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ECOLE NATIONALE D’INGENIEURS DE TUNIS

Série N°2
HYDROGEOLOGIE ET MODELISATION DES MILIEUX POREUX

Mastère MHE Année universitaire 2016 – 2017

Exercice 1

On considère le milieu poreux modèle représenté sur la figure suivante :

L'espace des pores est représenté en gris, phase solide en blanc. L'espace des pores en gris est constitué
par 5 cylindres parallèles dont les rayons sont donnés par la relation suivante
r1 =l / 2; ri =αri −1 pour i =2 à 5
1
1. Calculer la porosité de ce milieu poreux pour α =
2
2. Ce milieu est il isotrope? homogène?
3. On suppose le milieu saturé par un fluide visqueux newtonien. Calculer sa perméabilité intrinsèque
1
dans la direction x pour α = ? Quelle est la valeur de la perméabilité dans la direction y ? Quelle
2
est la valeur de la perméabilité dans la direction z ?
Nota: On rappelle que pour un tube de rayon r la vitesse moyenne u dans le tube est reliée au gradient de
r 2 dP
pression par, écoulement de Poiseuille, u = − (le débit dans le tube est donc donné par π r 2 u ).
8µ dx
Exercice 2

On considère un percolateur cylindrique d'axe vertical et de section constante A. Il contient un milieu


poreux de conductivité Kp et de porosité φ = 0.1 sur une hauteur L (voir figure 1.a).
A t = 0, le milieu poreux est surmonté d'une lame d'eau dont la surface libre est à la cote z=h0. Le fond du
percolateur est constitué d'une grille à travers laquelle s'écoule l'eau qui est ainsi en contact avec la
pression atmosphérique. On suppose que l'écoulement est suffisamment lent pour que la loi de Darcy soit
valide comme dans le cas stationnaire.
1. Pour calculer le temps t* au bout duquel la lame d'eau a disparu :
1.1. Déterminer la charge d’eau en z=0 et en z=L.
1.2. Déterminer la vitesse d’écoulement d’eau dans le milieu poreux.
1.3. En déduire l’équation différentielle gouvernant la progression de la lame d’eau au dessus du
milieu poreux.
1.4. En intégrant l’équation différentielle trouvée précédemment calculer le temps t*.
2. Au delà de t*, la cote h(t) de la nappe phréatique dans le milieu poreux continue de décroître (voir
figure 1.b). Calculer le temps T au bout duquel toute l'eau aura percolé.
3. On suppose que L = 30 cm, h0 = 33 cm et τ = T - t* = 10 s. En déduire la conductivité Kp du milieu
poreux.
4. Que pensez-vous de ce dispositif expérimental ?

Figure 1.a : surmonté d’une lame d’eau Figure 1.b : avec nappe phréatique
Exercice 3
Les modèles de perméabilité cherchent à établir une expression pour le paramètre K en fonction de la
géométrie du réseau de pores. Une modélisation classique consiste à considérer le milieu poreux comme
un assemblage de canaux connectés les uns aux autres.

Un milieu poreux est schématisé, en première approximation, par un ensemble de n tubes capillaires
cylindriques de même longueur L et de même rayon R, voir figure ci-dessous.

On définit respectivement la porosité ε et la surface Ssp du milieu poreux par les relations :
Volume des pores surface des pores
ε= S sp =
Volume total du milieu poreux Volume total du milieu poreux

L'écoulement est celui d'un fluide newtonien incompressible de viscosité dynamique µ à travers le milieu
poreux. On considère dans un premier temps, l'écoulement du fluide dans une conduite cylindrique
horizontale de longueur L et de rayon R, sous l'action d'un gradient de pression dirigé suivant l'axe du
dp
tube et de module G = − on néglige les effets de la pesanteur.
dx
La « brique élémentaire » est constituée de l’écoulement d’un fluide au travers d’un canal cylindrique de
rayon R soumis à un gradient de pression G. C’est l’écoulement de Poiseuille cylindrique, avec un profil
R2  r2 
de vitesse : V ( r ) = G  1 − .
4µ  R 2 

1. Déterminer l’expression de la vitesse moyenne dans une section droite en fonction de G, R et µ. En


déduire le débit volumique.

2. On considère l'écoulement à travers un milieu poreux constitué d'un assemblage de n tubes dont la
section droite est celle de la figure précédente.

2.1. Déterminer le débit volumique Q à travers le milieu poreux.


2.2. En déduire la vitesse de filtration U = Q / S (S étant la section droite du milieu poreux) en
fonction de la perte de charge G, de la porosité ε, et des caractéristiques du fluide et des
capillaires.

2.3. En déduire l'expression de la perméabilité intrinsèque K définie par la loi de Darcy.


2.4. La taille des pores n’est pas une quantité facilement mesurable. La surface spécifique est une
quantité plus aisée à mesurer. Montrer que la perméabilité intrinsèque peut s'exprimer
simplement en fonction de la porosité et de la surface spécifique.

3. Dans le but de corriger l’approximation de canaux rectilignes fait jusque là. On peut en effet
considérer que dans un échantillon de longueur L, un canal qui traverse l’échantillon de part et d’autre
a une longueur effective Le >L du fait d’une certaine tortuosité (voir figure ci-dessous). La tortuosité
est définie comme le rapport entre ces deux longueurs :
Le
τ=
L

3.1. Muni de ce nouveau paramètre, on peut modéliser le milieu poreux comme un assemblage de ce
genre de canaux tortueux. Exprimer la porosité en fonction de la tortuosité.

3.2. Donner le nouveau coefficient de perte de charge Gp en fonction de G et de la tortuosité.

3.3. En reprenant la même démarche que pour les capillaires parallèles, déterminer la perméabilité
intrinsèque K dans ce cas.

4. Que peut-on dire de la perméabilité d’un réseau de canaux tortueux comparée à celle d’un réseau de
canaux rectilignes ?

5. Comparé à un milieu poreux réel, quelles sont les limites de ce modèle ?

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