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Les 3 gammes mineures (naturelle, harmonique, mélodique)


⋮ 08/07/2016

Solfège
103 Commentaires

Gros dossier consacré aux différences entre gammes mineures naturelles, harmoniques et mélodiques. Qu’est-
ce qui les caractérise ? Pourquoi en existe t-il de différentes sortes ? Quand utiliser l’une ou l’autre ? La réponse à
toutes ces questions dans la suite de l’article !

https://www.youtube.com/watch?v=8JYj5elXKVo&ab_channel=ComposerSaMusique.

https://youtu.be/8JYj5elXKVo

En musique les gammes sont à l’origine de tout : elles permettent d’écrire des mélodies, trouver des suites
d’accords (en harmonisant la gamme comme je l’explique au sein de l’article « l’harmonisation des gammes« ), et
générer de magnifiques solos.

Dans la musique actuelle, on retrouve deux grands types de gammes : les gammes majeures et les gammes
mineures. S’il n’y a généralement pas trop de soucis avec les gammes majeures, les choses se compliquent assez
rapidement dès que l’on touche aux gammes mineures. Il existe en effet trois grands types de gammes mineures :
la gamme mineure naturelle, la gamme mineure harmonique, et la gamme mineure mélodique. Et très souvent,
de nombreuses confusions sont faites entre ces différentes gammes (par exemple, ne vous êtes-vous jamais
demandé si vous devez ajouter ou non une altération à la septième note de votre gamme mineure ?).

Je vais donc profiter de cet article pour mettre définitivement les choses au clair. Nous verrons ensemble les
caractéristiques de chacune de ces gammes, leurs structures respectives, ce qui les distinguent, et quand
utiliser l’une ou l’autre au sein de vos compositions.

Prérequis
Pour aborder cet article, vous devrez au préalable maîtriser la notion d’intervalles. Je vous conseille également de
bien connaître le processus de construction des gammes, ça vous aidera grandement à comprendre ce qui va

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suivre. Vous trouverez l’explication de ces différents concepts au sein de mon guide « L’Essentiel du Solfège » en
libre téléchargement sur le site, ou à travers les articles suivants :

I / La gamme majeure
Pour commencer cet article sur les différents types de gammes mineures, nous allons parler de… la gamme
majeure. Non, non ne vous inquiétez pas, je ne suis pas encore tombé sur la tête. 🙂
C’est juste que dans le
système tonal (c’est-à-dire le système actuel d’écriture musical), la gamme majeure constitue la gamme de
référence absolue. Toutes les autres gammes vont en découler. Il était donc normal que je commence par là.

1) La gamme de Do Majeur

Même si vous n’y connaissez absolument rien en musique, il y a au moins une gamme que vous connaissez : celle
de Do Majeur. Non ? Ça ne vous dit rien ? Alors laissez-moi vous la présenter autrement : la gamme de Do Majeur,
c’est la gamme « Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do ». Ah, vous voyez que vous la connaissez. 😉
Sur partition, voilà à
quoi elle ressemble:
.

.
Analysons maintenant cette gamme. Pour y arriver, il va falloir que l’on calcule ses intervalles, c’est à dire la
distance qui se trouve entre ses notes. La gamme de Do Majeur ne contient que des notes « naturelles », c’est-à-dire
des notes ne comprenant pas de dièses ou de bémols. A partir de là, il est alors très facile de calculer ses intervalles
car la théorie classique nous indique que chaque note est séparée d’un ton, à l’exception des notes Mi/Fa et Si/Do
qui elles, sont séparées d’un demi ton (ceci est une convention bête et méchante à apprendre par cœur). Après
une rapide analyse, voici donc ce qu’on obtient :

.
2) Structure de la gamme majeure

La gamme de Do majeur sert de référence à la construction de toutes les autres gammes majeures. Autrement dit,
maintenant que vous savez la construire, vous êtes en mesure de construire n’importe quelle autre gamme
majeure. Pour ce faire, il vous suffira de reproduire la structure du schéma ci-dessus. Faites en sorte qu’il y ait un
demi-ton entre les notes situées aux positions III/IV et VII/I, un ton entre les autres, et le tour sera joué : vous
obtiendrez une gamme majeure.

