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Préparé par : Krim hadil amani

Introduction :
L'Algérie a connu des évolutions économiques significatives au cours des deux dernières
décennies, marquées par des transitions politiques et des réformes économiques majeures.
Cette période, s'étendant de 2000 à 2024, a été caractérisée par des changements substantiels
dans le paysage économique et budgétaire algérien.
Cette introduction offre un aperçu des principaux développements économiques et budgétaires
en Algérie au cours de la période 2000-2024, mettant en lumière les transitions, les défis et les
perspectives pour l'avenir de l'économie algérienne.

Le contexte économique et budgétaire algérien dans la période 2000-2024 :


La transition de l'économie algérienne vers un modèle de marché s'est caractérisée par un
progressif recul de l'intervention étatique dans le secteur économique, notamment dans le
domaine commercial. La libéralisation des échanges a été formellement établie par
l'ordonnance n°03-04 du 19 juillet 2003, qui régit les opérations d'importation et d'exportation
de marchandises.
Au cours de la dernière décennie, l'économie algérienne a retrouvé le chemin de la croissance,
avec une augmentation significative du PIB, passant de 54,2 milliards de dollars US en 2000 à
168,8 milliards de dollars en 2011. Pendant cette période, le PIB par habitant a quasiment
triplé, atteignant 4 798 dollars US en 2011. Cette croissance a été soutenue par une
augmentation des revenus pétroliers, qui a permis à l'Algérie d'accumuler des réserves de
change importantes, passant de 162,22 milliards de dollars en 2010 à 182,22 milliards de
dollars en 2011. En parallèle, une politique de désendettement a été mise en œuvre, réduisant
la dette extérieure de 28 milliards de dollars US en 1999 à 4,40 milliards en 2011.
Le quinquennat 2010-2014 a marqué le lancement d'un ambitieux programme d'investissement
public, doté d'une enveloppe de 286 milliards de dollars. Ce programme visait à créer 3 millions
d'emplois, construire 1 million de logements, établir 200 000 PME, et poursuivre la
modernisation des infrastructures et équipements publics.
Pratiquement, la politique budgétaire peut avoir d’autres objectifs que la prestation de biens et
services. À court terme, elle peut privilégier la stabilisation macroéconomique, tout en dopant
une économie atone, en jugulant l’inflation ou en réduisant les vulnérabilités extérieures. À
long terme, elle peut promouvoir une croissance durable ou réduire la pauvreté en prenant des
mesures axées sur l’offre pour améliorer les infrastructures ou l’éducation3.
Tableau N°1. Dépenses publiques et croissance du PIB (%)
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018e
Faible revenu 11.69 11.68 11.71 12.06 12.61 13.65 11.75
Dépenses
Revenu
publiques au 13.63 13.57 13.91 14.01 14.16 14.76 14.62
intermédiaire
PIB Revenu élevé 17,43 17,86 18,93 18,41 18,13 17,92 17,61
Faible revenu 5.62 6.02 6.93 3.29 5.83 3.07 4.95
Croissance Revenu
7.93 5.59 7.37 5.12 4.40 4.26 4.60
annuel du PIB intermédiaire
Revenu élevé 3,07 0,39 2,94 1,29 2,04 1,69 2,20

