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Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

Cours de Mécanique des fluides


RANAIVO RABEHAJA née RAHELIARILALAO Bienvenue, Pr titulaire E-mail : rahelbi2001@yahoo.fr

CINEMATIQUE DES FLUIDES

Chapitre 6 GENERALITES

A. DESCRIPTION DU FLUIDE EN MOUVEMENT


Il existe deux descriptions possibles des corps déformables, solides ou fluides, en mouvement.

I. Description de LAGRANGE
Elle rappelle dans ses grandes lignes la description du mouvement d’un point matériel solide.
Elle consiste donc à suivre dans son mouvement une particule. Dans un référentiel
trirectangulaire fixe (R) d’origine O, la position de cette particule à l’instant t est donnée par
M(x,y,z) tel que :
x(t)
OM = rp (t) = y(t) (1- a)
z(t)

x, y et z sont les variables de LAGRANGE


Le mouvement est connu si on se donne x, y et z en fonction du temps t pour les corps non
déformables. Dans le cas des corps déformables, x, y et z sont de plus fonction de la position
des particules dans la configuration de référence définie par les variables x0, y0, z0. On définit
alors le vecteur déplacement :
u (M 0 , t )
OM − OM 0 = U (M 0 ) v(M 0 , t )
(1- b)
w(M 0 , t )

On définit le vecteur vitesse attaché à cette particule par la relation :

v p = dOM (2)
dt
Cette description s’applique presque exclusivement aux solides en général, qu’ils soient
déformables ou non.
II. Description d'EULER
Pour les fluides (liquides ou gaz), on préfère souvent la description d’EULER. En effet, on
s’intéresse peu à la position individuelle des particules ; par contre, cette description nous
donne directement les indications d’un instrument de mesure placé en un certain point
d’observation de l’écoulement.
Le point de vue d'EULER consiste à considérer un point fixe de l'espace et à étudier, en
fonction du temps, ce qui se passe en ce point.

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1. Champ de vitesse
Le vecteur-vitesse au point fixe M, à l'instant t, est appelé vitesse locale du fluide en M.

L'ensemble des vitesses locales, à chaque instant t, constitue le champ de vitesses V E ( M , t ) .


Ce dernier permet de décrire le mouvement du fluide. Il est fonction des variables

indépendantes r et t avec r = OM .
2. Variables d'EULER
Ce sont les composantes du champ de vitesses V E ( M , t ) . Soit u, v et w les composantes de
V E ( M , t ) dans le référentiel rectangulaire (O, i, j , k ) . Elles sont fonction des coordonnées x, y
et z des points d’observation M, à l’instant t :

u = u ( x, y , z , t )
VE ( M , t ) v = v ( x, y, z , t ) (3)
w = w ( x, y , z , t )

uur
La fonction vectorielle VE ( M , t ) est appelée description d’EULER du champ des vitesses.
En un point d’observation M donné, les vitesses que l’on observe au cours du temps sont donc
celles de particules différentes passant par M à ces instants là. Aussi, les points d’observation
M sont-ils également les positions actuelles – à l’instant t- des particules.
3. Trajectoire
On appelle trajectoire de la particule P, l’ensemble des positions qu’elle occupe au cours du
temps.
ƒ Si le mouvement est décrit par la méthode de LAGRANGE :
La description de LAGRANGE donne directement la trajectoire, en effet l’équation
paramétrée par t de la trajectoire de la particule n’est autre que :
x(t)
OM = rp (t) = y(t)
z(t)

ƒ Si le mouvement est décrit par la méthode d’EULER :


La recherche des trajectoires revient à rechercher la description de LAGRANGE
x(t)
On remonte à la fonction OM = rp (t) = y(t) à partir de la résolution de l’équation différentielle
z(t)
vectorielle suivante (système de 3 équations différentielles scalaires):
uur
d M ( t ) uur
= VE ( M , t ) (4)
dt
avec les conditions initiales M(t0) = M0. (Equivalence des deux descriptions)
La solution de ce système différentiel avec ces conditions initiales M(t0) = M0 donne les
positions M des particules de t, ce qui est la description de LAGRANGE.

