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TRAVAUX PRATIQUES DE BIOPHYSIQUE

L3 Biotech

2023-2024

Nicolas Tarbouriech, Wim Burmeister


wim.burmeister@ibs.fr
nicolas.tarbouriech@ibs.fr

Les travaux pratiques on lieu au 1er étage, salles 110-111 du bâtiment Jean Roget.

(3 séances par étudiant de 3h30 environ, étudiants repartis en 2 groupes 3 et 4)

1. Polarimétrie
Dosage d'une solution d'invertase

2. Viscosimétrie - Réfractométrie
Détermination des viscosités et des indices de réfraction dans le système eau – NaCl -
glycérol

3. Diffusion
Mesure de la diffusion du NaCl à travers une membrane dialysante, suivi par
conductimétrie

A prévoir
 Blouse
 Calculette
 Crayon taillé
 Règle
 Clé USB
 Ordinateur portable

1
TRAVAUX PRATIQUES L3 BIOTECHNOLOGIE

Consignes générales:
 Les travaux pratiques sont obligatoires.
 Les étudiants sont tenus d'arriver à l'heure.

REGLES DE SECURITE

1 - Obligation de porter vos équipements de protection individuelle (blouse, lunettes,


gants)
3 - Ne pas manger, boire, sucer son stylo ou se ronger les ongles au cours des
manipulations
4 - Interdiction absolue de pipeter à la bouche (se servir des poires à prélèvement)
5 - Se laver les mains après chaque opération
6 - Respect impératif de toutes les consignes de sécurité affichées
7 - Matériel et verrerie :
- après utilisation, tout le matériel doit être vidé et rincé (risques de contamination)
- éviter de poser les récipients en bordure de paillasse (risques de chutes )
- signaler et faire changer tout matériel ébréché, étoilé ou cassé (risques de
coupures)
9 - Connaître les issues de secours et les consignes d’évacuation pour pouvoir les
appliquer en cas d’alerte

2
Erreur absolue - Erreur relative - Précision d'une mesure

Résultats numériques

Tout d'abord, toutes les mesures effectuées doivent figurer dans le rapport de TP.
Toutes doivent également être accompagnées de leurs unités. Pour plus de clarté, il
convient de présenter ces valeurs mesurées dans un système d'unités cohérent et homogène, le
plus proche possible des unités provenant directement des appareils de mesure (il est par
exemple lourd de retranscrire en kg le poids d'une petite plaquette d'aluminium).
Ensuite, lorsqu'une valeur résulte d'un calcul, il convient de préciser chaque étape du
calcul, en démontrant ou en justifiant, si nécessaire, l'origine des expressions ou équations
utilisées (conditions d'application d'une relation,…).
Enfin, toute valeur mesurée ou déduite est nécessairement entachée d'incertitudes de
mesure, qui seront discutées ci-dessous. Il est donc indispensable de présenter toute valeur
numérique résultant d'une mesure avec l'incertitude qui l'accompagne. Il faut aussi indiquer
comment cette incertitude a été estimée. Une notation conventionnelle doit en outre être
respectée. Par exemple, si l'on mesure, par expérience, l'activité optique spécifique d'une
solution, on écrira

= ( 55,6  0,1 ) °dm-1g-1cm3

valeur incertitude unités


mesurée absolue choisies

Deux remarques s'imposent au niveau du nombre de chiffres significatifs indiqués:

- pour l'incertitude: ne garder que deux chiffres significatif. Comme nous le verrons
plus bas, si le résultat d'une mesure conduit à une incertitude absolue de 0,00963, il convient
d'indiquer 0,0096. Il faut donc arrondir toute incertitude en ne laissant que deux chiffres
significatifs.
Le dernier chiffre de l’incertitude donne la position du dernier chiffre significatif de la
valeur mesurée.
- pour la valeur mesurée elle-même, le nombre de chiffres significatifs dépend de
l'incertitude. Une écriture du genre (55,554  0,21)°dm-1g-1cm3 n'a aucun sens puisque le
calcul d'incertitude indique que  n'a pu être déterminée à mieux que 0,21°dm -1g-1cm3 près.
Par contre (55,55  0,21)°dm-1g-1cm3 est correct.
Il existe aussi une présentation des résultats avec un chiffre significatif et des
présentations intermédiaires. Dans ce premier cas pour un arrondi de l’incertitude à un seul
chiffre il faut faire systématiquement une majoration. Donc (55,554  0,21)°dm-1g-1cm3
devient (55,6  0,3)°dm-1g-1cm3.

Mais surtout il faut éviter toute présentation avec un nombre fantaisiste de


décimales !

3
Représentation graphique

Soit u une grandeur dont la variation a été étudiée en fonction d'une seule variable x, c'est à
dire soit u=f(x). Le résultat de chaque mesure est porté dans un tableau, ensuite, avec
l'ensemble des résultats portés dans ce tableau, on trace le graphique point par point. En,
général, les phénomènes évoluent d'une façon régulière et il y a peu de chance d'être près de la
réalité en traçant une ligne brisée passant par tous les points expérimentaux. Si un point est
trop éloigné de la courbe régulière c'est qu'il y a certainement une erreur au cours de la
mesure et une vérification expérimentale s'impose. S'il n'est pas possible de refaire la mesure
on marque le point aberrant et on l'omet dans le tracé de la courbe.

Conseil pour le tracé des courbes

1. Pour être lisible, la courbe doit occuper tout l'espace d'une feuille de papier millimétré de
format 20*25 cm. Deux courbes ayant même échelle en abscisse peuvent être tracées dans le
même système d'axes: il suffit de préciser la seconde échelle d'ordonnée.

2. Porter sur chaque axe l'indication de la grandeur représentée: en abscisse la variable, en


ordonnée la fonction et l'indication des unités choisies (échelle).

3. La graduation des axes ne comporte que des divisions équidistantes.

4. L'origine des coordonnées n'est pas forcément zéro. Si les mesures s'échelonnent de 2930 à
4020 on prendra l'origine des axes à 2500 par exemple. Ainsi, on pourra utiliser au mieux la
surface disponible pour le graphique.

5. Les points expérimentaux sont représentés par des petites croix figurant à l'intersection des
lignes de rappel qui ne doivent pas être apparentes.

6. Pour certaines courbes, des barres d’erreur peuvent être demandées. Dans ce cas, on ne
marque pas seulement les points expérimentaux, mais on donne également une estimation de
la grandeur de l’erreur en même temps.
Il peut s’agir d'estimations d'erreurs expérimentales ou des erreurs statistiques. Par exemple, si
on marque la moyenne entre différentes mesures avec un seul point, la longueur des barres

4
d’erreur peut marquer la variance de la valeur moyenne, le maximum d’écart pour des
mesures individuelles ou un intervalle de confiance, par exemple une probabilité de 95 % de
trouver la vraie valeur à l’intérieur des barres d’erreurs.
Ces barres d’erreur sont tracées de la façon suivante :

7. Si une courbe est tracée à l'aide d'un logiciel (i.e. Calc, Excel), les même règles
s'appliquent.

Calcul des incertitudes


Définition
Nous détaillons dans les sections suivantes, les étapes importantes permettant:
- d'estimer l'ordre de grandeur de l'incertitude associée à une mesure expérimentale
- de savoir comment cette incertitude "se propage" à travers une formule.

