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4. Genetique bacterienne
On considère que deux bactéries appartiennent à la même espèce si leurs génomes sont
identiques à 70%.
Le génome de la bactérie était séquencé en 1987.
→ Organisation du génome :
Archaea : 0.5 à 6 Mpb, symbiote, manque nombreuses voies de biosynthèse : AA, lipides,
nucléotides, vitamines apportés par l'organisme partenaire.
Bactéries : 0.6 à 10 Mpb, mycoplasme : pathogène intracellulaire strict, une seule niche
écologique. Manque de beaucoup de gènes pour enzymes des voies de catabolisme et d'anabolisme :
AA, peptidoglycane, cycle de de Krebs, etc.
Cela reste quand même un organisme en vie autonome (non intracellulaire) le plus petit :
génome > 1 Mpb.
Les génomes des procaryotes sont plus petits (facteur 1000 en moyenne) que les génomes
eucaryotes : 0.5 Mpb à 10 Mpb contre 2.9 Mpb (Microsporidia) à 4000 Mpb. L'homme : 10^9 pb.
Les gènes procaryotes sont en moyenne 10 fois plus petits que les gènes des eucaryotes.
Le génome des procaryotes est très utilisé et très codant. Seulement 12% du génome ne code
pas les protéines.
Les bactéries sont haploïdes = 1 seule copie de chaque gène. On a quand même des
exceptions : certains gènes sont dupliqués = 2 gènes codant pour l'alanine racémase chez E. Coli.
→ Plasmides :
Les plasmides sont découvert en 1967. Une patiente japonaise avec une dysenterie
multirésistante. Puis multiplication d'épidémies avec les même caractéristiques : transmission de la
résistance par des mécanismes de transfert d'ADN horizontaux. On a alors identifié les plasmides
résistants R.
plus petite que chromosome, mais parfois mégaplasmide. Portant un avantage sélectif pour les
bactéries :
– Tuer des bactéries concurrentes de la même niche écologie (ex : gènes codant pour des
bacteriocines)
– Permet le développement de la bactérie dans la niche écologique particulière (ex : permet le
métabolisme du lactose chez Salmonella [source de carbone inhabituelle pour ce gène] ; gène de
virulence pour infecter un hôte dans le cas de bactéries pathogènes)
– Permet de résister aux antibiotiques, aux métaux lourds.
Le nombre de plasmides dans une bactérie est variable, mais chaque type de plasmide a un
nombre de copies défini.
Groupes d'incompatibilité des plasmides : Ori doivent être différentes entre les plasmides. Si
même mécanisme de régulation de la réplication, inhibition en trans de la réplication de l'autre
plasmide. Lors de la division cellulaire, répartition aléatoire des plasmides dans les cellules filles :
pour maintenir un plasmide dans une lignée de bactéries il faut maintenir la pression de sélection.
Les plasmides peuvent être directement introduits dans une bactérie rendue compétente pour
la transformation : applications technologies associées au clonage d'un gène.
2. Contrôle de l'expression.
Comme le génome est plus petit que celui des eucaryotes, moins d'espaces intergéniques :
organisation de gènes associés à une fonction commune en unité de transcription = opéron.
Parfois chevauchement sur quelque nucléotides de 2 ORFs d'un même opéron.
Chez les procaryotes la traduction commence par la reconnaissance de la séquence de Shine-
Dalgarno (7-10 nucléotides avant +1 de la traduction, analogue de boite TATA chez les
procaryotes). La traduction et la transcription chez les procaryotes se passent en même temps.
– Arrêt de la transcription :
Il existe 2 types d'arrêts chez les proC : Rho dépendants et Rho indépendants (terminateurs).
Rho dépendants : protéine présente, rho indépendants : polymérase rencontre séquence
particulière, queue polyA, décrochage des protéines.
Traduction et transcription se font en même temps et au même endroit : couplage des deux
mécanismes.
Régulation de l'opéron tryptophane par atténuation : ce mécanisme implique la terminaison
intrinsèque, Rho-indépendante de la transcription. Il est lié à la présence d'une séquence située en
amont du premier gène l'opéron, appelée séquence leader (trpL). Ce mécanisme est dépendant du
couplage transcription-traduction.
