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Abstract
The physical and thermodynamic properties of methane and — more generally — hydrocarbon mixtures constituting natural
gases are discussed. The various operations in an LNG transport chain, i.e. liquefaction, sea transport, storage, pumping,
evaporation control and re-gasification are then described in the light of these properties, especially the enthalpy diagram.
Finally, the special hydrotechnical aspects of the transferring and pumping of LNG (pipes, pumps, heat exchangers) are
discussed.
Résumé
Rappel des propriétés physiques et thermodynamiques du méthane et, plus généralement, des mélanges d’hydrocarbures qui
constituent les gaz naturels. A partir de ces propriétés et tout particulièrement du diagramme enthalpique sont exposés ensuite
les principes des différentes opérations mises en œuvre dans une chaîne de transport de GNL : liquéfaction, transport maritime,
stockage, pompage, récupération des frigories, regazéification. Hydrotechnique particulière au transfert et au pompage du GNL
(canalisations, pompes, échangeurs thermiques).
Asselineau Pierre. Rapport III.5. Caractéristiques et mise en œuvre du gaz naturel liquéfié. In: Hydrotechnique des liquides
industriels. Compte rendu des douzièmes journées de l'hydraulique. Paris, 6-8 juin 1972. Tome 2, 1973;
https://www.persee.fr/doc/jhydr_0000-0001_1973_act_12_2_4343
Pierre
Chef
de la duDirection
ASSEUNEAU
Département
des Etudes
Méthane
& Techniques
Liquéfié &Nouvelles
Essais spéciaux
du Gaz De France.
particulière
stockage,
geurs thermiques).
pompage,
au transfert
récupération
et au pompage
des frigories,
du GNLregazéification.
(canalisations, Hydrotechnique
pompes, échan¬
generally
various
storage,
in the
Thelight
operations
pumping,
physical
— hydrocarbon
of these
evaporation
and
in properties,
anthermodynamic
mixtures
LNG transport
control
especially
constituting
and
properties
chain,
the
re-gasification
natural
enthalpy
i.e. ofliquefaction,
gases
methane
diagram.
are
are then
discussed.
and
seaFinally,
transport,
described
— moreThe
the
special heat
pumps, hydrotechnical
exchangers)aspects
are discussed.
of the transferring and pumping of LNG (pipes,
Tableau 1
1965 1972 1975/1980
en service en service estimations
Nombre de chafnes de transport de GNL 2 7 14
Volumes de gaz transportables par les chaînes
en régime normal (en Nm3/an) (1) 1,5 x 109 15,9 x 109 45 x 109
Nombre de méthaniers 3 13 40
Alaska
Tokyo
Yokohama ©
Negishi
QSâk
Venezuela
rique et à très basse température, de Tordre de — Celle reliant Skikda (Algérie) à Fos-sur-
— 160°, ce qui, compte tenu des volumes mis en Mer. Elle sera mise en service en 1972 et permet¬
jeu, a posé à l’origine de très importants problè¬ tra, en régime, l’importation annuelle de 35 mil¬
mes techniques et technologiques qu’une simple liards de thermies soit environ 3,5*10® Nm3.
extrapolation des techniques cryogéniques exis¬
tant à l’époque ne pouvait permettre de résoudre.
Ces problèmes ont été parfaitement maîtrisés
entre exceptionnel
essor 1960 et 1964 qu’illustrent
et le G.N.L. lea tableau
subi depuis
1 et un
la
1. — PROPRIÉTÉS PHYSIQUES
carte de la figure 1.
En ce qui concerne plus particulièrement la ET THERMODYNAMIQUES DU G.N.L.
France, deux chaînes de transport de G.N.L. sont
mises en place :
— Celle reliant Arzew (Algérie) au Havre. Elle On parle souvent indifféremment de G.N.L. et
permet un transport annuel de 0,5-10® Nm3 de de méthane liquide en raison du pourcentage élevé
gaz. Elle a été mise en service en 1965 et a par¬ de CH4 dans le gaz naturel. Il est d’ailleurs plus
faitement fonctionné depuis. commode, pour les raisonnements et les calculs,
2
P. ASSELINEAU
CARACTÉRISTIQUES
ET MISE EN ŒUVRE
DU GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ
III. 5
d’assimiler, en première approximation, le gaz Dans les calculs thermodynamiques des phéno¬
naturel et le méthane. mènes de production de froid, de liquéfaction, de
Rappelons donc brièvement les principales ca¬ regazéification, on utilise généralement les dia¬
ractéristiques de ce dernier : grammes entropiques (T, S) et les diagrammes
— Pouvoir calorifique supérieur : 9,53 th/m3 à enthalpiques (P, H ou T, H).
