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La Toundra

La Toundra (terme venant du russe : тундра, lui-même emprunté au same2) est l'un des
quatorze grands biomes terrestres. C'est une formation végétale située dans les zones
climatiques froides, polaires ou montagnardes, constituée d'une strate végétale unique
principalement composée de graminées, de carex, de lichens, de mousses et de diverses
variétés d'arbrisseaux. On distingue habituellement la toundra arctique, la toundra
antarctique et la toundra alpine. Les deux premières sont influencées par un climat froid
d'origine polaire tandis que le climat de la toundra alpine est lié à l'altitude.

La majeure partie de la toundra forme un cercle de plus de huit millions de km² autour des
pôles, soit 6 % des terres émergées. Du fait de la répartition des terres émergées sur la
planète, la toundra se concentre essentiellement dans l'hémisphère nord, au nord de la
limite des arbres qui marque sa séparation avec la taïga. La toundra arctique est importante
pour les peuples du Grand Nord qui y conduisent leurs rennes lors de leur migration estivale.
Ces derniers y passent le court été arctique et se nourrissent massivement de lichens avant
de retourner dans la taïga au retour de la période hivernale.

Géographie

Les toundras se trouvent principalement dans l’hémisphère nord, à l'extrême nord de l'Asie,
de l'Europe et de l'Amérique du Nord, dans les hautes montagnes des latitudes moyennes et
dans l'extrême sud de l'Océanie3,4 et de l'Amérique du Sud.

Situation géographique de la toundra (non compris les étages d'altitude).

On trouve la toundra :
En périphérie de l’Antarctique

Dans les îles subantarctiques

Au nord du Canada et de l’Alaska

Dans la quasi-intégralité de la Norvège

À l’extrême nord de la Finlande et de la Suède

Sur toute la périphérie du Groenland

Au nord de la Russie.

Climat

Les conditions climatiques rudes sont souvent marquées par un long hiver de gel, et une
courte période végétative pendant laquelle la température moyenne ne dépasse pas 10 °C.
La classification de Köppen définit le climat de toundra (ET) à l'aide des deux critères
suivants :

La saison d'été est très peu marquée

La température moyenne du mois le plus chaud est comprise entre 0 °C et 10 °C

Les précipitations, variables, ne dépassent pas en général 727 mm par année, ce qui donne
un climat plutôt sec. L'eau tombe essentiellement sous forme de neige. Enfin, le vent y est le
plus souvent violent et se nomme blizzard.

Relevés météo à Port aux Français

Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov.
déc. année

Température minimale moyenne (°C) 4,4 4,7 4,1 3,2 1,5 0,4 −0,3
−0,4 −0,2 0,7 2 3,4 1,9

Température moyenne (°C) 7,8 8,2 7,3 6,1 4,2 2,8 2,2 2,1
2,5 3,9 5,3 6,8 4,9

Température maximale moyenne (°C) 11,1 11,5 10,5 9 6,7 5,2 4,7
4,6 5,3 7 8,6 10,1 7,8
Record de froid (°C) −1,5 −1 −0,9 −2,7 −5,9 −8,3 −8 −9,5 −7,7
−5 −3,7 −1,2 −9,5

Record de chaleur (°C) 22,3 22,3 20,6 23 16,8 14,5 13,4 14,4 15,8
19,1 21,3 21,6 23

Précipitations (mm) 72,2 49,5 57,5 59,6 59,9 75,9 62,9 63,4 62,3
59,3 51,9 55,1 727

Source : MeteoStats pour Port-aux-Français (district de l'archipel des Kerguelen, Terres


australes et antarctiques françaises)5

C'est dans la zone de la toundra que l'on rencontre les pergélisols, des sols qui ne dégèlent
qu'en surface. Ils sont jeunes et minces car peu de matières organiques s'y sont déposées. Ils
dégèlent en partie durant l'été. On parle de mollisol.

En progressant vers l'Équateur, la toundra cède la place à la taïga.

Flore

Toundra rase en Alaska, dans le parc d'État Denali.

La flore de la toundra constitue du sud au nord, des landes à arbustes de la famille des
salicacées avec de nombreuses espèces de saules herbacés nains, des landes où se trouvent
encore quelques arbres comme les bouleaux, puis des pelouses à cypéracées et joncacées,
enfin des zones où la végétation n'est plus représentée que par des mousses et des lichens
(certains consommés par les rennes). Toutes ces plantes ont une croissance ralentie en
raison des conditions climatiques extrêmes.

Lichens et mousses

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Les Cladonia sont abondants et recouvrent les sols en particulier le lichen des caribous,
Cladonia rangiferina6. Les lichens et mousses sont une source de nourriture pour les
herbivores de la toundra.

Fougères

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Joncs
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La linaigrette dense, du genre Eriophorum.

Poacées (Graminées)

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Fleurs

La toundra compte environ 200 espèces de fleurs7. Les stratégies pour résister au froid sont
de plusieurs types : les plantes forment des tapis bas, elles développent des enveloppes
laineuses autour des graines et leurs tiges sont pour la plupart velues. Certaines sont
emblématiques.

L'épilobe à feuilles larges (Epilobium latifolium) possède des fleurs remarquables rose
violacé à quatre pétales et quatre sépales étroits.

Le lupin arctique (Lupinus articus), le lupin soyeux (Lupinus sericeus) le lupin d'Alaska ou
lupin d'Écosse (Lupinus nootkatensis), le céraiste vulgaire (Cerastium fontanum Baumg), le
thé du Labrador ou qisiqtuti (Ledum decumbens) fleurissent également.

L'oxytrope de Maydell (Oxytropis maydelliana) présente des fleurs jaunes en grappes, la


pyrole à grandes fleurs (Pyrola grandiflora) des petites fleurs blanches elles aussi en grappes.

Plusieurs pavots, le pavot arctique ou pavot safrané (Papaver radicatum), ainsi que Papaver
hultenii, Papaver keelei et Papaver cornwallisensis se développent sur la toundra7. Le
saxifrage à feuilles opposées Saxifraga oppositifolia aux fleurs roses est très résistant et
répandu6. Le séneçon orangé Senecio fuscatus, le myosotis alpin, la saxifrage à flagelles et
une pédiculaire Pedicularis capitata, une minuscule primevère Primula cuneifolia fleurissent
aussi sur la toundra.

