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ZOUIRCHI Houda
Doctorante
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Mohammedia
Université Hassan II - Maroc
Laboratoire d’intelligence économique et stratégique
Zouirchi.houda@gmail.com
OUIA Aziz
Enseignant-Chercheur
Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales de Mohammedia
Université Hassan II - Maroc
Laboratoire d’intelligence économique et stratégique
aziz.ouia55@gmail.com
Author(s) agree that this article remain permanently open access under the terms of the Creative Commons
Attribution License 4.0 International License
Résumé
Dans une économie en mutation, les taux de change ont toujours retenu l’attention des
chercheurs, notamment en raison de leur impact sur les agrégats macroéconomiques et sur
l’attractivité des investissements. Ce travail vise à comprendre l’impact des fluctuations des
taux de change sur les IDE au Maroc, en utilisant l’approche de cointégration du modèle ARDL
pour estimer les effets à court et à long terme. Les données utilisées sont des données
trimestrielles, couvrant le premier trimestre 2007 au quatrième trimestre 2021, représentant 60
observations.
Les résultats empiriques montrent que le taux de change effectif réel a un impact négatif
très important tant à court terme qu’à long terme. L’inflation a un effet positif, ce qui signifie
qu’une augmentation des prix peut entraîner des rendements marginaux du capital plus élevés,
stimulant ainsi l’investissement.
Mots clés : Taux de change ; IDE ; Taux d’inflation ; ARDL ; Cointégration.
Abstract
In a changing economy, exchanging rate has always been an issue for researches due to
its impact on macroeconomic aggregates and on the investment attractiveness. For this purpose,
this work aims to explain the impact of the exchanging rate volatility on the direct foreign
investment in Morocco, using the AutoRegressive Distributed Lag (ARDL) model to estimate
long-term and short-term impacts. The data used are quarterly, covering the first quater of 2007
to the 4th quater of 2021 and representing 60 observations.
The empirical results shows that the real effective exchanging rate has an important
negative impact on the short-term and the long-term. Furthermore, the inflation has a positive
effect, which means that price increase may lead to a high marginal return of capital and then a
stimulation of investment.
Keywords: Exchange rate; Direct foreign investment; Inflation rate; Cointegration
Introduction
Depuis l'effondrement du système de taux de change fixe de Bretton Woods, le régime
de taux de change optimal d'un pays est un sujet de débat parmi les économistes internationaux.
Par conséquent, la question de la stabilité des taux de change et de son impact sur l’économie
a fait l’objet d’une attention considérable lors de diverses crises dans plusieurs pays.
Au Maroc, la gestion du taux de change est considérée comme un objectif politique
majeur pour atteindre divers objectifs, notamment la lutte contre l'inflation et le maintien de la
compétitivité extérieure. Bien que le pays dispose d’un mécanisme de marché depuis les années
1990, son régime de change reste très interventionniste même après l’élargissement de la marge
de change en 2018.
Dans une économie dotée d’un régime de change flexible, le taux de change fluctue
quotidiennement de manière très fine. Sa volatilité a un impact sur l'économie car elle affecte
les variables macroéconomiques, à savoir le taux d'inflation et les investissements directs
étrangers (IDE). Cette dernière joue un rôle important dans le développement économique et
social du pays d’accueil. En plus d’augmenter le capital national et de créer des emplois, cela
peut stimuler la productivité grâce à la diffusion d’externalités positives dans le transfert de
technologie et de savoir-faire.
Aujourd’hui, l’investissement étranger est considéré comme une panacée contre les
maux économiques et sociaux dont souffrent les économies : chômage, manque de ressources
intérieures, ruptures technologiques, déficits de la balance des paiements, exclusion sociale, etc.
Ce travail se présente donc, pour fournir des clés de réponses à la problématique
suivante : « Quel est l'impact du taux de change sur les investissements directs étrangers
(IDE) au Maroc ? »
L’objectif de cette étude est d’analyser l’impact des fluctuations des taux de change sur
les IDE au Maroc. L'étude vise à comprendre comment les fluctuations des taux de change
affectent la décision des investisseurs étrangers de réaliser des investissements directs étrangers
au Maroc.
1. Revue de littérature :
1.1. Analyse théorique : Taux de change
1.1.1 La théorie de la parité des pouvoirs d’achat (PPA) :
Selon cette théorie, à long terme, les taux de change devraient refléter les différences de
niveaux de prix entre les pays. Si un pays connaît une inflation plus élevée que d'autres, sa
1
Dornbusch (1987) fait l’historique de la PPA et propose une importante étude sur ce concept.
2
Présentée à EcoMod 2006, International Conference on Policy Modeling, 28-30 juin 2006 à Hong Kong.
