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Faculté des Sciences

Ben M’sik
Département de
Géologie

Travaux pratiques de pétrographie


(Séance 1)

Année universitaire
Pr. M. SAMIR 2020/2021
SÉRIE DES TRAVAUX PRATIQUES DE PÉTROGRAPHIE
Objectifs du TP:
Cette série de Travaux Pratiques à pour but l’initiation à la
pétrographie, qui est une science qui traite la description des roches,
leur classification et leur origine. Une étude pétrographique passe
pour la reconnaissance des minéraux, soit macroscopiquement (S2)
ou microscopiquement (S3).
Les Travaux Pratiques de pétrographie du module de
Pétrologie S3 portent sur l'utilisation du microscope polarisant,
l'identification des minéraux courants et l'observation des principaux
types de roches magmatiques (formées à partir d'un magma) et
métamorphiques (résultant des transformations à l’état solide de
Séance N°1

I. LE MICROSCOPE POLARISANT

II. OBSERVATION EN LUMIÈRE POLARISÉE


I. LE MICROSCOPE POLARISANT
Oculaire: contient les fils du
réticule.
Analyseur: filtre polarisant,
orienté à 90° du
polarisateur.
Révolver: porte-objectif
tournant.
Platine: plaque tournante
graduée en degrés sur
laquelle on pose la lame
mince. On effectue la mise
au point en réglant la
hauteur de la platine.
La source lumineuse est constituée d'ondes qui vibrent dans toutes les
directions de l'espace.
Le polariseur ne laisse passer que la composante E-W de ces vibrations.
L'analyseur est escamotable et ne laisse passer que les ondes vibrants dans un
plan N-S.
CC: Le microscope polarisant nous permet de travailler avec deux types de lumières:
*Une lumière polarisée non analysée LPNA Lumière Naturelle (LN)
*Une lumière polarisée et analysée LPA Lumière Polarisée (LP)
II. CRITÈRES DE RECONNAISSANCE DES MINÉRAUX
EN LUMIÈRE NATURELLE LN
Lame mince

Une lame mince est une fine coupe de roche collée sur une plaque de verre. sciage,
érosion, polissage et on obtient une lame mince de roche d’une épaisseur de 30µm.

Dans une roche, chaque section d'un minéral possède des caractéristiques
optiques et cristallographiques propres, apparaît sous des traits différents.

Ainsi, les caractères d'un minéral étudié au microscope en Lumière Polarisée Non
Analysée (LPNA ou LN), peuvent être subdivisés en deux types :
 Des caractères purement "externes" du minéral (forme, cassures,
altération)
 Des caractères plus "profonds", qui correspondent à une modification plus ou
moins importante du faisceau lumineux (couleur, pléochroïsme, relief).
1) La forme:

 Les minéraux sont dits automorphes quand ils ont des formes
géométriques bien définies (faces cristallines bien développées).

Différentes sections de minéraux automorphes.


 Les minéraux sont dits xénomorphes quand ils ne présentent
aucune forme géométrique.
 Les minéraux sont dits subautomorphes lorsqu’ils présentent au
moins deux arrêtes géométriques.

Cristaux Cristaux Cristaux


automorphes subautomorphes xénomorphes
Premiers minéraux à
Derniers minéraux à cristalliser
cristalliser. Quelques contours
(bouchent les interstices).
Contours nets et rectilignes.
Contours non rectilignes.
rectilignes.

ex: Pyroxène ex: Muscovite ex: Quartz


2) Les clivages:

Ce sont des familles de plans parallèles, selon lesquels le

minéral montre une aptitude particulière à se diviser.

Ils constituent un bon critère de reconnaissance, car leur

nombre et leur qualité, ainsi que les angles formés par

plusieurs clivages varient d'une espèce à l'autre.


a) Cas d’une seule direction de clivage : Cas des micas
b) Cas de deux directions de clivage
 à 90° : cas des pyroxènes
 à 124° : cas des amphiboles
Quand une section présente des clivages on doit

noter :

Leur nombre

Leur qualité (bon clivage, discontinu, grossier

fin. ...)

La section sur laquelle on les observe.

Angles entre les familles de clivages.


Biotite et Muscovite avec une
seule famille de clivage parallèle à
l'allongement. Fin et régulier

Amphibole avec deux familles de


clivage à 120° sur section basale.
Grossier et discontinue
Pyroxène avec deux

familles de clivage à 90°

sur section basale.

Grossier et discontinu
3) Les cassures

Se sont des fractures irrégulières qui n’ont pas de relation avec les
directions cristallographiques des cristaux.

Grenat en LPNA
N.B. A noter, enfin, un minéral peut présenter à la fois des
clivages et des cassures qu’il ne faut pas confondre (Exemple :
pyroxènes à clivages grossiers et irréguliers et cassures).
4) Couleur et pléochroïsme
a) Couleur: C'est l'absorption de certaines longueurs d'onde de la
lumière blanche.
 Certains minéraux absorbent totalement la lumière, et
apparaissent parfaitement noirs (minéraux opaques). Leur étude
est impossible en lumière transmise et requiert un appareil spécial
(microscope par réflexion).
 La plus part des minéraux usuels sont transparents :
* Parmi eux les uns sont incolores traduisant une faible, voire
même l'absence de toute absorption.
* Les autres sont colorés, chaque couleur traduit l'absorption
préférentielle de certaines longueurs d’onde du spectre.
b) Pléochroïsme: c’est la variation de la couleur ou de l'intensité

de la couleur en tournant la platine du microscope.

Les minéraux colorés qui ne changent pas de couleur en tournant

la platine sont dit Minéraux non pléochroïques.

Les minéraux colorés qui changent de couleur en tournant la

platine sont dit Minéraux pléochroïques.

Ces minéraux pléochroïques peuvent être classés en deux familles :


Minéraux a pléochroïsme direct qui seront caractérisés
par un maximum d'absorption (la teinte la plus foncée)
quand l'allongement ou la trace du clivage sont parallèles
au plan de vibration du polariseur. Exemple de la biotite
N N N N

S S S S

Figure 7. Pléochroisme direct (ex : biotite) et inverse (ex : tourmaline).


Minéraux a pléochroïsme inverse qui seront caractérisés
par un maximum d’absorption quand l’allongement du
minéral ou trace du clivage sont perpendiculaires au plan
de vibration du polariseur. Exemple la tourmaline.
N N N N

S S S S

Figure 7. Pléochroisme direct (ex : biotite) et inverse (ex : tourmaline).


Maximum d'intensité orientation E-W Minimum d'intensité orientation N-S

Exemple d’un pléochroïsme directe dans une BIOTITES


5) Relief et indice de réfraction
Le relief correspond à la façon du cristal de "ressortir" par rapport au milieu dans
lequel il est monté (ex: résine).
L'observation du relief indique une différence d'indice de réfraction entre le minéral
et son milieu (ou autres minéraux), sans pourtant préciser lequel a le plus fort
indice de réfraction.

Grenat (très fort relief)


Epidote (fort relief)
Quartz (faible relief).

Muscovite (relief moyen).


6) Altération
Certains minéraux, au microscope sont parfaitement limpides, comme le quartz.
D'autres, aux contraires ont un aspect plus ou moins "sale". C'est le cas des
feldspaths, qui sont fréquemment altérés en produits secondaires. Quelques
minéraux comme la cordiérite ont des formes d’altération absolument
caractéristiques, qui permettent de les identifier au premier coup d’œil. Il en est de
même pour la biotite et l'olivine.

Chlorite remplace biotite

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