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Résumé Dissertation littéraire et commentaire composé

FRANCAIS
2nd cycle, toutes séries confondues
 METHODOLOGIE DE DISSERTATION
 252 SUJETS D‘AUTO-EVALUATION
 31 SUJETS CORRIGES EN PLAN DETAILLE
 FONCTIONS ET ARGUMENTS PAR
GENRE LITTERAIRE EN ABONDANCE
 UNE STRATEGIE SIMPLE POUR ASSIMILER LES
CONNAISSANCES
 44 ŒUVRES LITTERAIRES RESUMEES
 31 TEXTES DE COMMENTAIRE ET METHODOLOGIE
 QUESTIONS + RESUME + PRODUCTION ECRITE

« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celle qui
s’affaissent au cachot du désespoir.» AIME Césaire, Cahier d’un retour au pays natal

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Mr zagbayou 47 25 11 87

UNE STRATEGIE SIMPLE POUR ASSIMILER LES CONNAISSANCES

QUELQUES FONCTIONS DE LA LITTERATURE

FONCTIONS UTILITAIRES FONCTIONS DISTRACTIVES

Fct. DENONCIATRICE Fct. LUDIQUE


(Evocation des problèmes, des injustices, des (Consiste à distraire le lecteur, l’amuser
méfaits de la société) par une histoire passionnante)
Fct. DIDACTIQUE Fct. EVASIVE
(Le souci d’enseigner le lecteur, de lui apporter un (Consiste à voyager l’esprit du lecteur dans
savoir intellectuel, moral, historique ou culturel) un univers irréel fabuleux)
Fct. THERAPEUTIQUE Fct. ESTHETIQUE (Le souci de susciter
(Le souci de guérir les blessures morales, d’apaiser le beau l’admiration par la forme de
la douleur du lecteur,) l’écriture surtout)
Fct. REALISTE Fct. AUTOBIOGRAPHIQUE (Quand
(Evocation des personnages, des lieux, des thèmes, l’œuvre retrace la vie de l’auteur, revient
des faits réels de la société) sur ses expériences personnelles)
Fct. EMOTIVE (Quand l’œuvre s’adresse
à la sensibilité du lecteur, l’émeut, le
touche)

Fct. : COMIQUE
(Quand l’œuvre suscite le rire, en tournant
en dérision les personnages)
Fct. : RETROSPECTIVE
(Quand la littérature devient
un miroir qui renvoie au lecteur son
image : la redécouverte de soi)

NOTA BENE : Les quatre (4) pièges à éviter pour ne pas basculer dans le hors sujet.
- faire attention à la précision du genre littéraire (roman, théâtre, poésie).
- faire attention à la précision de l’origine des auteurs ou du type de littérature.
- faire attention au type de plan (dialectique, inventaire, inventaire en deux parties).
- la compréhension ou l’orientation du sujet (fonction).

DECELONS LES FONCTIONS DANS LES SUJETS SUIVANTS :

Sujet 1: Selon Brice Parrain, les mots sont des pistolets chargés. Appréciez
Sujet 2: « Celui qui a beaucoup appris doit avoir beaucoup lu ». Qu’en pensez-vous ?

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sujet 3 : «La littérature est le témoignage de tout ce qui s’est passé» Discutez ces propos de Claude
Roy
Sujet 4: dans Mont Oriol, Guy de Maupassant affirmait : «une œuvre d’art n’est supérieure que si elle
est l’expression exacte de la réalité.»Qu’en pensez-vous?
Sujet 5:«Un des premiers résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à guérir de la
maladie première qui est de croire que nous sommes seuls à nous sentir seuls. Commentez et discutez
cette conception de la littérature selon Claude Roy dans défense de la littérature.
Sujet 6 :«le plaisir direct de la littérature est la seule raison d’être de la création littéraire» En vous
appuyant sur vos connaissances littéraires, dites ce que vous pensez de cette idée.
Sujet 7: A écouter Stendhal : « toute œuvre d’art est un beau mensonge et tous qui ont écrit le savent.
» commentez et discutez ce point de vue.
Sujet 8 : Pour les puristes de la littérature : « la littérature est avant tout de l’art. En tant que telle, elle
doit avoir pour mission essentielle la représentation esthétique» Qu’en pensez-vous?
Sujet 9: En vous appuyant sur votre culture littéraire, vous commenterez et discuterez ce que Paul
Léautaud écrit : « Il parait qu’il est immoral de parler de soi. Moi je ne sais guère que parler de moi, le
moi n’est pas du tout haïssable ».
Sujet 10 : Parlant du théâtre, un homme de culture bien averti prévient : « N’oubliez pas d’apporter
vos mouchoirs». Qu’en pensez-vous?
Sujet 11: Dans Madame Bovary de Gustave Flaubert, un personnage disait que les ouvrages ne
touchant pas le cœur s’éloignaient du vrai but de la littérature. Pensez-vous qu’une œuvre doive
assumer une telle responsabilité dans la société de son temps ?
Sujet 12 : Que pensez-vous de cette opinion de Roland Romain : «On ne lit jamais un livre, on se lit à
travers un livre, soit pour se découvrir, soit pour se consoler. »

DECELONS LES PIEGES CONTENUS DANS LES SUJETS SUIVANTS :


Sujet 1 : «Ne pas aller au théâtre c’est faire sa toilette sans se mirer» Discutez cette affirmation de
Sacha Guitry
Sujet 2: élaborez une thèse argumentée pour étayer le point de vue de Claude Roy selon lequel ce que
nous donnent les romans, « c’est la véritable histoire de la vie réelle, l’histoire que n’ont jamais écrite
les historiens. »
Sujet 3 : Un écrivain au cours d’une émission radiophonique déclare : «le roman est un mensonge qui
dit la vérité ». Commentez cette opinion.
Sujet 4: Parlant de l’écrivain négro-africain, Mahamadou Kane affirme : « Il n’a pas le temps de
s’adonner aux esthètes et au culte de « l’art pour l’art »Commentez et discutez cette assertion.
Sujet 5 : Que pensez-vous de cette opinion de Jean-Pierre Mokouta : « le roman négro-africain n’est
pas fait pour l’évasion comme le souhaite l’occident ».
Sujet 6: « La poésie négro-africaine se fait l’écho sonore du cri de cœur déchirant du peuple noir,
acculturé, et méconnu ». Qu’en pensez-vous ?
Sujet 7 :«la littérature est un art mensonger» après avoir expliqué le sens de ce sujet, vous le
discuterez à l’aide d’œuvres littéraires lues ou étudiées.
Sujet 8 : Mahamadou Kane résume ainsi les résolutions des deux congrès des artistes et étudiants
noirs : «l’art et la littérature doivent être mis au service de la défense des cultures africaines et de la
libération nationale.» En vous appuyant sur des œuvres que vous avez lues ou étudiées vous
expliquerez ce point de vue.
Sujet 9 : « Le poète a toujours été notre contemporain» affirme la critique et romancière anglaise du
20eme siècle Virginia Woof, dans son ouvrage L’art du roman, édition du seuil 1962 page 157. Dans un

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
développement argumenté et illustré d’exemples précis empruntés à vos lectures, vous apprécierez
cette affirmation.
Sujet 10 :«L’œuvre poétique doit quitter le champ du jeu littéraire pour se mettre au service de la
peinture» Discutez cette pensée d’un critique.

ME METHODOLOGIE DE LA DISSERTATION LITTERAIRE

I APPROCHE THEORIQUE
Le sujet de la dissertation littéraire est soumis à plusieurs plans mais deux sont récurrents.

1-Le plan inventaire ou explicatif


Il invite à une argumentation rigoureuse appuyée sur des idées et exemples. Il
se reconnaît à travers le libellé contenant les indicateurs suivants : commentez ; expliquez ; montrez ;
démontrez ; illustrez ; justifiez ; étayez, soutenez...
Ici il y a une sorte d’injonction que vous recevez. Vous ne devez soutenir que la thèse de l’auteur. Par
conséquent, toute tentative de transition et d’antithèse sera sanctionnée.

* Le plan inventaire en deux parties


Il se reconnaît à travers le libellé contenant les mêmes indicateurs que le plan inventaire simple. :
commentez ; expliquez ; montrez ; démontrez ; illustrez ; justifiez ; étayez, soutenez... Seulement à la
différence du plan inventaire simple il implique une thèse à deux volets. L’élève devra impérativement
traiter ces deux volets en les séparant d’une une transition.
Exemple de sujet : Dans son œuvre L’homme révolté Albert Camus affirme : « L’art conteste le réel, mais ne se
dérobe pas à lui. » En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, vous commenterez ce point de vue. (Bac
blanc DREN Abidjan 4 session 2016)

3-Le plan dialectique


Sa fonction est de trouver des arguments et exemples pour montrer que la thèse de l’auteur est vraie.
Mais cela n’empêche pas de dégager les limites de cette thèse. En ce moment nous parlons d’antithèse.
Enfin la synthèse qui est un dépassement des deux (thèse et antithèse) clôture tout le travail. Si la
thèse et l’antithèse sont obligatoires, la synthèse ne l’est pas pour autant d’autant plus qu’elle est
attendue dans la conclusion. Le plan dialectique s’identifie à travers les libellés contenant les
indicateurs suivants : discutez ; appréciez ; analysez ; qu’en pensez-vous ; êtes-vous d’avis ; partagez-
vous ; peut-on affirmez que ; ? ; commentez et discutez ; expliquez et discutez ; commentez et discutez
si possible.

II COMMENT REUSSIR UN DEVOIR DE DISSERTATION ?


La réussite d’un devoir de dissertation passe nécessairement par une étude parcellaire. Il s’agit de :
-lire et analyser le sujet
-définir les mots clés suivant le contexte dans lequel ils sont utilisés
-reformuler le sujet sans altérer son sens
-dégager la problématique
-rechercher et organiser les idées
-rédiger le devoir

III LA REDACTION DU DEVOIR

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Elle s’articule autour de trois parties : Introduction, développement, conclusion

1-Introduction
Elle situe le sujet dans son contexte thématique et respecte trois(3) étapes :
Perspective générale, problématique, annonce du plan

a -perspective générale.
Deux choix généralement s’offre à vous : partir d’un constat général ou de la définition d’un terme
majeur du sujet. La perspective générale se termine par l’insertion de l’information du sujet. Si elle est
longue on prend sa forme reformulée ou raccourcie. Si elle est courte on l’insert dans sa totalité.

b-problématique
C’est un ensemble de problèmes ou d’interrogations que soulève un sujet donné. Elle se pose
évidemment sous la forme questionnaire.

c-l’annonce du plan
Il s’agit d’exposer clairement les différentes parties du développement dans l’ordre de la consigne du
sujet.

2 -DEVELOPPEMENT
Pour rédiger une partie du développement, il faut respecter les étapes suivantes :
-phrase introductive qui présente la thèse à développer.
-annoncer les différentes idées qui justifient la thèse en commençant par des alinéas et des
connecteurs logiques de progression.
-expliquer chaque idée ou argument.
-donner un exemple ou phrase qui vérifient les arguments (exemples tirés d’œuvres littéraires ou des
citations littéraires).
-une phrase conclusive à la fin de chaque argument.
-tirer une conclusion partielle à la fin de chaque partie du développement doublée d’une transition.

N B : L’usage des connecteurs logiques et la transition


L’élève devra veiller à produire un devoir cohérent et aéré. Cela implique une utilisation adéquate des
connecteurs logiques. En effet, quand l’on passe d’un paragraphe argumentatif à un autre il est utile de
le précéder d’un alinéa et surtout d’un connecteur logique de progression (d’abord, aussi, ensuite,
enfin, d’entrée de jeu, par ailleurs, en outre, en plus). Après la production d’une partie du
développement une conclusion partielle s’impose doublée d’une ou de deux phrases annonçant la
deuxième partie qu’on appelle transition.

3- CONCLUSION
Elle consiste à faire le bilan du développement. On passe en revue dans l’ordre les principaux résultats
du développement excluant les détails. Vous devez ensuite donner votre position ou votre optique sur
le sujet. Enfin, vous devez élargir le sujet en esquissant d’éventuels prolongements de la
problématique. Notons que l’élargissement du sujet est facultatif.

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CAS PRATIQUE
Sujet 1: « La poésie n’est pas un ornement, mais un instrument. » disait Victor Hugo.
Commentez et discutez cette affirmation.

I ANALYSE DU SUJET
1-l’information
La poésie n’est pas un ornement, mais un instrument.
2-la consigne
Commentez et discutez cette affirmation
Thème :
Le rôle de la poésie
Définition
Ornement : décoration, artifice, esthétique, habillage...
Un instrument : un outil, une arme, un moyen de défense, de combat, de dénonciation des injustices,
des dérives, des exactions, des travers, des abus de la société.
Reformulation :
La poésie est un moyen de défense et de combat des injustices sociales et non un moyen d’expression
esthétique qui pourrait toucher la sensibilité.
Problématique
La poésie se confine-t-elle exclusivement dans l’unique rôle de la dénonciation? L’esthétique ne ferait-
elle pas partie intégrante du rôle de la poésie ?
Plan : dialectique, compte tenu de l’indicateur ‘’commentez et discutez’’ dans le libellé.

I RECHERCHE DES IDEES (voire chapitre des thèses et arguments poétiques)

II REDACTION

La littérature, mais la poésie en particulier connaît depuis toujours plusieurs controverses. Ainsi
d’aucuns considèrent-ils la poésie comme un simple discours esthétique fait pour émouvoir. Par contre
d’autres la voient comme un moyen de prise de conscience. C’est certainement dans cette dernière
optique que s’inscrit Victor Hugo lorsqu’il affirme : « La poésie n’est pas un ornement, mais un
instrument. »
On se pose dès lors la question : La poésie se confine-t-elle exclusivement dans l’unique rôle de la
dénonciation? L’esthétique ne ferait pas partie intégrante du rôle de la poésie ?
Dans la tâche qui nous incombe, il s’agira pour nous d’apporter des preuves de ce que la poésie
dénonce, sans toutefois oublier de dire qu’elle a d’autres missions.

Etude parcellaire

Sujet 1: « Le théâtre doit être en prise directe sur nos problèmes. »


Que pensez-vous de cette affirmation de Césaire ?

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ETUDE PARCELLAIRE

I - ANALYSE DU SUJET
1-l’information: Le théâtre doit être en prise directe sur nos problèmes.
2-la consigne Que pensez-vous de cette affirmation de Césaire ? (plan dialectique)
3-Thème : le rôle social du théâtre

II- DEFINITION DES MOTS CLES


Le théâtre : genre littéraire écrit destiné à la représentation
En prise : en contact, en relation, ‘’doit critiquer’’
Problèmes : difficultés, préoccupations, soucis, inquiétudes de la société

III- REFORMULATION
Le théâtre doit avoir pour préoccupation essentielle la critique de la société.

IV- PROBLEMATIQUE
Doit-on restreindre le rôle du théâtre dans l’unique rôle de la critique ?
Toutefois, le théâtre n’aurait-il pas d’autres finalités ?

III RECHERCHE DES IDEES (voire chapitre des thèses et arguments)

IV REDACTION

Défini comme une pièce écrite pour être mise en scène, le théâtre apparaît comme un art dont l’objet
est de présenter à son public l’état de la société. C’est d’ailleurs à ce propos que Césaire parlant du rôle
du théâtre a pu dire : « Le théâtre doit être en prise directe sur nos problèmes. » Dès lors nous nous
posons la question : doit-on restreindre le rôle du théâtre dans l’unique rôle de la critique ? Le théâtre
n’aurait-il pas d’autres finalités ?
Dans le travail qui va suivre, nous essayerons de montrer que même si le théâtre s’intéresse à la
critique de la société, cela ne l’empêche pas d’avoir d’autres finalités.

Pour Césaire le souci du théâtre est d’exposer les problèmes sociaux. Pour se faire le théâtre va
explorer plusieurs chemins.
D’abord, le théâtre se présente comme un moyen pour critiquer les mœurs.
En effet, face aux méfaits de certaines personnes ou de certains dirigeants, la société croule sous le
poids des problèmes tels que l’incivisme, la corruption, l’égoïsme. C’est ce que nous présente l’œuvre
Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié. Dans cette œuvre il peint de manière satirique la cupidité
des Noirs et des Blancs avant tout soucieux de s’enrichir au détriment des valeurs morales. Ainsi donc
sous cet aspect, le théâtre se présente comme un véritable instrument pour dénoncer les tares de la
société.
Par ailleurs, le théâtre a une fonction éducative en ce sens que le dramaturge à travers l’œuvre
théâtrale se donne pour mission de révéler au public différent aspect de son histoire. C’est pourquoi
Dadié réhabilite dans Ile de tempête l’image de Toussaint Louverture, ce vaillant général qui a
combattu pour ses frères dans les Caraïbes. Le théâtre est donc ici le lieu d’enseigner au peuple son
passé afin de mieux construire son avenir
Enfin, le théâtre se révèle être un moyen très efficace de lutte. C’est le théâtre engagé.il se donne
pour mission de dénoncer les abus politiques et économiques. Son objectif est de faire prendre

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
conscience en mettant le doigt sur ces problèmes que nous venons d’évoquer. C’est l’exemple d’Une
Saison au Congo où Aimé Césaire dénonce le meurtre de Lumumba.
A ce stade de notre analyse, nous pouvons retenir que le théâtre est un moyen efficace pour critiquer
la société afin de l’améliorer. Mais il faut aussi reconnaître qu’il a d’autres visées tout aussi nobles.
D’entrée de jeu, il y a la comédie. L’intention première du théâtre est de faire rire le peuple et
cela à travers le comique de mots, de situations, de quiproquos. Nous avons pour preuve l’Avare de
Molière et plus précisément la conduite exagérée d’Harpagon. En effet, Harpagon cet avare sans pareil
s’en prend à son entourage parce que ne voyant pas son argent. Le comble, il accuse sa propre main de
l’avoir volé.
En mettant de cette façon en scène les personnages drôles, le théâtre cherche à nous faire rire.
En outre, le théâtre vise l’esthétique. Cette autre dimension du théâtre réside dans la
représentation. Et ce qui fait le charme de la représentation c’est le décor, les mîmes, les costumes, la
danse, l’art oratoire, le mono-théâtre. Bien de troupes théâtrales s’illustrent à merveille. Ce sont
l’ensemble Kotéba de Souleymane Koly, le village Kiyi de Wêrêwêrêliking, SOTHECA du pasteur Mambo
Abollé Luc.
Enfin, le théâtre s’intéresse au dépaysement. C’est le théâtre de l’évasion. Le lecteur en
parcourant la trame est poussé à la rêverie. Cela d’autant plus qu’il vit dans un monde irréel, un monde
où les animaux ont l’usage de la parole, et sont souvent doués de raison. L’aube des béliers de
Gaoussou Diawara l’atteste. Dans cette pièce les moutons reprochent aux hommes de les sacrifier en
hécatombe à chaque cérémonie. Ils vont donc entreprendre une lutte qui se soldera par leur victoire.
On peut déduire au regard de cet argument que le théâtre revêt une dimension évasive.

Au terme de ce travail, il est judicieux de retenir que le théâtre comme représentation des activités a
pour souci premier la critique de la société. Mais il s’avère qu’au-delà, le théâtre présente d’autres
aspects non moins importants. Pour notre part, nous pensons qu’il serait plus sage d’œuvrer à
rechercher la complémentarité dans les fonctions du théâtre au lieu de les opposer. De ce fait, le
théâtre est-il l’unique genre capable de s’intéresser aux faits sociaux ? Mieux n’y a-t-il pas en littérature
d’autres genres à même de se pencher sur les problèmes de l’homme ?

Sujet 2: Selon Voltaire « Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient et la consolent. »


A partir de votre expérience de lecture vous commenterez cette conception des lettres.

ETUDE PARCELLAIRE

I ANALYSE DU SUJET
1-l’information
Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient et la consolent.

2-la consigne
A partir de votre expérience de lecture vous commenterez cette conception des lettres.
(Plan inventaire)

II DEFINITION DES MOTS CLES


Les lettres : la littérature, l’écriture, ensemble des écrits
Nourrissent : cultivent, instruisent, enseignent ; enrichissent par la transmission du savoir
L’âme : l’homme, l’être humain, la conscience, l’esprit, la mentalité

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Rectifient : corrigent les fautes, améliorent le comportement, changes les mentalités
Consolent : réconfortent soulagent, apaisent les douleurs psychologiques et morales

III REFORMULATION
Les lettres entendues comme l’ensemble des écrits enrichissent l’homme en lui transmettant le savoir,
corrigent ses fautes et apaisent ses douleurs.

IV PROBLEMATISATION
Thème : la fonction sociale de la littérature
Thèse : la littérature a une triple fonction : didactique, dénonciatrice et thérapeutique.
Problème : en quoi consiste cette triple fonction sociale de la littérature ?
Plan : inventaire, compte tenu de l’indicateur ‘’commentez’’ dans le libellé

V RECHERCHE DES IDEES (voire chapitre des thèses et arguments)

VI REDACTION

Pour les érudits du monde de la littérature, il n’y a pas d’équivoque, la littérature permet le plein
épanouissement de l’homme en agissant positivement sur lui.
C’est sans doute pour conforter cette thèse que voltaire a pu dire: « Les lettres nourrissent l’âme, la
rectifient et la consolent. » Dès lors que peut-on entendre par la triple fonction nourrir, rectifier,
consoler ? L’analyse qui suivra nous apportera certainement un éclairage satisfaisant.

Selon Voltaire, la pratique de la littérature permet le plein épanouissement de l’homme à travers ses
actions positives.
À l’écouter, la première de ces actions positives serait la nourriture de l’âme. Entendons par là,
la littérature a une fonction didactique.
En effet, la pratique de la littérature permet d’accroître la connaissance, aiguise notre expression tant à
l’écrit qu’a l’oral et cela par la découverte de nouveaux mots.
Aussi, la littérature conduit-elle à l’enrichissement culturel par la découverte des us et coutumes
d’autres peuples. La grève des battù d’Aminata Sow Fall illustre bien cette caractéristique. Dans cette
œuvre nous apprenons l’importance des mendiants dans la société sénégalaise.
Au-delà de la nourriture de l’âme, la littérature peut servir de moyen de correction ou de
rectification. Dans ce cas elle permet l’éveil des consciences en dénonçant les tares de la société en vue
de changer les mentalités. Cela est savamment peint dans Germinal d’Emile Zola où il dénonce
l’exploitation des ouvriers dans les mines. Quant à Rebelle de Fatou Kéita, l’œuvre expose les pratiques
avilissantes qui perdurent dans nos milieux coutumiers (mutilations génitales, mariage forcé, brimades
contre les femmes).
Enfin, et c’est le dernier volet de la pensée de Voltaire, la littérature console l’âme. Pour preuve,
la rencontre avec les personnages romanesques qui vivent notre expérience nous fait comprendre que
nous ne sommes pas seuls à vivre certaines expériences. De ce fait nous devons faire preuve de
courage dans l’épreuve. La souffrance de Ramatoulaye dans Une Si Longue Lettre de Mariama Bâ
l’atteste bien.

Au terme de notre analyse, il convient de retenir que le but de la littérature se résume en une triple
fonction : nourrir, rectifier, consoler l’âme. Pour ce qui est de notre avis nous estimons qu’il serait
judicieux d’approfondir l’analyse car la littérature qui est discipline de premier plan ne saurait se

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
confiner en un nombre restreint de fonctions. D’ailleurs n’existe-t-il pas une littérature de science
fiction ?

QUELQUES MODELES D’INTRODUCTION

Introduction n°1
Parmi les débats qui ont animés les milieux littéraires figure en bonne place le rôle du théâtre dans la
société. Pour certains il a une fonction de divertissement et pour d’autres, le théâtre éveille les
consciences parce qu’il éduque. N’est-ce pas dans cette dernière conception que s’inscrit ce critique
quand il dit : « C’est le reflet de notre siècle, de notre temps l’impossible communication, les conflits
entre l’individu et le groupe social ? » face à cette polémique l’on se pose la question de savoir quel
est le véritable rôle du théâtre ? Est-il un catalyseur de prise de conscience ? Cependant, ne peut-il pas
avoir d’autres fonctions ?
Dans notre approche de ce sujet, nous montrerons d’abord la fonction didactique du théâtre ensuite
nous évoquerons sa fonction ludique ou de divertissement.

Introduction n°2
Le théâtre est un lieu aménagé pour la représentation d’un spectacle. De ce fait, il se présente comme
un lieu où l’on regarde, s’informe et s’instruit des représentations théâtrales. C’est dans ce contexte
que Sacha Guitry a pu dire « Ne pas aller au théâtre, c’est faire sa toilette sans se mirer. » Dans quel cas
cette affirmation a-t-elle droit de cité ? Ne renfermerait-elle pas des insuffisances ?
Dans notre analyse, nous tenterons de justifier la thèse de l’auteur avant de dégager ses limites
Introduction n°3
Divergentes sont les voies d’appréciation de l’œuvre littéraire. Alors que certains la considèrent bonne
suite à son esprit esthétique, d’autres lui trouvent des valeurs parce qu’elle évoque les réalités du
moment. C’est fort de ce constat qu’un critique affirme que l’utilité d’une œuvre littéraire vient du fait
qu’elle relate les inquiétudes quotidiennes. Mais quel est donc le critère d’évaluation de l’œuvre
littéraire ? Dans l’analyse qui va suivre, nous tenterons de commenter ce point de vue avant de le
discuter.
Introduction n°4
Pendant longtemps la poésie s’est réduite à la versification et au schéma classique. Aussi, est-elle vue
comme l’art de suggérer les émotions, les idées par un emploi particulier de la langue qui joue sur la
sonorité, les images et le rythme. C’est certainement cette suscitation des émotions et des pensées qui
fait dire à Paul Eluard que le poète est celui qui fait naître des idées qu’il en reçoit. Cependant
comment atteint-il ce but ? N’est-il pas plus inspiré qu’il n’inspire ? Les différentes réponses à ces
questions constitueront nos axes de réflexion.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES MODELES DE CONCLUSION

Esquisse de conclusion n°1


Au terme de notre analyse qui est loin de l’être, nous pouvons dire que l’œuvre poétique joue un
double rôle dans la société. D’abord, elle a un rôle réaliste ou utilitaire, ensuite elle joue un rôle évasif
ou dillettant. Pour notre part, nous pensons que le vrai poète doit, pour être admis dans le gotha des
grands poètes dénoncer ou cesser d’exister. C’est en effet à partir du combat des poètes que nous
pourrons peut-être avoir une société à visage beaucoup plus humains.

Esquisse de conclusion n°2


A ce stade de notre réflexion, nous pouvons retenir que le but de la littérature ne se limite pas
exclusivement à cette fonction que lui attribue l’auteur, car elle est aussi un travail intense sur le style à
travers divers moyens. Pour notre part, nous pensons qu’il est sage d’œuvrer à établir une
complémentarité entre ses différentes fonctions au lieu de les opposer, ce qui rendrait cet art
pluridimensionnel et l’enrichirait. Cependant face au développement de l’audiovisuel, des N.T.I.C l’on
peut être inquiet du devenir de la littérature.

Esquisse de conclusion n°3


Nous voici au point d’achèvement de notre travail. Du rapide survol sur la double fonction que l’on
pourrait se faire du roman. Il convient de retenir que si le monde romanesque passe pour une version
entretenue du vécu, cette conception paraît cependant réductrice et limitative. En effet, à la lumière
de notre réflexion, il s’avère qu’il ne faut pas occulter la fonction du roman qui consiste à dire le
monde tel qu’il se présente. Pour notre part, nous estimons qu’il serait judicieux d’établir une
combinaison entre ces deux fonctions que de les opposer. Mais ne serait-ce pas toujours le cas avec
l’influence de la science sur la littérature ?

Esquisse de conclusion n°4


Au total, il apparaît clairement que le théâtre dénonce les incorrections de notre société. Mais force
est-il de reconnaître que l’œuvre dramatique ne saurait avoir une orientation univoque. C’est ainsi qu’il
existe des pièces théâtrales dans lesquelles l’individu ne peut se retrouver. Nous estimons en ce qui
nous concerne que le dramaturge doit transférer dans ses pièces les réalités sociales vécues pour que
les individus améliorent leurs comportements.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES FONCTIONS DU ROMAN

Fonctions utilitaires
-au plan politique (la corruption, la dictature…)
Fct. Dénonciatrice / satirique - au plan culturel (l’excision, la polygamie…)
- au plan social (les dysfonctionnements de
l’école)
-objet de formation intellectuelle
Fct. Didactique / instructive -objet de formation culturelle
- objet de formation historique
-objet de formation morale
-les personnages (Soundjata, Chaka…)
Fct. Réaliste -le mode d’écriture (la malinkisation)
- les espaces et les lieux (Krina, Dakar, Bassam)
- les thèmes développés (les indépendances)
- les faits (la guerre de la France contre la C.I)
-histoires comiques
Fct. Cathartique / thérapeutique -histoires évasives
- expériences des personnages.

Fonctions distractives
- les personnages
Fct. Evasive/ fictive - les espaces ou les lieux
- le temps évoqué

-l’emploie de l’ironie dans la narration


Fct. Comique - mode d’écriture
- symboles, figures de style, agencements
Fct. Esthétique harmonieux, intrigue…
-style de l’écrivain ou mode d’écriture
-confidences des auteurs
Fct. Autobiographique - nostalgie d’une enfance heureuse
-expériences douloureuses des auteurs
Fct. : Rétrospective -notre identité culturelle
-notre humanité (notre nature)
-nos rêves (nos ambitions)
-nos peines, nos joies

NB : L’ensemble des fonctions distractives sont aussi appelées les fonctions ludiques. Et toutes les
fonctions (utiles ou distractives) peuvent être appelées émotives.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
ARGUMENTS SUR LE ROMAN

Roman : œuvre d’imagination en prose, assez longue qui présente et fait vivre dans un milieu des
personnages donnés comme réels, nous fait connaitre leurs psychologies, leurs destins et leurs
aventures.

THESE 1 : LE ROMAN DENONCE (Fct. Dénonciatrice)


Arg. 1 : (au plan politique) le roman se propose de faire le procès de la situation sociopolitique en
Afrique au lendemain des indépendances. C’est une Afrique désillusionnée, désenchantée du fait des
nouveaux dirigeants noirs. Ils vont ériger en mode de gouvernance la corruption, le favoritisme, le
règne de la pensée unique, les arrestations arbitraires, l’emprisonnement ou l’assassinat des opposants
politiques. Ce tableau sombre sera dépeint ironiquement par Ahmadou Kourouma dans Les Soleils des
indépendances.
Arg. 2:(Au plan culturel) Le roman révèle à la face du monde les pratiques avilissantes, les
pratiques démodées et dégradantes qui frise la dignité humaine. Nous avons à titre d’exemple les
sacrifices humains, l’adoration des morts, les funérailles grandioses, la polygamie, le mariage forcé les
mutilations génitales. Confère Rebelle de Fatou Keïta. Dans cette œuvre, l’évocation de la scène de
l’excision manquée de Malimouna par Dimikéla souligne avec force la persistance des us et coutumes
dans la société malinké ivoirienne.
Arg3. : (Au plan social) Le roman dénonce le dysfonctionnement du système scolaire avec son
corollaire de tricherie, de vente des notes, du droit de cuissage, des recrutements parallèles, des
grèves intempestives, confère La Lycéenne de Mathurin Goli Bi.
Arg3. : (Au plan religieux) le roman dénonce le mensonge religieux qui a perduré à l’époque
coloniale. En effet, à cette époque les missionnaires ont fait croire aux africains que la consommation
des produits locaux rendaient l’âme souillée aux yeux de Dieu. Cela s’observe dans le vieux nègre et la
médaille de Ferdinand Oyono. Du haut de son autel le père Vendermayer laisse entendre que l’arki
(boisson indigène) noircit l’âme des croyants. Ce grossier mensonge n’est rien d’autre que la preuve de
la complicité entre religion et Etat pour exploiter l’homme africain. Notons qu’à cette époque l’Europe
était enquête de marchés pour évacuer sa surproduction.
Idem. : (Au plan social) Le roman dénonce les tracasseries administratives en Afrique in le mandat
de Sembène Ousmane, la souffrance des sans papiers en Europe dans Retour au bercail d’Aminata Sow
Fall, la lutte des classes en Europe au 19e siècle in Germinal d’Emile ZOLA, l’exploitation de l’homme
par l’homme dans les bouts de bois de Dieu où Sembène Ousmane rappelle les souffrances passées
des cheminots sur l’axe Dakar-Niger à l’époque coloniale.

Exemple de sujet : Un critique littéraire a affirmé au cours d’un colloque international que pour
l’amélioration de la condition humaine, il n’y a pas de préoccupation qui échappe à la plume des
romanciers. En vous appuyant sur des œuvres étudiées ou sur vos lectures personnelles vous discuterez
cette assertion.

THESE 2: LE ROMAN, UN MOYEN DE FORMATION (Fct. didactique)

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Arg1. : (Objet de formation culturelle) La lecture des romans permet au lecteur d’aller à la
rencontre d’autres peuples, à la découverte de la nouvelle civilisation : à lire dans
Le Monde s’effondre de Chinua Achebé on découvre les mœurs du peuple Ibo ainsi que les différentes
métamorphoses engendrées par le christianisme.
Idem : L’œuvre romanesque éduque en ce sens qu’elle nous conduit à la découverte des cultures
d’autres peuples. C’est l’exemple du roman le monde s’effondre de Chinua Achebé qui nous livre
toutes les facettes de la tradition Ibo. Nous découvrons dans cette œuvre l’assassinat du jeune
Ikémekuna symbole des pratiques Ibo.
Arg2 : (Objet de formation historique) Le roman se veut le creuset de l’histoire des peuples. C’est
en effet à la source des romans que les jeunes générations s’abreuvent pour envisager avec sérénité
leur avenir. Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane est un exemple édifiant. Cette
œuvre dévoile l’origine de l’empire du mali ainsi que les prouesses du héros Soundjata. Ce qui bien
entendu renseigne les jeunes.
Arg3 :(Objet de formation morale) La lecture engendre la formation morale du lecteur. Après
avoir lu les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné, le lecteur et notamment les élèves retiennent que
l’amour en milieu scolaire peut entrainer l’abandon des études et la fin des ambitions comme ce fut le
cas de d’Ebinto et de Monique.
Idem:(Objet de formation morale) Le roman a un rôle instructif. Derrière tout récit apparemment
distrayant que diffuse le roman se cache un message enrichissant, un message à visée formative. Dans
l’aventure palpitante d’EBINTO et Monique présentée par Amadou Koné, il est question en effet d’une
sensibilisation des jeunes sur les conséquences des rapports sexuels en milieu scolaire
Idem:(Objet de formation morale) Le roman assagit son utilisateur. Dans Une vie de Guy de
Maupassant, l’auteur attire l’attention des jeunes filles sur la passion amoureuse. Il met en garde celles
qui sombrent dans l’excès de l’idéalisme romantique à ne pas confondre le rêve et la réalité. En effet,
dans cette œuvre, Jeanne qui se trouve au couvant rêve d’un prince charmant après s’être nourris
d’histoires romantiques. Elle quitte aussitôt la vie religieuse pour la vie civile en continuant de rêver.
Mais à sa sortie du couvant, elle a une triste réalité car elle n’épousera qu’un pauvre paysan du nom de
Julien.
Arg4 :(Objet de formation intellectuelle) La lecture des romans développe l’esprit critique du
lecteur et lui permet d’opérer un choix. Par exemple, face à la situation de trouble que vit le
personnage Samba Diallo dans l’aventure Ambiguë de Cheik Hamidou Kane le lecteur sait comment se
comporter face à un conflit culturel.
Idem:(Objet de formation intellectuelle) la lecture du roman accroît notre connaissance, enrichit
notre vocabulaire et partant améliore notre niveau de langue par la découverte de nouveaux mots,
voire (tout roman)

Exemple de Sujet : «Avant d’être une fable, un document, un passe-temps ou une simulation du vrai, le
roman est une leçon de conduite.» Affirme un critique. Commentez cette opinion.

THESE 3 : LE ROMAN REPRODUIT LE REEL (Fct. Réaliste)


Arg.1 : (Les personnages évoqués) les personnages évoqués sont des personnages qui ont
marqué l’histoire. C’est le cas de Soundjata Keïta in Soundjata ou l’épopée manding de Djibril Tamsir
Niane et chaka, roi de la tribu zoulou in Chaka l’épopée bantoue de Thomas Mofolo.
Idem. : (Les personnages évoqués) Les personnages autobiographiques peuvent donner au roman
un contenu réaliste. On note entre autre : Samba Diallo in l’Aventure ambiguë de Cheick Hamidou
Kane, Climbié in Climbié de Bernard B. Dadié, Kocoumbo in Kocoumbo L’étudiant noir d’Aké Loba,
Aïssatou in Une si longue lettre de Mariama Bâ et L’enfant Noir de Camara Laye.

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Arg.2 : (Les espaces et les lieux) Le roman décrit les milieux de vie réelle que le lecteur peut
localiser parce qu’ayant une existence propre, une identité réelle, ce qui ne crée pas chez le lecteur un
dépaysement. C’est le cas dans l’œuvre les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné où l’évocation de la ville
de grand- Bassam et de ses quartiers tels que Congo impériale, France plonge le lecteur dans la réalité
de la société ivoirienne et révèle un pan de l’histoire coloniale ivoirienne.
Idem.: (Les espaces et les lieux) Les espaces et les lieux peuvent être réels. Comme illustration on
retient la ville de Man, de Danané et de Zonhouin dans La Voie de ma rue de Sylvain Kean Zoh ;
Abidjan, Bassam, Adiaké et Akounougbé in les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné et Dakar, Bamako in
les Bouts de bois de Dieu de Sembene Ousmane.
Arg.3: (les faits) Les faits sont réels. En guise d’illustration on peut citer La guerre de la France
contre la Côte d’Ivoire de Mamadou Coulibaly, guerre au cours de laquelle les braves patriotes aux
mains nues ont subi les balles assassines des snipers français devant l’hôtel Ivoire. Non satisfait de
cette barbarie, l’armée française s’en est prie aux appareils volant de la Côte d’Ivoire. Ce fait est réel
puisqu’un monument qui rappelle cette lâcheté existe (monument aux martyrs de 2004 au carrefour
de l’indénié à Abidjan)
Arg.4 : (Les thèmes développés) Le romancier évoque des thèmes qui ont existé. C’est l’exemple
de la lutte des classes dans Germinal d’Emile Zola, du règne de la pensée unique à l’époque des partis
uniques dans les Soleils des indépendances d’Amadou Kourouma, des violences faites aux femmes et
l’émancipation de la femme dans Rebelle de Fatou Keita.
Idem. : (Les thèmes développés) Le réel s’exprime aussi à travers des thèmes d’actualité, des
thèmes qui continuent de défrayer la chronique. Nous pouvons citer le phénomène des enfants de la
rue dans la Voie de ma rue de Sylvain Kean Zoh, les conflits militaro-politiques dans Allah n’est pas
obligé d’Ahmadou Kourouma, le phénomène de l’enrôlement des enfants comme soldats dans Le
retour de l’enfant soldat de François d’Assise N’da.
Arg5: (le mode d’écriture) Il y a aussi le mode d’écriture souvent réaliste qui vise à créer les effets
de réel dans la narration ou la description. Ainsi le niveau de langue utilisé dans les romans permet au
lecteur de se retrouver et de comprendre facilement ce dont il s’agit. Les Soleils des indépendances
d’Amadou Kourouma illustre bien cette caractéristique du roman. L’auteur rapproche le lecteur de son
milieu en transposant des expressions malinkés dans son œuvre: « gnamokodé ; Fama avait fini ; il
n’avait pas supporté un seul rhume. »

Exemple de Sujet : « Celui qui professe que le roman est en rupture avec l’authenticité n’a pas
assez lu les romans. » Qu’en pensez-vous ?

THESE 6 : LE ROMAN A UNE DIMENSION FICTIVE (Fct. évasive)


Le roman ne peut évacuer la fiction, l’invention, l’imagination dans le processus de la création. Et cela
est perceptible à plusieurs niveaux :
Arg1. : (Les personnages) Les personnages des romans sont créés de toute pièce et relèvent de la
seule imagination de l’écrivain. Selon l’objectif qu’il veut atteindre, il crée des personnages à même de
tenir en haleine le lecteur. C’est le cas de Méka dans Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono,
qui se fait exploité par le grand maître blanc.
Arg2. : (Les espaces et les lieux) Le contenu imaginaire du roman est aussi l’évocation ou la
description des espaces et des lieux. En effet, le roman évoque des lieux qu’on ne peut
géographiquement situer, qu’on ne peut trouver sur aucune carte et dont les noms sortent parfois de
l’ordinaire. C’est l’exemple de ‘‘la république des marigots du sud’’ in le Cercle des tropiques d’Alioum
Fantouré, ‘’la planète Soror’’ in La planète des singes de Pierre Boules, Vingt mille lieues sous les mers
de Jules Verne

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Idem : (Les espaces et les lieux) Le romancier maquille le réel en changeant le nom des personnes
et des lieux. Dans les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, ‘’la république des Ebènes’’
n’est rien d’autre que la république de Côte d’ivoire sous une autre appellation.
Arg.3 : (Le temps) Si les lieux et les espaces sont inventés, le temps n’en est pas moins. Par
exemple la date de 2082 avant Jésus Christ dans La rose des vents de George Ibrahim Zreick et ‘’l’an
trois mille moins X’’ in La Bible et le fusil de Maurice Bandama. Stendhal n’a donc pas tort lorsqu’il
dit : « Toute œuvre d’art est un beau mensonge…… Tous ceux qui ont écrit le savent bien. »
Arg.4 : (histoire tronquée) Le roman, c’est la transposition, la falsification du réel. En effet,
l’histoire elle-même est tronquée, grossie par le choix du romancier. C’est l’exemple de l’histoire de
Soundjata qui bien que réel se trouve falsifier par Djibril Tamsir Niane. Il grossit les actions, exagère
dans les petites choses pour donner une marque de fantastique à la trame. C’est à juste titre qu’André
Malraux disait : « le romancier crée son univers. Il emploie la puissance transfiguratrice du réel. »
Arg5. : (Expression d’anticipation) Les romans pour la plupart sont des œuvres de la pure fiction,
des œuvres d’anticipation ayant une relation avec la science. C’est le cas de La planète des singes de
Pierre Boules. Dans ce roman, les animaux (les singes) sont les maîtres des hommes et les hommes
sont des esclaves à tout faire. A bien observer ne serait-ce pas une prédiction ou une interpellation sur
les créations humaines ? (clonage, robots, drone, avatars…) Si l’homme n’y prend garde, il perdra le
contrôle de toutes ces choses qui se retourneront contre lui.

Exemple de Sujet : « Le roman c’est la vie rêvée et non le rêve éveillé. »


Qu’en pensez-vous ?

THESE 4 : LE ROMAN SOULAGE (Fct. Thérapeutique)


Arg1. : Le roman permet de fuir les difficultés de la vie pour se réfugier dans nos rêves, la fiction.
C’est le cas avec Les Aventures de Topée l’araignée de Touré Théophile Minan, une œuvre dont la
spécificité est de faire oublier les soucis du lecteur. En effet, l’auteur à travers sa narration ravit l’esprit
du lecteur de ce monde ennuyeux, traumatisant pour le transporter dans un monde féérique, un
monde paradisiaque, un univers où il fait bon vivre. Dans ce monde point n’est besoin de se souvenir
des moments douloureux car tout change: la réalité cède au surréel, le fantastique s’impose à
l’amertume, le merveilleux embaume l’esprit.
Arg2. : Le roman est une remédiassion à la solitude. Pour preuve, la rencontre avec les
personnages romanesques qui vivent notre expérience nous fait comprendre que nous ne sommes pas
seuls à vivre seuls notre situation. La souffrance de Ramatoulaye dans Une Si Longue Lettre de
Mariama Bâ l’atteste.
Arg3. : Le roman nous offre l’objet de notre aspiration. Notre désir de justice est comblé. En effet,
dans le roman le méchant est châtié, le faible est venger, le bien triomphe du mal et la société est
débarrassée de toutes inégalités. Pour preuve Sogolon a eu un baobab là où elle était humiliée pour
quelques feuilles de baobab, Monique a eu un mari(Ebinto) transformé après des mois de patience et
de frustrations, Kany et Samou ont repoussé le mariage forcé triomphant ainsi des vieux avec leur
mentalité rétrograde

THESE 5: LA LECTURE DU ROMAN PROCURE DU PLAISIR (Fct. Ludique)


Arg5. :( les thèmes tels que l’amour) En effet, le roman explore la passion amoureuse à travers la
première rencontre, l’affrontement des amants, les drames de jalousie, les séparations ou la
réconciliation. ‘‘L’incroyable reconversion de Sopie ’’ in Cure dent Gouro de Germain Zamblé Bi est un
exemple patent, et éclatant. Il s’agit de Sopie qui, au nom de l’amour a investi toutes ses économies

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dans un mariage inimaginable. Plantée devant le maire dans l’attente de son fiancé, ce dernier n’est
jamais venu.
Arg3. :(l’évasion) L’histoire peut procurer du plaisir à son lecteur. Quand une histoire pour avoir des
rapports avec notre existence ou notre rêve nous éloigne des miasmes de la réalité pour nous plonger
dans un autres univers, il va s’en dire que la lecture devient passionnante. Pierre Boule l’homme des
fixions d’anticipation nous enlève de la réalité terrestre pour nous conduire sur une autre planète où
aussi invraisemblable que cela puisse paraître les singes sont maîtres de la science et de la technique.
Arg. 4: (Le style de l’écriture) Les œuvres romanesques réjouissent le lecteur à travers le style
employé par l’auteur. C’est le cas de l’interférence linguistique ou de la malinkisation du français in les
Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma. L’écrivain utilise à la fois le malinké et le français.
Arg2. : (La technique narrative).Il y a comme source de plaisir la technique narrative. Personne ne
pourrait être indifférent, insensible devant une belle page de portrait, de dialogue, devant
l’agencement harmonieux de la construction syntaxique. Le naturaliste français Emile Zola emporte
souvent son lecteur par des descriptions épiques comme dans Germinale et l’Assommoir. Bref, la
technique narrative fruit de la recherche des romanciers constituent une beauté devant laquelle le
lecteur s’émerveille.
Arg1. : (Les aventures des personnages) Dans une œuvre romanesque, les aventures des
personnages que le lecteur partage sont source d’émotion. C’est le cas des aventures du jeune Ebinto
dans les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné. En effet, les accidents de la vie que rencontre le jeune
homme, ses voyages perpétuels, ses aventures amoureuses, bref ses succès et ses échecs sont autant
de facteurs pour rendre la lecture passionnante.
Idem: (Les belles aventures) La lecture des romans permet de se détendre. Comme illustration
nous pouvons nous référer à l’Affaire du silure de Guy Menga où le lecteur passe un bon moment à
vivre l’histoire magnifique du Congo en compagnie de Diba et de N’goye.
Arg6 : (Les thèmes) L’héroïsme in Soundjata ou l’épopée manding de Djibril Tamsir Niane, la
misère in les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, les violences faites aux femmes dans
Rebelle de Fatou Keita, la trahison in Ah les femmes ! d’Isaïe Biton Coulibaly, l’amour in Les Frasques
d’Ebinto d’Amadou Koné.

Exemple de Sujet : Etes-vous d’avis avec la conception selon laquelle le roman est un vulgaire passe-
temps qui nous éloigne des réalités de ce monde?

THESE 7 : LE ROMAN MET L’ACCENT SUR LA FORME (Fct. esthétique)


Arg. 1: Pour rendre saisissantes leurs livres, les auteurs d’œuvres romanesques s’investissent dans
la recherche des mots d’un certain niveau intellectuel et usent des tournures peu ordinaires (les belles
expressions). Ce n’est donc pas un fait du hasard de constater que la majorité des romanciers utilisent
un ne registre de langue soutenu, un vocabulaire langourant, une syntaxe bien agencée, des
focalisations palpitantes et des temps verbaux impopulaires. Voire l’Enfant noir de Camara Laye : « Je
naquis en Guinée ».
Arg. 2 : Ne devient pas romancier qui veut. En effet, ce métier requiert une culture certaine et non
une certaine culture si l’on tient à toucher les cordes sensibles du lecteur. Le postulant à la production
d’œuvres romanesques devrait donc avoir une
parfaite connaissance des symboles, des images, des proverbes et des figures de style. On peut citer
entre autre, l’ironie, l’hyperbole, la périphrase, le merveilleux et le fantastique voire Soundjata ou
l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane.

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Arg.3 : (Le style de l’écriture) Le style de l’écriture ou la personnalisation de l’œuvre est aussi
sollicité dans cette noble tache de la réalisation d’œuvre romanesque. C’est l’exemple du néologisme
d’Amadou Kourouma dans les soleils des indépendances, un mélange de malinké au Français:
« gnamokodé ; Fama avait fini ; il n’avait pas supporté un seul rhume. »

Exemple de Sujet : parlant du roman contemporain, Jean Ricardou affirme : « le roman n’est plus
l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture » Expliquez et discutez cette affirmation.

THESE 8: LE ROMAN EST PERSONNEL (Fct. Autobiographique ou lyrique)


Arg1. : (L’enfance de l’auteur) La présence du romancier dans son œuvre parait évidente. En effet,
l’œuvre romanesque se présente comme l’expression de la vie de l’auteur. Ainsi le lecteur découvre
son cadre de vie, son enfance, ses souvenirs. Tel est le cas des œuvres autobiographiques. Dans
L’enfant noir par exemple, le Guinéen Camara Laye retrace sa vie heureuse dans l’univers familial
traditionnel.
Arg2 : (l’expérience douloureuse) l’œuvre romanesque se veut aussi un couroi d’évacuation des
douleurs qui rongent l’auteur. C’est l’exemple de Germain Zamblé Bi. Ne pouvant plus supporter à lui
seul la perte de sa très cher mère il se dénoue la gorge dans Cure dent Gouro. Quant à la Sénégalaise
Mariama Bâ, se servant de son personnage central (Ramatoulaye), elle expose ses souffrances
occasionnées par les coutumes ancestrales.
Arg3 : (Le déracinement de l’auteur) L’œuvre romanesque peut servir de lucarne à l’auteur pour
faire connaitre son déracinement, son acculturation ou encore son hybridisme au monde. Cheick
Hamidou Kane l’a si bien réussi. Se servant de son personnage Samba Diallo il revient sur son processus
d’écartèlement entre la culture africaine et la culture occidentale dans l’Aventure ambigüe.

THESE 9 : LE ROMAN SUSCITE LE RIRE (Fct. comique)


Arg1 : (La narration) Le romancier en narrant les faits s’emploie à tourner en dérision les
personnages de son œuvre dans le souci d’égayer le lecteur. Ferdinand Oyono passe maitre de cet art.
Dans son chef-d’œuvre Le vieux nègre et la médaille il n’hésite pas à faire passer Méka pour le plus
ridicule de ses contemporains. Et c’est la scène d’attente de sa médaille qui achève de nous convaincre.
‘’Méka avec sa calvitie se tient debout au soleil pendant des heures souriant bêtement au chef des
Blancs’’… Et pour récompenser son stoïcisme mais surtout la mort de ses deux fils ainsi que la perte de
ses terres, le chef des Blancs lui offre une médaille en pacotille qu’il lui reprendra plus tard.
Arg. : (Le langage ordurier) Le romancier en peignant les faits de la société ne fait pas que
cristalliser l’attention des lecteurs sur les faits en question. Par moment, il transcrit dans son œuvre la
pensée de son terroir doublée d’un langage ordurier pour amuser ces derniers. Dans les Soleils des
indépendances, Ahmadou Kourouma s’y attèle avec habileté: « gnamokodé ; bâtard de bâtardise ;
Fama avait fini ; Fama marchait à pas diarrhéique » sont entre autre les expressions qu’il utilise.

THESE 10 : LE ROMAN EMEUT (Fct. émotive)


Arg1 : le contenu du message véhiculé émeut, disons les thématiques (l’amour, la misère,
l’héroïsme, l’aventure) s’adressent à notre sensibilité. Voire Madame Bovary de Gustave Flaubert
Arg1 : (La forme) La forme, c’est-à-dire les figures de style, les symboles, les proverbes, les images,
le style de l’écriture de l’écrivain touchent. Exemple la malinkisation du Français d’Ahmadou Kourouma
dans les Soleils des indépendances, le merveilleux et le fantastique de Djibril Tamsir Niane dans
Soundjata ou l’épopée manding.
*Prendre aussi en compte les arguments de la fonction ludique

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Exemple de Sujet: «Il faut que le romancier puisse émouvoir à tout instant, les parties les plus sensibles
de notre nature, qu’il nous relève des éléments de nous-mêmes que nous portons en nous
perpétuellement.» cette conception du roman selon Louise Lavelle vous satisfait-elle?

THESE 11: LE ROMAN, UN MOYEN DE DECOUVERTE DE SOI (Fct. Rétrospective)


Arg1. :(les souffrances) L’œuvre romanesque est un univers où évoluent les personnages vivant les
mêmes conditions de vie que le lecteur. Par exemple le lecteur contre toute attente peut découvrir une
scène de souffrance similaire à la sienne. Nous avons pour preuve Malimouna, cette jeune fille dont le
succès dérivant de nombreuses péripéties rappelle à certaines filles leurs antécédents. Confère
Rebelle de Fatou Keita
Idem :(les souffrances) Le contenu de l’œuvre romanesque peut être la copie conforme de
l’expérience douloureuse du lecteur. Dans Une si longue lettre de Mariama Bâ la vie conjugale
désastreuse de Ramatoulaye apparait comme une réalité vécue par certaines femmes dans leurs foyers.
Elles voient dans cette union les frustrations qu’elles ont subi et peut-être même continuent de subir.
Arg2. : (Le rêve) La lecture du roman est un processus de redécouverte de soi. En effet, les
promesses que se font les personnages dans le roman reflètent bien souvent celles que se font les
lecteurs. Par exemple de nombreuses personnes se rappellent les promesses faites à leurs dulcinées
quand ils entendent Ebinto dire à Muriel qu’après les études il lui construira une magnifique maison où
reposera leur bébé dans un berceau. Confère Les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné.
Arg3. : (Les thèmes) Les thèmes replongent aussi les amoureux de la lecture dans une époque
spécifique. C’est l’exemple du thème de la colonisation. Bon nombre de nos vieillards ne peuvent
s’empêcher de redécouvrir les traitements inhumains à eux infligé par le colonisateur. L’œuvre de
Ferdinand Oyono intitulée Le vieux nègre et la médaille et celle de Jean Marie Adiaffi nommée La
carte d’identité en témoignent plus que jamais. Dans ces œuvres il est question en effet de
l’avilissement de Méka et de Mélédouman par le colonisateur.

Exemple de Sujet: « Les personnages du roman permettent la connaissance de notre individualité. »


Analysez cette assertion.

THESE 12: LES PERSONNAGES AIDENT A NOUS CONNAITRE (Fct. Rétrospective)


Arg1: (notre identité culturelle) Les personnages des livres peuvent conduire à la redécouverte
de notre propre identité. En effet, en lisant l’enfant noir de Camara Laye, l’on s’aperçoit que le
personnage principal à travers ses agissements (jouer nu, patauger dans la boue, rire aux éclats) n’a
pas manqué d’aider les jeunes Africains à redécouvrir leur cadre de vie, leur enfance. En un mot c’est
un grand retour sur l’identité de l’enfant noir dans le milieu traditionnel africain que le personnage a
provoqué.
Idem : (notre identité culturelle) D’autres écrivains noirs et non des moindres ont également utilisé
leurs plumes pour permettre à l’Africain de se découvrir comme l’expression de deux cultures qui
s’excluent. Cheick Hamidou Kane dans son œuvre l’Aventure ambiguë crée Samba Diallo qui est la
symbolique de l’Africain pour révéler au monde le mal du choc culturel dont l’Afrique est victime.
Arg2: (notre nature). Dimikéla dans Rebelle de Fatou Kéita opère une de ces mutilations les plus
dangereuses sur la petite Malimouna au grand dam de ce qui peut advenir. Nous comprenons
immédiatement qu’en nous sommeille un loup pour l’homme.
Quant à Okonkwo dans Le monde s’effondre de Chinua ACHEBE son caractère orgueilleux et colérique
empêche sa socialisation. On comprend soi-même les difficultés rationnelles liées à ces deux défauts
chez soi.

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Exemple de Sujet : « Les personnages du roman nous amènent à mieux nous découvrir et à prendre
conscience de nous-mêmes ». Appréciez cette réflexion d’un contemporain.

THESE 13: IMPOSSIBLE DE S’IDENTIFIER AUX PERSONNAGES DU ROMAN


Arg1 : Les personnages fictifs ou réels du roman ont une attitude déconcertante. Leur
raisonnement ou encore leur philosophie frise le bon sens. Et c’est l’exemple de Meursault qui achève
de convaincre. Monsieur refuse de verser une seule goutte de larme à la mort de sa génitrice. Pour
cause, ses pleurs et ses lamentations ne peuvent ressusciter sa mère. Il est donc impossible au lecteur
de s’identifier à lui ou à de telles personnages. Confère l’Etranger d’Albert Camus.
Arg2 : Les personnages du roman évoluent dans un univers surréel, un univers invraisemblable
(assez trop beau pour être réel). Dans La Planète des singes de Pierre Boulle, les personnages invitent
plutôt au rêve qu’à l’identification de soi.
Arg2 : Les personnages d’œuvres romanesques sont pour la plupart des héros qui accomplissent
des exploits surhumains. Pour preuve nous pouvons citer Soundjata dans Soundjata ou l’épopée
manding de Djibril Tamsir Niane ; sa marche surnaturelle n’aide pas à faire preuve de compréhension
envers le commun des mortels infirmes.

THESE 13: LES ROMANS REVOLTENT LE LECTEUR


Arg1. : (Attitude des personnages) A travers certains personnages dont le comportement n’est pas
exemplaire. C’est le cas d’Ebinto qui a fait vivre un enfer à sa femme Monique qui a fini par mourir,
confère les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné.
Arg.2 : (Attitude des auteurs) Les romans poussent à l’indignation, surtout quand certains auteurs
se montrent indifférents face aux réalités sociales et politiques de leurs peuples. Dans l’Enfant noir,
l’écrivain Camara laye ayant ignoré la situation humiliante que vivait les noirs en son temps a écrit une
histoire banale relative à sa vie, à son enfance dans une Afrique dominée par les colons.
Arg3. : (Les thèmes) Les œuvres poussent à la révolte lorsqu’elles évoquent les thèmes qui
rappellent la douleur des peuples. A ce propos nous pouvons citer l’histoire du peuple noir dans
Racines d’Alex Haley. Ici le lecteur se rappelle les violences physiques et morales endurées par les noirs
lors de la période esclavagiste et coloniale. Cela est surtout perceptible dans la carte d’identité de
Jean Marie Adiaffi avec les sévis infligées à Mélédouman. Peignant ce fait le BOSSONNISTE s’indigne du
manque d’humanisme du Blanc face à l’Africain.

