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Pfe Impact de Guerre Ukraine
Pfe Impact de Guerre Ukraine
FORMATION PROFESSIONNELLE
AU
CENTRE D’EXAMEN AGRÉÉ : WORKSHOP PLUS GROUPE
TANGER
Sujet:
L’IMPACT DE LA GUERRE EN
UKRAINE SUR LA CHAINE
LOGISTIQUE DU GAZ LIQUEFIE
DANS L’UNION EUROPEENE
Soutenu le : 18/11/2023
Je dédie ce mémoire,
A ma mère qui m’a soutenu et encouragé durant mes années d’études, depuis l’enfance ;
A mes frères, mes soeurs et Ceux qui ont partagé avec moi tous les moments d’émotion lors
de mon parcours.
A tous mes amis qui m’ont toujours encouragé, et à qui je souhaite plus de succès.
Hommage à toutes les victimes des guerres, et des conflits géopolitiques, à cause des
Remerciements
Je souhaite avant tout remercier mon encadrant de mémoire, Mr LAZAR Abdellatif, pour
réflexions et a représenté une profonde satisfaction intellectuelle, merci donc à toute l’équipe
et Mr Wasif HAMMACH
pour sa disponibilité et ses encouragements aux étudiants pour qu’ils réussissent leurs
carrières professionnelles.
Je tiens à remercier spécialement Imane BLAL, qui fut la première à me faire découvrir
Workshop
Je voudrais exprimer ma reconnaissance envers ma sœur Samira qui m’a toujours encouragé à
J’adresse mes sincères remerciements à ma mère, et à ma sœur Fatima, qui m’ont, Toujours,
de ma réussite.
Je remercie mon fils Nizar, ma raison d’être, qui me donne beaucoup d’énergie et
d’encouragement.
1
L’impact de la guerre en Ukraine sur la chaine logistique du gaz liquéfié dans l’Union Européenne
Résumé
La logistique joue un rôle essentiel dans la distribution du Gaz de Pétrole Liquéfié (GPL) au
niveau mondial. Cette ressource énergétique occupe une place indispensable dans les activités
sanctions économiques contre la Russie a engendré un impact direct sur les chaines
d’approvisionnement.
Dépendante du GNL russe, l’Union d’Europe a pris des mesures immédiates, pour lutter
contre une inflation galopante qui a atteint tous les secteurs ; Un long chalenge à parcourir
vis-à-vis cette rivalité géopolitique entre les pays occidentaux et la Russie, réduisant les
particulier sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. La course au gaz liquéfié, a obligé
les pays européens à chercher de nouveaux partenaires plus fiables, et des fournisseurs
alternatifs.
d’approvisionnement entre pays importateurs de gaz naturel, voire à des déficits inattendus
sur le marché mondial du Gaz Naturel liquéfié (GNL) à moyen et long termes à cause des
2
L’impact de la guerre en Ukraine sur la chaine logistique du gaz liquéfié dans l’Union Européenne
Abstract
Logistics plays an essential role in the distribution of Liquefied Petroleum Gas (LPG) globally.
This energy resource occupies an essential place in industrial and domestic activities; Russian
military intervention in Ukraine, followed by economic sanctions against Russia, has had a
Dependent on Russian LNG, the European Union took immediate measures to fight galloping
inflation which has affected all sectors; A long challenge ahead regarding this geopolitical
rivalry between Western countries and Russia, reducing global growth expectations due to
uncertainty over the impact of the conflict, particularly on global supply chains. The race for
liquefied gas has forced European countries to look for new, more reliable partners and
alternative suppliers.
The European Union (EU) risks remaining exposed to severe supply competition between
natural gas importing countries, or even to unexpected deficits on the global liquefied natural
gas (LNG) market in the medium and long term due to routes. poorly chosen, to transport this
product.
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L’impact de la guerre en Ukraine sur la chaine logistique du gaz liquéfié dans l’Union Européenne
Intitulé du sujet :
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Etablissement d’accueil :
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Encadrant Pédagogique :
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Avant-propos ---------------------------------------------------------------
Cadre du Stage :
Projet de Fin d’Etudes présenté en vue de
l’obtention d’une Licence en Sciences et
Techniques.
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L’impact de la guerre en Ukraine sur la chaine logistique du gaz liquéfié dans l’Union Européenne
Sigles et abréviations
Sigles Significations
Gaz naturel liquéfié
GNL
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L’impact de la guerre en Ukraine sur la chaine logistique du gaz liquéfié dans l’Union Européenne
Remerciement……………………………………………………………………………………..….1
Résumé……………………………………………………………………………………………..…2
Abstract…………………………………………………………………………………………….…3
Introduction générale………………………………………………………………………….……..7
Conclusion……………………………………………………………………………………...73
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L’impact de la guerre en Ukraine sur la chaine logistique du gaz liquéfié dans l’Union Européenne
Introduction générale
Le terme logistique recouvre plusieurs réalités :
un secteur d’activité, celui du transport et des prestataires de services logistiques.
une fonction qui perçoit l’entreprise et les relations inter-organisationnelles sous
l’angle des flux (physique, d’information et financiers) qui les traversent et qu’il s’agit
de coordonner pour optimiser les processus; un ensemble d’activités opérationnelles
à réaliser : transporter, manutentionner, emballer, entreposer qui participent à la
création de valeur dont les missions peuvent s’exprimer assez clairement : il s’agit de
faire en sorte que le bon produit soit au bon endroit, au bon moment, dans la bonne
quantité, dans la bonne qualité, au bon coût.
La logistique est souvent mentionnée lorsqu’elle est déficiente : nous ne trouvons
pas dans le rayon de notre magasin la référence souhaitée, nous ne recevons pas
dans les temps prévus la commande passée, la bonne pièce n’est pas en magasin
pour entrer en ligne de production… Et lorsque la presse mentionne la logistique
c’est souvent par référence à une guerre ou à une catastrophe naturelle.
Le dictionnaire de l’Académie française donne au terme « logistique », la définition
suivante :
la science du calcul; la partie de l’art militaire dont l’objet est de fournir aux forces
armées ce qui leur est nécessaire pour subsister, faire mouvement et combattre …
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https://www.cairn.info/supply-chain-
7
L’impact de la guerre en Ukraine sur la chaine logistique du gaz liquéfié dans l’Union Européenne
Quelles sont les mesures prises, pour optimiser les coûts, dans les chaines logistiques
impactées par la flambée des prix de l’énergie ?
Dans ce projet, je propose de nouvelles initiatives permettant garantir
l’acheminement du GNL en toute sécurité, via de nouveaux itinéraires, tout en
respectant un plan à long terme, pour finir avec une chaine logistique plus fiable.
8
Annexes
PARTIE 1
Chapitre1 : LA LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION
et de contrôle ainsi que tous les autres processus qui ont une influence sur le flux
commerce.
La tâche principale est de concevoir tous les processus de manière à ce que les
L’accent est donc mis ici sur l’approvisionnement du marché externe en utilisant
les relations avec les clients existants. Les activités logistiques telles que la
manière rentable.
9
Annexes
différents clients.
production.
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Annexes
l’approvisionnement font ici référence aux mêmes faits, une fois du point de vue
marchandises.
prestation convenue.
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https://www.lis.eu/fr/lexikon/distribution/
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Annexes
distribution doit prendre en compte le climat de certaines zones géographiques ainsi que
l’environnement politique qui peut mener à une fermeture de frontières, suite à des conflits
En général, la chaîne logistique est divisée en trois segments. Le segment amont trouve et
produit le pétrole brut et le gaz naturel. Le segment intermédiaire s'occupe du traitement, du
stockage et du transport des produits énergétiques de base. Et le segment aval englobe les
raffineries pétrolières, les points de vente au détail et les sociétés de distribution de gaz
naturel.
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https://www.cognizant.com/
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Annexes
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Annexes
https://www.b2be.com/fr/industries/petrole-et-gaz/
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Annexes
chaque jour. Une fois mise en œuvre, cette stratégie aidera les entreprises à
éviter les accumulations d'informations qui font perdre du temps et des
ressources, interrompent le flux de vos activités et vous empêchent de vous
développer à un rythme fiable.
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https://www.avetta.com/f
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Annexes
Dans cette étude en anglais publiée par le Centre Russie/NEI de l’Ifri, Aurélie
Bros, chercheuse à la Higher School of Economics de Moscou, décrypte la
stratégie de Gazprom pour acheminer son gaz naturel vers l’Europe de l’Ouest et
contourner la voie de transit ukrainienne. Elle détaille la mise en œuvre de cette
stratégie, passant notamment par le projet Nord Stream en mer Baltique. Les
différentes contraintes, notamment réglementaires et financières, qui affaiblissent
le géant gazier, sont enfin présentées en fin d’étude.
Malgré les tensions entre la Russie et l’Union européenne (mises en lumière par
l’arrêt du projet de gazoduc South Stream en décembre 2014), Gazprom entend
maintenir, voire augmenter ses ventes de gaz sur le marché de gros européen. La
libéralisation du marché gazier européen permet en outre au groupe russe de
développer de nouvelles activités (principalement dans le transport et le stockage
de gaz en Europe). Gazprom entend également devenir un acteur important du
trading de gaz, notamment dans le nord de l’Europe.
Aurélie Bros rappelle que Gazprom a de nouveau montré, depuis l’été 2015, sa
détermination à renforcer sa présence sur le marché européen en s’associant à des
partenaires historiques. Début septembre, le groupe a signé avec les énergéticiens
allemands BASF et E.ON, autrichien OMV, néerlandais Shell et français
Engie un accord portant sur la construction d’ici à fin 2019 de deux nouveaux
gazoducs sous la mer Baltique pour renforcer Nord Stream. Le groupe rencontre
dans le même temps des difficultés sur son projet de gazoduc Turkish Stream (mer
Noire) qui doit lui aussi permettre de diversifier les voies de transit du gaz russe.
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https://www.connaissancedesenergies.org/gazprom-la-strategie-
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Annexes
19
Annexes
Les notes de bas de page ont été ajoutées par les rédacteurs du compte-rendu.
1-Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, créée au début des
années 1970, dont le siège est à Les États-Unis et les pays d’Asie centrale issus
de l’URSS en sont membres. L’OSCE avait des observateurs dans le Donbass.
