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Comprendre Réédition actualisée 2008

la chimiothérapie
collection
Guides d’information

Le déroulement
d’une chimiothérapie
Son action
Ses aspects
pratiques
Ses effets
secondaires
La surveillance
Mieux vivre la
chimiothérapie
 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Ce document fait partie de la collection « Guides d’information CANCER INFO » éditée par
l’Institut National du Cancer, agence nationale sanitaire et scientifique chargée de coordonner la
politique de lutte contre le cancer en France.

Ce document a été validé en octobre 2008. Il est disponible gratuitement par téléchargement sur
www.e-cancer.fr et sur www.sor-cancer.fr, et sur simple demande, à l’adresse suivante :
Institut National du Cancer
Service publications et diffusion
52, avenue André Morizet
92100 Boulogne-Billancourt
diffusion@institutcancer.fr
Tél. : 01 41 10 50 00 – Fax : 01 41 10 50 20

Ce guide a été publié avec le soutien financier de :


 La Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC)
101, rue de Tolbiac - 75013 Paris
Tél. : 01 44 23 04 04 – Fax : 01 45 82 07 59 - www.fnclcc.fr

 La Ligue nationale contre le cancer


14, rue Corvisart - 75013 Paris
Tél. : 01 53 55 24 00 – Fax : 01 43 36 91 10 - www.ligue-cancer.asso.fr

Cet ouvrage est protégé par les dispositions du Code de la propriété intellectuelle.
Conformément à ses dispositions, sont autorisées, sous réserve de la mention de la source,
d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé et non destinées à une
utilisation collective et, d’autre part, les courtes citations.
Pour toute autre utilisation, vous pouvez demander l’autorisation auprès du département
Communication institutionnelle de l’Institut National du Cancer, seul titulaire des droits
d’auteur.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 

Comprendre la chimiothérapie

C e guide d’information a pour but


d’aider les personnes atteintes
d’un cancer et leurs proches à mieux
Ce guide Comprendre la chimiothé-
rapie traite de la chimiothérapie de
l’adulte. Les chimiothérapies prescrites
comprendre la chimiothérapie, à faciliter pour l’enfant ne sont pas abordées dans
la prise en charge de ses effets secon- cet ouvrage.
daires éventuels et ainsi, à améliorer la
qualité de vie des personnes malades. Il constitue un outil utilisable dans une
démarche d’éducation thérapeutique*
Il tente d’expliquer, avec des mots que du patient.
nous avons souhaités simples et clairs, ce
que les médecins savent actuellement de Cette réédition actualisée tient compte
la chimiothérapie. des dernières données scientifiques
sur la chimiothérapie et les autres
Les modalités des traitements varient en traitements médicaux du cancer, en
fonction des établissements de soins. Les particulier sur les traitements ciblés.
informations que vous trouverez dans ce Ces informations ont été validées par
guide évoquent les situations les plus les coordonnateurs scientifiques (voir la
fréquentes. Cependant, elles peuvent ne liste des membres du groupe de travail à
pas correspondre tout à fait à ce qui vous la fin de cette brochure).
sera proposé.
 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Comment utiliser ce guide ?

C e guide est consultable en fonc-


tion des besoins d’informations
de chacun. Il est constitué de chapitres
vocabulaire médical employé dans le
guide et dans les fiches. Les mots du glos-
saire sont identifiés par un astérisque
qui se lisent de façon indépendante. dans le texte.

Les messages clés « À retenir », situés à Nous avons glissé dans le guide un
la fin de chaque chapitre, correspondent questionnaire destiné à recueillir votre
aux éléments essentiels identifiés par avis. N’hésitez pas à le remplir et à nous
des patients, d’anciens patients et des per- le retourner. Vos remarques seront
sonnes de leur entourage, qui ont parti- attentivement analysées et prises en
cipé à l’élaboration de ce document. compte lors d’une prochaine mise à
jour.
Une fiche complémentaire propose
des outils d’aide à la gestion de la D’autres guides d’information sont
chimiothérapie, et trois autres des mentionnés au fil du texte. Ils complè-
informations détaillées sur le casque tent les informations sur différents
réfrigérant, les professionnels au service thèmes comme la fatigue, la douleur, les
du patient et les traitements ciblés. aspects psychosociaux… N’hésitez pas à
les consulter en fonction de vos besoins
Un glossaire, « Les mots et leur sens », (voir la liste des guides disponibles à la
situé à la fin du document, explique le fin de cette brochure).
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 

Qu’est–ce qu’un cancer ?

Un cancer est une maladie de la cellule*.

La cellule est l’unité de base de la vie. Il


en existe dans le corps plus de deux cents
types différents. Toutes ont un rôle précis :
cellules cutanées, musculaires, nerveuses,
osseuses, etc.

Une cellule cancéreuse est une cellule qui s’est


modifiée. Habituellement, ces modifications
sont réparées par l’organisme. Cependant,
lorsque la cellule devient cancéreuse, elle perd
ses capacités de réparation. Elle se met alors
à se multiplier et finit par former une masse
qu’on appelle tumeur* maligne.

Les cellules cancéreuses ont tendance à mi-


grer dans d’autres parties du corps par les
vaisseaux lymphatiques* ou par les vaisseaux
sanguins*, et à y développer de nouvelles traitement adapté à chaque cancer. Tous
tumeurs qu’on appelle métastases*. On dit les traitements ont pour but de supprimer
dans ce cas que le cancer est métastatique. les cellules cancéreuses. En l’absence de
Chaque cancer est différent. C’est la raison traitement adapté, le cancer risque d’évoluer
pour laquelle il est nécessaire d’envisager un plus rapidement.
 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 

Sommaire

1. La chimiothérapie et les différents traitements possibles du cancer......................... 9

2. Le choix des traitements ...................................................................................................... 13

3. Le déroulement d’une chimiothérapie.............................................................................19

4. L’action d’une chimiothérapie............................................................................................23

5. Les aspects pratiques d’une chimiothérapie................................................................... 27

6. Les effets secondaires d’une chimiothérapie...................................................................43

7. La surveillance d’une chimiothérapie...............................................................................67

8. Mieux vivre la chimiothérapie............................................................................................. 71

Fiches pratiques
● Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie...........................................................................79
● Fiche 2. Le casque réfrigérant...............................................................................................85
● Fiche 3. Les professionnels au service du patient...........................................................89
● Fiche 4. Les traitements ciblés.............................................................................................97

Glossaire
Les mots et leur sens..................................................................................................................105
 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 

1. La chimiothérapie
et les différents traitements
possibles du cancer

T raiter un cancer consiste à élimi-


ner la tumeur* et à supprimer les
cellules* cancéreuses.
c’est-à-dire les endroits que les cellules
cancéreuses auraient pu atteindre,
grâce à une opération.
● La radiothérapie* est un traitement
Les traitements du cancer ont pour but qui consiste à utiliser des rayons* pour
de : détruire les cellules cancéreuses.
● guérir le patient ; ● La chirurgie et la radiothérapie sont
● réduire le risque de récidive* ; des traitements locaux du cancer,
● augmenter la durée de vie ; c’est‑à‑dire qu’ils agissent localement
● améliorer la qualité de vie. sur les cellules cancéreuses de l’organe
atteint ou dans les ganglions*.
Ces objectifs varient selon le type de ● La chimiothérapie est un traitement
cancer et son stade d’évolution*. qui consiste à utiliser des médicaments
contre les cellules cancéreuses (par
Il existe différents types de traitements injection dans un site implantable*
qui peuvent être utilisés seuls ou associés le plus souvent ou dans une veine).
entre eux : La chimiothérapie agit sur toutes les
● La chirurgie* permet de confirmer le cellules cancéreuses, même sur celles
diagnostic* et d’enlever la tumeur et qui n’ont pas été détectées par les
les éventuelles greffes cancéreuses*, examens d’imagerie*.
10 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

● L’hormonothérapie* est un trai- La chimiothérapie et l’hormonothérapie


tement qui empêche l’action d’hor- sont des traitements médicaux du cancer.
mones* susceptibles de stimuler la Les progrès actuels de la recherche ont
croissance des cellules cancéreuses. permis la mise au point de nouveaux
● La chimiothérapie et l’hormono- traitements médicaux du cancer appelés
thérapie agissent par voie générale, traitements ciblés. Vous en entendrez
c’est-à-dire qu’elles agissent sur les probablement parler. C’est pourquoi
cellules cancéreuses dans l’ensemble nous avons choisi de mettre à votre
du corps. disposition une information générale à
● L’immunothérapie* est un traite- ce sujet (voir Fiche 4. Les traitements ciblés,
ment qui vise à stimuler les défenses p. 97). Votre médecin pourra compléter
immunitaires de l’organisme contre cette information et voir avec vous si vous
les cellules cancéreuses. pouvez en bénéficier ou non.

La radiothérapie, la chimiothérapie Le développement récent des traite-


et l’hormonothérapie sont souvent ments ciblés ne vise actuellement pas
utilisées en complément de la chirurgie à remplacer les traitements habituels
pour améliorer les chances de guérison*. du cancer (chimiothérapie, radiothé-
On les qualifie alors de traitements rapie et hormonothérapie), mais à les
adjuvants*. Ils peuvent aussi être utilisés compléter.
seuls.

Le traitement du cancer est adapté en


fonction de chaque situation : chaque
cancer est particulier et nécessite une
prise en charge appropriée.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 11

À retenir
Il existe différents types de traitements Le traitement du cancer est adapté en
du cancer utilisés seuls ou associés entre fonction de chaque situation : chaque
eux : la chimiothérapie, la chirurgie, la cancer est particulier et nécessite une prise
radiothérapie, l’hormonothérapie et en charge appropriée.
l’immunothérapie.
12 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 13

2. Le choix des traitements

P our choisir les traitements, les


médecins tiennent compte de
plusieurs critères :
Lorsque ces études ont montré que,
pour une situation donnée, il existe un
traitement qui présente plus d’avan-
● du type de cancer* et de son stade tages par rapport aux autres, on parle
d’évolution* ; de traitement standard*. Il s’agit du
● de la localisation de la tumeur ; traitement de référence. Le traitement
● de l’état de santé du patient et de ses standard est alors proposé de façon
antécédents médicaux* et chirur- systématique dans cette situation. Il
gicaux ; arrive cependant que le médecin ne
● de son âge ; puisse pas l’appliquer du fait de facteurs
● des éventuels effets secondaires* des particuliers liés au patient ou à sa
traitements ; maladie. Le médecin propose alors un
● de l’avis du patient et de ses préfé- ou plusieurs traitements mieux adaptés
rences ; à la situation.
● de l’existence d’essais thérapeu-
tiques* dont il pourrait bénéficier. Souvent, plusieurs d’entre eux ont des
bénéfices et des inconvénients compa-
Les études scientifiques évaluent les rables. Lorsque les études scientifiques
nouveaux traitements ou les nouvelles n’ont pas pu identifier un traitement
associations de traitements, et étudient dont les avantages et les inconvénients
l’ordre dans lequel ils sont le plus efficaces sont préférables à ceux des autres
pour chaque type de cancer. Ces études traitements, plusieurs possibilités
comparent également les avantages et les existent alors. Ce sont des options*.
inconvénients des traitements habituels
et ceux des nouveaux.
14 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Une équipe pluridisciplinaire choisit Le médecin explique les avantages et les


les traitements qui seront proposés au inconvénients du ou des traitements
patient. Composée des professionnels proposés au patient. Cela permet de
de santé concernés par la maladie dont choisir avec lui le traitement le mieux
souffre le patient, cette équipe se réunit adapté à sa situation et de participer à
lors d’une réunion de concertation la décision.
pluridisciplinaire* (RCP).
L’ordre des traitements du cancer est
Le plus souvent, il s’agit d’un chirur- défini par l’équipe médicale pluri-
gien, d’un oncologue médical et d’un disciplinaire en fonction du stade
oncologue radiothérapeute. Ce choix de la maladie et de l’état général du
est déf ini en concertation avec le patient.
patient sur la base de l’avis rendu par
ces professionnels. Un Programme
Personnalisé de Soins* (PPS) est ensuite
remis au patient. Ainsi, la personne
malade est assurée de bénéficier de toutes
les ressources médicales appropriées.

Il est recommandé de traiter un cancer


dans un établissement spécialisé qui
dispose d’équipes pluridisciplinaires et
qui fait partie d’un réseau* de cancé-
rologie. La décision pluridisciplinaire

Des informations complémentaires sur les différents professionnels de santé que vous êtes amené
à rencontrer lors de votre prise en charge sont disponibles dans la Fiche 3. Les professionnels au service
du patient, p. 89.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 15

Qu’est‑ce qu’un essai thérapeutique ?

Les médecins proposent parfois aux patients de souhaitent participent à un essai thérapeutique. Ils
participer à un essai thérapeutique (également doivent recevoir une notice d’information, donner
appelé essai clinique). Un essai thérapeutique est leur accord par écrit et peuvent revenir sur leur
une étude dont l’objectif est d’évaluer un nouveau décision à tout moment et quitter l’étude.
traitement. Cette étude doit avoir pour but de
montrer s’il existe un avantage par rapport aux Tous les patients ne sont pas concernés par un
traitements habituellement utilisés (meilleure essai thérapeutique. Les patients à qui les médecins
efficacité, diminution des effets secondaires*, proposent cet essai thérapeutique doivent répondre
amélioration de la qualité de vie). à certains critères comme le type de tumeur, le
stade d’évolution* du cancer… (on parle de critères
Participer à un essai thérapeutique permet d’inclusions).
d’accéder à de nouveaux traitements et contribue
aux progrès de la recherche. Des informations complémentaires sur les essais
thérapeutiques sont disponibles sur :
Un essai thérapeutique peut également avoir pour ● le site de l’Institut National du Cancer
objectif d’évaluer précisément certains aspects (www.e‑cancer.fr) où un registre des essais
d’un traitement déjà connu. Le médecin explique thérapeutiques par type de cancers, actuellement
les objectifs et les bénéfices attendus de l’étude, le proposés aux patients, est mis à disposition ;
ou les traitements utilisés et les effets secondaires ● le site de la Fédération nationale des centres
éventuels, ainsi que les examens de surveillance à de lutte contre le cancer (www.fnclcc.fr) dans
réaliser. la rubrique Essais Cliniques du BECT (Bureau
d’études cliniques et thérapeutiques).
Un patient qui participe à un essai thérapeutique
est davantage suivi. Seuls les patients qui le

Des informations complémentaires sur les essais cliniques sont disponibles dans la brochure
Les essais cliniques en cancérologie : les réponses à vos questions, éditée par l’Institut National du Cancer.
16 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

● La chimiothérapie est parfois utilisée


Quand le médecin propose-t-il
comme unique traitement. C’est une
une chimiothérapie ?
chimiothérapie exclusive. Lorsqu’elle
Le médecin propose une chimiothérapie
est associée à un traitement par
généralement dans trois situations :
radiothérapie*, on parle alors de
● avant une chirurgie, il s’agit d’une
radiochimiothérapie.
chimiothérapie néoadjuvante. Cette
chimiothérapie a pour but de diminuer
Une chimiothérapie adjuvante est fré-
la taille de la tumeur* et de faciliter
quente, mais pas systématique. Elle est
ainsi l’opération. Elle a également
envisagée lorsqu’elle peut réduire les
pour objectif de diminuer les risques
risques d’apparition de métastases.
de récidive du cancer. De plus, elle
permet d’évaluer rapidement si les
Lors d’une chirurgie, le chirurgien retire
médicaments de chimiothérapie sont
le plus possible les cellules cancéreuses
efficaces sur la tumeur ;
visibles. La chimiothérapie vise ensuite
● après une chirurgie complète de
à détruire le maximum de cellules
la tumeur, c’est‑à‑dire lorsque le
cancéreuses qui pourraient éventuel-
chirurgien a enlevé toutes les cellules
lement rester dans toutes les parties du
cancéreuses visibles. C’est alors
corps, qu’elles soient visibles ou non. Elle
une chimiothérapie adjuvante. La
améliore ainsi les chances de guérison*.
chimiothérapie a pour but de diminuer
les risques de récidive locale ou à
Le risque d’apparition de métastases
distance. La chimiothérapie complète
dépend du stade d’évolution* du cancer.
alors la chirurgie ;
Celui‑ci est lié à :
● pour tr aiter des mét ast ases*,
● la taille de la tumeur ;
c’est‑à‑dire des cellules cancéreuses
● la présence de cellules cancéreuses dans
qui se sont propagées dans d’autres
les ganglions* ;
parties du corps. On dit que c’est une
● le type de cellules cancéreuses ;
chimiothérapie métastatique.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 17

● l’envahissement ou non des vaisseaux soignée, de son état général, de son avis,
sanguins* ou lymphatiques*. ainsi que de ses antécédents* médicaux
et chirurgicaux.
Ces caractéristiques sont appelées des
facteurs de risque* de récidive*. La Le médecin vous expliquera le traite-
décision de proposer une chimiothérapie ment qui sera prescrit en fonction de
adjuvante tient compte de ces facteurs de votre situation.
risque, mais aussi de l’âge de la personne

À retenir
Le choix des traitements est déf ini en Une chimiothérapie néoadjuvante permet
concertation avec le patient sur la base de diminuer la taille de la tumeur facilitant
de l’avis rendu par des professionnels ainsi l’opération, de diminuer les risques
lors d’une réunion de concer tation de récidive et d’évaluer l’eff icacité des
pluridisciplinaire (RCP). Un Programme médicaments sur la tumeur.
Personnalisé de Soins (PPS) est ensuite
remis au patient. Une chimiothérapie adjuvante est proposée
lorsqu’elle est capable de réduire les risques
La chimiothérapie peut être proposée de développement de métastases.
avant une chirurgie (chimiothérapie
néoadjuvante), après une chirurgie La participation à un essai clinique offre
(chimiothérapie adjuvante) ou pour la possibilité d’accéder à des thérapies
traiter des métastases (chimiothérapie innovantes et de contribuer au progrès dans
métastatique). la recherche de nouveaux traitements.
18 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 19

3. Le déroulement
d’une chimiothérapie

L e déroulement d’une chimio-


thérapie est soigneusement
planifié selon un protocole* établi
En fonction de ces éléments, le médecin
établit avec la personne soignée un
calendrier qui prévoit l’administration
par l’équipe médicale. des médicaments de chimiothérapie.
Ces médicaments sont administrés sur
La chimiothérapie ne débute qu’après un ou plusieurs jours. On parle de cure*
un bilan qui permet de conf irmer de chimiothérapie. Une alternance de
qu’elle est justifiée et que le patient périodes de traitement et de repos est
peut la supporter. On parle de bilan prévue : entre deux cures, un intervalle
préthérapeutique c’est‑à‑dire effectué d’une à quatre semaines est nécessaire en
avant le traitement. fonction des protocoles. Le repos permet
à l’organisme de récupérer des éventuels
Les examens sanguins (NFS*, pla- effets secondaires*. Le nombre de cures
quettes* ou autre) permettent au est adapté à chaque patient.
médecin cancérologue de vérif ier
l’état de santé du patient avant chaque Pour que le traitement soit le plus
chimiothérapie. Le médecin donne efficace possible, le médecin tente de
alors son « feu vert » pour commencer respecter les doses de chimiothérapie
ou poursuivre la chimiothérapie et le calendrier prévu par le protocole.
(voir chapitre 7 La surveillance d’une Occasionnellement (obligation sociale
chimiothérapie, p. 67). ou familiale), il est parfois possible,
20 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

avec l’accord du médecin, de reporter le tations de surveillance. Il est de ce fait


traitement de quelques jours. Si le patient difficile de déterminer d’emblée de
souhaite partir en vacances, le traitement façon précise la durée exacte de la
peut éventuellement être administré chimiothérapie.
dans un centre de soins proche de son
lieu de vacances. Le médecin lui indique La durée d’un traitement de chimio-
qui contacter pour mettre en place cette thérapie néoadjuvante est variable
solution temporaire. selon les situations. Elle est en moyenne
de 3 à 5 mois.
Les effets du traitement sur la tumeur
et la façon dont la personne supporte La durée d’un traitement de chimio-
les médicaments sont évalués lors de thérapie adjuvante est en moyenne
consultations de surveillance régulières de 5 à 6 mois. Elle varie parfois de
(voir chapitre 7 La surveillance d’une quelques semaines à deux ans.
chimiothérapie, p. 67). En fonction
de ces éléments, le médecin modifie La durée d’une chimiot hér apie
parfois le déroulement et la durée de la métastatique varie de 3 mois à plus
chimiothérapie au moment des consul- d’un an.

