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FRANCAIS
2nd cycle, toutes séries confondues
METHODOLOGIE DE DISSERTATION
252 SUJETS D‘AUTO-EVALUATION
31 SUJETS CORRIGES EN PLAN DETAILLE
FONCTIONS ET ARGUMENTS PAR
GENRE LITTERAIRE EN ABONDANCE
UNE STRATEGIE SIMPLE POUR ASSIMILER LES
CONNAISSANCES
44 ŒUVRES LITTERAIRES RESUMEES
31 TEXTES DE COMMENTAIRE ET METHODOLOGIE
QUESTIONS + RESUME + PRODUCTION ECRITE
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celle qui
s’affaissent au cachot du désespoir.» AIME Césaire, Cahier d’un retour au pays natal
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Mr zagbayou 47 25 11 87
Fct. : COMIQUE
(Quand l’œuvre suscite le rire, en tournant
en dérision les personnages)
Fct. : RETROSPECTIVE
(Quand la littérature devient
un miroir qui renvoie au lecteur son
image : la redécouverte de soi)
NOTA BENE : Les quatre (4) pièges à éviter pour ne pas basculer dans le hors sujet.
- faire attention à la précision du genre littéraire (roman, théâtre, poésie).
- faire attention à la précision de l’origine des auteurs ou du type de littérature.
- faire attention au type de plan (dialectique, inventaire, inventaire en deux parties).
- la compréhension ou l’orientation du sujet (fonction).
Sujet 1: Selon Brice Parrain, les mots sont des pistolets chargés. Appréciez
Sujet 2: « Celui qui a beaucoup appris doit avoir beaucoup lu ». Qu’en pensez-vous ?
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sujet 3 : «La littérature est le témoignage de tout ce qui s’est passé» Discutez ces propos de Claude
Roy
Sujet 4: dans Mont Oriol, Guy de Maupassant affirmait : «une œuvre d’art n’est supérieure que si elle
est l’expression exacte de la réalité.»Qu’en pensez-vous?
Sujet 5:«Un des premiers résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à guérir de la
maladie première qui est de croire que nous sommes seuls à nous sentir seuls. Commentez et discutez
cette conception de la littérature selon Claude Roy dans défense de la littérature.
Sujet 6 :«le plaisir direct de la littérature est la seule raison d’être de la création littéraire» En vous
appuyant sur vos connaissances littéraires, dites ce que vous pensez de cette idée.
Sujet 7: A écouter Stendhal : « toute œuvre d’art est un beau mensonge et tous qui ont écrit le savent.
» commentez et discutez ce point de vue.
Sujet 8 : Pour les puristes de la littérature : « la littérature est avant tout de l’art. En tant que telle, elle
doit avoir pour mission essentielle la représentation esthétique» Qu’en pensez-vous?
Sujet 9: En vous appuyant sur votre culture littéraire, vous commenterez et discuterez ce que Paul
Léautaud écrit : « Il parait qu’il est immoral de parler de soi. Moi je ne sais guère que parler de moi, le
moi n’est pas du tout haïssable ».
Sujet 10 : Parlant du théâtre, un homme de culture bien averti prévient : « N’oubliez pas d’apporter
vos mouchoirs». Qu’en pensez-vous?
Sujet 11: Dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, un personnage disait que les ouvrages ne
touchant pas le cœur s’éloignaient du vrai but de la littérature. Pensez-vous qu’une œuvre doive
assumer une telle responsabilité dans la société de son temps ?
Sujet 12 : Que pensez-vous de cette opinion de Roland Romain : «On ne lit jamais un livre, on se lit à
travers un livre, soit pour se découvrir, soit pour se consoler. »
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
développement argumenté et illustré d’exemples précis empruntés à vos lectures, vous apprécierez
cette affirmation.
Sujet 10 :«L’œuvre poétique doit quitter le champ du jeu littéraire pour se mettre au service de la
peinture» Discutez cette pensée d’un critique.
I APPROCHE THEORIQUE
Le sujet de la dissertation littéraire est soumis à plusieurs plans mais deux sont récurrents.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Elle s’articule autour de trois parties : Introduction, développement, conclusion
1-Introduction
Elle situe le sujet dans son contexte thématique et respecte trois(3) étapes :
Perspective générale, problématique, annonce du plan
a -perspective générale.
Deux choix généralement s’offre à vous : partir d’un constat général ou de la définition d’un terme
majeur du sujet. La perspective générale se termine par l’insertion de l’information du sujet. Si elle est
longue on prend sa forme reformulée ou raccourcie. Si elle est courte on l’insert dans sa totalité.
b-problématique
C’est un ensemble de problèmes ou d’interrogations que soulève un sujet donné. Elle se pose
évidemment sous la forme questionnaire.
c-l’annonce du plan
Il s’agit d’exposer clairement les différentes parties du développement dans l’ordre de la consigne du
sujet.
2 -DEVELOPPEMENT
Pour rédiger une partie du développement, il faut respecter les étapes suivantes :
-phrase introductive qui présente la thèse à développer.
-annoncer les différentes idées qui justifient la thèse en commençant par des alinéas et des
connecteurs logiques de progression.
-expliquer chaque idée ou argument.
-donner un exemple ou phrase qui vérifient les arguments (exemples tirés d’œuvres littéraires ou des
citations littéraires).
-une phrase conclusive à la fin de chaque argument.
-tirer une conclusion partielle à la fin de chaque partie du développement doublée d’une transition.
3- CONCLUSION
Elle consiste à faire le bilan du développement. On passe en revue dans l’ordre les principaux résultats
du développement excluant les détails. Vous devez ensuite donner votre position ou votre optique sur
le sujet. Enfin, vous devez élargir le sujet en esquissant d’éventuels prolongements de la
problématique. Notons que l’élargissement du sujet est facultatif.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
CAS PRATIQUE
Sujet 1: « La poésie n’est pas un ornement, mais un instrument. » disait Victor Hugo.
Commentez et discutez cette affirmation.
I ANALYSE DU SUJET
1-l’information
La poésie n’est pas un ornement, mais un instrument.
2-la consigne
Commentez et discutez cette affirmation
Thème :
Le rôle de la poésie
Définition
Ornement : décoration, artifice, esthétique, habillage...
Un instrument : un outil, une arme, un moyen de défense, de combat, de dénonciation des injustices,
des dérives, des exactions, des travers, des abus de la société.
Reformulation :
La poésie est un moyen de défense et de combat des injustices sociales et non un moyen d’expression
esthétique qui pourrait toucher la sensibilité.
Problématique
La poésie se confine-t-elle exclusivement dans l’unique rôle de la dénonciation? L’esthétique ne ferait-
elle pas partie intégrante du rôle de la poésie ?
Plan : dialectique, compte tenu de l’indicateur ‘’commentez et discutez’’ dans le libellé.
II REDACTION
La littérature, mais la poésie en particulier connaît depuis toujours plusieurs controverses. Ainsi
d’aucuns considèrent-ils la poésie comme un simple discours esthétique fait pour émouvoir. Par contre
d’autres la voient comme un moyen de prise de conscience. C’est certainement dans cette dernière
optique que s’inscrit Victor Hugo lorsqu’il affirme : « La poésie n’est pas un ornement, mais un
instrument. »
On se pose dès lors la question : La poésie se confine-t-elle exclusivement dans l’unique rôle de la
dénonciation? L’esthétique ne ferait pas partie intégrante du rôle de la poésie ?
Dans la tâche qui nous incombe, il s’agira pour nous d’apporter des preuves de ce que la poésie
dénonce, sans toutefois oublier de dire qu’elle a d’autres missions.
Etude parcellaire
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
ETUDE PARCELLAIRE
I - ANALYSE DU SUJET
1-l’information: Le théâtre doit être en prise directe sur nos problèmes.
2-la consigne Que pensez-vous de cette affirmation de Césaire ? (plan dialectique)
3-Thème : le rôle social du théâtre
III- REFORMULATION
Le théâtre doit avoir pour préoccupation essentielle la critique de la société.
IV- PROBLEMATIQUE
Doit-on restreindre le rôle du théâtre dans l’unique rôle de la critique ?
Toutefois, le théâtre n’aurait-il pas d’autres finalités ?
IV REDACTION
Défini comme une pièce écrite pour être mise en scène, le théâtre apparaît comme un art dont l’objet
est de présenter à son public l’état de la société. C’est d’ailleurs à ce propos que Césaire parlant du rôle
du théâtre a pu dire : « Le théâtre doit être en prise directe sur nos problèmes. » Dès lors nous nous
posons la question : doit-on restreindre le rôle du théâtre dans l’unique rôle de la critique ? Le théâtre
n’aurait-il pas d’autres finalités ?
Dans le travail qui va suivre, nous essayerons de montrer que même si le théâtre s’intéresse à la
critique de la société, cela ne l’empêche pas d’avoir d’autres finalités.
Pour Césaire le souci du théâtre est d’exposer les problèmes sociaux. Pour se faire le théâtre va
explorer plusieurs chemins.
D’abord, le théâtre se présente comme un moyen pour critiquer les mœurs.
En effet, face aux méfaits de certaines personnes ou de certains dirigeants, la société croule sous le
poids des problèmes tels que l’incivisme, la corruption, l’égoïsme. C’est ce que nous présente l’œuvre
Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié. Dans cette œuvre il peint de manière satirique la cupidité
des Noirs et des Blancs avant tout soucieux de s’enrichir au détriment des valeurs morales. Ainsi donc
sous cet aspect, le théâtre se présente comme un véritable instrument pour dénoncer les tares de la
société.
Par ailleurs, le théâtre a une fonction éducative en ce sens que le dramaturge à travers l’œuvre
théâtrale se donne pour mission de révéler au public différent aspect de son histoire. C’est pourquoi
Dadié réhabilite dans Ile de tempête l’image de Toussaint Louverture, ce vaillant général qui a
combattu pour ses frères dans les Caraïbes. Le théâtre est donc ici le lieu d’enseigner au peuple son
passé afin de mieux construire son avenir
Enfin, le théâtre se révèle être un moyen très efficace de lutte. C’est le théâtre engagé.il se donne
pour mission de dénoncer les abus politiques et économiques. Son objectif est de faire prendre
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
conscience en mettant le doigt sur ces problèmes que nous venons d’évoquer. C’est l’exemple d’Une
Saison au Congo où Aimé Césaire dénonce le meurtre de Lumumba.
A ce stade de notre analyse, nous pouvons retenir que le théâtre est un moyen efficace pour critiquer
la société afin de l’améliorer. Mais il faut aussi reconnaître qu’il a d’autres visées tout aussi nobles.
D’entrée de jeu, il y a la comédie. L’intention première du théâtre est de faire rire le peuple et
cela à travers le comique de mots, de situations, de quiproquos. Nous avons pour preuve l’Avare de
Molière et plus précisément la conduite exagérée d’Harpagon. En effet, Harpagon cet avare sans pareil
s’en prend à son entourage parce que ne voyant pas son argent. Le comble, il accuse sa propre main de
l’avoir volé.
En mettant de cette façon en scène les personnages drôles, le théâtre cherche à nous faire rire.
En outre, le théâtre vise l’esthétique. Cette autre dimension du théâtre réside dans la
représentation. Et ce qui fait le charme de la représentation c’est le décor, les mîmes, les costumes, la
danse, l’art oratoire, le mono-théâtre. Bien de troupes théâtrales s’illustrent à merveille. Ce sont
l’ensemble Kotéba de Souleymane Koly, le village Kiyi de Wêrêwêrêliking, SOTHECA du pasteur Mambo
Abollé Luc.
Enfin, le théâtre s’intéresse au dépaysement. C’est le théâtre de l’évasion. Le lecteur en
parcourant la trame est poussé à la rêverie. Cela d’autant plus qu’il vit dans un monde irréel, un monde
où les animaux ont l’usage de la parole, et sont souvent doués de raison. L’aube des béliers de
Gaoussou Diawara l’atteste. Dans cette pièce les moutons reprochent aux hommes de les sacrifier en
hécatombe à chaque cérémonie. Ils vont donc entreprendre une lutte qui se soldera par leur victoire.
On peut déduire au regard de cet argument que le théâtre revêt une dimension évasive.
Au terme de ce travail, il est judicieux de retenir que le théâtre comme représentation des activités a
pour souci premier la critique de la société. Mais il s’avère qu’au-delà, le théâtre présente d’autres
aspects non moins importants. Pour notre part, nous pensons qu’il serait plus sage d’œuvrer à
rechercher la complémentarité dans les fonctions du théâtre au lieu de les opposer. De ce fait, le
théâtre est-il l’unique genre capable de s’intéresser aux faits sociaux ? Mieux n’y a-t-il pas en littérature
d’autres genres à même de se pencher sur les problèmes de l’homme ?
ETUDE PARCELLAIRE
I ANALYSE DU SUJET
1-l’information
Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient et la consolent.
2-la consigne
A partir de votre expérience de lecture vous commenterez cette conception des lettres.
(Plan inventaire)
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Rectifient : corrigent les fautes, améliorent le comportement, changes les mentalités
Consolent : réconfortent soulagent, apaisent les douleurs psychologiques et morales
III REFORMULATION
Les lettres entendues comme l’ensemble des écrits enrichissent l’homme en lui transmettant le savoir,
corrigent ses fautes et apaisent ses douleurs.
IV PROBLEMATISATION
Thème : la fonction sociale de la littérature
Thèse : la littérature a une triple fonction : didactique, dénonciatrice et thérapeutique.
Problème : en quoi consiste cette triple fonction sociale de la littérature ?
Plan : inventaire, compte tenu de l’indicateur ‘’commentez’’ dans le libellé
VI REDACTION
Pour les érudits du monde de la littérature, il n’y a pas d’équivoque, la littérature permet le plein
épanouissement de l’homme en agissant positivement sur lui.
C’est sans doute pour conforter cette thèse que voltaire a pu dire: « Les lettres nourrissent l’âme, la
rectifient et la consolent. » Dès lors que peut-on entendre par la triple fonction nourrir, rectifier,
consoler ? L’analyse qui suivra nous apportera certainement un éclairage satisfaisant.
Selon Voltaire, la pratique de la littérature permet le plein épanouissement de l’homme à travers ses
actions positives.
À l’écouter, la première de ces actions positives serait la nourriture de l’âme. Entendons par là,
la littérature a une fonction didactique.
En effet, la pratique de la littérature permet d’accroître la connaissance, aiguise notre expression tant à
l’écrit qu’a l’oral et cela par la découverte de nouveaux mots.
Aussi, la littérature conduit-elle à l’enrichissement culturel par la découverte des us et coutumes
d’autres peuples. La grève des battù d’Aminata Sow Fall illustre bien cette caractéristique. Dans cette
œuvre nous apprenons l’importance des mendiants dans la société sénégalaise.
Au-delà de la nourriture de l’âme, la littérature peut servir de moyen de correction ou de
rectification. Dans ce cas elle permet l’éveil des consciences en dénonçant les tares de la société en vue
de changer les mentalités. Cela est savamment peint dans Germinal d’Emile Zola où il dénonce
l’exploitation des ouvriers dans les mines. Quant à Rebelle de Fatou Kéita, l’œuvre expose les pratiques
avilissantes qui perdurent dans nos milieux coutumiers (mutilations génitales, mariage forcé, brimades
contre les femmes).
Enfin, et c’est le dernier volet de la pensée de Voltaire, la littérature console l’âme. Pour preuve,
la rencontre avec les personnages romanesques qui vivent notre expérience nous fait comprendre que
nous ne sommes pas seuls à vivre certaines expériences. De ce fait nous devons faire preuve de
courage dans l’épreuve. La souffrance de Ramatoulaye dans Une Si Longue Lettre de Mariama Bâ
l’atteste bien.
Au terme de notre analyse, il convient de retenir que le but de la littérature se résume en une triple
fonction : nourrir, rectifier, consoler l’âme. Pour ce qui est de notre avis nous estimons qu’il serait
judicieux d’approfondir l’analyse car la littérature qui est discipline de premier plan ne saurait se
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
confiner en un nombre restreint de fonctions. D’ailleurs n’existe-t-il pas une littérature de science
fiction ?
Introduction n°1
Parmi les débats qui ont animés les milieux littéraires figure en bonne place le rôle du théâtre dans la
société. Pour certains il a une fonction de divertissement et pour d’autres, le théâtre éveille les
consciences parce qu’il éduque. N’est-ce pas dans cette dernière conception que s’inscrit ce critique
quand il dit : « C’est le reflet de notre siècle, de notre temps l’impossible communication, les conflits
entre l’individu et le groupe social ? » face à cette polémique l’on se pose la question de savoir quel
est le véritable rôle du théâtre ? Est-il un catalyseur de prise de conscience ? Cependant, ne peut-il pas
avoir d’autres fonctions ?
Dans notre approche de ce sujet, nous montrerons d’abord la fonction didactique du théâtre ensuite
nous évoquerons sa fonction ludique ou de divertissement.
Introduction n°2
Le théâtre est un lieu aménagé pour la représentation d’un spectacle. De ce fait, il se présente comme
un lieu où l’on regarde, s’informe et s’instruit des représentations théâtrales. C’est dans ce contexte
que Sacha Guitry a pu dire « Ne pas aller au théâtre, c’est faire sa toilette sans se mirer. » Dans quel cas
cette affirmation a-t-elle droit de cité ? Ne renfermerait-elle pas des insuffisances ?
Dans notre analyse, nous tenterons de justifier la thèse de l’auteur avant de dégager ses limites
Introduction n°3
Divergentes sont les voies d’appréciation de l’œuvre littéraire. Alors que certains la considèrent bonne
suite à son esprit esthétique, d’autres lui trouvent des valeurs parce qu’elle évoque les réalités du
moment. C’est fort de ce constat qu’un critique affirme que l’utilité d’une œuvre littéraire vient du fait
qu’elle relate les inquiétudes quotidiennes. Mais quel est donc le critère d’évaluation de l’œuvre
littéraire ? Dans l’analyse qui va suivre, nous tenterons de commenter ce point de vue avant de le
discuter.
Introduction n°4
Pendant longtemps la poésie s’est réduite à la versification et au schéma classique. Aussi, est-elle vue
comme l’art de suggérer les émotions, les idées par un emploi particulier de la langue qui joue sur la
sonorité, les images et le rythme. C’est certainement cette suscitation des émotions et des pensées qui
fait dire à Paul Eluard que le poète est celui qui fait naître des idées qu’il en reçoit. Cependant
comment atteint-il ce but ? N’est-il pas plus inspiré qu’il n’inspire ? Les différentes réponses à ces
questions constitueront nos axes de réflexion.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES MODELES DE CONCLUSION
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES FONCTIONS DU ROMAN
Fonctions utilitaires
-au plan politique (la corruption, la dictature…)
Fct. Dénonciatrice / satirique - au plan culturel (l’excision, la polygamie…)
- au plan social (les dysfonctionnements de
l’école)
-objet de formation intellectuelle
Fct. Didactique / instructive -objet de formation culturelle
- objet de formation historique
-objet de formation morale
-les personnages (Soundjata, Chaka…)
Fct. Réaliste -le mode d’écriture (la malinkisation)
- les espaces et les lieux (Krina, Dakar, Bassam)
- les thèmes développés (les indépendances)
- les faits (la guerre de la France contre la C.I)
-histoires comiques
Fct. Cathartique / thérapeutique -histoires évasives
- expériences des personnages.
Fonctions distractives
- les personnages
Fct. Evasive/ fictive - les espaces ou les lieux
- le temps évoqué
NB : L’ensemble des fonctions distractives sont aussi appelées les fonctions ludiques. Et toutes les
fonctions (utiles ou distractives) peuvent être appelées émotives.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
ARGUMENTS SUR LE ROMAN
Roman : œuvre d’imagination en prose, assez longue qui présente et fait vivre dans un milieu des
personnages donnés comme réels, nous fait connaitre leurs psychologies, leurs destins et leurs
aventures.
Exemple de sujet : Un critique littéraire a affirmé au cours d’un colloque international que pour
l’amélioration de la condition humaine, il n’y a pas de préoccupation qui échappe à la plume des
romanciers. En vous appuyant sur des œuvres étudiées ou sur vos lectures personnelles vous discuterez
cette assertion.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg1. : (Objet de formation culturelle) La lecture des romans permet au lecteur d’aller à la
rencontre d’autres peuples, à la découverte de la nouvelle civilisation : à lire dans
Le Monde s’effondre de Chinua Achebé on découvre les mœurs du peuple Ibo ainsi que les différentes
métamorphoses engendrées par le christianisme.
Idem : L’œuvre romanesque éduque en ce sens qu’elle nous conduit à la découverte des cultures
d’autres peuples. C’est l’exemple du roman le monde s’effondre de Chinua Achebé qui nous livre
toutes les facettes de la tradition Ibo. Nous découvrons dans cette œuvre l’assassinat du jeune
Ikémekuna symbole des pratiques Ibo.
Arg2 : (Objet de formation historique) Le roman se veut le creuset de l’histoire des peuples. C’est
en effet à la source des romans que les jeunes générations s’abreuvent pour envisager avec sérénité
leur avenir. Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane est un exemple édifiant. Cette
œuvre dévoile l’origine de l’empire du mali ainsi que les prouesses du héros Soundjata. Ce qui bien
entendu renseigne les jeunes.
Arg3 :(Objet de formation morale) La lecture engendre la formation morale du lecteur. Après
avoir lu les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné, le lecteur et notamment les élèves retiennent que
l’amour en milieu scolaire peut entrainer l’abandon des études et la fin des ambitions comme ce fut le
cas de d’Ebinto et de Monique.
Idem:(Objet de formation morale) Le roman a un rôle instructif. Derrière tout récit apparemment
distrayant que diffuse le roman se cache un message enrichissant, un message à visée formative. Dans
l’aventure palpitante d’EBINTO et Monique présentée par Amadou Koné, il est question en effet d’une
sensibilisation des jeunes sur les conséquences des rapports sexuels en milieu scolaire
Idem:(Objet de formation morale) Le roman assagit son utilisateur. Dans Une vie de Guy de
Maupassant, l’auteur attire l’attention des jeunes filles sur la passion amoureuse. Il met en garde celles
qui sombrent dans l’excès de l’idéalisme romantique à ne pas confondre le rêve et la réalité. En effet,
dans cette œuvre, Jeanne qui se trouve au couvant rêve d’un prince charmant après s’être nourris
d’histoires romantiques. Elle quitte aussitôt la vie religieuse pour la vie civile en continuant de rêver.
Mais à sa sortie du couvant, elle a une triste réalité car elle n’épousera qu’un pauvre paysan du nom de
Julien.
Arg4 :(Objet de formation intellectuelle) La lecture des romans développe l’esprit critique du
lecteur et lui permet d’opérer un choix. Par exemple, face à la situation de trouble que vit le
personnage Samba Diallo dans l’aventure Ambiguë de Cheik Hamidou Kane le lecteur sait comment se
comporter face à un conflit culturel.
Idem:(Objet de formation intellectuelle) la lecture du roman accroît notre connaissance, enrichit
notre vocabulaire et partant améliore notre niveau de langue par la découverte de nouveaux mots,
voire (tout roman)
Exemple de Sujet : «Avant d’être une fable, un document, un passe-temps ou une simulation du vrai, le
roman est une leçon de conduite.» Affirme un critique. Commentez cette opinion.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.2 : (Les espaces et les lieux) Le roman décrit les milieux de vie réelle que le lecteur peut
localiser parce qu’ayant une existence propre, une identité réelle, ce qui ne crée pas chez le lecteur un
dépaysement. C’est le cas dans l’œuvre les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné où l’évocation de la ville
de grand- Bassam et de ses quartiers tels que Congo impériale, France plonge le lecteur dans la réalité
de la société ivoirienne et révèle un pan de l’histoire coloniale ivoirienne.
Idem.: (Les espaces et les lieux) Les espaces et les lieux peuvent être réels. Comme illustration on
retient la ville de Man, de Danané et de Zonhouin dans La Voie de ma rue de Sylvain Kean Zoh ;
Abidjan, Bassam, Adiaké et Akounougbé in les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné et Dakar, Bamako in
les Bouts de bois de Dieu de Sembene Ousmane.
Arg.3: (les faits) Les faits sont réels. En guise d’illustration on peut citer La guerre de la France
contre la Côte d’Ivoire de Mamadou Coulibaly, guerre au cours de laquelle les braves patriotes aux
mains nues ont subi les balles assassines des snipers français devant l’hôtel Ivoire. Non satisfait de
cette barbarie, l’armée française s’en est prie aux appareils volant de la Côte d’Ivoire. Ce fait est réel
puisqu’un monument qui rappelle cette lâcheté existe (monument aux martyrs de 2004 au carrefour
de l’indénié à Abidjan)
Arg.4 : (Les thèmes développés) Le romancier évoque des thèmes qui ont existé. C’est l’exemple
de la lutte des classes dans Germinal d’Emile Zola, du règne de la pensée unique à l’époque des partis
uniques dans les Soleils des indépendances d’Amadou Kourouma, des violences faites aux femmes et
l’émancipation de la femme dans Rebelle de Fatou Keita.
Idem. : (Les thèmes développés) Le réel s’exprime aussi à travers des thèmes d’actualité, des
thèmes qui continuent de défrayer la chronique. Nous pouvons citer le phénomène des enfants de la
rue dans la Voie de ma rue de Sylvain Kean Zoh, les conflits militaro-politiques dans Allah n’est pas
obligé d’Ahmadou Kourouma, le phénomène de l’enrôlement des enfants comme soldats dans Le
retour de l’enfant soldat de François d’Assise N’da.
Arg5: (le mode d’écriture) Il y a aussi le mode d’écriture souvent réaliste qui vise à créer les effets
de réel dans la narration ou la description. Ainsi le niveau de langue utilisé dans les romans permet au
lecteur de se retrouver et de comprendre facilement ce dont il s’agit. Les Soleils des indépendances
d’Amadou Kourouma illustre bien cette caractéristique du roman. L’auteur rapproche le lecteur de son
milieu en transposant des expressions malinkés dans son œuvre: « gnamokodé ; Fama avait fini ; il
n’avait pas supporté un seul rhume. »
Exemple de Sujet : « Celui qui professe que le roman est en rupture avec l’authenticité n’a pas
assez lu les romans. » Qu’en pensez-vous ?
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Idem : (Les espaces et les lieux) Le romancier maquille le réel en changeant le nom des personnes
et des lieux. Dans les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, ‘’la république des Ebènes’’
n’est rien d’autre que la république de Côte d’ivoire sous une autre appellation.
Arg.3 : (Le temps) Si les lieux et les espaces sont inventés, le temps n’en est pas moins. Par
exemple la date de 2082 avant Jésus Christ dans La rose des vents de George Ibrahim Zreick et ‘’l’an
trois mille moins X’’ in La Bible et le fusil de Maurice Bandama. Stendhal n’a donc pas tort lorsqu’il
dit : « Toute œuvre d’art est un beau mensonge…… Tous ceux qui ont écrit le savent bien. »
Arg.4 : (histoire tronquée) Le roman, c’est la transposition, la falsification du réel. En effet,
l’histoire elle-même est tronquée, grossie par le choix du romancier. C’est l’exemple de l’histoire de
Soundjata qui bien que réel se trouve falsifier par Djibril Tamsir Niane. Il grossit les actions, exagère
dans les petites choses pour donner une marque de fantastique à la trame. C’est à juste titre qu’André
Malraux disait : « le romancier crée son univers. Il emploie la puissance transfiguratrice du réel. »
Arg5. : (Expression d’anticipation) Les romans pour la plupart sont des œuvres de la pure fiction,
des œuvres d’anticipation ayant une relation avec la science. C’est le cas de La planète des singes de
Pierre Boules. Dans ce roman, les animaux (les singes) sont les maîtres des hommes et les hommes
sont des esclaves à tout faire. A bien observer ne serait-ce pas une prédiction ou une interpellation sur
les créations humaines ? (clonage, robots, drone, avatars…) Si l’homme n’y prend garde, il perdra le
contrôle de toutes ces choses qui se retourneront contre lui.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
dans un mariage inimaginable. Plantée devant le maire dans l’attente de son fiancé, ce dernier n’est
jamais venu.
Arg3. :(l’évasion) L’histoire peut procurer du plaisir à son lecteur. Quand une histoire pour avoir des
rapports avec notre existence ou notre rêve nous éloigne des miasmes de la réalité pour nous plonger
dans un autres univers, il va s’en dire que la lecture devient passionnante. Pierre Boule l’homme des
fixions d’anticipation nous enlève de la réalité terrestre pour nous conduire sur une autre planète où
aussi invraisemblable que cela puisse paraître les singes sont maîtres de la science et de la technique.
Arg. 4: (Le style de l’écriture) Les œuvres romanesques réjouissent le lecteur à travers le style
employé par l’auteur. C’est le cas de l’interférence linguistique ou de la malinkisation du français in les
Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma. L’écrivain utilise à la fois le malinké et le français.
Arg2. : (La technique narrative).Il y a comme source de plaisir la technique narrative. Personne ne
pourrait être indifférent, insensible devant une belle page de portrait, de dialogue, devant
l’agencement harmonieux de la construction syntaxique. Le naturaliste français Emile Zola emporte
souvent son lecteur par des descriptions épiques comme dans Germinale et l’Assommoir. Bref, la
technique narrative fruit de la recherche des romanciers constituent une beauté devant laquelle le
lecteur s’émerveille.
Arg1. : (Les aventures des personnages) Dans une œuvre romanesque, les aventures des
personnages que le lecteur partage sont source d’émotion. C’est le cas des aventures du jeune Ebinto
dans les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné. En effet, les accidents de la vie que rencontre le jeune
homme, ses voyages perpétuels, ses aventures amoureuses, bref ses succès et ses échecs sont autant
de facteurs pour rendre la lecture passionnante.
Idem: (Les belles aventures) La lecture des romans permet de se détendre. Comme illustration
nous pouvons nous référer à l’Affaire du silure de Guy Menga où le lecteur passe un bon moment à
vivre l’histoire magnifique du Congo en compagnie de Diba et de N’goye.
Arg6 : (Les thèmes) L’héroïsme in Soundjata ou l’épopée manding de Djibril Tamsir Niane, la
misère in les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, les violences faites aux femmes dans
Rebelle de Fatou Keita, la trahison in Ah les femmes ! d’Isaïe Biton Coulibaly, l’amour in Les Frasques
d’Ebinto d’Amadou Koné.
Exemple de Sujet : Etes-vous d’avis avec la conception selon laquelle le roman est un vulgaire passe-
temps qui nous éloigne des réalités de ce monde?
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.3 : (Le style de l’écriture) Le style de l’écriture ou la personnalisation de l’œuvre est aussi
sollicité dans cette noble tache de la réalisation d’œuvre romanesque. C’est l’exemple du néologisme
d’Amadou Kourouma dans les soleils des indépendances, un mélange de malinké au Français:
« gnamokodé ; Fama avait fini ; il n’avait pas supporté un seul rhume. »
Exemple de Sujet : parlant du roman contemporain, Jean Ricardou affirme : « le roman n’est plus
l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture » Expliquez et discutez cette affirmation.
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Exemple de Sujet: «Il faut que le romancier puisse émouvoir à tout instant, les parties les plus sensibles
de notre nature, qu’il nous relève des éléments de nous-mêmes que nous portons en nous
perpétuellement.» cette conception du roman selon Louise Lavelle vous satisfait-elle?
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Exemple de Sujet : « Les personnages du roman nous amènent à mieux nous découvrir et à prendre
conscience de nous-mêmes ». Appréciez cette réflexion d’un contemporain.
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-entretient l’illusion, le fantastique. (Les aventures de Topé l’araignée de Touré Théophile Minan)
THESE 4 : LE ROMAN PROCURE DU PLAISIR A TRAVERS
-Les thèmes développés (les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné)
-La technique narrative (Soundjata ou l’épopée Mandingue de Djibril Tamsir Niane)
-Le style d’écriture de l’écrivain ‘’la malinkisation’’(les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
-la rêverie (la planète des singes de Pierre Boulle)
THESE 5 : LE ROMAN EST IRREEL PAR L’EVOCATION
-Des personnages fictifs ‘’Méka’’(le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono)
-Des lieux ou espaces inexistants ‘’la planète Soror’’ (la planète des singes de Pierre Boulle)
-D’histoires évasives (la légende de Sadjo d’Isaïe Biton Coulibaly)
-D’une époque inconnue (le temps) ‘’2082 avant JC’’ (la rose des vents de George Ibrahim Zreick)
THESE 6 : LE ROMAN EST PERSONNEL, AUTOBIOGRAPHIQUE
-l’évocation de l’enfance de l’auteur (l’enfant noir de Camara Laye)
-la narration des expériences douloureuses (une si longue lettre de Mariama Bâ)
- l’évocation de la perte de l’identité culturelle (l’aventure ambigüe de Cheick Hamidou Kane)
THESE 7 : LE ROMAN EST COMIQUE
-les personnages à plaindre font rire ‘’Méka’’(le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono)
-le style employé par l’auteur invite à la gaieté(les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
- l’histoire racontée est drôle ‘’Meursault’’ (l’Etranger d’Albert Camus)
THESE 8: LE ROMAN EST REDECOUVERTE DE SOI A TRAVERS
-les thèmes développés ‘’l’amour’’ (les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné)
-l’ histoire narrée (Une si longue lettre de Mariama Bâ)
-le comportement des personnages ‘’Sopie’’ (Cure dent Gouro de Germain Zamblé Bi)
THESE 9 : IL EST IMPOSSIBLE DE S’IDENTIFIER AUX PERSONNAGES ROMANESQUES, ILS
-vivent dans un univers surréel (la planète des singes de Pierre Boulle)
-posent des actes surhumains (Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane)
-ont une attitude déconcertante ‘’Meursault’’ (l’Etranger d’Albert Camus)
THESE 10 : LE ROMAN EVEILLE LES EMOTIONS A TRAVERS
-l’intrigue ‘’l’histoire racontée’’ (Rebelle de Fatou Kéita)
-le style d’écriture (les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
-le vocabulaire langourant, le registre soutenu, les proverbes, les symboles (tout roman)
THESE 11 : LE ROMAN DENONCE
-les abus politiques (la carte d’identité de Jean Marie Adiaffi)
-les mauvaises pratiques culturelles (le monde s’effondre de Chinua Achebé)
-la mauvaise impasse de l’école (La Lycéenne de Mathurin Goli Bi)
THESE 12 : LE ROMAN EST UN MOYEN D’INSTRUCTION, IL EST
-un témoignage sur le passé colonial de l’Afrique (le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono)
-un objet de savoir moral (les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné)
-un objet de savoir culturel (Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane)
-un objet de savoir intellectuel (tout roman)
THESE 13 : LE ROMAN EST DANGEREUX PARCE QU’IL
-pousse à la révolte (la carte d’identité de Jean Marie Adiaffi)
-cultive l’illusion (la planète des singes de Pierre Boulle)
-utilise un mode d’expression qui ne profite pas aux apprenants (la malinkisation)
THESE 14 : LE ROMAN EST REALISTE DE PAR
-les personnages (Chaka, l’épopée Bantoue de Thomas Mofolo)
-les thématiques (le retour de l’enfant soldat de François d’Assise N’da)
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-les lieux et espaces (la voix de ma rue de Sylvain Kéan Zoh)
THESE 15 : LE ROMAN EST THERAPEUTIQUE CAR IL EST
-un refuge pour ceux qui veulent fuir les difficultés de la vie (Sans famille d’Hector Malot)
-une remédiassion à la solitude (une si longue lettre de Mariama Bâ)
LES QUELQUES FONCTIONS DE LA POESIE
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ARGUMENTS SUR LA POESIE
DEFINITION
La poésie est l’art d’écrire des textes en vers ou en prose dont la lecture ou l’audition provoque un
charme, une émotion, un sentiment variable selon l’imagination et la sensibilité du lecteur ou de
l’auditeur. Elle est faite pour être dite ou entendue plus que pour être lue. Son objectif, développer
l’imagination, la sensibilité, la mémoire et perfectionner la prononciation ou l’articulation.