2-Par le gazoduc Brotherhood mis en service en 1967 et d’une capacité de 100
Gm3 /
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Annexes
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https://www.inter-mines.org/fr/
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Annexes
2La Russie, qui était en 2013 le deuxième producteur mondial de gaz et de pétrole, exporte
43 % de sa production totale d’énergie dont 46 % de son pétrole brut et 29 % de son gaz
naturel ce qui, selon l’agence américaine Energy Information Administration, représentait, en
2012, 70 % de ses revenus d’exportations. C’est l’Europe qui absorbe les trois quarts de ses
exportations de pétrole et les quatre cinquièmes de ses exportations de gaz.
3En d’autres termes, l’Europe, qui manque cruellement d’énergie, se fournit majoritairement
en Russie. Laquelle en a fait son principal client selon une tendance qui, loin de s’inverser, ne
cesse de se renforcer (20 % d’augmentation de ses exportations de gaz naturel vers l’Europe
de l’Ouest en 2013 selon l’EIA.)
6Les États n’ont pas attendu la fin de la guerre froide pour s’engager dans une coopération
avec la Russie économiquement intéressée sans être, pour autant, politiquement neutre.
7La France en a été le pionnier avec l’institutionnalisation des relations initiée par le général
de Gaulle à l’occasion de sa visite à Moscou, historique et scandaleuse, au plus fort de la
guerre froide. Un accord de coopération scientifique, technique et économique avait alors été
conclu et sa mise en œuvre confiée à une Grande Commission mixte permanente secondée par
une Petite Commission, elle-même flanquée de commissions par industries.
8Dès août 1971, un accord « relatif aux questions de livraisons, par l’URSS à la France, de
gaz naturel soviétique et, de la France à l’URSS, d’équipements de tubes et de matériels
destinés à l’exploitation des gisements de gaz et à la construction de gazoducs » intervenait
entre Paris et Moscou. D’emblée était ainsi posé le cadre de la coopération entre les deux pays
sous les deux aspects essentiels dans les échanges énergétiques, celui de la stabilité des
23
Annexes
10Pour ce qui la concerne, l’Union s’efforce de fixer un cadre général à ses relations avec la
Russie. Il a été établi par un Accord de Partenariat et de Coopération (APC), conclu en 1994
et entré en vigueur – laborieuse ratification par les États membres oblige – en 1997, pour une
période de 10 ans.
12En effet, en dépit de son intitulé ambitieux, cet accord se situe en deçà des accords
d’association qui avaient été précédemment conclus avec les pays d’Europe centrale et
orientale, mais également de ceux dits d’« association partenariale » signés avec les pays
méditerranéens. Les exigences des parties y sont moindres et les engagements, en particulier
sur le plan financier, y sont plus limités. Il s’agit, finalement, d’encadrer les échanges
économiques et commerciaux par des mesures techniques avec, toutefois, un objectif
ambitieux : créer les conditions à terme d’une zone de libre-échange.
13Un dispositif institutionnel est établi qui, outre les sommets bisannuels entre les Présidents
de la Commission et du Conseil européens, d’une part, et le Président russe, d’autre part, met
en place un Conseil permanent de partenariat qui réunit une fois par an les ministres
concernés, organise des réunions de hauts fonctionnaires selon les besoins et prévoit même
une commission parlementaire mixte, Parlement européen-Douma.
14Mais, en dépit de cet appareil, le partenariat voulu en 1994 n’a pas donné les résultats que
pouvaient en attendre ses promoteurs. Et, plus qu’un instrument de rapprochement progressif
entre l’Union et son grand voisin, l’APC est, avant tout, une incitation faite aux États à
coopérer dans les quatre domaines qu’il privilégie et qu’il qualifie d’espaces communs :
l’économie et l’environnement, la liberté, la sécurité et la justice, la sécurité extérieure, la
recherche et l’éducation.
15Cette absence de dynamisme, due essentiellement aux changements du paysage, tant dans
l’Union européenne élargie alors à treize nouveaux membres et désormais dotée d’une
monnaie unique, que dans la Russie de Vladimir Poutine, politiquement stabilisée et
économiquement relancée, qui rendaient nécessaire, au terme de cette première période de 10
ans prévue par l’accord, de mettre en place un cadre nouveau mieux adapté à cette situation.
24
Annexes
16Mais cette évolution, loin de dynamiser la négociation finalement lancée en 2008, l’a, au
contraire, compliquée, d’abord du fait de la réticence de certains nouveaux membres, en
particulier les États Baltes et ceux d’Europe centrale et orientale, devant un rapprochement
avec Moscou et, aussi, en raison des exigences renforcées d’une Russie requinquée. La crise
économique aidant, les discussions n’ont pas cessé de piétiner sans que les différences
fondamentales entre les deux parties sur la nature et l’objectif d’un nouvel accord aient pu être
aplanies. C’est donc l’APC de 1994 qui reste le cadre des relations, conformément à son
article 106 qui en prévoit la prolongation annuelle.
18Il faut maintenant souligner que, dans ce cadre général, les échanges énergétiques, en
raison même de leur importance primordiale, ont fait l’objet de dispositions particulières qui
se sont avérées, du moins jusqu’à ces derniers temps, les plus concrètes.
19Au Sommet de Paris du 30 octobre 2000, la Russie et l’Union européenne ont lancé un
« dialogue énergétique » (pétrole, gaz et électricité). Cette initiative, dite « Plan Prodi »,
procédait du constat de la convergence d’intérêt des deux parties [1][1]Le dialogue énergétique
met l’accent sur les aspects….
20L’UE, pour sa part, jugeait qu’elle avait intérêt à augmenter ses approvisionnements en
provenance d’une Russie fournisseur géographiquement proche et politiquement en voie de
stabilisation. On évoquait alors un doublement des volumes jusqu’à représenter 40 % de la
consommation européenne.
21De son côté, la Russie souhaitait augmenter ses exportations de pétrole et de gaz, source
majeure de devises, exploiter de nouveaux gisements et bénéficier des investissements
nécessaires ainsi que des transferts de technologie indispensables pour la modernisation de ce
secteur.
22Dans l’esprit de ses promoteurs, ce dialogue devait permettre de poursuivre les objectifs
suivants :
23Pour gérer ce dialogue, l’accord mettait en place tout un dispositif institutionnel et,
notamment, un Conseil permanent de partenariat des ministres de l’énergie dont la première
réunion s’est tenue en octobre 2005.
24De manière générale, les premiers temps de ce dialogue ont été jugés satisfaisants par ses
protagonistes, non pas tant d’ailleurs par ses résultats mais par ses promesses. Ainsi, le
Commissaire européen à l’énergie envisageait, en octobre 2000, le doublement des volumes
25
Annexes
exportés par la Russie vers l’UE, l’idée étant d’approvisionner l’UE auprès de la Russie à
hauteur de 40 % de ses besoins énergétiques, tandis que le ministre russe de l’énergie estimait,
de son côté, que son pays pourrait, à l’échéance de 2010, fournir 70 % du gaz importé par les
pays européens.
25Cet optimisme était renforcé par la philosophie de ce dialogue qui, loin de se cantonner aux
seuls échanges, était étendu en amont et en aval à un partenariat dans les domaines de la
technologie, du transport, du financement. Il acquérait ainsi une portée tout autant politique
que commerciale car, en s’inscrivant dans le cadre de l’accord de partenariat et d’association,
il permettait aux parties d’étendre leur dialogue à toutes les questions d’intérêt commun
relevant du secteur énergétique. L’idée était donc de développer des projets communs en
permettant de plus en plus aux entreprises occidentales de prendre des participations dans des
sociétés russes d’extraction de pétrole et de gaz, et à ces dernières d’en acquérir dans les
sociétés de distribution européennes.
27On voit, dès lors, que c’est au niveau des États, en tout cas de ceux disposant de la capacité
de négociation suffisante, que va se situer la réalité des échanges et que les accords bilatéraux
entre les États membres et la Russie vont constituer la véritable armature des relations
énergétiques, l’Union européenne étant cantonnée dans un dialogue formel sans véritable
capacité d’action. On va ainsi se trouver face à un ensemble de tête-à-tête entre la Russie et
des clients, parfois des partenaires, dont les situations géopolitiques et, en conséquence, les
intérêts sont profondément différents et dont la somme ne peut, en aucun cas, constituer une
position de dialogue véritable.
26
Annexes
30Le second est d’ordre politique : il est lié à la méfiance et, même, à la crainte historique
que certains éprouvent vis-à-vis d’un puissant voisin dont on souhaite se tenir le plus possible
à distance et auquel on veut éviter de se lier, ne fût-ce que commercialement, par crainte de se
trouver dans sa dépendance. C’est le cas de tous ceux qui, pendant près d’un demi-siècle, ont
connu la domination soviétique, notamment celui de la Pologne dont les relations avec la
Russie n’ont cessé d’être tumultueuses au cours des siècles précédents.
31Ces deux facteurs sont, évidemment, indissociables dans de nombreux cas. Nécessité fait
loi et les exigences de l’économie priment alors sur les considérations politiques. Cela est
particulièrement criant dans le domaine des échanges énergétiques. Ainsi, les pays de l’Union
européenne, anciens membres ou anciens satellites de l’URSS, les plus marqués par quarante
ans d’hégémonie soviétique -
32Pays Baltes, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie, Pologne - et les plus hostiles à la Russie, en
sont pourtant les plus tributaires pour leurs approvisionnements énergétiques puisqu’ils
dépendent à 100 % des fournitures de gaz russe (90 % pour la Pologne).
33C’est donc dans un tableau extrêmement complexe que s’inscrivent les échanges entre
l’Europe et la Russie et, en particulier, les relations énergétiques qui en sont le cœur et,
comme on le verra, à la fois le déterminant, le catalyseur et le détonateur, lorsque d’autres
facteurs y interfèrent.
34Le cours des flots de pétrole et de gaz qui coulent des gisements russes vers les
consommateurs européens n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Il a connu des
moments critiques et des remous inquiétants mais aucune de ces crises n’a atteint l’ampleur,
la durée et la portée de celle qui a éclaté fin 2013 et s’est développée depuis.
