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Anticancéreux : utilisation pratique 7ème édition
D o s s i e r
d u C N H I M
Publication bimestrielle
2001, XXII, 1-2
SOMMAIRE
ÉVALUATION Médicaments
THÉRAPEUTIQUE
utilisés
en cancérologie
(4ème édition)
m2001, XXII, 12
ISSN 0223.5242
Sommaire Échos du CNHIM MC Husson 3
Dossier du CNHIM
2001Tome XXII Évaluation thérapeutique :
Tous les articles publiés dans DOSSIER sont le fruit d'un travail col-
lectif, sur le fond et sur la forme, entre les Rédacteurs-Signataires, le Médicaments utilisés en cancérologie
Comité de Rédaction, et la Rédaction du CNHIM d'une part, le
Comité de lecture et certains experts, spécialistes du sujet traité, (4ème édition)
d'autre part. Sur chaque sujet, DOSSIER du CNHIM ne publie donc
pas les opinions de tel ou tel, mais réalise une analyse scientifique cri- Éditorial : JP Armand 5
tique, la plus objective possible.
Voici, pour la quatrième fois, un numéro double de Dossier du CNHIM consacré aux "médicaments utilisés en can-
cérologie".
C’est donc un thème placé sous le signe de la continuité, la première édition datant de 1992. Pour être encore
plus précis, le travail sur les médicaments de cette classe avait débuté bien avant puisque la première fiche trai-
tant de "l’utilisation des antinéoplasiques" a été publiée dans cette revue en 1985, puis un article détaillant les
recommandations relatives à la protection des personnes qui manipulent ces médicaments, en 1986, a longtemps
fait office de référence.
Pharmaciens, médecins, infirmiers, préparateurs, c’est maintenant en terme d’équipe thérapeutique qu’il faut
envisager la cible de nos supports d’information. C’est tout le mérite de Jean-Louis Saulnier (CH, Gonesse), à
l’origine des premières fiches évoquées ci-dessus, puis de l’équipe pharmaceutique de l’hôpital Saint-Louis
(AP-HP), Pierre Faure et Isabelle Madelaine, Sylvie Crauste-Manciet au début, que d’avoir su traduire en écrits
régulièrement entretenus, le fruit de leur travail pluridisciplinaire, continu, d’intégration de nouvelles connais-
sances, de synthèses d’expériences validées, en ayant toujours à l’esprit l’utilisation pratique, dans le domaine
de la cancérologie.
À leur persévérance... est venu régulièrement s’adjoindre, au fil des éditions, le travail approfondi d’autres
auteurs, Jean François Latour qui a animé pour les deux dernières éditions un groupe de travail sur la délicate
question des stabilités physicochimiques des anticancéreux en solution pour administration intraveineuse, Jean-
Louis Cazin et Jacques Robert pour les mécanismes de résistance, Catherine Montagnier-Petrissans, et Pierre
Canal.
Pour cette 4ème édition, le contenu de la précédente a été entièrement actualisé et réévalué.
Certains chapitres ont été totalement réécrits, "protection du manipulateur", "systèmes d’administration", "prin-
cipes des associations de chimiothérapie et de radiothérapie" par exemple.
D’autres ont été largement enrichis, notamment "mécanismes de résistance" et "protocoles".
Dans les monographies, les principaux éléments du résumé des caractéristiques du produit ont été repris; un
accent particulier a été mis sur l’utilisation de certains anticancéreux en dehors de l’AMM mais dans le cadre
d’études cliniques validées, et donc systématiquement référencées.
Je ne reviendrai pas sur les procédures de travail, les modalités de relecture des experts et des laboratoires phar-
maceutiques, qui ont largement contribué à cette mise en commun de connaissances et d’expériences validées.
Le lecteur intéressé pourra se reporter aux "échos du CNHIM" que j’avais rédigés pour la 3ème édition (n°2-3,
1998), son contenu reste entièrement d’actualité.
Enfin, il n’échappera pas à tout lecteur fidèle de notre revue qu’au fil des éditions, les titres ont évolué…
1985 : "Utilisation des antinéoplasiques",
1992 et 1994 : "Anticancéreux : utilisation pratique",
1998 : "Cytotoxiques : utilisation pratique",
et 2001 : "Médicaments utilisés en cancérologie"...
Une mise au point lexicale s’imposait donc. Le petit glossaire ci-dessous justifie nos choix actuels de termino-
logie, tout en sachant que certains termes n’ont rien de consensuel ni de définitif.
* Anticancéreux : terme générique qui regroupe des substances actives contre les cancers; leur classification est
basée sur la structure chimique de la substance active et sur leur mécanisme d'action.
* Cytostatiques : anticancéreux qui agissent par blocage du cycle d'évolution naturelle de la cellule ; à ce jour
(AMM) les principaux cytostatiques sont les dérivés hormonaux et les agents anti-hormonaux.
* Protocole : mot ambigu à plusieurs sens. C'est une attitude thérapeutique ou une prise en charge d'une mala-
die ; ex : LNH 93, FRALLE 2000. S'applique aussi à une association de médicaments : ex : CHOP ou ACVBP.
Bon nombre de protocoles sont validés. Il faut réserver le terme "essai clinique" aux protocoles régis par la Loi
Huriet.
* Cycle/cure : mots ambigus à plusieurs sens, ne faisant pas l’objet aujourd’hui d’un consensus quant à leur défi-
nition. À privilégier l’utilisation de cycle pour une ou plusieurs séances de chimiothérapie réparties sur un ou
plusieurs jours.
Le terme de cure pourrait être utilisé pour désigner une séquence de plusieurs cycles.
Rendez vous pour une future édition, sur papier, sur cd-rom, sur internet ?
Faites nous part de vos attentes.
É d i t o r i a l
Nécessité d’une information actualisée,
reflet de la dynamique des thérapeutiques en cancérologie
La 4ème édition du Dossier du CNHIM concernant les médicaments anticancéreux est ainsi mise à disposition
presque trois ans après la précédente.Par rapport aux éditions antérieures, son contenu a beaucoup évolué.
Les principes de la 1ère édition qui constituent toute la force de ce travail, n’ont pas changé :
- associer des médecins et des pharmaciens à la rédaction des différents chapitres ;
- valider toutes les informations rapportées par des experts appartenant :
1. à la Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer (FNCLCC) à l’origine des Standards Options
Recommandations (SOR) en cancérologie ,
2. à l'industrie pharmaceutique soucieuse d'une utilisation sécurisée des médicaments,
3. au groupe de travail sur les médicaments anticancéreux (GTMAC) de l'Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS) qui fixe les règles d'utilisation,
4. au comité de lecture du CNHIM, garant de la qualité de l’édition ;
- reconnaître la dynamique de la mise à disposition des substances actives nouvelles à travers les autorisations
temporaires d'utilisation (ATU) ;
- affirmer, comme préoccupation essentielle, les principes de sécurité pour les malades qui reçoivent le médica-
ment et pour le personnel qui le manipule et l'administre ;
- apporter une quantité d'informations pratiques et utiles allant bien au delà du classique résumé des caractéris-
tiques du produit.
On retrouve la concrétisation de la dynamique de la recherche clinique française caractérisée par ses qualités
d'anticipation de mise à disposition de médicaments utiles, avec le souci essentiel de sécurité des malades.
Rédigé en français, ce Dossier du CNHIM n'a pas d'équivalent en Europe. Il mériterait d’être mis à disposition
des prescripteurs d’autres pays européens qui utilisent notamment des médicaments disposant d’une AMM euro-
péenne. Pour cette raison, et du fait de l’augmentation importante du volume d’information, il conviendrait
maintenant de réfléchir à sa mise à disposition sur un support numérique, complémentaire du papier.
Le renouvellement extraordinaire des informations en matière de thérapeutiques des cancers impose cet ouvra-
ge à tous ceux qui veulent répondre, dans leur activité, aux exigences de sécurité publique et à l'optimisation du
bénéfice thérapeutique que les malades réclament.
Jean-Pierre ARMAND
Chef de service de médecine
Institut Gustave Roussy, Villejuif
Président du GTMAC à l’AFSSAPS
thérapeutique
Évaluation
Les auteurs
Généralités : Jean-Louis Cazin1, Pierre Faure 2, Christophe Hennequin 3, Jean-François Latour 4, Isabelle Madelaine 2,
Jacques Robert 5
Monographies :
Actualisation et nouvelles monographies : Isabelle Madelaine 2
Médicaments radiopharmaceutiques : Nathalie Rizzo-Padoin 6, Agnès Dumont 7
Stabilités physicochimiques : Jean-François Latour 3 et le groupe de travail : M. Barberi (Nancy), I. Benard (Nice),
S. Crauste Manciet (St-Germain en Laye), M. Duban (Dijon), Ch. Merlin (Lyon), F. Pinguet (Montpellier),
E. Vergnes (Strasbourg)
Mécanismes d’action, Mécanismes de résistance : Jean-Louis Cazin1, Jacques Robert 5
Présentation Presentation
Ce travail sur l'utilisation pratique des anticancéreux a été This article about the practical use of cytotoxics has been
réalisé sous l'égide du Centre National Hospitalier realized by the National Drug Information Center
d'Information sur le Médicament (CNHIM). C'est un (CNHIM).
recueil d'informations pratiques destinées à optimiser la It consists in a collection of practical information in order
prescription et le maniement de ces médicaments. to optimize the cytotoxics prescription, dispensation and
handling.
- La première partie est composée d'informations générales
sur l'optimisation de la prescription des anticancéreux, ainsi
1. The first part is composed of general information such
que les mesures de protection du personnel.
as:
- Liste et caractéristiques administratives des anticancéreux.
- Aspect réglementaire. * cytotoxics administrative features.
- Administration et manipulation des anticancéreux : * cytotoxics administration and handling: protective me
Introduction. Feu vert : conditions nécessaires pour réaliser asure s for technici ans and nurse s from exere ta and vomit,
une cure. Protection du manipulateur. Recommandations from handling and making up, and from administration,
concernant la manipulation des excreta et des vomissures management in cases of extravasation.
des malades. Mesures destinées à respecter l'abord vascu-
laire lors de traitements de courte durée : le rinçage de veine. * prevention and treatment of side effects: alopecia, infec-
Système d'administration lors de perfusions de longue tion, myelotoxicity, nausea-vomiting, mucitis-stomatitis,
durée : présentation, entretien, complications éventuelles. pain, and hypercalcemia.
Attitude pratique en cas d'extravasation.
- Prévention et traitement des effets indésirables liés au * cytotoxic therapy principles: cellular effect mechanisms,
cancer et à son traitement : Alopécie. Infection. polychemotherapy principles, chemotherapyradiotherapy
Myélotoxicité. Nausée-vomissement. Mucite-stomatite. combination, therapeutic intensification, resistance mecha-
Douleur. Hypercalcémies. nisms to cytotoxic effects.
- Principes des traitements anticancéreux : Mécanismes
d'action au niveau cellulaire. Principes de la polychimio- 2. The second part is composed of 80 cytotoxics mono-
thérapie. Principe des associations chimiothérapie - radio- graphies with several rubrics: presentations, physicochemi-
thérapie. Intensification thérapeutique en cancérologie. cal stabilities, conservation, pharmacological properties,
Mécanismes de résistance et applications cliniques. side effects, indications, posologies, contra indications, pre-
cautions, drug interactions, drug destruction, protective
- La seconde partie comprend 80 monographies, compo- measures.
sées des rubriques suivantes : Renseignements généraux et
galéniques (Présentation. Stabilités. Conservation), 3. The third part is composed of about a hundred protocols
Propriétés pharmacologiques (Mécanisme d'action et de selected from among the most used in France.
résistance. Pharmacocinétique). Effets indésirables.
Renseignements thérapeutiques (Indications. Posologies. The bibliographic references are included in each chapter.
Mode d'administration. Contre-indications. Précautions
d'emploi. Interactions médicamenteuses), Protection du 4. At the end of this article several annexes group together
personnel. Excreta. Destruction du médicament. practical infomation.
- La troisième partie regroupe une centaine de protocoles Key words : Administration, Antineoplastic, Cancer,
de chimiothérapie parmi les plus utilisés en France. Le but Extravasation, Handling, Malignant tumor, Preparation,
est de dégager, dans l'esprit des SOR, au delà des variantes Prevention, Protection, Protovol, Resistance, Therapy, Side
et appellations locales, un certain nombre de «standards», effect.
au niveau des doses et des schémas d'administration.
Mots clés : Administration, Antinéoplasique, Cancer, Effet
Les références bibliographiques sont incluses dans chaque indésirable, Extravasation, Manipulation, Préparation,
grand chapitre. Pour les monographies les références biblio- Prévention, Protection, Protocole, Résistance,
graphiques ont été regroupées à la fin de ce chapitre. Thérapeutique, Tumeur maligne.
Liste et
caractéristiques
administratives
des médicaments utilisés
e n c a n c é ro l o g i e
-
A s p e c t r é g l e m e n t a i re
ATU : autorisation temporaire d'utilisation Exp : en expérimentation (ne font pas l’objet d’une monographie)
RH : réservé à l’usage hospitalier
* en attente de passage en ville
Cette mise au point se veut succincte et ne concerne ni la La circulaire de 1987 (1) préconise le recours à des précau-
réglementation des bonnes pratiques de fabrication, ni tions minimales pour la préparation, l'utilisation de matériel
celles des conditions de travail. adapté et de locaux spécifiques. Par ailleurs, tout produc-
teur de déchets doit en assurer l'élimination (2, 3, 4, 5, 6).
Nous voulons attirer l'attention, d’une part sur la manipula- La formation continue des infirmières participant aux chi-
tion des médicaments anticancéreux en milieu hospitalier et miothérapies anticancéreuses est régit par une circulaire de
sur l'élimination des déchets, d’autre part sur les modalités 1990 (7).
de prescription des médicaments anticancéreux. Une circulaire-cadre de 1998 précise les principes d'organi-
sation des soins en cancérologie (8).
Elle concerne la pluridisciplinarité des traitements, l'égalité 2.3. Médecins spécialistes (diplôme d’avant 1982) compé-
d'accès aux soins de qualité et la coordination des soins par tents en cancérologie.
la constitution de réseaux. Les principes de fonctionnement
de ces réseaux notamment de soins préventifs, curatifs, pal- Ils ne peuvent exercer cette compétence que dans le cadre
liatifs ou sociaux sont repris dans une circulaire de 1999 (9). de leur spécialité. Ils peuvent ensuite obtenir une qualifica-
tion de médecin spécialiste en oncologie médicale ou onco-
Pour l’exercice libéral, le décret du 6 octobre 1989 (10) logie – radiothérapie.
définit la formation complémentaire nécessaire qui permet
aux infirmiers d’administrer des anticancéreux “ au travers L’attribution des qualifications est accordée par le Conseil
de montages d’accès vasculaires implantables ”, soit 3 jours départemental de l’Ordre des Médecins, après avis de la
plein temps d’enseignement théorique, pratique et clinique, commission de qualification.
dans un service hospitalier orienté en cancérologie.
Les pharmaciens sont tenus de s'assurer, lors de la dispen-
sation, de la qualité du prescripteur et de la conformité de la
Prescription prescription aux conditions exigées par l'AMM.
Administration et manipulation
d e s a n t i c a n c é re u x
PROTECTION DU MANIPULATEUR
FEU VERT : CONDITIONS NÉCESSAIRES POUR RÉALISER UN CYCLE (38, 65, 89)
La prise en charge de la chimiothérapie anticancéreuse ne Des résultats différents imposent :
se limite pas à la simple administration des médicaments - soit de réduire les posologies de 25 à 50 %,
prescrits ; encore faut-il vérifier certains paramètres avant
l'injection, puis surveiller la tolérance du traitement. - soit de ne pas administrer un anticancéreux à toxicité spé-
cifique, par exemple :
. anthracycline et 5-FU en cas d'antécédents cardiovascu-
Au moment du diagnostic, avant traitement
laires,
. cisplatine, méthotrexate en cas d'insuffisance rénale,
Au moment du diagnostic et avant d’entreprendre un traite-
. vinca-alcaloïdes, cisplatine en cas de neurotoxicité.
ment anticancéreux, il convient :
Il faut veiller aussi à ne pas dépasser les doses cumulatives
- d’éliminer tout syndrome infectieux (bactérien, viral, para- (cf. infra Monographies et Annexe 2).
sitaire ou fongique) ; l'existence d'une fièvre peut être aspé-
cifique,
- d’éliminer toute porte d'entrée aux infections : pathologie Pendant l'administration du traitement anticancéreux
dentaire, par exemple,
- de rechercher toute affection cardiaque, pulmonaire, Pendant l’administration du traitement anticancéreux, il
rénale, ou hépatique et en mesurer le retentissement cli- faut s'assurer que :
nique et biologique, - les traitements associés destinés à protéger le malade des
- d’étudier le capital veineux afin de prévoir, au besoin, un effets indésirables des médicaments sont bien respectés :
site d'administration central, hydratation, prémédication, protection de la lumière,
casque réfrigérant, antipyrétiques et antiémétiques...,
- de s'assurer de l'absence de grossesse ou d'allaitement,
d'un recours à une contraception adaptée et/ou à la cryo- - l'administration se déroule comme prévu en cherchant à
conservation du sperme. dépister les symptômes révélateurs d'une extravasation,
La veille ou le jour du traitement, un bilan complet, biolo- - le malade ne présente pas un effet inattendu : spasme coro-
gique, radiologique et clinique, doit être réalisé. narien au fluoro-uracile, hypotension par l’étoposide,
fièvre...
PROTECTION DU MANIPULATEUR
Nature et importance des risques potentiels liés à Les concentrations urinaires dépendent des quantités absor-
la manipulation des médicaments anticancéreux bées, variables, et sont estimés, à titre d’exemple pour le
cyclophosphamide à 0,5 ± 38 microgrammes. De même, le
1. Généralités nombre de prélèvements urinaires dans lesquels il est pos-
sible de détecter du cyclophosphamide varie de 9 ± 39 %.
Les substances anticancéreuses présentent, au cours de leur Les effets indésirables des anticancéreux pour le manipula-
manipulation, des risques d'autant plus préoccupants que teur peuvent être immédiats ou retardés (31).
les connaissances restent encore insuffisantes pour en
apprécier avec certitude l'impact sur les manipulateurs (16,
20, 24, 26, 27, 28, 35, 59, 60, 69) 2. Toxicité immédiate (49, 51, 63)
Classiquement, les risques résultent essentiellement d'un La toxicité immédiate est la conséquence de contacts avec
contact direct (peau, muqueuse, cornée...) avec la substance des quantités non négligeables d’anticancéreux, suite à des
anticancéreuse, ou de son inhalation sous forme d'un aéro- accidents de manipulation ou à l’absence de mesures de
sol médicamenteux se formant pendant la préparation, de protection. Ce type de toxicité se rencontre de plus en plus
l'administration sans précaution particulière ou à la suite rarement grâce à une meilleure connaissance générale des
d'un accident (bris de flacon, projection cutanée ou oculai- risques et des mesures de protection.
re, piqûre malencontreuse...).
Des données récentes semblent renforcer l'hypothèse que la 2.1. Réactions générales
voie de pénétration cutanée est principalement responsable
des contaminations urinaires en anticancéreux, rapportées Rougeur du visage, œdème palpébral, prurit avec rash éry-
chez des préparateurs et des infirmières administrant ces thémateux ou réaction urticante des membres supérieurs,
médicaments (76). En effet, selon les auteurs, les quantités ulcérations de la muqueuse nasale, réactions asthmati-
d’anticancéreux présentes dans l'air ne peuvent expliquer formes et nausées ont été rapportés.
les conce,trations urinaires retrouvés, à l'inverse de ce qui Céphalées, vertiges, étourdissements, perte des cheveux,
est observé après un contact avec une surface ou un objet sont observés également mais de façon épisodique.
contaminé (a fortiori, avec le médicamentt lui même).
La littérature s'est enrichie récemment de travaux démon- 2.2. Réactions locales
trant de façon indubitable une contamination de l'environ-
nement hospitalier, source potentielle de contamination Des irritations plus ou moins graves dues au contact direct
cutanée. Un travail récent a montré une contamination, par- avec le médicament peuvent être observées, ainsi que des
fois importante, de sites très variés à l'intérieur des hôpi- nécroses cutanées localisées après piqûre malencontreuse.
taux, de la pharmacie aux salles de soins et chambres de
malades. La non-diffusion d’anticancéreux dans l'environ-
nement doit être l'idée maîtresse guidant la mise en place de 3. Toxicité retardée
procédures et de matériel tout au long du circuit de ces pro- (16, 40, 41, 49, 51, 52, 53, 63, 78, 87)
duits (19, 76).
La toxicité retardée, assimilable à une exposition plus ou
Une contamination extérieure des flacons livrés par l'indus- moins prolongée et à d'éventuelles "micro absorptions" ité-
trie pharmaceutique a été montrée (75, 76, 80). Cette infor- ratives, est la moins objectivée à l'heure actuelle. Elle le
mation doit faire évoluer les procédures à mettre en œuvre sera d'autant moins que seront mises en œuvre des mesures
et étendre leur application aux différents postes de travail efficaces de protection.
concernés. La livraison de flacons décontaminés doit désor- Les incertitudes actuelles doivent faire adopter un "principe
mais devenir un critère de qualité supplémentaire pour la de précaution" conduisant à des mesures de protection
fabrication des anticancéreux. rigoureuses et validées.
Enfin, il est maintenant établi que les anticancéreux peuvent L'exclusion des femmes enceintes ou allaitantes des postes
être retrouvés dans les urines du personnel hospitalier qui de préparation des anticancéreux doit actuellement être sys-
les manipule, ce qui apporte une preuve irréfutable d'une tématique.
absorption accidentelle (32, 33, 46, 74). Cette recommandation est désormais une obligation régle-
Les médicaments le plus souvent retrouvés, car le plus sou- mentaire suite à la parution au Journal Officiel du 01 février
vent recherchés, sont le 5FU et le cyclophosphamide. 2001 du décret 2001-97 :
- établissant les règles particulières de prévention des Il n'y a pas de commune mesure entre des centres ou des
risques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la unités de soins hautement spécialisés en cancérologie et des
reproduction, services hospitaliers ne réalisant qu'occasionnellement des
- et modifiant le code du travail qui stipule dans son article chimiothérapies anticancéreuses.
13 que «les femmes enceintes et les femmes allaitantes ne La quantification de l'importance des dangers encourus
peuvent être affectées ou maintenues à un poste de travail n'est pas aisée.
les exposant à des agents avérés toxiques pour la reproduction. Il est possible de faire appel à des notions subjectives :
3.1. Effets mutagènes et carcinogènes potentiels - niveau I : préparation et administration occasionnelles,
- niveau II : préparation et administration en quantité modérée,
En fonction d'un risque possible d'effet carcinogène à long
terme des anticancéreux chez les malades traités à long - niveau III : préparation et administration de façon intensive.
terme, un effet de même type a été étudié chez les personnes
qui fabriquent, préparent ou administrent ces médicaments. L'importance du contact, quantifiée par l’indice de contact
cytotoxique (ICC), peut également être appréciée (82) :
À ce jour, aucun cas de cancer formellement relié à la mani-
pulation des anticancéreux n'a été observé. Les travaux les nR + nA
ICC =
plus récents ne mettent toujours pas en évidence un risque nH
avéré en ce domaine (40, 41, 68, 78).
Toutefois, certaines études, plus anciennes, laissent planer nR : nombre de reconstitutions ou de préparations réalisées
de lourdes incertitudes car elles font état de résultats qui par une même personne pendant une période déterminée.
n'ont pas de conséquences cliniques décrites : nA : nombre d'administrations réalisées par une même per-
- détection de certaines substances anticancéreuses ou de sonne pendant la même période.
leurs métabolites dans les urines de ceux qui les manipulent nH : nombre d'heures de travail de la personne durant la
(cyclophosphamide, platine, alkylants) ou dans l'ambiance période déterminée.
de travail (5 fluorouracile) (36),
Exemple : pour 10 préparations (si une cure comprend la
- mutagenèse in vitro, sur des bactéries, induite par l'urine reconstitution de plusieurs anticancéreux, chacun d’entre
d'infirmières manipulant ces médicaments (8, 12, 20, 36, 88), eux compte pour 1) et injections par une même infirmière
- altérations chromosomiques établies par dénombrement pendant une semaine de travail de 39 heures :
des échanges de chromatides sœurs. 10 + 10
ICC =
39
3.2. Effets sur la descendance (71, 72, 73, 85, 87, 88)
Cet indice ne peut prétendre avoir une valeur scientifique-
Des études finlandaises et françaises rapportent une aug- ment établie et n'est donc donné qu'à titre indicatif. Son seul
mentation du nombre des malformations (une étude) et des mérite est de permettre de distinguer de façon chiffrée les 3
avortements (deux études) chez les personnes exposées aux niveaux précédents :
anticancéreux. Récemment, une augmentation de l'inciden-
- niveau I : indice < 1,
ce des grossesses extra-utérines (2 %) lors de l'exposition
aux substances anticancéreuses pendant le premier tri- - niveau II : indice compris entre 1 et 3,
mestre (une étude) a été rapportée. Enfin, une étude de 1999 - niveau III : indice > 3.
portant sur 2676 personnes exposées (et un total de 7094
grossesses) relève à nouveau un risque statistiquement Son défaut essentiel est qu'il ne tient pas compte du degré
significatif d'avortements spontanés précoces (87). de risque qui diffère suivant la nature des médicaments, ni
Les effets sur la spermatogenèse ou les fonctions testicu- d’une éventuelle toxicité cumulative.
laires chez les manipulateurs masculins ne semblent pas avoir
Un niveau de risque coté III justifie l'existence d'une unité
fait l'objet d'études particulières mais ne peuvent être écartés
de reconstitution centralisée équipée soit d'un isolateur, soit
en fonction des données connues chez les malades traités.
d'une ou plusieurs hotte(s) à flux d'air laminaire vertical.
Pour un niveau de risque coté II, une unité de reconstitution
4. Quantification du niveau d'exposition centralisée est souhaitable. Faute de mieux, la reconstitu-
tion des médicaments anticancéreux devrait être faite sous
La nature des précautions à prendre lors de la manipulation hotte à flux laminaire vertical ou caisson étanche.
des anticancéreux diffère suivant l'importance du "contact" Pour un niveau de risque coté I, les dispositions précédentes
potentiel. sont souhaitables. Faute de mieux, il est indispensable de
mettre en œuvre des mesures de précaution minimales.
- présence de tout le matériel nécessaire et des produits Les gants chirurgicaux en latex destinés habituellement aux
indispensables à la préparation elle-même et à la sécurité du orthopédistes sont les plus souvent préconisés. Malgré leur
personnel. épaisseur, le manipulateur conserve une bonne sensation
tactile ; de plus, ils possèdent des manchettes longues.
Il est interdit de fumer, manger, boire dans ce local. Compte tenu de l'amélioration de qualité des gants vinyle et
d'un risque d’hypersensibilité au latex, cette préférence peut
L'accès de la pièce, particulièrement pendant la phase de être discutée.
reconstitution, est réservé au(x) seul(s) manipulateur(s) et Assez souvent, deux paires de gants mises l'une sur l'autre
interdit aux autres personnes grâce à un panneau ou un logo sont préconisées (deux paires latex ou une paire latex
spécifique tel que celui retenu par la société française de recouverte d'une paire de vinyle). Pour un travail sous hotte,
pharmacie clinique. des gants non poudrés doivent être préférés.
Il convient d'éviter les termes : danger, cancer, toxique... L'apparition de nouveaux matériaux (nitrile notamment)
présentant un caractère inutilement dramatisant. présentés comme plus imperméables aux anticancéreux
peut présenter une avancée, qui reste à évaluer plus préci-
Exemple de panneau : sément.
* Matériel de travail
- Compresses stériles.
- Papier absorbant (cellulose...).
2.3. Matériel - Seringues verrouillables de contenances diverses,
seringues et tubulures opaques.
En dehors des médicaments eux-mêmes, les manipulateurs
- Aiguilles à usage unique de grand calibre.
doivent avoir à leur disposition immédiate un ensemble de
matériel approprié à leur manipulation. - Prises d'air hydrophobes.
- Flacons stériles vides.
* Vêtements
- Antiseptiques.
- Blouses à manches longues et poignets tricotés réservées - Alcool à 70 %.
à cet usage.
- Solution ophtalmique de rinçage oculaire.
- Masques de protection jetables de type chirurgical.
- Matériel de transport rigide ainsi que diverses étiquettes si
- Éventuellement calot. la chimiothérapie est préparée dans une zone centrale.
- Lunettes de protection enveloppantes ou écran de protec- Il peut être pratique et judicieux de confectionner un néces-
tion en plastique. saire comprenant le matériel utile.
- Gants à usage unique stériles ou non. Les gants, qu'ils
soient en vinyle ou en latex, peuvent être perméables à cer-
2.4. Méthodes de travail (reconstitution, administration)
tains anticancéreux dans des conditions expérimentales
assez éloignées des conditions habituelles d'emploi. La * Bonnes pratiques de reconstitution des médicaments
logique veut qu'un maximum de précautions soient prises anticancéreux
en utilisant des gants épais (54, 61).
Ces méthodes sont fondamentales pour travailler avec les
mesures de protection légères adaptées au niveau I.
Elles doivent être également suivies lorsque le niveau d'ex- Ne pas chauffer pour accélérer la dissolution.
position exige des moyens de protection plus lourds (isola-
teur, hotte à flux d'air laminaire vertical). — Prélèvement après dissolution éventuelle (90)
- La technique de prélèvement dépend de la méthode de
** Cas des préparations en ampoules (83) compensation utilisée :
- Faire descendre dans le corps de l'ampoule, par simple . avec une prise d'air hydrophobe : éviter que du liquide
percussion, tout le médicament situé dans la pointe. n’entre en contact avec le filtre,
. avec un système de transfert : aucune difficulté particulière,
- Désinfecter la pointe de l'ampoule. . avec la technique de l'aspiration d'air (cf supra) : il y ajout
- Entourer celle-ci d’une compresse afin d'éviter, au d'une quantité d'air emprisonné dans la seringue et aspira-
moment de la brisure, la projection de médicament ou une tion d'une quantité équivalente de liquide et ainsi de suite
coupure au niveau des gants ou des doigts. jusqu'à aspiration de la quantité nécessaire ; l'excès d'air est
- Prélever la quantité nécessaire dans une seringue d'un rejeté dans le flacon.
volume au moins supérieur de 25 % au volume à injecter. - Retirer avec précaution l'aiguille solidaire de sa seringue
- Recueillir le volume en excès et chasser l'air dans une en ayant soin de placer une compresse stérile autour du goulot.
compresse stérile. - Ajuster précisément le volume en rejetant l'excès de liqui-
- Désolidariser l'aiguille ayant servi au prélèvement et la de dans une compresse stérile.
jeter, sans la recapuchonner ou la tordre, dans un conteneur - Désolidariser l'aiguille ayant servi au prélèvement et la
à large ouverture adapté à cet usage. jeter, sans la recapuchonner ou la tordre, dans un conteneur
- Adapter sur la seringue à embout verrouillable («luer à large ouverture adapté à cet usage.
lock») une aiguille munie de son cache protecteur ou un - Adapter sur la seringue à embout verrouillable (« luer lock »)
bouchon, avant l'usage qui doit en être fait. une aiguille munie de son cache protecteur ou un bouchon,
suivant l'usage qui doit en être fait.
** Cas des préparations en flacon type pénicilline
Toute préparation correctement identifiée et datée doit être
— Mise en solution des poudres (47, 83)
administrée dans les instants qui suivent.
- Désinfecter le bouchon du flacon.
Tout transport d'une unité centrale de reconstitution au ser-
- Prélever dans une seringue à embout verrouillable la vice utilisateur doit être fait dans un conteneur rigide. Une
quantité de solvant utile. Prévoir une seringue de contenan- étiquette attire l'attention des utilisateurs sur le caractère de
ce au moins supérieure de 25 % au volume à injecter. la préparation.
- Transvaser lentement le solvant dans le flacon par petites Exemple :
fractions qu’il faut faire couler doucement le long des
parois en ayant soin d'entourer le goulot et l'embase de l'ai- PRODUITS TRÈS ACTIFS
guille d'une compresse stérile afin d'éviter toute dispersion RESPECTEZ LE PROTOCOLE DE PROTECTION
d'aérosol médicamenteux dans l'atmosphère.
Cette opération crée, si le volume de solvant est important,
une surpression qu'il est préférable de compenser par les
techniques classiques : ** Addition d'un médicament à un liquide de rinçage ou de
. soit utiliser une prise d'air hydrophobe dont le percuteur perfusion
est placé au dessus du liquide ; après ajout du solvant, aspi- - Maintenir en place ou placer un champ de soin.
rer dans la seringue une bonne quantité d'air du flacon afin
d'y créer une pression négative. L'air peut être maintenu - Prélever le produit comme énoncé ci-dessus.
dans la seringue ou rejeté dans un flacon stérile vide, - Ne pas désolidariser l'aiguille ayant servi au prélèvement.
. soit utiliser un dispositif de transfert muni d'un filtre : dis- - Désinfecter le bouchon du flacon de perfusion ou de la
pensing pin (Bruneau), cytosafe (Bioser), poche (si nécessaire).
. soit injecter du solvant par petite fraction mais en aspirant
un peu d'air du flacon entre chaque ajout. L'air aspiré sera, - Transvaser le contenu de la seringue en ayant soin d'en-
au total, égal au volume de solvant transvasé ; il peut être tourer l'aiguille et le bouchon d'une compresse stérile pen-
maintenu dans la seringue ou rejeté dans un flacon stérile vide. dant toute la durée de l'opération et particulièrement lors du
retrait de l'aiguille. Pour les flacons, si le volume à transva-
- Agiter le flacon de façon à dissoudre totalement la poudre ser est important, utiliser une prise d'air hydrophobe.
tout en maintenant piquée dans le bouchon l'aiguille soli-
daire de sa seringue. Certains anticancéreux (cyclophospha- - Procéder aux opérations habituelles : mélange, mirage,
mide, ifosfamide) nécessitent une longue agitation. étiquetage.
PRODUITS TRÈS ACTIFS — Éventuellement application des conseils prévus pour une
À INCINÉRER SANS OUVRIR extravasation.
— Surveillance de la zone touchée pendant 3 semaines.
Traiter l'ensemble selon le protocole local d'élimination des
déchets contaminés. ** Aiguilles ayant servi à l'injection intraveineuse ou à
toute autre injection en contact avec le sang du malade
* Flacons
— Protocole identique
** Vides — Prendre en compte, éventuellement, l'existence d'une
Ils peuvent être traités de la même façon que le matériel à pathologie associée (hépatite, VIH).
usage unique. Sur le plan pratique, la déclaration auprès du médecin du
travail est obligatoire. Il est recommandé d’utiliser et d’ap-
** Contenant encore du médicament anticancéreux pliquer les recommandations du GERES (cf infra).
— Il faut se méfier de réactions simples publiées ici ou là, ** Pour les solides
ou qui, bien qu'assurant l'inactivation du médicament,
aboutissent à la formation de résidus pouvant conserver un — Faire de même avec un matériel absorbant humidifié.
pouvoir carcinogène. — Laver à plusieurs reprises la zone où a eu lieu l'incident,
avec un détergent, suivi d'un rinçage.
Sauf pour les anthracyclines, ne pas utiliser d'eau de Javel - d'une formation pratique et d'une information complète
qui risque d'entraîner la formation de dérivés toxiques. destinées à faire comprendre la nécessité de respecter dans
son intégralité le protocole établi ; des réévaluations périodiques
sont nécessaires pour vérifier l'absence de dérive des pratiques.
- d'une surveillance médicale plus fréquente en l'absence de
Bonnes pratiques de manipulation "marqueurs" d'exposition.
des médicaments anticancéreux :
recommandations minimales niveaux II et III
2.2. Documents de fabrication
1. Généralités Il y a une quasi nécessité dans un unité centralisée d'un sup-
port informatique permettant l'édition de fiches de fabrica-
Les niveaux d'exposition II et III nécessitent des moyens tion, étiquettes, ordonnancier, plannings divers, statistiques.
supplémentaires par rapport aux techniques de base accep- Il est également souhaitable que la prescription soit elle
tables pour le niveau I. Cependant, les procédures et modes aussi informatisée et connectée par réseau avec l'unité de
opératoires d'utilisation de moyens de protection tels qu'iso- préparation des anticancéreux. À défaut, un thésaurus des
lateurs ou hottes à flux d'air laminaire vertical doivent inté- protocoles de chimiothérapie validé par les responsables
grer la plupart des méthodes de travail décrites au chapitre cliniques constitue un élément de sécurité fondamentale ; il
précédent (bonnes pratiques de niveau I) qui visent à mini- est matérialisé par des ordonnances pré-imprimées à utiliser
miser les projections et la dispersion des anticancéreux dans le plus systématiquement possible.
l'environnement.
Chaque préparation fait l'objet d'une fiche de fabrication qui
Il faut mettre en place une structure sous responsabilité reprend :
pharmaceutique, avec des pharmaciens et préparateurs for-
- les identifications complètes du malade (avec numéro d'iden-
més et régulièrement évalués. Il peut s'agir :
tification permanent s'il existe), du prescripteur et du service,
- soit d'une salle blanche ou propre équipée d'une ou plu-
- la date de fabrication et le "préparateur responsable",
sieurs hottes à flux d'air laminaire vertical. Il est difficile de
fixer rigoureusement, à l'hôpital, une frontière entre salle - les médicaments utilisés : nature, dosage, nombre et
blanche et salle propre et de définir, in fine, quelle solution numéro de lot,
retenir. - le solvant de reconstitution et celui de dilution ainsi que
- soit d'isolateurs (travail en isotechnie). les quantités utilisées de chacun,
- le contenant : poche, flacon, seringue, cassette,
Chaque établissement doit mener une réflexion globale et
- la concentration finale,
retenir une solution compatible avec la sécurité des malades
et du personnel, l'efficacité, les contraintes économiques. - la durée de stabilité,
- le double de l'étiquette,
Le stockage dans les unités de soins doit être individualisé * Utilisation de la hotte
et un contrôle par la pharmacie permet de récupérer les pro-
Il ne faut pas :
duits non utilisés pour les recycler ou pour les détruire.
- arrêter le moteur de la hotte (passer en vitesse de veille
pour les périodes d'inactivité),
3. Préparation sous hotte - y introduire du matériel non stérile ou non décontaminé,
à flux d'air laminaire vertical (5, 79, 82)
- encombrer le volume de travail, ce qui perturbe l'écoule-
La hotte doit être dans une salle propre ou blanche (voir ment laminaire,
plus haut), faisant partie d'une unité centralisée ou décen- - utiliser le flux pour d'autres types de préparations que
tralisée sous contrôle pharmaceutique. celles des anticancéreux.
La hotte est réservée à la seule manipulation des anticancé-
reux. Des contrôles périodiques doivent être institués :
Les techniques de base décrites au chapitre traitant des pré- - vitesse du flux,
cautions de niveau I sont à respecter.
- contrôle bactériologique,
3.1. Les locaux - contrôle du colmatage des filtres.
Les enceintes rigides en dépression sont parfois utilisées Conduite à tenir en cas d’incidents liés à la mani-
pour des préparations de produits pulvérulents et semblent pulation des anticancéreux
plus fréquentes dans certains pays (Grande Bretagne).
Les points critiques sont ceux au niveau desquels il y a Des incidents sont possibles lors de toute manipulation de
risque de communication entre l'intérieur et l'extérieur de médicaments. Dans le cas des anticancéreux, ils prennent
l'isolateur : principalement gants, manchettes, scaphandres; un relief particulier et nécessitent de mettre en œuvre
les procédures de mise en œuvre de l'isolateur doivent pré- immédiatement des mesures simples et connues de tous :
ciser leur modalités d'entretien et de remplacement. personnel pharmaceutique, infirmiers, aides-soignants...
4.2. Cas des liquides Elle peut se faire par incinération à condition de n'avoir
recours qu'à des fours homologués et brûlant à une tempé-
- Utiliser un matériel absorbant adapté à l'importance du rature supérieure à 1 200°C. En raison de la variété des ins-
renversement. L'ouate de cellulose, les pansements absor- tallations et des difficultés techniques, il n'est pas possible
bants répondent parfaitement à ce besoin. de garantir l'absence de résidus volatils carcinogènes dans
- Procéder au ramassage méticuleux des particules de verre les fumées. En conséquence, cette méthode est contestée
et du liquide. Mettre l'ensemble du matériel utilisé et les par certains qui préconisent plutôt une destruction chimique.
débris ramassés dans un double sac non traversable (type
sac Poupinel) et procéder à l'élimination par incinération. Des techniques sûres et fiables, publiées par l'OMS, garan-
tissent l'absence de résidus carcinogènes. Elles sont cepen-
dant difficiles à mettre en œuvre et les réactifs sont quel-
4.3. Cas des solides
quefois plus dangereux que les anticancéreux eux-mêmes.
- Faire de même que pour les liquides avec un matériel Elles devraient être réservées à des centres manipulant de
absorbant humidifié. grandes quantités d’anticancéreux et disposant d'un person-
nel spécifiquement formé à cette tâche. Il faut se méfier de
- Laver à plusieurs reprises la zone avec un détergent suivi réactions simples publiées ici ou là et qui, bien qu'assurant
d'un rinçage. l'inactivation du médicament, aboutissent à la formation de
Sauf pour les anthracyclines, ne pas utiliser d'eau de Javel résidus gardant un pouvoir carcinogène ou mutagène.
qui risque d’entraîner la formation de dérivés toxiques.
6. Destruction des produits périmés Cette liste ne se limite pas forcément aux seuls anticancéreux.
Parmi les autres médicaments présentant un risque réel bien
Il faut envisager avec le laboratoire fabricant ou distributeur que moindre en cas de bris de flacon, il peut être cité :
MITRAMYCINE®, neuroleptiques, aminosides, anesthésiques
la meilleure méthode de destruction ou, mieux, la reprise
des médicaments périmés pour destruction (14). volatils. Il faut insister sur les produits normalement en
stock dans l'établissement
.
Lors d'une commande et tout particulièrement s'il s'agit d'un - utiliser un conteneur rigide ou un sac de plastique portant
produit nouveau ou inhabituel, apposer sur le double de la les noms du service et du malade, nécessaires pour la mani-
commande servant à la réception une marque (exemple : pulation des médicaments et pour l'envoi au service.
tampon ”Précautions”) visant à renforcer la vigilance du Exemple :
réceptionnaire.
Il faut regrouper lors du stockage l'ensemble des anticancé- PRODUITS TRÈS ACTIFS
reux dans un endroit isolé des autres médicaments, et y RESPECTEZ LE PROTOCOLE DE PROTECTION
apposer les consignes de sécurité et la conduite à tenir en
cas de bris de flacon ou écrasement de comprimés. 1.3. Attitude immédiate en cas de bris de flacon ou d'écra-
sement de comprimés ou de gélules
1.2. Distribution
Cf supra : Protection du manipulateur.
Lors de la distribution, il convient de :
- prendre son temps, 1.4. Attitude immédiate en cas de réception de cartons
- lire attentivement le nom et le dosage (ne pas accepter de contenant des flacons endommagés
prescription en sigle) et comparer éventuellement la deman- Cf supra : Protection du manipulateur.
de avec le protocole déposé à la pharmacie,
- placer obligatoirement les flacons et ampoules dans un
1.5. Destruction des produit périmés
récipient de collecte (plateau, haricot, sac, carton...), ne pas
toucher les comprimés avec les mains, Cf supra : Protection du manipulateur.
Il n'y a, à l'heure actuelle, aucun fait permettant d'envisager Le matériel "contaminé" peut être identifié avec un signe de
une toxicité autre que locale pour les personnes manipulant reconnaissance discret mais suffisant pour attirer l'attention
les excreta. du personnel sur les précautions à prendre.
Mesures de protection vestimentaire Certains préconisent l'incinération des excreta. Cette procé-
dure semble abusive.
1. Gants (81)
Beaucoup de malades traités par anticancéreux sont auto-
Le port de gant (une ou deux paires) est la mesure minima- nomes et vont dans les toilettes du service ou de la chambre.
le à respecter. La nature des gants (vinyle ou latex) fait tou- Il n'y a donc pas de raison de réserver un traitement parti-
jours l'objet de discussion (cf supra Protection du manipu- culier aux excreta.
lateur). Toutefois les gants en latex semblent présenter cer- En revanche, il est souhaitable de les inviter à uriner en
tains avantages : ils sont plus confortables, peuvent être position assise «dite de sécurité» afin d’éviter une contami-
épais, avoir des manchettes longues et serrées au poignet. nation accidentelle.
La possibilité de mettre une double paire de gants (vinyle
sur latex) est envisageable.
L'utilisation d'un masque et de lunettes de protection est une Si le médicament est donné pendant plusieurs jours, il
mesure logique. convient d'additionner la durée de la cure et la durée préconisée.
Cependant elle est peu réalisable en pratique dans la
chambre puisqu'elle contribue à créer un climat d'anxiété
chez le malade ou l'entourage. En conséquence, ils ne 2. Le malade
devront être portés que lors du transvasement des excreta
hors de la chambre ou en cas d'administration intravésicale Une insuffisance rénale ou hépatique sont susceptibles de
des anticancéreux. retarder l'élimination de certains médicaments.
Durée pendant laquelle des mesures de protection sont nécessaires vis à vis des selles et des urines.
BCG 6 -
Bléomycine 3 - uriner
Carboplatine 1-3 -
Carmustine 4 -
Chlorméthine NR NR
Cisplatine 7 -
Cytarabine 1 NR
Dactinomycine 5 8
Dacarbazine 2 -
Docétaxel - 7
Elliptinium 7 7
Fotémustine 2 2
Gemcitabine 1-2 NR
Durée pendant laquelle des mesures de protection sont nécessaires vis à vis des selles et des urines. (suite).
Ifosfamide 2-4 7
Oxaliplatine 4
Pentostatine 60 -
Procarbazine 2 -
Raltitrexed 5-7
Streptozocine 3 -
Thioguanine 5 5
Thiotépa per os 1 -
- IV 3- 4
Topotécan 5-7
Vindésine 5 idem
Vinorelbine - 7
La majorité des anticancéreux est administrée par voie Ceux-ci, ou leur répétition, doivent être limités aux exa-
intraveineuse. mens indispensables. Chaque fois que possible, des exa-
mens dans d'autres territoires vasculaires ou au bout des
Toutes les mesures susceptibles de protéger le faible capital doigts sont réalisés.
veineux disponible doivent être mises en œuvre compte
tenu du fait que les cures successives de médicaments géné- Chez les malades traités pour cancer du sein, les injections
ralement agressifs vont l'éprouver. dans le bras controlatéral à la lésion sont recommandées.
Cette précaution est destinée à éviter le risque, sans doute
faible, d'œdème lymphatique du membre supérieur, compli-
Le matériel qué parfois de thrombophlébite.
Entre les ponctions, des pommades protectrices vasculaires
Les injections intraveineuses directes doivent être excep- peuvent être recommandées.
tionnelles et remplacées par des injections dans la tubulure
de perfusion (injection dite intratubulaire).
Après injection, 10 à 50 ml de solution de perfusion sont Cette mesure, quelquefois contestée, ne se justifie plus lors-
perfusés afin d'entraîner l’anticancéreux dans le torrent cir- qu'il est important d'injecter des anticancéreux selon une
culatoire et rincer l'endothélium veineux. séquence particulière.
Un rinçage de veine est pratiqué entre chaque injection.
Si plusieurs anticancéreux sont à injecter, il faut utiliser des En cas d'extravasation, adopter le protocole détaillé dans le
seringues différentes. chapitre : Attitude pratique en cas d'extravasation de médi-
caments anticancéreux (cf infra).
Il est souvent préconisé de commencer par l’anticancéreux
le plus irritant (cf infra Attitude pratique en cas d’extrava- Malgré ces précautions et du fait de la répétition des injections,
sation de l’anticancéreux) et d'aller par ordre décroissant de le réseau veineux devient souvent d'accès quasi impossible.
toxicité.
Cet ordre est suggéré par le fait que le malade est plus atten- Le recours à ces techniques désormais courantes est logique
tif en début de traitement et que l'intégrité vasculaire tend à dès qu’il est sur que le malade est susceptible de recevoir
décroître à chaque séquence d'administration d’anticancé- une chimiothérapie répétée : cathéters centraux tunnellisés
reux. ou non, chambres implantables...
L'abord veineux périphérique, malgré la facilité du geste - axillaire : alternative en cas de troubles de l'hémostase,
technique, ne répond pas à cet impératif puisque le capital technique difficile à maîtriser,
veineux disponible, pratiquement limité à l'avant-bras, se - fémorale : facile quant au geste technique mais exposant
dégrade rapidement. plus facilement aux risques de thrombose en raison du tra-
L'abord veineux central répond mieux aux nécessités impo- jet important dans la veine cave inférieure.
sées par l'administration au long cours des médicaments
anticancéreux. Il économise le capital veineux et apporte un
"confort" relatif au malade traité.
Toutefois la pose et la maintenance de tout système exige
Les différents systèmes d’administration
une technicité et une asepsie rigoureuse en raison du risque
1, 2, 3, 21, 50, 66, 84)
de complications hémorragiques, infectieuses et thrombo-
emboliques.
1. Cathéters longs extériorisés
Le choix du matériel est fonction de la voie d'abord, de la
1.1. Description
durée du traitement, du rythme des cycles, des médicaments
utilisés et de son coût. Les matériaux constitutifs des cathéters longs extériorisés
doivent être choisis pour leur inertie vis-à-vis des tissus :
Les abords veineux superficiels sont inutilisables de façon polyéthylène, silicone, polyuréthane.
durable. Les abords veineux peuvent être réalisés par voie : Leur biocompatibilité avec les médicaments perfusés est
- sous-clavière : la plus répandue, relativement facile pour rarement connue.
la pose et la tunnellisation mais exposant aux risques L'abord central, dans un gros tronc veineux ou artériel, est
d'épanchements liquidiens ou gazeux... mis en place sous anesthésie locale ou générale au moyen
d'un introducteur.
- jugulaire interne : moins dangereuse, mais plus difficile
sur le plan technique et exposant plus souvent le malade aux Certains cathéters sont à double ou triple lumière et per-
complications infectieuses, mettent l'administration simultanée ou séquentielle de
médicaments ayant des débits ou des viscosités différents
ou présentant des incompatibilités physicochimiques.
Dossier 2001, XXII, 1-2 33
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
- le rinçage au chlorure de sodium à 0,9 % après chaque La pose d’une chambre à cathéter implantable est un acte
manipulation, chaque prélèvement ou entre chaque injec- chirurgical réalisé sous anesthésie générale ou locale. L'inter-
tion de médicament, vention dure une quinzaine de minutes (opérateur entraîné).
- une héparinisation (cf infra),
2.3. Remarques (1, 2)
* Certains gestes ne doivent jamais être effectués :
La manipulation des cathéters longs extériorisés demande
- faire des manœuvres de désobstruction sous pression (cf une rigueur extrême ; elle comprend :
infra),
- le rinçage au chlorure de sodium isotonique après chaque
- en cas d’un éventuel déplacement du cathéter : ne jamais manipulation, chaque prélèvement ou entre chaque médica-
injecter avant d'avoir vérifié sa position grâce à un contrôle ment injecté,
radiologique.
- le rinçage au chlorure de sodium à 0,9 % après chaque
* Pour limiter les risques infectieux, le cathéter peut être manipulation, chaque prélèvement ou entre chaque injec-
tunnellisé sous la peau afin de faire ressortir le point de tion de médicament,
ponction cutané à distance du point de pénétration vascu- - une héparinisation (cf infra).
laire. Pour éviter tout déplacement ou ablation, volontaire Dans de plus en plus de centres, lorsque la chambre du
ou non, la pose de fils de maintien est indispensable. cathéter implantable n'est plus utilisée régulièrement, l'hé-
parinisation est suspendue.
2. Chambres à cathéter implantable
3. Autres systèmes
2.1. Description
Une chambre à cathéter implantable ou site implantable est Les systèmes précédents peuvent être connectés à une
un dispositif implanté sous la peau et permettant des injec- pompe qui améliore la sécurité, la régularité d'administra-
tions intraveineuses, intra-artérielles ou autres, répétées ou tion et la tolérance des médicaments.
discontinues par simple injection sous-cutanée. Le confort du malade en est le plus souvent amélioré.
Il est composé de 2 parties : un réservoir ou chambre et un Les pompes sont le plus souvent externes, rarement implan-
cathéter. A ce jour, plus de 280 dispositifs sont inscrits au tables. Une variante de système d'administration est repré-
TIPS. sentée par les pousse-seringues, dont la gamme est très
étendue de simple voie à programmable à plusieurs voies.
* Réservoir ou chambre
Le réservoir se trouve directement en position sous-cutanée.
4. Diffuseurs
Il peut être en acier inoxydable, en titane ou de préférence
en silicone, en polyuréthane ou en résine.
4.1. Description
Il comporte des dispositifs de fixation. Sa partie supérieure
est constituée d'un septum épais pouvant être perforé à mul- Les diffuseurs pour chimiothérapie sont portables, auto-
tiples reprises, sans risque de fuite, par des aiguilles spé- nomes, non réutilisables, inscrits au TIPS (tarif interminis-
ciales dites de Huber. De nombreux modèles d'aiguilles tériel des prestations sanitaires). A ce jour, 138 dispositifs
existent, certaines permettant un maintien solide à la sont inscrits.
chambre.
1.1. Localisation du cathéter Actuellement il semble que la majorité des infections docu-
mentées, liées aux abords veineux centraux sont dues aux
La voie jugulaire expose plus à l'infection que la voie sous-
Staphylocoques coagulase négatif (S. epidermidis surtout
clavière, en absence de tunnellisation du cathéter.
puis saprophyticus, hominis et hæmolyticus) qui peuvent
être responsables de septicémies.
Les autres germes les plus fréquemment rencontrés sont En cas de staphylocoque coagulase négatif, le retrait du
Staphylococcus aureus, les bactéries à Gram négatif en par- cathéter ne se justifie que si l'état infectieux persiste malgré
ticulier : bacille pyocyanique et Acinetobacter, les Candida l'introduction d'une antibiothérapie adaptée associant, selon
(species, tropicalis, krusei...). Il convient de remarquer éga- des combinaisons empiriques, différents antistaphylococ-
lement l'incidence et la gravité croissante des infections à ciques (glycopeptides, rifampicine, fosfomycine, acide
Bacillus species et des infections polymicrobiennes. fusidique, fluoroquinolones...) et éventuellement des bêta-
lactamines à large spectre, voire des aminosides.
5. Attitudes thérapeutiques Lorsque les infections sont causées par d'autres germes
notamment Pseudomonas, levures, Bacillus, l'ablation est
Dès qu'une infection liée au système d'administration cen- considérée comme l'attitude la plus sage associée à une
trale est suspectée, deux attitudes sont de règle : antibiothérapie poursuivie 15 à 30 jours.
- instituer une antibiothérapie systématique empirique,
Dans le cas où le dispositif d'administration centrale est
- rechercher le germe et le foyer infectieux. maintenu en place, la technique du "verrou antibiotique" est
Les autres gestes dépendent de la gravité de l'infection et souvent préconisée. Elle consiste à placer chaque jour dans
amènent le médecin à s'interroger sur la nécessité du retrait la lumière du cathéter 2 ml de chlorure de sodium isoto-
du dispositif central. Le retrait du cathéter ne doit pas être nique mélangé à un antibiotique aminosidique ou glyco-
systématique. peptidique à concentration suffisante (ex : 3 à 5 mg/ml
d'amikacine). Dans le cas des cathéters multilumières, le
En cas de choc septique, et en dehors de toute autre ori- verrou doit être réalisé dans chacune d'entre elles.
gine vraisemblable, le retrait du cathéter ne se discute pas.
