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Français
4 e
Adrien David
agrégé de Lettres modernes
Adeline Leguy
certifiée de Lettres modernes
Étienne Leterrier
agrégé de Lettres modernes
Charlotte Michaux
certifiée de Lettres modernes
Valérie Monfort
agrégée de Lettres modernes
Élodie Pinel
agrégée de Lettres modernes
Cécile Rabot
agrégée de Lettres classiques
Martine Rodde
certifiée de Lettres classiques
Fabrice Sanchez
agrégé de Lettres modernes
Édith Wolf
agrégée de Lettres modernes
2
GRAMMAIRE
Le verbe
7. Les temps simples de l’indicatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20
8. Les temps composés de l’indicatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24
9. L’emploi des temps à l’indicatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26
10. L’impératif et le subjonctif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 29
11. Le conditionnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32
ÉVALUATION 2 à retrouver en complément numérique
3
ORTHOGRAPHE ET ACCORDS
4
PROJETS D'ÉCRITURE
PROJET 1 p. 34 PROJET 4 p. 98
Écrire la suite d’une Écrire une scène
nouvelle fantastique de conflit
à partir de L’Homme au sable à partir de L’École des femmes
d’E.T.A. Hoffmann de Molière
• GRAMMAIRE • GRAMMAIRE
Le nom et l’adjectif →¢1, p. 6 et 3, p. 11 Les types de phrases →¢18, p. 64
Les expansions du nom →¢15, p. 48 L’impératif et le subjonctif →¢10, p. 29
Les adverbes et les CC Mise en page et ponctuation →¢29, p. 96
de temps →¢4, p. 14 et 16, p. 52 • VOCABULAIRE
L’emploi des temps du passé →¢9, p. 26 Le champ lexical du bien et du mal
• VOCABULAIRE Le champ lexical du plaisir et du déplaisir
Des mots pour créer un décor réaliste Les familles de mots →¢38, p. 129
L’inquiétude et l’angoisse
Le vocabulaire des perceptions
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1. Le nom et ses déterminants
→ Évoquer une ville par des sensations
l OBSERVER
1. Surlignez tous les mots qui pourraient
compléter les phrases : J’entends un/une/des…,
J’entends des voix. Lueurs à travers ma paupière […].
Cris des baigneurs. Plus près ! plus loin ! non, par ici !
Non, par là ! Les oiseaux gazouillent. Jeanne aussi. […]
Bruits du port. Sifflement des machines chauffées. […]
Je vois un/une/des…
L’eau clapote. On entend haleter un steamer1.
2. Comparez ces formulations et dites Une mouche entre. Souffle immense de la mer.
si la seconde est plus ou moins précise Victor Hugo, « Fenêtres ouvertes », L’Art d’être grand-père, 1877.
que la première. 1. Steamer : navire à vapeur (mot ancien).
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Tous les mots peuvent être classés en neuf catégories : ce sont les classes grammaticales.
• La classe grammaticale du nom regroupe les mots qui servent à désigner les éléments du monde
qui nous entoure, les sensations, les sentiments ou les idées. Ex. : fenêtre, lueur, bonheur, art…
• Si le nom désigne un élément unique, il s’agit d’un nom propre, reconnaissable à sa majuscule.
Ex. : Jeanne, la Chine… Les autres noms sont des noms communs. Ex. : port, bruit, souffle…
3.* Entourez les noms parmi les mots de cette liste. BOÎTE À OUTILS
toiture • impressionnant • ruelle • glissant • recoin • quai •
venteux • sombre • dépaysement En cas de doute,
placez un ou une
devant le mot. Si cela
fonctionne, le mot est
• Avant le nom, on trouve généralement un mot appartenant à la classe un nom.
grammaticale des déterminants. Nom et déterminant forment le groupe
nominal (GN). Le déterminant apporte une information plus ou moins
précise sur ce que l’on désigne. Ex. : un bateau, le bateau, ton bateau…
• Le déterminant s’accorde avec le nom en genre (masculin ou féminin)
et en nombre (singulier ou pluriel). Ex. : Le port (masc. sing.), les ports
(masc. plur.), la ville (fém. sing.), les villes (fém. plur.).
4.* Surlignez les noms et encadrez les groupes nominaux dans ce texte.
5.** EN UN MOT ! Réécrivez les phrases en remplaçant les expressions en italique par un seul nom ou GN.
1. Oliver Twist est un enfant qui n’a plus ses parents. /�un
�������������������������������������������������������������������
orphelin
2. Je t’ai informé de quelque chose qu’on n’a pas le droit de dire /�d’un
���������������������������
secret , ne le répète pas.
3. Quand on est tout seul /���������������������������������������������������
La solitude , c’est une situation difficile à supporter.
4. Les objets qu’on jette à la poubelle /�����������������������������������������������������������������
Les déchets doivent être triés.
6
GRAMMAIRE
• Les déterminants les plus courants sont les articles indéfinis (un, une, des/de) et définis (le, la, les).
• On utilise l’article indéfini quand le nom n’est pas déjà apparu, et l’article défini quand le nom
est déjà apparu, ou bien connu de tous. Ex. : Au bout de la rue se trouve un parc. Le parc est planté
d’arbres qui protègent de la chaleur de l’été.
• Les articles définis peuvent se combiner avec les mots à ou de. Ce sont les articles définis contractés :
au (à + le), aux (à + les), du (de + le), des (de + les).
6.** Complétez les pointillés avec un article indéfini, défini ou défini contracté quand c’est possible.
le
Un Un
le l’
les la
les du
7.** Réécrivez les groupes nominaux comme dans l’exemple ci-dessous. →¢3 P. 11
Exemple : le fracas des flots déchaînés (mer) → le fracas de la mer déchaînée.
1. la longueur du quai (jetée) → ��������������������������������������������������������������������������������������������������
la longueur de la jetée
Interrogatifs
Possessifs Démonstratifs Numéraux Indéfinis
et exclamatifs
mon, ma, mes, ce/cet, cette, ces quel, quelle, un, deux, trois… chaque, tous, aucun,
ton, ta… quels, quelles certains, même, autre…
3. Moi, je regarde un petit nombre de nuages dériver dans le ciel bleu. →������������������������������������������
quelques nuages
l
S’EXPRIMER • Évoquer une ville par des sensations
9.*** Décrivez au présent une rue, une place, un port d’une ville de votre choix, réelle ou imaginaire,
à l’aide de toutes les catégories de déterminants vues dans la leçon.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une carte mentale à retrouver en complément numérique.
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2. Les pronoms
→ Faire un portrait de groupe
l OBSERVER
1. Soulignez tous les mots ou groupes de mots
qui désignent un ou des élèves. Classez-les dans
Le matin, de très bonne heure, les collégiens
descendaient dans la cour, et on leur accordait
ces deux catégories : une courte récréation avant l’étude. Nul ne criait
– mot ou groupe de mots qui les nomme : ��������������
les collégiens ni ne jouait. Certains bavardaient ; d’autres s’en-
tassaient sur un banc auprès d’un portail. Tous
– mots ou groupes de mots qui parlent d’eux sans les
nommer : avaient la tête lourde, l’estomac vide, une fièvre
lente... Des rires. Ils faisaient sauter bien loin le
leur, nul, certains, d’autres, tous, ils,
livre ou le béret de quelqu’un, et plusieurs cou-
quelqu’un, plusieurs, les uns, les autres, ils raient après. Puis, lentement, les uns après les
autres, ils venaient se rasseoir.
2. Quel avantage présente la deuxième catégorie ? D’après Alain-Fournier, Miracles, 1910.
Elle évite la répétition du groupe « les collégiens ».
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La classe grammaticale des pronoms regroupe les mots qui désignent des personnes ou
des choses sans les nommer.
• L’utilisation des pronoms permet d’éviter les répétitions. En effet, le pronom remplace souvent
un mot ou un groupe de mots déjà mentionné :
– un nom propre. Ex. : Samuel est en classe de 4e, il est très épanoui.
– un groupe nominal (GN). Ex. : Les collégiens s’assoient, certains discutent.
– un adjectif. Ex. : Si tu es heureux, je le suis aussi.
– un groupe prépositionnel. Ex. : Samuel ressemble à son camarade. → Samuel lui ressemble.
Tous deux pensent à s’amuser. → Tous deux y pensent.
– toute une proposition. Ex. : Les collégiens apprécient la récréation, je le sais.
3.* LES MOTS À LA LOUPE. Le mot pronom vient du latin : préfixe pro- (à la place de) et nomen (nom).
Pouvez-vous relier cette étymologie à ce que vous savez du rôle du pronom dans la phrase ?
4.* Dans chaque phrase, soulignez le mot ou le groupe de mots remplacé par le pronom en gras.
1. Les élèves s’agglutinent sur le parvis du collège. Celui-ci est noir de monde.
2. Quelques parents attendent, ils scrutent la foule en cherchant leur enfant.
3. Il n’est pas facile de se frayer un chemin, mais il faut le faire malgré tout.
4. Sarah se faufile parmi ses amis, elle doit s’éclipser tandis que ceux-ci
s’attardent. BOÎTE À OUTILS
Pour distinguer
• Les pronoms personnels de la 1re et de la 2e personne désignent celui pronoms et articles
qui parle et celui à qui il s’adresse : je, me, moi ; tu, te, toi ; nous ; vous. définis, regardez si
le, la, les est placé
• Les pronoms personnels de la 3e personne se réfèrent à des personnes devant un nom
ou des choses déjà mentionnées : il, elle ; ils, elles ; le, la, les ; lui, leur, ou un adjectif qui
eux ; se ; en, y. accompagne un nom.
Si tel est le cas, ce
• On renvoie à une ou plusieurs personnes dont l’identité n’est pas précisée. n’est pas un pronom.
8
GRAMMAIRE
6.** Remplacez les groupes de mots en gras par un pronom personnel de la liste suivante :
le, l’, les, leur, y.
Exemple : Les nageurs entrent dans les vestiaires. → Les nageurs y entrent.
1. Ils attendent l’ouverture des bassins. → �Ils
����������������������������������������������������������������������������������
l’attendent.
3. Le règlement de la piscine demande aux usagers de prendre une douche avant d’entrer dans le bassin.
→ �Le
�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
règlement de la piscine le leur demande.
• Les pronoms possessifs (le mien, le tien, le sien, le nôtre, le vôtre, le leur...) précisent l’appartenance.
Ils prennent la place d’un GN précédé d’un déterminant possessif. Ex. : mes livres → les miens.
• Les pronoms démonstratifs (celui, celle, cela, ça, ce, ceux, celles) situent un élément dans l’espace
ou permettent de reprendre un GN précis. On ajoute souvent la particule -ci ou -là à ces pronoms.
• Les pronoms indéfinis se réfèrent à une personne, une chose ou BOÎTE À OUTILS
un ensemble qu’on ne précise pas. Ne confondez
Ex. : Quelqu’un est venu. Ce pourrait être n’importe qui. pas un pronom
indéfini avec un
• Ils expriment souvent une quantité non chiffrée : déterminant indéfini :
– la nullité : personne, aucun(e), nul(le), rien… le déterminant
– la totalité : chacun(e), tout, tous, toutes… accompagne toujours
– une quantité variable : plusieurs, quelques-un(e)s, certain(e)s, beaucoup... un nom !
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2. Les pronoms
8.** Complétez les pointillés en plaçant les pronoms indéfinis suivants à l’endroit qui convient.
d’autres certaines chacun tous toutes aucun
De hauts personnages se rendent au bal. Quand ils entrent, les valets les saluent, ….............
tous s’inclinent
devant eux. ….............
Chacun est nommé à son arrivée dans le grand salon. Les messieurs entrent : ….............
aucun
n’a oublié de donner le bras à une dame. Les épouses et les jeunes filles sont richement ornées :
…............. portent des fleurs fraîches, …........................
toutes certaines ….............
se parent de plumes soyeuses, d’autres
encore ont décoré leur chevelure de joyaux.
• Les pronoms interrogatifs s’emploient dans une phrase interrogative, directe ou indirecte.
Ex. : Qui est venu ? À quoi pense-t-il ? Je me demande qui est venu et à quoi il pense.
• Les pronoms relatifs (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel, duquel…) introduisent une proposition
subordonnée relative. Le plus souvent, ils ont un antécédent exprimé dans la phrase : un nom
ou un GN qu’ils développent. Leur forme varie selon la fonction qu’ils ont dans la relative.
→¢15 P. 48
10.*** Vous observez un groupe de personnages. En quatre ou cinq lignes, décrivez la scène que vous voyez
au présent. Utilisez des pronoms variés.
10
3. L’adjectif et ses degrés
→ Créer une atmosphère angoissante
l
OBSERVER
1. Dans la première phrase, deux mots
apportent des précisions sur le GN cet
Selon les serviteurs, cet être surnaturel était rarement visible.
Sauf parfois au crépuscule, plus léger qu’un lambeau de brume,
être : entourez-les. il apparaissait brièvement dans un éclat phosphorescent. Les
animaux de la propriété étaient très sensibles à la présence de
2. Réécrivez un éclat phosphorescent l’intrus. Et nombreuses étaient les nuits où l’aboiement des
en remplaçant un éclat par des
chiens terrifiés empêchait la maisonnée de dormir pendant
lueurs. Soulignez les modifications
d’orthographe que ce remplacement six ou huit heures d’affilée.
entraîne. D’après Joyce Carol Oates, La Légende de Bloodsmoor,
trad. A. Rabinovitch, 1982.
des lueurs phosphorescentes
l
APPRENDRE ET S’EXERCER
• La classe grammaticale de l’adjectif regroupe les mots qui servent à caractériser un nom
ou un équivalent du nom : GN, pronom, infinitif…
Ex. : Cet être spectral me glace le sang. Ce spectre est visible. Il est visible. Voir un spectre est terrifiant.
• L’adjectif est souvent placé à côté de l’élément qu’il caractérise. Il peut aussi être relié à lui par
un verbe d’état (être, sembler, paraître, devenir, demeurer…) ou être séparé de lui par des virgules.
Ex. : Les chiens terrifiés aboient. Les chiens paraissent terrifiés. Terrifiés, les chiens aboient.
• L’adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le mot qu’il caractérise. Ex. : Un spectre effrayant.
Une apparition effrayante. Des fantômes effrayants. Des apparitions effrayantes.
3.* Un intrus s’est glissé dans chacune de ces listes d’adjectifs : barrez-le.
1. livide • lunaire • blême • pâleur • blafard • blanchâtre • décoloré
2. flamboyant • scintillant • lumineux • chatoyant • étincelant • lueur •
éclatant
3. inquiétant • angoisse • troublant • grave • alarmant • préoccupant •
fâcheux • étrange
PHYSIQUE MORAL
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3. L’adjectif et ses degrés
5.** EN UN MOT, S’IL VOUS PLAÎT ! Remplacez les groupes de mots en gras par un seul adjectif de même
sens. Accordez bien l’adjectif.
6.** Dans chacune de ces phrases, entourez les adjectifs qui caractérisent le GN ou le pronom en gras.
Puis réécrivez la phrase en mettant ce GN ou ce pronom au pluriel (attention aux accords).
• La qualité exprimée par l’adjectif peut varier en degrés : une histoire effrayante peut être plus
ou moins effrayante (degré d’intensité), ou plus ou moins effrayante qu’une autre (degré de
comparaison).
• Pour moduler l’intensité, on ajoute un adverbe devant l’adjectif :
Intensité : faible moyenne forte extrême
l l l l
peu effrayante assez effrayante très effrayante trop effrayante
• On parle parfois de superlatif absolu pour désigner l’intensité forte ou extrême (ex. : très effrayant,
extrêmement effrayant).
→¢4 P. 14
7.** Il y a des bruits étranges dans un vieux manoir... Complétez les GN suivants avec l’un des adjectifs
de cette liste, au choix (veillez aux accords). Puis faites varier son intensité selon le degré indiqué.
faible • fort • long • léger • profond • sourd • sonore •
lugubre • plaintif • sifflant • glaçant • déchirant
1. Un grincement .........................................
léger → intensité forte : ��������������������������������������������������
très léger
4. Le souffle ................................................
faible → intensité extrême : ���������������������������������������������
trop faible
12
GRAMMAIRE
• Pour comparer une chose avec une autre chose, on utilise le comparatif (plus/aussi/moins
+ adjectif + que + GN) :
– de supériorité. Ex. : Elle est plus effrayante qu’une sorcière.
– d’égalité. Ex. : Elle est aussi effrayante qu’une sorcière.
– d’infériorité. Ex. : Elle est moins effrayante qu’une sorcière.
• Pour situer dans un ensemble, on utilise le superlatif (le plus, le moins + adjectif + de/des + GN) :
– de supériorité. Ex. : Elle est la plus effrayante de toutes les sorcières.
– d’infériorité. Ex. : Elle est la moins effrayante de toutes les sorcières.
On parle parfois de superlatif relatif pour désigner ce superlatif (ex. : le plus effrayant de…).
9.** Complétez chaque phrase avec l’adjectif indiqué au comparatif ou au superlatif, selon la consigne entre
parenthèses. Faites tous les accords nécessaires.
l
S’EXPRIMER • Créer une atmosphère angoissante
10.*** Chaque nuit de pleine lune, votre salle de classe devient un lieu extrêmement inquiétant.
Décrivez son ambiance (lieux, objets, bruits...) en quelques lignes, avec le plus possible d’adjectifs.
Jouez sur le degré d’intensité, et insérez au moins un comparatif et un superlatif.
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4. L’adverbe et les conjonctions
→ Mettre en valeur la complexité d’un personnage
l OBSERVER
1. Comparez ces deux phrases : Il volait un peu. /
Il volait. Quel élément nuance le sens du verbe ? [Gavroche] allait, venait, chantait, jouait à la
fayousse1, grattait les ruisseaux, volait un peu,
L’adverbe « un peu »
mais comme les chats et les passereaux […],
riait quand on l’appelait galopin, se fâchait
2. À quoi servent les mots en gras ? Cochez la case
qui convient. quand on l’appelait voyou. Il n’avait pas de gîte,
pas de pain, pas de feu, pas d’amour ; mais il
□ À relier des mots ou groupes de mots.
× était joyeux parce qu’il était libre.
□ À modifier le sens de la phrase. Victor Hugo, Les Misérables, 1862.
1. Fayousse : jeu consistant à lancer des pièces dans un trou.
□ À remplacer un nom.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La classe grammaticale des adverbes regroupe des mots invariables qui servent à nuancer le sens
d’autres mots : d’un verbe (ex. : il chantait joyeusement), d’un adjectif (ex. : très joyeux), d’un autre
adverbe (ex. : vraiment joyeusement).
• Les adverbes ont des sens variés : temps (hier, demain…), lieu (ici…), intensité (très…), manière
(poliment…), affirmation, négation ou doute (oui, non, ne... pas, peut-être…). Certains adverbes
montrent l’organisation chronologique ou argumentative d’un texte (premièrement, pourtant…).
3.* Dans ces trois portraits de personnages de Victor Hugo, soulignez les neuf adverbes
et reliez chacun d’eux au mot dont il nuance le sens. Classez les adverbes dans les cases ci-dessous.
1. Javert : Cet homme était composé de deux sentiments très simples, et très bons, mais qu’il faisait
presquemauvais à force de les exagérer : le respect de l’autorité, la haine de la rébellion.
2. Gavroche : Ce petit garçon de onze à douze ans eût assezcorrectementréalisé l’idéal du gamin, s’il n’eût
pas eu le cœur absolument sombre et vide.
3. La Thénardier : Elle juraitsplendidement. Sans les romans qu’elle avait lus, et qui, par moments, faisaient
bizarrementreparaître la mijaurée sous l’ogresse, jamais l’idée nefût venue à personne de dire d’elle : c’est
une femme.
D’après Victor Hugo, Les Misérables, 1862.
bizarrement
4.** Imaginez une suite à la phrase proposée ; vous introduirez les adverbes demandés.
1. d’abord, puis, enfin : Javert regarda fixement Jean Valjean :
il le dévisagea d’abord, puis prit un air songeur et enfin détourna les yeux.
2. en effet, d’ailleurs, pourtant : La Thénardier inspirait la crainte : en effet elle était agressive ;
d’ailleurs tous tremblaient devant elle ; pourtant Jean Valjean la regarda sans se troubler.
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GRAMMAIRE
• Les adverbes en -ment sont formés sur des adjectifs. Si l’adjectif finit par une voyelle au masculin,
on lui ajoute -ment. Ex. : joli → joliment.
• Si l’adjectif finit par une consonne, on ajoute -ment au féminin de l’adjectif. Ex. : distinct, distincte
→ distinctement. Pour certains de ces adjectifs, on ajoute -ément. Ex. : précis, précise → précisément.
• Si l’adjectif finit par -ent ou -ant, on garde la voyelle e ou a, et on remplace -nt par -mment.
Ex. : savant → savamment ; prudent → prudemment.
2. triste : �������������������������������������������������������
tristement 5. savant : �����������������������������������������������������
savamment
3. énorme :����������������������������������������������������
énormément 6. cruel : �������������������������������������������������������
cruellement
• La classe grammaticale des conjonctions regroupe des mots qui servent à relier d’autres mots ou
groupes. Les conjonctions de coordination relient deux mots, groupes ou phrases qui ont le même
rôle. Leur liste est : mais ou et donc or ni car. Ex. : Cosette était petite et maigre.
• Les conjonctions de subordination établissent un rapport de dépendance entre deux propositions
(ensemble de mots organisés autour d’un verbe). Ex. : Jean Valjean pensait que tous le rejetaient.
Beaucoup de ces conjonctions ont un sens circonstanciel : cause (parce que…), temps (lorsque…),
condition (si), but (pour que), conséquence (si… que), etc.
→¢19 P. 66
7.** Reliez les deux propositions par une conjonction de subordination, selon le sens indiqué.
1. Cosette était malheureuse / la Thénardier la battait. (cause) ��������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Cosette était malheureuse parce que la Thénardier la battait.
2. Ses parents s’étaient occupés de lui / Gavroche n’aurait pas vécu dans la rue. (condition) ����������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Si ses parents s’étaient occupés de lui, Gavroche n’aurait pas vécu dans la rue.
3. Jean Valjean s’attacha à Cosette / il finit par la considérer comme sa fille. (conséquence) ����������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Jean Valjean s’attacha tellement à Cosette qu’il finit par la considérer comme sa fille.
l
S’EXPRIMER • Mettre en valeur la complexité d’un personnage
8.*** Cherchez une illustration représentant Cosette et décrivez-la en cinq ou six lignes. Vous emploierez
le plus grand nombre d’adverbes possible ; vous les soulignerez. Vous utiliserez aussi des conjonctions de
coordination que vous entourerez et des conjonctions de subordination que vous encadrerez.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à un quiz, à retrouver en complément numérique.
15
5. Le verbe
→ Raconter un affrontement physique
l OBSERVER
1. Surlignez tous les mots qui indiquent les gestes
des personnages pendant la scène de combat.
C’est épouvantable. Un type si jeune et plein
d’avenir. Tu lui as sauté dessus. Vous êtes tombés
dans l’herbe et vous vous êtes battus. Il s’est
2. Réécrivez la proposition en gras en remplaçant
tu par je et alors par maintenant.
dégagé le premier, il a pris la stèle1 et il t’en a
donné un grand coup dans le crâne. Alors tu t’es
Maintenant je me relève en titubant
relevé en titubant, tu as ramassé ton couteau et
tu lui as planté la lame dans la poitrine.
D’après Mark Twain, Les Aventures de Tom Sawyer, 1876,
3. Dans la proposition que vous avez réécrite, trad. P.-F. Caillé et Y. Dubois-Mauvais.
soulignez ce qui a changé et entourez ce qui n’a pas 1. Stèle : plaque portant le nom d’un défunt.
changé.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La classe grammaticale du verbe regroupe les mots qui servent à exprimer une action
(ex. : affronter, soupirer, fuir…) ou un état (ex. : être, paraître, sembler…). Seuls les verbes d’état
peuvent être remplacés par le verbe être.
• Le verbe varie dans sa forme : ses terminaisons changent selon la personne, le nombre, le temps,
le mode. Ces terminaisons s’ajoutent au radical du verbe. On trouve normalement le radical
d’un verbe en enlevant la terminaison. Ex. : sauter, dégagions, battus.
• Dans certains verbes, le radical peut également changer. Ex. : je vois, nous voyons, je verrai, je vis.
4.* Barrez les mots qui ne sont jamais des verbes. Soulignez les mots qui BOÎTE À OUTILS
peuvent être soit un verbe, soit un nom.
En cas de doute, ajoutez
affrontement • attaque • agressif • tombe • combats • adversaire •
ne... pas autour du mot.
interpellation • sommeille • réveil • chuchote • murmure • parole • rôle • Si cela fonctionne, le mot
frôle • drôle est un verbe !
5.** CHASSE AU VERBE PASSE-PARTOUT ! Remplacez le verbe prendre par un verbe précis.
manger
Le voyageur entre dans l’auberge pour prendre / …………………....…… son dîner.
boit
Il prend / …..……………... commande
un verre et prend / …………………………
une assiette de soupe.
Mais un client indélicat essaie de prendre / dérober
……………………………. sa bourse
saisit
dans sa poche. Le voyageur prend / …..…..……..……..… le voleur par le col et exige
qu’il lui rende ce qu’il a pris / volé / subtilisé
……………………………. .
16
GRAMMAIRE
• Le verbe s’accorde avec son sujet, mais varie aussi en temps, mode et voix.
• Le temps situe l’action dans une chronologie. On distingue temps simples (ex. : tu ramasses)
et temps composés, contenant l’auxiliaire avoir ou être et le participe passé (ex. : tu as ramassé).
• Le mode indique l’intention de celui qui parle. Les modes indicatif (tu ramasses), impératif
(ramasse), subjonctif (que tu ramasses), conditionnel (tu ramasserais) se conjuguent, ce sont
des modes personnels. L’infinitif (ramasser, avoir ramassé) et les participes (ramassant, ramassé)
ne se conjuguent pas, ce sont des modes impersonnels. →¢7, 8 ET 9 P. 20-28
• On classe les verbes en trois groupes selon leur infinitif (qu’on trouve dans le dictionnaire) :
1er groupe : infinitif en -er 2e groupe : infinitif en -ir, participe en -issant 3e groupe : tous les autres
Ex. : chanter, parler… Ex. : grandir, finir, réfléchir… Ex. : partir, fuir, voir…
7.* Parmi les mots de la liste, repérez les verbes au mode infinitif et classez-les dans le tableau.
poire • foire • faire • affaire • lire • pire • mûrir • rire •
danger • déranger • épicer • épicier • cocher • rocher
8.** Entourez en rouge les verbes conjugués et en noir les verbes non conjugués.
1. Huck, un orphelin américain, rencontre Jim, un esclave en fuite, sur une île du fleuve Mississippi. 2. Ils
décident de fuir tous les deux sur un radeau qu’ils ont fabriqué. 3. Dormant le jour et naviguant la nuit, ils
descendent le Mississippi. 4. Leur projet est d’arriver à la confluence de l’Ohio.
• Les verbes être et avoir, très irréguliers, sont classés à part. Ils ont parfois un sens propre : ce sont
alors des verbes pleins. Ex. : Le capitaine a (= possède) du courage. Il est (= se trouve) sur le navire.
• Souvent, être et avoir servent d’auxiliaires : suivis d’un participe passé, ils lui « viennent en aide »
pour former un temps composé ou un passif. Ex. : Il a affronté le danger. La tempête a été vaincue.
9.** Entourez les verbes être et avoir lorsqu’ils sont des verbes pleins. Soulignez-les lorsqu’ils sont auxiliaires.
C’était le petit matin, dans un champ écarté. Les duellistes étaient arrivés, chacun avait son témoin. Leurs
visages étaient peu visibles, car ils s’étaient coiffés d’un chapeau aux larges bords et vêtus d’un manteau au
grand col qu’ils avaient rabattu.
l
S’EXPRIMER • Raconter un affrontement physique
10.*** Racontez au passé composé une bataille d’oreillers dans un dortoir d’enfants, à la première personne
du pluriel. Soulignez les verbes, n’oubliez ni les participes ni les infinitifs !
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une carte mentale à compléter,
à retrouver en complément numérique.
17
6. Les prépositions
→ Décrire un intérieur
l OBSERVER
1. Dans la première phrase, barrez tout ce qu’on est
obligé de supprimer si l’on enlève les mots en gras. Une chance qu’il y ait assez de place dans les
Quel rôle ceux-ci jouent-ils ? combles de ce vieil immeuble pour me faire ma
Ils introduisent des groupes de mots (GN ou infinitif). chambre. […] Et puis là-haut, je suis toute seule.
J’ai mon échelle en bois pour grimper. […] Avec
2. Soulignez le groupe de mots qui suit et précise l’échelle je suis tranquille, il y a des avantages à
chaque nom surligné. Entourez le mot qui introduit avoir une mère qui ne fait pas de sport. Le dos
ce groupe. bien calé contre le mur, avec un coussin, à l’angle de
la fenêtre, je peux m’installer sans être dérangée.
3. Dans les expressions en italique, modifiez les mots Jeanne Benameur, La Boutique jaune, 2002.
soulignés de manière à changer la position
de la narratrice.
face au mur, sur un coussin, loin de la fenêtre
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La classe grammaticale des prépositions regroupe des mots invariables. Une préposition introduit
un groupe nominal ou équivalent (pronom, verbe à l’infinitif, adverbe…) avec lequel elle forme
un groupe prépositionnel.
Ex. : une échelle en bois, une échelle pour grimper, un souvenir d’autrefois
NOM INFINITIF ADVERBE
La préposition et le groupe nominal qu’elle introduit vont ensemble : si l’on supprime l’un, il faut
supprimer l’autre aussi. Ex. : Je m’installe sur un coussin. → Je m’installe.
• Une préposition peut être simple : à, après, avec, chez, contre... Elle peut aussi comporter plusieurs
mots : on parle alors de locution prépositionnelle. Ex. : à côté de, au-dessus de, à cause de…
La chambre était dans le plus étrange désordre. Sur une chaise, on trouva un rasoir mouillé de sang ; dans
l’âtre, trois boucles de cheveux gris, arrachées avec leurs racines. Sur le parquet gisaient deux sacs contenant
environ quatre mille francs en or. Dans un coin, les tiroirs d’une commode étaient ouverts. Un petit coffret
de fer fut trouvé sous la literie ; il était ouvert, avec la clef dans la serrure. Il ne contenait que quelques
papiers sans importance.
D’après Edgar Allan Poe, Double assassinat dans la rue Morgue, trad. Charles Baudelaire, 1841.
• Les prépositions ont de nombreuses significations : elles permettent de situer dans l’espace
(ex. : chez moi), dans le temps (ex. : pendant dix ans), d’indiquer un mouvement (ex. : vers l’horizon),
l’origine (ex. : depuis l’enfance), l’instrument (ex. : avec un crayon)…
• Souvent, la préposition permet de relier le groupe de mots qu’elle introduit à :
– un nom, un GN ou un pronom. Ex. : mon échelle en bois, celle de bois.
– un adjectif. Ex. : je suis heureuse d’avoir ma chambre.
– un verbe. Ex. : je m’amuse à regarder par la fenêtre.
18
GRAMMAIRE
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
sans fil, un vase avec des fleurs. (D’autres réponses sont possibles.)
6.** Les adjectifs soulignés doivent être reliés au groupe qui les suit : complétez les phrases avec la préposition
qui convient.
en envers à (2 fois) auprès de d’
7.** a. Surlignez les prépositions ou locutions prépositionnelles. Entourez les groupes prépositionnels.
b. Soulignez le mot auquel le groupe prépositionnel est relié, s’il y en a un.
BOÎTE À OUTILS
J’aime me souvenir des moments de solitude que je passais dans ma chambre.
Les prépositions à
Elle se trouvait sous les combles de la maison, à côté du grenier : je me sentais et de se contractent
près du ciel et des nuages ! Depuis ma fenêtre, je dominais le monde. Elle était avec les articles le et
pleine d’objets de toutes sortes que j’avais rapportés des endroits que j’avais les : à + le = au, à + les
= aux, de + le = du,
visités pendant les vacances : grâce à eux, je voyageais en imagination. de + les = des.
8.** Entourez en bleu les verbes qui peuvent être suivis de la préposition à et en rouge ceux qui peuvent être
suivis de la préposition de. À l’oral, cherchez une phrase pour au moins deux verbes de chaque catégorie.
essayer • forcer • s’essayer • obliger • contraindre • obéir • dépendre • renoncer •
être obligé • se forcer • s’efforcer • se rapprocher • se vanter • veiller • menacer
l
S’EXPRIMER • Décrire un intérieur
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à un schéma à compléter,
à retrouver en complément numérique.
