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J.-C. PELLAT
2de
Cahier 1 re
de grammaire
Une page, une notion, un schéma • des exercices classés
par difficulté • des corrigés pour travailler en autonomie
de 500 exercices
gie de 75 sujets BAC
Terminolo TOUT LE PROGRAMME
2020 Les accords
Le verbe
La phrase complexe et les subordonnées
L’interrogation
L’expression de la négation
Le lexique
Cahier 1 re
de grammaire
Sous la direction de :
JEAN-CHRISTOPHE PELLAT
Professeur émérite de linguistique française
Université de Strasbourg (67)
Cette version spécimen contient les corrigés et des conseils pour les professeurs.
Les auteurs et les éditions Magnard remercient vivement tous les enseignants ayant participé
aux études menées sur ce cahier et plus particulièrement : E. Balavoine (Toulouse, 31) ;
S. Ben Nassr (Pavant, 02) ; Y. Boublil (Paris, 75) ; A-S. de Ravinel Mornet (Saint-Dizier, 52) ;
M-A. Delalande (Montigny-le-Bretonneux, 78) ; B. Derouin (Concarneau, 29) ; S. Giordano (Cannes, 06) ;
S. Larduinat Descout (Allonnes, 72) ; A. Lauriol (Thiers, 63) ; C. Letellier (Soissons, 02) ; C. Macé (Menton, 06) ;
V. Morand (Toulon, 83) ; C. Nier (Charbonnières-les-Bains, 69) ; M. Noel (Castelsarrasin, 82) ;
E. Pinto (Paris, 75) ; E. Thomas (Laval, 53) ; M. Zaber (Saint-Maur-des-Fossés, 94).
LES ACCORDS
3 Les accords dans le groupe nominal : nom et déterminant. ..................................................... . .2. de. ./1. .re. . 10
4 Les accords dans le groupe nominal : nom et adjectif............................................................... .2. de. ./1. .re. . 11
5 Les accords entre le sujet et le verbe : nature et place du sujet................................................ . .2. de. ./1. .re. . 12
6 Les accords entre le sujet et le verbe : quelques sujets particuliers............................................ .2. de. ./1. .re. . 13
7 Les accords du participe passé avec et sans auxiliaire. ............................................................. .2. de. ./1. .re. . 14
8 Le participe passé des verbes pronominaux. .......................................................................... . .2. de. ./1. .re. . 15
Bilan.. . .. . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .......................................................................................... .2. de. ./1. .re. . 16
LE VERBE
9 Les modes et les temps. . .. .. .. .. .. .. .. ......................................................................................... . .2. de. ./1. .re. . 18
10 Les temps composés. .. .. .. .. .. .. .. .. ........................................................................................... .2. .de. /1 . . re. . 20
11 Les valeurs des temps de l’indicatif. . .................................................................................... . .2. .de. /1 . . re. . 21
12 La concordance des temps à l’indicatif. ............................................................................... . .2. . . /1 de . . re. . 22
13 La concordance des temps au subjonctif............................................................................... .2. .de. /1 . . re. . 23
14 La voix active et la voix passive... .......................................................................................... .2. . . /1 de . . re. . 24
15 La tournure pronominale... .. .. .. .. .......................................................................................... . .2. .de. /1 . . re. . 25
Bilan.. . .. . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .......................................................................................... .2. . . /1
de . . re. . 26
LA PHRASE
Les relations au sein de la phrase complexe
16 Phrase simple, phrase complexe........................................................................................... .2. de. ./1. .re. . 28
17 Juxtaposition, coordination, subordination........................................................................... .2. .de. /1 . . re. . 29
Bilan.. . .. . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .......................................................................................... .2. . . /1
de . . re. . 30
L’INTERROGATION
28 L’interrogation directe totale. . .. ........................................................................................... . . . . .1.re. . 48
29 L’interrogation directe partielle. . ......................................................................................... . . . . . .1.re. . 49
30 L’interrogation indirecte.. .. .. .. .. .. .......................................................................................... . . . . .1.re. . 50
31 La pragmatique de l’interrogation........................................................................................ . . . . .1.re. . 51
Bilan.. . .. . . . . . . . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .......................................................................................... . . . . .1.re. . 52
2
©Magnard - Vidéoprojection interdite
L’EXPRESSION DE LA NÉGATION
32 La phrase négative.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................................................................................... . . . . .1.re. . 54
33 La négation lexicale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................................................ . . . . . .1.re. . 56
34 La pragmatique de la négation. . .......................................................................................... . . . . .1.re. . 57
Bilan.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................................................................................... . . . . .1.re. . 58
LE TEXTE ET LE DISCOURS
35 L’énonciation et la modalisation. ......................................................................................... .2. de. ./1. .re. . 60
36 L’implicite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......................................................................................... .2. .de. /1 . . re. . 62
37 Les niveaux de langue. . . . . . . . . . . . . . . . ......................................................................................... . .2. . . /1 de . . re. . 63
38 Les discours rapportés.. . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................................................ . .2. .de. /1 . . re. . 64
Bilan.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................................................................................... .2. . . /1
de . . re. . 66
LE LEXIQUE
39 La formation des mots (dérivation, conversion, composition)................................................ . .2. .de. /1 . . re. . 68
40 Les relations de sens entre les mots. .................................................................................... . .2. .de. /1 . . re. . 70
Bilan.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......................................................................................... .2. . . /1
de . . re. . 72
• Corrigés.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................................................ . . . . . . . . . . 94
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3
©Magnard - Vidéoprojection interdite
1
Les classes et les fonctions grammaticales
Les mots qui partagent des propriétés communes appartiennent à la même classe grammaticale.
Elle est indiquée sous forme d’abréviation dans le dictionnaire (adj., n., adv., prép., ...).
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2 Donnez la classe grammaticale précise des mots en gras.
a. Il lui raconta le rendez-vous où il avait conduit Pauline et se le reprocha. article défini/pronom personnel.
b. On dit qu’elle a un si grand succès à Paris ! verbe « avoir »/préposition.
c. Les choses se passèrent comme il l’avait prévu, et le hasard les seconda encore. article défini/
pronom personnel.
d. Elle en triompha du moins momentanément, grâce à cette éloquence du cœur
dont elle avait le don. pronom relatif/nom commun. George Sand, Pauline, 1839.
3 our chaque sous-classe de déterminant, relevez deux exemples du texte quand cela est possible.
P
Vous préciserez entre parenthèses les noms qu’ils déterminent.
La bâtisse, faite de plâtre et de planches, semblait vieille comme le monde. Elle trempait à
moitié dans la Morelle, qui arrondit à cet endroit un clair bassin. Une écluse était ménagée,
la chute tombait de quelques mètres sur la roue du moulin, qui craquait en tournant, avec
la toux asthmatique d’une fidèle servante vieillie dans la maison. Quand on conseillait
au père Merlier de la changer, il hochait la tête en disant qu’une jeune roue serait plus
paresseuse et ne connaîtrait pas si bien le travail ; et il raccommodait l’ancienne avec tout
ce qui lui tombait sous la main, des douves de tonneau, des ferrures rouillées, du zinc, du
plomb. Émile Zola, « L’Attaque du moulin », Les Soirées de Médan, 1880.
« de plâtre et de planches » : on ne peut pas employer « du » ou « des » après la préposition « de ».
Articles indéfinis : un (bassin) ; une (écluse) ; une (servante) ; une (roue) ; des (douves) ; des (ferrures).
Articles définis : la (bâtisse) ; le (monde) ; la (Morelle) ; la (chute) ; la (roue) ; la (toux) ; la (maison) ; la (tête) ;
le (travail) ; l’(ancienne roue) ; la (main).
Articles définis contractés : du (moulin) ; au (père).
Articles partitifs : du (zinc) ; du (plomb).
Déterminants indéfinis : quelques (mètres).
Déterminants démonstratifs : cet (endroit).
Pronoms personnels : je, me, m’ (Don Salluste) ; tu, Toi (Gudiel) ; il (un bon architecte).
Pronoms relatifs : dont (toi) ; qui (toi) ; qu’ (puits).
« sent » : verbe ; « flottement » : nom commun ; « se » : pronom réfléchi ; « les » (« hommes ») : article défini ;
« tellement » : adverbe ; « à » : préposition ; « leurs » : déterminant possessif ; « les » (« diminue ») : pronom
personnel ; « leur » : pronom personnel ; « l’ » (« ai vu ») : pronom personnel ; « ce » : pronom démonstratif ;
« a » : verbe ; « l’(impression) : article défini.
Cet exercice permet de travailler les formes homonymiques.
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2
Les classes et les fonctions grammaticales
On appelle fonction grammaticale le rôle que joue un mot ou un ensemble de mots dans une phrase.
L’épithète (adjectif ou GN) est directement liée au nom La Pléiade : un célèbre courant littéraire
qu’elle précède ou qu’elle suit.
Fonctions Le complément du nom (CDN), introduit par une un groupe de sept poètes
liées au nom préposition, complète le nom qu’il suit.
(expansions Le complément de l’antécédent : proposition les œuvres latines et grecques qu’on
du nom) subordonnée relative qui complète le nom qu’elle suit. redécouvre
L’apposition est séparée du nom ou groupe nominal Dante et Pétrarque, poètes italiens
qu’elle précise par une virgule. du XIVe siècle
liée à l’adjectif Le complément de l’adjectif ajoute une précision Êtes-vous capable de nommer ces poètes ?
à un adjectif.
Le sujet : Le nom Pléiade vient d’une constellation
• commande l’accord du verbe ; d’étoiles.
• répond à la question qui/qu’est-ce qui + verbe ?
L’attribut du sujet est relié au sujet par un verbe d’état Ces poètes sont humanistes.
ou attributif (être, paraître, sembler, passer pour...).
Le complément d’objet direct (COD) : Ils emploient des métaphores et des allégories.
• complète un verbe transitif direct ; Les poètes forment une Brigade.
• répond à la question qui/qu’est-ce que + sujet + verbe ?
liées au verbe
L’attribut du COD est relié au COD des verbes comme Du Bellay juge son voyage à Rome décevant.
appeler, déclarer, nommer, juger…
Le complément d’objet indirect (COI) : La Pléiade contribue à l’enrichissement
• complète un verbe transitif indirect ; de la langue française.
• répond à la question à/de qui/quoi + sujet + verbe ?
Le complément d’agent : La Brigade des poètes est renommée « Pléiade »
• est introduit par par ou de ; par Ronsard.
• complète un verbe à la voix passive.
Le complément circonstanciel (CC) : En août 1539, par un édit du roi, à Villers
• est supprimable et déplaçable ; Cotterêts, le français devient langue officielle.
liées à la phrase • précise le temps, le lieu, le but, la manière…
L’apostrophe sert à interpeller quelqu’un « Adieu, belle Cassandre, et vous, belle Marie »
ou quelque chose. (Ronsard)
COD de « jetai » ; sujet de «riait » ; COI de « s’amusait » ; sujet de « passait » ; attribut du sujet ;
11 a. Quelle est la fonction du mot souligné ? Justifiez votre réponse. b. Quel est le sujet du verbe
en gras ? c. Dans la dernière phrase, relevez un complément de l’adjectif.
La Caroline nous faisait un bout de conduite, en marchant à côté de nos vélos, un bon
kilomètre par beau temps. Puis on la voyait minuscule entre les colzas. Je savais que
cette femme de quatre-vingts ans, pleine de corsages et de jupes même au plus fort de la
canicule, n’avait besoin ni de pitié ni de protection. Pas plus que la tante Élise, tanguante
de graisse mais vive. Annie Ernaux, La Femme gelée, © Éditions Gallimard, 1981.
a. « minuscule » est attribut du COD car il est relié au pronom « la », COD du verbe « voyait ».
b. Le sujet de « avait » est « cette femme de quatre-vingts ans […], au plus fort de la canicule ».
c. « de graisse » est complément de l’adjectif « tanguante ».
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19 onnez la fonction des mots ou groupes
D 21 Donnez la classe et la fonction des mots
de mots soulignés. en gras.
Prenez garde, mes fils, côtoyez moins le bord, a. Béranger. – Tout de même, nous avons notre
Suivez le fond de la rivière ; morale à nous que je juge incompatible avec celle
Craignez la ligne meurtrière, des animaux.
Ou l’épervier plus dangereux encor. « incompatible » : adjectif, attribut du COD « que »
C’est ainsi que parloit une carpe de Seine
mis pour « notre morale »
À de jeunes poissons qui l’écoutoient à peine.
C’était au mois d’avril : les neiges, les glaçons, b. Béranger. – Nous avons une philosophie, un
Fondus par les zéphirs, descendaient des système de valeurs irremplaçable…
[montagnes. « philosophie » : nom commun, COD de « avons »
Jean-Pierre Claris de Florian, « La Carpe et les Carpillons »,
Œuvres complètes, 1793.
c. Jean. – L’humanisme est périmé ! Vous êtes un
« mes fils » : apostrophe ; « de la rivière » : complément vieux sentimental ridicule.
du nom « le fond » ; « la ligne meurtrière » complément « l’humanisme » : groupe nominal, sujet de « est » ;
« vieux » : adjectif, épithète de « sentimental »
d’objet direct de « Craignez » ; « dangereux » : épithète
d. Jean. – Vous me racontez des bêtises.
de « épervier » ; « une carpe de Seine » : sujet de
« me » : pronom personnel, COI de « racontez »
« parloit » ; « qui l’écoutaient à peine » : proposition e. Béranger. – Je suis étonné de vous entendre dire
cela, mon cher Jean ! Perdez-vous la tête ?
subordonnée relative complément de l’antécédent
« cela » : pronom indéfini, COD de « dire » ;
« poissons » ; « les neiges, les glaçons » : sujet de
« vous » : pronom personnel, sujet de « Perdez ».
« descendaient » ; « par les zéphirs » : complément
« jamais » : adverbes ; « demeure » : verbe ; « petit captif choyé » est l’apposition du nom « Sony » ;
b. « le » : article défini ; « votre », « mon », « ma » : b. « précautionneux » est épithète, « que lui firent
déterminants possessifs ; « un » : article indéfini ; les deux sœurs » est complément de l’antécédent
« telle », « autre » : déterminants indéfinis. et «de leurs observations » est complément du nom
« récit ».
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3
Les accords
(Aucun) Aucun souci n’avait ridé (leur) leur front, (aucun) aucune
intempérance n’avait corrompu (leur) leur sang, (aucune) aucune passion
malheureuse n’avait dépravé (leur) leur cœur : (le) l’amour, (le) l’innocence,
(le) la piété, développaient (chaque) chaque jour la beauté de (leur) leur âme
en grâces ineffables, dans (leur) leurs traits, (leur) leurs attitudes et (leur) leurs
mouvements. Au matin de (le) la Vie, ils en avaient (tout) toute (le) la fraîcheur.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, 1788.
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4
Les accords
4 Soulignez tous les adjectifs et reliez chacun d’eux au nom avec lequel il s’accorde.
Ils auraient une maison de pierres blanches, à l’entrée d’un village, de chauds pantalons
de velours côtelé, des gros souliers, un anorak, une canne à bout ferré, un chapeau, et ils
feraient chaque jour de longues promenades dans les forêts.
Georges Perec, Les Choses, © Julliard, 1965.
a. « moussus » : accord masc. plur. avec « antres » ; « ouverts » : accord masc. plur. avec « demi-fronts » ;
« roussoyantes » : accord de proximité fém. plur. avec « fleurs et herbes » ; « bossus » : accord masc. plur. avec
« valons » ; « blondoyantes » : accord fém. plur. avec « plages ».
b. On aurait pu avoir « roussoyants » si l’accord s’était fait avec « prés, boutons, fleurs et herbes » (masc. plur.).
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Les accords
Groupes nominaux : « ses noces avec la mer » ; « un profond mystère » ; pronom relatif : « qui » ;
pronom personnel : « elle ».
« sera » : 3e pers. du sg (sujet « ma tour ») ; « aient élevé » : 3e pers. du plur. (sujet « les hommes ») ;
« sera » : 3e pers. du sg (sujet « elle ») ; « est » : 3e pers. du sg (sujet « qui ») ; « deviendrait » : 3e pers. du sg
(sujet « il »).
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6
Les accords
« fait » : 3e pers. du sing. (sujet : pronom relatif « qui » → antécédent « Tétin ») ; « portes » : 2e pers. du sing.
(sujet : pronom relatif « qui » → antécédent « Tétin ») ; le poète s’adresse au Tétin, à la 2e pers. du sing. (= toi qui).
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Les accords
Je l’ai vu, j’ai rougi, j’ai pâli, j’ai senti, j’ai reconnu, j’ai cru, je lui ai bâti, j’ai pris.
« Votre femme a été blessée, voilà la vérité ; seulement elle n’est pas morte. Pourtant elle sera peut-être
estropiée. Pour le moment elle est à l’hôpital. J’ai été son voisin de lit, et, comme je rentrais au pays,
elle m’a demandé de vous dire la chose en passant. »
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Les accords
Le participe passé
des verbes pronominaux Corrigé de l’exercice 16 p. 94
18 Accordez chaque participe passé si nécessaire, puis expliquez les cas de non accord.
a. Mes frères, par crainte d’un affreux scandale, se sont tus .
b. Mon colonel, les ennemis se sont enfuis .
c. La fermière s’était levée , toute furieuse. Phrase d : accord non marqué
d. Jean s’était penché au-dehors, épiant toutes les rumeurs de la nuit. → « se » = « Jean », masculin
singulier.
e. Que se sont-ils dit , après mon départ ?
f. Quand elle se fut essuyé les yeux, où des larmes étaient venues, elle aperçut là-bas
sur la plage un corps étendu sur le ventre. Guy de Maupassant, Les Contes de la bécasse, 1883.
Phrase e : « se » = COI et phrase f : COD « les yeux » placés après le verbe → cas de non accord.
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©Magnard - Vidéoprojection interdite
Bilan Les accords vidéo mémo
www.lienmini.fr/grev-011
exercices interactifs
www.lienmini.fr/grev-042
19 Ces affirmations sont-elles exactes ? OUI NON 22 a. Mettez les verbes entre parenthèses aux
a. L’adjectif s’accorde en genre et en temps indiqués et accordez-les avec leur sujet.
nombre avec le nom auquel il se rapporte. b. Accordez les mots soulignés.
b. Les déterminants numéraux sont Don Léopold Auguste. – Une langue sans
toujours invariables. professeurs, c’(être, présent) est comme
c. Le participe passé employé
avec l’auxiliaire avoir s’accorde toujours une justice sans juges, comme un contrat
avec le COD. sans notaire ! Une licence épouvantable ! On
d. Le participe passé des tournures
pronominales s’accorde toujours m’(donner, passé composé) a donné à lire
avec le sujet. leurs copies, je (vouloir, imparfait) voulais
20 Mettez les groupes nominaux au pluriel dire leurs mémoires, dépêches, relations
et faites les modifications nécessaires. comme ils (dire, présent) disent . Je n’(arrêter,
a. Un merveilleux poisson mécanique, imparfait) arrêtais pas de marquer des
monté comme une pièce d’horlogerie.
fautes ! Les plus nobles mots de notre idiome
De merveilleux poissons mécaniques, montés
employés à des usages autant nouveaux que
comme des pièces d’horlogerie.
grossiers ! Ces vocables qu’on ne (trouver,
présent) trouve dans aucun lexique, est-ce
b. Un livre relié en veau marin.
du toupi ? de l’aztèque ? de l’argot de banquier
Des livres reliés en veau marin.
c. Un rouleau de voile rousse ou de militaire ? Et qui (s’exhiber, présent)
16
©Magnard - Vidéoprojection interdite
24 Mettez au pluriel le petit nuage et une famille 27 Accordez les participes passés si nécessaire.
et faites les modifications nécessaires. Octave. – Les longues soirées que nous avons
Alboury. – Le petit nuage avait monté, monté passées ensemble sont comme de fraîches
vers le soleil, privant de chaleur une famille de oasis dans un désert aride ; elles ont versé…
plus en plus grande, de plus en plus habituée sur mon cœur les seules gouttes de rosée qui y
chacun à chacun, une famille innombrable soient jamais tombées . Coelio était la bonne
faite de corps morts, vivants et à venir, partie de moi-même ; elle est remontée au
indispensables chacun à chacun à mesure ciel avec lui. D’après Alfred de Musset,
que nous voyions reculer les limites des terres Les Caprices de Marianne, II, 6, 1833.
