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CJRS/RCSR 40(1) 2017 3333

l’élaboration d’une typologie des Li-


ving Labs en Europe et en France
montrant la proportionnalité du dé-
ploiement des Living Labs en fonction
de la taille des villes. De par leurs loca-
lisations et leurs natures, ils proposent
possiblement de nouvelles manières
de penser l’action publique pour le dé-
Les Livings Labs, de nouveaux dispositifs d’action publique veloppement des territoires.
pour penser les métropoles et les territoires L’observation des Living Labs dans
leurs composantes thématiques, leurs
Emmanuel Roux et Quentin Marron structurations ou compositions per-
mettent de mettre en débat leurs ins-
UMR PACTE, Institut de Géographie Alpine, Université Grenoble-Alpes. Adressez vos criptions dans la pensée et les modes
commentaires à emmanuel.roux@univ-grenoble-alpes.fr. d’organisation de la fabrication des
Soumis le 17 août 2016. Accepté le 15 décembre 2016. territoires. Mais, si les Living Labs con-
voquent les attributs d’une augmenta-
© Canadian Regional Science Association / Association canadienne des sciences régio-
nales 2017. tion métropolitaine et de modalités
renouvelées du développement terri-
Roux, E, & Marron, Q. 2017. Les Livings Labs, de nouveaux dispositifs d’action publique
pour penser les métropoles et les territoires. Canadian Journal of Regional Science / Re-
torial, ils sont a priori encore peu pris
vue canadienne des sciences régionales 40(1), 33-41. en compte par les pouvoirs publics
pour la conduite de l’action publique
Depuis le début des années 2000, on observe en France et en Europe une croissance
quasiment continue de la création de Living Labs ; et ils sont régulièrement convoqués et du développement des territoires.
pour aborder les processus d’innovation dans les métropoles. Ce papier fait ainsi Notre analyse mobilise les résultats de
l’hypothèse que les Livings Labs sont révélateurs de dynamiques territoriales en cours deux enquêtes réalisées dans le cadre
et qu’ils proposent possiblement de nouvelles manières de penser l’action publique de deux programmes de recherches
pour le développement des territoires. Nous montrerons que ces dispositifs participent
de l’augmentation métropolitaine, et proposent une façon renouvelée de penser en France. Ces enquêtes ont été dili-
l’action publique. Au demeurant, ils apparaissent encore assez peu investis par les pou- gentées auprès d’élus locaux au sein
voirs publics. d’une métropole française d’une part
(Grenoble Alpes Métropole), et de
responsables administratifs de collec-
Depuis le début des années 2000, on renouvelées de penser l’action pu- tivités territoriales d’autre part
observe en France et en Europe, une blique dans les territoires. (France entière). Ces enquêtes per-
croissance quasiment continue de mettent de rendre compte notam-
L’article propose dès lors un ques-
dispositifs de connaissance et d’obser- ment de la façon dont les dispositifs
tionnement de recherche portant sur
vation des territoires (Roux & Feyt d’innovation ouverte, dont les Living
la façon dont les Living Labs sont sus-
2011). Cette augmentation de Labs, sont considérés pour faire action
ceptibles de permettre le renouvèle-
dispositifs cognitifs répond publique dans les métropoles et terri-
ment de la pensée du développement
notamment à un besoin de toires. Il s’agit aussi de cibler quelques
territorial et plus particulièrement de
démocratisation de l’information et de limites actuelles des Living Labs dans
l’action publique territoriale.
la connaissance, ainsi qu’à une leurs capacités à proposer de nou-
L’observation de quelques matérialités
meilleure appréhension des réalités velles solutions pour l’action publique.
géographiques, thématiques et de
face aux défis et problèmes qui se
rapports aux pouvoirs publics permet
posent dans une démocratie
de saisir des réalités du déploiement Les Living Labs : objets des terri-
(Innerarity 2015).
des Living Labs en France et de leurs toires métropolitains
Dans cette dynamique, les Living perspectives pour les métropoles. À Que l’on considère le réseau Living
Labs sont devenus depuis quelques partir d’une analyse géographique et Labs Global, le réseau European Net-
années des dispositifs de connaissance d’enquêtes inédites réalisées en work Of Living Labs (ENoLL) lancé en
régulièrement convoqués pour abor- France dans le cadre de programmes novembre 2006 à l’initiative de l’Union
der les processus d’innovation dans de recherches (2015-2016)2 portant sur européenne, le réseau des Living Labs
les métropoles (Besson 2012). À la connaissance territoriale et et Espaces d'innovation Amérique La-
l’heure où les pouvoirs publics français l’innovation dans la conduite de tine et les Caraïbes (LEILAC) ou encore
invitent les territoires à un déploie- l’action publique en France, ce papier en France le réseau Living Labs et Es-
ment de l’innovation dans la diversité propose de montrer que les Living paces d'innovation (RELAI), tous tra-
de ses formes1, il est fait l’hypothèse Labs sont, à l’image de la géographie duisent une montée en puissance des
que les Living Labs sont révélateurs de de la connaissance, des objets et dis- Living Labs. Cette mise en lumière
dynamiques territoriales en cours et positifs éminemment métropolitains. s’exprime notamment à travers le
significatifs de façons plurielles, voire Cette analyse s’appuie notamment sur monde par une labellisation, une aug-

