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APPLICATION DE LA MODELISATION

EN TRANSFERT DE CHALEUR

1. Introduction
La thermodynamique permet de prévoir la quantité totale d’énergie qu’un système doit
échanger avec l’extérieur pour passer d’un état d’équilibre à un autre.

La thermique (ou thermocinétique) se propose de décrire quantitativement (dans


l’espace et dans le temps) l’évolution des grandeurs caractéristiques du système, en
particulier la température, entre l’état d’équilibre initial et l’état d’équilibre final.

Nous allons déterminer et résoudre dans cette application le modèle mathématique du


flux de chaleur à travers un corps solide.

Définitions
 Gradient de température

Si l’on réunit tous les points de l’espace qui ont la même température, on obtient une
surface dite surface isotherme. La variation de température par unité de longueur est
maximale le long de la normale à la surface isotherme. Cette variation est caractérisée par
le gradient de température :

𝜕𝜕𝜕𝜕
����������⃗ (𝑇𝑇) = 𝑛𝑛�⃗
𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔
𝜕𝜕𝜕𝜕

Avec 𝑛𝑛�⃗ vecteur unitaire de la normale

𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕
dérivée de la température le long de la

normale
 Flux de chaleur

La quantité de chaleur transmise par unité de temps et par unité d’aire de la surface
isotherme est appelée densité de flux de chaleur :

1 𝑑𝑑𝑑𝑑
Φ= [𝑤𝑤𝑚𝑚−2 ]
𝑆𝑆 𝑑𝑑𝑑𝑑

où S est l’aire de la surface.

~1~
On appelle flux de chaleur la quantité de chaleur transmise sur la surface S par unité de
temps :

𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜑𝜑 = [𝑤𝑤]
𝑑𝑑𝑑𝑑

2. Problème de transfert de chaleur


Pour déterminer le flux de chaleur entre deux solides en contact, nous procéderons en
quatre étapes importantes :

 Bilan d’énergie
 Détermination des quantités intervenues dans le bilan
 Hypothèses simplificatrices
 Résolution

2.1 Bilan d’énergie


Il faut tout d’abord définir un système (S) par ses limites dans l’espace et il faut ensuite
établir l’inventaire des différents flux de chaleur qui influent sur l’état du système et qui
peuvent être :

𝜑𝜑𝑒𝑒 flux de chaleur entrant


𝜑𝜑𝑠𝑠𝑠𝑠 flux de chaleur stocké
� dans le système (S)
𝜑𝜑𝑠𝑠 flux de chaleur sortant
𝜑𝜑𝑔𝑔 flux de chaleur généré

1er principe de la thermodynamique :

𝜑𝜑𝑒𝑒 + 𝜑𝜑𝑔𝑔 = 𝜑𝜑𝑠𝑠𝑠𝑠 + 𝜑𝜑𝑠𝑠

2.2 Détermination des différents flux de chaleur


Il faut maintenant établir les expressions des différents flux d’énergie. En reportant ces
expressions dans le bilan d’énergie, nous obtiendrons l’équation différentielle dont la
résolution permettra de connaître l’évolution de la température en chaque point du
système.

 La propagation de la chaleur par conduction à l’intérieur d’un corps que nous


allons considérer ici s’effectue selon deux mécanismes distincts : une transmission

~2~
par les vibrations des atomes ou molécules et une transmission par les électrons
libres.

La théorie de la conduction repose sur l’hypothèse de Fourier : la densité de flux est


proportionnelle au gradient de température :

�⃗ = −𝜆𝜆 𝑆𝑆 ����������⃗
𝜑𝜑 𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔𝑔(𝑇𝑇)

Ou sous sa forme algébrique

𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜑𝜑 = −𝜆𝜆 𝑆𝑆
𝜕𝜕𝜕𝜕

Avec 𝜑𝜑 Flux de chaleur transmis par conduction [𝑤𝑤]

𝜆𝜆 Conductivité thermique du milieu [𝑤𝑤𝑚𝑚−1 °𝐶𝐶 −1 ]

