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INFECTIOLOGIE

Les infections broncho-pulmonaires à


germes atypiques chez l’adulte : mythe ou
réalité ?
Atypical respiratory tract infections in adult patients in the
primary care
M. Gabrovska, M. Bruyneel et V. Ninane
Service de Pneumologie, C.H.U. Saint-Pierre

RESUME ABSTRACT

Les infections respiratoires sont la première Respiratory tract infections remain one of the
cause de consultation en médecine générale. Le most frequently encountered acute illnesses in
Streptococcus pneumoniae suivi par les germes the primary care. Atypical germs along with
atypiqu es so nt un e cause importante de Streptococcus pneumoniae are an important
pneumonies bactériennes en médecine extra- cause of community-acquired pneumonia. Most
hospitalière . La cause d’u ne pn eumo nie infections caused by atypical germs are mild or
communautaire chez les patients hospitalisés est moderate but some of them might cause a severe
par ordre de fréq uence décroissante, un disease with important morbidity and mortality.
organisme encore inconnu ou non détecté, des Diagnosis of community-acquired pneumonia
virus et enfin des bactéri es 1. Les germes remains a challenge in the primary care. On the
atypiques son t gén éralement la cause other hand some of them are reported to be
d’infections peu sévères, mais peuvent malgré associated with chronic cough which is a
tout générer occasionnellement des infections common problem in the general practice.
plus sévères, parfois mortelles. Elles peuvent The aim of this mini-review is to give a short
parfois simplement se manifester par de la toux overview of some data on local prevalence,
chronique, un problème courant en première presentation and scoring systems, with stress on
ligne. Diagnostiquer une pneumonie communau- feasibility of current diagnostic methods in the
taire peut s’avérer difficile en médecine générale. primary care practice and therapeutic considera-
Le but de cette mini-revue de littérature est de tions for the general practitioners.
revoir la prévalence, la présentation clinique et
les méthodes diagnostiques accessibles en Rev Med Brux 2016 ; 37 : 338-43
première ligne, ainsi que les traitements à
appliquer. Key words : atypical pneumonia, community-
acquired pneumonia, Chlamydia, Mycoplasma,
Rev Med Brux 2016 ; 37 : 338-43 Legionella

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DEFINITION, PREVALENCE ET ROLE DES inférieures et provoquer des épidémies tant chez les
INFECTIONS PROVOQUEES PAR DES GERMES adultes que chez les enfants. La prévalence est plus
ATYPIQUES importante chez les enfants que chez les adultes, qui
sont un réservoir à M. pneumoniae. Certains adultes
Définition des germes atypiques peuvent probablement êt re por teurs chroniques
également9. La dissémination se fait par transmission
Différentes souches ont été associées au groupe interpersonnelle de droplets. Certains patients peuvent
des ger mes atypiques depuis la découver te de rester longtemps contagieux et souffrir de toux
Mycoplasma pneumoniae. Différentes classifications et persistante comme unique symptôme. Il n’y a pas
définitions ont été proposées pour le groupe de germes d’immunité au long cours contre ces germes, et des
atypiques. Cer taines classif ications (tableau) récidives ont été décrites après un traitement bien
comprennent non seulement Legionella pneumophila, conduit. Une propagation simultanée de différents sous-
Mycoplasma pneumoniae et Chlamydophila (Chla- types a été décrite lors d’épidémies. Les phénomènes
mydia) pneumoniae, mais aussi Chlamydophila psittaci, naturels peuvent être responsables des variations
Coxiella burnetii et certains virus respiratoires. La saisonnières et du pattern cyclique d’infections,
déf inition d’une pneumonie atypique reste évoluant sur 3-5 ans au travers des continents.
controversée2-5 mais correspond, dans la plupart des
études, à une pneumonie causée par M. pneumoniae, Les épidémies sont généralement décrites au
C. pneumoniae et L. pneumophila, raison pour laquelle sein de communautés, d’écoles, de homes et
nous allons nous limiter à la discussion de ces germes d’hôpitaux10. La période d’incubation est de 3 semaines
dans cet article. et la contamination intrafamiliale est élevée11.