Aussi bien, depuis plusieurs années déjà, l’explosion des déficits budgétaires, dans les pays en
développement, vient d’entraîner une hausse des emprunts publics et d’aggraver les
déséquilibres macroéconomiques, ce qui a obligé ces pays à puiser dans leurs réserves de
change. Pour le FMI, le secteur privé manque de dynamisme en raison des difficultés que pose
le cadre règlementaire et un accès limité au crédit, tandis que le secteur public, et notamment
les entreprises publiques, est vaste et jouit de privilèges dans tous les secteurs de l’économie,
ce qui laisse peu de place pour la croissance du secteur privé. Mais il est vrai que les pays
pauvres possèdent effectivement du secteur public moins étendu que les pays riches, quand on
mesure la dimension du secteur public par le rapport des dépenses de l’Etat au PIB (cf. tableau
1). On pourra remarquer, à la lecture du tableau (1), que la proportion d’ensemble augmente
avec un recul dans le taux de croissance du PIB, allant d’un pourcentage d’environ 13.65% dans
les pays en développement au revenu faible jusqu’à 14.5% dans les pays à revenu intermédiaire
et à 19% dans les pays à revenu élevé. En dépit de ces remarques, il est également vrai que la
crise financière Subprimes a eu des effets négatifs sur les économies du monde entier, les
problèmes du secteur financier et la crise de confiance affectant la consommation privée,
l’investissement et le commerce extérieur. Les autorités ont réagi en dopant l’activité avec des
stabilisateurs automatiques et la relance budgétaire, tels que des nouvelles dépenses
discrétionnaires ou baisses d’impôts. Ces stabilisateurs agissent à mesure qu’évoluent les
recettes et les dépenses fiscales ; ils ne dépendent pas de mesures spécifiques, mais opèrent
selon le cycle économique. Ainsi, la baisse de la production entraîne celle des recettes fiscales,
car les bénéfices des sociétés et les revenus des contribuables diminuent. Les prestations de
chômage et autres dépenses sociales sont censées augmenter en période de récession. Ces
changements conjoncturels rendent la politique budgétaire automatiquement expansionniste
en cas de récession et restrictive en cas d’expansion.
Les performances économiques de l’Algérie continuent d’être affectées par la baisse des cours
du pétrole, passés de 99 dollars américains (USD) en moyenne en 2014 à 53 USD en 2015, puis
45 USD en 2016. Couplé à une forte appréciation du dollar, ce choc externe s’est traduit, tout
comme en 2015, par un creusement des déficits budgétaire et extérieur. L’impact sur le secteur
réel reste cependant limité.
Tableau N°2. Dépenses publiques et croissance du PIB (%)

2008 2013 2014 2015 2016(e) 2017(p) 2018(p)


Total recettes et dons 47.0 35.9 33.3 30.8 29.1 29.1 28.2
Recettes fiscales 8.4 11.8 11.7 13.7 13.3 12.8 12.2
Recettes pétrolières 37.3 22.6 20.1 13.7 10.4 11.2 10.9
Total dépenses et prêts nets (a) 38.8 36.3 40.6 46.1 42.3 35.5 31.9
Dépenses courantes 20.1 24.4 25.4 27.4 26.2 24.8 21.5
Sans intérêts 19.5 24.1 25.2 27.1 26.2 24.8 21.5
Salaires et rémunérations 7.6 11.1 11.6 11.9 11.0 10.7 9.5
Intérêt 0.6 0.3 0.2 0.3 0.1 0.0 0.0
Dépenses d’investissement 17.9 11.4 14.5 18.3 16.3 10.8 10.2
Solde primaire 8.8 -0.1 -7.1 -15.1 -13.2 -6.4 -3.6
Solde global 8.2 -0.4 -7.3 -15.3 -13.2 -6.4 -3.7

Tableau N 3. Indicateurs macroéconomiques

2015 2016(e) 2017(p) 2018(p)


Croissance du PIB réel 3.8 3.5 3.9 3.7
Croissance du PIB réel par habitant 2.0 1.7 2.1 1.9
Inflation 4.8 6.4 4.0 4.0
Solde budgétaire (% PIB) -15.3 -13.2 -6.4 -3.7
Compte courant (% PIB) -16.0 -13.5 -7.7 -4.3

Graphique 1. Taux de croissance du PIB réel

% Taux de croissance du P IB réel (% ) A frique du N ord (% ) A frique (% )