Des informations complémentaires sur les différents professionnels de santé que vous êtes amené
à rencontrer lors de votre prise en charge sont disponibles dans la Fiche 3. Les professionnels au service
du patient, p. 89.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 21

À retenir
Une chimiothérapie ne débute qu’après La durée des traitements est variable. Elle
un bilan préthérapeutique (examens bio- est adaptée à chaque personne soignée et
logiques et examens d’imagerie). n’est pas proportionnelle à la gravité de la
maladie.
En fonction des résultats, le médecin éta-
blit un calendrier avec le patient.L’admi-
nistration d’une chimiothérapie nécessite
une surveillance régulière.
22 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 23

4. L’action d’une chimiothérapie

L a chimiothérapie est utilisée


pour traiter des cancers* depuis
les années 1940. Elle s’est beaucoup
Les médicaments de chimiothérapie
sont le plus souvent administrés dans
une veine du patient par l’intermédiaire
développée à partir de 1970, grâce à la d’un tuyau appelé cathéter* (voir
découverte de nouveaux médicaments. paragraphe Comment fonctionnent les
cathéters ?, p. 34).
Comment agit
une chimiothérapie ? De nombreux cancers sont chimio-
La chimiothérapie vise à éliminer les sensibles*, autrement dit, ils sont
cellules* cancéreuses quel que soit sensibles aux médicaments de
l’endroit où elles se trouvent dans le chimiothérapie. Toutefois, certains
corps, soit en les détruisant directement, cancers le sont plus que d’autres. La
soit en les empêchant de se multiplier. La chimiosensibilité varie selon les tumeurs
chimiothérapie agit sur toutes les cellules et l’endroit où elles sont situées. Plus
cancéreuses, même sur celles que l’on n’a un cancer est chimiosensible, plus la
pas pu repérer lors des examens. chimiothérapie a des chances d’être
efficace.
Une chimiothérapie est un traitement
qui utilise des produits chimiques. Les médicaments
Ces médicaments sont extraits de de chimiothérapie
végétaux ou sont produits en labora- Les médicaments de chimiothérapie
toire par synthèse. Ils agissent contre sont nombreux : il en existe une
les cellules cancéreuses, d’où leur nom cinquantaine.
de médicaments antitumoraux ou
anticancéreux.
24 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Tous sont susceptibles d’entraîner un d’un cancer du sein ont envahi le foie, le
certain nombre d’effets secondaires traitement de ces métastases au niveau
variables (voir paragraphe Quels sont les du foie est le même que le traitement du
effets secondaires éventuels de ma chimio- cancer du sein.
thérapie ? p. 80).
Le choix des médicaments de chimio-
Comment sont choisis les thérapie est adapté en fonction de
médicaments de chimiothérapie ? chaque situation : chaque cancer est
Le choix des médicaments de chimio- particulier et nécessite un traitement
thérapie proposés au patient est fait adapté.
par une équipe pluridisciplinaire (voir
chapitre 2 Le choix des traitements, p. 13). Les médicaments de chimiothérapie
peuvent-ils être associés ?
Il dépend de l’organe ou de la partie du Les essais thérapeutiques* ont montré
corps à traiter. Certains médicaments que dans des situations particulières,
de chimiothérapie agissent plus parti- associer plusieurs médicaments de
culièrement sur les cellules cancéreuses chimiothérapie (polychimiothérapie)
d’un cancer donné. Par exemple, des est parfois plus efficace qu’un seul
médicaments efficaces sur un cancer du m é d i c a m e n t d e ch i m i ot h é r a p i e
poumon le sont moins sur un cancer du (monochimiothérapie). Pour cette
tube digestif. raison, plusieurs médicaments de
chimiothérapie sont souvent associés
Les médicaments utilisés pour traiter entre eux.
des métastases correspondent à ceux
utilisés pour traiter la tumeur dont La façon dont les médicaments d’une
elles sont issues (la tumeur primitive*). polychimiothérapie sont administrés
Par exemple, si des cellules cancéreuses (médicaments associés, doses, rythme
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 25

d’administration, etc.) est établie lors il est important que le patient infor-


de l’élaboration du protocole* de me le chimiothérapeute des autres
chimiothérapie. Selon les protocoles, médicaments qu’il prend. En effet,
deux ou trois médicaments sont associés certains médicaments sont parfois
sur une période de plusieurs mois. incompatibles avec ceux d’une chimio-
thérapie. En cas de problème, le chimio-
L’équipe médicale choisit un protocole thérapeute et le médecin traitant pren-
parmi ceux qui ont démontré leur nent en commun une décision adaptée à
efficacité. Les essais thérapeutiques la situation du patient.
cherchent constamment à améliorer les
résultats obtenus (voir chapitre 2 Le choix La plupart des vaccinations ne sont
des traitements, p. 13). pas contre-indiquées pendant une
chimiothérapie. Ce n’est toutefois pas
L’association de plusieurs médicaments forcément le meilleur moment pour
n’est pas liée au stade d’évolution* du se faire vacciner. Il est nécessaire de
cancer. demander l’avis de votre médecin.

Les médicaments de chimiothérapie


peuvent-ils être associés
à des médicaments prescrits
pour d’autres maladies ?
Le plus souvent, il est possible de
prendre les médicaments prescrits par
un médecin généraliste ou spécialiste
(contre le diabète*, l’hypertension,
l’excès de cholestérol) en même temps
qu’une chimiothérapie. Cependant,

Des informations complémentaires sur les différents professionnels de santé que vous êtes amené
à rencontrer lors de votre prise en charge sont disponibles dans la Fiche 3. Les professionnels au service
du patient, p. 89.
26 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

À retenir
Une chimiothérapie vise à éliminer les situation : chaque cancer est particulier et
cellules cancéreuses dans l’ensemble du nécessite un traitement approprié.
corps, soit en les détruisant directement,
Les médicaments de chimiothérapie sont
soit en les empêchant de se multiplier.
souvent associés entre eux.
Il existe de nombreux médicaments de
Généralement, ils peuvent être utilisés
chimiothérapie.
en même temps que des médicaments
Le choix des médicaments de chimio- prescrits pour d’autres maladies.
thérapie est adapté en fonction de chaque
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 27

5. Les aspects pratiques


d’une chimiothérapie
Comment sont administrés L’équipe médicale adapte le mode d’ad-
les médicaments ministration en fonction de chaque
de chimiothérapie ? personne malade et de la nature du
Il est possible d’administrer les médi- médicament.
caments de chimiothérapie de plusieurs
façons : L’efficacité du traitement n’est pas liée
● par des injections dans une veine (voie à la façon dont il est administré.
intraveineuse) ;
● par la bouche (voie orale) ; L’injection intraveineuse
● par des injections dans le muscle (voie Les médicaments de chimiothérapie, sous
intramusculaire) ; forme liquide, sont administrés goutte à
● plus rarement, directement dans goutte dans les veines par perfusion*.
la tumeur ou dans une cavité de Cette voie d’administration permet une
l’organisme envahie par les cellules diffusion rapide des médicaments dans
cancéreuses. tout l’organisme.

La façon d’administrer des médicaments Administrer une chimiothérapie


de chimiothérapie varie en fonction des dans des petites veines comme celles
médicaments utilisés, de la fréquence et du bras est parfois difficile. En outre,
de la durée du traitement. des réactions locales au niveau de la
peau sont possibles pendant ou après
28 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

la perfusion d’une chimiothérapie Elle dépend du protocole* prescrit par


(douleur, picotements, rougeur, bosse). le médecin. Celui-ci précise la durée de
cette perfusion.
Si la chimiothérapie s’écoule en dehors
de la veine, sous la peau, elle risque La perfusion de médicaments de chimio-
d’entraîner des lésions de la peau longues thérapie se fait parfois avec un système de
à cicatriser. Au moindre problème, le pompe (voir paragraphe La chimiothérapie
patient ne doit pas hésiter à prévenir à domicile, p. 30).
l’équipe médicale.
La voie orale
C’est la raison pour laquelle on propose Les médicaments de chimiothérapie
très souvent, avant une chimiothérapie, sous forme de comprimés ou de gélules,
de poser un cathéter* (cathéter simple sont administrés par voie orale (par la
ou chambre implantable). bouche). Comme les aliments, ils sont
absorbés dans l’intestin. Ils sont ensuite
Le cathéter facilite les perfusions de acheminés par le sang jusqu’aux cellules
chimiothérapie et évite d’avoir une piqûre cancéreuses.
à chaque fois dans le bras. Il améliore le
confort de la personne malade et per- En fonction du médicament de chimio-
met d’administrer les médicaments de thérapie, les comprimés se prennent
chimiothérapie en toute sécurité (voir avant, pendant ou après le repas. Le
paragraphe Comment fonctionnent les médecin précise la façon dont les com-
cathéters ?, p. 34). primés doivent être pris. Il est impor-
tant de respecter la prescription du
La durée des perfusions de chimio- médecin, ainsi que les doses et les durées
thérapie varie d’une demi-heure à plu- de traitement.
sieurs jours, voire plusieurs semaines.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 29

Si ces modalités ne sont pas respectées Une crème d’anesthésique local* appli-
ou si le médicament n’a pas été pris, il est quée une à deux heures avant l’injection
nécessaire d’en informer le médecin sans peut être proposée afin de rendre la zone
tarder. En cas de vomissements, il ne faut qui va être piquée indolore. Toutefois,
pas reprendre une dose de médicament, une douleur apparaît parfois plus tard à
mais prévenir le médecin qui précisera ce l’endroit de la piqûre. Un massage doux
qu’il faut faire. permet parfois de soulager la douleur.

La plupart des médicaments de chimio- Dans le cas où un bleu apparaîtrait, il


thérapie sont disponibles en pharmacie est conseillé d’appliquer des compresses
de ville. Toutefois, certains ne sont dé- imprégnées d’alcool à 70 % ou une pom-
livrés que par la pharmacie de l’établis- made adaptée prescrite par le médecin.
sement dans lequel le patient est suivi.
Le pharmacien est là pour conseiller et Les autres voies d’administration
répondre aux questions que le patient de la chimiothérapie
se pose sur les médicaments qui lui sont Dans certains cas, la chimiothérapie est
prescrits. administrée directement dans la tumeur
ou dans une cavité de l’organisme où les
Comme tous médicaments, les médi- cellules cancéreuses se sont développées.
caments de chimiothérapie ne doivent
pas être trop manipulés, ni laissés à la Ainsi, lorsque des cellules cancéreuses
portée des enfants. se sont propagées dans la cavité abdo-
minale*, il est possible d’administrer
L’injection intramusculaire la chimiothérapie directement dans la
Seul un petit nombre de médicaments de cavité péritonéale* (on parle d’injection
chimiothérapie est directement injectable intrapéritonéale). La chimiothérapie est
dans le muscle (en intramusculaire). également injectable dans une artère*
30 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

(injection intra-artérielle), dans la plèvre* C’est ce qu’on appelle un traitement


(on parle d’injection intrapleurale) ou ambulatoire*. La chimiothérapie
dans le liquide céphalorachidien* (on ambulatoire représente aujourd’hui
parle d’injection intrathécale). 70 % des chimiothérapies réalisées dans
les établissements publics et 90 % des
Ces voies d’administration nécessitent chimiothérapies du secteur privé.
une hospitalisation. Une anesthésie*
locale est proposée si nécessaire. Pour certains médicaments, une hos-
pitalisation d’un jour ou deux est néces-
Où une chimiothérapie saire à chaque cure.
est-elle réalisée ?
Une chimiothérapie est réalisée dans un La chimiothérapie à domicile
hôpital ou dans une clinique, ou encore Dans des situations particulières, il est
à domicile. possible d’effectuer la chimiothérapie à
domicile.
La chimiothérapie
à l’hôpital ou à la clinique Certaines chimiothérapies sont admi-
Lors de la première cure* de chimio- nistrées sous forme de perfusion au
thérapie, une courte période de surveil- domicile du patient (hospitalisation à
lance en hospitalisation est parfois domicile, abrégée en HAD).
nécessaire.
D’autres le sont grâce à un appareil-
Par la suite, pour les médicaments les lage spécial programmé à l’hôpital. Une
plus couramment utilisés, le patient infirmière libérale et le médecin traitant
vient à l’hôpital ou à la clinique pour passent ensuite au domicile du patient
y recevoir sa chimiothérapie, puis pour surveiller si tout se passe bien (soins
rentre chez lui. Le traitement dure le à domicile, abrégés en SAD). Tout dépend
plus souvent moins d’une journée. du protocole de chimiothérapie utilisé.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 31

Cet appareillage s’appelle pompe de Il existe une grande variété de pompes.


perfusion continue ambulatoire (PCA). Elles sont prêtées par l’hôpital ou la
C’est une sorte de réservoir qui contient clinique ou, le plus souvent, louées auprès
les médicaments de chimiothérapie. Ce de prestataires de service qui expliquent
réservoir est relié au cathéter* ; il perfuse leur fonctionnement au patient ou
ainsi les médicaments dans une veine à l’infirmière et qui interviennent à
du patient. La pompe est programmée domicile en cas de souci. Le coût de la
par l’équipe médicale pour délivrer location des pompes est entièrement pris
les médicaments de chimiothérapie en charge par la Sécurité sociale.
en fonction de la dose et du rythme
prévus par le protocole*. Elle est peu Certains établissements spécialisés ont
encombrante (elle mesure environ 10 à bien développé les hospitalisations à
15 centimètres). La pompe permet de domicile (HAD) et les soins à domicile
se déplacer facilement et de poursuivre (SAD) par des professionnels libéraux
le traitement à domicile. Le médecin mais également dans le cadre de centres
informe le patient sur les précautions de soins infirmiers. Le patient ou sa
qu’il doit prendre. famille ne doivent pas hésiter à se
renseigner sur ces possibilités auprès
du médecin ou de l’équipe médicale.

Comment prépare-t-on
une chimiothérapie ?
Une chimiothérapie utilise des médi-
caments particuliers qui demandent
des précautions spécifiques. Ce sont des
produits toxiques et potentiellement
dangereux pour les personnes qui les
manipulent très fréquemment. Leur
Pompe PCA
32 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

préparation est donc soumise à des Quelles sont les différentes


procédures particulières et complexes. étapes de la préparation
d’une chimiothérapie ?
Les médicaments ne sont pas préparés à Plusieurs étapes sont nécessaires pour
l’avance, mais au début de chaque séance. que la personne malade bénéficie d’une
Chaque préparation est destinée à un chimiothérapie dans les meilleures
patient en particulier. Elle nécessite un conditions. Tout d’abord, le médecin
temps de réalisation bien précis que l’on prescrit les médicaments de chimio-
ne peut pas réduire, cela explique l’attente thérapie adaptés au patient. Le phar-
parfois longue avant que les médicaments macien vérifie l’ordonnance et prépare
de chimiothérapie soient administrés. les produits qui sont ensuite acheminés
jusqu’à la salle de chimiothérapie où ils
sont administrés.

La prescription médicale
Le médecin oncologue prescrit au patient
la chimiothérapie la plus adaptée à sa
maladie et à son état général.

L’ordonnance détaille le nom de chacun


des médicaments du protocole* de
chimiothérapie, ainsi que ceux d’autres
médicaments destinés à limiter les
ef fets secondaires*. Le médecin
précise également la façon dont le
tout va être administré (perfusion,
piqûres, comprimés ou gélules), la
Préparation d’une chimiothérapie quantité et la durée pendant laquelle la
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 33

personne soignée devra prendre chaque Pour une injection dans un muscle,
médicament. la dose de médicament est placée dans
une seringue. Les tuyaux, les poches,
La dose prescrite est strictement indi- les seringues ou les récipients sont sté-
viduelle. Elle prend en compte le poids riles (ne contiennent pas de microbes) et
et la taille du patient, et des critères à usage unique.
techniques précis comme la capacité
d’élimination du médicament par les Après un dernier contrôle, la préparation
urines par exemple. est emballée ; le nom de la personne
soignée est inscrit. Elle est prête à être
L’ordonnance, datée et signée par le administrée.
médecin, est ensuite transmise à la
pharmacie de l’hôpital ou de la clinique. L’acheminement
Un membre du personnel de la phar-
L’analyse pharmaceutique macie ou de l’établissement de soins
Le pharmacien vérifie la concentration achemine cette préparation dans un
du médicament, la façon dont il va container scellé et exclusivement réservé
devoir être conservé jusqu’à ce qu’il soit à cet effet vers l’unité de soins dans
administré (température, lumière), etc. laquelle se trouve la personne soignée.

La préparation centralisée L’administration


et la vérification Une infirmière s’assure que la prépara-
Pour une injection dans une veine par tion correspond bien à l’ordonnance
une perfusion, la dose de médicament est avant d’administrer le traitement au
placée dans une poche ou un flacon selon patient.
les cas. De petits tuyaux sont ajoutés à
la poche ou au flacon pour installer la Lorsque l’administration des médi-
perfusion (voir paragraphe Comment caments est terminée, l’infirmière met le
fonctionnent les cathéters ?, p. 34). matériel de perfusion utilisé (aiguilles,
34 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

seringues…) dans des containers à cure* de chimiothérapie. Il peut aussi


déchets spécifiques. Ils seront incinérés. être utilisé pour injecter d’autres médi-
caments que ceux de la chimiothérapie
Comment fonctionnent (antibiotiques, médicaments contre
les cathéters ? les vomissements, etc.), pour alimenter
la personne soignée (alimentation
Qu’est-ce qu’un cathéter ? intraveineuse) ou pour effectuer des
Un cathéter est un tuyau stérile*, très fin, prises de sang.
introduit le plus souvent dans une grosse
veine à la base du cou. Existe-t-il plusieurs types
de cathéters ?
À quoi sert un cathéter ? Il existe deux types de cathéters :
Un cathéter sert à administrer rapi- le cathéter simple ou cathéter veineux
dement des médicaments de chimio- central et le cathéter à site d’injection
thérapie par une veine. Il évite ainsi implantable.
de piquer dans le bras lors de chaque

3
1 Pansement cachant
le raccord externe 2
2 Raccord externe du cathéter

3 Cathéter situé sous la peau


1

4 Cathéter placé dans la veine

Cathéter simple ou cathéter veineux central


COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 35

Le cathéter simple sort le plus souvent Le cathéter à site d’injection implantable


sous la clavicule*. Il porte plusieurs (appelé Port-à-Cath® ou encore PAC)
noms : cathéter sous-clavier, cathéter possède à son extrémité un petit réser-
veineux central, accès veineux central, voir de 2 à 3 centimètres (en matériel
voie centrale, voie veineuse profonde ou synthétique stérile*) qui est placé sous
encore cathéter à manchon. la peau, le plus souvent au-dessus de la
poitrine.

