hl Pade
décomposeurs
| Apport de matiéres minérales | |
_a.Dans un écosystéme _b.Dansunagrosystéme
==> Est consommé par je Transformation aprés la mort
ee Est utilisé par ==> Intervention de l'homme pour équilibrer !e systeme |
Lennon ttneNRChemttnnennhNeeVheRAnNtnttAOAAOVCRRACANUINRANRICUIRRAAATAANAALOOL ARNON ROARRCOROAL IAAIAAAAICIRAOC CAN tatBCCRIACUNO naAtCeANernst een peen pr cre

Les points importants a retenir


® Lagriculture est basée sur la gestion des agrosysteémes dans le but de nourrir une population
sans cesse croissante. Pour augmenter la productivité, |‘Homme intervient soit directement (en-
grais, irrigation), soit indirectement (pesticides).
®Si certaines techniques (génétiques, bouturage, clonage) permettent d’améliorer les espéces
cultivées ou élevées, il reste essentiel de préserver leur diversité génétique.
® Le choix des techniques culturales doit concilier production suffisante pour nourrir la population
mondiale, gestion durable de l'environnement (notamment de l’eau) et protection de la santé.
® La réduction de la consommation des produits d’origine animale au profit de celle de produits
dorigine végétale s’inscrit dans une démarche de développement durable.
® Lagriculture raisonnée et l’agriculture biologique obéissent a des chartes trés précises condi-
tionnant les pratiques autorisées sur les parcelles et dans les élevages.

1. Un agrosystéme est un espace ol la biodiversité est favorisée. []vrai (_]faux


2. Le bouturage produit des individus génétiquement tous identiques. L]vrai [_]faux
3. Certaines pratiques culturales sont responsables d’une pollution des eaux. L]vrai (_|faux
4. Vagriculture biologique limite l’impact écologique des pratiques agricoles. [jvrai {_]faux
5. La production d’aliments d'origine végétale est plus cotiteuse en énergie
et en matiére que celle d’aliments d’origine animale. L]vrai {_]faux

~> Réponses p. 399 é

336
EXERCICE GUIDE

Réaliser un schéma-bilan

A l'aide de vos connaissances, réalisez un schéma-bilan représentant les principales menaces


écologiques liées aux pratiques culturales de l’agriculture intensive.

Méthode
Ce type de schéma met en relation logique différents éléments en utilisant uniquement des
formes géométriques, des fléches, des couleurs et des symboles.
® Etape 1 : recenser au brouillon les éléments qui apparaitront sur le schéma.
Ici, commencez par recenser les besoins de l’espéce cultivée : eau, ions, énergie solaire, CO.,.
Recensez ensuite les actions de l'homme: récolte (utilisant des machines consommatrices de
combustibles fossiles), épandage d’engrais lié a l’exportation de la récolte, irrigation et épan-
dage de pesticides visant a éliminer les ravageurs et les plantes adventices, et a prévenir les
maladies.
® Etape 2: établir des relations entre les éléments (cause/conséquence, relation chronologique,
relation anatomique...).

@ Etape 3 : choisir les codes (figurés, formes géométriques, couleurs...) que vous allez utiliser.
Vous pouvez aussi représenter les structures anatomiques par des croquis (représentations sim-
plifiées de la réalité).
® Etape 4: réaliser la mise en page.
Vespace disponible doit étre judicieusement utilisé, les différents éléments doivent étre posi-
tionnés pertinemment les uns par rapport aux autres, dans le sens normal de lecture si possible :
du haut vers le bas et de la gauche vers la droite. Si ce n’est pas possible, vous devez le signifier
clairement sur votre schéma (par des fléches par exemple).
Les relations entre les éléments doivent étre représentées par des fleches qui ne se croisent pas.

® Etape 5: organiser et rédiger la légende.

@ Etape 6 : rédiger un titre méthodique qui comprend le mode de représentation et la des-


cription du contenu. II suffit souvent de s‘inspirer de la consigne de l’énoncé. Ici, par exemple :
« Schéma représentant les principales menaces écologiques associées aux pratiques culturales
de l‘agriculture intensive ».
N’ajoutez pas de phrases sur un schéma, il doit se suffire a lui-méme.

3378
eWays uejUasaiday
saj sajediouiidsadeuaw sanbibojorasaaposse
xne sanbiyedd sayesn}jnd
ap| a4N}jNdUHe
AISU|}U!

® 338
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Ee
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sanbiBbojoda

Uo!UaAJa}Uj
aduanbasuo)

e
Qualiteés des sols et de l'eau

Le sol et les échanges ioniques


(De
"Agie?
quoi Le sol contient les éléments nutritifs ioniques nécessaires aux plantes qui peuvent
les assimiler grace au complexe argilo-humique (CAH). Pour produire plus, l'homme utilise des engrais
et des produits phytosanitaires.

ae Composition du sol
® Le sol ou terre arable est la partie superficielle de |’écorce terrestre, cest
un milieu poreux sableux, argileux ou calcaire avec un peu d’humus. ; ;
sion: atome ou molécule ayant
e La terre mélangée a l’eau, filtrée, donne l’eau du sol qui contient des ions gagné (anion) ou perdu (cation)
issus de la décomposition des roches (minéraux), des débris animaux ou un ou plusieurs électrons.
végétaux ou du cycle de l’azote.
® Des tests d’identification permettent de déterminer la présence de ces ions dans la terre.

Mandan jysta Test (réactif) Présence de l’ion


lon chlorure CI- Nitrate d'argent (Ag*) Précipité blanc qui noircit a la lumiére
lon nitrate NO; Morceau de zinc et acide | Gaz roux de dioxyde d’azote et solution bleue due aux ions cuivre
Cation | Test (réactif) Présence de l’ion
lon potassium K* Précipité (grains de solide en suspension) jaune

2) Echanges ioniques, engrais et produits phytosanitaires


@ Les plantes trouvent dans |’eau ruisselant dans le sol les ions nécessaires a leur nutri-
tion grace au complexe argilo-humique CAH. Chargé négativement,
le CAH fixe électriquement les cations et retient 'anion PO; grace aux A petenir
: 5 hedecn pa rastion aeieecan otal
ions calcium Ca?’ (pont calcique), assurant ainsi les échanges.
® Pour croitre, les plantes ont besoin d’ions dont les éléments chimiques
principaux sont l’azote N, le phosphore P et le potassium K qui se
trouvent dans les engrais chargés de compenser les pertes du sol.
e Les produits phytosanitaires (herbicides, insecticides, répulsifs, fon-
gicides) sont utilisés pour protéger les végétaux des parasites, insectes
nuisibles ou des maladies, en respectant environnement.
Pont calcique entre
le CAH et les ions PO”

339 @
Les eaux de consommation
De quoi s‘agit-il?) Les eaux sont composées de molécules H.0 et de minéraux qui leur conférent
différentes propriétés. Les eaux naturelles subissent un traitement pour étre potables.

1) Les différentes eaux de consommation


@ Il existe différentes eaux dont les dénominations sont réglementées en
Vocabulaire
Europe:
« oligc-éléments : ces
— eau de source : eau captée dans les nappes d’eaux souterraines ; éléments 8, Cl, Cu, Fe, Mn...
- Peau minérale : eau de source ayant une composition constante et des sont nécessaires a la vie mais
propriétés thérapeutiques dues a ses minéraux ou,oligo-éléments ; en tres faible quantité. Leur
- eau du robinet provient, aprés traitement, du sous-sol ou des eaux de carence provoque des maladies
surface et doit, pour étre potable, répondre a plus de 60 critéres : micro- et leur exces est toxique.
biologiques (absence de virus, de bactéries...), toxicologiques (teneur
en métaux lourds, nitrates. ..), physico-chimiques (pH, teneurs en ions),
organoleptiques (couleur, gout, odeur...).-
@ Sur |étiquette d’une eau, on trouve le résidu sec (masse du solide obtenu par déshydra-
tation), le pH (= 7) et la composition chimique (ions présents en mg/L).

ee Traitement pour rendre l'eau potable A retenir


Le traitement consiste en
(3) Filtration sur sable différents filtres matériels
(2) Floculation
décantation
(grilles, tamis, sables) associés
a des filtres chimiques (ozone,
charbon) et un traitement
chloré,
@ Dégrillage @ Le dégrillage arréte les gros
r tamisage Boues déchets et le tamisage d'autres
plus fins. @ La floculation
agglomere d'autres déchets en
flocons qui se déposent lors de
i Filtration sur la décantation. © La filtration
beCie aang
sur sable élimine des particules
encore visibles a I’ceil nu.
@ Lozonation désinfecte l'eau,
élimine des matiéres organiques
et améliore la couleur et la
saveur de l'eau. @ La filtration
sur charbon actif retient les
micropolluants (hydrocarbures,
Distribution aux solvants chlorés...). @ Une fois
consommateurs le pH ajusté aux normes, la
chloration permet de maintenir
la qualité bactériologique de
Veau jusqu’au robinet.
3) Dureté d’une eau
® La dureté d’une eau ou degré hydrotimétrique (TH, en °f) représente
la somme des concentrations en ions calcium Ca”* et magnésium Mg”.
‘Aretenir
1°f équivaut a 4 mg/L de calcium
® Une eau dure, dite calcaire, entartre et rend difficile action des sa- ou a 2,4 mg/L de magnésium.
vons. On peut l’adoucir (électrolyseur, résines) mais une eau trop douce
peut étre dangereuse pour la santé et attaque les canalisations.

340
Qualités des sols et del’eau

Revision express

Le schéma a retenir
Echanges ioniques et pollution des eaux

Photosynthése

Atmosphére : Captage
eeeeeeeeeseeeseeseens
=
ee

i Rejets |

===> Besoins Homme «= > Polluants eet» Besoins plante

1. Un anion est un ion négatif. [| vrai [_] faux


2. azote peut étre assimilé par une plante sous forme de gaz N.. [| vrai [_] faux
3. Le CAH attire les cations. [| vrai [_]faux
4. Les éléments fertilisants sont C, H et O. []vrai — [_]faux
4)
5. Une eau minérale est un corps pur. L_] vrai [_]faux teed
_—d
6. Pour ter les feuilles de l'eau captée, on utilise un floculant. [| vrai [_]faux =
hod
7. Une eau gazeuse est légérement acide si son pH est inferieur a 6,8. [| vrai [_]faux Seat?
4
8. eau qui subit une pollution naturelle est consommable. (] vrai [_]faux
9. 100 kg d’un engrais étiqueté « NPK 6 4 8 » contiennent 4 kg d’élément
phosphore. L] vrai [_]faux
> Réponses p. 399 ;

341 8
Analyser une expérience : interactions sol / ions

Dans deux entonnoirs avec filtre, on place 100g de terre de jardin. Dans l'un, on ajoute 10 mL
d’une solution de bleu de méthyléne contenant des cations bleus et dans l'autre, 10 mL d’une
solution d’éosine contenant des anions rouges.

1. Observez et décrivez les filtrats.


2. Concluez quant aux ions retenus par la terre.
3. Quel composant de la terre retient ces ions ? Pourquoi ?
4. Quel cation peut quand méme étre retenu ? Par quel moyen ?

Méthode
® La description ne doit pas étre une interprétation, contentez-vous de décrire ce que vous ob-
servez, la conclusion sera faite dans la réponse a la question suivante.
® Faites appel a vos connaissances : les cations sont chargés positivement et les anions négati-
vement.

1. Les filtrats obtenus aprés passage des solutions ioniques dans la terre sont incolore pour
le bleu de méthylene et orange pour l’éosine.
2. Les cations bleus du bleu de méthyleéne, chargés positivement, ont été retenus par la terre
contrairement aux anions orange qui sont passés.
3. Le composant de la terre qui retient les cations et pas les anions est le CAH, complexe
argilo-humique. Il est chargé négativement, c'est pourquoi il attire les cations et pas les
anions (chargés négativement).
4. Le seul anion qui peut étre retenu par le CAH est l’ion phosphate PO? car un pont
calcique permet l’association de l’ion phosphate PO? a Vion calcium Ca” lui-méme lié
électriquement au CAH.

342
No gry
=r
Exploiter un tableau de valeurs : analyse d’eaux minérales

Pa ee ae]
fonmagneiom [8 ;
Valeurs en mg/L
1. Quelle est l'eau la plus adaptée aux nourrissons sachant qu’elle doit étre peu minéralisée ?
2. Classez les eaux selon leur dureté.
3. Calculez le pourcentage d’ions sodium dans l'eau de Volvic par rapport a la totalité des sels
minéraux ou résidu sec.

Methode

1 Analysez la question, en surlignant en vert ce qui releve des données et en rouge ce que
vous devez trouver : « Quelle est l’eau la plus adaptée aux nourrissons sachant qu’elle doit étre
faiblement minéralisée ? »
Repérez, dans le tableau, les données de minéralité correspondantes et comparez-les.

2 |N’oubliez pas de rappeler la définition de la dureté.

3 |Le pourcentage d’ions sodium dans l’eau est égal au pourcentage d’ions sodium dans le
résidu sec. Il s‘agit donc d’appliquer la définition vue en mathématiques : dire que y représente
ea t
t % de x g signifie queque yy = x x —_.
100
Connaissant deux des trois nombres x, y, ton peut donc calculer le troisiéme.
Ici, on connaitx et y, ils sont donnés dans le tableau (a vous de les identifier).
Y x
Le pourcentage cherché sera donc égal at = Ka 100.

1. La minéralité d’une eau est sa teneur en minéraux cest-a-dire le résidu sec quelle
contient. Veau la plus adaptée aux nourrissons est Volvic : 130 mg/L.
2. La dureté d’une eau est la somme des teneurs en ions calcium et magnésium de cette eau.
On additionne donc les valeurs des deux lignes correspondantes pour chaque eau.

Somme des ions Ca’* et Mg**

De la plus douce a la plus dure, on obtient : Volvic, Vichy Saint-Yorre et Evian.


3. Le pourcentage d’ions sodium dans un litre d’eau est le pourcentage d’ions sodium
dans le résidu sec pour un litre d’eau. On utilise donc les données de la deuxiéme et de la
cinquiéme ligne du tableau :
masse de résidu sec dans 1 L: 130 mg; masse d’ions sodium dans 1 L: 9 mg.
Donc t = Ee alii 7, soit un pourcentage d’environ 7 % d’ions sodium dans l'eau de
Volvic. Hey
343 8
Qualité et innocuite
SCIENCES des aliments

Les micro-organismes pathogenes i


Se
de

Certains micro-organismes peuvent présenter une menace pour la santé. Comme


tous les@tres vivants, ils ont des besoins spécifiques pour survivre et se multiplier.

1) Les micro-organismes pathogenes


® Les micro-organismes sont des organismes microscopiques qui peuvent étre de nature
variée (bactéries, champignons, protozoaires, algues). Ils sont présents partout, y com-
pris dans nos aliments. Certains sont inoffensifs car facilement détruits
par notre corps, d’autres sont beaucoup plus virulents (pathogénes). Ce
sont des étres unicellulaires pour la plupart, exception faite des moisis- w pathogéne : responsable
sures qui constituent de longs filaments (mycélium) devenant visibles d'un trouble, d’une maladie.
sous la forme d’un duvet a la surface des aliments. a infection ; développement de
micro-organismes dans le corps,
® Ces organismes, s’ils sont présents en grande quantité, peuvent non provoquant une maladie.
seulement dégrader nos aliments (apparence, gotit) mais aussi provo- a intoxication : troubles
quer des troubles plus graves comme des toxi-infections (infection ou . consécutifs a l’absorption d’une
intoxication alimentaire). substance toxique.

2) Conditions favorables au développement des micro-organismes


® Les micro-organismes sont des étres vivants et ont besoin, pour se dé-
velopper, d’un milieu compatible avec leur survie et leur reproduction = nutriments ; substances
(présence d’eau liquide, pH précis, température optimale et nutriments). organiques et minérales
nécessaires a la survie des étres
®Certains ont besoin d’oxygéne (aérobies strictes), d’autres non
vivants.
(anaérobies strictes ou facultatives). La gamme de température assurant
# aérobie ;se dit d'un
leur survie dépend des organismes.
étre vivant qui a besoin
®Si des températures basses ne détruisent pas le micro-organisme, de dioxygéne pour vivre.
elles empéchent néanmoins sa proliferation qui est ralentie (inhibée). w anaérobie : se dit d’un
étre vivant qui n’a pas besoin
®En revanche, des températures élevées détruisent irréversiblement de dioxygéne pour survivre
les cellules pathogénes mais pas forcément leurs toxines (molécules (anaérobie facultative) ou qui
toxiques produites par ces organismes). ne peut vivre quen absence de
dioxygéne (anaérobie stricte).
®Certains micro-organismes peuvent former des spores (formes de
résistance des bactéries) ou des kystes (formes larvaires d’un parasite)
trés résistants au temps et aux températures élevées.
® Certains aliments contiennent naturellement, en l’absence de traitement, plus de mi-
cro-organismes pathogénes que d’autres car ils sont produits dans des environnements
potentiellement déja contaminés et réunissent toutes les conditions physico-chimiques
favorables au développement de ces micro-organismes.

344
Qualité et innocuite des aliments

Conservation desaliments et santé


‘De quois‘agit-il?, Différentes techniques permettent d’améliorer la durée de conservation des
denrées alimentaires en luttant contre la prolifération des micro-organismes pathogenes.

1) Des methodes ancestrales a la pasteurisation


® Lutilisation de sucre, de sel et |’évaporation naturelle sous l’action du Soleil ou d’une
chaleur modérée entrainent une déshydratation des aliments et empéchent le développe-
ment de micro-organismes. On peut aussi conserver les aliments dans de la graisse ou
de Vhuile pour limiter les échanges gazeux. Les substances acides (citron, vinaigre) ou le
fumage sont utilisés pour leurs propriétés antiseptiques.
® Sous l’action de la température, les bactéries et champignons patho-
genes présents sont généralement détruits. C’est le principe de l’apper- @ appertisation : technique de
tisation qui consiste a enfermer un aliment dans une boite étanche conservation mise au point par
Nicolas Appert (1749-1841).
chauffée a plus de 100°C pendant un certain temps (boite de conserve).
= pasteurisation : principe
® La pasteurisation est une forme modérée d’appertisation qui n’altére de conservation par action
pas ou peu I’aliment mais ne détruit ni les spores ni toutes les bactéries. modérée de la chaleur suivie
d'un refroidissement rapide.
® La stérilisation UHT soumet l’aliment a de trés hautes températures a UHT : Upérisation a Haute
pendant un temps assez court, ce qui détruit tout micro-organisme. Température ou Ultra-Haute
Température (au moins 140°C).

BP) « Froid » et nouvelles techniques de conservation


® La réfrigération et la congélation ralentissent le développement des micro-organismes
pathogénes mais ne les détruisent pas.

=k eee aa ees 7} Fromages


Ralentissement de l’activité microbienne
ee SS eae eee ae ee
Produits laitiers
Cufs, lait
Aretenir—
La réfrigération (2 25°C)
SSS SG Zien oot ae a eG Viandes, végétaux, ovoproduits |
Viandes hachées
freine le développement des
Poissons, mollusques et crustacés organismes pathogénes (sauf
Clostridium et Listeria) mais
ne les détruit pas, tout comme
la congélation qui permet en
revanche de conserver plusieurs
Arrét de la prolifération de tout micro-organisme mois des aliments a —18°C.
La plupart des aliments Un produit décongelé
Poissons, glaces voit reprendre l'activité
microbienne.

