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Chapitre V Echantillonnage

Bien souvent, les phénomènes physiques observés engendrent des signaux analogiques.
On ne traite pas directement ces signaux, fournis par les appareils de mesure, mais on les
échantillonne. Ces signaux ne sont plus observés d’une manière continue, mais à certains
instants seulement.
Ces signaux sont séparés par une période d’échantillonnage Te, c.a.d. échant. à la fréquence
Fe= 1/Te.
L’information initiale est donc à priori appauvrie. De façon idéale, on peut considérer
l’opération d’échantillonnage un comme un opérateur linéaire qui réalise le produit du signal
analogique par une série d’impulsions de Dirac.

V.1 Echantillonnage idéal

L’échantillonnage est réalisé à l’aide d’une suite d’impulsions de Dirac infiniment brèves,
appelée peigne de Dirac ou fonction peigne = pgn(t). Echantillonner x(t) à la fréquence Fe
revient à multiplier x(t) par une suite d’impulsions de fréquence de récurrence Fe, donc
séparée de Te = 1/Fe. La suite d’impulsions s’écrit sous la forme :


pgn(t )  Te   (t  kTe)
k  

Soit xe(t) la fonction échantillonnée, c.a.d. le signal analogique résultant de l’échantillonnage :


xe (t )  Te  x(kTe)  (t  kTe) (1)
k  

xe(t)
Ou encore sous la forme :


xe (t )  x(t ) Te  (t  kTe)


0 Te 2T … kTe … t
e …. ….
Remarque :
Grâce au facteur Te dans la relation (1), x(t) et xe(t) ont la même dimension puisque


  (t  kTe) a la dimension de l’inverse d’un temps. La dimension physique de la



distribution de δ (t) correspond à l’inverse de sa variable t. Nous avons déjà montré que δ (t)
est définie comme limite de fonctions continues par morceaux (porte, fenêtre….).
La transformée de Fourier du signal échantillonné est donnée par :


X e ( )  X ( )    (  kFe ) (2)
k  

Ainsi le spectre échantillonné de x(t) est celui de xe(t) « périodisé », c.a.d. répété sur l’axe des
fréquences à la cadence Te.
Autrement dit, la TF du signal échantillonné est donc égale à la superposition de toutes les
versions de X(ν) translatées de Te = 1/Fe

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Chapitre V Echantillonnage

Xe(ν)
Xe(ν Xe(ν)

ν Fe --FM
ν
-2Fe -Fe --FM FM Fe 2Fe FM Fe

Spectre avec Fe ≥ 2FM Spectre avec Fe < 2FM

Si x(t) → X(ν) t.q. X(ν) = 0, pour │X(ν)│ > FM,


le spectre de x(t) va donc s’étendre sur une largeur 2FM, de - FM à FM.
Pour que la périodicité de ce spectre ne déforme pas le signal il faut que :

Fe ≥ 2FM (3)

Si cette condition n’est pas vérifiée, le spectre résultant est déformé et il se produit un
recouvrement autour de Fe/2. C’est le phénomène de repliement du spectre qui entraine une
perte d’information. On ne pourra plus reconstituer le spectre initial.

Soit le spectre de xe(t) égal à :

 
X e ( )  X ( )    (  kFe ) =  X (  kFe)
k   k  

Si on multiplie cette expression par une fonction porte de largeur Fe, ceci revient à effectuer
un filtre passe bas sur le spectre de xe(t).
Soit ΠFe(ν), cette fonction étant nulle à l’extérieur de l’intervalle -Fe/2, Fe/2, on va donc
retrouver le spectre initial.
On aura donc l’expression suivante :

 



X ( )  

 (  kFe )   Fe ( )  X ( )

Prenons la TF des deux membres :



xe (t )  X ( )    (  kFe )


sin Fet
Fe   Fe ( )
Fet
x(t )  X ( )

D’où :

sin Fet 
xe (t )  Fe  x(t ) , or xe (t )  Te  x(kTe)  (t  kTe)
Fet k  

Donc :

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Chapitre V Echantillonnage

sin Fet
Te x(kTe) (t  kTe)  Fe  x(t )
Fet
Sachant que
sin Fet sin Fe (t  kTe)
  (t  kTe)  F e
Fet
  Fe (t  kTe)

On obtient la formule d’interpolation de Shannon temporelle :

sin Fe (t  kTe)


x(t )   x(kTe) (4)
Fe (t  kTe)

On peut donc reconstituer un signal à partir de ses échantillons, pourvu que Fe ≥ 2FM

On définit la fréquence de Nyquist par la relation : FN = FM/2


Très utilisée en sismique, le choix de FN doit être tel que FN ≥ FM pour éviter le repliement
du signal sismique.