Prévalence globale et locale La plupart des patients atteints de pneumonie


communautaire à M. pneumoniae ou à C. pneumoniae
Au sein des pneumonies communautaires, les ont des symptômes peu importants et peuvent être
infections à M. pneumoniae, C. pneumoniae et L. traités en ambulatoire. La prévalence de M. pneumoniae
pneumophila ont une incidence qui varie selon le lieu dépend largement des méthodes de détection. La
géographique, les analyses de laboratoire utilisées et prévalence en cas de pneumonie chez les patients
la définition appliquée 1,6,7. Selon des données en hospitalisés varie de 5,4 % aux USA à 29,6 % en Israël
Europe, concernant des infections respiratoires par des et des études allemandes basées sur la sérologie
germes atypiques, l’incidence des infections par ces et la PCR décr ivent une prévalence de 6, 8 %.
trois germes réunis, a été établie à environ 20 %8. M. pneumoniae est potentiellement responsable de
32,5 % des pneumonies chez les patients hospitalisés,
M. pneumoniae et C. pneumoniae et arrive en seconde ligne de causalité bactérienne
après S. pneumoniae seulement chez les patients
L’infection à M. pneumoniae et C. pneumoniae âgés9. A contrario, un rapport récent du Centers of
touchent principalement les adultes de 18 à 45 ans, Disease Control and Prevention en 2015 estimait que
représentant 39 % des pneumonies communautaires seules 2 % des pneumonies hospitalières étaient
dans cette tranche d’âge. Certaines études ont mis en causées par M. pneumoniae. La mortalité intra-
évidence une distribution bimodale avec un premier hospitalière des formes sévères est faible (environ 5 %).
pic chez les patients jeunes pour M. pneumoniae
et un second autour de 60-75 ans imputable à L. pneumophila
C. pneumoniae. M. pneumoniae peut causer des
infections des voies respiratoires supérieures et Legionella est responsable d’épidémies estivales,
de cas sporadiques et d’infections nosocomiales. Il
existe différentes espèces de Legionella avec la
Tableau : Définition de pneumonie " atypique " . L. pneumophila du sérogroupe 1 décrite comme la plus
fréquente. La source majeure d’infection est constituée
Société Germes " atypiques "
par des aérosols contaminés produits par des conduites
ATS/IDSA (2007) M. pneumoniae d’eau. 20 % des cas sont liés à l’exposition à de l’eau
C. pneumoniae contaminée dans les hôtels lors de voyages 12 .
Legionella species
L. pneumophila peut survivre longtemps dans des
Virus respiratoires
rés ervoirs d’eau au sein de biofilms r iches en
BTS (2009) M. pneumoniae nutriments.
C. pneumoniae
C. psittaci
Grâce à la généralisation du test urinaire
Coxiella burnetii
(recherche de l’antigène), la prévalence de la
ERS (2011) M. pneumoniae légionellose pulmonaire extra- et intra-hospitalière a
C. pneumoniae augmenté. En Belgique, entre 2000 et 2010, on a
Legionella species
recensé 221 cas de pneumonies à L. pneumophila
*ATS : American Thoracic Society ; IDSA : Infectious Disease (dont 122 cultures positives), avec une concentration
Society of America ; BTS : British Thoracic Society ; ERS : de sérotype 1 surtout à Bruxelles 13.
European Respiratory Society.