26 Mettez les verbes aux temps indiqués et faites aventurés hors de leur retraite, et, traversant
les accords nécessaires. en hâte les lieux fréquentés, ils ont gagné quelque
Je vous (dire, présent de l’indicatif) dis , moi, chemin solitaire.
qu’on (pouvoir, présent de l’indicatif) peut
aimer plusieurs fois avec toute ses forces et 29 Accordez les participes passés
toute son âme. Vous me citez des gens qui (se si nécessaire et justifiez votre choix.
tuer, passé composé) se sont tués par La 2e personne du singulier désigne une femme.
amour, comme preuve de l’impossibilité d’une Elles disent, ils t’ont, telle quelle, adorée à
seconde passion. Je vous (répondre, futur simple) l’égal d’une déesse, ou bien ils t’ont brûlée sur
leurs bûchers, ou bien ils t’ont reléguée à leur
répondrai que, s’ils (ne pas commettre, service dans leurs arrière-cours. […] Elles
plus-que-parfait) n’avaient pas commis disent, oui, ce sont les mêmes oppresseurs
cette bêtise de se suicider, ce qui leur (enlever, dominateurs qui dorment couchés sur leurs
coffres pour protéger leur argent et qui
imparfait) enlevait toute chance de rechute, tremblent de peur quand la nuit vient.
ils (se guérir, conditionnel passé) se seraient Monique Wittig, Les Guérillères,
© Éditions de Minuit, 1969.
guéris ; et ils (recommencer, conditionnel passé)
« adorée », « brûlée », « reléguée » : accord au fém.
auraient recommencé , et toujours, jusqu’à
sing. avec « t’ », COD antéposé ; « couchés » accord
leur mort naturelle. Guy de Maupassant,
« La rempailleuse », Contes de la bécasse, 1883. au masc. plur. avec « qui » mis pour « les oppresseurs ».
17
©Magnard - Vidéoprojection interdite
9
Le verbe
Le mode d’un verbe est la manière de présenter l’action exprimée par le verbe.
2 Mettez les verbes au présent et au mode qui convient. Précisez ces modes.
a. Camille, où tu n’ es (être) point, moi, je n’ ai (avoir) pas de muse. (D’après A. Chénier)
indicatif
b. Dors (dormir) en pensant à moi ; rêve-moi (rêver) près de toi ;
Ne vois (voir) que moi sans cesse, et sois (être) toute avec moi. (Ibid.)
impératif
c. Bérénice. – Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent (séparer) de vous ? (D’après J. Racine)
subjonctif
18
©Magnard - Vidéoprojection interdite
3 . Classez les formes verbales en gras selon leur mode. Précisez leur temps.
a
b. Relevez le gérondif et indiquez sa fonction.
Oreste. – Où sont ces deux amants ? Pour couronner ma joie,
Dans leur sang, dans le mien, il faut que je me noie ;
L’un et l’autre en mourant je les veux regarder.
Réunissons trois cœurs qui n’ont pu s’accorder. Jean Racine, Andromaque, V, 5, 1667.
5 a. Indiquez le temps et le mode des verbes en gras. b. Donnez le temps et le mode
de la forme soulignée. Quelle remarque pouvez-vous faire sur cette forme ?
Sans doute Rome présenterait aisément un grand nombre de savants dont l’érudition
profonde pourrait vous être bien plus utile ; mais si je puis réussir à vous faire aimer
ce séjour, vers lequel je me suis toujours sentie si impérieusement attirée, vos propres
études achèveront ce que mon imparfaite esquisse aura commencé.
Madame de Staël, Corinne ou l’Italie, livre IV, 1807.
a. « présenterait » et « pourrait » : conditionnel présent ; « (me) suis sentie » : passé composé ; « achèveront » :
futur simple ; « aura commencé » : futur antérieur. Ces verbes sont à l’indicatif.
b. « puis » est au présent de l’indicatif. Il s’agit de la variante de la 1re personne du singulier
du présent de l’indicatif (= « peux »), forme vieillie et obligatoire dans la question (« puis-je ? »).
6 Pour chaque extrait, analysez la forme des verbes en gras (mode, temps, personne).
a. Saint-Clair ne put s’empêcher de rire lui-même, et cependant de grosses larmes coulaient
le long de ses joues. Il saisit Mathilde dans ses bras, et lui dit :
– Je ne te lâche pas que tu ne m’aies pardonné.
« put », « saisit » et « dit » sont au passé simple de l’indicatif, à la 3e personne du singulier ; « lâche » est
au présent de l’indicatif, à la 1re personne du singulier ; « coulaient » est à l’imparfait de l’indicatif,
à la 3e personne du pluriel ; « aies pardonné » est au passé du subjonctif, à la 2e personne du singulier.
b. – Oui, je te pardonne, fou que tu es, dit-elle en l’embrassant tendrement. Tu me rends
bien heureuse aujourd’hui ; voici la première fois que je te vois pleurer et je croyais que tu ne
pleurais pas. Prosper Mérimée, Le Vase étrusque,1845.
« pardonne » et « vois » sont au présent de l’indicatif, à la 1re personne du singulier ; « es » et « rends » sont
au présent de l’indicatif, à la 2e personne du singulier ; « croyais » est à l’imparfait de l’indicatif, à la
1re personne du singulier ; « pleurais » est à l’imparfait de l’indicatif, à la 2e personne du singulier ;
« en embrassant » est un participe présent employé à la forme du gérondif (mode impersonnel).
19
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10
Le verbe
À chaque temps simple (formé d’un seul élément verbal) correspond un temps composé (construit à partir
de deux éléments : auxiliaire être ou avoir conjugué au temps simple correspondant + participe passé du verbe).
7 Relevez les verbes conjugués aux modes personnels et indiquez leur temps. Précisez s’il s’agit
d’un temps simple (TS) ou d’un temps composé (TC).
a. J’avais trouvé ma religion : rien ne me parut plus important qu’un livre.
« avais trouvé » : plus-que-parfait, TC ; « parut » : passé simple, TS.
b. J’ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres.
« ai commencé » : passé composé, TC ; « finirai » : futur simple, TS.
c. À peine eus-je commencé d’écrire, je posai ma plume pour jubiler.
Jean-Paul Sartre, Les Mots,
« eus-je commencé » : passé antérieur, TC ; « posai » : passé simple, TS. © Éditions Gallimard, 1964.
8 Classez les verbes en distinguant temps simples et temps composés. Précisez leur temps et leur mode.
Je n’ai jamais mieux senti mon aversion naturelle sur le mensonge qu’en écrivant les
Confessions, car c’est là que les tentations auraient été fréquentes et fortes, pour peu que
mon penchant m’eût porté de ce côté. Mais loin d’avoir rien tu, rien dissimulé qui fût à
ma charge, je me sentais plutôt porté à mentir dans le sens contraire [...].
Jean-Jacques Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, quatrième promenade, 1782.
Temps simples : en écrivant (gérondif) ; est (indicatif présent) ; fût (subjonctif imparfait) ; porté (participe passé) ;
mentir (infinitif présent) ; me sentais (indicatif imparfait).
Temps composés : ai senti (indicatif passé composé) ; auraient été (conditionnel passé) ; eût porté (subjonctif
plus-que-parfait) ; avoir tu, avoir dissimulé (infinitif passé).
b. Ça la met (présent de l’indicatif) terriblement en colère, plus qu’elle ne devrait (conditionnel présent).
20
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11
Le verbe
présent habitude « C’est ma concierge qui me monte ça tous les matins. » (Ibid.)
passé ou futur proche « Dis donc, est-ce que tu viens dîner jeudi ? » (Ibid.)
« Ils entendirent du bruit :/Le Rat de ville détale, /Son camarade le suit. »
historique ou de narration (J. de La Fontaine)
« Je vous apporterai [promesse] le homard ; vous m’en ferez une nature
futur simple fait à venir ; morte, et vous le garderez pour la peine, vous le mangerez [ordres]
ordre, promesse avec des amis… » (É. Zola)
passé simple fait de premier plan
« Claude passait devant l’Hôtel-de-Ville, et deux heures
imparfait action répétée, non délimitée du matin sonnaient à l’horloge, quand l’orage éclata. » (Ibid.)
dans le temps ; second plan
conditionnel fait hypothétique ; demande polie « Ce serait une honte, si j’avais songé à son argent. » (Ibid.)
présent futur vu du passé « Je me disais que je ne tarderais pas à vous voir. » (Ibid.)
« Un nouvel éclair l’avait aveuglée. » (Ibid.)
temps action accomplie dans le passé « Un train a déraillé, du côté de Nevers. Nous avons eu quatre heures
composés ou antérieure à une autre de retard. » (Ibid.)
12 Relevez les verbes conjugués aux modes personnels et précisez leur valeur.
M. Smith. – Il faudra leur faire un cadeau de noces. Je me demande lequel ?
Mme. Smith. – Pourquoi ne leur offririons-nous pas un des sept plateaux d´argent dont
on nous a fait don à notre mariage à nous et qui ne nous ont jamais servi à rien ?
Eugène Ionesco, La Cantatrice chauve, scène 1, © Éditions Gallimard, 1950.
« faudra » : futur, avenir ; « demande » : présent d’énonciation ; « offririons » : conditionnel présent, valeur modale
(hypothèse sur le futur possible) ; « a fait », « ont servi » : passé composé, antériorité .
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12
Le verbe
13 Identifiez le temps des verbes à l’indicatif. Précisez le rapport temporel qui unit les propositions.
a. Comme je me taisais, n’ayant rien à ajouter, elle m’a pris le bras en souriant et elle a déclaré
qu’elle voulait se marier avec moi.
Dans la phrase a., le participe présent et le gérondif expriment
Dans les principales, les verbes sont au passé composé ; la simultanéité par rapport aux verbes « taisais » et « a pris ».
dans les subordonnées, ils sont à l’imparfait. Rapport temporel : simultanéité.
b. J’ai répondu que nous le ferions dès qu’elle le voudrait.
Dans la principale, le verbe est au passé composé ; dans les subordonnées, les verbes sont au conditionnel
présent. Rapport temporel : postériorité.
c. Je voulais bien le savoir, mais je n’y avais pas pensé [...].
Dans la proposition 1, le verbe « voulais » est à l’imparfait ; dans la proposition 2, le verbe « avais pensé »
est au plus-que-parfait. Rapport temporel : antériorité.
Albert Camus, L’Étranger, © Éditions Gallimard, 1942.
14 . Placez les actions exprimées par les verbes dans l’ordre chronologique.
a
b. Précisez le temps des verbes.
Le comte Hubert disait les dégâts que lui avaient fait subir les Prussiens, les pertes qui
résulteraient du bétail volé et des récoltes perdues, avec une assurance de grand seigneur
dix fois millionnaire que ces ravages gêneraient à peine une année.
Guy de Maupassant, « Boule de suif », 1880.
Tu ne savais plus qui tu étais, qui tu avais été, tu savais que tu avais joué, tu ne savais plus ce que
tu avais joué.
22
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13
Le verbe
Le subjonctif est employé dans des propositions subordonnées conjonctives, relatives et circonstancielles,
où l’action verbale est envisagée dans la pensée.
Dans un niveau soutenu, on trouve les quatre temps du mode subjonctif.
En français courant, la concordance des temps se limite aux subjonctifs présent et passé.
17 Soulignez les verbes au subjonctif. Précisez leur temps et le rapport temporel des propositions
subordonnées aux principales.
a. Sales égoïstes, hypocrites, tous, tous... Ça leur était bien égal qu’elle suffoquât, toute seule,
dans le noir à force de pleurer, qu’elle se sentît misérable et seule comme un chien perdu...
Personne ne l’aimait, pas une âme au monde...
Imparfait ; la simultanéité.
b. Elle ne craint pas qu’il fasse trop chaud, qu’on soit trop à l’étroit ?
Présent ; la postériorité
c. À quelle heure faudra-t-il que je vienne le 15 ?
Présent ; la postériorité
d. Elle attendit à peine qu’il eût raccroché le récepteur et aussitôt, elle s’exclama :
– Mais qu’est-ce que tu fais, tu n’es pas rasé ?
Plus-que-parfait ; l’antériorité.
Irène Némirowsky, Le Bal, © Grasset & Fasquelle, 1930.
Je regrettai que cette question, la première de toutes peut-être, arrivât au milieu de vos délibérations
presque à l’improviste, et surprît les orateurs non préparés.
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14
Le verbe
La voix active
et la voix passive Corrigé de l’exercice 19 p. 94
20 a. Indiquez la voix des verbes en gras. b. Réécrivez la phrase soulignée à la forme active.
Je n’arrive point armé de vérités décisives.
Ma conscience n’est pas traversée de fulgurances essentielles.
Cependant, en toute sérénité, je pense qu’il serait bon que certaines choses soient dites.
Ces choses, je vais les dire, non les crier. Car depuis longtemps le cri est sorti de ma vie.
Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, © Éditions du Seuil, 1995.
a. « arrive » : voix active ; « serait » : voix active ; « soient dites » : voix passive ; « est sorti » : voix active.
b. Des fulgurances essentielles ne traversent pas ma conscience.
Sa sparterie russe suspendait le triptyque d’un vieux bois précieux, entre la glace et le tableau.
Les compléments d’agent de la voix passive deviennent sujets à la voix active. Les sujets à la voix passive
deviennent COD. Les verbes restent à l’imparfait : seule leur voix est modifiée.
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15
Le verbe
La tournure pronominale
Corrigé de l’exercice 22 p. 94
b. À mesure que tu t’avances ou que tu t’éloignes ou que tu dérives ou que tu tournes, la rive se défait.
c. (pas de kaléidoscope plus prompt à) s’écrouler.
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25 Ces affirmations sont-elles exactes ? OUI NON 28 . Donnez le temps et le mode de la forme en
a
gras. Quels éléments du texte vous ont permis
a. Un verbe a un temps, un mode, une voix.
de répondre ? b. Précisez le temps et la valeur
b. Le participe est un mode personnel. du verbe souligné.
c. Le passé simple présente des actions Peut-être n’avais-je en moi aucune force pour
de second plan.
la vertu ; mais j’en avais heureusement pour la
d. À chaque temps simple correspond
haine. Plutôt que de complaire à mon tyran,
un temps composé.
j’aurais souffert mille morts ; je grandis donc
e. Tous les verbes peuvent être mis
à la voix passive. sans concevoir aucun attrait pour le vice.
George Sand, Mauprat, chapitre II, 1837.
26 Précisez le temps, le mode et la voix
de chaque verbe à l’indicatif. a. Passé simple, mode indicatif. Les verbes
a. Figaro. – J’étais né pour être courtisan. à l’imparfait (« avais »), exprimant un contexte passé,
b. Basile. – La fille a été souffletée.
c. La Comtesse. – Elle est passée un moment permettent d’identifier ce temps, car « grandis »
chez elle. est aussi la forme verbale du présent de l’indicatif.
d. Figaro. – Le badinage… est consommé ?
b. conditionnel passé à valeur modale (hypothèse
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1778.
sur le passé).
a. Indicatif plus-que-parfait, voix active.
29 onnez le temps et le mode de chaque verbe.
D
b. Indicatif passé composé, voix passive. Précisez la valeur de chaque temps.
c. Indicatif passé composé, voix active. Le ciel m’a confié ton cœur.
d. Indicatif présent, voix passive. Quand tu seras dans la douleur,
Viens à moi sans inquiétude.
Je te suivrai sur le chemin ;
27 . Classez les verbes selon leur mode.
a
Mais je ne puis toucher ta main,
Pour chaque verbe, précisez son temps.
Ami, je suis la Solitude.
b. Mettez chaque verbe à l’indicatif au temps
simple ou composé correspondant que vous Alfred de Musset, « La nuit de décembre », Nuits, 1835-1837.
b. auras dit (futur antérieur) ; a été, a osé, a chassé, a. Le verbe en gras est au plus-que-parfait
a gardé (passé composé) ; dirait, donnerait, laisserait de l’indicatif, à la voix passive.
(conditionnel présent). b. « avaient pu » : plus-que-parfait ; « est revenue »,
« a suivi », « suis née » : passé composé.
26
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31 Soulignez les tournures pronominales, 33 Précisez le temps, le mode
puis classez-les selon leur construction. et la valeur des verbes soulignés.
a. Je me retrouvai seul, à cet endroit de la pièce où Je poussai un cri d’étonnement. Une baie
était la table autour de laquelle, jadis, nous prenions démesurée s’étendait devant moi, à perte de
le repas. vue, entre deux côtes écartées se perdant au
b. Je me rappelais l’emplacement des meubles : les loin dans les brumes […]. Le soleil venait de
deux grands globes terrestres de chaque côté de disparaître, et sur l’horizon encore flamboyant
l’œil-de-bœuf. se dessinait le profil de ce fantastique rocher
c. Quelquefois nous restions tous les deux dans
qui porte sur son sommet un fantastique
son bureau, à écouter des disques ou à jouer aux
monument. […] Quand je fus sur le sommet,
échecs et il se grattait de l’index le haut du crâne
avant de déplacer un pion. je dis au moine qui m’accompagnait : « Mon
d. J’étais sûr, par exemple, d’avoir vécu dans le père, comme vous devez être bien ici ! »
Paris de l’Occupation puisque je me souvenais de Guy de Maupassant, Le Horla, 1887.
certains personnages de cette époque et de détails « poussai » : passé simple de l’indicatif/action
infimes et troublants, de ceux qu’aucun livre d’his-
toire ne mentionne. de premier plan ; « s’étendait » : imparfait
e. Nous nous engagions avenue de la Porte-des- de l’indicatif/action de second plan (description) ;
Ternes dans ce quartier que l’on avait éventré pour
« porte » : présent de l’indicatif/vérité générale ;
construire le périphérique.
f. Je me persuadais que là se trouvaient mes racines, « dis » : passé simple de l’indicatif/action de premier
mon foyer, mon terroir, toutes ces choses qui me
plan ; « devez » : présent de l’indicatif/énonciation.
manquaient.
Patrick Modiano, Livret de famille, © Éditions Gallimard, 1977.
« devoir » indique une probabilité.
1 Soulignez les verbes et encadrez les sujets, puis cochez les phrases complexes.
a. Honoré de Balzac, né en 1799, est l’un des plus grands romanciers du XIXe siècle.
b. Il est l’auteur de La Comédie humaine, vaste fresque qui dépeint la société de son temps.
c. Certains de ses personnages se retrouvent d’un roman à l’autre.
d. Balzac écrit à Madame Hanska qu’il aura porté une société tout entière dans sa tête.
2 Indiquez combien de propositions chaque phrase comporte et précisez si elle est simple ou complexe.
Les manières de cet homme étaient fort simples. Il parlait peu. Généralement il exprimait
ses idées par de petites phrases sentencieuses et dites d’une voix douce. Depuis la
Révolution, époque à laquelle il attira les regards, le bonhomme bégayait d’une manière
fatigante aussitôt qu’il avait à discourir longuement ou à soutenir une discussion. Ce
bredouillement, l’incohérence de ses paroles, le flux de mots où il noyait sa pensée, son
manque apparent de logique, attribués à un défaut d’éducation, étaient affectés…
Honoré de Balzac, Eugénie Grandet, 1833.
Phrase 1 : 1 proposition, phrase simple / phrase 2 : 1 proposition, phrase simple / phrase 3 : 1 proposition,
phrase simple / phrase 4 : 3 propositions, phrase complexe / phrase 5 : 2 propositions, phrase complexe.
4 Analysez cette phrase complexe en séparant par une barre (/) les propositions qui la forment.
Mon père haussait les épaules/et il examinait le baromètre,/car il aimait la météorologie,/
pendant que ma mère, évitant de faire du bruit pour ne pas le troubler, le regardait avec
un respect attendri, mais pas trop fixement pour ne pas chercher à percer le mystère de
ses supériorités. Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913.
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17
Les relations au sein de la phrase complexe
Juxtaposition, coordination,
subordination Corrigé de l’exercice 5 p. 94
5 Les propositions sont-elles juxtaposées (J), coordonnées (C) ou subordonnées (S) ? J C S
a. Mme Jourdain. – Nicole a raison et son sens est meilleur que le vôtre.
b. Mme Jourdain. – Je voudrais bien savoir ce que vous pensez faire d’un maître à danser.
c. M. Jourdain. – Taisez-vous, vous êtes des ignorantes l’une et l’autre.
Molière, Le Bourgeois gentilhomme, III, 3, 1670.
7 Dans chaque phrase, transformez les propositions juxtaposées pour faire apparaître
une proposition subordonnée.
a. Il passait, elle leva la tête. En même temps qu’(comme, au moment où) il passait, elle leva la tête.
b. Entraîné par les franges le châle glissait peu à peu, il allait tomber dans l’eau.
Entraîné par les franges, le châle glissait peu à peu si bien qu’il allait tomber dans l’eau.
c. C’était une romance orientale ; il était question de poignards, de fleurs et d’étoiles.
C’était une romance orientale où (dans laquelle) il était question de poignards, de fleurs et d’étoiles.
d. Frédéric l’affirma ; il venait de déjeuner.
Frédéric affirma qu’il venait de déjeuner. D’après Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, 1869.
