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Université de Blida 1

Faculté de Médecine
Département de pharmacie
4ème Année pharmacie
Module d’Immunologie

Immunité anti-infectieuses
(bactériennes, virales et parasitaires)

Pr Bouchedoub.Y
Année universitaire 2021/2022
INTRODUCTION

Immunité et Infections sont indissociables


Implique deux modes complémentaires:
 Résistance naturelle ou innée
Existe avant tout contact avec l’agent infectieux
Non spécifique?
 Résistance acquise ou adaptative
Apparaît après contact avec l’agent infectieux
spécifique
L’ IMMUNITE NATURELLE OU INNEE

On réunit sous le terme d’immunité innée l’ensemble des


mécanismes par lesquels les micro-organismes sont
empêchés de pénétrer ou de proliférer dans l’organisme, et
cela sans ou avant intervention des anticorps et des CT L.

Pendant longtemps, l’immunité innée a été qualifiée d’«


immunité non spécifique », une formulation négative qui
reflétait alors le faible intérêt pour ce volet de l’immunologie.

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• Mais ces dernières années, ce domaine a fait l’objet
d’un renouveau, en particulier, suite à la découverte
des PRR et surtout les Toll-Like Receptors (TLRs).

• Les TLRs reconnaissent spécifiquement des


déterminants microbiens nommés Pathogen
Associated Molecular Patterns (PAMPs). Par
conséquent, le concept d’immunité non spécifique
n’est plus approprié pour définir l’immunité innée.
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Immunité naturelle ou innée
 Première ligne de défense
 Distinction globale du soi et du non soi
 Mécanismes de protection
Physiques : revêtement cutanéo-muqueux,
péristaltisme intestinal
Cellulaires : cellules phagocytaires, cytotoxiques
Humoraux : lysozyme, complément, interféron…

 S’oppose à la pénétration, à la persistance et à la


multiplication des agents infectieux.
 Réponse immédiate, non adaptative.
 Repose sur des mécanismes mobilisables en quelques
secondes ou minutes et non spécifiques du pathogène
Phagocytose par les macrophages et PNN
Cytotoxicité par les cellules NK
Libération d’enzymes protéiolytiques.
Libération d’intermédiaires oxydatifs par les
phagocytes
Activation du complément par la voie alterne ou par
celle des lectines
Mécanismes rapidement inductibles : NO, R Infl
Eléments de l’immunité innée
A-La barrière cutanéo-muqueuse :
a/ Rôle mécanique :Basé sur
• L’intégrité de la peau: revêtement kératinique de
l’épiderme et des muqueuses (présence du
mucus au niveau des muqueuses).
• Lavage des conjonctives : par sécrétions
lacrymales

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b/ Rôle chimique :
- La peau :
• Le PH acide des sécrétions des glandes sudoripares
(sécrétion d’acide lactique)
• Acide gras : effet contre les champignons.
• Lysozymes.

- Les muqueuses :
• Les lysozymes : effet contre les bactéries Gram positif.
• Acide neuraminique : récepteur du virus de la grippe.
• Acidité de l’estomac : présence d’acide chlorhydrique.
• Les germes saprophytes : au niveau intestinal (flore
intestinale) : rôle métabolique, et immunostimulant.
• Le péristaltisme intestinal.
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B-Réaction inflammatoire :
• L’inflammation est la conséquence d’activation des
mastocytes, des plaquettes, des protéines sériques
(complément, facteurs de coagulation, cytokines pro
inflammatoires), et des molécules d’adhésion en réponse à
une agression.

• Aboutissant à la libération des médiateurs de l’inflammation


(histamine, prostaglandines, leucotriènes) à l’origine d’une
vasodilatation, l’augmentation de la perméabilité des
capillaires et chimiotactismes des cellules phagocytaires (poly
nucléaires neutrophiles, macrophages).
• PNN : bactéries à multiplication extra cellulaire.
• Macrophages : bactéries à multiplication intra cellulaire.

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C. Déroulement de la réponse anti-infectieuse
Microorganisme

Barrière mécanique, chimique, microbiologique

voie alterne du complément, voie des lectines


Immunité innée
(0 - 4h) Dégranulation des mastocytes par le complément
Phagocytose par les macrophages résidents
Réponse
Réaction inflammatoire localisée locale
(cytokines, NO, prostaglandine, leucotriène, C5a, C3a, histamine...)