Il est accompagné d'une recherche bactériologique comme Malgré quelques complications toujours possibles, la tech-
précédemment exposé et d'une mise sous antibiothérapie, nologie actuelle permet de dispenser aux malades leur chi-
particulièrement si le malade est aplasique. miothérapie anticancéreuse à domicile ou en hospitalisation
de jour sans les priver ou les éloigner trop longtemps de leur
En dehors du choc septique, il est possible d'adopter la environnement familial, affectif ou professionnel, mais en
même attitude. les éloignant des germes hospitaliers sélectionnés et multi-
Mais il peut être envisagé de changer le cathéter ou de le résistants.Le respect d’une technique appropriée d'injection
laisser en place sous contrôle d'une antibiothérapie systé- doit permettre de prévenir le risque d’extravasation.
matique à large spectre.
Cette attitude doit être réévaluée après 48 à 72 heures en Les contre-indications absolues au traitement d'une infec-
fonction de l'état clinique du malade et des résultats bacté- tion liée au cathéter [ILC] en place sont : le choc septique,
riologiques. la thrombophlébite infectée, la septicémie à levures, à sta-
phylocoque doré ou à Pseudomonas aeruginosa, de tunnel-
Si l'état infectieux s'améliore et si les cultures sont néga- lisation infectée, de syndrome septicémique prouvé ne
tives, le cathéter peut être laissé en place, mais l'antibiothé- répondant pas à une antibiothérapie adaptée en 48 heures et
rapie doit être maintenue jusqu'à disparition de la fièvre et en cas de septicémie à germes rares : Corynebacter ou
retour des neutrophiles à des chiffres acceptables. Bacillus cereus.
Une extravasation survient au cours des traitements chimio- Conduite en cas d'extravasation (39, 44, 55)
thérapeutiques avec une fréquence de 0,1 à 5 %, et peut
conduire à des complications sévères si un traitement n'est 1. Traitement immédiat
pas entrepris dès la prise de conscience de l'incident.
Le traitement doit être immédiat.
Reconnaissance d'une extravasation Il doit tenir compte de la sévérité de la réaction réelle ou
et de ses complications (55) anticipée en fonction du tableau précédent.
Les phénomènes liés à l'extravasation d'un médicament 2.3. Aspirer, si possible, 3 à 5 ml de sang pour retirer le
anticancéreux ne doivent pas être confondus avec une into- maximum de l’anticancéreux
lérance locale propre à certains produits (fluorouracile, dau-
norubicine, doxorubicine...). 2.4. Injecter par l'aiguille 5 à 10 ml de chlorure de sodium
isotonique afin de diluer le médicament, sauf en cas de
liposomes (risque d’altération).
Risques potentiels des anticancéreux 2.5. À l'aide d'une aiguille courte, aspirer, par voie sous-
cutanée, le maximum de liquide infiltré. Cette mesure dou-
Il est habituel de distinguer 3 niveaux de risques liés à l'ex- loureuse, non recommandée par tous les spécialistes, peut
travasation des anticancéreux : survenue de nécroses être réalisée sous couvert d'un spray ou d'une crème anes-
sévères, d’irritation ou absence de réactions sévères. Les thésique locale.
médicaments non cités dans le tableau ci-dessous doivent,
par mesure de prudence, être considérés comme à risque
sévère.
2.6. Délimiter les contours du territoire extravasé par un 3. Mesures complémentaires générales
crayon dermographique indélébile (certains préconisent de
prendre une photographie) Les mesures complémentaires générales au protocole ci-
dessus consistent en l'application fréquente de pansements
froids ou chauds au niveau de la zone d'extravasation.
2.7. Prévenir immédiatement un médecin et envisager
Les pansements froids sont recommandés puisqu'ils empê-
l'administration d'un antidote spécifique - s'il existe (cf
chent, du fait de la vasoconstriction réflexe, la dispersion du
protocole spécifique) - ou la suite des mesures à mettre en
médicament. Ils favorisent l'action des antidotes quand ils
œuvre. Noter sur le dossier du malade tous les paramètres
existent mais semblent inefficaces dans le cas des vinca alcaloïdes.
importants : médicament extravasé, concentration, volume
Dans ce cas, les pansements chauds, qui facilitent la disper-
extravasé estimé, territoire, état du site...
sion de l’anticancéreux, sont préconisés. Certains alternent
pansements froids (1 à 2 heures après l'administration de
2.8. En l'absence de mesures spécifiques, retirer le dispo- l'antidote), puis pansements chauds pendant 1 à 2 jours.
sitif d'injection si celui-ci a été conservé (cf supra
Héparinisation et désobstruction des cathéters)
4. Protocole complémentaire au protocole général
2.9. Si possible, faire en sorte que le territoire extravasé pour les médicaments vésicants
soit élevé au–dessus du niveau du cœur (une nuit pour un
hospitalisé, bras en écharpe, 2 jours pour un malade ambulatoire). La littérature médicale est riche en conduites spécifiques
face à l'extravasation de certains anticancéreux. Le bénéfi-
2.10. Appliquer fréquemment (toutes les 2 heures par ce réel de ces mesures n'est pas toujours démontré.
exemple) sur la zone extravasée une pommade calmante :
hydrocortisone 1 %, pommade antiœdémateuse, hépari- 4.1. Protocole concernant la daunorubicine, la doxorubi-
noïdes (HÉMOCLAR®...), liniment oléo-zincique, cold cream cine, l’épirubicine et la pirarubicine (23)
(crème à l’argent) (77).
* Instillation d’un corticoïde
2.11. Exercer une surveillance clinique au bout de 24 et 48
heures puis chaque semaine pendant au moins 6 semaines. Au niveau 7 du protocole général, il faut instiller un corticoïde.
Exemples : 1 ml de dexaméthasone ou de bétaméthasone à 4
mg/ml ; 1 à 2 ml d'hémisuccinate d'hydrocortisone à 100 mg/ml.
Dossier 2001, XXII, 1-2 39
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Prévention et traitement
des principaux effets indésirables
liés au cancer et à son traitement
ALOPÉCIE
INFECTION
MYÉLOTOXICITÉ
NAUSÉE-VOMISSEMENT
MUCITE, STOMATITE
TRAITEMENT DE LA DOULEUR
ALOPÉCIE
L'alopécie, totale ou partielle, est un des effets indésirables Risques d’alopécie et chimiothérapie
fréquemment rencontré lors de certaines chimiothérapies
anticancéreuses (20). Grade 0 : non alopéciant
Chlorambucil Pentostatine
Elle est toujours réversible mais représente un obstacle psy-
chologique sérieux à une bonne observance du traitement. Cisplatine Rituximab
La chute de cheveux débute 10 jours après le début de la Fotémustine Streptozocine
chimiothérapie. L'effet maximal n'apparaît qu'au bout d'un
Mercaptopurine Thioguanine
à 2 mois.
Oxaliplatine Thiotépa
Après l'arrêt de la chimiothérapie, la repousse des cheveux
demande plusieurs semaines à plusieurs mois. La texture et Grade 1 : peu alopéciant
la couleur de la chevelure peut être modifiée. Altrétamine Fluorouracile
Des mesures préventives doivent donc être mises en place : Busulfan Gemcitabine
- informer le patient sur la réversibilité de l'alopécie, Carboplatine Hydroxyurée
- préconiser l'achat d'une perruque avant le début du traite- Carmustine Interféron
ment (celles-ci sont remboursées par la Sécurité Sociale), Cisplatine Lomustine
- prévenir la chute des cheveux par l'utilisation d'un casque Cladribine Mitomycine
réfrigérant lors de la chimiothérapie.
Chlorméthine Procarbazine
Le casque doit être mis en place 5 à 10 minutes avant le Elliptinium Témozolomide
début de l'injection et maintenu jusqu'à deux heures après
son arrêt. Les oreilles doivent être protégées par un coton Grade 1-2 : peu à moyennement alopéciant
ou autre pansement. Asparaginase Melphalan
L'efficacité est imprévisible, celle-ci dépend du temps de Bléomycine Mitoxantrone
perfusion, de la dose administrée et de l’anticancéreux uti-
Dactinomycine Raltitrexed
lisé. Elle semble modeste en cas de polychimiothérapie
comportant plusieurs agents alopéciants. Fluorouracile*
Certaines contre-indications théoriques s'opposent à l'utili- Grade 2 : moyennement alopéciant
sation du casque réfrigérant :
Amsacrine Irinotécan
- cancer pulmonaire à petites cellules,
Cytarabine Méthotrexate
- métastases crâniennes (cutanées ou osseuses),
Dacarbazine Vincristine
- tumeurs à doublement rapide (leucémies),
Étoposide Vinblastine
- tumeurs cérébrales,
- tumeurs ayant un fort potentiel métastatique au niveau cérébral. Grade 2-3 : moyennement à très alopéciant
INFECTION
Généralités 3. Neutropénie, agranulocytose, aplasie
Le risque infectieux est majeur chez le malade cancéreux. Les termes de neutropénie, d’agranulocytose et d’aplasie
Il représente une cause fréquente de mortalité. sont définis par les taux de leucocytes et de polynucléaires
neutrophiles (32).
1. Agents infectieux impliqués (32)
* Neutropénie :
Tous les agents infectieux peuvent être rencontrés (bacté- - leucocytes < 2 G/l,
ries, virus, champignons, parasites) mais les infections bac-
- 1,5 G/l (Grade 1 - OMS).
tériennes demeurent de loin les plus fréquentes (90 %).
En cas d'hémoculture positive, 60 % des germes retrouvés
* Agranulocytose ou neutropénie sévère :
sont des cocci à Gram +, Staphylococcus aureus et surtout
les staphylocoques à coagulase - (SCN) ; pour les bacilles - leucocytes < 1 G/l,
Gram -, le plus rencontré est Escherichia coli. - neutrophiles < 0,5 G/l (Grade 4 - OMS).
Pseudomonas aeruginosa est le plus souvent associé à une
neutropénie et entraîne la plus forte mortalité. * Aplasie :
À coté des infections bactériennes, il est observé une pré- - Hb < 6,5 g/dl,
dominance des candidoses et des aspergilloses pour les - neutrophiles < 0,5 G/l,
infections mycosiques, de l’herpès et du CMV pour les - plaquettes < 100 G/l
infections virales, et de Pneumocystis carinii pour les
infections parasitaires. (G = Giga = 109)
Le risque d'infections majeures est lié à la profondeur Il est indispensable de distinguer pour la prise en charge les
(nadir) de la neutropénie ainsi qu'à sa durée (risque aug- neutropénies courtes (< ou = à 7 jours) et les neutropénies
menté au delà de 7 jours). Ces deux facteurs dépendent de longues (au delà de 7 jours) associées ou non à un déficit
la posologie, du mode d'administration et/ou des associa- immunitaire.
tions anticancéreuses utilisées.
Les nadirs et les délais de récupération sont notés dans les
monographies et correspondent à un traitement en mono-
thérapie à dose usuelle.
Signes d’appel d’une infection
2. Origine des infections Les signes d’appel d’une infection nécessitant une
démarche diagnostique et thérapeutique immédiate sont :
L'origine des infections est surtout d'ordre thérapeutique : - une fièvre ou hyperthermie définie par une seule déter-
- mécanique : utilisation de cathéters centraux et de sondes, mination supérieure à 38,5°C ou deux déterminations ou
plus supérieures ou égales à 38°C sur une période de 12
- liée à la chimiothérapie ou la radiothérapie neutropé- heures,
niantes : la toxicité hématologique des agent anticancéreux
est quasi constante aboutissant à une neutropénie voire une - des frissons, un collapsus.
aplasie.
Cette aplasie est : Remarques :
- soit spontanément réversible : aplasie transitoire, - une hypothermie (inférieure ou égale à 36°C) peut aussi
justifier du même type de prise en charge,
- soit durable après greffe de cellules souches hématopoïé-
tiques ou consécutive à une atteinte métastatique de la - toute fièvre survenant chez un malade neutropénique doit
moelle osseuse. être considérée comme d'origine infectieuse ; par contre,
Les déficits immunitaires (cellulaires et humoraux) et le elle n'est pas toujours présente (5 à 10 % des cas) ou peut
déficit fonctionnel des phagocytes, polynucléaires et mono- être masquée par des traitements antipyrétiques et/ou une
cytes/macrophages apparaissent comme les plus importants corticothérapie.
facteurs d’infection.
La prévention des infections repose sur : * Une antibiothérapie de large spectre est mise en œuvre
après la réalisation de 3 hémocultures, et sans en attendre
- des mesures d'hygiène : les résultats. Son instauration est une urgence.
. générales, notamment corporelles et de contact interhu- Elle consiste en l’association systématique de bêtalactami-
mains, avec des animaux domestiques, des fleurs coupées ne et d'aminoside à forte dose ; si nécessaire, elle est adap-
ou des poussières, tée en fonction du germe, ou en cas d'altération de l'état
. buccales (cf. fiche hygiène buccale). général, après 2 à 4 jours de traitement.
. relatives au soin de cathéter, Une association bêtalactamine/fluoroquinolone est une
alternative chez l'insuffisant rénal.
- le suivi de la numération formule sanguine. La durée minimale du traitement n'est pas clairement défi-
nie, il faut au moins attendre la récupération hématologique
Une antibiothérapie prophylactique par voie orale à large (neutrophiles > 0,5 G/l) et une apyréxie. En fonction du
spectre n'est pas recommandée du fait des risques potentiels foyer, elle peut être prolongée.
d'émergence de germes résistants.
L'introduction d'un glycopeptide, sauf circonstance clinique
La surveillance d'une neutropénie non fébrile est réalisée au particulière, doit être réservée à la seconde intention, soit 48
domicile et comporte le suivi hématologique et thermique. à 72 heures après le début du traitement, sans retour à l'apy-
L'apparition d'un syndrome fébrile impose une prise en rexie, ni amélioration clinique.
charge hospitalière. Une monothérapie par bêtalactamine à large spectre n'est
recommandable qu'en cas de neutropénie de courte durée et
sans signe de gravité.
- éventuellement un isolement du malade en chambre stéri- En cas de retraitement par la même chimiothérapie, une
le, avec port de masques, de calots, de surchaussures, limi- prescription à titre de prophylaxie secondaire de facteurs de
tation des visites et apports extérieurs, et lavage des mains, croissance hématopoïétique (G ou GM-CSF) est à discuter
à une posologie de 5 µg/kg/j (cf infra)
- une surveillance clinique : pouls, TA, température, diurèse
et recherche de signes cliniques de gravité,
- une surveillance biologique : NFS, ionogramme, enzymes 2. Aplasie durable
hépatiques, bilans rénal et glycémique, (avec ou sans greffe de cellules souches
- la recherche du germe impliqué en pratiquant : hématopoïétiques CHS) (14, 17, 41)
. une hémocultures en cas de température > 38,5 °C ou < 36 °C
ou de frissons (deux hémocultures à intervalles d'au moins La durée de la neutropénie est plus longue de 10 à 15 jours
une heure en 24 heures mais sur des sites de prélèvements minimum (toujours > à 7 jours), elle est plus profonde (neu-
différents). En cas d'antibiothérapie préventive, faire de 4 à trophiles < 0,5 G/l) et la récupération hématologique est
6 hémocultures sur 48 heures (25), fonction de la qualité du greffon. Le risque infectieux est
. d’autres prélèvements bactériologiques et mycologiques majeur chez ces patients.
au niveau de la sphère ORL (bouche, gorge), des urines
(ECBU), des selles (coproculture), du vagin et du cathéter 2.1. Conduite à tenir
et une radiographie pulmonaire.
La conduite à tenir consiste en :
- une hospitalisation : 30 à 100 jours en cas de greffe de Dans tous les cas (neutropénie courte ou prolongée), ces
CHS, voire plus dans d'autres cas, associations ne sont données que pour servir de base de tra-
- un isolement en chambre stérile éventuellement avec lit vail et de réflexion pour les services, et les comités du
sous flux laminaire stérile. médicament. Elles doivent être adaptées en particulier à
l'écologie des services, et éventuellement aux conditions
locales de soin.
2.2. Traitement
* Une antibiothérapie systématique doit être débutée dès
les prélèvements réalisés (cf. supra). 3. Traitement préventif par les
Les associations recommandées sont identiques à celles facteurs de croissance hématopoïétique (23, 30, 45)
préconisées pour les neutropénies courtes ; la bêtalacta- Deux facteurs de croissance hématopoïétique (FCH) sont
mines devra être active sur Pseudomonas aeruginosa et actuellement commercialisés :
choisie en fonction des épisodes infectieux précédents.
L'introduction du glycopeptide se fait selon les mêmes - le G-CSF (granulocyte colony stimulating factor) NEUPO-
règles. Il en sera fait de même pour l'aciclovir dans la pré- GEN®, GRANOCYTE®,
vention des infections virales à herpès virus et à CMV, ainsi - le GM-CSF (granulocyte macrophage colony stimulating
que des traitements antifongiques à base d'amphotéricine B factor) LEUCOMAX®.
IV après 4 à 7 jours de fièvre persistante (8, 27).
Ceux-ci sont indiqués en préventif afin de réduire la durée
* Décontamination digestive, soit "totale" à large spectre de neutropénies sévères induites par les chimiothérapies
ou "sélective" sur certains germes. neutropéniantes et ainsi en limiter leurs complications.
* Transfusions de culots globulaires. Le traitement de Leurs modalités d'utilisations font l'objet de deux monogra-
l'aplasie est complété par des transfusions de culots globu- phies spécifiques.
laires (Hb < 10 g/dl) et plaquettaires si nécessaire.
MYÉLOTOXICITÉ
La toxicité hématologique est la plus précoce et la plus fré- L’anémie est définie par un taux d'hémoglobine pondérale
quente des toxicités aiguës des médicaments anticancé- inférieure à 11 g/dl chez la femme et 12 g/dl chez l'homme.
reuses. Son mécanisme en est univoque : destruction des Un taux de 10 g/dl,maintenu par transfusion de concentrés
cellules souches hématopoïétiques en voie de différencia- érythrocytaires ou de culots globulaires, est le plus souvent
tion, alors que les cellules souches autorenouvelables sont suffisant .
épargnées. Cette toxicité sera donc le plus souvent réver-
sible, non cumulative et dose-dépendante ; sauf pour les Une transfusion de 2 culots globulaires (200-250 ml pour
nitroso-urées (carmustine, lomustine, fotémustine), la mito- les unités adultes, 100-125 ml pour les enfants) par 24
mycine C, le busulfan et le carboplatine qui présentent des heures est entreprise dès que le taux d'hémoglobine devient
toxicités cumulatives, retardées et durables. inférieur à 8 g/dl. Elle devra suivre les règles de sécurité
transfusionnelle : vérification du groupe sanguin au chevet
L'association de plusieurs substances myélotoxiques majo- du malade, surveillance tensionnelle, thermique, clinique
re la toxicité hématologique (39). stricte tout au long de la transfusion, une numération de
contrôle sera effectuée en fin de transfusion afin de vérifier
Anémie son efficacité.
L'atteinte de la lignée érythrocytaire est inconstante. Des Certains concentrés peuvent avoir des caractéristiques par-
signes de dysérythropoïèse, notamment une macrocytose ticulières en fonction d'indications spécifiques : appauvris
sont souvent associées. en leucocytes, déleucocytés, déplasmatisés, phénotypés,
irradiés et/ou ayant subi une recherche de Cytomégalovirus.
L'anémie apparaît le plus souvent tardivement, après plu- Une administration continue à faible dose entraîne un défi-
sieurs semaines de traitement. Elle est d'installation pro- cit immunitaire plus grand qu'une administration disconti-
gressive et souvent bien supportée. nue. Aucun traitement n'existe à l'heure actuelle.
Des anémies causées par une hémolyse aiguë sont plus
rares et témoignent d'une toxicité spécifique de 2 agents La réparation après arrêt du traitement est lente : 10 à 12
anticancéreux : mois pour récupérer une population lymphoïde fonctionnelle.
- l’elliptinium responsable de l’apparition d'anticorps anti- Les médicaments les plus fréquemment impliqués sont les
elliptinium : toxicité fréquente (40 %) en cas de schéma alkylants, notamment le cyclophosphamide, potentialisés
d'administration hebdomadaire, par une radiothérapie et/ou une pathologie sous-jacente ,
- la mitomycine C responsable de micro-angiopathie ainsi que la pentostatine, la cladribine et la fludarabine qui
thrombotique après administration systémique, et d’une provoquent une lymphopénie persistante nécessitant une
hémolyse intravasculaire apparaissant à des doses cumula- surveillance attentive des risques infectieux.
tives de 60 mg/m2.
La chimiothérapie anticancéreuse, et principalement les
sels de platine par leur toxicité rénale, peuvent provoquer
une anémie. Le traitement préventif ou curatif par un fac- Thrombopénie
teur de croissance de la lignée érythrocytaire, l’érythropoïé-
tine (ÉPREX®, NEORECORMON®), est possible. En hématolo- La thrombopénie apparaît pour des doses généralement plus
gie, son utilisation est validée par une AMM. Il doit être élevées que celles neutropéniantes, sauf en cas d'atteinte
administré dès le début de la chimiothérapie, si le taux d’hé- préférentielle de la lignée mégacaryocytaire.
moglobine est inférieur à 11 g/dl, à la dose initiale de 450
UI/kg/semaine (en 3 à 7 injections par semaine par voie Le risque hémorragique n'est pas corrélé au chiffre de pla-
SC), jusqu’à 3 semaines après l’arrêt des cures (24, 33). quettes, mais il devient important quand ce chiffre descend
au dessous de 30 G/l, et est majoré en cas de fièvre, de
Une adaptation posologique est possible : méningite et chez les enfants.
- si la réponse est majeure (augmentation du taux d’hémo-
globine > 2 g/dl), la posologie sera diminuée de moitié, Une transfusion de concentrés standards plaquettaires sera
donc entreprise en cas de thrombopénie inférieure à 30 G/l
- si le taux d’hémoglobine atteint 14 g/dl, il faut arrêter le et/ou de signes hémorragiques : hémorragie du fond de
traitement et ne le reprendre à demi dose qu’à partir de 12 l'oeil, hématurie, pétéchies...
g/dl (cf. monographie).
Il est utilisé soit des concentrés standards (unité contenant
au moins 5.1010 plaquettes sous un volume de 25 à 60 ml,
prescription de 6 à 10 UP par 24 heures en fonction du
Leuconeutropénie poids du malade), soit des concentrés unitaires ou CUP
obtenus par cytaphérèse d'un seul donneur (au moins 4.1010
La leuconeutropénie est la première manifestation de la plaquettes sous un volume inférieur à 50 ml).
myélosuppression. Sa gravité dépend de sa sévérité et de sa La transfusion de concentrés unitaires permet de limiter les
durée ; elle s'accompagne d'accidents infectieux dès que la phénomènes d’allo-immunisation.
neutropénie descend au dessous de 1 G/l.
Elle peut être prévenue par l’administration de facteurs de Le nadir des thrombopénies est souvent retardé par rapport
croissance hématopoïétique (G-CSF, GM-CSF) (cf à celui des leucopénies (2 à 4 semaines). La récupération de
Infections et monographies spécifiques) (9, 10, 23, 34). valeurs normales est plus lente : jusqu'à 6 semaines pour les
nitroso-urées, la mitomycine C et le carboplatine ; pour ces
médicaments, la toxicité est cumulative.
En cas de toxicité sévère (Grade 2 : 50-75 G/l), une réduc-
Lymphopénie tion de 30 % des doses est préconisée et symptomatique
lors de traitements antérieurs.
Une immunodépression peut intervenir parallèlement à la
neutropénie, mais elle est quantitativement plus brève et Une réduction partielle du stock de cellules souches totipo-
moins sévère. L'appréciation du déficit induit est difficile tentes (radiothérapie étendue, chimiothérapie intensive)
car non corrélé au chiffre des leucocytes. doit toujours être prise en compte.
Les manifestations cliniques sont d'origine infectieuse :
mycosiques, virales ou parasitaires.
Potentiel thrombopénique des anticancéreux (établi à partir des données des monographies)
NAUSÉE - VOMISSEMENT
Scopolamine (VAGANTYL®)
Modérée (30 à 60 %)
- Amsacrine - Asparaginase Neuroleptiques
- Cisplatine - Daunorubicine
(< 50 mg/m2) - Épirubicine — Phénothiazines :
- Doxorubicine - Fludarabine - chlorpromazine (LARGACTIL®)
- Fluorouracile - Fotémustine
- Gemcitabine - Idarubicine - métopimazine (VOGALÈNE®)
- Ifosfamide - Irinotécan — Butyrophénones :
- Mitomycine - Mitoxantrone
- halopéridol (HALDOL®)
- Oxaliplatine - Pentostatine
- Raltitrexed - Topotécan - dropéridol (DROLEPTAN® NSFP)
— Benzamides :
Faible (10 à 30 %)
- métoclopramide (PRIMPÉRAN®, ANAUSIN®)
- Bléomycine - Cladribine - alizapride (PLITICAN®)
- Cytarabine (faible dose) - Docétaxel
- Étoposide - Hydroxyurée Antidopaminergiques
- Interleukine 2 (en SC) - Melphalan
- Mercaptopurine - Méthotrexate Dompéridone (MOTILIUM®)
- Navelbine (faible dose)
- Paclitaxel - Tamoxifène Corticostéroïdes
- Thiotépa - Vincristine
- Dexaméthasone (SOLUDÉCADRON®)
- Vindésine - Vinblastine
- Méthylprednisolone (SOLUMÉDROL®)
Très faible (< 10 %) - ACTH (SYNACHTÈNE®)
- Busulfan - Chlorambucil
- Thioguanine Antagonistes des récepteurs 5 HT3 de la sérotonine
(12, 36, 37, 47, 49)
- Ondansétron (ZOPHREN®)
Dans d'autres cas, le délai d'apparition peut être retardé :
cisplatine, cyclophosphamide pour lesquels le maximum de - Granisétron (KYTRIL®)
vomissement se situe entre 12 et 24 heures après le début de - Tropisétron (NAVOBAN®)
la chimiothérapie et peut se poursuivre au delà de 24 heures.
- Dolasétron (ANZEMET®)
La durée des symptômes persiste en général de quelques
heures à 48 heures.
Neuroleptiques
Métoclopramide (PRIMPÉRAN®, ANAUSIN®) : 1 à 3 mg/kg - et jusqu’à 10 mg/kg/j - per os, voie rectale, IM, IV en per-
fusion sur 15 minutes, à renouveler toutes les 2 à 4 heures.
Métopimazine (VOGALÈNE®) : jusqu'à 15 mg per os, 5 à 10 mg voie rectale, 10 mg par voie IM ou IV lente, à renou-
veler toutes les 4 à 6 heures.
Alizapride (PLITICAN®) : 2 à 4 mg/kg per os, IM, perfusion IV sur 15 minutes, à renouveler toutes les 4 à 6 heures.
Ondansétron (ZOPHREN®) :
* En monothérapie
- Une injection unique de 8 mg en IV lente 30 minutes avant le début de la chimiothérapie.
Jusqu'à 32 mg en cas de risque émétogène extrême : en une injection unique en IV lente 30 minutes avant le début de la
chimiothérapie ou de la radiothérapie ou répartis en 1 injection de 8 mg avant le début de la chimiothérapie suivie d'une
perfusion continue sur 24 heures (1 mg/h).
Relais per os : 1 comprimé de 8 mg 2 fois par jour pendant 2 à 3 jours jusqu'à 5 jours , ou un suppositoire de 16 mg par jour.
- Ou 1 comprimé (lyophilisat) de 8 mg 2 heures avant la chimiothérapie moyennement émétisante ou la radiothérapie, ou
un suppositoire de 16 mg.
* En association aux corticoïdes : cette association est recommandée afin d'améliorer la réponse et le maintien de l'effi-
cacité antiémétique au fil des cures de chimiothérapie.
- Une injection unique de 8 mg d’ondansétron en IV lente 30 minutes avant le début de la chimiothérapie en association
avec dexaméthasone 16 mg en IV ou méthylprednisolone 120 mg en IV.
- Relais per os par 1 comprimé de 8 mg d'ondansétron 2 fois par jour pendant 2 à 3 jours et pouvant aller jusqu'à 5 jours
en monothérapie ou éventuellement en association avec des corticoïdes (exemple : méthylprednisolone 16 mg per os 2 fois
par jour pendant 5 jours).
- Une injection unique d'ondansétron à raison de 5 mg/m2 en perfusion sur 15 minutes, 30 minutes avant le début de la
chimiothérapie.
- Relais per os par 1 comprimé de 4 mg (enfant de 10 à 25 kg) ou 2 comprimés à 4 mg (enfant de plus de 25 kg) 2 fois par
jour et jusqu'à 5 jours. Il existe une forme sirop, dosé à 4 mg/5 ml, pour les malades ayant des difficultés à avaler.
Granisétron (KYTRIL®) : ampoule injectable de 3 mg/ml en perfusion IV. Dilution dans 20 à 50 ml d’une solution de glu-
cose à 5 % ou 10 % ou de chlorure de sodium à 0,9 % ou de soluté de Hartman, ou de lactate de sodium ou de mannitol.
1. En préventif :
- une ampoule de 3 mg par voie IV en perfusion 5 minutes avant le début de la chimiothérapie ou la radiothérapie. En cas
de nausées et vomissements, injection d’une 2ème ampoule.
- 1 comprimé unique de 2 mg, 1 heure avant la chimiothérapie moyennement à hautement émétisante ou de la radiothéra-
pie hautement émétisante.
- Ou 1 comprimé de 1 mg, 1 heure avant la chimiothérapie moyennement émétisante et un autre 12 heures plus tard.
- Il existe une forme en solution buvable dosée à 200 µg/ml (30 ml) à utiliser à la posologie de 100 µg/kg à répartir en 2
prises, une dans l'heure qui précède le début de la chimiothérapie et l'autre dans les 12 heures qui suivent pour les enfants
et les nourrissons.
1.2. En curatif :
- en l'absence de traitement préventif préalable : une à trois doses de 3 mg espacées d'au moins dix minutes,
- en cas de traitement préventif préalable : une à deux doses de 3 mg espacées d'au moins dix minutes.
La dose maximale journalière est de 9 mg, soit 3 perfusions de 3 mg par 24 heures.
Tropisétron (NAVOBAN®) :
- 1 ampoule injectable de 5 mg, dans 100 ml d’une solution isotonique en perfusion IV de 15 à 30 minutes, ou en IV
lente (> 1 minute) avant le début de la chimiothérapie moyennement à hautement émétisante.
- Relais per os : 1 gélule le matin au lever pendant 2 à 3 jours, jusqu’à 5 jours.
1. En préventif
- 1 ampoule injectable de 100 mg/5ml en IV directe de 30 secondes ou en perfusion de 15 minutes, 30 minutes avant le
début de la chimiothérapie moyennement à hautement émétisante.
- 1 comprimé dosé à 200 mg, 1 heure avant le début de la chimiothérapie moyennement émétisante.
2. En curatif
- Remarques
. Le phénobarbital se montre très efficace sur les nausées et les vomissements. Cependant, du fait de son effet sédatif, les
risques de régurgitation dans les bronches sont importants.
. Chez l'enfant, tous les protocoles antiémétiques sont utilisables avec une adaptation de dose.
CHIMIOTHÉRAPIE
sujets à sujets à
risque élevé risque faible
Protocoles Protocoles
antiémétiques antiémétiques
conventionnels conventionnels
(neuroleptiques (neuroleptiques
± corticoïdes) ± corticoïdes)
Traitement antiémétique
succès : échec majeur échec succès :
poursuite du sétron ± corticoïdes poursuite du
traitement traitement
succès : échec :
poursuite du réévaluation du traitement
traitement émétique et éventuellement
de la chimiothérapie
MUCITE, STOMATITE
La bouche est chez les cancéreux particulièrement fragile. 1. Remise en état de la dentition
Les lésions buccales (mucite, gingivostomatite, hémorra-
gie...) et dentaires sont fréquentes et peuvent être causées par : Elle doit se faire avant tout début de traitement et si l'état du
- le cancer lui-même, en raison de l’immunodépression ou de malade le permet (malade non aplasique...).
l'évolution du processus tumoral,
1.1. Extraction des dents à haut risque infectieux, des chi-
- la thérapeutique mise en œuvre, particulièrement la radio- cots et des dents branlantes dans les 15 jours à 3 semaines
thérapie et la chimiothérapie. précédant la première cure de chimiothérapie ou d'irradiation.
Une absence complète d'hygiène buccale fait préférer l'exé-
L'apparition de mucite reste une toxicité limitante de cer- rèse à la réparation.
taines associations d'anticancéreux, notamment à fortes
doses, et à ce titre peut entraîner des reports de traitement,
une mauvaise alimentation, une réduction des posologies. 1.2. Détartrage, pulpectomie, soins parodontaux et
apprentissage du brossage hygiénique des dents.
En l'absence de traitement curatif, les traitements sympto-
matiques (antalgiques) et les mesures d'hygiène buccale, 1.3. Réajustement parfait des prothèses et des bagues d'or-
préventives et/ou curatives, visent à maintenir une qualité thodontie. Dans le cas de l'irradiation, les gencives se modi-
de vie chez le malade cancéreux en évitant, notamment, les fient et peuvent rendre le port de prothèse douloureux.
dysphagies, et à empêcher que la cavité buccale ne soit la
porte d'entrée d'une infection, notamment si la mucite est
contemporaine d'une neutropénie sévère. 2. Soins de la bouche
Les manifestations cliniques vont d'un érythème déplaisant à 2.1. Nettoyage des dents
un œdème douloureux ou des ulcères. Elle touche la muqueu-
se labiale, les surfaces buccales, le plancher de la langue et le - Si le taux des plaquettes est supérieur à 30 G/l, le net-
palais. Elle est associée à d’une dysphagie, parfois totale. toyage se fait par brossage régulier des dents avec une bros-
se souple (type chirurgical) et à l'aide d'un gel fluoré.
L’utilisation d’un fil dentaire est recommandée.
- Si le taux des plaquettes est inférieur à 30 G/l, le nettoya-
Anticancéreux impliqués ge s'effectue à l'aide d'un coton tige et d’un hydropulseur
(prescription spécialisée).
Amsacrine, bléomycine, busulfan, chlorméthine, cyclo-
phosphamide, cytarabine, dactinomycine, daunorubicine,
2.2. Bains de bouche
docétaxel, doxorubicine, épirubicine, fluorouracile,
hydroxyurée, idarubicine, méthotrexate, paclitaxel, procar- Les bains de bouche s’effectuent à l’aide de produit com-
bazine, streptozocine. mercialisé ou d'eau bicarbonatée (2,5 g/100 ml) ou de for-
mules plus complexes.
Tous les autres anticancéreux peuvent induire des lésions
buccales à des degrés variables. Ils sont à répéter 3 à 6 fois par jour.
Cette toxicité est non seulement dose-dépendante, mais Exemples de formules de bains de bouche :
aussi schéma-dépendante. Par exemple, les perfusions
continues d'antimétabolites ou l'association à la radiothéra- a) - Carbonate monosodique 1,4 % 100 ml
pie aggravent les mucites. D'autres anticancéreux tels le - Amphotéricine B (FUNGIZONE®) 40 ml
méthotrexate et l'étoposide sécrétés dans la salives sont suspension buvable
directement toxiques.
- Bain de bouche commercialisé 75 ml
- Xylocaïne à 5 %, en cas de 24 ml
dysphagie importante
La douleur cancéreuse est toujours de nature complexe. 1. Les douleurs d'origine somatique
Elle résulte non seulement de composantes physiques (sti-
muli physiques nocifs), mais aussi de composantes psycho- Les douleurs d’origine somatique sont des douleurs par
logiques tel la dépression due au contexte de la maladie excès de nociception dues à une hyperstimulation des neu-
associant la fatigue, l'insomnie, la perte de position sociale, rorécepteurs et/ou des faisceaux de conduction.
l'anxiété... La douleur est de type névralgique avec une topographie
précise et des caractères bien définis. L'exemple type est la
compression ou l'envahissement tumoral.
À la douleur, se superposent anxiété, crainte de la mort et 4.2. Administration par palier (cf Tableau I)
dépression. Le traitement antalgique devra être associé à un L'OMS définit trois paliers d'analgésiques :
traitement psychotrope adapté, l'échec du traitement pou-
vant être lié à la négligence du contexte psychologique du - la classe des non-opioïdes,
sujet. - la classe des opioïdes faibles associés ou non à un non opioïde,
- la classe des opioïdes forts.
3. Stratégie thérapeutique En premier lieu sont utilisés les non-opioïdes.
Si ceux-ci se montrent insuffisants aux doses et fréquences
La stratégie thérapeutique du traitement de la douleur est à recommandées, il est nécessaire de passer au palier supé-
adapter à chaque patient. rieur opioïdes faibles associés à un non-opioïde.
Le traitement doit d'abord s'intéresser à l'étiologie mais les Si le traitement reste toujours inefficace, il faut passer au
effets observables sont rarement immédiats. Ainsi un traite- palier supérieur des opioïdes forts.
ment symptomatique est instauré dès que possible.
Il faut cependant remarquer que toutes les douleurs ne
répondent pas de la même façon aux antalgiques.
Traitements co-antalgiques ou adjuvants utilisés
Les douleurs par désafférentation ne répondent générale- (cf Tableau II)
ment pas aux antalgiques ordinaires. Elles sont souvent
atténuées par les antidépresseurs. Elles peuvent de plus être A chacun des paliers du traitement antalgique de base peu-
associées à des douleurs pongitives ou fulgurantes qui vent être ajoutés un ou plusieurs traitements adjuvants :
répondent bien à un anticonvulsivant.
Les malades souffrant de douleur par désafférentation pré- - soit parce que la douleur ne répond pas aux antalgiques
sentent en général un syndrome mixte où l'association antal- communs (douleurs par désafférentation),
gique/antidépresseur/anticonvulsivant peut être nécessaire. - soit pour améliorer d'autres symptômes pouvant appa-
raître chez les cancéreux.
Des mesures non médicamenteuses doivent être envisagées L'utilisation des adjuvants ne doit pas être systématique
quand elles sont possibles et pourront être entreprises en mais adaptée à chaque malade.
association à un traitement analgésique :
- Hydromorphone - 8 à 48 mg/jour
(SOPHIDONE®)
- Morphine - 1 mg/kg/jour
. par voie orale (solution buvable, - pas de plafond de dose : - toutes les 4 heures pour la
formes à libération immédiate de 5 mg à plus de 200 mg forme buvable,
(ACTISKÉNAN®, SÉVRÉDOL®) dose de départ : 5 à 10 mg - toutes les 12 ou 24 heures
et formes à libération prolongée pour les formes à libération
(MOSCOTIN®, SKÉNAN®) prolongée
Anticonvulsivants
Le nitrate de gallium, actuellement commercialisé aux Le pamidronate est le seul à posséder une AMM dans le
USA, va sans doute venir augmenter l'arsenal thérapeutique traitement du myélome multiple de stade IV, avec ou sans
dans cette pathologie. Son intérêt semble résider dans le lésion osseuse à la posologie de 90 mg tous les mois en per-
maintien à plus long terme d'une calcémie normale. Des fusion IV (cf monographie).
études comparatives seront nécessaires pour en évaluer
l'impact (46).
Voie IV IV IV IV
Posologie 300 mg/j jusqu'au 300 mg/j jusqu'au Cure d'un seul jour La dose est fonction de
retour à la normale retour à la normale La dose est fonction de la calcémie* :
de la calcémie de la calcémie. la calcémie : - hypercalcémie sévère
7 jours maximum 7 jours maximum Calcémie Dose totale (≥ 3 mmol/l) : 4 mg
Un protocole de Un protocole de initiale recommandée - hypercalcémie modérée
1500 mg sur 1 jour 1500 mg sur 1 jour mmol/l mg/l par 1 cure (mg) (< 3 mmol/l) : 2 mg
semble possible. semble possible . 3 120 15-30
3-3,5 120-140 30-60 * calcémie corrigée en
3,5-4 140-160 60-90 fonction de l’albumine
>4 > 160 90
Perfusion unique ou en 2
ou 3 doses dans la journée :
la dose de 90 mg peut être
répartie en 2 jours consécutifs
Modalité 500 ml de 500 ml de 250 à 500 ml deNaCl 0,9 % 500 ml de NaCl 0,9 %
d'admini- NaCl 0,9 % NaCl 0,9 % ou de G5 % ou de G5 %
stration Perfusion 2 heures Perfusion 2 heures Perfusion de 2 à 24 heures Perfusion 2 heures
ou 2 perfusions de 2 à 6 heures
NR : non renseigné
De nombreuses études ces dernières années ont montré l'in- 6 - Anonyme. Arrêté du 31 mars 1999 fixant les spécifica-
térêt des biphosphonates dans le traitement palliatif notam- tions techniques des ordonnances mentionnées à l'article
ment en terme de douleur, des métastases osseuses (sein , R.5194 du CSP.
prostate …), qu'ils en diminuent les complications et qu'ils 7- Anonyme. Décret 99-249 du 31 mars 1999 relatif aux
réduisent l'apparition de nouveaux sites métastatiques (13, substances vénéneuses et à l'organisation de l'évaluation de
19, 31). la pharmacodépendance, modifiant le CSP.
8 - Anonyme. Conférence de consensus - prévention du
2.4. Posologie risque aspergillaire chez les patients immunodéprimés
(hématologie, transplantation). ANAES - 21 mars 2000.
La posologie du pamidronate peut être adaptée au chiffre de
la calcémie initiale. 9 - ASCO Colony Stimulating Factor guidelines expert
panels : Recommendations for the use of hematopoietic
Le relais de la voie parentérale par voie orale est possible colony stimulating factors : Evidence-based, clinical practi-
avec le clodronate, à la posologie de : ce guidelines. J Clin Oncol 1994 ; 12 : 2471 - 508.
10 - ASCO Colony Stimulating Factor guidelines expert
- CLASTOBAN® gélule à 400 mg panels : Update of recommendations for the use of hemato-
2,4 à 3,6 g/j en 2 à 3 prises en dehors des repas avec de l’eau poietic colony stimulating factors : Evidence-based, clinical
(pas de laitage) : practice guidelines. J Clin Oncol 1996 ; 14 : 1957-60.
. hypercalcémies malignes : 6 à 8 gélules de 400 mg,
. ostéolyses malignes : 4 gélules par jour. 11 - ASCO - Recommendations for the use of antiemetics :
evidence-based, clinical practice guidelines. J Clin Oncol
- LYTOS®, comprimé à 520 mg 1999 ; 17 : 2971-94.
2 comprimés en 1 prise, à distance des repas. 12 - Balfour JA and Goa KL. Dolasetron. A review of its
pharmacology and therapeutic potential in the management
- BONDRONAT®, solution à 2 mg, à diluer pour perfusion of nausea and vomiting induced by chemotherapy, radio-
intraveineuse : therapy or surgery. Drugs 1997 ; 54 : 273-98
hypercalcémie induite par des tumeurs avec ou sans méta- 13 - Berenson J and Lipton A. Bisphosphonates in the treat-
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Principes
d e s t r a i t e m e n t s a n t i c a n c é re u x :
PRINCIPES DE LA POLYCHIMIOTHÉRAPIE
Classification
Autre Hydroxycarbamide.
Cytokines
Interleukine 2 Aldesleukine
Hormonothérapie
Antagonistes Mitotane
glucocorticoïdes
Immunothérapie
Bactéries BCG
Anticorps monoclonaux
Rituximab, trastuzumab
Autres cytotoxiques
Cytotoxiques locaux
Fluorouracile, miltéfosine.
Antiémétiques
(sétrons) Dolasétron, granisétron, ondansétron, tropisétron
2. Les intercalants Ces transformations mettent en jeu les enzymes qui cataly-
sent la synthèse des nucléotides physiologiques à partir de
2.1. Les inhibiteurs des topoisomérases l'adénine (quand il s'agit de la fludarabine), la guanine (6-
thioguanine), l'hypoxanthine (6-mercaptopurine), l'uracile
Les topoisomérases sont des enzymes qui provoquent des (5-fluorouracile) et la désoxycytidine (aracytine et gemcitabine).
coupures provisoires au niveau de l’'ADN. Ces coupures
permettent de maintenir la structure de l’ADN en évitant les 3.1. Antagonistes foliques
phénomènes de surtension qu'occasionnent la réplication et
la transcription. Les topoisomérases peuvent également Les deux dérivés commercialisés, le méthotrexate et le ral-
intervenir dans les phénomènes de réparation. Les topoiso- titrexed, inhibent deux enzymes différents.
mérases II et I provoquent, respectivement, des cassures Le méthotrexate inhibe, de façon compétitive avec le dihy-
double-brin et simple brin. Elles agissent en plusieurs drofolate, la dihydrofolate réductase (DHFR). Or les folates
étapes parmi lesquelles la formation d'un complexe clivable doivent être sous forme réduite (tétrahydrogénée) pour
enzyme-ADN suivie d'une religation de l’ADN. Les inhibi- assurer leur fonction de donneur de groupement méthyl. Le
teurs des topoisomérases se lient au complexe topoisoméra- déficit cellulaire en folates s'accompagne d’une inhibition
se-ADN au stade clivable et empêchent l'étape de religa- de la synthèse des purines et de thymidine.
tion. Cela rend définitive la cassure double-brin lorsqu’il Le raltitrexed inhibe la TS (Thymidylate Synthétase) en
s'agit d'un inhibiteur des topoisomérases II (étoposide, téni- rentrant en compétition avec le cofacteur de cet enzyme, le
poside). Pour les inhibiteurs de la topoisomérase I (irinoté- tétrahydrofolate. A l'instar des folates cellulaires, métho-
can, topotécan), la cassure simple-brin ne s'accompagnera trexate et raltitrexed sont polyglutamatés dans la cellule par
d'un effet létal pour la cellule que lorsque la fourche de la folate polyglutamate synthétase (FPGS), ce qui leur
réplication aura progressé jusqu'à cette cassure. confère une activité cytotoxique supérieure et prolongée.
La tubuline est une protéine cytoplasmique qui existe sous 5. Cytotoxiques phase-dépendants
deux formes : une forme dimérique (hétérodimère constitué et cycle-dépendants
des tubulines α et β) et une forme polymérisée. Cette der-
nière constitue l'appareil microtubulaire qui a un rôle essen- Certains médicaments anticancéreux exercent leur activité
tiel dans de nombreuses fonctions cellulaires parmi les- cytotoxique quelque soit la phase du cycle de division cel-
quelles la mitose. lulaire (à l'exception de la phase GO qui correspond à une
phase quiescente) ; leur action cytotoxique est alors quali-
Les dérivés de la vinca inhibent la polymérisation de la fiée de cycle-dépendante.
tubuline et ainsi inhibe la division cellulaire. En revanche, C'est le cas pour les dérivés alkylants. Certains d~entre eux
les dérivés des taxanes stabilisent la forme polymérisée possèdent même un pouvoir cytotoxique vis-à-vis des cel-
mais cela va également s'accompagner d'un effet antimito- lules en GO: les nitrosourées et le melphalan sont considé-
tique car la fonctionnalité de la tubuline requiert cet équi- rés comme des cytotoxiques cycle- indépendant.
libre dynamique qui existe entre forme dimérique et forme
polymérisée. D'autres, au contraire, exerceront une action cytotoxique
sur les cellules se trouvant dans une (ou deux) phase(s) par-
ticulière(s) du cycle de division. Sont phase-dépendants le
méthotrexate (phase S et G1), les taxanes (phase M) ainsi
que les inhibiteurs des topoisomérases.
PRINCIPES DE LA POLYCHIMIOTHÉRAPIE
(3, 6, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 20, 21, 25, 26, 27, 28, 29, 30)
Association de cytotoxiques actifs individuelle- Cette résistance peut être primaire (adénocarcinome
ment sur la tumeur considérée colique, mélanome malin) ou plus souvent secondairement
acquise (cancer du sein métastatique, cancer bronchique à
L'activité de chaque cytotoxique entrant dans une associa- petites cellules).
tion doit au moins avoir été démontrée in vivo lors d'essais
cliniques précoces. La réduction de l'acquisition et/ou du degré de résistance
Elle peut être suggérée par l'activité trouvée in vitro sur : peut être obtenue par :
- l'administration discontinue des cytotoxiques,
- des lignées tumorales humaines,
- l'association d'agents cytotoxiques ne partageant pas de
- des cellules clonogéniques tumorales provenant de mécanisme commun d'acquisition de résistance, conduisant
tumeurs du même type, voire de la propre tumeur du à une pression de sélection moins forte.
patient.
Différents types d'additivité des effets sont observés lors de La synchronisation des effets sur le cycle cellulaire des
l’association de cytotoxiques à mécanismes d’action diffé- cytotoxiques a pour but de bloquer spécifiquement les cel-
rents : lules à une phase du cycle cellulaire.
- additivité séquentielle, par l'inhibition successive de deux
étapes d'une voie métabolique, Elle est obtenue par l'administration initiale d'un seul cyto-
toxique.
- additivité simultanée, par l'inhibition de deux voies méta-
Les cellules s'accumulent ainsi toutes au niveau d'une
boliques convergeant vers un même produit,
même phase, puis progressent dans le cycle cellulaire de
- additivité par complémentarité : l'action des anticancéreux façon synchrone.
même si elle s'exerce sur des sites très divers, aura un effet Elles deviennent alors beaucoup plus sensibles à l'action
additif sur la létalité des cellules tumorales. d'un second cytotoxique fortement phase dépendant.
Certains principes généraux peuvent être dégagés pour Doses optimales des agents cytotoxiques
diminuer ce risque. Il faut :
- éviter l'association de cytotoxiques ayant une toxicité L'emploi de doses sub-efficaces expose à un risque élevé de
aiguë semblable, sélection de populations cellulaires résistantes et peut com-
porter une réduction de l'activité antitumorale proportion-
- recourir à l'association de cytotoxiques dont les effets
nellement plus importante que celle entraînée par la réduc-
indésirables sont qualitativement différents ; ainsi l'associa-
tion de dose.
tion d'anticancéreux peu myélosuppresseurs (type bléomy-
cine, CDDP, dactinomycine, 5-FU) à d'autres fortement
myélosuppresseurs (type alkylants ou anthracyclines) se
révèle d'une maniabilité aisée,
Bénéfice des associations
- recourir à des associations pour lesquelles il n'existe pas
de compétition pour l'élimination et/ou le catabolisme des Le bénéfice des associations a clairement été démontré dans
formes actives, le traitement :
- rechercher le schéma optimal d'administration puisque - des cancers du sein, de l'ovaire, du testicule, des tumeurs
dans quelques rares cas la séquence d'administration de embryonnaires,
deux cytotoxiques peut influencer, notablement, les effets
toxiques globaux, - des cancers bronchiques à petites cellules,
- prendre en compte les effets indésirables induits par - des leucémies aiguës et leucémies chroniques,
d'autres médicaments pris conjointement (antibiotiques, - des lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens, sarcome
antalgiques, neuroleptiques...). Ainsi, l’ototoxicité du cis- d'Ewing, choriocarcinome, tumeur de Wilms...
platine est cumulative avec celle des aminosides.
- Blocage des cellules en phase G2-M radiosensible (ex : Elles permettent donc d'introduire rapidement la radiothéra-
taxanes). pie dans le schéma thérapeutique et d'utiliser des médica-
- Recrutement des cellules dans le cycle cellulaire. ments non tolérés en concomitance stricte (anthracyclines
par exemple).
- Cytotoxicité complémentaire en fonction du degré d'hy-
poxie ou du pH. Les avantages de cette association sont d'éviter l'apparition
d'une sous-population résistante à la chimiothérapie et de ne
3.2. - Interaction tissulaires pas allonger la durée du traitement, ce qui semble avoir un
impact important sur sa réussite (18).
- Réoxygénation tumorale. Ces types d'association pourraient être utiles dans les
- Inhibition de la repopulation. tumeurs à temps de doublement court, comme les carci-
nomes bronchiques à petites cellules et les lymphomes non
- Recrutement des cellules en G0 dans une phase sensible hodgkiniens. En vogue à la fin des années 80, elles n'ont
aux traitements. jamais réellement prouvé leur intérêt thérapeutique.
- Diminution du volume tumoral après chimiothérapie anti-
cancéreuse.
- Facilitation de la pénétration des cytotoxiques par dimi-
nution du volume tumoral. Les associations concomitantes
En pratique clinique, trois types d’associations radiothéra-
Les associations concomitantes sont devenues actuellement
pie-chimiothérapie ont été testées : séquentielles, alternées,
la principale modalité d'association chimio-radiothéra-
concomitantes.
pique. Ce type d'association vise à mettre à profit la syner-
gie cytotoxiques-rayonnements afin d'obtenir un meilleur
contrôle local ainsi qu'une limitation de la dissémination
métastatique.
Les associations séquentielles
La toxicité immédiate de telles associations est maintenant
L'intervalle entre les deux modalités thérapeutiques est de 2 bien connue : une majoration de la toxicité cutanée,
à 4 semaines. muqueuse et digestive a été retrouvée dans la plupart des
essais randomisés. Ceci nécessite soit une adaptation du
Le but recherché lors de telles associations est la coopéra- fractionnement ou des volumes d'irradiation, soit la mise en
tion spatiale et l’additivité des effets antitumoraux. place de soins de support plus importants (sondes naso-gas-
triques d'alimentation, traitements des mucites par laser,
La chimiothérapie première, avant irradiation convention- réhospitalisations pour morphiniques et/ou nutrition paren-
nelle, permettrait une cytoréduction tumorale augmentant téral,…). Les radioprotecteurs, en particulier l'amifostine
ainsi l'efficacité de l'irradiation. (ÉTHYOL®), auront peut-être là une place importante à jouer
dans le futur.
Ces associations séquentielles ont pour principal avantage
leur faisabilité tant logistique que sur le plan de la toxicité. Certaines molécules étant de puissants radiosensibilisants
Cependant, dans la plupart des localisations pour lesquelles sont à déconseiller en administration concomitante : c'est le
des essais randomisés ont été réalisés, elles se sont avérées cas des anthracyclines. La gemcitabine est également un
décevantes (cancer ORL, du col utérin, de la vessie…). puissant radiosensibilisant, son administration concomitan-
L'association séquentielle a démontré sa supériorité par rap- te à pleines doses avec l'irradiation pulmonaire a entraîné
port à la radiothérapie exclusive uniquement dans les une toxicité rédhibitoire : elle a donc été contre-indiquée.
tumeurs bronchiques où elle n'a permis qu'une diminution Cependant à dose plus faible, il semble que son pouvoir
de l'incidence des métastases sans effet sur le contrôle local. radiosensibilisant subsiste, tout en étant tolérable en cli-
nique (14).
Plusieurs essais randomisés ont démontré leur importance - dose : l’effet toxique est proportionnel aux doses de chi-
dans la prise en charge des tumeurs épithéliales localement miothérapie et de radiothérapie délivrées et au volume irradié,
avancées : - chronologie d'administration : un intervalle d'une semai-
- dans les cancers ORL, les essais de radio-chimiothérapie ne entre la chimiothérapie et la radiothérapie réduit la sur-
concomitante comportant des sels de platine se sont mon- venue d'une toxicité sévère pour la plupart des médica-
trés positif. Une méta-analyse récente a mis en évidence un ments, mais le risque est maintenu pour certains anticancé-
effet significatif en terme de survie (32); ceci est également reux dont la toxicité est cumulative comme la fibrose pul-
vrai pour les cancers du cavum (4), monaire induite par la bléomycine ou le cyclophosphamide,
- dans les cancers du col de l'utérus, quatre essais randomi- - renouvellement cellulaire : l’effet toxique varie avec le
sés récents ont clairement démontré le bien fondé de ces type de renouvellement cellulaire du tissu concerné ; ainsi
associations concomitantes comportant des sels de platine, sur la muqueuse digestive, des complications immédiates
- dans les cancers bronchiques, l'association concomitante sont observées alors qu'elles seront retardées sur les poumons.
cisplatine-étoposide-irradiation est supérieure à l'associa-
tion séquentielle (19).