ARGUMENTS SUR LE ROMAN EN BREF

THESE 1 : LE ROMAN MET L’ACCENT SUR LA FORME PAR L’UTILISATION


-des mots et expressions langourant (tout roman)
-des figures de style (tout roman)
-du style de l’écriture de l’écrivain (les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
THESE 2 : L’INTRIGUE (l’histoire) EST IMPORTANTE DANS LE ROMAN, ELLE
- donne un sens au roman (les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné)
- émeut (s’adresse à notre sensibilité) (Rebelle de Fatou Kéita)
- déclenche une prise de conscience (les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
THESE 3 : LE ROMAN EST INUTILE PARCE QU’IL
-soulève les problèmes sans y apporter des solutions (la grève des battù d’Aminata Sow Fall)
-est personnel (l’enfant noir de Camara Laye)

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-entretient l’illusion, le fantastique. (Les aventures de Topé l’araignée de Touré Théophile Minan)
THESE 4 : LE ROMAN PROCURE DU PLAISIR A TRAVERS
-Les thèmes développés (les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné)
-La technique narrative (Soundjata ou l’épopée Mandingue de Djibril Tamsir Niane)
-Le style d’écriture de l’écrivain ‘’la malinkisation’’(les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
-la rêverie (la planète des singes de Pierre Boulle)
THESE 5 : LE ROMAN EST IRREEL PAR L’EVOCATION
-Des personnages fictifs ‘’Méka’’(le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono)
-Des lieux ou espaces inexistants ‘’la planète Soror’’ (la planète des singes de Pierre Boulle)
-D’histoires évasives (la légende de Sadjo d’Isaïe Biton Coulibaly)
-D’une époque inconnue (le temps) ‘’2082 avant JC’’ (la rose des vents de George Ibrahim Zreick)
THESE 6 : LE ROMAN EST PERSONNEL, AUTOBIOGRAPHIQUE
-l’évocation de l’enfance de l’auteur (l’enfant noir de Camara Laye)
-la narration des expériences douloureuses (une si longue lettre de Mariama Bâ)
- l’évocation de la perte de l’identité culturelle (l’aventure ambigüe de Cheick Hamidou Kane)
THESE 7 : LE ROMAN EST COMIQUE
-les personnages à plaindre font rire ‘’Méka’’(le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono)
-le style employé par l’auteur invite à la gaieté(les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
- l’histoire racontée est drôle ‘’Meursault’’ (l’Etranger d’Albert Camus)
THESE 8: LE ROMAN EST REDECOUVERTE DE SOI A TRAVERS
-les thèmes développés ‘’l’amour’’ (les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné)
-l’ histoire narrée (Une si longue lettre de Mariama Bâ)
-le comportement des personnages ‘’Sopie’’ (Cure dent Gouro de Germain Zamblé Bi)
THESE 9 : IL EST IMPOSSIBLE DE S’IDENTIFIER AUX PERSONNAGES ROMANESQUES, ILS
-vivent dans un univers surréel (la planète des singes de Pierre Boulle)
-posent des actes surhumains (Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane)
-ont une attitude déconcertante ‘’Meursault’’ (l’Etranger d’Albert Camus)
THESE 10 : LE ROMAN EVEILLE LES EMOTIONS A TRAVERS
-l’intrigue ‘’l’histoire racontée’’ (Rebelle de Fatou Kéita)
-le style d’écriture (les soleils des indépendances d’Amadou Kourouma)
-le vocabulaire langourant, le registre soutenu, les proverbes, les symboles (tout roman)
THESE 11 : LE ROMAN DENONCE
-les abus politiques (la carte d’identité de Jean Marie Adiaffi)
-les mauvaises pratiques culturelles (le monde s’effondre de Chinua Achebé)
-la mauvaise impasse de l’école (La Lycéenne de Mathurin Goli Bi)
THESE 12 : LE ROMAN EST UN MOYEN D’INSTRUCTION, IL EST
-un témoignage sur le passé colonial de l’Afrique (le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono)
-un objet de savoir moral (les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné)
-un objet de savoir culturel (Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane)
-un objet de savoir intellectuel (tout roman)
THESE 13 : LE ROMAN EST DANGEREUX PARCE QU’IL
-pousse à la révolte (la carte d’identité de Jean Marie Adiaffi)
-cultive l’illusion (la planète des singes de Pierre Boulle)
-utilise un mode d’expression qui ne profite pas aux apprenants (la malinkisation)
THESE 14 : LE ROMAN EST REALISTE DE PAR
-les personnages (Chaka, l’épopée Bantoue de Thomas Mofolo)
-les thématiques (le retour de l’enfant soldat de François d’Assise N’da)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
-les lieux et espaces (la voix de ma rue de Sylvain Kéan Zoh)
THESE 15 : LE ROMAN EST THERAPEUTIQUE CAR IL EST
-un refuge pour ceux qui veulent fuir les difficultés de la vie (Sans famille d’Hector Malot)
-une remédiassion à la solitude (une si longue lettre de Mariama Bâ)
LES QUELQUES FONCTIONS DE LA POESIE

- les abus du système colonial.


- le chômage.
Fct. Dénonciatrice - l’exploitation de l’homme par l’homme.
- la marginalisation du poète.
- objet de formation intellectuelle.
- objet de formation culturelle.
Fct. Didactique - objet de formation historique
- objet de formation morale et instrument de cohésion sociale.
- jette à la face de l’oppresseur sa cruauté.
Fct. Cathartique - exile l’homme angoissé dans un monde idéalisé, fantastique.
- pousse à la rêverie par la description surréaliste.
- la confidentialité (exprime les tourments de la vie intérieure).
- la douce enfance.
Fct. Lyrique - l’aspiration à un monde idéalisé.
- célébration de l’amour ou de la beauté féminine.
- sonorité harmonieuse.
- disposition typographique.
Fct. Esthétique - versification, rythme.
- images, symbole, mots recherchés.
Fct. Evasive - description d’un ailleurs merveilleux, fantastique, paradisiaque
- description surréaliste de la femme.
- personnification des animaux.
- la caducité de certains thèmes (l’aristocratie en Europe).
Fct. Temporelle - le vieillissement de la langue.
- le changement des mentalités.
- le thème de l’amour.
Fct. Atemporelle - le thème de la misère.
- le thème de la mort.
NB : l’ensemble des fonctions lyrique, esthétique, évasive sont aussi appelées fonctions ludiques. Et
toutes les fonctions dans leur ensemble peuvent être appelées fonctions émotives.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
ARGUMENTS SUR LA POESIE

DEFINITION
La poésie est l’art d’écrire des textes en vers ou en prose dont la lecture ou l’audition provoque un
charme, une émotion, un sentiment variable selon l’imagination et la sensibilité du lecteur ou de
l’auditeur. Elle est faite pour être dite ou entendue plus que pour être lue. Son objectif, développer
l’imagination, la sensibilité, la mémoire et perfectionner la prononciation ou l’articulation.

Idem : la poésie est l’art du langage et mode d’expression caractérisé par une utilisation harmonieuse
de sons, de rythme et d’images visant à exprimer une idée, un sentiment, des émotions les plus vives
(chant de l’âme) ; la poésie est un genre littéraire écrit surtout en vers qui exprime les sentiments et les
émotions de l’auteur

THESE 1 : LA POESIE FUSTIGE (Fct. dénonciatrice).


Arg1. : (Au plan politique) La poésie met en relief les errements des régimes ou des systèmes
politiques. C’est le cas pendant la période coloniale ou les intellectuels africains vont utiliser la poésie
comme outil de dénonciation du racisme, des inégalités salariales, de l’exploitation des ressources
humaines, des ressources agricoles et minières. Nous comprenons pourquoi dans ‘‘Défi à la force" tiré
de Coups de plion David Diop n’hésita pas à appeler le nègre à l’insoumission.
« Toi mon frère qui ne regarde plus avec le rire dans les yeux
Toi mon frère au visage de peur et d’angoisse
Relève-toi et crie : Non !»
Idem: La poésie est un haut-parleur. Elle est un objet de diffusion des malheurs des ‘’sans voix’’,
elle permet à l’écrivain de dire haut ce que l’on pense bas, de crier à la face du monde et à gorge
déployé les injustices faites aux opprimés. Aimé Césaire qui l’a si bien compris affirmait d’ailleurs: « Ma
bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui
s’affaissent au cachot du désespoir ». C’est dire que le poète par le canal de son art peut se faire le
porte-parole des ‘’sans voix’’, ou encore prendre fait et cause pour eux.
Idem:(Au plan politique) La poésie est un témoignage sur le passé douloureux des peuples, elle a un
rôle de devoir de mémoire vis-à-vis des hommes en vue d’une prise de conscience collective. La poésie
de Diop ne fait pas entorse à la règle. Elle est plutôt l’écho sonore de la douloureuse existence du
nègre.
« Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l’esclavage
L’esclavage de tes enfants »

Confère ‘’Afrique’’ in Coups de pilon

Arg2. : (Au plan culturel) La poésie dénonce l’aliénation culturelle. L’œuvre poétique Pigment de
Damas en est une illustration parfaite. Dans ce chef d’œuvre, le négritudien opte pour le rejet

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
systématique de l’assimilation culturelle. Il prône pour sa part l’authenticité, l’originalité ou à la limite
la réhabilitation de notre identité bafouée. Voire ‘’Hoquet ’’ et ‘’ Blanchi’’.
Arg3. : (Au plan social) La poésie décrie l’absurdité des conflits armés. ‘’Barbara ‘’ extrait de Paroles
de Jacques Prévert par exemple se veut une interrogation sur le sort des individus en temps de guerre.
Idem :(au plan social). : La poésie fustige la dévalorisation du poète et son exclusion de la société.
Victime de la grandeur de son esprit, pour la société il représente une véritable menace que l’on
devrait extirper de la société. Nous comprenons pourquoi, Baudelaire le symbolise par ‘’l’Albatros’’.
Confère les Fleurs du mal.
Idem :(au plan social). : La poésie dénonce la traite des enfants, l’absence d’humanisme de certains
individus devant leur condition misérabiliste. Dans Melancholia Victor Hugo met à nu le caractère
scandaleux de la société industrielle qui utilise à sa guise les enfants sans les récompenser. A ce propos
Zégoua Nokan dira : « Quand les enfants meurent de faim, je ne peux savoir si la lune est belle, que la
fleur a un parfum exquis, je ne chante plus je pousse des cris séditieux. »

Exemple de sujet:«La poésie est insurrection.» Commentez cette réflexion de Pablo Neruda

THESE 2 : LA POSESIE FORME LE LECTEUR (Fct. didactique)


Arg1. : (Objet de formation culturelle) La poésie instruit le lecteur africain sur sa culture méconnue.
Pour preuve, Senghor parle abondamment de ce qui fonde cette culture : masques, totem, danse, cora,
balafon, tam-tam, femme noire in Chants d’ombre.
Arg.2 : (objet de formation historique) La poésie se veut un témoignage sur le parcours des héros du
passé. C’est l’exemple de Chaka dans ‘’Chaka’’ in Ethiopique de Senghor.
Arg.3 : (objet de formation intellectuelle) La poésie enrichit notre vocabulaire tant à l’écrit qu’à l’oral
par la découverte des mots nouveaux. (Voire toute œuvre poétique)
Arg.3 : (objet de formation morale) La poésie ou encore le poète est un admirable conseiller.
Par les leçons de morale qui se dégagent de ses anecdotes, il assagit les lecteurs. C’est l’exemple de
Jean de la Fontaine dans Les Fables. Voire ‘’le Corbeau et le Renard’’.
Arg.2 : (instrument de cohésion sociale) La paix dans le monde, l’amour des uns pour les autres, l’unité
des nations et le brassage des peuples constituent les objectifs de la poésie. En lisant ‘’Aucun pays n’est
loin’’ de Bernard B. Dadié extrait de La ronde des jours on s’en aperçoit.

Exemple de sujet : « La poésie est plus précieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit ». Que vous
inspire cette assertion de Fénelon ?

THESE 3 : LA POESIE EST UTILE


Arg1. : (Au poète) La poésie est indispensable au poète. La poésie permet au poète d’extérioriser
ses pulsions, ses émotions, ses angoisses. En un mot, elle révèle son monde intérieur. Dans ‘’Je vous
remercie mon Dieu’’ extrait de La Ronde des Jours, Bernard B. Dadié exprime sa gratitude à l’égard de
Dieu et y proclame sa fierté d’être noire. Aussi dans « Demain Dès L’aube » in les Contemplations de
Victor Hugo fait-il connaitre sa grande souffrance face à la disparition de sa fille Léopoldine.
Idem: (Au poète) la poésie permet au poète d’exprimer son génie créateur (Créateur de beauté
formelle, de rêve, chantre de beauté féminine). Exemple : ‘’femme noire’’ in Chants d’ombre de
Léopold Sédar Senghor magnifie la beauté de la femme noire.
Arg2. : (A tous) La poésie est indispensable à tous. Elle est nécessaire parce qu’elle instruit,
enseigne le lecteur. Le recueil de poèmes Les fables de Jean de la Fontaine par exemple est une poésie
didactique.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Idem: (A tous) La poésie est utile parce qu’elle éveille les émotions et amuse par sa fantaisie les
lecteurs ; confère Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire.

Exemple de sujet : «Tout homme bien portant peut se passer de manger deux jours, jamais de poésie.»
Montrez que vous partagez cette affirmation de Charles Baudelaire.

THESE 3 : LA POESIE EST UTILE


Arg.1 : La poésie est un moyen de prise de conscience
Exemple : Dans Cahier d’un retour au pays natal Césaire trouve l’occasion de prôner le retour à
l’identité nègre par l’abandon des attitudes occidentales.
Arg.2 : la poésie est un moyen didactique. Nous avons pour preuve Les fables de Jean de la fontaine,
œuvre de laquelle l’on tire des leçons de morale.
Arg.3 : l’œuvre poétique est un outil de défense culturelle. Senghor pour nous en convaincre s’en est
servi pour réhabiliter les valeurs et la beauté africaine longtemps méconnues du reste du monde. Et
les poèmes qui s’illustrent le mieux sont : Totem, masque nègre, femme noir
Arg.4 : La poésie est un instrument de dénonciation des tares de la société. A cet effet Césaire
dira : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles
qui s’affaissent aux cachot du désespoir.» Cahier d’un retour au pays natal.

THESE 3 : LA POESIE EST INUTILE


Arg.1 : La poésie c’est le rêve par rapport à la réalité. Comme illustration nous pouvons citer les
poèmes ‘’ Elévation ‘’ et ‘’ L’invitation au voyage ‘’ extraits de Les fleurs du mal de Charles Baudelaire
où le poète nous invite à effectuer un voyage de rêve. C’est le cas dans ce refrain : « Là tout n’est
qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. »
Arg.2 : Le poète est un alchimiste (un manipulateur) des mots. Il use des mots comme le potier aurait
usé de l’argile en vue de lui donner la forme escomptée. David Diop s’inscrit dans cette droite ligne
avec son poème ‘’ Afrique ‘’. Exemple, il s’adonne au jeu de l’anadiplose, une figure bien rythmée.
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l’esclavage
L’esclavage de tes enfants
Arg.3 : La poésie s’attache à la célébration de la femme. Elle suscite la rêverie, pousse au désire d’avoir
une bien aimée. C’est ce à quoi Senghor s’attèle dans ‘’ femme noire ‘’ extrait de Chants d’ombre.
« Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombre extase du vain noir, bouche qui fait lyrique ma bouche. »
Arg.4 : La poésie évoque des thèmes séculaires : la mort, l’amour, la nature, le temps. Cela est
perceptible dans ‘’ Le lac ‘’ in Méditations poétiques de Lamartine :
O temps, suspend ton vol ! Et vous, heures propices
Suspendez vos cours
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours

THESE 4 : LA POESIE PROCURE LE BEAU (Fct. Esthétique)


Arg.1 : (la disposition typographique) Le poète joue sur la disposition typographique. Il dispose les vers
sur la page de façon à caricaturer l’objet dont il parle. Exemple : la disposition des vers en escalier dans
‘’ Ils sont venus ce soir ‘’ extrait de Pigment de Léon G. Damas. Cette typographie confère au texte une
forme d’arme (un pistolet) pour traduire l’invasion de l’Afrique par l’occident.
Le poème ‘’Berceuse’’ de Zadi Zaourou extrait de Césarienne a la forme d’une balançoire.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.2 : (la versification et la métrique) Le poète applique les règles de la versification et de la métrique.
Le poète grâce à l’écart qu’il crée intentionnellement montre qu’on peut faire d’un poème une œuvre
d’art, respectant les règles de la versification et de la métrique. Exemple :
Je partirai / les yeux fixés / sur mes pensées.
A travers la régularité des rimes (partirai, fixés, pensées) et le rythme ternaire 4/4/4, le poète traduit
son engagement, sa détermination et la régularité de la marche qui doit le conduire à son objectif, à
savoir déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de sa fille.
Arg.3 : (les images et les symboles) le poète utilise des images et des symboles. Dans les poèmes,
l’usage des métaphores, des synecdoques, des métonymies et des comparaisons permet au poète de
créer de la beauté. Exemple : Baudelaire se sert du symbole de l’Albatros pour montrer sa propre vie et
celle des poètes en général (le poète à l’instar de l’Albatros est un être incompris dans son milieu
naturel, un être qui n’est à l’aise que dans les airs, domaine de la réflexion et de la liberté). C’est
pourquoi parlant de la poésie Hugo écrit : « En poésie, le véritable fond c’est la forme. » et à Zadi
Zaourou d’ajouter : « Le poète ne fleurit que pour des images. »
Arg.4 : (harmonie imitative) La création poétique s’obtient par harmonie imitative. Le poète imite par le
son, des mots, des objets exprimés. C’est une sorte de peinture sonore qui peut reproduire une image
fidèle. Exemple : Zadi Zaourou dans Fer de lance écrit :
Tic
Tac
Tic
Tac qui tend le temps
Et à l’infini s’étend
Car jamais le temps ne tangue
Sur l’infini des tanns.
Arg. 5: (son essence) De son essence, la poésie n’a pour but qu’elle-même (le beau). Pour preuve,
elle se définit comme l’art du langage en rupture avec le langage habituelle qui se sert des rythmes, des
sonorités, des symboles, des images, des figures de style à l’effet de suggérer idées et émotions. Les
propos de Baudelaire l’attestent :
« La moralité d’une œuvre d’art, c’est sa beauté»
« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, un rond de danse et de douceur »
Confère ‘’La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur’’ In Capitale de douleur de Paul Eluard
Arg.6 : (les sonorités harmonieuses) La poésie a pour but d’enjoliver. Dès lors elle joue sur les rimes,
les sonorités harmonieuses, c’est-à-dire la musicalité des mots, la rythmique et la mélodie. Ce n’est
donc pas faut quand l’on affirme que la poésie est un chant. Et cela est fait à dessein ; cette
versification concourt à bercer le lecteur. Cet aspect des choses a si bien convaincu Lamartine qu’il n’a
pas hésité à affirmer : « Tout texte poétique sans versification est comme une femme nue.» Mais c’est
avec Jean Racine que tout prendra forme. Voici présenté un de ses célèbres vers :
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes. » A travers l’assonance en ‘’i’’ et l’allitération en
‘’s’’l’auteur tente de suggérer le passage du serpent doublé de son sifflement dans une cadence
harmonieuse.
Idem. : (Les sonorités harmonieuses) Le but de la poésie est la recherche du beau : le beau dans la forme,
le beau dans le fond. Le poète qui est au cœur de cette création travaille comme un sculpteur en
jouant sur son enveloppe sonore. Il procède par une disposition harmonieuse des voyelles et des
consonnes de manière à faire correspondre sonorités et idées.
Exemple : « Je pleure sans raison dans ton cœur qui s’écœure ». Tel un sculpteur Paul Verlaine a su
manier à sa guise le son ‘’eur ’’ pour s’épancher, mieux pour rendre mélodieux ce qui le chagrine.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.7 : (la mise en page ou présentation typographique) La satisfaction ou le plaisir des yeux est aussi la
mission que s’assigne le poète. Pour y arriver il use de ce que l’on appelle La présentation
typographique ou la mise en page. Il s’agit ici pour le créateur de représenter l’objet décrit par la
disposition des mots et des lettres sur la page. Ainsi, Guillaume Apollinaire et François Panard mettent
en accord la forme visuelle et le sens en dessinant la pluie, la bouteille, la cravate etc... Ce même
procédé trouve un écho favorable chez Damas. Traduisant la pénétration brutale du colonisateur sur
l’espace africain, il réalise inconsciemment un objet d’art (un escalier) qui ne laisse personne
indifférent :

« Ils sont venus ce soir où


le tam-tam
Roulait
De rythme
En rythme
La frénésie. »

Arg.8: (l’art pour l’art) Dans la perspective parnassienne, c’est-à-dire celle des concepteurs de la
théorie de ‘’l’art pour l’art’’, la poésie doit se défaire d’une quelconque mission sociale pour ne
s’intéresser qu’au beau. Autrement dit, elle doit privilégier la forme de l’écriture sur le fond car elle
n’est pas le réservoir des souffrances humaines. Théophile Gautier le chef de file disait à cet effet :
« il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile est laid »

Exemple de sujet: « Je cherchais des poètes j’ai trouvé des potiers ». Montrez en vous appuyant sur
cette pensée de George Duhamel comment le poète devient créateur.

THESE 5: LA POESIE EST LUDIQUE


Arg1. : (Les thèmes) La poésie grâce à ses thèmes émerveille, enchante, bouleverse les cœurs et les
esprits des lecteurs. Les poètes ne reculent surtout pas lorsqu’il s’agit de provoquer d’énormes
charges émotionnelles dans le cœur des lecteurs et ce par la célébration de la femme. Il n’est donc pas
rare de trouver dans leur production de surprenants éloges. C’est le cas de David Diop :
« Me plait ton regard de femme
Ta bouche à la saveur de mangue
Tu es le piment noir qui souffle le désir
Quand tu passes la plus belle est jalouse.
Rama Kam ». Extrait de ‘’Rama Kam’’ in Coups de pilon
Arg2. : (Sonorités harmonieuses) Le délice qu’offre la poésie provient aussi des sonorités harmonieuses
source d’une cadence mélodieuse. Le poète qui est un technicien du langage et dont les mots servent
de matière première agit exactement comme un orfèvre. Il manie les mots à sa guise, les modèles et
les remodèle de sorte à obtenir une musicalité douce à l’oreille. C’est le cas de Paul Verlaine. Dans
‘’Ariette oubliée’’ extrait de Romance sans Parole, il écrit:
« Je pleure sans raison dans ton cœur qui s’écœure ». Comme on le voit, tout lecteur tombe en extase
devant la répétition de « eur » une assonance parmi tant d’autres.
Arg3. (Rêverie): La poésie amuse parce qu’elle est rêverie, elle cultive l’illusion.
Certains poètes expriment leur sentiment d’amour à l’endroit de leur âme sœur poussant ainsi le
lecteur à la rêverie et au désir de vivre un tel amour. Comme illustration nous pouvons citer ‘’Le monde

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
c’est toi mon amour’’ extrait de La ronde des jours de Bernard B. Dadié. Dans ce poème le lecteur
prend plaisir à partager l’amour que le poète ressent pour sa bien-aimée.
Arg4. : (Célébration de l’être cher) Le lecteur tombe en extase (est charmé, fasciné) devant certains
poèmes qui célèbrent l’être cher. A ce propos nous pouvons citer ‘’A ma mère’’ poème introductif au
roman L’enfant noir de Camara laye. Le poète Guinéen rend un vibrant hommage à la mère, à celle qui
donne la vie et qui veille à notre épanouissement. Ce bel hommage à la génitrice fait plaisir au lecteur.

Exemple de sujet : «La poésie est aussi inutile qu’un jeu de Ludo» Partagez-vous cette opinion?

THESE 6: LA POESIE EST PERSONNELLE (Fct. Lyrique ou autobiographique)


Arg1. : (La déception amoureuse) La douleur causée par une vie sentimentale désastreuse peut faire
murir le génie du poète. Musset par exemple a vu son génie éclore à l’issue de la déception et de la
douleur intense qu’il connut après sa rupture avec George Sand. Son ouvrage « les nuits » constitue
une illustration poignante car tout le long de recueil, il s’épanche longuement après cette terrible
rupture. Il dira dans ‘’La nuit de mai ‘’ extrait de ce même recueil : « les plus désespérés sont les chants
les plus beaux ».Autrement dit, les œuvres hautement artistiques, résultent des douleurs qui ont
marqué la vie de l’auteur.
Arg2. : (La perte d’un être cher) La perte d’un être cher peut être à l’ origine de la création poétique.
Touché profondément par la mort de sa fille Léopoldine HUGO, Victor HUGO va fournir à la littérature
trois(3) de ses chefs d’œuvres poétiques qui sont : Les contemplations, les châtiments, la légende des
siècles. Nous retenons néanmoins que ‘’Demain dès l’aube’’ extrait de Les Contemplations témoigne
plus que jamais de sa douleur
Idem: (La perte d’un être cher) C’est précisément parce que la poésie est le cri de l’âme du poète
martyrisé par la douleur que FATHO Amoy a pu dire : « La poésie pleure et pleurera les souffrances
d’un cœur qui s’usent aux ronces ».
Arg3 : (Retour sur une douce enfance) Le poète peut considérer son art comme un moyen d’accession à
un plaisir personnel, un moyen lui permettant d’effectuer un retour sur sa douce enfance. C’est
l’exemple de Senghor dans ‘‘Joal’’ in Chants d’ombre. Le négritudien se rappelle la convivialité avec
les siens, les danses, les festins en terre natale.
Arg4: (Retour sur une enfance misérable) Pour le poète la poésie est un miroir qui lui renvoie son passé,
aussi sombre soit- il. Dans Cahier d’un retour au pays natale, Aimé Césaire rend compte de sa
douloureuse enfance. Il s’agit d’une enfance marquée par le dénuement, l’extrême pauvreté,
confère « ‘’la maison natale’’
Arg5. : (Sentiments personnels) Les souffrances dues aux angoisses existentielles telles que la fuite du
temps peut amener le lecteur à écrire. Nous avons pour preuve « Ennemis » In Les fleurs du mal de
Charles Baudelaire qui exprime son angoisse fasse à l’écoulement du temps en ces termes : « O
douleur, O douleur le temps mange la vie. » Dans le même registre on peut citer Alphonse De
Lamartine qui s’exclame :
« O temps suspends ton vol ! Et vous heures propices
Suspendez vos cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !». Confère « le Lac » in Méditations poétiques
Arg. 6: (Sentiments personnels) L’oppression et l’injustice peuvent transparaitre dans les écrits du poète
car faisant partie de ses tourments. Exemple : ‘’Ceux de la tourmente’’ In Les temps des hymnes de

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Dénis Oussou Essui qui est un cri de douleur jeté à la face de l’oppresseur blanc. ‘’Défis à la force’’ in
Coups de pilon de David Diop n’en est pas moins.
Arg7 : (Sentiments personnels) Le talent poétique peut voir le jour suite aux atrocités causée par la
guerre. ‘’Barbara’’ extrait de Paroles de Jacques Prévert achève de nous convaincre. Ce poème est une
interrogation sur le sort des individus en temps de guerre.

Exemple de sujet : « Je pense a dit un critique, que la poésie est essentiellement subjective ».
Souscrivez-vous à cette opinion ?

THESE 7 : LA POESIE EST REVERIE (Fct. évasive)


Arg1. : (vision idéalisée du monde) Le poète a plusieurs cordes à son arc. Parmi celles-ci l’art de
transporter l’esprit du lecteur dans un monde idéalisé. En effet, le poète représente souvent à travers
son œuvre sa vision idéalisée du monde : c’est un monde débarrassé des tares de la société, un monde
régénéré ou l’ataraxie acquiert son plein sens. Dans ‘’L’invitation au voyage‘’ extrait de Les fleurs du
mal, Baudelaire par exemple nous invite à découvrir le monde de ses rêves. Il s’agit d’un univers
paradisiaque décrit à travers le refrain :
« Là tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe, calme et volupté »
Idem : La poésie conduit souvent le lecteur vers les contrées fleuries de l’imagination où tout est
ordre et beauté. Confèrent ‘’élévation’’ et ‘’l’invitation au voyage’’ in Les fleurs du mal, de Charles
Baudelaire.
Idem : la poésie est avant tout exploration de l’imagination du poète, de ses rêves, voire ‘’le
bateau ivre’’ extrait de Poésie de Fatho Amoy. Dans ce poème, le lecteur est fasciné par la magie
vibratoire des mots où il est dépaysé par l’allusion à des univers inconnus qui le pousse à se fier à
l’imagination du poète.
Arg2. : (Pure évasion) Certains poètes ne se soucient guère des problèmes sérieux ou existentiels. Ils
préfèrent se mettre en marge des réalités sociales pour s’intéresser exclusivement à l’évasion. Ainsi
cherchent-ils à nous faire oublier nos soucis quotidiens à l’effet de transporter notre esprit dans un
univers féérique, un univers paradisiaque où il fait bon vivre. Dans ce monde l’usage de la parole, de la
raison et de la science sont conférés à tous. C’est dire que les objets inanimés et les animaux se
comportent autant comme les hommes. Nous avons pour preuve ‘’ Le corbeau et le renard’’ in
Les fables de Jean de la Fontaine.

Exemple de sujet : «Les poètes nous transportent dans un monde plus vaste ou plus beau, plus ardent
ou plus doux que celui qui nous est donné, différent par lui même et en même temps presque
inhabitable». En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, expliquez et discutez ces propos de
Marguerite Yourcenar dans Mémoire

THESE 8: LA POESIE EST ENIGME DONC INUTILE


Arg.1 : (un art hermétique) La poésie est un art hermétique qui exige une initiation préalable.
Comme illustration on pourrait dire que ce caractère lui vient des images et des symboles qu’elle utilise.
‘’L’Albatros’’ extrait de Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire est un exemple patent et éclatant.
L’artiste en effet, symbolise l’Albatros par son existence grégaire.
Arg.2 : (sonorités harmonieuses) la poésie est inaccessible à la compréhension à cause de la présence
des sonorités harmonieuses qui voilent le contenu du message et font d’elle un chant (allitérations,
assonances, rimes, anadiplose, parallélisme de construction…). ‘’Le lac’’ in Méditations poétiques de
Lamartine par exemple est un poème qui foisonne un si grand nombre de rimes si bien que le lecteur

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ne s’attentionne plus de l’idée véhiculée mais cherche à se délecter de la cadence harmonieuse
produite. En voici un extrait : ô temps
suspendent ton vol ! Et vous heures propices ! Suspendez vos cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices ! Des plus beaux de nos jours !
Arg.3 : (un lexique trop recherché) le poète utilise aussi un vocabulaire archaïque, des figures de style
et un lexique trop recherché dans son œuvre. Ce qui complique sa compréhension. Exemple : «Pupille
du norme m’assaille » in Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.

Exemple de sujet: « un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clé. »
Justifiez cette pensée

THESE 9 : LE POETE EST INUTILE A LA SOCIETE


Arg1. (Cultive l’illusion) Le poète éloigne le lecteur de la réalité d’autant plus qu’il cultive le rêve,
l’évasion, en témoigne ‘’Parfum Exotique’’ in Les fleurs du mal de Charles BAUDELAIRE.
Arg2. : (Cultive l’hermétique) Le poète cultive l’hermétique. Les écrits des poètes sont souvent
inaccessibles la compréhension. Dans ‘’Nuit de sine’’ tiré de Chants d’ombre de Léopold Sédar
Senghor cela est perceptible.
Arg3. (Raconte sa vie personnelle) Le poète aime raconter sa vie personnelle. Il préfère souvent
s’éloigner des problèmes que vivent ses concitoyens pour raconter ses amours, ses désamours, son
enfance confère Alfred de Musset.

Exemple de sujet 1: «La poésie est aussi futile qu’un jeu de Ludo»
Partagez-vous cette opinion?
Exemple de sujet 2 : « Je n’ai jamais chanté pour la paix, ni pour la guerre. Si mon siècle se trompe,
tant pis, s’il a raison, tant mieux.» Disait le poète romantique Alfred de Musset

THESE : LE POETE EST UNE MENACE POUR LA SOCIETE


Arg4. : (Incite à la révolte) Le poète incite à la révolte. Il peut endoctriner les masses à travers ses récits
tendancieux et semer ainsi la haine tribale. On peut à juste titre citer ‘’Un blanc m’a dit’’ extrait de
Coups de pilon de David Diop.
Arg4. : (Appelle à l’abandon de la foi en DIEU) Le poète appelle à l’apostasie, c’est-à-dire à l’abandon de la
foi en Dieu. Il demande au peuple de se tourner vers Satan. C’est d’ailleurs ce à quoi Baudelaire s’attèle
en adressant cette prière à Satan : « O Satan prend pitié de ma la longue prière » Voire ‘’litanies de
Satan’’ in Les Fleurs du mal

Exemple de sujet: «Les poètes sont dangereux pour la cité parce qu’ils sont susceptibles d’entrainer
les hommes par force irrationnelle de leurs chants».

THESE 10: LA POESIE NAIT DE LA DOULEUR


Arg.1 : (la douleur au niveau individuelle) parlant de la douleur individuelle, nous pouvons citer la perte
d’un être cher. C’est la douleur morale due à la séparation tragique qui a été la source d’inspiration des
poèmes ‘’demain dès l’aube’’ ‘’trois ans après’’ extraits de les contemplations de Victor Hugo
Idem : (la douleur au niveau individuelle) si elle recèle de la disparition d’un être cher, elle ne manque pas
de provenir de la maltraitance physique de celui qu’on estime. En effet, la torture d’un indolent
compagnon affecte souvent les poètes. C’est le cas de ‘’l’Albatros’’ de Charles Baudelaire in Les fleurs

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
du mal où il souffre de la même manière que l’oiseau est maltraité par les hommes d’équipage du
navire.
Arg.2 : (la douleur au niveau collectif) la souffrance due à l’invasion de l’Afrique par les occidentaux a
poussé Léon Gontran Damas à écrire ‘’Ils sont venus ce soir’’ extrait de Pigment. Dans ce chef-d’œuvre
il exprime son ras-le-bol face à la souffrance des Noirs. Cette même douleur est exprimée par David
Diop dans le poème ‘’défi à la force’’ extrait de Coups de pilon.

Exemple de sujet : «La poésie est mémoire baignée de larmes » Discutez cette assertion.

THESE 10: LA POESIE A D’AUTRES SOURCES D’INSPIRATION


Arg.1 : (La beauté féminine) La beauté de la femme peut être une source d’inspiration en poésie. Dans
‘’ A une passante’’ par exemple tiré de les fleurs du mal Charles Baudelaire, est foudroyé par la beauté
de la passante qui a des pieds de statue. David Diop ne se dérobe pas de la thématique puisque dans
‘’Rama kam’’ extrait de Coups de pilon, il célèbre la beauté de la femme africaine comme l’atteste ce
strophe :
« Me plait ton regard de femme
Ta bouche à la saveur de mangue
Tu es le piment noir qui souffle le désir
Quand tu passes la plus belle est jalouse.
Rama Kam ».
Arg.2 : (L’amour) l’amour peut être également une source d’inspiration poétique. Exemple : ‘’le
monde c’est toi mon amour’’ extrait de la ronde des jours de Bernard B. Dadié et ‘’ton nom est une
fête’’ in Chaque aurore est une chance de Amoy Fatho. Dans ces deux poèmes, les poètes évoquent la
grandeur de l’amour à l’égard de leurs-bien aimées. Senghor qui annonçait déjà les couleurs à l’aube
de la négritude ne faisait-il pas dire à chaka: « Ma négresse blonde d’huile de palme à la taille de plume.
Cuisses de loutre en surprise et de neige du Kilimandjaro…Nolivé aux bras de boa, aux lèves de serpent
minute. » ?
Arg.3 : (la disposition du poème dans la page) la disposition du poème dans la page ou la présentation
typographique peut constituer une source d’inspiration poétique. C’est le cas dans ‘’ils sont venus ce
soir’’ de Léon Gontran Damas. La forme en escalier de ce poème émeut et émerveille le lecteur. De
même les calligrammes de Guillaume Apollinaire

ARGUMENTS SUR LA POESIE EN BREF

THESE 1 : LA POESIE EST INUTILE CAR ELLE CULTIVE


-l’hermétisme ‘’Nuit de sine’’ in Chants d’ombre de Senghor
-la rêverie ‘’le monde c’est toi mon amour’’ de Bernard B Dadié
-elle ne résout pas les problèmes ‘’Joal’’ in chants d’ombre de Senghor
THESE 2 : LA POESIE EST NUISIBLE PARCE QU’ELLE
-endoctrine et partant pousse à la haine tribale ‘’Défi à la force’’ in Coups de pilon de David Diop
-éloigne le lecteur de la réalité par l’illusion qu’elle cultive in les Fable de Jean de la Fontaine
-invite à l’adoration de Satan in ‘’litanies de Satan’’ in Les Fleurs du mal
THESE 3 : LA POESIE EST ESTHETIQUE PAR
-l’harmonie des sonorités. ‘’Ariette oubliée’’ in Romance sans Parole de Paul Verlaine
-la présentation typographique ‘’ la cravate’’ in les calligrammes de Guillaume Apollinaire
-l’usage des figures de style, des symboles… ‘’Albatros’’ in les fleurs du mal de Baudelaire
THESE 4 : LA POESIE EST PERSONNLLE CAR ELLE

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
-exprime l’intimité douloureuse du poète ‘’Sur le pont Mirabeau’’ in Alcools de Guillaume Apollinaire
-raconte l’enfance et la reconnaissance du poète ‘’A ma mère’’ préface de l’enfant noir de Camara Laye
-exprime la vision idéalisée du poète ’’L’invitation au voyage‘’ in Les fleurs du mal de Baudelaire
THESE 5 : LA POESIE S’INSPIRE DES SITUATIONS DOULOUREUSES
-la perte d’un être cher. ‘’Demain dès l’aube’’ in les contemplations de Victor Hugo
- la déception amoureuse. ‘’Nuit de mai’’ in les nuits d’Alfred de Musset
- la douloureuse existence des sans voix. Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire
THESE 6 : LA POESIE EST LUDIQUE, ELLE
-célèbre la beauté féminine. ‘’Femme noire’’ in chants d’ombre de Senghor
-est rêverie ‘’Rama Kam’’ in Coups de pilon de David Diop
-est une mélodie douce à l’oreille par sa versification ‘’ pour qui sont ces serpents…’’ Jean Racine
-est plaisir des yeux par la disposition formelle des vers ‘’ils sont venus ce soir’’ in pigment de Damas
THESE 7 : LA POESIE EST DIDACTIQUE
-objet de savoir intellectuel Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire
-objet de savoir culturel ‘’souffle’’ in Leurre et lueur de Birago Diop/ ‘’prière aux masque’’ in chants d’ombre d
Senghor
-objet de savoir moral ‘’la cigale et la fourmi’’ in les Fables de Jean de la fontaine
THESE 8 : LA POESIE DENONCE
-les abus politiques Cahier d’un retour au pays natal + discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire
-la politique d’assimilation de la culture africaine ‘’blanchi’’ in pigment de G. Damas
-la marginalisation du poète ‘’Albatros’’ in les fleurs du mal de Baudelaire
-l’exploitation de l’homme par l’homme ‘’Mélancholia’’ in les contemplations de Victor Hugo
THESE 9 : LA POSIE EST INTRUSION DANS L’IMAGINAIRE, ELLE
-est l’expression de la vision idéalisée de l’auteur ‘’Elévation’’ in les fleurs du mal de Baudelaire
-personnifie les animaux ‘’le corbeau et le renard’’ in les Fables de Jean de la fontaine
-célèbre avec surréalisme la femme ‘’A une passante’’ in les fleurs du mal de Baudelaire
THESE 10: LA POESIE EST UTILE, ELLE
-extériorise les émotions du poète ‘’Je vous remercie mon Dieu’’ in La ronde des jours de Bernard B. Dadié
-permet au poète de faire connaitre son génie créateur‘’ la cravate’’ in les calligrammes de Guillaume A.
-permet au poète de se faire le porte-parole de son peuple Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
-enseigne le peuple ‘’le corbeau et le renard’’ in les Fables de Jean de la fontaine
THESE 11: LA POESIE EMEUT PAR
-les thèmes qu’elle développe ‘’Rama Kam’’ in Coups de pilon de David Diop
-sa beauté (sonorité et mise en page) ‘’ils sont venus ce soir’’ in pigment de Damas
-sa rêverie. ‘’Le monde c’est toi mon amour’’ in la ronde des jours de Bernard B Dadié

LE THEATRE

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QUELQUES FONCTIONS DU THEATRE
Fct. Satirique - Au plan politique (la course au pouvoir, la dictature)
- Au plan culturel (les mauvaises mœurs)
- Au plan social (la perte des valeurs morales)
Fct. Didactique - Objet de savoir historique (les héros du passé)
- Objet de savoir intellectuel (éveil de consciences)
- Objet de savoir moral (invitation à l’honnêteté)
Fct. Réaliste - les personnages évoqués ont existé (Lumumba)
- les thèmes sont réels (dictature, néocolonialisme)
- l’histoire narrée est vraie (l’histoire de Chaka)
Fct. Cathartique / thérapeutique - le rire fait oublier les soucis
- le dépaysement ou l’évasion endort l’esprit affligé
- les scènes chorégraphiques déstressent
Fct. Comique - l’attitude insensée des personnages
- leurs accoutrements (Douta Seck)
Fct. Imitative (reflet de la réalité) - le déguisement vestimentaire (Douta Seck)
- la décoration scénique, le bruitage et la luminosité
- les acteurs
- la ré-création des faits
Fct. Esthétique - la décoration scénique
-le bruitage et la luminosité
- les mîmes, les paroles poétiques, la chorégraphie
Fct. Evasive - Ré-création des faits
- la personnification des animaux

NB : les fonctions : comique, esthétique, évasive sont aussi des fonctions ludiques. Et toutes les
fonctions dans leur ensemble peuvent être appelées fonctions émotives.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
ARGUMENTS SUR LE THEATRE

DEFINITION : le théâtre se définit généralement comme un genre littéraire ou une pièce écrite
destinée à être jouée sur scène par des acteurs.

THESE 1 : LE THEATRE DENONCE (Fct. Dénonciatrice)


Arg1. (Au plan politique) : Le théâtre critique les dérives politiques telles que la dictature, la course
au pouvoir. Dans Les voix dans le vent de BERNARD B. DADIE par exemple NAHOUBOU 1er ordonne
que l’on tue tous les chiens ainsi que leurs propriétaires sous prétexte que les aboiements des chiens
perturbent sa quiétude. C’est une œuvre qui éveille la conscience du lecteur sur certains abus que
peuvent commettre certains dirigeants au pouvoir. Abus pouvant conduire à la révolte du peuple.
En outre, On se chamaille pour un siège de Hyacinthe Kacou critique la course au pouvoir qui dresse
les uns contre les autres à l’image de TINANOH et de djinan le père, brisant ainsi la cohésion familiale
et sociale .Cette œuvre est une interpellation des uns et des autres sur la division, l’animosité que cette
pratique crée au sein de la société.
Idem. : (Le théâtre pousse à la révolte) Le théâtre pousse à l’action face aux dysfonctionnements de la
société. Dans l’œuvre La tragédie du roi Christophe le lecteur peut imiter le peuple qui se soulève
contre Christophe son roi. En effet, celui-ci demande au peuple de travailler sans jamais se reposer
pour égaler la métropole (par rapport à son développement). Vu qu’il était déjà épuisé par des années
de colonisation et avait besoin de repos, il va finir par craquer et se rebeller.
Arg2. (Au plan culturel)Le théâtre dénonce certaines pratiques anti-progressistes ou deshumanisantes
telles que le mariage forcé, les sacrifices humains. C’est le cas dans Le respect des morts d’Amadou
Koné. Cette œuvre en dénonçant le sacrifice humain à savoir celui du fils d’Enoukou éveille la
conscience du lecteur quant à l’abandon de cette pratique vaine puisque malgré le sacrifice de l’enfant
les villageois ont été déguerpis et le barrage bien fait.
Aussi, cela est-il perceptible dans Trois prétendants un mari de Guillaume Oyono M’bia. Dans cette
œuvre, Juliette est livrée au plus offrant comme une vulgaire marchandise. En fustigeant cette
pratique déshumanisante qui est le mariage forcé, l’auteur a suscité un éveil de conscience
extraordinaire surtout chez les jeunes filles aboutissant au recule de cette pratique archaïque.
Arg3. (Au plan social): Le théâtre dénonce l’escroquerie et l’avarice qui gangrène notre société. Nous
avons par exemple le personnage de Tôgôgnini dans Monsieur Tôgôgnini de BERNARD B DADIE. Le
dramaturge dévoile les opportunistes de la nouvelle société qui n’hésitent pas à escroquer le peuple
pour s’enrichir. Monsieur Tôgôgnini arrêté, menotté et hué publiquement est une mise en garde pour
tout lecteur qui épouse le comportement de Tôgôgnini
Egalement on peut citer l’Avare de Molière, œuvre au travers de laquelle harpagon ayant perdu sa
capsule se soupçonne lui-même en prenant sa propre main pour son voleur. Cette œuvre est un éveil
de conscience sur un vice qu’est l’avarice.
Idem : (Au plan social): Le théâtre éveille les consciences en montrant l’hypocrisie, la perte des
valeurs morales et la cupidité de certaines personnes. Etienne GOYEMIDE dans son œuvre théâtrale
Les mains vides pointe du doigt l’hypocrisie de certains hommes qui après avoir abusé des femmes les
laissent livrées à elles-mêmes.
Idem. (Au plan social): Le théâtre éveille les consciences à travers la mise en relief des situations
embarrassantes (dilemme). Dans Le Cid de PIERRE CORNEILLE, Rodrigue doit venger son père en tuant
le père de Chimène sa fiancé. Face au choix de l’honneur ou de l’amour, notre héros hésite mais un
peu plus tard opte pour la mise à mort de son beau-père .Chimène qui l’apprend se met à son tour à la
recherche du meurtrier de son père sans toutefois cesser de l’aimer.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
THESE 1 : LE THEATRE A UNE FONCTION DIDACTIQUE
Arg1. (Objet de savoir historique) Le théâtre à une fonction didactique en ce sens que le dramaturge à
travers l’œuvre théâtrale se donne pour mission de révéler au public différents aspects de son histoire
en mettant un accent particulier sur ses héros. Bernard B Dadié par exemple réhabilite l’image de
Toussaint Louverture dans Ile de tempête, ce vaillant général qui a combattu pour la liberté de ses
frères dans les caraïbes.
Zadi Zahourou lui salue la mémoire de Samory Touré dans les Sofas, cet anticolonialiste présenté
comme un sanguinaire par l’homme blanc. Patrick Lumumba trouve un écho reluisant dans Une saison
au Congo d’Aimé Césaire. Enfin Chaka se découvre dans le poème dramatique ‘’Chaka’’ extrait
d’Ethiopique de Senghor

Arg2. (Objet de savoir intellectuel) le théâtre est un émouvant témoignage sur l’assassinat des leaders
africains et surtout l’avènement d’un autre type de dirigeants politiques. En lisant Une saison au
Congo d’Aimé Césaire le lecteur s’informe sur la mort de Lumumba, un leader charismatique. Aussi en
lisant les voix dans le vent de Bernard B. Dadié l’on se rend compte de l’apparition sur la scène
politique d’un autre type de dirigeants africains près à verser le sang de leurs compatriotes pour se
pérenniser au pouvoir. C’est l’exemple de Nahoubou in Les Voix dans le vent de Bernard B. Dadié.

Idem:(Objet de savoir intellectuelle) la lecture des œuvres théâtrales accroît notre connaissance, enrichit
notre vocabulaire et améliore notre niveau de langue par la découverte de nouveaux mots, voire
(toutes œuvres théâtrales)

Arg3. (Objet de savoir moral) le théâtre est un ami, un sage conseillé. Il nous éduque ou nous interpelle
en nous révélant le sort de certains individus véreux. C’est l’exemple de Tôgôgnini qui habitué à
escroquer le peuple fut mis aux arrêts un jour puis hué publiquement. L’auteur en un mot nous invite à
la l’honnêteté. Confère Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié

THESE 2 : LE THEATRE EST DEPAYSEMENT (Fct. évasive)


Arg1. : (Personnification des animaux) Le théâtre peut être le lieu d’évasion et de divertissement à
travers la personnification des animaux. C’est le cas dans la pièce intitulée l’Aube des béliers de
Gaoussou Diawara. En effet, dans l’œuvre les moutons se plaignent à cause des sacrifices innombrables
dont ils sont l’objet. Ils vont alors mener une lutte contre les hommes qui se soldera par leur victoire.
L’objectif du dramaturge ici est de nous évader car en réalité les bêtes ne peuvent entreprendre de
telles actions.

Arg2. : (Ré-création des faits) Le théâtre récré les faits par la célébration de la bravoure, en témoigne
Soundjata lion du mandingue de Laurent Gbagbo .Cette pièce décrit les exploits de Soundjata par la
libération de son peuple : le peuple mandingue. D’une façon imaginative, fabuleuse et extraordinaire,
l’artiste recrée l’histoire de Soundjata avec une construction chimérique, utopique qui marque le stade
avancé de son imagination. C’est pourquoi Eugene Ionesco dira
« le théâtre est le lieu de la plus grande liberté de l’imagination la plus folle ». C’est dire que le théâtre
est recréation des faits .Le théâtre permet au dramaturge d’aller au-delà de tout ce qui est ordinaire.

THESE 3: LE THEATRE DIVERTIT LE PEUPLE (Fct. Ludique)


Arg. : (les scènes chorégraphiques) le théâtre enjoue le public à travers des scènes chorégraphiques
(chants et danses) la décoration scénique, le déguisement des acteurs, le mono théâtre, le théâtre

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
mimé. A ce propos nous pouvons citer la plupart des créations de l’Ensemble Kotéba de Souleymane
Koly dont ‘’Adama champion : Didi par ci, Didi par-là’’.
NB : se référer aussi à la thèse suivante

THESE 4: LE THEATRE VISE LE BEAU


Arg.1 : (décoration scénique) Parce que le théâtre est imitation, sur les scènes de théâtre il ne
manque pas qu’on voit des décors qui soient en symbiose avec le thème abordé. Et pour parfaire ce
décor on y ajoute les jeux de lumière.
Arg.2 (les habillements des acteurs) aussi note-t-on les habillements des acteurs qui donnent une
certaine sensation au spectateur. C’est le cas dans les pièces de la troupe KOTEBA de Souleymane Koly.
Nous y trouvons des habillements traditionnels locaux, des habillements type Zoulou.
Arg.3 (le spectacle) A ce déguisement vestimentaire s’ajoutent, les atouts du spectacle : la parole
poétique, les mimes, le mono-théâtre, le bruitage, la chorégraphie. C’est bien tout ceci qui contribue à
rendre au théâtre son charme. A l’instar de la troupe KOTEBA, on peut citer les troupes Kiyi m’bock de
Wêrêwêrêliking, UTCI d’Adjé Daniel, SOTHECA du pasteur Mambo Apollinaire.

THESE 5 : L’ART DRAMATIQUE EST COMIQUE.


Arg1. : (L’accoutrement des acteurs) Le théâtre suscite le rire. Et c’est l’accoutrement des acteurs qui
l’atteste. Le déguisement vestimentaire du personnage Christophe en est une preuve patente et
éclatante, confère La tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire.
Arg.2 : (l’attitude insensée des personnages.) Le rire que procure le théâtre est aussi perceptible dans
l’attitude insensée des personnages. Nahoubou 1er par exemple ordonne que les soldats arrêtent le
vent, les chiens et leurs propriétaires. En effet, il estime que leur aboiement perturbe sa quiétude,
voire Les Voix dans le vent de Bernard B. Dadié. Quant à Harpagon dans l’Avare de Molière il
soupçonne sa propre main d’avoir volé son argent. Djinan de son coté veut briguer le titre de député
alors qu’il ne sait ni lire, ni écrire. Confère On se chamaille pour un siège de Hyacinthe Kacou. Illustrant
tout ceci Victor Hugo affirme: « le peuple a besoin de rire, les rois aussi ».
Arg.3 : (les situations tragi-comiques) Le rire se perçoit dans les situations tragi-comiques que le
dramaturge aime à évoquer. Il s’agit précisément de situations de dilemme, d’embarra de choix ou
d’écartèlement. Dans le C.I.D de Pierre Corneille, Rodrigue par exemple fait face à un dilemme de
passion. Notre héro doit choisir entre l’amour de sa bien-aimée et l’honneur parental. Son impuissance
ne peut que faire rire.
Arg4: (le comique de mots, de situation) Le théâtre admet une dimension comique. La vocation première
du dramaturge est de faire rire le peuple et cela à travers le comique de mots, de situation, de
quiproquo. Voire aussi les mangeurs de poulets crevés d’Etienne Goyémidé

THESE 6 : LES ATOUTS OU FORCES DE LA REPRESENTATION THEATRALE


Arg1. : Le théâtre est une forme essentiellement dialogique impliquant un publique réel et
réellement réunit.
Arg. 2: Présence d’un décor et de bien d’autres accessoires reflétant la réalité (costume, jeux de
lumière, rideau…)
Arg. 3: le théâtre est le genre littéraire le plus proche de la vie. Il favorise un contact et une
communication directe avec le publique.
Arg4 : Le théâtre met en scène les acteurs agissants et parlants.

THESE 7 : SI LE THEATRE REPRODUIT LA VIE, IL N’EST PAS LA VIE, C’EST UNE REALITE STYLISEE
D’OU LES FAIBLESSES SUIVANTES :

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Arg1. : Le jeu théâtral peut diluer la force du message. La présence de l’oralité favorise de loin la
mémorisation. L’écrit est obligé de suppléer à cette faiblesse de la représentation
Arg. 2: Les gens vont au théâtre pour rire et se distraire. Le spectateur qui ne retient que le
caractère comique de la mise en scène laisse passer inaperçu le message véhiculé.

THESE 8 : LE THEATRE EST DIFFERENT DE LA LITTERATURE


Arg. 1: ( joué par des acteurs ) La spécificité du théâtre réside dans le fait qu’il peut être joué par des
acteurs afin de permettre à tous surtout à ceux qui ne savent pas lire une meilleure compréhension
et partager les émotions avec les différents acteurs.
Exemple: Le Vertige de Goyemidé Etienne représenté par la troupe UTCI d’Adjé Daniel. Cette pièce
présente au public l’arrivisme et l’ingratitude de certains hommes.
Arg. 2: (une typographie spécifique) Le théâtre obéit à une certaine règle d’écriture qui le rend
différent des autres genres ; il se fonde sur la typographie suivante : Nom des personnages , réplique ,
didascalie car en réalité l’auteur s’exprime dans les paroles de ses personnages et ne peut ni
intervenir directement dans le dialogue ,ni détailler les pensées de ses personnages , ni les
commander. Exemple : le Mariage de figaro de Beaumarchais.
Arg. 3: le théâtre a une fonction didactique. Il nous relate l’histoire des vaillants héros du passé
pour notre enrichissement culturel. Confère La mort de chaka de SEYDOU BADIAN.

THESE 9 : LE THEATRE EST THERAPEUTIQUE


Arg. 1: (le rire) En effet, le théâtre permet de guérir le spectateur du point de vue psychologique
en lui faisant oublier ses soucis de la vie quotidienne à travers le rire, les suspens aux fins heureuses,
les émotions générées par les dilemmes de la passion. Confère Le Cid de pierre corneille
NB : voire les autres fonctions déconnectées.

ARGUMENTS SUR LE THEATRE EN BREF

THESE 1: LE THEATRE EST COMIQUE


-Les personnages ont une attitude exagérée, insensée. (Harpagon in l’Avare de Molière)
-Leurs accoutrements laissent à désirer. (Douta Seck in la tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire)
-Ils vivent des situations tragi-comiques. (Rodrigue et Chimène in Le Cid de Pierre Corneille)
THESE 2 : LE THEATRE EST ESTHETIQUE
-La décoration scénique. (Ensemble Kotéba de Souleymane Koly)
-Le déguisement des acteurs. (Douta Seck in la tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire)
-La chorégraphie. (Kiyi M’bock de Wêrêwêrêliking)
THESE 3 : LE THEATRE EST LUDIQUE
-La chorégraphie. (Kiyi M’bock de Wêrêwêrêliking)
-La tonalité comique. (On se chamaille pour un siège d’Hyacinthe Kacou)
-Le décor de la scène. (Ensemble Kotéba de Souleymane Koly)
THESE 4 : LE THEATRE EST DEPAYSEMENT (évasion)
-La récréation des faits. (Antigone de Jean Anouilh)
-La personnification des animaux. (L’Aube des béliers de Gaoussou Diawara)
-L’ambigüité des histoires (les dilemmes). (Rodrigue et Chimène in Le Cid de Pierre Corneille)
THESE 5 : LE THEATRE EVEILLE LES CONSCIENCES PAR L’EVOCATION
-Des dérives politiques. (La parenthèse de sang de Sony Laboutansy)
-Des mauvaises pratiques culturelles. (Le respect des morts d’Amadou Koné.)
-De la perte des valeurs morales. (Monsieur Tôgôgnini de Bernard B DADIE.)