L'œillet marin ou gazon d’Olympe Armeria maritima apparait dès la fonte des neiges7.

La renoncule septentrionale a la caractéristique d'accumuler des éléments nutritifs durant


plusieurs années avant de fleurir.

En Suède dans les îles Öland et Gotland poussent plus de 35 variétés d'orchidées8. En
Islande fleurissent entre autres la centaurée des montagnes (Centaurea montana), l'orpin
rose (Rhodiola rosea), la gentiane des neiges (Gentiana nivalis), le lychnis des Alpes (Lychnis
alpina) et une plante carnivore la grassette commune (Pinguicula vulgaris)9.

Baies

Les Canneberges, arbrisseaux à feuilles persistantes et rameaux minces et rampants ne


dépassent pas 30 cm de haut7.

D'autres baies sont présentes dont la ronce petit-mûrier Rubus chamaemorus.

Biomasse

Le sol de la toundra est pauvre et mince.

La biomasse de cet environnement est très faible à cause de la vitesse de croissance lente
des végétaux. Elle représente environ 5 tonnes par hectare et se situe dans le système
racinaire.

Faune

Article détaillé : Faune de l'Arctique.

La faune est très bien adaptée aux conditions de vie. Elle porte le plus souvent une fourrure
ou un plumage épais et blanc en hiver ainsi qu'une grosse couche de graisse pour se
protéger du froid, du vent et de la glace.

Le harfang des neiges et le tétras sont des oiseaux sédentaires qui réussissent à résister aux
conditions climatiques.

Des hardes de grands ruminants exploitent aussi la toundra et migrent en fonction des
ressources alimentaires. On peut citer les caribous en Amérique du Nord, les rennes en
Eurasie, les bœufs musqués. Plusieurs milliers de rennes ont été introduits dans l'archipel
sub-antarctique français des îles Kerguelen où ils vivent désormais à l'état sauvage. Les plus
grandes hardes de caribous sauvages se trouvent en Alaska et dans le nord du Québec et du
Labrador.

Les carnivores sont représentés par les ours blancs, les loups ou les renards polaires. Une
partie de leur alimentation est constituée par des petits rongeurs appelés lemmings.
Le court été boréal est aussi l'occasion du développement d'insectes comme les moustiques
et les papillons.

Équivalences biogéographiques

L'étage alpin des montagnes peut présenter des conditions climatiques semblables, ayant
permis à des espèces arctiques, végétales et animales, de se maintenir après la dernière
glaciation, par exemple le Moiré cendré, papillon européen arctique et alpin10.

Effets du réchauffement climatique sur la toundra

L'écosystème de la toundra est fortement marqué par le froid hivernal, la persistance d'un
pergélisol estival et une saisonnalité marquée (soleil de minuit en été, qui allonge la durée
de photosynthèse11), peut être directement affecté par le réchauffement (changement
d'espèces de des rythmes biologiques)12,13, mais aussi par la fonte du pergélisol qui stimule
la pousse des racines tout en libérant de l'eau, du CO2, du méthane, du mercure, dans un
contexte acide et acidifiant, lequel exacerbe la circulation des éléments traces métalliques
écotoxique et leur biodisponibilité.

On sait depuis les années 1980 que la toundra était naturellement un puits de carbone
important, mais qu'elle perd cette capacité en se réchauffant : à Barrow (Alaska), des blocs
intacts de la toundra arctique côtière humide ont été utilisés comme microcosmes. En
conditions contrôlées (permettant de simuler les températures induites par le
réchauffement climatique), on y a mesuré les flux de CO2 entre la tourbe, la végétation et
l'atmosphère. L'étude a montré que l'absorption nette de CO2 par le sol de la toundra était
presque deux fois plus élevée aux températures estivales actuelles (4 °C) qu'à 8 °C. En outre
une diminution de la nappe phréatique de seulement -5 cm dans le sol a eu un effet très
nette diminution du stockage net de carbone dans cet écosystèmes14.

Une étude (2016) a conclu que la toundra et la taïga sont les écosystèmes qui risquent de
perdre le plus de carbone du sol d'ici 2100, au risque de basculer d'une situation globale de
puits de carbone vers une situation d'émetteur, qui pourrait alors encore exacerber le
réchauffement climatique
Taïga
La taïga, du russe тайга venant de l'altaï tayγa4, aussi appelée forêt boréale ou
encore forêt hudsonienne, est l'un des principaux biomes terrestres. Fortement liée
au climat subarctique, elle consiste en une formation végétale de type forestière
parcourue par un vaste réseau lacustre résultant de l'érosion fluvioglaciaire. Sa
végétation a la particularité d'être la plus vaste continuité boisée de la planète et
occupe à elle seule 10 % des terres émergées. Elle couvre la majorité des territoires
intérieurs de l'Alaska (États-Unis), du Canada, de la Scandinavie (Norvège, Suède), de
la Finlande, du Nord de l'Écosse (Highlands), de la Russie, de l'Islande, de Saint-
Pierre-et-Miquelon, du nord-ouest de la Chine et du nord de l'île de Hokkaidō
(Japon). Elle abrite une avifaune fortement diversifiée5 et sert de refuge à de
nombreuses espèces animales par ailleurs menacées telles le loup, l'ours brun, le
grizzli, l'ours kodiak, le lynx, le renard polaire, le castor, le glouton (ou carcajou), le
bison des bois, le renne (ou caribou) ou encore l'élan (ou orignal).

Sur le plan culturel, pour les Européens, la taïga renvoie à l'imaginaire collectif du «
Grand Nord sauvage », des chiens de traîneau, de l'univers de Jack London, de James
Oliver Curwood et des pionniers européens d'Amérique du Nord : trappeurs,
voyageurs, coureurs des bois et chercheurs d'or. La traite des fourrures en
provenance de la taïga a longtemps fait la fortune des colons français et britanniques
et fut l'occasion des premières relations commerciales avec les autochtones des
Premières Nations. Pour les Québécois d'aujourd'hui, la forêt boréale est d'abord et
avant tout un lieu concret qui borde bien des routes et des chalets et qui abrite
presque toute la production d'électricité québécoise, mais en même temps, la
grande majorité des habitants vivent dans des zones à forêt mixte un peu plus au sud
; l'imaginaire collectif y connaît des récits d'habitants tels Maria Chapdelaine et Les
Filles de Caleb[Lesquels ?]6 bien plus que des récits d'explorateurs traduits de
l'américain.

