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Les

3 clés

pour cultiver ses


TALENTS
Sommaire

Clé 1 Vers une meilleure estime de soi


Clé 2 Etre créatif dans son organisation personnelle
Clé 3 Décider dans les situations complexes
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

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Vers

CLÉ 1
une meilleure
estime de soi
Accepter
1 d’avoir peur

Accepter
2 d’être imparfait

4 Consentir
à profiter 3 Admettre ses propres
besoins

« Vous vous demandez : “Qui suis-je, moi, pour être


brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?”
En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ? »
N. Mandela

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Extrait de :
Les 5 clés pour développer la confiance en soi

SOMMAIRE DE L'OUVRAGE

Avant-propos
Quiz
Les 5 clés :
- La confiance en question(s)
- Vers une meilleure estime de soi
- Faire preuve d’assertivité
- Attention aux relations toxiques !
- En route vers la confiance !
Lexique

EAN 9782100710225 – 96 pages


version papier : 9.90€ - version ebook : 7.99€
À découvrir sur dunod.com
1. Accepter d’avoir peur
´ EN BREF
Comment s’estimer quand on a trop souvent éprouvé la peur ou qu’on
s’interdit de se montrer vulnérable ?

La peur, un compagnon de route


La peur est une émotion de base avec laquelle nous devons apprendre à
composer. Sous ses différentes déclinaisons – stress, angoisse, confu-
sion, panique, trac, méfiance, etc. – nous la vivons au quotidien.
Repère express Peur de rater, peur de tomber du mur, peur
C’est seulement si nous accueillons de souffrir ou de mourir, peur de décider :
nos peurs, que nous pouvons la peur nous préserve d’un danger réel
les dépasser. (ce qui la rend fort utile) ou imaginaire.
Nous avons vu dans la première clé, que
le fait même de sortir de sa zone de confort réveille la peur. Si ce n’est un
danger réel, elle signale tout au moins l’existence d’un enjeu.
Il est donc parfaitement irréaliste de vouloir se débarrasser purement
et simplement de la peur ! Certains la considèrent même comme un
« carburant », parlant de « bon stress » : celui qui permet de mobiliser
les ressources nécessaires pour passer un oral d’examen, se dépasser,
affronter le défi. D’autres flirtent volontairement avec la peur en prati-
quant des sports extrêmes ou en adoptant des conduites à risque.
Le manque de confiance est souvent associé à un excès de peur : avoir
éprouvé trop intensément la peur hier, risque de nuire aujourd’hui à notre
efficacité ou notre performance.

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Certains affirment crânement n’avoir jamais peur : prêtez l’oreille car,
en réalité, ils évoquent la peur de manière
Repère express
détournée. Par exemple, ils se disent
parfois tendus. Leur première peur ne Jamais peur ?
serait-elle pas justement de reconnaître Et la peur d’avoir peur, alors ?
qu’il leur arrive d’avoir peur ?

« Sois fort »
Christian est fils d’agriculteurs. Dans sa famille, « les petits garçons, ça n’a
pas peur » ! Il pensait que son père, véritable force de la nature, n’avait jamais
peur, lui qui répétait souvent à Christian :
Repère express
« T’as pas peur ! T’es un homme ! »
Messages contraignants : transmis
Christian a forgé son idéal masculin
dans notre éducation, ils nous ont
autour de cette invulnérabilité de
construits mais empoisonnent
façade. Il a cru, à l’époque, que pour être
aujourd’hui nos émotions.
digne de l’amour de son père, il devait se À contrecarrer par des antidotes.
conformer à cette attente.
Aujourd’hui, Christian est commercial dans une PME. Comme son père,
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il a une carrure imposante et souffre d’hypertension, de troubles mus-


culo-squelettiques au niveau du dos et de la nuque. Bref, son corps ne
porterait-il pas les stigmates du message contraignant1 « sois fort » ?
Pour Christian, s’en sortir dans la vie est synonyme de se battre. Il a un
sens aigu du devoir, il est capable de garder la face dans des situations
critiques. Ses amis, ses collègues et son manager disent « qu’on peut
compter sur lui », qu’il est digne de confiance.

1. Sur les messages contraignants, voir Les 5 clés pour cultiver son intelligence émo-
tionnelle.

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Dès qu’une situation lui échappe ou qu’il se sent déstabilisé, Christian adopte
l’agressivité comme attitude de défense. À ses yeux, « l’homme est un loup
pour l’homme ». Avec ses clients, par exemple, il trouve souvent le moyen de
s’imposer par la force, là où négociation et discussion seraient plus profi-
tables. À force de penser « sois fort », il
Repère express s’interdit de se montrer tel qu’il est et pré-
Un message « sois fort » excessif fère passer en force, quitte à faire des
empêche de prendre le risque dégâts.
de se montrer tel que l’on est. Confiance en soi et aptitude à faire
confiance aux autres sont l’avers et le
revers d’une seule et même médaille : la confiance.
N.B. : Si, culturellement, le message « sois fort » concerne davantage les
garçons, les filles ne sont pas épargnées. Il faut être « une battante »
pour se tailler une place dans notre société patriarcale. Dans l’opinion
commune, la réussite professionnelle passe par le fait de s’imposer, que
l’on soit homme ou femme.

« J’ai le droit de m’ouvrir aux autres


et à moi-même »
Le message contraignant « sois fort » nous détourne d’une naïveté
excessive. C’est son excès qui en fait une contrainte empoisonnante.
Comment contrecarrer le message « sois fort » ?
La première étape consiste à « accueillir » la peur, reconnaître qu’il est
parfaitement normal de se sentir vulnérable en certaines situations sur-
tout quand, dotés d’un minimum de courage, nous sortons de notre zone
de confort. Quels que soient notre âge, notre sexe, notre culture d’appar-

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tenance, notre religion, notre vécu personnel, nous éprouvons tous la
peur. Il n’y a rien de coupable à cela.
La culpabilité est une émotion liée au message « sois fort ». « Comment
puis-je m’aimer suffisamment malgré mes peurs ? » : là est la question
centrale d’une personne sous l’emprise du message « sois fort ». Parfois,
le message est si ancré que cette culpabilité se combine à la honte. C’est
le cas lorsque l’expression de la peur a donné lieu, de la part de per-
sonnes importantes, à des humiliations du type « t’es qu’une poule
mouillée ».
Pour contrecarrer le message « sois fort », il faut s’autoriser à « s’ouvrir ».
S’ouvrir à l’autre, cela signifie savoir lui exprimer ses doutes, sa vulnéra-
bilité, ses craintes ou demander pardon. Si je suis capable de me livrer
ainsi, je sors renforcé, grandi de l’expérience. Ce faisant, j’encourage
implicitement l’autre à faire de même, et je contribue à humaniser les
relations avec lui. Imaginez Christian
dans une relation ouverte avec ses collè-
Repère express
gues : en acceptant de laisser apparaître
L’enjeu est de s’aimer soi-même
ses doutes, il contribuerait à renforcer
malgré ses peurs. Mieux : s’aimer
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la cohésion de l’équipe commerciale. Il


soi-même avec ses peurs.
sortirait d’une logique d’affrontement et
favoriserait la performance générale.
Pour vous en convaincre, pensez à quelqu’un de votre entourage per-
sonnel ou professionnel qui vous semble doué d’une solide estime de soi.
Cette personne ne sait-elle pas reconnaître ses failles, demander pardon ?
Ou bien cherche-t-elle à leurrer son entourage en se faisant passer pour
infaillible en toutes circonstances ? Prétend-elle n’avoir jamais peur ?
Si vous vous sentez empoisonné par ce message « sois fort », concentrez-
vous plus spécifiquement sur les champs « oser demander » et « donner

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des signes de reconnaissance » dans la clé 3. Surtout, mettez-vous en rela-
tion avec des gens auprès desquels vous pouvez être authentique.

Exercice pour accueillir et apprivoiser


ses peurs
Repère express Asseyez-vous confortablement. Tracez
Si vous ressentez une gêne à être un tableau à deux colonnes sur une
vu en lisant ce livre, vous êtes feuille.
sans doute un peu empoisonné Dans la première colonne, écrivez : « Ce
par le message « sois fort » ! qui me fait peur, c’est... ». Inspirez et,
quand vous vous sentez prêt, laissez-
vous aller à l’écriture spontanée pour compléter cette colonne.
Dans un deuxième temps, intitulez l’autre colonne « J’accueille cette peur
et je lui dis... ». Puis, devant chacune des peurs répertoriées, complétez
en écrivant à cette peur comme si elle était un personnage, une amie.
Toutes les peurs dont vous faites l’inventaire peuvent vous être profi-
tables, à condition de ne pas les laisser prendre toute la place. Voyez-les
comme des enfants : plus vous cherchez à les contraindre, à les limiter
à coups de « il faut », plus elles seront virulentes.
Le tableau ci-dessous propose un exemple.

Apprivoiser ses peurs


Ce qui me fait peur, c’est : J’accueille cette peur et je lui dis :
De prendre la parole Grâce à toi, je sais qu’il est important que je prête
en public une attention particulière à ce que je dis en société ; à ce
qui pourrait blesser l’autre ou être utilisé à mes dépens

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´ RÉCAPITULONS
La peur est une émotion naturelle et universelle que nous ressentons
régulièrement, avec une intensité variable.
Accepter d’avoir peur, c’est :
● se délier des contraintes du message « sois fort » qui fausse le regard
sur soi et les relations aux autres ;
● prendre le risque de s’ouvrir aux autres avec ses vulnérabilités, d’oser
être soi-même ;
● commencer à mieux s’estimer, premier pas vers plus de confiance.