29
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8 Ces affirmations sont-elles exactes ? OUI NON 11 oulignez les phrases simples et encadrez
S
a. La phrase simple peut être constituée les phrases complexes. Séparez par une barre
de deux propositions. les propositions dans les phrases complexes.
b. Dans une phrase complexe on compte Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois
autant de propositions que de verbes petites ouvrières, une maîtresse de musique
avec leurs sujets.
entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée
c. Une proposition subordonnée dépend
d’une proposition principale. d’un chapeau toujours, et deux bourgeoises
d. Les propositions juxtaposées peuvent avec leurs maris, habituées de cette gargote
être séparées par un point. à prix fixe. Lorsqu’il fut sur le trottoir,/ il
demeura un instant immobile, se demandant/
9 uelle est la nature des propositions
Q
ce qu’il allait faire./ On était au 28 juin,/ et il
soulignées ?
lui restait juste en poche trois francs quarante
– […] Comme ces mots te gênent, tu ne les
pour finir le mois. Cela représentait deux
aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls
mots qui conviennent. Tu veux « évoquer tes dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans
souvenirs »… Il n’y a pas à tortiller, c’est bien ça. dîners, au choix.
– Oui, je n’y peux rien, ça me tente, je ne sais Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885.
pas pourquoi…
Nathalie Sarraute, Enfance, © Éditions Gallimard, 1983. 12 Introduisez dans ce texte les mots subordonnants
ou conjonctions de coordination qui conviennent.
Proposition subordonnée (circonstancielle de cause) ;
a. La peine de mort souille notre société et ses
proposition subordonnée (relative) ; proposition
partisans ne peuvent la justifier en raison.
indépendante juxtaposée. b. On sait que le grand argument des partisans
de la peine de mort est l’exemplarité du châtiment.
On ne coupe pas seulement les têtes pour punir
leurs porteurs, mais pour intimider par un exemple
effrayant ceux qui seraient tentés de les imiter.
c. Toutes les statistiques sans exception montrent
10 oulignez les verbes et encadrez les sujets.
S
qu’il n’y a pas de lien entre l’abolition de la peine
Les phrases de cet extrait sont-elles simples
de mort et la criminalité.
ou complexes ?
d. La peine de mort sanctionne, mais elle ne
Denise était venue à pied de la gare Saint-Lazare,
prévient rien.
où un train de Cherbourg l’avait débarquée
e. Affirmer en tout cas qu’un homme doit être abso-
avec ses deux frères, après une nuit passée sur
lument retranché de la société parce qu’il est
la dure banquette d’un wagon de troisième
absolument mauvais revient à dire que celle-ci
classe. […] Elle, chétive pour ses vingt ans,
est absolument bonne, ce que personne de sensé
l’air pauvre, portait un léger paquet ; tandis ne croira aujourd’hui.
que, de l’autre côté, le petit frère, âgé de cinq
D’après Albert Camus, Réflexions sur la guillotine,
ans, se pendait à son bras, et que, derrière © Éditions Gallimard, 1957.
son épaule, le grand frère, dont les seize ans
superbes florissaient, était debout, les mains 13 ans ce texte, soulignez les propositions
D
ballantes. juxtaposées, encadrez les propositions
Émile Zola, Au Bonheur des dames, 1883. coordonnées et entourez les propositions
subordonnées. Expliquez comment
Cet extrait est composé de deux phrases complexes. la construction de la dernière phrase crée
La première comporte une subordonnée, la seconde un effet de chute.
Quant à moi, je dirai peu de mots, mais ils
comporte trois subordonnées.
partiront du sentiment d’une conviction
profonde et ancienne.Vous venez de consacrer
l’inviolabilité du domicile, nous vous deman-
30
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dons de consacrer une inviolabilité plus haute 15 Transformez ces couples de phrases
et plus sainte encore, l’inviolabilité de la vie en une phrase complexe faisant apparaître
humaine. Messieurs, une constitution, et une coordination. Précisez le lien logique introduit.
surtout une constitution faite par la France a. À l’arrivée d’Émile Zola à Paris en 1859, la ville
et pour la France, est nécessairement un pas était en pleine transformation. Haussmann avait
dans la civilisation. Si elle n’est point un pas entrepris d’immenses travaux pour la moderniser.
dans la civilisation, elle n’est rien. À l’arrivée d’Émile Zola à Paris en 1859, la ville
Victor Hugo, Discours à l’Assemblée constituante
le 15 septembre 1848.
était en pleine transformation car Haussmann avait
entrepris d’immenses travaux pour la moderniser.
La dernière phrase du texte est plus courte que
→ car introduit un lien de cause.
les précédentes ce qui crée une première opposition.
Elle commence par une proposition subordonnée qui
b. Zola veut, dans Au Bonheur des dames, « faire
reprend à la forme négative la phrase précédente le poème de l’activité moderne ». Il se détourne
(2e opposition) tandis que la proposition principale, du pessimisme et montre la joie de l’action.
elle aussi à la forme négative et rejetée à la fin, Zola veut, dans Au Bonheur des dames, « faire
ne comporte que trois mots dont le dernier est le poème de l’activité moderne », il se détourne donc
le pronom indéfini à valeur négative « rien », qui, mis du pessimisme et montre la joie de l’action.
en valeur par sa place, crée un effet de surprise pour → donc introduit un lien de conséquence.
Phrase 1 : proposition indépendante / phrase2 : se rendre à un jet de pierre, ils prennent leur vélo.
31
©Magnard - Vidéoprojection interdite
18
Les propositions subordonnées relatives
32
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4 Transformez ces couples de phrases simples en une phrase complexe.
La seconde phrase sera une subordonnée relative.
a. Jean Racine est un auteur dramatique. Il vécut au xviie siècle.
Jean Racine est un auteur dramatique qui vécut au xviie siècle.
b. Racine fit ses études à Port-Royal. Il y fut éduqué par des maîtres de très grande valeur.
Racine fit ses études à Port-Royal où il fut éduqué par des maîtres de très grande valeur.
c. Andromaque est une tragédie en cinq actes et en vers. Racine la fait jouer au Louvre le 17 novembre 1667.
Andromaque est une tragédie en cinq actes et en vers que Racine fait jouer au Louvre le 17 novembre 1667.
d. En 1677, Racine est nommé historiographe du roi Louis XIV. Il raconte les faits et gestes du roi.
En 1677, Racine est nommé historiographe du roi Louis XIV dont il raconte les faits et gestes.
« que se permettent si facilement les enfants » : relative adjective complément de l’antécédent « lâchetés ».
« que nous distribuait mensuellement le bibliothécaire » : relative adjective complément de l’antécédent
« livres ». « ce que mon âme tendre dut ressentir à la première distribution de prix » : relative substantive COD
du verbe « Imaginez ».
« où leur hymen s’apprête », « Où vous n’osez aller mériter ma conquête » : compléments de l’antécédent
« temple ». « que je n’ai pu toucher » : complément de l’antécédent « cœur ».
33
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19
Les propositions subordonnées relatives
8 a. Soulignez les subordonnées relatives et encadrez leur antécédent. b. Relevez les pronoms relatifs
et précisez leur fonction. Justifiez l’accord du participe passé faites dans la phrase 3.
1. Octave. – Ne fermez pas votre cœur au premier éclair qui l’ait peut-être traversé ! (A. de Musset)
« qui » : sujet de « ait traversé ».
2. Il se souvenait toujours de Fénelon, dont il avait été l’hôte. (F.-R. Chateaubriand)
« dont » : complément du nom « hôte ».
3. Arlequin. – Jurons-nous de nous aimer toujours en dépit de toutes les fautes d’orthographe
que vous aurez faites sur mon compte. (Marivaux)
« que » : COD de « aurez faites » ; « faites » s’accorde avec le COD antéposé « que » qui a pour antécédent
« fautes d’orthographe ».
4. On le connaissait bien ce Philippe Rémy, le forgeron, et c’était un papa, celui-là, dont tout le
monde eût été fier. (G. de Maupassant)
« dont » : complément de l’adjectif « fier ».
La subordonnée relative et
la subordonnée conjonctive Corrigé de l’exercice 11 p. 94
La proposition subordonnée conjonctive est introduite par la conjonction a le plus souvent un antécédent
que ou les locutions conjonctives (à ce que, de ce que). Elle est essentielle à la phrase. dont elle est complément
Le plus souvent elle est COD ou COI du verbe de la proposition principale. Elle est
employée après un verbe déclaratif (dire, raconter…), un verbe exprimant un jugement,
un sentiment, un souhait ou une volonté (penser, juger, douter, vouloir…). Mais elle peut
aussi être sujet, attribut du sujet, complément d’un nom ou d’un adjectif. La proposition relative
introduite par le relatif que
La conjonction que (comme les locutions à ce que/de ce que) n’a aucune fonction
grammaticale dans la phrase.
≠
Il ne faut pas la confondre avec la subordonnée relative introduite par le pronom La proposition conjonctive
introduite
relatif que, qui, elle, est complément de son antécédent. Le pronom relatif que par la conjonction que
a une fonction à l’intérieur de la proposition relative.
« Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience
que = pas de fonction → proposition subordonnée conjonctive
ne peut pas être supprimée
de la société tout entière… » (V. Hugo) a les fonctions d’un groupe
« L’être que j’appelle moi vint au monde un certain lundi 8 juin 1903. » (M. Yourcenar) nominal
que = COD → proposition relative
12 Soulignez les propositions introduites par que, précisez leur nature et leur fonction.
a. Ils avaient pensé avec quelque raison qu’il n’est pas de punition plus terrible que le travail
inutile et sans espoir. (A. Camus)
subordonnée conjonctive COD de « avaient pensé ».
b. Elle était brune, mais on devinait que le jour sa peau devait avoir ce beau reflet doré des
Andalouses et des Romaines. (V. Hugo)
subordonnée conjonctive COD de « devinait ».
c. La petite maison, après avoir été un café suspect, que la police avait fermé, se trouvait
abandonnée… (É. Zola)
subordonnée relative complément de l’antécédent « un café suspect ».
13 Relevez dans cet extrait les subordonnées conjonctives introduites par que.
Relevez une proposition relative que vous analyserez.
Cléante. – Que veux-tu que j’y fasse ? Voilà où les jeunes gens sont réduits par la maudite
avarice des pères ; et on s’étonne après cela que les fils souhaitent qu’ils meurent.
La Flèche. – Il faut avouer que le vôtre animerait contre sa vilanie le plus posé homme du
monde. Je n’ai pas, Dieu merci, les inclinations fort patibulaires ; et parmi mes confrères
que je vois se mêler de beaucoup de petits commerces, je sais tirer adroitement mon
épingle du jeu…. Molière, L’Avare, II, 1, 1668.
« que je vois se mêler de beaucoup de petits commerces ». Complément de l’antécédent « mes confrères » ;
« que » : COD de « vois »
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Bilan Les propositions vidéo mémo
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14 Ces affirmations sont-elles exactes ? OUI NON 17 Soulignez les relatives adjectives
et encadrez les relatives substantives.
a. La relative adjective est toujours
Précisez leur fonction.
complément de son antécédent.
b. Le pronom relatif est complément a. Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé
de son antécédent. D’où ruisselait la pluie et l’eau des fondrières,
c. La relative substantive peut occuper Je songeais que cet homme était plein de prières,
les mêmes fonctions qu’un GN. Et je regardais, sourd à ce que nous disions,
d. Que est toujours un pronom relatif. Sa bure où je voyais des constellations. (V. Hugo)
Complément de l’antécédent « ce haillon désolé » ;
15 a. Soulignez les subordonnées relatives
complément de l’adjectif « sourd » ;
et encadrez leurs antécédents.
b. Relevez les pronoms relatifs. complément de l’antécédent « sa bure ».
1. Il regarda longtemps l’enveloppe dont il ne con-
naissait point l’écriture, n’osant pas l’ouvrir…
« dont »
2. Il balbutia : « Ma chère petite, c’est …c’est mon
b. Je suis si triste de ce qui vient de se passer. Vous
meilleur ami à qui il arrive un grand, un très grand
allez bien réfléchir à ce que vous voulez dire ou
malheur.
non. (D. Foenkinos)
« qui »
Complément de l’adjectif « triste » ;
3. « Monsieur,
Une fille Ravet, votre ancienne maîtresse, paraît- COI de « réfléchir ».
il, vient d’accoucher d’un enfant qu’elle prétend
être à vous. La mère va mourir et implore votre c. Il ne nous restait pour asile que cette tour
visite. Je prends la liberté de vous écrire et de vous d’ivoire des poètes, où nous montions toujours
demander si vous pouvez accorder ce dernier plus haut pour nous isoler de la foule. (G. de Nerval)
entretien à cette femme, qui semble être très mal-
Complément de l’antécédent « cette tour
heureuse et digne de pitié… »
d’ivoire ».
« qu’ », « qui »
Guy de Maupassant, « L’enfant », Clair de lune, 1888.
d. Arsinoé. – Je fis ce que je pus pour vous pouvoir
16 oulignez les subordonnées relatives
S [défendre,
et encadrez les subordonnées conjonctives. Je vous excusai fort sur votre intention. (Molière)
Précisez leur fonction.
COD de « fis ».
Horace. – Ô ciel ! qui vit jamais une pareille
[rage !
Crois-tu donc que je sois insensible à l’outrage ? 18 omplétez le texte avec les pronoms relatifs
C
Que je souffre en mon sang ce mortel qui conviennent.
[déshonneur ?
Aime, aime cette mort qui fait notre bonheur, J’arrive maintenant à l’influence que les
Et préfère du moins au souvenir d’un homme impressionnistes ont en ce moment sur notre
Ce que doit ta naissance aux intérêts de Rome. école française. […] Ceux-ci se proposent de
Pierre Corneille, Horace, IV, 5, 1640.
sortir de l’atelier où les peintres se sont
claquemurés depuis tant de siècles, et d’aller
Les deux propositions conjonctives sont COD peindre en plein air, simple fait dont les
de « crois ». conséquences sont considérables. En plein
« qui fait notre bonheur » : complément de air, la lumière n’est plus unique, et ce sont dès
lors des effets multiples qui diversifient
l’antécédent « cette mort » ; « ce que doit ta naissance
et transforment radicalement les aspects des
aux intérêts de Rome » : COD de « préfère ». choses et des êtres.
Émile Zola, Salon, juin 1880.
36
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19 Analysez les subordonnées relatives 21 Soulignez les subordonnées relatives
de cette phrase : délimitez-les, soulignez le pronom et encadrez les subordonnées conjonctives.
relatif qui les introduit et précisez sa fonction. Précisez leur fonction.
a. C’est presque la rentrée, dans quelques jours Je me figurais qu’on essayait de monter dans
tout va recommencer ; alors c’est bon, cette ma barque que je ne pouvais plus distinguer,
dernière flânerie/qui sent déjà septembre/[…] et que la rivière, cachée par ce brouillard
Chacun s’est muni d’une boîte en plastique/où les opaque, devait être plein d’êtres étranges
baies ne s’écraseront pas./ (Ph. Delerm) [….] Je me vis, perdu, allant à l’aventure dans
« qui » : sujet de « sent » ; « où » : CC de lieu cette brume épaisse, me débattant au milieu
de la relative. des herbes et des roseaux que je ne pourrais
éviter, râlant de peur, ne voyant pas la berge.
b. Lorsque j’avais dix ans, je faisais partie d’un
groupe d’enfants/que, tous les dimanches, on met- Guy de Maupassant, Sur l’eau, 1876.
tait aux enchères./(É.-E. Schmitt) « Qu’on essayait de monter dans ma barque » : COD
« que » : COD de « mettait ». de « figurais » ; « que je ne pouvais plus distinguer » :
c. La reine mère,/qui aperçut Louis XIV/et qui complément de l’antécédent « ma barque » ; « que
tenait la main de Philippe,/poussa le cri/dont nous
avons parlé,/comme elle eût fait en voyant un la rivière […] étranges » : COD de « figurais » ; « que je
fantôme. (A. Dumas) ne pourrais éviter » : complément de l’antécédent
« qui » : sujet de « aperçut » ; « qui » : sujet « des herbes et des roseaux ».
de « tenait » ; « dont » : COI de « avons parlé ».
22 Analysez les subordonnées
introduites par que : précisez leur nature
d. Au sortir de ces rêves, quand je me retrouvais
et donnez leur fonction.
un pauvre petit Breton obscur […]/qui n’attirerait
les regards de personne,/qui passerait ignoré,/ a. Tartuffe. – Je sais qu’un tel discours de moi
qu’aucune femme n’aimerait jamais,/le désespoir [paraît étrange ;
s’emparait de moi ; je n’osais plus lever les yeux sur Mais Madame, après tout, je ne suis pas un ange ;
l’image brillante/que j’avais attachée à mes pas./ Et si vous condamnez l’aveu que je vous fais,
(F.-R. de Chateaubriand) Vous devez vous en prendre à vos charmants
[attraits.
« qui » : sujet de « attirerait » ; « qui » : sujet (Molière)
de « passerait » ; « qu’ » : COD de « aimerait » ; « qu’un tel discours de moi paraît étrange » :
« que » : COD de « avais attachée ». subordonnée conjonctive, COD de « sais » ;
« que je vous fais » : subordonnée relative,
complément de l’antécédent « l’aveu ».
20 Analysez les subordonnées relatives b. Il sentait sur sa peau courir de longs frissons,
de cette phrase : délimitez-les, soulignez ces frissons froids que donnent les immenses
le pronom relatif qui les introduit et précisez bonheurs. (G. de Maupassant)
sa fonction.
« que donnent les immenses bonheurs » :
Ses petites mains potelées, sa personne dodue
comme un rat d’église, son corsage trop plein subordonnée relative, complément de l’antécédent
et/qui flotte/sont en harmonie avec cette « ces frissons froids ».
salle/où suinte le malheur,/où s’est blottie la
spéculation, et/dont Mme Vauquer respire
c. Il avait senti dans le regard de cette femme
l’air chaudement fétide sans en être écœurée.
qu’elle ne voulait aucune aide. (L. Gaudé)
Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835.
« qu’elle ne voulait aucune aide » : subordonnée
« qui flotte » : complément de l’antécédent
conjonctive, COD de « avait senti ».
« son corsage » ; « où suinte le malheur »
et « où s’est blottie la spéculation » : compléments
d. Nous avouerons que notre héros était fort peu
de l’antécédent « cette salle » ; « dont Mme Vauquer héros en ce moment. (Stendhal)
[…] écœurée » : complément de l’antécédent « que notre héros était fort peu héros en ce moment » :
« cette salle ». subordonnée conjonctive, COD de « avouerons ».
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21
Les propositions subordonnées et les relations logiques
« que nous resterons amies » : COD de « espère » ; « que je dois lui laisser croire… » : COD de « ai compris » ;
« qu’elle est beaucoup plus fine et plus spirituelle que sa fille » : COD de « croire » ; « que j’étais bien
heureuse… » : COD de « disant » ; « qu’elle agît ainsi avec moi » : complément de l’adjectif « heureuse ».
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22
Les propositions subordonnées et les relations logiques
Les propositions subordonnées circonstancielles apportent des précisions sur les circonstances de l’action
exprimée dans la proposition principale dont elles sont compléments circonstanciels.
Équivalences : adverbe de temps, groupe nominal prépositionnel ou non, groupe infinitif prépositionnel, gérondif,
subordonnée participiale ( fiche 27 p. 44).
« Vous recevrez demain ou après-demain, peut-être même ce soir, votre nomination. » (H. de Balzac)
« Annoncez-lui pendant sa digestion, la faillite de son banquier. » (Ibid.) « Il jeta une pièce en l’air en criant. » (Ibid.)
« Une porte s’ouvre et claque sous une main invisible, après avoir livré passage à Toby-Chien. » (Colette)
Cause, conséquence et but sont des rapports logiques qui peuvent unir des propositions ou des phrases.
si bien que,
conséquence le résultat de (telle) sorte que…,
(CC de d’une action. que en corrélation « Il m’ordonna si absolument de manger quelque chose,
conséquence Elle est placée avec un adverbe dans que je le fis par respect pour ses ordres. » (Abbé Prévost)
de la principale) après la principale. la principale (si, tant…)
+ indicatif
but l’objectif visé, le pour que, afin que, « Daphis. – Mais afin que l’issue en soit pour vous
(CC de but résultat qu’on veut de peur que… meilleure, Laissez-moi ce causeur à gouverner
de la principale) obtenir. + subjonctif une heure. » (P. Corneille)
8 Quelle est la nature des groupes soulignés ? Indiquez s’ils expriment la cause, la conséquence ou le but.
a. Créon. – Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c’est assez payé pour que l’ordre
règne dans Thèbes. (J. Anouilh) subordonnée circonstancielle de but.
b. Au retour, la grande porte du palais étant embarrassée par les préparatifs d’une illumination,
la voiture rentra par les cours de derrière. (Stendhal)
subordonnée participiale exprimant la cause.
c. La richesse des Roudier et des Granoux exaspérait Aristide au point de lui faire perdre toute
prudence. (É. Zola) groupe infinitif CC de conséquence.