En outre, nous parlerons, selon les situations de:


- incertitude absolue: estimation de la différence entre la mesure idéale (sans
incertitude) et le résultat de la mesure effectuée sur cette même grandeur:

(mesure idéale) = (mesure effectuée)  (incertitude absolue)

Les unités de l'incertitude sont donc celles de la grandeur mesurée. L'incertitude absolue
est par convention une quantité positive.
- incertitude relative : définie comme le rapport entre l'incertitude absolue et la valeur
absolue de la mesure réelle. L'incertitude relative ne possède donc pas d'unité, et peut être
exprimée en %.

Incertitude associée à une mesure expérimentale

On peut distinguer essentiellement 3 sources d'incertitudes associées à une mesure


expérimentale:
1. incertitude de l'instrument: l'indication fournie par l'instrument a une précision
limitée. L'incertitude correspondante est fournie par le fournisseur de l'instrument.
Exemple: dans le cas d'une mesure électrique effectuée à l'aide d'un multimètre digital, le
fabricant précise que pour toute mesure x (exemple: différence de potentiel électrique),

x = n [%]  x + k  (rang du dernier chiffre affiché "digit"),

soit, si on lit x  U = 3,734 V, et pour n = 0,5 % et k = 3, on a

x = 0,5 %  3,734 + 3  0,001 = 0,2(2)V,

5
puisque trois décimales sont affichées (le rang est donc 0,001). Cela représente donc une
incertitude relative de .
2. incertitude de lecture: imprécision liée à la lecture par l'expérimentateur de
l'information fournie par l'instrument. Cette incertitude doit être évaluée par
l'expérimentateur lui-même.
Exemple: dans le cas précédent de l'appareil digital, ce type d'incertitude n'est pas
pertinent (on ne se trompe pas en lisant un nombre). Un exemple plus approprié est celui
de la lecture d'un niveau dans une éprouvette. La lecture est limitée par: la largeur des
traits, les erreurs de parallaxe, le ménisque du liquide, ... Cette incertitude est distincte (et
s'ajoute) à l'éventuelle incertitude de l'instrument (qui définit si les graduations indiquent
le bon volume, ce qui est limité par le procédé de fabrication de l'éprouvette).

3. incertitude de mesure: on regroupe ici toutes les autres sources d'incertitudes liées au
procédé même de l'expérience. Elle inclut en particulier tous les paramètres ou conditions
mal maîtrisées. Cette incertitude doit également été estimé par l'expérimentateur.
Exemple: La variation du temps d'écoulement dans un viscosimètre du à la présence
d'impuretés sur la paroi du tube capillaire et de variations de température. Ou encore la
difficulté de l'estimation d'égalité d'éclairage dans le polarimètre de Laurent.
Bien souvent, on s'attend à des erreurs aléatoires. Dans ce cas, une manière d'estimer
l'amplitude maximale de cette erreur consiste à regarder les écarts entre des mesures
répétées. Il convient donc d'effectuer plusieurs mesures répétées (au moins 3, voire plus
si l'on constate de forts écarts entre ces mesures) en ne changeant rien au dispositif
expérimental. On considère alors que la valeur réelle de la mesure est simplement la

moyenne arithmétique x de ces valeurs individuelles. L'incertitude absolue x est

donnée par l'écart (en valeur absolue) entre cette moyenne x et la mesure la plus
écartée.
Exemple: Illustrons ce cas de figure pour une mesure d'angle  avec le polarimètre de
LAURENT. Les valeurs obtenues sont: 34,37°, 35,11°, 34,86°, 33,94°. On a donc une

valeur moyenne α=34 , 57° et une incertitude absolue de =0,63° (la 4ème valeur étant
la valeur la plus écartée). On écrit donc
 = 34,57  0,63°.
Si, de surcroît, l'on pense qu'une incertitude systématique n'est pas négligeable, il
convient de l'ajouter à l'incertitude  ainsi obtenue.
De manière générale, pour une expérience donnée, il se peut qu'une de ces classes
d'incertitudes puisse être négligée. Il est toutefois recommandé de toutes les passer en
revue. L'incertitude globale sur la grandeur mesurée expérimentalement est la somme de
toutes ces incertitudes qui peuvent se cumuler:
xexp = xinstr + xlect + xmes

Incertitude sur une grandeur fonction de plusieurs autres

Supposons à présent que la fonction y soit fonction de plusieurs quantités physiques


mesurables x1, x2, x3,... Comme y = f(x1,x2,x3,...), il est nécessaire de mesurer chacune des
grandeurs xk afin de pouvoir déterminer y. Pour une expérience m, chaque mesure xm1, xm2,
xm3, ... est entachée d'une incertitude absolue correspondante valant respectivement xm1,

6
xm2, xm3, .... Que vaut, dans ce cas général, ym? L'incertitude résultante est la somme des
contributions de chaque incertitude sur les grandeurs de départ:

Δ ym=
| |
∂f
∂ x1 xm
Δ x2 +
∂f
| |
∂ x2 xm
Δ x2 +
∂f
| | Δ x .. .
∂ x3 xm 3

Il est important de constater qu'à présent, les dérivées partielles pouvant être de signes
contraires, les incertitudes commises pour chaque quantité x k peuvent faire varier la grandeur
y de façon opposée, ce qui signifie que ces incertitudes peuvent en partie se compenser dans le
calcul d'y. Comment définir alors l'incertitude absolue sur cette grandeur y? La réponse
consiste à décider, comme précédemment avec des sources d'erreurs indépendantes que
l'incertitude absolue ym commise sur y est la plus grande possible dans le cas où toutes les
incertitudes de mesures mk contribueraient à faire dévier y dans le même sens. Cela s'écrit
Δ ym= | |
∂f
∂ x1 xm
Δ x2 + | |
∂f
∂ x2 xm
Δ x2 + | |
∂f
Δ x .. .
∂ x3 x m 3

Nous donnons ici à titre illustratif quelques applications de ces formules.


 cas d'une somme de deux mesures: y = f(x1,x2) = x1 + x2
Dans ce cas trivial, les dérivées partielles sont égales à 1, si bien que:

y = x1 + x2

Note: ce résultat est également valable pour une différence.

