Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
............................
...............................................................................
. .
....
. OBJECTIFS iECN
� Prise en charge et accompagnement d'un malade cancé
reux à tous les stades de la maladie dont le stade de soins
palliatifs en abordant les problématiques techniques,
1. L'entrée dans la maladie: aspects psycho-sociaux relationnelles, sociales et éthiques. Traitements sympto
matiques. Modalités de surveillance.
2. La prise en charge personnalisée: du diagnostic à
- Expliquer les principes de la prise en charge globale
la surveillance
du malade à tous les stades de la maladie en tenant
2.1. Le programme personnalisé de l'après-cancer compte des problèmes psychologiques, éthiques et
2.2. Surveillance carcinologique et prévention tertiaire sociaux.
3. Des soins de support aux soins palliatifs - Comprendre et intégrer la notion de discussion collé
3.1. La douleur en cancérologie giale pour les prises de décision en situation de com
3.2. Soins oncologiques de support plexité et de limite des savoirs.
3.3. Les soins palliatifs et l'arrêt des traitements actifs
Introduction
• Le parcours de soins d'un patient atteint d'un cancer est codifié. Certains aspects font l'objet de dispositions
réglementaires sous l'égide de l'Institut National du Cancer comme le« dispositif d'annonce» ou le« programme
personnalisé de l'après-cancer».
• La possibilité de guérison de nombreux cancers est aujourd'hui élevée et la survie des formes métastatiques
peut se chiffrer en années. De ce fait, de nouveaux besoins doivent être pris en compte. Les soins de support ont
une importance croissante à tous les stades de la maladie. Lors de la phase de surveillance, il convient d'intégrer
au projet de soins une dimension globale de prise en charge de la personne (prévention tertiaire).
• En cas de rechute, les soins de support contribuent à améliorer la qualité de vie et à optimiser l'efficacité du trai
tement spécifique. Dans tous les cas, la dimension psychosociale doit être prise en compte.
• La cancérologie a connu plusieurs évolutions au cours des dernières décennies : dépistage et diagnostic pré
coces, amélioration des traitements spécifiques avec apparition de nouveaux agents actifs, définition de mar
queurs biologiques prédictifs, amélioration des traitements symptomatiques et des soins de support, meilleure
prise en compte des besoins psycho-sociaux et, enfin, apparition d'un cadre réglementaire régissant l'exercice de
la spécialité.
• Pour certains cancers, comme par exemple le cancer du sein, les taux de guérison sont désormais supérieurs
à 80 %, ce qui conduit à une vision globale de la prise en charge et non plus uniquement centrée sur le traitement
antitumoral. Cela pose la question de la prévention tertiaire et de la prise en charge de l'après-cancer avec des
mesures d'ordre médical (lutte contre la sédentarité, sevrage des addictions) et psycho-social (réinsertion sociale;
droit à l'oubli, qui facilite l'accession au crédit des patients considérés comme guéris).
LJE 9 - ITEM 292 PRISE EN CHARGE ET ACCOMPAGNEMENT D'UN MALADE CANCÉREUX 109 ◄
• Malgré les progrès effectués, de nombreux cancers restent cependant incurables. C'est en particulier le cas de
la très grande majorité des formes métastatiques. Pour un nombre croissant d'entre eux, notamment pour ceux
présentant un petit nombre de sites métastatiques, la survie espérée se chiffre cependant en années, ce qui est lié
à plusieurs facteurs: amélioration de l'efficacité des traitements anti-tumoraux, développement des soins de sup
port. Un exemple est la prise en charge des métastases osseuses qui fait appel à plusieurs traitements spécifiques en
plus de la thérapeutique antitumorale: inhibiteurs de la résorption osseuse, antalgiques, radiothérapie, radiologie
interventionnelle, chirurgie orthopédique ...
• Un défi essentiel est donc de coordonner la pluridisciplinarité et l'accès aux différentes compétences.
• D'un point de vue sociétal, même si son image évolue, le cancer revêt une dimension particulière par rapport
à d'autres pathologies chroniques engageant le pronostic vital. À la fin du XX' siècle, le militantisme associatif
et la prise de conscience sociétale ont abouti à la mise en œuvre en 2003 du premier Plan Cancer (le 3' Plan
est actuellement en cours) suivi de la création de l'Institut National du Cancer (INCa) en 2005. De ce fait, les
cancers font partie des pathologies placées sous la responsabilité d'une agence sanitaire d'expertise au service de
l'Etat. Outre ses missions liées à la recherche et à la formation, l'INCa contribue à l'organisation et à l'améliora
tion des soins et participe à la mise en œuvre des dispositions réglementaires relatives à la cancérologie comme le
dispositif d'annonce ou le programme personnalisé de l'après-cancer.