35Les crises précédentes se sont produites, dans la première décennie du siècle, entre la
Russie et ses voisins occidentaux immédiats par le territoire desquels transitait l’essentiel du
gaz fourni à l’Europe centrale et de l’ouest : l’Ukraine en 2006 puis 2009, la Biélorussie en
2003 puis 2010. Leur objet était le prix du gaz consenti à ces deux pays, question qui n’aurait
guère ému les Européens si l’interruption des livraisons russes qui s’en est suivie n’avait pas
menacé leurs approvisionnements. Le président de la Commission européenne, M. José
Manuel Barroso, voulut voir dans celle de 2009 « la plus grave rupture d’approvisionnement
énergétique que l’UE ait jamais connue » même si cet approvisionnement ne semble pas avoir
été durablement affecté par les événements. Mais, en faisant prendre conscience aux
Européens du risque que leur dépendance croissante au fournisseur russe leur faisait courir,
l’incidence politique de cette crise fut autrement importante. De simple différend financier
concernant des pays étrangers à l’Union, on débouchait ainsi sur une altération des relations
entre cette dernière et la Russie et une interrogation sur la légitimité du rapprochement en
cours avec elle.
27
Annexes
36Il faut savoir que, de manière générale, le prix du gaz est indexé sur celui du pétrole et fixé,
parfois pour plusieurs décennies, par des contrats à long terme contenant, le plus souvent, une
clause « take or pay » qui est supposée protéger au mieux les intérêts des parties.
37Mais comme dans tout commerce, il est de bonne pratique de consentir quelques facilités à
des clients dont on veut, pour des raisons diverses et, le plus souvent, politiques s’assurer de
la fidélité ou de la bienveillance. Tel est le cas, pour la Russie, de l’Ukraine et de la
Biélorussie, anciennes républiques soviétiques et possibles membres d’une union plus
resserrée autour de l’ancienne métropole que caresse Moscou. Ces deux États bénéficient
donc d’un prix du gaz nettement plus bas que celui négocié avec les clients européens. Mais,
s’agissant d’économies parmi les plus pauvres, leur tentation est permanente d’obtenir des
tarifs encore plus bas auxquels le fournisseur, en l’occurrence Gazprom, n’est pas
spontanément disposé. Le seul moyen de pression dont dispose alors le quémandeur est de ne
pas payer ses factures, et celui par lequel rétorque inévitablement le fournisseur est de
suspendre les livraisons en attendant le règlement des arriérés.
38Dans cette situation tout à fait banale, l’Europe peut très vite se trouver impliquée car les
livraisons dont son économie dépend transitent également par les tubes qui alimentent
Ukraine et Biélorussie. La crise commerciale devient alors une crise politique et appelle une
solution rapide. Des arrangements ayant été rapidement trouvés, ces premières alertes sont
restées sans conséquences immédiates notables, mais elles ont retenti comme un signal
d’alarme quant à la vulnérabilité des approvisionnements énergétiques de l’Europe par son
fournisseur russe.
39Pour y faire face, on a alors choisi la solution la plus simple consistant à court-circuiter les
maillons faibles qu’étaient les deux territoires principaux de transit et à dérouter le trafic vers
des trajectoires plus sûres.
40C’est ainsi qu’ont été mises en chantier, à côté d’opérations plus modestes mais de la
même inspiration, deux dérivations majeures ayant pour effet premier d’éviter l’Ukraine : les
gazoducs Northstream et Southstream.
Le premier, ouvert en 2012, est destiné à alimenter en priorité l’Allemagne. Il achemine le gaz
russe depuis le nord-ouest du pays en passant sous la Baltique sur plus de 1 200 kilomètres,
jusqu’au port allemand de Greifswald. Il est ensuite connecté sur les réseaux d’Europe
occidentale, vers l’ouest en direction des Pays-Bas et de la Grande-Bretagne, vers le sud
jusqu’en République Tchèque. Sa capacité pourrait atteindre 55 milliards de mètres cubes par
an, ce qui correspond aux importations allemandes, britanniques et françaises cumulées.
42Le second a été mis en chantier à la fin de l’année 2012. Il a, notamment, le même objectif
de contournement de l’Ukraine et, pour cela, débouche en Bulgarie après un trajet sous la mer
Noire. De là, il pourra desservir, via le réseau européen existant, la Roumanie, la Hongrie, la
Slovaquie et, aussi, l’Italie par un tronçon transadriatique en projet. Avec une capacité de
63 milliards de mètres cubes par an, il dépasserait les besoins d’importation de gaz russe des
pays visés et ce gigantisme n’est peut-être pas étranger aux difficultés qu’il rencontre
actuellement.
43Ces premières crises apparaissent donc comme des crises commerciales qui ont entraîné
des conséquences de nature géopolitique, dont la moindre n’est pas, à terme, l’exclusion de
l’Ukraine des circuits qui alimentent les relations énergétiques de la Russie et de l’Europe.
28
Annexes
Avec, pour corollaire, une aggravation de la précarité du pays qui se trouvera, dès lors, privé
des redevances versées au titre du transit des hydrocarbures russes vers l’Ouest.
44Là, réside certainement l’un des paramètres expliquant l’ampleur prise par les tensions
latentes entre ce pays et son grand voisin qui aboutissent, à la fin de 2013, à la crise majeure
mettant face à face la Russie et l’ensemble du monde occidental dans un affrontement que
certains n’ont pas hésité à comparer à la guerre froide.
45Sans doute la nouvelle crise s’inscrit-elle dans une continuité apparente mais, alors que les
précédentes procédaient de désaccords commerciaux et qui ont eu des effets induits de
caractère indirectement politiques, celle-ci est, d’abord, une crise politique dans les
développements de laquelle les questions énergétiques apparaissent comme des retombées
collatérales, comme des éléments satellites d’une problématique majeure des enjeux de
pouvoir dans les relations internationales.
La crise de 2014… ?
47Ainsi, poussée par l’un à un arrimage insensé à l’Union européenne et à l’OTAN, elle l’est,
par l’autre, à choisir entre la dislocation et la vassalisation. Dans cette perspective, la question
des relations énergétiques entre la Russie et l’Europe n’est pas la cause, elle est l’effet. Elle
est l’une des touches du clavier sur lequel les protagonistes jouent chacun leur stratégie de la
dissuasion : menaces d’assoiffement par l’interruption de ses approvisionnements
énergétiques pour l’un, menaces d’étranglement économique par les sanctions pour l’autre.
48Mais, même si c’est à tort que la question énergétique est souvent perçue comme l’origine
et le cœur du conflit, elle est un élément incontournable de toute négociation comme de toute
solution.
49Envisagée sous ce seul aspect, la crise n’est alors qu’une récidive du contentieux
énergétique entre la Russie et l’Ukraine ou, mieux, entre Gazprom et Naftogaz, portant sur le
prix du gaz livré et sur son règlement. Après la crise de 2009, l’Ukraine avait bénéficié de la
29
Annexes
part de son fournisseur de rabais qui, fin 2013, lui permettaient de payer son gaz au prix de
268,50 dollars les 1 000 m3 alors que le prix moyen consenti aux autres clients européens
était de 382,50 dollars. Comme dans les scénarios précédents, Gazprom s’est plaint de
l’accumulation des arriérés de paiement et Naftogaz d’un prix jugé encore trop élevé, d’autant
plus qu’après la chute, en février, du président pro russe Victor Ianoukovitch et l’arrivée d’un
gouvernement pro occidental, ce prix avait été pratiquement doublé. Ce n’est qu’au mois de
juin 2014, c’est-à-dire bien après les premières sanctions occidentales contre Moscou, que
Gazprom annonçait appliquer désormais un système de prépaiement pour ses livraisons de
gaz à Naftogaz, ce qui signifiait ipso facto l’arrêt des fournitures. Quatre mois plus tard, un
compromis était trouvé à Bruxelles entre l’Ukraine, la Russie et l’Union européenne qui
réglait la question des impayés et les modalités de paiement des livraisons jusqu’en
mars 2015.
50On serait donc tenté de ne voir dans cette affaire qu’une péripétie des relations
énergétiques traditionnellement difficiles entre un fournisseur et un client qui ont pris
l’habitude de faire monter les enchères avant de régler leurs différends, si les Européens ne se
trouvaient également impliqués dans ces micmacs.
51Force est cependant de constater que leur implication est plus virtuelle qu’effective, ce qui
ne signifie pas cependant qu’elle est imaginaire.
52L’interruption des livraisons à Kiev n’emporte pas, pour autant, l’arrêt de celles destinées
aux autres clients européens même si les expériences antérieures ont montré que de telles
mesures provoquent des remous dans les approvisionnements de certains d’entre eux, en
Europe centrale et orientale en particulier.
53Bien sûr, la moitié du gaz russe destiné à l’Europe (15 % de sa consommation) transite par
l’Ukraine mais, aujourd’hui, existent de nouvelles routes gazières, notamment le Nord
Stream, qui permettent de dériver le flux ukrainien vers des voies plus sûres.
54Le seul véritable danger résiderait alors dans une décision russe de réduire, sinon d’arrêter,
ses fournitures, moyen de pression sur l’économie européenne qui, compte tenu de sa
dépendance, connaîtrait de très sérieuses perturbations. On peut toutefois douter que Moscou
aille au-delà de la simple menace d’un recours à l’arme énergétique tant il est vital pour le
pays de vendre son gaz et son pétrole [2][2]Cela ne vaut, évidemment, que dans la perspective
d’une gestion…. C’est en ce sens qu’il faut interpréter la mise en garde d’Alexeï Miller,
président de Gazprom, à Marcos Sefcovic, nouveau commissaire européen à l’énergie, lors de
leur rencontre à Moscou à la mi-janvier. Déclarant que ce serait désormais par la Turquie que
devraient transiter les 63 milliards de m3 qui passent actuellement par l’Ukraine, il entendait
signifier à son interlocuteur que Gazprom restait maître du jeu et que les Européens devraient
se plier à ses décisions ou se tourner vers d’autres fournisseurs, la Russie se réservant de
trouver d’autres clients.
55De ces épisodes, toujours susceptibles de rebondissements futurs, on peut tirer quelques
conclusions. La première est que le rôle de l’Ukraine comme lieu de transit des livraisons
russes n’est plus de saison. La deuxième est que les retombées de la crise actuelle affectent,
bien au-delà des péripéties énergétiques, la dynamique du partenariat laborieusement engagé
depuis la fin des années quatre-vingt-dix. Enfin que, même si le rétablissement de la
confiance reste un objectif central, les deux parties se trouvent inéluctablement conduites à
examiner sérieusement d’autres options que celles qui semblaient être devenues prioritaires et
partagées.