Illustration: Si j'ajoute le volume V1 d'une solution avec une erreur V1 à un


volume d'une solution V2 avec une erreur V2, le volume total est V1 + V2 avec
une erreur V1 + V2.

 cas d'un produit de deux mesures: y = f (x1,x2) = x1.x2

calcul direct: | |
∂f
∂ x1 xm
=|x 2 m| , | |
∂f
∂ x2 x m
=|x 1 m| donc ym=x1|x2m| + x2|x1m|

soit par division par x1mx2m:

On peut aussi calculer (plus simple) en utilisant les logarithmes (l'idée est que le
logarithme permet de transformer un produit en somme et que la dérivée d'une
somme est plus simple que celle d'un produit):
ln ym = ln xm1 + ln xm2
1 1 1
d ( ln y m)= dy m 1= dx m 1 + dx et finalement
y m1 x m1 x m2 m 2

Note: Pour les mêmes raisons de valeurs absolues que précédemment, ce calcul
est également valable pour les quotients. Par ailleurs, ce calcul se généralise

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immédiatement à un nombre plus important de facteurs. Dans tous les cas les
incertitudes absolues s'ajoutent.
Illustration: connaissant le volume d'une solution à 2 % et la concentration de la
solution à 1 % près, je connais la quantité de substance à 3% près.

 cas d'une fonction quelconque: Il n'y a pas d'autre moyen que de calculer la
dérivée de la fonction.
Illustration: f(,t)= sin (t)

|∂∂ωf |x =|t⋅cos ωt|


m
|∂∂tf |x =|ω⋅cos ωt |
m

Δ y=|t cos ω t|Δω+|t cos ω t|Δ t

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1. Polarimétrie

Le but de l'expérience est de doser l'activité d'une solution d'invertase de levure, un enzyme
qui catalyse l'hydrolyse de la liaison glucosidique du saccharose (sucrose) en donnant du
glucose et du fructose (lévulose).

Rappels
La lumière est composée de vibrations électromagnétiques transversales se propageant
dans l'espace. Dans un rayon de lumière naturelle (non polarisée), les vibrations se font dans
toutes les directions autour de la direction de propagation. (Fig. 1.1)

direction de propagation du rayon


lumineux

lumière naturelle

lumière polarisée linéairement


Fig. 1.1 Lumière naturelle et lumière polarisée linéairement. La flèche donne la direction de la vibration de l'onde
(=la direction du champ électrique)
Au contraire la lumière est dite "polarisée" linéairement lorsque les vibrations se font
dans un seul plan. Le plan de polarisation est alors le plan perpendiculaire au plan de vibration
(Fig. 1.2) formé par le vecteur vibration (ou la direction du champ électrique de l'onde de
lumière) et la direction de propagation.

plan de vibration
v

c plan de polarisation

direction de propagation du rayon


lumineux
Fig. 1.2. Lumière polarisée. Plan de polarisation, plan de vibration

Un "nicol" (d'après le physicien anglais W. NICOL, 1828) est un cristal de spath


(d'Islande) convenablement taillé pour laisser passer uniquement la lumière avec une
polarisation donnée et transformant ainsi la lumière naturelle en lumière polarisée

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linéairement. En particulier si deux nicols ont leurs plans de polarisation perpendiculaires,
l'intensité de la lumière transmise est nulle. Les deux nicols sont dits "croisés".
Aujourd'hui, pour la plupart des applications on utilise des films "Polaroid" polarisants.
Ce sont des films en plastique qui ont été étirés dans une direction pour orienter des molécules
d'un colorant contenu dans la masse du plastique. Les molécules du colorant ainsi orientées ne
laissent passer que la lumière polarisée dans un plan parallèle à l'orientation de ces molécules.
Ce type de polariseur se trouve couramment dans la vie quotidienne par exemple dans les
affichages de type de LCD des calculettes, etc. Les polariseurs basés sur des cristaux de spath
ne sont utilisés que pour les polarimètres.

Une lame dite demi-onde traversée par un faisceau de lumière incidente polarisée,
tourne la vibration rectiligne initiale (suivant la direction OA) en une vibration rectiligne se
faisant suivant la direction OA' symétrique de OA par rapport à l'un des deux axes
perpendiculaires caractéristiques de la lame et appelés "lignes neutres de la lame". Ces lames
sont des fines feuilles de mica ou de gypse.

A'
A

O
lignes neutres de la
lame

Fig. 1.3. Lame de demi-onde (/2)

Phénomènes de la polarisation rotatoire


Quand la lumière polarisée linéairement traverse un matériau ayant une "activité
optique", par exemple une lame de quartz taillée perpendiculairement à son axe optique, la
direction du vecteur de polarisation subit une rotation. Cette rotation est observée si on place
la lame entre deux nicols croisés où elle va détruire l'extinction. Si on tourne maintenant
l'analyseur d'un angle , l'extinction peut être rétablie. La direction de la rotation peut être
dans le sens positif ou dans un sens négatif. Si on taille dans un même cristal de quartz des
lames d'épaisseurs différentes, on constate que la rotation  est proportionnelle à l'épaisseur
traversée, ce qu'il montre qu'elle se produit à l'intérieur du milieu, et non pas à sa surface.
On peut poser : =l
 étant une constante du matériau, qui dépend d'ailleurs de la longueur d'onde de la
radiation monochromatique employée, et l étant l'épaisseur de la plaque.
Il existe des substances isotropes, dites substances optiquement actives qui produisent
également le phénomène de polarisation rotatoire; quand on les place dans un tube fermé par
des obturateurs de verre à faces parallèles entre deux nicols croisés, elles vont détruire
l'extinction. Le phénomène a été découvert par BIOT sur l'essence de térébenthine: il a été
observé depuis sur un grand nombre de substances organiques, soit à l'état liquide pur, soit à
l'état dissout, comme le sucre, soit à l'état de vapeur.
Une solution d'un composé chiral possède également une activité optique, c'est à dire le
plan de polarisation sera tourné lors du passage dans la solution.
Un exemple simple est le butanol secondaire qui existe sous forme de deux énantiomères:

10
CH3
CH3

C
C
H H
C2H5 OH C2H5
MIROIR OH

Fig. 1.4. Énantiomères du sec-butanol

Les énantiomorphes se comportent comme des images miroirs. En fonction de leur effet
sur la lumière polarisée ils sont appelés d- et l- (dextro et levo). Seule la cristallographie aux
rayons X (et éventuellement la RMN) permet d'attribuer la structure "absolue" des
énantiomorphes d et l. Évidemment cette activité optique persiste pour des composés plus
complexes comportant plusieurs centres anomériques, c'est à dire des atomes de carbone avec
4 substituants différents. Des exemples sont les sucres comme le sucrose, le glucose et le
lévulose.
Pour une radiation monochromatique donnée, la rotation  produite par une longueur l
donnée de solution est exprimée par la loi de BIOT:

=·l·c

 est le pouvoir rotatoire spécifique de la substance dissoute. Il est indiqué pour une
colonne de 1 dm d'une solution qui contient 1 g de substance active dissout dans 1 cm3 de
solution.  peut prendre une valeur positive ou négative.

l est l'épaisseur traversée par la lumière exprimée en décimètres [dm].

 est l'angle de rotation du plan de polarisation exprimé en degrés.

c est la concentration de la substance exprimée en g/cm3.

L'application de la loi de BIOT permet de déduire la concentration c d'une solution d'une


substance optiquement active de pouvoir rotatoire spécifique connu, de la mesure de la
rotation  produite par cette substance. Une telle opération constitue un dosage
polarimétrique.
En général, les principes actifs des médicaments consistent en un énantiomère défini.
Donc, il est important de pouvoir vérifier la pureté d'un énantiomère, application principale de
la polarimétrie. Les deux énantiomères ont des pouvoirs rotatoires identiques, mais d'un signe
opposé. Par contre un mélange 1:1 des deux énantiomères (mélange racémique) a une activité
optique nulle car les deux contributions s'annulent.
La polarimétrie peut aussi être une méthode commode pour déterminer la concentration
d'une solution d'un composé optiquement actif.

