Vous êtes sur la page 1sur 32

Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés

Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Probléme 1 : La mécanique de la marche (Mines-Ponts 1999)


Enoncé page 2
Solution page 2

Probléme 2 : Roulement d’un cylindre dans un demi-cylindre (Concours TA 1994)


Enoncé page 4
Solution page 4

Probléme 3 : Chute d’une tartine beurrée 1 (Mines-Ponts 1999)


Enoncé page 6
Solution page 8

Probléme 4 : Oscillations d’une barre sur des rails (ATS 2006)


Enoncé page 11
Solution page 12

Probléme 5 : Quelques oscillations (Mines-Ponts 2008)


Enoncé page 14
Solution page 16

Probléme 6 : Etude d’un accélérographe mécanique (CCP 2008)


Enoncé page 21
Solution page 23

Probléme 7 : Chute d’une tartine beurrée 2 (ESIM 1999)


Enoncé page 29
Solution page 30

1
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Problème 1 : La mécanique de la marche (Mines-Ponts 1999)

Par un beau matin d’été, un physicien délaisse son laboratoire pour une randonnée pédestre à travers la
campagne. Après 10 km de marche sur un chemin horizontal, il s’assoit à l’ombre d’un arbre et soliloque : « Je
suis fatigué. Pourtant, je n’ai pas travaillé. Comment est-ce possible ? ».

1. Le physicien effectue une marche de L kilomètres à vitesse constante sur une route horizontale (on prendra
g = 9,8 m ⋅ s −2 pour le champ de pesanteur). On suppose que le centre de masse du promeneur conserve une
altitude constante pendant la marche et que le contact sol-promeneur se fait sans glissement. On modélise
l’homme comme un solide. Quel est le travail mécanique effectué par l’homme au cours de la marche ?

Le corps humain n’est pas un corps solide. Au cours de la marche, le centre de marche effectue des oscillations.
L’ordre de grandeur de l’amplitude de ces oscillations est a = 2 cm pour chaque pas effectué. Quand le centre
de masse s’élève, l’énergie élastique musculaire est transformée en énergie potentielle. Quand le centre de masse
s’abaisse, l’énergie potentielle est convertie en énergie thermique (« chaleur »). La machine humaine n’est pas
réversible. Fixons les ordres de grandeur pour une marche de L = 10 km , une longueur de pas p = 0, 75 m et un
homme de masse M = 70 kg .

2. Effectuer un schéma montrant la trajectoire du centre de marche en faisant apparaître les longueurs 2a et p .
3. Montrer que cette marche est équivalente, pour le travail fourni, à l’escalade d’une montagne d’une hauteur
L
H telle que H = 2a . Application numérique.
p
4. Calculer l’énergie mécanique fournie et comparer cette énergie à l’énergie de la ration alimentaire
quotidienne, de l’ordre de grandeur de 106 J , d’un homme sédentaire. Que peut-on en conclure ?

Pour marcher l’homme prend appui sur une jambe et laisse « penduler » l’autre jambe autour de l’articulation
fémorale. On modélise la jambe par une barre homogène, de masse m , de longueur l = 1 m , de moment
1 2
d’inertie autour de l’articulation J = ml .
3

5. Quelle est la valeur de la période des petites oscillations ? En déduire la vitesse moyenne du marcheur en
km/h . Quelle conséquence peut-on en tirer ?
6. Sachant que g Lune = 1, 6 m ⋅ s −2 , quelle serait la vitesse moyenne du même marcheur sur la Lune ?

Solution

1. On étudie le système {marcheur} dans le référentiel terrestre galiléen, assimilé à un solide.


ur ur
Il subit : - son poids P = M g qui ne travaille pas car le centre de masse du promeneur conserve une altitude
constante pendant la marche ;
ur
- la réaction de contact du sol sur les pieds R qui ne travaille pas car il n’y a pas glissement.
D’autre part, la marche s’effectue à vitesse constante, donc l’énergie cinétique Ec du marcheur est constante et
ne varie pas.
En notant Wm le travail mécanique effectué par l’homme au cours de la marche, le théorème de l’énergie
( ) ( ) ( ) ( )
ur ur ur ur
cinétique s’écrit ∆ Ec = W P + W R + Wm . Avec ∆ Ec = W P = W R = 0 , on obtient Wm = 0 : le travail
mécanique effectué par l’homme (c’est celui des forces intérieures) au cours de la marche est nul.
2. Schéma :

2a

p
Sol

2
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
3. Quand le centre de masse s’élève de 2a pendant un pas, l’énergie élastique musculaire est transformée en
énergie potentielle et le marcheur fournit le travail W p = Mg ⋅ 2a (c’est le travail du poids).
Pour la marche totale le marcheur fournit le travail Wt = NW p où N est le nombre de pas.
L
Or L = Np , donc Wt = Mg ⋅ 2a .
p
Le travail à fournir pour escalader une montagne d’une hauteur H est W = Mg ⋅ H .
L
Par identification on obtient H = 2a , soit H = 533 m .
p
L
4. L’énergie fournie Wt = Mg ⋅ 2a vaut Wt = 365 kJ , ce qui représente le tiers de la ration alimentaire
p
quotidienne d’un homme sédentaire, ce n’est pas excessif.
5. On considère le système {jambe} assimilée à une tige en rotation autour d’un axe O
fixe passant par une de ses extrémités, le point O, dont on étudie les oscillations dans x
le référentiel terrestre supposé galiléen.

θ•
On suppose la liaison en O étant parfaite. G
Soit m la masse de la tige, l sa longueur et G son centre de gravité dont on repère uur

la position de G par la variable angulaire θ .
( )
uur uur
Le mouvement est une rotation pure : on choisit la base polaire ur , uθ , le uur
ur
l z
mouvement de G est inscrit dans un cercle de centre O et de rayon .
2
uuur l uur uur l uur
Repérage de G : OG = ur , vG = θ&uθ .
2 2
uur uur
Le vecteur rotation de la tige est Ω = θ&u y (perpendiculaire au plan de la figure).

