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UNIVERSITE DE SOUK-AHRAS

INSTITUT DES SCIENCES AGRO-VETERINAIRES


DEPARTEMENT DES SCIENCES AGRONOMIQUES

COURS D’ALIMENTATION
DES BOVINS

MASTER PRODUCTION
ANIMALE
Année universitaire 1439-40/2018-19
Ch. 2: Consommation d’eau et
d’aliments

• L'objectif de ce cours est de savoir prévoir les


quantités de fourrages ingérés volontairement par
un ruminant nourri ad libitum (à volonté), afin de
pouvoir faire des calculs de rations (rationnement
des ruminants).
1. Prévision des quantités d’aliments
ingérés
1. Prévision des quantités d’aliments
consommés

Pour alimenter A partir de là, il


convenablement les est possible
ruminants, il faut d’établir les
essayer de mesurer prévisions à
et de prévoir les l’échelle du
quantités d’aliments troupeau au cours
qu’ils sont capables des différentes
de consommer par périodes de
jour. l’année.
1.1. Etude de la régulation de la
consommation chez les ruminants

• Le contrôle de la • Le passage des aliments


consommation des de l’ensemble réseau-
aliments chez les rumen vers le feuillet ne
ruminants est peut se réaliser que
particulier en raison lorsque les particules
de l’existence avant la alimentaires présentes
caillette des pré- sont suffisamment petites
estomacs ; rumen- pour franchir l’orifice
réseau et feuillet. réticulo-omasal.
1.1. Etude de la régulation de la
consommation chez les ruminants

• Au cours d’une journée, plus la vidange des


réservoirs est rapide et plus l’animal peut
consommer des quantités importantes d’aliments.

• Ce mécanisme de remplissage-vidange est le


principal facteur d’ingestion dans le cas des rations
à base de fourrages.
Un aliment est très
• Le temps de séjour encombrent si son
des aliments dans temps de séjour est
l’ensemble rumen- long, c’est le cas de
réseau peut être la paille ;
comparé à
l’encombrement de Un aliment est peu
ces réservoirs par les encombrent si son
aliments ; temps de séjour est
court ; c’est le cas
d’une herbe jeune.
1.2. Variation de la quantité d’aliments
ingérés

Entre animaux : on
Les quantités caractérise chaque
d’aliments animal par sa capacité
d’ingestion (CI) ;
ingérées par
les ruminants Pour un animal
exprimées en donné ; on caractérise
MS varient : chaque fourrage par
son ingestibilité,
1.2.1. Etude de la
capacité d’ingestion

Définition de
l’ingestibilité
Facteurs de variation
L'ingestibilité est la
• composition chimique;
quantité de matière sèche
(MS) ingérée lorsque le • forme de conservation;
fourrage est distribué à • mode de présentation.
volonté comme seul
aliment.
1.2.1. Etude de la
capacité d’ingestion

Définition de la Facteurs de variation


capacité d’ingestion • Format de l'animal
C’est la quantité de (race aussi);
matière sèche (MS) que • Stade physiologique
peut ingérer chez la femelle adulte;
volontairement l'animal • Niveau de production
alimenté à volonté.
1.2.1. Etude de la
capacité d’ingestion

Expression des il existe différentes


quantités ingérées formes ;
L’éleveur doit connaître • En kg de MS/tête/j ;
la quantité d’aliment • En kg de MS/100 kg
consommable /animal /24
pv/j ;
h
• En kg de MS/kg P0,75
Exemple:

• Une vache laitière de • Cette consommation


600 kg en pleine est de 11,5/6 = 1,9 kg
lactation, consommant de MS/100 kg pv/j ;
un foin moyen, la QI est • Et elle est de
de 11,5 kg de MS/j. 11,5/6000,75 =
cette Q de MS appelée : 11,5/121,23 = 0,09 kg
MS Volontairement de MS/kg P0,75/j.
Ingérée par jour
(MSVI/j).
1.2.1. ingestibilité