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L. pneumophila peut provoquer tant des maladies probabilité de pneumonie atypique et un score de
légères que sévères. Les formes légères de la maladie 3 points ou moins indique plutôt une haute probabilité
touchent généralement des patients plus jeunes, sans de pneumonie bactérienne typique.
comorbidités, et qui ne nécessitent pas d’hospitali-
sation. La forme sévère est associée à une morbi- Facteurs de risque
mortalité élevée14.
Le tabagisme et des taux bas d’IgG pour
PRESENTATION HABITUELLE DES INFECTIONS M. pneumoniae sont des facteurs de risque individuels.
PAR DES GERMES " ATYPIQUES " : FACTEURS DE Un taux de lymphocytes bas préexistant est associé à
RISQUE, GROUPES CIBLES. QUAND REFERER AUX une évolution péjorative 9. L. pneumophila est plus
URGENCES ? UTILITE DES SCORES DE SEVERITE fréquent chez des patients intubés, fumeurs et
EN MEDECINE GENERALE immunodéprimés. C. pneumoniae est plus fréquent
chez des personnes âgées vivant en home18.
Le terme " pneumonie atypique " a été introduit
bien avant l’identification des germes responsables Chez les patients BPCO
pour désigner une pneumonie d’origine indéterminée
dif férente de la pneumonie à pneu mocoque. Un nombre important d’exacerbations de BPCO
L’anamnèse et l’examen physique ont une faible (70 %) est causé par des infections respiratoires,
sensibilité et spécificité pour confirmer/infirmer le d’origine bactérienne (40-60 %), virale (30 %) ou sur
diagnostic de pneumonie14. Nos guidelines nationales germes atypiques (5-10 %)19. Les bactéries atypiques
exigent la présence d’un nouvel infiltrat pulmonaire sur peuvent causer une infection bronchique chronique
une radiographie de thorax pour établir le diagnostic chez ces patients et influencent négativement le cours
de pneumonie15,16. de la maladie. Une infection respiratoire basse à
C. pneumoniae peut déclenc her un proces sus
Présentation clinique inflammatoire et augmenter la susceptibilité des voies
aériennes à la colonisation par d’autres bactéries, de
Les infections causées par M. pneumoniae ou fréquentes exacerbations et un déclin fonction-
C. pneumoniae sont généralement peu sévères, et nel acc éléré 20 . L’incidence de la détect ion de
peuvent être à l’origine, pour M. pneumoniae, de toux C. pneumoniae est corrélée à la sévérité de
chronique, d’exacerbations d’asthme, de BPCO et de l’obstruction bronchique.
mucoviscidose10. Des atteintes extra-pulmonaires sont
possibles14. L. pneumophila peut se manifester par Chez l’asthmatique
un simple sy ndrome grippal, auto-limité, ou au
contraire par une pneumonie sévère, lobaire ou M. pneumoniae est impliqué dans les
bilatérale, accompagnée de fièvre > 40 ° C et d’une exacerbations d’asthme et pourrait avoir une prévalente
CRP > 30 mg/dl. L’âge, le sexe féminin, l’infection plus importante chez ces patients8. De récentes études
nosocomiale, le séjour aux soins intensifs, l’insuffisance ont suggéré l’implication de M. pneumoniae et C.
rénale, la corticothérapie et une CRP élevée sont autant pneumophila dans l’asthme persistant plutôt que dans
de facteurs de risque associés à une mortalité élevée le déclenchement d’exacerbations10.
de pneumonie à L. pneumophila.
Chez les patients immunodéprimés
La plus grande difficulté, en ambulatoire, est de
distinguer une pneumonie à pneumocoque d’une Une pneumonie à L. pneumophila se retrouve
pneumonie atypique, et d’identifier parmi elles la plus fréquemment chez les patients atteints de
Légionellose. Différents systèmes de scores ont dès néoplasies hématologiques, chez les transplantés
lors été proposés pour identifier les pneumonies d’organe/de moell e, lors d’un traitement par
atypiques. Le " Japanese respiratory society scoring cor ticothérapie ou chimiothérapie et en cas de
system (JRS) " a une sensibilité de 77 % et une lymphopénie.
spécificité de 93 % pour la détection de ce type de
pneumonie et constitue à ce jour le système le plus Les patients traités par TNF alfa sont également
utile pour diagnostiquer des infections à plus à r isque de contracter une pneumonie à
M. pneumoniae, C. pneumoniae et L. pneumophila17. Le L. pneumophila, puisque le TNF alfa est un facteur clé
score intègre 6 paramètres : de l’élimination des macrophages infectés14.
1. un âge inférieur à 60 ans ;
2. l’absence ou une seule comorbidité mineure ; Quand référer votre patient à l’hôpital ?
3. une toux paroxystique ;
4. une auscultation pulmonaire peu contributive ; Nombre de sc ores pronostiques ont été
5. l’absence de germe identifié dans l’expectoration ou développés pour aider le clinicien à gérer un patient
par des techniques rapides et ; att eint de pneumonie communautaire. Les plus
6. des globules blancs circulant dans le sang populaires et les mieux validés sont le CURB 65
< 10 x 109/l. (confusion, urée, rythme respiratoire, tension artérielle,
âge > 65 ans), le CRB 65, le CURB, et le PSI
Un score de 4 points ou plus indique une haute (pneumonia severity index). En médecine générale, le

