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Dissertation appuyée sur un dossier documentaire

Dès que ce sujet vous est remis, assurez-vous qu’il est complet.
L’usage de la calculatrice n’est pas autorisé
Il est demandé au candidat :
• De répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;
• De construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;
• De mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet,
notamment celle figurant dans le dossier ;
• De rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à
la question, en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui
ménage l’équilibre des parties.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la
présentation.

Thème du programme : les nouveaux cadres de l’action publique

Sujet : une politique de relance est-elle souhaitable pour lutter contre les risques actuels
de récession ?
Document 1

Source : Le Monde 24/04/2009

Document 2 :
Marc Touati, directeur des études économiques et financières chez Global Equities, s'interroge sur le financement de la
relance mondiale et sur ses conséquences sur la dette publique des pays développés, et notamment de la France.
Dans quelle mesure les plans de relance vont-ils peser sur la dette publique des Etats ?
Marc Touati. La quasi-totalité des plans de relance - soit 1000 milliards de dollars accordés lors du G20 et 5000
milliards de dollars de relance mondiale - sera financée par la dette publique, à l'exception de la Chine et quelques pays
asiatiques qui pourront puiser dans leurs réserves de change. Aux Etats-Unis, la dette publique va mécaniquement
flamber, avec une relance budgétaire dépassant les 10% du PIB. Mais elle sera rapidement digérée si, comme nous
l'anticipons, les Etats-Unis redémarrent rapidement. Ce ne serait d'ailleurs pas une première : au cours des années 90,
l'Oncle Sam a vu sa dette publique passer de 62% à 65% du PIB, mais avec une croissance structurelle qui progressait de
2,3 à 3% de 1990 au début des années 2000, lui permettant de commencer à rembourser sa dette.
En France, en revanche, c'est une autre histoire. Notre dette publique, qui a atteint un nouveau sommet historique de 1
327 milliards d'euros - soit 68% du PIB -, devrait bientôt atteindre 73% du PIB, compte tenu de l'explosion du déficit
public en 2009 et de la faible efficacité de ce dernier en terme de rebond de l'activité. La barre des 80%, encore
inimaginable il y a peu par certains, devrait être dépassée dès 2012. Mais ce n'est pas tout. Le paiement des intérêts
gravite autour de 50 milliards d'euros chaque année. Et, à première vue, rien ne semble fait pour remédier à cette
situation : les dépenses de fonctionnement des administrations publiques ont encore flambé de 9,4 milliards de dollars en
2008. Une facture trop salée pour les Français d'un point de vue économique mais également social, quand on sait qu'à
l'horizon de 2015, il n'y aura plus assez d'actifs pour assurer le financement de la retraite par répartition.
Quelle est la solution ?
Certainement pas augmenter les impôts. Cela reviendrait à casser le peu de croissance que nous devrions retrouver à
partir de la fin 2009. Non, il faut tout simplement instaurer un système de péréquation des dépenses publiques qui
permettra de les optimiser en réduisant celles qui sont inefficaces (notamment en termes de fonctionnement) de manière
à augmenter celles qui produisent de la richesse économique et sociale, tout en réduisant la pression fiscale. Car, même
si le poids de cette dernière dans le PIB s'est quelque peu réduit en 2008 (à 43 %), il reste encore largement supérieur à
la moyenne de la zone euro : quatre points de plus, soit environ 70 milliards d'euros. C'est là tout l'enjeu des relances
actuelles : augmenter les dépenses publiques, pourquoi pas ? Mais si, et seulement si, cela produit plus de croissance que
de dette.
Source "Augmenter les impôts casserait le retour de la croissance" Propos recueillis par Elodie Verset - 20/04/2009
L’expansion

