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Ordon-L1FED 2017
Ordon-L1FED 2017
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Chapitre Deux
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Chapitre Trois
Problèmes d’ordonnancement
Les problèmes d’ordonnancement, qui sont une application directe des méthodes de re-
cherche des chemins optimaux dans un graphe, se posent lorsque, en vue de la réalisation
d’un objectif (projet), on doit accomplir un ensemble de tâches (opérations) soumises, elles
mêmes, à un ensemble de contraintes.
Dans ce chapitre il s’agit de montrer comment :
• traduire par un graphe, les opérations qui concourent à la réalisation d’un même objectif
compte tenu de leurs durées de réalisation et des articulations entre elles ;
• évaluer la durée optimale de réalisation de cet objectif ;
• associer les opérations avec les coûts de moyens mis en œuvre pour les réaliser et ;
• harmoniser ces moyens pour réaliser l’objectif en tenant compte de la disponibilité de
ces moyens.
Ainsi, sur la figure 3.1, la tâche (i) est représentée par l’arc (x, y) ; x étant l’étape début,
y l’étape fin et d(i) la durée de réalisation de la tâche.
Nota : Une étape x est réalisée, si et seulement si, toutes les tâches qui y aboutissent sont
achevées, y compris les plus longues. La réalisation de l’étape x est un préalable au démarrage
des tâches qui partent de x. Ainsi, sur la figure 3.2, si les 3 tâches (a), (b) et (c) démarrent
le même jour, l’étape x ne serait réalisée qu’après 10 jours.
2. Type de contraintes
Le graphe PERT d’ordonnancement ne permet de représenter que les tâches soumises à
un seul type de contrainte, à savoir : la contrainte de postériorité stricte, qui s’énonce
comme suit : "une tâche (j) ne peut pas commencer tant que la tâche (i) qui la précède n’est
pas complètement terminée". Cette contrainte peut graphiquement être représentée par la
figure 3.3.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 5
Dans notre cas nous proposons d’étudier un cas particulier de problème d’ordonnance-
ment c’est celui appelé "Problème central d’ordonnancement" (P.C.O).
Dans le P.C.O seul les contraintes de postériorité stricte : l’exécution de la tâche j ne peut
être commencée que lorsque la tâche (i) qui lui est antérieure est achevée sont considérées.
Figure 3.4 –
Nota : Si aij = d(i), on retombe dans le cas de contrainte de postériorité stricte. Ainsi, la
méthode PERT apparaît comme un cas particulier de la méthode MPM.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 6
2. Types de contraintes
Le graphe MPM d’ordonnancement permet de représenter cinq types de contraintes, à
savoir :
– début à début : le début de la tâche (j) ne peut pas avoir lieu tant que la tâche (i)
qui la précède n’a pas encore atteint un certain délai depuis son début ;
– fin à fin : la fin de la tâche (j) ne peut pas intervenir sans qu’il ne se soit écoulé un
certain temps depuis la fin de la tâche précédente ;
– début à fin : la fin de la tâche (j) ne peut pas avoir lieu sans qu’il ne se soit écoulé
un certain temps depuis la fin de la tâche précédente ;
– fin à début : le début de la tâche (j) ne peut pas avoir lieu sans qu’il ne se soit écoulé
un certain temps depuis la fin de la tâche précédente ;
– contraintes de localisation temporelle : elles permettent de localiser dans le temps
chacune des tâches. Par exemple : une tâche ne peut pas commencer ou être achevée
avant une certaine date (indépendamment du fait qu’elle soit succédée par d’autres
tâches).
Nota :
1. Dans ce cours, nous allons nous limiter aux contraintes de début à début en considé-
rant que la durée d’avancement de la tâche (i) par rapport à la tâche (j) correspond à
la durée de réalisation de la tâche (i).
2. Le graphe MPM d’ordonnancement contient deux tâches de durée nulle dite "tâches de
localisation temporelle :
– (DEB) : qui marque le début du projet et
– (FIN) : qui marque la fin des travaux.
