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Introduction :
Toutefois :
Les barrières :
Les défenses de barrière sont nombreuses et variées : une première est la peau
et le sébum qui la recouvre, agissant via le rôle antibactérien des acides gras ; on
retrouve également les muqueuses respiratoires et le mucus, formant l escalator
muco-ciliaire ou les flores saprophytes de l intestin, du vagin et
Le rôle de ces flores est crucial par le microbiome (ensemble des espèces
saprophytes) qu elles abritent et qui permet le contrôle de nombreuses maladies,
que ce soit par une contribution passive en inhibant la croissance des espèces
pathogènes (qui essayent alors de se défendre en provoquant une diarrhée pour
expulser le microbiome) ou par une contribution active en synthétisant certains
antibiotiques.
L immunité naturelle des barri res agit également par la sécrétion de protéines
et de peptides antimicrobiens, produits par de multiples types cellulaires, comme
les glandes sous-muqueuses, les cellules épithéliales et certaines cellules
« spécialisées de l immunité naturelle, tels les polynucléaires neutrophiles ou
les macrophages. Ces peptides et protéines antimicrobiens sont sécrétés soit de
manière extracellulaire, soit de manière intracellulaire après une phagocytose.
Pour percevoir ces pathogènes, les cellules possèdent des récepteurs aux
signatures molécules microbiennes appelées PAMP (pathogen associated
molecular patterns). Ces PAMP ne sont pas présent chez les cellules de
l organisme alors qu ils sont partagés par un grand nombre d agents pathog nes
sans grande variabilité.
Les récepteurs aux PAMP que portent les cellules sont appelés des PRR (Pattern
recognition receptors) ; nous pouvons en distinguer trois types fonctionnels :
Les premiers PRR découverts étaient les récepteurs TOLL ; ces derniers
reconnaissent les lipopolysaccharides des bactéries Gram négatives grâce à la
protéine CD14 présente sur les TOLL. Les lipopolysaccharides, abrégés LPS, sont
un composant du feuillet externe de la
membrane des bactéries Gram
négatives. Les LPS portent un lipide,
dit lipide A, hautement toxique, lié à
plusieurs molécules de sucre. Ces LPS
sont responsables du choc septique
induit par les bactéries Gram
négatives, notamment à cause du lipide
A, contre lequel l organise se défend
de manière virulente.
Les protéines TOLL ont initialement été découvertes sur les drosophiles, chez
lesquelles il est impliqué à la fois dans le développement et dans la résistance à
certains infections ; bien que nous ne possédons pas de récepteurs TOLL à
proprement parler, tous les mammifères possèdent un équivalent appelé TLR (toll
like receptors) dont le rôle est identique et qui est porté par les cellules
phagocytaires.
Chez la souris, le récepteur TLR4 est impliqué dans la reconnaissance des PLS et
dans le choc septique. Pour vérifier cela, les scientifiques ont réalisé une
expérience : deux populations de souris sont choisies, chez l une, le récepteur
TLR4 est inhibé alors que chez l autre il est laissé activer. Ensuite, le côlon des
souris est percé ce qui libère une quantité énorme de bactéries dans le corps des
rongeurs et provoque un choc septique d à l immunité naturelle.
Les souris chez qui le récepteur TLR4 est activé décèdent rapidement, alors que
les autres survivent à l infection. Ceci peut s expliquer par l utilité du récepteur
TLR4 : ce récepteur réagit grâce à la protéine CD14 aux LPS des bactéries Gram
négatives ; il activera alors via une cascade enzymatique le facteur NF B, un
facteur de transcription retenu jusqu alors dans le cytoplasme par deux
Les souris chez qui le récepteur TLR4 a été inhibé n ont pas provoqué de réaction
inflammatoire et ont donc survécu mais déc deront peu apr s d infections reçues
car le récepteur TLR4 est indispensable pour les réactions locales aux petites
invasions bactériennes.
Le TLR4 n est pas le seul récepteur identifié chez l homme, il fait partie d une
grande famille dont les plus importants sont :
Les NOD sont les nucleotide-binding and oligomerization domain ; une importante
famille de PRR intracytoplasmique qui reconnaissent plusieurs PAMP selon le
récepteur NOD mais qui activent tous la caspase-1. Cette dernière déclenche le
facteur de transcription NF B, produisant lui-même une cytokine inflammatoire
qu est la IL-1 et constitue l inflammasome dont le r le est crucial en médecine.
Une mutation du récepteur NOD peut être associée à la maladie de Crohn : les
cellules de l intestin vivent au contact de millions de bactéries qui sécr tent des
Les polynucléaires ont un seul noyau mais polylobé ; ils composent à hauteur de
60 à 70% les leucocytes sanguins et leur durée de vie relativement courte
impose un turn over tr s élevé. Selon le type de granules qu ils contiennent on
parlera de polynucléaires éosinophiles, basophiles ou neutrophiles.
Ce sont les premières cellules qui sont détruites lors de chimiothérapies chez les
cancereux ou les leucémiques car, cette dernière empêchant le renouvellement
cellulaire, et leur turn over étant très élevé, ils viennent rapidement à manquer.
