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26/11/2023

Introduction: Plan du cours


I. Le passage de l’état végétatif à l’état reproducteur
II. Les étapes de la floraison
II. 1. le virage florale
a. L’induction florale

Chapitre V:Physiologie de la b. L’évocation florale


II. 2. La Morphogénèse florale
floraison a. L’initiation florale
b. La floraison
III. Physiologie de l’induction florale
1. Les facteurs endogènes:
a. La maturité:
1
b. La nutrition 2

2. Les facteurs exogènes


2.1. la vernalisation:
I. Introduction:
2.2. Le photopériodisme.

a. Plantes de jours courts


• La formation de la fleur représente une étape essentielle dans le cycle des
plantes terrestres. En effet, cet organe permet la reproduction du végétal et la
b. Plantes de jours longs dissémination des graines.
IV. Photopériodisme et vernalisation • Le passage de l’état végétatif (racines, tiges et feuilles) à un état reproductif
1.Induction photopériodique (organes) conduit à l’apparition d’inflorescences et de fleurs.
2.Les Photorécepteurs • La floraison constitue un changement fondamental dans le programme de
V. Mécanisme développement de la plante.
VI. Rythme circadien de sensibilité à la lumière
VII- Applications biotechnologiques du contrôle de la floraison

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I- Le passage de l’état végétatif à l’état


reproducteur
 Fleurir : un choix capital pour la plante Certaines plantes différencient des ébauches florales dès les premières
phases de germination (stade plantule).
Lieu : méristème = massif de cellules embryonnaires qui se divisent et
donnent naissance à: Autres exigent pour fleurir un certain degré de développement = la maturité de
floraison.
-Tige, feuilles, racines (méristème végétatif) Exple: Seigle: 7 feuilles, tomates: 13 entre-nœuds, poiriers: 5-7 an
- La fleur (méristème reproducteur)
• Transition irréversible
Si se produit au mauvais moment, conséquences sur la qualité des
graines
Synchronisation de la floraison avec une saison favorable
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II. Les étapes de la floraison


Plante (stade végétatif)
• Le passage de l’état végétatif à l’état reproducteur: est un processus complexe
où l’on peut distinguer 2 phases principales:
Perception des stimuli
1-La 1ère phase: Virage florale : porte essentiellement sur le changement d’orientation du
méristème. Elle comporte 2 étapes : Induction florale

• Induction florale : C’est la période où certains organes de la plante, sous l’effet de stimuli Virage floral Emission du signal de floraison

extérieurs, envoient au méristème un message: le signal de la floraison Evocation florale

 Evocation florale : où le méristème se réorganise en fonction de ce programme, en


Réorganisation du méristème
procédant à des mitoses dans des secteurs appropriés.
2-La 2ème phase: Morphogénèse florale: , se déroule en 2 temps : Initiation florale

Morphogenese florale Différenciation des ébauches florales

• L’initiation florale :différenciation des pièces florales Floraison

• La floraison : développement des pièces florales; débourrement des bourgeons Développement des pièces florales
Epanouissement de la fleur
et enfin épanouissement de la fleur ( figure 1).
Plante fleurie

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Figure1. Représentation schématique des étapes de la floraison

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• b) L’évocation florale
• Elle est caractérisé par une réorganisation de l’architecture du méristème:
pour la différenciation des ébauches florale (figure 2).
• II. 1. le virage florale
Réorganisation du MAC : il devient reproducteur
• a. L’induction florale
• C’est la période où certains organes de la plante (feuilles), sous l’effet de
stimuli extérieurs, Il y a émission d’un signal vers le méristème: le signal de la
floraison.
C’est une étape plus ou moins longue : 1jour à plusieurs mois.
• Elle est contrôlée par plusieurs facteurs : on parle de contrôle multifactoriel.
- facteurs externes : dépend de la localisation géographique (saisons,
climat : température et lumière).
- facteurs internes (endogènes) : capacité de la plante à fleurir (âge, taille de l’appareil
végétatif…).

