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MEMOIRE
PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME NATIONAL
D’EXPERT COMPTABLE
PAR
M. Mohamed EL BOUBEKRI
MEMBRES DU JURY
Président du jury : M. Fessal KOHEN, Expert Comptable DPLE
Président du Conseil National de l’Ordres des Experts Comptables
Directeur de recherche : M. Bouzekri BAKHTARI, Expert Comptable DPLE
Suffragants : M. Fouzi BRITEL, Expert Comptable DPLE
: M. Jamal KHOUMRI, Expert Comptable DPLE
L’Expert Comptable et les contrôles spécifiques dans les coopératives agricoles dérogeant à la règle de l’exclusivisme
REMERCIEMENTS
Je remercie les membres du jury, qui ont bien voulu évaluer ce modeste travail.
Mes remerciements vont enfin à toute ma famille, mes amis et à toute personne qui a
contribué à la réalisation de ce travail.
INTRODUCTION .................................................................................................................................................... 7
INTRODUCTION
Le régime juridique ainsi organisé, a été complété en 2001 par l’adoption d’un
plan comptable spécifique aux coopératives.
Cependant, ce statut particulier, ainsi que les valeurs véhiculées par l’éthique
coopérative (équité, transparence totale, solidarité entre adhérents) sont autant
d’éléments qui rendent difficile l’analyse de la gestion et l’examen de l’activité
d’une coopérative agricole par un expert comptable dans la mesure où la loi 24-
83 a instauré la mission de commissariat aux comptes pour les coopératives qui
réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 500.000 dirhams.
Les dispositions de cette loi, appliquées dix ans plus tard après leurs
publications, sont devenues quelque peu inadaptées en ce qui concerne
notamment la mission du commissariat aux comptes, en l’absence de normes
et de diligences spécifiques pour cette mission.
Par conséquent chaque commissaire aux comptes procède aux investigations
qu’il juge nécessaire pour émettre son rapport, sans élaboration de dossiers de
travail particuliers adaptés aux spécificités juridiques, comptables et fiscales
des coopératives. Il en résulte que chacun accomplit sa mission à sa manière,
et formule son opinion selon sa propre vision.
Dans tous les cas de figure, l’exercice de la mission requiert une très grande
rigueur, des connaissances ne pouvant être acquises que par une formation
spécifique et l’élaboration de dossiers de travail particuliers.
Par ailleurs, l’objectif de ce mémoire n’est pas d’apporter des solutions standard
aux problèmes que rencontrent les experts comptables lors de leur intervention
dans les coopératives en général.
En effet, chaque coopérative a ses particularités d’activité, de fonctionnement et
de gestion. Ce mémoire permettra d’avoir une visibilité globale sur les
spécificités juridiques, comptables et fiscales des coopératives agricoles
marocaines et de mettre à la disposition des praticiens une approche pour les
aborder en tenant compte des particularités de leur environnement interne et
externe.
PREMIERE PARTIE :
SPECIFICITES DES COOPERATIVES AGRICOLES ET LEURS
BESOINS EN MATIERE D’ASSISTANCE COMPTABLE,
JURIDIQUE ET FISCALE
Cette double qualité du coopérateur, ainsi que les spécificités liées au monde
agricole, donnent à la vie sociale des coopératives, un aspect original auquel
est attaché des règles juridiques, comptables et fiscales particulières.
Il nous parait opportun de rappeler ce qu’est le statut coopératif et l’esprit qui l’a
animé. Nous analyserons la nature juridique très particulière de la coopérative
agricole et ses règles de base très contraignantes. Nous traiterons ensuite les
particularités comptables et nous verrons que la contrepartie du statut juridique
coercitif existe un régime fiscal privilégié pour certaines coopératives.
De ces particularités et notamment en cas de dérogation à la règle de
l’exclusivisme, découlent plusieurs contraintes qui nécessitent l’intervention
d’un professionnel qualifié.
Ainsi, cette première partie qui a pour but de présenter les spécificités propres
aux coopératives agricoles et de mettre en évidence ses contraintes et ses
besoins en matière d’assistance juridique, comptable et fiscale, sera structurée
en deux chapitres :
Elles sont régies, pour leur constitution, leur administration, leur fonctionnement
et leur dissolution par les dispositions de la loi 24-83 fixant le statut général des
coopératives et les missions de l’Office du Développement de la Coopération et
les textes réglementaires pris pour son application, ainsi que par leurs statuts
qui doivent être établis en conformité avec la loi précitée et ses textes
d’application.
Paragraphe 2 - Création
1 - Déclaration de création
La coopérative est constituée par sept personnes au moins qui doivent déclarer
l’intention de créer une coopérative dans un acte sous seings privés signé par
eux. Cette déclaration, qui est établie en trois exemplaires et adressée au
Directeur de l’Office du Développement de la coopération, doit comporter l’objet
de la coopérative, sa circonscription territoriale et l’adresse de son siège.
• La dénomination,
• Le siège,
• La circonscription territoriale,
• La durée qui ne doit pas excéder 99 ans,
• L’objet,
• Le montant du capital et le nombre de parts qu’il représente,
• La libéralité des parts et leur cession,
• La variabilité du capital,
• La rémunération éventuelle du capital,
• L’admission, la retraite ou l’exclusion des membres,
• Les obligations et les droits du coopérateur vis-à-vis de la coopérative,
• L’étendue et les modalités de la responsabilité des membres dans les
engagements de la coopérative,
• Les modalités des engagements à souscrire par les membres lors de
l’adhésion, leurs sanctions,
• Les organes d’administration et de gestion (dont éventuellement les
assemblées de section), leur mode de désignation leurs pouvoirs et
attributions, leur responsabilité,
• La fréquence et les conditions de tenue des réunions des organes
d’administration,
• Le droit de vote et les cas de représentation,
• La démission d’office de tout administrateur qui, sans motif valable, n’aura
pas participé à 2 réunions consécutives du conseil d’administration,
• La durée de l’exercice,
• Les modalités du contrôle exercé sur les opérations de la coopérative au
nom des coopérateurs,
• La fixation et la répartition des excédents de l’exercice,
2
Article 5 de la loi 24-83 fixant le statut général des coopératives
Les membres fondateurs doivent, dans les quinze jours au moins avant la tenue
de cette assemblée sous peine de nullité, adresser une convocation à l’autorité
gouvernementale concernée par le secteur d’activité de la coopérative, au
ministre des finances, au gouverneur de la province ou la préfecture dans le
ressort de laquelle il est prévu d’établir son siège et au directeur de l’Office du
Développement de la Coopération, pour que leurs représentants puissent y
assister.
3
Article 8, alinéa 6 de la loi 24-83
4 - Agrément de la coopérative
5 - Formalités de publicité
4
Article 9 de la loi 24-83
5
Article 10 de la loi 24-83
1 - La libre adhésion
La libre adhésion est le principe de «la porte ouverte», lequel permet à tous
ceux, dans le ressort territorial de la coopérative, exercent une activité qui
rentre dans l’objet social pour devenir membre adhérent.
Ce principe ne veut pas dire que les coopératives agricoles sont obligées
d'admettre n'importe qui, n'importe comment. Il signifie que l'adhésion doit être
volontaire, qu'on ne doit pouvoir admettre que des sociétaires qui sont prêts à
assumer leurs obligations et que le retrait d'un membre ne doit pas être un
moyen pour lui de se soustraire à ses obligations
Cependant, cette liberté d’adhésion ne signifie pas qu’il est possible d’adhérer
et de se retirer de la coopérative sans respecter un certain nombre de règles.
En effet, en contrepartie de la liberté d’adhésion, il y a pour l’adhérent une
double obligation : la souscription ou l’acquisition des parts sociales et le
respect de ses obligations et engagements à l’égard de la coopérative.
6
Article 13 de la loi 24-83 et 9 de décret de son application
2 - La gestion démocrate
7
Article 5 de la loi 24-83
coopérateurs au prorata des opérations qu’ils ont traitées avec elle ou du travail
qu’ils lui ont fourni »
Toutefois, la loi 24-83 n’a pas porté de précision quant aux ristournes liées à
des opérations faites avec les non adhérents dans le cadre de la dérogation à
la règle de l’exclusivisme. En France, ces ristournes ne sont pas distribuables
entre les adhérents. Elles sont portées à un compte de réserve spéciale
indisponible.
L’investissement en capital social n’ayant pas pour objet d’être rémunéré mais
servant à financer les services offerts par la coopérative. Si les statuts de cette
dernière prévoient la rémunération du capital, l’intérêt accordé à celui-ci ne peut
être supérieur à 6%, et ne doit être servi que si les excédents ont été réalisés
au cours de l’exercice.8
Cet intérêt ne peut porter que sur le montant des parts libérées et à compter de
la troisième part seulement. Le montant des deux premiers parts dans le capital
ne perçoivent pas d’intérêt.
L’objectif des coopératives n’est pas de réaliser un profit, ni pour elles mêmes,
ni pour leurs adhérents. Le seul but recherché doit être le meilleur service pour
les adhérents.
Il n’est en effet, jamais distribué de dividendes. Seul un intérêt limité et
conditionné sur les parts sociales peut être distribué.
8
Article 30 de la loi 24-83
7 - L’exclusivisme
Quel que soit l'objet de la société coopérative agricole, un trait commun unit
toutes ces sociétés : elles ne peuvent, en principe, traiter d'opérations qu'avec
leurs associés qui, de leur côté, ont l'obligation d'utiliser les services de la
coopérative agricole selon l'engagement de l'activité prévu dans les statuts.
9
Article 86, alinéa1 de la loi 24-83
En effet, les activités autorisées qui peuvent être déduites de la loi 24-83 et des
statuts des coopératives agricoles sont les activités qui permettent :
Ainsi les activités les plus rencontrées peuvent être classées en trois types :
B- L’exclusivisme du sociétariat
Approvisionnement
Fournisseurs Clients
Tout public Coopérateurs
10
Les coopératives ayant plusieurs branches d’activités et assurant différents services (exemple : collecte –
vente/ approvisionnement)
11
Article 16, alinéa 2 de la loi 24-83
Le règlement intérieur est un acte écrit établi par les membres fondateurs de la
coopérative et approuvé par l’assemblée générale constitutive. Il constitue le
prolongement des statuts pour réglementer les rapports entre la coopérative et
ses adhérents. Ce règlement oblige tous les coopérateurs, au même titre que
les statuts.
Ainsi, lorsque le règlement intérieur est régulièrement imposé par l’organe qui
est compétent pour décider les règles qu’il contient et qui il ne comporte aucune
disposition inconciliable avec celles des statuts, il s’impose alors à tous les
coopérateurs au même titre que les statuts, même à ceux qui n’ont pas pris part
à son élaboration ou qui ont voté contre.
Les diverses opérations licites réalisées par les coopératives agricoles d’après
leur objet peuvent être ainsi classées en trois catégories :
1 - L’objet principal
2 - L’objet accessoire
Exemple : conseils et services sur les exploitations des adhérents, cession des
immobilisations, encaissement d’intérêts sur les dépôts…
3 - L’objet annexe
La mise en œuvre de cette dérogation est indiquée dans loi 24-83 qui stipule :
« les coopératives de service ne peuvent traiter d’opérations qu’avec leurs
membres.
Les coopératives pourront être également autorisées à échanger entre elles les
services qui leur sont indispensables12. »
Toutefois, nous remarquons ici un vide juridique quant aux limites qui ne sont
pas fixées à l’instar par exemple de la législation française, qui limite à 20% du
chiffre d’affaires les opérations qui peuvent être réalisées avec les tiers non
adhérents. Le montant des opérations faites avec les tiers est apprécié dans le
cadre de chaque branche d’activité :
- les approvisionnements vendus à des tiers ne doivent pas dépasser 20%
du chiffre d’affaires de la branche « approvisionnement »
- les produits agricoles achetés à des tiers ne doivent pas dépasser 20%
du chiffre d’affaires de la branche « collecte- vente »
12
Article 6 de la loi 24-83
- les services rendus à des tiers ne doivent pas dépasser 20% du chiffre
d’affaire de la branche « service »
1 - L’assistance de l’Etat
2 - Le contrôle de l’Etat
13
Article 78 de la loi 24-83
Les contrôles peuvent être effectués par des représentants du ministre des
finances, l’autorité gouvernementale concernée par le secteur d’activité de la
coopérative ou par l’Office du Développement de la Coopération. Ils peuvent se
situer à plusieurs moments de la vie de la coopérative agricole notamment :
• à la constitution avec la demande de l’agrément ;
• lors de la demande de l’autorisation ou de l’information de toutes les
modifications statutaires ;
• à chaque envoi des documents annuels en matière comptable, fiscale et
juridique (bilan, rapport d’activité,…) ;
• à la dissolution de la coopérative avec la dévolution du bonis de liquidation à
l’O.D.C.O.
Dans ces deux derniers points où il y a l’efficacité du contrôle, le commissaire
aux comptes est face à des interventions d’un autre contrôleur.
La société coopérative agricole est le contrat par lequel les agriculteurs ayant
décidé de mettre en commun tout ou partie de leur activité professionnelle dans
le but de faciliter, d’encourager et d’améliorer le rendement technique et
économique de leurs exploitations, créent à cet effet un être moral collectif qui
sera leur mandataire gratuit pour la réalisation de cet objectif.
14
Article 79 de la loi 24-83
A cette fin, les coopératives doivent tenir une comptabilité d’entreprise, avec
l’enregistrement de tous les flux entrants et sortants, conformément aux
dispositions du plan comptable des coopératives. Ce volet sera développé dans
(Paragraphe 3) ci-dessous de la présente section.
15
Article 67 de la loi 24-83 : L’appellation « compte d’exploitation » et « comptes de profits et pertes » n’ont
pas été modifiée par le législateur après la publication du Plan comptable spécifique aux coopératives.
16
Plan comptable spécifique aux coopératives (ODCO) page 17
17
Plan comptable spécifique aux coopératives (ODCO) page 17
18
Plan comptable spécifique aux coopératives (ODCO) page 17
Les coopératives doivent, quelle que soit leur taille, tenir une comptabilité
conforme à la loi 24-83, fixant le statut général des coopératives, qui renvoie
aux prescriptions du code de commerce et donc à la loi n° 9-88 relative aux
obligations comptables des commerçants et au Code Général de la
Normalisation Comptable CGNC, sous réserve des règles posées par leur plan
comptable particulier. Un plan comptable spécifique aux coopératives (P.C.S.C)
a été publié par arrêté n° 441-01 du 26 février 2001. Il est entré en vigueur à
compter du premier exercice ouvert après la publication de l’arrêté au bulletin
officiel. La date de cette publication était le 5 avril 2001.
19
Plan comptable spécifique aux coopératives (ODCO) page 17
20
Article 71 de la loi 24-83
Les sept principes prévus par le CGNC ont été retenus par le PCSC.
Les dérogations à ces principes sont obligatoirement mentionnées dans l’ETIC
¾ Organisation de la comptabilité
Ce chapitre regroupe des rappels, par inspiration du CGNC, sur :
- les objectifs de l’organisation comptable,
- les structures fondamentales de la comptabilité,
- les livres et autres supports comptables,
- les procédures d’enregistrement,
- la préparation des états de synthèse,
- les procédures de traitement.
¾ Etats de synthèses
Le PCSC prévoit deux modèles :
- Un modèle normal,
- Un modèle simplifié
Les principales dispositions du CGNC relatives aux états de synthèse ont été
retenues.
Ainsi, la valeur d'entrée des stocks acquis à titre d'apport est égale au montant
stipulé dans l’acte d’apport et notamment le procès verbal de l'assemblée
générale extraordinaire (AGE) qui a statué sur l’estimation sur la base du
rapport établi par le ou les experts désigné (s) par le conseil d’administration en
vue d’évaluer ledit rapport21. Le CGNC ne la retient que pour les apports en
nature.
C’est la raison pour laquelle les comptes spécifiques aux coopératives agricoles
feront seuls l’objet du commentaire ci –après.
21
Plan comptable spécifique aux coopératives de l’ODCO, page 126
1 - Le capital de la coopérative
2 - Les réserves
22
Article 2, paragraphe 3, alinéa 2 de la loi 24-83
A- La réserve légale
Une fraction des excédents nets, égale à 10% doit, en vertu de l’article 69 de la
loi 24-83, être affectée obligatoirement à la constitution d’un fonds de réserve
légale est portée au crédit du compte « 1140 : réserve légale »
Ce compte est débité du montant total ou partiel des déficits qui n’ont pas pu
être absorbés par prélèvement sur les provisions spécialement constituées à
cet effet, ainsi que par prélèvement sur les autres réserves éventuelles.
Une fraction des excédents nets, égale à 2%, doit, en vertu de l’article 69 de la
loi 24-83, être affectée obligatoirement à un fonds de réserve destiné à financer
la formation des membres. Son montant est inscrit au crédit du compte
«n°1153 : Fonds d’éducation et de formation coopérative des membres »
Le report à nouveau est la partie du résultat net dont l’affectation a été reportée
par l’assemblée générale ordinaire annuelle qui a statué sur les comptes de
l’exercice, le cas échéant des exercice précédents.
