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DÉCEMBRE 2015
> LES
PERSPECTIVES SYNDICALES
RENDEZ-VOUS DU SYNAMOME EN RÉGIONS
> XOXOX
PERSPECTIVES TECHNIQUES
ÉDITO
RESTONS MOBILISÉS
Quelles leçons tirer du troisième congrès du SYNAMOME, qui s’est tenu à Montpellier les 21 et 22 mai derniers ?
Incontestablement, et malgré la crise qui perdure, cette manifestation a suscité l’intérêt de nos fidèles partenaires
et des exposants industriels, tout comme des institutionnels invités qui ont répondu présent sans hésiter.
Tous, par leur implication, ont su dynamiser notre rendez-vous annuel et, au-delà de sa convivialité légendaire,
contribuer à sa réussite. Je tiens à les en remercier vivement.
Car la TRÈS faible participation de nos adhérents – la plus basse de l’histoire du SYNAMOME, et du SYNAMOB
– ne peut qu’interpeller.
La campagne de sensibilisation des députés et sénateurs sur la situation catastrophique du secteur du bâtiment
est un échec, tout comme la pétition lancée au sujet du projet de loi relatif à la liberté de création, à l’architecture
et au patrimoine.
Claude DUFOUR, Démobilisation, désengagement, démotivation ont conduit l’ensemble des acteurs de la branche Bâtiment à un
Président du SYNAMOME rôle de faire valoir et non à celui d’acteur responsable et entreprenant.
C’est par l’échange, le partage et la mobilisation que nous pourrons nous faire entendre.
On peut être compétent, dynamique, réactif, expérimenté et se croire le meilleur, on est rien sans un esprit et un
engagement collectifs.
SOMMAIRE
4-5 ACTUALITÉS 19-21 PERSPECTIVES SYNDICALES
Lettre du SYNAMOME au Président de L’actualité du SYNAMOME en régions,
la République / Départs et nominations / rencontres, réunions, agenda…
Trophées Batiactu
22 PERSPECTIVES TECHNIQUES
6-15 PERSPECTIVES CONGRÈS Prévoir les risques de retrait-gonflement
Compte-rendu du 3ème Congrès du des sols
SYNAMOME à Saint-Étienne
au Président de la République
Monsieur le Président,
Comme beaucoup de Français, j’ai suivi avec attention votre dernière intervention à RTL matin au
cours de laquelle vous avez notamment affirmé que le logement était la priorité du gouvernement.
Ce sujet me touche à plus d’un titre. En qualité de simple citoyen, préoccupé par les attentes socié-
tales de mes compatriotes, de par mon métier d’architecte et enfin du fait de mon implication à la
tête d’un syndicat professionnel de l’architecture et de la maîtrise d’œuvre.
Vous n’ignorez pas que le secteur du bâtiment est, dans son ensemble, en crise depuis de trop
nombreuses années sans que les mesures prises successivement par les différents gouvernements
n’aient été suivies d’effets significatifs.
Déjà en juillet 2014, j’avais insisté auprès de Monsieur Manuel VALLS et de Madame Sylvia PINEL,
qui recevaient à Matignon les dirigeants de 13 fédérations et syndicats professionnels du cadre bâti
et du logement, sur les difficultés rencontrées par les professionnels de la maîtrise d’œuvre dans le
cadre de l’instruction des autorisations de construire.
Aujourd’hui, je puis vous affirmer que la situation a empiré et que l’on se heurte systématiquement
à des demandes de pièces complémentaires souvent abusives et onéreuses qui ralentissent l’aboutis-
sement des projets quant ce n’est pas des refus, tout autant injustifiés, qui bloquent toute initiative.
Oui, c‘est bien la non autorisation des permis de construire ou une obtention tardive, car repoussée
dans le temps, qui sont responsables de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le secteur
du bâtiment. J’ajoute que, sur le nombre de permis délivrés, à peine 30 % ne concernent que des
constructions neuves, et que 70% portent sur des rénovations et des mises en conformité.
Au regard de ces chiffres et du nombre des mises en chantier qui en découle, les défaillances
d’entreprises, aboutissant à l’explosion des demandeurs d’emploi, sont compréhensibles.
La situation est malsaine. Elle conduit à une recrudescence du travail au noir, à la surenchère des
rabais, à des conditions de travail incontrôlables et incontrôlées, et à de véritables guets-apens pour
les maîtres d’ouvrages : travaux inachevés, travaux non assurés, réalisés sans aucun respect des
règles de l’art, débouchant sur des procédures judiciaires sans fin dont les médias se font abondam-
ment l’écho et qui ajoutent de l’inquiétude aux candidats potentiels à l’accession à la propriété ….