2. Accepter d’être imparfait


´ EN BREF
Comment s’estimer quand on court derrière une perfection impossible
à atteindre ?
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L’histoire des jumeaux


Un homme vit en compagnie de son épouse et de ses fils jumeaux, dans
un village reculé de montagne. Très pauvre, la famille mène une vie frugale
et se contente de peu. Chaque jour, le père, accompagné de ses deux fils, va
à la rivière la plus proche chercher de l’eau pour ses animaux. Le chemin est
rocailleux, escarpé : un défi à l’adresse d’un homme en pleine possession
de ses moyens. Alors que dire de celui des deux fils qui souffre d’une infir-
mité partielle ? Sa blessure rend sa démarche mal assurée et, à l’arrivée,
son seau est immanquablement délesté d’une partie de son contenu.

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L’enfant finit par redouter de perdre l’amour de ses parents s’il n’est plus
à la hauteur de la tâche. Il va trouver son père et lui dit : « Père, je suis
triste de ne pouvoir me montrer à la hauteur de tes attentes. Chaque fois
que nous rentrons, mon seau est en partie vidé et cela ajoute à nos diffi-
cultés, je le sais. »
Le père lui répond : « Écoute, mon fils, je sais que pour ramener des seaux
pleins, je peux compter sur mes bras et ceux de ton frère. Ce que je sais
également, c’est que je peux compter sur l’eau que tu laisses s’échapper
de ton seau. Elle nourrit les fleurs qui enjolivent notre chemin et le rendent
plus agréable à arpenter au quotidien. »

« Sois parfait »
Les choses ne valent-elles leur prix que réalisées à la perfection ? L’his-
toire des jumeaux nous montre l’inverse. Soumis au message contrai-
gnant « sois parfait », nous nous noyons
Repère express dans les détails. Nous mobilisons une
Il y a toujours la possibilité énergie considérable dans des tâches
de faire mieux. Celui qui cherche accessoires. Bien sûr, le goût du travail
la perfection risque l’éternelle bien fait a des vertus ! Là encore, seul
insatisfaction et la mésestime l’excès porte préjudice. Trop de perfec-
de lui-même. tionnisme cache, en réalité, la crainte, le
besoin d’être reconnu et/ou du juge-
ment des autres : nous cherchons à nous protéger de toute critique, de
toute atteinte à l’amour propre.
Christophe a cinquante ans et travaille dans le service de comptabilité
d’un grand groupe industriel. Il s’agace de ce qu’il pense être des pertes
de mémoire. Pour aller plus vite dans son travail, il voudrait avoir tout en

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tête, comme quand il était étudiant et qu’il s’enfilait les polycopiés de
cours au kilomètre. Au lieu de chercher des aides mnémotechniques,
il s’échine en vain à retenir des lignes comptables et des chiffres-clés.
Intérieurement, Christophe est rongé par la culpabilité de ne pas être à
la hauteur. Il voudrait être capable de retenir une quantité phénoménale
d’informations tout en assumant une surcharge de travail et des condi-
tions de vie stressantes.

« J’ai le droit d’être réaliste »


Un examen médical prouve à Christophe l’absence de trouble neurolo-
gique. « Tout va bien, confirme le médecin, le cerveau ne fait que mettre en
place une sélection devant la masse d’informations qui lui parviennent
chaque jour. » Cet avis extérieur aide Christophe à faire le deuil de l’idéal de
perfection. Libéré de sa culpabilité, Christophe peut s’estimer tel qu’il est,
apprendre à se relaxer et s’entraîner aux techniques de mémorisation.
Soyons réalistes : qui peut prétendre à la Repère express
perfection ? Là encore, pensez aux per- Accepter la réalité, c’est s’estimer
sonnes que vous estimez pour leurs qua- avec ses imperfections.
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lités. N’ont-elles pas, comme vous, des


limites, des failles, des travers de caractère ?
L’antidote au message contraignant « sois parfait » est d’être réaliste.
Quelle bonne nouvelle ! Puisque nous sommes imparfaits, nous res-
tons perfectibles, donc vivants ! Peut-être est-ce là le but finalement :
apprendre à s’accepter tel qu’on est pour pouvoir se donner une chance
de tendre un peu plus vers la perfection.
Si vous vous sentez empoisonné par ce message « sois parfait »,
reportez-vous plus spécifiquement aux parties « initier la rencontre » et
« faire face aux critiques » dans la clé 3. Surtout, entourez-vous de per-
sonnes réalistes.

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Exercice pour accepter ses imperfections
Comme vous l’avez fait pour vos peurs, prenez une feuille, installez-vous
au calme, inspirez profondément et, en haut de la page, notez : « Ce qui
me fait honte, ce qui me gêne chez moi, c’est... ».
Faites l’inventaire de ce qui vous éloigne de l’idéal que vous aimeriez
atteindre. Ce faisant, observez les crispations qui apparaissent dans
votre corps. À chaque fois, respirez pour les dissiper et détendez-vous.
Soyez le plus réaliste possible, sans complaisance vis-à-vis de vous-
même. Vous allez sûrement évoquer des traits de caractère ou des
caractéristiques physiques que vous n’aimez pas chez vous. Bienvenue
au club ! Nous souffrons tous d’un décalage entre ce que nous voudrions
être et ce que nous sommes réellement. L’estime de soi est inversement
proportionnelle à ce décalage !
Repère express
Vous trouverez peut-être, dans cette liste,
des éléments sur lesquels vous avez
La perfection apparente questionne :
directement prise, avec ou sans aide : une
que s’évertue-t-elle à cacher ?
difficulté comportementale (quelques
séances de coaching ou une thérapie plus
poussée ?), une manifestation somatique comme avoir les mains moites
ou des tremblements (quelques séances de yoga ou de relaxation ?), des
kilos superflus (quelques séances chez une diététicienne ?), etc.
D’autres éléments échappent davantage à notre volonté : la forme du
nez, du visage... Pensez à ces acteurs que vous admirez pour leur talent
et qui ne répondent pas aux canons de beauté : ils ont transformé leurs
« défauts » en atouts.
Conservez cette liste. Elle parle de votre humanité, de votre perfectibi-
lité. En guise de conclusion, notez : « J’ai le droit d’être réaliste ». Pour

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aller un peu plus loin, reprenez à votre compte la question de N. Mandela :
« Qui suis-je pour ne pas être merveilleux ? »

´ RÉCAPITULONS
Nous sommes tous des êtres imparfaits. Accepter ses imperfections, c’est :
● se libérer des contraintes du message « sois parfait » qui nous met en
posture d’éternel insatisfait ;
● accepter la réalité et observer ce que nous pouvons améliorer ou non ;
● s’émerveiller devant sa perfectibilité.

3. Admettre ses propres


besoins
´ EN BREF
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Nous avons chacun des aspirations et désirs propres. Ne plus avoir


de scrupule à les écouter conduit à une meilleure estime de soi.

« Fais plaisir »
Les codes de la vie en société favorisent certains comportements :
penser d’abord aux autres, être gentil, laisser passer, partager, céder sa
place, rendre service, etc. Pour plaire, faire plaisir aux autres, nous avons
adopté des comportements conformes à leurs attentes. Aujourd’hui, ces
messages intégrés dès l’enfance nous éloignent parfois de ce que nous

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souhaitons vraiment : penser à soi, dire non ou stop, émettre une critique
ou un jugement négatif, etc.
Le message contraignant « fais plaisir » nous dote d’une bonne capacité
d’écoute aux besoins de l’autre. Nous faisons preuve d’adaptation. Ce
message est d’ailleurs nécessaire pour développer l’empathie. Là encore,
le problème tient à l’excès. À se soucier à outrance des besoins des
autres, on finit par être complètement sourd à ses propres besoins et
même à ses propres ressentis. Au plus profond de soi, on développe la
croyance selon laquelle on ne peut être aimé que si on aide les autres.
Yves impressionne tous les collaborateurs de la société. Il dirige l’équipe
des services d’information. Dès qu’on l’appelle pour un problème, il
se déplace et se plie en quatre pour
Repère express remettre l’équipement en route. Il est
Estimez-vous pour ce que vous partout ! Dans l’entreprise, on le sur-
êtes et pas seulement pour ce que nomme le « pompier de service », ce qui
vous faites au service des autres. lui plaît assez ! Le week-end, il est tou-
jours à courir chez les uns ou les autres
pour dépanner ceux qui en ont besoin. « J’adore ça, c’est mon plaisir »,
répond-il à ceux qui le remercient. Parfois, il se poserait volontiers avec
un livre au coin du feu ou avancerait son bricolage, mais l’appel des autres
l’emporte toujours. Il ne sait pas dire non !
Que se passe-t-il quand Yves n’a personne à aider ?
Yves est l’exemple parfait de celui qui est empoisonné par le message
« fais plaisir » : il se soucie avant tout du bien-être autour de lui. Cette prio-
rité excessive donnée aux autres gâche ses relations. Incapable de
confrontation, redoutant par-dessus tout le conflit, Yves a tendance à
lisser en surface l’expression de ses émotions. Le fossé se creuse douce-
ment entre ce qu’il ressent réellement et ce qu’il laisse paraître, entre ce

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dont il a profondément envie et ce qu’il fait. À terme, ce décalage frustrant
peut entraîner de l’agressivité ou de la susceptibilité. Yves a aussi ten-
dance à faire du chantage affectif (« Avec tout ce que j’ai fait pour toi, tu
pourrais bien... »). Aussi éloigné de ses
Repère express
ressentis profonds, c’est contre lui-
même qu’il finit par se mettre en colère, Tout ce qui ne s’exprime pas
car il est incapable de combler sa frustra- s’imprime... et tout ce qui
tion : quand il s’écoute, Yves est plein de s’imprime finit, à un moment
où l’autre, par s’exprimer.
scrupule et se trouve en dessous de tout.