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34 Roux et Marron Nouveaux dispositifs d’action publique

FIGURE 1. Croissance des Living Labs labélisés « European Network Of Living Labs » en tions, les outils institutionnels, poli-
France tiques et administratifs inventés il y a
plus de 30 ans régissent encore large-
60 ment la façon de penser les territoires.
Nombre de Living Labs

Imaginé dans un contexte de décen-


40 tralisation, emprunts du new public
management (NPM) recherchant une
20
certaine efficience via un monitoring
0 territorial (Roux & Escaffre 2016), un
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 pilotage par la performance et la mise
Années de création des Living Labs en concurrence notamment (Osborne
& Gaebler 1992) ; l’actuel modèle
Fréquence cumulée de création des Living Labs d’action publique fait face à de nom-
breuses critiques (Scherer 2015) au
point d’être considéré comme désor-
Source : Marron, Roux d’après données ENoLL (2015) mais inefficient pour répondre aux en-
jeux de la société. À ce modèle hérité,
mentation des réflexions et des pro- des contextes urbains. Ce caractère fonctionnant plutôt en silos et conser-
jets que suscitent ces formes plurielles métropolitain des Living Labs s’inscrit vant ses distances avec les citoyens
de dispositifs d’innovation ouverte. dans le prolongement et le renforce- tout en les incitants à la participation
Cette augmentation est notable en ment du rapport historique entre (Scherer 2015), s’adjoignent depuis les
France (cf. figure 1) et elle est villes, connaissances et innovations années 2000 des formes plurielles de
l’expression de dynamiques territo- territoriales. La concentration des pensée du développement et
riales en cours. Mais de quels ordres lieux de connaissances et savoirs dans d’administration des territoires. Le
sont-elles ? ces espaces urbains joue en effet de- new public management est invité à
puis longtemps un rôle d’accélérateur composer et intégrer les innovations
Si l’on se réfère aux plus de 300 Li- sociotechniques apparues depuis une
des innovations (Perroux 1967; Besson
ving Labs labélisés par ENoLL3, le ré- vingtaine d’années avec la révolution
2012). La ville est également un espace
sultat est sans appel : c’est résolument numérique et technologique (Com-
de concentration des sites de produc-
le caractère urbain et métropolitain piègne 2011). Il est aussi questionné
tion, des classes créatives (Florida
que montre la répartition par strates par une multiplicité d’initiatives dépas-
2002) ou encore un espace aux améni-
de population4 de la spatialisation des sant les seuls cadres institutionnels et
tés diverses, produisant ainsi un en-
Living Labs (cf. figure 2). À l’échelle intégrant les associations, les mouve-
semble d’externalités positives (Dar-
européenne, près d’un Living Lab sur ments de citoyens, la montée des usa-
chen & Tremblay 2008), essentielles
cinq se situe au sein de la capitale na- gers (Ennuyer 2005; Strobel 1993; Cot-
aux processus d’innovation et de dé-
tionale du pays considéré. tier & Choquet 2005), et la place de la
veloppement des métropoles (Veltz
2005; Besson 2012). Avec cette grande société civile (Guillermou 1992; Mappa
Que ce soit en Europe ou en
hétérogénéité de ressources locales et 2013) pour réfléchir collectivement à
France, l’analyse proposée permet de
montrer que plus le poids de popula- extra-locales (Halbert 2010), les mé- leur avenir et à celui de leur territoire.
tion de la ville est important, plus le tropoles sont bien le lieu central de la Dès lors, on observe des pratiques
nombre de Living Labs augmente. De production d’innovations auxquelles de conduite de l’action apparemment
plus, si la part des Living Labs qui se si- les Living Labs participent. Ils consti- plus alternatives aux formes managé-
tuent dans des villes de moins de tuent des ressources territoriales riales que connaissent historiquement
15 000 habitants n’est pas totalement (Gumuchian & Pecqueur 2007) mobili- les administrations et les services des
négligeable, la plupart de ces derniers sant une pluralité d’acteurs en quête collectivités territoriales. Elles se pré-
se localisent dans des aires urbaines de solutions pour les territoires. Ils sentent explicitement comme des in-
de plus de 100 000 habitants5. Ainsi, en concourent ainsi possiblement à une novations et visent à faire évoluer ces
Europe et en France, 65 % des Living nouvelle façon de penser l’action pu- dernières en se réclamant des cultures
Labs se situent résolument dans des blique. et des méthodes du design, de l’open
villes de plus de 100 000 habitants ; et source, de l’ethnographie ou encore
près de 50 % d’entre eux se situent de l’innovation sociale. Les formes
dans des villes de plus de 200 000 ha- Vers un renouveau de la connais-
concrètes que prennent ces actions
bitants en Europe, contre 40 % en sance et de l’action publique sur paraissent multiples et a priori nova-
France (cf. figure 3 et figure 4). les territoires trices : immersions sur des terrains ;
L’actuelle action publique locale des projets collectifs associant une plurali-
Les Living Labs apparaissent ainsi métropoles et plus globalement des té d’acteurs (designers, fonction-
comme des espaces de l’innovation territoires est dans une période de naires, usagers, chercheurs en
ouverte, mais essentiellement pré- transition. Les concepts, les organisa- sciences sociales et créatives) ; expé-
sents, en France et en Europe, dans

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FIGURE 2. Répartition des Living Labs en Europe en fonction des strates de population
90 30
80
25
70
Nombre de Living Labs