Ainsi tout graphe MPM d’ordonnancement a la structure générale suivante :
Dans l’établissement d’un graphe PERT, les situations qui peuvent être rencontrées sont :
1. Tâches successives ou séquentielles
Deux tâches (i) et (j) qui se succèdent immédiatement se représentent par des arcs qui
se suivent.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 7
2. Tâches simultanées
Deux tâches simultanées, c’est-à -dire qui commencent en même temps, sont représen-
tées comme indiqué sur la figure 3.7.
3. Tâches convergentes
Deux tâches (i) et (j) convergentes, c’est-à -dire qui précèdent une même étape x, sont
représentées comme indiqué sur la figure 3.8. e
4. Tâches fictives ou artificielles
Ce sont des tâches qui ne représentent aucune opération, ne nécessitent aucun moyen
et ont une durée nulle. Elles ont un double rôle :
– Traduire des liaisons logiques entre les tâches
Considérons la figure 3.9, la tâche (2) succède aux tâches (1) et (4), de même la tâche
(3) succède aussi aux tâches (1) et (4).
Supposons maintenant que (2) succède à (1) et (4), et que (3) ne succède qu’à (4),
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 8
on ne peut plus employer le graphe de la figure 3.9, car il ajoute une contrainte qui
n’est pas imposée : la tâche (3) succède à (4). Il n’existe aucune façon de traduire
cet ensemble des contraintes par des arcs symbolisant de tâches réelles. On utilise
alors un arc en pointillé représentant "une tâche fictive". Le graphe de la figure 3.10
correspond à cette nouvelle relation d’ordre entre les tâches.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 9
Figure 3.11 –
a b c d
a 0 1 0 0
b 0 0 1 0
c 0 0 0 1
d 0 0 0 0
Les tâches (2) et (3) n’apparaissent pas distinctement sur cette matrice à travers l’arc
(b, c). Il faut donc créer "une tâche fictive" pour les différencier afin de respecter la
correspondance entre les représentations matricielle et sagittale. La figure 3.11 serait
remplacée par la figure 3.12 suivante :
Exemple 3.1.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 10
Un programme de travail comprend 9 tâches. Les durées de réalisation (en jours) ainsi
que les opérations qui doivent précéder chaque tâche, sont données dans le tableau suivant :
Tâches (i) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
Durée 3 2 4 7 2 3 2 2 1
(jours)
Tâches - - - (1), (2) (1), (2) (3) (1), (5), (6) (4), (5), (6) (8), (7)
antérieures
Représenter ce programme de travail par un graphe d’ordonnancement.
1. Le graphe PERT
les difficultés du tracé du graphe PERT résident dans le fait que :
• l’on doit au préalable repérer toutes les contraintes redondantes 1 et les supprimer
du problème ;
• l’on peut être amené à introduire des « tâches fictives » pour éviter d’introduire des
contraintes étrangères au problème et donc risquer de le fausser.
Pour établir le graphe PERT d’ordonnancement, il convient de commencer par dresser
le tableau suivant :
1. S’il existe un couple des tâches (i, j), c’est-à -dire (i) précède (j), toute contrainte (i, k), conséquence
de (k − 1) contraintes du chemin (i, j), (j, j1 ), (j1 , j2 ), . . . , (jk−1 , k) ; est une contrainte redondante car, la
relation d’antériorité est transitive.
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2. Le graphe MPM
Pour construire le graphe MPM, après avoir supprimé les contraintes redondantes, on fait
diverger du sommet de la tâche (DEB), les arcs [(DEB), (1)] ; [(DEB), (2)] et [(DEB), (3)]
de durée 0. L’opération (1) précède (4) et (5), on crée les arcs [(1), (4)] et [(1), (5)] chacun
portant la valeur 3, durée de la tâche (1). On fait de même pour toutes les autres tâches
représentées par les sommets. A la fin, on fait converger le sommet de la tâche (9) vers le
sommet de la tâche (FIN). On aboutit au graphe MPM d’ordonnancement de la figure 3.14.
