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SCHÉMA GÉNÉRAL D’UNE DISSERTATION PHILOSOPHIQUE

L’INTRODUCTION

Vous devez y dégager une problématique et la formuler précisément.

1. Montrez que la question qui vous est posée se pose effectivement, c’est-à-dire qu’il n’est pas
possible d’apporter une réponse qui va de soi, mais que plusieurs réponses sont possibles.
Pour cela :
- Évoquez un premier sens possible du sujet qui vous est proposé en vous appuyant, par exemple,
sur une observation de la vie courante, une opinion couramment répandue, le sens étymologique ou
le sens habituel de la notion centrale du sujet, etc...
- Opposez à cette première opinion un autre fait, un contre exemple dont l’opinion première ne peut
rendre compte et qui suggère éventuellement une autre réponse possible à la question posée.

2. Dégagez de vos remarques précédentes le problème philosophique qui est impliqué dans la
question du sujet et formulez-le précisément.
Pour cela :
- soit vous reprenez simplement la question ou la formule qui constituent l’énoncé du sujet (Solution
« facile »).
- soit vous reformulez la question qui vous est posée en montrant clairement que sa solution n’est pas
évidente ( Solution « élaborée ». Ce problème peut souvent être formulé sous forme d’une question
alternative : « Le problème est de savoir si... ou si... »)

3. Éventuellement (mais cela n’a rien d’indispensable), vous pouvez indiquer comment vous
aborderez le problème et annoncer les grandes lignes de votre progression.

Évitez toutes les généralités vides (« De tous temps, les hommes... »), et toutes les
réponses prématurées à la question posée : préservez le suspens.
Une question n’est pas un problème. Une question admet une réponse simple de type
descriptif (exemple : « quelle est la hauteur de la Tour Eiffel »). Un problème n’admet pas de
réponse a priori. Sa solution demande une prise de position intellectuelle.

LES DÉVELOPPEMENTS

Vous devez y développer une démarche de pensée cohérente en deux ou trois étapes pour
aboutir à une réponse à la question posée par le sujet.

Trois démarches sont possibles :

- Démarche de type I (dialectique) :

Elle consiste à énoncer une première réponse ( A ) à la question posée, réponse « à première vue »;
à l’argumenter en expliquant son sens et les raisons qui peuvent la justifier, puis à la réfuter en
montrant les objections qu’on peut lui faire. Cette réfutation conduit à une deuxième réponse ( B ),
opposée à la première, qui doit être argumentée à son tour. Éventuellement cette deuxième réponse
peut à son tour être réfutée et on est conduit à une troisième et dernière réponse ( C ).

Le schéma est donc le suivant :


- Première partie : « À première vue, c’est A »
- Deuxième partie : « Non, ce n’est pas A, c’est B »
- Troisième partie (éventuellement) : « Non, ce n’est pas B, c’est C »
Conclusion : « c’est B » (ou éventuellement : « c’est C »)

- Démarche de type II (didactique) :


Elle consiste à énoncer une première réponse ( A ) à la question posée, réponse « à première vue »,
à l’argumenter, puis à montrer, non pas qu’elle est fausse, mais seulement qu’elle est insuffisante ou
incomplète. On est ainsi amené à introduire un deuxième élément de réponse ( B ) et à l’argumenter.
Éventuellement ce deuxième élément de réponse peut, à son tour, être dépassé, et on introduit un
troisième élément de réponse ( C ).

Le schéma est donc le suivant :


- Première partie : « À première vue, c’est A »
- Deuxième partie : « Mais ce n’est pas seulement A, c’est aussi B »
- Troisième partie (éventuellement) : « Mais ce n’est pas seulement A et B, c’est aussi C »
Conclusion : « c’est A et B et C »

Notes : ces deux premières démarches peuvent éventuellement être combinées : « C’est A - Non ce
n’est pas A, c’est B - Ce n’est pas seulement B, c’est aussi C ».

Démarche type III (analytique) :

Elle consiste à décomposer le problème abordé dans le sujet en une série de deux ou trois questions
dont les réponses successivement établies s’articulent pour conduire à une conclusion finale (« Dans
un premier temps on peut se demander si... et il apparaît que... Dans un deuxième temps on peut se
demander si... et il apparaît que... Il s’ensuit que... »)

Exemple : soit le sujet : « A est-il B »? On peut dans un premier temps se demander quelles sont les
caractéristiques essentielles de B, et, dans un deuxième temps, si ces caractéristiques de B sont
aussi les caractéristiques de A. Dans l’affirmative, il s’ensuit que A est bien B.

On ne choisit pas a priori tel ou tel type de plan. Celui-ci est déterminé par les
caractéristiques de la thèse que vous cherchez à établir.

LA CONCLUSION

1. Résumez votre démarche de pensée : rappelez-en les différentes étapes, et les princpaux
arguments que vous avez utilisé
(« Nous avons dabord établi que... Puis nous avons vu que... »)

2. Énoncez précisément la réponse à la question posée par le sujet à laquelle vous êtes parvenu
(« Il nous est finalement apparu que... »)

3. Éventuellement, dégagez la portée de votre thèse en présentant brièvement ses indications


essentielles ou en indiquant les problème sur lesquels elle ouvre.
(« Cette réponse montre que... » ou, « Cette réponse peut conduire à se demander si... »)

La disposition matérielle de la copie doit mettre en évidence les étapes de votre réflexion
(deux lignes en blanc entre l’introduction et les développements et entre les développement
et la conclusion. Une ligne en blanc entre chaque partie des développements. Un
paragraphe pour chaque argument ou élément d’analyse).
Choisissez avec soin les mots ou les expressions de liaison. Ce sont eux qui font apparaître
les articulations de votre pensée.

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