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24
Les propositions subordonnées et les relations logiques
la condition
la conjonction si + indicatif leur fortune, s’ils voulaient consentir à mon évasion. »
(Abbé Prévost)
condition dont dépend
(CC de condition la réalisation
les locutions conjonctives
de la principale) de l’action
principale. - au cas où + conditionnel ; « Qu’importe le flacon pourvu
- à condition que, pourvu que, qu’on ait l’ivresse. » (A. de Musset)
pour peu que… + subjonctif.
La subordonnée circonstancielle de condition introduite par si peut exprimer une hypothèse :
1. probable : Si + présent + principale au présent/futur ;
2. possible ou non réalisée dans le présent : Si + imparfait + principale au conditionnel présent ;
3. non réalisée dans le passé : Si + plus-que-parfait + principale au conditionnel passé.
1. S’il pleut, je reste/resterai ici. 2. S’il pleuvait, je resterais ici. 3. S’il avait plu, je serais restée ici.
Équivalences : groupe prépositionnel, gérondif.
« Sans la révolution de juillet, je me faisais prêtre. » (H. de Balzac)
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25
Les propositions subordonnées et les relations logiques
É quivalences : groupe prépositionnel comportant un nom ou un pronom (introduit par en dépit de, malgré…),
groupe infinitif prépositionnel (introduit par loin de, sans, au lieu de…), gérondif précédé de tout.
« Arlequin. – Et tu sais bien que nous nous sommes promis fidélité en dépit de toutes les fautes d’orthographe. » (Marivaux)
« loin d’être arrêté alors par cette faiblesse » ; « sans paraître embarrassée » : deux groupes infinitifs
prépositionnels, CC d’opposition des principales.
« Quoiqu’elle fût encore moins âgée que moi » : proposition subordonnée, CC de concession de la principale.
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26
Les propositions subordonnées et les relations logiques
Remarque : comme, ainsi que peuvent être suivis d’un groupe nominal sans verbe.
« La Terre est bleue comme une orange. » (P. Eluard)
La comparaison peut aussi s’exprimer par :
1. le comparatif ou le superlatif des adjectifs et des adverbes ;
2. un groupe prépositionnel introduit par à l’exemple de, en comparaison de…
1. « Car qu’est-ce qui est plus égoïste que la paresse ? » (H. Michaux) 2. « Il courait comme une tortue en comparaison
des maigres Français qui arrivaient en bondissant comme un troupeau de chèvres. » (G. de Maupassant)
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Les propositions subordonnées et les relations logiques
18 Soulignez les subordonnées participiales et encadrez leur sujet. Précisez leur valeur circonstancielle.
a. Quand nous en sortîmes, un gros nuage […] ayant laissé tomber quelques gouttes d’eau,
nous montâmes dans un fiacre. (H. de Balzac)
cause
b. Le jour du départ, à la dernière heure, les préparatifs étant terminés et les grandes malles
fermées, nous étions tous dans le salon, réunis en silence comme pour un deuil. (P. Loti)
temps
c. Les vacances arrivant, je me préparais à retourner chez mon père qui m’avait promis de
m’envoyer bientôt à l’Académie. (Abbé Prévost)
cause
19 Soulignez les subordonnées infinitives, indiquez leur sujet et donnez leur fonction.
a. Je vois rêver Platon et penser Aristote.
J’écoute, j’applaudis et poursuis mon chemin… (A. de Musset)
sujet subordonnée 1 : « Platon », sujet subordonnée 2 : « Aristote » ; les deux subordonnées sont COD de « vois ».
c. J’ai vu parfois, au fond d’un théâtre banal
Qu’enflammait l’orchestre sonore,
Une fée allumer dans un ciel infernal
Une miraculeuse aurore ;
J’ai vu parfois au fond d’un théâtre banal
Un être, qui n’était que lumière, or et gaze,
Terrasser l’énorme Satan. (Ch. Baudelaire)
Subordonnée 1 → sujet : « une fée » ; COD de « ai vu ». Subordonnée 2 → sujet : « un être » ; COD de « ai vu ».
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Bilan Les propositions vidéo mémo
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b. Madame Argante. – Pourvu que Monsieur ne 27 Relevez les subordonnées infinitives
s’(écarter) écarte pas des intentions que nous et participiales et précisez leur fonction.
avons, il me sera indifférent que ce soit lui ou un a. Le meunier restait grave. Il voyait son moulin
autre. (Marivaux) flamber comme une torche. (É. Zola)
hypothèse considérée comme probable (éventuel) « son moulin flamber comme une torche » :
subordonnée infinitive, COD de « voyait ».
c. Si j’(être) étais Dieu, je viendrais en France
au printemps. Je choisirais le Bourbonnais à cause
de la douceur de ses collines… (R. Barjavel) b. L’après-midi, Nantas alla soumettre à l’empereur
le projet définitif de budget. Celui-ci lui ayant fait
Hypothèse non réalisée dans le présent (irréel du
quelques objections, il les discuta avec une lucidité
présent = « je ne suis pas Dieu »). parfaite. (Ibid.)
d. Si j’(savoir) avais su , si j’(savoir) avais su , « Celui-ci lui ayant fait quelques objections » :
Que vous alliez à mon insu
M’abandonner subordonnée participiale, CC de cause.
Je ne t’aurais jamais dit c. Sa grande bouche généreuse s’ouvrait, et j’en
Jamais dit voyais s’envoler les notes brûlantes, les unes
Jamais dit « tu ». (L. Chedid) pareilles à des bulles d’or, les autres comme de
rondes roses pures… (Colette)
Hypothèse non réalisée dans le passé (irréel du
« s’envoler les notes brûlantes […] roses pures » :
passé = « je n’ai pas su »).
e. Encore si l’on m’(donner) avait donné du subordonnée infinitive, COD de « voyais ».
temps, j’aurais pu mieux songer à moi, et j’aurais d. Là, j’ai vu bien souvent Charles deux, morne
pris toutes les précautions que messieurs les [et sombre,
auteurs, à présent mes confrères, ont coutume de Assister aux conseils où l’on pillait son bien,
prendre en semblables occasions. (Molière) Où l’on vendait l’état. (V. Hugo)
Hypothèse non réalisée dans le passé (irréel du passé « Charles deux, morne et sombre, assister aux
= « on ne m’a pas donné de temps »). conseils […] l’état » : subordonnée infinitive, COD de
« ai vu ».
26 Quelle est la valeur circonstancielle
des subordonnées introduites par comme ? 28 Relevez les propositions subordonnées
a. Il lâcha un dernier coup, et ils tombèrent sur lui, dans cet extrait et précisez leur nature
comme son fusil fumait encore. (É. Zola) et leur fonction.
Je remarquai que mon père balançait1 s’il
« comme son fusil fumait encore » : subordonnée
achèverait de s’expliquer. […] Il me demanda
circonstancielle de temps. d’abord si j’avais toujours eu la simplicité de
b. Oh ! non, l’expérience jette aujourd’hui sa triste croire que je fusse aimé de ma maîtresse. Je
lumière sur les événements passés, et le souvenir lui dis hardiment que j’en étais si sûr que rien
m’apporte ces images, comme par beau temps les ne pouvait m’en donner la moindre défiance.
flots de la mer amènent brin à brin les débris d’un
1. Se demandait. Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731.
naufrage sur la grève. (H. de Balzac)
« que mon père balançait… » : subordonnée
« comme par beau temps les flots de la mer
conjonctive COD de « remarquai » ; « s’il achèverait
amènent brin à brin les débris d’un naufrage
de s’expliquer » : subordonnée interrogative indirecte,
sur la grève » : subordonnée circonstancielle
COD de « balançait » (= « se demandait ») ; « si j’avais
de comparaison.
c. Je peuple l’espace vide de mes pensées, tout toujours eu la simplicité de croire… » : subordonnée
comme il peuplait l’horizon de ses craintes. (J. Vallès) interrogative indirecte COD de « demanda » ; « que je
« comme il peuplait l’horizon de ses craintes » : fusse aimé de ma maîtresse » : subordonnée
subordonnée circonstancielle de comparaison. conjonctive COD de « croire » ; « que j’en étais si
d. Comme le vent était tombé, il nous fallait sûr… » : subordonnée conjonctive COD de « dis » ;
attendre pour partir une nouvelle brise.
(F.-R. de Chateaubriand) « que rien ne pouvait m’en donner la moindre
« Comme le vent était tombé » : subordonnée défiance » : subordonnée circonstancielle de
circonstancielle de cause. conséquence, en corrélation avec l’adverbe « si ».
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29 Relevez et analysez les subordonnées 30 Analysez les subordonnées
circonstancielles. introduites par si.
a. Comme les six gardes qui accompagnaient cette a. Enfin, il me semble que vous iriez loin, si
malheureuse bande étaient aussi dans la chambre, quelqu’un vous tendait la main. (É. Zola)
je pris le chef en particulier et je lui demandai
quelques lumières sur le sort de cette belle fille. « si quelqu’un vous tendait la main » : subordonnée
(Abbé Prévost) circonstancielle de condition, complément de la
« Comme les six gardes qui accompagnaient cette proposition « vous irez loin ».
malheureuse bande étaient aussi dans la chambre » : b. Il se tourna vers mon frère pour lui demander
s’il ne m’avait pas raconté toute l’histoire. (Abbé Prévost)
subordonnée circonstancielle de cause introduite
« s’il ne m’avait pas raconté toute l’histoire » : subordonnée
par la conjonction « comme », CC de cause de la
interrogative indirecte, COD de « demander ».
principale.
c. Cléanthis. – Eh ! mais la belle conversation !
Arlequin. – Je crains que cela ne vous fasse bâiller,
j’en bâille déjà. Si je devenais amoureux de vous,
cela amuserait davantage. (Marivaux)
b. Mais prenez garde, lui dis-je, qu’il ne vous
échappe quelque friponnerie ; car je vais laisser « Si je devenais amoureux de vous » : subordonnée
mon adresse à ce jeune homme, afin qu’il puisse circonstancielle de condition, CC de condition de la
m’en informer. (Ibid.)
principale.
« afin qu’il puisse m’en informer » : subordonnée
d. « Madame veut-elle me dire si elle veut les
circonstancielle de but introduite par la locution limandes frites ou gratinées ce soir ? » (Colette)
conjonctive « afin qu’ », CC de but de la principale. « si elle veut les limandes frites ou gratinées ce soir » :
subordonnée interrogative indirecte COD de « dire ».
subordonnée circonstancielle d’opposition introduite « que nul ne les pouvait atteindre ni diviser :
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©Magnard - Vidéoprojection interdite
28
L’interrogation
1 Écrivez les questions (avec inversion du sujet) auxquelles ces phrases répondent.
a. Cette digne négociation est le vrai devoir d’une Reine.
Cette digne négociation est-elle le vrai devoir d’une Reine ?
b. Tous les cœurs se rallieront autour de la patrie pour la défendre.
Tous les cœurs se rallieront-ils autour de la patrie pour la défendre ?
c. Tout bon Citoyen sacrifie sa gloire, ses intérêts, quand il n’a pour objet que ceux de son pays.
Tout bon Citoyen sacrifie-t-il sa gloire, ses intérêts, quand il n’a pour objet que ceux de son pays ?
Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791.
Autrefois, le rossignol ne chantait-il pas la nuit ? Avait-il un gentil filet et s’en servait-il avec adresse
du matin au soir, le printemps venu ? Se levait-il avec les camarades, dans l’aube grise et bleue, et leur éveil
effarouché secouait-il les hannetons endormis à l’envers des feuilles de lilas ?
Toutes les phrases interrogatives sont marquées par l’intonation montante et le point d’interrogation.
Structure déclarative dans les phrases a. et c. ; inversion simple du pronom sujet dans les phrases b et f. ;
« Est-ce que » en tête de phrase d. et inversion complexe dans la phrase e. : le GN sujet est repris
par le pronom « elles » placé après le verbe.
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©Magnard - Vidéoprojection interdite
29
L’interrogation
L’interrogation directe partielle porte sur une partie de la phrase (sujet, attribut, COD,
COI, CC), pointée par un mot interrogatif. On distingue deux structures principales :
interrogation
l’interrogation avec un terme simple formulée au moyen de mots interrogatifs placés avec un terme
en tête de phrase : simple
qui, que, lequel
1. les pronoms qui, que, lequel, ou le déterminant quel + nom ; ou quel + nom
2. les pronoms qui, quoi précédés d’une préposition (à, de…) ; préposition + qui, quoi
3. les adverbes où, quand, comment, pourquoi. où, quand, comment,
pourquoi
Le sujet est inversé sauf le pronom interrogatif qui sujet.
1. « Qui [sujet] parle de mort ? » (H. de Balzac) « Que [COD] voulez-vous que je dise ? » (J.-L. Lagarce)
« Quel effet [COD] voulez-vous produire ? » (H. de Balzac)
2. « De quoi [COI] s’agit-il donc ? » (Ibid.) L’interrogation
3. « Où [CC de lieu] avez-vous étudié la médecine ? » (Ibid.) « Quand [CC de temps] me paierez-vous ? » (Ibid.) directe partielle
« Pourquoi [CC de cause] la Mort devrait-elle me rendre bon ? » (J.-L. Lagarce)
l’interrogation renforcée par est-ce qui/que.
« Qui est-ce qui a fait cette dépense-là ? » (Marivaux) « Qui est-ce que ce monsieur-là ? » (H. de Balzac) interrogation
« Qu’est-ce donc qui peut durer ? » (A. Camus) « Qu’est-ce que j’ai dit ? » (J.-L. Lagarce) « Pourquoi est-ce que renforcée par
est-ce qui/que
tu me racontes ça ? » (Ibid.) « Comment est-ce que vous avez dit ? » (Ibid.)
Remarque : qui/qu’est-ce qui/que = pronom interrogatif (qui humain/qu’ non humain) + est
+ pronom ce + pronom relatif (qui sujet/que attribut ou COD).
Que complète ainsi le mouvement ? Grâce à toi, progrès saint, où la Révolution vibre-t-elle aujourd’hui ?
Qui la sent vivre dans le mot palpitant ? Qu’est-ce qui est délié ainsi que son esprit ?
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30
L’interrogation
L’interrogation indirecte
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31
L’interrogation
La pragmatique de l’interrogation
Corrigé de l‘exercice 9 p. 95
Les vraies questions sont suivies d’une réponse : « Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la
révolution ? » ; « que vous reste-t-il donc ? » ; la première phrase n’exprime pas une question, mais un reproche,
voire une injonction (= « Cessez d’être aveugles »). La phrase « qu’auriez-vous à redouter pour une si belle
entreprise ? » a une valeur déclarative (= « vous n’auriez rien à redouter »). La phrase interrogative « Le bon mot
du Législateur des noces de Cana ? », sans verbe (« vous auriez à redouter » non répété), enchaîne sur la fausse
question, dont elle reprend la valeur déclarative avec ironie (= « vous n’auriez pas à redouter le bon mot du
Législateur… »).
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Bilan L’interrogation vidéo mémo
www.lienmini.fr/grev-027
exercices interactifs
www.lienmini.fr/grev-028
11 Identifiez les phrases interrogatives c. Toinette. – Quel âge croyez-vous bien que j’aie ?
dans ce texte.
« Quel » : déterminant interrogatif, constituant
– Lucie sentira-t-elle cela ? – Lucie prendra-t-
du GN « quel âge », COD de « aie ».
elle intérêt à cela ? Lucie, toujours. Ton nom,
prononcé si souvent, doit donc être inscrit d. Toinette. – Qui est votre médecin ?
en tête de ces pages : je ne sais la fortune qui « Qui » : pronom interrogatif humain, attribut
leur est réservée, mais quelle qu’elle soit, elles du sujet « votre médecin ».
m’auront donné des plaisirs qui valent tous les
e. Toinette. – Que sentez-vous ?
succès. Hector Malot, dédicace de Sans famille, 1878.
« Que » : pronom interrogatif, COD de « sentez ».
Phrases interrogatives directes totales :
f. Toinette. – Que vous ordonne votre médecin
« Lucie sentira-t-elle cela ? » ; « Lucie prendra-t-elle pour votre nourriture ?
intérêt à cela ? ». « Que » : pronom interrogatif, COD de « ordonne ».
Ne pas relever les propositions
relatives introduites par « qui », Molière, Le Malade imaginaire, 1673.
compléments de leur antécédent.
Qui avait fait faire dans l’intérêt de la ville d’excellents interrogatif « pourquoi », CC de cause, inversion
renforcé par « est-ce que », CC de lieu. COD, inversion simple du pronom sujet.
b. Antoine. – Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?
b. Béline. – Pourquoi donc est-ce que vous mettez
mon mari en colère ? Interrogation partielle, adverbe interrogatif
« Pourquoi est-ce que » : adverbe interrogatif « pourquoi », CC de cause, renforcé par « est-ce que ».
« pourquoi » renforcé par « est-ce que », CC de cause.
52
©Magnard - Vidéoprojection interdite
c. Catherine. – Vous connaissez sa situation ? c. Je ne sais si un bienfait qui tombe sur un ingrat,
Interrogation totale, structure déclarative, et ainsi sur un indigne, ne change pas de nom, et
s’il méritait plus de reconnaissance.
sans inversion du sujet.
Deux subordonnées interrogatives totales
coordonnées par « et », COD de « sais » négatif,
d. Antoine. – Comment est-ce que tu me parles ?
introduites par la conjonction « si » (élidée devant « il »).
Interrogation partielle, adverbe interrogatif
« comment », CC de manière, renforcé par « est-ce que ».
53
©Magnard - Vidéoprojection interdite
32
L’expression de la négation
La phrase négative
Corrigé de l‘exercice 1 p. 95
1 ans la réplique ci-dessous, soulignez les termes exprimant la négation et indiquez leur classe
D
grammaticale.
Églé. – Et vous seriez bientôt rebutés de vous voir si vous ne vous quittiez jamais, car vous
n’avez rien de beau à vous montrer ; moi qui vous aime, par exemple, quand je ne vous
vois pas, je me passe de vous, je n’ai pas besoin de votre présence, pourquoi ? C’est que
vous ne me charmez pas ; au lieu que nous nous charmons, Azor et moi ; il est si beau, moi
si admirable, si attrayante, que nous nous ravissons en nous contemplant.
Marivaux, La Dispute, scène 6, 1744.
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2 a. Quelle phrase contient un ne explétif ?
b. Indiquez la portée des négations contenues dans les autres phrases.
c. Remplacez les négations restrictives par un adverbe de sens équivalent.
d. Quelle particularité observez-vous dans la phrase 5. ?
1. Dieu ne créa que pour les sots a. La phrase 3 contient un « ne » explétif appelé par le
Les méchants diseurs de bons mots.
verbe « craindre ».
2. Un Rieur était à la table
b. Phrases 1 et 2 : négations restrictives (« ne/n’ … que ») ;
D’un Financier ; et n’avait en son coin
Que de petits poissons : tous les gros étaient loin. phrases 4 et 5 : négations totales (« n’ … pas »/« n’ »).
3. Le Rieur alors d’un ton sage
Dit qu’il craignait qu’un sien ami c. Phrase 1 : Dieu créa seulement pour les sots… ;
Pour les grandes Indes parti,
N’eût depuis un an fait naufrage. phrase 2 : Un Rieur […] avait en son coin seulement
Ne faut-il pas rire avant que d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri ?
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33
L’expression de la négation
La négation lexicale
Corrigé de l‘exercice 6 p. 95
8 Transformez ces phrases en remplaçant la négation grammaticale par une négation lexicale.
a. Ce chef-d’œuvre de Balzac n’est pas connu.
Ce chef-d’œuvre de Balzac est inconnu/méconnu.
b. Vautrin ne dégage aucune sympathie, il n’a pas la moindre morale.
Vautrin est antipathique. Il est immoral.
c. Frédéric ne peut être guéri de ses illusions de jeunesse et de l’échec de ses ambitions politiques.
Frédéric est impossible à guérir de ses illusions de jeunesse et de l’échec de ses ambitions politiques.
d. Avant Mme de La Fayette, les personnages romanesques n’ont que peu d’épaisseur psychologique.
Avant Mme de La Fayette, les personnages romanesques sont (presque) sans épaisseur psychologique.
La pragmatique de la négation
Corrigé de l‘exercice 10 p. 95
« Nul ne… » : négation partielle (pronom indéfini « nul ») ; « ne … pas » : négation totale. Ces deux négations
ont une valeur polémique : Olympe de Gouge s’oppose à la société patriarcale ; elle se bat pour les droits
des femmes.
12 Expliquez pourquoi on peut dire que la négation a, dans ce passage, une valeur polémique.
Andromaque. – Pourquoi la guerre aurait-elle lieu ? Pâris ne tient plus à Hélène. Hélène
ne tient plus à Pâris. Jean Giraudoux, La Guerre de Troie n’aura pas lieu, 1935.
La négation a ici une valeur polémique parce que le point de vue d’Andromaque vient remettre en cause
un fait, un mythe établi (la guerre de Troie a bien eu lieu, à cause de l’enlèvement d’Hélène par Pâris :
Pâris tient à Hélène !).
