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Vidéo de la matinée disponible sur le site de l’académie de Paris après les vacances de
Toussaint 2022
Remarque de Jean-Philippe Taboulot, IPR : Le regard sur l’œuvre ne doit pas être
l’autobiographie et le récit de soi, mais bien celui du parcours « la célébration du monde »
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I- Le temps de Colette
Née 1873 à l’an prochain organisation de manifestations pour les 150 ans + expo à la BNF
en 2025
Tissage continu entre ce qu’elle écrit et ce qu’elle vit.
Contexte spatio-temporel
La famille
Les amours
• Missy, Mathilde de Morny. Surnom proche de Willy. Elle monte sur scène pr occuper des
rôles masculins. Colette très attentive aux milieux homosexuels pendant un moment. Ces
plaisirs… (1932) : texte qui rappelle sa liaison avec Missy ; mais à cette époque plusieurs
ouvrages st publiés sur le thème de l’homosexualité fin XIXe - début XXe ; Exemple : Le
3e sexe de Willy : dépréciative de l’homosexualité. Dans littérature de l’époque, seules les
femmes st bisexuelles : Colette partage ses femmes avec Willy. Pas de bisexualité
présentée chez les hommes. Colette porte un jugement rétrospectif paradoxal sur ce
qu’elle a vécu avec Missy et l’homosexualité. Cf. citation extraite du Pur et de l’Impur :
L’affirmation de Colette
• Willy se met tjs en scène ds position de supériorité, domination de Colette : le « père des
Claudine ». Elle est svt déguisée en Claudine. Colette voudra se défaire de son emprise à
l’intérieur même de leur production commune que Willy continue de signer cf. Claudine
s’en va (1903)
• Devient comédienne mais elle devient une femme objet avec costumes qui la
déshabillent plus qu’ils ne l’habillent. Mauvaise mime et comédienne a priori. Pas
vraiment une émancipation et liberté. Cf. Photo du Rêve d’Egypte ou En faune. Nbre
considérable de ses photos comme celles de Reutlinger (a fait poser bcp demi-
mondaines comme Mata Hari, La belle Otero…) : photos composées de façon
suggestive. Dans l’Envers du music-hall, elle raconte expérience déceptive des tournées
et spectacles.
• Elle n’est pas solidaire, n’aime pas les idées générales, n’aime pas les féministes et
suffragettes auxquelles elles souhaitent « le fouet et le harem ».
Vues très tradi sur masculin et le féminin. Se désigne même comme « femelle ». Vision
biologique du corps féminin et non d’une fabrique d’un genre. Partition traditionnelle
entre l’intellectuel masculin et le corps féminin : elle se dit avoir une tête d’homme et un
corps de femme. Ce qui suppose une hiérarchie avec supériorité du masculin. Héritage
depuis Aristote de cette vision. On ne peut donc pas la considérer comme féministe
comme l’entendrait Simone de Beauvoir.
• Conservatrice. Refuse donc l’entrée des femmes en politique. Pour elle, les femmes st
incapables de prendre décisions en raison même de leur physiologie (règles et enfants).
Et pourtant cet argument est démonté depuis une éternité par exemple par Condorcet qui
rappelle que les hommes qui ont la goutte font qd même de politique.
Vraie liberté ds l’écriture mais pas ds représentations des genres, même si des figures
d’hommes féminins apparaissent.
• Création d’un physique qu’elle fabrique et qui lui est propre. Imite d’abord Polaire qui
joue le rôle de Claudine sur scène. Lance même sa ligne des produits de beauté. Goût
pour les fards et les vêtements.
• Femme d’affaires, très bonne vendeuse d’elle-même. A éclipsé des écrivaines
féministes de son temps qui ne savaient pas se mettre en scène (exemple : Daniel
Lesueur àprend un nom masculin mais tient des propos féministes)
Écrire
• d’abord une femme de presse : elle publie ds foule de journaux de revues illustrées… Le
Gil Blas, La cocarde, la vie parisienne, Le Figaro, Le petit journal… Publier ds La Cocarde
n’est pas anecdotique : Willy antidreyfusard, propos antisémites ds journaux… sous
l’influence de son milieu. Elle publie ds journaux à gd tirage conservateurs comme Le
Matin, La Vie parisienne. Écrit aussi ds 1res revues cinématographiquesà d’avant garde.
A écrit ds journaux collabo pdt guerre.
• Colette ft de pub : Lucky Strike, Air France… Donne aussi des conférences ce qui
témoigne de sa notoriété.