3
RICARDO David, (1817), Des principes de l’économie politique et de l’impôt, Paris, Flammarion, 1999
David Ricardo a étudié au XIXe siècle la relation entre les taux de change et les IDE en se
concentrant sur les avantages comparatifs des pays. Dans le contexte des IDE, David Ricardo
estime que les changements dans les taux de change affecteront la compétitivité des industries.
La dépréciation de la monnaie nationale peut rendre les exportations plus compétitives,
encourageant ainsi les IDE dans les industries orientées vers l'exportation, tandis que
l'appréciation de la monnaie peut réduire le coût élevé des importations et réduire l’attractivité
des IDE dans certaines industries.
En outre, les variations des taux de change peuvent affecter les décisions d'investissement
en modifiant la compétitivité d'une entreprise sur les marchés internationaux.
Les études de Froot et Stein (1991) et Klein et Rosengen (1994) estiment que la sous-
estimation du RER stimule la production de biens d'exportation (les rendements des facteurs
dans le secteur augmentent en raison de l'augmentation du prix relatif des biens échangeables)
et attire la production de marchandises à l'exportation.
L'investissement direct étranger se produit soit parce qu'il améliore l'investissement direct
étranger, soit parce qu'il réduit le coût des facteurs de production fixes, augmentant ainsi la
rentabilité des investissements dans le pays.
2. Revue de littérature empirique :
Certaines études se concentrent sur l’impact des taux de change et de l’inflation sur les
investissements directs étrangers, notamment dans les pays en développement. Cette revue de
la littérature explore ces relations.
De nombreuses études menées dans différents pays, différentes périodes et différentes
méthodes d'estimation confirment que les fluctuations des taux de change affectent les IDE.
Certains chercheurs confirment que la flexibilité du taux de change a un impact positif sur les
IDE (Y.Samran ; 2013 H.Sharifi-Renani et M.Mirfatah ; 2012 Goldberg et Kolstad ; 1995),
tandis que d'autres études démontrent l'impact néfaste du taux de change (Usman Ullah Khan
2017 Dal Bianco et To Loan, 2017 J. Sousa Martins, Luis Laureano et R. Barradas, 2015 E.
Asmah et F. Kwaw Ando 2013 Benassy- Quere et al., 2001).
D'autres études ont démontré un impact négatif de la volatilité des taux de change sur les
IDE en utilisant la méthode Johansson. A cette fin, H. Sharifi-Renani et M. Mirfatah (2012) ont
tenté d'analyser les déterminants des IDE, notamment la volatilité du taux de change et la
volatilité du taux de change iranien au cours du deuxième au deuxième trimestre 1980.
Les résultats montrent que le produit intérieur brut, l’ouverture et le taux de change sont
positivement liés aux investissements directs étrangers, mais que les prix mondiaux du pétrole
brut et les fluctuations des taux de change sont négativement liés aux investissements directs
étrangers.
Au niveau de l'article d'Usman Ullah Khan (2017), l'approche de cointégration modèle
(ARDL) est utilisée pour estimer l'impact des variations du taux de change, du PIB, de
l'ouverture commerciale et de la balance courante sur les IDE au Pakistan. Période 1981 à 2015.
Les auteurs soutiennent que les fluctuations des taux de change et des soldes courants ont des
impacts négatifs sur les investissements directs étrangers à court et à long terme.
Dans une étude similaire, Dal Bianco et To Loan (2017) ont utilisé un modèle GARCH
(hétéroscédasticité conditionnelle autorégressive généralisée) pour estimer l'impact des
fluctuations des prix et des taux de change sur les flux d'IDE dans 10 pays d'Amérique latine
entre 1990 et 2012. Les résultats corroborent les théories de l’hystérésis et de la valeur des
options chaque fois que l’effet de la volatilité du taux de change sur l’IDE est négatif et
statistiquement significatif. En revanche, la volatilité des prix s’est avérée avoir un effet positif
mais insignifiant. Les recherches montrent également que le capital humain et l’ouverture
commerciale sont essentiels pour attirer les investissements étrangers.
Azzouzi Asmae et Bousselhami Ahmed (2019) utilisent un modèle de décalage d'échelle
autorégressif (ARDL) pour estimer la volatilité des prix et le taux de change réel (RTR) des
IDE marocains entre 1990 et 2017. Les résultats montrent que les variations du taux de change
réel ont des effets négatifs très importants à court et à long terme. La volatilité des prix a un
impact positif.
Méthodologie de
Auteurs Résultats
recherche
Analyse de L’inflation a un impact négatif sur les IDE, et
Jason Kiat (2008)
régression linéaire l’impact des taux de change est controversé.
Approche de la
H.Sharifi-Renani et L’impact positif et significatif des taux de
cointégration de
M.Mirfatah (2012) change sur les IDE.