® La microfiltration permet d’éliminer physiquement les bactéries d’un liquide au travers


d’un filtre 4 mailles trés fines (entre 0,1 et 10 um de diamétre). Lultrafiltration est une
méthode identique mais elle élimine également les virus (diamétre entre 0,001 et 0,1 um).
® La lyophilisation supprime l’eau d’un aliment préalablement surgelé Idée a retenir
(- 70°C) en lui faisant subir une sublimation sous vide (l'eau passe di- La lyophilisation est le procédé
rectement de l’état de glace a |’état de vapeur). le plus efficace mais aussi le plus
cofiteux.
® La pasteurisation a froid tue les micro-organismes par irradiation
en utilisant un faisceau d’électrons.
® Enfin, la conservation sous vide limite la prolifération bactérienne.
345 &
Conservation et qualité des aliments
)
‘De quoi s‘agit-il? Les méthodes de conservation peuvent avoir un impact sur la qualité des aliments
et éventuellement, paradoxalement, sur la santé du consommateur.

ED Impact sur les qualités nutritionnelles et gustatives des aliments


© Lappétence suscitée par un aliment dépend de sa texture, sa couleur, Vacahuldire
sa consistance. Laspect d’un aliment joue un rdle essentiel dans la sen- “ ‘
sation de gotit. Les techniques de conservation modifient plus ou moins mw appétence : besoin de
satisfaire un désir.
les qualités organoleptiques des aliments. Lappertisation transforme
Valiment et détruit une grande partie de ses vitamines du fait de luti- w qualités organoleptiques :
texture, saveur, couleur et
lisation de températures élevées pendant un temps assez iong. La lyo- aspect d’un aliment.
philisation et la salaison modifient énormément I’aspect des aliments
alors que la pasteurisation préserve a la fois leurs qualités gustatives et
nutritionnelles.
® Les emballages sous atmosphére contrélée (enrichie en CO,) évitent l’oxydation et freinent
Valtération des aliments fragiles (salades coupées, herbes aromatiques fraiches...). Lutili-
sation de conservateurs ou d’antioxydants (comme |’acide ascorbique ou la vitamine C)
permet d’améliorer la conservation tout en préservant les qualités gustatives des aliments.

dD Impact sur la santé du consommateur


®Certains emballages renferment des sachets absorbeurs d’oxygéne :
a Vocabulaire
contenant des oxydes de fer ou de cuivre qui ne doivent pas étre ingérés
= troubles physiologiques :
car ils sont potentiellement toxiques et peuvent provoquer des troubles
troubles du fonctionnement de
physiologiques. lorganisme.
®@Les nitrates et les nitrites sont utilisés pour la conservation des m cancérogene
:(ou
viandes et charcuteries, les sulfites pour la conservation des vins. Ces _<ancérigéne), qui peut génerer
conservateurs sont strictement réglementés donc généralement sans — WN Calficer.
danger sauf si leur consommation dépasse la dose journaliére accep- _—™ Fadicaux libres
:composes
table, ce qui laisse toutefois une trés grande marge. On a néanmoins _“himiquesinstables avecun
relevé des cas d’allergie ou d’intolérance a certains. ee

Doc. Principaux conservateurs et leur impact sur la santé du consommateur


Code européen Effets secondaires potentiels
Nitrates E251-E252 Troubles de l‘oxygénation du sang. Effets controversés.
E249-E250 Peuvent former des nitrosamines cancérogeénes.
E221 a E228 Allergies chez certaines personnes.

Acide sorbique E200 Sans danger.


Acide benzoique E210 Hyperactivité chez les enfants.

® Les aliments ionisés perdent une grande partie de certaines vitamines et peuvent présen-
ter des composés chimiques cancérogénes ou des radicaux libres accélérant l’oxydation
des composés cellulaires.

346
Qualité et innocuité des aliments

Revision express

Le schéma a retenir
Les méthodes de conservation d’hier 4 aujourd’hui

Préhistoire Antiquité Moyen-Age XVIS siecle Fin XVIII° siécle XIX® siécle XX® siécle
Séchage Utilisation de la glace Appertisation.
puis fumage hivernale pour conserver
les aliments. Pasteurisation, réfrigération
et congélation industrielles.

Réfrigérateur et congélateur individuels,


conservation et cuisson sous vide d’air,
Salaison, utilisation de la graisse Utilisation du sucre stérilisation UHT, lyophilisation,
pour confire les aliments. pour confire les fruits. microfiltration, irradiation.

Les points importants a retenir


@ Les micro-organismes sont des étres vivants qui peuvent étre pathogénes. Ils ont des besoins
spécifiques : lumiére pour certains, dioxygéne ou absence de dioxygéne pour d’autres. Mais tous
ont besoin d’eau. Nos aliments fournissent a ces micro-organismes ce dont ils ont besoin. II est
donc nécessaire, soit de consommer les denrées alimentaires rapidement, soit de trouver des
moyens de conservation appropriés.
® Les méthodes ancestrales de conservation ont fait leurs preuves mais elles altérent le godt, la
texture et la couleur des quelques denrées alimentaires concernées par ces techniques. Lappari-
tion de l’appertisation et plus tard de la pasteurisation permettent, depuis le x1x°siécle, de mieux
conserver nos aliments.
® La réfrigération et la surgélation permettent désormais de conserver les aliments plus long-
temps sans altérer leurs qualités organoleptiques et nutritionnelles. De nouvelles techniques ont
vu le jour au cours du xx’ siécle (lyophilisation, irradiation. ..), mais elles restent encore relative-
ment cotiteuses.
® Certaines techniques de conservation sont plus adaptées a une gamme de denrées alimentaires
qu a d’autres. De plus, elles peuvent entrainer des troubles physiologiques chez le consommateur. |

1. Les seuls micro-organismes pathogénes sont les bactéries. []|vrai [_]faux

2. Les bactéries sont sensibles a une modification de température. []vrai [_]faux

3. La pasteurisation dérive des travaux de Nicolas Appert. []vrai [|] faux

4, La microfiltration peut éliminer les virus. []vrai [|] faux

5. Tous les conservateurs sont des antiseptiques. []vrai [_]faux

6. La pasteurisation a froid est synonyme d’irradiation. [ ]vrai [_]faux

i > Réponses p. 399 :

3478

Analyser un document

A Vaide de l’analyse raisonnée du document, expliquez sur quelle base repose la pasteurisation
du lait et présentez une méthode simple pour vérifier que la pasteurisation a été efficace.
Quelle est la limite de ce procédé de conservation ?

Effet de la température et du temps sur la destruction de bactéries


pathogénes présentes dans le lait ainsi que sur deux enzymes (protéines).
cise Sieciel 9 Ser BE ——
Température en °C

Dénaturation complete du lait


|
sous |’action de la température
|
|
Bactéries thermorésistantes
(Clostridium butyricum) et spores |
q
|
85 Pivdsihvchidedee
|
| : Peroxydase
(enzyme du lait) |
{

70 leneee
Domaine de ja Phosphatase
|
pasteurisation (enzyme du lait)

La plupart des bactéries pathogenes


(colibacilles, Listeria...)

Qualités organoleptiques et
nutritionnelles conservées

WwoO
0,1 O}2 038: 45035 1 2M gtd 5 10 20,430), 50 100
Durée en minutes (échelle logarithmique)

Les courbes représentent la limite a partir de laquelle les bactéries sont tuées. La peroxydase
et la phosphatase sont des protéines naturellement présentes dans le lait mais qui n’ont au-
cune incidence sur ses qualités organoleptiques. En revanche, leur présence ou leur absence
est facilement repérable a laide de tests simples sur le lait. Le domaine de températures et
de durées de traitement de ia pasteurisation est représenté par le rectangle en pointillés sur
le document.

© 348
| Méthode -
® Etape 1 :Saisir la problématique
Les réponses a la question posée figurent intégralement dans le document. II faut donc bien
saisir les informations a rechercher.
Ici, il ‘agit d’expliquer comment la pasteurisation du lait peut préserver la santé, comment on
peut vérifier qu’elle a été bien menée et quelle est la limite de cette méthode de conservation.

® Etape 2 : Comprendre le graphique et repérer des valeurs importantes


Il faut commencer par s’intéresser aux grandeurs qui sont mesurées (qu’est-ce qui évolue en
fonction de quoi ?). Il faut également faire attention aux unités et noter des valeurs chiffrées
importantes. Parfois, un petit texte accompagne le graphique, il faut le lire attentivement.
@ Etape 3 : Répondre a la question posée
Rédigez rigoureusement la réponse en prenant bien soin de commencer par une introduction
et de terminer par une bréve conclusion.

rie Le conseil du prof


®La pasteurisation est un procédé de conservation trés utilisé dans Silyadeux ou trois questions
Vindustrie laitiére. Elle permet de priver le lait de nombreuses bactéries _dans la problématique, cela
pathogénes. On cherche 4 montrer son principe de fonctionnement et 2 _doit vous inciter a faire deux
expliquer quel test simple permet de vérifier que la pasteurisation s’est _ trois paragraphes bien
faite correctement. Enfin, on exposera la limite de ce procédé de conser- EUSA a aed
vation. Le graphique présente l’effet simultané d’une élévation de tempé-
rature et de la durée de traitement sur les bactéries du lait. arr Piage a éviter
® La pasteurisation consiste a chauffer le lait entre 70 et 85°C pendantune ype gait jamais écrire «la
durée assez bréve comprise entre 0,2 et 0,5 minute (12 et 30 secondes). A courbe monte » ou « descend ».
partir d’une exposition a des températures supérieures 4 75°C pendant _On doit parler en termes de
cette durée, la plupart des bactéries pathogénes est détruite. grandeur physique et non en
termes de « courbe ». On écrira
Ze
® Au-dela de 83°C, les protéines du lait: (phosphatase et peroxydase) sont _par exemple: «entre 0,2 et 0,5 _
également dénaturées sans que cela nuise aux qualités organoleptiques —_ minute pour des températures
du lait. Le texte nous apprend qu’on peut aisément détecter leur absence _supérieures 475 °C, la plupart
du lait, ce qui en fait des marqueurs du bon déroulement de la pasteuri- _‘1es bactéries est détruite ».
sation si elles ne sont plus détectées. vo =
® On constate toutefois que des bactéries thermorésistantes, comme Clostridium, ou les
formes de résistance (spores) ne sont pas affectées par la pasteurisation. I] faut des tempé-
ratures plus élevées (> 95 °C) pour s’en débarrasser.
®La pasteurisation est donc un moyen assez efficace pour tuer de nombreux agents
pathogénes du lait tout en préservant ses qualités nutritionnelles et gustatives. Malheu-
reusement, du fait de la résistance de certaines souches bactériennes, ce procédé ne permet
pas une trés longue conservation du lait. C’est pour cette raison que la stérilisation UHT
est plus efficace et largement répandue.

349 &
WV
bbl
ad

Se nourrir au quotidien
=
cel
ww
“Nn

Influence de certains paramétres sur les aliments


‘De quoi s‘agit-il? De nombreux aliments sont altérés lorsqu’on les laisse a l’air libre (aspect, couleur,
odeur...), et plus rapidement en présence de lumieére et par élévation de température.

Be Effet de la lumiére et du dioxygéne de lair sur les aliments


® Un aliment en contact avec l’air subit une exydation car le dioxygéene @\-RE ahs
O, agit sur les lipides et glucides de l’aliment: a fipides :matieres grasses des
==keseee aoe Ena eae ae: et brunissent; atres vivants, présentes dans
es fruits et legumes changent de couleur et de consistance (mous). huile, le beurre...

®En présence de lumiére, les molécules constituant Valiment peuvent :molécules


= glucides
se couper en plusieurs parties appelées radicaux, trés instables. En pré- apices ots CG ‘
la dégradation
sence de dioxygéne, des réactions en chaine provoquent weed ORYGRNEN EEC HYRIUE TE
ay s aime appelées communément sucres.
de l’aliment en formant des radicaux libres et des produits indésirables.

2 Effet de la température sur les aliments


@Les réactions chimiques, comme la formation des radicaux libres, sont accélérées par
une augmentation de température. Un aliment se dégrade deux fois plus vite pour une
augmentation de la température de 10°C.

EE} Effet du pH sur les aliments


® Le pH des aliments est compris entre 3 et 7 et les micro-organismes se
développent mieux a un pH voisin de 7. Ainsi, les aliments acides (PH —am ph: mesure de I’acidité d’un
bas) sont plus stables que les aliments faiblement acides (pH plus proche milieu ; pH <7 acide, pH >7
de 7) qui se dégraderont plus vite. basique et pH = 7 neutre.
Doc. 1 pH d’aliments et de développement de micro- organismes
[~
a Orange
36 43
| —
ee rt Aliments
|
| se pe Pe Beurre
| 6,1 oF
ee ee Moisissures | Micro-
|
|
45 6,8 soe
organismes
SS Bactéries
6,5
i
Ls nnn nent
a ae aN RR RR AN RURAL LEARN
PO RC ARN NRERIAA ES NEL MBNA

® Des traitements chimiques (conservateurs, antioxydants) et physiques (changements


d’état : lyophilisation, froid...) permettent d’augmenter les durées de conservation des
aliments.

& 350
Se nourrir au quotidien

Les émulsions
De quoisagit-il? Une émulsion, mélange de deux liquides non miscibles, est stable a condition
qu'une espéce tensioactive lie les deux types de molécules en présence.

ED Quest-ce qu’une émulsion?


= miscibles (liquides) : qui ne
® Une émulsion est un mélange de deux liquides non miscibles consti- _forment qu'une seule phase
tué de gouttelettes d’un liquide dispersées dans l’autre. (sirop et eau) tandis que deux
liquides non miscibles forment
deux phases.

E> Structure des molécules d'eau et des lipides


@Les molécules d’eau H,O vont, par attirance de leurs pdles positifs (hydrogéne) et
négatifs (oxygene), créer des liaisons hydrogéne (liaisons H) (Doc. 2).
® Lhuile est constituée de lipides, famille des triglycérides, composés de longues chaines
hydrocarbonées (carbone et hydrogéne), possédant peu de groupes —OH susceptibles de
former des liaisons hydrogéne avec l’eau : eau et huile ne se mélangent pas.
Doc. 2 Liaisons hydrogéne (...) dans l’eau Doc. 3 Lipide de I’huile dolive: oléine
ease ones Eee ae im oa EG ee eee ee 7

(onpmLS) (e) a = WZ
=
tay25 (a)aL: (@)oea x
.
‘ Hi
+

ATS,
:
)
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oo i na” |
|
| CH>— 0 — C — (CH,), —
|
CH==CH—GH,_ |
= Re jie eee Eo ae AS ee eel
? : t+ +) Oxygéne
. = | 3. © Hydrogéne
eons: Liaison |
| A retenir
Composé tensioactif

3) Ajout d’une espéce tensioactive et formation éte Ween fe


Queue hydrophobe
° F i ui se dissou
de micelles ao hen dans l'eau

; Micelle
@ Si on ajoute du jaune d’ceuf ou de la moutarde dans un mélange
eau et huile, la mayonnaise « prend » : l’eau et l’huile forment une au
émulsion stable. En effet, la lécithine du jaune d’ceuf est un com-
posé tensioactif : elle fait le lien entre l’eau et ’huile. - Goutelette
* d’huile
@ Les molécules tensioactives font le lien entre les molécules d’huile
par leur « queue » hydrophobe et les molécules d’eau par leur
« téte » hydrophile (qui peut former des liaisons hydrogeéne avec
les molécules d’eau), et s’orientent de maniére a entourer les gout- ee Foci
telettes d’huile en formant une micelle. Ces micelles sont ensuite dhydrophle ms Secs
i : et se repoussent car leur charge électriq
dispersées q
slectrique est identique. ; equiaine
a rereninie Ane ven, qui
peut former les liaisons hydrogene et
sorienter vers l'eau.

3518
Revision express ee

Les schémas a retenir


Méthodes de conservation des aliments et facteurs de dégradation
Méthodes chimiques

Température
: YT eee ene wees a ee ee. — :

seat
, ceoe
ee
e
Qe be (bruni,
ale rannce,
Méthodes physiques

Molécule tensioactive, micelle et émulsion

Queue hydrophobe !Téte hydrophile


ou lipophile 1 qui se dissout
|bien dans l'eau

1. Une conserve protége les aliments de la lumiére et de I’air. | vrai [| faux


2. Une oxydation nécessite la présence de dioxyde-.de carbone. L |vrai [_]faux
3. Un radical libre est instable. [| vrai [_] faux
4. La pasteurisation des fromages est un traitement a froid. (| vrai [
]faux
5. Un antioxydant augmente I’altération d’un aliment. L |vrai [_] faux
6. Un lipide et l’eau ne sont pas miscibles. L |vrai [| faux
7. Une émulsion stable contient un émulsifiant appelé lipide. [| vrai _]faux
8. La partie hydrophile d’une molécule tensioactive peut former des liaisons
hydrogéne avec l’eau. L] vrai |
]faux

: > Réponses p. 399 1]

@352
Exploiter un document:
le lait est-il une émulsion ?

Naturellement, le lait n'est pas qu’eau et matiéres grasses, car les deux corps ne se mé-
langent pas : du beurre fondu et de l’eau restent séparés... De fait, le lait contient également
des protéines et diverses autres molécules tensioactives, c’est-a-dire qui ont une partie soluble
dans l'eau et une partie soluble dans la matiére grasse. En placant au contact de l’eau leur partie
soluble dans l’eau et au contact de la graisse leur partie soluble dans la graisse, ces molécules
tensioactives forment un enrobage qui délimite les globules de matiére grasse, les stabilise et
assure leur dispersion dans l'eau. Cette stabilisation est renforcée par les molécules de caséine
qui, a la surface des globules assurent une répulsion mutuelle de ceux-ci car elles sont négati-
vement chargées.
Hervé This, Les secrets de la casserole, Editions Belin, 1993

1. Comment qualifie-t-on deux liquides qui ne se mélangent pas ?


2. Quels sont ici les deux corps concernés ? A quelle famille chimique appartient le second
corps ?
3. Le lait est-i] une émulsion stable ? Justifiez.
4.a. A quelle famille chimique appartient la molécule tensioactive ?
b. On peut symboliser une molécule tensioactive par :

Reproduisez la molécule et indiquez les deux parties décrites dans le texte, en complétant par la
légende appropriée : lipophile — lipophobe — hydrophile — hydrophobe.
c. Définissez le terme « hydrophobe ».
5. Quel est le terme technique pour « globule » ? Faites le schéma correspondant en respectant
le sens des molécules tensioactives indiqué par le texte.
6. Donnez un exemple d’émulsion eau dans I’huile.

Méthode
Ei Rechercher dans le texte les informations, notamment dans les derniéres lignes, et redéfi-
nir le terme émulsion.

4 b|et 5 | Faire des schémas simples, bien légendés.