 Si les stimuli ne sont pas suffisants, la floraison s’arrête. C’est l’effet dose 9 Figure2. L’évocation florale 10

II.2. La Morphogénèse florale

se déroule en deux étapes:

a. L’initiation florale
• La taille du méristème augmente, il s’agrandit et s’arrondit. La zone
apicale devient active, elle contient trois couches qui donnent les • Emergence et épanouissement de la fleur, elle est contrôlée par un programme
différents organes de la fleur et le méristème médullaire devient inactif.
génétique indépendant de l’environnement

• L’initiation florale débute après la réorganisation du méristème végétatif en méristème

• Cette période est caractérisé par des changements de morphologie ou pré-floral ou inflorescentiel.
de composition cellulaires. On observe ainsi une accélération du
• Le méristème inflorescentiel produit:
métabolisme énergétique, sous l’influence d’un afflux de substrats
(saccharose) • Les différentes pièces florales (dans un bouton floral). Dans le cas d’une fleur unique,
• une augmentation de l’activité mitotique dans les 3 assises cellulaires un méristème correspond à une fleur.
du manteau/tunica
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III. Physiologie de l’induction florale


 Des inflorescences qui portent les méristèmes floraux terminaux • La floraison est un phénomène spécifique qui peut s’installer quelques semaines après
(boutons floraux : méristèmes reproducteurs protégés).
la germination, quelques mois ou même après quelques années… Elle dépend

b) La floraison de deux facteurs:


• La floraison est caractérisée par la formation de la fleur et • 1. Les facteurs endogènes:
l’épanouissement des pièces florales :
• Les étamines (organes mâles), les carpelles (organes femelles), les La Maturité:
gamètes, la coloration et l’ouverture des pétales. • Certaines plantes exigent, pour fleurir d’avoir atteint un certain degré de développement, la taille, le
nombre de feuilles…..des entrenœuds on dit que la plante atteint une maturité de floraison.

• EXP: la Tomate: la formation préalable de 13 entrenœuds, les arbres fruitiers la floraison est de 5 à 7
ans.
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La nutrition:
• D’où l’importance du rapport C/N, qui est de l’ordre de 20 en moyenne:
• L’alimentation hydrique, minérale et carbonée sont importants pour la floraison. Mais
• C/N très élevé : développement faiblement végétatif ;
à l’inverse, une alimentation trop riche favorise le développement végétatif au
• C/N élevé : abondante production fruitière ;
détriment de la floraison.
• C/N faible : développement végétatif vigoureux ;

• C/N très faible : faible développement végétatif


• D’une façon générale une alimentation riche en azote favorise le développement
végétatif au détriment de l’appareil reproducteur. Au contraire une alimentation
carbonée favorise la floraison.
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2.1. la vernalisation:
2. Les facteurs exogènes • 2.1.1. Définition:

• C’est le contrôle de l’acquisition de l’aptitude à fleurir par un abaissement temporaire


• La floraison dépend des conditions environnementales:
de température, naturel ou artificiel.
la saisons, la température, la lumière et le stress qui agit
négativement ou positivement sur la floraison. • Les basses températures hivernales ont un effet inducteur spécifique sur la floraison.

• a.Types de plantes n’ ont pas besoin de vernalisation


• Les deux facteurs les plus importants sont :
• Certaines plantes n’ont pas besoin de vernalisation pour acquérir l’aptitude à fleurir.
 Le traitement au froid : la vernalisation Tels que les plantes annuelles, bisannuelles ou pérennes. En effet, les plantes
 L’exposition à la lumière : le photopériodisme. annuelles répondent à la vernalisation induite par la saison hivernale par la floraison
à la saison suivante (printemps), mais chez les bisannuelles et les pérennes, on
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observe deux phases:

Une phase juvénile où la vernalisation est impossible


b.Type de plantes à besoin de vernalisation
Une phase de maturité de vernalisation où la plante fleurit après la
vernalisation • Certaines plantes ne fleuriront qu’ après une exposition au froid même si leur
• toutes les annuelles de printemps ou d’été, dont le cycle de végétation MAC est très développé.
n’inclut pas l’hiver.
• La vernalisation est une pratique importante en agriculture. Elle dépend du
• des vivaces, comme le Lilas, qui forme leurs ébauches florales avant
moment d’application (qui est spécifique et varie d´une plante a une autre), de
l’hiver.
la durée d’application (un jour à plusieurs mois) et de la température employée
• d’autres vivaces : exple: le Rosier, qui ne forment leurs boutons floraux
(1°C à 15°C).
qu’après l’hiver.