• Les caractéristiques
individuelles de
B. Facteurs de l’animal ; âge, poids,
variation de la CI production laitière ;
Les principaux facteurs • L’état physiologique de
qui influencent la CI sont l’animal ; gestation,
: tarissement, lactation,
engraissement.
2. Méthodes de prévision des
quantités d’aliments ingérés : le
système des unités
d’encombrement
Système INRA

• Illustration

• Le système INRA est un mode d'expression


de la consommation alimentaire fondé sur la
notion d'encombrement
2.1. Ingestibilité des fourrages

• Illustration

• Soit un ruminant à jeun dont les pré-


estomacs sont supposés vides. On dispose de
deux types de fourrages, par exemple des
foins distribués seuls et à volonté ; un
fourrage A médiocre et un fourrage B,
excellent.
Comme la vitesse
d’évacuation du
fourrage B est plus
• On peut conclure que grande que celle du
le fourrage A fourrage A, le
encombre beaucoup fourrage B sera
plus l’ensemble consommé, pendant
rumen-réseau que le 24 h en plus grande
fourrage B. quantité que le
fourrage A.
Définition d’une unité
d’encombrement (UE)

On peut classer les fourrages selon leur ingestibilité


ou selon leur encombrement.

• Définition: L'encombrement
• L'encombrement est l'inverse de l'ingestibilité.
– L'ingestibilité correspond à la quantité de MS de fourrages
qu'un animal standard est capable d'ingérer:
– Encombrement = 1/ ingestibilité.
2.2. Le système des unités
d'encombrement

 Le système des unités d'encombrement repose sur


le choix d'un aliment étalon dont la valeur
d'encombrement est arbitrairement fixée à 1 ;
 1kg de MS de l'herbe de référence a une valeur
d'encombrement égale 1 UE.
2.2. Le système des unités
d'encombrement

• L'aliment de référence est une herbe jeune de pâturage


avec 15% MAT, 25% CB, dMO=0,77.
• L'unité d'encombrement est définie comme
l'encombrement d'un kg MS de l'herbe de référence.

• Les capacités d'ingestion (caractérisant les animaux)


et les ingestibilités (caractérisant les fourrages) sont
exprimés dans cette même unité.
Définition d’une unité
d’encombrement (UE)

• Pour effectuer les mesures • Pour les vaches laitières, dont le


standard est une vache adulte
d’encombrement: un de 600 kg en pleine lactation qui
animal de référence a été produit 25 kg de lait a 4 p. 100
choisi selon la catégorie de matières grasses ; elle
des ruminants: consomme en moyenne 17 kg de
• Pour les ovins et caprins ; matière sèche (140 g de MS/kg
l'animal standard choisi est P0,75) de cette herbe en
mouton de 60 kg ingère 1,62 kg l'absence de tout aliment
de matière sèche de cette herbe concentre ;
(75 g de MS/kg P0,75) ;
Définition d’une unité
d’encombrement (UE)

• pour toutes les autres catégories de bovins, en


croissance, a l'engrais ou allaitants. L'animal pris
comme standard est la génisse d'élevage de 400 kg
de race laitière ; elle consomme en moyenne 8,5 kg
de matière sèche de l'herbe de référence (95 g de
MS/kg P0,75).
Détermination de la valeur
d'encombrement des fourrages

• La VEF est estimée pour 3 catégories d'animaux :


– Mouton (UEM)
– Vache laitière adulte (UEL)
– Génisse d'élevage, bovin en croissance (UEB).

VEF (UE / kg MS) = ingestibilité du fourrage de


référence / ingestibilité du fourrage.
Détermination de la valeur
d'encombrement des fourrages

• On obtien ainsi :
• UEM = 75/quantité de fourrage ingéré par le mouton
standard en g de MS/kg P0,75 ;
• UEL = 140/ quantité de fourrage ingéré par la vache
standard en g de MS/kg P0,75 ;
• UEB = 95/ quantité de fourrage ingéré par la génisse
standard en g de MS/kg P0,75 ;
Définition d’une unité
d’encombrement (UE)

• Pour caractériser l’ingestibilité d’un fourrage en


UE : comparer les quantités ingérées de ce fourrage
aux quantités consommées de l’herbe de référence.