Réponse recrutement des polynucléaires neutrophiles


innée induite cellules NK
(4 - 96h)

Succès Echec

Elimination du microorganisme Réponse adaptative


captation des microorganismes par les cellules présentatrice d’antigènes
(macrophage, cellules dendritiques, LB)

présentation antigène par les cellules dendritiques

Immunité
adaptée coopération cellulaire
système
(spécifique) lymphoïde
(>96h) secondaire
réponse humorale réponse cellulaire
CD + LT CD4+ + LB CD + LT CD4+ + LT CD8+

Succès Echec
Elimination du microorganisme Développement de l’infection
+ mémoire immunitaire
aide thérapeutique
Immunité anti bactérienne
I/ INTRODUCTION

II/ L IMMUNITE INNEE

III/ L IMMUNITE SPECIFIQUE

IV/ EFFETS PATHOGENES DIRECTS ET


INDIRECTS DES MICRO-ORGANISME

V/ IMMUNOPATHOLOGIES

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INTRODUCTION
Les bactéries et autres micro-organismes, peuvent être regroupés en
deux grandes catégories, sur la base de leur localisation extra ou
intra cellulaire.

L’immunité anti bactérienne met en jeu un ensemble de mécanismes


cellulaires et moléculaires complexes, les plus importantes
appartiennent à l’immunité innée (cellules phagocytaires,
complément, cytokines), de mise en jeu rapide, et l’immunité
adaptative, qui confère à l’organisme une capacité de résistance vis-
à-vis d’une nouvelle infection ( propriété de mémoire).

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II/ L IMMUNITE INNEE
Reconnaissance de composants bactériens

• Pénétration dans les tissus = contact avec éléments de l'immunité innée

• Nombreux composants bactériens, peuvent être communs à différents


germes
• PAMP / LPS

• De nombreux PAMP bactériens activent les cellules par les récepteurs


de type Toll : TLR
• (Chaque TLR est spécialisé dans la reconnaissance de structure
microbienne)

• TLR exprimés sur les phagocytes, les cellules dendritiques, et les cellules
épithéliales dans les sites d'entrée des bactéries.

• Chaque type cellulaire peut exprimer différents TLR (reconnaissance


plus large de pathogènes)
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Autres récepteurs importants de reconnaissance des
motifs microbiens comprennent :

• Récepteur du mannose
• Récepteurs éboueurs

En l'absence de cellules, les bactéries peuvent être


reconnues

• Complément
• CRP
• Lectine (liant le mannose)
• La protéine A du surfactant dans les poumons

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Remarque :

• Les déficits en anticorps, en complément, et en PNN sont à


l’origine d’infection par des bactéries pyogènes à multiplication
extra cellulaire.

• Les déficits portant sur les macrophages et sur les lymphocytes T


sont caractérisés par des infections à germes intra cellulaires.

• Le système du complément joue un rôle très important dans


l’immunité anti bactérienne par :
- C3a et C5a : anaphylatoxine (chimiotactisme des PNN et des
macrophages).

- Opsonisation et phagocytose.
Formation du MAC.- voie classique par les complexes immuns.
- voie alterne par les lipopolysaccharides.

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III/REPONSE IMMUNITAIRE ADAPTATIVE

• Les épitopes directement accessibles à la surface des


bactéries, inter agissent avec les BCR et induisent la
production d’anticorps. Après phagocytose des protéines
et les glycoprotéines peuvent être dégradées en peptides
qui s’associent à des molécules de CMH et peuvent alors
inter agir avec le TCR.

• D’autres antigènes internes, libérés lors de la


phagocytose, peuvent induire la production d’anticorps.
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1/ production d’anticorps contre les polyosides
• Les polyosides sont des macromolécules formées d’un petit nombre
d’épitopes répétitifs.
• La plupart des anticorps dirigés contre les polyosides des bactéries à
développement extra cellulaire sont efficaces par activation du
complément et par liaison aux récepteurs Fc des cellules phagocytaires.
• Cette réponse se déroule en l’absence de coopération avec les cellules
T. la réponse est oligoclonale (petit nombre d’épitopes répétitifs),
constituée surtout d’IgM et d’IgG2.
• Le développement du répertoire des cellules B anti polyosides est tardif
et représente un obstacle au développement des vaccins efficaces.