• Les plantes préférentes: n’exige pas la vernalisation pour leur virage floral,
mais ils fleurissent plus tôt si elles sont vernalisées
. 19 20

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- Chez les plantes bisannuelles : Jusquiame noire et la Carotte cultivée (variété


sauvage et annuelle); la plupart restent à l’état de rosette la 1ère année et la montaison se
Chez le blé tendre ((Triticum sativum) par Ex, il y’a deux variétés(fig. 6) :
produisant la 2ème année, avant la floraison.

Les variétés d’hiver, qui sèment à l’automne et passent l’hiver à l’état de


plantules ; et fleurissent au printemps suivant (annuelle d’hiver), ces variétés
- Chez les vivaces, ils passent l’hiver à l’état de rosette : la floraison peut se faire au
présente généralement de bons rendements.
sommet de la pousse terminale qui monte à fleur ou des bourgeons axillaires, qui
Les variétés de printemps, ils ne supportent pas le froid hivernal et qui se
échappent à la vernalisation, assurant la pérennité.
sèment qu’au printemps (figure 3 ).

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2.1.2. Caractéristiques de la vernalisation

Le traitement par le froid peut être caractérisée par 2 paramètres : la durée et la


température.

 Les durées de traitement entre 1 à 2 mois.

La température efficace est plus ou moins basse : de 1 à 2 °C pour les Céréales, de
3 à 10 °C pour la Jusquiame, et pour les espèces méditerranéennes (Olivier : 13°C
pendant 10 semaines).

La transformation exige que le bourgeon ne soit pas dormant

 Transformation est progressive: Même en présence d’une température optimale,


Figure 3: Cas du blé : la maturité de vernalisation est précoce chez le blé elle demande plusieurs semaines.
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2.1. 3.Thermo induction et thermopériodisme


• Cas de certaines plantes qui n’ont pas besoin de la vernalisation mais la
■Remarque: Chez les annuelles d’hiver et les bisannuelles, la transformation
persiste jusqu’à la mise à fleur. si les conditions requises ne se réalisent pas, floraison dépend de la température: la thermoinduction
alors après quelques semaines l’aptitude à fleurir disparaît, il y a
dévernalisation. • Ex : les arbres fruitiers, certain plantes à bulbes

• Cette acquisition est suivie d’une entrée en dormance psychrolabile, qui évite la
floraison immédiate et la repousse à l’année suivante.

• Quelques plantes présentent donc un thermopériodisme annuel, c’est-à-dire


que leur développement est régi par une succession de températures.
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Exemple: Un cas typique est celui de la tulipe, étudié par l’école hollandaise 1930.

• Les conditions de température correspondant au meilleur développement sont :

• 3 semaines à 20°C pour l’initiation florale (thermo induction suivie d’une entrée
en dormance)

• 3 semaines à 8°C et 10 semaines à 9°C pour lever la dormance

- Enfin une élévation progressive de la température: 2 semaines à 13°C, 3 semaines à


17°C, et enfin quelques jour à 23°C pour la mise à fleur finale (voir figure 4).

Figure 4: Température optimales pour la floraison du bulbe de Tulipe

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• Les approches classiques de physiologie ont permis de montrer:

1- que le site de la perception du froid était le MAC Lui-même : Ces études • les cellules qui produisent les fleurs ne sont pas celles qui ont subi le
ont également mis en évidence:
 que la plante était capable de mesurer la durée de la période de froid, de sorte froid mais celles qui en sont issues suite à de multiple mitoses
qu’une période froide courte pendant l’automne ne soit pas interprétée par la
plante comme le passage de l’hiver. successives. Ces cellules se souviennent pourtant qu’elles descendent
 La vernalisation témoigne d’une forme de mémoire cellulaire:
de cellules qui ont été exposées au froid.

