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Tfe Antoine Henry
Tfe Antoine Henry
Je soussigné,
Certifie qu’il s’agit d’un travail original et que toutes les sources utilisées ont été indiquées dans
leur totalité. Je certifie, de surcroît, que je n’ai ni recopié ni utilisé des idées ou des formulations
tirées d’un ouvrage, article ou mémoire, en version imprimée ou électronique, sans mentionner
précisément leur origine et que les citations intégrales sont signalées entre guillemets.
Signature :
Table des matières
Introduction 1
Partie I : la problématique
La situation interpellante 2
Questionnements 4
Légitimation 5
Généralisation 7
A.1) Définitions 12
A.1.2 Le résident 13
B.1) Définitions 17
B.1.1 L’accompagnement 17
B.2.1 L’EHPAD 18
A) Le syndrome anxiodépressif 21
A.1) Définitions 21
A.1.1 Le syndrome 21
A.1.2 La dépression 22
Institution
A) La population cible 40
B) Le champ d’action 41
C) Outil utilisé 41
D) Construction de l’outil 42
E) Déroulement du test 43
Conclusion 44
Annexes
Sources bibliographiques 52
Introduction
Le choix de ma situation initiale s’est porté sur une situation malheureusement
banale lorsque je travaillais comme aide-soignant en EHPAD. Il s’agit d’une situation
relationnelle où je dois faire face à l’intense détresse psychologique d’une résidente.
En outre, la situation se déroule pendant le premier confinement dû à la pandémie
mondiale de COVID 19. Ainsi, elle s’intéresse à l’actualité des institutions médico-
sociales extrêmement critiquées ces dernières années et dont l’évaluation est un
important enjeu de santé publique. La compétence infirmière centrale mise en jeu dans
ce mémoire est la compétence 6 : Communiquer et conduire une relation dans un
contexte de soins.
Ce travail de fin d’études est composé de trois parties, un premier acte établit
une réflexion autour de la situation interpellante pour déterminer la question de
recherche initiale, le deuxième acte est le cadre de référence qui apporte des
connaissances théoriques et débouche sur la question de recherche finale. Le
troisième acte est composé de la méthodologie d’enquête qui utilise le guide
d’entretien semi-directif pour vérifier l’hypothèse de recherche lors du test de l’outil.
1
Partie I : la problématique
La situation interpellante
Je travaille sur le poste du matin et à 8h30, alors que je réalise une toilette
auprès d’une résidente de l’EHPAD, j’entends crier dans une chambre adjacente.
Après m’être rapidement assuré que la résidente était en sécurité, je sors de la
chambre et remarque l’infirmière en poste et les hotellières qui servaient le petit
déjeuner, à l’autre bout du couloir. Elles n’ont pas entendu. Les cris retentissent
encore une fois et je reconnais la voix de Mme D. Etant sur le point de finir la toilette
en cours, je dis à l’IDE que je vais voir Mme D pour connaître la raison de ses cris. Je
rentre dans la chambre de la résidente et la trouve dans son lit, poussant des
gémissements.
Une conversation s’engage alors entre nous, je me tiens debout à côté du lit de
Mme D et j’ai allumé au préalable la petite lumière à l’entrée de la chambre. La
résidente témoigne d’une profonde angoisse en lien avec la solitude qu’elle ressent.
Elle me dit à plusieurs reprises « je suis toute seule » et « ne me laissez pas ». Ses
traits sont tendus et sa voix est chevrotante. La résidente est habituellement orientée
dans le temps et dans l’espace et je lui explique qu’il est 8h30 et que le petit déjeuner
va lui être servi. L’infirmière lui apportera son traitement du matin. Néanmoins, l’attitude
de Mme D ne change pas et elle me répète encore les mêmes phrases : « ne me
laissez pas » et ajoute « je veux mourir ». Cette dernière assertion me stupéfait car si
j’ai connaissance de l’intolérance de Mme D face à la solitude, je saisis à ce moment-
là l’état de détresse psychologique dans laquelle se trouve la résidente car je n’avais
jamais entendu Mme D exprimer de tels propos. Surpris, je réponds, pas très sûr de
moi que je vais venir faire sa toilette dans quelques instants et que nous pourrons ainsi
2
discuter de ce qui l’angoisse pendant le soin. Je demande également à la résidente si
elle a mal quelque part ce à quoi elle ne répond que par ses demandes anxieuses.
3
Questionnements
La situation exposée présente un écart manifeste avec ce qui était habituel dans
les relations interpersonnelles de Mme D. Ce jour-là, une modification brutale et
inattendue du comportement a été constaté par toutes les personnes de l’équipe
soignante. La situation attendue aurait été que la résidente soit accessible au soin
relationnel que j’ai mené pendant la toilette. La réglementation du code de la santé
publique (CSP) à l’article R.4311-2 (1) mentionne que : « Les soins infirmiers … ont
pour objet : de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et
mentale des personnes… et de participer à la prévention, à l’évaluation et au
soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes ».
Certes, l’intensité de son ressenti anxieux n’avait jamais été aussi important,
mais cette octogénaire, infirmière de profession, aimait les relations humaines et
souvent une courte conversation suffisait à la réconforter. Elle était très sensible aux
petites attentions et comprenait tout ce qu’on pouvait lui expliquer sur le plan de la
prise en charge à l’EHPAD.