Johansen
Les fluctuations des taux de change ont eu un
E.Asmah et F. Kwaw Modèle de panel impact négatif considérable sur les
Andoh (2013) linéaire investissements directs étrangers dans les
pays africains.
Moindres carrés L’impact positif et négatif du taux de change
Y.Samran (2013)
ordinaires MCO et de l’inflation sur les IDE.
J.Sousa Martins, Luis AutoRegressive
Impact négatif du taux de change effectif réel
Laureano et R.Barradas Distributed Lag
TCER sur les flux d’IDE.
(2015) (ARDL)
Dal Bianco et To Loan Analyse des données Les fluctuations des taux de change ont un
(2017) du panel impact négatif important sur les flux d’IDE.
AutoRegressive
L’impact négatif des taux de change sur les
Usman Ullah Khan (2017) Distributed Lag
IDE.
(ARDL)
AutoRegressive Le taux de change et l’inflation ont
Azzouzi Asmae &
Distributed Lag respectivement des impacts négatifs et positifs
Bousselhami Ahmed (2019)
(ARDL) sur les IDE.
Les résultats n’ont pas prouvé un impact
Kaboul EL Yamani Moindres carrés significatif des variations du taux de change
&Ahlam Qafas (2021) ordinaires MCO sur les investissements domestiques au
Maroc.
Source : Conception auteur
3. Méthodologie :
3.1. Présentation ARDL :
Pour étudier l’impact du taux de change sur les IDE au Maroc nous allons estimer le modèle
ARDL (autorégressif à retards distribués, Auto Regressive Distributed Lag model).
Ce modèle, qui fait partie de la classe des modèles dynamiques, permet de capter les effets
temporels et se présente ainsi :
On considère une variable endogène (Yt) qui peut être expliquée par :
Ses propres valeurs passées (𝑌𝑡−𝑖), ceci est appelé un modèle autorégressif (AR) et peut
s’écrire :
𝑌𝑡 = 𝑎0 + 𝑎1𝑌𝑡−1 + ⋯+ 𝑎𝑃 𝑌𝑡−𝑝 + ɛ𝑡
• Ou bien :
𝑌𝑡 = 𝑎0 +∑𝑝 I=1 𝑎𝑖 𝑌𝑡−𝑖 + ɛ𝑡
• Avec :
ɛ𝑡 ~idd (0, 𝜎) : terme d’erreur.
Ainsi que par les variables exogènes (Xt) et leurs valeurs passées(𝑋𝑡−𝑖), on parle ici des
modèles à retards échelonnées (DL) qui prennent la forme suivante :
𝑌𝑡=𝛽+𝑏0𝑋𝑡+⋯+𝑏𝑞𝑋𝑡−𝑞+𝑧𝑡
• Ou bien :
𝑌𝑡=𝛽+∑qi=0𝑏𝑖𝑋𝑡−𝑖+𝑧t…
En effet, la combinaison des deux modèles donne ce qu’on appelle le modèle ARDL
(modèles autorégressifs à retards échelonnés ou distribués), ainsi sa forme s’écrit :
𝑌𝑡=𝜑+𝑎1𝑌𝑡−1+⋯+𝑎𝑃𝑌𝑡−𝑝+𝑏0𝑋𝑡+⋯+𝑏𝑞𝑋𝑡−𝑞+𝑒𝑡
• Ou bien :
𝑌𝑡=𝜑+ ∑𝑝 I=1 𝑎1𝑌𝑡−1+∑qi=0𝑏𝑖𝑋𝑡−𝑖+𝑒𝑡
On note que (𝑏0) explique l’effet à court terme de (Xt) sur (Yt), et pour expliquer l’effet
à long terme de (Xt) sur (Yt) on doit calculer (λ) à partir de la relation de long terme :
𝑌𝑡=𝑘+ λ+𝑋𝑡+u
• Avec :
λ= ∑𝑏𝑖𝑋𝑡 𝑏𝑖 /(1 − 𝑎𝑖)
4. Résultats empiriques :
4.1. Analyse descriptive :
Cette étape serve à décrire et analyser les données à travers des calculs des indicateurs
de position de dispersion et de normalité, le tableau suivant nous donne ces calculs à l’aide
d’Eviews :
Tableau 3 : Analyse statistique des variables
Durant la période 2007-2021, les investissements directs étrangers ont connu des faibles
fluctuations et en 2éme trimestre du 2018 a tracé une hausse et des bas mais généralement en
hausse
Durant la période allant de 2007 à 2021, l'indice des prix à la consommation (IPC) au Maroc a
connu une tendance générale à la hausse. Cette évolution des prix reflète l'impact de divers
facteurs économiques.
Durant la période 2007-2021, le taux d’ouverture a connu une forte baisse en 2éme
trimestre 2009, après avoir une hausse progressive jusqu’à 2020 qui a connu une baisse du a la
crise sanitaire.