• Les cellules qui ont perçu le froid vont se diviser plusieurs fois au printemps avant
que la floraison ai effectivement lieu.

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2.1.4. Mécanisme moléculaire de la vernalisation


• La majorité des recherches concernant les gènes impliqués dans la
• Le gène FLC est un inhibiteur de la floraison : lorsqu’il s’exprime fortement, la plante
réponse à la vernalisation ont été réalisées chez A. thaliana: la plante
reste dans l’état végétatif. Le froid a pour effet de faire baisser le niveau de l’ARNm de
modèle; la plus utilisée par les scientifiques pour étudier les gènes
FLC, ce qui permet à la plante de fleurir si la photopériode le permet.
impliqués dans la transition florale.
• Le gène FRI induit l’expression de FLC, contribuant ainsi à imposer un besoin en
vernalisation. Ainsi, les gènes FRI et FLC coopèrent pour retarder la floraison (figure 5).
Il existe des variétés qui n’ont pas besoin de vernalisation et d’autres la
floraison nécessite l’exposition au froid. • Chez les plantes dans des régions très froides, le couple FRI/FLC fonctionne très bien,
le niveau d’expression de FLC est fort et seul un hiver prolongé permet la floraison.
Des études génétiques ont permis d’identifier 2 gènes majeurs qui jouent
un rôle essentiel dans le besoin en vernalisation et qui expliquent la
diversité des comportements d’A.thaliana. Il s’agit des gènes FLC
(Flowering LOCUS C) et FRI (FRIGIDA).
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Chez d’autres variétés, comme celles des îles du Cap vert, le


couple FRI/FLC est faible , le niveau d’expression de FLC est
faible indépendamment de l’exposition au froid et la floraison
peut avoir lieu sans vernalisation (figure 4).

Figure 5: Rôle du couple FRI/FRC dans la floraison et le contrôle par la vernalisation

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2.2. Le photopériodisme.

• C’est l’influence de la durée relative des jours sur les réactions physiologiques telle que • Cette déduction s'est révélée fausse dans les années 1920 :
l’induction florale.
• Garner et Allard obtiennent un mutant géant de tabac de près de 5 m de hauteur
• Le photopériodisme est le rapport entre la durée du jour(héméropériode) et de la nuit
appelée « Maryland Mammoth » (Figure 6). Ce mutant ne fleurit que l'hiver lorsque les
(nyctipériode) rythmant l’activité photosynthétique des plantes.
jours sont courts !
• Chez les plantes qui ont besoin de vernalisation, il intervient après la vernalisation.

• La majorité des plantes fleurissent en été ce qui révèle une relation entre la floraison et la • Ce résultat ne convient pas avec l'hypothèse formulée plus haut et selon laquelle, les
durée du jour plus longue. jours longs favoriseraient la floraison.
• En été la durée du jour étant plus longue , la durée de la période lumineuse est plus
• Quel est le rôle de la lumière dans le phénomène de floraison???
importante la photosynthèse est plus active.
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Types des plantes sensibles au photopériodisme

• On définit plusieurs types de plantes sensibles au photopériodisme :

• Espèces aphotiques: les espèces qui forment leurs ébauches florales même à
l’obscurité continue (peu nombreuses). C’est le cas de la Pomme de terre à partir
Figure 6 : Le mutant « Maryland Mammoth ». Le mutant de tabac «
Maryland Mammoth » (à droite) présente une taille bien plus importante d’une pousse issue d’un tubercule.
que la souche sauvage (à gauche). Les deux plantes se sont
développées en été dans les mêmes conditions de croissance. Seule la
souche sauvage est en fleur (http://ressources.univ-
lemans.fr/AccesLibre/UNT/UNISCIEL/biologie1/web/co/grain12.html)
• Espèces indifférentes : La floraison s’effectue quelle que soit la photopériode, La
plante est indifférente à la longueur du jour, en général de 5 à 6 heures de lumière
solaire par 24 h. Ex: Mais, orge, pois, concombre, tomate, tabac, cerisier (figure 7)

