Vous êtes sur la page 1sur 52

Génétique bactérienne

Supports génétiques et définitions


Pr Ouar.M.N
Introduction-Historique
• DEFINITION DE LA GENETIQUE

Science de la variation et de l'hérédité, née de l'étude chez les organismes


doués de reproduction sexuée, du croisement ou hybridation entre races
ou variétés de la même espèce.
• Historique
 La transformation bactérienne, rapporté en 1928 Fred Griffith (1877 - 1941)

 La nature biochimique du matériel génétique mis en évidence par Griffith est


élucidée en 1944 par les travaux de Oswald Avery, Colin McLeod, McLyn
McCarthy):L'identification de l'ADN comme principe transformant.

 Phoebus Aaron Levene (1869 - 1940) : la structure de l'ADN est régulière et


monotone, comprenant un enchaînement répétitif des 4 bases azotées.
Levene a identifié le désoxyribose comme un des constituants de l'ADN
 lHershey ,Delbrück et Luria en 1946 : mise en évidence de la génétique des
bactériophages .

 Lederberg et Tatum 1946 : mettent en évidence l’échange de l’information


génétique entre les bactéries

 Davis 1950 : met en évidence que l’échange de l’information génétique nécessite un


contact physique entre les bactéries

 Chargaff 1950 : met en évidenc le contenu en bases azotées de l'ADN chez diverses
espèces, le rapport A+T/C+G est variable selon les espèces, mais constant pour tous
les membres d'une espèce donnée.

 Watson et Crick 1953: La structure en double hélice de l'ADN

 Hayes 1953 met en évidence que le transfert de l’information est unidirectionnel


Génétique bactérienne

Les bactéries sont partout


- Elles sont aérobies et anaérobies
- Taille 01µm/ aux cellules humaine 100µm

- Se multiplie très rapidement


- Culture facile

Quels sont leurs matériels génétiques ?


SUPPORTS GÉNÉTIQUES
Où se trouve l’ADN dans une bactérie ?

Elément Fixe Eléments mobiles


Un Chromosome
Un plasmide
Un transposon
(Une séquence IS)
Un intégrons
Chromosome
ADN BACTERIEN: chromosome

• Le chromosome bactérien est constitué d'acide


désoxyribonucléique (ADN) qui est le support de
l’information génétique

• Structure
L’ADN chromosomique est constitué d’une
double hélice d’ADN circulaire pelotonnée,
surenroulée dans le cytoplasme grâce à l’action
des topoisomérases ( au nombre de 4 chez les
bactéries).

• Déplié le chromosome bactérien a près de 1


mm de long (1000 X la taille de la bactérie et 3-
5 nanomètres de large.

- Formes topologiques : L'ADN bactérien qui est
circulaire peut exister sous trois formes
topologiques (superenroulée, relachée, linéaire)
Structure de l’ADN
Dans l’appareil nucléaires:

• 80 % ADN
• 10 % ARN
• 10% Protéines- enzymes:
 ADN polymérase qui copient les doubles brins d’ADN
 Les topo-isomérases (de type I : ADN topo-isomérases et de type II :
ADN gyrases) sont des enzymes qui contrôlent la structure
topologique de l’ADN en générant des coupures transitoires dans
celui-ci et en catalysant le passage des segments d’ADN à travers ces
coupures avant de les refermer.
 ARN polymérases qui qui assurent la synthèse des divers ARN.
Multiplication de l’ADN

• Chaque chaîne assure la réplication de la chaine complémentaire selon un


mode semi conservatif.
Eléments génétiques mobiles
Plasmides
Plasmide

Définition
Les plasmides sont des molécules d’ADN bicaténaire, circulaire exta-
chromosomique (cytoplasmique) :
-de taille variable (0,5-500 Kb)
-autonomie de réplication
- transmissible de façon stable à la descendance
-très fréquent dans le monde bactérien
-ils peuvent être perdus dans l’environnement
-leur transmission d'une cellule bactérienne
à une autre peut s'effectuer par conjugaison (Tra+)
ou transduction.
Propriétés générales des plasmides

Les plasmides sont caractérisés:


• Par une grande variabilité des systèmes génétiques intervenant dans leur
réplication .
• Les plasmides peuvent être classés en famille :
 Deux plasmides appartenant à une même famille ne peuvent pas coexister au sein
d’une même bactérie
 Deux plasmides appartenant à deux familles différentes peuvent coexister au sein
d’une même bactérie