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Bilan L’expression vidéo mémo
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13 Testez vos connaissances en complétant d. Non, non, encore un coup, ne précipitons rien.
correctement les phrases.
Négation partielle renforcée par la répétition
a. La négation peut être exprimée par des adverbes
de l’adverbe « non ».
de négation, des mots de sens négatifs, des couples
d’antonymes divers . e. Et lorsque Bérénice arriva sur tes pas,
b. La négation totale porte sur l’intégralité Ce que Rome en jugeait ne l’entendis-tu pas ?
de la phrase tandis que la négation partielle Négation totale.
porte sur une partie de la phrase. Jean Racine, Bérénice, IV, 4 (Titus), 1670.
c. La négation restrictive est exprimée le plus souvent 16 Identifiez la portée de la négation dans
par « ne … que ». chacune de ces phrases. S’agit-il de négations
Elle peut être remplacée en bloc par un adverbe descriptives ou polémiques ?
a. Le comte. – Les domestiques ici… sont plus
comme seulement .
longs à s’habiller que les maîtres !
d. La négation polémique a une valeur Figaro. – C’est qu’ils n’ont point de valets pour
argumentative. les y aider.
14 Trouvez un antonyme pour chacun des mots Négation totale ; valeur polémique.
suivants. Vous respecterez leur classe grammaticale.
a. Nécessité : éventualité, contingence, hasard. b. Figaro, cherche à voir où vont le comte et la comtesse,
Indigence : abondance, fortune, opulence, qu’il prend pour Suzanne. – Je n’entends plus rien ;
ils sont entrés ; m’y voilà.
prospérité.
Négation partielle ; valeur descriptive.
b. Habile : malhabile.
Gracieux : disgracieux.
c. Antonio. – Boire sans soif et faire l’amour en
Chétif : costaud, fort, robuste. tout temps, madame, il n’y a que ça qui nous
Impétueux : calme.
distingue des autres bêtes.
Admirer : mépriser.
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1784.
Amuser : ennuyer.
15 Dans chacune de ces phrases, soulignez 17 Observez la négation soulignée dans chacune
les termes exprimant la négation, puis analysez de ces deux phrases : quelles particularités
la portée de la négation. remarquez-vous ?
a. Pourrai-je dire enfin : « Je ne veux plus vous voir ? » a. Arnolphe. – Je crains que le pendard, dans ses
[vœux téméraires,
Négation partielle.
Un peu plus fort que jeu n’ait poussé les affaires.
b. Car enfin Rome a-t-elle expliqué ses souhaits ? (Molière)
L’entendons-nous crier autour de ce palais ?
Il s’agit d’un « ne » explétif, appelé par le verbe
Vois-je l’État penchant au bord du précipice ?
Ne le puis-je sauver que par ce sacrifice ? « craindre ».
Négation restrictive (test : remplacement
par l’adverbe « seulement »). b. C’est pas parce qu’on est de la campagne qu’on
est plus bête que d’autres. (A. Ernaux)
Annie Ernaux omet ici le premier terme (« ne »)
c. Et qui sait si sensible aux vertus de la reine
Rome ne voudra point l’avouer pour Romaine ? de la négation, ce qui donne un tour oral à la phrase.
Négation totale.
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18 elevez une litote dans ce passage.
R 21 Expliquez comment s’exprime la
Quels indices vous ont permis de l’identifier ? négation dans le dernier vers ; puis transformez
Reformulez-la pour faire apparaître son sens. ce vers pour passer à la forme interro-négative.
Une traîtresse voix bien souvent vous appelle ; Le Poëte est semblable au prince des nuées
Ne vous pressez donc nullement : Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Ce n’était pas un sot, non, non, et croyez-m’en, Exilé sur le sol au milieu des huées,
Que le Chien de Jean de Nivelle. Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Jean de La Fontaine, « Le faucon et le chapon », Charles Baudelaire, « L’albatros », Les Fleurs du Mal, 1857.
Fables, livre VII, 1678.
Le verbe « empêcher » a une valeur négative ;
« Ce n’était pas un sot, non, non, et croyez-m’en,/Que
il est l’antonyme de « permettre ».
le Chien de Jean de Nivelle » : la répétition de « non,
C’est une négation lexicale. → Ses ailes de géant ne
non » et l’intervention du fabuliste (« croyez-m’en »)
l’empêchent-elles pas de marcher ?
attirent l’attention du lecteur sur la litote.
→ Le chien de Jean de Nivelle était particulièrement 22 Analysez l’expression de la négation
dans cette phrase.
intelligent.
Il arrive qu’un individu devienne le centre de
votre vie, sans que vous ne soyez lié à lui ni
19 nalysez l’expression de la négation
A par le sang ni par l’amour, mais simplement
dans ces phrases. parce qu’il vous tient la main, vous aide à
On ne naît pas femme : on le devient. Aucun marcher sur le fil de l’espoir.
Fatou Diome, Le Ventre de l’Atlantique,
destin biologique, psychique, économique © Éditions Anne Carrière, 2005.
ne définit la figure que revêt au sein de la
société la femelle humaine ; c’est l’ensemble « sans que » introduit une proposition subordonnée
de la civilisation qui élabore ce produit circonstancielle à valeur négative ; la locution
intermédiaire entre le mâle et le castrat qu’on conjonctive « sans que » exprime la négation de
qualifie de féminin. Simone de Beauvoir,
Le Deuxième Sexe, © Éditions Gallimard, 1949. manière lexicale. Dans la subordonnée, l’adverbe de
On relève une négation totale dans la première négation « ne » est renforcé par « ni … ni » qui permet
phrase (« ne … pas ») et une négation partielle de coordonner les deux compléments d’agent (« par
introduite par un déterminant indéfini (« aucun … ne ») le sang », « par l’amour »). C’est une négation totale.
dans la seconde. Dans les deux cas, il s’agit de
23 Analysez l’expression de la négation
négations polémiques : pour défendre les femmes, dans cette phrase.
l’autrice va en effet à l’encontre des stéréotypes J’ai promis d’être exemplaire, obéissant,
communément admis à son époque. courageux, attentif, sincère, reconnaissant,
scrupuleux, de ne plus jamais mentir, ni voler
surtout, de ne plus mettre les doigts dans
20 Analysez la valeur pragmatique mon nez, de revenir méconnaissable, un vrai
de la négation dans ce passage. modèle, d’engraisser, de savoir l’anglais, de ne
Suzanne. – Tu vois, Catherine, ce que je disais, pas oublier le français, d’écrire au moins tous
[c’est Louis, les dimanches.
il n’embrasse jamais personne, Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, © Denoël, 1936.
toujours été comme ça. On relève dans ce passage deux négations partielles :
son propre frère, il ne l’embrasse pas.
« ne plus jamais (mentir) » et « ne … plus (mettre) » ;
Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde,
© Les Solitaires intempestifs, 1990. la conjonction de coordination « ni » permet de
Suzanne critique ici Louis en s’adressant à Catherine ; coordonner une seconde négation à la première. On
les négations « n’ … jamais » et « ne … pas » relève également une négation totale (« ne … pas »).
soulignent le point de vue de Suzanne : il s’agit Enfin, l’adjectif « méconnaissable » exprime une idée
de négations polémiques. négative grâce au préfixe mé-. C'est une négation
lexicale.
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Le texte et le discours
L’énonciation et la modalisation
a. Qui parle à qui ? Mme de Sévigné (« je ») écrit à sa fille (« ma bonne », terme affectueux), Mme de Grignan
(elle la vouvoie). Elles sont séparées géographiquement. La date de la lettre est précise.
Indices de l’énonciation : « je » (« moi »), « ma » ; « vous » ; le pronom « nous » exclut « vous » ; apostrophe
(« ma bonne ») présent de l’indicatif, futur simple, subjonctif présent (« soit ») ; cette année.
b. Ce texte est ancré dans la situation d’énonciation : pronoms de 1re personne et de 2e personne du pluriel
Les verbes, les noms et les adjectifs expriment le jugement d’Olympe de Gouges sur la situation faite
aux femmes. – Les verbes des phrases déclaratives décrivent l’évolution positive apportée par la Révolution
(« n’est plus environné », « a dissipé », « a multiplié », « a eu besoin de recourir », « est devenu ») et la situation
passée défavorable aux femmes (« avez régné », avec la restriction « ne…que »).
– Les noms dénoncent les injustices et leurs causes (« préjugés », « fanatisme », « superstition »,
« mensonges », « sottise », « usurpation », « mépris », « dédain », « corruption »).
– Les adjectifs évoquent des attitudes opposées (« libre », « injuste », « aveugles ») ; les deux comparatifs,
épithètes de « mépris » et « dédain » (« plus marqué », « plus signalé »), soulignent le changement négatif
apporté à la situation des femmes par la Révolution.
La subjectivité de ce portrait se manifeste par les associations de noms, d’adjectifs et de verbes. Le narrateur
nous donne à voir un homme bizarre et secret par les verbes (« cachait »), les noms et les adjectifs (« être
bizarre », « face froide »), et aussi par l’évocation d’un trait insaisissable du visage (« Les lèvres de cet homme
[…] son blanc visage »). Il met en valeur la sagesse et la « science profonde » de « cet homme » au moyen
des verbes, des noms et des adjectifs associés (« rigueur implacable », « une science profonde des choses
de la vie », « impossible de tromper […] les plus discrets ») et, plus globalement, en décrivant certains traits
physiques (« une finesse d’inquisiteur, trahie par […] tempes »). La dernière phrase exprime une hypothèse
au conditionnel passé sur deux interprétations possibles de ce portrait fantastique (« vous y auriez lu
la tranquillité lucide d’un Dieu qui voit tout, ou la force orgueilleuse d’un homme qui a tout vu »).
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36
Le texte et le discours
L’implicite
Corrigé de l’exercice 4 p. 95
5 Inventez une situation dans laquelle ces phrases auront un sens ironique, que vous indiquerez.
a. C’est malin ! → « Ce n’est pas malin » : quand quelqu’un vient de faire une grosse bêtise.
b. Ne vous gênez pas ! → « Vous me gênez beaucoup » : quand quelqu’un double dans une file d’attente.
c. Ce film est génial. → « Ce film est nul » : quand on a vu un film qu’on n’a pas du tout apprécié.
C’est la situation qui permet de percevoir
6 Montrez comment se manifeste l’ironie de Flaubert. le sens ironique d’une phrase.
Rodolphe, l’amant d’Emma Bovary, s’apprête à lui écrire une lettre de rupture.
Alors, afin de ressaisir quelque chose d’elle, il alla chercher dans l’armoire, au chevet
de son lit, une vieille boîte à biscuits de Reims où il enfermait d’habitude ses lettres de
femmes, et il s’en échappa une odeur de poussière humide et de roses flétries. D’abord il
aperçut un mouchoir de poche, couvert de gouttelettes pâles. C’était un mouchoir à elle,
une fois qu’elle avait saigné du nez, en promenade ; il ne s’en souvenait plus.
Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857.
Les objets dévalorisent l’évocation habituelle de relations amoureuses passées, par le détournement
des stéréotypes qui les illustrent. On enferme les lettres dans une boîte de biscuits (cliché), mais celles-ci
ont pris « une odeur de poussière humide et de roses flétries ». On garde le mouchoir de la femme aimée
(voir Othello), mais ce mouchoir a servi à éponger un saignement de nez, ce qui est tristement prosaïque.
En outre, le personnage n’est pas à la hauteur de la situation : il échoue à raviver ses souvenirs d’Emma.
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37
Le texte et le discours
7 Les mots soulignés sont-ils de niveau courant (C), soutenu (S) ou familier (F) ? C S F
a. Je suis crevée, claquée.
b. Il est fatigué.
c. Elle est harassée.
d. J’ai trouvé un bon travail.
e. J’ai un job sympa.
f. Ce labeur est une sinécure.
8 Déterminez le niveau de langue de ce texte, en vous appuyant sur des faits de langue
et de vocabulaire.
J’en ai attendu des 115 ! J’en ai attendu. J’en ai regardé descendre des types, de ces foutus
bus. Longtemps après que je n’y croyais plus, j’y croyais encore – ou alors qu’est-ce que je
faisais là, qu’est-ce que j’attendais, si je n’attendais rien ? Justement ils avaient mis un banc ;
c’était sans doute pour moi, pour que je me repose un peu, le découragement ça fatigue.
Christiane Rochefort, Les Petits Enfants du siècle, © Grasset & Fasquelle, 1961.
Le niveau de langue de ce texte est familier : « types », « foutus » (vocabulaire) ; syntaxe : phrase segmentée avec
« ça », propositions juxtaposées, répétitions de « croyais » (syntaxe mais le « ne » de la négation n’est pas omis).
9 Déterminez le niveau de langue de ce texte, en vous appuyant sur des faits de langue
et de vocabulaire.
J’ai vu le ciel frémir de l’attente de l’aube. Une à une les étoiles se fanaient. Les prés
étaient inondés de rosée ; l’air n’avait que des caresses glaciales. Il sembla quelque temps
que l’indistincte vie voulût s’attarder au sommeil, et ma tête encore lassée s’emplissait de
torpeur. André Gide, Les Nourritures terrestres, 1897.
Le niveau de ce texte est soutenu : vocabulaire recherché (« frémir », « torpeur », « échancrure ») et alliances
de mots (« caresses glaciales », « l’indistincte vie », avec l’adjectif antéposé) ; syntaxe : phrases complexes
élaborées (rythme), passés simples et imparfait du subjonctif.
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38
Le texte et le discours
Dans son discours, un locuteur peut rapporter le discours d’autres personnes ou de lui-même à un autre moment.
• pas de présence obligatoire d’un verbe introducteur L’inconnu répondit. Il voulait vivre avec excès.
Discours • pas de mise en subordination du discours Phrase indépendante ;
indirect libre • pronoms et temps du verbe transposés, transpositions :
comme dans le discours indirect - 1re pers. → 3e pers.
• marques d’oralité comme le discours direct - présent → imparfait.
Remarque : Dans les récits, on rencontre un quatrième type de discours rapporté, le discours narrativisé (ou résumé),
totalement intégré au récit, qui résume les paroles prononcées (ou les pensées dans le cas d’un monologue intérieur).
L’inconnu évoquait ses rêves.
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11 Analysez la concordance des temps dans les discours indirects.
a. Un quidam des régents disait souvent en ses lectures qu’il n’y a chose tant contraire à la vue
comme est la maladie des yeux.
b. Son père disait que ces bonnets à la Marrabeise faits comme une croûte de pâté porteraient
quelque jour mal encontre à leurs tondus.
c. Il disait souvent que Pantagruel le tenait à la gorge.
d. Il disait que c’était une bonne ville pour vivre, mais non pour mourir.
e. Pantagruel disait souvent, que le monde n’avait point encore connu l’émolument et utilité
qui est de porter grande braguette. François Rabelais, Gargantua, 1534.
Je répondis que je voulais lui demander la vie, que je ne pouvais conserver un moment si Manon partait
une fois pour l’Amérique. Il me répondit, d’un ton sévère, par la négative, me disant qu’il aimait mieux me voir
sans vie que sans sagesse et sans honneur. Je lui demandai, en l’arrêtant par le bras, de ne pas aller plus
loin et de m’ôter cette vie odieuse et insupportable, car dans le désespoir où il me jetait, la mort serait
une faveur pour moi. C’était un présent digne de la main d’un père.
La dernière phrase se prête bien au discours indirect libre.
13 Relevez les différents types de discours rapportés dans ce texte. Justifiez votre réponse.
La bonne était maussade, engourdie encore. Elle grogna que madame aurait dû se décider le
premier soir. Puis, comme elle la suivait dans la chambre, elle lui demanda ce qu’elle devait
faire de ces deux-là. Bordenave ronflait toujours. Georges, qui était venu sournoisement
enfoncer la tête dans un oreiller, avait fini par s’y endormir, avec son léger souffle de
chérubin. Nana répondit qu’on les laissât dormir. Mais elle s’attendrit de nouveau, en
voyant entrer Daguenet ; il la guettait de la cuisine, il avait l’air bien triste.
– Voyons, mon Mimi, sois raisonnable, dit-elle en le prenant dans ses bras, en le baisant
avec toutes sortes de câlineries. Il n’y a rien de changé, tu sais que c’est toujours mon
Mimi que j’adore... N’est-ce pas ? il le fallait... Je te jure, ce sera encore plus gentil. Viens
demain, nous conviendrons des heures... Vite, embrasse-moi comme tu m’aimes... Oh !
plus fort, plus fort que ça ! Émile Zola, Nana, 1880.
Discours direct, de « Voyons mon Mimi » à « plus fort que ça ! » : tiret du dialogue, incise (« dit-elle »),
apostrophe (« mon Mimi »), personnes du dialogue (« je » et « tu »), présent de l’indicatif et de l’impératif,
futur simple, adverbe de temps « demain ».
Discours indirect entre la bonne et Nana. Verbes de parole (« Elle grogna », « Nana répondit ») suivis d’une
subordonnée conjonctive objet (« que madame […] soir » ; « qu’on les laissât dormir ») et verbe interrogatif
suivi d’une subordonnée interrogative indirecte (« elle lui demanda ce qu’elle devait faire de ces deux-là »).
Transpositions de personnes (« vous » direct et « je » direct → « elle ») et de temps (présent direct → imparfait).
Le conditionnel passé (« aurait dû ») s’emploierait aussi bien dans un discours direct. Le subjonctif imparfait
dans « qu’on les laissât dormir » sert à transposer une phrase injonctive directe (= « laissez-les dormir »).
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Bilan Le texte et le discours exercices interactifs
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17 Commentez la situation d’énonciation 18 Distinguez les différents types de discours
et ses indices, puis étudiez l’expression rapportés dans ce texte.
de la subjectivité des personnages. Mes plaintes furent interrompues par une
Marton vient d’annoncer qu’elle est prête à épouser visite à laquelle je ne m’attendais pas. Ce fut
Dorante si Araminte le lui permet. celle de Lescaut.
Araminte, à part, émue. – Cette folle ! (Haut.) – Bourreau ! lui dis-je en mettant l’épée à la
Je suis charmée de ce qu’elle vient de main, où est Manon ? qu’en as-tu fait ?
m’apprendre. Vous avez fait là un très bon Ce mouvement l’effraya ; il me répondit
choix ; c’est une fille aimable et d’un excellent que, si c’était ainsi que je le recevais lorsqu’il
caractère. venait me rendre compte du service le plus
Dorante, d’un air abattu. – Hélas ! madame, considérable qu’il eût pu me rendre, il allait
je ne songe point à elle. se retirer et ne remettrait jamais le pied chez
Araminte. – Vous ne songez point à elle ! Elle moi. Je courus à la porte de la chambre, que
dit que vous l’aimez, que vous l’aviez vue avant je fermai soigneusement.
que de venir ici. – Ne t’imagine pas, lui dis-je en me tournant
Dorante, tristement. – C’est une erreur où vers lui, que tu puisses me prendre encore une
M. Remy l’a jetée sans me consulter ; et je n’ai fois pour dupe et me tromper par des fables.
point osé dire le contraire, dans la crainte de Il faut défendre ta vie, ou me faire retrouver
m’en faire une ennemie auprès de vous. Il en Manon. Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731.
est de même de ce riche parti qu’elle croit que
je refuse à cause d’elle ; et je n’ai nulle part à Discours direct : deux répliques introduites par
tout cela. Je suis hors d’état de donner mon
des tirets de dialogue (« Bourreau ! », « Ne t’imagine
cœur à personne ; je l’ai perdu pour jamais, et
la plus brillante de toutes les fortunes ne me pas… »), deux incises (« lui dis-je »), pronoms
tenterait pas. de dialogue (« je » et « tu »), interjection initiale
Araminte. – Vous avez tort. Il fallait désabuser
(« Bourreau ! »), deux phrases interrogatives
Marton.
Dorante. – Elle vous aurait, peut-être, empê- directes, une phrase injonctive négative, présent
chée de me recevoir, et mon indifférence lui d’énonciation (« est », « faut »), passé composé
en dit assez. Marivaux, Les Fausses Confidences,
II, 15 (Dorante, Araminte), 1738. (« as fait »), présents de l’impératif (« imagine »)
Qui parle à qui ? Dialogue entre deux personnages et du subjonctif (« puisses »).
dans le même lieu. Quand il parle, chacun emploie Discours indirect, de « il me répondit que […]
« je » et dit « vous » à l’autre (politesse). Temps chez moi », par lequel Lescaut répond au premier
employés : présent de l’indicatif, passé composé, discours direct de Des Grieux : verbe de parole
plus-que-parfait ne sont pas discriminants). (« que »), transpositions de temps (présent direct
Adverbe « ici ».Les didascalies (« émue », « d’un air → imparfait : « était », « recevais », « venait » ;
abattu », « tristement »), les phrases exclamatives futurs directs, proche et simple → imparfait « allait
et l’interjection (« hélas ! »), les superlatifs (« très bon », se retirer » et conditionnel présent « remettrait »).
