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SYNTHÈSES - TUYAUX - QUESTIONS D’EXAMENS


ET BIEN PLUS ENCORE
L imm nit nat relle :

Introduction :

La distinction naturelle/adaptative fait, dans ce contexte, surtout référence à


l innovation évolutive qu est l immunorécepteur TCR ou BCR. Les lymphocytes T ou
B et leurs immunoglobulines font donc partie du système immunitaire adaptatif.

Toutefois :

- Il arrive que les cellules de l immunité adaptative portent des


récepteurs de l immunité naturelle.
- Il existe des cellules à la transition des deux types d immunité.
- Il est possible de considérer comme naturelles les réponses de
l immunité adaptative, notamment humorale, qui pré existent à la
rencontre avec l antig ne, comme les anticorps naturellement
présents.

Les barrières :

Les défenses de barrière sont nombreuses et variées : une première est la peau
et le sébum qui la recouvre, agissant via le rôle antibactérien des acides gras ; on
retrouve également les muqueuses respiratoires et le mucus, formant l escalator
muco-ciliaire ou les flores saprophytes de l intestin, du vagin et

Le rôle de ces flores est crucial par le microbiome (ensemble des espèces
saprophytes) qu elles abritent et qui permet le contrôle de nombreuses maladies,
que ce soit par une contribution passive en inhibant la croissance des espèces
pathogènes (qui essayent alors de se défendre en provoquant une diarrhée pour
expulser le microbiome) ou par une contribution active en synthétisant certains
antibiotiques.

Ces microbiomes sont composés de bactéries, levures, virus et même parfois


helminthes (vers parasites). On retrouve donc plus de 1018 cellules bactériennes
avec plus de 100 à 1150 espèces différentes dont 150 qui diffèrent selon les
individus.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Un autre mécanisme de barrière défensive est le contrôle du pH, notamment
dans le vagin ou dans le tube digestif haut ; dans ce dernier, le pH acide permet
de protéger le corps contre certains pathogènes intestinaux.

L immunité naturelle des barri res agit également par la sécrétion de protéines
et de peptides antimicrobiens, produits par de multiples types cellulaires, comme
les glandes sous-muqueuses, les cellules épithéliales et certaines cellules
« spécialisées de l immunité naturelle, tels les polynucléaires neutrophiles ou
les macrophages. Ces peptides et protéines antimicrobiens sont sécrétés soit de
manière extracellulaire, soit de manière intracellulaire après une phagocytose.

On retrouve dans le corps de nombreux exemples de protéines et peptides


antimicrobiens :

Le lysozyme, une enzyme que l on retrouve dans les sécrétions nasales, la


salive, les larmes ; qui lyse les peptidoglycans des bactéries Gram+ et qui
facilite la phagocytose des bactéries Gram-.
La lactoferrine, une protéine qui limite la disponibilité du fer, essentiel à
la croissance microbienne.
Les protéines A et D du surfactant, des collectines, qui reconnaissent
certaines molécules à la surface des pathog nes et qui favorisent l action
du complément ou la phagocytose.
Les défensines, des peptides en feuillet . *
Les cathélicidines, des peptides en hélice . *

Les mécanismes antimicrobiens de ces peptides et protéines sont encore mal


connus, ils permettent cependant de moduler les réponses immunitaires et
lorsqu ils n agissent plus, l immunité s en retrouve bouleversée. Leur présence
dans notre corps depuis plusieurs milliers d année nous laisse penser qu ils
pourraient constituer des antibiotiques contre lesquels il n y aurait pas de
souches résistantes.

* Les peptides antimicrobiens sont classés selon leur structure.

Julien Barras – Edition 2013-2014


Les récepteurs aux motifs antigéniques :

La plupart des cellules de l organisme participent à l immunité naturelle ; ceci


s explique par leur capacité de perception de la présence d un microorganisme
pathogène. En réponse à cette perception, elles attireront sur place des cellules
plus spécialisées de l immunité naturelle, notamment des phagocytes, puis de
mani re plus tardive, des cellules de l immunité adaptative.