Document 3 :
Qu’ont fait les banques centrales depuis un an ? En gros, elles ont doublé leur taille - un peu plus aux Etats-Unis, et un
peu moins en Europe(…)
A qui les banques centrales ont-elles prêté cet argent ? Essentiellement au secteur financier.
Mais (..) les banques ne savent pas quoi faire de cet argent. De fait, les crédits accordés aux entreprises et aux ménages
par le secteur financier n’ont toujours pas véritablement redémarré, et semblent avoir suivi au cours du premier trimestre
2009 le même rythme de décroissance qu’au cours du dernier trimestre 2008. (…)
Mais sauf à imaginer que les banques centrales se mettent à prêter directement à toutes les échéances et à tous les
acteurs, ce pour quoi elles sont mal outillées, ces politiques non conventionnelles finiront tôt ou tard par atteindre leurs
limites. Les banques centrales n’ont pas le pouvoir de forcer des acteurs privés tétanisés par la crise à dépenser de
l’argent. En pratique, l’expansion monétaire de l’automne a surtout permis de financer les déficits publics : les banques
centrales n’ont pas directement prêté aux gouvernements (les traités européens l’interdisent expressément à la BCE, et la
FED a réduit ses encours de bons du Trésor), mais les banques privées l’ont fait à leur place. S’il se confirme que l’Etat
est le seul acteur capable de dépenser, alors les gouvernements devront prendre leurs responsabilités et se lancer dans de
véritables plans de relance.
Source : T.Piketty, Banques centrales à l’œuvre, Libération 12/05/2009 .Thomas Piketty est directeur d’études à
l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris.

Document 4 :
L'objectif principal de l'Eurosystème est de maintenir la stabilité des prix. Il s’agit de la disposition essentielle du
chapitre sur la politique monétaire du traité instituant la Communauté européenne. En axant la politique monétaire de la
BCE sur la réalisation de cet objectif, le traité reflète la pensée économique contemporaine concernant le rôle, la portée
et les limites de la politique monétaire.
Le traité a assigné à l’Eurosystème l’objectif du maintien de la stabilité des prix, et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, plusieurs décennies d'expérience pratique et de nombreuses études économiques montrent qu'une
politique monétaire assurant le maintien de la stabilité des prix de façon durable apporte la meilleure contribution à
l'amélioration des perspectives économiques et à l'élévation du niveau de vie de la population.
Deuxièmement, les fondements théoriques de la politique monétaire ainsi que l’expérience passée démontrent que la
politique monétaire n’influe, en fin de compte, que sur le niveau des prix dans l’économie. Dès lors, le maintien de la
stabilité des prix constitue le seul objectif que la politique monétaire unique peut atteindre à moyen terme. À l'inverse, si
l’on fait abstraction de l’incidence positive de la stabilité des prix, la politique monétaire ne peut exercer une influence
durable sur les variables réelles.
L’Eurosystème doit agir dans le respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre,
favorisant une allocation efficace des ressources.
Source : Banque Centrale Européenne, in http://www.ecb.int/ecb/educational/facts/monpol/html/mp_001.fr.html