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4. Lignes de courant. Tube de courant. Filet de courant


On appelle ligne de courant à l’instant t la ligne tangente en chacun de ses points à la vitesse
locale. Elle est fournie par l’équation :
dx = dy = dz (5)
u v w
En général, V E ( M , t ) change avec le temps. Les lignes de courant changent donc de forme
avec le temps.
On appelle tube de courant l’ensemble des lignes de courant s’appuyant sur un contour fermé
Si le tube présente une section infiniment petite, on a un filet de courant.

5. Vecteur rotation. Vorticité


On définit le vecteur rotation ou vecteur tourbillon d’un fluide en mouvement à partir du
champ local de vitesses par la relation :
1
Ω( M , t ) = rot V E ( M , t ) (6)
2
On appelle vorticité du fluide en M, à l’instant t, la quantité :
rot V E ( M , t ) = 2 Ω( M , t ) (7)

6. Mouvement stationnaire

a. Débit volumique
Soit S une surface fixe traversée par un fluide en mouvement. On suppose S orientable et on
r
appelle n sa normale unitaire en un point courant N de S.
On appelle débit volumique à travers la surface S le scalaire qv défini par :
uur r
qv = ∫ VE ( N , t ) ⊗ n dS (8)
S
ur
Le débit volumique traversant la surface S est le flux de la vitesse V à travers S.
Remarque : si la surface S n’est pas fixe mais en mouvement, on définit le débit qui la
uur
traverse de la même manière en prenant le flux de la vitesse relative W du milieu par rapport
à S.

b. Débit massique
Soit S une surface fixe non fermée traversée par un milieu continu en mouvement. On
r
suppose s orientable et on appelle n sa normale unitaire en un point courant N de S.
On appelle débit massique à travers la surface S le scalaire qm défini par :
uur r
qm = ∫ ρ E ( n, t ) VE ( N , t ) ⊗ n dS , N ∈ S (9)
S

ρ étant la masse volumique du milieu continu en N.


ur
Le débit volumique traversant la surface S est le flux de la quantité de mouvement ρ V à
travers S.
Remarques

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• Si la surface S n’est pas fixe mais en mouvement, on définituurle débit qui la traverse de
la même manière en prenant le flux de la vitesse relative ρ W du milieu par rapport à
S.
• Si la surface S est fermée (délimite un volume), on parle de débit massique global
qui représente un bilan de débit, la somme de débit massique entrant compté
positivement et de débit massique sortant compté négativement :
q m = (q m )e + (q m )s (10 − a )
Si les débits sont comptés positivement :
q m = (q m )e − (q m )s (10 − b )

III. DERIVEE PARTICULAIRE


1. Définition
Soit G une grandeur physique définie pour une particule. La grandeur G peut être scalaire,
vectorielle ou tensorielle. Elle représente par exemple une longueur, surface ou volume, une
température, une pression, la masse volumique, la vitesse. La description d’EULER de la
grandeur G est la donnée de la fonction : G = GE ( M , t ) - fonction des positions actuelles =
points d’observation et du temps-.
On peut également utiliser la description de LAGRANGE pour décrire la valeur de G attachée
une particule : G = GL ( M 0 , t ) .
Soit un mouvement de milieu continu. On appelle dérivée particulaire de G la dérivée par
rapport au temps de la grandeur G quand on suit la particule P dans son mouvement, c’est-à-
dG
dire à particule constante. On la note :
dt
2. Expression de la dérivée particulaire
Suivant la méthode utilisée pour décrire le mouvement, la dérivée particulaire a une
expression différente :
ƒ Si le mouvement est décrit par la méthode de LAGRANGE :
La description de LAGRANGE de G est : G ( P, t ) = GL ( M 0 , t )
La dérivée particulaire est la dérivée à particule constante, c’est-à-dire M0 constant :
dG ∂G ( M 0 , t )
= (11)
dt ∂t
ƒ Si le mouvement est décrit par la méthode d’EULER :
La description d’EULER de G est : G ( P, t ) = GE ( M , t ) où M est un point d’observation.
Soit P une particule.
A l’instant t, la position de P est le point M et la quantité G observée en M est : GE ( M , t ) ;
A l’instant t’, la position de P est le point M’ et la quantité G observée en M’ est : GE ( M ', t ')
.
La variation de la grandeur G pour cette particule observée par la méthode d’EULER est
donc : GE ( M ', t ') - GE ( M , t )

dG G (M ' , t ' ) − G E (M , t )
= lim E
dt t ' → t t' − t

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dG G (M ' , t ') − G E (M , t ') + G E (M , t ') − G E (M , t )