Respecter les orientations de la molécule : longue chaine carbonée sans affinités avec l'eau (li-
pophile) et téte hydrophile qui n’a pas d’affinités avec les graisses donc pas d'orientation vers
les lipides.

3538
ar 2} bac |

aN

1. Deux liquides qui ne se mélangent pas sont dits « non miscibles ».

2. Les deux corps concernés sont |’eau et les matiéres grasses (aussi appe-
lées « lipides »). Piége a éviter

Ne pas oublier de justifier en


3. Le lait est une émulsion stable car les deux éléments eau et matiere donnant la définition d’une vesneneremmn
grasse non miscibles sont liés par des molécules tensioactives qui assu- émulsion.
rent sa « stabilité ».

4. a. Les molécules tensioactives sont diverses mais les principales, comme la caséine, sont
des protéines.
b. Légendes :
i)
1

VI
Queue hydrophobe ou lipophile Téte hydrophile ou lipophobe

c. Hydrophobe signifie que la molécule ou le cété de la molécule n’a pas d’affinités avec
Veau donc ne peut pas former de liaisons hydrogéne.

5. Le terme pour globule est « micelle ». |


Les molécules tensioactives sorientent autour de la gouttelette de graisse, leurs queues |
lipophiles vers la gouttelette et leurs tétes hydrophiles vers l'eau.
{
i

|| Molécules
| tensioactives

if
i

Treneumensnetrerermnrtenns_ esersnvevmernevenaanmeanyantriemenatnmsyntmementnne rattan nen iitnrnrterweriretihrentieandnn mementos

6. Le beurre, qui contient moins d’eau que de matiéres grasses, est un exemple d’émulsion
eau dans l’huile, cest-a-dire de micelles avec les tétes hydrophiles vers le centre.

354
Feminin — Masculin

1 Lactivite reproductrice chez la femme


2 quoisagit-il? L'utérus évolue, tout comme lovaire, de maniére cyclique. Ce cycle, qui dure en
_moyenne 28)jours,est controlé par un systeme de régulation hormonale.

ED Le cycle menstruel chez la femme ‘Piage a éviter


© La muqueuse de l’utérus, appelée endométre, se développe pendant tee: aeSaat Aa
les 14 premiers jours (phase proliférative). Puis des glandes sécrétrices est un cycle marqué par les
se développent, du 14° au 28° jour (phase sécrétoire). Vers le 28° jour, si —_menstruations.
aucune fécondation n’a eu lieu, l’endométre dégénére. Son évacuation
(menstruations ou « régles ») est accompagnée d’un écoulement sanguin
et marque le début d’un nouveau cycle. Le col de l’utérus présente un mu- ini Stk culesGiee
cus (glaire cervicale) qui reste épais au début et a la fin du cycle, et qui gyarien accompagnant ‘
bloque totalement l’entrée de ’'utérus. Ce mucus devient moins dense vers développement d’un ovocyte.
le 14° jour et permet un éventuel passage des spermatozoides. = ovocyte : le gamete femelle.
® Vovaire est aussi soumis au cycle. Ses deux phases sont synchrones _® Corps jaune : tissu ovarien
avec celles du cycle utérin. On distingue la phase folliculaire, du 1 au _{ssu dela transformation du
14° jour, ot un follicule produisant un ovocyte se développe, et la phase Pe any
/ 3 oa ‘ - Z ; : produit de la progestérone et
lutéale, du 14° au 28° jour, ot le corps jaune se développe mais finit par 4, oestrogénes
régresser a la fin du cycle s’il n’y a pas eu fécondation. :

> La production d‘ovocytes et la régulation du cycle


® Le cycle de l’ovaire contréle le cycle utérin : pendant la premiere phase, le follicule pro-
duit des cestrogénes qui induisent la phase proliférative de l’utérus ; pendant la seconde
phase, le corps jaune produit de la progestérone, ce qui induit la phase sécrétoire de l’uté-
rus. C’est la chute du taux des hormones ovariennes qui provoque les menstruations.
@ Vaxe gonadotrope assure la sécrétion des hormones essentielles a
la régulation de l’activité reproductrice : la FSH (Follicle Stimulating
mhypothalamo:hypophysaire,
axe gonadotrope : ou axe
Hormone), qui stimule ledéveloppement du follicule, et la LH (Lutei-
nizing Hormone), qui stimule le corps jaune. En retour, les hormones _ pgm donné alensemble
ovariennes (cestrogénes et progestérone) viennent freiner l’activité sé- hypothalamus + hypophyse.
crétrice de l'hypophyse : cest le rétrocontréle négatif. Au milieu du
cycle, celui-ci s’inverse et devient positif de maniere transitoire. Les
hormones ovariennes stimulent alors l’hypophyse, provoquant un pic de LH et l’ovulation
au 14° jour.
® En cas de fécondation, le cycle s’arréte car l’embryon sécréte la HCG (Human Chorionic
Gonadotropin), qui permet le maintien du corps jaune. Celui-ci continue de produire des
hormones ovariennes, ce qui assure le maintien de la grossesse.

355m
Contraception et procréation médicalement assistee
‘De quois’agit-il?. Connaitre le fonctionnement de la reproduction a permis de mettre au point des
méthodes de contraception ou, au contraire, des méthodes pour faciliter la conception.

EP La pilule contraceptive et les nouveaux contraceptifs hormonaux


© La pilule contraceptive vise 4 empécher, soit l’ovulation, soit le déve-
loppement de l’endométre, soit la pénétration des spermatozoides dans
la glaire cervicale.
Vocabulaire
© De nouvelles méthodes de contraception ont vu le jour : l’impiant w contraception : ensemble des
sous-cutané qui reste actif pendant trois ans, le timbre (patch) contra- moyens réversibles empéchant
ceptif 4 renouveler toutes les semaines ou l’anneau vaginal qui se la conception.
change a chaque nouveau cycle.

2) La contraception d’urgence et I'lVG médicamenteuse


m contragestion : ensemble des
@La contraception d’urgence, ou pilule du lendemain, est plutot un moyens permettant de mettre
moyen de contragestion qui doit étre exceptionnellement utilisé lors fin a une grossesse.
d’un rapport non protégé, en l’absence de contraception, et ce afin a nidation : implantation de
d’éviter une grossesse non désirée. I] s'agit d'un comprimé contenant embryon dans la muqueuse
de fortes doses d’un progestatif, une hormone de synthése similaire a uterine.
la progestérone, a prendre dans les 72 heures suivant le rapport sexuel.
La progestérone en grande quantité exerce un rétrocontrdle négatif sur
’hypophyse, empéchant le pic de LH et donc l’ovulation. Ce type de
Piége a éviter”
pilule n’a aucun effet si la nidation a déja eu lieu.
Confondre semaines de
®On peut pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG) grossesse et semaines
jusqu’a la 14° semaine d’aménorrhée (absence de régles), mais TVG d’aménorrhée. Deux a trois
médicamenteuse ne peut étre utilisée au-dela de la 7° semaine. Elle semaines séparent le début
d’une grossesse des derniéres
repose sur l’action d’une molécule, le RU 486 (ou mifépristone), qui régles qui marquent le début de
bloque les récepteurs a la progestérone au niveau de l’utérus et déclenche l'aménorrhée.
alors les menstruations.

E> La procréation médicalement assistée (PMA)


®La PMA vise 4a lutter contre l’infertilité des couples. Des méthodes Piége a éviter
hormonales permettent d’augmenter les chances de conception en cas Confondre infertilité
d’infertilité feminine. On peut favoriser la croissance folliculaire grace (incapacité pour un couple
4 des analogues de la FSH ou provoquer l’ovulation a l’aide d’une forte d/avoir un enfant pendant au
dose d’HCG simulant le pic de LH. moins un an de rapports sexuels
sans contraception) et stérilité
® Si la stimulation homonale ne suffit pas, on peut réaliser des insémi- (impossibilité compléte pour
nations artificielles ou des fécondations in vitro (FIV), voire des in- un couple d’avoir un enfant
jections de spermatozoides directement a l’intérieur de l’ovocyte (ICSI, naturellement).
IntraCytoplasmic Sperm Injection).
@ En cas de stérilité masuline, le recours au don de sperme est nécessaire.

@ 356
Feminin — Masculin

3 La lutte contre les infections sexuellement


transmissibles
(DE
Agi?)
GUO Les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) sont plus fréquentes qu’on ne le
croit et peuvent étre a lorigine de stérilité chez la femme ou de maladies graves.

ae Conseils d’hygiene, préservatif et prévention


@ Le vagin abrite une flore vaginale naturelle (bactéries non patho- Vocabulaire
génes), qui joue un réle protecteur. Lhygiéne intime permet d’éviter
w pathogéne : se dit d’un
la prolifération des micro-organismes pathogénes et le déséquilibre de micro-organisme (champignon,
cette flore bactérienne. Mais l’excés d’hygiéne est tout aussi néfaste. Le virus, bactérie...) a Vorigine d’un
développement de champignons (mycose) peut provoquer des irrita- trouble ou d’une maladie.
tions ou des pertes blanches.
® Le préservatif est le seul moyen efficace de prévention contre les IST, car il empéche
la transmission de tout germe pathogéne. Tout symptéme génital anormal peut trahir la
présence d’une IST. Outre l’hépatite B, les infections les plus fréquentes sont dues aux
bactéries du genre Chlamydia, l’une des principales causes de stérilité chez la femme.

2) Papillomavirus et VIH : dépistage et traitements


® Certains virus peuvent étre a l’origine de cancers. C’est le cas notam-
ment du papillomavirus (HPV), a l’origine de plus de 99 % des cas de ‘Piégeaéviter
cancers du col de l’utérus observés. Le dépistage de ce cancer se fait par Dire que 99 cas de cancers de
l'utérus sur 100 sont dus au
frottis des cellules du col de l’utérus et permet de détecter trés tdét HPV ne signifie pas que 99
d’éventuelles anomalies. Désormais, un vaccin efficace existe contre les femmes sur 100 porteuses du
HPV mais comme tout vaccin, il est a faire a titre préventif donc il est HPV déclareront un cancer de
réservé aux adolescentes avant leur vie sexuelle. lutérus.

® Le VIH (Virus de Immunodéficience Humaine) est le virus a l’ori-


gine du SIDA. On ne guérit pas du SIDA et on ne dispose d’aucun
vaccin contre le VIH. Mais le diagnostic précoce de la séropositivité ws SIDA : Syndrome d’lmmuno-
permet de ralentir fortement |’évolution de la maladie par un traitement Déficience Acquise. Dernier
approprié. Aujourd hui, le seul et unique moyen de prévenir |’infection stade de l'infection au VIH.
par le VIH reste l’utilisation du préservatif. w séropositivité : détection, WW
dans le sang, de la présence Las
d’anticorps pour une maladie ed
Doc. Les principales IST en France =—
donnée (terme essentiellement tnd
utilisé pour le ViH).
[infection = Nature de l’infection % de la population touché d
Wi
Chiamydia Bactérie Environ 10 % des femmes de 15 a 35 ans

Hépatite B Environ 2 % de la population


Remarque
Herpés génital Environ 3 % de la population Sila plupart des IST peuvent
30 % des femmes de 15 435 ans étre traitées aisément en
Papillomavirus Virus
quelques semaines, il y a encore
Trichomonas Protozoaire 20 a25 % des femmes de 15 a 35 ans des infections incurables comme
infection au VIH, I’herpes ou
0,2 % de la population (120 000 séropositifs
VIH Virus ’hépatite B.
et 6 000 cas par an)

3578
Devenir homme ou femme
» acquisition de la maturité sexuelle est un long processus qui stend de la
fécondation a la puberté. Le comportement sexuel dépend de nombreux facteurs.

ED Etre une femme ou un homme


@ Le sexe d’un individu est déterminé dés la fécondation par les chromosomes sexuels.
Chez les mammifeéres, la femelle est caractérisée par la présence de deux chromosomes
XX et le male par la présence de deux chromosomes X et Y.
® Selon le sexe génétique, les gonades se différencient en ovaires ou en
testicules dés la 5° semaine du développement embryonnaire. Ensuite,
des canaux indifférenciés se transforment en utérus pour la femelle ou
= phénotype : caractéres
en canaux déférents pour le male. A la naissance, les caractéres sexuels visibles d’un individu.
primaires (le phénotype sexuel) sont en place.

2) Du sexe génétique aux caracteéres sexuels secondaires


e A partir de la puberté, les sécrétions accrues d’hormones s’accom-
pagnent de transformations importantes du corps avec augmentation
m= puberté ;étape du
de la pilosité, développement de certaines parties du corps (muscula-
développement marquant le
ture chez l’>homme, seins chez la femme) : ce sont les caractéres sexuels début de ia fertilité.
secondaires, qui marquent le début de la fertilité.

3) Le controle du comportement sexuel


® Chez les mammiféres non Primates, le comportement reproducteur
u Primates : groupe d’animaux
est commande exclusivement par les hormones : il existe des périodes caractérisé par la présence d’un
propices a l’accouplement et des périodes sans recherche de partenaire. pouce opposable.
® Une zone particuliere du cerveau est aussi impliquée mais de maniére w encéphale : organe
secondaire chez la plupart des mammiferes : le systeéme de récompense. regroupant, dans la boite
cranienne, le cerveau et d’autres
Celui-ci, faisant intervenir plusieurs régions de l’encéphale, joue un réle parties du systéme nerveux
important dans la sensation de plaisir et de bien-étre de maniére a pro- central.
curer une motivation dans la réalisation d’actes vitaux (se nourrir, se
reproduire...).
® Chez les Primates, le comportement sexuel est partiellement dissocié
= comportement érotique :
de activité hormonale et est contrdlé de maniére prépondérante par
comportement motive par la
le systeme de récompense. C’est pourquoi les rapports sexuels chez les recherche du plaisir procuré par
Primates ont lieu indépendamment de la période du cycle. Le compor- lacte sexuel.
tement sexuel devient un vrai comportement érotique motivé par la w orientation sexuelle:
recherche du plaisir, ce qui explique les différentes orientations sexuelles préférence sexuelle d’un
observées. II est lié a l’activité sociale et, chez le chimpanzé, il devient individu (hétérosexualité,
méme un moyen de régler les tensions au sein d’un groupe. bisexualité, homosexualité).

M358
Féminin — Masculin

| Revision express

Le schéma a retenir
Le contréle hormonal de I’activité reproductrice chez la femme

: ST)
Jour 1 Jour 14 Jour 28

| ©.
1
axehypothalamo-|
hypophysaire
o R
_ hypophysaire

© DELH
mA

Ovulation
: (libération i
i del’ovocyte dans |} ‘
sneer ee
oe la trompe uterine) | isermmransscacein er meoereaeean
Estrogénes ® : Estrogéenes © @® Progestérone
Estrogénes ®

Les points importants a retenir


® La pilule contraceptive a été concue pour empécher toute ovulation ou toute fécondation. Au
contraire, on a développé des moyens pour aider les couples infertiles a avoir des enfants.
®La lutte contre les IST passe par la sensibilisation et la prévention, la plus efficace restant le
préservatif. On peut aussi vacciner les adolescentes contre le papillomavirus humain, connu pour
entrainer des cancers du col de l’utérus.
®Le phénotype reproducteur se met en place progressivement pendant la vie embryonnaire
grace aux chromosomes sexuels et a la formation des gonades, puis a la puberté avec l’apparition
des caractéres sexuels secondaires. .
© Le comportement sexuel chez les animaux est essentiellement gouverné par les hormones. Mais
chez les Primates, il est surtout gouverné par le systeme de récompense et le centre du plaisir.

eS ee

1. Les cycles utérin et ovarien sont indépendants. L]vrai (_]faux

2. Aprés l’ovulation, le reste du follicule évolue en corps jaune. []vrai (_|faux

3. Les cestrogénes sont sécrétés par l’ovaire et la progestérone par l’utérus. []vrai (_|faux

4.Le pic de LH est responsable des menstruations. []vrai (_|faux

5.La pilule contraceptive sert a détruire un éventuel embryon. []vrai (_]faux

6. Pris assez tdt, le RU 486 provoque une interruption de grossesse. [lvrai (_|faux

4 > Réponses p. 400 ;

359 @
EXERCICE GUIDE

Analyser un document: le contréle de l’axe gonadotrope

Chez une guenon ovariectomisée (qui a subi une ablation des ovaires), on réalise des perfusions
continues d’cestradiol (cestrogéne) depuis le temps t,jusqu’a la fin de l’expérience (au 32° jour).
Cette perfusion maintient un taux plasmatique d’cestrogénes a une valeur constante égale a
60 pg/mL. Au temps t,, on injecte une dose supplémentaire trés importante d’cestradiol. Par
ailleurs, on mesure réguliérement les taux de LH (hormone hypophysaire) et d’cestradiol (seul
l‘cestradiol perfusé apparait car la guenon est privée d’ovaires).

r st nt i A tN ON a en

LH (en ng - mL!)
40 | is |f

! £

-4 ) 4 8 12 16 20 24 28 32
temps (en jours) |

cestradiol (en pg - mL~’) |
800 |
|H

600 |

400 |

paee200 |

a -4
eee
0) 4 8 12 16 20 24 28 52 |
| i I temps (en jours)
| fo ty

Analysez le document pour expliquer le mécanisme de la régulation hormonale chez la femme


et le mécanisme a l’origine de l’ovulation, sachant que celle-ci est directement déclenchée par
un pic de LH.

®@ 360
Méthode

® Etape 1 : présenter le probléme posé et le document a étudier.


® Etape 2: identifier les grandeurs concernées (abscisses et ordonnées) ainsi que leurs unités et
repérer des valeurs importantes (valeurs moyennes ou brusque modification).
® Etape 3 : en fonction des données expérimentales et des connaissances, trouver les liens de
cause a effet (qu’est-ce qui modifie quoi et comment ?) pour terminer par une conclusion.

® On cherche a expliquer le mécanisme de la régulation hormonale chez la femme ainsi


que Vorigine de lovulation. Le document représente deux mesures expérimentales : le
dosage du taux plasmatique de LH et celui d’cestradiol en fonction du temps chez une
guenon ovariectomisée, qui ne produit donc plus d’oestrogénes. On agit alors sur le taux
d’cestrogénes en réalisant des injections et on observe les conséquences.

®Jusqu’a t,, le taux d’cestrogenes demeure nul car aucune injection nest effectuée et la
guenon n’en produit plus apres ovariectomie.
Le taux de LH, quant a lui, reste relativement élevé (entre 20 et 30 ng/mL).
® A t,, on maintient par perfusion le taux d’cestradiol aux alentours de 60 pg/mL. On
constate alors une baisse progressive du taux moyen de LH (entre 0 et 10 ng/mL).

® A t, on injecte une trés forte dose d’cestradiol, faisant rapidement augmenter son taux
plasmatique jusqu’a une valeur de l’ordre de 600 pg/mL. Immédiatement aprés apparait
un pic de LH (35 ng/mL).
® Lors de l’injection de faibles doses d’cestradiol chez la guenon ovariectomisée, le taux de
LH diminue, ce qui montre I’inhibition exercée par les cestrogénes en faible quantité sur la
production de LH. Cependant, l’ajout d’une forte dose d’cestrogénes entraine l’apparition
d'un pic de LH: il s’agit d’une brutale stimulation de la production de LH par les cestro-
genes en grande quantité.
®On en conclut qu’habituellement, les cestrogénes exercent un rétrocontréle négatif
sur la sécrétion de LH et que l’ovulation, directement provoquée par un pic de LH, est
dépendante d’une rapide augmentation du taux d’cestrogénes engendrant une inversion
du rétrocontréle qui devient positif.

