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En 1992, durant la guerre en Bosnie des troupes paramilitaires serbes lancent des
opérations de «nettoyage ethnique» visant à chasser par la terreur les civils
bosniaques musulmans des zones revendiquées par les Serbes de Bosnie. Le
photojournaliste américain Ron Haviv a suivi la milice des «Tigres d'Arkan» et
photographié leurs exactions. Ces clichés seront ensuite utilisés comme preuves par
le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie afin de condamner les membres
de cette milice nationaliste.
Questions
D'autres stratégies sont envisagées pour établir la réconciliation. Dans les pays
d'Amérique latine, revenus à la démocratie, des «commissions de Vérité et
réconciliation» sont mises en place, en Argentine (Commission nationale sur la
disparition de personnes) en 1983, au Chili en 1990-1991.
C'est entre 1999 et 2011 que les principaux responsables sont jugés. Le TPIY a fait
cependant depuis jurisprudence en précisant la qualification de certains crimes, les
crimes contre l'humanité et la notion d'«entreprise criminelle commune». Fermant ses
portes en décembre 2017 après avoir condamné 83 criminels, ce premier tribunal
pénal international a permis d'imposer l'idée d'une justice internationale au
Cambodge, au Sierra Leone, au Liban ou encore au Rwanda.
En novembre 1994, le TPIR est mis en place pour juger les dirigeants impliqués dans
le génocide des Tutsis du Rwanda. Il fonctionne jusqu'en 2015 et met en accusation
93 personnes. Mais si cette institution est apte à juger les principaux responsables du
génocide, elle est inadaptée pour juger l'immense masse des acteurs de ce «génocide
de voisins».
Le gouvernement rwandais instaure entre 2002 et 2012 près de 12 000 tribunaux
communautaires villageois, les gacaca afin de juger 2 millions d'affaires. Cette
juridiction locale, malgré ses faiblesses, a permis de rendre justice aux victimes en
agissant en faveur d'une justice transitionnelle en œuvrant pour la réconciliation des
communautés hutue et tutsie.
Ces avancées d'une justice internationale ont permis en 2002 la mise en place d'une
juridiction pénale universelle permanente chargée de juger les personnes accusées de
génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre. La Cour pénale
internationale peut ainsi poursuivre les criminels des 123 pays signataires du statut de
Rome (1998) à l'origine de l'institution. Mais des États importants ne sont pas encore
membres du CPI comme la Chine et l'Inde ainsi que les Etats-Unis et la Russie car
ces derniers n'ont pas ratifié le traité. La jeune institution est d'autant plus fragilisée
qu'elle a prononcé une série d'acquittements très contestés comme par exemple, en
janvier 2019, celui de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo pourtant accusé de
crime contre l'humanité.
C. Pardon, politique mémorielle et réconciliation
1. Politique du pardon
Chiffres clés
Le TPIY en chiffres:
*169 personnes mises en accusation:
– 90 condamnées
– 19 acquittées
– 37 procédures closes
– 13 transférées dans les pays de l'ex-Yougoslavie
– 2 nouveaux procès
* 4 650 témoins
* 10 800 jours de procès
* 2,5 millions de pages de compte rendus d'audience
Dates clés
*Le dernier grand génocide du XXe siècle. Entre avril et juin 1994 des extrémistes
hutus massacrent de manière systématique environ 800 000 Tutsis au Rwanda.
Ancienne colonie belge, le Rwanda a accédé à l'indépendance en 1962. Les Hutus
majoritaires (environ 80% de la population) prennent alors le pouvoir. Deux vagues
de massacres ont lieu en 1963 et 1973, provoquant le départ d'une partie des Tutsis
dans les pays voisins.
* Un crime prémédité. A partir de 1990, une opposition politique et militaire tutsie
(Front patriotique rwandais, FPR) dirigée par Paul Kagamé s'organise en Ouganda.