« J’ai le droit de penser aussi à moi »


Pour contrecarrer le message « fais plaisir », Yves doit aussi penser à lui.
Bien sûr, il n’est pas question d’oublier les autres, seulement d’accepter
d’avoir ses propres ressentis et besoins. En réalité, il s’agit de déjouer
l’équation erronée selon laquelle « être agréable aux autres égale renoncer
à soi ». On peut très bien montrer sa volonté d’être agréable et disponible
aux autres tout en faisant respecter son territoire personnel (besoins,
attentes, etc.). Marquer les limites de son territoire et les faire respecter,
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

c’est mieux estimer sa propre personne. Cette meilleure estime aug-


mente la confiance en soi.
Jeanne ferait tout pour sa famille. Le soir, quand sa journée de travail
est terminée, elle ne manque pas d’aider sa fille qui a des difficultés en
maths. Elle répond également aux sollicitations de son mari, en assurant
la comptabilité de l’entreprise qu’il vient de créer. Jeanne est épuisée,
mais elle se sait aimée de son entourage, même si elle les trouve peu
reconnaissants à son égard.

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Bien sûr, Jeanne peut parfaitement être heureuse de soutenir ceux qu’elle
aime, à condition de mettre à distance la culpabilité qui motive vraiment
ses actes. Si elle s’autorisait à penser
Repère express
aussi à elle, elle pourrait réaliser son sou-
Trouvez l’équilibre entre l’attention hait d’apprendre à jouer du piano et
aux autres et l’attention à vous-
attendrait moins de signes de reconnais-
même.
sance. Elle se ressourcerait et serait
plus disponible pour les autres.

Exercice pour apprendre à se faire plaisir


Une nouvelle fois, accordez-vous quelques minutes. Détendez-vous,
écoutez une musique qui vous plaît et prenez une feuille.
Dressez l’inventaire de vos dix besoins et plaisirs essentiels à satis-
faire pour être plus heureux : passer du temps avec les gens que vous
aimez, prendre des moments de pause ou de repos, vous adonner à votre
passion, etc.
Quand vous pensez avoir terminé, cherchez encore quels désirs
et besoins pourraient compléter cette liste.
Dans un deuxième temps, faites le point par rapport à votre vie actuelle
et questionnez-vous : à quoi êtes-vous prêt à vous engager maintenant
pour mieux vous faire plaisir au quotidien ?
Si vous vous sentez concerné par le message contraignant « fais plaisir »,
vous trouverez dans la clé 3 des outils pour « savoir dire non » et « oser
demander ».

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´ RÉCAPITULONS
L’altruisme n’est pas synonyme d’abnégation. Faire plaisir aux autres doit
se conjuguer avec l’écoute de ses propres besoins et envies. Admettre
ses besoins, c’est :
● se libérer des contraintes du message « fais plaisir » qui, par ses excès,
nous déconnecte de nos émotions profondes ;
● s’aimer à hauteur de ce que l’on est et pas seulement de ce que l’on fait
pour les autres ;
● s’estimer digne de prendre soin de soi et ainsi s’aimer davantage.

4. Consentir à profiter
´ EN BREF
L’estime de soi suppose de savoir profiter de la vie, la savourer.
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« Dépêche-toi »
Toujours plus vite ! Regardez le paysage publicitaire : nous baignons
dans une frénésie qui nous entraîne dans une perpétuelle course et nous
éloigne toujours un peu plus du moment présent. Combien de fois avons-
nous entendu nos parents répéter « dépêche-toi, tu vas être en retard » ?
Qui n’a pas eu l’impression que ses parents ne s’arrêtaient jamais de
courir, ne s’autorisaient aucune pause et que tel était le modèle à suivre ?

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Sous l’influence du message contraignant « dépêche-toi », nous dévelop-
pons la croyance que « flâner, c’est perdre son temps ». Le pire qui puisse
nous arriver, c’est l’ennui... Et comme « le temps, c’est de l’argent », il faut
l’exploiter de manière optimale, le meubler en permanence, faire, avoir tou-
jours plus. Ainsi, nous aurons plutôt tendance à dire « l’été dernier, j’ai fait la
Thaïlande », comme si nous avions tout vu, en quelque sorte coché toutes
les cases de la liste des choses « à faire » en Thaïlande. Et que se passe-t-il
quand il n’y a plus rien à faire ? Ou quand on n’arrive plus à suivre le rythme ?
Ou quand on s’octroie une pause ? Peut-on continuer à s’estimer ?
De même, on s’affaire au travail, comme Marie, la DRH : elle enchaîne les
réunions et les dossiers, prise dans le tourbillon de l’action, sans cesse
en train de courir. Perçue comme une personne active, elle est souvent
félicitée de faire « tant de choses » dans
Repère express la journée. Pourtant, comme elle confond
L’ennui est source de créativité. parfois vitesse et précipitation, son tra-
vail est dépourvu d’une réelle efficacité.
Il mériterait d’être approfondi, par exemple dans les analyses. Malgré
les compliments sur son dynamisme, Marie s’estime « pas si bonne que
ça », surtout quand elle voit l’écart entre l’énergie déployée et la qualité
du résultat.

« Fais des efforts »


Très répandu, le message contraignant « fais des efforts » s’appuie
notamment sur une culpabilité judéo-chrétienne bien ancrée : la vie ne
saurait être une partie de plaisir.
Bien sûr, là encore, ce message possède des vertus. Par exemple, il déve-
loppe le goût de l’effort. C’est bien l’excès qui pose problème.

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Soumis à « fais des efforts », on préfère le combat à la victoire, l’effort
au réconfort. On a des difficultés à terminer ce qu’on entreprend, à croire
qu’on va y ariver, à réussir, tout simplement. Le corps est sous tension
permanente et le stress difficilement gérable.

« J’ai le droit de savourer les plaisirs de la vie »


Pour contrecarrer les messages « dépêche-toi » et « fais des efforts » :
● Laissez-vous du temps et savourez
les plaisirs – petits ou grands – de la Repère express
vie : savez-vous vous arrêter ? profiter « Carpe Diem. » Faites-en votre
du paysage ? d’une lecture ? Quelle nouvelle devise et demandez-vous
place laissez-vous au rêve ? aux plaisirs chaque soir si vous l’avez respectée
des sens ? à vos proches ? Voyez-vous au moins une fois dans la journée.
vos amis ? Mangez-vous à toute allure ou
savourez-vous les aliments ?
● Réussissez à votre mesure : prenez-vous le temps de fêter vos
succès ? Toute victoire mérite qu’on la considère. Elle n’est pas « nor-
male ». Vous pourriez au moins vous féliciter, vous réjouir de ce à quoi
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vous êtes arrivé... Inutile de vous comparer aux autres, savourez vos
réussites. Vous avez du mérite !
Ces moments de plaisir vous font voir « le verre à moitié plein ».
Quelle estime vous pouvez alors avoir de vous-même ! Quel solide appui
pour avancer avec confiance !

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Exercice pour apprendre à profiter
Ils l’ont dit Prenez maintenant une feuille de format
« Il ne faut pas chercher à rajouter A3. Mettez une musique qui vous émeut
des années à sa vie, mais essayer et vous rappelle des moments agréables.
d’ajouter de la vie à ses années. » Replongez-vous dans ces souvenirs. Quand
J.F. Kennedy vous les revoyez avec force détails (cou-
leurs, objets, mouvements, luminosité,
etc.), quand vous réentendez le paysage sonore (voix, rires, bruits divers,
etc.), respirez profondément et soyez attentif à ce qui se passe en vous.
La seule évocation de ce souvenir agréable suffit à renouveler votre
énergie, à vous mettre en confiance.
Au centre de la feuille, notez en gros « J’ai le droit de savourer les plaisirs
de la vie ».
Laissez maintenant venir à votre esprit tous les petits et grands plai-
sirs que vous aimez vous accorder. Symbolisez-les par des dessins,
des photographies. Faites un collage. Ne cherchez pas l’esthétisme et
amusez-vous ! Faites-vous plaisir en pensant à tout ce qui est source
de satisfaction pour vous. D’une manière ou d’une autre, cela doit se voir
sur la feuille.

´ RÉCAPITULONS
Se faire plaisir, savourer les réussites sont des ingrédients indispen-
sables à l’estime de soi. Accepter de s’arrêter pour le faire, c’est :
● se libérer des contraintes des messages « dépêche-toi » et « fais des
efforts » qui, par leurs excès, minent l’estime que l’on a de soi-même ;
● se laisser gagner par une énergie positive qui augmente notre capital
confiance.

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Être créatif dans

CLÉ 2
son organisation
personnelle
la gestion

1
la gestion
créative
du temps
2 créative de
l’information

un espace

3 générateur
de créativité

« La créativité,
c’est l’intelligence qui s’amuse. »
Albert …instein

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Extrait de :
Les 5 clés pour être créatif au quotidien

SOMMAIRE DE L'OUVRAGE

Avant-propos
Quiz
Les 5 clés :
- Nous sommes tous créatifs
- Être créatif dans son organisation
personnelle
- Être créatif dans sa gestion de projet
- Être créatif dans ses relations aux autres
- Faire de la créativité une philosophie
de vie

EAN 9782100755004 – 96 pages


version papier : 9.90€ - version ebook : 7.99€
À découvrir sur dunod.com
1. La gestion créative
du temps
´´
En bref
Nous courons sans cesse après le temps. Essayez de changer vos façons
d’organiser votre temps afin de faire de cette course une partie de plaisir.

Faire de sa liste de tâches un jeu


La liste de tâches est l’outil de base de tout bon gestionnaire du temps. Si
vous en êtes resté au kit « agenda, Post-it, papier, crayon, gomme », pro-
fitez de votre élan créatif pour passer à des techniques nouvelles. Toutes
les applications de messagerie Web telles Outlook, Lotus et Google pro-
posent des utilitaires de gestion des tâches. D’autres permettent de
gérer ses tâches de manière créative ou ludique.