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THESE 6 : LE THEATRE EST DIDACTIQUE, IL
-Enrichit notre vocabulaire et améliore notre niveau de langue. (Une saison au Congo d’Aimé Césaire)
-demeure un témoignage sur le passé historique des grands héros. (La mort de Chaka de Seydou Badian)
-dispense le savoir moral, intellectuel et culturel. (Une saison au Congo d’Aimé Césaire)

AR AGUMENTS SUR LA LITTERATURE EN GENERALE

THESE 1 : LA LITTERATURE DENONCE


Arg. 1 : (Au plan politique) elle fustige la dictature, la course au pouvoir, les assassinats, les
arrestations arbitraires, les enlèvements, les rituels de sang en vue de se maintenir au pouvoir. Confère
les voix dans le vent de Bernard B. Dadié avec les pratiques macabres de Nahoubou 1er
Arg. 2 : (Au plan culturel) Elle critique les mauvaises pratiques culturelles : l’excision, la polygamie, le
mariage forcé, la sorcellerie, les funérailles grandioses, voire «les funérailles» dans Cure dent Gouro
de Germain Zamblé Bi.
Arg. 3 :(Au plan social) elle dénonce l’exploitation de l’homme par l’homme, le chômage, la perte des
valeurs morales, les tracasseries administratives, la marginalisation du poète, confère « l’Albatros »in
les fleurs du mal de Charles Baudelaire
Arg. 4: (au plan économique) Elle dévoile la corruption, les détournements, la fraude, le favoritisme, le
népotisme, la gabegie, en témoigne les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma

Exemple de sujet : « La valeur d’une œuvre littéraire tient du fait qu’elle traite des préoccupations du
moment» Commentez et au besoin discutez cette affirmation.
Exemple de sujet : Selon Brice Parrain, les mots sont des pistolets chargés. Appréciez

THESE 2 : LA LITTERATURE A UNE FONCTION DIDACTIQUE


Arg. 1: (Elle dispense le savoir intellectuel) En effet, elle accroît la connaissance du lecteur, elle enrichit
son vocabulaire par la découverte de nouveaux mots et partant améliore son niveau de langue tant à
l’écrit qu’à l’oral. Voire (toutes œuvres)
Arg. 2 : (Elle dispense le savoir intellectuel) elle permet l’éveil des consciences par le dévoilement des
tares de la société en vue de changer les mentalités. Cela est perceptible dans « Pour saluer le tiers
monde » in Ferrement d’Aimé Césaire. L’homme lève un point de voile sur la face hideuse du
colonisateur et salue les souffrances passées de l’Afrique, sa lutte pour sa culture méconnue et son
espoir de s’intégrer dorénavant dans la civilisation universelle.
Idem : (Elle dispense le savoir intellectuel) il est possible de se servir de l’œuvre littéraire comme tremplin
pour comprendre le monde, pour acquérir des connaissances de toute nature. C’est le cas du roman
Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma qui nous livre un ensemble d’informations sur les
indépendances.
Arg. 3: (Elle dispense le savoir culturel) elle permet d’aller à la rencontre d’autres peuples, de découvrir
leurs us et coutumes de l’Afrique noire, confère la coutume Ibo dans le monde s’effondre de Chinua
Achebé

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Arg. 4 : (un témoignage) elle est un témoignage sur le passé historique de l’Afrique noire, le passé des
grands empires, des grands résistants tels Toussaint Louverture, Samory Touré, Chaka, Patrick
Lumumba, Soundjata Kéita voire Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane
Arg. 5: (Elle dispense le savoir moral) elle montre au lecteur la conduite à adopter pour éviter les dangers
de la vie. C’est le cas dans les frasques d’Ebinto où Amadou Koné sensibilise la jeunesse sur les risques
liés à l’amour en milieu scolaire.

THESE 4: LA LITTERATURE, UN MOYEN DE FORMATION


Arg1. : (Formation intellectuelle) La littérature permet d’accroitre la connaissance, elle aiguise notre
expression tant à l’écrite qu’a l’oral et nous dote d’un art de persuasion. C’est le cas dans l’Aventure
ambiguë de Cheik Hamidou Kane où le lecteur tombe sous le charme de la technique de persuasion de
la grande royale et surtout son registre de langue soutenu.
Idem: (Formation intellectuelle) Le livre permet une prise de conscience sur les différentes formes
d’aliénation du système coloniale (Brimade, corvées, exploitations, assimilations culturelle).Voire
Cahier d’un retour au pays natale d’Aimé Césaire.
Arg1. : (Formation culturelle) La lecture conduit à l’enrichissement culturel, c’est-à-dire à la
découverte des us et coutumes d ‘autres peuples. Dans la Grève des battù d’Aminata Sow Fall,
l’écrivain révèle aux lecteurs l’importance des mendiants dans la société Sénégalaise. Quant à l’œuvre
la Mort et l’écuyer du roi de Wolé Soyinka, il nous fait découvrir la coutume du peuple Ibo relative aux
funérailles.
Arg. : (Formation historique) la littérature révèle la vie de certains personnages historiques dans le
but de nous instruire sur l’histoire de nos sociétés. C’est l’exemple de Samory extrait de Les Sofas du
célèbre écrivain ivoirien Zadi Zahourou. Comme Samory nous pouvons Soundjata in Soundjata ou
l’épopée manding de Djibril Tamsir Niane. Cette œuvre retrace l’histoire d’un super héro du peuple
manding qui a marqué l’Afrique de ses actes extraordinaires. Ce fut un personnage hors du commun.
Arg2. : (Formation morale) La littérature participe à notre édification dans la mesure où elle
enseigne certaines vertu humaines telles que le courage, l’humilité l’honnêteté. Dans son œuvre
Kaïdara, Hampaté Bâ nous livre un véritable cours d’humilité, de soumission, d’abnégation de l’homme
devant les épreuves de la vie.
Arg4. : (Formation morale) Le livre révèle les dangers auxquels s’exposent les jeunes en pratiquant
l’amour en milieu scolaire (formation morale).

THESE : LES PERSONNAGES DES ŒUVRES CONSTITUENT DES MODELES


Arg.: (modèle de justice). Ils constituent des modèles en ce sens qu’ils sont épris de justice. C’est
l’exemple d’Etienne Lantier dans Germinal d’Emile Zola qui a explosé la mine, symbole de
l’organisation bourgeoise, oppresseurs des parias de la société.
Arg.: (modèle d’émancipation). Certains personnages se sont fait sienne la lutte émancipatrice de la gent
féminine. Nous avons pour preuve Aïssatou dans Une si longue lettre de Mariama Bâ.
Arg.: (modèle de bravoure). La bravoure a constitué le fer de lance de bon nombre de personnages. On
cite en guise d’illustration Soundjata. Ce héro de l’œuvre Soundjata ou l’épopée manding de Djibril
Tamsir Niane a marqué les lectures simplement parce qu’il se battait comme un lion et ne reculait
devant aucun défi.
Arg.: (modèle d’amour). L’amour fut incarné par certains personnages. Monique, le personnage central
du roman Les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné est un exemple patent.
Exemple de sujet : « Les personnages des œuvres incarnent les vertus d’une société. »
Qu’en pensez-vous ?
THESE : LES PERSONNAGES DES ŒUVRES CONSTITUENT DES CONTRE-MODELES

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.: (l’infidélité) Julien dans Une vie de Guy De Maupassant symbolise l’époux frivole
Arg.: (la cupidité) Harpagon dans L’Avare de Maulière incarne l’homme avare.
Arg.: (l’escroquerie) Tôgôgnini in Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié s’assimile à l’individu escroc.
Arg.: (l’insensibilité) Meursault dans L’étranger d’Albert Camus fait preuve d’indifférence lors du décès de
sa mère en refusant de pleurer.

THESE : LA LITTERATURE, UN MOYEN D’EVASION


Arg.1 : (personnalisation d’animaux) La littérature transporte le lecteur dans un monde fictif ou imaginaire,
loin des réalités quotidiennes. A titre illustratif, on peut citer la ferme des animaux de George Orwell. Il
s’agit dans cette œuvre de l’histoire d’une ferme anglaise dans laquelle les cochons fatigués d’être
exploités expulsent le fermier et s’emparent de la ferme pour organiser leur propre travail.

Exemple de sujet: « Toute œuvre d’art est un beau mensonge… Tous ceux qui ont écrit le savent bien »
Disait Stendhal. Après avoir expliqué le sens de ce sujet, vous le discuterez à l’aide d’œuvres littéraires
lues ou étudiées.

THESE 3 : LA LITTERATURE A UNE VALEUR THERAPEUTIQUE


Arg1 : (rencontre des personnages) elle est une remédiassion à la solitude. En effet, elle permet d’aller à la
rencontre des personnages qui vivent notre expérience. Mariama Bâ dans une Si longue lettre narrant
ses frustrations de femme au foyer, apporte un soulagement à toutes les femmes qui subissent les
mêmes frustrations.
Arg2 : (refuge par le rire) elle combat le stress et fait oublier un temps soit peu les moments
traumatisants à travers le rire qu’elle distille. Cela est perceptible dans On se chamaille pour un siège
de Hyacinthe Kacou.
Arg3 : (refuge par la fiction) elle permet au lecteur de fuir les difficultés de la vie pour se refugier dans
ses rêves, la fiction. Exemple « le monde c’est toi mon amour » de Bernard B. Dadié in la ronde des
jours. Ce poème en exprimant le sentiment d’amour de l’auteur à l’endroit de sa bien-aimée pousse le
lecteur à la rêverie et au désir de vivre un tel amour.

Exemple de sujet : «Un des premiers résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à
guérir de la maladie première qui est de croire que nous sommes seuls à nous sentir seuls. Commentez
et discutez cette conception de la littérature selon Claude Roy dans défense de la littérature.

THESE 5 : LA LITTERATURE EST REALISTE


Arg. 1 : (les personnages) elle parle des personnes qui ont existé et qui ont marqué l’histoire par
leurs actions. C’est le cas de Soundjata Keita, de Chaka in Chaka l’épopée bantoue de Thomas Mofolo.
Arg. 2(les lieux et espaces) les lieux et espaces indiqués sont réels (Bassam, Akounougbé, Adiaké,
Abidjan) in Les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné
Arg. 3:( les thèmes) les thèmes évoqués sont vrais. (Esclavage, colonisation ; néo-colonialisme, lutte
des classes, enfants de la rue, enfants soldats…)
Arg.4 :( les thèmes) le réel s’exprime à travers les thèmes, surtout les thèmes d’actualité. Nous
pouvons citer le phénomène des enfants de la rue dans la Voie de ma rue de Sylvain Kean les conflits
militaro-politiques dans Allah n’est pas obligé, le phénomène de l’enrôlement des enfants pendant les
guerres in Le retour de l’enfant soldat de François d’Assise N’da.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple de sujet : Dans Mont Auriol, Guy de Maupassant affirmait : «une œuvre d’art n’est supérieure
que si elle est l’expression exacte de la réalité.»Qu’en pensez-vous?

THESE 6: L’ECRIVAIN EST PORTE SUR L’ESTHETIQUE


Arg1. (La présentation typographique ou la mise en page) Le charme et la beauté de certains textes littéraires,
notamment les poèmes résident dans leurs formes d’écriture. C’est l’exemple de ‘‘La Cravate’’ et ‘‘la
Montre’’ dans les Calligrammes de Guillaume Apollinaire
Arg2 : (le style de l’écriture) Les figures de style et les images utilisées dans la création littéraire leur
confère à l’œuvre toute sa beauté. C’est le cas dans les Soleils des indépendances d’Ahmadou
Kourouma où les proverbes et la malinkisation du français rendent l’œuvre atypique et lui donne une
dimension esthétique qui facilite la compréhension du lecteur africain.
Arg3. :( le mélange de genres) La beauté dans l’œuvre littéraire emmène le créateur à pratiquer un
mélange de genre. C’est le cas dans le poème ‘‘Chaka’’ dans Ethiopique de Senghor qui se présente
comme un texte singulier du fait de la combinaison de la prose et des vers. C’est un poème dramatique
à plusieurs voix.
Arg.4 : L’écrivain emploie un langage et un style fascinant. A ce propos nous pouvons citer la
malinkisation du français (Néologisme, Bilinguisme) qui est un mélange du malinké au français dans les
Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma.
Arg.5 : (Harmonie des sonorités) L’écrivain crée des textes tout aussi beaux dans la forme que dans le
fond. Et l’écrivain qui se prête le mieux est le poète. L’artiste poète exerce sur la langue un travail
d’orfèvre. En effet, il a le génie de jouer sur son enveloppe sonore, c’est- à- dire qu’il procède à une
disposition harmonieuse des voyelles et des consonnes de manière à faire correspondre sonorité et
idées. Nous avons pour preuve Baudelaire dans ‘‘A une passante ’’ extrait de les Fleurs du mal. Il écrit :
« La rue assourdissante autour de moi hurlait » Le symboliste veut en effet suggérer le bruit à travers
les consonnes roulantes ‘’r’’ et des sifflantes ‘’i’’.

Exemple de sujet : «L’écrivain est un artiste, un producteur du beau, c’est un créateur de la parole
artistique ». A l’aide d’exemples précis empruntés à la littérature, dites ce que vous pensez de cette
opinion de Zadi Zahourou

THESE : LA LITTERATURE EST INEFFICACE


Arg. 1 : (ne résout pas les problèmes) Elle se contente de décrire ou d’exposer la misère humaine sans
véritablement soulager les victimes. Dans la Grève des battù par exemple, Aminata Sow Fall se
contente d’exposer la misère des mendiants présentés comme des sous-hommes, sans rien apporter
comme solution à leur misère. Dans le père Goriot, Honoré de Balzac a su décrire la misère des
pensionnaires sans pourtant y remédier.
Arg.2 : (en déphasage avec le vécu) une littérature qui est en déphasage avec le vécu ne peut qu’être
inefficace face aux problèmes sociaux. C’est le cas de ‘’l’invitation au voyage’’ in les fleurs du mal de
Charles Baudelaire. Ce poème nous invite à découvrir le monde des rêves du poète, confère le refrain:
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe calme et volupté. »
Arg.3 : (exclusivement esthétique) une littérature qui s’emploie à cristalliser l’attention du lecteur sur la
beauté de l’écriture ne peut qu’être impuissante. C’est l’exemple de la littérature parnassienne. Elle
prône l’art pour l’art plutôt que de s’impliquer dans les inquiétudes humaines.
Confère Emaux et Camées de Théophile Gautier. Aussi dans Mademoiselle de Maupin il affirme ‘’ tout
ce qui est utile est laid »

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple de sujet1 : Selon Séry Bailly : « La parole des écrivains est belle mais elle parait si impuissante»
Qu’en pensez-vous ?
Exemple de sujet2 : Partagez-vous l’idée selon laquelle la littérature est une entreprise gratuite ?

THESE 7: LES PERSONNAGES FICTIFS OU REELS ECHAPPENT A NOTRE COMPREHENSION


Arg1. : (Leur philosophie) Les personnages déroutent le lecteur par leur philosophie. C’est l’exemple de
Meursault qui reste indifférent devant la mort de sa mère sous prétexte que ni ses pleurs, ni ses
lamentations ne peuvent la ressusciter. Impossible donc de s’identifier à un tel personnage. Voire
l’Etranger d’Albert CAMUS.
Arg2. : (Un univers surréel) Les personnages fictifs ou réels évoluent dans un univers surréel, un univers
assez trop merveilleux pour être vrai. Dans la Planète des singes de Pierre Boule, les personnages
invitent plutôt au rêve et à l’évasion qu’à l’identification de soi.
Arg3. : (Des exploits surhumains) Les personnages des œuvres romanesques et théâtrales sont des héros
qui accomplissent des exploits surhumains. C’est l’exemple de Soundjata Kéita. Dans Soundjata ou
l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane, sa marche surnaturelle n’aide pas à faire preuve de
compréhension envers le commun des mortels infirmes.

THESE 8 : L’ECRIVAIN PEUT ETRE ACQUIS A LA CAUSE DES


GOUVERNANTS
Arg1. : (Si leurs actes riment avec le bon sens) Cette situation est certes rare mais possible, si les actes de
ceux-ci vont dans la droite ligne des aspirations des peuples, si leurs actes riment avec le bon sens, Ces
dirigeants deviennent alors des modèles pour les générations futurs. Ainsi la littérature autant qu’elle
dénonce quand cela est contre nature, autant elle ne tarie pas d’éloges lorsque les actes sont justes et
bons. C’est l’exemple de Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane où l’auteur chante
les louanges du roi Soundjata comme meneur de troupe, libérateur de l’empire du mali, homme au
sens aigu de la justice et de l’équité.

THESE 9 : LA FORME EST IMPORTANTE DANS LA CREATION


LITTERAIRE
Arg1. : (Le style de l’écriture) Le style de l’écriture facilite la compréhension du lecteur. Dans Les Soleils
des indépendances, Kourouma rapproche le lecteur de son milieu en transposant des expressions
malinké dans l’œuvre. Cela facilite une meilleure adhésion au récit et une éventuelle identification aux
personnages.
Idem : (Le style de l’écriture) Le style permet de toucher le lecteur. C’est le cas dans Soundjata ou
l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane. Il fait intervenir le merveilleux, le surnaturelle, ce qui
donne à l’œuvre un caractère épique. Le lecteur est non seulement sensible à la beauté du message
mais aussi à la portée morale et historique.
Arg2. : (Symboles et figures de style) Le style émeut le lecteur et immortalise ainsi l’écrivain. Nous avons
pour preuve les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Par l’usage abondant des symboles, des images,
des figures de styles et de sonorité, il fascine le lecteur et de cette façon se fait une place dans le cœur
de chaque génération. Ce génie lui a value le titre de meilleure symboliste de la seconde moitié du 19
siècle.

THESE 10: LA LITTERATURE SE MET AU SERVICE DE LA DEFENSE DES CULTURES

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg1. : (Célébration des morts) La littérature se met au service de la défense des cultures en célébrant nos
morts, nos ancêtres. Cela se justifie dans le Respect des morts d’Amadou Koné et ‘‘Souffle’’ in Leurre et
lueur de Birago Diop avec le fameux refrain « Les morts ne sont pas mort ».
Arg2. (Mise en valeur de la race noire): La littérature milite pour la défense des cultures par la mise en valeur
de la race noire. La race noire est mise en valeur par les écrivains africains. Il s’agit pour eux d’affirmer
leur fierté d’être noir. Dans ‘‘Femme noire’’ extrait de son œuvre Chants d’ombre le lecteur est
émerveillé par la beauté que célèbre Senghor.
Arg3. (Célébration des héros africains): La défense des cultures passe aussi par la célébration des héros
africains. La littérature africaine célèbre les vaillants héros de l’Afrique symbole de la lutte anticoloniale.
Ces héros sont les protecteurs et garants de la tradition politique africaine bien avant l’arrivée des
colons. C’est une Afrique politiquement structurée et représentée par ses héros comme ce fût le cas
dans la monarchie occidentale datant. Le royaume zoulou dans Chaka de Thomas Mofolo montre une
gouvernance africaine bien hiérarchisée, dépaysée, incarnée par le héros légendaire Chaka.
Arg4. : (Notre patrimoine culturel) La littérature fait la promotion de notre patrimoine culturel riche et varié :
- Nos morts nos ancêtres in le Respect des morts d’Amadou koné et dans ‘’Souffle’’ extrait de leurre et
lueur de Birago Diop
- Nos masques, nos tam-tams in ‘‘Prière aux masques’’, extraits de Chants d’ombre de Léopold Sédar
Senghor.
- Nos incisions corporelles (balafres) In ‘‘Pour saluer le tiers monde’’ extrait de Ferrement d’Aimé
Césaire.
- Nos funérailles grandioses in Cure Gouro de Germain Zamblé Bi.
- Notre socialisme In Sous l’orage de Seydou Badian.
- Notre peau, disons la race noire in ‘‘Femme noire’’ extrait de Chants d’ombre de Senghor.

THESE 11: LA LITTERATURE MILITE POUR LA LIBERATION NATIONALE


Arg1. :( La satire politique) La littérature fait la satire de la mauvaise gouvernance des dirigeants
africains, ces dirigeants qui n’œuvrent pas pour sortir l’Afrique de sa profonde léthargie (coma). Dans
les Soleils des indépendances par exemple il est question de la critique du néocolonialisme, des abus
du pouvoir, de l’arbitraire qui gangrènent nos sociétés actuelles et qu’il faut éradiquer pour
l’émergence de l’Afrique.
Arg2. : (La satire sociale) Pour l’émancipation des peuples africains, la littérature ne manque pas de
faire la satire sociale. L’œuvre l’Ordonnance de Soro Guéfala développe un problème social,
notamment le chômage et ses corollaires tout en faisant la satire des relations humaines dans la
société africaine moderne.

Arg.3 : La satire culturelle


Exemple : Rebelle de Fatou Kéita. Dans cette œuvre, il est question de la critique des violences faites
aux femmes : excision, polygamie, brimades. Pour la petite histoire, Malimouna échappe par
enchantement au macabre couteau de Dimikéla.

THESE 12: LE CONTENU DE L’ŒUVRE LITTERAIRE EST ESSENTIELLEMENT DANS LA CREATION


Arg1. (Les personnages)La création littéraire se fonde sur l’évocation des personnages qui servent de
modèle d’exemple aux lecteurs, dont les actes ou le parcours peut servir de leçon. Le lecteur par
exemple est subjugué par la force de caractère de Douguicimi qui malgré la mort de son époux Toffa
refuse de se remarier au prince rival. Elle décide de mourir et est enterrée vivante. Elle est un exemple
de fidélité et du grand amour comme le montre Paul Hazoumé dans son œuvre Doguicimi.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg2. : (La thématique) Les œuvres littéraires sont construites autour d’une thématique riche et variée.
Elle est en relation avec les préoccupations quotidiennes du lecteur et focalise toute l’attention de ce
dernier sur elle. Dans le Retour de l’enfant soldat, François d’Assise N’DA concentre l’attention de ce
dernier sur la thématique de la guerre et ses corollaires à travers le jeune Zongo devenu soldat par la
force des politiques.
Arg3. : (L’histoire racontée) L’histoire narrée dans une œuvre littéraire est essentielle et attire
l’attention du lecteur qui ne peut y rester insensible. Exemple :
La mise en relief du sort tragique d’Emma Bavary de Gustave Flaubert dans Madame Bovary qui
interpelle les jeunes filles à ne pas confondre le rêve et la réalité.

THESE 12: LES PERSONNAGES AIDENT A NOUS CONNAITRE (Fct. Rétrospective)


Arg1: (notre identité culturelle) Les personnages des livres peuvent conduire à la redécouverte de
notre propre identité. En effet, en lisant l’enfant noir de Camara Laye, l’on s’aperçoit que le
personnage principal à travers ses agissements (jouer nu, patauger dans la boue, rire aux éclats) n’a
pas manqué d’aider les jeunes Africains à redécouvrir leur cadre de vie, leur enfance. En un mot c’est
un grand retour sur l’identité de l’enfant noir dans le milieu traditionnel africain que le personnage a
provoqué.
Idem : (notre identité culturelle) D’autres écrivains noirs et non des moindres ont également utilisé leurs
plumes pour permettre à l’Africain de se découvrir comme l’expression de deux cultures qui s’excluent.
Cheick Hamidou Kane dans son œuvre l’Aventure ambiguë crée Samba Diallo qui est la symbolique de
l’Africain pour révéler au monde le mal du choc culturel dont l’Afrique est victime.
Arg.2: (notre nature). Dimikéla dans Rebelle de Fatou Kéita opère une de ces mutilations les plus
dangereuses sur la petite Malimouna au grand dam de ce qui peut advenir. Nous comprenons
immédiatement qu’en nous sommeille un loup pour l’homme.
Quant à Okonkwo dans Le monde s’effondre de Chinua ACHEBE son caractère orgueilleux et colérique
empêche sa socialisation. On comprend soi-même les difficultés rationnelles liées à ces deux défauts
chez soi.

Exemple de sujet : «Lisez les livres, ils vous permettront de vous découvrir et de découvrir le monde.»
Expliquez ce point de vue en vous appuyant sur vos connaissances littéraires

THESE 8: LA LITTERATURE EST PERSONNELLE (Fct. Autobiographique ou lyrique)


Arg2 : (expression des sentiments personnels) la littérature du ‘’moi’’ qui privilégie l’analyse du moi et des
sentiments personnels peut est qualifiée lyrique. C’est l’exemple de la poésie lyrique des romantiques.
Coupée du réel et de la société, cette littérature ne s’intéresse qu’à l’individu. Le ‘’lac’’ célèbre poème
de Lamartine ou ‘’les Nuits’’ évocation du désespoir de Musset en témoignent. Baudelaire l’a si vite
compris, quand il prévient son lecteur au sujet de son œuvre Les Fleurs du mal : « Dans ce livre atroce
j’ai mis tout mon cœur, toute ma tendresse, toute ma religion travestie, toute ma haine. »
Arg1. : (L’enfance de l’auteur) La présence de l’écrivain dans son œuvre parait évidente. En effet, le livre
se présente comme l’expression de la vie de l’auteur. Ainsi le lecteur découvre son cadre de vie, son
enfance, ses souvenirs. Tel est le cas des œuvres autobiographiques. Dans L’enfant noir par exemple,
le Guinéen Camara Laye retrace sa vie heureuse dans l’univers familial traditionnel en vue d’édifier le
lecteur.
Arg3 : (Le déracinement de l’auteur) L’œuvre romanesque peut servir de lucarne à l’auteur pour faire
connaitre son déracinement, son acculturation ou encore son hybridisme au monde. Cheick Hamidou
Kane l’a si bien réussi. Se servant de son personnage Samba Diallo il revient sur son processus
d’écartèlement entre la culture africaine et la culture occidentale dans l’Aventure ambigüe.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple de sujet : S’agissant du rapport entre l’œuvre littéraire et son créateur, François Mauriac écrit :
« Ecrire, c’est se livrer. C’est précisément l’écrivain lui-même que la plupart des lecteurs d’aujourd’hui
cherchent dans son œuvre. » Commentez et discutez cette affirmation.

THESE 13: LES LIVRES REVOLTENT LE LECTEUR


Arg1. : (Attitude des personnages) A travers certains personnages dont le comportement n’est pas
exemplaire. C’est le cas d’Ebinto qui a fait vivre un enfer à sa femme Monique qui a fini par mourir,
confère les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné.
Arg2. : (Les thèmes) Les œuvres poussent à la révolte lorsqu’elles évoquent les thèmes qui rappellent
la douleur des peuples. A ce propos nous pouvons citer l’histoire du peuple noir dans Racine d’Alex
Haley. Ici le lecteur se remémore les violences physiques et morales endurées par les noirs durant la
période esclavagiste et coloniale. Cela est aussi perceptible dans « Ils sont venus ce soir » in Pigment de
Léon Gontran Damas. Le négritudien quant à lui met l’accent sur la pénétration brutale du blanc en
Afrique suivie de son cortège de malheurs pour les africains.
Arg3. : (Attitude des auteurs) Les livres poussent à l’indignation, surtout quand certains auteurs se
montrent indifférents face aux réalités sociales et politiques de leurs peuples. Dans l’Enfant noir,
l’écrivain Camara laye ayant ignoré la situation humiliante que vivait les noirs en son temps a écrit une
histoire banale relative à sa vie, à son enfance dans une Afrique dominée par les colons.

Exemple de sujet : Un jeune disait : « Je n’aime pas la littérature parce qu’elle déforme l’âme »
Qu’en pensez-vous ?

THESE 14 : LA LITTERATURE DESHUMANISE L’HOMME


Arg1. : (La littérature pousse à la haine) la littérature pousse à la haine tribale, à la sédition. Contrairement
à l’acceptation mutuelle prônée par les figures emblématiques de la lutte émancipatrice du noir tels
Matin Lutter, Nelson Mandela, certains écrits distillent la haine. C’est le cas du poème ‘’défi à la force’’
extrait de Coups de pilon de David Diop. On peut lire dans ce poème :
«Toi mon frère qui ne regarde plus avec le rire dans les yeux
Toi mon frère au visage de peur et d’angoisse
Relève-toi et crie : Non !»
Pour l’auteur de ce poème qui n’est personne d’autre que le père de la négritude agressive, il faut
répondre point pour point au colonisateur.
Arg2. : (La littérature attriste) La littérature génère le chagrin et rend pour ainsi dire le lecteur
malheureux. En effet, la tragédie, les péripéties vécues par les héros des livres attristent le lecteur.
Tout au long de la lecture il a l’estomac noué par les suspens, c’est-à-dire souffre autant que le héro. Il
lui arrive même de fondre en larme. Qu’ils sont nombreux ces lecteurs qui n’ont pu supporter les
vicissitudes de N’Guana ? Ce personnage en un laps de temps a perdu son emploi, son unique fille. Et
comme on le dit le malheur ne vient jamais seul, sa femme devint folle et lui-même se fit renverser par
un véhicule. Voire l’ordonnance de Soro Guéfala.
Arg2. : (La littérature endoctrine) La littérature dresse le lecteur contre le reste du monde après l’avoir
endoctriné. Bon nombre de jeunes ont été comme enivré en découvrant l’exploit de Kany contre les
vieux (Sous l’orage de Seydou Badian). Ils sont devenus intraitables et regardent le mode de vie de
leurs ainés comme répugnant.

Exemple de sujet : Un jeune disait : « Je n’aime pas la littérature parce qu’elle déforme l’âme »
Qu’en pensez-vous ?

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THESE 14 : Le temps use (dévalorise) les œuvres littéraires
Arg. 1 : (le vieillissement de la langue) le vieillissement de la langue de la langue peut être la cause de la perte
de la popularité de l’œuvre. Exemple : la célèbre légende médiévale Tristan Iseult qui rendit célèbre
des trouvères anglo-normandes au XIIe siècle comme Béroul et Thomas est aujourd’hui oublié car écrit
en ancien français.
Arg. 2 : (l’histoire parce que lointaine) l’histoire relatée dans l’œuvre parce que lointaine et donc inconnue
de la génération du lecteur enlève à l’œuvre tout son intérêt. Pour preuve, tous ceux qui ignorent
l’histoire de la France sous le second empire ne peuvent pas réellement comprendre la quintessence
de la vingtaine d’œuvre écrite par Zola sous le titre générique « Les Rougon-Macquart », l’histoire
naturelle d’une famille sous le second l’empire.
Arg. 3 : (le changement des mentalités) le changement des mentalités d’une époque à une autre peut
rendre également une œuvre impopulaire. C’est le cas des chefs-d’œuvre de la négritude qui
sont Chants d’ombre de Léopold Séda Senghor, Cahier d’un retour natal d’Aimé Césaire, Pigment de
Damas sont tombés en désuétude parce que les problèmes qu’ils traitent à savoir, la colonisation,
l’esclavage ne sont plus d’actualité.

THESE 15 : CERTAINES ŒUVRES RESISTENT AU TEMPS (SE PERENNISENT)


Arg. 1 : (les thèmes) certains thèmes comme l’amour, la mort demeurent toujours d’actualité et
touchent tous les hommes et toutes les époques. Madame Bovary de Gustave Flaubert par exemple
bien qu’écrite en 1857 reste toujours une œuvre accrochante puisqu’elle met en scène une histoire
pathétique et tragique comme on en voit de nos jours.
Arg. 2 : (la valeur de certaines œuvres) la valeur de certaines œuvres oblige presque les traducteurs à
adopter la langue du temps. Comme illustration nous pouvons citer la ‘’chanson de Roland’’, chef
d’œuvre de la littérature française qui demeure une œuvre transhistorique puisque traduite à chaque
siècle selon la langue de l’époque et accrochant pourtant le lecteur.
Arg. 3 : (la valeur de certaines œuvres) la valeur intrinsèque de l’œuvre est inaltérable par le temps même
si la trame renvoie à des réalités culturelles qui ne sont pas celles de l’époque où l’espace culturel qui
la consomme. Pour preuve Les tragédies de Sophocle font autorité et sont même reprises quelquefois
par des auteurs modernes.

Exemple de sujet : Se prononçant sur la pérennité de la littérature Antanin Artaud affirme «les chefs-
d’œuvre du passé sont bons pour le passé, ils ne sont pas bons pour nous.». En vous appuyant sur les
œuvres que vous avez lues ou étudiées commentez puis discutez cette réflexion.

*REMARQUE
Négritude sereine : Senghor
Négritude douloureuse : Césaire et Damas
Négritude agressive : David Diop
Négritude triomphante : Cheick Anta Diop
Exerce-toi

QUELQUES GRANDES THESES OU GRANDS AXES A ARGUMENTER

1-Le roman a un contenu imaginaire (3 arg.)


2-Le roman est le reflet de la réalité (3 arg.)
3-Le roman met l’accent sur la forme (3arg.)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
4-La lecture du roman procure du plaisir (3arg.)
5-Le roman a une fonction didactique (3arg.)
6-le roman soulage (3arg.)
7-Le roman est personnel (3 arg.)
8-La lecture du roman permet l’identification de soi (3arg.)
9-Le roman provoque le rire (2arg.)
10-Le roman déclenche l’éveille de conscience (3arg.)
11-Le roman est dangereux (3arg.)
12-Les personnages sont tantôt des modèles tantôt des contre -modèle (6 arg.)
13-impossible de s’identifier aux personnages romanesques (3arg)
************************************************************************
1-La poésie vise le beau (4arg.)
2-La poésie est indispensable (3arg.)
3-Le poète est un créateur de rêve (2 arg.)
4-La poésie est personnelle (3 arg.)
5-La poésie est objet de savoir (3arg.)
6-La poésie s’inspire des sentiments douloureux (3arg.)
7-La poésie procure du plaisir (3arg.)
8-La poésie est mystère (3arg)
9- la poésie est à la fois une cachette et un haut-parleur (6arg.)
10- les poètes sont dangereux (3arg.)
************************************************************************
1- Le théâtre suscite l’éveil des consciences (3arg.)
2-Le théâtre divertit le peuple (3arg.)
3-Le théâtre suscite le rire (3arg.)
4-Le théâtre a une fonction didactique (3arg.)
5-Le théâtre revêt un caractère esthétique (3arg.)
6-Le théâtre est thérapeutique (3arg.)
7-Le théâtre est dépaysement (3arg.)
1-La littérature ne sert à rien (3arg.)
2-La littérature s’adresse à la sensibilité du lecteur (3arg.)
3-En littérature il n’y a que le fond qui compte (3arg.)
4-La forme et la manière sont sans importance en littérature (3arg.)
5-La forme et la manière sont utiles en littérature (3arg.)
6-La littérature est nuisible (3arg.)
7-L’œuvre littéraire dénonce les problèmes qui minent la société (3arg)
8-Il est possible de s’identifier aux personnages des œuvres littéraires (3arg)
9-La littéraires est impersonnelle (3 arg.)
10-La littérature est personnelle (3arg.)
11-La lecture est un moyen de découverte de soi (3 arg.)
12-La littérature est à la fois temporelle et atemporelle (6arg.)
13-L’œuvre littéraire a pour vocation la formation du lecteur (3 arg.)
14-L’œuvre littéraire est une thérapie (3 arg.)
15-La littéraire est rêverie (3 arg.)
16-L’œuvre littéraire a pour vocation l’esthétique (3 arg.)

QUELQUES CITATIONS LITERAIRES

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche. Ma voix la liberté de celles qui
s’affaissent au cachot du désespoir. » Aimé Césaire Cahier d’un retour au pays natal
« Je pousserai le cri nègre d’une telle raideur que toutes les assises du monde en soient ébranlées. »
Aimé Césaire, Et les chiens se taisaient
« Gardez-vous de croiser les bras en attitude stérile d’un spectateur, car la vie n’est pas un spectacle,
car un homme qui souffre n’est pas un ours qui danse. » Aimé Césaire, Et les chiens se taisaient
« La poésie est à la fois une cachette et un haut-parleur. » Nadine Gordimen
« Aucune poésie ne nait en plaine verte. »Zady Zahourou
« La poésie est l’aventure des mots. Elle est un acte de rébellion et aussi un acte un acte
libertaire.» Zady Zahourou
« La vraie poésie n’exprime qu’une chose : les tourments de l’âme devant la destinée » Jouffroy
« La poésie reste cette musique de l’âme qui s’adresse à la sensibilité » Victor Hugo
« C’est le cœur qui fond lorsque la plume écrit. » formule impersonnelle qui laisse interpréter que la
littérature prend sa source dans les sentiments profonds.
« La moralité d’une ouvre d’art, c’est sa beauté » Charles Baudelaire
« En générale, dès qu’une chose devient utile, elle cesse d’être belle » Théophile Gautier
« Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Tout ce qui est utile est laid. » Théophile
Gautier, Mademoiselle de Mauppin
« Toute poésie qui veut convaincre est une poésie impure » Paul Valéry
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux » Alfred de Musset
« La poésie, c’est faire une perle d’une larme » Alfred de Musset
« Mon théâtre est politique parce que tous les problèmes qui se posent aujourd’hui à l’Afrique sont
d’ordre politique. » Aimé Césaire
« Le peuple a besoin de rire, les rois aussi »Victor Hugo L’homme qui rit
«C’est une étrange entreprise que de faire rire les honnêtes gens » Molière L’école des femmes
« Le théâtre est le lieu de la plus grande liberté de l’imagination la plus folle » Eugene Ionesco
« La littérature est la première nourriture de l’esprit, tandis que le lait est sa première nourriture
physique. » Aminata Sow Fall
Senghor prête des propos à Chaka : « Ma négresse blonde d’huile de palme à la taille de plume, cuisse
de loutre en surprise et de neige du Kilimandjaro……Nolivé aux bras de boa, aux lèvres de serpent
minute. Nolivé aux yeux de constellation ». Confère ‘’Chaka’’ in Ethiopique.
« L’éducation transforme l’animalité en humanité. » Emmanuel Kant
« Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple. » Dandou
« La littérature négro-africaine est le cri d’âme d’un peuple qui se projette en face de l’occident tel qu’il
est spolié, asservi, acculturé et méconnu. »
Jean Pierre Makouta M’boukou

QUELQUES STYLES DE L’ECRITURE


-La malinkisation du français d’Ahmadou Kourouma in les Soleils des indépendances : l’auteur
s’emploie à interférer le malinké et le français dans son œuvre ‘’Gnamokodé’’.
-Le merveilleux doublé du fantastique de Djibril Tamsir Niane dans Soundjata ou l’épopée manding
‘’Soundjata déracina le baobab’’.
-L’écriture N’zassa de Jean Marie Adiaffi in D’éclairs et de foudre. C’est un mélange de genres
littéraires : vers et prose.
-le symbolisme qui est à la fois pour Charles Baudelaire un courant littéraire et un style voire
‘’Albatros’’ in Les fleurs du mal.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES SUJETS RESOLUS EN PLAN DETAILLE

SUJET 1 : « le temps usent les œuvres, les chefs-d’œuvre quoiqu’on dise. » Expliquez et discutez cette
affirmation dans un développement illustré d’exemples précis.

Thèse 14 : Le temps use (dévalorise) les œuvres littéraires


Arg. 1 : le vieillissement de la langue de la langue peut être la cause de la perte de la popularité de
l’œuvre.
Exemple : la célèbre légende médiévale Tristan Iseult qui rendit célèbre des trouvères anglo-normands
au XIIe siècle comme Béroul et Thomas est aujourd’hui oublié car écrit en ancien français.
Arg. 2 : l’histoire relatée dans l’œuvre parce que lointaine et donc inconnue de la génération du
lecteur enlève à l’œuvre tout son intérêt.
Pour preuve, tous ceux qui ignorent l’histoire de la France sous le second empire ne peuvent pas
réellement comprendre la quintessence de la vingtaine d’œuvre écrite par Zola sous le titre générique
« Les Rougon-Macquart », l’histoire naturelle d’une famille sous le second l’empire.
Arg. 3 : le changement des mentalités d’une époque à une autre peut rendre également une œuvre
impopulaire.
C’est le cas des chefs-d’œuvre de la négritude qui sont Chants d’ombre de Léopold Sédar Senghor,
Cahier d’un retour natal d’Aimé Césaire, Pigment de Damas sont tombés en désuétude parce que les
problèmes qu’ils traitent à savoir, la colonisation, l’esclavage ne sont plus d’actualité.

Antithèse : Certaines œuvres résistent au temps (se pérennisent)


Arg. 1 : certains thèmes comme l’amour, la mort demeurent toujours d’actualité et touchent tous les
hommes et toutes les époques. Madame Bovary de Gustave Flaubert par exemple bien qu’écrite en
1857 reste toujours une œuvre accrochante puisqu’elle met en scène une histoire pathétique et
tragique comme on en voit de nos jours.
Arg. 2 : la valeur de certaines œuvres oblige presque les traducteurs à adopter la langue du temps.
Comme illustration nous pouvons citer la ‘’chanson de Roland’’, chef d’œuvre de la littérature française
qui demeure une œuvre transhistorique puisque traduite à chaque siècle selon la langue de l’époque
et accrochant pourtant le lecteur.
Arg. 3 : la valeur intrinsèque de l’œuvre est inaltérable par le temps même si la trame renvoie à des
réalités culturelles qui ne sont pas celles de l’époque où l’espace culturel qui la consomme.
Pour preuve Les tragédies de Sophocle font autorité et sont même reprises quelquefois par des auteurs
modernes.

SUJET 2: On dit du lecteur qu’il peut être considéré comme le personnage principal du roman, à
égalité avec l’auteur ; sans lui, rien ne se fait. A ce titre, il devient personnage actant. Dans un
développement argumenté et illustré d’exemples tirés d’œuvres romanesques discutez cette
réflexion en vous appuyant sur votre expérience de lecteur.

Exemple d’introduction
L’auteur, le roman et le lecteur sont trois composants de l’activité littéraire qui sont liés. L’un est
créateur de l’œuvre romanesque et l’autre en est le destinataire. Mais ce dernier, c’est-à-dire le lecteur
semble avoir un rôle plus important qu’on le croirait. En effet, on estime que celui-ci est considéré
comme auteur du roman et « personnage actant » : « sans lui, rien ne se fait ». Mais nous nous
demandons si le lecteur dans sa double fonction d’auteur et de personnage actant du roman n’a pas de

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
limite. C’est pourquoi l’analyse de cette réflexion devra montrer le bien fondé de celle-ci, avant d’en
relever les limites.

Thèse : le lecteur, personnage principal du roman, à égalité avec l’auteur.


Le lecteur joue un rôle important dans la mise en œuvre du roman. En effet, dans sa position, il se
trouve dans le rôle de l’auteur et de personnage principal. Concernant son rôle d’auteur, il recrée
l’univers romanesque. Ainsi, sans lui l’espace décrit dans le roman demeure informe. C’est par son
imagination que cet espace fictif est amené à l’existence. ‘’Soror’’, la planète imaginaire décrite par
Pierre Boulle dans son roman La planète des singes ne peut se concevoir que si le lecteur en donne une
réalité mentale. Cela est valable pour tout autre espace romanesque. Il lui donne de la contenance, de
la forme, un visage que l’auteur réel de l’œuvre ne fait que de façon fictive et hasardeuse. En lisant
l’Etranger d’Albert Camus, chaque lecteur donne un physique précis, un visage connu et familier de lui
à ce Meursault dont parle l’auteur. Le lecteur en faisant ce travail de ré-création ou d’achèvement de la
création est de ce fait auteur au même titre que l’auteur supposé réel du roman (…)
Le lecteur est un personnage actant du roman :
-Il éprouve les mêmes sentiments que les personnages ou éprouve de la sympathie pour eux. Ex :
Monique dans Les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné.
-Il s’approprie les actes des personnages. Ex : Kino dans La perle d J. Steinbeck
-Penda dans les bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane
-Etienne Lantier dans Germinal d’Emile Zola

Antithèse : l’auteur a un rôle prépondérant


-Il est le véritable concepteur de l’œuvre : les personnages, l’espace. Voire tout roman
-Le lecteur est subordonné à l’auteur réel. Voire tout roman
-le lecteur peut rejeter ou haïr un personnage. Ex : Sô Matrak dans Crapaud Brousse de Tierno
Monemembo.
-Le personnage peut faire le contraire du personnage. Ex : Meursault dans L’Etranger d’Albert Camus.
Exemple de conclusion
Au terme de notre réflexion, nous pouvons dire que le lecteur en tant que recréateur de l’univers
romanesque, joue le même rôle que l’auteur et le personnage. Cependant, ce pouvoir est en réalité
limité et subordonné, étant donné qu’il est différent de l’auteur réel et des personnages réels. Malgré
cela, nous estimons que le lecteur n’est pas loin d’être le maître de l’auteur dans la mesure où le
succès de ce dernier dépend de lui.

Sujet 4: Dans une lettre à sa sœur Pauline Beyle, datée du 03 Aout 1804, Stendhal écrit : « Tu sais
bien que dans les romans, l’aventure (l’intrigue) ne signifie rien ; elle émeut voilà tout ; elle n’est
bonne ensuite qu’à oublier. Ce qu’il faut se rappeler, ce sont les caractères». En vous appuyant sur
des exemples précis de vos lectures personnelles, vous direz si vous partagez ce point de vue. Vous
pourriez élargir vos investigations en prenant des exemples dans les autres genres.

Reformulation : le plus important dans le roman, c’est le comportement, la personnalité, le caractère


des personnages plutôt que l’histoire racontée.

Thèse : l’importance des caractères dans le roman


Arg.1 : les modèles
Aïssatou dans Une si longue lettre de Mariama Bâ est le modèle d’émancipation féminine. Monique in
les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné est l’incarnation de l’amour pur. Etienne Lantier in Germinal

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
d’Emile Zola se veut le symbole de la justice. Soundjata Kéita dans Soundjata ou l’épopée mandingue
de Djibril demeure le modèle de la bravoure.
Arg.2 : les contre-modèles
Julien dans Une vie de Guy de Maupassant est le prototype de mari volage, malhonnête.
Arg.3 : Les personnages à plaindre (simples victimes)
Fama dans Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, victime des nouveaux maîtres de
l’Afrique. Mélédouman dans La carte d’identité de Jean Marie Adiaffi, victime de la colonisation. Méka
dans Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono, victime de la colonisation.

Antithèse : l’importance de l’intrigue dans le roman


Arg.1 : l’histoire racontée éduque.
Dans les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné, l’histoire invite les élèves à se montrer prudent car l’amour
en milieu scolaire peut conduire à la déscolarisation.
Arg.2 : l’histoire narrée émeut.
Dans Le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono la situation de Méka s’adresse à la sensibilité du
lecteur car Méka est humilié.
Arg.3 : l’histoire racontée déclenche une prise de conscience.
Dans Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, les péripéties vécues par Fama nous
replongent dans le parti unique nous faisant ainsi revivre ses exactions.

SUJET 7 « On a souvent dit que les romans constituent les fictions dangereuses. » Vous expliquerez
et discuterez cette assertion en vous appuyant sur les ouvrages que vous avez lus.

Thèse : les romans constituent les fictions dangereuses.


Arg.1 : Les romans peuvent inciter à la révolte.
À travers l’évocation de la souffrance, des misères et des injustices vécus par les peuples. Exemples :
Germinal d’Emile Zola, Une vie de boy de Ferdinand Oyono.
Arg.2 : Certains romans font l’éloge de la violence à travers les héros mis en scène. Exemple : Souvarine,
l’anarchiste dans Germinal d’Emile Zola
Arg.3 : les romans peuvent corrompre les mœurs.
Les amours adultères sont regardés avec indulgence, voire avec bonheur et volupté. Exemple : les
liaisons entre Madame de Rénal et Julien Sorel dans le rouge et le noir de Stendhal et celle d’Emma
Bovary et Léon dans Madame Bovary de Flaubert.
Arg.4 : le mal semble toujours triompher et les bons sont victimes de leurs vertus. Exemples : le père
Goriot meurt ruiné à cause de son grand amour pour ses filles. Jeanne dans Une vie de Maupassant a
vu son bonheur compromis par un mari infidèle. Cette vision pessimiste des choses pourrait détourner
le lecteur du bien et le pousser vers le mal. Ainsi, Rastignac est séduit par les leçons d’arrivisme de
Vautrin dans le père Goriot d’Honoré de Balzac.

Antithèse : Les romans peuvent s’avérer très utiles à la société.


Arg.1 : Les romans sont des catalyseurs de prise de conscience.
Cela se découvre dans Les bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane et ville cruelle d’Eza Boto.
Arg.2 : ils sont d’une grande valeur éducative.
On peut au contact des romans former sa personnalité. C’est le cas dans le monde s’effondre de
Chinua Achebé. La réussite d’Okonkwo peut édifier le lecteur. Parti de rien, Okonkwo s’est retrouvé au
sommet de la hiérarchie sociale à force de courage et de volonté. Son refus de la domination qui le
conduit au sacrifice suprême peut aussi être un exemple à suivre

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.3 : les romans sont des interrogations sur la vie, l’absurdité de l’existence.
Exemples : la perle de John Steinbeck, l’Etranger d’Albert Camus.
Arg.4 : les romans apportent un plaisir intellectuel à ceux qui les lisent.
Ils sont des témoignages sur la vie. Comme le dit Stendhal : « le roman est un miroir que l’on promène
le long d’un chemin.» Ce miroir nous donne le reflet de la vie. Nous y découvrons le passé et le présent.
Avec les romans nous pouvons aussi appréhender le futur.

SUJET 3: Peut-on affirmer avec Baudelaire que le poète est semblable à l’albatros, le prince des
nuées exilé sur le sol, au milieu des huées, gauche et veule, maladroit et honteux ?

Reformulation : pour Baudelaire, le poète quoique maître dans les airs (dans le monde des idées) est
impuissant parmi les hommes et apparait comme un étranger, un incompris de la société.

Thèse : le poète, le prince des nuées, mais un étranger, un incompris, dans la société des hommes. Il
est marginalisé parce qu’il

Arg.1 : se caractérise par son extrême sensibilité.


A travers la poésie lyrique le poète chante l’amour, la nature, il est prêt à la confession. Exemple :
- ‘’Ode à Cassandre’’ in les amours de Ronsard
- ‘’Demain dès l’aube’’ in Les contemplations de Victor Hugo
- ‘’Le pont Mirabeau’’ in Alcools de Guillaume Apollinaire
Arg.2 : le poète se caractérise par sa passion du beau : le beau formel.
Il ne rêve qu’à faire œuvre belle. C’est l’exemple des parnassiens.
Arg.3 : le poète se distingue par la recherche de l’idéal, l’aspiration à un monde de liberté, de justice,
de fraternité. C’est un rêveur. Voire :
- ‘’Elévation’’ et ‘’l’invitation au voyage’’ in les fleurs du mal de Baudelaire.
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. » C’est un rêveur parce que cet ailleurs
auquel il aspire ne peut être atteint ni réalisé.
Arg.4 : le poète est un marginal à cause de :
-son originalité
-son excentricité quelquefois
L’audace de ses idées, sa volonté de choquer. Exemple les poètes de la bohème (poètes dits maudits)
comme Mallarmé, Rimbaud, Verlaine.

Antithèse : La place du poète dans la société est importante. Son rôle social est de premier ordre.
Arg.1 : c’est un éveilleur de conscience, une sentinelle pour le peuple. Exemple :
‘’Le poète’’ in Les rayons et les ombres de Victor Hugo :
« Peuples ! Écoutez le poète
Ecoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit sans lui complète,
Lui seul a le front éclairé »
C’est donc un prophète, un voyant qui perçoit de loin ce qui échappe au reste du monde. Il a le flair
développé. Il anticipe sur le mal en le dénonçant à la place publique.
Arg.2 : C’est le porte-parole des opprimés. Il milite pour la cause des ‘’sans voix’’.
Aimé Césaire dans Cahier d’un retour au pays natal disait : « Ma bouche sera la bouche des malheurs
qui n’ont point de bouche, ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.3 : c’est un guide éclairé qui prend part aux affaires de la cité.
(Senghor président), (Césaire député-maire de fort de France), (Damas député de la Guyane).

Le poète est un marginal dans une certaine mesure à cause de sa personnalité peu ordinaire, son
extrême sensibilité, ses vues trop élevées et l’incompréhension de la société. Cependant son rôle social
reste indéniable.

SUJET 6: « Un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clé. »


Justifiez cette pensée.

Reformulation : La poésie qui est un art hermétique exige une initiation préalable.

Thèse : La poésie qui est un art hermétique exige une initiation préalable.
Arg.1 : les images et les symboles.
‘’L’Albatros’’ dans les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Baudelaire utilise le symbole de l’Albatros
pour métaphoriser son existence grégaire dans la société.
Arg.2 : La versification, rime, rythme…
Les trophées de Josée Maria Hérédia. Sa poésie foisonne des sonorités harmonieuses et une cadence
mélodieuse. C’est l’expression de l’école parnassienne. La théorie de ‘’l’art pour l’art’’.
Arg.3 : Le lexique
Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.
Il utilise un vocabulaire archaïque et un lexique trop recherché dans son œuvre. Ce qui complique sa
compréhension. Exemple : ‘’Pupille du norme’’ ‘’m’assaillent’’.

Sujet 5: Les personnages des œuvres incarnent les vertus d’une société.
Qu’en pensez-vous ?
Reformulation : Les personnages littéraires incarnent les bienfaits d’une société.

Thèse : Les personnages incarnent les vertus d’une société


Arg.1 : Les personnages incarnent la justice.
Etienne Lantier dans Germinal d’Emile Zola
Arg.2 : Les personnages incarnent la bravoure.
Soundjata Kéita dans Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril
Arg.3 : Les personnages incarnent l’amour pur.
Monique in les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné

Antithèse : les personnages expriment les vices d’une société.


Arg.1 : ils incarnent l’infidélité.
Exemple Julien dans Une vie de Guy de Maupassant.
Arg.2 : ils mettent en relief l’avarisme.
C’est le cas d’Harpagon dans l’Avare de Maulière.
Arg.3 : ils incarnent l’injustice.
Comme illustration on peut citer N’dourou Wambido dans Crapauds brousse de Tierno Monemembo.

Sujet 8 : « Une littérature sans règle n’est pas une littérature. » Discutez cette assertion.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Reformulation : La littérature met l’accent sur la forme

Thèse : La littérature met l’accent sur la forme


Arg.1 : présence des rimes dans les poèmes.
‘’Ennemi’’ dans les fleurs du mal de Charles Baudelaire. Ces rimes dégagent une sonorité musicale qui
donne un parfum particulier à ce poème
Arg.2 : utilisation des figures de style.
Métaphore, hyperbole et le merveilleux in Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane.
Arg.3 : Les mots et expression recherchées.
Français soutenu, vocabulaire langourant, la ponctuation et les temps verbaux. Voire
Madame Bovary de Gustave Flaubert. Cette œuvre est un romantisme qui impressionne lecteur par la
qualité des expressions et la beauté du style. Il instaure par moment le français classique.

Antithèse : la littérature met l’accent sur le fond


Arg.1 : critique de la colonisation in Pigment de Léon Gontran Damas.
Arg.2 : critique du mariage forcé in sous l’orage de Seydou Badian
Arg.3: critique de la dictature voire la tragédie du roi Christophe d’aimé Césaire.

Sujet 9: « Une œuvre littéraire s’inscrit dans le temps ; hors du temps, elle n’est plus dans le temps. »
Appréciez cette assertion.

Reformulation : l’œuvre littéraire doit être temporelle


Thèse : la littérature est temporelle
Arg.1 : la négritude, confère Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire
Arg.2 : la colonisation in Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma
Arg.3: L’aristocratie et la bourgeoisie en Europe in Germinal d’Emile Zola

Antithèse : la littérature est omni temporelle


Arg.1 : l’amour
dans Méditations poétiques ‘’le lac’’ de Lamartine. Le poète fait l’éloge de sa bien-aimée pour célébrer
l’amour qui demeure un thème impérissable qui transcende le temps.
Arg.2 : la mort
Dans ‘’La mort des pauvres’’ extrait de les fleurs du mal de Charles Baudelaire. En présentant les délices
de la mort, il aborde un thème qui hante la vie des humains de toutes les époques.
Arg.3: la misère
Dans Les misérables de Victor Hugo. Il s’adresse à tous les misérables du monde et de toutes les
époques. La misère est donc un thème qui transcende le temps.

Sujet 10: « La poésie est un cri de guerre. » Expliquez et discutez ce point de vue.

Reformulation : La poésie est un instrument de lutte.

Thèse : La poésie est engagement.


Arg.1 : La poésie critique la misère.
C’est le cas dans ‘’les aveugles’’ in les fleurs du mal de Charles Baudelaire. Le poète critique la situation
misérable des aveugles dans la société.

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Arg.2 : La poésie critique la colonisation.
Dans Ethiopique Léopold Sédar Senghor met à nu le système colonial qui a été une machine
d’exploitation et d’anéantissement de l’Afrique.
Arg.1 : La poésie critique la dictature.
Dans le cri rouge de Charles Nokan, l’œuvre se veut la peinture des déviations des systèmes politiques
en Afrique incarnés par la dictature et l’abus du pouvoir.

Antithèse : Les autres fonctions de la poésie.


Arg.1 : La poésie est esthétique.
‘’Annie’’ dans Alcools de Guillaume Apollinaire le témoigne. Ce poème rimé dégage une musicalité
douce à l’oreille et une cadence harmonieuse.
Arg.2 : La poésie est sentiment.
Exemple ‘’femme noire’’ dans Chants d’ombre de Léopold Sédar Senghor. L’homme célèbre la femme
africaine qui est symbole de la beauté morale et physique
Arg.3 : La poésie est évasion.
Nous avons pour preuve ‘’l’invitation au voyage’’ dans les fleurs du mal de Charles Baudelaire. Ce
poème lyrique nous transporte dans un monde de rêve. Ce qui permet d’évader le lecteur. Et ce qui
l’atteste c’est le refrain suivant:
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté. »

Sujet 11 « Le roman est l’aventure d’une écriture et non l’écriture d’une aventure. » Analysez cette
assertion.
Reformulation : Le roman met en exergue le style au détriment de l’idéologie.

Thèse : le roman met l’accent sur la forme.


Arg.3 : Les mots et expression recherchées.
Français soutenu, vocabulaire langourant, la ponctuation et les temps verbaux. Voire
Madame Bovary de Gustave Flaubert.
Arg.2 : utilisation des figures de style.
Métaphore, hyperbole et le merveilleux in Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane.
Arg.3 : une nouvelle forme de l’écriture (néologisme).
Les nouveaux mots et expressions recherchées dans Les soleils des indépendances d’Ahmadou
Kourouma

Antithèse : Le roman met l’accent sur l’idéologie


Arg.1: Critique de la misère
Voire Germinal d’Emile Zola
Arg.2 : critique de l’escroquerie et de la malhonnêteté
Confère Le mandat de Sembène O.
Arg.3 : critique de la dictature
Voire les écailles du ciel de Tierno Monénembo

Sujet 12: Commentez puis discutez cette pensée de Bouffon extraite du discours sur le style : « Le
style, c’est l’homme lui-même. »

Reformulation : La manière d’écrire d’un auteur reflète sa personnalité, son caractère, son être
profond.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Thèse : Le style est le reflet de la personnalité de l’écrivain.
Arg.1: Le style révèle le caractère de l’écrivain.
C’est le cas dans Pigment de Léon Gontran Damas. Le style caractérisé par la violence des termes, la
spontanéité, l’emploi des mots crus dévoilent la personnalité d’un être écorché, révolté, excédé.
Arg.2 : Le style se veut le reflet de l’éducation et du milieu social.
Nous voulons pour preuve Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma. Le recours aux
proverbes, aux images du monde africain, l’utilisation de la syntaxe malinké mettent en relief la
sensibilité et l’éducation africaine traditionnelle de l’auteur.
Arg.3 : Le style demeure le reflet de l’éducation et de la formation intellectuelle de l’auteur. Comme
illustration nous pouvons citer L’aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane. Les longs
développements philosophiques dans l’œuvre attestent de la formation intellectuelle de l’auteur. De
même dans Cahier d’un retour au pays natal, l’emploi des mots rares, d’un vocabulaire recherché, les
images surréalistes prouvent la formation classique de Césaire. Aussi, Chants d’Ombre de Léopold
Sédar Senghor. On y trouve un vocabulaire recherché, un langage courtois, pas d’agressivité par
opposition à Damas. Il aurait vécu une enfance moins tumultueuse que celui-ci.
Enfin, L’étrange destin de Wangrin et Kaïdara d’Amadou Hampaté Bâ. Le recours au conte, aux
proverbes, à la cosmogonie africaine atteste de la grande culture de l’auteur et de son enracinement
dans son terroir.

Antithèse : Le style est neutre, il est détaché de la vie de l’écrivain.