• Il existe deux types de plasmides


- Plasmides conjugatif
- Plasmide non conjugatif
Plasmide conjugatif
• Grande taille
• Transmis par conjugaison
• Possède un opéron Tra ( où se trouve les gènes codant pour la conjugaison et ils
dirigent la synthèse de pili sexuels )
• Transmettre beaucoup de gènes
• Il est capable de coder pour sa propre dissémination
Le plasmide F est un plasmide un peu particulier, il est capable de s'intégrer
au chromosome bactérien.
Lorsque le facteur F est intégré au chromosome bactérien, la bactérie
devient Hfr.
Plasmide non conjugatif
• Taille petite taille : 7-10Kb
• Codent rarement pour plusieurs caractères
• Pas d’Opéron Tra
• Ils se transmettre grâce à la co-existence au sein d’une
bactéries avec un plasmide conjugatif ( conjugaison ou co-
transfert)
Fonction d’un plasmide
• Non indispensable au métabolisme normal de la bactérie
• Apporte des informations génétiques importante à la bactérie
• Permet une meilleure adaptation de la bactérie

• Les plasmides sans fonction connue sont dits cryptiques.


• Peut diffuser dans différentes bactéries
transposon
transposon
• transposons : séquences d'ADN linéaires de taille limitée capables de
changer de localisation dans le génome sans jamais apparaitre à l'état libre.
• Ils s’intégre directement dans le génome (chromosome ou plasmide) en
absence d’homologie de séquences nucléotidique.
• Ils ne peuvent se répliquer mais codent pour les déterminants de la
transposition ( excision, intégration, transposition) et ceux d'autres
fonctions telle la résistance aux antibiotiques.

Parmi les éléments génétiques transposable il y a :


- Les séquences d’insertion
- Les transposon composite
- Les transposon non composites
Intégrons
Intégron
• Les intégrons sont de nouveaux éléments génétique ( 1989)
• Ils constituent un système de capture et d’expression de gènes sous forme
de cassettes
• Les cassettes sont des gènes mobiles capables d’êtres intégrées ou
excisées grâce à une intégrase présente sur l’intégron.

• L’intégron est incapable d’autoréplication il doit être portés par un plasmide,


chromosome ou les éléments transposables.
Variations génétiques
Mutation
• La mutation est un
changements spontané ou
provoqué par un agent
mutagène héréditaire
• Stable (transmis à la
descendance)
• Brusque: 1 seul étape
• Rare ( 10-6 à10-9)
• Indépendant et
spécifique( touche 1
caractère à la fois
généralement)
Transferts plasmidiques
Conjugaison
Pr D.Locker –Université d’Orléans
Conjugaison
Pr D.Locker –Université d’Orléans
Découverte des Hfr (1950-1953)

• Hayes découvre des souches qui transfèrent à haute fréquence les


marqueurs génétiques (plus que les F+ )
• Ces souches transfèrent seulement certains gènes à haute fréquence
(1000X)
• Ces souches ne transfèrent pas le statut du donneur aux réceptrices.

Pr D.Locker –Université d’Orléans


Pr D.Locker –Université d’Orléans
Conjugaison
• C’est un transfert d'ADN entre une bactérie donatrice et une bactérie
réceptrice
• Elle nécessite le contact et l'appariement entre les bactéries
• Repose sur la présence dans la bactérie donatrice ou mâle portant le
facteur de sexualité ou de fertilité (facteur F). Celui-ci permet la synthèse
de pili sexuels et donne la polarité à la bactérie
• Le transfert d'ADN chromosomique qui est à sens unique, orienté,
progressif et quelquefois total, a beaucoup de similitudes avec le transfert
d'ADN extrachromosomique (plasmidique)
• Transfert plasmidique essentiellement.
• Les gènes les plus proche de l’origine sont transférés en premier.
Caractères de la conjugaison

• Spécificité

 Le transfert d'ADN chromosomique par conjugaison ne se


produit qu'entre bactéries d'une même espèce (spécificité),
et surtout chez les bactéries à Gram négatif telles que les
entérobactéries (E.coli, Salmonella... et Pseudomonas
aeruginosa).

 Le transfert d'ADN extrachromosomique (plasmide) est en


revanche plus répandu parmi les espèces bactériennes et est
moins spécifique d'espèce
transformation
La transformation
• La transformation est le transfert passif d'ADN d'une bactérie donatrice à une
bactérie réceptrice, dite en état de compétence.

• Le transfert, qui est partiel et limité à quelques espèces bactériennes, entraîne


l'acquisition par la bactérie réceptrice de nouveaux caractères génétiques stables
et transmissibles.