Les premières questions qui me sont venues à l’esprit étaient en grande partie
liées au problème du confinement des résidents dans leurs chambres et de
l’interdiction des visites. En effet, cet aspect du travail pendant cette période l’emportait
sur beaucoup d’autres considérations dans mon esprit, tant le moment était appesanti
par la perspective de voir le COVID arriver dans la structure.
Peut-être, les causes sont aussi à chercher dans les connaissances liées à la
pathologie de la résidente voire d’un évènement dont elle aurait eu connaissance par
voie postale ou par téléphone et qui l’aurait rendu plus triste et anxieuse qu’à
l’accoutumée.
Ce qui pose problème, c’est cette rupture, ce changement profond constaté lors
de la situation dans le comportement de la résidente. Bien sûr, elle présente depuis
longtemps un syndrome anxiodépressif qui d’ailleurs a été mis en avant par la visite
du médecin traitant, une dizaine de jours après la situation décrite. Dans un premier
temps, j’ai mis en question la qualité de mon accompagnement relationnel ce matin-là
peut être altéré par la fatigue, les conditions de travail liées au confinement, le stress
4
généré par l’épidémie. Puis, progressivement, au cours des jours suivants, j’ai
constaté que quelque chose avait changé pour la résidente. Elle était de plus en plus
dans la demande systématique, présentait des signes manifestes d’anxiété et
d’agitation. Oui, j’avais été témoin lors de la situation d’une altération rapide de la santé
psychique de Mme D.
Mon objectif, à ce moment précis du travail, est donc de comprendre les raisons
de la détérioration brutale de l’état psychique d’une résidente, institutionnalisée en
EHPAD, qui présente un syndrome anxiodépressif et qui est accompagnée par
l’équipe soignante.
Légitimation
Les cris de Mme D étaient pour moi au cours de la situation, les signes d’un état de
détresse de la résidente. Les mots utilisés par elle m’ont permis de comprendre
rapidement que l’anxiété était au cœur du problème exprimé.
A travers son appel à l’aide, la résidente manifestait le besoin d’une présence à ses
côtés. C’est pourquoi, j’avais décidé de réaliser sa toilette au plus vite.
5
J’ai adopté une attitude réconfortante en reformulant et en questionnant la demande
relationnelle de Mme D. J’ai essayé de répondre à l’anxiété de Mme D basée sur son
sentiment de solitude en mettant en avant la présence de l’équipe soignante.
J’ai parlé au cours de la toilette de ses deux fils qui pourraient venir la voir après le
confinement et qu’elle pourrait joindre par téléphone au cours de la journée.
Pendant le soin, l’état d’anxiété de la résidente s’est amélioré sans pour autant
disparaitre. Peut-être ai-je trop axé ma communication sur des éléments rationnels
alors que la résidente était envahie par son ressenti anxieux.
Avant le soin d’hygiène et de confort, j’ai demandé à Mme D si elle était d’accord que
je réalise sa toilette tout en mettant en avant le fait que je venais aussi pour discuter
de ce qui n’allait pas pour elle.
Dès que j’ai entendu les cris dans le couloir et pendant les soins d’hygiène et de
confort, j’ai observé Mme D pour évaluer son état psychique. La résidente n’était pas
désorientée, elle n’avait pas de douleur particulière car elle aurait été capable de le
verbaliser. L’angoisse ressentie, était plus forte que d’autres impératifs physiologiques.
6
Pendant les soins, j’ai fait particulièrement attention à ne pas heurter la résidente par
des gestes trop brusques ou trop rapides. J’ai joint une attitude calme à la parole que
j’ai essayé de rendre la plus réconfortante possible. Sans cela je pense que le soin
d’hygiène et de confort n’aurait pas été possible.
J’ai réalisé une relation de soutien psychologique en expliquant les tenants et les
aboutissants de la situation actuelle de l’EHPAD. De plus, j’ai tout mis en œuvre et
dans le fond et dans la forme pour rassurer la résidente. Mon objectif pendant le soin
était de soulager Mme D de son angoisse et de concourir à restaurer chez elle un
sentiment de bien-être.
De plus, l’échange que nous avons eu pendant la toilette visait également à valoriser
l’accompagnement de l’équipe dans son ensemble auprès de Mme D et d’assurer
celle-ci du soutien de tous les professionnels.
Généralisation
7
Entre 2015 et 2016, la DREES a également réalisé une vaste enquête sur l’état
psychologique des personnes âgées vivant en établissement en comparant cette
population avec une population de personnes âgées vivant à domicile. Cette étude
nommée CARE établit la statistique déroutante qu’environ un tiers des personnes
âgées vivant en établissement sont dans un état psychologique dégradé. L’étude
repose sur une cohorte de 3300 personnes âgées de plus de 60 ans dans tous les
types d’institution (EHPAD, EHPA, USLD)
Parmi les personnes âgées de plus de 75 ans dont fait partie Mme D, « 56%
des résidents d’établissements déclarent avoir souffert de fatigue de lassitude ou
d’épuisement au cours de l’année, contre 44% des personnes âgées vivant à
domicile. » De plus, le manque d’appétit et de motivation pour réaliser les activités
quotidiennes est en institution respectivement deux et sept fois plus fréquents que
chez les personnes âgées vivant chez eux.
Pour aller plus loin, l’étude apporte des enseignements sur les personnes âgées
souffrant d’un syndrome dépressif. L’étude a établi qu’environ la moitié des personnes
âgées en institution consomment des antidépresseurs contre une personne âgée sur
sept vivant à domicile. Pour finir, environ un tiers des résidents de plus de 75 ans sont
en état de détresse psychologique contre un quart des personnes vivant chez elles.