Arg.1: Le style est la mise en œuvre d’une technique, un simple artifice.
Exemple, chez les parnassiens, le style vise le beau et non l’expression du moi personnel.
Dans Soundjata ou l’épopée mandingue, Djibril Tamsir Niane se conforme au respect du genre épique.
Il reproduit aussi le style du griot.
Arg.2 : Le style d’un auteur peut être une imitation.
On peut se référer à Une vie de Guy de Maupassant qui l’atteste. Cette œuvre est une imitation de
Madame Bovary de Flaubert.
Arg.3 : Le style d’un écrivain n’est pas figé. Il peut évoluer d’une œuvre à une autre. C’est le cas dans
Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma à En attendant le vote des bêtes sauvages. »

Sujet 13: « Le monde romanesque a écrit Albert Camus, ce n’est pas la correction de ce monde-ci
suivant le désir profond de l’homme. Commentez et discutez cette appréciation en vous appuyant
sur des exemples précis de vos lectures. Vous pouvez élargir vos investigations sur les autres genres
littéraires.

Reformulation : Le monde représenté à travers le roman apparaît comme une version arrangée,
améliorée, idéalisée du monde réel, selon les aspirations profondes de l’homme, c’est-à-dire tel que
l’homme souhaite que le monde soit, tel qu’il le rêve.

Thèse : Le monde représenté à travers le roman, une version arrangée, améliorée, idéalisée du
monde réel.
Arg.1: Le monde romanesque apparaît comme l’expression d’un rêve, d’un idéal auquel l’on voudrait
accéder. L’écrivain représente à travers son œuvre un monde souvent débarrassé des tares de la
société, où le bien triomphe du mal, la justice de l’injustice, la vérité du mensonge. Ainsi, le méchant
est châtié pour ses iniquités. La volonté du peuple triomphe de l’arbitraire du tyran. Les opprimés
prennent conscience de leur domination et font valoir leurs droits. La trame du récit est donc fonction

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
de l’intention, disons de la vision de l’auteur. Celle-ci consiste à montrer l’image d’un monde régénéré,
corrigé, c’est-à-dire l’image d’un monde de justice, de paix, d’amour et de liberté.
De nombreuses œuvres littéraires permettent de souscrire à l’opinion d’Albert Camus. Dans Les Bouts
de Dieu de Sembène Ousmane, les grévistes font triompher leurs bafoués. A la fin de l’œuvre l’on
parvient à une société de justice et d’équité.
Dans Germinal d’Emile Zola, même si la grève échoue, une prise de conscience est née parmi les
mineurs. La fraternité, la solidarité règnent entre eux. D’ailleurs, Souvarine l’anarchiste a fait sauter la
mine, donc le monde bourgeois, symbole du système capitaliste qui est à l’origine de la souffrance du
peuple. Baudelaire nous donne une vision idéalisée du monde dans certains de ses poèmes dans Les
fleurs du mal. Dans ‘’l’invitation au voyage’’ le poète nous invite à découvrir le monde de ses rêves, il
s’agit d’un monde paradisiaque décrit à travers le refrain « Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme
et volupté. » Molière fait châtier le libertin, le méchant homme qui foulait au pied la morale. A la fin de
sa pièce, Dom Juan est précipité aux enfers. Quant à Nahoubou 1er, il connaît un sort presque identique
à celui de Dom Juan. Le roi sanguinaire à la fin de l’œuvre est persécuté par les voix dans le vent.
Le monde romanesque est une vision idéalisée du monde selon le désir, l’aspiration profonde de
l’auteur. Toutefois, le roman peut être le reflet du monde réel, de la réalité crue, aussi hideuse soit-elle.
Le roman, reflet de la réalité crue ou représentation des vices et des tares de la société ? Dans le
Mandat de Sembène Ousmane, la corruption ou la malhonnêteté et la vertu. Ibrahim Dieng est victime
d’une société qui a érigé le vice en modèle de comportement. De même, dans le père Goriot d’Honoré
de Balzac où l’idéal de bonté, de paternité, d’amour filial est battu en brèche au profit de la dureté de
cœur et de l’ingratitude. Dans les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné, la méchanceté a raison de la
pureté, de l’innocence et de l’amour vrai. Dans cette œuvre, l’auteur nous présente un spectacle
d’horreurs consécutif à un amour non partagé. De même dans Une vie de boy, de Ferdinand Oyono
Toundi est injustement battu à mort par les gardes au service du régisseur, M. Moreau. Le martyr de
Toundi trouve un écho dans l’œuvre de David Diop Coups de Pilon à travers le poème ‘’Le temps des
Martyres’’. Dans La perle de John Steinbeck, la violence, la cupidité, la ruse, l’égoïsme des nantis
empêchent l’émancipation du peuple. Dans la tragédie du roi Christophe de Césaire, le désir de
triompher du destin se solde par un échec.
Le monde représenté à travers le roman est aussi le simple reflet du monde réel. Stendhal ne disait-il
pas que le roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin ?

Le monde romanesque en particulier et la littérature en général représente une vision idéalisée du


monde. Mais il est aussi un reflet des réalités. Les différentes représentations ne visent qu’un seul but.
Celui de rendre sensible le lecteur aux messages que l’auteur cherche à véhiculer.

Sujet 14 : Parlant du métier du romancier, François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs ou réels
nous aident à mieux nous connaitre et à prendre conscience de nous-mêmes. C’est ce qui légitime
notre absurde et étrange métier qu’est cette création d’un monde irréel grâce auquel les hommes
vivant voient plus clair dans leur propre cœur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de
compréhension et de pitié.» Commentez et discutez cette réflexion en vous appuyant sur les œuvres
littéraires que vous avez lues ou étudiées.

Thème : l’impact de la littérature sur le lecteur

Explication contextuelle des mots :


-les personnages fictifs : les personnages imaginaires
-Prendre conscience : avoir conscience de quelque chose

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
-Ce qui légitime : ce qui légitime, ce qui justifie, authentique
-Absurde et étrange métier : Un métier difficile à cerner, bizarre

Reformulation :
Les personnages permettent aux lectures de se découvrir et d’être en harmonie avec leur entourage.

Type de plan
La consigne étant commentez et discutez, nous avons un plan dialectique

Problématique :
Les personnages fictifs demeurent-ils infiniment nos modèles de vie ? Ne nous déroutent-ils pas
quelquefois?

1ère partie : Les personnages fictifs ou réels nous aident à mieux nous connaitre et à prendre
conscience de nous-mêmes.
A. Les personnages fictifs ou réels nous aident à mieux nous connaitre.
Arg.1 : ils permettent une meilleure découverte de notre identité culturelle.
L’enfant dans l’enfant noir de Camara Laye. Il s’agit de la révélation de l’identité de l’enfant africain
dans un milieu traditionnel. Semba Diallo dans L’aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane permet de
nous découvrir comme expression de la convergence de deux cultures (africaine et occidentale)
Arg.2 : une meilleure connaissance de notre humanité.
Okonkwo dans le monde s’effondre de Chinua Achebé. Le caractère orgueilleux et colérique du
personnage empêche sa socialisation. On comprend soi-même les difficultés relationnelles liées à ces
deux défauts chez soi.
Les Thénardier dans Les Misérables de Victor Hugo font percevoir les mesquineries, la misère et la
dépravation morale et psychologique comme des tares inhérentes à notre nature humaine.

B. Les personnages fictifs ou réels permettent une prise de conscience.


Arg.1 : ils amènent à une réflexion sur notre identité d’Africain.
Samba Diallo dans L’aventure ambiguë de Cheick Hamidou Kane par son déchirement intérieur pousse
à une introspection afin d’opérer les choix judicieux pour notre positionnement d’Africain dans un
monde en mutation.
Le personnage de Diabaté dans Les Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma met à nu par sa
mésaventure l’inéquation des idéologies politiques importées d’occident, en l’occurrence le socialisme.
Arg.2 : Les personnages romanesques font prendre conscience des réalités humaines.
Le personnage de Candide dans Candide ou L’optimisme de Voltaire, qui fuit devant les atrocités de la
guerre entre les Bulgares et les Abares nous amène à réaliser l’absurdité des conflits armées. Jeanne
dans Une vie de Guy de Maupassant fait conclure que la naïveté et la candeur des jeunes filles les
prédisposent à être des victimes de la vie.
Ces différents personnages conduisent à une meilleure découverte de soi et une réflexion sur soi qui
permettent de faire preuve de plus de tolérance et de patience les uns envers les autres. Cependant,
les personnages romanesques y parviennent-ils toujours ?

2ème partie : les personnages fictifs ou réels dérangent.


A. Les personnages fictifs ou réels déroutent le lecteur :
Arg.1 : parce que le lecteur ne peut s’identifier à lui.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Meursault dans L’Etranger d’Albert Camus par son indifférence devant la mort de sa mère. Le lecteur
s’identifie difficilement.
Arg.2 : parce que le personnage évolue dans un univers surréel.
Les personnages dans la planète des singes de Pierre Boulle invitent plutôt au rêve qu’à une
identification de soi.
Arg.3 : Les héros accomplissent des exploits surhumains.
Soundjata dans Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane. La marche surnaturelle du
héros n’aide pas à faire preuve de compréhension envers le commun des infirmes. Némo, dans vingt
mille lieues sous les mers de Jules Verne qui construit sous les eaux un navire extraordinaire navire
extraordinaire, transcende la réalité quotidienne du lecteur qui s’y perd.

Sujet 15 : Quels plaisirs et quels profits pensez-vous qu’on puisse tirer de la lecture d’un bon roman ?

1ère partie : les plaisirs de la lecture romanesque.


Arg.1 : la possibilité d’une évasion.
Le roman permet de fuir les tracas du réel pour se refugier dans d’autres univers, des univers
fantastiques, paradisiaques, des lieux où il fait bon vivre. Exemple ‘’la planète Soror’’ in la planète des
singes de Pierre Boulle.
Arg.2 : la possibilité de se fuir soi-même en s’identifiant à d’autres personnages, aux héros (Soundjata,
Chaka, Etienne Lantier, Souvarine). C’est le défoulement.
Arg.3 : La rencontre d’autres personnages.
On peut se découvrir une certaine fraternité avec les personnages l’auteur.
Arg.4 : La rencontre de la beauté ou du plaisir esthétique.
On peut éprouver le ravissement devant une belle page (une page d’expressions langourantes) ou
devant la beauté du roman dans son ensemble. Exemple : La lycéenne de Mathurin Goli Bi

2ère partie : les profits de la lecture romanesque.


Arg.1 : la lecture du roman permet de se perfectionner dans l’étude de la langue.
La lecture du roman permet la découverte de nouveaux mots et augmente nos connaissances.
Arg.2 : la lecture du roman permet de mieux se connaître.
Les analyses psychologiques faites par l’auteur peuvent nous éclairer sur nous-mêmes. Mieux se
connaître permet de mieux se comporter.
Arg.3 : la lecture du roman rend possible une meilleure connaissance des autres.
Les analyses psychologiques permettent de connaitre ce qui se passe dans l’âme d’autrui.
Arg.4 : On peut aller à la découverte d’autres contrées, d’autres civilisations, d’autres cultures : la
culture Diallobé, mandingue, Ibo, Zulu, Gouro…
Arg.5 : la lecture du roman produit en nous l’éveil de conscience, l’esprit critique, une mentalité
raffinée, à visage humain.

Sujet 16 : «Les peuples des romans et du théâtre constituent une race à part qui ne nous renseigne
en rien sur nous-mêmes ou qui du moins ne nous renseigne pas utilement, parce que ces créatures
inventées se trouvent dans des conditions et des circonstances concertées et dirigées par l’artiste.»
Quelle part d’erreurs et de vérité contient selon vous cette affirmation de François Mauriac?

Reformulation : François Mauriac fait allusion aux personnages des romans et du théâtre qui n’ont rien
avoir avec les êtres humains que nous sommes. Pour lui, ces personnages sont sous la férule de

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
l’écrivain. Il leur confère les sentiments où les états d’âmes qu’il développe dans ses œuvres
imaginaires. Ces sentiments sont très souvent exagérés par l’auteur.

Le monde de la littérature en général est un monde imaginaire. Le roman et la littérature ne vont pas
faire exception à la règle. Ainsi vont-ils créer des êtres à qui ils vont imprimer vies et sentiments. C’est
sans doute la raison pour laquelle selon François Mauriac les personnages des œuvres romanesques et
théâtrales sont entièrement à part et ne ressemblent nullement au lecteur car ils sont inventés par
l’écrivain qui conditionne leur existence. En quoi ces personnages inventés sont-ils différents de nous ?
Dans notre approche de ce sujet, nous montrerons la part d’erreur et de vérité que contient cette
affirmation.

Thèse : Les personnages du roman sont des êtres différents du lecteur car vivant dans un monde
imaginaire.
Dans Les soleils des indépendances Ahmadou Kourouma a créé et leur a donné la direction à suivre
dans leur vie, c’est le cas de Fama qu’il a rendu stérile qu’il a fait mourir à la fin de l’œuvre. Dans les
Frasques d’Ebinto et surtout des sentiments qui naissent en lui pour Monique et Muriel. Ebinto est
donc dirigé par l’auteur qui l’a inventé. Dans l’avare de Maulière, l’auteur donne au personnage
d’Harpagon l’occasion de se conduire exagérément car il développe un avarice déconcertant.
A la lumière de ce qui précède, on constate que les personnages sont des êtres entièrement à part.
Toutefois ne peuvent-t-ils être à notre image ?

Antithèse : Les personnages sont une copie des êtres réels que sont les lecteurs, c’est-à-dire que tout
ce qui est du ressort du contexte humain se retrouve chez les personnages.
Dans le lion et la perle de Wolé Soyinka le dramaturge nous présente des personnages qui ressemblent
à tout lecteur, c’est-à-dire au niveau de leur vie. C’est l’exemple du jeune instituteur qui aime une
jeune fille. Dans les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, Salimata est marié à Fama. Celle-
ci est stérile ; donc elle vit comme nous les lecteurs qui connaissons les problèmes quotidiens.

Au total nous pouvons dire que les personnages sont effectivement inventés et irréels car évoluant
sous la férule de l’artiste. Mais ceux-ci peuvent être le reflet de la réalité sociale vécue par le lecteur.
Pour notre part, nous pensons que les êtres imaginaires sont créés par l’artiste en s’inspirant du réel.
Cela ne pose-t-il pas le rapport de la société et de la littérature ?

Sujet 17: « La poésie est la célébration du culte formaliste et la puissance émotionnelle. » Que vous
inspire cette assertion ?

Reformulation : La poésie met l’accent sur l’esthétique et les sentiments.

Thèse : La poésie est esthétique et sentiments.

1ère partie : l’esthétique


Arg.1 : sonorités harmonieuses
Recherche des sonorités harmonieuses sources de musicalité. Voire Bateau ivre d’Arthur Rimbaud.
Présence des rimes embrassées, croisées et plates. Les vers dégagent une musicalité.
Arg.2 : mise en page
La disposition des mots et des lettres sur la page. Guillaume Apollinaire et François Panard mettent en
accord la forme visuelle et le sens en dessinant la pluie, la bouteille, la cravate etc.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
2ème partie : les sentiments
Arg.1 : La déception amoureuse
‘’Le pont Mirabeau’’ dans Alcools de Guillaume. Le poète évoque ses sentiments de déception pour sa
bien-aimée.
Arg.2 : la tristesse due à la perte d’un être cher
‘’Demain dès l’aube’’ dans les contemplations de Victor Hugo. Le poète fait savoir sa douleur
consécutive à la mort tragique de sa fille Léopoldine Hugo.

Antithèse : La poésie est engagement


Arg.1 : Critique de la misère
Ça tire sous le Sahel de Pierre Pascal Litinger. Il évoque la famine dans les pays désertiques.
Arg.2: Critique du chômage
‘’9800 nous sommes’’ dans l’oseille le citron de Maxime N’Débéka. Il met à nu le chômage de la
jeunesse en Afrique.

Sujet 18 : Michel Raymond dans l’introduction à son ouvrage intitulé Le Roman écrit :
« Le succès du roman, la faveur dont il jouit auprès du public, l’intérêt qu’il suscite chez les lecteurs
vient du fait qu’il nous livre à la fois les prestiges de l’imaginaire et les saveurs du réel. » En vous
appuyant sur vos lectures d’œuvres romanesques, justifiez cette affirmation. »

Le lecteur incontestablement est de plus en plus subjugué par les productions romanesques du fait de
leur contenu. A ce propos, Michel Raymond en fait le constat au point d’affirmer que cette popularité
du roman est le résultat de sa double dimension imaginaire et réaliste qu’il véhicule. Aussi, sommes-
nous amenés à nous interroger sur l’origine du succès du roman. Dans cette analyse, nous tenterons de
montrer le roman comme expression de l’imaginaire puis comme le reflet du vécu.

1ère partie : Le roman comme expression de l’imagination.


Arg.1 : les personnages des œuvres sont fictifs.
Exemple : le personnage d’Ahoua, dans Un piège sans fin d’Olympe Bhêly Quenum, Gnagna Guissé
dans Véhiciosane de Sembène Ousmane.
Arg.2 : L’histoire racontée tout en attirant le lecteur n’a rien de réel.
Exemple : Petit Bodiel d’Ahmadou Hampaté Bâ ou Vingt mille lieues sous les mers de Jules Vernes.
Arg.3 : L’espace et les lieux relèvent de l’imagination de l’auteur.
Exemple : le village de Soubagnandougou dans Jusqu’au seuil de l’irréel d’Amadou Koné. (La république
des marigots du sud dans Le cercle des tropiques d’Alioum Fantouré, La république de Nikinaï dans Les
soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma, le lycée Doubéyi dans La lycéenne de Mathurin Goli
Bi, le village de Doum dans La carte d’identité de Ferdinand Oyono, le village de Soukassa dans Le
retour de l’enfant soldat de François d’Assise N’da.)
Arg.4 : le temps est purement fictif.
Exemple, ‘’2082’’ dans La rose des vents de Jorge Ibrahim Zreick puis ‘’l’an trois mille moins x’’ dans La
bible et le fusil de Maurice Bandama.

2nde partie : Le roman comme expression du réel vécu.


Arg.1 : Les personnages

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple, le personnage de Soundjata Kéita dans Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir
Niane. Il y a aussi la représentation des personnes par leur portrait. C’est le cas dans les œuvres
autobiographiques. Exemple l’enfant noir de Camara Laye.
Arg.2 : les thèmes abordés
On peut citer la colonisation et ses méfaits dans le vieux nègre et la médaille de Ferdinand Oyono ainsi
que ville cruelle d’Eza Boto.
Il y a aussi les partis uniques après les indépendances d’Ahmadou Kourouma
Arg.1 : évocation des espaces réels
Exemple, la ville de Dakar dans le mandat de Sembène Ousmane, Grand Bassam dans Les frasques
d’Ebinto d’Amadou Koné

Sujet 19 : Selon Voltaire : « Les lettres nourrissent l’âme, la rectifie et la console. »


A partir de votre expérience de lecture, dites si cette conception des lettres est aussi la vôtre ?

Thème : la fonction de la littérature


Thèse : la littérature permet à l’homme de s’épanouir en agissant positivement sur lui.
Problème : la littérature répond-t-elle toujours à cela ? N’admet-elle pas d’autres fonctions ?

Esquisse d’introduction
La mission de la littérature n’a toujours pas fait l’adhésion de tous. Si pour certains elle apparaît
comme une activité inutile, pour d’autres par contre c’est le canal de l’épanouissement de l’homme.
C’est certainement pourquoi Voltaire affirme : « Les lettres nourrissent l’âme, la rectifient et la
consolent. » En d’autres termes, la littérature agit positivement sur l’homme. Cependant, la littérature
répond-t-elle toujours à cela ? N’admet-elle pas d’autres fonctions ? Nous répondrons à ces questions
en montrant la justesse des propos de l’auteur, par la suite nous dégagerons les limites.

1ère partie : le volet nourriture ou instructif de la littérature


Arg.1 : la littérature permet d’accroître la connaissance, elle aiguise notre expression tant écrite
qu’orale.
Arg.2 : la littérature conduit à l’enrichissement culturel, la découverte des us et coutumes d’autres
peuples. Nous avons La grève des battù d’Aminata Sow Fall. Ce roman montre l’importance des
mendiants dans la société.

2ère partie : le volet de la rectification de la littérature


Arg.2 : la littérature permet l’éveil des consciences, par la dénonciation des tares de la société en vue
de changer les mentalités. Exemple, Germinal d’Emile Zola et Les soleils des indépendances d’Ahmadou
Kourouma.

3ère partie : le volet de la consolation, du soulagement


Arg.3 : la littérature permet de fuir les difficultés de la vie pour se refugier dans nos rêves, la fiction.
Exemple, La planète des singes de Pierre Boulle, la légende de Sadjo d’Isaïe Biton Coulibaly et Les
aventures de Topé l’araignée de Touré Théophile Minan.
Arg.4 : la littérature, une remédiassion à la solitude. Exemple la rencontre avec les personnages
romanesques qui vivent notre expérience telles Ramatoulaye et Aïssatou dans une si longue lettre de
Mariama Bâ.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Antithèse : la littérature a d’autres fonctions
Arg.1 : la littérature admet une dimension esthétique (le beau, l’art).
La littérature peut influencer négativement en poussant à la haine tribale. Exemple, Racines d’Alex
Halley.
Arg.2 : le but de la littérature est la recherche du beau : le beau dans la forme, le beau dans le fond. Le
genre qui se prête le mieux est la poésie. Le poète travaille sur les sonorités, c’est-à-dire qu’il procède
par une disposition harmonieuse des voyelles et des consonnes de manière à faire correspondre
sonorités et idées. Exemple :
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes. » Jean Racine
Ces vers traduisent à travers les son ‘’s’’ et ‘’ i ’’le sifflement du serpent de passage.
Arg.3 : Le poète travaille aussi sur la présentation typographique. Cette présentation concourt à
véhiculer un message. Exemple :
Ils sont venus ce soir où les Tam-
Tams
Roulaient
De rythme
La frénésie.
Cette disposition des vers en escalier traduit l’idée de Damas selon laquelle l’arrivée des occidentaux a
opéré une rupture, a installé des difficultés symbolisées par cette forme en dent de scie.
Arg.5 : Le poète travaille sur les images et les symboles. Ces éléments de style aident à véhiculer le
message. Baudelaire se sert par exemple du symbole du chat pour évoquer toutes les qualités liées à la
femme.
Arg.6 : la littérature, facteur de développement de l’esprit critique par l’analyse critique de l’œuvre.
Arg.7 : la littérature participe à notre édification dans la mesure où elle enseigne certaines vertus
humaines telles que le courage, l’humilité, l’honnêteté. C’est l’exemple de Philipe d’Ahmadou Hampaté
Bâ.

Esquisse de conclusion
Au terme de notre analyse, il convient de retenir que le but de la littérature ne se limite pas
exclusivement à cette fonction que lui attribue l’auteur. Car elle est aussi un travail intense sur le style
à travers divers moyens. Pour notre part, nous pensons qu’il est sage d’œuvrer à établir une
complémentarité entre les différentes fonctions au lieu de les opposer. Ce qui rendrait cet art
pluridimensionnel et l’enrichirait. Cependant, face au développement de l’audiovisuel, des NTIC l’on
peut être inquiet du devenir de la littérature.

Sujet 20: Pensez-vous que la forme et la manière importent peu dans l’acte d’écrire, qu’au fond,
l’essentiel est de chercher les cordes sensibles du lecteur et que le reste n’est que de l’artifice ? En
vous appuyant sur les œuvres que vous avez lues ou étudiées, dites si l’acte d’écrire se résume au
contenu de l’œuvre littéraire ?

Thèse : le contenu de l’œuvre est essentiel dans la création.


Arg.1 : les personnages
La création littéraire se fonde sur l’évocation des personnages qui servent de modèle d’exemples aux
lecteurs, dont les actes ou le parcours peut servir de leçon. Exemple, le lecteur est subjugué par la
force de caractère de Doguicimi qui malgré la mort de son époux Toffa refuse de se remarier au prince

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
rival. Elle décide de mourir et est enterrée vivante. Elle est un exemple de fidélité et du grand amour
comme le montre Paul Hazoumé dans son œuvre Doguicimi.
Arg.2 : La thématique
Les œuvres littéraires sont construites autour d’une thématique riche et variée. Elle est en relation
avec les préoccupations quotidiennes du lecteur et focalise son attention sur elle. Exemple, le retour de
l’enfant soldat de François d’Assise N’da qui concentre l’attention du lecteur sur la thématique de la
guerre et ses corollaires à travers le jeune Zango devenu soldat par la force des politiques.
Arg.3 : L’histoire racontée
L’histoire narrée dans une œuvre est essentielle et attire l’attention de l’auteur qui ne peut y rester
insensible. Exemple, la mise en relief du sort tragique d’Emma Bovary qui interpelle les jeunes filles à
ne pas confondre le rêve et la réalité dans l’œuvre Madame Bovary de Gustave Flaubert.

Antithèse : l’œuvre littéraire ne peut être conçue sans l’esthétique (en dehors du beau)
Arg.1 : la typographie
Le charme et la beauté de certains textes littéraires, notamment les poèmes résident dans leurs formes
d’écriture. Exemple, ‘’la cravate’’ et ‘’la montre’’ dans Les Calligrammes de Guillaume Apollinaire.
Arg.2 : le style de l’écriture
Les figures de style et les images utilisées dans les créations littéraires leur confèrent toutes leur
beauté. Exemple, les proverbes, le néologisme tel la malinkisation du français de Kourouma dans Les
soleils des indépendances rendent l’œuvre atypique
Arg.3 : la versification
L’emploi des rimes (plates, croisées, embrassées), des allitérations, des assonances confèrent au texte
une sonorité douce à l’oreille. Exemple : « la courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur. Un rond de
dance et de douceur. » Paul Eluard. La présence d’allitération en ‘’ou’’ révèle une cadence musicale de
ce poème.
Arg.3 : le mélange de genres
Exemple, le poème ‘’Chaka’’ dans Ethiopique de Senghor se présente comme un texte singulier. Il
concilie la prose et les vers. C’est un poème dramatique à plusieurs voix. Aussi dans D’éclairs et de
foudre Jean Marie Adiaffi combine-t-il la prose et les vers. Ce qui est d’ailleurs évocateur dans son
vocable écriture N’zassa (mélange en Agni). Ce même style transparait dans Cahier d’un retour au pays
natal d’Aimé Césaire.

Sujet 21: « La littérature négro-africaine est un violent cri de souffrance et de révolte nègre. »
Discutez cette assertion d’un critique.

Thèse : La littérature négro africaine est l’expression de la souffrance des peuples noirs.
Arg.1 : Emouvant témoignage sur la traite négrière (l’esclavage)
Exemple, Racines d’Alex Haley.
Arg.2 : dénonciation de l’entreprise coloniale
Exemple, ‘’Afrique’’ in Coups de pilon de David Diop
Arg.3 : dénonciation des errements des Etats nouvellement indépendants.
Exemple, Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma

Antithèse : La littérature négro-africaine a d’autres objectifs


Arg.1: Célébration de la femme noire.
Exemple, ‘’A ma mère’’ poème introductif au roman l’enfant noir de Camara Laye, ‘’Femme noire’’ in
Chants d’ombre de Léopold Sédar Senghor et ‘’Rama Kam’’ extrait de Coups de pilon de David Diop.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.2: Vecteur de Cohésion entre les peuples
Exemple, ‘’Aucun pays n’est loin’’ et ‘’Soleil de Paix’’ extraits de La ronde des jours de Bernard B. Dadié.
Arg.3: Revalorisation des figures emblématiques du passé
Exemple, Chaka ou l’épopée bantoue de Thomas Mofolo, Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril
Tamsir Niane, Une saison au Congo (Patrice Lumumba) d’Aimé Césaire.
Arg.4: Evocation des problèmes de sorcellerie.
Exemple, Le respect des morts d’Amadou Koné, Le monde s’effondre de Chinua Achebé.
Arg.5: des contes qui ont une valeur didactique
Exemple, La marre aux crocodiles de François d’Aby, Kaïdara d’Ahmadou Hampaté Bâ, Les aventures de
Topé l’araignée de Théophile Minan, Petit Bodiel d’Amadou H. Bâ.

Sujet 22: Robert Roland dans Une nouvelle littérature tenait ce propos : « On ne lit jamais un livre.
On se lit à travers les livres, soit pour se découvrir, soit pour se contrôler ». En vous appuyant sur
votre expérience personnelle de lecteur d’œuvres littéraires, vous expliquez ce propos. (Bac 2012
sujet traité)

THESE : C’est grâce au livre que le lecteur se découvre et s’éduque.


1ère partie : le livre comme moyen de découverte de soi.
Pour le lecteur, le livre est un miroir qui lui renvoie son image. La lecture est alors un processus
d’identification.
Arg.1 : Aux personnages
 Ils traduisent ses rêves, ses ambitions.
Exemples, Eugène de Rastignac dans le père Goriot d’Honoré de Balzac, Phèdre dans Phèdre de
Jean Racine.
 Ils vivent ses émotions (joie, peine…).
Exemple, Fama dans les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma. Chaka in ‘’Chaka’’
d’Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor.
Arg.2: A l’histoire
Exemple, le drame de N’GUANA dans L’ordonnance de Soro Guéfala.
L’histoire merveilleuse de Soundjata dans Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane.
Arg.3: Aux thèmes
Exemples, La beauté féminine ‘’Rama Kam’’ extrait de Coups de pilon de David Diop.
L’amour ‘’A une passante‘’ extrait de Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire.
La guerre in Candide ou l’optimisme de Voltaire

2ère partie : le livre comme moyen de formation.


Pour le lecteur, le livre est aussi un guide, un formateur.
Arg.1 : Le livre est un outil de formation morale.
Exemple, Les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné, Les affres de l’existence de Zegoua Nokan
Arg.2 : Le livre est un outil de formation intellectuelle.
Exemple, Candide de Voltaire, lettre persanes de Montesquieu, Cahier d’un retour au pays natal
d’Aimé Césaire
Arg.3: Le livre est un outil de formation culturelle.
Exemple, Le monde s’effondre de Chinua Achebé, Les affres de l’existence de Zegoua Nokan

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Sujet 23: Selon Yves Pinguily : « Le roman doit être le reflet de la société. »
Qu’en pensez-vous ?
Exemple d’introduction
Le roman, récit de fiction en prose intégrant harmonieusement le style, les moments, les personnages
eux-mêmes fictifs, se veut à l’origine un jeu de l’esprit ou l’imaginaire le dispute avec le vraisemblable.
Cette approche populaire du roman contraste avec la pensée d’Yves Pinguily. Pour lui, le roman doit
être le reflet de la société. Mais l’œuvre romanesque a-t-il pour rôle simplement de décrire le monde
tel qu’il est ? Avant de donner notre opinion, nous commenterons la pensée de l’auteur t analyserons
les limites de cette conception du roman.

Thèse : Le roman est le reflet de la société, c’est-à-dire à travers les thèmes, les sujets abordés qui
relèvent du vécu du lecteur et dans lesquels il se retrouve.
Arg.1 : la mauvaise gouvernance
Exemple : les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma. L’auteur critique l’abus du pouvoir à
travers les arrestations dont ont été victimes Fama le personnage principal et d’autres personnages de
l’œuvre.
Arg.2 : la mauvaise condition sociale du peuple
Exemple : les bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane. Il fustige la mauvaise condition des
cheminots.
Arg.3 : les problèmes humains sous la colonisation
Exemple : un nègre à Paris et la carte d’identité de Jean Marie Adiaffi. Il dénonce les exactions de la
colonisation
Arg.4 : A travers un certain mode d’écriture
L’écriture réaliste vise à créer des effets du réel dans la narration et la description.

Antithèse : Le roman s’inspire de la réalité


Arg.1 : Le roman mêle réalité et fiction confère Stendhal
« Le monde romanesque n’est que la correction de ce monde-ci suivant le désir profond de l’homme. »
Le romancier transforme le monde selon sa vision des choses ou selon la visée qu’il veut attribuer à son
texte. Il fait appel au fantastique ou au merveilleux.
Exemple : Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane.
Arg.2 : le roman est pure fiction
Exemple : la planète des singes de Pierre Boule. Il décrit un monde imaginaire où les singes sont les
maîtres des hommes.

Exemple de conclusion
Le roman, miroir de la société à travers le thème et l’écriture réaliste est aussi un mélange de fiction et
de réalité. En tant qu’œuvre littéraire le roman ne doit pas être ni l’un, ni l’autre mais les deux à la fois.

Sujet 24 : « La poésie pleure, le théâtre rit. » Commentez et discutez cette assertion ,


en vous appuyant sur les œuvres lues ou étudiées.

Thèse : la poésie pleure, le théâtre rit.


1ère partie : la poésie pleure
Arg.1 : elle est le moyen d’expression des souffrances personnelles : tristesse, solitude, désespoir.
Confère ‘’Demain dès l’aube’’ in Les contemplations de Victor Hugo
Arg.2 : elle est par excellence le moyen de la confession : rupture inattendue.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple : ‘’Le pont Mirabeau’’ in Alcools de Guillaume Apollinaire. Ici le poète rend compte de sa
déception amoureuse surtout de l’impossibilité de reconquérir cet amour à cause de l’irréversibilité du
temps.
Arg.3 : la tonalité est souvent tragique et mélancolique : la mort, la fuite du temps.
Exemple : ‘’le lac’’ in Méditations poétiques d’Alphonse de Lamartine. Après la mort de sa dulcinée, le
poète revient sur le délice qui a constitué les temps forts de son amour avec Elvire. Cependant il accuse
le temps d’avoir été trop court.

2ème partie : le théâtre rit


Arg.1 : son but est de divertir le spectateur. Voire la troupe Kotéba de Souleymane Koly. Ici le décor, les
jeux de lumière, les déguisements, les paroles poétiques, les mimes, les narrations se mêlent pour
créer un univers fantastique dans lequel vit le spectateur.
Arg.2 : le théâtre vise la représentation des faits sociaux par l’exagération des faits. Exemple : On se
chamaille pour un siège de Hyacinthe Kacou où Djinan se permet de renier Tinano sa fille à cause du
pouvoir politique.
Arg.3 : la tonalité est comique
Exemple : L’Avare de Molière. Dans cette pièce, Harpagon s’en prend à son entourage les accusant
d’avoir volé son argent. Ce sont entre autre sa main, son chien, le commissaire.

Antithèse : il n’y a pas de thèmes ou de tonalités spécifiques à la poésie et au théâtre. Ils sont des
genres diversifiés et quelques fois confondus.

1ère partie : la poésie véhicule la diversité des expériences et des sentiments.


Arg.1 : elle est l’expérience de la violence et de la colère.
Exemple : ‘’Les vautours’’ in Coups de pilon de David Diop. Dans le refrain de ce poème le poète traite
les colonisateurs de vautours, mieux de vampires :
« A coups de gueule de civilisation
A coups d’eau bénite sur les fronts domestiqués
Les vautours construisaient à l’ombre de leurs serres
Le sanglant monument de l’ère tutélaire »
Arg.2 : elle peut emprunter un ton comique et enjoué (Gaieté)
Voire ‘’le corbeau et le renard’’ in les fables de Jean de la Fontaine
« Bonjour monsieur du corbeau
Que vous me semblez beau »
Arg.3: elle n’est pas que l’expression de la tristesse, elle est souvent engagée et transcende les
préoccupations d’ordre personnel et les frontières du lyrisme dans lequel on a tendance à la confiner.
Exemple : Pigments de Léon G. Damas.

2ère partie : le théâtre ne se limite pas à la comédie et au divertissement


Arg.1 : il est l’expression du tragique, des souffrances et de la condition humaine. Voire L’ordonnance
de Soro Guéfala. Congédié de son service, N’GUANA est incapable d’acheter les médicaments de sa fille
malade. Cette dernière s’évanouie, sa femme perd la raison et lui se fait ramasser par une voiture.
Arg.2 : il pose les problèmes auxquels l’humanité se trouve confronté : l’assassinat des pauvres
citoyens dans Les voix dans le vent de Bernard B. Dadié, tribulation des opposants politiques in La
Parenthèse de sang de Sony Laboutansy
Arg.3 : le ton est souvent sérieux et pathétique

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Exemple : Une saison au Congo d’Aimé Césaire qui évoque l’assassinat de Lumumba par les maîtres
d’hier en se servant de Mobutu Cissésséco.

Sujet 25 : « Tout homme bien portant peut se passer de manger deux jours, de poésie jamais. »
Montrez que vous partagez cette affirmation de Charles Baudelaire.

Thèse Reformulée: La poésie est vitale pour l’homme.

1ère partie : La poésie est indispensable au poète.


Arg.1 : elle lui permet d’extérioriser ses pulsions, ses émotions, ses angoisses. En somme son monde
intérieur
Exemple : ‘’Je vous remercie mon Dieu’’ in La ronde des jours de Bernard B. Dadié. Le poète y exprime
sa gratitude à l’égard de Dieu et y proclame sa fierté d’être Noir.
Exemple : ‘’Demain dès l’aube’’ extrait de Les contemplations de Victor Hugo. Poème pathétique dans
lequel le poète évoque sa grande souffrance face à la disparition de sa fille Léopoldine.
Arg.2 : elle permet au poète d’exprimer son génie créateur, son talent.
Exemple : ‘’la cravate’’ et ‘’la montre’’ in les Calligrammes de Guillaume Apollinaire.

2ère partie : La poésie est indispensable à tous.


Arg.1 : elle enseigne, instruit le peuple
Exemple : les Fables de Jean de la Fontaine qui est une poésie didactique.
Arg.2 : elle éveille les émotions et amuse par sa fantaisie
Exemple : ‘’Parfum exotique’’ in Les fleurs du mal de Charles Baudelaire et Parole de Jacques Prévert.
Ce sont des poèmes cadencés du fait de la forte présence des rimes.

Sujet 26: « Si la poésie a poursuivi un but moral, elle a diminué sa force poétique. La poésie n’a pas la
vérité pour objet : elle n’a qu’elle-même. » Cette conception de la poésie selon Charles Baudelaire
vous satisfait-elle ?

Explication des mots clés


La poésie : art du langage visant à exprimer ou à suggérer quelque chose par le rythme, l’harmonie, les
images
Un but moral : objectif visant à moraliser le vécu des hommes dans la société.
Sa force poétique : ce qui la caractérise, la définit, ce qui fait d’elle un genre particulier.
Elle n’a pas la vérité pour objet : la quête du vrai n’est pas la mission assignée à la poésie
Elle n’a qu’elle-même : le but de la poésie, c’est la poésie, ce n’est que la quête du beau.

Reformulation : Faire de la poésie, c’est susciter le beau, c’est s’intéresser aux mots pour les mots et se
démarquer des réalités sociales.

Thèse : le but de la poésie, c’est elle-même (l’esthétique)


Arg.1 : le poète est un technicien du langage
Le poète est celui qui travaille tel un sculpteur. Sa matière première ce sont les mots qu’il doit manier à
sa guise afin de créer une source de plaisir et de contemplation.
Mallarmé : « ce n’est point avec des idées que l’on fait des vers, c’est avec des mots.»
Arg.2 : le poète doit se défaire d’une prétendue mission sociale.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Le mouvement littéraire « le parnasse » dont les adeptes comme Leconte de Lisle, Théophile Gautier,
Mallarmé s’inscrivent en faut contre le rôle social du poète prôné par les romantiques et assertent que
« tout ce qui est utile est laid »
Leconte de Lisle : « la mission la plus haute de la poésie, c’st de réaliser le beau. » Le poète doit laisser
libre cours à son imagination en vue de créer des rythmes et des images.

Antithèse : la poésie a une mission sociale


Arg.1 : le poète est le guide du peuple
Le poète est un homme inspiré des dieux, c’est un illuminé qui voit ce qui nous échappe.
Yves Peres : « Un poète en un sens est un homme qui nous aide à comprendre le monde en aiguisant
nos sens, en nous rendant plus sensibles devant la vie. »
Arg.2 : la poésie est l’expression de la douleur de l’être humain
Le poète par la magie de son art, met au centre de sa création toutes les douleurs, toutes les difficultés
qui assaillent l’homme.
Tshiyombo : « Mon œuvre est une poésie sensible et douloureuse…elle exprime l’amertume devant
l’opprobre d’un peuple qui ne sait plus dénombrer les étoiles perlées de rosées. »
Exemple : ‘’le lac’’ d’Alphonse de Lamartine in Méditations poétiques. Le poète s’insurge contre la fuite
du temps et laisse surtout entrevoir une connaissance du cœur humain face à la disparition d’un être
cher : Elvire
Arg.3 : la poésie, outil de dénonciation des abus du pouvoir.
La poésie est un art engagé qui épouse étroitement une époque afin de mettre à nue les maux qui
minent cette époque-là.
Léon Paul Fargue : « on écrit de la poésie parce qu’on a besoin de l’ordre dans le désordre. »

Sujet 27: Le théâtre africain n’est pas seulement une habile reconstruction de l’Afrique évanouie. Il
est aussi la projection (consciente ou non) de la mentalité présente, des problèmes que se pose
l’Afrique. » Expliquez cette assertion en vous référent aux œuvres connues.

1ère partie: le théâtre africain exhume l’Afrique traditionnelle.


Arg.1 : le théâtre africain fait sortir de l’oubli les coutumes et rites de l’Afrique défunte.
Exemple : Dans Trois prétendant un mari, Guillaume Oyono ne parle que de la dot. Quant à Théodore
Lamoussa in la femme de mon père n’est pas ma mère parle de la polygamie.
Arg.2 : le théâtre africain essaie de quelque manière à faire revivre les héros.
Dans la mort de Chaka, Seydou Badian revient sur les exploits du chef des Zulu en l’occurrence Chaka.
Soundjata Kéita quant à lui se découvre dans Soundjata ou lion du manding de Laurent Gbagbo.
Arg.3 : le théâtre africain évoque la religion de l’homme africain (l’animisme).
Exemple : le respect des morts d’Amadou Koné montre comment l’homme Africain est attaché aux
génies et aux esprits des ancêtres.

2ème partie : le théâtre africain est la matérialisation des mentalités présentes, des problèmes que se
pose l’Afrique moderne.
Arg.1 : la perte des valeurs morales
Exemple : Dans Monsieur Tôgôgnini de Bernard B. Dadié l’escroquerie est mise à nu.
Arg.2 : l’assassinat des leaders d’opinion, des défenseurs charismatiques de l’Afrique.
Exemple : Une saison au Congo où Césaire revient sur le meurtre de Patrice Lumumba. D’ailleurs il
affirme : « Mon théâtre est politique parce que tous les problèmes qui se posent aujourd’hui à
l’Afrique sont d’ordre politique. »

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg.2 : la dénonciation de l’hypocrisie des hommes qui après avoir abusé des femmes les laissent
livrées à elle-même.
Exemple : Les mains vides d’Etienne Goyémidé.

Sujet 28: Mahamadou Kane résume ainsi les résolutions des deux congrès des artistes et étudiants
noirs : «l’art et la littérature doivent être mis au service de la défense des cultures africaines et de la
libération nationale.» En vous appuyant sur des œuvres que vous avez lues ou étudiées vous
expliquerez ce point de vue.

Reformulation du sujet : la littérature africaine doit lutter pour la protection des traditions africaines
et favoriser l’émancipation des peuples africains.

1ère partie : la littérature africaine doit lutter pour la défense des cultures africaines.
Arg.1 : la mise en valeur de la race noire.
La race noire est mise en valeur par les écrivains africains. Il s’agit pour eux d’affirmer leur fierté d’être
noir. Exemple : le lecteur est émerveillé, fasciné par la beauté que célèbre Senghor dans son poème
‘‘Femme noire’’ extrait de son œuvre poétique Chants d’ombre.
Arg.2 : La célébration des héros africains
La littérature africaine célèbre les vaillants héros de l’Afrique symbole de la lutte anticoloniale. Ces
héros sont les protecteurs et garants de la tradition politique africaine bien avant l’arrivée des colons.
C’est une Afrique politiquement structurée et représentée par ses héros comme ce fût le cas dans la
monarchie occidentale datant. Le royaume zoulou dans Chaka de Thomas Mofolo montre une
gouvernance africaine bien hiérarchisée, dépaysée, incarnée par le héros légendaire Chaka.
Arg.2 : La célébration des morts
La littérature se met au service de la défense des cultures en célébrant les morts, nos ancêtres. Cela se
justifie dans le Respect des morts d’Amadou Koné et ‘‘Souffle’’ in Leurre et lueur de Birago Diop avec le
fameux refrain « Les morts ne sont pas mort ».

2ème partie : la littérature africaine doit lutter pour la libération nationale.


Arg1. : La satire politique
La littérature fait la satire politique en fustigeant la mauvaise gouvernance des dirigeants africains qui
n’œuvrent pas pour sortir l’Afrique de sa profonde léthargie.
Exemple : Les Soleils des indépendances. Dans cette œuvre il est question de la critique du
néocolonialisme, des abus du pouvoir, de l’arbitraire qui gangrènent nos sociétés actuelles et qu’il faut
éradiquer pour l’émergence de l’Afrique.
Arg2. : La satire sociale
Pour l’émancipation des peuples africains, la littérature ne manque pas de faire la satire sociale.
Exemple : l’Ordonnance de Soro Guéfala développe un problème social, notamment le chômage et ses
corollaires. La destinée d’une famille démunie sert d’alibi à l’auteur.
Arg2. : La satire culturelle
Exemple : Rebelle de Fatou Kéita. Dans cette œuvre, il est question de la critique des violences faites
aux femmes : excision, polygamie, brimades. Pour la petite histoire Malimouna échappe par
enchantement au macabre couteau de Dimikéla.

Sujet 29: « Un livre a toujours été pour moi un ami, un conseiller, un consolateur éloquent et calme
dont je ne voulais pas épuiser vite les ressources. » En vous inspirant de votre expérience de lecteur,
expliquez dans une argumentation organisée, cette opinion de George Sand. (BAC 2012)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Thème : la fonction éducative du livre
Thèse : le livre est pour le lecteur une source de culture et d’éducation
Explication contextuelle :
Un ami : personne liée à une autre par un sentiment d’amour, personne avec laquelle on a des affinités
Un conseiller : personne qui par ses conseils oriente, influence. La lecture du livre agit sur le lecteur,
l’oriente, influence sa vie.
Un consolateur : qui apporte un apaisement, une consolation. Le livre débarrasse le lecteur de ses
angoisses, ses anxiétés. Il lui apporte un réconfort moral.
Dont je ne voulais pas épuiser les ressources : ici le lecteur ne peut pas s’empêcher de bénéficier des
solutions, des vertus que lui procure le livre.

1ère partie : Le livre comme un ami


Arg.1 : la lecture établit un lien de solidarité, de complicité, de fraternité entre le lecteur et le livre.
Exemple : Rebelle de Fatou Kéita, Candide ou l’optimisme de Voltaire.
Arg.2 : Le livre est un compagnon, un allié. Exemple : les Soleils des indépendances d’Ahmadou
Kourouma. La lecture de ce livre établit une relation affective entre le lecteur et cette œuvre.

2ème partie : Le livre comme un conseiller


Arg. 1: le livre est un guide, un formateur
Exemple : les Frasques d’Ebinto d’Amadou Koné. Ce livre apprend à éviter les pièges de la jeunesse.
Jours d’angoisse de Joël Fandah Koné prévient de son côté des comportements à risque dans les
milieux scolaires (VIH, SIDA, MST…)
Arg.2 : le livre est une source de sagesse. Il joue un rôle d’assistance.
Exemple : ‘’le laboureur et ses enfants’’ in les Fables de Jean de la fontaine, Petit Bodiel d’Amadou
Hampaté Bâ enseignent le goût de l’effort, la persévérance face aux difficultés de la vie.
Par leur fonction didactique, ces œuvres participent de la formation intellectuelle, sentimentale et
sociale du lecteur.

3ème partie : le livre comme un consolateur


Arg.1 : il apporte apaisement, réconfort, soulagement.
Exemple : ‘’Recueillement’’ extrait de Les fleurs du mal de Charles Baudelaire. Une véritable thérapie à
la douleur du lecteur.
On se chamaille pour un siège de Hyacinthe Kacou, l’Avare de Molière, l’os de Mor Lam de Birago Diop
dégageant une tonalité comique se posent comme des sources de détente, de relaxation, de
délassement. Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane et ‘’Chaka’’ in Ethiopique de
Senghor accrochent le lecteur grâce au style épique et surtout à la beauté et à la qualité de la syntaxe.

Sujet 30 : Parlant du théâtre, Aimé Césaire déclarait au cours d’une interview accordée a la revue :
Recherche pédagogique et culture n°64 de Novembre 1981« il me semble que c’est le meilleur
moyen de faire prendre conscience aux gens surtout à des peuples ou on ne lit pas. Il y a un choc
donné par le théâtre et c’est un éveilleur de conscience.» Pensez-vous qu’une telle opinion soit
justifiée? (BAC 2008)

Thème : la fonction du théâtre


Thèse : le théâtre éveille la conscience du peuple
Explication des mots clés

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Prendre conscience : avoir la connaissance beaucoup plus clair de ce qu’on du monde extérieur et de
soi-même.
Un choc donné : le choc considéré comme un heurt, un coup violent, peut être pris ici pour une critique
acerbe, une révélation sans complaisance qui font mal, qui blessent.
Un éveilleur : le théâtre provoque l’éveil de conscience.

Thèse : le théâtre est un éveilleur de conscience.


Arg.1 : le théâtre est le reflet de la société
Scène, décor, bruitage, costumes et acteurs reflètent la société.
Exemple : Assémien Deyilé, Roi du Sanwi de Bernard B. Dadié reproduit des scènes traditionnelles à
usage de propagande pour la colonisation : théâtre de Ponty.
Arg.2 : le théâtre évoque les dysfonctionnements de la société.
 Sur le plan politique. Exposition des abus du pouvoir
Exemple : la dictature de Nahoubou in Les voix dans le vent de Bernard B. Dadié, l’assassinat des
leaders comme Lumumba dans Une saison au Congo d’Aimé Césaire.
 Sur le plan social : satire des mœurs, critique acerbe de la société.
Exemple : la cupidité parentale in Trois prétendants un mari de Guillaume Oyono M’BIA.
Arg.3 : le théâtre pousse à l’action.
 Incite à la révolte
Exemple, Une tempête d’Aimé Césaire
 Inspire les actes révolutionnaires
Exemple, La tragédie du roi Christophe de Césaire.

Antithèse : le théâtre a d’autres fonctions


Arg.1 : il a une fonction ludique.
 Un décor pittoresque enjoue le publique.
Exemple : Ramsès II le nègre de THIAM Abdoul Karim.
 Un jeu de scène chorégraphique (chants et danses).
Exemple : la plupart des créations de l’ensemble Kotéba de Souleymane Koly tel ADAMA Champion,
Didi par-ci, Didi par-là.
 La tonalité est comique (comique de situation, comique de mots, comique de gestes)
Exemple : le médecin malgré lui de Molière, la tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire (le
personnage bouffon : HUGONIN)
Arg.2 : il a une fonction cathartique.
Acceptation tacite de la critique politique. Guérison de la société (exutoire).
Exemple : les enfants de Soweto de Jérôme Carlos, les voix dans le vent de B. B. Dadié.
Rhinocéros d’Eugène Ionesco, En attendant GODOT de Samuel BECKTT.
Arg.3 : il a une fonction didactique
Enseignent des vertus.
Exemple : On se chamaille pour un siège de Hyacinthe Kacou, Notre fille ne se mariera pas de
Guillaume Oyono M’BIA, le mariage de Figaro de Beaumarchais.

Sujet 31: Tshiyombo, poète congolais à propos de son œuvre poétique Le Brouillard explique: « Mon
œuvre est une poésie sensible et douloureuse toute entière sortie du silence de la nuit et des brumes.
Elle exprime l’amertume devant l’opprobre d’un peuple asservi, qui ne sait plus dénombrer les
étoiles perlées de rosée ». Dans un développement argumenté et illustré d’exemples, vous direz si
les œuvres poétiques lues ou étudiées correspondent à la définition de la poésie selon Tshiyombo ?

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Thèse : la poésie naît de la souffrance du peuple.
Arg.1 : elle exprime les souffrances de l’époque coloniale.
Exemple : ‘’la complainte du nègre’’ in Pigments de Léon Gontran Damas.
Arg.2 : l’exploitation des enfants par les industriels aux VIXe siècle en Europe.
Exemple : ‘’Melancholia’’ in Les contemplations de Victor Hugo
Arg.3 : la désillusion des peuples nouvellement indépendants.
Exemple : L’oseille, les citrons de Maxime N’Débéka, Ça tire sous le soleil de Pacéré Titinga et Chaque
aurore est une chance d’Amoy Fatho.

Antithèse : la poésie a d’autres sources d’inspiration


Arg.1 : la poésie naît du beau, de l’amour, de la nature…
Exemple : la nature ‘’Pollen’’ in Chaque aurore est une chance d’Amoy Fatho
L’amour, la célébration de la femme dans ‘’ton nom est une fête’’ idem.
L’esthétique, la beauté de la page in les rayons et les ombres de Victor Hugo
Arg.2 : la poésie exprime les fantasmes du poète
Exemple : ‘’le bateau ivre’’ in Poésie d’Arthur Rimbaud, ‘’l’invitation au voyage’’ in Les fleurs du mal de
Charles Baudelaire.
Arg.3 : la poésie c’est aussi la recherche d’un idéal confère ‘’ Elévation’’ in Les fleurs du mal de Charles
Baudelaire
Arg.4 : la poésie se consacre au beau, la célébration de l’esthétique scripturale confère les parnassiens
(Théophile Gautier, Mallarmé, Leconte de Lisle) mais aussi Guillaume Apollinaire voire les Calligrammes.
Sujet 32: Paul Valéry écrivait dans essai d’explication du cimetière marin: « Si donc l’on m’interroge,
si l’on s’inquiète ( comme il arrive parfois, et parfois assez souvent) de ce que j’ai voulu dire dans tel
poème, je réponds que je n’ai pas voulu dire, mais j’ai voulu faire. » A l’aide de la connaissance que
vous avez des œuvres poétiques, commentez la conception de ce grand écrivain.

Reformulation : Pour Paul Valéry, l’activité poétique doit privilégier l’esthétique au détriment
… du message.

Thèse : la poésie comme volonté de création esthétique.


Arg.1 : Le poète joue sur la disposition typographique.
Il dispose les vers sur la page de façon à caricaturer l’objet dont il parle. Exemple : la disposition de vers
en escalier de ‘’ Ils sont venus ce soir ‘’ extrait de Pigment de Léon G. Damas confère au texte une
forme d’arme (un pistolet) pour traduire l’invasion de l’Afrique par l’occident.
Le poème ‘’Berceuse’’ de Zadi Zaourou extrait de Césarienne a la forme d’une balançoire.
Arg.2 : Le poète applique les règles de la versification et de la métrique.
Le poète grâce à l’écart qu’il crée intentionnellement montre qu’on peut faire d’un poème une œuvre
d’art, respectant les règles de la versification et de la métrique. Exemple :
Je partirai / les yeux fixés / sur mes pensées.
A travers la régularité des rimes (partirai, fixés, pensées) et le rythme ternaire 4/4/4, le poète traduit
son engagement, sa détermination et la régularité de la marche qui doit le conduire à son objectif, à
savoir déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de sa fille.
Arg.3 : le poète utilise des images et des symboles.
Dans les poèmes, l’usage des métaphores, des synecdoques, des métonymies et des comparaisons
permet au poète de créer de la beauté. Exemple : Baudelaire se sert du symbole de l’Albatros pour
montrer sa propre vie et celle des poètes en général (le poète à l’instar de l’Albatros est un être

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incompris dans son milieu naturel, un être qui n’est à l’aise que dans les airs, domaine de la réflexion et
de la liberté). C’est pourquoi parlant de la poésie Hugo écrit : « En poésie, le véritable fond c’est la
forme. » et à Zadi Zaourou d’ajouter : « Le poète ne fleurit que pour des images. »
Arg.4 : La création poétique s’obtient par harmonie imitative.
Le poète imite par le son des mots, des objets exprimés. C’est une sorte de peinture sonore qui peut
reproduire une image fidèle. Exemple : Zadi Zaourou dans Fer de lance écrit :
Tic
Tac
Tic
Tac qui tend le temps
Et à l’infini s’étend
Car jamais le temps ne tangue
Sur l’infini des tanns. »

Sujet 55: « Qui donc prétend que la poésie est fileuse et tisseuse de rêve ! Je dis moi, qu’au pays de la
poésie, la poésie se fait chair, prend femme, procrée. » Commentez et au besoin discutez cette
affirmation de Victor Hugo

I- COMPREHENSION
INTRODUCTION
La poésie a été souvent considérée comme une discipline fortuite, et le poète est vu comme un fou qui
plane dans les nuées ou un rêveur qui jongle avec les mots. Victor Hugo, lui, s’oppose énergiquement à
cette opinion préconçue et défend la poésie : « Qui donc prétend que la poésie est fileuse et tisseuse de
rêve ! Je dis moi, qu’au pays de la poésie, la poésie se fait chair, prend femme, procrée. » Ecrit-il. La
poésie serait donc une activité sérieuse dépouillée de toute futilité et qui de plus participe à la création
du monde. Ce point de vue nous amène à nous pencher sur des questions soulevées à propos de la
poésie. Est-elle une activité digne d’intérêt ou trouve-t-elle sa justification dans une utilité au service
de l’humanité ? Dans ce débat récurent, nous verrons qu’une position figée ne peut être adopté car
diverses réponses peuvent être apportées à ces interrogations.

A- le caractère concret de la poésie


1-La poésie se réfère à des événements palpables, vérifiables
 La 2ème guerre mondiale à travers ‘’ la diane française’’ de Louis Aragon in Le roman inachevé
 Le séjour en Europe de Senghor et des tirailleurs sénégalais voire ‘’prière des tirailleurs
sénégalais’’ in Chants d’ombre
 La douleur, l’affliction révélées par Victor Hugo dans ‘’demain dès l’aube’’ dédié à sa fille
Léopoldine extrait de Les contemplations
2-Les thèmes abordés par les poètes sont permanents, actuels, récurrents. Ce sont pour la plupart du
temps l’amour, confère ‘’Rama Kam’’ dans Coups de Pilon de David Diop ; la mélancolie, l’angoisse in
‘’L’horloge’’ extrait de Les fleurs du mal de Charles Baudelaire, la mort dans ‘’le dormeur du val’’ in
Cahier de Douaï d’Arthur Rimbaud ; la fuite du temps évoqué dans ‘’soleils couchant’’ in Feuilles
d’automne de Victor Hugo.
3-La poésie est un cri de cœur
Confère Jouffroy : « La poésie n’exprime qu’une chose, les tourments de l’âme devant la question de la
destinée. »
4-Au niveau de la société, les poètes prennent en compte les préoccupations sociales.

