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Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

Cours de Mécanique des fluides


RANAIVO RABEHAJA née RAHELIARILALAO Bienvenue, Pr titulaire E-mail : rahelbi2001@yahoo.fr

QUATRIEME PARTIE : DYNAMIQUE DES FLUIDES

Chapitre 8
THEOREME DE BERNOULLI
EXPRESSION DU THEOREME DES FORCES VIVES
Notations :
n : variable spatiale dans la direction de la normale N
τ : variable spatiale dans la direction de la tangente T
R : rayon de courbure de la trajectoire au point M
t : temps
p : pression
V : champ de vitesse du fluide
ρ : masse volumique du fluide
F : force de volume par unité de masse

I. FLUIDE EN MOUVEMENT
1. Equation d’EULER
L’équation d'EULER décrit le mouvement d’un fluide parfait au sein duquel la
composante tangentielle des forces de surface est nulle :
ρ dV = ρ F − grad p (1)
dt
Si le fluide se trouve dans la sphère d’influence du champ de pesanteur :
ρ dV = − grad p ∗ (2)
dt
2. Gradient transversal de pression
Dans le système de coordonnées intrinsèques constitué par la tangente à la ligne de
courant passant par M et sa normale ( T , N ) : V = V T
d V dV d T dV V2
= T +V = T+ N (3)
dt dt dt dt R

Le développement de la relation (2) dans le système donne :


d V 1  ∂p ∗ ∂p ∗ 
=  T + N  (4)
dt ρ  ∂τ ∂n 

Dans le cas où les lignes de courant sont rectilignes : le rayon de courbure R → ∞. En


identifiant les relations (3) et (4), on tire la conclusion suivante : la pression mécanique est
constante dans la direction normale à l’écoulement.
∂p ∗
= 0 ⇒ p* est constante
∂n

Exemples d’applications de cette propriété particulière


Exemple 1 : Mesure de la pression statique
Soit une conduite dans laquelle circule un liquide supposé parfait. Si les lignes de courant
sont rectilignes, même si elles ne sont pas parallèles comme dans les cas des convergents et
divergents, on peut implanter un tube piézométrique sur la paroi latérale de la conduite de
manière à ce que son embout soit normal aux lignes de courant. Une partie du liquide va
s’engouffrer dans le tube et se stabiliser à une certaine hauteur. Le tube piézométrique rend
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ainsi possible la mesure de la pression statique dans la zone de transition entre un courant
liquide –liquide en mouvement- et un élément immobile du même fluide (Cf. Figure 1). La
loi de l’hydrostatique qui s’applique au liquide immobile se voit ainsi prolonger dans le fluide
en mouvement à travers le gradient transversal de pression nul.

Dans le tube piézométrique, en tout point situé entre A et B,


on applique la loi de l’hydrostatique : p* = p + ρgz constante A
En particulier : pA + ρgzA = pB + ρgzB
pA∗ patm
= + zA
ρg ρg
En prenant comme origine des pressions la pression B

p
atmosphérique : A = zA
ρg
La côte du point A en contact avec l’atmosphère est O
p∗
une mesure de la quantité pour tous les points
ρg
situés entre A et B.
Dans la conduite où le liquide est en mouvement, les lignes de courant sont rectilignes. Le
gradient transversal de pression donc est nul. Ainsi, pour tout point situé entre O et B :
p + ρgz est constante

En particulier : pB + ρgzB = pM + ρgzM = pO + ρgzO ⇒ pA + ρgzA = pM + ρgzM

Conclusion très importante


La côte du point A en contact avec l’atmosphère est une mesure localisée de la pression
statique qui règne dans la conduite siège d’un écoulement de liquide.