( )
ur ur uur uur
Bilan des forces : - poids (qui s’applique en G) : P = mg = mg cos θ ur − sin θ uθ ;
ur
- la réaction en O : R .
uuur
d σ O uuuur ur uuuur ur
Le théorème du moment cinétique appliqué en O s’écrit : = M O ( P) + M O ( R ) .
dt 142 r4 3
0

( )
uuuur ur uuur ur l uur uur uur l uur
M O ( P ) = OG ∧ P = ur ∧ mg cos θ ur − sin θ uθ = − mg sin θ u y .
2 2
uuur uur ml 2 uur
De plus, d’après Koenig σ O = J O Ω = θ&u y .
3
ml 2 && l 3g
Le théorème du moment cinétique fournit θ = −mg sin θ , soit θ&& + sin θ = 0 .
3 2 2l
3g
Pour les oscillations de faible amplitude sin θ ≈ θ (vrai pour θ < 11° ) et θ&& + θ = 0 , ces oscillations sont
2l

alors sinusoïdales de la forme θ (t ) = A cos(ω 0 t ) + B sin (ω 0 t ) , de pulsation ω0 =


3g
et de période
2l
2l
T0 = 2π . Application numérique : T0 = 1, 6 s .
3g
2p
Un pas correspond à une demie période, la vitesse moyenne du marcheur est donc vm = .
T
On trouve vm = 0,9 m ⋅ s −1 , soit vm = 3,3 km ⋅ h −1 .
Ce modèle simplifié est acceptable puisqu’un marcheur moyen va à une vitesse comprise entre 4 et 6 km/h .
6. En remplaçant g par g Lune on obtient vm, Lune = 1,3 km ⋅ h −1 : le même marcheur va moins vite sur la Lune
que sur la Terre.

3
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Problème 2 : Roulement d’un cylindre dans un demi-cylindre (Concours TA 1994)

Le référentiel terrestre (R) est supposé galiléen.


On considère un demi-cylindre C0 , de centre O0 , fixe par rapport à (R), d’axe ∆ et de rayon R .
1 2
Un cylindre C , de centre O , plein, homogène, de masse m , de rayon r et de moment d’inertie J = mr par
2
rapport à son axe de rotation, roule sans glisser à l’intérieur de C0 de manière à ce que la génératrice de contact
soit constamment parallèle à ∆ .
Dans un plan perpendiculaire à ∆ , on repère la position de C par :
▪ l’angle θ que fait O0 O avec la verticale descendante O0 z ;
▪ l’angle ϕ que fait OM avec l’axe horizontal O x , M étant un point quelconque du cylindre C .
dθ dϕ
On note θ& et ϕ& les dérivées par rapport au temps et .
dt dt
ur
Soit g le champ de pesanteur terrestre, on prendra g = 9,8 m ⋅ s −2 .

∆ •0
O ϕ
R
θ
g • r x
O
I

1. Ecrire la relation liant θ& , ϕ& , R et r traduisant la condition de roulement sans glissement .
2. Calculer l’énergie cinétique E du cylindre C dans (R) en fonction de m , R , r et θ& .
c
3. Calculer l’énergie potentielle de pesanteur E p du cylindre C dans(R).
4. Justifier le fait que l’énergie mécanique de C dans (R) est constante. Ecrire la relation correspondante en
notant θ 0 et θ&0 les valeurs initiales de θ et θ& .
5. En dérivant par rapport au temps la relation obtenue à la question 4, donner l’équation différentielle du
second ordre régissant le mouvement de C .
6. On se place dans l’hypothèse des oscillations de faible amplitude. Montrer que le mouvement de C est
sinusoïdal. Donner l’expression de la période T0 de ce mouvement en fonction de R , r et g .
7. Application numérique : R = 0, 5 m et r = 0, 2 m . Calculer T0 .

Solution

On étudie le mouvement du cylindre C0 sur le support S dans le référentiel terrestre R galiléen.


ur
Il subit son poids P = m g uniforme et vertical (qui s’applique en O) et la réaction R du support (qui s’applique
en I, point de contact entre C et C0 ).
uuuuuuuuuur r
1. La condition de roulement sans glissement s’écrit en annulant la vitesse de glissement : vg (C/C0 ) = 0 .
uur uuuur uuuuur
La vitesse de glissement du cylindre C sur le support C0 s’écrit : vg = vI∈C − vI∈C0 .
uuuuur r
vI∈C0 = 0 car le support est fixe dans le référentiel R, et O0 ϕ
∆ •
v I∈C s’obtient par le champ des vitesses du cylindre C.
uuuur uur uur uur
(
vI∈C = vO + Ω ∧ OI , et on choisit la base polaire u r , uθ ) g
θ
O

uur
uθ x
pour repérer O.
I uur
ur
z

4
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
uuuuur
( ( R − r ) u ) = ( R − r )θ&uθ , Ω = ϕ& u ( ( R − r )θ& + rϕ& ) uθ .
uur d OO0 d uur uur uur uur uur uur uur uur
vO = = r y et OI = rur , on en déduit vg =
dt dt
 R−r  &
La condition de roulement sans glissement v g = 0 s’écrit alors ( R − r ) θ& + rϕ& = 0 , ou bien ϕ& = −  θ .
 r 
2. L’énergie cinétique E c du cylindre C dans R s’exprime en utilisant le théorème de Koenig :

( )
1 uur uur 1 1 1 1
Ec = mvO2 + Ec* , avec vO = ( R − r ) θ&uθ et Ec* = J Ω 2 = mr 2ϕ& 2 , soit Ec = m ( R − r ) θ& + mr 2ϕ& 2 .
2

2 2 4 2 4
 R−r  & 3
 θ , on obtient Ec = 4 m ( R − r ) θ .
2 &2
Avec ϕ& = − 
 r 
ur uuuur
3. L’énergie potentielle de pesanteur E p du cylindre C dans(R) s’écrit E p = −mg ⋅ O0 O + cte .
ur uur uuuur uur
Or g = gu z et O0 O = ( R − r ) ur , d’où E p = −mg ( R − r ) cos θ (on choisit la constante nulle).
4. Le cylindre subit son poids (conservatif) et la réaction du support (qui ne travaille pas en l’absence de
glissement), c’est donc un système conservatif et son énergie mécanique se conserve : Em = Ec + E p = cte .
3 3
m ( R − r ) θ&2 − mg ( R − r ) cos θ = m ( R − r ) θ&02 − mg ( R − r ) cos θ 0 ,
2 2
On peut alors écrie Em (t ) = Em (0) , soit
4 4
3 3
soit, en simplifiant par m ( R − r ) : ( R − r ) θ& − g cos θ = ( R − r ) θ&0 − g cos θ 0 .
2 2
4 4

5. En dérivant par rapport au temps on obtient :


3 &&& + gθ& sin θ = 0 , soit θ&& + 2 g sin θ = 0 .
( R − r ) ⋅ 2θθ
4 3( R − r )
2g
6. Dans le cas d’oscillations de faible amplitude sin θ ≈ θ (vrai pour θ < 11° ) et θ&& + θ = 0.
3( R − r )

La solution de cette équation différentielle est de la forme θ (t ) = A cos(ω 0 t ) + B sin (ω 0 t ) avec ω0 =


2g
.
3( R − r )

3( R − r )
Ces oscillations sont donc sinusoïdales de période T0 = 2π .
2g
7. Application numérique : T0 = 1,3 s .