• À toutes les étapes de la maladie, il faut assurer la coordination entre les différents spécialistes et le lien entre
les établissements de soins et « la ville ».
La coordination entre les différents professionnels est donc cruciale et doit être mise en œuvre le plus
tôt possible. Il ne s'agit pas uniquement d'une coordination intra-hospitalière mais également« entre la ville et
l'hôpital». Par exemple, la demande d'exonération du ticket modérateur(= prise en charge à 100 % au titre de
l'affection de longue durée) doit être faite par le médecin traitant(une procédure dérogatoire est possible en cas
d'urgence si le diagnostic a été posé en milieu hospitalier; mais une régularisation doit être faite à 6 mois par le
médecin traitant).
► 110 0
PRISE EN CHARGE ET ACCOMPAGNEMENT D UN MALADE CANCÉREUX UE 9 - ITEM 292
UE9 ltem292
� ..... .. ....................
Symptomatique (gêné pour les activités physiques soutenues mais capable de se déplacer seul et
1
d'assurer un travail léger ou sédentaire, par exemple un travail de bureau ou le ménage).
Symptomatique, alité plus de 50 % de la journée, sans y être confiné (capable de prendre soin de soi-
3 même de manière limitée, alité ou confiné au fauteuil plus de 50 % de la journée).
Confiné au lit (totalement dépendant, incapable de prendre soin de soi-même, confiné au lit ou au
4 fauteuil).
• La réponse tumorale, le plus souvent appréciée sur les examens d'imagerie, n'est qu'un critère d'évaluation de
l'état du patient. L'évolution des symptômes lui est associée (état général, douleur, état nutritionnel) et permet in
fine d'adapter le projet thérapeutique.
• Celui-ci doit tenir compte du rapport risque-bénéfice propre à chaque situation :
- en situation de curabilité, un traitement toxique est acceptable s'il augmente significativement les chances de
guérison;
- en situation palliative, les objectifs de qualité de vie priment et la toxicité des traitements doit être réduite.
- On privilégiera par exemple des associations de chimiothérapies dans le premier cas et des mono-
chimiothérapies dans le second.
• Il existe néanmoins des situations « intermédiaires » de plus en plus fréquentes, où la maladie n'est pas curable
mais où l'espérance de vie se chiffre en années, justifiant un traitement agressif s'il est susceptible d'améliorer la
survie. Ainsi, les cancers du sein métastatiques HER2+ pour lesquels la survie médiane est proche de 5 ans avec
les traitements ciblant HER2, ou les cancers coliques avec métastases hépatiques opérables pour lesquels la survie
à 5 ans est supérieure à 30 %.
LJE 9 - ITEM 292 1 PRISE EN CHARGE ET ACCOMPAGNEMENT D'UN MALADE CANCÉREUX 113 ◄
• Les douleurs en cancérologie sont le plus souvent en rapport avec :
- une atteinte tumorale :
► excès de nociception (ex.: métastases osseuse);
► atteinte neuropathique (ex.: compression d'un tronc nerveux);
► douleur mixte (ex.: envahissement pariétal thoracique).
- des séquelles des traitements :
► douleurs post-chirurgicales (souvent sur cicatrice, mais d'autres mécanismes sont possibles: par exemple
capsulite rétractile après curage axillaire);
► douleurs post-chimiothérapies (essentiellement liées à certaines chimiothérapies responsables de
neuropathies périphériques).
- il existe enfin une symptomatologie douloureuse propre à certaines atteintes neurologiques :
► céphalées de l'hypertension intracrânienne (HTIC) en cas de métastases cérébrales;
► méningites carcinomateuses qui sont responsables de symptômes neurologiques mal systématisés avec une
composante neuropathique (un syndrome méningé« classique» est peu habituel dans ce contexte).