Il est constitué par la somme des excédents nets et des déficits nets des
exercices antérieurs non encore affectés. Toutefois, les déficits ne peuvent
faire l’objet de report que dans le cas exceptionnel où ils ne peuvent être
absorbés par la provision constituée spécialement à cet effet, par les autres
réserves le cas échéant, par les reports à nouveau excédentaires ou, en dernier
ressort, par le fonds de réserve légale.
23
Plan comptable spécifique aux coopératives (ODCO) page 150
5 - Les provisions
24
Plan comptable spécifique aux coopératives (ODCO) page 25
Les états de synthèse des coopératives sont également inspirés du CGNC avec
des aménagements concernant, notamment, l’état dit «détail du CPC» qui est
plus exhaustif que celui du CGNC. Par ailleurs, le PCSC propose d’inclure dans
l’ETIC du modèle simplifié, les états B6 et B7 du modèle normal «tableau des
créances» et «tableau des dettes».
A titre indicatif les critères de référence peuvent être le chiffre d’affaires, le total
de l’actif ou l’une de ses masses, le capital minimum, le nombre d’adhérents,
etc...25.
A cette date aucun seuil n’est encore fixé par l’O.D.C.O
Les documents qui doivent être déposés en double exemplaire après leur
approbation par l’assemblée générale annuelle sont :
Toutefois, le dépôt du rapport du commissaire aux comptes n’est pas prévu par
la loi 24-83. Mais il nous parait plus judicieux de l’accompagner à ces
documents pour une meilleur information des utilisateurs.
Cette exonération est soumise à certaines conditions de fond ; elle peut être
partielle et remise en cause pour certaines opérations.
Ainsi, une coopérative agricole ayant traitée avec des non adhérents sans y
avoir été autorisée, n’a pas fonctionné conformément aux dispositions légales
qui la régissent, et ne peut être admise au bénéfice de l’exonération de l’impôt
sur les sociétés.
d’affaires
• Tenue de la comptabilité
Un certain nombre d’opérations sont imposables à l’I.S., soit parce qu’elles sont
liées à une activité exercée par la coopérative en dehors de son objet social,
soit parce qu’elles sont considérées comme des opérations effectuées avec des
non adhérents dans le cadre d’une autorisation de dérogation à la règle de
l’exclusivisme.
26
Article 4 de l’ancienne loi 24-86 sur l’IS /Article 7 du livre d’assiette et de recouvrement
Cette méthode, est à notre avis non fondée. Elle ne permet pas de calculer
l’impôt relatif à l’activité taxable avec exactitude, du fait que les marges se
différent d’une activité à une autre. L’indicateur du chiffre d’affaires n’est utile
que dans le cas d’une même activité ou de plusieurs activités à marges
comparables.
Exemple 1 : une coopérative agricole exploite deux activités dont une est
soumise à l’IS et l’autre exonérée. Le taux de marge est de 10% de prix de
vente pour les deux activités.
Pour simplifier, on ignore l’impact des frais fixes
Chiffre d’affaires relatif à l’activité imposable : 600.000 DHS
Marge = 600.000 x 10% = 60.000 DHS
Chiffre d’affaires relatif à l’activité exonérée : 1.000.000 DHS
Marge = 1.000.000 x 10% = 100.000 DHS
Donc l’excédent est de : 160.000 DHS
IS brut = 160.000 x 35% = 56.000 DHS
IS à payer = 56.000 x 600.000 / 1600.000 = 21.000 DHS
L’impôt à payer dans ce cas est de 21.000 DHS et qui correspond à l’IS sur
l’activité imposable (60.000 x 35% = 21.000 DHS)
L’impôt à payer est de 10.500 DHS, ce qui est différent à l’impôt calculé sur
l’activité imposable (60.000 x 35% = 21.000 DHS).
• Produits financiers
* Dividende
Comme nous l‘avons précisé ci-dessus, l’objectif des coopératives n’est pas de
réaliser un profit, ni pour elles mêmes, ni pour leurs adhérents. Le seul but
recherché doit être le meilleur service pour les adhérents. En effet, les
coopératives ne peuvent prendre des participations dans des sociétés autres
que les unions des coopératives ayant le ou les mêmes objets. Les dividendes
reçus de l’union ne sont que des compléments de prix ou des ristournes.
* Encaissement d’intérêts
La perception des intérêts sur les dépôts à terme en compte courant bancaire
(C.N.C.A), sur des prêts ou avances aux coopérateurs ou des intérêts sur la
rémunération du capital relatifs à la participation de la coopérative dans des
unions des coopératives ayant le même objet, est une opération qui est
accessoire à l’objet de la coopérative. Cette opération d’un point de vue
juridique est totalement licite du fait de sa nécessité dans le cadre d’une bonne
gestion.
Sur le plan fiscal, nous pensons que ces opérations ne sont pas soumises à
l’IS.
recouvrement comme par les anciennes lois n° 24-86 relative à l’IS et la loi
n°30-85 relative à la TVA, notamment en matière de déclaration et de
versement.
Il y‘a non respect des règles propres à la législation sur les coopératives, dés
lors qu’il y’a dénaturation des statuts et des principes de la coopérative agricole.
Cette violation entraîne la perte de l’exonération de l’I.S. pour les coopératives
exonérées, c’est à dire l’imposition de l’ensemble des résultats dans les
conditions de droit commun, y compris celles réalisées avec les adhérents.
A noter que seul l’exercice concerné par le fonctionnement non conforme au
statut de la coopérative agricole, est frappé par cette sanction.
Cette mesure pénalise fortement la trésorerie des coopératives, du fait que les
coopératives ne récupèrent pas la T.V.A sur les matières premières provenant
des adhérents.
A notre avis, comme nous l’avons précisé plus haut, une coopérative qui
réalise des opérations avec des non adhérents sans autorisation préalable,
perd le statut coopératif et par conséquent, son imposition à l’ensemble des
impôts et taxes.
Elles visent aussi à réduire, par l'effort commun, le prix de revient et, le cas
échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services; à
améliorer la qualité marchande des produits fournis à leurs membres ou de
ceux produits par ces derniers et livrés aux consommateurs et, enfin, à
développer et valoriser au maximum la production des membres.
27
Article 3 de la loi 24-83
B- 2 : Taxe urbaine
Cette taxe doit être versée spontanément, dans les quatre mois qui suivent la
fin de chaque exercice, à l’Office du Développement de la Coopération.
28
Article 3 de la loi 37.89 relative à la taxe urbaine.
A titre d’exemple :
Excédent : 100 000 DHS
Réserve légale : 10%
Réserve dite «fonds d’éducation et de formation coopérative des membres» :
2%
Le solde sera distribué aux coopérateurs
1 ère méthode :
- Taxe de développement coopératif = (excédent – réserve légale – fonds
d’éducation et de formation coopérative) x 2% soit :
(100 000 – (100 000 x 10%)- (100 000 x 2%)) x 2% = 1.760 DHS
- L’excédent après déduction de la taxe est de : 100 000- 1760 = 98.240 DHS
29
Article 3 de décret n° 2-97-352 du 30 juin 1997 instituant au profit de l’ODCO, une taxe parafiscale
2ème méthode
L’assemblée générale affecte l’excédent comme suit :
- Réserve légale = 100.000 x 10% = 10.000 DHS
- Fonds d’éducation et de formation coopérative : 100.000 x 2% = 2.000 DHS
-Taxe de développement coopératif =
(100 000 -10 000 -2 000) x 2% = 1.760 DHS
- Ristourne distribuable = 100.000 – 10.000 – 2.000 -1.760 = 86.240
A notre avis, la deuxième méthode est la plus juste et raisonnable pour les
raisons suivantes :
- la taxe est calculée sur la base de l’excédent après déduction de la réserve
légale et de la réserve dite « fonds d’éducation et de formation coopérative
des membres ». En effet, le montant de la réserve légale ne peut être
identifié avant la date de l’assemblée générale, notamment lorsqu’il atteint le
montant du capital social après quoi le prélèvement cesse d’être obligatoire.
Il s’agit donc d’un prélèvement sur l’excédent et non pas une charge puisqu’
elle est calculée à posteriori de l’arrête des comptes.
- la comptabilisation de la taxe en charge après avoir déterminé le montant de
la réserve légale par l’assemblée faussera le résultat de l’exercice et par
conséquent la ristourne à distribuer, du fait que l’exercice supporte une taxe
rattachée à l’exercice précédent.
- le législateur a fixé le délai de versement dans les quatre mois qui suivent la
fin de l’exercice, c'est-à-dire un mois après la date de l’assemblée générale.
30
Fonds d’éducation et de formation coopérative des membres
31
Taxe de développement coopératif
Au Maroc, les textes de loi relatifs à l’impôt sur les sociétés et la taxe sur la
valeur ajoutée n’ont pas prévu d’une manière expresse le traitement fiscal des
opérations réalisées par les coopératives agricoles qui dérogent à la règle de
l’exclusivisme et notamment celles autorisées.
32
Article 87 alinéa 3 de la loi 24-83
Une coopérative qui n’a pas respecté cette condition en réalisant des
opérations avec des non adhérents ; Est – elle soumise à raison de l’ensemble
de ses opérations ou seules les opérations traitées avec les non adhérents
sont soumises ?
• La coopérative qui traite des opérations avec des non adhérents sans
autorisation est une coopérative qui ne fonctionne pas conformément à ces
statuts ce qui lui fait perdre son statut de privilégié et par conséquent
l’imposition de l’ensemble des opérations.
• La coopérative qui a l’autorisation de déroger à la règle de l’exclusivisme a le
droit de traiter avec les non adhérents dans la limite fixée par l’autorité
compétente (O.D.C.O) et sans perdre le statut de coopérative.
Ainsi, le sort fiscal de ces opérations n’a pas été traité par le législateur d’une
façon expresse, ni par la doctrine administrative avec plus de précision. Pour
cette raison, nous rappelons la position des administrations fiscales étrangères
et notamment française qui considère que les coopératives ayant
statutairement dérogé à la règle de l’exclusivisme, sont imposées à l’I.S. sur les
opérations faites avec les tiers non adhérents seulement.
Le cadre idéal consiste dans l’exercice par les coopératives agricoles d’une
seule activité et ne dérogent pas à la règle de l’exclusivisme. Cependant, pour
des raisons technologiques ou des circonstances économiques
exceptionnelles, ces coopératives peuvent déroger à cette règle après
autorisation administrative de la tutelle.
1 - Le compte de résultat
• Un compte de résultat sur les opérations avec les tiers afin de déterminer le
résultat fiscal imposable le cas échéant.
• Un compte de résultat pour chaque branche d’activité ou secteur de nature
différente, afin de permettre la répartition des ristournes aux associés
coopérateurs en fonction de leurs apports ou de leurs activités.
Les coopératives qui réalisent des opérations soumises à l’impôt sur les
sociétés, y compris celles exonérées sont tenues de déposer auprès des
services des impôts l’ensemble des documents fiscaux prévus pour les sociétés
relevant de l’I.S.
Pour les charges indirectes, seules une comptabilité analytique ou des clefs de
répartitions annuelles adéquates justifiées permettront de déterminer les
résultats spécifiques à chaque activité et ceux des coopérateurs et des tiers
non coopérateurs.
Certaines s’imputent directement aux actes passés avec les tiers. Nous allons
en dresser une liste non exhaustive.
• frais de transport sur les achats ou ventes auprès des tiers ;
• rémunération des intermédiaires ayant permis ces opérations ;
• achats d’emballages spécifiques si la vente des produits achetés aux tiers
ne s’intègre pas dans une production globale ;
Exemple : achat d’emballages vides pour emballer le lait des caprins par une
coopérative de production de lait qui ne commercialise et produit ; jusqu’à
l’option pour la dérogation à la règle de l’exclusivisme ; que de lait des bovins.
• achat de matériel de transport ou de stockage spécifique ;
• intérêts des emprunts qui se rapportent directement à un investissement de
celui cité ci –dessus.
Nous allons indiquer ici les opérations qui, à notre avis, revêtent un caractère
de charges variables, ce qui permet ultérieurement une analyse plus facile
quant à leurs enregistrements comptable et à leurs ventilations entre les
activités et également entre les opérations faites avec des coopérateurs et
celles faites avec des tiers.
En tout état de cause, la répartition des charges communes entre les activités
et entre coopérateurs et tiers non coopérateurs, si son calcul permet seulement
la détermination du résultat imposable, ne peut se faire qu’une fois, après
l’obtention définitive du résultat global.
Toutefois, la coopérative agricole peut utiliser cette contrainte fiscale à des fins
économiques :
• En approfondissement plus la répartition des charges variables communes.
• En appliquant cette répartition en comptabilité, régulièrement en cours
d’exercice, chaque mois par exemple.
Les montants figurant au solde de ces comptes de charges, doivent être le cas
échéant, diminués du montant inscrit au compte « transfert de charges » pour
les opérations qui s’y rapportent.
Cette remarque, faite ici dans le cadre de l’étude des frais fixes, s’applique
également aux frais variables et aux achats et charges directement imputés.
La répartition des charges fixes entre les activités et entre les opérations
conclues avec les coopérateurs et celles conclues avec les tiers peut se faire
bien entendu selon la règle du prorata.
Pour ce calcul, nous pouvons retenir comme élément de comparaison soit le
chiffre d’affaires, soit les volumes traités.
Le choix du critère ici exposé est possible tant au niveau des calculs de prorata
pour les charges fixes que pour les charges variables communes.
L’exemple ci-après illustre parfaitement ce qui vient d’être énoncé ci-dessus sur
un plan théorique.
Soit une coopérative agricole dont l’objet principale est la collecte de lait auprès
de ses adhérents et des tiers33, la fabrication à partir de ce produit du lait
pasteurisé ou stérilisé et des yaourts et leur commercialisation.
Nous devons retenir les critères permettant la répartition des charges
communes, suivant les règles de prorata pour les charges ci après données :
- consommations d’eau et d’électricité ;
- honoraires du commissaire aux comptes ;
- transports ;
- charges de personnel ;
- redevances de crédit bail portant sur l’utilisation d’une machine de
production ;
- redevances de crédit bail portant sur l’utilisation d’un ordinateur du service
comptabilité ;
- dotations aux amortissements.
c- transports
Le transport sur achats ou ventes est lié directement aux volumes
d- charges de personnel
Celles qui se rattachent au personnel de production sont liées aux volumes.
Celles propres aux services administratifs, peuvent être rattachées au chiffre
d’affaires.
Celles du service commercial, à notre avis, doivent être rattachés aux volumes
commercialisés.
f- redevances de crédit bail portant sur l’utilisation d’un ordinateur du service comptabilité.
Comme les honoraires, les frais du personnel qui se rattachent au service
administratif, le coût de cette redevance est lié au chiffre d’affaires.
Nous devons préciser, toutefois, que ces critères de choix peuvent être
modifiés en fonction des réalités économiques de la coopérative.
L’incidence du choix des critères retenus pour le calcul du prorata peut être
importante si la coopérative commercialise des produits de valeurs et de taux
de marge différents.
aux autres ou au contraire sont de nature différente quant à leur coût de revient,
leur prix de vente et leur taux de marge, et de s’assurer du meilleur choix quant
au mode de calcul retenu.
Notons aussi que ces méthodes de répartition sont valables pour les
coopératives exerçant plusieurs activités.
Depuis leur origine, les coopératives agricoles ont mis leur activité économique
au service de leurs adhérents.
Dans ce cadre, il doit présenter les options fiscales favorables sur les
problèmes rencontrés par la coopérative.
Tout ceci fait partie des conseils que les dirigeants de la coopérative sont en
droit d’attendre de l’expert comptable.
Ces derniers, en tant que membres, sont à la fois les propriétaires et les
usagers de la coopérative. A ce titre, ils sont donc en droit d’attendre :
• une transparence totale : ultime condition de poursuite de leur engagement
au sein de la coopérative,
DEUXIEME PARTIE :
STATUT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES ET PROPOSITION
D’UNE METHODOLOGIE DE CONTROLE DES SPECIFICITES
DES COOPERATIVES AGRICOLES
Dans les coopératives, le ou les commissaires aux comptes sont nommés par
les coopérateurs. Cependant, les modalités diffèrent, selon que la nomination
intervient lors de la constitution ou au cours de la vie sociale de la coopérative.
1 - Lors de la constitution
Par ailleurs, la nomination du commissaire aux comptes est publiée par le dépôt
obligatoire au secrétariat-greffe du tribunal de première instance dans le ressort
duquel est situé le siège de la coopérative, en double exemplaire, en plus des
statuts et le procès verbal de l’assemblée générale constitutive, la liste
complète des administrateurs, directeurs et commissaires aux comptes.
Sur le plan pratique, la plupart si non la totalité des coopératives agricoles sont
contrôlées par un seul commissaire aux comptes.
La loi sur les coopératives ne prévoit pas les modalités d’acceptation des
fonctions du commissariat aux comptes par les commissaires aux comptes.