- dans les cancers du canal anal (34) et de l'œsophage loca-
Conclusion
lisé inopérable (24), l'association concomitante est devenue
le traitement standard.
Les ARC sont devenues en 10 ans une approche thérapeu-
tique standard pour de nombreuses localisations, en asso-
ciation ou non à la chirurgie.
Choix des cytotoxiques (5) Les modalités d'administration concomitantes ont claire-
ment démontré leur intérêt et doivent être préférées, dans de
De nombreux agents cytotoxiques ont été employés en nombreuses circonstances, aux administrations séquen-
association avec la radiothérapie. tielles ou alternées.
Seuls quelques cytotoxiques ont un effet synergique recon-
nu avec la radiothérapie : le cisplatine et ses dérivés, le 5- A la lumière des nombreux essais de phase II et des
FU, l'étoposide, la mitomycine C, l’hydroxyurée et plus quelques phases III publiés, les résultats de ces associations
récemment le paclitaxel ou les dérivés de la camptothécine. commencent à être évalués. Il faut maintenant les optimiser.
La bléomycine, initialement très employée, n'est pratique-
Trois voies de recherche sont actuellement expérimentées :
ment plus utilisée.
D'autres cytotoxiques, comme les anthracyclines, sont des - Modifier le schéma d'administration de la radiothérapie :
radiosensibilisants des tissus sains tellement puissants, du fractionnement classique, voire en "split-course" (18), il
qu'ils sont inutilisables en clinique. est certainement important d'évaluer l'étalement dont les
résultats sont connus (tumeurs ORL ou bronchique notam-
ment aux vues des résultats du CHART "continuous hyper-
fractionnated accelerated radiation therapy"). De nouvelles
Toxicité cumulée des associations approches d'ARC, avec une irradiation hyperfractionnée
chimiothérapie-radiothérapie et/ou accélérée sont en cours d'étude (35).
L'intensification thérapeutique (IT) constitue une nouvelle 1.2. Malades sans atteinte intercurrente des organes cibles
approche thérapeutique. Sa place dans le traitement des des effets indésirables des cytotoxiques, ni des organes de
tumeurs solides n'est pas, à l'heure actuelle, totalement défi- métabolisation ou d'élimination de ces composés.
nie. Elle a déjà contribué à l'essor des connaissances sur la
pharmacologie et l'utilisation des agents anticancéreux.
1.3. Malades sans signe d'insuffisance médullaire provo-
quée par des traitements antérieurs (vérification de la
Depuis la commercialisation des facteurs de croissance
richesse de la moelle lors du prélèvement pour l'autogreffe).
hématopoïétique (FCH), l'administration de chimiothérapie
intensifiée (soit directement par augmentation de dose, soit
indirectement par diminution de l'intervalle entre deux 1.4. Malades sans atteinte médullaire métastatique.
cycles) devient une étape dans la stratégie de traitement du
cancer dont l'importance est grandissante. 1.5. Malades ayant donné leur consentement après infor-
mation complète et aptes psychologiquement à supporter
environ un mois d'hospitalisation.
Bases théoriques
Le concept d'IT est basé sur l'existence in vitro d'une rela- 2. Tumeurs concernées
tion linéaire dose-effet pour de nombreux anticancéreux.
Plus les doses de cytotoxiques augmentent, plus le nombre 2.1. Tumeurs très chimiosensibles (la chimiosensibilité
de lésions de l'ADN obtenu est important, les réparations aura été testée lors du premier traitement) :
saturées et la lyse tumorale élevée. - en rechute après réponse complète,
Ce concept expérimental se vérifie lors de l'utilisation de - en réponse partielle majeure sans espoir de guérison,
fortes doses de cytotoxiques dans le traitement des leucé- - en réponse partielle de bonne qualité à optimiser.
mies aiguës avec greffes auto ou allogéniques de moelle, de
la maladie de Hodgkin, des lymphomes, des myélomes et
2.2. Tumeurs de faible masse (une chirurgie de réduction
de certaines tumeurs solides (ovaires, testicules).
tumorale peut alors être utile).
Une augmentation de dose entraîne une exacerbation des
toxicités, qui ne doivent, bien évidemment, pas devenir irré- 2.3. IT à réaliser dès l'obtention d'une réponse ou de
versibles. signes de rechute
Une radiothérapie peut être associée à la chimiothérapie : Le recueil des CHS est réalisé en fin de traitement d'induc-
- soit par irradiation totale (T.B.I. : Total Body Irradiation), tion, après stimulation de l'hématopoïèse soit par une chi-
miothérapie neutropéniante, soit par des facteurs de crois-
- soit par irradiation locale (T.A.I. : Total Abdomen sance seuls (G-CSF ), soit par une association chimiothéra-
Irradiation). pie-FCH. Les cellules souches médullaires stimulées pas-
sent alors dans le sang périphérique.
Les injections des cytotoxiques sont de brève durée mais
répétées pendant 2 à 6 jours afin d'améliorer la tolérance et La mobilisation des cellules hématopoïétiques sanguines
de diminuer les effets indésirables immédiats. (CHS) par les seuls facteurs de croissance se fait à la poso-
logie de 10 µg/kg/j pendant 6 jours.
Conclusions
3. Nausées, vomissements
L’intensification thérapeutique, nouvelle technique, fondée
Les nausées, vomissements se manifestent systématique- sur des concepts théoriques sérieux, est encore au stade
ment lors des IT et durent de 5 à 7 jours. expérimental pour la plupart des tumeurs solides ; elle est
Un traitement antiémétique préventif doit être institué et cependant devenue une étape indispensable dans certaines
poursuivi pendant la durée de la chimiothérapie, puis pen- stratégies thérapeutiques (lymphome, myélome).
dant au minimum 5 jours.
La complexité des protocoles rend difficile la réalisation
d'études contrôlées randomisées par rapport aux traitements
4. Mucites conventionnels. Certaines études ont débuté aux USA et en
Europe.
Les mucites se manifestent dans 50 % des cas d’IT, suivant
les agents administrés, et durent de 5 à 15 jours. La sélection des malades doit être extrêmement rigoureuse.
Cette technique ne s'adresse à l'heure actuelle qu'à des
Le traitement consiste en l’application de bain de bouche et sujets jeunes en rémission complète ou partielle, ou en
d’antifongique par voie buccale. rechute.
En cas de douleur, un morphinique (péthidine par exemple) Cette approche de la chimiothérapie a permis la modifica-
peut être administré. tion de traitements de nombreux cancers avec une amélio-
ration significative des résultats. Elle semble aussi repré-
senter un biais à l'émergence de certaines résistances de
5. Maladie veino-occlusive du foie tumeurs aux agents anticancéreux.
Dans 5 à 10 % des cas, une maladie veino-occlusive du foie L'essor considérable pris par les intensifications thérapeu-
survient lors d’une IT. tiques depuis plus de 15 ans ne va sans doute pas cesser.
L'administration des FCH ou des méthodes facilitant la res-
De durée variable, elle est mortelle dans deux tiers des cas. tauration de l'hématopoïèse permettent à de nombreuses
Les facteurs favorisants sont les chimiothérapies anté- équipes d'inclure cette approche dans leur stratégie théra-
rieures, une atteinte hépatique et une irradiation abdomina- peutique.
le ou totale.
6. Déficit immunitaire
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Découverte il y a maintenant près d'un demi-siècle, la chi- Certaines tumeurs sont particulièrement difficiles d'accès
miothérapie a permis des avancées remarquables dans le pour les médicaments cytotoxiques en raison de leur locali-
traitement des cancers. sation anatomique (cerveau, foie...) ou de leur faible vascu-
larisation. Elles demandent souvent des techniques d'admi-
Certains cancers sont apparus chimiocurables, c'est-à-dire nistration spécifiques : injection intraventriculaire, intrahé-
susceptibles d'être guéris par chimiothérapie seule, d'autres patique, intrapéritonéale.
chimiosensibles, c'est-à-dire répondant de façon complète
ou partielle à une chimiothérapie. Toutefois, la chimiorésis-
tance reste un problème majeur, apparaissant soit d'emblée 2. Variabilité individuelle
(résistance primaire), soit secondairement après une répon-
se tumorale favorable initialement. Les cytotoxiques présentent de grandes variations pharma-
cocinétiques d'un individu à l'autre. Elles sont dues à des
Parmi les cancers chimiocurables, se trouvent les cancers facteurs génétiques, à l'âge, au sexe, au poids, à l’état des
du testicule, les leucémies aiguës, certains cancers de l'en- fonctions hépatiques ou rénales, sans oublier l’influence de
fant, le choriocarcinome, les lymphomes malins hodgki- l'heure d'administration. Elles expliquent que le résultat de
niens et non hodgkiniens. certains traitements soit souvent difficile à prévoir (13, 24).
À l'opposé, les cancers thyroïdiens, les mélanomes malins,
les cancers du rein sont le plus souvent intrinsèquement chi-
miorésistants et ne répondent qu'exceptionnellement à une 3. Adéquation entre cinétique tumorale
chimiothérapie. et cinétique du médicament
Entre ces deux situations, de nombreux cancers sont chi-
miosensibles dans une proportion significative, mais ne L'action cytotoxique d'un cytotoxique résulte de sa concen-
peuvent être guéris par chimiothérapie : cancers du sein, du tration (C) au niveau de sa cible et du temps d'exposition (t)
côlon, du col utérin, de la tête et du cou. de la tumeur à cette concentration. En première approxima-
tion, il est admis qu'un même effet cytotoxique peut être
La chimiorésistance a beaucoup été étudiée sur des modèles obtenu par différents schémas d'administration, pourvu que
in vitro, c'est-à-dire des cellules tumorales en culture. Il est le produit (C x t) soit constant.
impossible, à l'heure actuelle, de savoir quel(s) est (sont)
le(s) mécanisme(s) réellement en cause dans les tumeurs Un cytotoxique qui n'est actif que sur une seule phase du
humaines en général et dans une tumeur donnée en particu- cycle cellulaire et qui a une demi-vie brève doit être admi-
lier. nistré de préférence en perfusion de longue durée (exemple
Seront présentés dans ce chapitre les différents mécanismes du 5-fluorouracile). Si sa demi-vie est prolongée, l'adminis-
de résistance identifiés aujourd'hui et les rares applications tration en bolus est efficace (exemple de la vincristine).
cliniques actuellement disponibles.
Pour les cytotoxiques agissant sur toutes les phases du cycle
cellulaire, les modalités d'administration sont moins déci-
sives, et le bolus, de réalisation plus pratique, est générale-
Résistance pharmacocinétique ment préféré (27, 38).
1a
o rd r e d e m o rt
c e l l u l a i re
1b
4b méd i c a men t
ré p a r a t i o n 2a 2b
a c t iv a t io n i n a c t iv a t io n
AD N
3b
3a
m e s s a ge s
de l és i o n s
ci ble s int r a
4a c e l l u l a i re s
glycane
out
membrane 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
NBS NBS
in
Cette protéine est présente dans les tissus ayant un rôle Des travaux coopératifs ont permis de dégager des proto-
émonctoire (côlon, rein, foie), ainsi que dans les endothé- coles consensuels pour la détermination du phénotype
liums spécialisés du cerveau et des testicules. Elle est codée MDR : cytométrie en flux pour les cellules leucémiques,
par le gène MDR 1, unique chez l'homme, qui est soumis à RT-PCR quantitative. Certaines tumeurs présentent un
des régulations complexes et qui est hyperexprimé dans de niveau généralement élevé de glycoprotéine P (cancers du
nombreuses lignées tumorales après sélection par un agent rein, du côlon, du pancréas, hépatocarcinomes) ; d'autres
anticancéreux. tumeurs ont, au contraire, un taux généralement faible (can-
cers de l'estomac, du sein, de l'ovaire, du poumon, lym-
** Glycoprotéine P et résistance MDR phomes et sarcomes) mais leur teneur en glycoprotéine P
La glycoprotéine P est responsable du phénotype MDR semble capable d'augmenter sous traitement, sans qu'il soit
"classique", induisant une résistance aux anticancéreux possible de savoir si c'est par sélection de lignées résistantes
définie par : ou par induction de l'expression du gène MDR 1 (30, 36).
- l’existence d’une résistance croisée entre de nombreux
cytotoxiques qui, pratiquement, sont tous des produits natu- — La réversion du phénotype MDR en associant un modu-
rels (anthracyclines, épipodophyllotoxines, vinca-alca- lateur à une chimiothérapie conventionnelle (Figure 3).
loïdes, taxoïdes...), caractérisés par une lipophilie assez éle-
vée et une charge positive à pH neutre (8), — La réversion du phénotype MDR en associant un modu-
- une diminution de l'accumulation intracellulaire des cyto- lateur à une chimiothérapie conventionnelle (Figure 3). .
toxiques, liée à l'activité ATPasique de la glycoprotéine P Les premiers modulateurs étudiés (vérapamil, ciclosporine
(25), A) se sont révélés trop toxiques pour une utilisation de rou-
- sa réversibilité sous l'action de nombreux composés phar- tine, mais ont montré qu'il est possible de "recruter" des
macologiques susceptibles d'inhiber l'activité de la glyco- répondeurs en situation de résistance à la chimiothérapie
protéine P : vérapamil, ciclosporine, quinine... (18). dans deux pathologies précises : myélome multiple et lym-
phome malin non hodgkinien (17, 47).
** Recherches cliniques D'autres modulateurs ont fait l’objet d’un développement
Sur le plan clinique, deux types de recherche ont été menés. clinique ; ils ont été conçus spécialement pour réverser la
résistance (dexvérapamil, S-9788, PSC-833, GF-120418,
— La caractérisation du phénotype MDR des tumeurs, par
VX-70, MS-209). Jusqu'à présent, l'ensemble des résultats
méthodes immunologiques (cytométrie en flux, immuno-
obtenus dans les tumeurs solides incite à une prudente
histochimie) ou moléculaires (Northern blot ou RT-PCR)
réserve.
(9, 37).
site modulateur
site de liaison du
médicament
site ATP
ATP
Médicament
anticancéreux
modulateurs possibles
* Protéine MRP Sur le plan clinique, les données sont encore trop parcel-
laires pour avoir une idée globale de son importance dans
Une deuxième protéine impliquée dans le transport des
les tumeurs humaines. Par ailleurs, peu d'agents semblent
cytotoxiques d'origine naturelle a été récemment identifiée
susceptibles d'interférer avec son action.
et nommée MRP (Multidrug Resistance associated Protein)
(12).
* Protéine LRP
Elle appartient à la famille des ABC protéines. Son poids
moléculaire est de 190.000 Da. Une troisième protéine, LRP, a été identifiée dans des cel-
Deux caractéristiques semblent l'opposer à la glycoprotéine lules originaires de cancers pulmonaires présentant un phé-
P: notype multidrogue-résistant sans hyperexpression de la
- une éventuelle localisation intracellulaire s'ajoutant à ou glycoprotéine P (45).
remplaçant sa localisation sur la membrane plasmique ;
cette particularité entraînerait une redistribution des médi- Cette protéine n'appartient pas à la famille ABC, mais est
caments à l'intérieur de la cellule, les empêchant d'atteindre analogue à la protéine constitutive des pores de la membra-
leur cible, plutôt qu'un efflux proprement dit, ne nucléaire.
Elle jouerait un rôle dans le processus de transport intracel-
- l’éventuel transport de composés préalablement liés au lulaire des médicaments anticancéreux.
glutathion au cours d'une étape de détoxification précéden-
te ; en effet, la déplétion cellulaire en glutathion est suscep-
tible de réverser, au moins partiellement, ce mécanisme de
résistance.
Dossier 2001, XXII, 1-2 85
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
* Méthotrexate * Bléomycine
Le méthotrexate est majoritairement transformé en dérivés L'activité de la bléomycine hydrolase, absente seulement
polyglutamiques, constituant sa forme active, qui ne peu- des tissus cutané et pulmonaire, explique que seules les
vent être expulsés par le transporteur des folates réduits. La tumeurs qui dérivent de ces tissus soient sensibles à la bléo-
réduction ou l'absence de polyglutamylation conduit donc à mycine (1).
une résistance au méthotrexate (16).
* Cyclophosphamide
* Cytarabine
L'hyperexpression de l'aldéhyde déshydrogénase a été ren-
La cytarabine ou aracytine doit être convertie en ara CTP due responsable de résistance au cyclophosphamide (28).
pour être active ; une diminution de l'activité de la désoxy-
cytidine kinase conduit à une résistance à l'aracytine. La 2.3. Augmentation de la détoxification non spécifique des
formation d'ara CTP intracellulaire est un déterminant pré- médicaments
dictif important de l'activité de ce médicament (50).
* Le système du glutathion
* 6-mercaptopurine et 6-thioguanine
** Structure
Le déficit en hypoxanthine-guanine-phosphoribosyl trans-
férase (HGPRT) entraîne un défaut d'activation de 6-mer- Le glutathion est un tripeptide à fonction thiol capable de se
captopurine et de 6-thioguanine et donc une résistance (2). conjuguer avec de nombreux substrats électrophiles en les
rendant inactifs et facilement éliminables car hydroso-
* 5-fluorouracile (5-FU) lubles. Cette détoxification concerne de nombreux cyto-
De nombreux enzymes participent aux réactions d'activa- toxiques comme les agents alkylants ou les dérivés du pla-
tion du 5-FU en 5-FdUMP ou en 5-FUTP, notamment l'uri- tine (Figure 4).
dine phosphorylase, l'uridine kinase, l'orotate phosphoribo-
syl transférase, les phosphatases alcalines. Leurs altéra- ** Mécanisme de résistance
tions, souvent complexes, participent aux mécanismes de Les mécanismes de résistance à ces composés ont été reliés :
résistance au 5-FU.
Divers moyens de moduler les voies d'activation du 5-FU - soit à une plus grande disponibilité en glutathion réduit
ont été proposés : PALA, lévamisole (21, 22). intracellulaire (par augmentation de sa synthèse),
* Des médicaments nécessitant une activation par les - soit à une plus grande activité des glutathion S transférases ;
cytochromes P-450 hépatiques, comme le cyclophospha- parmi ces derniers, il a été montré que l'isoenzyme α est plus
mide ou l’ifosfamide, ont une activité restreinte en cas de spécialement responsable de la détoxification des moutardes
déficit notable de certains cytochromes, du fait notamment à l'azote et l'isoenzyme µ de celle des nitrosourées (46, 52).
de leur polymorphisme génétique (33). En outre, la glutathion peroxydase catalyse la détoxification
de peroxydes produits par certains agents anticancéreux et
par les radiations ionisantes, à partir d'intermédiaires radica-
2.2. Augmentation de l'inactivation spécifique du médicament laires (OH°). Une augmentation de son activité a été obser-
vée dans des lignées résistantes à divers anticancéreux sans
* Cytarabine
que le lien exact entre hyperexpression et résistance ait pu
La cytarabine est transformée rapidement en uracile arabi- être établi (44)
noside par la cytidine désaminase ; une hyperactivité de
cette enzyme, liée à son hyperexpression le plus souvent,
conduit à une résistance à la cytarabine (48).
AMINOACIDES XÉNOBIOTIQUES
X
synthase transférases
α, µ, π
GLUTATHION X-SG
GSH
NADP + peroxides R-OOH
reductase peroxidase
NADPH+H + hydroxyles R-OH
GSSG
5-FUH2
dUMP FH4 NADP
DNA
5-FUDP
5-FUTP
RNA
Une diminution de l'expression et/ou de l'activité de ces Elles sont liées à des mutations ponctuelles permettant l'ac-
enzymes, pourvu qu'elle reste compatible avec la vie cellu- tivité enzymatique mais ne permettant pas l'inhibition de
laire, va donc entraîner une diminution des coupures de cette activité par le médicament (7).
l'ADN et une résistance au cytotoxique.
* Inhibiteurs de topoisomérases
* Topoisomérase II
Des mutations ponctuelles des gènes des topoisomérases
Dans le cas de la topoisomérase II, cette situation aboutit à ont été identifiées ; elles sont responsables des mêmes résis-
une résistance croisée, rappelant le phénotype MDR, car tances que celles précédemment décrites pour les deux
elle concerne simultanément toute une série de composés types d'enzymes. Ces mutations concernent en particulier
naturels agissant selon le même mécanisme (anthracy- les acides aminés voisins de la tyrosine responsable de la
clines, épipodophyllotoxines, acridines) mais pas ceux agis- liaison covalente de l'enzyme avec l'ADN ; elles ne pertur-
sant sur la tubuline (vinca-alcaloïdes et taxoïdes), d'où l'ap- bent pas la fonction de l'enzyme, mais la reconnaissance de
pellation de MDR "atypique" (5) l'anticancéreux (31).
Dans le cas des taxoïdes, ces mutations sont au contraire * Réparation par excision de bases ou de nucléotides
responsables d'une diminution de ce pourcentage, qui n'at-
teint que 25 % dans les cellules résistantes, et même 15 % Ces deux mécanismes de réparation de l'ADN sont com-
dans les cellules dépendantes du paclitaxel (c'est-à-dire ne plexes, font intervenir de nombreuses étapes et sont consi-
pouvant vivre sans paclitaxel dans le milieu de culture) dérés a priori comme pouvant être responsables de résistan-
(10). ce à l'action des agents alkylants ou des dérivés du platine,
lorsque leur activité est augmentée (35) (Figure 7).
3.4. Réparation des lésions de l'ADN Il ne semble pas, à l'heure actuelle, que des faits précis ren-
dent réellement compte de l'existence de tels mécanismes
Plusieurs mécanismes de réparation de l'ADN peuvent être de résistance à ces anticancéreux. L'aphidicoline, inhibiteur
exacerbés dans les cellules résistantes et expliquer l'ineffi- des ADN-polymérases, a été proposée comme agent de sen-
cacité de certains médicaments. sibilisation aux alkylants et aux dérivés du platine (6).
Par ailleurs, deux groupes de protéines reconnaissent les
* Suppression des adduits alkyles lésions du ADN induites par le cisplatine ont été isolés. Les
Le mécanisme le plus simple est celui de la suppression des " mismatch repair proteins " constituent un système post-
adduits alkyles produits lors de la première étape de l'action replication qui corrige les nucléotides non ou mal appariés.
des nitrosourées (Figure 6). Les " high-mobility group proteins " sont impliquées dans
la régulation des gênes et la maintenance de la structure de
L'enzyme responsable est une enzyme-suicide, l'O6-alkyl- la chromatine (41).
guanine-alkyltransférase (AT), qui retire simplement le
groupement méthyl de l'oxygène en 6 de la guanine alkylée,
le fixe sur une de ses fonctions thiol, et devient ainsi défi- 4. Altération des mécanismes de mort cellulaire
nitivement inactive (14).
La mort programmée, ou apoptose, est caractérisée par un
Un moyen de réverser cette résistance est l'utilisation de rétrécissement de la cellule, une condensation et une seg-
benzylguanine qui, administrée en même temps que la mentation de la chromatine, une fragmentation du noyau en
nitrosourée, mobilise l'activité de l'AT dont elle est un corps apoptotiques, une perte de contact avec les cellules
excellent substrat, en lui servant de leurre (52). adjacentes.
Même si la cible est correctement touchée, la cellule doit
mettre en œuvre ce processus de mort apoptotique pour être
détruite (20) : sinon, elle continue son cycle malgré les
lésions génétiques induites par les cytotoxiques, ce qui la
rend encore plus maligne (Figure 8).
La mise en jeu de l’apoptose peut se faire par activation de La résistance à la mort apoptotique est certainement un des
processus endogènes, au niveau des points de contrôle de la mécanismes les plus universels de résistance aux anticancé-
progression dans le cycle cellulaire (p53, protéine Rb), ainsi reux. Elle s’installerait dans une cellule au cours de son
que par transduction de " signaux de mort cellulaire " après évolution vers une malignité croissante : perte des voies de
activation de récepteurs membranaires comme FAS. Un transduction du signal apoptotique, perte des effecteurs,
contrôle de l’entrée en apoptose est exercé à à de nombreux perte de fonction des systèmes de reconnaissance endo-
niveaux, en particulier par des protéines mitochondriales gènes des lésions conduisant à l’apoptose (p53), ou au
comme BCL-2 et ses dérivés (BCL-X, BAX). Enfin, la contraire activation des voies et des régulations anti-apop-
mort cellulaire interviendra sous l’action d’endonucléases totiques (BCL-2).
et de protéases appelées caspases.
Messages externes :
FAS ligand
Récepteur cytokines
glucocorticoïdes
etc.
NF-κκB
p53 Transduction du message
Céramide, TRADD, TRAF
Radiations Régulation du signal : bcl-2, bax
ionisantes
Messages internes :
lésions de l’ADN
Cytochrome
C
C as p as e s
Médicaments
cytotoxiques Protéolyse, nucléolyse
DNA-PK, PARP
lamine, actine
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glutathione peroxidase activity in a human sarcoma cell line
with inherent doxorubicin ressitance. Cancer Res 1991 ; 51 :
521-27.
Monographies
Les rubriques suivantes sont retrouvées dans chaque mono- * Les durées de stabilité après dilution finale
graphie.
Pour administration au patient ont été relevées dans la litté-
rature après sélection d' articles répondant à deux critères de
Fiche d’identité qualité essentiels, incontournables en 1998 :
DCI - Sigles - Nom déposé - Autre nom - Laboratoire(s) - — La présence de l'ensemble des données suivantes :
Classe pharmacologique thérapeutique (pharm ther) -
Classe ATC - Statut et notions de réserve hospitalière et 1. Spécialité française commercialisée au 01/01/1998
éventuellement de restriction de prescription. 2. Concentration finale de la substance active
3. Solvant de dilution
4. Exposition ou protection de la lumière
5. Température de conservation
Renseignements généraux et galéniques 6. Contenant
3.1. Cette rubrique n’existe pas pour les formes orales. — Pour les poches et seringues, la durée de stabilité maxi-
male proposée est de 96 heures. Cette durée correspond à
une conservation de 72 heures augmentée d'une durée d'ad-
3.2. «Avant propos» : concernant les données de sta- ministration de 24 heures.
bilité des préparations d'anticancéreux après recons-
— Pour les administrations réalisées par des dispositifs por-
titution éventuelle et dilution
tables, la durée de stabilité maximale proposée a été limitée
à 7 jours : conservation de 48 heures prolongée par une
Les données relatives à la durée de stabilité après dilution
durée d'administration de 5 jours aux conditions de tempé-
présentées dans chaque monographie concernent exclusive-
rature adaptées à ce mode d'administration.
ment les données de stabilité physicochimique.
Les informations relatives aux durées de stabilité après
Pour les durées de stabilité inférieures à ces limites, les
reconstitution éventuelle et dilution proposées aux pharma-
valeurs du "t 90" ou du "t 95" (durées de conservation pour
ciens hospitaliers ont volontairement été limitées par les
lesquelles le pourcentage de dégradation est inférieur ou
auteurs aux données publiées ou, à défaut, aux données
égal à 10 % ou 5 % respectivement) sont indiquées.
figurant dans l’ampliation d’AMM.
* Conditions d’utilisation de ces données
* Les durées de stabilité après reconstitution éventuelle
Ces données de stabilité ne peuvent être prises en compte
(d'une poudre ou d'un lyophilisat) ont été limitées aux don-
que pour une préparation aseptique d'anticancéreux en
nées figurant dans l’ampliation d’AMM.
zone protégée à atmosphère contrôlée sous responsabilité
pharmaceutique.
* Références bibliographiques
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compatibility studies of injectable drugs. Am J Hosp Pharm
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Les indications sont celles de l’AMM ou de l’ATU. Elles
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Bethesda : American Society of Health-System L’ATU, délivrée par l’agence du médicament, d’une maniè-
Pharmacists, 1996. re nominative ou pour une cohorte de malades traités pour
4 - Husson MC, Becker A. Médicaments anticancéreux. une même pathologie, se rapporte à l’article L-601-2 du
Editions Médicales Internationales. Cachan, 1995. CSP et concerne les « pathologies graves », les « maladies
rares » ou les produits importés dès lors qu’ils sont autori-
sés à l’étranger. De nombreux anticancéreux importés, ou
non encore commercialisés, répondent à cette nouvelle dis-
position légale. Des modifications de ce statut du médica-
Propriétés pharmacologiques
ment peuvent intervenir à tout moment. Ces indications ne
peuvent être considérées comme exhaustives au plan des
utilisations cliniques.
1. Mécanisme(s) d’action
Certaines utilisations hors AMM, y compris en pédiatrie,
Cette rubrique reprend les données essentielles et spéci-
sont étudiées et référencées.
fiques de chaque médicament, avec renvoi éventuel au cha-
pitre général «Mécanisme d’action des anticancéreux au
niveau cellulaire».
2. Mode d’administration
Destruction du médicament
5. Précautions d’emploi
Ce chapitre reprend le principe de destruction des médica-
Cette rubrique regroupe les mesures spécifiques de sur- ments anticancéreux tel qu’il est préconisé par l’OMS pour
veillance du malade à mettre en œuvre. certaines utilisations en laboratoire de recherche. La tech-
En cas d’extravasation certaines mesures spécifiques peu- nique détaillée peut être trouvée dans le recueil distribué
vent compléter les mesures générales détaillées dans un gratuitement par cet organisme. Ces techniques sont com-
chapitre de la première partie «Généralités». plexes et ne sont pas à la portée de la plupart des services
hospitaliers. C’est pourquoi elle mentionne systématique-
ment la destruction thermique des anticancéreux.
6. Interactions médicamenteuses
ALTRÉTAMINE
DCI Altrétamine 3.2. Distribution
Sigles HMM, HXM La diffusion de l’altrétamine est bonne dans tous les tissus
Nom déposé HEXALEN® y compris le liquide céphalorachidien.
Autre nom Hexaméthylmélamine
Laboratoires US Biosciences 3.3. Métabolisation
Classe pharm ther Le plus souvent classé comme alkylant L’altrétamine est transformée totalement par les micro-
Classe ATC L0XX03 somes hépatiques en dérivés N-déméthylés actifs.
Renseignements généraux et galéniques (586) - L’élimination se fait presque exclusivement par voie uri-
naire, sous forme de métabolites N-déméthylés (60 % en 24
heures, 90 % en 72 heures).
1. Présentation
3.1. Absorption
4. Contre-indications
L’altrétamine est rapidement absorbée par voie orale.
- Grossesse - Allaitement.
Hématologique
- Leucopénie G1 -G2 Surveillance de la NFS. Nadir J21.
Réversible en 1 à 2 semaines et non cumulative.
- Thrombopénie
Allergique G2 Antihistaminiques.
Rash cutané, prurit, eczéma
Digestive
- Nausées, vomissements G2 Protocole antiémétique.
- Diarrhées G1
Alopécie G1
AMIFOSTINE
DCI Amifostine Elle protège aussi de la cytotoxicité des radiations ionisantes.
L’amifostine est une prodrogue. Le métabolite actif est la
Sigle -
forme thiol libre obtenue par action d’une phosphatase.
Nom déposé ÉTHYOL®
Digestifs
Nausées, vomissements Accentuation des épisodes aigus.
Protocole antiémetique même avant l’administration en cas de radiothérapie
(sétron et corticoïde) 15 minutes avant.
Hypersensibilité
- Fièvre, frisson
- Prurit, rash, érythème
Cardio-vasculaire
Hypotension Apparition dans les 10 premières minutes - dure 5 minutes.
Réversible en 5 - 15 minutes.
Surveillance stricte, notamment la tension artérielle systolique, pendant la perfusion
(cf Précautions d’emploi).
Hydratation par du sérum physiologique et maintien allongé pendant la perfusion et posi-
tion de Trendelenburg en cas de baisse de la tension importante.
- Perfusion IV courte de 3 minutes, 15 à 30 minutes avant - Aucune donnée n’est disponible chez l’insuffisant hépa-
la séance de radiothérapie. tique, rénal, les enfants et les malades de plus de 70 ans.
AMSACRINE
DCI Amsacrine — Conservation : 48 heures à température ambiante et à
l’abri de la lumière.
Sigles AMSA, m AMSA
Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
Nom déposé AMSIDINE®
reconstituée.
Laboratoire OTL Pharma
Classe pharm ther Intercalant * Étude de stabilité issue de la littérature (565)
(cf «Avant propos» pp 95-96)
Classe ATC L01XX01
Statut AMM — Étude AMSIDINE® (98)
Réservé à l'usage hospitalier Médicament étudié : AMSIDINE® (Parke Davis).
À reconstituer (dilution préalable) Concentration 0,15 mg/ml
Vecteur glucose 5 %.
Renseignements généraux et galéniques (1, 535, 586)
Contenant verre, PVC
2. Conservation de la spécialité
À température ambiante et à l’abri de la lumière : risque de Propriétés pharmacologiques (281, 535, 586)
précipitation entre + 2°C à + 8°C.
1. Mécanisme d’action
Hématologique
- Leucopénie G2 -G3 Dose-dépendante.
Nadir en 7 à 10 jours. Réversible en 21-28 jours.
- Thrombopénie
Digestive G2
- Nausées, vomissements - Protocole antiémétique.
- Mucite G2-G3 - Hygiène buccale.
3.3. Métabolisme hépatique en particulier après conjugai- L’amsacrine est administrée exclusivement par voie intra-
son avec le glutathion. veineuse : perfusion de 60 à 90 minutes en continu à l'aide
d'un cathéter veineux central.
3.4. Élimination biliaire majoritaire.
Clairance plasmatique totale : 12 à 20 l/h/m2.
3. Posologies
1. Indications En entretien :
150 à 250 mg/m2/j pendant 1 à 3 jours
* AMM (adulte) toutes les 3 semaines.
Leucémies aiguës myéloblastiques et lymphoblastiques en
traitement d'induction et traitement d’entretien (plus préci-
sément au cours de la consolidation) en cas de rechute ou 4. Contre-indications
d'échec aux traitements conventionnels.
L'amsacrine n'est pas actif sur les tumeurs solides. - Grossesse - Allaitement.
* Pédiatrie, Hors AMM - Hypersensibilité au médicament.
Dans ces mêmes indications, l’utilisation de l’amsacrine est
liée à une moindre toxicité cardiaque qui la fait prescrire à
la place d’une anthracycline classique (562).
- En cas d'extravasation, il existe un risque de nécrose (cf Mesures générales (cf Généralités : «Protection du manipu-
Généralités : «Attitude pratique en cas d’extravasation lateur»).
d’anticancéreux»).
- Surveillance hématologique, rénale et hépatique, avant et
après chaque traitement.
Excreta
En cas d'insuffisance hépatique et rénale, réduire la posolo-
gie de 30 % à 50 %. cf Généralités : «Recommandations concernant la manipu-
Réduire les doses de 40 % si la bilirubinémie est > 20 mg/l. lation des excreta et des vomissures des malades recevant
des anticancéreux».
Éviter d’administrer l’amsacrine si la bilirubinémie est > à
50 mg/l.
- En cas d'association avec la cytosine arabinoside (cytara-
bine), il ne faut pas dépasser la dose de 750 mg/m2 par cure,
en raison du risque de crise d'épilepsie.
Destruction du médicament
- Surveillance cardiaque régulière car l’amsacrine présente En l'absence de données spécifiques de l'OMS, destruction
une toxicité cardiaque identique à celle des anthracyclines. thermique dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à
Ceci implique une surveillance particulière en cas de traite- une température supérieure ou égale à 1 200 °C.
ment antérieur par les anthracyclines, ou d'hypokaliémie.
Il est conseillé de corriger la kaliémie (> 4 mmoles/l) avant
la perfusion (risque de précipitation avec KCl).
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
L-ASPARAGINASE
DCI L-Asparaginase 3. Reconstitution - dilution / Conservation
Sigles L-ASP, ASPA, ASA, PEG-ASPA 3.1. Reconstitution / Conservation (données du laboratoire)
Noms déposés KIDROLASE® (1), ERWINASE® (2)
ONCASPAR® (3) * Reconstitution
- KIDROLASE® : par 2,5 ml d'eau ppi ou de chlorure de
Laboratoires Aventis (1) - CAMR ou Ipsen Pharma sodium à 0,9 %.
(UK) (2) - Medac (D) (3)
(2 et 3 : importés) - ERWINASE® : par 1 ou 2 ml de chlorure de sodium à 0,9 %.
Classe pharm ther Enzyme cytotoxique inhibant * Conservation
la synthèse protéique - KIDROLASE® : 48 heures entre + 2°C et + 8°C.
Classe ATC L01XX02 - ERWINASE® : utilisation extemporanée.
Statut AMM (1)
ATU nominative (2 et 3)
3.2. Dilution / Conservation
À reconstituer (1 et 2) A diluer (3)
* Dilution (données du laboratoire) (KIDROLASE®)
Renseignements généraux et galéniques (586) - Dans 250 ml d’une solution de glucose à 5 % ou de chlo-
rure de sodium à 0,9 %.
La L-asparaginase utilisée en thérapeutique est une enzyme - Ne pas agiter, ne pas administrer en cas de solution trouble.
extraite de souche d’Escherichia coli (KIDROLASE®), ou
- ERWINASE® : Ne pas diluer - risque de formation de précipité.
d’Erwinia chrysanthemi (ERWINASE®).
Une liaison covalente au monométhoxypolyéthylène (PEG) - ONCASPAR® : dilution dans 100 ml de glucose à 5 %.
a permis d'obtenir la pegasparaginase (ONCASPAR®)
* Stabilité (données des laboratoires)
1. Présentation - KIDROLASE® : en l’absence de données précises, recom-
mandation d’utilisation extemporanée ; le verre est le seul
1.1. KIDROLASE® contenant recommandé.
Il est préférable d’utiliser extemporanément toute solution
* Lyophilisat pour préparation injectable : 10 000 unités.
reconstituée.
* Excipients : glycine 48,6 mg, hydroxyde de sodium qsp
pH de 6,8 à 7.
* Solvant : eau ppi 2,5 ml.
Propriétés pharmacologiques (586)
1.2. ERWINASE®
1. Mécanisme d’action
* Lyophilisat pour préparation injectable : 10 000 unités.
La L-asparaginase est une enzyme qui catalyse la réaction
* Excipients: monohydrate de glucose 5 mg.
d'hydrolyse de la L-asparagine extracellulaire en acide L-
* Solvant : chlorure de sodium 0,6 mg. aspartique et ammonium, au niveau sanguin et au niveau
intracellulaire.
1.3. ONCASPAR® Les cellules leucémiques ne pouvant synthétiser cet acide
aminé (déficit en asparagine synthétase), une inhibition de
* Solution dosée à 3 750 UI/5 ml. la synthèse protéique des blastes est observée. Les cellules
* Excipients : dihydrogénophosphate de sodium, monohy- sont alors lysées.
drogénophosphate de sodium, chlorure de sodium.
2. Mécanisme de résistance
2. Conservation des spécialités
Le mécanisme d'action particulier de l’asparaginase évite
Entre + 2°C et + 8°C. l'existence de résistance croisée avec d'autres cytotoxiques.
4. Contre-indications
500 à 1 000 UI/kg chez l’enfant ou 7 500 à 10 000 UI/m2/j Protection du personnel
chez l’adulte, tous les jours pendant 6 à 21 jours, ou 3 fois
par semaine (hors AMM dans le cas de KIDROLASE®). Non renseigné - Mesures générales
Allergique
- Hyperthermie, urticaire, G1 - G2 Parfois choc anaphylactique et œdème de Quincke,
dyspnée plus rare en IM qu’en IV, mais risque cumulatif.
Antihistaminiques et corticoïdes en prévention.
Arrêt du traitement et administration d'antihistaminiques, de
corticoïdes et éventuellement d'adrénaline en cas d'allergie
sévère au KIDROLASE®, utiliser les autres formes
d'asparaginase.
Alopécie G0 - G2
Digestive
Nausées, vomissements G2 Protocole antiémétique.
Hépatique
- Hypo-albuminémie,
œdèmes périphériques G2 Surveillance du bilan hépatique complet.
- Hypoprotidémie Surveillance du bilan protidique.
- Augmentation des SGOT,
des PAL, de la bilirubinémie
Coagulation
- Hypofibrinémie G1 - G3 Réversible, risque hémorrhagique ou thrombotique.
- Diminution des facteurs Surveillance du fibrinogène avant et pendant le traitement.
de coagulation V, VII, VIII, Allongement du TP.
IX, prothrombine-fibrinogène
- Diminution des facteurs anticoagulants
- CIVD
- Thrombophlébite
Pancréatique
- Pancréatite aiguë Hypo-insulinémie pouvant créer hyperglycémie et coma.
- Amylasémie Diabète acido-cétosique. Adaptation du traitement chez les
diabétiques.
Neurologique
- Confusion, somnolence Pouvant évoluer vers un coma.
- Encéphalopathie aiguë Crise comitiale.
Rénale
- IRA-protéinurie-hyperuricémie Allopurinol.
BCG lyophilisé
DCF BCG, souche Connaught Propriétés pharmacologiques (586)
Sigle B.C.G.
1. Mécanisme d’action
Nom déposé IMMUCYST®
Entre + 2°C et + 8°C, à l’abri de la lumière. Le traitement doit commencer au minimum 15 jours, voire
Ne pas congeler. 3 semaines, après la biopsie ou la résection transurétrale et
en l’absence de toute hématurie macroscopique.
Excreta
4. Contre-indications
L’urine évacuée pendant les 6 premières heures doit être
- Traitement immunosuppresseur (chimiothérapie antican-
désinfectée dans un volume égal d’hypochlorite de sodium
céreuse et/ou radiothérapie).
à 5 % et laissée en contact pendant 15 minutes avant éli-
- Déficit immunitaire, fièvre de cause indéterminée. mination.
- Tuberculose active, infection des voies urinaires non résolue.
- Antécédents de réaction systématique au BCG.
- Traumatisme avec hématurie ou résection transurétrale Destruction du médicament
au cours de la semaine précédente.
- Antécédent de radiothérapie l’aire vésicale. Solution d’hypochlorite de sodium à 5 %.
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
Rénale
- Cystite
- Pollakiurie, hématurie, dysurie 3 à 4 heures post instillation, transitoire 1 à 2 jours.
Surveillance de l’appareil urinaire.
Antispasmodique.
Si récidivante, isoniazide 300 mg/j, AINS, antalgique.
À conserver le matin de l’instillation et pendant 3 jours.
- Contraction vésicale
- Obstruction urétrale Temporaire. Traitement antituberculeux.
Infection
Prostatite, orchite, abcès rénal Interruption du traitement.
(inefficacité du BCG
en cas d’antibiothérapie).
Cutanée
Éruption cutanée, arthralgie migratoire Réactions allergiques.
Prévention par isoniazide et antihistaminiques.
En cas de réactions sévères de type systémique, un traitement antituberculeux peut toujours être instauré (isoniazide, rifam-
picine, éthambutol).
BLÉOMYCINE
DCI Bléomycine Il a été montré que la bléomycine n’est pas stable dans le glu-
Sigles BLM, BLEO cose à 5 % (230).
Nom déposé BLÉOMYCINE Roger Bellon® Recommandation d’utilisation extemporanée.
Laboratoire Aventis
Classe pharm ther Médicament induisant ou stabilisant des Propriétés pharmacologiques (308, 383, 586)
coupures d’ADN
Classe ATC L01DC01 1. Mécanisme d’action
Statut AMM
La bléomycine est un antibiotique radiomimétique. C’est
À reconstituer mélange de glycopeptides provoquant des cassures mono et
bicaténaires de l'ADN.
Renseignements généraux et galéniques (292, 586) La bléomycine inhibe la division cellulaire.
1. Présentation
2. Mécanisme de résistance
Flacon de poudre lyophilisée dosé à 15 mg de bléomycine
sous forme de sulfate (1 mg de bléomycine = 1 unité). La bléomycine présente une résistance métabolique (aug-
mentation de l'hydrolase qui détruit la molécule). Cette
résistance n’est pas croisée avec la résistance pléïotropique.
2. Conservation de la spécialité
À température ambiante.
3. Pharmacocinétique
* Reconstitution : dissoudre la poudre dans 5 ml de chlo- 3.2. Distribution : bonne diffusion tissulaire sauf SNC, pas
rure de sodium à 0,9 %. Concentration finale : 3 mg/ml. de liaison aux protéines plasmatiques.
Effets indésirables (38, 132, 280, 295, 312, 320, 486, 560, 586)
Digestive
- Stomatite G0 - G1 Hygiène buccale.
3. Posologies 6.3. Phénytoïne (67, 165, 194, 231, 269, 380, 509)
AMM : 10 à 20 mg/m2 en 1 à 2 injections par semaine en * À visée prophylactique (c’est à dire en prophylaxie de
IV directe, en perfusion continue ou même sous-cutanée. l’effet convulsivant de certains cytotoxiques)
Contre-indication. Risque de survenue de convulsions, par
Hors AMM diminution de l’absorption digestive de la Phénytoïne par
- 20 mg/m2/j pendant 3 à 4 jours en perfusion continue. l’anticancéreux.
- Par voie intracavitaire, les doses utilisées sont doubles de
celles prescrites par voie générale. *En cas de traitement antérieur à la chimiothérapie
- 15 mg en IM ou SC. Précautions d’emploi. Risque de survenue de convulsions,
par diminution de l’absorption digestive de la Phénytoïne
Ne pas dépasser une dose totale maximale de 300 mg. par l’anticancéreux.
Associer momentanément une benzodiazépine anticonvul-
4. Contre-indications sivante.
Protection du personnel
5. Précautions d’emploi Cf Généralités : «Protection du manipulateur».
BUSULFAN
DCI Busulfan * Conservation pendant 8 heures à température ambiante
(perfusion comprise) ou 12 heures entre + 2°C et +8°C
Sigles BSF, BUS (dans le chlorure de sodium) : le temps de perfusion doit
Noms déposés MYLÉRAN® (1), BUSULFEX® (2) être intégré à ces 12 heures.
Laboratoires Glaxo SmithKline (1), Pierre Fabre Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
Oncologie (2) reconstituée.
Classe pharm ther Alkylant
Classe ATC L01AB01
Statut AMM (1), ATU nominative (2) Propriétés pharmacologiques (229, 537, 438, 586)
Réservé à l'usage hospitalier (1 et 2)
À diluer (2) 1. Mécanisme d’action
* Absorption
2. Conservation des spécialités Le busulfan est très bien absorbé par voie orale en quatre
heures.
* MYLÉRAN ®
- Température ambiante. * Métabolisme
- Toutes les mesures doivent être prises pour éviter l'effrite- La clairance du busulfan est extrarénale, principalement par
ment des comprimés. conjugaison hépatique avec le glutathion par les gluta-
thions-S-transférases.
* BUSULFEX®
Entre + 2°C et +8°C * Distribution
Le busulfan, à fortes doses, passe la barrière hémato-encé-
3. Dilution / Conservation
phalique.
(Données du laboratoire fabricant) Les concentrations dans le plasma et le LCR sont voisines.
Effets indésirables (373, 505, 586) La symptomatologie initiale est peu évocatrice : toux, dys-
pnée d'effort, hyperthermie.
1. Effets indésirables : Cf tableau ci-dessous À l'examen clinique, il est retrouvé quelques râles pulmo-
naires.
Le cliché pulmonaire montre souvent un infiltrat bilatéral
2. Toxicité pulmonaire du busulfan (132, 295)
évoquant une pneumopathie interstitielle. Environ 12 % des
malades présentent des lésions histologiques de fibrose
Bien que rare (< à 5 % des malades traités), la toxicité pul-
interstitielle diffuse.
monaire du busulfan est importante.
Hypersensibilité G1
Digestive
- Nausées, vomissements G2 Uniquement à forte dose dans la greffe de moelle - Préventif.
- Stomatite G2
Pulmonaire Cf infra.
Leucémogène (587)
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée Peu de risque en raison du métabolisme du médicament.
mortelle (265, 411).
* À visée prophylactique (c’est à dire en prophylaxie de En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
l’effet convulsivant de certains cytotoxiques) dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à températu-
Contre-indication. Risque de majoration la neurotoxicité du re supérieure ou égale à 1 200°C.
cytotoxique par augmentation du métabolisme hépatique du
cytotoxique par la phénytoïne. Les comprimés ne seront pas broyés au préalable.
CAPÉCITABINE
DCI Capécitabine 3. Pharmacocinétique
Sigle CAP
La cinétique est linéaire, non cumulative mais avec une
Nom déposé XELODA® large variation inter-individuelle, essentiellement due aux
Laboratoire Produits Roche différents systèmes enzymatiques impliqués dans la méta-
bolisation de la capécitabine.
Classe pharm ther Antimétabolite (pro-médicament du 5-FU)
Fluoropyrimidine)
* Distribution
Classe ATC L01XA02
- Absorption : > 70 %
Statut ATU de cohorte
- T max : 1,5 heures (pic de 5FU en 2 heures)
- Liaison aux protéines plasmatiques : 60 %
Renseignements généraux et galéniques (167, 586) (albumine : 35 %)
Digestive
Nausées, vomissements G1 - G2 Protocole antiémétique standard.
Ne pas reprendre la prise ou doubler la suivante.
Diarrhées G2 - G4 Nécessite parfois une réhydratation.
Arrêt immédiat du traitement dès 4 à 6 selles/j.
Survient en moyenne après 30 jours (1-322).
Traitement antidiarrhéiques standard (lopéramide).
Diminution de la posologie de 75 % puis de 50 %.
Surveillance particulière après 80 ans.
Stomatite G2 Hygiène buccale.
Arrêt du traitement.
Gastralgies
Alopécie G2 - G3 Réversible.
Cutanée
- Syndromes main-pied G2-G3 Arrêt du traitement et réduction des doses aux cycles suivants.
- Dermatite Dès le 1er ou 2ème cycle.
Fatigue
3. Posologies 4. Contre-indications
- Surveillance hématologique avant et après chaque traite- * Antiacides : faible augmentation du taux plasmatique de
ment. capécitabine
- Personnes âgées de plus de 80 ans (susceptibilité aug- * Anticoagulant oraux coumariniques : altérations des para-
mentée aux troubles gastro-intestinaux). mètres
- Surveillance en cas d'antécédents coronariens (susceptibi-
lité augmentée de la cardiotoxicité des pyrimidines fluo-
rées).
- Adaptation de posologie en fonction de la clairance réna- Protection du personnel
le à la créatinine (Cockroft) :
. réduction de la posologie à 75 % de la dose prévue en cas Cf Généralités: “Protection du manipulateur”.
d’insuffisance rénale modérée (clairance compris entre 30 Ne pas écraser les comprimés
et 50 ml/min),
. contre-indication en cas d’insuffisance rénale sévère (clai-
rance avant traitement inférieur à 30 ml/min),
. aucun ajustement n’est recommandé chez les patients Excreta
ayant une insuffisance rénale légère.
- Surveillance hépatique et rénale régulière. Non renseigné
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
CARBOPLATINE
DCI Carboplatine Ne pas associer à des médicaments ou à du matériel d'in-
Sigle CBDCA jection contenant de l'aluminium : risque de précipitation.
3. Dilution / Conservation
* Étude 3 : PARAPLATINE® (420)
3.1. Dilution / Conservation (données du laboratoire)
Concentration 3,2 mg/ml.
* Dilution Vecteur glucose 5 %.
La dilution dans 500 ml de solution de glucose à 5 % est Contenant verre, polyéthylène,
recommandée par le laboratoire. polypropylène.
Le liquide de perfusion ne doit pas contenir d’ions chlo-
Lumière abri.
rures (toutefois une dilution dans le chlorure de sodium à
0,9 % est possible, si la durée de la perfusion est inférieure Température 25 °C.
à 1 heure). Durée 96 heures.
L'administration doit se faire extemporanément après la dilu-
Dégradation < 5 %.
tion. En cas de perfusion supérieure à 1 heure, diluer dans
du glucose à 5 %.
Apparition à 25°C dans le NaCl 0,9% d'un composé appa- 1. Indications (adulte)
renté au cisplatine (environ 2% de la surface du pic de car-
boplatine au bout de 96 heures) - Carcinome épithélial de l'ovaire (en 1ère ou 2ème ligne de
traitement).
- Carcinome du poumon à petites cellules.
- Carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures.
Propriétés pharmacologiques (95, 113, 531, 586)
Pédiatrie (hors AMM) :
1. Mécanisme d’action Intensification thérapeutique, suivie d’autogreffe de CSH
dans les sarcome d’Ewing, neuroblastomes (21, 172, 282,
Le carboplatine est un dérivé du platine agissant par forma- 319, 551), rhabdomyosarcomes, néphroblastomes, tumeurs
tion d’adduits de platine bifonctionnels sur l'ADN. cérébrales, rétinoblastomes, gliomes.
Les adduits majoritaires sont intrabrins sur les atomes N7 de
deux guanines consécutives.
2. Mode d’administration
Deux formules sont utilisées actuellement pour calculer la Une diminution de 20 à 25 % de cette posologie initiale
posologie : la formule de Calvert (95) (difficile en pratique peut être recommandée chez les malades présentant des fac-
car elle nécessite une clairance à l'EDTA) et la formule teurs de risques tels qu'une chimiothérapie antérieure ou un
d’Egorin (voir ci-dessous). mauvais état général. Les modifications éventuelles de
La formule de Chatelut, qui nécessite la définition d’une posologies seront déterminées par la surveillance régulière
«AUC cible»dont la valeur usuelle est de 5 à 7 mg/ml x des paramètres hématologiques.
min, n’est pas validée par l’AMM.
Les posologies recommandées chez l'insuffisant rénal sont
L'ordre de grandeur moyen de la posologie est de 300 à 400 les suivantes :
mg/m2.
De plus fortes posologies sont utilisées (jusqu'à 1 600 Clairance de la créatinine Posologie
mg/m2) suivies par une autogreffe de cellules souches (ml/min.) (mg/m2)
hématopoïétiques. 41 - 60 250
20 - 40 200
Les posologies peuvent être fractionnées en cas de radio- < 20 Non renseignée
thérapie concomitante.
3.3. Polychimiothérapie
3.2. Monochimiothérapie
Les doses de carboplatine seront modifiées en fonction des
La posologie recommandée de carboplatine chez les toxicités, en particulier rénales et hématologiques, des
malades non prétraités antérieurement par une chimiothéra- autres médicaments utilisés.
pie cytotoxique et dont la fonction rénale est normale est de
400 mg/m2, injectés par perfusion intraveineuse de brève
3.4. Formule de Calvert
durée (15 à 60 min).
Dose (mg) = AUC x (GFR + 25)
Le traitement ne devrait pas être répété avant un délai de 3
à 4 semaines, après l'administration précédente du carbo-
GFR : filtration glomérulaire (ml/min)
platine et/ou tant que le nombre de neutrophiles n’est pas
AUC : aire sous la courbe (mg/ml x min)
supérieur ou égal à 2 000/mm3 et le nombre de plaquettes à
100 000/mm3.
3.5. Formule d'Egorin (calcule la dose totale en mg/m2)
cf tableau ci-dessous
Formule d'Egorin
Dose (mg/m2) = 0,091 x Clcr (ml/min) x (prett plaq. - nadir plaq.) x 100 + 86
surf. corpor. (m2) prett plaq
Monochimiothérapie : en pratique se fixer un nadir de plaquettes à 50 000/mm3 ou l'adapter en fonction de l'objectif thé-
rapeutique (curatif versus palliatif).
Dose (mg/m2) = 0,091 x Clcr (ml/min) x (prett plaq. - nadir plaq.) x 100 -17 + 86
surf. corpor. (m2) prett plaq.
Monochimiothérapie : en pratique se fixer un nadir de plaquettes à 50 000/mm3 ou l'adapter en fonction de l'objectif thé-
rapeutique (curatif versus palliatif).
Hématologique
- Leucopénie G2 - G3 - Dose-dépendante. Nadir entre J14 et J21, réversible J28-J42
Non cumulative
- Thrombopénie G3 - G4 - Dose limitante et dépendante, réversible en 6 semaines.