4.3. Corrélation entre les variables :
L’examen de la matrice des corrélations entre les variables explicatives permet de repérer
la corrélation éventuelle de couples des variables explicatives. Les coefficients de corrélation
calculés permettent d’identifier des multi colinéarités impliquant plus de deux variables.
Tableau 4 : Matrice de corrélation
TX_OUVER TX_CROI TCER IPC IDE
TX_OUVER 1.000000 0.187045 -0.340763 0.343252 0.131341
TX_CROI 0.187045 1.000000 0.043091 -0.107762 0.061490
TCER -0.340763 0.043091 1.000000 -0.286504 -0.178988
IPC 0.343252 -0.107762 -0.286504 1.000000 -0.120407
IDE 0.131341 0.061490 -0.178988 -0.120407 1.000000
D’après ce tableau, nous constatons qu’il y a une liaison positive de 34% (forte
corrélation) entre IPC et taux d’ouverture c’est-à-dire que ces deux variables évoluent dans le
même sens, et une forte corrélation entre IDE et taux d’ouverture de 13% et 6% entre IDE et
taux de croissance. Nous remarquons également qu’il y a une liaison négative (faible
corrélation) entre IDE et TCER et IPC.
4.3.1. La stationnarité des variables :
Avant de procéder à la cointégration dans le modèle ARDL, nous devons vérifier si
toutes les variables sont intégrées du même ordre, ordre 0 I (0), ordre 1 I (1) ou bien des
différents ordres 0 et 1, I (0) et I (1).
Une série chronologique est dite stationnaire lorsque toutes ses distributions marginales
et conjointes ne changent pas dans le temps4. C’est-à-dire qu’elle ne contient pas de racine
unitaire.
Cette série est dite stationnaire si ρ < 1. L’hypothèse nulle et l’hypothèse alternative
pour chacune des séries seront donc :
❖ Hypothèses du test :
• H0 : ρ = 1 : la série contient une racine unitaire.
• Ha : ρ < 1 : la série ne contient pas de racine unitaire.
Plusieurs tests de stationnarités comme celui de Phillips-Perron (PP), le Kwiatkowski,
Phillips, schmidft, et Shin (KPSS) et le Augmented de Dickey-Fuller (ADF) peuvent nous
permettre de répondre à ces hypothèses. Cependant, nous allons procéder avec le test Augmenté
de DickeyFuller (ADF) sur Eviews.
❖ Règle de décision :
Si la p-value de t-statistique (t-stat) calculée est supérieure au seuil de signification α =
0,05 on ne peut pas rejeter l’hypothèse nulle alors la série contient bien une racine unitaire : la
série n’est donc pas stationnaire.
Dans le cas contraire, si la p-value de t-stat est inférieure au seuil de signification α =
0,05 on rejette l’hypothèse nulle, c’est-à-dire qu’il n’y pas de racine unitaire : la série est
stationnaire.
4
Introductory Econometrics: A Modern Approach by Wooldridge, Jeffrey M. 5th (fifth) Edition
Dans ce tableau, nous déduisons les causalités suivantes au sens de Toda et Yamamoto : une
causalité unidirectionnelle : la dynamique de l’IDE (Investissement direct étranger) est causée
par TCER (Taux de change effectif réel), ainsi la dynamique de taux d’ouverture est causée par
l’IDE et finalement la dynamique du TCER est causé par taux de croissance et taux d’ouverture.
4.4. Estimation ARDL :
Comme on peut le voir, le modèle ARDL (1,3,0,0,1) est le plus optimal parmi les autres
modèles évalués, sur la base du critère de sélection (AIC).
Par ailleurs, au regard des tests qui aident à diagnostiquer la robustesse du modèle
ARDL estimé, l’on note l’absence d’autocorrélation des erreurs, l’absence d’hétéroscédasticité,
une normalité des erreurs, et une bonne spécification du modèle.
Tableau 8 : Résultats des estimations du modèle ARDL
Asymptotic:
n=1000
F-statistic 13.71265 10% 2.2 3.09
k 4 5% 2.56 3.49
2.5% 2.88 3.87
1% 3.29 4.37
Source : Nos estimations sur Eviews 12
En analysant le tableau ci-dessus, les résultats du test de cointégration aux bornes
confirment l’existence d’une relation de cointégration, car la valeur de F-statistic = 13.712 est
supérieur à celle de la borne supérieure quel que soit le seuil critique (10%, 5%, 2.5% ou 1%).
L’existence d’une relation de cointégration nous donne la possibilité d’estimer les effets de long
terme entre les variables.
4.4.2. Test de cointégration aux bornes :
Tableau 10 : Estimations à court-terme
Forme de cointégration
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
0 Jarque-Bera 38.65525
-0.06 -0.04 -0.02 0.00 0.02 Probability 0.000000