= lim E
dt t ' → t t' − t
dG G (M ' , t ') − G E (M , t ') G (M , t ' ) − G E (M , t )
= lim E + lim E
dt t ' → t t' − t t'→t t' − t
G (M ' , t ') − G E (M , t ')
lim E représente la limite lorsque t’ tend vers t de la grandeur G lorsque
t'→t t' − t
la position varie (en différents points d’observation), à la date fixe t’, c’est-à-dire variation de
G en fonction des coordonnées spatiales.

G E (M ' , t ') − G E (M , t ') dG grad G E • dOM


lim = lim E = lim
t'→t t' − t t'→t t' − t t'→t t' − t
G (M , t ') − G E (M , t )
lim E : dérivée propre de G en fonction du temps, au même point
t'→t t' − t
d’observation

GE ( M , t ') − GE ( M , t ) ∂GE ( M , t )
lim =
t '→t t '−t ∂t
uuuuuur uuur uuur
grad GE ( M , t ) ⊗ dM uuuuur dM uuuuur ur
lim = grad GE ( M , t ) ⊗ lim = grad GE ( M , t ) ⊗V ( M , t )
t '→t t '− t t '→t t ' − t

expression appelée dérivée convective de G


Par suite :
dG ∂GE ( M , t ) uuuuur ur
= + grad GE ( M , t ) ⊗V ( M , t ) (12)
dt ∂t

3. Exemples
a. Variation dans le temps du volume d’une bulle de savon ur
Exprimons la variation dans le temps du volume d’une bulle de savon animée d’une vitesse V

ur
V
t0 t1 t2

⎡ ∂τ E ( M , t ) ⎤
⎢ ⎥
⎢ ∂x ⎥ ⎡V ⎤
uuuuur ⎢ ∂τ E ( M , t ) ⎥ ur ⎢ x ⎥
grad τ E ( M , t ) = ⎢ ⎥ V = ⎢Vy ⎥
⎢ ∂y ⎥ ⎢⎣Vz ⎥⎦
⎢ ∂τ E ( M , t ) ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ ∂z ⎦⎥
La dérivée particulaire de τ E ( M , t ) est alors :
dτ E ( M , t ) ∂τ E ( M , t ) ∂τ ( M , t ) ∂τ ( M , t ) ∂τ ( M , t )
= + Vx E + Vy E + Vz E
dt ∂t ∂x ∂y ∂z
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b. Accélération
On appelle accélération de la particule P la dérivée particulaire de sa vitesse.
ƒ Si le mouvement est décrit par la méthode de LAGRANGE :
uur uur
uur dVL ( M 0 , t ) ∂VL ( M 0 , t )
ΓL ( M 0 , t ) = =
dt ∂t

ƒ Si le mouvement est décrit par la méthode d’EULER :


uur uur
uur dVE ( M , t ) ∂VE ( M , t ) uuuuur uur uur
ΓE ( M , t ) = = + grad VE ( M , t ) ⊗VE ( M , t ) (13)
dt ∂t

∂VE (M , t )
ƒ : accélération locale traduisant le caractère non permanent du champ local
∂t
de vitesse;
ƒ grad VE (M , t )•VE (M , t ) : accélération de transport ou convective traduisant le
caractère non uniforme du champ local de vitesse.