Cumulative
- Anémie G2 - Administration possible d'érythropoïétine
Digestive
Nausées, vomissements G2 Retardés de 6 à 12 heures. Protocole antiémétique
Alopécie G1
Neurologique
- Ototoxicité - Surveillance audiogramme
- Paresthésies G2 - Surtout si à fortes doses ou si prétraitement par le CDDP
Nécessite une surveillance
- Cécité transitoire - À fortes doses en cas d'insuffisance rénale
Rénale
Insuffisance rénale Non limitante. Augmentation de la créatininémie dans 15 %.
Réversible. Adaptation de la posologie
Nécessite une surveillance stricte
CARMUSTINE
DCI Carmustine - puis ajouter 27 ml d'eau ppi ou de chlorure de sodium à
Sigle BCNU 0,9 % afin d'obtenir une solution incolore contenant 3,3 mg
de carmustine par ml (100 mg/30 ml).
Noms déposés BICNU® (1), GLIADEL® (2)
Laboratoire Bristol-Myers Squibb (1), Aventis (2) * Conservation :
Classe pharm ther Alkylant (nitoso-urée) - 8 heures à température égale ou inférieure à 22°C et à
l'abri de la lumière,
Classe ATC L01AD01
- 24 heures entre + 2°C et + 8°C et à l'abri de la lumière.
Statut AMM Réservé à l'usage hospitalier
À reconstituer (1) Remarques
- Toute exposition à une température supérieure à 27°C
Renseignements généraux et galéniques (586) entraîne la liquéfaction de la carmustine avec formation
d'une pellicule huileuse dans le fond du flacon, signe de
1. Présentation décomposition.
- Ne pas utiliser de flacon contenant une pellicule huileuse.
1.1. BICNU®
* Reconstitution : Dégradation 4%
3. Pharmacocinétique
— Étude 5 : BICNU® (189)
Concentration 0,1/0,5/1 mg/ml La cinétique suit un modèle bicompartimental (demi-vies : 2
Vecteur glucose 5 % à 6 minutes et 20 à 70 minutes).
La carmustine subit une dégradation microsomale hépa- * Perfusion intraveineuse en 1 à 2 heures. La perfusion
tique rapide en métabolites inactifs. (flacon et tubulure) doit être protégée de la lumière.
* Implant cérébral dans la cavité chirurgicale après exérèse.
3.3. Élimination
Effets indésirables (586) * Première cure : 200 mg/m2 par voie intraveineuse en 1
ou 2 jours toutes les 6 semaines.
1. Effets indésirables : cf Tableau page suivante * Cures suivantes : doses adaptées en fonction de la NFS.
4. Contre-indications
Renseignements thérapeutiques (586)
- Grossesse : effet tératogène connu chez l'homme.
1. Indications (adulte, enfant) (74, 94, 232, 240)
- Allaitement.
La carmustine est utilisée en monothérapie ou en association - Hypersensibilité au médicament.
dans le traitement des : - Enfant de moins de 5 ans (BICNU®).
- tumeurs cérébrales primitives ou secondaires. GLIADEL® est réservé à l‘adulte.
- myélomes multiples.
- lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens. 5. Précautions d’emploi
- mélanomes.
- Surveillance de la NFS pendant toute l'intercure (6
La forme implant est indiquée en complément de la chirur-
semaines) et d'autant plus que le traitement se prolonge en
gie des glioblastomes en rechute
raison de la destruction cumulative et définitive des lignées
Pédiatrie (hors AMM) : intensification thérapeutique, sui- myéloïdes.
vie d’autogreffe de CSH dans les médulloblastomes (58,
282).
Digestive
- Mucite
- Nausées, vomissements G1 - 24 à 46 h. Dose dépendants. Protocole antiémétique.
retardés mais efficacité inconstante.
- Stomatite, mucite - Hygiène buccale.
Locale
Veinite Agent nécrosant - rinçage de veine.
Alopécie G1
Pulmonaire
Fibrose Rare Éviter dose cumulée > à 1 200 mg/m2. Cf Toxicité pulmonaire.
Neurologique
- Neurorétinite Prudence en cas d'association à la procarbazine
- Encéphalopathie ou d'injection intracarotidienne ou intra-artérielle.
- Convulsions Dans les 5 premiers jours suivant l'intervention
- Œdème cérébral avec essai de masse, nécessite parfois une réintervention
avec retrait des implants.
Le profil de toxicité des malades traités par la forme implant est superposable à celui des malades ayant bénéficié d'une
craniotomie, notamment les infections intracrâniennes (méningites, abcès…).
- Clairance à la créatinine < 60 ml/min : administration 6.5. Interactions non retenues à ce jour en l’état actuel
déconseillée. des données : amphotéricine B (80), digitaliques (60, 296,
- Surveillance pulmonaire clinique et radiologique en cas de 298).
traitement prolongé d'autant plus que l'on s'approche de la
dose cumulée de 1 200 mg/m2.
- Surveillance habituelle des malades ayant subi une cra- Protection du personnel
niotomie après mise en place des implants.
- En cas d'extravasation : cf Généralités «Attitude pratique - Mesures générales. Cf Généralités : «Protection du mani-
en cas d’extravasation d’anticancéreux». Utiliser le bicar- pulateur».
bonate de sodium à 8,4 %, antidote spécifique des nitroso-urées.
- En cas de projection cutanée, une coloration brunâtre de
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
la peau peut survenir. Rinçage de la zone touchée par une
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
eau bicarbonatée tiédie.
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle - La manipulation des implants nécessite l'utilisation de 2
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu- paires de gants chirurgicaux et des instruments (pinces…)
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il réservés à leur seul usage. Tout implant ou fragment d'im-
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug- plant doit être manipulé comme un anticancéreux, et suivre
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477). la filière des déchets cytotoxiques mise en place dans
chaque établissement.
CHLORAMBUCIL
DCI Chlorambucil 3.3. Métabolisation
Sigles CHL, CAB, CLB Le chlorambucil est métabolisé en moutarde phénylacé-
Nom déposé CHLORAMINOPHÈNE® tique au moins aussi active.
Laboratoire Techni-Pharma
Classe pharm ther Alkylant (moutarde à l’azote) 3.4. Élimination
Hypersensibilité G0-G1
Rashs cutanés
Digestive
Nausées, vomissements G1 - G2 Protocole antiémétique.
Alopécie G0
Fibrose pulmonaire Radio du thorax. Rare mais grave, si dose totale > 2 500 mg.
Cutanée
- Hyperpigmentation
- Altération des ongles
- Kératites
CHLORMÉTHINE
DCI Chlorméthine ou Méchloréthamine 3.2. Dilution - Étude de stabilité issue de la littérature (586)
Sigle HN2 (cf «Avant propos» pp 95-96)
* Solvant (B) : ampoule de 10 ml de chlorure de sodium à 0,9 %. Elle agit par formation d'ion éthylénammonium très réactif
avec l’atome N7 de la guanine de l'ADN. La formation de
cassures et de sites apuriniques inhibe la réplication de
3. Conservation de la spécialité l'ADN et sa transcription en ARN.
À température ambiante.
2. Mécanisme de résistance
Digestive
- Nausées, vomissements G2 - G3 - Protocole antiémétique.
- Diarrhées G2 - G3 - Antidiarrhéiques.
- Mucite, stomatite G0 - G1 - Hygiène buccale.
Hypersensibilité G2 - G3 Antihistaminiques.
- Choc, frisson Corticoïdes.
- Hyperthermie Sensibilisation fréquente par voie cutanée.
- Tachycardie
Alopécie G1 - rare
Encéphalopathie Rare
Locale
Veinite G3 Risque de nécrose. Rinçage de veine. Cf supra : «Mesures destinées
à respecter l’abord vasculaire lors de traitements de courte durée».
Leucémogène
- Injection intraveineuse en 3 à 5 minutes dans la tubulure - Grossesse : effet tératogène connu chez l'homme.
d'une perfusion. - Allaitement.
- Application cutanée de la solution diluée (1 ampoule dans
50 ml d’eau ppi) à l’aide d’une compresse sur les lésions en - Hypersensibilité au médicament.
débordant sur la peau saine ; laisser sécher au moins 5
minutes avant de se rhabiller et ne pas laver durant les 3
heures suivantes. 5. Précautions d’emploi
- Injection intracavitaire (plèvre, péricarde, péritoine) : peu - Bilan hématologique avant et après traitement.
recommandée à ce jour (hors AMM).
- Extravasation : risque de nécrose important. Cf
- Fixation sur les poches en PVC. Généralités + antidote spécifique (thiosulfate de sodium
0,17 M) par voie IV, SC ou ID. Suivre par une application
de pansement froid (cf supra : «Attitude pratique en cas
3. Posologies d’extravasation d’anticancéreux)».
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
Excreta
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune
Précaution d'ordre général pendant au moins 24 heures.
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
mortelle (265, 411).
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale Toutes les solutions non utilisées doivent être neutralisées
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré avec une solution (1 : 1 V/V) de bicarbonate de sodium à
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous- 4,2 % et de thiosulfate de sodium à 5 %, ainsi que le maté-
jacente (18, 265, 362, 411). riel en verre ayant été en contact avec la chlorméthine.
Destruction thermique dans des incinérateurs homologués à
pyrolyse à une température supérieure ou égale à 1 200°C.
CISPLATINE
DCI Cisplatine La concentration finale est de 1 mg/ml.
Sigles CDDP-Cis. DDP-DDP
* Excipients du solvant
Noms déposés CISPLATYL® (1), CISPLATINE Merck Gé® (2),
CISPLATINE Dakota® (3), CISPLATINE Teva (4)
- Acide chlorhydrique qs pH 3,5.
CISPLATINE Ebewe (5) - chlorure de sodium à 0,9 %.
Laboratoires Aventis (1) Merck Génériques (2) - Eau ppi.
Dakota Pharm (3) Teva Pharm (4)
Ebewe (5) (NC)
Classe pharm ther Alkylant (Organoplatines) 2. Conservation des spécialités
Les solutions prêtes à l'emploi ont une concentration finale Durée 96 heures
de 0,5 mg/ml ou de 1 mg/ml. Commentaires . Les solutions dont la concentration
est inférieure à 0,6 mg/ml peuvent
Il faut prélever le volume prescrit de cisplatine et le diluer être conservées au réfrigérateur. Au
dans 50 à 250 ml de chlorure de sodium à 0,9 %. delà de cette concentration, il y a
risque de précipitation.
— Conservation . Incompatible avec le matériel IV
Les solutions de cisplatine diluées dans une solution de contenant de l’aluminium.
chlorure de sodium isotonique ont une conservation qui
dépend de la concentration (D) obtenue : — Étude 3 : CISPLATYL® solution prête à l’emploi à 1 mg/ml
(586)
- D < 0,6 mg/ml : 72 heures à l'abri de la lumière, à tempé-
rature ambiante ou entre + 2°C à + 8°C. Concentration < 1 mg/ml
- 0,6 mg/ml < D < 1 mg/ml : 48 heures à l'abri de la lumiè- Vecteur NaCl 0,9 %
re, à température ambiante. Contenant verre, PVC, polypropylène
Il ne faut pas stocker ces solutions entre + 2°C et + 8°C en Lumière abri
raison du risque de cristallisation.
Température ambiante
La stabilité dans du glucose à 5 % est moins bonne (5 % de Durée 4 heures
perte d'activité en 24 heures) avec risque de précipitation. Dégradation % non renseigné
Il est conseillé de ne pas utiliser ce vecteur, considéré
comme incompatible par un fabricant (Dakota). Commentaire augmentation possible jusqu’à 3 %
de la concentration en ions chlorure
L'utilisation du chlorure de sodium à 3 % est préconisée pour augmenter la stabilité du cis-
comme vecteur par certains auteurs pour des raisons de platine (543).
moindre toxicité rénale, explicable par une stabilisation de la
molécule de cisplatine par l'excès d’ions chlorure (392). — Étude 4 : CISPLATINE Merck® (586)
Concentration 0,6 mg/ml et 1 mg/ml
Il existe un risque de précipitation avec l’aluminium.
Vecteur NaCl 0,9 %
Contenant verre, PVC, EVA, seringue poly-
* Études stabilité issues de la littérature
propylène
(cf «Avant propos» pp 95-96)
Lumière abri et ambiante.
— Étude 1 : CISPLATYL® lyophilisat* (453, 586)
Température 4°C ou 30 °C
Concentration 0,5 ou 0,9 mg/ml
Durée NR
Vecteur NaCl 0,9 %
Commentaires - A 0,6 mg/ml : 72 heures à 30°C
Contenant EVA et à la lumière, et à + 4°C dans les
Lumière abri 4 contenants. Au delà de 24 heures,
l'EVA est à préférer au PVC (dans
Température 22 ou 35 °C ce dernier cas, diminution après 48
Durée 96 heures heures de la concentration en cis-
platine de l'ordre de 3 à 5 %).
- A 1 mg /ml : 72 heures à 30°C et
* forme qui n’est plus commercialisée en France à la lumière dans les 4 contenants.
Non stable à + 4°C (cristallisation)
Le cisplatine est un dérivé du platine agissant par formation 2. Toxicité rénale du cisplatine
d’adduits de platine bifonctionnels sur l'ADN. (83, 146, 221, 286, 398, 472)
Les adduits majoritaires sont intrabrins sur les atomes N7 de Le cisplatine peut provoquer dans 25 à 75 % des cas des
deux guanines consécutives. insuffisances rénales par nécrose tubulaire. Elles sont dose
-dépendantes (dose par cure et dose totale cumulée : dès
100mg/m2 , intervalle de 3 à 4 semaines) et se décomposent
2. Mécanismes de résistance en 3 phases :
- phase d'induction (48 heures) avec polyurie,
Une résistance croisée existe entre cisplatine et carboplati-
ne, alors que dans certains cas, les phénomènes de résistan- - phase de plateau (2-7 jours) avec réduction du débit de fil-
ce ne sont pas croisés entre oxaliplatine et cisplatine. tration glomérulaire et du débit sanguin rénal,
- phase de récupération partielle.
Les mécanismes de résistance aux dérivés du platine sont
multifactoriels : Exceptionnellement, l'atteinte rénale peut être définitive.
La néphrotoxicité est la conséquence d'une vasoconstriction
- diminution de l’incorporation intracellulaire indépendante intrarénale et d'une toxicité cellulaire tubulaire directe.
de la résistance pléïotropique type MDR,
- augmentation de la détoxification : Sa prévention repose sur :
. par conjugaison avec le glutathion par l’intermédiaire de - la suppression des facteurs de risque associés (médica-
la glutathion-S-transférase, ments néphrotoxiques, hypovolémie...),
. par les métallothionéines,
- une hyperhydratation de l'ordre de 100 ml/heure (2 à 4
- augmentation des phénomènes de réparation de l’ADN. litres par jour) de glucose à 5 % supplémenté à raison de 6
grammes de chlorure de sodium par litre. Cette hydratation
est mise en place 12 heures avant la chimiothérapie et pour-
3. Pharmacocinétique suivie 36 heures après. La diurèse obtenue doit être supé-
rieure à 100 ml/heure,
La pharmacocinétique du cisplatine est compliquée par la
présence concomitante de formes libres et de formes liées Divers substances ont été utilisées pour tenter de prévenir la
aux protéines. toxicité rénale du cisplatine. Le mannitol et les inhibiteurs
Le platine total (libre + fixé aux protéines) a une cinétique calciques n'ont pas fait la preuve de leur efficacité. Le furo-
bi ou triphasique. sémide présente une utilité pour relancer la diurèse dans les
situations d'hypoperfusion rénale.
3.1. Distribution
- Faible passage dans le LCR. Le thiosulfate de sodium par voie IV présente un rôle pro-
tecteur de la toxicité du CDDP utilisé par voie intrapérito-
- Liaison aux protéines plasmatiques : très forte (90 %). néale ou intrapleurale. Il pourrait atténuer l'efficacité cli-
nique du cisplatine et ne doit jamais être utilisé si le CDDP
3.2. Élimination est utilisé par voie veineuse.
- Faible élimination biliaire (<10 %). L'utilisation du chlorure de sodium à 3 % comme vecteur de
- Élimination rénale (30 % sur 24 heures) par sécrétion perfusion est considérée par certains auteurs (310) comme
tubulaire sous forme métabolisée, d'abord rapide, puis très un moyen de diminuer cette toxicité (voir chapitre "stabilités").
lente. Enfin, la néphrotoxicité du CDDP semble être aggravée par
la persistance des troubles digestifs responsables de déshy-
- La clairance du platine ultrafiltrable est de l’ordre de 300 dratation.
à 500 ml/min/m2.
- La demi-vie terminale peut être très longue (3 à 8 jours). 2. Utilisation de l’amifostine (ÉTHYOL®)
La demi-vie du platine ultrafiltrable est très courte, de
l’ordre de 30 minutes. Cf monographie spécifique.
Digestive
Nausées, vomissements G3 Immédiats mais pouvant persister 1 semaine avec anorexie.
Dose-dépendante. Protocole antiémétique indispensable.
Alopécie G0
Locale
Veinite G1 Pas d'IV directe ; rinçage de veine.
Biologique
- Hypocalcémie, hypomagnésémie Premiers signes de l'atteinte tubulaire.
- Hypokaliémie, hyperuricémie Apport d'électrolytes.
Surveillance du ionogramme
et de l'uricémie
Pulmonaire Fibrose.
Cardiaque
Stérilité
CLADRIBINE
DCI Cladribine 3.2. Étude de stabilité issue de la littérature
Sigle 2-CdA (cf «Avant propos» pp 95-96)
1. Présentation
Propriétés pharmacologiques (284, 325, 586)
* Flacon de 10 ml de solution prête à l'emploi contenant :
10 mg de cladribine (solution de concentration : 1 mg/ml). 1. Mécanisme d’action
* Excipients : chlorure de sodium, acide phosphorique, La cladribine est un analogue des nucléosides puriques.
hydrogénophosphate de sodium heptahydraté qsp pH : 5,5 à Après un passage transmembranaire passif, elle est métabo-
8, eau pour préparations injectables. lisée en dérivé cytotoxique (2-CdATP) qui est incorporé en
La solution contient 90 mg de chlorure de sodium (= 115 faux substrat (analogue des purines) dans la molécule d'ADN.
mmol de Na).
Sont ensuite observés une inhibition de la synthèse de
l'ADN et un défaut des mécanismes de réparation de l'ADN
2. Conservation de la spécialité
entraînant la mort cellulaire.
- Entre + 2° C et + 8° C, à l'abri de la lumière. Le métabolite de la cladribine (2-CdATP) bloque la synthè-
se de l’ADN en inhibant la ribonucléotide réductase et
- Ne pas chauffer, si le produit a été congelé.
l’ADN polymérase alpha.
- À basse température, il peut se former un précipité qui se
Le produit est actif aussi bien sur les cellules au repos que
dissout à température ambiante.
sur les cellules en activité.
L’intérêt réside dans sa capacité à résister à la dégradation
3. Dilution / Conservation par l'adénosine déaminase.
3.3. Élimination
2. Mode d’administration
L’élimination est rénale et se fait par transport actif (30 à 50
% en 24 heures sous forme inchangée). - La cladribine est administrée en perfusion IV continue.
- L'administration par voie sous-cutanée est possible (non
validée par l’AMM).
Effets indésirables (586)
Hématologique
- Leuconeutropénie G2 à G4 Nadir 15-21 jours, réversible en 4 à 8 semaines.
Dose limitante.
Surveillance hebdomadaire de la NFS.
Lymphopénie persistante.
- Thrombopénie
- Anémie
Rénale Réversible.
- Anurie À fortes doses.
- IR
Cardiovasculaire
- Œdème
- Tachycardie
Myalgies - Asthénie
- 0,14 mg/kg pendant 5 jours toutes les 4 semaines (518) 6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
(hors AMM)
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
4. Contre-indications
jacente (18, 265, 362, 411).
- Grossesse.
- Allaitement.
- Hypersensibilité au médicament. Protection du personnel
- Patients VIH positifs.
En l'absence de données spécifiques, Cf Généralités :
«Protection du manipulateur».
5. Précautions d’emploi
CYCLOPHOSPHAMIDE
DCI Cyclophosphamide * Études de stabilité issues de la littérature
Sigles CPM, CPA, CYP (cf «Avant propos» pp 95-96)
3. Reconstitution - dilution / Conservation Propriétés pharmacologiques (28, 29, 127, 366, 586)
* Reconstitution : avec de l'eau ppi de manière à amener la Le cyclophosphamide est un agent alkylant bifonctionnel
concentration finale à 20 mg/ml (2 %) soit : de type oxazaphosphorine appartenant à la famille des mou-
- 500 mg + 25 ml d'eau ppi, tardes azotées.
- 1 000 mg + 50 ml d'eau ppi, Il agit après transformation dans l'organisme.
La moutarde phosphoramide est responsable de la cytotoxi-
Dissoudre par agitation vigoureuse et continue.
cité. Elle induit des pontages bifonctionnels sur l’ADN.
La solution finale doit être limpide et incolore.
Le produit se dégradant à la chaleur, ne pas chauffer pour
accélérer la dissolution.
2. Mécanismes de résistance
* Conservation : Non renseigné.
Détoxification accrue par conjugaison au glutathion par les
glutathion S transférases.
3.2. Dilution / Conservation
Hématologique G2 - G3
- Leucopénie Prévention par l’amifostine (ÉTHYOL®) en cas d’association
au CDDP dans le cancer ovarien avancé.
Nadir 7-14 jours - Réversibilité spontanée (J18 à J25).
- Thrombopénie (à fortes doses)
Allergique G1 à G4
- Réactions cutanées Prévention par antihistaminiques ou corticoïdes.
- Choc anaphylactique Réaction croisée avec les autres alkylants.
Locale
Bouffées de chaleur G1 Préférer les perfusions lentes.
Cutanée Pour les ongles, effet plus fréquent chez les sujets de race noire
- Hyperpigmentation (peau, ongles)
- Desquamation palmo-plantaire
Leucémogène (587)
Important : ces fortes doses nécessitent l'utilisation conco- Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
mitante de mesna pour prévenir la toxicité urinaire, qui, mortelle (265, 411).
contrairement au cas de l'ifosfamide, n'apparaît qu'à des
posologies importantes (> 600 mg/m2/j). Cf «Toxicité 5.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
excréto-urinaire des oxazaphosphorines et moyens d’y
remédier». Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
2.3. Voie intramusculaire jacente (18, 265, 362, 411).
Possible mais douloureuse.
Même dose que par voie intraveineuse, sans dépasser la 5.3. Interactions non retenues à ce jour en l’état actuel
dose de 500 mg par injection pour des raisons de tolérance, des données : allopurinol (29, 72, 502), chloramphénicol,
et donc éventuellement à fractionner en 2 à 3 injections. ciprofloxacine (275), digitaliques (60, 296, 298), insuline
(401), prednisone (187), propofol (93, 564), suxamétho-
nium (364, 548, 585), vérapamil (297).
2.3. Voie intra-artérielle possible
Remarque : le produit est dialysable.
3. Contre-indications
4. Précautions d’emploi
Excreta
- Bilan hématologique avant et après traitement.
- Hydratation du malade, par voie orale ou parentérale. Procédures générales à maintenir après la fin de la cure au
moins 4 jours pour les urines et 7 jours pour les selles (cf
- Utilisation de mesna pour prévenir le risque de cystite
Généralités : «Recommandations concernant la manipula-
hémorragique.
tion des excreta et des vomissures des malades recevant des
- En cas d'insuffisance rénale, une réduction de posologie cytotoxiques»).
devrait être envisagée.
- En cas d'extravasation : risque considéré comme modéré.
En l'absence de conduite spécifique, respecter le protocole
général (cf Généralités : «Attitude pratique en cas d’extra- Destruction du médicament
vasation d’anticancéreux»).
Destruction chimique selon méthode OMS : hydrolyse alca-
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
line par la soude (12 g/100 ml) : 1 volume + diméthyl for-
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
mamide 2 volumes.
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
Destruction thermique dans des incinérateurs homologués à
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
pyrolyse à température supérieure ou égale à 1 200°C.
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
CYTARABINE
DCI Cytarabine * Études de stabilité issues de la littérature
(cf «Avant propos» pp 95-96)
Sigle Ara-C
Noms déposés ARACYTINE®, CYTARBEL® (NSFP Déc 1999) — Étude 1 : ARACYTINE® (454)
Digestive G2
- Nausées, vomissements - Fréquents, dose-dépendant. Protocole antiémétique.
- Ulcération gastro-intestinale - Pouvant évoluer avec perforation et péritonite.
- Diarrhée - Traitement antidiarrhéique.
- Mucite - Hygiène buccale.
Neurologique (78, 104, 195, 394, 404) Surtout après utilisation intrarachidienne.
- Cérébellite parfois définitive
(dysarthrie, nystagmus, ataxie)
- Convulsions
- Troubles du comportement
- Somnolence
DACARBAZINE
DCI Dacarbazine — Conservation : non renseigné
Sigles DTIC, DIC
* Études de stabilité issues de la littérature
Nom déposé DÉTICÈNE® (cf «Avant propos» pp 95-96)
Laboratoire Aventis — Étude 1 : DÉTICÈNE® (586)
Classe pharm ther Alkylant Concentration 0,8 mg/ml
Classe ATC L01XX13 Vecteur glucose 5 % ou NaCl 0,9 %
Statut AMM Contenant PVC, verre
À reconstituer Lumière abri
Hématologique G2
- Leucopénie Apparaît en 21 jours - Réversible en 35 jours - Dose-dépendante.
- Thrombopénie
- Anémie
Digestive
- Nausées, vomissements G3 Immédiats mais parfois retardés (12 heures). Administration ,
d'antiémétiques, restriction liquidienne et alimentaire.
- Anorexie
- Constipation
Hypersensibilité
Photosensibilisation G1 Prévenir l'exposition au soleil.
Locale
Veinite G1 Algie. Préférer la perfusion aux injections intratubulaires
ou intraveineuses directes.
Hyperazotémie
Paresthésie faciale
Flush
Syndrome pseudo-grippal
Hyperthermie, myalgie rare Apparaît en 7 jours - Durée : 7 à 21 jours - Antipyrétiques.
5. Précautions d’emploi
Protection du personnel
- Surveillance hématologique avant et après chaque cure.
Adapter au besoin la posologie à la NFS. cf Généralités : «Protection du manipulateur».
- Surveillance du bilan rénal. Adapter les doses en cas d'in-
suffisance rénale.
- En cas d'extravasation : risque de moyenne importance (cf
Généralités : «Attitude pratique en cas d’extravasation Excreta
d’anticancéreux»).
Protection vis-à-vis des urines pendant 48 heures.
- Lors d'association dacarbazine-fotémustine, l'administra-
tion de la fotémustine en premier permet d'atténuer la toxicité.
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa- Destruction du médicament
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu- dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à températu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il re supérieure ou égale à 1 200°C.
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
DACTINOMYCINE
DCI Dactinomycine * Étude de stabilité issue de la littérature (586)
(cf «Avant propos» pp 96-96)
Sigles AMD, DACT, ACD, ACTD
Nom déposé LYOVAC - COSMÉGEN® — Étude : LYOVAC - COSMÉGEN®
Autre nom Actinomycine D Concentration 0,0075 mg/ml
Laboratoire MSD Vecteur glucose 5 %
Classe pharm ther Intercalant (inhibiteur de la topoisomérase II) Contenant polyoléfine, verre
Classe ATC L01DA01 Lumière oui
Statut ATU nominative - Médicament importé Température 20-25°C
À reconstituer Durée 24 heures
Dégradation % non précisé
Renseignements généraux et galéniques (586)
1. Présentation
Propriétés pharmacologiques (49, 586)
* Flacon de poudre jaune lyophilisée de dactinomycine
dosée à 500 µg. 1. Mécanisme d’action
* Excipient : 20 mg de mannitol.
La dactinomycine est un antibiotique du groupe des actino-
mycines n'appartenant pas à la famille des anthracyclines.
2. Conservation de la spécialité
C’est un inhibiteur de la topoisomérase II.
À température ambiante et à l’abri de la lumière.
Du fait de ses propriétés intercalantes, elle inhibe la synthè-
se des ARN ADN–dépendants, par fixation sur les résidus
3. Reconstitution - dilution / Conservation
guanine de l'ADN puis des protéines.
Ne pas utiliser de filtres antibactériens ou de membranes
d'ester de cellulose car le risque d'adsorption est important.
2. Mécanisme de résistance
— Conservation : au moins 24 heures à température - Majoritaire dans les fèces (50 à 90 %) ; urines (10 %).
ambiante et à l’abri de la lumière. - Demi-vie d'élimination de la radioactivité : 36 heures.
Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
reconstituée.
Dossier 2001, XXII, 1-2 156
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
Hématologique G2 - G3
- Leucopénie Dose-dépendante. Apparaît en 14 à 21 jours.
Réversible à 21 jours.
- Thrombopénie
Digestive G2
- Nausées, vomissements - Retardés. Protocole antiémétique.
- Diarrhées
- Mucite - Hygiène buccale - Surveillance 5 à 7 jours.
Alopécie G1 - G2
Cutanéo-muqueuse Corticoïdes.
- Érythèmes, rash
- Photosensibilisation Avec hyperpigmentation cutanée.
Locale
Veinite Rinçage de veine.
DAUNORUBICINE
DCI Daunorubicine * Études de stabilité issues de la littérature (162, 418, 586)
Sigles DNR, DRB (cf «Avant propos» pp 95-96)
Propriétés pharmacologiques (450, 586) - Par voie intraveineuse stricte dans la tubulure d'une perfu-
sion de glucose à 5 % ou de chlorure de sodium à 0,9 % en
1. Mécanisme d’action 2 ou 3 minutes.
4. Contre-indications
3. Pharmacocinétique
- Grossesse - Allaitement.
La cinétique est bi ou triphasique.
- Hypersensibilité au médicament.
3.1. Métabolisme
- Antécédents cardiaques et/ou coronariens.
Le métabolisme est hépatique. - Toxicité cardiaque induite par d’autres anthracyclines ou
La daunorubicine est transformée en daunorubicinol inactif doses cumulées maximales obtenues pour une autre anthra-
(demi-vie = 20 à 40 heures). cycline.
Digestive G2 Dose-dépendante.
- Nausées, vomissements - Antiémétiques.
- Mucite - Hygiène buccale - Surveillance 5 à 7 jours (567).
5. Précautions d’emploi 6.3. Phénytoïne (67, 165, 194, 231, 269, 380, 509)
DAUNORUBICINE LIPOSOMALE
DCI Daunorubicine liposomale Propriétés pharmacologiques (154, 170, 586)
Sigle -
1. Mécanisme d’action
Nom déposé DAUNOXOME®
Laboratoire Giléad Sciences Après pénétration intracellulaire par endocytose, la dauno-
rubicine est libérée. Elle stabilise le complexe clivable
Classe pharm ther Anthracycline - Intercalant (inhibiteur de
ADN-topoisomérase II (cf monographie Daunorubicine).
la topoisomérase II
Classe ATC L01DB02
2. Mécanisme de résistance
Statut AMM cf monographie Daunorubicine
Réservé à l'usage hospitalier
Prêt à l’emploi
3. Pharmacocinétique (218)
Renseignements généraux et galéniques (586) La cinétique est monophasique, linéaire.
Hématologique
- Leucopénie G3 Réversible, adaptation posologique ou retard des cures.
Recours possible au G-CSF.
- Anémie
- Thrombopénie G3
Digestifs
Nausées, vomissements Traitement antiémétique préventif.
Divers
- Malaise
- Douleur dorsale, flush Parfois dès la première injection.
- Douleur thoracique dans les 10 minutes, ralentir la perfusion.
- Réactions allergiques avec hypotension
DEXRAZOXANE
DCI Dexrazoxane * Conservation : stable pendant 8 heures.
Sigle ICRF-187 Il est recommandé de conserver la solution diluée entre +
2°C et + 8°C à l’abri de la lumière et de l’utiliser dans les 4
Nom déposé CARDIOXANE® heures.
Laboratoire Chiron
Classe pharm ther Cytoprotecteur - Cardioprotecteur
Classe ATC V03AF02 Propriétés pharmacologiques (586)
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier 1. Mécanisme d’action
A reconstituer
Au niveau intracellulaire, le dexrazoxane doit être transfor-
mé en ICRF-198 qui est la molécule active.
Renseignements généraux et galéniques (586) La cardioprotection semble être le résultat d'une chélation
des ions ferriques, et donc une inhibition de la formation de
1. Présentation complexes Fe3+ - anthracycline, et de radicaux libres.
Hématologique
- Leucopénie G1 Accentuation - Surveillance de la NFS.
- Thrombopénie
Effets rares
- Coloration noire des ongles
- Réaction au site d’injection
- Phlébite
Dose égale à 20 fois celle de l’équivalent doxorubicine ou Mesures générales en l'absence de données spécifiques (cf
10 fois celle de l’épirubicine. Généralités : “Protection du manipulateur”).
Le port de gant est recommandé lors de la manipulation de
la poudre et de la préparation de la solution.
4. Contre-indications
- Grossesse, allaitement.
- Hypersensibilité au médicament. Excreta
Destruction du médicament
DOCÉTAXEL
DCI Docétaxel 2. Conservation
Sigle TXT Entre + 2°C et 25 °C, à l'abri de la lumière.
Nom déposé TAXOTÈRE®
Laboratoire Aventis
3. Reconstitution - dilution / Conservation
Classe pharm ther Poison du fuseau - Inhibiteur de la dépoly-
mérisation de la tubuline (taxoïdes) 3.1. Dilution / Conservation (données du laboratoire)
Classe ATC L01CD02
* Dilution
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier Le protocole de reconstitution - dilution est le suivant :
Restriction de prescription : spécialistes ou — Première dilution
services spécialisés en oncologie médicale - Laisser reposer 5 minutes à température ambiante les fla-
ou en cancérologie cons de TAXOTÈRE® avant d’effectuer la reconstitution.
À diluer - Reconstituer avec la totalité du flacon de solvant.
- Agiter manuellement le mélange pendant 15 secondes.
Renseignements généraux et galéniques (586) - Laisser reposer pendant 5 minutes, flacon retourné, à tem-
pérature ambiante (la formation de mousse est normale).
1. Présentation La concentration du médicament après cette première dilu-
tion est d’environ 10 mg/ml à 15 % près.
* Solution à diluer pour usage parentéral dosée à : Il est recommandé, pour obtenir une meilleure précision (10 %
- 20 mg/0,5 ml (capsule verte), environ) de mesurer, selon les cas, 7,3 ou 1,8 ml de solvant.
- 80 mg/2 ml (capsule rouge).
— Deuxième dilution
La concentration de la solution est de 40 mg/ml. Avant la perfusion intraveineuse, le docétaxel doit être
dilué une seconde fois, dans 250 ml de chlorure de sodium
* Excipient : polysorbate 80. à 0,9 % ou de glucose à 5 %. Si la dose totale est supérieure
à 240 mg, utiliser 500 ml de solution.
La solution est visqueuse, limpide et de couleur jaunâtre à
brun jaunâtre. La concentration finale ne doit pas dépasser 0,74 mg/ml.
Le mélange se fait par rotation manuelle.
* Solvant * Conservation
Flacon de solvant hydro-alcoolique à 13 % (m/m) d’éthanol - 8 heures à température ambiante,
dans de l’eau ppi, soit 1,5 ml pour le dosage à 20 mg, et 6
- 24 heures entre + 2 °C et + 8° C.
ml pour le dosage à 80 mg.
Il est préférable d’utiliser extemporanément toute solution
Les flacons de solution de docétaxel et de solvant présen-
reconstituée.
tent un surremplissage afin de compenser les pertes du pré-
mélange (formation de mousse, adhésion sur les parois du
Il existe cependant une étude, méthodologiquement correc-
flacon et volumes morts).
te (513) qui conclut à 4 semaines de stabilité de la solution
reconstituée à + 4°C et à température ambiante, à l’abri de
En pratique, la quantité exacte de docétaxel et de solvant
la lumière.
dans les flacons est de :
- dosage à 20 mg/0,5 ml :
substance active : 23,6 mg/0,59 ml + solvant : 1,83 ml,
- dosage à 80 mg/2 ml :
substance active : 94,4 mg/2,36 ml + solvant : 7,33 ml.
3.2. Étude de stabilité issue de la littérature Il peut induire la différenciation cellulaire ainsi que la frag-
(cf «Avant propos» pp 95-96) mentation de l’ADN, ce qui suggère que l’apoptose est
impliquée dans le mécanisme d’action.
— Étude 1 : TAXOTÈRE® (586)
Concentration 0,9 mg/ml
Vecteur NaCl 0,9 % ou glucose 5 % 2. Mécanisme de résistance
Contenant verre - Résistance croisée de type MDR avec les anthracyclines,
Lumière oui les alcaloïdes de la pervenche et les épipodophyllotoxines.
Température 4°C ou 25°C - Altération qualitative ou quantitative de la tubuline.
Durée 24 heures
Dégradation % non précisé 3. Pharmacocinétique (65, 87, 169, 389)
Commentaire ne pas utiliser de contenant
en PVC (poches, tubulures) : La cinétique est triphasique et linéaire (demi-vies : 4
risque de relargage de minutes, 0,5 heure et 11 heures.
phtalates
3.1. Distribution
Hématologique
- Leuconeutropénie - G3 - G4 - Dose-dépendante. Réversible. Non cumulative.
Réduire les doses en fonction de la NFS à 75 mg/m2.
Nadir : J5 - J8, dure 7 jours - Réversible à J21.
- Thrombopénie - G2 - G3 - Rare, réduction des doses.
- Anémie - G2 - G3 - Si malade lourdement traité.
Digestive
- Nausée, vomissements G1 Traitement antiémétique éventuel.
- Mucite
Cutanée
- Érythèmes maculo- Application de glycérine + chlorhexidine.
papuleux, syndrome Réversible - Apparition dès la 1ère semaine de traitement.
main-pied, Diminution des posologies à 75 mg/m2.
Altérations des phanères
Pigmentation des ongles
Cardiaque Rare.
- Hypotension ou hypertension
- Trouble du rythme
- Insuffisance cardiaque
Arthralgies - Myalgies
G0, G1, G2, G3, G4 (Cf Annexe 5 pp 416-417)
DOXORUBICINE
DCI Doxorubicine - Solution «prête à l’emploi» : entre 2°C et + 4°C et à l’abri
Sigles ADR, DOX, ADM de la lumière.
* Solution injectable pour perfusion, “prête à l’emploi” * Recommandations des laboratoires fabricants
- Dosée à 10 mg/5 ml, 20 mg/10 ml, 50 mg/25 ml, — Dilution : une dilution dans le glucose à 5 % ou le chlo-
200 mg/100 ml. rure de sodium à 0,9 % est possible.
- Excipients : acide chlorhydrique (pH 3), chlorure de Une concentration maximale de 5 mg/ml doit être respectée.
sodium, eau ppi. — Conservation : au moins 48 heures entre + 2°C et + 8°C
et à l'abri de la lumière.
1.2. Doxorubicine Dakota Pharm®, chlorhydrate de
doxorubicine ASTA Medica® ( Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
reconstituée.
- Lyophilisat pour usage parentéral : 10 mg, 50 mg.
* Études de stabilité issues de la littérature (162, 71, 287)
- Excipients : lactose (cf «Avant propos» pp 95-96)
Effets indésirables (5, 17, 37, 111, 137, 166, 215, 278, 283, 306, 498, 544, 549, 586, 587)
Digestive G2 Dose-dépendants
- Nausée, vomissements - Antiémétiques - Apparition au 5ème jour, dure 10 jours.
- Mucite - Hygiène buccale.
- Hémorragies digestives
- combinaison à d'autres cytotoxiques cardiotoxiques, Des perfusions lentes, étalées sur 96 heures, permettent de
- antécédents de radiothérapie thoracique ou de pathologie réduire les pics sériques toxiques sans altérer l'effet théra-
cardiovasculaire, peutique.
— Fraction d'éjection isotopique qui donne des résultats Le débit de dose recommandé doit se rapprocher de :
fiables, sensibles et précoces. - doxorubicine : 1,5 mg/m2/heure,
* Autres mesures à respecter - épirubicine : 2 mg/m2/heure.
— Les doses cumulées suivantes sont considérées comme La perfusion prolongée continue doit durer 24 à 48 heures.
des seuils au delà desquels toute prescription devient un cas
L'administration se fait à débit constant en utilisant de pré-
particulier car les risques de toxicité, notamment cardiaque,
férence un "pousse-seringue", et en adoptant un débit mini-
deviennent très importants :
mal d'environ 1 ml/heure (de 0,5 à 3 ml/heure).
daunorubicine : 600 mg/m2, 450 mg/m2 chez l’enfant Il est conseillé de diluer l'anthracycline, dans une solution
(à adapter en fonction de la sur- de glucose à 5 %, à une concentration de 1 mg/ml.
veillance cardiaque) La solution diluée n'est stable que 24 heures maximum à
doxorubicine : 550 mg/m2, température ambiante.
La doxorubicine est utilisée à d’autres posologies dans de 6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
nombreux protocoles de polychimiothérapie.
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
Ne pas dépasser la dose cumulée de 550 mg/m2 généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
Cette dose est réduite à 300 mg/m2 en cas d'irradiation jacente (18, 265, 362, 411).
médiastinale incluant le cœur, ou en cas d'association à un
anticancéreux cardiotoxique. 6.3. Phénytoïne (67, 165, 194, 231, 269, 380, 509)
La dose cumulée pourrait être supérieure en cas d'adminis-
tration sous forme de perfusion continue. * À visée prophylactique (c’est à dire en prophylaxie de
l’effet convulsivant de certains cytotoxiques)
Contre-indication. Risque de survenue de convulsions, par
4. Contre-indications diminution de l’absorption digestive de la phénytoïne par le
cytotoxique.
- Grossesse - Allaitement. * En cas de traitement antérieur à la chimiothérapie
Précautions d’emploi. Risque de survenue de convulsions,
- Hypersensibilité au médicament. par diminution de l’absorption digestive de la phénytoïne
- Insuffisance cardiaque et troubles du rythme ventriculaire par le cytotoxique.
documentés. Associer momentanément une benzodiazépine anticonvul-
- Dysfonction ventriculaire gauche chronique documentée. sivante.
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives Destruction du médicament
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à températu-
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
re supérieure ou égale à 1 200°C.
mortelle (265, 411).
3. Posologies
Propriétés pharmacologiques (586)
- Cancer de l’ovaire : 50 mg/m2 toutes les 4 semaines.
1. Mécanisme d’action
- Sarcome de Kaposi : 20 mg/m2 toutes les 2 à 3 semaines
- Cf doxorubicine (intervalle minimal < 10 jours).
- Cette suspension contient du chlorhydrate de doxorubici- Des posologies de 35 à 70 mg/m2 dans d'autres localisa-
ne encapsulé dans des liposomes, greffés en surface par un tions sont possibles toutes les 3 à 6 semaines (hors AMM).
polymère linéaire, hydrophyle de méthoxypolyéthylène
glycol (MPEG), ou pégylés.
Le diamètre des liposomes est d’environ 100 nm. 4. Contre-indications
Cette nouvelle formulation de la doxorubicine peut présenter tous les effets indésirables de la forme non liposomale (cf.
Doxorubicine)
Hématologique
Leucopénie G2-G3 Dose dépendante, limitante, réduction des doses de 25 % et report du traitement.
Prévention des surinfections ou l’apparition de maladies opportunistes.
- Anémie
- Thrombopénie
Digestive
- Nausées, vomissement Traitement préventif.
- Diarrhées
- Mucite Dose dépendante, parfois sévère, réduction des doses de 25 %.
Alopécie
Cutanée
Syndrome main-pied Érythème maculaire douloureux - Apparition retardée : 6 semaines.
Disparition en 7-15 jours avec ou sans corticothérapie.
Cardiaque (DLP3) Surveillance ECG régulière et fréquente, FEV avant perfusion dès 450 mg/m2 (dose cumulée).
Cardiomyopathie Risque d'insuffisance cardiaque congestive - Prendre en compte la prescription préalable
d’anthracycline dans le calcul de la dose cumulée.
ELLIPTINIUM
DCI Acétate d'elliptinium Propriétés pharmacologiques (371, 458, 586)
Sigles NMHE, 9 HME
1. Mécanisme d’action
Nom déposé CÉLIPTIUM®
Autre nom Ellipticine L’elliptinium interagit avec l'ADN et l'ARN par intercala-
Laboratoire Sanofi Synthélabo tion entre deux paires de bases, stabilisées par des liaisons
hydrogènes surnuméraires. C’est une ellipticine.
Classe pharm ther Intercalant (inhibiteur de la topoisomérase II)
L'oxydation de la molécule au niveau cellulaire par les
enzymes du système des cytochromes P450 conduit à des
Classe ATC Non renseigné dérivés quinones-imines très réactifs.
Statut AMM L’elliptinium est par ailleurs un inhibiteur de la topoisomé-
Réservé à l'usage hospitalier rase II, stabilisant ainsi des complexes clivables double brin.
À reconstituer Les ellipiticines ont une action sur les phospholipides mem-
branaires, entraînant une modification des fonctions mem-
Renseignements généraux et galéniques (586) branaires.
* Distribution
2. Conservation de la spécialité
- Tissulaire importante. Pas de diffusion dans le LCR.
À température ambiante et à l’abri de la lumière. - Liaison aux protéines plasmatiques : 78 %.
* Élimination rénale
- 16 % sous forme de médicament inchangé.
3. Reconstitution - dilution / Conservation
- Les métabolites sont éliminés par voie urinaire ou biliaire.
- Demi-vie d'élimination = 24 heures.
* Reconstitution
Dans 10 ml d'eau ppi, la concentration finale est de 5 mg/ml.
Renseignements thérapeutiques (586)
* Dilution
1. Indication (adulte)
Dans 250 ml de glucose à 5 %.
Ne pas utiliser de chlorure de sodium à 0,9 % Cancer du sein métastatique.
Locale
Veinite, phlébite Douleur au point d'injection - Rinçage de veine.
Digestive
- Nausées, vomissements G1 - G2 Protocole antiémétique.
- Diarrhées plus rares
Asthénie
Hyperthermie Antipyrétiques.
ÉPIRUBICINE
DCI Chlorhydrate d’épirubicine 3. Reconstitution - dilution / Conservation
3.1. Reconstitution / Conservation (données du laboratoire)
Sigles 4 EA, EDOX
Nom déposé FARMORUBICINE®
* Reconstitution de la poudre pour usage parentéral
* Recommandations du laboratoire
* Solution injectable pour perfusion, “prête à l’emploi”
— Dilution : possible dans du glucose à 5 % ou du chloru-
Solution rouge orangée contenue dans les flacons de poly- re de sodium à 0,9 %.
propylène
- Dosée à : — Conservation
10 mg/5 ml, 20 mg/10 ml, 50 mg/25 ml, 200 mg/100 ml - 24 heures à température ambiante.
(flacon multiponctionnable). - 48 heures entre + 2°C et + 8°C.
Concentration de la solution : 2 mg/ml.
- Excipients : acide chlorhydrique qs pH 3,0, chlorure de * Études de stabilité issues de la littérature (162, 287,
sodium (9 mg/ml) et eau ppi. 550) (cf «Avant propos» pp 95-96)
— Étude 1 : FARMORUBICINE® (466)
2. Conservation de la spécialité Concentration 2 mg/ml
Vecteur eau ppi ou NaCl 0,9 %
* Poudre pour usage parentéral à dissolution rapide
Contenant verre
À température ambiante et à l'abri de la lumière. Lumière abri
Digestive G2 - G3 Dose-dépendante.
- Nausées, vomissements - Protocole antiémétique.
- Mucite G2 - Hygiène buccale, toxicité limitante à haute dose.
Locale
Veinite Rinçage de veine.
Renseignements thérapeutiques (387, 586) - Administration en perfusion continue dans une veine centrale.
- Perfusion en intra-artériel hépatique (recherche clinique)
1. Indications (adulte) (177).
- Administration intravésicale (hors AMM).
- Carcinomes mammaires.
- Cancers de l'ovaire.
- Lymphome non hodgkinien et maladie de Hodgkin. 3. Posologies
- Cancers microcellulaires du poumon. 3.1. Voie injectable
- Sarcome des parties molles.
* Monothérapie
- Cancer de l'œsophage, de l'estomac, du pancréas.
40 à 100 mg/m2 toutes les 3 à 4 semaines et jusqu’à 120
- Cancer hépato-cellulaire.
mg/m2 dans les carcinomes mammaires métastatiques.
- Cancer épidermoïde de la sphère otorhinolaryngologique.
* Polythérapie (hors AMM)
Pédiatrie (hors AMM) : néphroblastome, rhabdomyosarcome,
par analogie avec la doxorubicine. 20 à 100 mg/m2 sur 1 à 2 jours.
L'épirubicine est utilisée dans de nombreux protocoles à
2. Mode d’administration différentes posologies.
Haute dose : 120 à 180 mg/m2.
- Perfusion intraveineuse lente de 5 à 10 minutes dans la
tubulure d'une perfusion de solution de glucose à 5 %.
ÉPOÉTINE
— 500 UI /0,3 ml
1 000 UI /0,5 ml 1 000 UI /0,3 ml Propriétés pharmacologiques (586)
2 000 UI /0,5 ml 2 000 UI /0,3 ml
1. Mécanisme d’action
3 000 UI 0,3 ml 3 000 UI /0,3 ml
4 000 UI /0,4 ml — L’époétine alfa est une glycoprotéine recombinante dont la
— 5 000 UI /0,3 ml composition en acides aminés (165 aa) et hydrate de carbo-
10 000 UI /1 ml 10 000 UI /0,6 ml ne (4 chaînes) est identique à celle de l'érythropoïétine
endogène humaine.
— 20 000 UI /0,6 ml Elle stimule la formation (multiplication et maturation) des
hématies à partir des cellules souches de la moelle osseuse.
* Flacons multidose de poudre pour solution injectable Sont observées une augmentation de la numération des éry-
dosés à 50 000 et 100 000 UI (10 ml de solvant avec conser- throcytes, des réticulocytes et du taux d'hémoglobine.
vateur) (2)
3. Posologie
Renseignements thérapeutiques (586)
150 UI / Kg / injection.
1. Indications en cancérologie
L'efficacité de cette posologie doit être ré-évaluée au bout
* ÉPREX® : traitement de l'anémie et réduction des besoins de 4 semaines et, en cas d'échec ou de réponse insuffisante,
transfusionnels chez les adultes à risque transfusionnel, trai- augmentée à 300 UI / Kg.
tés par chimiothérapie anticancéreuse pour des tumeurs
solides, des lymphomes ou des myélomes multiples. Le traitement doit être adapté au chiffres de l'hémoglobine
et poursuivi pendant 1 mois après la fin du dernier cycle.
* NÉORECORMON® : prévention et traitement de l'anémie des
adultes atteints de tumeurs solides et traités par chimiothé- Cf protocole ÉPREX® ci-dessous
rapie anticancéreuse à base de sel de platine (cisplatine : 75
mg/m2/cycle et carboplatine : 350 mg/m2/cycle) et dans le
traitement des lymphomes malins non hodgkiniens, des leu-
cémies lymphoïdes chroniques et des myélomes.
Augmentation de :
Continuer
Réticulocyte Hb cible
150 UI/kg
≥ 40 000/µl = 12 g/dl
3 x semaine
ou Hb ≥ 1 g/dl
Augmentation de :
300 UI/kg
Réticulocyte
3 x semaine
< 40 000/µl
pdt 4 semaines
ou Hb < 1 g/dl
Augmentation de :
Réticulocyte Arrêter le
< 40 000/µl traitement
ou Hb < 1 g/dl
Hématologique
Thrombocytose Rare - Dans les 8 premières semaines de traiteement.
Hypersensibilité
- Prurit, rash
- Syndromes grippaux En début de traitement.
Cardio-vasculaire
Hypertension artérielle Contrôle régulier de la TA, traitement antihypertenseur parfois nécessaire.
Biologique
Hyperkaliémie Ionogramme régulier - Arrêt de l'Epo.
Taux d'hématocrite augmenté
Ferritine sérique baissée Administration de fer.
5. Précautions d’emploi
ESTRAMUSTINE
DCI Estramustine phosphate 3. Posologie
Noms déposé ESTRACYT® - 2 gélules matin et soir.
- Augmentation possible jusqu’à 15 mg/kg/j en 3 prises.
Laboratoire Pharmacia
Classe pharm ther Alkylant
Classe ATC L01XX11 4. Contre-indications
Statut AMM - Hypersensibilité au médicament.
Renseignements généraux et galéniques (586) - Thrombophlébites ou maladie thrombo-emboliques.
5. Précautions d’emploi
1. Présentation
Surveillance régulière de la NFS et du bilan hépatique.
* Gélules blanches dosées à 140 mg d’estramustine.
Flacon de 40 ou 100 gélules.
6. Interactions médicamenteuses
* Excipients : talc, laurylsulfate de sodium, aérosil, stéara- cliniquement significatives
te de magnésium.
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune
2. Conservation Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
A température ambiante. mortelle (265, 411).
Digestive Dose-dépendante.
- Nausées, vomissements En début de traitement.
- Mucite Traitement antiémétique.
Impuissance gynécomastie
ÉTOPOSIDE
DCI Étoposide 2. Conservation de la spécialité
Sigle VP 16
- À température ambiante.
Noms déposés VÉPÉSIDE Sandoz® (1), CELLTOP® (2),
ÉTOPOSIDE Pierre Fabre® (3),
- Ne pas conserver au réfrigérateur.
ÉTOPOSIDE Dakota Pharm® (4),
ÉTOPOSIDE Merck® (5), 3. Reconstitution/Conservation (236)
ÉTOPOSIDE Teva® (6), ÉPOSIN® (NC) (7)
— Étude 2 : VÉPÉSIDE Sandoz® (36, 272) — Étude 6 : VÉPÉSIDE Sandoz® (36, 272)
Concentration 0,40 mg/ml Concentration 1 mg/ml
Vecteur NaCl 0,9 % ou glucose 5 % Vecteur NaCl 0,9 % ou glucose 5 %
Contenant verre, polyoléfine (36) Contenant verre, polyoléfine (36)
Lumière oui Lumière oui
Température 20°C-23°C Température 20°C-23°C
Durée 96 heures Durée 5 heures
Dégradation Précipitation à 6 heures
avec un pourcentage de
— Étude 3 : VÉPÉSIDE Sandoz® (36, 272) dégradation supérieur à 10 %
Concentration 0,50 mg/ml
Vecteur NaCl 0,9 % ou glucose 5 %
— Commentaires
Contenant verre, polyoléfine (36)
- Ne pas exposer au froid, risque de précipitation.
Lumière oui
- Ne pas utiliser des contenants en PVC : risque de relarga-
Température 20°C-23°C ge de phtalates (36), surtout aux concentrations supérieures
Durée 24 heures à 0,4 mg/ml (586).
Dégradation Précipitation à 30 heures
avec un pourcentage de
dégradation supérieur à 10 %
Propriétés pharmacologiques (84, 118, 119, 158,
197, 237, 246, 248, 273, 372, 385, 501, 534, 586)
— Étude 4 : VÉPÉSIDE Sandoz® (36, 272)
1. Mécanisme d’action
Concentration 0,60 mg/ml
Vecteur NaCl 0,9 % ou glucose 5 % L’étoposide est un dérivé hémisynthétique de la podophyl-
Contenant verre, polyoléfine (36) lotoxine agissant par inhibition de la topoisomérase II, per-
turbant ainsi, par stabilisation de complexes clivables
Lumière oui ADN-topoisomérase II, les phénomènes de réplication, de
Température 20°C-23°C transcription et de réparation de l’ADN.
Durée 18 heures
Dégradation Précipitation à 24 heures 2. Mécanisme de résistance
avec un pourcentage de
dégradation supérieur à 10 % - Résistance croisée de type MDR, avec les anthracyclines et
les dérivés de la pervenche.
- Modification qualitative (mutation) et quantitative (diminu-
— Étude 5 : VÉPÉSIDE Sandoz® (36, 272)
tion de l’expression) de la topoisomérase II.
