A) Des instances extra-étatiques pour une situation extra-ordinaire
*Contexte. Guerres civiles dans pays multiethnique (à expliquer rapidement) ; nbr massacres (ex. à retenir : massacre de Srebrenica en 1995 : 8000 musulmans tués), meurtres et violences de guerre dont épuration ethnique (pratique visant à créer des zones ethniquement homogènes en forçant des population à se déplacer ; 3 millions au total). Responsable : Serbes disposant du pouvoir politique et de la force armée ; crimes rapidement connus par communauté internationale > envoi de casques bleus mais sentiment d’impunité car notion de souveraineté & non-ingérence // importants nbr. de victimes // responsables cachés, protégés. *Des instances d’exception car impuissance des juridictions nationales traditionnelles : TPIY – La Haye donc délocalisée pr ê indépendante ; 1993 – composition internationale ; 1re instance judiciaire à avoir poursuivi et jugé les crimes internationaux les plus graves perpétrés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et les procès de Nuremberg et de Tokyo ; résolution 827 du Conseil de sécurité ONU afin de poursuivre et de juger les personnes s'étant rendues coupables de violations graves du droit international humanitaire sur le territoire de l'ex-Yougoslavie à compter du 1er janvier 1991 ; Carla Del Ponte, procureur générale de 1999 à 2007. Serge Brammertz, procureur général de 2008 à 2017. Compétences du tribunal : violations graves du droit international humanitaire (not. dispositions de la Convention de Genève pertinente = série de traités dt le 1 er date de 1864 > homicide intentionnel, torture ou traitement inhumain, y compris expériences biologiques ; fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou de porter des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé ; destruction et l’appropriation de biens non justifiées par des nécessités militaires et exécutées sur une grande échelle de façon illicite et arbitraire ; fait de contraindre un prisonnier de guerre ou un civil à servir dans les forces armées de la puissance ennemie ; fait de priver un prisonnier de guerre ou un civil de son droit d’être jugé régulièrement et impartialement ; expulsion ou le transfert illégal d’un civil ou sa détention illégale ; prise de civils en otages) crime contre l’humanité et génocide (à définir). B) La démarche judiciaire : objectifs et difficultés *Débuts difficiles car poursuites lancées alors que guerre & massacres continuent jusqu’en 1995 ; finalement interventions US (OTAN), accords de Dayton & 1ers procès en 1996 après la guerre ; accélération ds 2000s & W jusque 2017 difficulté technique, logistique et financière pour enquêter & rechercher la vérité -> enquêtes préalables ac dossiers & pièces à conviction + témoignages des victimes (5 500 victimes ont témoigné) *Qq. hauts responsables effectivement jugés : Radovan Karadzic, président de la République serbe de Bosnie-Herzégovine ou Milosevic, président de la République de Serbie (mort en 2016 av. son procès) ou Ratko Mladic, commandant en chef de l’armée serbe de BH ("Boucher des Balkans) -> perpétuité pour crimes de guerre, génocide et crimes contre l’humanité ; 161 mises en accusation & 90 condamnations avec peines exécutées dans 14 pays -> coopération internationale. Remarque : relais judiciaire (modeste) à l’échelle nationale ac formation de qq. magistrats + qq. procès (Bosnie par ex.) même si pas bcp de moyens accordés par la cté internationale pr mettre en place ce relais. C) Une efficacité limitée ? *Critiques sur le fonctionnement : Question de la définition des crimes en ex-Yougoslavie : est-ce vraiment un génocide ? Qualification encore débattue ; 1/x insatisfaction de certaines victimes qui regrettent que massacres ds d’autres villages n’aient pas été qualifiés de génocide ! suicide en direct d’un accusé à l’énoncé du verdict -> pas de repentance procédure très long (10 800 jours de procès car 161 accusations + pas de juge d’instruction, l’enquête se fait dans la salle ! *Critique sur l’efficacité de la jusrtice internationale pas de réparations non plus prévues par TPIY + bcp de victimes n’ont pas pu témoigner (pb. de tps ou témoignages jugés non utiles) + médiatisation surtt des criminels. criminels de guerre sortis de prison ont réussi à revenir sur la scène politique et à siéger au Parlement (ex. : Momcilo Krajisnik accusé de crimes contre l’humanité et condamné à 20 ans de prison par le tribunal de La Haye, libéré en 2013) ; bourreaux des uns fêtés en héros chez les autres (cf. Maldic -> bcp de Serbes croient en son innocence ; sentiment de victimisation des Serbes) -> justice impuissante car société ne reconnaît pas le crime > regain nationaliste car pb. mémoriel // 1/x familles cherchent encore leurs morts dans champs de bataille oubliés ; au final sujet reste sensible & tensions restent vives - > nationalismes à vif. TPIY = étape décisive vers la mise en place d'une justice internationale permanente mais TPIY pas préventif ; d’ailleurs svt refus des Etats de procéder aux arrestations, protéger témoins & accompagner victimes. Conclusion. La portée *Procès filmés & masse d’archives produite par TPIY > matériau important pour la recherche historique. … *TPIY = étape décisive vers justice internationale permanente : création de la CPI en 2002. Cpdt bcp question soit sa légitimité, soit son efficacité. Victime de blocage politique : « La politique est à la justice ce que l’eau est au métal : elle corrode, elle ronge, elle corrompt et finalement elle anéantit. » (Carla Del Ponte, il y a 10 ans, lors d’une conférence universitaire ; procureure du tribunal international pour l’ex-Yougoslavie) exprimait cette difficulté à faire appliquer une justice internationale quand des intérêts politiques et diplomatiques s’en mêlent. *Débats connexes : Est-ce à la justice de réparer, de réconcilier ? Est-il possible de juger pendant ou juste après les faits ? La justice internationale / universelle, quelle pertinence ? Justice et histoire, même combat ?