Ces derniers, outre le fait qu’ils accèdent de plus en plus tardivement à la propriété, doivent faire
aussi face aux difficultés d’obtention de crédits.
Comme les professionnels du bâtiment, ils subissent aussi l’inflation normative dont l’effet est d’aug-
menter le coût des constructions neuves. Il en résulte une transformation du marché de l’immobilier
qui voit croître les ventes d’immeubles anciens soumis à moins de contraintes.
Monsieur le Président, le bâtiment est un des plus importants réservoirs d’emplois. Il constitue
aussi un des leviers de revitalisation du monde rural capable d’éviter la tragique désertification
du territoire. Or là aussi, les politiques publiques ne font qu’aggraver la détérioration du tissu local.
De plus, la raréfaction du foncier entraîne naturellement la hausse des terrains, soit le contraire
de l’effet recherché.
ACTUALITÉS
de la maîtrise d’œuvre sont en effet en attente d’un geste fort et de décisions rapides, et ils ne
veulent pas revivre le cataclysme des années 90 où ont disparu un grand nombre d’entreprises de
50 à 100 salariés.
Je me tiens à votre disposition, si votre agenda le permet, pour vous rencontrer, ou l’un de vos
conseillers, afin d’évoquer ces questions majeures.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma haute consi-
dération.
Claude DUFOUR
Président national
D-Eskenazi
ailleurs, suite à une gestion saine et à tout comme le nécessaire retour aux fon- Le Trésorier national remercie tout
une politique d’économies drastiques, damentaux, est bien perçu par les res- d’abord Frank DEBARD pour les conseils
le bilan financier est légèrement excé- ponsables politiques. Un retour à des qu’il lui a prodigués et lui souhaite de
dentaire. valeurs de base qu’il conviendrait aussi profiter d’une retraite syndicale bien
Il remercie ensuite le personnel, et parti- de pratiquer en interne au plan syndical : méritée. Puis, tableaux à l’appui, il
culièrement Brigitte LE, pour l’organisa- implication, participation et utilisation détaille les recettes basées sur les coti-
tion du congrès et le suivi relationnel des des outils SYNAMOME. sations des adhérents - dont l’effectif
partenaires, avant d’ajouter, sur ce point, Il conclut sur la nécessité de garder est inférieur à celui de 2013 – et sur le
qu’il va falloir de plus en plus justifier confiance et espoir. partenariat qui, lui, reste stable. À cela
des prescriptions. s’ajoutent les diverses recettes publici-
Il complète enfin les propos du secrétaire Yvon ISABEY et Gildas DEPIN gagnent taires de la revue PERSPECTIVES et de
général en notant que notre discours basé ensuite la tribune pour la présentation l’agenda. Enfin, les réunions régionales
notamment sur l’hypertrophie normative, du rapport financier et la certification permettent de dégager un excédent
la défense du tissu local et la proximité, des comptes. financier et le résultat du congrès de
Montpellier a été particulièrement bon. à une hypertrophie d’obligations de et attentive les enjeux de la révolution
Côté dépenses, celles-ci ont été gérées au plus en plus contraignantes. Profession numérique dans le bâtiment.
plus près et tous les postes ont été revus à qui est aussi plus éclatée que jamais et Emmanuel OLIVIER de “ Smart Building ”
la baisse par rapport à l’an dernier. Ainsi, soumise à la concurrence de nouveaux démontre que les nouvelles technologies
les dépenses sont en recul de 32 000 € métiers. d’intelligence artificielle vont rendre
par rapport à l’an passé. Il en résulte que Pour lui, la crédibilité du SYNAMOME intelligents et faire vivre les bâtiments.
le compte de résultats dégage un résultat passe par une assise plus large, une En conséquence, les professionnels vont
de près de 5 000 € alors que celui de ouverture et une adaptation aux évolu- devoir imaginer de nouvelles configura-
2013 se caractérisait par un déficit six tions, sur la base d’un socle commun. Ce tions d’usages spécifiques grâce à ces
fois plus important. qui nécessite une implication de toutes et technologies et à des objets connectés
Comme les intervenants précédents, le tous à tous les niveaux. et interactifs.
trésorier redit que la crise doit conduire C’est au tour d’Anselme PASCUAL, res- Sylvain GIROD d’EPITECH présente
à privilégier le collectif et non le repli et ponsable du Partenariat, d’insister sur ensuite l’un de ces produits permettant «
l’isolement. la nécessité de nourrir les relations avec l’immersion complète dans le projet » et
Monsieur Gildas DEPIN présente la syn- les Partenaires, notamment au travers dont un essai est possible sur stand au
thèse des comptes du SYNAMOME avant d’un retour de fiches prescriptions que Village UNAID.
