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ASS-4825

Vignette clinique 1 – Michaël (14 mois)

Michaël est âgé de 14 mois au moment où sa mère commence à fréquenter le Centre


communautaire de son quartier. La mère est monoparentale depuis la naissance de l’enfant, elle
est isolée socialement, peu instruite et elle reçoit des prestations de l’aide sociale. Madame fait
de fréquentes dépressions depuis son enfance.

Madame décrit son bébé comme étant très exigeant. Il pleure beaucoup, elle dit avoir de la
difficulté à le consoler. Elle dit aussi que lorsqu’elle prend Michaël pour le consoler, il la rejette.
Madame dit qu’il lui arrive fréquemment de le laisser au sol de longues périodes de temps
même s’il pleure. Après ces périodes, il devient très difficile de le consoler. Enfin, Madame dit ne
pas vouloir faire garder son enfant. Elle a très peur qu’on abuse sexuellement de lui. Madame
dit aimer son enfant, elle est capable de lui manifester des gestes d’attention et elle lui parle
beaucoup. Madame dit avoir été une enfant rejetée et ne veut pas faire vivre la même chose à
son fils.

L’évaluation de l’enfant indique des problèmes dans la relation d’attachement. La relation


d’attachement est codifiée C (anxieux-résistant). Le bébé est colérique, il pleure beaucoup, il est
difficile à réconforter et il ne se sépare pas facilement de sa mère pour explorer son
environnement.

La mère démontre un haut degré de vulnérabilité, surtout durant les épisodes dépressifs. Elle a
besoin d’un soutien intensif au plan personnel et dans son rôle parental. Madame démontre un
intérêt réel à recevoir de l’aide et elle est prête à utiliser les diverses ressources du Centre
communautaire.
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Vignette clinique 2 – Marco (30 mois)

Marco est âgé de 30 mois lorsqu’il commence à fréquenter le Centre de jour du CLSC de son
quartier. Les parents de Marco sont séparés depuis 1 an. Durant leur vie commune, il y a eu
beaucoup de conflits conjugaux et de violence de la part de Monsieur à l’égard de Madame. Les
policiers ont dû intervenir à plusieurs reprises au cours de la dernière année de vie commune.
Marco a été témoin de la violence au sein du couple ainsi que des nombreuses interventions
policières. Durant cette période, la famille a été signalée pour négligence et abus physique à la
Direction de la protection de la jeunesse. Depuis le départ de Monsieur, la mère de Marco a
vécu avec deux hommes. Elle est d’ailleurs enceinte du dernier conjoint avec qui elle ne partage
plus de vie commune. Bref, le milieu de vie de l’enfant est jugée instable et la mère offre un
milieu de vie très peu stimulant à ses enfants.

Madame indique que Marco est très agressif et qu’il est exactement comme son père. Il a son
caractère impulsif et il lui ressemble physiquement. Madame dit avoir très peur qu’il devienne
comme lui. Elle dit utiliser la fessée pour le décourager d’agir comme son père. Elle dit qu’il est
épouvantable. Elle le compare à ses frères qui sont doux comme des agneaux. Madame dit
aimer Marco et souhaite que les intervenants l’aident à changer les mauvais comportements de
son fils.

L’évaluation de l’enfant indique des problèmes de comportement à la maison tels que


l’agitation, l’opposition et l’agression envers la fratrie. Les comportements problématiques se
sont intensifiés au cours des derniers mois. Marco devient plus colérique et opposant. Il frappe
de plus en plus ses frères et sœurs. Les retours à la maison, suite aux visites chez le père, sont
pénibles. Marco est désorganisé. On le constate par son agitation et l’intensification de son
agressivité. La mère dit vouloir collaborer avec les services sociaux mais, dans les faits, elle
demeure peu disponible. Elle accepte cependant que Marco s’intègre au service éducatif de
garde et elle accepte les visites familiales d’une intervenante ordonnées par le juge.
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Vignette clinique 3 - Maria (3 ans ½)

Maria fréquente le CPE depuis qu’elle a 18 mois. Elle est née au Québec. Ses parents ont quitté
la Colombie environ 2 ans avant sa naissance. Elle a deux frères plus vieux qui sont nés en
Colombie. Dans la famille, la langue parlée est l’espagnol. Cependant, les deux frères ainés
fréquentent l’école primaire, où ils ont appris le français, et les deux parents parlent maintenant
le français suffisamment bien pour pouvoir travailler ici.