30
Annexes
56Les Européens peuvent-ils alors échapper à leur dépendance aux hydrocarbures russes ? La
Russie peut-elle renoncer à la clientèle européenne ? Il n’y a pas de réponses simples et
évidentes à ces questions : pour l’Europe, en l’état actuel des choses, ces réponses
appartiennent d’abord à chaque pays, en fonction de sa situation propre, c’est-à-dire du niveau
de sa dépendance, de ses possibilités alternatives et de sa volonté politique. On ne peut, dès
lors, que proposer des voies alternatives hypothétiques que chacun pourrait emprunter selon
son équation de politique énergétique personnelle. Sans doute, une telle démarche
désordonnée est-elle tempérée par les efforts de l’Union européenne. Celle-ci, face à la
volonté des États de garder les mains libres dans un domaine crucial de leur autonomie,
définit de louables objectifs à long terme [3][3]Cf. par exemple, quel que soit leur mérite, le
Paquet énergie… mais sans, pour autant, parvenir à mettre en place une véritable politique
commune, telle que prévue par le Traité de Lisbonne débouchant, notamment, sur un marché
commun de l’énergie, que, en 2011, la Commission européenne envisageait pour 2014…
57Enfin, il faut encore ajouter que les diverses voies explorées ont toutes en commun de ne
proposer que des solutions à terme plus ou moins éloigné du fait du manque de flexibilité qui
caractérise les structures des systèmes énergétiques et de la lenteur qu’implique leur
transformation. Il n’y a donc pas de réponse immédiate autre que chaotique à
l’interdépendance russo-européenne, ce qui n’exclut nullement une réflexion sur les
alternatives susceptibles de l’alléger.
58La prise de conscience par les Européens de la nécessité de s’affranchir le plus possible de
leur dépendance énergétique n’est évidemment pas nouvelle, même si les résultats obtenus
sont loin d’être probants. Le piétinement de la politique commune de l’énergie en est la
preuve. Mais, pour ce qui concerne la volonté de renverser la tendance d’une sujétion toujours
plus grande aux approvisionnements russes, on en est encore à l’exploration hypothétique
60Les économies d’énergie, autre nom de la réduction de la demande, sont un passage obligé
dans toute politique visant à réduire la dépendance vis-à-vis des marchés. Elles ont été menées
avec une réelle efficacité pendant les années soixante-dix pour faire face à la crise du pétrole
marquée par une augmentation faramineuse des prix (de 4 dollars le baril en 1972 à 36 dollars
en 1980) assortie bientôt d’une interruption pure et simple des livraisons à la suite de
l’embargo imposé par l’OPEP. Elles ont alors été menées avec une brutalité qu’imposaient les
circonstances mais qu’on a, aujourd’hui, du mal à envisager : baisse drastique du chauffage
dans les lieux publics et administrations, limitation de 50 % de la circulation automobile, par
exemple. Mais, au-delà de ces mesures, la crise eut pour effet de fouetter la recherche en
matière d’efficacité énergétique, notamment dans la réduction de la consommation aussi bien
industrielle que des particuliers. C’est dans les transports que les effets les plus spectaculaires
se sont rapidement manifestés avec l’augmentation du rendement des moteurs dont l’avidité
énergétique a été alors diminuée dans des proportions impressionnantes. Dans cette période
où les pays industrialisés se lançaient à corps perdu dans un effort sans précédent de
prospection de ressources traditionnelles ou nouvelles, les experts de l’AIE pouvaient affirmer
31
Annexes
que les principales réserves d’énergie se trouvaient dans les économies que l’on pouvait en
faire.
61Après le pic de 1981 et la stabilisation, à partir de 1987 et pour une longue période, du prix
du pétrole autour de 20 dollars le baril, cette exigence passa au second plan. Différents
facteurs l’y ont ramenée : l’état supposé des réserves de pétrole et la menace d’un pic
oil annoncé par les tenants de cette analyse à partir de 2010, la hausse vertigineuse du prix du
baril à près de 140 dollars en 2008, enfin et surtout, la montée en puissance de la lutte contre
le réchauffement climatique et l’effet de serre imputé principalement à l’activité industrielle
des hommes et à un usage irraisonné de l’énergie.
62Les institutions européennes, relayant les actions mondiales conduites dans le cadre des
Nations Unies et des conférences sur le climat, se sont, dès lors, délibérément engagées dans
la même voie et c’est ainsi que le paquet climat de 2014 appelle l’UE à réaliser 30 %
d’économies sur l’énergie d’ici
2030 [4][4]http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/07/23/ue-bruxelles-fi….
63La commissaire au climat, Connie Hedegaard, s’est montrée très satisfaite de cette
décision, emportée de haute lutte face au commissaire à l’énergie, Günther Oettinger :
64
« C’est une très bonne nouvelle pour le climat. C’est également une bonne nouvelle pour les
investisseurs et une très bonne nouvelle pour la sécurité énergétique de l’Europe et son
indépendance. Ce qui signifie que ce n’est pas une bonne nouvelle pour Poutine. »
65Comme on le voit la question, maintenant lancinante, de la dépendance vis-à-vis de la
Russie n’est jamais loin.
66Pour atteindre cet objectif lointain, les Européens disposent de l’attirail bien connu des
mesures d’efficacité énergétique : performance énergétique des bâtiments, de l’industrie,
notamment automobile, maîtrise des consommations domestiques, etc.
67Il reste à vérifier si ces intentions pourront aboutir aux résultats espérés alors que, dans le
même temps, le progrès technologique révèle sa gourmandise énergétique comme, par
exemple, dans la prolifération des appareils électroniques [5][5]Un rapport de l’Agence
internationale de l’énergie, publié le… et que l’Agence internationale de l’Énergie prévoit que
l’Union européenne devra trouver, en 2035, 62 milliards de m3 de plus qu’en 2011 pour faire
face à l’augmentation de sa consommation [6][6]La demande énergétique mondiale devrait,
elle, croître de….
68Le deuxième objectif, celui du développement des ressources domestiques, doit être
envisagé dans son double aspect : développement des ressources énergétiques traditionnelles ;
développement des énergies nouvelles.
69Les perspectives dans le domaine des énergies fossiles sont moins que prometteuses.
70La production européenne de pétrole, qui atteignait près de 2,5 milliards de barils au
tournant du siècle, est tombée aujourd’hui à moins de 1 milliard et ne cesse de diminuer du
fait de l’épuisement des principaux gisements du Royaume-Uni, de Norvège et du Danemark.
Comme le rappelle l’Agence internationale de l’Énergie dans son rapport annuel 2014, la
production de pétrole brut au sein de la seule Union européenne a décru de 50 % au cours de
la dernière décennie, à un rythme plus rapide que celui de la baisse de la demande.
32
Annexes
71Pour ce qui est du gaz naturel, la production de l’ensemble de l’Union européenne a chuté
de 30 % depuis ses pics de la fin de la période 1995-2005. Or l’UE ne possède que 2,2 % des
réserves mondiales de gaz alors qu’elle absorbe environ 18 % de la consommation de la
planète. Dans la dynamique actuelle, l’UE devrait ainsi, selon l’AIE importer 80 % de ses
besoins à l’horizon
722030. Toutefois, si on considère l’Europe dans une acception dépassant les limites des pays
membres de l’UE, les perspectives deviennent alors moins sombres grâce à la Norvège.
Septième producteur et troisième exportateur mondial, ce pays dispose, en effet, de réserves
importantes en mer du Nord et en mer de Barents. Évaluées à 2 000 milliards de m3, elles ne
le situent pourtant qu’au dix-huitième rang mondial, bien loin derrière la Russie avec ses
50 000 milliards de m3 estimés. On comprend mieux pourquoi, sollicité par l’UE face à la
crise ukrainienne afin de remplacer la Russie en cas d’escalade du conflit entre Gazprom et
l’ukrainien Naftogaz, Helge Lund, directeur général de Statoil, principale compagnie du pays,
douchait les attentes de Bruxelles en soulignant que son pays ne serait jamais en mesure de
substituer les fournitures de gaz russe.
33
Annexes
75Il faut ajouter que les discussions pleines de promesses et les engagements de réduction des
émissions à effet de serre seront d’autant mieux acceptés qu’ils sont renvoyés à des calendes
lointaines, viennent compliquer de préoccupations environnementales supplémentaires les
choix énergétiques nationaux. Faut-il, dès lors, comme l’Allemagne, satisfaire aux
revendications écologistes en renonçant à l’électricité nucléaire et les contrarier en remplaçant
les centrales atomiques par des centrales à charbon ? Pluies acides ou retombées
radioactives ? Cruel dilemme !
76Il apparaît donc évident que l’Europe ne peut espérer développer de façon significative ses
propres ressources traditionnelles et qu’elle ne peut chercher son salut que dans la promotion
des énergies renouvelables, solaire, éolien, biomasse et autres.
77Ce n’est pas ici le lieu d’analyser les mérites respectifs de ces nouvelles voies énergétiques.
On connaît ceux qu’on leur prête : elles sont inépuisables, non polluantes (si on veut bien, du
moins, considérer que les éoliennes et les champs de capteurs solaires ne polluent pas les
paysages, contrairement aux pylônes des lignes à haute tension, objets de luttes écologistes
homériques, précisément pour cette raison). On sait aussi les défauts qu’on leur impute : coûts
prohibitifs des installations (mais les centrales nucléaires nécessitent des investissements
34
Annexes
78Qu’il suffise de rappeler que l’IEA estime que la consommation énergétique mondiale
augmentera de 37 % d’ici 2040. Cette croissance sera portée à 60 % par les pays d’Asie, hors
Japon et Corée du Sud. Si les énergies renouvelables connaîtront une forte croissance – la
moitié des nouveaux moyens de production électrique utiliseront des sources renouvelables –
la consommation d’énergies fossiles continuera à augmenter, notamment en raison de
l’abondance et du faible coût du charbon et la faible substituabilité du pétrole pour le transport
et la chimie. Si toutes les sources d’énergies verront leur production augmenter d’ici 2040, la
part du gaz et des énergies bas carbone (renouvelables et nucléaires) dans le mix énergétique
mondial augmentera par rapport au pétrole et au charbon, pour tendre vers une répartition
égale entre ces 4 sources (le charbon et le pétrole représentent aujourd’hui 60 % de la
production d’énergie primaire). À noter que près de 60 % de l’augmentation de la production
de gaz sera issue de gisements non conventionnels et que l’augmentation du nucléaire sera
plus importante que celle des renouvelables.