Idem : la poésie est l’art du langage et mode d’expression caractérisé par une utilisation harmonieuse
de sons, de rythme et d’images visant à exprimer une idée, un sentiment, des émotions les plus vives
(chant de l’âme) ; la poésie est un genre littéraire écrit surtout en vers qui exprime les sentiments et les
émotions de l’auteur
Arg2. : (Au plan culturel) La poésie dénonce l’aliénation culturelle. L’œuvre poétique Pigment de
Damas en est une illustration parfaite. Dans ce chef d’œuvre, le négritudien opte pour le rejet
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
systématique de l’assimilation culturelle. Il prône pour sa part l’authenticité, l’originalité ou à la limite
la réhabilitation de notre identité bafouée. Voire ‘’Hoquet ’’ et ‘’ Blanchi’’.
Arg3. : (Au plan social) La poésie décrie l’absurdité des conflits armés. ‘’Barbara ‘’ extrait de Paroles
de Jacques Prévert par exemple se veut une interrogation sur le sort des individus en temps de guerre.
Idem :(au plan social). : La poésie fustige la dévalorisation du poète et son exclusion de la société.
Victime de la grandeur de son esprit, pour la société il représente une véritable menace que l’on
devrait extirper de la société. Nous comprenons pourquoi, Baudelaire le symbolise par ‘’l’Albatros’’.
Confère les Fleurs du mal.
Idem :(au plan social). : La poésie dénonce la traite des enfants, l’absence d’humanisme de certains
individus devant leur condition misérabiliste. Dans Melancholia Victor Hugo met à nu le caractère
scandaleux de la société industrielle qui utilise à sa guise les enfants sans les récompenser. A ce propos
Zégoua Nokan dira : « Quand les enfants meurent de faim, je ne peux savoir si la lune est belle, que la
fleur a un parfum exquis, je ne chante plus je pousse des cris séditieux. »
Exemple de sujet:«La poésie est insurrection.» Commentez cette réflexion de Pablo Neruda
Exemple de sujet : « La poésie est plus précieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit ». Que vous
inspire cette assertion de Fénelon ?
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Idem: (A tous) La poésie est utile parce qu’elle éveille les émotions et amuse par sa fantaisie les
lecteurs ; confère Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire.
Exemple de sujet : «Tout homme bien portant peut se passer de manger deux jours, jamais de poésie.»
Montrez que vous partagez cette affirmation de Charles Baudelaire.
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Arg.7 : (la mise en page ou présentation typographique) La satisfaction ou le plaisir des yeux est aussi la
mission que s’assigne le poète. Pour y arriver il use de ce que l’on appelle La présentation
typographique ou la mise en page. Il s’agit ici pour le créateur de représenter l’objet décrit par la
disposition des mots et des lettres sur la page. Ainsi, Guillaume Apollinaire et François Panard mettent
en accord la forme visuelle et le sens en dessinant la pluie, la bouteille, la cravate etc... Ce même
procédé trouve un écho favorable chez Damas. Traduisant la pénétration brutale du colonisateur sur
l’espace africain, il réalise inconsciemment un objet d’art (un escalier) qui ne laisse personne
indifférent :
Arg.8: (l’art pour l’art) Dans la perspective parnassienne, c’est-à-dire celle des concepteurs de la
théorie de ‘’l’art pour l’art’’, la poésie doit se défaire d’une quelconque mission sociale pour ne
s’intéresser qu’au beau. Autrement dit, elle doit privilégier la forme de l’écriture sur le fond car elle
n’est pas le réservoir des souffrances humaines. Théophile Gautier le chef de file disait à cet effet :
« il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile est laid »
Exemple de sujet: « Je cherchais des poètes j’ai trouvé des potiers ». Montrez en vous appuyant sur
cette pensée de George Duhamel comment le poète devient créateur.
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c’est toi mon amour’’ extrait de La ronde des jours de Bernard B. Dadié. Dans ce poème le lecteur
prend plaisir à partager l’amour que le poète ressent pour sa bien-aimée.
Arg4. : (Célébration de l’être cher) Le lecteur tombe en extase (est charmé, fasciné) devant certains
poèmes qui célèbrent l’être cher. A ce propos nous pouvons citer ‘’A ma mère’’ poème introductif au
roman L’enfant noir de Camara laye. Le poète Guinéen rend un vibrant hommage à la mère, à celle qui
donne la vie et qui veille à notre épanouissement. Ce bel hommage à la génitrice fait plaisir au lecteur.
Exemple de sujet : «La poésie est aussi inutile qu’un jeu de Ludo» Partagez-vous cette opinion?
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Dénis Oussou Essui qui est un cri de douleur jeté à la face de l’oppresseur blanc. ‘’Défis à la force’’ in
Coups de pilon de David Diop n’en est pas moins.
Arg7 : (Sentiments personnels) Le talent poétique peut voir le jour suite aux atrocités causée par la
guerre. ‘’Barbara’’ extrait de Paroles de Jacques Prévert achève de nous convaincre. Ce poème est une
interrogation sur le sort des individus en temps de guerre.
Exemple de sujet : « Je pense a dit un critique, que la poésie est essentiellement subjective ».
Souscrivez-vous à cette opinion ?
Exemple de sujet : «Les poètes nous transportent dans un monde plus vaste ou plus beau, plus ardent
ou plus doux que celui qui nous est donné, différent par lui même et en même temps presque
inhabitable». En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, expliquez et discutez ces propos de
Marguerite Yourcenar dans Mémoire
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ne s’attentionne plus de l’idée véhiculée mais cherche à se délecter de la cadence harmonieuse
produite. En voici un extrait : ô temps
suspendent ton vol ! Et vous heures propices ! Suspendez vos cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices ! Des plus beaux de nos jours !
Arg.3 : (un lexique trop recherché) le poète utilise aussi un vocabulaire archaïque, des figures de style
et un lexique trop recherché dans son œuvre. Ce qui complique sa compréhension. Exemple : «Pupille
du norme m’assaille » in Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
Exemple de sujet: « un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clé. »
Justifiez cette pensée
Exemple de sujet 1: «La poésie est aussi futile qu’un jeu de Ludo»
Partagez-vous cette opinion?
Exemple de sujet 2 : « Je n’ai jamais chanté pour la paix, ni pour la guerre. Si mon siècle se trompe,
tant pis, s’il a raison, tant mieux.» Disait le poète romantique Alfred de Musset
Exemple de sujet: «Les poètes sont dangereux pour la cité parce qu’ils sont susceptibles d’entrainer
les hommes par force irrationnelle de leurs chants».
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du mal où il souffre de la même manière que l’oiseau est maltraité par les hommes d’équipage du
navire.
Arg.2 : (la douleur au niveau collectif) la souffrance due à l’invasion de l’Afrique par les occidentaux a
poussé Léon Gontran Damas à écrire ‘’Ils sont venus ce soir’’ extrait de Pigment. Dans ce chef-d’œuvre
il exprime son ras-le-bol face à la souffrance des Noirs. Cette même douleur est exprimée par David
Diop dans le poème ‘’défi à la force’’ extrait de Coups de pilon.
Exemple de sujet : «La poésie est mémoire baignée de larmes » Discutez cette assertion.
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-exprime l’intimité douloureuse du poète ‘’Sur le pont Mirabeau’’ in Alcools de Guillaume Apollinaire
-raconte l’enfance et la reconnaissance du poète ‘’A ma mère’’ préface de l’enfant noir de Camara Laye
-exprime la vision idéalisée du poète ’’L’invitation au voyage‘’ in Les fleurs du mal de Baudelaire
THESE 5 : LA POESIE S’INSPIRE DES SITUATIONS DOULOUREUSES
-la perte d’un être cher. ‘’Demain dès l’aube’’ in les contemplations de Victor Hugo
- la déception amoureuse. ‘’Nuit de mai’’ in les nuits d’Alfred de Musset
- la douloureuse existence des sans voix. Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire
THESE 6 : LA POESIE EST LUDIQUE, ELLE
-célèbre la beauté féminine. ‘’Femme noire’’ in chants d’ombre de Senghor
-est rêverie ‘’Rama Kam’’ in Coups de pilon de David Diop
-est une mélodie douce à l’oreille par sa versification ‘’ pour qui sont ces serpents…’’ Jean Racine
-est plaisir des yeux par la disposition formelle des vers ‘’ils sont venus ce soir’’ in pigment de Damas
THESE 7 : LA POESIE EST DIDACTIQUE
-objet de savoir intellectuel Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire
-objet de savoir culturel ‘’souffle’’ in Leurre et lueur de Birago Diop/ ‘’prière aux masque’’ in chants d’ombre d
Senghor
-objet de savoir moral ‘’la cigale et la fourmi’’ in les Fables de Jean de la fontaine
THESE 8 : LA POESIE DENONCE
-les abus politiques Cahier d’un retour au pays natal + discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire
-la politique d’assimilation de la culture africaine ‘’blanchi’’ in pigment de G. Damas
-la marginalisation du poète ‘’Albatros’’ in les fleurs du mal de Baudelaire
-l’exploitation de l’homme par l’homme ‘’Mélancholia’’ in les contemplations de Victor Hugo
THESE 9 : LA POSIE EST INTRUSION DANS L’IMAGINAIRE, ELLE
-est l’expression de la vision idéalisée de l’auteur ‘’Elévation’’ in les fleurs du mal de Baudelaire
-personnifie les animaux ‘’le corbeau et le renard’’ in les Fables de Jean de la fontaine
-célèbre avec surréalisme la femme ‘’A une passante’’ in les fleurs du mal de Baudelaire
THESE 10: LA POESIE EST UTILE, ELLE
-extériorise les émotions du poète ‘’Je vous remercie mon Dieu’’ in La ronde des jours de Bernard B. Dadié
-permet au poète de faire connaitre son génie créateur‘’ la cravate’’ in les calligrammes de Guillaume A.
-permet au poète de se faire le porte-parole de son peuple Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
-enseigne le peuple ‘’le corbeau et le renard’’ in les Fables de Jean de la fontaine
THESE 11: LA POESIE EMEUT PAR
-les thèmes qu’elle développe ‘’Rama Kam’’ in Coups de pilon de David Diop
-sa beauté (sonorité et mise en page) ‘’ils sont venus ce soir’’ in pigment de Damas
-sa rêverie. ‘’Le monde c’est toi mon amour’’ in la ronde des jours de Bernard B Dadié
LE THEATRE
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QUELQUES FONCTIONS DU THEATRE
Fct. Satirique - Au plan politique (la course au pouvoir, la dictature)
- Au plan culturel (les mauvaises mœurs)
- Au plan social (la perte des valeurs morales)
Fct. Didactique - Objet de savoir historique (les héros du passé)
- Objet de savoir intellectuel (éveil de consciences)
- Objet de savoir moral (invitation à l’honnêteté)
Fct. Réaliste - les personnages évoqués ont existé (Lumumba)
- les thèmes sont réels (dictature, néocolonialisme)
- l’histoire narrée est vraie (l’histoire de Chaka)
Fct. Cathartique / thérapeutique - le rire fait oublier les soucis
- le dépaysement ou l’évasion endort l’esprit affligé
- les scènes chorégraphiques déstressent
Fct. Comique - l’attitude insensée des personnages
- leurs accoutrements (Douta Seck)
Fct. Imitative (reflet de la réalité) - le déguisement vestimentaire (Douta Seck)
- la décoration scénique, le bruitage et la luminosité
- les acteurs
- la ré-création des faits
Fct. Esthétique - la décoration scénique
-le bruitage et la luminosité
- les mîmes, les paroles poétiques, la chorégraphie
Fct. Evasive - Ré-création des faits
- la personnification des animaux
NB : les fonctions : comique, esthétique, évasive sont aussi des fonctions ludiques. Et toutes les
fonctions dans leur ensemble peuvent être appelées fonctions émotives.
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ARGUMENTS SUR LE THEATRE
DEFINITION : le théâtre se définit généralement comme un genre littéraire ou une pièce écrite
destinée à être jouée sur scène par des acteurs.
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THESE 1 : LE THEATRE A UNE FONCTION DIDACTIQUE
Arg1. (Objet de savoir historique) Le théâtre à une fonction didactique en ce sens que le dramaturge à
travers l’œuvre théâtrale se donne pour mission de révéler au public différents aspects de son histoire
en mettant un accent particulier sur ses héros. Bernard B Dadié par exemple réhabilite l’image de
Toussaint Louverture dans Ile de tempête, ce vaillant général qui a combattu pour la liberté de ses
frères dans les caraïbes.
Zadi Zahourou lui salue la mémoire de Samory Touré dans les Sofas, cet anticolonialiste présenté
comme un sanguinaire par l’homme blanc. Patrick Lumumba trouve un écho reluisant dans Une saison
au Congo d’Aimé Césaire. Enfin Chaka se découvre dans le poème dramatique ‘’Chaka’’ extrait
d’Ethiopique de Senghor
Arg2. (Objet de savoir intellectuel) le théâtre est un émouvant témoignage sur l’assassinat des leaders
africains et surtout l’avènement d’un autre type de dirigeants politiques. En lisant Une saison au
Congo d’Aimé Césaire le lecteur s’informe sur la mort de Lumumba, un leader charismatique. Aussi en
lisant les voix dans le vent de Bernard B. Dadié l’on se rend compte de l’apparition sur la scène
politique d’un autre type de dirigeants africains près à verser le sang de leurs compatriotes pour se
pérenniser au pouvoir. C’est l’exemple de Nahoubou in Les Voix dans le vent de Bernard B. Dadié.
Idem:(Objet de savoir intellectuelle) la lecture des œuvres théâtrales accroît notre connaissance, enrichit
notre vocabulaire et améliore notre niveau de langue par la découverte de nouveaux mots, voire
(toutes œuvres théâtrales)
Arg3. (Objet de savoir moral) le théâtre est un ami, un sage conseillé. Il nous éduque ou nous interpelle
en nous révélant le sort de certains individus véreux. C’est l’exemple de Tôgôgnini qui habitué à
escroquer le peuple fut mis aux arrêts un jour puis hué publiquement. L’auteur en un mot nous invite à
la l’honnêteté. Confère Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié
Arg2. : (Ré-création des faits) Le théâtre récré les faits par la célébration de la bravoure, en témoigne
Soundjata lion du mandingue de Laurent Gbagbo .Cette pièce décrit les exploits de Soundjata par la
libération de son peuple : le peuple mandingue. D’une façon imaginative, fabuleuse et extraordinaire,
l’artiste recrée l’histoire de Soundjata avec une construction chimérique, utopique qui marque le stade
avancé de son imagination. C’est pourquoi Eugene Ionesco dira
« le théâtre est le lieu de la plus grande liberté de l’imagination la plus folle ». C’est dire que le théâtre
est recréation des faits .Le théâtre permet au dramaturge d’aller au-delà de tout ce qui est ordinaire.
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mimé. A ce propos nous pouvons citer la plupart des créations de l’Ensemble Kotéba de Souleymane
Koly dont ‘’Adama champion : Didi par ci, Didi par-là’’.
NB : se référer aussi à la thèse suivante
THESE 7 : SI LE THEATRE REPRODUIT LA VIE, IL N’EST PAS LA VIE, C’EST UNE REALITE STYLISEE
D’OU LES FAIBLESSES SUIVANTES :
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Arg1. : Le jeu théâtral peut diluer la force du message. La présence de l’oralité favorise de loin la
mémorisation. L’écrit est obligé de suppléer à cette faiblesse de la représentation
Arg. 2: Les gens vont au théâtre pour rire et se distraire. Le spectateur qui ne retient que le
caractère comique de la mise en scène laisse passer inaperçu le message véhiculé.
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THESE 6 : LE THEATRE EST DIDACTIQUE, IL
-Enrichit notre vocabulaire et améliore notre niveau de langue. (Une saison au Congo d’Aimé Césaire)
-demeure un témoignage sur le passé historique des grands héros. (La mort de Chaka de Seydou Badian)
-dispense le savoir moral, intellectuel et culturel. (Une saison au Congo d’Aimé Césaire)
Exemple de sujet : « La valeur d’une œuvre littéraire tient du fait qu’elle traite des préoccupations du
moment» Commentez et au besoin discutez cette affirmation.
Exemple de sujet : Selon Brice Parrain, les mots sont des pistolets chargés. Appréciez
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Arg. 4 : (un témoignage) elle est un témoignage sur le passé historique de l’Afrique noire, le passé des
grands empires, des grands résistants tels Toussaint Louverture, Samory Touré, Chaka, Patrick
Lumumba, Soundjata Kéita voire Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane
Arg. 5: (Elle dispense le savoir moral) elle montre au lecteur la conduite à adopter pour éviter les dangers
de la vie. C’est le cas dans les frasques d’Ebinto où Amadou Koné sensibilise la jeunesse sur les risques
liés à l’amour en milieu scolaire.
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Arg.: (l’infidélité) Julien dans Une vie de Guy De Maupassant symbolise l’époux frivole
Arg.: (la cupidité) Harpagon dans L’Avare de Maulière incarne l’homme avare.
Arg.: (l’escroquerie) Tôgôgnini in Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié s’assimile à l’individu escroc.
Arg.: (l’insensibilité) Meursault dans L’étranger d’Albert Camus fait preuve d’indifférence lors du décès de
sa mère en refusant de pleurer.
Exemple de sujet: « Toute œuvre d’art est un beau mensonge… Tous ceux qui ont écrit le savent bien »
Disait Stendhal. Après avoir expliqué le sens de ce sujet, vous le discuterez à l’aide d’œuvres littéraires
lues ou étudiées.
Exemple de sujet : «Un des premiers résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à
guérir de la maladie première qui est de croire que nous sommes seuls à nous sentir seuls. Commentez
et discutez cette conception de la littérature selon Claude Roy dans défense de la littérature.
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Exemple de sujet : Dans Mont Auriol, Guy de Maupassant affirmait : «une œuvre d’art n’est supérieure
que si elle est l’expression exacte de la réalité.»Qu’en pensez-vous?
Exemple de sujet : «L’écrivain est un artiste, un producteur du beau, c’est un créateur de la parole
artistique ». A l’aide d’exemples précis empruntés à la littérature, dites ce que vous pensez de cette
opinion de Zadi Zahourou
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Exemple de sujet1 : Selon Séry Bailly : « La parole des écrivains est belle mais elle parait si impuissante»
Qu’en pensez-vous ?
Exemple de sujet2 : Partagez-vous l’idée selon laquelle la littérature est une entreprise gratuite ?
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Arg1. : (Célébration des morts) La littérature se met au service de la défense des cultures en célébrant nos
morts, nos ancêtres. Cela se justifie dans le Respect des morts d’Amadou Koné et ‘‘Souffle’’ in Leurre et
lueur de Birago Diop avec le fameux refrain « Les morts ne sont pas mort ».
Arg2. (Mise en valeur de la race noire): La littérature milite pour la défense des cultures par la mise en valeur
de la race noire. La race noire est mise en valeur par les écrivains africains. Il s’agit pour eux d’affirmer
leur fierté d’être noir. Dans ‘‘Femme noire’’ extrait de son œuvre Chants d’ombre le lecteur est
émerveillé par la beauté que célèbre Senghor.
Arg3. (Célébration des héros africains): La défense des cultures passe aussi par la célébration des héros
africains. La littérature africaine célèbre les vaillants héros de l’Afrique symbole de la lutte anticoloniale.
Ces héros sont les protecteurs et garants de la tradition politique africaine bien avant l’arrivée des
colons. C’est une Afrique politiquement structurée et représentée par ses héros comme ce fût le cas
dans la monarchie occidentale datant. Le royaume zoulou dans Chaka de Thomas Mofolo montre une
gouvernance africaine bien hiérarchisée, dépaysée, incarnée par le héros légendaire Chaka.
Arg4. : (Notre patrimoine culturel) La littérature fait la promotion de notre patrimoine culturel riche et varié :
- Nos morts nos ancêtres in le Respect des morts d’Amadou koné et dans ‘’Souffle’’ extrait de leurre et
lueur de Birago Diop
- Nos masques, nos tam-tams in ‘‘Prière aux masques’’, extraits de Chants d’ombre de Léopold Sédar
Senghor.
- Nos incisions corporelles (balafres) In ‘‘Pour saluer le tiers monde’’ extrait de Ferrement d’Aimé
Césaire.
- Nos funérailles grandioses in Cure Gouro de Germain Zamblé Bi.
- Notre socialisme In Sous l’orage de Seydou Badian.
- Notre peau, disons la race noire in ‘‘Femme noire’’ extrait de Chants d’ombre de Senghor.
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Arg2. : (La thématique) Les œuvres littéraires sont construites autour d’une thématique riche et variée.
Elle est en relation avec les préoccupations quotidiennes du lecteur et focalise toute l’attention de ce
dernier sur elle. Dans le Retour de l’enfant soldat, François d’Assise N’DA concentre l’attention de ce
dernier sur la thématique de la guerre et ses corollaires à travers le jeune Zongo devenu soldat par la
force des politiques.
Arg3. : (L’histoire racontée) L’histoire narrée dans une œuvre littéraire est essentielle et attire
l’attention du lecteur qui ne peut y rester insensible. Exemple :
La mise en relief du sort tragique d’Emma Bavary de Gustave Flaubert dans Madame Bovary qui
interpelle les jeunes filles à ne pas confondre le rêve et la réalité.
Exemple de sujet : «Lisez les livres, ils vous permettront de vous découvrir et de découvrir le monde.»
Expliquez ce point de vue en vous appuyant sur vos connaissances littéraires
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Exemple de sujet : S’agissant du rapport entre l’œuvre littéraire et son créateur, François Mauriac écrit :
« Ecrire, c’est se livrer. C’est précisément l’écrivain lui-même que la plupart des lecteurs d’aujourd’hui
cherchent dans son œuvre. » Commentez et discutez cette affirmation.
Exemple de sujet : Un jeune disait : « Je n’aime pas la littérature parce qu’elle déforme l’âme »
Qu’en pensez-vous ?
Exemple de sujet : Un jeune disait : « Je n’aime pas la littérature parce qu’elle déforme l’âme »
Qu’en pensez-vous ?
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THESE 14 : Le temps use (dévalorise) les œuvres littéraires
Arg. 1 : (le vieillissement de la langue) le vieillissement de la langue de la langue peut être la cause de la perte
de la popularité de l’œuvre. Exemple : la célèbre légende médiévale Tristan Iseult qui rendit célèbre
des trouvères anglo-normandes au XIIe siècle comme Béroul et Thomas est aujourd’hui oublié car écrit
en ancien français.
Arg. 2 : (l’histoire parce que lointaine) l’histoire relatée dans l’œuvre parce que lointaine et donc inconnue
de la génération du lecteur enlève à l’œuvre tout son intérêt. Pour preuve, tous ceux qui ignorent
l’histoire de la France sous le second empire ne peuvent pas réellement comprendre la quintessence
de la vingtaine d’œuvre écrite par Zola sous le titre générique « Les Rougon-Macquart », l’histoire
naturelle d’une famille sous le second l’empire.
Arg. 3 : (le changement des mentalités) le changement des mentalités d’une époque à une autre peut
rendre également une œuvre impopulaire. C’est le cas des chefs-d’œuvre de la négritude qui
sont Chants d’ombre de Léopold Séda Senghor, Cahier d’un retour natal d’Aimé Césaire, Pigment de
Damas sont tombés en désuétude parce que les problèmes qu’ils traitent à savoir, la colonisation,
l’esclavage ne sont plus d’actualité.
Exemple de sujet : Se prononçant sur la pérennité de la littérature Antanin Artaud affirme «les chefs-
d’œuvre du passé sont bons pour le passé, ils ne sont pas bons pour nous.». En vous appuyant sur les
œuvres que vous avez lues ou étudiées commentez puis discutez cette réflexion.
*REMARQUE
Négritude sereine : Senghor
Négritude douloureuse : Césaire et Damas
Négritude agressive : David Diop
Négritude triomphante : Cheick Anta Diop
Exerce-toi
46
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
4-La lecture du roman procure du plaisir (3arg.)
5-Le roman a une fonction didactique (3arg.)
6-le roman soulage (3arg.)
7-Le roman est personnel (3 arg.)
8-La lecture du roman permet l’identification de soi (3arg.)
9-Le roman provoque le rire (2arg.)
10-Le roman déclenche l’éveille de conscience (3arg.)
11-Le roman est dangereux (3arg.)
12-Les personnages sont tantôt des modèles tantôt des contre -modèle (6 arg.)
13-impossible de s’identifier aux personnages romanesques (3arg)
************************************************************************
1-La poésie vise le beau (4arg.)
2-La poésie est indispensable (3arg.)
3-Le poète est un créateur de rêve (2 arg.)
4-La poésie est personnelle (3 arg.)
5-La poésie est objet de savoir (3arg.)
6-La poésie s’inspire des sentiments douloureux (3arg.)
7-La poésie procure du plaisir (3arg.)
8-La poésie est mystère (3arg)
9- la poésie est à la fois une cachette et un haut-parleur (6arg.)
10- les poètes sont dangereux (3arg.)
************************************************************************
1- Le théâtre suscite l’éveil des consciences (3arg.)
2-Le théâtre divertit le peuple (3arg.)
3-Le théâtre suscite le rire (3arg.)
4-Le théâtre a une fonction didactique (3arg.)
5-Le théâtre revêt un caractère esthétique (3arg.)
6-Le théâtre est thérapeutique (3arg.)
7-Le théâtre est dépaysement (3arg.)
1-La littérature ne sert à rien (3arg.)
2-La littérature s’adresse à la sensibilité du lecteur (3arg.)
3-En littérature il n’y a que le fond qui compte (3arg.)
4-La forme et la manière sont sans importance en littérature (3arg.)
5-La forme et la manière sont utiles en littérature (3arg.)
6-La littérature est nuisible (3arg.)
7-L’œuvre littéraire dénonce les problèmes qui minent la société (3arg)
8-Il est possible de s’identifier aux personnages des œuvres littéraires (3arg)
9-La littéraires est impersonnelle (3 arg.)
10-La littérature est personnelle (3arg.)
11-La lecture est un moyen de découverte de soi (3 arg.)
12-La littérature est à la fois temporelle et atemporelle (6arg.)
13-L’œuvre littéraire a pour vocation la formation du lecteur (3 arg.)
14-L’œuvre littéraire est une thérapie (3 arg.)
15-La littéraire est rêverie (3 arg.)
16-L’œuvre littéraire a pour vocation l’esthétique (3 arg.)
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche. Ma voix la liberté de celles qui
s’affaissent au cachot du désespoir. » Aimé Césaire Cahier d’un retour au pays natal
« Je pousserai le cri nègre d’une telle raideur que toutes les assises du monde en soient ébranlées. »
Aimé Césaire, Et les chiens se taisaient
« Gardez-vous de croiser les bras en attitude stérile d’un spectateur, car la vie n’est pas un spectacle,
car un homme qui souffre n’est pas un ours qui danse. » Aimé Césaire, Et les chiens se taisaient
« La poésie est à la fois une cachette et un haut-parleur. » Nadine Gordimen
« Aucune poésie ne nait en plaine verte. »Zady Zahourou
« La poésie est l’aventure des mots. Elle est un acte de rébellion et aussi un acte un acte
libertaire.» Zady Zahourou
« La vraie poésie n’exprime qu’une chose : les tourments de l’âme devant la destinée » Jouffroy
« La poésie reste cette musique de l’âme qui s’adresse à la sensibilité » Victor Hugo
« C’est le cœur qui fond lorsque la plume écrit. » formule impersonnelle qui laisse interpréter que la
littérature prend sa source dans les sentiments profonds.
« La moralité d’une ouvre d’art, c’est sa beauté » Charles Baudelaire
« En générale, dès qu’une chose devient utile, elle cesse d’être belle » Théophile Gautier
« Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile est laid. » Théophile
Gautier, Mademoiselle de Mauppin
« Toute poésie qui veut convaincre est une poésie impure » Paul Valéry
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux » Alfred de Musset
« La poésie, c’est faire une perle d’une larme » Alfred de Musset
« Mon théâtre est politique parce que tous les problèmes qui se posent aujourd’hui à l’Afrique sont
d’ordre politique. » Aimé Césaire
« Le peuple a besoin de rire, les rois aussi »Victor Hugo L’homme qui rit
«C’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens » Molière L’école des femmes
« Le théâtre est le lieu de la plus grande liberté de l’imagination la plus folle » Eugene Ionesco
« La littérature est la première nourriture de l’esprit, tandis que le lait est sa première nourriture
physique. » Aminata Sow Fall
Senghor prête des propos à Chaka : « Ma négresse blonde d’huile de palme à la taille de plume, cuisse
de loutre en surprise et de neige du Kilimandjaro……Nolivé aux bras de boa, aux lèvres de serpent
minute. Nolivé aux yeux de constellation ». Confère ‘’Chaka’’ in Ethiopique.
« L’éducation transforme l’animalité en humanité. » Emmanuel Kant
« Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple. » Dandou
« La littérature négro-africaine est le cri d’âme d’un peuple qui se projette en face de l’occident tel qu’il
est spolié, asservi, acculturé et méconnu. »
Jean Pierre Makouta M’boukou
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES SUJETS RESOLUS EN PLAN DETAILLE
SUJET 1 : « le temps usent les œuvres, les chefs-d’œuvre quoiqu’on dise. » Expliquez et discutez cette
affirmation dans un développement illustré d’exemples précis.
SUJET 2: On dit du lecteur qu’il peut être considéré comme le personnage principal du roman, à
égalité avec l’auteur ; sans lui, rien ne se fait. A ce titre, il devient personnage actant. Dans un
développement argumenté et illustré d’exemples tirés d’œuvres romanesques discutez cette
réflexion en vous appuyant sur votre expérience de lecteur.
Exemple d’introduction
L’auteur, le roman et le lecteur sont trois composants de l’activité littéraire qui sont liés. L’un est
créateur de l’œuvre romanesque et l’autre en est le destinataire. Mais ce dernier, c’est-à-dire le lecteur
semble avoir un rôle plus important qu’on le croirait. En effet, on estime que celui-ci est considéré
comme auteur du roman et « personnage actant » : « sans lui, rien ne se fait ». Mais nous nous
demandons si le lecteur dans sa double fonction d’auteur et de personnage actant du roman n’a pas de
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
limite. C’est pourquoi l’analyse de cette réflexion devra montrer le bien fondé de celle-ci, avant d’en
relever les limites.
Sujet 4: Dans une lettre à sa sœur Pauline Beyle, datée du 03 Aout 1804, Stendhal écrit : « Tu sais
bien que dans les romans, l’aventure (l’intrigue) ne signifie rien ; elle émeut voilà tout ; elle n’est
bonne ensuite qu’à oublier. Ce qu’il faut se rappeler, ce sont les caractères». En vous appuyant sur
des exemples précis de vos lectures personnelles, vous direz si vous partagez ce point de vue. Vous
pourriez élargir vos investigations en prenant des exemples dans les autres genres.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
d’Emile Zola se veut le symbole de la justice. Soundjata Kéita dans Soundjata ou l’épopée mandingue
de Djibril demeure le modèle de la bravoure.
Arg.2 : les contre-modèles
Julien dans Une vie de Guy de Maupassant est le prototype de mari volage, malhonnête.
Arg.3 : Les personnages à plaindre (simples victimes)
Fama dans Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, victime des nouveaux maîtres de
l’Afrique. Mélédouman dans La carte d’identité de Jean Marie Adiaffi, victime de la colonisation. Méka
dans Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono, victime de la colonisation.
SUJET 7 « On a souvent dit que les romans constituent les fictions dangereuses. » Vous expliquerez
et discuterez cette assertion en vous appuyant sur les ouvrages que vous avez lus.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.3 : les romans sont des interrogations sur la vie, l’absurdité de l’existence.
Exemples : la perle de John Steinbeck, l’Etranger d’Albert Camus.
Arg.4 : les romans apportent un plaisir intellectuel à ceux qui les lisent.
Ils sont des témoignages sur la vie. Comme le dit Stendhal : « le roman est un miroir que l’on promène
le long d’un chemin.» Ce miroir nous donne le reflet de la vie. Nous y découvrons le passé et le présent.
Avec les romans nous pouvons aussi appréhender le futur.
SUJET 3: Peut-on affirmer avec Baudelaire que le poète est semblable à l’albatros, le prince des
nuées exilé sur le sol, au milieu des huées, gauche et veule, maladroit et honteux ?
Reformulation : pour Baudelaire, le poète quoique maître dans les airs (dans le monde des idées) est
impuissant parmi les hommes et apparait comme un étranger, un incompris de la société.
Thèse : le poète, le prince des nuées, mais un étranger, un incompris, dans la société des hommes. Il
est marginalisé parce qu’il
Antithèse : La place du poète dans la société est importante. Son rôle social est de premier ordre.
Arg.1 : c’est un éveilleur de conscience, une sentinelle pour le peuple. Exemple :
‘’Le poète’’ in Les rayons et les ombres de Victor Hugo :
« Peuples ! Écoutez le poète
Ecoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé »
C’est donc un prophète, un voyant qui perçoit de loin ce qui échappe au reste du monde. Il a le flair
développé. Il anticipe sur le mal en le dénonçant à la place publique.
