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immunité
- Si ces barrières sont détruites, les pathogènes peuvent entrer dans l’organisme -> le système
immunitaire inné entre en jeu. Il se met en place en 2 phases :
o Reconnaissance du pathogène (par protéines solubles et R membranaires)
o Recrutement de mécanismes effecteurs (pour détruire le pathogène) : cellules
effectrices et complément
- Les pathogènes peuvent se développer en dehors des cellules (-> infection extracelulaire) ou
dans les cellules (-> infection intracellulaire). Selon le type d’infection, réponse différente :
o Extracellulaire -> atteints par les molécules solubles du système immunitaire
o Intracellulaire -> destruction de la cellule infectée par le système immunitaire
- Dans la majorité des cas, l’immunité innée suffit à stopper une infection. Toutefois, certains
pathogènes y résistent. L’immunité innée permet alors de freiner la propagation de l’infection
pendant qu’il « recrute » l’immunité adaptative, spécifique au pathogène présent
- Les mécanismes effecteurs des deux types d’immunité sont semblables mais la façon de
reconnaître le pathogène est différente :
o Immunité innée : récepteurs (PRR (Pattern Recognition Receptors), qui peuvent être
des protéines solubles ou ancrés à la membrane cellulaire) qui reconnaissent des
caractéristiques communes à de nombreux pathogènes (les PAMPs (Pathogen
Associated Molecular Patterns, qui sont absent des cellules de l’hôte) ou les DAMPs
(signaux de danger exprimés par les cellules de l’hôte endommagées) -> faible affinité
pour pouvoir reconnaître plus d’épitopes !
▪ Chaque type de pathogène a un PAMP spécifique (sucres, ARNdb, ADN non-
méthylé, lipoprotéines, etc.) -> reconnu par un PRR donné
=> Les cellules de l’immunité innée permettent donc une réponse plus large mais
moins efficace !
=> Les PRR ont 2 fonctions :
-> Reconnaissance et attachement au pathogène -> phagocytose
-> Activation de l’inflammation (via NFκB)
▪ NB : Les cellules dendritiques ont plusieurs types de PRR -> selon lesquels sont
activés, « sait » quel pathogène est présent -> dirige la réponse
adaptative (recrutement des bons moyens selon le pathogène) !
• Mécanismes:
o Lyse directe de bactéries ou cellules infectées
o Opsonisation : facilitation de la phagocytose
o Activation de la réponse inflammatoire
(extravasation de cellules immunes, facilite la
dégranulation parfois)
o Clearance de complexes immuns
- C3 est la protéine centrale du complément (-> la plus abondante). Pour être active, C3 est
clivée par une C3 convertase en C3a et C3b. Il existe deux C3 convertases (même activité
mais protéines différentes) :
o C4bC2a -> vient de la voie classique/ lectines
o C3bBb -> vient de la voie alternative
• Voies d’activation :
- La protéine C1 contient 3 domaines : C1q, C1r et C1s (C1r et C1s : activité enzy-
matique de clivage)
1. Voie classique:
- Pour que la voie classique soit activée, C1q peut se lier à :
o IgM ou IgG (sur l’Ag d’un pathogène ou d’une cellule (infection virale ou autoimmu-
nité) (Attention : IgA et IgE ne peuvent pas activer le complément)
o Cellules apoptotiques (ligand peu connu : ADN, phosphatidylserine ?, peut aussi se
lier à des protéines de la MEC : fibromoduline, fibronectine, chondroadhérine, etc)
-> clearance des cellules apoptotiques
o CRP (protéine de la phase aiguë) lié à parois bactériennes et fongiques
- Complexe C1 : structure en « bouquet de tulipes » -> C1q se lie à un Ig -> activation de C1r et
C1s
o IgM (= pentamérique) : en solution = sites de liaison pour
C1 pas accessibles, doit se lier à un Ag pour changement
de conformation -> expose les sites de liaison à C1q (3 par
IgM), qui deviennent actifs => Active fortement le com-
plément
o IgG (= monomérique) : il faut au moins 2 IgG adjacents
(sur Ag) pour que les C1q puissent s'y fixer (1 site de liai-
son par IgG -> doivent être plusieurs) -> activation de C1r
et s => Moins efficace pour activer le complément
3. Voie alterne:
- S’active à la surface des bactéries, champignons et virus -> première voie de la réponse im-
mune innée déclenchée, et requiert l’hydrolyse spontanée de C3 :
o Un peu de C3b est formé de manière spontanée (hydrolyse spontanée) -> se fixe à la
surface d’un pathogène -> recrute les protéines de la voie alterne : prots B et D :
▪ B se fixe sur C3b et est clivée par D (enzyme, équivalente à C1s) en Ba et Bb
-> C3b et Bb s’associent -> formation de C3bBb (= convertase de la voie al-
terne)
▪ C3bBb amplifie la formation de C3b (car l’hydrolyse en fait très peu)
▪ Un 2ème C3b peut être rajouté à la C3 convertase pour former une C5 conver-
tase (C3bBbC3b)
o Comme avant : C3b dans la membrane -> opsonisation + formation du MAC (via C5)
• Récepteurs du complément :
- CR1, 3 et 4 sont sur les PMN et macrophages -> rôle
principal dans l’activation de la phagocytose.
- CR1 est aussi exprimé sur les globules rouges (où se
fait l'élimination des complexes immuns, cf. plus loin)
-> CR1 aussi très utile pour l’élimination des
complexes immuns
- Le C3b ancré dans la membrane peut subir une
dégradation supplémentaire et devenir iC3b : reste
un marqueur de l’opsonisation.
• Complexes immuns :
- Complexes immuns = association d’Ig avec leur Ag
- Les récepteurs CR1 des globules rouges reconnaissent le C3b des complexes im-
muns -> captent les complexes immuns et les entraînent vers foie et rate ->
clearés par phagocytose (ne peuvent plus se fixer aux parois des vx quand sont
chopés par les GR)
o Si trop ou élimination pas assez efficace : se déposent dans la paroi des
vaisseaux (surtout les petits vaisseaux où flux ralentit ou perturbé: ex:
rein, poumons, peau, etc) => Activent le complément -> inflammation
pathologique (et lésion de l’organe) (= maladie des complexes immuns)
• Déficiences génétiques : Rares. Il y a des déficits dans toutes les protéines des 3 voies. Les
conséquences sont :
- Voie classique (C1, C4, C2) : surtout des problèmes de maladies à complexes immuns (pas
d’activation de la voie classique -> pas d’élimination des complexes = accumulation et
déposition dans les reins, poumons, articulations, peau etc. -> inflammation et lésion de ces
organes).
o Les infections bactériennes ne sont pas au premier plan dans les déficits de la voie
classique car les autres voies et mécanismes peuvent compenser.
- Voie des lectines : des déficits en MBL causent des infections bactériennes, surtout chez les
jeunes enfants (avant 2 ans, car voie des lectines importante quand enfants n’ont plus les Ig
maternels, mais ne produisent pas encore suffisamment d’Ig eux-mêmes pour bien activer la
voie classique -> après ça, plus de symptômes car les 2 autres voies compensent)
- Voie alterne : problèmes d’infection bactérienne, en particulier à Neisseria (car pas de
formation du MAC).
o Compensation par la voie classique -> pas de maladies à complexes immuns, mais prob
de défense contre les agents infectieux.
• Régulation du complément :
- Les molécules du complément sont très instables après activation initiale, et l’activation
inappropriée du complément peut causer des lésions à l’organisme -> divers systèmes de
régulation (= protéines RCA, regulation of complement activation, beaucoup de molécules,
peuvent agir à différents niveaux des 3 voies.)
- Les 2 RCA les plus importantes sont :
o Inhibiteur du C1 : module et limite l’activation de C1r et se fixe sur C1q -> pas
d’activation des autres facteurs
o Facteur H : régule la voie alterne
- Dans la voie alterne, la réaction d’activation est spontanée (hydrolyse spontanée de C3 ->
facteur B -> C3bBb -> activation)
o Pour éviter que C3b soit formé à la surface des cellules de l’hôte (ce qui les détrui-
rait), des protéines de surface inhibent cette activation. Ce sont : CR1 (en partie),
MCP, DAF, et le facteur H (protéine plasmatique).
▪ Les cellules de l’hôte ont une membrane riche en acide sialique -> favorise la
fixation du facteur H (via effet sur le pH et le microenvironnement) -> em-
pêche l’activation en C3 convertase et recrutement du facteur I (inhibiteur)
-> bloque la cascade et formation de iC3b (forme inactive de C3b)
▪ Si déficit en facteur H -> destruction inappropriée des cellules de l’hôte
o Les bactéries n’ont pas ces mécanismes inhibiteurs -> recrutement des facteurs B et
D favorisée -> activation de la voie alterne et lyse (en plus, à la surface bactérienne,
activation de la properdine, facteur amplificateur)
▪ Certaines bactéries (streptocoque ou staphylocoque) augmentent leur con-
centration en acide sialique -> résistantes à l’action du complément (recrute-
ment de facteur H à leur surface)
• Déficiences en inhibiteurs :
- Un déficit en facteur H (ou en facteur I) :
o Augmentation de la consommation de C3 (car pas d’inhibition) -> finit par être
insuffisant au moment où l’individu en a besoin (-> même symptômes que si déficit en
C3) => Plus d’infections bactériennes
o Si déficit en facteur H : plus de sensibilité des globules rouges (via activation de la voie
alterne et lyse via MAC) et des cellules rénales -> syndrome hémolytique et urémique,
glomérulonéphrite
- Déficit en inhibiteur de C1 : C1 bloque la voie classique mais aussi le système des kinines (aussi
impliqué dans la coagulation)
o Attaques récurrentes d’angiœdème (facteurs déclenchants pas clairs, affectent la
peau ou les tissus muqueux des tractus respiratoires supérieurs (et lèvres, langue) et
gastrointestinaux) -> risque d’asphyxie
o Les kinines sont vasodilatatrices -> vasodilatation si déficit en inhibiteur C1
o La déficience ne cause pas de problème du complément en soi.
- Il y a beaucoup de ligands à ces récepteurs sur les microbes -> liaison à plusieurs récepteurs et
attachement irréversible => Capture du pathogène
- Endocytose médiée par les récepteurs : formation d’un phagosome
- Le phagosome fusionne avec trois types de granules
o Granules primaires (azurophile) : contient des protéines qui digèrent le microbe :
lysozyme, défensine, myeloperoxydase, cathepsine G, elastase, protéinase 3 et une
protéine se liant aux LPS -> augmente la perméabilité des Gram – et les tue
o Granules tertiaires (gelatinase) : la gelatinase séquestre le fer -> pas de croissance
bactérienne
o Granules secondaires (spécifiques) : contiennent de la lactoferrine (qui capture le fer
-> plus de croissance bactérienne), lysozyme et la NADPH oxydase -> produit des
superoxydes (O2-, par le respiratory burst -> consommation d’O2)
▪ Les superoxydes sont convertis en peroxyde d’hydrogène
(H2O2) par la superoxyde dismutase -> consomme des H+ ->
augmentation du pH à environs 8
=> Activation des protéines antimicrobiennes (inactives à pH
plus acide)
▪ Le peroxyde d’hydrogène peut aussi léser les cellules
environnantes -> est inactivé par la catalase (H2O2 -> H20 +
O2)
- Autres mécanismes propres aux neutrophiles : ne peuvent pas reformer de granules -> mort
après leur action. Cela se fait de deux façons :
o Apoptose -> phagocytés par macrophages
o Netose : production de NETs (Neutrophiles Extracellular Traps), formés suite à
l’explosion du noyau, qui permet la sortie de l’ADN, la chromatine, etc -> se combine
à différentes protéines issues des granules (protéases, défensines, etc.)