Concentration 0,50 mg/ml
Vecteur NaCl 0,9 % ou glucose 5 %
3. Pharmacocinétique (119, 197)
Contenant verre, polyoléfine (36)
Lumière oui 3.1. Absorption
Température 20°C-23°C
Après administration orale, les concentrations maximales
Durée 8 heures sont atteintes entre 0,5 et 4 heures après la prise.
Dégradation Précipitation à 10 heures La biodisponibilité est de 50 % mais peut varier :
avec un pourcentage de
- d'un patient à l'autre (25 à 75 %),
dégradation supérieur à 10 %
- en fonction de la dose administrée (absorption non linéaire) ;
la biodisponibilité est maximale pour les faibles doses ; la
saturation intervient à partir de 200 mg,
L'étoposide est responsable d'hypotension chez environ 1 à 2.2. Autres voies injectables (197, 258, 262)
2 % des malades sans que cela soit associé à un trouble car-
diaque défini et à des modifications de l'électrocardiogram- L'étoposide fait l'objet d'études par voie intrapéritonéale
me. Une injection rapide et l'âge semblent être les seuls fac- dans les cancers ovariens. Cette voie n'est habituellement
teurs de causalité. pas recommandée par le laboratoire fabricant en raison de
Le traitement est alors purement symptomatique. Pour la réactions toxiques, parfois mortelles, observées chez l'animal.
prévention de cet effet, il faut préférer des perfusions lentes
sur 30 à 60 minutes. 2.3. Voie orale (227, 403)
Dans quelques cas exceptionnels, l'étoposide provoque une
hypertension et risque de déclencher un infarctus ou une Préférer l'administration de faibles doses (prise 2 fois par
insuffisance cardiaque. jour si besoin).
Ces troubles ne sont apparus que chez des patients recevant
des perfusions continues d'une durée dépassant 5 jours ou 3. Posologies
chez lesquels préexistait un terrain cardiaque déficient.
Le facteur responsable ne semble pas être le médicament 3.1. Perfusion IV
mais la quantité importante de liquide à perfuser.
* Posologie usuelle (AMM) : 50 à 150 mg/m2/j le plus
souvent pendant 1 à 3 jours selon les protocoles.
Renseignements thérapeutiques (82, 443, 579, 586)
* Autres posologies habituelles (hors AMM) :
1. Indications (adulte) - 60 mg/m2/j en cycles de 5 jours, l'intervalle entre chaque
cycle étant de 5 à 10 jours suivant la tolérance hématologique,
L’étoposide est utilisé en monochimiothérapie et plus habi- - 50 à 100 mg/m2/jour en cycles de 5 jours tous les 21 jours,
tuellement en association dans des protocoles de polychi-
- 100 mg/m2 à J1, J3, J5 tous les 21 jours,
miothérapie dans le traitement des :
- carcinomes embryonnaires du testicule, - 150 mg/m2 sur 3 jours par cycle.
Dossier 2001, XXII, 1-2 190
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
Locale
Veinite Respecter la dilution préconisée .
Neurologique rare (< 3 %) Réversible, pas fortement lié aux fortes doses.
- Neuropathies
- Myasthénies aiguës
- Encéphalopathie Exceptionnel.
Hépatique
Augmentation G2 - G3 À fortes doses.
des transaminases
Leucémogène (587) Lié aux fortes doses ou aux doses cumulées élevées.
- Leucémie aiguë secondaire Après 1 à 3 ans de latence dès 9 g/m2 - Schéma hebdomadaire
- Lymphome non hodgkinien et polychimiothérapie.
* Autres posologies habituelle (hors AMM) : 6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
- 120 mg/m2/jour en cycles de 5 jours consécutifs en 2
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
prises, l'intervalle entre chaque cure étant de 5 à 10 jours
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
suivant la tolérance hématologique.
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
- 80 à 300 mg/m2/jour pendant 3 à 5 jours tous les 21 ou 28 jours. jacente (18, 265, 362, 411).
- Éviter la voie orale chez le malade atteint de cancer de la
tête et du cou et/ou ayant des antécédents d'alcoolisme. 6.3. Phénytoïne (30, 243, 455)
- Les capsules de VÉPÉSIDE Sandoz® étant non sécables, si
* À visée prophylactique (c’est à dire en prophylaxie de
une adaptation des doses est nécessaire, elle doit se faire sur
l’effet convulsivant de certains cytotoxiques)
plusieurs jours. Exemple : 85 mg/j x 3 J = 255 mg
Contre-indication. Risque de majoration la neurotoxicité de
Administrer : 100 mg (J1) + 100 mg (J2) + 50 mg (J3).
l’anticancéreux par augmentation du métabolisme hépa-
tique de l’anticancéreux par la phénytoïne.
4. Contre-indications
*En cas de traitement antérieur à la chimiothérapie
Précautions d’emploi. Risque de majoration la neurotoxicité
- Grossesse - Allaitement.
de l’anticancéreux par augmentation du métabolisme hépa-
- Hypersensibilité au médicament (485). tique du cytotoxique par la phénytoïne. Surveillance cli-
nique et adaptation de la posologie de l’anticancéreux.
5. Précautions d’emploi
6.4. Ciclosporine, tacrolimus (par extrapolation à partir de
- Surveillance de la NFS. la ciclosporine) (33, 290, 426)
- L'insuffisance rénale allonge la demi-vie de l'étoposide si
la clairance de la créatinine est inférieure à 60 ml/minute. À prendre en compte. Immunodépression excessive avec
Il existe un toxicité hématologique liée à la clairance réna- risque de pseudolymphomes.
le. Une adaptation posologique est alors nécessaire.
- En cas d'extravasation : risque considéré comme modéré.
(cf Généralités : «Attitude pratique en cas d’extravasation
Protection du personnel
d’anticancéreux»). En l'absence de conduite spécifique, res-
pecter le protocole général.
Ne pas broyer, ni couper les capsules.
- Surveillance cardiaque chez le malade présentant des
En l'absence de données spécifiques, cf Généralités :
antécédents.
«Protection du manipulateur».
- En cas d'association au cisplatine, perfuser celui-ci avant En cas de projection cutanée ou oculaire, rinçage abondant
l'étoposide. à l'eau.
- Surveillance hématologique accrue chez les patients trai-
tés par voie orale.
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors Excreta
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle Procédures générales à maintenir au moins 96 heures après
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle la fin de la cure (cf Généralités : «Recommandations
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu- concernant la manipulation des excreta et des vomissures
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il des malades recevant des anticancéreux»).
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
Destruction du médicament
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à températu-
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune re supérieure ou égale à 1 200°C.
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
mortelle (265, 411).
Dossier 2001, XXII, 1-2 192
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
ÉTOPOSIDE phosphate
DCI Phosphate d’étoposide Concentration de 0,1 mg/ml à 20 mg/ml (au lieu de 0,2 à 0,4
mg/ml pour l'étoposide).
Nom déposé ÉTOPOPHOS®
Autre nom BMY 40481 Pas d'incompatibilités avec le PVC ni avec aucun autre type
de plastique.
Laboratoire Bristol-Myers Squibb
Classe pharm ther Inhibiteur de la topoisomérase II L'intérêt principal du phosphate d'étoposide réside dans la
possibilité d'administrer de fortes doses sous un faible volume.
Classe ATC L01CB01
Statut AMM — Conservation : 48 heures à 37°C , 96 heures à 35°C et 7
Réservé à l'usage hospitalier jours entre 2 et 8°C.
À reconstituer
* Études de stabilité issues de la littérature
Renseignements généraux et galéniques (586) (cf «Avant propos» pp 95-96)
— Étude 1 : ÉTOPOPHOS® (557)
1. Présentation
Concentration 17 mg/ml (15 mg/ml
* Flacon de lyophilisat pour usage parentéral dosé à 113,6 équivalent étoposide)
mg de phosphate d'étoposide, soit 100 mg d'étoposide. Vecteur NaCl 0,9 %
* Excipients : citrate de sodium, dextran 40. Contenant PVC (cassette)
Lumière abri
- Grossesse - allaitement.
- Hypersensibilité au médicament.
Le phosphate d'étoposide étant métabolisé en étoposide, tous les effets indésirables de l'étoposide se produisent lors d’ad-
ministration d’ÉTOPOPHOS®.
Hématologique
- Leucopénie G3-G4 Non cumulative. Dose-dépendante.
Nadir : J7-J10. Réversible à J21.
- Thrombopénie G2-G4 Nadir J9-J16. Réversible à J28.
Digestifs
- Nausées, vomissements G2 - Traitement antiémétique classique.
- Diarrhées/Constipation G1-G2 - Douleurs abdominales parfois associées.
- Mucite - À fortes doses toxicité limitante. Hygiène buccale.
Aucun cas d'hypotension n'a été observé chez les malades recevant des injections en bolus de phosphate d'étoposide.
Destruction du médicament
6. Interactions médicamenteuses
Cf Étoposide (par extrapolation)
En l'absence de méthode chimique recommandée par
l'OMS, destruction thermique dans des incinérateurs à
pyrolyse à température supérieure ou égale à 1 200°C.
7. Surdosage
* Lénograstime :
2. Mode d’administration — Après chimiothérapie :
* Voie SC 150 µg/m2/j
3. Posologies
4. Contre-indications
3.1. Après chimiothérapies cytotoxiques
Hypersensibilité aux divers constituants.
* Filgrastime : 5 µg/kg/j (0,5 MU/kg/j).
* Lénograstime : 150 µg/m2/j.
2. GM-CSF
DCI Molgramostime Effets indésirables (586)
Sigle GM-CSF
Nom déposé LEUCOMAX® - Fièvre, rashs, hypotension artérielle, nausées, œdème,
Laboratoires Novartis Pharma SA - Schering-Plough douleurs osseuses et diarrhées.
Classe pharm ther Cytokine - Hypersensibilité retardée : bronchoconstriction - angio-
Facteur de croissance hématopoïétique œdème --> traitement symptomatique.
Classe ATC L03AA03
- Réactions au site d'injection : il faut changer de point de
Statut Prescription initiale hospitalière annuelle ponction quotidiennement.
Actuellement en réserve hospitalière en
attente d'un passage en officine de ville
À reconstituer Renseignements thérapeutiques (198, 277, 390, 586)
4. Contre-indications
Propriétés pharmacologiques (586)
- Antécédents de purpura thrombopénique idiopathique.
1. Mécanisme d’action - Hypersensibilité aux différents composants.
Le "Granulocyte Macrophage Colony Stimulating Factor" - Hémopathies myéloïdes.
est un facteur de croissance hématopoïétique multipotent. - Radiothérapie concomitante
Il agit sur plusieurs lignées cellulaires ett plus particulière-
ment les granulocytes et les macrophages.
5. Incompatibilités physicochimiques
Le molgramostime n'est pas glycosylé.
L'utilisation du système Port-A-Cath n'est pas recomman-
2. Pharmacocinétique : Non renseigné dée (adsorption).
À n’envisager que pour les malades présentant une neutro- — En cas d’inefficacité, une posologie de 10 µg/kg/j est possible.
pénie sévère (PNN < 500/µl), fébrile, prolongée, compli-
quée d’une infection tissulaire avérée (pneumopathie...) ou Cas particuliers
à haut risque septique (syndrome septique, infection fon-
gique systémique...). — Syndromes mélodysplasiques
L’utilisation transitoire des FCH semble intéressante en cas
* Posologie de neutropénie profonde avec infections graves et/ou récurrentes.
— NEUPOGEN® (G-CSF) : 5 µg/kg/j. — Pédiatrie : les recommandations d’utilisation semblent
. Pour les malades de moins de 80 kg, la posologie est de être applicables aux enfants.
300 µg/j, soit un flacon de NEUPOGEN® 30 par jour.
. Pour les malades de plus de 80 kg, la posologie est de 480
µg/j, soit un flacon de NEUPOGEN® 48 par jour.
Recommandations pratiques
— GRANOCYTE® 34 (G-CSF) : 150 µg/m2/j. — Ne pas agiter les flacons (risque de formation de mousse).
La posologie est de 263 µg soit un flacon par jour. — Ne pas conserver un flacon ouvert.
Pour les enfants de moins de 0,80 m2, il faut utiliser un fla-
con de GRANOCYTE® 13.
— LEUCOMAX® (GM-CSF) : 5 µg/kg/j.
FLUDARABINE
DCI Phosphate de Fludarabine * Étude de stabilité issue de la littérature
Sigle FAMP (cf «Avant propos» pp 95-96)
Digestive
- Nausées, vomissements G2
- Diarrhée, stomatite
- Anorexie, hémorragies
gastro-intestinales
Neurotoxicité
- Asthénie, agitation
- Confusion, troubles visuels
- Neuropathies périphériques
- Cécité, coma, décès À doses élevées (96 mg/m2/j pendant 5 à 7 jours).
Pulmonaire
- Dyspnée, toux
- Pneumopathie interstitielle Réversible, corticoïdes.
- Pneumonie
Cardio-vasculaire
Œdème Surveillance du poids.
Génito-urinaire
Cystite hémorragique Rares cas.
Hypersensibilité
- Fièvre, frissons
- Rash cutané Antihistaminiques, corticoïdes.
- Hypersensibilité.
- Grossesse - allaitement.
Protection du personnel
- Insuffisance rénale (clairance de la créatinine < 30 ml/min).
- Anémie hémoytique décompensée. Le port de gants de latex et de lunettes de sécurité est
recommandé afin d’éviter une exposition au médicament en
cas de bris du flacon ou d’autre incident.
5. Précautions d’emploi En cas de contact accidentel avec la peau ou les muqueuses,
laver soigneusement les zones atteintes avec de l’eau et du
- Syndrome de lyse tumorale en cas de forte masse tumora- savon.
le. Traitement préventif au cours des 2 premières cures En cas de projection accidentelle dans les yeux, rincer à
(hyperhydratation, traitement hypo-uricémiant). grande eau. L’inhalation du produit doit être évitée.
- Ajustement de la fréquence des cures en fonction de la
NFS. Surveillance hebdomadaire de la NFS.
Excreta
- Adaptation des doses chez l’insuffisant rénal. Réduction
de la posologie, jusqu’à 50 %, si la clairance de la créatini- Aucune donnée concernant l'élimination du médicament
ne sérique est comprise entre 30 et 70 ml/mn. n'est à ce jour suffisante.
- Administration avec précaution chez les sujets âgés de En l'absence de données spécifiques, cf Généralités :
plus de 75 ans. «Recommandations concernant la manipulation des excreta
et des vomissures des malades recevant des anticancéreux».
- Chez les femmes en âge de procréer ou chez l’homme, des
mesures contraceptives devront être prises pendant le trai-
tement et au moins 6 mois après l’arrêt du traitement.
- Pendant et après le traitement, une vaccination avec des Destruction du médicament
virus vivants doit être évitée.
En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
- En cas d'extravasation : en l'absence de données spéci-
dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à températu-
fiques (cf Généralités : «Attitude pratique en cas d’extrava-
re supérieure ou égale à 1 200°C.
sation d’anticancéreux»).
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, imposent,
s’il est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral,
d’augmenter la fréquence des contrôles de l’INR (52, 379).
5 FLUORO-URACILE
DCI 5 fluoro-uracile Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
reconstituée.
Sigles 5-FU, 5FU
Les solutions précipitent au froid. Elles se redissolvent à
Noms déposés Fluorouracile Méram® (1)
température ambiante.
Fluorouracile Dakota® (2)
Fluorouracile Teva® (3)
Fluorouracile ICN®* (4) * Études de stabilité issues de la littérature (32, 357, 407,
Laboratoires (1) Aventis (2) Dakota Pharm 525) (cf «Avant propos» pp 99-100)
(3) Teva Pharm BV (4) ICN Pharmaceuticals — Étude 1 : FLUORO-URACILE® Roche (336)
Classe pharm ther Antimétabolite (antagoniste pyrimidique) Concentration 1 mg/ml ou 10 mg/ml
Classe ATC L01BC02 Vecteur NaCl 0,9 % ou glucose 5 %
Statut AMM Contenant PVC
Réservé à l'usage hospitalier sauf
Lumière oui
Fluorouracile ICN® dosé à 250 mg
Température 21°C
Prêt à l’emploi
Durée 96 heures
* ancien Fluoro-uracile ROCHE
Effets indésirables (126, 182, 214, 215, 253, 268, 318, 528, 586)
Digestive
- Nausées, vomissements G1 - G2 Immédiats. Protocole antiémétique éventuel.
- Diarrhées G2 Réversible 7 à 10 jours après la cure - Prévention et correction
par antidiarrhéiques et antispasmodiques - L'association à l'acide
folinique peut potentialiser cet effet toxique - Réhydratation.
- Stomatite G2 - G3 Dose limitante 7 à 10 jours après la cure.
L'association à l'acide folinique peut potentialiser cet effet.
Hygiène buccale. Cryothérapie orale.
Bain de bouche avec allopurinol (8 mg/ml), efficacité non
démontrée dans une étude contrôlée.
- Iléite
Locale
Veinite, thrombophlébite Rinçage de veine surtout en cas de perfusion continue.
Neurologique
Ataxie cérébelleuse Surtout en cas de fortes doses.
Réversibles à l’arrêt d’un traitement < 1 semaine.
6.6. Interaction non retenue à ce jour en l’état actuel des Protection du personnel
données : cimétidine (242).
cf Généralités : «Protection du manipulateur».
Remarque :
Destruction du médicament
En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à températu-
re supérieure ou égale à 1 200°C.
ACIDE FOLINIQUE
DCI Folinate de calcium . LEDERFOLINE® sol buv 5 mg/2 ml,
. NOVAFOLINE 5 mg, 15 mg, 25 mg gélule
Sigles AF, FOL, LV
. OSFOLATE® gélule 5 MG ET25 mg gélule.
Noms déposés ELVORINE (1) FOLINORAL® (2), . PERFOLATE® 50 mg cpr.
LEDERFOLINE® (3) OSFOLATE® (4)
PERFOLATE® (5)
Folinate de calcium Aguettant® (6) 2. Conservation
et DAKOTA Pharm® (7),
À température ambiante.
Autres Acide folinique
dénominations Leucovorine - Leucovorin
Laboratoire (1) (3) Wyeth-Léderlé,
(2) Thérabel Lucien Pharma Propriétés pharmacologiques (586)
(4) (5) ASTA Medica (6) Aguettant
(7) DAKOTA Pharm 1. Mécanisme d’action
Classe pharm ther Modulateur - Antidote
Le folinate de calcium permet de potentialiser l’activité
Classe ATC L01AD05 cytotoxique du 5 fluourouracile en formant un complexe
Statut AMM ternaire stable lors de la liaison de l’antimétabolite avec la
thymidilate synthétase. Une administration concomittante
Prêt à l’emploi / À reconstituer
est nécessaire.
Renseignements généraux et galéniques (586) Le folinate de calcium est aussi un antagoniste de l’activité
antifolique du méthotrexate. Il permet une reprise de la syn-
1. Présentation thèse des dérivés foliques, notamment dans les cellules non
tumorales, après exposition à l’agent cytotoxique, appelée
Le folinate de calcium est en mélange racémique dans la sauvetage ou “ rescue ”. Il n’est administré qu’en cas de
plupart des spécialités. Seule la forme l (lévogyre en 6S) est toxicité particulière aux doses conventionnelles de métho-
active, mais la forme d (dextrogyre en 6R) est présente, sauf trexate, et systématiquement après les fortes doses.
dans la spécialité ELVORINE®.
* Pour la voie orale * Élimination urinaire sous forme de dérivés après cycle
. ELVORINE® cpr 2,5, 7,5 mg et 12,5 mg, entérohépatique.
. FOLINORAL® gélule 5 mg et 25 mg ,
. LEDERFOLINE® cpr 5 mg, 15 mg cpr et 25 mg,
1. Indications Aucune
FOTÉMUSTINE
DCI Fotémustine — Conservation : 8 heures à température ambiante et 72
heures à + 4°C et à l’abri de la lumière.
Sigle FTMU
Nom déposé MUPHORAN® Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
Laboratoire Servier reconstituée.
Classe pharm ther Alkylant (nitroso-urée) Ne jamais congeler les solutions reconstituées (risque de
précipitation).
Classe ATC L01AD05
Statut AMM
* Études de stabilité issues de la littérature
À reconstituer (cf «Avant propos» pp 95-96)
Hyperthermie Antipyrétiques.
Locale
Veinite Rinçage de veine.
G0, G1, G2, G3, G4 (Cf Annexe 5 pp 416-417)
5. Précautions d’emploi 6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
- En cas d'extravasation : cf Généralités : «Attitude pratique
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
en cas d’extravasation d’anticancéreuxs».
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-jacente
- Surveillance hématologique et hépatique hebdomadaire
(18, 265, 362, 411).
lors du traitement d’induction, en incluant la période de
repos thérapeutique de 4 - 5 semaines ; pour le traitement de
maintenance, un bilan hématologique et hépatique avant 6.3. Dacarbazine (214)
chaque administration (toutes les 3 semaines) est suffisant. Précautions d’emploi. Rares cas de toxicité pulmonaire
- Perfuser à l'abri de la lumière. (syndrome de détresse respiratoire aiguë de l’adulte)
- Aucune étude n’a été réalisée chez l’enfant. lorsque la fotémustine a été associée le même jour, à doses
élevées de dacarbazine.
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors Ne pas utiliser simultanément. Entre la dernière administra-
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa- tion de fotémustine et le premier jour de la dacarbazine res-
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle pecter un délai d’une semaine en cas de traitement d’at-
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle taque et un délai 24 heures en cas de traitement d’entretien.
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug- Protection du personnel
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
cf Généralités : «Protection du manipulateur».
GEMCITABINE
DCI Gemcitabine Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
reconstituée.
Sigle dFdC
Nom déposé GEMZAR® Une étude (578) a étudié la stabilité du médicament recons-
Autre titué dans son conditionnement d’origine :
dénomination 2’2’-difluorodéoxycytidine Concentration 38 mg/ml
Laboratoire Lilly France Vecteur NaCl 0,9 % ou eau stérile
Classe pharm ther Antimétabolite (antagoniste pyrimidique) Contenant flacon en verre d’origine
Classe ATC L01BC05 Lumière oui
Statut AMM Température 23°C
Réservé à l'usage hospitalier
Durée 35 jours
À reconstituer
Dégradation < 10 %
Propriétés pharmacologiques (233, 586) La gemcitabine est en cours d’évaluation dans de nom-
breuses autres associations : vinorelbine, docétaxel...
1. Mécanisme d’action D’autres localisations font l’objet d’études : sein métasta-
tique, ovaire, et en hématologie, dans les maladies de Hodgkin
La gemcitabine est un analogue nucléosidique qui nécessi- ou les lymphomes non hodgkiniens en rechute (11, 55, 69,
te une double activation intracellulaire (phosphorylation). 200, 204, 391).
2. Résistance
3. Posologie
Non renseigné
* Cancer bronchique non à petites cellules
- Cancer bronchique non à petites cellules, localement * Cancer de la vessie, au stade invasif
avancé ou métastatique (en 1ère ligne de traitement, en
La dose recommandée de gemcitabine, en association avec
monothérapie ou en association au cisplatine),
le cisplatine, est de 1000 mg/m2 en perfusion intraveineuse
- Adénocarcinome du pancréas localement avancé ou méta- de 30 minutes, à J1, J8 et J15 suivie d'une semaine de repos
statique (en 1ère ligne de traitement). pour un cycle de 28 jours. Le cisplatine est donné à la dose
- Cancer de la vessie au stade invasif (en 1ère ligne de trai- recommandée de 70 mg/m2 à J2.
tement, en association au cisplatine).
Hématologique
- Leucopénie G2-G3 Réversible - Schéma dépendante - Dose limitante.
- Thrombopénie G2-G3
- Anémie Anémie hémolytique.
Digestive G1-G3
- Nausées, vomissements Traitement antiémétique préventif.
- Mucite
Alopécie G0-G1
Syndrome grippal
Fièvre G1-G2 Le jour de la perfusion, paracétamol.
Cardiovasculaire
- Œdèmes périphériques Réversible.
- Hypotension
Cutanée
Rash, prurit Maculo-papulaire.
Pulmonaire G1-G4 Fréquent. Dans les heures qui suivent l’injection - Apparition
Dyspnée, hypoxie brutale - Réversible - Cumulatif.
Fibrose pulmonaire en cas d’association à la radiothérapie.
Ce cycle de quatre semaines sera alors renouvelé. Une - Association concomitante à la radiothérapie en raison du
réduction ou un report de la dose avant chaque administra- risque de radiosensibilisation, de fibroses pulmonaires et
tion de la chimiothérapie pourra être envisagé en fonction œsophagiennes sévères.
de la tolérance individuelle des patients.
5. Précautions d’emploi
4. Contre-indications
- Surveillance régulière de la NFS avec éventuellement
- Grossesse, allaitement. réduction de dose.
- Hypersensibilité au médicament.
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
HORMONOTHÉRAPIE
Généralités - les antiestrogènes : tamoxifène (torémifène, droloxifène :
en cours de commercialisation) (cf tableau I),
L’hormonothérapie est, au même titre, que la chirurgie, la - les progestatifs utilisés à fortes doses : acétates de
chimiothérapie anticancéreuse, l’immunothérapie ou la médroxyprogestérone et de mégestrol (cf tableau II),
radiothérapie, une des thérapeutiques utilisées dans le trai-
- les estrogènes (cf tableau III),
tement des cancers.
Elle s’adresse essentiellement mais non exclusivement aux - les inhibiteurs de l’aromatase (cf tableau IV) :
cancers ayant montré une hormono-dépendance, c’est-à- . de première génération : aminogluthétimide,
dire aux cancers du sein et de la prostate, et à un moindre . de seconde génération : stéroïdien (formestane) et non
degré aux cancers du col de l’utérus et de l’ovaire. stéroïdiens triazolés (anastrozole, létrozole),
Elle est parfois prescrite dans d’autres localisations non . de troisième génération : stéroïdien (exemestane)
validées par l’AMM. Elle est parfois associée à la chimio- - les antiandrogèbes (cf tableau V),
thérapie.
- certains analogues de la LH-RH (cf tableau VI).
L’efficacité d’une hormonothérapie nécessite un délai d’ac-
tion variable en fonction des classes thérapeutiques et est L’efficacité de l’hormonothérapie dans le cancer du sein est
responsable d’un échappement thérapeutique dans des directement liée à la présence de récepteurs hormonaux
délais variables (durée minimale du traitement : 2 ans). (estrogènes et progestérone) dans le tissu tumoral ainsi
qu’à l’état hormonal vis à vis de la ménopause (pré ou post
ménopausique). L’efficacité sera la plus forte en cas de
récepteur positif et pour les malades en postménopause.
Cancer du sein (350, 378, 466, 470, 586) Sont utilisables, en fonction du statut hormonal de la malade :
- Malade en préménopause
1. Médicaments disponibles . Antiestrogènes : utilisable
. Progestatifs : utilisable
L’hormonothérapie joue un rôle fondamental dans le traite- . Antiaromatases : non utilisable
ment des cancers du sein métastatique, notamment chez les . Analogue de la LH-RH : utilisable
femmes ménopausées.
- Malade en post ménopause
Elle repose sur trois types différents de médicament, qui ont
. Antiestrogènes : utilisable
comme principal mode d’action, la diminution du taux des
. Progestatifs : utilisable
estrogènes ou de leur action, hormones responsables de pro-
. Antiaromatases : utilisable
lifération et différenciation cellulaire. Les cliniciens ont à
. Analogue de la LH-RH : non utilisable
leur disposition :
Le choix du médicament doit se conformer aux indications validées par l’AMM, soit schématiquement :
Antiestrogènes utilisable au minimum utilisable utilisable après échec d’une autre classe
2 ans pharmacologique
Progestatifs non utilisable utilisable utilisable après échec d’une autre classe
pharmacologique
Antiaromatases non utilisable utilisable utilisable après échec d’une autre classe
de 1ère génération pharmacologique
Antiaromatases non utilisable non utilisable utilisable après échec d’un traitement
de 2ème génération Sauf anastrozole par tamoxifène et/ou d’autres
antiestrogènes
Les agoniste de la LH-RH ne sont utilisables que chez les Comme pour le cancer du sein, le but du traitement est un
malades préménopausiques, leur activité étant basée sur arrêt temporaire ou définitif de la production des hormones
l’obtention d’une castration chimique par suppression de endogènes (androgènes) ou de leur action.
l’axe hypophysogonadique avec effondrement du taux des
estrogènes. Trois classes pharmacologiques sont utilisables :
- les antiandrogènes stéroïdiens (acétate de cyprotérone) ou
non stéroïdiens (nilutamide, flutamide, bicalutamide) (cf
2. Antiestrogènes tableau V),
Leur mécanisme d’action repose sur une inhibition spéci- - les analogues de la LH-RH (cf tableau VI),
fique de la production d’estrogènes en empêchant la liaison - les estrogènes (fosfestrol) (cf tableau III).
de l’estradiol à son récepteur par modification des sites de
liaison. L’efficacité est plus importante chez les femmes Ils sont indiqués dans le traitement du cancer de la prostate
dont la tumeur contient des récepteurs de l’estradiol et/ou métastasé, seuls ou associés.
de la progestérone.
2. Antiandrogènes
3. Progestatifs
Les antiandrogènes interfèrent avec les androgènes endo-
Ils inhibent à fortes doses l’axe hypophyso-ovarien abais- gènes (testiculaires, surrénaliens et prostatiques) au niveau
sant le taux d’estradiol, d’androgènes et de cortisol. de leur liaison à leur récepteur.
Symptômes des tumeurs carcinoïdes (93, 586) La somatostatine et ses analogues sont de puissants inhibi-
teurs de ces sécrétions provoquant une amélioration des
Deux analogues de la somatostatine (l’hormone naturelle), symptômes cliniques.
l’octréotide et le lanréotide, sont des octapeptides de syn-
thèse (Tableau VII) possédant les mêmes propriétés physio-
logiques que l’hormone naturelle mais avec une spécificité * Effets indésirables des analogues de la somatostatine
d’action et une durée d’activité plus longue.
Nausées, douleurs abdominales, surveillance de la glycé-
* Symptômes mie, adaptation du traitement en fonction des cas, lithiase
biliaire si traitement au long court. Réaction au point d’in-
Les symptômes des tumeurs carcinoïdes ou «symptômes jection.
carcinoïdes» sont souvent révélateurs de la maladie dans
une forme avancée. Ils sont dus à la sécrétion de substances
endocrines responsables d’une maladie endocrino-métabo- Carcinome surrénalien
lique avec une bronchoconstriction.
Il s’agit de diarrhées chroniques, de flushs cutanés et d’une Anticortisoliques : cf Tableau VIII.
altération de l’état général. Ils sont donc en relation avec
une augmentation des sécrétions endocrines et exocrine
gastro-intestinales (polypeptide pancréatique, gastrine, glu-
cagon, sérotonine...).
TAMFÈNE cp 10-20-30 mg
* Posologie : 60 mg/j
* Posologie
1 cp/j
* Posologie
- LP 3 mg : 1/4 semaines
- LP 11,25 mg : 1/12 semaines
Une hypersécrétion temporaire d’androgènes chez l’homme et d’estrogènes chez la femme peut être constatée en début de
traitement. Un traitement antiandrogénique doit être systématiquement instauré pendant les 3 premières semaines (fluta-
mide ou nilutamide). Il doit être commencé 8 jours (et au minimum 24 heures) avant la première administration.
L’injection des implants se fait dans la paroi abdominale antérieure.
HYDROXYCARBAMIDE
DCI Hydroxycarbamide (Hydroxyurée) Renseignements thérapeutiques (506, 586)
Sigles HUR, HU
1. Indications (adulte)
Nom déposé HYDRÉA®
2. Conservation 3. Posologies
À température ambiante (< 25°C). * LMC :
- traitement d'attaque : 30 à 50 mg/kg/jour,
- traitement d'entretien : 15 à 30 mg/kg/jour.
Propriétés pharmacologiques (310, 586)
* Splénomégalie myéloïde : 5 à 15 mg/kg/jour
1. Mécanisme d’action
* Thrombocytopénie essentielle :
L’hydroxycarbamide est un inhibiteur de la synthèse de - traitement d'attaque : 15 à 30 mg/kg/jour,
l'ADN par inhibition de la ribonucléotide réductase. - traitement d'entretien : 15 à 30 mg/kg/jour.
Il induit aussi une déplétion des pools cellulaires de désoxy- * Polyglobulie primitive :
ribonucléotides et inhibe les cellules dans la phase S du - traitement d'attaque : 15 à 20 mg/kg/jour,
cycle cellulaire. - traitement d'entretien : 10 mg/kg/jour.
* Absorption : très bien absorbé par voie orale (pic maxi- 5. Précautions d’emploi
mal en 1 à 2 heures).
- Contrôle régulier de la NFS.
* Distribution : bonne diffusion tissulaire ; passage héma-
to-encéphalique et dans le liquide d'ascite. - Contrôle fonction rénale, polyurie.
Hypersensibilité G1
Hyperthermie
Digestive G2
- Nausées, vomissements Protocole antiémétique, répartition des prises.
- Stomatite, mucite Hygiène buccale.
- Diarrhée Antidiarrhéiques.
Alopécie G1
Particulière
- Troubles neurologiques Rares.
(confusions, convulsions, vertiges...)
- Atrophie cutanée, hyperpigmentation Ulcérations douloureuses : antalgiques.
- Desquamation palmo-plantaire
- Hyperuricémie Antiuricémiant 2 à 3 jours avant HYDRÉA®, apport liquidien
indispensable avec éventuellement alcalinisation des urines.
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives Excreta
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune Attention aux urines (élimination rénale prédominante).
IDARUBICINE
- Dosage : 5 mg ou 10 mg.
- Excipient : lactose. — Étude 2 : ZAVÉDOS (586)
Concentration 1 mg/ml
* Gélule
Vecteur eau ppi
- Dosage : 1, 5, 10 et 25 mg. Contenant verre
- Excipients : cellulose, palmito-stéarate de glycérol. Lumière abri
Température ambiante
2. Conservation Durée 24 heures
Dégradation % non précisé
À température ambiante et à l’abri de la lumière.
Digestive
- Nausée, vomissements G2 - Protocole antiémétique.
- Diarrhée - Surtout si association à la cytarabine.
- Mucite G2-G3 - Dose-dépendante - Hygiène buccale.
Réduction de 25 % de la dose si sévère.
- Extravasation : risques de nécroses sévères. Appliquer le En cas de bris de flacon ou de renversement, possibilité de
protocole général (cf Généralités Attitude pratique en cas décontamination de la zone à l'eau de Javel. Et pour la peau
d’extravasation d’anticancéreux) plus un protocole spécifique : ou les muqueuses en plus de l'eau et du savon, rincer avec
. corticoïdes IV, SC, ou ID, une solution de bicarbonate de sodium.
Faire avaler les gélules entières (ne pas mâcher, sucer ou
. application locale de DMSO,
mordre). Ne pas ouvrir, ni broyer les gélules.
. pansement froid.
Préférer la perfusion par accès central.
Excreta
- Bilans et surveillances hématologique, hépatique et rénale.
- Bilan et surveillance cardiaque : suivi ECG, Doppler, Le produit colore les urines en rouge pendant 1 à 2 jours.
échographie.
- Réduction des doses en cas d'insuffisance hépatique. Protection et traitement des selles pendant 7 jours, et des
urines pendant 4 jours.
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle Destruction du médicament
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug- du médicament dans des incinérateurs homologués à pyro-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477). lyse à une température supérieure ou égale à 1200°C.
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
IFOSFAMIDE
DCI Ifosfamide 3.3. Étude de stabilité issue de la littérature (586)
Sigles IFM, IFX (cf «Avant propos» pp 95-96)
3. Reconstitution - dilution / Conservation Détoxification accrue par conjugaison au glutathion par les
glutathion S transférases.
3.1. Reconstitution - dilution (données du laboratoire)
Digestive
- Nausées, vomissements Dose-dépendante peuvent être retardés : 3 jours.
Protocole antiémétique - Prise à distance du repas.
- Stomatite G1 Hygiène buccale.
Cardiaque
- Insuffisance cardiaque ECG avant traitement pour fortes doses.
- Troubles du rythme À très fortes doses chez les patients ayant déjà reçu des
anthracyclines.
- La seconde voie métabolique, majeure, après oxydation 2.2. D’autres voies peuvent être utilisées
hépatique, conduit à une déchloréthylation et à la formation
de chloro-acétylaldéhyde qui semble être responsable de * Voie intramusculaire (profonde et lente) : possible mais
neurotoxicité. douloureuse.
* Autres
3.2. Administration fractionnée sur plusieurs jours - Intra-artérielle régionale : perfusion continue à raison de
1 mg d'ifosfamide par ml de chlorure de sodium isotonique.
L'ifosfamide auto-induit son métabolisme au cours d'une
administration fractionnée sur plusieurs jours. - Voie locale sous-cutanée : perfusion continue sur 24 heures.
- Voie intralymphatique : en perfusion continue très lente.
3.3. Autres paramètres Ces différentes voies ne peuvent être utilisées simultanément.
- Passage dans le LCR des métabolites actifs.
- Volume de distribution allongé chez le malade obèse et/ou âgé. 3. Posologies
- Demi-vie d'élimination : 4 à 16 heures pouvant être allon-
gée chez le malade obèse et/ou âgé. - 1 à 3 g/m2 /j voire plus pendant 3 à 5 jours toutes les 3 à
4 semaines. La dose totale à rechercher est 5 à 10 et jusqu’à
16 g/m2, par cycle.
- En perfusion continue la dose totale à rechercher est de 5
Renseignements thérapeutiques (84, 222’, 504, 586) à 8 g/m2/j à renouveler toutes les 3 à 4 semaines.
L'utilisation de mesna doit être systématique (cf Toxicité - Hydratation du malade, par voie orale ou parentérale.
excréto-urinaire des oxazaphosphorines). - Rééquilibration du bilan hydroélectrolytique, en particu-
lier acido-basique.
2.1. Voie intraveineuse :
- En cas d'insuffisance rénale et d’hypo-albuminémie, une
- perfusion lente : à raison de 1,5 g/m2 pour 250 ml de solu- réduction de posologie devrait être envisagée.
tion à passer en 1 heure.
- En cas d'extravasation : risque considéré comme modéré.
- perfusion continue sur 24 heures pour les doses totales élevées. En l'absence de conduite spécifique, respecter le protocole
général (cf Généralités : «Attitude pratique en cas d’extra-
vasation d’anticancéreux»).
* À visée prophylactique
Contre-indication. Risque de majoration de la neurotoxicité
par augmentation du métabolisme hépatique de l’ifosfami-
de par le phénobarbital.
INTERFÉRONS ALPHA
DCI Interféron alpha 2-a et interféron - Excipients : phosphate mono et disodique, édétate de
alpha 2-b humain recombinant sodium, chlorure de sodium, métacrésol, polysorbate 80,
Sigle IFNα eau ppi (absence d'albumine).
Noms déposés INTRONA® (IFN α2b) (1)
ROFÉRON® - A (IFN α2a) (2) 1.2. ROFÉRON® - A
Laboratoires Schering-Plough (1) * Seringues pré-remplies de solution injectable prête à
Produits Roche (2) l’emploi de 0,5 ml
Classe pharm ther Cytokines - Dosées à 3 - 4,5 - 6 - 9 MUI.
Classe ATC L03AA04 - Excipients : acétate d'ammonium, chlorure de sodium,
Statut AMM alcool benzylique, hydroxyde de sodium, polysorbate 80,
Restriction de prescription : prescription acide acétique, eau ppi (absence d’albumine).
initiale hospitalière annuelle
* Flacons de solution injectable prête à l’emploi
À reconstituer et prêt à l’emploi
- Multidose à 18 millions d’UI (3 ml)
Renseignements généraux et galéniques (586) - Monodose à 18 millions d’UI (1 ml)
- Excipients : idem seringues pré-remplies
1. Présentation
2. Conservation des spécialités
1.1. INTRONA®
. 30 MUI / 1,2 ml (bouton poussoir bleu ciel) pour des doses * Reconstitution
unitaires de 2,5 - 5 - 7,5 - 10 MUI,
À l'aide de la seringue et de l'aiguille stériles, introduire
. 60 MUI / 1,2 ml (bouton poussoir rose) pour des doses dans le flacon contenant le lyophilisat d'IFN, 1 ml de sol-
unitaires de 5 - 10 - 15 - 20 MUI vant (eau ppi) ; agiter doucement jusqu'à complète dissolu-
- Nécessaire d'administration : 6 aiguilles et 6 compresses tion de la poudre. Prélever la dose appropriée pour l'injec-
alcoolisées. tion sous-cutanée ou IM.
* Conservation * Voie IM :
- Biodisponibilité de 80 à 90 %.
Ne pas congeler
- Tmax 3 à 6 heures.
Il est préférable d’utiliser extemporanément toute solution - Demi-vie d'élimination 2 à 8 heures.
reconstituée.
- INTRONA® : 24 heures à température ambiante (20-25°C). * Voie SC :
- Biodisponibilité de 80 à 90 %.
- Tmax 6 à 8 heures.
3.2. Dilution/Conservation (données des laboratoires) - Demi-vie d'élimination : 2 à 8 heures.
* Dilution (INTRONA®)
* Chez l'insuffisant rénal : après administrations répétées, il y
Une dilution est réalisable dans 50 ml de chlorure de a tendance à l’accumulation et à l’allongement de la demi-vie,
sodium à 0,9 % pour une administration en perfusion sur 30 surtout à fortes doses.
minutes.
Ne pas utiliser de solutions de glucose.
En sous-cutanée ou en intramusculaire.
1. Mécanisme d’action
L'administration en perfusion n'est pas recommandée dans
les indications d'onco-hématologie, une perfusion sur 30
L'interféron α ou leucocytaire est une protéine produite par
minutes est cependant réalisable après dilution dans 50 ml
les macrophages et les lymphocytes non T non B. L'IFN α
de chlorure de sodium à 0,9 %.
se fixe sur les cellules par l'intermédiaire de récepteurs spé-
cifiques ; la liaison IFN-récepteur est de haute affinité et
saturable. L’interaction entraîne la sécrétion de protéines
3. Posologies
antivirales et inhibitrices de croissance.
Cf tableau pp 239-240.
L'IFN α possède une triple action :
- une action antivirale rapide agissant sur la plupart des virus,
- une action immunomodulatrice portant sur l'immunité cel- 4. Contre-indications
lulaire en augmentant l'activité des cellules NK et des
macrophages, - Grossesse : les femmes et les hommes traités et en pério-
de d'activité génitale doivent recourir à une contraception effi-
- une action antiproliférative agissant à la fois sur les cel- cace.
lules normales et les cellules tumorales et résultant d'un
allongement de toutes les phases du cycle cellulaire. - Allaitement.
- Insuffisance cardiaque non compensée ou affection pré-
existante (infarctus du myocarde récent, angor instable,
2. Mécanisme de résistance hypertension artérielle sévère, arythmie sévère).
Non renseigné - Antécédents psychiatriques importants (dépression), d'épi-
lepsie non contrôlée et/ou atteinte des fonctions du SNC.
- Maladie hépatique sévère : hépatite chronique accompa-
3. Pharmacocinétique
gnée de cirrhose hépatique décompensée, hépatite chro-
nique récemment traitée ou en cours de traitement par des
* Cinétique linéaire.
agents immunosuppresseurs à l'exclusion d'une corticothé-
rapie de courte durée.
Les effets indésirables sont dose-dépendants, liés au rythme d'administration (des injections à rythme régulier sont recom-
mandées), transitoires (atténuation notamment du syndrome pseudo-grippal au bout d'un mois de traitement), réversibles.
Thrombopénie :
- 50 G/l < plaquettes < 75 G/l : demi-dose jusqu'à obtention d'un taux de plaquettes > 75 G/l
- plaquettes < 50 G/l : arrêt du traitement jusqu'à obtention de plaquettes > 50G/l
Hépatique
- Elévation des transaminases ++ Surveillance biologique : bilan hépatique tous les mois.
- Ictère, ascite, rare Arrêt du traitement et hospitalisation.
temps de Quick < 50 %
5. Précautions d’emploi
Non renseigné
Protection du personnel
Médicament non cytotoxique.
6. Interactions médicamenteuses (573)
cliniquement significatives
6.2. Glucocorticoïdes
Destruction du médicament
Le risque d’inhibition de l’action de l’interféron par les cor-
ticoïdes est à prendre en compte. Non renseigné
INTERLEUKINE 2
(RECOMBINANTE)
DCI Aldesleukine Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
reconstituée.
Sigle Il-2r
Nom déposé PROLEUKIN® * Étude de stabilité issue de la littérature
Autres Des-alanyl-1-sérine 125- (cf «Avant propos» pp 95-96)
dénominations Interleukine 2 recombinante — Étude 1 : PROLEUKIN® (586)
T-Cell-Growth-Factor (TCGF)
Concentration 18 MUI/ml
Laboratoire Chiron France
Vecteur glucose 5 %
Classe pharm ther Cytokine
Contenant verre
Classe ATC L03AA01
Lumière abri
Statut AMM - Réservé à l'usage hospitalier
Température 2 à 30° C
À reconstituer
Durée 24 heures
Renseignements généraux et galéniques (586) Dégradation % non précisé
1. Présentation
* Flacon de poudre pour usage parentéral dosé à 18 x 106 Propriétés pharmacologiques (461, 497, 586)
UI (18 MUI).
1. Mécanisme d’action
* Excipients : mannitol 50 mg, dodécyl sulfate de sodium
0,13 à 0,23 mg, tampon phosphate qsp pH 7,5 environ. * L'interleukine 2 (IL-2) endogène est une glycoprotéine
endogène sécrétée par les lymphocytes T (L) helpers de 133
acides aminés (14 kD). Elle n'est active qu'après fixation
2. Conservation de la spécialité sur des récepteurs de haute affinité présents sur des lym-
Entre + 2°C et + 8°C. phocytes T activés. Sa fixation entraîne :
- la prolifération des lymphocytes activés CD4 et CD8,
Renseignements thérapeutiques
Effets indésirables (181, 432, 586)
(169, 395, 432, 456, 526, 586)
1. Effets indésirables : Cf Tableau page suivante. 1. Indications (adulte)
Les effets indésirables de l’IL-2r dépendent de la dose et du
mode d’administration. La fréquence des effets indésirables * Adénocarcinome rénal métastatique pour les malades
augmente avec le nombre de cures. Il est donc conseillé ayant moins de 3 facteurs de mauvais pronostic :
d’adapter la durée du traitement par IL-2r à la tolérance et - état général ECOG ≥ 1,
à la réponse obtenue. De même la toxicité étant dose-dépen- - métastases dans plus d'un organe,
dante, des doses de 18 MUI semblent apporter le meilleur - délai de moins de 24 mois entre le diagnostic initial et le
rapport bénéfice-risque. Un recours à des thérapeutiques traitement par Il-2r.
d’appoint (solutions de remplissage à administrer prudem- * D’autres indications sont en cours d’évaluation (mélano-
ment, dopamine, dobutamine, diurétique, antipyrétiques, me malin métastatique, infection à VIH (ATU de MACRO-
antihistaminiques, antiacides, antiémétiques et antalgiques) LIN® 4,5 MUI), lymphomes non hodgkiniens, leucémies
est parfois nécessaire. La fréquence et l’importance des aiguës en rechute, notamment en pédiatrie...) (344).
effets indésirables semblent nettement moindre après admi-
nistration par voie SC.
2. Mode d’administration (563)
2. Toxicité «fuite capillaire»
* Voie intraveineuse
2.1. Voie IV
- Perfusion intraveineuse continue sur 4 à 5 jours en fonc-
En cas de traitement par IL-2r, un syndrome de fuite capil- tion des effets indésirables.
laire regroupant une prise de poids, l’apparition d’œdèmes - Injection IV en bolus toutes les 8 heures.
et des troubles pulmonaires et cardiaques peut apparaître
au décours de la perfusion ou après plusieurs injections. * Voie sous-cutanée
Il est très fréquent avec l’administration IV, dose-dépen-
dant, heureusement réversible, mais nécessite une sur- Injection SC quotidienne ou biquotidienne 3 à 5 jours par
veillance continue et intensive. semaine.
Hématologique
- Thrombopénie, leucopénie G2 - G3 G1 - G2 Surveillance hebdomadaire de la NFS
- Anémie Fréquent Fréquent Bénigne à sévère
Digestive
- Nausées, vomissements G3 G1- G2 Bénigne à sévère. Traitement antiémétique
- Diarrhée G2 - G3 G1 Bénigne à sévère
- Mucite Hygiène buccale
Traitement anti-ulcéreux systématique
Cardiaque
- Hypotension Tension artérielle, pouls - Réversible
- Rétention hydrique G3 G1 cf note Toxicité “fuite capillaire”
- ŒDÈMES
- Troubles du rythme
- Ischémie ECG
Hépatique G2 - G3 G1 - G2
Augmentation des transaminases Bilan régulier, élévation transitoire
et des phosphatases alcalines
Rénale G2 - G3 G1 - G2
- Insuffisance rénale aiguë Réversible
- Production d’anticorps
anti IL2, non neutralisants
- Oligurie Discrète à sévère
Autres
Prise de poids, fièvre, malaise
et fatigue.
* Schéma de West (AMM) - Ce produit devrait être administré dans des unités de soins
intensifs, ou dans des services hospitaliers dotés des moyens
Un cycle est composé de 2 séquences de 4 à 5 jours, couplé nécessaires à une surveillance continue.
ou non à l’administration de cellules LAK. Le cycle sera
- L’administration SC doit être exclusivement réalisée sous
renouvelé après 21 jours en fonction de la tolérance et de la
le contrôle d’un médecin qualifié, connaissant bien l’em-
réponse :
ploi des chimiothérapies anticancéreuses. Le traitement par
- 18 MUI/m2/j pendant 4 à 5 jours en perfusion continue, voie sous-cutanée peut être administré en ambulatoire par
- 7 jours de repos thérapeutique, une infirmière diplômée d’Etat.
3 injections par jour de 0,6 MUI/kg en perfusion de 15 minutes, Une attention particulière sera portée lors de l’administra-
5 jours consécutifs, puis 7 jours de repos et de nouveau 5 tion concomitante de médicaments néphrotoxiques, hépato-
jours de traitement. A renouveler toutes les 12 semaines. toxiques, myélotoxiques, cardiotoxiques (anti-hyperten-
seurs) ou de produits de contraste.
3.2. Voie sous-cutanée (AMM) L’administration simultanée de glucocorticoïdes peut dimi-
nuer l’efficacité de l’IL-2r.
18 MUI en SC par jour pendant 5 jours, suivis de 2 jours
sans traitement. Durant les 3 semaines suivantes, 18 MUI Majoration du risque de réactions aux produits de contraste.
par voie SC les 2 premiers jours de chaque semaine suivis
de 9 MUI les 3ème, 4ème et 5ème jours. Aucun traitement
n’est administré les deux derniers jours de la semaine. Protection du personnel
Après une semaine sans traitement, ce cycle de 4 semaines
devra être repris. cf Généralités : «Protection du manipulateur».
Des cycles d’entretien tels que décrits ci-dessus pourront
être administrés aux patients en cas de réponse au traite-
ment ou de stabilisation de la maladie. Excreta
En l'absence de données spécifiques, appliquer les procé-
dures générales. (Cf Généralités : «Recommandations
4. Contre-indications concernant la manipulation des excreta et des vomissures
des malades recevant des anticancéreux»).
- État général ECOG ≥ 2
- Association d’un état général ECOG ≥ 1 + 1 organe méta-
stasé + délai entre diagnostic initial de la tumeur primitive Destruction du médicament
et la date du bilan en vue du traitement par IL2 < 24 mois,
En l'absence de données spécifiques de l'OMS, destruction
- Antécédent ou présence d’une cardiopathie grave. thermique dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à
- PO2 < 60 mmHg au repos. une température supérieure ou égale à 1200°C.
- Signes d’infection évolutive, requérant une antibiothérapie.
- Existence d’une défaillance grave d’un organe vital.
- Métastases cérébrales ou comitialité.
IRINOTÉCAN
3.2. Études de stabilité issues de la littérature
DCI Irinotécan
(cf «Avant propos» pp 95-96)
Sigle CPT11
— Étude 1 : CAMPTO®® (586)
Nom déposé CAMPTO®
Concentration dans le cadre de
Laboratoire Aventis l’utilisation AMM
Classe pharm ther Inhibiteur de la topoisomérase I Vecteur glucose 5 %, NaCl 0,9 %
Classe ATC L01XX19 Contenant verre, PVC
Statut AMM Lumière abri
Réservé à l'usage hospitalier
Prescription restreinte aux oncologues, can- Température 15 à 25°C
cérologues et gastro-entérologues Durée 2 heures
Prêt à l’emploi
Dégradation % non précisé
* Dilution de la solution prête à l’emploi dans 250 ml de Propriétés pharmacologiques (66, 108, 445, 586)
chlorure de sodium à 0,9 % ou de glucose à 5 %.
1. Mécanisme d’action
* Conservation : 24 heures à température ambiante, à l’abri
de la lumière. 48 heures entre + 2°C et + 8°C , à l’abri de la L’irinotécan est un dérivé semi-synthétique de la campto-
lumière. thécine. C’est un inhibiteur de la topoisomérase I, stabili-
sant les complexes clivables ADN-topoisomérase I et pro-
Il est préférable d’utiliser extemporanément toute solution voquant ainsi des coupures monobrin de l’ADN.
diluée. Ces cassures perturbent les phénomènes de réplication de
l’ADN au niveau de la fourche de réplication qui sont à
l’origine de la mort cellulaire.
- Pas de résistance croisée avec la résistance pléïotropique La diarrhée précoce ne dépend ni de la dose, ni du schéma
MDR. d’administration.
Son mécanisme d’apparition semble lié au syndrome choli-
- Modification qualitative (mutations) ou quantitative (dimi- nergique transitoire induit par l’irinotécan (par inhibition de
nution de l’expression) de la topoisomérase I nucléaire. l’activité anticholinestérasique). En effet, elle s’accom-
pagne de crampes gastro-intestinales, diaphorèse, hypersa-
livation, hypersudations, larmoiement et troubles de l’ac-
3. Pharmacocinétique commodation. Elle se caractérise dans 70 % des cas par une
simple accélération du transit sans diarrhée effective. Elle
La cinétique est triphasique, linéaire, sans accumulation. répond très bien à 0,25 ou 0,5 mg de sulfate d’atropine par
Il existe une grande variabilité inter et intrapatient. voie SC en curatif comme en prophylaxie secondaire.
3.1. Distribution
2.2. Diarrhée retardée
Liaison aux protéines plasmatiques : 40 %.
La diarrhée retardée apparaît chez plus de 80 % des malades
et se révèle sévère dans 40 % des cas avec une grande varia-
3.2. Métabolisation bilité inter et intra-patient. Elle est totalement imprévisible,
- La forme lactone, seule active, est interconvertie sponta- dépendante de la dose et du schéma d’administration, mais
nément en forme carboxylate à pH neutre avec une demi- non cumulative.
vie de 10 minutes environ. À l’équilibre, la forme lactone Son mécanisme n’est pas encore élucidé ; une composante
représente environ 25 % de l’irinotécan circulant. sécrétoire est incriminée. Elle apparaît 4 à 5 jours (1-28)
Peu actif par lui-même, l’irinotécan est activé par une car- après la perfusion, dure environ 5 jours (1-34). Elle se
boxylestérase hépatique en SN-38 dont les concentrations caractérise par un nombre d’épisodes diarrhéiques d’envi-
plasmatiques sont 10 à 100 fois plus faible et la demi-vie ron 4 par jour (1-20).
d’élimination de 15 à 20 heures.