0° sous 1,013 bar. En effet, l’un des modes fondamentaux de pro¬
— Température d’ébullition à la pression at¬ duction de froid, la détente avec travail extérieur,
mosphérique : — 161,7 °C. est une transformation à entropie constante puis¬
— Température de fusion à la pression atmo¬ que cette détente est irréversible et adiabatique.
sphérique : — 183 °C. L’autre mode fondamental, la détente sans travail
— Pression critique : 46,27 bars. extérieur, se fait à enthalpie constante. Par consé¬
— Température critique : — 82,6 °C. quent, ces deux transformations seront repré¬
— Densité à l’état gazeux : 0,555. sentées par des droites, la première par une isen-
— — Densité
160 °C.à l’état liquide : 0,424 g/cm3 à trope sur le diagramme (T, S), la seconde par une
isenthalpe sur les diagrammes enthalpiques.
— Viscosité du méthane liquide : 0,12 centi- Si le méthane est son principal constituant, le
poises (soit le dixième de celle de l’eau). gaz naturel n’en est pas moins le mélange de divers
— Chaleur latente de vaporisation : 0,050 th/1 gaz; chaque gaz naturel a donc une composition
(eau : 0,550 th/1). particulière. En outre la liquéfaction peut s’ac¬
— Chaleur spécifique à pression constante à compagner ou non de l’extraction de certains
— 161,7 °C : 0,83 mth/kg °C. constituants. Il en résulte que la composition du
— Facteur d’expansion entre le liquide à leG.N.L.
montre
seraledifférente
tableau 2selon
: sa provenance, comme
— 160° et le gaz à 20° : 600.
Tableau 2
Si pour les corps purs les caractéristiques phy¬ ques pour les mélanges d’hydrocarbures est
siques et thermodynamiques sont définies sans complexe et ne peut se faire par application de
ambiguité, la détermination précise nécessaire lois simples d’additivité. De nombreux auteurs,
pour la pratique industrielle de ces caractéristi¬ surtout dans les pays anglo-saxons, ont étudié les
3
ATMOSPHERES
PRESSION
24.1.72.
17356?
WB
G.D.FD.ET.N,
WDIACKAHMOflEp duMETHANE.
CALORIES/GRAM E 2Fig.
ENTHALPIE
»■Il '■«■Il limi»
P. ASSEU N EAU
CARACTÉRISTIQUES
ET MISE EN ŒUVRE
DU GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ
III. 5
propriétés des mélanges d’hydrocarbures et de Aux pertes de charges près, le gaz est liquéfié
quelques autres constituants (02, N2, C02, SH2, à pression constante. Il subit successivement un
H2), ont réuni des données et mis au point des refroidissement (de A en B), une liquéfaction (de
formules et des méthodes qu’il serait trop long B en C) puis le G.N.L. est sous-refroidi (de C en
d’exposer ici mais qui permettent de connaître les D) et enfin, par détente isenthalpique (DE)
ramené à la pression atmosphérique pour être
caractéristiques
calcul des installations
nécessaires
: courbes
à la conception
de bulle et aude stocké dans les réservoirs. On peut pousser suffi¬
rosée, points critiques, cricondenbar, criconden- samment le sous-refroidissement CD pour que le
therm, densités, viscosités, enthalpies, coefficients point E se trouve dans la zone de phase liquide,
de contraction, conductibilité thermique, etc. c’est-à-dire pour éviter une vaporisation (flash) à
la détente. Dans certains cas, au contraire, le sous-
refroidissement est un peu moins important de
sorte que le point E est légèrement à l’intérieur
de la zone diphasique ; le gaz produit à la détente
2. — CONCEPTION DES INSTALLATIONS sert alors aux besoins de l’usine (Centrale Ther¬
mique notamment).