19
7. Les temps simples de l’indicatif
→ Rédiger une critique
l OBSERVER
L’affrontement final entre les jeunes sorciers et le seigneur Voldemort conclut énergiquement et violemment
l’adaptation de la saga […]. Si cette conclusion restera inintelligible pour les non-initiés, les autres sont
assez nombreux pour assurer le succès de Harry Potter et les reliques de la mort (deuxième partie) – le dernier
volume était trop gros pour tenir en un seul film.
Thomas Sotinel, « Harry Potter et les reliques de la mort (deuxième partie) : une conclusion en forme
de western pour les aventures du petit sorcier », Le Monde.fr, 7 décembre 2011.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• L’indicatif est un mode. Il indique que l’action ou l’état exprimé par le verbe est réel pour celui
qui parle. Les temps simples du mode indicatif sont : le présent, l’imparfait, le passé simple, le futur.
• La conjugaison du présent de l’indicatif change en fonction du groupe du verbe.
– 1er groupe : -e, -es, -e, -ons, -ez, -ent.
Ex. : j’aime, tu aimes, il/elle aime, nous aimons, vous aimez, ils/elles aiment.
– 2e et 3e groupes : -s, -s, -t, -ons, -ez, -nt.
Ex. : je crois, tu crois, il/elle croit, nous croyons, vous croyez, ils/elles croient.
• Certains verbes du 3e groupe ont des terminaisons différentes à quelques personnes :
– verbes en -endre, -andre, -ondre → je prends, tu prends, il prend.
– pouvoir, vouloir, valoir → je peux, je veux, je vaux ; tu peux, tu veux, tu vaux.
Les verbes être, avoir et aller, qui peuvent servir d’auxiliaires, sont irréguliers.
• Le radical des verbes du 1er groupe et du 3e groupe peut changer.
Au 1er groupe, les modifications d’orthographe sont liées à la prononciation :
– changement d’accent. Ex. : geler → je gèle, nous gelons ; céder → je cède, nous cédons.
– redoublement de consonnes. Ex. : appeler → j’appelle, nous appelons.
– alternance -c/-ç. Ex. : placer → je place, nous plaçons.
– alternance -g/-ge. Ex. : ranger → je range, nous rangeons.
Au 3e groupe, le radical peut changer selon la personne. Ex. : prendre → je prends, nous prenons ;
craindre → je crains, nous craignons ; résoudre → je résous, nous résolvons.
3.* Conjuguez ces verbes du 1er groupe au présent de l’indicatif et aux personnes indiquées.
1. Créer : nous ............................
créons , elles ............................
créent
2. Compléter : tu ............................
complètes , vous ............................
complétez
3. Achever : il ............................
achève , nous ............................
achevons
4. Rappeler : nous ............................
rappelons , je ............................
rappelle
20
GRAMMAIRE
7. Percer : il ............................
perce , nous ............................
perçons
8. Essayer : j’............................
essaye , vous ............................
essayez
4.* DEVINETTES ! Complétez ces phrases en conjuguant pouvoir, vouloir ou valoir au présent de l’indicatif.
1. Mieux ….........
vaut tard que jamais. 2. Le dicton dit : « Quand on ….........
veut , on ….........
peut ! » Donc si tu le
….........
veux , tu ….........
peux le faire. 3. J’essaye de toutes mes forces, je fais tout ce que je ….........
peux . 4. Que
….........
voulez -vous ? C’est la vie ! 5. Vous ….........
valez la peine que je me donne pour vous.
5.** Conjuguez les verbes aller, faire, être et avoir au présent dans la grille de mots croisés suivants.
1. Il + aller 4
2. Je + être F 5
3. Elles + avoir 1 V A V
4. Nous + faire I A
5. Tu + aller 2 S U I S
O
3 O N T
S
21
7. Les temps simples de l’indicatif
7.** Réécrivez ce texte à l’imparfait.
J’écris un roman sur un petit sorcier. Mes amis aiment ce que je crée : eux et moi, nous apprécions les univers
magiques… Je n’imagine pas devenir auteur de best-sellers. Pourtant je sais que vous aussi, lecteurs, vous
rêvez de mondes enchantés.
J’écrivais un roman sur un petit sorcier. Mes amis aimaient ce que je créais : eux et moi, nous
appréciions les univers magiques… Je n’imaginais pas devenir auteur de best-sellers.
Pourtant je savais que vous aussi, lecteurs, vous rêviez de mondes enchantés.
9.** Écrivez ces verbes au passé simple, à la 1re personne du singulier. Vous les classerez dans ces bulles
selon la voyelle du radical.
estimer • être • choisir • faire • trouver • voir • tenir • croire • survenir • apprécier • avoir • plaire
estimai, trouvai, choisis, fis, vis fus, crus, eus, tins, survins
appréciai plus
22
GRAMMAIRE
10.** Dans cette copie, les formes fautives du passé simple sont entourées en rouge. Donnez les formes
correctes.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
• Pour former le futur, on ajoute à l’infinitif du verbe les terminaisons -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont.
Ex. : chanter → je chanterai, tu chanteras, il chantera, nous chanterons, vous chanterez, ils chanteront.
• Quand l’infinitif se termine par un -e, cette lettre disparaît au futur. Ex. : prendre → je prendrai.
• Certains verbes ont des radicaux particuliers pour le futur.
Ex. : être → je serai ; avoir → j’aurai ; faire → je ferai ; pouvoir → je pourrai.
Les verbes courir et mourir, au futur, ont un radical en -rr : courir → je courrai ; mourir → je mourrai.
11.** Un romancier présente une idée de roman fantastique à un éditeur. Inventez le reste de sa description
en conjuguant au futur les verbes entre parenthèses, et soulignez-les.
Exemple : aller, être → Dans mon futur roman, le collège où iront les héros sera le théâtre
d’événements étranges.
1. avoir, faire → �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. falloir, pouvoir → �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
3. savoir, valoir → ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
4. venir, voir → ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
5. vouloir → ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
12.** Imaginez-vous dans le futur ! Complétez les phrases suivantes. N’employez pas être ni avoir.
1. Dans cinq ans, je ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. Dans dix ans, tu ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
3. Dans vingt ans, nous ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������
l
S’EXPRIMER • Rédiger une critique
13.*** Écrivez en quatre phrases la critique du dernier livre ou du dernier film que vous avez aimé.
Vous utiliserez l’imparfait et le passé simple pour résumer l’histoire. Puis vous utiliserez le présent
et le futur pour donner votre avis.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à un quiz à retrouver en complément numérique.
23
8. Les temps composés de l’indicatif
→ Exprimer une déception amoureuse
l OBSERVER
1. Soulignez les verbes avoir conjugués dans ce texte
et surlignez les verbes qui les suivent. Cyrano
J’ignorais la douceur féminine. Ma mère
2. Donnez les infinitifs et le groupe des verbes Ne m’a pas trouvé beau. Je n’ai pas eu de sœur.
surlignés. Plus tard, j’ai redouté l’amante à l’œil moqueur.
Trouver, 1er groupe ; avoir, 3e groupe ; […] Grâce à vous une robe a passé dans ma vie.
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, 1897.
redouter, 1er groupe ; passer, 1er groupe.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Les temps composés sont formés avec l’auxiliaire être ou avoir et le participe passé du verbe.
• On utilise l’auxiliaire avoir avec la plupart des verbes, notamment avoir et être.
Ex. : il a trouvé, il a eu, il a été. On utilise l’auxiliaire être avec certains verbes qui expriment un état
ou un changement d’état (rester, devenir, naître…) ou un mouvement (aller...), et avec les verbes
pronominaux (s’aimer…). Ex. : il est resté, elle est née, ils se sont quittés.
• Le participe passé d’un verbe se forme avec la voyelle -é pour tous les verbes du 1er groupe
(ex. : aimé) et avec la voyelle -i pour tous les verbes du 2e groupe (ex. : fini). Pour les verbes
du 3e groupe, les terminaisons sont variées. Les plus fréquentes sont :
-i : sortir → sorti ; nuire → nui ; suivre → suivi -is : mettre → mis ; prendre → pris
-it ou -t : écrire → écrit ; mourir → mort -u : courir → couru ; battre → battu
3.* Complétez les phrases avec l’auxiliaire être ou avoir conjugué au présent de l’indicatif.
1. Je ……………..
suis venu te dire que je m’en vais.
BOÎTE À OUTILS
2. Nous nous ……….............……..
sommes tant aimés. Au 1er groupe, il ne faut pas confondre
3. Je ……………..
suis venu te voir, j’……………..
ai vu ton visage, le participe passé (ex. : chanté) avec
d’autres formes verbales : chanter
j’…………….. vaincu ma peur.
ai (infinitif), chantez (indicatif présent).
En cas de doute, on remplace par
4. Vous m’ ……………..
avez été plus chère que moi-même.
un verbe d’un autre groupe.
5. Mes jours ……………..
ont perdu leurs couleurs depuis que Ex. : j’ai (chanté) → on dit : j’ai battu
→ il faut écrire : j’ai chanté.
…………….. devenu froid avec moi.
tu es
4.* Barrez les formes incorrectes dans ces phrases écrites par une amoureuse à celui qu’elle aime.
5.** Complétez les phrases suivantes avec le participe passé du verbe entre parenthèses.
1. J’ai (mettre) ………………...
mis du temps à te trouver.
2. Tu m’auras (perdre) ………………………...
perdu pour de bon, cette fois.
3. Quand elle m’eut (prendre) …………………
pris à son jeu, j’étais perdu.
4. Nous avons (croire) …………………….
cru surmonter tous les obstacles à notre amour.
24
GRAMMAIRE
Temps composé Temps de l’auxiliaire Exemple avec avoir Exemple avec être
6.** Soulignez les verbes à un temps composé, puis reliez ces phrases au temps du verbe souligné.
1. Quand Christian fut mort, Roxane prit le deuil. • • Passé composé
2. Elle croyait qu’il lui avait écrit des vers envoûtants. • • Plus-que parfait
3. Elle a compris que Cyrano est l’auteur des vers. • • Passé antérieur
4. Elle admire sa générosité : il n’aura jamais trahi son ami ! • • Futur antérieur
2. Partout où elle pose les yeux, le paysage lui rappelle son amour. → Plus-que-parfait : ��������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Partout où elle avait posé les yeux, le paysage lui avait rappelé son amour.
3. Grâce à toi, j’ai vécu une belle histoire d’amour. → Futur antérieur : ���������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Grâce à toi, j’aurai vécu une belle histoire d’amour.
l
S’EXPRIMER • Exprimer une déception amoureuse
9.*** À partir de cette phrase de Musset, décrivez une déception amoureuse en utilisant des temps
composés de l’indicatif : « J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. »
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une carte mentale à compléter,
à retrouver en complément numérique.
25
9. L’emploi des temps à l’indicatif
→ Faire une description réaliste
l OBSERVER
1. Soulignez en rouge les verbes au passé simple,
en bleu ceux à l’imparfait, en vert ceux au plus-
Il ouvrit sa main et passa le pouce sur sa paume
calleuse. La crasse s’y était tellement incrustée
qu’aucune brosse ne pouvait l’effacer. Quelle
que-parfait.
différence avec la paume de Ruth, douce comme
un pétale de rose et fraîche comme un flocon de
2. Parmi les phrases soulignées, laquelle contient
des actions ? Laquelle contient une description ? neige ! songea-t-il avec un délicieux frisson. […]
C’était parce qu’elle n’avait jamais travaillé.
La première phrase contient des actions,
Jack London, Martin Eden, trad. F. Kerline, 1909.
la deuxième une description.
3. Réécrivez les deux premières phrases comme si l’action se passait au présent et précisez entre parenthèses
chaque temps employé.
Il ouvre (présent) sa main et passe (présent) le pouce sur sa paume calleuse.
La crasse s’y est tellement incrustée (passé composé) qu’aucune brosse ne peut (présent) l’effacer.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
4.* a. Réécrivez les verbes de ce texte avec les temps du récit au présent.
C’était / .........................
est un de ces hommes dont le peuple dit : « Voilà un fameux gaillard ! » Il avait /
.........................
a les épaules larges, le buste bien développé, les muscles apparents, des mains épaisses.
Si quelque serrure allait / ...................
va mal, il l’avait bientôt démontée / .............................................
a bientôt démontée ,
en disant : « Ça me connaît. » Si quelqu’un se plaignait / ..............................
se plaint par trop, il lui offrait /
.............................. aussitôt ses services.
offre
D’après Honoré de Balzac, Le Père Goriot, 1835.
HABITUDE
FAITS VÉRITÉ
PRÉSENTS GÉNÉRALE va, se plaint,
26
GRAMMAIRE
• Le futur exprime une action qui se déroulera dans l’avenir par rapport au moment où l’on parle.
Ex. : Demain, les vacances commenceront.
À la 2e personne, il peut aussi exprimer un ordre, une interdiction, un conseil, une demande.
Ex. : Tu diras la vérité (= Dis la vérité). Tu ne mentiras pas (= Ne mens pas ; tu ne dois pas mentir).
À la 1re personne, il a souvent la valeur d’une promesse. Ex : Jamais je ne te mentirai.
• Le futur antérieur exprime une action achevée à un moment de l’avenir, avant un autre fait
exprimé au futur. Ex. : Quand tu auras fini, tu me le diras.
6.*** Dans ce texte, les gestes à accomplir pour manger sont décomposés. Écrivez les verbes entre
parenthèses au futur ou au futur antérieur. Attention à l’ordre chronologique !
– Action passée dans son déroulement, sans – Action passée bien délimitée. Ex. : Martin
début ni fin. Ex. : Martin contemplait ses mains. contempla ses mains pendant une minute.
– Faits ou situations secondaires. – Faits principaux. Ex. : Il résolut tout à coup de
Ex. : Le jeune homme semblait résigné… changer de vie.
– Description, actions répétées. – Narration, actions uniques ou qui se succèdent.
Ex. : Ses mains étaient calleuses. Tous les jours, Ex. : Il travailla aux docks un certain temps, puis
il travaillait aux docks. se fit écrivain.
27
9. L’emploi des temps à l’indicatif
• Les temps composés du passé, le plus-que-parfait et le passé antérieur, expriment une action déjà
achevée par rapport aux faits passés formulés avec un temps simple.
• Le plus-que-parfait peut figurer dans une proposition indépendante, une proposition principale
ou une proposition subordonnée. Ex. : Le match avait déjà commencé quand l’orage éclata. L’orage
éclata alors que le match avait déjà commencé.
• Le passé antérieur s’utilise dans une proposition subordonnée dans un niveau de langue soutenu.
Ex. : Après que l’orage eut éclaté, l’arbitre interrompit le match.
8.** Mettez les verbes entre parenthèses à l’imparfait ou au plus-que-parfait, et soulignez les plus-que-parfaits.
1. Le public (s’installer) ............................................
était installé depuis longtemps et (attendre) ..........................
attendait
patiemment quand le pianiste entra. 2. Le silence (se prolonger) .....................................
se prolongeait : depuis
quelques instants, le pianiste (poser) ...........................
avait posé ses mains sur le clavier, mais il (se concentrer)
...........................................
se concentrait avant de jouer. 3. Le pianiste (connaître) ...........................
connaissait bien ce piano
sur lequel il (jouer) ........................................
avait joué lors d’un concert précédent.
9.** Cet élève s’est trompé : il a utilisé le passé composé à la place d’un autre temps du passé. Corrigez son
texte en réécrivant les verbes au bon temps, après les formes incorrectes.
Quand la foule s’est installée / ..................................
se fut installée , le pianiste arriva dans la salle. Dès qu’il a posé /
....................................
eut posé les mains sur le piano, ce fut le signal que le concert allait commencer. Il joua
et joua encore, ne s’arrêtant que lorsqu’il a fini / ....................................
eut fini tous ses morceaux. Le public,
sous le charme, resta silencieux même quand la dernière note a résonné / ....................................
eut résonné .
10.*** Réécrivez aux temps du passé les verbes de ce texte qui décrit un forgeron au travail.
11.*** Les mains racontent une histoire… Décrivez la main que l’on voit sur cette
image, tout en racontant le vécu de la personne à qui elle appartient. Utilisez les
temps du récit au passé (imparfait, passé simple, plus-que-parfait, éventuellement
passé antérieur).
28
10. L’impératif et le subjonctif
→ Exprimer un tourment amoureux
lOBSERVER
1. Soulignez les verbes, puis entourez en rouge
ceux qui expriment un ordre ou une interdiction.
Don Rodrigue et Chimène s’aiment, mais Rodrigue
vient de tuer le père de Chimène en duel.
2. Quel(s) mot(s) précède(nt) les verbes en gras ? Chimène
Va, je ne te hais point. […]
Le mot que.
Va-t’en, ne montre plus à ma douleur extrême
Ce qu’il faut que je perde, encore que je l’aime.
3. Ces verbes sont-ils au même mode que
le verbe haïr dans la réplique de Chimène,
Dans l’ombre de la nuit cache bien ton départ. […]
« je ne te hais point » ? Don Rodrigue
Que je meure !
Non. Les verbes en gras sont au subjonctif,
Pierre Corneille, Le Cid, 1660.
le verbe « hais » est à l’indicatif.
lAPPRENDRE ET S’EXERCER
• Le mode impératif sert à exprimer un ordre, une interdiction, un conseil ou une prière.
Ex. : Viens immédiatement ! Ne pars pas. Gardons confiance. Ayez pitié de nous !
• L’impératif n’existe qu’à trois personnes : tu, nous, vous. Pour former l’impératif présent :
– au 1er groupe (verbes en -er) et pour cueillir, ouvrir, offrir : on ajoute au radical les terminaisons -e,
-ons, -ez. Ex. : aime, aimons, aimez ;
– aux autres groupes : on prend les mêmes formes qu’au présent de l’indicatif. Ex. : finis, finissons,
finissez ; crois, croyons, croyez.
• Les verbes irréguliers à l’impératif sont rares. Retenez : aller → va, allons, allez ;
savoir → sache, sachons, sachez ; avoir → aie, ayons, ayez ; être → sois, soyons, soyez.
5.* LES MOTS À LA LOUPE. a. Le mot impératif vient du verbe latin imperare (commander).
Quel lien pouvez-vous faire entre le sens de ce verbe et l’emploi du mode impératif ?
Le mode impératif sert à donner des ordres, à « commander ».
b. Donnez un mot ou une expression synonyme du mot impératif dans ces phrases.
29
10. L’impératif et le subjonctif
• Pour former le subjonctif présent, on ajoute au radical du verbe les terminaisons -e, -es, -e, -ions,
-iez, -ent. Ex. : voir → que je voie, que tu voies, qu’il voie, que nous voyions, que vous voyiez,
qu’ils voient.
Seuls être et avoir ont des terminaisons différentes :
Être → que je sois, que tu sois, qu’il soit, que nous soyons, que vous soyez, qu’ils soient.
Avoir → que j’aie, que tu aies, qu’il ait, que nous ayons, que vous ayez, qu’ils aient.
• Pour former le subjonctif passé, on conjugue l’auxiliaire être ou avoir au subjonctif présent
et on y ajoute le participe passé du verbe. Ex. : aimer → que j’aie aimé.
6.** Complétez les phrases suivantes en conjuguant les verbes entre parenthèses au subjonctif présent.
………………… . 2. J’implore le ciel
1. Je ne veux pas que vous (pleurer) pleuriez
BOÎTE À OUTILS
qu’il (sourire) ……………..
sourie à notre amour. 3. Faites qu’en ce moment
Attention aux verbes dont
……………………… connaître le bonheur ! 4. Pour se
Bérénice (pouvoir) puisse le radical varie.
Ex. : aller → que j’aille, que nous
…………….. 5. Crains-tu que je
sentir heureux, il suffit qu’il vous (voir) voie
allions ; vouloir → que je veuille,
ne (vouloir) …………………
veuille pas me réconcilier avec toi ? que nous voulions.
• Le mode subjonctif indique que ce qui est exprimé est tenu pour incertain. Il se trouve :
– Il remplace l’impératif aux 1re et 3e personnes – Dans des complétives, après des verbes
pour exprimer l’ordre. Ex. : Qu’il meure ! de volonté, de sentiment ou de doute.
– Il exprime le souhait. Ex. : Puisse-t-elle réussir ! Ex. : Tu doutes que je lui plaise.
– Il exprime une supposition, qu’on rejette – Dans des subordonnées circonstancielles
souvent avec indignation. Ex. : Moi, que je fuie ? après certaines conjonctions : afin que, avant
Jamais ! que, bien que… Ex. : Rodrigue supplie Chimène
sans qu’elle réponde.
→¢20, 21, 22 P. 68
8.** Transformez ces phrases déclaratives en phrases exprimant l’ordre ou le souhait. Gardez la même
personne et utilisez l’impératif ou le subjonctif selon cette personne.
30
GRAMMAIRE
10.** Ces répliques de théâtre contiennent des verbes au subjonctif, qui sont soulignés : reliez-les à leur
valeur.
1. Puissent tant de malheurs accompagner ta vie, •
Que tu tombes au point de me porter envie ! (Pierre Corneille) • ordre
2. Non, ne révoquons point l’arrêt de mon courroux : • • souhait
Qu’il périsse ! (Jean Racine) • supposition
3. Que je me perde ou non, je songe à me venger (Jean Racine). •
11.** Réécrivez les phrases en remplaçant le verbe souligné par le verbe entre parenthèses. Faites toutes les
modifications nécessaires.
1. Roméo et Juliette savent que leurs familles sont ennemies. (déplorer) → ��������������������������������������
2. Roméo pense que cela ne fait pas obstacle à leur amour. (souhaiter) → �����������������������������������������
3. Les parents de Juliette décident que leur fille ne verra plus Roméo.
(exiger) → �������������������������������������������������������������������������������� BOÎTE À OUTILS
Les parents de Juliette exigent que leur fille ne voie plus Roméo. On n’entend pas toujours à l’oral
la différence entre l’indicatif
présent (ex. : je vois) et le
4. Juliette affirme que le mariage aura lieu. (espérer) → ���������������� subjonctif présent (ex. : que
je voie). Pour orthographier
Juliette espère que le mariage aura lieu.
correctement ce verbe, on le
remplace par un autre comme
5. Juliette craint que le Prince ne punisse Roméo. (penser) → ��������� faire. Ex : je fais (indicatif), que
je fasse (subjonctif).
Juliette pense que le Prince punira Roméo.
l
S’EXPRIMER • Exprimer un tourment amoureux
12.*** Roméo, condamné, doit quitter son pays natal. Juliette veut partir avec lui et cherche à le convaincre
de l’emmener, mais il refuse pour la protéger. Écrivez leur dialogue en cinq ou six lignes : chaque personnage
emploiera au moins deux impératifs et un subjonctif, que vous soulignerez.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
31
11. Le conditionnel
→ Écrire un dialogue de roman policier
l OBSERVER
1. En comparant avec le futur aimerez et l’imparfait
aimiez, expliquez la forme en gras aimeriez : [ J]e n’imagine pas Arlette versant du poison
dans la bouteille de médicament. Il aurait fallu
– Sur quel radical est-elle bâtie ? aimer- (futur)
d’ailleurs qu’elle ouvre la pharmacie. Je l’aurais
– Quelle est sa terminaison ? -iez (imparfait) entendue. Pourquoi Arlette aurait-elle fait ça ?
[…] La Rose n’avait pas besoin de somnifère, je
2. Entourez tous les verbes qui sont au même mode
vous assure. Combien de fois, à travers la cloison,
qu’aimeriez. Qu’expriment ces formes ?
l’ai-je entendue ronfler, à peine couchée ! Peut-
□ un événement qui ne s’est pas réalisé
×
être aimeriez-vous visiter la maison ?
□ un événement certain × □ un doute
Georges Simenon, Maigret et la vieille dame, 1951.
□ une demande polie
×
l APPRENDRE ET S’EXERCER
3.* Des enquêteurs ont demandé à un psychologue d’interroger leur principal suspect selon le principe
du portrait chinois. Complétez les questions du psychologue en employant le conditionnel présent.
seriez
arboreriez situeriez vivriez
• Le conditionnel est un mode qui exprime un fait dont la réalisation dépend d’une condition.
On observe la concordance des temps.
Ex. : Si j’étais un animal, je serais un loup. → Si j’avais été un animal, j’aurais été un loup.
Si + imparfait conditionnel présent Si + plus-que-parfait conditionnel passé
• Il exprime aussi l’incertitude et le doute. Ex. : Il y aurait eu un empoisonnement (on n’en est pas
sûr). Il peut s’employer pour formuler un souhait, un regret ou une demande polie. Ex. : J’aimerais
venir te voir. J’aurais aimé être libre hier. Voudriez-vous me venir en aide ?
• Lorsqu’on exprime des propos ou des pensées, le conditionnel exprime le futur vu à partir du passé.
Le conditionnel présent correspond alors au futur et le conditionnel passé au futur antérieur.
Ex. : « Je m’évaderai de prison ! » → Le détenu a dit/pensait qu’il s’évaderait de prison.
« Dans une semaine, j’aurai fui. » → Le détenu a dit/pensait qu’une semaine plus tard, il aurait fui.
→¢26 P. 88
32
GRAMMAIRE
6.** a. Corrigez une histoire d’Arsène Lupin. Il est très poli : barrez les phrases qui ne le sont pas assez.
b. Dans les phrases qui restent, entourez le conditionnel présent en rouge et le conditionnel passé en vert.
Puis soulignez en bleu les souhaits ou regrets et en noir les interrogations polies.
7.*** Un journal a reçu la lettre anonyme d’un tueur ! Le journaliste rapporte ses propos. Complétez les phrases
en veillant à la concordance des temps.
Exemple : « Ma victime périra. » → Le tueur a annoncé que sa victime périrait.
1. « Demain, dès l’aube, la campagne se parera de rouge sang. »
→ Le tueur a écrit que le lendemain, dès l’aube, la campagne se parerait de rouge sang
2. « Je feindrai d’offrir à ma voisine un bouquet de houx vert. »
→ Il a ajouté qu’il feindrait d’offrir à sa voisine un bouquet de houx vert
3. « Dans quelques années, ce sera sur sa tombe que j’irai les porter. »
→ Le tueur a finalement dit que dans quelques années, ce serait sur sa tombe qu’il irait les porter
l
S’EXPRIMER • Écrire un dialogue de roman policier
8.*** Un meurtre a été commis la nuit dernière dans un appartement. Le commissaire interroge un témoin.
Il doute de sa fiabilité et répète chacune de ses réponses en utilisant le conditionnel, avant de lui poser une
autre question. Poursuivez le dialogue ci-dessous.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
33
PROJET 1. É
crire la suite
d’une nouvelle fantastique
ÉTAPE 1 LIRE LE DÉBUT D’UN CONTE FANTASTIQUE
Nathanaël se croit poursuivi par le mystérieux « homme au son fauteuil, immobile et taciturne5, en renvoyant des
sable ». Il écrit une lettre à son ami Lothaire pour lui expli- nuages de fumée qui nous enveloppaient tous comme
quer l’origine de son obsession et le convaincre de l’existence d’un épais brouillard. Ces soirs-là, notre mère paraissait
de cet être maléfique. fort triste ; et à peine l’horloge sonnait-elle neuf heures :
25 « Allons, enfants ! disait-elle, au lit, au lit ! voici l’homme
Je te vois déjà rire à cette lecture, et j’entends Clara1
au sable : je l’entends qui vient. » – Effectivement, j’en-
s’écrier : « Mais ce sont de vrais enfantillages ! » – Riez,
tendais toujours alors dans l’escalier un bruit de pas qui
je vous prie, moquez-vous de moi de tout votre cœur : je
semblaient monter pesamment et avec lenteur : ce devait
vous en conjure instamment2 ! – Mais, Dieu du ciel ! mes
être l’homme au sable.
5 cheveux se dressent d’effroi, et il me semble que cette
30 Une fois, ce bruit sourd et étrange m’ayant causé plus de
inspiration de solliciter vos railleries part d’un désespoir
frayeur qu’à l’ordinaire, je demandai à ma mère, pendant
insensé […] … mais venons au fait.
qu’elle nous emmenait : « Dis donc, maman, qui est donc
Enfants, ma sœur et moi, c’était fort rarement, hormis
ce méchant homme au sable qui nous chasse toujours de
l’heure du dîner, que nous voyions mon père durant la
chez papa ? quel air a-t-il ? – Il n’y a point d’homme au
10 journée ; il devait être fort occupé par ses affaires. Mais
35 sable, mon cher enfant, répondit ma mère ; quand je dis :
après le repas du soir, qui était servi à sept heures, sui-
Voici l’homme au sable ! cela veut dire seulement : vous
vant les vieux usages, nous allions, ainsi que ma mère,
avez sommeil, et vous ne pouvez tenir les yeux ouverts,
avec lui dans son cabinet de travail3, et nous prenions
comme si l’on vous y avait jeté du sable. » – La réponse de
tous place autour d’une table ronde. Mon père fumait,
ma mère ne me satisfit pas, et dans mon esprit d’enfant
15 un grand verre de bière devant lui. Souvent il nous
40 s’enracina la conviction que ma mère ne niait l’existence
racontait beaucoup d’histoires merveilleuses, et avec un
de l’homme au sable que pour nous empêcher d’en avoir
tel entraînement4 que sa pipe s’éteignait toujours. Alors,
peur ; car je l’entendais constamment monter l’escalier.
j’étais chargé de la rallumer avec du papier enflammé, ce
qui m’amusait infiniment. Souvent aussi, il nous mettait
20 dans les mains des livres d’images, et il restait assis dans E.T.A. Hoffman, L’Homme au sable, trad. F. Loève-Veimars, 1817.
1. Clara : sœur de Lothaire et fiancée de Nathanaël. 2. Instamment : avec insistance. 3. Cabinet de travail : petit bureau.
4. Entraînement : entrain, joie, gaieté. 5. Taciturne : qui se tait, qui n’a pas envie de parler.
2. D’après Nathanaël, quelle sera la réaction de ses amis, Lothaire et Clara, quand ils liront sa lettre ?
D’après Nathanaël, Lothaire et Clara vont se moquer de lui. Ils ne prendront pas au sérieux son récit.
3. Dans le récit de Nathanaël, qu’est-ce qui pourrait provoquer la réaction de ses amis ?
Lothaire et Clara peuvent rire parce que l’enfant a eu peur d’un être imaginaire, identifié à l’inconnu
dans l’escalier. Or Nathanaël, adulte, semble prendre au sérieux cette peur enfantine.
34
PROJET 1. ÉCRIRE LA SUITE D’UNE NOUVELLE FANTASTIQUE ÉCRITURE
6. a. La famille se réunit dans le « cabinet de travail » du père. Relevez dans le texte p. 34 les quelques
éléments de décor mentionnés par le narrateur.
On peut relever ces éléments : une table ronde, un fauteuil, une horloge.
b. Complétez le mobilier du cabinet de travail : choisissez trois noms parmi cette liste et ajoutez à chacun
trois expansions du nom de votre invention.
bougie • cheminée • poêle • tableaux • rideau • porte dérobée • chandelier • encrier • papiers •
plumes • bibelots • canapé • bibliothèque • armoire • tapis • coussins • vase
Exemple : une vaste cheminée, une cheminée de marbre noir, une cheminée où flambait un grand feu.
Élément 1 : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Élément 2 : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Élément 3 : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
7. a. Encadrez les connecteurs de temps dans le deuxième paragraphe du texte p. 34 et identifiez le temps
verbal dominant. Qu’est-ce que ces connecteurs et ce temps permettent d’exprimer ?
Le temps verbal dominant est l’imparfait. Ce temps et ces connecteurs expriment l’habitude.
�������������������������������
toujours, jamais, �������������������������������
fréquemment, �������������������������������
parfois, rarement, �������������������������������
une fois,
�������������������������������
sans cesse, tous �������������������������������
généralement, souvent, �������������������������������
de temps en temps, �������������������������������
à ce moment-là
�������������������������������
les jours �������������������������������
régulièrement �������������������������������
quelquefois �������������������������������
35
8. a. Dans le troisième paragraphe du texte p. 34, repérez les indices d’une progression dans l’action.
1. connecteur temporel : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������
une fois
2. temps dominant dans le paragraphe : ���������������������������������������������������������������������������������������
imparfait
3. tournure au comparatif : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������
plus de frayeur qu’à l’ordinaire
b. Qu’est-ce qui a changé par rapport au début du récit ? Dans votre réponse, utilisez une de ces expressions.
progressivement • peu à peu • avec le temps • au fur et à mesure •
de plus en plus • graduellement
9. Complétez ces phrases avec des éléments de votre choix, en utilisant l’imparfait et le passé simple.
1. Tous les soirs, ma famille ������������������������������������������������������������������������������������������������������� ;
mais, une nuit, je �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. D’habitude, ma mère ������������������������������������������������������������������������������������������������������������� .
Or, ce jour-là, elle ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
3. Peu à peu je ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� .
Tout à coup, il ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
10. Entourez deux mots relevant du lexique de la peur dans le texte p. 34. À quelle perception la peur
de Nathanaël est-elle liée ?