𝑢𝑢 Variable d’espace dans la direction du flux [𝑚𝑚]

𝑆𝑆 Aire de la section de passage du flux de chaleur[𝑚𝑚2 ]

 Le stockage d’énergie dans un corps correspond à une augmentation de son énergie


interne au cours du temps d’où (à pression constante) :

𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜑𝜑𝑠𝑠𝑠𝑠 = 𝜌𝜌𝜌𝜌𝜌𝜌
𝜕𝜕𝜕𝜕

Avec : 𝜑𝜑𝑠𝑠𝑠𝑠 Flux de chaleur stocké [𝑊𝑊]

𝜌𝜌 Masse volumique [𝑘𝑘𝑘𝑘𝑚𝑚−3 ]

𝑉𝑉 Volume [𝑚𝑚3 ]

𝑐𝑐 Chaleur massique [𝐽𝐽𝑘𝑘𝑘𝑘−1 °𝐶𝐶 −1 ]

𝑇𝑇 Température [°𝐶𝐶]

𝑡𝑡 Temps [𝑠𝑠]

~3~
 La génération de l’énergie intervient lorsqu’une autre forme d’énergie (chimique,
électrique, mécanique, nucléaire) est convertie en énergie thermique. Nous
pouvons l’écrire sous la forme :
𝜑𝜑𝑔𝑔 = 𝑞𝑞̇ 𝑉𝑉

Avec 𝜑𝜑𝑔𝑔 Flux d’énergie thermique générée [𝑊𝑊]

𝑞𝑞̇ Densité volumique d’énergie générée [𝑊𝑊𝑚𝑚−3 ]

𝑉𝑉 Volume [𝑚𝑚3 ]

 Apres la détermination de tous les flux de chaleur, nous pouvons réécrire


l’équation bilan.

Dans sa forme monodimensionnelle, elle décrit le transfert de chaleur unidirectionnel au


travers d’un mur plan :

Considérons un système d’épaisseur dx dans la


direction x et de section d’aire S normalement à la
direction 𝑂𝑂𝑂𝑂. Le bilan d’énergie sur ce système
s’écrit :

𝜑𝜑𝑥𝑥 + 𝜑𝜑𝑔𝑔 = 𝜑𝜑𝑠𝑠𝑠𝑠 + 𝜑𝜑𝑥𝑥+𝑑𝑑𝑑𝑑

Avec :
𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜑𝜑𝑥𝑥 = − �𝜆𝜆 𝑆𝑆 �
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥
𝜑𝜑𝑔𝑔 = 𝑞𝑞 𝑆𝑆 ̇ 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜑𝜑𝑥𝑥+𝑑𝑑𝑑𝑑 = − �𝜆𝜆 𝑆𝑆 �
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥+𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜑𝜑𝑠𝑠𝑠𝑠 = 𝜌𝜌 𝑐𝑐 𝑆𝑆 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜕𝜕𝜕𝜕

En reportant dans le bilan d’énergie et en divisant par dx nous obtenons :

𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
�𝜆𝜆 𝑆𝑆 � − �𝜆𝜆 𝑆𝑆 � 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥+𝑑𝑑𝑑𝑑 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥 ̇ = 𝜌𝜌 𝑐𝑐 𝑆𝑆
+ 𝑞𝑞 𝑆𝑆
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝜕𝜕𝜕𝜕

Par definition de la derivee d’une fonction :

~4~
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
�𝜆𝜆 𝑆𝑆 � − �𝜆𝜆 𝑆𝑆 � 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥+𝑑𝑑𝑑𝑑 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥
= �𝜆𝜆 𝑆𝑆 �
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕

Donc l’equation devient

𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
�𝜆𝜆 𝑆𝑆 ̇ = 𝜌𝜌 𝑐𝑐 𝑆𝑆
� + 𝑞𝑞 𝑆𝑆
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕

Dans le cas tridimensionnel, nous obtenons l’équation de la chaleur dans le cas le plus
général :

𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕


�𝜆𝜆𝑥𝑥 𝑆𝑆 �+ �𝜆𝜆𝑦𝑦 𝑆𝑆 � �𝜆𝜆𝑧𝑧 𝑆𝑆 ̇ = 𝜌𝜌 𝑐𝑐 𝑆𝑆
� + 𝑞𝑞 𝑆𝑆
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕

L’étudiant s’exercera pour retrouver l’équation de la c haleur en coordonnées


cylindrique et en coordonnées sphériques :
 En coordonnées cylindriques
𝜕𝜕 2 𝑇𝑇 1 𝜕𝜕𝜕𝜕 1 𝜕𝜕 2 𝑇𝑇 𝜕𝜕 2 𝑇𝑇 𝑞𝑞̇ 1 𝜕𝜕𝜕𝜕
+ + + + =
𝜕𝜕𝑟𝑟 2 𝑟𝑟 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑟𝑟 2 𝜕𝜕𝜃𝜃 2 𝜕𝜕𝑧𝑧 2 𝜆𝜆 𝑎𝑎 𝜕𝜕𝜕𝜕
 En coordonnées sphériques
1 𝜕𝜕 2 (𝑟𝑟𝑟𝑟) 1 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 1 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑞𝑞̇ 1 𝜕𝜕𝜕𝜕
2
+ 2 �sin 𝜃𝜃 �+ 2 2 2
+ =
𝑟𝑟 𝜕𝜕𝑟𝑟 𝑟𝑟 sin 𝜃𝜃 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑟𝑟 sin 𝜃𝜃 𝜕𝜕𝜑𝜑 𝜆𝜆 𝑎𝑎 𝜕𝜕𝜕𝜕

2.3 Hypothèses simplificatrices


Cette équation peut se simplifier dans un certain nombre de cas :

 Si le milieu est isotrope : 𝜆𝜆𝑥𝑥 = 𝜆𝜆𝑦𝑦 = 𝜆𝜆𝑧𝑧


 S’il n’y a pas de génération d’énergie à l’intérieur du système : 𝑞𝑞̇ = 0
 Si le milieu est homogène, 𝜆𝜆 n’est fonction que de 𝑇𝑇.

Ces trois hypothèses permettent d’écrire :

𝜕𝜕 2 𝑇𝑇 𝜕𝜕 2 𝑇𝑇 𝜕𝜕 2 𝑇𝑇 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝜕𝜕𝜕𝜕 2 𝜕𝜕𝜕𝜕 2 𝜕𝜕𝜕𝜕 2 𝜕𝜕𝑇𝑇


𝜆𝜆 � 2 + 2 + 2 � + �� � + � � + � � � = 𝜌𝜌 𝑐𝑐
𝜕𝜕𝑥𝑥 𝜕𝜕𝑦𝑦 𝜕𝜕𝑧𝑧 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕

Note : Utiliser la règle de différenciation en chaines

Si 𝑣𝑣 = 𝑔𝑔(𝑦𝑦) et 𝑦𝑦 = 𝑓𝑓(𝑥𝑥), alors 𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑔𝑔′ (𝑦𝑦)𝑑𝑑𝑑𝑑 = 𝑔𝑔′ (𝑦𝑦)𝑓𝑓 ′ (𝑥𝑥)𝑑𝑑𝑑𝑑 ou encore
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑𝑑𝑑
=
𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑𝑑𝑑 𝑑𝑑𝑑𝑑
~5~
 Si de plus 𝜆𝜆 est constant (écarts modérés de température), nous obtenons
l’équation de poisson.

𝜕𝜕𝜕𝜕
𝑎𝑎 Δ𝑇𝑇 =
𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜆𝜆
Le rapport 𝑎𝑎 = 𝜌𝜌 𝑐𝑐 est appelé la diffusivité thermique.

 En régime permanent, nous obtenons l’équation de Laplace

Δ𝑇𝑇 = 0

2.4 Résolution
La résolution de l’équation de la chaleur se fera soit par des méthodes analytiques, soit
par des méthodes numériques. Nous allons ici résoudre analytiquement le cas simple
d’un transfert unidirectionnel, et numériquement le cas d’un transfert multidirectionnel.