de les certifier. En l’absence de question, les Présidents de Régions se doivent de Enfin, Sylvain CHARPIOT de DRAWN
il est procédé au vote du quitus qui est mettre en œuvre auprès des adhérents. présente la création et la réalisation de
adopté à l’unanimité moins une absten- Le Responsable du Recrutement évoque mobilier avec une imprimante 3D que
tion. ensuite le bilan des actions du recrute- l’on peut recycler sous d’autres formes.
ment et le rôle fédérateur que doit jouer
La seconde partie de l’Assemblée géné- le SYNAMOME. FORUM
rale est consacrée à de courtes interven- Claude DUFOUR fait la synthèse des pro- “ ACCESSIBILITÉ”
tions suivies d’échanges avec la salle. pos précédents et, citant LE CORBUSIER, Le deuxième forum, consacré aux der-
Partant du constat que l’appréhension du rappelle que la maîtrise d’œuvre est une nières actualités de l’accessibilité, a
futur ne peut passer que par la connais- réalité de terrain indissociable de l’acte permis à Dominique MILLET, respon-
sance du passé, Olivier FERRARI retrace de construire. sable communication du SYNAMOME
l’historique de la fonction de maître Les échanges avec la salle font notam- d’interroger Catherine BACHELIER,
d’œuvre “ homme seul ”, indépendant et ment ressortir le besoin d’un discours aujourd’hui Présidente du comité scien-
libéral ainsi que la genèse de l’ordre des plus positif et mobilisateur, tout comme tifique et stratégique d’Accès pour tous.
architectes et le passage d’une concep- la nécessité de réformer la Loi de 1977 C’est l’occasion, pour cette dernière,
tion libre à un acte réglementé, limité sur l’architecture. de rappeler l’engagement et l’implica-
aux seuls architectes, depuis la Loi du 3 tion du SYNAAMOB dans le domaine
janvier 1977. L’Assemblée générale s’achève par la de l’accessibilité, ce qui lui valut d’être
Puis, le vice-président national retrace la Présentation, en avant-première, de l’ou- consacré, en 2003, acteur de l’année
création et les évolutions du SYNAAMOB vrage Maîtres d’œuvre Techniconcepteurs européenne des personnes handicapées.
qui, de syndicat protestataire, est devenu – Le livre du Compas d’Or . Philippe
après trois décennies une instance recon- CHAUVEAU, PDG des Editions PC, Puis elle retrace brièvement les objec-
nue de dialogue et de propositions – la indique qu’il a été soutenu par plusieurs tifs de la Loi du 11 février 2005 pour
seule au plan national -, dont le but est partenaires du SYNAMOME, avant d’en l’égalité des droits et des chances, la
désormais de professionnaliser et de détailler le contenu. Représentant par- participation et la citoyenneté des per-
faire reconnaître, au travers d’un titre faitement la profession et le syndicat, sonnes handicapées, avant d’insister
distinctif, les professionnels de la maî- il constitue un outil de communication plus longuement sur la présentation
trise d’œuvre installés postérieurement destiné au public et aux institutionnels. des Ad’AP (les agendas d’accessibi-
à 1977. lité programmée) : un dispositif obli-
Car l’objectif est bien, aujourd’hui, de gatoire pour tous les propriétaires ou
se démarquer au sein de la famille de la FORUM exploitants d’établissements recevant
maîtrise d’œuvre. “ COMMENT LE NUMÉRIQUE VA du public (ERP) qui n’auraient pas
FAIRE ÉVOLUER NOTRE MÉTIER ?… respecté leurs obligations d’accessi-
Le second vice-président, Yves MERCIER, DE NOUVELLES TECHNIQUES POUR bilité au 31 décembre 2014. L’Ad’AP
revient lui aussi sur l’utilité des actions DE NOUVEAUX USAGES ” consiste à obtenir du préfet la valida-
passées avant d’insister notamment sur La première intervention permet de tion d’un échéancier pour la mise en
les mutations de la profession, soumise présenter à une assistance nombreuse accessibilité.