La peur de Nathanaël est liée à ses perceptions auditives.
11. Complétez le tableau ci-dessous à l’aide du lexique de la peur. Puis numérotez les noms dans le tableau,
du sentiment le moins fort au sentiment le plus fort (certains peuvent être au même niveau).
3
peur (n° ……) apeuré, peureux apeurer
1
crainte (n° ……) craintif craindre
5
terreur (n° ……) terrifié, terrorisé terrifier
2
angoisse (n° ……) angoissé, angoissant angoisser
6
épouvante (n° ……) épouvanté, épouvantable épouvanter
12. Cherchez des mots et expressions évoquant les manifestations physiques de la peur.
Exemple : avoir les cheveux qui se dressent sur la tête.
Exemples d’expressions : avoir la chair de poule, être parcouru d’un frisson de peur, trembler, être glacé
de peur, être figé de terreur, avoir les jambes qui flageolent, avoir le cœur qui bat la chamade…
36
PROJET 1. ÉCRIRE LA SUITE D’UNE NOUVELLE FANTASTIQUE ÉCRITURE
15. Classez dans les boîtes qui conviennent ces noms et ces adjectifs.
Noms : parfum • pression • aperçu • effluve • amertume • heurt • relents • éclat • brouillard •
effleurement • aspérité • vapeur
Adjectifs : sourd • rugueux • âcre • nauséabond • strident • caressant • éblouissant • grave • aigu • flou
aperçu, éclat, flou, éclat, sourd, strident, parfum, effluve, pression, aspérité,
brouillard, vapeur, grave, aigu relents, nauséabond, heurt, effleurement,
éblouissant amertume, âcre rugueux, caressant
16. Relisez les deux phrases soulignées dans le texte p. 34. Surlignez d’une couleur les parties des phrases
qui parlent d’un fait objectif, d’une autre couleur les parties correspondant à l’interprétation qu’en donne
Nathanaël.
17. Classez les phrases suivantes en les numérotant selon le degré de certitude, du moins sûr au plus sûr.
1. Cela pouvait être l’homme au sable. 1 2. J’étais persuadé que c’était l’homme au sable. 4
3. Il me semblait que c’était l’homme au sable. 2 4. Probablement il s’agissait de l’homme au sable. 3
18. a. Le verbe devoir a plusieurs sens. Reliez chaque phrase au sens qui convient.
Les enfants doivent aller se coucher à 21 h. • • C’est inévitable, c’est une fatalité.
Il tremble, donc il doit avoir peur. • • C’est une obligation, une règle établie.
Tout homme doit mourir un jour, hélas ! • • C’est quelque chose de prévu.
Le visiteur doit venir à 21 h, attendons-le. • • C’est une hypothèse probable.
b. Quel sens a le verbe devoir dans la phrase du texte p. 34 : « ce devait être l’homme au sable » ?
Le verbe indique une hypothèse considérée comme très probable par l’enfant.
37
19. Réécrivez ces phrases pour exprimer le doute par différents moyens.
1. Un soir, je sentis une fumée légère émaner du cabinet de travail.
À l’aide des activités précédentes, vous allez écrire une suite à cet extrait. Elle pourra ou non finir l’histoire.
23. Parmi les exercices précédents, quels outils pourrez-vous réutiliser pour écrire votre texte ?
38
PROJET 1. ÉCRIRE LA SUITE D’UNE NOUVELLE FANTASTIQUE ÉCRITURE
39
12. Le verbe et son sujet
→ Raconter une expérience inquiétante
l OBSERVER
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Le sujet est ce dont on parle dans une phrase. Une phrase verbale contient au minimum un sujet
et un groupe verbal. Ex. : Le son se répète. Un même verbe peut avoir plusieurs sujets et plusieurs
verbes peuvent avoir le même sujet.
Ex. : Un murmure et un cri se font entendre. La porte s’ouvre, se referme.
• Le lien entre le sujet et le verbe se marque par l’accord du verbe avec le sujet en personne,
en nombre et parfois en genre (verbe conjugué avec l’auxiliaire être et le participe passé).
Ex. : J’entends. Les portes se sont fermées. →¢32 P. 108
• Le sujet est souvent placé juste avant le verbe. Cependant, il peut être :
– éloigné du verbe par un pronom, des expansions du nom, des CC… Ex. : Un son nous réveille.
– après le verbe, dans une phrase interrogative ou, dans une phrase déclarative, après certains mots
ou GN placés en tête de phrase. Ex. : Quand s’est répété ce son ? Toute la nuit se répète un son.
• Dans certaines phrases, appelées impersonnelles, le pronom sujet il ne désigne rien ni personne.
Ex. : Il pleut.
5.** Soulignez les verbes et surlignez leur sujet. Si des mots éloignent le sujet du verbe, entourez-les
en rouge. Si des mots entraînent une inversion sujet-verbe, entourez-les en noir.
BOÎTE À OUTILS
On ne sait ce qu’il faut penser du récit de Jane Eyre. Quel bruit l’a
réveillée ? Quel son étrange a-t-elle entendu ? Peut-être aussi, dans Comment trouver le sujet ? En
son sommeil, a-t-elle fait un cauchemar ? Mais ces phénomènes, posant la question qui/qu’est-ce
qui… ? ou en cherchant quels
elle les attribue à une présence mystérieuse. On dirait une personne mots on peut encadrer avec
qu’impressionne le moindre bruit. la tournure c’est... qui...
40
GRAMMAIRE
6.** Conjuguez le verbe entre parenthèses au passé composé et faites les accords nécessaires.
1. Jane (percevoir) ..............................
a perçu des sons inhabituels. 2. La nuit (tomber) ..............................
est tombée
3. De légers craquements (résonner) ................................
ont résonné dans le silence nocturne. 4. Il lui (sembler)
................................
a semblé que des doigts frôlaient la porte.
Ex. : Un son Ex. : Il se Ex. : Trembler est Ex. : Qui surmonte sa peur Ex. : Qu’un fantôme hante
étrange se répète. répète. un signe de peur. fait preuve de courage. le manoir m’effraierait.
8.* De nombreux dictons sont bâtis sur la structure Qui aime bien, châtie bien. Retrouvez-en deux.
VERS LE BREVET
MP3 D’où viennent ces influences mystérieuses qui changent en découragement
10.** Soulignez les notre bonheur et notre confiance en détresse ? […] Je descends le long de
verbes et encadrez leur l’eau ; et soudain, après une courte promenade, je rentre désolé, comme si
sujet. Puis, sur une feuille quelque malheur m’attendait chez moi. – Pourquoi ? – Est-ce un frisson de
à part, écrivez ce texte froid qui, frôlant ma peau, a ébranlé mes nerfs et assombri mon âme ?
sous la dictée.
Guy de Maupassant, Le Horla, 1887.
l
S’EXPRIMER • Raconter une expérience inquiétante
11.*** Relisez l’extrait de Jane Eyre. Un autre habitant du château a perçu des bruits différents. Il raconte
son expérience à la 1re personne. Écrivez son récit en trois à quatre lignes, entourez les sujets et vérifiez
l’accord des verbes. Puis réécrivez une de vos phrases en modifiant la place du sujet.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
41
13. Le verbe et ses compléments
→ Montrer un personnage en action
l OBSERVER
1. Dans la proposition entre crochets, surlignez
en bleu le GN qui exprime ce que rend la caissière [Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de
et en vert le pronom qui indique à qui elle le rend. sa pièce de cent sous], Georges Duroy sortit du
restaurant.
2. Des deux GN surlignés, lequel pourrait être Comme il portait beau1 par nature et par pose
supprimé ?
d’ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa
d’un geste militaire et familier sa moustache d’un geste militaire et familier, et
jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et
3. Comparez ces deux phrases : Il cambra sa taille. / circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui
Sa taille est cambrée. Entourez le GN sur lequel s’étendent comme des coups d’épervier.
cambrée apporte une information. Peut-on supprimer Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885.
les mots soulignés ? 1. Portait beau : avait belle allure, était élégant.
On ne peut pas les supprimer.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Une phrase verbale comporte deux constituants obligatoires : un sujet et un groupe verbal (GV).
Ex. : [La caissière] [sourit]. = [sujet] + [GV = V]
• Le groupe verbal peut contenir un verbe et un ou plusieurs GN (ou équivalent : pronom, infinitif…).
Ex. : La caissière [rend la monnaie à Georges Duroy.]
[GV = V + GN1 + préposition à + GN2]
Ces GN sont des compléments essentiels du verbe : on les attend nécessairement auprès du verbe.
Contrairement aux compléments circonstanciels, ils ne peuvent être ni supprimés ni séparés du verbe
par une virgule, et il est difficile de les déplacer.
• Certains compléments essentiels peuvent indiquer le lieu où l’on va et d’où l’on vient. Il ne faut pas
les confondre avec des compléments circonstanciels de lieu.
→¢16 P. 52
4.* Dans ces phrases, tous les compléments essentiels ont disparu ! Soulignez les verbes qui en attendent,
puis inventez des compléments.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
5.* a. Des erreurs de ponctuation se sont glissées dans ce texte. Placez entre crochets chaque verbe
et son ou ses compléments essentiels, s’il y en a.
b. Barrez les virgules qui séparent le verbe de ses compléments essentiels.
Sur le seuil du restaurant, Georges Duroy [hésite]. Il [fouille, ses poches], à la recherche d’argent.
Il ne [possède que, quelques pièces]. Il [renonce, à une boisson fraîche]. Le long du boulevard,
il [marche] et [flâne]. Il [profite, de cette belle soirée d’été]. Il [lance, des regards, aux passantes].
42
GRAMMAIRE
• Certains verbes s’emploient sans complément : on les appelle des verbes intransitifs. Ex. : Il flâne.
• D’autres verbes, dits verbes transitifs, s’emploient toujours avec un ou des compléments :
– un complément d’objet direct (COD), ainsi désigné parce qu’aucune préposition ne le relie
au verbe. Un verbe suivi d’un COD est transitif direct. Ex. : Il [cambra sa taille.] [GV = V + COD]
– un complément d’objet indirect (COI), ainsi désigné parce qu’il est relié au verbe par une
préposition. Un verbe suivi d’un COI est transitif indirect. Ex. : Il [sourit à la caissière.] [GV = V + COI]
• S’il y a un COD et un COI, ou deux COI, le second est nommé complément d’objet second (COS).
Ex. : La caissière [rend la monnaie à Georges Duroy.] [GV = V + COD + COS]
• COD, COI et COS sont le plus souvent des GN. Mais ils peuvent être des infinitifs, des pronoms
ou des propositions subordonnées introduites par (à ce/de ce) que.
Ex. : Georges veut réussir (infinitif, COD). La caissière lui (pronom, COI) rend la monnaie. Il espère que
la chance lui sourira (proposition subordonnée, COD).
→¢20 P. 68
6.* Nommez la fonction qui correspond à chaque définition, puis reliez-la à son exemple.
1. complément du verbe avec préposition (………………..
COI ) • • Duroy séduit la caissière.
……………………….……..
2. verbe employé sans complément (verbe intransitif ) •
• Il jette un regard aux dîneurs.
……......…………..) •
3. complément du verbe sans préposition (COD
• Il patiente.
4. complément du verbe avec préposition,
• Il parle à Forestier.
suivant un autre complément (………………….
COS ) •
7.** Rayez l’intrus dans chaque liste de verbes en réfléchissant à leur construction, puis donnez un titre
à la liste.
8.** Reliez chaque verbe à son complément, puis indiquez s’il s’agit d’un COD ou d’un COI.
Verbe Complément
1. respecter • • COI
du train (………….)
2. descendre • • COD
le train (………….)
3. penser • • COD
les vacances (………….)
4. obéir • • COI
aux vacances (………….)
5. prendre • • COI
à la loi (………….)
6. attendre • • la loi (………….)
COD
9.** Dans ce paragraphe, soulignez en bleu les COD, en vert les COI et en rouge les COS.
Georges Duroy a quitté la Normandie pour Paris. Il regrette sa pauvreté : elle le prive de certains plaisirs.
Il lutte contre la misère. Il songe à son avenir : il cherche un travail mais il rêve d’une vie facile. Il confie son
sort à la chance. Il connaît son charme et compte sur son pouvoir de séduction.
43
13. Le verbe et ses compléments
JOUONS AVEC LA LANGUE
10.** TROUVEZ LE VERBE MYSTÈRE ! Selon les compléments qui le suivent, ce verbe peut avoir les
définitions ci-dessous.
Jouer
Employez ce verbe mystère dans trois phrases illustrant chacune un sens différent.
12.*** Modifiez la classe grammaticale des compléments d’objet, comme dans l’exemple.
Exemple : Boule de Suif aspire au respect (GN). →
infinitif : Boule de Suif aspire à être respectée.
→ prop. sub. : Boule de Suif aspire à ce qu’on la
respecte.
1. Elle redoute que ses compagnons de route la méprisent (prop. sub.).
→ GN : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Elle redoute le mépris de ses compagnons de route.
→ infinitif : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Elle redoute d’être méprisée par ses compagnons de route.
44
GRAMMAIRE
• Certains verbes, comme être, devenir, rester, paraître..., servent à relier le sujet à un attribut
du sujet. Ce sont des verbes d’état ou verbes attributifs. Ils peuvent toujours être remplacés
par le verbe être. Ex. : Georges Duroy [reste élégant]. [GV = V + attribut du sujet]
• L’attribut du sujet est un mot ou un groupe de mots qui apporte une information sur le sujet,
qui lui attribue une caractéristique (ex. : Georges Duroy = élégant). Il est essentiel : on ne peut pas
le supprimer sans rendre la phrase incorrecte ou changer son sens (ex. : Il reste élégant ≠ Il reste).
• L’attribut du sujet peut être un GN ou équivalent (infinitif, pronom…), un adverbe ou un groupe
prépositionnel (ex. : Il est de bonne humeur), mais c’est le plus souvent un adjectif. Dans ce cas,
il s’accorde avec le sujet. Ex. : Elle est élégante. Ses vêtements sont élégants.
13.** QUI SUIS-JE ? Reliez les moitiés de phrases entre elles pour répondre à cette question ! Indice : je suis
un célèbre personnage de Victor Hugo.
1. Pour le vol d’un pain, je deviens • • empli de rancune contre la société.
2. Je tente plusieurs évasions car je pense être • • un homme de bien.
3. Ma peine est à chaque fois • • capable de m’améliorer.
4. Après vingt ans de bagne, je demeure • • un bagnard.
5. Mais aux yeux d’un évêque, je parais • • exagérément puni.
6. Après cette rencontre, je deviens • • plus lourde.
Je suis : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Jean Valjean, héros des Misérables
14.** Dans ces phrases, entourez les verbes qui sont construits
BOÎTE À OUTILS
avec un attribut du sujet et soulignez l’attribut du sujet.
Certains verbes non attributifs
1. Charles Bovary tombe véritablement amoureux d’Emma ; peuvent être construits avec
celle-ci se croit amoureuse de lui aussi. un attribut du sujet : des verbes
intransitifs (ex. : Il meurt heureux),
2. Georges Duroy est né pauvre, mais il ne le reste pas. pronominaux (ex. : Elle se révèle
exquise), de mouvement
3. Il passe pour talentueux ; en réalité, c’est Madeleine qui l’est.
(ex. : Ils reviennent contents).
4. Boule de Suif se révèle généreuse ; ses compagnons de voyage
se montrent au contraire égoïstes.
5. Mathilde Loisel revient émerveillée de sa soirée au bal, mais s’aperçoit qu’elle a perdu sa parure !
l
S’EXPRIMER • Montrer un personnage en action
15.*** Le boulevard parisien où se promène Georges Duroy est plein d’animation. Décrivez cette animation,
puis racontez ce que fait Georges en quelques lignes, en puisant par exemple dans la liste de verbes
ci-dessous. Soulignez dans votre texte les COD, COI ou COS en utilisant trois couleurs différentes.
Verbes intransitifs : déambuler • vagabonder • frimer • crâner
Verbes transitifs : regarder • contempler • rencontrer • profiter • rêver • parler
Verbes attributifs : paraître • sembler • se révéler • devenir
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une carte mentale à compléter,
à retrouver en complément numérique.
45
14. La voix active et la voix passive
→ Décrire une ville imaginaire
l OBSERVER
1. Le verbe souligné est à la voix passive :
nommez les deux éléments qui le composent.
Les auteurs décrivent la ville imaginaire d’Irem des Hautes
Tours, située dans le désert.
De l’auxiliaire être et du participe passé. Les sols sont recouverts de perles et de boules de
musc, d’ambre ou de safran. Des rigoles coulent sous
2. Soulignez les autres verbes qui sont les maisons et les grandes avenues de la ville sont
conjugués à la voix passive. ornées d’arbres fruitiers. Irem fut découverte par un
chamelier, Abd-Allah ibn Abou-Kilabeh, qui cherchait
3. Encadrez le GN qui désigne celui qui un chameau égaré.
découvrit Irem. Ce GN est-il le sujet du verbe
Alberto Manguel et Gianni Guadalupi,
surligné ?
Dictionnaire des lieux imaginaires, 2001.
Ce GN n’est pas le sujet du verbe.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• À la voix passive, contrairement à la voix active, le sujet subit l’action exprimée par le verbe.
L’auteur de l’action (personne ou objet) est introduit par la préposition par ou de. Ce groupe
prépositionnel est appelé complément d’agent du verbe passif ; on peut le supprimer.
Ex. : passif → Irem (sujet) fut découverte (verbe) par un chamelier (complément d’agent).
actif → Un chamelier (sujet) découvrit Irem (COD).
4.* a. Parmi ces phrases, soulignez en rouge celles qui sont au passif BOÎTE À OUTILS
et en bleu celles qui sont à l’actif.
b. Dans les phrases au passif, surlignez le complément d’agent, quand il existe. Quand la personne qui
accomplit l’action n’est
1. Les explorateurs espagnols croyaient à l’existence de cités d’or. 2. Selon la pas connue : à la voix
légende, ces sept cités furent fondées par des évêques. 3. Elles regorgeaient active, le sujet est on ; à
d’or et de pierres précieuses. 4. Malgré les efforts des explorateurs, elles ne la voix passive, il n’y a pas
de complément d’agent.
furent jamais retrouvées.
• Pour mettre un verbe au passif, on conjugue l’auxiliaire être au temps et au mode voulus
et on ajoute le participe passé du verbe. À l’indicatif, cela donne ceci :
46
GRAMMAIRE
6.** Conjuguez les verbes de ces phrases à la voix passive, aux temps et mode indiqués.
Faites les accords nécessaires. →¢33 P. 110
• Une phrase active avec un verbe suivi d’un COD (verbe transitif direct) peut être mise au passif :
Ex. : Des arbres fruitiers ornent les avenues. → Les avenues sont ornées d’arbres fruitiers.
sujet V COD sujet V complément d’agent
• Seuls des verbes transitifs directs (ayant un complément d’objet direct) peuvent être mis à la voix
passive. La transformation à la voix passive est impossible pour tous les autres verbes. →¢13 P. 42
4. Les rues sont animées jour et nuit par une activité débordante. → ������������������������������������������������
Une activité débordante anime
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
les rues jour et nuit.
Exemple : Ville où les habitants sont des machines → La ville est peuplée de machines.
l
S’EXPRIMER • Décrire une ville imaginaire
9.*** Voici des noms de villes imaginaires cités par Alberto Manguel et Gianni Guadalupi. Choisissez-en un
et, en utilisant la voix active et la voix passive, décrivez des éléments de la ville qui porte ce nom.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
47
15. Les expansions du nom
→ Raconter une métamorphose
l OBSERVER
1. Dans l’extrait A, entourez le nom et le
GN sur lesquels les expressions soulignées
Cette nouvelle raconte la même scène onze fois : Mlle Motleri
ouvre la porte à Fassi, qui se transforme en insecte au fil du
apportent des informations. Dans l’extrait B, texte.
soulignez les expressions qui apportent une A. C’était Fassi, le notaire, son vieil ami, et il portait un
information sur les GN surlignés. pardessus noir d’où la pluie s’égouttait encore.
B. Elle vit le vieux notaire Fassi, ami de la famille […].
2. Voici l’extrait A réduit à une phrase Il portait un imperméable noir trop large, qui tombait en
correcte minimale : C’était Fassi et il portait
gros plis, brillant de pluie, ruisselant de pluie.
un pardessus. Réduisez l’extrait B.
C. Elle se trouva nez à nez avec un homme massif qui
Elle vit le notaire portait un imperméable de caoutchouc noir, à écailles,
Il portait un imperméable dur et visqueux, d’où l’eau tombait en cascades.
Dino Buzzati, « Crescendo », Les Nuits
3. Réduisez l’extrait C en barrant dans difficiles, trad. M. Sager, 1972.
le texte tout ce qui n’est pas indispensable
pour former une phrase correcte.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Le groupe nominal (GN) minimal se réduit à un nom propre (ex. : Fassi) ou à un nom commun
accompagné d’un déterminant (ex. : le notaire, un imperméable). Le GN peut aussi être étendu.
Dans ce cas, le nom du GN devient le noyau d’expansions : des mots qui apportent des informations
supplémentaires.
Ex. : un imperméable noir, un imperméable de caoutchouc, un imperméable qui tombait en gros plis
NOM-NOYAU EXPANSION NOM-NOYAU EXPANSION NOM-NOYAU EXPANSION
• Les expansions du nom font partie du GN, mais elles peuvent être supprimées.
Ex. : Il portait un pardessus noir d’où la pluie s’égouttait encore.
4.* LES MOTS À LA LOUPE. Le nom expansion vient du verbe latin expandere, qui signifie se déployer.
Quel lien faites-vous entre l’expansion, au sens grammatical, et cette étymologie ?
L’expansion, au sens grammatical, ajoute des informations sur un GN. Quand on ajoute des expansions
à un GN, on le déploie, on l’étend : il devient plus long et plus riche de sens.
5.* Dans les phrases suivantes, barrez les expansions qui se rattachent aux noms surlignés, s’il y en a.
1. Elle sort de sa chambre et se dirige vers la porte de son
BOÎTE À OUTILS
appartement.
Si, dans un GN, des mots
2. Dans le couloir obscur, un inconnu en pardessus qui ressemble disparaissent quand on
vaguement au notaire lui fait face. remplace le nom-noyau par
un pronom, alors ces mots sont
3. Cet homme dont elle distingue mal le visage a l’air étrange. des expansions. Ex. : Il portait
un imperméable qui tombait
4. Son imperméable mouillé, en caoutchouc épais, lui évoque une
en gros plis. → Il le portait.
luisante carapace d’insecte. → On ne peut pas dire : *Il le
portait qui tombait en gros plis.
5. Sa voix est rauque et elle ne comprend pas ses paroles
embrouillées.
48
GRAMMAIRE
6.** Entourez les expansions des noms soulignés et classez-les dans le tableau.
Mlle Motleri vit sur le palier une silhouette massive qu’elle ne reconnut pas. Cette forme semblait recouverte
d’une carapace de caoutchouc avec des écailles. Des yeux minuscules brillaient dans une face qui lui parut
noire comme du charbon. Son crâne à la forme bizarrement allongée la surprit.
7.** Aidez un dessinateur à créer le personnage de la nouvelle de Buzzati ! Indiquez-lui comment le dessiner
au moyen d’expansions du nom. Inspirez-vous du texte mais aussi de votre imagination.
������������������������������������������� �������������������������������������������
������������������������������������������� �������������������������������������������
Un imperméable �������������������
49
15. Les expansions du nom
• L’adjectif épithète, le groupe prépositionnel CDN et la PSR font tous trois partie du GN. L’un peut
être remplacé par un autre.
Ex. : Un pardessus noir = un pardessus de couleur noire = un pardessus qui est noir.
8.* Placez chaque adjectif à côté du nom dont il est épithète. Veillez aux accords !
Mlle Motleri, avec sa vivacité enjouée s’élança dès qu’elle entendit le timbre enroué de la
vieille sonnette. Elle attendait son vieil ami le notaire. Mais sur le palier
obscur , elle fut surprise de le trouver si changé. D’une voix enrouée , il balbutia
quelques phrases obscures Cependant, sur un ton enjoué , elle l’invita à entrer.
9.** a. Dans chaque GN, soulignez l’expansion du nom et identifiez sa classe grammaticale.
b. Proposez un adjectif de sens proche pour la remplacer.
1. Une histoire qui ne semble pas vraie. → classe : proposition subordonnée relative
→ adjectif : invraisemblable
2. Une histoire à laquelle on ne peut croire. → classe : proposition subordonnée relative
→ adjectif : incroyable
3. Une anecdote sans originalité. → classe : groupe prépositionnel
→ adjectif : banale
4. Un conte à dormir debout. → classe : groupe prépositionnel
→ adjectif : absurde
10.** Remplacez chaque adjectif par une autre expansion de sens proche mais appartenant à une autre
classe grammaticale.
Exemple : un amour éternel → un amour qui durera toujours.
1. Un ancien ami : un ami d’autrefois, un ami que l’on a eu jadis
2. Une ville ancienne : une ville qui existe depuis longtemps
3. Un enfant curieux : un enfant qui s’intéresse à de nombreuses choses
4. Un curieux personnage : un personnage qui paraît étrange
5. Un triste individu : un individu dont le comportement est malhonnête, suspect
6. Une histoire triste : une histoire qui fait naître de la tristesse
50
GRAMMAIRE
• La proposition subordonnée relative commence par un pronom relatif. Ce pronom joue le rôle
de représentant du nom-noyau à l’intérieur de la subordonnée. Le nom-noyau est appelé antécédent
du pronom relatif. Ex. : Il porte des gants qui cachent ses mains.
ANTÉCÉDENT
• Le pronom relatif (qui, que, dont, où) change de forme selon sa fonction dans la subordonnée relative.
Il porte des gants qui (sujet) cachent ses mains. Il porte des gants auxquels (COI) il prête attention.
Il porte des gants que (COD) tu as achetés. Il porte des gants dont (CDN) le cuir est noir.
Il porte des gants dont (COI) il prend soin. Il porte des gants d’où (CC) dégouline de l’eau.
Il est parfois composé : lequel, laquelle, lesquel(le)s, duquel, de laquelle, desquel(le)s, auquel,
à laquelle, auxquel(le)s.
→¢12 ET 13 P. 40
12.** a. Introduisez le pronom relatif qui convient dans la phrase transformée. Utilisez certains mots
de la liste ci-dessous.
à laquelle • à qui • de laquelle • desquelles • dont • d’où • lequel • où • que • qui • sur qui
1. Mlle Motleri pousse un cri d’étonnement. Ce cri est strident.
→ Le cri d’étonnement que pousse Mlle Motleri est strident.
2. La silhouette d’un inconnu apparaît dans la pénombre. L’inconnu s’avance.
→ L’inconnu dont la silhouette apparaît dans la pénombre s’avance.
3. Le regard de l’inconnu se fixe sur Mlle Motleri et celle-ci se met à trembler.
→ Mlle Motleri, sur qui se fixe le regard de l’inconnu, se met à trembler.
4. Des sons sortent de la bouche de l’inconnu. Sa bouche grimace.
→ La bouche de l’inconnu, de laquelle sortent des sons, grimace.
b. Observez les phrases de départ et la phrase transformée. Quel avantage présente l’utilisation
d’une proposition subordonnée relative pour compléter un nom ?
Elle permet de ne pas répéter le nom en regroupant les propositions dans une seule phrase.
l
S’EXPRIMER • Raconter une métamorphose
13.*** Mlle Motleri se transforme à son tour. Décrivez le personnage pendant et après sa métamorphose
en reformulant la phrase suivante au moins deux fois, grâce à l’ajout d’expansions du nom.
Maître Fassi se trouva nez à nez avec Mlle Motleri. Elle portait une robe.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une carte mentale à compléter,
à retrouver en complément numérique.
51
16. Les compléments circonstanciels
→ Écrire les premières phrases d’un récit réaliste
l OBSERVER
1. Si on ne lit pas les mots entre crochets, les phrases
restent-elles correctes et compréhensibles ?
[Ce matin-là], [en sortant de chez lui], [à l’heure
ordinaire où il se rendait au Palais de justice],
l’inspecteur principal Ganimard nota le manège
assez curieux d’un individu […].
Oui, les phrases restent compréhensibles.
[Tous les cinquante ou soixante pas], cet homme
se baissait, [soit pour renouer les lacets de ses
2. Soulignez les groupes entre crochets en utilisant
ce code couleur.
chaussures, soit pour ramasser sa canne, soit pour
Les groupes de mots entre crochets sont utiles pour :
tout autre motif ]. Et, [chaque fois], il tirait de sa
– situer l’action dans le temps
poche, et déposait [furtivement] sur le bord du
– indiquer le but d’une action
trottoir, un petit morceau de peau d’orange.
Maurice Leblanc, L’Écharpe de soie rouge, 1921.
– préciser la manière dont l’action est réalisée
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Dans la phrase, certains mots précisent les circonstances d’une action : temps, lieu, manière,
cause, conséquence, but... Ce sont les compléments circonstanciels (CC). Ils sont aussi appelés
compléments de phrase parce qu’ils ne dépendent ni du verbe ni du nom.
• On peut les multiplier librement et ils n’ont pas de place fixe dans la phrase. On peut assez
facilement les déplacer et on peut les supprimer.
Ex. : Ce matin-là, Ganimard nota avec étonnement ce curieux manège. → Ganimard, ce matin-là, nota
ce curieux manège, avec étonnement. → Ganimard nota ce curieux manège.
• Les classes grammaticales des CC sont très variées, par exemple :
– GN. Ex. : ce matin-là ;
– un groupe prépositionnel : préposition + GN (ex. : dans la rue) ; préposition + infinitif (ex. : pour
renouer ses lacets) ; gérondif (ex. : en sortant de chez lui) ;
– un adverbe. Ex. : furtivement ;
– une proposition subordonnée conjonctive. Ex. : alors qu’il sortait.
52
GRAMMAIRE
• Le CC de temps indique pendant combien de temps et depuis quand dure une action (durée),
quand elle a lieu (moment), combien de fois elle se passe (fréquence).
• Le CC de lieu indique où une action se passe (question où ?), le lieu d’origine (d’où ?) ou le lieu vers
lequel on se dirige (vers/jusqu’où ?), le lieu par lequel on passe (par où ?).
6.** a. Voici un paragraphe inspiré d’un début de roman. Soulignez les CC de lieu.
b. Inscrivez chaque CC sous la question qui lui correspond.
Dans la plaine rase, un homme suivait seul la grande route. De Marchiennes à Montsou, cela faisait dix
kilomètres de pavés, un trajet rectiligne à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même
pas le sol noir.
53
16. Les compléments circonstanciels
7.** Choisissez, dans la liste, quelques CC pour révéler le caractère du personnage
par son comportement, puis insérez-les dans la phrase ci-dessous.
le torse bombé • en baissant les yeux • brutalement • en homme sûr de son importance •
d’un pas hésitant • de son talon • avec sa canne • légèrement • comme pour se cacher
Il marchait …....................................................................... ; il avançait �������������������������������������
…....................................................... dans la rue pleine de monde ��������������������������������������������
…....................................................... . Il inclinait ���������������������������������������������������������������������
son chapeau sur l’oreille et battait le pavé ������������������������������������������������������������������������������������ .
8.** Soulignez les compléments de cause en rouge, et de conséquence en bleu. BOÎTE À OUTILS
1. L’inspecteur Ganimard doit se presser à cause d’un rendez-vous
au tribunal. La préposition pour a
de multiples sens en
2. Mais un individu, à force de s’arrêter et de se baisser, attire son attention. français. Par exemple,
3. Comme il est intrigué, l’inspecteur désire le suivre un moment. elle peut introduire
4. Mais il manque de temps, si bien qu’il doit renoncer. la cause (pour =
à cause de), mais aussi
le but (pour = afin de).
9.** REMUE-MÉNINGES ! Cause ou but ? Cochez la case qui convient.
Cause But
1. Un individu feint de renouer ses lacets pour déjouer l’attention. □ ×
□
2. Mais l’inspecteur remarque l’individu justement pour cette raison. ×
□ □
□ ×
□
3. Il décide de le suivre pour résoudre l’énigme.
×
□ □
4. L’inspecteur est aussi célèbre pour sa perspicacité !
→¢15 P. 48
• Comment distinguer un complément du nom (CDN) et un complément circonstanciel (CC) ?
CDN CC
– Le CDN est rattaché à un nom-noyau par une – Le CC n’est rattaché à aucun nom.
préposition et se situe après ce nom-noyau. – On peut le déplacer librement. Ex. : Au-dessus
Ex. : On aperçoit l’horloge de la ville. des remparts, on aperçoit l’horloge.
– L’inversion de l’ordre nom/CDN n’est pas → On aperçoit, au-dessus des remparts,
naturelle. On peut difficilement dire : On aperçoit l’horloge.
de la ville l’horloge.