5
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Problème 3 : Chute d’une tartine beurrée 1 (Mines-Ponts 1999)

Préoccupé dès le petit-déjeuner par un problème résistant à sa sagacité, un physicien pose distraitement sa tartine
beurrée en déséquilibre au bord de la table, côté beurré vers le haut (figure 1). La tartine tombe et atterrit sur le
côté beurré, ce qui ne manque pas d’attirer l’attention du physicien. Répétant l’expérience avec méthode et
circonspection, notre héros observe la répétitivité du phénomène et le modélise. Nous allons lui emboîter le pas.

2a

G
• x
O e

Figure 1 : tartine sur table

Une tartine rectangulaire de longueur 2a , de largeur 2b et d’épaisseur e , de masse m uniformément répartie,


est placé au bord d’une table de hauteur h . Le mouvement est décrit dans le repère R (O, x, y, z ) , direct et

supposé galiléen : O est sur le bord de la table, l’axe Ox est horizontal dirigé vers l’extérieur de la table ; l’axe
Oy est porté par le rebord de la table et l’axe Oz , vertical, est dirigé vers le bas ; les petits côtés de la tartine

sont parallèles à Oy .

x
• θ
G

mg ur

z

Figure 2 : chute d’une tartine

A l’instant initial, la tartine, supposée d’épaisseur nulle, est horizontale, sa vitesse est nulle. Les coordonnées de
son centre de masse G sont (δ ,0,0 ) . La tartine amorce une rotation sans glissement autour de l’arête Oy du bord

de la table. A l’instant t , la tartine est repérée par l’angle θ de la figure 2. La vitesse angulaire est notée

ω= . Le moment d’inertie de la tartine par rapport à l’axe Gy , parallèle à Oy et passant par G, est
dt

1  a2 
J Gy = ma 2 et par rapport à l’axe Oy il est J Oy = J Gy + mδ 2 =  + δ 2 m .
 
3  3 

6
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
1. En introduisant les réactions tangentielle et normale de la table en O, notées respectivement T et N dans la

( )
base u r , uθ représentée sur la figure 2, exprimer le théorème du mouvement du centre de masse, dans le repère

( )
galiléen R (O, x, y, z ) , en projection dans la base mobile u r , uθ ; on notera g l’intensité de l’accélération de la
pesanteur.
2. Exprimer le théorème du moment cinétique pour la tartine, en projection sur l’axe Oy . Le coefficient de

δ
surplomb étant défini par η = (la distance δ est appelée distance de surplomb), en déduire la relation (qui
a
g 6η
définit, au passage, la vitesse angulaire ω 0 ) : ω 2 = sin θ = ω 02 sin θ (A).
a 1 + 3η 2

3. Retrouver la relation (A) par des considérations énergétiques.


π
4. La tartine quitte la table à un instant pris comme origine des temps, l’angle θ vaut alors , la vitesse
2
angulaire initiale est ainsi ω 0 . Quelle est la loi d’évolution ultérieure de l’angle θ ? (on suppose, bien entendu,

que le mouvement reste plan et qu’il n’y a pas de contact ultérieur avec la table).
5. On considère que, lorsque la tartine atteint le sol, à l’instant τ , elle ne subit pas de rebond et que toute son
énergie cinétique devient négligeable. Quel est l’angle limite θ 1 tel que la tartine atterrisse côté pain, en

admettant qu’elle fasse moins d’un tour avant de toucher le sol ?


6. On suppose η << 1 (δ << a ) ; montrer que la durée de chute libre (cette dernière commençant lorsque le

2h
centre de masse G de la tartine est presque en O) est τ = . Calculer τ pour h = 75 cm et g = 9,8 m.s −2 .
g

Quelle est la chance de rattraper la tartine avant qu’elle n’atteigne le sol ?


7. Quelle est la valeur η min de η permettant à la tartine d’atterrir côté pain ?

Dans les circonstances courantes, le coefficient de surplomb η ne dépasse guère 0,02. Qu’en déduit-on sur la

chute de la tartine ?
8. Comment les considérations précédentes seraient-elles modifiées sur la planète Mars, où le champ de

pesanteur vaut g Mars = 3,7 m.s −2 ?

9. Il est raisonnable de penser que la hauteur d’un éventuel organisme humanoïde marchant sur deux jambes est
conditionnée par la valeur du champ de pesanteur de la planète où il vit (par exemple, la hauteur maximale serait
celle au-delà de laquelle une chute sur la tête serait certainement mortelle). Sous l’hypothèse que cet humanoïde
aurait la même constitution que les Terriens (même résistance de la boîte crânienne, par exemple), quel serait
l’ordre de grandeur de sa taille ? Un martien vérifierait-il lui aussi, sous les mêmes hypothèses, que sa tartine
beurrée tombe presque toujours sur le côté tartiné ?
π
10. L’hypothèse de rotation complète sans glissement jusqu’à θ = peut certainement être mise en question.
2
Comment le glissement affecte-t-il le temps de chute ? La possibilité de voir atterrir la tartine du bon côté (c’est-
à-dire, conventionnellement, le côté non beurré) s’en trouve-t-elle augmentée ou diminuée ?

7
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Solution

1. On étudie le mouvement d’une tartine beurrée dans le référentiel terrestre galiléen. Elle subit son poids

P = m g uniforme et vertical (qui s’applique en G) et la réaction R = T + N de l’arête de la table (qui s’applique


en O, point de contact entre la tartine et l’arête).

Le théorème du centre de masse appliqué à la tartine dans le référentiel terrestre galiléen s’écrit m a G = P + R .

Dans la base polaire u r , uθ : ( )


aG =
d 2 OG
dt 2
=
d2
dt 2
(δ u ) = δ (− θ& u
r
2
r ) ( )
+ θ&&uθ , P = mg u z = mg sin θ u r + cos θ uθ et R = T u r + N uθ .

( ) on obtient −mmδθδθ&& = mg= mgcossinθ −θ N− T .