1
Psychiatre français du sujet âgé
8
dans son programme de 2007 à 2010 (4) sur la dépression des personnes âgées, la
dépression chez le sujet âgé est « fortement liée à la présence d’affections
somatiques, à l’isolement social et géographique et aux évènements de la vie. » Ainsi,
se dessinent trois grands axes de la causalité de la dépression et je remarque que
deux de ses axes sont intimement liés aux personnes âgées elles-mêmes, à savoir la
présence de comorbidités et le parcours de vie de la personne âgée. La troisième
cause, nommée isolement social par la HAS mérite que l’on s’y attarde car elle rejoint
l’intuition du début de ce travail, lié au confinement dû à la pandémie de COVID.
9
Enfin, pour les deux professionnels, la phrase « je veux mourir » dans la bouche
d’une personne âgée est bien l’expression d’une souffrance, d’un mal-être profond
auxquels il est de leur devoir de trouver une solution. Pour le premier la cause est un
sentiment d’isolement et d’inutilité en lien avec l’histoire de vie du résident. Pour l’autre,
l’institutionnalisation en EHPAD peut aggraver un « terrain » fragilisé par la perte
d’autonomie et les maladies somatiques.
Dans un deuxième temps, il reste à déterminer ce qui dans les EHPAD pourrait-
être à l’origine de ces statistiques en défaveur de ces institutions. S’il existe bien
évidemment des causes endogènes (deuil, dépendance, maladies chroniques…) à la
dépression des personnes âgées au fait même d’être placé en EHPAD, essayons de
déterminer quels facteurs sont effectifs dans les EHPAD pour expliquer la prévalence
des personnes âgées souffrant de syndrome anxiodépressif.
Les soignants pris par la contingence de leurs tâches à effectuer dans un laps
de temps réduit, disent ne pouvoir répondre à toutes les sollicitations relationnelles
des résidents. J’ai moi-même expérimenté cela lors de mon expérience comme aide-
soignant en EHPAD et je dois dire que ce phénomène a été démultiplié lors du
confinement.
10
Il apparaît clairement que les facteurs psychologiques évoqués par l’étude du
docteur Thomas en lien avec ceux de la HAS rendent compte d’une fragilisation
identitaire de la personne âgée du fait de son institutionnalisation en EHPAD.
11
Partie II : le cadre de référence
Dans mon cadre de référence, je m’intéresserai à exposer les grands thèmes mis en
avant par ma question de recherche initiale. Pour commencer, nous verrons comment
s’est construit l’identité d’un résident et comment l’équipe soignante peut veiller à en
maintenir l’intégrité. Dans un second temps, nous étudierons plus spécifiquement les
ressorts du syndrome anxiodépressif. Enfin, nous établirons les liens entre la
fragilisation de l’identité liée à la vie en EHPAD et la dépression des résidents.
A.1) Définitions
La notion d’identité est un très large concept qui recoupe plusieurs champs du
corpus des sciences humaines.
Cette définition présente les aspects objectifs de la notion d’identité, ce qui est
tangible et vérifiable chez tous les individus, son aspect juridique en quelque sorte. On
peut y ajouter la définition suivante, d’après Anne-Marie Drouin-Hans2 (6)
« L'identité sépare le soi du non-soi, le clôt sur lui-même. La carte d'identité déclare
unique un individu identifiable à travers les caractéristiques qui lui sont propres. ...
2
Philosophe française, spécialiste de l’éducation.
12
L'identité est donc ce qui marque l'unicité, et qui fait que chaque individu est différent
des autres. »
Ainsi, ce qui fonde le rapport au monde et à l’autre des individus reposent sur
le sentiment qu’ils ont d’eux-mêmes dans la « conscience de la persistance de leur
moi ». Définition de l’identité en psychologie du Centre National de Ressources
Textuelles et Lexicales (Cnrtl). Ne serait-ce pas ce qui est en jeu dans le processus
de vieillissement tel qu’il se manifeste chez les résidents en institution ? C’est
pourquoi, à la vue de cette introduction sur la notion d’identité, il serait intéressant de
parler d’identité psychologique puisque la persistance du moi des personnes âgées
est un aspect essentiel d’une intégration réussie dans une institution de type EHPAD.
A.1.2 Le résident
3
Docteur en philosophie et sciences humaines, proche de l’école de Palo-Alto.
4
Géographe, économiste et démographe français.
13
Un résident « est une personne âgée de plus de 60 ans (moins en cas de
dérogation) pris en charge par un établissement adapté, médicalisé afin de recevoir
l'aide et les soins dont il a besoin en fonction de sa perte d'autonomie » (9).
Ainsi, si les résidents en institution sont aux prises avec une dégradation de leur
autonomie, quel impact cela peut-il avoir sur leur identité ?
Après les définitions données sur la notion d’identité et sur le résident, nous
pouvons questionner l’impact du sentiment qu’a le résident de lui-même par rapport à
sa perte d’autonomie qui l’a contraint le plus souvent à être admis en institution.
14
D’après la FMH, la Fédération des Malades et des Handicapés, (10) la
classification en GIR s’effectue après l’évaluation de dix critères relatifs à la perte
d’autonomie.
« Lorsque l’on interroge nos ainés sur qui ils sont, ils vont avoir tendance à se
décrire au passé et ne font aucune allusion à leurs espérances futures (quelles
qu’elles puissent être). Les actions du quotidien qui ne peuvent plus être
réalisées de la même manière portent une atteinte à la continuité́ d’existence
conduite par l’image de base. L’estime de soi s’amoindrit, l’individu se sent alors
dévalorisé́ , inutile, incompétent. »
15
Et c’est à mon sens ce que les ressources humaines et matérielles d’une structure
doivent mettre en œuvre pour rendre possible cet aspect positif du vieillissement.