=> Capture et tue les pathogènes même après sa mort !
• Production de cytokines inflammatoires : IL-1β, IL-6, IL-12, IL-8 (= CXCL8), TNF-α ->
permettent l’entrée de neutrophiles dans le tissu (normalement, ne sont que dans le sang),
l’augmentation de la température corporelle et la production des protéines de la phase aiguë
- IL-1β et TNF-α :
o Vasodilatation et augmentation de la perméabilité des veinules post-capillaires ->
ralentissement du sang et extravasation de liquide
o Expression de P- et E-sélectines par l’endothélium (contenus dans les corpuscules de
Weibel-Palade) -> se lient à des glycoprotéines (Sialyl-Lewis X-modified glycoprotein)
des neutrophiles
▪ Contact à faible affinité -> rolling et ralentissement des neutrophiles
o Expression de ICAM-1 et 2 par l’endothélium -> ligands pour les intégrines des
neutrophiles
▪ Les intégrines passent à un état de haute affinité grâce à l’action de l’IL-8 (qui
induit un changement de conformation de ces récepteurs) => Adhésion ferme
o Les intégrines (et l’augmentation de la perméabilité) permettent aux neutrophiles de
passer l’endothélium => Diapédèse
o Les neutrophiles sécrètent des MMPs (elastase, etc.) pour passer la lame basale
o Suivent le gradient d’IL-8 (sécrété par les
macrophages) dans le tissu (chémokine) pour
aller au site de l’infection => Migration
o Une fois dans le tissu, les neutrophiles sécrètent
aussi de l’IL-8 -> plus de recrutement !
Tissus lymphoïdes :
- Primaires : développement et maturation des lymphocytes (LB maturent dans MO mais les LT
quittent la MO immatures) -> MO et thymus
- Secondaires : reconnaissance des pathogènes et activation -> ggl lymphatiques, rate, GALT,
appendice, plaques de Peyer, amygdale, BALT (bronches), MALT (muqueuses)
- Chaque type de lymphocyte T (naïf, mémoire ou effecteur) réside dans un endroit spécifique.
Cela se fait par un mécanisme de « code to entry », via les molécules d’adhésion et chémokines
exprimées par les tissus et les cellules :
o Cellules T effectrices : changent l’expression de leurs
molécules d’adhésion et de leurs récepteurs aux
chémokines -> vont dans les tissus infectés par le même
mécanisme que décrit plus haut pour les cellules innées
(-> via sélectines, intégrines et chémokines). De plus, ils
expriment moins des protéines nécessaires pour entrer
dans les tissus lymphoïdes secondaires (ce que font au
contraire les lymphocytes naïfs et mémoire)
o Cellules T mémoire et naïves : expression de HEV (CCR7
et L-sélectine) -> restent dans les organes lymphoïdes
secondaires
- La sortie des lymphocytes T des organes lymphatiques se fait par un gradient de S1P
(Sphingosine 1-Phosphate, un lipide chémoattractant), qui se lie au récepteur S1PR1 sur les LT
o La concentration de S1P est plus grande dans le sang et la lymphe que dans les tissus
lymphoïdes
o Dans le sang, les LT naïfs ont très peu de S1PR1 -> entrent dans les nœuds lymphatiques
Hématopoïèse :
- Les cellules issues de la MO sont très différenciées, produisent peu/ pas de protéines et ne se
divisent pas
o Durant la vie fœtale et juste après la naissance : bcp de progéniteurs et aussi CSH dans
le sang
• Niche hématopoïétique :
- Avant la puberté : dans les os creux et plats
- Après la puberté : uniquement dans les os plats
- La niche hématopoïétique est constituée des CSH, diverses cellules (fibroblastes, endothélium,
macrophages, épithélium et adipocytes) et des protéines matricielles -> interaction entre eux
et avec les CSH -> leur permet de se renouveler, proliférer et se différencier
o MEC : diverses protéines produites par les cellules stromales (collagène, fibronectine,
laminine, etc.)
• Myélopoïèse :
- CSH -> myéloblaste -> promyélocyte (1ère à être reconnue sur un
frottis de MO) -> myélocyte (noyau commence à s’encocher) ->
métamyélocyte -> neutrophile (non segmenté -> segmenté)
• Thymus :
- Pour les cellules de la lignée lymphoïde (lymphocytes T et NK cells) :
production dans la MO, puis les cellules vont dans le sang (cellules
immatures) -> thymus -> maturation puis retournent dans le sang vers les tissus lymphoïdes
secondaires (nœuds lymphatiques, rate et GALT)
- Le site de liaison au peptide est un sillon dans lequel le peptide est maintenu par des liaisons
non-covalentes. Les peptides liés ont des longueurs différentes selon la structure de chaque
type de CMH :
o CMH1 : le peptide est tenu par 2 poches à chaque extrémité du sillon (formé par les
sous-unités α1 et 2) -> longueur limitée (en général 9 a.a.)
o CMH2 : les extrémités du peptide ne sont pas dans des poches -> peuvent dépasser du
sillon (formé par les sous unités α1 et β1) -> longueur plus importantes et variables
que pour le CMH1 (en général 13-25 a.a. mais peuvent être plus longs)
- Les 2 classes de CMH ne lient pas uniquement les peptides mais aussi les co-récepteurs (CD4
et CD8) des LT
o CMH1 : lie le co-récepteur CD8 sur la sous-unité α3
o CMH2 : lie le co-récepteur CD4 sur la sous-unité β2
▪ Ceci permet la spécificité de chaque CMH à un type de lymphocyte T !
- Dans les HLA de classe 1, le polymorphisme se fait que sur la chaîne lourde (α) car la β2-micro-
globuline est monomorphe
- Dans les HLA de classe 2, le polymorphisme se fait sur les deux chaînes (α et β) pour les HLA-
DP et -DQ et que sur la chaîne β pour HLA-DR
o De façon générale, le polymorphisme est plus important pour les CMH1 que les 2
- Le polymorphisme se fait par des substitutions d’a.a. surtout dans les régions qui lient les pep-
tides ou le TCR (α1 et 2 pour les CMH1 et α1 et β1 pour les CMH2)
o Selon les motifs de liaison au peptide (position 2 et 9 pour les CMH1 et moins défini
pour CMH2) -> différent Ag lié => Plus la séquence d’a.a. est différente entre 2 CMH,
plus ils vont lier des peptides différents
- Les recombinaisons méiotiques se font rarement dans les complexes HLA (2%) -> on hérite du
HLA de génération en génération mais quand même variations (car évolue depuis 10'000 gé-
nérations -> même si que 2%, ça fait pas mal) => Plusieurs milliers d’haplotypes
- Chaque individu possède 2 haplotypes (1 du père et 1 de la mère, car co-dominance) -> plu-
sieurs millions de combinaisons d’haplotypes dans la population humaine !
o Si homozygote (rare ++) : 3 CMH1 (HLA-A, B et C) et 3 CMH2 (HLA-DP, -DQ et -DR)
o Si hétérozygote (majorité des cas) : 6 CMH1 et 16 CMH2
▪ Au total, 12 HLA à la surface de la cellule pour la présentation de l’Ag (2x3 HLA-
A, -B et -C et 2x3 HLA-DP, -DQ et -DR) (mais plus au total (avec les intracellu-
laires et ceux pour les cellules NK))
• Gènes HLA :
- Le complexe HLA (4 millions de paires de bases) se trouve sur le bras court du chromosome 6
- En plus des CMH, il code pour d’autres protéines pour le processing et la présentation d’Ag et
est activé par des cytokines (IFN-α, -β et -γ) : l’IFN-γ active un facteur de transcription : CIITA
(MHC class 2 transactivator) -> transcription des gènes du complexe HLA
o IFN-α, -β et -γ : augmentent la production des CMH1 (chaîne lourde et β2-microglo-
buline), de TAP et des sous-unités de l’immunoprotéasome
o IFN-γ : augmente la production des CMH2 (chaînes α et β)
Cross presentation :
- Pour avoir une réponse des LT CD8 cytotoxiques, il faut qu’un peptide viral soit présenté sur
un CMH1 par une APC. Pour qu’une APC puisse présenter un peptide viral sur son CMH1, elle
doit être infectée par le virus -> généralement pas le cas (les APC vont plutôt phagocyter des
particules virales (phagocytose de cellules mourantes ou débris de cellules infectées lysées))
o Peuvent quand même présenter ces peptides sur leur CMH1 (et non pas le 2) grâce à
la cross-presentation (peut starter la réponse = cross-priming)
o La cross-presentation est aussi possible pour les peptides issus de la phagocytose de
cellules néoplasiques (-> peptides présentés sur CMH1 -> CD8 activés et vont élimi-
ner les cellules cancéreuses)
- Mécanisme : dépend :
o Du type d’antigène (viral ou cancéreux)
o De la sous-population de cellules dendritiques (DC plasmacytoïdes, produisent IFN-1)
o Des récepteurs à la surface des cellules dendritiques (lectine, scavenger, mannoseR,
IgG-FcR, TLR)
- Une fois que l’Ag a été phagocyté, il doit être mis en contact avec des CMH1 : différentes hy-
pothèses :
o Passage des Ag de l’endosome dans le cytoplasme -> destruction par le protéasome -
> formation de peptides qui passent dans le RE par TAP -> liaison au CMH1
o Ag dans le cytoplasme -> protéasome puis retour dans une vésicule issue du RE qui
contient TAP et CMH1
o Passage des Ag de l’endosome vers le cytoplasme -> destruction par les protéasomes
-> peptides -> entrent par TAP dans la vésicule par laquelle le CMH1 va être exocyté
o Fusion du phagolysosome (contenant des protéases ayant dégradé l’Ag) avec le RE
o Cross-dressing : transfert des CMH1 : peptides de la membrane d’une cellule mou-
rante à l’APC
Thymus :
• Anatomie :
- Le thymus est organisé en lobules et contient un cortex (périphérie, plus dense) et une médulla
(centrale, moins dense) :
- Il contient des thymocytes (= LT immatures) qui se trou-
vent dans un réseau de cellules épithéliales (= stroma
thymique). Avec d’autres cellules, elles forment :
o Le cortex : dérive de cellules de l’ectoderme (em-
bryo) et contient : thymocytes immatures, cel-
lules épithéliales corticales, cellules dendritiques
et macrophages
o La médulla : dérive de cellules de l’endoderme et
contient : des thymocytes matures, des cellules
épithéliales médullaires, des cellules dendri-
tiques et des macrophages
▪ Fonction des macrophages : phagocy-
tose des thymocytes qui n’ont pas ma-
turé
▪ Corpuscules de Hassall : site de destruc-
tion cellulaire (dans la médulla)
- Pendant le développement, les cellules de l’ectoderme et de l’endoderme forment le cortex
et la médulla -> colonisées par des cellules progénitrices de la MO qui donnent les thymocytes
et les cellules dendritiques
- Sélection positive : but : sélection des LT capables de reconnaître des peptides présentés par
un CMH 1 ou 2 (que 2% des TCR produits !)