10

Source : article de Tarik BENHAMED ALGERIE 2017


En matière de finances publiques, les comptes de l’État ont été affectés par la baisse de plus de
60 % des ressources du FRR, une importante épargne budgétaire mise en place en 2000. Tiré
des surplus de recettes pétrolières, il a servi entre autres à financer le déficit du budget général.
Toutefois, avec une valeur passée de 13 % à 5 % du PIB entre 2015 et 2016, le FRR pourrait ne
plus être en mesure, dès 2017, de financer le déficit budgétaire. Celui-ci s’est établi à 13 % en
2016, après le record de 15 % enregistré en 2015.
Concernant le secteur extérieur, la balance commerciale a affiché un déficit de 11 % du PIB,
contre 8 % en 2015, année durant laquelle son solde est devenu négatif pour la première fois
en 16 ans. Le taux de couverture des importations (29 % du PIB) par les exportations (18 % du
PIB) s’est établi à 63 %, en légère baisse par rapport à 2015 (74 %), et encore plus loin de
l’équilibre (109 %) de 2014. La balance courante a enregistré, en définitive, un déficit de 14 %
du PIB en 2016, contre 16 % en 2015, tandis que les réserves officielles de change ont baissé de
20 % pour s’établir à 114 milliards USD à fin 2016.
Le taux d’inflation est à la hausse à 6.4 % en 2016 et poursuit son augmentation entamée en
2015 (4.8 %), après deux années consécutives de baisse en 2013 (3.3 %) et 2014 (2.9 %), au
lendemain du pic de 2012 (8.9 %). Cette progression est imputable à l’augmentation des prix
des biens manufacturés (+9.9 %) et des services (+7.3 %) qui à eux seuls constituent près de 60
% de l’indice des prix. Elle s’explique aussi par la hausse des prix de 30 % du carburant en 2016
et un phénomène d’anticipation de hausse des prix en 2017, lié à l’augmentation attendue de la
TVA. Le chômage s’est établi en septembre 2016 à 10.5 % au niveau national, avec un taux de
8.1 % pour les hommes et 20 % pour les femmes. Les jeunes (16-24 ans) restent les plus
affectés, à hauteur de 26.7 %.
Le taux de croissance est attendu à 3.9 % et 3.7 % en 2017 et 2018 respectivement, grâce aux
hydrocarbures et aux investissements dans les infrastructures. L’inflation est projetée autour du
niveau objectif de 4 % fixé par la Banque d’Algérie en 2017 et 2018, grâce aux instruments
conventionnels mis en œuvre en 2016. Le déficit budgétaire devrait se réduire progressivement
à 6.4 % puis à 3.7 % du PIB en 2017 et 2018, après le pic de 16 % atteint en 2015, en raison de
l’objectif fixé par la trajectoire budgétaire 2016-19 de ramener le déficit à un niveau
soutenable, autour de 3 % dès 2019. De même, le déficit du compte courant devrait se réduire
au cours des deux prochaines années pour atteindre 7.7 % du PIB en 2017 et 4.3 % en 2018, en
relation avec l’objectif de baisse de la facture d’importations, dans le cadre de la politique de
substitution aux importations du NMCE 2016-30.
Tableau 4. PIB par secteur (en pourcentage du PIB)
2011 2015
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 8.6 12.7
Dont pêche … …
Activités extractives 38.8 21.1
Dont extraction de pétrole brut et de gaz naturel 33.6 20.9
Activités de fabrication 3.9 4.7
Production et distribution d'électricité, de gaz et d'eau 0.8 1.0
Construction 9.2 12.1
Commerce de gros et de détail; réparation de véhicules automobiles 11.5 16.2
et hôtels et restaurants
Dont hôtels et restaurants 1.0 1.4
Transports, entreposage et communications 7.8 10.9
Intermédiation financière, immobilier, locations et activités de 1.1 1.5
services aux entreprises
Administration publique et défense; sécurité sociale obligatoire 17.2 18.5