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ADCC

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2/réponses cellulaires T :
• Dirigée contre les bactéries à multiplication intra cellulaires : (BK, bacille de la lèpre,
brucellose).

• Deux modèles d’initiation de la réponse T peuvent être actuellement proposés, selon


que le pathogène inter agit avec les monocytes et les macrophages ou avec les cellules
dendritiques.

a/ par activation des monocytes/macrophages :

• L’activation des monocytes/macrophages, par les microorganismes, induit la production


d’IL12, qui active les cellules NK qui produisent l’IFNγ, les chimiokines et l’IL12, cette
dernière agit en synergie avec l’IFNγ et TNFα pour orienter la réponse spécifique vers le
type Th1 et activation des macrophages.

b/ l’activation des cellules dendritiques par les micro-organismes :

• Cette activation entraîne la présentation de l’organisme à différentes population de


lymphocytes T et activation de ces cellules T qui vont exprimés CD40L qui inter agit avec
CD40 et sécrétion d’IL12 et orientation de la réponse vers la voie Th1.
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3/mécanismes effecteurs
a/ bactéries à développement extra cellulaire : assuré par les anticorps.
• Après fixation sur la surface des microorganismes, le complexe
anticorps antigène active le complément par voie classique, cette
activation assure l’opsonisation, la phagocytose et la formation du
MAC.

• Phénomène d’ADCC.

• Neutralisation des toxines : en se fixant à la toxine et élimination par


les cellules phagocytaires (tétanos, diphtérie).

• IgA sécrétoire qui assure la protection locale des muqueuses, par


inhibition de l’adhésion des bactéries aux épithéliums et par activation
de la voie classique du complément
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b/ bactéries à développement intra cellulaire

• Lyse par phagocytose et présentation aux lymphocytes T.


• Ces lymphocytes T jouent un double rôle dans l’immunité
anti bactérienne :
• * par synthèse de cytokines et activation d’autres cellules
immunitaires : TCD4 (+++)
TCD8 (+)

• * par cytotoxicité : TCD8 (+++)


TCD4 (+)
• En coopération avec les autres cellules cytotoxiques non
spécifiques : NK, Eo, PNN

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IV/ EFFETS PATHOGENES DIRECTS ET INDIRECTS DES MICRO-
ORGANISMES

• Souvent les infections bactériennes passent inapparentes,


dont le diagnostic rétrospectif sera établi par la présence
d’anticorps spécifiques, parfois par une réaction
d’hypersensibilité.

• Lorsqu’un agent infectieux provoque une maladie, les signes


et l’évolution dépendent à la fois de l’effet pathogène direct
du micro-organisme (toxines, invasion, multiplication) et par
la réponse immunitaire de l’hôte.
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V/IMMUNOPATHOLOGIE
• Les mécanismes de défense contre les infections bactériennes sont liés à des
effets immunopathologiques qui s’observent soit dans un contexte aigu par
l’action des endotoxines, conduisant à la libération massive de cytokines, soit
dans un contexte chronique lorsque le système immunitaire n’est pas parvenu à
éradiquer l’agent pathogène.

• La synthèse exagérée des cytokines par les lymphocytes T activés (IL2, IFNγ,
TNFα) entraîne la symptomatologie suivante :

• - fièvre, frissons, des diarrhées et dans les formes graves : œdème cérébral,
œdème pulmonaire, et insuffisance rénale.

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• Syndrome inflammatoire généralisé, associé souvent à l’hypersensibilité
aux endotoxines avec choc septique (bactérie Gram négatif), activation
du complément et libération des cytokines pro inflammatoires (IL1, IL6,
TNFα, chimiokines)

• Granulomes inflammatoires : avec fibrose et nécrose dans la tuberculose.

• RAA : rhumatisme articulaire aigu : par mimétisme moléculaire entre la


streptolysine et le tissus conjonctif rénale, cardiaque et articulaire).

• Syndrome de Guillain Barré : radiculonévrite neuro motrice, par


mimétisme moléculaire entre les lipopolysaccharides des
campylobacters jéjunis et les gangliosides de la membrane des cellules
nerveuses.

