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Introduction :
L'Algérie a connu des évolutions économiques significatives au cours des deux dernières
décennies, marquées par des transitions politiques et des réformes économiques majeures.
Cette période, s'étendant de 2000 à 2024, a été caractérisée par des changements substantiels
dans le paysage économique et budgétaire algérien.
Cette introduction offre un aperçu des principaux développements économiques et budgétaires
en Algérie au cours de la période 2000-2024, mettant en lumière les transitions, les défis et les
perspectives pour l'avenir de l'économie algérienne.
Aussi bien, depuis plusieurs années déjà, l’explosion des déficits budgétaires, dans les pays en
développement, vient d’entraîner une hausse des emprunts publics et d’aggraver les
déséquilibres macroéconomiques, ce qui a obligé ces pays à puiser dans leurs réserves de
change. Pour le FMI, le secteur privé manque de dynamisme en raison des difficultés que pose
le cadre règlementaire et un accès limité au crédit, tandis que le secteur public, et notamment
les entreprises publiques, est vaste et jouit de privilèges dans tous les secteurs de l’économie,
ce qui laisse peu de place pour la croissance du secteur privé. Mais il est vrai que les pays
pauvres possèdent effectivement du secteur public moins étendu que les pays riches, quand on
mesure la dimension du secteur public par le rapport des dépenses de l’Etat au PIB (cf. tableau
1). On pourra remarquer, à la lecture du tableau (1), que la proportion d’ensemble augmente
avec un recul dans le taux de croissance du PIB, allant d’un pourcentage d’environ 13.65% dans
les pays en développement au revenu faible jusqu’à 14.5% dans les pays à revenu intermédiaire
et à 19% dans les pays à revenu élevé. En dépit de ces remarques, il est également vrai que la
crise financière Subprimes a eu des effets négatifs sur les économies du monde entier, les
problèmes du secteur financier et la crise de confiance affectant la consommation privée,
l’investissement et le commerce extérieur. Les autorités ont réagi en dopant l’activité avec des
stabilisateurs automatiques et la relance budgétaire, tels que des nouvelles dépenses
discrétionnaires ou baisses d’impôts. Ces stabilisateurs agissent à mesure qu’évoluent les
recettes et les dépenses fiscales ; ils ne dépendent pas de mesures spécifiques, mais opèrent
selon le cycle économique. Ainsi, la baisse de la production entraîne celle des recettes fiscales,
car les bénéfices des sociétés et les revenus des contribuables diminuent. Les prestations de
chômage et autres dépenses sociales sont censées augmenter en période de récession. Ces
changements conjoncturels rendent la politique budgétaire automatiquement expansionniste
en cas de récession et restrictive en cas d’expansion.
Les performances économiques de l’Algérie continuent d’être affectées par la baisse des cours
du pétrole, passés de 99 dollars américains (USD) en moyenne en 2014 à 53 USD en 2015, puis
45 USD en 2016. Couplé à une forte appréciation du dollar, ce choc externe s’est traduit, tout
comme en 2015, par un creusement des déficits budgétaire et extérieur. L’impact sur le secteur
réel reste cependant limité.
Tableau N°2. Dépenses publiques et croissance du PIB (%)
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D’autre part, la banque d'Algérie est censée de reconsidérer ses instruments de financement en
passant d'une politique d'accès à l'escompte à une politique d'ouverture des marchés (Open
Market). En ce qui concerne le budget, la réduction progressive du déficit pour atteindre un
excédent de 1% en 2022, dont son financement doit d’être d’abord assuré par le Fonds de
réglementation du revenu au cours des premières années ainsi par le recours aux ressources
bancaires. Tandis que, pour l’institution du FMI, souligne le maintien de la résilience de la place
financière en Algérie face à la chute des prix des hydrocarbures, ainsi, son secteur bancaire
reste bien capitalisé et que ces banques restent rentables et qu’elles affichent des ratios de
fonds propres généralement bien supérieurs au minimum réglementaire. Par conséquent, avec
cette chute brusque des recettes extérieures et de la hausse de ses dépenses internes, plusieurs
experts et économistes suggèrent au gouvernement à inverser sa courbe d’accumulation de
réserves de changes, afin d’éviter les risques d’un retour plus rapide à des situations
d’endettement, et c’est à la banque d’Algérie de diffuser une culture monétaire appropriée à
cette conjoncture et de jouer correctement son rôle tant que régulateur monétaire, par le
maintien au fixation des prix du marché interbancaire et de la parité du dinar par rapport aux
devises, de mieux maitriser, en générale, les fondamentaux macroéconomiques, tels que
l’inflation, les réserves de change, la balance des paiements, etc.