En présence de tryptophane :
– Quand la région 2 est transcrite, elle forme une tige-boucle avec la région 1
– Cette structure provoque une pause de l'ARN pol
– La traduction commence : si W est présent, il est incorporé dans le peptide. Le ribosome
poursuit la traduction jusqu'au codon stop. Elimination de la structure 1-2
– La traduction se poursuit jusqu'au région « et 4, qui forment une boucle
– Cette structure 3-4 est suivie de 8U. Elle est reconnue comme un terminateur de
transcription.
On a donc pas de transcription de l'opéron.
En absence de tryptophane :
– Le ribosome s'arrête au niveau des 2 codons W, situés dans la région 1
– Favorise la formation de la structure 2-3
– La région 3 n'est plus disponible pour former le terminateur 3-4
– La transcription se pursuit
On a donc la transcription de l'opéron.
→ Dommages de l'ADN :
Chez E. Coli la fréquence de mutations spontanées dans un gène donné est entre 10e-6 et 10e-
8. Selon les gènes concernés et l'environnement, caractère mutant en faveur ou en défaveur de la
bactérie. Exemple de la résistance aux antibiotiques (trimethoprim, streptomycine) ou aux phages.
On a les mutations qui arrivent au hasard, et la sélection les garde ou pas après.
→ Mécanismes de réparation :
ADN sert de matrice pour la transcription et sa propre réplication : dommages doivent être
rapidement réparées.
On distingue : les lésions sur 1 brin = il reste un brin intact en face qui sert de modele pour
faire la réparation. C'est le système « one-strand repair » → réparation directe par
photolyase/proteines Ada, AlkA, AlkB ; excision de bases (ADN N-glycosylases) ; excision de
nucleotides (UvrA,B,C,D).
– Les lésions sur 2 brins : aucun brin ne peut servir de matrice pour la réparation. Il faut une
autre molécule d'ADN homologue intacte → met en jeu les systèmes de recombinaison homologue.
Objectif : obtenir 2 molécules d'ADN avec chacune une lésion simple brin, qui sera ensuite
réparée par les mécanismes de single-strand repair.
Apres obtention d'une molécule d'ADN avec un seul brin lésé on utilise single-strand repair.
– Réversion directe :
→ Photolyase utilise la lumière visible (dans le proche UV ou visible). Présente chez les
bactéries, eucaryotes inférieurs et plantes. Répare les dimères de thymines.
→ Réponse adaptative aux agents alkylants reverse les lesions comme les methylations de
thymine, guanine et groupement phosphate (Ada, AlkA, AlkB).
– Systèmes d'excision :
→ Base excision repair (BER) : remplacement d'un nt modifie par oxydation, alkylation,
hydrolyse ou desamination. Existe aussi chez les euC.
On a alors élimination de la base incorrecte par une ADN N-glycosylase créant un site AP>
Nombreuses ADN N-gly caractérisées chez E.Coli. Ces enzymes sont spécifiques de tel ou tel type
de lésion.
On a 3 étapes de réparation : coupure du brin d'ADN endommagé en 5' du site AP par une
AP endonuclease, créant un 3'OH adjacent au site AP ; extension de cette extrémité 3'OH par
l'ADN polymerase I = élimination du site AP ; ligation par une ADN ligase.
→ NER : excision de fragment de 2 à 30 nt, qui ont subi différents modifications. Existe chez
les eucaryotes. Pris en charge par les protéines Uvr : A,B,C,D.
Comporte plusieurs étapes : repérage de la lésion, coupure ADN de part et d'autre de la lésion,
excision du fragment lésé, synthèse d'ADN en utilisant le brin correct matrice, ligation.
Les gènes de virulence acquis par differents types de transferts horizontaux, a partir d'autres
bactéries.
Ilots de pathogénicité : éléments mobiles >1- kb retrouves dans le génome des bactéries
pathogènes, et dont le GC% différent de celui du reste du génome de l'espèce donnée, ie acquis
d'autres espèces.
Gènes de résistance aux antibiotiques peuvent être transmis horizontalement. Autres
transferts : gènes métaboliques, gènes de virulence, etc.
Du matériel génétique est transféré entre 2 cellules de E.Coli K-12 mises en contact. Ce
mécanisme est associé à un plasmide appelé facteur de fertilité F. Conjugaison : transfert de
matériel génétique au travers d'un contact direct bactérie-bactérie.
