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La Toundra
La Toundra
La Toundra (terme venant du russe : тундра, lui-même emprunté au same2) est l'un des
quatorze grands biomes terrestres. C'est une formation végétale située dans les zones
climatiques froides, polaires ou montagnardes, constituée d'une strate végétale unique
principalement composée de graminées, de carex, de lichens, de mousses et de diverses
variétés d'arbrisseaux. On distingue habituellement la toundra arctique, la toundra
antarctique et la toundra alpine. Les deux premières sont influencées par un climat froid
d'origine polaire tandis que le climat de la toundra alpine est lié à l'altitude.
La majeure partie de la toundra forme un cercle de plus de huit millions de km² autour des
pôles, soit 6 % des terres émergées. Du fait de la répartition des terres émergées sur la
planète, la toundra se concentre essentiellement dans l'hémisphère nord, au nord de la
limite des arbres qui marque sa séparation avec la taïga. La toundra arctique est importante
pour les peuples du Grand Nord qui y conduisent leurs rennes lors de leur migration estivale.
Ces derniers y passent le court été arctique et se nourrissent massivement de lichens avant
de retourner dans la taïga au retour de la période hivernale.
Géographie
Les toundras se trouvent principalement dans l’hémisphère nord, à l'extrême nord de l'Asie,
de l'Europe et de l'Amérique du Nord, dans les hautes montagnes des latitudes moyennes et
dans l'extrême sud de l'Océanie3,4 et de l'Amérique du Sud.
On trouve la toundra :
En périphérie de l’Antarctique
Au nord de la Russie.
Climat
Les conditions climatiques rudes sont souvent marquées par un long hiver de gel, et une
courte période végétative pendant laquelle la température moyenne ne dépasse pas 10 °C.
La classification de Köppen définit le climat de toundra (ET) à l'aide des deux critères
suivants :
Les précipitations, variables, ne dépassent pas en général 727 mm par année, ce qui donne
un climat plutôt sec. L'eau tombe essentiellement sous forme de neige. Enfin, le vent y est le
plus souvent violent et se nomme blizzard.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov.
déc. année
Température minimale moyenne (°C) 4,4 4,7 4,1 3,2 1,5 0,4 −0,3
−0,4 −0,2 0,7 2 3,4 1,9
Température moyenne (°C) 7,8 8,2 7,3 6,1 4,2 2,8 2,2 2,1
2,5 3,9 5,3 6,8 4,9
Température maximale moyenne (°C) 11,1 11,5 10,5 9 6,7 5,2 4,7
4,6 5,3 7 8,6 10,1 7,8
Record de froid (°C) −1,5 −1 −0,9 −2,7 −5,9 −8,3 −8 −9,5 −7,7
−5 −3,7 −1,2 −9,5
Record de chaleur (°C) 22,3 22,3 20,6 23 16,8 14,5 13,4 14,4 15,8
19,1 21,3 21,6 23
Précipitations (mm) 72,2 49,5 57,5 59,6 59,9 75,9 62,9 63,4 62,3
59,3 51,9 55,1 727
C'est dans la zone de la toundra que l'on rencontre les pergélisols, des sols qui ne dégèlent
qu'en surface. Ils sont jeunes et minces car peu de matières organiques s'y sont déposées. Ils
dégèlent en partie durant l'été. On parle de mollisol.
Flore
La flore de la toundra constitue du sud au nord, des landes à arbustes de la famille des
salicacées avec de nombreuses espèces de saules herbacés nains, des landes où se trouvent
encore quelques arbres comme les bouleaux, puis des pelouses à cypéracées et joncacées,
enfin des zones où la végétation n'est plus représentée que par des mousses et des lichens
(certains consommés par les rennes). Toutes ces plantes ont une croissance ralentie en
raison des conditions climatiques extrêmes.
Lichens et mousses
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Les Cladonia sont abondants et recouvrent les sols en particulier le lichen des caribous,
Cladonia rangiferina6. Les lichens et mousses sont une source de nourriture pour les
herbivores de la toundra.
Fougères
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Joncs
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Poacées (Graminées)
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Fleurs
La toundra compte environ 200 espèces de fleurs7. Les stratégies pour résister au froid sont
de plusieurs types : les plantes forment des tapis bas, elles développent des enveloppes
laineuses autour des graines et leurs tiges sont pour la plupart velues. Certaines sont
emblématiques.