Structure générale de la gamme majeure :

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II / La gamme mineure naturelle
Passons maintenant au vif du sujet : les gammes mineures. La première que nous allons étudier est la gamme
mineure naturelle.

1) Qu’est-ce que la gamme mineure naturelle ?

Après la gamme majeure, la gamme mineure naturelle est sans aucun doute la plus utilisée de toutes. En gros, dès
qu’il est question d’une gamme mineure au sein d’un morceau de musique actuel, vous pouvez être sûr qu’il s’agit à
99% d’une gamme mineure naturelle. La gamme mineure naturelle est tellement répandue dans la musique
contemporaine, que l’appellation « gamme mineure » lui fait en fait implicitement référence.

2) Construction de la gamme mineure naturelle

Le principe de construction de la gamme mineure naturelle est exactement le même que celui de la gamme majeure.
La seule chose qui va changer, c’est la gamme de référence. Pour construire les gammes majeures, on se basait
sur la gamme de Do Majeur, et pour construire les gammes mineures, on va se baser sur celle de La Mineur.

Voilà à quoi ressemble cette gamme :

Comme précédemment, on va analyser ses intervalles afin de dégager la structure générale des gammes
mineures. Comme d’habitude, les demi-tons sont situés entre les notes Mi/Fa et Si/Do et les autres notes sont
séparées d’un ton.

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.
Ici, les demi-tons sont situés entre les degrés II/III et V/VI. On sait donc que la structure de toutes les gammes
mineures naturelles va ressembler à ça :

.
A chaque fois que vous voudrez construire une gamme mineure, il vous suffira donc de respecter cette structure
pour y arriver. Par exemple, essayons de construire ensemble la gamme de Si mineur. On commence d’abord par
écrire les notes naturelles de la gamme (sans aucune altération) :

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.
Puis, on va calculer les intervalles présents naturellement entre ces notes. Voilà ce qu’il en ressort :

.
Pour respecter la structure de la gamme mineure, il faut que les demi-tons se situent entre les degrés II/III et V/VI. Or,
ici ils se trouvent entre les degrés I/II et IV/V. Pour rectifier le tir, nous allons donc devoir ajouter un dièse au Do. Le
dièse permet en effet d’élever la note. Grâce à ce dernier, l’écart va donc diminuer entre Do / Ré (il n’y aura plus
qu’un demi ton) et dans le même temps, il va augmenter entre Si / Do (on passera d’un demi ton à un ton).
Dans la même veine, on va ajouter un dièse au Fa pour obtenir un écart d’un demi ton entre les degrés V/VI et un ton
entre les degrés IV/V. Grâce à toutes ces modifications, on obtient finalement la structure de la gamme mineure et
donc, par extension, notre gamme de Si mineur.

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.
En répétant ce processus à partir d’autres notes, vous allez pouvoir construire toutes les gammes mineures
naturelles de votre choix. Mais pour vous faciliter la vie, je vous ai répertorié l’ensemble des gammes mineures
existantes au sein de deux tableaux : un tableau comprenant les gammes mineures avec des dièses, et un autre
comprenant les gammes mineures avec des bémols. Car en fonction de votre note de départ, vous serez certaines
fois obligés d’ajouter des dièses pour respecter la structure de la gamme mineure (comme dans l’exemple ci-
dessus), et d’autres fois des bémols. A noter également qu’une gamme mineure naturelle ne peut contenir
simultanément des dièses et des bémols. C’est soit l’un soit l’autre.