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Plantes de jours longs (héméropériodiques) :

 La plante fleurit printemps-été, quand les jours sont longs ex: Arabidopsis, iris,

pois, oignon, carotte, betterave, seigle(figure 8)

 ils ont besoin d'une phase lumineuse supérieure à la photopériode


Figure 7: Plantes indifférentes à la photopériodicité, P, photopériode, T, minimum critique (Pc: heures / jour) pour fleurir. Chaque espèce possède sa propre Pc: pour
trophique, N, nombre de jours nécessaires à la floraison
l’épinard 13 à 14h, le fenouil 11 à 14 h la jusquiame noire 10 h à 11h
Les espèces fleurissent que pour une photopériode supérieur au minimum trophique (T)
T : valeur minimale liée aux exigences photosynthétiques. Il est en général faible entre 4h ou 5h.

donc plus la photopériode est importante et plus la floraison sera importante.


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 Ce qui confirme que cette notion de jours longs ou de jours courts ne


concerne pas la durée absolue du jour, mais bien sa valeur par rapport à une
limite supérieure (photopériode critique, PC) et une limite inférieure
(minimum trophique, T). Chaque plante possède sa propre PC et T. On définit:

le minimum trophique (T) comme étant la valeur en dessous de laquelle il n’y a


pas de floraison. En dessus de T, la floraison aura lieu quelque soit la
Figure 8. Plantes de jours longs photopériode mais, plus la photopériode est élevée plus la floraison est
importante.
EXEMPLE : La photopériode critique (PC) est la photopériode au-delà de laquelle les plantes
Jusquiame noire : jours longs avec 11,5h de photopériode floraison car sa PC > 10h ne sont pas capables de fleurir. Chaque plante possède sa propre PC.
Xanthium : jours courts avec 14,5h de photopériode floraison car sa PC < 15h

Jours longs : printemps 41 42


Jours courts : automne

Les exigences photopériodiques


• Plantes de jours courts (nyctipériodiques) : La plante fleurit • Les exigences photopériodiques varient sous l’action de différents facteurs :
automne-hiver, quand les jours sont courts ex: Riz, soja, caféier…
• Ils ne peuvent fleurir que si la photopériode est inférieure à une
valeur critique (Pc) (figure 9).  l’âge : les exigences photopériodiques diminuent en général avec l’âge ; une
plante qui vieillit se rapproche de l’état indifférent
 la température : un abaissement de température diminue les exigences
photopériodiques.

les conditions de nutrition: (minimum trophique, rapport C/N convenable


minimum trophique, rapport C/N convenable.
Les gibbérellines: favorise la floraison en jours courts de certaines plantes de
JL , exp : Jusquiame noire ou les plantes qui sont en rosette à l’état végétatif.
et qui exigent la vernalisation
Figure 9: Plantes de jours courts (en tiret: plante préférente) 43 44

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IV- Photopériodisme et vernalisation 1.Induction photopériodique: photoinduction


• le traitement lumineux intervient dans l’induction florale quand il est nécessaire, il est
• Le photopériodisme intervient pour effectuer l’induction florale. contrôlé (durée, intensité, qualité). En réponse au traitement photopériodique, les
• Mais la vernalisation et les exigences photopériodiques ne sont pas
nécessaire à toutes les espèces. Il y’a une grande indépendance entre les 2 plantes fleurissent (initiation florale). Le processus peut alors se poursuivre sans qu’il
types de besoins : soit besoin de maintenir le traitement: On peut donc parler d’induction
* Vernalisation + exigences photopériodiques. Exp: Jusquiame noire
photopériodique ou photoinduction.
* Ni l’une ni l’autre : la plupart des variétés de Tomate ;
• L’induction photopériodique est acquise après un nombre de cycles très variable
* Vernalisation sans exigences photopériodiques : Exp: la benoite et la selon les espèces :
scrofulaire ; • JC – Xanthium : 1 cycle suffit
* Indifférence à la vernalisation, mais exigences photopériodiques : Nigelle • Soja : 2 à 30 cycles
de Damas • Chrysanthème : 8 à 30 cycles
JL – Epinard : 1 cycle
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• Jusquiame : 2 à 3 cycles (ou 1 seul éclairement de 72h en conditions artificielles).