• D'un point de vue thérapeutique, les antalgiques de palier 1 et 2 de l'OMS ont une efficacité limitée et il faut
souvent recourir rapidement aux antalgiques de palier 3. Les co-antalgiques sont également utiles dans cer
taines situations :
- corticoïdes (prednisone lmg/kg/j ou plus) en cas d'HTIC, de douleurs par compression;
- anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) dans les métastases osseuses (à utiliser avec prudence en raison
des effets secondaires possibles chez ces patients fragiles);
- inhibiteurs de la résorption osseuse (biphosphonates et dénosumab) qui ont surtout un effet préventif sur le
risque fracturaire mais agissent aussi sur les douleurs osseuses ;
- antibiotiques en cas de surinfection tumorale (pelvis, ORL);
- topiques locaux pour certaines douleurs neuropathiques localisées.
• Il ne faut pas omettre la radiothérapie antalgique ainsi que certaines techniques de radiologie intervention
nelle : cimentoplastie, radiofréquence ou embolisation.
• Il est recommandé de faire appel à un médecin algologue pour faire face aux douleurs complexes avec compo
sante neuropathique.
► 114 0
PRISE EN CHARGE ET ACCOMPAGNEMENT D UN MALADE CANCÉREUX LJE 9 - ITEM 292
;
UE9 Item 292
..........................
3.2.2. Hématotoxicité
• Les chimiothérapies sont toxiques sur les trois lignées sanguines:
- la neutropénie est une complication fréquente qui est observée vers le JS post-chimiothérapie. Elle est
considérée comme sévère si les polynucléaires neutrophiles (PNN) sont< 500/mm3 induisant un risque élevé
de fièvre (on parle de neutropénie fébrile qui est une urgence oncologique).
- l'anémie survient au cours des semaines suivant le début du traitement. Elle est observée plus fréquemment
avec certaines chimiothérapies (organoplatines). Elle est généralement multifactorielle car il s'y associe souvent
une carence martiale et une composante inflammatoire.
- la thrombopénie est plus rare dans le traitement des tumeurs solides qu'en hématologie. Elle survient un peu
plus tardivement que la neutropénie, souvent après le Jl0 et peut nécessiter des transfusions plaquettaires
(selon le contexte et le risque hémorragique, habituellement si les plaquettes sont< 20 000/mm3 ou en cas de
saignement actif).
• La toxicité hématologique des chimiothérapies est une indication aux traitements symptomatiques :
- Neutropénie:
► prophylaxie primaire par G-CSF à partir du J2 post-chimio (pendant 8-10 j ou en une injection unique si
prescription d'un G-CSF à longue durée d'action);
• en cas de risque de neutropénie sévère > 20 % (par exemple, bithérapie par un sel de platine et l'étoposide
pour le traitement des cancers bronchiques à petites cellules);
• à discuter selon le contexte clinique (pathologies associées, sujet âgé, isolement...) en cas de risque compris
entre 10 et 20 %.
► prophylaxie secondaire en cas de neutropénie< 500/mm3 ou de neutropénie fébrile au cycle précédent.
ATTENTION : LA TOLÉRANCE DE L'ANÉMIE (et donc les indications d'EPO ou de transfusion) S'ÉVALUE
CLINIQUEMENT+++ (une anémie à 8 g/dl d'installation progressive peut être bien mieux tolérée qu'une anémie !
à 9 g/dl d'apparition rapide).
► 116 0
PRISE EN CHARGE ET ACCOMPAGNEMENT D UN MALADE CANCÉREUX LJE 9 - ITEM 292
UE9 ltem292
.. .. ____________
• Certains traitements, comme les inhibiteurs de l'Epidermal Growth Factor Receptor (EGFR), mais aussi d'autres
thérapeutiques ciblées, peuvent être responsables de rash cutané, d'éruption acnéiforme, d'irritation palmo
plantaire ou de xérose cutanée. Pour ces patients, l'éducation thérapeutique est essentielle: choix des produits de
toilette, application de crèmes émollientes. Certains services ont recours aux compétences d'une psycho-socio
esthéticienne ayant une formation spécifique pour ce type de situations.
3.2.5. Oncofertilité
• La préservation de la fertilité (recueil de sperme, congélation ovocytaire ...) doit être proposée avant tout traite
ment en particulier chez l'enfant et l'adulte jeune.
POINTS CLÉS
1. Les progrès thérapeutiques actuels améliorent la survie des formes métastatiques (chronicisa
tion).