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Dans Pigment par exemple, Damas lutte contre l’oppression du noir, la colonisation. C’est pourquoi
dira Le Chilien Pablo Neruda : « Et vous aller me demander mais pourquoi votre poésie ne nous parle-t-
il pas du rêve, de votre pays natal ?
Venez voir le sang dans les rues
Venez voir le sang dans les rues
Dans Une poignée de main de Paul AHIZI le poète quant à lui invite à la réconciliation et au Pardon. La
poésie est donc concrète parce qu’elle est engagée dans le progrès social. Elle peut se révéler très utile
à la société

B- L’utilité de la poésie
1-La poésie contribue à l’édification morale de la société. Elle est message pour transformer le monde,
édifier une nouvelle société.
Confère Guillevic : « Faire du poème un levier pour changer le monde, c’est être fidèle à la poésie. »
2-La poésie est un moyen de connaissance.
Elle permet d’explorer le monde, de connaître la nature humaine. Confortant cette thèse, Jean Cocteau
affirme : « La poésie montre nue… les choses surprenantes qui nous environnent. »

Conclusion partielle + Transition

A- La poésie comme rêve


1-La poésie s’apparente au rêve, à l’irréel.
La poésie conduit souvent le lecteur vers les contées fleurie de l’imagination où tout est « ordre et
beauté » confère ‘’L’invitation au voyage’’, ‘’Elévation’’ extrait de Les fleurs du mal de Charles Baude.
2-La poésie est avant tout exploration de l’imaginaire du poète, de ses rêves :
Dans ‘’Ton nom’’ extrait de Chaque aurore est une chance de Fatho Amoy, ‘’Le bateau ivre’’ extrait de
Poésies où le lecteur est fasciné par la magie vibratoire des mots et où il est dépaysé par l’allusion à
des univers inconnus qui le poussent à se fier à l’imagination du poète.

B- Une certaine conception de la poésie


1-La poésie n’a d’autre but qu’elle-même.
Voire les tenants de la théorie de l’art pour l’art. Pour eux, l’œuvre poétique ne doit pas s’engager dans
les réalités sociales, elle ne doit pas se substituer à la politique, confère Malherbe : « Un bon poète
n’est pas plus utile à l’Etat qu’un joueur de quilles.
2-La poésie ne désigne pas comme la prose la prose : ainsi les poètes sont souvent loin des peuples

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SUJETS D’AUTO-EVALUATION PORTANT SUR LE ROMAN

Sujet 1: «Le roman c’est la vie rêvée et non le rêve éveillé»En vous appuyant sur vos expériences de
lecture, dites si cela convient à toutes œuvres romanesques.
Sujet 2: «Le roman c’est un miroir que l’on promène le long d’un chemin. » a dit Stendhal. Qu’en
pensez-vous?
Sujet 3 : « Les personnages du roman nous amènent à mieux nous découvrir et à prendre conscience
de nous-mêmes ». Appréciez cette réflexion d’un contemporain.
Sujet 4 :«Il faut que le romancier puisse émouvoir à tout instant, les parties les plus sensibles de notre
nature, qu’il nous relève des éléments de nous-mêmes que nous portons en nous perpétuellement.»
cette conception du roman selon Louise Lavelle vous satisfait-elle?
Sujet 5: « Si tu n’as pas de coran utilise le roman » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 6 : Un écrivain au cours d’une émission radiophonique déclare : «le roman est un mensonge qui
dit la vérité ». Commentez cette opinion.
Sujet 7: parlant du roman contemporain, Jean Ricardou affirme : « le roman n’est plus l’écriture d’une
aventure mais l’aventure d’une écriture » Expliquez et discutez cette affirmation.
Sujet 7: Un bon roman est resté l’étude d’une passion ou d’un conflit de passion, ou d’une absence de
passion dans un milieu. » Cette conception d’un romancier contemporain vous semble-t-elle en accord
avec l’idée que vous vous faites d’un bon roman ?
Sujet 8: élaborez une thèse argumentée pour étayer le point de vue de Claude Roy selon lequel ce que
nous donnent les romans, « c’est la véritable histoire de la vie réelle, l’histoire que n’ont jamais écrite
les historiens. »
Sujet 9 :« Les personnages du roman permettent la connaissance de notre individualité. » Analysez
cette assertion.
Sujet 10: Selon Dago Lézou « Le romancier n’est ni un journaliste, ni un reporteur ; l’univers qu’il nous
décrit est toujours fatalement vu sous le prisme déformant de ses sentiments. » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 11 : Que pensez-vous de cette opinion de Jean-Pierre Mokouta : « le roman négro-africain n’est
pas fait pour l’évasion comme le souhaite l’occident ».
Sujet 12 : « Dans la vie réelle, les êtres vivants sont des énigmes dangereuses, leurs actions sont
imprévisibles, leurs pensées semblent entrées en eux puis s’enfuir avec rapidité. Dans le roman un
personnage est simplifié et construit ; il est formé de ce que l’auteur y a mis, créé par une intelligence
humaine. » Vous direz ce que vous inspire ce propos d’André Maurois.
Sujet 13 : George Jean dans son ouvrage Le Roman, (édition du seuil, 1971) affirme ; «Lire les romans
c’est apprendre à se donner du plaisir, c’est aussi à mieux ouvrir les yeux pour agir demain»
commentez cette affirmation en l’appliquant aux œuvres que vous avez lues ou étudiées.
Sujet 14: « l’œuvre romanesque est le reflet de l’illusion créatrice de l’écrivain. Son univers
romanesque résulte de son fantasme ». Appréciez cette réflexion
Sujet 16: Tout roman est un témoignage chiffré : il constitue une représentation du monde, mais d’un
monde auquel le romancier a ajouté quelque chose : son ressentiment, sa nostalgie, sa critique.
Commentez cette assertion.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sujet 15 : Chaque roman est déicide secret, un assassinat symbolique contre la réalité ». Quelle
appréciation faites-vous de ce critique contemporain?
Sujet 17 : Ecrire des romans est un acte de rébellion contre la réalité, contre Dieu, contre la création
qui est la réalité. Commentez cette assertion.
Sujet 18 : Selon G. Lukas « le romancier d’aujourd’hui doit choisir entre les deux formes d’écriture qui
ont longtemps composé la matière même du roman : il doit raconter ou alors décrire ». Commentez et
appréciez cette affirmation.
Sujet 19 : pensez-vous que le personnage romanesque soit la cristallisation de la pensée de l’auteur ?
Sujet 20 : «Un auteur contemporain prétend qu’il n’y a que deux sortes de roman: ceux qui nous
expliquent notre vie et ceux qui nous font oublier notre vie.»Qu’en pensez-vous?
Sujet 21 : Etes-vous d’avis avec la conception selon laquelle le roman est un vulgaire passe-temps qui
nous éloigne des réalités de ce monde?
Sujet 22 : Quel plaisir et quel profit pensez-vous que l’on puisse tirer de la lecture d’un bon roman?
Sujet 23 : «Le roman si nous le considérons comme une œuvre d’art, son véritable fondement doit être
la condition humaine.»Que vous inspire cette pensée d’Albert Camus?
Sujet 24 : Selon le critique Jacques Laurent «L’existence du roman prouve qu’il nous manque quelque
chose sur la terre puisque le roman existe pour combler ce manque» Analyser ce jugement.
Sujet 25 : «Le plus bel éloge qu’on pourrait faire d’un romancier était de dire : il a de l’imagination.
Aujourd’hui cet éloge serait regardé comme une critique. L’imagination n’est plus la qualité maitresse
du romancier» Appréciez cette affirmation.
Sujet 27 : «Le succès du roman, la faveur dont il jouit auprès du public, l’intérêt qu’il suscite chez les
lecteurs tiennent du fait qu’il nous livre à la fois les prestiges de l’imagination et les saveurs du réel».En
vous appuyant sur vos lectures d’œuvres romanesques, justifiez cette affirmation.
Sujet 28 : «Les romans ne sont pas écrits pour peindre la réalité, mais au contraire pour la corriger. Ils
n’expriment pas la vie telle qu’elle est mais ce qui est de trop ou qui manque ou qui s’égare dans la
vie.» A la lumière des œuvres lues, commentez et discutez cette pensée de Vargas.
Sujet 29 : «Avant d’être une fable, un document, un passe-temps ou une simulation du vrai, le roman
est une leçon de conduite.» Affirme un critique. Commentez cette opinion.
Sujet 30 : «On a souvent dit que les romans constituent des fictions dangereuses.» Vous expliquerez et
discuterez cette assertion en vous appuyant sur des ouvrages que vous avez lus.
Sujet 31: Quelle différence faites-vous entre un romancier et un poète?
Sujet 32 : Un romancier à qui l’on demandait pourquoi il n’écrivait pas de poésie : «Parce que je
déteste parler de moi-même». La distinction entre poésie et roman que cette déclaration semble
établir vous parait elle justifiée? Vous appuierez votre argumentation sur des exemples d’œuvres
littéraires tirés de vos lectures personnelles
Sujet 33: Dans le paradoxe sur le roman, Kleber édens écrit : «Lorsque le romancier laisse imprimer le
mot roman sur la couverture de son livre, il prend l’engagement de distraire. S’il ne le tient pas, s’il
invite seulement à penser ou à rêver, il est philosophe, mais il n’est pas romancier.» Partagez-vous
cette définition du roman?
Sujet 34 : Le monde romanesque a écrit Albert Camus, ce n’est pas la correction de ce monde-ci
suivant le désir profond de l’homme. Expliquez et discutez cette appréciation en vous appuyant sur des
exemples précis de vos lectures. Vous pouvez élargir vos investigations sur les autres genres littéraires.
Sujet 35 : «Les peuples des romans et du théâtre constituent une race à part qui ne nous renseigne en
rien sur nous-mêmes ou qui du moins ne nous renseigne pas utilement, parce que ces créatures
inventées se trouvent dans des conditions et des circonstances concertées et dirigées par l’artiste.»
Quelle part d’erreurs et de vérité contient selon vous cette affirmation de François Mauriac?

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Sujet 36: un romancier à qui l’on demandait pourquoi il n’écrivait pas de poésie répondit : « parce que
je déteste parler de moi-même. »
La différence que cette assertion semble établir vous paraît-elle justifiée ?
Sujet 37 : Parlant du métier du romancier, François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs ou réels
nous aident à mieux nous connaitre et à prendre conscience de nous-mêmes. C’est ce qui légitime
notre absurde et étrange métier qu’est cette création d’un monde irréel grâce auquel les hommes
vivant voient plus clair dans leur propre cœur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de
compréhension et de pitié.» Commentez et discutez cette réflexion en vous appuyant sur les œuvres
littéraires que vous avez lues ou étudiées.
Sujet 38 : «Un roman n’est jamais une tranche de vie crue, mais toujours l’art qu’a un homme de
trancher dans la vie pour la tirer au clair.» Commentez cette affirmation de Claude Roy extrait de
défense à la littérature.
Sujet 39 : «André Malraux dans la préface de son roman le temps de mépris (1933) écrit : « Ce n’est
pas la passion qui détruit l’œuvre d’art, c’est sa volonté de prouver» En vous fondant sur des exemples
tirés de vos lectures, vous direz dans quelle mesure cette affirmation vous parait justifiée.
Sujet 40 : « Le romancier démolit la maison de sa vie puis avec des briques, construit une autre maison,
celle de son imagination ». Commentez et discutez cette opinion de Milan Kunder en vous appuyant
sur des œuvres que vous avez lues ou étudiées.
Sujet 41 : Pour Maupassant, le romancier qui prétend nous donner une image exacte a pour but, non
point de nous raconter une histoire, de nous amuser ou de nous attendrir mais de forcer à penser, à
comprendre le sens profond et caché des évènements. Sur la base d’œuvres lues ou étudiées, dites ce
que vous inspire ces propos de Maupassant.
Sujet 42 : Quels sentiments avez-vous de la tragédie romanesque ?
Sujet 43 : Quand les uns soutiennent que le roman est un amas d’expériences, d’autres affirment qu’il
est le fruit du rêve inaccessible de l’écrivain. Que pensez-vous de ces opinions divergentes ?
Sujet 44 : « On dit du lecteur qu’il peut être considéré comme le personnage principal du roman à
égalité avec l’auteur; sans lui rien ne se fait. A ce titre il devient le personnage actant du roman»
Commentez cette affirmation.
Sujet 41 : Le roman est l’histoire éternelle du cœur humain, l’histoire vous parle des autres. Appréciez
cette assertion d’Alphonse Karr.
Sujet 45 : Dans une lettre à sa sœur Pauline Beyle, datée du 03 Aout 1804, Stendhal écrit : « Tu sais
bien que dans les romans, l’aventure (l’intrigue) ne signifie rien ; elle émeut voilà tout ; elle n’est bonne
ensuite qu’à oublier. Ce qu’il faut se rappeler, ce sont les caractères». En vous appuyant sur des
exemples précis de vos lectures personnelles, vous direz si vous partagez ce point de vue. Vous
pourriez élargir vos investigations en prenant des exemples dans les autres genres.
Sujet 46: « On dit du lecteur qu’il peut être considérer comme le personnage principal du roman, à
égalité avec l’auteur ; sans lui rien ne se fait. A ce titre, il devient le personnage actant du roman. »
Dans un développement argumenté et illustré d’exemples tirés d’œuvres romanesques, commentez
cette réflexion.
Sujet 47: Dans ses essaies sur le nouveau roman, Michel Butor, critique et écrivain français définit le
roman comme : « la vie de tous les jours dans le langage de tous les jours.» Peut-on appliquer cette
conception du roman aux romans négro-africains ?

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SUJETS D’AUTO-EVALUATION PORTANT SUR LA POESIE

Sujet 1 : Tshiyombo, poète congolais à propos de son œuvre poétique Le Brouillard explique: « Mon
œuvre est une poésie sensible et douloureuse toute entière sortie du silence de la nuit et des brumes.
Elle exprime l’amertume devant l’opprobre d’un peuple asservi, qui ne sait plus dénombrer les étoiles
perlées de rosée ». Dans un développement argumenté et illustré d’exemples, vous direz si les œuvres
poétiques lues ou étudiées correspondent à la définition de la poésie selon Tshiyombo ? (sujet traité)
Sujet 2 : « le mystère de la poésie est que tout dépende d’une réussite verbale et non pas du moins
directement de la profondeur à laquelle l’expérience vécue pourrait avoir conduit le poète ». Comment
appréciez-vous une telle affirmation ?
Sujet 3 : Victor Hugo exaltant la mission sociale et historique de la poésie voit au poète : «l’homme des
utopies » qui pareil au prophète annonce et prépare des jours meilleurs pour l’humanité. Quant à
Pierre Reverdy «pour le poète le champ est circonscrit à son unique passion, à la pulsation de la vie
intérieure.» Après avoir commenté ces deux thèses, vous direz si elles sont conciliables.
Sujet 4 :«le poète lorsqu’il est sans blessure garde son trésor. Il faut qu’il ait au cœur une entaille
profonde pour épancher ses vers, divines larmes d’or»
Quelle appréciation faites-vous de cette opinion de Théophile Gautier ?
Sujet 5 : «Les poètes sont dangereux pour la cité parce qu’ils sont susceptibles d’entrainer les hommes
par force irrationnelle de leurs chants». En vous fondant sur votre expérience de lecteur, appréciez
cette pensée du philosophe Platon.
Sujet6 : le poète a choisi la carrière de la parole et il doit s’y montrer tout aussi irréprochable que
n’importe qui d’autre dans la carrière qu’il a embrassé ». Cette conception du poète rencontre-t-elle
votre adhésion ?
D’Hadrien, 1951
Sujet 7: «Les poètes nous transportent dans un monde plus vaste ou plus beau, plus ardent ou plus
doux que celui qui nous est donné, différent par lui même et en même temps presque inhabitable». En
vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, expliquez et discutez ces propos de Marguerite
Yourcenar dans Mémoire
Sujet 8: Sony Laboutansy écrit dans l’avertissement de son roman les sept solitudes de Lorza
Lopez : « Etre poète de nos jours, c’est vouloir de toutes ses forces, de toute son âme, de toute sa
chair, face aux fusils, face à l’argent qui lui aussi devient un fusils, et surtout face à la vérité reçue (…)
qu’aucun visage de la réalité humaine ne soit poussé sous le silence de l’histoire.»
Dans un développement argumenté, s’appuyant sur vos lectures personnelles, vous vous demanderez
si la fonction de l’œuvre poétique est dire ce que personne ne veut dire, d’exposer la vérité refusée par
la société.

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Sujet 9 :«Changez de sujets!, dit-on aux poètes. Nous en avons assez de ces histoires qui ne montrent
aux hommes que leur honte, leurs fautes et leurs faillites» Après avoir commenté ces lignes, vous direz
ce que vous inspire cette suggestion aux poètes.
Sujet 10 : « Je n’ai jamais chanté pour la paix ni pour la guerre. Si mon siècle se trompe, tant pis, s’il a
raison, tant mieux.» Disait le poète romantique Alfred de Musset
Sujet 11: Dans l’introduction à l’œuvre Le zéro degré de l’écrivain Roland Barthes, on lit cette réflexion
sur la poésie : « L’univers poétique est tellement rempli de tourments qui fait des poètes des gens qui
n’ont jamais souri ».
En vous appuyant sur des œuvres poétiques que vous avez lues ou étudiées, commentez et discutez
cette réflexion.
Musset. Expliquez et discutez cette affirmation.
Sujet 12 : «La poésie est aussi futile qu’un jeu de Ludo» Partagez-vous cette opinion?
Sujet 13 : Peut-on affirmer avec Baudelaire que le poète est semblable à l’albatros, le prince des nuées
exilé sur le sol, au milieu des huées, gauche et veule, maladroit et honteux ?
Sujet 14 : «Ce n’est pas avec les idées qu’on fait des vers…c’est avec des mots» Expliquez cette pensée
de Mallarmé
Sujet 15 :«Tout homme bien portant peut se passer de manger deux jours, jamais de poésie.» Montrez
que vous partagez cette affirmation de Charles Baudelaire.
Sujet 16: « Je cherchais des poètes j’ai trouvé des potiers ». Montrez en vous appuyant sur cette
pensée de George Duhamel comment le poète devient créateur.
Sujet : Le poète est notre contemporain. » Disait un observateur.
Sujet 17 : «La poésie est mémoire baignée de larmes » Discutez cette assertion.
Sujet 18 : « Je pense a dit un critique, que la poésie est essentiellement subjective ». Souscrivez-vous à
cette assertion ?
Sujet 19: « un poème est un mystère dont le lecteur doit chercher la clé » Justifiez cette pensée
Sujet 19 : « La poésie négro-africaine se fait l’écho sonore du cri de cœur déchirant du peuple noir,
acculturé, et méconnu ». Qu’en pensez-vous ?
Sujet 20 : Un poète contemporain écrit : «Les contemporains ne lisent plus la poésie. Pour beaucoup
d’entre eux, cette activité ne signifie rien, elle semble inutile : c’est une rêverie qui mène à l’écart des
êtres incapables des enjeux actuels que sont à leurs yeux les poètes ». La lecture d’œuvres poétiques
vous semble-t-elle inutiles ? Vous fonderez votre réflexion sur l’analyse d’exemples précis.
Sujet 21: « un grand poète est moins un inventeur qu’un éclaireur » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 22: Selon Pierre Reverdy « la poésie c’est le lien entre moi et le réel absent C’est une absence qui
fait naître tous les poèmes ». Commentez et appréciez cette affirmation.
Sujet 23: Votre conception de la poésie rejoint-elle celle de Charles Baudelaire pour qui «la moralité
d’une œuvre d’art c’est sa beauté » ?
Sujet 24: « La poésie met l’harmonie entre hommes et femmes : elle adoucit le cœur du violent
guerrier ». Qu’en pensez-vous ?
Sujet 25: Comme Paul Valérie, croyez-vous que toute poésie qui veut convaincre est une poésie impure?
Sujet 26: Pour Malherbe : « Un bon poète n’est pas plus utile à l’Etat qu’un joueur de quilles. »
partagez-vous son avis ?
Sujet 27 : Le poète romantique Alfred de Musset parlant de la poésie affirme: «La poésie c’est faire une
perle de larmes.» Quelle appréciation faites-vous de cet avis?
Sujet 28 : «Frappe toi le cœur, là est le génie» Disait le poète romantique Alfred De Musset. Qu’en
pensez-vous?
Sujet 29 :«Si je fais la poésie, c’est que je suis de plein pied dans le réel.». Discutez

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Sujet 30 :«Les plus désespérés sont les chants les plus beaux» a dit Alfred de Musset dans "la nuit
d’octobre". Pensez-vous réellement que la douleur mûrit le génie du poète?
Sujet 31 :«Ne t’imagine pas que les ouvrages des poètes soient simplement destinés à distraire tes
loisirs. Ils ont une mission moins évidente, plus belle : celle de te mettre en possession de ton bien».
Qu’en pensez-vous?
Sujet 32 :«La poésie est une interrogation essentielle : elle réfléchit sur le comment et le pourquoi de
la vie. Dès lors elle doit se limiter dans le temps et dans l’espace.» Discutez cette réflexion du tunisien
André Chedid.
Sujet 33:«La poésie est plus précieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit». Que vous inspire cette
assertion de Fénelon?
Sujet 35 :Souscrivez-vous à cette définition de la poésie selon laquelle la poésie est le seul cœur du
poète?
Sujet 36 :«La poésie est insurrection.» Commentez cette réflexion de Pablo Neruda
Sujet 37 : Charles Baudelaire dans son recueil de poème, Les fleurs du mal écrit : «Dans ce livre atroce,
j’ai mis toute ma pensée, toute ma haine, tout mon cœur, toute ma religion» Etayez cette assertion.
Sujet 38 : «Le temps est venu où tous les poètes ont droit de savoir qu’ils sont profondément enfoncés
dans la vie des autres hommes.» Commentez et discutez cette opinion de Paul Eluard.
Sujet 39 : Le poète et critique contemporain Yves Peres écrit : «Un poète en un sens est un homme qui
garde toujours le don de s’étonner … il nous aide à comprendre le monde en aiguisant nos sens, en
nous rendant plus sensible devant la vie» En vous référant à votre expérience des textes poétiques,
vous direz ce que vous inspire cette citation.
Sujet 40 :«Si la poésie a poursuivi un but moral, elle a diminué sa force poétique. La poésie n’a pas la
vérité pour objet : elle n’a qu’elle-même». Cette conception de la poésie selon Charles Baudelaire vous
satisfait-elle?
Sujet 41 : Pensez-vous comme ce contemporain que la poésie est comme un arbre dont les feuilles
bruissent et qui n’a le pouvoir de conduire personne ?
Sujet 42 : « Le poète a toujours été notre contemporain» affirme la critique et romancière anglaise du
20eme siècle Virginia Woof, dans son ouvrage L’art du roman, édition du seuil 1962 page 157. Dans un
développement argumenté et illustré d’exemples précis empruntés à vos lectures, vous apprécierez
cette affirmation. (Bac 2002)
Sujet 43 :«La poésie est considérée comme un art qui pleure et le théâtre, un art qui rit ». A la lumière
des œuvres que vous avez lues ou étudiées, expliquez et discutez cette assertion.
Sujet 44 :«la poésie, écrit Bernard Zadi Zahourou est un acte de rébellion. Elle est aussi un acte
libertaire.» Dans un développement argumenté et illustré d’exemples précis, vous commenterez cette
assertion de ce grant artiste.
Sujet 45 :«L’œuvre poétique doit quitter le champ du jeu littéraire pour se mettre au service de la
peinture» Discutez cette pensée d’un critique.
Sujet 46 : «La poésie a dit Victor Hugo est l’étoile qui mène à Dieu roi et pasteur». Qu’en pensez-vous?
Sujet 47 : «En tant qu’écrivain, en tant que poète, je pense que le but ultime de la vie d’un homme
c’est de créer des œuvres beauté et c’est à travers ces créations qu’on participe à l’éternité de la vie.»
Expliquez et illustrez cette opinion de Senghor (Bac 2006)
Sujet 48: « La poésie est plus précieuse et plus utile que le vulgaire ne le croit ». Que vous inspire cette
assertion de Fénelon ?
Sujet 49 : Parlant de la vocation du poète, Jean Giono dans son œuvre poétique L’eau vive affirme : «Le
poète doit être un professeur d’espérance » En vous appuyant sur les œuvres lues ou étudiées,
expliquez et discutez cette affirmation.

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Sujet 50: « Faire fondamentalement de la politique, c’est être poète ». Que pensez-vous de cette
affirmation d’Henry Pichette ?
Sujet 51 : George Pompidou affirme dans l’introduction à l’anthologie de la poésie française que : « les
vers ne sont qu’une des multiples expressions possibles de la poésie. Celle-ci est ou peut se trouver
partout ». En analysant les différents sens du mot « Poésie », commentez et éventuellement discutez
ce point de vue.
Sujet52 : Commentez et appréciez ces vers d’un écrivain français parlant des poètes : « leurs
déclarations sont comme des épées ; elles tracent dans l’air un cercle éblouissant mais il y pend
toujours quelques gouttes de sang »
Sujet 53 : «la poésie est un cri de guerre ». Expliquez et discutez
Sujet 54: « La poésie est une industrie, des plus difficiles, des plus compliquées ». Commentez.
Sujet 55: « Qui donc prétend que la poésie est fileuse et tisseuse de rêve ! Je dis moi, qu’au pays de la
poésie, la poésie se fait chair, prend femme, procrée. » comment et au besoin discutez cette
affirmation de Victor Hugo

SUJ SUJETS D’AUTO-EVADLUATION PORTANT SUR LE THEATRE

Sujet 1 :«Il faut aller au théâtre comme on va à un match de football, de boxe ou de tennis.»
Commentez et discutez cette réflexion d’Eugene Ionesco.
Sujet 2 : Parlant du théâtre, un homme de culture bien averti prévient : « N’oubliez pas d’apporter vos
mouchoirs». Qu’en pensez-vous?
Sujet 3 : « Le théâtre africain n’est pas seulement une habile reconstruction de l’Afrique évanouie. Il
est la projection (consciente ou non) de la mentalité présente, des problèmes qui se posent à
l’Afrique ».Expliquez et discutez cette assertion. (Sujet traité)
Sujet 4 :«Le mot comprendre n’existe pas au théâtre. Le vrai public ne comprend pas il ressent.»
Partagez-vous cette conception de l’art dramatique selon Jean Giraudoux?
Sujet5 : Pour Barthélémy Kotchy : «le théâtre est un moyen de sédimentation : il informe et forme, il
est une pédagogie de prise de conscience » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 6 : «Ne pas aller au théâtre c’est faire sa toilette sans se mirer» Discutez cette affirmation de
Sacha Guitry
Sujet 7 : «Le théâtre n’est pas le pays du réel : il y a des arbres de carton, des palais de toiles, un soleil
de ayons, du rouge sur la joue, un soleil qui sort du dessus de la terre. C’est le pays du vrai car il y a des
cœurs humains sur la scène des cœurs humains dans la coulisse, des cœurs humains dans la salle.»
Appréciez cette double affirmation de Victor Hugo.
Sujet 8 : «Depuis toujours l’affaire du théâtre a été de divertir les hommes. Cette tâche lui confère sa
dignité particulière. Sa seule justification est le plaisir qu’il nous procure.» A l’aide d’exemples précis,
dites ce que vous pensez de ce point de vue de Berthold Brecht.
Sujet 9: «Les œuvres théâtrales sont pénétrés de socialité, leurs matériaux leur viennent de la société
»Analysez cette réflexion.
Sujet 10 : «Le théâtre est un géant qui blesse à mort tous ceux qu’il frappe »
Commentez cette assertion à l’aide de pièces lues ou regardées.
Sujet 11 : Parlant du théâtre un metteur en scène affirme: Le théâtre est l’expression même de nos
déboires, nos dérives les plus fous, mais qui nous évite les folies sociales» Vous commenterez cette
vision de l’art dramatique à partir de vos lectures et en vous appuyant sur votre expérience de
spectateur.
Sujet 12:«Le théâtre africain est loin d’être tragique, il n’est que satirique»
Que pensez-vous de cette assertion d’un dramaturge africain?

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Sujet 13 : «Je ne fais pas de littérature, je fais une chose tout à fait différente ; je fais du théâtre» En
vous inspirant des œuvres littéraires lues ou étudiées, dites si cette approche du théâtre est aussi la
vôtre.
Sujet 14 :«Le théâtre est pour moi la projection du monde de dedans » Expliquez et discutez cette
assertion d’Eugène Ionesco.
Sujet 15 :«Le théâtre est le lieu de la plus grande liberté de l’imagination la plus folle.» Commentez et
discutez cette réflexion d’Eugène Ionesco.
Sujet 16 :«Le peuple des romans et du théâtre constitue une race à part qui ne nous renseigne en rien
sur nous-mêmes ou qui du moins ne nous renseigne pas utilement parce que ces créatures inventées
se trouvent dans des conditions et des circonstances concertées, inventées et dirigées par l’artiste.
Vous vous demanderez en raisonnant à partir d’exemples précis, quelle part d’erreurs et de vérité
contient selon vous cette affirmation de François Mauriac ?
Sujet 17 : Appréciez cette affirmation de Victor Hugo : «Le théâtre est un point d’optique. Tout doit et
peut s’y réfléchir mais avec la baguette magique de l’art».
Sujet 18:«Notre volonté est de mettre sur scène la société, la présenter et provoquer vis-à-vis d’elle les
regards critiques. C’est une fonction du théâtre» En vous appuyant sur des exemples précis empruntés
à vos lectures personnelles justifiez cette assertion.
Sujet19 : « Le théâtre n’est pas un leurre, mais un outil indispensable à l’évolution de ce monde en
décadence » Commentez et discutez.
Sujet 20 :«Le théâtre doit être en prise directe sur nos problèmes.» Que pensez-vous de cette
affirmation d’Aimé Césaire?
Sujet 21 : A propos du théâtre africain, le critique Issa Sido affirme dans actes du colloque d’Abidjan :
« le théâtre devient facteur de prise de conscience, un moyen d’éducation, une force mobilisatrice »
Après avoir expliqué cette assertion, vous la discuterez à partir d’œuvres théâtrale lues ou étudiées.
Sujet 22 :«Un critique à propos du théâtre écrit : «c’est le reflet de notre siècle, de notre temps
l’impossible communication, les conflits entre l’individu et le groupe social». A partir des œuvres lues
ou étudiées vous direz ce que vous inspire ce sujet.
Sujet 23 : Jean Giraudoux dans son discours sur le théâtre écrit : «c’est la seule forme d’éducation
morale ou artistique d’une nation. Il est le seul moyen par lequel le plus humble et le moins lettré
peuvent-être mis en contact avec les plus hauts conflits et se créer une religion laïque, une liturgie.»
Qu’en pensez-vous?
Sujet 24 : Parlant du théâtre, Aimé Césaire déclarait au cours d’une interview accordée a la revue :
Recherche pédagogique et culture n°64 de Novembre 1981« il me semble que c’est le meilleur moyen
de faire prendre conscience aux gens surtout à des peuples ou on ne lit pas. Il y a un choc donné par le
théâtre et c’est un éveilleur de conscience.» Pensez-vous qu’une telle opinion soit justifiée? Vous
donnerez votre avis en vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos lectures où à votre
expérience de spectateur. (Sujet traité) BAC 2008
Sujet 25 : Bakary Traoré définissant la fonction sociale de l’art africain estime qu’ : « il faut présenter
au public des thèmes répondant à ses préoccupations de sorte à faire du théâtre une véritable école de
prise de conscience et de morale pour le peuple. » En vous référant aux œuvres théâtrales que vous
connaissez, expliquez et discutez cette assertion.
Sujet 26 : «Le théâtre négro-africain est une vénération des héros du passé » disait un critique. Qu’en
pensez-vous ?
Sujet 27: Dans ses nouvelles réflexions sur le théâtre Jean Louis Barrault écrit : « Le théâtre est le
premier sérum que l’homme ait inventé pour se protéger de la maladie de l’angoisse…L’art du
théâtre renchérit-il, depuis l’origine de l’homme a donc toujours été une conduite de défense. » Qu’en
pensez-vous ?

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Sujet 28 : « le théâtre ce n’est pas gratuit, machiné, prémédité, concerté. C’est un appareil de sédition,
masqué par les feux des acteurs et les besoins de l’amusement. Si la présentation d’une pièce a du sens,
c’est la conspiration qu’il y a derrière. » En vous appuyant sur des œuvres lues et certaines pièces
théâtrales, expliquez et discutez cette affirmation de Jacques Ferron.
Sujet 29: « Un chef d’œuvre théâtral a un caractère exemplaire : il me renvoie mon image, il est miroir,
il est prise de conscience, l’histoire orientée au-delà de l’histoire, vers la vérité la plus profonde. » A
l’aide d’exemples empruntés aux pièces que vous avez pu voir, lues ou étudiées vous direz quelles
réflexions suggèrent ces lignes.
Sujet 30: Commentez et discutez éventuellement ce jugement d’Antoine Vitez à l’aide d’exemples
précis : « Le théâtre est un champ de forces, très petit, mais où se joue toujours l’histoire de la société,
et qui malgré son exiguïté, sert de modèle à la vie des gens. »
Sujet 31: Bertolt Brecht disait : « un théâtre où on ne rit pas est un théâtre dont on doit rire. »
Partagez-vous ce point de vue sur l’art dramatique ?
Sujet 32: Le critique littéraire Azo Vauguy, répondant à ceux qui pense que le théâtre est un art qui rit,
écrit ceci : « L’art dramatique procure le plaisir et fait sortir de l’endormissement. » Expliquez et
discutez la préoccupation de cet homme de lettre.
Sujet 33: Dans la pièce de Shakespeare, Hamlet, le héros s’adressant à un comédien déclare : « l’objet
du théâtre a été dès l’origine, et demeure encore, de présenter pour ainsi dire un miroir à la nature et
de montrer à la vertu son portrait, à la niaiserie son visage et au siècle même et à la société de ce
temps quels sont leurs aspects et leurs caractères. » Que pensez-vous de cette affirmation sur le
théâtre ?
Sujet 34: « La plus grande règle de toutes les règles du théâtre est de plaire. » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 35: un critique littéraire affirme : « Au théâtre, il est moins question de discuter et d’approfondir
que de sentir, de s’amuser ou d’être toucher. » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 36: pour témoigner de l’impact du théâtre sur la société Claudel affirme : « L’homme s’ennuie et
l’ignorance lui est attachée depuis sa naissance. Et ne sachant de rien comment cela commence ou finit,
c’est pour cela qu’il va au théâtre. » Commentez.

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SUJETS D’AUTO-EVADLUATION PORTANT SUR LA LITTERATURE EN GENERAL

Sujet 1 : «L’écrivain doit dénoncer ou cesser d’exister » Discutez cette assertion de Zadi Zahourou.
Sujet 2 : Dans son œuvre L’homme révolté Albert Camus affirme : « L’art conteste le réel, mais ne se
dérobe pas à lui. » En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, vous commenterez ce point de
vue. (Bac blanc DREN Abidjan 4 session 2016)
Sujet 3 : Il est peu élevé de limiter l’écriture à un plaisir égoïste. J’écris pour l’autre. Ecrire est une
quête de l’autre, une recherche de la rencontre de l’autre. Expliquez et discutez cette assertion de
l’écriture Ivoirien Maurice Bandama
Sujet 4 :« La valeur d’une œuvre littéraire tient du fait qu’elle traite des préoccupations du moment»
Commentez et discutez cette affirmation.
Sujet 5: Dans l’hebdomadaire ‘’Notre temps’’ du 27/11/1991, Séry Bailly disait : « la parole des
écrivains est belle mais elle est impuissante. »
Expliquez son propos et dites si vous partagez son avis.
Sujet 6:«L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est le moyen d’émouvoir le plus grand
nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes…»En
vous appuyant sur des exemples d’œuvres littéraires lues ou étudiées discutez cette pensée d’Albert
Camus.
Sujet 7 : « Le devoir de l’écrivain est de hâter la décolonisation » Discutez cette affirmation d’Aimée
Césaire.
Sujet 8 : Parlant de l’écrivain négro-africain, Mahamadou Kane affirme : « Il n’a pas le temps de
s’adonner aux esthètes et au culte de « l’art pour l’art »Commentez et discutez cette assertion.
Sujet 9 « Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle, pendant que l’incendie en fleuve ardent
circule. Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme voit sur le front de ses fils ondoyés, que
chaque citoyen regarde si la flemme dévore déjà son foyer.» Commentez et discutez cette conception
d’Alphonse de Lamartine.
Sujet 10 : Une œuvre littéraire s’inscrit dans le temps ; hors du temps, elle n’est plus dans le temps »
Appréciez cette réflexion (sujet traité)
Sujet : « Quand les enfants meurent de faim, je ne veux pas savoir que la lune est belle, que la fleur a
un parfum exquis. Je ne chante plus, je pousse des cris séditieux.» Que pensez-vous de cette
affirmation Charles Nokan?
Sujet 11: « Faire de la littérature, c’est être témoin de son temps. » Disait un critique. Pensez-vous que
la littérature négro- africaine n’admet que cette fonction ?

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Sujet 12 : Dans son discours de Suède du 10 décembre 1957 Albert Camus affirmait : «le rôle de
l’écrivain ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre au service de ceux
qui font l’histoire; il est au service de ceux qui la subissent» Analyser cette assertion. (Bac 2015)
Sujet 13: une vraie littérature se résume en cette célèbre devise : « éclairer, libérer, défendre. » Qu’en
pensez-vous ?
Sujet 14: Jean Paul Sartre affirme : « La littérature vous jette dans la bataille, écrire c’est une façon de
vouloir la liberté, si vous avez commencé, de gré ou de force, vous êtes engagés. » discutez cette
assertion.
Sujet 16: Selon Brice Parrain, les mots sont des pistolets chargés. Appréciez
Sujet 17: « L’art pour l’art peut être beau mais l’art pour le progrès est plus beau encore. » affirmait
Victor Hugo. Discutez cette affirmation en vous appuyant sur les œuvres lues ou étudiées.
Sujet 18: A partir de vos connaissances littéraires africaines, expliquez et illustrez la thématique de la
négritude.
Sujet 19: Si la littérature doit son contenu à la vie, la vie doit à la littérature sa survie. Commentez cette
affirmation.
Sujet 20 : partagez-vous cette position de ce critique qui au cours d’un débat affirme : « A quoi sert la
littérature quand on assassine des enfants et des femmes sous nos yeux, quand des gens meurent de
faim. »
Sujet 21: la littérature est le reflet de la société humaine, le miroir fidèle des idées et des sentiments
d’un peuple. » Commentez et discutez si possible cette affirmation du critique ivoirien Barthélémy
Kotchy
Sujet 22: Quand la case brûle, est insensé celui qui lorsque tout le monde court, chargé de calebasse
d’eau pour éteindre le feu, montre à sa belle amie la lune qui brille dans le ciel. » Commentez ces
propos de Léopold Sédar Senghor
Sujet 23 : Mahamadou Kane résume ainsi les résolutions des deux congrès des artistes et étudiants
noirs : «l’art et la littérature doivent être mis au service de la défense des cultures africaines et de la
libération nationale.» En vous appuyant sur des œuvres que vous avez lues ou étudiées vous
expliquerez ce point de vue. (Sujet traité)
Sujet 24 : «L’acte d’écrire est un perpétuel questionnement ».
Qu’en pensez-vous?
Commentez et discutez cette opinion en vous appuyant sur votre culture littéraire
Sujet 25: «En restituant l’homme noir de sa statue humaine, par sa dimension humaine, pour la
première fois la littérature de la négritude a été une littérature de combat ».
Expliquez cette pensée.
Sujet 26 :«Corriger les hommes, c’est l’unique fin qu’on doit se proposer en écrivant» Commentez
cette réflexion de la Bruyère.
Sujet 27 : Au terme de ses investigations relatives à l’activité créative de la littérature africaine, un
critique contemporain retient : elle est unique et essentielle. C’est la satire des réalités sociales.
Expliquez et discutez cette conception.
Sujet 28 : «L’artiste est celui qui montre du doigt une parcelle du monde» affirmait l’écrivain Français
Jean Marie Gustave(1940) dans son ouvrage L’extase matérielle, 1967. En vous appuyant sur les
œuvres que vous avez lues, appréciez cette réflexion de l’auteur. (Bac A 2010)
Sujet 29: Pensez-vous avec Jean Cocteau qu’«un beau livre c’est celui qui sème à foison des points
d’interrogation?
Sujet 30 : «Nous ne lisons jamais pour oublier la vie, au contraire pour l’éclairer … les livres nous aident
à voir, à agir, à vivre.» Commentez et discutez s’il y a lieu ces propos de Claude Roy.

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Sujet 31 : A l’aide des exemples précis, vous demanderez si comme le dit E. M. Cioran : «un livre doit
remuer les plaies, ou en provoquer même. Un livre doit être un danger.»
Sujet 32 :«La vraie littérature commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir,
mais pour se trouver.»Commentez et discutez.
Sujet 33: « Je crois que la valeur d’un écrivain est liée à la force révolutionnaire qui l’anime ou plus
exactement à sa force d’opposition. Un écrivain est essentiellement anticonformiste, il navigue à
contre courant. » Commentez et discutez.
Sujet 34 : Dans le printemps de la liberté, Camara Nangala affirme : «L’écrivain, le vrai est avant tout un
tribun qui ne s’accommode pas avec ce qui s’écarte de la réalité. Il est la vigie (vigne) de la société.» En
vous appuyant sur des œuvres lues, expliquez et discutez cette affirmation.
Sujet 35:«Pour l’écrivain, en dépit de ses convictions politiques les plus fermes et sa bonne volonté de
militant, la littérature ne peut-être réduite à l’état de moyen au service d’une cause qui le dépasserait,
celle-ci fut-elle la plus juste, la plus exaltante. L’écrivain ne doit rien mettre au-dessus de son travail et
ne peut créer pour rien. Vous commenterez et discuterez à l’aide d’exemples précis cette affirmation
de Robbe-Grillet.
Sujet 36 : Selon Jean Pierre Makouta-M’boukou, la littérature négro-africaine est une littérature qui
marche au pas de l’histoire du peuple africain. Que vous inspire cette pensée de cet homme de culture?
Sujet 37 : Un critique littéraire, R M Albares a dit : «bien que l’on la croit aujourd’hui peu utile dans
l’enseignement. La littérature reste le baromètre qui permet de prévoir l’avenir et de comprendre le
présent. C’est que ceux qui écrivent, sentent le temps qu’il fera demain, le vent moral ou immoral qui
soufflera, les orages de l’histoire.» A la lumière de vos différentes lectures, vous discuterez cette
opinion de cet homme de culture.
Sujet 38 : L’écrivain, c’est le bâton de l’aveugle. Sans l’écrivain le monde évoluerait vers la soumission
et l’acquiescement : il enseigne la lucidité, la conscience, la méfiance et l’amour» En prenant appui sur
des œuvres que vous avez lues ou étudiées, dites ce que vous pensez de cette opinion de Michelet.
Sujet 39 : «La littérature est là pour nous faire penser, réfléchir, traduire l’angoisse que les individus
portent en eux. Elle est là aussi pour nous faire rêver et cela nous l’avons souvent oublié.» Commentez
et discutez cette assertion en vous aidant des œuvres littéraires.
Sujet 40 :«Je ne fais effort ni pour qu’on m’aime, ni pour qu’on me suive, je déteste suivre et je n’ai pas
d’estime pour ceux qui me suivent. J’écris pour que chacun fasse son compte.» Qu’en pensez-vous?
Sujet 41 : «La grandeur de l’œuvre littéraire, c’est de se servir des données spatio-temporelles de son
sujet comme simple prétexte à la création d’une réflexion qui concerne tout le monde ; l’angoisse
d’être homme» Discutez cette assertion de Jacques Chevrier.
Sujet 42 : «L’écrivain est au peuple ce que les panneaux de signalisation sont au conducteur.» Discutez
cette assertion.
Sujet 43 : «L’étude des lettres n’est que l’étude des hommes.» Commentez cette pensée de Georges
Sand.
Sujet 44: « Toute littérature participe d’une civilisation. Aucun livre ne sort directement des
battements d’un cœur. Une littérature existe dans une société donnée ; elle en reçoit l’empreinte et en
retour lui imprime la direction. » En prenant appui sur des ouvrages que vous avez lus ou étudiés, dites
ce que vous pensez de cette opinion de Michelet.
Sujet 45: A un ouvrier qui lui avait demandé : «Conduis-nous vers la vérité », l’écrivain Pasternak
répondit : «Quelle drôle d’idée ! Je n’ai jamais eu l’intention de conduire quiconque ou que ce soit.
L’écrivain est comme un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent, mais qui n’a le pouvoir de ne
conduire personne… »
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Sujet 46 : dans Mont Oriol, Guy de Maupassant affirmait : «une œuvre d’art n’est supérieure que si elle
est l’expression exacte de la réalité.»Qu’en pensez-vous?
Sujet 47: «Le mérite de l’art nègre est de n’être ni jeu ni pure jouissance esthétique» Justifiez cette
affirmation de Claude Roy.
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Sujet 48 : «Je n’ai jamais chanté : ni pour la paix, ni pour la guerre ; mon siècle se trompe, il ne
m’importe guère : tant mieux s’il a raison, tant pis s’il a tort» Que pensez-vous de cette affirmation
d’Alfred De Musset ?
Sujet 49 :«le plaisir direct de la littérature est la seule raison d’être de la création littéraire» En vous
appuyant sur vos connaissances littéraires, dites ce que vous pensez de cette idée.
Sujet 50 : Les personnages des œuvres littéraire exalte nos rêves, incarne notre désir d’échapper au
limite d’une vie terne pour accéder à la lumière, notre volonté de quitter les bas-fonds pour les roues
espaces, notre passion de souveraineté. Discutez cette opinion de Philipe Sellier.
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Sujet 51: « les personnages des œuvres incarnent les vertus d’une société »Qu’en pensez-vous ?
Sujet 52 : Selon Voltaire: «les lettres nourrissent l’âme, la rectifient et la consolent. » Justifiez cette
pensée
Sujet 53 :«A travers la littérature, toute société reconnait sa culture, sa civilisation, ses sentiments. En
un mot, la littérature part de l’homme et aboutit à l’homme. Elle se révèle comme le véritable reflet de
la société. Qu’en pensez?
Sujet 54 :«Outre le plaisir d’une lecture, on y trouvera peu d’événements qui ne peuvent servir à
l’instruction des mœurs et c’est rendre à mon avis un service considérable au public que de l’instruire
en le divertissant.» En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées vous commenterez cette
affirmation de l’Abbé Prévost.
Sujet 55 : «La littérature est le témoignage de tout ce qui s’est passé» Discutez ces propos de Claude
Roy
Sujet 56: Expliquez cette affirmation de Barbara Tuchman : «les livres sont les supports de la civilisation.
Sans livres, l’histoire est silencieuse, la littérature est muette, la science est estropiée, la pensée et la
spéculation sont arrêtées. »
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Sujet 57 :«Un des premiers résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à guérir de la
maladie première qui est de croire que nous sommes seuls à nous sentir seuls. » Commentez et
discutez cette conception de la littérature selon Claude Roy dans défense de la littérature.
Sujet 58 : «Un livre a toujours été pour moi un ami, un conseillé, un consolateur éloquent et calme
dont je ne voulais pas épuiser vite les ressources» En vous inspirant de votre expérience de lecteur,
expliquez dans une argumentation organisée cette opinion de George Sand. (Bac A 2014)
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Sujet 59 : Dans son œuvre l’année terrible (1871) Victor Hugo affirmait:
«Le livre est ta richesse à toi, c’est le savoir, le droit, la vérité, la vertu, le devoir, En vous appuyant sur
votre expérience de lecture expliquez cette assertion
Sujet 60 : Selon Aminata Sow Fall : « la littérature est la première nourriture de l’esprit tandis que le
lait maternelle est sa première nourriture physique. » Commentez cette opinion.
Sujet 61: S’insurgeant contre l’indifférence de la population face à la lecture, Manchini Defela, en tant
que critique littéraire s’écrie : « Heureux celui qui lit car il s’instruit de la vie de tous les peuples du
monde. » En vous référent aux œuvres que vous avez lues ou étudiées, commentez et discutez la
pensée de ce critique littéraire.
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Sujet 62: « Une littérature sans règle n’est pas une littérature » Discutez
Sujet 63: Pour les puristes de la littérature : « la littérature est avant tout de l’art. En tant que telle, elle
doit avoir pour mission essentielle la représentation esthétique» Qu’en pensez-vous?
Sujet 64: « Le parnasse et la négritude sont deux concepts opposés »Justifiez cette affirmation.
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Sujet 65 :«la littérature est un art mensonger» après avoir expliqué le sens de ce sujet, vous le
discuterez à l’aide d’œuvres littéraires lues ou étudiées.
Sujet 66: Partagez-vous l’idée selon laquelle la littérature est une entreprise gratuite ?
Sujet 68 : Selon Guy de Maupassant la littérature répond à l’appel des gens qui crient : «consolez-moi!
Faites-moi rêver! Faites-moi rire! Faites-moi frémir! Faites-moi penser! Seuls quelques esprits d’élites
demandent à l’artiste : faites-moi quelque chose de beau dans la forme qui vous conviendra le mieux.»
Les œuvres que vous avez lues ou étudiées vous ont-elles apporté plusieurs de ces satisfactions?
Sujet 69: «L’écrivain est un artiste, un producteur du beau, c’est un créateur de la parole artistique ». A
l’aide d’exemples précis empruntés à la littérature, dites ce que vous pensez de cette opinion de Zadi
Zahourou
Sujet 70: selon les Goncourt, le grand écrivain, c’est celui qui récrée la vie, le monde et donne l’illusion
de la réalité à travers les personnages. Justifiez cette opinion
Sujet 71:En faisant appel à votre expérience de lecteur, vous apprécierez cette opinion de Robert
Escarpit, écrivain contemporain : « Toute lecture en réalité est d’abord évasion .Mais il y a mille façons
de s’évader et l’essentiel est de savoir de quoi et vers quoi on s’évade».
Sujet 72: paraphrasant Jean Paul Sartre dans son ouvrage Les Mots, un critique littéraire écrit :
« L’œuvre littéraire est produit d’homme : c’est ce miroir critique qui offre l’image de son créateur ».
Dans un développement argumenté, vous apprécierez cette réflexion en vous appuyant sur des œuvres
lues ou étudiées.
Sujet : « Il faut écrire en se débarrassant de son intimité qui ne nous apporte rien. » Appréciez cette
prise de position en vous appuyant sur les œuvres lues ou étudiée.
Sujet 73 : Appréciez cette réflexion de Calixte Béyala au regard des œuvres lues ou étudiées : «J’écris
pour moi-même, pour crier mes rêves, mes amours, mes désamours».
Sujet 74 : En vous appuyant sur votre culture littéraire, vous commenterez et discuterez ce que Paul
Léautaud écrit : « Il parait qu’il est immoral de parler de soi. Moi je ne sais guère que parler de moi, le
moi n’est pas du tout haïssable ».
Sujet 75 :« C’est le cœur qui fond lorsque la plume écrit» Vous commenterez et si vous le jugez
nécessaire vous discuterez cette formule célèbre en vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées
Sujet 76 :«La mission d’un écrivain est d’analyser sincèrement ce qu’il éprouve dans les grandes
circonstances de la vie. Après avoir expliqué cette pensée de Gérard de Nerval vous la discuterez s’il y a
lieu.
Sujet 77: S’agissant du rapport entre l’œuvre littéraire et son créateur, François Mauriac écrit : « Ecrire,
c’est se livrer. C’est précisément l’écrivain lui-même que la plupart des lecteurs d’aujourd’hui
cherchent dans son œuvre. » Commentez et discutez cette affirmation.
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Sujet 78: Dans Madame Bovary, un personnage disait que les œuvres ne touchant pas le cœur
s’écartaient du vrai but de l’art. En vous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, appréciez cette
réflexion. (Sujet traité)
Sujet 79 :«Je ne crois pas à ce terme à la mode : l’évasion. Je crois à l’invasion. Je crois qu’au lieu de
s’évader par une œuvre, on est envahi par elle (…) Ce qui est beau, c’est d’être envahi, habité, inquiété,
obsédé, dérangé par une œuvre» Vous commenterez et discuterez cette opinion de Jean Cocteau en
vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos lectures personnelles. (Bac A 2009)

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Sujet 80: Henry Millet écrit : « A quoi servent les livres, s’ils ne nous ramènent pas vers la vie?... Notre
espoir à tous, en prenant un livre est de rencontrer un homme selon notre cœur, de vivre des tragédies
et des joies que nous n’avons pas le courage de provoquer nous-mêmes, de rêver des rêves qui
rendent la vie plus passionnante : peut-être aussi de découvrir une philosophie de l’existence qui nous
rendent capable d’affronter les épreuves qui nous assaillent.» Expliquez et discutez cette opinion.
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Sujet 81: « la littérature est une vaine entreprise » Qu’en pensez-vous ?
Sujet 82 : Un jeune disait : « Je n’aime pas la littérature parce qu’elle déforme l’âme »Qu’en pensez-
vous ?
Sujet 83: Donnant son opinion sur la fonction de l’écrivain un jeune romancier soutient : «l’écrivain
c’est celui qui écrit en vain. » Cette opinion vous semble-t-elle juste ?
Sujet 84: Robert Roland dans Une nouvelle littérature tenait ce propos : « On ne lit jamais un livre. On
se lit à travers les livres, soit pour se découvrir, soit pour se contrôler ». En vous appuyant sur votre
expérience personnelle de lecteur d’œuvres littéraires, vous expliquez ce propos. (Bac 2012 sujet traité)
Sujet 85: « En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. » disait Marcel
Proust. Expliquez et discutez.
Sujet 86 :« Lisez les livres, ils vous permettront de vous découvrir et de découvrir le monde.» Expliquez
ce point de vue en vous appuyant sur vos connaissances littéraires
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Sujet 87 : Se prononçant sur la pérennité de la littérature Antanin Artaud affirme «les chefs-d’œuvre
du passé sont bons pour le passé, ils ne sont pas bons pour nous.». En vous appuyant sur les œuvres
que vous avez lues ou étudiées commentez puis discutez cette réflexion.
Sujet 88 : Un éditeur contemporain présente ainsi une collection d’ouvrage littéraire «la modernité n’à
rien avoir avec la date de parution. Des textes écrits il y a plusieurs siècles sont résolument modernes.
Ils répondent parfois mieux que des œuvres plus récentes à nos préoccupations et à notre soif de
beauté. En vous appuyant sur vos connaissances en littérature vous direz si vous convenez avec cet
éditeur que la modernité d’un livre peut se définir indépendamment du facteur «temps»
Expliquez ce point de vue.
Sujet 89 :«Le temps use les œuvres, les chefs d’œuvres quoiqu’on dise» Expliquez et discutez cette
affirmation dans un développement illustré d’exemples précis (Sujet traité)
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Sujet 90:Parlant de la poésie et du roman un lecteur affirme : «J’aime le roman : il est facile à lire, à
écrire, et le niveau de langue est accessible à tous. La poésie est pour les initiés car elle demande de la
réflexion à tous les niveaux» A partir de vos connaissances de genres littéraires, vous commenterez ces
propos.
Sujet 91: Quelles réflexions vous inspirent ce point de vue de Diderot : « Rendre la vertu aimable, le
vice odieux, le ridicule saillant. Voilà le projet de tout homme qui prend la plume. »
Sujet 92: partagez-vous cette position de ce critique qui au cours d’un débat affirme : « A quoi sert la
littérature quand on assassine des enfants et des femmes sous nos yeux, quand des gens meurent de
faim. »
Sujet 93: Quand la case brûle, est insensé celui qui lorsque tout le monde court, chargé de calebasse
d’eau pour éteindre le feu, montre à sa belle amie la lune qui brille dans le ciel. » Commentez ces
propos de Léopold Sédar Senghor.
Sujet 94: « La littérature négro-africaine est une littérature de remise en cause et de remise en place. »
Dans un développement organisé et illustré d’exemples précis tirés d’œuvres littéraires lues ou
étudiées, expliquez et discutez ces propos d’Emmanuel DONGALA. (Bac A 2016)

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RESUME D’ŒUVRES LITTERAIRES

ROMAN
1. Le vieux nègre et la médaille, Ferdinand Oyono (Cameroun)
Genre : roman historique et politique
Personnages : Méka, Kelara, M. Fouconi, Pipiniakis etc…
Tonalité : humoristique et satirique
Roman de la désillusion : Méka un débonnaire, donne tout aux Blancs : enfants pour la guerre de
libération de la métropole, terre pour la réalisation des infrastructures publiques. En contrepartie, il
reçoit une médaille de pacotille avant d’être raflé et humilié par la police. Ce roman, en même temps
qu’il met à nu la sempiternelle ingratitude l’homme blanc, explique savamment comment on peut
passer de la désillusion, du ressentiment à la colère et à la lutte pour la justice.

2. La carte d’identité, Jean Marie Adiaffi (Côte d’Ivoire)


Mélédouman prince Agni au temps colonial est raflé et battu pour avoir perdu sa carte d’identité, est
entraîné dans une longue et douloureuse quête, à caractère symbolique, surtout le problème de
l’identité perdue-retrouvée (déracinement, hybridisme)

Le monde s’effondre, Chinua Achebé (Nigeria)


L’auteur fait la peinture réaliste des mœurs des Ibos au Nigéria à travers le personnage principal
Okonkwo, un homme battant qui lutte pour renverser les tendances héréditaires c’est-à-dire, être le
contraire de son père : un vaurien, un paresseux, un endetté. A cet effet, il se forge un caractère
inébranlable et sanguinaire qui se traduit par sa participation au meurtre de son fils adoptif Ikémefuma.
En effet, il ne voulait pas paraître faible aux yeux de ses concitoyens. Pour les villageois, il s’agissait
d’un sacrifice propitiatoire (sacrifice de convenance) pour calmer les esprits des dieux d’Umuofia qui
ont été offensés par la mort d’un de leurs protégés.
Par ailleurs, Okonkwo se bat également contre l’intrusion de la culture occidentale qui phagocyte celle
de l’Afrique de façon insidieuse par le biais de la religion. Face à ce dernier volet, sa lutte sera vaine car
les occidentaux ont réussi à faire main basse sur le pays. Déçu il se donne la mort, lui le dernier bastion
de l’inculturation

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3. Les bouts de bois de Dieu, Sembène Ousmane (Sénégal)
Genre : roman picaresque
Personnages : Bakayoko, la vieille Niankoro, Penda, Dramé, Sérigne, Dakarou etc…
Tonalité : satirique et réaliste
La grève des cheminots de la régie Dakar-Niger est déclenchée en protestation contre l’injustice faite
aux travailleurs noirs. Le combat est mené jusqu’à la victoire malgré les conditions de vie difficile
imposée aux populations et grève à la ténacité du meneur Bakayoko qui a su canaliser ses collègues.