• Certains compléments de lieu sont essentiels (ou COI) : comment les distinguer des CC ? →¢13 P. 42
54
GRAMMAIRE
10.** a. Les mots soulignés sont des CC ou des CDN : surlignez les CC.
L’inspecteur Ganimard décida de sortir de bon matin. En effet, il n’aimait pas perdre du temps le matin.
De plus, il appréciait la fraîcheur du matin.
b. Les mots soulignés sont des CC ou des COI (ici, compléments de lieu essentiels) : surlignez les CC.
L’inspecteur Ganimard se trouvait à sa fenêtre. De sa fenêtre, il regardait les passants. Un individu
étrange, à l’angle de la rue, apparut. Intrigué, l’inspecteur sortit de chez lui et le suivit de loin.
11.** APPRENTI JOURNALISTE ! Un jeune journaliste hésite entre deux phrases semblables, à un détail près.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
la bijouterie Deluxe. Deuxième phrase : le voleur s’est livré à la police dans la bijouterie Deluxe.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Dans la deuxième phrase, dans la bijouterie Deluxe est CC. Il est séparé du verbe par une virgule,
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
on pourrait le supprimer. Dans la première phrase, c’est un complément essentiel du verbe.
l
S’EXPRIMER • Écrire les premières phrases d’un récit réaliste
Gustave Caillebotte,
Rue de Paris, un jour de pluie, 1877,
The Art Institute of Chicago.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
55
17. La place des mots dans la phrase
→ Déclarer son amour
l OBSERVER
1. Parmi toutes les formulations, laquelle
conseilleriez-vous à M. Jourdain ?
M. Jourdain veut arranger le compliment : « Belle
marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. »
Plusieurs réponses sont possibles.
Maître de philosophie. – On les peut mettre
premièrement comme vous avez dit. Belle
2. À quoi voit-on le lien entre sujet et verbe, quelle
que soit la formulation ? marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour.
Ou bien : D’amour mourir me font, belle marquise,
Le verbe font est toujours accordé avec vos yeux.
vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d’amour
me font, belle marquise, mourir. Ou bien : Mourir
3. *Me mourir font belle beaux vos amour de
vos beaux yeux, belle marquise, d’amour me font.
Marquise yeux : pourquoi cette formulation n’est-elle
pas proposée par le maître de philosophie ? Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle
marquise, d’amour.
Cette formulation n’a pas de sens :
Molière, Le Bourgeois gentilhomme, 1670.
on ne comprend plus le lien entre les mots.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Une phrase n’est pas une suite de mots mais un ensemble organisé de mots. Les règles
de combinaison et d’organisation des mots dans la phrase forment la syntaxe d’une langue.
Ex. : *Vos font de yeux me amour beaux mourir est une suite de mots sans signification.
Vos beaux yeux me font mourir d’amour est une phrase qui a du sens.
• Chaque langue a sa propre syntaxe. En français, on comprend le rôle d’un mot grâce à :
– la place du mot : par exemple, le déterminant précède le nom avec lequel il forme un GN
(ex. : vos yeux) ;
– les marques d’accord : par exemple, le sujet régit l’accord du verbe (ex. : vos yeux font).
• L’ordre des mots essentiels à la construction du sens de la phrase est généralement progressif :
Sujet + verbe ou verbe + attribut(s) ou verbe + complément(s)
→¢12 P. 40 ET 16 P. 52
4.* LES MOTS À LA LOUPE. Le mot syntaxe vient du grec syn (avec) et taxis (mise en ordre, arrangement).
Quel lien faites-vous entre cette étymologie et le sens du mot syntaxe en grammaire ?
Le mot syntaxe désigne les règles qui permettent de mettre des mots en ordre dans une phrase.
5.** Déclarer sa flamme en plusieurs langues ! Les langues européennes se ressemblent, mais chacune
a sa syntaxe. À vous de faire des comparaisons.
a. Dans chaque phrase, entourez en bleu les pronoms sujets et en rouge les pronoms COD.
b. Qu’observez-vous à propos de la forme des pronoms ? de la forme du verbe ?
Les pronoms changent selon leur fonction (pas de pronom sujet en espagnol), le verbe s’accorde.
56
GRAMMAIRE
6.** Aidez M. Jourdain à tourner un compliment à la marquise. Inventez des phrases dans lesquelles le même
GN, vos beaux yeux, occupera différents rôles.
• L’ordre de la phrase peut être modifié pour créer du sens, grâce à des procédés d’emphase.
– On redouble un élément par un pronom. Ex. : Je connais, moi, une fleur. (Saint-Exupéry)
– On détache un élément en tête de phrase. Ex. : J’admire vos yeux. → Vos yeux, je les admire.
– On encadre un élément par c’est… qui/que ou celui/ce qui/que... c’est. →¢18 P. 64
Ex. : J’admire votre beauté. → C’est votre beauté que j’admire. Ce que j’admire, c’est votre beauté.
• Les mots ou groupes de mots facultatifs, comme les CC, sont mobiles, mais leur place dans
la phrase est porteuse d’un effet : plus ou moins visibles, ces mots seront plus ou moins expressifs.
Ex. : Le fleuve coule lentement (ordre normal). → Lentement, le fleuve coule (mise en relief).
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. Elle ne sait pas que Christian est dépourvu d’éloquence et d’esprit. ����������������������������������������������
Ce qu’elle ne sait pas, c’est que
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Christian est dépourvu d’éloquence et d’esprit.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
plus que tout.
l
S’EXPRIMER • Déclarer son amour
9.*** Une jeune femme ou un jeune homme adresse un compliment à la personne qu’elle ou il aime en secret.
Écrivez ce petit texte, en jouant avec la place des mots. Soulignez dans votre texte les passages mis en relief.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
57
PROJET 2. Écrire un portrait réaliste
Un jeune peintre observe attentivement la façade d’une vierges devenues proverbiales. Il existait un charmant
maison parisienne, au petit matin. contraste produit par la jeunesse des joues de cette
En ce moment, une main blanche et délicate fit 20 figure, sur laquelle le sommeil avait comme mis en
remonter vers l’imposte1 la partie inférieure d’une des relief une surabondance de vie, et par la vieillesse de
grossières croisées2 du troisième étage, au moyen de cette fenêtre massive aux contours grossiers, dont
ces coulisses dont le tourniquet3 laisse souvent tomber l’appui était noir. Semblable à ces fleurs de jour qui
5 à l’improviste le lourd vitrage qu’il doit retenir. Le n’ont pas encore au matin déplié leur tunique roulée
passant4 fut alors récompensé de sa longue attente. 25 par le froid des nuits, la jeune fille, à peine éveillée,
La figure d’une jeune fille, fraîche comme un de ces laissa errer ses yeux bleus sur les toits voisins et regarda
blancs calices5 qui fleurissent au sein des eaux, se le ciel ; puis, par une sorte d’habitude, elle les baissa
montra couronnée d’une ruche en mousseline froissée6 sur les sombres régions de la rue, où ils rencontrèrent
10 qui donnait à sa tête un air d’innocence admirable. aussitôt ceux de son adorateur : la coquetterie la fit sans
Quoique couverts d’une étoffe brune, son cou, ses 30 doute souffrir d’être vue en déshabillé8, elle se retira
épaules s’apercevaient, grâce à de légers interstices vivement en arrière, le tourniquet tout usé tourna, la
ménagés par les mouvements du sommeil. Aucune croisée redescendit […], et la vision disparut. Pour ce
expression de contrainte n’altérait ni l’ingénuité de jeune homme, la plus brillante des étoiles du matin
15 ce visage, ni le calme de ces yeux immortalisés par semblait avoir été soudain cachée par un nuage.
avance dans les sublimes compositions de Raphaël7 :
c’était la même grâce, la même tranquillité de ces Honoré de Balzac, La Maison du Chat-qui-pelote, 1830.
1. Imposte : partie supérieure d’une fenêtre. 2. Grossières croisées : fenêtres de mauvaise qualité. 3. Tourniquet : morceau de bois
qui permet de fermer la fenêtre. 4. Il s’agit du jeune peintre. 5. Calices : ensembles de pétales de fleurs. 6. Ruche en mousseline
froissée : sorte de foulard en tissu léger et plissé. 7. Raphaël : peintre de la Renaissance qui réalisa plusieurs tableaux représen-
tant la Vierge Marie. 8. Déshabillé : ici, vêtement léger, qu’on porte à l’intérieur.
1. Quel personnage contemple la jeune fille ? Diriez-vous qu’il est curieux, amoureux ou heureux ?
Le personnage qui observe la jeune fille est un jeune homme posté dans la rue, sous ses fenêtres.
Il est amoureux d’elle : il est appelé « son adorateur » (l. 29).
2. Dans le texte, entourez en vert les parties du corps de la jeune fille qui sont décrites.
4. En lisant ce portrait, quelles suppositions peut-on faire sur le caractère de la jeune fille ?
Le lecteur peut imaginer le caractère de la jeune fille à partir du portrait physique qui en est fait.
La jeune fille doit être sereine, car certains adjectifs évoquent son calme, elle doit également être assez
timide, car l’échange de regards avec son admirateur la pousse à s’écarter de la fenêtre.
58
PROJET 2. ÉCRIRE UN PORTRAIT RÉALISTE ÉCRITURE
5. Les verbes de vision les plus courants sont voir et regarder. Indiquez les nuances de sens qu’expriment
les verbes de vision suivants, en complétant les pointillés avec un CC de manière.
1. espionner : regarder ������������������������������������
en cachette 5. observer : regarder �������������������������������������
avec attention
2. apercevoir : voir ������������������������������������������
furtivement 6. lorgner : regarder ���������������������������������������
discrètement ou avec envie
3. contempler : regarder ����������������������������������
longuement 7. scruter : regarder ����������������������������������������
avec application
4. admirer : regarder ���������������������������������������
avec plaisir 8. discerner : voir �������������������������������������������
avec effort, difficilement
6. Recopiez les verbes qui conviennent pour exprimer le regard du jeune homme sur la jeune fille.
On peut employer les verbes « espionner, contempler, admirer, observer ».
7. a. Dans le texte, soulignez les deux phrases qui se concentrent sur l’expression du visage de la jeune fille.
b. Relevez deux noms et deux adjectifs qui décrivent l’expression du visage de la jeune fille. Cherchez leur
sens dans un dictionnaire si vous ne le connaissez pas.
Le visage de la jeune fille laisse paraître des sentiments d’« ingénuité » – nom qui signifie
« innocence » – et de « calme ». Les adjectifs « fraîche » et « admirable » viennent également
décrire son expression.
8. Quels mots vous paraissent le mieux correspondre à l’attitude de la femme sur le tableau ci-dessous ?
Pour chacun des adjectifs choisis, donnez un nom de la même famille.
59
ÉTAPE 4 EMPLOYER LES EXPANSIONS DU NOM →¢15 P. 48
10. Reliez les expansions nominales à la couleur qui leur correspond dans l’extrait ci-dessous.
GN complément du nom • • vert
adjectif épithète • • rose
proposition subordonnée relative • • bleu
La figure d’une jeune fille, fraîche comme un de ces blancs calices qui fleurissent au sein des eaux, se
montra couronnée d’une ruche en mousseline froissée qui donnait à sa tête un air d’innocence admirable.
11. Utilisez au moins deux types d’expansions du nom pour décrire les yeux de la jeune fille.
Elle laissa errer sur les toits voisins ses …………………….
grands yeux ���������������������������������������������������������
magnifiques qui semblaient être
un chef-d’œuvre
12. Voici un tableau de Raphaël, l’une des « sublimes compositions » dont parle Balzac dans le texte p. 58.
Proposez une description de ce visage en quelques phrases. Essayez d’utiliser tous les types d’expansions
du nom.
Cette douce jeune femme à la peau d’une pâleur transparente baissait
son regard avec modestie. Elle portait une robe simple mais précieuse dont
la forme rehaussait sa gorge splendide. Sa chevelure travaillée tombait en
cascades raffinées dans son dos et formait comme une auréole qui lui donnait
un air de déesse.
13. Observez le texte de Balzac p. 58. Des lignes 11 à 23, le temps majoritairement employé est l’imparfait.
Pourquoi ?
L’imparfait est le temps de la description. Il exprime aussi une action vue dans son déroulement.
Je regarde ma voisine, et je suis ébloui. Mes yeux contemplent de blanches épaules rebondies, des épaules
légèrement rosées qui semblent rougir, de pudiques épaules qui ont une âme, et dont la peau satinée éclate
à la lumière comme un tissu de soie.
D’après Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée, 1836.
Je regardais ma voisine, et j’étais ébloui. Mes yeux contemplaient de blanches épaules rebondies,
des épaules légèrement rosées qui semblaient rougir, de pudiques épaules qui avaient une âme,
et dont la peau satinée éclatait à la lumière comme un tissu de soie.
60
PROJET 2. ÉCRIRE UN PORTRAIT RÉALISTE ÉCRITURE
15. a. Le passé simple est aussi utilisé par Balzac dans le texte p. 58. Pourquoi peut-on dire qu’il rend
la description plus vivante ?
Le passé simple est le temps du récit, des actions de premier plan. Balzac alterne entre imparfait
et passé simple pour introduire des passages de récit dans la description. La jeune fille est ainsi décrite
en action, en mouvement, de façon vivante.
b. Transformez ces phrases sans verbe en phrases avec un verbe conjugué au passé simple.
Exemple : Apparition de la jeune fille. → La jeune fille apparut.
1. Contemplation de cette apparition par l’amoureux. → ������������������������������������������������������������������
L’amoureux contempla cette apparition.
2. Intervention de ses parents. → �������������������������������������������������������������������������������������������������
Ses parents intervinrent.
3. Cris poussés par nous. → �������������������������������������������������������������������������������������������������������
Nous poussâmes des cris.
4. Disparition des deux inconnus. → ���������������������������������������������������������������������������������������������
Les deux inconnus disparurent.
16. a. Encadrez les adjectifs mélioratifs qui qualifient la jeune fille dans la
BOÎTE À OUTILS
première et la troisième phrase du texte p. 58.
b. Complétez la description de Balzac en ajoutant des adjectifs mélioratifs On appelle mélioratif,
aux noms soulignés. appréciatif ou valorisant
un mot qui met en valeur
Quoique couverts d’une étoffe brune, son ��������������������������������������������
noble un objet ou une personne.
cou �����������������������������������������������������������������������������������������������
distingué , On appelle péjoratif,
dépréciatif ou dévalorisant
ses ………………………………
douces épaules ���������������������������������������������������
dignes d’admiration un mot qui en donne
une mauvaise image.
s’apercevaient.
17. Dans le texte p. 58, la jeune fille est comparée à certains des éléments de cette liste. Lesquels ?
Entourez-les et justifiez votre réponse en relevant un extrait du texte. Soulignez le mot de comparaison
employé, quand il y en a un.
1. une fleur : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
« comme un de ces blancs calices » (l. 7-8), « semblable à ces fleurs de jour » (l. 23).
2. un tableau : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
« ces yeux immortalisés par avance dans les sublimes compositions de Raphaël » (l. 15-16).
3. une perle : ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
4. une déesse grecque : ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������
5. une étoile : ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
« la plus brillante des étoiles du matin semblait avoir été soudain cachée » (l. 33-34).
2. Ses joues avaient un velouté qui ressemblait à celui des pétales de rose.
→ �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Ses joues, véritables pétales de rose, étaient veloutées.
61
ÉTAPE 7 PRÉPARER L’ÉCRITURE
À l’aide des activités précédentes, vous allez écrire le portrait réaliste d’un personnage. Vous pouvez répondre
à ces questions pour trouver l’inspiration.
b. Faites une petite liste d’objets et de vêtements appartenant au lieu et à l’époque choisis. Soyez précis.
c. Balzac a inscrit son personnage dans un décor particulier qui contraste avec la jeune fille.
Quel cadre pouvez-vous imaginer pour mettre en valeur votre personnage ?
□ une fenêtre sombre □ une rue grise □ une foule de gens ordinaires
□ un lieu désert □ une forêt □ autre : …………………………
21. Parmi les exercices des pages précédentes, quels outils réutiliserez-vous pour enrichir le portrait ?
62
PROJET 2. ÉCRIRE UN PORTRAIT RÉALISTE ÉCRITURE
63
18. Les types et formes de phrases
→ Affirmer ses valeurs
l OBSERVER
1. Soulignez deux phrases de type interrogatif.
Une entreprise licencie ses employés contre une indemnité
de cinquante mille euros. Un ouvrier s’indigne.
– Notre vie ne vaudrait que cinquante mille euros, et
2. Quelle différence repérez-vous entre les deux encore, à condition qu’on les obtienne ? C’est rien, que
phrases en gras ? dalle, reprend Carvin. La semaine dernière, ils ont
La première est exclamative (finissant par vendu à Deauville un cheval neuf cent cinquante
mille euros ! Notre vie ne vaudrait même pas le
« ! ») et la deuxième est déclarative (finissant
vingtième du prix d’un canasson ? Personnellement,
par « . »). je crois que ma vie vaut plus que ça.
Gérard Mordillat, Rouge dans la brume, 2011.
3. Soulignez les phrases exprimant l’indignation.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La phrase de type déclaratif énonce un fait. Ex. : Les ouvriers refusent d’être mis au chômage.
La phrase de type injonctif exprime un ordre ou un conseil. Ex. : Luttez pour la justice !
La phrase de type interrogatif pose une question. Ex. : Tout le monde peut-il être un héros ?
La phrase de type exclamatif exprime un sentiment fort. Ex. : Quelle vie accomplie elle a eue !
Le type de phrase est marqué par la ponctuation (.?!) à l’écrit et par l’intonation à l’oral.
• Le verbe d’une phrase injonctive peut être :
– à l’impératif. Ex. : Défends tes convictions !
– au subjonctif. Ex. : Que tous aient du travail !
– à l’infinitif. Ex. : Ne pas renoncer.
• On peut exprimer l’injonction avec il faut ou de manière polie en employant le conditionnel
ou des expressions comme prier de, inviter à. Ex. : Chacun pourrait-il écouter ? →¢11 P. 32
3.* Voici des titres de films qui constituent des phrases. Reliez chaque titre au type de phrase correspondant.
1. Il faut sauver le soldat Ryan •
2. Aux armes citoyens ! • Type déclaratif
•
3. Qu’elle était verte, ma • Type interrogatif
•
vallée ! • Type injonctif
4. L’Empire contre-attaque •
• Type exclamatif
5. Pour qui sonne le glas ? •
64
GRAMMAIRE
Dans le train vers Saint-Lazare, une vieille femme s’est assise à une place près de l’allée, elle parlait à un
jeune garçon – peut-être son petit-fils – resté debout : « Partir, partir, tu n’es pas bien où tu es ……
? Pierre
qui roule n’amasse pas mousse …… » Il a les mains dans les poches, il ne répond pas …… Puis : « Quand on
! .
voyage on voit des gens ……
. » La vieille dame rit : « T’en verras des beaux et des laids partout ……! »
Annie Ernaux, Journal du dehors, 1993.
6.** Introduisez dans chacune des phrases suivantes une tournure emphatique.
Vous mettrez ainsi en relief les éléments soulignés. Variez les tournures.
1. Dans ce roman, une entreprise ferme sur la décision des actionnaires. �����������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
C’est sur la décision des actionnaires que l’entreprise ferme.
7.** Mettez les phrases à la forme négative (il y a parfois plusieurs solutions).
1. Les hommes et les femmes ont la même place dans la société.
Les hommes et les femmes n’ont pas la même place dans la société.
Faut-il ne pas toujours faire confiance aux autres ? / Ne faut-il jamais faire confiance aux autres ?
l
S’EXPRIMER • Affirmer ses valeurs
8.*** La mairie de votre ville décide de fermer un lieu que vous aimez beaucoup (cinéma, médiathèque…).
Exprimez votre indignation en utilisant plusieurs types de phrases et les formes emphatique et négative.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
65
19. Phrase simple et phrase complexe
→ Rédiger un portrait
l OBSERVER
1. Encadrez en rouge les verbes
conjugués. Entourez la phrase qui
Mon oncle Zacharias est le plus curieux original que j’aie
rencontré de ma vie. Figurez-vous un petit homme, gros, court,
n’en contient qu’un (phrase simple)
et soulignez celles qui en contiennent
replet, le teint coloré, le ventre en outre et le nez en fleur : c’est le
plusieurs (phrases complexes). portrait de mon oncle Zacharias. Le digne homme était chauve
comme un genou. Il portait d’habitude de grosses lunettes
2. Remplacez par un point, quand rondes, et il se coiffait d’un petit bonnet de soie noire.
c’est possible, les éléments surlignés Erckmann-Chatrian, « Le Requiem du Corbeau »,
pour former deux phrases simples Contes des bords du Rhin, 1862.
au lieu d’une phrase complexe.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Une phrase simple contient une seule proposition, c’est-à-dire un ensemble de mots organisé
autour d’un verbe conjugué avec un sujet et parfois des compléments.
Ex. : Mon oncle Zacharias est chauve.
• Une phrase complexe comporte plusieurs verbes conjugués et donc plusieurs propositions.
Ex. : Mon oncle Zacharias est le plus curieux original [que j’aie rencontré de ma vie].
Verbe 1 Verbe 2
Elle était tête nue, et ses cheveux d’un blond de métal brillaient de façon assourdie dans le brouillard subtil
(.....
2 ). Douglas distinguait assez mal les traits du visage, il eut envie de les connaître (.....
2 ). Il s’arrêta (.....
1 ).
[…] Elle ne put s’empêcher de sourire (.....
1 ). Douglas prit ce sourire pour sa personne, et comme la jeune
fille était belle encore que sa bouche fût un peu grande, il ressentit à son égard de la reconnaissance pour ce
sourire et une grande chaleur de cœur pour sa beauté (.....
4 ).
Vercors, Les Animaux dénaturés, 1952.
• Dans une phrase complexe, les propositions peuvent être indépendantes : on pourrait faire
de chacune d’elles une phrase simple. Ces indépendantes peuvent être juxtaposées : un signe
de ponctuation les sépare (, ; :). Elles peuvent aussi être coordonnées, reliées par une conjonction
ou un adverbe. Ex. : Il était chauve, il portait des lunettes (juxtaposées). Il était chauve et il portait
des lunettes (coordonnées).
• Une phrase complexe peut aussi contenir une proposition principale et une ou plusieurs
propositions subordonnées. Les subordonnées ne peuvent jamais s’écrire seules parce qu’elles sont
introduites par un mot subordonnant : qui, que, quand...
Ex. : Mon oncle est le plus curieux original [que j’aie rencontré]. → *que j’aie rencontré ≠ phrase correcte
proposition principale proposition subordonnée
→¢2 P. 8 ET 4 P. 14
4.* LES MOTS À LA LOUPE. Le verbe ordonner a pour premier sens : placer, ranger en ordre.
Quels préfixes repérez-vous dans coordonner et subordonner ? Donnez leur sens.
Co- signifie avec (les coordonnées sont reliées), sub- signifie sous (subordonnée « sous » principale).
66
GRAMMAIRE
5.** Transformez les indépendantes coordonnées en juxtaposées, et les juxtaposées en coordonnées. Barrez
la phrase qui ne peut pas être transformée.
1. Ses cheveux bruns encadraient son visage, ses lunettes accentuaient son air naïf. ��������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Ses cheveux bruns encadraient son visage et ses lunettes accentuaient son air naïf.
2. C’était un géant roux mais son air doux contrastait avec sa stature impressionnante. ����������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
C’était un géant roux ; son air doux contrastait avec sa stature impressionnante.
3. L’allure décidée, l’air sévère de Mme Simon faisaient d’elle un personnage respecté. ����������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
4. Il avait l’air d’un enfant vif et malicieux ; il s’exprimait avec calme et sérieux. ���������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Il avait l’air d’un enfant vif et malicieux mais il s’exprimait avec calme et sérieux.
[La première fois qu’Aurélien vit Bérénice], il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n’aima
pas [comment elle était habillée]. […] Aurélien n’aurait su dire [si elle était blonde ou brune].
Louis Aragon, Aurélien, 1944.
7.** Complétez ces propositions principales par une proposition subordonnée que vous introduirez par un de
ces subordonnants : dès que, que, si bien que. L’ensemble formera une petite histoire !
1. ��������������������������������������������������������������������������
Dès qu’il la vit il fut étonné par l’étrangeté de la jeune femme.
2. Son regard sombre le fixait sans ciller �������������������������������������������������������������������������������������
si bien qu’il se sentit mal à l’aise .
3. Il remarqua aussi �qu’elle
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������
était très pâle .
qu’elle avait du courage qui exprimaient la volonté et ses traits tirés laissaient deviner
qu’elle dormait peu car elle avait du talent bien qu’elle soit épuisée elle avait des yeux noirs
en voyant son portrait, on songeait qui brillaient parce qu’elle luttait contre la maladie
l
S’EXPRIMER • Rédiger un portrait
9.*** Faites le portrait d’un personnage étrange ou original en quelques lignes. Vous varierez les constructions
en utilisant des phrases simples et complexes.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à un quiz à retrouver en complément numérique.
67
20. Les subordonnées complétives
→ Confronter rêves d’adolescents et « sagesse adulte »
l OBSERVER
1. Soulignez dans le texte deux propositions
introduites par que. Quel verbe chacune Angélique se confie à sa mère, Hubertine : elle attend le
de ces propositions complète-t-elle ? prince charmant.
1re prop. : dis, 2e prop. : croyais. C’était fou, cette imagination. Mais elle s’entêtait. Cela
se passerait ainsi […].
2. Transformez la phrase soulignée en – Quand je te dis, mère, que ces choses arriveront.
commençant par : Elle disait. Hubertine prit le parti de plaisanter. Et elle la taquina.
– Mais je croyais que tu ne voulais pas te marier.
Elle disait que cela se passerait ainsi.
Émile Zola, Le Rêve, 1888.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
3.* Dans les phrases suivantes, encadrez les conjonctions de subordination que, puis mettez entre crochets
les subordonnées conjonctives qu’elles introduisent. Soulignez le verbe qui précède la subordonnée.
Mme de Rênal crut sincèrement[qu’elle allait devenir folle]; elle le dit à son mari, et enfin tomba malade.
Le soir même, comme sa femme de chambre la servait, elle remarqua[que cette fille pleurait.]
Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830.
4.** Transformez les phrases suivantes en remplaçant les groupes infinitifs soulignés par des propositions
subordonnées conjonctives.
Exemple : Elle espère épouser un prince. → Elle espère qu’elle épousera un prince.
1. Julien prétend réussir. → Julien prétend qu’�il������������������������������������������������������������������������������
réussira
5.** Conjuguez les verbes entre parenthèses. Soulignez-les en bleu s’ils sont à l’indicatif,
en vert s’ils sont au subjonctif.
1. Mon voisin n’aime pas que nous (faire) ..........................
fassions du bruit.
2. Je craignais que vous n’(abandonner) …………………………………
abandonniez vos projets.
3. Angélique se jure qu’on ne l’y (prendre) ..............................
prendra plus.
.............................. nous voir cette année.
4. Je ne crois pas qu’il (revenir) reviendra
68
GRAMMAIRE
• La subordonnée conjonctive introduite par que est en général COD du verbe de la proposition
principale. Pour cette raison, on l’appelle aussi subordonnée complétive. Elle peut être aussi sujet
du verbe principal.
Ex. : Je pense [que tu as raison]. [Que tu obéisses] me surprendrait.
PSC COD de pense PSC sujet de surprendrait
• Il ne faut pas confondre la subordonnée complétive avec la proposition subordonnée relative (PSR)
qui commence par que. La proposition complétive est sujet ou COD d’un verbe, la proposition relative
est complément du nom qu’elle suit, son antécédent.
Ex. : Tu ne crois pas aux histoires [que je te raconte].
PSR complément de l’antécédent histoires
→¢15 P. 48
6.** Inventez deux phrases : dans la première phrase, la subordonnée sera sujet, dans la seconde,
elle sera COD.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
l’équipe gagne le match.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Les parents estiment que les adultes connaissent mieux la vie.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
ne se vérifie pas toujours. Vous souhaitez souvent que les adolescents soient enthousiastes.
Angélique rêve à une apparition merveilleuse qu’elle guette depuis sa fenêtre. « Moi, je juge que le rêve
dévore votre vie », lui dit un ami de sa famille ; il s’inquiète pour la jeune fille qu’il veut protéger. Mais
Angélique réplique : « Je crois au rêve que je fais, comme vous à mon âge. Si vous étiez à ma place, que
la vie ne dévore pas votre rêve serait votre souhait. »
Faites …...................................................
que le rêve dévore votre vie afin �que
���������������������������������������������������������������
la vie ne dévore pas votre rêve.
l
S’EXPRIMER • Confronter rêves d’adolescents et « sagesse adulte »
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à un quiz à retrouver en complément numérique.
69
21. Les propositions subordonnées de temps
→ Créer l’intensité dramatique dans le récit policier
l OBSERVER
1. Dans la première phrase, soulignez un GN
complément de temps et mettez entre crochets
Rentrez directement chez vous, et n’en repartez
que quelques minutes après,[lorsque vous aurez la
une proposition qui exprime le temps. Quel mot certitude de n’avoir pas été suivi.]Vous gagnerez
introduit cette proposition ? alors les murs du château jusqu’à la petite porte du
lorsque potager. En voici la clef.[Quand l’horloge de l’église
sonnera onze coups,]vous ouvrirez doucement…
2. Dans la suite du texte, mettez entre crochets Maurice Leblanc, Les Confidences d’Arsène Lupin, 1913.
une autre proposition de temps.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Une précision de temps peut être exprimée dans une proposition subordonnée[ conjonctive.
Elle est introduite par une conjonction de subordination : lorsque, quand, dès que, avant que…
• Cette subordonnée est complément circonstanciel (CC) de temps de la proposition principale.
Ex. : [Quand l’horloge de l’église sonnera onze coups], vous ouvrirez doucement…
proposition subordonnée conjonctive CC de temps
3.* Parmi ces mots subordonnants, entourez les conjonctions de subordination exprimant le temps.
4.** Encadrez les deux conjonctions de subordination de temps, puis mettez entre crochets
les subordonnées qu’elles introduisent. Soulignez les propositions principales correspondantes.
[Quand [Maigret] revint, vers dix heures,]le docteur était dans le café, en pantoufles, un foulard passé
autour du cou en guise de faux col. Ses traits étaient tirés, ses cheveux roux mal peignés. – Vous n’avez pas
l’air d’être dans votre assiette… – Je suis malade… Je devais m’y attendre… Ce sont les reins…[Dès qu’il
m’arrive la moindre chose, une contrariété, une émotion,]c’est ainsi que ça se traduit…
Georges Simenon, Le Chien jaune, 1931.
5.* Barrez l’intrus dans chacune des trois listes. Écrivez le mode utilisé après les conjonctions restantes.
1. en attendant que, après que, avant que, jusqu’à ce que + mode�����������������������������������������������������
subjonctif
2. avant que, dès que, aussitôt que, après que + mode ��������������������������������������������������������������������
indicatif
3. pendant que, tandis que, après que, chaque fois que + mode �indicatif
�������������������������������������������������������
70
GRAMMAIRE
6.** Transformez en phrase complexe les couples de phrases suivants : l’action de la principale sera
antérieure à celle de la subordonnée. Employez des conjonctions différentes pour chaque phrase.
Exemple : L’enquête piétine. On fait appel à Sherlock Holmes. → L’enquête piétine jusqu’à ce qu’on
fasse appel à Sherlock Holmes.
1. Sherlock Holmes mène l’enquête. Le coupable est confondu. �������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Sherlock Holmes mène l’enquête jusqu’à ce qu’il confonde le coupable.
7.** Soulignez les subordonnées de temps, puis numérotez les propositions (1 ou 2) selon l’ordre des actions.
Si les deux actions se passent en même temps, écrivez « = ».
Exemple : Après que le meurtre fut découvert 1 , il mit trois jours à démasquer le tueur 2 .
1. Chaque fois que Sherlock Holmes faisait une supposition = , il éblouissait ses auditeurs par la clarté
de son raisonnement = . 2. Chacun restait silencieux = tandis que le témoin racontait le crime = .
3. Miss Brown n’avait jamais pensé à se marier 1 avant que Mr. Smith le lui propose 2 . 4. Quand tous
les passagers eurent regagné leur compartiment 1 , M. Bouc se leva 2 . 5. À peine eurent-ils quitté le
wagon 1 qu’on entendit un grand cri 2 .
Numéro .............
2 Numéro .............
3 Numéro .............
1
l
S’EXPRIMER • Créer l’intensité dramatique dans le récit policier
9.*** Vous entendez un bruit étrange chez vous. Que faites-vous ? Que se passe-t-il ? Faites en quelques
phrases le récit de cette aventure. Le texte contiendra au moins deux propositions subordonnées de temps.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à un exercice d’identification,
à retrouver en complément numérique.