&2
En projetant sur u r , uθ

2. Le théorème du moment cinétique par rapport au point fixe O s’écrit


dσ O
dt
()
= MO P +MO R . ()
La tartine effectue un mouvement de rotation autour de l’arête Oy fixe donc σ O = J Oy ω avec ω = − θ& u y . ( )
() ( )
M O P = OG ∧ m g = δ u r ∧ mg sin θ u r + cos θ uθ = −δmg cos θ u y et M O R = 0 car R s’applique en O. ()
δmg cos θ
On en déduit − J Oy θ&&u y = −δmg cos θ u y , soit θ&& = .
J Oy

δ
 a 2 + 3δ 2  3
3δg g
Or J Oy = m , d’où θ&& = cos θ = a cos θ .
 3  2
+ δ 2 a δ2
  a 3
1+ 3 2
a
δ g 3η
En posant η = on obtient θ&& = cos θ .
a a 1 + 3η 2

g 3η &
On multiplie par θ& : θ&θ&& = θ cos θ et on intègre avec θ (0) = 0 et θ&(0) = 0 , soit
a 1 + 3η 2

θ& 2 g 3η
= sin θ .
2 a 1 + 3η 2

g 6η g 6η
En notant ω = θ& , on obtient ω 2 = sin θ , ou bien ω 2 = ω 02 sin θ avec ω 02 = .
a 1 + 3η 2 a 1 + 3η 2

3. Etudions la question précédente à l’aide de considérations énergétiques : en effet puisqu’il n’y a pas de
ur
glissement, R ne travaille pas et le poids est conservatif, donc l’énergie mécanique E m de la tartine se

1
conserve. Elle s’écrit E m = E c + E p , avec l’énergie cinétique E c = J Oy θ& 2 (la tartine est en rotation autour
2

d’un axe fixe), et E p comprend seulement le terme d’énergie potentielle de pesanteur ( R ne travaille pas), soit

1
E p = −mgz G = − mgδ sin θ , soit E m = J Oy θ& 2 − mgδ sin θ .
2

8
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

1
Puisque E m se conserve E m = E m (0) = 0 car θ (0) = 0 et θ&(0) = 0 , soit J Oy θ& 2 − mgδ sin θ = 0 et
2

2mgδ sin θ  a 2 + 3δ 2 
θ& 2 = . Avec J Oy =  m , on obtient θ& 2 = g 6η sin θ (même relation qu’en 2).
J Oy 3  a 1 + 3η 2
 
4. Prenons une nouvelle origine des temps : la tartine quitte la table en t = 0 , et les conditions initiales de la
π
chute sont alors θ (0) = et θ&(0) = ω (0) = ω 0 sin θ (0) = ω 0 .
2

La tartine n’est alors soumise qu’à son poids P = m g = mg u z (qui s’applique en G).

Le théorème du moment cinétique dans le référentiel barycentrique s’écrit


dσ G
dt
()
= M G P = GG ∧ m g = 0 .

1
On en déduit σ G = cte . Or σ G = σ * = J Gy ω = − ma 2 ω u y , d’où ω = θ& = cte = ω 0 et θ = ω 0 t + θ (0) , et
3

π
finalement θ (t ) = ω 0 t + .
2

3π 3π
5. Pour que la tartine atterrisse côté pain il faut θ > , soit θ 1 = .
2 2
6. Lorsque le centre de masse G de la tartine est en O la chute libre de hauteur h commence.
uur ur uur ur uur
Le théorème de la résultante dynamique appliqué à la tartine s’écrit maG = P , soit aG = g = gu z .

uur uur gt 2
On déduit en intégrant par rapport au temps sa vitesse vG = gtu z et sa position zG (t ) = .
2

2h
Le temps de chute τ de la tartine est tel que z (τ ) = h , soit τ = , τ = 0, 39 s .
g

Il faut être très rapide pour rattraper la tartine avant qu’elle n’atteigne le sol.
π 3π
7. La valeur η min de η correspond à la valeur θ 1 de θ , et il faut θ (τ ) = θ 1 , soit ω 0τ + = , d’où ω 0τ = π .
2 2

g 6η 2h g 6ηmin 2h
Avec ω 0 = et τ = , on obtient =π .
a 1 + 3η 2 g a 1 + 3η min
2
g

g 2h π a 2
Or η << 1 donc 1 + 3η 2 ≈ 1 et ⋅ 6η min = π donne ηmin = , ηmin = 0, 05 .
a g 12h

En pratique η ≤ 0,02 , on en déduit que la tartine atterrit du côté beurré.

8. L’expression de η min est indépendante de g donc sur Mars la tartine atterrit aussi du côté beurré.

2h
Sur Mars le temps de chute s’écrit τ Mars = , soit τ Mars = 0, 63 s , on a plus de chance de rattraper la
g Mars

tartine avant qu’elle n’atteigne le sol.


9. Sur Mars l’énergie se conserve de la même manière que sur Terre, de sorte que lors d’une chute sur la tête
l’énergie potentielle est convertie en énergie cinétique. L’énergie potentielle d’un point de la tête est de la forme
E p = mgz , la masse m à la même valeur sur Terre et sur Mars, donc (gz )Terre = (gz )Mars .

9
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
On en déduit, en appelant ht la hauteur d’un terrien et hm la hauteur d’un martien, que ht g = hm g Mars .

Avec ht ≈ 1,8 m , on obtient la hauteur d’un martien : hm ≈ 4,8 m .

g
De même, la hauteur H de la table d’un martien serait de l’ordre de H = h ⋅ ≈ 2 m , de sorte que le temps
g Mars

2H
de chute serait τ ' = = 1 s : la martien a une chance de rattraper la tartine avant qu’elle n’atteigne le sol.
g Mars

L’expression de η min étant indépendante de g , sur Mars la tartine atterrit aussi du côté beurré.

10. Le glissement de la tartine au début s’effectue sur un temps très court donc ne modifie pas le temps de chute
de la tartine. En revanche, s’il y a frottement, ceci diminue l’énergie totale de la tartine, ce qui diminue ω , donc
η min augmente : la tartine aura encore plus de chance de retomber du côté beurré.

10
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Problème 4 : Oscillations d’une barre sur des rails (ATS 2006)

A- Une barre de masse m peut glisser sans frottement sur deux rails parallèles. Les deux rails et la barre forment
un plan horizontal. Les seuls mouvements possibles de la barre sont des translations rectilignes parallèlement à la
direction des rails notée Ox (l’axe Oz est vertical vers le haut). La barre est liée à un ressort de raideur k .
L’origine des abscisses est choisie lorsque le ressort est au repos.
k
On pose ω 0 = . A l’instant initial on lâche la barre sans vitesse initiale à l’abscisse x(0) = a avec a > 0 .
m

k
l

1. Déterminer l’équation différentielle du mouvement par l’application de théorème de la résultante dynamique.


2. Déterminer l’expression de l’abscisse x de la barre en fonction du temps t .
3. Déterminer l’expression de l’énergie mécanique de la barre en fonction du temps.
4. Montrer, qu’en moyenne sur une période, l’énergie cinétique est égale à l’énergie potentielle élastique.