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CRB 65 est celui qui a le meilleur indice pronostique se base sur la mise en évidence du germe ou sur
dans la pneumonie communautaire. Le score PSI est l’augmentation du taux d’IgG (ou IgG et IgM) de 4 fois
trop complexe pour être appliqué en médecine lors de 2 tests effectués à environ 4 semaines
générale18. d’intervalle, le premier étant effectué lors de l’infection
aiguë ou l’apparition d’IgM durant l’évolution de la
METHODES DIAGNOSTIQUES : FAISABILITE EN maladie. Ce test est dès lors peu utile pour le choix
MEDECINE GENERALE d’une antibiothérapie initiale5.

base sur un taux d’IgM t 1 : 16 ou une augmentation


Comme décrit plus haut, les infections causées Le diagnostic d’infection à C. pneumoniae se
par des germes atypiques peuvent se manifester sous
des formes cliniques très variables. du taux d’IgG de 4 fois lors de 2 tests effectués par
microimmunofluorescense test (MIF). Le taux d’IgM
Les tests diagnostiques ne sont utilisés en routine augmente en 2-3 semaines et le taux d’IgG augmente
que chez les patients hospitalisés et dans les cas en 6-8 semaines.
sévères. En pratique, très peu de laboratoires peuvent
isoler les germes atypiques et cela ne fait pas partie Il faut souligner que ces tests sérologiques, tout
de recommandations belges ou internationales. Il s’agit spécialement pour C. pneumoniae, sont peu spécifiques
d’analyses des expectorations (examen direct et et qu’il y a de nombreux faux positifs.
cultures ), d’ analyses s érologiques et de tests
moléculaires, de la recherche d’antigène urinaire Méthodes de diagnostic moléculaires
(Legionella), d’hémocultures, et de cultures sur du
liquide pleural 2,3. Les analyses sérologiques sont Les tests moléculaires sont fiables pour la
actuellement largement utilisées en cas de suspicion détection de M. pneumoniae et de C. pneumophila,
d’infection atypique. meilleurs sur les expectorations (sensibilité 62,5 %) que
sur les frott is nasopharyngés ou de gorge
Culture des expectorations (sensibilité 41 %). Pour L. pneumophila, ces tests sont
capables d’identifier plusieurs sérotypes. Des tests PCR
L’isolement du germe causal reste le gold rapides pour le diagnostic d’infections respiratoires
standard dans les pneumonies communautaires basses permettent la recherche, en temps réel, de virus
sévères mais n’est pas conseillé pour les pneumonies et de bactéries (sensibilité globale 81 % et spécifi-
légères traitées en ambulatoire. Il faut généralement cité 96 %) mais ne sont disponibles que pour les
24-72 heures pour identifier le pathogène et tester sa infections sévères, chez les patients hospitalisés, au
sensibilité aux antibiotiques. Le germe peut se révéler vu de leurs coûts élevés22.
difficile à mettre en évidence si le traitement antibiotique
a déjà été entamé. Historiquement, M. pneumoniae a Traitement
été identifié erronément comme un virus étant donné
sa petite taille et le fait qu’il ne poussait pas sur un M. pneumoniae, L. pneumophila et C. pneu-
milieu de culture standard10. moniae sont des bactéries intracellulaires ayant une
résistance naturelle aux bêta-lactames. Les macrolides,
Legionella : recherche de l’antigène urinaire tétracyclines (doxycycline) et les quinolones sont actifs
contre ces germes et utilisés de manière empirique en
Les manifestations cliniques sont peu indicatives cas de suspicion de pneumonie atypique.
de la maladie du légionnaire, avec un spectre large de
sévérité clinique. La recherche de l’antigène urinaire Il y a peu de résistances à ces agents : le premier
offre un diagnostic rapide, en quelques minutes à cas de M. pneumoniae résistant aux macrolides a été
quelques heures, rendant cet outil incontournable chez rapporté en 2001. Les souches résistantes sont plus
tout patient atteint de pneumonie sévère, de forme fréquentes au Japon et en Chine, où cela peut toucher
atypique ou en cas d’échec d’une antibiothérapie par > 50 % des souches. L’incidence de M. Pneumoniae
bêta-lactames. La généralisation de ce test a contribué résistant aux macrolides est mois important en Europe
à la diminution de la mortalité liée à la pneumonie à et a été estimée par exemple à 9 % en France entre
L. pneumophila. La spécificité de l’antigène urinaire 2005 et 200723.
pour le sérotype 1 est de 0,99 (IC 95 % 0,984 - 0,997),
avec une sensibilité de 0,74 (IC 95 % 0,68 - 0,82)13. Au Les infections peu sévères à germes atypiques
contraire, l’antigène urinaire peut rester positif pendant peuvent être auto-limitées et ne requièrent pas
plusieurs semaines après une infection aiguë. Un systématiquement de traitement antibiotique. Par
rés ultat négatif n’exclut pas complèt ement une contre, pour les cas sévères, un traitement antibiotique
Légionellose active. La sensibilité du test est corrélée approprié doit être débuté sans délai.
à la gravité de la maladie, 88-100 % dans les cas de
maladie grave21. Le choix du traitement antibiotique est parfois
complexe. Les guidelines de la BTS pour la pneumonie
Sérologies communautaire recommandent de guider le choix
antibiotique par le score CURB 65 et de ne couvrir les
Le diagnostic définitif d’infection à M. pneumoniae germes atypiques que pour les cas sévères. Il faut