71
22. Les subordonnées : cause et conséquence
→ Rédiger un article de presse
l OBSERVER
1. Pour quelle raison les « faits sont-ils
susceptibles d’évoluer » ? Soulignez la
Le journaliste recoupe les sources, analyse les faits, les
met en perspective. […] Bien entendu, ces faits sont
proposition qui correspond à la réponse susceptibles d’évoluer puisque, au fur et à mesure de
et encadrez le mot qui l’introduit. la découverte de nouveaux éléments, le journaliste
peut confirmer certains points, en approfondir
2. Sans en modifier le sens, transformez d’autres […].
la phrase soulignée. Vous supprimerez d’ailleurs
Le pluralisme de la presse en France permet
et vous commencerez ainsi :
d’ailleurs au citoyen d’être plus sûr de l’information
Le pluralisme de la presse existe en France si dont il dispose.
bien que �si
���������������������������������������������������
bien que le citoyen est plus sûr Pierre Pilar, « Vérité ou véracité de l’information ? »,
Francetv Éducation, 17 mars 2016.
����������������������������������������������������������������
de l’information dont il dispose.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La proposition subordonnée de cause indique l’origine, la raison, la cause d’une action. Le résultat
de cette cause est donné dans la proposition principale.
Ex. : [Puisque le journaliste peut confirmer certains points], les faits sont susceptibles d’évoluer.
proposition subordonnée de cause proposition principale = résultat
• Les conjonctions qui introduisent les subordonnées de cause peuvent être : parce que, puisque,
comme, du moment que, du fait que, sous prétexte que... Elles sont, pour la plupart, suivies de
l’indicatif.
Ex. : La télévision joue un rôle moins central [du fait qu’Internet donne des masses d’informations].
3.* Encadrez les conjonctions de subordination, puis soulignez les propositions subordonnées de cause.
1. Les « fake news » ont été trop souvent prises au sérieux parce qu’elles se donnent pour vraies. 2. Comme
certains lecteurs ne vérifient pas l’origine des informations circulant sur Internet, ils se laissent piéger.
3. Du moment que ces affirmations fausses vont dans le sens de leur opinion, certains les croient volontiers.
arrêté
MONTÉE ALARMANTE DU NIVEAU DES MERS Le voleur du TGV enfin
b. Dites quels sont les deux articles que vous aimeriez lire, en complétant ces phrases.
1. Je lirais d’abord l’article intitulé �����������������������������������������������������������������������������������������������
parce que ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. Mais comme ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� ,
j’aurais besoin de m’informer sur�������������������������������������������������������������������������������������������������
72
GRAMMAIRE
5.* Remplacez les éléments soulignés par des subordonnées de cause en employant les mots de la liste
ci-dessous.
comme • puisque • du fait que
1. Son sujet étant très vaste → ���������������������������������������������������������������������������������������������������
Comme son sujet est très vaste ,
le journaliste cherche un angle de vue précis pour le traiter.
2. Auparavant, il a fait des recherches importantes en raison de la complexité de la question à traiter.
→ �étant
�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
donné que la question à traiter est complexe.
• Les conjonctions qui introduisent les subordonnées de conséquence peuvent être : de sorte que,
de telle sorte que, de manière que, si bien que, au point que, tellement… que, si…. que, à tel point que…
Elles sont pour la plupart suivies de l’indicatif.
Ex. : Ces révélations sont si étonnantes [qu’elles font la une de tous les journaux].
6.* LES MOTS À LA LOUPE. Le latin sequor, qui a donné conséquence, signifie suivre en français.
Quel lien pouvez-vous faire entre cette étymologie et le sens du mot conséquence ?
7.*** Soulignez la conjonction de subordination, puis écrivez une subordonnée de votre invention.
1. Un article de vulgarisation scientifique doit être rédigé de telle sorte que/qu’ ���������������������������������
tous les lecteurs le comprennent.
2. Ce critique de cinéma écrit sur certains films des articles si enthousiastes que/qu’�������������������������
il a poussé un grand nombre de spectateurs à aller les voir.
3. Le reporter sportif était tellement heureux de voir triompher l’équipe de France que/qu’������������������
il a pleuré de joie dans son micro.
l
S’EXPRIMER • Rédiger un article de presse
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
73
23. Les subordonnées : comparaison et but
→ Adresser un poème à l’être aimé
l OBSERVER
1. Soulignez les deux comparaisons.
Soldat de la Première Guerre mondiale,
2. Encadrez le mot qui introduit Guillaume Apollinaire écrit à la femme qu’il aime.
la première comparaison. Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 1915.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La comparaison peut être exprimée par une proposition subordonnée conjonctive introduite
par : comme, ainsi que, plus que, de même que… Cette subordonnée a la fonction de complément
circonstanciel (CC) de comparaison. Son verbe est, en général, à l’indicatif.
Ex. : Mon souvenir s’éteindrait [comme meurt / Un obus éclatant sur le front de l’armée]
proposition subordonnée, CC de comparaison
• Elle est souvent elliptique : on n’exprime pas le verbe s’il est le même que celui de la principale.
Ex. : Ô Lou le ciel est pur aujourd’hui [comme une onde]
→ comme une onde = comme une onde est pure
3.* Encadrez la conjonction exprimant la comparaison, puis mettez entre crochets la proposition
subordonnée de comparaison. Soulignez son verbe et précisez-en le mode.
1. Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace /[Comme font les fruits d’or autour de Baratier]
(Apollinaire) → mode : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������
indicatif
3. Une passion malheureuse déchire le cœur du poète[ainsi qu’une guerre ravagerait le territoire.]
→ mode : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
conditionnel
4.[De même qu’on contemplerait un feu d’artifice,]Apollinaire regarde l’éclat des obus.
→ mode : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
conditionnel
74
GRAMMAIRE
5.** Dans ces vers d’Apollinaire, soulignez la subordonnée elliptique puis reformulez-la en ajoutant
le verbe sous-entendu.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
et résonnerait
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
3. L’amour s’en va comme cette eau courante → �comme
���������������������������������������������������������������������������
s’en va cette eau courante
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
• La subordonnée conjonctive de but peut être introduite par pour que ou afin que. Son verbe est
au subjonctif. Ex. : Je voudrais être jeune [pour que tu m’aimes].
proposition subordonnée, CC de but
6.** Soulignez en bleu les subordonnées de but et en rouge les subordonnées de comparaison elliptiques.
2. Elle lui répond parfois. Ainsi il ne se plaindra pas qu’elle le néglige. ����������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Elle lui répond parfois afin qu’il ne se plaigne pas qu’elle le néglige.
3. Apollinaire décrit la guerre à son amie. Lou saura ainsi ce qu’il vit. �����������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Apollinaire décrit la guerre à son amie pour qu’elle sache ce qu’il vit.
l
S’EXPRIMER • Adresser un poème à l’être aimé
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à un exercice
d’identification, à retrouver en complément numérique.
75
PROJET 3. R
aconter une poursuite
dans une ville
Le narrateur est un migrant tunisien poursuivi par la 25 Je m’étais plaqué contre les montants métalliques du
police. pont, m’agrippant aux croisillons, pour laisser filer le
mastodonte3 dont l’aspiration, au passage, avait failli
Sans trop réfléchir, je m’étais jeté dans une sorte de
me précipiter sous ses roues. Quand j’avais voulu
passage étroit coincé entre un mur de brique et les
reprendre le rythme, je ne parvenais plus à respirer,
palissades ondulées d’un chantier de démolition.
30 mes jambes ne me portaient plus, une douleur diffuse
Cette ruelle, qu’ il était impossible d’emprunter
se répandait dans tout mon corps. L’ impression de
5 autrement qu’en se frottant les épaules aux deux côtés
peser des tonnes. […] J’avais fini par redescendre par
à la fois, me mettait à égalité avec mes poursuivants.
un étroit escalier de service que devaient emprunter
Cent mètres plus loin, elle débouchait sur une sorte
des ouvriers d’entretien des chemins de fer. Au coin
de village constitué de minuscules maisons en bois,
35 de la rue, faiblement éclairé, un panneau indiquait
en carton, en improbables matériaux de récupération,
que je me trouvais à la limite de Courvilliers. Cela
10 occupées par des familles roumaines ou bulgares.
m’avait surpris : je ne connaissais pas ce quartier, et
Ils avaient tous fait semblant de ne pas me voir ;
il ne ressemblait en rien à celui où j’avais échoué des
seul un chien en liberté dont j’avais interrompu la
semaines auparavant. Pas de métro, pas de vendeurs
sieste s’était dressé pour me mordre au mollet. Une
40 à la sauvette, pas de restaurants ouverts la nuit, pas
ouverture dans un grillage de protection permettait
de cris ni de circulation incessante. Les façades
15 de grimper sur le talus des voies de chemin de fer en
sans fenêtres des studios de cinéma, des immeubles
s’aidant des branches basses des arbres qui poussaient
modernes peints de couleurs vives, un square protégé
sur les flancs. Je m’étais retrouvé dix mètres plus haut,
par des grilles occupaient le bord du canal puis, quand
à l’amorce du viaduc qui franchissait le canal, les
45 on s’enfonçait dans cette partie de la ville, c’était
semelles de mes Nike air Max ripant1 sur les pierres
une succession de petites rues serrées, de boutiques
20 coupantes du ballast2. Courir, toujours courir, ne
anciennes, d’ateliers d’artisans, de maisons tordues,
pas relâcher l’effort… Soudain un énorme coup de
rafistolées.
sirène, dans mon dos, m’avait obligé à me retourner.
Un train de banlieue à étages, les phares allumés,
fonçait sur moi dans un déluge de bruits mécaniques. Didier Daeninckx, Une oasis dans la ville, 2013.
1. Ripant : dérapant, glissant. 2. Ballast : amas de gravier autour des rails. 3. Mastodonte : créature énorme et monstrueuse.
3. Au début du texte, soulignez deux phrases qui montrent que le quartier est pauvre.
76
PROJET 3. RACONTER UNE POURSUITE DANS UNE VILLE ÉCRITURE
4. Trois mots du texte p. 76 sont surlignés : ils appartiennent tous au champ lexical de la ville. Surlignez les
autres mots qui appartiennent à ce champ lexical.
5. En vous aidant d’un dictionnaire si nécessaire, expliquez la différence qui existe entre les deux mots.
1. mur et palissade : ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Un mur est en pierre, une palissade est faite de pieux ou de planches.
2. aqueduc et viaduc : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Un aqueduc porte un canal, un viaduc des voitures ou des trains.
3. rue et ruelle : ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Une ruelle est plus petite qu’une rue.
4. boutique et commerce : ����������������������������������������������������������������������������������������������������������
Une boutique est plutôt petite, alors qu’un « commerce » peut être grand.
5. canal et rivière : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Une rivière est un cours d’eau naturel, un canal est creusé par l’homme.
6. a. Dans les trois premières phrases du texte p. 76, soulignez les expansions des noms →¢15 P. 48
suivants : passage, palissade, chantier, ruelle, maisons.
b. Quelle atmosphère est créée grâce au choix du vocabulaire et aux précisions apportées par les expansions
du nom ?
Ces précisions créent une atmosphère de petitesse et de misère. Cette banlieue est pauvre.
7. Réécrivez cet extrait en remplaçant les expressions soulignées par d’autres, afin de montrer un lieu beau
et luxueux.
J’avais fini par redescendre par un étroit escalier de service que devaient emprunter les ouvriers d’entretien
des chemins de fer. Au coin de la rue, faiblement éclairé, un panneau indiquait que je me trouvais à la limite
de Courvilliers.
J’avais fini par redescendre par un large escalier descendant jusqu’à un splendide boulevard jalonné
de boutiques de luxe. Au coin de la rue, brillamment éclairé, un panneau indiquait que je me trouvais
à la limite de Courvilliers.
77
ÉTAPE 4 ÉVITER AVOIR OU ÊTRE DANS LA DESCRIPTION →¢5 P. 16
9. a. Ces phrases s’inspirent de celles du texte p. 76, mais elles contiennent toutes il y avait.
Retrouvez les passages du texte correspondants, réécrivez-les ici et soulignez les verbes conjugués.
1. Il y avait un viaduc et un canal : ������������������������������������������������������������������������������������������������
Du viaduc qui franchissait un canal.
2. Il y avait un panneau, j’étais à la limite de Courvilliers : ����������������������������������������������������������������
Un panneau indiquait que je me trouvais
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
à la limite de Courvilliers.
b. Pour chacun des verbes que vous avez soulignés, donnez un maximum de synonymes
(au moins trois par verbe).
Franchissait : enjambait, passait par-dessus, surplombait. Indiquait : signalait, montrait, annonçait.
10. Utilisez les verbes de la liste pour situer chacun des éléments l’un
par rapport à l’autre. Plusieurs solutions sont possibles, mais interdit BOÎTE À OUTILS
d’employer avoir et être ! Dans une description, on évite
de répéter les verbes avoir
Exemple : rue/place → La rue débouchait sur la place. et être. Pour cela, on peut
employer des verbes exprimant
couper • longer • surplomber • enjamber • dominer • s’ouvrir •
le lieu (ex. : se trouver, jouxter,
percer • barrer • traverser • s’élever • border • s’étendre • déboucher sur…) ou des verbes
côtoyer • raser • couronner • écraser d’action (ex. : Le panneau
indiquait le nom de la ville).
1. fleuve/boulevard : �������������������������������������������������������������������
Un fleuve longe un boulevard.
2. voie ferrée/route : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Une voie ferrée coupe une route.
3. porte/façade : ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Une porte s’ouvre dans une façade.
4. tour/quartier : ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Une tour surplombe un quartier.
11. a. Quels mots manquent (et sont sous-entendus) dans la phrase négative suivante ? « Pas de métro,
pas de vendeurs à la sauvette, pas de restaurants ouverts la nuit, pas de cris ni de circulation incessante. »
Les mots sous-entendus sont « Il n’y avait » ou « On ne voyait ».
b. Dans une phrase affirmative construite de la même façon que celle de la question a, décrivez un marché
animé en deux ou trois lignes.
De tous côtés ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
78
PROJET 3. RACONTER UNE POURSUITE DANS UNE VILLE ÉCRITURE
13. Voici une succession d’actions qui ont lieu dans le récit après le passage que vous avez lu p. 76.
Rédigez en cinq lignes le paragraphe correspondant, en introduisant des CC de temps variés : adverbes,
GN et propositions subordonnées.
14. a. Lisez le texte ci-dessous. À quels temps sont les verbes conjugués ?
Les verbes conjugués de ce texte sont à l’imparfait et au passé simple.
Il passait devant un petit bistro. La porte s’ouvrit, car c’était la première BOÎTE À OUTILS
fois de la saison aussi que la fraîcheur de l’air obligeait à fermer la Dans un récit au passé,
porte des cafés. on emploie essentiellement
le passé simple et l’imparfait.
Au passage, Maigret reçut une bouffée odorante qui demeura pour lui Le passé simple permet
la quintessence même de l’aube parisienne : l’odeur du café crème, des de raconter les actions
croissants chauds, avec une légère pointe de rhum ; il devina, derrière ponctuelles et qui se
succèdent. L’imparfait sert à
les vitres embuées, dix, quinze, vingt personnes peut-être, autour du
exprimer les actions qui durent
comptoir d’étain, faisant leur premier repas avant de courir à leur ou se répètent. Il sert aussi
travail. dans les descriptions.
Georges Simenon, Cécile est morte, 1942.
b. En vous appuyant sur les temps employés, soulignez en rouge les verbes qui expriment
une action ponctuelle.
15. Complétez ces phrases en conjuguant les verbes à l’imparfait ou au passé simple.
………………………. des mois que l’on (rechercher) …………………………
1. Cela (faire) faisait recherchait activement le gang
des cambrioleurs.
2. L’enquête ne (donner) …………………
donnait rien, jusqu’au jour où une voiture de police (passer) …………………
passa
devant un appartement : les cambrioleurs (être) …………………………
étaient là !
3. On les (reconnaître) …………………………
reconnut à leur signalement : l’un d’eux (avoir) …………………………
avait des
cheveux blonds, l’autre (porter) …………………………
portait des taches de rousseur.
4. En voyant la voiture, ils (s’enfuir) ……………………
s’enfuirent ; aussitôt, les policiers (se lancer) ……………………
se lancèrent
à leurs trousses !
79
ÉTAPE 6 PRÉPARER L’ÉCRITURE
À l’aide des activités précédentes, vous allez rédiger une scène de poursuite dans une ville, au passé
et à la 3e personne du singulier. Pour trouver l’inspiration, vous pouvez répondre à ces questions.
17. a. Dans quels lieux précis de la ville se déroule la poursuite ? Vous pouvez cocher plusieurs cases.
□ la gare □ une rue piétonne □ les transports en commun (métro, bus…)
□ un quartier pauvre □ un quartier de luxe □ des boulevards remplis de voitures
□ un monument □ un centre commercial □ autre : ………………………………..
19. Quels outils des exercices précédents pourrez-vous réutiliser pour enrichir votre récit ?
20. Écrivez votre scène de poursuite. Vous pouvez commencer par l’évocation du cadre urbain et introduire
ensuite l’action.
80
PROJET 3. RACONTER UNE POURSUITE DANS UNE VILLE ÉCRITURE
81
24. De l’oral à l’écrit
→ Écrire un dialogue réaliste et comique
l OBSERVER
1. Doukipudonktan : est-ce un mot ou une
phrase ? Devinez ce que se demande Gabriel.
Gabriel va chercher sa nièce Zazie dans une gare parisienne.
Doukipudonktan, se demanda Gabriel excédé. Pas
possible, ils se nettoient jamais. Dans le journal, on dit
C’est une phrase. Il se demande pourquoi les
qu’il y a pas onze pour cent des appartements à Paris
gens dans le métro sentent si mauvais. qui ont des salles de bain, ça m’étonne pas, mais on peut
se laver sans. Tous ceux-là qui m’entourent, ils doivent
2. Dans le passage souligné, identifiez pas faire de grands efforts.
les deux marques d’un style oral.
Raymond Queneau, Zazie dans le métro, 1959.
« Pas possible » : phrase verbale, oubli de ne.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La langue orale s’entend, la langue écrite se voit : c’est pourquoi on n’écrit pas comme on parle.
• À l’oral, on prononce plusieurs mots d’un seul souffle, on a tendance à « avaler » certains sons, les
phrases sont parfois incomplètes. À l’écrit, les mots sont séparés par un blanc et toutes les lettres,
même muettes, sont écrites. Ex. : msieu, keskidi ? (oral) → Monsieur, qu’est-ce qu’il dit ? (écrit)
• À l’oral, on fait des pauses entre les groupes de mots. La mélodie de la phrase indique l’intention de
celui qui parle (demander, affirmer, s’exclamer). La ponctuation traduit ces pauses à l’écrit.
Ex. : Pas possible, ils se nettoient jamais. → virgule = pause, point = phrase déclarative. →¢29 P. 96
Çamarivesouvendenepenséàryin Lémoilsufikonlézaime
Ça m’arrive souvent de ne penser à rien. Les mots, il suffit qu’on les aime.
Toutformdelangajdevrètètrerekonu
82
GRAMMAIRE
5.* Classez les mots de ce nuage selon le niveau de langue auquel ils appartiennent.
Familier : �chiller,
��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
quidam, crétin, vénère, mec, nana
Courant : ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
en colère, maladie, demoiselle, homme, idiot, jeune fille
Soutenu : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
indisposition, se récréer, courroucé, simple d’esprit
3. Familier : On dirait qu’ils peuvent pas se blairer, mais en fait ils se kiffent.
→ Soutenu : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Nous pourrions croire qu’ils s’insupportent, néanmoins, en réalité, ils s’adorent.
• Passer d’un niveau de langue familier à un niveau courant ou soutenu oblige à respecter ces règles :
– Phrases : employer majoritairement des phrases verbales.
Ex. : Pas vrai ! → Ce n’est pas vrai.
– Négation : écrire les deux marques de négation (ne… pas, ne… plus…).
Ex. : Ils se nettoient jamais. → Ils ne se nettoient jamais.
– Pronoms : quand le pronom on a le même sens que nous, le remplacer par nous.
Ex. : On s’est perdus. → Nous nous sommes perdus.
– Temps des verbes : utiliser le futur simple plutôt que le futur proche (niveau courant) et le passé
simple au lieu du passé composé dans un récit au passé (niveau soutenu).
Ex. : Je vais rater le bus. → Je raterai le bus. J’ai pris le métro. → Je pris le métro. →¢9 P. 26
• Dans une question d’un niveau courant ou soutenu, le mot interrogatif se place en tête de phrase et
on préfère que à quoi. On inverse toujours sujet et verbe. Ex. : Vous voulez quoi ? → Que voulez-vous ?
• Quand le verbe ne se termine pas par -t ou -d, il faut parfois ajouter un t de liaison avant
le sujet inversé. Ce t s’écrit avec deux traits d’union, avant et après la lettre (jamais d’apostrophe).
Ex. : Rosalie va où ? → Où Rosalie va-t-elle ?
83
24. De l’oral à l’écrit
8.** Transformez ces questions d’un niveau de langue familier afin qu’elles respectent un niveau courant.
1. Tu as pris les serviettes ? → �As-tu
���������������������������������������������������������������������������������������������������
pris les serviettes ?
• À l’oral, le discours se construit au fur et à mesure ; on cherche à être expressif. Au contraire, l’écrit
est le résultat d’une réflexion ; on cherche à être précis et juste.
• Passer de l’oral à l’écrit implique certaines transformations.
– Remplacer les interjections, les onomatopées, les expressions familières par des termes précis.
Ex. : Et là, crac ! Il est arrivé ! Oh, ça m’a scié ! → Soudain, il est arrivé. Cela m’a stupéfait.
– Éliminer les donc, alors... qui rythment souvent les phrases, ne les employer que dans leur sens
logique. Ex. : J’étais dans le métro. Donc bon, j’ai vu un gars. → J’étais dans le métro. J’y ai vu un homme.
– Éviter les répétitions, les hésitations et les reprises, aller directement au mot juste.
Ex. : Non… non… J’ai pas pu… j’ai pas pu résister. → Non, je n’ai pas pu résister.
9.* Reliez ces onomatopées et interjections aux mots auxquels elles correspondent.
1. pffff ! • • un cri d’effroi
2. aaaah ! • • un bruit de chute ou d’écroulement
3. bang ! • • un soupir d’ennui
4. patatras ! • • un brouhaha
5. bla bla bla… • • une détonation
10.** Les mots soulignés sont-ils employés dans leur sens logique ou pour rythmer la phrase ?
Cochez la case qui convient.
11.** Un élève a résumé la nouvelle de Maupassant Rosalie Prudent à l’oral. Rayez les mots servant
à rythmer les phrases à l’oral et les répétitions inutiles. Puis remplacez certains mots répétés (surlignés)
par un procédé de reprise (pronom, synonyme).
Rosalie elle travaille comme servante chez les Varambot. Et donc euh un jour Rosalie ……………
elle
rencontre un jeune euh un jeune homme qui est soldat et il est aussi le neveu des Varambot euh
voilà. Donc Rosalie est séduite par le neveu ……………………
ce dernier et le neveu ……………………
son amant
l’abandonne même si Rosalie elle est enceinte. Rosalie …………..............…………
La jeune fille veut garder
l’enfant, mais alors quand Rosalie ……………………
elle accouche, alors qu’elle s’attendait à avoir
un seul enfant ……………………,
bébé eh bien elle a deux enfants ……................………………
des jumeaux .
84
GRAMMAIRE
• La langue orale évolue sans cesse tandis que la langue écrite est plus fixe : on peut comprendre
des textes écrits au xviie siècle, mais on comprendrait difficilement le parler de cette époque.
• Le langage oral varie également en fonction des régions et du milieu social : la prononciation,
les expressions diffèrent d’une personne à l’autre.
Ex. : Vous voulez que j’vous vendions Charlot ? (Maupassant) → paysan normand du xixe siècle.
Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire. (Queneau) → argot parisien des années 1950.
• En littérature, les auteurs peuvent imiter la langue orale, pour apporter une dimension ludique,
produire un effet de vie ou donner du rythme.
12.*** a. Molière fait parfois parler des paysans. Soulignez les marques du langage oral et familier
dans ce texte.
Enfin donc, j’estions sur le bord de la mar, moi et le gros Lucas, et je nous amusions à batifoler avec des
mottes de tarre que je nous jesquions à la teste : car comme tu sais bian, le gros Lucas aime à batifoler, et
moi par fouas je batifole itou.
Molière, Dom Juan, 1665.
13.*** a. Dans ce texte contemporain, entourez les mots et expressions oraux et familiers.
l
S’EXPRIMER • Écrire un dialogue réaliste et comique
14.*** Imaginez un dialogue de cinq ou six phrases entre ces deux époux.
Il utilisera les codes de l’oral mais ne contiendra pas de mots grossiers.
Montrez-le à un(e) camarade, qui surlignera tout ce qui relève
du code oral, et transformez-le en texte respectant le code écrit,
dans un niveau de langage courant.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
85
25. La situation d’énonciation
→ Varier les formes du récit
l OBSERVER
1. À partir des deux versions, tentez de
compléter la phrase suivante.
Voici deux versions d’un texte de Maupassant.
1. – Zut ! […]
– Eh bien !… eh bien !… Gérôme !
����������������������������������������������������
Mme Roland parle
avec ��������������������������������
Gérôme, son mari au moment où 2. – Zut ! s’écria tout à coup le père Roland qui depuis
����������������������������������������������������
il pêche depuis un quart d’heure Ils se un quart d’heure demeurait immobile, les yeux fixés
sur l’eau, et soulevant par moments, d’un mouvement
����������������������������������������
trouvent dans une barque en mer .
très léger, sa ligne descendue au fond de la mer.
Mme Roland, assoupie à l’arrière du bateau […], se
2. Quelle version vous a permis de répondre ?
Soulignez tous les indices qu’elle contient. réveilla, et tournant la tête vers son mari :
– Eh bien !… eh bien !… Gérôme !
D’après Guy de Maupassant, Pierre et Jean, 1888.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• L’énonciation désigne l’acte par lequel quelqu’un, un énonciateur, adresse un énoncé (un message)
à quelqu’un d’autre, son destinataire.
• La situation d’énonciation est le cadre dans lequel se produit l’énonciation. On la définit par :
– l’identité de l’énonciateur (ex. : Gérôme Roland) et du destinataire (ex. : Mme Roland), les liens qui
existent entre eux (ex. : mari et femme).
– le lieu (ex. : dans une barque) et le moment de l’énonciation (ex. : après un quart d’heure de pêche).
Différences : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
Un drapeau, ciel gris, arbres verts, pas d’immeubles, un bateau, quai vide, Seine verte
• Certains énoncés ne peuvent pas être entièrement compris si on ne connaît pas la situation
d’énonciation : on ne sait pas qui parle, à qui, où, quand… Ex. : Zut !
On dit que ces énoncés sont ancrés dans la situation d’énonciation.
• Dans d’autres énoncés, connaître la situation d’énonciation n’est pas nécessaire pour comprendre.
On dit que ces énoncés sont coupés de la situation d’énonciation. Ex. : M. et Mme Roland pêchaient.
• Dans un roman, on trouve à la fois des énoncés ancrés, dans les dialogues au discours direct par
exemple, et des énoncés coupés, dans le récit. Ex. : – Zut ! s’écria tout à coup le père Roland.
– Marques des 1re et 2e personnes (je, tu…) – Marques de la 3e personne (il, elle…)
– Indications de temps et de lieu en référence – Indications de temps et de lieu sans référence à
à la situation d’énonciation : hier, ici… la situation d’énonciation : la veille, sur la Seine…
86
GRAMMAIRE
4.** COUPÉ OU ANCRÉ ? Soulignez en rouge les indices qui permettent de repérer un énoncé ancré
et en bleu ceux qui permettent de repérer un énoncé coupé.
1. Aujourd’hui, je me suis levée de bonne heure. 2. Le cours d’EPS du lundi 3 mars 2019 aura lieu à la
piscine Léo-Lagrange. 3. Le vent souffla toute la nuit, soulevant le sable de la plage. 4. Mon voisin en a
planté ici le mois dernier. 5. Les personnages des romans de Maupassant semblent avoir existé.
C’est prévu pour demain. Il viendra, lui, n’est-ce pas ? J’ai loué tout le matériel pour cette promenade…
charmante ! Il devrait faire beau, malgré la saison… même si je doute qu’il en profite ! Toi, prends de quoi
te protéger du froid, du soleil et de l’humidité… Et ne recule pas ! Ce n’est qu’un moment désagréable à
passer. Bientôt nous pourrons être ensemble !
b. Quelles informations vous manquent pour choisir entre les hypothèses possibles ?
On ne sait pas qui écrit à qui, ni où ils doivent se retrouver, ni quand, ni ce qu’ils vont faire.
6.** Réécrivez ces paroles en les coupant de la situation d’énonciation : transformez-les en récit au passé.
1. « Aujourd’hui, les cours se terminent une heure plus tôt. Je prends le bus n° 5. Tu sais, celui qui mène
en centre-ville. Je retrouve Valentine devant le cinéma. »
→ ..................................
Ce jour-là les cours se terminaient une heure plus tôt. Il prit �le
����������������������������������
bus n° 5, celui qui
………………………………………………………………….
mène en centre-ville. Il a retrouvé Valentine, sa sœur, �devant
�������������������������������������������
un cinéma .
2. « À toi, je peux le dire : hier, j’ai décidé de partir. Je pars dans trois jours pour le Brésil. Ce sera la pre-
mière étape de mon périple. »
→ Elle lui avoua, à lui seulement, que …………………..
la veille elle avait décidé de partir. Elle �������������������������
s’embarquerait
…………………………….....................………..….
trois jours plus tard pour le Brésil . Ce ���������������������������������������������������������������������
serait la première étape de son périple .
l
S’EXPRIMER • Varier les formes du récit
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
87
26. Les paroles rapportées
→ Rendre compte d’un entretien
l OBSERVER
1. Entourez les verbes de parole en rouge.
Colette, romancière et journaliste, écrit un article
2. a. Entourez les paroles rapportées en bleu. sur le procès de Landru, jugé pour assassinat.
Recopiez celles qui sont rapportées comme si Une femme, tête nue, derrière moi, chuchote :
on les entendait.
– Il a vraiment l’air d’un monsieur.
« Il a vraiment l’air d’un monsieur », « Il est bien [...] Un journaliste affirme que Landru a une
convenable, on jurerait un chef de rayon à la soie. » barbe de préparateur en pharmacie. Un dessina-
teur dit :
b. Recopiez les paroles intégrées au récit de Colette. – Il est bien convenable, on jurerait un chef de
« Landru a une barbe de préparateur en rayon à la soie.
Colette, article pour Le Matin, 8 novembre 1921.
pharmacie ».
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Dans un récit, des paroles ou des pensées peuvent être rapportées telles quelles : c’est le discours
direct. Mais elles peuvent aussi être reprises par le narrateur, qui raconte ce qu’il a entendu : c’est
le discours indirect.
• Au discours direct, les paroles sont signalées par la ponctuation (: – « »).
Ex. : Un dessinateur dit : – Il est bien convenable, on jurerait un chef de rayon à la soie.
• Au discours indirect, les paroles sont introduites par un verbe de parole suivi de que, de si ou
d’un autre subordonnant.
n journaliste affirme que Landru a une barbe de préparateur en pharmacie.
Ex. : U
Le juge demande à Landru s’il a tué et comment il a tué.
4.** Dans cette copie, l’élève a répété le verbe dire. Remplacez ce verbe en utilisant ceux de la liste proposée.
expliquer • affirmer • prétendre • déclarer • ajouter • supposer
88
GRAMMAIRE
5.** Ajoutez les signes de ponctuation manquants dans le texte 1 (discours direct),
puis les mots et signes de ponctuation manquants dans le texte 2 (discours indirect).
89
26. Les paroles rapportées
Quand on passe du discours direct au discours indirect, il faut souvent aussi modifier :
• les indications de lieu et de temps :
Ex. : Colette nous informe : « Demain, le procès reprend ici. » (discours direct)
→ Colette nous informe que le procès reprend le lendemain au même endroit. (discours indirect)
• le temps des verbes, selon le temps du verbe introducteur :
Ex. : Elle affirme (action au présent) que Landru a tué. → passé composé (avant l’action)
qu’il est coupable. → présent (au même moment que l’action)
qu’on le condamnera. → futur (après l’action)
ue Landru avait tué. → plus-que parfait (avant l’action)
Elle affirmait (action au passé) q
qu’il était coupable. → imparfait (au même moment que l’action)
qu’on le condamnerait. → conditionnel (après l’action)
7.** Transformez au discours indirect en complétant les phrases. Vérifiez bien le temps des verbes.
1. « Combien de livres avez-vous déjà publiés ? »
Le journaliste demandait à l’écrivain ��������������������������������������������������������������������������������������������
combien de livres il avait déjà publiés.