Aujourd'hui les principales ressources qu'elle offre sont l'exploitation minière,


pétrolière, gazière, hydroélectrique ainsi que le commerce du bois.

Étymologie
Le nom « taïga » est la transposition d'un mot russe qui s'écrit en cyrillique тайга, lui-
même issu de tayγa, qui en altaï, langue turque parlée dans la République de l'Altaï,
désigne une montagne forestière4. Le mot correspond au turc daǧ, qui signifie
montagne4.

La taïga est également désignée sous le nom de forêt boréale, du latin borealis,
dérivant lui-même du nom du titan grec Βορέας (Borée) personnifiant le vent venu
du Nord. La partie canadienne de la taïga est ainsi couramment désignée sous le
nom de forêt boréale canadienne. La dénomination landes est parfois utilisée en
référence à une forêt claire de conifères krummholz parsemant une végétation de
bruyère. C'est le cas pour les landes océaniques du Sud d'Avalon et de Burin, où des

sapins baumiers krummholz prédomine .


Étymologie
Le nom « taïga » est la transposition d'un mot russe qui s'écrit en cyrillique тайга, lui-
même issu de tayγa, qui en altaï, langue turque parlée dans la République de l'Altaï,
désigne une montagne forestière4. Le mot correspond au turc daǧ, qui signifie
montagne4.

La taïga est également désignée sous le nom de forêt boréale, du latin borealis,
dérivant lui-même du nom du titan grec Βορέας (Borée) personnifiant le vent venu
du Nord. La partie canadienne de la taïga est ainsi couramment désignée sous le
nom de forêt boréale canadienne. La dénomination landes est parfois utilisée en
référence à une forêt claire de conifères krummholz parsemant une végétation de
bruyère. C'est le cas pour les landes océaniques du Sud d'Avalon et de Burin, où des
sapins baumiers krummholz prédominent.
Géographie
Situation

Aurore boréale dans la taïga finlandaise


La taïga dessine en fait une large bande au sud de la toundra des régions arctiques.
Elle apparaît dans l’hémisphère nord comme un vaste anneau circumpolaire,
presque continu sur 12 000 km dont environ 7 000 km en Eurasie et 5 000 km en
Amérique du Nord. La taïga est simplement interrompue par le détroit de Béring et
par l’océan Atlantique. Elle s'étend sur 15 100 000 km2, ce qui correspond à 10,3 %
des terres émergées. Cette zone couvre donc la majorité des terres intérieures
nordiques du Canada, de l'Alaska, de la Fennoscandie et du nord de la Russie. Elle est
délimitée au nord par la toundra, et au sud par la zone sub-taïga dans laquelle les
conifères deviennent minoritaires mais continuent à dominer la strate supérieure de
la végétation. Selon le climat, la taïga s'étend de part et d'autre du cercle polaire
arctique du 45e parallèle nord pour la part la plus méridionale au 70e parallèle nord
pour la part la plus septentrionale.

La haute latitude induit une très forte variation saisonnière entre l'hiver et l'été. Plus
on s'avance vers le nord et plus la durée d'ensoleillement est réduite durant la
période hivernale, puis une fois traversé le cercle polaire arctique (66° 33' 44" 7), le
soleil ne se lève pas durant plusieurs jours de l'hiver. L'été, il ne se couche pas dans
les mêmes proportions, ce phénomène s'appelle jour polaire ou soleil de minuit. Aux
latitudes plus basses, sous le cercle polaire, la « nuit » prend la forme d'un long
crépuscule qui se confond avec l'aube, c'est le phénomène de nuit blanche.

La taïga couvre la « zone aurorale » située entre 65 et 75° de latitude, où se


produisent les aurores polaires, caractérisées par l’apparition de voiles extrêmement
colorés dans le ciel nocturne.

Écorégions

Végétation des berges du fleuve Yukon, près de Whitehorse (Forêts sèches de


l'intérieur du Yukon, Néarctique)

La rivière Tchaïa en Sibérie orientale (Taïga de Sibérie orientale, Paléarctique)


Les écorégions terrestres du WWF permettent de dresser une cartographie globale
de la biodiversité terrestre, reflétant au mieux la répartition de la faune et de la
flore. Un découpage biogéographique en écorégions (14 biomes et les zones
terrestres abiotiques) a été formalisé en 2001 par le Fonds mondial pour la nature
(World Wide Fund for Nature, WWF) de manière à servir d'outil pour les
programmes de conservation de la nature8. Les écorégions sont définies comme des
« unités relativement importantes de terres contenant un assemblage distinct de
communautés et d'espèces naturelles, avec des limites qui se rapprochent de
l'étendue originelle des communautés naturelles avant les grands changements
d'utilisation du sol [par l'humain] ». Les écorégions de la taïga se répartissent dans
deux écozones : le Néarctique en Amérique du Nord et le Paléarctique en Europe et
en Sibérie.

Dans l'écozone Néarctique, la taïga couvrent essentiellement le Canada et l'Alaska,


sa subdivision en écorégions se fait de la manière suivante :

forêts canadiennes médiocontinentales (369 628 km2, Drapeau du Canada Canada) ;