361
SCIENCES
Le defi energetique

Activités humaines et besoins en énergie


‘De quoi s‘agit-il? L’énergie est nécessaire quotidiennement, quelle soit électrique (éclairage),
chimique (chauffage des aliments), mécanique (automobile) ou de rayonnement (solaire) ainsi qu’a la
production de notre alimentation, des produits courants...

RP Besoins énergétiques par secteur d’activité


® Un systéme posséde de l’énergie s’il est capable : w énergie mécanique : énergie
~ d’augmenter la température d’un corps (énergie chimique, rayonne- _—_‘4u¢ au mouvement, somme
ment) des énergies cinétique (liée ala
F mK see ae ave ; vitesse) et potentielle (liéeala
- de créer de Vélectricité (énergie électrique), =~ position par rapport au sol).
— de mettre un objet en mouvement (énergie mécanique).
®Les grands secteurs consommateurs d’énergie en France sont, dans
Yordre : les usages domestiques (chauffage, électroménager), les transports
(voyageurs, marchandises), les industries (dont sidérurgie) et l’agriculture.

PD Quantification des besoins


© Lénergie produite ou consommeée est liée ala puissance d’un centre de production ou
d’un appareil ainsi qu’a la durée de production ou de consommation:

{ E énergie en joule (J) : 3,6-10°J = 1 kWh


E=Pxt avec |P puissance en watt (W)
t durée en seconde (s) :3600s=1h

®La puissance est la quantité de chaleur, de travail mécanique ou de (U7 2758


lumiére qu'un appareil est capable de fournir par unité de temps. C'est hatterie: stockage sous
la rapidité avec laquelle l’énergie est produite ou consommée : P = ee forme d’énergie chimique par
P hed des réactions réversibles.
®Le stockage énergétique le plus courant est celui des combustibles = pile 4combustibles:
fossiles, de |’énergie potentielle (barrages) et de l’énergie thermique oxydation, suruneélectrode
(cumulus). de platine, d’un combustible
(dihydrogéne H.) coupiéea
®Lénergie électrique ne peut étre stockée quen petites quantités —j, réquction du dioxygene 0,
(batteries, piles électriques, piles 4 combustibles). Il faut donc, pour les ge fair (énergie propre, mals
grosses productions, la transporter grace a des lignes haute tension _cofiteuse).
puis basse tension par |’intermédiaire de transformateurs.

362
Le défi energeétique

Centrales thermiques a combustible fossile


8 % de électricité francaise est produite par les centrales thermiques a
combustion fossile. Elles permettent d’adapter rapidement la production a la demande.

E} Ressources fossiles non renouvelables Info.


On estime 4 50 ans les réserves
@ Les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon), dont la formation est en pétrole, 4 65 ans en gaz et a
trop lente par rapport a la consommation, ne sont pas renouvelables. plus de 250 ans en charbon.
® Le pétrole est un mélange d’hydrocarbures (composés de C et H) qu'il
faut séparer par distillation fractionnée : le mélange chauffé fait s évaporer les hydrocar-
bures, qui montent en fonction de leur température d’ébullition dans la colonne Vigreux,
et se liquéfient dans le réfrigérant 4 eau. On recueille sur plusieurs plateaux les dérivés du
pétrole a exploiter : gaz, kéroséne, fioul, bitume...

2) Centrale thermique a combustion fossile et effet de serre


@ Fonctionnement d’une centrale thermique a combustion fossile

aus de dioxyde de carbone LEE = combustion : réaction


et autres gaz ou a mo Ge d’un comburant (gaz) avec un
ewe igen | combustible (dioxygéne) qui
io ea aan | donne du dioxyde de carbone et
de eau.
m turbine : systeme de pales
entrainées par la vapeur d'eau
pour faire tourner un axe.
w alternateur ; axe constitué
d’un aimant qui tourne dans
une bobine et produit un
courant électrique.

@ Les centrales 4 combustion rejettent du dioxyde de carbone et de la vapeur d’eau, mais


aussi des oxydes d’azote et de soufre, polluants mis en cause dans l’amplification de leffet
de serre.
Misa Aretenir
Composition °
“azote (78%) | Ueffet de serre est un
-Oxygene (21 %) [imma thermique naturel
30% Renvoyés verslespace s -Vapeurd’eau, | provoquant le réchauffement
5 gaz carbonique, | de l‘atmosphére d’une planéte.
ozone... Les gaz a effet de serre (GES)
laissent passer le rayonnement
solaire et freinent les rayons
infrarouges réémis par la
Terre. Veffet de serre a permis
| Activitéshumaines : auffé <— t _ =~ apparition de la vie sur Terre
|participantal’émission ° <5 13 % Enera ige™ iculture; mais son amplification récente
& 5 contribue au réchauffement
climatique.

363 &
Centrales thermiques nucléaires a combustible fissile
82 % de l’électricité francaise est d’origine nucléaire, ce qui assure une
ralenendanes énergétique au niveau électrique mais présente aussi des dangers.

1) Ressources fissiles non renouvelables


@ Une ressource fissile est un ensemble de noyaux volumineux et ane ieisie
instables dont les réserves vont de 70 ans a quelques siécles selon la A: nombre de masse
= nombre de nucléons
consommation. (neutrons + protons) zX
@ Deux isotopes sont des noyaux possédant le méme nombre de protons Z: numéro atomique
Z mais un nombre de neutrons différent (donc A différent) : 7U et *3U. = nombre de protons.

2) Centrale électrique thermique nucléaire et déchets radioactifs


e Fonctionnement d’une centrale nucléaire

Enceinte de confinement BE Vocabulaire|


Jet de Vers le réseau a matiére fissile :uranium
Barres Terbine électrique ~U et plutonium7°P.
de contréle
a barres de contréle:barres
a ||\\\\ 5 Tourde refroidissement : en graphite (absorbeur de
d \apeonaedta neutrons) pour contrdler la
fission.
a liquide caloporteur :
liquide qui transporte I’énergie
thermique en changeant détat
a travers un circuit.
| = circuit secondaire : circuit
i) Eau (arcu = ee deau = Eau (circuitde :
(circuit Sele _ secondaire) - (circuit secondaire) ~ tefroidissement) indépendant du primaire pour
limiter la radioactivité.
@ La fission est une désintégration d’un noyau lourd sous l’impact d’un
neutron, donnant deux noyaux plus légers et des neutrons qui provo-
quent d’autres fissions par réactions en chaine contrdélée (réacteur nu- A retenir
cléaire) ou non (bombe A). Lois de conservation
~ du nombre de protons Z:
235+1=1424+914+3x1
B Equation fission:aU) + = primaire
Pes god PRE Set
0 YYoe condaaees
| — du nombre de masse A:
92+0=56+36+3x0
® Lactivité d'un élément radiocatif est le nombre de noyaux qui se
désintégrent spontanément par unité de temps. Elle décroit de facon A retenir
exponentielle avec le temps. La période (ou demi-vie) radioactive est la La décroissance radioactive
durée nécessaire pour que l’activité diminue de moitié (pour uranium est fa diminution du nombre
235, par exemple : T = 710 millions d’années). de noyaux radioactifs dans
un échantillon. Elle a une
® Les déchets radioactifs représentent, pour | Homme et l’environne- évolution exponentiellement
ment, un danger plus ou moins important selon leur période et leur décroissante.
activité. La radioactivité peut en effet étre a lorigine du développement
de lésions (brilures...) et de cancers. Leur gestion spécifique (entreposage, stockage en
surface ou stockage profond en projet) constitue un probléme important, notamment en
raison des durées en cause.

m 364
Le défi énergétique

Les énergies renouvelables


Dec agi 9,5 % de l'électricité francaise est produite grace aux énergies renouvelables dont
Z %raavdraullglé La fusion nucléaire contrélée est encore en phase de recherche.

Exploitation des énergies renouvelables


: e e 4 e

® Une ressource renouvelable est quasi inépuisable car son stock se renouvelle sur une
période courte, a échelle humaine.
© L énergie rayonnante du Soleil, qui permet la croissance des végétaux, le cycle de l’eau et
les vents, est l’origine de nombreuses sources d’énergies renouvelables.
- Solaire thermique ou photovoltaique (Doc.)
- Les centrales hydroélectriques exploitent le cycle de l'eau (riviéres, marées).
- Léolien : l’énergie mécanique du vent est convertie en électricité par un alternateur.
— Biocombustibles : biomasse (bois), biogaz (déchets), biocarburants (éthanol issu des bet-
teraves ou biodiesel du tournesol).

Doc. Chaine énergétique d’une centrale solaire thermique/photovoltaique Info.


Energie Energie Energie Une cellule photovoltaique
™, thermique 4 _ mécanique Siectrique
SPDR ENGR & =e a sige B
est un composé électronique
constitué de semi-conducteurs,
Energie de Energie matériaux qui deviennent
|lesenenconemenenmancnaen)>
fayonnement . posélectriquecacel conducteurs
anit dennadélectricité
ettiens par ea
de rayonnement

® La géothermie est |’exploitation de la chaleur issue du sous-sol de la terre.

tz) L’énergie solaire et la réaction de fusion


©® V’énergie solaire provient de la fusion de deux noyaux atomiques légers (A < 30) comme
Vhydrogéne ou l’hélium.

Deutérium n Info
Fusion *) Le dentérium et le tritium sont
a deux isotopes de I’hydrogéne.

Tritium Remarque
Chaleur Hélium Loi de conservation
— du nombre de protons :
2432441.
; — du nombre de nucléons :
Equation fusion:UE oe ea ae pit 141=740.

® La chaleur dégagée permet d’atteindre de trés hautes températures et


d’auto-entretenir les réactions de fusion.
®@Depuis plus de 50 ans, les recherches sur la fusion contrdlée (projet ITER) progressent
mais sans obtenir une production suffisante par rapport a l’investissement.
365
— ——rt—“i—i—~—~—~——””””C.CUC LCL... i iw
4

Révision express
Les schémas a retenir
Avantages et inconvénients des différentes productions d’énergie
Avantages
— Effet de serre
— Modulable en fonction de la demande
Centrale thermique a flamme — Energie non renouvelable
— Forte production 9
— Dépendance énergétique

— Relative indépendance énergétique = Ragibactivite aceiacne


Centrale nucléaire ree pon gen — Gestion des déchets
P — Energie non renouvelable
—Faible production
Hydroélectrique rene On ae
—Renouvelable — Propre
— Sites :limités
ate
: P — Conséquences écologiques
— Pollution visuelle, sonore
— Rendement irrégulier (météo)
—Faible production
— Coit élevé — Irrégulier
—Entretien lourd
— Renouvelable
Marémotrice — Coiit investissement
—Propre
— Ecosystémes locaux
P ; — Renouvelable — Cofit investissement
Géothermique ie :
— Propre — Risque de remontée de magma

Chaines énergétiques de production dlectricité

CENTRALE
(combustion) Energie Energie Energie
NUCLEAIRE thermique mécanique électrique
SS
(fission)
SOLEIL (fusion) ©
GEOTHERMIQUE

1. La relation entre énergie et puissance s’écrit P = E x t. []vrai []faux


2. La distillation fractionnée sépare des liquides de températures
d‘ébullition différentes. []vrai ([_]faux
3. Lensemble turbine- alternateur effectue un transfert d’énergie
thermique en énergie électrique. L]vrai (_]faux
4. Uuranium 235 est une ressource fossile. Llvrai [_]faux
5. Une ressource est renouvelable si elle se régenére plus vite
que sa consommation. []vrai (_]faux
‘ : ~> Réponses p. 400 5

M366
EXERCICE GUIDE

Construire un graphique et l’exploiter

activité en becquerel, ou nombre de désintégrations radioactives par seconde, d’un échan-


tillon d’iode 131 est mesurée sur un mois :

rs[u[s[o[s[w
1. Construisez la courbe de l’activité de I’échantillon d’iode en fonction du temps.
2. Déterminez graphiquement la période T de I'iode 131.
3. Quelle sera l’activité au bout de trois périodes ?
4. Combien de temps faudra-t-il pour que I’activité initiale soit divisée par 4 ?

Méthode
1 @ Identifier les grandeurs physiques a représenter et leurs « réles » respectifs : « la courbe
de l’activité en fonction du temps » signifie que l’on représente A en fonction de t, donc que les
valeurs de A sont les ordonnées (verticales, notées y en maths) et que les valeurs de t sont en
abscisses (horizontales, notées xen maths), sans oublier leurs unités respectives.
® Sur chaque axe, il faut choisir un zéro et une échelle simple (pas forcément la méme en abs-
cisse et en ordonnée) selon le maximum a représenter en une dizaine de centimétres.
® Placer ensuite chaque point sous la forme d’une croix x, puis tracer la courbe demandée en
passant au plus prés de tous ces points, sans nécessairement les lier les uns aux autres, en soi-
gnant votre tracé.
® Pour finir, le titre est indispensable. Vous pouvez intituler la courbe : « Activité de l’iode 131 en
fonction du temps », ou utiliser des symboles A = f(t).

2 Pour déterminer une grandeur, il faut utiliser sa définition.


Ici, repérer l’activité initiale : 3 000 noyaux qui disparaissent chaque seconde. La période, en
jours, est donc l’abscisse du point d’ordonnée 1 500.

3 | 4 | Ces questions sont de simples lectures graphiques de coordonnées d’un point M d’une
courbe. Soit on donne I’abscisse de M et il suffit de « lire » l’ordonnée de M, soit on donne |’or-
donnée de M et il suffit de lire son abscisse.

367 &
Gagnez
des points
Tracez sur le graphique les
pointillés qui vous permettent
1. Les échelles choisies peuvent étre:
- pour A en ordonnée : 1 cm pour 400 Bq ; de trouver chaque valeur, en |
utilisant une couleur différente
— pour t en abscisse : 1 cm pour 2 jours, vs
pour ones bie
les deux étant facilement divisibles. 4

f
A(Bq) Courbe de décroissance radioactive A = fit) deV'iode 131 “|
|3000
| 2800
2600
| 2400 +—
2200 + > as srr arc
MUS ae eee ap Sc
| 1800 +—-_—____ >
| 1600 a a
| 1400 {——
1 1 1 1 1 1 1 1 1 4 1 1
+4

| 1200 +}-
1000 at
+———
| 800 i Ly
DB
Oe
600 -
;
10
| 200 ae
|
:
©
oRPe
Spas Ss eee 4
o +—
+--
| OF 2 42-6" 8) 7 10" P2114 1G Oe 20 22 2 eae
¢ (jours)

2. La moitié des noyaux d’iode de |’échantillon ont disparu lorsque l’ac-


tivité est divisée par deux, cest-a-dire lorsqu’elle est égale a 1 500 Bq. La Piége a éviter ' |
période T de l’iode 131 est la durée correspondante, cest-a-dire l’abscisse Necherchezpasadonnerdes =
du point de la courbe dont l’ordonnée est égale a 1 500. valeurs avec une précision .@
supérieure a celle permise par
On lit T ~ 8. La période de l’iode 131 est environ 8 jours. ee te ae la lecture graphique.

3. La durée correspondant a trois périodes est égale a 3T, soit 24 jours.


Lactivité de l’iode 131 au bout de trois périodes est donc l’ordonnée du
point d’abscisse 24 de la courbe. On lit A ~ 250.
Lactivité de l’iode 131 au bout de trois périodes est donc environ 250 Bq.

4. Lactivité initiale de iode 131 est de 3 000 Bq. ¥ Conseil du prof


Il faut donc trouver la durée au bout de laquelle l’activité de l’iode 131 Lisez bien toutes les questions
sera égale 3 000 : 4 = 750 Bq, cest-a-dire l’abscisse du point d’ordonnée avant de faire l’exercice. Elles
750 de la courbe. On lit t ~ 16 jours. peuvent étre indépendantes.
Ici par exemple, vous pouvez
Lactivité initiale de l’iode 131 sera divisée par 4 au bout de 16 jours envi-
repondre a la question 4 sans
ron. avoir répondu a aucune des
questions précédentes.

@ 368
Gi Comprendre a l'écrit
=> Révision Express
»>> Cap sur le bac Comprendre un texte

Bi Ecrire
=> Revision Express a chy
»>> Cap sur le bac S‘entrainer a l’expression écrite

EZ Parler .
=> Revision Express
»>> Cap sur le bac Parler pour convaincre .

Enrichir son vocabulaire


Comprendre a l'ecrit

Des
oa ial pour comprendre le texte
De quoi s/agit-il?) Vous devez acquérir des réflexes pour aborder tous les types de textes,
afin5 pouvoir les comprendre rapidement de maniere globale.

ne Anticiper/identifier la nature du texte


@Le paratexte (titre, sous-titre, nom de l’auteur, date de publication, source) permet
d’anticiper le contenu du texte.
@Les documents peuvent étre de différentes natures : extrait de roman, article de jour-
nal, autobiographie, essai, extrait de piéce de théatre... On distingue différents genres :
science fiction, humour, policier... Chaque catégorie de texte et chaque genre a ses spécifi-
cités. Identifier la nature et le genre du texte vous donne ainsi des clés pour le comprendre.

2) Les clés de lecture


@ Sil s'agit d'un texte de fiction, identifiez le sujet du récit (intrigue polici¢re, roman histo-
rique, biographique...), le narrateur , les personnages et les liens qui les unissent. Repérez
également ou et quand le récit se déroule, et quelle est l’atmospheére qui se dégage.

INTO THE UNKNOWN


England, in the 1930s. The Archdeacon, a missionary working for the . a
Hudson's Bay Company - the company of the Gentleman Adventurer — has Le texte est-il américain,
agreed to see Edward. britannique ou autre ?
Edward Beauclerk MAURICE', The Last Gentlemen Adventurer, © Houghton Mifflin, 2005. pe lca < non?
; F : ; €s elements peuvent vous
1. Edward Beauclerk MAURICE was born in England. At sixteen, he signed up with the tuntordes.contrecens:
Hudson’s Bay Company.

Le paratexte permet ici de déterminer qu'il s’agit d’une autobiographie, Les personnages
principaux sont identifiés (Edward et l’archidiacre), ainsi que le lieu et '@poque (Angleterre des
années 1930).

@ Sil s’'agit d’un article de presse, repérez le theme (topic), l'idée principale (main idea) et le
ton (tone) de l'article. :

E> Saisir le sens global du texte


@ Pour un article de journal : aprés avoir analysé le paratexte, vous
pouvez lire la premiére et la derniére phrase du texte (qui dessinent _Astuce ©
Dans un article de journal, la
le contour du document a étudier), mais aussi la premiére phrase de i cs
: ay premiére et la derniére phrase
chaque paragraphe (qui aborde souvent une nouvelle idée, une nouvelle onctituent souvent une
étape de l’argumentation, ou introduit un nouveau personnage...). introductionetune conclusion,
/ > . . .