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Le principe de la manipulation
La réaction catalysée par l'invertase est la suivante:

C12H22O11 + H2O  C6H12O6 + C6H12O6


sucrose glucose fructose

Ces trois sucres ont des activités optiques différentes:

20 Température masse molaire


[ α ] D [°dm-1g-1cm3],
saccharose (sucrose) 66,4 20°C 342,30
glucose 52,5 20°C 180,16
fructose (lévulose) 25 25°C 180,16
-88,5 [ α ] D

D'habitude, les activités optiques sont indiquées pour un chemin de 1 dm dans une
solution qui contient 1 g de substance dissoute dans 1 cm3 de solution. La constante dépend de
la longueur d'onde utilisée (ici la raie D du sodium), de la température et aussi, mais très
faiblement de la concentration, effet qui sera négligé ici.
Les concentrations utilisées sont données en g/cm3 mais pour le dosage enzymatique de la
manip TP il faut formuler la loi de BIOT avec des concentrations en mole·l-1 (M) en utilisant
les masses molaires indiquées.

Polarimètre de LAURENT

Ce type de polarimètre est aussi appelé polarimètre à pénombre. Une source de lumière
monochromatique (Fig. 1.5) émet un faisceau divergent. Elle est placée au foyer de la lentille
L1 qui rend le faisceau parallèle. Ce faisceau parallèle traverse le premier nicol P appelé
"polariseur". Une partie du faisceau traverse aussi la lame /2. La lumière traverse ensuite le
tube polarimétrique qui contient la solution à analyser. Ici le plan de polarisation est soumis à
une rotation autour d'un angle . Ensuite le faisceau passe par un deuxième nicol A,
l'"analyseur". Avec le tube polarimétrique vide, il est tourné de 90° par rapport à l'analyseur
pour avoir une extinction maximale. Avec la substance optiquement active placée entre
polariseur et analyseur, il faut tourner A d'un angle  pour avoir l'extinction. Finalement la
lumière arrive dans un télescope qui est réglé sur le bord de la lame demi-onde. L'œil de
l'observateur regarde l'image de ce bord.

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Q: lame de /2

lampe de tube polarimétrique télescope


L1 P: nicol A: nicol
sodium
D: diaphragme

Fig. 1.5. Polarimètre de Laurent

L'extinction est difficile à apprécier, l'emploi d'une lame demi-onde, placée sur une
moitié du faisceau lumineux, permet de produire une égalité des éclairements, plus facile à
apprécier. En effet, l'existence de la lumière parasite a pour effet qu'il est à peu près
impossible, même avec un montage géométriquement parfait et une source très lumineuse de
pointer une vibration rectiligne par extinction avec une erreur inférieure à quelques degrés.
C'est pourquoi, on emploie toujours dans les mesures des analyseurs à pénombre, dans
lesquels l'appréciation d'un minimum est remplacée par l'appréciation de l'égalité
d'éclairement de deux plages séparées par une ligne fine. L'analyseur à pénombre imaginé par
LAURENT, se compose d'un nicol P et d'une lame demi-onde Q qui recouvre la moitié du
diaphragme D. L'axe neutre de cette lame (voir les rappels en début du chapitre) est tourné
d'un petit angle  par rapport au plan de polarisation du polariseur. Cet angle est réglable (petit
levier en bas de l'instrument).
Dans le cas d'un axe neutre exactement parallèle au plan de polarisation la lame n'a pas
d'effet. La direction de la polarisation est la même pour les deux plages. Si on met l'analyseur
OA┴ perpendiculaire à l'axe neutre ON de la lame et au plan de polarisation on observe une
extinction pour les deux plages.

13
Fig. 1.6 Explication de la différence d'éclairage entre les deux plages dans le polarimètre de Laurent
Par contre, en présence d'un angle , la lumière dans les deux plages a une polarisation
différente OP1 et OP2. Si on règle l'analyseur perpendiculairement à l'axe neutre les
composantes de lumière transmise MP1 et MP2 sont égales. Elles augmentent si on augmente
l'angle  et le champ devient plus clair (Fig. 1.6 a). Si on dérègle l'analyseur d'un petit angle ,
on voit que l'éclairage des deux plages donné par MP1 et MP2 n'est plus le même (Fig. 1.6 b).
Figure 1.6 c donne la situation en présence d'une solution avec une activité optique
tournant le plan de polarisation autour d'un angle : Après passage à travers le tube
polarimétrique la lumière des deux plages présente des plans de polarisation OP 1' et OP2'. Il
faut aussi tourner l'analyseur autour d'un angle  pour obtenir un éclairage égal des deux

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plages données par M'P1' et M'P2'. On peut donc lire l'angle  sur une graduation de
l'analyseur.

La lecture des angles s'effectue sur un cercle gradué en degrés centigrades. Le vernier
permet des lectures à de degré près.
Le vernier est un outil pour lire une échelle avec plus de précision.
A côté de l'échelle principale (en haut), il y a une deuxième échelle graduée en 10 èmes de
degrés. Elle est lue à l'endroit ou il y a une coïncidence entre un trait de l'échelle principale et
un trait du vernier, pendant que l'échelle principale est lue a l'endroit du "0" du vernier.
L'exemple montré affiche 0 + 75/100 positif = 0,75°.

10 20

8
15

10
4

2 5

0
0

175
Fig. 1.7. Le vernier

Manipulation
Réglage du polarimètre

 Le pouvoir rotatoire spécifique variant avec la longueur d'onde, toutes les mesures
devront être effectuées en lumière monochromatique. On utilisera les radiations jaunes
monochromatique d’une LED à 589,0 nm.
 Agir sur le tirage de l'oculaire en tournant la bague rainurée afin d'avoir une vision
nette sur la séparation entre les zones claires et obscures.
 Tourner la manette en bas de l'oculaire afin de tourner l'analyseur et de trouver la
position d'un éclairage minimal et égal des deux plages.

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Remarque:
En pratique, on constate qu'il existe deux positions de l'analyseur pour lesquelles l'égalité
d'éclairement des deux plages est réalisée. En effet cette égalité d'éclairement est obtenue
lorsque l'analyseur est tourné de 90° (il est parallèle à l'autre axe neutre de la lame, Fig. 1.8).
Les projections des polarisations OP1 et OP2 sur la direction du plan de l'analyseur A┴ sont de
nouveau égales. Par contre l'éclairement des deux plages dans cette deuxième direction est
très fort. Il faut faire attention de choisir l'orientation avec l'éclairement faible.