o Se fait dans le cortex du thymus : les cellules épithéliales thymiques (=
mTEC, dans le cortex) forment un réseau de processus cellulaires qui en-
veloppent et font des contacts avec les thymocytes double-positifs
o Elles présentent des complexes de peptides du soi lié à des CMH 1 et 2 à
ces régions de contact (1 CMH peut présenter 10'000 peptides du soi dans
le thymus -> si hétérozygote : 12 CMH x 10'000 = 120'000 complexes peu-
vent être présentés aux TCR) :
▪ Si pas de contact -> nouveau réarrangement de la chaîne α ->
nouveau TCR et nouvel essai (se fait pendant 3-4 jours) => Si ne
marche toujours pas : pas de signal de survie -> apoptose -> pha-
gocytose par macrophages
▪ Si un complexe peptide : CMH est lié par un TCR dans les 3-4 jours -> signal de
survie -> dégradation de RAG (pas de nouveau réarrangement -> exclusion al-
lélique (pas de nouvelles chaînes produites)) -> le thymocyte continue sa ma-
turation
- Sélection négative : but : éliminer les thymocytes simple-positifs qui se lient trop fortement
au complexe peptide du soi : CMH du soi (car potentiellement autoréactif = activés par pep-
tides du soi sur un CMH de cellules saines)
- Se fait dans la médulla du thymus par plusieurs cellules, mais principalement par les cellules
dendritiques et les macrophages (origine = MO). Ces cellules peuvent présen-
ter des peptides dérivés des protéines formées dans tout le corps sur leur
CMH1. Elles acquièrent ces peptides :
o Par phagocytose d’autre cellules et de protéines solubles
o Grâce à un facteur de transcription : AIRE (AutoImmune REgulator) ->
ce facteur permet aux cellules épithéliales thymiques de produire des
protéines exprimées que par quelques types cellulaires dans le corps
(ex : insuline, que par cellules β du pancréas). Comme ces cellules ont
une durée de vie courte, elles transfèrent ces Ag aux cellules dendri-
tiques dans le thymus (résidentes ou migrantes) qui les présentent en-
suite aux LT pour la sélection négative
- La sélection négative se fait selon l’affinité du TCR pour les Ag du soi :
o Si le TCR d’un thymocyte simple-positif se lie trop fortement au complexe peptide du
soi : CMH 1 de ces cellules -> signifie que réagit à des peptides du soi -> apoptose et
phagocytose par les macrophages
o Si liaison modérée : signal de survie et de maturation -> entre dans la circulation
- La sélection négative dans le thymus permet la tolérance centrale, mais il existe aussi des mé-
canismes de tolérance périphérique (pour les LT auto-réactifs qui auraient échappé à la sélec-
tion négative dans le thymus) :
o Un LT autoréactif qui se lie à un complexe CMH : peptide du soi d’une APC sans pré-
sence d’infection (donc sans co-stimulation (signal 2)) va recevoir un signal qui l’inac-
tive ou l’active et le tue (= mort cellulaire induite par activation)
▪ NB : Les maladies autoimmunes sont dues à des effets génétiques et environ-
nementaux : certains LT autoréactifs ne sont pas détruits dans le thymus puis
vont dans les OLS -> rencontrent une cellule dendritique -> signal 1 sans signal
2 -> anergie. Si une inflammation a lieu, des cellules dendritiques présenteront
un signal de co-activation (car danger) ET des Ag du soi -> activation des LT
autoréactifs -> maladie autoimmune !
o Certains LT CD4 (les CD4 regulator, = Treg) permettent d’inactiver les CD4 autoréac-
tifs : les Treg ont des récepteurs pour des Ag du soi et expriment CD25.
▪ Quand se lient à un CMH2 présentant un Ag du soi sur une
APC, ils inactivent les CD4 autoréactifs liés à la même cellule
présentatrice d’antigène grâce au facteur de transcription
FoxP3, qui permet la formation de TGF-β : contactent l’autre
cellule -> production de cytokines -> inhibition de l’activation,
de la différenciation et de la prolifération du LT CD4
▪ Un des mécanismes principaux de protection contre les cel-
lules autoréactives !
• Structure :
- Les anticorps sont formés de 2 paires de chaînes identiques :
o 2 chaînes lourdes (H), reliées par un pont disulfate
o 2 chaînes légères (L), chacune liées à une chaîne lourde par un pont di-
sulfate
o Chaînes accessoires : Igα et Igβ -> transmettent les messages intracellu-
laires quand le BCR lie son ligand
- Le pied du Y et la partie proximale des 2 bras est la région constante (ou C)
o Varie selon l’isotype : 5 types de chaînes lourdes constantes : α, δ, γ, ε
et μ -> IgA, IgD, IgE, IgG et IgM
o Pour la chaîne légère, 2 types : κ et λ -> pas de différence fonctionnelle
mais 1 Ac a soit l’une, soit l’autre (2/3 ont des κ et 1/3 des λ)
- Partie entre les 2 bras du Y = hinge region (= région charnière) -> flexible -> per-
met d’ajuster l’écartement des 2 bras pour mieux lier les antigènes
- Au bout de chaque bras du Y : antigen binding sites -> sont au bout des régions
variables (région V), constituées par une chaîne lourde (VH) et une chaîne légère
(VL) : diffère dans chaque LB pour lier bcp d’Ag différents !
o Dans chaque domaine V, on trouve 3 régions hypervariables (= « vrai »
antigen binding site), touchant l’épitope (= partie de l’Ag touchée par
l’Ac)
o L’épitope peut être peut être glucidique, protéique, inorga-
nique (métaux) -> si c’est un peptide, il peut être :
▪ Linéaire (constitué de plusieurs a.a. à la suite dans
le polypeptide)
▪ Conformationnel (a.a. qui ne sont pas à la suite,
mais mis à côté lors du repliement conformation-
nel)
• Génération de la diversité :
a. Génétique structurelle :
- Les gènes des Ig ont 3 localisations chromosomiques :
o Locus des chaînes lourdes (α, δ, γ, ε et μ) : chromosome 14
o Locus des chaînes légères κ : chromosome 2
o Locus des chaînes légères λ : chromosome 22
- Des segments différents de gènes codent pour les régions C et les régions V :
o Régions C : gènes « normaux » : succession d’exons et d’introns, prête à être transcrite
telle-quelle -> loci C
o Régions V : les segments V (Variable), J (Joining) et D (Diversity) dans les chaînes
lourdes doivent être réarrangées avant de générer des exons transcriptibles (car sous
la forme germline (avant que réarrangement), ce segment d’ADN est trop long ->
dégradé avant que lecture par ribosomes. Même si ce segment d’ADN est présent
dans toutes les cellules, il est exprimé que dans les LB et LT matures car sont les
seules à pouvoir le réarranger)
- En coupant, les RAG laissent un bout libre ± aléatoire -> 1er niveau de génération de diversité
jonctionnelle. Par la suite, les bouts libres des segments V et J vont être « collés » par un pro-
cessus de rejoignement non-homologue. Mécanisme :
o La TdT (Terminal déoxynucléotidyl Transferase) ajoute des nucléotides aléatoires sur
les 2 brins (= nucléotides N : Non-templated/Non-encoded in germline DNA)
o Les 2 brins se lient par complémentarité (créée de manière aléatoire : quelques nu-
cléotides se correspondent -> liaison) -> les nucléotides non-complémentaires sont
enlevés par une exonucléase
o Les « trous » sont comblés par une ADN-polymérase, qui ajoute les nucléotides cor-
respondants -> formation du coding joint !
d. Exclusion allélique :
- Permet qu’uniquement un modèle de chaîne lourde et de chaîne légère soit exprimés sur une
cellule B -> chaque cellule B est spécifique à un seul Ag
o Lorsqu’un chromosome 2, 22 ou 14 (chaînes légères/ chaînes lourdes) a fini son réar-
rangement, l’autre est bloqué -> son allèle est exclu !
• Isotypes :
- L’isotype d’un anticorps est déterminé par sa chaîne lourde -> 5 modèles (cf. plus haut)
- Chaque isotype a une structure et des propriétés différentes -> sécrété préférentiellement
dans une réponse adaptée à un pathogène déterminé
- La cellule B immature sort ensuite de la MO dans la lymphe et le sang -> organe lymphoïde
secondaire, où rencontre cellule dendritique folliculaire et LTfh (cf plus loin)
o LB immatures : IgM > IgD
o LB matures naïfs : IgD > IgM
Les LB matures naïfs (stockés dans les organes lymphoïdes secondaires) n’expriment que les gènes δ
et μ -> n’ont que des IgM et IgD (seuls types d’Ig pouvant être exprimés simultanément)
▪ Les gènes δ et μ sont à la suite de ceux de la région V -> transcrits d’un seul
coup avec la région VH (avant le switch isotypique)
• Formation :
- Emplacement :
o Chaîne α : chromosome 14 (segments V et J)
o Chaîne β : chromosome 7 (segments V, D et J)
- La production de LB par la MO est très importante (2.5 x 109 par jour -> que 30 milliards vont
dans le sang (BCR fonctionnel)) -> ces BCR immatures sont en compétition avec les LB matures
pour avoir accès aux follicules primaires
o Les LB immatures vivent que quelques jours si n’ont pas accès aux follicules (pour de-
venir matures naïfs) (la survie des LB matures naïfs dépend de passages réguliers dans
les follicules primaires des OLS (pour avoir des signaux de survie))
o Les LB matures naïfs ont une demi-vie de 100 jours (si ne rencontrent pas leur Ag ->
apoptose ou deviennent anergiques -> ne peuvent plus atteindre le follicule sous cette
forme -> restent à la frontière entre les follicules et la zone des cellules T -> apoptose)
- Les lymphocytes Tfh aident les LB à produire des Ac contre les pathogènes : après avoir été
activés par les Ag présentés par une cellule dendritique dans la zone T, ils diminuent leur ex-
pression de CCR7 -> se rapprochent de la zone B
o Le TCR screene les CMH2 des LB -> si reconnaît le complexe peptide : CMH -> liaison
(NB : le LB et le Tfh reconnaissent donc des épitopes différents du même Ag. Pour le
LT : épitope = peptide/ pour le LB : épitope peut être de différent type)
o Après la liaison, Tfh produit du CD40 ligand, qui se lie au CD40 du LB -> Activation du
NFκB dans le LB -> transcription d’ICAM-1 (molécule d’adhésion), qui se lie à des inté-
grines (LFA-1) sur le Tfh
o Réorganisation du cytosquelette et de l’appareil de Gogli du LT -> sécrète des cyto-
kines de façon précise vers le LB !
- Quand les cellules T et B sont liées, elles migrent dans le cordon médullaire :
o Les deux cellules se divisent pendant quelques jours
o Les LB peuvent alors sécréter des IgM
o Certains LB restent dans les cordons médullaires et se différencient en plasmocytes
grâce à IL-5 et IL-6 (sécrétées par Tfh) -> permettent l’expression de BLIMP-1 par le LB,
qui inhibe les gènes pour la prolifération et augmente la production d’Ig => Change-
ments morphologiques (plus de cytoplasme, de RE, etc.)