Pour répondre à ces défis, le coût glo- dit sur le professionnalisme des maîtres gie les dépenses de fonctionnement au
bal apparaît comme la panacée, mais sa d’ouvrage en soulignant qu’un grand lieu de l’investissement, alors que les
mise en œuvre nécessite un langage et nombre ne bénéficie pas d’une ingénie- besoins sont importants. Cela ne peut
un référentiel communs à l’ensemble des rie technique intégrée. Le rôle de la maî- conduire qu’à une baisse de qualité. Au
acteurs. Il rappelle aussi que le rôle du trise d’œuvre est donc d’y palier par ses vu de la conjoncture, il se dit pessimiste
maître d’ouvrage est de définir le pro- conseils et un discours pédagogique, afin sur l’avenir.
gramme d’une opération, ce qui néces- de susciter écoute et compréhension. Et la Pierre MIT, Président de l’UNTEC,
site de la rigueur et qu’il faut enfin des maîtrise d’ouvrage se doit donc, paradoxa- entend relativiser le constat précédent à
partenaires de qualité pour mener à bien lement, avec moins de moyens financiers l’aune de l’évolution économique en se
toute opération. et humains, d’investir sur l’ingénierie. plaçant sur le long terme. Mais il craint
Pour Philippe KLEIN, Président du que le sous-investissement actuel ne se
Philippe ESTINGOY, Directeur général Conseil International des Architectes traduise par une sinistralité accrue. Par
de l’Agence Qualité Construction, rebon- Français (CIAF), les attentes premières ailleurs, il plaide pour que la maîtrise
du maître d’ouvrage ne sont pas tou- d’œuvre ait une vision plus globale et
jours basées sur l’architecture mais liées supra communale de l’aménagement,
à la sécurité des coûts, des délais et de liée à l’accompagnement des élus.
l’usage. Puis il démontre que la maîtrise Enfin, il déplore que les projets soient
d’œuvre française, qui a su produire souvent impactés par les échéances
à qualité constante malgré la crise, électorales.
demeure sous-payée par rapport au reste Bernard BEUNEICHE, Président de
de l’Europe. Le problème n’est donc pas l’UNAID, ne peut que confirmer les pro-
celui du coût mais plus celui d’un choix pos de ses prédécesseurs et se dit, lui
économico-politique erroné qui privilé- aussi, pessimiste sur l’avenir.
(SUITE EN PAGE 14…)
ISOVER
Cette année a montré plus que jamais la capacité du SYNAMOME à entraîner ses membres et
ses partenaires dans une excellente dynamique malgré la crise. En tant que leader de l’isolation
des bâtiments, Isover est heureux de pérenniser son partenariat technique et convivial avec
le SYNAMOME par l’intermédiaire du congrès et des rencontres régionales. Avec le prochain
congrès à Arles et une reprise économique en vue, 2016 s’annonce d’ores et déjà comme une
année charnière pleine d’espoir et d’ambitieux projets, au sein desquels Isover accompagnera
plus que jamais le SYNAMOME et ses membres.
Abel BOUDADI, Responsable Animation Réseau National et Olivier SERVANT, Directeur de la Promotion Nationale
Partenaires du SYNAMOME
SIPLAST
Invité au Congrès de Saint-Étienne par un groupement d’industriels, j’ai découvert des maîtres
d’œuvre proches des industriels.
En discutant avec les adhérents de plusieurs régions, j’ai compris leur attachement à la technique.
Répondre aux attentes de leurs clients en œuvrant dans une démarche très concrète, en intégrant
des solutions techniques de bon niveau, me paraît très positif pour un partenariat de qualité.
Nous avons officialisé notre partenariat en fin d’année 2015. Notre souhait pour 2016 est d’aller
à la rencontre des présidents régionaux pour leur proposer des réunions d’information technique,
afin de les accompagner dans l’optimisation de leurs projets.
Éric LAINÉ, Directeur de la prescription
www.synamome.org
BOUYER LEROUX
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C’est une transition parfaite avec le que leur démarche d’accompagnement reproche à la maîtrise d’œuvre de ne
second volet des débats consacré à maî- de A à Z est un atout. Et il s’interroge sur pas savoir communiquer d’une seule voix
trise d’ouvrage privée. le succès rencontré par les constructeurs notamment sur les médias grand public.