forêts de l'Est du Canada (488 587 km2, Drapeau du Canada Canada) ;
forêts des hauts plateaux de Terre-Neuve (16 391 km2, Drapeau du Canada
Canada) ;
forêts des Muskwa et du Lac des Esclaves (263 806 km2, Drapeau du Canada Canada)
;
forêts du Bouclier canadien central (463 345 km2, Drapeau du Canada Canada) ;
forêts du Bouclier canadien occidental (548 394 km2, Drapeau du Canada Canada) ;
forêts du Nord de la Cordillère (264 234 km2, Drapeau du Canada Canada) ;
forêts sèches de l'intérieur du Yukon (62 742 km2, Drapeau du Canada Canada) ;
landes océaniques du Sud d'Avalon et de Burin (2 035 km2, Drapeau du Canada
Canada) ;
taïga des basses-terres de l'intérieur de l'Alaska et du Yukon (446 261 km2, Drapeau
des États-Unis États-Unis, Drapeau du Canada Canada) ;
taïga des Territoires du Nord-Ouest (348 147 km2, Drapeau du Canada Canada) ;
taïga du Bouclier canadien oriental (757 250 km2, Drapeau du Canada Canada) ;
taïga du Bouclier canadien septentrional (617 319 km2, Drapeau du Canada
Canada) ;
taïga du Sud de la Baie d'Hudson (375 339 km2, Drapeau du Canada Canada).
Dans l'écozone Paléarctique, la taïga couvrent la majeure partie de la Norvège, de la
Suède, de la Finlande, de la Russie du Nord et de la Sibérie. Elle est répartie à travers
les écorégions suivantes :

taïga de Sibérie occidentale (1 680 245 km2, Drapeau de la Russie Russie) ;


taïga de Sibérie orientale (3 922 555 km2, Drapeau de la Russie Russie) ;
taïga scandinave et russe (2 156 900 km2, Drapeau de la Norvège Norvège, Drapeau
de la Suède Suède, Drapeau de la Finlande Finlande, Drapeau de la Russie Russie) ;
toundra d'altitude et taïga de l'Oural (175 548 km2, Drapeau de la Russie Russie) ;
taïga des highlands écossais.
Climat
Les écosystèmes de la taïga connaissent des températures annuelles moyennes se
situant généralement sous 0 °C. Les températures moyennes d’été se situent entre
10 et 15 °C, mais les moyennes minimales d'hiver peuvent descendre au-dessous de
−30 °C. La taïga est soumise à une échelle climatique allant du climat subarctique à
un climat continental humide. Ce dernier cas concerne la partie de la taïga située à la
plus basse latitude. Selon la classification de Koppen, le climat continental humide
peut se décomposer en deux catégories. Il s'agit des catégories Dfa et Dfb, la taïga ne
se développe que dans la catégorie Dfb. On retrouve ce climat dans le sud de sa
partie canadienne et européenne. Plus au nord, le climat subarctique est un climat
intermédiaire entre le climat tempéré et le climat polaire. Ce climat correspond à la
catégorie Dfc de la classification de Koppen. On retrouve ce climat dans le nord de la
partie canadienne et européenne de la taïga ainsi que dans sa partie sibérienne et
Alaskane.

Exemple de données météorologiques portant sur la période 1971-2000 pour la ville


Yellowknife située dans les Territoires du Nord-Ouest, au Canada
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov.
déc. année
Température moyenne (°C) −26,8 −23,4 −17,3 −5,3 5,6 13,5 16,8 14,2
7,1 −1,7 −13,8 −27,3 −4,6
Ensoleillement (h) 45,3 104,1 189,2 270,6 338,1 380,1 370,2 283,7
155,5 61,8 42 24,2 2 264,8
Précipitations (mm) 14,1 12,9 13,4 10,8 19,1 26,9 35 40,9 32,9
35 23,5 16,3 280,7
dont pluie (mm) 0 0 0,2 2,4 14,5 26,9 35 40,9 29,5
14,7 0,2 0,2 164,5
dont neige (cm) 18,8 17,8 17,3 10,2 4,4 0 0 0,1 3,1
23 34,2 23 151,8
Source : Environnement Canada9

Sol

Arbres couchés par l'eau et érosion naturelle des berges, phénomène naturel et
normal après chaque dégel ici au nord de Khabarovsk.
Le sol de la taïga est naturellement très acide, en raison du climat et de la
végétation, il est dénommé podzol ou podzosol. Il est pour cette raison
particulièrement sensible et vulnérable aux phénomènes dits de « pluies acides ».
Les métaux lourds y sont aussi — en raison de l'acidité — plus mobiles et plus
bioassimilables. En forêt boréale les racines et leurs champignons symbiotes
déterminent la quantité de carbone séquestrée par les sols de la taïga10. Sous ce
climat froid, les matières organiques (feuilles, bois) issus des végétaux et les
cadavres et excréments animaux se décomposent lentement en dégageant des
acides organiques. Ces acides réagissent avec les quelques bases restant dans le sol
(calcaire ou autre) et les entraînent vers les nappes et rivières par le phénomène du
lessivage. Résultat, les sols sont à la fois pauvres en éléments minéraux utiles aux
arbres et très acides.

Localement, les tourbières, tant qu'elles ne se minéralisent pas (à la suite d'un


drainage et d'une sécheresse par exemple), sont cependant très stables et
constituent en été de bonnes réserves d'eau et d'importants stocks et puits de
carbone planétaires. Asséchées, elles peuvent brûler et constituer des foyers
durables d'incendies de forêts. Ce sol acide se retrouve également dans les régions
tempérées à conifères, cette pédogenèse en partie due aux persistants (notamment
les grands conifères tels les épicéas et pins).

Le sol de la taïga subit aussi directement l'effet des fortes variations saisonnières à
travers le cycle gel-dégel. En bordure de cours d'eau, les sols des berges sont
fréquemment emportés par les crues dues au dégel et sont sources de matériaux qui
forment les méandres. Au moment du dégel de certains quasi-pergélisols, des
phénomènes de cryoturbation peuvent conférer au sol une structure particulière
(répétition parfois géométriques de cellules, poches et parfois puits de
cryoturbation).
Biodiversité
Végétation

Taïga en Alaska.
Les arbres les plus répandus dans la taïga sont des conifères adaptés au froid,
comme les mélèzes, les épicéas, les pins et les sapins. Leur forme conique fait glisser
la neige et leurs aiguilles sont couvertes d'un enduit cireux qui les protège du gel.
Leur couleur vert foncé absorbe les faibles rayonnements du soleil et favorise la
photosynthèse[réf. nécessaire].

On trouve également des feuillus, notamment les bouleaux, les saules, les peupliers
et les sorbiers. On les trouve notamment en bordure de cours d'eau et dans les
chablis, perturbations qui constituent l'un des stades du cycle sylvogénétique de la
taïga11, qui entretient sa microtopographie11 (l'épinette se régénère mieux sur les
bosses laissées par les chablis (ou sur du bois-mort) que sur des surfaces non
perturbées11).