3
2

1
1 Site ou chambre implantable

2 Cathéter situé sous la peau

3 Cathéter placé dans la veine

Cathéter à site implantable


36 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

À quel moment un cathéter ● des antécédents de saignement anor-


est-il posé ? mal (lors d’opérations antérieures ou
Un cathéter est le plus souvent posé lors dans la famille) ;
de la première cure de chimiothérapie et ● des troubles au niveau des poumons ;
reste en place entre les cures. ● un système implanté, type pace-
maker*ou valve de dérivation du
Que faut-il faire avant liquide céphalorachidien* par
la pose d’un cathéter ? exemple ;
Il est recommandé de signaler le plus tôt ● la pratique d’une activité physique ou
possible à l’équipe médicale : risquant de déplacer le cathéter ;
● une angoisse à l’idée de la pose d’un ● une radiothérapie ou une chirurgie
cathéter. Si la personne le souhaite, du cou ou du thorax (prévue ou déjà
les infirmières prescrivent un tran- effectuée) ;
quillisant léger ; ● une aplasie* ou des traitements qui
● une allergie à un anesthésique local*, risquent d’en provoquer une dans les
à l’iode ou aux produits de contraste* 10 jours suivants (chimiothérapie déjà
de radiologie* ; commencée).
● une infection*, de la fièvre ou un
traitement par antibiotiques ; Comment met-on en place
● des antécédents de chirurgie (anté- le cathéter ?
cédent chirurgical*) au niveau du cou La pose du cathéter simple
ou au niveau du thorax* ; Le cathéter simple est introduit dans
● des traitements anticoagulants* une veine située sous la clavicule* ou
(héparine, Previscan®, Sintron®, etc.) au niveau du cou. Il est glissé sous la
ou antiagrégants plaquettaires (par peau. Son extrémité ressort quelques
exemple Ticlid®, Plavix®, aspirine) qui centimètres plus bas au dessus de la
doivent parfois être suspendus avant poitrine.
de poser le cathéter ;
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 37

Quelques points de suture sont néces- malade est ensuite surveillée pendant
saires afin de maintenir le système en environ une heure. Les traitements de
place. Le fil placé au niveau du cou, à chimiothérapie peuvent être administrés
l’endroit où le cathéter entre dans la immédiatement. Puis un pansement est
veine, est enlevé au bout d’une semaine. laissé en place.

L’extrémité extérieure du tuyau qui Le cathéter simple est utilisé lorsque


permet de brancher le cathéter aux le traitement par chimiothérapie est
perfusions* de chimiothérapie est de courte durée ou lorsqu’il justifie
une sorte de « robinet », fermé par un des perfusions importantes de médi-
bouchon et recouvert d’un pansement caments.
stérile*.
Ce cathéter demande de la part du
Le plus souvent, la pose d’un cathéter patient et de l’équipe médicale une
n’est pas douloureuse. Elle dure environ surveillance et une hygiène attentive.
30 minutes. Ce geste est couramment Des pansements stériles doivent être
réalisé sous anesthésie* locale par changés chaque semaine. Une infirmière
des médecins anesthésistes ou des à domicile vient surveiller et vérifier
chirurgiens. Il n’est pas nécessaire d’être l’aspect de la peau. Le patient est informé
à jeun. La pose d’un cathéter ne justifie du type de toilette le plus adapté (bains
pas toujours une anesthésie générale qui ou douches).
nécessite une préparation médicale plus
lourde qu’une anesthésie locale et qui La pose du cathéter
comporter parfois des risques. à site implantable
Pour poser un cathéter à site implan-
Après la pose du cathéter simple, une table, on l’introduit dans une veine
radiographie* de contrôle vérif ie située sous la clavicule* ou au niveau du
qu’il est bien positionné. La personne cou. Il est glissé sous la peau jusqu’à une
38 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

grosse veine du thorax. Son extrémité de s’assurer qu’il est bien placé. Puis le
est raccordée à un petit réservoir égale- patient est surveillé pendant environ
ment placé sous la peau. Ce réservoir 1 heure.
se sent sous la peau. Sa mise en place
nécessite une petite incision de la peau Il est possible d’administrer immé-
(3 à 4 centimètres). En fonction des diatement les traitements de chimio-
habitudes de l’équipe, cette incision est thérapie.
verticale ou horizontale. Cela n’a pas
d’impact sur la taille ou sur l’aspect de Le réservoir sous la peau est piqué
la cicatrice. avec une aiguille spéciale lors de
chaque perfusion. Un patch ou une
Les fils placés au niveau du cou (à l’en- crème d’anesthésique local* appliqué
droit où le cathéter entre dans la veine), une heure avant la perfusion peuvent
ainsi que ceux de la petite incision, sont être proposés.
enlevés au bout de 10 jours. Par la suite,
il subsistera une cicatrice au niveau de
l’incision.

Parfois, ce cathéter est posé au cours de


l’intervention chirurgicale qui enlève la Peau Cathéter
tumeur. Le patient ne doit pas hésiter à
le demander. Le cathéter peut aussi être Tissu
sous cutané
installé sous anesthésie locale comme le
cathéter simple. Chambre
Muscle

Poser un cathéter à site implantable Veine


dure environ 50 minutes. Ensuite,
une radiographie de contrôle permet Site implantable
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 39

Un cathéter à site implantable* ne Quelles sont les


nécessite pas de soins particuliers. Le complications possibles ?
réservoir par lequel les produits sont Lorsque le cathéter est mis en place,
injectés étant sous la peau, il ne nécessite des complications apparaissent parfois
pas de pansement, sauf immédiatement (pneumothorax*, hémorragie*, pro-
après avoir été posé. Le cathéter à site blèmes de tension artérielle). L’équipe de
implantable présente l’avantage de médecins‑anesthésistes‑réanimateurs
pouvoir s’habiller, faire une activité intervient immédiatement en cas de
physique, se baigner, voyager, etc. besoin.
Il offre donc une meilleure qualité de vie
que le cathéter simple. L’apparition d’un hématome est fré-
quente au niveau du cou ou sur le
Quand et comment s’effectue trajet du tuyau sous la peau. Il s’accom-
le retrait du cathéter ? pagne parfois de douleurs locales. Ces
À la fin de la dernière séance de chimio- douleurs modérées disparaissent en
thérapie ou plus tard, selon le souhait quelques heures ou quelques jours. Des
du patient, le cathéter est retiré, le plus médicaments contre la douleur, à base
souvent sous anesthésie locale. Un simple de paracétamol par exemple, soulagent
pansement suffit ensuite à protéger la douleur.
durant quelques jours la zone où il était
installé. Le tuyau ou le site implantable sont
des « corps étrangers » sur lesquels une
Lorsque des séances supplémentaires de infection* peut se fixer. Une phlébite*
chimiothérapie sont susceptibles d’être (inf lammation d’une veine) apparaît
programmées, il est laissé en place un parfois. Il est nécessaire de signaler
peu plus longtemps que la durée des rapidement au médecin toute douleur
traitements. locale intense, même éloignée du
40 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

cathéter, tout gonf lement anormal, Y a-t-il des contre-indications ou


rougeur, écoulement au niveau du point des recommandations spécifiques
de piqûre, fièvre ou frisson, toute gêne à porter un cathéter ?
respiratoire, tout gonflement du bras, Il est recommandé d’éviter les mou-
du visage ou du cou. De même, il est vements violents répétés et de prévenir
important de signaler si le cathéter a les chocs au niveau de l’endroit où est
bougé, ou s’il s’est fissuré. implanté le cathéter.

En voiture, le port de la ceinture de


sécurité est parfois difficile. D’anciennes
personnes malades conseillent d’utiliser
des clips pour ceinture qui évitent qu’elle
ne frotte sur le cathéter.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 41

À retenir
Les séances de chimiothérapie ont lieu au Chaque préparation de médicaments de
sein d’un établissement de soins (hôpital chimiothérapie est spécifique à la personne
ou clinique) ou au domicile du patient. soignée.

Les durées d’hospitalisation sont variables. Il existe trois principaux modes d’admi-
Elles ne sont pas proportionnelles à la nistration des médicaments de chimio-
gravité de la maladie. thérapie : l’injection dans une veine ou dans
un muscle, ou par la bouche.
Soixante-quinze pour cent des chimio-
thérapies se font aujourd’hui en ambu- Un cathéter sert à administrer rapidement
latoire. des médicaments de chimiothérapie par
les veines. C’est un tuyau stérile, très fin,
L’équipe médicale adapte le nombre de introduit le plus souvent dans une veine
cures et le mode d’administration en à la base du cou. Il en existe deux types :
fonction de chaque patient. le cathéter simple ou cathéter veineux
central et le cathéter à site d’injection
Les médicaments ne sont pas préparés à implantable.
l’avance ; cela explique l’attente parfois
longue avant leur administration.
42 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 43

6. Les effets secondaires


d’une chimiothérapie

L es médicaments de chimiothérapie
s’attaquent non seulement aux
cellules cancéreuses de la tumeur, mais
Contrairement aux idées reçues, les
médicaments pris par voie orale, sous
forme de comprimés ou de gélules,
également aux cellules saines qui se entraînent aussi des effets secondaires.
divisent rapidement comme les cellules
du tube digestif, les cellules à l’origine Si les effets secondaires de la chimio-
des cheveux et des poils, les cellules de la thérapie sont fréquents, ils sont non
reproduction et les cellules de la moelle systématiques, modérés et tempo-
osseuse* qui fabriquent les globules raires. Ils sont directement liés au type
du sang (globules blancs*, globules de médicaments administrés, à leurs
rouges* et les plaquettes*). doses, à leur association avec d’autres
médicaments, à la réaction individuelle
Chaque médicament de chimiothérapie de chaque patient, ainsi qu’à son état
a une toxicité particulière et agresse donc général.
plus tel ou tel type de cellule. C’est la
raison pour laquelle une chimiothérapie Les effets secondaires sont variables
entraîne parfois des effets secondaires* : d’une cure de chimiothérapie à l’autre.
nausées, vomissements, inflammation de
la bouche (mucite*) ou aphtes, diarrhée Les chimiothérapies n’entraînent pas
ou constipation, perte temporaire des toutes des effets secondaires ; cela ne
cheveux (alopécie*), fatigue, baisse des signifie pas pour autant que le traitement
globules blancs, des globules rouges ou est inefficace. Lorsqu’ils sont présents,
des plaquettes.
44 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

ces effets secondaires n’apparaissent des nausées ou des vomissements.


pas tous en même temps. Certains d’entre eux en provoquent
souvent, d’autres occasionnellement ou
Certains effets secondaires peuvent être rarement.
limités, voire évités, par des soins et des
médicaments adaptés. Beaucoup de Toutes les personnes traitées par chi-
progrès ont été faits ces dernières années miothérapie ne réagissent pas de la
pour améliorer le confort des personnes même façon aux médicaments. Il y a des
traitées par chimiothérapie. personnes plus sensibles que d’autres.
Ainsi, les nausées et les vomissements
Les recommandations du médecin par sont plus fréquents chez les femmes
rapport à ces effets secondaires visent à et les jeunes gens. Les personnes pour
améliorer la qualité de vie du patient. Il lesquelles les nausées et les vomisse-
est important de les suivre. ments n’ont pas été traités lors d’une
première cure de chimiothérapie
Des nausées et des risquent davantage de les voir apparaître
vomissements lors d’une seconde cure.
Les nausées et les vomissements sont
redoutés. Ils étaient autrefois très Les nausées commencent souvent le
fréquents dans les jours qui suivaient soir ou le lendemain de la perfusion.
la chimiothérapie. Ils sont aujourd’hui Elles apparaissent quelques minutes
moins fréquents et moins intenses après la chimiothérapie ou plusieurs
grâce à l’action préventive de nouveaux jours après. La personne se sent alors
médicaments : les antiémétiques*. barbouillée, mais cela dure rarement
plus de 72 heures après le traitement. Les
De plus, tous les médicaments de nausées ne sont pas systématiquement
chimiothérapie ne provoquent pas accompagnées de vomissements.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 45

Lorsque des vomissements surviennent, soient particulièrement sensibles aux


il est conseillé de se rincer la bouche avec odeurs. Cela entraîne parfois l’appari-
de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures tion de nausées. Diverses alternatives
avant de manger. Les vomissements sont alors proposées :
ne persistent en général pas plus de ● sucer des bonbons mentholés di-minue
48 heures après le traitement. le goût désagréable parfois déclenché
par la chimiothérapie ;
Si l’un ou l’autre de ces effets secondaires ● pratiquer des exercices de relaxation
dure plus longtemps, il est conseillé d’en avant et pendant la perfusion de
parler à son médecin. chimiothérapie. L’infirmière conseille
le patient à ce sujet ;
Parfois, certaines personnes ressentent ● regarder la télévision, écouter la radio
des nausées ou des vomissements avant ou de la musique, jouer à des jeux de
le traitement. Ils sont souvent liés à société, lire, discuter, etc. pendant la
l’anxiété*, à des odeurs particulières ou perfusion. Ces activités contribuent
aux souvenirs que la personne associe parfois à diminuer la sensation de
à un traitement de chimiothérapie nausées.
antérieur. Les personnes sensibles au
mal des transports (voiture, avion, mer) Quelques conseils alimentaires adap-
voient apparaître plus fréquemment tés diminuent les nausées et les vomis-
des nausées ou des vomissements sements :
avant le traitement. Des médicaments ● privilégier les aliments froids ou
spécifiques permettent de diminuer tièdes qui sont moins odorants que les
cette sensation. aliments chauds ;
● éviter les aliments lourds difficiles à
Il arrive que pendant la chimio- digérer comme les aliments frits, gras
thérapie, des personnes ressentent ou épicés ;
un mauvais goût dans la bouche ou
46 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

● privilégier plusieurs petits repas, plutôt (voie orale), sous forme de suppositoires
que deux repas traditionnels plus longs (voie rectale) ou sont administrés
à digérer ; par perfusion (voie intraveineuse). Le
● manger lentement afin de faciliter la médecin prescrit un seul médicament
digestion ; antiémétique ou plusieurs.
● éviter de boire pendant les repas, mais
boire plutôt avant ou après. Les bois- Des médicaments contenant de la
sons gazeuses fraîches, à base de cola cortisone sont parfois proposés comme
notamment, aident parfois à diminuer antiémétiques. Sur une période courte,
les nausées ; ces médicaments ne provoquent pas de
● supprimer le tabac ; prise de poids et ne nécessitent pas de
● manger léger avant et après le traite- régime sans sel.
ment ;
● la consommation d’alcool en quantité Lorsque les vomissements surviennent, il
modérée n’est pas contre-indiquée, est conseillé de prendre les médicaments
sauf avis contraire du médecin. antiémétiques sous forme de pastilles
qui fondent sous la langue jusqu’à leur
Le médecin indique si le traitement arrêt, ou de suppositoires. Lorsque les
de chimiothérapie est susceptible vomissements ont cessé, les médicaments
d’entraîner ou non des nausées ou peuvent être repris sous forme de
des vomissements. Lorsqu’il le juge comprimés. Le médecin suggère la voie
nécessaire, des médicaments antié- d’administration et les doses les plus
métiques* sont prescrits avant le début appropriées au patient.
de chaque cure. Certains de ces médica-
ments doivent également être pris 1 à Si le médicament antiémétique prescrit
5 jours après la chimiothérapie. Ils se ne soulage pas les vomissements, il est
présentent sous forme de comprimés ou conseillé d’en parler à son médecin.
de pastilles qui fondent sous la langue
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 47

Les effets secondaires des antiémétiques d’entraîner une déshydratation. En


sont le plus souvent une constipation, des cas de besoin, le médecin prescrit des
troubles du sommeil, des mouvements médicaments, une perfusion pour
incontrôlés des muscles et de la langue, éviter la déshydratation ou un régime
des maux de tête, une nervosité ou un alimentaire antidiarrhéique.
endormissement. Le patient ne doit
pas hésiter à informer son médecin s’il En complément du traitement prescrit
présente un ou plusieurs de ces effets. par le médecin, il est conseillé de :
Il doit également le prévenir s’il a du ● boire au moins 2 litres de liquide
diabète*. par jour (eau, thé, tisane, eau de riz,
bouillon de légumes, jus de carottes
Afin de pouvoir en parler avec le médecin, ou boissons gazeuses à température
de mieux les prévenir et de mieux les ambiante) ;
gérer, d’anciennes personnes malades ● privilégier une alimentation pauvre
conseillent de noter sur une grille conçue en fibres à base de riz, pâtes, pommes
à cet effet, le moment et la durée pendant vapeur, bananes bien mûres, gelée de
lesquels ces effets ont été ressentis (voir coing, fromage à pâte cuite, biscottes
paragraphe Quels sont les effets secondaires et carottes ;
éventuels de ma chimiothérapie ? p. 80). ● éviter le café, les boissons glacées, le
lait, les fruits et les légumes crus, les
Une diarrhée céréales et le pain complet.
Certains médicaments de chimio-
thérapie entraînent une diarrhée. Une constipation
Lorsqu’elle persiste plus d’une journée D’autres médicaments de chimio-
ou qu’elle est accompagnée de fièvre thérapie entraînent au contraire une
ou de vomissements, il est nécessaire constipation. La chimiothérapie est
de contacter rapidement un médecin. rarement elle-même responsable de
En effet, une diarrhée prolongée risque son apparition ou de son aggravation.
48 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Les médicaments antiémétiques et le Il est possible de prévenir leur apparition


ralentissement de l’activité physique y en suivant quelques conseils :
contribuent parfois. ● éviter de manger des aliments comme
du gruyère, des ananas, des noix, etc. ;
Quelques conseils permettent de prévenir ● après les repas, réaliser des bains de
ou de gérer cette constipation : bouche prescrits par le médecin ou
● boire au moins 2 litres d’eau par jour ; préparés soi-même (un mélange d’une
● privilégier les aliments riches en fibres cuillère à soupe de sel, de deux cuillères
comme les fruits et les légumes frais, à soupe de bicarbonate de soude et
les compotes de pruneaux ; d’un litre d’eau gazeuse est très adapté).
● consommer modérément des céréales Les bains de bouche vendus dans le
et du pain complet ; commerce contiennent de l’alcool qui
● faire de l’exercice de façon régulière ; dessèche la muqueuse de la bouche et
● boire un verre d’eau glacée ou un jus de risquent de provoquer des sensations
fruit au réveil. de brûlure ;
● se brosser les dents avec une brosse
Si la constipation persiste, le médecin souple après chaque repas, au moins
prescrit un médicament laxatif* adapté. trois fois par jour ;
Il est recommandé d’éviter de prendre ce ● supprimer ou réduire le tabac et
type de médicament sans avis médical. l’alcool, surtout dans les semaines qui
suivent le traitement ;
Des aphtes, une sécheresse ● éviter les aliments trop épicés ou acides
de la bouche (jus de citron, vinaigrette, moutarde),
L’apparition d’aphtes au niveau de la secs, croquants ou durs ;
bouche est un des effets secondaires ● sucer des glaçons, de la glace pilée,
possible de la chimiothérapie. Leur des glaces à l’eau et des sorbets, des
appar ition var ie en fonction du bonbons à la menthe ;
protocole* de chimiothérapie utilisé.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 49