Le journaliste demande à l’écrivain ����������������������������������������������������������������������������������������������
combien de livres il a déjà publiés.
2. « J’en ai écrit deux. J’écris lentement. »
L’écrivain lui répondit�qu’il
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������
en avait écrit deux et qu’il écrivait lentement.
L’écrivain lui répond qu’il
�������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
en a écrit deux et qu’il écrit lentement.
Il ajoute �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
que son prochain livre sera publié le lendemain.
VERS LE BREVET 8.*** Madeleine Forestier aide Bel-Ami à écrire ses articles. Réécrivez sa prise de parole
au discours indirect, y compris Il faut faire.
Nous avons à travailler, ce soir, avant de nous coucher. [...] On m’a apporté des nouvelles graves, tantôt [...].
[Il faut faire] un grand article, un article à sensation. J’ai des faits et des chiffres.
Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
qu’on lui avait apporté des nouvelles graves il y avait peu de temps, qu’il fallait faire un grand article,
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
un article à sensation, qu’elle avait des faits et des chiffres.
9.*** Vous êtes journaliste et vous interviewez un écrivain. Ce texte est la première réponse que vous
obtenez. Inventez la deuxième question et la réponse de l’écrivain. Écrivez ensuite votre article au discours
indirect, sans trahir les réponses de l’écrivain.
Vous : Vous venez de recevoir le prix Goncourt. Qu’avez-vous ressenti quand vous l’avez appris ?
L’écrivain : J’ai été très surpris. Je suis fier, bien sûr, mais je ne réalise pas encore ce qu’il m’arrive.
90
27. Les procédés de reprise
→ Décrire une personne qu’on admire
lOBSERVER
1. Surlignez en jaune les groupes nominaux
désignant la femme. Une femme, remontant l’escalier qui conduit à la
rivière, vint s’asseoir près de moi. Elle avait dans
2. Quelle progression observez-vous dans la façon les cheveux un gros bouquet de jasmin. […]
qu’a le narrateur de la désigner ?
En arrivant auprès de moi, ma baigneuse laissa
On apprend d’abord que c’est une femme, qu’elle glisser sur ses épaules la mantille qui lui couvrait
se baignait dans la rivière, puis qu’elle est belle. la tête, et, à l’obscure clarté qui tombe des étoiles,
je vis qu’elle était petite, jeune, bien faite […].
Le narrateur semble la considérer avec de plus
Nous causâmes si longtemps, la belle baigneuse
en plus d’admiration. et moi, que nous nous trouvâmes presque seuls
sur le quai.
3. Surlignez en vert les pronoms la désignant. Prosper Mérimée, Carmen, 1847.
lAPPRENDRE ET S’EXERCER
• On utilise des reprises nominales ou pronominales pour éviter de répéter plusieurs fois le même
nom ou groupe nominal (GN).
• On parle de reprises nominales quand le nom ou le GN est repris par un autre nom ou GN.
Ex. : ma baigneuse reprend une femme. On parle de reprises pronominales quand le nom ou le GN
est repris par un pronom. Ex. : elle reprend une femme.
4.* Soulignez en rouge les reprises nominales et en bleu les reprises pronominales des mots en gras.
1. Depuis l’enfance, Paul aime Virginie. Son amie ressent les mêmes sentiments pour lui, mais elle est
contrainte de le quitter.
2. Depuis l’enfance, Paul aime Virginie. Son amie ressent les mêmes sentiments pour lui, mais elle est
contrainte de le quitter.
3. Roxane avoue à Cyrano qu’elle est amoureuse d’un soldat du roi, le baron Christian de Neuvillette.
Elle ne dit pas ce nom à son cousin. Il pense alors qu’il s’agit de lui-même et non du jeune et beau baron.
4. Roxane avoue à Cyrano qu’elle est amoureuse d’un soldat du roi, sans dire le nom de celui-ci à son
cousin. Il pense alors qu’il s’agit de lui-même et non du jeune et beau baron Christian de Neuvillette.
• Toutes les formes de pronoms peuvent être utilisées pour éviter la répétition.
Ex. : Je vis une femme. La femme avait dans les cheveux un gros bouquet.
→ Elle avait dans les cheveux un gros bouquet. (pronom personnel)
→ Celle-ci avait dans les cheveux un gros bouquet. (pronom démonstratif)
→ Je vis une femme qui avait dans les cheveux un gros bouquet. (pronom relatif)
→¢2 P. 8
5.* Insérez chacun des pronoms suivants dans le texte, à l’endroit qui convient.
ils (x 3) chacun celle-ci l’un il (x 2) qui l’autre y tous deux leur lui
91
27. Les procédés de reprise
Il .........
y voit apparaître Juliette. À son balcon, ...................
celle-ci parle toute seule de ses sentiments. Alors,
transporté d’amour, .........
il .........
lui répond. .........
Ils passent la nuit à échanger des propos passionnés.
........................
Tous deux jurent de se marier. La haine entre leurs familles ne doit pas .........
leur faire obstacle !
6.** CHERCHEZ L’ERREUR ! Dans ces phrases, un pronom est mal utilisé, ce qui crée une erreur ou
une ambiguïté. Entourez le pronom à modifier et proposez un autre pronom ou GN pour le remplacer.
1. Mercutio a été tué par Tybalt, le cousin de Juliette. Il était ami avec Roméo.
Pour le venger, Roméo le tuera. → Autre pronom ou GN : ………………….
Tybalt
4. Carmen a convaincu don José de voler le narrateur. Quand il reconnaît son ami,
il refuse de le tuer. → Autre pronom ou GN : ………………….
don José
• Les reprises nominales peuvent ajouter une information. Elles peuvent aussi exprimer une opinion.
Ex. : Une femme vint s’asseoir près de moi. Ma baigneuse laissa glisser sur ses épaules sa mantille.
Nous causâmes longtemps, la belle baigneuse et moi.
• La reprise nominale peut être :
– un nom propre : une femme → Carmen. – un terme générique : du jasmin → une fleur.
– un synonyme : les étoiles → les astres. – une périphrase : les yeux → les miroirs de l’âme.
• Le déterminant devant le nom varie en fonction de l’intention du narrateur.
Ex. : une femme, la jeune femme, ma baigneuse, cette Andalouse.
7.* Les mots en gras reprennent les GN au centre des soleils. Écrivez chaque reprise sur un rayon du soleil
qui lui correspond. Complétez le schéma avec des reprises de votre invention.
mon pote • ce rival • ce copain de toujours • mon petit ami • le seul être qui compte pour moi •
cet homme antipathique • un soupirant • le diable en personne • cet être nuisible •
celui qui est si sympathique • ce frère • mon bien-aimé
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mo pt êt
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oi
92
GRAMMAIRE
9.** JEU : PERSONNAGE MYSTÈRE ! Faites deviner le nom d’un personnage en écrivant des GN
de plus en plus précis pour le désigner. Lisez ensuite votre devinette à vos camarades de classe.
Une �����������������������������������������������������
femme (nom) La ���������������������������������������������������
fière (adjectif)
����������������������������������������������������������� (nom)
Espagnole
Cette �����������������������������������������������
jeune (adjectif) Cette ���������������������������������������������������
danseuse (nom)
����������������������������������������������������������� (nom)
personne dont �������������������������������������������������������������
le regard est noir et la peau pâle
qui �������������������������������������������������������
porte des fleurs dans les cheveux (PSR) ������������������������������������������������������������ (PSR)
l
S’EXPRIMER • Décrire une personne qu’on admire
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une carte mentale à compléter,
à retrouver en complément numérique.
93
28. Les connecteurs
→ Exposer un raisonnement dans une enquête policière
l OBSERVER
1. Surlignez le mot du texte
qui introduit la réponse à la Écoutez attentivement, car c’est là le nœud de l’affaire. Lorsque je
question : Pourquoi faut-il lui ai demandé si elle avait vu quelque chose la nuit précédente, elle
écouter attentivement ? m’avait fait une réponse étrange. […] Mais pourquoi se contenter
d’allusions ? Si elle sait qui est le meurtrier, de deux choses l’une : ou
2. Soulignez une hypothèse dans elle nous révèle la vérité, ou elle tient sa langue et se fait payer son
le texte et entourez le mot qui
indique son caractère incertain. silence par la personne concernée. Or, elle ne fait ni l’un ni l’autre.
Agatha Christie, Mort sur le Nil, trad. E. Champon et R. Nobret, 1937.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
3.* En vous aidant des connecteurs de temps, numérotez ces phrases dans l’ordre chronologique.
1. À 16 h, les élèves sont entrés dans le vestiaire. 1 2. Adrien s’est rendu compte, en sortant du bus un
quart d’heure plus tard, qu’il n’avait pas son sac de sport. 3 3. Deux jours plus tard, il est allé au bureau
de la vie scolaire, mais personne n’a rien retrouvé. 4 4. Personne n’a jamais compris ce qu’il s’était
passé cette année-là dans les vestiaires. 5 5. La classe est ensuite sortie du vestiaire. Le bus est arrivé
à 16 h 20, Adrien y est monté avec les autres élèves. 2
......................................
Au premier plan , se trouve un homme, devant une vieille femme qui tient une pièce. L’homme
...........................
est au centre ; la vieille femme est ...........................
à droite du tableau. Trois autres femmes sont
...................................
à l’arrière-plan . ...........................
À gauche , l’une d’elles vole la bourse de l’homme. ...........................
Derrière
lui, la deuxième sourit. La troisième se trouve ...........................
entre l’homme et la vieille femme : elle regarde
...........................
vers le visage du jeune homme, tandis que ses mains coupent la chaîne de sa médaille en or.
94
GRAMMAIRE
• Les connecteurs logiques expriment le lien logique entre les parties de la phrase, entre les phrases
ou entre les parties du texte :
– la cause. Ex. : Écoutez attentivement, car c’est là le nœud de l’affaire.
– la conséquence. Ex. : Elle s’adressait au meurtrier ! Par conséquent, il devait être présent.
– l’opposition. Ex. : Mais à part le colonel Race et moi, il n’y avait que deux personnes.
– la condition (hypothèse). Ex. : Si elle sait qui est le meurtrier, de deux choses l’une.
– l’alternative. Ex. : Ou elle nous révèle la vérité, ou elle tient sa langue.
– l’addition. Ex. : Elle tient sa langue et se fait payer son silence. Elle ne fait ni l’un ni l’autre.
5.* Placez dans chaque nuage les connecteurs correspondant au lien logique indiqué.
mais • donc • ainsi • toutefois • c’est pourquoi • car • si bien que • cependant •
parce que • en effet • aussi • étant donné que • pourtant
6.** Ajoutez un connecteur logique selon l’indication entre parenthèses. Variez les connecteurs.
1. L’enquête avance (opposition) ……………….
néanmoins on n’a pas encore identifié le coupable. 2. Les gens vont
s’inquiéter (condition) ……………….
si l’assassin n’est pas arrêté. 3. Tout semblait l’inculper ; (opposition)
………………. rien n’a été retenu contre lui, (conséquence) ……………….
pourtant si bien qu’ il est libre !
7.** Dans les couples de phrases suivants, c’est le lien logique qui fait la différence ! Surlignez les connecteurs
et indiquez le lien logique qu’ils expriment.
1. Nous irons à Berlin et nous interrogerons les témoins. → ����������������������������������������������������������
addition /
Soit nous irons à Berlin, soit nous interrogerons les témoins. → ������������������������������������������������������
alternative
2. Si les enquêteurs étaient arrivés plus tôt, ils auraient trouvé plus de preuves. → ���������������������������
condition /
���������������������������
Les enquêteurs étaient arrivés plus tôt, aussi avaient-ils trouvé plus de preuves. → conséquence
3. Ils ne disent rien alors qu’on a prolongé la garde à vue. → �opposition
��������������������������������������������������������� /
Ils ne disent rien, alors on a prolongé la garde à vue. → �conséquence
�����������������������������������������������������������������
l
S’EXPRIMER • Exposer un raisonnement dans une enquête policière
8.*** Un tableau rare a été vandalisé ! Un policier interroge quatre suspects, qui lui donnent les alibis
ci-dessous. Après réflexion, le policier arrête Mme Lafutée et M. Lidiot. Exposez le raisonnement du policier
en six ou sept lignes. Vous emploierez au moins six connecteurs que vous soulignerez.
Mme Lafutée : jouait au bridge avec M. Lidiot • Mme Lalente : coincée dans un train en retard •
M. Lidiot : jouait au billard avec Mme Lafutée • M. Linnocent : est allé au cinéma
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à un quiz, à retrouver en complément numérique.
95
29. Mise en page et ponctuation
→ Défendre une opinion dans un texte organisé
l OBSERVER
1. Entourez en bleu les virgules et en rouge
les points. À quoi sert chacun de ces signes ?
Pour critiquer la peine de mort, Victor Hugo imagine
les pensées d’un condamné.
Plus de chance maintenant ! Mon pourvoi sera
La virgule permet de marquer une pause dans rejeté, parce que tout est en règle ; les témoins
ont bien témoigné, les plaideurs ont bien plaidé,
la phrase. Le point sépare deux phrases.
les juges ont bien jugé. Je n’y compte pas, à moins
que… Non, folie ! Plus d’espérance ! […]
2. Surlignez les points de suspension, Si j’avais ma grâce ? – Avoir ma grâce ! Et par qui ?
d’interrogation et d’exclamation. Qu’expriment-
Et pourquoi ? Et comment ? Il est impossible qu’on
ils, respectivement ?
me fasse grâce. L’exemple ! comme ils disent.
Une hésitation ; une question ; une émotion.
Victor Hugo, Le Dernier Jour d’un condamné, 1829.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• La ponctuation est l’ensemble des signes graphiques qui organisent un texte écrit.
• Les signes de ponctuation forte délimitent les phrases. Ils sont toujours suivis d’une majuscule.
Ils indiquent le type de phrase. →¢18 P. 64
Phrase déclarative (ou injonctive) Phrase interrogative Phrase exclamative (ou injonctive)
Ex. : Les juges ont jugé. Ex. : Et comment ? Ex. : Non, folie !
• Les signes de ponctuation faible se trouvent à l’intérieur de la phrase. Ils ne sont pas suivis d’une
majuscule.
• Les points de suspension (…) sont parfois forts, parfois faibles. En fin de phrase, ils marquent
une interruption ou un doute. En milieu de phrase, ils marquent une pause.
3.* Ces phrases ont été ponctuées par des émoticônes. Remplacez-les par des signes de ponctuation.
1. C’est incroyable comme Sophie ne supporte pas la contradiction / ………..
! 2. Quelle intolérance
/ ………..
! 3. Est-ce qu’elle apprendra un jour à débattre sans s’énerver / ………..
? 4. Je me demande si
elle évoluera en mûrissant …
/ ………...
4.** Imaginez la phrase que pourraient prononcer les personnages, en vous aidant des signes de ponctuation.
!! ?
��������������������������������������������
Quel drôle de costume ! ��������������������������������������������
Qu’est-ce qui m’arrive ?
96
GRAMMAIRE
5.** Dans ces phrases, les signes de ponctuation ont été placés n’importe comment ! Changez la ponctuation
pour retrouver le véritable sens de la phrase.
Exemple : Victor Hugo, dit le peuple, doit être instruit. → Victor Hugo dit : « Le peuple doit être instruit. »
1. Il faut jeter les enfants, les cartons et les plastiques dans le bac de tri sélectif.
Il faut jeter, les enfants, les cartons et les plastiques dans le bac de tri sélectif.
3. Victor Hugo a écrit Le Dernier Jour d’un condamné. En 1829, la peine de mort a été abolie. En 1981,
il a fallu attendre plus de cent cinquante ans.
Victor Hugo a écrit Le Dernier Jour d’un condamné, en 1829. La peine de mort a été abolie en 1981.
• Un texte est aussi organisé en paragraphes. Un paragraphe est marqué par un retour à la ligne
après une ponctuation forte et par la présence d’un retrait en début de paragraphe (alinéa).
• Un paragraphe est organisé autour d’un thème ou d’une idée. Il contient généralement plusieurs
phrases. On change de paragraphe quand on change de thème ou d’idée.
6.** En vous aidant du plan, marquez d’un trait vertical les endroits où il faut aller à la ligne.
Plan : 1. Le réchauffement des océans ; 2. L’exemple du corail ; 3. Mon opinion.
Le réchauffement climatique affecte en particulier les océans. Les espèces marines doivent s’adapter à cette
hausse de la température. La grande barrière de corail, par exemple, subit un blanchissement important.
En effet, la chaleur des eaux tue l’algue dont se nourrit le corail. Dénutri, il blanchit. Nous pourrions tous
agir pour ralentir le réchauffement des océans, par des gestes simples : prendre le bus plutôt que la voiture,
préférer la douche au bain… Moi, je fais attention à éteindre la lumière quand je quitte une pièce.
7.** Ce texte a été écrit sans paragraphes ni ponctuation. Insérez des barres obliques là où il faudrait aller
à la ligne, puis ajoutez des signes de ponctuation. Aidez-vous des majuscules !
La France a été un des premiers pays à dénoncer l’esclavage. Dès le xviiie siècle, des écrivains et des hommes
politiques se sont prononcés contre l’esclavage. Pourtant il n’a été aboli qu’en 1848 grâce à Victor Schœlcher : en
effet, après avoir été aboli en 1794, il avait été en partie rétabli en 1802. / Cependant, l’esclavage existe toujours,
même en France, sous des formes clandestines : l’esclavage domestique est le plus connu. On pourrait y ajouter
le travail clandestin. / C’est pourquoi des associations se mobilisent pour faire évoluer la situation.
l
S’EXPRIMER • Défendre une opinion dans un texte organisé
8.*** Écrivez un texte, de deux paragraphes de trois lignes au moins, pour défendre une cause qui vous est
chère (tolérance, justice, animaux…). Relisez votre texte en surlignant les signes de ponctuation forts et en
entourant les signes de ponctuation faibles.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une carte mentale à compléter,
à retrouver en complément numérique.
97
PROJET 4. Écrire une scène de conflit
Le vieil Arnolphe a élevé l’innocente Agnès pour l’épouser. Elle lui préfère pourtant le bel Horace et s’enfuit pour le
rejoindre. Mais Arnolphe la rattrape.
Agnès Arnolphe
Je n’entends point de mal dans tout ce que j’ai fait.
1
Ah ! c’est que vous l’aimez, traîtresse !
Arnolphe Agnès
Suivre un galant2 n’est pas une action infâme3 ? Oui, je l’aime.
Agnès Arnolphe
C’est un homme qui dit qu’il me veut pour sa femme : 15 Et vous avez le front de le dire à moi-même !
9
Oui. Mais, à vous parler franchement entre nous, Et je n’y songeais pas lorsque se fit la chose.
Il est plus pour cela selon mon goût que vous.
Arnolphe
10 Chez vous le mariage est fâcheux7 et pénible,
20 Mais il fallait chasser cet amoureux désir.
Et vos discours en font une image terrible ;
Agnès
Mais, las8 ! il le fait, lui, si rempli de plaisirs,
Le moyen de chasser ce qui fait du plaisir ?
Que de se marier il donne des désirs.
Molière, L’École des femmes, 1663.
1. Je n’entends point : je ne vois pas. 2. Galant : séducteur. 3. Infâme : malhonnête, déshonorante. 4. Prêché : appris. 5. Péché :
faute morale, mal. 6. Mais pour femme, moi, je prétendais vous prendre : je comptais vous épouser, moi. 7. Fâcheux : désagréable.
8. Las : interjection exprimant un soupir (qui peut être agréable ou désagréable). 9. Le front : l’insolence. 10. Est-ce que j’en puis
mais ? : qu’est-ce que je peux y faire ?
2. Pour quelles raisons Agnès « n’enten[d] point de mal » dans ce qu’elle fait ?
Agnès a le projet de se marier avec celui qu’elle aime, c’est pourquoi elle s’est enfuie.
Pour elle, ce projet est conforme à la morale : elle agit par amour tout en respectant le mariage.
98
PROJET 4. ÉCRIRE UNE SCÈNE DE CONFLIT ÉCRITURE
4. Soulignez, dans les cinq premiers vers p. 98, les mots appartenant au champ lexical du mal. À quelle(s)
valeur(s) les personnages font-ils appel au début de l’extrait ?
Les personnages font appel à des valeurs morales et religieuses, notamment chrétiennes (« péché »).
�������������������������������������������
mauvais �������������������������������������������
maléfice �������������������������������������������
pervertir
�������������������������������������������
malin �������������������������������������������
pêcheur �������������������������������������������
corrompre
�������������������������������������������
pervers �������������������������������������������
crime �������������������������������������������
vicier
6. Voici des mots appartenant à la famille du mot bien. Observez-les avec attention et tentez de deviner
leur sens. Vous pouvez vous aider d’un dictionnaire.
Bienfait : ����������������������
bien que Bénéfice : ���������������������
bien ou argent
�����������������������������������
l’on fait à quelqu’un �����������������������������������
qu’on retire d’une vente BOÎTE À OUTILS
Bienfaisant : �����������������
qui fait Bénéfique : �������������������
qui fait du Le champ lexical
�����������������������������������
le bien �����������������������������������
bien, avantageux (ou le lexique)
regroupe tous les
mots liés à un thème.
Bien Le champ lexical de
la plage, par exemple,
comprend les mots
Bénévole : ��������������������
qui veut bien �����������������
Bénédiction : souhait de nager, serviette, eau,
�����������������������������������
agir (gratuitement) �����������������������������������
bonheur sable…
Bienveillant : �����������������
qui veut du Bienheureux : ���������������
qui connaît
�����������������������������������
bien à autrui �����������������������������������
le bonheur ; saint
7. Surlignez, dans l’ensemble du texte p. 98, les mots qui appartiennent au champ lexical du plaisir
ou du déplaisir. Au nom de quelle(s) valeur(s) Agnès s’oppose-t-elle à Arnolphe ?
Agnès oppose aux valeurs morales d’Arnolphe le plaisir qu’elle ressent, ses sentiments.
8. Classez ces termes du plus fort au moins fort (certains mots sont parfois de même intensité).
1. bien-être • bonheur • contentement • délice • euphorie • gaieté • joie • plaisir • réjouissance •
satisfaction
.........................
euphorie > .........................
délice ......................... > .........................
> bonheur réjouissance > .........................
joie
......................... > gaieté
> plaisir ......................... > bien-être
......................... > .........................
contentement > .........................
satisfaction
99
ÉTAPE 4 LES TYPES DE PHRASES →¢10 P. 29 ET 18 P. 64
9. Dans le texte p. 98, soulignez en bleu les phrases déclaratives, en rouge les phrases exclamatives,
en vert les phrases interrogatives. Quel type de phrase n’est pas utilisé ?
Le texte ne contient pas de phrases injonctives.
10. À votre avis, pourquoi Arnolphe et Agnès emploient-ils des phrases interrogatives et exclamatives ?
Les phrases exclamatives expriment les sentiments violents des personnages. Ils emploient aussi
des phrases interrogatives pour connaître les désirs de l’autre, ou pour l’interpeller (v. 17 par exemple).
11. Nommez précisément les sentiments que les phrases interrogatives et exclamatives traduisent
dans le texte de Molière.
Sentiments d’Arnolphe : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������
le dépit, la colère, le désespoir.
Sentiments d’Agnès : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������������
la fierté, l’amour, la révolte.
12. a. Relisez les vers 4 à 7 p. 98. Que voulait réellement dire Arnolphe en prêchant :
« Il se faut marier pour ôter le péché » ? Cochez la ou les cases qui conviennent.
□ Être amoureux est un péché si on n’est pas marié. □ N’aimez personne d’autre que moi.
□ Se marier ôte le péché. □ Mariez-vous avec moi.
×
b. Parmi les quatre phrases ci-dessus, lesquelles sont des phrases injonctives ? À quel mode est leur verbe ?
« N’aimez… » et « Mariez-vous… » sont des phrases injonctives, au présent de l’impératif.
13. Transformez ces phrases en conjuguant chacun des verbes en gras au présent de l’impératif
ou du subjonctif, à la même personne.
1. Tu épouses celui que j’ai choisi. → ��������������������������������������������������������������������������������������������
Épouse celui que j’ai choisi.
2. Nous ne nous y opposerons pas. → ������������������������������������������������������������������������������������������
Ne nous y opposons pas.
3. Vous devez me croire. → ���������������������������������������������������������������������������������������������������������
Croyez-moi !
4. Il ne faut pas lui faire confiance. → �������������������������������������������������������������������������������������������
Ne lui faites pas confiance. / Qu’on ne lui fasse pas confiance.
5. Il te trouvera un mari respectable. → ����������������������������������������������������������������������������������������
Qu’il te trouve un mari respectable.
100
PROJET 4. ÉCRIRE UNE SCÈNE DE CONFLIT ÉCRITURE
15. a. Mettez des barres obliques dans ce texte chaque fois qu’il faut aller à la ligne. Ce n’est pas un texte
en vers : allez à la ligne seulement quand un personnage a fini de parler.
b. Entourez les lettres qui devraient être en majuscules, puis rajoutez les signes de ponctuation (: , . ! ? …).
Plusieurs solutions sont parfois envisageables.
Argan veut que sa fille épouse un médecin. Toinette, sa servante, s’y oppose.
Toinette / quoi, monsieur, vous auriez fait ce dessein, et avec tout le bien que vous avez,
vous voudriez marier votre fille avec un médecin ? /Argan / oui. de quoi te mêles-tu, coquine,
impudente que tu es ? / Toinette / mon Dieu, tout doux, vous allez d’abord aux invectives.
est-ce que nous ne pouvons pas raisonner ensemble sans nous emporter ? là, parlons de
sang-froid. quelle est votre raison, s’il vous plaît, pour un tel mariage ? / Argan / ma raison
est que, me voyant infirme et malade comme je le suis, je veux me faire un gendre et
des alliés médecins, afin de m’appuyer de bons secours contre ma maladie, d’avoir dans ma
famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d’être à même des consultations
et des ordonnances.
D’après Molière, Le Malade imaginaire, 1673.
Vous allez écrire une scène de théâtre. Dans cette scène, deux personnages s’opposeront parce qu’ils ne
partagent pas les mêmes valeurs. Vous pouvez répondre aux questions suivantes pour vous inspirer.
101
18. Remplissez le document ci-dessous avec les réponses aux questions précédentes, les arguments
de chaque personnage et la façon dont votre scène va se terminer.
Situation : ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
19. Parmi les exercices des pages précédentes, quels outils pourrez-vous réutiliser dans votre scène ?
102
PROJET 4. ÉCRIRE UNE SCÈNE DE CONFLIT ÉCRITURE
103
30. Le pluriel des noms
→ Décrire le fascinant foisonnement de la ville
l OBSERVER
1. Dans chaque vers, entourez les deux noms
et surlignez ceux qui sont au pluriel.
Symboles de la vie moderne, les villes fascinent.
Mais elles effraient aussi par les nouveaux modes
de vie qu’elles suscitent.
[…] C’est un bazar, avec des murs géants
2. Lequel forme son pluriel différemment des autres ? Et des balcons et des sous-sols béants
Drapeaux fait son pluriel différemment des autres : Et des tympans montés sur des corniches
au pluriel, il finit en -x et pas en -s. Et des drapeaux et des affiches
Où deux clowns noirs plument un ange. […]
3. Comment nomme-t-on les mots comme sous-sols ? Émile Verhaeren, « Le Bazar »,
Les Villes tentaculaires, 1895.
On les appelle mots composés.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• En règle générale, les noms communs font leur pluriel en -s : un bazar, des bazars.
→ Mais s’ils sont déjà terminés par -s, -x ou -z, on n’ajoute pas de -s : des tas, des nez.
• Les mots qui se terminent par -eau, -eu, -au font leur pluriel en -x : un drapeau, des drapeaux ;
un cheveu, des cheveux, un tuyau, des tuyaux.
→ Mais quelques mots en -eu ou -au prennent un -s : des pneus, des bleus, des landaus.
• Les mots qui se terminent par -ou prennent un -s au pluriel : un clou, des clous.
→ Sauf sept mots : bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou, qui font leur pluriel en -x.
Ce passage décrit l’abondance d’un grand magasin parisien, qui attire les foules et suscite
le désir.
Puis, le blanc retombait des voûte, une tombée de duvet, une nappe neigeuse en larges flocon :
des couverture blanches, des couvre-pieds blancs, battaient l’air, accrochés, pareils à des bannière
d’église ; de longs jet de guipure traversaient, semblaient suspendre des essaim de papillon blancs,
au bourdonnement immobile […].
D’après Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883.
104
ORTHOGRAPHE
• Les noms qui se terminent par -al font leur pluriel en -aux.
→ Mais il existe des exceptions : des chevaux, des journaux, mais des bals, des carnavals, des chacals…
• Il en va de même pour les mots en -ail : des coraux, mais des éventails.
• Dans le cas des noms composés, il faut chercher la classe grammaticale des mots qui le composent.
Quand les deux mots sont des noms ou des adjectifs, ils prennent tous deux la marque du pluriel :
des choux-fleurs, des coffres-forts.
→ Mais on ne met pas au pluriel les verbes (des cache-pots), les mots invariables (des arrière-
boutiques) ou singuliers par le sens (des pommes de terre).
6.* Des mots entiers se sont enfuis de cette description ! Replacez-les pour reconstituer le texte.
hauteurs • sous-sols • lingerie • rez-de-chaussée • escaliers • appels • or
Mme Marty s’attardait devant les tables de proposition, parmi les ………..………..
appels enroués des vendeurs,
dans le bruit d’………..………..
or des caisses et le roulement des paquets tombant aux ………..………..
sous-sols ; elle
traversait une fois de plus le ………..…............……..
rez-de-chaussée , le blanc, la soie, la ganterie, les lainages ; puis, elle
remontait, s’abandonnait à la vibration métallique des ………..………..
escaliers suspendus et des ponts volants,
retournait aux confections, à la ………..………..
lingerie , aux dentelles, poussait jusqu’au second étage, dans les
………..……….. de la literie et des meubles […].
hauteurs
D’après Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883.
VERS LE BREVET 7.*** a. Lisez le texte. Surlignez les noms au pluriel, puis soulignez tous les mots
qui s’accordent avec eux.
b. Sur une feuille à part, écrivez ce texte sous la dictée.
MP3
Les comptoirs, rangés symétriquement, semblaient être des plates-bandes, changeaient le hall en un parterre
français, où souriait la gamme tendre des fleurs. À nu sur le bois, dans des cartons éventrés, hors des casiers
trop pleins, une moisson de foulards mettait le rouge vif des géraniums, le blanc laiteux des pétunias, le
jaune d’or des chrysanthèmes, le bleu céleste des verveines […].
Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883.
l
S’EXPRIMER • Décrire le fascinant foisonnement de la ville
8.*** Surlignez les sept mots qui font leur pluriel en -aux.
Décrivez ensuite l’atmosphère d’un quartier en quelques lignes,
en employant au moins cinq mots de la liste, au pluriel.
rail • émail • corail • détail • sérail • bercail • portail • vantail
• vitrail • travail • attirail • chandail • éventail • poitrail • ail •
bail • soupirail • gouvernail • épouvantail • caravansérail
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
105
31. L’accord nom-déterminant
→ Écrire une charte pour promouvoir le vivre-ensemble
l OBSERVER
1. Entourez en bleu l’expression
synonyme de n’importe quel enfant
Les États parties veillent à ce que : […]
Nul enfant ne soit privé de liberté de façon illégale ou arbitraire.
[…]
et en rouge l’expression synonyme Tout enfant privé de liberté soit traité avec humanité et avec le
de pas un seul enfant. respect dû à la dignité de la personne humaine, et d’une manière
tenant compte des besoins des personnes de son âge.
2. À quels possesseurs renvoient les Les enfants privés de liberté aient le droit d’avoir rapidement
déterminants possessifs surlignés ? accès à l’assistance juridique ou à toute autre assistance appro-
Son renvoie au possesseur tout priée, ainsi que le droit de contester la légalité de leur privation
de liberté.
enfant (singulier) ; leur renvoie aux
Convention internationale relative aux droits de l’enfant, article 37.
possesseurs les enfants (pluriel).
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Un nom est singulier ou pluriel selon le déterminant qui le précède. Ex. : l’enfant, un enfant
(singulier), des enfants, les enfants, plusieurs enfants, mille enfants (pluriel).
• Certains déterminants sont toujours suivis d’un nom au singulier :
– chaque, qui permet de considérer plusieurs membres d’un groupe un par un. Ex. : chaque enfant.
– aucun(e) et nul(le) (= pas un seul), déterminants négatifs toujours suivis de ne.
Ex. : Aucune/Nulle petite fille ne sera détenue.
• Nul peut aussi être adjectif (= qui équivaut à zéro, sans valeur). Il s’accorde alors avec le nom qu’il
qualifie et peut donc être mis au pluriel. Ex. : Les inconvénients sont nuls. Ils ont fait match nul.