79Dans cette perspective, très généralement partagée, certains font preuve d’un scepticisme
plus grand encore : « La conclusion est qu’à l’horizon 2050 les énergies renouvelables – hors
grande hydraulique – n’auraient qu’un rôle d’appoint en matière de bouclage des bilans
énergétiques. Même avec un effort important, force est de constater qu’entre 1995 et l’an
2050 la part des énergies renouvelables dans les bilans électriques devrait décroître… et non
pas croître sensiblement comme beaucoup le pensent [7][7]Pierre-René Bauquis - Un point de
vue sur les besoins et les…. »
82Vers quels fournisseurs pourraient donc se tourner les pays européens consommateurs pour
remplacer les Russes ?
83En ce qui concerne le pétrole, cette diversification peut être facilitée par l’existence d’un
marché mondialement intégré et liquide qui mutualise le risque d’une rupture
d’approvisionnement. Certes, l’Europe importe une part importante de ses besoins de Russie
et de Norvège (respectivement 31 % et 11 % en 2012) mais elle peut alléger cette dépendance
relative grâce à la fluidité du marché due, notamment, à la prépondérance du transport
maritime (62 %) qui confère aux flux pétroliers une dimension mondiale et interconnectée qui
fait que les ports de départ et d’arrivée ne sont pas physiquement liés. Parmi d’autres, l’Arabie
35
Annexes
85Il faut d’abord rappeler que les réserves de gaz naturel sont concentrées dans certaines
zones géographiques et que la Russie en est le premier dépositaire (24 %), suivie de l’Iran
(16 %) et du Qatar (14 %). Les autres pays disposant chacun de 3 à 4 % des réserves
mondiales sont le Turkménistan, l’Arabie Saoudite, les États-Unis, les Émirats Arabes Unis et
le Venezuela [8][8]La possibilité d’un approvisionnement renforcé auprès de…. Sans doute
pourraient-ils participer à une stratégie de diversification, mais encore faudrait-il satisfaire à
certaines conditions. Les premières sont commerciales : étant supposé qu’ils seraient en
mesure de mobiliser des capacités d’exportation supplémentaires, seraient-ils disposés à en
faire bénéficier les possibles clients européens plutôt que d’autres préférés pour des raisons
politiques, commerciales ou techniques ? Il est bon de rappeler que le commerce de l’énergie
est une activité hautement politique (ce qui, pour le moment, exclut par exemple l’Iran), que
la question des prix n’est pas indifférente et que l’énergie doit être acheminée du producteur
au consommateur. Ce dernier point est déterminant dans toute réflexion sur une réorganisation
des livraisons de gaz.
86Contrairement au pétrole, le gaz ne peut être transporté que par deux procédés qui sont
affectés d’une forte rigidité.
87Le premier est le transport par gazoduc, de loin le plus important puisqu’il représente les
quatre cinquièmes des importations européennes. Pour ce moyen, la proximité vendeur-
acheteur est un atout essentiel qui existe avec la Russie mais non avec les principaux des
hypothétiques fournisseurs de remplacement cités plus haut. Le Turkménistan qui, avec 8 000
milliards de m3 de réserves prouvées, occupe le cinquième rang mondial, constitue l’option la
moins spéculative sans perdre de vue, toutefois, que le réseau de transport de sa production,
marqué par l’héritage soviétique, reste essentiellement orienté vers le nord-ouest, c’est-à-dire
vers la Russie et les autres pays de l’ex-URSS. Pour le reste, c’est vers l’Iran et la Chine que
36
Annexes
le réseau d’acheminement du gaz turkmène est dirigé et, actuellement, c’est donc par la
Russie que transite la contribution turkmène aux approvisionnements de l’Europe. Pour
s’affranchir de ce handicap la construction de canalisations de substitution a été envisagée
déjà depuis des années. Nabucco devait assurer l’importation, via la Turquie, du gaz de la
Caspienne, voire celui du Kurdistan irakien et de l’Iran. Bruxelles et Washington, qui y
voyaient un moyen de contourner Gazprom, soutenaient fortement le projet. Mal conçu, mal
financé, il a été enterré en 2013 avec le retrait des principaux membres du consortium qui
devait le porter. Ne reste, dès lors, comme projet alternatif à la voie russe que le projet turco-
azéri TANAP qui devrait alimenter l’Europe du sud jusqu’en Italie, par la Turquie et la Grèce,
et dont l’ouverture n’est pas envisagée avant 2018 pour son premier tronçon. Sa capacité
initiale prévue est de 16 milliards de m3, soit une part modeste des 125 milliards de m3
fournis en 2013 à l’Europe par la Russie.
88Le second est le transport par méthaniers qui pourraient être adaptés à certains des
fournisseurs potentiels les plus éloignés. Mais cette solution suppose l’existence, au départ,
des installations de liquéfaction nécessaires et, à l’arrivée, de celles de regazéification
indispensables. Or, les infrastructures actuelles dans l’un et l’autre cas doivent être fortement
renforcées, ce qui réclame une capacité d’investissement d’autant plus aléatoire que la
construction de nouveaux pipelines ou usine de liquéfaction a peu de chance d’être engagée si
leur utilisation correcte pour, en moyenne, une trentaine d’années ne peut être
garantie [9][9]Pierre-René Bauquis, op. cit., p. 8. En 2013, on comptait 86 unités de
liquéfaction dans le monde et une vingtaine d’usines de regazéification en
Europe [10][10]Groupe international des Importateurs de Gaz Naturel Liquéfié…. De
nombreux projets sont à l’étude et on peut donc prévoir que ce moyen de transport est appelé
à prendre, dans les années à venir, une part croissante du marché.
89En définitive, l’Europe peut-elle envisager de s’affranchir de sa dépendance énergétique
vis-à-vis de la Russie [11][11]Fabrice Nodé-Langlois « L’Europe peut-elle se passer du gaz… ?
Ainsi formulée cette question, qui a pris aujourd’hui une acuité particulière, ne peut avoir de
réponse que théorique tant sont complexes ses différents paramètres. Évidemment, si
l’Europe, notamment par des politiques performantes d’efficacité énergétique, réduit sa
consommation d’hydrocarbures, si elle s’engage dans une utilisation maximale de ses propres
ressources traditionnelles ou renouvelables, si elle règle les problèmes
politiques, diplomatiques, techniques et économiques qui font obstacle à une diversification
de ses fournisseurs alors, certes, elle peut alléger sa dépendance. Mais de quelle Europe parle-
t-on ? Une telle mobilisation pour une politique concertée, unifiée et volontariste suppose une
vision homogène et une manœuvre fermement orientée et dirigée. Elle suppose un marché
intérieur unifié et des relations extérieures coordonnées, sans lesquelles l’Union européenne
ne peut avoir de politique commune de l’énergie. En son absence, c’est donc des États que
dépendent la volonté et la possibilité de reconsidérer leurs relations avec la Russie dans ce
domaine. On comprend bien, dès lors, qu’il serait vain d’attendre de leur part des actions
coordonnées dans tous les registres en cause tant sont disparates les situations particulières.
Qu’il s’agisse d’économies, de valorisation de ses propres ressources ou de recherche
d’approvisionnements alternatifs, les possibilités d’action autonome diffèrent profondément
de l’un à l’autre : il n’y a pas d’égalité face au défi d’une remise en cause des situations
énergétiques nationales.
90À ce premier obstacle, s’en ajoute un second. Et il est de taille. La partie se joue à deux et
la Russie peut-elle, sans la perdre, renoncer à la clientèle européenne qui représente environ
un tiers des recettes de son commerce extérieur ? Peut-elle s’aliéner ses partenaires européens
qui apportent les trois quarts des investissements étrangers du pays ? La voici donc confrontée
à un défi symétrique de celui de l’Europe : celle-ci pense à réorienter ses importations pour
37
Annexes
réduire les risques de chantage énergétique ; Moscou, pour l’en dissuader, menace de faire de
même avec ses exportations. Avec l’avantage considérable de décider seule de sa stratégie
alors qu’en face, chacun de la trentaine de joueurs qui lui est opposée, prétend avoir la sienne.
A-t-elle alors une alternative à la clientèle européenne ? Peut-elle inverser les flux de gaz de
l’Ouest vers l’Est ? Dans la grande partie d’intoxication en cours sur fond de conflit
ukrainien, la stratégie russe se déploie autour de deux axes : celui d’une interruption des
approvisionnements gaziers en direction des pays de l’Europe centrale et occidentale et celui
d’une inversion vers la clientèle asiatique, principalement chinoise.
91Les coups de semonce se sont multipliés ces dernières années lors des crises qui ont éclaté
avec les pays de transit voisins. La menace atteint d’abord les plus vulnérables, c’est-à-dire
ceux dont la dépendance est la plus forte et la capacité d’adaptation la moindre. Ce sont aussi
ceux qui, en raison du voisinage géographique et des traumatismes historiques, seraient le
moins enclins au compromis. L’arme énergétique est donc brandie avec une insistance
croissante, assortie de mesures d’accompagnement qui rendent son effectivité crédible, c’est-
à-dire qui témoignent de la volonté russe de la mettre en œuvre et de la capacité du pays de
trouver une clientèle se substituant à la clientèle européenne. C’est en ce sens qu’il faut
comprendre l’abandon (provisoire ?) du gazoduc Southstream financé par Gazprom et qui
devait assurer l’approvisionnement européen en court-circuitant l’Ukraine, selon un tracé
reliant la Russie à l’Italie et l’Autriche via la mer Noire, la Bulgarie et la Serbie. Le chantier,
lancé en 2012, était bloqué par la Bulgarie sous la pression de Bruxelles au titre des sanctions
imposées par l’UE. C’est en réponse que le Président Poutine annonçait, début
décembre 2014, l’abandon du projet en même temps que son remplacement par un tube off
shore, d’une capacité de 63 milliards de m3 par an, soit la même que Southstream, reliant la
Russie à la Turquie. Dans le même temps, Alexeï Miller, patron de Gazprom, mettait l’Europe
au pied du mur en indiquant qu’il lui faudrait donc, sans tarder, mettre en place les
infrastructures nécessaires pour aller chercher le gaz russe en Turquie, faute de quoi « ces
volumes de gaz iront vers d’autres pays ». Lesquels ? La réponse était déjà dans l’air depuis
plusieurs mois. Dès le mois de mai 2014, le premier ministre Dmitri Medvedev avait déclaré,
dans un entretien à Bloomberg que « le gaz qui ne serait pas livré en Europe peut être envoyé
[…] en Chine ». Menace confirmée par la signature entre Moscou et Pékin d’un très important
contrat d’approvisionnement en gaz, d’un montant de 300 milliards d’euros, qui prévoit, à
partir de 2018, des livraisons sur une période de trente ans qui devraient rapidement atteindre
38 milliards de m3 par an. En prolongement de cet accord, le Président Poutine lançait, le
1er septembre, le chantier de construction du gazoduc « Force de Sibérie », indispensable à
son exécution. Prévu pour être mis en exploitation en 2017, ce tube, long de 4 000 kilomètres,
aura une capacité de 61 milliards de m3 par an et constitue, selon le président russe « le plus
grand projet de construction du monde. Il n’y en aura pas de plus important dans un futur
proche ». Il faut, toutefois, relativiser l’importance commerciale de cette opération : au plus
fort de son exécution, les livraisons prévues à la Chine ne représenteront que le quart de celles
effectuées actuellement en direction de l’UE. En fait, cette réalisation, s’ajoutant à l’abandon
de Southstream, a surtout valeur de symbole : celui de la possibilité qu’a la Russie de
diversifier ses clients et, ainsi, persuader les Européens que leur position dominante peut être
remise en cause.