Pour percevoir ces pathogènes, les cellules possèdent des récepteurs aux
signatures molécules microbiennes appelées PAMP (pathogen associated
molecular patterns). Ces PAMP ne sont pas présent chez les cellules de
l organisme alors qu ils sont partagés par un grand nombre d agents pathog nes
sans grande variabilité.

Les PAMP sont par exemples :

La flagelline des flagelles bactériens


Les peptidoglycans des bactéries Gram positives
Les lipopolysaccharides des bactéries à Gram négatives
L ARN double brin
L ADN non méthylé

Les récepteurs aux PAMP que portent les cellules sont appelés des PRR (Pattern
recognition receptors) ; nous pouvons en distinguer trois types fonctionnels :

Les PRR senseurs membranaires ou intracellulaires, qui jouent un rôle dans


la reconnaissance du microbe et le déclenchement de la réponse
immunitaire ; ce sont les récepteurs d alarmes, comme les récepteurs
TOLL ou TLR par exemple.
Les PRR effecteurs membranaires, qui jouent un rôle dans le
déclenchement de la phagocytose du microbe et qui sont uniquement
présents sur les cellules spécialisées de l immunité naturelle.
Les PRR solubles, qui circulent dans les fluides corporels et interagissent
directement avec le microbe.

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Les récepteurs TOLL et TLR

Les premiers PRR découverts étaient les récepteurs TOLL ; ces derniers
reconnaissent les lipopolysaccharides des bactéries Gram négatives grâce à la
protéine CD14 présente sur les TOLL. Les lipopolysaccharides, abrégés LPS, sont
un composant du feuillet externe de la
membrane des bactéries Gram
négatives. Les LPS portent un lipide,
dit lipide A, hautement toxique, lié à
plusieurs molécules de sucre. Ces LPS
sont responsables du choc septique
induit par les bactéries Gram
négatives, notamment à cause du lipide
A, contre lequel l organise se défend
de manière virulente.

Les protéines TOLL ont initialement été découvertes sur les drosophiles, chez
lesquelles il est impliqué à la fois dans le développement et dans la résistance à
certains infections ; bien que nous ne possédons pas de récepteurs TOLL à
proprement parler, tous les mammifères possèdent un équivalent appelé TLR (toll
like receptors) dont le rôle est identique et qui est porté par les cellules
phagocytaires.

Chez la souris, le récepteur TLR4 est impliqué dans la reconnaissance des PLS et
dans le choc septique. Pour vérifier cela, les scientifiques ont réalisé une
expérience : deux populations de souris sont choisies, chez l une, le récepteur
TLR4 est inhibé alors que chez l autre il est laissé activer. Ensuite, le côlon des
souris est percé ce qui libère une quantité énorme de bactéries dans le corps des
rongeurs et provoque un choc septique d à l immunité naturelle.

Les souris chez qui le récepteur TLR4 est activé décèdent rapidement, alors que
les autres survivent à l infection. Ceci peut s expliquer par l utilité du récepteur
TLR4 : ce récepteur réagit grâce à la protéine CD14 aux LPS des bactéries Gram
négatives ; il activera alors via une cascade enzymatique le facteur NF B, un
facteur de transcription retenu jusqu alors dans le cytoplasme par deux

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protéines qui seront dégradées, ce qui provoquera sa translocation dans le noyau
et la synth se d interleukine VI et de TNF , deux facteurs inflammatoires de
l immunité naturelle. La production importante de ces facteurs en réaction au
choc septique provoqué par la quantité de bactéries, ce qui, à cause de la
présence excédentaire de molécules inflammatoires, provoquera la mort des
souris.

Les souris chez qui le récepteur TLR4 a été inhibé n ont pas provoqué de réaction
inflammatoire et ont donc survécu mais déc deront peu apr s d infections reçues
car le récepteur TLR4 est indispensable pour les réactions locales aux petites
invasions bactériennes.

Le TLR4 n est pas le seul récepteur identifié chez l homme, il fait partie d une
grande famille dont les plus importants sont :

Le récepteur TLR-2, réagissant aux protéiglycans des bactéries Gram+.