Pour la personne âgée, l’identité et le sentiment de son identité est le fruit d’une
construction qui a commencé dès l’enfance. Erik Erikson5 (11) a établi en 1956 les
différents stades d’une psychogénèse identitaire. Ces étapes sont au nombre de huit
et recoupe pour les quatre premières étapes de la vie le développement psychologique
établi par Freud. Ce sont les phases orale, anale, phallique et de latence. Les quatre
suivantes, adolescence, jeune adulte, adulte mature, adulte âgé, sont pour Erikson
« fondamentalement sociales ».
Les deux dernières phases peuvent nous intéresser pour comprendre ce qui se
joue dans le vieillissement des personnes et dans leur rapport à l’identité.
5
Psychanalyste et psychologue du développement.
6
Docteur en psychologie sociale
7
Docteur en psychologie
16
« La vieillesse ou le grand âge est marqué par la question du sens de
l’existence : certains développent un sentiment d’intégrité (ils perçoivent leur vie
comme ayant un sens qui s’intègre dans un ordre social plus large). Pour
d’autres, le désespoir domine : la vie apparaît insensée et le temps manque
pour recommencer autre chose. ».
Comme ces auteurs le montrent, ces deux dernières étapes sont très
importantes pour comprendre le rapport au monde de la personne âgée et comment
peut se maintenir voire se développer un sentiment identitaire pérenne ou accompli.
Maintenant nous pouvons nous demander quel peut-être le rôle de l’équipe soignante
d’une structure de type EHPAD dans le façonnement d’un sentiment identitaire positif
chez les résidents.
B.1) Définitions
B.1.1 L’accompagnement
Pour Walter Hesbeen8 (13), « C'est faire un bout de chemin avec l'autre en
difficulté́ de santé. Accompagner c'est respecter la personne dans ce qu'elle a à vivre,
c'est reconnaitre son existence en tant que telle avec ses différences ».
8
Docteur en santé publique
17
B.1.2 L’équipe soignante
B.2.1 L’EHPAD
9
Docteur en sciences de l’éducation au Canada
18
de restauration, blanchisserie et d’animation. Ces institutions sont dédiées à l’accueil
de personnes âgées de plus de soixante ans en situation de perte d’autonomie
physique et ou psychique dont le maintien à domicile n’est plus possible.
D’après Christelle Malherbe (16) dans son mémoire pour l’obtention du diplôme
d’ergothérapeute, il existe quatre projets réglementaires en EHPAD.
19
- Le projet de soins : d’après Amyot et Piou (17) il « définit les modalités selon
lesquelles l’établissement peut assurer les soins requis par l’état de santé et
l’autonomie des résidents. Également il régit les modalités de travail en équipe
et de coordination des différents intervenants de santé ». Le médecin
coordinateur en est le responsable, il organise et élabore ce projet
- « Le projet de vie personnalisé : il est rendu obligatoire par la loi ASV (loi
d’Adaptation de la Société au Vieillissement du 28 décembre 2015). Ce projet
met en avant les difficultés pouvant être rencontrées du fait d’une vie en
collectivité, par chacun des individus ».
Cet outil institutionnel s’avère être ainsi le remède contre une possible altération
de l’identité des résidents liée à leur entrée en EHPAD. Il implique que l’institution
prenne en compte les données personnelles des personnes âgées. Il se base sur un
vaste recueil de données réalisé par l’équipe soignante et une négociation avec la
personne âgée si son état cognitif le permet de ce qui sera possible de faire dans
l’EHPAD pour préserver ses habitudes de vie et maintenir son identité.
20
veiller à préserver ce sentiment d’identité. Le projet de vie personnalisé est le moyen
dont dispose l’équipe soignante pour accompagner au mieux le résident. De plus, les
apports théoriques de cette partie permettent de mettre en avant l’aspect
psychologique de la notion d’identité qui au cours du vieillissement normal des
individus peut être mis à mal. Nous étudierons maintenant le cas plus spécifique d’un
résident souffrant d’un syndrome anxiodépressif.
Dans cette deuxième partie, nous nous attacherons à explorer les aspects de
l’aggravation brutale du syndrome anxiodépressif de Mme D. et comment l’équipe
soignante peut y faire face.
A) Le syndrome anxiodépressif
A.1) Définitions
A.1.1 Le syndrome
A.1.2 La dépression
22
D’après C. Mirabel-Sarron10 (21), « Le syndrome anxiodépressif est une entité́
composite décrite de manière très variée. Sous cette appellation sont regroupées
diverses formes cliniques. Les classifications préfèrent séparer les deux entités que
sont la dépression et l’anxiété́ . Mais en pratique clinique, les plaintes du patient
n’appartiennent pas strictement à une seule catégorie. Et sur le plan thérapeutique, il
existe bien une unité́ pharmacologique à propos des traitements de ces symptômes ».
(annexe III p.48)
« Comme chez les sujets plus jeunes, l’anxiété est très fréquente et peut
masquer la dépression. Elle peut précéder le trouble dépressif ou au contraire
se manifester dans un deuxième temps. Il s’agit en général d’une anxiété
majeure qui apparaît sans raison apparente. Le malade se plaint d’une grande
appréhension, de craintes inexpliquées, d’une impossibilité à se détendre, il
change continuellement de place, gémit, se lamente. Sa quête d’apaisement
est pressante, parfois irritante pour l’entourage ». (En annexe tableaux Revue
Médicale Suisse p.48 et p.49)
10
Psychiatre à l’hôpital Saint Anne à Paris.