L’usage fréquent du paiement différé des de maisons individuelles tout en dénon- Et pour lui, le recours à des profession-
prestations de maîtrise d’œuvre dans le çant au passage certains professionnels nels de qualité n’est pas systématique
secteur de la promotion immobilière, qui mélangent les genres. car ils ne sont pas identifiés comme tels
évoqué par Bernard DELMAS, est vive- par les particuliers. Ce qui génère une
ment dénoncé par Philippe KLEIN. Là Bernard DELMAS interroge alors l’en- forte sinistralité.
aussi, Pierre MIT relativise en disant que semble des représentants de la maîtrise
la problématique de la professionnali- d’œuvre sur le plus qu’elle peut apporter Pierre MIT confirme que la maîtrise
sation du maître d’ouvrage est parfois au maîtres d’ouvrage ainsi que sur les d’œuvre a beaucoup d’efforts à faire au
identique dans les deux secteurs, tout en évolutions futures de la mission de maî- plan du marketing commercial et déplore
notant que si les marchés privés offrent trise d’œuvre. Tous sont d’accord pour son manque de capacité à mettre en
plus de souplesse quant au choix de la dire que le rôle de la maîtrise d’œuvre avant sa valeur ajoutée.
maîtrise d’œuvre, les marchés publics est d’être à l’écoute du client et de lui Pour Philippe KLEIN, à l’instar des pays
offrent, de leur côté, plus de sécurité. Le proposer une solution correspondant à nordiques, il importe que le particulier
réel problème est, selon lui, que la maî- ses besoins. s’oriente vers le professionnel le mieux
trise d’œuvre ne pèse pas et peu estimée à même de lui apporter satisfaction en
car la prestation intellectuelle n’est pas Comme l’an passé, Philippe KLEIN répondant à ses attentes.
suffisamment reconnue en France. démontre que la maîtrise d’œuvre fran- Pour sa part, Serge MASSIS dit que les
Pour Bernard BEUNEICHE, tout est dans çaise est en sous effectif comparée à ses maîtres d’ouvrage publics ont besoin
l’accompagnement du maître d’ouvrage, homologues européens et, concernant le d’une maîtrise d’œuvre d’excellence.
notamment au niveau du programme secteur de la maison individuelle, il sou-
dont les architectes d’intérieur parti- ligne que 45 % du marché échappe aux Après quelques échanges avec la salle,
cipent à l’élaboration. En cas de non professionnels. Ce que confirme Philippe Bernard COLOMBAT clôture le congrès
faisabilité, l’opération s’arrête. ESTINGOY qui précise que la sinistralité en remerciant les invités, les congressistes
Claude DUFOUR note que les architectes y est 10 fois plus importante qu’ailleurs. et les partenaires avant de les inviter à se
d’intérieur ont une bonne approche et Enfin, le Directeur général de l’AQC retrouver à la soirée.
RENDEZ-VOUS À ARLES POUR LE 4ÈME CONGRÈS SYNAMOME ET UNAID LES 9 ET 10 JUIN 2016 !
“ Une Stratégie nationale pour l’architecture, mes chers amis, pour quoi faire ? … Soutenir
et relever un monde professionnel brutalement atteint par la crise, la crise de la finance
et la crise du bâti ? ” Extrait du discours prononcé par Fleur Pellerin à l’occasion de la
présentation de la Stratégie nationale pour l’architecture, à l’École d’architecture de Paris-
Belleville, le 20 octobre 2015.
(SNA) avaient été jetées dans un rapport relles de l’Assemblée nationale, sans que
Bernard DELMAS, éponyme remis la veille, soit le 7 juillet, tous ne soient toutefois retenus. C’est à
Juriste du SYNAMOME à la ministre et sur lequel trois groupes ce stade que vont apparaître les modifi-
de travail, composés exclusivement ou cations de la loi sur l’architecture et du
presque d’architectes, planchaient depuis code de l’urbanisme.
5 mois. Ne figurant pas dans le projet initial, elles
C’était aussi oublier le rapport parlemen- n’ont donc pas fait l’objet d’une étude
taire d’information sur la création archi- d’impact et n’ont pas été soumises à l’avis
tecturale finalisé en juillet 2014, après du Conseil d’État.
La récente actualité législative nous 6 mois de travaux, là aussi avec une
conduit à faire une brève présentation concertation limitée, par le député Patrick Passons rapidement sur l’apposition sur
des dispositions concernant l’architec- Bloche, dont on notera qu’il a été nommé l’une des façades extérieures de l’im-
ture, contenues dans ce texte qui vient rapporteur du projet de loi gouvernemen- meuble du nom de l’architecte auteur du
d’être voté en première lecture par l’As- tal le 15 juillet. projet architectural et de la date d’achève-
semblée nationale. Mais il convient de ment de l’ouvrage.
souligner qu’il n’en n’est pour l’instant Vient ensuite le recours obligatoire
qu’au tout début du processus législa- à l’architecte pour les demandes
tif et n’est donc pas totalement figé. d’aménager des lotissements (article
Retour sur un dossier mené au pas de 26 quater nouveau – amendement
charge, et sans véritable concertation gouvernemental), une exception étant
interprofessionnelle. néanmoins prévue en dessous d’un
seuil déterminé par décret en Conseil
1. LE DIABLE SE CACHE d’État.
DANS LES DÉTAILS.