Nota : Le graphe MPM ne contient pas de tâches fictives et n’a pas d’étapes.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 12
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 13
Exemple 3.2.
Figure 3.15 –
– Si la réalisation de la tâche (2) prend 3 jours au lieu de 2 jours prévus, les débuts
des tâches postérieures (4) et (5) ne seront pas affectés, la durée optimale du projet
de même. Par contre si elle prend 4 jours, les débuts de tâches (4) et (5) ainsi que
la durée optimale du projet seront affectés. La tâche (2) admet donc un "flottement"
d’un jour sans impact sur la durée optimale du projet.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 14
Exemple 3.3.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 15
1. Les étapes
a) Date au plus tôt des étapes
Soit l’étape x d’un graphe PERT, on appelle "date au plus tôt de l’étape x", notée
f (x) : "la première date à laquelle il est possible de réaliser l’étape x étant donné les
contraintes et les durées des tâches".
Si a est l’étape début du graphe PERT et z son étape fin, alors la DTO de l’étape fin
z soit f (z), est la date à laquelle il est possible d’achever l’ensemble des travaux. La
durée optimale du projet est donnée par : f(z)-f(a).
Cette durée est égale à la valeur maximale des chemins allant de l’étape début a à
l’étape fin z du graphe.
La détermination de f (x), ∀x ∈ X, se fait à partir de l’algorithme de BELLMAN-
KALABA pour un graphe mis en ordre.
Exemple 3.4.
Considérons le graphe PERT de la figure 3.13 et appliquons l’algorithme de B-K pour
déterminer le calendrier au plus tôt des étapes.
• Mis en ordre du graphe
R0 = {a} R3 = {e}
R1 = {b, d} R4 = {f } R6 = {z}
R2 = {c} R5 = {g}
• Application de l’algorithme de B-K
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 16
R0 f (a) = 0
R1 f (b) = v(a, b); f (d) = v(a, d) = 4
R2 Γ− (c) = {a, b} f (c) = max [f (a) + v(a, c); f (b) + v(b, c)]
= max [0 + 3; 2 + 0] = 3
R3 Γ− (e) = {c, d} f (e) = max [f (c) + v(c, e); f (d) + v(d, e)]
= max [3 + 2; 4 + 3] = 7
R4 Γ− (f ) = {c, e} f (f ) = max [f (c) + v(c, f ); f (e) + v(e, f )]
= max [3 + 7; 7 + 0] = 10
R5 Γ− (g) = {e, f } f (g) = max [f (e) + v(e, g); f (f ) + v(f, g)]
= max [7 + 2; 10 + 12] = 12
R6 Γ− (z) = {g} f (z) = [f (g) + v(g, z)] = 12 + 1 = 13
On obtient :
x a b c d e f g z
f(x) 0 2 3 4 7 10 12 13
La durée optimale des travaux est de : f (z) − f (a) = 13 − 0 = 13jours. Si les travaux
débutent par exemple le 03 Octobre et se déroulent sans incidents, la date "au plus tôt"
de la fin de travaux est le 15 Octobre [03 Octobre (inclus) + 13 jours].
Nota : Pour que les travaux s’achèvent le 15 Octobre au plus tôt, chaque étape doit
être réalisée au plus tôt dans le nombre des jours indiqués à dater du début des travaux.
Par exemple, l’étape e qui marque la fin des tâches (5) et (6) peut être réalisée au plus
tôt dans 7 jours à dater du début des travaux.
b) Date au plus tard des étapes
Soit l’étape x d’un graphe PERT, on appelle "date au plus tard de l’étape x" ; notée
f ∗ (x) : "la date à la quelle il faut nécessairement réaliser l’étape x pour terminer le
projet dans sa durée optimale, c’est-à -dire sans que f (z) ne soit retardée". Il découle
de cette définition que pour l’étape fin z du graphe PERT : f (z) = f ∗ (z).