23
Cette citation met en lumière en partie l’attitude d’un sujet âgé. En effet, son
expression anxieuse de la résidente est un phénomène connu de la symptomatologie
propre au syndrome anxiodépressif.
Nous pouvons donner pour rendre plus concret le cas d’un résident atteint d’un
syndrome anxiodépressif, la symptomatologie de la dépression.
La HAS (23) détaille les symptômes présents lors d’une dépression et ses
symptômes doivent :
« Humeur dépressive
24
Sentiment de culpabilité et d’inutilité
Trouble du sommeil
Perte d’appétit »
B.1 Définitions
Pour définir l’aggravation : « Action de rendre plus grave ; fait de devenir plus grave ;
accentuation, intensification : aggravation de l'état d'un malade », définition du
dictionnaire Larousse.
Quant au mot brutal, il signifie ce « qui n'était pas prévisible », ce qui est
« soudain », d’après le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales.
25
B.1.2 La décompensation psychique
Cette approche sous-entend une autre notion présente lors de la situation qui
est la détresse importante ressentie par le soignant lors de ses échanges avec la
résidente. L’expression « rupture de l’équilibre psychologique » exprime de façon plus
concrète d’un point de vue psychologique la manifestation des attitudes de la
résidente.
« une crise psychique dont le risque majeur est le suicide. Cette situation de
crise peut durer jusqu’à plusieurs semaines. Si rien n’est fait, le sujet peut
passer progressivement du sentiment d’être en situation d’échec, à l’idée qu’il
est impossible d’échapper à cette impasse, avec alors une élaboration d’idées
suicidaires de plus en plus intenses. La personne ne veut pas mourir, mais elle
veut arrêter de souffrir et le risque est alors qu’à un moment donné le suicide
soit considéré́ par elle comme la seule solution possible ».
26
En conséquence, nous pouvons dire que l’intensité de la décompensation
psychique et la souffrance générée par celle-ci inscrivent la résidente dans une crise
suicidaire.
Les recommandations de L’Anesm (26) établissent six grandes familles des actions
de prévention :
27
- « Informer sur les actions de prévention de la souffrance psychique »
Une fois repérée, la souffrance des résidents doit être prise en charge. Ceci
demande un travail pluridisciplinaire de toute l’équipe soignante.
28
- « Mobiliser la personne dans la prise en charge de la souffrance psychique »
- « Renforcer la coordination et la complémentarité des actions mises en œuvre
dans le parcours de soins de la personne »
- « Adapter la prise en charge aux possibles évolutions de l’état de santé
psychique de la personne : aggravation, stabilité, amélioration »
Pour conclure cette sous partie, les recherches documentaires ont montré d’une
part, la sévérité de la décompensation psychique liée au syndrome anxio-dépressif
chez un sujet âgé et d’autre part, de quelle manière l’accompagnement de l’équipe
soignante peut être établi. Nous pouvons maintenant chercher à établir les liens entre
la fragilisation de l’identité psychologique mise en avant dans la première sous partie
et la décompensation psychique telle qu’elle a été étayée dans la deuxième sous
partie.
29
Pour établir une ébauche de sémiologie de cette fragilisation identitaire, nous
nous appuierons sur le mémoire d’Emilie Piretto (8) qui développe les risques
identitaires induits par la vie en institution.
« La vie en EHPAD demande une forte réorganisation des habitudes de vie des
personnes âgées. En effet, c’est un lieu où les contraintes horaires et collectives
sont très marquées. D’après Vercauteren, Predazzi et Loriaux (2001)
« l’institution est régie par des règles rigides qui favorisent presque toujours le
collectif au détriment de l’individuel, l’anonyme au détriment du personnalisé,
l’obligatoire au détriment du librement consenti ». Ainsi, le risque d’altération
identitaire est bien réel en institution. »
« Les personnes âgées, lors de leur entrée, vont être amenées à se reconstruire
individuellement dans un nouveau système social. Elles n’ont plus les mêmes
contacts avec le monde extérieur et c’est ce que les autres résidents et le
personnel leur renverront d’elles-mêmes qui constituera désormais qui elles
sont. »
30
Nous pouvons aborder concrètement les problèmes causés sur le plan psychologique
par la vie en institution.
- « La perte d’autonomie »
11
Psychiatre au CHU de Brest
12
Psychiatre et gériatre, spécialiste de la maladie d’Alzheimer.
31
« Les soins du corps, le souci de l’esthétique et de l’appartenance entretiennent un
fort sentiment de responsabilité et d’estime de soi, de confiance dans la relation à
autrui, d’où découle le sentiment d’appartenance au Monde ». Les auteurs ajoutent
que : « une institutionnalisation ratée, sera forcément un échec tant pour l’institution
que pour le résident et ses enfants. »
« Très souvent la personne âgée se plaint de solitude que la famille soit présente ou
non ». De plus, les auteurs ajoutent que : « la perte d’autonomie, l’effritement du vécu
de compétence personnelle, la difficulté pour ne pas dire l’impossibilité de reconstituer
une appartenance groupale en EHPAD se traduisent pour la personne âgée par un
sentiment de perte d’exercice de son autodétermination ».