On rappellera préalablement que le pro- La proposition n°1 du rapport Bloche
jet de loi porté par Fleur Pellerin a été concernant l’abaissement du seuil de
présenté en Conseil des ministres le 8 recours à l’architecte de 170m2 à 150m2
juillet 2015. Conformément à son titre, fait l’objet de l’article 26 quinquies nou-
il se compose de trois volets dont le veau (amendement du rapporteur).
second, qui n’est pas le plus important Les articles 26 sexies et septies nouveaux
au regard de l’ensemble du texte, com- concernent respectivement les concours
porte au sein du titre II un chapitre 3 d’architecture consacré dans la loi de
intitulé “ Valoriser les territoires par la 1977 et l’élargissement des pouvoirs des
modernisation du droit du patrimoine CAUE en cas de rénovation ou d’aména-
et la promotion de la qualité architectu- gement de parcelles.
rale ”. Il ne s’agissait à l’origine que de 2. UN TEXTE SENSIBLEMENT L’article 26 octies nouveau a pour but de
modifier en profondeur le code du patri- MODIFIÉ DEVANT LA lutter contre les faux et les signatures de
moine en clarifiant les mesures de protec- COMMISSION DES AFFAIRES complaisance, les services instructeurs
tion des espaces soumis aux avis des ABF, CULTURELLES DE L’ASSEMBLÉE pouvant saisir les CROA en cas de soup-
d’opérer leur articulation avec le code de NATIONALE : UN TOUR DE çon pour vérification.
l’urbanisme et de créer un label “ archi- PASSE-PASSE ? Quant aux articles 26 nonies et decies
tecture du XXe siècle ”. Mais à ce stade, Conformément à la procédure législative, (nouveaux), ils concernent l’adaptation
la Loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture plusieurs amendements gouvernemen- des CROA au nouveau découpage des
ne faisait l’objet d’aucune modification. taux et parlementaires ont été déposés régions.
C’était oublier que les bases de la et débattus au cours du mois d’octobre Enfin, l’article 26 undecies nouveau pré-
Stratégie nationale pour l’architecture devant la commission des affaires cultu- voit la possibilité pour l’État et les col-
PUB FERCO
Comment définir un maître d’œuvre ? Tout le monde est aujourd’hui maître SYNAMOME que l’adhérent de base
“ Personne chargée de la conception d’œuvre ! est reconnu.
d’un ouvrage et/ou du suivi des travaux Mais dérégulation ne signifie pas
de réalisation. ” indiquent globalement anarchie, car pour les pouvoirs publics, Et si la situation des détenteurs de récé-
les dictionnaires en ligne. Le site de c’est aux professionnels de s’autoré- pissé est désormais réglée, le SYNAMOME
l’Agence Nationale pour l’Information sur guler. La Commission Nationale des a vocation à perdurer afin de jouer préci-
le Logement (ANIL) précise qu’il s’agit Professions Libérales, créée en 2011 et sément le rôle de filtre professionnalisant
d’un professionnel non-architecte prenant chargée notamment d’émettre un avis pour les professionnels qui continuent à
le nom de bureau d’études, économiste sur les codes de conduite élaborés par s’installer.
de la construction ou tout simplement les professions non réglementées, fut Encore faut-il que celui-ci ait une large
maître d’œuvre, d’un architecte ou agréé mise en sommeil par la Gauche. influence.
en architecture.
Ainsi, le maître d’œuvre est reconnu par Mais en 2014, plusieurs réponses par- De l’utilité de la mobilisation de la base.
un titre officiel, voire protégé ou il est tout lementaires furent ainsi rédigées : “ S’il Pas besoin, ici, de longs développements.
simplement… autoproclamé. n’entre pas dans les projets du gouver- Le principe reste naturellement celui de la
nement de créer de nouvelles professions liberté syndicale, mais il est bien entendu
Il n’existe pas de définition juridique du réglementées et de modifier l’équilibre que la représentativité, prise ici non pas au
maître d’œuvre. La loi MOP délimite la de la Loi de 1977 sur l’architecture, le sens juridique, ne peut passer que par le
“ mission de maîtrise d’œuvre ” et le code ministère de la Culture (…) encourage plus grand nombre possible d’adhérents.