« la plus brillante »), les adjectifs (« folle », « aimable », Comme c’est Des Grieux qui rapporte le discours
« excellent », « bon », « brillante »), les verbes et locutions de Lescaut, il transpose en « je » le « tu » du discours
verbales (« je suis charmée », « songe(z) », « aimez », direct correspondant et en « il » le « je » direct
« ai osé », « refuse », « je suis hors d’état », « ai perdu », (« je le recevais » → « tu me reçois » direct).
« avez tort », « fallait », « désabuser », « empêchée »),
les conditionnels (= hypothèses : « tenterais », « aurait
empêchée »), les noms (« choix », « erreur », « crainte »,
« indifférence ») expriment la subjectivité des
personnages.
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39
Le lexique
Dérivation : reposa.
Composition : coupe-ongles, arrache-cœur, extraordinaire.
Conversion : sortir.
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3 Trouvez les mots correspondant à chaque définition.
a. Fait de refuser les ordres d’un supérieur (nom commun formé par dérivation) :
insubordination.
b. Représentant prenant la parole à la place de quelqu’un d’autre (nom commun formé par composition) :
porte-parole.
c. Fait de perdre son honneur, action réalisée en perdant son honneur (nom commun formé par dérivation) :
déshonneur.
d. Ensemble de la nourriture qui sert à l’alimentation des hommes (nom commun au pluriel formé par conversion) :
vivres
e. Personne qui a de multiples activités dans tous les domaines (nom commun formé par composition) :
touche-à-tout.
4 Expliquez quels procédés a employés Valère Novarina pour former le nom de ces personnages
de la pièce de théâtre L’Acte inconnu. Quel est le sens de ces noms ?
a. Le déséquilibriste : formé par dérivations successives (« équilibre » → « équilibriste » → « déséquilibriste ») ;
celui qui ne peut garder son équilibre.
b. Le vivivore : formé par composition savante (de vivi + vore, comme « herbivore ») ; celui qui dévore la vie,
qui se nourrit de la vie.
c. L’illogicien : formé par dérivation (de « logicien ») ; celui qui ne raisonne pas selon les règles de la logique.
d. Le quidam : emprunt au latin, puis conversion ; une personne quelconque.
e. Le logologue : formé par composition savante (de logo + logue) ; celui qui étudie le discours ou la logique.
Dérivation : par préfixation → verbes : « accrocher » (de « a- » + « croc »), « approchons » (de « a- » + « proche »),
« endormi » (de « en- » + « dormir »);
par suffixation → « furtivement » (de « furtive » + « -ment »).
Conversion : « semblant » (verbe « sembler » au participe présent → nom masculin).
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40
Le lexique
8 Distinguez les différents sens de misérable en le remplaçant par un synonyme dans chaque phrase.
a. Un misérable homme, par amour pour une femme et pour l’enfant qu’il avait d’elle, à bout de
ressources, avait fait de la fausse monnaie. (V. Hugo)
malheureux
b. Que fais-tu, misérable charogne vivante, qui traînes ta pourriture par les rues, qui bois, qui
manges, qui dors et qui jouis ? (G. Flaubert)
méprisable
c. Phèdre. – Puisque Vénus le veut, de ce sang déplorable
Je péris la dernière et la plus misérable. (Racine)
pitoyable
d. Ces deux misérables qui avaient toujours dormi sur la paille, mangé du pain noir, travaillé
comme des bêtes, souffert toutes les misères de la terre, allaient mourir ! (G. de Maupassant)
pauvres
e. Qu’on se rappelle les conversations des hommes de tous les pays sur le misérable caractère
des courtisans : ce ne sont point des choses de spéculation, mais d’une triste expérience.
(Montesquieu)
lamentable
9 Voici les deux sens principaux du verbe souffrir : a. « Éprouver une douleur pénible, désagréable. »
b. « Tolérer, permettre. » Rédigez deux phrases pour mettre en valeur chacun des deux sens.
11 Remplacez les mots soulignés par des synonymes pour en préciser le sens.
Antonio, demi-gris, tenant un pot de giroflées écrasées. – Monseigneur ! Monseigneur !
Le comte. – Que me veux-tu, Antonio ?
Antonio. – Faites donc une fois griller les croisées qui donnent sur mes couches. On jette
toutes sortes de choses par ces fenêtres, et tout à l’heure encore on vient d’en jeter un
homme.
Le comte. – Par ces fenêtres ?
Antonio. – Voyez comme on arrange mes giroflées !
Suzanne, bas à Figaro. – Alerte, Figaro, alerte !
Figaro. – Monseigneur, il est gris dès le matin.
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, II, 21, 1778.
Le terme « tue » ici a une connotation hyperbolique : il s’agit d’insister sur la souffrance de Des Grieux.
Molière joue ici sur les deux sens du verbe « traiter » (agir avec quelqu’un ; soigner) et du verbe « consulter »
(délibérer avec quelqu’un ; donner des consultations). Cela crée un jeu de mots dans le contexte de la pièce ;
Molière critique les médecins en montrant leur fourberie.
Le comique de ce passage est créé par la proximité entre les expressions « service divin » et « service du vin »
qui entretiennent une relation de paronymie (la figure de style correspondante est la paronomase). Il s’agit
d’un des traits d’humour burlesques dont Rabelais est très friand, et qui frôle le blasphème (rapprochement
entre la sphère divine, sacrée, et la sphère triviale de la table).
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d’un mot . c. Mais une faculté qui n’est certes pas féminine,
et qu’il possède à un degré imminent/éminent, est
b. Composition : procédé de formation des mots qui
de saisir les parcelles du beau égarées sur la terre.
consiste à relier plusieurs mots pour en faire un seul : (Ch. Baudelaire)
a. Le nom « vertu » signifie courage, force d’âme. par dérivation : « prospère » (adjectif) + suffixe
c. Dérivation (nom « prodige » → adjectif). du verbe « valoir ») + suffixe « -ance ». Ces deux
suffixes permettent de transformer l’adjectif
19 Soulignez le mot qui convient entre en nom ; désignent l’état de ce qui est « prospère »,
ces paronymes ou homonymes.
a. Je te confie l’invention d’Hermès ! / Je te remets « vaillant ».
l’arme prodigieuse, / La l’ire/lire/lyre ! (P. Valéry)
72
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b. Les trois mots sont synonymes. a. Le champ lexical de la chaleur (« ardente », « chaleur »,
c. « honnie » ≠ adorée ; « vilipendée » ≠ louée ; « brûlait », « braisillement ») renvoie ici au désir
« abhorrée » ≠ admirée. Ces trois mots sont synonymes. du personnage.
b. « demi-sommeil » : nom formé par composition ;
d. « l’engeance » = le genre, la race. « braisillement » : nom formé par dérivations
e. Femme âgée, chargée de veiller sur la conduite successives (du verbe « braisiller » issu du nom
d’une jeune femme. Connotation péjorative par « braise ») : il s’agit d’un néologisme, qu’on pourrait
l’emploi, autour de ce nom, des adjectifs « honnie », rapprocher de « scintillement ».
« vilipendée » et des participes passés à valeur
verbale « abhorrée », « frondée », « escroquée ».
23 a. Transformez la première phrase
entre guillemets en remplaçant grâces
21 a. Analysez la formation des mots
par un synonyme. b. Analysez la formation
soulignés. b. Expliquez l’effet de sens créé
des mots soulignés.
par la rime vie/eau-de-vie.
Cléantis, s’en allant. – […] On y dit aux gens :
Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
« Regardez mes grâces, elles sont à moi celles-
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie.
là » ; et d’un autre côté on veut leur dire aussi :
Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez
«Voyez comme je m’habille, quelle simplicité !
[toi à pied
il n’y a point de coquetterie dans mon fait. »
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de
Marivaux, L’Île des esclaves, scène 3, 1725.
[Guinée
Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une a. « Regardez mes beautés, elles sont à moi celles-là »
[autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures
b. « simplicité » : nom formé par dérivation sur
[espérances
Adieu Adieu l’adjectif « simple » ; « coquetterie » : nom formé par
Soleil cou coupé. dérivation sur l’adjectif « coquette » ; « fait » : nom
Guillaume Apollinaire, « Zone », Alcools, 1913.
formé par conversions (verbe → adjectif → nom).
a. « eau-de-vie » : nom formé par composition ;
« croyance » : nom formé par dérivation (du verbe
« croire ») ; « espérances » : nom formé par dérivation
24 Expliquez comment Boris Vian,
joue avec la dénotation et la connotation.
(du verbe « espérer »). « Messieurs, que puis-je pour vous ?
b. Le rapprochement entre les deux termes souligne – Exécuter cette ordonnance… » suggéra Colin.
l’idée selon laquelle la vie doit être vécue comme Le pharmacien saisit le papier, le plia en
deux, en fit une bande longue et serrée et
une ivresse (cf. titre du recueil : Alcools). l’introduisit dans une petite guillotine de
bureau.
«Voilà qui est fait », dit-il en pressant un bouton
22 a. Relevez le champ lexical rouge.
de la chaleur et expliquez l’effet de sens
Boris Vian, L’Écume des jours, 1947,
produit. b. Analysez la formation des deux Société Nouvelle des Éditions Pauvert, 1979, 1996, 1998,
mots soulignés et expliquez leur sens. © Librairie Arthème Fayard, 1999 pour l’édition
en œuvres complètes.
Le ciel était redevenu très pur, il voyait
les étoiles étinceler, dans l’ardente nuit de Boris Vian joue ici sur les deux sens du verbe
juillet ; et, malgré l’orage, la chaleur restait « exécuter » : alors que Colin se présente
si forte, qu’il brûlait, les bras nus, hors du
au pharmacien pour lui demander d’« exécuter »
drap. […] Il étouffa davantage et sortit ses
jambes, pendant que, la tête lourde, dans son ordonnance, c’est-à-dire de lui délivrer
l’hallucination du demi-sommeil, il suivait, au les médicaments prescrits par le médecin, celui-ci
fond du braisillement des étoiles, des nudités
« exécute » au sens propre (dénoté) l’ordonnance,
amoureuses de femmes, toute la chair vivante
de la femme, qu’il adorait. c’est-à-dire qu’il la fait passer à la guillotine.
Émile Zola, L’Œuvre, 1886.
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41
Les figures de style
Les figures de construction reposent sur la répétition, la disposition ou la combinaison des mots.
Figures d’insistance
Répétition Reprise plusieurs fois d’un mot ou groupe « Ces deux signes jumeaux de paix et de bonheur,
de mots dans une phrase, un texte… Jeunesse de visage et Jeunesse de cœur ! » (A. Musset)
Anaphore Répétition d’un mot ou d’un groupe de mots « J’ai écrit en faveur de ma patrie, j’ai écrit en faveur du peuple
en début de vers, de phrases. malheureux. » (O. de Gouges)
Parallélisme Reprise de la même construction syntaxique « Je n’ai rien pour la réparer. Elle est capricieuse. Elle est
dans deux propositions, deux phrases… éreintée. » (Ph. Claudel)
Figures d’opposition
Disposition de deux éléments syntaxiques « Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu. » (V. Hugo)
Chiasme identiques selon le schéma en miroir ABBA S-V G. Prép. G. Prép. V-S
(bonnet blanc/blanc bonnet).
Oxymore Alliance, dans un même groupe, de mots « L’immobile piétinement des mortelles statues » ( J. Tardieu)
de sens contraires.
3 Relevez les figures de construction et montrez qu’elles révèlent la figure du poète universel.
Mère, fille, et vous, fils, vous, ami, vous encore, Recevez la chanson des mers, l’adieu lointain
Recevez le soupir du soir vague et sonore, Du pauvre mât penché parmi les lames brunes !
Recevez le sourire et les pleurs du matin, Victor Hugo, Les Contemplations, V, 1856.
Avec les 3 répétitions du pronom personnel « vous », le parallélisme de construction : « vous, fils, vous, ami »
et l’anaphore (répétition de l’impératif « Recevez » + GN en tête de 3 vers), le poète ouvre le monde à tous
dans une adresse renforcée.
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Les figures de style
Figures de ressemblance
Mise en relation de deux éléments, le comparé
Comparaison (élément que l’on compare) et le comparant « L’autre source, presque invisible, froissait l’herbe
(élément auquel on compare) à l’aide d’un outil comme un serpent. » (Colette)
de comparaison (comme, pareil à…).
Comparaison implicite, sans outil de comparaison. « Des troupeaux d’autobus mugissants
Métaphore On appelle métaphore filée une métaphore près de toi roulent… » (G. Apollinaire)
qui se poursuit sur plusieurs lignes ou vers. « La Lune s’attristait. » (S. Mallarmé)
La métaphore crée parfois des personnifications. personnification
Figures de correspondance
Remplacement d’un terme par un autre, « BÉRÉNICE. – Rome à ne vous plus voir m’a-t-elle
avec lequel il entretient une relation [condamnée ? »
Métonymie de correspondance (désignation du contenu (J. Racine)
par le contenant, de personnes par un lieu, Rome = le pouvoir romain
d’un concept abstrait par un objet…)
« Je vois un port rempli de voiles et de mâts »
Synecdoque Désignation d’une partie par le tout et (Ch. Baudelaire)
inversement. voiles et mâts = bateaux
« bonnets pointus », « longues robes » : métaphores faisant référence à la forme des sapins et aux aiguilles
qui les recouvrent entièrement + personnification renforcée par le participe passé « revêtus »
et par la comparaison « Comme des astrologues » introduite par « comme » ; « leurs frères abattus » :
métaphore créant une personnification = les sapins coupés, devenus des bateaux.
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43
Les figures de style
Énumération Figure de style qui consiste à énoncer « Il cherche, il brouille, il crie, il s’échauffe. » (J. de La Bruyère)
successivement les éléments d’un ensemble.
Gradation Énumération de mots ou d’expressions selon « L’intrigue, la cabale, les projets sanguinaires précipiteraient
une intensité croissante ou décroissante. votre chute… » (O. de Gouges)
Hyperbole Emploi d’un terme exagéré pour mettre « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans. » (Ch. Baudelaire)
en valeur un objet, une idée.
7 Soulignez les figures de style et précisez s’il s’agit d’énumérations, de gradations ou d’hyperboles.
a. Elles1 piaillaient, beuglaient, hurlaient.
C’était un mélange de cris, de détonations de cuivre et d’explosions de fusées.
[…] Tout n’était que lumière, poussière, cris, joie, tumulte. (Ch. Baudelaire) 1. les baraques des foires foraines.
Les gradations marquent une accumulation soulignant l’agitation du lieu.
b. Dorante. – Dans tout ce qui s’est passé chez vous, il n’y a rien de vrai que ma passion qui
est infinie, et que le portrait que j’ai fait. […] j’aime mieux votre haine que le remords d’avoir
trompé ce que j’adore. (Marivaux)
Les hyperboles montrent la force de l’amour de Dorante.
c. Il faut espérer que la nation assemblée n’est composée que d’esprits droits, de cœurs sensibles,
de bons citoyens et qu’elle répondra parfaitement aux bontés populaires du monarque. (O. de Gouges)
L’énumération méliorative marque l’espoir de l’autrice d’une nation meilleure.
« le nez pointu […] dans l’état » : énumération railleuse des traits physiques et psychologiques de Socrate ;
« toujours riant […] cachant son divin savoir » : énumération de participes présents désignant son comportement ;
« divin savoir » : hyperbole s’opposant à la description dévalorisante qui précède, mettant en avant son intelligence
et annonçant la dernière énumération ; « une céleste et inappréciable drogue » : hyperbole reprenant la thématique
de la précédente (faisant l’apologie de l’esprit de Socrate) ; « une intelligence […] un détachement incroyable » :
énumération des qualités de Socrate ; « une intelligence plus qu’humaine, une force d’âme merveilleuse,
un courage invincible, une sobriété sans égale » : hyperboles dues au choix des adjectifs ou au comparatif
« plus que », soulignant une âme parfaite, à l’opposé du corps répulsif décrit plus haut ; « veillent […] bataillent » :
énumération soulignant le caractère vain des actions humaines.
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Les figures de style
Antithèse Rapprochement dans un même énoncé « La maison n’était plus qu’un bûcher horrible et magnifique. »
de deux mots ou idées opposés. (G. de Maupassant)
Toinette se moque du compliment que Thomas Diafoirus a adressé
Usage d’un mot ou d’une phrase signifiant à Argan :
Antiphrase le contraire de ce que l’on pense vraiment. « TOINETTE. - Vive les collèges d’où l’on sort si habile homme ! »
Procédé d’ironie. (Molière)
Procédé qui permet de dire le moins pour faire
entendre le plus. La litote s’appuie souvent
Litote sur la négation. « J’espère que tu ne feras pas mentir nos éloges. » (H. de Balzac)
La pragmatique de la négation, fiche 34 p. 57
11 Soulignez les figures de style et précisez s’il s’agit d’antithèses, d’antiphrases ou de litotes.
a. Araminte, à part,émue. – Cette folle ! (Haut.) Je suis charmée de ce qu’elle vient de m’apprendre.
Vous avez fait là un très bon choix ; c’est une fille aimable et d’un excellent caractère. (Marivaux)
Antiphrase explicitée par l’aparté d’Araminte (« Cette folle »).
b. Monsieur Rémy [parle de Dorante à Araminte]. – Voyez comme il vous regarde : vous ne
feriez pas là une si mauvaise emplette. (Ibid.)
Litote : vous feriez un bon achat = Dorante ferait un bon époux.
c. Cléanthis. – […] Madame se tait, Madame parle ; elle regarde, elle est triste, elle est gaie :
silence, discours, regards, tristesse et joie… (Ibid.)
Série d’antithèses : « se tait » vs. « parle » ; « triste » vs. « gaie » ; « silence » vs. « discours » ; « tristesse » vs. « joie ».
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Bilan Les figures de style
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12 Ces affirmations sont-elles exactes ? OUI NON e. Hippolyte. – Présente je vous fuis, absente je
a. La métaphore est une comparaison
[vous trouve.
implicite, sans outil de comparaison. Dans le fond des forêts votre image me suit. (J. Racine)
b. L’expression « boire un verre » Parallélisme + antithèse dans le 1er vers :
est une synecdoque.
deux propositions construites de façon symétrique :
c. Le chiasme est l’alliance de mots
de sens contraire dans un même groupe adjectif attribut + pronom personnel sujet + pronom
grammatical. personnel complément + verbe à l’indicatif présent.
d. L’antiphrase est un procédé d’ironie.
dans la construction des deux propositions avec inversion des verbes « craindre » et « souffrir ».
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15 Soulignez les figures de style et précisez b. Le professeur. – Enfin, il ne fait pas trop
s’il s’agit d’énumérations, de gradations mauvais, c’est le principal… Euh… euh… Il ne
ou d’hyperboles. Justifiez vos réponses. pleut pas, il ne neige pas non plus. (E. Ionesco)
a. Je l’assurai que, si elle voulait faire quelque Litote pour dire « il fait assez beau ».
fond sur mon honneur et sur la tendresse infinie
qu’elle m’inspirait déjà, j’emploierais ma vie pour c. Silvia. – Mettons tout à profit, ce garçon-ci
la délivrer de la tyrannie de ses parents, et pour n’est pas sot, et je ne plains pas la soubrette qui
la rendre heureuse. Je me suis étonné mille fois l’aura… (Marivaux)
en y réfléchissant, d’où me venait alors tant de Litote pour dire « ce garçon est intelligent
hardiesse et de facilité à m’exprimer, mais on ne
et la soubrette qui l’aura sera chanceuse. »
ferait pas une divinité de l’amour, s’il n’opérait pas
des prodiges. (Abbé Prévost) d. Araminte. – […] On aurait de mauvais procédés
avec vous parce que vous en avez d’estimables ;
Hyperboles montrant l’inexpérience amoureuse cela serait plaisant ! (Ibid.)
de Des Grieux et l’enthousiasme de la jeunesse.
Antiphrase : Araminte est en colère et pense ici le
b. Je m’engageai, par mille serments, à faire un
contraire de ce qu’elle dit.
jour leur fortune, s’ils [mes domestiques] voulaient
consentir à mon évasion. Je les pressai, je les e. Dis-moi ton cœur parfois s’envole-t-il, Agathe,
caressai, je les menaçai ; mais cette tentative fut Loin du noir océan de l’immonde cité
encore inutile ! (Ibid.) Vers un autre océan où la splendeur éclate,
Bleu, clair, profond ainsi que la virginité ?