L'épilobe à feuilles larges (Epilobium latifolium) possède des fleurs remarquables rose
violacé à quatre pétales et quatre sépales étroits.
Le lupin arctique (Lupinus articus), le lupin soyeux (Lupinus sericeus) le lupin d'Alaska ou
lupin d'Écosse (Lupinus nootkatensis), le céraiste vulgaire (Cerastium fontanum Baumg), le
thé du Labrador ou qisiqtuti (Ledum decumbens) fleurissent également.
Plusieurs pavots, le pavot arctique ou pavot safrané (Papaver radicatum), ainsi que Papaver
hultenii, Papaver keelei et Papaver cornwallisensis se développent sur la toundra7. Le
saxifrage à feuilles opposées Saxifraga oppositifolia aux fleurs roses est très résistant et
répandu6. Le séneçon orangé Senecio fuscatus, le myosotis alpin, la saxifrage à flagelles et
une pédiculaire Pedicularis capitata, une minuscule primevère Primula cuneifolia fleurissent
aussi sur la toundra.
L'œillet marin ou gazon d’Olympe Armeria maritima apparait dès la fonte des neiges7.
En Suède dans les îles Öland et Gotland poussent plus de 35 variétés d'orchidées8. En
Islande fleurissent entre autres la centaurée des montagnes (Centaurea montana), l'orpin
rose (Rhodiola rosea), la gentiane des neiges (Gentiana nivalis), le lychnis des Alpes (Lychnis
alpina) et une plante carnivore la grassette commune (Pinguicula vulgaris)9.
Baies
Biomasse
La biomasse de cet environnement est très faible à cause de la vitesse de croissance lente
des végétaux. Elle représente environ 5 tonnes par hectare et se situe dans le système
racinaire.
Faune
La faune est très bien adaptée aux conditions de vie. Elle porte le plus souvent une fourrure
ou un plumage épais et blanc en hiver ainsi qu'une grosse couche de graisse pour se
protéger du froid, du vent et de la glace.
Le harfang des neiges et le tétras sont des oiseaux sédentaires qui réussissent à résister aux
conditions climatiques.
Des hardes de grands ruminants exploitent aussi la toundra et migrent en fonction des
ressources alimentaires. On peut citer les caribous en Amérique du Nord, les rennes en
Eurasie, les bœufs musqués. Plusieurs milliers de rennes ont été introduits dans l'archipel
sub-antarctique français des îles Kerguelen où ils vivent désormais à l'état sauvage. Les plus
grandes hardes de caribous sauvages se trouvent en Alaska et dans le nord du Québec et du
Labrador.
Les carnivores sont représentés par les ours blancs, les loups ou les renards polaires. Une
partie de leur alimentation est constituée par des petits rongeurs appelés lemmings.
Le court été boréal est aussi l'occasion du développement d'insectes comme les moustiques
et les papillons.
Équivalences biogéographiques
L'étage alpin des montagnes peut présenter des conditions climatiques semblables, ayant
permis à des espèces arctiques, végétales et animales, de se maintenir après la dernière
glaciation, par exemple le Moiré cendré, papillon européen arctique et alpin10.
L'écosystème de la toundra est fortement marqué par le froid hivernal, la persistance d'un
pergélisol estival et une saisonnalité marquée (soleil de minuit en été, qui allonge la durée
de photosynthèse11), peut être directement affecté par le réchauffement (changement
d'espèces de des rythmes biologiques)12,13, mais aussi par la fonte du pergélisol qui stimule
la pousse des racines tout en libérant de l'eau, du CO2, du méthane, du mercure, dans un
contexte acide et acidifiant, lequel exacerbe la circulation des éléments traces métalliques
écotoxique et leur biodisponibilité.
On sait depuis les années 1980 que la toundra était naturellement un puits de carbone
important, mais qu'elle perd cette capacité en se réchauffant : à Barrow (Alaska), des blocs
intacts de la toundra arctique côtière humide ont été utilisés comme microcosmes. En
conditions contrôlées (permettant de simuler les températures induites par le
réchauffement climatique), on y a mesuré les flux de CO2 entre la tourbe, la végétation et
l'atmosphère. L'étude a montré que l'absorption nette de CO2 par le sol de la toundra était
presque deux fois plus élevée aux températures estivales actuelles (4 °C) qu'à 8 °C. En outre
une diminution de la nappe phréatique de seulement -5 cm dans le sol a eu un effet très
nette diminution du stockage net de carbone dans cet écosystèmes14.