● boire beaucoup, au moins 2 litres traitement. Par ailleurs, pendant le trai-


par jour (eaux minérales, thé, tisanes, tement, quelques consignes d’hygiène
boissons à base de cola) ; dentaire doivent être respectées afin
● privilégier les aliments moelleux ou de ne pas avoir à recourir à des soins
mixés ; dentaires :
● hydrater les lèvres en appliquant un ● se brosser les dents régulièrement
lubrifiant gras (lanoline, vaseline, matin et soir après chaque repas,
beurre de cacao). sauf si le nombre de plaquettes est
trop bas car cela risquerait de faire
Certains médicaments de chimiothérapie saigner les gencives (voir paragraphe
entraînent une sécheresse de la bouche à Une diminution des plaquettes, p. 56) ;
l’origine d’ulcérations* de la langue ou ● utiliser des brossettes interdentaires
de la gorge, de mucite*, de mycoses* et pour faciliter le nettoyage de l’espace
parfois, de douleurs ou d’une altération entre chaque dent sans que cela ne
du goût. Des bains de bouches contenant saigne ;
un anesthésique local* soulagent la ● après le brossage des dents, faire
personne. des bains de bouche prescrits par le
médecin ou préparés soi-même ;
La baisse prolongée du nombre de ● si le patient porte un appareil dentaire,
globules blancs*, de globules rouges* et le nettoyer matin et soir après chaque
de plaquettes* rend parfois la personne repas et l’enlever la nuit ;
plus sensible aux infections* de la ● surveiller régulièrement et soigneu-
bouche et des gencives. sement sa bouche et informer le
médecin si un problème apparaît
Les soins dentaires pendant une chimio- (ulcérations, aphtes, plaques blanches
thérapie ou une aplasie* peuvent favo- qui ne disparaissent pas au rinçage,
riser les infections. C’est pourquoi, il douleurs, difficultés pour avaler ou
est conseillé de faire pratiquer des soins pour mâcher, saignements excessifs
dentaires s’il y a lieu, avant le début du des gencives).
50 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Si toutefois des soins dentaires sont yeux. Porter des lunettes protège les yeux
nécessaires en cours de traitement, il est de la poussière. Le médecin prescrit un
conseillé de demander à son médecin collyre* pour soulager le patient.
quel est le meilleur moment pour les
faire. Il est recommandé d’informer Les poils pubiens tombent parfois
systématiquement le dentiste des trai- tout comme les cheveux et les cils. Ils
tements de chimiothérapie en cours. repoussent à l’arrêt du traitement.
Celui-ci est parfois amené à prescrire
des antibiotiques pour éviter tout risque L’alopécie est souvent mal vécue.
d’infection. Certaines personnes la vivent comme
un traumatisme. Il faut y être préparé.
Chez la femme, une chimiothérapie peut En effet, outre les contraintes de la
entraîner l’apparition d’aphtes au niveau maladie et du traitement, la perte de
de la vulve*. cheveux atteint les personnes dans leur
image corporelle. Cela a parfois un grand
Une chute des cheveux impact sur leur bien-être physique et
Les médicaments de chimiothérapie psychologique. L’alopécie semble affecter
s’attaquent aussi aux cellules* saines davantage les femmes que les hommes
à l’origine des poils et des cheveux. qui la considèrent parfois comme un
Certains d’entre eux entraînent une perte élément plus spectaculaire que grave.
des poils de tout le corps et du visage, en Rencontrer d’autres personnes malades
particulier des cheveux. C’est ce qu’on par le biais d’associations ou de groupes
appelle une alopécie*. de parole est parfois réconfortant pour
le patient.
Les cils peuvent également tomber
provisoirement. Les cils protègent les L’alopécie n’est pas liée à l’efficacité
yeux de la poussière et l’absence de cils du traitement ou à la gravité de la
risque d’entraîner une irritation des maladie.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 51

Tous les médicaments de chimio- ● de la dose administrée ;


thérapie n’entraînent pas une chute ● du nombre de cures* de chimio-
des cheveux. Le médecin signale au thérapie ;
patient si le traitement prescrit risque de ● de la qualité des cheveux ;
provoquer ou non une chute de cheveux, ● de l’âge.
afin qu’il puisse s’y préparer.
La chute des cheveux peut être limitée en
Parfois, la chute des cheveux est précédée suivant quelques conseils :
ou accompagnée de douleurs ou de ● le jour de la cure de chimiothérapie,
picotements au niveau du cuir chevelu il est conseillé de ne pas se brosser les
pendant quelques jours. cheveux ;
● pendant les 8 jours qui la suivent, il
La chute des cheveux est fréquente, est conseillé de traiter les cheveux avec
souvent progressive, mais toujours précaution (lavage à l’eau tiède, faible
temporaire. Elle commence en général dose de shampooing doux, séchage
15 jours à 3 semaines après la première à l’air libre ou à basse température,
perfusion. Les cheveux recommencent à brosse à poils souples ou peigne à
pousser environ 6 à 8 semaines après la larges dents) ;
fin du traitement. Même si les cheveux ● entre les cures, il est recommandé
repoussent plus fins ou différents au d’éviter les teintures, les mises en plis,
début (quelquefois, ils repoussent les brushings, ainsi que les permanentes
bouclés alors qu’ils étaient raides, et qui fragilisent les cheveux.
inversement), ils retrouvent petit-à-petit
leur aspect initial. Les patients sont parfois impressionnés
par le nombre de cheveux qu’ils perdent
L’importance de l’alopécie dépend de en se peignant à la suite d’une cure de
plusieurs éléments, notamment : chimiothérapie. Néanmoins, malgré
● du type de médicament ou de l’asso- cela, certains conservent une chevelure
ciation des médicaments employés ; assez fournie.
52 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Selon certains d’entre eux, lorsque remboursé par l’Assurance maladie


le médecin a confirmé que le ou les (125 euros). Certaines mutuelles
médicaments de chimiothérapie prescrits remboursent le complément.
risquaient de provoquer une chute de
cheveux, se raser les cheveux avant qu’ils D’anciens patients conseillent de choisir
ne tombent totalement permettrait de sa perruque au début du traitement. La
limiter le caractère désagréable de leur personne peut ainsi choisir un modèle
chute. proche de sa coupe et de sa couleur
naturelle. Choisir la perruque la mieux
Une esthéticienne est là pour donner des adaptée à sa physionomie est plus facile
conseils pour masquer ces effets : port en étant accompagné de quelqu’un
d’une perruque (chevelure), dessin de qui connaît bien la personne. Afin que
sourcils, etc. Cela peut aider à restaurer l’alopécie se remarque le moins possible,
la confiance en soi, ce qui a un grand d’anciens patients conseillent de porter
impact sur la qualité de vie. Certains la perruque dès le début de la chute des
hôpitaux ou cliniques possèdent un cheveux.
institut de beauté ou offrent des soins
esthétiques. Il ne faut pas hésiter à se L’Institut National du Cancer a élaboré
renseigner à ce sujet. une charte des droits du client et des
devoirs du vendeur de perruques (toutes
Le médecin fournit au patient un les informations sont disponibles sur le
certificat médical nécessaire au rem- site internet www.e-cancer.fr).
boursement d’une partie du prix d’une Les adresses des boutiques qui ont
perruque par sa caisse d’Assurance signé cette charte de qualité sont dispo-
maladie. Les premiers prix des perruques nibles auprès de Cancer info service au
« prêt-à-porter » en fibres synthétiques 0810 810 821 (prix d’un appel local).
avoisinent le montant du forfait

Des informations complémentaires sont disponibles dans la brochure Traitements du cancer et chute
des cheveux, éditée par l’Institut National du Cancer.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 53

Si la personne ne souhaite pas porter globules rouges*, les globules blancs* et


de perruque ou si elle ne la porte que de les plaquettes*. Ces éléments diminuent
temps en temps, les foulards, bandeaux, alors dans le sang. Des prises de sang
chapeaux ou casquettes sont de bons régulières permettent de les surveiller
compromis. Ils sont notamment plus (voir chapitre 7 La surveillance d’une
confortables pour la maison ou par chimiothérapie, p. 67).
grande chaleur.
Une diminution temporaire
Selon les médicaments de chimio- de certains globules blancs
thérapie utilisés et la durée des Les globules blancs protègent l’orga-
perfusions, un casque réfrigérant est nisme contre les infections*. La
parfois proposé pendant la séance de quantité de certains d’entre eux,
chimiothérapie. Celui-ci vise à limiter appelés polynucléaires neutrophiles,
l’alopécie et contribue ainsi à améliorer diminue presque toujours après une
son bien-être. Le traitement peut être chimiothérapie. On parle alors de
alors parfois mieux supporté. neutropénie.

L’efficacité du casque dépend du pro- Une neutropénie survient habituel-


duit de chimiothérapie perfusé : selon lement la deuxième semaine qui suit le
les médicaments injectés, le casque est traitement. Le nombre de globules blancs
plus ou moins performant. De plus, remonte spontanément le plus souvent
son efficacité est variable selon les en moins de 3 semaines. Cette remontée
personnes. est indépendante de l’alimentation et des
conditions de vie.
Des effets sur le sang
La chimiothérapie agit au niveau de la
moelle osseuse* où sont fabriqués les

Des informations détaillées sur le casque réfrigérant se trouvent dans la Fiche 2. Le casque
réfrigérant, p. 85.
54 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Si la quantité de globules blancs n’est musculaires qui ressemblent à des


pas remontée avant la séance de chimio- courbatures comme lors d’une grippe.
thérapie suivante, le médecin est parfois Des douleurs osseuses peuvent éga-
amené à décider de la retarder ou d’en lement apparaître. L’endroit où est
modifier les doses. faite la piqûre est parfois douloureux.
Si ces symptômes apparaissent, le
Dans certains cas, pour corriger la baisse médecin propose au patient des mé-
des globules blancs ou pour empêcher dicaments contre la douleur (comme
qu’elle ne soit trop importante et du paracétamol) à chaque injection.
limiter un risque d’infection, le médecin L’utilisation des facteurs de croissance
prescrit des facteurs de croissance*. est limitée à certains protocoles* de
Ces substances sont produites normale- chimiothérapie.
ment dans la moelle osseuse. En cours
de chimiothérapie, des quantités plus Lorsque le traitement de chimiothérapie
importantes de ces substances sont entraîne une chute des globules blancs,
parfois nécessaires afin de stimuler la la capacité de l’organisme à se défendre
moelle osseuse et augmenter la quantité contre les infections est diminuée.
de globules blancs fabriqués. Ces médi-
caments sont alors administrés dès le C’est pourquoi il est important d’essayer
lendemain de la chimiothérapie, pendant d’éviter les infections. Pour ce faire,
une durée variable (1 à 7 jours). Une lorsque la quantité de globules blancs
infirmière vient au domicile du patient chute, il est recommandé de limiter :
lui injecter ces facteurs de croissance ● le contact avec des personnes enrhu-
sous la peau. mées, grippées ou qui ont des maladies
infectieuses (varicelle, herpès, etc.) ;
Ces facteurs de croissance sont parfois ● les transports en commun ;
responsables d’effets secondaires tels ● les travaux qui soulèvent de la pous-
qu’une légère fièvre ou des douleurs sière ;
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 55

● d’aller à la piscine ; ● se laver les mains plusieurs fois par


● de participer à des bains de foule ; jour, surtout après être allé aux toilettes
● des aliments tels que les crustacés, le et avant les repas ;
lait cru et les fromages au lait cru, les ● maintenir une bonne hygiène de la
œufs durs, la charcuterie à la coupe, les bouche (voir paragraphe Des aphtes,
pâtisseries à la crème du commerce, la une sécheresse de la bouche, p. 48) ;
consommation de légumes ou de fruits ● porter des gants de protection pour le
crus. Seuls les fruits et légumes crus ménage et le jardinage ;
qui s’épluchent et qui sont préparés au ● faire attention en se coupant les
dernier moment sont recommandés ; ongles ;
● de manipuler des fleurs coupées ; ● privilégier l’usage du rasoir élec-
● de toucher les animaux domestiques et trique ;
leurs excréments. ● laver abondamment une éventuelle
plaie avec de l’eau et du savon avant
Généralement, une neutropénie est de la désinfecter et de mettre un
compatible avec une vie normale. Il ne pansement.
faut pas éviter de sortir, de rencontrer
d’autres personnes (sauf si le médecin l’a Si toutefois une infection apparaît, elle
précisé). De plus, une neutropénie est le se manifeste le plus souvent à travers les
plus souvent sans conséquence dans la différents symptômes suivants :
mesure où elle est de courte durée. ● une f ièvre égale ou supérieure à
38°C depuis 24 heures, une fièvre
Il est conseillé de : de 38,5°C ou plus, ou une tempéra-
● bien se couvrir pour sortir ; ture inférieure à 36,5°C ;
● cuire suffisamment les viandes et les ● des frissons ;
poissons ; ● une rougeur, un écoulement ou une
● prendre une douche ou un bain tous douleur au niveau du cathéter* ;
les jours ;
56 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

● une rougeur, une douleur ou un ment par chimiothérapie. Cette baisse


œdème* au bras ou à la jambe ; s’appelle une anémie*. Le nombre de
● des sueurs, surtout la nuit ; globules rouges diminue toujours en fin
● des ulcérations* de la bouche avec des de chimiothérapie et parfois, bien après
plaques blanchâtres ; le traitement.
● une toux, un essouff lement, une
douleur à la poitrine ; Une anémie provoque une pâleur de la
● des douleurs ou brûlures urinaires ; peau et des muqueuses, des difficultés
● une diarrhée persistante. à respirer, surtout lors d’un effort, une
fatigue ou des vertiges. En cas de forte
Si l’un de ces symptômes survient, il est anémie, il est parfois nécessaire de faire
important de le signaler immédiatement une transfusion de globules rouges. Le
au médecin. médecin est parfois également amené à
prescrire des médicaments stimulant la
Si une aplasie* apparaît en plus d’une production de globules rouges (appelés
fièvre, il est indispensable de consulter agents stimulants l’érythropoièse,
son médecin. Un traitement par anti- abrégés en ASE) comme l’érythropoïétine
biotiques est alors administré pour (abrégé en EPO). Ce produit est sus-
éviter les infections*. Dans ce cas, une ceptible d’entraîner des maux de tête et
hospitalisation est souvent nécessaire nécessite parfois de surveiller la tension
pour mieux surveiller le patient. artérielle du patient.

Une diminution des globules rouges Une diminution des plaquettes


Les globules rouges (appelés aussi Ce sont les plaquettes qui donnent au
hématies) sont nécessaires pour trans- sang sa capacité à coaguler, c’est‑à‑dire
porter l’oxygène dans l’organisme. La qu’elles lui permettent de former un
quantité de globules rouges diminue caillot lors d’une blessure et d’arrêter de
parfois de façon modérée avec un traite- couler. La quantité de plaquettes peut
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 57

diminuer pendant une chimiothérapie Chez les femmes, certains médicaments de


ou à distance du traitement. Cette baisse chimiothérapie entraînent parfois l’arrêt
s’appelle une thrombopénie. du cycle menstruel (voir paragraphe
La Fertilité, p. 59). Cependant, lorsqu’il y a
Lorsque la thrombopénie est modérée, une thrombopénie, de « fausses règles »,
le médecin se contente de surveiller le parfois abondantes, surviennent éga-
nombre de plaquettes. Dans de rares cas, lement quelquefois.
la thrombopénie est plus importante.
Une transfusion de plaquettes est alors Il est possible de prévenir les risques
parfois nécessaire. de coupures accidentelles en suivant
quelques précautions :
Il est important de surveiller et signaler ● utiliser un rasoir électrique et une
au médecin les symptômes suivants : brosse à dents souple. Lorsque la
● des saignements de nez ; thrombopénie est impor t ante,
● des saignements anormaux des le médecin déconseille toutefois
gencives lors du brossage des dents ; d’utiliser une brosse à dents qui
● une apparition inhabituelle de risque d’entraîner des saignements ;
bleus ou de petites taches rouges ou il conseille plutôt d’employer un
mauves sur la peau (purpura*, héma- coton tige ;
tomes*, etc.) ; ● éviter impérativement l’aspirine ou les
● plus rarement, des selles noires et produits qui en contiennent ;
d’odeur fétide, la présence de sang ● signaler tout traitement anticoa-
dans les urines ou dans les selles, des gulant* pris par ailleurs ;
vomissements. ● éviter de prendre sa température par
l’anus.
Une thrombopénie peut entraîner un
risque d’hémorragie lors de coupures
accidentelles, ainsi qu’une fatigue.
58 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Une diminution simultanée ● le nombre de cures et la tolérance


des globules blancs, des globules à la chimiothérapie. Les différents
rouges et des plaquettes effets secondaires sont parfois source
Si la quantité de globules blancs, de fatigue, que ce soit une baisse
globules rouges ou plaquettes chute en des globules rouges dans le sang
même temps de façon trop importante, (anémie*), un manque d’appétit, une
on parle d’aplasie*. Tous les traitements alimentation déséquilibrée, des nausées
de chimiothérapie n’entraînent pas et des vomissements, une infection,
d’aplasie. Cela dépend des doses et du une fièvre, des douleurs, mais aussi un
type de médicament administré. Une manque d’activité physique ;
aplasie apparaît le plus souvent 10 à ● plusieurs traitements combinés ;
12 jours après le traitement. ● les soucis occasionnés par la maladie,
l’opération chirurgicale, l’angoisse de
Une fatigue l’avenir, le stress, une dépression*.
Tout au long de la maladie et de sa prise
en charge, l’organisme dépense beaucoup La fatigue d’un patient traité pour un
d’énergie. La fatigue est l’un des effets cancer ne doit pas être banalisée. Il
secondaires les plus fréquents du cancer n’est pas normal qu’il soit anéanti par
et de ses traitements. la fatigue sous prétexte qu’il est soigné
pour un cancer.
La fatigue est liée à plusieurs facteurs
possibles : La fatigue a des répercussions impor-
● la maladie elle-même ; tantes sur les activités quotidiennes,
● l’appréhension des examens et des ainsi que sur la qualité de vie. Elle est à
traitements ; l’origine de sentiments d’impuissance, de
● les déplacements quotidiens ; détresse et parfois de dépression. C’est la
● l’attente avant les consultations ; raison pour laquelle la fatigue doit être
prise en charge dès qu’elle apparaît.

Pour des informations complémentaires sur la fatigue, voir également le guide Fatigue et cancer.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 59

Des douleurs diminuer le désir ou la capacité phy-


Les effets secondaires des médicaments sique. Cette baisse d’activité sexuelle est
de chimiothérapie sont parfois dou- variable selon les couples. N’hésitez pas à
loureux : inf lammation de la bouche, en parler avec votre médecin.
de l’œsophage, du pharynx, du vagin,
brûlure d’estomac, colique*, douleurs La fertilité
musculaires et articulaires, notamment Chez l’homme
aux mains ou aux pieds. Certains médicaments de chimio-
thérapie diminuent le nombre de sper-
La douleur doit être prise en charge matozoïdes et, entraînent donc une
en même temps que le traitement du diminution de la fertilité, voire une sté-
cancer. rilité masculine. Cela varie en fonction
du type de traitement, des doses, de l’âge
Des perturbations et de l’état général du patient. Le médecin
de la vie de couple précise si le traitement de chimiothérapie
La vie sexuelle est susceptible de diminuer ou non le
La vie sexuelle n’est pas incompatible nombre de spermatozoïdes. Si le couple
avec un traitement par chimiothérapie. projette d’avoir un enfant, il est possible
Une chimiothérapie n’est pas dangereuse de réaliser un prélèvement de sperme
pour le patient ou son partenaire. Le et de le conserver dans une banque
cancer n’est pas contagieux. de sperme (CECOS*) avant certaines
chimiothérapies. Selon les médicaments
Les médicaments de chimiothérapie de chimiothérapie utilisés, la fertilité
n’entraînent pas en eux-mêmes de peut revenir.
modification de la capacité ou du désir
sexuel. Toutefois, les effets secondaires Chez la femme
de ces médicaments comme la fatigue, les Certains médicaments de chimio-
nausées et les vomissements et le désarroi thérapie perturbent le cycle menstruel
du partenaire peuvent temporairement des femmes : cycles irréguliers, quantité
Pour des informations complémentaires sur la douleur, voir également le guide Douleur et cancer.