Mesures des constantes d'activité optique

 Remplissez le tube polarimétrique doucement avec de l'eau déminéralisée à l'aide


d'une pipette. Laisser passer des éventuelles bulles d'air dans le bulbe qui sert comme
piège à bulles et qui doit être orienté vers le haut.
 Remplissez le tube avec de l'eau déminéralisée et réglez le polarimètre sur 0°00'.
Vérifiez que vous avez bien l'égalité des éclairages des deux plages. Utilisez
toujours la même échelle, à gauche ou à droite de l'oculaire, de préférence celle
qui donne le meilleur zéro. Si le zéro est déréglé, fait 5 mesures et soustrayez la
moyenne de toutes les valeurs obtenues.
 On mesure d'abord l'activité optique d'une solution de 0.2 M glucose, ensuite de 0.2 M
lévulose (fructose) et finalement un mélange de 0.2 M glucose et 0.2 M lévulose pour
déterminer les constantes d'activité optique . On vérifie que le pouvoir rotatoire total
est la somme des pouvoirs rotatoires des constituants du mélange.
 Rétablissez l'égalité des brillances, en pénombre, en faisant tourner l'analyseur dans le
sens où la différence d'éclairement semble diminuer.
 On observe une zone très restreinte où un faible mouvement de la manette change le
sens de la différence d'éclairement. On amène exactement l'égalité de brillance des
deux plages lumineuses et on note l'angle de rotation . On répète la lecture plusieurs
fois en déréglant et refaisant l'égalité d'éclairage entre deux lectures, toujours sur le
même échantillon dans le tube polarimétrique.
 On calcule une valeur moyenne de  en écartant, s'il y a lieu, les valeurs aberrantes.
L'écart moyen fournit l'ordre de grandeur de l'erreur absolue  commise sur .
α
Calculez la concentration des solutions à l'aide de la formule c= , calculer l'erreur
ρl
relative commise sur c en établissant d'abord l'expression littérale du résultat. On
suppose que les erreurs sont l/l=0.1 % et on utilise l'erreur indiquée dans le cas d'une
concentration donnée.
 Entre les différentes mesures rincer le tube et les obturateurs avec de l'eau
déminéralisée. Sécher les obturateurs. Rincer le tube avec ~ 3 mL de solution avant
chaque mesure.

Dosage de l'activité enzymatique d'une solution d'invertase


 Lire la température ambiante.
 On mélange 12,5 ml de 0,4 M sucrose avec 7,5 mL H 2O et 5 mL de la solution
d'invertase (qui se trouve dans un tampon 80 mM acide citrique/citrate pH 5,5) dans
une fiole jaugée de 25 mL. On démarre le chronomètre. On met la solution dans le

16
tube polarimétrique et on fait une lecture à la pénombre. Noter le temps. Lire le
vernier.
 Répéter les mesures toutes les 5 minutes jusqu’à la fin de la séance pendant que vous
préparez le compte-rendu. Continuez sur papier libre s’il n’y a pas assez de place sur
la feuille de compte-rendu !
 Tracer la courbe de l'angle  en fonction du temps t.
 Quelle est la partie linéaire de la courbe? Est-ce que l'acide citrique du tampon a une
influence sur la mesure?
 Utiliser la partie linéaire pour calculer l'activité de l'enzyme. Utiliser soit le tracé de la
courbe sur papier ou calculer une régression linéaire. Quelle est la valeur de l'activité
optique de la solution au moment t=0? Quelle est le changement de  pour la
transformation de 1 M sucrose en 1 M lévulose et 1 M glucose? Calculer d'abord le
changement de molarité par minute et finalement calculer l'activité en µmol·min-1mL-1.
 Expliquer la forme de la courbe.
L’équilibre de la réaction sucrose  glucose + fructose est complètement décalé vers la
[ glu cos e ]⋅[ fructose ] 5
droite. =1,4⋅10 M
[ sucrose ]
 Quelle est la limite de la valeur lue pour des grands temps t ?

17
2. Viscosimétrie et réfractométrie
Le but de l'expérience est de déterminer masse volumique, indice de réfraction et
viscosité du système dans le système eau – NaCl - glycérol. Des solutions de différentes
concentrations sont préparées à partir d’une solution stock de NaCl 5 M et de glycérol et les
différentes solutions sont analysées. Comme la viscosité dépend fortement de la température,
le viscosimètre est thermostaté.

Principe de la mesure de la viscosité

Il existe plusieurs méthodes de mesure de la viscosité, basées sur deux lois fondamentales.

Loi de POISEUILLE : Loi d'écoulement d'un liquide dans un tube.


Le physiologiste français POISEUILLE (1840) étudiait le problème de l'écoulement des
liquides en capillaire afin de tenter de comprendre la circulation du sang dans les vaisseaux
capillaires du corps humain. Il réalisa ses expériences avec de l'eau et découvrit ainsi la
relation entre la vitesse d'écoulement et la pression sous laquelle le liquide s'écoule dans le
capillaire.
Le débit d'un liquide de viscosité , à travers un tube capillaire de rayon r et de longueur
l, soumis à la différence de pression p est donné, lorsque le régime est laminaire, par la
formule :

πr 4 Δp
(1) D= (Loi de POISEUILLE)
8⋅l η
dans laquelle :
D: représente le débit en cm3/s,
r: le rayon intérieur du tube en cm,
l: la longueur du tube en cm
p: la différence de pression hydrostatique en barye (différence entre l'orifice d'entrée
et l'orifice de sortie du tube)
: la viscosité absolue en poise

Δp
On peut écrire: D= K
η

K étant une constante de proportionnalité qui ne dépend que du tube employé.

La détermination directe du coefficient  est délicate, on doit effectuer deux mesures


avec des liquides différents dont un sert de référence. Dans ce cas, si les conditions sont
rigoureusement identiques, on peut en effet écrire:

18
Δp 1
k
D1 η1 Δp1 η 2 Δp1 η2
= = =
D2 Δp 2 η1 Δp 2 Δp 2 η1
k
η2

1 et 2 étant respectivement les masses volumiques des deux liquides, ces derniers
s'écoulent d'une même hauteur h on sait que
p1=1.g.h p2=2.g.h

et donc
D 1 ρ1 η 2
=
D 2 ρ2 η1

ou avec la viscosité 1 connue on a

ρ2 D 1
η 2=η1
ρ1 D 2

car le débit est défini comme le volume transporté par unité de temps:
on obtient finalement
ρ t
(2) η 2=η1 2 2
ρ1 t 1
Cette relation suppose que les effets de capillarité sont les mêmes pour les deux liquides
et que dans les deux cas il reste la même quantité de liquide adhérent aux parois. De plus, on
néglige les effets de force vive, ce qui ne peut se justifier que lorsque la vitesse d'écoulement
est suffisamment faible. Surtout il faut être dans le régime laminaire où le flux de liquide ne
présente pas de turbulences. On néglige également la variation de la masse volumique de la
solution.

Réfractomètre d'ABBE

Le réfractomètre est un outil qui permet de contrôler facilement la concentration d'une


solution ou la pureté ou l'identité d'un liquide en mesurant son indice de réfraction.