Les valeurs de f ∗ (x), ∀x ∈ X, peuvent être déterminées par application de l’algorithme
de BELLMAN-KALABA, en partant du dernier niveau et en remontant pas à pas
jusqu’au niveau zéro, le graphe étant ordonné.
• Rn : f ∗ (z) = f (z)
• Rn−1 : f ∗ (y) = f ∗ (x) − v(y, z)
• Rn−2 : f ∗ (x) = M iny∈Γ(x) [f ∗ (y) − v(x, y)]
• ...
• jusqu’à R0 .
Exemple 3.5.
Considérons le graphe PERT 3.13 et appliquons l’algorithme de B-K pour déterminer
le calendrier au plus tard des étapes.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 17
R6 f ∗ (z) = f (z) = 13
R5 f ∗ (g) = f ∗ (z) − v(g, z) = 13 − 1 = 12
R4 Γ(f ) = {g} f ∗ (f ) = f ∗ (g) − v(f, g) = 12 − 2 = 10
R3 Γ(e) = {f, g} f ∗ (e) = M in [f ∗ (f ) − v(e, f ); f ∗ (g) − v(e, g)]
= M in [10 − 0; 12 − 2] = 10
R2 Γ(c) = {e, f } f ∗ (c) = M in [f ∗ (e) − v(c, e); f ∗ (f ) − v(c, f )]
= M in [10 − 2; 10 − 7] = 3
R1 Γ(b) = {c} f ∗ (b) = f ∗ (c) − v(b, c) = 3 − 0 = 3
Γ(d) = {e} f ∗ (d) = f ∗ (e) − v(d, e) = 10 − 3 = 7
R0 Γ(a) = {b, c, d} f ∗ (a) = M in [f ∗ (b) − v(a, b); f ∗ (c) − v(a, c); f ∗ (d) − v(a, d)]
= M in [3 − 2; 3 − 3; 7 − 4] = 0
On obtient :
x a b c d e f g z
∗
f (x) 0 3 3 7 10 10 12 13
Ainsi pour que les travaux débutés par exemple le 03 Octobre s’achèvent le 15 Octobre
"au plus tard", chaque étape doit être réalisée au plus tard dans le nombre des jours
indiqués à dater du début des travaux. Par exemple l’étape e qui marque la fin des
tâches (5) et (6) peut être réalisée au plus tard dans 10 jours à dater du début des
travaux.
c) Ordonnancement par niveau
En pratique, sur le graphe PERT, chaque sommet peut être représenté par un cercle
subdivisé en trois zones de la manière suivante :
Figure 3.18 –
De la figure 3.18, le n◦ de l’étape n’est pas une donnée initiale du problème, il résulte de
la construction du graphe. Ainsi, le graphe PERT de la figure 3.13, peut être représenté
de la manière suivante en tenant compte de sa mis en ordre, des DTO et DTA des
étapes.
Pour toute étape x ∈ X, l’intervalle [f (x); f ∗ (x)] est appelé "intervalle de flottement
(F)", c’est donc l’intervalle dans lequel doit se situer la réalisation de l’étape x pour ne
pas perturber la durée optimale des travaux.
Toute étape x telle que f (x) = f ∗ (x) ; c’est-à -dire n’admettant pas un intervalle de
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 18
Figure 3.19 –
flottement, est dite étape critique. Dans le cas contraire, où f (x) 6= f ∗ (x) l’étape est
dite non critique.