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Immunité anti virale
I/INTRODUCTION

II/IMMUNITE NATURELLE ANTIVIRALE

III/REPONSE IMMUNITAIRE ADAPTATIVE


ANTIVIRALE

IV/PATHOLOGIES IMMUNITAIRES INDUITES PAR


LES INFECTIONS VIRALES
INTRODUCTION
L’immunité adaptative, et plus particulièrement les cellules T cytotoxiques,
étaient considérées comme les seuls éléments essentiels dans la défense de
l’hôte contre les infections virales.
Des données récentes, qui ne remettent toutefois pas en cause le rôle crucial
de ces cellules dans ces mécanismes, ont également mis en lumière les
fonctions primordiales des cellules de l’immunité innée, macrophages,
cellules dendritiques, et cellules Natural Killer (NK), dans la lutte
antivirale.
En effet, il est maintenant clairement établi que ces cellules sont capables
de détecter la présence d’agents infectieux de façon très précoce, par
l’intermédiaire de récepteurs pour des molécules produites au cours
d’infections virales, mais aussi bactériennes, fongiques ou parasitaires.
I/INTRODUCTION
• Les virus se multiplient dans une cellule hôte (multiplication
intra cellulaire.

• Le virus se fixe sur des récepteurs de la cellule hôte puis


pénètre dans la cellule selon différents mécanismes
(endocytose, fusion avec la membrane cellulaire).

• Après pénétration dans la cellule, quelques virus répliquent


leur acide nucléique et entraîne la synthèse de protéines.

• Les constituants s’assemblent et les virions sont libérés selon


différentes modalités.
- Lyse cellulaire
- Bourgeonnement de la membrane cellulaire ou nucléaire.
• Chaque virus infecte un type particulier de cellules en
fonction de l’expression de récepteurs pour ces virus sur
les différentes cellules cibles, ceci explique la spécificité
d’espèce des infections virales et leurs localisations
tissulaires.

• La dissémination de l’infection virale peut s’effectuer par


contact inter cellulaire, par diffusion des virions, par voie
sanguine (veineuse), ou par migration de cellules
infectées.

• Des virus peuvent aussi rester à l’état latent à l’intérieur


des cellules et être réactivés plus tard lors d’un déficit
immunitaire.
Immunité anti-virale

IFN-a, IFN-b
produit par cellules infectées

-> inhibition réplication virale

-> expression augmentée des molécules MHC classe I


Réponse -> augmentation présentation aux cellules T CD8+
innée -> protection contre cellules NK

Activation des cellules NK


induite par IFN-a, IFN-b, IL-12
activité cytotoxique x 20 à x 100

Les anticorps
Réponse empêchent la pénétration virale, pas d’effet quand infection établie
adaptative
La réponse cytotoxique LT CD8+ cytotoxiques
Cinétique de l’immunité anti-virale

Réponse innée Réponse adaptative


II/IMMUNITE NATURELLE ANTIVIRALE
1/Les cytokines :
L’infection virale déclenche la production des IFN par les
leucocytes, et par les lymphocytes T activés et les cellules
NK.
- Les interférons : IFN (α, β, γ)
* bloquent l’initiation de la traduction des protéines
virales.
* activent la synthèse et l’expression des molécules HLA,
ce qui favorise la présentation du peptide antigénique.
* stimulent l’activité des cellules NK et des
monocytes/macrophages.
* inhibent la pénétration des virus, leur bourgeonnement
et la libération d’acide nucléique viral.
2/ Les cellules NK
• L’activité des cellules NK est très augmentée après
infections par différents virus enveloppés. Ces
cellules lysent les cellules infectées et elles
détruisent les virus enveloppés, avec production
de quantités importantes IFNγ. Cette activité est
augmentée par l’action des IFN, IL2, IL12.

• Le déficit en cellules NK favorise les infections


virales sévères (herpes).
III/REPONSE IMMUNITAIRE ADAPTATIVE ANTIVIRALE
1/ Présentation des protéines virales aux lymphocytes T

• la plupart des infections virales induisent une production


d’anticorps spécifiques T dépendante, et une réponse
cytotoxique (Tc) de cellules CD4 + et CD8 ++++.