Le récepteur TLR-3, réagissant à l ARN double brin.
Le récepteur TLR-4, réagissant aux LPS.
Le récepteur TLR-5, réagissant à la flagelline.
Le récepteur TLR-7, réagissant à l ARN simple brin viral.
Le récepteur TLR-8, réagissant à l ARN simple brin viral également.
Le récepteur TLR-9, réagissant à l ADN non méthylé

Tous ces récepteurs ne sont pas spécialement membranaire, il y a également des


récepteurs intracellulaires, notamment pour réagit aux infections virales ou
bactériennes intracellulaires.

Les récepteurs NOD :

Les NOD sont les nucleotide-binding and oligomerization domain ; une importante
famille de PRR intracytoplasmique qui reconnaissent plusieurs PAMP selon le
récepteur NOD mais qui activent tous la caspase-1. Cette dernière déclenche le
facteur de transcription NF B, produisant lui-même une cytokine inflammatoire
qu est la IL-1 et constitue l inflammasome dont le r le est crucial en médecine.

Une mutation du récepteur NOD peut être associée à la maladie de Crohn : les
cellules de l intestin vivent au contact de millions de bactéries qui sécr tent des

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endotoxines ; si un récepteur NOD mute et vient à réagir contre ces
endotoxines, cela va entrainer une inflammation chronique de l intestin et une
maladie de Crohn. Les récepteurs NOD interviennent également dans la maladie
de la goutte, où ils reconnaissent comme PAMP un cristal d acide urique et
activent la caspase pour provoquer une réaction inflammatoire.

Les cellules phagocytaires :

Les cellules phagocytaires se composent principalement des polynucléaires


neutrophiles et, dans une moindre mesure, éosinophiles ; des monocytes et
macrophages et des cellules dendritiques.

Les leucocytes sont originaires de deux lignées principales : la lignée lymphoïde,


dont dérive les lymphocytes B, T et les cellules NK ; et la lignée myéloïde, dont
dérive les cellules dendritiques, les monocytes et macrophages, les
polynucléaires et les mastocytes.

Ces deux lignées dérivent elles même de cellules souches hématopoïétiques


pluripotentes portant la protéine membranaire CD34, dont les capacités d auto-
renouvèlement et de différenciation sont très importantes. Dans ces étapes de
différenciation, de nombreuses facteurs de croissance interviennent, notamment
les cytokines GM-CSF et G-CSF.

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Les polynucléaires ou granulocytes :

Les polynucléaires ont un seul noyau mais polylobé ; ils composent à hauteur de
60 à 70% les leucocytes sanguins et leur durée de vie relativement courte
impose un turn over tr s élevé. Selon le type de granules qu ils contiennent on
parlera de polynucléaires éosinophiles, basophiles ou neutrophiles.

Ce sont les premières cellules qui sont détruites lors de chimiothérapies chez les
cancereux ou les leucémiques car, cette dernière empêchant le renouvellement
cellulaire, et leur turn over étant très élevé, ils viennent rapidement à manquer.

Les polynucléaires neutrophiles :

Il s agit du type de polynucléaire le plus important à la fois en nombre et en


fonction, si ils disparaissent, la mort survient rapidement. Ceci s explique par
leur position en première ligne contre de nombreux types de germes et le fait
qu ils se déplacent bien plus rapidement que les macrophages ; de plus, ils tuent
les microbes intracellulaires plus
efficacement que ces derniers.

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Ils contiennent pour ce faire des granules dit « secondaires » de collagénase,
lactoferrine et lysozyme ; et des granules « primaires », azurophiles, contenant
du lysozyme, de la peroxydase et d autres enzymes.

Les polynucléaires éosinophiles et basophiles :

Les polynucléaires éosinophiles interviennent dans la défense anti-parasitaire via


la libération de multiples médiateurs de l inflammation, notamment de l histamine
et de l héparine, mais aussi des enzymes, des cytokines et des médiateurs
lipidiques comme le leucotriènes C4.