Néanmoins, en pratique, l’acceptation est matérialisée soit au moyen de la
signature du procès verbal de l’assemblée générale (Signature qu’il est fait
d’usage de faire procéder à la mention manuscrite « Bon pour acceptation des
fonctions de commissaire aux comptes »), soit au moyen d’une lettre séparée
adressée au président du conseil d’administration35.
L’acceptation peut également être tacite et résulter de l’exercice effectif de ses
fonctions par le commissaire aux comptes, à condition q’une décision régulière
de nomination soit intervenue et c’est le cas le plus courant dans les
coopératives agricoles.
L’analyse des dispositions de la loi 24-83 relatifs à la nomination des
commissaires aux comptes nous amène à nous poser la question suivante : le
commissaire aux comptes nommé par l’assemblée générale constitutive, doit- il
34
Article 13 de décret d’application de la loi 24-83
35
Le commissariat aux comptes des coopératives à l’heure des réformes juridiques et comptables page 43 :
Amina FIGUIGUI
1 - La compétence
La loi 24-83 n’a posé aucune condition de compétence des commissaires aux
comptes des coopératives, ce qui laisse donc une zone d’ombre objet de
plusieurs interprétations.
Du fait que cette liste n’a jamais été publiée, une série de questions peut se
poser :
- Qu’entend le législateur par « comptables assermentés » ?
- Est-ce que les experts assermentés sont les experts comptables ?
- Les comptables agrées sont-ils considérés comme des comptables
assermentés ?
- Ces comptables assermentés sont-ils régis par une quelconque loi qui
puisse assurer la garantie que les coopératives sont en droit d’attendre du
contrôle exercé par ces derniers ?
A notre avis, seul l’expert comptable inscrit à l’ordre des experts comptables
peut exercer la fonction du commissariat aux comptes dans les coopératives,
en général pour les raisons suivantes :
L’article 3 de cette même loi stipule « nul ne peut exercer la profession d’Expert
Comptable quelque que soit la forme selon laquelle il l’exerce, ou porter le titre
d’expert comptable, s’il n’est pas inscrit à l’ordre des experts comptables… »
Cette loi permet de positionner les commissaires aux comptes des coopératives
agricoles au Maroc au même niveau de compétence au niveau international, et
donc de permettre de donner à cette fonction les conditions de crédibilité
nécessaire. Les experts comptables sont, en effet, de part leur formation et leur
expérience, les mieux à même d’exercer la fonction de commissaire aux
comptes dans les coopératives à l’instar des autres formes juridiques de
sociétés.
2 - L’indépendance
A- Les conditions
La combinaison des dispositions prévues par la loi 24-83 fixant le statut général
des coopératives et la loi n°15-89, obligent le commissaire aux comptes d’être
et de paraître indépendant.
Aux termes de l’article 76 de la loi 24-83, ne peuvent être choisis commissaire
aux comptes :
- le conjoint ou les parents ou alliés jusqu’au deuxième degré inclusivement
d’un administrateur, du directeur ou d’un autre commissaire aux comptes,
- les personnes recevant, sous une forme quelconque, à raison de fonctions
autres que celles de commissaire aux comptes, un salaire ou une
rémunération de la coopérative ou de l’un des administrateurs,
Mémoire d’Expertise Comptable 74
Mai 2006
L’Expert Comptable et les contrôles spécifiques dans les coopératives agricoles dérogeant à la règle de l’exclusivisme
C’est dans ce but de clarifier certaines règles et d’arrêter des solutions pour
mieux garantir l’indépendance du commissaire aux comptes, le Conseil
National de l’Ordre des Experts Comptables a adopté, lors de sa réunion du 12
septembre 2002, une norme régissant les règles d’incompatibilité et
d’indépendance du contrôleur légal et contractuel des comptes.
Cette sanction est la même prévue pour les sociétés anonymes dans l’article
161 de la loi 17-95.
En outre, le troisième alinéa du même article36 stipule que « les décisions prises
par l’assemblée générale ordinaire sur le rapport d’un commissaire nommé ou
demeuré en fonction contrairement aux dispositions qui précèdent ne peuvent
être annulées du chef de la violation de ces dispositions »
Ce point constitue une différence fondamentale par rapport aux autres formes
de société. En effet , selon l’article 178 de la loi 17-95, les délibérations prises
à défaut de désignation régulière du ou des commissaires aux comptes ou sur
le rapport du ou des commissaires aux comptes nommés ou demeurés en
fonction alors q’une cause d’incompatibilité s’y opposait entraîne la nullité de
ces délibérations.
La mission des commissaires aux comptes dans les coopératives est définie
dans l’article 73 de la loi 24-83 « le ou les commissaires aux comptes ont
mandat de vérifier les livres, la caisse, le portefeuille et les valeurs de la
coopérative, de contrôler la régularité et la sincérité des inventaires et des
bilans et du compte de profits et pertes ainsi que l’exactitude des informations
données sur le compte et la situation financière de la coopérative dans le
rapport du conseil d’administration à l’assemblée générale.
Ils peuvent à toute époque de l’année opérer les vérifications et les contrôles
qu’ils jugent opportuns.
Ils doivent faire, chaque année, rapport à l’assemblée générale ordinaire
annuelle, sous peine de nullité de celle-ci, de l’exécution du mandat qu’elle leur
a confié »
36
Article 76 de la loi 24-83
comptes doivent utiliser dans leurs rapports à l’assemblée générale, pour les
coopératives, une formule de certification de la régularité et sincérité des
comptes et l’image fidèle de la situation financière et du patrimoine à l’instar des
autres sociétés.
Les livres qui doivent être vérifiés par le commissaire aux comptes, consistent
principalement dans les documents comptables et livres qui sont le support de
la comptabilité à savoir (journaux auxiliaires , grand livre, balance, livres
d’inventaire cotés et paraphés, registre des membres, registre des procès
verbaux des assemblées,…etc.). Il doit s’assurer qu’ils sont régulièrement
ouverts et correctement tenus et classés.
"La régularité" vise que les comptes sont établis par référence à des principes
et règles comptables définis par les textes réglementaires, c'est-à-dire que les
comptes sont conformes aux règles et procédures en vigueur37. Lorsque des
dérogations existent sur les modalités d'application des règles comptables,
37
Nouveau commissariat aux comptes des coopératives agricoles et SICA à forme civile : Eugène AUGER
Comme nous avons précisé plus haut, après l’entrée en vigueur en 2001 du
Plan Comptable spécifique aux coopératives, les termes « compte de profits et
pertes » sont remplacés par « le compte de produits et charges » avec
l’obligation d’établir par les coopératives à la fin de chaque exercice comptable
des états de synthèse qui sont le bilan, le compte de produits et charges et
l’E.T.I.C.
38
Nouveau commissariat aux comptes des coopératives agricoles et SICA à forme civile : Eugène AUGER
Nous signalons dans ce cadre que la loi relative aux coopératives n’a pas
précisé les informations que le rapport d’activité doit contenir, ce qui explique
sur le plan pratique l’existence de rapports totalement différent avec des
informations qui ne permettent pas d’apprécier l’activité et la situation de la
coopérative. De même l’obligation de contrôler les autres documents adressés
aux coopérateurs ou mis à leur disposition n’est pas prévue.
• l’image fidèle que donnent les états de synthèse des comptes, des
opérations de la société et de sa situation financière, eu égard aux
conventions de comptabilisation, d’évaluation et de présentation des états de
synthèse »
A notre avis, le rapport du commissaire aux comptes des coopératives doit être
établi comme le rapport général des autres sociétés et conformément aux
modèles prévus dans le manuel des normes de l’Ordre des Experts
Comptables.
En outre, la loi 24-83 formant le statut général des coopératives ne fait aucune
obligation aux commissaires aux comptes d’assister en personne à la réunion
de l’assemblée générale. La pratique a montré que dans plusieurs cas et en
l’absence du commissaire aux comptes, son rapport n’est pas présenté à
l’assemblée générale pour défaut de présence d’une personne capable de le
lire en langue française. Dans d’autres cas, s’il y a une personne capable
d’expliquer le contenu du rapport en langue arabe. Il y’ a toujours le risque
d’une traduction non conforme ou des réserves non traduites pour ne pas attirer
l’attention des coopérateurs.
6 - Le rapport spécial
Le rapport spécial établit pour les coopératives agricoles doit à notre avis, obéir
aux mêmes règles de fond et de forme que le rapport spécial des autres
sociétés et conformément également au manuel des normes des experts
comptables.
1 - Les responsabilités
A- La responsabilité civile
La première condition est celle de la faute qui peut, comme nous l'avons vu
précédemment, résulter d'un manquement à une obligation de moyens qui pèse
sur le commissaire aux comptes. La charge de la preuve est supportée par le
demandeur c'est-à-dire qu'il doit prouver que l'auditeur externe a effectivement
commis une faute déterminée.
La troisième condition est l'existence d'un lien de cause à effet entre la faute du
commissaire aux comptes et le préjudice allégué.
La réunion des ces trois conditions est ainsi fondamentale afin d'engager la
responsabilité civile du commissaire aux comptes.
Afin d’illustrer cette partie plutôt théorique, nous allons présenter des cas qui
comptes.
A-3 - Les différentes fautes engageant la responsabilité civile du commissaire aux comptes
En outre, nous considérons aussi comme une faute, le fait d'entériner les
chiffres présentés par les dirigeants, de ne pas se méfier des orientations
d'investigation qui lui sont proposées par ces derniers. Le fait de ne pas
rapprocher les relevés des banques avec les écritures de la coopérative.
L'usage illicite du titre de commissaire aux comptes est inscrit à l'article 100 de
la même loi. Cet article prévoit que les sanctions de l'article 381 du code pénal
sont applicables à celui qui porte le titre d’Expert Comptable en violation des
dispositions de la loi 15-89.
C- La responsabilité disciplinaire
Les honoraires des commissaires aux comptes dans les coopératives agricoles
sont fixés par l’assemblée générale.
En pratique, les commissaires aux comptes sont sous rémunérés par rapport à
la charge du travail, aux travaux effectués et à la responsabilité engagée.
Le niveau actuel des honoraires constitue, à notre avis, un handicap pour
l’accomplissement de la mission de commissariat aux comptes dans les
normes. En effet, il ne permet pas au commissaire aux comptes d’effectuer
toutes les diligences nécessaires.
Toutefois, comme nous avons signalé dans l’introduction de cette partie, les
étapes de la démarche qui ne présentent pas de particularités dans les
coopératives agricoles ne seront pas traitées. Elles sont tout à fait comparables
à ceux mis en œuvre dans toute autre dossier.
Dans la démarché générale, cette étape est essentielle car, à partir des
informations collectées, l’Expert Comptable sera en mesure :
2 - Moyens de l’examen
une aide précieuse pour le commissaire aux comptes pour avoir toutes les
informations sur la coopérative et son fonctionnement.
C- Examen de l’activité
Le respect des statuts est essentiel pour une coopérative agricole. Une seule
opération faite sans respect des statuts entraîne pour la coopérative la perte de
Il vérifie dans un premier temps si l’ensemble des clauses obligatoires ont été
insérées dans les statuts et qu’elles sont respectées. Généralement l’O.D.C.O
vérifie les statuts et les clauses obligatoires. C’est surtout leur respect courant
la vie de la coopérative qui importe.
Le respect des statuts est une diligence spécifique que doit exercer le
commissaire aux comptes tout au long de ses contrôles. Deux points sont
particulièrement difficiles à contrôler :
• l’objet conforme aux statuts, avec le problème des opérations
accessoires.
• L’exclusivisme au sociétariat et le respect de l’égalité entre les
coopérateurs.
• Revue analytique
Les risques généraux, pouvant être communément identifiés sur tous types de
dossiers, ne seront pas évoqués.
Seuls seront envisagés les facteurs de risques spécifiques aux coopératives
agricoles.
A- Un risque majeur
B- Un risque mineur
Dans ces derniers cas, le statut coopératif n’est pas remis en cause, mais une
insuffisance dans la déclaration du résultat annuel imposable relatif aux
opérations avec les tiers.
Ce facteur est plus important dans le contrôle des coopératives car le risque
fiscal évoqué ci-dessus est d’autant plus important que l’organisation comptable
est déficiente.
Un montant significatif dans une entité peut donc ne pas l’être dans une autre
entité dont l’activité et la taille ne sont pas comparables.
Dans les coopératives agricoles, les résultats sont moins significatifs que dans
d’autres secteurs d’activité. Ils ne sont généralement pas stables et fluctuent
souvent en fonction de facteurs climatiques.
2 - Le dossier permanent
A- Dossier généralité
B- Dossier comptable
C- Dossier juridique
D – Dossier fiscal
E – Dossier social
Il comprend :
• les conventions collectives,
• les contrats d’adhésion à des organismes sociaux (CNSS, CIMR,
Mutuelle,…),
• les contentieux, les contrôles administratifs.
F- Dossier correspondances
3 - Le dossier de l’exercice
système de contrôle interne pour limiter l’étendue des travaux de contrôle des
comptes. En effet, les coopératives agricoles ne disposent pas toute d’un
manuel de procédures écrit. Cependant, même en l’absence de procédures
formalisées, le commissaire aux comptes peut procéder à une évaluation du
contrôle interne sans toutefois pouvoir s’appuyer d’une manière systématique
sur les points forts dégagés, du fait de la faiblesse de l’application du système.
Par ailleurs, il faut noter que l’analphabétisme, le cumul des tâches, l’absence
du manuel de procédures ainsi que l’insuffisance des contrôles mis en place,
sont autant de facteurs qui caractérisent l’environnement du contrôle légal des
coopératives agricoles et qui empêchent l’expert comptable de prévoir
l’évaluation du système de contrôle interne dans son programme de travail.
En conséquence, l’opinion sur les états financiers ne peut être obtenue qu’à
partir des contrôles directs des comptes, d’une manière exhaustive si possible.
1 - Travaux standard
Se sont les travaux classiques effectués par l’expert comptable abstraction faite
de l’entité.
2 - Travaux spécifiques
Pour ces raisons, nous jugeons utile avant d’aborder les contrôles spécifiques
aux organes de direction, de rappeler brièvement le fonctionnement des
conseils d’administration et de dégager les causes de ces difficultés.
1 - Le conseil d’administration
Les administrateurs, choisis parmi les adhérents, sont élus par l’assemblée
générale à la majorité des suffrages exprimés.
Le nombre des administrateurs doit être fixé par les statuts, il ne peut être
inférieur à trois, ni supérieur à douze, mais divisible par trois40.
40
Article 50 de la loi 24-83
Dans ses relations avec les adhérents coopérateurs, il intervient sur les points
suivants :
• admission et exclusion des adhérents ;
• acceptation des retraits et remboursement de capital ;
• arbitrage des conflits coopératives/adhérents.
41
Article 61 alinéa 1 de la loi 24-83
42
Article 57 de la loi 24-83
3 - Le Directeur Général
Sur le plan pratique, nous avons constaté que la majorité des coopératives
agricoles ne dispose pas d’un directeur.
En effet, d’après des statistiques de l’Office du Développement de Coopération
seulement 5 à 10% des coopératives et unions disposent d’un directeur parmi
2449 coopératives recensées en 1998.
En outre la majorité des directeurs sont des cadres détachés de l’état et
notamment du ministère de l’agriculture.
Par exemple, dans la région de Tadla-Azilal parmi les 145 coopératives
recensées en 1998, plus que 80 coopératives ont un directeur détaché de l’Etat.
43
Article 64, alinéa 1 et 2 de la loi 24-83
Dans les coopératives agricoles, et dans la majorité écrasante des cas, les
administrateurs ne sont pas élus sur la base de la compétence et la disponibilité
à exercer la fonction d’administrateur, mais comme il est reconnu dans le
monde rural, les adhérents se répartissent en tribu et chaque membre vote pour
l’adhérent qui appartient à sa tribu ou à sa famille.
Sur le plan pratique, nous avons constaté que ce contrôle ne se fait pas
généralement au moment de l’élection des administrateurs par l’assemblée
générale, et que les administrateurs sont élus malgré leurs dettes très
anciennes non réglées.
En outre, il doit vérifier que le directeur ne se trouve pas dans l’une des
situations d’incompatibilité suivantes :
L’assemblée générale est une réunion officielle entre les différents adhérents
composant la coopérative. C’est un moment privilégié pour rendre compte par
Elle ne peut délibérer sur une question qui n’est pas inscrite à l’ordre du jour.
L’assemblée générale ordinaire est réunie, au moins une fois par an, dans les
trois mois qui suivent la clôture de l’exercice.
Elle statue sur toutes les questions qui n’emportent pas de modifications
directes ou indirectes des statuts et qui ne sont pas de la compétence exclusive
de l’assemblée générale extraordinaire.
Pour les coopératives qui ont une circonscription dépassant le territoire d’une
province ou d’une préfecture ou le nombre des adhérents dépasse 500
membres, il est prévu par loi, afin d’éviter des difficultés de quorum, d’organiser
des assemblées générales à deux degrés.
Les conditions de convocation des assemblées de section, la composition de
leur bureau, les modalités d’admission, de quorum et de majorité et de
constatation des délibérations sont fixées par les statuts.