• En règle générale, toute cellules infectées par un virus synthétise


des protéines virales endogènes qui seront présentées par les
molécules HLA de classe I. Présentation se fait par les molécules
HLA de classe II, si la protéine est dégradée par la voie des
endosomes (protéines virales synthétisées par les cellules
infectées, ou par les protéines virales solubles).

• Donc une même protéine peut être présentée par les molécules
HLA de classe I et de classe II
2/ Mécanismes effecteurs des lymphocytes T :

• Souvent la guérison de l’infection virale est


assurée par la réponse Tc, aboutissant à la
destruction des cellules infectées.

• La réponse Tc CD8+ (et T CD4+) s’accompagne


d’une production de lymphocytes T mémoire qui
permettent une mise en jeu rapide des
mécanismes effecteurs de la guérison lors d’une
nouvelle infection par le même virus.
• L’activation des lymphocytes Tc CD8+ nécessite des
signaux de costimulation :
- présentation du peptide par les molécules HLA de
classe I (cette présentation n’est pas suffisante pour
induire la lyse cellulaire).
- interaction et activation par un ensemble de
signaux transmis par les molécules d’adhérence inter
cellulaire (CD2/LFA3, LFA1/ICAM1, CD28/B7).

• Ce développement de la réponse T est contrôlé par


plusieurs cytokines : IL12, IL2.
Réponse anti-virale des CTL

Lyse par Granzyme perforine

RE
CMH I
protéasome

FAS FASL
Cellule infectée Induction apoptose
• Les lymphocytes T à TCR γδ participent à la première ligne
de défense au niveau des muqueuses et contribuent à la
guérison par l’élimination des cellules altérées par
l’infection virale.

* mécanismes :
- les lymphocytes T cytotoxiques lysent les cellules
infectées par la voie des perforines.
-la synthèse d’IFNγ (active les macrophages et augmente
l’expression des molécules HLA de classe I et de classe II)
et du TNFα accélèrent la dégradation des virus (VHB).

• Un déficit en cellules T est à l’origine des infections virales


fréquentes
3/ réponse en anticorps spécifiques anti virale

• La plupart des infections virales induisent une forte


production d’anticorps spécifiques dont la synthèse se
poursuit très longtemps.

• Les anticorps peuvent avoir une infection d’exclusion des


virions, soit au niveau des surfaces des muqueuses en
empêchant la fixation du virus à l’épithélium (les IgA
sécrétoires spécifiques), soit dans le sang en formant des
complexes virus-anticorps-complément qui sont captés par
des cellules exprimant des récepteurs du Fc et du C3.

• Soit effet neutralisant, par blocage de l’interaction virus avec


son récepteur, ou en inhibant la fusion entre l’enveloppe virale
et la membrane cellulaire. Ces anticorps neutralisant agissent
essentiellement sur les virus extra cellulaires.
Marqueurs biologiques d’immunité dans le cadre de la Covid 19
SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory Syndrome-related CoronaVirus-2).

La réponse immunitaire développée après contact avec le SARS-CoV-2 est triple :

 Une réponse immunitaire innée.

 Une réponse immunitaire acquise humorale avec synthèse d’anticorps (IgM, IgA, IgG), dirigés contre deux
des principales protéines du virus :

 anticorps anti-N : dirigés contre la protéine de Nucléocapside, interne au virus,

 anticorps anti-S : dirigés contre la protéine Spike de surface, permettant l’interaction et la fusion du
virus avec la cellule cible, et plus précisément, des anticorps anti-S1/RBD (Receptor Binding
Domain).

 Les particules virales de SARS-CoV-2 portent des spicules constituées de la protéine S, qui se lient au
récepteur ACE2 présent dans de nombreux tissus. "S" est formée de 2 sous-unités, S1 qui contient le
domaine de fixation au récepteur (RBD) constitué d'un motif de fixation au récepteur (RBM), et S2, qui
contient le peptide de fusion impliqué dans l'entrée du virus dans les cellules.