2. Le parcours de soins fait l'objet de dispositions réglementaires concernant l'entrée dans la maladie
et la prise en charge des besoins spécifiques du patient (PPS, PPAC).
3. Le PPAC est un document personnalisé qui donne les éléments d'une prise en charge globale.
4. La pluridisciplinarité est la règle; l'information doit circuler entre les établissements de soins et
le médecin traitant.
S. Dès l'annonce du diagnostic, il faut introduire l'évaluation des besoins en termes de soins de
support. lis font partie intégrante du projet thérapeutique et tout patient doit pouvoir y avoir accès.
6. Les soins de support imposent une coordination entre de multiples spécialistes (y compris les
soignants non médecins). Il faut en connaître les différentes modalités au même titre que les traite
ments antitumoraux.
7. Les soins palliatifs doivent être introduits précocement chez les patients non curables.
1
Bilan en 1 jour PRÉSERVATION DE LA Chirurgie
Rdv multidisciplinaires PLURIDISCIPLINAIRE Mesure 40 FERTILITÉ avec oncologue réparatrice à la fin
• Circulaire DHOS/SDO Avant le début des radiothérapeute /
• Gynécologues • Évaluation clinique
1" Plan Cancer des traitements :
du 22 février 2005 traitements spécifiques oncologue médical /
• Radiologues par un gynécologue
• Recommandations Avec les résultats (chimio/radioth) gynécologue. Reconstruction ou
• Autres praticiens des • Imageries
de l'INCa. anatomo- Tous les 3-4 mois plastie proposée à
établissements complémentaires :
• Mise à disposition : pathologiques CHIRURGIE
en alternance pour 1 an du traitement
- Mammographie l:ensemble de la chirurgie initial.
N° d'appel dédiés : complets de la biopsie les deux premières
...
Cl:
:::;
-Gynécologie
- Radiologie
-�omosynthèse
- Echographie ciblée
- Référentiels
- Liste des essais
et le bilan d'imagerie
• Consultation
mammaire carcinologique
est proposé et réalisé (GS, années puis tous les S'assurer d'une
continuité de la
-Microbiopsie avec cliniques oncoplastie, reconstruction 6 mois pendant 5 ans
r
d'annonce médicale et au moins une fois qualité de vie :
i:!:
0::: possibilité d'examen • Composition : mammaire immédiate)
extemporané pour - Remise du PPS par an. -Autonomie
Ill
Gynécologue
0
résultat dans la • Consultation Imagerie : 1/an - Santé physique,
1
:c Prise en charge en
journée + cytologie d'annonce soignant psychologique et
kinésithérapie post-opératoire
Prise en charge du
CMru.,;,"
ganglionnaire si
Oncologue 15
- Présentation des
Pose du port-à-cath en
lymphœdème si sociale
besoin
2
soins de support besoin
::s0 (médical et 3 ambulatoire ou lors de
- IRM mammaire
radiothérapeute) l'intervention.
• Consultations
�
Anatomo-pathologiste Anti-aromatases et
si besoin (non
Secrétaire RCP possible : CHIMIOTHÉRAPIE en HDJ
effets secondaires
systématique)
- Évaluation
IV/ orale (arthralgies)
-Macrobiopsie (selon Avis oncogériatrique CS annonce oncologue
indication) gériatrique Prise en charge
possible en RCP CS annonce IDE
rhumatologique
1
RADIOTHERAPIE
• Gynécologues Le médecin traitant Pour les cas Réseau de santé RADIOTHÉRAPIE 1 f Suivi alterné avec le Réseau de santé
• Radiologues est destinataire d'une complexes, recours à territorial en MT ou le gynécologue en cancérologie
synthèse écrite et cancérologie de ville
SOINS DE SUITE
• Médecins traitants • Accompagnement
un centre expert :
documentée Centre de référence
UNITÉ DE SOINS PALLIATIFS
i:!:
• Autres
- RCP cancer et
• À domicile: à l'ouverture des
pour la prise
Prestataires :
droits
0:::
établissements -Prothèses capillaires
grossesse
- IDE libéraux en charge du
-Prothèses • Aide au retour à
- RCP tumeur rare du
• Patientes -HAD lymphœdème si
:c
mammaires l'emploi avec :
§
sein
- Oncogénétique • Réseaux de soins besoin
- Requalification
-Aménagement du
Associations de
::s0
poste de travail
patients
�
- Reconnaissance
MDPH