Exemple 2 : Pression à l’intérieur d’un jet de liquide

A
S M
Lignes de courant du jet A
σ σ
M

Figure 2 Figure 3
Jet horizontal Jet vertical

Quand on observe un jet liquide qui jaillit d’un orifice à ‘bords minces’, de section S, les
lignes de courant convergent légèrement à l’immédiate sortie. La section du jet diminue
rapidement jusqu’à la section dite contractée σ où les lignes de courant sont rectilignes et
quasiment parallèles entre elles (Cf. Figures 2 et 3). Pour tout point situé M à l’intérieur du
jet, dans la direction perpendiculaire à ces lignes de courant :
p* = p + ρgz est constante
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Or, les points se trouvant aux bords du jet comme A sont en contact direct avec le milieu
atmosphérique et sont, de ce fait à la pression atmosphérique. Par ailleurs, la différence de
‘côte’ entre ces points ici considérés est négligeable compte tenu du volume du jet. Ainsi :
pA + ρgzA = patm + ρgzA = pM + ρgzM
zA ≈ zM ⇒ pM = patm

II. FORMULATION DU THEOREME DE BERNOULLI


1. Rappels : Théorème des forces vives
Il est souvent commode de remplacer l’équation fondamentale de la dynamique par une
forme intégrée dite Théorème des forces vives qui revient à se placer à un point de
énergétique. Dans le cas d’un point matériel, la puissance des forces appliquées au point
matériel P s’exprime par :
d 1 
P = F • V =  mV 2  (6)
dt  2 
Dans le cas d’un système matériel, la puissance des forces tant extérieures qu’intérieures
est égale à la dérivée par rapport au temps de l’énergie cinétique du système matériel.

2. Théorème des forces vives en Mécanique des Fluides


Pour un fluide en mouvement de volume τ dans lequel on considère un élément de
volume dτ défini autour d’un point d’observation M, le théorème des forces vives s’écrit :
d 1 2 
Σ F appl. • V =  ∫ V ρdτ  (7)
dt  2 τ 
V représente le champ de vitesses, c’est-à-dire, les vitesses relevées aux points
d’observation situés dans le volume τ.

3. Théorème de BERNOULLI le long d’une ligne de courant


F1
On considère l’écoulement permanent et conservatif dl1 s1

dans le champ de pesanteur d’un fluide incompressible


par rapport à un repère fixe. Le système matériel sur
lequel est fondé le théorème est, à la date t, une portion
de tube de courant élémentaire de sections très faibles VA
définie autour d’une ligne de courant AB : filet fluide. s1’
Aussi, les vitesses au niveau des sections droites
s1 et s2 sont celles des points A et B considérés comme
étant leur centre de gravité respectif.
Entre les instants t et t + dt, les particules de fluide de la
section si se retrouvent à la section si’.
dl2
s2’
VB
F2
Figure 4
Tout se passe comme si le mouvement du système considéré est ramené au seul
déplacement de l’élément de fluide de masse dm occupant le volume dτ ; celui-ci se trouve à
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la date t dans l’espace compris entre les sections s1 et s1’. A la date t + dt, on retrouve le
même volume de fluide entre s2 et s2’, l’écoulement étant conservatif :
dm = ρ dτ = ρ (ds1 dl1 ) = ρ (ds 2 dl 2 )
dm = ρ dτ = ρ (ds1 V1 dt ) = ρ (ds 2 V2 dt )

Bilan des forces extérieures appliquées au système


• Les forces de volume : dans ce qui suit, elles sont réduites à la force de pesanteur
• Les forces de surface dont les composantes sont :
Les forces tangentielles de viscosité ou de frottement
Les forces normales de pression

Détermination de la puissance de la force de pesanteur


Elle est égale au travail effectué par la masse élémentaire dm pendant l’intervalle de
temps dt. La relation exprimant la puissance est le rapport du travail par le temps dt :
1
P1 = [dm g (zA − zB )]
dt
1
P1 = [ρ dτ g ( zA − zB )]
dt
1
P1 = [ρ (ds 2 V2 dt ) g ( zA − zB )] = ρ g dQv (z A − z B ) (9)
dt

Détermination de la puissance des forces normales de pression


Ces forces ne travaillent pas sur la surface latérale mais uniquement sur les sections s1 et
s2 avec la puissance P2
Au niveau de s1 : F1 et VA sont colinéaires, de même sens
Au niveau de s2 : F2 et VB sont colinéaires, de sens contraire : la force pressante est toujours
dirigée vers l’intérieur de la masse de fluide.
P2 = F1 •V1 + F2 •V2
P2 = F1 V1 − F2 V2 = ( p1 ds1 )V1 − ( p 2 ds 2 )V2 (8)
P2 = dQv ( p1 − p 2 )
dQv = (V1 ds1 ) = (V2 ds 2 )

dQv représente le débit volumique dans la portion de tube de courant élémentaire.