Au CPE, Maria parle très peu. Les parents disent qu’à la maison, elle ne parle pas beaucoup
dans sa langue maternelle. Elle est capable de s’exprimer en espagnol lorsqu’on lui demande de
le faire, mais elle initie peu la communication par elle-même. Au CPE, c’est la même chose.
L’éducatrice est capable de parler avec elle en français lorsqu’elle est seule avec elle. Toutefois,
devant le groupe, elle ne fait que répondre brièvement d’une voix très faible. C’est une enfant
inhibée qui sollicite très peu d’attention des adultes et qui initie peu d’interactions avec ses
pairs. Elle se met souvent à pleurer lorsque ses pairs sont brusques avec elle. Elle reste alors
passive ou encore elle pleure. Elle ne recherche pas d’aide.

Dans les périodes de jeu, Maria joue souvent seule aux mêmes jeux : poupées, casse-têtes et
coin lecture. Son jeu est répétitif et peu élaboré. Lors des activités de groupe, par exemple le
bricolage, Maria s’installe, écoute les consignes, mais elle ne commence rien sans que
l’éducatrice ne soit à côté d’elle. L’éducatrice lui répète alors les consignes de manière
individuelle et vérifie sa compréhension. Maria a effectivement compris, mais elle a besoin de la
proximité de l’adulte pour se mettre en action. À la moindre difficulté, elle s’arrête et ne fait
rien. Par exemple, elle s’est levée pour aller chercher un pinceau. En arrivant, elle se rend
compte qu’il n’y en a plus. Elle est restée debout au même endroit jusqu’à ce que l’éducatrice la
remarque et vienne l’aider.

Les parents ont un bon lien de communication avec l’éducatrice qui les informe régulièrement
des difficultés de leur enfant autant que de ses progrès. Ils sont sensibles aux difficultés de
Maria, mais ils ne savent pas trop quoi faire pour l’encourager à s’exprimer davantage.
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Vignette clinique 4 - Fanny (4 ans)

Fanny a intégré le CPE il y a environ 1 mois suite à une entente avec le Centre jeunesse de
Montréal. En effet, la famille de Fanny vit actuellement dans un foyer pour mères en difficulté.
Un signalement a été effectué par les policiers. Ceux-ci ont été appelés par un voisin qui
s’inquiétait d’entendre pleurer les enfants pendant de longues heures. Le signalement a été
retenu en raison de négligence dans le milieu familial. La mère a accepté un placement familial.
Elle habite au centre avec sa fille et son fils de 18 mois. Les intervenants du centre ont jugé bon
que Fanny intègre un milieu éducatif de garde de qualité.

À son arrivée le matin, Fanny s’isole dans un coin et peut y rester longtemps, sans parler ni
solliciter de contact avec ses pairs ou l’adulte. Après quelques semaines, elle commence à
s’intéresser aux objets et aux autres enfants. Par contre, elle ne sait pas comment faire pour les
approcher. Elle tourne parfois autour d’un groupe d’enfants qui jouent, mais ne s’y intègre pas.
Elle ne parle presque pas et lorsqu’elle le fait, on la comprend difficilement. Elle ne veut jamais
répéter ce qu’elle vient de dire. Les autres enfants l’ignorent et ils peuvent la repousser. En fait,
elle est peu intéressante pour les autres puisqu’elle est plutôt passive dans les jeux. Elle connaît
cependant bien la routine et respecte les consignes. Durant les activités structurées elle ne
dérange personne. Elle est toutefois incapable de se mettre en action sans la proximité et le
soutien de l’adulte. Elle ne semble pas comprendre les consignes des bricolages et les
explications de jeux. Fanny établit très peu de contact avec les éducatrices. Elle ne fait pas
appel à elles lorsqu’elle a besoin d’aide. Elle arrête simplement et attend. Elle s’éloigne parfois
quand l’éducatrice l’approche. Il doit toujours y avoir un objet entre elle et l’éducatrice pour
que le contact puisse s’établir et elle adopte parfois une expression de peur. Lorsqu’elle pleure,
elle ne se laisse pas consoler. Dès que l’éducatrice approche, Fanny cesse de pleurer et
s’éloigne.