44
Article 42 de la loi 24-83
A notre avis, ce délai est très court et ne permet pas aux dirigeants de préparer
l’assemblée générale dans de bonnes conditions, ce qui explique qu’une
grande partie des coopératives agricoles ne respectent pas ce délai.
• de la tenue d’un registre spécial dans lequel sont consignés les procès
verbaux des assemblées générales.
Mémoire d’Expertise Comptable 112
Mai 2006
L’Expert Comptable et les contrôles spécifiques dans les coopératives agricoles dérogeant à la règle de l’exclusivisme
45
Article 56 alinéa2 de la loi 24-83
• vérifier que les conventions en question ont été autorisées par le conseil
d’administration. Lorsqu’il découvre lors de ces contrôles, des conventions
non autorisées, le commissaire aux comptes en apprécie le caractère normal
et courant afin de déterminer s’il s’agit ou non d’une convention
réglementée ;
• s’assurer que les conventions n’ont pas été accomplies dans des conditions
défavorables pour la coopérative ;
• s’assurer que les conventions n’affectent pas le principe d’égalité des
coopérateurs.
Mémoire d’Expertise Comptable 115
Mai 2006
L’Expert Comptable et les contrôles spécifiques dans les coopératives agricoles dérogeant à la règle de l’exclusivisme
1 - Le capital
Lorsqu'une société est à capital fixe, cela ne signifie nullement que son capital
est intangible, mais qu'il ne peut être augmenté ou diminué que par une
décision de l'assemblée générale extraordinaire. Rien de tel dans les
coopératives qui sont des sociétés à capital variable dans laquelle capital et
coopérateur se trouvent perpétuellement flottants. Le conseil d'administration
est, en effet, habilité de plein droit à recueillir les souscriptions de parts sociales
des coopérateurs nouveaux ou déjà inscrits mais ledit capital peut également
être réduit suite au retrait de certains associés.
A- L’augmentation du capital
Le capital de la coopérative peut être augmenté, jusqu’au montant fixé par les
statuts46 :
• par l’admission de nouveaux membres ;
• par la souscription de parts supplémentaires par les membres de la
coopérative.
46
Article 29 de la loi 24-83
Il est aussi fréquent de voir une augmentation du capital par incorporation des
ristournes ; c'est-à-dire ; l’excédent de l’exercice après déduction de la réserve
légale et la réserve dite « fonds d’éducation et de formation coopérative des
membres »
D’après notre expérience, rares sont les coopératives qui suivent ces conseils.
Les distributions des ristournes sont votées à la majorité écrasante.
B- La réduction du capital
La loi 24-83 a réservé une section au traitement des modalités et des conditions
de réduction du capital social d’une coopérative comme stipulé dans les articles
18 à 24. En effet, le capital peut être réduit par la démission, l’exclusion ou le
décès d’un coopérateur.
A l’inverse des autres sociétés, la loi n’a pas cité les cas de la réduction du
capital par absorption de tout ou partie des pertes sociales et la réduction pour
surestimation du capital statutaire.
Cependant, le remboursement des parts sociales est soumis à des limites
légales :
• le capital social ne peut être réduit au dessous des trois quarts (¾) du
montant le plus élevé atteint par le capital de la coopérative depuis sa
constitution ;
• le nombre des membres ne peut être réduit au dessous de sept (7) après la
démission ou l’exclusion d’un coopérateur ;
Il doit vérifier le registre des membres, prévu à l’article 17 de la loi 24-83, les
demandes écrites de remboursements et les reconnaissances des adhérents
déclarant la perception des montants des parts sociales.
La coopérative n’a pas l’obligation de coter et parapher ce registre. A notre
avis, l’O.D.C.O doit le faire pour éviter tout équivoque.
2 - Les réserves
A- Les différents types de réserves
3 - L’affectation de l’excédent
Après avoir vérifié les dotations aux comptes de réserves, le commissaire aux
comptes doit s’assurer, en cas d’excédent, du respect du principe coopératif
qui concerne la répartition des ristournes entre les coopérateurs au prorata des
opérations qu’ils ont traitées avec la coopérative ou du travail qu’ils ont fourni.
Le contrôle peut se faire par étape :
• après avoir vérifié les clefs de répartition, le commissaire aux comptes doit
s’assurer que la base fixée de répartition de l’excédent est conforme aux
quantités apportées. Ce contrôle doit être fait sur la base d’un sondage pour
chaque activité,
En pratique, les coopératives établissent des listes sur lesquelles sont
inscrits les adhérents par numéro, l’apport de chacun d’eux et sa part dans
l’excédent.
• pour les coopératives polyvalentes, le commissaire aux comptes doit
contrôler la méthode de répartition et de détermination de l’excédent sur les
différentes activités,
• une fois que ces contrôles soient faits, l’auditeur doit vérifier ce qu’on peut
appeler « coefficient de répartition » qui est égal à l’excédent de chaque
activité divisé par le total des quantités apportées par les adhérents de cette
activité.
Ce coefficient est à appliquer aux quantités livrées par chaque adhérent.
* Excédent 100.000
-
* Réserve légale 10% 10.000
-
* Fonds d’éducation et de formation 2.000
Coopérative des membres 2%
-
* réserve statutaire 15% 15.000
Répartition :
Activité d’approvisionnement
L’excédent distribuable est de 71.240 x 60 % = 42.744 DHS
La clef de répartition est le kilogramme.
Le coefficient de répartition est : 42.744/5000= 8,54 dh/kg
4 - Les provisions
5 - Les immobilisations
A cet effet, le commissaire aux comptes doit s’assurer que les immobilisations
acquises ont une utilisation qui rentre dans l’objet de la coopérative. Si ce n’est
pas le cas, il doit signaler les conséquences fiscales et juridiques qui découlent
de cette situation et notamment la remise en cause du statut coopératif et ses
conséquences.
Dans la pratique, cette politique est très utilisée par le conseil d’administration
pour parer un déficit ou un excédent faible, du fait qu’il considère que la
réalisation d’un excédent important est le fruit de ses efforts.
cette activité ? si ce n’est pas le cas, comme nous l’avons signalé ci dessus
les conséquences fiscales et juridiques doivent être mises en évidence ;
• s’assurer de la distinction entre les dotations aux amortissements des
immobilisations de chaque activité.
En outre, le commissaire aux comptes doit faire attention à une pratique qui
commence à se développer, dernièrement, chez les coopératives agricoles
concernant le développement de leur activité par croissance externe, ce qui
sera une dérogation à leur objet et aura par conséquence une incidence d’ordre
fiscal.
Suivant les opérations traitées, nous pouvons répartir les comptes des
coopérateurs en deux catégories :
Toutefois, elles doivent enregistrer les intérêts statutaires et les ristournes sur
les excédents séparément pour faciliter le contrôle.
Le commissaire aux comptes ne peut rencontrer ces comptes que dans le cas
d’une dérogation à la règle de l’exclusivisme. C'est-à-dire lorsque la coopérative
effectue des opérations avec des non adhérents.
Le principe de fonctionnement est le même que celui des comptes des
coopérateurs adhérents.
Généralement, le contrôle de ces opérations doit se faire lors du contrôle de
l’activité de la coopérative.
• les fiches extra comptables sont signées et validées par chaque coopérateur
pour confirmer la créance inscrite à sa charge. Cette méthode que nous
recommandons aux coopératives peut remplacer pour le commissaire aux
comptes la méthode de confirmation directe des soldes, du fait que la
circularisation des adhérents est pratiquement impossible en raison des
caractéristiques du monde rural (absence de comptabilité chez les
adhérents, l’analphabétisme,…).
7 - Les stocks
Dans les deux premiers types de coopératives, les stocks ne présentent aucune
spécificité. La seule particularité concerne les coopératives effectuant des
opérations avec au moins deux catégories distinctes d’adhérents (par exemple :
adhérents qui apportent du lait et ceux qui apportent des oranges) ou bien les
coopératives ayant plusieurs branches d’activités et assurant différents services
appelées les «coopératives polyvalentes » (exemple : collecte
vente/approvisionnement).
Les produits doivent être physiquement différenciés, ce qui permet de
distinguer les articles agricoles par activité et par catégorie d’adhérents.
La valorisation de ces stocks ne présente pas de particularités. Ils sont
enregistrés à leur coût d’achat.
En revanche, les stocks des produits finis des coopératives exerçant une
activité de transformation de matières premières collectées auprès d’au moins
deux catégories d’adhérents ou d’intrants (exemple : une catégorie d’adhérents
apporte du lait et l’autre apporte des oranges) présentent quelques spécificités
notamment, au niveau de la valorisation des stocks des produits finis et des
encours.
En outre, il doit juger le bien fondé des clefs de répartition choisies, de manière
à respecter le principe d’égalité entre les adhérents et qu’ils ne remettent pas
en cause l’image fidèle des comptes de la coopérative, du fait de la
répercussion des valeurs des stocks sur le résultat des activités et par
conséquent sur des ristournes éventuelles à accorder aux adhérents de chaque
catégorie.
• s’assurer que la répartition des charges et des produits respecte les droits
des coopérateurs sur la période contrôlée ;
• vérifier les méthodes de répartition des charges indirectes. Si la répartition
des produits et des charges directes ne présente pas de grandes difficultés,
la répartition des charges indirectes et fixes (exemple : rémunération du
personnel de direction, frais généraux, amortissements de matériel de
production en commun,…) est plus complexe. Il appartient donc au
commissaire aux comptes de vérifier que les méthodes de répartition sont
justes et appropriées ;
• veiller à ce que les méthodes de répartition des charges indirectes ne visent
pas à compenser des activités bénéficiaires avec d’autres déficitaires.
En vertu de la loi instituant l’impôt sur les sociétés et la loi relative à la taxe sur
la valeur ajoutée, les coopératives exonérées sont tenues au respect des
obligations fiscales en matière de déclaration.
Toutefois, les coopératives effectuant des opérations avec des tiers non
adhérents, dans le cadre d’une dérogation à la règle de l’exclusivisme autorisée
par les autorités compétentes, sont imposables et doivent se conformer aux
obligations fiscales de paiement des impôts.
Ces opérations concernent les achats pour les coopératives de revente et les
ventes pour les coopératives d’approvisionnement. Pour déterminer le résultat,
les coopératives appliquent généralement la marge globale propre à un produit
à laquelle elles soustraient les quotes-parts des dépenses indirectes
communes. Cependant, dans un but de diminuer l’impôt relatif à ces opérations
traitées avec les tiers, elles peuvent appliquer des quotes-parts surestimées.
En effet, l’administration fiscale peut remettre en cause les clés de répartition.
Le commissaire aux comptes doit donc veiller à une correcte répartition des
charges.
A- Le contrôle quantitatif
De même il peut rencontrer dans la pratique des coopératives qui livrent ses
produits à un seul client, et dans ce cas, le commissaire aux comptes
demandera les états établis par le client ou bien les bons de livraisons pour
procéder aux rapprochements des quantités.
Par exemple, pour la majorité des coopératives de collecte de lait, le produit est
livré en totalité à un seul client. Ce dernier délivre à la coopérative des états
chaque quinzaine comportant la quantité de lait achetée et le prix
correspondant.
Normalement, d’après notre expérience dans le domaine des coopératives, les
quantités vendues doivent être supérieures à celles apportées par les
coopérateurs notamment, dans les coopératives de collecte du lait, du fait que
B- Le contrôle de l’activité
L’objet social d’une coopérative agricole, est l’utilisation en commun, par des
agriculteurs, de tous moyens techniques ou économiques en vue de faciliter
l’écoulement de leur production agricole et de valoriser les produits de leurs
exploitations.
Le commissaire aux comptes doit s’attacher à vérifier le caractère agricole des
opérations ou travaux réalisés par la coopérative. Dans les coopératives de
collecte ou d’écoulement, la notion « agricole » est facile à cerner. Dans les
coopératives d’approvisionnement, il peut y avoir, parfois, des confusions à ce
sujet. Certains produits vendus peuvent satisfaire tant les besoins personnels
que professionnels de l’agriculteur. Ainsi, nous pouvons avoir en vente dans
des coopératives d’approvisionnement des produits purement agricoles comme
les engrais, les semences, les produits phytosanitaires, etc.…, et d’autres
produits comme les articles de droguerie, les produits alimentaires, matériel de
jardinage, etc.…
Nous rappelons qu’une coopérative agricole peut réaliser avec ses associés
coopérateurs exclusivement, sans aucun engagement de leur part, certaines
opérations accessoires à son objet principal.
Exemple : conseils et services sur les exploitations des adhérents, cession des
immobilisations anciennes, encaissement d’intérêts sur les dépôts en compte
courant bancaire, …etc.
Le commissaire aux comptes doit faire preuve d’une vigilance en contrôlant les
opérations accessoires. Pour cela, il procédera à des sondages appropriés
dans les opérations de produits et en rapprochera leur nature avec les
opérations donnant lieu à l’engagement d’activité pour distinguer les opérations
accessoires et celles en dehors de l’objet social.
coopérative a traitées avec eux. Le total des opérations doit être comparé
avec le pourcentage de l’autorisation accordée par les autorités
compétentes.
• vérifier que les rétrocessions aux coopérateurs sont comprises dans les
comptes de cessions concernées.
Dans les coopératives agricoles, nous devons faire une distinction entre le
terme achat et apport.
En effet, les apports se sont des livraisons ou des prestations de services qui
proviennent exclusivement des membres de la coopérative et qui rentrent dans
l’activité ou les activités de cette coopérative. Par exemple : Les ventes par les
adhérents, d’une coopérative de collecte et de commercialisation des dattes, de
leurs produits à cette coopérative sont appelées des apports pour elle. Le
fournisseur c’est les adhérents.
Pour les achats ou les approvisionnements, la coopérative n’a pas l’obligation
de les acheter auprès de ses adhérents. Le fournisseur est un tiers.
- acompte à la livraison.
- ristourne sur l’excédent.
- complément du prix.
En pratique, et dans la majorité des cas, la rémunération est la somme de deux
premiers éléments.
En cours d’année, les sommes versées par la coopérative à ses adhérents ont
un caractère de prix provisoire. Certaines primes de qualité, de matière grasse
etc.… ne sont pas connues d’avance. Ainsi, la coopérative conserve une partie
du prix de vente de 0.05 DH à 0.15 DH le litre pour couvrir les frais. Par
conséquent, le prix à payer aux adhérents n’est connu qu’à la fin de l’exercice.
Après la clôture de l’exercice, l’A.G.O décide la répartition de l’excédent qui est
attribué sous forme de ristournes aux adhérents en fonction des quantités
livrées par chacun d’eux. Le prix définitif est constitué de la somme des
acomptes et des compléments de prix ; les compléments de prix versés après
la clôture de l’exercice sont des ristournes décidées par l’assemblée générale.
On peut définir la ristourne comme une rémunération, non du capital mais des
opérations faites avec les coopérateurs.
Elle est répartie et versée, après la clôture de l’exercice aux coopérateurs au
prorata des opérations qu’ils ont traitées avec la coopérative ou du travail qu’ils
lui ont fourni. C’est l’assemblée générale qui fixe le montant de la ristourne sur
proposition du conseil d’administration. La ristourne comme nous avons déjà
expliqué est égale à l’excédent net diminué des dotations aux réserves et aux
provisions.
Le versement des intérêts sur les parts sociales est décidé par l’assemblée
générale ordinaire, sur proposition du conseil d’administration.
Ces pénalités sont dues, en général, par les coopérateurs qui ne respectent par
l’engagement d’apport et le règlement interne.
Les situations les plus rencontrées sont :
En pratique, nous avons constaté que les coopératives agricoles justifient leurs
charges par des procès verbaux du conseil d’administration. Ils expliquent la
nature des opérations ainsi que les montants dépensés. Dans des cas rares ;
les cartes d’identité nationale des prestataires de services ou des
reconnaissances légalisées sont jointes à ces procès verbaux.
Sur le plan fiscal, l’article 149 du livre d’assiette et de recouvrement stipule que
« tout achat de biens ou services effectué par un contribuable auprès d’un
fournisseur patentable doit être justifié par une facture régulière ou toute autre
pièce probante établie au nom de l’intéressé ». Toutefois aucune précision n’a
été apportée aux achats auprès des fournisseurs exerçant des activités non
patentables.
Dans le cas d’un exercice déficitaire, l’expert comptable doit contrôler les
propositions qui peuvent être présentées par le conseil d’administration à
l’assemblée générale ordinaire pour assurer le redressement financier de la
coopérative.
• s’assurer que les conditions ont été remplies pour que les opérations
réalisées par la coopérative soient exonérées de la T.V.A ;
• s’assurer que seules les opérations liées à l’activité taxable ont été soumises
à la T.V.A ;
• s’assurer de la bonne application du prorata de TVA dans les cas où les
opérations de la coopérative sont soumises en partie à la TVA.