Faune
C'est la zone la plus au Nord dans laquelle les espèces qui ont besoin de quelques
arbres peuvent survivre. Un nombre considérable d'oiseaux tels que la grive de
Sibérie (ou grive obscure), le bruant à gorge blanche et la paruline à gorge noire
migrent vers cet habitat pour tirer profit des longues journées d'été et de la
nourriture abondante en insectes durant cette saison.

Quelques oiseaux carnivores et certains grands oiseaux omnivores peuvent y trouver


des proies vivantes ou des carcasses qui sont également présentes dans cette zone
pendant l'hiver. Parmi ceux-ci, le bec croisé, l'aigle doré et le busard.

Relativement peu de mammifères peuvent faire face aux durs hivers. Parmi ceux qui
le peuvent, on trouve l'élan, le lynx, le tigre de Sibérie, la panthère de l'Amour, le
loup, le castor, le lièvre des neiges, le lemming, le campagnol des rochers, le caribou,
plusieurs espèces d'ursidés (dont l'ours brun) et plusieurs membres de la famille des
mustélidés tels que le glouton (aussi appelé carcajou), la belette pygmée et la martre
des pins.
Écologie
La taïga russe a perdu en moyenne 1,4 million d’hectares de paysages forestiers
intacts (IFL) par an en moyenne entre 2000 et 201312.

La forêt boréale absorbe plus de dioxyde de carbone que la forêt tropicale, selon une
équipe de chercheurs du CEA et de l'Inrae13. Entre 2010 et 2019, les arbres des
forêts boréales mondiales auraient capturé 500 millions de tonnes chaque année.
Les forêts boréales jeunes (moins de 50 ans) et d'âge moyen (50-140 ans) sont
particulièrement efficaces dans leur capture du carbone en raison de leur
propension à se développer.

Les feux de forêts boréales


Article détaillé : Incendies et cycle du carbone dans les forêts boréales.
La forêt boréale est un biome particulier, en ce sens que cet écosystème est régulé
particulièrement par de grandes perturbations majeures, à l’inverse des autres
couverts forestiers (hormis en lisière de désert). Les populations végétales y sont
contrôlées par les successions d’attaques d’insectes ravageurs, d’épisodes
anecdotiques et surtout, par les feux de forêts. Ces larges incendies peuvent ravager
de très larges superficies, et ce à des vitesses difficiles à concevoir, pouvant aller
jusqu’à une vingtaine de kilomètres par heure dans des conditions optimales.
Également, la quantité d’énergie relâchée est gigantesque, pouvant atteindre 500
000 kJ/m2 dans un laps de temps très court14. Ces chiffres montrent l’un des effets
cruciaux de ces feux : ils consomment la litière et l’humus accumulé sous le couvert
forestier et les feux de plus en plus intenses brûlent le carbone du sol plus en
profondeur15. Or, dans les régions nordiques, la décomposition de la nécromasse
végétale est ralentie par les basses températures et le milieu acide formé par les
communautés de résineux. Avec l’aide du feu, cette matière organique est
minéralisée et en partie réutilisée par les plantes qui repoussent. Ce recyclage est
important, entre autres pour le cycle de l’azote, dont d’énormes quantités peuvent
se retrouver emmagasinées dans l’humus. En étant relâché, il permet en même
temps d’abaisser l’acidité du sol et de favoriser sa nitrification16. Dans le passé, les
feux ravageaient le milieu boréal selon certains cycles (un incendie environ tous les
200 ans en moyenne estime-t-on), mais le dérèglement climatique anthropique
semble avoir déjà augmenté la taille, la fréquence et l'intensité des incendies en
zone boréale. Les jeunes forêts boréales qui ont poussé sur des incendies antérieurs
récents peuvent alors en brûlant trop tôt « devenir une source nette de carbone
dans l’atmosphère après des incendies consécutifs et faire basculer le bilan
carbonique boréal d’un puits à une source », avec un risque de boucle de rétroaction
catastrophique17. En 2013, le régime de ces incendies dépassait ce qu'il était depuis
10 000 ans (fin de la dernière glaciation)18.

Un autre aspect écologique des feux, crucial pour le milieu, est démontré par le
phénomène de sérotinie. Cette stratégie a été observée chez des gymnospermes
comme le pin gris et le pin tordu par exemple. Elle consiste à former un cône
stockant les graines de l’individu, très résistant aux prédateurs et aux conditions
externes. Le cône est protégé par une couche de résine qui fond au contact de la
chaleur du feu. Tant que cet élément déclencheur n’est pas présent, les cônes
s’accumulent au sol, formant une banque de graines que les arbres pourront utiliser.
Les graines, lors des incendies, sont alors relâchées dans le nouveau milieu vierge de
végétation19,20. Cette stratégie présente un net avantage pour qui la pratique,
puisqu’elle permet d’assurer à sa descendance une chance de croître dans un milieu
favorable, riche en nutriments, et à la fois libre de compétition. En effet, le feu ne
fait pas d’exception, et les compétiteurs potentiels disparaissent après son passage.

La présence de feux dans une communauté végétale semble aussi définir sa


composition : les incendies forestiers pourraient ne pas toujours « perturber »
l’écosystème, mais viennent stabiliser la présence d’espèces adaptées sur certains
sites. Ainsi, dans les milieux brûlant fréquemment, le pin gris est une espèce
dominante de l’habitat, mais si le cycle de feu est trop long, il peut se retrouver
évincé du milieu par des compétiteurs. Tandis que dans les endroits humides, peu
susceptibles aux flammes, l’on retrouve surtout de l’épinette noire21.

Une fréquence accrue des feux menace toutefois les espèces qui y sont un peu plus
vulnérables22 et leur intensité accrue menace le puits de carbone forestier23 et est
source de gaz à effet de serre24. Depuis 2010 au moins, des chercheurs craignent
que le puis de carbone de la taïga soit en train de se réduire, à cause de feux
anormalement fréquents25, amples et puissants26

Peuples autochtones
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2023).