L’évaluation indique que Fanny présente des retards de développement et de faibles habiletés
intellectuelles. Il y a une hypothèse de retard global de développement.

La mère reçoit aussi des services au centre familial. À la maison, Fanny peut faire des crises.
Avec l’aide des intervenants, la mère apprend à reconnaître les besoins de ses enfants et à y
répondre adéquatement. Elle a beaucoup de difficulté à fournir un encadrement stable et
chaleureux et des limites claires. Face aux comportements difficiles de ses enfants, elle crie
souvent et elle les rejette. Elle a cependant démontré de l’intérêt à participer à des activités
parent-enfant au centre et elle est d’accord à ce que sa fille fréquente un milieu éducatif de
garde.
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Vignette clinique 5 – Alyssa (4 ans)

Alyssa est une enfant adoptée. Ses parents ont désiré un enfant pendant de longues années et
ils ont eu recours plusieurs fois à l’insémination in vitro sans succès. Ceux-ci se sont tournés
vers l’adoption internationale lorsqu’ils ont atteint le début de la quarantaine. Alyssa est dans
sa famille adoptive depuis l’âge de 22 mois. Elle a vécu la première partie de sa vie dans un
orphelinat roumain. Les parents ont peu d’information sur les conditions de vie de leur fille
avant l’adoption. À son arrivée au Québec, un examen médical a décelé des problèmes au
niveau de la fonction rénale, ce qui nécessite un suivi médical régulier. Cependant, avec une
médication adéquate, Alyssa n’a pas de symptômes et la situation est sous contrôle. Les parents
font d’ailleurs un excellent suivi à cet effet.

Alyssa a intégré une garderie en milieu familial il y a six mois. La mère est restée avec elle à la
maison pendant presque deux ans suivant l’adoption. Le père a un poste de cadre dans une
grande compagnie. La mère a réintégré son poste d’enseignante au primaire depuis
l’intégration d’Alyssa à la garderie.

L’arrivée à la garderie a été très difficile pour Alyssa. Celle-ci pleurait longtemps après le départ
de sa mère. La séparation semblait aussi difficile pour la mère qui avait tendance à revenir,
après son départ, pour s’assurer que sa fille allait bien. Cette situation s’est quelque peu rétablie
avec le temps et l’établissement d’une routine du matin stable. Cependant, le départ de la mère
reste difficile et Alyssa s’isole pendant une trentaine de minutes suite au départ de sa mère
avant d’être en mesure d’intégrer les activités régulières du groupe. La mère pose beaucoup de
questions à l’éducatrice et s’inquiète au moindre incident. D’ailleurs, Alyssa a été frappée par
un petit garçon du groupe qui voulait s’emparer d’un jouet la semaine dernière. Alyssa n’a pas
été blessée sérieusement. Elle a pleuré un peu et l’éducatrice a donné une conséquence au
garçon en question. Cependant, lorsque la mère a appris cet incident, elle a insisté pour que des
mesures particulières soient mises en place pour protéger sa fille et elle a voulu contacter les
parents du garçon.