• La transformation naturelle peut s'observer chez un nombre limité d'espèces


bactériennes à Gram positif (Streptococcus et Bacillus) ou à Gram négatif
(Neisseria,Branhamella, Acinetobacter, Haemophilus).
Découverte de la transformation. En 1928, Frederick Griffith démontre que l'inoculation
sous-cutanée à la souris d'un mélange de pneumocoques capsulés (virulents) tués par
la chaleur et de pneumocoques acapsulés (non virulents) vivants, entraîne une
septicémie mortelle à pneumocoques capsulés vivants (figure 3a). Il y a donc eu
transformation ou « réversion » des pneumocoques acapsulés (R) en pneumocoques
capsulés (S).
La transformation est plus facile lorsque les pneumocoques acapsulés vivants et les
pneumocoques capsulés tués sont du même sérotype.
Etape de la transformation

Elle se produit selon les phases suivantes:


• Apparition de l'état de compétence, fixation puis pénétration et intégration de
l'ADN donneur dans le génome de la bactérie réceptrice.

Caractères de la transformation.
• La transformation ne permet que le transfert d'une petite fraction du génome
bactérien (<1 %) avec une fréquence de transfert est de l'ordre de 10-4 à 10-6) et
elle est limitée à quelques espèces bactériennes.
Cependant :
• Elle est d'un grand intérêt théorique et pratique. Elle a permis de comprendre le
mécanisme de la synthèse de la capsule, le contrôle génétique de la résistance aux
antibiotiques, l'établissement de cartes génétiques, etc... Elle joue un rôle
important dans l'évolution vers la résistance du pneumocoque (β-lactamines).
Transduction

Pr D.Locker –Université d’Orléans


transduction
Transduction
• Définition :c’est le transfert d'ADN bactérien par l'intermédiaire de
bactériophages (ou phages). Ceux-ci sont des virus de bactéries, qui
existent sous la forme virulente ou tempérée.

• Les phages virulents se multiplient dans la bactérie (ou mieux sont


répliqués par la bactérie) et la lysent.
• Les phages tempérés s'intègrent dans le chromosome bactérien sans
induire la réplication et sont répliqués en même temps que lui.
• Le bactériophage est alors appelé prophage et la bactérie qui en est
porteuse, une bactérie lysogène.
• Dans une population de bactéries lysogènes, un prophage se libère de
temps à autre du chromosome bactérien, devient virulent, se multiplie,
provoque la lyse de la bactérie et peut infecter de nouvelles bactéries.
• Si, au cours de sa libération, le prophage emporte avec lui plusieurs gènes
bactériens, il peut y avoir transfert par le bactériophage de gènes
bactériens d'une bactérie (lysogène) à une autre (lysogène). C'est la
transduction.
Caractères de la transduction
1. Incidence:
La transduction est liée à l'existence de bactéries lysogènes, à Gram positif (staphylocoque,
streptocoque, Bacillus) ou à Gram négatif (entérobactéries,Pseudomonas).

2. Type de transduction
Lorsque les gènes transférés (pas plus de 1 à 2 % du génome de la bactérie lysogène) s'intègrent dans
le chromosome de la bactérie réceptrice et que celle-ci les transmet à sa descendance, on dit que
la transduction est complète ou généralisée

Lorsque les gènes transférés ne sont pas intégrés dans le chromosome, ce qui est fréquent, on dit que
la transduction est abortive. Dans ce cas, les gènes passent de la cellule mère à une seule cellule fille,
.
3. La conversion lysogénique. Dans certains cas, le génome du bactériophage apporte par lui-même un
nouveau caractère très important pour la bactérie réceptrice, par exemple, la sécrétion de la toxine
diphtérique, la sécrétion de la toxine érythogène du streptocoque A (scarlatine) ou la présence de
certains facteurs antigéniques. On dit alors qu'il y a eu conversion lysogénique.

La conversion : c'est le génome du bactériophage qui est responsable du nouveau caractère acquis par
la bactérie
La transduction: le bactériophage a seulement un rôle de vecteur et le génome transféré provient
d'une autre bactérie.
Evolution
• Très rapide des bactéries du point de vu résistance aux antibiotiques
Résistance des BGN (Entérobactéries et Pseudomonas, Acinetobacter aux
carbapénèmes grâce à la synthèse d’enzymes codées par des plasmides.
Augmentation des C3G du Streptococcus pneumoniae par mutation des
proteines (PLP)
Conclusion
• L’ extraordinaire aptitude du monde bactérien à
s'adapter aux conditions environnantes montre leur
supériorité et notre nécessaire adaptation en
urgence telle l'usage de plus en plus ciblé des
antibiotiques.

Vous aimerez peut-être aussi