Autres services 1.0 1.3


Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100.0 100.0
Source : Données des administrations nationales.
La chute des cours du pétrole depuis juin 2014 a eu un impact notable sur les finances
publiques algériennes depuis 2015. Après un pic de 15 % du PIB en 2015, le déficit budgétaire
s’est établi à 13 % en 2016. Cette évolution résulte d’une contraction des dépenses légèrement
plus importante entre 2015 (46 % du PIB) et 2016 (42 %) que la baisse des recettes, de 31 % du
PIB à 29 % entre ces deux années.
Par ailleurs, l’épargne publique que représente le FRR s’est contractée de 65 %, pour s’établir à
7.2 milliards USD fin 2016. Ces amortisseurs de chocs extérieurs mis en place dans les années
2000 ne représentent plus que 4.5 % du PIB en 2016, contre environ 26 % en 2014, avant la
baisse drastique des cours du pétrole. Le FRR va arriver, selon les prévisions, à un quasi
tarissement, à 0.5 % du PIB dès 2017. Pour mémoire, le FRR était alimenté par le différentiel
entre le prix moyen du baril de pétrole sur le marché et le prix de référence budgétaire (37
USD) pour le calcul de la fiscalité pétrolière. Dès 2017, ce « prix fiscal » institué en 2008 sera
levé, de même que le niveau minimum légal de 740 milliards DZD pour le FRR.
Avec la baisse des prix du baril de pétrole, les autorités avaient déjà procédé à des
réajustements visant une consolidation budgétaire, afin de préserver le caractère soutenable
des finances publiques et la viabilité du financement de l’économie. C’est ainsi que dès
décembre 2014, la rationalisation des dépenses a été graduellement mise en œuvre. L’année
2016 a aussi vu se poursuivre des mesures fiscales telles que le programme de mise en
conformité fiscale volontaire et l’annulation de certaines dépenses non engagées, comme en
2015. Par ailleurs, le gouvernement a adopté en juillet 2016, après consultations des forces
vives de la nation, le NMCE 2016-30, sous- tendu par une trajectoire budgétaire 2016-19 à titre
de plan-cadre de politique économique à moyen terme. Le NMCE 2016-30 vise une
transformation structurelle et une diversification de l’économie du pays, de manière à réduire
la dépendance de l’Algérie à la rente pétrolière.
Tableau N°5. Evolution des principaux indicateurs économiques (milliards USD)
2010 2012 2014 2016 2018
Prix du baril (moyenne/an) 77.38 109.45 96.29 40.68 69.52
Revenus pétroliers 55.52 70.58 58.46 27.91 37.92
Balance commerciale 16.58 20.16 0.45 -20.12 -9.42
Taux de croissance (%) 3.63 3.37 3.79 3.30 2.10
Réserves de change 157 190.66 178.93 114.13 79.88
Taux de change (dollar/dinar) 74.39 77.54 80.58 109.44 116.59
Taux de change (euro/dinar) 103,49 102,16 106.91 121.18 137.69
Le projet de Loi de finances 2017 (PLF 2017) adopté le 4 octobre en conseil des ministres
s’inscrit dans la logique de la consolidation budgétaire et fixe un cadre budgétaire pluriannuel.
C’est pourquoi ce document présente les recettes et dépenses par anticipation pour les
exercices 2018 et 2019.
Tableau 6. Finances publiques (pourcentage du PIB aux prix actuels)
2008 2013 2014 2015 2016(e) 2017(p) 2018(p)
Total recettes et dons 47.0 35.9 33.3 30.8 29.1 29.1 28.2
Recettes fiscales 8.4 11.8 11.7 13.7 13.3 12.8 12.2
Recettes pétrolières 37.3 22.6 20.1 13.7 10.4 11.2 10.9
Total dépenses et prêts nets (a) 38.8 36.3 40.6 46.1 42.3 35.5 31.9
Dépenses courantes 20.1 24.4 25.4 27.4 26.2 24.8 21.5
Sans intérêts 19.5 24.1 25.2 27.1 26.2 24.8 21.5
Salaires et rémunérations 7.6 11.1 11.6 11.9 11.0 10.7 9.5
Intérêt 0.6 0.3 0.2 0.3 0.1 0.0 0.0
Dépenses d’investissement 17.9 11.4 14.5 18.3 16.3 10.8 10.2
Solde primaire 8.8 -0.1 -7.1 -15.1 -13.2 -6.4 -3.6
Solde global 8.2 -0.4 -7.3 -15.3 -13.2 -6.4 -3.7