B- On reprend le problème précédent mais, cette fois, on suppose que la barre subit une force de frottement
visqueux F = −α v où v est le vecteur vitesse de la barre et α un coefficient positif.
k α
On pose ω 0 = et λ = .
m 2m
5. Etablir l’équation différentielle du mouvement.
6. On suppose λ << ω 0 . Déterminer l’expression de l’abscisse x de la barre en fonction du temps t .
7. Représenter l’allure du graphe de x en fonction de t .
8. Montrer que l’énergie mécanique de la barre peut se mettre, avec la condition λ << ω 0 , sous la forme
t
1 −
approchée : E m = ka 2 e τ . On donnera l’expression de τ .
2

11
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Solution

1. On étudie le système {barre} dans le référentiel du laboratoire supposé galiléen.


Elle subit : - son poids : P = m g = − mg u z vertical ;
- les réactions R1 et R 2 des rails (à chaque extrémités de la barre) verticales ;
- la force de rappel Fr du ressort, puisque l’origine des abscisses est choisie lorsque le ressort est
au repos, son allongement est x et Fr = − kxu x .
On repère le centre de gravité G de la barre via son abscisse x : OG = xu x , d’où v G = x& u x et a G = &x&u x .
Le théorème de la résultante dynamique appliqué à la barre s’écrit : m a G = P + R1 + R 2 + Fr .
k
En projetant sur l’axe Ox on obtient : m&x& = − kx , soit, avec ω 0 = : &x& + ω 0 x = 0 .
2
m
2. La solution générale de cette équation différentielle se met sous la forme : x(t ) = A cos(ω 0 t ) + B sin (ω 0 t ) .
On en déduit x& (t ) = − Aω 0 sin (ω 0 t ) + Bω 0 cos(ω 0 t ) .
Les conditions initiales x(0) = a et x& (0) = 0 donnent A = a et B = 0 , d’où x(t ) = a cos(ω 0 t ) .

Le mouvement de la barre est oscillatoire sinusoïdal de période T0 = .
ω0
3. L’énergie mécanique de la barre E m est la somme de son énergie cinétique E c et de la somme des énergie
potentielles E p dont dérive les forces conservatives, soit E m = E c + E p .
1
L’énergie cinétique E c de la barre s’écrit, d’après le théorème de Koenig : E c = mv G2 + E c* . L’énergie
2
1
cinétique barycentrique E c* est nulle car la barre glisse sur les rails, elle ne roule pas, d’où E c = mx& 2 .
2
Le mouvement de la barre étant horizontal P ne travaille pas, et comme il n’y a pas de frottement R1 et R 2 ne
travaillent pas non plus, on peut donc associer à ces trois forces une énergie potentielle constante (que l’on choisi
nulle).
1
La force de rappel du ressort travaille et on lui associe l’énergie potentielle élastique kx 2 .
2
1 1
Finalement : E m = mx& + kx .
2 2
2 2

Remarque : avec x(t ) = a cos(ω 0 t ) et x& (t ) = − aω 0 sin (ω 0 t ) , on obtient en utilisant ω 0 =


k 1
: E m = ka 2 .
m 2
On retrouve le fait que le système soit conservatif, ce qui est normal car on ne considère pas les frottements.
1 T0
4. La valeur moyenne de l’énergie cinétique sur une période s’écrit : < E c >=
T0 0
E c (t )dt . ∫
Avec x& = − aω 0 sin (ω 0 t ) , on déduit E c = mω 02 a 2 sin 2 (ω 0 t ) , soit < E c >= mω 02 a 2 ⋅ sin 2 (ω 0 t )dt .
1 1 1 T0

2 2 T0 ∫
0

sin 2 (ω 0 t )dt =
1 T0 1 1
Or
T0 ∫
0 2
, d’où < E c >= mω 02 a 2 .
4

cos 2 (ω 0 t )dt =
1 T0 1 2 1 T0 1 2
De même < E p >=
T0 ∫ 0
E p (t )dt =
2
ka ⋅
T0 ∫
0 4
ka .

k
Puisque ω 0 = alors k = mω 02 et finalement < E c >=< E p > .
m

12
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

5. Au bilan des forces précédent il faut rajouter la force de frottement visqueux F = −α v = −αx& u x et la
projection du théorème de la résultante dynamique appliqué à la barre sur l’axe Ox s’écrit : m&x& = − kx − αx& .

k α
Avec ω 0 = et λ = on obtient : &x& + 2λx& + ω 0 x = 0 .
2
m 2m
6. On cherche une solution exponentielle de la forme x = Ae rt , en injectant dans l’équation différentielle on
obtient l’équation caractéristique r 2 + 2λr + ω 02 = 0 de discriminant ∆ = 4 λ 2 − ω 02 . ( )
Avec λ << ω 0 ce discriminant s’écrit ∆ = −4ω 02 = (2 jω 0 )2 avec j 2 = −1 .
Les solutions de l’équation caractéristique sont alors r1 = −λ − jω 0 et r2 = −λ + jω 0 .
( )
On en déduit x(t ) = Ae r1t + Be r2t = e − λt Ae − jω0t + Be jω0t , ou bien x(t ) = e −λt ( A' cos(ω 0 t ) + B' sin(ω 0 t )) .
On en déduit x& (t ) = −λe − λt
( A' cos(ω 0 t ) + B' sin(ω 0 t )) + e (− A' ω 0 sin(ω 0 t ) + B' ω 0 cos(ω 0 t )) .
− λt

λa
Les conditions initiales x(0) = a et x& (0) = 0 donnent A' = a et B' = .
ω0
 λ 
Finalement x(t ) = ae − λt  cos(ω 0 t ) + sin (ω 0 t ) . Avec la condition λ << ω 0 , on obtient x(t ) = ae cos(ω 0 t ) .
− λt

 ω 0 
7. L’allure du graphe de x en fonction de t est la suivante : x
On parle de régime transitoire pseudo-périodique.
a
e -λ t

t
O
- e -λ t

T0

( )  λ
8. De x on déduit x& = a − λe −λt cos(ω 0 t ) − e − λt ω 0 sin (ω 0 t ) = −aω 0 e − λt 

cos(ω 0 t ) + sin (ω 0 t ) .
 ω0 
Avec la condition λ << ω 0 , on obtient : x(t ) = −ω 0 ae sin(ω 0 t ) .
& − λt

La force supplémentaire de frottement est non conservative et ne dérive donc pas d’une énergie potentielle,
1 1
l’énergie mécanique de la barre garde la forme : E m = mx& 2 + kx 2 .
2 2
On en déduit E m = mx& 2 + kx 2 = mω 02 a 2 e − 2λt sin 2 (ω 0 t ) + ka 2 e − 2λt cos 2 (ω 0 t ) .
1 1 1 1
2 2 2 2
1
2
( )
Or k = mω 02 , donc E m = ka 2 e − 2λt sin 2 (ω 0 t ) + cos 2 (ω 0 t ) , soit E m = ka e
1 2 − 2 λt
2
.
t
1 2 −τ 1
On obtient une expression de la forme E m = ka e avec τ = .
2 2λ
A cause des frottements visqueux, l’énergie mécanique de la barre diminue exponentiellement au cours du
temps.