Alyssa est une petite fille réservée. Elle initie peu de contact avec ses pairs et parle peu. Elle
s’exprime cependant très bien avec ses parents et ne semble pas avoir de problème de langage.
Elle a une petite amie dans le groupe avec laquelle elle joue souvent à des jeux calmes (coin
lecture, jeux de table, poupée), mais elle ne va pas vers les autres enfants. Elle est très
appliquée dans les bricolages et elle apprécie ces activités. À l’extérieur, elle joue peu. Elle ne
grimpe pas dans le module. Elle semble avoir peur de se faire mal ou de se salir. Elle préfère
tenir la main de l’éducatrice. D’ailleurs, lors des activités qui sortent un peu de la routine
(sorties, activités spéciales), elle s’accroche à l’éducatrice et participe difficilement.
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Vignette clinique 6 – Samuel (4 ans)

Samuel fréquente le CPE depuis qu’il a 8 mois. La famille est bien connue du milieu. C’est un
enfant unique et les parents se sont séparés alors qu’il avait 2 ans et demi. Depuis ce temps, les
parents sont en cour afin de régler les histoires de garde. Pour l’instant, Samuel est en garde
partagée (une semaine avec chaque parent). Cependant, chaque parent réclame la garde
complète et invoque comme raison que l’autre parent est inadéquat. En effet, la mère raconte
régulièrement à l’éducatrice que Samuel semble perturbé lorsqu’il revient de chez son père et
qu’il prend la semaine pour s’en remettre. Celui-ci a une nouvelle conjointe et la mère est
convaincue qu’elle n’aime pas Samuel. De son côté, le père raconte à peu près la même histoire
à l’éducatrice à propos de la mère. Samuel est toujours bien habillé. Il porte des vêtements de
marque. Il possède beaucoup de jouets à la maison, plusieurs consoles de jeu et des appareils
électroniques, entre autres. Les parents sont dans la fin de la vingtaine et travaillent tous les
deux dans le milieu des affaires.

Samuel est un garçon éveillé et actif. Il participe aux activités avec entrain et il a plusieurs
habiletés. Il connaît toutes les chansons. Il aime particulièrement les voitures et les jeux de
blocs. Il aime aussi jouer dehors et courir. Il est très bon pour grimper et faire du sport. Il
invente des histoires et entraine les autres enfants dans ses scénarios (pirates, super-héros, etc.)
Il parle beaucoup et bien. Il aime interagir avec ses pairs. Cependant, Samuel a un faible seuil de
tolérance à la frustration. Lorsqu’il ne peut pas décider lui-même, il se fâche et il peut être
agressif envers les pairs. Il a plusieurs conséquences par jour pour des gestes agressifs et il
passe beaucoup de temps en retrait. Il est brusque dans ses jeux et avec ses pairs. Il a peu
d’autocontrôle. Il se jette par terre lorsque l’éducatrice lui demande de s’asseoir. Il parle fort et
rit pendant que l’éducatrice parle. L’écoute des consignes est aussi difficile et l’éducatrice doit
répéter fréquemment. Il a besoin de beaucoup d’encadrement pour fonctionner dans le
groupe.

L’éducatrice informe les parents des incidents de la journée. Ceux-ci sont réceptifs et travaillent
certaines choses à la maison avec leur fils. Bref, chacun de leur côté, les parents semblent
préoccupés par le bien-être de leur fils, mais la discorde qui existe entre eux les empêche d’agir
de manière concertée pour le soutenir.
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Vignette clinique 7 - Alexandre (4 ans ½)