Les polynucléaires éosinophiles sont souvent associés dans les processus


pathologiques avec les polynucléaires basophiles et les mastocytes ; ils agissent
en effet tous les trois de manière synergique dans les phénomènes allergiques et
inflammatoires par la libération de leurs médiateurs.

Les autres leucocytes :

Les mastocytes :

Les mastocytes sont des cellules associées aux muqueuses, aux épithéliums et
aux endothéliums, notamment dans les veinules postcapillaires. Ils participent à
la première ligne de défense, directement via la libération de médiateurs comme
la cathélicidines ou indirectement par l attraction de cellules phagocytaires.

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Les monocytes et macrophages :

Le monocyte est en réalité la m me cellule que le macrophage sauf que l un est


l état sanguin et l autre l état tissulaire. Les macrophages sont présents dans de
nombreux endroits du corps et portent des noms divers :

Macrophages alvéolaires dans les poumons


Histiocytes dans les tissus conjonctifs
Cellules mésangiales dans le rein
Cellules de Küpfer dans le foie
Microglie dans le cerveau
Ostéoclastes dans les os

Ceci explique que les processus pathologiques portant atteinte aux macrophages
ont des conséquences sur l entierté du corps.

Les cellules dendritiques :

Les cellules dendritiques ont deux origines possibles et deux fonctions en partie
différentes :

Si leur précurseur est myéloïde, elles deviendront des cellules de


Langerhans, des cellules dendritiques interstitielles et
Si leur précurseur est lymphoïde, elles deviendront des cellules
dendritiques plasmacytoïdes, jouant un rôle dans la production
d interféron- et dans la défense antivirale.

Tout comme les macrophages, elles portent différents noms selon le site et
l état de différenciation ou d activation. On parle ainsi de cellules de Langerhans
dans la peau et les muqueuses ; des cellules dendritiques interstitielles dans les
organes ; de cellules dendritiques interdigitantes dans les organes lymphoïdes et
de cellules dendritiques circulantes dans le sang.

Les cellules dendritiques ont deux rôles selon leur position et leur maturité : les
cellules dendritiques immatures patrouillent dans les tissus et ont pour rôle de
capturer les antig nes s y trouvant, elles poss dent déjà un CMH de classe II qui
est cependant intracellulaire.

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Une fois qu elles auront capturé un antigène, elles seront dites matures et se
dirigeront vers les organes lymphoïdes, notamment les ganglions lymphatiques,
dans la zone T où ils présenteront les antigènes aux lymphocytes T grâce à la
présence, cette fois ci membranaire du CMH de classe II et de molécules de
stimulation afin de « réveiller l immunité adaptative.

Les polynucléaires neutrophiles, les macrophages et les cellules dendritiques sont


trois types de phagocytes ; cependant, seuls les cellules dendritiques et les
macrophages portent un CMH de classe II leur permettant de présenter les
antigènes aux lymphocytes T CD4, avec une meilleure efficacité concernant les
premières. Il ne faut néanmoins pas confondre les cellules dendritiques et les
cellules folliculaires dendritiques, qui ne sont pas présentatrices d antig nes.

De plus, seuls les macrophages et les cellules dendritiques possèdent la protéine


CD4, identique à celle de lymphocytes, ce qui les rend sensibles à certains virus,
comme le virus du sida.

Les trois phagocytes précédemment cités portent trois grands types de


récepteurs :

Des récepteurs aux produits microbiens, c'est-à-dire les PAMP, tel que les
LPS, l ARN double brin viral, l ADN bactérien et

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Des récepteurs pour des facteurs humoraux ou cellulaires qui facilitent la
phagocytose. Il s agit de récepteurs pour l extrémité Fc des IG.
Des récepteurs pour des ligands qui activent ou orientent les
déplacements des cellules phagocytaires vers les sites inflammatoires,
comme certaines cytokines tel que le facteur TNF .

Un exemple de récepteurs aux produits microbiens est le récepteur au mannose


et sa famille, qui porte un domaine de type lectine, lui permettant de se lier aux
résidus mannosyl et fucosyl.