4. Une si longue lettre, Mariama Bâ (Sénégal)


Genre : roman épistolaire
Personnages : Ramatoulaye qui écrit à son amie Aïssatou, Modou, Tamsir etc…
L’auteur nous révèle deux destins de femme sur fond commun de polygamie tardive.
Modou l’époux de Ramatoulaye est séduit par une amie de sa fille aînée. Il délaisse alors
complètement Ramatoulaye (sa femme qui ne divorce mais qui résigne) et ses douze enfants. Aïssatou
quant à elle quand pareille mésaventure lui est arrivée divorce. Elle a pu refaire sa vie à l’étranger. La
lettre ici prend appui sur la mort subite de Modou. Au lendemain de ses funérailles, le frère Tamsir
veut épouser la veuve qui refuse.

5. Les soleils des indépendances, Ahmadou Kourouma (Côte d’ivoire) 1961


Genre : roman politique
Personnages : Fama, Salimata, Diakité etc.…
Tonalité : humoristique, ironique et satirique
Fama est un prince de la dynastie des Doumbouya au temps de la colonisation. Il participe à la lutte des
indépendances. Une fois les indépendances acquises, fama est jeté aux mouches et pire il perd tous ses
privilèges de prince. En effet, dans cette nouvelle société il n’y a de place que pour les lettrés et les
intellectuels. Mais cela est prévisible : une indépendance supprime toujours des privilèges et suscite de
facto des ennemis. Ainsi Fama digère-t-il très mal sa spoliation et fleurte avec les ennemis du régime.
Arrêté puis relâché à la faveur d’une grâce présidentielle, il retourne dans son village car désormais
plus rien ne l’intéresse, il meurt sous les crocs des caïmans dans le fleuve où il s’est jeté suite à son
refus d’obtempérer aux ordres des gardes frontières.

6. L’aventure ambiguë : Cheikh Hamidou Kane (Sénégal)


Genre : roman politique, philosophique, autobiographique
Personnages : Samba Diallo, La grande Royale, Maître Tierno, le fou, le chef des Diallobé
Tonalité : tragique
Issu d’une famille princière du peuple Diallobé, Samba Diallo est inscrit dès son jeune âge à l’école
coranique où il est initié aux pratiques musulmanes grâce à son maître Tierno. Puis vient l’école
occidentale. Ses études le conduisent à Paris où il va découvrir le monde occidental matérialiste. Dès
son retour, il renonce à la spiritualité africaine, il est assassiné par un fou de Dieu qui n’a pu supporter
ce changement radical opéré en lui.

7. Soundjata ou l’épopée mandingue, Djibril Tamsir Niane (Guinée)


Personnages : Soundjata, Sogolon Kédjou, Manding Bori, Soumahoro Kanté etc…
Tonalité : Fantastique
Prince héritier du trône du Mandingue, Soundjata Keïta naît pourtant avec un handicap. Il est perclus
des deux pieds. Plus tard pour essuyer l’affront fait à sa mère, il réussit à marcher. Et depuis il
accumule des exploits. Son demi-frère aidé de sa mère, l’éloigne du trône après la mort de leur père.

92
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Soundjata connaît une longue période d’exile qui le permet de se former. A la suite des luttes
sanglantes contre Soumahoro Kanté le sorcier, Soundjata reconquiert le royaume du mandingue
annexé par ce dernier.

8. Chaka ou l’épopée Bantoue, Thomas Mofolo 1940


Genre : roman historique
Dans ce roman, Chaka, roi Zoulou (1787-1828) fonda la nation Zouloue de 1816-1818. S’appuyant sur
une armée organisée, il se rendit maître du Kwazulu actuel. Il fut assassiné par son demi-frère Dingaan
en 1828 et lui succéda. Symbole de l’indépendance de l’Afrique (bien que ce fut Dingaan qui affronte le
colonisateurs) et de son unité. Mofolo s’est inspiré de la tradition orale relative à Chaka mais il en a
atténué l’emphase. Son action donna lieu à de récits épiques et à des œuvres modernes.

9. Les Frasques d’Ebinto, Amadou Koné (Côte d’ivoire) 1975


Personnages : Ebinto, Monique, Murielle, Koula, Basié, M. L
Lieux : Akounougbé, Adiaké, Bassam, Abidjan, Vridi, Congo impérial, derrière Warf etc….
L’amitié entre Ebinto et Monique les conduit à la vie conjugale. Mais très tôt l’époux détesta Monique
considéré pour lui comme étant la cause de ses malheurs : arrêt de l’école, recherche en vain d’un
emploi avec le BEPC. Devenu contremaître dans une plantation, il continu de faire souffrir Monique qui
perdit son nouveau-né dans des circonstances difficiles. Après être revenu à de meilleurs sentiments, il
décide d’aller passer de beaux moments à Akounougbé en compagnie de sa fiancée, femme vertueuse.
Cette métamorphose d’Ebinto est tardive puisqu’en partance pour le village la petite barque a eu un
dysfonctionnement en pleine eau. Monique meurt noyée. Ebinto regrette d’avoir refusé d’aimer une
vraie femme.

10. Sous l’orage, Seydou Badian (Mali)


Genre : roman politique, historique, roman de mœurs sociales.
Personnages : Kany, le père Benfa, Mama Téné, Samou, Sibiri, Birama, kerfa, l’oncle Djigui, Famagan
Le père Benfa entend marier sa fille Kany à un riche commerçant, cependant très avancé en âge et
polygamme de surcroît (Famagan). Mais les jeunes intellectuels s’opposent à cette tradition
dégradante. Naît alors une lutte entre pro-traditions (vieux) et pro-modernisme (jeunes). A l’orée de la
lutte, les jeunes sortent vainqueurs. En effet, Kany peut continuer de fréquenter Samou celui pour qui
son cœur bas.

11. L’étranger, Albert camus (France-Algérie)


Genre : roman philosophique
Personnages : Meursault, Matie, Cordons, Raymond, Masson, Céleste, Salamano etc.
A la mort de sa mère, Meursault se montre indifférent. A la suite d’une altercation il tue un arabe qui
avait blessé son ami Raymond. La justice le condamne à mort non pas à cause de son crime mais de son
cœur de pierre. En effet, Meursault n’a pas pleuré à la mort de sa mère. Pis, il a fumé, bu du café au
lait, dormi lors de la veillée funèbre. Ensuite, le lendemain, il commence une liaison amoureuse
irrégulière avec Marie, il est allé se baigner à la plage, regardé un film comique. Meursault est
l’incarnation de l’homme contemporain porté vers la liberté au point de fouler au pied les conventions
sociales.

12. Le mandat, Sembène Ousmane (Sénégal) 1956

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Un chômeur dakarois Dieng ne peut recevoir le mandat que son neveu lui envoie de Paris, parce qu’il
lui manque des papiers, et rencontre l’hostilité des bureaucrates. Sembène Ousmane nous situe sur les
lourdeurs administratives qui rongent le monde du travail dans les nouvelles sociétés africaines.

13. L’enfant noir, Camara Laye (Sénégal) 1953


Dans ce roman autobiographique, c’est le récit de la vie dans une famille de l’ethnie malinké et de
religion musulmane : existence paisible rythmée par l’école, les fêtes, la moisson du riz en décembre,
les rites d’initiation, les terreurs de la nuit de Kondén Diarra, la nuit des lions », bref. Le roman est un
attachant témoignage sur la vie en Haute Guinée en même temps qu’il évoque de merveilleux
souvenirs d’enfance.

14. Le cercle des tropiques, Mohamed Alioum Fantouré (Guinée), 1972


Personnages : Bra Koulé, Messie Koi, Maléké, Mellé Houré, le colonel Fof
Lieux : La république des marigots du sud
Bra Koulé (Sékou Touré) mène des actions subversives et renverse le pouvoir légitime en république
des marigots du sud (Guinée). Devenu président il prend le titre de Messie Koi, impose la dictature, le
monolithisme et fait régner la terreur sur la population, plus tard, un coup d’Etat militaire l’évince du
pouvoir. C’est l’euphorie parmi le peuple qui vient d’être délivré ! Mais dans l’épilogue, Alioum
Fantouré annonce que les héros de la révolution Dr Maléké, Mellé Houré, le colonel Fof sont assassinés
quelques mois plus tard. Il profite pour dénoncer le pouvoir politique ancestral.

15. ô pays mon beau peuple, Sembène Ousmane (Sénégal) 1958


Oumar, jeune Africain vient de la France et constate l’exploitation inhumaine des paysans noirs par les
colons. Il décide alors d’organiser les produits agricoles, d’en négocier lui-même les prix. Il se heurte à
l’intransigeance des blancs qui finissent par l’assassiner. Cet assassinat est un avertissement de l’auteur
pour mettre à nu les pseudo-indépendances et les abus.

16. Le cahier noir, Camara Nangala, (Côte d’Ivoire) 1998


Personnages: Nafiomo et Katinan
La vie de deux orphelins Nafiomo et Katinan devient un enfer après que leur père Kitan s’est remarié.
Tous les jours, il raconte leur calvaire rendu possible par leur belle-mère dans un cahier noir. Un jour, le
père découvre ce cahier, une sorte de rapport adressé à leur mère défunte. Le père qui prend
conscience de la souffrance de ses petits se sépare de celle qu’ils ont nommé la sorcière et le bonheur
revient en famille.

17. Rebelle, Fatou Kéita (Côte d’Ivoire)


Personnages : Malimouna, Dimikéla, Noura, Seynou…
Lieux : Boritouni, Salouma la capitale, France
Le roman s’ouvre sur une scène d’enlèvement qui en prépare aussi le dénouement, Malimouna, une
fillette de Boritouni surprend, dans la broussaille, à l’orée du village, les ébats amoureux de Dimikéla et
de Seynou, un jeune chasseur. Pour prix de son silence, l’exciseuse use d’un stratagème pour épargner
Malimouna. Elle fait croire aux villageois qu’elle lui a fait subir l’épreuve comme les autres filles. Dès
lors, cette exception, regardée comme une infirmité voire une tare par la tradition va déclencher une
suite de péripétie une fois le secret découvert : elle fuit la chambre nuptiale. Elle se lance dans un
exode qui la conduira d’abord à Salouma la capitale puis en France. Là, elle étudie et se forme. De
retour au pays, Malimouna qui a pris la mesure des injustices faites aux femmes se bat pour leur
émancipation.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
18. La voie de ma rue, Sylvain Kean Zoh (Côte d’Ivoire)
Personnages : Eric Wonkato, son frère Emmanuel, sa sœur Marie et Dahou la marathe
Le roman ne conte pas les tribulations des enfants de la rue en tant que telles, mais plutôt les
circonstances précises qui ont conduit un enfant, Eric Wonkato, en l’occurrence le narrateur, à
emprunter le chemin de la rue. Après une enfance heureuse dans le cocon familial à Man, Eric, son
frère Emmanuel et sa sœur Marie vont connaître une descente aux enfer par paliers successifs à
l’image de la légende de Dante : la mort tragique de leur mère, la déchéance du père, l’arrivée et le
règne tyrannique de Dahou ; le départ et le calvaire des enfants au village, l’imposture de l’oncle, la
mort accidentelle d’Emmanuel et de Marie, le suicide du père ; l’exode d’Eric vers Abidjan et sa
découverte de la cruelle réalité de la rue.

19. Un piège sans fin, Olympe Bely Quenum (Benin)


Déçu par les caprices de sa femme, Ahouna fuit loin de son foyer. Il assassine de passage une femme
qui l’a calomnié. Il est jeté en prison. Mais le frère de sa victime se fait emprisonner, puis gagne son
amitié, enfin s’évade avec lui avant de le bruler vif.

20. Kaïdara, Amadou Hampaté Bâ (Mali), 1943


Personnages : Hammadi, Hamtoudo, Dambourou, Kaïdara
Dans ce conte, trois jeunes dont Hammadi, Hamtoudo, Dambourou effectuent un voyage au pays des
nains à la recherche de la connaissance. En chemin ils sont confrontés à plusieurs énigmes. Sur le
chemin de retour, par désobéissance aux interdits, deux d’entre eux meurent à savoir Hamtoudo et
Dambourou. Ainsi, les richesses reviendront à Hammadi et celui-ci les utilisera pour acquérir la
connaissance des énigmes de Kaïdara.

21. Les fils de Kouretcha, Aké Loba (Côte d’Ivoire)


Les autorités coloniales avaient buté sur le projet de Barrage sur le fleuve Kouretcha considéré comme
un dieu par les indigènes. La reprise du projet à l’indépendance se heurte à la farouche résistance de la
tribu des fils de Kouretcha, mais finalement malgré tout l’arsenal traditionnel déployé, le barrage fut
construit.

22. Jusqu’à nouvel avis, Guillaume Oyono Mbia (Cameroun)


L’auteur évoque ici les conditions de vie d’une famille démunie vivant dans un espoir de leur fille
Matalina. Issue de cette famille pauvre, elle alla pour ses études en Europe puis se maria à un blanc
occupant un poste administratif. Cependant le retour de ce couple au pays natal suscite beaucoup
d’espoir pour sa famille et celle-ci s’apprêta par conséquent pour un accueil chaleureux. Mais comble
de malheur ceux-ci envoyèrent une délégation pour signifier que leur retour est jusqu’à nouvel avis.

23. Germinal, Emile Zola (France)


A travers la grève des mineurs de Montsou conduit par le syndicaliste Etienne Lantier et l’échec de
celle-ci, Zola évoque l’épineux problème de l’exploitation de l’homme par l’homme.

24. Madame Bovary, Gustave Flaubert, (France) 1857


Personages: Emma Bovary, Charles Bovary, Rodolphe, Léon Dupuis
Emma Bovary, prototype de ces jeunes femmes avides de bonheur qui s’imaginent que le meilleur
passe par le mariage. Cette fille de paysan Normand s’est abreuvée de littérature et de musique

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
romantique puisqu’elle a lu Paul et Virginie, les romans de Walter Scott. Elle attend que ses rêves se
réalisent. En voici qu’elle épouse Charles Bovary. Elle ne tardera pas à le tromper avec Rodolphe, Léon
Dupuis. Mais elle n’est toujours pas satisfaite. Pour satisfaire ses goûts de luxe, elle emprunte, elle se
ruine. Au final, elle s’empoisonne à l’arsenic et expire dans un éclat de rire « atroce, frénétique,
désespéré ».

25. Le père Goriot, Honoré de Balzac, (France) 1835


Jean Joachim Goriot, un riche fabricant de vermicelle et de pâtes d’Italie a partagé sa fortune entre ses
deux filles dont Anastasie, l’aînée, devenue Comtesse de Restaud et Delphine, la cadette, qui a épousé
un banquier. Il fit la connaissance de l’ancien forçat et d’Eugène de Rastignac, jeune provincial et
étudiant en droit. Devenu indigent et malade, le père Goriot fut abandonné par ses deux filles. C’est
l’étudiant qui prit soin de lui comme s’il eut été son fils jusqu’à sa mort en payant son enterrement.

26. La planète des singes, Pierre Boulle (France)


Roman consacré entièrement à la fiction. Ici l’auteur nous transporte dans un monde extraordinaire
(planète Soror). C’est une planète gouverné par des singes. Chose également surprenante, ces singes
sont maîtres de cet univers et font des expériences sur des voyageurs égarés.

27. Une vie, Guy de Maupassant


L’héroïne Jeanne qui se trouve au couvant rêve d’un prince charmant en se projetant dans un univers
paradisiaque. Mais à sa sortie du couvant, elle a une triste réalité car elle n’épousera qu’un pauvre
paysan du nom de Julien.

28. La perle, John Steinbeck, 1950


Personnages : Kino le pêcheur, sa femme Juana et leur bébé Coyotito
Thèmes principaux : la jalousie, la méchanceté, le drame, la tristesse, la pauvreté, l’intolérance
Ce roman narre l’histoire de Kino, le pêcheur, de sa femme Juana et de leur bébé Coyotito qui vivaient
dans l’indigence totale. Un jour, lors d’une partie de pêche la plus grosse perle du monde. Croyant qu’il
est à la fin de sa misère, c’est toute une communauté impitoyable qui l’accueille : fourberie, menaces
de mort, tuerie, poursuite… Un jour, voyant qu’il ne pouvait résister ni à la méchanceté, ni à la cruauté,
ni à l’inhumanité des hommes, il décida d’aller jeter la perle dans l’eau en compagnie de Juana. Arrivés
au bord de l’eau Kino réussit à faire disparaître la perle dans l’eau mais son enfant Coyotito fut tué par
des inconnus qui le guettaient.
THEATRE

1. Le respect des morts, Amadou Koné (Côte d’Ivoire) 1980


Dans le respect des morts, un petit village de la région d’Aboisso va se trouver bouleversé devant la
décision du gouvernement de construire un barrage hydroélectrique afin de sortir la région de son
sous-développement. Mais deux générations se battent, d’un côté les vieux à leur tête le chef Anougba
et ses notables garants de la tradition, de l’autre côté, les jeunes à leur tête le sous-préfet, Ndouba,
Essanin… Malgré les diverses adorations faites par le sorcier Niangbô et le sacrifice humain en
l’occurrence Enokou, le bébé de Ndouba pour bloquer la réalisation de ce projet, il vit le jour.

2. La tragédie du roi Christophe, Aimé Césaire (Martinique) 1963


Pour mener à bien sa politique de reforme sur tous les plans, Christophe trempe dans la dictature et
impose le travail à tous. Pour lui, le peuple doit vouloir l’impossible et construire le pays contre vent et

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
marées. Son peuple fatigué après une ère d’esclavage se retrouve dans l’esclavage. Le roi se montre
indifférent aux appels à la modération de son épouse, aux mécontentements du peuple et aux forces
virtuelles susceptibles de saper son autorité. Excédé, tout le monde le lâche à commencer par ses
généraux. La foule se soulève. Même dans cette pathétique solitude, Henri Christophe reste fidèle à
son rêve, il finit par se donner la mort en héros tragique.

3. Les voix dans le vent, Bernard Binlin Dadié (Côte d’Ivoire)


Nahoubou, pour acquérir le pouvoir n’a fait autre chose que de s’allier au diable. En effet, il a sacrifié
ses proches à la demande du sorcier Bacoulou. Sa fin sera triste car les voix de ses victimes le
martyriseront tout au long de son règne.

4. une saison au Congo, Aimé Césaire


L’œuvre retrace l’histoire du Congo postcolonial et plus particulièrement l’assassinat de Patrice
Lumumba. Après la table ronde de Bruxelle, l’autorité Belge confie la gestion politique du Congo à Kala
Mumuba (président de la république) et à Patrice Lumumba (Premier ministre). Mais dès leur retour, une
mésaventure naît entre les deux leaders. Lumumba accuse Kala Mumuba d’être à la solde de l’ex-
métropole. Alors le président démet le premier ministre qui refuse de se laisser faire. C’est le moment
que choisit le colonel Mokutu (Mobutu) de l’armée pour opérer un coup de force pendant lequel
Lumumba perd la vie. L’œuvre montre à travers le destin de Lumumba la difficulté d’une réelle
indépendance. Elle dénonce les forces néo-colonisatrices plus dangereuses et plus pernicieuses.

5. La parenthèse de sang, Sony Labou Tansi


Les tribulations de Libertashio nous montrent le calvaire d’un opposant dans les pays de l’Afrique après
les indépendances. Il se traduit par les sévices corporels, moraux sur toute la famille de Librtashio.

6. Monsieur Tôgôgnini, Bernard Binlin Dadié (Côte d’Ivoire)


Tôgôgnini fait fortune de façon malhonnête avec le soutien des coursiers blancs.
A travers le personnage, Dadié dénonce l’hypocrisie, la perte des valeurs morales des Africains et la
cupidité qui prévaut dans la société moderne.

7. Les mains vides, Etienne Goyémidé (Centrafrique)


Cette pièce met en exergue l’ingratitude et l’irresponsabilité des hommes qui, après avoir abusé des
femmes, tournent dos et les laissent livrées à elles même.

8. Trois prétendants un mari, Guillaume Oyono Mbia (Cameroun).


Personnage : Juliette
Il s’agit d’une jeune collégienne nommée Juliette qui, sans son accord, est proposée en mariage par ses
parents à un riche diamantaire. Heureusement l’amour va triompher de l’intérêt aveugle.
L’auteur met en lumière le problème crucial du mariage par intérêt et non par amour. Il dénonce la
notion de dot, de cupidité, de l’ivresse des villageois, de l’exploitation du gendre par les beaux-parents et
la liberté de la femme. Il nous invite à lutter contre le mariage forcé.

9. Le Cid, Pierre Corneille (France) 1633


Personnages : Rodrigue, Chimène, Don Diègue, Don Germas, Don Sanchez…
Thèmes : l’exaltation du conflit entre la passion amoureuse et le devoir ou l’honneur
Rodrigue et Chimène s’aiment d’un amour profond. Cependant, au cours d’une querelle, Don Diègue, le
père de Rodrigue est insulté et giflé par le père de la fiancée de celui-ci Don Gormas. Don Diègue étant
trop âgé pour se battre en duel demande à son fils de le venger. Rodrigue est en proie à un dilemme :
venger son père en tuant l père de celle qu’il aime ou refuser la vengeance et déroger au code de
l’honneur aristocratique. Finalement il décide de livrer combat et tue Don Gormas. Meurtrie dans sa

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
chair, le cœur ulcéré, Chimène cherche à se venger à son tour. Elle engage Don Sanchez. Mais Rodrigue
se rend Maître de ce dernier. En fin de compte, Chimène qui n’a jamais cessé d’aimer Rodrigue vient se
jeter dans ses bras.

10. L’Avare, Maulière (France) 1668


L’auteur nous y présente l’avarice comme une manie obsessionnelle et une passion dévastatrice. C’est le
cas d’Harpagon qui se saisit sa propre main croyant que c’est un voleur qui lui soutirait son argent. Il
conduit ce fameux voleur au commissariat. Là, il accuse le commissaire, son chien, tout le monde de lui
avoir volé son argent.

11. Dom Juan, Molière (France)


C’est l’image d’un homme qui rejette toutes les valeurs humaines morales de la société : mariage,
fidélité, piété. Dom Juan c’est un grand seigneur, méchant homme qui mène son entreprise d’hypocrisie
et fausse dévotion comme un défi total à Dieu. Mais la foudre qui s’abat sur lui en fin de scène nous
montre que même en défiant la justice humaine, il y a une justice divine.
11. Romeo et Juliette, William Shakespeare
Histoire d’amour, passion entre deux adolescents de 14 ans issus de deux familles ennemis. Roméo et
Juliette qui s’aiment fortement décident de vivre ensemble malgré l’opposition qu’il y a entre les deux
familles.
12. Antigone, Jean Anouilh
Evocation d’un amour fraternel. Mise en relief de la naïveté de la pureté du monde de l’enfance. La
jeune Antigone accepte de braver une interdiction officielle décrétée par le roi Créon et procède à
l’enterrement de son frère.

13. Bérénice, Jean Racine


Il s’agit de l’évocation de l’amour contrasté. A la mort de son père Vespasien, Titus devient empereur
de Rome. Il aime Bérénice reine de Palestine qui elle aussi l’aime. Mais la coutume romaine interdit à
l’empereur, d’épouser une reine.
POESIE

1. Cahier d’un retour au pays natal Aimé Césaire (Martinique)


Thèmes : la misère du peuple noir, la satire de la colonisation
Courant littéraire : négritude douloureuse
Aimé Césaire est l’un des pionniers de la négritude. Il décrit la misère physique et morale des
martiniquais. Il voulait rendre à son peuple le sens de la dignité humaine, de le libérer de la peur de
vivre, de leur mentalité d’esclave, car l’antillais est colonisé jusqu’à la moelle des os. Le poète
martiniquais a été vraiment la voix de la conscience nègre, de ses souffrances et de ses exigences. Cela
est perceptible dans sa célèbre citation tirée de cette œuvre : «Ma bouche sera la bouche des
malheurs qui n’ont point de bouche. Ma voix la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du
désespoir. » Cahier D’un retour au pays natal.

2. Chants d’ombre Léopold Sédar Senghor(Sénégal)


3. Ethiopique Léopold Sédar Senghor(Sénégal)
3. Pigment Léon Gontran Damas (Guyane)
4. La Ronde des jours Bernard Binlin Dadié (Côte d’Ivoire)
5. Afrique debout Bernard Binlin Dadié (Côte d’Ivoire)
6. Coups de pilon David Diop (Sénégal)
7. Leurre et lueur Birago Diop (Sénégal)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Les œuvres ci-dessus citées militent pour la réhabilitation de l’homme noir et de sa culture bafouée
Pendant des années d’esclavage et de colonisation.

8. Chaque aurore est une chance Amoy Fatho.


Dénonciation des exactions dans les Etats africains nouvellement indépendants.

9. L’oseille, les citrons de Maxime N’Débéka


Dénonciation des exactions dans les Etats africains nouvellement indépendants.

10. Les fleurs du mal, Charles Baudelaire (France) 1821-1867


Thème : l’isolement du poète (Albatros) ; l’infini (l’homme et la mer), l’évasion (Invitation au voyage)
L’œuvre comporte six (6) sections qui retracent l’itinéraire moral et spirituel en vue de conduire le poète
à extraire la beauté de la laideur ou métaphoriquement à recueillir les fleurs du mal. C’est un oxymore
car les deux termes associés sont aux antipodes l’un de l’autre. A travers cette de rhétorique, Baudelaire
veut affirmer qu’il existe une beauté propre au mal. Misère et beauté, déchéance et pureté se mêlent et
fusionnent. Ensuite, pour lui, l’opération poétique elle-même transmue le mal, la laideur en beauté. « Tu
m’as donné ta boue, et j’en ai fait de l’or.» (Invocation à Paris, capital du mal)

11. Les méditations poétiques, Alphonse de Lamartine (France)


A travers ce recueil de poèmes, Lamartine nous livre des ‘’soupirs de l’âme’’, la plainte d’un cœur
affligé par l’épreuve de l’amour brisé. C’est pour cela qu’il dira : « Ce n’était pas de l’amour, mais
c’était le soulagement de mon cœur. Le refrain contenu dans son célèbre poème : ‘’le lac’’ l’atteste.
« O temps suspends ton vol ! Et vous heures propices
Suspendez vos cours !
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !».

12. Alcools, Calligrammes Guillaume Apollinaire (France)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
R METHODOLOGIE DU COMMENTAIRE COMPOSE

I ANALYSE DU LIBELLE
Il faut analyser le libellé pour en dégager les axes ou les centres d’intérêt autour desquels le
commentaire aura lieu. C’est généralement deux centres d’intérêt indiqués par le sujet.

II LE TEXTE
1-Observer le para-texte (les contours du texte)
Le para-texte peut aider à la compréhension du texte.
-le titre du texte
-L’auteur
-l’œuvre source etc…

2-Lecture et compréhension du texte


-lire le texte à plusieurs reprises
-être attentif à la ponctuation, aux types de phrases, aux types de vers, aux champs lexicaux… et se
demander pourquoi l’auteur procède-t-il ainsi ?
- se poser les questions du genre :
*quelle est le thème, la tonalité, la nature, l’idée générale du texte?
*comment en parle-t-il ?
*pourquoi ou dans quel but ?

III LA RECHERCHE DES IDEES


Si les centres d’intérêt sont clairement donnés dans le libellé, on lit le texte en fonction d’eux et on
procède comme suit :
-Recensement des éléments textuels du centre d’intérêt subdivisé en sous-parties (que dit l’auteur ?).
-analyse de ces éléments (comment le dit-il ?)
-interprétation (pourquoi le dit-il ?)
Si les centres d’intérêt ne sont pas clairement définis, il faut repérer les champs lexicaux à partir
desquels peuvent se constituer les centres d’intérêt.
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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
IV REDACTION DU DEVOIR
Le devoir du commentaire comporte trois parties :

1-l’introduction
Son schéma est le suivant :
a-Phrase amorce ou généralité : il faut amener le sujet en partant soit
-d’un thème littéraire en relation avec le texte à commenter.
-soit du thème majeur du texte.
-soit de la vie de l’auteur
b-Présentation du texte (l’auteur, le titre du texte la nature du texte, l’œuvre source, la tonalité, l’idée
générale)
c-l’annonce du plan : il s’agit de l’annonce des centres d’intérêt (voire le libeller).
NB : sauter une ou deux lignes pour entamer le développement.

2-Le développement
Il est structuré en parties, en paragraphes reliés entre eux par des connecteurs logiques et des phrases
de transition. Le schéma du développement est le suivant :
 L’idée directrice de la partie : annoncer dans une phrase introductive le titre du centre d’intérêt
à développer.
 Indiquer les idées secondaires suggérées : (ce que dit l’auteur)
 Analyser ces éléments pour ressortir les moyens littéraires utilisés. (Comment le dit-il ?)
 Donner les idées de sens (pourquoi le dit-il ?) c’est l’interprétation.

Quand on a fini de rédiger toutes les parties du centre d’intérêt, on fait un bilan partiel appelé encore
conclusion partielle suivie d’une transition qui conduit vers le second centre d’intérêt. Le second centre
d’intérêt se rédige suivant la même démarche que le premier. Il faut sauter une ou deux lignes pour
entamer la conclusion.

3-La conclusion
C’est la fin du devoir, son schéma est le suivant
-Une synthèse : rappel des centres d’intérêt et ce qu’il convient de retenir.
-Le rappel des procédés littéraires les plus utilisées
-Ouverture : c’est le lieu de mettre en confrontation le texte avec d’autres textes ou d’autres auteurs.

Remarque : Pour chaque remarque ou analyse il faut varier son ‘’entrée’’

CAS PRATIQUE

Texte support 1: La cellule

Avec sa tignasse pouilleuse, sa maigreur famélique, ses joues que les larmes dans le silence
funéraire des nuits ont creusé en profond et sinueux Sions, ses yeux exorbités, Mélédouman était
méconnaissable : un véritable cadavre ambulant.
Rebelle, mauvais esprit, on lui interdit de recevoir les visites de sa famille. Seule sa petite fille Ya
âgée d’à peine sept ans, fut toléré à ses cotés. Ce n’est qu’au septième jour de sa détention qu’on lui
permit de se laver. En effet, les gardes eux mêmes s’étouffaient à force de pincer leur nez pour éviter

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
de respirer la puanteur dégagée par la cellule de la vérité. Pour empester, elle empestait. Avec la
suffocante chaleur y montait une odeur irrespirable. Chaines aux pieds, menottes aux poignées ne
pouvant bouger Mélédouman était obliger de tout faire dans cette case hygiénique : selles et urines
dans un vieux sceau criblé de trous : une vraie passoire. Celui-ci au reste tenait lieu de tabouret et de
grabat. En effet, la cellule de la vérité qui, en fait, était celle de la mort, était tellement minuscule, et
basse que le prisonnier ne pouvait ni s’assoir ni rester debout, ni se coucher. Il était ainsi plié comme si
un invisible et lourd fardeau pesait tour à tour sur sa tête, ses épaules et son dos zébré par les fouets.
Les autres prisonniers qui avaient pour corvée quotidienne le nettoyage des lieux ne venaient plus.
L’une des sanctions prises contre ce mauvais génie était de laisser pourrir son cagibi. Cet objectif était
atteint au delà de tout espoir. Paradis des asticots géants, des grosses mouches prolifiques aux ailles
luisantes, qui faisaient un tapage d’enfer, la cellule de la vérité est un réduit on ne peut plus
repoussant. Il mérite bien son nom : ebissoa, que les Noirs ont donné aux prisons : maison de caca. On
voyait fourmiller dans le pagne de ce curieux condamné une armée révoltée de vermine : vers et poux,
puces, cafards, blattes organisaient perpétuellement un joyeux défilé militaire, accompagné bien sûr
par la fanfare de la colonie dynamique des mouches et des moustiques.
Jean-Marie ADIAFFI, La carte d’identité, éd. CEDA 1980
Vous étudierez ce texte sous la forme d’un commentaire composé. Vous insisterez particulièrement
sur la précision artistique avec laquelle l’auteur peint la cruauté du régime en place et la déchéance
du prisonnier. (Bac 2005)

I ANALYSE DU LIBELLE

Centre d’intérêt 1 : La peinture de la cruauté du régime.


Centre d’intérêt 2 : La peinture de la déchéance du prisonnier

*la précision artistique suppose les moyens littéraires utilisés par l’auteur pour montrer la cruauté du
régime et la déchéance du prisonnier.

I LE TEXTE
1- Observation du para-texte
Titre : la cellule
Auteur : Jean Marie Adiaffi
Œuvre source : La carte d’identité
Maison d’édition : CEDA
Date de parution : 1980

2- Lecture et compréhension du texte


Une fois la lecture faite (3fois), on dégage ce qui suit :
Thème : l’emprisonnement de Mélédouman
Idée générale : le texte met en évidence les attitudes d’un régime tortionnaire et
les conséquences sur le prisonnier Mélédouman
Tonalité : A la fois pathétique et ironique
Nature du texte : récit narratif

III- LA RECHERCHE DES IDEES

Centre d’intérêt 1 : La peinture de la cruauté du régime

102
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sous idées entrées Que dit l’auteur Comment le dit-il ? pourquoi le dit-il ?
SIDD1 : Le champ lexical montre
Les brimades Le Les gardes ; dos zébré Champ lexical de la l’ampleur de la cruauté du
physiques lexique Mater ; fouets maltraitance physique
régime
infligées à en place
Mélédouman

SIDD2 : Le Interdit ; chaines aux pieds


Champ
; lexical de le champ lexical et les formes de
lexique Menottes aux poignets privation de liberté phrases montrent que
Mélédouman est Formes ‘’ne pouvant bouger’’ ‘’le Mélédouman est privé de
privé de prisonnier ne pouvait ni Forme négative liberté et de tout mouvement
de liberté phrases s’asseoir ni rester debout’’
‘’ni se coucher
Le Maison de caca ; Champ lexical de
SIDD3 : lexique empestait ; sale ; puanteur l’insalubrité le champ lexical et les figures de
Les Paradis des asticots géantsHyperbole,
; style évoquent l’hostilité de
Les conditions figures des grosses mouches accumulation l’univers carcérale dans lequel
calamiteuses de de style prolifiques aux ailes Ironie… est détenu Mélédouman
détention luisantes, tapage d’enfer
Les ‘’Mélédouman était obligé… Les phrases mettent en évidence
types criblé
de de trous.’’L10 à 11 phrases déclaratives le dénuement en matériel de
phrases ‘’Celui-ci tenait lieu de cette prison qui est fait
tabouret et de grabat’’ sciemment pour éprouver
L12 davantage les prisonniers

Centre d’intérêt 2 : La déchéance du prisonnier


Sous idées entrées Que dit l’auteur Comment le dit-il ? pourquoi le dit-il ?
SIDD1 : Avec sa tignasse L’accumulation renvoie à la
La déchéance physique Les pouilleuse, Accumulation de dégradation physique du
du prisonnier figures sa maigreur famélique… untermes dépréciatifs prisonnier condamné
de style véritable cadavre ambulant irrémédiablement à la
L1à2 mort.
SIDD2 : Mélédouman est impuissant
Les face
La déchéance moraleTypes de On voyait fourmiller à l’hégémonie des vermines
du prisonnier phrases dans le pagne…des Phrase déclarative dans
moustiques cette minuscule cellule dans
L23 à 26 laquelle il est transformé, où il
attend impatiemment sa mort
qui
sera une sorte de délivrance pr
lui.

IV- REDACTION DU DEVOIR

103
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Nombreux sont les écrivains africains qui n’ont pu rester indifférents aux souffrances du nègre
pendant la période coloniale dont ils font un sévère procès. Jean Marie Adiaffi dans son œuvre La carte
d’identité parue aux éditions CEDA en 1980 ne s’écarte nullement de cette thématique. Dans la page à
commenter, c’est-à-dire le texte intitulé ‘’La cellule’’, sur un ton ironique il dénonce les conditions
désastreuses de détention de Mélédouman par le régime en place. En ce qui nous concerne, nous
étudierons la précision artistique dont il fait preuve dans la peinture de la cruauté du régime et la
déchéance du prisonnier.

Ce qui émeut dans ce texte, c’est bien entendu la précision artistique dont fait preuve Adiaffi pour
révéler la cruauté du régime en place. Cette méthode peu recommandable est perceptible en trois
points majeurs.
Tout d’abord, Mélédouman est objet de brimades de la part des bras séculiers de ce régime (les
gardes) qui semblent n’avoir qu’un seul matériel de travail ‘’les fouets’’. Ils ont ‘’zébré le dos’’ du
prisonnier. D’ailleurs, le lexique de maltraitance physique qui foisonne dans le texte le confirme :
‘’gardes’’ ‘’fouets’’ ‘’dos zébré’’ ‘’mater’’. Tout porte à croire dès lors que les autorités ont érigé la
séquestration et la torture en pratique légale, en mode de fonctionnement. Ainsi, la souffrance est le
lot quotidien de ce curieux condamné.
Aussi, comme si la douleur à lui infligé n’était pas assez, il sera privé de son droit fondamental : la
liberté. Une privation rendue observable à travers les marques de négation : ‘’ne peut s’asseoir, ni
rester debout, ni se coucher’’. On le voit clairement, le qualificatif de régime tortionnaire n’est pas
assez fort pour désigner ce régime qui non comptant de confisquer les libertés emprisonne dans des
conditions les plus exécrables.
De plus, à ce cauchemar s’ajoutent les conditions calamiteuses de détention où Mélédouman est
fait prisonnier. Un cadre funeste, hostile à la vie humaine. Nous avons pour preuve : ‘’odeur suffocante,
sale, maison de caca, puanteur’’ renforcés par la phrase déclarative : «Pour empester, elle empestait. »
Et le comble, c’est qu’il partage cette réclusion avec des pensionnaires indésirables pour qui c’est un
paradis : « paradis des asticots géants, grosses mouches prolifiques aux ailes luisantes, vers, poux,
puces, cafards, blattes, moustiques. » ces hyperboles, ces accumulations doublées d’ironie achèvent de
convaincre que Mélédouman est détenu dans une cellule insalubre.
Enfin, la monstruosité et le manque d’humanisme de cet extraordinaire régime se justifient par
l’absence des accessoires de survie dans la cellule. Mélédouman est obligé de faire « selle et urine dans
un vieux sceau criblé de trous » (L 10 à 11), sans oublier que celui-ci « tenait lieu de tabouret et de
grabat » (L 12). Tout ceci pour l’éprouver davantage.
A la lumière de ce qui précède, il ressort que la cruauté du régime est établie. Dès lors quel est son
impact sur le prisonnier ? S’en est-il- suivi une déchéance ?
Evidemment Mélédouman est déchu. Mieux, Mélédouman est dévalorisé. Et cela peut se constater à
deux niveaux.
D’entrée de jeu, sa forme physique est ruinée. Mélédouman n’est plus que l’ombre de lui-
même. Un tas d’ossement qui réalise l’exploit de se déplacer. Adiaffi le dit nettement aux lignes 1, 2, 3
« Avec sa tignasse pouilleuse, sa maigreur famélique, ses joues que les larmes dans le silence funéraire
des nuits ont creusé en profond et sinueux Sions, ses yeux exorbités, Mélédouman était
méconnaissable : un véritable cadavre ambulant. » de par ces accumulations à valeur dépréciative
l’auteur fait la peinture de la dégradation physique du prisonnier. Mélédouman est condamné
irrémédiablement à la mort.
Par ailleurs, La déchéance morale s’en est suivie. Elle est suggérée par l’emploi de la phrase
déclarative : « On voyait fourmiller dans le pagne de ce curieux condamné une armée révoltée de
vermine » L 23 à 26. Ainsi Mélédouman est impuissant face à l’hégémonie des vermines dans cette

104
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
minuscule cellule dans laquelle il est transformé, où il attend impatiemment sa mort qui sera une sorte
de délivrance pour lui.

Au terme de notre analyse, nous pouvons dire avec Adiaffi que le régime en place est indéniablement
cruel. Cela a été perçu à travers les brimades infligées à Mélédouman, la privation de sa liberté et le
dénuement en matériel de sa cellule. Par ailleurs, l’auteur n’a pas manqué de ressortir la déchéance du
prisonnier qui se traduit par sa dévalorisation physique et morale. Cette analyse a été possible grâce à
l’emploi des champs lexicaux, des figures de style et des types de phrases. Pour notre part, nous
pouvons dire que l’auteur a su par tous ces moyens dénoncer les conditions désastreuses de détention
de Mélédouman. Par ce travail produit avec dextérité, Jean Marie Adiaffi se rapproche d’Ibrahim Ly qui
lui aussi a évoqué le thème de la prison dans son œuvre toile d’araignée

Texte support 2: celui qui a tout perdu

Le soleil riait dans ma case


Et mes femmes étaient belles et souples
Comme des palmiers sous la brise des soirs
Mes enfants glissaient sur le grand fleuve
Aux profondeurs de mort
Et mes pirogues luttaient avec les crocodiles
La lune maternelle accompagnait nos danses
Le rythme frénétique et lourd du tam-tam
Tam-tam de joie, tam-tam de l’insouciance
Au milieu des feux de liberté.
Puis un jour le silence…
Les rayons du soleil semblaient s’éteindre
Dans ma case vide de sens
Mes femmes écrasèrent leurs bouches rougies
Sur les lèvres minces et dures des conquérants
Aux yeux d’acier
Et mes enfants quittèrent leur nudité paisible
Pour l’uniforme de fer et de sang
Vous n’êtes plus vous aussi
Tam-tam de mes nuits, tam-tam de mes frères
Les fers de l’esclavage ont déchiré mon Cœur.

David Diop, Coups de pilon, Ed. Présence africaine, Paris 1967


Faisant de ce poème un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur célèbre l’Afrique
traditionnelle et par la même occasion dénonce l’impact de la colonisation.

II ANALYSE DU LIBELLE
105
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Centre d’intérêt 1 : La célébration de l’Afrique avant la colonisation
Centre d’intérêt 2 : L’impact de la colonisation sur l’Afrique

LE TEXTE
2- Observation du para-texte
Titre : Celui qui a tout perdu
Auteur : David Diop
Œuvre source : coups de pilon
Maison d’édition : Présence africaine
Date de parution : 1967

2- Lecture et compréhension du texte


Une fois la lecture faite (3fois), on dégage ce qui suit :
Thème : la destruction de l’Afrique traditionnelle
Idée générale : l’effondrement de l’univers traditionnel africain par l’invasion coloniale
Tonalité : A la fois pathétique et satirique
Nature du texte : poème

III- LA RECHERCHE DES IDEES

Centre d’intérêt 1 : La célébration de l’Afrique avant la colonisation

Sous idée directrice 1 : la beauté de la femme africaine


Que dit l’auteur ? : Vers 2 à 3 : «mes femmes étaient………..des soirs »
Comment le dit-il ? : À travers une comparaison
Pourquoi le dit-il ? : Pour la valoriser. Il s’adonne donc à un portrait laudateur.

Sous idée directrice 2 : une terre paradisiaque


Que dit l’auteur ? : V 4 : « mes enfants….fleuve » V8-10 : « le rythme…….de liberté»
Comment le dit-il ? : Par l’utilisation d’une phrase déclarative et d’une phrase nominale
Pourquoi le dit-il ? : Pour montrer l’ivresse du bonheur et l’insouciance des enfants
dans une Afrique de liberté où il fait bon vivre.

Sous idée directrice 3 : la gaieté et la joie de vivre


Que dit l’auteur ? : Vers 1 : « le soleil riait…………..dans ma case »
Comment le dit-il ? : Par l’emploi d’une personnification
Pourquoi le dit-il ? : Pour dire que l’Afrique est un endroit où se célèbre en toute
quiétude les réjouissances en parfaite harmonie avec la nature

Transition : De ce qui précède, il ressort que l’Afrique traditionnelle est une terre paradisiaque avec un
potentiel riche et varié. Mais quel est l’impact de la colonisation sur elle ?

Centre d’intérêt 2 : l’impact de la colonisation sur l’Afrique

Sous idée directrice 1 : La rupture avec l’Afrique traditionnelle


Que dit l’auteur ? : Vers 11 : « puis un jour le silence……..» ; Vers 12-13 «les rayons

106
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
de soleil……….ma case vide de sens. »
Comment le dit-il ? : Vers 11 à travers une ellipse ; Vers 12-13 phrase déclarative
Pourquoi le dit-il ? : l’auteur fait allusion à la tragédie qui se prépare avec la présence
des ténèbres qui s’abattent sur l’Afrique

Sous idée directrice 2 : la perte identitaire


Que dit l’auteur ? : V 15-16 : « mes femmes écrasèrent ….aux yeux d’aciers »
V17-18 :« et mes enfants quittèrent l’uniforme de fer et de sang»
«V19-20 :«vous n’êtes pas ………..de mes frères »
Comment le dit-il ? : V14-15 à travers une phrase déclarative ; V17-18 à travers
une phrase déclarative. Les deux renvoyant à l’esclavage ; V19-20
métaphore dépréciative ; V20 répétition de tam-tam ; V21
hyperbole dépréciative
Pourquoi le dit-il ? : pour faire constater un changement dans les habitudes des
Africains qui ont adopté la culture des occidentaux avec pour
conséquences la disparition de la joie de vivre et l’ampleur des
dégâts causés par l’esclavage

IV- REDACTION DU DEVOIR

Le mouvement de la négritude, par son militantisme et son engagement en faveur de l’émancipation


culturelle et politique du peuple noir a été une arme de combat ayant permis aux écrivains noirs de
dénoncer le colonialisme. C’est cette vision que partage l’écrivain David Diop dans son poème « Celui
qui a tout perdu » extrait de son œuvre Coups de pilon. Sur un ton réaliste Diop présente
l’effondrement de l’univers traditionnel africain.

Dans son texte, David Diop, sous des traits élogieux s’attarde sur la présentation de l’Afrique avant la
colonisation.
D’abord, il nous présente la femme africaine dont il magnifie la beauté. Pour lui elle est dotée de
qualités physiques exceptionnelles comme en témoigne les vers 2 et 3 « Et mes femmes
étaient…….sous la brise des soirs. » A travers cette comparaison, l’auteur fait le portrait laudateur de
la femme africaine dont le charme ne peut passer sous silence.
Ensuite, David Diop présente-t-il l’Afrique traditionnelle comme étant une terre paradisiaque.
Dans cette Afrique, tout est beau et paisible et la nature elle-même contribue à rendre son charme à
l’Afrique. On peut se référer aux personnifications contenues dans les vers 1 et 7 : « le soleil
riait ………dans ma case. » et « la lune….nos danses. » qui attestent que l’Afrique est une terre où se
célèbrent en toute quiétude les réjouissances en parfaite harmonie avec la nature et les astres.
Enfin, sur cette terre tout le monde a son lot de bonheur comme le signifie le vers 4 « Mes
enfants………fleur. » cette phrase déclarative traduit l’ivresse du bonheur et l’insouciance des enfants.
De même on pouvait après des journées de labeurs s’adonner les soirs en toute tranquillité à des
activités ludiques. Dans ce texte se trouvent les phrases nominales aux vers 8 à 10 : « le rythme……….de
liberté. » qui corroborent nos dires. A travers elles, l’auteur traduit la liberté et la joie de vivre dans
une belle Afrique. L’Afrique avant la colonisation est une terre paradisiaque avec un potentiel riche et
varié. Mais quel est l’impact de la colonisation sur cette terre ?

(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)


Centre d’intérêt 2 : l’impact de la colonisation sur l’Afrique

107
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SIDD1 : La rupture avec l’Afrique traditionnelle
SIDD2 : La perte identitaire de l’homme africain

En définitive, Diop jette un regard admiratif sur ce que fut l’Afrique traditionnelle avant de faire l’amer
constat de sa détérioration avec l’avènement de la colonisation. Dans un style simple et accessible il a
su capter l’attention sur les dérives de la colonisation. Le thème de la dénonciation du colonialisme
traité ainsi par Diop se rapproche des poèmes contenus dans Pigment de Léon Gontran Damas.

Texte support 3 : Rien qu’à y penser

Le car tanguait sur le chemin abrupt comme s’il s’exécutait une danse macabre. Mais ces
mouvements saccadés n’ébranlaient ni l’attention, ni la conscience de Zango dont le regard, tel celui
d’un fauve en quête de sa pitance quotidienne, observait la pauvre nature sur laquelle s’était abattue
la folie destructrice de l’homme.
Ah, la guerre ! Pourquoi faut-il que les hommes en arrivent à ce stade d’animalité d’un autre
âge ? Pourquoi l’homme, être pensant par essence, ne dominerait-il pas ses instincts guerriers afin de
préserver la vie de ses semblables et la sienne ? Arbres desséchés, champs fantomatiques, animaux
squelettiques, cil blafard, soli affamé, vent coléreux… Tout semblait porter le deuil de cette funeste
entreprise ! Et lui, Zango, avait ajouté son grain de sel, et non des moindres, à cette folie générale.
Mais aujourd’hui, après plusieurs péripéties comme en recèlent les grandes palabres africaines, la
guerre était bel et bien terminée et il regagnait son village pour retrouver les siens.
Il pensa alors à sa mère, à l’émotion que cette chère tendre mère éprouverait quand elle le
verrait. Rien qu’à y penser il était tout ému ! Mais ce qui l’effrayait le plus c’était la réaction des
villageois. Il avait conscience qu’il ne serait pas le bien venu dans sa propre famille, à fortiori dans le
village. Mais où aller ? Il n’en avait aucune idée. Soukassa est le village qui l’a vu naître. Il y avait fait ses
premiers pas dans la vie. Et aujourd’hui plus que d’ordinaire, il avait besoin de cet endroit et de ses
habitants pour repartir dans la vie, après la douloureuse expérience de la guerre.

François d’Assise N’DA, Le retour de l’enfant soldat, Vallesse 2008


Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez que le personnage,
par une introspection mesure l’absurdité d la guerre.

REDACTION DU DEVELOPPEMENT

Dans ce passage, l’introspection de Zongo s’articule autour de trois éléments fondamentaux.


Premièrement, le personnage s’adonne à un examen de conscience à la vue des traces laissées
par la guerre. Cela se justifie à travers les expressions : «avait conscience» ; «l’introspection» ; «sa
conscience» qui renvoient au champ lexical de l’introspection. Ici Zongo prend conscience de ce qu’il a
fait et de ce qui l’attend. De plus, dans cet examen de conscience, il transparaît l’état d’âme de Zongo

108
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
qui est traversé par le remord, le désarroi, la désolation. La phrase exclamative : « Ah la guerre ! » L
5 et interrogative « pourquoi faut-il que les hommes en arrivent à ce stade d’animalité d’un autre
âge ? » L 5-6, « pourquoi l’homme être pensant par essence…… afin de préserver la vie de ses
semblables et la sienne ? » L 6-7 en sont les justifications parfaites. Il termine son examen de
conscience par : «tout semblait porter le deuil de cette funeste entreprise» qui est cette hyperbole qui
vient renforcer non seulement le chaos dû à la guerre mais aussi l’état d’âme de Zongo.
Deuxièmement, le personnage regrette son acte car : «lui Zongo avait ajouté son grain de sel et
non des moindres à cette folie généralisée» Par cette déclaration, Zongo reconnaît sa forfaiture, il
avoue sa culpabilité.
Troisièmement, Zongo craint son retour au bercail parce qu’ «il avait conscience qu’il ne serait
pas le bienvenu dans sa famille, à fortiori dans le village» et « ce qui l’effrayait le plus, c’était la réaction
des villageois » c’est pourquoi « son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine » C’était l’occasion pour
Zongo de comprendre L 18-19 : «qu’en tout voyage la difficulté n’est pas de partir mais de revenir au
bercail, surtout quand on a été enfant soldat comme lui» Ces longues phrases ci-dessus exploités
mettent en évidence l’appréhension de Zongo, de son retour parmi les siens car il est conscient qu’il
sera traité comme un paria d’où la peur qu’il ressent.
Au total, Zongo dans son introspection prend conscience des actes ignobles posés pendant la
guerre. Et c’est cette prise de conscience qui l’emmènera à mesurer l’absurdité de la guerre.
(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)

Texte support 4 : Une belle bataille

Rien n’était si beau, si leste, si brillant si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les
fifres, les hauts-bois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en
enfer. Les canons renversèrent d’abord à peu près six milles hommes de chaque côté; ensuite, la
mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix milles coquins qui en infectaient la
surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de quelques milliers d’hommes. Le tout pouvait
bien se monter à une trentaine de milles âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha
du mieux qu’il put pendant cette boucherie héroïque.
Enfin, tandis que les deux rois faisaient chanter des Te deum, chacun dans son camp, il prit le
parti d’aller raisonner ailleurs des effets des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de
mourants, et gagna d’abord un village voisin, il était en cendre: c’était un village Abare que les Bulgares
avait brulé, selon les lois du droit public. Ici, des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs
femmes égorgées qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes; là des filles éventrées après
avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros, rendaient leurs derniers soupirs; d’autres, à demi
brûlés, criaient qu’on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à
côté de bras et de jambes coupés.
Candide s’enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des bulgares, et les héros
abare l’avaient traité de même. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants ou à travers
des ruines arriva enfin hors du théâtre de la guerre.

Voltaire, Candide ou l’optimisme

Vous ferez de ce texte un commentaire composé, vous pourrez montrer par exemple comment
voltaire tourne en dérision la stupidité humaine et dénonce les atrocités de la guerre.

109
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
REDACTION DU DEVELOPPEMENT

La stupidité humaine c’est le manque de sagesse des hommes, c’est leur absence de clairvoyance qui
les pousse à poser des actes de sottises tout en croyant bien agir. Cette stupidité s’articule autour de
trois éléments majeurs.
D’abord, l’on constate avec tristesse que l’homme qui est censé être sage utilise son intelligence
et son habileté à organiser minutieusement des guerres qui engendre des tueries massives. Cela est
perceptible à travers la répétition de l’adverbe d’intensité ‘’si’’ et l’accumulation d’adjectifs qualificatifs
exprimant la splendeur en ces termes « si beau ; si leste ; si bien ordonné que les deux armées ».
Toujours dans cette même veine nous notons clairement l’opposition lexicale entre deux groupes
d’instruments. Nous avons d’une part les instruments de musique source de joie qui sont : « les
trompettes, les filtres, les hautbois » et d’autre part ceux de la guerre, source de tristesse et de mort
symbolisés par ‘’les canons’’. Cette opposition lexicale met en évidence la stupidité des hommes qui
courent vers leur propre mort comme s’ils allaient à une fête.
Ensuite, la stupidité humaine se trouve renforcée par la légalisation des guerres à travers des lois.
Nous voulons pour preuve la phrase déclarative : « c’était un village Abare que les Bulgares avaient
brûlé selon les droits publiques ». Cette phrase met en évidence l’absurdité de la part des hommes qui
votent légitimement des lois de la guerre pour des effets dévastateurs.
Enfin, l’intrépidité des hommes vient confirmer le manque de sagesse comme le révèle l’attitude
de « candide qui tremblait comme un philosophe qui tremblait pendant cette boucherie héroïque » et
celle des « deux rais qui faisaient chanter des Te Deum, chacun dans son camp. » Nous avons
respectivement une comparaison doublée d’ironie et une phrase déclarative au travers desquelles
Voltaire tourne en dérision la sérénité aveugle et suicidaire des soldats fortement persuadés d’agir
dans le bon sens.
Au regard de ce qui précède, nous constatons que l’attitude des hommes pendant cette guerre justifie
cette stupidité qui occasionnera des atrocités pendant la bataille.

(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)

Texte support 5 : Les flots déchainés


(La Garonne est en crue : une famille de paysans est assiégée par les eaux.)

Le crépuscule était venu. Une clarté louche flottait au-dessus de la nappe limoneuse. Le ciel pâle avait
l’air d’un drap blanc jeté sur la terre. Au loin, des fumées traînaient. Tout se brouillait, c’était une fin de
jour épouvantée s’éteignant dans une nuit de mort. Et pas de bruit humain, rien que le ronflement de
cette mer élargie à l’infini, rien que les beuglements et les hennissements des bêtes.
« Mon Dieu ! Mon Dieu ! » Répétaient à demi-voix les femmes, comme si elles avaient craint de parler
tout haut.
Un craquement terrible leur coupa la parole. Les bêtes furieuses venaient d’enfoncer les portes des
étables. Elles passèrent dans les flots jaunes, roulées, emportées par le courant. Les moutons étaient
charriés comme des feuilles mortes, en bande, tournoyaient au milieu des moutons. Les vaches et les
chevaux luttaient marchaient, puis perdaient pied. Notre grand cheval gris surtout ne voulait pas
mourir ; il se cabrait, tendait le cou, soufflait avec un bruit de forge ; mais les eaux acharnées le prirent
à la croupe, et nous le vîmes abattu, s’abandonner.
Alors, nous poussâmes nos cris. Cela nous vint à la gorge, malgré nous. Nous avions besoin de crier. Les
mains tendues vers tous ces chères bêtes qui s’en allaient, nous nous lamentions, sans nous entendre

110
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
les uns les autres, jetant au-dehors les pleurs et les sanglots que nous avions contenus jusque-là. Ah !
C’était bien la ruine ! Les récoltes perdues, le bétail noyé, la fortune changée en quelques heures ! Dieu
n’était pas juste ; nous ne lui avons rien fait et il nous reprenait tout. Je montrai du point l’horizon. Je
parlai de notre promenade de l’après-midi, de ces prairies, de ces blés, de ces vignes, que nous avions
trouvé si pleins de promesses. Tout cela mentait donc ? Le bonheur mentait. Le soleil mentait, quand
il se couchait si doux et si calme, au milieu de la grande sérénité du soir.
L’Inondation, Emile Zola 1882
Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez par exemple comment l’auteur
exprime la tragédie vécue par les paysans et leurs réactions face à ce désastre.

REDACTION DU DEVELOPPEMENT

Emile Zola Dans ce passage peint la tragédie des paysans en trois points.
D’entré de jeu, il évoque la destruction de l’environnement par l’emploi de l’hyperbole : « et pas
un bruit, rien que le ronflement de cette mer élargie » renforcée par des phrases déclaratives : « le
crépuscule était venu» ; « tout se brouillait, c’était une fin de jour épouvantée s’éteignant dans une
nuit de morts» qui suggère un mauvais temps, un changement brusque du climat ; ce qui présage
d’une menace imminente qui vient troubler l’atmosphère de quiétude.
En outre, l’auteur évoque les dégâts matériels causés par la forte pluie perceptible par la
comparaison : « les moutons étaient charriés comme des feuilles mortes. » A travers ce procédé il
montre la grande perte du patrimoine des paysans engendrant leur ruine et leur pauvreté. Cette
situation de précarité les conduit à la famine et à la mort.
Par ailleurs, l’écrivain français souligne avec regret la perte en vie humaine et animale. Nous
voulons pour preuve l’utilisation de l’euphémisme : « s’abandonner » et de la phrase déclarative :
« notre grand cheval gris surtout ne voulait pas mourir. » pour exprimer l’omniprésence de la mort et
une atmosphère mortifère.
De ce qui précède, nous notons le calvaire vécu par les paysans laissant apparaître leurs réactions…
(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)

Texte support 6 : L’attente de la médaille


(Méka le vieux nègre a perdu ses deux fils à la guerre et a donné toutes ses terres aux missionnaires.
Un jour les Blancs décident de récompenser ce fidèle serviteur en lui donnant une médaille.)