2.4.1 Transfert unidirectionnel


On se placera dans le cas où l’écoulement est unidirectionnel et qu’il n’y a pas de
génération ni de stockage d’énergie.

On considère un mur d’épaisseur e, de conductivité thermique 𝜆𝜆, et de grandes


dimensions transversales dont les faces extrêmes sont à des températures 𝑇𝑇1 et 𝑇𝑇2 :

En effectuant un bilan thermique sur le


système (S) constitué par la tranche de
mur comprise entre les abscisses 𝑥𝑥 et
𝑥𝑥 + 𝑑𝑑𝑑𝑑 il vient

𝜑𝜑𝑥𝑥 = 𝜑𝜑𝑥𝑥+𝑑𝑑𝑑𝑑

𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
⇒ −𝜆𝜆 𝑆𝑆 � � = −𝜆𝜆 𝑆𝑆 � �
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥+𝑑𝑑𝑑𝑑

D’où

𝑑𝑑𝑑𝑑
= 𝐶𝐶1 et 𝑇𝑇 = 𝐶𝐶1 𝑥𝑥 + 𝐶𝐶2
𝑑𝑑𝑑𝑑

Pour retrouver les constantes d’integration, on applique les conditions aux limites :

𝑇𝑇(𝑥𝑥 = 0) = 𝑇𝑇1 et 𝑇𝑇(𝑥𝑥 = 𝑒𝑒) = 𝑇𝑇2

~6~
𝑥𝑥
⇒ 𝑇𝑇 = 𝑇𝑇1 − (𝑇𝑇1 − 𝑇𝑇2 )
𝑒𝑒

Le profil de température est donc linéaire. La densité de flux de chaleur traversant le mur
s’en déduit par la relation :

𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜙𝜙 = −𝜆𝜆
𝑑𝑑𝑑𝑑

d’où :

𝜆𝜆𝜆𝜆(𝑇𝑇1 − 𝑇𝑇2 )
𝜑𝜑 = [𝑤𝑤]
𝑒𝑒

L’étudiant s’exercera à retrouver l’expression du flux de chaleur en coordonnées


cylindriques :
2𝜋𝜋 𝜆𝜆 𝐿𝐿 (𝑇𝑇1 − 𝑇𝑇2 )
𝜑𝜑 = 𝑟𝑟
ln �𝑟𝑟2 �
1

2.4.2 Transfert multidirectionnel


Comme précédemment, on se placera dans le cas où il n’y a pas de génération ni de
stockage d’énergie.

On considère un four dans le plan de la section droite représenté ci-dessous. On appelle la


surface 𝑛𝑛2 interne du four et Γ𝑒𝑒 la surface externe. En régime permanent, on peut établir
que la température 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) en un point (𝑥𝑥, 𝑦𝑦) de la paroi vérifie l'équation de Laplace :

𝜕𝜕 2 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) 𝜕𝜕 2 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦)


+ =0
𝜕𝜕𝜕𝜕 2 𝜕𝜕𝜕𝜕 2

avec les conditions aux limites suivantes :

Γ → 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) = 𝜃𝜃𝑒𝑒


� 𝑒𝑒
Γ𝑖𝑖 → 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) = 𝜃𝜃𝑖𝑖

Ecrire un script calculant la température 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) de la paroi du four aux points de la grille
définie sur la figure ci-dessous. On suppose que les dimensions 𝐿𝐿1 , 𝐿𝐿2 , 𝐿𝐿3 et 𝐿𝐿4 permettent ce
quadrillage.

Application Numérique :

~7~
𝐿𝐿1 = 60 𝑐𝑐𝑐𝑐
𝜃𝜃𝑒𝑒 = 35°𝐶𝐶 𝐿𝐿2 = 60 𝑐𝑐𝑐𝑐
� 𝑒𝑒𝑒𝑒 �
𝜃𝜃𝑖𝑖 = 1220°𝐶𝐶 𝐿𝐿3 = 20 𝑐𝑐𝑐𝑐
𝐿𝐿4 = 20 𝑐𝑐𝑐𝑐