3.* Reconstituez cet article, dont ont disparu les déterminants suivants.
ces (2 fois) • chaque • de • la (2 fois)
……........….. liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits
La
naturels de ……........…..
chaque homme n’a ……........…..
de bornes que celles qui assurent aux autres membres de
la société la jouissance de ……........…..
ces mêmes droits. ……........…..
Ces bornes ne peuvent être déterminées
que par ……........…..
la loi.
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 4.
4.** Cet élève ne sait pas s’il doit accorder nul. Accordez nul si nécessaire.
Entourez-le s’il est déterminant et soulignez-le s’il est adjectif.
s
Les gouvernements sont parfois vraiment nul…… ! Par exemple, quand ils laissent les enfants
vivre dans des conditions lamentables. Pourtant, les enfants sont protégés par une convention.
Nul……… homme n’est censé ignorer la loi, et nul……… État n’est censé oublier les enfants.
le
D’ailleurs, nul…… convention ne devrait avoir des résultats nuls……… .
106
ORTHOGRAPHE
• Seul devant un nom, tout/toute est un déterminant au singulier qui signifie n’importe quel/quelle.
Ex. : tout enfant, toute personne.
• Mais s’il précède un déterminant, tout s’accorde avec le déterminant et le nom.
Ex. : tous les enfants, toutes ces personnes, tout le monde, toute ma classe.
• Il ne faut pas confondre leur(s), déterminant possessif qui s’accorde au pluriel, et leur, pronom
personnel qui ne change pas d’orthographe. Leurs (déterminant) se trouve devant un nom au pluriel,
leur (pronom) devant un verbe.
→¢2 P. 8
5.** Un projet de charte est en préparation ! Complétez ces règles avec tout, toute, toutes ou tous.
1. ………………
Tout élève pourra participer à ………………
tout atelier qui l’intéresse. 2. ………………
Tout le monde
pourra apporter sa contribution à ce projet comme à ………………
tous ceux qui seront réalisés dans l’année.
……………… le collège sera réaménagé pour que ………………
3. Tout tout élève, quelle que soit sa condition phy-
sique, puisse circuler facilement.
autant qu’il en a reçu. homme de rendre au plus grand prix que la monde au moins
seul homme est d’un Einstein : C’est le devoir de chaque bonne Rousseau : Le sang d’un
Dans notre collège, les élèves ont des principes. Leur/Leurs valeurs, ce sont le respect, l’égalité et la
tolérance. Le dialogue et le partage leur/leurs sont chers. Leur/Leurs groupe est soudé. Sur ce point, on
peut leur/leurs faire confiance : ils défendront leurs/leur amis en cas de problème.
l
S’EXPRIMER • Écrire une charte pour promouvoir le vivre-ensemble
8.*** Rédigez une charte du vivre-ensemble comportant quatre articles destinés à défendre des valeurs
de liberté et d’égalité. Utilisez des déterminants comme tout, chaque, nul, aucun, que vous soulignerez.
Veillez aux accords.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
107
32. L’accord sujet-verbe
→ Écrire un texte informatif sur une profession
l OBSERVER
1. Entourez les sujets des verbes soulignés
(posez-vous la question : qui est-ce qui… ?). L’auteur évoque le parcours des danseuses de l’Opéra.
À l’oral, expliquez la terminaison de chaque verbe. Au fil des ans, les plus douées des élèves montent en
grade et sont mieux payées ; chaque participation à
2. Dans la proposition relative entre crochets, un spectacle public leur procure des « feux », revenu
soulignez le verbe et entourez son sujet.
d’appoint [qui s’ajoute à leur maigre salaire]. […]
Une infime partie d’entre elles deviennent célèbres.
3. Soulignez les verbes dont les sujets sont
surlignés. Que remarquez-vous concernant l’accord Cette gloire est le rêve de toutes les mères, mais la
du verbe ? plupart ne visent pas si loin.
Camille Laurens, La Petite Danseuse de quatorze ans, 2017.
Il ne s’accorde pas avec partie ou plupart, au
singulier, mais au pluriel (accord selon le sens).
l APPRENDRE ET S’EXERCER
Un des sujets est je ou nous Un des sujets est tu ou vous Tous les sujets sont à la 3e pers.
Verbe à la 1re pers. du pluriel Verbe à la 2e pers. du pluriel Verbe à la 3e pers. du pluriel
Ex. : Laura et moi dansons. Ex. : Laura et toi dansez. Ex. : Laura et Billy dansent.
4.* Entourez le sujet de chaque verbe en gras. Si c’est un pronom relatif, soulignez son antécédent.
108
ORTHOGRAPHE
• Le sujet peut être un nom singulier représentant un pluriel (foule, tas…) : le verbe reste au singulier.
Ex. : Une foule se précipite.
• Si le sujet est une expression indiquant la quantité (la plupart, peu, beaucoup, 10 %…) :
– sans complément : le verbe est au pluriel. Ex. : Peu atteignent leur but.
– avec un complément au singulier : le verbe est au singulier. Ex. : Beaucoup de travail est demandé.
– avec un complément au pluriel : pluriel et singulier sont possibles, le pluriel est plus courant.
Ex. : La plupart des danseuses rêvent de gloire.
6.** Complétez ce texte en conjuguant les verbes comme indiqué entre parenthèses.
S’ils avaient le choix entre deux emplois, sept jeunes sur dix (privilégier, conditionnel présent) ……........…
privilé-
......................
gieraient celui « qui (avoir, présent de l’indicatif ) ……........…......
a du sens » […]. 63 % (préciser,
présent de l’indicatif ) ……........…......................
précisent souhaiter travailler dans une structure de l’économie
sociale et solidaire, et 11 % (dire, présent de l’indicatif ) ……........…......................
disent être déjà dans ce cas.
« Un métier qui a du sens, premier critère de choix pour les jeunes », Le Monde.fr, 8 décembre 2017.
VERS LE BREVET
MP3 En face de nous était une boutique de repasseuses : quatre femmes en
caraco blanc promenaient sur le linge, étalé devant elles, le fer lourd et
8.*** a. Surlignez les verbes,
chaud qui dégageait une buée. Tout à coup une autre, une cinquième
puis soulignez les mots avec
lesquels ils s’accordent. portant au bras un large panier qui lui faisait plier la taille, sortit pour
b. Sur une feuille à part, écrivez aller rendre aux clients leurs chemises […]. Le père Piquedent, ému,
ce texte sous la dictée. murmura :
– Quel métier, pour une femme ! Un vrai métier de cheval.
Guy de Maupassant, La Question du latin, 1886.
l
S’EXPRIMER • Écrire un texte informatif sur une profession
9.*** En quelques lignes, présentez les caractéristiques d’un métier qui vous attire, en expliquant ce que font
les professionnels dans leur ensemble ou ce que fait une partie d’entre eux. Soulignez les sujets et vérifiez les
accords des verbes.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
109
33. L’accord du participe passé
→ Écrire un article sur une femme célèbre
l OBSERVER
1. a. Entourez l’auxiliaire des deux
verbes en gras. Soulignez leurs sujets.
Première femme élue à l’Académie de médecine, en 1922,
Marie Curie, née Sklodowska, n’y était pas représentée.
Nicole Priollaud, chargée de la communication, a déploré
b. Soulignez les terminaisons des
participes passés. Que remarquez-vous ?
pendant des années cette absence, en faisant visiter le
bâtiment lors des journées du patrimoine. Aucune trace de la
Après avoir, pas d’accord avec le sujet. première académicienne. Deux fois prix Nobel, Marie Curie
a marqué la science pour sa découverte de la radioactivité,
2. Entourez deux participes passés
dont elle a soutenu l’application à la santé.
employés sans auxiliaire : qu’observez-
vous concernant leur orthographe ? Pascale Santi, « Marie Curie, pionnière esseulée
à l’Académie de médecine », Le Monde.fr, 5 janvier 2017.
Ils s’accordent avec le nom.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Le participe passé employé sans auxiliaire joue le même rôle qu’un adjectif. Comme un adjectif,
il s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte.
Ex. : un travail consacré à la radioactivité, des travaux consacrés à la radioactivité.
3.** Réécrivez chaque phrase en mettant les GN surlignés au pluriel. Faites les accords nécessaires.
1. Passionnée par la recherche, cette biologiste étudie les gènes.
Passionnées par la recherche, ces biologistes étudient les gènes.
• Le participe passé employé avec l’auxiliaire être s’accorde toujours avec le sujet.
• Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde jamais avec le sujet.
En revanche, il s’accorde avec le COD quand celui-ci est placé avant le verbe. →¢13 P. 42
Ex. : Marie Curie a reçu une récompense. Son mari Pierre Curie l’a reçue aussi.
COD COD, l’ = une récompense
• Le COD placé avant le verbe peut être un pronom personnel (ex. : la, les, me, nous…), relatif
(ex. : que…) ou un GN avec un déterminant interrogatif (ex. : quels travaux… ?).
4.** Voici la présentation d’une artiste. Réécrivez les verbes au passé composé.
Niki de Saint-Phalle naît / est née en 1930 et meurt / est morte en 2002. Elle
ne suit / n’a suivi aucun enseignement artistique, mais elle parvient / est parvenue
à rencontrer de nombreux artistes. Elle commence / a commencé à peindre en 1952. Elle
devient / est devenue célèbre grâce à ses sculptures dès les années 1960.
110
ORTHOGRAPHE
5.** Soulignez le COD dans chaque phrase, puis transformez-la selon l’exemple, en y ajoutant les précisions
de votre choix. Attention à l’orthographe du participe passé !
Exemple : Elle a habité une petite ville. → La petite ville qu’elle a habitée avait un musée.
1. Elle a fréquenté une école. → L’école qu’elle a fréquentée est prestigieuse.
2. Elles ont suivi une formation. → La formation qu’elles ont suivie est exigeante
3. Il a visité des expositions. → Les expositions qu’il a visitées lui ont beaucoup plu.
4. Elle a peint des tableaux. → Les tableaux qu’elle a peints plaisent à un public nombreux.
b. Trouvez d’autres questions avec les verbes ci-dessous, dont vous écrirez le participe passé sur votre cahier.
7.*** a. Entourez tous les participes passés et surlignez leurs auxiliaires. Soulignez en bleu
VERS LE BREVET les sujets quand l’auxiliaire est être et en rouge les COD quand l’auxiliaire est avoir.
b. Sur une feuille à part, écrivez ce texte sous la dictée.
MP3
l
S’EXPRIMER • Écrire un article sur une femme célèbre
8.*** En hommage à une personne de sexe féminin (réelle ou imaginaire), écrivez un article de quelques
lignes au passé composé qui rendra compte des actions remarquables qu’elle a accomplies.
l
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à retrouver en complément numérique.
111
34. L’accord de l’adjectif
→ Décrire un paysage fantastique
l OBSERVER
1. Qui est frappé d’horreur ? Qui est rouge ?
Répondez en surlignant des mots du texte.
Je m’enfuis de cette chambre et de ce manoir, frappé
d’horreur. La tempête était encore dans toute sa rage
quand je franchissais la vieille avenue. Tout d’un coup,
2. Donnez le genre et le nombre des mots
une lumière étrange se projeta sur la route, et je me
soulignés et des mots que vous avez surlignés.
retournai pour voir d’où pouvait jaillir une lueur si
Je et frappé sont au masculin singulier. singulière, car je n’avais derrière moi que le vaste château
Lune et rouge sont au féminin singulier. avec toutes ses ombres. Le rayonnement provenait de la
pleine lune qui se couchait, rouge de sang.
3. Entourez deux autres adjectifs dans Edgar Allan Poe, La Chute de la maison Usher,
le texte et surlignez les mots avec lesquels trad. Charles Baudelaire, 1839.
ils s’accordent.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Les adjectifs ou les participes passés employés comme adjectifs s’accordent toujours avec
le nom, le GN ou le pronom auquel ils se rapportent.
Cette règle vaut quelle que soit la fonction de l’adjectif. →¢13 P. 42 ET 15 P. 48
Ex. : Cette demeure est inquiétante (attribut du sujet). Une demeure inquiétante (épithète liée).
• Si l’adjectif se rapporte à plusieurs noms, il s’accorde au féminin pluriel si tous les noms sont
féminins. Sinon, il s’accorde au masculin pluriel.
Ex. : Une caverne (fém.) et une forêt (fém.) affreuses. Une caverne (fém.) et un bois (masc.) affreux.
4.* En vous aidant des accords, replacez dans le texte ces adjectifs.
• L’adjectif peut aussi avoir la fonction d’épithète détachée : il apporte une information supplémentaire
sur le nom. L’adjectif épithète détaché est séparé du nom par une virgule. Assez mobile, il peut être
placé loin du mot qu’il qualifie. Ex. : Éclairées par les rayons de lune, ces forêts nous terrifiaient.
• Lorsque l’épithète détachée est placée en tête de phrase, elle doit toujours se rapporter au sujet de
la phrase. Ex. : Dressé au milieu des sables, le mont Saint-Michel brillait au soleil. On ne peut pas dire :
*Dressé au milieu des sables, le soleil faisait briller le mont Saint-Michel.
112
ORTHOGRAPHE
5.** a. Surlignez les noms ou pronoms auxquels se rapportent les adjectifs soulignés.
b. Accordez ces adjectifs en les complétant si nécessaire.
1. Rocailleu…….
se , dépourvu…….
e d’arbres, la lande semblait être le repaire de fantômes. 2. Sinistre……. et
désolé……., ce paysage semblait gémir sous le vent qui y soufflait, glacial……. . 3. Une silhouette, la nuit,
s’y laissait parfois apercevoir, spectral…….
e et fugiti……. …….. dans la lande.
ve . 4. Elle frissonnait, perdue
6.** Voici des couples de phrases. Transformez la première en épithète détachée et modifiez la seconde pour
que l’ensemble s’enchaîne de manière logique.
Exemple : Elle s’est égarée parmi les ruines. Elle a peur. → Égarée parmi les ruines, elle a peur.
1. Ils ont été logés dans le vieux manoir. Ils méprisaient le danger.
Logés dans le vieux manoir, ils méprisaient le danger.
2. Cette demeure a été longtemps fermée. Elle est à nouveau habitée par son propriétaire.
Longtemps fermée, cette demeure est à nouveau habitée par son propriétaire.
3. La région a été terrorisée des siècles durant par un vampire. Elle paraît lugubre.
Terrorisée des siècles durant par un vampire, la région paraît lugubre.
7.*** Réécrivez ces phrases en modifiant le sujet afin que l’épithète détachée s’y rapporte.
Exemple : Terrorisée, le spectre fit peur à la jeune fille. → Terrorisée, la jeune fille eut peur du spectre.
1. Repéré pour ses tourelles baroques, un Américain a acheté le château.
Repéré pour ses tourelles baroques, le château a été acheté par un Américain.
VERS LE BREVET 8.*** a. Entourez les quatre épithètes détachées et surlignez les mots auxquels elles se rapportent.
Soulignez les trois autres adjectifs et encadrez les noms ou pronoms qu’ils qualifient.
b. Sur une feuille à part, écrivez ce texte sous la dictée.
MP3
l
S’EXPRIMER • Décrire un paysage fantastique
9.*** Vous vous retrouvez la nuit, seul, au milieu de ruines inquiétantes. Décrivez-les avec vos propres mots
en quelques lignes. Vous emploierez au moins deux épithètes détachées.
l
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113
35. Les homophones verbaux
→ Écrire une tribune contre les fausses informations
l OBSERVER
1. Réécrivez la phrase en gras en remplaçant
Le complotiste par Vous. Lequel des mots
Si elles n’ont pas attendu Internet pour exister,
les théories du complot n’ont jamais été aussi
surlignés ne change pas ?
populaires que depuis qu’elles y prolifèrent. Résultat,
79 % des Français croient en au moins une thèse
Vous doutez de tout, sauf de vos propres conspirationniste […]. « On a tous des comportements
doutes. Le second mot surligné ne change paranoïaques et narcissiques », abonde le philosophe
pas quand on modifie le sujet. Pierre-Henri Tavoillot. « […] Le complotiste doute
de tout, sauf de ses propres doutes, et moins il y a de
2. Parmi les mots soulignés, entourez en preuve, plus le complot est avéré. »
rouge celui que vous pouvez remplacer par « La lutte contre le complotisme est-elle perdue d’avance ? »,
reconnu. Entourez en bleu celui que vous L’Express.fr, 10 janvier 2018.
pouvez remplacer par apparaître.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Certains verbes et certains noms se prononcent de la même manière : ils sont homophones.
• Cependant, ils ne s’écrivent pas forcément de la même façon et suivent des règles différentes :
un nom s’accorde (il prend ou non un s), un verbe se conjugue (sa terminaison change).
Ex. : le doute (nom) ≠ il doute (verbe), les doutes (nom) ≠ ils doutent (verbe).
l’envoi (nom) ≠ il envoie (verbe), les envois (nom) ≠ ils envoient (verbe).
• Pour les distinguer, on peut regarder le mot qui précède : si c’est un déterminant, le mot est
un nom. On peut aussi essayer d’ajouter un adjectif au mot et voir si la phrase est correcte.
Ex. : les (déterminant) envois (nom) ≠ Ils les envoient. On peut dire : Les grands envois. On ne peut
pas dire : *Ils les grands envoient.
son dé / �����������������������������
sonder des tailles / ������������������������
détaille des failles / ������������������������
défaille
b. Choisissez deux des verbes que vous avez trouvés et employez chacun d’eux dans une phrase.
4.** AU TRAVAIL ! Indiquez entre parenthèses si le mot est un nom ou un verbe conjugué, en vous aidant
d’un dictionnaire si nécessaire. Puis inventez une phrase le contenant.
……………………) : �����������������������������������������������������������������������������������������������������
1. Travaille (verbe Un vrai journaliste travaille avec sérieux.
Travail (……………………
nom ) : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������
Le travail de vérification des sources n’est pas à négliger.
……………………) : ����������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. Rails (nom Les trains roulent sur des rails.
Railles (……………………
verbe ) : �����������������������������������������������������������������������������������������������������������
Tu te moques de moi, tu me railles !
3. Rappel (……………………
nom ) : �������������������������������������������������������������������������������������������������������
Cet événement m’a servi de rappel à l’ordre.
Rappelle (……………………
verbe ) : ��������������������������������������������������������������������������������������������������������
Je ne peux pas te parler maintenant, mais je te rappelle dans cinq minutes.
114
ORTHOGRAPHE
• Dans les verbes du 1er groupe, de nombreuses formes se terminent par le son « é » ou « è » :
• Pour choisir la bonne orthographe, on peut remplacer le verbe par un synonyme d’un autre groupe
(prendre, vendre…) où la différence entre les formes s’entend. Ex. : Je suis arrivé (= je suis venu).
Il faut y arriver (= il faut venir). Vous arrivez (= vous venez). J’arrivai (= je vins). J’arrivais (= je venais).
Thomas Huchon donne des astuces pour différencier information et rumeur sur Internet.
Plusieurs éléments concrets et « tout bêtes » sont à vérifi..........
er . Ce sont des réflexes très basiques, mais
que les gens ont finalement très peu. L’article est-il signé.......... ? Les informations sont-elles dat..........
ées ?
[…] Les sources sont-elles précises ? Les preuves que l’on peut nous montr.......... er , dans une vidéo par
exemple, a-t-on le temps de les lire ?
D’après « Complotisme et fake news : mode d’emploi », Le Point.fr, 17 janvier 2018.
6.** Rétablissez le texte suivant en entourant, à chaque alternative, l’orthographe qui convient.
Madeleine écrit un article de journal sur un voyage à Alger, où elle n’est jamais allée !
Elle imaginer/imaginait maintenant les péripéties de la route, portraiturait/portraiturais des compagnons
de voyage inventés/inventer […]. Elle interrogea Duroy sur la topographie de l’Algérie, qu’elle ignorait/
ignorer absolument. En dix minutes, elle en sut autant que lui, et elle fit un petit chapitre de géographie
politique et coloniale pour mettre le lecteur au courant et bien le préparer/préparé à comprendre les
questions sérieuses qui seraient soulevées/soulevaient dans les articles suivants.
D’après Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885.
VERS LE BREVET 7.*** a. Entourez en rouge les participes passés, en bleu les infinitifs.
b. Sur une feuille à part, écrivez ce texte sous la dictée.
MP3
La société civile et les personnalités politiques s’inquiètent de plus en plus de la prolifération des infos
bidons diffusées en ligne. […] Chacun peut dire ce qu’il souhaite sur Internet sans avoir à l’étayer par des
preuves ou des sources. Le remède est connu : c’est le journalisme professionnel, qui est l’antithèse des fake
news. La responsabilité et la vérification des faits sont une partie essentielle du travail éditorial : enquêter,
interroger, rechercher, étudier, analyser, et vérifier encore une fois.
Carlo Perrone, « Contre les fake news : le journalisme indépendant », Libération.fr, 28 mars 2017.
l
S’EXPRIMER • Écrire une tribune contre les fausses informations
8.*** Vous êtes journaliste et vous écrivez une tribune pour dénoncer les fausses informations. Rédigez
les cinq premières lignes de cette tribune. Vous y insérerez un nom et un verbe homophones, et quatre formes
se prononçant « é » ou « è », dont vous vérifierez l’orthographe.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
115
36. Les homophones grammaticaux
→ Écrire une chanson pour défendre des valeurs
l OBSERVER
1. Parmi les mots en rose, entourez celui que vous
pouvez remplacer par avais. Elle est à toi cette chanson,
Toi, l’étranger qui, sans façon,
2. a. Réécrivez les phrases soulignées à l’imparfait. D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris […].
Elle était à toi cette chanson.
Ce n’était rien qu’un peu de miel,
Et dans mon âme il brûlait encore. Mais il m’avait chauffé le corps,
Et dans mon âme il brûle encore
À la manière d’un grand soleil.
b. L’un des mots surlignés change. Lequel ? Georges Brassens, « Chanson pour l’Auvergnat »
(extrait), 1954.
Le premier mot surligné (le verbe est) change.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
4.** Dans ces morales tirées de fables de La Fontaine, entourez la forme qui convient.
BOÎTE À OUTILS
1. J’en sais/c’est beaucoup de par le monde
À qui ceci conviendrait bien : Pour différencier est (verbe
être) de et (conjonction),
De loin sais/c’est quelque chose, et de près ce n’est rien
on peut remplacer le mot par
(« Le Chameau et les Bâtons flottants ») était. Si la phrase est correcte,
2. Tout en tout ait/est divers : ôtez-vous de l’esprit il faut écrire est. Il ne faut pas
non plus les confondre avec
Qu’aucun être ait/est été composé sur le vôtre. (« Le Cierge ») le verbe avoir au subjonctif
3. Il était expérimenté, (que j’aie, que tu aies, qu’il ait).
Et/Est savait que la méfiance
Et/Est mère de la sûreté. (« Le Chat et un vieux Rat »)
116
ORTHOGRAPHE
6.** Complétez chaque phrase par un des mots ou groupes de mots suivants.
c’est s’est ses ces sais sait
1. Ce que je ……………….
sais , ……………
c’est que le statu quo n’est pas tenable. 2. ……………
Ces injustices sont-elles
acceptables ? ……………
C’est …………… lancé dans un long argumentaire, mais
ce que je vous demande. 3. Il s’est
…………… justifications ne me convainquent pas.
ces
VERS LE BREVET 7.*** Lisez ce poème. À l’oral, expliquez l’orthographe de ce et ceux (aidez-vous de la boîte
à outils). Surlignez est, soulignez et. Puis, sur une feuille à part, écrivez ce texte sous la dictée.
MP3
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont BOÎTE À OUTILS
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.
Pour différencier ce
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime. (déterminant ou pronom
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime. […] démonstratif singulier) de ceux
Ceux dont le cœur est bon, ceux dont les jours sont pleins. (pronom démonstratif pluriel),
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains. on peut essayer de remplacer
le mot par celui. Si la phrase est
Victor Hugo, « Ceux qui vivent… » (extrait), Les Châtiments, 1853. correcte, il faut écrire ceux.
8.* Entourez le terme qui suit le mot en gras, puis complétez celui-ci avec un d ou un t.
117
36. Les homophones grammaticaux
9.** Le mot qui remplace les pointillés est-il sans, s’en ou c’en ? Cochez la bonne case.
sans s’en c’en
1. Brassens (…) prend souvent aux inégalités dans ses chansons. □ ×
□ □
2. Pour lui, (…) est assez des hypocrites. □ □ ×
□
3. (…) hésiter, il défend des valeurs d’humanité. ×
□ □ □
4. Il parle de sa jeunesse et (…) souvient tous les jours. □ ×
□ □
11.* Dans cette copie, l’élève ne sait plus s’il doit accorder ou non le mot personne ! Aidez-le en ajoutant
un s aux endroits qui conviennent.
12.** Réécrivez le texte suivant en remplaçant le plus-que-parfait par du passé composé. Dans votre texte
réécrit, entourez les pronoms on en bleu et les verbes ont en rouge.
Certains poètes avaient toujours défendu la démocratie. On avait bien essayé de les faire taire ; sous
le Second Empire, on avait, par exemple, exilé Victor Hugo. Les poèmes qu’il avait écrits contre
Napoléon III avaient tout de même été publiés en Belgique. On les avait fait passer en France, on les avait
lus clandestinement.
Certains poètes ont toujours défendu la démocratie. On a bien essayé de les faire taire ; sous le Second
Empire, on a, par exemple, exilé Victor Hugo. Les poèmes qu’il a écrits contre Napoléon III ont tout de
même été publiés en Belgique. On les a fait passer en France, on les a lus clandestinement.
13.** Soulignez les marques de négation, puis complétez ces phrases avec ont, on ou on n’.
1. ………
On se voit d’un autre œil qu’………
on ne voit son prochain. (La Fontaine) 2. ………..
On parle toujours mal
quand …………..
on n’ a rien à dire. (Voltaire) 3. ……..
On a un cœur ou ………..
on n’ en a pas. (Lamartine) 4. Les écrivains
………………..
ont mis la langue en liberté. (Victor Hugo)
118
ORTHOGRAPHE
• Dès (préposition)/des (déterminant pluriel) : il ne faut pas oublier l’accent pour les différencier.
On peut remplacer le mot par les. Si la phrase est correcte, il faut écrire des sans accent.
• Sur (préposition)/sûr (adjectif au sens de certain) : on remplace par certain ou certaine.
Si la phrase est correcte, il faut écrire sûr sans oublier l’accent circonflexe.
• Peut-être (adverbe)/peut être (pouvoir + être) : on remplace par ne peut pas être.
Si la phrase est correcte, on écrit peut être ; sinon, il ne faut pas oublier le trait d’union.
• Plus tôt (deux adverbes)/plutôt (un adverbe) : on remplace par plus tard.
Si la phrase est correcte, il faut écrire plus tôt, en deux mots ; sinon en un seul mot.
14.* « Plutôt vivre debout que mourir à genoux ! » Sur le modèle de cette devise, écrivez quatre phrases
défendant la valeur indiquée et commençant par Plutôt.
15.** Les accents et les traits d’union ont complètement disparu de ce texte ! Entourez le mot auquel
il faudrait mettre un trait d’union, puis ajoutez les accents.
´ que ce chanteur a rencontre´ personnellement des sans abri, il s’est rendu a´ son bureau, la´
Des
ou´ il compose ses chansons. Sur une feuille il a ´ecrit une chanson sur les SDF. Il n’est pas surˆ
que sa chanson fasse changer les choses ou meme ˆ qu’elle soit entendue. Qui sait si elle aura une
influence a´ l’avenir ? Mais il est sur d’avoir defendu
´ ce a´ quoi il est attache.
´
VERS LE BREVET 16.*** a. Dans ce texte, soulignez les homophones vus dans la leçon. À l’oral, justifiez leur
orthographe.
b. Sur une feuille à part, écrivez ce texte sous la dictée.
MP3
Cet artiste chante des chansons variées, mais souvent elles sont plutôt engagées : il pense que la musique
peut être un bon moyen de défendre ses valeurs. Adolescent, et même plus tôt, dès l’enfance, il préférait les
chansons dans lesquelles le texte importait autant que la mélodie. C’est peut-être la raison pour laquelle,
quand il crée une de ses œuvres, il commence par l’écriture plutôt que par la composition. Mais il pense
qu’une chanson ne peut être réussie que si texte et musique s’enrichissent mutuellement.
l
S’EXPRIMER • Écrire une chanson pour défendre des valeurs
17.*** Choisissez une valeur qui vous tient particulièrement à cœur et écrivez une chanson pour la défendre.
Chaque vers comportera des homophones, parmi ceux proposés dans la leçon ou dans les exercices, ou
d’autres que vous aurez trouvés.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
119
PROJET 5. Rédiger un poème d’amour
Amant de Lou, Apollinaire lui écrit des lettres. Elle quitte le poète avant le départ de celui-ci pour la Première Guerre
mondiale, mais ils restent amis. Depuis le front, Apollinaire adresse ce texte à Lou.
Il y a
Il y a des petits ponts épatants Il y a mon porte-plume réservoir qui court qui court
Il y a mon cœur qui bat pour toi 15 Il y a un rideau de peupliers délicat délicat
Il y a une femme triste sur la route Il y a toute ma vie passée qui est bien passée
Il y a un beau petit cottage1 dans un jardin Il y a des rues étroites à Menton4 où nous nous
5 Il y a six soldats qui s’amusent comme des fous sommes aimés
Il y a mes yeux qui cherchent ton image Il y a une petite fille de Sospel5 qui fouette
Il y a un petit bois charmant sur la colline ses camarades
Et un vieux territorial2 pisse quand nous passons Il y a mon fouet de conducteur dans mon sac à avoine
Il y a un poète qui rêve au ptit Lou 20 Il y a des wagons belges sur la voie
10 Il y a un ptit Lou exquis dans ce grand Paris Il y a mon amour
Il y a une batterie3 dans une forêt Il y a toute la vie
Il y a un berger qui paît ses moutons Je t’adore
Il y a ma vie qui t’appartient Guillaume Apollinaire, « Il y a », Poèmes à Lou, 1915.
1. Qu’est-ce qui fait de ce texte un poème ? En quoi se rapproche-t-il aussi d’une lettre ? Relisez le chapeau
pour répondre.
On voit que le texte est un poème par sa forme versifiée (retours à la ligne à la fin de chaque phrase,
voire au milieu d’une phrase). Ce texte évoque une lettre : le poète décrit à sa destinataire ce qu’il voit
là où il séjourne, comme s’il rédigeait le texte d’une carte postale. Le vers final est un hommage à Lou,
mais il ressemble aussi à la fin d’une lettre d’amour ordinaire.
3. Dans l’expression il y a, y signifie ici. Quel est le lieu où existent tous les éléments énumérés par le poète ?
L’adverbe de lieu y ne renvoie pas à un seul lieu, mais à la fois au
BOÎTE À OUTILS
paysage champêtre, à la guerre et à la mémoire ou au cœur du poète.
La répétition d’un ou de
4. Dans quelle intention Apollinaire envoie-t-il ce poème à Lou ? plusieurs mots, au début
de plusieurs phrases ou vers,
Apollinaire envoie ce poème à la fois pour partager son expérience est appelée anaphore.
Quand on énonce une à une
du voyage et de la guerre, et pour exprimer son amour, qui n’est pas les différentes parties d’un tout,
éteint malgré la séparation. il s’agit d’une énumération.
120
PROJET 5. RÉDIGER UN POÈME D’AMOUR ÉCRITURE
5. Quel vers conclut le poème d’Apollinaire p. 120 ? Pourquoi se distingue-t-il des autres ?
Le poème se conclut par « Je t’adore ». C’est le seul vers qui ne commence pas par « il y a ».
6. a. Lequel de ces verbes ne se construit pas comme les autres ? Justifiez votre choix. →¢13 P. 42
aimer • adorer • apprécier • estimer • affectionner •
raffoler • chérir • idolâtrer • vénérer • admirer
C’est le verbe « raffoler », qui est le seul à se construire avec un COI (verbe transitif indirect).
7. Ces verbes sont formés à partir de noms. Trouvez ces noms, puis classez les verbes dans le tableau.
1. s’amouracher : ���������������������������������������������
amour 3. s’enamourer : �����������������������������������������������
amour
2. s’embraser : �������������������������������������������������
braise 4. s’embéguiner : ����������������������������������������������
béguin
1. mépris : ………………………
mépriser 4. dédain : �������������������������������
dédaigner Le niveau de langue familier est
employé avec des proches : il est
2. détestation : …………………
détester 5. exécration : ��������������������������
exécrer marqué par un vocabulaire relâché.
Le niveau de langue soutenu est présent
3. haine : ………………………
haïr dans des textes littéraires : il est marqué
par un vocabulaire recherché.
9. Pour chaque groupe nominal ou verbe conjugué suivant, imaginez des rimes possibles dans un poème sur
les sentiments.