® Vous devez ensuite effectuer une seconde lecture rapide pour bien _-Vousindiquant orientation du
garder en téte le sens global, puis entrer dans le détail par une lecture —-‘ocument.
plus approfondie.
370
Comprendre a l’écrit

Effectuer des repérages


De ¢UU
ve
Les pronoms, le sujet et le verbe principal d’une phrase complexe ainsi que
lesm ots de liaison constituent de précieux outils pour bien comprendre un texte.

a) Les reférents
® Relisez bien tout le texte pour bien savoir qui parle, et de quoi.
® Les référents sont les pronoms personnels ou possessifs, les adjectifs possessifs. I] est
indispensable de repérer a qui ou a quoi ils renvoient pour ne pas faire de contresens.
® Les pronoms personnels peuvent étre sujet ou complément :
I hate it.

pronom personnel sujet pronom personnel complément


TTL ZALMNI tei tale
Pronoms personnels sujets you | he/she/it you | they Attention
Pronoms personnels compléments |me you | him/her /it Ala différence
: du francais,
5 les
possessifs en anglais s‘accordent
avec le possesseur.
® Ne confondez pas les pronoms personnels et les adjectifs et pronoms le livre de Jenny
:son livre
possessifs. > her book
her s‘accorde avec Jenny alors
Adjectifs possessifs your | his/her /its your | their qu’en francais, « son » s’accorde
avec « livre »,
Pronoms possessifs mine | yours | his /hers /its yours | theirs

-> Repérer, hiérarchiser et lier les informations


® Repérez les informations essentielles : dans une phrase complexe, ce sont le sujet et le
verbe principal qui les contiennent. Les compléments, appositions ou propositions ap-
portent des précisions ou des nuances.
Engineers have demonstrated that with smart software and an array of sensors, a machine ca Les passages en gras
perform sophisticated, complex tasks most of us assume would require human capabilities. Des constituent l'information
ingénieurs ont démontré qu'une machine équipée d’un logiciel intelligent et d’une série de essentielle. Cest la phrase
capteurs peut mener a bien des taches complexes et sophistiquées dont la plupart d’entre nous minimale, en gras ici.
supposions qu’elles nécessitaient des capacités humaines.

® Les mots de liaison, ou connecteurs, sont les liens logiques qui structurent un raisonne-
ment ou le déroulement d'un récit. N’hésitez pas a les souligner dans le texte pour mettre
en évidence la structure de celui-ci. Ils peuvent entre autres exprimer :
— le contraste : nevertheless cependant ; whereas tandis que ; and yet et pourtant;; in spite of /despite en dépit de;
even though / although bien que, quoique ; unlike contrairement a;
— l’ajout : moreover, what's more, besides, furthermore de plus ;
ofacause de ;
— la cause : since puisque ; due to a cause de ; thanks to grace a ; out
— la conséquence :so that afin que ; as aresult/as a consequence en consequence ; thus ainsi ; therefore /sodonc;
that is why c'est pourquoi ;
— la condition : if si ; supposing en supposant que ; providing pourvu que ; as long as pourvu que ; unless a moins
que ; orelse sinon ; ifnot sinon ;
~ un repére temporel : meanwhile pendant que ; as soon as des que ; while pendant que,

3718
Déduire le sens des mots inconnus
jit-il? Identifier la nature grammaticale d’uin mot ou les affixes qui le composent
permet den déduire le sens. :

KP Nature grammaticale
® Pour trouver le sens d’un mot inconnu, on identifie d’abord sa nature grammaticale :
sagit-il d’un verbe, d’un nom, d’un adjectif ¢
> : : > > > : s fi2

© Décomposer le mot en repérant un préfixe ou un suffixe peut également aider a en com-


prendre le sens:
Unthinkable est un adjectif. '
in vy -able > impensable

Préfixe négatif racine suffixe (que !on peut)


®Les préfixes interviennent sur le sens des mots en apportant par exemple une nuance
négative, spatiale ou temporelle :
— préfixes négatifs (un-, in-, ir-, il-, dis-) : inconplete incomplet
—irresponsible irrespon-
sable — illiterate analphabéte — disrespectful irrespectueux, Attention |
~ préfixes a sens temporels (post-, pre-) ou spatial (sub-) : postwar aprés-querre— Ne confondez pas les adjectifs
suburb banlieve. en -ed et lesadadjectifs en -ing :
interesting ; interessant
® Les suffixes peuvent changer la catégorie grammaticale des mots : (sens actif)
- pour former des noms (-ee, -er, -or, -ment, -ship, -hood, -ness) : _ interested :interesse
interviewee \a personne interrogée — interviewer celui qui interroge — childhood \enfance — . _(sens passif)
emptiness \e vide ;
- pour former des adjectifs (-al, -y, -ish, -ful, -less, -able, -ing, -ed) :
childish puéril — skeptical sceptique — jobless sans emploi — fearful craintif ;
— pour former des adverbes (adj. + -ly) : quietly silencieusement ; thoughtfully pensivement ;
~ pour former des verbes (-en, -ize) : strengthen consolider—criticize critiquer,
®Dans un nom composé, Je dernier élément constitue le nom principal. Le nom qui
précéde fonctionne comme un adjectif qualificatif : il est invariable et se place devant le
nom qu il qualifie : a car park un parking ; a childminder une assistante maternelle.

> Transparence et faux amis


®Les mots d’origine latine sont identiques ou proches des mots francais qu’ils traduisent.
® Méfiez-vous des « faux amis », ces mots dont la graphie ressemble au francais mais dont
la traduction différe.
mot anglais traduction faux-amienfrancais traduction
abuse insulter abuser take advantage
achieve réaliser achever complete
contemplate envisager contempler gaze at
dispose se débarrasser disposer arrange
prevent empécher prévenir warn
recover se rétablir recouvrir cover
relieve soulager relever raise
supply fournir supplier implore
survey examiner surveiller supervise

372
Comprendre a l’écrit

mot anglais traduction faux-amien francais traduction


comprehensive complet compréhensif understanding
engaged occupé (ou fiancé) engagé committed (artist)
fortunate chanceux fortuné wealthy, well-off
inconvenient inopportun inconvenant improper
positive catégorique positif definite, positive
rude grossier rude rough, hard
sensible raisonnable sensible sensitive
affluence richesse affluence rush
caution prudence caution guarantee
client commanditaire client customer
lecture conférence lecture reading
location emplacement location renting, lease
mercy miséricorde merci thanks
petrol essence pétrole oil, petroleum
photograph photographie photographe photographer
phrase expression phrase sentence
store grand magasin store blind, shade
tour voyage, circuit tour stroll, drive, turn

Comprendre les consignes


Bien comprendre la consigne vous permet d’éviter le hors-sujet, d‘organiser
votre travail et de cerner les points auxquels vous devez étre attentifs dans le document.

Ee Questions de repérage
List all the characters and say how they relate to one another.
Dressez la liste de tous les personnages et dites quel lien ils entretiennent les uns avec les autres.
Draw the main character's portrait: age, native country, marital status, occupation.
Dressez le portrait du personnage principal : age, pays d'origine, statut marital, métier.
What do the underlined pronouns or adjectives refer to?
A quoi les pronoms et les adjectifs soulignés renvoient-ils ?

Py Questions d’analyse et de réflexion


Account for the main character's reaction. (20 words max.) Idée a retenir
Rendez compte de la réaction du personnage principal en 20 mots maximum, a Indiquez toujours le nombre
Focus on the first paragraph. Concentrez-vous sur le premier paragraphe. earl lorsqu’on vous
Analyze the tone of the last paragraph. (40 words) aie ation doit étre
Analysez le ton du dernier paragraphe en 40 mots. précise, entre guillemets
Which adjectives best describe the main character? Justify your choice: hésitant et accompagnée
de aig du numéro
ela ligne.
Quels adjectifs décrivent le mieux le personnage principal ? Justifiez votre choix.

3) Expressions fréquemment rencontrées dans les consignes


Are the following statements. . . Les affirmations suivantes sont-elles. ..
Copy out the text and fill in the blanks (one blank = one word) Recopiez le texte et ajoutez les mots manquants (un
blanc = un mot)
Where are the characters? Oui sont les personages ?
When does the scene take place? Quand la scene se déroule-t-elle ?
« Right or Wrong? » Justify with a quote from the text. Vrai ou faux ?Justifiez en citant le texte.
3738
Revision express

Les points importants a retenir


@ Pour bien comprendre un texte, vous devez adapter votre approche a la nature du document.
Celle-ci crée des attentes sur son contenu : l’identifier vous permet d’anticiper.
@ Rassemblez le maximum de clés de lecture : repérez avant tout le titre du document, la source,
le type de texte, puis lisez la premiére et la derniére phrase, ainsi que les premiéres phrases de
chaque paragraphe.
@ Apres une ou deux lectures attentives, vous devez étre capable de répondre aux questions :who?
where? when? what? how?
@ Lisez plusieurs fois le texte pour entrer dans le détail et repérez les pronoms (personnels, pos-
sessifs, réfléchis), les adjectifs possessifs :ils vous montrent comment sont liés les personnages,
et vous permettent d’associer les verbes et les sentiments aux bons personnages. Repérez aussi les
mots de liaison qui vous aident adégager les informations essentielles et la structure du texte.
@ Ne vous laissez pas impressionner par les mots inconnus : vous pouvez déduire leur sens en
procédant avec méthode (en identifiant la nature du mot ou en déduisant son sens a partir de sa
composition, ses préfixes et ses suffixes).
@ Pour bien répondre aux questions qui permettent de vérifier votre compréhension du texte, vous
devez connaitre le vocabulaire des consignes.

1. Le paratexte permet d’anticiper sur le contenu du texte.


[_]vrai [_]faux

2. La premiére et la derniére phrase d’un article de presse en donnent souvent une vue d’ensemble.
L_]vrai _] faux

3. Parmi les suffixes suivants, lequel ne permet pas de former un nom ?


[_]-dom L_]-ly re [_]-ness
4. Parmi les suffixes suivants, lequel ne perrnet pas de former un verbe ?
[_]-ize [_]-al [ ]-en

5. Parmi les mots suivants, lequel ne signifie pas « bien que » ?


[_]as though LJalthough [_]even though

6. Parmi les mots suivants, lequel n’exprime pas une notion temporelle ?
[_]|meanwhile [_]as long as [ ]assoonas

7. Que signifie la consigne suivante ? « How are the characters related to each other? »
[_]|Comment les personnages se sont-ils connus ?
[_] Sur quel ton les personnages s‘expriment-ils entre eux ?
[_]Quels sont les liens qui unissent les personnages ? .
~> Réponses p. 400 fi

™ 374
Comprendre un texte

Enoncs 6)
Lisez attentivement le texte suivant, puis répondez aux questions de compréhension.

Kit Oxenford woke early, feeling eager and anxious at the same time. It was a strange sen-
sation.
Today he was going to rob Oxenford Medical.
The idea filled him with excitement. It would be the greatest prank’ ever. It would be written
5 up in books with titles like The Perfect Crime. Even better, it would be revenge on his father. The
company would be destroyed, and Stanley Oxenford would be ruined financially. The fact that
the old man would never know who had done this to him somehow made it better, It would be
a secret gratification that Kit could hug to himself for the rest of his life. [...]

10 most secure location in Scotland. With him would be his client, a quietly menacing Londoner

new antiviral drug.


They would not keep the samples long. Nigel had a strict deadline. He had to hand over the
uw samples by ten o'clock tomorrow morning, Christmas Day. Kit did not know the reason for the
deadline. He did not know who the customer was, either, but he could guess. It had to be one
of the pharmaceutical multinationals. Having a sample to analyze would save years of research.
The company would be able to make its own version of the drug, instead of paying Oxenford
millions in licensing fees. [...]
20 The best part of Kit’s plan, he felt, was that the intrusion would go unnoticed until long
after he and Nigel had left the Kremlin. Today, Tuesday, was Christmas Eve. Tomorrow and the
next day were holidays. At the earliest, the alarm might be sounded on Friday, when one or two
eager-beaver scientists would show up for work; but there was a good chance the theft would
not be spotted then or over the weekend, giving Kit and the gang until Monday of next week to
25 cover their tracks. It was more time than they needed.
So why was he frightened? The face of Toni Gallo, his father’s security chief, came into his
mind.
Abridged and adapted from Ken FOLLET, Whiteout, © Macmillan, 2004.
1.a prank : une farce
2.a sample : un échantillon

1. The characters are Kit Oxenford, Stanley Oxenford, Nigel Buchanan and Toni Gallo.
a. Say if they are present or mentioned.
b. How are they related to each other?
2. Whose company is Kit planning to rob? What does he want to take?
3. Where is Oxenford Medical actually situated? How is this place also referred to in the text? Explain
this metaphor. (30 words)
4. What sort of relationship does Kit have with his father and how does it motivate Kit’s robbery?
(40 words)
5. How much does Kit know or guess about the people he is working for and their motivations?
(50 words)
6. Why is the choice of date particularly important? Explain in your own words. (40 words)
7. Give a définition or explain the meaning of the following words:
a quietly menacing Londoner (I. 10) - one of the pharmaceutical multinationals (I. 17) — the intru-
sion would go unnoticed (I. 20) - the theft (I. 23).

3758
Methode
Remarque
® Lisez attentivement le texte plusieurs fois. a8
Cest ce que on vous demande —
® Résumez-le en deux ou trois lignes en répondant aux questions who? souventencours:unebonne
where? when? what? participation est donc un
®@ Les questions 1 et 2 sont factuelles, elles demandent une réponse breve. excellent entrainement !
Vous pouvez citer le texte.
® Dans les questions 3 a 6, on vous demande de développer vos réponses en un certain nombre
de mots. Ne vous contentez pas de citer le texte, mais veillez a bien reformuler et expliciter ce
que vous avez compris du passage dont il est question.
Remarque
amptegwemmncancmtas “His father’, “Stanley
nements. Oxendorf” et “the old man”
®@ Repérez les personnages principaux. hae a ee Ee sont le méme personnage.

Vocabulaire utile
|Corrigé | : Ces mots sont en violet dans
le corrigé.
1. a. Of all the characters mentioned, only Kit Oxenford is present. to plan: prévoir
b. Kit Oxenford is Stanley Oxenford’s son. Nigel Buchanan is Kit'’s client _ located
:situ
and the person who ordered the robbery. Toni Gallo is Stanley Oxenford’s _ beforehand : auparavant
security chief in charge of the BSL4 laboratory. shed-hacking : piratage
2:sepostin! to rob his father’s company. He will take samples of a is ain es

3. Oxenford Medical is located in Scotland. It is referred to as the Kremlin, which is a


metaphor for both a highly-secured place and a symbol of the power of Kit’s father. (28 words)
4. Kit seeks to take revenge on his father and aims at his financial ruin (lines 5-6) therefore
we can deduce the profound hostility there is between the two men and we may imagine that
the father seriously offended his son beforehand. (39 words)

5. Kit knows very little about the people behind the robbery apart from the name of his client
(Nigel Buchanan), his city of origin (London) and that he has two collaborators. Although
he was not openly informed of their motivations, he guesses that it is industrial hacking
from a pharmaceutical multinational rival to Oxenford Medical. (53 words)

6. The robbery is to be performed on Christmas day to allow the burglars to “cover their
tracks” (line 25). Indeed, they hope the theft will not be discovered immediately but only a
few days later, due to the bank holidays and the weekend. (43 words)

7. - A Londoner is an inhabitant of London, or somebody who lives in London (London-er).


- A pharmaceutical multinational is a company that is located in many contries (multi-
national) an which is specialized in creating and producing medicines or drugs (pharma-
ceutic-al).
- Unnoticed means « not noticed », « not seen », « not known ».
- Theft is a synonym for « robbery » (a thief=un voleur).

376
Ecrire

Les différents types de production écrite


Chaque type d’écrit répond a des exigences particuliéres de forme et de contenu.

ED Ecrire une lettre


® Adaptez le niveau de langue et les formules de début et de fin de lettre au destinataire
(ami, parent, employeur, organisation...).
® Lettre informelle :
— saluer : Dear Flisabeth, / My dear Elisabeth, / Dear all ;
- commencer la lettre : /ts been a long time since |haven't written to you / Sorry for answering so late / |know|
haven't written for ages ;
- terminer la lettre : That’s all for now/Please send my regards to your parents/I’m looking forward to hearing from
you;
~ formule finale Take care, /Lots of love, / Best wishes, / Kindest regards, suivis de la signature.
® Lettre formelle :
— saluer : Dear Sir/Madam, / Dear Mrs Muller;
— formule finale: Sincerely yours, / Yours faithfully,/Yours truly, suivis de la signature.

BD Ecrire un dialogue
© Déterminez le niveau de langue requis, n’utilisez jamais de formules argotiques, seule-
ment des tournures familiéres si la situation s’y préte.
® Rédigez une courte introduction de deux ou trois phrases maximum pour présenter les
personnages et la situation (qui, ot, quand, pourquoi).
® Soyez attentifs a la présentation : en anglais, on n’utilise pas de tiret pour signifier les
- changements de locuteurs, on change de ligne et on utilise des guillemets au début et a la
fin de chaque prise de parole.
® Variez les verbes introducteurs (ne vous contentez pas de say ou tell !) : admit admettre, agree
étre d’accord, add ajouter, insist insister, reply répliquer, ask demander ,answer répondre, offer proposer...
® Utilisez des adverbes ou compléments de maniére pour commenter les propos : impatiently
avec impatience, loudly d’une voix forte, with relief avec soulagement, with a smile en souriant. ..

® Utilisez des tags interrogatifs et des réponses courtes :


“Paula slept at Nancy's house last night, didn’t she?” Nigel asked.
“Yes, she did.” Laura answered. “But |didn't, although she had invited both of us to stay overnight.” « Paula a dormi
chez Nancy la nuit derniére, n’est-ce pas ? », demanda Nigel. « Oui,» répondit Laura. « Mais moi pas, bien qu’elle
nous ait invitées toutes les deux a passer la nuit chez elle. »
3) Ecrire un essai argumentatif |
iS

® Analysez le sujet, repérez les mots clés, mobilisez le lexique et les structures utiles. Sil’on
vous demande de donner votre opinion, ne commencez pas votre production par I agree /
I disagree, développez d’abord votre argumentation et énoncez clairement votre point de
vue personnel a la fin du devoir.
@ Rédigez une introduction, un développement et une conclusion, sautez des lignes pour
aérer, donnez des exemples pour chaque argument que vous développerez paragraphe par
paragraphe.
® Structurez votre argumentation a l’aide de mots de liaison ; ils peuvent exprimer :
la chronologie : la cause / la conséquence :
to begin with pour commencer ‘indeed en effet
then ensuite therefore donc
lastly/eventually finalement that is why c'est pourquoi
all in all tout bien considéré le contraste:
to sum up en résumé and yet/nevertheless / however cependant
le but : Laddition:
so that afin que besides / what's more / moreover de pilus
in order to pour (but)
® Quelques verbes utiles pour analyser un document :
describe décrire blame/reproach somebody for something / for doing
show montrer something reprocher quelque chose 4 quelqu’un / reprocher
denounce dénoncer 4 quelqu’un de faire quelque chose
criticize critique make somebody aware of faire prendre conscience de
accuse sb of sth accuser qqn de qqch quelque chose a quelqu’un
point out montrer suggest suggérer
draw the reader’s/ the viewer's attention to attirer give/convey the impression that... donner ‘impression
attention du lecteur/ du spectateur sur que...
argue in favour of /against argumenter en faveur de / — what strikes meis that... ce qui me frappe cest que...
contre

Enrichir son lexique


De ¢ Pour écrire dans une langue précise et nuancée, il est nécessaire d’acquérir et
d’utiliser un lexique varié. Utilisez un dictionnaire pour verifier le sens des mots que vous employez ou
pour trouver des synonymes.