- D’autres LB migrent avec leur LT pour retourner dans le follicule primaire :
o Les CDF sécrètent IL-6, IL-15, 8D6 et BAFF -> divisions rapides des LB, qui deviennent
des centroblastes
o Les Tfh se divisent aussi, produisent des cytokines et interagissent avec le CD40 des LB
grâce à CD40L => Active AID dans les LB -> hypermutations et switch isotypique !
o Les centroblastes n’expriment plus d’Ig durant leur division (car le but de cette phase
est de former une large population de LB avec des BCR différents, pas encore de les
sélectionner)
- NB : Bien que les hypermutations se fassent presque que dans les gènes des Ig, elles se font
tout de même à basse fréquence dans les autres -> les lymphomes de LB viennent souvent des
centres germinatifs
- NB 2 : le processus d’hypermutation et de sélection rend les LB plus efficaces à chaque infec-
tion (cf. APP4)
Anticorps :
• IgM, IgG et IgA monomérique : Sang et tissus. Fonctions : défense des tissus atteints par le
sang et contre les infections portées par le sang (septicémie)
- IgM : premier Ac à être produit au niveau de la MO, de la rate, et des cordons médullaires des
ganglions lymphatiques -> va dans le sang
o Est un pentamère -> 10 sites de liaisons (lie efficacement les pathogènes -> complé-
ment et phagocytose) mais trop grand pour entrer dans les tissus -> reste dans le sang
- IgA monomérique et IgG : 2 sites de liaison, peuvent passer dans les tissus
- IgG : Ac principal dans le sang. Son passage dans les tissus se fait par pinocytose par les cellules
endothéliales des vaisseaux :
o Dans la vésicule, ↘pH -> s’associe à un récepteur
de membrane : FcRn (aussi pris dans la vésicule),
qui se lie à la portion Fc de l’Ac -> deux R se lient à
un IgG et le protègent de la dégradation par le lyso-
some (-> demi-vie de l’IgG plus longue que autres
protéines plasmatiques grâce à ça) -> le sort du ly-
sosome et l’emmène sur la partie basolatérale de la
cellule -> pH basique -> rupture de la liaison avec le
récepteur et sortie dans le liquide extracellulaire du
tissu
• IgE : utilisé comme récepteur de surface aux antigènes pour différentes cellules. Action sur-
tout dans le TC sous les muqueuses : éjection rapide des parasites et autres pathogènes de
l’organisme :
- Les IgE sont très peu présents dans le sang car se lient directement au récepteur FcεR1 des
mastocytes (tissu conjonctif), basophiles (sang) et des éosinophiles (surfaces muqueuses) ->
agissent comme récepteurs de surface aux antigènes :
o Si liaison d’un pathogène à des IgE sur un mastocyte -> cross-link des FcεR1 -> activa-
tion de la cellule -> dégranulation : sécrétion de médiateurs de l’inflammation (dont
l’histamine et la sérotonine) qui agissent sur le muscle lisse -> éternuement, toux,
vomi, diarrhées, etc. -> éjecte le pathogène et réaction inflammatoire dans le tissu (->
↗ perméabilité -> plus de liquide entre dans la muqueuse -> flush le parasite) !
o Action des éosinophiles : relâchent leurs granules toxiques sur les parasites (trop
grands pour être phagocytosés) après avoir les avoir lié avec les IgE à leur surface
▪ NB : cette stratégie a été développée car certains parasites sont trop grands
pour être éliminés par les autres mécanismes inflammatoires (ex : Diphyllobo-
thorium latum : ver de 9m dans le petit intestin -> déficience B12 et anémie
mégaloblastique)
▪ La réaction des mastocytes contre des substances non-pathogènes cause l’hy-
persensibilité de type 1 (allergie)
o Différents types d’IgE contre plusieurs sortes d’Ag, qui se
lient à différents types de FcεR1 sur une cellule -> un
même mastocyte réagit à plusieurs Ag grâce à ça !
▪ NB : pour activer la cellule, un Ag doit lier au
moins 2 IgE différents (sur 2 FcεR1 -> cross link) =>
Signifie que l’Ag doit avoir au moins 2 épitopes re-
connus par 2 IgE différents pour que le mastocyte
s’active !
- Maladie génétique liée à l’X (-> touche surtout les hommes) et causée par l’ab-
sence de CD40 ligand, qui permet l’activation des cellules B, le développement
du centre germinatif et le switch isotypique.
o Pas d’Ac spécifique produits -> taux d’IgM très haut mais pas d’IgG, d’IgA
ou d’IgE
▪ Mauvaise réponse immunitaire et pas de centres germinatifs
dans leurs organes lymphoïdes secondaires
o Pas d’activation des macrophages par les LT CD4 (car dépend aussi du
CD40L) -> pas de production de GM-CSF par les macrophages (qui per-
met le développement de neutrophiles par la MO) => Pas de leucocy-
tose en cas d’infection et neutropénie !
- Les PTs touchés par cette maladie sont susceptibles aux infections par des bac-
téries pyrogènes. Présence de plaies et de cloques dans la bouche et la gorge
(car pas de neutrophiles pour les protéger des bactéries)
- TTT : perfusions d’Ig régulières et ATB si infections, injection de GM-CSF
Partie 1 :
Réactions d’hypersensibilité :
- Il peut arriver qu’une molécule sans danger stimule une réponse immunitaire qui génère une
mémoire immunologique -> lors des expositions suivantes, réponse immune, inflammation et
dommages tissulaires => réaction d’hypersensibilité
o L’atopie est une prédisposition aux allergies. Elle touche 40% des caucasiens et
augmente (chaque génération d’enfants a plus d’allergies que leurs parents)
- Il existe 4 types de réactions d’hypersensibilité, toutes causées par une réponse du système
immun mais qui se différencient selon le mécanisme en cause :
• Réaction d’hypersensibilité de type 1 (= allergie) : Causée par les IgE (cf. APP5) :
- Liaison d’un allergène avec un IgE fixé au récepteur FcεR1 d’un mastocyte, basophile ou
éosinophile -> dégranulation -> inflammation et symptômes d’importance variable
o L’hypersensibilité de type 1 est aussi appelée hypersensibilité immédiate car la
réaction se fait directement après l’exposition à l’allergène
• Réaction d’hypersensibilité de type 3 : Causée par des complexes immuns (Ag et IgG) :
- Des complexes immuns d’antigène et d’IgG forment des dépôts sur les parois des petits
vaisseaux sanguins ou dans les alvéoles des poumons -> activation du complément et des
phagocytes -> inflammation -> dégâts tissulaires
o Se font souvent suite à l’administration d’Ac ou d’autres protéines d’origine animales
(ex : insuline de porc, etc. -> diabétiques TTT par insuline humaine synthétique
maintenant)
• Réaction d’hypersensibilité de type 4 : Causée par des cellules T spécifique pour un antigène
(en général CD4 TH1), qui réagissent à des épitopes de protéines étrangères ou de protéines
de l’organismes modifiées chimiquement
- Lors du contact avec une substance, de petites quantités de cette dernière pénètrent la peau
-> ses ions réagissent avec des protéines du corps et s’y lient -> internalisation et dégradation
de ces protéines (toujours liées à la substance) qui sont présentées sur des CMH2 -> reconnus
par LT CD4 TH1 -> attaque de la zone de peau en contact avec cette substance (ex : allergie au
nickel)
o Peut aussi se faire via des LT CD8 (ex : allergie au sumac vénéneux) : même mécanisme
mais présentés sur des CMH1 -> activation des CD8 qui attaquent la zone en contact
avec la substance
o L’hypersensibilité de type 4 est aussi appelée hypersensibilité retardée car les
symptômes apparaissent uniquement après 1-3 jours
Transplantation :
1. Sang :
- Le sang est le tissu le plus souvent transplanté. Il est séparé en érythrocytes, plasma et
plaquettes -> on donne uniquement la partie dont le PT a besoin (plasma : remplace le liquide
perdu, érythrocytes : augmente la respiration et le métabolisme, plaquettes : diminue les
saignements)
- Les érythrocytes n’expriment pas de CMH -> On doit uniquement vérifier la compatibilité des
antigènes ABO et Rhésus D (tous deux présents sur les GR) avant la transfusion :
• Système ABO : antigènes à la surface des GR qui ont un polymorphisme structurel au niveau
d’un carbohydrate des glycolipides de la membrane. Seuls les groupes A et B (pas le O) peuvent
poser problème lors d’une transfusion :
- Les antigènes A et B ressemblent à la structure de carbohydrates à la surface de bactéries
commensales (du tube digestif) auxquelles tout le monde est exposé -> Si on n’a pas un de ces
antigènes, on fait des Ac contre ces Ag bactériens => Les personnes du groupe O ont des IgG
contre les Ag A et B, celles du groupe A contre les B, etc.
o Si on transfuse qqn avec le mauvais groupe -> réaction
d’hypersensibilité de type 2 (un Ag reconnu comme
étranger est présent sur les GR transfusés -> IgG s’y
fixent) -> complément et destruction de ces cellules
(réaction hémolytique), qui cause :
▪ Echec de la transfusion
▪ De la fièvre, des frissons, un choc, une
insuffisance rénale et même la mort
• Système Rhésus D :
- Si une personne Rhésus – reçoit du sang Rhésus + -> réponse des Ac contre l’Ag Rhésus D
o Toute transfusion avec du sang Rhésus + sera dangereuse par la suite
o Une femme Rhésus – qui reçoit du sang Rhésus + est à risque de maladie hémolytique
du nouveau-né pour ses prochaines grossesses !
2. Organes solides :
- Avant une greffe, l’organe du donneur comme le receveur sont déjà en inflammation :
o Receveur : par la chirurgie et éventuellement la dialyse (si transplantation rénale) ->
son système immunitaire est déjà « prêt » à attaquer la greffe avant de la recevoir
o Donneur : en général mort d’une façon violente (-> stress) et ischémie durant le
transport de l’organe -> complément, activation de l’endothélium, infiltration de
leucocytes et cytokines => Moins si le donneur est vivant (possible pour rein et foie)
et si l’organe est prélevé sur place (moins d’ischémie)
- Les réactions immunes dans le cadre de greffe se font à cause de différences génétiques entre
le donneur et le receveur (principalement au niveau des HLA1 et 2)
- 2 types d’alloréaction (= réaction immune contre un organe venant de la même espèce)
peuvent se produire :
o Rejet de la greffe : lors de transplantation d’organes solides : système immun du
receveur attaque l’organe du donneur
o Maladie du greffon contre l’hôte (GVH) : lors de transplantation de CSH (où le système
immun du patient a été détruit au préalable) : la greffe (cellules T du donneur) attaque
les tissus du receveur (touche ± tous les PTs qui reçoivent une greffe de CSH)
- Certains types de greffe ne sont pas concernés par ces problèmes de compatibilité :
o Autogreffe : tissu transplanté vient du receveur (ex : lors de brûlures, on prélève de la
peau saine pour la mettre à l’endroit lésé pour faciliter la guérison)
o Isogreffe : transplantation entre 2 individus génétiquement identiques (jumeaux)
1. Sang :
- Réaction d’hypersensibilité de type 2 (IgG contre ABO ou RhD) (cf. plus haut) -> hémolyse, qui
cause :
o Echec de la transfusion
o De la fièvre, des frissons, un choc, une insuffisance rénale et même la mort
2. Organes solides :
• Rejet hyperaigu : réaction d’hypersensibilité de type 2 dûe aux antigènes ABO ou aux HLA 1
(et 2). Causes :
- Les antigènes ABO : sont aussi présents sur les cellules endothéliales (en plus des GR) -> Si le
receveur d’une greffe est non-compatible avec le groupe ABO du donneur, ses IgG se lient aux
vaisseaux sanguins de la greffe (réaction d’hypersensibilité de type 2) -> complément et
cascade de la coagulation -> obstruction et fuite des vaisseaux -> hémorragie -> rejet hyperaigu
(peut se faire avant que le patient sorte du bloc !)
- Les HLA1 : ils sont aussi exprimés sur les cellules endothéliales -> si des Ac préexistants contre
ces HLA-1 sont présents chez le receveur -> rejet
- Les HLA2 : normalement pas exprimés sur l’endothélium, mais le sont en cas d’infection,
d’inflammation ou de trauma -> les 3 sont là lors d’une transplantation -> HLA2 sur
l’endothélium, qui peut être reconnu par des Ac du receveur !