1. je t’adore : ��������������������������������������������������
dors, dore, mort, corps… 4. j’admire : ���������������������������������������������������
rire, sourire, soupire…
2. ton dédain : ������������������������������������������������
main, sein, faim, fin… 5. tu méprises : ����������������������������������������������
brise, prise, mise…
3. j’idolâtrais : ������������������������������������������������
aimais, adorais, apprêts… 6. mon estime : ����������������������������������������������
rime, mime…
10. a. Dans le premier vers du poème d’Apollinaire p. 120, quel son est répété ? Surlignez-le dans le texte.
b. Soulignez d’autres répétitions de sons dans le texte : en rouge les assonances, en vert les allitérations.
121
Il pleure dans mon cœur Avec grand bruit et grand fracas
Comme il pleut sur la ville ; Un torrent tombait des montagnes :
Quelle est cette langueur Tout fuyait devant lui ; l’horreur suivait ses pas ;
Qui pénètre mon cœur ? Il faisait trembler les campagnes.
Paul Verlaine, « Ariettes oubliées, III » (extrait), Jean de La Fontaine, « Le Torrent et la Rivière » (extrait),
Romances sans paroles, 1874. Fables, 1678.
12. Pour chaque mot, écrivez une phrase contenant une assonance et/ou une allitération.
Exemple : une rose → Tes baisers piquent parfois plus que l’épine d’une rose.
1. le vent : ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
2. le tonnerre : ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
3. une rivière : ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
4. un chat : �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
5. un rire : ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
13. a. Encadrez une comparaison dans le poème d’Apollinaire p. 120. Cette comparaison est-elle recherchée
ou appartient-elle au langage courant ?
BOÎTE À OUTILS
La comparaison est une figure
de style fréquente en poésie.
Certaines comparaisons sont
très courantes. Ex. : se porter
comme une fleur.
122
PROJET 5. RÉDIGER UN POÈME D’AMOUR ÉCRITURE
b. Dans les strophes suivantes, soulignez les comparaisons et entourez les outils de comparaison.
Dites ensuite laquelle vous préférez et laquelle vous semble la plus recherchée et étonnante.
Je préfère ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
16. Cherchez sur Internet un portrait d’homme ou de femme. Imprimez-le, collez-le dans le cadre ci-dessous
et décrivez-le en employant au moins deux comparaisons et deux métaphores.
123
ÉTAPE 5 PRÉPARER L’ÉCRITURE
Imaginez que Lou ait écrit une lettre à Apollinaire pour lui dire qu’elle ne voulait plus avoir de nouvelles de lui.
Il lui envoie un poème d’amour pour la faire changer d’avis. Vous allez rédiger ce poème.
Pour trouver l’inspiration, répondez à ces questions.
17. Quels autres sentiments que l’amour le poète pourrait-il éprouver et exprimer ?
□ la douleur □ la jalousie □ l’angoisse □ la nostalgie
□ l’espoir □ l’admiration □ le dévouement □ autre : ………………………………
18. Quels autres sentiments que l’amour pourrait-il vouloir susciter chez Lou ?
□ la confiance □ la compassion □ la culpabilité
□ la gratitude □ l’admiration □ autre : ………………………………
19. Relisez le chapeau du poème « Il y a » (p. 120). À quoi le contexte pourrait-il vous servir pour écrire votre
poème ?
21. Parmi les exercices précédents, lesquels peuvent vous aider à enrichir votre poème ?
124
PROJET 5. RÉDIGER UN POÈME D’AMOUR ÉCRITURE
125
37. L’histoire des mots
→ Utiliser ses connaissances pour argumenter
l OBSERVER
1. Soulignez les trois mots qui sont arrêtés par
la police. Quel est leur point commun ? Cherchez
Sous les yeux d’une jeune fille, des mots se font
arrêter par la police. Elle raconte.
leur origine dans un dictionnaire pour répondre.
Et soudain, j’entendis mon prénom : « Je t’ai
Ces trois mots viennent de l’arabe. reconnue. Tu viens si souvent m’acheter. » Je
levai la tête. Et j’aperçus le mot Abricot. Il
avait réussi à grimper le long du poteau central.
2. Savez-vous de quelle langue viennent la plupart – Préviens tout le monde que j’ai été arrêté.
des mots du français ? Retrouvez dans le texte les – Et moi aussi, dit le mot Sucre qui avait
mots venant de ces racines : intendere, mundus, testa,
rejoint Abricot.
centralis.
– Et moi, Algèbre !
Ils viennent du latin. Intendere → entendre, mundus Erik Orsenna, La Fabrique des mots, 2013.
→ monde, testa → tête, centralis → central.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Le français est une langue romane, c’est-à-dire une langue issue du latin parlé par le peuple,
dans laquelle subsistent quelques mots issus du gaulois.
Ex. : chanter vient du latin cantare ; bruyère est d’origine gauloise.
• Au cours du temps, des mots ont été empruntés à d’autres langues : italien, espagnol, arabe,
anglais, allemand, langues régionales (breton, provençal...). Ex. : sucre a été emprunté à l’arabe.
Ces mots ont été assimilés et on a créé d’autres mots à partir d’eux. Ex. : sucre → sucrer.
• On a aussi créé des néologismes (nouveaux mots) à partir de racines latines ou grecques.
Ex. : téléphone : grec télé (au loin) et phôné (voix) ; télévision : grec télé et latin visio.
126
VOCABULAIRE
5.** Retrouvez un maximum de mots savants formés à partir du latin et du grec, en associant deux racines
grecques ou latines de ces listes.
Racines grecques : anti- (contre) • cosmo- (univers) • -gonie (naissance) • -logie (science) • -pathie (fait
de sentir, souffrir) • sym- (avec) • télé- (loin) • théo- (dieu)
Racines latines : arbori- (arbre) • co-/com- (avec) • -naute (qui navigue) • -passion • spatio- (espace) •
-cole (qui habite/qui cultive) • super- (au-dessus) • -vision • agri- (champ)
Antipathie, cosmogonie, cosmologie, cosmonaute, spationaute, cosmovision, sympathie, télépathie,
théogonie, télévision, supervision, agricole, compassion…
6.* Donnez le sens des mots composés ci-dessous en vous appuyant sur les termes qui les constituent.
1. épluche-légumes : ������������������������������������������������������������������������������������������������������
ustensile de cuisine destiné à éplucher les légumes.
2. rouge-gorge : ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
petit oiseau dont les plumes du jabot sont rouges.
3. poisson-chat : �poisson
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
avec des moustaches rappelant celles d’un chat.
l
S’EXPRIMER • Utiliser ses connaissances pour argumenter
8.*** La jeune fille du texte d’Orsenna défend les mots d’origine étrangère en montrant
qu’ils enrichissent la langue. Écrivez sa prise de parole en quelques lignes.
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
127
38. Les familles de mots
→ Écrire un article sur un événement sportif
l OBSERVER
1. Complétez ces définitions des adjectifs soulignés
dans le texte. Émile est inégalé, Émile est inégalable. Pendant
– inégalé : qui n’a pas été égalé qui n’a pas les six années, les deux mille jours qui vont suivre,
d’ égal . il sera l’homme qui court le plus vite sur Terre en
– inégalable : qu’on ne peut pas égaler longues distances. Au point que son patronyme
dont personne ne peut être l’ égal . devient aux yeux du monde l’incarnation de la
puissance et de la rapidité, ce nom s’est engagé
2. Quels autres mots de la famille du verbe courir dans la petite armée des synonymes de la vitesse.
connaissez-vous ? Jean Echenoz, Courir, 2008.
course, parcours, concurrent, cursif…
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Un mot est souvent construit à partir d’un radical, c’est-à-dire une racine qui donne au mot
son sens principal, et de préfixes et suffixes qui s’ajoutent au radical pour modifier son sens.
• Placé avant le radical, le préfixe modifie le sens du mot mais pas sa classe grammaticale.
Ex. : habile (adjectif) → malhabile (adjectif).
• Placé après le radical, le suffixe détermine la classe grammaticale du mot et peut la transformer.
Ex. : coiffer (verbe) → coiffeur (nom). →¢37 P. 126
• On appelle famille de mots l’ensemble des mots qui comportent un radical commun.
Ex. : égal, inégal, égaler, égaliser, égalité, inégalable...
3.* Complétez les phrases qui suivent en utilisant un mot de la famille de jeu.
Au début du match, les joueurs s’avancent sur le terrain. Ils savent que l’équipe adverse est redoutable
et que gagner au bout du temps de jeu imparti ne sera pas aisé. Ils ne veulent surtout pas
rejouer le match aller, à l’issue duquel ils avaient dû s’incliner 4-1. Néanmoins, ils jugent la partie
jouable . Ils pensent déjouer les prévisions adverses en imposant un rythme soutenu. Ils ont
donc en entrant un air particulièrement enjoué qui n’est pas surjoué !
4.** Copiez ces mots dans le tableau selon leur classe grammaticale, puis soulignez leur suffixe.
comparaison • possible • célébrité • dépasser • journaliste • starifier •
admirable • préparation • engagement • interviewer • courageux • sympathique
128
VOCABULAIRE
5.* Soulignez le préfixe commun à tous les mots de chaque liste, puis essayez de définir son sens.
1. prépublication • prévenir • prescience • prévoyance • prénom. Sens : �������������������������������������������
qui précède, avant
Exemple : mal-vis-able. Ce mot n’existe pas, mais il signifierait « que l’on ne peut pas ou pas bien
voir ». Il a donc le même sens qu’« invisible ».
8.** Complétez ces phrases en ajoutant un préfixe et un suffixe au mot entre parenthèses.
Exemple : Cet athlète a des capacités (passer, adjectif) insurpassables.
………………………………..
1. Il est rentré de randonnée totalement (soif, adjectif) assoiffé
……………………………….. sympathique.
2. Son fils est très sympathique, il est même (croire, adverbe) incroyablement
……………………………….. le match d’hier.
3. La télévision va (diffus, verbe) rediffuser
……………………………….. arrive.
4. J’ai attendu au bord de la route que la (panne, nom) dépanneuse
9.** Ces mots ont un radical commun : soulignez-le. Quelles sont ses deux orthographes ?
l
S’EXPRIMER • Écrire un article sur un événement sportif
10.*** Racontez un match sportif de votre choix à la façon d’un journaliste en utilisant des mots de plusieurs
familles : jeu, course, passe, attaque et défense.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une carte mentale à compléter,
à retrouver en complément numérique
129
39. Le sens des mots
→ Écrire « à la manière de » sur la ville
l OBSERVER
1. Dans ce poème, un maître parle à un élève.
Délimitez par des crochets la punition énoncée
L’enfant qui battait la campagne
[ Vous me copierez deux cents fois le verbe :
par le maître et les pensées de l’élève. Je n’écoute pas.
Je bats la campagne.]
2. a. Cherchez le sens de l’expression battre [ Je bats la campagne, tu bats la campagne,
la campagne dans le dictionnaire, puis recopiez Il bat la campagne à coups de bâton.
la phrase du maître qui explique ce sens.
« Je n’écoute pas. » La campagne ? Pourquoi la battre ?
Elle ne m’a jamais rien fait.
b. Quel sens l’expression a-t-elle pour l’élève ? C’est ma seule amie, la campagne […].]
Recopiez la phrase qui le montre. Claude Roy, Enfantasques, 1994.
« Il bat la campagne à coups de bâton. »
l APPRENDRE ET S’EXERCER
• Un mot polysémique (en grec ancien, poly = plusieurs et séma = signe) a plusieurs significations
possibles. Ex. : échecs : 1. jeu de stratégie. 2. contraire de « succès ».
• Parmi les sens possibles, on trouve notamment le sens figuré et le sens propre. Le sens propre
d’un mot est son sens premier, souvent concret. Ex. : J’ai mal à la tête.
Le sens figuré est son sens imagé. Il peut y avoir plusieurs sens figurés. Ex. : Le maillot jaune entame
l’étape en tête du peloton (= en première place). Fabrice est une forte tête ! (= un rebelle).
3.* Entourez les mots en gras : en bleu s’ils sont au sens propre, en vert s’ils sont au sens figuré.
1. Mon père a dévoré tous les romans de Giono. Les lions dévorent l’antilope.
2. Pour la tour Eiffel, prenez le second tournant à gauche. Cette rencontre a marqué un tournant.
3. Ton gâteau n’a aucun goût. L’art, est-ce une question de goût ?
4. Avoir du sang-froid est parfois nécessaire. Un hiver particulièrement froid a gelé le caniveau.
4.** Inventez une phrase qui illustre le sens figuré de chaque mot en gras, ici pris au sens propre.
Exemple : Jean marche sur la plage déserte. Ce train
électrique est cassé, il ne marche plus.
130
VOCABULAIRE
• Pour connaître le sens d’un mot, il faut connaître son contexte. Le contexte d’un mot est déterminé
par le sens des autres mots de la phrase où il se trouve.
Ex. : Le feu brûle dans la cheminée. → cheminée et brûle indiquent qu’il s’agit d’une flamme réelle.
Dans le feu de l’action, j’ai pris peur. → placé dans cette expression, feu signifie moment le plus intense.
5.** En utilisant le contexte du mot faire pour comprendre ce qu’il signifie précisément, remplacez les mots
en gras par un verbe ou une expression de même sens.
b. Choisissez une expression et écrivez une ou deux phrases où vous l’utiliserez au sens propre.
Exemple : battre de l’aile → Je bats de l’aile : regardez comment mes plumes s’agitent !
Le politicien, en campagne électorale, a choisi de passer la nuit dans un champ de blé.
Le chat que j’ai dans la gorge me gratte avec ses moustaches…
l
S’EXPRIMER • Écrire « à la manière de » sur la ville
8.*** À la manière de Claude Roy, écrivez un petit texte fantaisiste sur la ville en jouant sur les sens propre
et figuré d’une expression choisie dans cette liste.
une ville fantôme • passer la ville au peigne fin • Paris, Ville Lumière • sillonner la ville dans
tous les sens • faire du lèche-vitrine • battre le pavé • mettre Paris en bouteille • une ville-musée
l
RETENIR Mémorisez votre leçon grâce à un quiz à retrouver en complément numérique.
131
40. Les figures de style
→ Écrire un poème d’amour
l OBSERVER
1. Ce poème s’intitule
« Chanson » : soulignez
Chanson
Dans l’amour la vie a encore Dans l’amour la vie a encore
les mots répétés comme L’eau pure de ses yeux d’enfant Ses mains agrippantes d’enfant
un refrain.
Sa bouche est encore une fleur Ses pieds partent de la lumière
2. Dans le texte, surlignez Qui s’ouvre sans savoir comment Et ils s’en vont vers la lumière
les mots qui présentent la vie Paul Eluard, « Chanson » (extrait), Le Phénix, 1951.
comme un être humain.
l APPRENDRE ET S’EXERCER
Les figures de style permettent de rendre la phrase plus expressive. Certaines figures de style
servent à insister.
• La répétition renforce l’impression faite par un mot, qui est répété plusieurs fois, avec ou sans
modification. Ex. : Ses pieds partent de la lumière / Et ils s’en vont vers la lumière (Paul Éluard)
• L’hyperbole permet d’amplifier la réalité pour frapper l’imagination du lecteur. Dans une hyperbole,
on utilise des mots au sens très fort, des superlatifs, des adverbes d’intensité... Ex. : Dans l’amour
la vie a toujours / Un cœur léger et renaissant / Rien n’y pourra jamais finir (Paul Eluard)
• L’énumération développe une idée par l’accumulation d’une série de mots de même classe
grammaticale. Ex. : Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches (Paul Verlaine)
3.* On peut répéter un simple mot ou une construction grammaticale. Dans ces phrases, entourez
la répétition quand il s’agit d’un mot et soulignez-la quand il s’agit d’une construction.
1. Aimez les petites choses de la vie, aimez vos proches, aimez vos amis : c’est la recette du bonheur.
2. Même s’ils vivent loin l’un de l’autre, même s’ils se voient peu, leur amour est toujours aussi fort.
3. Donne-moi ta confiance : la confiance, c’est ce qui rend les liens plus solides.
4. Tout dans la maison me rappelle son souvenir : là elle s’asseyait, là elle lisait, là elle écoutait
de la musique.
3. Le « coup de foudre » est souvent décrit par des manifestations physiques : �����������������������������������
accélération du rythme
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
cardiaque, respiration haletante, sensation de chaleur, euphorie.
�����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
et Abélard…
132
VOCABULAIRE
5.** UNE HISTOIRE D’AMOUR… ENCORE PLUS BELLE ! Rendez ce conte plus intéressant en ajoutant des
hyperboles. Utilisez ces expressions pour modifier les mots en gras, et glissez chacune d’elles au bon endroit !
très • plus qu’on ne saurait le dire • tout le monde • furent saisis d’un amour à nul autre pareil •
immensément • jamais de toute sa vie entière • extrêmement • la plus horrible •
le plus beau de leur vie • d’un courage rarissime
La princesse Barbara était belle et riche : cela se savait dans les royaumes alentours. Quelques princes
belle et riche plus qu’on ne saurait le dire : tout le monde
l’avaient courtisée, mais Barbara ne souhaitait pas se marier. Un jour, un homme pauvre arriva à son tour au
jamais se marier de sa vie extrêmement pauvre
palais ; il avait réussi à empêcher une catastrophe. La princesse et lui se plurent. Barbara le choisit pour époux,
la plus horrible catastrophe furent saisis d’un amour à nul autre pareil
• La comparaison met en relation le comparé (ce que je compare) et le comparant (ce à quoi
je le compare). Elle comporte toujours un mot qui sert d’outil de comparaison, souvent un adverbe
(comme, ainsi...) ou bien un verbe (ressembler...).
Ex. : Ton rire est comme un tourbillon de feuilles mortes. (Paul Eluard) →¢23 P. 74
• La métaphore met en relation un comparé et un comparant, mais elle ne contient pas d’outil de
comparaison. Souvent, le point de comparaison est implicite. Ex. : Sa bouche est une fleur.
• La personnification permet de prêter un comportement humain à un objet, un animal, ou encore
un élément naturel ou abstrait. Ex. : Dans l’amour la vie a [...] ses yeux d’enfant […] ses mains [...]
ses pieds.
133
40. Les figures de style
7.** Soulignez en rouge ce qui est personnifié, en vert les mots qui personnifient.
Exemple : La nuit tombe, recouvrant soudain la ville de son grand manteau obscur.
1. Il combattit ce sentiment qui l’habitait, l’obsédait nuit et jour, et lui criait d’aller la rejoindre. En vain.
2. Le village espagnol était blotti au creux de la vallée, comme par crainte de la forêt.
3. Serrant sa gorge, l’angoisse, insupportable, lui perçait le cœur de son poignard acéré.
4. Comment ne pas succomber à l’appel suave de ce gâteau délicieux ?
8.*** Dans ces métaphores, soulignez d’abord en bleu le comparé, en vert le comparant.
Trouvez un point de comparaison, puis transformez la métaphore en comparaison, en employant comme.
Exemple : le gouffre de tes yeux → point de comparaison : profondeur.
→ phrase comparative : Tes yeux sont profonds comme un gouffre.
1. un torrent de larmes → point de comparaison : ��������������������������������������������������������������������������
l’abondance de l’eau
9.** Identifiez la ou les figures de style dans ces vers de Paul Eluard.
1. Savoir vieillir savoir passer le temps /
Savoir régner savoir durer savoir revivre
�������������������������������������������������������������������������������������
répétitions
10.*** Un(e) ami(e) a besoin de vos conseils pour écrire un poème d’amour. Donnez trois exemples
de phrases qu’il ou elle pourrait écrire et qui contiennent des figures de style différentes.
134
41. La versification
→ Faire le portrait d’une ville
l
OBSERVER
1. Comptez le nombre de syllabes de chaque vers
et notez-le entre les parenthèses.
Du fond des brumes, (……) 4
8
Tous les chemins vont vers la ville. (……)
l
APPRENDRE ET S’EXERCER
• Pour connaître le rythme d’un vers, il faut compter le nombre de ses syllabes.
Ex. : Et / l’on / est / seul / a / vec / Pa / ris, / l’Onde / et / la / Nuit ! (Paul Verlaine)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
• Pour bien compter, il faut respecter deux règles :
– règle 1 : on compte les -e muets s’ils sont situés avant une consonne et seulement dans ce cas.
On ne les compte jamais en fin de vers.
– règle 2 : dans certains cas, on distingue les voyelles qui se suivent dans un mot. C’est la diérèse.
On peut mémoriser ce vers mnémotechnique : N’oublie pas l’« e » muet, la belle diérèse.
Il se divise en quatre groupes de trois syllabes : N’oublie pas (3 syllabes) l’« e » muet (3 syllabes),
la belle (3 syllabes, règle 1) di/érèse (3 syllabes, règle 2).
• Les vers les plus courants sont l’alexandrin (12 syllabes), le décasyllabe (10 syllabes), l’octosyllabe
(8 syllabes) et l’hexasyllabe (6 syllabes).
3.* Dans les vers suivants, entourez en rouge les diérèses et en noir les -e à prononcer.
1. J’ai soif villes de France et d’Europe et du monde (Apollinaire, alexandrin).
2. La déclaration est tout à fait galante (Molière, alexandrin).
3. De la belle aube au triste soir (Apollinaire, octosyllabe).
4. La ville au loin s’étale et domine la plaine (Verhaeren, alexandrin).
5. Et comme l’Espérance est violente (Apollinaire, décasyllabe).
4.* Voici des vers très célèbres de la poésie française. Précisez le nombre de syllabes et le nom du vers.
1. C’est un trou de verdure où chante une rivière (Arthur Rimbaud) : �������������������������������������������������
12 syllabes, alexandrin
3. J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans (Charles Baudelaire) : ����������������������������������������������
12 syllabes, alexandrin
5. Et rose elle a vécu ce que vivent les roses (François de Malherbe) : �12
�����������������������������������������������
syllabes, alexandrin
5.** Il manque des mots dans les vers suivants. Choisissez parmi les mots proposés en respectant le rythme
du vers indiqué. Attention aux -e muets !
........................................
1. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie (Ronsard, alexandrin) :
immédiatement • dès aujourd’hui • maintenant.
2. C’est la ........................................
ville tentaculaire (Verhaeren, octosyllabe) : vie • ville • créature.
135
41. La versification
3. Notre ������������������������������������������������������
blanche maison, petite mais tranquille (Baudelaire, alexandrin) :
blanche • charmante • modeste.
4. Sous le pont �������������������������
Mirabeau coule la Seine (Apollinaire, décasyllabe) : Mirabeau • Neuf • des Arts.
5. Toits qui dégouttent, ��������������������������������������������
murs suintants, pavé qui glisse (Verlaine, alexandrin) :
caniveaux • chemins • murs.
• La rime désigne la répétition d’un ou plusieurs sons (ou phonèmes) d’un vers à l’autre.
– La rime est riche lorsqu’elle est formée de trois sons ou plus. Ex. : violence/vigilance.
– La rime est suffisante lorsqu’elle est formée de deux sons. Ex. : journal/magistral.
– La rime est pauvre lorsqu’elle n’est formée que d’un seul son. Ex. : battu/perdu.
• La strophe est un ensemble de vers unis par un système de rimes. Un blanc sépare deux strophes.
– Lorsque les rimes se répondent de vers en vers, on parle de rimes plates (AABB).
– Lorsque les rimes alternent, on parle de rimes croisées (ABAB).
– Lorsque la rime A ne revient qu’après deux autres rimes B, on parle de rimes embrassées (ABBA).
6.** Voici des couples de mots. Entourez en vert les rimes riches,
BOÎTE À OUTILS
en bleu les rimes suffisantes, en rouge les rimes pauvres.
Ne confondez pas syllabe, son et
Amérique/fantastique château/oiseau orthographe ! Ex. : eau = 3 lettres,
victoire/gloire 1 son, 1 syllabe ; peau = 4 lettres,
2 sons, 1 syllabe ; bateau = 6 lettres,
fromage/langage 4 sons, 2 syllabes.
obsidienne/haine
chassé/oser pestilence/silence
b. À présent, écrivez votre propre quatrain : trouvez deux noms de villes et deux mots qui rimeront avec eux.
Choisissez un système de rimes, puis remplissez ces lignes pour écrire un quatrain.
136
VOCABULAIRE
8.** Ces vers de Baudelaire se sont mélangés. Numérotez-les dans le bon ordre. Pour vous aider, sachez que
les rimes sont plates et que la première rime est riche. Deux vers sont déjà numérotés.
9.*** Les rimes se sont échappées de cette strophe ! Remettez-les à leur place sachant que les vers sont
des alexandrins et que les rimes sont croisées.
Paris n’a de beauté qu’en son histoire, […] Paris n’a de sagesse que le sombre
Mais cette histoire est belle tellement ! Flux de son peuple et de ses factions,
La Seine est encaissée absurdement, Alors qu’il fait des révolutions
Mais son vert clair à lui seul vaut la gloire. Avec l’Ordre embusqué dans la pénombre.
Paul Verlaine, « Paris n’a de beauté… » (extrait), Vers inédits, 1913 (publ. posthume).
l
S’EXPRIMER • Faire le portrait d’une ville
11.*** Écrivez six vers pour faire le portrait d’une ville que vous aimez. Choisissez un type de vers
et adoptez des rimes plates. Conseil : commencez par trouver les mots à la rime, deux par deux, puis écrivez
des phrases qui les relient et adaptez-les pour qu’elles aient le bon nombre de syllabes.
l
RETENIR Vérifiez vos connaissances grâce à une synthèse à compléter,
à retrouver en complément numérique.
137
PROJET 6. Écrire un fait divers
1. Balafres : coupures.
138
PROJET 6. ÉCRIRE UN FAIT DIVERS ÉCRITURE
4. Surlignez dans l’article p. 138 toutes les indications de temps et de lieu, comme celle surlignée dans le texte.
5. Où sont-elles situées dans la phrase, pour la plupart ? À votre avis, pourquoi ?
Ces indications sont souvent situées en début de phrase. D’autres sont en fin de phrase, mais plutôt au début
de l’article. De cette façon, le lecteur situe rapidement l’action dans le temps et l’espace.
6. Voici des titres de faits divers. Surlignez celui qui vous inspire, puis rédigez un court paragraphe (4 lignes
environ) dans lequel vous situerez ce fait divers dans le temps et dans l’espace. Utilisez des indications de
temps et de lieu.
1. Vingt coffres-forts retrouvés par hasard. 2. Deux hommes interpellés après une chasse aux
dinosaures. 3. La vieille dame terrorise les braqueurs. 4. Il survit une semaine en mangeant des glaces
à la vanille. 5. En retard de cinq ans à son mariage. 6. Des toilettes bouchées par des billets de
500 euros. 7. Il cambriole son propre domicile. 8. Elles meurent écrasées par des peluches de lapin.
→¢27 P. 92
ÉTAPE 3 VARIER LES DÉSIGNATIONS
7. Surlignez dans l’article p. 138 toutes les expressions désignant la vieille dame. Pourquoi sont-elles
si nombreuses, selon vous ?
Ces expressions permettent d’éviter les répétitions. Elles sont nombreuses car le journaliste essaie de varier
et cette variation rend le texte plus vivant.
8. Choisissez un fait
divers de l’exercice 6.
Notez son titre dans
le cadre, puis proposez
dans les bulles quatre
expressions pour Titre :
désigner le personnage
principal du fait divers.
9. De quelles personnes le journaliste du Parisien rapporte-t-il les propos dans son article ?
L’article rapporte des propos de la fille de la victime, du journal Nishinippon Shimbun, de la radio-télévision
NHK et du porte-parole de la police.
139
10. Pour chaque prise de parole, expliquez comment le journaliste rapporte les propos tenus (discours direct,
indirect, verbe de parole).
Exemple : « La police […] », a indiqué la radio-télévision NHK. → Le journaliste cite ces paroles avec des
guillemets, et utilise le verbe de parole « indique » : il emploie le discours direct.
« Quand nous l’avons trouvée [...] radio locale RKK ». → Le journaliste cite ces paroles avec des guillemets
et utilise le verbe de parole a raconté : il emploie le discours direct.
« La police s’est […] le journal Nishinippon Shimbun. » → Le journaliste cite ces paroles avec des guillemets
et utilise le verbe de parole a précisé : il emploie le discours direct.
« Un porte-parole […] sur cette affaire. » → Le journaliste cite ces paroles sans guillemets et utilise le verbe
de parole déclarant et la conjonction que : il emploie le discours indirect.
11. Relevez dans l’article p. 138 les trois verbes conjugués au présent
du conditionnel.
BOÎTE À OUTILS
pourrait (l. 5), pourrait (l. 36), pourrait (l. 42) Pour conjuguer
au conditionnel présent,
12. Pour quelle raison le journaliste emploie-t-il ce temps ? on utilise le radical du
verbe conjugué au futur
Le journaliste emploie ce temps parce qu’il n’est pas sûr de ce qu’il affirme : et on le complète par les
terminaisons de l’imparfait.
la police n’a pas confirmé ces rumeurs.
14. Voici des titres de faits divers. Recopiez celui qui vous plaît dans le cadre. Proposez au moins quatre
hypothèses qui expliquent ce fait divers en utilisant le présent du conditionnel.
1. Un bateau disparaît dans le port. 2. Pénurie de chocolat dans toute la région. 3. Les nains de jardin
disparaissent. 4. Il se réveille avec quatre éléphants dans son jardin.
Titre :
140
PROJET 6. ÉCRIRE UN FAIT DIVERS ÉCRITURE
15. Voici des images en une de journaux anciens. Imaginez un titre pour chacun de ces faits divers.
Illustration d’André Galland, une du Petit journal illustré, 1921. Illustration d’Albert Robida, une du Petit Français illustré, 1903.
Titre :
BOÎTE À OUTILS
Un titre de fait divers peut
être une phrase déclarative,
Titre :
interrogative, exclamative,
ou un simple groupe
nominal : Un chat est
soupçonné de meurtre. Qui a
agressé la vieille dame ?
Un chat assassin ! Le mystère
du chat tueur.
Titre :
141
ÉTAPE 7 PRÉPARER L’ÉCRITURE D’UN FAIT DIVERS
Vous allez écrire un article sur un fait divers que vous inventerez. Vous pouvez répondre aux questions
suivantes pour vous inspirer.
d. Résumez en une ou deux phrases votre fait divers. Vous pouvez vous inspirer des exemples du projet.
19. Écrivez votre texte ici. Vous pouvez aussi le saisir sur un ordinateur et l’illustrer au moyen d’une photo
ou d’un dessin, ou le mettre en page sur un site spécialisé, comme https://madmagz.com/fr.
142
PROJET 6. ÉCRIRE UN FAIT DIVERS ÉCRITURE
143
Crédits textes
P. 11 : John Hawkins, 1982 ; Éditions Stock, 1985, pour la traduction française. P. 12 : Libretti, 2009. P. 16 : © Le Livre de Poche. P. 18 :
© Thierry Magnier. P. 20 : Avec l’aimable autorisation de la Société éditrice du Monde. © Le Monde. P. 26 : © Éditions Phébus, Paris,
2001. P. 27 : © 1957 Les Éditions de Minuit. P. 32 : © 2018, GEORGES SIMENON. All rights reserved. © Omnibus, un département de Place
des Éditeurs. P. 46 : © Actes Sud. P. 48 : © Robert Laffont. P. 64 : © Calmann-Lévy. P. 65 : © Éditions Gallimard. P. 66 : © Albin Michel.
P. 67 : © Éditions Gallimard. P. 70 : © 2018, GEORGES SIMENON. All rights reserved. © Omnibus, un département de Place des Éditeurs.
P. 72 : © Francetv Éducation. P. 74 : © Éditions Gallimard. P. 76 : © Larousse. P. 79 : © 2018, GEORGES SIMENON. All rights reserved.
© Omnibus, un département de Place des Éditeurs. P. 82 : © Éditions Gallimard. P. 86 : Verticales, © Éditions Gallimard. P. 88 : Colette,
« Voici Landru », Le Matin, 8 novembre 1921. P. 94 : © J.C. Lattès, 2012. P. 108 h : © Éditions Stock, 2017. P. 108 b : © Libération. P. 109 :
Avec l’aimable autorisation de la Société éditrice du Monde. © Le Monde. P. 110 : Avec l’aimable autorisation de la Société éditrice du
Monde. © Le Monde. P. 114 : © L’Express. P. 115 h : © Le Point. P. 115 b : © Libération. P. 116 : « CHANSON POUR L’AUVERGNAT », paroles
et musique de Georges Brassens, © Warner Chappell Music France – 1954. P. 120 : © Éditions Gallimard. P. 126 : © Éditions Stock, 2013.
P. 128 : © 2008, Les Éditions de Minuit. P. 130 : © Éditions Gallimard. P. 132 : © Seghers. P. 138 : © Le Parisien.
Crédits iconographiques
Couverture
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Intérieur
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