Les lectines sont des protéines ou glycoprotéines capables de se lier à certains


résidus glucidiques ; elles sont d origine non immunitaire mais leur capacité de
liaison leur permet, comme un anticorps, d agglutiner ou de précipiter des cellules
ou des glycoconjugués. Elles ont été initialement isolées chez les végétaux mais
des molécules voisines (lectin-like) sont présentes chez les bactéries et les
animaux.

Cette importante capacité de liaison de la lectine lui permet donc de lier de


nombreux micro-organismes, comme des bactéries Gram négatives, Gram
positives, des myobactéries, des champignons, des parasites, tous portant des
résidus glycosidiques.

Ce récepteur au mannose et à sa famille est donc capable de se lier à un grand


nombre de pathogènes et est exprimé de manière importante sur les cellules
dendritiques, ce qui lui permet cette polyvalence phagocytaire.
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Un autre récepteur présent sur les cellules phagocytaires est le récepteur f-
Met-Leu-Phe (FMLP), un récepteur chimiotactique pour les peptides N-formylés
portés par de nombreuses bactéries.

Les nombreux récepteurs portés par les cellules phagocytaires ont donc des
rôles très différents : le récepteur au mannose participe à l endocytose des
microorganismes ou des molécules microbiennes ; les récepteurs TOLL
participent au signal d activation et les récepteurs FMLP participent au
chimiotactisme.

Il existe également des récepteurs pour des facteurs humoraux de la réponse


immunitaires ; il s agit de récepteurs qui facilitent la phagocytose des
microorganismes par des produits humoraux de la réponse immunitaires,
notamment des immunoglobulines ou des fragments du complément activé, car si
la coque polysaccharidiques des microbes n est pas détruite, la phagocytose a
plus difficilement lieu.

Ce sont par exemple des récepteurs pour l extrémité Fc, dite cristallisable, des
immunoglobulines. Selon la classe d immunoglobulines reconnue (IgG ou IgE), les
récepteurs ont des structures et des distributions
cellulaires différentes.

Comme expliqué précédemment, les récepteurs pour


les facteurs humoraux réagissent également aux fragments du complément
activé, notamment aux fragments CR1 (C3b) ou CR3 (iC3b).

La phagocytose :

La phagocytose occupe un r le crucial dans l immunité antimicrobienne mais aussi


dans l élimination des cellules apoptotiques, dont l élimination est cruciale afin
d éviter certains maladies inflammatoires. Cependant, ingérer une bactérie est
une arme à double tranchant car si elle n est pas détruite elle peut envahir la
cellule phagocytaire.

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La phagocytose se déroule en quatre étapes : chimiotactisme ; adhésion au
microbe ; phagocytose à proprement parler puis microbicide, oxydative ou non
oxydative. La phagocytose est donc
un phénomène actif consommant une
quantité importante d énergie et
dont l efficacité est accrue par
l opsonisation.

Une fois phagocyté, la maturation de


la vésicule phagocytaire (phagosome)
et sa fusion ultime avec le lysosome
est un processus complexe, très
influencé par le type de lipides présents dans les membranes. Pour cette raison,
beaucoup de bactéries agissant comme un cheval de Troie modifient le contenu
lipidique des membranes du phagosome pour empêcher sa maturation et sa fusion
avec le lysosome.

La vitamine D agit contre ces chevaux de troie en imposant la fusion des


vésicules ; pour cette raison, les turbeculeux se retiraient dans des sanatoriums,
généralement à la montagne, où ils étaient exposés au rayons du soleil, ce qui
provoquait la synthèse de vitamine D et empêchait le bacille de la tuberculose
d agir en emp chant le lysosome de fusionner avec le phagosome.

Lorsque le lysosome a fusionné avec le phagosome, on assiste à une microbicidie


intracellulaire grâce à deux mécanismes différents :

Via des phénomènes oxydatifs, qui dépendent de la production


d intermédiaires réactifs de l oxyg ne, hautement microbicides.
Via des phénomènes non oxydatifs, qui dépendent de la production de
peptides antibactériens.