13
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Problème 5 : Quelques oscillations (Mines-Ponts 2008)

Lorsqu’une bille sphérique roule sur une piste de forme circulaire suspendue en un point, le couplage entre la
bille et la piste engendre un mouvement spectaculaire, objet de ce problème.

Une sphère homogène, de centre C, de rayon r et de masse m , est uur


mobile dans un plan vertical en restant en contact avec un rail PP’, uy
de masse M , que l’on modélise par une portion de cercle de uur
ux
centre O et de rayon R , dont l’axe de symétrie est vertical. P P'
Le moment d’inertie de la sphère par rapport à un axe passant par • O
• θ •
2 R
C est J = mr 2 . Le référentiel fixe orthonormé direct α uur
r
5 g C• uα
( )
uur uur uur uur
Rg = O, u x , u y , u z où u x est vertical dirigé vers le bas est
I uur
supposé galiléen (voir figure 1). On pourra également utiliser les • ur
uur uur
vecteurs mobiles polaires unitaires ur et uα représentés sur la A
Figure 1 : sphère mobile sur un rail fixe
figure 1.
Le mouvement de la sphère est repéré par deux paramètres :
uuur uur
l’angle α que fait OC avec u x et l’angle de rotation θ autour de
uur
l’axe horizontal qui porte u z .
A chaque instant t , on appelle I le point de contact de la sphère avec le rail. On note A le point du rail situé sur
ur uur
son axe de symétrie. L’accélération de la pesanteur est g = gu x .

I – Rail fixe
uuur uur
La sphère roule sans glisser sur le rail fixe. Initialement, elle est au repos et OC fait un angle α 0 avec u x . Le
système comprend deux degrés de liberté cinématiques, α et θ .
1. Ecrire la condition de roulement sans glissement de la sphère sur le rail sous la forme d’une relation linéaire
liant r , R , θ& et α& . Contrôler la pertinence de la relation obtenue, d’une part en comparant les signes
respectifs de θ& et de α& , et d’autre part en analysant la situation lorsque r = R .
2. Déterminer l’expression de l’énergie mécanique totale Et du système. En déduire l’équation différentielle
vérifiée par la fonction α (t ) .
3. Déterminer la période T po des petites oscillations.

On considère deux rails circulaires de même rayon R . Sur chaque rail, on place à l’instant initial une sphère de
rayon r , de masse m en des points repérés par le même angle α 0 (situation déjà représentée sur la figure 1).
Les sphères sont lâchées au même instant, avec une vitesse initiale nulle. Les deux rails sont de nature différente,
de sorte que la première sphère roule sans glisser et que la seconde glisse sans rouler.
4. En utilisant des arguments énergétiques qualitatifs, déterminer quelle est la sphère qui arrive la première au
point le plus bas A. Le résultat est-il modifié si les masses des sphères sont différentes ?
5. Etablir une expression intégrale du temps τ mis par la sphère la plus rapide pour atteindre le point A.
Comment peut-on, sans calcul supplémentaire, obtenir le temps τ ' mis par la sphère la plus lente pour
τ'
atteindre ce point ? Déterminer le rapport .
τ

14
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

II – Rail suspendu

Les points P et P’ sont attachés en O par des fils inextensibles O


de masse négligeable, ce qui permet au rail d’osciller autour uur •
de l’axe horizontal passant par O. La position du milieu A du uy
rail est repérée par l’angle β représenté sur la figure 2. Le uur
ux α • P'
centre de masse G du rail se trouve à chaque instant sur la
droite OA à une distance l de O. On note J ' = MR 2 le
β C•
moment d’inertie du rail par rapport à son axe de rotation. On g •I
appelle respectivement N et T les composantes de la force G•
uur uur
de réaction du rail sur la sphère au point I selon ur et uα . La •
sphère roule sans glisser sur le rail, qui est maintenant en P• A
forme de quart de cercle, les grandeurs α et θ sont les
mêmes que celles utilisées dans la partie I. Figure 2 : sphère mobile sur un rail suspendu.
Les angles α et β sont mesurés par rapport à
II.A. – Description du mouvement la verticale et l’on note OG = l .

6. Ecrire la condition de roulement sans glissement reliant de θ& , α& et β& .


uuur
7. Exprimer dans Rg le moment cinétique σ 1C de la sphère en C et en déduire l’expression du moment
uuur
cinétique σ 1O de la sphère en O.
uuuur
8. Exprimer dans Rg le moment cinétique σ 2O du rail en O.
9. Exprimer dans Rg , l’énergie cinétique EcS de la sphère, l’énergie cinétique EcR du rail et enfin l’énergie
cinétique EcT de l’ensemble rail-sphère.
10. Appliquer le théorème du moment cinétique en O à l'ensemble rail-sphère et en déduire une équation
différentielle liant les fonctions α (t ) et β (t ) .
11. Appliquer le théorème du moment cinétique en C à la sphère seule et en déduire l'expression de T en
fonction de θ&& , puis, en utilisant le résultat de la question 6, en fonction de α&& et β&& .
12. Appliquer le théorème du moment cinétique en O au rail seul et en déduire la relation différentielle :
Aβ&& − Bα&& = − Mg l sin β (1)
On exprimera la constante A en fonction de M , m et R et la constante B en fonction de m , r et R .
13. Déduire des résultats précédents la relation :
A 'α&& − B ' β&& = −mg ( R − r )sin α (2)
On exprimera la constante A ' en fonction de m , r et R . Vérifier que l’équation (2) est en accord avec le
résultat de la question 2.
14. Retrouvez les équations (1) et (2) à partir de considérations énergétiques. Démontrer que AA ' > B 2 .
15. Que traduit l’absence de termes en α& et β& dans les équations (1) et (2) ?

II.A. – Modes d’oscillation

On considère dans cette sous-partie que les angles α et β sont l'un et l'autre voisins de zéro, ce qui permet de
linéariser les équations (1) et (2). On pose D = Mg l et D ' = mg ( R − r ) . On cherche les solutions du système
linéarisé sous la forme
( ) (
α (t ) = Re α 0 e jωt et β (t ) = Re β 0 e jωt ) (3)

où α 0 et β0 sont deux nombres complexes, j 2 = −1 .