Une étude (2016) a conclu que la toundra et la taïga sont les écosystèmes qui risquent de
perdre le plus de carbone du sol d'ici 2100, au risque de basculer d'une situation globale de
puits de carbone vers une situation d'émetteur, qui pourrait alors encore exacerber le
réchauffement climatique
Taïga
La taïga, du russe тайга venant de l'altaï tayγa4, aussi appelée forêt boréale ou
encore forêt hudsonienne, est l'un des principaux biomes terrestres. Fortement liée
au climat subarctique, elle consiste en une formation végétale de type forestière
parcourue par un vaste réseau lacustre résultant de l'érosion fluvioglaciaire. Sa
végétation a la particularité d'être la plus vaste continuité boisée de la planète et
occupe à elle seule 10 % des terres émergées. Elle couvre la majorité des territoires
intérieurs de l'Alaska (États-Unis), du Canada, de la Scandinavie (Norvège, Suède), de
la Finlande, du Nord de l'Écosse (Highlands), de la Russie, de l'Islande, de Saint-
Pierre-et-Miquelon, du nord-ouest de la Chine et du nord de l'île de Hokkaidō
(Japon). Elle abrite une avifaune fortement diversifiée5 et sert de refuge à de
nombreuses espèces animales par ailleurs menacées telles le loup, l'ours brun, le
grizzli, l'ours kodiak, le lynx, le renard polaire, le castor, le glouton (ou carcajou), le
bison des bois, le renne (ou caribou) ou encore l'élan (ou orignal).
Sur le plan culturel, pour les Européens, la taïga renvoie à l'imaginaire collectif du «
Grand Nord sauvage », des chiens de traîneau, de l'univers de Jack London, de James
Oliver Curwood et des pionniers européens d'Amérique du Nord : trappeurs,
voyageurs, coureurs des bois et chercheurs d'or. La traite des fourrures en
provenance de la taïga a longtemps fait la fortune des colons français et britanniques
et fut l'occasion des premières relations commerciales avec les autochtones des
Premières Nations. Pour les Québécois d'aujourd'hui, la forêt boréale est d'abord et
avant tout un lieu concret qui borde bien des routes et des chalets et qui abrite
presque toute la production d'électricité québécoise, mais en même temps, la
grande majorité des habitants vivent dans des zones à forêt mixte un peu plus au sud
; l'imaginaire collectif y connaît des récits d'habitants tels Maria Chapdelaine et Les
Filles de Caleb[Lesquels ?]6 bien plus que des récits d'explorateurs traduits de
l'américain.
Étymologie
Le nom « taïga » est la transposition d'un mot russe qui s'écrit en cyrillique тайга, lui-
même issu de tayγa, qui en altaï, langue turque parlée dans la République de l'Altaï,
désigne une montagne forestière4. Le mot correspond au turc daǧ, qui signifie
montagne4.
La taïga est également désignée sous le nom de forêt boréale, du latin borealis,
dérivant lui-même du nom du titan grec Βορέας (Borée) personnifiant le vent venu
du Nord. La partie canadienne de la taïga est ainsi couramment désignée sous le
nom de forêt boréale canadienne. La dénomination landes est parfois utilisée en
référence à une forêt claire de conifères krummholz parsemant une végétation de
bruyère. C'est le cas pour les landes océaniques du Sud d'Avalon et de Burin, où des
La taïga est également désignée sous le nom de forêt boréale, du latin borealis,
dérivant lui-même du nom du titan grec Βορέας (Borée) personnifiant le vent venu
du Nord. La partie canadienne de la taïga est ainsi couramment désignée sous le
nom de forêt boréale canadienne. La dénomination landes est parfois utilisée en
référence à une forêt claire de conifères krummholz parsemant une végétation de
bruyère. C'est le cas pour les landes océaniques du Sud d'Avalon et de Burin, où des
sapins baumiers krummholz prédominent.
Géographie
Situation
La haute latitude induit une très forte variation saisonnière entre l'hiver et l'été. Plus
on s'avance vers le nord et plus la durée d'ensoleillement est réduite durant la
période hivernale, puis une fois traversé le cercle polaire arctique (66° 33' 44" 7), le
soleil ne se lève pas durant plusieurs jours de l'hiver. L'été, il ne se couche pas dans
les mêmes proportions, ce phénomène s'appelle jour polaire ou soleil de minuit. Aux
latitudes plus basses, sous le cercle polaire, la « nuit » prend la forme d'un long
crépuscule qui se confond avec l'aube, c'est le phénomène de nuit blanche.