Traite d'un renne dans la taïga


La taïga est une zone à faible densité de population. La rigueur du climat rend très
difficile le développement d'une activité agricole ce qui a longtemps maintenu les
peuples autochtones dans une situation de chasseurs-cueilleurs ou de pastoralisme
nomade[Passage problématique]. Ainsi la chasse, la pêche et la cueillette furent le
mode de subsistance exclusif des Amérindiens vivant dans la taïga nord-américaine
tandis que les populations sibériennes et européennes se sont davantage
spécialisées dans l'élevage de rennes. Presque toutes les parties de l'animal sont
utilisées par les autochtones. Le renne passe la période froide dans la taïga mais a
besoin de migrer vers la toundra durant la courte période estivale ; il y trouve de la
nourriture en abondance, ce qui permet la croissance des jeunes de l'année et
l'accumulation de réserves pour l'hiver. Ce mode de vie impose l'élaboration d'un
habitat mobile, facilement transportable, le plus souvent constitué de tentes.

Bien que les autochtones européens furent christianisés très tôt, l'ensemble des
peuples de la taïga pratiquaient à l'origine le chamanisme27.

Autochtones européens
Les autochtones habitent la taïga scandinave et russe. Cette écorégion terrestre est
la plus vaste du continent européen couvrant 2 156 900 km2. Les Samis vivent dans
la partie occidentale tandis que les Komis vivent dans la partie orientale. Ces deux
peuples parlent des langues apparentées faisant partie de la famille des langues
finno-ougriennes.

Les Samis sont également appelés « Lapons » et habitent une zone qui couvre le
nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande ainsi que la péninsule de Kola en
Russie. Leur nom, Sami dans leur propre langue, est également parfois traduit par les
termes « Sames », « Samés », « Sâmes » ou « Saami ». Ils parlent différentes langues
sames et occupent l'ensemble de la Laponie qu'ils désignent sous le nom de Sápmi.
Leur mode de vie est traditionnellement basé sur la pêche et l'élevage de rennes. Ils
tirent du renne son lait, sa viande, sa fourrure, ses bois et sa peau. On distingue deux
types d'habitats samis : la goahti et la lavvu. La goahti désigne généralement une
hutte munie d'une porte et dont la structure est en bois courbé, recouverte de terre
et de végétaux. Elle est utilisée comme habitation d'hiver. À l'inverse la lavvu est une
tente utilisée comme habitation d'été et pendant les déplacements. Cette dernière
était jadis faite de longue branches recouvertes de peaux de renne liées par des
tendons de ce même cervidé. Le joik, chant a cappella, fait partie des modes
d'expression traditionnelle du peuple saami. Les Samis se convertirent au

christianisme à partir du xiie siècle


Une forêt tempérée
Une forêt tempérée est une forêt située dans les zones au climat tempéré doux,
dans l'hémisphère nord le plus souvent (car il y a plus de surfaces émergées et
enforestées dans cette région du monde) (Amérique du Nord, Europe, Chine et
Japon) ou dans l'hémisphère sud.

Les véritables forêts tempérées sont situées dans les zones en vert, mais dans les
zones plus chaudes, en altitude, des écosystèmes plus frais, de type "tempérés"
existent aussi.
Elles contiennent des feuillus et quelques conifères.

Forêts tempérées humides dans le monde (en vert). Rares en zone tempérée,
souvent près de la mer ou sur des flancs montagneux recevant de l'air humide, elles
sont généralement d'une exceptionnelle biodiversité et productivité.
Les forêts tempérées se désignent principalement en deux biomes distincts, liés au
climat, mais aussi aux sols1 :

les forêts tempérées sempervirentes, dont forêts de conifères tempérées, dans les
zones aux étés chauds et hivers frais ;
et les forêts tempérées d'arbres à feuilles caduques, dans les zones où les
précipitations sont relativement régulières durant l'année.
Forêt tempérée décidue
Ces forêts abritent des espèces adaptées aux climats tempérés ; Le climat tempéré
est encore adouci en bordure de mer, et en forêt par effet-tampon induit par :

l'inertie qu'apportent les massifs boisés


l'humidité qu'ils conservent,
l'évapotranspiration qui est un puissant facteur de rafraichissement de l'air en été.
le phénomène de rosée (la condensation en soirée d'une partie de la vapeur d'eau
contenue dans l'air contribue également à un léger adoucissement de la
température au moment où elle se produit, et l'évaporation de la rosée en matinée
contribue à rafraichir les basses couches de l'atmosphère).
Les forêts tempérées sont le plus souvent des forêts feuillues et décidues, mais
certains buissons (troène), certains arbres (ifs, houx, chêne vert et divers résineux)
ou des lianes (telles que les diverses variétés de lierre) conservent leurs feuilles en
hiver.

Ces forêts sont secondaires, car elles ont été coupées puis elles ont repoussé ou elles
ont été replantée.

Degré de naturalité
Ces zones ayant été — en raison de la douceur du climat et de la fréquente richesse
agronomique des sols — particulièrement habitées par l'Homme depuis la
préhistoire, ce sont celles où les forêts primaires ou à haut degré de naturalité ont le
plus régressé ou disparu. Elles sont souvent particulièrement fragmentées par les
routes, les zones agricoles et diverses infrastructures (ligne haute tension, pipe-lines,
autoroutes, canaux, TGV, etc.) Il est fréquent que des forêts cultivées (peupleraies,
enrésinements) aient remplacé la forêt naturelle et sa faune. Les grands carnivores
(loup, ours, glouton, lynx, cougar) y sont devenus très rares.
Les forêts alluviales humides ou pluvieuses y ont souvent été détruites ou fortement
drainées. Les castors (uniquement dans l'hémisphère nord) y entretenaient
d'importantes zones humides grâce à leurs barrages) ont également fortement
régressé, mais recolonisent lentement certains massifs.