On appelle pulsation propre du système tout réel positif ω qui permet d'obtenir des solutions non nulles du
système linéarisé sous la forme (3).
16. Déterminer les pulsations propres ω1 et ω2 du système ( ω1 > ω2 ) en fonction de A , A ' , B , D et D ' .
On considère dorénavant que les conditions initiales du système sont :
α (t = 0) = α 0 , β (t = 0) = 0 et α& (t = 0) = β& (t = 0) = 0 (4)

15
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
17. Montrer que si α 0 ≠ 0 , la solution β du système linéarisé est une fonction de la forme :
β (t ) = η [ cos(ω1t ) − cos(ω2 t ) ] . On ne cherchera pas forcément à déterminer la constante η en fonction des
paramètres du système.

On réalise le montage expérimental de la figure 2 avec les


paramètres physiques suivants : r = 1, 27 ⋅10−2 m ,
R = 19 ⋅10−2 m , M = 90 ⋅10−3 kg , m = 67 ⋅10−3 kg ,
l = 17,7 ⋅10−2 m et g = 9,81 m ⋅ s −2 . On dispose d'un
système de mesure qui permet d'enregistrer la valeur de
l'angle β en fonction du temps. Pour des conditions
initiales du type (4), avec α 0 suffisamment faible, on
obtient l'enregistrement représenté sur la figure 3.
18. Déterminer à partir de la figure 3, une valeur
approximative des pulsations propres du système
expérimental. Cette estimation est-elle compatible
avec les valeurs théoriques ? Figure 3 : enregistrement de β en radians
en fonction de t en secondes
Solution

I – Rail fixe

On étudie le mouvement de la sphère dans le référentiel Rg galiléen. Elle subit :


ur ur uur
- son poids P = mg = mgu x ;
ur
- la réaction R du rail.
uur uuuuuuuur uuuuuur r
1. La vitesse de glissement de la sphère sur le rail s’écrit vg = vI ∈ sphère − vI ∈ rail = 0 car il y a non glissement.
uuuuuur r uuuuuuuur uur uur uur uur uur
Or vI ∈ rail = 0 car le rail est fixe. La relation de Varignon donne vI ∈ sphère = vC + Ω ∧ CI avec Ω = θ&u z le
uuur
( )
uur uur uur d OC d uur uur
vecteur rotation de la sphère et CI = rur . De plus vC = = ( R − r )ur = ( R − r )α& uα .
dt dt
Finalement la condition de roulement sans glissement de la sphère sur le rail s’écrit ( R − r )α& = −rθ& .
Puisque R − r > 0 alors θ& et α& sont de signe opposé, ce qui est cohérent puisque si la sphère roule vers la
gauche en descendant alors θ& > 0 et α& < 0 .
Si r = R la sphère est de même taille que le rail et elle ne peut pas rouler sans glisser et θ& = 0 .
2. L’énergie mécanique totale de la sphère est Et = Ec + E p .
1 2 1 1 1 2 2 &2
L’énergie cinétique s’écrit via le théorème de Koenig : Ec = mvC + J Ω 2 = m( R − r )2 α& 2 + mr θ .
2 2 2 25
7
La condition de roulement sans glissement r 2θ& 2 = ( R − r ) 2 α& 2 donne et finalement Ec = m( R − r ) 2 α& 2 .
10
ur
La réaction R ne travaille pas puisqu’il y a roulement sans glissement, on peut lui affecter une énergie
potentielle constante.
uur
L’énergie potentielle de pesanteur s’écrit E p p = −mgxC + cte puisque u x est descendant.
7
Finalement E p = −mg ( R − r ) cos α + cte et Et = m( R − r ) 2 α& 2 − mg ( R − r ) cos α + cte .
10
ur ur dEt
R ne travaillant pas et P étant conservatif, l’énergie mécanique totale de la sphère est stationnaire et =0.
dt
dEt 7
Or = m( R − r )2 2αα& && + mg ( R − r )α& sin α et on déduit l’équation différentielle vérifiée par la fonction
dt 10
α (t ) :

16
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

5g
α&& + sin α = 0 .
7( R − r )
3. Pour les oscillations de faible amplitude α << 1 rad et sin α ≈ α on obtient l’équation différentielle d’un
5g
oscillateur harmonique α&& + ω02α = 0 avec ω0 = dont la solution générale est de la forme
7( R − r )
2π 7( R − r )
α (t ) = a cos(ω0 t ) + b sin(ω0 t ) , ce mouvement est sinusoïdal de période T po = , soit T po = 2π .
ω0 5g
7
4. Pour la sphère qui roule sans glisser : ∆ Et = 0 = m( R − r )2 α& 2 − mg ( R − r ) ( cos α − 1) , d’où
10
10 g
α& 2 = (1 − cos α ) .
7( R − r )
1
Pour la sphère qui glisse sans rouler : ∆ Et' = 0 = m( R − r )2 α& 2 − mg ( R − r ) ( cos α − 1) , d’où
2
2g
α& 2 = (1 − cos α ) .
(R − r)
10
Or 2 > donc la sphère qui glisse va le plus vite et arrive la première au point le plus bas A.
7
On peut expliquer cela de la manière suivante : pour les deux sphères la variation d’énergie potentielle de
pesanteur est la même.
Pour la sphère qui roule sans glisser la réaction ne travaille pas, l’énergie potentielle de pesanteur est convertie
en énergie cinétique de translation et en énergie cinétique de rotation.
Pour la sphère qui glisse sans rouler la réaction ne travaille pas non plus sinon sa composante tangentielle la
ferait rouler, l’énergie potentielle de pesanteur est convertie uniquement en énergie cinétique de translation, c’est
donc elle qui va le plus vite et qui arrive la première au point le plus bas A.
Dans les deux cas α& 2 (α ) ne dépend pas de la masse donc le résultat n’est pas modifié si les masses des sphères
sont différentes.
2g dα 2g
5. Pour la sphère qui glisse sans rouler : α& 2 = (1 − cos α ) et α& = = − (1 − cos α ) (car
(R − r) dt (R − r)
α& < 0 ).
(R − r) 0 (R − r )
On en déduit dt = −
2 g (1 − cos α )
dα et en intégrant τ =− ∫α 0 2 g (1 − cos α )
dα ou bien

α0 (R − r) 1
τ= ∫0 2 g (1 − cos α )
dα =
2
f (α 0 ) .