Se simplifier les listes de tâches


Repère express Testez, par exemple, Remember the milk
qui promet de ne plus jamais oublier un
Choisissez les applications
qui vous font gagner du temps
ingrédient de sa liste de courses et, plus
et vous plaisent à l’usage.
généralement, de ne plus laisser une
seule tâche passer à la trappe !
Cette appli centralise toutes les tâches au même endroit : chacune est
classée, intégrée à une liste préétablie par dossier, par projet, etc. : vous
pouvez avoir des listes dans le cadre privé et d’autres dans le cadre pro-
fessionnel. Vous paramétrez chaque ­nouvelle tâche (date butoir, récur-

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rence, durée estimée, lieu, explications, etc.). Vous pouvez lui attribuer
un ordre de priorité et la partager avec d’autres... pour éventuellement la
déléguer ! L’appli se synchronise avec tous vos appareils et vos agendas.
Elle vous permet de voir en un coup d’œil toutes les tâches à réaliser. Elle
alerte par e-­mail, SMS ou messagerie instantanée dès qu’une échéance
approche. C’est beaucoup de temps de gagné et avec un outil facile, agile
et pratique !
Vous adoreriez planifier à long terme les tâches mais vous en êtes encore
à regarder du jour pour le lendemain ? Do it tomorrow est l’appli qui peut
vous sauver ! Ce gestionnaire de tâches vous permet de noter sur un carnet
virtuel tout ce que vous devez faire aujourd’hui... et ce que vous comptez
reporter à demain ! Vous aurez l’impres-
sion d’avoir entre les mains un véritable Repère express
petit carnet qui vous déculpabilisera de Trouvez les moyens de sortir
votre tendance à la procrastination. de l’ennui des listes de tâches.
Quel que soit votre choix d’appli, prenez soin de vous prémunir des
alertes en rafale de « tâches non exécutées ». Pour éviter ces messages
parasites, trois conseils :
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

●● évitez de vous mettre la pression avec des échéances trop proches ;


●● utilisez les options de rappel de manière utile ;
●● transformez les tâches en rendez-­vous dans l’agenda dès qu’elles
revêtent un caractère prioritaire.
Gamifier la liste de tâches
Si vous êtes joueur, précipitez-­vous sur une appli comme Habitica. Elle
transforme votre vie en jeu vidéo : vous devez vaincre les petits monstres
représentant vos tâches à réaliser. À chaque victoire sur un monstre, vous
obtenez une récompense. Plus vous gagnez, plus vous grimpez dans les

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Repère express niveaux du jeu. À chaque défaite, vous
Misez sur les récompenses du jeu rétrogradez. Comme vous pouvez défier
pour respecter votre organisation. des amis, des collègues ou d’autres utili-
sateurs de la communauté Habitica, votre
motivation pour atteindre vos objectifs ne peut que croître !

Placer des nouvelles balises


Pour éprouver le plaisir d’avoir réalisé les tâches que vous aurez soigneu-
sement intégrées dans vos listes, cassez vos habitudes de mise en route.

Attaquer la petite cerise avant le gros gâteau


Nous avons tous l’expérience d’avoir eu à faire quelque chose que nous
considérons comme ennuyeux ou fastidieux (rendre tel rapport, pré-
parer telle réunion, établir tel compte-­rendu, etc.). La tendance est de se
dire : « Je commence par ça pour m’en débarrasser et ensuite, je ferai le
reste. » Grave erreur ! Vous allez avoir du mal à vous y mettre et y passerez
beaucoup plus de temps que nécessaire. Les neurosciences ont en effet
démontré qu’il vaut mieux commencer par une tâche plaisante plutôt que
de se jeter sur un « gros morceau » réclamant beaucoup d’efforts. Elles
ont prouvé que la satisfaction d’avoir bouclé une tâche efficacement fait
enregistrer par le cerveau une « récompense ». Celle-­ci le met en énergie
positive pour accomplir les tâches suivantes. Quand l’expérience est
fastidieuse, l’effet s’inverse : le cerveau reçoit un message négatif. Com-
mencez donc la journée par une activité
Repère express (un dossier, une tâche, un rendez-­vous) qui
Comment avoir encore faim vous plaît. Mettez-­vous en appétit avec la
pour la cerise après avoir avalé petite cerise. Vous vous attaquerez au gros
le gros gâteau bourratif ? gâteau dans un deuxième temps !

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Recourir au Pomodoro numérique
Maintenant que vous savez ce que vous allez faire, balisez le temps à y passer.
Là encore, les neurosciences nous guident. Selon les experts1, 25 minutes
constituent la durée idéale pour accomplir une tâche : il faut 10 minutes pour
monter jusqu’au maximum de concentration. Une fois ce sommet atteint,
l’attention décroît progressivement pour
arriver à un niveau quasi nul à la 30e minute. Repère express
Inutile de continuer alors à s’escrimer Au bout de 25 minutes,
sur des tâches corsées ! Mieux vaut pro- traitez quelques tâches faciles
grammer de s’arrêter avant, à la 25e minute, (mails, écoute des messages
pour repartir de plus belle ensuite. téléphoniques) ou faites une pause.
Comment faire ? Appliquez la technique de planification Pomodoro2 en
vous aidant de l’une des nombreuses applis existant sur le marché. Tapez
« pomodoro » dans votre store favori et choisissez celle qui vous convient.
Depuis votre smartphone ou votre tablette, vous pourrez, par exemple :
●● calculer puis programmer le nombre de séquences de 25 minutes utiles
pour une tâche ;
●● cadencer votre travail selon la méthode Pomodoro ;
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●● suivre l’avancement de chaque tâche, etc.


La méthode Pomodoro vous aidera à respecter les périodes de concen-
tration de 25 minutes et à augmenter votre productivité. Petit détail :
pomodoro, en italien, signifie « tomate ». C’est quand même plus amu-
sant qu’un simple minuteur de cuisine ou un chronomètre !

1. Source : Coursera, « Learning to learn ».


2. Inventée par Francesco Cirillo dans les années 1980, cette méthode de planification
file la métaphore du minuteur de cuisine en forme de tomate qui sonne pour signaler la
fin de la cuisson.

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Programmer des bulles de créativité
Oui, la créativité peut se programmer ! Il ne s’agit pas de se dire
« maintenant, il est l’heure d’être créatif ! », ce qui est d’emblée voué
à l’échec, mais de prévoir des temps et des espaces pour vous ins-
taller dans votre bulle créative. Vous prendrez ces temps de respira-
tion pour laisser libre cours à votre imagination, surfer sur Internet,
relire des notes, butiner de dossier en dossier ou produire des idées,
comme Mélanie, chef de projet dans une PME. Elle travaille en ce
moment sur un gros dossier client qui requiert à la fois expertise et
innovation. On compte sur sa créativité pour monter une proposition
originale et faire aboutir ce dossier stratégique baptisé « Pampelune »
en interne. Comme elle est, par ailleurs, très sollicitée pour résoudre
des problèmes courants, Mélanie programme des créneaux réguliers
dédiés à « Pampelune ». Dans son agenda, elle indique soit « Dossier
Pampelune : butinage » (réflexion) soit « Dossier Pampelune : concep-
tion » (élaboration de la proposition).
Repère express Elle associe à ces deux formes de bulles
À chacun ses espaces favoris pour de créativité des rituels adaptés et un
ses bulles de créativité. lieu porteur.

Aborder les réunions différemment


Pour beaucoup, les réunions professionnelles s’apparentent à un
pensum. Trop de réunions trop longues, trop de participants peu impli-
qués, trop de documents à lire avant, trop, trop, trop ! Stop ! Changez les
habitudes pour que les réunions redeviennent des lieux où l’on a plaisir
à se rendre.

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Un format inversé
Essayez d’appliquer aux réunions le principe de la classe inversée :
les élèves apprennent le cours chez eux puis viennent en classe pour
s’exercer avec l’enseignant. Selon ce même principe, les participants
à une « réunion inversée » arrivent en ayant déjà travaillé le sujet en
amont. Ce choix s’avère encore plus pertinent quand il s’agit de faire des-
cendre de l’information. Recourez à un espace collaboratif en ligne mis
à disposition par l’entreprise. Si vous n’en avez pas, testez Padlet1. Cet
outil très intuitif permet de créer un « mur » sur lequel épingler tous les
documents, liens ou visuels que l’on souhaite partager avec d’autres.
Un lien sécurisé et un mot de passe suffisent pour pouvoir accéder
aux ressources centralisées sur ce mur : les participants à la réunion
peuvent consulter les documents et en poster à leur tour pour enrichir
le dossier. Si chacun joue le jeu en contri-
buant au mur et en consultant les élé- Repère express
ments avant la réunion, celle-­ci devient Mettez les participants en appétit
beaucoup plus attractive, intéressante de la réunion.
et mémorable !
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D’autres alternatives intéressantes en amont de la réunion :


●● partager un document pour lequel vous attendez une réaction ou des
modifications de la part des destinataires avec des applications collabora-
tives comme Evernote, Dropbox, Google Drive ou OneDrive ;
●● sonder en amont les participants sur leurs attentes ou leur point de
vue avec des applications comme Survey Monkey ou Google Forms qui
permettent de créer un formulaire de sondage en ligne puis de récupérer
des résultats analysés.

1. www.padlet.com

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Des horaires atypiques : 07/45/52
Soyez créatif aussi dans les horaires de la réunion que vous orga-
nisez. Par exemple, optez pour une réunion qui commence à 14 h 07,
dure 45 minutes et s’achève donc à 14 h 52. Ce n’est pas de la pure
fantaisie : le classique « 14 h – 15 h » peut facilement passer inaperçu
dans l’agenda. « 14 h 07 – 14 h 52 », cela attire davantage l’atten-
tion ! Un horaire évitant les heures pile favorise donc la ponctualité
des participants. Bénéfice collatéral : si une autre réunion s’enchaîne
à 15 heures, cela laisse huit minutes de répit pour s’aérer l’esprit avant
de ­recommencer  !
Une raison physiologique plaide également en faveur de ce choix car
nous sommes plus productifs sur un rythme de 45 minutes que sur
1 heure.