- Les anticorps contre les HLA1 et 2 peuvent être produits lors de 3 différentes situations (et
donc déjà être présents lorsque le PT reçoit la greffe) :
1. Grossesse :
- Dans la majorité des grossesses, le fœtus exprime les HLA du père -> pas d’échanges entre
la circulation de la mère et du fœtus lors de la grossesse (barrière placentaire) mais lors de
l’accouchement, des cellules fœtales entrent en contact avec le sang maternel -> réaction
immune -> production d’Ac contre les HLA du père
o Plus une femme a eu d’enfants, plus elle aura d’Ac anti-HLA -> plus le risque de
rejet hyperaigu est élevé (mais pas d’effet sur les grossesses suivantes) !
2. Transfusion sanguine :
- On ne teste pas la compatibilité HLA lors d’une transfusion sanguine -> les leucocytes et
les plaquettes présentes ont des HLA -> réaction immune et production d’Ac
3. Transplantation précédente :
- Plus un patient a été transplanté par le passé, plus son PRA sera haut !
- Il n’existe pas de traitement du rejet hyperaigu (sauf le retrait de la greffe) -> pour l’éviter, on
fait avant la greffe :
o Un cross-match ABO
o Un cross match HLA : On met des lymphocytes du donneur en contact avec le sérum
du receveur pour voir s’ils se font lyser par ses Ac. Pour voir s’il y a des Ac contre les
CMH1 ou 2, on sépare les LT et les LB du donneur :
▪ Si réaction contre les LT et les LB -> Ac contre les HLA1
▪ Si réaction que contre les LB -> Ac contre les HLA2
o Autre méthode pour le cross-match HLA : cytométrie de flux -> permet de voir si les
Ac du receveur se sont liés aux lymphocytes du donneur (-> plus sensible car tous les
isotypes d’Ac sont alors détectés, pas que ceux qui fixent le complément (et qui lysent
la cellule avec le MAC))
• Tableau récapitulatif :
Type de rejet Type de réaction d’hypersensibilité et Ac/ cellule impliqués Délai d’apparition
Incompatibilité ABO ou RhD Type 2 -> IgG contre ABO ou RhD Immédiat
Rejet hyperaigu Type 2 -> IgG contre ABO ou HLA1 (ou 2) Immédiat
Rejet aigu ou GVH Type 4 -> LT Quelques jours
Rejet chronique Type 3 -> IgG contre HLA1 -> complexes immuns Mois - années
Partie 2 :
Système interféron de type 1 :
- Le système interféron permet de lutter contre les infections virales
- L’ARN viral est détecté dans le cytoplasme par les récepteurs RIG-1 et MDA-5 (2 types de RLR,
RIG-Like Receptors) -> ont 1 domaine de reconnaissance et 2 domaines CARD qui interagissent
avec MAVS (Mitochondrial AntiViral Signaling protein, à la surface des mitochondries) ->
phosphorylation, dimérisation et activation d’IRF3 (Interferon-Response Factor 3, un FT) -> agit
avec NF-κB et AP-1 -> transcription d’IFN-β, qui agit de façon autocrine et paracrine :
o Liaison d’IFN-β à son récepteur (associé à des kinases (Jak1 et Tyk2) -> réponse
interféron : production de différentes protéines :
▪ Protéines interférant avec la réplication virale :
• Oligoadenylate synthetase -> active des endoribonucléases ->
dégradation de l’ARN viral)
• Protéine kinase R (PKR) : phosphoryle et inhibe elF-2 (facteur
d’initiation -> pas de synthèse de protéines virales -> pas de virions)
▪ Facteurs de transcription pour d’autres IFN de type 1 :
• IRF7 : IFN-α et IFN-β (agit SANS NF-κB et AP-1) -> feedback positif par
IFN-β -> de plus en plus d’IFN sont produits !
- De façon générale, les IFN de type 1 permettent donc d’interférer avec la réplication virale
dans la cellule infectée, de préparer les cellules voisines à une infection, d’alerter le système
immunitaire et de rendre les cellules infectées plus vulnérables à une attaque des lymphocytes
CD8 => Comme toutes les cellules du corps peuvent subir une infection virale, elles ont toutes
des récepteurs aux IFN de type 1 et presque toutes les cellules peuvent produire des IFN 1
- Les cellules dendritiques plasmacytoïdes (phénotype entre les lymphocytes et les cellules
dendritiques, avec un cytoplasme ressemblant aux plasmocytes) sont spécialisées dans la
sécrétion d’IFN de type 1 (en sécrètent 1000 fois plus que les autres cellules) -> cellules
productrices d’IFN professionnelles
- Présentes dans le sang (<1% des leucocytes) et dans les tissus lymphoïdes uniquement
- Détectent les infections virales avec des R TLR7 et 9 -> MyD88 -> activation d’IRF7 ->
production de tous les IFN de type 1 (en 6h, 60% des protéines produites par ces cellules sont
des IFN) -> vont dans la lymphe et le sang -> réponse interféron dans toutes les cellules du
corps et empêche la propagation de l’infection !
Cellules NK :
- Les cellules NK sont des lymphocytes de grande taille qui répondent rapidement aux infections,
cancers ou autres stress (-> lymphocytes mais agissent dans l’immunité innée). Les cellules NK
ont la plupart des molécules de surface des LT (et pas de marqueur exprimé que par les NK et
par toutes les NK) -> une cellule NK est un lymphocyte qui exprime CD56 et n’a pas de CD3 à
sa surface
- Pour les infections virales, ils ont 2 fonctions :
o Tuer les cellules infectées -> plus de réplication virale et l’infection ne
se propage pas
o Maintenir et augmenter la réponse inflammatoire dans le tissu
infecté : sécrètent IFN-γ -> active les macrophages qui phagocytosent
plus de particules virales et augmentent leur production de cytokines
(dont IL-12, qui active plus de cellules NK -> feedback positif)
- Les cellules NK permettent donc de se défendre contre les pathogènes intra-
et extracellulaires : elles exercent pendant la réponse innée les mêmes
fonctions que les cellules T durant l’immunité adaptative -> contrôlent la
réplication et la propagation du virus en attendant que les LT CD8 soient
produits !
- Les cellules NK ont des TLR3, 7 et 8 (TLR3 et 8 uniquement sur les cellules NK) -> reconnaissent
leurs ligands sur le site de l’infection -> leur activation se fait aussi via ces R (et pas que par les
IFN)
o TLR3 : reconnaît les ARN double-brins viraux
o TLR7 et 8 : reconnaissent les ARN simple-brins
- Les TLR permettent aussi de synthétiser des IFN de type 1 -> ↗ recrutement et activation de
cellules NK !
o TLR3 -> TRIF -> activation d’IRF3 -> TNF-β (pas via MyD88)
o TLR7, 8 et 9 -> MyD88 -> IRF7 -> TNF-α et -β
- Le plus souvent, les récepteurs inhibiteurs des cellules NK reconnaissent les CMH1 (et les
activateurs d’autres protéines structurellement proches des CMH1, mais exceptions)
- De façon générale, les ligands des R des cellules NK sont des protéines mais pas des
carbohydrates (comme la plupart des autres R de l’immunité innée)
- Pour certaines infections virales : l’interaction entre un CD8 naïf et une cellule dendritique
suffit pour l’activer :
o Signal 1 et 2 -> activation du CD8 -> production d’IL-2 et du récepteur à l’IL-2 à haute
affinité par le CD8 -> action autocrine de l’IL-2 -> prolifération et différenciation
▪ NB : les CD8 naïfs ont uniquement un R à faible affinité pour l’IL-2 -> IL-2 agit
uniquement sur les CD8 activés (qui ont le R à haute affinité)
- Pour d’autres infections virales : la cellule dendritique ne suffit pas pour activer le CD8 -> aide
de LT CD4 effecteurs spécifiques pour le virus : la cellule dendritique lie les 2 LT à la fois : le
CD4 reconnaît le complexe peptide viral : CMH2 de la cellule dendritique et le CD8 le complexe
peptide viral : CMH1 de la cellule dendritique
o Activation du CD4 -> production et sécrétion d’IL-2
o Production du R à haute affinité pour l’IL-2 par le CD8 (produit après son interaction
avec la cellule dendritique) -> liaison de l’IL-2
▪ La combinaison de ces signaux intracellulaires venant du R à IL-2, du TCR, du
CD8 et du CD28 permettent l’activation et la prolifération du CD8
- Après avoir fait une synapse immunologique avec leur cellule-cible, les LT effecteurs relâchent
sur cette dernière des cytokines (CD4 et CD8) ou cytotoxines (uniquement CD8)
o Pour faire cela, les LT effecteurs forment une synapse immunologique avec leur
cellule-cible -> les médiateurs relâchés n’agissent que sur cette cellule
▪ Les cytokines sont produites seulement après que la synapse immunologique
soit faite (jamais stockées) -> changent l’expression génique de la cellule-cible
▪ Les cytotoxines (par les CD8 : granzyme, perforine, serglycine et granulysine)
sont déjà produites et stockées dans des granules -> lyse de la cellule-cible
- NB : les LT CD8 et les cellules NK fonctionnent plus ou moins de la même manière. Différence
dans la reconnaissance des cellules infectées :
o CD8 : par un seul récepteur -> reconnaissance très spécifique (réponse adaptative)
o NK : plusieurs récepteurs -> reconnaissance plus large (réponse innée)
Mémoire immunologique :
- La mémoire immunologique est constituée par les plasmocytes, les lymphocytes B et T
mémoire
• Plasmocytes mémoire :
- La mémoire immunologique permet une réponse immune plus rapide et efficace lors de la
deuxième infection -> tellement efficace que souvent pas de symptômes !
- Après la fin d’une infection, il reste beaucoup d’Ac spécifiques dans le sang, la lymphe, les
tissus et la surface des muqueuses pendant quelques mois -> immunité protective : si le même
pathogène réinfecte le corps, il est directement coaté par des IgA et IgG -> neutralisé avant de
pouvoir infecter les cellules et de se répliquer -> pas de maladie ni d’activation d’une nouvelle
réponse adaptative
=> Evite d’être réinfecté par une maladie saisonnière (ex : grippe)
- Les Ac spécifiques diminuent après environ 1 an car les plasmocytes ont une durée de vie
relativement courte, et meurent par différents mécanismes :
o Complexes immuns se liens à FcγR2B1 -> apoptose
o Perte de contact avec les cellules stromales de la MO -> pas de signaux de survie ->
apoptose (compétition avec les plasmocytes activés par une infection plus récente et
qui viennent dans la MO)
- Les Ac spécifiques restent tout de même à un niveau stable toute la vie grâce à des
plasmocytes mémoire dans la MO qui interagissent avec les cellules stromales -> reçoivent de
l’IL-6 (signal de survie)
o Si nouvelle infection : ces Ac se lient directement au pathogène -> les cellules de
l’immunité innée l’éliminent plus facilement -> peut suffire à éliminer l’infection (et
sinon les Ac permettent aux APC de présenter l’Ag plus rapidement pour avoir une
nouvelle réponse adaptative)
- Lors de la 2ème réponse immune (si infection et que les Ac au niveau stable et l’immunité innée
ne peut pas le vaincre) : les cellules mémoire ont plusieurs avantages -> meilleure réponse :
o Beaucoup plus de cellules spécifiques au pathogène que lors de la première réponse
o Les cellules mémoire sont plus facilement activées que les cellules naïves
o Les LB mémoire ont déjà fait leur switch isotypique, leurs hypermutations somatiques
et leur maturation d’affinité -> directement IgA, IgG et IgE, qui sont plus efficaces que
les IgM fait au début de la première réponse
▪ En plus, nouvelles hypermutations et maturations d’affinité des Ac -> Ac plus
efficaces -> pathogène plus vite éliminé (presque pas de symptômes)
- Les nouvelles hypermutations et maturation des LB lors de la 2ème réponse fait que la nouvelle
génération de LB mémoire produite est encore meilleure que celle d’avant -> à chaque
nouvelle infection par le même pathogène, la réponse immune devient meilleure -> réponse
de plus en plus rapide et efficace !!!