• Valeur d’encombrement du fourrage x =


122,6/quantité de fourrage ingéré par le bovin
standard en g de MS/kg P0,75.
Exemple de calcul :

• un mouton standard, V VEF(X) = 1,62 / 1,30 =


consomme 1,25 UEM / kg MS. -
– 1,30 kg de MS d'un EF(X) = 1,62 / 1,30 = 1,25
fourrage X UEM / kg MS.
– et 1,62 kg de MS de
l'aliment de référence.
Exemple de calcul :

• une vache standard,


consomme V VEF(X) = 1,7 / 13,60 =
– 13,60 kg de MS d'un 1,25 UEL / kg MS. –
fourrage X
– et 17 kg de MS de
l'aliment de référence.
Exemple de calcul :

• une génisse standard,


consomme V VEF(X) = 8,5 / 6,8 =
– 6,80 kg de MS d'un 1,25 UEB / kg MS. –
fourrage X
– et 8,5 kg de MS de
l'aliment de référence.
comparaison de la valeur
d’encombrement des fourrages
2.2. Capacité d’ingestion

• Les fourrages ayant été classés selon leur valeur


d’encombrement: il faut exprimer en UEB les
quantités consommées par un animal donné.
2.2. Capacité d’ingestion

a. Mesure de la capacité d’ingestion

• Soit une vache standard, consommant à volonté


un fourrage de valeur UEB/Kg =1.
Expérimentalement, sa consommation
journalière = 17 kg de MS. Le nombre d’UEB
ingérées = 17 x 1 UEB = 17 UEB/j.
2.2. Capacité d’ingestion

• Soit la même vache consommant à volonté un


fourrage dont la valeur UEB/kg de MS = 2.
sa consommation journalière est de l’ordre de
8,5 kg de MS. Le nombre d’UEB ingérées =
8,5 x 2UEB = 17 UEB/j.

Cette valeur exprimée en UEB sera


appelée la capacité d’ingestion
(CI) de l’animal.
Définition de la CI

• La capacité d’ingestion La connaissance de la


exprimée en UE est une CI d’un animal et de la
constante de l’animal valeur UE d’un
considéré quel que soit fourrage permet la
l’aliment consommé. prévision des quantités
• La capacité d’ingestion (CI),
de MS de fourrage
exprimée en unité
d’encombrement (UEL),
consommé, lorsque ce
traduit l’aptitude et la dernier est distribué
motivation d’un animal à seul et à volonté
ingérer des aliments. (MSVI).
Définition de la CI

Quantité de MS consommée par jour


= Capacité d’ingestion(CI)/valeur
UEB du fourrage.
2.2. Capacité d’ingestion

Expression de la capacité d’ingestion


- UEL dans le cas des vaches laitières adultes;
- UEB dans le cas des autres catégories de
bovins (génisses d’élevage, bovins en
croissance et à l’engrais);
- UEM dans le cas des petits ruminants.
2.2. Capacité d’ingestion

Equations de calcul de CI
- Vache laitière

• Pour une vache laitière, la CI s’accroît avec la


production de lait potentielle (+ 0,15 UEL/kg de lait
potentiel) et le format de l’animal (+ 0,015 UEL/kg
de poids vif (PV)), mais elle diminue lorsque la note
d’état corporel (NEC), échelle de 0 à 5) augmente (–
1,5 UEL/point).
2.2. Capacité d’ingestion

Equations de calcul de CI
- Vache laitière
• La capacité d’ingestion est modulée par l’âge de la
vache et son stade physiologique (semaine de
lactation et semaine de gestation).
– Les primipares ont une capacité d’ingestion
proportionnellement plus faible que celle des multipares
et ce.
– De même, les vaches en début de lactation et en fin de
gestation ont une capacité d’ingestion réduite.
Exemple
Ingestibilité des rations mixtes
(fourrages + aliments
concentrés) : taux de substitution
illustration