Ainsi, les auteurs de cet article mettent en avant de façon très concrète la
fragilisation de l’identité des résidents à travers la description des problèmes
psychologiques qu’ils rencontrent. Voyons maintenant comment ces difficultés
peuvent influer sur la majoration d’un syndrome anxiodépressif.
32
B.1) Les mécanismes de défense des personnes âgées en
institution
Selon les auteurs, pour démontrer le lien entre dépression et vie en EHPAD, il est
« nécessaire d’introduire un niveau psychologique explicatif intermédiaire ». « La
présence et l’ampleur des troubles dépressifs (et anxieux) seraient liées à la
vulnérabilité de chaque individu, c’est-à-dire ses traits de personnalité ».
33
- L’institutionnalisation favorise une plus grande immaturité défensive
(régression) »
Les résultats pour les auteurs sont sans équivoque, « nous rapportons une
augmentation significative du niveau de dépression mais aussi de l’état anxieux du
sujet âgé en institution ». Dans la manifestation de la majoration de ces troubles,
« l’institutionnalisation favoriserait à la fois l’expression de plaintes répétées,
adressées à l’entourage, et le rejet hostile de toute proposition d’aide ». De plus, la
« régression » du sujet âgé institutionnalisé peut aller jusqu’à « la perte de toute
motivation » et précipiterait « une attitude régressive incluant la réduction des activités
et contacts sociaux. »
Il est entendu que cette étude en conforte d’autres comme le souligne ses
auteurs et nous ne rendons compte que d’une version extrêmement simplifiée du
travail de recherche. En effet, si l’institutionnalisation aggrave bien les traits
psychopathologiques des résidents les auteurs expliquent que tous les mécanismes
susceptibles de jouer dans ce sens ne sont pas à ce jour tous mis en lumière.
34
Si le lien est désormais scientifiquement établi entre l’institutionnalisation et la
majoration des troubles psychiques, qu’en est-il de la réponse médicale apportée dans
ces institutions ?
De plus, six grands axes sont à noter pour la réussite d’une telle approche de soin :
Nous pouvons maintenant aborder le rôle joué par l’équipe soignante et plus
particulièrement par l’infirmier pour la prise en charge des résidents souffrant de
dépression plus ou moins majorée par des traits anxieux.
13
Gériatre française.
35
Nous pouvons étudier maintenant les moyens que peuvent mettre en œuvre les
infirmiers d’EHPAD pour contribuer à maintenir l’identité des résidents.
Pour étayer nos propos nous nous appuierons sur le travail d’Emilie Piretto (8)
qui expose les différentes difficultés des soignants au quotidien, dans leur mission de
prise en charge des personnes institutionnalisées.
Ainsi, lors de la réalisation des soins, les infirmiers sont « confrontés au corps
de l’autre, qui lui n’est pas forcément habitué à cette situation ». Cette proximité intime
peut, par sa banalisation, susciter chez la personne soignée une altération de son
identité.
« Le résident, lui, peut n’être ni accoutumé ni dans le même ressenti face à cette
interaction. Il peut se retrouver dénudé, exposé, manipulé, sans contrôle sur
quand et comment. Ainsi, l’intervenant franchit la dernière barrière de l’espace
privé du résident, celle de l’intimité de son corps. C’est pourquoi certaines
conduites, par manque de tact et de relation ou par la projection de ses propres
angoisses de vieillissement, peuvent être interprétées par le résident comme
un déni de son identité. »
36
Cette déshumanisation du soin est de loin la plus grande difficulté à surmonter
pour les soignants. Le soin pris en compte dans sa globalité doit concerner tout
« l’être » de la personne soignée. Pour l’auteur, c’est « Le dialogue et la relation au
cours des soins » qui « apporte cette notion de prise en charge dans la globalité ».
Il en résulte que « les soins sont orientés vers l’individu dans sa globalité́ et non
uniquement sur son trouble, il y aura alors une mise en valeur de ses capacités
restantes, et non un pointage répété de ses pertes, le tout dans le respect de l’individu
dans ses caractéristiques personnelles ».
14
Docteur en sciences de l’éducation.
37
professionnels. En d’autres termes, de quelle façon les soignants rendent concret
l’attention qu’ils apportent dans les soins relationnels pendant leur pratique soignante.
Le « care » est le mot anglais du prendre soin et il accompagne le « cure », c’est-à-
dire le soin proprement dit.
Dans son étude qualitative, l’auteur dénombre quatre types de gestes associés au
prendre soin :
Cette nomenclature des gestes marquant le prendre soin des soignants va être d’une
grande aide pour la réalisation de l’outil de recherche, car ils serviront de marqueurs
concrets pour la personnalisation des soins.
Nous avons vu dans cette dernière partie du cadre de référence comment la vie
en EHPAD comportait en soi un risque majeur pour l’aggravation d’un syndrome
anxiodépressif. En effet, les institutions médico-sociales de type EHPAD sous-tendent
38
par leur mode de fonctionnement collectif des difficultés au quotidien pour leurs
résidents. Quelles soient institutionnelles ou propre au changement de vie générée
par l’admission en EHPAD, ces difficultés se traduisent pour les résidents par une
aggravation statistique des pathologies de type dépression.
Au cours de ce travail de recherche, nous avons démontré d’une part que la vie
en institution provoquait une fragilisation de l’identité des personnes âgées. D’autre
part, les résidents de ces lieux de vie collectifs souffrent plus souvent de dépression
que les personnes âgées vivant à leur domicile. Les bonnes pratiques soignantes ont
également été identifiées pour maintenir l’identité des résidents et ainsi concourir à la
préservation de leur santé psychique. C’est la personnalisation des soins qui apparait
comme le meilleur remède aux difficultés générées par la vie en EHPAD. L’utilisation
du prendre soin par les soignants se manifeste très concrètement par la pratique de
gestes professionnels.