Arg.2 : C’est le porte-parole des opprimés. Il milite pour la cause des ‘’sans voix’’.
Aimé Césaire dans Cahier d’un retour au pays natal disait : « Ma bouche sera la bouche des malheurs
qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »
52
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.3 : c’est un guide éclairé qui prend part aux affaires de la cité.
(Senghor président), (Césaire député-maire de fort de France), (Damas député de la Guyane).
Le poète est un marginal dans une certaine mesure à cause de sa personnalité peu ordinaire, son
extrême sensibilité, ses vues trop élevées et l’incompréhension de la société. Cependant son rôle social
reste indéniable.
Reformulation : La poésie qui est un art hermétique exige une initiation préalable.
Thèse : La poésie qui est un art hermétique exige une initiation préalable.
Arg.1 : les images et les symboles.
‘’L’Albatros’’ dans les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Baudelaire utilise le symbole de l’Albatros
pour métaphoriser son existence grégaire dans la société.
Arg.2 : La versification, rime, rythme…
Les trophées de Josée Maria Hérédia. Sa poésie foisonne des sonorités harmonieuses et une cadence
mélodieuse. C’est l’expression de l’école parnassienne. La théorie de ‘’l’art pour l’art’’.
Arg.3 : Le lexique
Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
Il utilise un vocabulaire archaïque et un lexique trop recherché dans son œuvre. Ce qui complique sa
compréhension. Exemple : ‘’Pupille du norme’’ ‘’m’assaillent’’.
Sujet 5: Les personnages des œuvres incarnent les vertus d’une société.
Qu’en pensez-vous ?
Reformulation : Les personnages littéraires incarnent les bienfaits d’une société.
Sujet 8 : « Une littérature sans règle n’est pas une littérature. » Discutez cette assertion.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Reformulation : La littérature met l’accent sur la forme
Sujet 9: « Une œuvre littéraire s’inscrit dans le temps ; hors du temps, elle n’est plus dans le temps. »
Appréciez cette assertion.
Sujet 10: « La poésie est un cri de guerre. » Expliquez et discutez ce point de vue.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.2 : La poésie critique la colonisation.
Dans Ethiopique Léopold Sédar Senghor met à nu le système colonial qui a été une machine
d’exploitation et d’anéantissement de l’Afrique.
Arg.1 : La poésie critique la dictature.
Dans le cri rouge de Charles Nokan, l’œuvre se veut la peinture des déviations des systèmes politiques
en Afrique incarnés par la dictature et l’abus du pouvoir.
Sujet 11 « Le roman est l’aventure d’une écriture et non l’écriture d’une aventure. » Analysez cette
assertion.
Reformulation : Le roman met en exergue le style au détriment de l’idéologie.
Sujet 12: Commentez puis discutez cette pensée de Bouffon extraite du discours sur le style : « Le
style, c’est l’homme lui-même. »
Reformulation : La manière d’écrire d’un auteur reflète sa personnalité, son caractère, son être
profond.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Thèse : Le style est le reflet de la personnalité de l’écrivain.
Arg.1: Le style révèle le caractère de l’écrivain.
C’est le cas dans Pigment de Léon Gontran Damas. Le style caractérisé par la violence des termes, la
spontanéité, l’emploi des mots crus dévoilent la personnalité d’un être écorché, révolté, excédé.
Arg.2 : Le style se veut le reflet de l’éducation et du milieu social.
Nous voulons pour preuve Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma. Le recours aux
proverbes, aux images du monde africain, l’utilisation de la syntaxe malinké mettent en relief la
sensibilité et l’éducation africaine traditionnelle de l’auteur.
Arg.3 : Le style demeure le reflet de l’éducation et de la formation intellectuelle de l’auteur. Comme
illustration nous pouvons citer L’aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane. Les longs
développements philosophiques dans l’œuvre attestent de la formation intellectuelle de l’auteur. De
même dans Cahier d’un retour au pays natal, l’emploi des mots rares, d’un vocabulaire recherché, les
images surréalistes prouvent la formation classique de Césaire. Aussi, Chants d’Ombre de Léopold
Sédar Senghor. On y trouve un vocabulaire recherché, un langage courtois, pas d’agressivité par
opposition à Damas. Il aurait vécu une enfance moins tumultueuse que celui-ci.
Enfin, L’étrange destin de Wangrin et Kaïdara d’Amadou Hampaté Bâ. Le recours au conte, aux
proverbes, à la cosmogonie africaine atteste de la grande culture de l’auteur et de son enracinement
dans son terroir.
Sujet 13: « Le monde romanesque a écrit Albert Camus, ce n’est pas la correction de ce monde-ci
suivant le désir profond de l’homme. Commentez et discutez cette appréciation en vous appuyant
sur des exemples précis de vos lectures. Vous pouvez élargir vos investigations sur les autres genres
littéraires.
Reformulation : Le monde représenté à travers le roman apparaît comme une version arrangée,
améliorée, idéalisée du monde réel, selon les aspirations profondes de l’homme, c’est-à-dire tel que
l’homme souhaite que le monde soit, tel qu’il le rêve.
Thèse : Le monde représenté à travers le roman, une version arrangée, améliorée, idéalisée du
monde réel.
Arg.1: Le monde romanesque apparaît comme l’expression d’un rêve, d’un idéal auquel l’on voudrait
accéder. L’écrivain représente à travers son œuvre un monde souvent débarrassé des tares de la
société, où le bien triomphe du mal, la justice de l’injustice, la vérité du mensonge. Ainsi, le méchant
est châtié pour ses iniquités. La volonté du peuple triomphe de l’arbitraire du tyran. Les opprimés
prennent conscience de leur domination et font valoir leurs droits. La trame du récit est donc fonction
56
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
de l’intention, disons de la vision de l’auteur. Celle-ci consiste à montrer l’image d’un monde régénéré,
corrigé, c’est-à-dire l’image d’un monde de justice, de paix, d’amour et de liberté.
De nombreuses œuvres littéraires permettent de souscrire à l’opinion d’Albert Camus. Dans Les Bouts
de Dieu de Sembène Ousmane, les grévistes font triompher leurs bafoués. A la fin de l’œuvre l’on
parvient à une société de justice et d’équité.
Dans Germinal d’Emile Zola, même si la grève échoue, une prise de conscience est née parmi les
mineurs. La fraternité, la solidarité règnent entre eux. D’ailleurs, Souvarine l’anarchiste a fait sauter la
mine, donc le monde bourgeois, symbole du système capitaliste qui est à l’origine de la souffrance du
peuple. Baudelaire nous donne une vision idéalisée du monde dans certains de ses poèmes dans Les
fleurs du mal. Dans ‘’l’invitation au voyage’’ le poète nous invite à découvrir le monde de ses rêves, il
s’agit d’un monde paradisiaque décrit à travers le refrain « Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme
et volupté. » Molière fait châtier le libertin, le méchant homme qui foulait au pied la morale. A la fin de
sa pièce, Dom Juan est précipité aux enfers. Quant à Nahoubou 1er, il connaît un sort presque identique
à celui de Dom Juan. Le roi sanguinaire à la fin de l’œuvre est persécuté par les voix dans le vent.
Le monde romanesque est une vision idéalisée du monde selon le désir, l’aspiration profonde de
l’auteur. Toutefois, le roman peut être le reflet du monde réel, de la réalité crue, aussi hideuse soit-elle.
Le roman, reflet de la réalité crue ou représentation des vices et des tares de la société ? Dans le
Mandat de Sembène Ousmane, la corruption ou la malhonnêteté et la vertu. Ibrahim Dieng est victime
d’une société qui a érigé le vice en modèle de comportement. De même, dans le père Goriot d’Honoré
de Balzac où l’idéal de bonté, de paternité, d’amour filial est battu en brèche au profit de la dureté de
cœur et de l’ingratitude. Dans les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné, la méchanceté a raison de la
pureté, de l’innocence et de l’amour vrai. Dans cette œuvre, l’auteur nous présente un spectacle
d’horreurs consécutif à un amour non partagé. De même dans Une vie de boy, de Ferdinand Oyono
Toundi est injustement battu à mort par les gardes au service du régisseur, M. Moreau. Le martyr de
Toundi trouve un écho dans l’œuvre de David Diop Coups de Pilon à travers le poème ‘’Le temps des
Martyres’’. Dans La perle de John Steinbeck, la violence, la cupidité, la ruse, l’égoïsme des nantis
empêchent l’émancipation du peuple. Dans la tragédie du roi Christophe de Césaire, le désir de
triompher du destin se solde par un échec.
Le monde représenté à travers le roman est aussi le simple reflet du monde réel. Stendhal ne disait-il
pas que le roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ?
Sujet 14 : Parlant du métier du romancier, François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs ou réels
nous aident à mieux nous connaitre et à prendre conscience de nous-mêmes. C’est ce qui légitime
notre absurde et étrange métier qu’est cette création d’un monde irréel grâce auquel les hommes
vivant voient plus clair dans leur propre cœur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de
compréhension et de pitié.» Commentez et discutez cette réflexion en vous appuyant sur les œuvres
littéraires que vous avez lues ou étudiées.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
-Ce qui légitime : ce qui légitime, ce qui justifie, authentique
-Absurde et étrange métier : Un métier difficile à cerner, bizarre
Reformulation :
Les personnages permettent aux lectures de se découvrir et d’être en harmonie avec leur entourage.
Type de plan
La consigne étant commentez et discutez, nous avons un plan dialectique
Problématique :
Les personnages fictifs demeurent-ils infiniment nos modèles de vie ? Ne nous déroutent-ils pas
quelquefois?
1ère partie : Les personnages fictifs ou réels nous aident à mieux nous connaitre et à prendre
conscience de nous-mêmes.
A. Les personnages fictifs ou réels nous aident à mieux nous connaitre.
Arg.1 : ils permettent une meilleure découverte de notre identité culturelle.
L’enfant dans l’enfant noir de Camara Laye. Il s’agit de la révélation de l’identité de l’enfant africain
dans un milieu traditionnel. Semba Diallo dans L’aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane permet de
nous découvrir comme expression de la convergence de deux cultures (africaine et occidentale)
Arg.2 : une meilleure connaissance de notre humanité.
Okonkwo dans le monde s’effondre de Chinua Achebé. Le caractère orgueilleux et colérique du
personnage empêche sa socialisation. On comprend soi-même les difficultés relationnelles liées à ces
deux défauts chez soi.
Les Thénardier dans Les Misérables de Victor Hugo font percevoir les mesquineries, la misère et la
dépravation morale et psychologique comme des tares inhérentes à notre nature humaine.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Meursault dans L’Etranger d’Albert Camus par son indifférence devant la mort de sa mère. Le lecteur
s’identifie difficilement.
Arg.2 : parce que le personnage évolue dans un univers surréel.
Les personnages dans la planète des singes de Pierre Boulle invitent plutôt au rêve qu’à une
identification de soi.
Arg.3 : Les héros accomplissent des exploits surhumains.
Soundjata dans Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane. La marche surnaturelle du
héros n’aide pas à faire preuve de compréhension envers le commun des infirmes. Némo, dans vingt
mille lieues sous les mers de Jules Verne qui construit sous les eaux un navire extraordinaire navire
extraordinaire, transcende la réalité quotidienne du lecteur qui s’y perd.
Sujet 15 : Quels plaisirs et quels profits pensez-vous qu’on puisse tirer de la lecture d’un bon roman ?
Sujet 16 : «Les peuples des romans et du théâtre constituent une race à part qui ne nous renseigne
en rien sur nous-mêmes ou qui du moins ne nous renseigne pas utilement, parce que ces créatures
inventées se trouvent dans des conditions et des circonstances concertées et dirigées par l’artiste.»
Quelle part d’erreurs et de vérité contient selon vous cette affirmation de François Mauriac?
Reformulation : François Mauriac fait allusion aux personnages des romans et du théâtre qui n’ont rien
avoir avec les êtres humains que nous sommes. Pour lui, ces personnages sont sous la férule de
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
l’écrivain. Il leur confère les sentiments où les états d’âmes qu’il développe dans ses œuvres
imaginaires. Ces sentiments sont très souvent exagérés par l’auteur.
Le monde de la littérature en général est un monde imaginaire. Le roman et la littérature ne vont pas
faire exception à la règle. Ainsi vont-ils créer des êtres à qui ils vont imprimer vies et sentiments. C’est
sans doute la raison pour laquelle selon François Mauriac les personnages des œuvres romanesques et
théâtrales sont entièrement à part et ne ressemblent nullement au lecteur car ils sont inventés par
l’écrivain qui conditionne leur existence. En quoi ces personnages inventés sont-ils différents de nous ?
Dans notre approche de ce sujet, nous montrerons la part d’erreur et de vérité que contient cette
affirmation.
Thèse : Les personnages du roman sont des êtres différents du lecteur car vivant dans un monde
imaginaire.
Dans Les soleils des indépendances Ahmadou Kourouma a créé et leur a donné la direction à suivre
dans leur vie, c’est le cas de Fama qu’il a rendu stérile qu’il a fait mourir à la fin de l’œuvre. Dans les
Frasques d’Ebinto et surtout des sentiments qui naissent en lui pour Monique et Muriel. Ebinto est
donc dirigé par l’auteur qui l’a inventé. Dans l’avare de Maulière, l’auteur donne au personnage
d’Harpagon l’occasion de se conduire exagérément car il développe un avarice déconcertant.
A la lumière de ce qui précède, on constate que les personnages sont des êtres entièrement à part.
Toutefois ne peuvent-t-ils être à notre image ?
Antithèse : Les personnages sont une copie des êtres réels que sont les lecteurs, c’est-à-dire que tout
ce qui est du ressort du contexte humain se retrouve chez les personnages.
Dans le lion et la perle de Wolé Soyinka le dramaturge nous présente des personnages qui ressemblent
à tout lecteur, c’est-à-dire au niveau de leur vie. C’est l’exemple du jeune instituteur qui aime une
jeune fille. Dans les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, Salimata est marié à Fama. Celle-
ci est stérile ; donc elle vit comme nous les lecteurs qui connaissons les problèmes quotidiens.
Au total nous pouvons dire que les personnages sont effectivement inventés et irréels car évoluant
sous la férule de l’artiste. Mais ceux-ci peuvent être le reflet de la réalité sociale vécue par le lecteur.
Pour notre part, nous pensons que les êtres imaginaires sont créés par l’artiste en s’inspirant du réel.
Cela ne pose-t-il pas le rapport de la société et de la littérature ?
Sujet 17: « La poésie est la célébration du culte formaliste et la puissance émotionnelle. » Que vous
inspire cette assertion ?
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
2ème partie : les sentiments
Arg.1 : La déception amoureuse
‘’Le pont Mirabeau’’ dans Alcools de Guillaume. Le poète évoque ses sentiments de déception pour sa
bien-aimée.
Arg.2 : la tristesse due à la perte d’un être cher
‘’Demain dès l’aube’’ dans les contemplations de Victor Hugo. Le poète fait savoir sa douleur
consécutive à la mort tragique de sa fille Léopoldine Hugo.
Sujet 18 : Michel Raymond dans l’introduction à son ouvrage intitulé Le Roman écrit :
« Le succès du roman, la faveur dont il jouit auprès du public, l’intérêt qu’il suscite chez les lecteurs
vient du fait qu’il nous livre à la fois les prestiges de l’imaginaire et les saveurs du réel. » En vous
appuyant sur vos lectures d’œuvres romanesques, justifiez cette affirmation. »
Le lecteur incontestablement est de plus en plus subjugué par les productions romanesques du fait de
leur contenu. A ce propos, Michel Raymond en fait le constat au point d’affirmer que cette popularité
du roman est le résultat de sa double dimension imaginaire et réaliste qu’il véhicule. Aussi, sommes-
nous amenés à nous interroger sur l’origine du succès du roman. Dans cette analyse, nous tenterons de
montrer le roman comme expression de l’imaginaire puis comme le reflet du vécu.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple, le personnage de Soundjata Kéita dans Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir
Niane. Il y a aussi la représentation des personnes par leur portrait. C’est le cas dans les œuvres
autobiographiques. Exemple l’enfant noir de Camara Laye.
Arg.2 : les thèmes abordés
On peut citer la colonisation et ses méfaits dans le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono ainsi
que ville cruelle d’Eza Boto.
Il y a aussi les partis uniques après les indépendances d’Ahmadou Kourouma
Arg.1 : évocation des espaces réels
Exemple, la ville de Dakar dans le mandat de Sembène Ousmane, Grand Bassam dans Les frasques
d’Ebinto d’Amadou Koné
Esquisse d’introduction
La mission de la littérature n’a toujours pas fait l’adhésion de tous. Si pour certains elle apparaît
comme une activité inutile, pour d’autres par contre c’est le canal de l’épanouissement de l’homme.
C’est certainement pourquoi Voltaire affirme : « Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient et la
consolent. » En d’autres termes, la littérature agit positivement sur l’homme. Cependant, la littérature
répond-t-elle toujours à cela ? N’admet-elle pas d’autres fonctions ? Nous répondrons à ces questions
en montrant la justesse des propos de l’auteur, par la suite nous dégagerons les limites.
62
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Antithèse : la littérature a d’autres fonctions
Arg.1 : la littérature admet une dimension esthétique (le beau, l’art).
La littérature peut influencer négativement en poussant à la haine tribale. Exemple, Racines d’Alex
Halley.
Arg.2 : le but de la littérature est la recherche du beau : le beau dans la forme, le beau dans le fond. Le
genre qui se prête le mieux est la poésie. Le poète travaille sur les sonorités, c’est-à-dire qu’il procède
par une disposition harmonieuse des voyelles et des consonnes de manière à faire correspondre
sonorités et idées. Exemple :
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes. » Jean Racine
Ces vers traduisent à travers les son ‘’s’’ et ‘’ i ’’le sifflement du serpent de passage.
Arg.3 : Le poète travaille aussi sur la présentation typographique. Cette présentation concourt à
véhiculer un message. Exemple :
Ils sont venus ce soir où les Tam-
Tams
Roulaient
De rythme
La frénésie.
Cette disposition des vers en escalier traduit l’idée de Damas selon laquelle l’arrivée des occidentaux a
opéré une rupture, a installé des difficultés symbolisées par cette forme en dent de scie.
Arg.5 : Le poète travaille sur les images et les symboles. Ces éléments de style aident à véhiculer le
message. Baudelaire se sert par exemple du symbole du chat pour évoquer toutes les qualités liées à la
femme.
Arg.6 : la littérature, facteur de développement de l’esprit critique par l’analyse critique de l’œuvre.
Arg.7 : la littérature participe à notre édification dans la mesure où elle enseigne certaines vertus
humaines telles que le courage, l’humilité, l’honnêteté. C’est l’exemple de Philipe d’Ahmadou Hampaté
Bâ.
Esquisse de conclusion
Au terme de notre analyse, il convient de retenir que le but de la littérature ne se limite pas
exclusivement à cette fonction que lui attribue l’auteur. Car elle est aussi un travail intense sur le style
à travers divers moyens. Pour notre part, nous pensons qu’il est sage d’œuvrer à établir une
complémentarité entre les différentes fonctions au lieu de les opposer. Ce qui rendrait cet art
pluridimensionnel et l’enrichirait. Cependant, face au développement de l’audiovisuel, des NTIC l’on
peut être inquiet du devenir de la littérature.
Sujet 20: Pensez-vous que la forme et la manière importent peu dans l’acte d’écrire, qu’au fond,
l’essentiel est de chercher les cordes sensibles du lecteur et que le reste n’est que de l’artifice ? En
vous appuyant sur les œuvres que vous avez lues ou étudiées, dites si l’acte d’écrire se résume au
contenu de l’œuvre littéraire ?
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
rival. Elle décide de mourir et est enterrée vivante. Elle est un exemple de fidélité et du grand amour
comme le montre Paul Hazoumé dans son œuvre Doguicimi.
Arg.2 : La thématique
Les œuvres littéraires sont construites autour d’une thématique riche et variée. Elle est en relation
avec les préoccupations quotidiennes du lecteur et focalise son attention sur elle. Exemple, le retour de
l’enfant soldat de François d’Assise N’da qui concentre l’attention du lecteur sur la thématique de la
guerre et ses corollaires à travers le jeune Zango devenu soldat par la force des politiques.
Arg.3 : L’histoire racontée
L’histoire narrée dans une œuvre est essentielle et attire l’attention de l’auteur qui ne peut y rester
insensible. Exemple, la mise en relief du sort tragique d’Emma Bovary qui interpelle les jeunes filles à
ne pas confondre le rêve et la réalité dans l’œuvre Madame Bovary de Gustave Flaubert.
Antithèse : l’œuvre littéraire ne peut être conçue sans l’esthétique (en dehors du beau)
Arg.1 : la typographie
Le charme et la beauté de certains textes littéraires, notamment les poèmes résident dans leurs formes
d’écriture. Exemple, ‘’la cravate’’ et ‘’la montre’’ dans Les Calligrammes de Guillaume Apollinaire.
Arg.2 : le style de l’écriture
Les figures de style et les images utilisées dans les créations littéraires leur confèrent toutes leur
beauté. Exemple, les proverbes, le néologisme tel la malinkisation du français de Kourouma dans Les
soleils des indépendances rendent l’œuvre atypique
Arg.3 : la versification
L’emploi des rimes (plates, croisées, embrassées), des allitérations, des assonances confèrent au texte
une sonorité douce à l’oreille. Exemple : « la courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur. Un rond de
dance et de douceur. » Paul Eluard. La présence d’allitération en ‘’ou’’ révèle une cadence musicale de
ce poème.
Arg.3 : le mélange de genres
Exemple, le poème ‘’Chaka’’ dans Ethiopique de Senghor se présente comme un texte singulier. Il
concilie la prose et les vers. C’est un poème dramatique à plusieurs voix. Aussi dans D’éclairs et de
foudre Jean Marie Adiaffi combine-t-il la prose et les vers. Ce qui est d’ailleurs évocateur dans son
vocable écriture N’zassa (mélange en Agni). Ce même style transparait dans Cahier d’un retour au pays
natal d’Aimé Césaire.
Sujet 21: « La littérature négro-africaine est un violent cri de souffrance et de révolte nègre. »
Discutez cette assertion d’un critique.
Thèse : La littérature négro africaine est l’expression de la souffrance des peuples noirs.
Arg.1 : Emouvant témoignage sur la traite négrière (l’esclavage)
Exemple, Racines d’Alex Haley.
Arg.2 : dénonciation de l’entreprise coloniale
Exemple, ‘’Afrique’’ in Coups de pilon de David Diop
Arg.3 : dénonciation des errements des Etats nouvellement indépendants.
Exemple, Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.2: Vecteur de Cohésion entre les peuples
Exemple, ‘’Aucun pays n’est loin’’ et ‘’Soleil de Paix’’ extraits de La ronde des jours de Bernard B. Dadié.
Arg.3: Revalorisation des figures emblématiques du passé
Exemple, Chaka ou l’épopée bantoue de Thomas Mofolo, Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril
Tamsir Niane, Une saison au Congo (Patrice Lumumba) d’Aimé Césaire.
Arg.4: Evocation des problèmes de sorcellerie.
Exemple, Le respect des morts d’Amadou Koné, Le monde s’effondre de Chinua Achebé.
Arg.5: des contes qui ont une valeur didactique
Exemple, La marre aux crocodiles de François d’Aby, Kaïdara d’Ahmadou Hampaté Bâ, Les aventures de
Topé l’araignée de Théophile Minan, Petit Bodiel d’Amadou H. Bâ.
Sujet 22: Robert Roland dans Une nouvelle littérature tenait ce propos : « On ne lit jamais un livre.
On se lit à travers les livres, soit pour se découvrir, soit pour se contrôler ». En vous appuyant sur
votre expérience personnelle de lecteur d’œuvres littéraires, vous expliquez ce propos. (Bac 2012
sujet traité)
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sujet 23: Selon Yves Pinguily : « Le roman doit être le reflet de la société. »
Qu’en pensez-vous ?
Exemple d’introduction
Le roman, récit de fiction en prose intégrant harmonieusement le style, les moments, les personnages
eux-mêmes fictifs, se veut à l’origine un jeu de l’esprit ou l’imaginaire le dispute avec le vraisemblable.
Cette approche populaire du roman contraste avec la pensée d’Yves Pinguily. Pour lui, le roman doit
être le reflet de la société. Mais l’œuvre romanesque a-t-il pour rôle simplement de décrire le monde
tel qu’il est ? Avant de donner notre opinion, nous commenterons la pensée de l’auteur t analyserons
les limites de cette conception du roman.
Thèse : Le roman est le reflet de la société, c’est-à-dire à travers les thèmes, les sujets abordés qui
relèvent du vécu du lecteur et dans lesquels il se retrouve.
Arg.1 : la mauvaise gouvernance
Exemple : les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma. L’auteur critique l’abus du pouvoir à
travers les arrestations dont ont été victimes Fama le personnage principal et d’autres personnages de
l’œuvre.
Arg.2 : la mauvaise condition sociale du peuple
Exemple : les bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane. Il fustige la mauvaise condition des
cheminots.
Arg.3 : les problèmes humains sous la colonisation
Exemple : un nègre à Paris et la carte d’identité de Jean Marie Adiaffi. Il dénonce les exactions de la
colonisation
Arg.4 : A travers un certain mode d’écriture
L’écriture réaliste vise à créer des effets du réel dans la narration et la description.
Exemple de conclusion
Le roman, miroir de la société à travers le thème et l’écriture réaliste est aussi un mélange de fiction et
de réalité. En tant qu’œuvre littéraire le roman ne doit pas être ni l’un, ni l’autre mais les deux à la fois.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple : ‘’Le pont Mirabeau’’ in Alcools de Guillaume Apollinaire. Ici le poète rend compte de sa
déception amoureuse surtout de l’impossibilité de reconquérir cet amour à cause de l’irréversibilité du
temps.
Arg.3 : la tonalité est souvent tragique et mélancolique : la mort, la fuite du temps.
Exemple : ‘’le lac’’ in Méditations poétiques d’Alphonse de Lamartine. Après la mort de sa dulcinée, le
poète revient sur le délice qui a constitué les temps forts de son amour avec Elvire. Cependant il accuse
le temps d’avoir été trop court.
Antithèse : il n’y a pas de thèmes ou de tonalités spécifiques à la poésie et au théâtre. Ils sont des
genres diversifiés et quelques fois confondus.
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Exemple : Une saison au Congo d’Aimé Césaire qui évoque l’assassinat de Lumumba par les maîtres
d’hier en se servant de Mobutu Cissésséco.
Sujet 25 : « Tout homme bien portant peut se passer de manger deux jours, de poésie jamais. »
Montrez que vous partagez cette affirmation de Charles Baudelaire.
Sujet 26: « Si la poésie a poursuivi un but moral, elle a diminué sa force poétique. La poésie n’a pas la
vérité pour objet : elle n’a qu’elle-même. » Cette conception de la poésie selon Charles Baudelaire
vous satisfait-elle ?
Reformulation : Faire de la poésie, c’est susciter le beau, c’est s’intéresser aux mots pour les mots et se
démarquer des réalités sociales.
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Le mouvement littéraire « le parnasse » dont les adeptes comme Leconte de Lisle, Théophile Gautier,
Mallarmé s’inscrivent en faut contre le rôle social du poète prôné par les romantiques et assertent que
« tout ce qui est utile est laid »
Leconte de Lisle : « la mission la plus haute de la poésie, c’st de réaliser le beau. » Le poète doit laisser
libre cours à son imagination en vue de créer des rythmes et des images.
Sujet 27: Le théâtre africain n’est pas seulement une habile reconstruction de l’Afrique évanouie. Il
est aussi la projection (consciente ou non) de la mentalité présente, des problèmes que se pose
l’Afrique. » Expliquez cette assertion en vous référent aux œuvres connues.
2ème partie : le théâtre africain est la matérialisation des mentalités présentes, des problèmes que se
pose l’Afrique moderne.
Arg.1 : la perte des valeurs morales
Exemple : Dans Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié l’escroquerie est mise à nu.
Arg.2 : l’assassinat des leaders d’opinion, des défenseurs charismatiques de l’Afrique.
Exemple : Une saison au Congo où Césaire revient sur le meurtre de Patrice Lumumba. D’ailleurs il
affirme : « Mon théâtre est politique parce que tous les problèmes qui se posent aujourd’hui à
l’Afrique sont d’ordre politique. »
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Arg.2 : la dénonciation de l’hypocrisie des hommes qui après avoir abusé des femmes les laissent
livrées à elle-même.
Exemple : Les mains vides d’Etienne Goyémidé.
Sujet 28: Mahamadou Kane résume ainsi les résolutions des deux congrès des artistes et étudiants
noirs : «l’art et la littérature doivent être mis au service de la défense des cultures africaines et de la
libération nationale.» En vous appuyant sur des œuvres que vous avez lues ou étudiées vous
expliquerez ce point de vue.
Reformulation du sujet : la littérature africaine doit lutter pour la protection des traditions africaines
et favoriser l’émancipation des peuples africains.
1ère partie : la littérature africaine doit lutter pour la défense des cultures africaines.
Arg.1 : la mise en valeur de la race noire.
La race noire est mise en valeur par les écrivains africains. Il s’agit pour eux d’affirmer leur fierté d’être
noir. Exemple : le lecteur est émerveillé, fasciné par la beauté que célèbre Senghor dans son poème
‘‘Femme noire’’ extrait de son œuvre poétique Chants d’ombre.
Arg.2 : La célébration des héros africains
La littérature africaine célèbre les vaillants héros de l’Afrique symbole de la lutte anticoloniale. Ces
héros sont les protecteurs et garants de la tradition politique africaine bien avant l’arrivée des colons.
C’est une Afrique politiquement structurée et représentée par ses héros comme ce fût le cas dans la
monarchie occidentale datant. Le royaume zoulou dans Chaka de Thomas Mofolo montre une
gouvernance africaine bien hiérarchisée, dépaysée, incarnée par le héros légendaire Chaka.
Arg.2 : La célébration des morts
La littérature se met au service de la défense des cultures en célébrant les morts, nos ancêtres. Cela se
justifie dans le Respect des morts d’Amadou Koné et ‘‘Souffle’’ in Leurre et lueur de Birago Diop avec le
fameux refrain « Les morts ne sont pas mort ».
Sujet 29: « Un livre a toujours été pour moi un ami, un conseiller, un consolateur éloquent et calme
dont je ne voulais pas épuiser vite les ressources. » En vous inspirant de votre expérience de lecteur,
expliquez dans une argumentation organisée, cette opinion de George Sand. (BAC 2012)
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Thème : la fonction éducative du livre
Thèse : le livre est pour le lecteur une source de culture et d’éducation
Explication contextuelle :
Un ami : personne liée à une autre par un sentiment d’amour, personne avec laquelle on a des affinités
Un conseiller : personne qui par ses conseils oriente, influence. La lecture du livre agit sur le lecteur,
l’oriente, influence sa vie.
Un consolateur : qui apporte un apaisement, une consolation. Le livre débarrasse le lecteur de ses
angoisses, ses anxiétés. Il lui apporte un réconfort moral.
Dont je ne voulais pas épuiser les ressources : ici le lecteur ne peut pas s’empêcher de bénéficier des
solutions, des vertus que lui procure le livre.
Sujet 30 : Parlant du théâtre, Aimé Césaire déclarait au cours d’une interview accordée a la revue :
Recherche pédagogique et culture n°64 de Novembre 1981« il me semble que c’est le meilleur
moyen de faire prendre conscience aux gens surtout à des peuples ou on ne lit pas. Il y a un choc
donné par le théâtre et c’est un éveilleur de conscience.» Pensez-vous qu’une telle opinion soit
justifiée? (BAC 2008)
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Prendre conscience : avoir la connaissance beaucoup plus clair de ce qu’on du monde extérieur et de
soi-même.
Un choc donné : le choc considéré comme un heurt, un coup violent, peut être pris ici pour une critique
acerbe, une révélation sans complaisance qui font mal, qui blessent.
Un éveilleur : le théâtre provoque l’éveil de conscience.
Sujet 31: Tshiyombo, poète congolais à propos de son œuvre poétique Le Brouillard explique: « Mon
œuvre est une poésie sensible et douloureuse toute entière sortie du silence de la nuit et des brumes.
Elle exprime l’amertume devant l’opprobre d’un peuple asservi, qui ne sait plus dénombrer les
étoiles perlées de rosée ». Dans un développement argumenté et illustré d’exemples, vous direz si
les œuvres poétiques lues ou étudiées correspondent à la définition de la poésie selon Tshiyombo ?
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Thèse : la poésie naît de la souffrance du peuple.
Arg.1 : elle exprime les souffrances de l’époque coloniale.
Exemple : ‘’la complainte du nègre’’ in Pigments de Léon Gontran Damas.
Arg.2 : l’exploitation des enfants par les industriels aux VIXe siècle en Europe.
Exemple : ‘’Melancholia’’ in Les contemplations de Victor Hugo
Arg.3 : la désillusion des peuples nouvellement indépendants.
Exemple : L’oseille, les citrons de Maxime N’Débéka, Ça tire sous le soleil de Pacéré Titinga et Chaque
aurore est une chance d’Amoy Fatho.
Reformulation : Pour Paul Valéry, l’activité poétique doit privilégier l’esthétique au détriment
… du message.
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incompris dans son milieu naturel, un être qui n’est à l’aise que dans les airs, domaine de la réflexion et
de la liberté). C’est pourquoi parlant de la poésie Hugo écrit : « En poésie, le véritable fond c’est la
forme. » et à Zadi Zaourou d’ajouter : « Le poète ne fleurit que pour des images. »
Arg.4 : La création poétique s’obtient par harmonie imitative.