C’est d’autant plus vrai que dans la compétition économique qui les oppose aux
sociétés commerciales, les coopératives agricoles adoptent des stratégies de
développement nécessaires certes, mais très éloignées de « l’esprit
coopératif »
CONCLUSION GENERALE
Cette double qualité du coopérateur, ainsi que les spécificités liées au secteur
agricole, donnent à la vie sociale des coopératives, un aspect original à lequel
est attaché des règles juridiques, comptables et fiscales particulières qui ne
ressemblent pas aux autres secteurs de l’économie marocaine.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
Ahmed GHAZALI et Alfred CHRISTIAN DIEBOLD : Les coopératives au Maroc /
Edition 1993
CNCC : Les contrôles dans les coopératives agricoles /Edition mai 1993
Textes divers
Décret n°2.91.454 du 5 rabia II 1414 (22 septembre 1993) pris pour l’application
de la loi 24-83
Décision n° 243 du 24 rabia II 1413 (22 octobre 1992) relative à l’autorité chargée
de décider sur les demandes d’autorisation des coopératives.
Décret n°2.97.352 du 24 safar 1418 (30 Juin 1997) instituant au profit de l’Office
de Développement de la Coopération, une taxe parafiscale dite « Taxe de
développement coopératif »
ANNEXES
ANNEXE 1
Dahir n/ 1-83-226 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984) portant promulgation de la loi n/ 24-83
fixant le statut général des coopératives et les missions de l'Office du Développement de la
Coopération1,
Tel qu'il a été modifié par Dahir portant loi n/ 1-93-166 du 22 rebia I 1414 ( 10 sept 1993 )2.
ARTICLE PREMIER. Est promulguée la loi n/ 24-83 fixant le statut général des coopératives
et les missions de l'Office de développement de la coopération, adoptée par la Chambre des
représentants le 5 chaabane 1403 correspondant au 18 mai 1983 et dont la teneur suit:
Loi n/ 24-83 fixant le statut général des coopératives et les missions de l'Office de
développement de la coopération.
Article 2. Principes coopératifs 1. Toute personne, sans distinction, peut adhérer à une
coopérative sous la seule réserve de remplir, personnellement, les conditions de fond arrêtées par
les constituants de cette dernière en raison de son activité. Tout coopérateur peut se retirer de la
coopérative sous la seule obligation de ne pas porter préjudice à son fonctionnement par un retrait
intempestif.
2. Tout coopérateur, quel que soit le nombre de parts qu'il possède, dispose de droits
égaux et a, en conséquence, une voix dans les assemblées générales de la coopérative.
3. Les excédents de recettes de la coopérative sur ses dépenses d'exploitation doivent être
répartis entre les coopérateurs au prorata des opérations qu'ils ont traitées avec elle ou du travail
qu'ils lui ont fourni. Les excédents mis en réserve ne peuvent plus être distribués aux membres
de la coopérative.
4. Le capital n'est pas, en principe, rémunéré. Dans le cas où il le serait l'intérêt sera d'un
1
B.O. n/ 3773 du 29 Joumada I 1405 (20 février 1995), page 18.
2
B.O. n/ 4220 du 27 Rebia I 1414 (15 septembre 1993), page 483.
taux limité.
5. Le membre d'une coopérative n'est pas seulement un associé apporteur de capitaux,
mais un « coopérateur » en ce sens que sa participation aux activités de sa coopérative se
manifeste sous forme d'apports, de cessions de biens ou de service ou de travail.
L'entreprise fondée sur une action collective tend à la promotion et à l'éducation de ses
membres qui se sont unis en raison non point de leurs apports respectifs mais de leurs
connaissances personnelles et de leur volonté de solidarité.
6. Les coopératives ayant le même objet établissent dans la mesure où cela satisfait leurs
intérêts, des relations entre elles et avec celles ayant d'autres objets, sur les plans économique,
social et éducatif, tant à l'échelon national qu'international et ce, dans le cadre de
l'intercoopération.
Article 3. Objet et buts. Les coopératives exercent leurs actions dans toutes les branches de
l'activité humaine en cherchant essentiellement à:
1. améliorer la situation socio-économique de leurs membres,
2. promouvoir l'esprit coopératif parmi les membres,
3. réduire, au bénéfice de leurs membres et par l'effort commun de ceux-ci, le prix de
revient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services,
4. améliorer la qualité marchande des produits fournis à leurs membres ou de ceux
produits par ces derniers et livrés aux consommateurs,
5. développer et valoriser, au maximum, la production de leurs membres.
Article 4. Statut juridique. Les coopératives sont des personnes morales jouissant de la pleine
capacité juridique et de l'autonomie financière.
(Abrogé et remplacé, Dahir portant loi n/ 1-93-166 , 22 rebia I 1414-10 Sept 1993. Art 1).
Elles sont régies, pour leur constitution, leur administration, leur fonctionnement et leur
dissolution, par les dispositions de la présente loi et des Textes réglementaires pris pour son
application ainsi que par leurs statuts qui doivent être établis en conformité avec la présente loi
et ses textes d'application.
Les coopératives ne peuvent acquérir que les biens meubles et immeubles nécessaires à
leur objet.
Article 5.
(Modifié, Dahir portant loi n/ 1-93-166 , 22 rebia I 1414 - 10 Sept 1993. Art 2).
Statuts. Les statuts des coopératives doivent obligatoirement comporter des dispositions
concernant:
— la dénomination,
— le siège,
— la circonscription territoriale,
— la durée qui ne doit pas excéder 99 ans ,
— l'objet,
— le montant du capital et le nombre de parts qu'il représente,
— la libération des parts et leur cession,
— la variabilité du capital,
— la rémunération éventuelle du capital,
— l'admission, la retraite ou l'exclusion des membres,
— les obligations et les droits du coopérateur vis-avis de la coopérative,
— l'étendue et les modalités de la responsabilité des membres dans les engagements de
la coopérative,
— les modalités des engagements à souscrire par les membres lors de leur adhésion, leurs
sanctions,
— les organes d'administration et de gestion (dont éventuellement les assemblées de
sections), leur mode de désignation, leurs pouvoirs et attributions, leur responsabilité,
— la fréquence et les conditions de tenue des réunions des organes d'administration,
— le droit de vote et les cas de représentation,
— la démission d'office de tout administrateur qui, sans motif valable, n'aura pas
participé à deux réunions consécutives du conseil d'administration,
— la durée de l'exercice,
— les modalités du contrôle exercé sur les opérations de la coopérative au nom des
coopérateurs,
— la fixation et la répartition des excédents de l'exercice,
— la fusion, la dissolution et la liquidation de la coopérative,
— la dévolution du solde de liquidation et l'apurement du passif,
— le règlement des contestations; élection de domicile,
— les conditions d'assistance et de contrôle administratifs auxquelles les coopératives
sont soumises,
— les conditions de modification du règlement intérieur.
Sous peine de retrait de l'agrément, aucune modification pouvant entraîner la perte de la
qualité de coopérative ne peut être apportée aux statuts.
Article 7. Déclaration de création. L'intention de créer une coopérative doit être déclarée dans
un acte sous seing privé signé par sept personnes, au moins, jouissant de leurs droits civils. Cette
déclaration est adressée à l'administration et à l'Office du développement de la coopération dans
les conditions fixées par voie réglementaire.
Article 8. Assemblée générale constitutive. Quinze jours, au moins, avant la tenue de l'assemblée
générale constitutive les membres fondateurs doivent, sous peine de nullité de celle-ci, adresser
une convocation aux autorités gouvernementales compétentes, à l'autorité locale intéressée, ainsi
qu'à l'Office du développement de la coopération, pour que leurs représentants puissent y assister.
Tous les candidats coopérateurs sont invités à participer à l'assemblée générale
constitutive.
Les décisions sont prises à la majorité absolue des membres présents ou représentés à
l'assemblée.
Les membres fondateurs désignent, parmi eux, celui qui assure la présidence de la
réunion.
Deux scrutateurs sont choisis pour veiller au bon déroulement des scrutins.
(Abrogé et remplacé, Dahir portant loi n/ 1-93-166 , 22 rebia I 1414 - 10 Sept 1993. Art 3).
Cette assemblée a pour mission:
1. d'approuver les statuts,
2. d'élire parmi ses membres le conseil d'administration,
3. d'arrêter la liste des souscripteurs au capital initial et l'état des versements opérés en
vue de la constitution du capital de la coopérative,
4. de fixer le programme des travaux à réaliser,
5. d'approuver le règlement intérieur préparé par les membres fondateurs,
6. de nommer le ou les commissaires aux comptes.
Article 9. Procédure d'agrément. Dans les trente jours qui suivent celui de la tenue de
l'assemblée générale constitutive, le conseil d'administration de la coopérative doit adresser ou
déposer à l'Office du développement de la coopération, une demande d'agrément de la
coopérative accompagnée des pièces suivantes:
— les statuts,
— la copie du procès-verbal des délibérations de l'assemblée générale constitutive,
— la liste des souscripteurs avec leurs nom, prénoms, adresse, profession, nombre de
parts souscrites et le montant libéré par chacun d'eux,
— une attestation de versement du capital libéré, délivrée par l'organisme financier où
les fonds ont été déposés.
Récépissé de la réception ou du dépôt de ces pièces doit être délivré.
L'Office du développement de la coopération doit transmettre, avec son avis et celui d'un
comité dénommé: «comité permanent consultatif», la demande d'agrément et les pièces y
annexées à l'autorité gouvernementale compétente aux fins de décision dans les 90 jours. Passé
ce délai la demande est réputée acceptée.
En cas de rejet, la décision motivée est notifiée au conseil d'administration de la
coopérative.
La constitution de la coopérative devient définitive à la publication au Bulletin officiel
de la décision d'agrément.
Article 10. Dépôt obligatoire. Avant toute opération et dans les trente jours qui suivent la date
de la publication de la décision d'agrément au Bulletin officiel, la coopérative doit déposer au
secrétariat-greffe du tribunal de première instance dans le ressort duquel est situé son siège, en
double exemplaire:
— ses statuts,
— le procès-verbal de l'assemblée générale constitutive,
— la liste complète des administrateurs, directeur et commissaires aux comptes, tous
acceptant, et celle des membres indiquant leurs nom, prénoms, profession, domicile et
lieu d'exercice de leurs activités,
— copie de la décision d'agrément.
Les modifications apportées ultérieurement aux statuts ou à la liste des administrateurs,
directeur, commissaires aux comptes et membres déposés conformément aux dispositions de
l'alinéa précédent ainsi que les actes et délibérations ayant pour objet la dissolution anticipée de
la coopérative et son mode de liquidation sont soumis au même dépôt, dans les trente jours
suivant celui de leur adoption.
Il est donné récépissé des documents déposés qui peuvent être communiqués à tout
requérant.
Copie de ces documents est adressée aux autorités gouvernementales intéressées et à
l'Office du développement de la coopération.
En cas d'inobservation des formalités de dépôt, les actes ou délibérations qui auraient dû
y être soumis sont inopposables aux tiers.
Article 11: Restrictions. Deux ou plusieurs coopératives de même type pouvant se porter
préjudice ne peuvent se constituer dans la même circonscription territoriale sauf dérogation
administrative.
Les coopératives minières ne peuvent être constituées qu'à l'intérieur des "régions
minières" délimitées légalement et pour des matières déterminées.
Section A. Admission
Article 12. Nombre minimum. Toute coopérative doit comprendre au moins sept membres tant
au moment de sa constitution que pendant toute sa vie.
Article 13. Admission des personnes morales. Les personnes morales qui justifient qu'elles
possèdent, dans le ressort territorial d'une coopérative, des activités ou des intérêts entrant dans
son champ d'action peuvent, à leur demande et sur proposition de l'assemblée générale ordinaire
de ladite coopérative, être autorisées à titre exceptionnel par l'administration à en devenir
membres.
Article 14. Admission des personnes physiques. Toute demande d'admission doit être adressée,
par écrit, au président du conseil d'administration de la coopérative. L'admission des membres
est prononcée par le conseil d'administration sous réserve de confirmation par la plus prochaine
assemblée générale statuant à la majorité requise pour les assemblées générales ordinaires.
Article 15. Procédure d'appel. Le candidat refusé par le conseil d'administration a le droit
d'interjeter appel devant l'assemblée générale par lettre recommandée avec accusé de réception
adressée, au président du conseil d'administration, au moins vingt jours avant la tenue de la plus
prochaine assemblée générale.
Dans ce cas, la décision d'admission ou de refus est prise par l'assemblée qui statue à la
majorité requise pour les assemblées générales ordinaires. Si l'assemblée générale ne donne pas
son accord, le candidat refusé peut avoir recours à la conciliation prévue à l'article 81 ci-après.
Article 16. Conditions d'admission. Nul ne peut faire partie d'une coopérative si, dans le ressort
territorial de celle-ci, il ne peut justifier d'une activité entrant dans son champ d'action.
Nul ne peut être adhérent à plusieurs coopératives ayant le même objet à moins qu'une
partie de ses activités ne s'exerce en dehors du ressort territorial de la coopérative à laquelle il
appartient déjà.
Article 17. Registre des membres. II est tenu obligatoirement, au siège de la coopérative, un
registre des membres dans lequel les coopérateurs sont inscrits par ordre chronologique
d'adhésion avec mention de leur numéro d'inscription, et de leurs nom, prénoms, adresse,
profession, ainsi que l'indication du capital souscrit et du capital libéré par chacun d'eux.
Section B. Retraite
Article 18. Conditions. Sous réserve des dispositions des alinéas 2 et 3 du présent article et de
l'article 19 ci-dessous, tout membre peut à tout moment se retirer de la coopérative dont il fait
partie.
Sauf cas de force majeure dûment justifié et soumis à l'appréciation du conseil
d'administration, aucun membre ne peut se retirer de la coopérative avant l'apurement de ses
engagements vis-à-vis de cette dernière.
Toutefois, en cas de motif jugé valable, le conseil d'administration peut, à titre
exceptionnel, accepter la démission d'un membre avant l'apurement de ses engagements vis-à-vis
de la coopérative, si son départ n'a pas pour conséquence soit de porter préjudice au bon
fonctionnement de la coopérative par privation d'apport de produits ou de service ou par toute
autre diminution de son activité, soit de réduire le capital au-dessous de la limite fixée à l'article
29 ci-après ou le nombre des membres au-dessous de sept.
Article 19. Modalités. Le membre qui désire se retirer doit en faire la demande par lettre
recommandée adressée au président du conseil d'administration qui en accuse réception.
Cette demande doit, sous peine d'irrecevabilité, être faite deux mois au moins avant la
date de clôture de l'exercice en cours.
Dans les 60 jours qui suivent le jour de réception de la demande de démission, le conseil
doit statuer et notifier sa décision motivée à l'intéressé.
L'absence de réponse du conseil d'administration à l'expiration de ce délai équivaut à une
acceptation de la demande.
En cas de rejet, l'intéressé peut faire appel devant la plus prochaine assemblée générale
ordinaire.
Article 20. Exclusion. Tout coopérateur qui ne remplit pas, sans l'excuse justifiée de la force
majeure, ses obligations et engagements à l'égard de la coopérative ou qui, par ses agissements,
ses paroles ou ses écrits et de quelque manière que ce soit, aura nui ou tenté de nuire soit aux
intérêts, soit à la réputation de la coopérative, soit encore aux principes fondamentaux énumérés
à l'article 2 ci-dessus, peut être suspendu par le conseil d'administration en attendant qu'il soit
statué sur son exclusion par la plus prochaine assemblée générale. La décision d'exclusion est
prise, après audition du membre, à la majorité requise pour les assemblées générales
extraordinaires.
Les décisions de suspension prises par le conseil d'administration et celles d'exclusion
émanant de l'assemblée générale sont motivées. Elles sont notifiées à l'intéressé, par pli
recommandé, dans les quinze jours qui suivent la date à laquelle elles ont été prises.
Article 22. Obligations après la retraite. Le membre qui cesse de faire partie de la coopérative,
à un titre quelconque, reste tenu pendant 5 ans envers les autres membres et envers les tiers de
toutes les dettes et de tous les engagements de la coopérative contractés avant sa sortie.
Cette responsabilité ne peut, toutefois, excéder les limites fixées à l'article 31 ci-après.
Article 23. Actes interdits à l'ancien membre. En aucun cas un ancien membre ou son héritier
ou ayant droit ne peut faire apposer de scellés, ni faire procéder à un inventaire, ni nommer un
séquestre, ni s'immiscer en aucune façon dans les affaires de la coopérative.
Article 24. Déchéance. La déconfiture, la faillite, l'interdiction ou la perte des droits civils ou
toute autre cause de déchéance personnelle intervenant contre un coopérateur n'entraîne aucune
conséquence pour la coopérative, mais autorise de plein droit celle-ci à le considérer comme
démissionnaire et à rembourser soit à lui-même, soit à ses ayants droit le montant des sommes
pouvant lui revenir, suivant les prescriptions de l'article 21 ci-dessus.
Article 25. Constitution. Le capital des coopératives est constitué par des parts nominatives et
indivisibles souscrites par chacun des membres. Non négociables et insaisissables, elles sont
cessibles dans les conditions prévues à l'article 27 ci-après.