• Les Claudine : succès incroyable qui donne des produits dérivés (col Claudine, photos,
spectacles, jeunes vicieuses au bordel…)
Sa conception du roman :
• Les Claudine reviennent ds sa production comme La Maison de Claudine qui est en fait la
sienne, ou Ce que Claudine n’a pas dit. Faut du temps aussi pr que Colette perde le style
de Willy, celui de la moquerie, des sous-entendus…
Signature
• choix de ces 2 textes est problématique : juxtaposition étonnante de ces 2 textes qui
n’ont rien à voir.
• Les Vrilles : recueil d’articles dep. 1908
• Sido (1930) : revient thème familial qui avait eu du succès avec La Maison de Cl
• Goût pr txts brefs, compilations d’articles
• Les Vrilles st signées « Colette Willy » alors que Sido signée « Colette »
o A noter : à l’époque, une publication pê faite sans nom, sous son patronyme
ou sous un ou plusieurs pseudos
o Décret de 1792 qui pose une étiquette sur chaque citoyen naissant 2 à 4
prénoms + patronyme, pr mettre fin désordre onomastique de l’Ancien Régime
o Femmes ont pris parfois des pseudos, notamment à la fin du XIXe s., comme
George Sand.
• Cas exceptionnel de Colette : Sidonie Gabrielle Colette. Appelée souvent Gabri en
famille. Ds famille, les diminutifs et expressions hypocoristiques sont habituels : Sido,
Belle-Gazou…
• Ne signe que rarement du nom de son époux.
• Pseudo Colette et se sert d’abord de Willy, qu’elle utilise ds presse. Très courant à
époque de choisir prénom pseudo pr signer articles.
• Leurs œuvres communes st d’abord signées Willy. A partir de 1904, Sept dialogues de
bêtes signé « Colette Willy » : Prend ce double pseudo qd elle joue Claudine à l’école.
Après séparation d’avec Willy, une tractation l’oblige à ajouter une mention entre
parenthèses : « Colette (Colette Willy) ». A partir de 1923, avec Le Blé en herbe, signera
tjs « Colette ». Comme Stendhal, Voltaire, on ne l’appelle plus que Colette, sorte de
marque, d’enseigne.
Ce n’est pas un pseudo puisque c’est son patronyme mais son utilisation y ft penser.
Moyen de se débarrasser de tutelle de Willy qui pèse pdt un tps considérable sur ses
publications : environ 30 ans.
Edition
• jamais liée par un contrat d’exclusivité avec une maison d’édition alors que cela se faisait
bcp à l’époque. Svt : Fayard, Wallendorf ?, Flammarion, Le Mercure de France
• Vrilles : « la vie parisienne » est éditeur ; il s’agit d’une revue conservatrice qui a une
maison d’édition. Rappelle qu’il s’agit d’une édition populaire (couverture en papier fin,
illustration colorée de piètre qualité) tirée à de nbx exemplaires
• Sido publié ds une revue, puis édition pré-originale numérotée en 1929 dans un format
inhabituel chez Simon Kra dans collection « femmes » qui a pr sujet des femmes. Elle
l’appelle « Sido ou Les points cardinaux ». Edition suivante est celle de référence, celle de
Ferenczi en 1930. C’est lui qui avait publié la 1re Claudine illustrée. Pdt G, sa maison
d’édition est mise sous tutelle car il est juif et doit fuir. Colette continuera de publier avec
le directeur placé par l’occupant.
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• Casse-tête éditorial des Vrilles car 3 éditions : 1re 1908, 2e de 1934 (édition de
référence, ds Pléiade, puis 1950). Problème car contenu et ordre d’apparition diffèrent
alors que le titre n’a pas changé + des changements de titres d’articles. Le Livre de
poche a choisi de reprendre les textes des éditions de 34 et de 50 : étrange mélange de
textes écrits sur une trentaine d’années.
• Vrilles est une véritable anthologie de l’œuvre de Colette car rassemble ts ses thèmes
de prédilection. « Les Vrilles de la vigne » : poème en prose, belle image de se défaire des
liens, bonne idée de la choisir en titre + adressé à une femme qu’on aime et dont on
partage l’intimité ; « Nuit blanche » très beau txt homo (au contraire Ces plaisirs…
entraînera la brouille définitive avec Missy). « Dialogues de bêtes », notamment « Un
rêve » : dialogue réussi (rappelle « La Dame à la Louvre de Renée Vivien); « Music-Hall » ;
souvenirs de voyages : « Baie de Somme » et « Riviera » ; considérations sur l’enfance. Le
glissement de ttes ces thématiques de l’un à l’autre. Ensemble disparate par dates et
lieux de publications.