Besoin en eau
Le besoin en eau des plantes liée à la transpiration végétale représente 50 à 80 % de
l'eau issue des précipitations. Pour une forêt tempérée, ce besoin correspond à 30
tonnes d'eau par hectare chaque jour (soit une lame d'eau de 3 mm/ha). Pour un
besoin de 200 jours/an avec des feuilles (absence de flux de sève en automne et en
hiver), cela correspond à 600 mm de pluie par an. Or, les météorologues relèvent en
moyenne une pluviométrie de 500 à 1500 mm/an selon les régions françaises
marquées par un excès ou un déficit pluviométrique par rapport aux besoins en eau
des forêts. Ce déficit dans le sud méditerranéen est un facteur, avec la température,
qui explique le développement de formations xérophytiques (maigre couverture
végétale, forêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes)
Prairies, savanes et terres
arbustives tempérées
Les prairies, savanes et terres arbustives tempérées forment un biome terrestre qui
regroupe les étendues herbacées au climat tempéré pouvant prendre le nom de
steppe, pampa ou veld selon l'endroit où elles se localisent. Le paysage naturel est
celui d'une immense étendue d'herbes dont les arbres sont le plus souvent
complètement absents, sauf le long des cours d'eau.

Situation
Cet ensemble couvre de vastes superficies (plaines) souvent situé au cœur de
nombreuses étendues continentales aux latitudes extrêmement grandes. Dans
l'hémisphère nord, en Eurasie, la steppe se retrouve de la Hongrie (puszta de la
plaine pannonienne) à la Sibérie occidentale et au Kazakhstan en passant par
l'Ukraine et les rebords méridionaux de la Russie d'Europe, puis, après une
discontinuité, dans le sud de la Sibérie centrale et orientale, la Mongolie et la
Mandchourie. La prairie d'Amérique du Nord correspond au centre des États-Unis et
du Canada, à l'est des Montagnes Rocheuses. La pampa argentine et le haut veld
sud-africain représentent ce biome dans l'hémisphère sud3.

Flore

Lorsque la savane africaine s'élève sur les plateaux ou montagnes, elle peut prendre
l'aspect de certaines prairies de zones tempérées de l'hémisphère nord (Ici : plateau
de Nyika, Malawi).
La formation végétale des prairies est composée principalement de plantes
herbacées annuelles, notamment de la famille des Poacées (ou graminées) vivaces,
dont les rhizomes, les bulbes ou les tubercules peuvent se maintenir pendant de
nombreuses années, souvent entre dix et vingt ans4. Leur appareil superficiel
présente l'aspect d'une formation continue d'herbes jointives qui poussent sous la
forme de touffes ou de plaques gazonnantes. Ces graminées appartiennent à un
nombre restreint de genres, une douzaine environ, dont la répartition est fonction
des différences de température et de précipitations. Certains sont originaires de la
zone tempérée froide comme les Agropyrum, Poa (pâturin), Stipa ; d'autres
proviennent des espaces subtropicaux tels les Andropogon, Bouteloua, Panicum4.

De nombreuses plantes dicotylédones, comme des Composées, des Labiées (sauges,


menthes) et des Légumineuses, etc., poussent également au milieu des graminées.
On les regroupe aux États-Unis sous le nom de « forbs ». Ces plantes peuvent
survivre en enfonçant leurs racines pivotantes plus profondément que les
graminées, jusqu'à trois ou quatre mètres sous terre au lieu d'un ou deux5.

Conditions climatiques et période végétative

La plupart des espèces de tulipes sauvages vivent dans des écosystèmes de steppes
d'Eurasie, leur centre de diversité est situé sur les contreforts occidentaux des
montagnes d'Asie centrale. Ici Tulipa suaveolens, typique de la steppe européenne,
dans le sud de la Russie.

La prairie en Chine du nord, en début d'été.


Ces écosystèmes sont caractérisés par un climat tempéré à pluviométrie faible à
modérée. La prairie est établie dans les régions de climat continental caractérisé par
un hiver froid - quatre mois inférieurs à 0 °C à Bismarck dans le Dakota du Nord, cinq
mois à Hsingan en Mandchourie, des gels journaliers pendant huit mois à Bismarck
et onze mois en Mandchourie - des étés en revanche chauds avec 21 °C à Bismarck
et en Mandchourie. Les précipitations ne sont guère élevées (Bismarck reçoit 394
mm annuellement, Hsingan seulement 308 mm) et se concentrent essentiellement
durant la période estivale.

La période végétative est donc relativement courte et l’aspect de la prairie change


considérablement selon les saisons. En hiver, l’appareil superficiel des herbes est
desséché, la prairie revêt un aspect terne, gris, triste. Dans les régions continentales,
le rayonnement nocturne est intense, les températures négatives (de −2 °C à −20 °C
en moyenne, parfois nettement moins en absolu), le sol gèle sur plusieurs dizaines
de centimètres mais les rhizomes et les bulbes résistent bien à ces conditions
difficiles6. Dès les premières chaleurs, au printemps, après la fonte des neiges et le
dégel, les sols disposant d'une réserve d'eau, les plantes prévernales et vernales se
développent rapidement et fleurissent. La prairie se découvre ainsi couverte de
fleurs. Dans la steppe pontique par exemple, c'est un festival d'iris (Iris pumila),
tulipes (Tulipa suaveolens, T. sylvestris), jacinthes (Hyacinthella pallasiana, H.
leucophaea), pivoines (Paeonia tenuifolia), adonis (Adonis vernalis, A. wolgensis),
boutons d'or, anémones (Pulsatilla sp), etc. Les graminées des espèces dominantes
(comme les Andropogon ou les Stipa) se développent plus lentement et submergent
progressivement les autres herbes pour former une masse dense verdoyante et
homogène. De nombreuses inflorescences de plantes annuelles et bisannuelles à
tiges plus élevées apparaissent à leur tour, se mêlant aux rejets de l'année des
plantes rhizomateuses et vivaces. Là où il n'y a pas eu de passage de troupeaux
d'herbivores venus consommer les herbes, la prairie se transforme en haute
broussaille, mais dans le cas contraire, si le passage des herbivores est important, un
aspect de pelouse rase sera entretenu. En été, l'eau des averses est absorbée
immédiatement par les feuilles et les racines et s'avère insuffisante pour compenser
la transpiration. Les herbes se dessèchent donc peu à peu après avoir permis aux
organismes souterrains d'accumuler les réserves. Les graines mûrissent avant d'être
relâchées. En cas de sécheresses, fréquentes d'une année sur l'autre, le risque de
feux de prairie devient élevé en cette saison, et leur fréquence plus ou moins grande
joue d'ailleurs un rôle important dans l'ouverture du milieu et l’absence de
boisement. De nombreuses plantes favorisent les incendies assez réguliers de leurs
parties aériennes, en desséchant ou en produisant parfois des essences
inflammables, entretenant ainsi un biotope ouvert qui leur est favorable. En
automne, la prairie se pare de teintes variées, rouge, jaune, brun... Une partie des
eaux de pluie s'infiltre dans le sol, l'évaporation est en cette saison plus réduite en
raison de températures plus fraîches et le sol n'est pas encore gelé6.