Écorégions
Sol
Arbres couchés par l'eau et érosion naturelle des berges, phénomène naturel et
normal après chaque dégel ici au nord de Khabarovsk.
Le sol de la taïga est naturellement très acide, en raison du climat et de la
végétation, il est dénommé podzol ou podzosol. Il est pour cette raison
particulièrement sensible et vulnérable aux phénomènes dits de « pluies acides ».
Les métaux lourds y sont aussi — en raison de l'acidité — plus mobiles et plus
bioassimilables. En forêt boréale les racines et leurs champignons symbiotes
déterminent la quantité de carbone séquestrée par les sols de la taïga10. Sous ce
climat froid, les matières organiques (feuilles, bois) issus des végétaux et les
cadavres et excréments animaux se décomposent lentement en dégageant des
acides organiques. Ces acides réagissent avec les quelques bases restant dans le sol
(calcaire ou autre) et les entraînent vers les nappes et rivières par le phénomène du
lessivage. Résultat, les sols sont à la fois pauvres en éléments minéraux utiles aux
arbres et très acides.
Le sol de la taïga subit aussi directement l'effet des fortes variations saisonnières à
travers le cycle gel-dégel. En bordure de cours d'eau, les sols des berges sont
fréquemment emportés par les crues dues au dégel et sont sources de matériaux qui
forment les méandres. Au moment du dégel de certains quasi-pergélisols, des
phénomènes de cryoturbation peuvent conférer au sol une structure particulière
(répétition parfois géométriques de cellules, poches et parfois puits de
cryoturbation).
Biodiversité
Végétation
Taïga en Alaska.
Les arbres les plus répandus dans la taïga sont des conifères adaptés au froid,
comme les mélèzes, les épicéas, les pins et les sapins. Leur forme conique fait glisser
la neige et leurs aiguilles sont couvertes d'un enduit cireux qui les protège du gel.
Leur couleur vert foncé absorbe les faibles rayonnements du soleil et favorise la
photosynthèse[réf. nécessaire].
On trouve également des feuillus, notamment les bouleaux, les saules, les peupliers
et les sorbiers. On les trouve notamment en bordure de cours d'eau et dans les
chablis, perturbations qui constituent l'un des stades du cycle sylvogénétique de la
taïga11, qui entretient sa microtopographie11 (l'épinette se régénère mieux sur les
bosses laissées par les chablis (ou sur du bois-mort) que sur des surfaces non
perturbées11).
Faune
C'est la zone la plus au Nord dans laquelle les espèces qui ont besoin de quelques
arbres peuvent survivre. Un nombre considérable d'oiseaux tels que la grive de
Sibérie (ou grive obscure), le bruant à gorge blanche et la paruline à gorge noire
migrent vers cet habitat pour tirer profit des longues journées d'été et de la
nourriture abondante en insectes durant cette saison.
Relativement peu de mammifères peuvent faire face aux durs hivers. Parmi ceux qui
le peuvent, on trouve l'élan, le lynx, le tigre de Sibérie, la panthère de l'Amour, le
loup, le castor, le lièvre des neiges, le lemming, le campagnol des rochers, le caribou,
plusieurs espèces d'ursidés (dont l'ours brun) et plusieurs membres de la famille des
mustélidés tels que le glouton (aussi appelé carcajou), la belette pygmée et la martre
des pins.
Écologie
La taïga russe a perdu en moyenne 1,4 million d’hectares de paysages forestiers
intacts (IFL) par an en moyenne entre 2000 et 201312.
La forêt boréale absorbe plus de dioxyde de carbone que la forêt tropicale, selon une
équipe de chercheurs du CEA et de l'Inrae13. Entre 2010 et 2019, les arbres des
forêts boréales mondiales auraient capturé 500 millions de tonnes chaque année.
Les forêts boréales jeunes (moins de 50 ans) et d'âge moyen (50-140 ans) sont
particulièrement efficaces dans leur capture du carbone en raison de leur
propension à se développer.