Le principe du réfractomètre est donné dans la figure 2.1. Une plaque de verre dépoli (Q)
est placée au foyer d'un condenseur (S), qui peut être soit une lentille ou un miroir. La lumière
sortant de ce condenseur est parallèle. Cette lumière traverse le prisme double en verre de flint
lourd. Dans le plan focal de l'objectif du télescope F 2' on forme une image de l'objet. On met
quelques gouttes du liquide à étudier entre les deux faces hypoténuses des deux prismes P 1 et
P2. On obtient donc une plaque mince de liquide avec des faces parallèles entre les deux
prismes. Ce liquide doit avoir un indice de réfraction inférieur à l'indice de réfraction n des
prismes. L'effet de cette plaque parallèle sur les rayons est dessiné dans la figure 2.2. Le
faisceau venant du point B de l'objet est soumis à une translation latérale en traversant la
plaque plan-parallèle Pl. Finalement on obtient l'image B' dans le plan focal, qui est aussi le
plan de la mire. Pl n'a pas d'influence sur la formation de l'image. Par contre le faisceau

19
partant de F1 qui est parallèle après H1, arrive sous l'angle de réflexion totale gr sur Pl et sera
parallèle à la surface réfractante après réfraction. Le faisceau partant de A par contre est
soumis à une réflexion totale sur Pl; sans la présence de Pl on formera une image A' dans le
plan focal F2' de l'objectif. Sans la présence de la plaque Pl le plan image de l'objectif sera
éclairé d'une façon uniforme, par contre en présence de Pl l'éclairage sera uniforme à gauche
de F2' et nul à droite de F2' si l'angle entre l'axe optique et la verticale sur Pl est exactement
gr. Si on tourne Pl par rapport à l'axe optique du télescope cette "limite de l'ombre" va
bouger, et peut l'amener en coïncidence avec la mire du télescope.

Ces considérations sont uniquement vraies dans la lumière monochromatique.

Dans l'instrument utilisé, le télescope (Ok et H2, Fig. 2.1) et le cercle K sont reliés au pied
de l'instrument, par contre le double prisme P est mobile et lié au levier D qui porte la marque
de lecture E et permet de régler la limite de l'ombre sur la mire FK. Le cercle K ne porte pas
une division angulaire mais il est directement étalonné pour l'indice de réfraction n du liquide
par le constructeur. En général il y a une deuxième échelle donnant directement la
concentration en sucrose pour des solutions de sucrose.

Fig. 2.1 Réfractomètre d'Abbe

En pratique, on n’utilise pas de lumière monochromatique mais de la lumière blanche.


L'indice de réfraction n et donc aussi l'angle limite gr varient avec la longueur d'onde
(dispersion). On observe une frange colorée à la place d'une ombre nette. On utilise une
astuce pour faire disparaître (compenser) cette frange colorée. La lumière qui sort du prisme P
(Fig. 2.1) passe par deux prismes UP1 et UP2 qu'on peut tourner en sens inverse autour de
l'axe de l'instrument en tournant la manette T. Ces deux prismes sont composés de plusieurs
prismes en deux verres différents et sont conçus d'une telle façon qu'ils ne changent pas la
direction de la lumière mais qu'ils ont une dispersion maximale. Cette dispersion est variable
en changeant l'orientation relative entre les deux prismes. Si on choisit un angle  entre les
deux prismes où la dispersion est justement l'inverse de la dispersion du liquide à étudier, la
frange disparaît et on obtient une ligne nette.
La manette T porte une graduation qui permet de lire la dispersion. Il y a différentes
façons pour l'exprimer, il faut vérifier dans la notice de l'appareil quelle est la forme utilisée.
Par exemple, elle peut être définie de la façon suivante:

20
n D−1
ν=
n F −nC

où nD est l'indice de réfraction à la longueur d'onde D (589 nm) du sodium et n F et nC sont


les indices pour des longueurs d'onde de l'hydrogène à 486,1 et 656,3 nm. La dispersion est
une constante caractéristique d'un composé et elle permet, associée à l'indice de réfraction, de
vérifier l'identité d'un liquide.

21
Luminosité dans le Plan focal de l'objectif
plan focal de l'objectif avec mire

clair obscur
clair obscur

Plan focal
objectif
Mire

Plan télescope
principal de
l'objectif

objectif

Plan
principal du
condenseur

Plan focal
du Condenseur
condenseur (miroir)

Fig. 2.2 Fonctionnement du réfractomètre d'Abbe

Le prisme du réfractomètre est très sensible car il est fait d'un verre spécial avec un indice
de réfraction très élevé (l'indice de réfraction du prisme doit être supérieur au matériau ou aux
solutions qui seront étudiées). Ce verre est très peu dur. Il faut absolument éviter de le
toucher avec des objets en métal ou en verre.

22
Fig. 2.3 Le réfractomètre d'Abbé

Manipulation
Peser la fiole jaugée vide. Préparer une des solutions dans une fiole jaugée de 25 mL. La
première solution est de l’eau pure. Peser la fiole avec la solution. La masse volumique de
l’eau à 25°C est 0,997 gcm-3. Conclusions par rapport à la précision de la détermination de la
masse volumique à l’aide de la fiole jaugée.
 Mesure de l’indice de réfraction : Mettre une goutte d'eau déminéralisée sur le prisme
(8) du réfractomètre d'Abbé après avoir ouvert celui-ci. Fermer le prisme. Obtenir un
bon éclairage du champ de vision en utilisant la lumière du jour (ou une lampe).
Ouvrir éventuellement le capot de l'éclairage de l'échelle (2). Chercher la limite entre
la partie éclairée et la partie obscure du champ de vision dans l'oculaire (5) en
changeant l'angle  à l'aide de la manette (1). Régler la dispersion pour faire
disparaître la frange colorée entre le clair et l'obscur avec le bouton (3). Lire dans la
fenêtre (4) la valeur de la dispersion moyenne pour l'eau et la noter. Régler la limite
clair-obscur sur la mire avec (1). Lire l'indice de réfraction dans l'oculaire (6). Ouvrir
le prisme et essuyer le prisme avec un mouchoir en papier après chaque mesure.

2. Mesures de viscosité
 Rincez le tube viscosimétrique en mettant environ 10 mL d'eau déminéralisée dans le
viscosimètre. Procéder comme pour une mesure, mais ne notez pas le résultat.
 Videz le viscosimètre en aspirant le liquide à l’aide d’une seringue et du tube en
plastique a travers du tube de remplissage.
 Mettez 15 mL d'eau déminéralisée dans le tube viscosimétrique. Notez la température
du bain thermostaté.
 Aspirez la solution pour qu'elle remplisse le tube viscosimétrique, la boule de mesure
et la boule d’entrée, en connectant la poire sur le tube en silicone attaché au tube avec
capillaire (1 sur Fig 2.4). Bouchez l’ouverture du tube de ventilation avec un doigt
avant d’aspirer. Déconnectez la poire pour arrêter l’aspiration, ensuite débouchez le
tube de ventilation. Chronométrez le temps d'écoulement entre la marque supérieure et
la marque inférieure du tube viscosimétrique. Répétez la mesure au moins trois fois
afin d’obtenir au moins trois mesures individuelles qui sont comprises dans un

23
intervalle de 1 s. Calculer le temps moyen d'écoulement après avoir rejeté les mesures
aberrantes si nécessaires.