Claude Nigoul
39
Annexes
PARTIE 2 : Problématique :
40
Annexes
-----------------------------------------------------------------------------------------
https://www.actu-transport-logistique.fr/officiel-des-transporteurs/
41
Annexes
42
Annexes
Certains grands opérateurs à l’export ont arrêté pour le moment les réservations
ferroviaires intercontinentales en direction de l’est et de l’ouest entre l’Asie et
l’Europe.
Cependant, le trafic terrestre est pour le moment peu perturbé par la situation sur
l’axe Asie-Europe.
Il est à noter que de nombreux assureurs ont suspendu leurs garanties face
à l’incertitude du conflit sur les territoires russe, biélorusse et ukrainien.
---------------------------------------------------------------------------------------
https://balguerie.com/actualites/logistique-internationale-face-a-la-guerre-ukraine
43
Annexes
AU SOMMAIRE
Les chargeurs vivent une crise inédite. Au cours des deux dernières
décennies, les schémas logistiques se sont construits sur le postulat d’un
transport relativement peu cher (avec bien évidemment des disparités selon la
nature des produits). La transition énergétique laissait bien entrevoir quelques
efforts financiers en perspective. Mais les politiques publiques restant à ce stade
assez peu contraignantes, l’impact sur les prix du transport n’était pas de nature
à transformer l’architecture des chaînes logistiques.
44
Annexes
Évolution du taux de fret pour un conteneur 40’ en port à port, surcharges incluses, entre Shanghai et
Rotterdam – Source : Upply.
Alors que l’on s’attendait à une légère accalmie après le Nouvel An chinois, le
contexte géopolitique lié à la guerre en Ukraine soutient les prix, notamment via les
surcharges. Dans un rapport publié le 16 mars, la CNUCED estime cependant que la
pression à la hausse devrait bientôt toucher les prix du transport maritime.
45
Annexes
La hausse des taux de fret a également été nourrie par une répercussion,
cependant partielle, des tensions inflationnistes engendrées en particulier sur les
prix de l’énergie et des matières premières par cette reprise économique en V. Les
banques centrales espéraient que cette surchauffe se régulerait progressivement, quand
l’offre et la demande se rééquilibreraient grâce à une amélioration des phénomènes de
congestion et de pénurie provoqués par la pandémie de Covid-19. Mais le
déclenchement de la guerre en Ukraine bouleverse totalement les perspectives.
Les prix du pétrole, qui avaient déjà commencé à augmenter en 2021, ont fortement grimpé
ces dernières semaines en raison du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Le marché est très
volatil, mais globalement, les prix semblent s’installer au-dessus de 100 $ le baril. La situation
est suffisamment critique pour que l’Agence internationale de l’énergie ait publié le 18 mars
un plan d’urgence préconisant 10 mesures pour diminuer la demande mondiale de pétrole de
2,7 millions de barils par jour et réduire ainsi le risque d'une pénurie critique.
46
Annexes
La situation est tout aussi menaçante pour le gaz, l’Europe étant particulièrement
dépendante de la production russe.
Tensions salariales
47
Annexes
La situation est plus mitigée dans les autres secteurs. Dans le transport aérien, si
quelques compagnies aériennes tout cargo ont pu engendrer des profits
exceptionnels, la situation financière des compagnies classiques, qui fournissent
l’essentiel des capacités, reste pour beaucoup catastrophique après deux ans de
pandémie. Les marges se sont redressées dans l’activité fret, mais cela reste insuffisant
pour assurer la rentabilité du secteur. D’autre part, le transport aérien reste très
vulnérable face aux situations de crise. La flambée du carburant est une très
mauvaise nouvelle pour le secteur, et ce d’autant plus que le conflit Russie-Ukraine
contraint les compagnies à éviter le survol de la Russie et donc à allonger les temps de
vols entre l’Asie et l’Europe.
Enfin dans le transport routier, secteur à très faible marge, la situation se tend
très nettement. L’énergie flambe, qu’il s’agisse du pétrole ou du gaz pour ceux qui
avaient emprunté cette voie de la transition énergétique. La pénurie de conducteurs
ne s’atténue pas, bien au contraire, notamment dans les pays d’Europe de l’Est où la
main d’œuvre ukrainienne constituait une manne significative. Enfin, le prix du
matériel de transport est lui-aussi soumis à de fortes tensions inflationnistes : les
fabricants répercutent, au moins en partie, la hausse des coûts des matières premières
et des composants essentiels comme les semi-conducteurs. Les fédérations
professionnelles sonnent l’alarme un peu partout en Europe. Si les tendances
constatées ces deux derniers mois sur l’énergie se maintiennent, l’augmentation des
coûts globaux des transporteurs français en 2022 pourrait atteindre 12%, a récemment
déclaré Florence Berthelot, déléguée générale de la FNTR, sur le plateau de
FranceInfo. Les entreprises menacent de mettre la clef sous la porte si elles ne
parviennent pas à répercuter une partie significative des coûts additionnels. En France,
le gouvernement vient d’accorder au secteur une aide d’urgence de 400 M€.
48
Annexes
Pour les chargeurs, la situation est d’autant plus difficile à gérer que les confinements,
qui conduisent aux arrêts temporaires de production, sont souvent mis en place par les
autorités locales dans des délais extrêmement courts, ce qui ne permet pas d’activer
des solutions alternatives. À l’inverse, l’Ukraine et la Russie ne constituent pas des
sources majeures de production pour les produits manufacturés. En revanche, le
conflit constitue une nouvelle source de perturbations, à la fois pour les voies
maritimes, aériennes, ferroviaires et routières.
49
Annexes
Cet exemple illustre les gains potentiels et les marges de manœuvre des acteurs du
transport et de la logistique. Mais il montre aussi que la transition ne peut se faire
qu’au prix d’investissements lourds qui nécessitent donc un accompagnement
particulier pour les plus petites entreprises.
L’effet de la guerre en Ukraine sur les matières premières alimentaires est aussi
"particulièrement inquiétant", estime la Cnuced. Certains pays sont très dépendants
des produits agroalimentaires en provenance de la Fédération de Russie et de
l'Ukraine. "Par exemple, la part des importations en provenance de la Fédération de
Russie et de l'Ukraine - en pourcentage des importations totales de blé, de maïs, d'orge,
de colza, d'huile et de graines de tournesol - est de 25,9% pour la Turquie, 23% pour la
Chine et 13% pour l'Inde", précise la Cnuced.
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https://market-insights.upply.com/fr/inflation-extension-toute-la-chaine-logistique
50
Annexes
L’un des exemples les plus intéressants est celui du caoutchouc, finalement assez
peu médiatisé par rapport au fameux gaz russe. Or la Russie est l’un des plus
importants fournisseurs au monde de polybutadiène et de caoutchouc isobutène-
isoprène, des approvisionnements stratégiques pour de nombreuses industries qui
sont bloqués par les sanctions occidentales, tandis que les sources alternatives
provenant des Etats-Unis, de Norvège ou du Qatar ne peuvent s’y substituer que
partiellement. Nul ne peut dire avec certitude le temps qui sera nécessaire pour
sortir de la crise géopolitique, et on peut craindre que les chaînes logistiques
dépendantes du caoutchouc soient durablement affectées, ainsi qu’une large palette
d’autres chaînes logistiques. Un nouvel « ordre » dans l’organisation des échanges
va-t-il rapidement émerger d’une telle disruption ?
51
Annexes
Les économistes Tobias Korn et Henry Stemmler ont relevé le défi. Ils
proposent pour cela une analyse très stimulante de ce que pourrait être le nouvel «
ordre » dans l’organisation des échanges inter-entreprises. Leur idée de base est de
mettre en perspective les conséquences à long terme de la guerre en Ukraine sur les
approvisionnements des entreprises européennes. Pour ce faire, ils s’appuient sur
l’impact de guerres civiles passées quant à l’organisation et au fonctionnement des
chaînes logistiques. Leur résultat ? Les importateurs réagissent aux perturbations de
l’offre issues d’un conflit en augmentant les importations en provenance d’autres
pays en paix, la substitution de fournisseurs étant la plus évidente pour les produits
agricoles et les minéraux. Pour les produits manufacturés, les changements dans
l’approvisionnement mondial prennent du temps et sont plus susceptibles d’être
mis en œuvre lors de conflits durant plusieurs années. En revanche, ils restent en
place définitivement à l’achèvement du conflit, dans une logique d’effet cliquet.
52
Annexes
L’une des recommandations les plus courantes ‒ mais on pouvait s’y attendre ‒ est
qu’il est indispensable pour les entreprises européennes de développer des sources
d’approvisionnement alternatives et de sécuriser les flux en amont afin de continuer
à approvisionner les marchés en aval, en prévision de la reprise de la consommation
des ménages qui pourrait intervenir rapidement après la crise. C’est explicitement
le choix fait par Boeing et Airbus pour le titane, comme le soulignent Sarah
Schiffling et Nikolaos Valantasis Kanellos dans leur diagnostic sur le marché des
commodités impacté par la guerre en Ukraine. A moyen et long terme, la
création d’un portefeuille de fournisseurs locaux est systématiquement encouragée,
ce qui s’inscrit parfaitement dans le cadre d’une « régionalisation » des chaînes
logistiques. N’hésitons pas à parler ici d’une véritable révolution face aux pratiques
dominantes de « global sourcing » chères aux acheteurs professionnels ‒ parmi
lesquels figurait Carlos Ghosn ‒ dès les années 1990.