39
Partie III : la méthodologie d’enquête
A la vue de la question de recherche finale, l’outil d’enquête qui va être présenté,
vise à montrer comment la personnalisation des soins proposée par l’équipe soignante
concoure au maintien de l’identité psychologique des résidents souffrant de
dépression. Cet outil, d’emblée, fait appel à une évaluation des pratiques soignantes
par les soignants eux-mêmes.
A) La population cible
40
B) Le champ d’action
Le champ d’action le plus intéressant aux vues du cadre de référence est l’EHPAD.
En effet, l’apport théorique de ce travail a mis en lumière l’altération identitaire des
résidents lors de leur entrée et de leur vie à l’EHPAD. Un autre type de structure moins
médicalisé comme les EHPA ou la résidence pour séniors rendrait la recherche plus
difficile et moins pertinente sur le plan du soin relationnel. En effet, les personnes
âgées plus autonomes peuvent utiliser plus facilement des ressources extérieures à
l’établissement. Un type de structure plus médicalisé, comme L’USLD, n’est plus un
lieu de vie mais service d’hospitalisation ou les poly pathologies rencontrées induirait
un biais dans l’approche relationnelle car il est plus difficile de faire la part des choses
sur l’apport relationnel des soignants.
C) Outil utilisé
L’outil utilisé vise à recueillir des discours. Deux outils sont ainsi possibles, le
questionnaire et le guide d’entretien. Cependant, le guide d’entretien est le meilleur
outil pour collecter des informations de type ressenti et récits de pratiques
professionnelles. En effet, la question de recherche finale de ce travail vise à mettre
en lien un problème d’identité des personnes soignées et des pratiques soignantes
pour y remédier. Il s’agit d’analyser comment les soignants perçoivent les problèmes
des résidents et ce qu’ils mettent en œuvre dans les soins au quotidien. Les matériaux
collectés seront de nature qualitative et nécessitent une interaction directe entre
l’interviewé et l’apprenti chercheur. De plus, je choisis l’entretien semi-directif pour
41
orienter pendant l’interview les thèmes abordés. Peut-être que les personnes
auditionnées n’établiront pas le lien à démontrer et donnerons d’autres pistes de
réflexion. Le sujet de ce travail porte bien sur la signification que donnent les soignants
sur leur activité soignante auprès des résidents souffrant de dépression.
D) Construction de l’outil
Les inconvénients du guide d’entretien est qu’il induit des biais à cause de la
relation entre le chercheur et l’interviewé. La méthode demande une certaine
expérience et une grande concentration lors de l’entretien pour obtenir le maximum
d’informations possible.
42
E) Déroulement du test
43
Conclusion
Lors de ce travail de fin d’études, nous avons pu établir que la vie en EHPAD
était à l’origine de l’altération de l’identité des personnes âgées y résidant. Cette
altération est notamment compensée par l’attitude des soignants, le « care », lors des
soins prodigués dans les EHPAD. En effet, si les EHPAD sont des lieux de vie, ils sont
régis par des règles où le collectif prime sur l’individuel et c’est à l’équipe soignante
composée d’infirmières et d’aides-soignantes de veiller à personnaliser les soins au
maximum de leurs possibilités. Ainsi, les phénomènes de décompensation psychique
chez les résidents peuvent être amoindris.
Lors de la conception du cadre de référence, j’ai rencontré des difficultés pour obtenir
des sources scientifiques et fiables sur des aspects pointus de la prise en charge des
résidents en EHPAD par l’équipe soignante.
44
ANNEXE I
GRILLE AGGIR ET NIVEAU DE DEPENDANCE
Repéré à: https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fsweet-
home.info%2Fevaluez-votre-
gir%2F&psig=AOvVaw1vtDnXk9vFQitK8vUozaN_&ust=1630161372362000&source
=images&cd=vfe&ved=0CAgQjRxqFwoTCICH-cC20fICFQAAAAAdAAAAABAJ
45
ANNEXE II
DIAGNOSTIC DE LA DEPRESSION SELON LA HAS
Repéré à : https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-
10/depression_adulte_fiche_de_synthese_diagnostic.pdf
46
ANNEXE III
ANXIETE ET DEPRESSION (21)
47
ANNEXE IV
LA DEPRESSION DU SUJET AGE, FACTEURS DE RISQUE
Repéré à :
https://www.revmed.ch/view/564007/4496137/RMS_idPAS_D_ISBN_pu2009-
32s_sa07_art07.pdf
48
ANNEXE V
LA DEPRESSION DU SUJET AGE, SPECIFICITES
Repéré à
https://www.revmed.ch/view/564007/4496137/RMS_idPAS_D_ISBN_pu2009-
32s_sa07_art07.pd
49
ANNEXE VI
GUIDE D’ENTRETIEN : L’OUTIL D’ENQUETE
- 7) Pensez-vous que la vie en EHPAD met à mal l’identité des résidents dès leur
admission ?
- 8) La vie en EHPAD permet-elle selon vous de maintenir les habitudes de vie des
résidents ?
- 9) Quel est la part du projet de vie personnalisé dans la prise en charge des résidents
dans votre EHPAD ?
- 11) Comment faites-vous face à la tristesse des résidents lorsque vous y êtes
confronté ?