Fig. 2.4 Viscosimètre d'Ubbelohde

 Répéter les mesures pour au moins 6 solutions différentes, dont l’eau déminéralisée.
Avant de mesurer une nouvelle solution videz le viscosimètre en aspirant le liquide à
l’aide d'une syringe et d'un tuyau en plastique par le tube de remplissage. Mettez
10 mL de la nouvelle solution dans le tube viscosimétrique. Rincer le tube en aspirant
avec la poire. Videz le viscosimètre comme décrit. Mettre 15 mL de la solution dans le
tube viscosimétrique. Notez la température du bain thermostaté. Procédez aux mesures
comme décrit ci-dessus.
 Déterminer l'indice de réfraction pour chaque solution.
 Rincer le viscosimètre avec de l'eau déminéralisée comme décrit. Si la solution de
NaCl reste dans le capillaire, elle risque de le boucher. Rincer la verrerie avec l’eau
déminéralisée.
 A la fin, rincer la fiole jaugée avec de l'eau déminéralisé, la vider au maximum, puis 2
fois avec un peu d'éthanol d'une pissette. La vider au maximum et la laisser ouverte
pour qu'elle puisse sécher.

Traitement graphique des données :


Le but est de décrire la masse volumique, l’indice de réfraction et la viscosité en fonction de
deux variables Cglycerol et CNaCl. On aime décrire cette fonction par une approximation au
premier dégrée de la forme (ici écrit pour la viscosité):

η [ Pa⋅s ]=a⋅C NaCl [ v / v ] + b⋅C glycerol [ M ]+ c . On cherche a déterminer les constantes a,b et c
avec un ajustement en deux dimensions en utilisant le logiciel Labfit. Il peut être téléchargé à
l'adresse
https://my.pcloud.com/publink/show?code=XZtjhQkZslGOGnJ0gD4uBQuFxarLLQelb1i7
sous Windows XP à Windows 10.

24
Lancez Labfit sur le portable de la salle ou sur votre portable. Choisissez File/New et vous
obtiendriez la fenêtre suivante :

Cochez 2 variables indépendantes (concentration


NaCl et concentration glycérol) et OK.
En fonction du nombre de mesures que vous avez fait,
vous rentrez d’abord les différentes concentrations en
NaCl (CNaCl) dans l’ordre du tableau de la feuille de
compte-rendu. CNaCl sera la variable X1. Avec OK vous
passez à la variable X2 et vous mettez les valeurs pour
Cglycérol.
Après d’avoir cliqué OK, vous pouvez entrer les
valeurs de la fonction (Y), donc ici de la viscosité
correspondante. Ensuite le logiciel vous demande
d’enregistrer les valeurs. Vous les sauvegardez avec le
nom1 _nom2_viscosite dans le dossier « Mes
documents ». Vous obtenez une représentation
graphique de vos valeurs η(CNaCl , Cglycérol) Vous
choisissez Curve fit / 3 Fit - User writes function. Il
s’ouvre la boîte de dialogue pour définir la fonction.

Vous voulez décrire les points expérimentaux par la

fonction η [ Pa⋅s ]=a⋅C NaCl [ mM ] + b⋅C glycerol [ v /v ]+ c donc vous mettez la formule indiqué
ci-dessus. Répondez à toutes les boites de dialogue avec OK ou FIT. Vous enregistrez
(File/Save) le graphique obtenu qui montre les points expérimentaux, le plan ajusté,
l’équation ajusté et les paramètres sous format .bmp (bitmap).
Vous utilisez la même démarche pour obtenir une description de l’indice de réfraction

n=a⋅C NaCl [ mM ] +b⋅C glycerol [ %v /v ] +c ainsi avec la masse volumique

ρ=a⋅C NaCl [ mM ] +b⋅C glycerol [ %v /v ] +c .

Vous rendez un petit compte-rendu des


résultats sous format .pdf qui contient le
tableau avec les valeurs et le graphique avec
le résultat de l’ajustement. Réécrivez les
équations pour la viscosité, l’indice de
réfraction et la masse volumique avec les
paramètres obtenus. Précisez les unités
utilisées. Faites une petite conclusion. Est-ce
que l’ajustement semble correct ou est-ce qu’il y avait des problèmes expérimentaux ?

25
Diffusion

Le but de l’expérience est Pince


d’observer la diffusion d’un sel
(NaCl) à travers une membrane
dialysante. La concentration du sel
dans la solution extérieur au tube
de dialyse est mesurée à l’aide Tube de dialyse
d’un conductimètre. Comme la
principale difficulté expérimentale
est une manque d’étanchéité de la Eprouvette
membrane nous utilisons du Bleu
Dextran comme traceur afin de
détecter une éventuelle rupture de
Solution de dialyse
la membrane. Le Bleu Dextran est
un polymère de sucres à très haut
poids moléculaire (poids
moléculaire moyen 2 MDa) qui ne
passe pas par la membrane de
dialyse mais qui passe en cas Statif
d’absence d’étanchéité. Il absorbe Agitateur
dans le rouge et très fortement Fig. 3.1 Le dispositif expérimental
dans l’UV à 259 nm ce qui sera la longueur d’onde utilisée afin de suivre son passage
éventuel dans le solvant.
Les mesures s’étalent jusqu’à la fin de la séance ! Il faudra tracer les concentrations en
fonction du temps. Après ajustement d’une droite on détermine la pente. Avec l’étalonnage du
conductimètre, le volume connu de la solution de dialyse et la surface de la membrane on peut
calculer la perméabilité diffusive de la membrane pour le NaCl.

Fig. 3.2 Spectre d’absorption du Bleu Dextran à 0,5 mgml-1.

26
Le dispositif : Le tube de dialyse est rempli avec 2,5 mL de 0.5 M NaCl qui contient 1 mg/ml
de Bleu Dextran comme traceur.
Mettez 100 mL d’eau déminéralisée dans un bécher de 120 ml (mesurer avec une éprouvette
de 100 mL). Vous placez un aimant au fond et vous mettez le bécher sur l’agitateur.
Préparation de la solution à l’intérieur du tube de dialyse: Dans un tube Falcon 15 ml mettez
0,5 ml de la solution stock de Bleu Dextran (10 mg/ml), 0,25 mL de la solution stock de NaCl
(5 M) et on rajoute 1,75 mL d’eau déminéralisée, à l’aide du Pipetman.
Vous remplissez le tube de dialyse à l’aide du Pipetman, d’abord 2 mL, si le tube n’est pas
encore rempli sur la hauteur de la membrane, vous rajoutez encore 0,5 mL. Marquez le
volume utilisé au niveau du compte-rendu. Refermez le tube de dialyse avec le bouchon à vis.
Attention, les membranes de dialyse sont très fragiles.
On rince l’extérieur du tube avec de l’eau distillée afin d’éviter toute contamination par la
solution à l’intérieur du tube et le fait flotter sur son flotteur dans le bécher remplie d’eau
distillée.
On note le temps du début de l’expérience.

Mesures de conductivité.
Allumer le conductimètre. Appuyer brièvement sur « Mesure » Vérifiez que le symbole de la

sonde apparaît au niveau de la fenêtre d’affichage. Immerger le bas de l’électrode dans la


solution à mesurer. Notez la valeur et le temps associé. Faites attention que le conductimètre

n’est pas passé en mode « A » qui détermine automatiquement une valeur stabilisée qui ne
change plus! On sort de ce mode en appuyant pendant plus de 3 s sur « Mesure » ce qui
bascule entre les deux modes de mesure.