En reprenant dans le tableau suivant, les DTO et DTA des étapes calculées ci haut, on
peut faire les observations suivantes :
Etapes f (x) f ∗ (x) IF Nature de l’étape
a 0 0 0 Critique
b 2 3 1 Non Critique
c 3 3 0 Critique
d 4 7 3 Non Critique
e 7 10 0 Non Critique
f 10 10 0 Critique
g 12 12 0 Critique
z 13 13 0 Critique
Le chemin passant par les étapes critiques est dit "chemin critique", c’est le chemin
de valeur maximale dans le graphe. Sa valeur correspond donc à la durée optimale du
projet. Ainsi, dans le graphe de la figure 3.19, le chemin passant par les étapes critiques
a, c, f, g, z est un chemin critique de valeur 13.
Nota : Dans un graphe d’ordonnancement on peut avoir plus d’un chemin critique.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 19
2. Les tâches
a) Date au plus tôt des tâches
Soit la tâche (i) définie par l’arc (x, y) comme indiqué la figure 3.20.
Figure 3.20 –
On appelle "date au plus tôt de la tâche (i)", notée t(i) : "la première date à laquelle il
est possible de démarrer la tâche (i) étant donné les contraintes et les durées des tâches".
D’après la figure 3.20, t(i) correspond à la date au plus tôt de l’étape x : t(i) = f (x).
b) Date au plus tard des tâches
On appelle "date au plus tard" de la tâche (i), notée t∗ (i) : "la date à laquelle il faut
impérativement démarrer la tâche (i) si on veut absolument achever le projet dans sa
durée minimale". Considérons le graphe suivant :
Figure 3.21 –
La date au plus tard de l’étape x, f ∗ (x) = M in[f ∗ (y) − v(x, y); f ∗ (z) − v(x, z)] ne
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 20
correspond pas à la date au plus tard de (i), car le minimum peut ne pas correspondre
à la tâche (i). D’après la figure 3.21, la date au plus tard de la tâche (i), définie par
l’arc (x, y) est donnée par : t∗ (i) = f ∗ (y) − v(x, y)
Exemple 3.6.
Ainsi par exemple ; la tâche (5) peut être démarrée au plus tôt dans 3 jours et au plus
tard dans 8 jours à dater du début des travaux, si on veut absolument les achever dans 13
jours.
Dans le tableau 3.6, nous remarquons que les tâches critiques (1), (4), (8) et (9) sont
telles que leur date au plus tôt est égale à leur date au plus tard. Donc :
Si (i) est une tâche critique : t(i) = t∗ (i).
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 21
La marge totale de l’opération (i) est "la réserve de temps" sur l’opération (i) qui, si
elle est consommée, fait que (i) se terminera à sa date au plus tard, c’est-à -dire qu’elle
deviendra critique lors de l’exécution du projet. Ainsi, pour l’opération non critique (5), la
M T (5) = 10 − 3 − 2 = 5 jours : qui signifie qu’on peut retarder le début de l’opération (5)
de 5 jours ou allonger sa durée de réalisation de 5 jours sans modifier la date au plus tard
de l’étape "e" et donc sans incidence sur la durée optimale du projet.
Une opération (i) ne pourra bénéficier effectivement de sa marge totale M T (i), que si
les dates au plus tôt des étapes préalables à (i) ont été respectées, ce qui implique que les
marges totales ne sont pas indépendantes. Par exemple, pour les opérations non cri-
tiques (5) = (c, e) et (7) = (e, g), on a M T (5) = 10−3−2 = 5 jours et M T (7) = 12−7−2 = 3
jours. Si l’on retarde lors de l’exécution la tâche (5) de 5 jours, alors l’opération (7) n’a plus
de marge et devient critique.
Exemple 3.7.
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Exemple 3.8.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 23
Figure 3.22 –
3. La marge libre
4. La marge totale
M T (i) = M in(j)∈Γ(i) [t∗ (j) − t(i) − aij ]
= M in(j)∈Γ(i) [t∗ (j) − aij ] − t(i)
Exemple 3.9.