Des informations sur les difficultés sexuelles engendrées par les traitements du cancer sont également
disponibles dans les brochures éditées par la Ligue nationale contre le cancer (www.ligue-cancer.asso.fr).
60 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

modifiée ou interruption totale des d’entraîner des malformations du fœtus.


règles. Si tel est le cas, la patiente ressent Les médecins conseillent d’attendre un
les symptômes associés à la ménopause : certain temps après la fin du traitement
bouffées de chaleur, sécheresse de la avant d’envisager une grossesse. Ce
peau et des muqueuses, sécheresse temps d’attente varie en fonction de
vaginale, démangeaisons de la vulve. l’origine du cancer.
Afin de diminuer ces effets secondaires,
un traitement hormonal substitutif de Pendant une chimiothérapie, il est donc
la ménopause peut être proposé, sauf nécessaire que le couple envisage un
en cas de cancer hormonodépendant*. moyen de contraception. La prise de la
Le médecin peut également proposer des pilule est parfois possible pendant une
crèmes, des gels ou des lubrifiants locaux chimiothérapie. Le médecin est là pour
qui visent à atténuer la sécheresse vaginale conseiller le couple sur les différents
et diminuer la douleur lors des rapports moyens de contraception possibles si
sexuels. Une fois le traitement terminé, si besoin.
la patiente n’est pas ménopausée, le cycle
menstruel peut redevenir normal au Si la patiente est enceinte lorsque
bout de quelques mois. Toutefois, après le cancer est diagnostiqué, elle doit
40 ans, il est possible que la ménopause systématiquement en informer le
s’installe. médecin avant de commencer un
traitement. Parfois, la grossesse est
Une grossesse est-elle envisageable possible pendant le traitement.
pendant une chimiothérapie ?
Malgré les perturbations du cycle Autres effets secondaires
menstruel, une grossesse est parfois Des perturbations
possible. Cependant, elle est contre- du fonctionnement des reins
indiquée pendant un traitement de Certains médicaments de chimio-
chimiothérapie. En effet, certains médi- thérapie altèrent parfois le fonction-
caments de chimiothérapie risquent nement des reins.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 61

Afin de diminuer la toxicité de ces Certaines personnes présentent une


médicaments au niveau des reins, une sensibilité particulière aux médicaments
hyperhydratation avant et pendant la de chimiothérapie. Cette hypersen-
chimiothérapie est parfois proposée. sibilité peut être à l’origine d’allergies.
L’hyperhydratation consiste à perfuser
au patient du liquide physiologique* En prévention, le médecin propose
en quantité abondante et à lui faire boire des médicaments contre les allergies
beaucoup d’eau. Ceci permet de diluer le (antihistaminiques) ou à base de corti-
médicament dans l’eau, ce qui diminue sone (corticoïdes) si cela est nécessaire.
sa toxicité, mais pas son efficacité. Cette
technique nécessite le plus souvent une Des modifications
hospitalisation d’un jour ou deux pour de la peau ou des ongles
chaque cure de chimiothérapie. Certains médicaments de chimio-
thérapie irritent la peau et provoquent
Une surveillance des reins est systéma- des modifications de la peau telles que :
tiquement prévue avant chaque cure ● une sécheresse cutanée (peau fen-
de chimiothérapie afin de surveiller dillée) ;
leur fonctionnement. En général, cette ● une hypersensibilité au soleil ;
surveillance s’effectue par une prise de ● des picotements et des déman-geaisons
sang. des doigts et des orteils ;
● une desquamation de la paume des
D’autres médicaments entraînent une mains et de la plante des pieds (la peau
coloration des urines (jaune foncé, rouge pèle) ;
ou bleue) pendant les heures qui suivent ● un assombrissement de la peau ;
la perfusion. Cette coloration est le signe ● une rougeur de la peau semblable à un
que le produit de chimiothérapie est coup de soleil (érythème*) ;
éliminé par les urines.
62 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

● des petits boutons ou des plaques ménagers ; de se couper les ongles courts,
rosées (urticaire*) ; afin d’éviter qu’ils ne se fissurent ou se
● une modification de la couleur et une soulèvent.
fragilisation des ongles qui deviennent
cassants, striés et ondulés et qui finis- Afin de limiter la fragilité des ongles
sent parfois par tomber. et leur chute, l’équipe soignante vous
propose de porter des gants ou des
Ces signes correspondent parfois à une chaussons réfrigérants dont l’action est
réaction allergique à un médicament identique à celle du casque réfrigérant
de chimiothérapie. Ils diminuent après (voir Fiche 2. Le casque réfrigérant, p. 85).
le traitement. Il ne faut pas hésiter
à informer le médecin lorsqu’ils sur- Des perturbations du poids
viennent. Un traitement médical adapté Un patient atteint d’un cancer est
les soulage. souvent décrit ou représenté comme
amaigri. Cependant, certaines person-
Une esthéticienne est là pour aider à nes traitées par chimiothérapie pren-
prévenir ou à gérer au mieux ces modi- nent du poids. Les médicaments de
fications de la peau, notamment en chimiothérapie ne sont pas eux-mêmes
conseillant d’appliquer régulièrement responsables de cette prise de poids. Il est
une crème adoucissante et hydratante ; possible que le stress et le ralentissement
d’utiliser des savons doux sans alcool (du de l’activité physique provoqués par la
type savon de Marseille) ; de se protéger chimiothérapie y contribuent.
des rayons du soleil avec une crème écran
total et un chapeau (l’exposition au soleil Il est conseillé de suivre régulièrement
doit souvent être limitée) ; de porter des son poids et d’informer son médecin si le
chaussures confortables et des gants de patient perd ou prend rapidement deux
protection pour le jardinage et les travaux kilos ou plus. Le médecin peut orienter
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 63

la personne vers une diététicienne dont Il est important d’en parler à votre mé-
le rôle est de l’aider à trouver un équilibre decin.
alimentaire, avant, pendant et après la
chimiothérapie. L’audition et l’équilibre peuvent être
modifiés. Il ne faut pas hésiter à signaler
Pendant le traitement de chimiothé- au médecin des symptômes tels que
rapie, il est possible de manger comme des difficultés récentes à entendre, des
d’habitude et ce que l’on souhaite en bourdonnements d’oreille, ou encore
privilégiant toutefois une alimentation des vertiges.
équilibrée.
Exceptionnellement, des troubles car-
D’autres effets indésirables diaques ou pulmonaires, des cystites*
D’autres effets secondaires apparaissent (inf lammation de la vessie) hémorra-
parfois, notamment : giques ou des troubles de la conscience
● des fourmillements dans les mains et nécessitent un suivi régulier chez un
les pieds ; spécialiste. Des examens spécifiques
● une sensation d’engourdissement des sont alors nécessaires (électrocardio-
extrémités ; gramme ou échographie* cardiaque par
● une maladresse soudaine (difficulté à exemple).
nouer ses lacets, etc.) ;
● des troubles de la mémoire ; Ces effets secondaires sont le plus sou-
● une sécheresse des yeux. Le port de vent prévisibles et progressifs. Ils cessent
lentilles de contact peut devenir en général à l’arrêt de la chimiothérapie.
gênant ;
● un écoulement par le nez ainsi qu’un
larmoiement continus.
64 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Toutefois, certains d’entre eux (fourmil- Pour certaines chimiothérapies, le


lements dans les mains et les pieds, médecin prescrit des médicaments qui
sensation d’engourdissement des extré- diminuent le risque de toxicité sur les
mités, troubles cardiaques, pulmonaires organes ou les parties du corps non
ou de la mémoire) continuent quel- malades. Ces médicaments sont appelés
quefois après l’arrêt de la chimiothé- des chimioprotecteurs.
rapie. On parle alors de séquelles. Ces
séquelles sont maintenant de plus en
plus rares.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 65

À retenir
Une chimiothérapie entraîne des effets Ils varient d’une cure de chimiothérapie à
secondaires non systématiques qui peuvent l’autre.
être modérés. Ils sont temporaires.
Certains effets secondaires peuvent être
L’importance de ces effets secondaires limités, voire évités, par des soins et des
n’est pas le signe que le traitement est effi- médicaments adaptés.
cace ou inefficace. Une chimiothérapie
Ces effets secondaires n’apparaissent pas
peut être efficace même si elle n’entraîne
tous en même temps.
pas d’effet secondaire.
Une f ièvre égale ou supérieure à 38°C
Ils sont plus ou moins accentués en depuis 24 heures, une fièvre de 38,5°C
fonction des traitements utilisés : chaque ou plus ou une température inférieure
médicament de chimiothérapie a une à 36,5°C, des frissons, une rougeur, un
toxicité spécifique. écoulement ou une douleur au niveau du
cathéter, etc. doivent amener la personne
Ils sont directement liés au type de médi- malade à consulter un médecin en
caments administrés, à leurs doses et à leur urgence.
association, à la réaction individuelle de
chaque patient ainsi qu’à son état général.
66 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 67

7. La surveillance
d’une chimiothérapie

U ne chimiothérapie nécessite
une surveillance régulière pour
vérifier que le traitement est bien fait,
Le patient ne doit pas hésiter à poser
au médecin et à l’équipe médicale
toutes les questions qui le préoccupent.
que la chimiothérapie est efficace et Ce dialogue lui permet de se familiariser
suffisamment bien supportée. C’est avec le traitement et de s’adapter le mieux
le médecin et l’équipe soignante qui possible à celui-ci.
réalisent cette surveillance lors de
consultations régulières. La surveillance
pendant le traitement
En fonction de ces éléments, le pro- Le chimiothérapeute vérifie que le trai-
tocole* de chimiothérapie peut être tement se déroule bien, qu’aucune
modifié. On parle ainsi de lignes de anomalie n’apparaît et propose si néces-
chimiothérapie : chaque ligne corres- saire des traitements complémentaires.
pondant à un protocole particulier.
Plusieurs lignes successives sont par- Les examens de sang réguliers visent à
fois nécessaires. surveiller les effets de la chimiothérapie
sur la tumeur* et sur l’organisme :
Une chimiothérapie dure ainsi plus ils permettent de savoir comment la
ou moins longtemps en fonction des tumeur réagit au traitement, comment
différents éléments repérés lors de la la personne soignée tolère le traitement
surveillance.
68 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

et si des effets secondaires* (chute des rapeute qui le suit est noté et chaque
globules blancs, etc.) sont apparus (voir date de consultation est programmée.
paragraphe Des effets sur le sang, p. 53). Le médecin prescrit des examens de
surveillance (examens biologiques*,
Le médecin est là pour donner des examens d’imagerie*) adaptés à chaque
conseils simples pour diminuer certains patient.
de ces effets : mesures d’hygiène (voir
paragraphe Des aphtes, une sécheresse de la C’est seulement plusieurs semaines
bouche, p. 48) ou conseils alimentaires. après la fin du traitement que les effets
secondaires régressent.
Lorsque la chimiothérapie est admi-
nistrée en situation métastatique*, Peut-on partir en vacances lorsque le
d’autres examens, comme une radio- traitement est terminé ?
graphie*, une échographie*, un Lorsque le traitement est terminé, le
scanner* ou une IRM* visent également patient a la possibilité de partir en
à évaluer la façon dont les cellules vacances s’il le souhaite. Le médecin
cancéreuses répondent au traitement. lui indique les précautions à prendre.
Ces examens sont effectués avant la S’il part en vacances ou vit dans une
première cure, puis régulièrement en région ensoleillée, il faut absolument
cours de traitement. éviter de trop s’exposer au soleil et ce,
pendant toute la durée de la vie. En effet,
La surveillance les médicaments de chimiothérapie
après le traitement entraînent une sensibilité particulière
Quand le traitement est terminé, un de la peau au soleil (voir paragraphe
calendrier de surveillance est défini Des modifications de la peau ou des ongles,
avec le patient. Le nom du chimiothé- p. 61).
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 69

Comment sait-on qu’une L’efficacité d’une chimiothérapie n’est


chimiothérapie a été efficace ? confirmée que plusieurs années après la
Après le traitement, c’est une surveillance fin du traitement.
régulière et adaptée qui détermine si une
chimiothérapie a été efficace.

À retenir
Pendant le traitement, le chimiothérapeute Le médecin propose les examens de sur-
effectue régulièrement une surveillance veillance adaptés à chaque patient (exa-
au cours d’une consultation. Il vérifie le mens sanguins, examens radiologiques).
bon déroulement du traitement, contrôle
l’apparition de la moindre anomalie et Seule une surveillance régulière et adaptée
propose si nécessaire des traitements détermine si une chimiothérapie est ou a
complémentaires. été efficace.

Après le traitement, un calendrier de


sur veillance est déf ini avec le patient
70 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 71

8. Mieux vivre la chimiothérapie


Être soutenu Des associations, des groupes de parole,
Dans la vie d’un homme ou d’une fem- des espaces de rencontre et d’information
me, la maladie et ses traitements sont des (ERI) dans les établissements de soins,
moments difficiles. Ils engendrent des des kiosques « info cancer », le service
émotions particulièrement intenses chez téléphonique Cancer info ser vice
la personne malade et son entourage. (0 810 810 821, Numéro Azur, prix d’un
Chaque étape génère des sentiments appel local), la présence de bénévoles
différents. Les exprimer et les partager ou l’écoute d’un psychologue ou d’un
avec d’autres permet souvent de mieux psychiatre, sont autant de lieux ou de
les vivre. moyens pour exprimer et partager ses
sentiments. L’équipe soignante peut vous
Les personnes malades ont besoin aider à vous rapprocher de ces structures
d’être écoutées, aidées et soutenues, ou de ces professionnels.
notamment par ceux qui les entourent :
leur famille, leurs amis, leurs collègues. Une bonne communication avec le
La maladie et ses traitements se vivent médecin et l’équipe soignante crée un
mieux quand on est accompagné. climat de confiance utile pour traverser
l’épreuve de la maladie et des traitements.
Il est important que le patient puisse La qualité des informations dépend de la
en parler s’il le souhaite. Pouvoir expri- relation établie avec l’équipe médicale
mer ses sentiments, témoigner de son et paramédicale, du sentiment d’être
expérience, se sentir reconnu aident compris, reconnu ou entendu, et du
à conserver ou à retrouver un certain temps consacré aux échanges.
équilibre.
72 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Vous ne devez pas hésiter à poser des de soins ou de la Ligue contre le cancer
questions, à les reposer si vous avez au 01 53 55 24 13.
besoin d’éclaircissements, ni à poser
de nouvelles questions qui vous préoc- Proposer aux proches de lire ce guide
cupent. Dans la mesure du possible, le leur permet de s’informer sur la maladie
médecin prendra le temps nécessaire et sur ce que le patient peut ressentir.
pour y répondre. S’il n’a pas le temps, il Cette lecture est aussi un moyen pour
est possible de demander à le voir à un les proches de mieux comprendre la
autre moment ou de prendre rendez- chimiothérapie et ce que vit la personne
vous avec le médecin généraliste qui malade et ainsi, favoriser une meilleure
connaît votre dossier médical. communication.

Le rôle important des proches Attention aux sectes


Accompagner une personne atteinte Des patients, anciens patients atteints
d’un cancer est une épreuve difficile. de cancer et proches signalent avoir
L’investissement personnel auprès d’une été sollicités par des sectes ou des
personne malade est très éprouvant, tant personnes appartenant à des associa-
sur le plan physique que psychologique. tions non identifiées. Ces sollicitations
C’est un défi quotidien, émaillé de prennent le plus souvent plusieurs
difficultés, et qui réclame une grande formes : propositions d’aide à la gué-
force pour pouvoir apporter l’aide rison, invitations à des groupes de
nécessaire. discussion, etc. Ces mouvements sec-
taires profitent du désarroi des patients
Différentes associations d’anciens ou de leur entourage. Ils se manifestent
patients et de bénévoles peuvent ap- aux abords de l’établissement où est suivi
porter leur soutien. N’hésitez pas à vous le patient, ou en le démarchant à son
renseigner auprès de votre établissement domicile.

Des informations détaillées sur les aspects psychologiques du cancer sont disponibles dans le guide
Vivre pendant et après un cancer.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 73

En cas de doute, alternatifs (régimes alimentaires par-


renseignez-vous auprès de : ticuliers, produits non conventionnels
ou liés à une tradition culturelle, etc.).
La Mission interministérielle de vigilance
et lutte contre les dérives sectaires
Les médecines complémentaires cor-
(Miviludes)
13, rue de Bourgogne - 75007 Paris respondent à des actes médicaux ou
Tél. : 01 42 75 76 10 paramédicaux proposés en complé-
ment des traitements spécifiques du
L’Union nationale des associations de
cancer (chirurgie, chimiothérapie, radio-
défense des familles et de l’individu
thérapie, etc.). Les patients utilisent ces
victimes de sectes (UNADFI),
Tél. : 01 44 92 35 92 méthodes pour mieux supporter les
www.unadfi.org effets secondaires* tels que la fatigue,
les nausées, parfois l’anxiété*. Ce peut
Le site officiel www.info-sectes.org
être aussi une façon pour les patients
propose une liste des sectes et précise
comment les reconnaître.
de se montrer actifs et dynamiques.
Chacun doit pouvoir choisir en toute
connaissance de cause ce qui l’aide à
supporter au mieux les traitements.
La place des médecines Le patient ne doit pas hésiter à en
complémentaires et des parler à son médecin traitant et à son
traitements alternatifs cancérologue.
À un moment ou à un autre de leur
maladie, certains patients ont recours Les traitements alternatifs, comme
à des médecines dites « douces » ou leur nom l’indique, sont des « alter-
« complémentaires » (homéopathie, natives » qui sortent du champ de
acupuncture, phytothérapie, techniques la médecine traditionnelle (on parle
de relaxation, etc.), ou à des traitements aussi de « médecines parallèles »). Elles

Des informations détaillées pour les proches figurent dans le guide Vivre auprès d’une personne atteinte
d’un cancer.
74 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

sont supposées renforcer les défenses Les oncologues déconseillent abso-


immunitaires du patient et prétendent lument d’arrêter les traitements contre
traiter le cancer de façon plus efficace le cancer conventionnels (chirurgie,
que les traitements standards*. Des radiothérapie, chimiothérapie, etc.). Les
patients y ont recours par croyance, par médecines douces les complètent peut-
idéologie, quelquefois par défiance, voire être, mais ne sauraient les remplacer. Les
par désespoir. médecines complémentaires comme les
traitements alternatifs ont un risque
Si des études ont souligné l’intérêt toxique en interagissant notamment
des médecines complémentaires, avec les traitements. Le cancérologue doit
notamment en ce qui concerne la qualité discuter de ce problème avec le patient.
de vie des patients, le bénéfice apporté Il lui donnera des conseils éclairés à ce
par les traitements alternatifs n’est au sujet.
contraire pas démontré. Ils risquent
même de faire perdre des chances de Reprendre son travail
survie, notamment si les traitements Certains patient souhaitent maintenir
standard ne sont pas appliqués ou s’ils leur activité professionnelle pendant la
sont abandonnés. chimiothérapie, d’autres l’interrompent
et la retrouvent ou non peu de temps
Par ailleurs, d’anciens patients souhaitent après le traitement. Cela dépend du type
mettre en garde les personnes malades et de cancer, de la façon dont s’est déroulée
leur entourage contre le coût très élevé la chimiothérapie, de l’état physique
de certaines pratiques alternatives. Elles du patient, de sa profession et de ses
sont parfois associées à des mouvements préférences.
sectaires.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 75

Des contraintes financières ou profes- Une assistante sociale peut donner


sionnelles imposent quelquefois de des informations sur tous les aspects
maintenir son activité professionnelle administratifs et médicosociaux en
(patient non salarié ou à un moment lien avec la prise en charge de chaque
charnière de sa vie professionnelle). patient.
Rencontrer très tôt le service social
est alors très utile, notamment pour
essayer d’anticiper les difficultés et de les
résoudre quand elles surviennent.

À retenir
Il est nécessaire de communiquer et de créer Reprendre une activité professionnelle ou
une relation de confiance avec médecin. maintenir ses activités quotidiennes, quand
Il est important de se sentir épaulé par son cela est possible, est parfois bénéfique.
entourage.

Pour en savoir plus sur les démarches sociales en lien avec un cancer, vous pouvez consulter le guide
Démarches sociales et cancer.
76 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 77

Fiches pratiques

Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie

Fiche 2. Le casque réfrigérant

Fiche 3. Les professionnels au service du patient

Fiche 4. Les traitements ciblés


78 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 79

Fiche 1. Mieux gérer


ma chimiothérapie
Quel est mon protocole de chimiothÉrapie ?

Nom et dosage des médicaments Nombre et dates des cures

Date de la 1ère cure : .......................................

Date de la 2e cure : .......................................

Date de la 3e cure : .......................................

Date de la 4e cure : .......................................

Date de la 5e cure : .......................................

Date de la 6e cure : ......................................

Nom du chimiothérapeute

Établissement
80 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie

Quels sont les effets liés au type de médicaments administrés,


secondaires éventuels à leurs doses et à leur association, à la
de ma chimiothérapie ? réaction individuelle de chaque personne
Beaucoup de progrès ont été faits ces ainsi qu’à son état général. Les effets
dernières années pour améliorer le secondaires varient d’une cure de
confort des personnes traitées par chimio- chimiothérapie à l’autre.
thérapie. Cependant, la chimiothérapie
peut entraîner des effets secondaires* Grâce à cette grille, l’infirmière ou le
(voir chapitre 6 Les effets secondaires d’une médecin cochent les effets secondaires
chimiothérapie, p. 43). spécifiques que la personne est amenée
à rencontrer le plus fréquemment en
Même si les effets secondaires immédiats fonction de la dose et du type de médi-
de la chimiothérapie sont fréquents, cament de chimiothérapie administrés.
ils sont modérés, temporaires et Cela permet de prendre les mesures pré-
non systématiques. Ils sont directement ventives en conséquence.