Mesures de l’absorption potentielle du Bleu Dextran dans le milieu de dialyse

Utilisez toujours le même spectrophotomètre. Remplissez la cuve avec de l’eau déminéralisée


pour faire le blanc à 259 nm. A la fin de chaque mesure, remettez l’échantillon dans la
solution de dialyse.

Étalonnage du conductimètre
Vous faites ces mesures pendant que l’expérience de diffusion continue. Vous préparez 6
solutions d’étalonnage dans des tubes Falcon 15 mL (10 mL chacune) d’après le tableau sur la
feuille TP en partant de la solution stock à 5 M NaCl (pour les 3 premières solution) et d’une
ou de plusieurs dilutions intermédiaires préparées dans un un tube Falcon. Rincez l’électrode
à l’eau déminéralisée au dessus du bécher de 0,5 L. Évitez de pipeter des volumes inférieures
à 20 µL. Mesurez d’abord la solution la plus diluée.

Détermination des perméabilités membranaires diffusives


La hauteur de la membrane de dialyse est 25 mm, son diamètre est 10 mm. Vous pouvez
calculer la surface de la membrane.

La relation entre flux Id et la différence de concentration ΔC est I d =P⋅S⋅Δc


avec P (ms-1): perméabilité membranaire diffusive et S, surface de la membrane.

A la fin de l’expérience laissez le dispositif de dialyse en place flottant dans de l’eau


déminéralisée fraîche. Rincez la cuve à l’eau déminéralisée. Rendez un court compte-
rendu sous format électronique : Introduction, montage, mesures, résultats : 3 courbes

27
(étalonnage, concentration NaCl en fonction du temps, pente à l’origine de la même
courbe), perméabilité diffusive membranaire pour le NaCl pour la membrane, valeur
limite attendue, discussion.

28
Noms et Prénoms: Groupe :

Jour et date :

1. Polarimétrie
Longueur du tube polarimétrique l =2 dm. Température ambiante:

0. Remplissez le tube avec de l'eau déminéralisée et réglez le polarimètre


sur 0°00'. Vérifiez que vous avez bien l'égalité des éclairages des deux
plages. Utilisez toujours la même échelle, à gauche ou à droite de
l'oculaire, de préférence celle qui donne le meilleur zéro. Si le zéro est
déréglé, fait 5 mesures et soustrayez la moyenne de toutes les valeurs
obtenues.
 α

1. Détermination du pouvoir rotatoire d'une solution de 0.2 M glucose


(préciser les unités employées)

|α−α|= Δαlect

Si la valeur de α se trouve entre 90° et 180°(=0°), donnez une valeur négative


α-180°.
α= ........................... Δα lect = ...........................
α
Calcul de  (ici exceptionnellement en degré·M-1dm-1): ρ=
C .l

=................................
Précision du résultat:
Quelques précisions: C/C=0.1 %, l/l=0.1 %, instr=0,05°
1) Formule littérale: 2) Application numérique

total= total =

3) Formule littérale: 4) Application numérique

∣ ∣
Δρ
ρ
= ∣ ∣
Δρ
ρ
=

et  = .............................................................................

29
30
2. Détermination du pouvoir rotatoire d'une solution de 0.2 M levulose

∣α−α∣= Δαlect
Si la valeur de α se trouve entre 90° et 180°(=0°), donnez une valeur négative
α-180°.
α= ........................... Δα lect = ........................... Δα tot = .....................
Calcul de  (ici exceptionnellement en degré·M-1dm-1): A.N.

=............................=.......

Précision du résultat : Application numérique ∣ ∣


Δρ
ρ
=

et  = .............................................................................

3. Détermination du pouvoir rotatoire d'une solution contenant 0.2 M


glucose et 0.2 M lévulose


∣α−α∣= Δαlect
Si la valeur de α se trouve entre 90° et 180°(=0°), donnez une valeur négative
α-180°.

α= ........................... Δα lect = ........................... Δα tot = ....................


α
Calcul de  (ici exceptionnellement en degré·M-1dm-1): ρ=
C .l

=................................

Précision du résultat: Application numérique ∣ ∣


Δρ
ρ
=

et  = .............................................................................

4. D'après 1 et 2: Quelle est la valeur de  prédite pour une solution


contenant 0,2 M glucose et 0,2 M lévulose ?

 = ............................................................................. Comparer avec 3.


Conclusions?

31
5. Dosage de l'activité enzymatique d'une solution d'invertase
temps t …
 continuer

Faire les mesures aussi longtemps que possible !

Tracer la courbe =f(t)


Calculer le changement de ρ pour la transformation de 1 M sucrose en 1 M glucose et 1 M
lévulose.
masse moléculaire [° dm-1·Lmol-1]
[α ] 20 [°dm-1cm3g-1] [Da]
D
pouvoir rotatoire spécifique
saccharose (sucrose) 66,4 342,30
glucose 52,5 180,16
fructose (lévulose) -88,5 180,16
bilan de la réaction

Linéariser la courbe par une droite pour des petits temps t. Déterminer la pente.
(Graphique ou régression)
Pente [°·min-1] =

dt ∣ ∣
=.....................................(t=0) =..............................................
dC dα
Formule pour le changement de la concentration en fonction de ∣ ∣ :
dt dt
dC
∣ ∣
Application numérique dt [moll-1min-1]=

Volume total du test enzymatique: mL.

Quantité de sucrose consommé par min:

Activité de la solution à doser (A.N.) : A [µmolmin-1mL-1]= =

Expliquer la forme de la courbe. Quelle est la limite de  pour t? Est-ce que
l'acide citrique du tampon a un effet sur la mesure? Réponses sur le verso ou sur
une feuille séparée.

32
33
Noms et Prénoms: Groupe :
Jour et date :

2. Viscosimétrie

Le traitement des données peut être fait sur ordinateur sous Calc ou Excel. Rendre
un compte-rendu en format pdf sur la plate-forme Side-s créé avec Writer ou Word
avec les tableaux et graphiques Excel ou Calc intégrés.
Préparer les solutions dans une fiole jaugée de 25 mL.

Masse de la fiole jaugée vide :_______________

Caractérisez au moins 6 solutions de NaCl et de glycérol, dont l’eau


déminéralisée !
Conc Conc Vol NaCl Vol Masse Masse Indice de Tempé- mesures de moyenne Viscosité
NaCl glycérol 5M glycérol de la fiole volu- réfraction rature t en [s] de t [s] (Pas)
(mM) (% v:v) mique [°] avec un après
chiffre après rejet
la virgule !
0 0 25 °C
0,000890

250 0

500 0

0 10

250 10

500 10

0 20

250 20

500 20

34
Noms et Prénoms: Groupe :
Jour et date :

3. Diffusion

Le traitement des données se fait avec le tableur Calc ou Excel. Les tableaux et
graphiques intégrés dans un document Writer ou Word sont à rendre sous format
électronique pdf sur la plate-forme Side-s.

Minutes après Conductivité Concentration en NaCl OD259 (toutes les


début (µS·cm-1) (mM) (calculée) 30 min environ)

… …

… Continuer sur
papier libre

Étalonnage du conductimètre :
Concentration NaCl (mM) Conductivité (µS·cm-1)
0,625
1,25
2,5
5
10
20

35

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