Un autre aspect écologique des feux, crucial pour le milieu, est démontré par le
phénomène de sérotinie. Cette stratégie a été observée chez des gymnospermes
comme le pin gris et le pin tordu par exemple. Elle consiste à former un cône
stockant les graines de l’individu, très résistant aux prédateurs et aux conditions
externes. Le cône est protégé par une couche de résine qui fond au contact de la
chaleur du feu. Tant que cet élément déclencheur n’est pas présent, les cônes
s’accumulent au sol, formant une banque de graines que les arbres pourront utiliser.
Les graines, lors des incendies, sont alors relâchées dans le nouveau milieu vierge de
végétation19,20. Cette stratégie présente un net avantage pour qui la pratique,
puisqu’elle permet d’assurer à sa descendance une chance de croître dans un milieu
favorable, riche en nutriments, et à la fois libre de compétition. En effet, le feu ne
fait pas d’exception, et les compétiteurs potentiels disparaissent après son passage.
Une fréquence accrue des feux menace toutefois les espèces qui y sont un peu plus
vulnérables22 et leur intensité accrue menace le puits de carbone forestier23 et est
source de gaz à effet de serre24. Depuis 2010 au moins, des chercheurs craignent
que le puis de carbone de la taïga soit en train de se réduire, à cause de feux
anormalement fréquents25, amples et puissants26
Peuples autochtones
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2023).
Bien que les autochtones européens furent christianisés très tôt, l'ensemble des
peuples de la taïga pratiquaient à l'origine le chamanisme27.
Autochtones européens
Les autochtones habitent la taïga scandinave et russe. Cette écorégion terrestre est
la plus vaste du continent européen couvrant 2 156 900 km2. Les Samis vivent dans
la partie occidentale tandis que les Komis vivent dans la partie orientale. Ces deux
peuples parlent des langues apparentées faisant partie de la famille des langues
finno-ougriennes.
Les Samis sont également appelés « Lapons » et habitent une zone qui couvre le
nord de la Suède, de la Norvège et de la Finlande ainsi que la péninsule de Kola en
Russie. Leur nom, Sami dans leur propre langue, est également parfois traduit par les
termes « Sames », « Samés », « Sâmes » ou « Saami ». Ils parlent différentes langues
sames et occupent l'ensemble de la Laponie qu'ils désignent sous le nom de Sápmi.
Leur mode de vie est traditionnellement basé sur la pêche et l'élevage de rennes. Ils
tirent du renne son lait, sa viande, sa fourrure, ses bois et sa peau. On distingue deux
types d'habitats samis : la goahti et la lavvu. La goahti désigne généralement une
hutte munie d'une porte et dont la structure est en bois courbé, recouverte de terre
et de végétaux. Elle est utilisée comme habitation d'hiver. À l'inverse la lavvu est une
tente utilisée comme habitation d'été et pendant les déplacements. Cette dernière
était jadis faite de longue branches recouvertes de peaux de renne liées par des
tendons de ce même cervidé. Le joik, chant a cappella, fait partie des modes
d'expression traditionnelle du peuple saami. Les Samis se convertirent au
Les véritables forêts tempérées sont situées dans les zones en vert, mais dans les
zones plus chaudes, en altitude, des écosystèmes plus frais, de type "tempérés"
existent aussi.
Elles contiennent des feuillus et quelques conifères.
Forêts tempérées humides dans le monde (en vert). Rares en zone tempérée,
souvent près de la mer ou sur des flancs montagneux recevant de l'air humide, elles
sont généralement d'une exceptionnelle biodiversité et productivité.
Les forêts tempérées se désignent principalement en deux biomes distincts, liés au
climat, mais aussi aux sols1 :
les forêts tempérées sempervirentes, dont forêts de conifères tempérées, dans les
zones aux étés chauds et hivers frais ;
et les forêts tempérées d'arbres à feuilles caduques, dans les zones où les
précipitations sont relativement régulières durant l'année.
Forêt tempérée décidue
Ces forêts abritent des espèces adaptées aux climats tempérés ; Le climat tempéré
est encore adouci en bordure de mer, et en forêt par effet-tampon induit par :
Ces forêts sont secondaires, car elles ont été coupées puis elles ont repoussé ou elles
ont été replantée.
Degré de naturalité
Ces zones ayant été — en raison de la douceur du climat et de la fréquente richesse
agronomique des sols — particulièrement habitées par l'Homme depuis la
préhistoire, ce sont celles où les forêts primaires ou à haut degré de naturalité ont le
plus régressé ou disparu. Elles sont souvent particulièrement fragmentées par les
routes, les zones agricoles et diverses infrastructures (ligne haute tension, pipe-lines,
autoroutes, canaux, TGV, etc.) Il est fréquent que des forêts cultivées (peupleraies,
enrésinements) aient remplacé la forêt naturelle et sa faune. Les grands carnivores
(loup, ours, glouton, lynx, cougar) y sont devenus très rares.