Fatigue....................................................  Problèmes cutanés.................................. 

Nausées, vomissements ..........................  Risque d’infection ................................... 

Diarrhée..................................................  Répercussions sur le système génital ........ 

Constipation ..........................................  Répercussions sur le système nerveux...... 

Problèmes de bouche .............................  Douleur .................................................. 

Problèmes capillaires ..............................  Autres .........................................................


COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 81
Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie

Le suivi de mes effets secondaires


Chaque jour, il vous est possible de noter dans la case située en face de chaque
symptôme le chiffre qui correspond le mieux à votre appréciation des effets
secondaires de la chimiothérapie.

Vous pourrez ensuite en discuter avec l’équipe soignante qui pourra vous prescrire
des médicaments adaptés.

0 = pas du tout, 1 = Parfois, 2 = souvent, 3 = très souvent.

Cure 1 Date / Mois :...........................
1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Vomissements
Fatigue
Douleur
Autres symptômes :

Cure 2 Date / Mois :...........................
1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Vomissements
Fatigue
Douleur
Autres symptômes :
82 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie

Cure 3 Date / Mois :...........................
1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Vomissements
Fatigue
Douleur
Autres symptômes :

Cure 4 Date / Mois :...........................
1er jour 2eè jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Vomissements
Fatigue
Douleur
Autres symptômes :

Cure 5 Date / Mois :...........................
1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Vomissements
Fatigue
Douleur
Autres symptômes :
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 83
Fiche 1. Mieux gérer ma chimiothérapie

Cure 6 Date / Mois :...........................
1er jour 2e jour 3e jour 4e jour 5e jour 6e jour
Nausées
Vomissements
Fatigue
Douleur
Autres symptômes :

Notes
84 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 85

Fiche 2. Le casque réfrigérant

L ’équipe soignante peut proposer un casque réfrigérant à la personne ma-


lade pendant la séance de chimiothérapie. Le patient ne doit pas hésiter à le
demander dans le cas où il ne lui est pas proposé.

Qu’est-ce qu’un racine du cheveu. Moins atteinte par


casque réfrigérant ? les médicaments, la racine continue à se
Un casque réfrigérant vise à limiter développer normalement, ce qui diminue
ou à éviter la chute des cheveux. Il est la chute des cheveux.
constitué d’une poche remplie d’un
gel de glycérine. Pour que le casque soit Le casque est sans danger pour le
efficace, le gel de glycérine doit être très cerveau.
froid (de -18°C à -25°C).
Pourquoi propose-t-on
Pour obtenir cette température, le cas- de mettre un casque
que est placé préalablement au mini- réfrigérant ?
mum 12 heures au congélateur, à une Les médicaments de chimiothérapie
température comprise entre ‑25°C et circulent dans l’ensemble du corps. Ces
‑30°C. Il est ensuite posé sur la tête. médicaments s’attaquent aux cellules*
cancéreuses, mais aussi à certaines
Le froid entraîne une contraction des cellules saines qui se multiplient
vaisseaux sanguins* (vasoconstriction) rapidement comme les cellules à
qui diminuent alors de taille. Ainsi, le l’origine des poils et des cheveux.
sang circule moins bien autour de la C’est la raison pour laquelle certains
86 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 2. Le casque réfrigérant

médicaments anticancéreux entraî- Comment le casque


nent une perte des poils et en particulier est-il installé ?
des cheveux. Pour une plus grande efficacité, les
cheveux sont préalablement mouillés
On parle d’alopécie pour définir cette (pose d’un bonnet à usage unique
chute partielle ou complète des cheveux humidifié à l’eau froide, pulvérisation
et, parfois, également des poils (sourcils, d’eau sur les cheveux, etc.). Cette
cils, barbe, poils des aisselles, du pubis). étape prépare le patient à une basse
température, isole la tête du contact
Cette alopécie est l’un des effets direct avec le casque et surtout, chasse
secondaires* de la chimiothérapie. l’air qui circule dans les cheveux.
Elle est souvent mal vécue. En effet,
outre les contraintes de la maladie et du Le casque doit être uniquement en
traitement, les personnes sont atteintes contact avec le cuir chevelu. Il est
dans leur image corporelle. Ceci a parfois important de protéger la nuque, les
un grand impact sur leur qualité de vie tempes, les oreilles et le front à l’aide de
(voir paragraphe Une chute des cheveux, coton.
p. 50).
Selon les modèles, le casque est installé,
En fonction du produit de chimio- puis fixé à l’aide de bandes pour qu’il
thérapie, porter un casque réfrigérant adhère bien au cuir chevelu. Il est disposé
pendant la perfusion de chimiothérapie sur l’ensemble du cuir chevelu pour ne
vise à limiter de façon importante pas créer de zones d’alopécie.
l’alopécie et à contribuer ainsi à une
amélioration du bien-être. Le traitement Le casque est mis en place environ
peut alors être mieux supporté. 15 minutes avant le début de la per-
fusion. Il doit rester sur la tête au
Le casque est plus ou moins performant moins tout le temps de la perfusion de
en fonction du médicament utilisé. chimiothérapie.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 87
Fiche 2. Le casque réfrigérant

maux de tête importants, parfois dans les


heures qui suivent la pose du casque.

Des médicaments adaptés à la personne


malade (paracétamol, etc.) atténuent
ces maux de tête. Il est conseillé de les
prendre une demi-heure avant que le
casque ne soit posé.

La sensation de froid, provoquée par la


très basse température nécessaire au bon
fonctionnement du casque, se propage
souvent sur la nuque et dans tout le
corps, entraînant ainsi des tremblements.
D’anciens patients suggèrent de placer
une serviette éponge autour du cou afin
Pose d’un casque réfrigérant
de diminuer la sensation de froid. La
serviette évite que de l’eau coule dans
Quels sont les inconvénients le cou quand le casque se réchauffe. Ils
du casque ? conseillent également de prévoir un châle
Le casque n’est pas toujours bien toléré, ou un vêtement supplémentaire et de ne
en particulier par les personnes sujettes pas hésiter à demander une couverture
aux migraines ou atteintes d’arthrose* si la personne malade a froid. Apporter
cervicale. un peigne ou une brosse permet de se
recoiffer ensuite.
Le casque est désagréable les 10 pre-
mières minutes. C’est parfois doulou- Si la durée de perfusion est longue, le
reux : il arrive que le casque provoque des casque se réchauffe à l’air ambiant. Il doit
88 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 2. Le casque réfrigérant

alors être changé pour rester efficace. Le Y a-t-il des contre-indications


plus souvent, il est remplacé toutes les au port du casque ?
45 minutes jusqu’à la fin de la perfusion. Le casque réfrigérant est contre-indiqué
Si un bonnet humidifié a été mis en place chez les personnes atteintes d’un can-
sous le casque, il est également remplacé cer du sang ou de la lymphe* ou qui
à cette occasion. présentent des métastases du cuir
chevelu ou du crâne.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 89

Fiche 3. Les professionnels


au service du patient

A u cours de la maladie, la personne malade et ses proches rencontrent de


nombreux professionnels. Pour mieux les connaître, cette fiche explique en
quoi consiste leur activité.

L’agent de ser vice par ticipe aux L’anesthésiste-réanimateur est le


différentes tâches pour le confort de médecin spécialiste chargé du suivi de
la personne malade : l’entretien des la personne malade avant, pendant et
locaux, la distribution des repas et après une intervention chirurgicale.
éventuellement, l’accueil des personnes. C’est lui qui l’endort, la surveille, assiste
son réveil et prend en charge la douleur
L’aide-soignant participe aux soins après l’opération.
des patients en collaboration avec
l’infirmier. L’assistant social de l’hôpital est un
professionnel du domaine social, qui
L’anatomopathologiste ou patho- accompagne la personne malade et
logiste est le médecin spécialiste qui sa famille, et les aide à résoudre leurs
examine au microscope des cellules* difficultés économiques et sociales. On
et des tissus* prélevés sur la personne parle aussi de travailleur social.
malade. Son rôle est déterminant dans
le diagnostic* et l’orientation du choix L’attaché de recherche clinique assiste
des traitements lors de la réunion de le médecin responsable d’un essai
concertation pluridisciplinaire*. thérapeutique. Dans le cadre de cet essai,
90 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 3. Les professionnels au service du patient

il participe à l’évaluation des effets du Le chirurgien est le médecin qui opère


traitement proposé et fait le lien entre un patient sous anesthésie* locale ou
l’équipe médicale et la personne malade. générale. En cancérologie, la chirurgie
a différents objectifs. Une intervention
Le brancardier est chargé des dépla- chirurgicale peut viser à établir un
cements de la personne malade au sein diagnostic* en prélevant un fragment
de l’hôpital. d’une anomalie sur un tissu* ou un
organe afin de l’analyser. La chirurgie est
Le cancérologue est le médecin spé- un des traitements envisagés pour traiter
cialiste du cancer. On parle d’oncologue un cancer : l’objectif est alors d’enlever la
médical (chimiothérapeute), d’hémato‑ totalité de la tumeur ou, si ce n’est pas
oncologue pour les cancers du sang, de possible, seulement une partie pour
chirurgien oncologue… réduire la taille de la tumeur ; c’est alors
un traitement local qui peut être précédé
Le cardiologue est le médecin spécialiste ou suivi d’un autre traitement comme
qui procède à l’examen, au diagnostic et une chimiothérapie. Enfin, la chirurgie
au traitement d’une personne atteinte de peut avoir pout but de réparer un organe
maladie du cœur. (sein, mâchoire...) lésé par un traitement
du cancer.
Le chimiothérapeute est le médecin
qui traite les cancers à l’aide de mé- Le dermatologue est le médecin
dicaments. Il existe trois types de spécialiste des maladies de la peau, des
médicaments possibles : la chimio- cheveux, des ongles et des muqueuses.
thérapie, l’hormonothérapie* ou
l’immunothérapie*. On parle aussi Le diététicien prend en charge tous les
d’oncologue médical. problèmes nutritionnels en rapport avec
le cancer et ses traitements. Il travaille en
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 91
Fiche 3. Les professionnels au service du patient

lien avec l’équipe de nutrition, en colla- L’infirmier diplômé d’État (IDE) est
boration avec un médecin nutritionniste chargé des soins aux personnes malades,
et l’équipe soignante. de leur surveillance et de l’administration
des traitements prescrits par le médecin.
L’ergothérapeute est spécialisé dans L’infirmier exerce son activité au sein
le traitement des troubles et des d’un établissement de soins ou en libéral.
handicaps physiques ou psychiques. Il Le cadre de santé (ou surveillant) est un
aide la personne malade à se réinsérer infirmier responsable de la coordination
dans son environnement quotidien et d’un service à l’hôpital. Il joue un rôle
professionnel. Il lui permet d’acquérir, important de communication entre
de maintenir ou de récupérer son l’équipe soignante et la personne
autonomie. L’ergothérapeute propose malade.
diverses solutions techniques, qui vont
de l’aménagement de l’habitat à la Le manipulateur de radiologie est
résolution de problèmes d’habillage. un technicien responsable du mani-
ement des appareils de radiologie*.
Le gastroentérologue est le médecin Il est spécialement formé en imagerie
spécialiste du tube digestif. médicale. Il assiste le radiologue.

Le gynécologue est le médecin spécialiste Le masseur-kinésithérapeute aide à


de l’appareil génital de la femme. rééduquer différentes parties du corps
grâce à des mouvements adaptés. Il
L’hématologue est le médecin spécialiste réalise, sur prescription médicale,
des maladies du sang. des actes manuellement ou à l’aide
d’appareils, et apprend à la personne
L’hôtesse d’accueil est chargée de malade des gestes ou des techniques qui
renseigner et d’orienter la personne lui permettent de remédier à ses déficits.
malade et sa famille lors de leur arrivée
à l’hôpital.
92 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 3. Les professionnels au service du patient

Le médecin du travail veille à la pro- coordonner ses soins, la guider vers


tection de la santé et à la sécurité au d’autres professionnels de santé, gérer
travail, notamment en surveillant les son dossier médical et assurer une
conditions d’hygiène du travail, les prévention personnalisée. La personne
risques de contagion et l’état de santé malade s’adresse en priorité à lui en
des travailleurs. Il s’agit autant de la cas de problème de santé. Le médecin
santé physique que mentale (stress, traitant est un médecin généraliste ou un
fatigue, etc.). Le médecin du travail est spécialiste. Il exerce en libéral, à l’hôpital
salarié de l’entreprise ou appartient à ou dans un centre de santé.
un service interentreprises de santé au
travail. L’oncologue est le médecin cancéro-
logue plus particulièrement spécialisé
Le médecin généraliste est le médecin dans les traitements du cancer par
habituel de la personne malade. Il prend chimiothérapie ou radiothérapie*. On
en charge ses différents problèmes de parle d’oncologue médical (chimio-
santé. Il a un rôle très important lors thérapeute) ou d’oncologue radio-
du diagnostic, du traitement et de la thérapeute (radiothérapeute).
surveillance du cancer pendant les
périodes où la personne malade est à son L’orthoprothésiste est un technicien qui
domicile. Il fait le lien par des contacts fabrique des prothèses externes destinées
téléphoniques, des comptes rendus et à remplacer un membre ou une partie de
des courriers médicaux avec l’hôpital membre après une amputation.
ou la clinique où est soignée la personne
malade. Il peut être le médecin traitant L’orthophoniste est spécialisé dans la
déclaré en tant que tel à la Sécurité rééducation des troubles de la voix, du
sociale. langage et de la déglutition après une
opération ou une radiothérapie de la
Le médecin traitant est le médecin bouche ou de la gorge.
choisi par la personne malade pour
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 93
Fiche 3. Les professionnels au service du patient

Le pathologiste est le médecin spé- Le psychanalyste est un praticien


cialiste qui examine au microscope formé à l’exercice de la psychanalyse.
des cellules* ou des tissus* prélevés Il est psychiatre ou psychologue. Il s’est
sur la personne malade. On parle aussi lui-même soumis, à une psychanalyse
d’anatomopathologiste. personnelle, accompagnée d’une
formation théorique et pratique.
Le personnel d’accueil est chargé de La psychanalyse classique s’exerce
renseigner et d’orienter la personne habituellement en cabinet privé sur le
malade et sa famille lors de leur arrivée modèle fauteuil-divan. Elle se pratique
à l’hôpital. parfois de manière aménagée, en face
à face, dans des lieux de consultation
Le pharmacien contrôle, prépare publique et même à l’hôpital. On parle
et délivre les médicaments prescrits alors de psychothérapie d’inspiration
par les médecins. Il peut également psychanalytique.
donner des renseignements sur le mode
d’administration des médicaments et Le psychiatre est le médecin spécialiste
leurs effets secondaires. des maladies mentales. Il diagnostique et
traite les troubles psychopathologiques
Le physicien est spécialiste du fonc- (anxiété*, dépression*, confusion,
tionnement et du contrôle des appareils troubles du comportement et difficultés
de radiologie*. On parle aussi de relationnelles, etc.). Il peut prescrire
radiophysicien ou de physicien médical. des médicaments psychotropes (anti-
dépresseurs, etc.). Il reçoit aussi les pa-
Le pneumologue est le médecin tients ou leur famille en entretien pour
spécialiste des maladies des poumons et un soutien ou un suivi psychothérapique.
des voies respiratoires. Lorsqu’il travaille en cancérologie, on
parle aussi de psycho-oncologue ou
d’oncopsychiatre.
94 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 3. Les professionnels au service du patient

Le psychologue est un professionnel de atteintes de cancer ou de leurs proches.


l’écoute, formé à aider des personnes en L’équipe soignante bénéficie également
situation de souffrance psychique, en de son écoute et de son soutien en cas de
entretien individuel ou en groupe. Il est besoin.
diplômé en psychopathologie clinique
et pathologique (master professionnel). Le radiologue est le médecin spécialiste
Il assure un soutien et un suivi psycho- qui réalise et interprète des images
thérapique des personnes malades et de parties du corps ou d’organes lors
de leurs familles. Il est aussi à même de des examens radiologiques (ou exa-
repérer la détresse liée à la maladie et à mens d’imagerie) qui contribuent au
ses traitements, et les troubles psycho- diagnostic. Il existe différents examens
pathologiques. Lorsqu’il travaille en radiologiques : radiographie, écho-
cancérologie, on parle aussi de psycho- graphie, scanner, IRM (Imagerie par
oncologue ou d’oncopsychologue. Résonance Magnétique).

Le psychomotricien est spécialisé La secrétaire médicale accueille, ren-


dans la rééducation des troubles du seigne et oriente la personne malade.
mouvement (bégaiement, tics, pro- Elle organise les rendez-vous de consul-
blèmes de coordination, d’orientation, tations, assure le contact avec l’équipe
d’équilibre…). Il utilise des techniques soignante et tient à jour le dossier médi-
de relaxation, d’expression corporelle ou cal du patient. On parle aussi d’assistante
plastique, d’éducation gestuelle, de jeux médicale.
d’équilibre et de coordination.
Le sexologue aide la personne malade
Le psycho-oncologue est le médecin et son (sa) partenaire de vie à gérer les
psychiatre, le psychologue ou le psy- difficultés sexuelles liées à la maladie
chanalyste spécifiquement formé aux et ses traitements. On parle aussi de
problèmes psychiques des personnes sexothérapeute.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 95
Fiche 3. Les professionnels au service du patient

La socioesthéticienne aide à la qualité L’urologue (ou chirurgien urologue)


de vie des personnes hospitalisées par est le médecin spécialiste des problèmes
la mise en œuvre de soins esthétiques, urinaires et génitaux, et en particulier
coiffure, maquillage, manucure, etc. du diagnostic, du traitement et de la
surveillance des cancers urologiques :
Le sophrologue propose des techniques cancer du rein, de la vessie, de la prostate,
de soutien fondées sur des exercices de des testicules, du pénis, etc. C’est lui qui
respiration consciente, des visualisations opère le patient pour enlever la tumeur.
positives et des massages de détente.
96 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 97

Fiche 4. Les traitements ciblés

D e récentes découvertes ont mis


au point de nouveaux médica-
ments dontla façon d’agir est différente
Ces médicaments ne font pas la diffé-
rence entre les cellules cancéreuses et les
cellules saines, ils les atteignent toutes,
de celle de la chimiothérapie : ils ne ce qui provoque des effets secondaires*
s’attaquent plus à l’ADN des cellules comme une chute des globules blancs*,
cancéreuses, mais ils freinent ou arrêtent une perte des cheveux, des troubles
leur développement. digestifs, etc. (voir chapitre 6 Les effets
secondaires d’une chimiothérapie, p. 43).
On parle de traitements, de thérapeu-
tiques ou encore de thérapies ciblés car De quoi une tumeur a-t-elle
ils visent une cible bien déterminée : les besoin pour se développer ?
mécanismes grâce auxquels la tumeur se Plusieurs éléments sont nécessaires au
développe. Le principe de ces traitements développement d’une tumeur.
est de priver la tumeur d’éléments indis-
pensables à son développement. D’une part, elle doit se nourrir. Pour
cela, elle fabrique ses propres vaisseaux
La plupart des médicaments de chimio- sanguins à l’aide de substances qu’elle
thérapie agissent à l’intérieur même produit elle-même. Ces substances sont
des cellules*, au niveau de l’ADN*. des agents angiogènes. Si on empêche
Ils les empêchent de se multiplier. Les la tumeur de fabriquer ces vaisseaux
cellules qui ne peuvent pas se multiplier sanguins, on l’empêche de se nourrir et
finissent par mourir. On parle d’action donc de se développer.
cytotoxique, autrement dit d’action
toxique pour les cellules.
98 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 4. Les traitements ciblés

D’autre part, les cellules doivent se Ils agissent :


diviser pour que la tumeur grossisse. Les ● sur les substances dont la tumeur a
recherches scientifiques ont repéré des besoin pour fabriquer ses propres
signaux à l’intérieur des cellules qui les vaisseaux sanguins* (les agents an-
font se diviser. Ces signaux sont appelés giogènes) ;
des facteurs de croissance. ● ou sur les mécanismes qui stimulent
la division des cellules (les facteurs de
Ils sont souvent utilisés en association croissance).
avec les autres traitements du cancer (voir
chapitre 1 La chimiothérapie et les différents En agissant sur ces deux principaux
traitements possibles du cancer, p. 9). Leurs mécanismes de développement de la
effets secondaires sont différents de ceux tumeur, les traitements ciblés freinent
de la chimiothérapie. ainsi sa croissance.