Le poète imite par le son des mots, des objets exprimés. C’est une sorte de peinture sonore qui peut
reproduire une image fidèle. Exemple : Zadi Zaourou dans Fer de lance écrit :
Tic
Tac
Tic
Tac qui tend le temps
Et à l’infini s’étend
Car jamais le temps ne tangue
Sur l’infini des tanns. »
Sujet 55: « Qui donc prétend que la poésie est fileuse et tisseuse de rêve ! Je dis moi, qu’au pays de la
poésie, la poésie se fait chair, prend femme, procrée. » Commentez et au besoin discutez cette
affirmation de Victor Hugo
I- COMPREHENSION
INTRODUCTION
La poésie a été souvent considérée comme une discipline fortuite, et le poète est vu comme un fou qui
plane dans les nuées ou un rêveur qui jongle avec les mots. Victor Hugo, lui, s’oppose énergiquement à
cette opinion préconçue et défend la poésie : « Qui donc prétend que la poésie est fileuse et tisseuse de
rêve ! Je dis moi, qu’au pays de la poésie, la poésie se fait chair, prend femme, procrée. » Ecrit-il. La
poésie serait donc une activité sérieuse dépouillée de toute futilité et qui de plus participe à la création
du monde. Ce point de vue nous amène à nous pencher sur des questions soulevées à propos de la
poésie. Est-elle une activité digne d’intérêt ou trouve-t-elle sa justification dans une utilité au service
de l’humanité ? Dans ce débat récurent, nous verrons qu’une position figée ne peut être adopté car
diverses réponses peuvent être apportées à ces interrogations.
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Dans Pigment par exemple, Damas lutte contre l’oppression du noir, la colonisation. C’est pourquoi
dira Le Chilien Pablo Neruda : « Et vous aller me demander mais pourquoi votre poésie ne nous parle-t-
il pas du rêve, de votre pays natal ?
Venez voir le sang dans les rues
Venez voir le sang dans les rues
Dans Une poignée de main de Paul AHIZI le poète quant à lui invite à la réconciliation et au Pardon. La
poésie est donc concrète parce qu’elle est engagée dans le progrès social. Elle peut se révéler très utile
à la société
B- L’utilité de la poésie
1-La poésie contribue à l’édification morale de la société. Elle est message pour transformer le monde,
édifier une nouvelle société.
Confère Guillevic : « Faire du poème un levier pour changer le monde, c’est être fidèle à la poésie. »
2-La poésie est un moyen de connaissance.
Elle permet d’explorer le monde, de connaître la nature humaine. Confortant cette thèse, Jean Cocteau
affirme : « La poésie montre nue… les choses surprenantes qui nous environnent. »
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SUJETS D’AUTO-EVALUATION PORTANT SUR LE ROMAN
Sujet 1: «Le roman c’est la vie rêvée et non le rêve éveillé»En vous appuyant sur vos expériences de
lecture, dites si cela convient à toutes œuvres romanesques.
Sujet 2: «Le roman c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin. » a dit Stendhal. Qu’en
pensez-vous?
Sujet 3 : « Les personnages du roman nous amènent à mieux nous découvrir et à prendre conscience
de nous-mêmes ». Appréciez cette réflexion d’un contemporain.
Sujet 4 :«Il faut que le romancier puisse émouvoir à tout instant, les parties les plus sensibles de notre
nature, qu’il nous relève des éléments de nous-mêmes que nous portons en nous perpétuellement.»
cette conception du roman selon Louise Lavelle vous satisfait-elle?
Sujet 5: « Si tu n’as pas de coran utilise le roman » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 6 : Un écrivain au cours d’une émission radiophonique déclare : «le roman est un mensonge qui
dit la vérité ». Commentez cette opinion.
Sujet 7: parlant du roman contemporain, Jean Ricardou affirme : « le roman n’est plus l’écriture d’une
aventure mais l’aventure d’une écriture » Expliquez et discutez cette affirmation.
Sujet 7: Un bon roman est resté l’étude d’une passion ou d’un conflit de passion, ou d’une absence de
passion dans un milieu. » Cette conception d’un romancier contemporain vous semble-t-elle en accord
avec l’idée que vous vous faites d’un bon roman ?
Sujet 8: élaborez une thèse argumentée pour étayer le point de vue de Claude Roy selon lequel ce que
nous donnent les romans, « c’est la véritable histoire de la vie réelle, l’histoire que n’ont jamais écrite
les historiens. »
Sujet 9 :« Les personnages du roman permettent la connaissance de notre individualité. » Analysez
cette assertion.
Sujet 10: Selon Dago Lézou « Le romancier n’est ni un journaliste, ni un reporteur ; l’univers qu’il nous
décrit est toujours fatalement vu sous le prisme déformant de ses sentiments. » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 11 : Que pensez-vous de cette opinion de Jean-Pierre Mokouta : « le roman négro-africain n’est
pas fait pour l’évasion comme le souhaite l’occident ».
Sujet 12 : « Dans la vie réelle, les êtres vivants sont des énigmes dangereuses, leurs actions sont
imprévisibles, leurs pensées semblent entrées en eux puis s’enfuir avec rapidité. Dans le roman un
personnage est simplifié et construit ; il est formé de ce que l’auteur y a mis, créé par une intelligence
humaine. » Vous direz ce que vous inspire ce propos d’André Maurois.
Sujet 13 : George Jean dans son ouvrage Le Roman, (édition du seuil, 1971) affirme ; «Lire les romans
c’est apprendre à se donner du plaisir, c’est aussi à mieux ouvrir les yeux pour agir demain»
commentez cette affirmation en l’appliquant aux œuvres que vous avez lues ou étudiées.
Sujet 14: « l’œuvre romanesque est le reflet de l’illusion créatrice de l’écrivain. Son univers
romanesque résulte de son fantasme ». Appréciez cette réflexion
Sujet 16: Tout roman est un témoignage chiffré : il constitue une représentation du monde, mais d’un
monde auquel le romancier a ajouté quelque chose : son ressentiment, sa nostalgie, sa critique.
Commentez cette assertion.
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Sujet 15 : Chaque roman est déicide secret, un assassinat symbolique contre la réalité ». Quelle
appréciation faites-vous de ce critique contemporain?
Sujet 17 : Ecrire des romans est un acte de rébellion contre la réalité, contre Dieu, contre la création
qui est la réalité. Commentez cette assertion.
Sujet 18 : Selon G. Lukas « le romancier d’aujourd’hui doit choisir entre les deux formes d’écriture qui
ont longtemps composé la matière même du roman : il doit raconter ou alors décrire ». Commentez et
appréciez cette affirmation.
Sujet 19 : pensez-vous que le personnage romanesque soit la cristallisation de la pensée de l’auteur ?
Sujet 20 : «Un auteur contemporain prétend qu’il n’y a que deux sortes de roman: ceux qui nous
expliquent notre vie et ceux qui nous font oublier notre vie.»Qu’en pensez-vous?
Sujet 21 : Etes-vous d’avis avec la conception selon laquelle le roman est un vulgaire passe-temps qui
nous éloigne des réalités de ce monde?
Sujet 22 : Quel plaisir et quel profit pensez-vous que l’on puisse tirer de la lecture d’un bon roman?
Sujet 23 : «Le roman si nous le considérons comme une œuvre d’art, son véritable fondement doit être
la condition humaine.»Que vous inspire cette pensée d’Albert Camus?
Sujet 24 : Selon le critique Jacques Laurent «L’existence du roman prouve qu’il nous manque quelque
chose sur la terre puisque le roman existe pour combler ce manque» Analyser ce jugement.
Sujet 25 : «Le plus bel éloge qu’on pourrait faire d’un romancier était de dire : il a de l’imagination.
Aujourd’hui cet éloge serait regardé comme une critique. L’imagination n’est plus la qualité maitresse
du romancier» Appréciez cette affirmation.
Sujet 27 : «Le succès du roman, la faveur dont il jouit auprès du public, l’intérêt qu’il suscite chez les
lecteurs tiennent du fait qu’il nous livre à la fois les prestiges de l’imagination et les saveurs du réel».En
vous appuyant sur vos lectures d’œuvres romanesques, justifiez cette affirmation.
Sujet 28 : «Les romans ne sont pas écrits pour peindre la réalité, mais au contraire pour la corriger. Ils
n’expriment pas la vie telle qu’elle est mais ce qui est de trop ou qui manque ou qui s’égare dans la
vie.» A la lumière des œuvres lues, commentez et discutez cette pensée de Vargas.
Sujet 29 : «Avant d’être une fable, un document, un passe-temps ou une simulation du vrai, le roman
est une leçon de conduite.» Affirme un critique. Commentez cette opinion.
Sujet 30 : «On a souvent dit que les romans constituent des fictions dangereuses.» Vous expliquerez et
discuterez cette assertion en vous appuyant sur des ouvrages que vous avez lus.
Sujet 31: Quelle différence faites-vous entre un romancier et un poète?
Sujet 32 : Un romancier à qui l’on demandait pourquoi il n’écrivait pas de poésie : «Parce que je
déteste parler de moi-même». La distinction entre poésie et roman que cette déclaration semble
établir vous parait elle justifiée? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples d’œuvres
littéraires tirés de vos lectures personnelles
Sujet 33: Dans le paradoxe sur le roman, Kleber édens écrit : «Lorsque le romancier laisse imprimer le
mot roman sur la couverture de son livre, il prend l’engagement de distraire. S’il ne le tient pas, s’il
invite seulement à penser ou à rêver, il est philosophe, mais il n’est pas romancier.» Partagez-vous
cette définition du roman?
Sujet 34 : Le monde romanesque a écrit Albert Camus, ce n’est pas la correction de ce monde-ci
suivant le désir profond de l’homme. Expliquez et discutez cette appréciation en vous appuyant sur des
exemples précis de vos lectures. Vous pouvez élargir vos investigations sur les autres genres littéraires.
Sujet 35 : «Les peuples des romans et du théâtre constituent une race à part qui ne nous renseigne en
rien sur nous-mêmes ou qui du moins ne nous renseigne pas utilement, parce que ces créatures
inventées se trouvent dans des conditions et des circonstances concertées et dirigées par l’artiste.»
Quelle part d’erreurs et de vérité contient selon vous cette affirmation de François Mauriac?
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Sujet 36: un romancier à qui l’on demandait pourquoi il n’écrivait pas de poésie répondit : « parce que
je déteste parler de moi-même. »
La différence que cette assertion semble établir vous paraît-elle justifiée ?
Sujet 37 : Parlant du métier du romancier, François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs ou réels
nous aident à mieux nous connaitre et à prendre conscience de nous-mêmes. C’est ce qui légitime
notre absurde et étrange métier qu’est cette création d’un monde irréel grâce auquel les hommes
vivant voient plus clair dans leur propre cœur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de
compréhension et de pitié.» Commentez et discutez cette réflexion en vous appuyant sur les œuvres
littéraires que vous avez lues ou étudiées.
Sujet 38 : «Un roman n’est jamais une tranche de vie crue, mais toujours l’art qu’a un homme de
trancher dans la vie pour la tirer au clair.» Commentez cette affirmation de Claude Roy extrait de
défense à la littérature.
Sujet 39 : «André Malraux dans la préface de son roman le temps de mépris (1933) écrit : « Ce n’est
pas la passion qui détruit l’œuvre d’art, c’est sa volonté de prouver» En vous fondant sur des exemples
tirés de vos lectures, vous direz dans quelle mesure cette affirmation vous parait justifiée.
Sujet 40 : « Le romancier démolit la maison de sa vie puis avec des briques, construit une autre maison,
celle de son imagination ». Commentez et discutez cette opinion de Milan Kunder en vous appuyant
sur des œuvres que vous avez lues ou étudiées.
Sujet 41 : Pour Maupassant, le romancier qui prétend nous donner une image exacte a pour but, non
point de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir mais de forcer à penser, à
comprendre le sens profond et caché des évènements. Sur la base d’œuvres lues ou étudiées, dites ce
que vous inspire ces propos de Maupassant.
Sujet 42 : Quels sentiments avez-vous de la tragédie romanesque ?
Sujet 43 : Quand les uns soutiennent que le roman est un amas d’expériences, d’autres affirment qu’il
est le fruit du rêve inaccessible de l’écrivain. Que pensez-vous de ces opinions divergentes ?
Sujet 44 : « On dit du lecteur qu’il peut être considéré comme le personnage principal du roman à
égalité avec l’auteur; sans lui rien ne se fait. A ce titre il devient le personnage actant du roman»
Commentez cette affirmation.
Sujet 41 : Le roman est l’histoire éternelle du cœur humain, l’histoire vous parle des autres. Appréciez
cette assertion d’Alphonse Karr.
Sujet 45 : Dans une lettre à sa sœur Pauline Beyle, datée du 03 Aout 1804, Stendhal écrit : « Tu sais
bien que dans les romans, l’aventure (l’intrigue) ne signifie rien ; elle émeut voilà tout ; elle n’est bonne
ensuite qu’à oublier. Ce qu’il faut se rappeler, ce sont les caractères». En vous appuyant sur des
exemples précis de vos lectures personnelles, vous direz si vous partagez ce point de vue. Vous
pourriez élargir vos investigations en prenant des exemples dans les autres genres.
Sujet 46: « On dit du lecteur qu’il peut être considérer comme le personnage principal du roman, à
égalité avec l’auteur ; sans lui rien ne se fait. A ce titre, il devient le personnage actant du roman. »
Dans un développement argumenté et illustré d’exemples tirés d’œuvres romanesques, commentez
cette réflexion.
Sujet 47: Dans ses essaies sur le nouveau roman, Michel Butor, critique et écrivain français définit le
roman comme : « la vie de tous les jours dans le langage de tous les jours.» Peut-on appliquer cette
conception du roman aux romans négro-africains ?
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SUJETS D’AUTO-EVALUATION PORTANT SUR LA POESIE
Sujet 1 : Tshiyombo, poète congolais à propos de son œuvre poétique Le Brouillard explique: « Mon
œuvre est une poésie sensible et douloureuse toute entière sortie du silence de la nuit et des brumes.
Elle exprime l’amertume devant l’opprobre d’un peuple asservi, qui ne sait plus dénombrer les étoiles
perlées de rosée ». Dans un développement argumenté et illustré d’exemples, vous direz si les œuvres
poétiques lues ou étudiées correspondent à la définition de la poésie selon Tshiyombo ? (sujet traité)
Sujet 2 : « le mystère de la poésie est que tout dépende d’une réussite verbale et non pas du moins
directement de la profondeur à laquelle l’expérience vécue pourrait avoir conduit le poète ». Comment
appréciez-vous une telle affirmation ?
Sujet 3 : Victor Hugo exaltant la mission sociale et historique de la poésie voit au poète : «l’homme des
utopies » qui pareil au prophète annonce et prépare des jours meilleurs pour l’humanité. Quant à
Pierre Reverdy «pour le poète le champ est circonscrit à son unique passion, à la pulsation de la vie
intérieure.» Après avoir commenté ces deux thèses, vous direz si elles sont conciliables.
Sujet 4 :«le poète lorsqu’il est sans blessure garde son trésor. Il faut qu’il ait au cœur une entaille
profonde pour épancher ses vers, divines larmes d’or»
Quelle appréciation faites-vous de cette opinion de Théophile Gautier ?
Sujet 5 : «Les poètes sont dangereux pour la cité parce qu’ils sont susceptibles d’entrainer les hommes
par force irrationnelle de leurs chants». En vous fondant sur votre expérience de lecteur, appréciez
cette pensée du philosophe Platon.
Sujet6 : le poète a choisi la carrière de la parole et il doit s’y montrer tout aussi irréprochable que
n’importe qui d’autre dans la carrière qu’il a embrassé ». Cette conception du poète rencontre-t-elle
votre adhésion ?
D’Hadrien, 1951
Sujet 7: «Les poètes nous transportent dans un monde plus vaste ou plus beau, plus ardent ou plus
doux que celui qui nous est donné, différent par lui même et en même temps presque inhabitable». En
vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, expliquez et discutez ces propos de Marguerite
Yourcenar dans Mémoire
Sujet 8: Sony Laboutansy écrit dans l’avertissement de son roman les sept solitudes de Lorza
Lopez : « Etre poète de nos jours, c’est vouloir de toutes ses forces, de toute son âme, de toute sa
chair, face aux fusils, face à l’argent qui lui aussi devient un fusils, et surtout face à la vérité reçue (…)
qu’aucun visage de la réalité humaine ne soit poussé sous le silence de l’histoire.»
Dans un développement argumenté, s’appuyant sur vos lectures personnelles, vous vous demanderez
si la fonction de l’œuvre poétique est dire ce que personne ne veut dire, d’exposer la vérité refusée par
la société.
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Sujet 9 :«Changez de sujets!, dit-on aux poètes. Nous en avons assez de ces histoires qui ne montrent
aux hommes que leur honte, leurs fautes et leurs faillites» Après avoir commenté ces lignes, vous direz
ce que vous inspire cette suggestion aux poètes.
Sujet 10 : « Je n’ai jamais chanté pour la paix ni pour la guerre. Si mon siècle se trompe, tant pis, s’il a
raison, tant mieux.» Disait le poète romantique Alfred de Musset
Sujet 11: Dans l’introduction à l’œuvre Le zéro degré de l’écrivain Roland Barthes, on lit cette réflexion
sur la poésie : « L’univers poétique est tellement rempli de tourments qui fait des poètes des gens qui
n’ont jamais souri ».
En vous appuyant sur des œuvres poétiques que vous avez lues ou étudiées, commentez et discutez
cette réflexion.
Musset. Expliquez et discutez cette affirmation.
Sujet 12 : «La poésie est aussi futile qu’un jeu de Ludo» Partagez-vous cette opinion?
Sujet 13 : Peut-on affirmer avec Baudelaire que le poète est semblable à l’albatros, le prince des nuées
exilé sur le sol, au milieu des huées, gauche et veule, maladroit et honteux ?
Sujet 14 : «Ce n’est pas avec les idées qu’on fait des vers…c’est avec des mots» Expliquez cette pensée
de Mallarmé
Sujet 15 :«Tout homme bien portant peut se passer de manger deux jours, jamais de poésie.» Montrez
que vous partagez cette affirmation de Charles Baudelaire.
Sujet 16: « Je cherchais des poètes j’ai trouvé des potiers ». Montrez en vous appuyant sur cette
pensée de George Duhamel comment le poète devient créateur.
Sujet : Le poète est notre contemporain. » Disait un observateur.
Sujet 17 : «La poésie est mémoire baignée de larmes » Discutez cette assertion.
Sujet 18 : « Je pense a dit un critique, que la poésie est essentiellement subjective ». Souscrivez-vous à
cette assertion ?
Sujet 19: « un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clé » Justifiez cette pensée
Sujet 19 : « La poésie négro-africaine se fait l’écho sonore du cri de cœur déchirant du peuple noir,
acculturé, et méconnu ». Qu’en pensez-vous ?
Sujet 20 : Un poète contemporain écrit : «Les contemporains ne lisent plus la poésie. Pour beaucoup
d’entre eux, cette activité ne signifie rien, elle semble inutile : c’est une rêverie qui mène à l’écart des
êtres incapables des enjeux actuels que sont à leurs yeux les poètes ». La lecture d’œuvres poétiques
vous semble-t-elle inutiles ? Vous fonderez votre réflexion sur l’analyse d’exemples précis.
Sujet 21: « un grand poète est moins un inventeur qu’un éclaireur » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 22: Selon Pierre Reverdy « la poésie c’est le lien entre moi et le réel absent C’est une absence qui
fait naître tous les poèmes ». Commentez et appréciez cette affirmation.
Sujet 23: Votre conception de la poésie rejoint-elle celle de Charles Baudelaire pour qui «la moralité
d’une œuvre d’art c’est sa beauté » ?
Sujet 24: « La poésie met l’harmonie entre hommes et femmes : elle adoucit le cœur du violent
guerrier ». Qu’en pensez-vous ?
Sujet 25: Comme Paul Valérie, croyez-vous que toute poésie qui veut convaincre est une poésie impure?
Sujet 26: Pour Malherbe : « Un bon poète n’est pas plus utile à l’Etat qu’un joueur de quilles. »
partagez-vous son avis ?
Sujet 27 : Le poète romantique Alfred de Musset parlant de la poésie affirme: «La poésie c’est faire une
perle de larmes.» Quelle appréciation faites-vous de cet avis?
Sujet 28 : «Frappe toi le cœur, là est le génie» Disait le poète romantique Alfred De Musset. Qu’en
pensez-vous?
Sujet 29 :«Si je fais la poésie, c’est que je suis de plein pied dans le réel.». Discutez
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Sujet 30 :«Les plus désespérés sont les chants les plus beaux» a dit Alfred de Musset dans "la nuit
d’octobre". Pensez-vous réellement que la douleur mûrit le génie du poète?
Sujet 31 :«Ne t’imagine pas que les ouvrages des poètes soient simplement destinés à distraire tes
loisirs. Ils ont une mission moins évidente, plus belle : celle de te mettre en possession de ton bien».
Qu’en pensez-vous?
Sujet 32 :«La poésie est une interrogation essentielle : elle réfléchit sur le comment et le pourquoi de
la vie. Dès lors elle doit se limiter dans le temps et dans l’espace.» Discutez cette réflexion du tunisien
André Chedid.
Sujet 33:«La poésie est plus précieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit». Que vous inspire cette
assertion de Fénelon?
Sujet 35 :Souscrivez-vous à cette définition de la poésie selon laquelle la poésie est le seul cœur du
poète?
Sujet 36 :«La poésie est insurrection.» Commentez cette réflexion de Pablo Neruda
Sujet 37 : Charles Baudelaire dans son recueil de poème, Les fleurs du mal écrit : «Dans ce livre atroce,
j’ai mis toute ma pensée, toute ma haine, tout mon cœur, toute ma religion» Etayez cette assertion.
Sujet 38 : «Le temps est venu où tous les poètes ont droit de savoir qu’ils sont profondément enfoncés
dans la vie des autres hommes.» Commentez et discutez cette opinion de Paul Eluard.
Sujet 39 : Le poète et critique contemporain Yves Peres écrit : «Un poète en un sens est un homme qui
garde toujours le don de s’étonner … il nous aide à comprendre le monde en aiguisant nos sens, en
nous rendant plus sensible devant la vie» En vous référant à votre expérience des textes poétiques,
vous direz ce que vous inspire cette citation.
Sujet 40 :«Si la poésie a poursuivi un but moral, elle a diminué sa force poétique. La poésie n’a pas la
vérité pour objet : elle n’a qu’elle-même». Cette conception de la poésie selon Charles Baudelaire vous
satisfait-elle?
Sujet 41 : Pensez-vous comme ce contemporain que la poésie est comme un arbre dont les feuilles
bruissent et qui n’a le pouvoir de conduire personne ?
Sujet 42 : « Le poète a toujours été notre contemporain» affirme la critique et romancière anglaise du
20eme siècle Virginia Woof, dans son ouvrage L’art du roman, édition du seuil 1962 page 157. Dans un
développement argumenté et illustré d’exemples précis empruntés à vos lectures, vous apprécierez
cette affirmation. (Bac 2002)
Sujet 43 :«La poésie est considérée comme un art qui pleure et le théâtre, un art qui rit ». A la lumière
des œuvres que vous avez lues ou étudiées, expliquez et discutez cette assertion.
Sujet 44 :«la poésie, écrit Bernard Zadi Zahourou est un acte de rébellion. Elle est aussi un acte
libertaire.» Dans un développement argumenté et illustré d’exemples précis, vous commenterez cette
assertion de ce grant artiste.
Sujet 45 :«L’œuvre poétique doit quitter le champ du jeu littéraire pour se mettre au service de la
peinture» Discutez cette pensée d’un critique.
Sujet 46 : «La poésie a dit Victor Hugo est l’étoile qui mène à Dieu roi et pasteur». Qu’en pensez-vous?
Sujet 47 : «En tant qu’écrivain, en tant que poète, je pense que le but ultime de la vie d’un homme
c’est de créer des œuvres beauté et c’est à travers ces créations qu’on participe à l’éternité de la vie.»
Expliquez et illustrez cette opinion de Senghor (Bac 2006)
Sujet 48: « La poésie est plus précieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit ». Que vous inspire cette
assertion de Fénelon ?
Sujet 49 : Parlant de la vocation du poète, Jean Giono dans son œuvre poétique L’eau vive affirme : «Le
poète doit être un professeur d’espérance » En vous appuyant sur les œuvres lues ou étudiées,
expliquez et discutez cette affirmation.
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Sujet 50: « Faire fondamentalement de la politique, c’est être poète ». Que pensez-vous de cette
affirmation d’Henry Pichette ?
Sujet 51 : George Pompidou affirme dans l’introduction à l’anthologie de la poésie française que : « les
vers ne sont qu’une des multiples expressions possibles de la poésie. Celle-ci est ou peut se trouver
partout ». En analysant les différents sens du mot « Poésie », commentez et éventuellement discutez
ce point de vue.
Sujet52 : Commentez et appréciez ces vers d’un écrivain français parlant des poètes : « leurs
déclarations sont comme des épées ; elles tracent dans l’air un cercle éblouissant mais il y pend
toujours quelques gouttes de sang »
Sujet 53 : «la poésie est un cri de guerre ». Expliquez et discutez
Sujet 54: « La poésie est une industrie, des plus difficiles, des plus compliquées ». Commentez.
Sujet 55: « Qui donc prétend que la poésie est fileuse et tisseuse de rêve ! Je dis moi, qu’au pays de la
poésie, la poésie se fait chair, prend femme, procrée. » comment et au besoin discutez cette
affirmation de Victor Hugo
Sujet 1 :«Il faut aller au théâtre comme on va à un match de football, de boxe ou de tennis.»
Commentez et discutez cette réflexion d’Eugene Ionesco.
Sujet 2 : Parlant du théâtre, un homme de culture bien averti prévient : « N’oubliez pas d’apporter vos
mouchoirs». Qu’en pensez-vous?
Sujet 3 : « Le théâtre africain n’est pas seulement une habile reconstruction de l’Afrique évanouie. Il
est la projection (consciente ou non) de la mentalité présente, des problèmes qui se posent à
l’Afrique ».Expliquez et discutez cette assertion. (Sujet traité)
Sujet 4 :«Le mot comprendre n’existe pas au théâtre. Le vrai public ne comprend pas il ressent.»
Partagez-vous cette conception de l’art dramatique selon Jean Giraudoux?
Sujet5 : Pour Barthélémy Kotchy : «le théâtre est un moyen de sédimentation : il informe et forme, il
est une pédagogie de prise de conscience » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 6 : «Ne pas aller au théâtre c’est faire sa toilette sans se mirer» Discutez cette affirmation de
Sacha Guitry
Sujet 7 : «Le théâtre n’est pas le pays du réel : il y a des arbres de carton, des palais de toiles, un soleil
de ayons, du rouge sur la joue, un soleil qui sort du dessus de la terre. C’est le pays du vrai car il y a des
cœurs humains sur la scène des cœurs humains dans la coulisse, des cœurs humains dans la salle.»
Appréciez cette double affirmation de Victor Hugo.
Sujet 8 : «Depuis toujours l’affaire du théâtre a été de divertir les hommes. Cette tâche lui confère sa
dignité particulière. Sa seule justification est le plaisir qu’il nous procure.» A l’aide d’exemples précis,
dites ce que vous pensez de ce point de vue de Berthold Brecht.
Sujet 9: «Les œuvres théâtrales sont pénétrés de socialité, leurs matériaux leur viennent de la société
»Analysez cette réflexion.
Sujet 10 : «Le théâtre est un géant qui blesse à mort tous ceux qu’il frappe »
Commentez cette assertion à l’aide de pièces lues ou regardées.
Sujet 11 : Parlant du théâtre un metteur en scène affirme: Le théâtre est l’expression même de nos
déboires, nos dérives les plus fous, mais qui nous évite les folies sociales» Vous commenterez cette
vision de l’art dramatique à partir de vos lectures et en vous appuyant sur votre expérience de
spectateur.
Sujet 12:«Le théâtre africain est loin d’être tragique, il n’est que satirique»
Que pensez-vous de cette assertion d’un dramaturge africain?
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Sujet 13 : «Je ne fais pas de littérature, je fais une chose tout à fait différente ; je fais du théâtre» En
vous inspirant des œuvres littéraires lues ou étudiées, dites si cette approche du théâtre est aussi la
vôtre.
Sujet 14 :«Le théâtre est pour moi la projection du monde de dedans » Expliquez et discutez cette
assertion d’Eugène Ionesco.
Sujet 15 :«Le théâtre est le lieu de la plus grande liberté de l’imagination la plus folle.» Commentez et
discutez cette réflexion d’Eugène Ionesco.
Sujet 16 :«Le peuple des romans et du théâtre constitue une race à part qui ne nous renseigne en rien
sur nous-mêmes ou qui du moins ne nous renseigne pas utilement parce que ces créatures inventées
se trouvent dans des conditions et des circonstances concertées, inventées et dirigées par l’artiste.
Vous vous demanderez en raisonnant à partir d’exemples précis, quelle part d’erreurs et de vérité
contient selon vous cette affirmation de François Mauriac ?
Sujet 17 : Appréciez cette affirmation de Victor Hugo : «Le théâtre est un point d’optique. Tout doit et
peut s’y réfléchir mais avec la baguette magique de l’art».
Sujet 18:«Notre volonté est de mettre sur scène la société, la présenter et provoquer vis-à-vis d’elle les
regards critiques. C’est une fonction du théâtre» En vous appuyant sur des exemples précis empruntés
à vos lectures personnelles justifiez cette assertion.
Sujet19 : « Le théâtre n’est pas un leurre, mais un outil indispensable à l’évolution de ce monde en
décadence » Commentez et discutez.
Sujet 20 :«Le théâtre doit être en prise directe sur nos problèmes.» Que pensez-vous de cette
affirmation d’Aimé Césaire?
Sujet 21 : A propos du théâtre africain, le critique Issa Sido affirme dans actes du colloque d’Abidjan :
« le théâtre devient facteur de prise de conscience, un moyen d’éducation, une force mobilisatrice »
Après avoir expliqué cette assertion, vous la discuterez à partir d’œuvres théâtrale lues ou étudiées.
Sujet 22 :«Un critique à propos du théâtre écrit : «c’est le reflet de notre siècle, de notre temps
l’impossible communication, les conflits entre l’individu et le groupe social». A partir des œuvres lues
ou étudiées vous direz ce que vous inspire ce sujet.
Sujet 23 : Jean Giraudoux dans son discours sur le théâtre écrit : «c’est la seule forme d’éducation
morale ou artistique d’une nation. Il est le seul moyen par lequel le plus humble et le moins lettré
peuvent-être mis en contact avec les plus hauts conflits et se créer une religion laïque, une liturgie.»
Qu’en pensez-vous?
Sujet 24 : Parlant du théâtre, Aimé Césaire déclarait au cours d’une interview accordée a la revue :
Recherche pédagogique et culture n°64 de Novembre 1981« il me semble que c’est le meilleur moyen
de faire prendre conscience aux gens surtout à des peuples ou on ne lit pas. Il y a un choc donné par le
théâtre et c’est un éveilleur de conscience.» Pensez-vous qu’une telle opinion soit justifiée? Vous
donnerez votre avis en vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos lectures où à votre
expérience de spectateur. (Sujet traité) BAC 2008
Sujet 25 : Bakary Traoré définissant la fonction sociale de l’art africain estime qu’ : « il faut présenter
au public des thèmes répondant à ses préoccupations de sorte à faire du théâtre une véritable école de
prise de conscience et de morale pour le peuple. » En vous référant aux œuvres théâtrales que vous
connaissez, expliquez et discutez cette assertion.
Sujet 26 : «Le théâtre négro-africain est une vénération des héros du passé » disait un critique. Qu’en
pensez-vous ?
Sujet 27: Dans ses nouvelles réflexions sur le théâtre Jean Louis Barrault écrit : « Le théâtre est le
premier sérum que l’homme ait inventé pour se protéger de la maladie de l’angoisse…L’art du
théâtre renchérit-il, depuis l’origine de l’homme a donc toujours été une conduite de défense. » Qu’en
pensez-vous ?
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Sujet 28 : « le théâtre ce n’est pas gratuit, machiné, prémédité, concerté. C’est un appareil de sédition,
masqué par les feux des acteurs et les besoins de l’amusement. Si la présentation d’une pièce a du sens,
c’est la conspiration qu’il y a derrière. » En vous appuyant sur des œuvres lues et certaines pièces
théâtrales, expliquez et discutez cette affirmation de Jacques Ferron.
Sujet 29: « Un chef d’œuvre théâtral a un caractère exemplaire : il me renvoie mon image, il est miroir,
il est prise de conscience, l’histoire orientée au-delà de l’histoire, vers la vérité la plus profonde. » A
l’aide d’exemples empruntés aux pièces que vous avez pu voir, lues ou étudiées vous direz quelles
réflexions suggèrent ces lignes.
Sujet 30: Commentez et discutez éventuellement ce jugement d’Antoine Vitez à l’aide d’exemples
précis : « Le théâtre est un champ de forces, très petit, mais où se joue toujours l’histoire de la société,
et qui malgré son exiguïté, sert de modèle à la vie des gens. »
Sujet 31: Bertolt Brecht disait : « un théâtre où on ne rit pas est un théâtre dont on doit rire. »
Partagez-vous ce point de vue sur l’art dramatique ?
Sujet 32: Le critique littéraire Azo Vauguy, répondant à ceux qui pense que le théâtre est un art qui rit,
écrit ceci : « L’art dramatique procure le plaisir et fait sortir de l’endormissement. » Expliquez et
discutez la préoccupation de cet homme de lettre.
Sujet 33: Dans la pièce de Shakespeare, Hamlet, le héros s’adressant à un comédien déclare : « l’objet
du théâtre a été dès l’origine, et demeure encore, de présenter pour ainsi dire un miroir à la nature et
de montrer à la vertu son portrait, à la niaiserie son visage et au siècle même et à la société de ce
temps quels sont leurs aspects et leurs caractères. » Que pensez-vous de cette affirmation sur le
théâtre ?
Sujet 34: « La plus grande règle de toutes les règles du théâtre est de plaire. » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 35: un critique littéraire affirme : « Au théâtre, il est moins question de discuter et d’approfondir
que de sentir, de s’amuser ou d’être toucher. » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 36: pour témoigner de l’impact du théâtre sur la société Claudel affirme : « L’homme s’ennuie et
l’ignorance lui est attachée depuis sa naissance. Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit,
c’est pour cela qu’il va au théâtre. » Commentez.
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SUJETS D’AUTO-EVADLUATION PORTANT SUR LA LITTERATURE EN GENERAL
Sujet 1 : «L’écrivain doit dénoncer ou cesser d’exister » Discutez cette assertion de Zadi Zahourou.
Sujet 2 : Dans son œuvre L’homme révolté Albert Camus affirme : « L’art conteste le réel, mais ne se
dérobe pas à lui. » En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, vous commenterez ce point de
vue. (Bac blanc DREN Abidjan 4 session 2016)
Sujet 3 : Il est peu élevé de limiter l’écriture à un plaisir égoïste. J’écris pour l’autre. Ecrire est une
quête de l’autre, une recherche de la rencontre de l’autre. Expliquez et discutez cette assertion de
l’écriture Ivoirien Maurice Bandama
Sujet 4 :« La valeur d’une œuvre littéraire tient du fait qu’elle traite des préoccupations du moment»
Commentez et discutez cette affirmation.