- Contrairement aux lymphocytes naïfs, les cellules mémoire n’ont pas besoin d’être stimulées
régulièrement par leur Ag pour survivre. Même si la population de cellules mémoire survit,
individuellement, les cellules mémoire ont une durée de vie limitée : une petite fraction se
divise donc régulièrement pour compenser les cellules qui sont mortes
o Cette activation et différenciation est Ag-indépendante et se fait via des
cytokines produites par les cellules stromales dans la MO (IL-7 et IL-17 pour les CD4 et
CD8)
- Dans les semaines ou mois suivant une infection, le nombre de LB mémoire est maximal et est
maintenu pour la vie : il y a 10 à 100 x plus de LB mémoire que de LB naïfs spécifique au
pathogène (qui avaient été activés lors de la 1ère réponse)
- Pour être sûr qu’il n’y ait pas d’IgM (faible affinité) qui soient produits lors de la 2ème réponse
immune (mais que les IgG, IgA et IgE), les LB mémoire sont activés et les LB naïfs inhibés :
o Des complexes immuns (Ag + Ac produits lors de la 1ère réponse) se lient aux BCR des
LB naïfs et à leur FcγR2B1 (uniquement sur LB naïfs mais pas sur les mémoire) -> le
cross-linking de ces 2 récepteurs inhibe les LB naïfs spécifiques à cet Ag -> apoptose
o Il ne reste donc que les LB mémoire pour répondre à l’infection (leur liaison à l’Ag les
active en plasmocytes) -> Que des IgA, IgG et IgE à haute affinité et ayant fait leurs
hypermutations somatiques sont produits (mais les cellules mémoire produisent
principalement des IgG1)
Vaccins :
- Les vaccins permettent de produire des plasmocytes, lymphocytes B et lymphocytes T
mémoire tout comme le ferait une infection. Selon le vaccin, les cellules mémoire et les Ac
qu’elles produisent persistent pour une durée plus ou moins longue (ex : variole : entre 75 ans
et la vie/ diphtérie : 19 ans / rougeole : 200 ans)
- Il existe différents types de vaccins :
1. Vaccins viraux :
• Vaccins inactivés (= virus tué ou inactivé) :
- Vaccins constitués de particules virales qui ne peuvent pas se répliquer : on prend le virus et
on le traite chimiquement avec de la formaline ou physiquement avec de la chaleur ou des
irradiations -> inactivation de l’ADN -> pas de réplication possible mais réaction contre les
autres constituants du virus -> mémoire immunologique
o Désavantage : on doit produire de grandes quantités de virus pathogénique avant de
les inactiver -> risque de contamination
o Exemples : grippe, rage
2. Vaccins bactériens :
- Peuvent être faits contre la bactérie entière, ses toxines ou les polysaccarides de sa capsule
• Vaccins dirigés contre les toxines bactériennes : ressemblent aux vaccins à sous-unité (car que
les toxoïdes sont administrés)
- Certaines maladies bactériennes sont uniquement causées par les toxines sécrétées par les
bactéries (ex : diphtérie et tétanos)
- Pour faire des vaccins contre ces toxines : on purifie les toxines -> traitées avec de la formaline
pour détruire leur activité toxines -> formation de toxoïdes (= protéine inactivée mais avec
une activité antigénique) -> réponse immune et formation d’Ac contre les toxines -> si
exposition : se lient directement aux toxines et les neutralisent -> pas de maladie !
o Exemples : diphtérie et tétanos
• Vaccins dirigés contre les polysaccharides de la capsule bactérienne : -> vaccins conjugués et
adjuvant
- La capsule externe des bactéries et les polysaccharides qui la composent définit la spécificité
de la bactérie pour une espèce et un type de cellule donné (qu’elle pourra infecter) -> capsule
détermine l’antigénicité et la pathogénicité de la bactérie
o La capsule empêche aussi la fixation du complément à la bactérie par la voie
alternative
- Les vaccins contre la capsule permettent de former des Ac contre elle -> s’y fixent -> activation
du complément par la voie classique -> élimination de la bactérie !
o Exemples : pneumocoques, salmonelles, méningocoques (méningite), haemophilus
influenzae (ottites, méningites, etc.), escherichia coli, klebsiella pneumoniae,
bacteroïdes fragilis
• Adjuvants :
- Les vaccins inactivés ou atténués peuvent produire une réponse immune mais pas les vaccins
à sous-unité ou conjugués (car pas détectés par les TLR ou autres R de l’immunité innée) -> on
ajoute un adjuvant, qui permet de déclencher la réponse immune et une inflammation au site
de la vaccination
- Les adjuvants peuvent être :
o Un pathogène : ex : DTP (toxoïdes de la Diphtérie et du Tétanos et b. Pertussis
(bactérie) inactivée -> vaccin combiné) : la présence de la bactérie permet :
▪ De stimuler l’immunité innée (-> adjuvant) : inflammation -> réponse
immunitaire contre B. Pertussis et les toxoïdes de la diphtérie et du tétanos
=> Production d’Ac et protection contre les 3 maladies !
o Autres substances : soit chimiques, soit composants de microbes pour stimuler le
système immun ou des molécules qui miment leur action
▪ Alun (forme d’hydroxyde d’aluminium) -> sûr mais pas très puissant
▪ MF59 (squalène, utilisé par exemple dans le vaccin contre la grippe)
- Les cellules T CD4 aident d’autres cellules du système immunitaire à éliminer les pathogènes.
Le type de réponse immunitaire varie en fonction du pathogène et du site de l’infection :
o La voie de différenciation des cellules T (et donc les propriétés des CD4) se fait en
fonction de l’environnement local (cytokines), du tissu atteint, du type de pathogène
et de la réponse innée contre celui-ci (qui produit les cytokines et présente les Ag aux
CD4 avec les cellules dendritiques, toutes deux rejoignant l’OLS où sont les LT naïfs)
- Les cellules T effectrices forment une synapse immunologique avec leur cellule cible et
relâchent sur elle leurs molécules effectrices : les cytokines (faites par tous les LT, changent le
comportement de la cellule-cible) ou les cytotoxines (uniquement par les LT CD8, tuent la
cellule cible)
- Les cytokines sont uniquement produites quand le LT effecteur a fait une synapse avec sa
cellule-cible (et ne sont pas stockées, contrairement aux cytotoxines). Elles peuvent avoir une
action :
o Autocrine -> amplifient la réponse immune
o Paracrine -> communication et coopération entre les différentes cellules immunitaires
- Il existe différents types de cytokines :
o Interférons : protéines antivirales
o Interleukines : médiateurs entre les leucocytes
o Lymphokines : cytokines faites par lymphocytes
o Chémokines : cytokines chémotactiques
- Les cytokines ont différentes propriétés :
o Pléiotropiques : une seule cytokine a plusieurs fonctions sur différentes cellules
o Redondantes : plusieurs cytokines ont la même fonction sur la même cellule
o Plusieurs types de cellules produisent la même cytokine
o Les cytokines agissent en réseau, cascade, et peuvent avoir des effets synergiques ou
antagonistes
o Elles sont hautement régulées au niveau transcriptionnel, traductionnel, etc.
o Les anticytokines sont des récepteurs solubles, des autoanticorps, des antagonistes
des cytokines ou des cytokines avec des effets opposés
- La population de cellules T CD4 effectrices est très hétérogène : il existe 5 types de cellules T
helper (CD4). On les différencie en fonction des cytokines et des facteurs de transcription qui
induisent leur différenciation, des cytokines qu’elles produisent et des cellules qu’elles aident.
o Ces 5 types sont : TH1, TH2, TH17, Tfh (T follicular helper) et Treg (T regulatory)
o Différenciation en TH1 : Cytokine IFN-γ (produites par les cellules NK) ->
induit l’expression de T-bet (facteur de transcription) -> différenciation en
TH1 et synthèse d’IFN-γ par la TH1 dans l’OLS -> plus de cellules T naïves se
différencient en TH1 (feedback positif)
o NB : La cytokine effectrice des lymphocytes T CD8 est aussi l’IFN-γ
• Tfh : Permettent l’activation des cellules B naïves et leur différentiation en plasmocytes ->
production d’Ac contre le pathogène (Ac opsonisant -> améliore indirectement la phagocytose
par les macrophages)
o Différenciation en Tfh : Cytokine : IL-6 -> expression de Bcl6 (FT) -> expression de
CXCR5 par les Tfh (le récepteur à CXCL13) -> se lie à CXCL13 et migre de la zone T du
follicule à la zone B (follicule primaire) -> se lie à une cellule B présentant le bon Ag sur
son CMH2 -> production de CD40 ligand (-> différenciation de la cellule B en
plasmocyte) puis d’IL-21 (-> switch isotypique) -> production du bon Ac en fonction du
type d’infection (IgE si parasitaire et IgG si bactérien)
o NB : les cellules B et Tfh sont spécifiques pour différents épitopes du même antigène
-> = reconnaissance croisée
o NB : Les Tfh sont issus de TH1, TH2 ou TH17 -> se différencient ensuite en Tfh
▪ Selon la cellule dont laquelle ils sont issus : autre facteur de transcription (ex :
T-Bet si TH1) et autre cytokine (ex : IFN-γ si TH1) -> différents Ac produits
- A la fin d’une infection, les LT peuvent aussi être inhibé par la protéine CTLA-4 :
o CTLA-4 est exprimée par les LT d'une fois qu'ils ont fait leur réponse contre
leur Ag (et doivent être inactivés) -> interagit avec les molécules B7 des
cellules présentatrices d’Ag -> inhibition
▪ Si B7 se lie à CD28 -> activation
▪ Si CTLA-4 exprimé : plus d'affinité que CD28 -> inhibition
- Un mécanisme semblable se fait par PD-1 (Programmed cell Death 1), également
exprimé par les cellules T en fin d’infection -> se lie à ses ligands (PD-L1 et PD-L2) sur les APC
-> activation de PD-1 -> anergie de la cellule T (ne répond plus aux Ag)
o NB : on peut utiliser des TTT anticancéreux qui inhibent PD-L1 ou PD-1 pour garder
les CD8 actifs -> tuent les cellules tumorales
Tableau récapitulatif :
- Lorsqu’un pathogène est éliminé, les IgE restants se lient aux récepteurs FcεR1 des mastocytes
qui, grâce à leur durée de vie prolongée, deviennent un « dépôt » d’IgE spécifiques -> mémoire
de la réponse primaire (NB : Les IgE se lient aussi aux basophiles et aux éosinophiles mais
vivent moins longtemps -> mémoire et réponse immédiate par les mastocytes)
o Les FcεR1 des mastocytes sont liés à des IgE spécifiques pour plusieurs Ag -> répondent
à une grande diversité d’Ag de façon très rapide : lors d’une deuxième rencontre avec
l’Ag, ils relâchent les médiateurs de l’inflammation contenus dans leurs granules ->
réponse immédiate puis synthèse d’autres médiateurs pour une réponse plus longue
- En plus des récepteurs FcεR1, les mastocytes expriment des TLR et des FcR pour les IgA et les
IgG -> contribuent à la fois aux réponses innée et adaptative à une infection
o Activation via FcεR1 : dégranulation et synthèse d’eicosanoïdes (leucotriènes, etc.)