• L’âge et les conditions extérieures peuvent modifier le nombre de cycles

nécessaires, ils agissent sur la netteté du caractère héméropériodique ou

nyctipériodique. Par exemple, l’âge ou le froid diminuent les exigences .

■Exemple: L’interruption de la nyctipériode par une faible lueur, appliquée quelques

minutes 7 à 9 h après le début de l’obscurité (moment de sensibilité maximale aux

interruptions nocturnes) à le même effet sur la floraison que l’allongement de la

photopériode exemple: Jusquiame(fig. 10) :

 pour une plante de JC en eupériode (nuit assez longue : exemple Xanthium, 14 h), Figure 10: Influence d’une interruption de la scotpéride, P, photoperide: E;eclairement nocturne,
PC photopériode critique
qui devait normalement fleurir, une telle lueur empêchera la floraison ;
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2.Les Photorécepteurs
 Le mécanisme du photopériodisme est lié à la perception. Les plantes perçoivent
• pour une plante de JL en dyspériode (nuit trop longue : exemple Jusquiame) la photopériode en mesurant la durée de la phase obscure ou par rapport à la
qui ne devrait pas fleurir, une brève illumination en milieu de nuit provoquera la qualité de l’éclair lumineux.
floraison. Il suffit en lumière rouge de 25 J m-2, soit environ 500 J m-2 en
• Les photorécepteurs responsable de la perception de la lumière sont des
lumière naturelle (400 lux pendant 2 mn).
phytochromes.
• L’étude de l’influence de la longueur d’onde sur la photoinduction : il suffisait
• Les Phytochromes: perçoivent le rouge (R) et le rouge lointain (FR)
de mettre un Xanthium en eupériode et de déterminer l’énergie minimum qu’il
• Les Cryptochromes: perçoivent le bleu
fallait donner à un éclairage de quelques minutes interrompant la scotopériode
pour empêcher la floraison, et cela sous les différentes longueurs d’onde
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(figure 10).

660nm : PR PFR : 720nm.


Forme inactive Forme active V. Mécanismes
la forme active induit la floraison des plantes de jours longs et inhibe celle des
plantes de jours courts
• Le stimulus photopériodique est reçu sur les feuilles adultes, comme on peut le voir sur
le Xanthium(JC) : une seule feuille cachée pour être mise en JC, alors que le reste de la
plante reste en JL, entraîne la floraison (fig. 11).

• Or c’est dans le bourgeon que se produit la réaction. Il y a donc transport du stimulus,


ce qui a suggéré l’existence d’un mécanisme hormonal : le florigène.

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• La conduction s’effectue principalement par le système conducteur de la


plante, xylème ou phloème, et n’est pas polarisée. Par ailleurs, des extraits
tissulaires de Xanthium (JC) ou de tournesol (indifférente), en fleurs, ont pu
être injectés dans un Xanthium non encore photoinduit et y provoquer la
floraison, même en jour continu (Figure 12).

• La perception de la photopériode est foliaire et la floraison est


Figure 11: Expérience sur le xanthium (plante de JC) méristématique. La greffe d’une partie d’une plante induite fait fleurir un
porte-greffe non induit.

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• On peut donc parler d’un signal de floraison migrant dans la plante et


activant le méristème végétatif à reproducteur; VI. Rythme circadien de sensibilité à la lumière

• nous venons de voir que la lumière stimule la floraison chez les plantes de
JL, et l’inhibe chez les plantes de JC.