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malgré tout savoir que ces scores de sévérité peuvent 2. Lim WS, Baudouin SV, George RC et al. : BTS guidelines for the
sous- ou surestimer la sévérité de la maladie18. management of community acquired pneumonia in adults :
update 2009. Thorax 2009 ; 64 Suppl. 3 : iii1-55

Les guidelines ERS et ATS/ IDSA pour la 3. Mandell LA, Wunderink RG, Anzueto A et al. : Infectious
pneumonie communautaire recommandent de baser le Diseases Soc iety of Americ a/ American Thorac ic Soc iety
traitement empirique sur la destination du patient consensus guidelines on the management of community-acquired
pneumonia in adults. Clin Infect Dis 2007 ; 44 Suppl. 2 : S27-72
(ambulatoire, hospitalisé, en salle ou aux soins
intensifs). C’est néanmoins un mauvais prédicteur de 4. Murdoch DR, Chambers ST : Atypical pneumonia- time to breathe
l’agent causal et cela peut donc mener a un traitement new life in a useful term ? Lancet Infect Dis 2009 ; 9 : 512-9
inadéquat, surtout pour la Légionellose.
5. Woodhead M, Blas i F, Ew ig S et al. : Guidelines for the
management of adult lower respiratory tract infections- summary.
Macrolide ou quinolone ? Clin Microbiol Infect 2011 ; 17 Suppl. 6 : 1-24

Tant les macrolides que les quinolones ont une 6. Cillüniz C, Ewig S, Polverino E et al. : Microbial etiology of
community – acquired pneumonia and its relation to severity.
indéniable efficacité pour le traitement des germes Thorax 2011 ; 66 : 340-6
atypiques. Couvrir systématiquement ces germes n’est
néanmoins pas recommandé à cause du risque lié à 7. Masià M, Guitierrez F, Padilla S et al. : Clinical characterization
l’induction de résistances. Néanmoins, il a été démontré of pneumonia caused by atypical pathogens combining classical
and novel predictors. Clin Microbiol Infect 2007 ; 13 : 153-61
qu’un traitement par macrolide était associé à un
meilleur pronostic en cas de pneumonie bactérienne24. 8. Klement E, Talkington DF, Wasserzug O et al. : Identification of
Les S. pneumoniae résistants aux macrolides peuvent ris k factors for infection in an outbreak of Myc oplasma
être une cause d’échec de traitement dans la pneumoniae respiratory tract disease.
Clin Infect Dis 2006 ; 43 : 1239-45
pneumonie. L’association de plusieurs antibiotiques peut
aussi se révéler problématique, comme par exemple 9. Arnold FW, Summersgill JT, Lajoie AS et al. : A worldwide
chez la personne âgée où le risque de développer une perspec tive of aty pic al pathogens in community -acquired
infection à Clostridium difficile est non négligeable18. pneumonia. Am J Respir Crit Care Med 2007 ; 175 : 1086-93