60 20
50

en %
15
40
30 10
20
5
10
0 0
Moins de 15 15 à 19,9 20 à 24,9 25 à 34,9 35 à 49,9 50 à 99,9 100 à 199,9 200 à 499,9 500 à 9 999,9
Strates de population en milliers d'habitants

Nombre de Living Labs Part en % de Living Lab par strates de populations

Source : Marron, Roux d’après données ENoLL (2015)

rimentations, expositions publiques (Ståhlbröst & Bergvall-Kåreborn 2008; formes de coopérations inter-
intégrant des procédés artistiques et Janin et al. 2013; Følstad 2008; Molinari organisationnelles, interpersonnelles
utilisant l’espace public ; utilisation 2011). peuvent nourrir l’intelligence des es-
massive de supports inhabituels dans paces métropolitains (Vanier 2015). Et
À travers ces principes, et en
l’administration (photos, vidéos, pos- réciproquement les territoires des mé-
s’appuyant sur les usagers (habitants
ters, récits, compositions artis- tropoles peuvent favoriser les syner-
et citoyens), l’approche des Living
tiques…). Ces nouvelles manières de gies entre une diversité d’acteurs. Ain-
Labs ouvre des perspectives de re-
penser les administrations et si les métropoles et Living Labs peu-
nouvellement de la manière de conce-
d’envisager la conduite de l’action vent favoriser des dynamiques
voir la connaissance territoriale et
s’inscrivent dans le mouvement plus d’innovations collectives faisant res-
l’action publique. Si bien, que l’on tend
vaste des « formes d’innovations pu- sources (nouvelles) pour le territoire
désormais à les considérer comme
bliques » (FIP), étape nouvelle de la (Gumuchian & Pecqueur 2007). La
partie prenante d’une économie de la
modernisation de l’action publique. mise en réseau permet aussi la révéla-
connaissance, voire d’une société de la
tion, l’identification de ressources la-
On observe ainsi à première vue connaissance (Innerarity 2015; Talan-
tentes et mobilisables pour les rendre
les ingrédients d’une évolution de mé- dier 2015). Les Living Labs peuvent
actives afin de solutionner des pro-
thodes, et de postures pour conduire ainsi contribuer aux réflexions rela-
blématiques territoriales. En tant que
l’action publique locale. Celles-ci en- tives au processus et sens de la mé-
potentiel capital social (Putnam 2000),
trent particulièrement en résonnance tropolisation (Ghorra Ghobin 2015)
on peut considérer les Living Labs
avec les principaux piliers du concept ainsi qu’au renouvèlement des pra-
comme des espaces de créativités ur-
de Living Lab : méthodologie tiques des constructions métropoli-
bains. En ce sens, la géographie des
d’innovation ouverte portée et cen- taines (Le Bras, Seigneuret & Talandier
Living Labs urbains fait évidemment
trée sur l’usager ; écosystèmes 2016). Ce sont des espaces de ren-
écho aux travaux portant sur
d’innovation ouverte avec un partena- contres et d’échanges, des supports
l’économie de la connaissance et son
riat de type « Public-Private-People » techniques, logistiques et de commu-
lien aux dynamiques métropolitaines
(traduit « partenariat public, privé, nications pour les innovateurs, et des
(Campagnac-Ascher 2015). Pour au-
personnes ») ; participation des usa- lieux d’expressions et d’actions pour
tant, si l’on saisit bien les perspectives
gers à la recherche de solutions, à la les utilisateurs (Kaplan & Marcou
et bénéfices de l’approche Living Lab
création de nouveaux services, de 2009). De ce fait, ils sont susceptibles
dans la pensée de l’action publique sur
produits ou d’outils, et à la création de de favoriser des rapports de réciproci-
les territoires, qu’en est-il de leurs dé-
lieux démonstrateurs (virtuels et phy- tés et de partage de ressources cogni-
ploiements et leurs pratiques ?
siques) ancrés dans un territoire tives plus ou moins hétérogènes. Ces

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FIGURE 3. Répartition géographique des Living Labs labélisés « European Network Of Living Labs » en Europe

Source : Marron, Roux d’après données ENoLL (2012)