Les statuts fixent obligatoirement le nombre de parts à souscrire par chaque coopérateur
en fonction soit des opérations ou des services qu'il s'engage à effectuer avec la coopérative ou
à lui rendre, soit de l'importance de son exploitation ou de son entreprise. L'augmentation
ultérieure de son engagement ou du montant des opérations effectivement réalisées ou des
services effectivement rendus entraîne, pour le coopérateur, l'ajustement correspondant du
nombre de ses parts selon les modalités fixées par le règlement intérieur.
La valeur nominale des parts est identique pour tous les membres. Elle est au moins de
100,00 dirhams.
Les membres ayant effectué des apports en nature recevront l'équivalent en parts du
capital de la coopérative après estimation desdits apports.
Article 27. Cession des parts. Les parts peuvent être cédées, avec l'autorisation du conseil
d'administration, sous réserve d'approbation par la plus prochaine assemblée générale statuant
à la majorité requise pour les assemblées générales ordinaires, à des membres de la coopérative
ou à des tiers réunissant les conditions requises pour en faire partie.
La cession ne peut, toutefois, être autorisée si elle doit avoir pour résultat de réduire le
nombre de parts du cédant au-dessous du minimum statutaire visé au 2e alinéa de l'article 25
ci-dessus.
La décision du conseil d'administration portant refus de cession à un tiers ou à un membre
de la coopérative et, le cas échéant, la décision confirmative de l'assemblée générale, peuvent
faire l'objet des recours prévus à l'article 15 ci-dessus.
La transmission des parts s'opère par simple transcription sur le registre des membres
prévu à l'article 17 ci-dessus.
Les statuts doivent prévoir que le coopérateur s'engage, en cas de mutation de propriété
ou dé jouissance de l'exploitation au titre de laquelle ont été pris les engagements d'activité, à
transférer ses parts au Cessionnaire qui, s'il est admis dans la coopérative, sera substitué, pour
la période postérieure à l'acte de mutation, dans tous les droits et obligations de son auteur
vis-à-vis de la coopérative.
Le cessionnaire doit dénoncer la mutation à la coopérative par lettre recommandée avec
accusé de réception dans un délai de 90 jours à dater de celui du transfert de propriété ou de
jouissance.
Dans les 90 jours suivant la dénonciation prévue à l'alinéa précédent, le conseil
d'administration peut, par décision motivée prise aux conditions de quorum des 2/3 de ses
membres et à la majorité des 2/3 des administrateurs présents, refuser l'admission du cessionnaire
lequel peut exercer un recours devant la plus prochaine assemblée générale statuant à la majorité
requise pour les assemblées générales ordinaires. En cas de confirmation par l'assemblée de la
décision de refus du conseil, le cessionnaire peut avoir recours à la conciliation prévue à l'article
81 ci-après.
Article 28. Libération des parts — Droit de vote. Le montant des parts doit être entièrement
libère lors de la souscription.
Toutefois, les statuts d'une coopérative peuvent autoriser le versement du quart lors de
la souscription, le solde étant payable au fur et à mesure des besoins de la coopérative dans les
proportions et les délais fixés par le conseil d'administration.
Ces délais ne peuvent excéder trois ans à compter de la date à laquelle la souscription est
devenue définitive.
L'assemblée générale ordinaire a la faculté de renoncer à poursuivre le recouvrement des
sommes exigibles, au titre de la libération des parts, à l'égard d'un membre. En ce cas, le
coopérateur est exclu de plein droit après mise en demeure par lettre recommandée et à défaut
de paiement dans les trois mois de la date de réception de ladite lettre.
Seuls les coopérateurs à jour de leurs versements ont droit de vote dans les assemblées
générales et peuvent faire partie du conseil d'administration.
Article 29. Variabilité du capital — Montant minimum. Le capital de la coopérative peut être
augmenté, jusqu'à un montant fixé par les statuts, par l'admission de nouveaux membres ou par
la souscription de parts supplémentaires par les membres de la coopérative et, au-delà de ce
montant, en vertu d'une décision de l'assemblée générale extraordinaire.
A l'occasion d'augmentation du capital il est créé des parts nouvelles en représentation
d'apports en nature ou en espèce.
Le capital peut être réduit par la reprise des apports des membres sortants ou décédés.
Toutefois, le montant au-dessous duquel le capital souscrit ne peut être réduit, par reprise
d'apports, est fixé au 3/4 du montant le plus élevé atteint par le capital de la coopérative depuis
sa constitution.
Article 31. Responsabilité des membres. La responsabilité des membres est limitée au montant
des parts qu'ils ont souscrites. Toutefois, les statuts d'une coopérative peuvent prévoir une
responsabilité qui peut atteindre cinq fois le montant des parts souscrites par le coopérateur.
Article 32. Composition. L'assemblée générale est composés de tous les porteurs de parts
régulièrement inscrits à la date de la convocation dans le registre spécial prévu à l'article 17
ci-dessus.
Lorsqu'il est fait application de l'article 47 ci-après, l'assemblée générale prend le nom
de «bureau des représentants» et ses membres sont appelés «représentants». Chaque réunion du
bureau des représentants est obligatoirement précédée des assemblées de sections.
Article 33. Pouvoirs. L'assemblée générale régulièrement constituée représente l'universalité des
membres.
Ses décisions sont obligatoires pour tous, même pour les absents et les opposants.
Article 34. Types de réunions — Initiative. L'assemblée est réunie en assemblée générale
ordinaire ou en assemblée générale extraordinaire, à l'initiative du conseil d'administration ou,
en cas d'urgence, à celle du ou des commissaires aux comptes.
Elle est également réunie à la demande écrite du tiers au moins des membres de la
coopérative.
L'administration peut également demander la tenue de l'assemblée. Il en est de même pour
l'office du développement de la coopération en application des articles 79, 80 et 83 ci-après ainsi
que pour le ou les liquidateurs en exécution de l'article 84 de la présente loi.
Article 35. Lieu de réunions. Les réunions ont lieu au siège de la coopérative ou en tout autre lieu
désigné par la partie qui a pris l'initiative de la réunion.
Article 36. Ordre du jour. La fixation de l'ordre du jour et la préparation des projets de
résolutions à soumettre à l'assemblée générale appartiennent à la partie qui a pris l'initiative de
la réunion.
Seules les questions portées à l'ordre du jour peuvent être mises en délibération dans les
assemblées générales.
Article 37. Limitation du droit de vote. Dans toutes les assemblées générales chaque membre
présent ou représenté ne dispose que d'une seule voix quel que soit le nombre de parts qu'il
possède.
Toutefois, les statuts d'une coopérative peuvent déroger à cette règle lorsque la
coopérative comprend à la fois des personnes physiques et des personnes morales, sans que le
nombre de voix attribué à la personne morale puisse excéder dix voix et dans la limite de 33 pour
cent de l'ensemble des voix.
Article 38. Assistance aux réunions — Représentation. Tout membre doit assister
personnellement aux réunions des assemblées générales. Toutefois, dans l'assemblée qui doit
vérifier la valeur des apports en nature d'un coopérateur celui-ci n'a ni droit d'intervention dans
les débats, ni droit de vote sur la résolution de l'assemblée portant sur ce seul point.
Les membres personnes morales sont représentées par leur représentant légal ou par toute
autre personne physique dûment mandatée.
Les statuts des coopératives peuvent prévoir les cas dans lesquels un membre peut se faire
représenter et, ce, exclusivement par un autre membre de la coopérative.
Cette représentation se fait en vertu d'un mandat écrit qui sera annexé à la feuille de
présence jointe au procès-verbal de la réunion.
Toutefois, un coopérateur ne peut pas représenter plus d'un membre de la coopérative.
Le règlement intérieur de la coopérative peut prévoir une amende à l'encontre du
coopérateur qui, sans motif valable, n'assiste pas à la réunion.
Article 39. Convocation de l'assemblée générale. Les convocations sont faites par lettres
adressées à tous les membres de la coopérative au dernier domicile qu'ils auront fait connaître
à cette dernière.
Les lettres de convocation doivent mentionner le jour, l'heure, le lieu et l'ordre du jour de
la réunion.
Lorsque la coopérative comprend un nombre élevé de membres les convocations peuvent
être faites par avis inséré dans un journal d'annonces légales distribué dans le ressort territorial
de la coopérative, par affichage dans des lieux publics, par un crieur public ou par tout autre
moyen de publicité.
L'assemblée est convoquée:
— sur première convocation, au moins quinze jours francs avant la date fixée pour la
réunion ;
— sur deuxième et troisième convocation, au moins dix jours francs avant la date de la
réunion.
Article 40. Fréquence des réunions. L'assemblée générale ordinaire est réunie chaque fois que
le conseil d'administration en reconnaît l'utilité et au moins une fois l'an, dans les trois mois qui
suivent la clôture de l'exercice pour statuer sur la gestion et les comptes de cet exercice.
L'assemblée générale ordinaire ou extraordinaire doit être réunie dans les deux mois de
la demande qui en est faite au conseil d'administration par le 1/3, au moins, des coopérateurs
ainsi que par l'administration, par l'Office du développement de la coopération ou par le ou les
liquidateurs.
Article 41. Assemblée générale ordinaire annuelle. L'assemblée générale ordinaire annuelle se
prononce valablement sur toutes les questions intéressant la coopérative. Elle est obligatoirement
appelée à:
— entendre le rapport du conseil d'administration et celui du ou des commissaires aux
comptes sur la situation de la coopérative, sur le bilan et sur les comptes de l'exercice
écoulé,
— approuver, redresser ou rejeter les comptes annuels,
— donner ou refuser quitus aux administrateurs,
— répartir les excédents annuels,
— décider et fixer, s'il y a lieu, le taux de rémunération des parts,
— approuver le projet de budget de fonctionnement pour l'année suivante,
— nommer les administrateurs et, le cas échéant, les révoquer ou ratifier ou rejeter les
nominations prononcées, à titre provisoire, par le conseil d'administration,
— nommer le ou les commissaires aux comptes et fixer leur rémunération, et d'une
manière générale, statuer sur tous objets qui n'emportent pas de modifications directes
ou indirectes des statuts et qui ne sont pas de la compétence exclusive de l'assemblée
générale extraordinaire.
Article 42. Assemblée générale extraordinaire. L'assemblée générale extraordinaire doit être
convoquée pour statuer sur toute proposition concernant:
— la modification des statuts,
— l'adhésion de la coopérative à une union ou l'adhésion de l'union à laquelle appartient
la coopérative à la Fédération nationale des coopératives,
— la fusion de la coopérative avec une autre coopérative,
— la prorogation de la coopérative passé le délai fixé par ses statuts,
— la dissolution de la coopérative,
— l'évaluation des apports en nature visés à l'article 26 de la présente loi.
Article 44. Présidence — Scrutateurs — Secrétariat. L'assemblée générale est présidée par le
président du conseil d'administration ou, en cas d'absence ou d'empêchement, par le
vice-président ou, à leur défaut, par un membre désigné par le conseil. A défaut encore,
l'assemblée nomme son président.
Deux scrutateurs sont désignés parmi les membres lettrés présents à l'assemblée générale.
Le bureau ainsi composé désigne le secrétaire qui peut être pris en dehors des membres
de la coopérative.
Le président assure la bonne tenue de l'assemblée et veille à ce que les discussions ne
s'écartent pas de l'ordre du jour et de leur objet spécial.
Article 45. Constatation des délibérations de l'assemblée générale. Dans toutes les assemblées
générales, il est tenu une feuille de présence indiquant, pour chacun des membres, son nom, son
prénom, son domicile et le nombre de parts dont il est porteur.
Cette feuille de présence est émargée par les membres ou leurs mandataires et certifiée
exacte par les membres du bureau de l'assemblée. Elle est annexée au procès-verbal des
délibérations.
Les procès-verbaux des assemblées générales sont signés par le président, le secrétaire
et un administrateur et inscrits sur un registre spécial déposé au siège de la coopérative et qui
peut être consulté sur place par tous les coopérateurs.
Article 46. Personnes obligatoirement convoquées. Aux réunions des assemblées générales
doivent être obligatoirement convoqués, à titre consultatif, dans les conditions fixées par voie
réglementaire, des représentants de l'administration et l'Office du développement de la
coopération.
Article 48. Composition — Conditions. Les coopératives sont administrées par des
administrateurs élus par l'assemblée générale parmi ses membres et révocables par cet organe.
Ils forment le conseil d'administration de la coopérative lequel agit en tant que mandataire de
l'assemblée générale.
Ces administrateurs doivent:
1. être citoyens marocains,
2. jouir de leurs droits civils.
3. n'avoir subi aucune condamnation entraînant l'interdiction ou la déchéance du droit de
gérer ou d'administrer une entreprise,
4. être à jour du règlement de leurs dettes vis-à-vis de la coopérative,
5. n'avoir aucune participation directe ou indirecte, d'une façon permanente ou
occasionnelle à une activité concurrente de celle de la coopérative. En cas de litige, le
caractère de concurrence est apprécié par l'assemblée générale.
Les membres, personnes morales, peuvent être également administrateurs. Elles sont
représentées, au conseil d'administration par leur représentant légal ou par toute autre personne
physique dûment mandatée, lesquelles doivent remplir les conditions précitées.
Article 49. Gratuité des fonctions. Les fonctions d'administrateur sont gratuites. Toutefois, les
administrateurs ont droit au remboursement de leurs frais de déplacement et des frais
occasionnels de missions qui peuvent leur être confiées par le conseil d'administration. Ces frais
doivent être justifiés suivant la procédure prévue par le règlement intérieur de la coopérative.
Article 50. Nombre d'administrateurs. Le nombre d'administrateurs doit être fixé par les statuts.
Il ne peut être inférieur à trois, ni supérieur à douze, mais divisible par trois.
Article 51. Durée du mandat — Renouvellement. Les administrateurs sont élus pour trois ans.
Ils peuvent être réélus, si l'assemblée générale ordinaire le juge utile, à la majorité des 2/3 de ses
membres présents.
Le conseil d'administration est renouvelable par tiers tous les ans.
Pour les premier et deuxième renouvellements partiels les administrateurs sortants sont
désignés par tirage au sort. Par la suite le renouvellement sa fait à l'ancienneté.
Article 52. Révocation. Les administrateurs ne peuvent être révoqués que par un vote d'une
assemblée générale statuant aux conditions de quorum et de majorité requises pour les
assemblées générales ordinaires.
Article 53. Remplacement. En cas de cessation anticipée des fonctions d'un administrateur le
conseil peut nommer un remplaçant pour la durée restant à courir du mandat. Il est tenu de le
faire si le nombre des administrateurs descend au-dessous de trois. Ces nominations doivent être
soumises à la ratification de la plus prochaine assemblée générale statuant a la majorité requise
pour les assemblées générales ordinaires.
Dans le cas où les nominations faites par le conseil d'administration ne seraient pas
ratifiées, les délibérations prises et les actes accomplis par les administrateurs non confirmés n'en
seraient pas moins valables.
Article 55. Actes soumis à autorisation ou interdits. Toute convention entre la coopérative et l'un
de ses administrateurs soit directe, soit indirecte, soit par personnes interposées ainsi que toute
convention entre la coopérative et une autre entreprise dont l'un des administrateurs est
propriétaire, gérant, administrateur ou directeur, doivent être soumises à l'autorisation préalable
du conseil d'administration. Avis en est donné aux commissaires aux comptes qui sont tenus de
présenter, à l'assemblée générale ordinaire annuelle, un rapport spécial sur les conventions
autorisées par le conseil.
Ces dispositions ne sont applicables ni aux opérations résultant normalement des
engagements souscrits par le coopérateur par le fait même de son adhésion, ni aux opérations
normalement effectuées par la coopérative en dehors de toute convention particulière.
Il est interdit aux administrateurs de contracter des emprunts auprès de la coopérative ou
de se faire consentir par elle des découverts autres que ceux susceptibles d'être consentis à
l'occasion des opérations résultant normalement des engagements régulièrement contractés par
les intéressés au moment de leur adhésion à la coopérative.
Article 56. Bureau du conseil d'administration. Le conseil d'administration élit, parmi ses
membres et au scrutin secret, le président et le vice-président qui le remplace en cas d'absence
ou d'empêchement. Le conseil nomme également un secrétaire qui peut être choisi en dehors de
ses membres. Ces opérations doivent être faites au cours de la première séance du conseil
d'administration suivant l'assemblée générale ordinaire annuelle.
Le président représente la coopérative dans tous les actes de la vie de cet établissement,
sauf dans le cas où le conseil d'administration en décide autrement.
Le conseil d'administration peut à tout moment, sur décision motivée, retirer au président
les fonctions qu'il lui a confiées.
En cas d'absence ou d'empêchement du président et du vice-président, le conseil désigne,
pour chaque séance, un de ses membres qui doit remplir les fonctions de président.
Article 57. Convocation — Fréquence des réunions. Le conseil d'administration se réunit sur
convocation de son président ou, en cas d'absence ou d'empêchement, du vice-président, aussi
souvent que l'intérêt de la coopérative l'exige ou chaque fois que le tiers de ses membres en fait
la demande écrite.