Détermination de la puissance des forces tangentielles


Comme cette puissance est dissipée par frottement, elle est nécessairement négative :
P3 < 0

Application du théorème des forces vives


La somme de ces puissances est égale à la dérivée par rapport au temps de l’énergie cinétique.
Or :
1  1  1 
d  ∫ V ρdτ  =  ∫ V ρdτ  −  ∫ V ρdτ 
2 2 2
2  2   
 τ   τ t + dt  2 τ t
La relation précédente s’écrit alors :

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 
d  1 ∫ V ρdτ  = 1 ρ ( S2VB dt )V B − 1 ρ( S2VB dt )V A
2 2 2

2τ  2 2
1  1
2  2
(
d  ∫ V 2ρdτ  = ρ dQv dt V B − V A
2 2
)
 τ 
On obtient alors :
V 2 p B
P 3 = ρ dQv  + gz +  (10)
 2 ρ A
Pour un fluide parfait : P3 = 0

1er énoncé du théorème de Bernoulli


Pour un fluide parfait incompressible en écoulement permanent et conservatif dans le
p 1 2
champ de pesanteur, la quantité H = +z+ V se conserve le long d’une ligne de
ρg 2g
courant.

4. Théorème de Bernoulli dans le cas d’un écoulement en charge


SL

(S1)
V1

n1 Vn

(S2)

Figure 5

Le système est une portion de conduite limitée par la surface latérale SL et les sections droites
S1 et S2.
On considère des tubes de courant élémentaires dont les sections limitrophes ds1 et ds2 sont
découpées respectivement sur S1 et S2. On tient un raisonnement analogue à celui du
paragraphe précédent. Pour l’un de ces tubes de courant :
V 2 p B
dP 3 = ρ dQv  + gz + 
 2 ρ A
Dans cette expression, V représente la vitesse locale (aux points A entouré par ds1 et B
entouré par ds2). Il s’agit maintenant de faire une sommation de cette puissance (débit
d’énergie mécanique) sur les surfaces délimitant la portion de conduite de conduite étudiée.

Dans le cas général, le champ de vitesse dans une section n’est pas uniforme dans une
conduite siège d’un écoulement en charge. L’intégration doit tenir compte de ce fait. Pour un
fluide parfait :

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 V2 
∫Σ 3 ∫Σ  ρ 2 + p + ρgz V o ds = P3 = 0
dP =

Dans cette relation, le vecteur vitesse représente le champ de vitesse selon la conception
d’EULER : V = VE
Développons cette relation sur les éléments de Σ :
 V 21   V L2   V 22 
∫S  2
 ρ + p + ρgz 

V1 ds1 n1 + ∫ 
SL 
ρ
2
+ p + ρ gz 

V L dsL n L + ∫ ρ
S 2
2
+ p + ρgz  V2 ds 2 n 2 = 0

1

Le fluide ne traverse pas la surface latérale : la vitesse V L ainsi que sa projection sur la
normale n L sont nulles. Il ne reste alors que deux termes dans lesquels les vecteurs vitesses
sont projetés sur les normales n1 et n 2 aux surfaces respectives S1 et S2 :

 V2   V2 
− ∫  ρ 1 + p + ρgz  Vn1 ds1 + ∫  ρ 2 + p + ρgz  Vn 2 ds 2 = 0
S 1  S 2 
2 2
er
Le signe moins devant le 1 terme est justifié par le fait que la normale extérieure à S1,
n1 , est de sens contraire à V 1 . On déduit alors que l’intégrale garde la même valeur quelle que
soit la section de la conduite considérée :
 V2 
∫S  ρ 2 + p + ρgz Vn dS = cons tan te
S’il n’y a pas de courbure importante, i.e en l’absence de coude, et dans le cas où la
portion de conduite ne présente pas d’élargissement brusque et ne comporte pas de dispositifs
dissipateurs localisés (vannes, diaphragmes, gicleurs,...), il y a équilibre hydrostatique dans
une section normale à l’écoulement, c’est-à-dire : p + ρgz = p* = constante (GTP)
Par ailleurs, la répartition de la vitesse dans la section S peut être rattachée à une vitesse
moyenne U, constante, pondérée par un coefficient numérique α caractéristique du profil.