Tableau N°7. Evolution des indicateurs économiques (en %)


2010 2012 2014 2016 2018
Déficit budgétaire au PIB 25.7 28.0 22.0 14.0 22.0
Total des réserves en mois d’importations 36.78 34.31 28.19 22.58 18,8
Décroissance continue depuis la crise financière internationale (cf. tableau 2). Rappelons que
cette baisse des recettes et hausse des dépenses ont induit un creusement du déficit
budgétaire, lequel augmente de près de 55% en passant de près de 467 milliards DA en avril
2014, à plus de 992,67 milliards de DA durant le premier trimestre de 2019, contre 1.276,5 mds
de DA durant la même période en 2018, en baisse de 22% (Ministère des Finances, 2019). Il est
clair que la baisse des revenus du secteur des Hydrocarbures et de la fiscalité pétrolière
recouvrée y est pour beaucoup. Selon les chiffres de la Direction des prévisions et des politiques
attachés au ministère des Finances, le déficit global du Trésor enregistré au cours du 1 er
trimestre a été de 1.352,5 milliards de DA, soit quasiment inchangé par rapport à la même
période en 2018. Le solde global du Trésor inclut, en plus du déficit budgétaire, les soldes des
Comptes d'affectation, hors fonds de régulation, des opérations budgétaires et des
Interventions du Trésor public. Celle-ci a baissé de plus de 22% entre avril 2018 et avril 2019,
passant de plus de 1.276,5 milliards DA à près 992,67 milliards DA en une année. Une baisse
que l’augmentation des ressources ordinaires (+ 7%), n’arrive pas à combler.
Tableau N°4. Situation monétaire (en %)
2010 2012 2014 2016 2018
Ratio des réserves liquides/actif des banques 86,04 73,99 49,29 17,46 23,00
Épargne intérieure brute au PIB 48,45 47,53 43,85 36,63 35,60
Taux d’intérêt réel -6,96 0,48 8,31 6,39 -2,56
Taux d’inflation 3,91 8,89 2,92 6,40 4,27
Source : www.bank-of-algeria.dz