Dans les pratiques, les Living Labs, organisent, imaginent les services aux lutions innovantes pour prévenir les
tant dans l’ingénierie qu’ils suscitent publics (Région Pays de la Loire, Ré- populations des risques et catas-
que dans les acteurs qu’ils mobilisent, gion Provence-Alpes-Côte d’Azur, ré- trophes environnementales (QuakeUp
sont au fond l’expression polymorphe gion Champagne-Ardenne, départe- à Sophia Antipolis) ; ces initiatives ont
de façon penser le développement ment du Val-d’Oise, métropole du toutes pour objet de contribuer à la
métropolitain. Si l’on considère le por- Grand Lyon ou encore le laboratoire réduction de fragilités territoriales,
tage des Living Labs par exemple en public de la 27e région). On peut ainsi y qu’elles soient éducatives, sanitaires
France, on recense trois principales voir là un média pour (re)penser leurs ou environnementales.
configurations de déploiement des Li- rôles, leurs missions, leurs fonction-
Dans 25% des configurations, les
ving Labs qui toutes participent de la nements, leurs contributions à l’accès
Living Labs sont portés en France plu-
construction des espaces métropoli- des publics à la ville et à l’innovation,
tôt exclusivement par des structures
tains, et qui potentiellement augmen- et ce dans des registres pluriels. Qu’il
privées. Dans ce cas de figure,
teront leurs fragilités, inégalités et sé- s’agisse par exemple d’investir les
l’innovation et l’expérimentation
grégations. questions d’éducation en pensant
s’inscrivent notamment dans une
l’école de demain (Ways Of Learning
De façon assez marginale, dans un perspective d’augmentation de qualité
for the Future Living Labs à Bruxelles)
cas sur dix, les Living Labs sont à de vie des citoyens et de développe-
; qu’il s’agisse d’envisager l’accès à la
l’initiative des institutions publiques ment économique (ICT Usage Lab à
santé pour tous (Tele Health Aging
ou des collectivités territoriales. Nous Sophia Antipolis intégrant une dimen-
Territory Living Labs à Besançon) ou
avons dit les raisons de leurs difficul- sion santé) et de développement cul-
de favoriser les rapports à urbains
tés de se renouveler. Mais au demeu- turel et touristique (i-matériel Lab à
qu’entretiennent les personnes âgées
rant, on peut aussi constater Paris ; Universcience à Paris).
(Gerontechnology Living Labs à Paris) ;
l’existence de collectivités qui portent
qu’il s’agisse enfin d’imaginer des so-
la créativité, qui innovent, impulsent,

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FIGURE 4. Répartition géographique des Living Labs labélisés « European Network Of Living Labs » en France

Source : Marron, Roux d’après données ENoLL

Dans la majeure partie des confi- Labs respectifs de Ouest MediaLab à d’expression et ses expérimentations
gurations (65 %), les Living Labs sont Nantes inscrit dans le cluster du même « grandeur nature ».
portés par une multiplicité d’acteurs nom ; Nova Child à Cholet inscrit dans
Les dispositifs d’innovation ou-
qui peuvent concerner tout à la fois le cluster du même nom également.
verte sont donc pluriels dans les
des collectifs associatifs, des entre-
Dans ces cas de figure, les Living champs d’investigations et
prises privées, mais aussi des universi-
Labs peuvent être considérés comme d’innovations des Living Labs. Mais on
tés, des collectivités territoriales ou
les étendards ou prolongements vi- observera qu’ils concernent en parti-
des pouvoirs publics. Ces configura-
sibles et opérationnels de politiques culier des projets relevant du champ
tions hybrides sont plutôt portées par
institutionnelles de développement ou de la santé : amélioration des condi-
le privé, mais avec l’aide du public sous
d’actions territorialisées. Elles pren- tions d’accès à la santé, prévention
forme de partenariat et dans plus de
nent également d’autres formes orga- contre le cancer, gérontologie, auto-
deux tiers des cas sous forme de co-
nisationnelles partenariales et collec- nomisation des usagers, lutte contre
financements. Cela concerne tous les
tives telles que des collectifs associa- les handicaps. Autant de probléma-
niveaux institutionnels, de l’Europe
tifs ou des établissements publics de tiques territoriales et sociétales en de-
aux intercommunalités, en passant par
coopération culturelle (Design Creativ venir au sein des métropoles et des
l’État, les régions et les départements.
Living Labs à Saint-Etienne) ou encore territoires. En second lieu, les Living
Elles peuvent porter là aussi sur des
des établissements publics à caractère Labs investissent et concernent le
perspectives d’aménagement du terri-
industriel et commercial (CESARS télé- champ de l’éducation : culture et mé-
toire et de qualité de vie des ci-
communication à Toulouse). Les col- diation culturelle, apprentissage pour
toyens (Lorraine Smart Cities Living
lectivités territoriales jouent ici le rôle les scolaires, pédagogie à
Labs à Nancy, les ateliers Humanicité à
de mise en condition favorable l’environnement, etc. Enfin de manière
Lille). Elles peuvent s’inscrire aussi
d’accompagnateurs et de promotion non exhaustive, les Living Labs inves-
dans des dispositifs de types cluster
de l’innovation en favorisant son ins- tissent les domaines de la qualité de
ou pôles de compétitivités : on indi-
cription territoriale, ses conditions vie et du développement économique,
quera à titre d’exemples les Living

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38 Roux et Marron Nouveaux dispositifs d’action publique