Kéléra les yeux humides de joie avait suivi la remise de la médaille à son mari. Quand le Blanc sera la
main de Méka, elle crut que son cœur s’arrêterait.
-Voilà quelqu’un ! disait-on autour d’elle. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de grand homme à Doum
-Moi je dis qu’on aurait mieux fait de l’habiller de médaille ! avait lancé une mauvaise langue. Cela
aurait été un peu plus juste ! Il a bien perdu ses terres et ses fils pour ça…
C’était la fausse note qui avait douché l’enthousiasme de Kéléra. Elle comprit que sa douleur était
encore vivace et que rien ne la consolerait jamais de la perte de ses fils. Elle dénoua son foulard et se
l’enfonça dans la bouche pour ne pas crier.
-Qu’est-il arrivé à cette vieille femme ? demanda quelqu’un ? A-t-elle une douleur quelque part ?
Une femme lui pris les épaules. Kéléra se mit à pleurer de toutes ses larmes sur l’épaule de la femme
qui se mit à pleurer avec elle. Les hommes détournèrent les yeux.
-Bon Dieu! Que peut bien avoir cette vieille femme demanda-t-on encore ?

111
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Kéléra sentit la boule qui lui était monté à la gorge fondre au fur et à mesure qu’elle pleurait. Quand
elle ne le sentit plus, elle remercia la femme qui l’avait soutenue. Puis elle se jucha sur les orteils pour
regarder la cours où s’achevait le défilé. Elle vit son mari, le crâne, luisant au soleil, sourire bêtement
au chef des Blancs. Elle eut peur d’elle-même et se frotta encore les yeux pour regarder encore Méka.
Les commissures de ses lèvres s’abaissèrent en une moue méprisante. Elle se fraya un passage jusqu’à
un jeune homme dégingandé à qui elle sera la main. Celui-ci complètement interloqué la regarda,
bouche ouverte.
-C’est toi qui a parle tout à l’heure, lui dit-elle. Merci, c’est le Saint Esprit qui a parlé par ta bouche.

Ferdinand Oyono, Le vieux nègre et la médaille, Ed.10/18

Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez par exemple comment
l’auteur décrit Méka dans l’attente de sa médaille de même que foule.

REDACTION DU DEVELOPPEMENT

Ferdinand Oyono nous plonge dans l’univers de Méka qui dans l’attente d’une médaille ne reculera
devant aucune adversité à même de le déshonorer.
D’abord, Méka prouve son courage en opposant une résistance à la nature. Il fait fi des ardents
rayons solaires comme en témoigne les L1 : «il faisait chaud» et L11 « Méka était en rage » Ces phrases
déclaratives traduisent la volonté de Méka de braver le soleil pour atteindre son objectif.
Ensuite, durant cette attente Méka est victime d’une atroce souffrance physique qu’il tente
d’ignorer comme l’atteste la phrase déclarative à la forme négative : « il ne les avait presque pas
ressenti »L3. Elle confirme la douleur qui a anesthésié les pieds de Méka. En plus de ses pieds devenus
insensibles, le reste de son corps était comme torturé. A travers la L 13 : « d’abord son cou raide qui se
fatigue » et les L 18 à 19 « il essaya de bouger…. Colonne vertébrale » l’on perçoit aisément le champ
lexical de la souffrance. Méka souffre le martyr. Aussi fait-il preuve de stoïcisme face à cette douleur
lancinante qui traverse tout son corps comme le révèle la phrase déclarative à la L 23 « il sera les dents
un peu plus fort ».
Enfin, Méka pour préserver l’honneur de sa lignée ignore la souffrance morale qui le ronge à
travers cette focalisation zéro à la L15 et 17 « il commença à se demander… chef des blancs ». Le
narrateur montre Méka dans un moment de doute à cause de la douleur qu’il ressent mais ce dernier
n’est guère près à abdiquer. Il est obstiné, déterminé à préserver l’honneur et la dignité de sa lignée
comme l’atteste les phrases déclaratives aux L23 « il essaya de s’imaginer…. Qu’il éprouvait » et L29
« je n’avais pas crié…. Ne crie jamais. »
En dépit de sa détermination, une atmosphère plutôt pathétique se dégage de la longue attente de
Méka.
(Centre d’intérêt 2 à ton initiative)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
QUELQUES MODELES D’INTRODUCTION DE DEVOIRS DE COMMENTAIRE

INTRODUCTION 1 (GENERALITE AVEC CONSTAT)


Le poète a souvent été perçu dans la société comme un individu de moindre valeur car celui-ci utilise
un langage pas toujours accessible à tous. Pour tenter de détruire ces préjugés défavorables, des
écrivains décident de s’investirent en réhabilitant le poète. Parmi ceux-ci figurent Hugo, auteur du
texte à commenter. Ce poème extrait de les rayons et les ombres paru en 1840 met l’accent sur le
statut du poète dans la société. Dans un commentaire composé, nous mettrons en relief le statut
particulier du poète et son rôle social.

INTRODUCTION 3 (INTRO. DEBUTANT AVEC UNE PRESENTATION)


David Diop est un écrivain africain d’origine sénégalaise politiquement engagé. C’est un poète du
mouvement de la négritude. Coups de pilon inscrit dans le champ de sa production poétique est une
œuvre dans laquelle il se lève contre les comportements contraires à la dignité nègre. A travers le
poème ‘’souffre pauvre nègre’’, il dénonce la condition d’être martyr du noir pendant la colonisation.
Au cours de notre étude, nous nous emploierons à faire ressortir la souffrance physique et morale du
noir telles qu’elles sont exprimées par le poète

INTRODUCTION 4 (GENERALITE AVEC THEME)


La colonisation et ses effets esclavagistes ont donné matière à réfléchir à bon nombre d’écrivains
négro-africains dans la conception de leurs œuvres. C’est dire que ces écrivains vont jeter un regard
critique sur le passé colonial de l’Afrique et par extension celui du monde noir. David Diop, poète
sénégalais né en 1927 et décédé en 1960 n’a pas voulu demeurer en reste. Son poème au ton
pathétique et séditieux ‘’Défi à la force’’ tiré de son recueil poétique Coups de pilon paru aux éditions
présence africaine exprime les difficultés passées des peuples nègres. Dans un commentaire composé,
nous mettrons en relief la douloureuse existence du nègre et l’expression de sa révolte.

INTRODUCTION 5 (GENERALITE AVEC THEME)


La bravoure des héros africains a constitué un thème de prédilection pour certains auteurs africains
dans la production de leurs œuvres. Ces derniers vont donc mettre en exergue les actes chevaleresses
accomplis par les guerriers africains pour la libération de leurs peuples. Djibril Tamsir Niane, écrivain
guinéen s’inscrit dans cette logique. Dans son œuvre intitulée Soundjata ou l’épopée manding, il relate
l’héroïsme de Soundjata pour la libération de son peuple. Ce texte épique situé à la page 45 de cette
même œuvre en est un extrait. A la suite de notre travail, nous orienterons notre investigation sur

113
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
deux axes à savoir l’analyse particulière des différentes manifestations et la présence permanente de la
transformation et du changement.

INTRODUCTION 6 (GENERALITE AVEC THEME)


La colonisation a été un tournant décisif de l’histoire du peuple noir. Tout naturellement la situation du
noir pendant cette période n’a pas manqué de préoccupé les écrivains négro-africains. Ceux-ci ont mis
à jour des œuvres pour condamner les actes malveillants du colonisateur. C’est dans ce contexte que
s’inscrit ‘’souffre pauvre nègre’’ poème extrait de l’œuvre Coups de pilon de David Diop où il dénonce
la condition d’être Marty du nègre. Il serait intéressant au cours de notre étude de faire apparaitre la
double souffrance physique et morale du noir telle qu’elle est révélée par le poème.

DES TEXTES DE COMMENTAIRE POUR UNE AUTO-EVALUATION


Au lycée DOUBEYI
(Le ministre de tutelle ayant appris le désordre qui règne au lycée DOUBEYI dépêche un émissaire pour s’enquérir davantage
de ce qui se passe. Au cours de sa rencontre avec le personnel, Zakpa-Djéhi professeur de philosophie prend la parole).

-Moi, je m’appelle Zakpa-Djéhi. Je suis natif du centre Ouest et mon nom Zakpa-Djéhi, rébarbatif nul
doute, est un nom original, proverbial. Il signifie « l’intrépide ». Vous êtes donc averti. Que ce qui
adviendra, ne vous surprenne pas. Dans ce lycée, je suis professeur certifié de philosophie. J’enseigne
la pensée de Kant, de Montesquieu, de Karl Marx ou Hegel aux élèves depuis vingt ans. Au nom de
mon honneur, je reconnais avoir extorqué de l’argent à un grand nombre d’élèves de ce lycée. Je le fais
tous les jours et chaque année. Qu’est-ce que ça fait si on est gauche et véreux dans ce pays ? Tel père,
tel fils.
Des rires fusèrent de l’auditoire…
-Moi, moi seulement je n’ai pas honte de pratiquer le commerce des notes dans ce lycée. S’il y en avait
plus, je le ferais toujours. J’en suis d’ailleurs fier.
L’envoyé du ministre qui pensait se trouver sur une autre planète, hébété par le manque de courtoisie
du professeur, eut la hardiesse qu’il n’imaginait en être un jour capable d’écouter avec patience ce
qu’il considérait comme les élucubrations de ce professeur de philosophie qui semblait marchander
vainement sur l’apologie de vice. Déçu, il demanda
-Monsieur Zakpa-Djéhi, pourquoi êtes-vous fier d’une telle immoralité ?
Cette question n’était autre qu’une question émeutière. Le pauvre professeur de philosophie tiqua.
Son visage se renfrogna…
-Vous me surprenez Monsieur l’envoyé du ministre. Avez-vous demandé une fois aux professeurs
d’université pourquoi est-ce qu’ils marchandent sans pudeur aux étudiants, les cours pour lesquels ils
sont payés par l’Etat ?... Que fait le gouvernement auquel vous appartenez face aux rackets ciblés des
policiers, gendarmes ou douaniers sur les pauvres usagers de la route ?... Nous trouvons inimaginable
que l’envoyé de ceux qui détournent les deniers publics, vienne traiter de voleurs ceux qui ont eu le
génie de les imiter, simplement, c’est ridicule.
Un applaudissement nourri se fit entendre…
-De même que les agents des impôts, du trésor, de la douane ont des primes colossales qui triomphent
de nos salaires mensuels, de même que les médecins et autres auxiliaires de la santé disposent
impunément des produits pharmaceutiques que l’Etat octroie aux indigents, de même les professeurs
de lycée ne sont riches que de leurs pimpantes et extravagantes lycéennes. Qu’on ne nous en veuille
pas pour ça !

114
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Les rires fusaient un peu partout dans la salle. Ce fut un autre applaudissement nourri produit par
l’auditoire. L’envoyé du ministre s’énerva.
La lycienne, Mathurin Goli Bi Irié.
Dans un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur rend compte du comportement
de Zakpa-Djéhi et partant les tares qui minent la société.
Centre d’intérêt 1 : Le comportement de Zakpa-Djéhi
SIDD1 : le manque de courtoisie de Zakpa-Djéhi
SIDD2 : Zakpa-Djéhi, un enseignant immoral
Centre d’intérêt 2 : Les tares qui minent la société.
SIDD1 : les dysfonctionnements de l’école
SIDD2 : le manque de conscience professionnelle chez les agents du service publique.

Mon existence n’aura pas de parfum


si je n’aide pas mes sœurs et mes frères
a rendre notre peuple heureux,
Ma vie n’aura pas de sens
si, avec eux, je ne le transforme pas
Belle est l’abeille qui n’oublie pas
d’apporter à la ruche son sa part de nectar.
Ai-je encore le temps
de laisser des sillons derrière moi
Celui qui n’a pas tissé sa bande
pour le pagne de la vie,
et qui n’a pas filé du coton

pour la toile universelle


n’a pas vraiment vécu.

Aucune nuit ne peut s’éterniser ;


La lumière viendra surement ;
Le jour éclora toujours.
Du fumier, émergent des rosiers ;
Le nénuphar sort de la boue.
Les herbes vertes de la savane
naissent des feuilles pourries
qui fertilisent la terre.

Zégoua Gbessi Nokan, Cri, édition CEDA, p. 110.


Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment le poète à travers son
humanisme exprime sa foi en des lendemains meilleurs pour son peuple. (Bac A 2016)

La construction du barrage
(L’envoyé du gouvernement en l’occurrence le sous-préfet foule le sol d’un village Agni pour annoncer aux villageois la
construction d’un barrage. Cette construction exige leur départ du site qu’ils occupent jusqu’alors. Les villageois s’opposent.)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SOUS-PREFET : Je devais en principe réunir tout le village pour lui parler. Mais je n’en ai pas le temps.
Aujourd’hui c’est samedi et j’ai droit au week-end. D’ailleurs tu es là pour ça chef. Le rôle du chef de
village c’est de servir de canal entre l’autorité et la masse
ANOUGBA : Nous sommes très inquiets, Commandant. Jusqu’ici nous avons appris la chose par un
jeune villageois qui est revenu de la ville. Mais ses explications sont plutôt confuses. Ton arrivée nous
soulage.
SOUS-PREFET : Je suis venu précisément pour ça, sinon…
N’DA : Il paraît que le fleuve va couler en envers ?
SOUS-PREFET : J’ai horreur qu’on me coupe la parole, vieux. Ouvrez donc les oreilles et écoutez.
C’est évidemment une affaire importante qui m’amène ici, sinon qu’est-ce que je serais venu chercher
dans ce village perdu, un samedi encore ? Bon je suis venu vous apprendre que le gouvernement a
décidé la construction d’un barrage dans votre région. Ça sera une immense réalisation qui peut sortir la
région de son sous-développement.
NIANGO : c’est quoi le développement ?
SOUS-PREFET : Mais c’est… c’est… enfin, c’est trop compliqué à vous expliquer. Vous ne pouvez
pas comprendre. Ce qui est sûr, c’est que vous êtes sous-développé…
N’DA : Comment vit le développé ?
SOUS-PREFET : il roule en voiture climatisé, mange de la salade à table et…
N’DA : Je ne mangerai jamais des herbes crues, je ne suis pas un mouton.
SOUS-PREFET : ça suffit, je ne suis pas là pour jouer la comédie et faire rire des imbéciles. Je parlais
du barrage.
ANOUGBA : Parlons du barrage. Commandant, nous aimerions savoir ce que c’est qu’un barrage.
SOUS-PREFET : Un barrage est un barrage, on ne peut l’appeler autrement. De toute façon cette
histoire vous intéresse dans la mesure où vous devrez partir.
NIANGO : Nous devons partir, comment ?
SOUS-PREFET : Oui, vous allez quitter ce village…
ANOUGBA : Commandant, peut-être vaut-il mieux dire au gouvernement dès maintenant que nous ne
pourrons pas partir, que nous ne pouvons pas abandonner nos morts ici. Non, nous ne partirons pas. Les
morts et les génies nous aideront.
SOUS-PREFET : les morts sont morts, voyons ! Quant aux génies, les ingénieurs les mettront en
bouteilles s’ils les gênent dans leurs travaux.
Le respect des morts, Amadou Koné.

Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez comment le dramaturge présente
les villageois ainsi que le sous-préfet.
Centre d’intérêt1 : présentation des villageois
SID1 : Des citoyens ignorants
SID2 : Des individus récalcitrants, irréductibles
Centre d’intérêt2 : présentation du sous-préfet
SID1 : Une autorité désinvolte
SID2 : Un individu agressif

NAHOUBOU CHEZ BACOULOU


« NAHOUBOU rêvant du pouvoir politique, s’attache les services du sorcier BACOULOU qui le soumet aux exigences du
pacte : le sacrifice de son frère et de sa mère. Mais des voix lui rappellent régulièrement cet acte. »

116
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
BACOULOU : Ne les écoute pas. Vouloir être riche, célèbre, c’est toujours se mettre en dehors des
règles, refuser de faire la queue dans la vie, être hors ligne, hors série. Au masque que tu as choisi, il
faudrait sacrifier chaque année vingt personnes.
NAHOUBOU : De ma famille ?
BACOULOU : Plus besoin que le sang à verser soit de ta famille ; l’essentiel est qu’il soit du sang humain
qui parle, qui hurle…Du sang qui bouillonne comme un volcan, du sang qui gronde comme le tonnerre
(tonnerre.)
NAHOUBOU : Du sang, toujours du sang, partout du sang ! Sur les routes, sur les mains, dans les villes…
des graves, des ruisseaux, des fleuves… des rouleaux de sang ! Tout autour de moi prend couleur de
sang. Mes nuits prennent couleur de sang ! (coups de feu, cris, râles)
BACOULOU : Le pouvoir rarement procure le sommeil. Continuons. Aux quatre coins de la maison, il
faudra faire enterrer vivant quatre hommes, la tête vers l’extérieur, la bouche ouverte. Ils chanteront
ta gloire.
NAHOUBOU : Ma gloire ; ici et là, chez les vivants et les morts.
BACOULOU : A un carrefour, à midi et à minuit, tu lâcheras aux quatre points cardinaux quatre pigeons
verts, quatre coqs rouges, quatre coqs blancs… ils seront nuit et jours les chantres de ta gloire (il
prépare de la mixture, les crânes servent de gobelets). Bois… pas de grimaces… le pouvoir est sans
grimace. Il est toujours ce qu’il est, ce qu’il veut être… Bois… Que l’amour s’attache à ses pas. Que le
respect s’attache à ses pas. Bois ! Qu’il soit craint partout où tu poseras les pieds. Et que partout où il
se présentera éclate la victoire…
LES VOIX : Il a tué sa mère ! Il a tué son frère !
NAHOUBOU : Taisez-vous !
BACOULOU : Ah ! Tu as bu dans les crânes de ta mère et de ton frère…tu as bu leur sang, de ton sang.
Désormais tu ne boiras plus que dans les crânes humains. Ton festin sera un festin de rêve humain, de
chants humains…

Bernard B. Dadié, les voix dans le vent, Ed. NEI, pp53-54


Faisant de ce texte un commentaire composé, vous montrerez la réaction de NAHOUBOU face au
caractère machiavélique du pacte de BACOULOU.

Centre d’intérêt 1 : la réaction de NAHOUBOU


SIDD1 : l’étonnement de Nahoubou
SIDD2 : l’adhésion de Nahoubou au rite
Centre d’intérêt 2 : le caractère machiavélique du pacte de BACOULOU
SIDD1 : un pacte de sang
SIDD2 : un pacte destructeur des êtres chers

Les mots cherchent un président


Les mots sont en colère. Les enfants les écrivent mal, les écrivent avec des fautes. Ils sont sortis des
livres une nuit, et cherchent un président qui ira porter leurs plaintes au maître. Allons, allons, dit le

117
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
mot Frère d’une voix douce et tranquille, nous ne sommes pas ici pour nous disputer. Nous avons
décidé d’élire un président ou une présidente. Faisons-le sans attendre. « Oui, oui disent plusieurs voix
ensemble ; élisons un président. C’est lui qui ira trouver le maître quand les enfants nous écrivent trop
mal ». « Ah, vous avez raison, dit le mot « Cheval », vous avez bien raison. Moi par exemple, je tremble
quand les enfants me mettent au pluriel ; un cheval, des chev… C’est affreux ». « Moi, c’est la même
chose, dit le mot « Journal ». Et moi, dit le verbe « Etre ». Si vous saviez comment ils m’écrivent ! C’est
épouvantable. Allons, allons dit le mot « Bonté » ? Il faut comprendre que ce sont les écoliers. C’est
difficile pour eux, il faut leur répéter les choses. « Dépêchons-nous, dit le mot Montre », élisons un
président.
Qui veut être président ?
« Moi, cria tout à coup le mot Fer ». Je suis grand et fort, j’ai de bons poings. Qui vote pour moi ? ».
« Attendez, ajouta le mot Or ». Voyez mes cheveux, mes vêtements je brille, j’étincelle de tous côtés.
Je suis le mot le plus aimé ». Ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai », dit une voix tranquille. C’était un mot
au corps arrondi qui parlait. C’était le mot cœur. « Ne suis-je pas le plus aimé ?, demande le mot Or ».
Mais si !, tous ceux qui veulent devenir riche m’adorent. « Non, dit le mot cœur, le plus aimé le voilà ».
Et il montre un mot vêtu de tissus légers, avec des yeux couleur de soleil ». C’est le plus jolie et le plus
doux ». Le silence se fit dans la salle.
Mes amis les mots, écoutez-moi bien. Je crois que j’ai trouvé le mot qu’il nous faut comme
président. C’est celui que tout le monde aime. C’est un mot de quatre lettres seulement, et contient le
mot Amour, il contient le mot Union : « c’est le mot Paix, crièrent beaucoup de voix. Oui le mot Paix
sera président »

Pierre Gamara Livre de Français CM1 p. 27 école et développement N. E. I Abidjan 2000


Faites de ce texte un commentaire composé. Vous pourriez par exemple montrer comment à travers
la personnification des mots l’auteur appelle à solutionner les maux des écoliers.

Centre d’intérêt 1 : La personnification des mots


SIDD1 : Des mots doués de langage
SIDD2 : Des mots doués de raison
Centre d’intérêt 2 : Appel à solutionner les maux des écoliers
SIDD1 : Appel à identifier leurs lacunes
SIDD2 : Appel à user d’une pédagogie adaptée à leur statut

Le mariage du siècle
SOPIE rêvait d’un mariage grandiose comme elle en avait vu dans les feuilletons télévisés. Pour cela,
elle requît auprès de son banquier un prêt pour l’achat d’une maison. Au fait, c’était le prétexte tout

118
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
trouvé pour faciliter l’octroie d’un crédit substantiel car elle était la pièce maîtresse du financement de
la cérémonie. Après les démarches administratives, elle partit dans une célèbre ville européenne dont
les couturiers étaient reconnus pour leur professionnalisme. Faisant le tour de réputées magasins, elle
finit par choisir une impressionnante robe blanche digne d’une princesse assortie de scintillantes
chaussures de marque prestigieuse. Pour son « triste musicien » non habitué aux costumes, elle prit
rien que pour la circonstance un smoking lustré accompagné d’un nœud papillon. « Le mariage a lieu
une seule fois dans la vie d’une femme » se disait-elle intérieurement. C’est pourquoi elle pesait de
tout son poids pour une éclatante apothéose. De retour de son périple, elle prit soin de payer à
l’avance les frais de réservation de l’hôtel trois étoiles pour la nuit de noces et la salle de banquet pour
de nombreux convives tirés sur le volet parmi parents, amis et connaissances. L’animation était de la
responsabilité du groupe musical de son homme. Elle ne voulait pas de ratés. Aussi prit-elle la
précaution de louer les services de gendarmes motorisés afin d’éviter le piège des insupportables
embouteillages d’une ville en pleine expansion. Puis vint le jour tant attendu qu’elle appelait elle-
même ‘’le jour de mon jour’’. C’était un samedi après midi sous un soleil de plomb. La veille, son
concubin voulant ensevelir une fois pour toute sa vie de célibataire, passa la nuit chez ses amis en y
apportant ses vêtements d’apparat. Il promit la rejoindre dans la limousine affectée à cet effet.
Rendez-vous fut prit à quatorze heures à la mairie. Le maire avait tenu à officialisé lui-même l’union
suite à l’insistance d’un homme politique de haut rang ami des concubins.
Maintenant, elle était fin prête attendant bonnement son homme mais avec anxiété l’heure fatidique.
Mal lui en prit car c’était elle qui devait être accueillie selon les règles protocolaires par l’élu de son
cœur et non le contraire. Subitement voyant l’heure de passage si proche, elle s’inquiéta à juste titre
du retard de son prince charmant. A l’évidence, les commérages en faisaient déjà leurs choux gras.
Etait-ce le signe précurseur d’une folle après midi ? Elle n’osa même pas penser un seul instant à une
situation catastrophique. Mais toujours était-il qu’à l’heure indiquée pour le début du mariage, le
« triste musicien » ne répondit pas à l’appel. Pour faire patienter les nombreux invités, le maire célébra
deux mariages qui étaient prévus bien plus tard. Une heure après, l’impatience se lisait manifestement
sur le visage du maire et de l’assistance. SOPIE pensa à une plaisanterie. Et si c’était un cauchemar ? Et
fit sienne le l’adage: « on ne dure pas longtemps dans un mauvais rêve » alors elle tressauta ne sachant
où donner de la tête puis tenta de joindre son homme au téléphone. Ni lui, ni ses fidèles compagnons
ne répondirent. La salle se vida petit à petit et l’officier de l’Etat-civil excédé, ajourna la cérémonie puis
se retira. L’humiliation était à son comble et les commentaires fusaient de partout. Ne tenant plus sur
ses pieds, elle perdit connaissance et se retrouva au service des urgences d’une clinique. Après une
thérapie de choc, elle reprit des forces et rentra chez elle. Cependant, elle avait encore terriblement du
mal à accepter ce qui lui était arrivé. Alors qu’elle était restée toute seule dans sa chambre, elle avala
une impressionnante substance médicamenteuse. Cette fois elle n’échappa de justesse à la mort que
grâce à la diligente et énergétique intervention des médecins qui durent déployer un trésor de génie
pour la sauver.
Le cure-dent ‘’Gouro’’, Germain ZAMBLE BI
Vous ferez de ce texte un commentaire composé dans lequel vous présenterez les actes d’une
passion amoureuse aboutissant à une tragédie.
Centre d’intérêt 1 : les actes d’une passion amoureuse
SIDD 1 : les dépenses excessives de SOPIE / SIDD 2 : La longue attente de SOPIE
Centre d’intérêt 2 : la tragédie
SIDD 1 : l’humiliation de SOPIE / SIDD 2 : le drame
Un procès pour avoir aimé
-Tu ne veux pas dire pourquoi tu l’as aimé ? Si tu as été courageuse à lui écrire, sois aussi brave,
héroïque à me répondre.

119
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Davantage, apeuré par divers rudoiements, elle s’affola et se mit à bégayer.
-Je suis…je suis tombée …
-Tu es tombée où ?
-Non ! Ce n’est pas ça.
-Mais quoi ?
-Je suis…tom…bée a-mou-reuse de lui.
-Tu dis quoi ? Et tu me réponds de manière écervelée.
Ici, ce n’est pas chez ton père ni chez ta mère. Ne sais-tu pas que je suis monsieur le proviseur ?
Regarde-moi cette vermine ! Tu n’as pas honte d’avouer publiquement que tu aimes celui qui
t’enseigne. Que tu es impolie ! Comment peux-tu aimer un professeur ? Pourquoi as-tu voulu aimer
celui qui te donne le savoir ? Ridicule ! On verra, on verra. Ici où nous sommes s’appelle le lycée. Qui
dit ‘’lycée’’ dit ‘’temple du savoir’’ dit ‘’étude’’ dit ‘’culture’’ dit ‘’connaissance’’ et non amour. Mireille
à la voix encore enveloppée par la peur, montra à l’assemblée qu’elle pouvait être une élève canaille et
plus récalcitrante si la situation lui demandait de l’être. Soucieuse de son sort, elle préféra se défendre
avant que ne tombe la sentence qui brulait les lèvres des décideurs. Mue par un sursaut d’orgueil, elle
racla la gorge, quitta là où elle était, décroisa ses bras, fit quelques pas vers le bureau du proviseur et
pour la première fois, leva la voix, ignorant de façon consciente, la majesté des monarques des lieux
qui la rouaient de questions.
-Monsieur le proviseur, qu’ai-je fais ? Pourquoi vous insultez mes parents ?
Les censeurs d’en face se saisirent entre les mains, leurs mains, leur tête et jetèrent des regards vers le
proviseur qui ruminait de colère. Et Mireille Koukougnon Ozoua, tel un prédateur sur sa proie, continua
sereinement à parler.
-Aimer, aimer. Qui n’aime pas ? Qui n’a jamais aimé ? Y a-t-il crime en la matière ? Etes-vous sûre que
je suis la seule personne à parler d’amour dans un lycée ?
Professeurs, censeurs, proviseur et autres agents administratifs bougeaient dans leurs sièges moelleux.
Les uns rotaient, d’autres baillaient ou murmuraient. Le proviseur dodelinait de sa tête et s’explosa.
-Quelle effronterie ! C’est à moi que tu parles ainsi ? Ah ! Que les lycéennes de notre époque sont
toutes dévergondées !
-C’est ça l’émancipation ? Grogna l’un des censeurs. Monsieur le proviseur, ajouta-t-il, il y a plus de
vingt ans que je suis censeur. De ma mémoire de subalterne, une telle élève effrontée, indisciplinée,
amoureuse et téméraire, je n’en ai pas souvenance. Je suis à ma première expérience. C’est un cas
rarissime dans ce lycée. Mireille est sadique. Il faut qu’elle soit blâmée. Si c’est possible, qu’on la fasse
disparaître de ce lycée. Mireille ayant entendu ces mots, devint hystérique. Trépignant de colère, elle
claqua bruyamment ses doigts et poussa un cri de détresse ‘’Gnianwa’’. Le proviseur qui suivait ses
différents gestes, enrichit la décision du censeur ‘’Voyez comment elle nous parle. Elle est impolie. Elle
est effrontée. Ça confirme son exclusion’’
La lycienne, Mathurin Goli Bi Irié.
Faisant de ce texte un commentaire composé, vous montrerez comment à travers l’évocation de
l’attitude de Mireille l’auteur révèle les abus des autorités du lycée.
Centre d’intérêt 1 : l’attitude de Mireille
SIDD1 : une élève apeurée
SIDD2 : une élève révoltée
Centre d’intérêt 1 : les abus des autorités du lycée
SIDD1: Les injures à l’endroit de Mireille / SIDD2 : l’exclusion sans sursis de Mireille

Ebinto et Muriel
Nous écoutions la nuit avec ses bruits sourds et amortis, admirions sa beauté froide.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
-Ebinto comme la nuit est belle !
-Oui, Muriel, belle comme toi.
Ce fut à cet instant précis que, poussé par je ne sais quelle force, j’enveloppai la jeune fille dans mes
bras, et l’attirai à moi. Elle fut surprise par mon mouvement brusque et se raidit, mais il était trop tard.
Je l’avais déjà enlacée et mes lèvres s’étaient posées sur celles frémissantes de Muriel. Et je sentis
faiblir la résistance de la jeune fille. Elle finit par s’abandonner complètement à mon étreinte
passionnée. Son corps se blottit mollement contre le mien et je sentis sa chaleur, je respirai son parfum.
Doucement, elle me repoussa et se couvrit le visage de ses deux mains. Je les pris de dessus son visage.
Des larmes coulaient de ses beaux yeux et roulaient sur ses joues. Qui eût dit que Muriel, si forte, si
maîtresse d’elle-même, était si sensible, si faible !...
Ce matin là, j’avais la situation bien en main et je voulais aller jusqu’au bout en profitant du trouble de
la jeune fille.
-Je sais, Muriel, beaucoup de choses nous séparent. Je suis bien pauvre mais je me sens la force de te
protéger, de t’aimer sincèrement et de te rendre heureuse. Evidemment je ne te promets pas une
Mercedes comme cadeau de noce, mais grâce à mon travail nous arriverons à avoir un niveau de vie
moyen.
Je m’étais assis auprès d’elle et je caressais affectueusement sa tête. Elle avait cessé de pleurer.
Comme une petite file, elle se taisait et essayait de contrôler son cœur qui battait précipitamment. Elle
releva sa tête et croisa mon regard.
-Ebinto, me dit-elle, pourrais-tu vivre heureux avec moi sachant que chaque mot d’amour que je te
dirai ne sors pas volontairement de mon cœur, que je ne t’aime pas aussi profondément que toi tu
m’aimes ?
-Tu m’aimeras, Muriel. Tu apprendras à m’aimer, j’en suis certain.
-Sais-tu Ebinto que nous jouons là notre vie ?
-Ma vie est déjà jouée. Mais, dis-moi, veux-tu devenir ma femme quand nous aurons fini nos études ?
Elle réfléchi un court instant et parla d’une voix lasse.
-Je suis troublé, laisse-moi plus clair en moi-même. Je vais réfléchir sérieusement. Pendant les vacances
je t’écrirai.
Elle se leva et me tendit lentement la main.
Les Frasques d’Ebinto, Amadou Koné
Vous ferez de ce texte un commentaire composé dans lequel vous montrerez les atouts et les limites
d’Ebinto dans la cours qu’il fait à Muriel.
Centre d’intérêt 1 : Les atouts d'Ebinto
SID1 : Ebinto, un admirateur audacieux
SID2 : Ebinto, un courtisan éloquent
Centre d’intérêt 1 : Les limites d'Ebinto
SID1 : Le rang social d’Ebinto
SID2 : Le caractère indécis de Muriel

Nuit du péché
(EBINTO et Monique sans trop se soucier passe à l’acte sexuel. Cet acte entraina une grossesse, puis l’arrêt de leurs études
pour aboutir plus tard à un couple précoce misérable. Chose qu’EBINTO appelle drame). Lisons.

121
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Dès qu’elle était libre, elle venait me trouver où que je fusse. Sa présence à côté de moi me consolait
de mon ennui. J’étais toujours content de l’avoir avec moi. Quant à son père, il ne voyait aucun
inconvénient à ce que sa fille me fréquentât. Et ce fut peut-être cette grande liberté que nous avions à
être ensemble qui fut le début de notre drame.
Une nuit, je m’étais mis à lire dans mon lit et avais fini par m’endormir sans fermer ma porte.
Brusquement je sentis une tape sur l’épaule.
-EBIN, lève-toi. Il se fait tard.
Je reconnus la voix de Monique. Péniblement, je me mis sur mon séant : tout était calme et la ville était
endormit.
-il est minuit, me précisa Monique. Je reviens du cinéma expliqua-t-elle. Tu étais fatigué et je n’ai pas
voulu te déranger. J’y suis allée seule. Je rentre comme ça et j’ai vu ta porte ouverte. Je t’ai réveillé
pour que tu la fermes.
Je ne disais rien. Je regardais Monique. Elle était troublée par mon regard fixe et ardent.
-Quelle idée de dormir la porte ouverte ! Tu n’as pas peur des voleurs ?
Elle n’eut aucune réponse. J’étais trop absorbé par la contemplation de la jeune fille pour prêter oreille
à ce qu’elle disait. J’admirais Monique dans sa robe de toile blanche et légère qui épousait son corps.
Ce soir là j’ai trouvé mon amie belle et désirable. Ô, Monique, j’avais eu envie de toi. Il avait suffi que je
te dise « viens » et tu étais venue dans mes bras. Simplement tu t’étais donné à moi et pendant que je
jouissais de toi, aucune idée de mon crime ne m’avait effleuré l’esprit. Tu reposais avec confiance, la
tête contre mon épaule et tu me souriais en attendant le battement de mon cœur. Nous avions mêlé
nos caresses langoureuses et nous avions vécu une nuit de bonheur profond… Nuit silencieuse, nuit du
péché, je ne pourrai jamais t’oublier, ni oublier le plaisir que tu m’as procuré, ni les souffrances qui en
ont résulté.
Les Frasques d’Ebinto, Amadou Koné
Faisant de ce texte un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur peint la rencontre
d’EBINTO et Monique et incrimine le père de Monique.

Centre d’intérêt 1 : la rencontre d’EBINTO et Monique


SID1 : les circonstances de la rencontre (la nuit, dans un lieu clos, isolé de tous)
SID2 : la convoitise d’EBINTO
SID3 : le consentement de Monique
Centre d’intérêt 2: l’incrimination du père de Monique
SID1: la confiance aveugle accordée à EBINTO
SID2: le laxisme du père vis-à-vis de sa fille (elle sort à minuit, pour une fille de surcroît)

La scène d’excision
Malimouna n’avait pas l’air crispé de ses compagnes et sa mère était fière de la voir sourire… Lorsque
son tour arriva, elle entra courageusement dans la case, sa noix de cola dans la main. Elle ne reconnut

122
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
pas Dimikéla. Cette femme à l’intérieur de la case avait le visage enduit de Kaolin et ses yeux, au regard
dur étaient rivés sur Malimouna. Malimouna fut soudain pris de panique. Il fallait qu’elle se sauve !
Elle jeta un coup d’œil vers la porte de la case, mais deux vieilles femmes en obstruaient l’entrée à
présent, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir. En cas de résistance d’une fillette, ces femmes
interviendraient pour l’immobiliser. Mais Dimikéla était si habile et rapide qu’elle n’avait pas besoin de
leur aide.
-Allonge-toi sur la natte et ouvre les jambes, ordonna Dimikéla. As-tu besoin que l’on t’attrape ?
-Non, murmura Malimouna en se demandant à quoi rimait toute cette comédie. Devant son air
perplexe, Dimikéla lui désigna du menton les vieilles femmes qui lui tournaient le dos à l’entrée de la
case et les autres petites filles déjà étendues sur la natte les yeux fermés. Des larmes coulaient sur
leurs tempes et, de temps en temps, l’une d’elles laissait échapper un sanglot étouffé. Malimouna
s’étendit elle aussi sur la natte, et écarta ses longues jambes. Dimikéla s’approcha, munie de sa lame et
avant que Malimouna n’eût le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, la douleur la fit gémir et
elle mordit à pleine dent dans sa noix de cola. Epouvantée, elle regardait Dimikéla qui lui avait plaqué
une main sur la bouche pour l’empêcher de crier. Malimouna était horrifiée. Elle arracha la main de
Dimikéla et se redressa en gémissant. C’est alors qu’elle se rendit compte que la douleur venait plutôt
du haut de sa cuisse gauche que d’entre ses jambes. Elle voulu vérifier mais Dimikéla la maintint
fermement sur la natte, jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus. Les vieilles femmes à l’entrée de la case
s’étaient retournées et regardaient Dimikéla d’un air inquisiteur. Celle-ci leur signifia que tout allait
bien. Dimikéla appliqua alors une mixture de feuilles sur la plaie, puis couvrit Malimouna comme les
autres fillettes, d’un pagne sombre. Malimouna ferma les yeux. Bientôt la onzième fillette entra dans la
case, puis la douzième.
Rebelle, Fatou Keita.

Vous étudierez ce texte sous la forme d’un commentaire composé. Vous montrerez comment
l’auteur décrit la réaction de Malimouna face à la cruauté de Dimikèla

Centre d’intérêt 1 : description de la réaction de Malimouna


SID1 : Malimouna dans la confusion
SID2 : Malimouna épouvantée et stoïque.
Centre d’intérêt 2 : La cruauté de Dimikéla
SID1 : Malimouna privée de secours et de mouvements
SID2 : tentative de mutilation de Malimouna

Un bien cruel entretien


Les révélations que Gnian Pauline tenait à lui faire mettaient plus d’ombre que de lumière dans l’esprit
de la jeune fille
123
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
-J’avoue que j’ai du mal à te saisir Gnian ! Répondit Pascaline craintive et désormais sur la défensive
comme une bête effarouchée. De nouveau, Gnian Pauline s’éclaircit la voix comme pour chasser un
embarras devant la délicatesse d’une mission importante. Elle hésita, mais avança résolument :
-Le visiteur de tout à l’heure est l’ami de ton père ; il est venu nous demander ta main, précisa-t-elle.
Pascaline sursauta, croyant avoir mal entendu les propos à elle adressés :
-Gnian, tu dis bien que cet homme est venu vous demander ma main ? Demanda, ahurie, celle qui se
découvrait brusquement un insidieux statut de fiancée.
-C’est cela même, ma fille ! Et je crois que c’est ce qui est juste et bien, confirma la génitrice, sûre du
bon droit que lui permettaient d’exercer à la fois son statut de mère et la coutume ancestrale.
-Et que lui avez-vous répondu papa et toi, à mon prétendant ?
-Nous sommes favorables à la démarche, évidemment. En réalité l’étape de ce soir est l’aboutissement
d’un long processus qui a commencé avant même ta naissance ! Et, en tant que mère, il me revient de
t’annoncer la bonne nouvelle, à présent que tu es grande, ma petite !
Gnian Pauline n’eut pas le temps d’argumenter davantage que déjà, l’indignation de Pascaline explosait
dans le silence de la nuit.
Moi, épouser ce vieillard ? Que dis-tu là, ma chère mère ? Comment pouvez-vous, mon père et toi,
avoir de tels projets pour moi ? Je m’attends à tout, sauf à cette extravagante proposition ! S’indigna la
demoiselle qui se sentait prise dans un pernicieux traquenard matrimonial.
-Attention Pascaline, tu dois savoir que tel est le vœu de ton père et le mien aussi. De plus, ainsi le veut
la procédure coutumière qui nous régit tous. As-tu le droit de battre en brèche ce que tes parents ont
approuvé et scellé depuis longtemps ? Oserais-tu, par une attitude que je n’ose même pas envisager,
nous exposer à la risée et aux commérages des autres ? Car c’est une cérémonie entendue de tous…
-Mais maman, vous auriez dû m’aviser, puisque c’est moi qui suis concernée. Le pis, c’est que je ne
ressens rien pour lui. Pense-tu que je serrais heureuse dans un tel ménage ?
-Il n’est pas nécessaire de crier, ma fille. La nuit aussi a des oreilles… Cet homme est respectée dans
toute la contré pour ses qualités humaines et de travailleur indéniable. Tâche d’avoir des mots plus
aimables. Madou n’est pas ce vieillard grabataire que tu sembles rejeter puisqu’il a le même âge que
ton père, crut-elle utile de préciser. En plus, mets-toi à l’esprit qu’une demande en mariage venant
d’un notable aussi considérable ne peut être ressentit que comme un honneur par ta famille, ce qui
nous grandit aux yeux de tout le village et même des communautés voisines !
La petite fée de Brétihio en avait perdue la berlue. La tête lui en tournait d’entendre ainsi pareille
argumentation venant de sa propre mère. Une bouffée de chaleur l’enveloppa. Une sueur moite
l’inonda de la tête aux pieds. Un violent accès palustre l’attaqua sur-le-champ. Sa frêle poitrine, nouée
par une subite étreinte la faisait déjà suffoquer d’une façon insupportable. Sa respiration s’emballa
comme un moteur asphyxié. Dans cette nuit devenu subitement hostile, la chevelure de Pascaline se
hérissa de saisissement, comme transmuté par un magnétisme provoqué par une apparition, une
subite rencontre avec un fantôme.
Pascaline AHIGA PRINCESSE de Brétihio, Philippe DEMANOIS.
Faisant de ce texte un commentaire composé, vous montrerez la réaction de Pascaline face au vœu
de sa mère.
Centre d’intérêt 1 : La réaction de Pascaline
SIDD1 : l’indignation de Pascaline / SIDD2 : l’impact de la nouvelle sur son être physique
Centre d’intérêt 2 : Le vœu de sa mère
SIDD1 : Pascaline doit leur obéir/ SIDD2 : Sa fille doit s’unir à un homme exemplaire
L’école en agonie
Nos remarques pour l’amélioration de la vie scolaire tombent chaque année dans les oreilles de sourds.
Comme il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut rien entendre, certainement, on ne nous entendra

124
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
jamais et rien par conséquent ne changera. Mais un jour, je suis sûre que tout changera car la nature
nous enseigne que l’eau qui tombe goute par goute arrive toujours à percer le dur rocher. Nous ne
désarmerons pas. Pour l’instant nous n’avons que nos yeux pour pleurnicher. Considérons cela comme
le prix à payer en attendant la grande aurore qui illuminera bientôt les matins brumeux des tropiques.
Comme il n’est pas superflu de rappeler ce qui a été déjà dit, pour notre part, nous faisons les mêmes
remarques qui suivent.
D’abord, le ministre de l’éducation nationale nous impose chaque année de nouveaux ouvrages dont
les contenus sont en inadéquation avec la réalité pédagogique. Depuis plus de deux décennies, plus de
construction de salle, plus de création de nouveaux lycées et collèges. Que peut faire un professeur
même dévoué, même compétent dans une classe à effectifs pléthoriques ? Ça rend fou d’enseigner 80
voire 100 élèves dans une même classe.
Par ailleurs, chaque année, nos dirigeants politiques et pédagogiques importent de l’occident des
nouvelles stratégies pédagogiques qui ne sont pas adaptées à notre système d’enseignement et à nos
valeurs culturelles. Nous souffrons de snobisme.
Ensuite, notre direction régionale, relais de l’Etat, creuset de notre conscience, parce qu’elle est
soudoyée par les enseignants auxiliaires, convoque davantage ceux-ci aux examens au détriment des
enseignants formés à l’ENS et pédagogiquement compétents. A l’oral et à l’écrit du BAC et du BEPC, il
nous a été signalé la présence des professeurs mercenaires à la place de ceux qui ont une expertise
requise en français et en anglais. Certains étudiants en Musiques ou en art plastique, ont corrigé des
copies de mathématique. Incroyable ! Sacré pays qu’est le nôtre !
Enfin, au lycée, à cause du commerce éhonté des notes pratiqué par certains professeurs, les élèves ne
méritent plus leur niveau. Ainsi, avons-nous en classe de terminale, des élèves qui devaient rester en
classe de première ou seconde. Ce commerce des notes a favorisé de nombreux rapports sexuels entre
professeurs et lycéennes qui cèdent à l’amour en offrant leur sexe à la place de l’argent. Tout ceci est
couronné par le recrutement parallèle mis en place par certains proviseurs et favorisé par les parents
d’élèves. Avec des moyennes en deçà du niveau, les élèves proposés par leurs parents et recrutés par
les proviseurs se retrouvent en classe supérieure. Dans les lycées et collèges, les élèves et les
professeurs rivalisent de défis et de grèves intempestives qui perturbent le bon déroulement des cours.
Les collégiens, les étudiants qui constatent qu’ils ne sont pas enseignés selon leur humeur et leur
besoin, déchirent cahiers et toges du maître, et quelquefois le corrigent comme un badaud. La
malédiction plane sur le temple du savoir. Tous, nous sommes coupables. Notre poisson est en
putréfaction de la tête jusqu’à la queue.
Malgré son état, nous allons le consommer jusqu’à ce que vienne un jour, un patriote à la tête de notre
Etat pour servir notre Etat et non se servir. Ayons foi. Ayons foi en ce qu’il nous apportera une nouvelle
aurore. Sans foi, la vie nous sera une géhenne. Elle nous sera difficile à vivre.
La Lycéenne, Mathurin GOLI BI Irié.
Dans un commentaire composé, vous montrerez comment l’auteur fait la peinture du système
éducatif et par la même occasion exprime son optimisme pour une école digne de ce nom.
Centre d’intérêt 1 : la peinture du système éducatif
SIDD1 : La mauvaise gestion de l’école par les décideurs politiques
SIDD2 : le manque de conscience professionnelle chez les responsables pédagogiques
Centre d’intérêt 2 : L’optimisme de l’auteur pour une école digne de ce nom
SIDD1 : L’espoir d’une prise en compte des remarques
SIDD2 : l’espoir d’un dirigeant consciencieux.

La fin pour cause de faim

125
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
On l’avait trouvé un matin de décembre, sur la place Omonia, lieu de ralliement de toutes les détresses.
Les yeux fermés, elle grelottait de tous ses membres bleuis de froid. Six ans une poupée de porcelaine
à la peau diaphane. Un brave agent de la ville nous l’amena à l’hôpital, agrippé au bras de Dino son
grand frère de onze ans dont les yeux seuls restaient humains. Il fut difficile de l’obliger à la quitter.
Devant l’hôpital, indifférent aux flocons de neige, au vent glacé, il attendait.
La supérieure se pencha pour embrasser la fillette sur son lit minuscule. « Alors, dis moi Hélène, de
quoi as-tu envie ? Un filet de voix s’éleva : « je voudrais, je voudrais… des frites ». La supérieure se
troubla. Comment trouver un tel luxe ? Nous n’avions que des haricots, encore des haricots, toujours
des haricots. La fille enhardie, nous souriait et répéta : « je veux des frites ». Le docteur consulté,
s’énervait, s’irritait. Il avait déjà vu tant d’enfants, privés de médicaments, privés de lait, de tout. Il
s’approcha de la petite et lui dit doucement : « quand tu seras mieux tout petit, tu mangeras des
pommes frites ». Silencieuse, Hélène esquissa une petite moue et résignée, rejeta la tête sur l’oreiller.
« Ça ne fait rien » dit-elle ferma les yeux et se tut. La dysenterie la minait. Elle devenait écarlate de
fièvre. Dans son délire elle suppliait : « des pommes frites ! » et tendait ses petites mains. Quand le soir
le médecin l’examina, elle parue soudaine vieille ! « Comment la guérir avec du jus de haricots ! »
La supérieure comprit que tout espoir était perdu. Se tournant vers nous, (les infirmières) elle
commanda : « que l’une de vous à la villa d’en face. Je connais la propriétaire. Frappez énergiquement
et demandez au volet, de ma part, de vous conduire auprès de sa maîtresse. Vous lui demanderez une
pomme de terre. « On obtint ainsi quelques pommes de terre, grande émotion à l’hôpital à l’odeur de
la friture, on apporta enfin une assiette de frites à la petite fille. L’enfant aux lèvres violacées ouvrit les
yeux. Il y brilla un éclair de joie. « Ah ! » fit-elle. Elle tendait son petit bras jusqu’à l’assiette. Soudain sa
tête chavira. Sa respiration devint haletante. Ce fut l’agonie ; mais les doigts crispés ne lâchèrent point
dans la mort la pomme de terre frite.
Lilika Nakos, L’enfer des enfants
Vous ferez de ce texte un commentaire composé en montrant par exemple, comment par la qualité du
récit l’auteur a su rendre la misère des enfants ainsi que le trouble des autres personnages.

Centre d’intérêt 1 : La misère des enfants


SID1 : Le portrait physique des enfants
SID2 : L’alimentation des enfants
SID3 : L’abandon des enfants

Centre d’intérêt 2 : Le trouble des autres personnages


SID1 : L’attitude du personnel soignant
SID2 : Leur impuissance

Ils sont venus ce soir

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Ils sont venus ce soir où le
Tam
Tam
Roulait de
Rythme
En
Rythme
La frénésie Des yeux
La frénésie des mains
La frénésie
Des pieds de statues
DEPUIS
Combien de MOI MOI MOI
Sont morts
Depuis qu’ils sont venus ce soir où le
Tam
Tam
Roulait
de
Rythme
En
Rythme
La frénésie
Des yeux
La frénésie
Des mains
La frénésie
Des pieds de statue

Léon Gontran Damas, Pigment


Dans un commentaire composé, sans dissocier le fond de la forme vous montrerez comment l’auteur
évoque la souffrance du nègre et valorise sa culture.

Centre d’intérêt 1 : La souffrance du nègre


SIDD1 : Déséquilibre social (la forme)
SIDD2 : Massacre meurtrier des nègres
Centre d’intérêt 2 : La valorisation de la culture nègre
SIDD1 : Une culture basée sur la réjouissance, les rythmes
SIDD2 : Un peuple au sens élevé des valeurs (hospitalité, absence de ségrégation…)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
La faim sans fin

Aujourd’hui encore nous n’avons rien mangé. Et cela dure depuis deux semaines. Chaque nuit
est pour nous un enfer car le sommeil nous fuit, nos corps deviennent la proie à mille feux et nos
ventres en colère hurlent atrocement nos misères qui on pour célébrissimes noms : chômage,
licenciement, famine, mort…
Nous, ce ne sont pas seulement mon père, ma mère, ma sœur et mon frère, mais aussi la
vaste étendue de mon pays avec ses paysans aux jours hésitant à la périphérie du bonheur, c’est
paysans aux corps vibrant de sueur brulés par le feu de la chute des cours de cacao, ces paysans aux
muscles bradés, bonheur zéro ! Une croix noire sur leur courage, braves paysans !
Nos braves paysans !
Nous, ce sont ces ouvriers avec leurs soixante heures hebdomadaires-dromadaires-sans-salaire.
Leur douze mois annuels sans dimanche ni pâque ni pentecôte ni ascension, seulement un noël ivre
sanglant passée à jouer aux dames.
Nous, c’est cette jeunesse qui aurait dû partir se jeter à la mer après ces dix premières années
d’errance sur terre, jeunesse sans vie, jeunesse sans gloire, jeunesse-péril-jeunesse-espoir-cou-tranché !
Drogue, sexe, alcool et SIDA, nos sauveurs !
Aujourd’hui encore, nous n’avons rien mangé. Et cela dure depuis une semaine.

Maurice Bandama, Le sang de la république, 1991


Vous ferez de ce texte d’un recueil de nouvelles un commentaire composé. Vous pourrez par
exemple analyser la manière dont le narrateur s’indigne du chaos social en dénonçant les
responsables.

Centre d’intérêt 2 : Le chaos social


SIDD1 : La misère des paysans
SIDD2 : La misère des ouvriers
SIDD3 : La dépravation de la jeunesse
Centre d’intérêt 2 : Les responsables
SIDD1 : Les autorités politiques/ SIDD2 Les employeurs/ SIDD3 Les parents
Ma prière quotidienne
Je vous salue ma sainte bombe vierge, je vous salue mon fusil, ma plume ! Mon encre ! Mon encre ! Ma
liberté ! Oui plus jamais tu entends, Seigneur, donne-moi la force, l’unique force pour mon peuple, et
donne-la à mon peuple pour la libération. Seigneur, mon Royaume c’est sur la terre. Règne sur le tien
au ciel : le ciel, le PARADIS ne m’intéresse pas. Vraiment, merci de ta miséricorde. Mais Seigneur ?
Donne-moi la force de ne jamais trahir ce peuple, ce peuple aux mains nues, aux pieds nus, avec lequel
nous devons pourtant faire voler en éclats toutes les montagnes du monde érigées sur la piste de la
libération, la montagne de l’ignorance, la montagne de la maladie, la montagne des taudis, la
montagne de l’injustice, la montagne de l’esclavage, amoncelées, soigneusement accumulées et
étayées par les roches impitoyables des intérêts et des pouvoirs coloniaux et féodaux.
Seigneur, si tu es juste, donne-moi la force. Insuffle-lui la haine vierge, la haine de ceux qui
l’exproprient de son amour. La haine sainte de ceux qui l’exploitent. La haine sacrée triomphante de
ceux qui veulent l’exterminer, l’affamer, le piller, usurper son droit légitime à la vie, à la liberté, à
l’imagination, à l’histoire. Ce peuple d’amour. Ce peuple de paix. Seigneur faites qu’il réponde poing
pour poing, gifle pour gifle, qu’il ne tende plus jamais l’autre joue contre toi. Seigneur, faites que plus
jamais mon peuple ne se mette à genoux, prie mendie. Oh ! Surtout la prière, la lâche prière ! La

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
gémissante prière. Tu sais Seigneur que ce peuple est déjà à genoux. Ne l’y maintiens plus. Un homme,
un peuple ça ne se mets pas à genoux ! Ça ne mendie pas ! Ça ne pleure pas ! Un homme, un peuple,
ça lutte «l’homme est c beau quand il se délivre.»

Jean Marie Adiaffi Ade, Silence on développe ; p.87


Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez par exemple comment à travers sa
prière, l’auteur exprime son mépris pour la religion et son amertume face aux conditions de vie de
son peuple.

Centre d’intérêt 2 : Son mépris pour la religion occidentale


SIDD1 : Désacralisation de la prière
SIDD2 : Dévalorisation du dieu des Blancs
SIDD3 : Procès du dieu des Blancs (un dieu injuste)
Centre d’intérêt 2 : Les Conditions de vie de son peuple
SIDD1 : un peuple en souffrance
SIDD2 : un peuple rendu inoffensif (abêti)
SIDD3 : un peuple qui a perdu sa dignité

Souvenir d’un masque


(Fodéba Keita donne la parole à un masque africain ; écoutons-le parler.)

« Regarde-moi dans les yeux, enfant d’Afrique, et ne sois pas étonné si mon visage te parait
marqué par le désespoir. Depuis que je suis enfermé entre les murs de cette salle, mes yeux ont terni,
mon fier regard d’antan à disparu et mes traits ont été figés par la honte. Pendant des années, regards
profanes ont violé le secret de ma face et la poussière m’a souillé, se logeant jusqu’aux commissures
de mes lèvres. «Pièce de musé, c’est ainsi que l’on m’appelle, en dépit de mon auguste barbe ! » Et
pourtant que d’émouvants souvenirs témoignent de mon ancienne grandeur !
«Il y a longtemps, bien longtemps, j’étais un des esprits les plus vénérés de cette savane africaine
ou le sol est si généreux pour les céréales, ou les torrents s’assagissent pour devenir des fleuves. Nuit
et jour, tout un peuple de fidèles se prosternait et m’honorait. Aujourd’hui déchu et profané, je suis
tombé de mon piédestal pour être mêlé à la foule des mortels.
«Médiateur entre les hommes et le grand dieu du ciel, le rôle qui m’était assigné était
essentiellement utilitaire. Comment en aurait-il pu être autrement? A-t-on idée, pour le seul plaisir

129
Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
visuel, d’exposer un dieu, quand bien même ce dieu serait “objet d’art“ ? Là-bas, sous les tropiques,
j’accomplissais consciencieusement mon devoir, j’étais heureux de le remplir. »

Michel Huet et Fodéba Keita, Hommage de la danse.


Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez par exemple montrer les procédés
utilisés par l’auteur pour traduire la destinée du masque, et surtout les sentiments qui l’animent.

Centre d’intérêt1 : La destinée du masque


SIDD1 : Un masque emprisonné
SIDD2 : Un masque désacralisé
Centre d’intérêt1 : Les sentiments qui l’animent
SIDD1 : Un sentiment de nostalgie
SIDD : Un sentiment d’humiliation

Un petit déjeuner
Engamba achevait son petit déjeuner. Il comprenait deux gâteaux de maïs bien croustillants, une pâte
de concombre et un morceau de vieille vipère cuite à point. Son chien le regardait manger tout en
maintenant autant que possible l’écart qui l’éloignait du coup de pied de son maître. Celui-ci lui avait
lancé quelques croûtes brulées, mais quand il passa au morceau de vipère rougi par l’huile de palme,
Djoltan, le chien comprit par l’expression des yeux de son maître qu’il n’aurait pas la chance d’avaler
une seule fibre du serpent. Néanmoins sa tête faisait une drôle de gymnastique. Elle s’abaissait tant
que la main de son maître était dans le plat, puis se levait graduellement en suivant la main d’Engamba
jusqu’à sa bouche. Le voyage du morceau de vipère s’était renouvelé à deux reprises. Quand Engamba
se lécha les doigts, le chien s’éloigna vers le foyer.
-Quel chien gourmand ! dit Engamba entre deux rots et en leva le bras vers l’étagère de bambou où
était rangé un seau. Sa femme, qui allait et venait dans la case, poussa un petit gémissement, puis se
dirigea docilement vers l’étagère, pris une calebasse taillée en gobelet, la plongea dans le seau. Elle
marchait à petits pas en gardant horizontalement sa main occupée.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Engamba prit le gobelet-calebasse entre ses deux mains et le vida entre trois glouglous. Il tendit à sa
femme le gobelet et s’essuya les lèvres du revers de la main. Il rota encore en se grattant le ventre avec
l’auriculaire. C’était signe qu’il avait bien mangé.
-Bieng m’a un peu lésé dans le partage de la vipère, il ne m’en a envoyé qu’une bouchée, soliloqua
Engamba.
-Tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même, lui dit sa femme. Du moment que c’est toi qui avait vu la vipère
le premier, tu aurais dû proposer à Bieng qu’il te laissât faire le partage.
-Je n’aime pas perdre des amis pour de telles questions, dit Engamba en se levant. Sa femme secoua la
tête. Les dernières paroles d’Engamba étaient en contradiction avec la façon dont il avait pris son petit
déjeuner. Il avait mangé près de la porte, presque derrière le battant. De temps en temps il s’était
penché pour regarder l’éveil du village.