Hyperbole renforçant l’engagement de Des Grieux
(Ch. Baudelaire)
et gradation ascendante soulignant sa détermination
Les antithèses opposent deux « océans »,
à s’enfuir.
le premier réel et abhorré et le second, un ailleurs
c. Cela fait, [Gargantua] était habillé, peigné,
idéalisé. L’auteur, pour décrire ces deux univers,
testonné, accoustré et parfumé, durant lequel
temps on lui répétait les leçons du jour d’avant. utilise des termes antagoniques : « noir » vs. « bleu »,
(F. Rabelais)
« clair » vs. « noir », « immonde » vs. « splendeur »,
Énumération d’actions répétitives montrant « virginité ».
une organisation bien huilée, presque mécanique,
que le personnage subit. 17 Relevez les figures de style et montrez qu’elles
participent de la dénonciation du travail
d. Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le des enfants.
corps sec et le visage maigre ; il dort peu et d’un
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne
sommeil fort léger. (J. de la Bruyère)
[rit ? […]
Énumération avec accumulation de termes Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
dépréciatifs pour décrire Phédon, lui conférant ainsi Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi
[dans l’ombre,
une image négative.
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
16 Soulignez les antithèses, encadrez les litotes Jamais on ne s’arrête, jamais on ne joue.
et entourez les antiphrases. Expliquez-les. Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
a. La question est une invention merveilleuse et Victor Hugo, Les Contemplations, III, 1856.
tout à fait sûre pour perdre un innocent qui a la
« dents d’une machine », « monstre hideux qui mâche » :
complexion faible et sauver un coupable qui est né
robuste. (J. de la Bruyère) métaphore (comparaison implicite de la machine avec
« La question » est une technique de torture, le narrateur un monstre) ; « Innocents dans un bagne, anges dans un
pense donc ici l’opposé de ce qu’il dit, et utilise enfer » : antithèse et parallélisme (« innocents » s’oppose
l’antiphrase comme procédé d’ironie. L’ironie se poursuit à « bagne », « anges » à « enfer ») qui condamne le travail
dans la 2e partie de la phrase avec l’antithèse qui oppose des enfants et la violence de l’industrialisation ; « Tout
deux propositions infinitives : « perdre » vs « sauver » ; est d’airain, tout est de fer » ; » Jamais on ne s’arrête,
« un innocent » vs « un coupable » ; « complexion faible » jamais on ne joue » : parallélisme dans la structure des
vs « né robuste ». Le narrateur condamne ainsi ce procédé propositions + répétitions (« Tout est », « Jamais on ne ») ;
d’interrogatoire injuste et cruel. « la cendre » : métonymie.
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Les outils de l’analyse littéraire
Le récit
Un récit est un type de texte qui vise à raconter une succession d’événements, réels ou fictifs, arrivant
à des personnages humains ou humanisés.
Le narrateur
p résent dans l’histoire comme
personnage principal (A. Camus,
extérieur à l’histoire : r aconte l’histoire L’Étranger, 1942) ou secondaire
narration à la 3e personne distinct de l’auteur (sauf autobiographie) (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913) :
H. de Balzac, Le Père Goriot, 1842 narration à la 1re personne
(la 2e personne est exceptionnelle
M. Butor, La Modification, 1957)
Le point de vue (ou focalisation)
La chronologie du récit
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Les outils de l’analyse littéraire
Le théâtre
une ou
plusieurs scènes le nœud
actes scènes d’exposition de l’action le dénouement
Entre deux actes ou deux scènes, Remarque : À partir du XXe siècle, les tableaux (J. Anouilh, Le Bal des voleurs, 1938)
l’action se poursuit. ou parties (J. Pommerat, Cendrillon, 2011) remplacent parfois les actes, et la division
J. Racine, Phèdre, 1677 : Hippolyte meurt en scènes peut aussi disparaître (B.-M. Koltès, Le Retour au désert, 1988).
entre les scènes 3 et 5 de l’acte V.
Le théâtre
Les genres principaux du XVII au XXI siècle
e e
la tragi-comédie contemporain
(première moitié le drame (XXe-XXIe s.)
du XVIIe siècle) romantique
la tragédie la comédie
(XVIIe s.) (XIXe s.)
(XVII-XVIIIe s.)
éclatement
pièce des genres,
pièce en 5 actes, pièce en 3 ou 5 actes, en vers ou rejet des règles ouverture
à l’intrigue en prose, visant à corriger les mœurs
complexe en vers, mettant classiques, aux autres arts...
en scène par le rire et dont le dénouement mélange des genres, A. Mnouckhine,
et à la fin est souvent heureux.
heureuse, des personnages héros tourmentés, 1789, 1974 ;
nobles et visant Molière, Les Femmes savantes, 1672 portés par un idéal. W. Mouawad,
mêlant Au XVIIIe siècle, dominent la comédie
les registres. à susciter Le dénouement Incendies, 2003.
la crainte et la pitié des sentiments (Marivaux, Les Fausses est tragique.
P. Corneille, confidences, 1737) et la comédie d’intrigue
L’Illusion
(catharsis) ; V. Hugo, Hernani, 1830
le dénouement qui parfois critique l’ordre social
comique, 1635 (Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, 1784).
est malheureux.
J. Racine,
Britannicus, 1669
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Les outils de l’analyse littéraire
La poésie
Un texte poétique s’identifie par sa musicalité (vers, sonorités, rythme) et par la création d’images
(figures de style, symboles…) propres à frapper l’esprit et les sentiments du lecteur.
Le vers et la strophe
alexandrin distique (2 vers), ∙ e muet non compté synérèse : on compte diérèse : on compte
(12 syllabes), tercet (3 vers), à la fin du vers, à la fin une syllabe pour deux voyelles deux syllabes
décasyllabe quatrain (4 vers), d’un mot si le suivant qui se suivent. pour deux voyelles
(10 syllabes), quintil (5 vers), commence par « Le l[i-on] océan est amoureux qui se suivent.
octosyllabe sizain (6 vers), une voyelle. de moi » (V. Hugo) « Tu cont[ien]s, mer
(8 syllabes), dizain (10 vers). ∙ e muet compté d’ébène, un éblouissant
vers libres. à la fin d’un mot si rêve » (Ch. Baudelaire)
le suivant commence Remarque : Pour obtenir le bon
par une consonne. nombre de syllabes, certains auteurs
écrivent encor, jusques... (licence poétique).
La rime
rimes plates (ou suivies) : AABB, rime féminine : vers terminé pauvre : les deux mots à la rime
rimes embrassées : ABBA, par un e muet. ont un seul son en commun.
rimes croisées : ABAB. aurores / astres serein / lointain
rime masculine : vers terminé suffisante : deux sons en commun.
par tout autre son. village/davantage
cœur / douceur riche : trois sons en commun ou plus.
nature/peinture
La césure sépare un vers en deux
hémistiches (4/6, 6/4, 6/6…). Le contre-rejet consiste à commencer au vers précédent,
« Il cligne ses yeux d’or || hébétés Le rythme en y plaçant un ou deux mots, une proposition
de sommeil. » (Leconte de Lisle) qui s’achève dans le vers suivant (mise en valeur).
« Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade. Il fait un somme. » (Ibid.)
assonance : répétition de sons voyelles. le poème en prose (XIXe s.) : non versifié.
« La bise fait le bruit d'un géant qui soupire » (V. Hugo) Ch. Baudelaire, Petits poèmes en proses, 1859
allitération : répétition de sons consonnes. le calligramme (XXe s.) : poème dont le texte est disposé
« Les souffles de la nuit soufflaient sur Galgala » (Ibid.) pour faire apparaître un dessin correspondant à son thème.
G. Apollinaire, Calligrammes, 1918
Remarque : L’assonance ou l’allitération peuvent la chanson à textes, le slam, le rap (XXe-XXIe s.). G. Faye, Solstices, 2017
imiter le bruit de ce qui est décrit.
Remarque : Les formes poétiques classiques sont toujours
utilisées et peuvent être détournées.
S. Mallarmé, « Le sonnet en X », 1899
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Les outils de l’analyse littéraire
La littérature d’idées
La littérature d’idées se rattache au type de texte argumentatif. Elle regroupe les œuvres qui ont pour but
de convaincre ou de persuader le lecteur, pour lui apporter un enseignement ou remettre en cause la société présente.
Dans l’argumentation, l’auteur vise à défendre une thèse auprès d’un auditoire au moyen d’arguments choisis
et organisés. Il vise à convaincre par le raisonnement en faisant appel à des preuves et à des arguments logiques,
ou à persuader en faisant appel à la raison, mais aussi aux émotions, en jouant sur la suggestion, voire la manipulation.
ensemble de réflexions suivies ouvrage didactique recueil fragmentaire forme brève (souvent
d’un auteur, réunies sur un sujet des pensées ou des une phrase) énonçant
en un recueil, entre expérience donné (littéraire, réflexions d’un auteur une vérité morale,
personnelle vécue et regard philosophique, une règle d’action.
général sur le monde scientifique…).
et sur l’Homme.
à la fiction
Argumentation indirecte = thèse ou opinion formulée implicitement par le recours
récit fictif, en vers évoque met en scène porte les idées avec
ou en prose, qui illustre des questions des débats sociaux le rythme, la musique
une leçon. sociales. ou philosophiques. des mots, les images.
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1
Répondre à la question de grammaire
BAC
Méthode
Corrigés des exercices 1 à 4 p. 95
BAC
Verbe-consigne à connaître
uestion Analysez toutes les propositions subordonnées dans ce passage de Gargantua de
Q Programme de 1re
François Rabelais (1534).
« Alors qu’ils tenaient ces menus propos de beuverie, Gargamelle commença à se sentir mal du bas.
Grandgousier, qui était allongé dans l’herbe, se leva alors et alla la réconforter gentiment, pensant
que l’enfant arrivait. Il lui dit que, s’étant installée sur l’herbe, sous les saules, elle ferait bientôt pieds
neufs. »
Réponse La subordonnée circonstancielle de temps « Alors qu’ils tenaient ces menus propos de
beuverie » est introduite par la locution conjonctive « alors que ». Elle est complément circonstanciel
de la principale.
citations du texte
La subordonnée relative adjective « qui était allongé dans l’herbe », introduite par le pronom relatif
« qui », sujet de « était allongé », est complément de l’antécédent « Grandgousier ». lexique grammatical adapté
Les subordonnées conjonctives (complétives) « que l’enfant arrivait » et « que, s’étant installée sur
l’herbe, sous les saules, elle ferait bientôt pieds neufs », introduites par la conjonction « que », sont
respectivement COD des verbes « pensant » et « dit ».
Vous pouvez utiliser cette grille d’auto-évaluation pour vérifier que vous appliquez correctement la méthode. oui non
J’ai lu la question et j’ai compris à quelle notion de langue du programme elle renvoie.
J’ai respecté la consigne (analyse et/ou transformation).
J’ai identifié dans le texte l’(les) occurrence(s) à analyser, et je l’(les) ai soulignée(s).
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©Magnard - Vidéoprojection interdite
1 Pour chaque question, choisissez la formulation qui convient le mieux pour répondre.
A Toinette. – Moi, vous abandonner ? J’aimerais mieux mourir. Molière, Le Malade imaginaire, I, 8, 1673.
B Il vous était bien facile de tromper un cœur dont vous étiez la souveraine absolue.
Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731.
Question : Analysez la proposition subordonnée soulignée.
La proposition subordonnée soulignée est une subordonnée relative. Elle comporte un verbe
conjugué (« étiez »).
La proposition subordonnée soulignée est une subordonnée relative adjective introduite
par le pronom relatif « dont », qui a la fonction de complément du nom « la souveraine absolue ».
La proposition relative est quant à elle complément de l’antécédent.
Elle complète le nom « cœur » ; elle comporte un verbe conjugué (« étiez »).
C’est une proposition subordonnée relative.
3 Pour chaque question, rédigez la réponse à la question posée en vous aidant du brouillon
réalisé par un élève.
A Impertinente ! pourquoi t’aurais-je écrit ? que t’eussé-je dit ? H. de Balzac, Mémoire de deux jeunes mariées,
1841.
2 interrogations directes partielles – fausses questions = reproche (= déclaration). ! Penser au mot introducteur.
On relève deux interrogations directes partielles (on ne peut pas répondre par « oui » ou par « non ») :
« pourquoi t’aurais-je écrit ? » et « que t’eussé-je dit ? ». La première est introduite par l’adverbe interrogatif
« pourquoi », la seconde par le pronom interrogatif « que ». Il s’agit de questions rhétoriques : Renée de l’Estorade
répond aux reproche de Louise de Chaulieu qui aurait aimé qu’elle lui écrive, comme le montre l’exclamation
injurieuse « Impertinente ! »
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©Magnard - Vidéoprojection interdite
B Alexandre, alors qu’il se trouvait dans l’hippodrome […], s’aperçut que la fureur du
cheval ne venait que de la frayeur que lui causait son ombre. Ibid.
4 bservez les annotations du professeur sur la copie, puis corrigez ou améliorez les réponses
O
apportées par l’élève.
Les enclos qui jouxtaient le nôtre ne réclamaient pas de mystère : la déclivité du sol, des
murs hauts et vieux, des rideaux d’arbres protégeaient notre « jardin d’en haut » et notre
« jardin d’en bas ».
Colette, Sido, 1930, © Librairie Arthème Fayard et Hachette Littérature, 2004.
Question : Expliquez les relations entre les propositions qui composent cette phrase.
Les deux premières propositions de cette phrase complexe sont liées par subordination ; la troisième
est une proposition indépendante juxtaposée :
- « les enclos ne réclamaient pas de mystère » est la proposition principale …
- … dans laquelle est insérée une proposition subordonnée relative, « qui jouxtaient le nôtre » ; elle est introduite
par un pronom relatif « qui » dont l’antécédent est le nom « enclos » ;
- la proposition « la déclivité du sol, des murs hauts et vieux, des rideaux d’arbres protégeaient
notre « jardin d’en haut » et notre « jardin d’en bas » » est une proposition indépendante ;
elle est juxtaposée (par le double point) aux deux autres propositions.
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©Magnard - Vidéoprojection interdite
2
Répondre à la question de grammaire
BAC
Sujets types
On relève cinq participes passés dans ce passage :
Les accords Méthode
deux sont employés comme adjectifs : ainsi, « parés »
P our expliquer la chaîne d’accords dans le GN, il faut :
s’accorde en genre (masculin) et en nombre (pluriel)
• identifier la classe grammaticale des différents mots
qui le composent (déterminant, nom, adjectif…) ; avec le GN « des enfants », et « rehaussée » s’accorde
• donner la règle d’accord ; en genre (féminin) et en nombre (singulier)
• préciser le genre et le nombre.
avec le GN « cette peau » ; trois sont employés avec
P our expliquer les accords du verbe avec le sujet, il faut :
• repérer le verbe, identifier le sujet en donnant l’auxiliaire avoir (« a ») ; comme le COD de ces
sa nature (pronom, GN, proposition …) et commenter participes (le pronom « les », qui renvoie au GN
sa place dans la phrase, surtout lorsqu’il est postposé
ou éloigné du verbe ; « des enfants ») est antéposé, il y a accord en genre
• donner la règle d’accord ; (masculin) et en nombre (pluriel) des participes
• préciser le nombre et la personne.
« baignés », « étuvés » et « épongés » avec le COD.
1 POÉSIE Justifiez l’accord des verbes soulignés. 3 ROMAN-RÉCIT Justifiez l’accord des adjectifs
dans ce passage.
C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des Ses yeux bleu-gris-vert-marron, humbles, me
[appâts ; supplient, et je me repens tout de suite.
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons Colette, Les Vrilles de la vigne, 1930, © Arthème Fayard, 2004.
[d’un pas,
L’adjectif épicène « humbles » s’accorde en nombre
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, « Au lecteur », 1857. (pluriel) avec le GN « ses yeux ». Les adjectifs de couleur
Le verbe s’accorde en nombre et en personne avec obéissent à des règles particulières. Ici « bleu-gris-vert-
son sujet. Ces trois verbes au présent de l’indicatif marron » est un adjectif de couleur composé. Or, les
font partie de propositions subordonnées relatives adjectifs de couleur composés ne prennent jamais
introduites par le pronom relatif sujet « qui » la marque de l’accord, d’où l’orthographe « bleu-gris-
(respectivement « qui tient les fils », « qui nous
vert-marron », au singulier, alors qu’il est employé
remuent », « qui puent »). Le sujet de chacun de ces
avec un GN masculin pluriel (« ses yeux »).
verbes est donc le pronom relatif qui précède ; or,
lorsque le sujet du verbe est le pronom relatif « qui », 4 THÉATRE Analysez les chaînes d’accord soulignées.
il faut se référer à son antécédent qui donne l’accord Iphicrate. – Nous sommes seuls échappés
du naufrage ; tous nos camarades ont péri, et
du verbe de la relative, ici « le Diable » (3e personne
j’envie maintenant leur sort.
du singulier), « les fils » (3e personne du pluriel), Marivaux, L’Île des esclaves, scène 1, 1725.
« des ténèbres » (3 personne du pluriel).
e
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10 LITTÉRATURE D’IDÉES Justifiez l’emploi du présent
dans ce passage.
La phrase complexe
Les propositions subordonnées Méthode
La femme naît libre et demeure égale à l’homme
en droits. Les distinctions sociales ne peuvent Pour analyser la phrase complexe, il faut :
être fondées que sur l’utilité commune. • donner la nature des différentes propositions ;
Olympe de Gouges, Déclaration des droits • donner la nature du subordonnant introduisant
de la femme et de la citoyenne, 1791. la ou les subordonnée(s), s’il y en a un ;
• identifier la relation entre les propositions
Les phrases au présent de l’indicatif (« naît », « peuvent »)
(juxtaposition, coordination, subordination) ;
expriment une vérité générale, comme • préciser la fonction des propositions subordonnées ;
• dans le cas d’une subordonnée relative, indiquer
dans les textes de loi.
l’antécédent du pronom relatif et préciser sa fonction.
À cette époque, en pleine saison des ven- « que je me suis donné un grand coup de la tête
danges, au début de l’automne, les bergers
contre la carne d’un volet » est une proposition
de la contrée étaient occupés à gager les
vignes et à empêcher les étourneaux de subordonnée circonstancielle de conséquence,
manger les grains de raisin. Au même introduite par la conjonction que, en corrélation
moment, les fouaciers de Lerné traversaient
avec « si », adverbe d’intensité, dans la principale
le grand carrefour en menant dix ou douze
charges de fouaces à la ville. Les bergers (« si […] que »).
leur demandèrent courtoisement de leur en
vendre, au prix du marché.
François Rabelais, Gargantua, 1534, traduit par Gérard Milhe-
Poutingon, coll. Classiques & Cie Lycée, © Éditions Hatier, 2012.
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15 ROMAN-RÉCIT Expliquez les relations entre 18 ROMAN-RÉCIT Transformez la proposition
les différentes propositions de cette phrase. participiale soulignée en proposition
Je pressai Manon de fuir, car nos secours subordonnée circonstancielle.
étaient inutiles à un cadavre, et je craignais Les vitres ayant retenti d’un claquement
d’être arrêté par le guet, qui ne pouvait tarder sourd, il pensa que cette froide caresse digne
à paraître. Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731. des mystères de la tombe lui avait été faite par
quelque chauve-souris.
Trois propositions sont coordonnées par « car » et
Honoré de Balzac, La Peau de chagrin, 1831.
« et ». Les deux premières sont indépendantes.
Comme les vitres avaient retenti d’un claquement
La troisième est une proposition principale en relation
sourd → subordonnée circonstancielle de cause.
de subordination avec une proposition subordonnée
relative, complément de l’antécédent « le guet » et
introduite par le pronom relatif « qui », sujet de « pouvait ». 19 THÉATRE Transformez cette phrase en
remplaçant les propositions soulignées
par des subordonnées.
J’étais derrière la maison et j’entends une voiture,
J’ai pensé que tu avais acheté une voiture […]
Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde,
16 ROMAN-RÉCIT Transformez la première partie © Les Solitaires intempestifs, 1990.
de la phrase de l’exercice 15 (« Je pressai […]
à un cadavre ») pour faire apparaître Comme j’étais derrière la maison et que j’entends
une proposition principale et une subordonnée. une voiture → deux subordonnées circonstancielles
Je pressai Manon de fuir, parce que nos secours de cause coordonnées, la première introduite par la
étaient inutiles à un cadavre. conjonction « comme », la seconde par la conjonction
→ subordonnée circonstancielle de cause. « que ».
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Dans la première réplique d’Argan, on relève
L’interrogation Méthode
une phrase interrogative totale sans inversion du
P our analyser l’interrogation, il faut :
sujet, identifiable avec la seule intonation et le point
• se demander si l’interrogation est directe ou indirecte
et si elle est totale ou partielle ; d’interrogation. Argan reprend en la transposant
• identifier le mot interrogatif, donner sa nature la phrase déclarative de Toinette pour la contester
et éventuellement sa fonction ;
• se demander quel acte de langage elle permet de réaliser : (question rhétorique à valeur de contestation).
interroger, asserter, s’exclamer, ordonner ; Dans la seconde réplique, on relève une phrase
• se demander s’il s’agit d’une vraie question
ou d’une fausse question (question rhétorique) ; interrogative totale avec le mot phrase « non ».