La microbicidie oxydative :

La microbicidie oxydative fait principalement appel à trois enzymes : la


myéloperoxydase ; la NO synthase et la NADPH oxydase, enzyme la plus
rapidement activée lors de la microbicidie oxydative.

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Cette enzyme nécessite un bon fonctionnement du cycle des pentoses. Les
mutations d une des sous-unités de la NADPH oxydase entrainent à l état
homozygote des maladies granulomateuses chroniques.

Quant à la myéloperoxydase (MPO), elle permet la production d oxydants chlorés


tels que HClO et ClO- hautement bactéricides. Cette enzyme est indispensable
car dans certaines conditions de pH, le H2O2 et l O2- sont peu bactéricides.

Toute cette microbicidie oxydative dépend étroitement de l aide des


lymphocytes T CD4 car à l état de repos, les macrophages et les monocytes sont
généralement moins efficaces que les polynucléaires neutrophiles et doivent donc
être stimulés. Pour cette raison, le VIH portant atteinte aux CD4 empêche une
bonne phagocytose et résistance aux infections.

La microbicidie non oxydative :

La microbicidie non oxydative se déroule grâce à des molécules microbicides dont


la plupart sont déjà présentes dans les sécrétions ; ainsi, lors de la phagocytose
d un microorganisme, une partie des granules fusionnent avec le phagosome alors
que l autre est déversée à l extérieur de la cellule.

Ces molécules microbicides sont généralement des enzymes ; des hydrolases, tel
que le lysozyme chargé de détruire la paroi bactérienne des bactéries Gram

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positives ou des analogues des sérines protéases, tel que l élastase et qui ont un
r le important dans l inflammation et dans la destruction tissulaire en cas
d infection chronique. Il peut s agir également de protéines cationiques, dites
protéines antibiotiques, comme les défensines ou les BPI (bacterial permeability
increasing factor) qui se lient au LPS et sont toxiques pour les bactéries Gram
négatives.

Les phagocytes ont donc de nombreux systèmes pour « digérer » le microbe


ingéré :

L ADN et les histones comme mécanisme de défense :

L ADN et les histones peuvent tre utilisés par les neutrophiles à des fins
défensives ; en effet, ces deux derniers sont projetés en réseau, formant un
filet qui capture les bactéries et les tuent. Ces filets sont appelés NETs
(neutrophil extracellular traps). L activation de ces NETs est couplée à
l initiation de la microbicidie oxydative.

Les NETs sont aussi impliqués dans les maladies autoimmunes ; en effet, si l ADN
reste trop longtemps exposé dans le milieu extracellulaire il finira par se
dégrader et pourrait etre reconnu comme un PAMP par un lymphocyte B, lequel
entrerait dans une prolifération clonale pour former d autres lymphocytes
reconnaissant l ADN du patient ce qui finirait par entrainer la mort.

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L e oc tose :

L exocytose est un processus alternatif mis en place par les macrophages et les
polynucléaires neutrophiles quand la phagocytose est impossible. Cependant, elle
est moins sélective par les dégâts collatéraux qu elle provoque et est moins
efficace. Cependant, chez les cellules non phagocytaires tel que les
polynucléaires éosinophiles et basophiles, il s agit du processus principal de lutte
antigénique.

L exocytose est généralement produite


par la stimulation du récepteur FcℇR
par une immunoglobuline E (IgE) ; ceci
entrainera la dégranulation de produits
à l activité antiparasitaire.

La cytotoxicité :

La cytotoxicité est un mode ancien de destruction des cellules infectées ou


anormales ; elle est utilisée par certaines cellules de l immunité naturelle mais
également par des cellules de l immunité adaptative. Cependant, le signal »
déclenchant la lyse est différent dans chacun des cas.

La cytotoxicité à médiation cellulaire est pratiquée par les lymphocytes T


cytotoxiques CD8+ ; les cellules tueuses naturelles NK ; les cellules K et le
phénomène ADCC, bien que les deux dernières la pratiquent en moindre mesure.

