Vous êtes sur la page 1sur 2

BREVE HISTOIRE DES SUPERNOVAE.

Les supernovae

La nébuleuse du crabe (Messier 1) à 6000 années-lumière. Il s’agit du résidu d’une


explosion de supernova observée depuis la Terre en 1054. Au centre se trouve une
étoile à neutrons qui tourne sur elle-même 30 fois par seconde.
1. Une explosion de supernova
Si le noyau de fer au centre d’une supergéante est incapable de produire de l’énergie
par réactions nucléaires, il doit en créer par contraction, en transformant son énergie
gravitationnelle. C’est donc un effondrement final de l’ensemble de l’étoile qui
commence. L’étoile va alors subir un ensemble de réactions qui vont transformer toute
la matière de son noyau en neutrons. Ces particules donnent naissance à une nouvelle
pression de dégénérescence qui stoppe la contraction du noyau et rend celui-ci très
rigide. Pendant ce temps, les autres couches de l’étoile continent de s’effondrer. Elles
atteignent la surface du noyau incompressible, s’y écrasent très violemment et
rebondissent. Il apparaît alors une formidable onde de choc qui va s’éloigner du noyau
stellaire et tout balayer sur son passage. L’enveloppe de l’étoile est complètement
soufflée. Sa matière est éjectée vers le milieu interstellaire à des vitesses de plusieurs
milliers de kilomètres par seconde. Du fait de l’incroyable quantité d’énergie libérée,
l’étoile se met à briller comme 200 millions de soleils, parfois autant qu’une galaxie
tout entière. Une supernova vient de naître.
2. Des supernovae historiques
Une étoile qui se met à briller autant qu’une galaxie, cela ne passe évidemment pas
inaperçu. Une supernova qui exploserait dans le voisinage du Soleil aurait une
luminosité apparente si grande qu’elle serait visible en plein jour. Ainsi l’histoire de
l’astronomie garde la trace d’une dizaine de supernovae historiques enregistrées, la
première mention remontant à l’an 185 de notre ère dans les annales chinoises. En
particulier, les Chinois observèrent en 1054 dans la constellation du Taureau une
supernova qui resta visible en plein jour pendant trois semaines. A l’endroit précis qu’ils
indiquent, se trouve aujourd’hui la nébuleuse du Crabe, un nuage de gaz et de

1
BREVE HISTOIRE DES SUPERNOVAE.

poussières situé à 6000 années-lumière du Soleil et formé des restes de l’enveloppe


déchirée par la supernova de 1054.
C’est dans les contrées asiatiques que l’on trouve les traces historiques les plus
anciennes. Les Européens, qui observèrent probablement ces mêmes phénomènes,
préférèrent fermer les yeux sur des apparitions qui remettait en cause l’immuabilité des
cieux prônée par Aristote. Les deux premières supernovae officiellement observées en
Occident furent celles de Tycho Brahe en 1572 et de Johannes Kepler en 1604. Ces
deux supernovae historiques jouèrent un rôle important dans le développement de
l’astronomie car elles apparurent à une époque où les esprits étaient plus ouverts. Elles
montrèrent aux astronomes de l’époque que les cieux n’étaient pas immuables et que la
distinction entre le monde sublunaire et les corps célestes n’était que pure fantaisie.
3. Deux types de supernovae
Il faut savoir que toutes les supernovae ne s’expliquent pas par l’effondrement d’une
étoile massive. Certaines se produisent pour des raisons un peu différentes, au sein
d’une étoile binaire. C’est par exemple le cas dans un couple stellaire composé d’une
naine blanche et d’une étoile géante. Si les deux étoiles du couple sont suffisamment
proches, la géante peut perdre ses couches externes, qui sont transférées vers la naine
et créent un disque d’accrétion autour d’elle. Ce disque va peu à peu alimenter la naine
en masse jusqu’à lui faire dépasser la limite de Chandrasekhar :
3 ⁄2
√6 ℎ𝑐 1
𝑀𝐶ℎ = 2,018 ( ) 2 2
8𝜋 𝐺 𝑚𝐻 𝜇𝑒
La naine ne peut plus résister à la gravité et elle commence à s’effondrer. Ceci provoque
l’ignition de l’étoile, puis, du fait de la nature particulière des naines blanches, conduit
à l’explosion et la désintégration de l’astre.

Le résidu de la supernova observée par


Tycho Brahe en 1572. Cette image a été prise
en 2000 par le satellite XMM-Newton dans
les rayons X.
Le résultat est finalement une formidable
explosion et une très forte augmentation de la
luminosité. Observé de loin, le phénomène est
très similaire à celui qui accompagne
l’effondrement d’une étoile massive. Pour faire
la distinction, on parle alors de supernova de type
I, par opposition à celles de type II qui sont le fruit d’un effondrement classique.

N.B : Il ne faut pas confondre ce dernier type de supernova avec une nova, qui n’est
qu’une explosion à la surface d’une naine blanche, un phénomène beaucoup moins
puissant et destructeur.

Vous aimerez peut-être aussi