B. EQUATIONS DE CONSERVATION DE LA MASSE


I. Equation locale ou équation de continuité
Soit V ( M , t ) = ui + v j + wk la vitesse locale en M
z

dz

• dx
dy
M (x,y,z)
O y

x
Appliquons le principe de conservation de masse – égalité de la masse de fluide entrant et de
la masse de fluide sortant – à un élément de volume dτ de fluide de masse volumique
ρ = ρ(x, y, z, t), dV = dx dy dz à la date t :
Enoncé
L’augmentation de masse de fluide contenue dans dτ entre les instants t et t + dt, notée
dM1, est égale à la masse de fluide entrant par les six faces pendant l’intervalle de temps dt,
notée dM2, plus la masse de fluide fournie par des sources ou masse de fluide disparue
dans de puits pendant le même intervalle de temps dt (sources ou puits situés à l’intérieur
de dτ), notée dM3.

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dM1 + dM2 = dM3


Expression de le masse de fluide dans dτ à la date t : ( dm )t = dm = ρ dτ
∂(dm)
Expression de le masse de fluide dans dτ à la date t + dt : ( dm )t + dt = dm + dt
∂t
Expression de l’augmentation de la masse de fluide contenu dans dτ entre les instants t et t +
dt :
∂ (dm) ∂ ( ρ dτ )
dM1 = ( dm )t + dt − ( dm )t = dt = dt (14)
∂t ∂t
Masse de fluide entrant par les six faces pendant l’intervalle de temps dt :
⎛ ∂ ( ρ u ) ∂ ( ρ v) ∂ ( ρ w) ⎞ r
dM2 = − ⎜ + + ⎟ dτ dt = −div( ρ v)dτ dt (15)
⎝ ∂x ∂y ∂z ⎠

Soit Qv le débit volumique de fluide provenant de puits ou de sources situés à l’intérieur du


volume dτ. Qv a la dimension d’un volume divisé par le temps.
Soit qv le débit volumique par unité de volume. Sa dimension est l’inverse du temps et on
démontre que le produit qv dt dτ a la dimension d’un volume. Par suite :
dM3 = ∑ ρ qv dt dτ (16)
En considérant toutes les masses de fluide provenant de différentes sources ou disparaissant
dans divers puits éventuels, la conservation de la masse de fluide dans l’élément de volume
s’écrit :
∂ρ ⎛ ∂ ( ρ u ) ∂ ( ρ v) ∂ ( ρ w) ⎞
dt dτ = − ⎜ + + ⎟ dτ dt + ∑ ρ qv dt dτ
∂t ⎝ ∂x ∂y ∂z ⎠
On en déduit l’équation locale de continuité:
∂ρ ur
+ div ρV = ∑ ρ qV (17)
∂t
∂ρ
i. Si l’écoulement est permanent : = 0 (18-a)
∂t ur
ii. Si, de plus, le fluide est incompressible : divV = ∑ qv (18-b)
iii. Un écoulement est qualifié de conservatif lorsqu’il n’y a ni apport extérieur (sources)
ni disparition (puits) de fluide. L’écoulement est dit non conservatif dans le cas
contraire.
iv. Equation de continuité d’un écoulement conservatif de fluide incompressible en
régime permanent : divV =0 (18-c)

II. Equation intégrale d'un écoulement conservatif


En l'absence de puits et de sources, l’équation de conservation de la masse (18) pour une
masse de fluide à l’intérieur d’un volume ϑ délimitée par la surface fermée S s’écrit :
∂ρ
( )
∫∫∫ϑ ∂t dτ + ∫∫∫ϑ div ρ V dτ = 0 (19)
D'après le théorème d'OSTROGRADSKY :

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ur uur ∂ρ
∫∫(S )
ρV .ds + ∫∫∫
(τ ) ∂t
dτ = 0
Or, le débit massique est défini par la relation :
Qm = ∫∫ ρV .ds (20)
(S )

∂ρ
Par ailleurs, en régime permanent : =0
∂t
Ainsi, le débit en masse de l'écoulement d’un fluide en régime permanent se conserve :
Qm = ( Qm ) s − ( Qm )e = 0 ⇒ ( Qm )e = ( Qm ) s (21)

Si, de plus, le fluide est incompressible (ρ constante), le débit volumique se conserve.


(Qv )e = (Qv )s (22)
La conservation de la masse d’un fluide incompressible en écoulement conservatif en
régime permanent se traduit par la conservation du débit volumique.

