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Figure 6 : Modèle de transformation naturel de différents substrats d’ADN. A) transformation
chromosomique. Le substrat est un brin d’ADNsb d’origine chromosomique ou plasmidique B)
Transformation de plasmide par facilitation. C) Transformation plasmidique. Pas : site d’initiation de
la réplication. D) Reconstitution d’un plasmide de pleine taille par recombinaison des fragments
d’ADNsb. ULG : unit length plasmid genome (Kidane et al., 2012).
E- La recombinaison homologue
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pouvoir détecter les séquences homologues et initier l’échange de brins (Michel et al., 2007).
Dans le cas d’une cassure double-brin, c’est le complexe AddAB (ou RecBCD selon l’espèce
bactérienne) qui va se fixer aux extrémités de la cassure et va entamer une étape de
dégradation de l’ADN. Après rencontre d’un site spécifique nommé Chi, la dégradation du
brin 3’ va cesser produisant la création d’une extrémité 3’ sortante. RecA va se fixer et
polymériser sur cette extrémité et initier la recombinaison avec la séquence homologue
(Dillingham et Kowalczykowski, 2008). Il convient de noter que les sites Chi n’ont été
identifiés que pour un petit nombre d’espèces bactériennes. Dans le cas de l’intégration d’une
séquence d’ADN exogène lors de la transformation, le médiateur, qui va permettre le
recrutement de RecA n’est pas AddAB ou RecFOR mais un autre médiateur nommé DprA
(Mortier-Barrière et al., 2007). DprA est une protéine dimérique indispensable à la
transformation bactérienne (Quevillon-Cheruel et al., 2012) . Bien que DprA soit conservée
dans 84% des 317 génomes bactériens séquencés en juin 2006, toutes ces espèces ne sont pas
compétentes ou du moins n’ont pas encore été démontrées comme telles (Mortier-Barrière et
al., 2007). Mis à part son rôle dans le recrutement de RecA, DprA est également impliquée
dans la protection de l’ADN et semble capable de stimuler l’activité des méthylases (Bergé et
al., 2003 ; Dwivedi et al., 2013).
Figure 7: Modèle de la recombinaison homologue chez les bactéries. L’échange de brins d’ADN
mènera à la création d’une structure en jonction de Holiday. Cette structure sera résolue par le
complexe RuvABC
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F- Limitation de la transformation par les mécanismes biologiques.
Bien que l’acquisition de nouveaux gènes offre un avantage indéniable d’un point de
vu évolutif, cela comporte également certains risques. Une intégration incontrôlée de
séquences d’ADN hétérologues pourrait notamment finir par menacer l’intégrité du génome
bactérien. Pour diminuer ce risque, les bactéries disposent de certains outils qui permettent de
limiter l’intégration de séquences hétérologues pour privilégier les séquences d’ADN
provenant d’espèces bactériennes proches ou identiques. Ces mécanismes, qui ne sont pas
toujours bien compris, varient en fonctions des espèces bactériennes.
-Le second mécanisme qui permet de limiter la transformation naturelle est le système
de restriction-modification (R/M). Les systèmes R/M sont composés de deux enzymes. La
première est une enzyme de restriction qui va cliver de petites séquences nucléotidiques
spécifiques situées sur des ADNdb non méthylés. La deuxième est une méthylase qui va
méthyler l’ADN double brins chromosomique afin de protéger ce dernier de l’action de
l’enzyme de restriction. Ces systèmes sont présents dans 90% des génomes bactériens
séquencés et ont été historiquement décrits comme un moyen pour la bactérie de se protéger
contre les bactériophages par destruction de l’ADN infectieux (Roberts et al, 2009). Il est
aujourd’hui admis que ces systèmes de R/M peuvent également limiter le transfert de
séquences d’ADN hétérologues de façon plus ou moins importante en fonction des espèces
bactériennes. Bien que certains modèles aient été proposés, le mode exact d’action de ces
enzymes et l’étape à laquelle elles interviennent demeurent inconnus. (Johnston et al., 2013).