Le vieux nègre et la médaille, Ferdinand Oyono, Ed. JULLIARD.


Dans un commentaire composé, vous direz ce qu’il y a de drôle dans ce texte et comment l’auteur
fait la peinture d’Engamba.

Ah, ces funérailles !


La première veillée eut lieu le week-end suivant. La place publique était bondée. Les orchestres se
succédèrent pendant qu’un service traiteur proposait du café. Pris d’un besoin naturel, je m’éloignai un
instant et des lieux d’aisances j’entendais des voix qui étaient sûrement celles d’un homme et d’une
femme :
-Ton mari se rendra-t-il au village?
-Non je ne pense pas.
-Alors ça tombe bien ! On se retrouve à la prochaine veillée au village, d’accord ?
-Oui, j’ai compris mais j’espère que ta femme aussi ne sera pas là-bas.
Regagnant ma place, mon regard tomba sur plusieurs jeunes qui contaient fleurettes à des filles.
Malgré la douleur qui étreignit la famille éplorée, je compris que ces obsèques arrangeaient bien des
gens. La dépouille de notre maman était conservée à la morgue de l’hôpital du chef lieu du
département et l’enterrement prévu dans son village. A cet effet, nous mobilisâmes des cars de
transport en commun pour un voyage en groupe. Au village, une quinzaine de bâches et plusieurs
centaines de chaises recevaient nos hôtes. Nous avions prévu une kyrielle de chanteurs modernes, des
chansonniers traditionnels, des masques danseurs, tous grassement rétribués. Les enfants de la
défunte que nous étions, faisions la queue sur la scène pour ‘’déverser’’ des coupures de billets neufs
de banque sous le regard approbateur de la foule. J’étais absolument opposé à cet acte de bonté
absurde mais j’étais presque contraint moralement de m’y soumettre pour éviter de faire mauvaise
figure. Les artistes, douchés par l’argent jeté à leurs pieds et qui n’en demandaient pas mieux,
rivalisaient de ruse pour nous en soutirer. Enfin, vint le tour du masque « Zaouli » très attendu par tous.
Prototype achevé d’une belle femme de la région. Son entrée sur scène fut accueillie par des ovations.
La foule semblait oublier que nous étions à des funérailles, moment de recueillement par excellence.
Assurément, les acclamations et autres cris de joie en rajoutaient à mon désarroi. Cependant, je fus
obligé de me lever à la suite de mes cadets qui s’y trouvaient comme s’ils avaient vécu au village, pour
esquisser de maladroits pas de danse sur la demande du masque qui, j’en étais persuadé n’attendait
rien d’autre que des billets de banque. A voir l’enthousiasme de l’attroupement, on se croirait à une
cérémonie de réjouissances populaires. Les vendeuses de ‘’koutoukou’’, eau-de-vie traditionnelle se
frottaient les mains, prises d’assaut qu’elles étaient par une cohorte de jeunes gens surexcités. Quant
aux jeunes filles et aux femmes célibataires, elles n’hésitaient pas à se faire remarquer par les

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
incessants crépitements de bulles de chewing-gums mastiqués bruyamment. Les funérailles
s’écoulèrent ainsi. Un mois plus tard, l’un de mes frères me demanda de lui venir en aide pour les frais
d’écolage de sa fille, inscrite dans une école supérieure privée. Débité, mon regard balaya mon bureau
où se trouvaient des factures incompressibles qui attendaient d’être honorées. Je pensai du coup à
tout cet argent englouti dans le faste des obsèques de notre mère. Ah, ces funérailles traditionnelles en
Afrique, quel gâchis !

Le cure-dent ‘’GOURO’’, Nouvelles, Germain ZAMBLE BI


Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous pourrez par exemple montrer les
procédés utilisés par l’auteur pour narrer les obsèques de sa mère, et surtout les sentiments qui
l’animent.

L’enfer de la prison
Les prisonniers mangeaient très peu de viande. La société elle-même trouvait immoral de nourrir
convenablement des criminels ; des hommes dont le seul tort, parfois, était de se trouver dans une
prison. Personne en ville ne savait, c’eut été scandaleux, que le régisseur fournissait, tous les
dimanches en principe, dix kilogrammes de viande de chèvre.
Sur cette quantité qui arrivait très irrégulièrement, les gardes révoltés par ces excès de générosité,
grivelaient (1) impitoyablement. La moitié, à peine, de cette méchante came parvenait aux détenus. Le
boucher, de son côté, prenait soin d’abattre une vielle chèvre malade, impropre à la production et
dont la viande pourrait difficilement être écoulée sur le marché.
Tous les prisonniers suivaient d’un œil vigilant la cuisson de cette précieuse source de protéine. Le
partage se faisait en présence du garde de semaine qui, seul pouvait interdire à ces hommes misérable
de se ruer sur la marmite tels des fauves, chacun essayant de s’emparer du morceau le plus gros. Ils
entouraient les plats le bras droit tendus, les doigts crispés comme des griffes d’un rapace. Il y avait
autant de morceaux que de détenus dont le nombre, certains mois dépassait la centaine.
Dans ce trou la viande était la vie .Sanaba, sous la protection du sbire, remettait à chacun son
morceau. Personne ne bougeait avant la fin de cette délicate opération. Des miettes pourraient rester
au fond du chaudron et Sanaba aurait peut être pitié ou une certaine préférence ; elle pourrait aussi
vouloir réparer une ancienne injustice. Nul ne se présentait à la distribution avec un récipient.
Le partage terminé, la main solidement fermer sur ce qui lui était revenu, chacun rejoignait, comme un
chien, un coin ou tranquillement et goulument il mangeait son morceau presque fibre après fibre .Il
mastiquait longuement pour avoir le maximum de jus, avant la déglutition. Il gardait longtemps le jus
dans sa bouche avant de décider à l’avaler. C’était la seule façon de se convaincre d’avoir mangé de la
viande.

(1)*grivelaient ; *griveler : commettre une grivèlerie : délit qui consiste à consommer un repas ou une boisson sans payer.
(2)*chaudron : récipient cylindrique profond t en cuivre, en fer ou en fonte muni d’une anse mobile (Fam : grosse
marmite

Ibrahim LY, toiles d’araignées, 1982

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Sous la forme d’un commentaire composé vous pourrez par exemple montrer comment, à travers les
conditions de vie carcérales dégage l’image de la société humaine.

Je vous salue.

Vous les fouilleurs de poubelles


les infirmes
aux moignons crasseux
les borgnes
les hommes rampants
vous les maraudeurs
les gamins des taudis
je vous salue.
Quels fardeaux portez-vous en ce monde immonde
plus lourd que la ville
qui meurt de ses plaies ?
Quelle puissance
vous lie à cette terre frigide
qui n’enfante des jumeaux
que pour les séparer ?
qui n’élève des buildings
que pour vous écraser
sous les tonnes de béton
et d’asphalte fumant ?
vous les mangeurs
de restes
les sans-logis
les sans-abris
Quel regard portez-vous
Sur l’horizon en feu ?

Véronique TADJO, Latérite. Monde noir poche, CEDA, 1984.


De ce poème vous ferez un commentaire composé en montrant qu‘à travers la présentation des
misérables, l’auteur fait une critique acerbe de la société.
(BAC Blanc DREN Abidjan 4 sessions 2016)

Centre d’intérêt 1: la présentation des misérables


SIDD1: description physique des misérables
SIDD2: présentation des conditions de vie des misérables
SIDD3: le rapport des misérables avec la société (les nantis)
Centre d’intérêt 2: une critique acerbe de la société
SIDD1: une société cruelle
SIDD2: une société antipathique

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Ode au combattant Gbagbo
Que dire, que faire
Quand l’injustice flagrante frappe mon pays de plein fouet
Que dire, que faire
Trente ans à lutter pour la démocratie bâillonnée, muselé
Aucune arme, non !
Aucun couteau ne m’a jamais effleuré les mains
Que dire, que faire
Quand j’ai tout sacrifié, moi qui un jour de Septembre deux mille deux fut attaqué
Quand des démocrates sont assassinés, des populations sont massacrées,
Et que je suis accusé
Que dire, que faire
Quand le crime court de victoire en victoire.
Ecassé sogbanan an an an !
De Pretoria à Marcoussis en passant par Accra et Lomé
Quand l’international se mue en communauté internationale
De cinq grands pour fondre sur moi tel un prédateur affamé sur sa proie
Mon crime vouloir le bien de mon peuple
Mon crime vouloir le bien de l’Afrique
Mon crime vouloir le bien d’Eburnie
Vouloir le bien de tous ceux qui me sont chers
Gbagbo ayo o o o! ...
Quand comme au temps jadis les esclavagistes surgissent
Pour nous imposer un imposteur
Quand comme hier l’apartheid imposa ses pas pour séparer les races
Que dire, que faire
Quand comme hier le charter du nègre soumis qui menotte le nègre insoumis
Pour le livrer au colon
Aujourd’hui Laurent Gbagbo déporté de Korhogo à la Haye
Ecassé sogbanan an an an !...
Vous pouvez jubiler
Mais le temps où les justes sont restaurés dans leurs droits bafoués est arrivé
Vous verrez la main grandeur de nature de l’Eternel des armées
Vous la verrez s’exécuter
Plus tranchante que vos glaives, plus bouillante que vos bombes
Plus éclatantes que vos obus, plus rapides que vos avions, plus assourdissantes que vos chars
Vous pouvez jubiler
Mais le temps où les justes sont restaurés dans leurs droits bafoués est arrivé
Pour mettre au grand jour vos crimes, vos crimes réels dissimulés
Pour les mettre au grand jour
Pour mettre au grand jour les œuvres de l’innocent Laurent Gbagbo
Capturé, ligoté et conduit dans le froid glacial de nos maîtres d’hier
Et de toujours quelque part à la Haye…

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
‘’Tout se paie ici bas’’, (album) les Djizs
Vous ferez de ce chant un commentaire composé dans lequel vous montrerez l’injustice subit par le
président Laurent Gbagbo et son espoir d’en sortir déculpabilisé.
Centre d’intérêt 1 : l’injustice subit par le président Laurent Gbagbo
SIDD 1 : l’attaque meurtrière de son pays
SIDD 2 : sa bienveillance mal récompensée
SIDD 3 : quand il devient la proie du néo-colonialisme
Centre d’intérêt 2 : son espoir d’en sortir déculpabilisé
SIDD 1 : le combat de Dieu pour lui
SIDD 2 : l’humiliation de ses adversaires
SIDD 3 : la reconnaissance de son innocence

Femme noire

Femme nue, femme noire


Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au cœur de l’Eté et de Midi,
Je te découvre, terre promise, du haut d’un col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur comme l’éclair d’un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombre extase du vain noir, bouche qui fait lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémit aux caresses ferventes du Vent d’Est
Tam-tam sculpté, tam-tam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée
Femme nue, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l’esprit, les reflets de l’or rongent ta peau qui se moire
A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

Léopold Sédar Senghor, Chants d’ombre


Dans un commentaire composé vous montrerez comment l’auteur fait le portrait de la femme noire
et les sentiments qui l’animent.

CENTRE D’INTERET 1 : LE PORTRAIT DE LA FEMME NOIRE


SIDD 1 : La beauté physique
Que dit l’auteur : les reflets de l’or ; les perles ; étoiles Métaphores formées de lexiques appréciatifs
Métaphores formées de lexiques appréciatifs l’éclat de la peau de la femme noire ; beauté éclatante

Que dit l’auteur : tam-tam sculpté métaphore

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Pourquoi le dit-il : pour signifier que sa forme a la perfection d’une œuvre d’art d’où l’expression ta
‘’forme qui est beauté’’} harmonie des formes.

Que dit l’auteur : gazelle aux attaches célestesmétaphore


Pourquoi le dit-il : pour suggérer l’élégance, la démarche gracieuse, la finesse

SIDD 2 : La beauté morale


Que dit l’auteur : douceur de tes mains groupe nominal
Pourquoi le dit-il : il traduit le pouvoir de protection, d’attention. A cela s’ajoute l’expression
‘’ J’ai grandi à ton ombre’’} renvoie à la consolation, l’amour maternel.

Que dit l’auteur : huile calme métaphore


Pourquoi le dit-il : pour dire qu’elle est une source de vertus calmantes et revigorantes

SIDD 3 : Femme sensuelle


Que dit l’auteur : fruit mûr ; savane ; chair ferme ; bouche qui fait lyrique ; sombre extase ; délice
Comment le dit-il : Série de métaphores et champ lexical de la jouissance
Comment le dit-il : évoque son pouvoir érotique de séduction et de sensualité

CENTRE D’INTERET 2 : L’EXPRESSION DES SENTIMENTS DU POETE


SIDD 1 : Admiration et fierté
Que dit l’auteur : femme nue, femme noire, femme obscure répétition du mot ‘’femme’’
Pourquoi le dit-il : expression de l’attachement

SIDD 2 : La séduction
Que dit l’auteur : Et ta beauté me foudroie le cœur en plein cœur comme l’éclair d’un aigle.
Comment le dit-il : comparaison et hyperbole
Pourquoi le dit-il : Le poète est charmé par l’extrême beauté de la femme d’où la violence des
sentiments

SIDD 3 : Le bonheur
Que dit l’auteur : s’éclaire ; soleilschamp lexical de la lumière
Pourquoi le dit-il : traduit la joie, l’épanouissement
SIDD4 : Fidélité et reconnaissance
Que dit l’auteur : Je chante ta beauté qui passe ; avant que le destin jaloux ne te réduise en cendre
Pourquoi le dit-il : le poète cherche à perpétuer la mémoire de la femme noire au moyen de la poésie.

QUESTIONS + RESUME + PRODUCTION ECRITE

Texte1 :
Ce qui frappe en Afrique, c’est qu’il y a un monde des femmes en marge de celui des hommes, les
femmes prennent leur repas à part, se mettent ensemble au moment des causeries en famille, se
regroupent au même endroit dans le cercle autour des danseurs. La division du travaille laisse aux

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
hommes les tâches qui requièrent audace et vigueur musculaire et réserve aux femmes les travaux
exigeant de la patience comme la
cueillette, la préparation des aliments, etc. Chez les Warega du Congo, les femmes s’occupent du
ramassage du bois et de la récolte, de la cuisine, de la fabrication de l’huile, de la petite pêche, de la
poterie. Les hommes assurent le défrichement, la chasse, la grande pêche, la construction, l’extraction
du minerai de fer. De même chez les baluba (Congo). Parfois, cependant, la différenciation biologique
des rôles économiques ne semblent pas jouer : on voit ainsi dans certains pays les femmes s’adonner
aux travaux agricoles. Souvent aussi les femmes après avoir apporté à manger aux hommes dans les
champs, s’attardent en brousse à ramasser du bois. Elles rentrent au crépuscule avec, sur la tête des
fagots impressionnants. Elles apprêtent de l’eau tiède pour les hommes. Ceux-ci rapportent un petit
tronc d’arbre sur l’épaule (car d’ordinaire un homme ne porte pas un fardeau sur la tête) ou un sac de
termites pour la volaille. La femme devra encore s’occuper du repas du soir. Or le manque
d’équipement fait de ces travaux culinaires un fardeau très lourd. Par exemple, pour préparer le tô
(pâte de mil servie généralement avec une sauce très relevée), il faut faire les opérations suivantes :
battre le mil qui est stocké en épis dans le grenier ; vanner ; piler le mil préalablement mouillé pour
enlever le son ; laver et faire sécher le grain ; moudre à l’aide de grosses moules de pierre. Et quand la
farine est faite, il faut passer de longs moments dans une cuisine enfumée, assise devant un feu rebelle
ou cuisant. Cependant, il serait très faux de s’imaginer que la condition de la femme africaine est
misérable. Sur le plan économique, la femme jouit d’une autonomie appréciable. Chez les Damaras
d’Afrique du sud, elle a le monopole de la cueillette et du ramassage, les hommes étant réduits à la
chasse. Partout ailleurs, en Afrique, la femme a toujours, en dehors du grand champ familial, quelques
petits champs de condiments, d’arachides, de coton, de petits pois dont le produit lui revient en propre.
Le fil qu’elle a tissé le soir en compagnie de ses filles, elle ira le vendre au marché et parfois à son
propre mari.

Joseph Ki-Zerbo, Le monde africain noir, Ed. hatier

QUESTIONS
1. Quel est le thème de ce texte ?
2. Quelle est la thèse développéE par l’auteur dans ce texte ?
3. Donnez les sens des expressions suivantes : « la différentiation biologique », « les travaux
culinaires », « autonomie appréciable ».
4. Résumez ce texte au ¼ de son volume initial.
5. Production écrite
Dans un développement organisé et argumenté, vous étayerez le point de vue de Joseph Ki-Zerbo «il
serait très faux de s’imaginer que la condition de la femme africaine est misérable. Sur le plan
économique, la femme jouit d’une autonomie appréciable. »

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
I-PERSONNAGES MODELES
Personnages modèle œuvre et auteur
Ramatoulaye émancipation Une si longue lettre, Mariama Bâ (roman)
Soundjata Kéita bravoure Soundjata ou l’épopée manding, Djibril T. Niane (r
Monique l’amour pur Les frasques d’Ebinto, Amadou Koné (roman)
Etienne Lantier, Souvarine justice Germinal, Emile Zola (roman)
Zango repentance Le retour de l’enfant soldat, François d’Assise N’da
Hammadi sagesse Kaïdara, Ahmadou Hampaté Bâ (conte initiatique)
Patrice Lumumba Lutte émancipatrice Une saison au Congo, Aimé Césaire (Théâtre)
Libertashio Lutte émancipatrice La parenthèse de sang, Sony Laboutansy (roman)
Tinano réconciliation On se chamaille pour un siège (Théâtre)

II-PERSONNAGES CONTRE-MODELES
Personnages incarnation œuvre et auteur
Samba Diallo acculturation L’aventure ambiguë, Cheick Hamidou Kane (roman)
Emma Bovary et Léon adultère Madame Bovary Flaubert (roman)
Meursault insensibilité Etranger, Albert Camus (roman)
Ebinto méchanceté Les frasques d’Ebinto, Amadou Koné (roman)
Nahoubou 1er Avidité, Les voix dans le vent, Bernard B. Dadié (Théâtre)
Le roi Christophe dictature La tragédie du roi Christophe, Aimé Césaire (Théâtr
Djinan soif du pouvoir On se chamaille pour un siège, Hyacinthe Kacou(T
Dimikéla excision Rebelle, Fatou Kéita (roman)
Famaghan polygamie Sous l’orage, Seydou Badian Kouyaté (roman)
N’Da, Anougba, Niango ignorance Le respect des morts, Amadou Koné (Théâtre)

II-PERSONNAGES A PLAINDRE
Personnages victime de. Œuvres et auteurs
Méka naïveté Le vieux nègre et la médaille, Ferdinand O. (roman)
Mélédouman impuissance La carte d’identité, Jean Marie Adiaffi (roman)
Le père Goriot Grant amour Le père Goriot, Honoré de Balzac (roman)
Dieng analphabétisme Le mandat, Sembène Ousmane (roman)
Fama Doumbouya patriotisme Les soleils des indépendances, Ahmadou Kourouma
Kino providence La perle, John Steinbeck (roman)
N’guana chômage L’ordonnance, Soro Guéfala (Théâtre)
Koukougnon Mireille Ozoua Passion amoureuse La Lycéenne, Mathurin Goli Bi (roman)

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SUJET 1: « On écrit la poésie parce qu’on a besoin de mettre de l’ordre dans le désordre sentimental,
intérieur, parce qu’on a de l’oreille et parce qu’on sait du français. » commentez et discutez cette
affirmation de Léon Paul Fargue.

INTRODUCTION
Le poète est celui qui par le biais des sonorités et des rythmes, exprime ses sensations, ses émotions,
ses sentiments et ses angoisses. C’est pourquoi l’on s’accorde à dire que le poète ne touche que le
sensibles. N’est-ce pas ce que souligne Léon Paul Fargue quand il soutient que la poésie est la voie de
l’expression des sentiments personnels du poète. Devons nous nous limiter à ce rôle attribué à la
poésie. N’a-t-elle pas d’autres fonctions ?
AXE 1 : LA POESIE S’ADRESSE A NOS SENS
Arg. 1 : Poésie comme recherche du bonheur personnel.
Le poète c’est celui qui évoque ses sentiments personnels et écoute ses voix intérieures.
Exemple : Les méditations poétiques d’Alphonse de Lamartine. Dans son poème ‘’Le lac’’, il évoque les
souvenirs d’un bonheur sentimental qu’il souhaite éternel.
Arg. 2 : Le poète peut exprimer sa nostalgie et son désir de retrouver l’équilibre que lui procure
l’univers paradisiaque de sa terre natal.
Exemple : Chants d’ombre de Léopold Sédar Senghor à travers son poème ‘’Joal’’ il évoque son enfance
qu’il compare à un paradis perdu où tout est luxe, harmonie et beauté.

AXE 2 : LA POESIE UN MIROIR DE LA SOCIETE


Arg. 1 : La poésie est une arme de combat collectif. Le poète est celui qui dénonce les maux de la
société et éveille les consciences.
Exemple : Il appartient au grand jour de Paul Dakeyo. Le poète s’érige en défenseur de sa race, en
porte-parole de son peuple en dénonçant les corollaires de la colonisation et leurs conséquences sur la
race noire.
Arg. 2 : Le poète dénonce l’injustice et l’exploitation de l’homme par l’homme ; et cela en relatant par
exemple les affres de la colonisation à travers les abus de l’administration coloniale. C’est ainsi que
Coups de pilon de David Diop fustige l’aliénation subie par le peuple noir à travers le travail forcé et le
reniement de ses valeurs culturelles par (l’occident) l’homme blanc
Arg.3 : Le poète est celui qui a la mission de guider et d’éclairer son peuple pour le libérer de
l’obscurantisme.
Exemple : Les Rayons et les hombres in ‘’Le poète’’ de Victor Hugo. Il interpelle ses pairs à mettre leur
art au service des opprimés, de ceux qui subissent l’histoire.

CONCLUSION
Au terme de notre analyse, il ressort que la poésie ne se limite pas seulement à donner une réponse à
nos problèmes psychologiques. Elle peut également dénoncer les tares de la société et éveiller les
consciences. Pour notre part, nous estimons que la poésie doit être un art total qui fusionne toutes les
fonctions psychologiques, sociales, esthétique. Mais en réalité n’est-ce pas ambitieux de retrouver tout
cela dans la poésie ?

SUJET 2: Dans ses essaies sur le nouveau roman, Michel Butor, critique et écrivain français définit le
roman comme : « la vie de tous les jours dans le langage de tous les jours.» Peut-on appliquer cette
conception du roman aux romans négro-africains ?

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
La complexité et la pluralité de définition dont est objet le roman a souvent suscité la polémique dans
le milieu littéraire. C’est sans doute dans cette tentative de définir le roman que Michel Butor a affirmé
qu’il est la transcription du quotidien. Mais comment le roman parvient-il à cela ? Le roman négro
africain s’applique-t-il à ce point de vue ?

Comment le roman traduit-il la vie de tous les jours ?


Tout écrivain est issu d’une société et le roman est un produit social. Aucun roman ne naît en marge
des faits sociaux de façon assez complexe, quelque soit le primat accordé à la fiction dans le roman, il y
a toujours un élément du social qui y apparait ou qui participe à son ossature. L’écrivain a pour
première grande source d’inspiration la société qui regorge de maux (gabegie, corruption, assassinat…)
qu’il vit et traduit. C’est dans ce sens que Barthélémy Kotchy disait : « L’écrivain doit traduire ce qu’il vit
et vivre ce qu’il traduit. » Aussi le peuple africain est-il l’un des rares peuples ayant connue et qui
continue de connaître de façon atroce la souffrance sous toutes ses formes. Cette situation engendre
des maux tels que la corruption, le vil. C’est ce fait que Sembène Ousmane décrit à travers le
personnage de Dieng dans Le mandat. Puis le peuple a connu diverses sortes d’exploitations contre
lesquelles il s’est insurgé par des révoltes ou des grèves en vue d’une amélioration de sa condition de
vie ou de travail. Et tout ceci est matière à exploitation pour le romancier qui ne fait que les transcrire.
C’est l’exemple de la révolte des cheminots du chemin de fer Dakar-Niger, relaté par Sembène
Ousmane dans Les bouts de bois de Dieu. Enfin, l’accession des pays africains aux indépendances n’a
pas toujours apporté le bonheur comme le souhaitait tous les colonisés. Il y a bien eu des désillusions.
Et cette situation est traduite dans Les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma à travers le
personnage de Fama. Vu cette focalisation du roman
négro-africain sur la réalité sociale, nous serions tentés de prendre partie pour la définition que Michel
Butor donne au roman. Mais n’y a-t-il que la transcription du vécu et de la parole dans le roman négro-
africain ?
Le roman négro-africain ne s’écarte pas des règles générales (le réel plus l’imaginaire). Le romancier est
aussi un artiste, en tant que tel son but premier n’est pas de relater le vécu de manière crue. Il apporte
toujours un plus au vécu c’est-dire à l’étude du roman et, ce qui fait de ce dernier une œuvre
artistique. C’est qui emmène le romancier à exagérer, à grossir les faits pour susciter le
divertissement, le rêve chez le lecteur. C’est cet aspect qu’a montré Ferdinand Oyono à travers le
portrait du tailleur de Méka dans le vieux nègre et la médaille (un homme crasseux portant des tenues
rapiécées avec un physique ingrat, un crâne chauve et un corps couvert de poils). Enfin, dans la
conception du roman négro-africain, le romancier nègre rappelle souvent un passé. C’est ce passé
nostalgique des secours au collège que fait Amadou Koné dans son œuvre Les frasques d’Ebinto « Je
suis un gbossro, ma valeur n’est que zéro », « le lièvre et la tortue a parié ; aujourd’hui nous verrons
celui qui gagnerons ». Les nouveaux élèves devaient répéter ces phrases sans toutefois tenter de les
corriger.

Le noir à un moment donné de son existence a perdu sa vie heureuse au profit de la souffrance et de la
misère, ce qui emmène le romancier négro-africain pour une prise de conscience de son peuple à
relater le vécu dans toute son ampleur. Mais le romancier négro-africain se veut aussi un artiste
comme tout autre. Ainsi, dans sa production il respecte les normes du moment et n’occulte pas la
recherche du beau, élément primordial de toute œuvre d’art. Nous pouvons alors sans fioriture
affirmer que la définition du roman que donne Michel Butor n’est pas applicable au roman négro-
africains en ce sens qu’il est une œuvre d’art qui rit, ne néglige pas le beau donc l’imagination.
D’ailleurs, l’attrait d’un roman ne naît-il pas de l’association du réel et du beau.

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
SUJET 3: «Le plus bel éloge qu’on pourrait faire d’un romancier était de dire : il a de l’imagination.
Aujourd’hui cet éloge serait regardé comme une critique. L’imagination n’est plus la qualité
maitresse du romancier» Appréciez cette affirmation.

La création littéraire en général, et celle du roman en particulier associée le plus souvent aux concepts
d’inspiration, d’imagination, de réalité suscite des points de vue contradictoires. En effet, si certains
hommes de lettres reconnaissent l’importance de l’invention dans le processus de création, d’autres
comme ce critique ne partagent pas cette vision. C’est pourquoi il écrit : « Le plus bel éloge que l’on
pourrait faire d’un romancier était de dire qu’il a de l’imagination. Aujourd’hui cet éloge serait presque
regardé comme une critique. L’imagination n’est plus la qualité maitresse du romancier. » Une telle
position relègue la notion de l’imagination au passé et privilégie celle de l’objectivité, de réalisme.
Autrement dit, la fiction n’a plus sa place dans la création romanesque de nos jours. Mais peut-on alors
concevoir une œuvre romanesque sans faire appel à l’imagination ? Au-delà de l’évocation des réalités
sociales, l’inspiration n’a-t-elle pas son importance dans l’élaboration du roman ? Pour répondre à ces
interrogations, nous nous proposons d’expliquer, d’illustrer d’une part la thèse de ce critique, et
d’exposer d’autre part les insuffisances de sa réflexion.

De tous les genres littéraires, le roman se présente comme l’œuvre la plus apte à représenter la vie
parce que le plus souvent ancré dans les réalités de l’humanité. C’est pourquoi on le présente comme
le reflet de la vie. Stendhal dira à cet effet : « Le roman est un miroir que l’on promène le long d’un
chemin ; tantôt il reflète l’azur des cieux, tantôt les fanges des bourbiers de la route. » Ainsi, la réalité
du monde transparaît dans ce miroir à travers les thèmes récurrents connus, et les sujets abordés qui
relèvent du vécu des lecteurs et dans lesquels ils se retrouvent. On découvre en effet, les scènes de la
vie quotidiennes, de la vie communautaires comme les palabres, la politique, la guerre, les traditions,
les passions, les us et coutumes. Par exemple, Les bouts de bois de Dieu de Sembène Ousmane
plongent le lecteur dans une époque réelle connues des dakarois : époque coloniale avec les brimades,
les souffrances des populations, la misère des peuples colonisés.
De même, Sous l’orage de Seydou Badian, La palabre stérile de Guy Menga évoquent le problème
de conflit de génération qui concerne beaucoup de jeunes africains. La situation vécue par Samou et
Kany, obligés de cacher leur amour l’un pour l’autre pour ne pas être brimer par leurs aînés, leur lutte
pour changer la vision traditionnelle africaine sur le mariage, est proche de celle de nombreux jeunes
habitués à faire face à de telles à de telles difficultés. Le roman se démarque ainsi de l’imagination et
l’écrivain devient ainsi un témoin de son temps, un privilégié qui a vu ce qui échappe aux autres.
Cette relation avec la réalité s’observe quand le romancier s’intéresse de plus en plus près à la vie du
peuple, à ses difficultés. C’est pourquoi quelquefois le lecteur oublie la fiction pour chercher dans
l’œuvre la chronique, le vrai, ‘’le vécu’’, en somme l’histoire évènementielle. En lisant Les misérables
de Victor Hugo, l’on s’apitoie sur le sort des personnages comme Cosette, Jean Valjean. Hugo observe
et le lecteur avec lui, ce personnage traqué par le commissaire Javert. De même, Cosette, elle subit
l’injustice d’une société sans morale. Au lieu d’avoir compassion pour la petite fille, les Thénardiers
cherchent plutôt à tirer profit du travail de la malheureuse. Le roman on peut le remarquer a cette
capacité de traduire fidèlement les réalités. A cet effet, Chauniek dira : « La valeur d’un roman se
mesure à ce qu’il contient d’observation, non à ce qu’il contient d’imagination ».
A ces arguments déjà évoqués s’ajoute le mode d’écriture souvent réaliste qui vise à créer les effets du
réel dans la narration ou la description. Ainsi, le niveau de langue utilisé dans les romans permet au
lecteur de se retrouver et de comprendre facilement ce dont il s’agit. Les soleils des indépendances
d’Ahmadou Kourouma illustre bien cette caractéristique du roman. L’auteur rapproche le lecteur de
son milieu en transposant des expressions malinkées dans l’œuvre : « gnamokodé ; Fama avait fini ; il

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
n’avait pas supporté un seul rhume. » Souvent l’auteur joue sur la sensibilité du lecteur comme au
travers de la présentation de Jeanne rêvant d’une vie romantique alors qu’elle se trouvait encore au
couvent.
…….. Axe2 à l’initiative de l’apprenant…………….

SUJET 4: « La poésie, écrit Lamartine dans son roman Graziella, n’a pas d’écho plus sonore et plus
prolongé que dans le cœur de la jeunesse où l’amour va naître. » Jeunes que vous êtes, en quoi
consiste pour vous le plaisir de lire la poésie ?

REFORMULATION
La jeunesse est perçue comme la plus réceptive à la poésie puisque c’est l’étape de la vie où les
sentiments sont développés.

INTRODUCTION
Art du langage, par excellence, la poésie est un genre littéraire qui se présente à la fois comme un objet
de plaisir et de méditation puisqu’elle touche et le cœur et l’esprit des lecteurs avides de
connaissances et d’émotions. Aussi, établissant un rapport spécifique avec les jeunes, Lamartine a-t-il
affirmé : « La poésie, écrit Lamartine dans son roman Graziella, n’a pas d’écho plus sonore et plus
prolongé que dans le cœur de la jeunesse où l’amour va naître. » Autrement dit, la jeunesse, friande
d’émotions fortes, est plus respective aux œuvres poétiques qui sont l’expression des sentiments du
poète. Dans quelles mesures alors la poésie procure-t-elle du plaisir aux lecteurs en général et à la
jeunesse en particulier ? Nous éluciderons cette question en évoquant le double plaisir de lire la poésie
lié aux thèmes et à l’art décrire.

1ère PARTIE :
La jeunesse adore, est réceptive à un certains nombre de thèmes qui touchent sa sensibilité et son
orgueil.
Arg1. Le thème de l’amour
Avec la rêverie et l’évasion, l’amour trouve un écho sonore dans le cœur de la jeunesse. Généralement,
les jeunes écrivent des lettres passionnées qui ressemblent à des chefs d’œuvres poétiques. C’est
pourquoi ils sont très émerveillés devant les textes d’amour. Exemples :
 ‘’ Vis-à-vis’’ extrait de Cantique des cantiques de Jacques Rabemananjara
« Ma bien aimée, à toi ma vie, à toi mon cœur
Par quel signe, quel mot te traduire ma flamme
Pas un seul verbe humain, pas même tous mes pleurs
Ne sauraient exprimer les élans de mon âme. »
 ‘’ Je serai avec toi’’ de Michael Del Amang extrait de L’anthologie négro-africaine

Arg2. La magnificence de la femme


Certains poètes provoquent une grande charge émotionnelle lorsqu’ils déifient pratiquement la femme.
Exemples :
 ‘’ Rama Kam’’ extrait de Coups de pilon de David Diop
« Me plait ton regard de fauve
Et ta bouche à la saveur de mangue
Ton corps est le piment noir qui fait chanter le désir »
 ‘’Femme noire’’ extrait de Chants d’ombre de Léopold Sédar Senghor

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Arg3. La satire sociale et politique
La jeunesse correspond à une période où la révolte, la contestation, la recherche de la liberté priment.
Alors les jeunes sont très sensibles aux textes satiriques. Exemples
 ‘’Océan’’ Victor Hugo ‘’Défi à la force’’ in Coups de pilon de David Diop
« Toi qui ne regardes plus avec le rire dans les yeux
Toi mon frère au visage de peur et d’angoisse
Relève-toi et crie Non ! »
 Le manteau impérial
 Les châtiments, de Victor Hugo
Dans ce texte, les abeilles guerrières vont à l’attaque de Napoléon III le tyran.

D-Le thème de la mort, de la tragédie


Ce sont des thèmes qui suggèrent des situations douloureuses, tristes et bouleversantes.
Exemple : ‘’ Demain dès l’aube ‘’ Les contemplations de Victor Hugo.

BILAN PARTIEL : comme on le voit, la poésie grâce à ses thèmes émerveille, enchante, bouleverse les
cœurs et les esprits des lecteurs surtout les jeunes. Ce plaisir est également conforté par la beauté de
la forme du texte.

2ème PARTIE : Le plaisir de lire la poésie est lié à l’art d’écrire.


La poésie est un langage particulier où l’auteur fait l’alchimie (fusion des techniques) des mots, des
figures de rhétoriques, des sonorités…..dans le but de plaire, de séduire le lecteur.

Arg1. La poésie est image.


La beauté du texte réside d’abord dans les nombreuses images et symboles utilisés qui suggèrent les
et les émotions. Exemple :
 Le symbolisme de ‘’ l’Albatros ‘’ dans Les fleurs du mal de Charles Baudelaire.
 Les images utilisées par Senghor pour magnifier Nolivé dans ‘’ Chaka ‘’ extrait d’Ethiopique

Arg2. La poésie est musique.


La poésie était à l’origine accompagnée de musique voire ‘’ Lyre d’Orphée ‘’. Aujourd’hui encore elle en
a gardé l’essentiel : rythme et sonorités à travers les rimes, les assonances et les allitérations.
Exemple : le rythme binaire et ternaire du ver.
 « Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse » ‘’Remords posthume’’ Les fleurs du mal
 « Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue » ‘’Le dormeur du val’’ Arthur Rimbaud
 Avec la poésie négritudienne, le rythme est à l’image de ce qu’on ressent.
Voire ‘’ Ils sont venus ce soir ‘’ in Pigment de Damas
« Ils sont venus ce soir où le
tam
tam
roulait
de
rythme
en
la frénésie »
Arg3. La poésie parnassienne

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
Avec Leconte de Lisle, Théophile Gautier, Banville, Josée Maria de Heredia, la poésie est ancrée dans la
perfection formelle. On privilégie la beauté de la forme. Exemples : ‘’ Les conquérants’’ in Les trophées

CONCLUSION
A la lumière de notre analyse, il apparaît clairement que la poésie est un grand facteur de
communication d’émotions, de sentiments et de plaisir à travers le développement des thèmes et l’art.
C’est pourquoi elle trouve un écho favorable chez les jeunes, cette tranche d’âge où la passion et la
sensibilité sont reines. N’est-ce pas pour cette raison que Louis Aragon a dit : « J’aime les beaux
poèmes… je suis sensible à ces pauvres mots merveilleux laissés dans notre nuit par quelques hommes
que je n’ai pas connus. » ?

SUJET 5: « Il y a un progrès des sciences et des techniques mais il n’y a jamais eu de progrès en
littérature et en art. Ni de progrès du bonheur.»
Partagez-vous cette vision que l’écrivain mexicain Carlos Fuentes a de la littérature ?

REFORMULATION
Contrairement aux sciences, la littérature ne connaît pas d’évolution et surtout n’apporte rien quant au
bonheur de l’homme

PROBLEMATIQUE
Peut-on alors considérer l’œuvre littéraire comme une création inutile ?

INTRODUCTION
Le progrès est souvent défini comme une avancée considérable, une évolution palpable d’une matière
ou d’une conception. Mais ce progrès se réalise-t-il dans tous les secteurs de la vie ? Carlos Fuentes
écrivain mexicain, comparant les sciences à la littérature et à l’art tient ces propos : « Il y a un progrès
des sciences et des techniques mais il n’y a jamais eu de progrès en littérature et en art. Ni de progrès
du bonheur.» Il soutient ainsi que contrairement aux sciences, la littérature n’améliore pas l’existence
humaine. Ce faisant, il pose le problème de l’utilité de la littérature et des arts. Au regard de cette
position assez catégorique on peut se demander si la création littéraire et artistique sont inutiles et si
les découvertes scientifiques contribuent toujours au bonheur de l’humanité ? Pour répondre à ces
interrogations, nous analyserons d’abord les fondements d’une telle vision, puis nous verrons que
malgré la dévalorisation faite à l’encontre de ces disciplines, l’art et la littérature peuvent être un
facteur important d’agrément de la vie.

Vu l’impact des sciences et des techniques sur le monde, il est indéniable que ces deux entités ont
apporté une amélioration considérable des conditions de vie de l’homme.
En effet, celles-ci agissent sur la matière pour la transformer, tient des lois des phénomènes observés.
Leurs résultats sont concrets, palpables, quantifiables et se réalisent dans différents domaines. Ainsi,
au niveau de la médecine,

A l’opposé, la littérature semble se démarquer de cet objectif. Cette réalité est perceptible d’abord
dans la récurrence des sujets abordés par les auteurs des œuvres littéraires. En témoigne la
permanence des thèmes de l’amour, de l’angoisse, de la révolte, de la souffrance humaine à travers les

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
siècles. Par exemple, Pierre de Ronsard au XVIème siècle, dans le poème intitulé ‘’ Sonnets à Hélène ‘’ in
Les amours célébrait sa bien aimée. Quatre siècles plutard, David Diop reprenait le même thème en
écrivant ‘’ Rama Kam ‘’ dans Coups de Pilon pour témoigner de son amour pour sa dulcinée.
Par ailleurs, cette littérature pose certes des problèmes éternels, mais elle ne les résout pas ou ils n’ont
pas de solutions définitives comme dans le domaine scientifiques. Ainsi, les vices comme la corruption,
la trahison, l’hypocrisie fustigés par les écrivains tels Molière, dans Dom Juan ; Maupassant dans Une
vie ; Sembène Ousmane dans Le mandat perdurent et même semblent s’enraciner davantage. C’est
sans doute ce constat qui fait dire à Séry Bailly : « La parole des écrivains est belle mais elle paraît si
impuissante. »
Enfin, la littérature étant une œuvre d’art, elle fuit alors tout utilitarisme. C’est la vision des poètes
parnassiens qui pensent que l’écrivain ne doit pas s’engager dans le processus social et politique.
Théophile Gautier affirme à cet effet : « Tout ce qui est utile est laid. » Dans cette même veine, André
Gide dira : « Dès qu’apparait le souci de signifier quelque chose d’extérieur à l’art, la littérature
commence à reculer, à disparaître. » on peut donc constater que ces arguments fondent et expliquent
en partie le point de vue de Fuentes. Mais conclure définitivement qu’il n’y a jamais de progrès en
littérature et en art, cela paraît trop excessif.
Contrairement à la science et à la technologie qui agissent sur la matière pour la transformer, la
littérature elle, porte sur l’esprit de l’homme pour l’emmener à la réflexion en vue de résoudre les
problèmes de l’humanité. De là vient son importance. Et cette littérature n’est pas statique comme
certaines personnes le pensent.
En effet, du point de vue endogène, la littérature a évolué et évolue. Cette évolution est perceptible
dans les changements au niveau des genres. Par exemple, le héro dans la conception traditionnelle
apparaissait comme un être exceptionnel, un être extraordinaire, un demi-dieu qui accomplit des
exploits fabuleux tels dans les œuvres anciennes. Dans Pantagruel et Gargantua, Rabelais relate les
aventures burlesques de géants. Aujourd’hui ce héro ressemble à l’homme moyen voire médiocre pour
traduire les réalités de la vie. Fama Doumbouya, héro de l’œuvre Les soleils des indépendances est un
héro déchu obligé de mendier pour survivre à l’avènement des indépendances. Ce choix fait par
Kourouma n’est pas gratuit. Il répond au souci de l’auteur de montrer à quel point la société
traditionnelle a perdu pied au contact de la civilisation occidentale.
Outre, l’évolution du héro, les genres littéraires eux-mêmes ont subit des transformations importantes.
Ainsi, le roman qui se confondait autrefois à la narration d’une simple aventure du personnage se
présente plutôt de nos jours comme l’aventure d’une écriture où l’attention est focalisée sur la
manière de dire. C’est l’exemple du nouveau roman dans lequel les personnages s’effacent pour laisser
place à la description, à la narration porteuse de sens comme le montre L’Amant de Marguerite Duras.
Le théâtre a connu aussi des bouleversements significatifs. La règle des trois unités à savoir l’unité de
lieu, d’action, de temps n’est plus capitale chez les dramaturges.
Par ailleurs, on ne peut pas ignorer les différentes écoles qui ont fleuri et qui sont une preuve du
dynamisme de la littérature. On sait qu’au classicisme du XVIIème siècle ont succédé d’autres courants
tels le romantisme, le réalisme, le symbolisme, le surréalisme. Toutes ces écoles participent au progrès
dans la connaissance du monde.
La littérature s’est aussi montrée efficace dans la réalisation du bonheur humain. Si le bonheur désigne
la paix, le bien-être social, elle a une part prépondérante dans son accomplissement. N’est-ce pas grâce
à la littérature que des normes de la société ont été établies ? Dans le domaine socio-politique, Le
contrat social de Jean Jacques Rousseau a joué un rôle primordial dans la prise de la bastille en1789
(révolution française). Rousseau disait notamment : « L’homme est né libre et partout il est dans les
fers. » Il est évident que ces propos ont provoqué le réveil des Français, appelés au renversement de

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
l’ordre ancien. De même L’esprit des lois de Montesquieu a beaucoup inspiré les hommes de droit. La
séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est née des principes de ce livre (…)

En définitive, on peut reconnaître que les sciences et les techniques, vu les résultats prodigieux et les
transformations capitales qu’elles opèrent participent au bonheur et au progrès de l’homme,
améliorant ainsi ses conditions de vie. Cependant affirmer de façon péremptoire que la littérature et
l’art sont statiques et donc sans impact sur le monde, c’est passer sous silence leur rôle capital car ils
agissent positivement, en douceur même si leurs effets ne sont pas aussi spectaculaires que ceux des
sciences. Par ailleurs, certaines découvertes scientifiques supposées révolutionnaires peuvent être un
danger pour l’humanité, et la littérature est justement conçue pour sensibiliser les hommes sur les
risques qu’ils encourent. C’est pourquoi il ne faut pas la négliger et sur ce point on peut partager l’avis
d’Etienne de Senancour qui tient ces propos : « Les livres ne remuent pas le monde mais ils le
conduisent secrètement. Les moyens violents ont des effets sensibles mais peu durables. »

SUJET 6: « Ecrire c’est se livrer, c’est précisément l’écrivain que les lecteurs d’aujourd’hui
recherchent dans son œuvre. » Commentez et discutez cette affirmation.

Toute œuvre de création, qu’elle soit artistique ou littéraire est produite par un auteur qui y laisse ses
empreintes. C’est sans doute la raison pour laquelle François Mauriac pense que ‘’ écrire c’est se livrer,
c’est précisément l’écrivain que les lecteurs d’aujourd’hui recherchent dans son œuvre ‘’. Une telle
vision réduit l’œuvre littéraire à l’expression de l’extériorisation de l’écrivain. Mais peut-on confiner le
rôle de l’écriture à cet unique aspect ? Ecrire serait synonyme de dévoilement de soi. La création
littéraire ne révèle-t-elle pas autre chose que l’écrivain au lecteur ?
En nous appuyant sur des œuvres lues ou étudiées, nous montrerons que si apparemment cette
assertion peut être vérifiée, il n’en demeure pas moins que qu’elle suscite des réserves.

La présence de l’écrivain dans son œuvre paraît évidente. En effet, l’œuvre littéraire se présente
souvent comme l’expression de la vie de son auteur. Ainsi, le lecteur découvre son cadre de vie, son
enfance, ses souvenirs. Tel est le cas des œuvres autobiographiques. Dans Le temps des secrets par
exemple, Marcel Pagnol retrace sa vie heureuse, son enfance mouvementé. Ce même aspect
transparaît dans les romans L’enfant noir du Guinéen Camara Laye et Une si longue lettre de la
sénégalaise Mariama Bâ. Cette dernière expose les souffrances de l’auteur à travers le personnage
principal et, ce, après la mort de son époux
De plus, certains écrivains n’hésitent pas à faire des aveux dans leurs œuvres. Ils se confessent, font
même des confidences aux lecteurs. Les confessions de Jean Jacques Rousseau montrent tous les
aspects de sa vie (bons et mauvais), avec l’intention de faire sa propre apologie. Baudelaire pour sa
part communique, relate son malaise existentiel. L’auteur de Les fleurs du mal extériorise tout le mal
qui l’a rongé durant son existence : son aversion envers le commandant Aupick, second époux de sa
mère, les séquelles laissées par une vie de débauche, l’ennui, la solitude, tout cela, le lecteur le
découvre dans les poèmes comme ‘’ l’ennemi ‘’, ‘’ le guignon ‘’, ‘’ la fontaine de sang ‘’, ‘’ la destruction
‘’ Baudelaire se découvre donc, se confesse comme l’attestent ces vers extraits de ‘’ l’ennemi ‘’.
‘’Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage’’
‘’Traversée ça et là par de brillants soleils’’

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
D’ailleurs n’écrit-il pas ces phrases célèbres : « Dans ce livre atroce, j’ai mis tout mon cœur, toute ma
tendresse, toute ma religion, toute ma haine.» C’est la confession que le poète nous fait de son mal, de
ses défaillances, de sa déchéance. L’écrivain est donc présent dans son œuvre. Cependant, limiter de
façon péremptoire l’œuvre littéraire à l’expression du monde intérieur de ce dernier, c’est réduire le
chant d’investigation de la littérature.

SUJET 7 : Selon Soljenitsyne : « Une littérature qui n’ose communiquer à la société ses propres
souffrances et ses propres aspirations, qui n’est pas capable d’apercevoir à temps les dangers
sociaux et moraux qui la concernent, ne mérite même pas le nom de littérature. » pensez-vous
qu’une œuvres littéraire doit assumer une telle responsabilité dans la société de son temps ?

La littérature est-elle une entreprise gratuite ? Cette question qui revient sans cesse à l’esprit permet
de tracer une ligne de partage entre une littérature en prise directe sur le réel et la société, et une
littérature conçue comme espace préservé et autonome. L’écrivain (et dissident de l’URSS) Soljenitsyne
affirme avec force qu’il n’est pas de littérature digne de ce nom qui n’assume un rôle social et
politique : « Une littérature qui n’ose communiquer à la société ses propres souffrances et ses propres
aspirations, qui n’est pas capable d’apercevoir à temps les dangers sociaux et moraux qui la concernent,
ne mérite même pas le nom de littérature. » Ce propos participe à la fois d’une prise de position claire
quant à la finalité de la littérature et d’un jugement de valeur sans appel. Il disqualifie en effet toute
production littéraire coupée du réel et des maux de la société pour privilégier l’idée de responsabilité
de l’auteur. C’est là assigner à la littérature un devoir de vigilance permanent. Mais est-ce à dire que
les livres dégagés de toutes préoccupations directement politiques n’appartiennent pas à la littérature ?
L’un des rôles assignés à la littérature est celui de vigilance. Au XVIIème et surtout au XVIIIème siècle
émerge déjà une sorte de religion de devoir civil de l’écrivain : être écrivain pour Voltaire, Montesquieu
comme Diderot, c’est être responsable et remplir un devoir de vigilance voire d’ingérence envers la
société. Cette mission est résumée dans la célèbre devise : « éclairer, libérer, défendre » De nombreux
auteurs l’ont respectée chacun à sa manière et en provoquant la prise de conscience de leurs lecteurs.
Par l’exposé des réalités humaines et sociales de son temps, Zola dans Germinal ou l’Assommoir
témoigne des luttes sociales du XIXème siècle et de l’expérience du dénuement de la mine ou du Paris
ouvrier. De même Ferdinand Oyono dans Le vieux nègre et la médaille présente au XXème siècle le
tableau sombre des Africains sous le joug colonial. A travers Méka le personnage principal décoré puis
dépouillé de sa médaille, c’est l’hypocrisie de tout un système qui est ainsi mis à nu.
Mais éclairer son lecteur, c’est également lutter contre son indifférence, provoquer en lui des
sentiments de curiosité, de fraternité ou de solidarité : le premier devoir de l’écrivain consiste donc à
soumettre à son lecteur un monde ignoré, mal compris, des livres qui dérangent et qui font éclater les
préjugés. Kafka disait à ce propos : « On ne devrait lire que des livres qui vous mordent et qui vous
piquent. » La littérature est donc conçue ici comme bouleversement, coup de poing.
L’œuvre littéraire vient ainsi secouer les torpeurs mais aussi épouser les causes de son temps et
donner l’alarme chaque fois que cela est nécessaire: « inquiéter, tel est mon rôle, le public préfère
toujours qu’on le rassure », telle est la conviction de Gide. En effet, la littérature a ce pouvoir de remise
en cause des habitudes de chacun et des pratiques collectives. Elle peut être le garde-fou d’une société
déréglée ou malade en indiquant tous les maux d’une époque et en traduisant les aspirations de tout
citoyen. Elle perçoit ainsi tous les dysfonctionnements et les aberrations d’une communauté. Rousseau
dans son Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes entreprend la critique de la société civile.
Bernard Dadié en fait autant quand il écrit sa pièce théâtrale intitulée Monsieur Tôgôgnini, il y
stigmatise les abus de pouvoir des nouvelles sociétés africaines indépendantes. N’zékou est en effet

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Mine d’Or Mine d’Or Mine d’Or
victime de l’autoritarisme de monsieur Tôgôgnini. Ce dernier ne donnera jamais la somme qui devrait
revenir à N’zékou qui avait vendu ses fûts d’huile au tout puissant dirigeant de la nouvelle patrie..
Aussi, la littérature peut-elle stigmatiser les aliénations produites par une société et mettre à jour ses
plaies. C’est le moyen pour elle de révéler les dangers moraux et sociaux qu’encourt une communauté.
Certains auteurs comme Molière ou Voltaire dénoncent les tares humaines : l’avarice dans Tartuffe, la
cruauté, l’ambition, le formalisme religieux dans Candide. D’autres se font le porte-parole de tous les
parias et de tous les exclus d’une société tel Hugo dans Les misérables. Le personnage de Jean Val Jean
est le prototype de l’homme bafoué par la société du XIXème siècle.
En outre, les préoccupations de l’écrivain sont parfois plus directement politiques ou idéologiques.
Ainsi, Voltaire mène un combat contre la superstition et l’église dans une lutte sans merci pour écraser
‘’ l’infamie ‘’ selon son mot célèbre. Zola intervient dans l’affaire Dreyfus en lançant cette phrase ‘’
J’accuse ’’
Aussi bien cette vigilance s’accompagne souvent d’une incitation à l’action. L’auteur prétend alors
guider ses lecteurs dans une vie meilleure ou sur la voie de la liberté comme l’écrit Jean Paul Sartre
dans Qu’est-ce que la littérature ‘’ La littérature vous jette dans une bataille ; écrire est une façon de
vouloir la liberté, si vous avez commencé, de gré ou de force vous êtes engagés’’. La littérature va
jusqu’à pousser à la révolte, marquant ainsi son pouvoir déstabilisatrice. Baudelaire ou Lautréamont
rejettent Dieu, David Diop à travers son œuvre Coups de pilon assène de véritables coups à l’entreprise
coloniale. Les poèmes ‘’Défi à la force’’, ‘’Les vautours’’, ‘’Ecoutez camarades’’ sont de véritables
incitation à l’action, au refus de se laisser asservir. De tels écrits toujours vigilants et intransigeants,
appartiennent de plein droit à la littérature et l’honorent même selon Soljenitsyne. Mais est-ce à dire
que toute production écrite qui ne soit pas en prise sur le réel et la société n’est pas littérature
désocialisée, asociale ?
Selon Soljenitsyne cette littérature qui n’est pas centrée sur les problèmes de la société mais sur ceux
de l’individu serait irresponsable, aveugle. Pourtant de nombreux auteurs conçoivent cette notion
d’engagement prôné par l’écrivain soviétique comme une régression de la muse.
C’est ainsi que les poètes du parnasse qui recherchent une perfection formelle et cultivent l’art pour
l’art prônent plutôt l’art désintéressé, inutile, autrement dit l’art n’a d’autre but que lui-même. A ce
propos Théophile Gautier déclare : « Il n’ya de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce
qui est utile est laid. » L’art et la littérature en général est envisagée comme une production supérieur
bien loin des réalités contingentes. C’est l’avis de Valéry et de Pasternak qui souligne : « Le poète est
comme un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent et qui n’a le pouvoir de conduire personne. »
Dans cette perspective, il n’y a d’œuvres littéraires que dégagée du réel, en retrait des préoccupations
et des aspirations d’une société.
D’autre part, la littérature du ‘’moi’’ qui privilégie l’analyse du moi et des sentiments marque le même
détachement par rapport aux projets sociaux ou politiques des hommes : la poésie lyrique des
romantiques se coupe du réel et de la société pour s’intéresser à l’individu. ‘’Le lac’’, célèbre poème de
Lamartine ou ‘’Les nuits’’, évocation du désespoir de Musset en témoignent. Baudelaire prévient son
lecteur que Les fleurs du mal, est notamment l’espace du moi et de ses déchirements : « Dans ce livre
atroce j’ai mis tout mon cœur, toute ma tendresse, toute ma religion travestie, toute ma haine. » écria-
t-il.
On peut aussi relever que la littérature est digne de ce nom dès lors qu’au-delà du transitoire et de
l’accidentel, elle accède à l’universel. Claude Roy l’a compris lui qui tient ces propos : «Un des premiers
résultats de la bonne littérature, c’est peut-être de nous aider à guérir de la maladie première qui est
de croire que nous sommes seuls à être comme nous sommes. »

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La littérature a ainsi plusieurs fonctions. Elle est à la fois servante et amie de l’homme. Elle sert le
lecteur sans le dérouter quand elle lui donne à lire des récits d’espionnage et des romans policiers. Elle
le guide et le forme dans la mesure où elle lui permet de s’identifier à un personnage, de partager la
destinée d’un héros. Plutôt que de disqualifier telle ou telle forme de littérature au regard des critères
comme celui de l’utilité sociale retenue par Soljenitsyne, il convient sans doute de considérer la
pluralité des œuvres comme le panorama le plus complet et le plus riche des réalités humaines.

SUJET 8: « La forme et la manière importe peu dans l’acte d’écriture. Au fond, l’essentiel est de
toucher les cordes sensibles du lecteur et le reste n’est que de l’artifice. »
En vous appuyant sur vos lectures, discutez cette idée.

Qu’est-ce qui fonde la valeur d’une œuvre littéraire ? Est-ce le message véhiculé ou la manière de dire
ce message ? Ces interrogations reviennent toujours dans le débat sur la vraie littérature. C’est pour
donner son point de vue sur ces questions qu’un critique a affirmé: « La forme et la manière importe
peu dans l’acte d’écriture. Au fond, l’essentiel est de toucher les cordes sensibles du lecteur et le reste
n’est que de l’artifice. » Ce qui prime ici c’est la capacité de l’écrivain à toucher la sensibilité du lecteur
à travers ce qu’il dit, donc le message. Le style dans ce cas serait superflu, sans importance réelle. Doit-
on cependant occulter la place de la forme dans l’acte de l’écriture au point de la reléguer au second
plan ? Le message suffit-il pour émouvoir le lecteur ou pour évaluer la réussite de l’œuvre littéraire ? La
valeur d’une production littéraire ne réside-t-elle pas dans l’association du fond et de la forme ? Les
réponses à ces interrogations nous permettrons de donner notre opinion dans ce débat

AXE 1 : l’essentiel dans une œuvre, c’est le contenu ; la forme n’a pas d’importance, elle est
secondaire.

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