C. CARACTERISATION DES ECOULEMENTS


I. Rappels V B
1. Circulation d’un vecteur
La circulation du vecteur V sur le circuit (C) entre M M’
les points A et B est le scalaire CAB tel que :
B
C AB = ∫V.dM avec dM = MM' (23-a)
A
Dans le cas d’un circuit fermé ©, on écrit : A
C = ∫ V . dM (23-b)
(C )

rotV

next

2. Théorème de STOKES P
La circulation du vecteur sur le contour (S) dS
fermé (C) est égal au flux du rotationnel
à travers la surface S s’appuyant sur (C) :

∫V.dM = ∫∫rotV.n
(C) (S)
ext dS (24) (C)

M M’
V (M , t )
a. Convention 1 : sur la modalité d’association du champ de vecteurs V ( M , t ) au champ de

vecteurs rotV

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En tout point P de (S), on considère un élément de surface dS de normale extérieure ou normale


positive next (vecteur unitaire) normal. A next , la règle du tire-bouchon pour les physiciens, la règle

du sens du parcours direct ou de next pour les mathématiciens, associe un sens de parcours de la
frontière fermée dS, un sens utilisé pour le calcul de la circulation de V ( M , t ) . next est assimilée à
l’axe des z. Le sens de parcours est celui qui ramène l’axe des x vers l’axe des y , le trièdre (Ox, Oy,
Oz) étant direct.

D. Convention 2 : sur la circulation d’un vecteur sur un contour fermé

∫V.dM < 0 sens de parcours rétrograde ∫V.dM


(C) (C)
> 0 sens de parcours direct

( next )1

b. Flux du rotationnel sortant d’une surface fermée

Le flux sortant à travers la surface fermée (Σ) (S1)


est égal à 0. En effet, ce flux est égal à la somme
des circulations de V sur le même contour fermé (C) (C)
parcouru dans le sens positif pour (S1) – C1 -
et dans le sens négatif pour (S2) – C2 - :

∫∫rotV.n
(Σ)
ext dS = ∫V.dM = ∫V.dM + ∫V.dM =0
(C) (C 2 )
( next )2 (S2)
(C1 )

car ∫V.dM =− ∫V.dM


(C1) (C 2 )

II. Types découlements


1.
Ecoulements à potentiel de vitesse ou écoulement irrotationnel
a. Définitions
Le vecteur-vitesse local V ( M , t ) dérive du potentiel de vitesse φ(M, t) si, en tout point M, à
tout instant, on a :
V = ± gradφ (25)

Dans la plupart des ouvrages, on adopte le signe +. La logique découlant de l'analogie avec
l'Electricité imposerait pourtant l'emploi du signe -.
Un écoulement à potentiel de vitesse est aussi appelé écoulement irrotationnel. En effet :
rot V = rot ( grad φ ) = 0 (26)

b. Propriétés
• Circulation
La circulation du vecteur champ de vitesse entre les points A et B d’une portion de circuit (C)
est égale à la différence des équipotentielles passant par les points A et B.

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∫V.dM =φ
A
B −φ A (27)

φA et φB sont les équipotentielles passant par les points A et B. On rappelle que les
équipotentielles sont normales à gradφ , donc perpendiculaires aux directions de V et, par
suite, aux lignes de courant (tangentes à V à tout instant).
Démonstration : d’après la relation (25) :
B uu
r uuur B uuuuur uuur
A
∫ .dM = ∫ gradφ. dM
V
A
uuuuur uuur
Comme gradφ . dM = dφ : différentielle de φ , on en déduit alors la relation (27).
Il s’ensuit que si l’on considère un circuit fermé, la circulation du vecteur vitesse y est nulle.
En particulier :

∫V.dM =0
(A1B2A)
1 B

A
2

• Equation de LAPLACE
Rappelons que, pour un écoulement conservatif de fluide incompressible, en régime
permanent, l'équation locale de conservation est donnée par l’équation :
divV = 0
Compte tenu de la relation (20), φ(M, t) est alors une fonction harmonique vérifiant l'équation
de LAPLACE :
Δφ = 0 (28)
Réciproque : Toute fonction harmonique satisfaisant à l’équation de LAPLACE peut être
considérée comme le potentiel de vitesse de l’écoulement d’un fluide incompressible en
régime permanent. La distribution sommaire des vecteurs vitesses dans un tel écoulement se
présente comme suit :