10. Parrott LG, Kinjo T, Fujita J : A compendium of Mycoplasma


Les Fluoroquinolones et l’Azithromycine ont une pneumoniae. Front microbiol 2016 ; 7 : 513-27
eff icacité comparable pour le traitement de la
pneumonie à L. pneumophila et sont plus efficaces que 11. Centers for Disease Control and Prevention : Outbreak of
community – acquired pneumonia caus ed by Myc oplasma
l’érythromycine. La réponse clinique est meilleure avec pneumoniae-Colorado 2000.
la lévofloxacine qu’avec les macrolides de première MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2001 ; 50 : 227-30
génération.
12. Ricketts K, Joseph CA, Yadav R : European Working Group for
Legionella Infections : Travel-associated Legionnaires’disease in
La durée optimale de traitement est de 7 à Europe in 2008. Euro Surveill 2010 ; 15 : 19578
10 jours et de 21 jours chez les patients
immunodéprimés. La thérapie combinée n’est réservée 13. Vekens E, Soetens O, De Mendonça R et al. : Sequence based
qu’aux cas sévères d’évolution péjorative14. typing of Legionella pneumophila serogroup 1 clinical isolates
from Belgium between 2000 and 2010.
Euro Surveill 2012 ; 17 : 20302
CONCLUSION ET PERSPECTIVES FUTURES
14. Carratalà J, Garcia-Vidal : An update on Legionella. Curr Opinion
Les infections respiratoires à germes atypiques Inf Dis 2010 ; 23 : 152-7

sont fréquentes en médecine générale. Leur importance 15. Narita M : Pathogenesis of extrapulmonary manifestations of
est probablement sous-estimée en raison d’une Mycoplasma pneumonia infection with special reference to
proportion importante d’infections peu sévères pour pneumonia. J Infect Chemother 2010 ; 16 : 162-9
lesquelles des tests diagnostiques ne sont pas réalisés.
16. Melin P : The Sanford guide to antimicrobial therapy Belgian/
Luxembourg version 2010-2011. Bruxelles, SBIMC-BVIKM, 2010
La recherche de l’antigène ur inaire pour
L. pneumophila est recommandée pour tous les cas de 17. Japanese Respiratory Society : Guidelines for the management
pneumonie communautaire sévère. La validation de of respiratory infections. Differentiating between bacterial and
atypical pneumonia. Respirology 2006 ; 11 : Supl. 3 ; S92-3
scores simples et le développement de tests
diagnostiques rapides et peu coûteux pourraient être 18. Singanayagam A, Chalmers JD : Severity assessment scores to
utiles pour mieux cibler d’emblée le traitement guide empirical us e of antibiotic s in community ac quired
antibiotique, les facteurs de risques liés au patient et la pneumonia. Lancet Respir Med 2013 ; 1 : 653-62

sévérité de l’infection. 19. Sethi S : Infectious etiology of acute exacerbations of chronic


bronchitis. Chest 2000 ; 117 : 380S-5S
Conflits d’intérêt : néant.
20. Blasi F, Damato S, Cosentini R et al. : Chlamydia pneumonia
and chronic bronchitis: association with severity and bacterial
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N Engl J Med 2015 ; 373 : 415-27 Eur Respir Monogr 2014 ; 63 : 64-73

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22. Lung M, Rello J : Microbiology of bacterial CAP using traditional
and molecular techniques. Eur Respir Monogr 2014 ; 63 : 25-41

23. Pereyre S, Goret J, Bébéar C : Mycoplasma pneumoniae : Current


Knowledge on Macrolide Resistanc e and Treatment. Front
Microbiol 2016 ; 7 : 974-85

24. Metersky M, Ma A, Houck PM, Bratzler DW : Antibiotics for


bacteremic pneumonia. Improved outcomes with Macrolides but
not Fluoroquinolones. Chest 2007 ; 131 : 466-73

Correspondance et tirés à part :

M. GABROVSKA
C.H.U. Saint-Pierre
Service de Pneumologie
Rue Haute 322
1000 Bruxelles
E-mail : maria.gabrovska@stpierre-bru.be

Travail reçu le 28 juin 2016 ; accepté dans sa version définitive le


10 août 2016.

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