La cytotoxicité du lymphocyte CD8 va se dérouler comme suit : Lors du contact


avec la cellule cible, la reconnaissance spécifique de l antig ne associé au CMH de
classe I va déclencher un accroissement de la concentration en calcium
intracellulaire, ce qui va provoquer une polarisation de ce dernier par le
déplacement des granules cytotoxiques et une exocytose dans la jonction entre
les deux cellules.

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Les granules exocytés sont de deux types : des perforines, qui vont perforer la
cellule pour provoquer des fuites ioniques, mais également pour permettre
l entrée du deuxi me type de granules : des sérines protéases, qui en dégradant
les protéines activeront la mort cellulaire.

Une autre voie d induction de l apoptose est le récepteur FAS, exprimé par la
plupart des cellules. Si un ligand pour ce récepteur, porté par certaines cellules
de l immunité comme les lymphocytes T CD8, vient stimuler le récepteur FAS, la
cellule devient directement apoptotique et meurt. C est notamment ce
phénom ne utilisé dans l embryogén se lorsque les tissus se façonnent.

Cependant, il est rare que la cytotoxicité n utilise qu un des deux mécanismes ; ils
sont généralement couplés dans les réactions tel que lorsque les sérines
protéases sont libérées, il existe une synergie avec l interaction FAS ligand/FAS
récepteur ce qui favorise encore l apoptose. Cette synergie des deux mécanismes
ne tue en réalité pas la cellule mais la contraint à se suicider.

Néanmoins, cette cytotoxicité des lymphocytes T ne se déroule pas


immédiatement ; lors d une infection, un premier pic d immunité peut s observer,
il s agit des cellules NK, stimulées par l IFN et l IFN . Ces cellules NK sont
toujours pr tes et n ont pas besoin qu on leur présente l antig ne ou de se
différencier préalablement. En plus de s attaquer aux cellules infectées, elles
s attaquent également aux cellules tumorales ou aux parasites.

Leur mécanismes lytiques sont exactement identiques que ceux des lymphocytes
T cytotoxiques, soit des perforines et des granzymes (sérine protéases).
Cependant, malgré ces ressemblances et leur précurseur lymphoïde commun, les
cellules NK ne sont pas des lymphocytes B, puisqu elles ne poss dent pas d Ig de
membrane ou cytoplasmique ; et ne sont pas des lymphocytes T puisqu elles ne
possèdent pas de TCR.

Les cellules NK n ont donc pas de TCR mais sont néanmoins capables de
reconnaitre une cellule transformée ou infectée par un virus. Pour ce faire, la
cellule NK va percevoir l absence d une structure normalement présente sur les
cellules de l organisme et qui ne l est plus lorsque la cellule est infectée.

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En effet, lors de cellules infectées par un virus ou de cellules tumorales, pour
éviter d tre repérées par les lymphocytes T CD8 suite à la fabrication de
protéines qu elles enclenchent, les cellules perdent leur molécules MHC ; si cela
les protèges des lymphocytes T CD8, ça ne les protège pas des NK qui peut les
repérer plus facilement. Cette coopération entre les NK et les lymphocytes T
CD8 permet donc de contrecarrer les mécanismes d échappement des virus.

Quant ADCC citées précédemment, il s agit des antibody dependent cell-


mediated cytotoxicity c'est-à-dire de cellules cytotoxique dont l activité est
amplifiée par la présence d anticorps à la surface de la cellule ; et pour les
cellules K, il ne s agit pas en réalité d une lignée cellulaire mais d une fonction
particulière que peuvent exercer plusieurs types cellulaires, comme les NK, les
macrophages et les polynucléaires.

En conclusion, l immunité naturelle est une premi re ligne de défense contre les
agents infection et son r le est fondamental dans la coopération qu elle exerce
avec l immunité adaptative ; cependant, ses réponses sont peu ciblées et
stéréotypes, provoquant généralement l inflammation comme seul mécanisme de
défense.

Julien Barras – Edition 2013-2014

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