•M

• Equation de POISSON
Elle traduit un écoulement irrotationnel avec source ou puits.
ur
divV = ∑ qv ⇒ Δφ = Σ qv (29) équation de POISSON

• •

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Ecoulement irrotationnel avec une source autour de M avec un puits autour de M

2. Ecoulement rotationnel
a) Définitions : Rotation d’un fluide, Lignes tourbillon, Tubes tourbillon
Lorsque la circulation de V ( M , t ) sur un contour fermé (C) est différente de zéro, ceci traduit
l'existence d'une rotation du fluide autour d'un axe perpendiculaire au plan du circuit fermé.
b) On appelle ligne tourbillon à l’instant t une ligne tangente en chacun de ses points au
⎛α ⎞
⎜ ⎟ dx dy dz
vecteur local rot V : rot V ⎜ β ⎟ ⇒ = = (30)
⎜γ ⎟ α −β γ
⎝ ⎠
c) Un tube tourbillon est l’ensemble des lignes tourbillon s’appuyant sur un contour
fermé.
d) Le flux du rotationnel à travers une section quelconque Si, de contour Ci d'un tube
tourbillon est une constante appelée intensité du tube tourbillon.

Γ = ∫ V .dM = ∫ rotV .ni dS i (31)


Ci Si

Démonstration :
Considérons une portion de tube tourbillon délimitée par les sections S1, S2 et la section
latérale SL
La démonstration repose sur le principe de conservation de flux :
Flux entrant à travers S1 = Flux sortant par S2 et SL

D’après le théorème de STOKES : n2


Flux de rotV à travers S1 = circulation de V ( M , t ) le long de C1 C2
Flux de rotV à travers S2 = circulation de V ( M , t ) le long de C2 S2
Flux de rotV à travers SL = 0 car rotV ⊥ nL

∫ rotV n dS = ∫ rotV.n dS + ∫ rotV.n dS


S1
1 1
S2
2 2
SL
L L ⇒ ∫V.dM = ∫V.dM
C1 C2
SL rotV

S1,C1
nL
n1

e) Propriétés
uuur ur
rot V ≠ 0
ur ur ur ur uuur ur
1er cas : divV = 0 ⇒ V dérive alors d’un potentiel vecteur A : V = rot A ; il s’agit d’un
écoulement rotationnel conservatif.
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ur
2ième cas : divV ≠ 0 : c’est le cas le plus général.
ur uuuuur uuur ur
Dans ce dernier cas, le théorème de HELMHOLTZ permet d’écrire : V = gradφ + rot A ⇒
ur uuuuur uuur ur
divV = divgradφ + div rot A (32)
ur uuur ur
Δφ = Σ qv et Δ A = − rot V (33)

La distribution sommaire des vitesses dans chacun de ces deux cas est illustrée par les figures
suivantes :

•M •M

2–a 2–b

Remarque
Un écoulement irrotationnel peut présenter une singularité, celle d’avoir un ou plusieurs tubes
tourbillon d’intensité I non nulle. Le potentiel φ a alors une double détermination, la
circulation du vecteur vitesse est égale à 0 ou égal à I suivant que le contour fermé considéré
entoure ou non le tube tourbillon.

3. Ecoulements à flux non conservatifs


Lorsqu’une variation de volume* se produit dans un écoulement, ceci se traduit par :
ur
divV ≠ 0

Variation de volume* : le fluide est compressible ou on est en présence de source ou de puits


L’écoulement est alors qualifié de non conservatif.
Dans ce cas, le flux du champ vectoriel sortant d’une surface fermée n’est pas nul.
Soit ϑ le volume limité par Σ
ur
D’après le théorème de GREEN, le flux de V sortant par la surface fermée Σ est égale à
l’intégrale de la divergence dans le volume limité par Σ :
ur r ur
∫∫ V
Σ
n ds = ∫∫∫ V
divVd τ (34)

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