UE = 1

4 kg
MSVI = 6/1 =6
kg
Donc: L’aliment concentré a pris
la place de 2 kg de MS de
fourrage, mais la capacité
d’ingestion globale n’a pas variée.
Définition

• Lorsqu’on ajoute à une ration de fourrage


consommée à volonté une quantité Q de MS
d’aliment concentré, la quantité de fourrage
consommée varie. Elle diminue d’une quantité Qf
=QxS;
• S: représente le taux de substitution qui s’est établi
entre le fourrage et le concentré, où (0 < S ≤ 1).
Mécanisme de substitution

Soit un bovin dont la CI En 24 h, il peut


est de 9 UEB/J. il consommer : CI/valeur
consomme un fourrage UEB = 9/1,2 = 7,5 kg de
de valeur UEB/kg de MS MS de fourrage distribué
= 1,2. seul et à volonté.
V = 4,5 kg

1/3

1/3
Mécanisme de substitution

• Le fait d’ajouter un aliment concentré diminue la


quantité de fourrage consommée : il y a
substitution du concentré au fourrage.

• S = kg de MS de fourrage consommé en moins/kg


de MS de concentré consommé en plus = (7,5 -
6,5)/1,5 = 0,66
Conclusion

• L’addition d’aliments concentrés à une ration


composée de fourrages augmente dans la plupart des
cas la quantité totale de MS consommée.

• L’augmentation de MS consommée est sensible avec


un fourrage médiocre, ou encombrant: quand S est
faible.
• Elle est faible avec un fourrage de bonne qualité, ou
peu encombrant: quand S est élevé.
Mécanisme de substitution

• On peut utiliser une formule simplifiée de Sg à


l’équilibre (SgE) qui évite tout calcul compliqué:

• avec d = 0,96 pour une primipare et d = 1,10 pour une


multipare, DEF correspondant à la densité énergétique
moyenne des fourrages de la ration (UFLF/UELF)
Notion de densité énergétique

• A la différence des vaches laitières, les bovins en


croissance, à l’engrais et les vaches allaitantes ont,
dans une même unité de production des performances
voisines.
Notion de densité énergétique

• L’existence d’une ration type pour un objectif de


croissance ou d’engraissement déterminé permet de
concevoir un mode de rationnement basée sur la
notion de densité énergétique minimale de la ration
(DERm) que la ration doit atteindre pour couvrir les
besoins des animaux.
Notion de densité énergétique
Notion de densité énergétique

• Ce rapport (DERm) caractérise un type d’animal


donné, il constitue un objectif que la ration distribuée
doit atteindre.
• Si on le compare à la densité énergétique du fourrage
(DEF) consommé par l’animal :
Notion de densité énergétique

• Deux situations peuvent se présenter :


• DEF > DERm : le fourrage seul peut, de point de vue
énergétique, satisfaire les besoins de l’animal ;
• Dans ce cas-là la quantité QIF de fourrage à distribuer
(ou du mélange de fourrages en proportions fixées) se
calcule ainsi :
• QIF = besoins énergétiques de l’animal / valeur UF
du fourrage (ou du mélange).
Notion de densité énergétique

• DEF < DERm : l’addition de concentré est nécessaire


pour satisfaire les besoins de l’animal. Dans ce cas,
l’addition d’un aliment concentré va provoquer une
diminution de consommation de fourrage dont il
faudra tenir compte.
Notion de densité énergétique

• Dans ce dernier cas, les quantités de matière sèche de


fourrage, notée QIF, et de concentré, notée QIC, que
l’animal est capable d’ingérer se calculent en utilisant
l’équation suivante :

• Les concentrés n’ont pas de VEC fixe:


Notion de densité énergétique

• Pour trouver l’équilibre en énergie de la ration, il faut


que la somme des apports énergétiques soit égale aux
besoins de l’animal :
Notion de densité énergétique

• On peut ensuite transformer facilement les équations


1.1, 1.2 et 1.3, pour calculer les quantités d’aliments
concentrés QIC à apporter, ainsi que les quantités des
fourrages:

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