L’utilisation des traitements ciblés du Quels sont les types de


cancer est récente et ce domaine est en médicaments utilisés ?
pleine évolution. Votre cancérologue peut Il existe 3 types de traitements ciblés qui
vous renseigner sur les dernières avancées se différencient par leur action spécifique
de ces nouveaux traitements. sur l’un ou l’autre des deux principaux
mécanismes de développement de la
tumeur : les hormonothérapies, les trai-
Comment les traitements tements avec des anticorps et les traite-
ciblés freinent-ils le ments inhibiteurs.
développement de la tumeur ?
Les traitements ciblés freinent la crois- Les hormonothérapies
sance de la tumeur en s’attaquant aux L’hormonothérapie est le traitement
mécanismes qui lui permettent de se ciblé le plus ancien.
développer.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 99
Fiche 4. Les traitements ciblés

Certaines hormones stimulent la crois- Différentes hormonothérapies sont


sance des cellules cancéreuses et donc utilisées pour traiter le cancer.
le développement de la tumeur, elles
constituent de véritables facteurs de La première consiste à administrer des
croissance. médicaments entrant en compétition
avec les hormones qui favorisent la
Une hormonothérapie vise à limiter l’ac- croissance de la tumeur.
tion de ces hormones sur les cellules ou
à diminuer leur sécrétion afin de ralen- La deuxième consiste à administrer
tir ou d’arrêter la croissance des cellules des médicaments qui agissent contre
cancéreuses. l’hormone visée.

Une hormone est une substance chi- Le troisième type d’hormonothérapie


mique produite par certaines glandes de vise à bloquer la production des hormo-
l’organisme. Les hormones agissent sur nes soit par des médicaments, soit en en-
le développement ou le fonctionnement levant l’organe qui les produit lors d’une
d’un organe. Parfois, elles stimulent la opération chirurgicale.
croissance des cellules* cancéreuses.
Le médecin propose l’hormonothé-
Une glande est un organe dont la fonction rapie adaptée à la situation du patient.
est de fabriquer certaines substances Ce choix dépend entre autre du type de
qu’elle libère ensuite, soit dans le sang tumeur, de l’âge de la personne malade,
(glande endocrine), soit à l’extérieur de de son avis ainsi que des habitudes de
l’organisme (glande exocrine). Certaines l’équipe médicale.
glandes produisent des hormones
indispensables au bon fonctionnement Ce traitement est différent du trai-
de l’organisme. tement hormonal de la ménopause.
Votre médecin est à votre écoute pour
vous renseigner à ce sujet.
100 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 4. Les traitements ciblés

L e s h o r m o n ot h é r a p i e s p e u ve n t En fonction du développement
actuellement être utilisées pour traiter des données scientifiques, d’autres
les cancers du sein, du corps de l’utérus cancers pourront être traités par hor-
et de la prostate. monothérapies.

localisations
Sein Certaines cellules cancéreuses du sein ou du corps de l’utérus
(l’endomètre) se développent sous l’action d’hormones (œs-
trogènes ou progestérone). Lorsque les hormonothérapies
Corps de l’utérus
bloquent l’effet de ces hormones sur les cellules cancéreuses,
(endomètre)
la croissance de la tumeur est arrêtée.

Les cellules cancéreuses de la prostate se développent sous


l’action d’hormones appelées les androgènes. Lorsque les
Prostate
hormonothérapies bloquent l’effet des androgènes sur les
cellules cancéreuses, la croissance de la tumeur est arrêtée.

Les anticorps reconnaissent comme n’appartenant pas


Les anticorps sont des protéines* à l’individu. Les anticorps permettent
produites par l’organisme et qui ont de lutter contre les infections* et les
pour rôle de neutraliser certaines subs- cancers. Certains sont fabriqués en
tances, les antigènes*, que les anticorps laboratoire.

Des informations détaillées sur les hormonothérapies sont disponibles dans les guides
Comprendre le cancer du sein et Comprendre le cancer de la prostate.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 101
Fiche 4. Les traitements ciblés

Diriger les anticorps contre les fac- Il existe actuellement trois types
teurs de croissance des cellules can- d’anticorps qui peuvent être utilisés pour
céreuses est un traitement possible. En traiter les cancers du sein, du côlon et de
empêchant les facteurs de croissance la sphère ORL.
d’agir, les anticorps empêchent indirec-
tement la cellule de se diviser, bloquant En fonction du développement des
ainsi sa croissance. données scientifiques, d’autres cancers
pourront être traités par les anticorps.
Les noms de ces anticorps se terminent
souvent par –mab, comme le trastuzumab
par exemple. Ils sont injectés directement
dans une veine ou un cathéter*.

ANTICORPS
LOCALISATIONS SPÉCIFICITÉS
CORRESPONDANT
Pour certains cancers du sein qui
présentent une anomalie biologique,
sous la forme d’une présence en nombre
Trastuzumab
élevé de récepteurs* appelés HER2 sur
la cellule (voir le guide d’information
Sein
Comprendre le cancer du sein).

Médicament qui empêche l’action d’un


Bevacizumab facteur de croissance* qui lui-même agit
sur des agents angiogènes.

Côlon et ORL Cetuximab Dirigé contre le récepteur appelé HER1.


102 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
Fiche 4. Les traitements ciblés

Les inhibiteurs terminent en –inib, comme le sunitinib


Un autre type de traitements ciblés utilise par exemple.
des inhibiteurs.
De nombreuses molécules sont en
De manière générale, un inhibiteur est cours d’évaluation et peu d’inhibiteurs
une substance qui ralentit ou arrête sont encore utilisés. Ils peuvent être
une réaction. Ce sont des molécules qui utilisés pour traiter les cancers du rein,
viennent perturber le développement de des bronches, certaines leucémies et
la tumeur, soit en bloquant les agents tumeurs digestives.
angiogènes soit en perturbant certains
facteurs de croissance. En fonction du développement
des données scientifiques, d’autres
Cette fonction est indiquée, dans leur cancers pourront être traités par les
nom : les médicaments inhibiteurs se inhibiteurs.

INHIBITEUR
LOCALISATIONS SPÉCIFICITÉS
CORRESPONDANT
C’est un antiangiogène*
qui empêche les molécules
Sunitinib
Rein produites par la tumeur (les
Sorafenib
angiogènes) de fabriquer
ses vaisseaux sanguins.
Bronches Erlotinib
C’est un inhibiteur
Certaines leucémies et tumeurs d’enzymes* nécessaires à
Imatinib la croissance de la tumeur.
digestives particulières
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 103
Fiche 4. Les traitements ciblés

Quels sont les effets Les antiangiogènes font augmenter


secondaires des traitements la tension artérielle.
ciblés ?
De manière générale, les médicaments Les anticorps, en particulier le trastu-
utilisés pour des traitements ciblés zumab, sont parfois responsables de
n’entraînent pas les mêmes effets troubles cardiaques qui nécessitent une
secondaires qu’une chimiothérapie surveillance régulière de la personne
classique (voir chapitre 6 Les effets secon- soignée.
daires d’une chimiothérapie p. 43). Ils sont
le plus souvent moins importants. Des médicaments adaptés visent
à contrôler ces effets secondaires
L’hormonothérapie provoque des effets qui peuvent disparaître à l’arrêt des
identiques à ceux de la ménopause traitements.
(bouffées de chaleur, par exemple).
104 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 105

Glossaire : Les mots et leur sens


Ce glossaire explique les termes en rapport avec le guide
Comprendre la chimiothérapie.
* : voir ce mot

Ambulatoire : se dit d’un traitement


A
qui permet au patient de sortir de l’éta-
blissement de santé quelques heures
ADN/acide désoxyribonucléique :
après un traitement.
longue double chaîne de molécules en
spirale qui compose les chromosomes.
Anémie : diminution du nombre de
On parle aussi d’hélice d’ADN. L’ADN
globules rouges* dans le sang, qui se
se trouve dans le noyau de chaque cellule
traduit notamment par une grande
du corps.
fatigue, une pâleur, un essoufflement.
Alopécie : chute partielle ou complète des
Anesthésie : acte qui consiste à en-
cheveux et, parfois, également des poils
dormir et rendre insensible un patient
(sourcils, cils, barbe, poils des aisselles,
(anesthésie générale) ou une partie du
du pubis). Il s’agit de l’un des effets
corps (anesthésie locale).
secondaires* temporaires de certains
médicaments de chimiothérapie.
Anesthésique local : produit utilisé
pour endormir une partie du corps du
patient.
106 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Antécédent : fait antérieur concernant Anxiété : sentiment de danger im-


la santé du patient ou de sa famille. minent face à une situation précise ou
non. L’anxiété se traduit par un malaise
Antécédent chirurgical : opération déjà général, un désarroi, une agitation ou
subie. une sensation d’anéantissement.

Antécédent médical : traitement déjà Aplasie : très forte diminution des


subi ou en cours, ou maladie antérieure globules blancs*, accompagnée d’une
(diabète, maladie cardiaque, etc.). baisse des autres composants du sang
(globules rouges* et plaquettes*).
Antiangiogène : médicament qui bloque C’est un effet secondaire* temporaire
le mécanisme permettant à la tumeur de certains médicaments de chimio-
de développer des vaisseaux sanguins, thérapie.
l’empêchant ainsi de se nourrir.
Artère : g ros vaisseau sanguin*
Anticoagulant : médicament qui di- qui conduit le sang du cœur vers les
minue la coagulation du sang, évitant organes.
ainsi la formation de caillots dans les
vaisseaux sanguins. Arthrose : altération des articulations
provoquée par une usure mécanique.
Antiémétique : médicament qui agit
contre les nausées et les vomissements.
C
Antigène : substance qui stimule le
système de défense de l’organisme. Cancer : maladie provoquée par la
Celui-ci produit alors des anticorps. transformation de cellules* qui devien-
nent anormales et prolifèrent de façon
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 107

incontrôlée. Ces cellules déréglées finis- CECOS (Centre d’Étude et de Con-


sent souvent par former une masse qu’on servation des Œufs et du Sperme) :
appelle tumeur maligne. organisme où il est possible de déposer
son sperme et qui le conserve avant un
Cathéter : tuyau souple et fin installé traitement susceptible d’entraîner une
dans une veine afin d’y injecter un stérilité.
produit ou des médicaments, et qui
permet également d’effectuer des prises Cellule : élément visible au microscope
de sang. Un cathéter diminue le dont est constitué tout organisme vivant.
risque d’abîmer les veines et facilite Plantes et animaux sont composés de
les perfusions de chimiothérapie. Le cellules très différentes qui se multiplient,
cathéter améliore le confort du patient meurent et se renouvellent. Des cellules
qui n’a pas besoin de subir une piqûre cancéreuses sont des cellules qui se sont
à chaque injection. On parle aussi de modifiées et se multiplient de façon
port-à-cath® ou PAC, ou encore de incontrôlée.
chambre implantable.
Chimiosensible : se dit d’une tumeur*
Cavité abdominale : espace situé au cancéreuse qui réagit aux médicaments
niveau du ventre (l’abdomen) à l’intérieur de chimiothérapie, notamment lorsque
duquel sont regroupés l’estomac, le foie, la taille de la tumeur diminue sous l’effet
les reins, etc. d’une chimiothérapie.

Cavité péritonéale : espace situé entre Chirurgie : acte médical qui consiste
les deux membranes qui tapissent à opérer un patient. Une opération
l’intérieur de l’abdomen (le péritoine) et chirurgicale a pour but soit de prélever
recouvre les organes tels que l’estomac, le un fragment d’une anomalie afin de
foie, le pancréas, etc. l’analyser (c’est alors un examen), soit
108 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

d’enlever une tumeur et éventuellement, Diabète : maladie caractérisée par un


les ganglions proches de l’organe atteint excès de sucre dans le sang.
(c’est alors un traitement).
Diagnostic : démarche qui identifie la
Clavicule : os long sur l’avant de maladie à l’origine des manifestations
l’épaule. anormales ressenties par le patient.

Colique : douleur soudaine, parfois Dispositif d’annonce : ensemble des


violente au niveau du ventre. dispositions prévues par le Plan national
de lutte contre le cancer* pour améliorer
Collyre : médicament sous forme de les conditions dans lesquelles le
crème ou de gouttes qui s’applique dans diagnostic* de cancer et les traitements
l’œil. sont annoncés aux personnes malades.
Ce dispositif d’annonce a pour objectif
Cure : traitement médical d’une durée d’instaurer dès le début de la maladie des
déterminée. moments d’information, de discussion
et de soutien avec les différents pro-
Cystite : inf lammation de la vessie, fessionnels de santé en fonction des
organe qui stocke l’urine avant que besoins de la personne malade et de ses
celle-ci ne soit évacuée. proches.

D E

Dépression : état de profonde tristesse, Échographie : technique d’examen


accompagné de perte de désir et d’intérêt qui permet de regarder l’intérieur du
pour le monde environnant, et parfois de corps à travers la peau. Cet examen est
troubles de l’appétit et du sommeil. indolore : le médecin fait glisser sur la
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 109

zone du corps à examiner une sonde traitements reçus, des doses adminis-
qui produit des ultrasons (vibrations trées, du type de cancer et de la façon
non audibles par l’oreille humaine). dont chacun réagit aux traitements. Il
Quand ils rencontrent les organes, les existe deux types d’effets secondaires :
ultrasons émettent un écho. Capté par les effets secondaires immédiats* et
un ordinateur, cet écho est transformé les effets secondaires tardifs*. On parle
en images sur un écran de télévision. Ces aussi d’effets indésirables.
images peuvent ensuite être imprimées.
Effet secondaire immédiat : effet
Éducation thérapeutique : ensemble secondaire qui apparaît dans les pre-
d’actions visant à aider les patients miers mois d’un traitement (nausées,
et leurs proches à acquérir des com- perte de cheveux, etc.). Temporaire, il
pétences pour gérer au mieux la mala- disparaît généralement après la fin des
die. L’éducation thérapeutique cherche traitements.
à aider les patients et leurs proches à
comprendre la maladie, à participer Effet secondaire tardif : effet secon-
activement aux soins et à dialoguer avec daire qui apparaît après la fin d’un
les soignants. Cette notion recouvre un traitement (cicatrice qui devient dou-
large champ qui va de l’information loureuse...). Un effet secondaire peut
sur la maladie et ses traitements à l’aide persister longtemps après l’arrêt des
psychologique et sociale, en passant par traitements et parfois, devenir définitif.
l’organisation et la façon dont les soins Il est alors appelé séquelle.
se déroulent à l’hôpital.
Enzyme : protéine présente dans
Effet secondaire : conséquence dé- les cellules. Elle a pour fonction de
sagréable d’un traitement. Les effets faciliter les réactions chimiques qui
secondaires n’apparaissent pas de s’y produisent. Par exemple, lors de
façon systématique. Ils dépendent des la digestion, ce sont des enzymes qui
110 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

accélèrent la décomposition et la trans- F


formation des aliments.
Facteur de croissance : substance
Érythème : rougeur de la peau. produite par le corps qui sert à réguler la
croissance des cellules. Certains facteurs
Essai thérapeutique : étude dont l’ob- de croissance sont aussi fabriqués en
jectif est d’évaluer certains aspects d’un laboratoire.
traitement déjà connu ou de tester un
nouveau traitement afin de montrer s’il Facteur de risque : élément qui peut
apporte un avantage par rapport aux favoriser le développement d’un cancer
traitements habituellement utilisés : ou sa rechute.
meilleure efficacité, diminution des
effets secondaires*, amélioration de
la qualité de vie... On parle aussi d’essai G
clinique.
Ganglion : petit renf lement réparti
Examen biologique : analyse d’échan- le long des vaisseaux lymphatiques*.
tillons de l’organisme (prélèvements) Les ganglions jouent un rôle essentiel
au microscope. Cette analyse est réalisée dans la protection du corps contre les
dans un laboratoire d’analyse médicale. infections ou les cellules cancéreuses.
Ils mesurent normalement moins d’un
Examen d’imagerie : examen qui per- centimètre de diamètre. Si leur taille est
met d’obtenir des images d’une partie du anormale, on parle d’adénopathie.
corps ou d’un organe. Il existe différents
types d’examens d’imagerie : les exa- Glande : petit organe dont la fonction
mens radiologiques (radiographie*, est de fabriquer certaines substances
échographie*, scanner*, IRM*…) qu’elles libèrent ensuite, soit dans le
et les examens de médecine nucléaire sang (glande endocrine), soit à l’extérieur
(scintigraphie*, TEP*). de l’organisme (glande exocrine). Les
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 111

glandes salivaires fabriquent la salive ; Hémorragie : important écoulement de


les glandes mammaires produisent le lait sang.
maternel.
Hormone : substance chimique pro-
Globule blanc : cellule* qui combat duite par certaines glandes* de l’orga-
les infections*. Les globules blancs nisme. Les hormones agissent sur le
se trouvent dans la lymphe* et dans le développement ou le fonctionnement
sang. d’un organe. Parfois, elles stimulent la
croissance des cellules cancéreuses.
Globule rouge : cellule* qui sert à
transporter l’oxygène dans le sang. Hormonodépendant : se dit d’un
cancer dont le développement est
Greffe cancéreuse : cellules* cancé- sensible aux hormones*. On dit aussi
reuses qui se sont détachées de la tumeur qu’il est hormonosensible.
et qui se sont propagées dans un autre
endroit de l’organisme. Hormonothérapie : traitement du
cancer qui consiste à réduire ou à
Guérison : disparition de toute trace de empêcher l’activité ou la production
cancer après un certain temps. d’une hormone* susceptible de stimuler
la croissance d’une tumeur cancéreuse.
Une hormonothérapie est un traitement
H général : il agit dans l’ensemble du
corps.
Hématome : accumulation de sang
sous la peau ou dans une cavité à la suite
d’une rupture de vaisseaux sanguins, I
canaux par lesquels circule le sang. Le
sang forme un bleu. Immunothérapie : traitement qui vise
à stimuler les défenses immunitaires de
112 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

l’organisme, que constituent les cellules, L


les tissus et les organes, contre les cellules
cancéreuses. Laxatif : aliment ou médicament
facilitant l’évacuation des selles.
Infection : pénétration et prolifération
dans le corps d’un micro-organisme Liquide céphalorachidien : liquide
invisible à l’œil nu (bactérie, virus...), dans lequel baignent le cerveau et la
susceptible de provoquer des troubles. moelle épinière*.
Une infection est locale ou généralisée
(septicémie). Liquide physiologique : liquide
semblable à celui dans lequel baignent
IRM (Imager ie par R ésonance les cellules*.
Magnétique) : technique d’examen
qui permet de créer des images précises Lymphe : liquide légèrement coloré
des organes ou d’une partie du corps en produit par le corps dans lequel baignent
utilisant les propriétés de l’hydrogène les cellules*. La lymphe transporte et
présent dans les molécules d’eau de notre évacue les déchets des cellules. Comme le
corps. L’appareil contient un aimant très sang, la lymphe circule dans des vaisseaux,
puissant (d’où le terme de magnétique) appelés vaisseaux lymphatiques.
qui fait réagir les molécules d’hydrogène
et permet de les visualiser. Les images
sont reconstituées par ordinateur. Un M
produit de contraste* est parfois injecté
au patient pour améliorer la qualité des Métastase : tumeur formée à partir de
images. cellules cancéreuses qui se sont détachées
d’une première tumeur* et qui ont
migré par les vaisseaux lymphatiques*
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 113

ou les vaisseaux sanguins* dans une Mycose : affection provoquée par des
autre partie du corps où elles se sont champignons microscopiques. Les
installées. mycoses peuvent atteindre la peau,
les orteils, les ongles, le cuir chevelu,
Métastatique : qui a produit des ainsi que le cœur, le foie, l’estomac,
métastases*. Un cancer est dit métas- l’utérus, etc.
tatique quand ses cellules se sont
propagées dans un ou plusieurs autres
endroits du corps. N

Moelle épinière : partie du système Numération-formule sanguine (NFS


nerveux qui se trouve dans la colonne ou NF) : examen qui, à la suite d’une
vertébrale. La moelle épinière conduit prise de sang, vise à compter les différents
les informations du cerveau vers les composants du sang (globules rouges*,
organes et, inversement, des organes globules blancs*, plaquettes*) afin de
vers le cerveau. déterminer si leur nombre est suffisant.