 La protéine S de SARS-CoV-2 est la cible principale de la réponse anticorps (Ac) neutralisante chez les
individus infectés.
• Les anticorps (Ac) anti-S/S1/RBD semblent être développés plus
précocement que les Ac anti-N, seraient détectés plus longtemps et leur
activité serait neutralisante.
• Une réponse immunitaire acquise cellulaire, faisant intervenir les
lymphocytes TCD4+ et TCD8+, dirigés contre toutes les protéines virales
(ORF1, ORF3, S, N, E…).
• La réponse lymphocytaire T CD4+ est plus importante dans les formes
sévères, celle des lymphocytes T CD8+ est majoritaire dans les formes
modérées.
• Dans la réponse immune au SARS-CoV-2, la réponse cellulaire T
prédomine par rapport à la réponse humorale.
 A ce jour, les choix de cibles des réactifs sérologiques développés
sont la protéine S, S1 ou plus spécifiquement RBD et la protéine N,
voire l’ensemble N+S, en vue d’une aide au diagnostic ou d’une
recherche antérieure de contact (dépistage de l’infection).
 Après une infection par le SARS-CoV-2, la plupart des personnes
développent une réponse immunitaire par la production d’anticorps
dirigés contre le virus. Les Ac produits sont des Ac dirigés contre les
protéines de nucléocapside (anti-N) et contre la protéine de surface
du virus (anti-S, anti-S1/RBD).
 Après une vaccination contre la Covid-19 avec les vaccins actuels
(ARNm ou extrait synthétique de la protéine S), seuls les anticorps
anti-S, anti-S1 et anti-RBD apparaissent, les épitopes de la protéine N
n’étant pas intégrés dans les formulations et donc non présentés au
système immunitaire.
 La réponse cellulaire T CD4 et CD8 prédomine également en post-
vaccination.
IV/PATHOLOGIES IMMUNITAIRES INDUITES PAR LES INFECTIONS VIRALES

1/ immunosuppression
Déficit immunitaire secondaire, soit par destruction des follicules
lymphoïdes et les centres germinatifs, suite à la lyse des cellules
dendritiques infectées, par les lymphocytes T CD8, soit par
infections des lymphocytes T, des monocytes, et des
macrophages.

2/ les maladies auto immunes


Par mimétisme moléculaire entre peptides viraux et peptides du
soi.
3/ Apparition des tumeurs
Plusieurs tumeurs sont associées à des infections virales, comme :
• -EBV
• -Herpes virus
• Donc les signes observés après une infection virale sont dus à
l’effet cytopathogène direct du virus et à la mise en jeu de
mécanismes immunopathologiques conduisant à la destruction
des cellules infectées.

4/ Autres effets
• Les anticorps cytotoxiques jouent un rôle nocif vis-à-vis des
cellules exprimant des antigènes viro induits (hépatite virale
chronique).
• La formation des complexes immuns dans le cas de la
chorioméningite lymphocytaire provoque des œdèmes facials,
des convulsions, parfois la mort.
Blocage de la synthèse
du CMH et /ou
Inhibition de
l’activité du protéasome rétention dans le RE
adéno, CMV humain
EBV, CMV humain

Blocage du transport Retrait du CMH I Interférence avec la


via TAP du RE reconnaissance par le CTL
HSV CMV CMV murin
L’immunité antiparasitaire

I/INTRODUCTION

II/ANTIGENECITE PARASITAIRE

III/MECANISMES EFFECTEURS

IV/MECANISMES D’ ECHAPPEMENT

V/EFFETS IMMUNOPATHOLOGIQUES DE LA
REPONSE ANTIPARASITAIRE
I/ INTRODUCTION
• Les parasites sont des organismes complexes qui possèdent de nombreux antigènes
induisant des réponses immunitaires variées, humorales et cellulaires.

• Cependant la majorité des infections parasitaires évoluent sur le mode chronique


en raison de l’adaptation du parasite à son hôte.

• La réponse immunitaire est complexe, elle est en fonction du stade de


développement du parasite, et en fonction du type de parasite :

-Intra cellulaire : paludisme, leishmaniose.

- Extra cellulaire : cestodes (hydatidose), trématodes (bilharziose), nématodes


(filariose, trichinose).