@ Evitez les mots peu signifiants comme good, bad, interesting, important, big, nice.
Voici une liste de synonymes, vérifiez les emplois de chacun dans un dictionnaire et
choisissez le terme le plus approprié pour votre production.
excellent parfait, hard-working travailleur, thrilling palpitant, first-rate de premier choix, proper
correct, appropriate adapté, convenient pratique, desirable séduisant, efficient efficace, attractive
tentant.
unacceptable inadmissible, unsuitable inapproprié, evil mal, false faux, foolish stupide, harmful nocif,
second-rate de qualité inférieure, unfortunate malencontreux, useless inutile, hopeless désespere. °

378
captivating captivant, curious curieux, exciting palpitant, fascinating fascinant, provocative provocant,
stimulating stimulant, thought-provoking qui invite a réfléchir.
major considérable, significant significatif, decisive décisif, consequential fondamental, crucial
déterminant, essential essentiel, of substance de fond, paramount dune importance capitale,
impressive impressionant.
huge immense, tall grand, large grand ou large, enormous énorme, high haut, gigantic gigantesque,
great immense, immense considérable, vast vaste, sizeable dune certaine ampleur.
friendly amical, lovely charmant, beautiful beau, kind aimable, attractive attirant, charming charmant,
delightful délicieux, likeable agréable, pleasant plaisant.

© Pour exprimer les sentiments, variez les adjectifs.


infuriated / wild furieux/ déchainé, uncontrollable incontrdlable, enraged fou furieux
‘Latristesse sorrowful / sad/miserable triste/malheureux, devastated dévasté
Le courage fearless/brave/courageous courageux/ intrépide, tenacious tenace
jlapeur | scared / frightened / afraid / terrified effrayé,
enthusiastic enthousiaste, excited surexcité, impressed impressionné, thrilled ravi
trusting/trustful confiant
doubtful/skeptical incertain / sceptique
Uadmiration fascinated fasciné, admiring admiratif
La surprise, the situation can be unexpected inattendu(e), odd / weird / strange bizarre/étrange
étonnement the character feels: amazed / surprised /astonished étonné/ stupéfait, bewildered /puzzled
perplexe
Lappréhension worried inquiet, uncomfortable/ill-at-ease inconfortable, uneasy géné
Autres bitter amer, hurt blessé, upset contrarié, appalled consterné
sentiments
négatifs
Autres delighted enchanté, pleased ravi, confident assuré, hopeful plein d’espoir
sentiments
positifs

Eviter les erreurs fréquentes


De quoi s‘agit-i]? Vous pouvez améliorer sensiblement la qualité de votre expression en éradiquant
certaines erreurs fréquemment commises.
os

® Les accords 3
— Noubliez pas le -s a la 3° personne du singulier du présent simple. He mostly listens to rap music.
llécoute principalement du rap. .
- Les adjectifs en anglais sont invariables, ils ne prennent pas de —s. Narrowstreets : des rues étroites
~ Every et each sont suivis d’un verbe au singulier. Everybody knows he is a liar. Tout e monde sait que
cest un menteur. .
- People est suivi dun verbe au pluriel. People were surprised by his success. Les gens étaient surpris de son
SUCCES,

379 @
® Les articles
- En francais les articles « le », « la », « les » peuvent désigner une généralité. En anglais,
pour exprimer une géneéralité, on utilise larticle zéro ou absence darticle (@).
/likeQthrillers. J’aime les thrillers.
- En anglais, on utilise Particle indéfini a GPa lestnoms de métiers ou de fontions: He isa
gardener. ||est jardinier.
® Traduction de « on »
- Les tournures passives (auxiliaire BE + participe passé du verbe) sont beaucoup plus
fréquentes en anglais qu’en francais. On utilise le passif pour traduire la tournure
impersonnelle avec « on » en frangais.
She was helped onto the train. On \’aida a monter dans le train. He is said to be rich. On le dit riche. Wild geese were seen
flying yesterday. On a vu voler des oies sauvages hier.
— Tl est également possible @utiliser un « you » générique. She is not the sort of person you would want
to be like. Elle n’est pas le genre de personne a qui on aimerait ressembler.
@« Comme » : as ou like ?
~ Like sert 4 comparer deux éléments différents. On lemploie aprés les verbes de perception
sensorielle :look (pour la vue), feel (pour le toucher), smell (pourlodorat), taste (pour le
gotit), sound (pour louie). He looks like his sister. Il ressemble asa sceut.
— As sert 4comparer deux éléments identiques. On Iemploie pour dire la fonction (as suivi de a).
She works as a nurse at the hospital. Elle est infirmierea I’hdpital.
@ « Pour » : fo ou for ? For précéde un nom: This is for you. Cest pour toi.
For + V-ing exprime la cause. Thank you for not smoking. Merci de ne pas fumer.
To introduit une proposition infinitive et exprime le but.
Here is a towel to dry your hands. Voila une serviette pour t’essuyer les mains.
® To + V ou proposition en that ?
— Sont suivis dune proposition infinitive (to + V) les verbes exprimant la volonté, le désir,
Pintention (decide, plan, refuse, want, hope, intend) et les verbes décrivant la pression
exercée sur autrui (advise, allow, ask, tell, expect, force, order, prefer).
! want you to finish your homework now. Je veux que vous finissiez vos devoirs maintenant.
— Sont suivis dune proposition introduite par that les verbes exprimant un savoir ou une
opinion (believe, know, suppose, think) ou les verbes introducteurs du discours (tell, say,
answer, reply, explain). That est souvent omis.
He explained that he had been delayed by the traffic. \\ expliqua qu’il avait été retardé par le trafic.
® Les auxiliaires de modalité (can, could, will, would, shall, should, may, might, must)
sont invariables, sont suivis de la base verbale sans to, ne sont jamais suivis de to ni V-ing.
She should try again and not give up. Elie devrait essayer anouveau et ne pas abandonner.
® Dans un récit, utilisez a bon escient les temps du passé et insérez des reperes temporels :
— Utilisez les temps du passé : prétérit simple (V-ed pour les verbes réguliers) pour une
succession dévénements ponctuels, prétérit be + V-ing pour les é€vénements vus en cours de
déroulement, pluperfect (had + participe passé) pour désigner une antériorité dans le passé.
A few days ago, |was cooking when the electrician rang : he had come the day before and had forgotten some of
his tools. \l y a quelques jours, je faisais la cuisine quand |’électricien a téléphoné :i! était venu la veille et avait
oublié des outils.
- Le passé composé francais est souvent traduit par le prétérit et non par le present perfect.
What did you do at the weekend? | went to the cinema. Qu’as-tu fait le week-end dernier ? Je suis allé au cinéma.
- Insérez des repéres temporels :
At the weekend |e week-end the day before \a veille
on Saturday samedi a few moments ago ily a quelques instants
in winter en hiver in the nineteen nineties dans les années 1990
last week la semaine derniére over the past decade au cours de !a derniére décennie

@ 380
Revision express

Les points importants a retenir


® Tenez compte de la personne a qui vous vous adressez : adaptez votre niveau de langue et struc-
turez vos propos pour étre bien compris. Utilisez des mots de liaison.
® Quelle que soit la question que vous devez traiter, analysez le sujet et mobilisez le lexique et les
structures dont vous aurez besoin.
® Complexifiez vos énoncés. Pour cela, utilisez des propositions relatives et mémorisez différentes
expressions pour chaque notion. Variez le lexique, utilisez un dictionnaire pour trouver des syno-
nymes et des mots plus précis.
® Vérifiez les formes verbales : avez-vous utilisé le temps approprié ? Révisez l’emploi de chaque
temps dans un précis grammatical en cas de doute (par exemple a la fin de votre manuel).
© Relisez-vous pour corriger les erreurs que vous faites fréquemment. Pour cela listez préalable-
ment ces erreurs a partir des copies corrigées que vous a rendues votre professeur.

1. She... a book in the living room when someone knocked at the door.
[ ]read [_]was reading [_|had read

2. / enjoy going to the cinema... the weekend.


[lon [Jin [lat

3. She stopped at my house ... me some flowers.


L_]to give [_]for give L_]for giving

4. Lequel de ces mots ne désigne pas quelqu’un qui est en colére ?


[_linfuriated [_]enraged [_]devastated

5. Lequel de ces mots est le plus approprié pour désigner un « bon » film ?
[_ first-rate |_] appropriate [_|desirable

6. It is extremely complex ... he explains it very simply.


[_lindeed [_] besides | ]and yet
: > Réponses p. 400 s

3818
S‘entrainer a l’expression écrite

Explain the positive and negative inflluence songs can have on young people.

Méthode
(patna utile
® Mobilisez le lexique et les structures utiles : demandez-vous quels Celebrities, teenager, the
sont les themes a aborder dans l’essai et listez les mots ou expressions youth, attitude = behaviour,
que vous connaissez et qui s’y rapportent (ici : la musique, les jeunes, les to identify oneself with,
modeéles). ; to look up to, the right /wrong
way, to educate, to follow,
® Organisez votre essai:
role models, protest, defend,
— celui-ci doit étre structuré : il doit contenir une introduction, un dévelop- struggle, aspire, promote,
pement et une conclusion ; positive values.
— pensez a des exemples, puis regroupez-les par theme pour construire
votre argumentation.
® Relisez-vous:
- vérifiez que vous avez respecté la consigne : votre argumentation développe-t-elle tous les
aspects de la question posée ? Avez-vous respecté le nombre de mots ? L'avez-vous indiqué en
bas de votre essai ?
- faites une relecture uniquement sur la forme et vérifiez que vous n’avez fait aucune des erreurs
fréquentes.

@ Dans l’exemple de réponse suivant, l’argumentation est composée ainsi : introduction


générale, problématique, 1" partie, 2° partie, puis, dans la conclusion, la réponse a la ques-
tion posée. Les mots de liaison structurent l’ensemble.
@ Exemple de réponse : 7
In today’s world, young people listen to music everywhere they are, anytime of the day. But
what are they listening to? To what extent does it LIa Ee their way of living? Let’s focus
on dark lyrics and then on protest songs.
It is true to say that some songs have violent or dark lyrics. Some of them are explicitly sexist IE arti
while others advocate selfishness and promote personal success with contempt for others ig Apate)
general. If teenagers identify with these lyrics, then they might be corrupted.
However many songs are a great means to protest against discrimination or racism, to rebel _(2 parte)
against inequalities or to defend causes. Indeed, protest songs have always been associated
with social and political struggles. These songs can be a means to educate the youth, to make
them aware of important issues concerning society.
Whatever they listen to, I have no doubt that teenagers need positive role models to look up
to, such as stars or celebrities who are involved for charities or social struggles, for instance.
As a matter offact, we all need to aspire to a better life and music among other forms of art
Conclusion
can give us the energy to make things change.
(211 words)

@ 382
Parler

Les différents types de prise de parole


‘De quols’agit-il?, Vous devez étre capable de prendre la parole seul(e) en continu pendant plusieurs
minutes sur un sujet préparé a I’avance ; ou bien de dialoguer avec une ou plusieurs personnes en
interaction.

1) Participer en classe (Classroom English)


® Usez et abusez du classroom English !Il est indispensable pour participer activement quel
que soit le sujet abordé en classe. Adressez-vous au professeur mais aussi et surtout a vos
camarades. Prenez l’habitude de vous autocorriger, mais aussi de corriger leurs erreurs.
Pour cela, soyez a l’écoute, suivez le fil de la discussion et n’hésitez pas a:
— demander que l’on répéte :
|didn’t catch / get/hear what you said. Could you repeat, please? Je n'ai pas compris / entendu ce que tuas dit.
Pourrais-tu répéter, s’il te plait ?
What exactly are you trying to say? Que veux-tu dire exactement ?
Could you speak up? Could you speak more slowly? Pourrais-tu parler plus fort ? Pourrais-tu parler plus
lentement ?
What was your last word? Quel était votre dernier mot ?
— demander des explications, des précisions :
I'm sorry |don’t understand what you mean. Excusez-mol, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
Could you explain again ? Could you give an example ? Pourriez-vous ré-expliquer cela ? Pourrals-tu donner un
exemple ?
I’m not sure |understand. Je ne suls pas certain(e) de comprendre,
Can you spell the word please? Pouvez-vous épeler ce mot ?
Excuse-me, you mentioned... but|didn’t quite understand, could you explain again? Excusez-mol, Vous avez
mentionné,.. mais je n’ai pas vraiment bien compris, pouvez-vous expliquer anouveau ?
|think |heard you speak about... but I’m not sure, could you say it again? Je pense \'avoir entendu parler de... -
maisjene suis pas siir(e), pourrais-tu répéter ?
— ajoutez des informations si vous connaissez le sujet :
You said that... Indeed |remember that... Vous avez dit que... En effet, je me souviens que...
— soyez préts a commenter ou donner votre opinion :
What you said made me think about/that... Ce que tu as dis m’a fait penséa/ que...
~ signalez les erreurs de prononciation ou de grammaire de vos camarades :
Excuse-me |heard a mistake, you should have said... / It would be better ifyou said... Excuse-moi, ‘al entendu
une erreur, tu aurals dd dire... / Tu devrais plutét dire...

2) Debattre
@ Lors d’un débat, vous devez soutenir votre propos a l’aide d’arguments. II faut trouver le
bon équilibre entre le développement de vos arguments, appuyés d’exemples, et la contra-
diction des arguments de vos « adversaires ». Pour cela, restez a l’écoute et soyez toujours
courtois !
383 B
® Voici quelques expressions utiles pour :
— donner son opinion :
Personally En ce qui me concerne
|have the impression that... J'ai impression que...
Itgoes without saying that... !| va sans dire que...
Sorry to interrupt you but... Désolé de vous interrompre mais...
It would be wrong to say... \| serait faux de dire...
This may be true but... C'est peut étre vrai mais...
- dire que lon est d’accord :
!couldn’t agree more. Je suis totalement d’accord.
That's exactly how |see things. C'est exactement comme cela que je vois les choses.
Of course! Quite right! Bien sir !Tout a fait juste !
- exprimer son désaccord:
|don’t see things that way. Je ne partage pas votre point devvue,
!totally disagree with you. Ce n'est pas du tout mon avis. eine
You must be joking! Vous plaisantez ! Attention”
1@ agree/|@ disagree (ne pas
— avoir un avis partagé : ajouter“am’)
ihave mixed feelings about that. J’ai un avis partagé sur |a question.
® En situation réelle de communication, lorsque vous voyagez ou échan-
gez en anglais avec des personnes qui ne parlent pas francais, dire : What's the English
for..., suivi d'un mot francais ne permet pas de communiquer. N’ayez donc pas recours a
cette phrase en classe non plus. Apprenez a contourner les obstacles en utilisant des péri-
phrases, des synonymes ou en reformulant. Exemples:
- vous ne connaissez pas le mot « biiche », vous pouvez dire:« it is is a long and brown
piece of wood », « it’s made from a part of a tree », « it can burn », « it is used to make
fire »
— vous ne connaissez pas le mot « entretien », vous pouvez dire : « it is a kind of meeting
for example with an employer, before getting the job”
— vous ne connaissez pas le mot «faire du saut a l’élastique », vous pouvez dire : « it is an
extreme or adventure sport... you jump from a very high place... with something like an
elastic around your feet ».
Astuce
3) Prendre la parole en continu Utilisez la fonction dictaphone
de votre téléphone portable
® I] s’agit de parler pendant plusieurs minutes sur un sujet que vous avez _—Pou vous entrainer et vous -
préalablement préparé. Selon la consigne, on peut vous demander de peas
: ; ‘ chronométrer votre temps de
vous exprimer pendant 3 a 5 minutes. parole P
@ Exemples de sujets et conseils:
~ Present your favourite work of art to the class. Présentez votre ceuvre favorite a la classe. Speak
for 3 minutes.
Enregistrez l’ceuvre d’art sur une clé usb et projetez-la en classe pendant votre
présentation.
- Present your favourite artist and song to the class. Présentez votre artiste et chanson préférés a la
classe. Speak for 4 minutes.
Faites écouter un extrait court a la classe et montrez une photo de l’artiste.
- Present the biography of a famous leader of the English-speaking world. Présentez la
biographie d’un leader célébre de langue anglaise. Speak for 5 minutes.
Choisissez un personnage qui vous inspire, que vous admirez, ou bien quelqu’un qui ne
vous laisse pas indifférent.

@ 384
Parler

® Dans tous les cas, ce qui rendra votre présentation intéressante c’est ‘Attention.
implication personnelle que vous y mettrez. Justifiez vos choix, impli- _ dent “ mnie
quez l’auditoire : Do you like modern art? Have you ever heard of this art- pe eerres Ceruait dé
ist? I'm sure you know her, but did you know that... Aimez-vous |'art moderne? nic deleles aris
ie Respectez régles de la
Avez-vous déja entendu parler de cette artiste ? Je suis stir que vous la connaissez, mais savez propriété intellectuelle : copier
vous que... et coller des commentaires
d‘ceuvres ou autres productions
sans citer les sources s’‘appelle
du plagiat.
S’exprimer avec aisance
‘De quoi s‘agit-il?. On attend d’un éléve de premiére qu’il s‘exprime de maniére de plus en plus
fluide, en reproduisant le plus fidélement possible les sons et intonations de l’anglais.

Loral et l’écrit répondent a des codes différents : a l’écrit, les phrases sont longues et
complexes, alors que la langue orale se caractérise par des phrases courtes, ponctuées
@hésitations, des répétitions, des reformulations.

E> S’exprimer a partir de notes


© Surtout, ne vous contentez pas d’oraliser un texte écrit. Dans un premier temps, faites
vos recherches sur des supports en anglais, multipliez les sources, comparez, sélectionnez
les informations pertinentes. Assurez-vous que vous avez bien compris. ;
Cherchez les mots difficiles dans un dictionnaire, listez le lexique utile | Astuce
pour parler de votre sujet. Ménager une pause (arréter
® Dans un deuxi¢me temps, synthétisez information et préparez des CE hal Ua totitsat
sur un aspect particuliérement
notes qui serviront de support a votre prise de parole. Notez-y les idées important en le reformulant
principales, les enchainements logiques, les mots difficiles, avec quelques _sont des stratégies pour
mots pour les définir. Travaillez la mise en page de vos notes : aérée, avec transmettre un message de
un code couleur, des symboles et des abréviations. maniere efficace.