Moelle osseuse : substance qui se trouve


à l’intérieur des os et qui produit les O
différentes cellules* du sang (globules
rouges, globules blancs et plaquettes). Œdème : gonflement des tissus causé
par une accumulation anormale de
Mucite : inflammation des muqueuses, liquide.
membranes qui tapissent les cavités de
l’organisme. Une mucite de la bouche est Option : recommandation* d’examen
parfois douloureuse, mais temporaire. ou de traitement établie à partir des
études scientifiques. Dans une même
114 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

situation, les recherches scientifiques Pneumothorax : présence anormale


n’ont pas identifié d’examen ou de d’air entre les deux feuillets de la
traitement qui présente plus d’avantages membrane qui enveloppe les poumons
que d’autres. Voir standard*. (la plèvre).

Produit de contraste : substance dont le


P trajet ou l’accumulation sont visualisés
lors des examens destinés à obtenir des
Pacemaker : appareil destiné à stimuler images d’une partie du corps ou d’un
les contractions du cœur. organe (l’iode, par exemple).

Perfusion : injection continue goutte à Programme personnalisé de soins


goutte de médicament liquide dans les (PPS) : description du traitement
veines lors d’une chimiothérapie, par particulier proposé à chaque patient.
exemple. Ce programme est élaboré au
cours d’une réunion de concertation
Phlébite : inf lammation d’une veine, pluridisciplinaire* et soumis au patient
pouvant provoquer son obturation par lors d’une consultation spécifique dans le
la formation d’un caillot de sang. cadre du dispositif d’annonce*. À l’issue
de cette consultation, le médecin lui
Plaquette : composant du sang qui remet un document qui indique le ou les
arrête les saignements et permet la traitements à réaliser, leur durée, le lieu et
cicatrisation. les dates prévisibles auxquelles ils doivent
se dérouler. Le programme personnalisé
Plèvre : membrane constituée des deux de soins, parfois abrégé en PPS, est
feuillets qui enveloppent les poumons. adapté ou interrompu en fonction de la
réaction du patient aux traitements ou
de leur efficacité, et de l’évolution de la
maladie.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 115

Protéine : substance nécessaire au humaine) pour obtenir des images


bon fonctionnement des tissus et des d’une partie du corps ou des organes
cellules. Les protéines sont apportées à (radiographie*, échographie*, scan-
l’organisme par l’alimentation. ner*, IRM*).

Protocole : description précise des Radiothérapie : traitement du cancer


conditions et du déroulement d’une par des rayons* qui détruisent les
étude ou d’un traitement. Un protocole cellules cancéreuses ou stoppent leur
de chimiothérapie a pour but de spécifier développement. Les rayons sont
les noms et les doses de médicaments, le dirigés directement vers la tumeur et,
nombre de cures, etc. parfois, sur certains ganglions* reliés
à l’organe atteint. La radiothérapie
Purpura : petites taches rouges sur la est un traitement local. Ce traitement
peau qui apparaissent à la suite d’une se fait dans un service spécialisé de
rupture de petits vaisseaux sanguins*. radiothérapie. On parle aussi de rayons
ou de séances de rayons.

R Rayon : particule ou onde invisible


qui détruit les cellules* lors d’une
Radiographie : examen qui permet radiothérapie*. Les rayons utilisés sont
d’obtenir des images d’une partie du de plusieurs types : proton, neutrons,
corps à l’aide de rayons X*. Il s’agit d’un électrons, photons… On parle aussi de
examen d’imagerie*. On parle parfois rayonnements ou de radiations.
plus simplement de radio.
Rayon X : rayon invisible émis par
Radiologie : spécialité médicale qui un tube ressemblant à une grosse
utilise des rayons X* ou des ultrasons ampoule électrique. Les rayons X sont
(vibration non audible par l’oreille
116 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

plus ou moins arrêtés par les différents existe plusieurs Recommandations. On


composants du corps humain qu’ils parle aussi de Recommandation pour la
traversent. Les rayons qui ont pu pratique clinique (RPC).
traverser sont détectés et permettent
de réaliser des images de l’intérieur du Réseau : organisation qui vise à coor-
corps. Les rayons X sont également donner les acteurs de soins autour du
appelés photons X. Selon leur puissance, patient. Lorsqu’il s’agit de la prise en
ils peuvent être utilisés pour réaliser des charge de patients atteints de cancer, on
examens d’imagerie* ou des traitements parle de réseau de cancérologie.
(radiothérapie).
Réunion de concertation pluridisci-
Récepteur : molécule située à l’intérieur plinaire : réunion régulière entre
d’une cellule ou sur sa membrane, professionnels de santé, au cours de
capables d’accueillir d’autres molécules laquelle sont discutés la situation
produites par l’organisme ou des d’un patient, les traitements possibles
médicaments. en fonction des dernières études
scientifiques, l’analyse des bénéfices
Récidive : réapparition de cellules et les risques encourus, ainsi que
cancéreuses, au même endroit ou dans l’évaluation de la qualité de vie qui va en
une autre région du corps. résulter. Les réunions de concertation
pluridisciplinaires rassemblent au
Recommandation : examen ou trai- minimum un chirurgien, un oncologue
tement préconisé dans une situation médical et un radiothérapeute. Le
donnée qui suit les recherches scien- médecin informe ensuite le patient et lui
tifiques. On distingue deux types de remet son programme personnalisé de
recommandations : les Standards, soins* (PPS).
lorsqu’il existe une seule Recom-
mandation, et les Options, lorsqu’il
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 117

S Stade d’évolution : extension du


cancer. Un cancer commence par le
Scanner : examen qui permet d’obte- développement d’une ou plusieurs
nir des images du corps à l’aide de cellules* cancéreuses. Ces cellules se
rayons X*. C’est un type de radiogra- multiplient et forment une tumeur.
phie* dont les images sont reconstituées Quand les cellules cancéreuses restent
par ordinateur et grâce auxquelles dans l’organe d’origine, on parle
on procède à une analyse précise de d’évolution ou d’extension locale du
différentes régions du corps. Les cancer. Plus les cellules se multiplient,
radiologues parlent aussi de tomoden- plus la tumeur grossit. Elle risque alors de
sitomètre, abrégé en TDM. Le terme laisser échapper des cellules cancéreuses
scanner désigne aussi l’appareil utilisé vers d’autres endroits de l’organisme.
pour réaliser cet examen. Si les cellules cancéreuses atteignent
des ganglions*, on parle d’extension
Scintigraphie : technique d’examen qui régionale. Lorsqu’on retrouve des cellules
permet d’obtenir des images du corps. cancéreuses dans d’autres organes (foie,
Cette technique d’imagerie utilise des os, poumon, etc.), on parle d’extension
produits faiblement radioactifs qui sont métastatique ou d’extension à distance
injectés, puis repérés. du cancer.

Site implantable : petit boîtier placé Standard : examen ou traitement


sous la peau du thorax* et relié à une considéré comme le meilleur après
veine par un petit tuyau (cathéter). l’analyse des études scientifiques. Un
Grâce à une aiguille, on peut injecter un examen ou traitement standard est
produit à travers la peau dans le sang proposé de façon systématique dans une
sans abîmer les veines des bras. On parle situation donnée. Il arrive que le médecin
aussi de chambre implantable ou de ne puisse pas disposer de l’examen ou
Port-à-Cath® (PAC). appliquer le traitement standard du fait
118 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

de facteurs particuliers liés au patient ou Traitement adjuvant : traitement com-


à sa maladie : le médecin propose alors plémentaire d’un traitement principal.
un ou plusieurs examens ou traitements Une chimiothérapie est un traitement
mieux adaptés à la situation. Voir adjuvant lorsqu’elle complète une opé-
recommandation* et option*. ration chirurgicale, par exemple.

Stérile : qui ne contient pas de microbe. Tumeur : grosseur plus ou moins


volumineuse due à une multiplication
excessive de cellules* normales (tumeur
T bénigne) ou anormales (tumeur mali-
gne). Les tumeurs bénignes (comme
TEP (tomographie par émission de par exemple les grains de beauté, les
positons) : examen qui permet d’obtenir verrues…) se développent de façon loca-
des images précises du corps en coupes lisée sans altérer les tissus* voisins. Les
fines grâce à un traceur, un produit tumeurs malignes (cancer) ont ten-
faiblement radioactif. Ces images sont dance à envahir les tissus avoisinants et
reconstituées en trois dimensions sur un à migrer dans d’autres parties du corps
écran d’ordinateur. (métastases).

Thorax : partie supérieure du tronc qui Tumeur primitive : tumeur à partir


contient le cœur et les poumons. de laquelle s’échappent des cellules
cancéreuses qui vont former des mé-
Tissu : ensemble de cellules* qui ont tastases dans d’autres parties du corps.
une même fonction (tissu musculaire ou
tissu osseux par exemple).
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 119

U V

Ulcération : plaie parfois profonde, qui Vaisseau lymphatique : canal par


ne cicatrise pas facilement. lequel circule la lymphe (liquide dans
lequel baignent les cellules) et qui relie
Urticaire : éruption cutanée, ressemblant les ganglions* entre eux pour former le
à des piqûres d’ortie, souvent due à une système lymphatique.
réaction allergique.
Vaisseau sanguin : canal par lequel
circule le sang (artère, veine ou petit
vaisseau capillaire).

Vulve : partie génitale externe de la


femme.
120 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Membres du groupe de travail


Nous remercions chaleureusement les patients et leurs proches qui, par leur implication et leurs
commentaires, ont contribué à l’élaboration de ce guide : M. Geniez, J. Anger, A. Gary, J. François,
J. Tuffery, J. Lawriw, M. Mortelecque, F. Fortin, M.-A. Bollengier, M.‑P. Ducourouble,
L. Delannoy et d’autres personnes ayant souhaité rester anonymes.

Coordination de la réédition actualisée


L. Leichtnam-Dugarin, chargée de mission en santé, responsable des
méthodologistes, INCa, Boulogne‑Billancourt (méthodologiste)
P. Vennin, oncologue médical, Centre Oscar Lambret, Lille (coordonnateur)
P. Kerbrat, oncologue médical, Centre Eugène Marquis, Rennes (coordonnateur)

Groupe de travail scientifique initial


C. Alleaume, oncologue médical, Centre Hospitalier, Saint-Brieuc
L. Gasnault, oncologue médical, Centre Joliot Curie, Saint-Martin-les-Boulogne
M. Hebbar, oncologue médical, CHRU, Hôpital Huriez, Lille
E. Luporsi, oncologue médical, Centre Alexis Vautrin, Nancy
P. Marec-Bérard, pédiatre, Centre Léon Bérard, Lyon
H. Simon, oncologue médical, CHR, Brest
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 121

Relecteurs
Relecteurs de la réédition actualisée Erick Chirat, oncologue
Emmanuel Achille, oncologue médical, radiothérapeute, CRTT, Meudon la
Clinique Claude Bernard, Metz Forêt
Lydie Aimard, oncologue Philippe Dalivoust, oncologue médical,
radiothérapeute, CHP Clairval et Clinique La Casamance, Aubagne
Beauregard, Marseille Marie Déchelette, méthodologiste,
Gérard Auclerc, oncologue INCa, Boulogne-Billancourt
médical, Centre Charlebourg, Valérie Delavigne, linguiste, INCa,
La Garenne-Colombes Boulogne-Billancourt
Anne Belanger, chargée de mission, Sylvie Detry, chargée de mission essais
direction de la Qualité des Soins, INCa, cliniques, INCa, Boulogne-Billancourt
Boulogne-Billancourt Marianne Duperray, chargée de
Dominique Bonnard, oncologue mission, direction Information des
radiothérapeute, Clinique Catherine de publics, INCa, Boulogne-Billancourt
Sienne, Nantes Philippe Gomez, oncologue
Sylvie Brusco, méthodologiste, radiothérapeute, Centre Frédéric Joliot,
chargée de mission en santé, INCa, Rouen
Boulogne-Billancourt Philippe Janoray, oncologue
Sylvie Burnel, chargée de mission, radiothérapeute, Dijon
direction de la Qualité des Soins, INCa, Dominique Jaubert, oncologue médical,
Boulogne-Billancourt Centre d’oncologie-radiothérapie,
Julien Carretier, coordonnateur, Clinique Tivoli, Bordeaux
chargé de mission en santé, INCa, Hervé Lauche, oncologue
Boulogne-Billancourt radiothérapeute, Montpellier
122 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Élisabeth Luporsi, oncologue médical, Relecteurs de la première édition


Centre Alexis Vautrin, Nancy V. Andrieu, gynécologue, Cabinet
Dominique Manoux, oncologue médical, Colmar
radiothérapeute et médical, Centre C. Bressac, oncologue médical, Clinique
de cancérologie, Thiais de la Casamance, Aubagne
André Mathieu, oncologue médical, L. Cals, oncologue médical, Hôpital
Clinique Les Genêts, Narbonne Font-Pré, Toulon
Valérie Mazeau-Woynar, responsable B. Colas, médecin, Cabinet médical,
du département des recommandations, Ermont
direction de la Qualité des Soins, INCa, P. Colombat, oncologue médical,
Boulogne-Billancourt CHRU, Tours
Karina Oddoux, chargée de mission, F. Dandine, infirmière chef de centre,
direction Information des publics, INCa, Cabinet médical SNCF, Montpellier
Boulogne-Billancourt T. Dorval, oncologue médical, Institut
Hassan Rhliouch, oncologue Curie, Paris
radiothérapeute, Centre Marie Curie, J.-C. Eymard, oncologue médical,
Arras Institut Jean Godinot, Reims
Richard Villet, Chef de service viscérale V. Fabre, oncologue médical, Clinique
et gynécologique, Groupe Hospitalier des Cèdres, Cornebarrieu
Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 123

E. Farjas, médecin, Cabinet médical, St F. May-Levin, responsable groupe de


Quentin Fallavier parole, Ligue nationale contre le cancer,
K. Fizazi, oncologue médical, Institut Paris
Gustave Roussy, Villejuif P. Saltel, psychiatre, Centre Léon
Y. Kessler, oncologue médical, Bérard, Lyon
Polyclinique de Gentilly, Nancy C. Van Koutte, assistante de direction,
R. Largillier, oncologue médical, Centre Centre Oscar Lambret, Lille
Antoine Lacassagne, Nice R. Vasseur, infirmière générale, Institut
J.-F. Latour, pharmacien, Centre Léon Curie, Paris
Bérard, Lyon E. Voog, hématologue-oncologue,
J.-P. Lotz, oncologue médical, Hôpital Clinique Victor Hugo, Le Mans
Tenon, Paris V. Zundel, médecin, Cabinet médical,
Soultz
124 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE

Les guides d’information


CANCER INFO
Les guides d’information CANCER INFO expliquent avec des mots simples et
clairs l’état des connaissances actuelles sur les cancers, leurs traitements et leurs
conséquences. Ils visent à :
● rendre accessible une information validée, compréhensible et à jour ;
● améliorer la compréhension des différents aspects de la maladie et de ses
répercussions, tant sur le plan médical que social, familial et psychologique ;
● faciliter le dialogue entre les personnes malades, leurs proches, le médecin et l’équipe
soignante ;
● permettre aux patients de mieux participer aux choix de leurs traitements.
Ces guides sont élaborés dans le cadre d’une méthodologie pluridisciplinaire associant
les professionnels de santé et les personnes malades, anciens malades et proches.
Les informations médicales qu’ils contiennent sont issues de recommandations de
traitement et de suivi destinées aux professionnels de santé. Les guides d’information
CANCER INFO sont régulièrement mis à jour en fonction des avancées médicales.
L’Institut National du Cancer met également à disposition de ceux qui sont à la
recherche d’une information de référence sur les cancers :
● la ligne téléphonique d’information et d’écoute CANCER INFO SERVICE,
0810 810 821, prix d’un appel local ;
● la banque de connaissances CANCER INFO, sur son site www.e-cancer.fr (ouverture
prévue mars 2009).

Les informations de ce guide ne peuvent en aucun cas tenir lieu d’avis médical. Elles n’ont notamment
pas valeur ni de diagnostic, ni de pronostic ni d’avis thérapeutique qui relèvent exclusivement du
colloque singulier entre un médecin et son patient. L’Institut National du Cancer ne saurait être
tenu responsable de tout préjudice, direct ou indirect, de quelque nature que ce soit, résultant de
l’utilisation, même partielle, des informations de ce guide.
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 125

Les guides d’information


actuellement disponibles
Les essais cliniques en cancérologie : les réponses • le cancer de l’ovaire (2002)
à vos questions (2008) • le neuroblastome (2001)
La radiothérapie (2007) • le neuroblastome localisé (2001)

Douleur et cancer (2007) • le neuroblastome disséminé (2001)

Traitements du cancer et chute des cheveux (2006) • le neuroblastome 4S (2001)

Fatigue et cancer (2005)


Démarches sociales et cancer (2004) Fiches d’information
En savoir plus sur le cancer du poumon (2003) Comprendre…
Le risque familial de cancer du sein et/ou de • le scanner (2004)

l’ovaire (2002) • l’IRM (2004)

• la mammographie (2003)

Vivre… • l’échographie mammaire (2003)

• pendant et après un cancer (2007) • la biopsie échoguidée du sein (2003)

• auprès d’une personne atteinte d’un cancer • la biopsie stéréotaxique du sein (2003)

(2006) • le repérage mammaire préopératoire (2003)

Comprendre…
• le mélanome de la peau (2007)

• le cancer du sein (2007)

• la nutrition entérale (2007)

• le néphroblastome (2006)

• le cancer du rectum (2006) Ces documents sont téléchargeables sur


• le cancer de la prostate (2005) www.e-cancer.fr et www.sor-cancer.fr
• le cancer du poumon (2003) et disponibles gratuitement sur simple
• l’ostéosarcome (2003) demande auprès de l’INCa.
126 cOMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE
COMPRENDRE LA CHIMIOTHÉRAPIE 127

Conseils pour la recherche d’information


L’information est un droit du patient : il ne faut jamais hésiter à demander
des explications au médecin ou aux autres membres de l’équipe
soignante.
Pour toute recherche complémentaire d’une information de qualité sur les
cancers et leur prise en charge, il est recommandé de préférer notamment
des documents dont les auteurs sont nommés et qui précisent la manière
dont ils ont été élaborés. Sur internet, il est recommandé de privilégier les
sites qui adhèrent aux principes de la charte HONcode. Des conseils sur
la façon d’identifier des sites de qualité sont disponibles sur le site de la
Haute Autorité de santé, www.has-sante.fr.

Publication de l’Institut National du Cancer

Tous droits réservés – Siren 185 512 777 – Ref GI-11-08


Impression : Camly
Crédits photos : Institut Gustave Roussy - Droits réservés
Pour en savoir plus

Diffusé avec le soutien de l’UICC

Institut National du Cancer


52, avenue André Morizet
92100 Boulogne-Billancourt
publications@institutcancer.fr
Tél. : 01 41 10 50 00 – Fax. : 01 41 10 50 20

www.e-cancer.fr

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