o Activation via les autres récepteurs : synthèse et sécrétion de cytokines (différentes
selon le type de pathogène) -> recrutement de neutrophiles, éosinophiles et de LT
effecteurs dans le tissu (selon les cytokines) / production de facteurs de croissance
pour la réparation du tissu
- Il existe deux types de mastocytes (selon leur localisation et le type de protéases qu’ils
produisent) :
o Mastocyte conjonctif : produisent la chymotryptase (protéase)
o Mastocyte muqueux : produisent la tryptase (protéase)
▪ NB : leur développement dépend des cellules T effectrices dans les
muqueuses (absents si déficience en LT)
▪ Dans les intestins, les mastocytes muqueux ne répondent pas au microbiote
mais ont une réponse via les IgE contre les parasites
• Eosinophiles :
- Granulocytes, contiennent des granules remplies de protéines basiques riches en arginine
- Surtout présents dans les tissus (très peu dans le sang), surtout le TC sous l’épithélium des
tractus respiratoire, gastrointestinal et urogénital
- Quand sont activés -> dégranulation -> relâchement de médiateurs de l’inflammation et de
molécules toxiques préformées qui tuent le pathogène (péroxidase, collagénase, protéine
basique majeure, neurotoxine, protéine cationique)
o Dans un second temps, synthèse et sécrétion de prostaglandines, leucotriènes et
cytokines -> amplifient la réponse inflammatoire (en activant les cellules épithéliales
et en recrutant des leucocytes (dont des éosinophiles supplémentaires))
- Comme l’activation des éosinophiles cause des dégâts aux tissus de l’hôte, elle est contrôlée
par plusieurs mécanismes :
o Si pas d’infection : peu de production
d’éosinophiles par la MO -> nombre peu
important
o Infection ou Ag qui stimule les TH2 -> IL-5 ->
augmentation de la production d’éosinophiles
par la MO -> migration dans les tissus via des
chémokines (principalement CCL11 ou
éotaxine, produite par les cellules endothéliales
activées, les LT et les monocytes), qui se lient à
CCR3
o Activité des éosinophiles régulée par leur
sensibilité aux stimuli externes, via la régulation
de l’expression de FcεR1 :
▪ Repos : pas de FcεR1 -> pas de liaison
aux IgE -> pas de
▪ dégranulation
▪ Inflammation : cytokines et chémokines -> expression de FcεR1 et
augmentation des autres récepteurs (Fcγ, R au complément, etc.) -> activation
- Dans le cas d’une réaction allergique, la dégranulation des mastocytes et l’activation des TH2
activent les éosinophiles
o Leur présence est caractéristique d’une inflammation allergique chronique (les
éosinophiles sont la principale cause de dégâts des voies aériennes dans l’asthme
allergique
Réactions d’hypersensibilité :
- Il peut arriver qu’une molécule sans danger stimule une réponse immunitaire qui génère une
mémoire immunologique -> lors des expositions suivantes, réponse immune, inflammation
et dommages tissulaires => réaction d’hypersensibilité
o L’atopie est une prédisposition aux allergies. Elle touche 40% des caucasiens et est
en augmentation (chaque génération d’enfants a plus d’allergies que leurs parents)
- Il existe 4 types de réactions d’hypersensibilité, toutes causées par une réponse du système
immun mais qui se différencient selon le mécanisme en cause :
- Les réactions allergiques ont une phase immédiate et une phase tardive :
o La phase immédiate se fait en quelques minutes et est causée par la
dégranulation des mastocytes suite à la liaison des IgE à leur surface avec un
Ag -> dure jusqu’à 30 minutes, intensité et symptômes variables (selon où
est l’allergène)
o La phase tardive apparaît 6-8h plus tard et est due à la production et au
relâchement de leucotriènes, chémokines et cytokines par les mastocytes,
ainsi que par le recrutement cellulaire que cela engendre -> réaction plus
longue
- NB : On utilise ces réactions pour tester la sensibilité d’une personne à des
allergènes : on injecte des allergènes en sous-cutané et on regarde si une réaction se
produit (urticaire, érythème et œdème pour la phase immédiate et œdème plus diffus pour la
phase tardive)
o On peut aussi faire inhaler des allergènes (ou de l’histamine) et réaliser un peak-flow
pour voir si une réponse au niveau respiratoire se produit (asthme allergique) -> le PF
diminue au moment de la phase immédiate puis lors de la phase tardive
- La puissance d’une réaction allergique varie selon le nombre d’IgE que la personne a produit
lors de la première exposition, de la quantité d’allergène présent et de sa voie d’entrée dans
le corps :
- Ce type de réaction peut également mener à l’asthme allergique, une malade grave qui touche
300 millions de personnes dans le monde :
o Lors de l’inhalation d’un allergène : dégranulation des mastocytes dans les voies
aériennes inférieures -> bronchoconstriction, toux (pour expulser l’allergène),
augmentation des sécrétions (mucus), œdème (augmentation de la perméabilité
vasculaire) et arrivée de cellules inflammatoires (dont éosinophiles et TH2) -> dyspnée
o La phase tardive cause plus de lésions que pour les allergies cutanées : recrutement
de leucocytes (éosinophiles, TH2 et neutrophiles), qui envahissent la muqueuse
respiratoire -> sécrétion de cytokines -> lésions tissulaires et recrutement de plus de
TH2 et d’éosinophiles :
- NB : L’histamine se lie au récepteur H2 sur les mastocytes de la peau et les basophiles et limite
sa propre sécrétion ainsi que celle d’autres médiateurs (rétrocontrôle négatif) -> limite la
réaction allergique dans la peau et le sang
o Les mastocytes des poumons n’ont PAS ce mécanisme de feedback négatif!!!
• Allergie cutanée (urticaire, angioedème et eczéma) : dus à des allergènes dans la peau :
- Un allergène peut être amené dans la peau par le sang (si absorption intestinale ou par le
sang), par une piqûre, etc. Dans la peau : dégranulation des mastocytes -> histamine ->
urticaire et œdème
- En cas d’activation des mastocytes situés plus profondément dans le tissu sous-cutané ->
œdème plus diffus : = angioedème
o NB : l’urticaire et l’angioedème peuvent être des manifestations d’anaphylaxie
(allergène va dans la peau via le sang)
- L’eczéma (ou dermatite atopique) est une réaction allergique prolongée de la peau qui touche
surtout les enfants :
o Réaction ressemblant à celle dans les bronches lors de l’asthme asthmatique (touche
souvent les gens avec un AF d’asthme ou rhinite allergique) : Dû à une perte de la
fonction protectrice de la peau (souvent mutations dans les protéines (filagrine)
formant la couche cornée) -> entrée d’allergène dans la peau -> activation des TH2 ->
production d’IgE, activation des éosinophiles et lésions
o Associé à de hauts taux d’IgE mais pas de corrélation entre ce taux ou une exposition
à un allergène et la sévérité de l’eczéma -> étiologie mal connue
- Adrénaline :
o Reforme les jonctions serrées entre les cellules épithéliales -> ↘
perméabilité vasculaire, œdème et perte de liquide -> ↗ TA
o Relaxation du muscle lisse bronchique -> bronchodilatation
o Stimulation cardiaque -> ↗ TA
o Inhibe la dégranulation des mastocytes (via effet β2-agoniste)
• Nouvelles approches : TTT ciblant les voies de signalisation qui augmentent la réponse des IgE
(ex : inhibiteurs des cytokines IL-4, -5 ou -13)
- Ex : Atc monoclonaux vs IL-5 (produits par les Th2) permet de réduire le nombre d'éosino-
philes et pas d'effets indésirables (car les Th2 semblent être dirigés que contre les hel-
minthes -> comme il n'y en a plus dans nos pays, les patients n'ont pas d'effets indési-
rables (diminution des réactions allergiques sans atteinte de l'immunité !))
- Quand la tolérance du soi est perdue, l’immunité adaptative est dirigée contre les constituants
du corps -> cherche à éliminer des Ag du soi : tant que tous ces Ag ne sont pas éliminés ou que
le PT meure, le corps est dans un état d’inflammation chronique et les tissus contenant l’Ag
sont envahis de lymphocytes !
o Cela empêche le fonctionnement normal des tissus atteints et crée un environnement
favorable à l’apparition d’autres réactions autoimmunes encore plus importantes
=> Les maladies autoimmunes sont des pathologies chroniques dans lesquelles la
réponse immunitaire est bloquée dans sa phase inflammatoire et destructive, qui n’est
ici jamais remplacée par une phase de réparation tissulaire
- Exemples :
- Facteur de transcription AIRE défectueux (rare, présent surtout chez les finlandais, les sardes
et les juifs iraniens) -> pas de sélection négative -> lymphocytes T CD4 et CD8 autoréactifs ->
destruction directe des cellules portant l’Ag (CD8) et Ac contre elles (CD4 via LB) -> atteinte de
plusieurs tissus (combine en général les symptômes de plusieurs maladies autoimmunes)
o Ex : Maladie polyglandulaire autoimmune (APECED) : atteintes des glandes
endocrines : ne cause pas de maladie « catastrophique » (les PTs ont une durée de vie
normale) -> atteinte des dents, des cheveux, des ongles, infection par Candida Albicans
(2 complications mortelles : carcinome des cellules squameuses et hépatite
autoimmune fulgurante)
- Atteinte des Treg (mutation de FoxP3 sur le chromosome X) : cause le syndrome IPEX
(syndrome d'immunodérégulation, polyendocrinopathie, entéropathie auto-immune lié au
chromosome X, touche surtout les garçons et très rare (136 PTs)) -> augmentation des TH17,
des éosinophiles et des IgE (mais diminution des IgA, IgM et IgG par la diarrhée) : pas
d’anomalie à la naissance mais développement en quelques mois d’un diabète T1, diarrhée,
eczéma, atteinte de la thyroïde, infections fréquentes => retard de développement et mort
durant la première année de vie si pas de transplantation de CSH
o NB : les glandes endocrines sont souvent touchées par les maladies autoimmunes car :
protéines spécifiques (pour produire les hormones) et bien vascularisés (-> plus
d’interactions avec les cellules immunitaires)
- Les allèles des gènes codant pour les HLA1 et 2 sont ceux qui ont une plus grande
association avec les maladies autoimmunes (les autres gènes codés par le complexe
HLA (ex : TNF-α) ont moins d’importance)
o Plus de maladies sont associées aux HLA2 (car présentent les peptides aux LT et ce
sont ces cellules qui sont les plus à même de provoquer une maladie autoimmune)
o Les plus fortes associations entre allèle de HLA et maladie autoimmune sont avec des
HLA1 (HLA-B27 -> spondylarthrite ankylosante et HLA-A29 -> choriorétinopathie de
type birdshot)
- Un des exemples est l’haplotype A1-B8-DR3-DQ2, qui est très fréquent chez
caucasiens (11%) et inclut des allèles pour les HLA-A, -B, -C, -DR et -DQ
o Cet haplotype est associé avec maladies autoimmunes communes
(diabète T1, SLE, myasthénie grave, hépatite autoimmune et cirrhose
biliaire primaire) -> Ces maladies sont plus fréquentes chez les caucasiens
o NB : Cet haplotype ne permet pas de savoir quel allèle de HLA est
important pour quelle maladie (car tous les allèles sont regroupés dans cet
haplotype) -> pour le savoir, on étudie ces maladies quand elles sont
associées à d'autres haplotypes d'HLA qui ont certains (mais pas tous)
allèles de HLA1 et 2 présents sur l'haplotype A1-B8-DR3-DQ2 (-> permet
d'isoler l'allèle responsable de la maladie) -> plutôt dans des populations
non-caucasiennes
-> Ex : étude sur les caucasiens pour savoir si diabète T1 venait de HLA-DQ2
ou HLA-DR3 ou les deux -> peut pas bien dire !