• identifier le niveau de langue utilisé. Argan reprend aussi le terme de Toinette, pour
le contester également.
22 POÉSIE Analysez l’interrogation dans cette phrase
et justifiez votre analyse.
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
Guillaume Apollinaire, Alcools, « La Loreley », 1913.
25 ROMAN-RÉCIT Analysez l’interrogation
dans ce passage.
Malgré l’absence de ponctuation, on identifie, « De quoi s’agit-il donc ? lui dis-je. – Ah !
après l’apostrophe du premier vers (« Ô » vocatif), monsieur, entrez, répondit-elle, et voyez si ce
une phrase interrogative partielle, introduite spectacle n’est pas capable de fendre le cœur. »
Abbé Prévost, Manon Lescaut, 1731.
par le déterminant interrogatif « quel » (la question
La première réplique est une phrase interrogative
porte sur l’identité du magicien), avec l’inversion
directe partielle, introduite par le pronom interrogatif
du pronom personnel sujet. On pourrait considérer
« quoi », avec inversion simple du pronom sujet.
qu’il s’agit d’une question rhétorique correspondant
Cette interrogation porte sur le COI du verbe
à une exclamation.
« s’agit ».
23 LITTÉRATURE D’IDÉES Transformez ce dialogue La seconde réplique comporte une subordonnée
en passant du discours direct au discours
indirect. interrogative indirecte : « si ce spectacle n’est pas
Quand Grandgousier vit que le bon Ulrich capable de fendre le cœur », COD de « voyez »,
Gallet était de retour, il lui demanda : introduite par la conjonction « si ».
« Ha, mon ami, mon ami, quelles nouvelles
m’apportez-vous ? »
On ne peut rien, répondit Gallet. Cet homme
est entièrement hors de son sens et oublié de 26 LITTÉRATURE D’IDÉES Entraînement à l‘oral
Dieu. François Rabelais, Gargantua, 1534, Répondez à la question, puis accédez
traduit par Gérard Milhe-Poutingon, à la vidéo du corrigé à l’aide
coll. Classiques & lycée, © Éditions Hatier, 2012. du flashcode ou du lien suivant.
Il demanda à son ami quelles nouvelles il lui www.lienmini.fr/grev-039
91
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29 ROMAN-RÉCIT Transformez la proposition subordonnée
L’expression de la négation Méthode circonstancielle soulignée à la forme négative,
sans changer le sens de la phrase.
Pour étudier la négation, il faut :
• identifier les termes qui portent la négation (adverbes, Je frissonnai, et crus frémir de jalousie, alors
pronoms, déterminants) ; qu’il s’agissait seulement d’une résonance
• se demander si la négation est totale, partielle poétique, éveillée par la magie du secours
ou restrictive (portée de la négation) ; efficace scellé d’or… Colette, Sido, 1930,
• dans le cas de la négation restrictive, utiliser le test © Librairie Arthème Fayard et Hachette Littérature, 2004.
du remplacement par l’adverbe seulement ; L’adverbe « seulement » peut ici être remplacé par
• savoir distinguer la négation lexicale (préfixe,
vocabulaire…) et la négation grammaticale ; une négation restrictive (« ne … que ») : « Je frissonnai,
• identifier la valeur pragmatique de la négation et crus frémir de jalousie, alors qu’il ne s’agissait que
(négation descriptive ou négation polémique) en lien
d’une résonance poétique, éveillée par la magie
avec le sens et éventuellement avec les figures de style
(questions rhétoriques, litotes, ironie…). du secours efficace scellé d’or. »
Il s’agit ici de négations descriptives. La 1re phrase est à la forme négative : on relève une
On relève aussi une négation restrictive négation totale marquée par les deux termes encadrant
(« je n’ai que mon désespoir »). On pourrait le verbe conjugué (« n’[…] point »). Elle porte sur toute la
remplacer la négation par l’adverbe « seulement » phrase et indique qu’O. de Gouge refuse d’agir comme
employé dans une phrase affirmative : les « Courtisans ». On peut transformer cette phrase
« j’ai seulement mon désespoir ». à la forme affirmative : « j’emploierai l’adulation
des Courtisans pour vous faire hommage ». L’autrice
la conteste en employant une négation polémique.
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32 LITTÉRATURE D’IDÉES Entraînement à l‘oral 34 ROMAN-RÉCIT Transformez cette phrase en utilisant
Répondez à la question, puis accédez des synonymes des mots soulignés.
à la vidéo du corrigé à l’aide Ah ! ma bien-aimée, entends le terrible, le
du flashcode ou du lien suivant. fatal, l’insolent mot de l’imbécile La Fayette à
www.lienmini.fr/grev-040 son maître, à son roi : Il est trop tard !
Honoré de Balzac, Mémoire de deux jeunes mariées, 1841.
Analysez la portée de la négation
dans ce passage. On peut transformer ainsi cette phrase :
Nul ne les réveillait, nul ne les forçait ni à « Ah ! ma bien-aimée, entends l’horrible, le mortel,
boire ni à manger, ni à faire quoi que ce soit. l’arrogant mot du sot La Fayette à son maître,
Ainsi l’avait voulu Gargantua. Ils n’avaient
à son roi : Il est trop tard ! »
pour seule règle que cette clause : Fais ce que
tu voudras.
François Rabelais, Gargantua, 1534, traduit par Gérard Milhe-
Poutingon, coll. Classiques & Cie Lycée, © Éditions Hatier, 2012. 35 THÉATRE Expliquez le sens du nom souligné
et remplacez-les par un synonyme.
Thomas Dafoirus. – Mademoiselle, ne plus
Le lexique Méthode ne moins que la statue de Memnon rendait
un son harmonieux, lorsqu’elle venait à être
P our répondre à une question portant sur le lexique, il faut : éclairée des rayons du soleil, tout de même
• tantôt expliquer le procédé de formation des mots me sens-je animé d’un doux transport à
(dérivation, composition, conversion, abréviation, l’apparition du soleil de vos beautés.
télescopage, emprunt) ; Molière, Le Malade imaginaire, II, 5, 1673.
• tantôt analyser les relations de sens entre les mots
(synonymie, antonymie, polysémie, homonymie, Le nom commun « transport » signifie généralement
paronymie) ; « mouvement » ; il peut ici être remplacé par le nom
• tantôt définir le mot en langue (définition
du dictionnaire) et en contexte (dans la phrase, commun « sentiment », qui est un synonyme.
dans le texte étudié).
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Corrigés Seuls figurent ici les corrigés des exercices mentionnés en haut de chaque fiche.
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©Magnard - Vidéoprojection interdite
25 es subordonnées circonstancielles d’opposition
L 39 La formation des mots p. 68
et de concession p. 42 1. Dérivation : reposa. Composition : coupe-ongles, arrache-cœur,
12. a. « Quoiqu’ il n’entrât pas dans les idées du généreux gentilhomme extraordinaire. Conversion : sortir.
de solliciter des grâces ». b. « tandis que sa philosophie ne peut aboutir
qu’à la paix ». c. « Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice » ; « Sans que 40 Les relations de sens entre les mots p. 70
de tout le jour je puisse voir Titus ». d. « Bien que la nouveauté amène 8. a. malheureux. b. méprisable. c. pitoyable. d. pauvres. e. lamentable.
parfois la crainte ».
41 Les figures de construction p. 74
26 Les subordonnées circonstancielles de comparaison p. 43 1. a. « Montrerons-nous le ciel […] les monts escarpés ? » Parallélisme → deux
15. a. « comme ils devraient être » ; « qu’ils sont ». b. « que l’ont ceux en qui phrases interrogatives directes à la 1re pers. du pluriel du futur : V + S inversé
vous ne trouvez aucun esprit ». c. « ainsi qu’ils jouaient ensemble autrefois ». + GN + G. Prép. b. « Lucien avait […] médité. » Parallélisme → juxtaposition
de deux propositions construites sur le même modèle syntaxique : nom
propre sujet + avoir + beaucoup + part. passé (x 2). c. « Non…Non… ça ne
27 Les subordonnées infinitive et participiale p. 44 m’intéresse pas ! » ; « Non, ça ne m’intéresse pas » ; « Ça ne m’intéresse
18. a. « un gros nuage ayant laissé tomber quelques gouttes d’eau » ; S : pas ! » Répétition de « non » et de « ça ne m’intéresse pas » (3 fois).
« un gros nuage » ; exprime la cause. b. « les préparatifs étant terminés » ;
S : « les préparatifs » ; « les grandes malles fermées » ; S : « les grandes 42 Les figures de ressemblance et de correspondance p. 75
malles » ; expriment le temps. c. « Les vacances arrivant » ; S : « Les 4. a. « comme le feu de l’Enfer » : comparaison introduite par « comme » ;
vacances » ; exprime la cause. comparé : « ton rire » ; comparant : « le feu de l’Enfer » ; point de
comparaison : crépitement du feu (et du rire → mise à distance du rire,
28 L’interrogation directe totale p. 48 autodérision). « Les étincelles de ton rire dorent » : métaphore qui file sur la
comparaison précédente : comparaison implicite, pas d’outil de comparaison.
1. a. Cette digne négociation est-elle le vrai devoir d’une Reine ? b. Tous
b. « ces éclairs de son visage » : métaphore : la lumière émanant de son
les cœurs se rallieront-ils autour de la patrie pour la défendre ? c. Tout visage est comparée implicitement à des éclairs.
bon Citoyen sacrifie-t-il sa gloire, ses intérêts, quand il n’a pour objet que
ceux de son pays ?
43 Les figures d’amplification p. 76
7. a. « piaillaient, beuglaient, hurlaient » ; « de cris, de détonations de cuivre
29 L’interrogation directe partielle p. 49 et d’explosions de fusées » ; « lumière, poussière, cris, joie, tumulte » : les
4. a. Qui / qui. b. Que. c. Quand. d. Où / où. gradations marquent une accumulation soulignant l’agitation du lieu.
b. « infinie » ; « ce que j’adore » : les hyperboles montrent la force de l’amour
31 La pragmatique de l’interrogation p. 51 de Dorante. c. « d’esprits droits, de cœurs sensibles, de bons citoyens » :
l’énumération méliorative marque l’espoir de l’autrice d’une nation meilleure.
9. Interrogations véritables, qui reçoivent une réponse : phrases b. et c.
Valeur déclarative : phrase d. (= « je n’ai pas une tête…). Valeur injonctive :
phrases a. (= « Crois en moi ») et e. (= « essayons de nous aider… »).
44 Les figures d’opposition et d’atténuation p. 77
9. a. « Je l’aime […] quitte » : série d’antithèses : « je » vs. « Titus » ; « le » vs.
« me » ; « aime » vs. « fuis » ; « aime » vs. « quitte ». b. « Félicite-toi […] triomphe » :
32 La phrase négative p. 54
antiphrase : le personnage pense le contraire de ce qu’il dit et l’ironie est
1. « ne » + « jamais » = adverbes de négation ; « n’ » = adverbe de négation renforcée par l’allusion à Hannibal. « Tu sais vaincre […] conquêtes. » : antithèse
+ « rien » = pronom indéfini ; « ne » + « pas » = adverbes de négation. renforçant et explicitant l’antiphrase. c. « je vais bien le recevoir » : antiphrase
expliquée par la phrase suivante. d. « La profusion des choses » ; « la rareté des
33 La négation lexicale p. 56 idées » : antithèse « profusion » vs. « rareté » ; « choses » vs. « idées ».
6. a. fortunée. b. Heureux ; savez. c. approuverez.
Méthode BAC p. 85-86
34 La pragmatique de la négation p. 57
1. A Réponse 3. B Réponse 2. 2. Le verbe s’accorde en nombre et en personne
10. a. négation descriptive. b. négation polémique. avec le sujet. Ici, le verbe « cueille » s’accorde avec son sujet, le pronom
personnel « on », en nombre (singulier) et en personne (3e personne). Le verbe
36 L’implicite p. 62 « pleurent » s’accorde avec son sujet, le pronom relatif « qui ». Pour connaître
4. a. 1. Emma aimait auparavant les romans d’amour. 2. Frédéric Moreau le nombre et la personne, il faut se référer à son antécédent, ici « Le vent et la
forêt » (sujet multiple, pluriel, 3e personne). 3. A On relève 2 interrogations
a entrepris des études à Paris. 3. « Donnez-moi ou prêtez-moi 500 francs ».
directes partielles : « pourquoi t’aurais-je écrit ? » et « que t’eussé-je dit ? ».
4. D’autres personnes sont invitées à la soirée. b. Après « savoir » et La 1re est introduite par l’adverbe interrogatif « pourquoi », la 2de par le pronom
« ignorer », on présuppose que l’information de la subordonnée est vraie : interrogatif « que ». Il s’agit de questions rhétoriques : Renée de l’Estorade
Godot viendra ce soir. Après « prétendre », on présuppose qu’elle est fausse : répond au reproche de Louise de Chaulieu qui aurait aimé qu’elle lui écrive,
Godot ne viendra pas ce soir. comme le montre l’exclamation injurieuse « Impertinente ! » B La principale
est « Alexandre s’aperçut ». Le verbe noyau de la principale, « s’aperçut »,
37 Les niveaux de langue p. 63 est complété par une subordonnée conjonctive COD (« que la fureur du
cheval ne venait que de la frayeur […] son ombre »). Elle est introduite par
7. a. familier. b. courant. c. soutenu. d. courant. e. familier. f. soutenu.
une conjonction de subordination (« que ») qui n’a aucune fonction dans la
phrase. La subordonnée circonstancielle de temps, « alors qu’il se trouvait dans
38 Les discours rapportés p. 64 l’hippodrome » exprime une simultanéité avec la principale. Elle est introduite
10. a. DD dans les répliques. Incises avec verbes de parole et de pensée : « par une conjonction de subordination (« alors que ») qui n’a aucune fonction
reprit-il », « pensa Raphaël ». Phrases interrogative, exclamative et déclarative. dans la phrase. Cette proposition est déplaçable et supprimable. Enfin, « que
Interjection (« Ah ! ») et apostrophe (« monsieur »). Verbes au présent de lui causait son ombre » est une proposition relative adjective, complément
l’indicatif, au conditionnel. DI : « en lui demandant le moyen d’agir sur le de l’antécédent « frayeur », incluse dans la conjonctive. Elle est introduite par
talisman », qui transpose une phrase injonctive du discours direct, qui serait : un pronom relatif (« que »), qui a une fonction dans la subordonnée relative :
COD du verbe « causait ». 4. Les 2 premières propositions de cette phrase
« Dites-moi comment agir sur le talisman ». b. DD : verbe de parole (« disait »),
complexe sont liées par subordination ; la 3e est une proposition indépendante
guillemets, présent de l’indicatif. DI : verbes de parole (« prétendaient », «
juxtaposée. « les enclos ne réclamaient pas de mystère » est la principale
affirmaient ») suivis d’une conjonctive COD introduite par « que », imparfait dans laquelle est insérée une subordonnée relative, « qui jouxtaient le nôtre » ;
de transposition (à la place du présent au discours direct). c. DI : subordonnée elle est introduite par un pronom relatif « qui » dont l’antécédent est le nom
interrogative indirecte introduite par « si » interrogatif, complément de « « enclos » ; « la déclivité du sol, des murs hauts et vieux, des rideaux d’arbres
demandai », transpositions de temps (plus-que-parfait, imparfait). Discours protégeaient notre « jardin d’en haut » et notre « jardin d’en bas » » est une
narrativisé (résumé) : « Je lui rappelai des propos […] les généraux à venir ». proposition indépendante ; elle est juxtaposée (par le double point) aux deux
DD : guillemets, incise (« lui disais-je »), présent de l’indicatif). autres propositions.
© Magnard – Paris, 2022 – 5, allée de la 2e D.B. – 75015 Paris - www.magnard.fr – ISBN : 978-2-210-11741-9
95
©Magnard - Vidéoprojection interdite
Distinguer les tonalités littéraires
La tonalité d’un texte permet de susciter des effets (impressions, émotions) sur le lecteur en recourant
à des procédés caractéristiques. Le plus souvent, plusieurs tonalités se combinent dans un texte littéraire.
La tonalité d’un texte sert souvent de point de départ pour l’analyse littéraire : identifier les tonalités dominantes permet
de saisir l’intention de l’auteur, le regard qu’il porte sur le thème du texte et le lien qu’il cherche à établir avec le lecteur.
• comique de mots : jeux sur les mots, calembours, jargons, niveaux de langue ;
• comique de répétition : répétitions mécaniques de mots ou situations ;
AMUSER
à susciter la pitié.
• ponctuation expressive ;
• questions rhétoriques.
tragique : se rencontre
principalement dans
• champs lexicaux de la mort, du destin, de la fatalité ;
les tragédies. Elle montre
• ironie tragique (effet de décalage entre ce que sait le spectateur, conscient du destin
des personnages aux prises
fatal du personnage, et l’ignorance de ce personnage qui cherche à échapper à son destin) ;
avec un destin inéluctable
• procédés de la tonalité pathétique.
et cherche, ainsi, à provoquer
la terreur et la pitié.
• champs lexicaux des sentiments et des émotions (notamment l’amour, les regrets,
la nostalgie, en particulier face au temps qui passe ou face à la grandeur de la nature) ;
lyrique : exprime de façon
• marques de la première personne ;
musicale des sentiments
• phrases exclamatives, questions rhétoriques, apostrophes et interjections ;
personnels.
• ponctuation expressive ;
• musicalité (assonances, allitérations) et rythme (anaphores, etc.).
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Substituer, déplacer, supprimer, ajouter
Les quatre opérations linguistiques sont utilisées en étude de la langue et aident à analyser un fait
en s’appuyant sur des manipulations.
Substituer
La substitution consiste à remplacer un élément (mot ou groupe de mots) présent dans une phrase par un élément équivalent
pouvant occuper la même place, sans modifier l’environnement syntaxique.
L’argot est la langue de la misère. (V. Hugo)
Ce langage semble incompréhensible.
Par exemple, la substitution sert à :
« Cherchez dans mes poches. » (V. Hugo)
identifier une classe les, ces, tes, quelques…
grammaticale Toute unité qui peut être remplacée par l’article défini devant un nom commun
appartient à la classe des déterminants.
Supprimer
La suppression consiste à supprimer un élément (mot ou groupe de mots) dans une phrase. Par exemple, elle sert à :
identifier « Le jour venu, on ramassa Mme Walter, étendue sans connaissance, presque asphyxiée. »
les expansions du nom (G. de Maupassant)
ou les compléments Suppressions possibles : « Le jour venu » (subordonnée participiale complément de temps) ;
circonstanciels « étendue sans connaissance, presque asphyxiée » (appositions).
Ajouter
L’addition consiste à ajouter un élément (mot ou groupe de mots) dans une phrase. Par exemple, elle sert à :
identifier
On ramassa Madame Walter.
les expansions du nom
ou les compléments Additions possibles : « Le jour venu » (subordonnée participiale complément de temps) ;
« étendue sans connaissance, presque asphyxiée » (appositions).
circonstanciels
Remarque : Comme la suppression, l’addition permet d’identifier les éléments facultatifs qui peuvent être ajoutés à la
phrase, en plus des éléments obligatoires. Les éléments ajoutés peuvent être des expansions du groupe nominal (adjectifs,
compléments du nom, subordonnées relatives), des compléments circonstanciels, etc.
« Ce n’est pas une mauvaise fille mais elle est barbante […].
coordination
D’ailleurs, je déteste qu’elle ait ces cheveux comme ça, ça donne mauvais genre. » (M. Proust)
subordination juxtaposition
adjective substantive
i ntroduite par un pronom relatif i ntroduite par un pronom relatif
fonction d’adjectif (épithète, fonction de groupe nominal
apposé) (sujet, COD…)
relative
complétive circonstancielle
conjonctive
conjonctive infinitive introduite par une participiale
introduite par sans mot conjonction de s ans mot
une conjonction (ce) que subordonnant subordination (qui, si, subordonnant
fonction : surtout COD, fonction : COD pour que, bien que…) fonction :
mais aussi sujet, attribut… complément
fonction : complément circonstanciel
circonstanciel de temps, de temps,
cause, but, conséquence, de cause...
opposition, concession,
interrogative indirecte condition, comparaison
introduite par un mot
interrogatif
fonction : COD
« Le moribond frémit en pressentant [que ce vieux génie habitait une sphère étrange au monde [où il vivait seul,
proposition subordonnée conjonctive (complétive) proposition subordonnée relative
sans jouissances, [parce qu’il n’avait plus d’illusions], sans douleur, [parce qu’il ne connaissait plus de plaisirs]]]. » (H. de Balzac)
proposition subordonnée circonstancielle proposition subordonnée circonstancielle
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Nos ouvrages étant destinés exclusi-
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gés) sont uniquement mises à disposi-
tion des enseignants dans le cadre de
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