DE GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ
Les abaissements de température permettant le
refroidissement, la liquéfaction et le sous-refroi-
dissement sont obtenus par une cascade de refroi¬
dissements dans des échangeurs parcourus par un
pays
après
Entre
importateur,
: le champ le
producteur
gaz suit le
et cheminement
l’utilisateur du
ci- ou des fluides frigorigènes.
Il existe plusieurs procédés de liquéfaction du
— transport du gaz par canalisation du champ gaz naturel qui diffèrent précisément par la
à l’usine de liquéfaction; nature de ces fluides frigorigènes. On les classe
— liquéfaction dans une usine construite sur généralement en deux catégories :
le littoral et stockage; — Les cycles à cascade classique où les fluides
— transport du G.N.L. par bateaux métha¬ sont successivement, par exemple, le propane,
niers ; l’éthylène et le méthane.
— réception au terminal méthanier, stockage,
compression du G.N.L., ajustement des caracté¬ Exemples :
ristiques, réchauffage et regazéification;
— Usine de la Camel, à Arzew : capacité de
teurs.
— transport par canalisation vers les utilisa¬ production 13,2 -109 à 17,4 -109 thermies/
an;
Nous allons exposer les opérations dans les¬ — Usine de Philips Marathon, à Kenai (Alas¬
quelles on rencontre le G.N.L., et nous montrerons ka) : capacité 12 -109 thermies/an.
sur le diagramme enthalpique (P, H) du métha¬ — Les cycles à cascade incorporée où le fluide
ne (1) (flg. 2) comment elles se présentent. frigorigène est constitué par un mélange d’hydro¬
même.
carbures (Ci, C2, C4) produit à partir du gaz lui-
CARACTÉRISTIQUES
ET MISE EN ŒUVRE
DU GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ
III. 5
préalable que dans un terminal méthanier on — La récupération des frigories entre — 100°
s’efforce généralement d’éviter toute formation de et — 10° (trajet JK) est à l’étude pour d’autres
régime biphasique dans les circuits de transfert. usages comme le traitement et la conservation de
On s’arrange donc pour suivre sur le diagramme denrées alimentaires (lyophilisation, surgélation,
enthalpique un chemin contournant le point cri¬ congélation).
tique. — Enfin le réchauffage et la regazéification
finale (trajet KL) sont opérés dans des échangeurs
a) Emission à pression élevée. arrosés par de l’eau tournant en circuit fermé
entre l’usine U Air Liquide (où elle sert d’eau de
Le principe adopté est de comprimer le G.N.L. refroidissement) et le terminal Gaz de France.
à l’état liquide et de le regazéifier ensuite. Cette
façon d’opérer est plus économique qu’une com¬ c) Ajustement.
pression à l’état gazeux.
En effet l’énergie dépensée pour cette compres¬ L’ajustement des caractéristiques de combus¬
sion isentropique est représentée par la différence tion du gaz se fait par dissolution d’azote dans
des enthalpies HrHF qui est faible, les isentropes le G.N.L. sous une pression de 5,5 bars; de même
de la partie gauche du diagramme étant presque sont redissoutes les évaporations. Ceci se traduit
verticales. Par contre la compression à l’état par un léger échauffement du G.N.L. (GH sur le
gazeux, qui consisterait à passer de A' à L se diagramme).
ferait en plusieurs étages avec des refroidisse¬
ments intermédiaires, les isentropes de la partie
droite étant très inclinées, d’où des pertes pures
et simples d’énergie. En comprimant à l’état liqui¬
de on récupère en quelque sorte une partie de 3. — HYDROTECHNIQUE PARTICULIÈRE
l’énergie dépensée pour la liquéfaction qui peut AU TRANSFERT ET AU POMPAGE DU G.N.L.
être estimée à 35 à 40 % de cette dernière.
La compression se fait en deux étages :
— dans des pompes dites primaires qui portent Dans les installations de G.N.L. et notamment
la pression du G.N.L. à 5,5 bars absolus environ dans un terminal méthanier, les problèmes parti¬
(trajet FG sur le diagramme) ; culiers d’hydrotechnique portent essentiellement
— dans des pompes dites secondaires pour sur trois types d’équipements :
atteindre 75 bars absolus (trajet HI). — les canalisations,
— les pompes;
b) Réchauffage et regazéification. — les échangeurs thermiques.