Sujet 5: Dans l’hebdomadaire ‘’Notre temps’’ du 27/11/1991, Séry Bailly disait : « la parole des
écrivains est belle mais elle est impuissante. »
Expliquez son propos et dites si vous partagez son avis.
Sujet 6:«L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est le moyen d’émouvoir le plus grand
nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes…»En
vous appuyant sur des exemples d’œuvres littéraires lues ou étudiées discutez cette pensée d’Albert
Camus.
Sujet 7 : « Le devoir de l’écrivain est de hâter la décolonisation » Discutez cette affirmation d’Aimée
Césaire.
Sujet 8 : Parlant de l’écrivain négro-africain, Mahamadou Kane affirme : « Il n’a pas le temps de
s’adonner aux esthètes et au culte de « l’art pour l’art »Commentez et discutez cette assertion.
Sujet 9 « Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle, pendant que l’incendie en fleuve ardent
circule. Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme voit sur le front de ses fils ondoyés, que
chaque citoyen regarde si la flemme dévore déjà son foyer.» Commentez et discutez cette conception
d’Alphonse de Lamartine.
Sujet 10 : Une œuvre littéraire s’inscrit dans le temps ; hors du temps, elle n’est plus dans le temps »
Appréciez cette réflexion (sujet traité)
Sujet : « Quand les enfants meurent de faim, je ne veux pas savoir que la lune est belle, que la fleur a
un parfum exquis. Je ne chante plus, je pousse des cris séditieux.» Que pensez-vous de cette
affirmation Charles Nokan?
Sujet 11: « Faire de la littérature, c’est être témoin de son temps. » Disait un critique. Pensez-vous que
la littérature négro- africaine n’admet que cette fonction ?
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Sujet 12 : Dans son discours de Suède du 10 décembre 1957 Albert Camus affirmait : «le rôle de
l’écrivain ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre au service de ceux
qui font l’histoire; il est au service de ceux qui la subissent» Analyser cette assertion. (Bac 2015)
Sujet 13: une vraie littérature se résume en cette célèbre devise : « éclairer, libérer, défendre. » Qu’en
pensez-vous ?
Sujet 14: Jean Paul Sartre affirme : « La littérature vous jette dans la bataille, écrire c’est une façon de
vouloir la liberté, si vous avez commencé, de gré ou de force, vous êtes engagés. » discutez cette
assertion.
Sujet 16: Selon Brice Parrain, les mots sont des pistolets chargés. Appréciez
Sujet 17: « L’art pour l’art peut être beau mais l’art pour le progrès est plus beau encore. » affirmait
Victor Hugo. Discutez cette affirmation en vous appuyant sur les œuvres lues ou étudiées.
Sujet 18: A partir de vos connaissances littéraires africaines, expliquez et illustrez la thématique de la
négritude.
Sujet 19: Si la littérature doit son contenu à la vie, la vie doit à la littérature sa survie. Commentez cette
affirmation.
Sujet 20 : partagez-vous cette position de ce critique qui au cours d’un débat affirme : « A quoi sert la
littérature quand on assassine des enfants et des femmes sous nos yeux, quand des gens meurent de
faim. »
Sujet 21: la littérature est le reflet de la société humaine, le miroir fidèle des idées et des sentiments
d’un peuple. » Commentez et discutez si possible cette affirmation du critique ivoirien Barthélémy
Kotchy
Sujet 22: Quand la case brûle, est insensé celui qui lorsque tout le monde court, chargé de calebasse
d’eau pour éteindre le feu, montre à sa belle amie la lune qui brille dans le ciel. » Commentez ces
propos de Léopold Sédar Senghor
Sujet 23 : Mahamadou Kane résume ainsi les résolutions des deux congrès des artistes et étudiants
noirs : «l’art et la littérature doivent être mis au service de la défense des cultures africaines et de la
libération nationale.» En vous appuyant sur des œuvres que vous avez lues ou étudiées vous
expliquerez ce point de vue. (Sujet traité)
Sujet 24 : «L’acte d’écrire est un perpétuel questionnement ».
Qu’en pensez-vous?
Commentez et discutez cette opinion en vous appuyant sur votre culture littéraire
Sujet 25: «En restituant l’homme noir de sa statue humaine, par sa dimension humaine, pour la
première fois la littérature de la négritude a été une littérature de combat ».
Expliquez cette pensée.
Sujet 26 :«Corriger les hommes, c’est l’unique fin qu’on doit se proposer en écrivant» Commentez
cette réflexion de la Bruyère.
Sujet 27 : Au terme de ses investigations relatives à l’activité créative de la littérature africaine, un
critique contemporain retient : elle est unique et essentielle. C’est la satire des réalités sociales.
Expliquez et discutez cette conception.
Sujet 28 : «L’artiste est celui qui montre du doigt une parcelle du monde» affirmait l’écrivain Français
Jean Marie Gustave(1940) dans son ouvrage L’extase matérielle, 1967. En vous appuyant sur les
œuvres que vous avez lues, appréciez cette réflexion de l’auteur. (Bac A 2010)
Sujet 29: Pensez-vous avec Jean Cocteau qu’«un beau livre c’est celui qui sème à foison des points
d’interrogation?
Sujet 30 : «Nous ne lisons jamais pour oublier la vie, au contraire pour l’éclairer … les livres nous aident
à voir, à agir, à vivre.» Commentez et discutez s’il y a lieu ces propos de Claude Roy.
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Sujet 31 : A l’aide des exemples précis, vous demanderez si comme le dit E. M. Cioran : «un livre doit
remuer les plaies, ou en provoquer même. Un livre doit être un danger.»
Sujet 32 :«La vraie littérature commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir,
mais pour se trouver.»Commentez et discutez.
Sujet 33: « Je crois que la valeur d’un écrivain est liée à la force révolutionnaire qui l’anime ou plus
exactement à sa force d’opposition. Un écrivain est essentiellement anticonformiste, il navigue à
contre courant. » Commentez et discutez.
Sujet 34 : Dans le printemps de la liberté, Camara Nangala affirme : «L’écrivain, le vrai est avant tout un
tribun qui ne s’accommode pas avec ce qui s’écarte de la réalité. Il est la vigie (vigne) de la société.» En
vous appuyant sur des œuvres lues, expliquez et discutez cette affirmation.
Sujet 35:«Pour l’écrivain, en dépit de ses convictions politiques les plus fermes et sa bonne volonté de
militant, la littérature ne peut-être réduite à l’état de moyen au service d’une cause qui le dépasserait,
celle-ci fut-elle la plus juste, la plus exaltante. L’écrivain ne doit rien mettre au-dessus de son travail et
ne peut créer pour rien. Vous commenterez et discuterez à l’aide d’exemples précis cette affirmation
de Robbe-Grillet.
Sujet 36 : Selon Jean Pierre Makouta-M’boukou, la littérature négro-africaine est une littérature qui
marche au pas de l’histoire du peuple africain. Que vous inspire cette pensée de cet homme de culture?
Sujet 37 : Un critique littéraire, R M Albares a dit : «bien que l’on la croit aujourd’hui peu utile dans
l’enseignement. La littérature reste le baromètre qui permet de prévoir l’avenir et de comprendre le
présent. C’est que ceux qui écrivent, sentent le temps qu’il fera demain, le vent moral ou immoral qui
soufflera, les orages de l’histoire.» A la lumière de vos différentes lectures, vous discuterez cette
opinion de cet homme de culture.
Sujet 38 : L’écrivain, c’est le bâton de l’aveugle. Sans l’écrivain le monde évoluerait vers la soumission
et l’acquiescement : il enseigne la lucidité, la conscience, la méfiance et l’amour» En prenant appui sur
des œuvres que vous avez lues ou étudiées, dites ce que vous pensez de cette opinion de Michelet.
Sujet 39 : «La littérature est là pour nous faire penser, réfléchir, traduire l’angoisse que les individus
portent en eux. Elle est là aussi pour nous faire rêver et cela nous l’avons souvent oublié.» Commentez
et discutez cette assertion en vous aidant des œuvres littéraires.
Sujet 40 :«Je ne fais effort ni pour qu’on m’aime, ni pour qu’on me suive, je déteste suivre et je n’ai pas
d’estime pour ceux qui me suivent. J’écris pour que chacun fasse son compte.» Qu’en pensez-vous?
Sujet 41 : «La grandeur de l’œuvre littéraire, c’est de se servir des données spatio-temporelles de son
sujet comme simple prétexte à la création d’une réflexion qui concerne tout le monde ; l’angoisse
d’être homme» Discutez cette assertion de Jacques Chevrier.
Sujet 42 : «L’écrivain est au peuple ce que les panneaux de signalisation sont au conducteur.» Discutez
cette assertion.
Sujet 43 : «L’étude des lettres n’est que l’étude des hommes.» Commentez cette pensée de Georges
Sand.
Sujet 44: « Toute littérature participe d’une civilisation. Aucun livre ne sort directement des
battements d’un cœur. Une littérature existe dans une société donnée ; elle en reçoit l’empreinte et en
retour lui imprime la direction. » En prenant appui sur des ouvrages que vous avez lus ou étudiés, dites
ce que vous pensez de cette opinion de Michelet.
Sujet 45: A un ouvrier qui lui avait demandé : «Conduis-nous vers la vérité », l’écrivain Pasternak
répondit : «Quelle drôle d’idée ! Je n’ai jamais eu l’intention de conduire quiconque ou que ce soit.
L’écrivain est comme un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent, mais qui n’a le pouvoir de ne
conduire personne… »
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sujet 46 : dans Mont Oriol, Guy de Maupassant affirmait : «une œuvre d’art n’est supérieure que si elle
est l’expression exacte de la réalité.»Qu’en pensez-vous?
Sujet 47: «Le mérite de l’art nègre est de n’être ni jeu ni pure jouissance esthétique» Justifiez cette
affirmation de Claude Roy.
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Sujet 48 : «Je n’ai jamais chanté : ni pour la paix, ni pour la guerre ; mon siècle se trompe, il ne
m’importe guère : tant mieux s’il a raison, tant pis s’il a tort» Que pensez-vous de cette affirmation
d’Alfred De Musset ?
Sujet 49 :«le plaisir direct de la littérature est la seule raison d’être de la création littéraire» En vous
appuyant sur vos connaissances littéraires, dites ce que vous pensez de cette idée.
Sujet 50 : Les personnages des œuvres littéraire exalte nos rêves, incarne notre désir d’échapper au
limite d’une vie terne pour accéder à la lumière, notre volonté de quitter les bas-fonds pour les roues
espaces, notre passion de souveraineté. Discutez cette opinion de Philipe Sellier.
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Sujet 51: « les personnages des œuvres incarnent les vertus d’une société »Qu’en pensez-vous ?
Sujet 52 : Selon Voltaire: «les lettres nourrissent l’âme, la rectifient et la consolent. » Justifiez cette
pensée
Sujet 53 :«A travers la littérature, toute société reconnait sa culture, sa civilisation, ses sentiments. En
un mot, la littérature part de l’homme et aboutit à l’homme. Elle se révèle comme le véritable reflet de
la société. Qu’en pensez?
Sujet 54 :«Outre le plaisir d’une lecture, on y trouvera peu d’événements qui ne peuvent servir à
l’instruction des mœurs et c’est rendre à mon avis un service considérable au public que de l’instruire
en le divertissant.» En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées vous commenterez cette
affirmation de l’Abbé Prévost.
Sujet 55 : «La littérature est le témoignage de tout ce qui s’est passé» Discutez ces propos de Claude
Roy
Sujet 56: Expliquez cette affirmation de Barbara Tuchman : «les livres sont les supports de la civilisation.
Sans livres, l’histoire est silencieuse, la littérature est muette, la science est estropiée, la pensée et la
spéculation sont arrêtées. »
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Sujet 57 :«Un des premiers résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à guérir de la
maladie première qui est de croire que nous sommes seuls à nous sentir seuls. » Commentez et
discutez cette conception de la littérature selon Claude Roy dans défense de la littérature.
Sujet 58 : «Un livre a toujours été pour moi un ami, un conseillé, un consolateur éloquent et calme
dont je ne voulais pas épuiser vite les ressources» En vous inspirant de votre expérience de lecteur,
expliquez dans une argumentation organisée cette opinion de George Sand. (Bac A 2014)
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Sujet 59 : Dans son œuvre l’année terrible (1871) Victor Hugo affirmait:
«Le livre est ta richesse à toi, c’est le savoir, le droit, la vérité, la vertu, le devoir, En vous appuyant sur
votre expérience de lecture expliquez cette assertion
Sujet 60 : Selon Aminata Sow Fall : « la littérature est la première nourriture de l’esprit tandis que le
lait maternelle est sa première nourriture physique. » Commentez cette opinion.
Sujet 61: S’insurgeant contre l’indifférence de la population face à la lecture, Manchini Defela, en tant
que critique littéraire s’écrie : « Heureux celui qui lit car il s’instruit de la vie de tous les peuples du
monde. » En vous référent aux œuvres que vous avez lues ou étudiées, commentez et discutez la
pensée de ce critique littéraire.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sujet 62: « Une littérature sans règle n’est pas une littérature » Discutez
Sujet 63: Pour les puristes de la littérature : « la littérature est avant tout de l’art. En tant que telle, elle
doit avoir pour mission essentielle la représentation esthétique» Qu’en pensez-vous?
Sujet 64: « Le parnasse et la négritude sont deux concepts opposés »Justifiez cette affirmation.
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Sujet 65 :«la littérature est un art mensonger» après avoir expliqué le sens de ce sujet, vous le
discuterez à l’aide d’œuvres littéraires lues ou étudiées.
Sujet 66: Partagez-vous l’idée selon laquelle la littérature est une entreprise gratuite ?
Sujet 68 : Selon Guy de Maupassant la littérature répond à l’appel des gens qui crient : «consolez-moi!
Faites-moi rêver! Faites-moi rire! Faites-moi frémir! Faites-moi penser! Seuls quelques esprits d’élites
demandent à l’artiste : faites-moi quelque chose de beau dans la forme qui vous conviendra le mieux.»
Les œuvres que vous avez lues ou étudiées vous ont-elles apporté plusieurs de ces satisfactions?
Sujet 69: «L’écrivain est un artiste, un producteur du beau, c’est un créateur de la parole artistique ». A
l’aide d’exemples précis empruntés à la littérature, dites ce que vous pensez de cette opinion de Zadi
Zahourou
Sujet 70: selon les Goncourt, le grand écrivain, c’est celui qui récrée la vie, le monde et donne l’illusion
de la réalité à travers les personnages. Justifiez cette opinion
Sujet 71:En faisant appel à votre expérience de lecteur, vous apprécierez cette opinion de Robert
Escarpit, écrivain contemporain : « Toute lecture en réalité est d’abord évasion .Mais il y a mille façons
de s’évader et l’essentiel est de savoir de quoi et vers quoi on s’évade».
Sujet 72: paraphrasant Jean Paul Sartre dans son ouvrage Les Mots, un critique littéraire écrit :
« L’œuvre littéraire est produit d’homme : c’est ce miroir critique qui offre l’image de son créateur ».
Dans un développement argumenté, vous apprécierez cette réflexion en vous appuyant sur des œuvres
lues ou étudiées.
Sujet : « Il faut écrire en se débarrassant de son intimité qui ne nous apporte rien. » Appréciez cette
prise de position en vous appuyant sur les œuvres lues ou étudiée.
Sujet 73 : Appréciez cette réflexion de Calixte Béyala au regard des œuvres lues ou étudiées : «J’écris
pour moi-même, pour crier mes rêves, mes amours, mes désamours».
Sujet 74 : En vous appuyant sur votre culture littéraire, vous commenterez et discuterez ce que Paul
Léautaud écrit : « Il parait qu’il est immoral de parler de soi. Moi je ne sais guère que parler de moi, le
moi n’est pas du tout haïssable ».
Sujet 75 :« C’est le cœur qui fond lorsque la plume écrit» Vous commenterez et si vous le jugez
nécessaire vous discuterez cette formule célèbre en vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées
Sujet 76 :«La mission d’un écrivain est d’analyser sincèrement ce qu’il éprouve dans les grandes
circonstances de la vie. Après avoir expliqué cette pensée de Gérard de Nerval vous la discuterez s’il y a
lieu.
Sujet 77: S’agissant du rapport entre l’œuvre littéraire et son créateur, François Mauriac écrit : « Ecrire,
c’est se livrer. C’est précisément l’écrivain lui-même que la plupart des lecteurs d’aujourd’hui
cherchent dans son œuvre. » Commentez et discutez cette affirmation.
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Sujet 78: Dans Madame Bovary, un personnage disait que les œuvres ne touchant pas le cœur
s’écartaient du vrai but de l’art. En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, appréciez cette
réflexion. (Sujet traité)
Sujet 79 :«Je ne crois pas à ce terme à la mode : l’évasion. Je crois à l’invasion. Je crois qu’au lieu de
s’évader par une œuvre, on est envahi par elle (…) Ce qui est beau, c’est d’être envahi, habité, inquiété,
obsédé, dérangé par une œuvre» Vous commenterez et discuterez cette opinion de Jean Cocteau en
vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos lectures personnelles. (Bac A 2009)
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sujet 80: Henry Millet écrit : « A quoi servent les livres, s’ils ne nous ramènent pas vers la vie?... Notre
espoir à tous, en prenant un livre est de rencontrer un homme selon notre cœur, de vivre des tragédies
et des joies que nous n’avons pas le courage de provoquer nous-mêmes, de rêver des rêves qui
rendent la vie plus passionnante : peut-être aussi de découvrir une philosophie de l’existence qui nous
rendent capable d’affronter les épreuves qui nous assaillent.» Expliquez et discutez cette opinion.
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Sujet 81: « la littérature est une vaine entreprise » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 82 : Un jeune disait : « Je n’aime pas la littérature parce qu’elle déforme l’âme »Qu’en pensez-
vous ?
Sujet 83: Donnant son opinion sur la fonction de l’écrivain un jeune romancier soutient : «l’écrivain
c’est celui qui écrit en vain. » Cette opinion vous semble-t-elle juste ?
Sujet 84: Robert Roland dans Une nouvelle littérature tenait ce propos : « On ne lit jamais un livre. On
se lit à travers les livres, soit pour se découvrir, soit pour se contrôler ». En vous appuyant sur votre
expérience personnelle de lecteur d’œuvres littéraires, vous expliquez ce propos. (Bac 2012 sujet traité)
Sujet 85: « En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. » disait Marcel
Proust. Expliquez et discutez.
Sujet 86 :« Lisez les livres, ils vous permettront de vous découvrir et de découvrir le monde.» Expliquez
ce point de vue en vous appuyant sur vos connaissances littéraires
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Sujet 87 : Se prononçant sur la pérennité de la littérature Antanin Artaud affirme «les chefs-d’œuvre
du passé sont bons pour le passé, ils ne sont pas bons pour nous.». En vous appuyant sur les œuvres
que vous avez lues ou étudiées commentez puis discutez cette réflexion.
Sujet 88 : Un éditeur contemporain présente ainsi une collection d’ouvrage littéraire «la modernité n’à
rien avoir avec la date de parution. Des textes écrits il y a plusieurs siècles sont résolument modernes.
Ils répondent parfois mieux que des œuvres plus récentes à nos préoccupations et à notre soif de
beauté. En vous appuyant sur vos connaissances en littérature vous direz si vous convenez avec cet
éditeur que la modernité d’un livre peut se définir indépendamment du facteur «temps»
Expliquez ce point de vue.
Sujet 89 :«Le temps use les œuvres, les chefs d’œuvres quoiqu’on dise» Expliquez et discutez cette
affirmation dans un développement illustré d’exemples précis (Sujet traité)
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Sujet 90:Parlant de la poésie et du roman un lecteur affirme : «J’aime le roman : il est facile à lire, à
écrire, et le niveau de langue est accessible à tous. La poésie est pour les initiés car elle demande de la
réflexion à tous les niveaux» A partir de vos connaissances de genres littéraires, vous commenterez ces
propos.
Sujet 91: Quelles réflexions vous inspirent ce point de vue de Diderot : « Rendre la vertu aimable, le
vice odieux, le ridicule saillant. Voilà le projet de tout homme qui prend la plume. »
Sujet 92: partagez-vous cette position de ce critique qui au cours d’un débat affirme : « A quoi sert la
littérature quand on assassine des enfants et des femmes sous nos yeux, quand des gens meurent de
faim. »
Sujet 93: Quand la case brûle, est insensé celui qui lorsque tout le monde court, chargé de calebasse
d’eau pour éteindre le feu, montre à sa belle amie la lune qui brille dans le ciel. » Commentez ces
propos de Léopold Sédar Senghor.
Sujet 94: « La littérature négro-africaine est une littérature de remise en cause et de remise en place. »
Dans un développement organisé et illustré d’exemples précis tirés d’œuvres littéraires lues ou
étudiées, expliquez et discutez ces propos d’Emmanuel DONGALA. (Bac A 2016)
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
RESUME D’ŒUVRES LITTERAIRES
ROMAN
1. Le vieux nègre et la médaille, Ferdinand Oyono (Cameroun)
Genre : roman historique et politique
Personnages : Méka, Kelara, M. Fouconi, Pipiniakis etc…
Tonalité : humoristique et satirique
Roman de la désillusion : Méka un débonnaire, donne tout aux Blancs : enfants pour la guerre de
libération de la métropole, terre pour la réalisation des infrastructures publiques. En contrepartie, il
reçoit une médaille de pacotille avant d’être raflé et humilié par la police. Ce roman, en même temps
qu’il met à nu la sempiternelle ingratitude l’homme blanc, explique savamment comment on peut
passer de la désillusion, du ressentiment à la colère et à la lutte pour la justice.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
3. Les bouts de bois de Dieu, Sembène Ousmane (Sénégal)
Genre : roman picaresque
Personnages : Bakayoko, la vieille Niankoro, Penda, Dramé, Sérigne, Dakarou etc…
Tonalité : satirique et réaliste
La grève des cheminots de la régie Dakar-Niger est déclenchée en protestation contre l’injustice faite
aux travailleurs noirs. Le combat est mené jusqu’à la victoire malgré les conditions de vie difficile
imposée aux populations et grève à la ténacité du meneur Bakayoko qui a su canaliser ses collègues.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Soundjata connaît une longue période d’exile qui le permet de se former. A la suite des luttes
sanglantes contre Soumahoro Kanté le sorcier, Soundjata reconquiert le royaume du mandingue
annexé par ce dernier.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Un chômeur dakarois Dieng ne peut recevoir le mandat que son neveu lui envoie de Paris, parce qu’il
lui manque des papiers, et rencontre l’hostilité des bureaucrates. Sembène Ousmane nous situe sur les
lourdeurs administratives qui rongent le monde du travail dans les nouvelles sociétés africaines.
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18. La voie de ma rue, Sylvain Kean Zoh (Côte d’Ivoire)
Personnages : Eric Wonkato, son frère Emmanuel, sa sœur Marie et Dahou la marathe
Le roman ne conte pas les tribulations des enfants de la rue en tant que telles, mais plutôt les
circonstances précises qui ont conduit un enfant, Eric Wonkato, en l’occurrence le narrateur, à
emprunter le chemin de la rue. Après une enfance heureuse dans le cocon familial à Man, Eric, son
frère Emmanuel et sa sœur Marie vont connaître une descente aux enfer par paliers successifs à
l’image de la légende de Dante : la mort tragique de leur mère, la déchéance du père, l’arrivée et le
règne tyrannique de Dahou ; le départ et le calvaire des enfants au village, l’imposture de l’oncle, la
mort accidentelle d’Emmanuel et de Marie, le suicide du père ; l’exode d’Eric vers Abidjan et sa
découverte de la cruelle réalité de la rue.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
romantique puisqu’elle a lu Paul et Virginie, les romans de Walter Scott. Elle attend que ses rêves se
réalisent. En voici qu’elle épouse Charles Bovary. Elle ne tardera pas à le tromper avec Rodolphe, Léon
Dupuis. Mais elle n’est toujours pas satisfaite. Pour satisfaire ses goûts de luxe, elle emprunte, elle se
ruine. Au final, elle s’empoisonne à l’arsenic et expire dans un éclat de rire « atroce, frénétique,
désespéré ».
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
marées. Son peuple fatigué après une ère d’esclavage se retrouve dans l’esclavage. Le roi se montre
indifférent aux appels à la modération de son épouse, aux mécontentements du peuple et aux forces
virtuelles susceptibles de saper son autorité. Excédé, tout le monde le lâche à commencer par ses
généraux. La foule se soulève. Même dans cette pathétique solitude, Henri Christophe reste fidèle à
son rêve, il finit par se donner la mort en héros tragique.
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chair, le cœur ulcéré, Chimène cherche à se venger à son tour. Elle engage Don Sanchez. Mais Rodrigue
se rend Maître de ce dernier. En fin de compte, Chimène qui n’a jamais cessé d’aimer Rodrigue vient se
jeter dans ses bras.
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Les œuvres ci-dessus citées militent pour la réhabilitation de l’homme noir et de sa culture bafouée
Pendant des années d’esclavage et de colonisation.
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R METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE COMPOSE
I ANALYSE DU LIBELLE
Il faut analyser le libellé pour en dégager les axes ou les centres d’intérêt autour desquels le
commentaire aura lieu. C’est généralement deux centres d’intérêt indiqués par le sujet.
II LE TEXTE
1-Observer le para-texte (les contours du texte)
Le para-texte peut aider à la compréhension du texte.
-le titre du texte
-L’auteur
-l’œuvre source etc…
1-l’introduction
Son schéma est le suivant :
a-Phrase amorce ou généralité : il faut amener le sujet en partant soit
-d’un thème littéraire en relation avec le texte à commenter.
-soit du thème majeur du texte.
-soit de la vie de l’auteur
b-Présentation du texte (l’auteur, le titre du texte la nature du texte, l’œuvre source, la tonalité, l’idée
générale)
c-l’annonce du plan : il s’agit de l’annonce des centres d’intérêt (voire le libeller).
NB : sauter une ou deux lignes pour entamer le développement.
2-Le développement
Il est structuré en parties, en paragraphes reliés entre eux par des connecteurs logiques et des phrases
de transition. Le schéma du développement est le suivant :
L’idée directrice de la partie : annoncer dans une phrase introductive le titre du centre d’intérêt
à développer.
Indiquer les idées secondaires suggérées : (ce que dit l’auteur)
Analyser ces éléments pour ressortir les moyens littéraires utilisés. (Comment le dit-il ?)
Donner les idées de sens (pourquoi le dit-il ?) c’est l’interprétation.
Quand on a fini de rédiger toutes les parties du centre d’intérêt, on fait un bilan partiel appelé encore
conclusion partielle suivie d’une transition qui conduit vers le second centre d’intérêt. Le second centre
d’intérêt se rédige suivant la même démarche que le premier. Il faut sauter une ou deux lignes pour
entamer la conclusion.
3-La conclusion
C’est la fin du devoir, son schéma est le suivant
-Une synthèse : rappel des centres d’intérêt et ce qu’il convient de retenir.
-Le rappel des procédés littéraires les plus utilisées
-Ouverture : c’est le lieu de mettre en confrontation le texte avec d’autres textes ou d’autres auteurs.
CAS PRATIQUE
Avec sa tignasse pouilleuse, sa maigreur famélique, ses joues que les larmes dans le silence
funéraire des nuits ont creusé en profond et sinueux Sions, ses yeux exorbités, Mélédouman était
méconnaissable : un véritable cadavre ambulant.
Rebelle, mauvais esprit, on lui interdit de recevoir les visites de sa famille. Seule sa petite fille Ya
âgée d’à peine sept ans, fut toléré à ses cotés. Ce n’est qu’au septième jour de sa détention qu’on lui
permit de se laver. En effet, les gardes eux mêmes s’étouffaient à force de pincer leur nez pour éviter
101
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
de respirer la puanteur dégagée par la cellule de la vérité. Pour empester, elle empestait. Avec la
suffocante chaleur y montait une odeur irrespirable. Chaines aux pieds, menottes aux poignées ne
pouvant bouger Mélédouman était obliger de tout faire dans cette case hygiénique : selles et urines
dans un vieux sceau criblé de trous : une vraie passoire. Celui-ci au reste tenait lieu de tabouret et de
grabat. En effet, la cellule de la vérité qui, en fait, était celle de la mort, était tellement minuscule, et
basse que le prisonnier ne pouvait ni s’assoir ni rester debout, ni se coucher. Il était ainsi plié comme si
un invisible et lourd fardeau pesait tour à tour sur sa tête, ses épaules et son dos zébré par les fouets.
Les autres prisonniers qui avaient pour corvée quotidienne le nettoyage des lieux ne venaient plus.
L’une des sanctions prises contre ce mauvais génie était de laisser pourrir son cagibi. Cet objectif était
atteint au delà de tout espoir. Paradis des asticots géants, des grosses mouches prolifiques aux ailles
luisantes, qui faisaient un tapage d’enfer, la cellule de la vérité est un réduit on ne peut plus
repoussant. Il mérite bien son nom : ebissoa, que les Noirs ont donné aux prisons : maison de caca. On
voyait fourmiller dans le pagne de ce curieux condamné une armée révoltée de vermine : vers et poux,
puces, cafards, blattes organisaient perpétuellement un joyeux défilé militaire, accompagné bien sûr
par la fanfare de la colonie dynamique des mouches et des moustiques.
Jean-Marie ADIAFFI, La carte d’identité, éd. CEDA 1980
Vous étudierez ce texte sous la forme d’un commentaire composé. Vous insisterez particulièrement
sur la précision artistique avec laquelle l’auteur peint la cruauté du régime en place et la déchéance
du prisonnier. (Bac 2005)
I ANALYSE DU LIBELLE
*la précision artistique suppose les moyens littéraires utilisés par l’auteur pour montrer la cruauté du
régime et la déchéance du prisonnier.
I LE TEXTE
1- Observation du para-texte
Titre : la cellule
Auteur : Jean Marie Adiaffi
Œuvre source : La carte d’identité
Maison d’édition : CEDA
Date de parution : 1980
102
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sous idées entrées Que dit l’auteur Comment le dit-il ? pourquoi le dit-il ?
SIDD1 : Le champ lexical montre
Les brimades Le Les gardes ; dos zébré Champ lexical de la l’ampleur de la cruauté du
physiques lexique Mater ; fouets maltraitance physique
régime
infligées à en place
Mélédouman
103
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Nombreux sont les écrivains africains qui n’ont pu rester indifférents aux souffrances du nègre
pendant la période coloniale dont ils font un sévère procès. Jean Marie Adiaffi dans son œuvre La carte
d’identité parue aux éditions CEDA en 1980 ne s’écarte nullement de cette thématique. Dans la page à
commenter, c’est-à-dire le texte intitulé ‘’La cellule’’, sur un ton ironique il dénonce les conditions
désastreuses de détention de Mélédouman par le régime en place. En ce qui nous concerne, nous
étudierons la précision artistique dont il fait preuve dans la peinture de la cruauté du régime et la
déchéance du prisonnier.
Ce qui émeut dans ce texte, c’est bien entendu la précision artistique dont fait preuve Adiaffi pour
révéler la cruauté du régime en place. Cette méthode peu recommandable est perceptible en trois
points majeurs.
Tout d’abord, Mélédouman est objet de brimades de la part des bras séculiers de ce régime (les
gardes) qui semblent n’avoir qu’un seul matériel de travail ‘’les fouets’’. Ils ont ‘’zébré le dos’’ du
prisonnier. D’ailleurs, le lexique de maltraitance physique qui foisonne dans le texte le confirme :
‘’gardes’’ ‘’fouets’’ ‘’dos zébré’’ ‘’mater’’. Tout porte à croire dès lors que les autorités ont érigé la
séquestration et la torture en pratique légale, en mode de fonctionnement. Ainsi, la souffrance est le
lot quotidien de ce curieux condamné.
Aussi, comme si la douleur à lui infligé n’était pas assez, il sera privé de son droit fondamental : la
liberté. Une privation rendue observable à travers les marques de négation : ‘’ne peut s’asseoir, ni
rester debout, ni se coucher’’. On le voit clairement, le qualificatif de régime tortionnaire n’est pas
assez fort pour désigner ce régime qui non comptant de confisquer les libertés emprisonne dans des
conditions les plus exécrables.
De plus, à ce cauchemar s’ajoutent les conditions calamiteuses de détention où Mélédouman est
fait prisonnier. Un cadre funeste, hostile à la vie humaine. Nous avons pour preuve : ‘’odeur suffocante,
sale, maison de caca, puanteur’’ renforcés par la phrase déclarative : «Pour empester, elle empestait. »
Et le comble, c’est qu’il partage cette réclusion avec des pensionnaires indésirables pour qui c’est un
paradis : « paradis des asticots géants, grosses mouches prolifiques aux ailes luisantes, vers, poux,
puces, cafards, blattes, moustiques. » ces hyperboles, ces accumulations doublées d’ironie achèvent de
convaincre que Mélédouman est détenu dans une cellule insalubre.
Enfin, la monstruosité et le manque d’humanisme de cet extraordinaire régime se justifient par
l’absence des accessoires de survie dans la cellule. Mélédouman est obligé de faire « selle et urine dans
un vieux sceau criblé de trous » (L 10 à 11), sans oublier que celui-ci « tenait lieu de tabouret et de
grabat » (L 12). Tout ceci pour l’éprouver davantage.
A la lumière de ce qui précède, il ressort que la cruauté du régime est établie. Dès lors quel est son
impact sur le prisonnier ? S’en est-il- suivi une déchéance ?
Evidemment Mélédouman est déchu. Mieux, Mélédouman est dévalorisé. Et cela peut se constater à
deux niveaux.
D’entrée de jeu, sa forme physique est ruinée. Mélédouman n’est plus que l’ombre de lui-
même. Un tas d’ossement qui réalise l’exploit de se déplacer. Adiaffi le dit nettement aux lignes 1, 2, 3
« Avec sa tignasse pouilleuse, sa maigreur famélique, ses joues que les larmes dans le silence funéraire
des nuits ont creusé en profond et sinueux Sions, ses yeux exorbités, Mélédouman était
méconnaissable : un véritable cadavre ambulant. » de par ces accumulations à valeur dépréciative
l’auteur fait la peinture de la dégradation physique du prisonnier. Mélédouman est condamné
irrémédiablement à la mort.