• Cette réponse immunitaire peut d’une part diminuer la charge parasitaire et d’autre
part créer chez l’hôte des lésions dont les conséquences pathologiques sont plus
importantes que celles induites directement par le parasite lui même.
II/ ANTIGENICITE PARASITAIRE

• Elle est complexe, chaque parasite étant constitué de


plusieurs antigènes. Parmi ces antigènes, certains sont très
spécifiques du parasite et ont donc un intérêt
diagnostique.
• Certains antigènes sont exprimés à tous les stades
évolutifs, d’autres au contraire sont spécifiques d’un stade
donné.
• Certains antigènes peuvent être détectés dans le sérum
(produits de sécrétion).
III/ MECANISMES EFFECTEURS
• Ces mécanismes sont différents selon la nature du parasite, les
protozoaires à développement intra cellulaires (toxoplasmose,
leishmaniose, plasmodium, trypanosome) sont contrôlés surtout
par les lymphocytes T, les macrophages, et les cytokines).

• Les parasites métazoaires mettent en jeu des mécanismes


effecteurs cellulaires (les macrophages, les éosinophiles), et
humorale (anticorps).
Mécanismes de défense antiparasitaire

Immunité innée Première ligne de défense

MO PNN PNE Plqt

Immunité spécifique Sollicitée par l’immunité innée


Immunité innée antiparasitaire
1/Les macrophages
• phagocytose et destruction des parasites intra cellulaires.

• La lyse intra cellulaire est assurée par la production de dérivés actifs


d’O2 (H2O2, NO), cette propriété est augmentée par IFNγ, TNFα.

NO: facteurs cytotoxique indépendant de l’oxygène.


- synthétisé par le macrophage après action de L’IFNγ et du TNFa.
- contribue à la résistance contre la leishmaniose, la schistosomiase
et le paludisme et son rôle est probablement important dans la
plupart des infections parasitaires.

• synthèse de médiateurs de l’inflammation (chimiokines)

• cytotoxicité :
- par ADCC (parasites extra cellulaires), les anticorps assurant cette
fonction sont les IgE, les IgA, les IgG.
- par les cytokines : TNFα
2/ Autres cellules
• Les éosinophiles
Le nombre des éosinophiles dans le sang et les tissus
est augmenté dans un grand nombre d’infections
parasitaires sous l’influence d’IL5, l’activité cytotoxique
des éosinophiles est stimulée par le TNFα, IFNγ.

Elle est induite par les anticorps de classe IgE, IgA, et


IgG : ADCC .
Les neutrophiles :

Poussée oxydative plus intense que celle des macrophages.


Contenu de leurs granules très cytotoxique.
La destruction des parasites extracellulaire dépend de l’H2O2.
La destruction intracellulaire des organismes phagocytés
dépend du contenu des granules.
• Les mastocytes :

Par libération du TNFα, et augmentation de la


perméabilité intestinale induite par les médiateurs permet
le passage des anticorps et du complément, dans la
lumière intestinale.

• Les plaquettes : rôle cytotoxique par ADCC??


Immunité innée antiparasitaire

Les récepteurs de l’immunité innée impliqués dans la reconnaissance des parasites


Famille Membre Ligand parasitaire
Collectines MBL Glucides riche en mannose (protozoaires
et helminthes)
Pentraxines CRP Phospholipides et phosphoglucides
Lectine de type C Récepteur du mannose des Trypanosoma cruzi, Schistosoma spp
macrophages,

Récepteurs éboueurs SR-B (CD36) Plasmodium falciparum


Récepteur du complément CR1/CR3 Leishmania spp, Plasmodium falciparum
Necator (NIF)

TLR TLR2 avec TLR6/TLR1 ancre GPI de nombreux protozoaires

TLR3 ARN bicaténaire de Schistosoma spp

TLR9 ADN des protozoaires, hémozoïne,


pigment paludique
Immunité spécifique antiparasitaire
1/ les lymphocytes T : Rôle protecteur
• Les lymphocytes T cytotoxiques : T CD8, T CD4 :

• Production de cytokines :

-Th1 : IFNγ, TNFα, TNFβ→ activation des macrophages,


ou par la lyse directe.

-Th2 : IL4, IL5, IL13→ synthèse d’anticorps (IgE, IgA) et


par activation des éosinophiles et des basophiles.
Immunité spécifique antiparasitaire

Immunité cellulaire :

Cellules Cytokines
cytotoxiques LTCD8 Th1 : IFNγ, TNFα
+++ et CD4. Th2: IL4, 5, 13

Cellule infectée
par un parasite
1. Parasites intracellulaires (Leishmania, Toxoplasma gondii,
Trypanosoma cruzi, Plasmodium falciparum..)