de l’environnement, du patrimoine, de par l’expérimentation les risques inhé- élus. Parmi ces questionnements figu-
l’alimentation, de l’agriculture, ou en- rents à la mise sur le marché des ser- rent des interrogations quant à leurs
core du tourisme. Finalement, ce sont vices, des usages et des produits. usages ou recours actuels à des dispo-
autant de registres aux configurations Cette place centrale et finale du mar- sitifs d’innovation ouvert de type Li-
hybrides qui participent aussi de la ché est d’ailleurs reprise par ving Labs et leurs regards quant à une
pensée et de la fabrique des métro- l’organisme ENoLL, qui souligne qu’un possible mobilisation de ce type de
poles. des objectifs des Living Labs est de dispositif pour penser leurs actions à
tester dans des conditions réelles et venir. C’est en ce sens que le rapport
On retiendra, à l’image de cette
écologiques, des services, des outils aux Living Labs comme dispositifs
lecture des configurations des Living
ou des usages nouveaux dont la valeur mobilisables pour penser l’action pu-
Labs en France, que si l’on observe des
est reconnue par le marché. Mais une blique locale d’une métropole est ap-
champs d’investigations privilégiées, il
seconde perspective est également préhendé.
n’existe pas particulièrement selon les
envisageable, voire complémentaire.
territoires de spécialisations des pro- La seconde enquête a été conduite
Considérant le détournement comme
blématiques. Autrement dit, chacun auprès d’un panel de 400 respon-
l’un des fondamentaux des Living
s’intéresse aux problématiques socié- sables techniques
Labs, on observera que ces derniers
tales et métropolitaines que sont prin- d’intercommunalités en France.
peuvent avoir aussi des portées plus
cipalement la santé, et l’éducation. L’enquête porte sur leurs représenta-
sociales, culturelles ou environnemen-
Ainsi, à l’image des Living Labs, les tions et pratiques à l’égard des dispo-
tales en mobilisant les usagers comme
métropoles sont résolument investies sitifs de connaissance que sont les
ressources collectives et cognitives.
par une diversité d’acteurs, à la fois diagnostics de territoire. Il s’agit no-
Dans cette perspective, il est conce-
formels et informels. Elles sont une tamment d’en appréhender leurs
vable de penser les Living Labs comme
hybridation entre savoirs profession- usages dans la conduite de l’action
porteurs de bien-être tant individuel
nels (compétences), savoirs militants publique. Il s’agit aussi de penser
que collectif pour faire les métropoles
et savoirs d’usage (comportements, l’amélioration de dispositifs de con-
et les territoires. Reste pour autant
représentations). Elles doivent com- naissance et de renouvellement de
que leur intégration comme perspec-
poser à ce titre avec cette pluralité l’action publique en questionnant les
tive effective de renouveau de l’action
tant en matière de gouvernances, de responsables sur la façon dont les Li-
publique demeure encore une ga-
réflexions, de projets, que de traduc- ving Labs permettent (ou non)
geure.
tions opérationnelles. Lieux de coali- d’envisager l’innovation dans la con-
tions et de constructions collectives, duite de l’action publique.
mais aussi de compétitions ou de pos- Les Living Labs, (encore) peu in- Les résultats de ses enquêtes con-
sibles ségrégations quant à l’accès à tégrés dans la pensée et le fonc- duites auprès d’élus ou de techniciens
ces espaces et ces innovations, les Li- tionnement des pouvoirs publics de collectivités territoriales sont à
ving Labs sont également les lieux
Dans un contexte législatif invitant à l’égard des Living Labs pour le moins
d’expression de métropoles com-
l’organisation du développement éco- édifiants. Les protagonistes de l’action
plexes voire duales.
nomique et de l’innovation, deux en- publique considèrent bien la nécessité
Cette complexité s’exprime aussi quêtes conduites en France, dans le de parfaire celle-ci afin de mieux ré-
dans la double perspective que revê- cadre de programmes de recherches pondre aux problématiques sociétales
tent ces dispositifs. Il existe une diver- (2015-2016) portant sur la connais- et territoriales. Mais, si les Living Labs
sité de configurations de Living Labs sance territoriale et l’innovation dans font bien désormais a priori partie in-
qui visent à « mieux satisfaire les be- la conduite de l’action publique en tégrante du paysage de l’innovation
soins qui s’expriment dans la société », France, apportent des éléments territoriale, ils ne constituent pas
à « augmenter la qualité des produits, d’analyses intéressants sur la façon vraiment pour les responsables poli-
services et technologies », ou encore à dont les Living Labs sont susceptibles tiques et techniques locaux ni des
« conquérir de nouveaux marchés ». d’être considérés dans cette perspec- supports de connaissance et
(Janin et al. 2013 : 8). Si, a priori, tous tive de conduite du changement et du d’intelligence guidant leurs prises de
ambitionnent une augmentation mé- développement des territoires. décisions et leurs actions, ni même des
tropolitaine, leurs finalités n’en de- perspectives pour le renouveau de
Une première enquête conduite
meurent pas moins assez floues. Mais l’action publique.
auprès d’un panel de 120 élus locaux
on peut observer deux orientations en
de la région grenobloise (France) sou- Du point de vue des élus locaux,
matière de finalités. La première, ins-
haite appréhender les pratiques et les les résultats de l’enquête nous ensei-
crite dans le prolongement originel
attentes des élus en matière de con- gnent ainsi que ces derniers fondent
proposé par William J. Mitchell du
naissance territoriale pour leurs ac- leurs actions de façon privilégiée sur
Massachusetts Institute of Technology
tions. Les questionnements portent leurs rapports (rencontres, concerta-
(MIT), envisage les Living Labs comme
ainsi sur l’identification et la qualifica- tion) avec les habitants, usagers et so-
des ressources nécessaires pour accé-
tion des dispositifs, des outils et des cioprofessionnels des territoires
lérer les processus d’innovation et leur
types d’informations mobilisés par les (40 %), sur le recours à des dispositifs
mise sur le marché, tout en réduisant