Gammes mineures avec des dièses :

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Gammes mineures avec des bémols :

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Grâce à ces petites « antisèches », il vous sera dès lors beaucoup plus facile de construire une gamme
mineure naturelle:

Prenez la gamme que vous souhaitez construire


Notez sur un bout de papier l’ensemble des notes naturelles qui la composent
Ajoutez les notes altérées relatives à cette gamme en vous référant aux tableaux
Récoltez un 20/20 à votre prochain contrôle de théorie musicale
Envoyez-moi un gros chèque pour me remercier 🙂
Démonstration : On cherche à construire la gamme de Fa mineur. On commence d’abord par construire la gamme
« nue » :

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On ajoute ensuite les altérations conformément à ce que le tableau indique : ici on sait que l’on va devoir ajouter 4
bémols : le Si, le Mi, le La, et le Ré.

Et voilà ! C’est aussi simple que ça, on obtient notre gamme de Fa mineur. Si on vérifie les intervalles de la gamme,
on voit que la structure respecte celle des gammes mineures naturelles avec les demi-tons placés entre les degrés
II/III et V/VI.

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3) Relation entre gamme majeure et mineure naturelle

Tout à l’heure, je vous ai dit que la gamme majeure servait de référence pour construire toutes les autres gammes.
🙂
C’est d’ailleurs pour cette raison que vous vous êtes farcis tout une section sur le sujet en début d’article.
Maintenant, vous allez surement me demander : mais à quoi est-ce que ça a bien pu nous servir sachant que cet
article est dédié aux gammes mineures ? Minute, j’y arrive !

En fait, la gamme majeure et la gamme mineure naturelle sont très proches l’une de l’autre. Je dirai même plus :
elles sont « cousines ». Car les gammes mineures naturelles sont en fait directement issues des gammes
majeures. Pour le dire autrement, les gammes mineures naturelles sont des « dérivées » des gammes majeures.

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Dans l’épisode précédent des Feux de
l’Amour : Jack vient de découvrir que Summer était sa fille et les gammes majeures et mineures étaient en fait
cousines. Comment Victor va-t-il réagir à la situation ?

Laissez-moi vous expliquer tout ça: comme nous l’avons vu au sein de la première section, la gamme de Do Majeur
sert de référence à la construction des gammes majeures et la gamme de La Mineur à la construction des gammes
mineures. Mettons maintenant ces deux gammes en perspective :

.
Vous ne trouvez pas qu’il y a comme un petit air de ressemblance ? Et oui : les gammes de Do Majeur et de La
Mineur sont en fait composées des mêmes notes. La seule chose qui change, c’est la note de départ. Pour la
gamme de Do Majeur on commence par le Do, alors que pour la gamme de La Mineur on commence par le La

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(logique). Et si vous regardez de plus près, vous verrez que la gamme de La Mineur n’est en fait que la gamme de
Do Majeur commencée à partir de son degré VI.

.
Et bien entendu, ça marche aussi pour la structure des gammes :
.

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.
Le fait de prendre une gamme et de la commencer par une autre de ces notes, ça a un nom dans le milieu: c’est ce
qu’on appelle un mode. Par exemple si vous faites Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do, Ré, vous construisez un mode de la
gamme de Do majeur. Si vous faites Mi, Fa, Sol, La, Si, Do, Ré, Mi, c’est la même chose.

C’est pour cette raison que l’on dit que la gamme mineure naturelle est un mode de la gamme majeure. On la qualifie
communément de « mode mineur » ou encore de « mode 6 » pour signifier qu’elle est construite à partir du VIème
degré de la gamme majeure. Et pour les puristes, vous pouvez aussi l’appeler mode « éolien », mais ça c’est
vraiment si vous voulez faire le malin dans la cours de récré.😉 Si vous souhaitez en savoir plus sur les modes,
n’hésitez pas à jeter un coup d’œil à mon dossier sur le sujet: « Les modes en musique« .

III / La gamme mineure harmonique


Viens maintenant le deuxième grand type de gammes mineures : les gammes mineures harmoniques.