Les forêts alluviales humides ou pluvieuses y ont souvent été détruites ou fortement
drainées. Les castors (uniquement dans l'hémisphère nord) y entretenaient
d'importantes zones humides grâce à leurs barrages) ont également fortement
régressé, mais recolonisent lentement certains massifs.
Besoin en eau
Le besoin en eau des plantes liée à la transpiration végétale représente 50 à 80 % de
l'eau issue des précipitations. Pour une forêt tempérée, ce besoin correspond à 30
tonnes d'eau par hectare chaque jour (soit une lame d'eau de 3 mm/ha). Pour un
besoin de 200 jours/an avec des feuilles (absence de flux de sève en automne et en
hiver), cela correspond à 600 mm de pluie par an. Or, les météorologues relèvent en
moyenne une pluviométrie de 500 à 1500 mm/an selon les régions françaises
marquées par un excès ou un déficit pluviométrique par rapport aux besoins en eau
des forêts. Ce déficit dans le sud méditerranéen est un facteur, avec la température,
qui explique le développement de formations xérophytiques (maigre couverture
végétale, forêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes)
Prairies, savanes et terres
arbustives tempérées
Les prairies, savanes et terres arbustives tempérées forment un biome terrestre qui
regroupe les étendues herbacées au climat tempéré pouvant prendre le nom de
steppe, pampa ou veld selon l'endroit où elles se localisent. Le paysage naturel est
celui d'une immense étendue d'herbes dont les arbres sont le plus souvent
complètement absents, sauf le long des cours d'eau.
Situation
Cet ensemble couvre de vastes superficies (plaines) souvent situé au cœur de
nombreuses étendues continentales aux latitudes extrêmement grandes. Dans
l'hémisphère nord, en Eurasie, la steppe se retrouve de la Hongrie (puszta de la
plaine pannonienne) à la Sibérie occidentale et au Kazakhstan en passant par
l'Ukraine et les rebords méridionaux de la Russie d'Europe, puis, après une
discontinuité, dans le sud de la Sibérie centrale et orientale, la Mongolie et la
Mandchourie. La prairie d'Amérique du Nord correspond au centre des États-Unis et
du Canada, à l'est des Montagnes Rocheuses. La pampa argentine et le haut veld
sud-africain représentent ce biome dans l'hémisphère sud3.
Flore
Lorsque la savane africaine s'élève sur les plateaux ou montagnes, elle peut prendre
l'aspect de certaines prairies de zones tempérées de l'hémisphère nord (Ici : plateau
de Nyika, Malawi).
La formation végétale des prairies est composée principalement de plantes
herbacées annuelles, notamment de la famille des Poacées (ou graminées) vivaces,
dont les rhizomes, les bulbes ou les tubercules peuvent se maintenir pendant de
nombreuses années, souvent entre dix et vingt ans4. Leur appareil superficiel
présente l'aspect d'une formation continue d'herbes jointives qui poussent sous la
forme de touffes ou de plaques gazonnantes. Ces graminées appartiennent à un
nombre restreint de genres, une douzaine environ, dont la répartition est fonction
des différences de température et de précipitations. Certains sont originaires de la
zone tempérée froide comme les Agropyrum, Poa (pâturin), Stipa ; d'autres
proviennent des espaces subtropicaux tels les Andropogon, Bouteloua, Panicum4.
La plupart des espèces de tulipes sauvages vivent dans des écosystèmes de steppes
d'Eurasie, leur centre de diversité est situé sur les contreforts occidentaux des
montagnes d'Asie centrale. Ici Tulipa suaveolens, typique de la steppe européenne,
dans le sud de la Russie.
Oglala National Grassland, ancien habitat des troupeaux de bisons, en été. Nebraska,
USA.
La vigueur et la densité de la végétation herbacée doit évidemment être mise en
rapport avec l'abondance des précipitations annuelles. Lorsque ces dernières sont
supérieures à 500 mm, la prairie est formée de hautes herbes dont la hauteur peut
dépasser 2 mètres. Quand au contraire, elles sont faibles (entre 300 et 400 mm), les
herbes sont plus courtes (moins de 0,50 m) et la proportion des graminées annuelles
augmente. On commence à voir apparaître des buissons xérophiles, des armoises et
le tapis herbacé devient discontinu, en fait on passe de la prairie à la steppe à
armoises7.