50
- 12) Pensez-vous que le « prendre soin » a un aspect positif sur l’état psychologique
des résidents dépressifs ?
- 16) Par quels gestes ou attitudes montrez-vous votre sollicitude aux résidents dépressifs ?
- 17) Avez-vous quelque chose à ajouter sur les thèmes abordés lors de cet entretien ?
51
Sources bibliographiques
§ (2) Études et résultats, Drees : un tiers des personnes âgées vivant en établissement
sont dans un état psychologique dégradé, repéré à https://drees.solidarites-
sante.gouv.fr/IMG/pdf/er1141.pdf
§ (3) Thomas P., La Revue de Gériatrie, Tome 38, N°3 mars 2013 : La dépression des
personnes âgées en institution Repéré à
https://www.researchgate.net/profile/Philippe_Thomas5/publication/286310031_Depr
ession_in_elderly_nursing_home/links/5a38e658a6fdccdd41fe7877/Depression-in-
elderly-nursing-home.pdf
§ (4) HAS, programme 2007-2010, Améliorer la prescription des psychotropes chez les
personnes âgées repéré à https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2008-
10/psychotropes2008_depression_131008.pdf
§ (5) ENSP, mémoire de Coudateur C., 2006 : Impulser une logique de domicile en
EHPAD pour préserver la continuité identitaire de la personne âgée repéré à
https://documentation.ehesp.fr/memoires/2006/cafdes/coutadeur.pdf
§ (8) ISRP, Piretto E., 2014 : Regard psychomoteur sur l’évolution de l’estime de soi
dans le vieillissement normal et pathologique repéré à
http://extranet.isrp.fr/memoires/pdf/14-187-Identite-de-la-personne-agee-en-
EHPAD.pdf
52
§ (11) Erikson, E. (1959/1980). Identity and the life cycle. New York: International
Universities Press Inc. (Reed. New York: Norton).
§ (14) Phaneuf, M., le travail en équipe auprès des malades : ressource ou souffrance
repéré à http://www.prendresoin.org/wp-content/uploads/2012/11/Le-travail-d-equipe-
.pdf
§ (15) INSEE, (2009) : enquête Handicap-Santé repéré à http : //www. sante. gouv.
fr/handicap-sante.html
§ (16) IFPEK, Malherbe, C., (2018) : L’identité́ de la personne âgée en EHPAD, l’affaire
de tous. Le rôle de l’ergothérapeute avec l’équipe pluridisciplinaire. Repéré à
https://ifpek.centredoc.org/doc_num.php?explnum_id=1759
§ (17) Amyot, J.-J. et Piou, O. (2017) Mettre en œuvre le projet de vie : dans les
établissements pour personnes âgées. 3e édition. Paris : Dunod.
53
§ (20) HAS, (2017) : Épisode dépressif caractérisé de l’adulte : prise en charge en
soins de premier recours repéré à https://www.has-
sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-
10/depression_adulte_fiche_de_synthese_diagnostic.pdf
§ (22) Lleshi, V., Bizzozzero, T., (2009), Revue Médicale Suisse : La dépression du
sujet âgé repéré à https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2009/revue-
medicale-suisse-216/la-depression-du-sujet-age
§ (27) Hazif-Thomas, C., Thomas, P., Gérontologie et société (2008) : Les nouvelles
approhes de la dépression de la personne âgée repéré à
https://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe1-2008-3-page-141.htm
54
§ (29) Playe, M., La Revue de Gériatrie, Tome 41 n°7 (2016) : Psychiatrie en EHPAD :
une rencontre incontournable.
§ (30) Eyland, I., Recherche en Soins Infirmiers n°144 (2021) : Les savoirs infirmiers
liés au care exprimés dans les gestes professionnels.
§ (31) Quivry, R., Van Campenhoudt, L., Manuel de recherche en sciences sociales,
Dunod, Paris 1995
§ Promotion Santé Suisse, mars 2016, rapport : Santé et qualité de vie des personnes
âgées repéré à https://promotionsante.ch/assets/public/documents/fr/5-
grundlagen/publikationen/gfia/berichte/Rapport_005_PSCH_2016-03_-
_Sante_et_qualite_de_vie_des_personnes_agees.pdf
55
Titre : La personnalisation des soins face à la dépression du résident en EHPAD
Résumé : Abstract:
Ce Travail de Fin d’Études part d’une This end-of-training work stems from a
situation fréquemment rencontrée en situation quite common in Nursing Homes:
EHPAD : l’intense détresse psychologique the deep psychological distress of a female
d’une résidente souffrant de dépression. Il patient suffering from depression. It
s’agit de questionner ce type de structure consists in assessing this kind of medico-
médico-sociale et l’accompagnement des social structure to understand what may be
soignants pour comprendre ce qui peut être the cause or causes of the impairment of
la ou les causes de l’altération de l’identité patients' identity leading them to feel deeply
des résidents les conduisant ainsi à unwell. Taking care through nursing
accentuer leur état dépressif. Les pratiques practices, "caring", seems to be the most
soignantes du prendre soin, le « care » efficient way to enable patients to retain
semblent être le recours le plus efficace their psychological balance. A framework of
pour permettre le maintien de l’intégrité semi-directive interview has been written to
psychique des résidents. Un guide test this hypothesis on two nurses and two
d’entretien semi-directif a été construit pour auxiliary nurses working in Nursing Homes.
valider cette hypothèse auprès de deux
infirmières et deux aides-soignantes
d’EHPAD.