Exemples :
• α = 2 pour une distribution dite de POISEUILLE (écoulement « laminaire » - lignes
de courant parallèles - en charge, dans une conduite cylindrique - Figure 6-)
• α = 1 pour une répartition « uniforme » (Figure 7). Dans la pratique, on admet que
c’est le type de profil décrivant l’écoulement lors de l’ouverture à fond d’un robinet
d’eau.

Figure 6 Figure 7
Distribution de POISEUILLE Distribution uniforme : profil piston

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 V2   2 U
2

∫S  2
 ρ + p + ρgz 

V n dS = 

ρ α
2
+ p + ρgz  US = cons tan te

US représente le débit volumique moyen à travers la section S : QV = US
Dans les études que nous entreprenons, nous prenons α = 1.

2ième énoncé du théorème de Bernoulli


p 1 2
La quantité H = +z+ U obtenue pour chaque section droite d’une conduite siège
ρg 2g
d’un écoulement en charge se conserve.

Ainsi, entre deux sections droites S1 et S2 :


1 1
p1 + ρgz1 + ρU 12 = p 2 + ρgz 2 + ρU 22
2 2
pi : pression du fluide en mouvement supposée uniforme au niveau de la section i
z i : côte du centre de gravité Gi de la section Si.

II. Ecoulement irrotationnnel


Rappelons l’expression de la dérivée particulaire :
dV = ∂V + 1 grad V 2 + rotV ∧ V
dt ∂t 2

En régime permanent et dans l’hypothèse d’une vitesse locale dérivant d’un potentiel, le
rotationnel de la vitesse est nul. L’équation d’EULER s’écrit alors :
2
ρ grad V = − grad ( p + ρgz )
2
En intégrant, on obtient la relation suivante qui est alors valable dans la masse d'un fluide en
écoulement irrotationnel :
1
p + ρgz + ρ V 2 = cons tan te (11)
2
On rencontre ce type d’écoulement dans le cas d’un déversoir à paroi mince (Cf. Chapitre 8)

3ième énoncé du théorème de Bernoulli


p 1 2
La quantité +z+ V garde la même valeur quels que soient les points d’observation
ρg 2g
considérés dans un écoulement irrotationnel.

En résumé : lors de l’écoulement conservatif d’un fluide parfait, incompressible, dans le


champ de pesanteur, en régime permanent, l’énergie se conserve :
• le long d’une ligne de courant ;
• quelque soit la section droite d’une conduite satisfaisant aux critères du §II. 1 ;
• dans la masse de fluide en écoulement irrotationnel.

III. Fluide traversant une machine hydraulique


a. Interprétation énergétique du théorème de BERNOULLI
V 2 p
La relation  + gz +  = cons tan te traduit la conservation de l’énergie mécanique par
 2 ρ
unité de masse.
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V 2 
 2  exprime l’énergie liée à la vitesse par unité de masse de fluide
 

[ gz ] représente l’énergie liée à la position, par unité de masse


 p
 ρ  est l’énergie liée à la pression par unité de masse
 
Lorsque le fluide traverse une machine hydraulique (pompe, turbine), il échange de l’énergie
avec cette machine, donc du travail mécanique. Soit W12 ce travail. Nous conviendrons que :
o W12 est positif si le travail est reçu par le fluide (pompes)
o W12 est négatif si le travail est fourni par le fluide (turbines).
Ecrivons que le travail W12 échangé entre un fluide de masse unité et la machine hydraulique
pour passer de la position 1(entrée) à la position 2 (sortie) est égale à la variation d’énergie du
fluide :
1 2 1 p* 1 2 p1* 1 2 W12
2
(U 2 − U12 ) + ( p2 − p1 ) + g ( z2 − z1 ) = W12 ⇒ 2 +
ρ
U =
ω 2g 2 ω 2g 1
+ U +
g
Le travail échangé correspond à un déplacement de hauteur HS du fluide telle que :
W p2* 1 2 p1* 1 2
H S = 12 ⇒ + U2 = + U1 ± H S
g ω 2g ω 2g
Le fluide traverse une pompe
A la sortie de l'appareil, la charge du fluide a augmenté d'où : H 2 = H 1 + H S
Le fluide passe à travers une turbine
A la sortie de la machine, la charge du fluide a diminué d'où : H 2 = H 1 − H S