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d’observation, d’études et que les Living Labs sont bien plus plé- des échelles méso (quartier), voir ma-
d’expertises (25 %), sur la presse et les biscités (rang 3) dans les espaces mé- cro (métropole, région). Si les Living
médias (25 %) et sur d’autres disposi- tropolitains que dans les espaces des Labs font aujourd’hui « rue », ils ne
tifs de type conférences ou formations petites villes et des territoires ruraux font pas encore « ville ».
(10 %). Les Living Labs ne figurent pas (rang 6). Cela tend à accréditer la
Une troisième attention porte sur
parmi les dispositifs d’informations thèse d’un objet polymorphe, certes
la gouvernance que proposent ces
mobilisés pour agir. En termes de différemment approprié selon les con-
dispositifs. Symbolisés par « les 4 P »
perspectives de renouveau de l’action figurations territoriales, mais plutôt
c'est-à-dire les partenariats publics-
publique, le résultat n’est guère plus métropolitain : il apparaît ainsi plus
privés-personnes, les Living Labs of-
favorable quant à la mobilisation de approprié et inscrit dans le logiciel et
frent un modèle de gouvernance plu-
ces dispositifs pour faire action pu- les pratiques de la pensée métropoli-
tôt original et innovant. Prenant la
blique et développement des terri- taine que dans celle des territoires in-
forme d’un écosystème, les acteurs ne
toires. En effet, les élus locaux pen- termédiaires et ruraux. En outre, on
sont pas censés être dans une forme
sent améliorer leurs actions en recou- peut y voir là l’expression d’une dispa-
de hiérarchie, mais bien dans une cer-
rant en premier lieu à des dispositifs rité ou discontinuité dans la façon de
taine « égalité » autour de l’usager, qui
de concertations avec les usagers des penser l’innovation territoriale ; on
est lui central. Mais pour autant, il n’en
territoires (42 %), en second lieu à des peut également y voir une forme hy-
reste pas moins posé la question de la
rencontres avec les publics associatifs bride et émergente de pensée du dé-
réalité des implications et place de
et socioprofessionnels des territoires veloppement métropolitain, non sans
chacun dans les dispositifs : jeux de
(30 %), mais également à des disposi- quelques paradoxes et effets poten-
pouvoirs, de dominations, de forces.
tifs de formations ponctuels (14 %), ou tiellement négatifs : spécialisation,
à d’autres formes d’augmentation de « technologisation », ségrégation. Une quatrième attention porte sur
leurs connaissances (12 %). Et enfin, en le profil des usagers. Le caractère ur-
Et en effet, si les horizons ouverts
dernier lieu, à des dispositifs bain, numérique et technologique,
par les Living Labs permettent
d’innovation tels que les Living Labs questionne quant à la capacité à tou-
d’envisager le renouvèlement fécond
(2 %). On notera que s’il existe une cher et intégrer le plus grand nombre.
de l’action publique, ils ne sauraient
faible sensibilité des élus à l’égard des Dit autrement, c’est la question de la
occulter quelques points
Living Labs, ceux qui en manifestent diversité et du faire ensemble qui est
d’interrogation quant à leurs capacités
une, se caractérisent moins par des posée ici. Les Living Labs concernent-
de répondre aux enjeux sociétaux.
déterminismes liés à leur sexe, leur ils une minorité « élitisée » ? La ques-
âge ou le degré de leur fonction élec- L’analyse de la répartition géogra- tion mérite en tout cas d’être étudiée.
tive que par un haut niveau d’études phique des Living Labs dessine, nous Au bout du compte, si les Living Labs
supérieures. l’avons vu, une France des villes. En ouvrent des perspectives pour abor-
creux, force est de constater que les der différemment l’action publique lo-
Concernant les responsables tech-
espaces ruraux et les espaces périur- cale des métropoles, ils ne sont pas
niques6 des intercommunalités7, les
bains ne sont pas absents, mais moins sans laisser des interrogations sur un
dispositifs innovants tels que les Living
bien représentés (Digital Home Living éventuel caractère élitiste, sélectif,
Labs ne font pas non plus partie des
Lab, Autonom Lab, Pôle Numérique, voire ségrégatif (Bourdin 2016).
dispositifs les plus à même d’être mo-
etc.). Cela n’est pas sans questionner
bilisés pour supplanter les dispositifs Une cinquième et dernière attente
la capacité de diffusion et d’essaimage
classiques de conduite de l’action ter- concerne le caractère réellement actif
des Living Labs sur l’ensemble des ter-
ritoriale. Autrement dit, la mobilisation des Living Labs. Une recherche
ritoires ou plus précisément des diffé-
possible des Living Labs apparaît au 5e s’appuyant en partie sur l’organisme
rentes configurations territoriales (du
rang parmi 7 modalités proposées ENoLL permet de constater que ces
rural à l’urbain en passant par le péri-
comme solution pour améliorer ou re- dispositifs recouvrent des réalités très
urbain). En allant plus loin, il est même
nouveler l’action publique. Dans un diverses pouvant aller d’actifs à inac-
possible d’envisager l’émergence
ordre décroissant, se retrouve le re- tifs. Ainsi, près de 25 % des Living Labs
d’une nouvelle forme de fracture spa-
cours à des dispositifs d’évaluation sont susceptibles de n’être
tiale (Davezies 2012).
(rang 1), d’observation ou de monito- qu’affichage ou « coquilles vides ». Ce-
ring continus (rang 2), d’études (rang Au plan scalaire, la mise en place la pose des questions sur le caractère
3), de concertation (rang 4), de Living Labs interroge aussi sur leurs potentiellement éphémère où rele-
d’innovation de type Living Labs (rang éventuelles portées territoriales. Il est vant de l’effet de mode de ces disposi-
5), d’expertise privée ou scientifique entendu ici la capacité de ces disposi- tifs et sur la manière dont les pouvoirs
(rang 6) et enfin d’autres formes tifs de passer d’une échelle micro à publics locaux se saisissent réellement
d’ingénierie (rang 7). une échelle méso voir macro. En effet de ces derniers pour repenser leur mé-
dans une majorité des cas, les projets tropole.
Si les Living Labs ne semblent pas
initiés par les Living Labs agissent sur
faire sens, cette expression globali-
une échelle micro (maison, rue). À
sante est à considérer avec nuance se-
l’inverse peu de projets portent sur
lon les territoires. En effet, on observe