Pour le réchauffage et la regazéification du
G.N.L., diverses solutions sont possibles. La plus 3.1. Canalisations.
élémentaire consiste à opérer par échange ther¬
mique
vénients
avec
de denécessiter
l’eau de un
mercircuit
; elle présente
d’eau delesmer
incon¬
im¬
3.1.1. Calcul des pertes de charge.
portant et d’entraîner la perte totale de frigories
du G.N.L. Dans le cas d’installations mettant en
jeu des volumes de G.N.L. suffisamment impor¬ a) Transferts à Vétat liquide.
tants, il peut être intéressant de récupérer tout ou
partie de ces frigories contenues dans le G.N.L., en lesPour
canalisations
le calcul du
de G.N.L.
coefficient
nousde utilisons
friction /ladans
for¬
procédant à des échanges plus élaborés. Ce sera le mule de Colebrook :
cas au terminal de Fos où 61 millions de frigories/
heure seront disponibles et où est prévu : 1 e
Vf 2 \ß log( 3,57 D
— La récupération des frigories dites nobles,
c’est-à-dire comprises entre — 150° et — 100° (IJ où : £ = hauteur moyenne des défauts;
sur le diagramme) ; actuellement est prévue la
cession de la moitié de ces frigories qui seront D diamètre intérieur de la conduite;
utilisées dans une usine contigüe de séparation dl = nombre de Reynolds.
de l’azote et de l’oxygène de l’air et de liquéfaction Cette formule donne d’excellents résultats pour
d’azote appartenant à la Société U Air Liquide ; les tubes étirés sans soudure API 5 L pour les¬
une autre partie servira au refroidissement des quels elle a été élaborée mais elle convient égale¬
évaporations et de l’azote d’ajustement avant leur ment très bien pour les tubes lisses et pour ceux
dissolution dans le G.N.L. obtenus à partir de tôles roulées et soudées longi-
7
tudinalement. Elle est également bien adaptée par des tracés autodilatables ou par des compen¬
aux diamètresde deG.N.L.
installations tuyauteries utilisées dans les sateurs.
Les tuyauteries en alliage d’aluminium sont
La détermination de / se fait en pratique à filées ou confectionnées à partir de tôles roulées
l’aide d’abaques traduisant l’équation de Cole- et soudées. Les alliages utilisés couramment con¬
brook, abaques dont il existe plusieurs expres¬
sions. tiennent en proportion variable du magnésium,
du managanèse et du chrome, ce qui améliore les
Pour le calcul de dv on utilise la viscosité caractéristiques du matériau et sa soudabilité
dynamique du méthane liquide pur à — 160 °C (exemple : alliage 5083 : 4,2 % Mg, 0,45 % Mn,
soit, comme on l’a vu page 3 : 0,12 centipoises. 0,16 % Cr). Le coefficient de contraction entre
-j-20 °C et — 170 °C est de 19 -10-6 mm/mm °C.
Pour rattraper cette contraction, on utilise les
b) Transferts à l’état gazeux. mêmes solutions que pour les tuyauteries en acier
Dans les installations de G.N.L. circule du gaz inoxydable.
à basse température tel que celui constitué par La déperdition calorifique des tuyauteries est
les évaporations dans les réservoirs; il circule à limitée, dans les installations du Gaz de France,
une pression à peine supérieure à la pression à la valeur maximum de 50 kcal/h.m. dans les
atmosphérique et le calcul des pertes de charge circuits basse pression ce qui, compte tenu des
se fait par la formule classique caractéristiques d’exploitation, évite la formation
de courants biphasiques. Dans les circuits haute
p _p = ÜL 1 XQ» L pression, le calorifuge a pour seule fonction
A B »* P T0 D5 d’éviter la formation d’une couche de glace qui
introduirait une surcharge anormale sur les
desLeformules
coefficient
simplifiées
de friction
: X est calculé par l’une tuyauteries. Le ealorifugeage est réalisé de diffé¬
rentes manières. Dans les installations du Gaz de
X = 0,172 <Rr0’18 pour 2.104 <01 < 2.106 France, on utilise essentiellement de la mousse de
X = 0,21 OZ0,2 pour 01 < 2.1 04 polyuréthanne coulée et expansée in situ.
c) Ecoulements biphasiques.