La communauté internationale tente de mettre fin à la guerre civile en amenant le
gouvernement rwandais à signer un cessez-le-feu et les accords d'Arusha (1993) qui
prévoient le retour à la paix et un partage du pouvoir entre Tutsis et Hutus. Mais à
Kigali, au sein du pouvoir hutu, les extrémistes refusent tout accord avec le FPR,
pourtant imposé par la communauté internationale, et préparent l'extermination des
Tutsis en attisant les haines communautaires dans les médias. L'attentat contre le
président Habyarimana, le 6 avril 1994, marque le début du génocide.
Acteurs clés
A leur arrivée, les colons allemands et belges s'appuyèrent sur l'élite tutsie, en
utilisant à leur profit leurs institutions traditionnelles locales pour imposer l'ordre
colonial. [...] De plus, les colons adoptèrent la notion de "race supérieure" reconnue
aux Tutsis. Les frustrations sociales et politiques se cristallisèrent alors à partir de
l'exclusion des Hutus – de l'école, de l'administration - [...] et de l'affirmation d'une
différenciation ethnique entre Hutu et Tutsi, inculquée et transmise de génération en
génération, ainsi que de l'instrumentalisation politique de "l'ethnicisme".»
R. Pourtier, «La Guerre des Grands Lacs», Cahiers français «Les conflits dans le
monde», n°290, 1999, La Documentation française © DILA.
2. Le génocide rwandais
3. Une propagande anti Tutsi
4. Bilan chiffré du génocide
Travailler autrement
https://www.youtube.com/watch?v=B7K1TDQfNHU
2. L'instauration d'un Tribunal pénal international pour les crimes les plus graves
3. L'action des gacaca
https://www.cairn.info/revue-negociations-2008-1-page-29.htm
*Une guerre contre les civils. Le bilan humain de la guerre en ex-Yougoslavie est
évalué à 130 000 morts au total entre 1991 et 1999, dont 100 000 en Bosnie-
Herzégovine (dont la moitié de civils), 15 000 en Croatie, 13 000 au Kosovo (dont
environ 10 000 civils). Ce conflit a multiplié les entorses aux conventions de Genève,
les populations civiles ont été déplacées ou exterminées au nom de la purification
ethnique.
1. Les conflits en ex-Yougoslavie
Environ 8 000 habitants d'origine musulmane ont été massacrés après le départ des
Casques bleus et la chute de Srebrenica aux mains de l'armée des Serbes de Bosnie
dirigée par Mladic, en juillet 1995.
Chronologie
Mai 1980: Mort du maréchal Tito remplacé par une présidence tournante.
Juin-octobre 1991: Proclamation d'indépendance de la Slovénie, la Croatie et de la
Macédoine.
Août 1991: Attaque serbe sur Vukovar, début de la guerre entre Croatie et Serbie.
Janvier 1992: Cessez-le-feu en Croatie et mise en place de la Force de protection des
Nations unies (Forpronu).
Mars 1992: Référendum et proclamation de l'indépendance de la Bosnie-
Herzégovine.
Avril 1992-décembre 1995: Siège de Sarajevo par les forces serbes.
Janvier 1993: Attaque de milices croates en Bosnie-Herzégovine.
Février 1993: Instauration du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie
(TPIY).
Juillet 1995: Massacres de Srebrenica perpétrés par Ratko Mladic.
Novembre 1995: Accords de Dayton mettant fin aux combats en Bosnie-
Herzégovine.
Février 1998: Opérations militaires serbes contre les rebelles albanais du Kosovo.
Mars-juin 1999: intervention de l'OTAN au Kosovo. L'ONU devient administrateur
du pays.
Février 2008: Proclamation d'indépendance du Kosovo: Proclamation d'indépendance
du Kosovo.
Arrêté en 2001, l'ancien président serbe Slobodan Milosevic est traduit devant le
TPIY. Mais il meurt d'un infarctus le 11 mars 2006, avant la fin de son procès.
Travail de groupe: Vous êtes une équipe de procureurs du TPIY: préparez et rédigez
un réquisitoire contre les actions de Slobodan Milosevic.
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