des marchés publics emploie les termes les maîtres d’œuvre en bâtiment dans Il est en effet illusoire de croire qu’avec
de “ marché de maîtrise d’œuvre ”. Et le respect des objectifs de qualité des moins de mille adhérents l’on puisse peser
le CCAG travaux dit que : “ Le maître constructions et protection du consom- efficacement. En tout cas, pas assez pour
d’œuvre est la personne (…) qui, en raison mateur, à poursuivre leurs travaux influer sur les politiques publiques.
de sa compétence technique, est chargée pour des règles homogènes de quali-
(…) d’assurer la conformité architecturale, fication, des cadres communs de for- La mobilisation des adhérents passe
technique et économique de la réalisation mation initiale et permanente ainsi ensuite par une participation syndi-
du projet (…), de diriger l’exécution des que des règles déontologiques pour cale active.
marchés de travaux… ”. L’approche se fait valoriser une démarche profession- Car adhérer au SYNAMOME, ce n’est
encore en fonction du contenu de la mis- nelle de qualité. ” pas simplement acheter “ une protection ”
sion. Quoique que non expressément cité, garantissant le droit à exercer.
le message s’adressait directement au C’est aussi : contribuer à son fonctionne-
Absent du code civil, le mot figure dans SYNAMOME et non à chaque maître ment, respecter la charte déontologique,
la Loi sur l’architecture au titre de dispo- d’œuvre pris isolément. se former, s’informer et utiliser les outils
sitions transitoires destinées à régler la mis à la disposition de ses adhérents.
situation des personnes exerçant antérieu- Ayant une existence légale et une Bref, et sans être exhaustif : suivre les for-
rement à 1977 et assujetties notamment représentativité institutionnelle, le mations du GEPA, du FEE-Bat, prescrire
à une patente ou à une taxe profession- SYNAMOME est aujourd’hui la seule les produits de nos partenaires, diffuser
nelle de maître d’œuvre en bâtiment. Et organisation des maîtres d’œuvre recon- le livret d’identité du logement, présen-
l’exception de recours à l’architecte pour nue par les pouvoirs publics et les acteurs ter un dossier de demande d’attestation
les travaux de faible importance soumis à du cadre bâti. Membre du Club de l’amé- de compétences, s’approprier le titre de
permis de construire n’est ouverte qu’aux lioration de l’habitat, du Conseil natio- TECHNICONCEPTEUR.
particuliers, personnes physiques - en nal du handicap, de l’Agence Qualité
aucun cas à un professionnel nommément Construction, du Comité Stratégique Et c’est par la mise en place d’un
désigné. du Plan bâtiment durable, de l’Obser- socle commun, pour distinguer ces
vatoire Economique de l’Achat Public, professionnels au sein de la famille de
Ainsi, le maître d’œuvre est un hors la loi. de l’Agence Qualité Construction, etc. la maîtrise d’œuvre, que l’on évitera
Mais en tant qu’acteur économique il est …, il procure à ses adhérents plusieurs tout amalgame avec les quelques 20
soumis à l’impôt et aux charges sociales. avantages, notamment : formations GEPA ou 30 000, voire plus, maîtres d’œuvre
et ESA, bénéfice des fonds de formation “ autoproclamés ”.
Comment un sans statut peut-il se (FIF-PL, OPCA-PL, FEE-Bat).
défendre et être entendu ? C’est ainsi et uniquement que l’on
Seul ou au travers d’un ordre profession- Sans oublier que grâce au syndicat, les pourra définir : CE QU’ILS SONT,
nel, c’est illusoire. Libéralisme oblige, la maîtres d’œuvre ont le droit de figurer D’OÙ ILS VIENNENT ET OÙ ILS
création d’un ordre des maîtres d’œuvre sur la convention collective des entre- VONT.
ne peut être envisagée. Et quel gouverne- prises d’architecture. Et si chacun de
ment se risquerait à créer une structure ses adhérents porte en lui ses valeurs, Bernard DELMAS,
pour des gens que l’on peine à définir ? c’est de par son appartenance au Juriste du SYNAMOME
> Réalisation d’une ceinture étanche au- être rigidifiée suivant le DTU 20.1 (maçonne-
tour du bâtiment rie), notamment en réalisant des chaînages ver-
L’humidité du sol sous la maison ne peut pas ticaux et horizontaux avec des renforts d’arma-
s’évaporer. En évitant l’évaporation autour de tures dans les angles. L’étude de la sinistralité
la maison, une ceinture étanche (trottoir, géo- montre que les maisons simplement réalisées
textile, …) permet de stabiliser l’humidité du suivant les dispositions minimales du DTU
sol de part et d’autre des fondations. résistent beaucoup mieux et subissent moins
> Éloignement de la végétation du bâti ; de désordres.