Plusieurs méthodes numériques ont été développées pour résoudre ces d’équations aux
dérivées partielles parmi lesquelles on retrouve les méthodes de Runge Kutta,
d’approximation de la dérivée, des différences finies, des éléments finis etc. L’étudiant se
rapportera à son cours d’analyse numérique pour la maitrise de ces différentes méthodes.
Nous allons utiliser ici l’approximation de la dérivée seconde :

Rappel

Soit 𝑓𝑓 une fonction deux fois dérivable sur un intervalle. Pour tout 𝑥𝑥 ∈ ]𝑎𝑎, 𝑏𝑏[, on a la formule de
Taylor-Young

ℎ2 ′′
𝑓𝑓(𝑥𝑥 + ℎ) − 𝑓𝑓(𝑥𝑥) = ℎ 𝑓𝑓 ′ (𝑥𝑥) + 𝑓𝑓 (𝑥𝑥) + 𝑜𝑜(ℎ2 )
2

Où 𝑜𝑜(ℎ2 ) désigne une quantité négligeable devant ℎ2 quand ℎ tend vers 0. En remplaçant ℎ par −ℎ
il vient

ℎ2 ′′
𝑓𝑓(𝑥𝑥 − ℎ) − 𝑓𝑓(𝑥𝑥) = −ℎ 𝑓𝑓 ′ (𝑥𝑥) + 𝑓𝑓 (𝑥𝑥) + 𝑜𝑜(ℎ2 )
2

et en ajoutant ces deux égalités on obtient

𝑓𝑓(𝑥𝑥 − ℎ) − 2𝑓𝑓(𝑥𝑥) + 𝑓𝑓(𝑥𝑥 + ℎ) = ℎ2 𝑓𝑓 ′′ (𝑥𝑥) + 𝑜𝑜(ℎ2 )

~8~
𝑓𝑓(𝑥𝑥−ℎ)−2𝑓𝑓(𝑥𝑥)+𝑓𝑓(𝑥𝑥+ℎ)
Ainsi le rapport tend vers 𝑓𝑓 ′′ (𝑥𝑥) quand ℎ tend vers 0. Pour ℎ assez petit, le
ℎ2
1
nombre [𝑓𝑓(𝑥𝑥 − ℎ) − 2𝑓𝑓(𝑥𝑥) + 𝑓𝑓(𝑥𝑥 + ℎ)] est donc une bonne approximation de 𝑓𝑓′′(𝑥𝑥).
ℎ2

En utilisant l’approximation de la dérivée seconde, le nombre

1
[𝑇𝑇(𝑥𝑥 − ℎ, 𝑦𝑦) − 2𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) + 𝑇𝑇(𝑥𝑥 + ℎ, 𝑦𝑦)]
ℎ2

𝜕𝜕2 𝑇𝑇(𝑥𝑥,𝑦𝑦)
est une bonne approximation de 𝜕𝜕𝜕𝜕 2
si h est assez petit. En tout point (𝑥𝑥, 𝑦𝑦) on peut
𝜕𝜕2 𝑇𝑇(𝑥𝑥,𝑦𝑦) 𝜕𝜕2 𝑇𝑇(𝑥𝑥,𝑦𝑦)
donc approcher 𝜕𝜕𝜕𝜕 2
+ 𝜕𝜕𝜕𝜕 2
par

1 1
2
[𝑇𝑇(𝑥𝑥 − ℎ, 𝑦𝑦) − 2𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) + 𝑇𝑇(𝑥𝑥 + ℎ, 𝑦𝑦)] + 2 [𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦 − 𝑘𝑘) − 2𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) + 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦 + 𝑘𝑘)]
ℎ 𝑘𝑘

A condition que ℎ et 𝑘𝑘 soient assez petit.