Nota :
1. Les DTA et les DTO, sont des « limites de sécurité » et jouent un rôle de sonnettes
d’alarme lors de la mise à exécution d’un programme de travail. En effet, si toutes les
étapes se réalisent avant leur DTA, la durée optimale du projet serait respectée.
Par contre s’il arrive que la date de réalisation d’une étape dépasse sa DTA, la date de
réalisation de l’ensemble des travaux sera retardée.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 24
2. Les intervalles de flottement et les marges libres mesurent "l’élasticité" d’un programme
de travail. Plus elles sont réduites, plus le programme de travail est rigide. Un pro-
gramme de travail est "totalement rigide" si tous les chemins de son graphe d’ordon-
nancement sont critiques : il n’y a alors ni intervalles de flottement, ni marges libres.
Aucun retard ne peut être toléré sur quelque tâche que ce soit.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 25
Si l’on prend pour durée d’exécution de chaque tâche du programme, la durée normale
d(i) : le programme est dit "normal". Par contre, si l’on considère pour chaque tâche, la durée
minimale d(i) : le programme est dit "accéléré".
En prenant en considération la durée de réalisation d’une tâche et son coût, le problème
du gestionnaire est de savoir "comment réaliser le projet au moindre coût dans une durée
très réduite ?" Ce problème comporte deux volets :
• Comment réduire le coût total d’un projet sans modifier sa durée optimale ?
• Comment accélérer le projet au moindre coût total ?
• A l’issue de cette opération il pourrait arriver que l’on crée de nouveaux chemins
critiques.
• Si (i) est une tâche non critique telle que d(i) = d(i), sa durée de réalisation ne peut
pas être allongée car ∆(i) = 0.
Algorithme de réduction de coût sans modifications de durée optimale
1. Construire le PERT mis en ordre ;
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 26
Tâches (i) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
¯
d(i) 6 3 8 9 5 3 4 2 1
Gain d’allongement 10 8 4 15 6 - 3 - -
d’un jour en 000%
• Application de l’algorithme
– 1 à 3 : voir figure 3.18 et tableau 3.7 ;
– 4 : les tâches non critiques sont (2), (3), (5), (6) et (7) ;
– 5 : les opérations d’allongement de durée de réalisation :
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 27
Figure 3.24 –
Le problème ici est de savoir "comment passer d’un programme normal à un programme
accéléré en minimisant l’accroissement du coût total résultant de cette opération ?". L’ac-
croissement maximal du coût total, noté ∆Cmax , est donné par :
X
∆Cmax = CT − CT = [c(i, j) − c(i, j)] (3.8)
(i,j)∈U
2. Hypothèse et Résolution
Pour résoudre ce problème, nous allons supposer que "le coût de réalisation d’une tâche
décroît linéairement en fonction de la durée d’exécution de cette tâche". Graphiquement nous
avons :
D’après la figure 3.25, il est possible, pour chaque tâche critique (i), de calculer :
La quantité γ(i) est l’accroissement du coût de la tâche (i) dû à une diminution de la du-
rée de cette tâche de ∆d(i) unités de temps. A la limite, γ(i) représente "le coût marginal
de la tâche (i)".
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Figure 3.25 –
Exemple 3.11.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 29
Tâches (i) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
d(i) 6 1 3 5 1 2 1 1 1
Coût d’accélération 2 3 1 6 2 1 2 5 -
d’un jour en 000%
Application de l’algorithme
• 1 à 3 : voir l’exemple précédent ;
• 4 : les tâches critiques sont (1), (4), (8) et (9) ;
• 5 : le chemin critique est (1), (4), (8), (9) ;
• 6 : on barre la tâche (9), car d(9) = d(9) ;
On passe à l’étape 12, comme il n’y a qu’un seul chemin critique
• 12 : Cm (1) = 2 Cm (4) = 6 Cm (8) = 5
La tâche (1) est la moins onéreuse
• 13 : le CT du projet augmente de 2 000$, si on réduit la durée d’exécution de la tâche
(1) de 1 jour.