Le SN-38 est préférentiellement sous forme lactone (75 %). Elle nécessite parfois réhydratation et hospitalisation dans
10 % des cas. Un traitement curatif à base de lopéramide
- Deux autres métabolites inactifs ont été identifiés un glu- IMODIUM®, à la posologie de 2 mg toutes les 2 heures dès la
curonide du SN-38 et un dérivé oxydatif provenant de l’ac- première diarrhée liquide, a montré de bons résultats (sans
tion d’un cytochrome P450. dépasser 48 heures consécutives en raison du risque d'iléus
paralytique). Le patient devra de plus boire abondamment
3.3. Élimination des solutions riches en électrolytes. En cas de symptômes
durant plus de 48 heures, une hospitalisation doit être envi-
- Clairance plasmatique : 15 l/h/m2 sagée. En revanche, en traitement préventif, même à faible
- Elimination urinaire dose-dépendante. dose, le lopéramide est à éviter (une majoration de la neu-
tropénie serait observée). D’autres traitements préventifs
- Demi-vie d’élimination : 3 minutes, 1 heure, 12-15 heures. et/ou curatifs sont en cours d’évaluation.
Hématologique
- Neutropénie G3 Dose-dépendante, non cumulative.
- Anémie G1 Nadir à J8-12, réversible à J15 - J22.
- Thrombopénie rare Réversible vers J22.
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
LOMUSTINE
DCI Lomustine 2. Mécanisme de résistance
Sigle CCNU
Activité importante de l’O6-alkylguanine-ADN-alkyltransfé-
Nom déposé BÉLUSTINE® NSFP rase, enzyme qui répare les adduits de type O6-alkylguanine.
CECENU®
Laboratoire Medac
Classe pharm ther Alkylant (nitroso-urée) 3. Pharmacocinétique
3.4. Élimination
2. Conservation
Essentiellement par voie rénale (60 % en 2 jours).
En raison de la sensibilité de la lomustine à la chaleur et à
la lumière, la conservation des gélules doit se faire dans
l'emballage d'origine dans un endroit frais (15°C) de préfé- Renseignements thérapeutiques (39, 586)
rence, jamais à une température supérieure à 20°C et à
l’abri de l’humidité. 1. Indications (adulte, enfant)
Hypersensibilité
Digestive
- Nausées, vomissements G2 - Protocole antiémétique.
3 à 6 heures après la prise et disparaissent en 24 à 36 heures.
- Stomatite, mucite G2 - Hygiène buccale.
Alopécie G1
Rénale rare Ne pas dépasser 130 mg/m2 /cycle et 1,4 g/m2 en cumulé.
Oculaire
Neurologique
- Confusion, léthargie
- Cécité corticale - Potentialisée par une irradiation concomitante.
Leucémogène
3. Posologies 4. Contre-indications
Première cure : 100 à 130 mg/m2 en prise unique toutes les - Hypersensibilité au médicament.
6 semaines.
Cures suivantes : doses adaptées en fonction de la NFS ; 75
5. Précautions d’emploi
mg/m2 en prise unique toutes les 3 semaines.
- Surveillance de la NFS pendant toute l'intercure (6
* En polychimiothérapie
semaines) et d'autant plus que le traitement se prolonge en
Réduire la posologie (70 à 100 mg/m2) toutes les 6 raison de la destruction cumulative et définitive des lignées
semaines en cas d'association à d'autres médicaments myé- myéloïdes.
lotoxiques (et chez les malades présentant une atteinte de la - Surveillance pulmonaire clinique et radiologique en cas
moelle osseuse : hors AMM). de traitement prolongé.
- Déconseillé si clairance à la créatinine < 60 ml/min.
Dose cumulative : 1,4 g/m2. Ne pas dépasser cette dose sans
être assuré de l'intégrité de la fonction rénale (hors AMM).
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives Excreta
MELPHALAN
DCI Melphalan 3.2. Dilution / Conservation
Sigles L-PAM, MPH * Recommandations du laboratoire fabricant
Nom déposé ALKÉRAN®
— Dilution : possible dans une solution de chlorure de
Laboratoire Glaxo SmithKline sodium à 0,9 %. Concentration : 0,2 mg/ml.
Classe pharm ther Alkylant (moutarde à l’azote) — Conservation : 90 minutes à température ambiante dans
le chlorure de sodium à 0,9 %.
Classe ATC L01AA03
Risque de cristallisation au réfrigérateur.
Statut AMM - Pour l'injectable : Réservé à l'usage
Préférer, compte tenu des temps d’administration, une utili-
hospitalier et prescription restreinte aux
sation dès la dilution.
hématologues, oncologues et cancérologues
Ne jamais utiliser de solution contenant du glucose. Seul
À reconstituer
solvant autorisé : chlorure de sodium à 0,9 %.
La dilution réduit la stabilité. La dégradation augmente
Renseignements généraux et galéniques (586) avec la température.
2. Mécanisme de résistance
2. Mode d’administration
Non renseigné
* Voie orale
Fractionner la dose en plusieurs prises.
3. Pharmacocinétique
* Voie intraveineuse : injection de la solution dans la tubu-
La cinétique est biphasique. lure d’une perfusion à débit rapide en 15-30 minutes.
La perfusion doit être terminée dans les 1 h 30 suivant la
3.1. Absorption reconstitution.
Ne pas administrer au pousse seringue.
Digestive : 9 à 100 %, par processus actif, inhibé par l’ab-
sorption per os de L-leucine.
Ne pas administrer de solution trouble ou en cas de cristal-
lisation visible dans la solution diluée.
* Distribution
* Voie intra-artérielle
- Peu de diffusion dans le LCR.
- Faible liaison aux protéines (30 - 60 %).
3. Posologies
* Élimination
* Voie orale
- Urinaire : majoritaire et très variable. La prise 15 à 30 minutes avant un repas est préférable.
- Demi-vie d'élimination : 0,5 à 2 heures. — Myélome
- Clairance : 25 l/h/m2. 0,15 à 0,25 mg/kg/j pendant 4 à 7 jours en dose fractionnée
1 cycle toutes les 4 à 6 semaines.
— Ovaire
0,2 mg/kg/j pendant 5 jours.
Renseignements thérapeutiques (320, 405, 586) 1 cycle toutes les 4 à 8 semaines.
- Myélome multiple.
* Voie intraveineuse
- Adénocarcinome ovarien avancé.
100 à 200 mg/m2 mais pouvant aller jusqu'à 240 mg/m2 dans
- Carcinome du sein avancé ou en complément à la chirur-
le traitement du neuroblastome parfois répartie sur 2 à 3 jours.
gie.
Une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques est
recommandée dès 140 mg/m2.
Digestive Dose-dépendante.
- Nausées, vomissements G1 - G2 - Protocole antiémétique.
- Diarrhées - Traitement symptomatique.
- Stomatite - Hygiène buccale.
Locale
Veinite Rinçage de veine.
Gonades Aménorrhées.
MERCAPTOPURINE
DCI Mercaptopurine * Métabolisme complexe, en partie sous contrôle génétique
et susceptible d’une induction, responsable d’une forte
Sigle 6-MP
variabilité interindividuelle.
Nom déposé PURINÉTHOL®
* Passage dans le LCR faible
Autre 6-mercaptopurine
dénomination * Élimination
Laboratoire Glaxo SmithKline - Élimination urinaire sous forme inchangée ou métabolisée
(50 % en 24 heures).
Classe pharm ther Antimétabolite (antagoniste purique)
- Demi-vie d'élimination = 90 minutes.
Classe ATC L01BB02
Statut AMM
Renseignements généraux et galéniques (586) Renseignements thérapeutiques (409, 436, 484, 586)
Comprimés blancs, sécables, dosés à 50 mg. Boîte de 25. - Traitement d'entretien des leucémies aiguës lymphoblas-
tiques et myéloblastiques.
- Leucémie myéloïde chronique.
2. Conservation
2. Mode d’administration
À température ambiante, à l’abri de la lumière et de l’humidité.
- Voie orale.
- Chez l'enfant leucémique : meilleure activité et tolérance
de l'association mercaptopurine-méthotrexate lors d'admi-
Propriétés pharmacologiques 31, 412, 586) nistration nocturne.
La mercaptopurine est un analogue structural de l'hypoxan- Il existe des règles d'adaptation posologique, en fonction du
thine qui, après activation métabolique en thio-inosinate, taux de polynucléaires et de transaminases, nécessaires en
inhibe la biosynthèse des nucléotides normaux et leur incor- particulier pour ne pas sous-traiter certains enfants.
poration dans l'ADN. Il existe un polymorphisme d'expres-
* Leucémie aiguë
sion génétique de la TPMT (thio-purine-méthyl-transféra-
1 à 2,5 mg/kg/j
se), enzyme du catabolisme de la 6-MP.
(parfois, la posologie peut être portée à 5 mg/kg/j).
3. Pharmacocinétique 4. Contre-indications
Digestive
- Nausées, vomissements - G2 - Protocole antiémétique.
- Diarrhées
- Mucite - Hygiène buccale.
Douleur abdominale
MESNA
DCI Mesna Les solutions de mesna ne doivent ni être mélangées, ni être
Nom déposé UROMITEXAN®
perfusées en même temps que les perfusions de platines ou
de ses dérivés. Il faut rincer la tubulure entre ces deux produits.
Laboratoires Asta Medica
Classe pharm ther Cytoprotecteur - Uroprotecteur De même, ne pas perfuser en même temps qu’érythromyci-
ne, aminophylline, oxytétracycline, épirubicine et
Classe ATC V03AF01
LIPIODOL®.
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier
1. Mécanisme d’action
1. Présentation
Uroprotection à 2 niveaux par formation de thio-éthers
* Comprimés pelliculés, blancs, sécables
stables : inhibition de la production locale d’acroléine par
- Dosés à 400 et 600 mg, plaquette de 10 comprimés. stabilisation de la transformation des métabolites 4-
- Excipients : lactose, cellulose, hydrogénophosphate de hydroxy-oxazaphosphorines et blocage de l’acroléine for-
sodium, amidon de maïs, stéarate de magnésium, hydro- mée, dans les urines.
mellose. Le mesna ne modifie pas l’activité du cyclophosphamide et
de l’ifosfamide.
* Flacon de solution injectable
- Dosée à 100 mg/ml en flacon de 1 g et de 5 g.
- Excipients : alcool benzylique, édétate de sodium, 2. Mécanisme de résistance
hydroxyde de sodium qs pH 7,5, eau ppi.
* Absorption digestive rapide avec un Tmax urinaire à 3,5
* Ampoule de solution injectable heures, la biodisponibilité de la forme orale dans les urines
- Dosée à 400 mg/4 ml. est de 50 %.
- Excipients : édétate de sodium, hydroxyde de sodium, qs * Transformation (90 %) rapide en mesna-disulfure ou
pH 7,5, eau ppi. dimesna, qui est réduit en mesna dans l’épithélium tubulai-
re rénal.
Digestive
Nausées, vomissements G1 Traitement anti-émétique donné avec la chimiothérapie.
En cas de vomissement dans les 2 heures suivant la prise,
injection IV recommandée.
Veinite
Arthralgies
4. Contre-indications
- Grossesse - Allaitement.
- Hypersensibilité au médicament ou aux molécules conte-
nant des radicaux thiols.
5. Précautions d’emploi
MÉTHOTREXATE
DCI Méthotrexate * Méthotrexate Teva® - Solutions injectables
Sigle MTX - Flacon dosé à :
. 10 % : 5 g/50 ml et 1 g/10 ml (concentration : 100 mg/ml),
Noms déposés LÉDERTREXATE® (1)
. 2,5 % : 50 mg/2 ml (concentration : 25 mg/ml),
Méthotrexate Bellon® (2)
. 2,5 % : 500 mg/20 ml (concentration : 25 mg/ml).
Méthotrexate Teva® (3)
Laboratoires Wyeth-Lederlé (1) - ASTA Medica - Excipients : chlorure de sodium, hydroxyde de sodium,
Aventis (2) - Teva Pharma (3) acide chlorhydrique, eau ppi (sans conservateur).
Classe pharm ther Antimétabolite (antagoniste folique)
Classe ATC L01BA01 2. Conservation des spécialités
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier : (1) dosages À température ambiante et à l'abri de la lumière.
à 500 mg, 1 g et 5 g, (2) 500 mg et (3) tous
dosages.
3. Reconstitution - dilution / Conservation
À reconstituer et prêt à l’emploi
3.1. Reconstitution / Conservation (données du laboratoire)
Renseignements généraux et galéniques (586)
* Reconstitution : des solutions à partir des poudres lyophilisées.
1. Présentation * Conservation : 48 heures à température ambiante et à
l’abri de la lumière.
* LÉDERTREXATE®
Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
- Solutions injectables et lyophilisats : reconstituée.
Solution - dosage concentration
5 mg ampoule de 2 ml 2,5 mg/ml
2.2. Dilution / Conservation (24)
25 mg ampoule de 1 ml 25 mg/ml
50 mg ampoule de 2 ml 25 mg/ml * Recommandations du laboratoire fabricant
5 g flacon de 200ml 25 mg/ml
Excipients : chlorure de sodium, hydroxyde de sodium qsp — Dilution : dans une solution de glucose à 5 % ou du chlo-
pH 8 à 9, eau ppi. rure de sodium à 0,9 %.
— Conservation : 48 heures entre + 2°C et + 8°C et à l’abri
- Lyophilisats : 1 g de la lumière.
Excipients : hydroxyde de sodium qsp pH 8,6 à 8,8, acide
chlorhydrique qsppH 8,6 à 8,8. Les formes solutions doivent être utilisées immédiatement.
Digestive
- Diarrhée G1 G2 - G3 Hydratation.
- Nausées, G1 G1 Antiémétiques-Dose-dépendants.
vomissements
- Stomatite G2 G2 Hygiène buccale.
Hypersensibilité
- Photosensibilisation G1 G1 - Exacerbation érythème solaire - Protection vis à vis du soleil
pendant 7 jours.
- Hyperthermie - Antipyrétiques.
Cutanée
- Érythème prurit, G1 Antihistaminiques H1 - Corticoïdes.
desquamation palmo-
plantaire
- Urticaire, vascularites G1
Oculaire
- Conjonctivite, À fortes doses Collyre à base de méthylcellulose.
photophobie
- Douleur
* Voies injectables : IV SC, IM, intra-artérielle. - Surveillance du bilan hématologique avant et après
chaque traitement et après chaque injection intrarachidien-
— Voies intraveineuse, sous-cutanée, intramusculaire ne. Adapter au besoin les doses en fonction de la NFS.
- Doses conventionnelles - Surveillance régulière des bilans rénaux et hépatiques
. Choriocarcinome placentaire : de 15 à 30 mg/m2/j pendant avec adaptation des doses en fonction de la clairance à la
3 jours la première semaine. Pour la suite du traitement, la créatinine et de la bilirubinémie :
durée et la fréquence d'administration sont adaptées suivant . Clcr > 60 ml/min : 100 % dose
la réponse et la tolérance. . de 30 à 60 ml/min : 50 % dose
. < 30 ml/min : abstention
. Autres tumeurs solides : 30 à 50 mg/m2, les intervalles
entre les cures varient de 1 semaine à 1 mois. Le métho- - En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
trexate est le plus souvent utilisé en association. des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
. Leucémie aiguë lymphoblastique : traitement de mainte- de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
nance à la dose de 15 à 50 mg/m2. La fréquence d'adminis- s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
tration est fonction du type de leucémie et du protocole choisi. lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
- Hautes doses menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
L'administration du méthotrexate à haute dose se fait tou-
jours avec administration séquentielle d'acide folinique et 5.2. À doses fortes (13, 34, 62)
sous couvert d'hyperdiurèse alcaline (en milieu très spécia-
lisé). Le dosage du méthotrexate sanguin peut être utile Les modalités d'administration du méthotrexate à forte dose
pour conduire cette thérapeutique. peuvent varier selon les protocoles, mais des conditions
- Leucémie aiguë lymphoblastique de l'enfant : principale- rigoureuses d'hydratation, de surveillance clinique, biolo-
ment utilisé au cours du traitement de consolidation et de gique, et de "sauvetage" par le folinate de calcium sont dans
prophylaxie de l'atteinte du système nerveux central, à la tous les cas indispensables.
dose de 3 g/m2/jour pouvant aller jusqu'à 8 g/m2.
* Influence du mode d’administration du méthotrexate
- Ostéosarcome : administration en pré-opératoire de cures
hebdomadaires en perfusion de 8 à 12 g/m2. En cas de ** Sans hyperhydratation préalable, la perfusion du médi-
bonne réponse, il est pratiqué 6 cycles en postopératoire. cament est précédée d'une perfusion de 500 ml de bicarbo-
nate de sodium à 1,4 %, à passer en 1/2 heure.
- Lymphome malin non hodgkinien : le méthotrexate est
principalement utilisé à forte dose de 1 à 3 g/m2. Si le patient pèse moins de 25 kg, il est recommandé de
réduire le volume perfusé à 250 ml. Le méthotrexate, dilué
— Voie intra-artérielle. dans 500 ml de glucose à 5 %, est administré en 4 heures.
Elle est réservée à certaines variétés de tumeurs, notamment
en fonction de leur localisation anatomique. ** Avec hydratation et alcalinisation des urines
Dose usuelle : 25 à 50 mg par 24 heures, en dilution dans
1000 à 1500 ml de solution glucosée isotonique. — Durant les 3 jours suivants, il est impératif d'obtenir, par
hydratation orale ou parentérale, une diurèse d'au moins 1,6
l/m2 pendant les 24 premières heures suivant le début du
4. Contre-indications traitement au méthotrexate et de 2 l/m2 par jour pendant les
2 jours suivants. Pour l'élimination rapide du médicament,
- Grossesse - Allaitement. l'alcalinisation des urines est indispensable. A chaque mic-
- Hypersensibilité au médicament. tion, le pH urinaire doit être toujours contrôlé (papier pH).
Cette alcalinisation des urines permet d'éviter une précipi-
- Insuffisance rénale ou hépatique sévères. tation intratubulaire du méthotrexate qui est un acide faible.
- Insuffisance respiratoire chronique.
— Voie orale
Il est impératif que le malade boive abondamment.
L'alcalinisation des urines est obtenue par la prise orale de
5. Précautions d’emploi
bicarbonate de sodium à une dose de 200 mg/kg (soit 2 à 3
mEq/kg) par jour en 4 fois (gélules de préparation magis-
5.1. À doses habituelles
trale). Si le pH est inférieur à 7, une prise supplémentaire de
- En cas d'extravasation, risque considéré comme faible, cf bicarbonate de sodium est prescrite.
«Attitude pratique en cas d’extravasation d’anticancéreux».
Dossier 2001, XXII, 1-2 266
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
— Voie parentérale - poursuivre l'hydratation tant que le taux sérique n'est pas
Pendant les 24 heures suivant le début du méthotrexate, inférieur à 0,15 µmol/l,
administration de 1 200 ml/m2 de glucose à 5 % avec 2 g/l - doser la méthotrexatémie toutes les 12 heures avec iono-
de chlorure de potassium et 600 ml/m2 de bicarbonate de gramme sanguin et créatininémie,
sodium à 1,4 %. - augmenter les doses de folinate de calcium de la façon
Pendant les 2 jours suivants, administration quotidienne de suivante : (rapport entre le taux observé et le taux autorisé) x 40.
2 000 ml/m2 de glucose à 5 % avec 2 g/l de chlorure de Exemple :
potassium et 1 000 ml/m2 de bicarbonate de sodium à 1,4 %. taux observé à la 48ème heure : 30 µmol/l,
Si le pH est inférieur à 7, une injection supplémentaire de 2 taux autorisé à la 48ème heure : 1,5 µmol/l,
ml/kg de bicarbonate de sodium à 1,4 % est prescrite. dose de folinate de calcium à injecter :
(30/1,5) x 40 = 20 x 40 = 800 mg.
* Sauvetage par le folinate de calcium Il existe aussi des abaques qui en fonction de la métho-
trexatémie, donnent les posologies d’acide folinique à
L'acide folinique, après activation métabolique, est capable
administrer.
au niveau intra-cellulaire de contourner le blocage produit
par le MTX, en reconstituant la réserve de folates réduits, La dose ainsi obtenue doit être injectée en continu au pous-
relançant ainsi la synthèse des purines et de thymidylate. À se-seringue sur 24 heures et renouvelée jusqu'à ce que le
cet effet principal s'ajoute, notamment, celui d'entrer en taux sérique soit inférieur à 0,1 µmol/l.
compétition pour le passage transmembranaire de MTX.
— Si les taux ne baissent pas comme prévu, un transfert en
Le folinate de calcium est commencé 20 heures après le
unité de soins intensifs est recommandé, où il sera pratiqué :
début du méthotrexate avec au total 11 doses de 15 mg chez
- une épuration extrarénale (dialyse-hémodialyse ou hémo-
l’enfant et de 25 mg chez l’adulte à 6 heures d'intervalle
perfusion sur charbon activé qui semble la méthode la plus
(par voie intraveineuse ou orale). Ce traitement peut être
efficace),
arrêté avant les 11 prises si le taux sérique de MTX est infé-
- une surveillance pulmonaire clinique et radiologique.
rieur à 0,15 µmol/l.
Plusieurs spécialités d'acide folinique sont disponibles (il
est à rappeler que l'autre usage cancérologique de ce médi-
6. Interactions médicamenteuses
cament est l'association avec le 5-fluoro-uracile) : cf mono-
cliniquement significatives
graphie folinate de calcium.
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune
* Surveillance (379)
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
Chaque jour, pendant les 3 jours qui suivent l'administration mortelle (265, 411).
du méthotrexate, la surveillance comprend : le poids, la diu-
rèse de 24 heures et le pH urinaire, la créatininémie et la
6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
méthotrexatémie, la survenue éventuelle de troubles diges-
tifs et l'état de la muqueuse buccale. Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
— Pour les patients traités en externe, une hospitalisation généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
conventionnelle doit être décidée en cas de : chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
- méthotrexatémie au dessus des normes indiquées ci-des- jacente (18, 265, 362, 411).
sous,
- vomissements ou toute autre cause empêchant une hydra- 6.3. AINS, salicylés (141, 171, 207, 239)
tation orale suffisante et/ou la prise de folinate de calcium,
- diurèse inférieure au minimum requis, Augmentation de la toxicité hématologique du méthotrexa-
- créatininémie sanguine > 25 % par rapport au dosage de la te (diminution de la clairance rénale du méthotrexate par les
veille, anti-inflammatoires en général et déplacement du métho-
- état général altéré (poids ++). trexate de sa liaison aux protéines plasmatiques par les sali-
cylés)
— Les taux sériques du MTX doivent rester inférieurs à :
- 15 µmol/l à la 24ème heure, - 1,5 µmol/l à la 48ème heure, * Phénylbutazone (quelle que soit la dose de méthotrexate) :
- 0,15 µmol/l à la 72ème heure. Contre-indication.
— Si les taux à la 24ème heure et/ou à la 48ème heure sont * Kétoprofène (méthotrexate utilisé à des doses supérieures
supérieurs aux valeurs ci-dessus, il faut : à 15 mg/semaine) : Association déconseillée.
Respecter un intervalle d’au moins 12 heures entre l’arrêt 6.10. Phénytoïne (67, 165, 194, 231, 269, 380, 509)
ou le début d’un traitement par le kétoprofène et la prise de
méthotrexate. * À visée prophylactique (c’est à dire en prophylaxie de
l’effet convulsivant de certains cytotoxiques)
* Salicylés (méthotrexate utilisé à doses supérieures à 15 Contre-indication. Risque de survenue de convulsions, par
mg/semaine) : Contre-indication. diminution de l’absorption digestive de la phénytoïne par le
* Autres AINS (méthotrexate utilisé à des doses supérieures cytotoxique.
à 15 mg/semaine) : Association déconseillée.
* Autres AINS (méthotrexate utilisé à faibles doses - *En cas de traitement antérieur à la chimiothérapie
15mg/semaine-) : Précaution d’emploi. Précautions d’emploi. Risque de survenue de convulsions,
Contrôle hebdomadaire de l’hémogramme durant les pre- par diminution de l’absorption digestive de la phénytoïne
mières semaines de l’association ; surveillance accrue en par le cytotoxique. Associer momentanément une benzo-
cas d’altération (même légère) de la fonction rénale, ainsi diazépine anticonvulsivante.
que chez le sujet âgé.
6.11. Interactions non retenues à ce jour en l’état actuel
des données : carbamazépine (376), chloroquine (476),
6.4. Ciclosporine digitalique (298), oméprazole (435), propofol (93, 564),
Précaution d’emploi. Augmentation de la toxicité du étrétinate (303), dipyridamole (381).
méthotrexate et de la ciclosporine avec augmentation de la
créatininémie : diminution réciproque des clairances des 7. Association avec d'autres anticancéreux
deux médicaments.
Dosage des concentrations plasmatiques de ciclosporine et Agent Asparaginase 5-FU Cisplatine
méthotrexate. Adaptation posologique si nécessaire pen-
dant l’association et après son arrêt. Séquence MTX + ASP MTX + 5-FU* CDDP +
5-FU + MTX** MTX
6.5. Probénécide Intervalle 24 24* _
Contre-indication. Augmentation des effets et de la toxicité entre les 0 - 24**
hématologique du méthotrexate : inhibition de la sécrétion prises (h)
tubulaire rénale du méthotrexate par le probénécide.
Effets chimio- Réduction Synergie* Augmen-
thérapiques de la toxicité Antago- tation de
6.6. Sulfaméthoxazole-triméthoprime (associés) du MTX nisme** la néphro-
toxicité
Contre-indication. Augmentation de la toxicité hématolo-
Préférer la
gique du méthotrexate par inhibition additive de la dihy-
séquence
drofolate réductase.
inverse
6.7. Sulfamides antibactériens (514)
MILTÉFOSINE
3. Pharmacocinétique
DCI Miltéfosine
Pas de passage systémique notable après application épicutanée.
Sigles HOC, He-PC, MIL
Nom déposé MILTEX®
2. Mode d’administration
Renseignements généraux et galéniques (586)
Application sur une peau nettoyée (sérum physiologique ou
1. Présentation brumisateur d’eau minérale) une fois par jour pendant la
première semaine de traitement puis deux fois par jour :
* Flacon (verre brun) de 10 ml de solution pour appli- matin et soir.
cation cutanée contenant 600 mg de miltéfosine. Après application, il faut effectuer un léger massage pour
Concentration de la solution : 6 % (0,6 g/10 ml). favoriser la pénétration de la miltéfosine.
Le flacon possède un embout compte-gouttes (mesure de 40
Il est recommandé d’utiliser des gants en latex, à usage
gouttes/ml).
unique (fournis dans la boite de traitement).
Présentation en coffret contenant 1 flacon et une boîte de
100 gants en latex.
3. Posologies
* Excipients : 3 propyloxypropylèneglycol, 3 hexaloxy-
propylèneglycol, 3 nonyloxypropylèneglycol, La posologie dépend du diamètre de la surface à traiter (cf
tableau page suivante), à raison de :
- 2 gouttes pour 10 cm2 :
2. Conservation de la spécialité 1ère semaine : 1 application par jour
semaines suivantes : 2 applications par jour
À température ambiante et à l’abri de la lumière. - Dose minimale : 1 goutte
Une fois ouvert, le flacon doit être conservé debout (risques - Dose maximale journalière : 5 ml soit 200 gouttes = 300 mg/j
de fuite). La surface à traiter est calculée en ajoutant à la surface de
la métastase cutanée un pourtour de 3 cm
La miltéfosine est un alkyl-phospholipide ou étherlipide. Une durée de traitement minimale de 8 semaines est néces-
Interaction avec les systèmes enzymatiques membranaires saire pour évaluer la réponse à la miltéfosine. Le traitement
des cellules tumorales (inhibition de la protéine kinase C, de la est alors poursuivi au moins pendant 4 semaines après dis-
phospholipase et de la biosynthèse de la phosphatidylchloline). parition totale des lésions cutanées.
En cas d’intolérance locale, une adaptation de la posologie
est possible, par exemple : diminution de la dose de 50 %.
2. Mécanisme de résistance : Non renseigné Le rythme d’administration 2 fois par jour est conservé.
Dossier 2001, XXII, 1-2 269
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
5. Précautions d’emploi
Diamètre Nb gouttes Diamètre Nb gouttes
1 8 9 35 - Surveillance cutanée : en cas d’intolérance une adaptation
de la posologie est possible (diminution de 50 %, en res-
2 10 10 40 pectant le rythme de deux applications journalières).
3 13 11 45 - En cas de contact accidentel, lavage abondant immédiat à
4 16 12 51 l’eau avec ou sans savon.
5 19 13 57 - Il faut éviter le contact avec les yeux et les muqueuses.
6 23 14 63
7 27 15 69 Protection du personnel
8 31
Les applications de miltéfosine doivent être réalisées à l’ai-
Diamètre de la Nombre maximal de gouttes de de gant en latex, à usage unique, mais non nécessaire-
métastase cutanée pour la métastase et le pourtour ment stériles.
en cm par application
- Grossesse - Allaitement.
- Hypersensibilité au médicament. Destruction du médicament
- Chirurgie ou radiothérapie curatrices possibles et envisagées
En l'absence de données spécifiques de l'OMS, destruction
thermique dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à
une température supérieure ou égale à 1200°C.
Biologique
. Élévation des Transitoire.
transaminases,
de la créatininémie,
Digestifs
Nausées, vomissements
Alopécie G0
MITOGUAZONE
DCI Mitoguazone Propriétés pharmacologiques (586)
Sigles MGGH, MGZ
1. Mécanisme d’action
Nom déposé MÉTHYL-GAG®
- 24 heures à température ambiante et à l'abri de la lumière. - Possibilité de traitement d'entretien par voie IM : la moi-
tié de la dose dans chaque fesse. Dans ce cas, il est possible
Le glucose à 5 % est recommandé pour minimiser les de diminuer la quantité d’eau nécessaire à la reconstitution.
risques d’hypoglycémie.
Hypersensibilité G0
Digestive
- Nausées, vomissements
- Stomatite, mucite G2 - G3 Hygiène buccale - Réduction de posologie.
Alopécie G1
5. Précautions d’emploi
Protection du personnel
- Surveillance renforcée en cas d'insuffisance rénale. cf Généralités : «Protection du manipulateur».
- Surveillance de la NFS.
- Surveillance clinique : mucite et hypoglycémie.
Excreta
- En cas d'extravasation : cf Généralités : «Attitude pra-
tique en cas d’extravasation d’anticancéreux».
* Urines : Mesures générales maintenues le plus longtemps
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors possible (cf Pharmacocinétique).
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
* Selles : Peu de risque en raison de l'élimination rénale du
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
médicament.
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il Destruction du médicament
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477). En l'absence de spécifiques de l'OMS, destruction ther-
mique dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à une
température supérieure ou égale à 1200°C.
MITOMYCINE C
DCI Mitomycine C Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
Sigles MTC, MMC reconstituée.
— Étude 6 : AMÉTYCINE® (586) Résistance croisée avec les anthracyclines, les alcaloïdes de
la pervenche et les épidophyllotoxines, liées au système MDR.
Concentration 0,5 ou 1 mg/ml.
Vecteur NaCl 0,9 %..
3. Pharmacocinétique
Contenant verre.
Lumière oui. La cinétique est biphasique.
Température 20-25°C. * Distribution :
Durée 24 heures - bonne diffusion tissulaire sauf dans le SNC,
- passage sanguin faible par voie endovésicale.
Dégradation % non précisé.
* Métabolisme hépatique (inactivation).
Hématologique
- Thrombopénie G2 - G3
- Leucopénie G2 - G3 - Dose-dépendante, cumulative 50 mg/m2.
Retardée : 4 semaines - Réversible en 8 semaines.
- Anémie hémolytique 10 %
Digestive
- Nausées, vomissements G1 - G2 Protocole antiémétique.
- Diarrhées
Locale
- Veinite Rinçage de veine.
- Ulcères de la paroi Après traitement endovésical.
vésicale Longs à cicatriser.
Alopécie G1
Hépatique
Type maladie veino-occlusive À fortes doses, suivi de greffe.
MITOXANTRONE
DCI Mitoxantrone * Études de stabilité issues de la littérature
Sigles DHAD, NVT, MITX (cf «Avant propos» pp 95-96)
* Dilution (données du laboratoire). Résistance croisée avec les anthracyclines, les épipodophy-
La solution de 2 mg/ml doit être obligatoirement diluée lotoxines par altération qualitative (mutations) et quantitati-
dans un volume d'au moins 50 ml de chlorure de sodium à ve (diminution d’expression) de la topoisomérase II.
0,9 % ou de glucose à 5 %.
La solution est de couleur bleue très marquée.
* Conservation 3. Pharmacocinétique (338, 375, 415)
Renseignements thérapeutiques Dose cumulée : ne pas dépasser une dose cumulée maxi-
(16, 175, 195, 220, 279, 419, 483, 586) male de 160 à 200 mg/m2 et 120 mg/m2 en cas de prétrai-
tement par une anthracycline.
1. Indications (adulte)
6. Interactions médicamenteuses
* Hématologie cliniquement significatives
- Leucémie aiguë : 10 à 12 mg/m2 pendant 3 à 5 jours en
phase d'induction et pendant 2 jours en phase de consolidation. 6.1. Vaccins contre la fièvre jaune
Digestive
- Nausées, vomissements G2 Traitement antiémétique.
- Mucite G2 Hygiène buccale - Dose-dépendante de 5 à 7 jours.
Dysfonctionnement
rénal et hépatique
Cardiotoxicité Cf Doxorubicine.
Une coloration bleue-verte des urines et/ou de la sclérotique peut survenir au cours du traitement ; elle dure 1 à 2 jours.
Protection du personnel
Excreta
OXALIPLATINE
DCI Oxaliplatine 3.2. Dilution / Conservation
Sigle LOHP
* Recommandations du laboratoire fabricant
Nom déposé ELOXATINE®
— Dilution : de la solution reconstituée obligatoirement
Laboratoire Sanofi Synthelabo dans 250 ml ou 500 ml de glucose à 5 % (incompatibilité
Classe pharm ther Alkylant (organoplatine) avec le chlorure de sodium à 0,9 %).
Classe ATC L01XA03 Risque de dégradation par précipitation avec l’aluminium.
Une résistance croisée existe entre cisplatine et carboplati- 85 mg/m2 toutes les 2 semaines en association notamment
ne, alors que dans certains cas, les phénomènes de résistan- au 5 fluoro-uracile et à l'acide folinique.
ce ne sont pas croisés entre oxaliplatine et cisplatine ou car-
boplatine. Les mécanismes de résistance aux dérivés du pla-
tine sont multifactoriels : 4. Contre-indications
- diminution de l’incorporation intracellulaire indépendante
de la résistance pléïotropique type MDR, - Grossesse - Allaitement.
3. Pharmacocinétique
5. Précautions d’emploi
La pharmacocinétique de l’oxaliplatine se rapproche de
celle du cisplatine mais diffère par une forte concentration - Surveillance neurologique stricte lors de chaque cure.
dans les érythrocytes où l’oxaliplatine s’accumule au cours - Pas d’adaptation de posologie à pratiquer chez les insuf-
des cycles. La cinétique est biphasique et linéaire. fisants rénaux : une diurèse forcée ou une hyperhydratation
sont inutiles.
3.1. Distribution - Surveillance du bilan hépatique : rares élévations pré-
- Liaison aux protéines plasmatiques : 80 à 85 %. coces et transitoires des transaminases.
- Fixation érythrocytaire élevée (37 %), d’élimination lente.
- En cas d’extravasation : risque considéré comme très
3.2. Élimination urinaire (50 % en 48 heures), avec une modéré. En l’absence de conduite spécifique, respecter le
demi-vie d’élimination plasmatique de 40 heures, et une protocole général (cf Généralités : «Attitude pratique en cas
phase d’élimination terminale pouvant être prolongée d’extravasation d’anticancéreux»).
(demi-vie terminale = 250 heures).
- En cas de paresthésies persistantes entre 2 cures et/ou de
gène fonctionnelle, réduire la dose de 25 %.
- En cas d’aggravation, arrêter le traitement.
Renseignements thérapeutiques (185, 586)
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
1. Indications (adulte) des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
* AMM de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
Traitement de 1ère ligne des cancers colo-rectaux métastatiques s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
en association avec le 5 fluoro-uracile et l'acide folinique (359, lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
567) est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
* Hors AMM
D'autres indications sont en cours d'évaluation : ovaire (en 6. Interactions médicamenteuses
association au TAXOL®), poumon non à petites cellules, cliniquement significatives
pancréas (433, 459, 481)
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune
2. Mode d’administration
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
- Perfusion intraveineuse de 2 à 6 heures. mortelle (265, 411).
Toutes les toxicités sont majorées en cas d’association au 5 fluoro-uracile (et à l’acide folinique).
Excreta
6.3. Aminosides (183, 250)
À prendre en compte. Addition des effets néphrotoxiques et Aucune donnée concernant l’élimination du médicament
ototoxiques, notamment en cas d’insuffisance rénale préa- n’est à ce jour suffisante.
lable (à fortes doses de carboplatine). En l’absence de données spécifiques, (cf Généralités :
«Recommandations concernant la manipulation des excreta
et des vomissures des malades recevant des anticancéreux».
Protection du personnel
Destruction du médicament
En l’absence de données spécifiques, cf Généralités :
«Protection du manipulateur». En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
thermique dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à
une température supérieure ou égale à 1200 °C.
PACLITAXEL
DCI Paclitaxel Il est préférable d'utiliser extemporanément toute solution
Sigle TXL reconstituée.
Le paclitaxel est un taxoïde extrait de l’if (dérivé hémisyn- - En perfusion intraveineuse sur 3 ou 24 heures.
thétique). - L'administration par voie péritonéale semble possible.
Il se lie à la tubuline, favorisant sa polymérisation en micro- Des perfusions continues sont possibles (jusqu’à 96
tubules. Cette fixation stabilise les microtubules et inhibe heures). Des schémas de perfusion sur 1 heure sont égale-
leur capacité de dépolymérisation. Ceci conduit à l’inter- ment possibles.
ruption de la mitose et de la réplication cellulaire.
Il est essentiellement actif en phase S du cycle cellulaire.
Il peut induire la différenciation cellulaire ainsi que la frag- 3. Posologies
mentation de l’ADN, ce qui suggère que l’apoptose est
impliquée dans le mécanisme d’action. * Carcinomes de l’ovaire en deuxième ligne et du sein
175 mg/m2, 1 cure toutes les 3 semaines.
Hématologique
- Neutropénie G3 - G4 Dose-dépendante. Nadir : J11.
réversible rapidement (J15-J21), non cumulative.
Réduction des doses de 20 % si GB < 0,5 G/l.
Potentialisée par une perfusion sur 24 heures.
- Thrombopénie Peu sévère.
Fréquente, augmentant avec la durée du traitement.
- Anémie Peu sévère.
Cardiovasulaire
- Bradycardie, hypotension G1 - G4 Le plus souvent asymptomatique.
- Troubles conduction Pas de monitoring recommandé sauf pour les malades
- Arythmies avec des antécédents cardiaques - surveillance particulière
néanmoins.
Troubles digestifs
- Nausées, vomissements - G1 - G2 - Peu sévères, traitement antiémétique préventif.
- Diarrhées - G1 - À doses usuelles.
- Mucites - G3 - Aux doses > 250 mg/m2.
Arthralgies, Myalgies
Bras, jambes G2 Apparition 2 à 3 jours après le paclitaxel.
Réversibles en 7 jours - Dose-dépendantes.
Hépatique
Bilirubine, enzymes Élévation transitoire - Dose-dépendantes.
- Adaptation de la posologie en cas d'insuffisance rénale ou Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
hépatique : non documentée. mortelle (265, 411).
- Prémédications indispensables :
. dexaméthasone : 20 mg, per os, à 12 et 6 heures avant le 6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
paclitaxel (ou prednisolone 130 mg) :
. antihistaminique H1, IV, 30 à 60 minutes avant le paclitaxel. Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
. antihistaminiques H2 : cimétidine 300 mg ou ranitidine 50 généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
mg, IV, 30 à 60 minutes avant le paclitaxel. chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
jacente (18, 265, 362, 411).
- En cas de troubles d'hypersensibilité ou de troubles car-
Remarque
diovasculaires, un arrêt de la perfusion est indispensable.
En cas d'association au cisplatine ou au carboplatine, le
Une réintroduction semble possible. Des traitements symp-
paclitaxel doit être perfusé avant le CDDP ; c'est l'inverse
tomatiques doivent être entrepris en cas de nécessité.
avec la doxorubicine, l’ifosfamide et le cyclophosphamide
Un monitoring cardiaque en continu n'est pas indispensable
(les données concernent une perfusion de paclitaxel de 24 h
sauf chez les malades ayant des antécédents de troubles car-
pour ces deux médicaments).
diaques. Un contrôle par ECG avant chaque cure est à pré-
Prudence en cas d'association avec les médicaments brady-
coniser. Des traitements symptomatiques doivent être entre-
cardisants : digoxine, b-bloquants, inhibiteurs calciques.
pris en cas de nécessité.
- Prudence chez les malades ayant des antécédents car-
diaques.
- Surveillance des constantes vitales tout au long de la per- Protection du personnel
fusion. cf Généralités : «Protection du manipulateur».
- Extravasation : risque considéré comme modéré : cf
Généralités «Attitude pratique en cas d’extravasation d’an-
ticancéreux».
Apparition éventuelle 1 à 3 semaines après le traitement. Excreta
Les mesures spécifiques applicables pour les alcaloïdes de
la pervenche ne semblent pas efficaces. cf Généralités : «Recommandations concernant la manipu-
lation des excreta et des vomissures des malades recevant
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
des anticancéreux» : en l'absence de données spécifiques
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
sur l'élimination urinaire/bilio-fécale.
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug- Destruction du médicament
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
En l'absence de données de l'OMS, destruction dans des
incinérateurs homologués à pyrolyse à une température
supérieure ou égale à 1 200°C.
PENTOSTATINE
DCI Pentostatine * Étude de stabilité issue de la littérature
Sigle DCF (cf «Avant propos» pp 95-96)
1. Indications (adulte)
5. Précautions d’emploi
* AMM
Traitement de la leucémie à tricholeucocytes de l’adulte en - Surveillance de la NFS, biologique, et bilans rénal et
monothérapie (utilisé en première intention ou en cas de rechu- hépatique.
te par l’interféron alpha). - En raison du risque d'immunodépression (diminution des
lymphocytes CD4+) prolongée que peut provoquer la pen-
* Hors AMM tostatine, une surveillance accrue des infections opportu-
Études en cours d'évaluation dans la leucémie lymphoïde nistes est indispensable (343).
chronique (LLC), lymphome non hodgkinien (LNH) de
faible grade, et lymphome T cutané (554). - Hydrater le malade du fait de l’élimination rénale prédo-
minante du médicament.
- Insuffisance hépatique.
2. Mode d’administration - Adaptation des doses en fonction de la clairance à la créatinine.
L'administration s'effectue en 3 temps - Personnes âgées.
- En cas d’extravasation considérée comme irritant : en
- Hydratation du malade avec 500 à 1 000 ml d’une solution l'absence de conduite spécifique, cf Généralités : «Attitude
de glucose à 5 % ou de chlorure de sodium à 0,9 %. pratique en cas d’extravasation d’anticancéreux».
- Voie intraveineuse brève ou perfusion IV brève (de 20 à - Contraception obligatoire.
30 minutes).
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
- Nouvelle hydratation du malade avec 500 ml d’une solu- des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
tion de glucose à 5 % ou de chlorure de sodium à 0,9 %. gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
3. Posologies lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
3.1. Chez l'adulte menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
L'enfant n'est pas concerné par l'indication actuelle de la 6.4. Interactions non retenues à ce jour en l’état actuel
pentostatine. des données : allopurinol.
Digestive
- Nausées, vomissements G2 Protocole antiémétique.
- Stomatite, mucite G1
- Diarrhées
- Anorexie
Alopécie G0
Neurologique
- Neuropathies G1 (10 %) Réversible. Bilan neurologique régulier.
- Nervosité, agitation,
insomnie, léthargie
Divers
- Kérato-conjonctivite Collyre corticoïde - Lavage au sérum physiologique.
à forte dose
- Myalgies
7. Surdosage Excreta
L'administration de pentostatine à forte dose (> 20 à 50 Procédures générales à maintenir au moins 60 heures.
mg/m2 par cure) est responsable d'effets hépatiques, rénaux,
pulmonaires ou centraux sévères pouvant être mortels.
Le traitement est symptomatique (274).
Destruction du médicament
PIRARUBICINE
DCI Pirarubicine . utilisation immédiate recommandée,
Sigles THP, THPA . 24 heures à température ambiante.
1. Présentation
— Étude 2 : THÉPRUBICINE® (586)
* Flacon de lyophilisat dosé à 10, 20 et 50 mg. Concentration 0,8 mg/ml.
Le solvant de reconstitution est de l'eau ppi. Vecteur glucose 5 %.
* Excipients : lactose, acide chlorhydrique, hydroxyde de Contenant PVC.
sodium. Lumière abri.
Température 20-25°C.
2. Conservation de la spécialité Durée ≤ 6 heures
Dégradation % non renseigné
Entre + 2°C et + 8°C.
4. Contre-indications
Protection du personnel
- Grossesse - Allaitement.
cf Généralités: «Protection du manipulateur».
- Antécédents d'infarctus du myocarde, de troubles du ryth-
me ventriculaire et d'angor non contrôlé.
- Hypersensibilité au médicament.
- Insuffisance cardiaque.
Hématologique
- Leucopénie G2 - G3 Dose limitante - Non cumulative.
rare Apparaît entre le 10ème et le 15ème jour.
Réversible en 20 à 30 jours.
- Thrombopénie
Digestive
Nausées, vomissements G1 - G2 Protocole antiémétique.
Locale
Veinite Rinçage de veine.
Alopécie G2 - G3 Réversible.
Cardiaque Cf Doxorubicine.
PROCARBAZINE
DCI Procarbazine 3.4. Élimination par voie urinaire sous forme inactive, 70 % en
24 h et 5 % sous forme inchangée, et dans l'air expiré (10 à 20 %).
Sigles PCZ, PBZ
Nom déposé NATULAN®
2. Résistance
Non renseigné 5. Précautions d’emploi
Digestive
Nausées, vomissements G1 Diminution de la fréquence par prise nocturne avec un
hypnotique, protocole antiémétique.
Alopécie G1 Modérée.
6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives Protection du personnel
cf Généralités : «Protection du manipulateur».
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune
Ne pas ouvrir les gélules
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
mortelle (265, 411).
Excreta
6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune) Pas de précaution particulière.
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré Destruction du médicament
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
En l'absence de données spécifiques de l’OMS, destruction
jacente (18, 265, 362, 411).
dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à une tempé-
rature supérieure ou égale à 1 200°C.
6.3. Alcool.
Association déconseillée. Effet antabuse (chaleur, rougeurs,
vomissements, tachycardie). Éviter la pris de boissons
alcoolisées et de médicaments contenant de l’alcool.
RADIOPHARMACEUTIQUES MÉDICAMENTS
(utilisés à but curatif dans les cancers)
1. GÉNÉRALITÉS
Cf Dossiers du CNHIM 1998, XIX, 5-6, p.26-29 Il convient de prendre les mesures appropriées pour éviter
toute contamination par l’activité éliminée par le patient.
Le médicament radiopharmaceutique ne doit être réception-
né, manipulé, utilisé et administré que par des personnes Les urines doivent être considérées et éliminées comme des
autorisées dans des services agréés. déchets radioactifs.
2. IOBENGUANE-131I
Classe pharm ther Médicaments radiopharmaceutiques Solution liquide après décongélation, de pH 3,5 à 5,5.
Classe ATC V10XA02
Statut AMM - Produit de réacteur.
Réservé à l’usage hospitalier - Période physique de 8 jours.
Prêt à l’emploi - Désintégration par capture électronique en xénon 131Xe
- Principales émissions
gamma (γ) bêta - (β-)
Renseignements généraux et galéniques (155, 173, 586)
284 keV (6 %) 248 keV (2 %)
365 keV (82 %) 334 keV (7 %)
1. Présentation
637 keV (7 %) 606 keV (90 %)
* Flacon contenant une solution injectable stérile pour per-
fusion de Iobenguane (sulfate de méta-iodobenzylguanidi-
ne) : 0,6 mg, marqué à l’iode 131 (iobenguane-131I) : 370
MBq/ml à calibration.
Entre –10°C et –20°C, dans le conditionnement d'origine. * Estimation des doses absorbées (en µGy/MBq)
Stabilité de 7 jours après la date de fabrication. Organes Adulte 15 ans 10 ans 5 ans 1 an
critiques
foie 830 1100 1600 2400 4600
4. Décongélation de la spécialité
paroi vésicale 590 730 1100 1700 3300
Avant utilisation, le médicament doit être décongelé à tem- rate 490 690 1100 1700 3200
pérature ambiante dans sa protection de plomb. glandes 230 280 380 510 750
salivaires
Après décongélation, stabilité de 5 heures.
poumons 190 280 390 600 1200
Après décongélation, ce produit ne doit pas être recongelé. surrénales 170 230 330 450 690
reins 120 140 210 300 510
Propriétés pharmacologiques (128, 586) * Équivalent de dose efficace (adulte) : 200 µSv/MBq
1. Pharmacologie
Les effets cellulaires sont liés à l’irradiation par les rayon- Renseignements thérapeutiques (586)
nements (parcours moyen des rayonnements β dans les tissus :
0,5 mm). 1. Indication
L'iobenguane-131I est une aralkylguanidine radio-iodée. Irradiation thérapeutique des tissus tumoraux fixant l'ioben-
guane (phéochromocytome, neuroblastome, tumeur carci-
L’iobenguane est un agent adrénergique neurobloquant qui noïde et cancer médullaire de la thyroïde).
se fixe préférentiellement entre les neurones adrénergiques
et les cellules chromaffines de la partie médullaire des
glandes surrénales. 2. Préparation du patient
Il se localise également dans le myocarde. - Procéder à une scintigraphie à visée diagnostique avec le
même radiopharmaceutique (20 à 40 MBq en IV lente) afin
d’apprécier la distribution du produit avant l’administration
2. Pharmacocinétique des doses thérapeutiques et déterminer ainsi les paramètres
radioactifs dans les différents tissus (sains et tumoraux).
- L’iobenguane-131I est principalement et rapidement capté - Procéder 24 à 48 heures avant l’injection de 131I-MIBG à
par le foie (33 % de l'activité injectée). un blocage de la thyroïde par administration de perchlorate
de potassium (400 mg/j) ou d’iodure de potassium, d’ioda-
- Il se distribue de façon bien moindre dans les poumons (3 te de potassium ou de solution de Lugol (à une posologie
%), le myocarde (0,8 %), la rate (0,6 %) et les glandes sali- équivalente à 100 mg d’iode/j). Poursuivre durant au moins
vaires (0,4 %). 5 jours.
- Thrombocytopénie D’autant plus marquées chez l’enfant que les tumeurs infiltrent la moelle.
- Myélosuppression
Digestive En général, dans les 24 premières heures, contrôlables par des antiémétiques antagonistes
Nausées, vomissements des récepteurs de dopamine/sérotonine (qui n’interfèrent pas avec la capture d’iobenguane).
Chez l'adulte, elle est de 3700 à 7400 MBq (activité maxi- 7. Interactions médicamenteuses (251, 262)
male cumulée pouvant atteindre 29,6 GBq) ; le traitement
peut être répété à intervalles de 6 à 8 mois. - Antihypertenseurs (réserpine, labétalol, inhibiteurs cal-
L’activité injectée et le rythme d’administration sont déter- ciques), agents sympathomimétiques (phényléphrine, éphé-
minés également en fonction de la tolérance hématologique drine, phénylpropanolamine), cocaïne, antidépresseurs tri-
et du type de tumeur. cycliques (imipramine, amitriptyline, doxépine, amoxapi-
ne, loxapine) : diminution de la fixation de la MIBG-131I si
Chez les patients ayant reçu des traitements cytostatiques administration concomittante. Interrompre l’administration
affectant la fonction rénale, l’activité doit être adaptée. de ces médicaments (pendant au moins 4 fois leur demi-vie
d’élimination) avant le traitement par la MIBG-131I.
Symbole 131I
Nom déposé Iodure [131I] de sodium pour thérapie® (a) 2. Renseignements physicochimiques
CAPSION® (b)
I-131-S-1® (c) - Produit de réacteur.
I-131-S-2® (d) - Période physique de 8 jours.
Laboratoire Mallinckrodt France (1) - Désintégration par capture électronique en xénon 131Xe
Schering CIS bio international (b, c, d)
- Principales émissions
Classe pharm ther Médicaments radiopharmaceutiques gamma (γ) bêta - (β-)
Classe ATC V10XA01 284 keV (6 %) 248 keV (2 %)
Statut AMM 365 keV (82 %) 334 keV (7 %)
Réservé à l'usage hospitalier 637 keV (7 %) 606 keV (90 %)
Prêt à l’emploi
1. Présentation - Conservation
. entre 15 et 25°C, dans le conditionnement d'origine ou
1.1. Iodure [131I] de sodium pour thérapie ® (a) dans une protection appropriée (a, b, c, d).
. entre 2 et 8°C après le premier prélèvement (d).
* Gélule
- Contenant de l’iodure [131I] de sodium : 37 à 7400 MBq - Stabilité :
à calibration. . 6 semaines après libération (a).
* Enveloppe de la gélule : gélatine. . 21 jours après la date de fabrication (b).
. 29 jours après la date de fabrication (c).
. 29 jours après la date de fabrication, utiliser dans les 8
1.2. CAPSION® (b)
heures après le premier prélèvement (d).
* Gélule
Contenant de l’iodure [131I] de sodium : 50 à 3700 MBq à
calibration.
Propriétés pharmacologiques (586)
* Excipients : pyrophosphate de sodium, thiosulfate de
sodium.
1. Pharmacologie
* Enveloppe de la gélule : gélatine.
Les effets cellulaires sont liés à l’irradiation par les rayon-
1.3. I-131-S-1® (c) nements (parcours moyen des rayonnements β dans les tissus :
0,5 mm).
* Solution buvable, en flacon monodose
- Contenant de l’iodure [131I] de sodium: 1110 MBq/ml à
calibration. 2. Pharmacocinétique
* Excipients : tampon carbonate-thiosulfate
- La pharmacocinétique de l’iode 131 est comparable à
celle de l’iodure stable.
1.4. I-131-S-2® (d)
- Après administration par voie orale, l’absorption est rapi-
* Solution injectable, en flacon multidose
de (au niveau de la partie proximale du tube digestif ; 90 %
- Contenant de l’iodure [131I] de sodium : 1110 MBq/ml à de la dose administrée en 60 min).
calibration.
Effets précoces
Autres
- Sialadénite ± œdèmes et douleurs au niveau des Incidence entre 10 et 60 %, généralement résolutifs,
glandes salivaires, agueusie partielle, sécheresse buccale soit spontanément, soit après traitement anti-inflammatoire.
- Douleurs locales, gêne, œdèmes au niveau
des tissus fixant l’iode 131
Effets tardifs
Hormonaux
Hypoparathyroïdie Transitoire.
Hématologiques
- Insuffisance médullaire avec thrombopénie - Transitoire ou très rarement persistante.
ou érythropénie isolée, pouvant aller jusqu’au décès
- Leucocytose - Fréquente, transitoire.
Avec des activités élevées, telles que celles utilisées dans le traitement des affections thyroïdiennes malignes, une aug-
mentation de la fréquence des cas de leucémie a été observée. Il existe également des éléments en faveur d’une légère aug-
mentation de la fréquence des cancers vésicaux et mammaires.
4. LIPIODOL - 131I
Renseignements généraux et galéniques (155, 586) * Conservation : à température ambiante, dans son condi-
tionnement d'origine.
1. Présentation
* Stabilité : 3 jours à partir de la date de calibration, soit 7
* Flacon contenant une solution injectable, stérile et apy- jours à partir de la date de fabrication.
rogène (2 ml)
- Lipiodol (Esters éthyliques des acides gras de l’huile
d’oeillette).