Document 5 :
Keynes est ressorti des oubliettes. La crise financière a contredit l’idée que les marchés sont capables d’autorégulation.
Et quand tous les acteurs ont perdu confiance, banque, entreprises, ménages, qui reste-t-il, sinon l’Etat, pour investir
contre le pessimisme ambiant ? Car il s’agit aujourd’hui de contrer la première récession de toutes les économies
développées depuis la seconde guerre mondiale. « Les circonstances sont tout à fait exceptionnelles », observe Xavier
Timbeau, économiste de l’OFCE : « Elles présentent un très grand risque de voir la récession se transformer en
dépression ». (…)
L'Europe va se concerter sur des mesures de soutien à l'activité économique d'ici à un sommet de ses dirigeants mi-
décembre, a indiqué mardi la présidence française de l'Union européene. ( …)
« De telles mesures doivent être concertées pour être pleinement efficaces et préserver l'intégrité du marché intérieur »,
c'est-à-dire ne pas entraîner des avantages concurrentiels indus d'un pays à l'autre, a-t-il expliqué. En donnant pour
objectif le soutien aux secteurs les plus menacés, comme l'industrie automobile.
Pour qu’une politique de relance soit efficace, il faut qu’elle soit de grande ampleur. Le FMI s’est dit favorable à un plan
équivalent à 2% du PIB des pays participants. « Il vaut mieux voir trop grand que de compter au plus juste et de s’y
reprendre à plusieurs fois », approuve Xavier Timbeau. Selon lui, il faut également privilégier « l’instantanéité ». « Le
moyen le plus rapide est d’envoyer des chèques au contribuable », conseille-t-il, à l’instar de ce qu’a fait l’administration
américaine au printemps dernier. « En matière de baisse d’impôt, il faut éviter les impôts progressifs et se concentrer sur
les impôts proportionnels : taxe professionnelle et cotisations sociales pour les entreprises, CSG pour les particuliers ».
Pour Edwin Le Héron, président de l’association pour le développement des études keynésiennes, « la crise est trop
grave, trop profondément ancrée dans les esprits » pour que l’Etat à lui tout seul puisse restaurer la confiance. « Une
simple relance de l’investissement public ne sera pas suffisante. Elle peut même être contre-productive dans la mesure
où l’impact de cette dépense publique serait faible mais au prix de finances publiques dégradées et du non respect de nos
engagements européens. La relance budgétaire doit absolument être coordonnée au niveau européen. Sinon l’impact
négatif de demain pourrait être supérieur à l’impact positif d’aujourd’hui », redoute-t-il.
Il faut, estime Edwin Le Héron, jouer « sur la répartition des revenus et corriger les inégalités. Une relance de ce type
serait plus efficace ». En revenant « sur le boulier fiscal, sur l’imposition des revenus les plus élevés et avec des impôts
positifs, comme la prime pour l’emploi »..
Source : H.Lattars , Quelle politique de relance pour contrer la crise ?18/11/2008 , L'Expansion.com

Document 6 :
Source : Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE, mars 2009
http://www.oecd.org/document/48/0,3343,fr_2649_33733_42401584_1_1_1_1,00.html

QUESTION DE SYNTHESE ETAYEE PAR UN TRAVAIL


PREPARATOIRE
Il est demandé au candidat :
1. De conduire le travail préparatoire qui fournit des éléments devant être utilisés dans la synthèse.
2. De répondre à la question de synthèse :
- par une argumentation assortie d’une réflexion critique, répondant à la problématique donnée dans l’intitulé ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
- en composant une introduction, un développement, une conclusion d’une longueur de l’ordre de trois pages.
Ces deux parties sont d’égale importance pour la notation.
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation de la copie.

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Thème du programme : mutations du travail et conflits sociaux

I. Dossier documentaire

Document 1 :
A
Conflits du travail (1)
Nombre de journées individuelles non travaillés (JINT) pour fait de grève dans les entreprises
(1975-2004)

4 500

4 000
Y compris les transports Hors transports
3 500

3 000
JINT en milliers

2 500

2 000

1 500

1 000

500

0
)
78

79

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93

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02

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(2
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19

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20

20

20
96

Source : Dares, http://www.travail-solidarite.gouv.fr/etudes-recherche-statistiques-dares/statistiques/relations-


professionnelles/conflits-collectifs/conflits-collectifs-du-travail.html
Source : des conflits du travail plus nombreux et plus diversifiés, Première synthèse, février 2007

