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SYSTEMATIQUE DES OSTRACODES

La classification des ostracodes actuels se base sur les parties molles, en particulier les
appendices, la forme et la position des gonades, la présence ou l’absence d’yeux et de
cœur. La classification paléontologique accorde plus d’importance aux caractères de la
carapace comme critère taxonomique. Ces critères ne sont pas uniformes. Un caractère peut
servir pour la diagnose supra- générique d’un groupe, alors que dans d’autres groupes il ne
servira que pour des taxa de rang inférieur. Chez les ostracodes du Paléozoïque le
dimorphisme sexuel est le principal critère de diagnose.

Les grandes divisions systématiques sont les suivantes :


• Ordre des Leperditicopides

Ce sont de grands ostracodes (jusqu’à 80 mm) du Paléozoïque. La carapace est fortement


calcifiée, les valves sont peu à très inégales. Les angles dorsaux sont bien marqués et les
bordures libres sont convexes, plus larges et plus hautes en arrière.
Les empreintes des muscles adducteurs sont larges (le tiers de la hauteur des valves),
nombreuses (parfois plus de 200) et situées en avant du centre de la valve. Les
empreintes musculaires frontales très nombreuses sont en forme de V chez les espèces
du Siluro-Dévonien mais moins marquées à l’Ordovicien. Les Léperditicopides sont
connus de l’Ordovicien au Dévonien COMME PRINCIPALE FAMILLES LES
avec Leperditicopides (Leperditia).
4.3.2. Ordre des Paléocopides ou
Beyrichicopides
La carapace est bien calcifiée chez les larves et les adultes. La bordure dorsale est plus ou
moins droite, le bord ventral souvent long et le bord extra cardinal convexe. La carapace de
nombreux genres comporte des lobes et sillons très prononcés. Il n’y a pas de lamelle
interne calcifiée. Les empreintes musculaires sont peu connues. Le dimorphisme sexuel
porte sur les lobes et les renflements hémisphériques postérieurs (tecnomorphes et
hétéromorphes). L’ornementation est en rapport avec le dimorphisme sexuel chez certaines
formes et absent dans d’autres. Les Paléocopides vivaient en milieu marin. Ils sont connus
de l’Ordovicien au Permien, d’autres jusqu’au Trias.
4.3.2. Ordre des Paléocopides ou Beyrichicopides

4.3.3. Ordre des Myodocopides

• La diagnose est difficile à établir du fait de la grande diversité morphologique. Le bord ventral est souvent convexe avec
une calcification périphérique de la lamelle interne. Le dimorphisme sexuel s’exprime dans la forme de la carapace chez
certains genres. Les espèces actuelles sont pélagiques ou benthiques.
• Les Myodocopides sont connus de l’Ordovicien à l’Actuel avec plusieurs sous- ordres.

Les Myodocopines comprennent les Cypridinoidea (Cypridinidés (Cypridina).

Les Halocypriformes sont connus du Dévonien au Carbonifère.

Les Cladocopines sont connus du Silurien au Permien.


4.3.4. Ordre des Podocopides
La carapace est calcifiée et sans incisure rostrale. Les
valves des larves ont un bord ventral plus ou moins
droit. Les empreintes des muscles adducteurs sont
nombreuses et petites chez les formes primitives et
sont plus réduites chez les groupes évolués. Ils
n’ont pas de cœur ni d’yeux latéraux. Les Podocopides
sont marin mais certains vivent en eaux saumâtres ou
douces. Ils regroupent la grande majorité des
ostracodes du Mésozoïque à l’Actuel. On y distingue 3
groupes.
 Les Métacopines
 Ils sont marins et possèdent de nombreuses
empreintes musculaires (plus de 25). La charnière
est adonte ou mérodonte, la duplicature faible et
indistincte. Ils sont
 connus de l’Ordovicien au Crétacé inférieur.
 Les Platycopines
La charnière est adonte avec 10 à 18 empreintes de muscles adducteurs disposées en deux rangées légèrement arquées. Les
antennes sont biramées chez les espèces actuelles avec 3 paires d’appendices de maxillaires, la troisième paire étant
rudimentaire chez la femelle.
Les Cytherellidae (Cytherella, Cytherelloidea, Platella) sont la principale famille.