-> même étude sur les asiatiques et africains -> lié à HLA-DQ2 (car avaient diabète ET
HLA-DQ2 uniquement (et pas HLA-DQ2 et -DR3)
=> Dans ce cas, HLA-DR3 est dit « hitchhiking » car il intervenait dans l’analyse à cause
de son linkage disequilibrium avec HLA-DQ2
- Les maladies autoimmunes sont plus fréquentes dans les populations caucasiennes, entre
autres à cause de l’haplotype HLA-DQ2, HLA-DR3. Malgré cela, cet haplotype est très fréquent
dans cette population -> montre que :
o Même si on a un haplotype qui prédispose à une maladie autoimmune, on ne l’a pas
forcément
- La perte de tolérance des cellules T pour un antigène du soi (= première étape dans une
maladie autoimmune) est liée à UN peptide lié à UN allotype d’HLA et reconnu par UN clone
de cellule T
- Les lymphocytes T jouent un rôle plus important que les B : en effet, les Ac qui causent une
maladie autoimmune ont été produits suite à l‘activation, au switch isotypique et à la
maturation d’affinité d’une cellule B => A besoin de l’aide d’un LT CD4 pour faire ça =>
Autoimmunité des cellules B dépend de la perte de tolérance des cellules T !
o Les mécanismes d’élimination des LB autoréactifs sont moins efficaces que ceux pour
les LT (car pas de facteur AIRE dans la MO -> que les Ag présents dans la MO et la
circulation sont présentés) -> Beaucoup de LB autoréactifs circulants, qui peuvent
devenir actifs en cas de rupture de la tolérance des LT
- Les LT CD4 ont plus de risque de perdre leur tolérance contre les Ag du soi que les CD8 -> plus
de HLA2 que de HLA1 sont impliqués : cela est dû au fait que les CD4 sont plus facilement
activés que les CD8 par les Ag
- La plus grande expression de CMH1 et 2 par les cellules lors d’une inflammation peut
également causer des réactions autoimmunes : plus de présentation de peptides différents et
plus grande densité de CMH à la surface des cellules -> plus d’interaction avec des LT (qui
n’étaient pas sensibles à des niveaux plus bas de complexes peptide : CMH)
o Effet maximal avec IFN-γ : cause l’expression de CMH2 par des cellules qui ne
l’expriment normalement pas (ex : cellules pancréatiques, de la thyroïde, astrocyte et
microglie -> réactions autoimmunes contre ces tissus)
• Maladie autoimmune de type 2 : causée par des anticorps dirigés contre des composants des
membranes cellulaires ou de la MEC :
- Test de Coombs indirect : Utilisé soit pour détecter des auto-anticorps contre les GR (ex :
anémie hémolytique d’origine immunologique) ou pour déterminer le groupe sanguin d’un
individu : Deux façon de le faire, toujours en 2 étapes :
o Première façon : pour déterminer quel Ac réagissant contre les GR est présent :
▪ Etape 1 : on met le sérum du PT avec des GR connus (= dont les Ag sont
connus) -> liaison des Ac dirigés contre les Ag des GR
▪ Etape 2 : on ajoute un antisérum spécifique pour voir quel Ac réagit
(agglutination)
2. Atteinte des leucocytes (ex : neutropénie autoimmune) : Tout comme les GR, les leucocytes
peuvent aussi être touchés : fixation d’IgM et d’IgG à leur surface -> complément (mais
leucocytes moins souvent lysés par le MAC -> mécanisme principal = opsonisation par Ac et
complément) -> phagocytose par les macrophages de la rate => Neutropénie, etc. (en fonction
du type de cellule touché)
o Comme les leucocytes opsonisés par les Ac et le complément sont toujours
fonctionnel, le TTT de cette pathologie est la splénectomie -> plus de phagocytose et
augmentation de la survie des leucocytes dans le sang
4. Syndrome de Goodpasture : Les autoAc peuvent aussi être dirigés contre la MEC (rare),
comme dans le syndrome de Goodpasture où des autoAc spécifique pour la chaîne α3 du
collagène de type 4 (= collagène de la membrane basale) sont produits :
o Les IgG se déposent (entre autres) sur la lame basale des glomérules et tubules rénaux
-> activation des récepteurs Fc, du complément et influx de neutrophiles -> réponse
inflammatoire et accumulation de cellules dans la capsule de Bowman -> diminution
de la fonction rénale (plus de filtration possible) -> IR et mort
o TTT : changement du plasma (pour éliminer les Ac) et immunosuppression (pour éviter
que d’autres soient produits)
o Déposition d’Ac sur toutes les lames basales mais conséquences que dans le rein (NB :
¼ des IR terminales ont une cause autoimmune !)
- Dans les maladies autoimmunes de type 2, les autoanticorps peuvent également se lier aux
récepteurs de surface des cellules -> agissent comme des agonistes ou des antagonistes de ce
récepteur. Exemples :
9. AutoAc dirigés contre les récepteurs à l’insuline : R à l’insuline sur toutes les cellules ->
maladie autoimmune systémique !
- Si Ac antagonistes : impossible de faire rentrer le glucose dans les cellules ->
hyperglycémie et diabète sucré résistant à l’insuline (« diabète de type 2 »)
- Si Ac agonistes : le glucose entre continuellement dans les cellules -> hypoglycémie,
malaises, etc.
o TTT : immunosuppression
- NB : SI une femme enceinte a une maladie autoimmune causée par des IgG (ex : maladie de
Graves) -> peuvent passer la barrière placentaire par FcRn -> le bébé aura des symptômes de
la maladie à la naissance puis disparition des symptômes avec celle des IgG maternels (car les
LB ne peuvent pas passer le placenta)
o Si maladie pouvant affecter le développement de l’enfant -> changement du plasma
pour enlever les autoAc
• Maladie autoimmune de type 3 : causée par des complexes immuns solubles qui se déposent
dans les tissus :
1. Lupus érythémateux disséminé (ou systémique, SLE) : des IgG contre de nombreux Ag du soi
communs à de nombreuses cellules (à leur surface et intracellulaires) sont produits : Au
début de la réponse autoimmune : autoAc se lient à la surface des cellules ->
inflammation et lyse cellulaire -> relâchement d’Ag solubles par les cellules -> des auto-
Ac s’y lient -> forment des complexes immuns -> se déposent dans les vaisseaux
sanguins, les reins et les articulation -> inflammation dans ces tissus -> plus de lésions
et de relâchement d’Ag (cercle vicieux -> de plus en plus d’inflammation et de
destruction). Cela cause :
o Glomérulonéphrite
o Arthrite
o Erythème en forme de papillon sur la face (a donné le nom à la maladie (lupus
= loup et ressemble au papillon tête de loup)), pas présent chez tous les patients
- La SLE peut avoir des manifestations très variables, tant sur les symptômes que sur la sévérité
(peut causer des réactions autoimmunes en chaînes -> destruction +++)
o Mort par lésion d’organe vital (ex : cerveau ou rein)
- Touche principalement les femmes africaines et asiatiques (1/500 a la maladie !!!)
- D’une fois qu’ils sont activés, les LB peuvent activer des LT spécifiques à d’autres peptides :
o Le LB activé lie un nucléosome avec son BCR -> endocytose et dégradation ->
présentation des différents peptides que le nucléosome contient sur les différents
CMH2 du LB (y compris des peptides à l’intérieur du nucléosome) -> activation de
différents LT avec un TCR spécifique à chacun de ces peptides !
o Autre façon : Le LB activé fait des auto-Ac contre le constituant du nucléosome pour
lequel il est spécifique -> les Ac opsonisent des nucléosomes -> phagocyté par des APC
(macrophages ou cellules dendritiques) -> internalisation et dégradation du
nucléosome -> présentation des différents peptides sur les différents CMH2 de l’APC -
> activation des LT
=> Plus de LT autoréactifs, qui vont activer plus de LB -> plus d’autoAc différents -> plus de
LT autoréactifs, etc. (=> Cercle vicieux !!!)
- NB : Comme cette maladie commence par l’activation d’un LT autoréactif, certains allèles de
HLA-DR (= ligand du TCR) prédisposent à cette dernière (surtout HLA-DR3 ; chaque allèle de
HLA-DR causant la maladie permet de produire des Ac ciblant d’autres composants cellulaires)
2. Thyroïdite de Hashimoto : causée par des CD4 TH1 autoréactifs -> vont dans la thyroïde ->
destruction des cellules et hypothyroïdie. Aussi formation d’autoAc qui ciblent la
thyroglobuline, la thyroïde peroxydase, le R TSH et le transporteur iodide (que sur les cellules
thyroïde -> organe-spécifique)
o TTT : hormones thyroïdiennes de substitution
- Une des caractéristiques de cette maladie est la formation de tissus lymphoïdes ectopiques
(ou organes lymphoïdes tertiaire) par un processus de néogénèse lymphoïde (par
lymphotoxine, comme pour un OLS normal) : organisation des cellules qui infiltrent la thyroïde
comme dans un OLS : zone T, zone B, cellules dendrtiques (« standard » et folliculaires) et
macrophages -> fonctionne comme un OLS (présentation d’Ag, présentation, switch isotypique
pour former des autoAc, etc.)
o Différences : pas encapsulé, pas de vx lymphatiques et est dans l’environnement
inflammatoire
- Des tissus lymphoïdes ectopiques sont aussi formés dans d’autres maladies autoimmunes :
arthrite autoimmune, maladie de Graves, SEP (mais pas aussi fréquent que pour Hashimoto)
- Ils peuvent aussi être formés dans des tissus chroniquement infectés (ex : hépatite C) ->
permet une amplification de la réponse immune (mais si maladie autoimmune : amplifie juste
la maladie)
4. Diabète de type 1 : LT dirigés contre un Ag sur les cellules β du pancréas -> destruction de ces
cellules -> plus de production d’insuline -> diabète de type 1
Maladies autoinflammatoires :
- Les maladies autoinflammatoires, contrairement aux maladies autoimmunes, ne sont pas
causées par des lymphocytes T ou des Ac mais par des cellules de l’immunité innée qui causent
des inflammations systémiques récurrentes
- Aussi prédispositions génétiques (plus dans certaines familles, ethnies, etc.) : On compte 12
gènes associés avec des maladies autoinflammatoires.
- Exemples : fièvre méditerranéenne familiale : maladies fréquente dans les populations du
moyen orient (1/3 porteur de l’allèle du gène MEFV qui cause la maladie (AR)) : Le gène MEFV
encode la pyrine, une protéine composant un type d’inflammasome (pas celui qui contient
NLRP3 mais augmente aussi IL-1β) -> plus de 200 variants de ce gène qui peuvent changer la
fonction de la pyrine (gain ou perte de fonction)
o Début tôt dans l’enfance : déclenché par stress, immunisation ou trauma -> fièvre de
1-3 jours, érythème érysipèle (pieds, cheville, mollet) causé par un influx de
neutrophiles dans la peau, beaucoup de sérum amyloïde A produits durant la phase
aigüe -> déposition dans les organes vitaux -> accumulation et interfère avec leur
fonction, arthrite transitoire (pendant les épisodes de fièvre)