entrée

sortie

entrée h

sortie

Figure 8-a Figure 8-b


Pompe Turbine

Figure 8-c
Représentation d’une machine hydraulique

Désignons par E l'énergie fournie par la pompe à l'unité de volume de fluide sous forme
d’énergie cinétique ou l’énergie absorbée par l'unité de volume de fluide dans le cas où celui-
E E
ci traverse une turbine. W12 = ⇒ H S =
ρ ρg

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b. Puissance hydraulique
Soit W AB le travail que la machine échange avec le fluide de masse unité qui la traverse. W AB a
la dimension d’un travail par unité de masse. La puissance nette de ce travail s’écrit :
d W AB
Ph = = W AB Qm = ρ W AB Qv
dt
Qm et Qv désignent respectivement le débit massique et le débit volumique. Ainsi :
Ph = ρ g Qv HS ⇒ Ph = Qv E

Cas d'une pompe :


Soit Pm la puissance mécanique de la pompe. Une partie de Pm est transformée en puissance
hydraulique Ph avec un rendement η tel que :
Ph = η Pm
Cas d'une turbine :
La puissance hydraulique disponible, Ph est transformée en partie par la turbine en puissance
mécanique Pm, disponible, avec un rendement η tel que :
Pm = η Ph

III. NOTION DE PERTE DE CHARGE


1. Définition
O Lorsqu’un fluide parfait s’écoule dans une conduite plus ou moins lisse qui, en outre,
peut présenter des variations brusques de section ou de direction, une partie de
l’énergie du fluide sera utilisée dans les frottements contre les parois, dans les
turbulences et décollements des lignes de courant. Cette énergie perdue constitue les
«pertes de charge, ∆h »
o Dans le cas de l’écoulement de fluides visqueux.

2. Application du théorème de BERNOULLI


Considérons l’écoulement d’un fluide parfait dans une portion de conduite ne contenant pas
de machine hydraulique, délimitée par les sections droites S1 et S2. L’énergie mécanique
totale en S2, Em2 est égale à l’énergie mécanique totale en S1, Em1, moins les pertes d’énergie
∆E dans la portion de conduite. Par unité de masse :
p1 1 p 1
+ g z1 + U12 = 2 + g z2 + U 22 + ∆E
ρ 2 ρ 2
En terme de perte de charge :
 p U2   p U2 
∆H =  1 + z1 + 1  −  2 + z2 + 2 
 ρg 2g   ρ g 2g 
que l’on écrit également sous forme contractée :
1
1 p U2 
∆H = H = 
2 +z+ 
ρg 2g 2

3. Différentes expressions de la perte de charge


Suivant l’utilisation, les pertes de charge peuvent s’exprimer par :
o Une perte d’énergie cinétique, ie une perte de vitesse du fluide ;
o Une perte d’énergie potentielle de pression ie, une perte de pression du fluide ;
o Une perte d’énergie potentielle de pesanteur, ie, une perte d’altitude pour le fluide.

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a. Pertes de charges singulières ∆Hsing


Elles sont dues à des dispositifs dissipateurs localisés (vannes, coudes, diaphragmes,
gicleurs,...).
U2
∆H sin g = k
2g
b. Perte de charge régulière ∆Hrég
C’est le résultat des effets dissipatifs de la viscosité dans le fluide et des frottements sur les
parois. La relation qui donne la perte de charge régulière est connue sous l’appellation « loi de
frottements expérimentale ».
Les différentes grandeurs qui interviennent explicitement ou implicitement dans cette
expression sont définies et développées dans les deux paragraphes suivants.