IL - 2 Immunité
IFN g cellulaire
Th1

2. Parasites extracellulaires (Trypanosoma brucei, Helminthes, Amibes)

IL - 5 Immunité
IL - 4 Th2 humorale
2/ les anticorps
• Les anticorps spécifiques jouent un rôle important dans le
contrôle des parasites extra cellulaires.

- Anticorps et complément.

- Opsonisation par les IgG.

-ADCC: mastocytes, éosinophiles

- Blocage de la fixation du parasite sur la cellule l’hôte.


Action des Ac sur les parasites
Pathogènes (Parasites)
Parasites
(PAMPS)

Immunité innée
Réaction du C’ PRR (TLRs)

Phagocytose Réaction
Lyse inflammatoire
Opsonisation
Phagolysosomes Recrutement cellulaire
et lyse

Maturation cellules dendritiques

Immunité adaptative
Présentation d’antigène

Développement LcTCD4 Th1/Th2, CTL, LcB

Mémoire immunitaire
IV/ MECANISMES D’ECHAPPEMENT ET D’ADAPTATION DES PARASITES

1/Résistance au complément
Différents mécanismes de résistance ont été développés.

Exemple :

• Le lipophosphoglycane de la surface active le complément mais tient le MAC à


distance du corps du parasite.

• Quelques parasites ont une glycoprotéine de surface qui ressemble au DAF


(Decay Accelerating Factor).

• D’autres captent le DAF de l’hôte.

DAF : dissocie le C3 convertase de manière très efficace, ce qui permet une


protection contre l’activation du complément sur les cellules autologues.
2/Séquestration anatomique et résistance à la lyse intra
cellulaire
• Mécanismes de résistance aux dérivés oxygénés et aux
enzymes lysosomiales

- les toxoplasmoses empêchent la fusion phagosome-


lysosomes.

- les leishmanioses neutralisent les dérivés oxygénés au


niveau des phago-lysosomes.

- l’enkystement :
L’enkystement dans certains sites anatomiques
permettent à certains parasites d’échapper aux effecteurs
de l’hôte (kyste hydatique, toxoplasmose dans le cerveau).
3/Echappement à la reconnaissance
• Les leishmanioses, lors de leur pénétration dans la peau, acquièrent des
antigènes de l’hôte (antigènes du groupe sanguin, antigènes du CMH…).

• D’autres parasites modifient leurs antigènes de surfaces en utilisant des


mécanismes de réarrangement géniques

• L’exemple le plus typique est celui de la glycoprotéine variante VSG des


trypanosomes, qui se modifie spontanément aux réponses en anticorps
différentes.

• Quelques parasites exposent des épitopes répétitives, masquent les épitopes


mineurs qui sont impliqués dans la protection.

• Le polymorphisme antigénique des souches de plasmodium fait que


l’immunité n’est pas acquise que progressivement au fil des réinfections
successives.
4/Action sur les réponses immunitaires de l’hôte
Mécanismes de suppression ou d’inactivation de la réponse
immunitaire.

• la production d’antigène soluble, neutralise les anticorps


à distance du parasite

• facteurs suppresseurs peuvent être produit par les


parasites eux mêmes (IL10, IL1Ra, TGFβ).

• d’autres inhibent l’expression du récepteur de IL2.

• les filarioses induisent la production des lymphocytes T


suppresseurs.
V/ EFFETS IMMUNOPATHOLOGIQUES DES INFECTIONS PARASITAIRES

1/ Activation poly clonale des lymphocytes B, à l’origine d’une hyper


gammaglobulunémie et formation des complexes immuns, qui vont se déposer au
niveau des organes :

Exemple : syndrome néphrotique secondaire au paludisme.

2/ Production d’IgE, qui peut être à l’origine d’un choc anaphylactique (lors de la
rupture du kyste hydatique).

3/ Réactions granulomateuses, qui peuvent provoquer des occlusions vasculaires.

4/ Auto anticorps anti érythrocytes et anti ADN sont produits dans le paludisme et le
trypanosome, par réaction croisée.

5/ Production excessive des cytokines (TNFα) responsable des manifestations


cérébrales du paludisme (fièvre) avec obstruction vasculaire et lésions endothéliales .

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