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II- La transformation chez les bactéries à Gram positif
La transformation bactérienne chez les bactéries à Gram positif a principalement été
étudiée chez S. pneumoniae et B. subtilis. Ces deux espèces partagent énormément de
caractéristiques communes vis à vis de la transformation mais cependant certaines différences
existent.
A- Le processus d’internalisation
Pour les deux espèces bactériennes, l’ADN capturé est séquence indépendante. Lors de la
capture, l’ADN est fragmenté en des fragments d’ADNdb d’une taille approximative de 6kb
pour S. pneumoniae et 13.5 à 18kb pour B. subtillis (Lorenz et Wackernagel, 1994 ; Dubnau,
1999). Une fois capturé, l’ADNdb est dégradé en ADNsb par une nucléase. Les produits de la
dégradation sont relâchés dans le milieu extracellulaire sous forme de bases libres pour
B. subtilis et d’oligonucléotides pour S. pneumoniae. Chez S. pneumoniae, l’ADNsb
est
transporté dans le cytoplasme selon une polarité 3’→5’ alors que le brin complémentaire
est dégradé selon une polarité 5’→3’. Les vitesses de dégradation et de transport d’une
molécule unique d’ADN ont été déterminées et apparaissent être similaires (90-100 nt/s à
31°C) (Mejean et Claverys, 1993). Cette similarité suggère un couplage entre le transport
d’un brin et la dégradation de l’autre. Aucune polarité d’entrée n’a été déterminée pour B.
subtilis mais la vitesse d’entrée de l’ADN a été estimée à 80nt/s à 37°C (Maier et al., 2004).
La taille moyenne des fragments d’ADN intégrés chez B. subtilis est d’environ 8.5kb contre
6.3kb pour S pneumoniae (Lorenz et Wackernagel, 1994 ; Croucher et al., 2011).
B- La machinerie d’internalisation
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cas de S. pneumoniae, c’est un petit peptide de compétence de 17 acides aminés appelé CSP
(codé par ComC), pour « Competence Stimulating Peptide », qui est sécrété pendant la phase
exponentielle. La fixation de ce peptide sur la protéine ComD va entraîner
l’autophosphorylation de cette dernière et le transfert d’un phosphate à un régulateur
partenaire nommé ComE. Ce dernier va alors activer l’expression de comX qui est le facteur
sigma régulant l’expression des gènes de compétence chez S. pneumoniae. Chez B. subtilis le
facteur de compétence est d’abord synthétisé sous une forme inactive de 55 acides aminés
avant d’être clivé et secrété. Le peptide qui ne fait alors plus que 10 acides aminés va stimuler
ComP qui va alors céder un phosphate à son partenaire ComA. ComA-P va activer la
transcription de comS, ce qui va permettre l’accumulation de ComK, l’activateur
transcriptionnel des gènes de compétence (Clavery et al., 2006).
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Figure 10 : Mécanismes de rétrocontrôle de la compétence chez S. pneumoniae A) Boucle de
rétrocontrôle par ComE. B) Boucle de rétrocontrôle par DprA. (Mirouze et al., 2013 ; Martin et al.,
2013)
Chez B. subtilis, il a été démontré que la protéine Spo0A, était impliquée à la fois dans
l’entrée et la sortie de compétence. Lors du processus de sortie de l’état de compétence,
Spo0A se fixe sur la séquence promotrice de comK, inhibe son expression et conséquemment
inhibe l’expression des gènes de compétence (Mirouze et al., 2012). La sortie de la
compétence se produit uniquement en cas d’amélioration de l’environnement bactérien
(changements du milieu de culture). Les bactéries compétentes affichent cependant un délai
de 90 min avant de pouvoir se diviser à nouveau. Ce délai n’est pas observé chez les cellules
non compétentes. Cette différence est principalement due au fait que chez B. subtilis, la
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