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40 Roux et Marron Nouveaux dispositifs d’action publique

Les Living Labs comme perspec- plémentarité de composantes. Quand de recherche (2008-01), Chaire de re-
bien même les Living Labs sont plutôt cherche du Canada sur les enjeux socio-
tive territorialisée d’action pu-
métropolitains, ils existent et peuvent organisationnels de l’économie du sa-
blique voir.
L’observation des Living Labs participe se développer dans une pluralité de
configurations territoriales. Autre- Ennuyer, B. 2005. Le droit des usagers. Gé-
de leur meilleure compréhension. rontologie et société, (115) : 13-28.
L’analyse proposée de la dynamique ment dit, ils épousent les contours de
problématiques territorialisées qu’ils Le Bras, D, Seigneuret, N, & Talandier, M.
de création de ces dispositifs montre 2016. Les métropoles en chantiers. Par-
que leur trajectoire est, en France essayent de solutionner. Ces problé-
is : Berger Levrault.
comme en Europe, en constante aug- matiques peuvent concerner tant la
santé, que l’éducation, la culture, la Følstad, A. 2008. Living Labs for innovation
mentation. Ces dispositifs and development of information and
d’innovation ouverte semblent ainsi qualité de vie ou le développement
communication technology: A litera-
progressivement faire partie inté- économique… Autant de sujets qui ture review. The Electronic Journal for
grante du paysage de la connaissance constituent pour des acteurs des pré- Virtual Organizations and Networks, 10 :
territoriale, et participer, au moins occupations partagées. Les Living Labs 99-131.
dans leurs intentions, de l’innovation peuvent en effet être considérés Ghorra Ghobin, C. 2015. La métropolisation
des territoires. L’apparent engoue- comme des espaces d’interfaces ou de en question. Paris : Presses universi-
ment qu’ils suscitent tout comme leur médiations originaux réunissant des taires de France.
déploiement mérite ainsi que l’on acteurs pluriels dans un partenariat Guillermou, Y. 1992. Désengagement de
s’intéresse à leur portée en matière de « public, privé, personnes ». Cette sy- l'État et montée de la société civile.
conception nouvelle de l’action pu- nergie d’acteurs (« écosystème ») Bulletin de l'APAD [En ligne], (4), http,
blique et du développement territo- permet de penser, d’élaborer et de mis en ligne le 26 juin 2008, consulté le
mettre en œuvre des réponses adap- 27 novembre 2016.
rial.
tées aux enjeux et problèmes des ter- Gumuchian, H, & Pecqueur, B. 2007. La res-
Au plan géographique, on observe ritoires. On peut ainsi imaginer que les source territoriale. Paris : Economica.
que les Living Labs semblent accom- Living Labs par leur « modulabilité » Florida, R. 2002. The Rise of the Creative
pagner ou s’inscrire de façon privilé- puissent à territoire donné, à problé- Class: And How It’s Transforming Work,
giée dans des configurations et des matiques spécifiques, apporter des so- Leisure, Community and Everyday Life.
dynamiques métropolitaines. Ils con- lutions territorialisées. C’est en ce sens New York: Basic Books.
fortent en ce sens les rapports anciens qu’il est envisageable de parler de Halbert, L. 2010. L’avantage métropolitain.
et singuliers entre connaissance et « Living Labs territorialisées » ou de Paris : Presses universitaires de France.
villes (et réciproquement). Mais si on « territorialisation des Living Labs ». Innerarity, D. 2015. Démocratie et société de
admettra que les contextes métropoli- la connaissance. Grenoble : Collection
tains sont le lieu privilégié Rien d’impossible, Presses universi-
d’émergence des Living Labs, ils con- Références taires de Grenoble.
cernent également d’autres configura- Besson, R. 2012. Les Systèmes Urbains Co- Janin, C, et al. 2013. Les Living Labs : défini-
tions territoriales, y compris rurales, à gnitifs : des supports privilégiés de pro- tions, enjeux, comparaisons et premiers
duction et de diffusion d'innovations ? retours d’expériences. Grenoble : Rap-
l’instar des Living Labs tels que
Études des cas de 22@Barcelona (Barce- port final Programme Interreg Alcotra
« Autonom’lab » dans le Limousin en lone), GIANT/Presqu'île (Grenoble), Dis- Innovation, 64 p.
France, ou d’Acadie Lab au Québec trito tecnologico et Distrito de Diseno Mappa, S. 2013. Les impensés de la gouver-
pour ne citer qu’eux. Au plan des dis- (Buenos Aires). Grenoble: thèse de doc- nance: la société civile, réponse à la crise
cours politiques et de leurs traduc- torat Sciences des territoires, Universi-
? Paris : Karthala.
tions législatives, les Living Labs, en té de Grenoble PACTE.
Kaplan, D, & Marcou, T. 2009. La ville 2.0.
tant que dispositifs ouverts Bourdin, A. 2016. La Métropole fragile. Pa-
Plateforme d’innovation ouverte. Li-
d’innovation, s’inscrivent a priori dans ris : Le Moniteur, POPSU.
moges : collection Fabrique des Pos-
l’esprit des actuels textes législatifs. Campagnac-Ascher, E. 2015. Économie de la sibles, éditions Fyp.
Ceux-ci envisagent en France, connaissance. Une dynamique métropo-
Osborne, D, & Gaebler, T. 1992. Reinventing
l’augmentation métropolitaine ainsi litaine ? Paris : Le Moniteur, POPSU. Government: How the Entrepreneurial
que le développement économique Compiègne, I. 2011. La Société numérique: La Spirit is Transforming the Public Sector.
des territoires, au prisme de société numérique en question(s). Paris : Boston : Addison-Wesley Publishing.
l’innovation. Convoquant notamment Sciences Humaines. Perroux, F. 1967. Note sur la ville considé-
l’innovation technologique, sociale Cottier, P, & Choquet, C. 2005. De l’usager rée comme pôle de développement et
et/ou organisationnelle, les Living Labs construit à l’usager participant. <hal- comme foyer du progrès. Tiers-Monde,
sont susceptibles de participer à cet 00005729>. 8(32), 1147–1158.
élan. Davezies L. 2012. La crise qui vient. La nou- Putnam, RD. 2000. Bowling Alone. The Col-
velle fracture territoriale. Paris : Seuil. lapse and Revival of American Communi-
L’intérêt autour des Living Labs, ty. New York : Simon & Schuster.
Darchen, S, & Tremblay, D-G. 2008. Les mi-
dans leur capacité à renouveler lieux innovateurs et la classe créative : Molinari, F. 2011. Best practices Database for
l’action publique et le développement revue des écrits et analyse de leur appli- Living Labs: Overview of the Living Lab
territorial, tient pour nous à une com- cation en milieu urbain. Montréal : note