Alexandre est le troisième garçon de la famille. Son père est un professionnel et sa mère est à la
maison avec les enfants. Elle est aussi une professionnelle mais elle a décidé de rester à la
maison pendant quelques années pour s’occuper de ses fils. Alexandre a reçu un diagnostic de
TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité) suite à une évaluation en
pédopsychiatrie. Le pédopsychiatre recommande une médication pour le début de la
scolarisation. Il recommande aussi une intégration en milieu de garde. Avec le soutien du CLSC,
Alexandre a une place au CPE. Les parents sont en accord avec le diagnostic et ils ont eux-
mêmes cherché des services lorsqu’ils ont commencé à observer certains symptômes chez leur
enfant alors qu’il avait trois ans (agitation motrice très élevée, peu de capacité d’attention,
besoin de beaucoup d’encadrement de l’adulte lors d’interactions avec des pairs). L’enfant a
toujours été très actif à la maison. Il demande aussi beaucoup d’attention. Toutefois, au fil des
années, les parents ont organisé l’environnement et la vie familiale de façon à favoriser un
climat harmonieux au sein de la famille et à répondre aux besoins particuliers de leur enfant.
Les parents craignent le début de la scolarisation pour Alexandre. Les tâches qui exigent de la
concentration sont très difficiles à la maison et exigent la présence d’un adulte à ses côtés.
Alexandre démontre très peu d’intérêt pour les apprentissages et pour les activités calmes
(lecture, casse-tête, jeux de table, bricolage). Il se fâche facilement si on ne lui offre pas un
soutien individuel. Avec le soutien des parents et plusieurs encouragements, il réussit tout de
même à faire de belles productions. Il en est généralement très content.

Les parents sont très réalistes, ils voient difficilement comment un milieu de garde ou scolaire
peut offrir ce soutien à leur enfant. Le médecin a rassuré les parents en assurant que la
médication pourrait avoir un effet très bénéfique pour l’enfant. Les parents collaborent et
veulent mettre en place rapidement les conditions nécessaires pour soutenir Alexandre.
Cependant, la mère exprime quand même vivre de l’épuisement en raison des difficultés
persistantes d’Alexandre et avoir l’impression de délaisser ses deux autres fils qui sont à l’école
primaire.

La future éducatrice du CPE est très craintive de recevoir l’enfant dans son groupe. Elle ne
connaît pas beaucoup la problématique du TDAH, les attitudes à adopter et les stratégies
d’intervention à privilégier. Une première rencontre avec l’enfant a déjà été éprouvante. Il
bouge constamment et touche à tout. Il a de la difficulté à maintenir son attention pendant
quelques minutes. Elle est cependant ouverte à recevoir de l’aide.
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Vignette clinique 8 – Mathias (4 ans 1/2)

Mathias est âgé de 4 ans et demi et il fréquente la maternelle 4 ans depuis 3 semaines. C’est un
enfant souriant qui semble prendre plaisir à venir à l’école. Cependant, il ne respecte aucune
consigne, ce qui rend difficile son intégration au groupe. L’enfant présente un retard de langage
important. Il a de la difficulté à s’exprimer et lorsqu’il le fait, on ne le comprend pas. Durant les
périodes de jeux libres, il tente de jouer avec les autres, mais ceux-ci ne veulent pas l’intégrer.
Mathias s’introduit dans leurs jeux en prenant possession d’objets ou de matériel appartenant à
un enfant. Ces comportements suscitent des cris de la part des enfants. Mathias ne semble pas
comprendre ce qui se passe. Il sourit et souvent il poursuit son intrusion au sein du groupe de
telle sorte que le jeu est complètement détruit. Après quelques semaines à la maternelle, les
enfants le repoussent et ils ne veulent plus qu’il s’approche d’eux. Durant les activités
structurées, Mathias se promène, chante et rit. Il est incapable de s’asseoir et d’écouter.
Lorsque l’enseignante se fâche et le place en retrait, Mathias s’assoit comme si c’était un jeu. Il
reste assis quelques secondes et il se lève aussitôt que l’enseignante montre quelque chose de
nouveau aux autres enfants. À la fin de la journée, l’enseignante est épuisée et elle intervient de
plus en plus auprès de Mathias qui ne semble pas s’apercevoir de l’état d’épuisement de
l’enseignante. Mathias est très attaché à son enseignante. Dès qu’il arrive à l’école, il s’empresse
d’aller la voir, lui sourit et vient lui montrer ses nouvelles découvertes. Mathias présente des
retards de développement dans différentes sphères de son développement. L’évaluation
indique que les retards de Mathias ne sont pas associés à un handicap intellectuel.