Conclusion
En fait, ce processus d’échantillonnage est théorique car il est impossible de réaliser un
échantillonnage sur un temps infiniment court.
L’échantillonnage pratique peut se faire de plusieurs façons.

V.2 Echantillonneur moyenneur

On considère dans ce cas, une impulsion de largeur finie et on prend la valeur moyenne de
x(t) pendant la durée de l’impulsion. Le kième échantillon s’écrit :


kTe 

1 2
1  xe(t)
x(kTe) 
  x(t )dt 
  
x(t )  (t  kTe  )dt
2
kTe 
2
Que l’on peut réécrire sous la forme :
θ
1  
x(kTe)   x(t )   (t  ) t
 2  t  kTe
0 Te 2Te …… kTe
.
……
.

La fonction échantillonnée devient :

1   k  
xe (t )  x (t )   (t  ) Te   (t  kTe) (5)
  
2  k  

En prenant la TF des deux membres :


1    k  
X e ( )   X ( ) TF   (t  )     (  kFe )
  2  t  kTe k  

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
    
  (t  2 )e
 i 2t
 TF   (t  2 )   dt , soit t’= t – θ/2
   


 
 i 2 ( t '  )
2
sin 
  (t ')e  e
 i  i 2t '
2
dt'  e dt'  e _ i



2
Le spectre échantillonné s’écrit donc :

k  
X e ( )  X ( ) sin c e  i    (  kFe)
k  
(6)

On voit que tout se passe comme si X(ν) était remplacé par


X1 ( )  X ( ) sin c ei , avec
ei , comme terme de déphasage
Le spectre de X1(ν) se déduit de X(ν) par un filtrage
dont le module est sin c et le déphasage est –πνθ.

X1(ν)

ν
-3Fe -2Fe -Fe 0 Fe 2Fe 3Fe

Le spectre X1(ν) est périodisé. Si on considère la partie du spectre centrée sur l’origine on a :

X ( ) sin c ei , le module du spectre est donc filtré par sin c .

V.3 Echantillonneur bloqueur

A l’instant kTe, on échantillonne x(t) et on met cette valeur en mémoire pendant une durée θ,
pour avoir le temps de faire la conversion analogique- numérique par exemple.
xe(t)

0 Te 2Te ……. kTe ……. t

Soit Te la période d’échantillonnage.


L’échantillon de rang k, au lieu de s’écrire : Te x(kTe) (t  kTe) s’écrit :

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Chapitre V Echantillonnage


Te x(kTe)  (t  kTe  )
2

Donc la fonction échantillonnée s’écrit :

k 

xe (t )  Te  x(kTe)  (t  kTe  )
k   2

 
Or  (t  kTe  )   (t  kTe)   (t  )
2 2

L’expression finale est donnée par l’équation :

k 

xe (t )  Te  x(kTe) (t  kTe)   (t  ) (7)
k   2
1
Par la suite, on prendra  (t )

Le spectre sera donc de la forme :

X e ( )   X ( )   (  kFe ) sin c e  i (8)

Cette expression montre un décalage, ensuite un filtrage


- Le terme ei montre le retard dû au blocage. Le déphasage est –πνθ.
- Le module du spectre est répété à la fréquence Fe sur l’axe des fréquences et l’ensemble de
ces spectres est filtré en sin c .
Les répétitions du spectre sont d’autant plus atténuées qu’elles sont plus éloignées de
l’origine.
Le spectre centré sur l’origine est de la forme : X ( ) sin c ei
Xe(ν)

(ν)
-2Fe -Fe -FM FM Fe 2Fe

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