Les statuts de la coopérative déterminent la fréquence obligatoire des réunions du conseil,
laquelle ne peut, en tout état de cause, être inférieure à quatre réunions par an.
Article 59. Quorum et majorité requis. Sous réserve des dispositions du dernier alinéa de l'article
27, les délibérations du conseil d'administration nécessitent, pour être valables, la présence de
la moitié au moins de ses membres. Les décisions sont prises à la majorité des membres
présents. En cas de partage égal des voix celle du président est prépondérante.
Article 60. Procès-verbaux. Les délibérations du conseil d'administration sont constatées par des
procès-verbaux qui sont portés sur un registre spécial déposé au siège de la coopérative. Ces
procès-verbaux sont signés par le président de séance et par le secrétaire.
Les copies et extraits des procès-verbaux à produire, le cas échéant, en justice sont
certifiés conformes par le président du conseil d'administration, ou en cas d'absence ou
d'empêchement, par le vice-président.
Article 62. Délégations de pouvoirs. Le conseil d'administration peut conférer des délégations
de pouvoir à un ou plusieurs de ses membres. Il peut, en outre, pour un ou plusieurs objets
déterminés, conférer des mandats spéciaux à des membres non administrateurs ou à des tiers.
Section C. Directeur
Article 65. Incompatibilité. Nul ne peut être investi des fonctions de directeur:
1. s'il participe directement ou par personne interposée, d'une façon permanente ou
occasionnelle, à une activité concurrente de celle de la coopérative ou de l'union à
laquelle celle-ci est adhérente.
2. s'il a fait l'objet d'une condamnation entraînant l'interdiction ou la déchéance du droit
de gérer ou d'administrer une entreprise.
En outre, et sauf dérogation exceptionnelle accordée par le conseil d'administration de
la coopérative, les fonctions de directeur ne peuvent être confiées à une personne dont le conjoint
ou les proches parents (ascendants, descendants, frères, sœurs) exercent une activité concurrente
de la coopérative dans le ressort territorial de cette dernière.
Section D. Règlement intérieur
Article 66. Règlement intérieur. Le fonctionnement de la coopérative fait l'objet d'un règlement
intérieur élaboré par les membres fondateurs et approuvé par l'assemblée générale constitutive.
Ce règlement oblige tous les coopéraleurs, au même titre que les statuts.
Le conseil d'administration peut modifier le règlement intérieur Ces modifications sont
approuvées ou amendées par la plus prochaine assemblée générale statuant à la majorité requise
pour les assemblées générales extraordinaires.
Article 68. Dépôt obligatoire. Après leur approbation par l'assemblée générale annuelle le bilan,
le compte d'exploitation, le compte de pertes et profits ainsi que 1e procès-verbal de l'assemblée
générale sont envoyés en copie conforme, au secrétariat-greffe du tribunal de première instance
dans le ressort duquel se trouve le siège de la coopérative, à l'Office du développement de la
coopération ainsi qu'aux autorités gouvernementales désignées par voie réglementaire.
Article 69. Affectation des excédents de l'exercice. En fin d'exercice, les excédents nets, après
déduction des frais et charges de la coopérative, des amortissements des biens meubles et
immeubles, règlement des dettes échues ainsi que des provisions jugées nécessaires, notamment
pour créances douteuses, dépenses engagées ou prévues au titre de l'exercice clos, dépréciation
des stocks, sont répartis de la façon suivante:
— 10 pour cent sont affectés à la constitution d'un fonds de réserve légale jusqu'à ce que
ce fonds ait atteint le montant du capital, après quoi le prélèvement cessera d'être
obligatoire sauf à reprendre son cours si le fonds de réserve descendait au-dessous de ce
montant,
— 2 pour cent sont affectés à une réserve dite «Fonds d'éducation et de formation
coopérative des membres».
Après paiement, le cas échéant, du ou des prélèvements prévus par la législation ou la
réglementation en vigueur et, s'il y a lieu, de l'intérêt accordé aux parts par l'assemblée générale
ordinaire annuelle, le solde restant peut:
— être réparti, en tout ou partie, entre les coopérateurs au prorata des opérations qu'ils
ont effectuées avec la coopérative ou du travail qu'ils ont fourni pour elle au cours de
l'exercice écoulé,
— être affecté en tout ou partie à une réserve spéciale,
— être affecté à toute autre tin en rapport avec l'objet de la coopérative,
— être reporté à nouveau.
Lorsque le paiement de la ristourne risque de réduire les liquidités de la coopérative
au-dessous du niveau nécessaire pour assurer son bon fonctionnement, l'assemblée générale
annuelle peut décider de différer son paiement dont le montant inscrit au compte de chaque
coopérateur, demeure à la disposition de la coopérative jusqu'à la date obligatoirement fixée par
la décision de l'assemblée.
Article 70. Exercice déficitaire. Dans le cas où le montant des produits de l'exercice ne couvrirait
pas celui des frais, charges et dotations des amortissements, le montant du déficit sera prélevé
sur les provisions spécialement constituées à cet effet. A défaut ou après épuisement de ces
provisions, le montant du déficit sera prélevé sur le fonds de réserve légale.
Le conseil d'administration et les commissaires aux comptes devront, dans ce cas,
présenter à l'assemblée générale ordinaire annuelle dans leur rapport toutes propositions jugées
nécessaires pour assurer le redressement financier de la coopérative.
Article 73. Attributions. Le ou les commissaires aux comptes ont mandat de vérifier les livres,
la caisse, le portefeuille et les valeurs de la coopérative, de contrôler la régularité et la sincérité
des inventaires et des bilans et du compte de profits et pertes ainsi que l'exactitude des
informations données sur le compte et la situation financière de la coopérative dans le rapport
du conseil d'administration à l'assemblée générale.
Ils peuvent à toute époque de l'année opérer les vérifications et les contrôles qu'ils jugent
opportuns.
Ils doivent faire, chaque année, rapport à l'assemblée générale ordinaire annuelle, sous
peine de nullité de celle-ci, de l'exécution du mandat qu'elle leur a confié.
Ils sont tenus au secret professionnel en dehors des réunions de l'assemblée générale. Les
commissaires aux comptes peuvent, en cas d'urgence, convoquer l'assemblée générale.
En cas d'empêchement de l'un d'eux, celui ou ceux qui restent peuvent procéder seuls.
Article 74. Responsabilité. L'étendue et les effets de la responsabilité des commissaires aux
comptes sont déterminés par les règles générales du mandat prévues par le titre VI, livre II du
dahir formant code des obligations et contrats.
Article 75. Reconduction du mandat. Les commissaires aux comptes peuvent être désignés
pendant plusieurs exercices.
Article 76. Incompatibilité. Ne peuvent être choisis comme commissaires aux comptes:
1-le conjoint ou les parents ou alliés jusqu'au deuxième degré inclusivement d'un
administrateur, du directeur ou d'un autre commissaire aux comptes,
2 - les personnes recevant, sous une forme quelconque, à raison de fonctions autres que
celles de commissaires aux comptes, un salaire ou une rémunération de la coopérative ou
de l'un des administrateurs,
3 - les personnes ayant participé à quelque titre que ce soit, gratuitement ou contre
rémunération, à la gestion de la coopérative au cours des deux derniers exercices écoulés,
4 - les personnes à qui l'exercice de la fonction de directeur ou d'administrateur, est
interdit où qui sont déchues du droit d'exercer cette fonction,
5 - les conjoints des personnes visées ci-dessus.
Si l'une des causes d'incompatibilité précitées survient au cours du mandat, le
commissaire aux comptes doit cesser, immédiatement, d'exercer ses fonctions et en informer le
conseil d'administration au plus tard quinze jours après la survenance de l'incompatibilité.
Les décisions prises par l'assemblée générale ordinaire sur le rapport d'un commissaire
nommé ou demeuré en fonction contrairement aux dispositions qui précèdent ne peuvent être
annulées du chef de la violation de ces dispositions.
Article 78. Assistance. Les coopératives s'administrent et se gèrent elles-mêmes. Cependant elles
peuvent faire appel à l'assistance de l'administration et de l'Office du développement de la
coopération.
Article 79. Contrôle. Les coopératives et leurs unions sont soumises au contrôle de l'Etat, lequel
a pour objet d'assurer le respect, par les organes compétents de ces organismes, des dispositions
de la présente loi et des textes pris pour son application et, de manière générale, de veiller à
l'application de toute législation et réglementation les concernant.
Ces organismes sont soumis à un contrôle financier de l'Etat qui peut s'exercer, en ce qui
concerne les unions, notamment par la nomination, auprès d'elles, de commissaires du
gouvernement.
L'Office du développement de la coopération est également habilité à s'assurer que les
coopératives et leurs unions sont gérées conformément aux dispositions de la présente loi et des
textes pris pour son application.
Les coopératives et leurs unions sont tenues de communiquer, à toutes réquisitions des
représentants dûment habilités par l'administration intéressée ou par l'Office du développement
de la coopération, tous documents et renseignements tendant à prouver qu'elles fonctionnent
légalement.
Toute enquête doit donner lieu à l'établissement d'un rapport qui doit être déposé auprès
de l'Office du développement de la coopération.
Lorsque le rapport de l'enquête fait apparaître l'inaptitude des administrateurs, la violation
des dispositions statutaires ou des dispositions législatives ou réglementaires en matière de
coopération ou une méconnaissance grave des intérêts de la coopérative, l'Office du
développement de la coopération doit provoquer, dans les 30 jours qui suivent le dépôt du
rapport, la réunion de l'assemblée générale extraordinaire de la coopérative à l'effet de prendre
les mesures nécessaires pour le rétablissement de la situation.
Si, dans les six mois qui suivent la date de la réunion de l'assemblée générale
extraordinaire, les mesures prises apparaissent inopérantes, l'Office du développement de la
coopération doit proposer, à la demande de l'administration intéressée ou de sa propre initiative,
le retrait d'agrément.
Article 80. Cas particulier. Dans le cas où l'enquête prévue à l'article 79 ci-dessus concerne une
coopérative bénéficiant de crédit assorti de la garantie de l'Etat et qu'à l'expiration du délai prévu
au dernier alinéa dudit article, l'Office du développement de la coopération constate que son
fonctionnement n'a pas été amélioré à la suite des mesures prises conformément aux dispositions
du 6/ alinéa de l'article 79 précité, une assemblée générale ordinaire est convoquée par ledit
office, à la demande de l'administration ou de sa propre initiative, aux fins de dissolution du
conseil d'administration et de mise en place d'une commission administrative provisoire qui se
substitue dans les droits et obligations dudit conseil.
Cette commission comprend outre des représentants des administrations intéressées:
— un représentant de l'Office du développement de la coopération;
— deux représentants de la coopérative concernée désignés obligatoirement par
l'assemblée générale ordinaire.
Si, dans le délai de deux ans suivant la date de la réunion de l'assemblée générale prévue
au premier alinéa de cet article, la coopérative a amélioré son fonctionnement, l'Office du
développement de la coopération doit, à la demande de la commission provisoire, proposer la
dissolution de la commission. Dans ce cas, l'assemblée générale ordinaire est convoquée aux fins
d'élection du conseil d'administration de la coopérative.
Si, à l'expiration du délai de deux ans, la coopérative n'a pas amélioré son
fonctionnement, l'Office du développement de la coopération doit proposer, à la demande de la
commission provisoire, le retrait d'agrément accordé à la coopérative.
Article 82. Fusion. Les coopératives ayant le même objet peuvent fusionner entre elles, soit par
la dissolution de chacune d'elles et la création d'une coopérative nouvelle, soit par l'absorption
d'une ou de plusieurs coopératives par une autre, intervenant avec l'accord des assemblées
générales extraordinaires.
Article 83. Dissolution. Toute coopérative peut être dissoute par décision de l'assemblée générale
extraordinaire dans les cas suivants:
— diminution du capital au-dessous de son montant irréductible;
— diminution des membres au-dessous du minimum légal;
— volonté des coopérateurs;
— lorsque le montant total des pertes à régulariser atteint les trois quarts du capital.
La coopérative doit être obligatoirement dissoute par décision de l'assembiée générale
extraordinaire convoquée par l'Office du développement de la coopération:
— lorsque la dissolution est ordonnée par jugement;
— en cas de retrait d'agrément.
La coopérative n'est pas dissoute par la mort, la retraite volontaire ou forcée,
l'interdiction, la faillite ou la déconfiture de l'un de ses membres. Elle continue de plein droit
entre les autres coopérateurs.
Article 84. Liquidation. En cas de dissolution, l'assemblée générale extraordinaire doit, dans les
90 jours suivant celui où a été prise la décision de la dissolution, faire procéder à la liquidation
de la coopérative et nommer un ou plusieurs liquidateurs au sein ou en dehors du conseil
d'administration.
Si la coopérative a bénéficié de crédits assortis de la garantie de l'Etat un des liquidateurs,
au moins, doit être désigné par l'administration.
La nomination des liquidateurs met fin aux pouvoirs des administrateurs. L'assemblée
générale conserve ses attributions.
Les liquidateurs peuvent, en cas d'urgence, convoquer l'assemblée générale. Ils assurent,
pendant l'exercice de leurs fonctions, les mêmes responsabilités que les administrateurs.
Article 85. Retrait d'agrément. Le retrait d'agrément est prononcé, sans préavis, par
l'administration lorsque:
— l'agrément a été obtenu par fraude;
— la coopérative a été dissoute par jugement ou délibération de l'assemblée générale
extraordinaire;
— il est constaté la cessation de toute activité durant une période de deux exercices
consécutifs;
— en application, le cas échéant, du dernier alinéa de l'article 80 ci-dessus.
Le retrait d'agrément est prononcé par l'administration après un préavis de trois mois resté
sans effet:
— en cas d'inobservation des dispositions de l'article 10 ci-dessus;
— dans le cas où la coopérative a perdu le caractère d'institution régie par la présente loi,
par suite de modifications apportées à ses statuts;
— dans le cas où le capital est réduit au-dessous de son minimum irréductible.
Article 87. Impôts directs. Les coopératives sont exonérées de l'impôt des patentes et de l'impôt
sur les bénéfices professionnels.
Les intérêts alloués aux parts des coopératives sont exempts de tous impôts et taxes.
Les coopératives sont exonérées de la taxe urbaine.
Les terrains ou exploitations apportés aux coopératives ou dont la mise en valeur ou
l'exploitation a été confiée à une coopérative agricole sont exempts de l'impôt agricole pour
autant que leur revenu imposable, par coopérateur, ne dépasse pas le double de la fraction de
revenu imposable tenue pour nulle.
Article 88. Impôts indirects. 1/. sont exonérées de la taxe sur les produits:
a) les opérations de ventes réalisées par les coopératives de production agricole et de
production de lait et ses dérivés, dans le cadre de leurs statuts élaborés conformément à
la présente loi;
b) les opérations de ventes réalisées par les coopératives de pêcheurs;
c) les opérations de ventes réalisées par les coopératives minières;
d) les opérations de ventes réalisées par les coopératives artisanales;
e) les opérations de construction réalisées, pour le compte de leurs membres, par les
coopératives d'habitation;
f) les opérations effectuées, pour le compte de leurs adhérents, par les coopératives de
consommation.
2/. sont exonérées de la taxe sur les services les prestations fournies à leurs membres par
les coopératives de services.
Article 89. Protection du terme «coopérative». Ont seuls droit à l'emploi du terme «coopérative»
ou «Union de coopératives», les organismes agréés conformément aux dispositions de la présente
loi et doivent, en conséquence, l'utiliser dans leur dénomination, publicité, marque, emballage
ou autre document.
Toute infraction aux dispositions de l'alinéa premier ci-dessus est punie d'une amende de
2.000 à 10.000 DH. En cas de récidive, une peine d'emprisonnement de un mois à un an peut être
prononcée.
Le tribunal peut, en outre, ordonner la fermeture de l'établissement.
Il peut, de plus, ordonner la publication du jugement dans un ou plusieurs journaux
autorisés à publier les annonces légales. Les frais de l'insertion ordonnée par le tribunal seront
à la charge de l'établissement en infraction.
Article 90. Infractions diverses. Sont punis des peines prévues à l'article 540 du code pénal ceux
qui, à l'aide de manœuvres frauduleuses, ont fait attribuer à un apport en nature une valeur
supérieure à sa valeur réelle.
Sont punis des peines prévues à l'article 357 du code pénal les administrateurs ou
directeurs qui ont fait de leur pouvoir un usage contraire à l'intérêt de la coopérative, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre entreprise dans laquelle ils étaient intéressés de manière
quelconque, et, en particulier, ont disposé de ses biens et de son crédit, ou encore ont procédé à
des répartitions en violation de l'article 69 ci-dessus en vue de causer, sciemment, préjudice à la
coopérative.
Article 91. Entrave à l'exercice des fonctions. Toute entrave à l'exercice des fonctions de
commissaire aux comptes telles qu'elles sont prévues à l'article 73 ci-dessus ou à la réalisation
de l'enquête prévue à l'article 79 ci-dessus est punie d'un emprisonnement de un jour à un mois
et d'une amende de 250 à 1000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement.