• 14 : d(1) = 3 − 1 = 2 jours ;
• 15 :
Figure 3.26 –
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 30
Tâches (i) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9)
MT(i) 0 0 2 0 5 2 2 0 0
Nature des tâches C C NC C NC NC NC C C
• 4 : les tâches critiques sont (1), (2), (4), (8) et (9) ;
• 5 : les chemins critiques sont (1), (2), (4), (8), (9) et (2), (4), (8), (9) ;
• 6 : on barre la tâche (9), car d(9) = d(9)
• 7 : les tâches communes sont (4) et (8)
Cm (4) = 6 Cm (8) = 5
• 8 : la combinaison [(1), (2)] ;
Cm [(1), (2)] = 5
• 9 : On a le choix entre la combinaison [(1), (2)] et la tâche commune (8). On doit choisir
une seule alternative et pas les deux à la fois. Choisissons la combinaison [(1), (2)] ;
• 10 : le CT du projet augmentera encore de 5.000$ si on réduit simultanément les durées
d’exécution de tâches (1) et (2) d’un jour chacune ;
• 11 : d(1) = 2 − 1 = 1jr d(2) = 2 − 1 = 1jr
On passe à l’étape 15
• 15 :
Figure 3.27 –
• l’accélération est totale : une réduction de la durée optimale de 2 jours avec une aug-
mentation du coût total de (2.000 + 5.000)$= 7.000$ .
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 31
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 32
Figure 3.28 –
P
N
• L’effectif moyen nécessaire par période µ est : µ = 9 i = 22 9
≈ 2, 4 ouvriers.
• Le temps total d’inactivité (τ )des ouvriers embauchés :τ = (N −µ)×9 = 4 − 22 9
×9 =
14 périodes-ouvriers.
• Si on ne peut licencier aucun ouvrier pendant la durée des travaux, l’effectif N à
embaucher est : N = max1≤i≤9 (Ni ) = 4 ouvriers.
Si le gestionnaire ne peut disposer (embaucher) que 2 ouvriers au lieu de 4, il doit harmoniser
la courbe de charges en tenant compte de cette contrainte.
C’est une liste sur laquelle les tâches sont ordonnées suivant "l’ordre croissant de leurs
dates au plus tard (DTA)". Si plusieurs tâches ont la même DTA, on les ordonne suivant
l’ordre croissant de leurs marges totales (MT). Soit deux tâches (i) et (j) :
• si t∗ (i) ≺ t∗ (j) (
: (i) avant (j)
M T (i) ≺ M T (j) : (i) avant (j)
• si t∗ (i) ≺ t∗ (j)
M T (i) = M T (j) : indifférence
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 33
Cette modification peut avoir certaines conséquences. Considérons la figure 3.28 où (i)
et (j) sont deux tâches telles que (j) ∈ Γ(i).
Nota :
Si avec la première tâche sur la liste d’appel, la contrainte de disponibilité est dépassée,
l’harmonisation ne peut pas être réalisée.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 34
Exemple 3.13.
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 35
Figure 3.30 –
Liste d’appel d(i) Suivants de (i) t∗ (i) t(i) t(i)m DR(i) ML(i) MT(i)
(1) 3 (4), (5) 0 0 - - 0 0
(2) 2 (4), (5) 1 0 - - 1 1
(4) 7 (8) 3 3 - - 0 0
(3) 4 (6) 3 0 2 2 0 3
(6) 3 (7), (8) 7 4 6 2 0 3
(5) 2 (7), (8) 8 3 9 6 2 5
(8) 2 (9) 10 10 9 1 0 0
(7) 2 (9) 10 7 13 6 3 3
(9) 1 (FIN)) 12 12 15 3 0 0
(FIN) 0 - 13 13 16 - 0 0
– 8 : courbe de charges harmonisée
Figure 3.31 –
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Chapitre Trois. Problème d’ordonnancement 36
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