1) Origine de la gamme mineure harmonique

Je vous vois venir d’ici. Je suis sûr que vous allez me demander : « mais pourquoi vouloir s’acharner à créer un autre
type de gamme mineure alors que la gamme mineure naturelle existe déjà ? » Parce que c’est bien plus fun lorsque
c’est compliqué. La raison est historique. Il faut revenir à l’époque de la Renaissance pour comprendre.

a) Avènement du système tonal

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Au cours du XVIème siècle, les compositeurs délaissent de plus en plus le système musical en vigueur (le système
modal directement issu du Moyen Age) au profit d’expérimentations musicales. Ils testent différentes choses, et
progressivement les règles harmoniques sont réinventées au profit d’un nouveau système musical : le système
tonal (celui que nous utilisons encore aujourd’hui). Pour faire simple, le système tonal est une épuration du
système modal. La musique se recentre sur l’utilisation de deux grands types de gammes: les gammes mineures
et les gammes majeures. Les compositions sont également d’avantage construites autour d’une gamme unique : la
tonalité. (D’où le nom de système tonal).

Ce dernier point constitue l’innovation majeure de ce système. En effet, dans le système modal, il était très courant
d’effectuer des modulations au cours du morceau (c’est-à-dire des changements de gammes), mais dans le
nouveau système tonal, ces modulations se font de plus en plus rares. On reste d’avantage au sein de la même
gamme. Pourquoi ? Parce que la structure des gammes majeures et mineures nouvellement en vigueur sont
pensées de façon à apporter de la diversité au sein même de la gamme. Plus besoin d’explorer de nouvelles
tonalités pour apporter du sang neuf à la compo, c’est possible de le faire en restant au sein de la même gamme. Et
comment ce miracle est-il possible ? Grâce au principe de tensions / résolutions.

b) Le principe de tension / résolution

La structure des gammes majeures et mineures n’ont pas été élaborées au hasard, elles l’ont été de façon à générer
des tensions et des résolutions. Prenons un exemple simple pour illustrer ce principe : la chanson « Au Clair de
Lune ». En chantant Au Clair de la Lune, si vous arrêtez votre mélodie sur le « Lu » du mot « Lune », l’oreille sera en
attente d’autre chose pour avoir une conclusion sonore à la mélodie. C’est ce qu’on appelle la tension. Mais grâce à
la note « ne » du mot « Lune », cette tension se résout et l’oreille est apaisée. C’est la résolution.

Dans une gamme, nous avons vu qu’il existait sept notes différentes dont les positions sont déterminées par les
degrés. Eh bien au sein d’une gamme donnée, certains degrés vont générer de la tension, tandis que d’autres
vont apporter de la résolution. Par exemple, le degré I apporte un sentiment de conclusion à l’oreille, tandis que
le degré V produit une sensation de tension lorsqu’il est joué.

Autrement dit, si vous cherchez à conclure votre mélodie, mieux vaut que vous utilisiez les notes correspondant au
degré I. Pour la gamme de La mineur, vous savez que vous devrez par exemple privilégier la note La. Il en va de
même pour les accords. Pour conclure efficacement votre morceau, l’accord provenant du degré I (donc dans notre
exemple l’accord de La mineur) constitue un excellent choix.

Toute la musique moderne est construite autour de ce principe et c’est justement grâce à cette alternance de
tensions et de résolutions qu’il est possible d’apporter de la diversité au morceau tout en restant au sein de la même

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gamme.

c) Création de la gamme mineure harmonique

C’est bien beau tout ça, mais quelle est le rapport entre toutes ces histoires de système tonal, de tensions /
résolutions, et de gamme mineure harmonique ?