Par ailleurs, La déchéance morale s’en est suivie. Elle est suggérée par l’emploi de la phrase
déclarative : « On voyait fourmiller dans le pagne de ce curieux condamné une armée révoltée de
vermine » L 23 à 26. Ainsi Mélédouman est impuissant face à l’hégémonie des vermines dans cette
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minuscule cellule dans laquelle il est transformé, où il attend impatiemment sa mort qui sera une sorte
de délivrance pour lui.
Au terme de notre analyse, nous pouvons dire avec Adiaffi que le régime en place est indéniablement
cruel. Cela a été perçu à travers les brimades infligées à Mélédouman, la privation de sa liberté et le
dénuement en matériel de sa cellule. Par ailleurs, l’auteur n’a pas manqué de ressortir la déchéance du
prisonnier qui se traduit par sa dévalorisation physique et morale. Cette analyse a été possible grâce à
l’emploi des champs lexicaux, des figures de style et des types de phrases. Pour notre part, nous
pouvons dire que l’auteur a su par tous ces moyens dénoncer les conditions désastreuses de détention
de Mélédouman. Par ce travail produit avec dextérité, Jean Marie Adiaffi se rapproche d’Ibrahim Ly qui
lui aussi a évoqué le thème de la prison dans son œuvre toile d’araignée
II ANALYSE DU LIBELLE
105
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Centre d’intérêt 1 : La célébration de l’Afrique avant la colonisation
Centre d’intérêt 2 : L’impact de la colonisation sur l’Afrique
LE TEXTE
2- Observation du para-texte
Titre : Celui qui a tout perdu
Auteur : David Diop
Œuvre source : coups de pilon
Maison d’édition : Présence africaine
Date de parution : 1967
Transition : De ce qui précède, il ressort que l’Afrique traditionnelle est une terre paradisiaque avec un
potentiel riche et varié. Mais quel est l’impact de la colonisation sur elle ?
106
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
de soleil……….ma case vide de sens. »
Comment le dit-il ? : Vers 11 à travers une ellipse ; Vers 12-13 phrase déclarative
Pourquoi le dit-il ? : l’auteur fait allusion à la tragédie qui se prépare avec la présence
des ténèbres qui s’abattent sur l’Afrique
Dans son texte, David Diop, sous des traits élogieux s’attarde sur la présentation de l’Afrique avant la
colonisation.
D’abord, il nous présente la femme africaine dont il magnifie la beauté. Pour lui elle est dotée de
qualités physiques exceptionnelles comme en témoigne les vers 2 et 3 « Et mes femmes
étaient…….sous la brise des soirs. » A travers cette comparaison, l’auteur fait le portrait laudateur de
la femme africaine dont le charme ne peut passer sous silence.
Ensuite, David Diop présente-t-il l’Afrique traditionnelle comme étant une terre paradisiaque.
Dans cette Afrique, tout est beau et paisible et la nature elle-même contribue à rendre son charme à
l’Afrique. On peut se référer aux personnifications contenues dans les vers 1 et 7 : « le soleil
riait ………dans ma case. » et « la lune….nos danses. » qui attestent que l’Afrique est une terre où se
célèbrent en toute quiétude les réjouissances en parfaite harmonie avec la nature et les astres.
Enfin, sur cette terre tout le monde a son lot de bonheur comme le signifie le vers 4 « Mes
enfants………fleur. » cette phrase déclarative traduit l’ivresse du bonheur et l’insouciance des enfants.
De même on pouvait après des journées de labeurs s’adonner les soirs en toute tranquillité à des
activités ludiques. Dans ce texte se trouvent les phrases nominales aux vers 8 à 10 : « le rythme……….de
liberté. » qui corroborent nos dires. A travers elles, l’auteur traduit la liberté et la joie de vivre dans
une belle Afrique. L’Afrique avant la colonisation est une terre paradisiaque avec un potentiel riche et
varié. Mais quel est l’impact de la colonisation sur cette terre ?
107
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SIDD1 : La rupture avec l’Afrique traditionnelle
SIDD2 : La perte identitaire de l’homme africain
En définitive, Diop jette un regard admiratif sur ce que fut l’Afrique traditionnelle avant de faire l’amer
constat de sa détérioration avec l’avènement de la colonisation. Dans un style simple et accessible il a
su capter l’attention sur les dérives de la colonisation. Le thème de la dénonciation du colonialisme
traité ainsi par Diop se rapproche des poèmes contenus dans Pigment de Léon Gontran Damas.
Le car tanguait sur le chemin abrupt comme s’il s’exécutait une danse macabre. Mais ces
mouvements saccadés n’ébranlaient ni l’attention, ni la conscience de Zango dont le regard, tel celui
d’un fauve en quête de sa pitance quotidienne, observait la pauvre nature sur laquelle s’était abattue
la folie destructrice de l’homme.
Ah, la guerre ! Pourquoi faut-il que les hommes en arrivent à ce stade d’animalité d’un autre
âge ? Pourquoi l’homme, être pensant par essence, ne dominerait-il pas ses instincts guerriers afin de
préserver la vie de ses semblables et la sienne ? Arbres desséchés, champs fantomatiques, animaux
squelettiques, cil blafard, soli affamé, vent coléreux… Tout semblait porter le deuil de cette funeste
entreprise ! Et lui, Zango, avait ajouté son grain de sel, et non des moindres, à cette folie générale.
Mais aujourd’hui, après plusieurs péripéties comme en recèlent les grandes palabres africaines, la
guerre était bel et bien terminée et il regagnait son village pour retrouver les siens.
Il pensa alors à sa mère, à l’émotion que cette chère tendre mère éprouverait quand elle le
verrait. Rien qu’à y penser il était tout ému ! Mais ce qui l’effrayait le plus c’était la réaction des
villageois. Il avait conscience qu’il ne serait pas le bien venu dans sa propre famille, à fortiori dans le
village. Mais où aller ? Il n’en avait aucune idée. Soukassa est le village qui l’a vu naître. Il y avait fait ses
premiers pas dans la vie. Et aujourd’hui plus que d’ordinaire, il avait besoin de cet endroit et de ses
habitants pour repartir dans la vie, après la douloureuse expérience de la guerre.
REDACTION DU DEVELOPPEMENT
108
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
qui est traversé par le remord, le désarroi, la désolation. La phrase exclamative : « Ah la guerre ! » L
5 et interrogative « pourquoi faut-il que les hommes en arrivent à ce stade d’animalité d’un autre
âge ? » L 5-6, « pourquoi l’homme être pensant par essence…… afin de préserver la vie de ses
semblables et la sienne ? » L 6-7 en sont les justifications parfaites. Il termine son examen de
conscience par : «tout semblait porter le deuil de cette funeste entreprise» qui est cette hyperbole qui
vient renforcer non seulement le chaos dû à la guerre mais aussi l’état d’âme de Zongo.
Deuxièmement, le personnage regrette son acte car : «lui Zongo avait ajouté son grain de sel et
non des moindres à cette folie généralisée» Par cette déclaration, Zongo reconnaît sa forfaiture, il
avoue sa culpabilité.
Troisièmement, Zongo craint son retour au bercail parce qu’ «il avait conscience qu’il ne serait
pas le bienvenu dans sa famille, à fortiori dans le village» et « ce qui l’effrayait le plus, c’était la réaction
des villageois » c’est pourquoi « son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine » C’était l’occasion pour
Zongo de comprendre L 18-19 : «qu’en tout voyage la difficulté n’est pas de partir mais de revenir au
bercail, surtout quand on a été enfant soldat comme lui» Ces longues phrases ci-dessus exploités
mettent en évidence l’appréhension de Zongo, de son retour parmi les siens car il est conscient qu’il
sera traité comme un paria d’où la peur qu’il ressent.
Au total, Zongo dans son introspection prend conscience des actes ignobles posés pendant la
guerre. Et c’est cette prise de conscience qui l’emmènera à mesurer l’absurdité de la guerre.
(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)
Rien n’était si beau, si leste, si brillant si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les
fifres, les hauts-bois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en
enfer. Les canons renversèrent d’abord à peu près six milles hommes de chaque côté; ensuite, la
mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix milles coquins qui en infectaient la
surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de quelques milliers d’hommes. Le tout pouvait
bien se monter à une trentaine de milles âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha
du mieux qu’il put pendant cette boucherie héroïque.
Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te deum, chacun dans son camp, il prit le
parti d’aller raisonner ailleurs des effets des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de
mourants, et gagna d’abord un village voisin, il était en cendre: c’était un village Abare que les Bulgares
avait brulé, selon les lois du droit public. Ici, des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs
femmes égorgées qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes; là des filles éventrées après
avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros, rendaient leurs derniers soupirs; d’autres, à demi
brûlés, criaient qu’on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à
côté de bras et de jambes coupés.
Candide s’enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des bulgares, et les héros
abare l’avaient traité de même. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants ou à travers
des ruines arriva enfin hors du théâtre de la guerre.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé, vous pourrez montrer par exemple comment
voltaire tourne en dérision la stupidité humaine et dénonce les atrocités de la guerre.
109
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
REDACTION DU DEVELOPPEMENT
La stupidité humaine c’est le manque de sagesse des hommes, c’est leur absence de clairvoyance qui
les pousse à poser des actes de sottises tout en croyant bien agir. Cette stupidité s’articule autour de
trois éléments majeurs.
D’abord, l’on constate avec tristesse que l’homme qui est censé être sage utilise son intelligence
et son habileté à organiser minutieusement des guerres qui engendre des tueries massives. Cela est
perceptible à travers la répétition de l’adverbe d’intensité ‘’si’’ et l’accumulation d’adjectifs qualificatifs
exprimant la splendeur en ces termes « si beau ; si leste ; si bien ordonné que les deux armées ».
Toujours dans cette même veine nous notons clairement l’opposition lexicale entre deux groupes
d’instruments. Nous avons d’une part les instruments de musique source de joie qui sont : « les
trompettes, les filtres, les hautbois » et d’autre part ceux de la guerre, source de tristesse et de mort
symbolisés par ‘’les canons’’. Cette opposition lexicale met en évidence la stupidité des hommes qui
courent vers leur propre mort comme s’ils allaient à une fête.
Ensuite, la stupidité humaine se trouve renforcée par la légalisation des guerres à travers des lois.
Nous voulons pour preuve la phrase déclarative : « c’était un village Abare que les Bulgares avaient
brûlé selon les droits publiques ». Cette phrase met en évidence l’absurdité de la part des hommes qui
votent légitimement des lois de la guerre pour des effets dévastateurs.
Enfin, l’intrépidité des hommes vient confirmer le manque de sagesse comme le révèle l’attitude
de « candide qui tremblait comme un philosophe qui tremblait pendant cette boucherie héroïque » et
celle des « deux rais qui faisaient chanter des Te Deum, chacun dans son camp. » Nous avons
respectivement une comparaison doublée d’ironie et une phrase déclarative au travers desquelles
Voltaire tourne en dérision la sérénité aveugle et suicidaire des soldats fortement persuadés d’agir
dans le bon sens.
Au regard de ce qui précède, nous constatons que l’attitude des hommes pendant cette guerre justifie
cette stupidité qui occasionnera des atrocités pendant la bataille.
Le crépuscule était venu. Une clarté louche flottait au-dessus de la nappe limoneuse. Le ciel pâle avait
l’air d’un drap blanc jeté sur la terre. Au loin, des fumées traînaient. Tout se brouillait, c’était une fin de
jour épouvantée s’éteignant dans une nuit de mort. Et pas de bruit humain, rien que le ronflement de
cette mer élargie à l’infini, rien que les beuglements et les hennissements des bêtes.
« Mon Dieu ! Mon Dieu ! » Répétaient à demi-voix les femmes, comme si elles avaient craint de parler
tout haut.
Un craquement terrible leur coupa la parole. Les bêtes furieuses venaient d’enfoncer les portes des
étables. Elles passèrent dans les flots jaunes, roulées, emportées par le courant. Les moutons étaient
charriés comme des feuilles mortes, en bande, tournoyaient au milieu des moutons. Les vaches et les
chevaux luttaient marchaient, puis perdaient pied. Notre grand cheval gris surtout ne voulait pas
mourir ; il se cabrait, tendait le cou, soufflait avec un bruit de forge ; mais les eaux acharnées le prirent
à la croupe, et nous le vîmes abattu, s’abandonner.
Alors, nous poussâmes nos cris. Cela nous vint à la gorge, malgré nous. Nous avions besoin de crier. Les
mains tendues vers tous ces chères bêtes qui s’en allaient, nous nous lamentions, sans nous entendre
110
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
les uns les autres, jetant au-dehors les pleurs et les sanglots que nous avions contenus jusque-là. Ah !
C’était bien la ruine ! Les récoltes perdues, le bétail noyé, la fortune changée en quelques heures ! Dieu
n’était pas juste ; nous ne lui avons rien fait et il nous reprenait tout. Je montrai du point l’horizon. Je
parlai de notre promenade de l’après-midi, de ces prairies, de ces blés, de ces vignes, que nous avions
trouvé si pleins de promesses. Tout cela mentait donc ? Le bonheur mentait. Le soleil mentait, quand
il se couchait si doux et si calme, au milieu de la grande sérénité du soir.
L’Inondation, Emile Zola 1882
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez par exemple comment l’auteur
exprime la tragédie vécue par les paysans et leurs réactions face à ce désastre.
REDACTION DU DEVELOPPEMENT
Emile Zola Dans ce passage peint la tragédie des paysans en trois points.
D’entré de jeu, il évoque la destruction de l’environnement par l’emploi de l’hyperbole : « et pas
un bruit, rien que le ronflement de cette mer élargie » renforcée par des phrases déclaratives : « le
crépuscule était venu» ; « tout se brouillait, c’était une fin de jour épouvantée s’éteignant dans une
nuit de morts» qui suggère un mauvais temps, un changement brusque du climat ; ce qui présage
d’une menace imminente qui vient troubler l’atmosphère de quiétude.
En outre, l’auteur évoque les dégâts matériels causés par la forte pluie perceptible par la
comparaison : « les moutons étaient charriés comme des feuilles mortes. » A travers ce procédé il
montre la grande perte du patrimoine des paysans engendrant leur ruine et leur pauvreté. Cette
situation de précarité les conduit à la famine et à la mort.
Par ailleurs, l’écrivain français souligne avec regret la perte en vie humaine et animale. Nous
voulons pour preuve l’utilisation de l’euphémisme : « s’abandonner » et de la phrase déclarative :
« notre grand cheval gris surtout ne voulait pas mourir. » pour exprimer l’omniprésence de la mort et
une atmosphère mortifère.
De ce qui précède, nous notons le calvaire vécu par les paysans laissant apparaître leurs réactions…
(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)
Kéléra les yeux humides de joie avait suivi la remise de la médaille à son mari. Quand le Blanc sera la
main de Méka, elle crut que son cœur s’arrêterait.
-Voilà quelqu’un ! disait-on autour d’elle. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de grand homme à Doum
-Moi je dis qu’on aurait mieux fait de l’habiller de médaille ! avait lancé une mauvaise langue. Cela
aurait été un peu plus juste ! Il a bien perdu ses terres et ses fils pour ça…
C’était la fausse note qui avait douché l’enthousiasme de Kéléra. Elle comprit que sa douleur était
encore vivace et que rien ne la consolerait jamais de la perte de ses fils. Elle dénoua son foulard et se
l’enfonça dans la bouche pour ne pas crier.
-Qu’est-il arrivé à cette vieille femme ? demanda quelqu’un ? A-t-elle une douleur quelque part ?
Une femme lui pris les épaules. Kéléra se mit à pleurer de toutes ses larmes sur l’épaule de la femme
qui se mit à pleurer avec elle. Les hommes détournèrent les yeux.
-Bon Dieu! Que peut bien avoir cette vieille femme demanda-t-on encore ?
111
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Kéléra sentit la boule qui lui était monté à la gorge fondre au fur et à mesure qu’elle pleurait. Quand
elle ne le sentit plus, elle remercia la femme qui l’avait soutenue. Puis elle se jucha sur les orteils pour
regarder la cours où s’achevait le défilé. Elle vit son mari, le crâne, luisant au soleil, sourire bêtement
au chef des Blancs. Elle eut peur d’elle-même et se frotta encore les yeux pour regarder encore Méka.
Les commissures de ses lèvres s’abaissèrent en une moue méprisante. Elle se fraya un passage jusqu’à
un jeune homme dégingandé à qui elle sera la main. Celui-ci complètement interloqué la regarda,
bouche ouverte.
-C’est toi qui a parle tout à l’heure, lui dit-elle. Merci, c’est le Saint Esprit qui a parlé par ta bouche.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez par exemple comment
l’auteur décrit Méka dans l’attente de sa médaille de même que foule.
REDACTION DU DEVELOPPEMENT
Ferdinand Oyono nous plonge dans l’univers de Méka qui dans l’attente d’une médaille ne reculera
devant aucune adversité à même de le déshonorer.
D’abord, Méka prouve son courage en opposant une résistance à la nature. Il fait fi des ardents
rayons solaires comme en témoigne les L1 : «il faisait chaud» et L11 « Méka était en rage » Ces phrases
déclaratives traduisent la volonté de Méka de braver le soleil pour atteindre son objectif.
Ensuite, durant cette attente Méka est victime d’une atroce souffrance physique qu’il tente
d’ignorer comme l’atteste la phrase déclarative à la forme négative : « il ne les avait presque pas
ressenti »L3. Elle confirme la douleur qui a anesthésié les pieds de Méka. En plus de ses pieds devenus
insensibles, le reste de son corps était comme torturé. A travers la L 13 : « d’abord son cou raide qui se
fatigue » et les L 18 à 19 « il essaya de bouger…. Colonne vertébrale » l’on perçoit aisément le champ
lexical de la souffrance. Méka souffre le martyr. Aussi fait-il preuve de stoïcisme face à cette douleur
lancinante qui traverse tout son corps comme le révèle la phrase déclarative à la L 23 « il sera les dents
un peu plus fort ».
Enfin, Méka pour préserver l’honneur de sa lignée ignore la souffrance morale qui le ronge à
travers cette focalisation zéro à la L15 et 17 « il commença à se demander… chef des blancs ». Le
narrateur montre Méka dans un moment de doute à cause de la douleur qu’il ressent mais ce dernier
n’est guère près à abdiquer. Il est obstiné, déterminé à préserver l’honneur et la dignité de sa lignée
comme l’atteste les phrases déclaratives aux L23 « il essaya de s’imaginer…. Qu’il éprouvait » et L29
« je n’avais pas crié…. Ne crie jamais. »
En dépit de sa détermination, une atmosphère plutôt pathétique se dégage de la longue attente de
Méka.
(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)
112
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES MODELES D’INTRODUCTION DE DEVOIRS DE COMMENTAIRE
113
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
deux axes à savoir l’analyse particulière des différentes manifestations et la présence permanente de la
transformation et du changement.
-Moi, je m’appelle Zakpa-Djéhi. Je suis natif du centre Ouest et mon nom Zakpa-Djéhi, rébarbatif nul
doute, est un nom original, proverbial. Il signifie « l’intrépide ». Vous êtes donc averti. Que ce qui
adviendra, ne vous surprenne pas. Dans ce lycée, je suis professeur certifié de philosophie. J’enseigne
la pensée de Kant, de Montesquieu, de Karl Marx ou Hegel aux élèves depuis vingt ans. Au nom de
mon honneur, je reconnais avoir extorqué de l’argent à un grand nombre d’élèves de ce lycée. Je le fais
tous les jours et chaque année. Qu’est-ce que ça fait si on est gauche et véreux dans ce pays ? Tel père,
tel fils.
Des rires fusèrent de l’auditoire…
-Moi, moi seulement je n’ai pas honte de pratiquer le commerce des notes dans ce lycée. S’il y en avait
plus, je le ferais toujours. J’en suis d’ailleurs fier.
L’envoyé du ministre qui pensait se trouver sur une autre planète, hébété par le manque de courtoisie
du professeur, eut la hardiesse qu’il n’imaginait en être un jour capable d’écouter avec patience ce
qu’il considérait comme les élucubrations de ce professeur de philosophie qui semblait marchander
vainement sur l’apologie de vice. Déçu, il demanda
-Monsieur Zakpa-Djéhi, pourquoi êtes-vous fier d’une telle immoralité ?
Cette question n’était autre qu’une question émeutière. Le pauvre professeur de philosophie tiqua.
Son visage se renfrogna…
-Vous me surprenez Monsieur l’envoyé du ministre. Avez-vous demandé une fois aux professeurs
d’université pourquoi est-ce qu’ils marchandent sans pudeur aux étudiants, les cours pour lesquels ils
sont payés par l’Etat ?... Que fait le gouvernement auquel vous appartenez face aux rackets ciblés des
policiers, gendarmes ou douaniers sur les pauvres usagers de la route ?... Nous trouvons inimaginable
que l’envoyé de ceux qui détournent les deniers publics, vienne traiter de voleurs ceux qui ont eu le
génie de les imiter, simplement, c’est ridicule.
Un applaudissement nourri se fit entendre…
-De même que les agents des impôts, du trésor, de la douane ont des primes colossales qui triomphent
de nos salaires mensuels, de même que les médecins et autres auxiliaires de la santé disposent
impunément des produits pharmaceutiques que l’Etat octroie aux indigents, de même les professeurs
de lycée ne sont riches que de leurs pimpantes et extravagantes lycéennes. Qu’on ne nous en veuille
pas pour ça !
114
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Les rires fusaient un peu partout dans la salle. Ce fut un autre applaudissement nourri produit par
l’auditoire. L’envoyé du ministre s’énerva.
La lycienne, Mathurin Goli Bi Irié.
Dans un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur rend compte du comportement
de Zakpa-Djéhi et partant les tares qui minent la société.
Centre d’intérêt 1 : Le comportement de Zakpa-Djéhi
SIDD1 : le manque de courtoisie de Zakpa-Djéhi
SIDD2 : Zakpa-Djéhi, un enseignant immoral
Centre d’intérêt 2 : Les tares qui minent la société.
SIDD1 : les dysfonctionnements de l’école
SIDD2 : le manque de conscience professionnelle chez les agents du service publique.
La construction du barrage
(L’envoyé du gouvernement en l’occurrence le sous-préfet foule le sol d’un village Agni pour annoncer aux villageois la
construction d’un barrage. Cette construction exige leur départ du site qu’ils occupent jusqu’alors. Les villageois s’opposent.)
115
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SOUS-PREFET : Je devais en principe réunir tout le village pour lui parler. Mais je n’en ai pas le temps.
Aujourd’hui c’est samedi et j’ai droit au week-end. D’ailleurs tu es là pour ça chef. Le rôle du chef de
village c’est de servir de canal entre l’autorité et la masse
ANOUGBA : Nous sommes très inquiets, Commandant. Jusqu’ici nous avons appris la chose par un
jeune villageois qui est revenu de la ville. Mais ses explications sont plutôt confuses. Ton arrivée nous
soulage.
SOUS-PREFET : Je suis venu précisément pour ça, sinon…
N’DA : Il paraît que le fleuve va couler en envers ?
SOUS-PREFET : J’ai horreur qu’on me coupe la parole, vieux. Ouvrez donc les oreilles et écoutez.
C’est évidemment une affaire importante qui m’amène ici, sinon qu’est-ce que je serais venu chercher
dans ce village perdu, un samedi encore ? Bon je suis venu vous apprendre que le gouvernement a
décidé la construction d’un barrage dans votre région. Ça sera une immense réalisation qui peut sortir la
région de son sous-développement.
NIANGO : c’est quoi le développement ?
SOUS-PREFET : Mais c’est… c’est… enfin, c’est trop compliqué à vous expliquer. Vous ne pouvez
pas comprendre. Ce qui est sûr, c’est que vous êtes sous-développé…
N’DA : Comment vit le développé ?
SOUS-PREFET : il roule en voiture climatisé, mange de la salade à table et…
N’DA : Je ne mangerai jamais des herbes crues, je ne suis pas un mouton.
SOUS-PREFET : ça suffit, je ne suis pas là pour jouer la comédie et faire rire des imbéciles. Je parlais
du barrage.
ANOUGBA : Parlons du barrage. Commandant, nous aimerions savoir ce que c’est qu’un barrage.
SOUS-PREFET : Un barrage est un barrage, on ne peut l’appeler autrement. De toute façon cette
histoire vous intéresse dans la mesure où vous devrez partir.
NIANGO : Nous devons partir, comment ?
SOUS-PREFET : Oui, vous allez quitter ce village…
ANOUGBA : Commandant, peut-être vaut-il mieux dire au gouvernement dès maintenant que nous ne
pourrons pas partir, que nous ne pouvons pas abandonner nos morts ici. Non, nous ne partirons pas. Les
morts et les génies nous aideront.
SOUS-PREFET : les morts sont morts, voyons ! Quant aux génies, les ingénieurs les mettront en
bouteilles s’ils les gênent dans leurs travaux.
Le respect des morts, Amadou Koné.
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment le dramaturge présente
les villageois ainsi que le sous-préfet.
Centre d’intérêt1 : présentation des villageois
SID1 : Des citoyens ignorants
SID2 : Des individus récalcitrants, irréductibles
Centre d’intérêt2 : présentation du sous-préfet
SID1 : Une autorité désinvolte
SID2 : Un individu agressif
116
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
BACOULOU : Ne les écoute pas. Vouloir être riche, célèbre, c’est toujours se mettre en dehors des
règles, refuser de faire la queue dans la vie, être hors ligne, hors série. Au masque que tu as choisi, il
faudrait sacrifier chaque année vingt personnes.
NAHOUBOU : De ma famille ?
BACOULOU : Plus besoin que le sang à verser soit de ta famille ; l’essentiel est qu’il soit du sang humain
qui parle, qui hurle…Du sang qui bouillonne comme un volcan, du sang qui gronde comme le tonnerre
(tonnerre.)
NAHOUBOU : Du sang, toujours du sang, partout du sang ! Sur les routes, sur les mains, dans les villes…
des graves, des ruisseaux, des fleuves… des rouleaux de sang ! Tout autour de moi prend couleur de
sang. Mes nuits prennent couleur de sang ! (coups de feu, cris, râles)
BACOULOU : Le pouvoir rarement procure le sommeil. Continuons. Aux quatre coins de la maison, il
faudra faire enterrer vivant quatre hommes, la tête vers l’extérieur, la bouche ouverte. Ils chanteront
ta gloire.
NAHOUBOU : Ma gloire ; ici et là, chez les vivants et les morts.
BACOULOU : A un carrefour, à midi et à minuit, tu lâcheras aux quatre points cardinaux quatre pigeons
verts, quatre coqs rouges, quatre coqs blancs… ils seront nuit et jours les chantres de ta gloire (il
prépare de la mixture, les crânes servent de gobelets). Bois… pas de grimaces… le pouvoir est sans
grimace. Il est toujours ce qu’il est, ce qu’il veut être… Bois… Que l’amour s’attache à ses pas. Que le
respect s’attache à ses pas. Bois ! Qu’il soit craint partout où tu poseras les pieds. Et que partout où il
se présentera éclate la victoire…
LES VOIX : Il a tué sa mère ! Il a tué son frère !
NAHOUBOU : Taisez-vous !
BACOULOU : Ah ! Tu as bu dans les crânes de ta mère et de ton frère…tu as bu leur sang, de ton sang.
Désormais tu ne boiras plus que dans les crânes humains. Ton festin sera un festin de rêve humain, de
chants humains…
117
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
mot Frère d’une voix douce et tranquille, nous ne sommes pas ici pour nous disputer. Nous avons
décidé d’élire un président ou une présidente. Faisons-le sans attendre. « Oui, oui disent plusieurs voix
ensemble ; élisons un président. C’est lui qui ira trouver le maître quand les enfants nous écrivent trop
mal ». « Ah, vous avez raison, dit le mot « Cheval », vous avez bien raison. Moi par exemple, je tremble
quand les enfants me mettent au pluriel ; un cheval, des chev… C’est affreux ». « Moi, c’est la même
chose, dit le mot « Journal ». Et moi, dit le verbe « Etre ». Si vous saviez comment ils m’écrivent ! C’est
épouvantable. Allons, allons dit le mot « Bonté » ? Il faut comprendre que ce sont les écoliers. C’est
difficile pour eux, il faut leur répéter les choses. « Dépêchons-nous, dit le mot Montre », élisons un
président.
Qui veut être président ?
« Moi, cria tout à coup le mot Fer ». Je suis grand et fort, j’ai de bons poings. Qui vote pour moi ? ».
« Attendez, ajouta le mot Or ». Voyez mes cheveux, mes vêtements je brille, j’étincelle de tous côtés.
Je suis le mot le plus aimé ». Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai », dit une voix tranquille. C’était un mot
au corps arrondi qui parlait. C’était le mot cœur. « Ne suis-je pas le plus aimé ?, demande le mot Or ».
Mais si !, tous ceux qui veulent devenir riche m’adorent. « Non, dit le mot cœur, le plus aimé le voilà ».
Et il montre un mot vêtu de tissus légers, avec des yeux couleur de soleil ». C’est le plus jolie et le plus
doux ». Le silence se fit dans la salle.
Mes amis les mots, écoutez-moi bien. Je crois que j’ai trouvé le mot qu’il nous faut comme
président. C’est celui que tout le monde aime. C’est un mot de quatre lettres seulement, et contient le
mot Amour, il contient le mot Union : « c’est le mot Paix, crièrent beaucoup de voix. Oui le mot Paix
sera président »
Le mariage du siècle
SOPIE rêvait d’un mariage grandiose comme elle en avait vu dans les feuilletons télévisés. Pour cela,
elle requît auprès de son banquier un prêt pour l’achat d’une maison. Au fait, c’était le prétexte tout
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
trouvé pour faciliter l’octroie d’un crédit substantiel car elle était la pièce maîtresse du financement de
la cérémonie. Après les démarches administratives, elle partit dans une célèbre ville européenne dont
les couturiers étaient reconnus pour leur professionnalisme. Faisant le tour de réputées magasins, elle
finit par choisir une impressionnante robe blanche digne d’une princesse assortie de scintillantes
chaussures de marque prestigieuse. Pour son « triste musicien » non habitué aux costumes, elle prit
rien que pour la circonstance un smoking lustré accompagné d’un nœud papillon. « Le mariage a lieu
une seule fois dans la vie d’une femme » se disait-elle intérieurement. C’est pourquoi elle pesait de
tout son poids pour une éclatante apothéose. De retour de son périple, elle prit soin de payer à
l’avance les frais de réservation de l’hôtel trois étoiles pour la nuit de noces et la salle de banquet pour
de nombreux convives tirés sur le volet parmi parents, amis et connaissances. L’animation était de la
responsabilité du groupe musical de son homme. Elle ne voulait pas de ratés. Aussi prit-elle la
précaution de louer les services de gendarmes motorisés afin d’éviter le piège des insupportables
embouteillages d’une ville en pleine expansion. Puis vint le jour tant attendu qu’elle appelait elle-
même ‘’le jour de mon jour’’. C’était un samedi après midi sous un soleil de plomb. La veille, son
concubin voulant ensevelir une fois pour toute sa vie de célibataire, passa la nuit chez ses amis en y
apportant ses vêtements d’apparat. Il promit la rejoindre dans la limousine affectée à cet effet.
Rendez-vous fut prit à quatorze heures à la mairie. Le maire avait tenu à officialisé lui-même l’union
suite à l’insistance d’un homme politique de haut rang ami des concubins.
Maintenant, elle était fin prête attendant bonnement son homme mais avec anxiété l’heure fatidique.
Mal lui en prit car c’était elle qui devait être accueillie selon les règles protocolaires par l’élu de son
cœur et non le contraire. Subitement voyant l’heure de passage si proche, elle s’inquiéta à juste titre
du retard de son prince charmant. A l’évidence, les commérages en faisaient déjà leurs choux gras.
Etait-ce le signe précurseur d’une folle après midi ? Elle n’osa même pas penser un seul instant à une
situation catastrophique. Mais toujours était-il qu’à l’heure indiquée pour le début du mariage, le
« triste musicien » ne répondit pas à l’appel. Pour faire patienter les nombreux invités, le maire célébra
deux mariages qui étaient prévus bien plus tard. Une heure après, l’impatience se lisait manifestement
sur le visage du maire et de l’assistance. SOPIE pensa à une plaisanterie. Et si c’était un cauchemar ? Et
fit sienne le l’adage: « on ne dure pas longtemps dans un mauvais rêve » alors elle tressauta ne sachant
où donner de la tête puis tenta de joindre son homme au téléphone. Ni lui, ni ses fidèles compagnons
ne répondirent. La salle se vida petit à petit et l’officier de l’Etat-civil excédé, ajourna la cérémonie puis
se retira. L’humiliation était à son comble et les commentaires fusaient de partout. Ne tenant plus sur
ses pieds, elle perdit connaissance et se retrouva au service des urgences d’une clinique. Après une
thérapie de choc, elle reprit des forces et rentra chez elle. Cependant, elle avait encore terriblement du
mal à accepter ce qui lui était arrivé. Alors qu’elle était restée toute seule dans sa chambre, elle avala
une impressionnante substance médicamenteuse. Cette fois elle n’échappa de justesse à la mort que
grâce à la diligente et énergétique intervention des médecins qui durent déployer un trésor de génie
pour la sauver.
Le cure-dent ‘’Gouro’’, Germain ZAMBLE BI
Vous ferez de ce texte un commentaire composé dans lequel vous présenterez les actes d’une
passion amoureuse aboutissant à une tragédie.
Centre d’intérêt 1 : les actes d’une passion amoureuse
SIDD 1 : les dépenses excessives de SOPIE / SIDD 2 : La longue attente de SOPIE
Centre d’intérêt 2 : la tragédie
SIDD 1 : l’humiliation de SOPIE / SIDD 2 : le drame
Un procès pour avoir aimé
-Tu ne veux pas dire pourquoi tu l’as aimé ? Si tu as été courageuse à lui écrire, sois aussi brave,
héroïque à me répondre.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Davantage, apeuré par divers rudoiements, elle s’affola et se mit à bégayer.
-Je suis…je suis tombée …
-Tu es tombée où ?
-Non ! Ce n’est pas ça.
-Mais quoi ?
-Je suis…tom…bée a-mou-reuse de lui.
-Tu dis quoi ? Et tu me réponds de manière écervelée.
Ici, ce n’est pas chez ton père ni chez ta mère. Ne sais-tu pas que je suis monsieur le proviseur ?
