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LA CARAPACE ET SA FOSSILISATION
Le corps des ostracodes est entièrement recouvert par une cuticule
continue secrétée par l’épiderme. La cuticule est molle au stade
initial chez tous les Crustacés. Elle durcit ensuite par sclérification
avec le dépôt de sels minéraux. Les deux valves sont réunies à la base
du bord dorsal par une cuticule souple, le ligament. Les valves sont
reliées au corps par des muscles adducteurs. L’articulation des
valves sur le bord dorsal forme la charnière. Il y a une valve droite et
une valve gauche, l’une d’elle étant légèrement plus grande et emboîtant
partiellement l’autre.
4.2.1. Fossilisation
A la mort de l’animal, corps et appendices disparaissent ; seule la
carapace se fossilise, valves réunies ou dispersées. Les espèces
planctoniques peu minéralisées sont rarement conservées.
Les Ostracodes fossiles abondent dans de nombreux sédiments de
toute origine, spécialement dans les faluns et les marnes. Les
Il a été signalé quelques cas de conservation d’individus avec leurs
carapaces ne peuvent être complétement étudiées que si elles sont
appendices. Ces découvertes exceptionnelles, dues à des incrustations
extraites du sédiment, bien que pour les espèces paléozoïques on
(phosphates, silice) ou à la formation de moules internes pyriteux,
puisse se contenter de l’observation de l’extérieur des valves à la
confirment que les plus anciens représentants avaient une anatomie
surface des plans de stratification. L’examen en lame mince des
à peu près comparable à celle des individus actuels.
individus emprisonnés dans les calcaires est insuffisant. On peut,
quelquefois, les extraire après attaque du ciment par des acides.
La carapace est souvent La plupart des
ovale, réniforme ou Myodocopides et des
rectangulaire. La Cladocopides sont
longueur varie entre 0,15 dépourvus de charnière
mm et 80 mm, avec une tout comme les premiers
moyenne comprise entre ostracodes. La charnière
4.2.2. Forme et structure 0,30 et 0,50 mm. Chaque 4.2.3. La charnière s’est développée de façon
valve comprend deux indépendante dans
lamelles. La lamelle plusieurs lignées et
externe forme la surface comprend des barres,
externe de la valve et sillons, dents et fossettes
s’infléchit dans la lamelle qui assurent l’articulation
interne. entre les deux valves.
ON DISTINGUE LES CHARNIÈRES ADONTE, MÉRODONTE ET AMPHIDONTE (FIGURE
15).
Charnières adontes
Ce sont des charnières avec barre et sillon, sans éléments médians et terminaux.
Charnières mérodontes
Ce sont des charnières qui possèdent des
dents terminales dans une seule valve.
Charnières amphidontes
Elles possèdent une dent et une fossette
dans chaque valve. Elles dérivent de
charnières mérodontes par différenciation de
l’élément médian en partie antérieure et
postérieure.
Figure 15 - Les différentes charnières chez les ostracodes : 1)
charnière adonte ; (2) charnière mérodonte ; (3) charnière amphidonte.
4.2.4. LES EMPREINTES MUSCULAIRES
Elles s’observent à la face interne des valves bien préservées. Ces empreintes se
concentrent sur chaque valve dans deux régions : les empreintes musculaires
centrales et dorsales. Chaque champ comprend beaucoup d’empreintes d’origines
différentes, la plupart étant des points d’insertion musculaire.
•Elle correspond aux traits de la face externe des valves ne correspondant pas à des replis de la face
interne.
•L’ornementation la plus simple comprend un fin réseau réticulaire indifférencié d’où dérivent
une grande variété de réticules, bourrelets, épines, tubercules, etc … (figure 18).
4.2.8. Dimorphisme sexuel
Le mâle et la femelle sont souvent distincts et portent une carapace de taille, de
forme et d’ornementation différente. Ce dimorphisme est particulièrement
important chez les Paléocopides du Paléozoïque où il acquiert une valeur
taxinomique. Dans cet ordre, les femelles portent le nom d’hétéromorphes et se
distinguent des tecnomorphes (larves et mâles) par leur région postérieure plus
renflée, les lobes ventraux plus volumineux et la présence de renflements
hémisphériques ou de larges éventails sur la bordure libre des valves.
Chez les Podocopides le dimorphisme sexuel est souvent moins prononcé. Il porte
sur la taille (femelles plus grandes ou plus petites et renflées), la forme et
l’ornementation (développement plus ou moins important des côtes, des
tubercules, des épines, etc.). Chez certaines espèces d’eau douce la population est
entièrement féminine. En milieu marin, le sexe ratio est 1 mais le plus souvent les
femelles sont plus nombreuses.