C’est très simple : dans une gamme, le degré VII est connu pour générer de la tension. On l’enchaîne généralement
avec le degré I pour résoudre la tension engendrée. Seulement voilà, les compositeurs de l’époque ont estimé
qu’avec sa structure actuelle, la gamme mineure naturelle ne permettait pas au degré VII d’engendrer
suffisamment de tension. L’utilisation du degré VII n’appelait pas suffisamment l’utilisation d’un degré I. Pour
remédier à ce problème, les compositeurs ont donc décidé de modifier la gamme mineure naturelle de façon à ce
que le degré VII génère plus de tension. Cette manipulation a donné naissance à la gamme mineure harmonique.
(Et si cette gamme est appelée « mineure harmonique », c’est justement parce qu’elle a permis de corriger ce
problème de tension / résolution d’ordre harmonique).

Petite parenthèse pour les plus avancés d’entre vous : la modification du degré VII en sensible a permis de facto la
création d’un accord de septième de dominante. Cet accord remplace l’accord de mineur 7 naturellement présent
au sein de la gamme mineure naturelle. L’accord de septième de dominante étaient particulièrement voulu par les
compositeurs afin d’effectuer de belles cadences parfaites pour conclure leurs phrases musicales. Si vous avez tout
compris à ce passage, bravo vous êtes des chefs de l’harmonie ! Et si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave du tout.
C’est même tout à fait normal. Pour vous consoler, je vous mets quand même une image de chaton jouant avec un
piano :

2) Construction de la gamme mineure harmonique

Dans la gamme mineure naturelle, le degré VII et I sont séparés par un ton. C’est pour cette raison que le degré VII
n’est pas si « instable » que ça. Pour qu’il génère plus de tension, on va faire en sorte qu’il n’y ait plus qu’un demi
ton entre le degré VII et I.

Construire une gamme mineure harmonique est donc très simple : il vous suffit de prendre une gamme mineure
naturelle, rehausser son degré VII pour qu’il n’y ait plus qu’un demi entre les degrés VII et I et voilà ! L’affaire est
dans le sac.

Exemples :

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3) Structure de la gamme mineure harmonique

Comme d’habitude, il suffit de calculer les intervalles de notre gamme de La mineur harmonique pour dégager la
structure générale des gammes mineures harmoniques.

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Structure générale de la gamme mineure harmonique :

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4) Utilisation de la gamme mineure harmonique

Cette gamme est abondamment utilisée en musique classique mais on peut aussi la retrouver dans le métal. Par
contre, elle est très peu utilisée dans d’autres styles de musiques « modernes » (à la place, on retrouve plutôt la
gamme majeure ou la gamme mineure naturelle). Enfin, sa consonance assez exotique fait que vous pouvez la
retrouver dans la musique orientale traditionnelle.

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IV / La gamme mineure mélodique

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Enfin, vient la troisième et dernière sorte de gamme mineure : la gamme mineure mélodique.

1) Origine de la gamme mineure mélodique

La création de la gamme mineure harmonique a certes permis de résoudre le problème de tension du degré VII, mais
il a dans le même temps engendré un écart d’un ton et demi entre les degrés VI et VII. Cet intervalle de seconde
augmentée est à l’origine de la consonance si particulière et si « orientale » de la gamme. Et ça, certains
compositeurs de l’époque ne l’ont pas du tout apprécié. Ils ont en effet estimé que cette gamme n’était pas assez en
accord avec les codes de la musique occidentale.

Ils ont donc cherché à créer une nouvelle gamme conservant la sensible précédemment établie et corrigeant ce
problème de sonorité. C’est alors qu’est née la gamme mineure mélodique, qui comme son nom l’indique, se veut
plus en accord avec les critères mélodiques de l’époque.

2) Construction de la gamme mineure mélodique

Il faut que vous sachiez une chose: il y a une petite subtilité avec la gamme mineure mélodique. Contrairement aux
gammes mineures naturelles et harmoniques, elle change selon la façon dont vous la jouer. Je m’explique:
lorsque vous jouez la gamme de La Mineur naturelle, la gamme est la même que vous la jouiez en montant ou
descendant. Si vous la jouez en montant vous jouerez les notes La, Si, Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La et si vous la jouez en
descendant vous jouez les notes La, Sol, Fa, Mi, Ré, Do, Si, La.