Regarde-moi cette vermine ! Tu n’as pas honte d’avouer publiquement que tu aimes celui qui
t’enseigne. Que tu es impolie ! Comment peux-tu aimer un professeur ? Pourquoi as-tu voulu aimer
celui qui te donne le savoir ? Ridicule ! On verra, on verra. Ici où nous sommes s’appelle le lycée. Qui
dit ‘’lycée’’ dit ‘’temple du savoir’’ dit ‘’étude’’ dit ‘’culture’’ dit ‘’connaissance’’ et non amour. Mireille
à la voix encore enveloppée par la peur, montra à l’assemblée qu’elle pouvait être une élève canaille et
plus récalcitrante si la situation lui demandait de l’être. Soucieuse de son sort, elle préféra se défendre
avant que ne tombe la sentence qui brulait les lèvres des décideurs. Mue par un sursaut d’orgueil, elle
racla la gorge, quitta là où elle était, décroisa ses bras, fit quelques pas vers le bureau du proviseur et
pour la première fois, leva la voix, ignorant de façon consciente, la majesté des monarques des lieux
qui la rouaient de questions.
-Monsieur le proviseur, qu’ai-je fais ? Pourquoi vous insultez mes parents ?
Les censeurs d’en face se saisirent entre les mains, leurs mains, leur tête et jetèrent des regards vers le
proviseur qui ruminait de colère. Et Mireille Koukougnon Ozoua, tel un prédateur sur sa proie, continua
sereinement à parler.
-Aimer, aimer. Qui n’aime pas ? Qui n’a jamais aimé ? Y a-t-il crime en la matière ? Etes-vous sûre que
je suis la seule personne à parler d’amour dans un lycée ?
Professeurs, censeurs, proviseur et autres agents administratifs bougeaient dans leurs sièges moelleux.
Les uns rotaient, d’autres baillaient ou murmuraient. Le proviseur dodelinait de sa tête et s’explosa.
-Quelle effronterie ! C’est à moi que tu parles ainsi ? Ah ! Que les lycéennes de notre époque sont
toutes dévergondées !
-C’est ça l’émancipation ? Grogna l’un des censeurs. Monsieur le proviseur, ajouta-t-il, il y a plus de
vingt ans que je suis censeur. De ma mémoire de subalterne, une telle élève effrontée, indisciplinée,
amoureuse et téméraire, je n’en ai pas souvenance. Je suis à ma première expérience. C’est un cas
rarissime dans ce lycée. Mireille est sadique. Il faut qu’elle soit blâmée. Si c’est possible, qu’on la fasse
disparaître de ce lycée. Mireille ayant entendu ces mots, devint hystérique. Trépignant de colère, elle
claqua bruyamment ses doigts et poussa un cri de détresse ‘’Gnianwa’’. Le proviseur qui suivait ses
différents gestes, enrichit la décision du censeur ‘’Voyez comment elle nous parle. Elle est impolie. Elle
est effrontée. Ça confirme son exclusion’’
La lycienne, Mathurin Goli Bi Irié.
Faisant de ce texte un commentaire composé, vous montrerez comment à travers l’évocation de
l’attitude de Mireille l’auteur révèle les abus des autorités du lycée.
Centre d’intérêt 1 : l’attitude de Mireille
SIDD1 : une élève apeurée
SIDD2 : une élève révoltée
Centre d’intérêt 1 : les abus des autorités du lycée
SIDD1: Les injures à l’endroit de Mireille / SIDD2 : l’exclusion sans sursis de Mireille
Ebinto et Muriel
Nous écoutions la nuit avec ses bruits sourds et amortis, admirions sa beauté froide.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
-Ebinto comme la nuit est belle !
-Oui, Muriel, belle comme toi.
Ce fut à cet instant précis que, poussé par je ne sais quelle force, j’enveloppai la jeune fille dans mes
bras, et l’attirai à moi. Elle fut surprise par mon mouvement brusque et se raidit, mais il était trop tard.
Je l’avais déjà enlacée et mes lèvres s’étaient posées sur celles frémissantes de Muriel. Et je sentis
faiblir la résistance de la jeune fille. Elle finit par s’abandonner complètement à mon étreinte
passionnée. Son corps se blottit mollement contre le mien et je sentis sa chaleur, je respirai son parfum.
Doucement, elle me repoussa et se couvrit le visage de ses deux mains. Je les pris de dessus son visage.
Des larmes coulaient de ses beaux yeux et roulaient sur ses joues. Qui eût dit que Muriel, si forte, si
maîtresse d’elle-même, était si sensible, si faible !...
Ce matin là, j’avais la situation bien en main et je voulais aller jusqu’au bout en profitant du trouble de
la jeune fille.
-Je sais, Muriel, beaucoup de choses nous séparent. Je suis bien pauvre mais je me sens la force de te
protéger, de t’aimer sincèrement et de te rendre heureuse. Evidemment je ne te promets pas une
Mercedes comme cadeau de noce, mais grâce à mon travail nous arriverons à avoir un niveau de vie
moyen.
Je m’étais assis auprès d’elle et je caressais affectueusement sa tête. Elle avait cessé de pleurer.
Comme une petite file, elle se taisait et essayait de contrôler son cœur qui battait précipitamment. Elle
releva sa tête et croisa mon regard.
-Ebinto, me dit-elle, pourrais-tu vivre heureux avec moi sachant que chaque mot d’amour que je te
dirai ne sors pas volontairement de mon cœur, que je ne t’aime pas aussi profondément que toi tu
m’aimes ?
-Tu m’aimeras, Muriel. Tu apprendras à m’aimer, j’en suis certain.
-Sais-tu Ebinto que nous jouons là notre vie ?
-Ma vie est déjà jouée. Mais, dis-moi, veux-tu devenir ma femme quand nous aurons fini nos études ?
Elle réfléchi un court instant et parla d’une voix lasse.
-Je suis troublé, laisse-moi plus clair en moi-même. Je vais réfléchir sérieusement. Pendant les vacances
je t’écrirai.
Elle se leva et me tendit lentement la main.
Les Frasques d’Ebinto, Amadou Koné
Vous ferez de ce texte un commentaire composé dans lequel vous montrerez les atouts et les limites
d’Ebinto dans la cours qu’il fait à Muriel.
Centre d’intérêt 1 : Les atouts d'Ebinto
SID1 : Ebinto, un admirateur audacieux
SID2 : Ebinto, un courtisan éloquent
Centre d’intérêt 1 : Les limites d'Ebinto
SID1 : Le rang social d’Ebinto
SID2 : Le caractère indécis de Muriel
Nuit du péché
(EBINTO et Monique sans trop se soucier passe à l’acte sexuel. Cet acte entraina une grossesse, puis l’arrêt de leurs études
pour aboutir plus tard à un couple précoce misérable. Chose qu’EBINTO appelle drame). Lisons.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Dès qu’elle était libre, elle venait me trouver où que je fusse. Sa présence à côté de moi me consolait
de mon ennui. J’étais toujours content de l’avoir avec moi. Quant à son père, il ne voyait aucun
inconvénient à ce que sa fille me fréquentât. Et ce fut peut-être cette grande liberté que nous avions à
être ensemble qui fut le début de notre drame.
Une nuit, je m’étais mis à lire dans mon lit et avais fini par m’endormir sans fermer ma porte.
Brusquement je sentis une tape sur l’épaule.
-EBIN, lève-toi. Il se fait tard.
Je reconnus la voix de Monique. Péniblement, je me mis sur mon séant : tout était calme et la ville était
endormit.
-il est minuit, me précisa Monique. Je reviens du cinéma expliqua-t-elle. Tu étais fatigué et je n’ai pas
voulu te déranger. J’y suis allée seule. Je rentre comme ça et j’ai vu ta porte ouverte. Je t’ai réveillé
pour que tu la fermes.
Je ne disais rien. Je regardais Monique. Elle était troublée par mon regard fixe et ardent.
-Quelle idée de dormir la porte ouverte ! Tu n’as pas peur des voleurs ?
Elle n’eut aucune réponse. J’étais trop absorbé par la contemplation de la jeune fille pour prêter oreille
à ce qu’elle disait. J’admirais Monique dans sa robe de toile blanche et légère qui épousait son corps.
Ce soir là j’ai trouvé mon amie belle et désirable. Ô, Monique, j’avais eu envie de toi. Il avait suffi que je
te dise « viens » et tu étais venue dans mes bras. Simplement tu t’étais donné à moi et pendant que je
jouissais de toi, aucune idée de mon crime ne m’avait effleuré l’esprit. Tu reposais avec confiance, la
tête contre mon épaule et tu me souriais en attendant le battement de mon cœur. Nous avions mêlé
nos caresses langoureuses et nous avions vécu une nuit de bonheur profond… Nuit silencieuse, nuit du
péché, je ne pourrai jamais t’oublier, ni oublier le plaisir que tu m’as procuré, ni les souffrances qui en
ont résulté.
Les Frasques d’Ebinto, Amadou Koné
Faisant de ce texte un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur peint la rencontre
d’EBINTO et Monique et incrimine le père de Monique.
La scène d’excision
Malimouna n’avait pas l’air crispé de ses compagnes et sa mère était fière de la voir sourire… Lorsque
son tour arriva, elle entra courageusement dans la case, sa noix de cola dans la main. Elle ne reconnut
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
pas Dimikéla. Cette femme à l’intérieur de la case avait le visage enduit de Kaolin et ses yeux, au regard
dur étaient rivés sur Malimouna. Malimouna fut soudain pris de panique. Il fallait qu’elle se sauve !
Elle jeta un coup d’œil vers la porte de la case, mais deux vieilles femmes en obstruaient l’entrée à
présent, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir. En cas de résistance d’une fillette, ces femmes
interviendraient pour l’immobiliser. Mais Dimikéla était si habile et rapide qu’elle n’avait pas besoin de
leur aide.
-Allonge-toi sur la natte et ouvre les jambes, ordonna Dimikéla. As-tu besoin que l’on t’attrape ?
-Non, murmura Malimouna en se demandant à quoi rimait toute cette comédie. Devant son air
perplexe, Dimikéla lui désigna du menton les vieilles femmes qui lui tournaient le dos à l’entrée de la
case et les autres petites filles déjà étendues sur la natte les yeux fermés. Des larmes coulaient sur
leurs tempes et, de temps en temps, l’une d’elles laissait échapper un sanglot étouffé. Malimouna
s’étendit elle aussi sur la natte, et écarta ses longues jambes. Dimikéla s’approcha, munie de sa lame et
avant que Malimouna n’eût le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, la douleur la fit gémir et
elle mordit à pleine dent dans sa noix de cola. Epouvantée, elle regardait Dimikéla qui lui avait plaqué
une main sur la bouche pour l’empêcher de crier. Malimouna était horrifiée. Elle arracha la main de
Dimikéla et se redressa en gémissant. C’est alors qu’elle se rendit compte que la douleur venait plutôt
du haut de sa cuisse gauche que d’entre ses jambes. Elle voulu vérifier mais Dimikéla la maintint
fermement sur la natte, jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus. Les vieilles femmes à l’entrée de la case
s’étaient retournées et regardaient Dimikéla d’un air inquisiteur. Celle-ci leur signifia que tout allait
bien. Dimikéla appliqua alors une mixture de feuilles sur la plaie, puis couvrit Malimouna comme les
autres fillettes, d’un pagne sombre. Malimouna ferma les yeux. Bientôt la onzième fillette entra dans la
case, puis la douzième.
Rebelle, Fatou Keita.
Vous étudierez ce texte sous la forme d’un commentaire composé. Vous montrerez comment
l’auteur décrit la réaction de Malimouna face à la cruauté de Dimikèla
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
jamais et rien par conséquent ne changera. Mais un jour, je suis sûre que tout changera car la nature
nous enseigne que l’eau qui tombe goute par goute arrive toujours à percer le dur rocher. Nous ne
désarmerons pas. Pour l’instant nous n’avons que nos yeux pour pleurnicher. Considérons cela comme
le prix à payer en attendant la grande aurore qui illuminera bientôt les matins brumeux des tropiques.
Comme il n’est pas superflu de rappeler ce qui a été déjà dit, pour notre part, nous faisons les mêmes
remarques qui suivent.
D’abord, le ministre de l’éducation nationale nous impose chaque année de nouveaux ouvrages dont
les contenus sont en inadéquation avec la réalité pédagogique. Depuis plus de deux décennies, plus de
construction de salle, plus de création de nouveaux lycées et collèges. Que peut faire un professeur
même dévoué, même compétent dans une classe à effectifs pléthoriques ? Ça rend fou d’enseigner 80
voire 100 élèves dans une même classe.
Par ailleurs, chaque année, nos dirigeants politiques et pédagogiques importent de l’occident des
nouvelles stratégies pédagogiques qui ne sont pas adaptées à notre système d’enseignement et à nos
valeurs culturelles. Nous souffrons de snobisme.
Ensuite, notre direction régionale, relais de l’Etat, creuset de notre conscience, parce qu’elle est
soudoyée par les enseignants auxiliaires, convoque davantage ceux-ci aux examens au détriment des
enseignants formés à l’ENS et pédagogiquement compétents. A l’oral et à l’écrit du BAC et du BEPC, il
nous a été signalé la présence des professeurs mercenaires à la place de ceux qui ont une expertise
requise en français et en anglais. Certains étudiants en Musiques ou en art plastique, ont corrigé des
copies de mathématique. Incroyable ! Sacré pays qu’est le nôtre !
Enfin, au lycée, à cause du commerce éhonté des notes pratiqué par certains professeurs, les élèves ne
méritent plus leur niveau. Ainsi, avons-nous en classe de terminale, des élèves qui devaient rester en
classe de première ou seconde. Ce commerce des notes a favorisé de nombreux rapports sexuels entre
professeurs et lycéennes qui cèdent à l’amour en offrant leur sexe à la place de l’argent. Tout ceci est
couronné par le recrutement parallèle mis en place par certains proviseurs et favorisé par les parents
d’élèves. Avec des moyennes en deçà du niveau, les élèves proposés par leurs parents et recrutés par
les proviseurs se retrouvent en classe supérieure. Dans les lycées et collèges, les élèves et les
professeurs rivalisent de défis et de grèves intempestives qui perturbent le bon déroulement des cours.
Les collégiens, les étudiants qui constatent qu’ils ne sont pas enseignés selon leur humeur et leur
besoin, déchirent cahiers et toges du maître, et quelquefois le corrigent comme un badaud. La
malédiction plane sur le temple du savoir. Tous, nous sommes coupables. Notre poisson est en
putréfaction de la tête jusqu’à la queue.
Malgré son état, nous allons le consommer jusqu’à ce que vienne un jour, un patriote à la tête de notre
Etat pour servir notre Etat et non se servir. Ayons foi. Ayons foi en ce qu’il nous apportera une nouvelle
aurore. Sans foi, la vie nous sera une géhenne. Elle nous sera difficile à vivre.
La Lycéenne, Mathurin GOLI BI Irié.
Dans un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur fait la peinture du système
éducatif et par la même occasion exprime son optimisme pour une école digne de ce nom.
Centre d’intérêt 1 : la peinture du système éducatif
SIDD1 : La mauvaise gestion de l’école par les décideurs politiques
SIDD2 : le manque de conscience professionnelle chez les responsables pédagogiques
Centre d’intérêt 2 : L’optimisme de l’auteur pour une école digne de ce nom
SIDD1 : L’espoir d’une prise en compte des remarques
SIDD2 : l’espoir d’un dirigeant consciencieux.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
On l’avait trouvé un matin de décembre, sur la place Omonia, lieu de ralliement de toutes les détresses.
Les yeux fermés, elle grelottait de tous ses membres bleuis de froid. Six ans une poupée de porcelaine
à la peau diaphane. Un brave agent de la ville nous l’amena à l’hôpital, agrippé au bras de Dino son
grand frère de onze ans dont les yeux seuls restaient humains. Il fut difficile de l’obliger à la quitter.
Devant l’hôpital, indifférent aux flocons de neige, au vent glacé, il attendait.
La supérieure se pencha pour embrasser la fillette sur son lit minuscule. « Alors, dis moi Hélène, de
quoi as-tu envie ? Un filet de voix s’éleva : « je voudrais, je voudrais… des frites ». La supérieure se
troubla. Comment trouver un tel luxe ? Nous n’avions que des haricots, encore des haricots, toujours
des haricots. La fille enhardie, nous souriait et répéta : « je veux des frites ». Le docteur consulté,
s’énervait, s’irritait. Il avait déjà vu tant d’enfants, privés de médicaments, privés de lait, de tout. Il
s’approcha de la petite et lui dit doucement : « quand tu seras mieux tout petit, tu mangeras des
pommes frites ». Silencieuse, Hélène esquissa une petite moue et résignée, rejeta la tête sur l’oreiller.
« Ça ne fait rien » dit-elle ferma les yeux et se tut. La dysenterie la minait. Elle devenait écarlate de
fièvre. Dans son délire elle suppliait : « des pommes frites ! » et tendait ses petites mains. Quand le soir
le médecin l’examina, elle parue soudaine vieille ! « Comment la guérir avec du jus de haricots ! »
La supérieure comprit que tout espoir était perdu. Se tournant vers nous, (les infirmières) elle
commanda : « que l’une de vous à la villa d’en face. Je connais la propriétaire. Frappez énergiquement
et demandez au volet, de ma part, de vous conduire auprès de sa maîtresse. Vous lui demanderez une
pomme de terre. « On obtint ainsi quelques pommes de terre, grande émotion à l’hôpital à l’odeur de
la friture, on apporta enfin une assiette de frites à la petite fille. L’enfant aux lèvres violacées ouvrit les
yeux. Il y brilla un éclair de joie. « Ah ! » fit-elle. Elle tendait son petit bras jusqu’à l’assiette. Soudain sa
tête chavira. Sa respiration devint haletante. Ce fut l’agonie ; mais les doigts crispés ne lâchèrent point
dans la mort la pomme de terre frite.
Lilika Nakos, L’enfer des enfants
Vous ferez de ce texte un commentaire composé en montrant par exemple, comment par la qualité du
récit l’auteur a su rendre la misère des enfants ainsi que le trouble des autres personnages.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Ils sont venus ce soir où le
Tam
Tam
Roulait de
Rythme
En
Rythme
La frénésie Des yeux
La frénésie des mains
La frénésie
Des pieds de statues
DEPUIS
Combien de MOI MOI MOI
Sont morts
Depuis qu’ils sont venus ce soir où le
Tam
Tam
Roulait
de
Rythme
En
Rythme
La frénésie
Des yeux
La frénésie
Des mains
La frénésie
Des pieds de statue
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
La faim sans fin
Aujourd’hui encore nous n’avons rien mangé. Et cela dure depuis deux semaines. Chaque nuit
est pour nous un enfer car le sommeil nous fuit, nos corps deviennent la proie à mille feux et nos
ventres en colère hurlent atrocement nos misères qui on pour célébrissimes noms : chômage,
licenciement, famine, mort…
Nous, ce ne sont pas seulement mon père, ma mère, ma sœur et mon frère, mais aussi la
vaste étendue de mon pays avec ses paysans aux jours hésitant à la périphérie du bonheur, c’est
paysans aux corps vibrant de sueur brulés par le feu de la chute des cours de cacao, ces paysans aux
muscles bradés, bonheur zéro ! Une croix noire sur leur courage, braves paysans !
Nos braves paysans !
Nous, ce sont ces ouvriers avec leurs soixante heures hebdomadaires-dromadaires-sans-salaire.
Leur douze mois annuels sans dimanche ni pâque ni pentecôte ni ascension, seulement un noël ivre
sanglant passée à jouer aux dames.
Nous, c’est cette jeunesse qui aurait dû partir se jeter à la mer après ces dix premières années
d’errance sur terre, jeunesse sans vie, jeunesse sans gloire, jeunesse-péril-jeunesse-espoir-cou-tranché !
Drogue, sexe, alcool et SIDA, nos sauveurs !
Aujourd’hui encore, nous n’avons rien mangé. Et cela dure depuis une semaine.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
gémissante prière. Tu sais Seigneur que ce peuple est déjà à genoux. Ne l’y maintiens plus. Un homme,
un peuple ça ne se mets pas à genoux ! Ça ne mendie pas ! Ça ne pleure pas ! Un homme, un peuple,
ça lutte «l’homme est c beau quand il se délivre.»
« Regarde-moi dans les yeux, enfant d’Afrique, et ne sois pas étonné si mon visage te parait
marqué par le désespoir. Depuis que je suis enfermé entre les murs de cette salle, mes yeux ont terni,
mon fier regard d’antan à disparu et mes traits ont été figés par la honte. Pendant des années, regards
profanes ont violé le secret de ma face et la poussière m’a souillé, se logeant jusqu’aux commissures
de mes lèvres. «Pièce de musé, c’est ainsi que l’on m’appelle, en dépit de mon auguste barbe ! » Et
pourtant que d’émouvants souvenirs témoignent de mon ancienne grandeur !
«Il y a longtemps, bien longtemps, j’étais un des esprits les plus vénérés de cette savane africaine
ou le sol est si généreux pour les céréales, ou les torrents s’assagissent pour devenir des fleuves. Nuit
et jour, tout un peuple de fidèles se prosternait et m’honorait. Aujourd’hui déchu et profané, je suis
tombé de mon piédestal pour être mêlé à la foule des mortels.
«Médiateur entre les hommes et le grand dieu du ciel, le rôle qui m’était assigné était
essentiellement utilitaire. Comment en aurait-il pu être autrement? A-t-on idée, pour le seul plaisir
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
visuel, d’exposer un dieu, quand bien même ce dieu serait “objet d’art“ ? Là-bas, sous les tropiques,
j’accomplissais consciencieusement mon devoir, j’étais heureux de le remplir. »
Un petit déjeuner
Engamba achevait son petit déjeuner. Il comprenait deux gâteaux de maïs bien croustillants, une pâte
de concombre et un morceau de vieille vipère cuite à point. Son chien le regardait manger tout en
maintenant autant que possible l’écart qui l’éloignait du coup de pied de son maître. Celui-ci lui avait
lancé quelques croûtes brulées, mais quand il passa au morceau de vipère rougi par l’huile de palme,
Djoltan, le chien comprit par l’expression des yeux de son maître qu’il n’aurait pas la chance d’avaler
une seule fibre du serpent. Néanmoins sa tête faisait une drôle de gymnastique. Elle s’abaissait tant
que la main de son maître était dans le plat, puis se levait graduellement en suivant la main d’Engamba
jusqu’à sa bouche. Le voyage du morceau de vipère s’était renouvelé à deux reprises. Quand Engamba
se lécha les doigts, le chien s’éloigna vers le foyer.
-Quel chien gourmand ! dit Engamba entre deux rots et en leva le bras vers l’étagère de bambou où
était rangé un seau. Sa femme, qui allait et venait dans la case, poussa un petit gémissement, puis se
dirigea docilement vers l’étagère, pris une calebasse taillée en gobelet, la plongea dans le seau. Elle
marchait à petits pas en gardant horizontalement sa main occupée.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Engamba prit le gobelet-calebasse entre ses deux mains et le vida entre trois glouglous. Il tendit à sa
femme le gobelet et s’essuya les lèvres du revers de la main. Il rota encore en se grattant le ventre avec
l’auriculaire. C’était signe qu’il avait bien mangé.
-Bieng m’a un peu lésé dans le partage de la vipère, il ne m’en a envoyé qu’une bouchée, soliloqua
Engamba.
-Tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même, lui dit sa femme. Du moment que c’est toi qui avait vu la vipère
le premier, tu aurais dû proposer à Bieng qu’il te laissât faire le partage.
-Je n’aime pas perdre des amis pour de telles questions, dit Engamba en se levant. Sa femme secoua la
tête. Les dernières paroles d’Engamba étaient en contradiction avec la façon dont il avait pris son petit
déjeuner. Il avait mangé près de la porte, presque derrière le battant. De temps en temps il s’était
penché pour regarder l’éveil du village.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
incessants crépitements de bulles de chewing-gums mastiqués bruyamment. Les funérailles
s’écoulèrent ainsi. Un mois plus tard, l’un de mes frères me demanda de lui venir en aide pour les frais
d’écolage de sa fille, inscrite dans une école supérieure privée. Débité, mon regard balaya mon bureau
où se trouvaient des factures incompressibles qui attendaient d’être honorées. Je pensai du coup à
tout cet argent englouti dans le faste des obsèques de notre mère. Ah, ces funérailles traditionnelles en
Afrique, quel gâchis !
L’enfer de la prison
Les prisonniers mangeaient très peu de viande. La société elle-même trouvait immoral de nourrir
convenablement des criminels ; des hommes dont le seul tort, parfois, était de se trouver dans une
prison. Personne en ville ne savait, c’eut été scandaleux, que le régisseur fournissait, tous les
dimanches en principe, dix kilogrammes de viande de chèvre.
Sur cette quantité qui arrivait très irrégulièrement, les gardes révoltés par ces excès de générosité,
grivelaient (1) impitoyablement. La moitié, à peine, de cette méchante came parvenait aux détenus. Le
boucher, de son côté, prenait soin d’abattre une vielle chèvre malade, impropre à la production et
dont la viande pourrait difficilement être écoulée sur le marché.
Tous les prisonniers suivaient d’un œil vigilant la cuisson de cette précieuse source de protéine. Le
partage se faisait en présence du garde de semaine qui, seul pouvait interdire à ces hommes misérable
de se ruer sur la marmite tels des fauves, chacun essayant de s’emparer du morceau le plus gros. Ils
entouraient les plats le bras droit tendus, les doigts crispés comme des griffes d’un rapace. Il y avait
autant de morceaux que de détenus dont le nombre, certains mois dépassait la centaine.
Dans ce trou la viande était la vie .Sanaba, sous la protection du sbire, remettait à chacun son
morceau. Personne ne bougeait avant la fin de cette délicate opération. Des miettes pourraient rester
au fond du chaudron et Sanaba aurait peut être pitié ou une certaine préférence ; elle pourrait aussi
vouloir réparer une ancienne injustice. Nul ne se présentait à la distribution avec un récipient.
Le partage terminé, la main solidement fermer sur ce qui lui était revenu, chacun rejoignait, comme un
chien, un coin ou tranquillement et goulument il mangeait son morceau presque fibre après fibre .Il
mastiquait longuement pour avoir le maximum de jus, avant la déglutition. Il gardait longtemps le jus
dans sa bouche avant de décider à l’avaler. C’était la seule façon de se convaincre d’avoir mangé de la
viande.
(1)*grivelaient ; *griveler : commettre une grivèlerie : délit qui consiste à consommer un repas ou une boisson sans payer.
(2)*chaudron : récipient cylindrique profond t en cuivre, en fer ou en fonte muni d’une anse mobile (Fam : grosse
marmite
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sous la forme d’un commentaire composé vous pourrez par exemple montrer comment, à travers les
conditions de vie carcérales dégage l’image de la société humaine.
Je vous salue.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Ode au combattant Gbagbo
Que dire, que faire
Quand l’injustice flagrante frappe mon pays de plein fouet
Que dire, que faire
Trente ans à lutter pour la démocratie bâillonnée, muselé
Aucune arme, non !
Aucun couteau ne m’a jamais effleuré les mains
Que dire, que faire
Quand j’ai tout sacrifié, moi qui un jour de Septembre deux mille deux fut attaqué
Quand des démocrates sont assassinés, des populations sont massacrées,
Et que je suis accusé
Que dire, que faire
Quand le crime court de victoire en victoire.
Ecassé sogbanan an an an !
De Pretoria à Marcoussis en passant par Accra et Lomé
Quand l’international se mue en communauté internationale
De cinq grands pour fondre sur moi tel un prédateur affamé sur sa proie
Mon crime vouloir le bien de mon peuple
Mon crime vouloir le bien de l’Afrique
Mon crime vouloir le bien d’Eburnie
Vouloir le bien de tous ceux qui me sont chers
Gbagbo ayo o o o! ...
Quand comme au temps jadis les esclavagistes surgissent
Pour nous imposer un imposteur
Quand comme hier l’apartheid imposa ses pas pour séparer les races
Que dire, que faire
Quand comme hier le charter du nègre soumis qui menotte le nègre insoumis
Pour le livrer au colon
Aujourd’hui Laurent Gbagbo déporté de Korhogo à la Haye
Ecassé sogbanan an an an !...
Vous pouvez jubiler
Mais le temps où les justes sont restaurés dans leurs droits bafoués est arrivé
Vous verrez la main grandeur de nature de l’Eternel des armées
Vous la verrez s’exécuter
Plus tranchante que vos glaives, plus bouillante que vos bombes
Plus éclatantes que vos obus, plus rapides que vos avions, plus assourdissantes que vos chars
Vous pouvez jubiler
Mais le temps où les justes sont restaurés dans leurs droits bafoués est arrivé
Pour mettre au grand jour vos crimes, vos crimes réels dissimulés
Pour les mettre au grand jour
Pour mettre au grand jour les œuvres de l’innocent Laurent Gbagbo
Capturé, ligoté et conduit dans le froid glacial de nos maîtres d’hier
Et de toujours quelque part à la Haye…
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
‘’Tout se paie ici bas’’, (album) les Djizs
Vous ferez de ce chant un commentaire composé dans lequel vous montrerez l’injustice subit par le
président Laurent Gbagbo et son espoir d’en sortir déculpabilisé.
Centre d’intérêt 1 : l’injustice subit par le président Laurent Gbagbo
SIDD 1 : l’attaque meurtrière de son pays
SIDD 2 : sa bienveillance mal récompensée
SIDD 3 : quand il devient la proie du néo-colonialisme
Centre d’intérêt 2 : son espoir d’en sortir déculpabilisé
SIDD 1 : le combat de Dieu pour lui
SIDD 2 : l’humiliation de ses adversaires
SIDD 3 : la reconnaissance de son innocence
Femme noire
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Pourquoi le dit-il : pour signifier que sa forme a la perfection d’une œuvre d’art d’où l’expression ta
‘’forme qui est beauté’’} harmonie des formes.
SIDD 2 : La séduction
Que dit l’auteur : Et ta beauté me foudroie le cœur en plein cœur comme l’éclair d’un aigle.
Comment le dit-il : comparaison et hyperbole
Pourquoi le dit-il : Le poète est charmé par l’extrême beauté de la femme d’où la violence des
sentiments
SIDD 3 : Le bonheur
Que dit l’auteur : s’éclaire ; soleilschamp lexical de la lumière
Pourquoi le dit-il : traduit la joie, l’épanouissement
SIDD4 : Fidélité et reconnaissance
Que dit l’auteur : Je chante ta beauté qui passe ; avant que le destin jaloux ne te réduise en cendre
Pourquoi le dit-il : le poète cherche à perpétuer la mémoire de la femme noire au moyen de la poésie.
Texte1 :
Ce qui frappe en Afrique, c’est qu’il y a un monde des femmes en marge de celui des hommes, les
femmes prennent leur repas à part, se mettent ensemble au moment des causeries en famille, se
regroupent au même endroit dans le cercle autour des danseurs. La division du travaille laisse aux
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
hommes les tâches qui requièrent audace et vigueur musculaire et réserve aux femmes les travaux
exigeant de la patience comme la
cueillette, la préparation des aliments, etc. Chez les Warega du Congo, les femmes s’occupent du
ramassage du bois et de la récolte, de la cuisine, de la fabrication de l’huile, de la petite pêche, de la
poterie. Les hommes assurent le défrichement, la chasse, la grande pêche, la construction, l’extraction
du minerai de fer. De même chez les baluba (Congo). Parfois, cependant, la différenciation biologique
des rôles économiques ne semblent pas jouer : on voit ainsi dans certains pays les femmes s’adonner
aux travaux agricoles. Souvent aussi les femmes après avoir apporté à manger aux hommes dans les
champs, s’attardent en brousse à ramasser du bois. Elles rentrent au crépuscule avec, sur la tête des
fagots impressionnants. Elles apprêtent de l’eau tiède pour les hommes. Ceux-ci rapportent un petit
tronc d’arbre sur l’épaule (car d’ordinaire un homme ne porte pas un fardeau sur la tête) ou un sac de
termites pour la volaille. La femme devra encore s’occuper du repas du soir. Or le manque
d’équipement fait de ces travaux culinaires un fardeau très lourd. Par exemple, pour préparer le tô
(pâte de mil servie généralement avec une sauce très relevée), il faut faire les opérations suivantes :
battre le mil qui est stocké en épis dans le grenier ; vanner ; piler le mil préalablement mouillé pour
enlever le son ; laver et faire sécher le grain ; moudre à l’aide de grosses moules de pierre. Et quand la
farine est faite, il faut passer de longs moments dans une cuisine enfumée, assise devant un feu rebelle
ou cuisant. Cependant, il serait très faux de s’imaginer que la condition de la femme africaine est
misérable. Sur le plan économique, la femme jouit d’une autonomie appréciable. Chez les Damaras
d’Afrique du sud, elle a le monopole de la cueillette et du ramassage, les hommes étant réduits à la
chasse. Partout ailleurs, en Afrique, la femme a toujours, en dehors du grand champ familial, quelques
petits champs de condiments, d’arachides, de coton, de petits pois dont le produit lui revient en propre.
Le fil qu’elle a tissé le soir en compagnie de ses filles, elle ira le vendre au marché et parfois à son
propre mari.
QUESTIONS
1. Quel est le thème de ce texte ?
2. Quelle est la thèse développéE par l’auteur dans ce texte ?
3. Donnez les sens des expressions suivantes : « la différentiation biologique », « les travaux
culinaires », « autonomie appréciable ».