- Marqué à l’iode 131 (Lipiodol-131I) : 2220 MBq à cali- Propriétés pharmacologiques (586)
bration.
1. Pharmacologie
2. Renseignements physico-chimiques Les effets cellulaires sont liés à l’irradiation par les rayon-
Solution huileuse, de couleur jaune. nements (parcours moyen des rayonnements β dans les tissus :
0,5 mm).
2. Pharmacocinétique
3. Posologies
* Après injection intra-artérielle hépatique, le Lipiodol-131I
2220 MBq
se distribue essentiellement dans le foie et les poumons
D’autres administrations de LIPIOCIS® peuvent être effec-
(respectivement 75 à 90% et 10 à 25%, 24 heures après
tuées 2, 5, 8, 12 mois après la première injection.
injection). Il n’y a pas de fixation thyroïdienne ou médul-
laire.
4. Contre-indications
* Il suit la vascularisation artérielle hépatique préférentiel-
lement vers la formation tumorale dont il embolise les
- Patients de la classe III d’Okuda.
microvaisseaux. La fixation intra-tumorale se fait au 1er
passage. - Métastases extra-hépatiques.
- Insuffisance respiratoire ou rénale sévère.
* L’activité tumorale est très intense dans le foie, avec un
- Allergie à l’iode.
rapport d’activité foie tumoral / foie non tumoral, 24 heures
après injection, compris entre 2,3 et 12. - Contre-indication à l’artériographie hépatique.
- Leucopénie < 1500/mm3.
* La demi-vie effective est d’environ 5,5 jours dans le foie
tumoral et d’environ 3,5 jours dans le foie non tumoral. - Thrombopénie <50000/mm3.
- Grossesse.
* L’élimination est principalement urinaire (30 à 50 % de
l’activité administrée en une semaine) et partiellement féca-
le (3 % de l’activité administrée en 5 jours). 5. Précautions d’emploi
Hépatique
Perturbation du bilan biologique hépatique 20 % - modérée et transitoire.
Hématologique
Leucopénie 7 % - modérée et réversible.
Pulmonaire
- Troubles respiratoires 3 % - résolutifs.
- Formes graves de pneumopathie 0,5 %.
Autres
- Fièvre 29 % - modérée et transitoire.
- Douleurs lors de l’injection 12,5 %.
Hématologique
- Leucopénie, thrombopénie Diminution d’environ 40 à 50 % par rapport aux valeurs initiales.
Survenant entre la 3ème et la 5ème semaine après l’administration,
avec récupération des valeurs initiales généralement en 8 semaines.
- Toxicité hématopoïétique Grade 3 ou 4 - N’a été observée que chez de rares patients.
Autres : Rares cas dont la survenue peut être liée à l’évolution de la maladie.
- compressions médullaires
- coagulations intravasculaires disséminées
- accidents vasculaires cérébraux
Autres effets signalés sans que l’imputabilité ait été établie : asthénie, nausées, vomissements, diarrhée, oedèmes périphé-
riques, céphalées, hypotension, vertiges, fatigue musculaire, confusion, sueurs.
6. STRONTIUM 89 (chlorure)
2. Pharmacocinétique
DCI Chlorure de strontium 89Sr
Symbole 89Sr * L’importance de la fixation et de la rétention du strontium
89 dépend de l’envahissement métastatique du squelette.
Nom déposé METASTRON®
Laboratoire Nycomed Amersham SA * Sa demi-vie de fixation dans l’os normal est 14 jours. Elle
Classe pharm ther Médicaments radiopharmaceutiques est augmentée dans les métastases osseuses. Cette rétention
prolongée dans les métastases osseuses augmente la dose
Classe ATC V10BX01
d’irradiation délivrée à ce niveau alors qu’elle est relative-
Statut AMM ment faible dans la moelle osseuse (1/10 de la dose fixée
Réservé à l’usage hospitalier par l’os métastatique).
Prêt à l’emploi
* L’élimination est principalement urinaire (90 %, maxima-
le pendant les 48 premières heures) et partiellement biliaire
(10 %).
Renseignements généraux et galéniques (155, 586)
1. Présentation
Dosimétrie (586)
* Flacon contenant une solution injectable, stérile (4 ml)
chlorure de strontium 89Sr : 150 MBq à calibration * Estimation des doses absorbées
Organes critiques µGy/MBq
* Excipients : eau ppi.
Os 17000
Moelle osseuse 11000
2. Renseignements physicochimiques
Intestin 4700
- Période physique de 50,5 jours Vessie 1300
-Émission bêta - (β-) : 1460 keV (100 %) Testicules 780
1. Indication
Propriétés pharmacologiques (61, 110, 128, 586)
C’est un traitement adjuvant ou alternatif à la radiothérapie
1. Pharmacologie externe, dans le traitement palliatif des douleurs dues aux
métastases osseuses secondaires au cancer de la prostate, en
Les effets cellulaires sont liés à l’irradiation par le rayonne- cas d’échec de l’hormonothérapie.
ment. Un délai de 10 à 20 jours après administration est en géné-
ral nécessaire pour obtenir un effet sur la douleur.
Le strontium se comporte comme un analogue biologique
du calcium.
Il est absorbé électivement par l’os et se localise en parti- 2. Mode d’administration
culier au niveau des zones de prolifération du tissu osseux.
Injection intraveineuse
Hématologique
- Leucopénie Diminution d’environ 20% par rapport aux valeurs initiales.
- Thrombopénie Diminution d’environ 30% par rapport aux valeurs initiales.
7. YTTRIUM 90 (silicate)
- Grossesse
2. Pharmacocinétique - Enfant
7. Interactions médicamenteuses
Effets indésirables
Délai de 8 jours après une injection locale de produits de
- Injection douloureuse dans certains cas contraste (interaction possible avec l'EDTA ou tout autre
- Rares réactions allergiques agent chélatant contenu dans les produits de contraste).
RALTITREXED
DCI Raltitrexed * Étude de stabilité (586)
Sigle — - Médicament étudié : TOMUDEX® (Zeneca)
Nom déposé TOMUDEX® - Commentaires : les données du laboratoire ne portent que sur
Laboratoire Astra Zeneca la solution reconstituée pour une durée de 24 heures. Il n’y a
aucune donnée sur la durée de stabilité des solutions diluées
Classe pharm ther Antimétabolite (antagoniste folique) dans du glucose à 5 % ou du chlorure de sodium à 0,9 %.
Classe ATC L01BA03 Recommandation de préparation extemporanée.
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier
À reconstituer Propriétés pharmacologiques (271, 521, 586)
- Grossesse, allaitement.
Excreta
- Insuffisant rénale : clairance de la créatinine < 25 ml/min.
- Insuffisance hépatique majeure. En l'absence de données spécifiques, cf Généralités :
«Recommandations concernant la manipulation des excreta
et des vomissures des malades recevant des anticancéreux».
5. Précautions d’emploi
Hématologique
- Leucopénie G2-G4 Nadir : J7 à J14 - Réversible J21, non cumulative.
Généralement légères à modérées.
- Thrombopénie G2-G4 Une leucopénie et/ou une thrombopénie sévères de grade 4
- Anémie G2-G3 sont susceptibles de survenir et de menacer le pronostic vital.
Digestifs
- Nausées, vomissements G2 - Sensibles au traitement antiémétique classique.
- Diarrhée G1-G2 ou G3-G4 - Généralement légère à modérée. Parfois sévère, et susceptible
d’être associée à une leucopénie. Dans ce cas, réduire ou arrêter
le raltitrexed (traitement symptomatique).
- Mucite - Moins fréquemment observées.
Hépatique
- Elévation des transaminases G1-G2 Habituellement asymptomatique, réversible, transitoire.
Parfois sévère.
Cutanée
- Éruptions cutanées G1-G2 Parfois associées à un prurit.
Alopécie G1-G2
Asthénie, fièvre G1-G2 Réversibles. Une asthénie sévère est susceptible de survenir et
d’être associée à des malaises et à un syndrome pseudo-grippal.
RITUXIMAB
DCI Rituximab C’est une immunoglobuline Ig G1 kappa glycosylée, com-
posée de régions variables de chaînes légères ou lourdes
Sigle Anti CD20 murines et de régions constantes humaines, et produite par
Nom déposé MABTHERA® une culture de cellules CHO.
Le rituximab se lie spécifiquement aux antigènes CD 20
Laboratoire Produits Roche
exprimé par les pré lymphocytes B et les lymphocytes B
Classe pharm ther Anticorps monoclonal matures normaux ou tumoraux (LNH à cellules B), par son
Classe ATC L01XX domaine Fab, et induit in vitro une lyse cellulaire par activation
du complément ou par réactions immunologiques (ADCC).
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier
Administration en milieu hospitalier avec
2. Mécanisme de résistance
des moyens de réanimation immédiatement
Non renseigné
disponibles et sous contrôle d'un oncologue
ou d'un hématologue confirmé.
3. Pharmacocinétique
Prêt à l’emploi
La cinétique linéaire.
Renseignements généraux et galéniques (586) 3.1. Demi-vie d’élimination : environ 60 heures.
Cumulative après 4 injection : 174 heures
1. Présentation
3.2. Fixation tissulaire soumise à variation inter-indivi-
* Flacons de solution prête à l’emploi dosées à : duelle, résiduelle jusqu’à 6 mois post-traitement.
100 mg/10 ml et 500 mg/50 ml.
Concentration de la solution : 10 mg/ml.
Renseignements thérapeutiques (586)
* Excipients : chlorure de sodium (9 mg/ml), polysorbate
80, citrate de sodium 0,7 mg/ml, pH : 6,5 1. Indications (adulte)
- Perfusion lente.
- Première perfusion : débuter avec un débit de 50 mg/h
Propriétés pharmacologiques (586) puis en cas de bonne tolérance, augmenter toutes les 30
minutes de 50 mg/h jusqu’à un maximum de 400 mg/h.
1. Mécanisme d’action
- Perfusion suivante : débuter à 100 mg/h puis augmenter de
la même façon jusqu’à 400 mg/h. En cas d’intolérance,
Le rituximab est un anticorps anti CD 20 (antigène trans-
réduire le débit de moitié ou arrêter la perfusion.
membranaire présent à la surface des lymphocytes B nor-
maux et tumoraux). - Ne jamais administrer en bolus ou en IV flash.
Ils sont principalement observés au cours de la première perfusion et diminuent en importance lors des perfusions sui-
vantes.
3. Posologies - Les malades avec une forte masse tumorale ou des cellules
circulantes > 50 000 /µl devront particulièrement être sur-
* AMM : 375 mg/m2, une fois par semaine pendant 4 veillés.
semaines. - Ne pas reprendre la perfusion avant normalisation des
* Des posologies de 500 mg/m2 ont été étudiées (121). Des bilans biologiques et pulmonaire en cas de syndrome de
durées de 8 semaines de traitement sont possibles. relargage des cytokines. Celle-ci peut être reprise à un débit
Ce cycle peut être renouvelé. plus lent ; les symptômes ne doivent plus se reproduire au
cours des cycles suivant : un nouvel épisode devrait évo-
4. Contre-indication quer un arrêt définitif.
5. Précautions d’emploi
Protection du personnel et excreta
- Surveillance de la NFS régulière.
Médicament non cytotoxique.
- Prémédication indispensable 30 à 60 minutes avant
chaque perfusion : paracétamol et antihistaminique H1. Une
prémédication par corticoïdes est fortement recommandée.
Destruction du médicament : Non renseigné
- Arrêt des thérapeutiques antihypertensives 12 heures
avant la perfusion.
Dossier 2001, XXII, 1-2 313
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
STREPTOZOCINE
DCI Streptozocine 2. Mécanisme de résistance
Sigle STZ Non renseigné
1. Présentation
* Flacon de poudre blanche lyophilisée dosé à 1 g de Renseignements thérapeutiques (123, 402, 586)
streptozocine.
1. Indications (adulte)
* Excipients : acide citrique anhydre (220 mg).
- Tumeurs carcinoïdes métastasées.
- Adénocarcinomes des îlots de Langerhans pancréatiques
2. Conservation de la spécialité métastasés.
Entre + 2°C et + 8 °C et à l'abri de la lumière. L’association avec le 5-fluorouracile a donné des résultats
supérieurs à ceux obtenus pour chacun des traitements
administrés séparément.
3. Reconstitution - dilution / Conservation
Hématologique
- Thrombopénie - G1 - Réversible-Nadir 7-15 jours.
- Anémie - G2 - Réversible.
Digestive
- Nausées, vomissements G2 - G3 Protocole antiémétique-Plus fréquents en cas de schéma quotidien.
- Diarrhées
Métabolique
- Diabète 10 % Éviter l'hypoglycémie par perfusion de glucose.
Leucémogène (587)
- En cas d'extravasation, risque de nécrose : cf Généralités : Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
«Attitude pratique en cas d’extravasation d’anticancéreux». généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
- Bilan rénal avant et régulièrement après chaque traitement jacente (18, 265, 362, 411).
(créatininémie, protéinurie, glycosurie, électrolytes).
- Suivi de la glycémie, de la NFS, et bilan hépatique.
Protection du personnel
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa- Lavage immédiat des projections par de l'eau et du savon.
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle Cf Généralités : «Protection du manipulateur».
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
Excreta
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
Mesures de protection pour les urines pendant 3 jours. Pas
de mesures particulières pour les selles du fait de l'élimina-
6. Interactions médicamenteuses tion urinaire du médicament.
cliniquement significatives
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée Méthode OMS : oxydation de la poudre par une solution de
mortelle (265, 411). permanganate de potassium dans l'acide sulfurique.
Destruction thermique dans des incinérateurs homologués à
pyrolyse à une température supérieure ou égale à 1200°C.
TÉGAFUR - URACILE
DCI Tégafur et Uracile 3. Pharmacocinétique
Hépatique
- Hépatite fulminante
- Elévation bilirubine, transaminases
Presque tous les effets indésirables du 5FU ont cliniquement été retrouvés, une même surveillance est indispensable en
attente de données plus complètes.
Excreta
5. Précautions d’emploi
Mesures générales en l'absence de données spécifiques (cf
- Surveillance régulière de la NFS et surtout du bilan hépa- Généralités : “recommandations concernant la manipula-
tique. tion des excreta et des vomissures des malades recevant des
- Adaptation des doses en fonction de la toxicité : anticancéreux)
1 - Retarder le cycle jusqu'à reconstitution hématologique
ou du retour à une toxicité de Grade 1.
2 - Diminuer au cycle suivant de 50 mg/m2/j de tégafur. Destruction du médicament
Ne pas changer la dose de folinate de calcium, mais l'arrê-
ter en même temps que l'UFT. En l'absence de données spécifiques de l'OMS, destruction
thermique dans des incinérateurs homologués à pyrolyse à
- Une surveillance particulière est nécessaire pour les
une température égale ou supérieure à 1 200°C.
patients de plus de 65 ans, les insuffisants rénaux et hépa-
tiques.
TEMOZOLOMIDE
DCI Témozolomide 3. Pharmacocinétique
Sigle -
La cinétique est linéaire, dose-dépendante et non cumulative.
Nom déposé TÉMODAL®
Laboratoire Schering-Plough 3.1. Absorption rapide (Tmax compris entre 0,5 et 1,5
heures).
Classe pharm ther Alkylant
Classe ATC L01A X03
3.2. Distribution
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier - Faiblement lié aux protéines plasmatiques (10 à 20 % ).
Restriction de prescription : médecins - Fort et rapide passage dans le système nerveux central.
ayant l’expérience du traitement des (ASC LCR/plasma = 30 %).
tumeurs cérébrales
Renseignements généraux et galéniques (586) 3.3. Élimination
2. Conservation de la spécialité
Digestive
Nausées, vomissements G2 Protocole antiémétique par voie orale avant et après la prise.
En cas de vomissement de la prise, ne pas administrer une
seconde prise le même jour.
Diarrhées, Constipation
Anorexie
Alopécie G1
Fatigue, vertiges
Malaises
Divers
Modification du goût
Céphalées
6. Interactions médicamenteuses
4. Contre-indications cliniquement significatives
7. Surdosage Excreta
Dose maximale tolérée : 1 000 mg/m2 en prise unique Procédures générales à maintenir au moins 48 heures.
Toxicité hématologique
Destruction du médicament
THALIDOMIDE
DCI Thalidomide 3. Pharmacocinétique
Sigle -
Grande variabilité inter-individuelle
Nom déposé THALIDOMIDE Laphal®
Laboratoire Laphal 3.1. Demi-vie d’élimination : 8 à 9 heures
Classe pharm ther Anti-angiogène
3.2. Distribution rapide.
Classe ATC —
Statut ATU nominative 3.3. Élimination urinaire.
Restriction de prescription : médecin
ayant l'expérience de la thalidomide et de
ses effets indésirables
Médicament nécessitant une surveillance
Renseignements thérapeutiques (586)
particulière pendant le traitement
1. Indications en cours d'évaluation
Renseignements généraux et galéniques (586)
- Myélome multiple en échec des traitements de chimiothé-
1. Présentation rapies anticancéreuses (490).
- Myélodysplasie.
* Gélule jaune et noir dosée à 50 mg.
- Splénomégalie myéloïde.
Boite de 100
Gélule dosée à 100 mg en attente. - Myélofibrose.
- Cancer du rein métastatique.
* Excipients : lactose, acide stéarique.
- Sarcome de Kaposi.
2. Conservation
2. Mode d’administration
A température ambiante.
Per os, en 2 prises par jour.
2. Mécanisme de résistance
4. Contre-indications
Non renseigné
- Hypersensibilité au médicament.
- Grossesse : contre-indication absolue, risque tératogène majeur.
- Allaitement.
Digestive
Constipation Fréquente Améliorée par les laxatifs.
Nausées
Cutanée
Rash Dose-dépendant.
Sécheresse Cutanée et muqueuse.
Neurologique
Sédation, vertiges Dose-dépendante. Prise le soir au coucher.
Céphalées Augmentation progressive des doses par palier de 100 mg.
Neuropathie Polynévrites axonales, distales sensitives puis motrices, sur
viennent entre 3 et 18 mois de traitement, lentement réversibles
(cf précautions d'emploi) - diminution de la posologie ou arrêt
du traitement.
THIOGUANINE
DCI Thioguanine Renseignements thérapeutiques (586)
Sigle 6 TG
1. Indication (adulte, enfant)
Nom déposé LANVIS®
Laboratoire Glaxo Smith Kline - Traitement d'entretien des leucémies aiguës myéloïdes.
Classe pharm ther Antimétabolite (antagoniste purique) - Aucune activité sur les tumeurs solides.
Classe ATC —
Pédiatrie (hors AMM) : traitement d’entretien des LAL.
Statut AMM Réservé à l'usage hospitalier
1. Présentation Voie orale, en une prise unique et à jeun ou entre les repas.
4. Contre-indications
2. Conservation
- Grossesse - Allaitement.
A température ambiante, à l'abri de l'air et de la lumière.
5. Précautions d’emploi
Propriétés pharmacologiques (586) - Adaptation des doses en fonction des bilans hématolo-
gique, rénal et hépatique.
1. Mécanisme d’action - Surveillance hebdomadaire de la NFS.
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
Analogue structural de la guanine qui, après activation
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
métabolique, inhibe la biosynthèse de novo des bases
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
puriques et/ou leur incorporation dans l'ADN.
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
2. Mécanisme de résistance
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
Résistance croisée avec 6 mercaptopurine.
6. Interactions médicamenteuses
3. Pharmacocinétique
cliniquement significatives
3.1. Absorption digestive : incomplète et variable.
6.1. Vaccins contre la fièvre jaune
3.2. Métabolisme hépatique en dérivés moins actifs (ami-
Contre-indication. Risque de maladie vaccinale généralisée
nométhylthiopurine et hydroxythiopurine) et en métabolite
mortelle (265, 411).
actif : acide thioguanilique qui s’accumule dans les cellules
tumorales et responsable de l’activité antitumorale.
Digestive
- Nausées, vomissements G1 Dose-dépendants - Ne pas prendre double dose en cas de
vomissements.
- Mucite - œsophagite
- Anorexie
Hépatique
- Cholestase, cytolyse Arrêt du traitement.
- Maladie veino-occlusive
6.4. Interactions non retenues à ce jour en l’état actuel Précautions habituelles pendant 5 jours pour les selles et les
des données : gentamicine (148). urines.
Destruction du médicament
THIOTÉPA
DCI Thiotépa — Étude 1 : THIOTÉPA Lederlé® (452)
Sigle TTP Concentration 0,5 mg/ml.
Nom déposé THIOTÉPA Lederlé® Vecteur glucose 5 %.
Laboratoire Wyeth-Lederle Contenant PVC, polyoléfine.
Classe pharm ther Alkylant (aziridine) Lumière oui.
Classe ATC L01AC01 Température 4 ou 23°C.
Statut AMM Durée : 8 heures.
Réservé à l'usage hospitalier Dégradation 5 %.
À reconstituer
* Conservation : Dégradation 2 %.
48 heures entre + 2°C et + 8°C.
- Commentaire : la stabilité des solutions diluées augmente
La solution reconstituée doit être utilisée extemporanément avec la concentration.
pour préparer les solutions diluées.
L’ion aziridinium réagit avec l’azote N7 de la guanine, for- — À fortes doses : jusqu'à 900 mg/m2 suivi de greffe de
mant un mono-adduit responsable d’un processus rapide de cellules souches hématopoïétiques (hors AMM).
dépurination.
* Voie intravésicale :
30 à 40 mg (concentration de 1 mg/ml dans de l'eau ppi).
2. Pharmacocinétique La solution doit rester 1 à 2 heures dans la vessie (mode
d'administration : cf Mitomycine). Les intervalles entre ins-
La cinétique est non linéaire. tillations sont variables (1 à 4 semaines).
3.1. Métabolisme hépatique auto-inductible en tépa (trié-
thylène phosphoramide) dont la concentration plasmatique * Voie intracavitaire :
est supérieure à celle du thiotépa en 120 minutes et la 10 à 30 mg par injection.
demi–vie plus longue. Indétectable après 8 heures, c'est un
métabolite actif. * Voie intrathécale (hors AMM)
1 à 10 mg/m2 (concentration de 1 mg/ml dans l’eau ppi).
3.2. Distribution
Le thiotépa passe la barrière hémato-encéphalique.
4. Contre-indications
3.3. Élimination
- Élimination principalement métabolique. - Grossesse - Allaitement.
- Élimination urinaire sous forme de nombreux métabolites. - Hypersensibilité au médicament.
5. Précautions d’emploi
Renseignements thérapeutiques (586)
- Surveillance hématologique avant le traitement et chaque
1. Indications (adulte) semaine ensuite, et ceci quelle que soit la voie d'adminis-
tration, et jusqu’au moins 4 semaines après arrêt du traite-
- Cancer de l'ovaire. ment.
- Cancer du sein. - En cas d'instillation vésicale, il est recommandé d'effec-
tuer au moins la première miction en position dite de sécu-
- Cancer de la vessie (en instillation vésicale).
rité, soit en position assise.
Pédiatrie (hors AMM) : intensification thérapeutique, sui- - Adaptation de posologie en cas d'insuffisance hépatique.
vie d’autogreffe de CSH dans les : sarcome d’Ewing, - En cas d'extravasation, risque modéré (cf Généralités
médulloblastomes, rhabdomyosarcome, tumeurs cérébrales «Attitude pratique en cas d’extravasation d’anticancéreux»).
(58, 172, 232, 282).
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa-
2. Mode d’administration gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle
- Administration IV, en intratubulaire de préférence, ou en s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu-
perfusion lente. lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
- Les voies intramusculaire, intravésicale, intracavitaire menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
(intrapleurale, intrapéricardique, intrapéritonéale) peuvent
être utilisées, ainsi que les voies intrathécale et intratumo-
rale (hors AMM). 6. Interactions médicamenteuses
cliniquement significatives
Voie systémique
Hématologique G2
- Granulopénie Dose-dépendante - Nadir : J10-J14 - Réversible J21.
- Thrombopénie
- Anémie
Digestive
Nausées, vomissements G1 - G2 Dose-dépendants en 6-12 heures.
Locale Rare
Douleur au point d'injection Rinçage de veine.
SNC Limitante.
- Céphalée, vertiges, G1 Après administration intrathécale et fortes doses.
myélopathie, aréflexie Pouvant atteindre le stade du coma.
- Troubles de conscience,
confusion
Leucémogène (587)
Voie intravésicale
Hématologique G1 - G2
- Granulopénie
- Thrombopénie
Rénale
Cystite - dysurie
TOPOTÉCAN
— Étude 2 : HYCAMTIN®
Renseignements généraux et galéniques (586) Concentration 25 à 50 µg/ml.
Vecteur NaCl 0,9 %, glucose 5 %.
1. Présentation
Contenant verre, PVC.
* Flacon de lyophilisat jaune clair pour usage parentéral Lumière oui.
dosé à 4 mg de topotécan sous forme de chlorhydrate de Température 2 à 8°C.
topotécan.
Durée : 24 heures.
*Excipients : acide tartrique, mannitol, acide chlorhy- Dégradation % non précisé.
drique, hydroxyde sodium qs pH 2,5 - 3,5.
2. Conservation
Propriétés pharmacologiques (157, 397, 586)
À température ambiante et à l'abri de la lumière.
1. Mécanisme d’action
3. Pharmacocinétique
3. Posologies
6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
* AMM
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
1,5 mg/m2/j pendant 5 jours consécutifs toutes les 3 semaines. généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
* Hors AMM chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
Des posologies de 1,25 - 1,5 et jusqu' à 2 mg/m2 (en mono- jacente (18, 265, 362, 411).
thérapie) pendant 5 jours ont été utilisées dans les maladies
hématologiques en association notamment avec des anthra-
cyclines ou l'aracytine (52). 7. Surdosage
Hématologique
- Leucopénie G3-G4 Dose-dépendante, Nadir : J9 - J16 sévère dans 20 %.
Réversible, non cumulative
Un recours aux FCH est parfois nécessaire (environ 20 %) (10).
- Thrombopénie G2-G4 Nadir : J14, dose dépendante, réversible, non cumulative,
- Anémie G1-G3
Digestifs
- Nausées, vomissements G2 Traitement antiémétique classique.
- Diarrhées, constipations G1-G2 Douleurs abdominales parfois associées.
- Mucite
Hépatique
Hyperbilirubinémie G1-G2
Asthénie, fatigue
Céphalées, fièvre
TRASTUZUMAB
DCI Trastuzumab Propriétés pharmacologiques (586)
Sigle rhu-Mab-HER2
1. Mécanisme d’action
Nom déposé HERCEPTIN®
* Excipients : 3. Pharmacocinétique
L-histidine, dihydrate tréhalose, polysorbate 20.
La cinétique est non linéaire et dose dépendante.
2. Conservation 3.1. Distribution
Volume de distribution : 44 ml/kg.
Entre +2°C et +8°C.
3.2. Élimination
Demi-vie d’élimination : 5,8 jours.
3. Reconstitution - Dilution/Conservation
Digestive
Diarrhée G2 Accentuation en cas d’association à la chimiothérapie.
Pulmonaire
- Dyspnée, toux, Traitement symptomatique : oxygénothérapie, corti-
coïdes,
bronchospasme bêtamimétiques.
- Pneumopathies, Arrêt du traitement - traitement symptomatique.
OAP, SDRA
Le trastuzumab ne doit être utilisé que chez les patientes 2. Mode d’administration
présentant une tumeur surexprimant HER2 (classe 3+ : sur-
expression modérée à forte) par immunohistochimie. Perfusion IV de 90 minutes lors de la première perfusion.
La durée de la perfusion peut ensuite être réduite à 30
La surexpression du récepteur transmembranaire doit être minutes au cours des cycles suivant en cas de bonne tolé-
déterminée avant le traitement, dans un laboratoire spécia- rance.
lisé pouvant garantir la validation des analyses, par immu- Ne pas administrer en bolus.
nohistochimie (IHC) qui mesure la surexpression de la pro-
téine sur tissus fixés congelés ou sur bloc de paraffine, ou Le paclitaxel doit être perfusé après le trastuzumab.
par Fluorescence In Situ Hybridization (FISH) qui mesure
le nombre de copies du gène amplifié : méthode non recom-
mandée dans l’AMM. Le résultat est rendu en + en fonction 3. Posologie
du taux d'expression.
Le récepteur HER2 est aussi surexprimé à la surface de can- 4 mg/kg lors du premier cycle, puis 2mg/kg toutes les
cer du poumon, de l’ovaire et de la prostate. semaines jusqu’à la progression de la maladie.
TRÉTINOÏNE
2. Mécanisme de résistance
DCI Trétinoïne
Sigle ATRA Les résistances sont des résistances acquises soit par aug-
mentation du catabolisme enzymatique, soit par augmenta-
Nom déposé VÉSANOÏD®
tion d'une protéine de fixation intracellulaire.
Laboratoire Produits Roche
Autre Acide tout-trans rétinoïque 3. Pharmacocinétique
dénomination
Classe pharm ther Agent différenciateur, lignée granulocytaire 3.1. Distribution
Classe ATC L01XX14 - Bonne diffusion, rapide.
Statut AMM - Pas d’accumulation tissulaire.
Réservé à l'usage hospitalier
3.2. Métabolisme hépatique, auto-induction de son catabo-
Prescription restreinte aux hématologues
lisme par cytochrome P450, réversible à l'arrêt du traite-
ment.
Renseignements généraux et galéniques (586)
3.3. Élimination
1. Présentation
- Demi-vie d'élimination : 40 minutes.
* Capsules molles bicolores de gélatine dosées à 10 mg. - Élimination urinaire des métabolites (30 %) et biliaire (60 %).
Flacon de verre brun de 100 capsules.
Tous les effets indésirables de l'ATRA sont peu sévères et réversibles à l'arrêt du traitement. Ils sont plus graves chez l’enfant.
Hématologique
Hyperleucocytose Associée au "syndrome rétinoïque" (cf note).
Transitoire
Cutanée
- Syndrome sec, prurit Hydratation cutanéo-muqueuse, oculaire et nasale.
- Ulcération muqueuse Prévention par larmes artificielles.
Neurologique
- Céphalées Imprévisibles, antalgiques -Réduction des doses si rebelle aux traitements.
- Hypertension intracrânienne Corticostéroïdes, ponction lombaire évacuatrice surtout chez les enfants.
Digestive
- Nausées - Vomissements A fortes doses, uniquement.
- Douleurs abdominales
Coagulation
Thrombose jusqu’à 30 jours.
Alopécie
La posologie de l’ATRA ne doit pas être modifiée en cas En l'absence de données spécifiques, cf Généralités :
d’association à la chimiothérapie. «Recommandations concernant la manipulation des excreta
et des vomissures des malades recevant des anticancéreux».
4. Contre-indications
VINBLASTINE
DCI Vinblastine - Vincaleucoblastine * Études de stabilité issues de la littérature
Sigle VLB (cf «Avant propos» pp 95-96)
Il existe un mécanisme de résistance spécifique aux vinca- D’autres symptômes neurologiques sont possibles :
alcaloïdes lié à des mutations des sous unités α et β de la - paresthésie des nerfs crâniens III, V, VI, VII,
tubuline conduisant à une diminution de la liaison des - signes athétosiques, ataxiques, convulsifs,
vinca-alcaloïdes. Les résistances sont croisées avec les - troubles mentaux : confusions, hallucinations.
autres vinca-alcaloïdes, les anthracyclines et les épipodo-
phyllotoxines. L'emploi des vinca-alcaloïdes nécessite une surveillance
neurologique stricte, et plus particulièrement chez les sujets
qui ont ou ont eu une maladie neuromusculaire ou en cas
3. Pharmacocinétique d'association à d'autres médicaments neurotoxiques.
* Hors AMM
2. Toxicité neurologique - Lympho et rétino sarcomes.
des vinca-alcaloïdes (283, 317)
- Mycosis fungoïde.
L'administration prolongée des vinca-alcaloïdes peut - Cancers épidermoïdes de la peau, de la cavité buccale, de
entraîner chez 50 % des malades des troubles neurologiques la langue.
(centraux et périphériques). Les troubles neuromusculaires
d'apparition progressive (5 à 6 mg en dose cumulée de vin-
cristine) consistent en une atteinte sensorielle, des paresthé- 2. Mode d’administration
sies puis, si le traitement est poursuivi (15-20 mg de vin-
cristine), des douleurs névritiques et des difficultés motrices * Voie intraveineuse stricte ou intratubulaire : 1 à 3
(disparition des réflexes ostéotendineux, constipation, iléus minutes (< 30 minutes).
paralytique). Perfusion continue possible.
Ces signes imposent l'arrêt du traitement ou une réduction * Voie intrarachidienne interdite : risque mortel.
de posologie. La réversibilité des symptômes demande plu-
sieurs semaines, voire plusieurs mois.
3. Posologies
Il n'existe pas de traitement spécifique. Si le traitement est
néanmoins poursuivi, le risque d'une évolution vers une * Voie intraveineuse stricte
polynévrite irréversible des membres inférieurs et/ou supé-
À intervalles minimum de 7 jours sous contrôle de la numé-
rieurs est probable. Dans le cas d'un iléus paralytique, une
ration formule sanguine.
aspiration en réanimation est recommandée. Sa prévention
peut être réalisée par du métoclopramide 20 mg toutes les 4
heures.
Hématologique
- Leucopénie G2 - G3 Dose-dépendante - Nadir : J5-J10 - Réversible J14-J21.
- Thrombopénie
Digestive
- Nausées, vomissements G0 - G1
- Constipation Prévention par des laxatifs et lavements.
- Iléus paralytique Arrêt du médicament et prévention par métoclopramide 20 mg.
toutes les 4 heures.
Locale
Veinite G2 - G3 Rinçage de veine.
Neurologique
- Myalgie, paresthésie Cumulative (cf note).
- En cas d'extravasation : risque important de nécrose cuta- 6.6. Interactions non retenues à ce jour en l’état actuel
née apparaissant en 3 à 4 semaines. Cf Généralités: des données : érythromycine (517)
«Attitude pratique en cas d’extravasation d’anticancéreux»
+ antidote spécifique : hyaluronidase 250 UI/ml, 1 ml en SC
autour de la lésion puis application d'un pansement chaud. 7. Surdosage
- En raison de l’augmentation du risque thrombotique lors En cas de surdosage (129) : risque de convulsions, coma,
des affections tumorales, le recours à un traitement anticoa- syndrome de sécrétion inappropriée de l'hormone antidiuré-
gulant est fréquent. La grande variabilité intra-individuelle tique. Le traitement fait appel à l'acide folinique, à la vaso-
de la coagulabilité au cours de ces affections, à laquelle pressine mais son efficacité est réduite.
s’ajoute l’éventualité d’une interaction entre les anticoagu- Le laboratoire recommande une restriction hydrique.
lants oraux et la chimiothérapie anticancéreuse, impose, s’il
est décidé de traiter le patient par anticoagulant oral, d’aug-
menter la fréquence des contrôles de l’INR (68, 477).
Protection du personnel
6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune) Cf Généralités : «Recommandations concernant la manipu-
lation des excreta et des vomissures des malades recevant
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
des anticancéreux : protection vis-à-vis des selles pendant 7
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
jours.
chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
jacente (18, 265, 362, 411).
6.3. Itraconazole
Destruction du médicament
Association déconseillée. Majoration de la neurotoxicité de
l’antimitotique par diminution de son métabolisme. Méthode OMS : oxydation par du permanganate de potas-
sium (0,3 mol/l) dans de l'acide sulfurique 3M.
6.4. Phénytoïne (67, 165, 194, 231, 269, 380, 509) Destruction thermique dans des incinérateurs homologués à
pyrolyse à une température supérieure ou égale à 1 200°C.
* À visée prophylactique (c’est à dire en prophylaxie de
l’effet convulsivant de certains anticancéreux)
Contre-indication. Risque de survenue de convulsions, par
diminution de l’absorption digestive de la phénytoïne par le
cytotoxique.
6.5. Mitomycine C
VINCRISTINE
DCI Vincristine, Leucocristine * Études de stabilité issues de la littérature
Sigles VCR (cf «Avant propos» pp95-96)
2. Conservation des spécialités Les mécanismes de résistance sont de type MDR. Il existe
un mécanisme de résistance spécifique aux vinca-alcaloïdes
Entre + 2°C et + 8°C et à l'abri de la lumière. lié à des mutations des sous unités α et β de la tubuline
conduisant à une diminution de la liaison des vinca-alca-
loïdes. Les résistances sont croisées avec les autres vinca-
3. Dilution / Conservation alcaloïdes, les anthracyclines et les épipodophyllotoxines.
* Recommandations du laboratoire fabricant
3. Pharmacocinétique
— Dilution : possible dans du glucose à 5 % ou du chloru-
re de sodium à 0,9 %. La cinétique est triphasique (demi-vies : 2-6 minutes, 1-4
— Conservation : 48 heures entre + 2°C et + 8°C. heures, 20-150 heures).
Ne pas diluer dans des quantités de solvant importantes et 3.1. Distribution
administrer en injection courte. - Bonne diffusion tissulaire avec fixation réversible.
Il est préférable d’utiliser extemporanément toute solution - Diffusion réduite dans le LCR.
reconstituée ou diluée. - Forte liaisons aux protéines.
* Enfant : > 10 kg : 2 mg/m2, < 10 kg : 0,05 mg/kg/semaine. * À visée prophylactique (c’est à dire en prophylaxie de
l’effet convulsivant de certains anticancéreux)
Le rythme d'administration sera fonction du protocole prescrit. Contre-indication. Risque de survenue de convulsions, par
diminution de l’absorption digestive de la phénytoïne par
4. Contre-indications l’anticancéreux
Hématologique
- Leucopénie G0 - G1 Nadir : J5-J10 - Réversible J7-J14.
Digestive
- Nausées, vomissement G0 - G1
- Constipation Prévention par laxatifs.
- Iléus paralytique Arrêt du médicament et prévention par métoclopramide 20 mg
toutes les 4 heures.
Locale G2
Veinite Rinçage de veine.
Hyperthermie Antipyrétiques.
Cardiovasculaire
- Infarctus, angor, ECG
insuffisance cardiaque
VINDÉSINE
DCI Vindésine — Étude 1 (164) : ELDISINE® (Lilly)
Sigles VDS, DVA - Concentration 0,02 mg/ml.
Nom déposé ELDISINE® - Vecteur NaCl 0,9 %, glucose 5 %.
Laboratoire Lilly France - Contenant PVC.
Classe Poison du fuseau de la famille - Lumière abri.
des alcaloïdes de la pervenche - Température 4°C.
(Vinca-alcaloïdes)
- Durée 96 heures.
Classe ATC L01CA03
Statut AMM
Réservé à l'usage hospitalier — Étude 2 (42) : ELDISINE® (Lilly)
À reconstituer - Concentration 0,02 mg/ml.
- Vecteur NaCl 0,9 %, glucose 5 %.
Renseignements généraux et galéniques (586) - Contenant polypropylène.
1. Présentation - Lumière abri.
- Température 4 ou 25°C.
* Flacon de poudre lyophilisée dosée à 1 et 4 mg.
- Durée 96 heures.
* Excipient : mannitol (5 et 20 mg respectivement)
Le solvant de reconstitution et de dilution peut être indiffé- Les mécanismes de résistance sont de type MDR. Il existe
remment de l'eau ppi, du glucose à 5 % ou du chlorure de un mécanisme de résistance spécifique aux vinca-alcaloïdes
sodium à 0,9 %. lié à des mutations des sous unités α et β de la tubuline
conduisant à une diminution de la liaison des vinca-alca-
* Conservation (données du laboratoire) : loïdes. Les résistances sont croisées avec les autres vinca-
48 heures entre + 2°C et + 8°C. alcaloïdes, les anthracyclines et les épipodophyllotoxines.
Hématologique Dose-dépendante.
- Leucopénie G2 Nadir : 3ème semaine - Réversible J7-J14.
- Thrombopénie
Digestive
- Nausées, vomissements G1
- Stomatite
- Constipation - Traitement préventif par laxatifs.
Locale
- Veinite G2 Rinçage de veine.
Utilisation d'un cathéter central veineux.
Excreta
VINORELBINE
DCI Vinorelbine — Étude 2 (164) : NAVELBINE®
Sigles NVB-VRL - Concentration 0,5 mg/ml.
Nom déposé NAVELBINE® - Vecteur NaCl 0,9 %.
Laboratoire Pierre Fabre Oncologie - Contenant PVC.
Classe pharm ther Poison du fuseau (inhibiteur de la polymé- - Lumière abri.
risation de la tubuline) (Vinca-alcaloïdes) - Température 4°C.
Classe ATC L01CA04 - Durée 72 heures.
Statut AMM- Réservé à l'usage hospitalier - Dégradation % non renseigné.
Prêt à l’emploi
2. Mécanisme de résistance L’administration doit toujours être suivie d’un rinçage très
abondant de la veine (250 ml) par une solution isotonique.
Les mécanismes de résistance sont de type MDR. Il existe - En perfusion continue : 6-8 mg IV bolus puis 6-8 mg/m2/j
un mécanisme de résistance spécifique aux vinca-alcaloïdes
pendant 3-4 jours, ou 6 mg/m2/j sur 5 jours (hors AMM).
lié à des mutations des sous unités α et β de la tubuline
conduisant à une diminution de la liaison des vinca-alca- Per os : dose recommandée à 60-80 mg/m2/sem.
loïdes. Les résistances sont croisées avec les autres vinca-
alcaloïdes, les anthracyclines et les épipodophyllotoxines.
4. Contre-indications
Il est recommandé de passer la vinorelbine en premier en 6.2. Vaccins vivants atténués (sauf fièvre jaune)
cas d’association à d’autres anticancéreux.
Association déconseillée. Risque de maladie vaccinale
généralisée éventuellement mortelle. Ce risque est majoré
3. Posologies chez les sujets déjà immunodéprimés par la maladie sous-
- 25 à 30 mg/m2 jacente (18, 265, 362, 411).
- En monothérapie ou en association, administration hebdo-
madaire ou 2 injections par cycles de 21 jours à J1 et J5, ou
J1 et J8.
Tous les effets indésirables sont potentialisés en cas de prétraitement par les alcaloïdes de la pervenche
Hématologique
- Anémie G1
- Thrombopénie Très rare
- Leucopénie G3 - G4 - Nadir J7-J10. Brève, réversible J14-J21, non cumulative.
Digestive
- Nausées, vomissements G1- G2 Protocole antiémétique.
- Constipation G2 Prévention par laxatifs et lavements.
- Iléus paralytique rare Arrêt du médicament et prévention par métoclopramide 20 mg.
toutes les 4 heures
Locale 10 %
Risque de nécrose Perfusion courte + rinçage de veine.
Perfusion par cathéters centraux veineux.
Cardiaque
Troubles du rythme Plus fréquent en association aux anthracyclines ou
en cas d’ATCD coronariens.
Pulmonaire
Dyspnée
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Oxaliplatin : a review of its use in the management of
metastatic colorectal cancer. Drugs Aging 1999 ; 14 : 459-75.
Dossier 2001, XXII,1-2 367
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie (4ème édition)
P ro t o c o l e s
D.A.V.E.
Préambule
Cette liste de protocoles résulte d’un choix, forcément arbitraire, d’une centaine d’associations les plus fréquemment pres-
crites pour les pathologies les plus courantes. Ce travail a pour ambition, dans l’esprit des «SOR» de dégager au delà des
variantes et appellations locales un certain nombre de «standards», notamment au niveau des doses et des schémas d’ad-
ministration.
Par exemple, est-il justifié qu’en 2001 un «F.A.C.» soit différent d’un établissement hospitalier à un autre, voire même à
l’intérieur d’un même établissement ? Un des seuls résultats analysables de l’étude nationale réalisée à partir des fiches de
prescription des facteurs de croissance hématopoïétiques a été de montrer que leur prescription avait été motivée par plus
de 800 associations différentes de cytotoxiques.
Le lecteur trouvera donc dans cette liste un certain nombre de protocoles non utilisés dans sa pratique quotidienne et regret-
tera l’absence d’autres fréquemment utilisés. Ce travail étant appelé à se poursuivre, les critiques et suggestions seront les
bienvenues. A ce jour c'est plus de 100 protocoles et environ 150 sigles qui composent ce recueil.
Cette liste comporte d’une part des sigles composés par la première lettre des substances utilisées dans les protocoles (cer-
tains d’entre eux sont des acronymes) et d’autre part des noms en toutes lettres.
Les correspondances entre noms de substances actives et noms de spécialités sont indiqués au niveau de la composition,
afin d’expliciter les initiales des protocoles.
La composition du protocole telle qu’elle a figuré dans la première publication a été systématiquement recherchée et réfé-
rencée. Avec le temps, des variantes sont apparues. Ces variantes, plus ou moins validées, font l’objet de la rubrique
«Remarques» et certaines sont mentionnées en bibliographie. Beaucoup de références mentionnées dans un grand nombre
de guides d’oncologie sont erronées ; celles que vous trouverez ici, scrupuleusement vérifiées, n’en ont que plus de valeur.
Les protocoles comportant au moins trois médicaments ont été retenus. Certaines bithérapies, très utilisées, figurent aussi dans
cette liste. Il n’y a pas de monothérapies.
A.B.V.D. 4. Rythme
Toutes les 4 semaines. Pendant 1 à 6 cycles.
1. Composition
Références bibliographiques
mg/m2 J1 J8 - Bonadonna G, Zucali R, Monfardini S, Delena M, Uslenghi C.
Combinaison chemotherapy of Hodgkin’s disease with adriamy-
Doxorubicine 30 • • IV cin, bleomycin, vinblastine and imidazole carboxamide versus
MOPP. Cancer 1975 ; 36 (1) : 252-9.
Bléomycine 10 • • IV
- Santoro A, Bonfante V, Valagussa P. Cyclic delivery of MOPP
Vinblastine 6 • • IV and ABVD combinations in stage IV Hodgkin’s disease : ratio-
nale background studies, and recent results. Cancer Treat Rep
Dacarbazine 200 • • IV pdt 30 min 1982 ; 66 (4) : 881-7.
Doxorubicine = Adriamycine
***
2. Indications
- Maladie de Hodgkin.
- Carcinome nasopharyngé (J1 et J15). A.C.
- Cancer tête et cou
1. Composition
3. Remarques
mg/m2 J1
- Certaines équipes injectent à J1 et J14.
- Variantes : Doxorubicine 60 • IV
. doxorubicine = 25 mg/m2, dacarbazine = 375 mg/m2,
. dacarbazine = 250 mg/m2, vinblastine = 2 mg/m2. Cyclophosphamide 600 • IV
- Peut être en alternance avec M.O.P.P.
Doxorubicine = ADRIBLASTINE®
2. Indication
Cancer du sein. 1. Composition
3. Remarques mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
- Est souvent présenté comme un dérivé du F.A.C.
- Variantes : dans le protocole PEGASE 97
Doxorubicine 45 • IV
= Programmation d’Évaluation des Greffes Autologues
dans le traitement du Cancer du Sein :
Cyclophosphamide 1000 • IV
Étoposide 50 • • • • • IV
Cycles 1 et 2 mg/m2 J1 J2 J21 J22
Cyclophosphamide 3000 • • • • IV
Doxorubicine 75 • • IV
Doxorubicine = Adriamycine
+ mesna et recueil de cellules souches hématopoïétiques (CSSP)
2. Indication
Cancer du poumon à petites cellules.
Cycles 3, 4 et 5 mg/m2 J42 J56 J70
3. Remarques
Docétaxel 100 • • • IV
- Autres posologies pour :
Étoposide = 80 mg/m2 J1 à J3
mg/m2 etJ1100 Jmg/m
21 J1-J3J-J
2J1-5 21-25
5.
mg/m2
•
Cycles 6 et 7 J84 J105
CCNU 75 - En alternance avec CMVPPO
Cyclophosphamide 3000 • • IV
Méthotrexate 40 • •
(CCNU-Méthotrexate-
IV
Doxorubicine 75 • • IV
Vincristine-Procarbazine) :
(< 2 mg) - •
Autre•schéma dans le LNH
Vincristine 1 IV
et réinjection de CSSP
Procarbazine 75
98
• • PO
- Variante du protocole LNH 98 4. Rythme
Toutes les 3 ou 4 mg/m2 J1 J2 J3
Doxorubicine mg/m2 J1 J2
Doxorubicine 75 • IV
Doxorubicine 75 • IV
Cyclophosphamide 1000 • • IV
Cyclophosphamide 1000 • • IV
*** ***
A.C.E. (quelquefois nommé C.A.E.) A.C.O.
Doxorubicine = 2. Indication
Adriamycine mg/m2 J1 Lymphome Non Hodgkinien (L.N.H.).
Doxorubicine 40 • IV
3. Rythme
Cyclophosphamide 1000 • IV Tous les 3 mois. Pendant 3 cycles.
Vincristine
1 mg
(< 2 mg) • IV Référence bibliographique
Newcomer L, Cadman E, Nerenberg M, Chen M, Bertino J,
Farber L, Prosnitz L. Randomized study comparing doxorubicin,
Vincristine = ONCOVIN®
cyclophosphamide, vincristine, methotrexate with leucoverin
rescue and cytarabine (ACOMLA) with cyclophosphamide,
2. Indication doxorubicin, vincristine, prednisone and bleomycin (CHOP-B) in
Cancer du poumon à petites cellules. the treatment of diffuse histiocytic lymphoma. Cancer Treat Rep
1982 ; 66 (6) : 1279-84.
3. Remarque
Autres posologies :
- Doxorubicine = 50-60 mg/m2
***
- Cyclophosphamide = 400-700-1500 mg/m2 A.C.V.B.P.
- Vincristine = 1,5 mg
1. Composition
4. Rythme
mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
Toutes les 3 semaines. Pendant 6 cycles.
Référence bibliographique
Adriblastine 75 • IV
Bléomycine 10 mg • • IV
*** Prednisone 60 • • • • • PO
A.C.O.M.L.A.
1. Composition
mg/m2 J1 J8 J15
Doxorubicine 100 • IV
Cyclophosphamide 750 • IV
- Schein P, De Vita V, Hubbard S et al. Bleomycin, adriamycin,
cyclophosphamide, vincristine and prednisone (BACOP) combi-
Vincristine < 2 mg • • IV naison chemotherapy in the treatment of advanced diffuse histio-
cytic lymphoma. Ann Intern Med 1976 ; 85 (4) : 417-22.
Prednisone 100 • • • • • PO
***
B.A.C.O.P. (CHOP-Bléo.)
mg/m2 J1 J2 J3 J8
1. Composition
Bléomycine 10 • • • IV
Cyclophosphamide 500 • • • IV
Dactinomycine 0,5 • • • IV
Vincristine 1,5 • • IV
2. Indication 2. Indication
Lymphome non Hodgkinien (LNH). Protocole d'inten- mg/m2 J1 J1 à 3 J8 J15
*** ***
B.C.D.V. mg/m2 B.E.A.M.
J-6 J-5 J-4 J-3 J-2 J-1
Étoposide 200 • • • • IV
Cytarabine 400 • • • • IV
Melphalan 140 • IV
1. Composition
2. Indication
Protocole d'intensification thérapeutique, avant une autogreffe
dans les lymphomes (c'est le protocole de référence du LNH
93 et maintenant du LNH 98 en intensification des lym-
phomes suivie d'autogreffe).
2. Indication 3. Remarque
Sarcome d'Ewing. Variante : B.E.A.C. où le Cyclophosphamide remplace le
Melphalan à 35 mg/kg de J-6 à J-4.
3. Remarque
mg/kg/j J-7 J-6 J-5 J-4 J-3 J-2
En alternance avec C.A.M.V. (Cyclophosphamide -
Doxorubicine = Adriamycine - Methotrexate - Vincristine) : Busulfan 4 • • • • PO
Cyclo-
phosphamide à 100
60
• • IV
pdt 1 h
Transfusion des cellules hématopoïétiques à J0
4. Rythme
En une fois
Références bibliographiques
- Chopra R, Mc Millan A, Linch D et al. The place of high dose
4. Rythme BEAM therapy and autologous bone marrow transplantation in
Toutes les 9 semaines. Pendant 5 cycles. poor risk hodgkin's disease. Blood 1993 ; 81 (5) : 1137-45.
- Philip T,
Référence biblio- mg/kg/j J-8 J-7 J-6 J-5 J-4 J-3
mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
Bléomycine 30 • IV
Busulfan 4 • • • • PO
Étoposide 100 • • • • • IV
Cyclo-
phosphamide
60 • • IV
pdt 1 h
Cisplatine 20 • • • • • IV Étoposide 60 mg/kg • IV
pdt 4 h
graphique Chauvin F, Armitage J et al. PARMA international protocol :
pilot study of DHAP followed by involved-field radiotherapy and
Rosen G, Caparros B, Nirenberg A et al. Ewing’s sarcoma : ten years BEAC with autologous bone marrow transplantation. Blood 1991
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3. Remarque
- Protocole de Vaughan : +
*** étoposide utilisé dans le mg/m2 J1
B.E.P.
Cyclophosphamide 200 • IV
1. Composition
Adriblastine 30 • IV
2. Indications
Cisplatine 90 • IV
- Tumeurs germinales. cadre des Leucémies Aiguës, des LNH et des Maladies de
- Tumeur nasopharyngée. Hodgkin :
3. Remarques
- Il existe un protocole sans bléomycine pour les formes de
bon pronostic : E.P. (avec hyperdiurèse) :
. Cisplatine : 20 mg/m2, J1 à J5, IV
. Étoposide : 100 mg/m2, J1 à J5, IV
- Bléomycine: 1 injection par semaine pendant 12 semaines.
- Variante : E.P. = Cisplatine à 100 mg/m2 à J1 et Étoposide
à 150 mg/m2 de J1 à J3.
4. Rythme
4. Rythme En une fois.
Références bibliographiques
Toutes les 3 semaines. Pendant 3 à 4 cycles.
- Beelen DW, Quabeck K,Graeven U, Sayer HG, Mahmoud HK,
Références bibliographiques Schaefer UW. Acute toxicity and first clinical results of intensive
postinduction therapy using a modified busulfan and cyclophos-
- Einhorn L. phamide regimen with autologous bone marrow rescue in first
mg/m2 J1 J8 J1 à 10
remission of acute myeloid leukemia.
Cyclophosphamide 300 • • IV Blood 1989 ; 74 (5) : 1507-16.
Doxorubicine 20 • • IV
- Chopra R, Goldstone AH, Mc Millan AK et al. Successful treat-
ment of acute myeloid leukemia. Beyond first remission with
Méthotrexate 15 • • IV
autologus bone marrow transplantation using busulfan/cyclo-
phosphamide and unpurged marrow. The British autograft group
Procarbazine 100 • PO experience. J Clin Oncol 1991 ; 9 (10) : 1840-7.
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- Bosl GJ, Geller NL, Bajorin D. A randomized trial of etoposide plus
- Vaughan WP, Dennison JD, Reed EC et al. Improved results of
cisplatin versus VAB-6 (vinblastine plus bleomycine plus cispla-
allogenic bone marrow transplantation for advanced hematologic
tin plus cyclophosphamide plus actinomycin D) in patients with
malignancy using busulfan, cyclophosphamide and etoposide as
good prognosis germ cell tumor. J Clin Oncol 1988 ; 6 : 1231-8.
cytoreductive and immunosuppressive therapy. Bone Marrow
Tansplant 1991 : 8 (6) : 489-95.
***
*** mg/m2 J1 J2 J3 J4
Busulfan - Cyclophosphamide Cyclophosphamide 100 • • • • PO
1. Composition Doxorubicine 25 • IV
Prednisone 60 • • • • PO
2. Indications
Protocole d'intensification thérapeutique dans les LAM,
Vincristine 1 • IV
2. Indication
Carboplatine 300 • IV
Toutes les 4 semaines. - Knost J, Greco F, Hande K, Richardson R, Fer M, Oldham R. Cyclo-
phosphamide, doxorubicin, and cisplatyl in the treatment of advanced
Références bibliographiques non small cell lung cancer. Cancer Treat Rep 1981 ; 65 (11-12) : 941-5.