(i) Ecoulements laminaires, écoulements turbulents dans une conduite de section


circulaire
On fait arriver dans l’axe d’un tube en verre de diamètre D un jet d’eau coloré par du
KMnO4 et on augmente progressivement la vitesse V du jet en jouant sur la charge motrice R.
On appelle nombre de REYNOLDS le nombre adimensionnel Re tel que :
VD
Re =
υ
υ étant la viscosité du fluide.
Pour l’eau : υ = 10-2 cm2.s-1
L’expérience montre que :
o pour V petit, le jet reste parallèle à l’axe du tube et ne se mélange pas avec le fluide au
repos dans le tube. Le régime d’écoulement est laminaire.
o pour V grand, le jet se brouille en formant des tourbillons et diffuse. On est alors en
présence d’un régime turbulent.

D V

Figure 9
Expérience de REYNOLDS

Le passage du régime laminaire au régime turbulent s’effectue pour une valeur dite critique
Rec du nombre de REYNOLDS.
Comment reconnaître la transition ? Pour la valeur de la vitesse correspondant à Rec, le jet,
droit sur une certaine longueur, se met à osciller. Non stable, il est désorganisé par toute
perturbation.
Pour l’eau, la valeur critique de transition de régime, Rec, est de l’ordre 2000.
Remarques
 La notion de filet fluide n’est significative qu’en régime laminaire.
 Dans les conduites industrielles, l’écoulement est toujours turbulent.

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 Des conditions expérimentales soignées, supprimant les causes de perturbation de la


configuration laminaire, permettent d’augmenter artificiellement Rec retardant la
transition.

Lois de frottement expérimentales (expérience de NIKURADZE)


Dans une conduite de diamètre D, une rugosité artificielle est réalisée en collant
uniformément des grains de sable de diamètre k variable d’une expérience à l’autre.
Un débit volumique Qv dans la conduite donne une vitesse moyenne U telle que :
Q
U = v2
πD
4
On mesure la perte de charge régulière ∆Hrég entre deux sections droites distantes de L et on
déduit la valeur du nombre adimensionnel λ caractéristique du frottement et défini par :
L U2
∆H rég = λ
D 2g
Les diverses expériences montrent l’influence de Re et de la rugosité sur le frottement. La
‘harpe’ de NIKURADZE représente, en échelle logarithmique, la variation de λ en fonction
de Re pour des rapports k /D.
Pour Re < 2000 : l’écoulement est laminaire et l’on a :
λ = 64 / Re (loi de POISEUILLE)

Pour Rec < Re < 105 :


λ = 0,316 Re-1/4 (loi de BLASIUS)

Pour Re > 105 : si la rugosité est forte, la conduite se comporte comme


hydrauliquement rugueuse et on a :
λ-1/2 = 2 log10 (3,71D / k)
∆H ne dépend plus de Re.

4. Perte de charge dans les conduites à variation de section


a. Ecoulement des fluides réels dans un convergent

o Cas d’un rétrécissement progressif S1


Dans ce type de dispositif, les fluides réels en
mouvement se comportent approximativement
comme des fluides parfaits, ie, il ne produit pas
de perte de charge :

1 1
p1 + ρgz1 + ρU 12 = p 2 + ρgz 2 + ρU 22 S2
2 2
Figure 10-a
Convergent présentant rétrécissement progressif
Dans l’hypothèse d’un écoulement conservatif : Qv = S1 U1 = S2 U2
Si S2 est petite devant S1 : U1 << U2

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• Cas d’un rétrécissement brusque


L’expérience montre qu’il existe une S1
certaine perte de charge entre S1 et S2.
Son expression sera établie dans le
Chapitre 9.

S2
Figure 10-b
Convergent présentant rétrécissement brusque

b. Ecoulement des fluides réels dans un divergent


• Elargissement progressif
Lorsque l’ouverture totale du divergent n’excède pas 7°, les lignes de courant ne décollent pas
des parois et on peut parfaitement appliquer le théorème de BERNOULLI entre les sections
droites S1 et S2.

S1
S2
Figure 11-a
Divergent avec élargissement progressif

• Elargissement brusque
L’expérience montre qu’il se produit une perte de charge ∆H notable entre les sections S1 et
S2 et dont l’expression connue sous le nom de formule de BORDA – CARNOT ou formule de
BELANGER, sera établie au le chapitre 10.
2
∆H =
( U1 − U 2 )
2g
Exprimée en pression, cette perte de charge s’écrit encore :

2
ρ ( U1 −U 2 )
∆p =
2

Figure 11-b
Divergent avec élargissement brusque

12

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