4. Résumez ce texte au ¼ de son volume initial.
5. Production écrite
Dans un développement organisé et argumenté, vous étayerez le point de vue de Joseph Ki-Zerbo «il
serait très faux de s’imaginer que la condition de la femme africaine est misérable. Sur le plan
économique, la femme jouit d’une autonomie appréciable. »
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
I-PERSONNAGES MODELES
Personnages modèle œuvre et auteur
Ramatoulaye émancipation Une si longue lettre, Mariama Bâ (roman)
Soundjata Kéita bravoure Soundjata ou l’épopée manding, Djibril T. Niane (r
Monique l’amour pur Les frasques d’Ebinto, Amadou Koné (roman)
Etienne Lantier, Souvarine justice Germinal, Emile Zola (roman)
Zango repentance Le retour de l’enfant soldat, François d’Assise N’da
Hammadi sagesse Kaïdara, Ahmadou Hampaté Bâ (conte initiatique)
Patrice Lumumba Lutte émancipatrice Une saison au Congo, Aimé Césaire (Théâtre)
Libertashio Lutte émancipatrice La parenthèse de sang, Sony Laboutansy (roman)
Tinano réconciliation On se chamaille pour un siège (Théâtre)
II-PERSONNAGES CONTRE-MODELES
Personnages incarnation œuvre et auteur
Samba Diallo acculturation L’aventure ambiguë, Cheick Hamidou Kane (roman)
Emma Bovary et Léon adultère Madame Bovary Flaubert (roman)
Meursault insensibilité Etranger, Albert Camus (roman)
Ebinto méchanceté Les frasques d’Ebinto, Amadou Koné (roman)
Nahoubou 1er Avidité, Les voix dans le vent, Bernard B. Dadié (Théâtre)
Le roi Christophe dictature La tragédie du roi Christophe, Aimé Césaire (Théâtr
Djinan soif du pouvoir On se chamaille pour un siège, Hyacinthe Kacou(T
Dimikéla excision Rebelle, Fatou Kéita (roman)
Famaghan polygamie Sous l’orage, Seydou Badian Kouyaté (roman)
N’Da, Anougba, Niango ignorance Le respect des morts, Amadou Koné (Théâtre)
II-PERSONNAGES A PLAINDRE
Personnages victime de. Œuvres et auteurs
Méka naïveté Le vieux nègre et la médaille, Ferdinand O. (roman)
Mélédouman impuissance La carte d’identité, Jean Marie Adiaffi (roman)
Le père Goriot Grant amour Le père Goriot, Honoré de Balzac (roman)
Dieng analphabétisme Le mandat, Sembène Ousmane (roman)
Fama Doumbouya patriotisme Les soleils des indépendances, Ahmadou Kourouma
Kino providence La perle, John Steinbeck (roman)
N’guana chômage L’ordonnance, Soro Guéfala (Théâtre)
Koukougnon Mireille Ozoua Passion amoureuse La Lycéenne, Mathurin Goli Bi (roman)
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SUJET 1: « On écrit la poésie parce qu’on a besoin de mettre de l’ordre dans le désordre sentimental,
intérieur, parce qu’on a de l’oreille et parce qu’on sait du français. » commentez et discutez cette
affirmation de Léon Paul Fargue.
INTRODUCTION
Le poète est celui qui par le biais des sonorités et des rythmes, exprime ses sensations, ses émotions,
ses sentiments et ses angoisses. C’est pourquoi l’on s’accorde à dire que le poète ne touche que le
sensibles. N’est-ce pas ce que souligne Léon Paul Fargue quand il soutient que la poésie est la voie de
l’expression des sentiments personnels du poète. Devons nous nous limiter à ce rôle attribué à la
poésie. N’a-t-elle pas d’autres fonctions ?
AXE 1 : LA POESIE S’ADRESSE A NOS SENS
Arg. 1 : Poésie comme recherche du bonheur personnel.
Le poète c’est celui qui évoque ses sentiments personnels et écoute ses voix intérieures.
Exemple : Les méditations poétiques d’Alphonse de Lamartine. Dans son poème ‘’Le lac’’, il évoque les
souvenirs d’un bonheur sentimental qu’il souhaite éternel.
Arg. 2 : Le poète peut exprimer sa nostalgie et son désir de retrouver l’équilibre que lui procure
l’univers paradisiaque de sa terre natal.
Exemple : Chants d’ombre de Léopold Sédar Senghor à travers son poème ‘’Joal’’ il évoque son enfance
qu’il compare à un paradis perdu où tout est luxe, harmonie et beauté.
CONCLUSION
Au terme de notre analyse, il ressort que la poésie ne se limite pas seulement à donner une réponse à
nos problèmes psychologiques. Elle peut également dénoncer les tares de la société et éveiller les
consciences. Pour notre part, nous estimons que la poésie doit être un art total qui fusionne toutes les
fonctions psychologiques, sociales, esthétique. Mais en réalité n’est-ce pas ambitieux de retrouver tout
cela dans la poésie ?
SUJET 2: Dans ses essaies sur le nouveau roman, Michel Butor, critique et écrivain français définit le
roman comme : « la vie de tous les jours dans le langage de tous les jours.» Peut-on appliquer cette
conception du roman aux romans négro-africains ?
139
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
La complexité et la pluralité de définition dont est objet le roman a souvent suscité la polémique dans
le milieu littéraire. C’est sans doute dans cette tentative de définir le roman que Michel Butor a affirmé
qu’il est la transcription du quotidien. Mais comment le roman parvient-il à cela ? Le roman négro
africain s’applique-t-il à ce point de vue ?
Le noir à un moment donné de son existence a perdu sa vie heureuse au profit de la souffrance et de la
misère, ce qui emmène le romancier négro-africain pour une prise de conscience de son peuple à
relater le vécu dans toute son ampleur. Mais le romancier négro-africain se veut aussi un artiste
comme tout autre. Ainsi, dans sa production il respecte les normes du moment et n’occulte pas la
recherche du beau, élément primordial de toute œuvre d’art. Nous pouvons alors sans fioriture
affirmer que la définition du roman que donne Michel Butor n’est pas applicable au roman négro-
africains en ce sens qu’il est une œuvre d’art qui rit, ne néglige pas le beau donc l’imagination.
D’ailleurs, l’attrait d’un roman ne naît-il pas de l’association du réel et du beau.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SUJET 3: «Le plus bel éloge qu’on pourrait faire d’un romancier était de dire : il a de l’imagination.
Aujourd’hui cet éloge serait regardé comme une critique. L’imagination n’est plus la qualité
maitresse du romancier» Appréciez cette affirmation.
La création littéraire en général, et celle du roman en particulier associée le plus souvent aux concepts
d’inspiration, d’imagination, de réalité suscite des points de vue contradictoires. En effet, si certains
hommes de lettres reconnaissent l’importance de l’invention dans le processus de création, d’autres
comme ce critique ne partagent pas cette vision. C’est pourquoi il écrit : « Le plus bel éloge que l’on
pourrait faire d’un romancier était de dire qu’il a de l’imagination. Aujourd’hui cet éloge serait presque
regardé comme une critique. L’imagination n’est plus la qualité maitresse du romancier. » Une telle
position relègue la notion de l’imagination au passé et privilégie celle de l’objectivité, de réalisme.
Autrement dit, la fiction n’a plus sa place dans la création romanesque de nos jours. Mais peut-on alors
concevoir une œuvre romanesque sans faire appel à l’imagination ? Au-delà de l’évocation des réalités
sociales, l’inspiration n’a-t-elle pas son importance dans l’élaboration du roman ? Pour répondre à ces
interrogations, nous nous proposons d’expliquer, d’illustrer d’une part la thèse de ce critique, et
d’exposer d’autre part les insuffisances de sa réflexion.
De tous les genres littéraires, le roman se présente comme l’œuvre la plus apte à représenter la vie
parce que le plus souvent ancré dans les réalités de l’humanité. C’est pourquoi on le présente comme
le reflet de la vie. Stendhal dira à cet effet : « Le roman est un miroir que l’on promène le long d’un
chemin ; tantôt il reflète l’azur des cieux, tantôt les fanges des bourbiers de la route. » Ainsi, la réalité
du monde transparaît dans ce miroir à travers les thèmes récurrents connus, et les sujets abordés qui
relèvent du vécu des lecteurs et dans lesquels ils se retrouvent. On découvre en effet, les scènes de la
vie quotidiennes, de la vie communautaires comme les palabres, la politique, la guerre, les traditions,
les passions, les us et coutumes. Par exemple, Les bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane
plongent le lecteur dans une époque réelle connues des dakarois : époque coloniale avec les brimades,
les souffrances des populations, la misère des peuples colonisés.
De même, Sous l’orage de Seydou Badian, La palabre stérile de Guy Menga évoquent le problème
de conflit de génération qui concerne beaucoup de jeunes africains. La situation vécue par Samou et
Kany, obligés de cacher leur amour l’un pour l’autre pour ne pas être brimer par leurs aînés, leur lutte
pour changer la vision traditionnelle africaine sur le mariage, est proche de celle de nombreux jeunes
habitués à faire face à de telles à de telles difficultés. Le roman se démarque ainsi de l’imagination et
l’écrivain devient ainsi un témoin de son temps, un privilégié qui a vu ce qui échappe aux autres.
Cette relation avec la réalité s’observe quand le romancier s’intéresse de plus en plus près à la vie du
peuple, à ses difficultés. C’est pourquoi quelquefois le lecteur oublie la fiction pour chercher dans
l’œuvre la chronique, le vrai, ‘’le vécu’’, en somme l’histoire évènementielle. En lisant Les misérables
de Victor Hugo, l’on s’apitoie sur le sort des personnages comme Cosette, Jean Valjean. Hugo observe
et le lecteur avec lui, ce personnage traqué par le commissaire Javert. De même, Cosette, elle subit
l’injustice d’une société sans morale. Au lieu d’avoir compassion pour la petite fille, les Thénardiers
cherchent plutôt à tirer profit du travail de la malheureuse. Le roman on peut le remarquer a cette
capacité de traduire fidèlement les réalités. A cet effet, Chauniek dira : « La valeur d’un roman se
mesure à ce qu’il contient d’observation, non à ce qu’il contient d’imagination ».
A ces arguments déjà évoqués s’ajoute le mode d’écriture souvent réaliste qui vise à créer les effets du
réel dans la narration ou la description. Ainsi, le niveau de langue utilisé dans les romans permet au
lecteur de se retrouver et de comprendre facilement ce dont il s’agit. Les soleils des indépendances
d’Ahmadou Kourouma illustre bien cette caractéristique du roman. L’auteur rapproche le lecteur de
son milieu en transposant des expressions malinkées dans l’œuvre : « gnamokodé ; Fama avait fini ; il
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
n’avait pas supporté un seul rhume. » Souvent l’auteur joue sur la sensibilité du lecteur comme au
travers de la présentation de Jeanne rêvant d’une vie romantique alors qu’elle se trouvait encore au
couvent.
…….. Axe2 à l’initiative de l’apprenant…………….
SUJET 4: « La poésie, écrit Lamartine dans son roman Graziella, n’a pas d’écho plus sonore et plus
prolongé que dans le cœur de la jeunesse où l’amour va naître. » Jeunes que vous êtes, en quoi
consiste pour vous le plaisir de lire la poésie ?
REFORMULATION
La jeunesse est perçue comme la plus réceptive à la poésie puisque c’est l’étape de la vie où les
sentiments sont développés.
INTRODUCTION
Art du langage, par excellence, la poésie est un genre littéraire qui se présente à la fois comme un objet
de plaisir et de méditation puisqu’elle touche et le cœur et l’esprit des lecteurs avides de
connaissances et d’émotions. Aussi, établissant un rapport spécifique avec les jeunes, Lamartine a-t-il
affirmé : « La poésie, écrit Lamartine dans son roman Graziella, n’a pas d’écho plus sonore et plus
prolongé que dans le cœur de la jeunesse où l’amour va naître. » Autrement dit, la jeunesse, friande
d’émotions fortes, est plus respective aux œuvres poétiques qui sont l’expression des sentiments du
poète. Dans quelles mesures alors la poésie procure-t-elle du plaisir aux lecteurs en général et à la
jeunesse en particulier ? Nous éluciderons cette question en évoquant le double plaisir de lire la poésie
lié aux thèmes et à l’art décrire.
1ère PARTIE :
La jeunesse adore, est réceptive à un certains nombre de thèmes qui touchent sa sensibilité et son
orgueil.
Arg1. Le thème de l’amour
Avec la rêverie et l’évasion, l’amour trouve un écho sonore dans le cœur de la jeunesse. Généralement,
les jeunes écrivent des lettres passionnées qui ressemblent à des chefs d’œuvres poétiques. C’est
pourquoi ils sont très émerveillés devant les textes d’amour. Exemples :
‘’ Vis-à-vis’’ extrait de Cantique des cantiques de Jacques Rabemananjara
« Ma bien aimée, à toi ma vie, à toi mon cœur
Par quel signe, quel mot te traduire ma flamme
Pas un seul verbe humain, pas même tous mes pleurs
Ne sauraient exprimer les élans de mon âme. »
‘’ Je serai avec toi’’ de Michael Del Amang extrait de L’anthologie négro-africaine
142
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg3. La satire sociale et politique
La jeunesse correspond à une période où la révolte, la contestation, la recherche de la liberté priment.
Alors les jeunes sont très sensibles aux textes satiriques. Exemples
‘’Océan’’ Victor Hugo ‘’Défi à la force’’ in Coups de pilon de David Diop
« Toi qui ne regardes plus avec le rire dans les yeux
Toi mon frère au visage de peur et d’angoisse
Relève-toi et crie Non ! »
Le manteau impérial
Les châtiments, de Victor Hugo
Dans ce texte, les abeilles guerrières vont à l’attaque de Napoléon III le tyran.
BILAN PARTIEL : comme on le voit, la poésie grâce à ses thèmes émerveille, enchante, bouleverse les
cœurs et les esprits des lecteurs surtout les jeunes. Ce plaisir est également conforté par la beauté de
la forme du texte.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Avec Leconte de Lisle, Théophile Gautier, Banville, Josée Maria de Heredia, la poésie est ancrée dans la
perfection formelle. On privilégie la beauté de la forme. Exemples : ‘’ Les conquérants’’ in Les trophées
CONCLUSION
A la lumière de notre analyse, il apparaît clairement que la poésie est un grand facteur de
communication d’émotions, de sentiments et de plaisir à travers le développement des thèmes et l’art.
C’est pourquoi elle trouve un écho favorable chez les jeunes, cette tranche d’âge où la passion et la
sensibilité sont reines. N’est-ce pas pour cette raison que Louis Aragon a dit : « J’aime les beaux
poèmes… je suis sensible à ces pauvres mots merveilleux laissés dans notre nuit par quelques hommes
que je n’ai pas connus. » ?
SUJET 5: « Il y a un progrès des sciences et des techniques mais il n’y a jamais eu de progrès en
littérature et en art. Ni de progrès du bonheur.»
Partagez-vous cette vision que l’écrivain mexicain Carlos Fuentes a de la littérature ?
REFORMULATION
Contrairement aux sciences, la littérature ne connaît pas d’évolution et surtout n’apporte rien quant au
bonheur de l’homme
PROBLEMATIQUE
Peut-on alors considérer l’œuvre littéraire comme une création inutile ?
INTRODUCTION
Le progrès est souvent défini comme une avancée considérable, une évolution palpable d’une matière
ou d’une conception. Mais ce progrès se réalise-t-il dans tous les secteurs de la vie ? Carlos Fuentes
écrivain mexicain, comparant les sciences à la littérature et à l’art tient ces propos : « Il y a un progrès
des sciences et des techniques mais il n’y a jamais eu de progrès en littérature et en art. Ni de progrès
du bonheur.» Il soutient ainsi que contrairement aux sciences, la littérature n’améliore pas l’existence
humaine. Ce faisant, il pose le problème de l’utilité de la littérature et des arts. Au regard de cette
position assez catégorique on peut se demander si la création littéraire et artistique sont inutiles et si
les découvertes scientifiques contribuent toujours au bonheur de l’humanité ? Pour répondre à ces
interrogations, nous analyserons d’abord les fondements d’une telle vision, puis nous verrons que
malgré la dévalorisation faite à l’encontre de ces disciplines, l’art et la littérature peuvent être un
facteur important d’agrément de la vie.
Vu l’impact des sciences et des techniques sur le monde, il est indéniable que ces deux entités ont
apporté une amélioration considérable des conditions de vie de l’homme.
En effet, celles-ci agissent sur la matière pour la transformer, tient des lois des phénomènes observés.
Leurs résultats sont concrets, palpables, quantifiables et se réalisent dans différents domaines. Ainsi,
au niveau de la médecine,
A l’opposé, la littérature semble se démarquer de cet objectif. Cette réalité est perceptible d’abord
dans la récurrence des sujets abordés par les auteurs des œuvres littéraires. En témoigne la
permanence des thèmes de l’amour, de l’angoisse, de la révolte, de la souffrance humaine à travers les
144
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
siècles. Par exemple, Pierre de Ronsard au XVIème siècle, dans le poème intitulé ‘’ Sonnets à Hélène ‘’ in
Les amours célébrait sa bien aimée. Quatre siècles plutard, David Diop reprenait le même thème en
écrivant ‘’ Rama Kam ‘’ dans Coups de Pilon pour témoigner de son amour pour sa dulcinée.
Par ailleurs, cette littérature pose certes des problèmes éternels, mais elle ne les résout pas ou ils n’ont
pas de solutions définitives comme dans le domaine scientifiques. Ainsi, les vices comme la corruption,
la trahison, l’hypocrisie fustigés par les écrivains tels Molière, dans Dom Juan ; Maupassant dans Une
vie ; Sembène Ousmane dans Le mandat perdurent et même semblent s’enraciner davantage. C’est
sans doute ce constat qui fait dire à Séry Bailly : « La parole des écrivains est belle mais elle paraît si
impuissante. »
Enfin, la littérature étant une œuvre d’art, elle fuit alors tout utilitarisme. C’est la vision des poètes
parnassiens qui pensent que l’écrivain ne doit pas s’engager dans le processus social et politique.
Théophile Gautier affirme à cet effet : « Tout ce qui est utile est laid. » Dans cette même veine, André
Gide dira : « Dès qu’apparait le souci de signifier quelque chose d’extérieur à l’art, la littérature
commence à reculer, à disparaître. » on peut donc constater que ces arguments fondent et expliquent
en partie le point de vue de Fuentes. Mais conclure définitivement qu’il n’y a jamais de progrès en
littérature et en art, cela paraît trop excessif.
Contrairement à la science et à la technologie qui agissent sur la matière pour la transformer, la
littérature elle, porte sur l’esprit de l’homme pour l’emmener à la réflexion en vue de résoudre les
problèmes de l’humanité. De là vient son importance. Et cette littérature n’est pas statique comme
certaines personnes le pensent.
En effet, du point de vue endogène, la littérature a évolué et évolue. Cette évolution est perceptible
dans les changements au niveau des genres. Par exemple, le héro dans la conception traditionnelle
apparaissait comme un être exceptionnel, un être extraordinaire, un demi-dieu qui accomplit des
exploits fabuleux tels dans les œuvres anciennes. Dans Pantagruel et Gargantua, Rabelais relate les
aventures burlesques de géants. Aujourd’hui ce héro ressemble à l’homme moyen voire médiocre pour
traduire les réalités de la vie. Fama Doumbouya, héro de l’œuvre Les soleils des indépendances est un
héro déchu obligé de mendier pour survivre à l’avènement des indépendances. Ce choix fait par
Kourouma n’est pas gratuit. Il répond au souci de l’auteur de montrer à quel point la société
traditionnelle a perdu pied au contact de la civilisation occidentale.
Outre, l’évolution du héro, les genres littéraires eux-mêmes ont subit des transformations importantes.
Ainsi, le roman qui se confondait autrefois à la narration d’une simple aventure du personnage se
présente plutôt de nos jours comme l’aventure d’une écriture où l’attention est focalisée sur la
manière de dire. C’est l’exemple du nouveau roman dans lequel les personnages s’effacent pour laisser
place à la description, à la narration porteuse de sens comme le montre L’Amant de Marguerite Duras.
Le théâtre a connu aussi des bouleversements significatifs. La règle des trois unités à savoir l’unité de
lieu, d’action, de temps n’est plus capitale chez les dramaturges.
Par ailleurs, on ne peut pas ignorer les différentes écoles qui ont fleuri et qui sont une preuve du
dynamisme de la littérature. On sait qu’au classicisme du XVIIème siècle ont succédé d’autres courants
tels le romantisme, le réalisme, le symbolisme, le surréalisme. Toutes ces écoles participent au progrès
dans la connaissance du monde.
La littérature s’est aussi montrée efficace dans la réalisation du bonheur humain. Si le bonheur désigne
la paix, le bien-être social, elle a une part prépondérante dans son accomplissement. N’est-ce pas grâce
à la littérature que des normes de la société ont été établies ? Dans le domaine socio-politique, Le
contrat social de Jean Jacques Rousseau a joué un rôle primordial dans la prise de la bastille en1789
(révolution française). Rousseau disait notamment : « L’homme est né libre et partout il est dans les
fers. » Il est évident que ces propos ont provoqué le réveil des Français, appelés au renversement de
145
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
l’ordre ancien. De même L’esprit des lois de Montesquieu a beaucoup inspiré les hommes de droit. La
séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est née des principes de ce livre (…)
En définitive, on peut reconnaître que les sciences et les techniques, vu les résultats prodigieux et les
transformations capitales qu’elles opèrent participent au bonheur et au progrès de l’homme,
améliorant ainsi ses conditions de vie. Cependant affirmer de façon péremptoire que la littérature et
l’art sont statiques et donc sans impact sur le monde, c’est passer sous silence leur rôle capital car ils
agissent positivement, en douceur même si leurs effets ne sont pas aussi spectaculaires que ceux des
sciences. Par ailleurs, certaines découvertes scientifiques supposées révolutionnaires peuvent être un
danger pour l’humanité, et la littérature est justement conçue pour sensibiliser les hommes sur les
risques qu’ils encourent. C’est pourquoi il ne faut pas la négliger et sur ce point on peut partager l’avis
d’Etienne de Senancour qui tient ces propos : « Les livres ne remuent pas le monde mais ils le
conduisent secrètement. Les moyens violents ont des effets sensibles mais peu durables. »
SUJET 6: « Ecrire c’est se livrer, c’est précisément l’écrivain que les lecteurs d’aujourd’hui
recherchent dans son œuvre. » Commentez et discutez cette affirmation.
Toute œuvre de création, qu’elle soit artistique ou littéraire est produite par un auteur qui y laisse ses
empreintes. C’est sans doute la raison pour laquelle François Mauriac pense que ‘’ écrire c’est se livrer,
c’est précisément l’écrivain que les lecteurs d’aujourd’hui recherchent dans son œuvre ‘’. Une telle
vision réduit l’œuvre littéraire à l’expression de l’extériorisation de l’écrivain. Mais peut-on confiner le
rôle de l’écriture à cet unique aspect ? Ecrire serait synonyme de dévoilement de soi. La création
littéraire ne révèle-t-elle pas autre chose que l’écrivain au lecteur ?
En nous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, nous montrerons que si apparemment cette
assertion peut être vérifiée, il n’en demeure pas moins que qu’elle suscite des réserves.
La présence de l’écrivain dans son œuvre paraît évidente. En effet, l’œuvre littéraire se présente
souvent comme l’expression de la vie de son auteur. Ainsi, le lecteur découvre son cadre de vie, son
enfance, ses souvenirs. Tel est le cas des œuvres autobiographiques. Dans Le temps des secrets par
exemple, Marcel Pagnol retrace sa vie heureuse, son enfance mouvementé. Ce même aspect
transparaît dans les romans L’enfant noir du Guinéen Camara Laye et Une si longue lettre de la
sénégalaise Mariama Bâ. Cette dernière expose les souffrances de l’auteur à travers le personnage
principal et, ce, après la mort de son époux
De plus, certains écrivains n’hésitent pas à faire des aveux dans leurs œuvres. Ils se confessent, font
même des confidences aux lecteurs. Les confessions de Jean Jacques Rousseau montrent tous les
aspects de sa vie (bons et mauvais), avec l’intention de faire sa propre apologie. Baudelaire pour sa
part communique, relate son malaise existentiel. L’auteur de Les fleurs du mal extériorise tout le mal
qui l’a rongé durant son existence : son aversion envers le commandant Aupick, second époux de sa
mère, les séquelles laissées par une vie de débauche, l’ennui, la solitude, tout cela, le lecteur le
découvre dans les poèmes comme ‘’ l’ennemi ‘’, ‘’ le guignon ‘’, ‘’ la fontaine de sang ‘’, ‘’ la destruction
‘’ Baudelaire se découvre donc, se confesse comme l’attestent ces vers extraits de ‘’ l’ennemi ‘’.
‘’Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage’’
‘’Traversée ça et là par de brillants soleils’’
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
D’ailleurs n’écrit-il pas ces phrases célèbres : « Dans ce livre atroce, j’ai mis tout mon cœur, toute ma
tendresse, toute ma religion, toute ma haine.» C’est la confession que le poète nous fait de son mal, de
ses défaillances, de sa déchéance. L’écrivain est donc présent dans son œuvre. Cependant, limiter de
façon péremptoire l’œuvre littéraire à l’expression du monde intérieur de ce dernier, c’est réduire le
chant d’investigation de la littérature.
SUJET 7 : Selon Soljenitsyne : « Une littérature qui n’ose communiquer à la société ses propres
souffrances et ses propres aspirations, qui n’est pas capable d’apercevoir à temps les dangers
sociaux et moraux qui la concernent, ne mérite même pas le nom de littérature. » pensez-vous
qu’une œuvres littéraire doit assumer une telle responsabilité dans la société de son temps ?
La littérature est-elle une entreprise gratuite ? Cette question qui revient sans cesse à l’esprit permet
de tracer une ligne de partage entre une littérature en prise directe sur le réel et la société, et une
littérature conçue comme espace préservé et autonome. L’écrivain (et dissident de l’URSS) Soljenitsyne
affirme avec force qu’il n’est pas de littérature digne de ce nom qui n’assume un rôle social et
politique : « Une littérature qui n’ose communiquer à la société ses propres souffrances et ses propres
aspirations, qui n’est pas capable d’apercevoir à temps les dangers sociaux et moraux qui la concernent,
ne mérite même pas le nom de littérature. » Ce propos participe à la fois d’une prise de position claire
quant à la finalité de la littérature et d’un jugement de valeur sans appel. Il disqualifie en effet toute
production littéraire coupée du réel et des maux de la société pour privilégier l’idée de responsabilité
de l’auteur. C’est là assigner à la littérature un devoir de vigilance permanent. Mais est-ce à dire que
les livres dégagés de toutes préoccupations directement politiques n’appartiennent pas à la littérature ?
L’un des rôles assignés à la littérature est celui de vigilance. Au XVIIème et surtout au XVIIIème siècle
émerge déjà une sorte de religion de devoir civil de l’écrivain : être écrivain pour Voltaire, Montesquieu
comme Diderot, c’est être responsable et remplir un devoir de vigilance voire d’ingérence envers la
société. Cette mission est résumée dans la célèbre devise : « éclairer, libérer, défendre » De nombreux
auteurs l’ont respectée chacun à sa manière et en provoquant la prise de conscience de leurs lecteurs.
Par l’exposé des réalités humaines et sociales de son temps, Zola dans Germinal ou l’Assommoir
témoigne des luttes sociales du XIXème siècle et de l’expérience du dénuement de la mine ou du Paris
ouvrier. De même Ferdinand Oyono dans Le vieux nègre et la médaille présente au XXème siècle le
tableau sombre des Africains sous le joug colonial. A travers Méka le personnage principal décoré puis
dépouillé de sa médaille, c’est l’hypocrisie de tout un système qui est ainsi mis à nu.
Mais éclairer son lecteur, c’est également lutter contre son indifférence, provoquer en lui des
sentiments de curiosité, de fraternité ou de solidarité : le premier devoir de l’écrivain consiste donc à
soumettre à son lecteur un monde ignoré, mal compris, des livres qui dérangent et qui font éclater les
préjugés. Kafka disait à ce propos : « On ne devrait lire que des livres qui vous mordent et qui vous
piquent. » La littérature est donc conçue ici comme bouleversement, coup de poing.
L’œuvre littéraire vient ainsi secouer les torpeurs mais aussi épouser les causes de son temps et
donner l’alarme chaque fois que cela est nécessaire: « inquiéter, tel est mon rôle, le public préfère
toujours qu’on le rassure », telle est la conviction de Gide. En effet, la littérature a ce pouvoir de remise
en cause des habitudes de chacun et des pratiques collectives. Elle peut être le garde-fou d’une société
déréglée ou malade en indiquant tous les maux d’une époque et en traduisant les aspirations de tout
citoyen. Elle perçoit ainsi tous les dysfonctionnements et les aberrations d’une communauté. Rousseau
dans son Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes entreprend la critique de la société civile.
Bernard Dadié en fait autant quand il écrit sa pièce théâtrale intitulée Monsieur Tôgôgnini, il y
stigmatise les abus de pouvoir des nouvelles sociétés africaines indépendantes. N’zékou est en effet
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
victime de l’autoritarisme de monsieur Tôgôgnini. Ce dernier ne donnera jamais la somme qui devrait
revenir à N’zékou qui avait vendu ses fûts d’huile au tout puissant dirigeant de la nouvelle patrie..
Aussi, la littérature peut-elle stigmatiser les aliénations produites par une société et mettre à jour ses
plaies. C’est le moyen pour elle de révéler les dangers moraux et sociaux qu’encourt une communauté.
Certains auteurs comme Molière ou Voltaire dénoncent les tares humaines : l’avarice dans Tartuffe, la
cruauté, l’ambition, le formalisme religieux dans Candide. D’autres se font le porte-parole de tous les
parias et de tous les exclus d’une société tel Hugo dans Les misérables. Le personnage de Jean Val Jean
est le prototype de l’homme bafoué par la société du XIXème siècle.
En outre, les préoccupations de l’écrivain sont parfois plus directement politiques ou idéologiques.
Ainsi, Voltaire mène un combat contre la superstition et l’église dans une lutte sans merci pour écraser
‘’ l’infamie ‘’ selon son mot célèbre. Zola intervient dans l’affaire Dreyfus en lançant cette phrase ‘’
J’accuse ’’
Aussi bien cette vigilance s’accompagne souvent d’une incitation à l’action. L’auteur prétend alors
guider ses lecteurs dans une vie meilleure ou sur la voie de la liberté comme l’écrit Jean Paul Sartre
dans Qu’est-ce que la littérature ‘’ La littérature vous jette dans une bataille ; écrire est une façon de
vouloir la liberté, si vous avez commencé, de gré ou de force vous êtes engagés’’. La littérature va
jusqu’à pousser à la révolte, marquant ainsi son pouvoir déstabilisatrice. Baudelaire ou Lautréamont
rejettent Dieu, David Diop à travers son œuvre Coups de pilon assène de véritables coups à l’entreprise
coloniale. Les poèmes ‘’Défi à la force’’, ‘’Les vautours’’, ‘’Ecoutez camarades’’ sont de véritables
incitation à l’action, au refus de se laisser asservir. De tels écrits toujours vigilants et intransigeants,
appartiennent de plein droit à la littérature et l’honorent même selon Soljenitsyne. Mais est-ce à dire
que toute production écrite qui ne soit pas en prise sur le réel et la société n’est pas littérature
désocialisée, asociale ?
Selon Soljenitsyne cette littérature qui n’est pas centrée sur les problèmes de la société mais sur ceux
de l’individu serait irresponsable, aveugle. Pourtant de nombreux auteurs conçoivent cette notion
d’engagement prôné par l’écrivain soviétique comme une régression de la muse.
C’est ainsi que les poètes du parnasse qui recherchent une perfection formelle et cultivent l’art pour
l’art prônent plutôt l’art désintéressé, inutile, autrement dit l’art n’a d’autre but que lui-même. A ce
propos Théophile Gautier déclare : « Il n’ya de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce
qui est utile est laid. » L’art et la littérature en général est envisagée comme une production supérieur
bien loin des réalités contingentes. C’est l’avis de Valéry et de Pasternak qui souligne : « Le poète est
comme un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent et qui n’a le pouvoir de conduire personne. »
Dans cette perspective, il n’y a d’œuvres littéraires que dégagée du réel, en retrait des préoccupations
et des aspirations d’une société.
D’autre part, la littérature du ‘’moi’’ qui privilégie l’analyse du moi et des sentiments marque le même
détachement par rapport aux projets sociaux ou politiques des hommes : la poésie lyrique des
romantiques se coupe du réel et de la société pour s’intéresser à l’individu. ‘’Le lac’’, célèbre poème de
Lamartine ou ‘’Les nuits’’, évocation du désespoir de Musset en témoignent. Baudelaire prévient son
lecteur que Les fleurs du mal, est notamment l’espace du moi et de ses déchirements : « Dans ce livre
atroce j’ai mis tout mon cœur, toute ma tendresse, toute ma religion travestie, toute ma haine. » écria-
t-il.
On peut aussi relever que la littérature est digne de ce nom dès lors qu’au-delà du transitoire et de
l’accidentel, elle accède à l’universel. Claude Roy l’a compris lui qui tient ces propos : «Un des premiers
résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à guérir de la maladie première qui est
de croire que nous sommes seuls à être comme nous sommes. »
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La littérature a ainsi plusieurs fonctions. Elle est à la fois servante et amie de l’homme. Elle sert le
lecteur sans le dérouter quand elle lui donne à lire des récits d’espionnage et des romans policiers. Elle
le guide et le forme dans la mesure où elle lui permet de s’identifier à un personnage, de partager la
destinée d’un héros. Plutôt que de disqualifier telle ou telle forme de littérature au regard des critères
comme celui de l’utilité sociale retenue par Soljenitsyne, il convient sans doute de considérer la
pluralité des œuvres comme le panorama le plus complet et le plus riche des réalités humaines.
SUJET 8: « La forme et la manière importe peu dans l’acte d’écriture. Au fond, l’essentiel est de
toucher les cordes sensibles du lecteur et le reste n’est que de l’artifice. »
En vous appuyant sur vos lectures, discutez cette idée.
Qu’est-ce qui fonde la valeur d’une œuvre littéraire ? Est-ce le message véhiculé ou la manière de dire
ce message ? Ces interrogations reviennent toujours dans le débat sur la vraie littérature. C’est pour
donner son point de vue sur ces questions qu’un critique a affirmé: « La forme et la manière importe
peu dans l’acte d’écriture. Au fond, l’essentiel est de toucher les cordes sensibles du lecteur et le reste
n’est que de l’artifice. » Ce qui prime ici c’est la capacité de l’écrivain à toucher la sensibilité du lecteur
à travers ce qu’il dit, donc le message. Le style dans ce cas serait superflu, sans importance réelle. Doit-
on cependant occulter la place de la forme dans l’acte de l’écriture au point de la reléguer au second
plan ? Le message suffit-il pour émouvoir le lecteur ou pour évaluer la réussite de l’œuvre littéraire ? La
valeur d’une production littéraire ne réside-t-elle pas dans l’association du fond et de la forme ? Les
réponses à ces interrogations nous permettrons de donner notre opinion dans ce débat
AXE 1 : l’essentiel dans une œuvre, c’est le contenu ; la forme n’a pas d’importance, elle est
secondaire.
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