Mais ce n’est pas le cas avec la gamme mineure mélodique. Si vous la jouez en montant ou en descendant, sa
structure sera différente. On va donc faire la distinction entre ce qu’on appelle la gamme mineure mélodique
ascendante et la gamme mineure mélodique descendante.

a) Gamme mineure mélodique ascendante

La gamme mineure mélodique ascendante est construite à partir d’une modification de la gamme mineure
harmonique. Comme nous l’avons vu précédemment, c’est l’intervalle de seconde augmenté entre les degrés VI et
VII qui pose problème. On va donc s’arranger pour qu’il n’y ait plus qu’un ton entre ces deux degrés. Pour y arriver,
on va rehausser le degré VI d’un demi ton chromatique.

Exemples :

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b) Gamme mineure mélodique descendante

La structure de la gamme mineure mélodique descendante est la même que celle de la gamme mineure naturelle.
Pour la construire, il suffira donc de rabaisser ses degrés VI et VII.

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.3) Structure de la gamme mineure mélodique

Comme d’habitude, on déduit la structure générale des gammes mineures mélodiques en analysant les intervalles
de la gamme de La mineur mélodique ascendante et descendante.

.Structure générale de la gamme mineure mélodique ascendante :

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Structure générale de la gamme mineure mélodique descendante :

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Pour les petits curieux et aussi parce que les anecdotes c’est cool, notez que la gamme mineure mélodique
ascendante est très proche de la gamme majeure. Il s’agit en fait d’une gamme majeure avec une tierce mineure
(c’est-à-dire le degré III abaissé d’un demi ton)
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4) Utilisation de la gamme mineure mélodique

La gamme mineure mélodique est la moins utilisée de toutes. On la retrouve surtout dans le classique mais aussi
dans des styles comme le jazz ou la fusion.

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Récapitulatif
1) Tableau bilan

Aller, pour remettre de l’ordre dans vos idées et conclure cet article comme il faut, je vous propose un bon gros
tableau récapitulatif des familles :

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2) Relation entre les différentes gammes

Comme vous le voyez, toutes ces gammes sont différentes, mais en même temps très proches les unes des
autres. On le voit au niveau de leurs constructions: il est très facile de passer de l’une à l’autre. Il suffit par exemple
de rehausser le degré VII d’une gamme mineure naturelle pour obtenir une gamme mineure harmonique. Et on peut
même aller encore plus loin au niveau des relations car à chaque fois, il suffit de modifier une simple note pour
passer d’une gamme à l’autre. Regardez c’est magique :

On part de la gamme mineure naturelle :

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On rehausse le degré VII d’un demi ton pour obtenir la gamme mineure harmonique :

Ensuite on rehausse le degré VI d’un demi ton pour obtenir la gamme mineure mélodique :

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Enfin, il ne nous reste plus qu’à rehausser le degré III pour obtenir la gamme majeure :

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Schéma bilan des relations entre les gammes :

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Conclusion
Cette proximité entre les gammes est logique puisque le système musical tel que nous le connaissons aujourd’hui est
issu d’une lente évolution. Les musiciens d’antan ont en effet modifié les gammes préexistantes pour satisfaire
leurs besoins et pour répondre aux canons de beauté de leur époque.

Aujourd’hui, nous avons la chance d’évoluer dans une époque riche où la musique constitue le fruit de toutes ces
évolutions. Elle est la synthèse de leur volonté et l’héritage de leurs expérimentations. En termes de composition,
c’est une véritable aubaine car il est possible d’utiliser pour ses morceaux n’importe laquelle de ces gammes. Il est
également possible de passer aisément de l’une à l’autre afin d’apporter de la diversité au sein même de son
morceau. Bref, les possibilités sont multiples. A vous d’en profiter. 😉
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