Nous avons déjà signalé que l’on s’arrange pour 3.2. Pompage du G.N.L.
que les écoulements dans les tuyauteries soient
monophasiques (sauf pour certains circuits de
purge qui n’ont aucun caractère essentiel). Il Pour éviter tout phénomène de cavitation lors
existe par contre, dans certains cas particuliers, du pompage, il faut que N.P.S.H. disponible >
des écoulements biphasiques, par exemple dans N.P.S.H. requis.
certains échangeurs de liquéfaction ou de regazéi¬ On sait que :
fication lorsqu’ils fonctionnent à une pression
inférieure à la pression critique; le calcul de ces NPSH disponible =¥a+pgh + p— V2 — Tu
appareils, fait d’ailleurs par des constructeurs
spécialisés, s’appuie principalement sur des (où Pa =
pression absolue au niveau du liquide
résultats expérimentaux. p —
masse spécifique du liquide
V =
vitesse du liquide
h =
hauteur géométrique de liquide au-dessus du
3.1.2. Réalisation des tuyauteries de G.N.L. plan de référence
T» = tension de vapeur à la température du li¬
Les tuyauteries des installations de G.N.L. sont quide véhiculé).
d’aluminium.
réalisées soit en acier inoxydable, soit en alliage Dans les installations de G.N.L., le N.P.S.H.
disponible n’est pas constant. Ainsi le niveau des
Les tuyauteries en acier inoxydable à bas car¬ réservoirs et le débit de G.N.L. sont variables, les
bone (C < 0,03 %) (1) sont étirées sans soudure conditions atmosphériques fluctuent, etc. Néan¬
ou confectionnées à partir de tôles roulées et
soudées selon les possibilités de fabrication. La moins, les différents termes ci-dessus sont bien
connus.
contraction de l’acier inoxydable (13,3 -10-6 mm/
mm °C entre -)-20 °C et — 185 °C) est compensée Le N.P.S.H. requis, caractéristique de la pom¬
pe, est en quelque sorte la perte de charge entre
209.
(1) Nuance Z 2 CN 18.10 définie par la norme NF A 36- la bride d’aspiration et le point de l’impulseur où
la pression est la plus basse.
8
P. ASSELIN EAU
CARACTÉRISTIQUES
ET MISE EN ŒUVRE
DU GAZ NATUREL LIQUÉFIÉ
III. 5
Il est fonction de la vitesse donc du débit. C’est subsister (cela dépendra de la technologie de la
ce qui explique la croissance sensiblement para¬ pompe, du montage des tuyauteries, de l’empla¬
bolique de la courbe du N.P.S.H. vers les forts cement et du nombre des purges, du temps de mise
débits. Les caractéristiques thermodynamiques du en froid...), qui perturbent l’amorçage. Aussi est-il
liquide influent également sur le N.P.S.H. Par généralement nécessaire que la pression d’aspira¬
exemple aux faibles débits, le G.N.L. est fortement tion au moment du démarrage (ou pression d’amor¬
réchauffé par la pompe, ce qui explique l’accrois¬ çage) soit notablement supérieure au N.P.S.H.
sement du N.P.S.H. requis vers les faibles débits. requis en marche normale.
Une conséquence très importante de l’influence onEnutilise
pratique
: dans les installations de G.N.L.,
des caractéristiques thermodynamiques est que
l’on ne peut pas déduire le N.P.S.H. requis par — des pompes donnant une faible hauteur
une pompe avec un fluide A (par exemple G.N.L.) manométrique; elles conviennent pour des débits
du N.P.S.H. requis par la même pompe avec un allant jusqu’à plusieurs milliers de m3/h; elles
fluide B (par exemple de l’eau). permettent notamment le transfert de réservoir
En effet, compte tenu des différences entre les à réservoir ou des usages auxiliaires (arrosage,
tensions de vapeur, les chaleurs spécifiques et les mise en froid, drainage, etc.) ;
chaleurs latentes de vaporisation, le calcul mon¬ — des pompes haute pression, jusqu’à 1 700 m
tre par exemple que pour une chute de pression de G.N.L., dont le débit maximal est plus modéré
dans la pompe de 10 mb environ, les calories néces¬ (quelques centaines de m3/h) ; il peut être néces¬
saires pour vaporiser 1 kg de liquide doivent être saire de les faire précéder de pompes de boosting
apportées : si la pression effective d’aspiration est insuffi¬
sante.