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• Sido : mère traitée comme amie, égale ou double ; ne l’appelle pas « le livre de ma
mère ». Nom musical car composé de 2 notes. Le thème de la musique revient ds œuvre.
« Les points cardinaux », jolie trouvaille car tt reconduit à la mère. Omniprésence de la
figure maternelle. Construit en 2 parties et commence par 2 phrases de Sido : « Et
pourquoi cesserais-je… » + « J’ai vu […] neiger au mois de juillet… » : habituel de
commencer ainsi ses incipits. Svt commencé par une réplique de Sido, parfois phrase
narrative. Capitaine : 3 parties. Les sauvages : 4.
• Colette établit des parallèles entre écriture et composition de la musique. Bonne
musicienne, pianiste + chant + a travaillé avec Ravel, Achille excellent musicien.
// avec Consuelo de G. Sand qui aurait voulu être compositrice ; Prochain sujet d’expo à
st Sauveur en Puisaye : Colette et la musique.
• Le sous-titre « les points cardinaux » a disparu. A noter : Colette a utilisé une vieille robe
de sa mère pour couvrir la reliure du manuscrit de Sido. Geste pê emprunté à Balzac :
avait ft relier des manuscrits auxquels Mme Hanska tenait avec ses robes. Sido devient
un mythe. Sa figure mythique gomme les handicaps de la famille. Colette a tenu sa mère
à distance, pr réinventer et transfigurer son image ds son œuvre.
Genre littéraire
• Autobiographie ? Pas question d’un pacte autobiographique. Juge le passé après coup.
Le réécrit. Dans ce qu’elle raconte de Willy après leur séparation, donne un témoignage
différent de ce qu’on lisait ds ses lettres. Jeune, l’écriture sous contrainte de Willy semble
lui plaire. Plus tard elle dénoncera son travail de négresse forcée, libérée de son emprise.
Ds le texte « Le Miroir » : Colette se demande qui est antérieure entre elle et Claudine…
Après-midi : didactisation
Par Aurélie Balaye, professeure au lycée Martin Nadaud ds 20e & Marie-Astrid Clair,
professeure et formatrice, qui a travaillé sur « une œuvre un parcours » Nathan
consacré à Colette
Proposition de Marie-Astrid :
• Extrait des Mémoires d’Outre-tombe « mes joies de l’automne » : rêverie face à
l’automne, oiseau migrateur annonciateur à pê aussi un support de commentaire
• Extrait des Mots de Sartre : la découverte de la lecture. Sorte de généalogie en contre-
point + rapport à la nature différent : regret de n’avoir pas été en contact avec la nature
directement, nostalgie de ce qu’il n’a pas connu.
• Extrait d’ « Histoires naturelles » , J. Renard, 1er et dernier chapitres, « une famille
d’arbres » : émerveillement face à nature. Proche du mouvement éco poétique.
Quelques textes…
Dissertation
• Voir le corpus proposé sur site académie de Toulouse, Amélie Pinçon : corpus donné
associé à un sujet de dissertation – assez ambitieux néanmoins
• Penser à faire tjs pointer le lien avec le parcours
• Ds dissertation, possibilité de faire une 3e partie comme un retour de Colette à soi
• Aspect mythifiant de la figure parentale et de la vie là-bas : la pythonisse, prétend avoir
habité 30 ans là-bas, que ses parents n’ont jamais élevé le ton… La compagnie des
œuvres - rappelle la figure manipulatrice de la mère.
Textes échos :
Annie Ernaux : La place sur le père ; Les années : apaisement de son regard sur la figure
maternelle ;
Lectures cursives
• Giono : lecture âpre mais célébration du monde. Trilogie de Pan : texte de début de
Colline sur perte de la source // Colette dit avoir pris le motif de la source chez Giono.
• Sylvie Germain Tobie des marais : enfance, renaît au monde
• Walden de Thoreau – nouvelle traduction meilleure
• L’île haute de Valentine Goby, Babel. Découverte de la montagne.
• Le peintre d’éventail, Hubert Haddad
• Petit pays, G. Faye
• Corniche Kennedy, M. de Kerangal
• S’adapter, C. Dupont-Monod
• Indian Creek, Pete Fromm
Films :
• L’Argent de poche, F. Truffaut
• Into the wild, S. Penn