Encore plus d’interactivité pour les réunions virtuelles


Dans toutes les réunions, l’animateur doit
Repère express
veiller à maintenir l’attention des parti-
Ayez de l’imagination pour que cipants. Les réunions par téléphone ou
la réunion virtuelle prenne le plus visioconférence nécessitent une créati-
de consistance possible. vité encore plus grande car les tentations
de « déconnecter » abondent.
Pour éviter ce travers, trois conseils :
1. Faire entrer les participants dans la salle virtuelle de réunion par un
rituel d’accueil inédit qui attise leur attention. Vous pouvez afficher en
page d’accueil de la réunion un visuel qui donne le thème, les photos des
participants ou une carte permettant de situer chacun, etc.
2. Solliciter chaque participant toutes les 3 minutes.

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3. Utiliser tous les canaux de communication pour créer l’interactivité,
notamment les sondages en ligne, les tchats et les tableaux blancs inte-
ractifs que proposent des solutions comme Webex, Adobe connect ou
GoToMeeting.

´´
RÉcapitulons
La gestion créative du temps est une approche qui casse les routines
afin de travailler avec plus de plaisir, seul ou en groupe. Soyez à l’affût de
solutions nouvelles pour :
●● transformer vos listes de tâches en jeu suffisamment plaisant pour
vous y atteler et en venir à bout ;
●● cadencer vos plages de travail en tenant compte de vos besoins phy-
siologiques et neurologiques ;
●● donner envie de participer aux réunions.

2. La gestion créative
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

de l’information
´´
En bref
Alors que certains râlent devant le trop-­plein d’informations, quelques
bonnes pratiques vous permettront de profiter de ce flux et même de
vous faire plaisir.

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Établir des cartes mentales
Une carte mentale – ou mind map ou encore carte heuristique – est un
moyen pour traduire sous forme de schéma unique un ensemble d’infor-
mations liées à un même thème. Le schéma permet de visualiser d’un
coup l’idée centrale et toutes ses ramifi-
Repère express cations. Il montre le cheminement de la
Utilisez le mind mapping pour pensée pour intégrer des informations
prendre des notes : plus rapide, nouvelles et les associer au thème cen-
plus synthétique, plus efficace. tral. C’est une sorte de photographie de la
pensée.
Pourquoi recourir au mind mapping ? Nous avons plutôt tendance à
structurer les informations de façon analytique et séquentielle. Nous
pensons judicieux de les classer par chapitre ou par dossier. Or, l’expé-
rience nous enseigne autre chose : quand nous lisons un livre, écoutons
un exposé ou regardons un film, nous traitons chaque nouvelle informa-
tion de façon globale et non pas isolée. C’est ce qui nous permet de com-
prendre le scénario, d’établir des ponts entre une péripétie et le début du
film et même d’anticiper le dénouement. Notre cerveau n’a pas besoin de
remonter tout le fil de l’histoire ou de l’exposé : il saisit les informations
dans leur globalité et les structure par association. Cette compréhension
globale satisfait et booste le cerveau. Le mind mapping correspond à ce
fonctionnement du cerveau. Adieu les prises de notes au kilomètre et
bonjour la carte mentale synthétique ! Son aspect schématique met au
jour les liens entre les diverses informations. Il favorise d’autant plus la
mémorisation que l’on peut ajouter dessins, couleurs et symboles.
Concrètement, vous pouvez créer une mind map pour prendre des notes,
construire un projet, préparer un entretien, faire une synthèse, etc.

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Voici par exemple la carte mentale établie par Stéphane en écoutant une
conférence sur la manipulation. Le conférencier démarre en citant la
fable « Le Corbeau et le Renard ». Il y fait ensuite sans cesse référence
pour développer son propos.
1. Stéphane entend : « Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son
bec un fromage ». Au centre de la page, il trace un cercle dans lequel il
dessine sommairement la scène. Il écrit les trois mots clés « arbre »,
« corbeau », « fromage ».
2. « …t bonjour, Monsieur du Corbeau ! Que vous êtes joli ! Que vous me
semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage,
vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. » Stéphane trace un deuxième
cercle relié au premier. Il schématise un renard et écrit « renard », « com-
pliment », « ramage », « plumage ».
3. « À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie : et pour montrer sa belle
voix, il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. » Stéphane trace un troi-
sième cercle relié au cercle central. Il résume par un dessin la scène et
écrit « corbeau », « chant », « fromage », « chute ».
4. « Le Renard s’en saisit et dit : Mon bon Monsieur, apprenez que tout
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flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. » Stéphane trace un dernier
cercle dans lequel il inscrit « flatteur », « dépendance », « écoute ».
5. Il donne un titre à chaque cercle : « Le Corbeau et le Renard », « la
proie », « la manipulation », « la leçon ».
6. Au fil de la conférence, il enrichit les cercles et ajoute de nouvelles rami-
fications. Il synthétise la pensée du conférencier au fur et à mesure de sa
genèse et obtient un schéma sans commune mesure avec une prise de
notes classique.

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Mind map de la conférence sur la manipulation

Les situations
« Renard/ de manipulation
compliment/
Ramage/Plumage » Les conditions
La manipulation de réussité
Comment
ne pas répondre
à la flatterie
Corbeau/
« Flatteur/ Arbre/
Dépendance/ Fromage
Ecoute » Le corbeau
La leçon et le renard
Ecouter sans
dépendance : Etes-vous
l’empathie manipulable ?
« Corbeau/
Chant/
Fromage/Chute » Quel levier
La proie de manipulation
pourrait marcher
pour vous ?

Repère express Vous pouvez établir une mind map avec


Observez les réactions de ceux un crayon et un papier. Il existe aussi
qui vous voient dresser une quantité de logiciels et applis gratuits qui
mind map. Vous devriez susciter vous permettent d’en construire de façon
l’étonnement, la curiosité et l’envie simple et propre : FreeMind, Freeplane,
d’essayer. XMind, etc.

Centraliser les informations


L’enjeu phare du classement des informations entrantes est de pouvoir
les retrouver facilement et rapidement. Il y a un vrai plaisir à savoir exac-
tement où se trouve chaque document !

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Tout au même endroit
Un logiciel ou une appli comme Evernote vous propose de créer un espace
de travail virtuel unique. Vous y rassemblez et classez toutes les infor-
mations que vous glanez : prises de notes manuscrites (ou non),
recherches en ligne, documents, articles capturés sur le Web, images,
listes de tâches, etc. Chaque élément peut entrer dans un dossier
(« carnet ») et être tagué avec des mots clés que vous définissez. Ces
derniers sont une source immense de satisfaction car ils permettent de
retrouver immédiatement ce que vous cherchez via l’outil de recherche
intégré ! Fini, les liens Internet classés dans un dossier « À lire » et que
vous ne lisez jamais ! Fini, les Post-­it collés sur votre écran de PC ! À tout
moment, il vous est possible de partager des éléments de cette mine
d’information avec vos contacts.
Avec une appli comme Evernote, la synchronisation entre vos différents
appareils vous permet d’avoir vos fichiers
toujours sous le coude. Vous pouvez ainsi, Repère express
n’importe où et depuis n’importe quel Le plus important n’est pas de
appareil, poursuivre un travail amorcé. Au pouvoir classer les informations
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

final, cette centralisation des informations mais d’être en mesure de les


vous fait gagner un temps fou. retrouver en un instant.

En cas de veille informative


La créativité s’alimente par l’ouverture à la nouveauté. Si vous faites de la
veille informative, vous êtes sans doute abonné à des portails, des news-
letters ou des alertes paramétrées en fonction de vos centres d’intérêts
ou de mots clés. Créez une adresse e-mail dédiée : elle vous permettra de

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temporiser votre lecture, sans engorger votre boîte de réception usuelle
(personnelle ou professionnelle). Pour collecter, mémoriser et partager
des liens hypertextes, il est aussi judicieux d’utiliser un service comme
Pearltrees : il permet d’organiser ses résultats de recherche Web, de les
enrichir et les partager avec une communauté qui a les mêmes centres
d’intérêt.

Créer des présentations percutantes


À côté des e-­mails, l’autre type de document qui mérite votre créativité
est la présentation Powerpoint. A minima, adoptez-­en (enfin) les bonnes
pratiques enseignées par le zen design1 :
quelques messages clés transmis de manière synthétique ;
●●

peu de mots mais des mots qui marquent (jouez sur la typographie) ;
●●

peu de chiffres, des graphiques


 ●●

Repère express ­simplifiés  ;


Insérez des vidéos d’1 minute des images et des vidéos courtes
 ●●

maximum. qui appuient le propos et le rendent


­mémorable.
Pour aller encore plus loin, testez le Pecha Kucha (« bavardage » en japo-
nais). Cette technique en provenance du Japon vise à éliminer les intermi-
nables présentations Powerpoint. Elle pose comme présentation idéale
l’enchaînement de 20 diapositives de 20 secondes, soit une durée totale
de 6 minutes 40 – beau challenge pour l’orateur – qui nécessite le res-
pect absolu des principes énoncés plus haut.

1. Garr Reynolds, Présentation Zen, Pearson, 2e édition, 2014.

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Vous pouvez aussi sortir des sentiers battus et tester d’autres appli-
cations de présentation assistée par ordinateur comme Prezi, Sway ou
Bunkr.
Vous serez le premier bénéficiaire de votre recherche de créativité qui
générera :
●● une prise de recul par rapport aux messages clés à faire passer ;
●● le plaisir et la satisfaction de trouver des accroches différentes pour
amorcer la présentation ;
●● un gain de temps lié au souci de faire plus concis ;
●● une mise en valeur de votre intervention (plutôt que de votre
­document).
Votre auditoire vous remerciera car, au final, la présentation est plus syn-
thétique, mieux mémorisable et plus dynamique. Vous risquez même de
faire école et de diffuser ces bonnes pratiques au sein de l’organisation...
pour le plus grand bonheur de tous !