— dans le cas de l’eau à 20° par 117 kg d’eau
seulement ; Toutes ces pompes rentrent dans les types clas¬
— dans le cas du G.N.L. à — 160 °C par siques des pompes centrifuges, horizontales ou
1 300 kg de G.N.L. verticales dites pompes process.
En outre le rapport des volumes spécifiques Signalons également que dans les méthaniers,
entre la vapeur et le liquide est de : on utilise pour le déchargement de la cargaison
— 57 800 pour l’eau à 20°, des pompes immergées qui ont été également em¬
— 243 seulement pour le G.N.L. à — 161 °C. ployées pour des réservoirs terrestres à l’étranger.
Il en résulte que la chute de la caractéristique
de la pompe
cavitation est qui
très severticale
produitavec
lorsqu’apparaît
de l’eau à 20°
la 3.3. Echangeurs thermiques.
et beaucoup plus lente avec du G.N.L. à — 160°,
c’est-à-dire au voisinage de sa température d’ébul¬
lition (il en est d’ailleurs de même avec de l’eau L’industrie cryogénique a donné naissance à des
à ébullition). En conséquence : famillesd’un
résulte d’échangeurs
certain nombre
spéciaux
de dont
considérations
la conception
:
— le N.P.S.H. requis sera plus faible avec le
G.N.L. qu’avec l’eau à 20°, si l’on admet, comme — opérant à très basse température, ces échan¬
on le fait souvent, que la cavitation ne devient geurs doivent être réalisés en matériaux non fra¬
dangereuse que passé un point dit critique (carac¬ giles à froid : acier inoxydable, alliage d’alumi¬
térisé par une chute de quelques % de la hauteur nium, cuivre, matériaux généralement chers;
manométrique totale, toutes choses égales par — il y a donc avantage à réduire leur poids
ailleurs) ; donc à rechercher des performances élevées donc
— la cavitation se produit beaucoup moins un écart moyen très réduit;
brutalement avec le G.N.L. et le risque de dégra¬ — l’intérêt de tels échangeurs porte également
dation des pompes est donc moins grand. sur le calorifuge qui, devant être extrêmement
En ce qui concerne le démarrage, lorsqu’une soigné, sera d’autant moins coûteux que l’appa¬
pompe travaille avec des liquides ne bouillant reil sera de faible volume;
pas à la température ordinaire, la pression néces¬ — vu sa très basse température et sa compo¬
saire à l’amorçage est sensiblement égale au sition, le G.N.L. n’est absolument pas corrosif;
en outre il est très propre; des bouchages ne sont
N.P.S.H.Il requis
choisi. en va différemment
si celui-ci estdans
judicieusement
le cas des donc pas à craindre en exploitation normale; cette
liquides cryogéniques. En effet pendant la mise considération permet l’emploi de circuits de fai¬
en froid, il se forme des poches de gaz en diffé¬ bles dimensions donc de nombres de Reynolds très
élevés.
rents points de la pompe, poches que l’on a essayé
de résorber au maximum par d’abondantes purges. utilisés
En pratique
dans leslesinstallations
différents types
de G.N.L.
d’échangeurs
sont les
Néanmoins, au démarrage, des bulles peuvent
9
échangeurs bobinés, les échangeurs à plaques, les draulique et, en cela, ne diffère pas fondamenta¬
échangeurs
ailettes et ruissellement
à tubes droits
d’eau.
et les échangeurs à lement des techniques mettant en œuvre des liqui¬
des plus habituels. Sa principale originalité réside
dans les volumes considérables mis en jeu et la
croissance très rapide de la taille de ses instal¬
lations qui dépassent largement tout ce qui s’était
fait précédemment dans le domaine cryogénique.
CONCLUSION Il en résulte de nombreux problèmes de création
et de mise au point de procédés, de matériels et
de matériaux, qui ont pu être résolus grâce aux
L’industrie du gaz naturel liquéfié utilise les efforts communs des constructeurs et des utilisa¬
lois classiques de la thermodynamique et de l’hy¬ teurs.
10