*** mg/m2 J1 J2 J3
Carboplatine 200 • IV
Cisplatine 50 • • IV
Ifosfamide 1500 • • • IV
Doxorubicine = Adriamycine
C.A.P. = C.A.C. 2. Indication
Myélome multiple.
1. Composition
3. Rythme
Toutes les 4 semaines.
Cisplatine = P
Références
2. Indications bibliographiques mg/m2 J1 J2 J3
- Cancers : sphère ORL, ovaire, sein, utérus, vessie.
- Cancer du poumon à petites cellules et non à petites cellules. Carboplatine 300 • IV
- Myélome.
Étoposide 100 • • • IV
3. Remarques - Alexanian R. Chemotherapy for multiple myeloma. Cancer
- Les posologies peuvent être très variables : 1977 ; 40 (6) : 2765-71.
. Cyclophosphamide : 200 à 600 mg/m2 - Dreicer R, Salmon S, Bonnet J, Gehan E, Haut A, Weick J.
. Adriblastine : 30 à 50 mg/m2 Combination therapy for multiple myeloma. Cancer 1984 ; 53 (3) :
. Cisplatine : 40 à 90 mg/m2 563-8.
- Nécessité d'une hyperdiurèse.
4. Rythme ***
Toutes les 3 ou 4 semaines. Pendant 8 cycles.
Carboplatine-Cisplatine-Ifosfamide
Références bibliographiques
- Jeagan R, Ingle J, Frytak S et al. Platinum based polychemothe- 1. Composition
Référence bibliographique
2. Indication Swenerton K, Jeffrey J, Stuart G et al. Cisplatin-cyclophospha-
mg/m2 J1 mide versus carboplatin-cyclophosphamide in advanced ovarian
Carboplatine 300 • IV
cancer : a randomized phase III study of the NCI of Canada
Clinical Trials Group. J Clin Oncol 1992 ; 10 (5) : 718-26.
Ifosfamide 4000 • IV
Cancer de l’ovaire. ***
3. Remarques Carboplatine-Étoposide
- Hyperdiurèse 1. Composition
- Utilisation de mesna.
4. Rythme
Toutes les 4 semaines. 2. Indication
Pendant 6 cycles. Cancer du poumon à petites cellules.
Référence bibliographique mg/m2 J1
Lund B, Hansen M, Hansen O, Hansen H. Combined high
dose carboplatin and cisplatin, and ifosfamide in previous-
Cyclophosphamide 750-1200 • IV
Référence bibliographique
Skarlos D. Lung study group for the hellenic co-operative group.
Lung Cancer 1991 ; 7S : A512.
Carboplatine-Cyclophosphamide (parfois nommé C.C.)
***
1. Composition Carboplatine-Ifosfamide
mg/m2 J1
1. Composition
Carboplatine 300 • IV
Paclitaxel 175 • IV
2. Indications
2. Indication
- Cancer du poumon à petites cellules.
Cancer de l’ovaire. - Cancer du col utérin.
3. Remarques 3. Remarques
- Le cyclophosphamide est aussi prescrit à la dose de 750 Hyperdiurèse - Utilisation de mesna.
mg/m2.
- Variante : carboplatine 400 mg/m2 de J1 à J4 et cyclo- 4. Rythme
phosphamide 1500 mg/m2 de J1 à J4 dans l’intensification Toutes les 4 semaines. Pendant 6 cycles.
thérapeutique de l’adénocarcinome ovarien et réinjection de
CSP 48 après perfusion de C.C. Référence bibliographique
Le Chevalier T, Thomas F, Subirana R et al. A phase II study of
4. Rythme the combination of carboplatin and ifosfamide in previously
untreated metastatic small cell lung carcinoma Cancer 1991 ; 67 . Carboplatine 300 mg/m2 à J2
(12) : 2980-3. . Paclitaxel 135 à 175 mg/m2 à J1
2. Indication ***
Cancer de l’ovai-
re. mg/m2 J-7 J-6 J-5 J-4 J-3 mg/m2 J1 J3 J5
Cyclo-
phosphamide
1800 • • • • IVpdt
2h
Doxorubicine = Adriamycine
2. Indications
Carmustine 500 • IV
1h - Cancer du poumon à petites cellules.
- Cancer de l'utérus.
Étoposide 2400 sur 36 h à partir de J-7 IV
3. Remarques
Cisplatine 50 • • • Autres posologies :
- Cyclophosphamide = 500, 900, 1000, 2250, 2400 mg/m2.
mg/m2 J-8 J-7 J-6 J-5 J-4 - Doxorubicine = 40, 50, 60, 70 mg/m2.
- Vincristine = 1 ou 1,5 mg/m2.
Cyclophosphamide 1500 • • • • IV
16 (1) : 101-4.
- Johnson D, Einhorn L, Birch R et al. A randomized comparison
of high-dose versus conventional dose cyclophosphamide, doxo- - Autres schémas :
rubicin, and vincris- 2
mg/m J1 J1 à 15
Cyclophosphamide 750 • IV
Doxorubicine 50 • IV
***
C.B.V.
1. Composition
4. Rythme
Carmustine = BCNU Étoposide = VP 16 En une fois.
mg/m2 J1
***
Cyclophosphamide 1000 • IV
Épirubicine 60 • IV C.D.E.
Vincristine 1 (< 2 mg) • IV 1. Composition
mestre.
Doxorubicine = ADRIAMYCINE®
Référence bibliographique
2. Indication Schein P, De Vita V, mg/m2 J1 J2 J3
Cancer du poumon à petites cellules.
Cisplatine 100-120 • IV
3. Rythme Cyclophosphamide 1000 • • IV
Toutes les 3 semaines.
Pendant 5 cycles.
Doxorubicine 80-90 • • IV
mg/m2 J1
2. Indication
Cisplatine 60 • IV
Cancer du poumon à petites cellules.
Ifosfamide 4000 • IV
3. Remarques
- Variante :
Épirubicine remplacée par Étoposide = 50 mg/m2 IV J1.
C.D.O.P.
- Autre schéma :
1. Composition
2. Indications
- Leucémie Lymphoïde Chronique (LLC).
- Lymphome Non Hodgkinien (LNH). Toutes les 4 semaines pendant 4 à 6 cycles.
3. Remarques 4. Rythme
4. Rythme Doxorubicine 75 • IV
Toutes les 4 semaines. Pendant 6 mois, puis 1 fois par tri- Combinaison chemotherapy with carboplatin, etoposide, and vin-
cristine as first-line treatment in small-cell lung cancer. J Clin - Cancer du poumon non à petites cellules
Oncol 1992 ; 10 (5) : 818-23.
3. Remarques
- sans Doxorubicine (H) : C.H.O.P. devient C.O.P. 5 Fluorouracile 600 • • IV pdt 30 min
4. Rythme
Toutes les 3-4 semaines après rétablissement de la myélo-
2. Indications
suppression.
- Carcinome ovarien.
Vincristine
0,035
(< 2 mg) • IV
- Yagoda A. Chemotherapy of urothelial tract tumors. Cancer
1987 ; 60 : 574-85.
- Harker W, Meyers F, Freiha F et al. Cisplatin, methotrexate,and
Prednisone 0,75 à J1 et J10 PO
vinblastine, an effective chemotherapy regimen for metastatic
transitional cell carcinoma of the urinary tract. A northern cali-
fornia oncology group study. J Clin Oncol 1985 ; 3 (11) : 1463-70.
2. Indication
Cancer du sein.
***
3. Remarques
Autres posologies :
- Cyclophosphamide = 60 et 100 mg/m2 C.O.M.P.
- Méthotrexate = 15, 25 et 50 mg/m2 1. Composition
- 5 Fluorouracile = 300 et 500 mg/m2
- Vincristine = 0,625 et 1,4 mg/m2
mg/m2 J1 J8 J1 à 14
- Prednisone = 30 mg/m2
Le méthotrexate doit être perfusé avant le 5 Fluorouracile. Cyclophosphamide 600 • • IV
4. Rythme Vincristine
1,2
(< 2 mg) • • IV
Toutes les 4 semaines.
Méthotrexate 30 • • IV
Référence bibliographique
Smalley S, Carpenter J, Bartolucci A, Vogel C, Krauss S. A com-
Prednisone 60 • PO
3. Rythme
***
Toutes les 3 semaines.
C.M.V.
Référence bibliographique
1. Composition
Moxley J, De Vita V, Brace K, Frei E. Intensive combination che-
mg/m2 J1 J2 J8 motherapy and X irradiation in Hodgkin’s disease. Cancer Res
1967 ; 27 (7) : 1258-63.
Cisplatine 100 • IV
Méthotrexate 30 • • IV
Vinblastine 4 • • IV ***
Adriblastine 60 • IV
ou
Cyclophosphamide 300 • IV
- Rijlaarsdam JU, Toonstra J, Meijer OW et al. Treatment of pri-
mary cutaneous B-cell lymphomas of follicle center cell origin :
ONCOVIN® 1 (< 2 mg) • IV
a clinical follow-up study of 88 patients treated with radiotherapy
or polychemotherapy. J Clin Oncol 1996 ; 14 : 549-55.
Méthylprednisolone 1 mg/kg • IV ou PO - Unterhalt M, Herrmann R, Tiemann M et al. Prednimustine,
•
mitoxantrone (PmM) vs cyclophosphamide, vincristine, predni-
Méthotrexate 15 IT sone (COP) for the treatment of advanced low-grade non hodg-
kin’s lymphoma. German low grade lymphoma study group.
C.O.P. : Leukemia 1996 ; 10 : 836-43.
- Il existe d'autres
mg/m2 J1 J1 à 5 ***
Cyclophosphamide 400 • IV ou PO
mg/m2
• C.P. J1
ONCOVIN® 1,4 (< 2 mg) IV
Prednisolone 100 • IV ou PO
Cyclophosphamide 600 • IV
Cisplatine 75 • IV
C.O.P. : dans le traitement des leucémies lymphoïdes chro-
niques
1. Composition
mg/m2 J1 à 5 J6
4. Rythme Bléomycine 5 • IV
*** CYTA-B.O.M.
1. Composition
mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
Cyclophosphamide 300 • • • • IV
Cisplatine 100 • IV 2. Indication
Doxorubicine 40 • IV
Lymphome Non Hodgkinien (LNH).
Étoposide 75 • • • IV 3. Remarque
Selon le protocole des traitements des lymphomes LNH
C.P.D.E. (Groupe d’Etude des Lymphomes de l’Adulte), le CYTA-
B.O.M. suit le protocole PRO M.A.C.E. et en alternance ou
1. Composition randomisé avec le protocole M.O.P.P.
4. Rythme
Cisplatine = P
Doxorubicine = Adriamycine Toutes les 3 semaines.
Cyclophosphamide 100 • IV
***
Cisplatine 100 • IV mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5 J8 à 15
Doxorubicine 45 • IV Cyclo-
500 • IV
phosphamide
Étoposide 150 • • IV
- Hyperdiurèse.
Vincristine
1,5
(< 2 mg) • • IV
Références bibliographiques
- Gottlieb J, Baker L, Quagliana J et al. Chemotherapy of sarco-
mas with a combination of adriamycin and dimethyltriazeno-imi- Dexaméthasone = DH
dazole carboxamide. Cancer 1972 ; 30 (6) : 1632-8. Cisplatine = P
- Beretta G, Fraschini P. Tedeschi L. Chemotherapy of soft tis-
2. Indication
sue sarcomas. Oncology 1980 ; 37 (1) : 92-6.
LNH.
*** 3. Remarque
mg/m2 J1 J8 Hyperdiurèse.
Vincristine
0,8
(< 2 mg) • • IV Références bibliographiques
- Philip T, Chauvin F, Armitage J et al. PARMA international
Cyclophosphamide 200 • • IV protocol : pilot study of DHAP followed by involved-field radio-
therapy and BEAC with autologous bone marrow transplantation.
Blood 1991 ; 77 : 1887-92.
D.A.V.E.
- Oliveri A, Offidani M, Cinie RO et al. DHAP regimen plus 6-
1. Composition CDSP as salvage therapy and priming for blood progenitor cell
collection in patients with poor
prognosis lymphoma. Bone mg/m2 J1
Actinomycine = Dactinomycine
Doxorubicine = Adriamycine
Docétaxel 75 • IV pdt 1 h
3. Rythme
***
Toutes les 3-4 semaines.
Docétaxel-Ifosfamide
Référence bibliographique
Dunger D, Malpas J, Graham-Pole J, Standland M, Stansfeld A, 1. Composition
3. Remarques
Étoposide 120 • • • IV
- Hyperdiurèse Doxorubicine 20 • • IV
- Utilisation de Mesna.
Cisplatine 40 • • IV
***
D.V.P.
1. Composition
Cisplatine = P Doxorubicine = Adriamycine
2. Indication
Cisplatine = P
Tumeur gastrique.
2. Indication
3. Remarque
Mélanome malin. mg/m2 J1 J1 à 5
Hyperdiurèse.
3. Remarque Épirubicine 75 • IV
- Il existe des variantes à ce protocole :
. Dacarbazine = 150 mg/m2 de J1 à J3
Bléomycine 6 • IV
. Vinblastine = 5 mg/m2 à J1 et J2 Vinblastine 6 • IV
. Cisplatine = 50 mg/m2 à J3
- Hyperdiurèse. Prednisolone 40 • IV
4. Rythme
Toutes les 4 semaines. Pour un total de 3 cycles. 4. Rythme
Toutes les 4 semaines.
Références bibliographiques
- Carey R, Anderson J, Green M, Ellison R, Nathanson L, Références bibliographiques
Kennedy B. Treatment of metastatic malignant melanoma with - Preusser P, Wilke H, Achterrath W et al. Advanced inoperable
vinblastin, dacarbazine, and cisplatin : a report from the Cancer stomach cancer: a pilot study with the combination Étoposide,
adriamycin and cisplatin. Anticancer Res 1986 ; 6 (5) : 1195-6. . Épirubicine = 75 mg/m2,
- Fink U, Klein H, Preusser P, Queisser W, Siewert J. Wo ist die . Cyclophosphamide = 1200 mg/m2,
chemotherapie bei gastrointestinalen Tumoren derzeit von gesich- tous les 15 jours pendant 4 à 6 cycles (Cottu).
tern Wert ? Langenbecks. Arch Chir 1988 ; 373 (5) : 318-22. - Autre posologie pour
mg/m2 J1 J2 J3
Carboplatine 100 • • • IV
E.B.V.P. Cyclophosphamide 750 • IV
l’épirubicine = 20 mg/m2.
- Autre schéma (ERASME) :
2. Indication
. Épirubicine = 120 mg/m2,
Maladie de Hodgkin. . Cyclophosphamide = 2000 mg/m2.
3. Remarque 4. Rythme
Quelques protocoles com- mg/m2 J1 Toutes les 2-3 semaines.
2. Indication 2. Indication
Cancer inflammatoire du sein. Cancer du poumon à petites cellules.
3. Remarques 3. Rythme
- Dans le protocole SIM 85 (Sein Inflammatoire Toutes les 4 semaines. Pendant 6 cycles.
Métastatique 1985) les posologies sont différentes :
E.C.V.B.P. ***
mg/m2 J1 J8
Épirubicine 30 • • IV E.L.F.
2. Indication
mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
2. Indication Étoposide 40 • • • • IV pdt 1 h
•
Lymphome Non Hodgkinien (LNH). Protocole LNH 93 et
maintenant dans le LNH 98. Cytarabine 2000 IV pdt 2 h
3. Rythme
Cisplatine 25 • • • • IV continue
E.I. 4. Rythme
Toutes les 4 semaines.
1. Composition
Référence bibliographique
mg/m2 J1 J2 J3
Wilke H, Preusser P, Stahl M et al. Etoposide, folinic acid, and
Étoposide 120 • • • IV 5fluorouracil in carboplatin pretreated patients with advanced gas-
tric cancer. Cancer Chemother Pharmacol 1991 ; 29 (1) : 83-4.
Acide folinique 300 • • • IV
3. Remarques Busulfan 4 • • • • PO
- Hyperdiurèse. transfusion des cellules hématopoïétiques à J0
E.S.H.A.P.
1. Composition
2. Indication
mg/m2 J1 J8
Cytarabine = Aracytine Cisplatine = P
5 Fluorouracile 500 • • IV
2. Indication
LNH notamment dans le protocole LNH 98-8.
Doxorubicine 50 • IV
Cyclophosphamide 500 • PO
3. Rythme Protocole d'intensification thérapeutique dans la Maladie de
Toutes les 3 ou 4 semaines. Hodgkin avant autogreffe de moelle osseuse.
***
Vincristine
1,4
(< 2 mg) • IV
1. Composition comportent :
5 Fluorouracile 600 • • • • IV
Doxorubicine 10 • • • IV
Mitomycine 10 • IV
1. Composition Références
b i b l i o g r a - mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
- Adénocarcinome.
Méthotrexate 1500 • IV
- Cancer pulmonaire d'histologie non précisée ou à grandes
cellules.
Acide folinique 15 • • • PO*
phiques
3. Remarque
- Butler T, Mc Donald J, Smith F, Smith L, Woolley P, Schein P.
Nécessité d'une hyperdiurèse. 5 fluorouracil, adriamycin, and mitomycine C (FAM)chemothe-
rapy for adenocarcinoma of the lung. Cancer 1979 ; 43 (4) : 1183-8.
4. Rythme - Bitran J, Desser R, Kozloff M, Billings A, Shapiro C.
Toutes les 4 semaines. Pendant 1 à 6 cycles. Treatment of metastatic pancreatic and gastric adenocarcinomas
with 5 fluorouracil, adriamycin and mitomycin C (FAM). Cancer
Treat Rep 1979 ; 63 (11-12), 2049-51.
- Haim N, Cohen Y, Honigman J, Robinson E. Treatment of
*** advanced gastric carcinoma with 5 fluorouracil, adriamycin, and
mitomycin C (FAM). Cancer Chemother Pharmacol 1982 ; 8 (3)
: 277-80.
F.A.M. = D.M.F. ou M.A.F. - Haller D, Woolley P, Mc Donald J, Smith L, Schein P. Phase II
trial of 5 fluorouracil, adriamycin, and mitomycin C in advanced
1. Composition
colorectal cancer. Cancer Treat Rep 1978 ; 62 (4) : 563-5.
- Logothetics C, Samuels M, Voneschenbach A et al.
Doxorubicin, mitomycine and 5FU (DMF) in the treatment of
*** 2. Indications
- Cancer de l'œsophage, de l’estomac.
F.A.MTX. - Cancer du poumon non à petites cellules.
- Cancer de l'utérus.
1. Composition - Cancer de la vessie.
3. Remarques
*1 h après méthotrexate
Doxorubicine = Adriamycine - Il existe des variantes à ce protocole :
. 5 Fluorouracile = 300,
2 J1 J8
2. Indication 400, ou 500 mg/m2 à J1 mg/m
3. Remarques
Épirubicine 50 • IV
F.A.P.
2. Indication
Cancer du sein.
3. Remarques ***
- Autres posologies :
. 5 Fluorouracile = 500 à 750 mg/m2
F.N.C. (quelquefois nommé C.F.N. ou C.N.F.)
. Epirubicine = 75 et 100 mg/m2
. Cyclophosphamide = 500 mg/m2 1. Composition
- En fonction de la posologie de l'épirubicine, le protocole
est nommé FEC 50, FEC 75 ou FEC 100.
Mitoxantrone = NOVANTRONE®
- Il existe un FEC-HD avec 5FU à 750 mg/m2 , Epirubicine
à 35 mg/m2 et cyclophosphamide à 400 mg/m2 [Chevallier]. 2. Indication
- Ne pas confondre avec le Cancer du sein.
mg/m2 J1
•
6S-leucovorin, glu- 2 400
tathione, and filgras- à 3 000 IV de H2 à H48
tim : a report from 2. Indication
the Italian Group for the study of Digestive Tract Cancer. J Clin Cancer colo-rectal avec métastases hépatiques.
Oncol 1997 ; 15 (11) :33313-19. 3. Rythme
mg/m2 J-1 J1 à 5
5 Fluorouracile
600/
1100 • chronomodulé
sur 12 heures, IV
Cancer du colon et du rectum métastasé
3. Rythme
Références bibliographiques
1. Composition mg/m2 J1 J2
- Le 5FU peut être modulé par l'acide folinique : 20 à 200 Acide folinique 20 • IV continue
mg/m2. Dans ce cas, la dose de 5FU est diminuée à 750
mg/m2/jour. puis 5 Fluorouracile 425 • IV continue
mg/m2 J1 J1 à 5
Référence bibliographique
Forastiere A. Chemotherapy of head and neck cancer. Ann Oncol Acide folinique 200 • en bolus
1992 ; 3 (S3) : 11-14.
puis 5 Fluorouracile 400 • IV continue
sur 22 h
***
Schéma répété toutes les trois semaines, pendant au moins
FUFOL 6 mois. Ce protocole dit Machover modifié comporte de
l'ELVORINE® à la dose de 100 mg/m2.
1. Composition
* Le lévamisole peut remplacer l'acide folinique. Il est
mg/m2 J1 J1 à 5 administré à la dose de 150 mg/j pendant 3 jours tous les 14
jours pendant 1 an.
Acide folinique 200-500 • IV pdt 1 à 2 h
4. Rythme
puis 5 Fluorouracile 350-600 • IV
Toutes les 3-4 semaines. Pendant 6 mois à 1 an.
cinoma. J Clin Oncol 1989 ; 7 (10) : 1407-18. Cancer du poumon non à petites cellules.
- Petrelli N, Douglas H, Herrera L et al. The modulation of fluo-
rouracil with leucoverin in metastatic colorectal carcinoma : a 3. Rythme
prospective randomized phase III trial. J Clin Oncol 1989 ; 7 (10) : Toutes les 4 semaines.
1419-26. Référence bibliographique
Langer CJ, Gandara DR, Calvert P et al. Gemcitabine and carbo-
*** platin in combination : a update of phase I and phase II studies in
non small cells lung cancer. Semin Oncol 1999 ; 26 (1S4) : 12-8.
F.U.N.
***
1. Composition mg/m2 J1 J8 J15 J2 ou J15
mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
5 Fluorouracile 750 • • • • • IV
Gemcitabine 1000 • • • IV
Vinorelbine 30 • • IV
Cisplatine 100 • • IV
Gemcitabine-Cisplatine ou P.G.
1. Composition
Vinorelbine = NAVELBINE®
2. Indication
2. Indication
Cancer du poumon non à petites cellules.
Cancer du sein.
3. Remarques
3. Remarque
- Il existe une variante avec l'association de vinorelbine
Autre posologie de vinorelbine : 25 mg/m2. [P.G.V.] [Comella] :
cisplatine 50 mg/m2, gemcitabine 1 000 mg/m2 et vinorel-
4. Rythme bine 25 mg/m2 à J1 et J8 toutes les 3 semaines.
Toutes les 3 semaines. Pendant 6 cycles. - Il existe une variante sur le cisplatine 70 mg/m2 à J2, dans
le cancer de la vessie au stade invasif [Moore].
Références bibliographiques
- Il existe une variante chez des patients atteints d'adéno-
- Marty M, Extra JM, Diéras V, Giacchetti S, Ohana S, Espie M. carcinome du pancréas : gemcitabine 1 000 mg/m2 une fois
A review of the antitumour activity of vinorelbine in breast can-
par semaine avec du cisplatine à 25 mg/m2 [Colucci].
cer. Drugs 1992 ; S4 : 29-35.
- Dieras V, Extra JM, Morvan F et al. Phase II study of navelbi- 4. Rythme
ne and fluorouracil in metastatic breast cancer patients using a
group sequential design. Breast Cancer Treat 1990 ; 16 : 161. Toutes les 4 semaines.
Références bibliographiques
2. Indication
* * *J
mg/m 2 1 J2 J3 Cancer du sein.
I.C.E.
Ifosfamide 4000 • 1. Composition IV 3. Remarques
*** 3. Remarques
- Hyperdiurèse.
I.M.P.
- Utilisation de mg/m2 J1 J2 J3
1. Composition Ifosfamide 1500 • • • IV pdt 60 min
Étoposide 150 • • • IV pdt 60 min
2. Indication Doxorubicine 60 • • IV
Cancer du poumon à petites cellules. mesna.
3. Remarques - Il existe un protocole homonyme où V = vincristine (1,5
mg/m2 à J1 et J14).
- Variante dans le cancer du poumon non à petites cellules
(MIP) - Certains protocoles ne comportent qu'Ifosfamide = 5000
mg/m2 J1 mg/m2 à J1 et Doxorubicine = 50-75 mg/m2 à J1.
Ifosfamide 5000 • IV pdt 24 h - Variantes dans le traitement des échecs et des rechutes de
la maladie de Hodgkin :
Carboplatine 400 • IV
. I.V.A. 50 : Doxorubicine à 50 mg/m2, 1 cure toutes les 4
semaines suivie d’un recueil de CSP ou 3 cycles avant un
BEAM et une autogreffe.
- Hyperdiurèse - Utilisation de mesna.
. I.V.A. 75 : Doxorubicine à 75 mg/m2, 1 cure toutes les 4
4. Rythme semaines suivie d’un recueil de CSP ou 2 cycles avant un
C.B.V. et une autogreffe.
Toutes les 4 semaines. Pendant 5 cycles.
4. Rythme
Référence bibliographique
Toutes les 4 semaines. Pendant 1 à 6 cycles.
Postmus P, Splinter T, Palmen F2et al. Comparison of two carbo-
mg/m platinJ1 containing
J2 J3 regimens
Références bibliographiques
Mitomycine 6 •
with standard chemotherapy
IVin a
for small cell lung cancer - Dombernowsky P, Mouridsen H, Schutte J et al. Phase II study
Ifosfamide • • •
1500 randomised phase II study.IV
Eur J Cancer 1992 ; 28 (1) :
of ifosfamide + adriamycine in advanced soft tissue sarcoma in
adults. Cancer Chemother Pharmaco 1986 ; 18 : S2-S17.
Cisplatine 30 96-100. • • • IV - Wiltschaw E, Westbury G, Harmer C, McKinn A, Fischer C.
Ifosfamide plus mesna with and without adriamycine in soft tissu
sarcoma. Cancer Chemother Pharmacol 1986 ; 18 : S2-S10-12
***
***
I.V.A.
1. Composition I.VP.
1. Composition
Étoposide = VP 16
Doxorubicine = Adriamycine Étoposide = VP 16
2. Indications 2. Indication
- Hépatome. Cancer du poumon non à petites cellules.
- Sarcome des parties molles.
- Maladie de Hodgkin. 3. Remarques
- Variante dans les sarcomes des parties molles et le cancer (Dactinomycine = Actinomycine D)
de l’ovaire :
4. Rythme
Toutes les 3 semaines.
- Un autre proto- mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
• • •
Tannock I, Gospodarowicz M, Evans W. Chemotherapy for
Étoposide 120 IV metastatic transitional carcinoma of the urinary tract. A prospec-
tive trial of Methotrexate, adriamycin, and cyclophosphamide
cole porte aussi le nom d’I.V.P. et comporte en plus du cis-
with cisplatinium for failure. Cancer 1983 ; 51 (2) : 216-9.
platine.
- Autre posologie d’Ifosfamide = 2000 mg/m2.
- Hyperdiurèse - Utilisation de mesna. ***
4. Rythme M.A.C.C.
Toutes les 4 semaines. Pendant 3 cycles.
1. Composition
R é f é r e n c e mg/m2 J1 J2 J3
Doxorubicine 40 • IV
*** Cyclophosphamide 400 • IV
M.A.C.
C.C.N.U. 30 • PO
1. Composition
Pendant 5 cycles.
Lymphome Non Hodgkinien (LNH). A J1 débuter par le cycle A et à J15 le cycle B. Reprendre le
cycle A à J30. Pendant 3 cures (1 cure = cycle A + cycle B).
3. Rythme
T r a i t e m e n t mg/m2 J
Méthotrexate 100 8-36-64 bolus IV ***
300 IV pdt 4 h
Doxorubicine 150 1-15-29-43-57-71 IV
M.A.I.D.
Cyclo-
350 1-15-29-43-57-71 IV 1. Composition
phosphamide
1,4
Vincristine 8-22-36-50-64-78 IV
(< 2 mg)
Doxorubicine = Adriblastine Mesna = M
Prednisone 75 1 à 15 PO
2. Indication
Prednisone 75 22-50-78 IV
Sarcome des tissus mous.
pendant 3 mois.
3. Remarques
Référence bibliographique
- Hyperdiurèse - Utilisation de mesna.
Klimo P, Connors JM. MACOP-B chemotherapy for the treat-
ment of diffuse large cell lymphoma. Ann Intern Med 1985 ; 102 - Il existe un M.A.I.D. intensifié [Chevreau] :
(5) : 596-602. . Doxorubicine : 25 mg/m2 de J1 à J3,
. Ifosfamide : 3000 mg/m2 de J1 à J3,
*** . Dacarbazine : 400 mg/m2 de J1 à J3.
4. Rythme
M.A.C.O.P.-V.P.16 mg/m2 J1 J2 J3
1. Composition Doxorubicine 20 • • • IV
•
- Antman K, Crowley J, Balcerzak SP et al. An intergroup phase
Doxorubicine
du méthotrexate. 40 IV III randomized study of doxorubicin and dacarbazine with or
- Dans le cancer du poumon, certains
Cyclophosphamide 400 •
IV pdt 30 min
protocoles ne contiennent que l'étoposide et le cisplatine
without ifosfamide and mesna in advanced soft tissue and bone
sarcomas. J Clin Oncol 1993 ; 11 : 1276-85.
(VP16-C.D.D.P.).
Vincristine
1,4
(< 2 mg) •
PO - Chevreau C, Bui BN, Chevallier B et al. Phase I-II trial of inten-
sification of the MAID regimen with support of lenograstim in
4. Rythme patients with advanced soft-tissue sarcoma.Am J Clin Oncol 1999 ;
22 (3) : 267-72.
1. Composition
3. Remarques
- Autre posologie :
Vincristine = Oncovin . ifosfamide = 3000 mg/m2,
. cisplatine = 50 mg/m2.
2. Indication - Hyperdiurèse.
Lymphome non hodgkinien (LNH). - Utilisation de mesna.
3. Remarques 4. Rythme
- L’acide folinique est ingéré per os après le méthotrexate à rai- Toutes les 3-4 semaines. mg/m2 J1
son de 10 mg/m2 par 24 heures, toutes les 6 heures pendant 36
heures. Mitomycine 6 • IV
- Le méthotrexate peut être donné à forte dose 3 g/m2 à J14. Ifosfamide 1400 • IV
Références bibliographiques
- Anderson K, Skarin A, Rosenthal D et al. Combination chemo-
2. Indication
therapy for advanced non Hodgkin’s lymphomas other than dif- Maladie de Hodgkin en rechute ou LNH en rechute.
fuse histiocytic or undifferentiated histologies. Cancer Treat Rep 3. Remarques
1984 ; 68 (11) : 1343-50.
Hyperdiurèse et utilisation de mesna.
4. Rythme
Toutes les 3 semaines.
- Skarin A, Canellos G, Rosenthal D et al. Improved prognosis of
diffuse histiocytic and undifferentiated lymphoma by use of high
Référence bibliographique
dose methotrexate alternating with standard agents (M-BACOD). Cabanillas F, mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5 J14
J Clin Oncol 1983 ; 1 (2) : 91-8.
Mitoguazone 500 • • IV
*** Ifosfamide 1000 • • • • • IV pdt 1 h
M.I.C. Méthotrexate 30 • IV
1. Composition Étoposide 100 • • • IV pdt 2 h
M = mesna Vindésine 3 • • • • • • IV
2. Indication
Cisplatine 120 • • IV
3. Remarques
- Hyperdiurèse. Tous les 42 jours.
- Hyperdiurèse
- Utilisation de mesna 4. Rythme
- Variante dans
6 cycles.
les rechute de mg/m2 J1 J2 J3
Mitoxantrone 8 • IV pdt 15 min Kris M, Gralla R, Wertheim M et al. Trial of the combinaison of
mitomycine, vindésine, and cisplatin in patients with advanced
Étoposide 65 • • • IV pdt 1 h non small cell lung cancer. Cancer Treat Rep 1986 ; 70 (9) : 1091-
6.
maladie de Hodgkin :
***
mg/m2 J1 J22
4. Rythme Mitomycine 10 • IV
Toutes les 3 semaines.
Vindésine 3 • • IV
Référence bibliographique
Cisplatine 50 • • IV
Cabanillas F. Experience with salvage regimens at M.D.
Anderson Hospital. Ann Oncol 1991 ; 2S1 : 31-2.
mg/m2 J1 J5 J1 à 3 J1 à 5
Mitoguazone 500 * •* * • IV
Ifosfamide 1500 • IV
MI.VI.P. ou M.V.P.
Navelbine 15 • • IV
Étoposide 150 •
1. Composition IV M.M.M.
1. Composition
Cisplatine = P
2. Indication 2. Indication
Cancer du poumon non à petites cellules. Cancer du sein.
3. Remarques 3. Remarque
- Autres schémas : L’acide folinique est administré toutes les six heures pen-
. Vindésine : après J71, toutes les 2 semaines. dant vingt-quatre heures.
. Cisplatine : après J29, toutes les 6 semaines.
Méthotrexate 35 • IV
***
Mitomycine 8 • IV M.V.A.C.
Acide folinique 15 • PO
1. Composition
Référence bibliographique
Jodrell D, Smith I, Mansi J et al. A randomised comparative trial
of Mitoxantrone / Methotrexate / Mitomycine C and cyclophos- Doxorubicine = Adriamycine
phamide / Methotrexate / 5 FU (CMF) in the treatment of advan-
ced breast cancer. Br J Cancer 1991 ; 63 (5) : 794-8. 2. Indication
Cancer de la vessie.
*** 3. Remarques
- Autre protocole avec Cisplatine = 100 mg/m2.
M.O.P.P. - Hyperdiurèse.
1. Composition
4. Rythme
Toutes les 4-5 mg/m2 J1 J2 J15 J22
Méchloroéthamine = Chlorméthine
Vincristine = ONCOVIN® Méthotrexate 30 • • • IV
2. Indication Vinblastine 3 • • • IV
Maladie de Hodgkin. Doxorubicine 30 • IV
3. Remarque Cisplatine 70 • IV
La chlorméthine peut être remplacée par du cyclophospha-
semaines. Pendant 6 cycles.
mide à la dose de 600 mg/m2 en IV à J1 et J8 .
Référence bibliographique
4. Rythme
Sternberg C, Yagoda A, Scher H et al. Preliminary results of M-
1 cycle par mois. La mg/m2 J1 J8 J1 à 14
VAC (Methotrexate, Vinblastine, Doxorubicine and Cisplatin)
Méchloroéthamine 6 • • IV for transitional cell carcinoma of the urothelium.. J Urol 1985 ;
133 (3) : 403-7.
Vincristine
1,4
(< 2 mg ) • • IV
***
Procarbazine 8 • • PO M.V.E.C.
Prednisone 8 • PO 1. Composition
prednisone est donnée un cycle sur deux.
Pendant 3 à 6 cycles. Peut être alterné avec A.B.V.D. 2. Indication
Cancer de la vessie.
Références bibliographiques
- Moxley J, De Vita V, Brace K, Frei E. Intensive combination 3. Remarque
chemotherapy and X irradiation in hodgkin's disease. Cancer Res
1967 ; 27 : 1258-63. Hyperdiurèse.
4. Rythme
Toutes les 4 semaines. Pendant 6 cycles. 2. Indication
Cancer du poumon non à petites cellules.
R é f é r e n c e mg/m2 J1 J2 J15 J22
3 Remarques
Méthotrexate 30 • • • IV
- Hyperdiurèse, utilisaton de Mesna.
Vinblastine 3 • • • IV - Variante de schéma : Vinorelbine 25 mg/m2 à J1 et J5 et
cisplatine 80 mg/m2 à J1 [Le Chevalier]
Épirubicine 30 • IV
4. Rythme
Cisplatine 70 • IV
Toutes les 3 semaines.
bibliographique
Références bibliogra-
Rassweiler J, Ruther V, Bauerle K, Bup P, Jipp P, Eisenberger F. mg/m2 J1 J8
Polychemotherapy using the M-Vec protocol (Methotrexate,
Vinblastine, Epirubicine, Cisplatine) in advanced urinary bladder Vinorelbine 25 • • IV
cancer, effectiveness and toxicity. Urology 1989 ; 28 (1) : 25-30.
Ifosfamide 3 000 • IV
*** Cisplatine 75 • IV
N.I. phiques
- Baldini E, Tibaldi C, Chella A et al. Combination chemotherapy
1. Composition
with vinorelbine, ifosfamide and cisplatin : a phase II study in stade
IIIB-IV non small cell lung cancer. Semin Oncol 1994 ; 21 : 12-5.
Vinorelbine = NAVELBINE®
- Le Chevalier T, Brisgand D,Pujol JL et al. Résultats d'une étude
2. Indication randomisée comparant l'association navelbine-cisplatinum à l'as-
sociation vindésine-cisplatine et à la navelbine seule chez 612
Cancer du poumon non à petites cellules. malades porteurs d'un carcinome bronchique non à petites cel-
lules inopérable. Bull Cancer 1996 ; 83 : 385-94.
3. Remarques
- Hyperdiurèse. ***
- Utilisaton de Mesna.
- Variante de schéma : Vinorelbine 25 mg/m2 à J1 et J8, Oxaliplatine-Irinotécan
cycle toutes les 3 semaines [Morere].
mg/m2 J1 J2 J3 J15 1. Composition
4. Rythme
Vinorelbine 35 •
Toutes les 4 semaines.
IV • 2. Indication
Ifosfamide • • •
2000 Références bibliographiquesIV Cancer colo-rectal
- Vallejo C, Romero A, Perez J et al. Ifosfamide and vinorelbine 3. Remarque
as first-line chemotherapy for advanced non-small cell lung car-
cinoma. Am J Clin Oncol 1996 ; 19 : 584-8.
Autre posologies :
- Morere JF, Piperno-Neumann S, Brunet A et al. Vinorelbine and - oxaliplatine : 85 mg/m2 J1 et J15
ifosfamide for unresectable non-small cell lung cancer. Lung - irinotécan : 80 mg/m2 J1 et J8, toutes les 4 semaines
Cancer 1997 ; 18 : 95-100.
[Scheithauer]
*** 4. Rythme
N.I.P. ou P.I.N. Toutes les 3 semaines.
***
2. Indication Paclitaxel-Ifosfamide
Cancer du poumon non à petites cellules. 1. Composition
3. Remarques
- Autre schéma dans le cadre du cancer de l'ovaire [Mc
Guire et Muggia] 2. Indication
Cancer du poumon non à petites cellules.
cisplatin/teniposide for advanced non small cell lung cancer. The [Zaniboni]
EORTC lung cancer cooperative group. Oncology 1997 ; 11 : 11-4.
- Mac Guire W, Hoskins W, Brady X et al. Cyclophosphamide and
Toutes les 3 semaines pendant 6 cycles .
cisplatin compared with
paclitaxel and cisplatin in mg/m2 J1 4. Rythme
mg/m2 J1 J8 J14
- variante avec le 5FU en continu
Prednisone 60 • PO
mg/m2 J1 J1 à 5 J2 à 5 Méthotrexate 1500 • IV
Docétaxel 25 à 60 • IV Doxorubicine 25 • • IV
Cisplatine 25 • IV Cyclophosphamide 650 • • IV
5 fluorouracile 700 • IV Étoposide 120 • • IV
Acide folinique 500 • IV Doxorubicine = Adriamycine
Dossier 2001, XXII, 1-2 405
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie : 4ème édition
- Hyperdiurèse.
ICT = Irradiation Corporelle Totale fractionnée
4. Rythme = TBI (total body irradiation)
Toutes les 3 semaines.
2. Indication 3. Rythme
Protocole d'intensification thérapeutique avant allogreffe de Toutes les 3 semaines.
moelle osseuse dans le cadre des LAM, des LAL, des LMC,
des syndromes myélodysplasiques et des lymphomes. Référence bibliographique
Nabholtz JM, Mackey J, Smylie M, Tonkin K. Taxane
3. Remarques based three drug combination in metastatic and adjuvant
- Autre schéma dans le cadre du protocole LALA 94 : treatment of breast cancer. Semin Oncol 1998 ; 25 : 27-31.
V.B.A.P. Vinorelbine-Adriamycine
1. Composition 1. Composition
mg/m2 J1 J2 J3 J4 mg/m2 J1 J8
Vinorelbine 25 • • IV
Vincristine
1 mg
• IV
(1,5 maxi) Doxorubicine 50 • IV
BCNU 30 • IV
Doxorubicine 30 • IV
Prednisone 60 • • • • PO
2. Indication
Myélome multiple.
3. Remarques
En alternance avec V.C.M.P. et/ou V.C.A.P.
- VCMP : mg/m2 J1 J1 à 4
Vincristine 1 • IV
Cyclophosphamide 100 • PO
Melphalan 4 • PO
Prednisone 4 • PO
mg/m2 J1 J8 J29
- VCAP : mg/m2 J1 J1 à 4 Vinorelbine 30 • • IV
Vincristine 1 • IV puis toutes les semaines
Prednisone 60 • PO
Doxorubicine = Adriamycine
4. Rythme
2. Indication
Toutes les 3-6 semaines.
Cancer du sein métastatique.
Références bibliographiques
3. Remarque
- Bonnet J, Alexanian R, Salmon S et al. Vincristine, BCNU,
doxorubicine and prednisolone (VBAP) combination in the treat- Toutes les 3 semaines. Pendant 6 cycles.
ment of relapsing or resistant multiple myeloma : a Southwest
Oncology Group study. Cancer Treat Rep 1982 ; 66 (6) : 1267-71. Référence bibliographique
- Alberts D, Weick J, Jones S, Haut A, Fischer R, Dixon D. Spielmann M, Dorval T, Turpin F et al. Phase II trial of vinorel-
Treatment of recurrent lymphomas with vincristine, BCNU, bine/doxorubicin as first line therapy of advanced breast cancer. J
doxorubicine and prednisone (VBAP), a Southwest Oncology Clin Oncol 1994 ; 12 (9) : 1764-70.
Group study. Cancer Treat Rep 1981 ; 65 (7-8) : 611-4.
*** ***
Dossier 2001, XXII, 1-2 408
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie : 4ème édition
***
Vinorelbine-Cisplatine (1)
1. Composition Vinorelbine-Mitoxantrone (NAV-NOV)
mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
1. Composition
Vinorelbine 6 mg • IV Nav = NAVELBINE® Nov =
6 • • • • • IV NOVANTRONE®
Cisplatine 20 • • • • • IV 2. Indication
Cancer du sein.
2. Indication mg/m2 J1 J2 J3 J4 J5
Références bibliographiques
Vinorelbine- - Vogel CL. Combination chemotherapy with vinorelbine
Cisplatine (2) mg/m2 J1
(Navelbine) and mitoxan-
2
trone for metastic breast mg/m J1 à 4
Vinorelbine 25 • IV Étoposide 100 • IV
Mitoxantrone 10 • IV Ifosfamide 1500 • IV
1. Composition
Cisplatine 25 • IV
3. Rythme ***
Toutes les 3 semaines.
V.I.P.
Référence bibliographique
Ray-Coquard I, Biron P, Bachelot TY. Vinorelbine and cisplatine 1. Composition
(CIVIC regimen) for the treatment of metastatic breast carcinoma
after failure of anthracycline-and/or paclitaxel-containing regi-
mens. Cancer 1998 ; 82 : 134-40.
Cisplatine = P
2. Indication
Dossier 2001, XXII, 1-2 409
Évaluation thérapeutique Médicaments utilisés en cancérologie : 4ème édition
Prednisone 80 • • • • • PO
Ifosfamide 5000 • • IV 24/24 h
4. Rythme
Carboplatine = P
Toutes les 3-4 semaines. Pendant 4 cycles.
2. Indication
Références bibliographiques
Cancer du poumon à petites cellules.
- Loehrer P, Lauer R, Roth B, Williams S, Kalasinski L, Einhorn
L. Salvage therapy in recurrent germ cell cancer : ifosfamide and 3. Rythme
cisplatin plus either vinblastin or etoposide. Ann Intern Med 1988 ;
109 (7) : 540-6. Toutes les 4 semaines. Pendant 5 cycles.
- Clemm C, Hartenstein R, Willich N, Boening L, Wilmanns W.
Référence bibliographique
Vinblastine-ifosfamide-cisplatin treatment of bulky seminoma.
Cancer 1986 ; 58 (10) : 2203-7. Postmus P, Splinter T, Palmen F et al. Comparison of two carbo-
- Pujol JL, Hayot M, Rouanet P et al. Long term results of neoad- platin-containing regimens with standard chemotherapy for small
juvant ifosfamide, cisplatin and etoposide combination in locally cell lung in a randomised phase II study. Eur J Cancer 1992 ; 28
advanced non-small cell lung cancer. Chest 1994 ; 106 : 1451-5. (1) : 96-100.
*** mg/m2 J1 J8
***
Vincristine 2 • • IV
VP.I.
Carboplatine 400 • • IV
1. Composition
V.M.C.P.
1. Composition Étoposide = VÉPÉSIDE® = VP
2. Indication
2. Indication Cancer du poumon à petites cellules.
Myélome, protocole MAG 91.
3. Remarques
Répartition des protocoles cités par pathologie * Cancer de l'Utérus, du col utérin
C.A.P. — Carboplatine-Ifosfamide — C.A.V. — F.A.P.
* Myélome
C.A.P. — C.A.P.V. — V.B.A.P. — V.M.C.P.
* Cancer du Sein
A.C. — C.A.P. — Cisplatine-Étoposide — C.M.F.,
* Maladie de Hodgkin C.M.F.V.P. — E.C. — E.I. — F.A.C. — F.E.C. — F.N.C. —
A.B.V.D. — E.B.V.P. — I.V.A. — M.O.P.P. F.U.N. — I.M.F. — M.M.M. — T.A.C. — T.E.C. (2) —
V.A.C. — Vinorelbine-Adriamycine — Vinorelbine-Cis-
platine (2) — Vinorelbine-Mitoxantrone.
* Lymphome non hodgkinien = LNH.
* Cancer de l'Appareil digestif
A.C.E. — A.C.O.M.L.A. — A.C.V.B.P. — B.A.C.O.P. —
C.D.O.P. — C.H.O.P. — C.O.M.P. — C.O.P.A.D.E.M.— E.A.P. — E.L.F. — F.A.M. — F.A.MTX — F.A.P. —
CYTA B.O.M. — DH.A.P., E.C.V.B.P., M.A.C.O.P.B. — FolFiri — FolFox — 5FU-CDDP — FUFOL — Gemcita-
M.A.C.O.P.-V.P.16 — M.B.A.C.O.D. — M.I.M.E. — PRO bine-Cisplatine — I.V.A. — Oxaliplatine-Irinotécan.
M.A.C.E.
* Divers
* Cancer des Ovaires
B.C.D.V. — C.D.O.P. — CIS.C.A. 1 — CIS.C.A. 2 —
C.A.P. — Carboplatine-Cisplatine-Ifosfamide —
C.O.P. — C.Y.V.A.DIC. — D.A.V.E. — D.V.P. — F.A.M. —
Carboplatine-Cyclophosphamide — Carboplatine-
I.V.A. — I.V.P. — M.A.I.D. —V.A.C.
Paclitaxel — C.I. — C.P. — Paclitaxel-Cisplatine.
- Autres schémas
1) Étoposide = 60 mg/m2 J1 et J3
Ifosfamide = 1500 mg/m2 J1 et J5
2) Étoposide = 100 mg/m2 PO J1 et J8
Ifosfamide = 1500 mg/m2 J1
- Hyperdiurèse. Utilisation de mesna.
4. Rythme
Toutes les 3 semaines. Pendant 6 cycles.
Références bibliographiques
- Thatcher N, Cerny T, Stout R et al. Ifosfamide, etoposide, and
thoracic irradiation therapy in 163 patients with unresectable
small cell lung cancer. Cancer 1987 ; 60 (10) : 2382-7.
- Anderson H, Lind M, Thatcher N, Swindell R, Woodcock A.
Carroll K. Therapy for poor risk patients with small lung cancer
using bolus ifosfamide and oral etoposide. Cancer Chemother
Pharmacol 1990 ; 26 (1) : 71-4.
***
Annexes
3. MÉDICAMENTS ANTICANCÉREUX
À PERFUSER À L’ABRI DE LA LUMIÈRE
NR : non renseigné
* GLIADEL® : à - 20°C
** Certaines présentations (cf Monographies)
3. ANTICANCÉREUX
À PERFUSER A L'ABRI DE LA LUMIÈRE
Carmustine BICNU® Dacarbazine DÉTICÈNE®
Acide tout trans ATRA ATRAGEN ARONEX Flacon dosé 90 mg/m2/j LAP en rechute d'un
rétinoïque liposomal - l USA à 100 mg traitement par ATRA
Bexarotène Acide TARGRETIN LIGAND Capsule 300 mg/m2/j en Lymphome T cutané en
9-cis USA dosée à 75 traitement continu rechute après un premier
reti- mg - flacon traitement
noïque de 100 AMM européenne en cours
Hématologique (adulte)
- Hémoglobine > 11,0 g/100 ml (> 6,8 mmol/l) 9,5-10,9 g/100 ml (5,6-6,7 mmol/l)
- Leucocytes G/l > 4,0 3,0-3,9
- Poly-neutrophiles G/l > 2,0 1,5-1,9
- Plaquettes G/l > 100 75-99
- Hémorragie Absence Pétéchies
Gastro-intestinal
- Bilirubinémie < 1,25 x N 1,26-2,5 x N
- Transaminases < 1,25 x N 1,26-2,5 x N
- Phosphatase alcaline < 1,25 x N 1,26-2,5 x N
- Muqueuse buccale Sans changement Douleur
Urinaire
- Urémie ou Créatininémie < 1,25 x N 1,26-2,5 x N
- Protéinurie Sans changement 1+ ou < 3 g/l
- Hématurie Sans changement Microscopique
Pulmonaire Sans changement Léger symptôme
Fièvre Absence < 38° C
- Réaction allergique Sans changement Œdème
8,0-9,4 g/100 ml (4,95-5,8 mmol/l) 6,5-7,9 g/100 ml (4,0-4,9 mmol/l) < 6,5 g/100 ml (< 4,0 mmol/l)
2,0-2,9 1,0-1,9 <1
1,0-1,4 0,5-0,9 < 0,5
50-74 25-49 < 25
Modérée Moyenne Importante
7. UTILISATION PÉDIATRIQUE
Dans la classe thérapeutique des anticancéreux, comme dans beaucoup d’autres, l’absence d’AMM en pédiatrie représen-
te une difficulté. Il est apparu utile, pour cette édition, de mentionner ces utilisations pédiatriques.
Une lecture attentive des RCP permet de trouver une mention «chez l’enfant» dans les rubriques indications ou posologie
et mode d’administration ou effets indésirables. Ces médicaments sont listés dans le tableau ci-dessous, dans la 1ère colon-
ne intitulée «indications AMM adulte enfant». À titre indicatif, en tenant compte d’une pratique quotidienne et usuelle, ont
été mentionnées, dans ce même tableau, les utilisations «hors AMM» chez l’enfant, en distinguant les utilisations pour les-
quelles une AMM a été accordée chez l’adulte, 2ème colonne, et celles pour lesquelles il n’y a pas d’AMM, 3ème colonne.
Cette liste n’est pas exhaustive.
Procarbazine - MH et LNH. — —
- Tumeur cérébrale.
Vinblastine Testicules, — —
MH et LNH.
Histiocytose.
Vinorelbine — — MH en rechute.
des questions d’ordre méthodologique, mais soulève égale- En ce qui concerne la relation des SOR avec l’AMM, trois
ment de nouvelles questions de droit, notamment dans le hypothèses principales peuvent être envisagées. Première
domaine de la responsabilité médicale. A la demande de la hypothèse : les SOR recommandent un médicament qui est
FNCLCC, le Centre de droit JuriSanté du Centre national hors AMM. La procédure s’engage pour l’obtention de
d’expertise hospitalier (CNEH) a réalisé une étude juri- l’AMM. Il ne fait pas de doutes que la position SOR sera
dique portant sur les questions de responsabilités entraînées évoquée à son profit par le demandeur et ne peut que venir
par la réalisation, la diffusion et l’utilisation des SOR. Cette à l’appui de la demande d’AMM. Seconde hypothèse : cer-
étude souligne la qualité et la rigueur de l’opération SOR et tains produits utilisés par les médecins spécialistes sont
conclut à l’existence d’une " présomption d’identité de fait anciens. Les SOR les recommandent. L’AMM n’a jamais et
entre les SOR et les données acquises de la science ou les ne sera jamais demandé. La communauté des médecins spé-
règles de l’art". L’utilisateur est en droit d’attendre des SOR cialistes, dans le cadre des travaux d’élaboration des SOR,
une information sérieuse, exacte, fiable, complète, actuelle a estimé que l’usage du produit concerné est conforme à la
et sécurisé. Ces six qualités sont primordiales en matière de qualité requise des soins. Il n’y a pas d’obstacle à cette posi-
responsabilité médicale des acteurs concernés. Les conclu- tion SOR. Troisième hypothèse : un produit obtient l’AMM
sions de cette étude ont été publiées sous forme d’article de mais ne figure pas dans les SOR. La position adoptée par
revue et sont disponibles sur le site Internet de la FNCLCC. les SOR doit pouvoir être expliquée et argumentée.
Une question importante abordée dans le cadre de cette Ces questions nécessitent de définir des procédures pour
étude a concerné la place des SOR vis-à-vis des autorisa- rapprocher les textes SOR et AMM en cancérologie. La
tions délivrées dans le cadre de l’AMM, notamment lorsque mise en œuvre en pratique de ces considérations nécessite
les recommandations font état de l’usage de médicaments une collaboration entre la FNCLCC et les professionnels du
qui n’ont pas l’AMM, et particulièrement dans la prise en médicament.
charge des enfants. En effet de très nombreux médicaments
utilisés chez l’enfant, et plus particulièrement en cancérolo-
gie, le sont sans évaluation scientifique suffisante. En l’ab-
sence d’évaluation, une procédure d’AMM ne peut être
menée, ce qui conduit les médecins à prescrire les médica- COLLABORATION AVEC LE CNHIM
ments aux enfants dans les conditions non prévues par
l’AMM. Dans tous les pays où elle a été évaluée, la pres- Le médicament est une composante essentielle de la prise
cription pédiatrique hors AMM est très importante et cela en charge des patients atteints de cancer. Le pharmacien est
dans toutes les structures de soins. En France, les études un professionnel du médicament et ses compétences spéci-
montrent de 25 à 90 % de prescriptions hors AMM, en ville fiques complètent celles du médecin. La mise en commun
et dans les services spécialisés de pédiatrie (réanimation, des travaux et réflexions de la FNCLCC et du CNHIM a
chirurgie…). Ce constat a conduit à la prise de mesures spé- pour objectif l’amélioration de la qualité et de l’efficience
cifiques par l’administration américaine et à une incitation des soins aux patients. Cette collaboration initiée en 1993 se
par les instances européennes à mettre en place des mesures poursuit avec l’actualisation de ce dossier, sa publication et
réglementaires ou des mesures de soutien pour que les nou- sa promotion. Les dossiers du CNHIM sont unanimement
veaux médicaments et les médicaments déjà commerciali- appréciés par les cancérologues, et les liens possibles avec
sés pour les enfants soient pleinement adaptés aux besoins les textes des SOR sont une valeur ajoutée importante pour
spécifiques de cette population, en tenant compte des l’ensemble du programme SOR.
normes internationales de protection des mineurs dans la
recherche médicale.