´´
RÉcapitulons
La quantité d’informations à intégrer chaque jour est si importante que,
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

pour en tirer parti avec plaisir, il faut trouver les moyens de :
●●la recevoir de façon globale, par exemple en la schématisant sous
forme de carte mentale ou mind map ;
●●la stocker en un lieu central et la classer de manière à la retrouver
immédiatement ;
●●la transmettre de façon percutante en cassant les routines des pré-
sentations Powerpoint.

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3. Un espace générateur
de créativité
´´
En bref
Il faut parfois changer des éléments de notre environnement pour créer
un cadre favorable à la créativité.

Pourquoi toujours travailler assis ?


De manière évidente, un décor coloré, des images inspirantes, la pré-
sence de vivant (plantes, fruits, voire animaux), la lumière, une vue sur
un bel endroit ou au minimum sur l’extérieur favorisent la créativité. On
peut aller plus loin et changer de position de travail, abandonner le clas-
sique « assis sur un fauteuil derrière un bureau » pour se mettre debout,
semi-­assis, accroupi, assis sur un ballon de gymnastique ou sur un siège
type selle de cheval. Ces positions sont souvent plus ergonomiques,
moins contraignantes pour le dos, plus favorables à la tonicité muscu-
laire et à la souplesse. Si vous avez besoin d’un bureau, choisissez-le
réglable en hauteur pour l’ajuster à votre position du moment.
Pour compléter cet espace, disposez-­y un support prêt à recueillir les idées
qui surgiront : un plan de travail ou un tableau recouvert d’un revêtement effa-
çable (type Velleda). Vous pourrez non seulement consigner vos idées mais
aussi les partager avec tous les visiteurs
Repère express transitant par votre bureau. Si vous êtes nos-
Choisissez la position dans talgique de vos années d’écolier, choisissez
laquelle vous vous sentez le plus un tableau noir. La sensation de la craie sur
créatif. l’ardoise peut chatouiller votre créativité !

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Opter pour le management visuel
Le management visuel consiste à gérer une activité au moyen de
schémas, courbes, dessins et autres visuels. Il repose sur la conviction
(et l’expérience) que les visuels sont plus éloquents que les mots : un
schéma, un tableau, une courbe, un dessin ou une photo bien choisis
parlent d’eux-­mêmes.
Regardez, par exemple, la courbe ci-dessous produite par Cécile pour
dresser le bilan des projets de son équipe commerciale : les évolutions
des courbes parlent d’elles-­mêmes. Elles sont objectives. Elles per-
mettent à Cécile de passer directement avec son équipe aux actions
à mettre en œuvre pour les corriger.

Suivi des projets de l’équipe commerciale terrain


20 8
18 7
16
6
14
12 5
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10 4
8 3
6
2
4
2 1
0 0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Total

En cours Terminés En gestation Abandonnés

Choisir de manager avec des visuels nourrit le cercle vertueux de la créa-


tivité. En amont, le manager doit affiner sa propre compréhension du

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concept ou du sujet afin de le transcrire de façon exacte. Cet affinage le
pousse à dénicher le visuel le plus approprié pour se faire comprendre de
ses équipes : en termes de création, les
Repère express possibilités sont infinies. Sous forme
Ce qui se conçoit bien se dessine visuelle, l’information est plus rapide,
clairement. Ce qui est clairement plus directe. Elle favorise la réactivité et
dessiné se comprend aisément. aide à la prise de décision.

Optimiser l’organisation de son ordinateur


Un ordinateur bien organisé est un plaisir à explorer, contrairement à ce
qu’a expérimenté Hervé, chef de projet chez un éditeur de solutions infor-
matiques. Lors d’une revue de projet avec un client, il a été incapable de
retrouver dans son ordinateur une information que ce dernier lui récla-
mait. Cette frustration l’a décidé à réorganiser son ordinateur. Il s’est
appuyé sur la méthode métaphorique en six étapes :
1. Définir ce pour quoi on cherche de nouvelles idées. Pour Hervé :
changer l’organisation de son ordinateur pour éviter de perdre des infor-
mations et les retrouver en moins de cinq clics.
2. Déterminer un champ analogique, par exemple l’un de ceux-­ci : ani-
maux, journalisme, astrologie, jardinage, médecine, politique, bricolage,
histoire, géographie, sport, science-­fiction, etc. Hervé choisit de travailler
une analogie avec le corps humain.
3. Reformuler la recherche à la lumière de ce champ analogique.
Hervé souhaite, pour l’organisation de son ordinateur, un corps souple,
adaptable et doué d’ensembles distincts comme les membres et les
organes.

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4. Établir les analogies. Hervé estime que l’organisation de son ordi-
nateur pourrait se structurer en trois grandes parties : le squelette
(une structure très solide avec arborescence unique et non modi-
fiable), la tête (centre d’analyse, de commandement et de décision) et
les parties vitales (cœur, poumons, organes reproducteurs, filtration
du sang, etc.).
5. Finaliser l’analogie en analysant ce qui est applicable tel quel et ce
qui nécessite des modifications. Hervé reprend ses notes et repense le
corps de son organisation. Il crée :
●● un squelette par activité et non plus par projet ou par client ;
●● un dossier « Tête » contenant tous les documents de pilotage des
­projets  ;
●● une série de dossiers « Parties vitales » avec « cœur » (cœur de l’ac-
tivité, ce qu’il aime et/ou souhaite développer), « poumon » (son oxy-
gène, c’est-­à-­dire les éléments de veille), « organes reproducteurs »
(la gestation d’idées) et « filtration et déchets » (documents écartés
après tri).
Lorsqu’il cherche une information, Hervé sait où la trouver et c’est son
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petit plaisir désormais que de pouvoir la transférer illico à celui qui la lui
réclame.

´´
RÉcapitulons
On peut favoriser la créativité avec :
●●un espace de travail physique qui libère et accueille l’énergie créative ;
●●l’affichage de visuels ;
●●une organisation différente de ses espaces virtuels de travail.

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Et vous ?
1. Quelle solution allez-­vous tester pour avoir plus de plaisir dans
l’organisation de votre temps ?
2. Sur quel projet en cours allez-­vous basculer en mode mind
mapping ?
3. Que décidez-­vous pour changer le mode de traitement de vos
informations ?
4. Que pouvez-­vous modifier dans l’organisation de vos espaces de
travail pour vous y sentir mieux ?

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Décider dans

CLé 3
les situations
complexes

1 Décider, c’est
complexe

3 Trouver le bon
dosage raison
– émotion –
2 Solliciter
son intuition
intuition

« Tout jugement oscille sur la pointe de l’erreur.


La connaissance est une perpétuelle aventure
à la lisière de l’incertitude. »
Frank Herbert

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Extrait de :
Les 5 clés pour prendre les bonnes décisions

SOMMAIRE DE L'OUVRAGE

Avant-propos
Quiz
Les 5 clés :
- Décider, comment ça marche ?
- Éviter les pièges de la décision
- Décider avec les émotions
- Décider avec la raison
- Décider dans les situations complexes
Bibliographie

EAN 9782100724956 – 96 pages


version papier : 9.90€ - version ebook : 7.99€
À découvrir sur dunod.com
1. Décider, c’est complexe
´´
EN BREF
Appelons « complexes » ou « ambiguës » les situations de décision dans
lesquelles on ne peut ni identifier les risques, ni les coter. Souvenez-­vous
du plat de spaghettis (clé 2).
A contrario, les situations dites « à risque » présentent des enjeux mesu-
rables et prévisibles.

Quand émotion, raison et intuition


se télescopent
Trop d’émotion là où il faudrait plus de raison
Quand une situation est risquée, les choses sont claires : des risques
existent et on peut les évaluer.
Par exemple, s’il s’agit de déménager une entreprise, il existe des risques forts :
●● risques humains, comme éloigner certains employés de leur domicile ;
●● risques techniques liés au transfert des machines et des serveurs
informatiques ;
●● risques commerciaux comme déstabiliser des clients ;
● risques financiers liés à l’investissement.
Ces risques sont importants mais ils peuvent être cotés et la décision
être prise de manière très sûre. La méthode rationnelle a toute sa légi-
timité. Et pourtant ! Plus la situation est risquée, plus nous avons ten-
dance à sur-­activer l’affectif, à le laisser prendre le pas sur la raison1 :

1. « Décision managériale et neurosciences : une nouvelle vision de la gouver-


nance ? », Bernard Roullet et Olivier Droulers, Management & Avenir, no 69, mai 2014.

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parce qu’on croit pouvoir tout prévoir, on a peur d’avoir oublié quelque
chose. Cette peur perturbe la décision. Alors qu’on était sur le point de
décider du « Go » ou du « No go » pour le déménagement, on reporte la
décision.
Trop de raison là où il faudrait plus d’intuition
En revanche, quand la situation est ambiguë, la raison ne peut être seule
conseillère dans la prise de décision. On a surtout besoin de solliciter l’émo-
tion et l’intuition, contrairement à l’habitude.
Vous êtes à la tête d’une petite entreprise de vingt-­cinq personnes.
Les affaires vont mal car vous avez fait face au départ de deux anciens
sans pouvoir les remplacer. Cela a des conséquences sur la qualité
de vos prestations : le savoir-­faire est parti avec les seniors. La pro-
duction est tendue, les clients de plus en plus exigeants. La moti-
vation stagne au plus bas. Il faut prendre des décisions fortes pour
remonter la pente. Qu’allez-­vous faire ? Vous lancer dans une analyse
très pointue de toutes les zones de coût, y compris celles des activités
de chacun de vos employés ? Engager une analyse détaillée du porte-
feuille clients pour vous passer des clients non rentables ? Faire une
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étude de marché ? On peut jouer sur tellement de leviers rationnels


qu’il est difficile de savoir par quel bout commencer. Cette surenchère
est une façon de se rassurer, car la raison semble plus fiable que tout
autre moyen de prise de décision. Attention ! Si vous persistez dans
cette voie, il sera peut-­être trop tard pour réagir lorsque vous aurez
terminé vos analyses ! Il faut d’urgence réduire les options, en appeler
à son intuition pour imaginer par quoi commencer, émettre des hypo-
thèses, les vérifier par des tests avec des boucles rapides de rétroac-
tion qui permettent de s’ajuster.