Document 2 :
Pendant les 30 Glorieuses, l’accroissement du niveau de vie, le fléchissement de l’écart des salaires entres cadres et
ouvriers, et les perspectives individuelles de promotion sociale portées par le développement des niveaux de
qualifications avaient créé l’émergence de la classe moyenne. Cette « mythique classes moyenne »-et le processus
d’homogénéisation sociale dont elle est porteuse- est aujourd’hui violemment remise en cause par deux décennies
de chômage et surtout le blocage de l’ascenseur social. Premières victimes de ce décrochage : les classes populaires,
ouvriers mais aussi employés. Ces derniers, cols blancs que l’on croyait définitivement acquis à la « classe moyenne »,
subissent un processus de régression sociale qui tend à les rapprocher des ouvriers. L’explosion des emplois non
qualifiés dans les services confirme cette tendance. Les niveaux de revenus rapprochent aussi ouvriers et employés, dont
les salaires sont inférieurs de 25% au salaire moyen(…)
L’accentuation des inégalités sociales et culturelles entre classes populaires et classes supérieures, et la résurgence d’un
conflit de classes sont occultés par le mythe d’une classe moyenne homogène.
Source : O.Galland et Y.Lemel, La société française, Pesanteur et mutations ,le bilan, Armand Colin,2006

Document 3 :
En ces temps de crises financières qui accentuent objectivement les tensions dans les relations professionnelles, les
conflits du travail retrouvent une visibilité dans l’univers médiatique, qu’ils n’avaient pas connue depuis longtemps. Ces
dernières semaines, quand les journalistes n’ont pas fait écho des actions engagées par les salariés du privé contre les
plans de restructuration ou les mises au chômage technique qui s’abattent sur eux (dans l’industrie automobile
notamment), ils ont largement couvert les mouvements de protestation collective des salariés du secteur public. Il est
vrai que, dans ces professions, les actions de grèves se sont multipliées, mettant en scène l’ensemble du corps enseignant
– de la maternelle à l’université –, les postiers, les cheminots, etc. Dans sa dernière note de conjoncture sociale annuelle
(octobre 2008), l’association de DRH Entreprise et Personnel souligne ainsi combien « toutes les composantes d’une
crise sociale » sont présentes, et invite les employeurs à prendre au sérieux « une remontée de la conflictualité » qui
n’entraînera pas forcément une multiplication des grèves, mais qui pourra « prendre la forme plus pernicieuse d’un
désengagement silencieux, voire d’autres formes de grèves froides ».
Le regain d’intérêt actuel des journalistes pour les luttes du monde du travail laisse ainsi penser qu’elles connaîtraient un
renouveau, généré quasi-mécaniquement par les tensions nées des politiques de rigueur patronale et gouvernementale.
De même, la sur-médiatisation de quelques conflits salariaux, au printemps 2008, avait pu laisser croire que
l’augmentation du coût de la vie et les promesses non tenues du président Sarkozy d’être « le président du pouvoir
d’achat » avaient suffi à faire renaître de leurs cendres les mobilisations des salariés pour de meilleures rémunérations.
Source : B.Giraud et J.Pélisse, Le retour des conflits sociaux ?06/01/2009 in http://www.laviedesidees.fr/Le-retour-des-
conflits-sociaux.html
Document 4 :

Source : C.Peugny, Education et mobilité, la situation paradoxale des générations nées dans les années 60, Economie et statistique,
n°410, février 2007

II. Travail préparatoire 20 points

1. Comment ont évolué les conflits du travail ? (doc1) 3 points


2. Quelles ont les conséquences économiques et sociales de la croissance des 30
Glorieuses (doc 2) 3 points
3. Expliquez la phrase soulignée (doc 2) 3 points
4. Quels faits récents permettent de relativiser la conception de la disparition des
conflits ? (doc 3) 3 points
5. Comment peut-on expliquer ce renouveau des conflits ? ( docs 3 et 4 ) 3 points
6. Donnez le mode de lecture et de calcul du chiffre entouré (doc 4) 2 points
7. Après avoir défini la mobilité sociale intergénérationnelle, vous montrerez
comment celle-ci a évolué depuis 1983 (doc 4)3 points

III. Question de synthèse 20 points

Dans une première partie, vous analyserez la réduction de la conflictualité en France. Dans la
seconde partie, vous relativiserez le phénomène.

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