Si l’on considère le même pas ℎ = 𝑘𝑘, l’équation discrétisée devient :

𝜕𝜕 2 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) 𝜕𝜕 2 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) 𝑇𝑇(𝑥𝑥 − ℎ, 𝑦𝑦) + 𝑇𝑇(𝑥𝑥 + ℎ, 𝑦𝑦) − 4𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) + 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦 − ℎ) + 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦 + ℎ)
+ = =0
𝜕𝜕𝜕𝜕 2 𝜕𝜕𝜕𝜕 2 ℎ2

On pose

𝑥𝑥𝑖𝑖 = 𝑖𝑖. ℎ → 1 ≤ 𝑖𝑖 ≤ 𝑛𝑛

𝑦𝑦𝑗𝑗 = 𝑗𝑗. ℎ → 1 ≤ 𝑗𝑗 ≤ 𝑚𝑚

Pour simplifier la notation, l'expression précédente s'écrit sous la forme :

𝜕𝜕 2 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) 𝜕𝜕 2 𝑇𝑇(𝑥𝑥, 𝑦𝑦) 𝑇𝑇𝑖𝑖−1,𝑗𝑗 + 𝑇𝑇𝑖𝑖+1,𝑗𝑗 − 4𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗 + 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗−1 + 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗+1


+ = =0
𝜕𝜕𝜕𝜕 2 𝜕𝜕𝜕𝜕 2 ℎ2

⟹ 𝑇𝑇𝑖𝑖−1,𝑗𝑗 + 𝑇𝑇𝑖𝑖+1,𝑗𝑗 − 4𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗 + 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗−1 + 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗+1 = 0

Ce système d’équation s’écrit pour tous les points intérieurs au domaine :

𝑖𝑖 = 2, 𝑗𝑗 = 2 ⟹ 𝑇𝑇1,2 + 𝑇𝑇3,2 − 4𝑇𝑇2,2 + 𝑇𝑇2,1 + 𝑇𝑇2,3 = 0


𝑖𝑖 = 2, 𝑗𝑗 = 3 ⟹ 𝑇𝑇1,3 + 𝑇𝑇3,3 − 4𝑇𝑇2,3 + 𝑇𝑇2,2 + 𝑇𝑇2,4 = 0
� (∗)
…………………………………………………………..
𝑖𝑖 = 𝑛𝑛 − 1, 𝑗𝑗 = 𝑚𝑚 − 1 ⟹ 𝑇𝑇𝑛𝑛−2,𝑚𝑚−1 + 𝑇𝑇𝑛𝑛,𝑚𝑚−1 − 4𝑇𝑇𝑛𝑛−1,𝑚𝑚−1 + 𝑇𝑇𝑛𝑛−1,𝑚𝑚−2 + 𝑇𝑇𝑛𝑛−1,𝑚𝑚 = 0

On aura autant d’équations qu’il y a des nœuds pour lesquels nous allons déterminer la
température.

~9~
Ce système (ou l'équation de Laplace discrétisée) peut être résolu(e) par la méthode de
Gauss-Seidel où l'équation de Laplace donne la valeur de la température de chaque nœud
par l'expression :

𝑇𝑇𝑖𝑖−1,𝑗𝑗 + 𝑇𝑇𝑖𝑖+1,𝑗𝑗 + 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗−1 + 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗+1


𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗 = (∗∗)
4

Définissons les valeurs particulières des indices correspondants aux parois de la figure
suivante :

Le programme suivant appelé 'laplace.m' permet de résoudre le système (∗) par la


méthode de Gauss Seidel. Pour cela, on se donne une valeur (distribution) arbitraire
(0)
initiale 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗 , qui portée dans l'équation (∗∗) au second membre pour chaque couple (𝑖𝑖, 𝑗𝑗),
(0)
donne une nouvelle valeur 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗 , et ainsi de suite. L'arrêt des calculs se fait
(𝑝𝑝+1) (𝑝𝑝)
quand �𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗 − 𝑇𝑇𝑖𝑖,𝑗𝑗 � ≤ 𝜀𝜀 où 𝜀𝜀 est la limite de convergence que l'on se donne.