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https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts /
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Annexes
54
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Représentation graphique :
80
70
60
50
40
30
20
10
Un tel conflit entraine donc des impacts sans précédent sur la disponibilité de
certaines matières premières au sein de l’UE. L’offre diminuant et la
demande augmentant, c’est tout naturellement que les prix flambent. Parmi les
principaux secteurs de matières premières touchés, on retrouve :
L’énergie
Les tensions autour de l’énergie sont liées à la dépendance de l’Europe au
gaz russe. Le prix du baril ne cesse d’augmenter et les spéculations ne limitent
pas ces excès. Le prix du baril, maintenant au-dessus des 100 $, est un bon
indicateur pour illustrer l’inflation des charges externes dont les services achats
doivent faire face. La conjoncture de la situation géopolitique associée au
manque de disponibilités des centrales nucléaires en France entraine
une envolée des prix de l’électricité.
Cette hausse des coûts de l’énergie entraine une forte augmentation des
TCO (Coût total d’acquisitions) avec notamment des coûts induits tels que les
frais de transport qui accroissent. Mais ce n’est pas la seule matière première qui
voit d’ailleurs ses coûts grimper.
55
Annexes
Les métaux
Parmi les différents impacts, celui sur les métaux est très important pour le
secteur de l’industrie. La Russie et l’Ukraine sont deux pays avec de très
grandes ressources en acier, en zinc, en aluminium, en plomb, en nickel et en
cuivre. Ces grandes puissances sidérurgiques alimentent aussi l’Europe en
platine, en titane, en lithium, en bois de construction, en produits plastiques, ou
encore en polyuréthane. Ainsi les cours de ces matières ne cessent d’augmenter,
car les exportations provenant de ces pays ont cessé ou étaient réduites
drastiquement. Ces hausses peuvent être comprises entre 60 % et 70 % pour le
charbon, par exemple. Or, ces matières sont essentielles pour la production de
certaines entreprises.
À titre d’illustration, le lithium qui est essentiel pour la production des batteries
des voitures est indisponible. L’Ukraine ayant la réserve la plus importante n’est
pas en mesure de fournir les autres pays. Ainsi, le virage pris vers des flottes
automobiles électriques est contraint par la disponibilité de la matière. Des
usines Volkswagen en Allemagne ont de cette façon été obligées d’arrêter leurs
activités dues à l’incapacité d’approvisionnement en lithium auprès de leurs
fournisseurs. Cette pénurie n’est donc pas sans conséquences sur les prévisions
établies par les entreprises.
Les céréales
Le prix des céréales a lui aussi explosé lors de l’invasion russe, car ces deux
pays représentent 30 % des exports mondiaux de blé. Ainsi, c’est plus de
100 millions de tonnes qui étaient en jeu. L’Ukraine et la Russie étant le
foyer d’un tiers de la production de blé dans le monde, les cours se sont
envolés jusqu’à 440 € la tonne sur le marché européen à la mi-mai. Cette
envolée impacte directement les coûts des entreprises et des sous-
traitants qui ont augmenté drastiquement. Cependant, la situation semble
commencer à s’arranger avec la reprise des exportations de céréales depuis
l’Ukraine. Le cours du blé est actuellement à 330 € contrairement à celui du
maïs qui lui, n’a pas diminué. Pour cette céréale, la situation est différente, car
les pays sont exposés à de grandes sécheresses qui impactent d’autant plus les
récoltes.
Ainsi, les prix des céréales ont fortement été affectés par la guerre en Ukraine.
Et, même si l’exportation de certaines d’entre elles a repris, la sécheresse est
venue elle aussi impacter la disponibilité de cette matière première. À moyen
terme, la situation n’est pas près de s’améliorer et les prix resteront élevés par
rapport à l’avant-guerre.
Transport aérien
La situation actuelle a entrainé la fermeture d’espaces aériens et donc
le rallongement des routes. Les avions ont donc moins de places pour
transporter des marchandises, car ils doivent avoir avec eux assez de stock
d’essence pour leurs nouveaux itinéraires. Ainsi, les tarifs étant déjà plus élevé
dus à l’engorgement des voies maritimes, continuent leurs évolutions, avec à
court terme, une augmentation de 40 % de plus.
Transport maritime
Le transport maritime est souvent le plus choisi pour ses frais moins élevés pour
les longues distances. Malheureusement depuis 2 ans les taux des frets ont
explosé et ont multiplié par 5. Et cette tension n’est pas près de diminuer au vu
de l’engorgement des ports du nord de l’Europe. Les coûts ont donc flambé par
l’augmentation du prix du carburant et la congestion des ports qui mènent les
négociations du prix d’un conteneur autour de 15 000 $ hors BAF (Bunker
Adjustment Factor).
Transport ferroviaire
Le transport ferroviaire subit lui aussi les conséquences de ce conflit. La route
de soie passant par l’Ukraine étant bloquée, c’est plus de 500 000 conteneurs
EVP par an qui ne circulent plus entre la Chine et l’Europe. Cette route est plus
que stratégique, et son arrêt entraine une élongation des délais de transition
des marchandises. Les livraisons sont ainsi plus longues et les coûts
augmentent.
Transport routier
Avec le début de la guerre en Ukraine, c’est près de 30 000 chauffeurs de poids
lourds ukrainiens qui sont rentrés défendre leurs pays. Ainsi une pénurie de
camions se profile par l’insuffisance de chauffeurs. Mais la hausse du prix du
carburant vient aussi augmenter les tarifs et donc les coûts.
Les délais sont aussi rallongés par des contrôles plus importants aux frontières.
De plus, si ce mode de transport est utilisé en alternative aux autres catégories,
les délais sont plus longs.
Ainsi, tous les modes de transports sont impactés. C’est donc sans surprises que
les délais de livraison et les coûts dans le TCO augmentent pour les produits
des services achats. Il est difficile de trouver des alternatives, car la majorité des
solutions sont congestionnées. Il faut donc suivre la situation de près pour
connaitre les évolutions futures.
57
Annexes
Les services achats doivent aussi faire face aux différents risques qui accroissent avec ce
conflit. Ils sont arrivés soudainement et ne risquent pas de diminuer à moyen terme.
Le premier que l’on peut mentionner est le risque économique que cette situation
géopolitique a fait augmenter. L’inflation s’est accélérée avec en sous-conséquences
une augmentation des matières premières, une évolution rapide des prix et la volatilité
des taux de change. La situation évolue rapidement et il devient difficile d’avoir une réelle
vision sur les prix courants, car ils ne cessent de changer.
Le second risque important est celui lié aux fournisseurs. Les fortes perturbations des
chaines d’approvisionnements et l’incertitude des demandes clients de ces derniers temps
sont causes des délais et retards de livraison ainsi que l’insuffisance des stocks de sécurité.
Subséquemment, des risques techniques tels que des goulots d’étranglement sont dus au
non-contrôle des chaines de production. La conséquence de l’augmentation de ces risques
externes est l’augmentation des coûts logistiques et l’augmentation des coûts
d’approvisionnements sur des matières premières telles que l’énergie, les métaux et les
céréales.
Les solutions à déployer pour faire face à cette crise
Tous ces bouleversements ne risquent pas de disparaitre immédiatement. Des changements
profonds se dessinent sur le marché. Pour limiter tous les impacts, il est possible de mettre en
place diverses solutions. Celles-ci peuvent être implantées à court, moyen et long terme.
Avoir une vision globale de ses achats
La première action à mettre en place est d’effectuer une cartographie de ses achats afin
d’avoir une vision globale. Pour cela, il faut collecter les données nécessaires pour la réaliser.
Les données doivent être de qualité pour les exploiter par la suite. Celles-ci seront ainsi
segmentées dans diverses catégories au choix.
Une fois les approvisionnements classés, les familles d’achats sont hiérarchisées par l’analyse
ABC. Cette segmentation permet d’effectuer un benchmark interne, de prioriser les
achats, d’anticiper les besoins et de définir la bonne stratégie à adopter.
Les matériaux et composants critiques et soumis à une forte tension sont alors identifiés et il
est possible de piloter et prendre les bonnes décisions au bon moment. La cartographie des
58
Annexes
achats est donc un outil essentiel pour avoir une vision claire de la priorisation des actions à
mener face aux récents évènements.
Une fois la vision globale sur la situation des achats établie, il est possible de venir soutenir ce
pilotage et assurer l’orientation stratégique choisie par la cartographie des risques achats.
Ces risques peuvent être interne ou externe et peuvent être de différentes
natures : économiques, opérationnels, financiers, juridiques, et conformité.
La cartographie va donc permettre d’identifier, de hiérarchiser et d’anticiper l’apparition
de nouveaux risques associés à l’approvisionnement auprès des fournisseurs dans des pays
tiers. Un niveau de préoccupation est ainsi attribué à chaque risque afin d’établir
une priorisation sur les menaces.
Par exemple, un tel panorama sur les risques peut permettre de mener des actions pour réduire
les dépendances à des fournisseurs qui auraient une priorisation élevée face aux risques. Il est
important que cette cartographie soit tenue à jour pour suivre l’évolution des risques dans la
durée et ainsi, ajuster les décisions et la stratégie adoptée.
Une première alternative qu’il serait possible d’adopter est d’effectuer des multisourcing sur
les fournisseurs faisant partie des catégories clés. Pour déterminer ses catégories d’achats, il
est possible d’effectuer une cartographie par la matrice de Kraljic afin de hiérarchiser et
classer les achats.
En trouvant plusieurs fournisseurs pour les achats stratégiques, les besoins et les risques
associés sont répartis, tout en assurant le respect des délais de livraison.
Une seconde alternative possible serait l’anticipation des augmentations des prix par
une gestion différente des stocks des matières premières. Par exemple, pour le secteur de
l’industrie, il est possible d’éviter ces fluctuations et de sécuriser l’approvisionnement
par l’achat de la matière première de façon groupée pour le compte de ses fournisseurs.
Le principe repose sur le fait que le client final est propriétaire de la matière première.