2) Prononcer les phrases correctement


@ Langlais est une langue rythmique, musicale, ou l’intonation des phrases et l’accentua-
tion des mots sont des éléments essentiels pour véhiculer du sens.
- intonation des phrases affirmatives et négatives est descendante (x).
He was born in Jamaica. \| est né en Jamaique.
- intonation des questions en Wh- est descendante (x). L’intonation des Yes/No
questions est montante (7).
What is your favourite work of art? \ Quelle est votre ceuvre préférée ?
How often do you go to museums? ~ A quelle fréquence allez-vous au musée ?
Do you like modern art? a Est-ce que vous aimez l'art moderne ?
Have you ever heard of this artist? » Avez-vous déja entendu parler de cet artiste ?
®@Dans une énumération l’intonation est montante (7) sauf pour le dernier élément ot
lintonation est descendante (vx).
Their recent tour included concerts in New York a, Las Vegas a, Los Angeles a, San Francisco a and Seattle s. Lors
de leur derniére tournée, ils ont donné des concerts a New York, Las Vegas, Los Angeles, San Francisco et Seattle.

385 &
%

3) Prononcer —s et -ed.
@ La terminaison -s a la fin des mots est fréquente en anglais : notamment pour les noms
dont le pluriel est régulier et pour tous les verbes a la troisiéme personne du singulier au
présent simple. La terminaison -s se prononce de trois manieres différentes :
~ /s/ aprés les sons consonnes sourds (qui ne font pas vibrer les cordes vocales) : /t/
experts, /p/ tops, /k/ talks
~ /z/ aprés les sons consonnes sonores (qui font vibrer les cordes vocales) : /d/ reads,
/g/ bags, /M/ tables, |m/ mums, /n/ runs, /v/ lives, /b/ tabs, /r/ errors et aprés tous les sons
voyelle : applies, toes, sees, boys...
- /iz/ aprés : /s/ buses, /z/ freezes et /J/ teaches.
<a @ La terminaison —ed apparait au prétérit et au participe passé de tous les verbes réguliers.
Il se prononce de trois manieéres différentes :
~ /d/ aprés les sons consonnes sonores (qui font vibrer les cordes vocales) : /g/ ragged,
/\/ traveled, /m/ maimed, /n/ banned, /8/ soothed, /v/ arrived, /z/ closed, /b/ described, /r/
buttered et aprés tous les sons voyelle, ex : married, fortified...
- /t/ aprés les sons consonnes sourds (qui ne font pas vibrer les cordes vocales) : /f/
pushed, /p/ popped, /k/ looked, /f/ photographed, /s/ expressed
- /id/ aprés les sons /t/ arrested et /d/ intended.

ii 386
Parler

Revision express

Les points importants a retenir


@ En classe, participez activement afin de développer vos compétences en interaction. Ecoutez les
productions de vos camarades et corrigez, ajoutez, commentez.
© Pour une prise de parole en continu, utilisez vos notes sans les lire et ne craignez pas les hésita-
tions et les reprises : elles sont caractéristiques de la langue orale.
@ Entrainez-vous avant de faire votre prise de parole devant la classe : adaptez votre temps de
parole, vérifiez la prononciation des mots dans un dictionnaire en ligne (cliquez sur l’icdne son) >

pratiquez plusieurs fois jusqu’a ce que ce soit fluide.


© Pour mieux maitriser les sons et |’intonation de l’anglais, regardez réguliérement les émissions
de télévision anglophones et les films en version originale.

Only one possible answer.

1. Could you... the word please?


[_]catch [_]spell [_]speak up

2. What... is that this is a complex issue.


| Jadd [_]say [_]mean

3./ have... about that.


[_]shared opinions __[_] mixed feelings [_]negative behaviors

4. En anglais, dans une énumération |'intonation est :


[_]descendante pendant toute l’énumération
[_]montante seulement a la fin
[_]montante a chaque mot de la liste

5. La terminaison -s dans replies se prononce :


[_]/s/ [_]/z/ pez

6. La terminaison -ed dans intended se prononce :


L_]/d/ [| /t/ L] /id/
2 > Réponses p. 400 Q

387 @
~

EXERCICE GUIDE

Parler pour convaincre

Choose an action to improve life in your school (respect the environment, have more clubs,
better sports facilities, more school trips...). You want other students to join your cause: pre-
pare a three-minute speech to address them.

Méthode
® Lisez la consigne attentivement et assurez-vous de bien la comprendre : il s‘agit de défendre
une cause, de promouvoir une idée auprés des autres lycéens et de les convaincre.
® Choisissez la cause que vous souhaitez défendre. Ici nous choisirons le respect de l’environne-
ment. Choisissez une tribune : par exemple vous décidez de proposer un projet au Conseil de
la vie lycéenne.
@ Listez vos idées et identifiez l’auditoire (les autres éléves de votre lycée) afin Astuce
de proposer des arguments qui les touchent. Mobilisez le lexique de |’envi- Dans la transcription
ronnement. phonétique des mots du
es si di ili d feat toe Sale dictionnaire, la syllabe
tructurez et rédigez votre discours en utilisant des outilsrhétoriques (répé- accentuée est précédée d’une
titions, questionnement, phrases d’accroche...). Utilisez des modaux, la sug- apostrophe.
oe os
gestion, le conseil...
® Entrainez-vous a prononcer le discours en vous chronométrant. Vérifiez les accents des mots
dans un dictionnaire, modulez votre voix (variez le ton et l’intonation) pour accrocher l’auditoire
et pour étre convaincant. Faites-le plusieurs fois jusqu’a ce que ce soit trés fluide. Enregistrez-
vous et réécoutez votre production : avez-vous prononcé les terminaisons =< -ed, etc... ?

Dear students,
Here are some headlines I read recently:
“Climate change is here now, it could lead to global conflicts”
“A world turned upside down”
“Cyclone victims sleep among ruined homes”
“World must avert devastating flood of climate refugees”
“Two-fifths of Britons ‘unwilling to make any changes to tackle global warming”
Are you sick of these alarming headlines?
Are you tired of being told the earth is in danger?
And yet, global warming is a reality and we should not turn a blind eye to it.
Do you feel like it’s too late?
Do you feel powerless in front of this massive challenge for humanity?
Let’s face it, we are the future, the future is in our hand, and we have the power to make
a difference!
I’m telling you this today: little gestures matter! What you will do will matter!
So let’s take action now! Join me to make a difference!
What if we started to make a difference in our school?
I feel concerned about some problems in our school:
- Many students don’t eat at the canteen but prefer to buy junk food.
— The school premises are littered with papers and plastic.
— It’s so hot in the classrooms in winter that we must open the windows.

8 388
Here are some suggestions for a greener, more sustainable school:
- Whatif we sorted garbage?
- Whatifwe installed bins to recycle batteries, glass, paper and plastic?
- Whatifwe bought more local products and organic food for the school meals?
- Whatifwe grew some fruit and vegetables on the school premises?
~ Whatifwe lowered the room temperature below 19°C?
Sioa eh

To do so, we must convince the school board, we must convince the parents, we must
convince the teachers and the students. I have a plan for setting up an awareness cam-
paign:
— How about writing letters to express our concern?
- How about producing leaflets with key information?
- How about organizing a flash mob to make people aware of our campaign?
If you are willing to participate, join me and let’s take action right now!
I'm telling you this today: little gestures matter! What you will do will matter!
So let’s take action now! Join me to make a difference!
Thank you.

389 &
Enrichir son vocabulaire

Spaces and exchanges. Espaces et echanges &

1) Business and trade: le commerce et les échanges


spend money on dépenser de l’argent en the affluent society \a société d’abondance
sell / selling techniques vendre / techniques de vente _
sales les soldes
management gestion efficient/inefficient efficace / inefficace
free trade libre échange free market economy économie de marché
workforce main d'ceuvre
make profits faire des bénéfices
skilled labour main d’ceuvre qualifiée shortage penurie
wares / goods marchandises manufactured goods produits manufacturés
flood the market with inonder le marché avec to dispose of the stock écouler le stock
be made redundant étre licencié
global / globalization mondial / mondialisation worldwide mondial
north / south relationship relations nord / sud interdependent interdependant
fair trade commerce equitable

2) The media: les médias


social media / social networks réseaux sociaux
share/communicate partager / communiquer
keep in touch with old friends garder contact avec des amis de longue date
get informed / get entertained s‘informer / se divertir
meet people / be connected rencontrer des gens / tre connecté
virtual world monde virtuel
be dependent on connected devices étre dépendant des appareils connectés
faster, easier, wider access to information accés plus rapide, plus facile et plus large a l’information
low communication cost colit de communication réduit
slogan / catchword slogan, phrase d’accroche
ad / advert pub / publicité
advertise . faire de la publicite
censorship / censored censure / censuré
broadsheet journal de qualité
tabloid journal a sensation
piece of information information
press clipping coupure de presse
headline manchette, un gros titre
on the front page en premiére page, ala une

@ 390
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3) International organisations: les organisations internationales


solidarity/brotherhood solidarité / fraternité Acronymes a retenir
make somebody aware that/of faire prendre conscience de BBC British Broadcasting Corporation
subsidize subventionner IFM International Monetary Fund FM\
World Bank la Banque mondiale
NATO North Atlantic Treaty Organisation OTAN
give access to education donner accés a l'éducation
unalienable rights des droits inaliénables WHO World Health Organisation OMS
awareness campaign campagne de sensibilisation UN United Nations ONU
defend human rights défendre les droits humains EU European Union UE
illiterate/illiteracy illétré / illétrisme IT Information Technology TIC (Technologies de
‘Information et de la Communication)

@ WWI World War One /WWII World War Two


Premiere / Seconde Guerre mondiale
NGO (non governmental organisation ONG
Idea ofprogress. L'idée de progres (organisation non gouvernementale)

a Scientific and technological progress:


progres scientifique et technologique
industrialisation / technology industrialisation / technologie
the astounding progress of science les progrés stupéfiants de la science
invention / inventor invention / inventeur
to put an end to mettre fin a
solve a problem résoudre un probleme
self-driving car /an automated car/a driverless car voiture sans conducteur
make everyday life easier faciliter la vie quotidienne
cure a disease guérir une maladie

2) Fighting forabetter world: se battre pour un monde meilleur


(Idea of progress + Locations and forms of power)
demonstrate / demonstration / demonstrator manifester / manifestation / manifestant
a protest march marche de protestation
launch a protest lancer un mouvement de protestation
on strike / hunger strike / right to strike en gréve / gréve de la faim / droit de gréve
rebel /rebel /rebellion se rebeller / rebelle / rebellion
fight against discrimination / prejudices se battre contre la discrimination / les préjugés
sex discrimination / discriminatory attitude discrimination sexiste / attitude discriminante
women’s rights / feminist les droits des femmes / féministe
activist/activism militant / militantisme
slave /slavery/be enslaved esclave / l’esclavage / étre asservi
emancipation émancipation
abolish / abolition / abolitionist abolir / abolition / abolitionniste
wave banners / distribute leaflets brandir des bannieres / distribuer des tracts
sex equality égalité des sexes
biased / prejudiced partial / qui a des préjugés
fight for one’s rights /a cause se battre pour ses droits / cause
struggle against inequalities / unfair treatment lutter contre les inégalités / injustice
resist/resistance résister / résistance

391
a

allow/enable sb to do sth permettre a ggn de faire qqch


set free libérer
a runaway un fugitif =

3) Useful expressions: expressions utiles


aspire to / dream of happiness aspirer a / réver au bonheur
achieve one’s goal atteindre son but
improve one’s living conditions améliorer ses conditions de vie
have better prospects avoir un meilleur avenir
move forward aller de l’avant
improve/improvement améliorer / amélioration
positive change/change positively —un changement positif / changer positivement
evolve / evolution - évoluer / évolution

Locations and forms of power. Lieux et formes de pouvoir ay

) Wars, conquests, empires: guerres, conquétes, empires


war hero(es) héro(s) de guerre
trenches tranchées
shell shocked commotionné cérébral (4 cause de I’éclatement d’obus)
post-traumatic stress disorder syndrome de stress post-traumatique
conflict conflit
battle /a battlefield bataille / champ de bataille
dictatorship dictature
empire / imperialism empire / impérialisme
economic and social domination domination économique et sociale
exploited / oppressed exploité / opprimé
provocative / submissive / obedient provocant /soumis / obéissant
rule over controler, diriger (un territoire)
yield to cédera
defy/challenge somebody défier quelqu’un
triumph over triompher sur
conquer a vast empire conquérir un vaste empire
defeat an opponent vaincre un adversaire

> At the workplace: sur te lieu de travail


employer/staff employeur / personnel
hire engager
run a company diriger une société
fire /dismiss renvoyer
bossy/authoritarian autoritaire
be under pressure étre sous pression
workaholic accro au travail
obey somebody's order obéir aux ordres de quelqu’un
trade union / trade unionist syndicat / syndicaliste
stick together étre solidaires
«

M392
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unendurable /demeaning/badly-paid insupportable / avilissant / mal payé


relocate / relocation délocaliser / délocalisation
downsize réduire les effectifs

E> Be under the influence of: étre sous influence de


cult secte
confused / alienated désorienté / aliéné
manipulate /manipulated / manipulation manipuler / manipulé / la manipulation
guru/follower gourou / adepte
fanatic/fanaticism fanatique / le fanatisme
fundamentalist intégriste
indoctrinate endoctriner
easy prey proie facile
lure persuader par la ruse
be subordinate to somebody étre sous la dépendance de quelqu’un

: . 7 Différents sens de fair


D Useful expressions: expressions utiles w faisonnable et acceptable : a fair cause
: w ¢quitable : a fair master
have equal opportunities avoir les mémes chances lai irant: afai
fat /ecntait juste / injuste re) aren, attirant: a Coltwoman

the haves and the have-nots les riches et les pauvres ™ grand, important : a fair amount of work
rich / wealthy/affluent/well-off riche m fait selon les regles : a fair game
start from scratch partir de rien = re snarer
be destitute /in need/in dire straits étre dans la misére / dans le besoin / dans une situation désespérée
deprived of privé de
dilapidated délabré
housing shortage pénurie de logements
live below the poverty line vivre en-dessous du seuil de pauvreté
soft power soft power (influence culturelle, politique, scientifique. . .)
urge somebody to presser quelqu’un a
persuade / persuasion persuader / la persuasion
advocate / support something proner / soutenir quelque chose

Myths and heroes. Mythes et héros &

1) Myths and legends: mythes et legendes


role model /icon modeéle, exemple / icone
quest /a tale /saga quéte / légende, conte / saga
character/plot personnage / intrigue
moral qualities des qualités morales
strength / strong force / fort
might/mighty puissance / puissant
bravery/brave courage / courageux
honour/honourable act honneur / acte honorable
adventure/adventurous aventure / aventurier
legend/legendary légende / légendaire
supernatural / inhuman surnaturel / inhumain

393 8
a

unyielding inflexible
epic épique
popular populaire .
cowardly/chicken-hearted lache
deed, brave deed un exploit
achievement la réussite
universal universel
selfless altruiste
reckless téméraire, imprudent
astounding stupéfiant
inspire/inspirational inspirer / qui est source d’inspiration
impressive/be impressed (with) impressionnant / étre impressionné (par)
skillful / talented talentueux
visionary visionnaire

> Everyday heroes: les héros du quotidien


soldier soldat
nurse infirmier(miére)
firefighter pompier
medic = military nurse or doctor médecin ou infirmier(miére) dans l’armée
daring qui ose
dedicated dévoué
strong-willed / determined déterminé
tough dur, tenace
join the army, the navy s‘engager dans |’armée, dans la marine
do one’s duty faire son devoir
sacrifice one’s life sacrifier sa vie
look up to / admire admirer
praise somebody louer quelqu’un
fearless/courageous sans crainte / courageux
show the right way montrer le bon chemin
unique / exceptional unique / exceptionnel
follow somebody’s advice / example suiv're les conseils / l'exemple de qqn
stand up for a principle défendre un principe

E> Useful expressions: expressions utiles


passion / be passionate about passion / étre passionné par
fascinated by fasciné par
fascinating fascinant
be a total fan of étre un fan complet de
committed engagé
involved in impliqué dans
pay homage / pay tribute to rendre hommage a
play a part in jouerun rle dans
have faith in avoir foi en
rescue secourir
endeavour to s‘efforcer de
risk one’s life risquer sa vie
overcome triompher de
embody incarner
@ 394
d e s _—<0
es
C orrig

matiéres premieres, par exemple). 2. Faux. > Au


contraire, il cherche a renforcer les mécanismes
concurrentiels. 3. Faux. > La politique monétaire
ne s'impose qu'aux membres de la zone euro (17 pays
1. Vrai. 2. Faux. > Ces organisations fonctionnent actuellement). 4. Vrai. 5. Vrai.
sur le principe de la solidarité et de l’égalité. 3. Faux.
> Ils sont constitués par les revenus du travail et les
revenus du capital. 4. Faux. > II est d’environ 36 % 1. Faux. > Les agents de socialisation sont nom-
EBE
)5. Faux. > Cela équivaut a une baisse de breux: a la famille s'ajoutent l'école, les organisations
= x 100
religieuses, les groupes de pairs (amis, associations
la part des salaires dans la valeur ajoutée. 6. Faux. >
sportives ou culturelles...), les médias et les organi-
Elles comprennent aussi les importations du pays en
sations productives. 2. Vrai. 3. Vrai. > Mais en tant
provenance du reste du monde.
que processus interactif, elle permet aussi a l'indi-
vidu de se construire une identité sociale. 4. Vrai.
5. Faux. > Par les jouets et par l'imitation de leurs
1. Faux. > Les machines ne sont pas détruites au parents, les enfants font trés tot l'apprentissage des
cours du processus de production, elles corres- réles sociaux sexués.
pondent donc a du capital fixe. 2. Faux. > Ils peuvent
étre complémentaires et dans ce cas, il n'y a qu'une
seule combinaison productive possible. 3. Vrai.
1. Les classes sociales. > Ce sont des groupes sociaux
4. Vrai. > Puisque la recette moyenne est égale au
ouverts et hiérarchisés. 2. Faux. > II s'agit davan-
prix. 5. Faux. > Le profit est maximal lorsque le pro-
tage d'un outil statistique permettant de regrouper
fit relatif a la derniére unité produite est nul.
la population en catégories relativement homogéenes.
3. Groupe de référence. > Les valeurs, les normes
constituent l'idéal de celui qui s'y identifie. 4. Vrai.
1. b. C’est la « loi de la demande ». 2. c. Loi de l’offre +> Des études montrent que le capital social dans les
et de la demande. 3. c. 4. b. Aucune entreprise n’est milieux populaires est essentiellement une sociabi-
sufisamment importante pour avoir un pouvoir lité familiale. 5. Vrai.
de marché. Elles ne sont pas différenciables. Elles
acceptent donc le prix du marché. 5. a. En différen-
ciant leurs produits, les entreprises espérent obtenir
1. Vrai. > Lentreprise, les partis politiques, les asso-
un monopole, au moins temporaire sur ces produits.
ciations s'efforcent de faire respecter les normes de la
société en général, mais aussi leurs normes propres.
2. Faux. > Selon la théorie de l'étiquetage, il ne sera
1. Faux. > Les banques commerciales créent de la considéré comme déviant que si il se fait prendre et
monnaie scripturale. 2. Faux. > Les banques créent qu'on l'identifie comme fraudeur. 3. Vrai. 4. Faux. >
de la monnaie « ex nihilo » par jeu d’écritures. Elles peuvent aussi étre positives (encouragements,
3. Vrai. 4. Faux. > Ce mode de financement uti- félicitations...). 5. Vrai.
lise l’épargne des agents a capacité de financement.
5. Faux. > C'est un support qui permet la circulation
de la monnaie scripturale. 6. Vrai. 1. Faux. > Certains droits sont liés a la nationalité.
2. Vrai. 3. Faux. > Les pouvoirs constitutionnels
sont centralisés entre les mains d’un seul niveau de
1. Vrai. > C'est une des explications de l'inflation, gouvernement (exemple : France). 4. Faux. > Il s'agit
mais il y a d’autres origines (hausse du cotit des de la décentralisation. 5. Faux. > Certains Etats re-

395 @
groupent plusieurs nations et une nation peut étre> est nommé chancelier plus tard, en 1933. 2. c. 3. b.
répartie entre plusieurs Etats. 4.¢.5.c.