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Le syndrome du labyrinthe
Les situations ambiguës de décision sont un peu comme des labyrinthes.
La sortie – la décision – est complexe à trouver. Nous aimerions disposer
du fil d’Ariane pour sortir vite et bien ! C’est le rôle que nous attribuons à
Repère express
la raison en nous y raccrochant.
Pour sortir sereinement d’un labyrinthe, il
Dans les situations à haute
faut accepter de « labyrinther », c’est-­à-­
complexité, place à l’intuition !
dire accepter de :
ne pas pouvoir tout prévoir ;
●●

ne pas pouvoir prendre du recul ;


●●

se perdre éventuellement ;
●●

se tromper : faire des demi-­tours, repasser par les mêmes endroits.


●●

« Labyrinther » vers la décision suppose de vouloir :


être attentif aux détails pour se repérer plus facilement ;
●●

penser positif, faire confiance à son intuition : lâcher prise mène sou-
●●

vent à la bonne décision. Se crisper pour trouver « la » solution affaiblit ;


décider en permanence entre des alternatives, prendre une direction,
●●

tester et en changer si cela est néces-


saire ;
Repère express ●● Persévérer jusqu’à la sortie avec cou-
Se donner le droit à l’erreur revient rage et détermination, en considérant
à se donner le droit à la solution. ses erreurs comme des avancées.
Et le système dans tout ça ?
Quand nous devons prendre une décision, nous avons affaire à un sys-
tème complexe dont nous faisons partie. Qu’est-­ce qui caractérise un
système ? Pensez au système nerveux, cardiaque ou digestif. Il s’agit

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toujours d’un ensemble d’éléments en interaction les uns avec les autres
et qui cherchent à produire un résultat : l’équilibre du système.
Il y a grand intérêt à aborder les situa-
tions complexes de décision avec une Repère express
approche systémique. Celle-­ci conduit à S’il se trouve déséquilibré,
considérer : le système cherche une nouvelle
●● les objectifs plutôt que les causes (ce stabilité.
que je « veux faire » plutôt que « pour- Décider, c’est donner ce nouvel
quoi je le fais ») ; équilibre au système.
●● l’avenir plutôt que le passé ;
●● le système global et ses interactions internes plutôt que les éléments
pris isolément.
Reprenons le cas du recrutement d’un commercial sédentaire développé
dans la clé 4. Il s’agit de remplacer un commercial qui gère depuis long-
temps un portefeuille client. Voici les éclairages supplémentaires que l’ap-
proche systémique apporte à Anna, la personne en charge du recrutement :
●● Objectif de ce recrutement : dans un contexte de fragilisation du porte-
feuille, il faut fidéliser plus que conquérir. L’objectif est que le transfert de
clientèle se passe au mieux.
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●● Que va-­t‑il se passer ? Le portefeuille va se déstabiliser de manière


naturelle, certains clients étant particulièrement attachés à l’ancien
commercial. Cette déstabilisation ne devrait pas avoir d’impact sur les
autres portefeuilles de la société.
●● Interactions au sein du système : un temps de biseau étant néces-
saire entre l’ancien et le nouveau commercial, Anna doit s’assurer d’une
relation fluide entre les deux hommes. Au-­delà de ses compétences, elle
interrogera donc le candidat sur sa perception des seniors et sa capacité
à s’adapter aux clients qu’il doit prendre en charge.

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´´
RÉCAPITULONS
Les situations de décision sont souvent plus complexes qu’il n’y paraît. À
ce titre, elles méritent qu’on :
●●donne sa juste place à la raison et à l’émotion ;
●●accepte de « labyrinther » ;
●●considère ces situations de manière systémique.

2. Solliciter son intuition


´´
EN BREF
L’intuition est une forme de « connaissance directe et immédiate qui ne
recourt pas au raisonnement »1 mais passe par l’inconscient.

Une petite voix à écouter


Face à une décision, la petite voix de l’intuition nous dit quelle voie choisir.
Attention ! L’intuition n’est pas l’instinct ! L’instinct nous protège du danger :
crier quand un python surgit est instinctif. En revanche, courir à droite
plutôt qu’à gauche pour lui échapper relève de l’intuition. De même, réagir à
une attaque verbale par un haussement
Repère express de ton est purement instinctif. Sentir le
L’instinct nous protège, l’intuition meilleur moment de la réunion pour placer
nous dit quel chemin prendre. tel argument plutôt qu’un autre est intuitif.

1. Définition du Petit Robert.

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Tout le monde a de l’intuition et il est urgent de la solliciter ! Pensez à
toutes les fois où vous vous êtes dit « J’aurais dû m’écouter », « J’aurais
dû faire confiance à ma première impression » : l’intuition était là et vous
l’avez fait taire !
L’intuition envoie des messages clairs à partir de signaux captés incon-
sciemment. Pour multiplier les chances d’exploiter votre intuition, sortez
vos antennes ! Ouvrez les yeux, écoutez ce qui se passe, étonnez-­vous :
toutes les expériences contribuent à alimenter notre base interne de
données, dans laquelle puise notre intuition.

Intuition, es-­tu là ?


Mesurez le développement actuel de votre Découvrez les résultats du test
intuition en répondant aux questions ci-­ en scannant le QR Code ci-joint :
dessous. Notez vos réponses et établissez
votre score à partir de ce barème :
●● « Jamais » = 1 point
●● « Parfois » = 2 points
●● « Souvent » = 3 points
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●● « Toujours » = 4 points goo.gl/pXlcPH

1. Vous êtes quelqu’un d’observateur et avez une bonne capacité à


« photographier » les gens, les lieux ou les situations.
2. Votre intuition a été bonne conseillère pour investir en bourse, choisir une
destination de voyage ou acheter un bien immobilier.
3. Vous avez tendance à regretter de ne pas avoir écouté votre intuition.
4. Lorsque vous rencontrez quelqu’un pour la première fois, l’impression que
cette personne vous fait se révèle vraie dans le long terme.

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5. On dit de vous que vous êtes une personne créative et que vous avez mille
idées à la minute.
6. En termes de temps, votre tendance est de regarder devant vous plutôt que
derrière vous.
7. Les idées que vous proposez se révèlent des réussites.
8. Quand un problème reste insoluble, la solution vient à votre esprit à votre réveil.
9. C’est plutôt votre intuition que votre logique qui vous guide dans vos prises
de décision.
10. Vos collègues de travail ou vos proches sont surpris de constater votre
capacité à prendre les bonnes décisions sans avoir tous les éléments en main.
11. Vous pouvez sentir si une réunion de travail va bien ou mal tourner.
12. Vous n’avez pas suivi l’avis de personnes expertes et vos décisions se sont
pourtant révélées justes.
13. Vous savez flairer la « bonne affaire ».
14. Pour vous sortir d’une situation délicate, la solution vous vient naturellement
à l’esprit, comme une évidence.
15. Vous savez très vite si quelqu’un vous ment ou vous dit la vérité.
16. Lorsque vous hésitez devant un choix à faire, c’est plutôt en vous relaxant
ou en pensant à autre chose que la solution vient.
17. Il vous arrive de remarquer un détail qui vous aide dans votre compréhension
et que d’autres n’ont pas remarqué.
18. Il vous arrive de vous dire que vous avez « déjà vécu un événement »
ou « déjà visité un endroit ».
19. Il vous arrive, quand le téléphone sonne ou quand la sonnette de votre
maison retentit, de savoir qui vous appelle ou vous rend visite.
20. Lorsque vous êtes perdu dans un endroit inconnu, vous trouvez la bonne
direction à prendre grâce à votre intuition.

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Comment réveiller ou muscler
son  intuition ?
L’intuition est une compétence que nous avons tous. Elle complète nos
autres canaux décisionnels. Elle ne demande qu’à être développée dans
d’autres situations que celles où l’instinct capte des signaux.
Voici trois exercices pour booster votre intuition.
Exercice 1 : entrer dans sa bulle intuitive
Essayez de faire le même exercice que Philippe, ce matin :
●●Assis à son poste de travail, il s’est posé cette question ouverte : « Que
faut-­il décider pour la mise en place de l’ERP1 ? le faire en interne ? l’exter-
naliser ? nouer un partenariat ?
●●Il a « coupé » sa radio mentale et fermé les yeux pour se placer comme
dans une bulle.
●●Pendant deux à trois minutes, il a alors laissé remonter à la surface, de
manière inconsciente, tout ce qui venait : images, sons, couleurs, mots,
etc. Il s’est interdit de faire le tri. Trois images ont traversé son esprit : un
désert, un hélicoptère et le drapeau britannique, symbole de l’union.
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●●Il s’est forcé ensuite à interpréter ces images en se demandant : « Que


veulent-­elles dire pour moi, dans ma situation ? » Voici son interprétation :
« On peut commencer par travailler en interne sur l’ERP mais il risque d’y
avoir une perte d’information. Faut-­il prévoir un plan B d’alliance avec un
partenaire pour minimiser ce risque ? »

1. ERP (E nterprise Resource Planning) est un sigle qui désigne un progiciel capable
d’assurer une gestion intégrée de l’ensemble des fonctions d’une entreprise.