D’autre part, la banque d'Algérie est censée de reconsidérer ses instruments de financement en
passant d'une politique d'accès à l'escompte à une politique d'ouverture des marchés (Open
Market). En ce qui concerne le budget, la réduction progressive du déficit pour atteindre un
excédent de 1% en 2022, dont son financement doit d’être d’abord assuré par le Fonds de
réglementation du revenu au cours des premières années ainsi par le recours aux ressources
bancaires. Tandis que, pour l’institution du FMI, souligne le maintien de la résilience de la place
financière en Algérie face à la chute des prix des hydrocarbures, ainsi, son secteur bancaire
reste bien capitalisé et que ces banques restent rentables et qu’elles affichent des ratios de
fonds propres généralement bien supérieurs au minimum réglementaire. Par conséquent, avec
cette chute brusque des recettes extérieures et de la hausse de ses dépenses internes, plusieurs
experts et économistes suggèrent au gouvernement à inverser sa courbe d’accumulation de
réserves de changes, afin d’éviter les risques d’un retour plus rapide à des situations
d’endettement, et c’est à la banque d’Algérie de diffuser une culture monétaire appropriée à
cette conjoncture et de jouer correctement son rôle tant que régulateur monétaire, par le
maintien au fixation des prix du marché interbancaire et de la parité du dinar par rapport aux
devises, de mieux maitriser, en générale, les fondamentaux macroéconomiques, tels que
l’inflation, les réserves de change, la balance des paiements, etc.
Les développements récents de la croissance économique en Algérie indiquent une
accélération de l'activité hors-hydrocarbures au premier trimestre de 2022. Malgré un
ralentissement de la consommation privée, l'activité semble orientée à la hausse au deuxième
trimestre. La croissance du PIB réel hors-hydrocarbures a augmenté, soutenue par une reprise
continue du secteur des services et un redressement partiel de l'activité agricole. La production
pétrolière s'est également stabilisée en 2022, enregistrant une croissance moyenne de 2,8% au
cours des trois premiers trimestres de l'année.
Les prix du pétrole ont connu une hausse significative en Algérie. En juin 2022, les prix à
l'exportation des hydrocarbures algériens ont augmenté de 70% par rapport à l'année
précédente. Cette dynamique haussière des prix a permis une augmentation des recettes
d'exportation d'hydrocarbures au premier semestre de 2022, avec une croissance de 68% par
rapport à la même période en 2021.
Les recettes de l'État en Algérie ont également augmenté, notamment grâce à la hausse des
prix des hydrocarbures. En 2021, les recettes des hydrocarbures ont augmenté de 36%, ce qui a
contribué à améliorer le déficit budgétaire global. Cependant, en 2022, la Loi de Finances
Complémentaire prévoit une augmentation massive des dépenses publiques, supérieure à celle
des recettes des hydrocarbures. Cela a entraîné une augmentation rapide de l'endettement
public, malgré la hausse anticipée des recettes budgétaires.
Le solde budgétaire global en Algérie a connu des fluctuations au fil des années. En 2021, le
déficit budgétaire global s'est amélioré, passant de 12% du PIB en 2020 à 7,2% en 2021.
Cependant, en 2022, malgré une augmentation anticipée des recettes budgétaires, le déficit
budgétaire devrait se creuser en raison d'une augmentation massive des dépenses publiques.
La Loi de Finances Complémentaire pour 2022 prévoit un triplement du déficit budgétaire par
rapport à 2021
Le Produit Intérieur Brut (PIB) de l'Algérie a également connu des variations. En 2021, le PIB réel
a enregistré une croissance de 3,5%, soutenue par l'activité hors-hydrocarbures. Pour l'année
2022, le PIB réel devrait croître de 3,7%, avec une accélération de l'activité hors-hydrocarbures.
Cependant, en 2023 et 2024, la croissance du PIB devrait se modérer, avec des taux prévus de
2,3% et 1,8% respectivement.

Conclusion :
La période de 2000 à 2024 a été marquée par des transformations économiques et budgétaires
significatives en Algérie. La transition vers un modèle de marché, initiée au début des années
2000, a conduit à un recul progressif de l'intervention de l'État dans l'économie, favorisant la
libéralisation des échanges et la croissance du secteur privé. Cette transition a été soutenue par
une augmentation des revenus pétroliers, permettant à l'Algérie de constituer des réserves de
change importantes et de réduire sa dette extérieure.
Cependant, la seconde moitié de la période a été marquée par des défis, notamment la
volatilité des cours du pétrole, qui a mis à rude épreuve les finances publiques. Malgré ces
défis, des efforts ont été déployés pour diversifier l'économie et promouvoir la croissance hors-
hydrocarbures, comme en témoigne l'accélération de l'activité dans ce secteur au début de
2022.
Pour l'avenir, l'Algérie est confrontée à des défis persistants mais dispose également
d'opportunités pour renforcer sa résilience économique et promouvoir un développement
durable. Des réformes structurelles plus poussées, une diversification économique accrue et
une gestion prudente des finances publiques seront essentielles pour consolider les progrès
réalisés et assurer une croissance économique stable et inclusive dans les années à venir. En fin
de compte, la capacité de l'Algérie à relever ces défis déterminera sa capacité à prospérer dans
un environnement économique mondial en constante évolution.

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