Sol
Le sol typique de la prairie est le tchernoziom, c'est-à-dire la terre noire que l'on
retrouve principalement dans le sud de la Russie et en Ukraine où les précipitations
annuelles varient entre 350 et 400 mm8. Ce chernozem convient parfaitement au
type de formation végétale qu'est la prairie9 car :
il est équilibré. Il n'existe pas ou peu de mouvements excessifs vers le bas qui
provoqueraient le lessivage des horizons supérieurs, ni de remontées dangereuses
vers la surface aboutissant à des concrétions superficielles ;
il est riche en matière organique humifiée en raison de l'abondance des débris
végétaux fournis par la prairie ;
il est calcimorphe, c'est-à-dire qu'il y a saturation du complexe absorbant en raison
de la teneur élevée en azote et en base des graminées. Le pH est d'environ 7 à 8, le
rapport C/N est compris entre 8 et 10 ;
il est profond, bien aéré, grâce au réseau dense des racines et à l'action des animaux
fouisseurs, des rongeurs qui représentent les 3/4 de la faune ukrainienne, des vers
de terre qui digèrent une grande partie de l'humus.
Faune
La grande prairie américaine était habitée par des millions de bisons d'Amérique du
Nord qui nourrissaient autrefois les Amérindiens.
Les herbes de la prairie offrent d'importantes possibilités alimentaires pour les
oiseaux. Certains insectes comme les sauterelles et les papillons y sont
particulièrement abondants et diversifiés. De nombreuses espèces de rongeurs sont
inféodés à ces écosystèmes et y jouent un rôle important. Mais il y avait surtout
autrefois de grands troupeaux d'herbivores, qui devaient, en fonction de la période
végétative, pratiquer de grandes migrations à la recherche de leur nourriture. Les
steppes de Russie du sud et du Kazakhstan du nord furent le berceau de la
domestication du cheval par l’Homme10. Encore au début du xixe siècle, d’immenses
troupeaux de bisons (de 50 à 70 millions d'individus) se déplaçaient dans la prairie
d'Amérique du Nord. Leur destruction massive qui a failli conduire à leur extinction
n'a été qu'un épisode de la mise en valeur de la prairie7.
Action de l’homme
Steppe d'origine anthropique sur le Causse Méjean, en Lozère, France. Il s'agit
d'anciennes prairies pastorales désormais entretenues par des chevaux de
Przewalski pour tenter d'enrayer la repousse de la forêt.
Dans presque tous les lieux où les sols sont favorables et situées dans des zones
planes et pas trop arides, les steppes et prairies naturelles ont généralement été
défrichées pour laisser place aux grandes cultures céréalières. Le blé est en effet
particulièrement bien adapté aux sols et aux climats de ce biome, bien que sa culture
y est assez souvent relativement extensive avec des rendements faibles, ce qui a
pour effet de multiplier la surface exploitée nécessaire. De ce fait, la majeure partie
de la surface couverte par ce biome dans ses parties les moins arides a disparu.
Certaines des régions agricoles les plus riches de la planète y sont situées, comme les
grandes plaines céréalières d'Amérique du Nord celles d'Ukraine et de Russie, ou
encore, plus anciennement, une partie du Croissant fertile sur les plateaux du Proche
Orient, d'où le blé et l'orge sont originaires et ont été domestiqués au néolithique
après avoir été exploités pendant des millénaires à l'état sauvage, donnant naissance
à la première agriculture de l'humanité. Dans le cas d'une exploitation agricole, il y a
une modification ou dégradation de la qualité des sols et des populations
bactériennes, fongiques, et des capacités de puits de carbone parfois diminuées11.
Dans certaines régions cependant, l'utilisation de ce biome en pâturage pour le
bétail a pu permettre de le préserver, bien que le régime de pâturage y est souvent
différent de celui des troupeaux d'herbivores sauvages, ce qui a pour effet de
transformer les communautés végétales, ou de les appauvrir fortement en cas de
surpâturage. Les steppes et pairies les mieux préservées sont celles exploitées par un
élevage extensif et nomade dont les modalités de transhumance sont assez proches
de celles des déplacements des anciens troupeaux d'herbivores sauvages.