Le milieu familial est très peu stimulant pour l’enfant. Les observations dans le milieu familial
indiquent que l’enfant ne dispose d’aucun jouet ou de matériel pour occuper son temps.
L’enfant ne sait pas comment manger. Il mange comme un jeune enfant. La mère semble
incapable de structurer l’enfant et de lui imposer des limites. La famille a été signalée pour
négligence envers l’enfant il y a quelques années mais le signalement n’avait pas été retenu.

Devant cette situation, l’enseignante se demande si elle doit demander à la mère de garder
l’enfant chez lui jusqu’à ce qu’il soit en âge d’entrer à la maternelle 5 ans. Bien qu’elle constate
les difficultés de l’enfant à s’intégrer à l’école, la travailleuse sociale s’oppose à cette idée et
mentionne à l’enseignante que cette stratégie ne fait que repousser le problème d’une année.
Elles décident donc d’agir ensemble pour favoriser l’adaptation de l’enfant à la maternelle 4 ans.
ASS-4825
Vignette clinique 9 – Milano (5 ans 1/2)

Milano est âgé de 5 ans et demi et il vient tout juste de terminer sa maternelle à l’école de son
quartier. La famille est connue des services sociaux depuis plusieurs années. Milano a 9 frères et
sœurs. Les enfants sont issus de plusieurs relations conjugales. La mère est peu disponible pour
les enfants. Il y a négligence de sa part et maltraitance physique envers certains enfants. La
police connaît bien la famille.

À la maternelle et à la maison, Milano fonctionne relativement bien malgré tout. La mère de


l’enfant trouve qu’il est mignon et elle dit qu’il est sage. L’enseignante de Milano s’inquiète
toutefois de l’entrée future de Milano en première année. Selon elle, il sera rapidement en
échec scolaire. L’enfant possède très peu de connaissances générales, il comprend parfois
difficilement les consignes. Le soutien de l’adulte est nécessaire pour l’aider à réaliser ses
productions et à maintenir son intérêt. C’est un garçon attachant, capable d’établir des relations
positives avec l’enseignante et les autres enfants. Toutefois, il est très influençable. Les enfants
en difficulté de comportement ont tendance à l’utiliser pour le faire agir. Il détourne facilement
son intérêt de la tâche à réaliser pour appuyer les mauvais comportements des autres enfants.
Par rapport aux autres enfants du groupe, l’écart, au plan des prérequis scolaires, devient de
plus en plus grand et apparent.

Avec l’entrée à l’école et le début de la scolarisation, il est fort probable que Milano se dirige
vers des problèmes de comportement et des échecs scolaires.
ASS-4825
Vignette clinique 10 – Isabelle (5 ans 1/2)

Isabelle est âgée de 5 ans et 10 mois. Elle fréquente la maternelle depuis six mois.
L’enseignante la décrit comme une enfant peu intéressante et passive. Si on lui adresse la parole
durant une activité de groupe, elle ne sait pas quoi dire ou elle répète ce que les autres enfants
ont déjà répondu ou encore elle invente quelque chose sans rapport avec le sujet de discussion.
À chaque fois que l’enseignante pose une question, Isabelle lève rapidement la main pour
parler. Cependant, une fois qu’elle obtient le droit de parole, Isabelle ne sait plus quoi dire. Ces
situations déplaisent à l’enseignante qui reconnaît éviter de plus en plus l’enfant en raison du
fait qu’elle la trouve ennuyante et que les attitudes d’Isabelle contribuent à diminuer l’intérêt
des autres enfants pour l’activité.