1. Vrai. > A l’intérieur d’une entreprise, les actes 1. a. et c. Mise au point pour manifester la richesse
économiques sont coordonnés (entre les différentes del’Empire, elle révéle en fait la persistance d’un rap-
usines, ateliers ou services). La coordination hiérar- port « raciste » avec les colonisés et de l’« utopie colo-
chique permet donc de planifier les différents flux. niale », cette illusion de puissance que procure l’Em-
2. Vrai. 3. Faux. -> Une organisation trés hiérarchi- pire). 2. La guerre d’Algérie méle les trois conflits,
sée ne fonctionne pas toujours trés efficacement, il ce qui explique son empreinte dans les mémoires.
existe toujours des zones d’incertitudes qui néces- 3. a. Le FLN ou Front de libération nationale.
sitent un mode de fonctionnement plus souple pour
s’y adapter. 4, Faux. > Une action collective est fon-
dée sur la volonté d’individus de coopérer a la réa-
lisation d’un but, avec des objectifs clairs et parta- 1. Vrai. 2. Faux. Au contraire, elle rejette la culture
gés, donc pas forcément dans une optique de conflit. républicaine. 3. Faux. > Le Conseil national de la Ré-
5. Faux. > Méme si cest une cause importante de sistance a été créé en 1943 par Jean Moulin. 4. Vrai.
conflit, il existe d'autres motifs de revendications, > En 1962, un référendum approuve la Constitution
comme les conditions de travail. 6. Faux. qui prévoit l'élection du président de la République
au suffrage universel. La premiére élection selon ce
mode de scrutin a lieu en 1965.
1. Vrai. > Méme si une part croissante des dépenses
de Sécurité sociale est financée par l'imp6t. 2. Faux.
-> Puisqu'elle cherche a corriger des inégalités de re-
venus. 3. Faux > II s’agit de la fonction d’allocation. 1. Vrai. 2. Vrai. 3. Vrai. 4. Faux. > Ce processus
4. Vrai. intervient dés les années 1960 : contraception en
1967, autorité parentale conjointe en 1970, droit a
lavortement en 1975. -

HISTOIRE-GEOGRAPHIE
1. Vrai. 2. Faux. > La NUTS (nomenclature des uni-
tés territoriales statistiques) est définie par une poli-
1.en 1945. 2. le Royaume-Uni. 3. 40 %. 4. Limmi- tique européenne. 3. 22 (26 si l’on compte l’outre-
gration officielle de travail en France en 1974 est sus- mer). 4. La région lyonnaise. 5.29 %.
pendue.

"1. 2° 2. Le climat polaire. 3. Faux. > Certains espaces


1. b, et c. Les civils sont impliqués dans les deux
de montagnes (aménagés pour le tourisme en sta-
conflits mondiaux, qui sont des guerres totales : ils
tions de sport d’hiver, par exemple) connaissent de
en sont victimes, tout en travaillant dans l'économie
de guerre. 2. b. 3. c. A Hiroshima, puis Nagasaki, les
fortes densités de population. 4. Les sports d’hiver
6 et 9 aotit 1945. 4. c. :
et le « tourisme vert » (paysages, randonnées, etc.).
5. En Guyane.

1. a. Le mur de Berlin fut constuit entre le 12 et le 13


aout 1961. 2. b. etc. 3.¢. 4. ¢. 5.¢. 1. La diagonaie du vide est un espace de faible den-
sité (qui traverse notamment le centre de la France).
2. 2000. 3. Strasbourg. 4, métropolisation. 5. 20 %.
1. a. Le fascisme. Mussolini arrive au pouvoir en
1922, et consolide trés vite sa dictature. Si Staline
arrive au pouvoir en 1924 aprés la mort de Lénine, il 1. « effet tunnel ». 2. plateforme multimodale. 3. hié-
établit son pouvoir totalitaire a partie de 1929. Hitler rarchise. 4. échelles. 5. métropoles.

396
1. Faux. > LEurope est autant une idée qu’un terri- 1. expression f(x) = 0 admet pour solutions 0 ; 1
toire car ses limites sont floues et discutées. 2. Faux. eral
> Les coopérations régionales de l’UE ne concernent
jamais l’ensemble des pays membres. 3. Vrai. -> Le 2. f(x) est égale a x(x - 1)(x + 1).
FEDER collecte et redistribue les moyens nécessaires 3. f(x) est : positive sur [1 ; + of.
au rattrapage des régions les plus fragiles. 4. Vrai. >
Leur PIB/hab est nettement inférieur a celui de UE, 4. Limage de 2 par
f est 6.
et leur économie plus fragile. 5. La fonction g définie sur R par g(x) = 2x°- 5: gest
croissante sur R.

1. b. et c. 2. a. 3. a. b. et c. 4. a. b. et c., bien que


l'attractivité de Paris régresse. 5. b. 1. u(x) a pour expression 3.
2. Le nombre dérivé de v en 1 vaut 2.

3. Le coefficient directeur de la tangente en 2 a C,


est égal a 4.

4.Sif= +,alors f' est égal a u'y - 4%,


Pe
1. Faux. 2. Vrai. 3. Vrai. 4. Faux. 5. Faux. 5. Si f= u/y, alors Vexpression de f’(x) est -3x?+ 14x |
ooo
Ce
- (1 + x)? =f
44)
1.b.2.a.3.¢.4.¢. 1 |
oi)
~
4)
1. Pour tout x de [1 ; + [, f’(x) =x’ +1: fest crois- La.

1. Vrai. 2. Vrai. 3. Faux. 4. Faux. 5. Vrai. sante sur [1 ; +o[. 4

2. La fonction g, dérivable sur R, admet un extre- sid j


mum local en 2: g’(2) =0 —
1. Vrai. 2. Faux. 3. Faux. 4. Vrai. 5. Vrai. aol
3. Pour tout x de R, h(x) = 2(x + 3)? + 5:5 est mino-
rant de f

MATHEMATIQUES
Pour tout x < -2, i'(x) <0.

1. Lexpression f(x) = 2(x - 1)? + 4 n’admet aucune


forme factorisée. 1. Lévolution entre les mois d’avril et de mai est
2. Dans un repére, la courbe représentative de la égalea+ 8%.
fonction fa pour sommet S(1 ; 4).
3. Léquation 3x* - 4x + 1 = 0 admet deux solutions. 2. Le prix du produit au mois de juin est 23,59 € en-
viron.
4. 3x° - 4x + 1>0 lorsque x appartient a |- ; + U
[1 ; + of. 3. Lévolution globale entre mars et juin est + 17,9 %.
5. Pour trouver le maximum de la fonction g, l’ex-
4. Le coefficient multiplicateur global entre mars et
pression la plus appropriée est sa forme canonique
juin est 1,179 environ.
5. Pour revenir en juillet au prix de mars, le prix doit
subir une baisse de 15,2 % environ.

3978
1. Le troisiéme terme de la suite u définie par N par _ 1, On peut associer cet échantillonnage 4 la loi bino-
u, = 3n’ - 3n + 1 est égal a 7. miale B (10 ; 0,27).

2. Le troisiéme terme de la suite u définie sur N par 2. La condition P(1 < X < 9) ~ 0,96 signifie que la
u,=4 probabilité que les individus d’un échantillon pré-
sentent entre 1 et 9 défauts est 0,96.
U,,, = 24,- 1, pour n = 2 est égal a 13
3. On trouve P(X < 0) = 0,043 ; P(X < 5) = 0,971 et
3. La suite u définie sur N par u, = V nest croissante. P(X < 6) = 0,994, Pintervalle de fluctuation au seuil
de 95 % est [0 ; 0,6].
4. Lasuite u définiesurN par; ° _ 5 , pour
ee 4. Lintervalle de fluctuation au seuil de 90 % est
n € Nest croissante. ig catia
[0,1 ; 0,5]. Dans un échantillon, 6 individus présen-
5. La suite u définie par N par u, = 5 x 2” est géomé- ‘tent le caractére étudié : cet échantillon est représen-
trique. tatif de la population.

1. Le nombre d’éléves ayant un cartable de 6 kg est 3.


2. La moyenne de la masse des cartables est environ
4,05. 1. Faux. > Une lentille convergente fait converger
les rayons vers son foyer image donc sa vergence est
3. Lécart type de la masse des cartables est environ
positive.
117.
2. Vrai. > f’ = 20 mm = 0,020 m, donc :
4. Aprés calcul, on déduit que Me < x.
pet
BE a 0)
for OUR Ses
3. Faux. > Le cristallin se comporte comme une len-
1. La variable aléatoire G compte 3 issues. tille convergente, donc les rayons lumineux conver-
gent vers la rétine.
2. La probabilité de perdre 5 euros sur une partie est
: ul 4. Faux. > La lentille convergente représente le cris-
égale a —.
Satin 2 tallin (rétine = écran).
3. La probabilité de gagner au moins 2 euros sur une 5. Faux. > Une personne myope ne voit pas bien les
partie est égale a 0,5. objets éloignés donc méme si elle voit encore nette-
4. En jouant a ce jeu un tres grand nombre de fois, en ment a 2m, elle ne verra pas a l’infini.
moyenne on perd environ 17 centimes d’euros. 6. Vrai. > En synthése soustractive, le mélange du
5. Entre deux lancers de dé, il y a indépendance. ‘magenta (M = R + B) et du jaune (J = R + V) donne
du rouge, seule couleur qui n’est pas absorbée.

1. Pour chaque enfant choisi, la probabilité de succés 1. Faux. > Si les aires visuelles cérébrales sont lé-
est égale a 0,7. sées dans un accident, la vision peut en étre affectée
2. La variable aléatoire X suit une loi binomiale (de méme si les yeux sont intacts.
paramétres n = 4 et p = 0,7). 2. Faux. > Il y a deux types de photorécepteurs réti-
3. La probabilité qu'un seul enfant sur les 4 choisis niens : les batonnets et les cnes.
soit scolarisé est égale a 0,0756. 3. Vrai. > Les neurotransmetteurs sont libérés par
4. Le nombre de chemins menant a 2 succes sur 4 Pélément présynaptique.
p a he
épreuves est égal a (
2} 4. Faux. > La plasticité cérébrale est le remodelage
de l’organisation des connexions nerveuses résultant
5. En moyenne, en répétant cette situation un grand des apprentissages et des expériences individuelles
nombre de fois, on trouve 2,8 enfants scolarisés. tout au long de la vie.

@ 398
5. Vrai. > Le LSD, comme toutes les substances
hallucinogénes, perturbent le transmission des
messages nerveux au niveau des synapses des voies 1. Faux. > Il existe des champignons, des algues et
visuelles. des protozoaires pathogénes.
2. Vrai.

3. Vrai. > La pasteurisation reprend le principe de


1. Faux. > Un agrosystéme est caractérisé par la ré- l'appertisation, procédé mis au point par Nicolas
duction du nombre des espéces : un seul producteur Appert, mais avec un traitement plus modéré.
et peu de consommateurs.
4. Faux. > Cest l’ultrafiltration qui peut éliminer les
2. Vrai. > Le bouturage produit des individus pré- virus.
sentant tous les mémes caractéristiques phénoty-
piques. 5. Faux. > Les conservateurs peuvent également
servir a €viter l’oxydation des aliments.
3. Vrai. > L’épandage massif d’engrais et de pesti-
6. Vrai. > La pasteurisation a froid tue les micro-
cides ainsi que l’élevage intensif (lisiers) sont res-
organismes pathogénes par irradiation.
ponsables d’une pollution des eaux.
4. Vrai. > Lagriculture biologique a pour objectif de
minimiser l’impact écologique des pratiques agri-
coles. 1. Vrai. > Une conserve est un récipient qui, aprés
un traitement a chaud, permet d’éviter l’oxydation
5. Faux. > L’élevage nécessite un apport alimentaire en mettant l’aliment a l’abri du dioxygéne de l’air et
de matiére végétale et/ou animale, alors que la pro- de la lumiere.
duction végétale ne nécessite qu'un apport d’eau et
de sels minéraux. 2. Faux. > Le mot oxydation est lié au dioxygéne. Le
dioxyde de carbone est utilisé dans les atmosphéres
protectrices pour éviter l’oxydation.
3. Vrai. > Un radical libre est instable et réagit avec
1. Vrai. > Pensez au n de négatif dans anion.
les molécules de l’aliment, ce qui le dégrade.
2. Faux. > Lazote ne peut étre assimilé par les
4. Faux. > La pasteurisation est un traitement a
plantes que sous forme d’ion NO,.
chaud (80°C pendant 15 s).
3. Vrai. > Le CAH est chargé négativement (argile
5. Faux. > Un antioxydant permet de ralentir la for-
+ humus), donc il peut attirer électriquement les ca-
mation de radicaux libres donc limite l’altération des
tions.
aliments.
4. Faux. > Les éléments fertilisants sont l’azote N, le
6. Vrai. > Un lipide ne peut pas former de liaisons
phosphore P et le potassium K.
hydrogéne avec l’eau.
5. Faux. > Une eau minérale contient des minéraux
7.Faux. > Une émulsion est stable lorsqurelle
que l’on peut détecter par des tests d’identification
contient un composé tensioactif. Or les lipides ne
des ions ou par déshydration pour obtenir le résidu sont pas des tensioactifs car ils possédent une partie
sec. lipophile (ou hydrophobe) mais pas de groupe -OH
6. Faux. > Un floculant agglomére les déchets tandis qui serait la partie hydrophile.
que pour 6ter les feuilles, on utilise un dégrillage ou 8. Vrai. > Leau peut former, grace a son oxygéne
un tamisage. partiellement chargé négativement, des liaisons hy-
7. Vrai. > Une eau acide a un pH inférieur a 7 drogéne avec les hydrogénes (partiellement chargés
(pH = 7 neutre). positivement) des autres molécules d’eau ou la partie
hydrophile (souvent le H du groupe -OH) d’une mo-
8. Faux. > Toute pollution, quelle que soit son ori- lécule tensioactive.
gine, rend l’eau inconsommable.
9. Vrai. > Les chiffres sont dans l’ordre des engrais.
Donc 4 correspond au phosphore (P) et représente
son pourcentage massique dans cet engrais : 4 %
donc 4 kg pour 100 kg.

399 &
4. Faux. > Luranium est une ressource fissile (noyau
lourd qui peut subir une fission).
1. Faux. > Les cycles utérin et ovarien sont synchro- _
nisés. 5. Vrai. > Le Soleil, le vent, l'eau, la biomasse se ré-
générent assez vite pour étre renouvelés a |’échelle
2. Vrai.
humaine, contrairement aux ressources fossiles.
3. Faux. > Les cestrogénes et la progestérone sont
sécrétés par l’ovaire.
4. Faux. > Le pic de LH est responsable de l’ovula-
tion.
5. Faux. > La pilule contraceptive sert a empécher
Vovulation ou le passage des spermatozoides.
6. Vrai.
1. Vrai. 2. Vrai. 3. Le suffixe -ly ne permet pas de
former un nom. 4. Le suffixe -al ne permet pas de
former un verbe. 5. as though, qui signifie « comme
1. Faux. > La relation entre l’énergie E, la puissance si ». 6. as long as, qui signifie « pourvu que ».
P et la durée d'utilisation t est E= P x tou P =#,
2. Vrai. > La distillation fractionnée permet de sé-
parer deux liquides de températures d’ébullition 1.was reading. 2.at. 3.to give. 4. spell. 5.mean.
distinctes. 6. and yet.
3. Faux. > C’est l’énergie mécanique du mouvement
de la vapeur d’eau qui permet de faire tourner la tur-
bine, laquelle entraine l’axe de l’alternateur qui pro-
duit l’électricité. 1.b.2.b.3.b.4.a.5.a.

Crédits photographiques
18 © Archivo L.A.R.A./PLANETA 158 © NASA/http://eol.jsc.nasa.gov
55 D.R. 166 © D. Delebecque, Cirad
57 © Archivo L.A.R.A./PLANETA 170 © FOTOLIA/photocreo
63 © ROGER-VIOLLET/Jean-Pierre Couderc 176 © Archives Larbor
73 DR BIS/ Ph. H. Josse © Archives Larbor
TS © Archivo L.A.R.A./PLANETA BIS/Ph. Coll. © Archives Larbor
114ht © Archivo L.A.R.A./PLANETA —_coJ =F= BIS/ Ph. H. Josse © Archives Larbor
1144b) © ROGER-VIOLLET/Albert Harlingue BIS/ Ph. Guiley-Lagache © Archives Larbor
115md © Archivo L.A.R.A/ PLANETA 198 © Archivo L.A.R.A./PLANETA
115bd_ BIS/Ph. © Coll. Archives Larbor 199 BIS/Ph. © Coll. Archives Larbor
128 © Roger-Viollet/A. Harlingue 207 BIS/ Ph. © Archives Nathan
PP
PPP
PP
PVVUP
131 BIS/Ph. Jean-Louis Charmet © Archives 208 BIS/ Ph. Scala © Musée du Louvre, Paris
Bordas UVUTT
Ss
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TS
TTT BIS/ Ph. H. Martinie — Coll. Archives
p. 135 BIS/Coll. © Archives Larbor Larbor
p-147ht © ONLY France/Jacques Boussaroque
p-147b © FOTOLIA/Philippe Devanne

Imprimé en Italie par La Tipografica Varese Srl, Varese


= 400 N° d’éditeur :10219710 - Mai 2017
LES EPREUVES DU BAC EN

73 coefficient .) durée de ’épreuve

_e épreuve écrite 20 pts:


: Lépreuve s’appuie sur un corpus de documents et comprend:
:— une ou deux question(s) sur le corpus 4 pts.
'- trois travaux d’écriture au choix 16 pts:
: *commentaire
«dissertation
écrit invention

e épreuve orale (obligatoire) 20 pts:


sutuuuunnunnunee ~ Interrogation en deux temps sur Pun des textes étudiés pendant année
: (liste de textes établie par le professeur)
re) _-Préparation de ’épreuve - 30 min
- Réponse ala question posée par l’examinateur 10 pts - 10 min
_-Entretien plus général, durant lequel ’examinateur évalue les connaissances |
/ etlescompétences, puis élargit la discussion 10 pts- 10 min

_e épreuve écrite 20 pts::

SCIENCES

Nous vous conseillons de consacrer :


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:-~1heure 20 alarédaction (35 minutes pour la Partie 1 et environ 20 minutes
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