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●●Il explore alors cette interprétation et complète son processus rationnel
de décision.
Exercice 2 : décréter des journées 100 % intuitives
Un matin, décidez de suivre votre intuition toute la journée. Laissez-­vous
guider au fil des heures : prendre le bus ou le métro ? Consulter votre boîte
aux lettres tout de suite ou plus tard ? Manger chinois ou marocain ? À chaque
décision, écoutez votre intuition, claquez des doigts, dites « C’est ça ! » et
appliquez votre choix. À la fin de la journée, faites votre retour d’expérience.
Demandez-­vous si vous vous êtes trompé ou non. Surtout, amusez-­vous !
Progressivement, vous prendrez conscience que votre intuition est bien
là et qu’il suffit de tendre davantage l’oreille pour l’entendre. Bien sûr,
évitez ce genre d’exercice quand la journée contient de forts enjeux !

Exercice 3 : entraîner son écoute intuitive


En face-­à-­face ou en réunion, essayez de capter les non-­dits. Observez
les gestes, les mimiques et demandez-­vous quelle est votre impression
globale : « Untel nous prépare une surprise », « Il y a quelque chose qui
me dérange dans cette présentation », « Les gens ont l’air tendu », « Que
veut-­elle dire réellement ? », « J’ai l’impression que... »
Vous verrez, ce genre d’écoute devient à la longue une vraie compétence.

´´
RÉCAPITULONS
L’intuition relie entre elles des informations engrangées de façon éparse.
Elle nous envoie régulièrement des signaux que nous éludons.
Un peu d’entraînement quotidien permet d’exploiter cette intuition.

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3. Trouver le bon dosage
raison – émotion – intuition
´´
EN BREF
Certaines situations de décision sont inconfortables en raison du
manque de temps pour décider, d’enjeux importants ou d’un flou total sur
la façon d’aborder la décision. Aucune recette n’est magique mais voici
des dosages indicatifs du mélange raison – ­émotion – intuition.

« Je n’ai pas assez de temps


pour  décider ! »
Considérez le manque de temps comme un allié et non comme un ennemi.

Si possible, écrire un protocole


Une brigade de pompiers arrive sur le lieu d’un accident. Plusieurs blessés
© Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

nécessitent des soins : un enfant saignant abondamment de la tête, une


femme enceinte présentant une fracture ouverte de la jambe et un octo-
génaire peinant à respirer. De qui s’occuper d’abord ? Pour décider vite
et bien, les urgentistes disposent d’un protocole, la fameuse règle des
3 B (Breath, Blood, Break) : les pompiers n’ont pas besoin de temps pour
décider. Ils traiteront, dans l’ordre, la personne âgée pour lui permettre de
respirer, l’enfant puis la femme enceinte.
De tels protocoles permettent de traiter les demandes de dépannage
informatique, les urgences médicales, les réclamations, etc.

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Quand des situations sont répétitives ou prévisibles, vous avez tout à
gagner à suivre un protocole clairement établi... ou à l’écrire vous-­même !
Par exemple, dans votre gestion de prio-
Repère express rités, numérotez de 1 à 6 les tâches que
Le pire, c’est de ne pas prendre vous avez à accomplir, selon une matrice
de décision. « Urgent/Important ». L’importance doit
précéder l’urgence bien sûr.

Raccourcir la méthode rationnelle


Guillaume et Sophie sont expatriés à Singapour depuis trois ans. Cette
expatriation est liée à la profession de Sophie. Guillaume étant c­ onsultant
free-­lance, il l’a suivie et a développé sur place un business pour une
entreprise française. Le contrat de Sophie arrive à son terme fin juin. Ils
devraient rentrer en France avec leur petite fille de deux ans. Guillaume
reprendrait une activité plus stable.
Ce jeudi 26 mai, changement de situation : le chargé du recrutement
annonce à Sophie que, pour diverses raisons, elle n’aura finalement pas
de remplaçant. Si elle le souhaite, son contrat peut être renouvelé pour
un an. À une nuance près : elle n’aurait plus de logement de fonction. Elle
a jusqu’à lundi pour se décider.
Que faire ? Rester à Singapour ou rentrer, comme prévu, en France ? Voici
six étapes pour décider vite :
1. Calmer l’émotion « peur de se tromper, faute de temps pour bien
décider ». Respirer un grand coup et s’auto-­persuader que la décision
prise sera la bonne. En bref : se faire confiance !
2. Raccourcir la méthode rationnelle en limitant les critères et les
options. Guillaume et Sophie peuvent ainsi se limiter à :
●● trois critères : leur budget, leurs métiers et la proximité familiale ;

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●● deux options : rester à Singapour ou rentrer en France.
3. Solliciter leur intuition pour choisir d’emblée la bonne option. Guil-
laume et Sophie font référence à leurs expériences passées. Ils optent
pour un retour en France.
4. Chercher les bénéfices à tirer de cette option. Guillaume et Sophie
listent, entre autres :
●● se rapprocher de leurs familles, créer un lien entre leur fille et ses
grands-­parents  ;
●● rebondir professionnellement (Guillaume) ;
●● changer de poste (Sophie) ;
●● limiter les dépenses liées au logement.
5. Tester l’autre option pour vérifier que ce n’est pas la bonne et ainsi
anticiper l’émotion regret. Ils se disent, par exemple, que rester à Singa-
pour entraînera :
●● des dépenses de logement importantes ;
●● peu d’opportunités professionnelles pour Guillaume et le risque de
s’ennuyer pour Sophie ;
●● une année de plus loin de leurs familles et, notamment, de leurs
parents qui vieillissent.
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6. Se projeter dans leur décision et se voir agir dans cette situation.


Cette projection est une façon d’acter la décision. Par exemple, Guillaume
et Sophie se voient bien passer des week-­ends avec leur fille, ses cousins
et ses grands-­parents.

« Les enjeux sont énormes ! »


On a parfois du temps pour décider mais les enjeux paraissent si impor-
tants qu’ils paralysent la prise de décision.

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Hervé doit décider comment mutualiser trois fonctions supports des
filiales de son groupe de BTP : l’administration des ventes (ADV), la
comptabilité, l’informatique. Les gains seraient importants, notam-
ment en termes de réduction des coûts informatiques. Mais il y a de
forts enjeux sociaux (risque de réduction de personnel), techniques
(harmonisation des outils et méthodes) et financiers (risque lié aux
transitions pour la facturation et les recouvrements). Hervé envisage
soit la création d’un GIE (groupement d’intérêts économiques) soit la
création d’une nouvelle filiale support.
Voici, là encore, une approche en six étapes :
1. Faire baisser le stress par tous les moyens (exercices de respiration,
de prévisualisation, d’ancrage)1. En effet, sous le coup du stress, nos pré-
férences MBTI® enflent :
le « T » sur-rationalise, cumule les critères et les pondérations ;
●●

le « S » recherche toutes ses expériences passées et peut s’y perdre ;


●●

le « F » survalorise ce qui lui plaît ou, à l’inverse, ce qui ne lui plaît pas.
●●

Il risque de rester bloqué sans décider ;


le « N » se projette dans le futur et peut se perdre dans pléthore de
●●

solutions.
Il s’agit de repérer ses tendances et d’en
Repère express
prendre conscience au moment où la
Une deadline oblige à s’organiser situation déclenche ces pics de stress.
en vue de statuer.
2. Se fixer un délai de décision.

1. Voir Les 5 clés pour cultiver son intelligence émotionnelle, CSP Formation, Dunod,
2013 et Les 5 clés pour prendre la parole en public, CSP Formation, Dunod, 2015.

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3. Solliciter son intuition et s’obliger à être créatif pour avoir au moins
trois options. Par exemple, Hervé peut envisager, en plus des deux pre-
mières options :
●● d’externaliser l’administration des ventes.
●● de procéder par étapes en commençant par l’informatique, puis la
comptabilité, puis l’ADV.
4. Appliquer la méthode rationnelle à ces options. Hervé prend chacune
des options, définit des critères de décision (coût, facilité de mise en
œuvre, impacts en ressources humaines), les pondère, etc. (voir clé 4).
Au terme de cette analyse, il décide finalement de créer un GIE.
5. Anticiper ses propres émotions. Pour Hervé :
●● la satisfaction d’avoir trouvé la solution optimale qui respecte les
enjeux humains et financiers ;
●● la fierté d’avoir réussi un beau challenge.
6. Vérifier que les deux options non retenues sont vraiment à écarter et
qu’il n’y aura donc aucun regret à avoir.

« Je suis dans le brouillard complet ! »


La situation vous semble tellement ambiguë que vous ne savez par quel
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bout la prendre ?
Agissez comme lorsque vous êtes perdu au milieu du brouillard en sui-
vant ces six conseils :
1. Bouger : commencer par se décider à
chercher une solution. Repère express
2. Identifier ce qui est autour de soi : Vous avez le devoir d’essayer,
les premières voies, les ressources, les le droit de vous tromper.
risques.

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3. Appeler à l’aide : solliciter l’avis des autres.
4. Laisser l’intuition guider vers une première porte d’entrée dans le
labyrinthe.
5. Entrer dans le labyrinthe et :
●● tester, tâtonner, se tromper et recommencer ;
●● quand la voie s’éclaircit, creuser, aller plus loin ;
●● savoir faire machine arrière ;
●● ajuster en permanence ;
●● en cas de doute, lâcher prise sur l’objectif et se concentrer sur l’action ;
●● prendre des repères ;
●● faire régulièrement des points d’arrêt pour voir où on en est : qu’est-
­ce que j’ai essayé ? Qu’est-­ce qu’il me reste à explorer ? Qu’est-­ce qui
semble intéressant ?
6. Rester vigilant. Être attentif aux solutions qui se présentent au fur et
à mesure. Continuer à bouger et décider à chaque embranchement avec
une volonté permanente de continuer sa progression.
À un moment, vous saurez que vous êtes sur la bonne piste.

´´
RÉCAPITULONS
Pour bien décider, commencez par mettre les émotions à leur juste niveau
(peur, stress). Sollicitez votre intuition et utilisez votre raison avec dis-
cernement.

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pour cultiver ses talents

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