Article 92. Possibilité de constitution. Des coopératives ayant le ou les mêmes objets peuvent
constituer entre elles, pour la gestion de leurs intérêts communs, des unions.
Article 93. Fonctionnement. Les unions sont régies par les dispositions législatives et
réglementaires applicables aux coopératives qui en sont membres sous les réserves suivantes:
Article 94. Nombre minimum. Les unions peuvent être constituées d'un nombre de membres égal
ou supérieur à quatre.
Article 95. Représentation. Chaque coopérative adhérente est représentée de droit à l’assemblée
générale de l'union par son président ou, à défaut, par une personne physique choisie par le
conseil d'administration parmi ses membres.
Toute coopérative adhérente élue membre du conseil d'administration de l'union est
représentée, au sein du conseil, par une personne physique désignée par le conseil
d'administration de la coopérative parmi ses membres.
Les représentants prévus aux alinéas 1 et 2 ci-dessus doivent remplir les conditions
énumérées à l'article 48 ci-dessus.
Tout représentant doit être muni d'un mandat signé par le président du conseil
d'administration de la coopérative qu'il représente, ou à défaut, par le vice-président. Les mandats
sont annexés au procès-verbal de l'assemblée générale.
Une coopérative adhérente ne peut pas se faire représenter par une autre coopérative ni
à l'assemblée générale ni au conseil d'administration de l'union.
Article 96. Droit de vote. Les coopératives adhérentes disposent d'une voix, au moins, tant à
l'assemblée générale qu'au conseil d'administration de l'union.
Les statuts des unions de coopératives peuvent attribuer, à chacune des coopératives
adhérentes, un nombre de voix déterminé en fonction soit de l'effectif de ses membres, soit de
l'importance des opérations traitées avec l'union, soit d'un cumul de ces deux critères. Lorsque
l'union comprend plus de quatre coopératives, aucune ne peut disposer de plus de 2/5 du nombre
total des voix à l'assemblée générale.
Dans le cas prévu au précédent alinéa, les statuts peuvent également stipuler que toute
coopérative adhérente peut avoir:
— aux assemblées générales: un nombre de représentants égal au nombre de voix qui lui
est attribué;
— au conseil d'administration: un nombre de mandataires fonction du nombre de ses
représentants à l'assemblée générale, chaque représentant et mandataire ne disposant que
d'une voix.
Article 97. Délégation de pouvoirs. Le conseil d'administration d'une union de coopératives peut
conférer des délégations de pouvoirs à un ou plusieurs mandataires représentant, en son sein, des
coopératives membres de l'union.
Il peut, en outre, pour un ou plusieurs objets déterminés conférer des mandats spéciaux
à tout membre d'une coopérative adhérente ou à des tiers.
Les délégataires exercent leurs pouvoirs sous la responsabilité du conseil d'administration
et représentent ledit conseil dans la limite des pouvoirs qui leur sont confiés.
Article 99. Limitation d'activité. Les activités qui constituent l'objet statutaire d'une union
doivent être effectuées exclusivement pour le compte des coopératives y adhérentes et
uniquement pour les besoins des membres desdites coopératives, sauf dérogation administrative
spéciale.
Article 100. Poursuite de l'activité de l'union. L'union de coopératives n'est pas dissoute par la
retraite, volontaire ou forcée, la faillite ou la dissolution volontaire ou forcée d'une coopérative
adhérente ou par le retrait de son agrément. Elle continue de plein droit entre les autres membres.
Article 101. Fédération nationale des coopératives. Les unions peuvent adhérer à une fédération
dite «Fédération nationale des coopératives». La décision d'adhésion est prise par une assemblée
générale de l'union statuant aux conditions de quorum et de majorité requises pour les assemblée
générales extraordinaires.
La Fédération est régie par le dahir n/ 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958)
réglementant le droit d'association, tel qu'il a été modifié et complété.
Cette Fédération a pour objet:
1 - promouvoir et développer le mouvement coopératif,
2 - veiller à l'application des principes coopératifs,
3 - assurer et sauvegarder les intérêts matériels et moraux des coopératives,
4 - régler amiablement tous différends pouvant intervenir entre organisations
coopératives,
5 - faciliter, par leurs conseils ou la mise à la disposition des coopératives d'experts
qualifiés, l'organisation et le fonctionnement des coopératives et de leurs unions,
6 - favoriser l'intercoopération en établissant des circuits commerciaux avec les
organismes coopératifs étrangers,
7 - établir des jumelages entre coopératives et unions de coopératives marocaines et
étrangères,
8 - représenter le mouvement coopératif marocain aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur
du pays.
Article 102. Sous réserve de dispositions des articles 103 et 104 ci-après sont abrogés toutes
dispositions relatives aux mêmes objets, notamment:
— le dahir du 15 joumada II 1340 (13 février 1922) ayant pour objet la réglementation
et le contrôle du crédit aux sociétés coopératives de consommation,
— le dahir du 22 hija 1348 (21 mai 1930) autorisant la constitution d'une union des
sociétés de docks-silos coopératifs,
— les articles 65 à 97 inclus du dahir du 19 joumada I 1354 (20 août 1935) sur le crédit
mutuel et la coopération agricole,
— le dahir du 12 safar 1356 (24 avril 1937) autorisant la constitution de coopératives
marocaines agricoles (C.M.A.).
— le dahir du 9 Rebia II 1357 (8 Juin 1938) autorisant la constitution de coopératives
artisanales ou agricoles marocaines et organisant le crédit à ces coopératives,
— le dahir du 23 ramadan 1366 (11 août 1947) autorisant les coopératives constituées
entre agriculteurs marocains à créer des unions,
— les articles 27 et 28 du dahir du 16 chaabane 1380 (2 février 1961) portant réforme du
Crédit Populaire,
— le dahir du 17 rebia II 1383 (7 septembre 1963) relatif aux sociétés coopératives
d'achat en commun constituées entre commerçants détaillants,
— le décret royal ponant loi du 10 joumada I 1388 (5 août 1968) relatif aux sociétés
coopératives de pêcheurs,
— les articles 42, 44, 47, 53, et 55 du décret royal portant loi n/ 552-67 du 26 ramadan
1388 (17 décembre 1968) relatif au Crédit foncier, au crédit à la construction et au crédit
à l'hôtellerie,
Article 103. (Abrogé et remplacé, Dahir portant loi n/ 1-93-166 , 22 rebia I 1414 (10 septembre
1993) Art 4 et 5).
Les coopératives existantes à la date de publication du présent Dahir portant loi disposent
d'un délai de 18 mois à compter de ladite date pour se conformer aux dispositions de la loi n/
24-83 précitée et adresser pour agrément leurs statuts à l'office du développement de la
coopération qui dispose d'un délai de 12 mois courant à compter de la date de l'envoi ou du dépôt
de la demande d'agrément pour rejeter ou accorder ledit agrément.
Les coopératives visées ci-dessus qui n'auraient pas déposé leurs statuts dans le délai
prévu à l'alinéa précédent ne pourraient plus se prévaloir de la forme coopérative et perderaient
le bénéfice des avantages fiscaux prévus aux articles 87 et 88 de la loi précitée n/ 24-83, elles
s'exposeraient aux sanctions prévues à l'article 89 de la loi précitée n/ 24-83 si elles continuaient
à utiliser la dénomination de "coopérative".
Article 104. Les coopératives de la réforme agraire restent régies par le dahir portant loi n/
1-72-278 du 22 kaada 1392 (29 décembre 1972) et les textes pris pour son application.
Elles devront faire suivre leur dénomination de la mention «coopérative de la réforme
agraire» sous peine d'une amende de 500 DH à 1.000 DH.
Pour contreseing:
Le Premier Ministre,
MOHAMMED KARIM-LAMHANI.
Décret n/ 2-91-454 du 5 rebia II 1414 (22 septembre 1993) pris pour l'application de la loi n/
24-83 fixant le statut général des coopératives et les missions de l'Office du développement de
la coopération.
LE PREMIER MINISTRE,
Vu la loi n/ 24-83 fixant le statut général des coopératives et les missions de l'Office du
développement de la coopération, promulguée par le dahir n/ 1-83-226 du 9 moharrem 1405 (5
octobre 1984), telle qu'elle a été modifiée par le dahir portant loi n/ 1-93-166 du 22 rebia I 1414
(10 septembre 1993);
Vu le dahir portant loi n/ 1-73-654 du 11 rebia II 1395 (23 avril 1975) relatif à l'Office
du développement de la coopération;
Après examen par le conseil des ministres réuni le 15 chaoual 1413 (7 avril 1993),
DÉCRÈTE:
Article premier.
La déclaration de création prévue par l'article 7 de la loi susvisée n/ 24-83 doit comporter
l'objet, la circonscription territoriale et l'adresse de la coopérative en formation.
Elle est établie en trois (3) exemplaires adressés au directeur de l'Office du
développement de la coopération.
Dans les 30 jours qui suivent la réception de cette déclaration, le directeur de l'Office du
développement de la coopération la transmet au gouverneur de la province ou préfecture
concernée et à l'autorité gouvernementale responsable du secteur d'activité de la coopérative qui
doivent lui faire parvenir leurs avis sur la constitution projetée.
Dans le même délai, l'Office du développement de la coopération, procède avec les
membres fondateurs à la vérification des statuts afin de s'assurer que ces derniers sont conformes
aux dispositions de la loi précitée n/ 24-83 et des textes pris pour son application et tiennent
compte, le cas échéant, des législations et réglementations particulières applicables à l'activité
de la coopérative en formation. Pour sa part l'autorité gouvernementale concernée par le secteur
d'activité de la coopérative procède à une étude sur le projet de création et en saisit l'Office du
développement de la coopération.
Article 2
Conformément aux dispositions de l'article 8 de la loi précitée n/ 24-83, la convocation
à l'assemblée générale constitutive doit être adressée, dans le délai prescrit par ledit article, à
l'autorité gouvernementale concernée par le secteur d'activité de la coopérative, au ministre des
finances, au gouverneur de la province ou préfecture dans le ressort de laquelle il est prévu
d'établir son siège et au directeur de l'Office du développement de la coopération, pour que leurs
représentants puissent y assister.
Peuvent, également, être convoquées, à titre consultatif, toutes personnes qualifiées.
Article 3
Doivent être adressés à l'Office du développement de la coopération en cinq (5)
exemplaires, la demande d'agrément accompagnée des pièces enumérées à l'article 9 de la loi
précitée n/ 24-83, le règlement intérieur prévu à l'article 66 de ladite loi et la liste de présence des
membres présents ou représentés, émargée par ces derniers ou leurs mandataires.
Article 4
Le comité permanent consultatif, prévu à l'article 9 de la loi précitée n/ 24-83, comprend
un représentant titulaire et deux représentants suppléants:
- de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'Office du développement de la
coopération;
- du ministre de l'intérieur;
- du ministre des finances;
- de l'autorité gouvernementale concernée par le secteur d'activité de la coopérative
projetée dont la demande est examinée.
Les représentants titulaires et suppléants sont désignés nominativement par décision de
leurs ministres respectifs.
Le représentant de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'Office du
développement de la coopération assure la présidence du comité.
Le comité se réunit au siège de l'Office du développement de la coopération sur
convocation de son président.
L'Office du développement de la coopération assure le secrétariat du comité permanent
consultatif. Il établit les procès-verbaux des réunions.
Ces procès-verbaux sont signés, séance tenante, par les membres présents.
L'Office du développement de la coopération transmet à son autorité gouvernementale
de tutelle les procès-verbaux des réunions du comité permanent consultatif.
Article 5
En application du 3e alinéa de l'article 9 de la loi précitée n/ 24-83, l'agrément des
coopératives est accordé par arrêté de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'Office
du développement de la coopération pris après avis du comité permanent consultatif et de l'Office
du développement de la coopération.
Article 6
Les documents visés aux articles 10, 67 et 68 de la loi précitée n/ 24-83 sont adressés à
l'autorité gouvernementale concernée par le secteur d'activité de la coopérative, au ministre des
finances et au ministre de l'intérieur.
Article 7
Les dérogations au principe de l'exclusivisme et les autorisations prévues respectivement
aux 2/, 3/ et 4/ alinéas de l'article 6 de la loi précitée n/ 24-83 sont accordées, dans les conditions
prévues par ledit article 6, par arrêté de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de
l'O.D.C.O. après avis du comité permanent consultatif et de l'Office du développement de la
coopération.
Article 8
La dérogation à l'interdiction de la constitution, dans la même circonscription territoriale,
de deux ou plusieurs coopératives du même type pouvant se porter préjudice prévue par l'article
11 de la loi précitée n/ 24-83 est accordée dans l'arrêté d'agrément.
Article 9
L'admission, à titre exceptionnel, des personnes morales visées à l'article 13 de la loi
précitée n/ 24-83 est autorisée par arrêté de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de
l'O.D.C.O., après avis du comité permanent consultatif et de l'Office du développement de la
coopération.
Article 10
Peuvent demander la tenue de l'assemblée générale ordinaire d'une coopérative,
notamment en application de l'article 80 (1er alinéa) de la loi précitée n/ 24-83, le ministre de
l'intérieur, le ministre des finances, l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'O.D.C.O.
ou l'autorité gouvernementale concernée par le secteur d'activité de la coopérative.
Article 11
En exécution des articles 46 et 58 de la loi précitée n/ 24-83, les convocations aux
réunions des assemblées générales et des conseils d'administration des coopératives sont
obligatoirement adressées par lettre recommandée:
- à l'autorité gouvernementale concernée par le secteur d'activité de la coopérative;
- au ministre des finances;
- au ministre de l'intérieur;
- au directeur de l'Office du développement de la coopération pour que leurs représentants
puissent y assister à titre consultatif.
Peuvent également être convoquées, à titre consultatif, toutes personnes qualifiées.
Article 12
En application de l'article 71 de la loi précitée n/ 24-83, le ministre des finances arrête,
après avis de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'O.D.C.O., un plan comptable
selon lequel les coopératives doivent tenir leur comptabilité.
Article 13
Conformément au 2/ alinéa de l'article 72 de la loi précitée n/ 24-83, lorsque le chiffre
d'affaires d'une coopérative dépasse, pour un exercice 500.000 DH (cinq cent mille dirhams),
l'assemblée générale ordinaire suivant cet exercice doit désigner, au moins, un commissaire aux
comptes, choisi parmi les comptables assermentés figurant sur une liste fixée par arrêté du
ministre des finances et de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'O.D.C.O.
Article 14
A défaut de nomination par la coopérative du ou des commissaires aux comptes ou en cas
d'empêchement ou de refus ou de démission d'un ou de plusieurs commissaires nommés, le
ministre des finances procède, en application du 3/ alinéa de l'article 72 de la loi précitée n/
24-83, sur proposition du directeur de l'Office du développement de la coopération, à leur
désignation ou à leur remplacement d'office pour l'exercice en cours.
Article 15
Conformément aux dispositions du 4/ alinéa de l'article 79 de la loi précitée n/ 24-83, les
coopératives doivent communiquer à toutes réquisitions des représentants dûment habilités par
le ministre des finances, l'autorité gouvernementale concernée par le secteur d'activité de la
coopérative ou par l'Office du développement de la coopération, tous documents et
renseignements tendant à prouver qu'elles fonctionnent légalement.
Article 16
Conformément aux dispositions du 7/ alinéa de l'article 79 de la loi précitée n/ 24-83, les
autorités gouvernementales visées à l'article 15 ci-dessus, peuvent demander à l'Office du
développement de la coopération de proposer le retrait de l'agrément de la coopérative dont la
situation ne s'est pas redressée.
Article 17
La commission administrative provisoire prévue à l'article 80 de la loi précitée n/ 24-83
qui se substitue au conseil d'administration de la coopérative comprend, outre un représentant
du gouverneur de la province ou préfecture concernée qui en assure la présidence:
- un représentant de l'autorité gouvernementale concernée par le secteur d'activité de la
coopérative;
- un représentant du ministre des finances;
- un représentant de l'Office du développement de la coopération;
- deux représentants de la coopérative concernée, désignés obligatoirement, par
l'assemblée générale prévue au 1er alinéa de l'article 80 précité.
Article 18
En cas de liquidation d'une coopérative ayant bénéficié de crédits assortis de la garantie
de l'Etat, le ministre des finances désigne, l'un des liquidateurs, au moins, conformément au 2/
alinéa de l'article 84 de la loi précitée n/ 24-83.
Article 19
En application de l'article 85 de la loi précitée n/ 24-83, le retrait d'agrément est prononcé
par arrêté de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'O.D.C.O. après avis du comité
permanent consultatif et de l'Office du développement de la coopération.
Article 20
Les dérogations prévues à l'article 99 de la loi précitée n/ 24-83 sont accordées par arrêté
de l'autorité gouvernementale chargée de la tutelle de l'O.D.C.O., après avis du comité permanent
consultatif et de l'Office du développement de la coopération.
Article 21
Le ministre des finances, le ministre de l'intérieur et de l'information sont chargés, chacun
en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera publié au Bulletin officiel.