Celle-ci sera utilisée par un tiers lors de la production et du traitement pour fabrication du
59
Annexes
produit semi-fini et fini. Ainsi, les impacts sur les coûts peuvent être limités suivant la
capacité de stockage (pouvant lui aussi être déporté chez le fournisseur), mesurés en amont et
être gérés directement par le client final.
60
Annexes
Opter pour des achats responsables apporte aussi des bénéfices concrets. On parle souvent
de l’obtention d’un avantage concurrentiel, et de l’amélioration de l’image auprès des
partenaires et des clients, mais ce ne sont pas les seuls bénéfices dont une entreprise peut
profiter. Favoriser ce type d’achat peut permettre aussi de lutter contre les variations du
marché actuel.
Tout d’abord, relocaliser les achats pour favoriser la production locale est une manière de
repenser ses achats au plus près en évitant l’acquisition de matières premières éloignées.
Ainsi, les approvisionnements se sécurisent, les délais de livraison sont réduits, le savoir-
faire perdu se redéveloppe, l’impact environnemental est diminué, et le coût total
d’acquisition est exempté de taxes et de tarifs chers et compliqués. La démarche TCO met en
avant les bénéfices de l’achat local par rapport à la diminution des coûts de
transports (expédition, frais de douanes, carburant…), ou encore la réduction du coût de
non-qualité. Mais ce qui est aussi important de regarder c’est le prix « réel » qui englobe
plus largement la contribution RSE avec le coût carbone et la participation dans
l’écosystème local.
Deuxièmement pour se tourner vers des achats responsables les entreprises peuvent
aussi acheter mieux et moins par le biais de choix tel que l’économie circulaire qui fait
place au recyclage et au prolongement de la durée de vie des produits. Ce modèle économique
permet de maitriser les coûts par la création d’une alternative à l’indisponibilité de
matières premières, et par la réduction des frais liés à la gestion des déchets. C’est donc
61
Annexes
un système gagnant-gagnant qui rend les entreprises plus compétitives dans des
environnements instables.
Ces choix demandent tout de même une certaine durée pour être instaurés. Ainsi, ces
solutions nécessitent de repenser la stratégie d’achats et d’effectuer de
nombreux changements à moyen et long terme sur la chaine d’approvisionnement. Ce n’est
donc pas la première option que nous vous conseillons de mettre en place pour minimiser les
impacts du marché actuel et réduire son exposition aux risques.
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https://www.visiativ.com/
62
Annexes
Recommandations
Le fait d’appliquer la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo était la base de
construire cette relation de fidélité entre l’Europe et la Russie en ce qui concerne les
approvisionnements en matières énergétique, notamment en Gaz naturel. La Russie grand
producteur du gaz GNL, dont la part mondiale est 18% selon les statistiques de 2022 est
difficile à s’en passer, voir pas possible dans les prochaines années à venir.
63
Annexes
Sous pression des Etats Unis, les pays européens ont pris une décision plutôt politique
qu’économique. Le fait d’être entièrement dépendant du Gaz Russe, avait des conséquences
fâcheuses sur l’économie des deux côtés ; L’Europe qui s’attendait à sanctionner son
adversaire pour l’affaiblir et gagner la guerre, a été victime d’être auto-sanctionnée, suite à
l’échec de sa politique brutale, envers sa population qui souffrent de l’inflation la plus pire
depuis la crise économique de 1929.
La Russie comptait pour 45 % des importations de gaz naturel de l'UE en 2021, un
chiffre tombé à 14 % en septembre 2022.
n’est pas un signe positif qui marque la perfection du planning européen, mais, le sur-
stockage des réserves plus une baisse de consommation dû au températures clémentes, des
économies auprès des ménages dans leur consommation, quant à l’industrie, les unités
manufacturières ont baissé à leur tour leur consommation des énergies à cause de la baisse du
pouvoir d’achat chez le consommateur final, qui est directement impacté par l’inflation.
Le retour d’un hiver froid pourra tout changer, et bouleverser les chiffres à tout moment ;
pour cette raison, je propose une résolution à long terme, qu’on peut appliquer et répartir sur
plusieurs années :
Afin d’éviter la crise, L’Europe aurait dû planifier et mettre en oeuvre un plan à exécuter sur
une durée de six ans :
100
80
60
40
20
0
2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028
Russie Norvége Algérie Azerbaidjan Qatar Nigéria IRAN EGYPT autres pays
Pays Russie Norvége Algérie Azerbaidjan Qatar Nigéria Iran Egypt Autres
Pays
GNL
Importé 14 18 13 9 16 7 7 6 10
en %
66
Annexes
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https://www.algerie-eco.com/2023/10/29/lespagne-paie-le-gaz-algerien-3-fois-plus-cher-
quen-
2021/#:~:text=Les%20importations%20en%20provenance%20d,plus%20cher%20qu'en%202
021.
67
Annexes
Quoi qu’il en soit, aussi bien pour le projet de gazoduc transsaharien que celui du
projet de gazoduc Nigéria-Libye, ils auront à surmonter tout au long de leur tracé
de multiples défis sécuritaires. Avec la montée en puissance depuis 2006 des
mouvements terroristes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ainsi que
l’accroissement des violences dans le delta du Niger, ces projets semblent difficile
à réaliser dans le court terme. Ils devront traverser des zones non sécurisées, depuis
le delta du Niger où les installations d’extraction d’hydrocarbures font face à des
opérations de sabotages chroniques, en passant par le Nord du Niger où sévissent
les rebelles touarègues et les organisations terroristes, avant d’atteindre le désert
algérien connu pour être un sanctuaire de groupes criminels et terroristes.
Si on adopte la deuxième option : pomper du gaz au Nigéria et l’acheminer par
l’Océan Atlantique en passant par 13 pays africains jusqu’au Maroc, puis l’Europe
de l’Ouest, c’est aussi un chemin long et plein de risque ; le taux de risque est très
élevé par rapport au nombre de pays traversé par le gazoduc, vu l’instabilité
politique dans ce continent : conflits régional, conflit ethnique, et des coups d’Etat
de temps à autre, qui peuvent déstabiliser la chaine logistique à tout moment.
En conclusion L’Union Européenne ne peut vraiment compter sur le gaz venant du
Nigéria par les gazoducs dans le court terme.
68
Annexes
L'un des plus importants est l'oléoduc du Caucase du Sud qui va de la mer
Caspienne à la Turquie en passant par la Géorgie. Il a été inauguré en 2007 et
fait 970 kilomètres de long. Les tuyaux ont été fournis par la société japonaise
Sumitomo Metal Industries. Et les actionnaires du projet le sont : BP (25,5 %),
Statoil (25,5 %), SOCAR (10 %), Lukoil (10 %), NICO (10 %), Total (10 %) et
TPAO (9 %).
Le deuxième gazoduc le plus connu est le TAP (Trans Adriatic Pipeline), qui
rejoint le gazoduc TANAP. Créé en 2011, il est long de 878 kilomètres et
transporte le gaz naturel azéri à travers la Turquie jusqu'en Europe en passant
par la Grèce, l'Albanie et la mer Adriatique. Les actionnaires du projet sont :
SOCAR (20 %), BP (20 %), Snam (20 %), Fluxus (19 %), Enagás (16 %) et
Axpo (5 %).
69
Annexes
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https://www.atalayar.com/fr/articulo/politique/pourquoi-conflit-du-haut-karabakh-est-il-
strategique-pour-leurope-russie-et/20200930113423147721.html
70
Annexes
Recommandations:
71
Annexes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Gazoduc_Qatar-Turquie
72
Annexes
Recommandation :
L’idée de construire un gazoduc reliant le Qatar et L’Europe, peut toujours
réussir, mais on adoptant un nouveau itinéraire ; Construire un gazoduc qui relie
le Qatar à l’Europe en traversant l’Arabie Saoudite, la mer rouge et l’Egypt ; cet
itinéraire sera le chemin le plus sûr et le plus garanti, pour acheminer le Gaz en
toute sécurité. Voir la ligne verte tracée sur la mappe.
Conclusion
La situation actuelle de la guerre entre l’Ukraine et la Russie vient compliquer
un environnement qui l’était déjà depuis la pandémie de la Covid-19. Toutes ces
solutions ne sont pas exhaustives. De nombreuses autres pistes peuvent être
étudiées pour répondre aux bouleversements récents, et pour faire preuve
d’anticipation sur l’avenir. Parmi celles mentionnées, certaines peuvent être
perçues comme une prise de risque, mais rappelons qu’elles ne sont pas toutes à
implanter à court terme et dans tous les secteurs d’activité. Il est important de
connaitre les changements de l’environnement actuel, mais aussi les mutations
qui arriveront dans le futur afin de les précéder.
73
Annexes
Références
Webographie
Page 7 / https://www.cairn.info/supply-chain-
Page 11/ https://www.lis.eu/fr/lexikon/distribution/
Page 12/ https://www.cognizant.com/
Page 15/ https://www.b2be.com/fr/industries/petrole-et-gaz/
PAGE 17/ https://www.avetta.com/f
Page 18/ https://www.connaissancedesenergies.org/gazprom-la-strategie-
Page 22/ https://www.inter-mines.org/fr/
Page 41/ https://www.actu-transport-logistique.fr/officiel-des-transporteurs/
Page 43/https://balguerie.com/actualites/logistique-internationale-face-a-la-guerre-
ukraine
Page 50/ https://market-insights.upply.com/fr/inflation-extension-toute-la-chaine-
logistique
Page 53/ https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts /
Page 62/ https://www.visiativ.com/
Page 67/ https://www.algerie-eco.com/2023/10/29/lespagne-paie-le-gaz-algerien-3-
fois-plus-cher-quen-
2021/#:~:text=Les%20importations%20en%20provenance%20d,plus%20cher%20qu'
en%202021.
Page 70/ https://www.atalayar.com/fr/articulo/politique/pourquoi-conflit-du-haut-
karabakh-est-il-strategique-pour-leurope-russie-et/20200930113423147721.html
Page 72/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Gazoduc_Qatar-Turquie
Bibliographie
*
*
74
FÉDÉRATION INTERNATIONALE DES ÉTABLISSEMENTS DE
FORMATION PROFESSIONNELLE IFPS
CENTRE D’EXAMEN AGRÉÉ : WORKSHOP PLUS GROUPE TANGER
1. ………………………………………………………………………….…………………….
…../20
2. ……………………………………………………………………………………………….
Sujet du projet :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Pr…………………………………….……..…. : Président
Pr………………………………..….………. : Examinateur
75