Les mastocytes :
Les mastocytes sont des cellules associées aux muqueuses, aux épithéliums et
aux endothéliums, notamment dans les veinules postcapillaires. Ils participent à
la première ligne de défense, directement via la libération de médiateurs comme
la cathélicidines ou indirectement par l attraction de cellules phagocytaires.
Ceci explique que les processus pathologiques portant atteinte aux macrophages
ont des conséquences sur l entierté du corps.
Les cellules dendritiques ont deux origines possibles et deux fonctions en partie
différentes :
Tout comme les macrophages, elles portent différents noms selon le site et
l état de différenciation ou d activation. On parle ainsi de cellules de Langerhans
dans la peau et les muqueuses ; des cellules dendritiques interstitielles dans les
organes ; de cellules dendritiques interdigitantes dans les organes lymphoïdes et
de cellules dendritiques circulantes dans le sang.
Les cellules dendritiques ont deux rôles selon leur position et leur maturité : les
cellules dendritiques immatures patrouillent dans les tissus et ont pour rôle de
capturer les antig nes s y trouvant, elles poss dent déjà un CMH de classe II qui
est cependant intracellulaire.
Des récepteurs aux produits microbiens, c'est-à-dire les PAMP, tel que les
LPS, l ARN double brin viral, l ADN bactérien et
Les nombreux récepteurs portés par les cellules phagocytaires ont donc des
rôles très différents : le récepteur au mannose participe à l endocytose des
microorganismes ou des molécules microbiennes ; les récepteurs TOLL
participent au signal d activation et les récepteurs FMLP participent au
chimiotactisme.
Ce sont par exemple des récepteurs pour l extrémité Fc, dite cristallisable, des
immunoglobulines. Selon la classe d immunoglobulines reconnue (IgG ou IgE), les
récepteurs ont des structures et des distributions
cellulaires différentes.
La phagocytose :
La microbicidie oxydative :
Ces molécules microbicides sont généralement des enzymes ; des hydrolases, tel
que le lysozyme chargé de détruire la paroi bactérienne des bactéries Gram
L ADN et les histones peuvent tre utilisés par les neutrophiles à des fins
défensives ; en effet, ces deux derniers sont projetés en réseau, formant un
filet qui capture les bactéries et les tuent. Ces filets sont appelés NETs
(neutrophil extracellular traps). L activation de ces NETs est couplée à
l initiation de la microbicidie oxydative.
Les NETs sont aussi impliqués dans les maladies autoimmunes ; en effet, si l ADN
reste trop longtemps exposé dans le milieu extracellulaire il finira par se
dégrader et pourrait etre reconnu comme un PAMP par un lymphocyte B, lequel
entrerait dans une prolifération clonale pour former d autres lymphocytes
reconnaissant l ADN du patient ce qui finirait par entrainer la mort.
L exocytose est un processus alternatif mis en place par les macrophages et les
polynucléaires neutrophiles quand la phagocytose est impossible. Cependant, elle
est moins sélective par les dégâts collatéraux qu elle provoque et est moins
efficace. Cependant, chez les cellules non phagocytaires tel que les
polynucléaires éosinophiles et basophiles, il s agit du processus principal de lutte
antigénique.
La cytotoxicité :
Une autre voie d induction de l apoptose est le récepteur FAS, exprimé par la
plupart des cellules. Si un ligand pour ce récepteur, porté par certaines cellules
de l immunité comme les lymphocytes T CD8, vient stimuler le récepteur FAS, la
cellule devient directement apoptotique et meurt. C est notamment ce
phénom ne utilisé dans l embryogén se lorsque les tissus se façonnent.
Cependant, il est rare que la cytotoxicité n utilise qu un des deux mécanismes ; ils
sont généralement couplés dans les réactions tel que lorsque les sérines
protéases sont libérées, il existe une synergie avec l interaction FAS ligand/FAS
récepteur ce qui favorise encore l apoptose. Cette synergie des deux mécanismes
ne tue en réalité pas la cellule mais la contraint à se suicider.
Leur mécanismes lytiques sont exactement identiques que ceux des lymphocytes
T cytotoxiques, soit des perforines et des granzymes (sérine protéases).
Cependant, malgré ces ressemblances et leur précurseur lymphoïde commun, les
cellules NK ne sont pas des lymphocytes B, puisqu elles ne poss dent pas d Ig de
membrane ou cytoplasmique ; et ne sont pas des lymphocytes T puisqu elles ne
possèdent pas de TCR.
Les cellules NK n ont donc pas de TCR mais sont néanmoins capables de
reconnaitre une cellule transformée ou infectée par un virus. Pour ce faire, la
cellule NK va percevoir l absence d une structure normalement présente sur les
cellules de l organisme et qui ne l est plus lorsque la cellule est infectée.
En conclusion, l immunité naturelle est une premi re ligne de défense contre les
agents infection et son r le est fondamental dans la coopération qu elle exerce
avec l immunité adaptative ; cependant, ses réponses sont peu ciblées et
stéréotypes, provoquant généralement l inflammation comme seul mécanisme de
défense.