%*****************************************
% Etude de la répartition de température *
% dans les parois d'un four *
% Résolution d'un système linéaire par *
% la méthode itérative de Gauss-Seidel *
%*****************************************
clear all; clc;clf;
eps=1e-4;k1=300;
% Données initiales
L1=input ('Introduire la valeur de L1 :\n');
L2=input ('Introduire la valeur de L2 :\n');
L3=input ('Introduire la valeur de L3 :\n');
L4=input ('Introduire la valeur de L4 :\n');
dx=input ('Introduire la valeur du pas dx :\n');
Thetaint=input ('Introduire la valeur de Theta interne :\n');
Thetaext=input ('Introduire la valeur de Theta externe :\n');
% Calcul des indices
m=round(L1/dx)+1;
n=round(L2/dx)+1;
m1=round((L1-L3)/(2*dx))+1;
n1=round((L2-L4)/(2*dx))+1;
m2=m1+round(L3/dx);
n2=n1+round(L4/dx);

~ 10 ~
% Initialisation de la température dans le four
for i=1:n
for j=1:m
T(i,j)=Thetaint;
end
end

% Température de la paroi externe


for i=1:n
T(i,1)=Thetaext;
T(i,m)=Thetaext;
end

for j=1:m
T(1,j)=Thetaext;
T(n,j)=Thetaext;
end

% Température de la paroi interne


for i=n1:n2
T(i,m1)=Thetaint;
T(i,m2)=Thetaint;
end

for j=m1:m2
T(n1,j)=Thetaint;
T(n2,j)=Thetaint;
end

% Méthode de Gauss-Seidel (Itérations)


for k=1:k1
for i=2:n-1
for j=2:m1-1
T(i,j)=0.25*(T(i-1,j)+T(i+1,j)+T(i,j-1)+T(i,j+1));
end
end

for i=2:n-1
for j=m2+1:m-1
T(i,j)=0.25*(T(i-1,j)+T(i+1,j)+T(i,j-1)+T(i,j+1));
end
end

for i=2:n1-1
for j=m1:m2
T(i,j)=0.25*(T(i-1,j)+T(i+1,j)+T(i,j-1)+T(i,j+1));
end
end

for i=n2+1:n-1
for j=m1:m2
T(i,j)=0.25*(T(i-1,j)+T(i+1,j)+T(i,j-1)+T(i,j+1));
end
end

if abs(T(n-1,m-1)-T(2,2))<=eps
fprintf('\n \n');
fprintf('Températures après "%d itérations\n',k);

~ 11 ~
fprintf('\n \n');
break;
end
end

for i=1:n
fprintf('%5.0f\t',T(i,1:m));
fprintf('\n');
end

% Tracé des courbes de température en 3D


hold off;
if n==m
figure(1);
i=1:n;
j=1:m;
grid on;
[x,y]=meshgrid((i-1)*dx,(j-1)*dx);
mesh(x,y,T);
title('Evolution de la température dans le four');
xlabel('i');ylabel('j');zlabel('T (en °C)');
end

% Tracé des courbes isothermes en 2D


figure(2);
i=1:n;j=1:m;
grid on;
contour(i,j,T(i,j),15);
title('Lignes isothermes dans les parois du four');
xlabel('i');ylabel('j');

On exécute ce programme (laplace.m), en rentrant les valeurs de 𝐿𝐿1 , 𝐿𝐿2 , 𝐿𝐿3 , 𝐿𝐿4 , ∆𝑥𝑥 = ∆𝑦𝑦 =
ℎ = 1 𝑐𝑐𝑐𝑐 et enfin 𝜃𝜃𝑖𝑖 et 𝜃𝜃𝑒𝑒

>>Laplace
Introduire la valeur de L1 :
60
Introduire la valeur de L2 :
60
Introduire la valeur de L3 :
20
Introduire la valeur de L4 :
20
Introduire la valeur du pas dx :
1
Introduire la valeur de Theta interne :

~ 12 ~
1220
Introduire la valeur de Theta externe :
35
Evolution de la température dans le four

1500

1000
T (en °C)

500

0
60
60
40
40
20
20
j 0 0
i

Lignes isothermes dans les parois du four


60

50

40
j

30

20

10

10 20 30 40 50 60
i

L’étudiant s’exercera à refaire le même exercie, mais cette fois par la méthode de Runge
Kutta d’ordre 4

~ 13 ~

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