• Quel est le mécanisme qui permet à une plante d’être sensible à la durée
de la photopériode (ou de la nyctipériode)?

Figure 12: • L’hypothèse d’aujourd’hui retenue met l’accent sur l’existence d’une
« horloge interne », c’est-à-dire d’un rythme circadien, contrôlant la
sensibilité de la plante à la lumière.

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• Le graphique de la figure 12, établi sur une plante de JC, montre bien qu’il existe un
rythme voisin de 24 h dans la sensibilité de la plante à l’interruption de la nuit par un

• Un des apports les plus importants des expériences d’interruption de la période éclairement de lumière blanche. Dans les intervalles, la plante est insensible ou même

nocturne par des éclairements de lumière rouge (ou naturelle) a été démontré que présente un taux de floraison accru par rapport à ce qu’il était en début d’expérience

leur efficacité varie suivant le moment où ils sont fournis. Cette efficacité est très (57%). Des expériences analogues ont été faites sur des plantes de JL (figure 14).

nettement maximale s’ils sont donnés quelques heures après le début de la mise •

en obscurité (figure 13).


Figure 14

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Le rythme circadien de 24h contrôle la sensibilité de la plante à la lumière :


- En obscurité constante on a 60% de floraison
- Avec des flashs oscillants on a inhibition et activation de la floraison.
Le traitement lumineux est efficace de façon périodique. • On définit alors une phase photophile sensible à la lumière qui active la
floraison
• Il y aurait ainsi en alternance 2 phases, de durées sensiblement égales (environ • une phase scotophile sensible à l’ obscurité qui inhibe la floraison.
12 h), entraînées par le passage obscurité lumière ou lumière obscurité. • La différence majeure entre les plantes de jours courts et de jours longs
réside dans la position de ces phases dans le rythme (Fig. 15)
• La 1ère phase est qualifiée de photophile,
• Le photopériodisme intervient en dernier dans l’ induction florale. Le
• la seconde est qualifiée de scotophile. traitement nécessaire est variable et doit être interrompu. Il est perçu par
les feuilles adultes et doit être synchrone avec le rythme circadien

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L’influence déterminante des interruptions nocturnes, la théorie considère que c’est la


phase scotophile qui est « réceptive », c’est-à-dire celle où la lumière est inhibitrice pour
les plantes de JC et stimulante pour les plantes de JL.

 Dans cette théorie, tout est basé (fig. 15) sur le manque de correspondance qu’il peut y
avoir entre la photopériodicité externe et le rythme interne. Si la photopériode, dont la
durée est fonction de la saison, déborde sur la phase scotophile, elle induira la floraison
chez les plantes de JL et l’inhibera chez les plantes de JC. Il en est donc de même dans
le cas d’un éclairement administré quelques heures après le passage en phase obscure
(fig. 15).
Figure 15: Modèle des différences de comportement des plantes de JC et JL en
fonction du rythme endogène et des conditions photopériodiques externes
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le comportement des plantes serait réglé par la plus ou moins bonne • VII- Applications biotechnologiques du contrôle de la floraison :
• Induction de la floraison:
coïncidence entre la périodicité; dépendant d’un rythme endogène, et la
 Permettre la culture d’espèces nécessitant des conditions strictes de floraison dans des
photopériodicité externe; soumise au calendrier des saisons. environnements non-favorables (photopériode ou températures)
 Domestication d’espèces
Le phytochrome interviendrait d’une part pour induire ou inhiber la
floraison en fonction de l’état du chronomètre circadien, et d’autre part Accélérer le processus de sélection variétale chez les arbres (fleurissant tard : 40ans)
pour régler le rythme lui-même  Intérêt en horticulture pour augmenter le nombre d’inflorescences (orchidées)
Répression/prévention de la floraison :

Augmenter les rendements en biomasse (canne à sucre)

Augmenter les rendements en fruits (ananas)

 Permet d’éviter une floraison durant les gelées printanières (abricot)


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