création d’un écran anti-racines > Désolidariser les différents éléments de
Les arbres absorbent beaucoup d’eau. S’ils structure
sont trop près des fondations, ils peuvent pro- Lorsque deux constructions mitoyennes ont
voquer un assèchement local des argiles qui des fondations ou des poids différents, notam-
vont solliciter les fondations en se rétractant. ment dans le cas d’un agrandissement d’une
> Raccordement des réseaux d’eaux au ré- maison, il faut complètement désolidariser
seau collectif ; étanchéité des canalisations les structures par un joint, y compris entre les
Les sols concernés par le retrait-gonflement
enterrées fondations. Ceci permettra d’éviter que des
sont présents dans toutes les régions de France
Il s’agit ici encore d’éviter de générer des va- tassements différents de chaque construction
(Nord, Bassin parisien, Bassin aquitain, etc.).
riations de teneur en eau du terrain contenant entraînent des fissures non contrôlées entre
des argiles gonflantes. S’il n’y a pas de réseau ces structures.
INFORMATIONS PERMETTANT collectif, il faut éloigner au maximum les pui-
D’APPRÉHENDER LE RISQUE SUIVANT sards des fondations. CONCLUSION
LE LIEU DE CONSTRUCTION > Limiter les conséquences d’une source de Le retrait-gonflement des sols est un phéno-
Préalablement à tout projet, voire même à chaleur en sous-sol (chaufferie) mène complexe, mais qu’on peut évaluer et
l’achat du terrain, il est très utile de consulter Une chaufferie non isolée en sous-sol provo- maîtriser par une reconnaissance géotech-
le site www.georisques.gouv.fr/. querait un échauffement du terrain à proximi- nique du site ou de la parcelle. Il peut pro-
Dès avant le dépôt du permis de construire, té, qui génèrerait une évaporation plus impor- voquer des mouvements incontrôlés des fon-
il faut faire réaliser une étude de sols par un tante à cet endroit, et là encore, on augmente dations et des désordres importants dans les
géotechnicien, mission G12 d’avant-projet, de le risque de mouvements différentiels du ter- structures légères, en particulier les maisons
façon à déterminer la nature et la profondeur rain à proximité des fondations. individuelles.
des fondations, adaptées au projet et au sol. > Réalisation d’un dispositif de drainage C’est donc un sujet majeur pour le système de
Un drainage en périphérie des fondations per- protection contre les catastrophes naturelles.
Des dispositions raisonnées lors de la concep-
met d’évacuer les eaux de pluie ruisselant sur
CONCEPTION DU PROJET PERMET- la toiture et le terrain, ainsi que les eaux qui
tion du projet, et la collaboration de tous les
TANT DE MINIMISER LE RISQUE circuleraient sous la surface du terrain.
acteurs lors de la construction, peuvent en
ET L’AMPLEUR DU PHÉNOMÈNE faire un risque maîtrisable.
L’amplitude de retrait-gonflement dépend de
trois paramètres : la nature du sol, qui fixe
DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES PER-
l’amplitude maximale de retrait et de gonfle- METTANT UNE ADAPTATION DU BÂTI, Philippe ROMANOZ,
ment ; la variation de la teneur en eau ; l’état DE FAÇON À S’OPPOSER AU PHÉNO- SYNAPSE Ingénierie
initial du sol dans le terrain. MÈNE ET AINSI À MINIMISER AUTANT
Les variations de teneur en eau sont pro- QUE POSSIBLE LES DÉSORDRES.
voquées par : l’évaporation et les pluies ; > Adaptation des fondations
l’aspiration par les racines en profondeur ; Démarrer les travaux quand le terrain est stabi-
les concentrations accidentelles d’eau (fuites, lisé : coupes d’arbres, humidité.
écoulements, etc.) Les fondations doivent impérativement être rigi-
Au moment où la maison est construite, l’état difiées suivant le DTU 13.12. Avant le démar-
initial du sol commande les variations futures rage des travaux, une étude BA (Béton Armé)
de volume du sol : est fortement conseillée. En effet, elle permet
- si le sol est trop sec, il gonflera par la suite : de dimensionner tous les ouvrages de structure
suite à la coupe d’arbres, à des fuites, etc… ; de façon à résister au mieux aux sollicitations
- si le sol est trop humide, il tassera par la suite : générées par les mouvements de sols.
présence de végétation, période de séche- > Rigidification de la structure du bâtiment
resse, etc.., et peut regonfler ensuite. La structure de la construction doit elle aussi