 Les Podocopines
C’est le groupe le plus diversifié des ostracodes actuels.
Les antennes sont
uniramées avec 3 appendices thoraciques locomoteurs et
préhensiles. Le bord dorsal est souvent convexe, le bord ventral concave, la charnière adonte, mérodonte
ou amphidonte et la duplicature est large et proéminente.
Lesempreintes musculaires sont en nombre réduit. Ils
comprennent plusieurs superfamilles :
Les Bairdioidea (Ordovicien–Actuel) : Bairdia, Bythocypris ;

Les Cypridoidea (Dévonien-Actuel) forment la majorité des ostracodes d’eau douce actuels
avec quelques espèces marines.

Principaux genres : Cypris, Pontocypris, Candona, Cypridea.

Les Darwinulinoidea (Ordovicien ? - Actuel) sont représentés par les Darwinulidés


(Darwinula, Carbonifère-Actuel) qui sont des ostracodes d’eau douce.

Les Cytheroidea (Ordovicien-Actuel) sont les plus diversifiés. Ils ont des niches écologiques
variées : mer, eau douce ou saumâtre.

Genres : Buntonia, Bythoceratina, Cyprideis, Soudanella, Loxoconcha, Hermanites,


Paracosta, Quadracythere…
4.4. Evolution des
ostracodes
4.4.1. Evolution phylogénétique

Les Léperditicopides apparaissent et s’épanouissent à l’Ordovicien.

Les premiers Paléocopides (Beyrichicopides) apparaissent à


l’Ordovicien et dominent jusqu’au Dévonien.

A l’Ordovicien apparaissent les premiers Podocopidées (Bairdioidea)


et peut-être les

premiers Myodocopides.

Au Carbonifère les Paléocopides régressent puis s’éteignent à la fin du


Permien ; les

Platycopines, Métacopines, Bairdioidea et


premières Cytheroidea (Monoceratina) se
Figure 20 : Extention stratigraphique des différents
diversifient. groupes d’Ostracode
Le Trias est une période critique pour les ostracodes :
stagnation des Platycopines et

Bairdioidea, apparition de nouvelles


lignées de Cypridoidea et Cytheroidea.
Les ostracodes sont peu diversifiés au Lias.
Certains genres caractérisent les faciès
marins du Jurassique (Procytheridea) et du
Crétacé inférieur (Protocythere).
Les faciès lacustres et saumâtres du
Purbeckien et du Wealdien de
nombreux livrent Cypridiodea
(Cypridea,
Ilyocypris) associés aux
Darwinulinoidea et Cytheroidea
(Macrodentina).
Au Crétacé
qui se apparaissent
poursuivent plusieurs
au Paléogène. Figure 20 : Extention stratigraphique des différents groupes d’Ostracode
genres
A partir du
Les ostracodes psychrosphériques apparaissent
Cénozoïque, les Cypridoidea
au début du Cénozoïque avec la phase majeure La figure 20 présente la phylogénie des
dominent les milieux
d’expansion des fonds océaniques, notamment principaux groupes d’ostracodes.
lacustres et les Cytheroidea le
dans l’Atlantique.
milieu marin.

Les ostracodes ont La modification du


montré différentes tendances contour de la
évolutives au cours des carapace avec un bord
temps géologiques : dorsal rectiligne au
4.4.2. Les tendances évolutives des • La diminution de la taille ; Paléozoïque, puis convexe par la suite ;
ostracodes • Complication de la
charnière : adonte puis
mérodonte à la
fin du
Paléozoïque,

La réduction du nombre des empreintes


amphidonte à partir du Jurassique supérieur ; musculaires : plus de 20 au Paléozoïque, moins
de 10 et jusqu’à 4 au Cénozoïque ;
La calcification progressive de la lamelle interne et le développement de la zone marginale
et du vestibule ;
 L’apparition de canaux de pores normaux criblés à partir du Lias ;
L’allongement et la complexification des canaux de
pores marginaux qui deviennent flexueux et ramifiés à partir du Crétacé
inférieur.
CONCLUSION
Longtemps, tant que les examens micropaléontologiques n’ont porté que sur les résidus de
lavage, les Ostracodes ont été, de par leur intérêt géologique, le second groupe après les
foraminifères.
Ils ont perdu une partie de leur importance stratigraphique mais tendent, de par leur diversité
écologique, à conquérir un rôle prépondérant pour les reconstitutions paléogéographiques,
surtout en ce qui concerne les milieux à salinité variable, et les milieux océaniques profonds.

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