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CJRS/RCSR 40(1) 2017 4141

approach. Deliverable 2.3, Alcotra In-


novation project.
des Living Labs inscrits au sein des
Roux, E, & Escaffre, F. 2016. Métropoles en communes de moins de 15 000 habitants ne
observation. Dans Le Bras, D, Seigneu- se situent pas seulement dans l’aire
ret, N, & Talandier, M (dir.), Métropoles d’influence de grandes villes.
en chantiers. Paris : Berger Levrault. 6 Directeurs généraux ou directeurs
257-269.
adjoints des intercommunalités.
Roux, E, & Feyt, G. 2011. Les observatoires 7 Regroupements de communes dont les
territoriaux : enjeux et perspectives. Pa- compétences ont été en récemment
ris, collection. Travaux (14), La docu-
augmentées en France en matière de
mentation française développement économique et
Scherer, P. 2015. Chantier ouverts au public. d’innovation notamment avec le Schéma
Paris : La Documentation Française. régional de développement économique,
Ståhlbröst, A, & Bergvall-Kåreborn, B. 2008. d’innovation et d’internationalisation
FormIT - An Approach to User Involve- (SRDEII) prévu par la loi NOTRe du 7 août
ment. Dans Schumacher, J, & Niitamo, 2015.
VP (dir.), European Living Labs- A New
Approach for Human Centric Regional
Innovation. Berlin: Wissenschaftlicher
Verlag. 63-76.
Strobel, P. 1993. L'usager, le client et le ci-
toyen : quels rôles dans la modernisa-
tion du service public ? Recherches et
Prévisions 32: 31-44.
Talandier, M. 2015. (In)capacité métropoli-
sante de l’économie de la connais-
sance. Dans Campagnac-Ascher. E
(dir.), Économie de la connaissance. Une
dynamique métropolitaine ? Paris : Le
Moniteur. 17-37.
Vanier, M. 2015. Demain les Territoires. Pa-
ris : Hermann.
Veltz, P. 2005. Mondialisation, villes et terri-
toires. L’économie d’archipel. Paris :
Presses universitaires de France.

1 Loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de


modernisation de l'action publique
territoriale et d'affirmation des métropoles.
2 Programme « Les diagnostics territoriaux :
quelle connaissance pour quelle action ?
Analyse d’un outil d’action publique locale
», dir. Roux E., UMR PACTE, Université de
Grenoble Alpes ; Commissariat Général à
l’Egalité des Territoires. 2015-2016 ; et
Programme « Connaissance territoriale et
action publique sur le territoire de
Grenoble Alpes Métropole », dir. Roux E.,
UMR PACTE, Université de Grenoble Alpes ;
Grenoble Alpes Métropole 2016.
3 Si l’analyse peut être aussi considérée
comme partielle en s’appuyant sur les
références de labellisation d’ENoLL, cette
dernière recouvre une réalité tout de
même significative des Living Labs dans le
monde, en Europe et en France.
4 Cette stratification est établie sur la
nomenclature nationale française produite
par l’Institut national de la statistique et
des études économiques.
5 Cette observation est plus à nuancer pour
l’Espagne, l’Italie ou le Portugal où la part

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