Depuis quelques semaines, l’enseignante a remarqué qu’Isabelle dérange de plus en plus la


classe. Elle passe beaucoup de temps au coin retrait. Lorsqu’elle s’y retrouve, elle attend
patiemment le retour de l’enseignante. Une fois que celle-ci s’approche d’elle, Isabelle lui sourit,
elle est calme et elle lui parle de différents sujets. À chaque discussion, Isabelle prétend qu’elle
ne recommencera plus et qu’elle sera sage. Isabelle est isolée du groupe de pairs. Ses
camarades ne l’intéressent pas. Elle se retrouve de plus en plus dans des situations conflictuelles
avec ceux-ci. L’enseignante consulte puisqu’elle constate une détérioration progressive du
comportement de l’enfant. De plus, lors de la remise du bulletin, l’enseignante a discuté avec la
mère d’Isabelle. Celle-ci dit avoir beaucoup de difficultés à la maison avec sa fille. Celle-ci ne
l’écoute pas, elle fait ce qu’elle veut, «elle me parle comme si je ne valais rien ». La mère pense
que sa fille ne l’aime pas. La mère demande à l’enseignante comment elle doit s’y prendre avec
Isabelle, ce qu’elle doit lui dire et surtout ce qu’elle doit faire pour que sa fille l’aime.

L’évaluation indique la présence de problèmes de comportement à l’école qui sont accentués


par la non-disponibilité de l’enseignante à répondre aux besoins particuliers de l’enfant. L’enfant
vit des difficultés importantes dans le milieu familial. La mère est démunie sur le plan social et
économique, elle ne comprend pas les besoins de l’enfant. Elle répond avec inconstance aux
besoins de l’enfant. La relation d’attachement est classifiée C (anxieux-résistant). Les conflits
entre la mère et l’enfant s’intensifient et l’enfant cherche les soins chez l’enseignante. Celle-ci
ne détecte pas bien la cause des problèmes de comportement de l’enfant et lui retire de plus en
plus son attention.
ASS-4825
Vignette clinique 12 – Louis (8 ans)

Louis a 8 ans. Il est présentement en deuxième année scolaire dans une classe à effectif réduit,
ce qui lui permet de progresser à son propre rythme. Louis présente des retards scolaires pour
lesquels l’enseignante est capable de l’aider. Cependant, l’enseignante se sent impuissante face
aux comportements de Louis. Il est très nerveux. Il se ronge les ongles, il parle rapidement et
articule peu, il bouge beaucoup sur sa chaise et mange peu lors des repas. Il s’inquiète
constamment de l’heure qu’il est, s’il aura le temps de terminer ses travaux. Louis oublie s’il doit
se rendre directement chez lui après l’école ou s’il doit attendre sa mère et demande souvent à
l’enseignante si sa mère va l’oublier. Il se rappelle difficilement la routine de la classe. Il pose
plusieurs fois les mêmes questions et si l’enseignante ne lui répond pas ou lui signale qu’elle lui
a déjà répondu, il se ronge les ongles, cesse son travail et il s’agite. Louis ne peut assister aux
activités spéciales en raison de crises incontrôlables. Un diagnostic de troubles anxieux a été
posé par le psychologue.

Lors de la remise de bulletin, l’enseignante a décrit les comportements de Louis à sa mère. Celle-
ci a rétorqué à l’enseignante que son enfant se comportait comme un bébé en classe et qu’elle
ne devait pas prêter attention à ces comportements immatures. «À la maison, lorsqu’il se
comporte de cette façon, je le retire dans sa chambre. Je déteste les comportements enfantins.
Déjà qu’il est en retard par rapport aux autres enfants, s’il faut qu’il agisse aussi en bébé ».

La mère exige beaucoup de l’enfant. Elle n’accepte pas qu’il présente des retards scolaires, qu’il
soit dans une classe spéciale et qu’il manifeste de l’anxiété. Elle fait preuve de rejet à son égard.
La mère ne se reconnaît aucune difficulté personnelle et elle démontre peu d’ouverture à
discuter des besoins et des difficultés de l’enfant. Récemment, Madame, qui est médecin, a
consulté en pédopsychiatrie pour les problèmes de l’enfant. Elle a tenu le même discours à ses
collègues que celui tenu aux intervenants scolaires. Elle a cependant accepté de participer à une
rencontre individuelle avec les médecins qui traitent l’enfant. Madame démontre un début
d’engagement mais elle se remet très peu en question. Elle est cependant fidèle aux rencontres
et respecte son engagement.

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