Oglala National Grassland, ancien habitat des troupeaux de bisons, en été. Nebraska,
USA.
La vigueur et la densité de la végétation herbacée doit évidemment être mise en
rapport avec l'abondance des précipitations annuelles. Lorsque ces dernières sont
supérieures à 500 mm, la prairie est formée de hautes herbes dont la hauteur peut
dépasser 2 mètres. Quand au contraire, elles sont faibles (entre 300 et 400 mm), les
herbes sont plus courtes (moins de 0,50 m) et la proportion des graminées annuelles
augmente. On commence à voir apparaître des buissons xérophiles, des armoises et
le tapis herbacé devient discontinu, en fait on passe de la prairie à la steppe à
armoises7.
Sol
Le sol typique de la prairie est le tchernoziom, c'est-à-dire la terre noire que l'on
retrouve principalement dans le sud de la Russie et en Ukraine où les précipitations
annuelles varient entre 350 et 400 mm8. Ce chernozem convient parfaitement au
type de formation végétale qu'est la prairie9 car :

il est équilibré. Il n'existe pas ou peu de mouvements excessifs vers le bas qui
provoqueraient le lessivage des horizons supérieurs, ni de remontées dangereuses
vers la surface aboutissant à des concrétions superficielles ;
il est riche en matière organique humifiée en raison de l'abondance des débris
végétaux fournis par la prairie ;
il est calcimorphe, c'est-à-dire qu'il y a saturation du complexe absorbant en raison
de la teneur élevée en azote et en base des graminées. Le pH est d'environ 7 à 8, le
rapport C/N est compris entre 8 et 10 ;
il est profond, bien aéré, grâce au réseau dense des racines et à l'action des animaux
fouisseurs, des rongeurs qui représentent les 3/4 de la faune ukrainienne, des vers
de terre qui digèrent une grande partie de l'humus.
Faune

La grande prairie américaine était habitée par des millions de bisons d'Amérique du
Nord qui nourrissaient autrefois les Amérindiens.
Les herbes de la prairie offrent d'importantes possibilités alimentaires pour les
oiseaux. Certains insectes comme les sauterelles et les papillons y sont
particulièrement abondants et diversifiés. De nombreuses espèces de rongeurs sont
inféodés à ces écosystèmes et y jouent un rôle important. Mais il y avait surtout
autrefois de grands troupeaux d'herbivores, qui devaient, en fonction de la période
végétative, pratiquer de grandes migrations à la recherche de leur nourriture. Les
steppes de Russie du sud et du Kazakhstan du nord furent le berceau de la
domestication du cheval par l’Homme10. Encore au début du xixe siècle, d’immenses
troupeaux de bisons (de 50 à 70 millions d'individus) se déplaçaient dans la prairie
d'Amérique du Nord. Leur destruction massive qui a failli conduire à leur extinction
n'a été qu'un épisode de la mise en valeur de la prairie7.

Action de l’homme
Steppe d'origine anthropique sur le Causse Méjean, en Lozère, France. Il s'agit
d'anciennes prairies pastorales désormais entretenues par des chevaux de
Przewalski pour tenter d'enrayer la repousse de la forêt.
Dans presque tous les lieux où les sols sont favorables et situées dans des zones
planes et pas trop arides, les steppes et prairies naturelles ont généralement été
défrichées pour laisser place aux grandes cultures céréalières. Le blé est en effet
particulièrement bien adapté aux sols et aux climats de ce biome, bien que sa culture
y est assez souvent relativement extensive avec des rendements faibles, ce qui a
pour effet de multiplier la surface exploitée nécessaire. De ce fait, la majeure partie
de la surface couverte par ce biome dans ses parties les moins arides a disparu.
Certaines des régions agricoles les plus riches de la planète y sont situées, comme les
grandes plaines céréalières d'Amérique du Nord celles d'Ukraine et de Russie, ou
encore, plus anciennement, une partie du Croissant fertile sur les plateaux du Proche
Orient, d'où le blé et l'orge sont originaires et ont été domestiqués au néolithique
après avoir été exploités pendant des millénaires à l'état sauvage, donnant naissance
à la première agriculture de l'humanité. Dans le cas d'une exploitation agricole, il y a
une modification ou dégradation de la qualité des sols et des populations
bactériennes, fongiques, et des capacités de puits de carbone parfois diminuées11.
Dans certaines régions cependant, l'utilisation de ce biome en pâturage pour le
bétail a pu permettre de le préserver, bien que le régime de pâturage y est souvent
différent de celui des troupeaux d'herbivores sauvages, ce qui a pour effet de
transformer les communautés végétales, ou de les appauvrir fortement en cas de
surpâturage. Les steppes et pairies les mieux préservées sont celles exploitées par un
élevage extensif et nomade dont les modalités de transhumance sont assez proches
de celles des déplacements des anciens troupeaux d'herbivores sauvages.

Inversement, des formes particulières de steppes et prairies tempérées ont pu se


développer à la suite de la dégradation de forêts par l'homme dans de régions
appartenant normalement, bioclimatiquement, au biome des forêts tempérées
décidues et mixtes, comme dans certaines moyennes montagnes européennes aux
sols pauvres et peu exploitables pour l'agriculture. Dans ce cas des communautés
floristiques et faunistiques assez riches et partiellement typiques de la prairie
tempérée ont pu s'y installer, après plusieurs millénaires de déforestation par
l'homme et de pression sur le milieu par pâturage extensif. De nos jours, à la suite de
l'abandon de l'activité pastorale, c'est paradoxalement la repousse naturelle de la
forêt (la "fermeture du milieu") qui est considérée comme une menace écologique
pour ces milieux, ce qui entraîne fréquemment la volonté d'entretenir ces biotopes
artificiels par une gestion conservatoire fondée sur le pâturage (aides pour le
maintien de l'élevage ou introduction d'herbivores semi-sauvages)

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