Pendant les années 60' on caractérise des mécanismes moléculaires associées à la
conjugaison. On observe une généralisation de la conjugaison comme mode de transfert horizontal
général, avec l'identification d'autres plasmides conjugatifs.
Un transfert de matériel génétique entre Salmonella ne nécessite pas de contact entre cellules.
Mise en évidence de virus bactérien et de la transduction.
Transduction : transfert de matériel génétique d'une bactérie à l'autre via un bactériophage.
L'insertion spontanée d'ADN à l'origine de mutations dans les gènes galactose de E.Coli. Ce
système est similaire avec un mécanisme démontré chez le maïs.
Transposition : saut d'élément mobile d'un locus à un autre. Contribue à la plasticité des
génomes. Découverte du phage Mu et de la transposition réplicative.
2. La conjugaison bactérienne.
Deux souches parentales n'ont pas le même rôle au cours de la conjugaison : differenciation
sexuelle.
Streptomycine tue mais ne lyse pas les bactéries : la viabilité de la souche A est nécessaire
pour obtenir des recombinants. Souche B : bactéries donatrices « mâles », transfèrent les gènes de
synthèse Leu et Thr même mortes. Possède un facteur de fertilité ou facteur F et sont dites F+.
Souche A : bactéries réceptrices « femelles » sont qualifiées de bactéries F-.
Facteur F est le premier facteur conjugatif identifié, c'est-à-dire mobilisable par conjugaison.
Le transfert de l'information nécessite 4 étapes : synthese de pilus ; rapprochement des
bactéries donatrice et réceptrice ; transfert du plasmide ; recircularisation des plasmides, synthèse
C'est un transfert horizontal de matériel génétique par des bactériophages ou phages = virus
des bactéries. Très nombreuses espèces bactériennes peuvent être infectées par des phages
spécifiques : organismes les plus nombreux de la biosphère.
Phages : un seul acide nucléique, parasitisme intracellulaire obligatoire. Ils sont classés en
fonction de la nature de leur acide nucléique (ADN bicaténaire, monocaténaire, ARN bicaténaire,
monocaténaire) ; de leur structure (symétrie, enveloppé ou non).
80% des phages sont dans l'ordre des caudovirales. Symétrie binaire : tête symétrique cubique
= queue symétrique hélicoïdale.
→ Cycle phagique :
– Contact avec la bactérie : fixation sur le récepteur spécifique sur la paroi, la membrane, le
pili, les flagelles → adsorption
– Entrée du phage : soit entier puis désintégration de la capside, soit injection de l'acide
nucléique phagique
– Deux possibilités : cycle productif ou cycle lysogénique
→ Cycle productif :
– Aboutit à la multiplication et libération des particules virales
– Pas forcement lyse des bactéries hôte (en fonction des phages) : pas toujours cycle lytique
– Phage est dit virulent
– 4 phases dans le cycle infectieux : fonctions pré-précoces (détournement des fonctions de
l'hôte pour l'expression des gènes phagiques) ; fonctions précoces (clivage de l'ADN bactérien,
expression de gènes phagiques nécessaires à la réplication de l'aDN phagique) ; réplication de
l'ADN phagique ; fonctions tardives (expression des gènes codant pour les protéines structurales,
des protéines d'assemblage, du lysozyme...)
→ Cycle lysogénique :
– Intégration du génome viral dans le chromosome de la bactérie : prophage
– Pas de réplication autonome du prophage mais réplication liée à celle du chromosome
bactérien
– La bactérie est dite lysogène
– Lysogénie réalisée par des phages tempérés
– Intégration peut être réversible
→ Conversion lysogénique :
Le prophage peut exprimer des gènes précoces qui modifient les propriétés de la bactérie.
Ainsi certaines toxines sont codées par des prophages. L'intégration d'un prophage peut être
associée a des modifications antigéniques.
4. La transduction.
5. Transformation bactérienne.
6. La transposition.
Transposition : saut d'éléments mobiles d'un locus à un autre. Pas un transfert horizontal mais
contribue à la plasticité des génomes procaryote et eucaryote.
– Éléments mobiles : parasites génétiques dont l'activité ne sert qu'a assurer leur propre
persistance au cours des générations : « ADN égoïste ».
– Participent à la plasticité des génomes : plusieurs effets possibles en fonction du site
d'insertion : inactivation de gène, ou au contraire activation de transcription.
– Deux élément transposables identiques : même sens = délétion, sens inversé = inversion.