Les développements récents de la croissance économique en Algérie indiquent une
accélération de l'activité hors-hydrocarbures au premier trimestre de 2022. Malgré un
ralentissement de la consommation privée, l'activité semble orientée à la hausse au deuxième
trimestre. La croissance du PIB réel hors-hydrocarbures a augmenté, soutenue par une reprise
continue du secteur des services et un redressement partiel de l'activité agricole. La production
pétrolière s'est également stabilisée en 2022, enregistrant une croissance moyenne de 2,8% au
cours des trois premiers trimestres de l'année.
Les prix du pétrole ont connu une hausse significative en Algérie. En juin 2022, les prix à
l'exportation des hydrocarbures algériens ont augmenté de 70% par rapport à l'année
précédente. Cette dynamique haussière des prix a permis une augmentation des recettes
d'exportation d'hydrocarbures au premier semestre de 2022, avec une croissance de 68% par
rapport à la même période en 2021.
Les recettes de l'État en Algérie ont également augmenté, notamment grâce à la hausse des
prix des hydrocarbures. En 2021, les recettes des hydrocarbures ont augmenté de 36%, ce qui a
contribué à améliorer le déficit budgétaire global. Cependant, en 2022, la Loi de Finances
Complémentaire prévoit une augmentation massive des dépenses publiques, supérieure à celle
des recettes des hydrocarbures. Cela a entraîné une augmentation rapide de l'endettement
public, malgré la hausse anticipée des recettes budgétaires.
Le solde budgétaire global en Algérie a connu des fluctuations au fil des années. En 2021, le
déficit budgétaire global s'est amélioré, passant de 12% du PIB en 2020 à 7,2% en 2021.
Cependant, en 2022, malgré une augmentation anticipée des recettes budgétaires, le déficit
budgétaire devrait se creuser en raison d'une augmentation massive des dépenses publiques.
La Loi de Finances Complémentaire pour 2022 prévoit un triplement du déficit budgétaire par
rapport à 2021
Le Produit Intérieur Brut (PIB) de l'Algérie a également connu des variations. En 2021, le PIB réel
a enregistré une croissance de 3,5%, soutenue par l'activité hors-hydrocarbures. Pour l'année
2022, le PIB réel devrait croître de 3,7%, avec une accélération de l'activité hors-hydrocarbures.
Cependant, en 2023 et 2024, la croissance du PIB devrait se modérer, avec des taux prévus de
2,3% et 1,8% respectivement.
Conclusion :
La période de 2000 à 2024 a été marquée par des transformations économiques et budgétaires
significatives en Algérie. La transition vers un modèle de marché, initiée au début des années
2000, a conduit à un recul progressif de l'intervention de l'État dans l'économie, favorisant la
libéralisation des échanges et la croissance du secteur privé. Cette transition a été soutenue par
une augmentation des revenus pétroliers, permettant à l'Algérie de constituer des réserves de
change importantes et de réduire sa dette extérieure.
Cependant, la seconde moitié de la période a été marquée par des défis, notamment la
volatilité des cours du pétrole, qui a mis à rude épreuve les finances publiques. Malgré ces
défis, des efforts ont été déployés pour diversifier l'économie et promouvoir la croissance hors-
hydrocarbures, comme en témoigne l'accélération de l'activité dans ce secteur au début de
2022.
Pour l'avenir, l'Algérie est confrontée à des défis persistants mais dispose également
d'opportunités pour renforcer sa résilience économique et promouvoir un développement
durable. Des réformes structurelles plus poussées, une diversification économique accrue et
une gestion prudente des finances publiques seront essentielles pour consolider les progrès
réalisés et assurer une croissance économique stable et inclusive dans les années à venir. En fin
de compte, la capacité de l'Algérie à relever ces défis déterminera sa capacité à prospérer dans
un environnement économique mondial en constante évolution.