α0 7( R − r ) 7
De même pour la sphère qui roule sans glisser : τ ' = ∫0 10 g (1 − cos α )
dα =
10
f (α 0 ) .

τ' 7
On en déduit : = .
τ 5

II – Rail suspendu

II.A. – Description du mouvement


uur uuuuuuuur uuuuuur r
6. La vitesse de glissement de la sphère sur le rail s’écrit vg = vI ∈ sphère − vI ∈ rail = 0 car il y a non glissement.
uuuuuuuur uur uur uur uur uur uuuuuuur uur
La relation de Varignon donne vI ∈ sphère = vC + Ω ∧ CI avec vC = ( R − r )α& uα , Ωsphère = θ&u z le vecteur rotation
uur uur uuuuuuuur uur
de la sphère et CI = rur , soit vI ∈ sphère = ( R − r )α& + rθ&  uα .
uuuuuur r
Attention ici vI ∈ rail ≠ 0 car le rail est mobile.

17
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
uuuuuur uur uuuur uur uur r uuuur uur
La relation de Varignon donne vI ∈ rail = vO + Ω rail ∧ OI avec vO = 0 (O est fixe), Ω rail = β& u z le vecteur rotation
uur uur uuuuuur uur
du rail et OI = Rur , vI ∈ rail = R β& uα .
Finalement la condition de roulement sans glissement de la sphère sur le rail s’écrit ( R − r )α& + rθ& = R β& .
uuur uuuuuuur
7. Le moment cinétique de la sphère en C est son moment cinétique barycentrique σ 1C = J Ωsphère , soit
uuur 2 2 & uur
σ 1C = mr θ u z .
5
uuur uuur uuur uur uuur uuur uur uur uur
σ 1O s’écrit via le théorème de Koenig σ 1O = OC ∧ mvC + σ1C . Or OC = ( R − r )ur et vC = ( R − r )α& uα , d’où :
uuur  2  uur
σ 1O =  m( R − r ) 2 α& + mr 2θ&  u z .
 5 
uuuur uuuur
8. Le moment cinétique du rail en O est son moment cinétique barycentrique σ 2O = J ' Ω rail , soit
uuuur uur
σ 2O = MR 2 β& u z .
1 2 1
9. L’énergie cinétique de la sphère s’écrit via le théorème de Koenig EcS = mvC + J Ω sphère
2
, soit :
2 2
1 1
EcS = m( R − r )2 α& 2 + mr 2θ& 2 .
2 5
1 1
L’énergie cinétique du rail est son énergie cinétique barycentrique EcR = J ' Ω rail , soit : EcR = MR β& .
2 2 2
2 2
1 1 2 &2 1
Finalement l’énergie cinétique de l’ensemble rail-sphère est EcT = m( R − r ) α& + mr θ + MR 2 β& 2 .
2 2
2 5 2
ur uur uur
10. L’ensemble rail-sphère subit son poids P = mgu x + Mgu x , les tensions des deux fils (dont le moment en O
est nul) et les deux réactions en I qui s’annulent (forces intérieures).
Le moment en O du poids s’écrit (attention au point d’application de chaque poids) :
( )
uuuur ur uuur ur uuur ur
M O P = OC ∧ mg + OG ∧ M g

( ) ( )
uur uur uur uur uur uur
= ( R − r ) cos α u x + sin α u y ∧ mgu x + l cos β u x + sin β u y ∧ Mgu x
uur
= − ( mg ( R − r )sin α + Mg l sin β ) u z
uuur uuuur
d σ 1O d σ 2O uuuur ur
Le théorème du moment cinétique s’écrit
dt
+
dt
( )
= M O P , on obtient alors :

2
m( R − r ) 2 α&& + mr 2θ&& + MR 2 β&& = −mg ( R − r )sin α − Mg l sin β
5
R  R−r 
Or ( R − r )α& + rθ& = R β& , donc θ&& = β&& −   α&& , et on obtient :
r  r 
 7   2 
m( R − r )  R − r  α&& +  MR 2 + mrR  β&& = − mg ( R − r ) sin α − Mg l sin β
 5   5 
uuur
d σ 1C uuur ur uuur ur
11. Appliquons le théorème du cinétique en C à la sphère seule : = M C ( P) + M C ( R ) .
dt
uuur 2 uur uuur ur uuur ur r uuur ur uur ur uur uur uur uur 2
Or σ 1C = mr 2θ&u z , M C ( P ) = CC ∧ mg = 0 et M C ( R) = CI ∧ R = rur ∧ ( Nur + T uα ) = rT u z , d’où T = mrθ&& .
5 5
R  2
Or ( R − r )α& + rθ& = R β& , d’où θ&& = β&& −  − 1 α&& et T = m  R β&& − ( R − r ) α&& .
R
r  r  5
ur ur ur
12. Le rail subit son poids P = M g , la réaction de la sphère − R et les tensions des deux fils.
Appliquons le théorème du moment cinétique en O au rail seul :

18
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
uuuur
d σ 2O uuuur ur uuuur ur
= M O ( P) + M O (− R)
dt
( )
uuur ur uur uuur
= OG ∧ M g + OI ∧ − R

( )
uur uur uur uur uur uur
= l(cos β u x + sin β u y ) ∧ Mgu x + Rur ∧ − N ur − T uα
uur uur
= − Mg l sin β u z − RT u z
uuuur uur
Avec σ = MR 2 β& u on obtient MR 2 β&& = − Mg l sin β − RT .
2O z

2 R R   2 R R  
Or T = mr  β&& −  − 1 α&& , donc MR 2 β&& = − Mg l sin β − R mr  β&& −  − 1 α&& ;
5  r  r   5  r r  
 2  2 && 2  2 
On obtient  M + 5 m  R β − 5 mR( R − r )α&& = − Mg l sin β . Par identification : A =  M + m  R2 et
   5 
2
B= mR ( R − r ) .
5
13. On élimine Mg l sin β dans le résultat de la question 10 :
 7   2 
m( R − r )  R − r  α&& +  MR 2 + mrR  β&& = − mg ( R − r ) sin α − Mg l sin β
 5   5 
 2  2
et celui de la question précédente  M + m  R 2 β&& − mR( R − r )α&& = − Mg l sin β ,
 5  5
 7   2   2  2
on déduit: m( R − r )  R − r  α&& +  MR 2 + mrR  β&& = −mg ( R − r ) sin α +  M + m  R 2 β&& − mR( R − r )α&& ,
 5   5   5  5
7 2 7
soit m( R − r )2 α&& − mR( R − r ) β&& = −mg ( R − r )sin α . Par identification : A ' = m( R − r ) 2 et
5 5 5
2
B ' = mR ( R − r ) .
5
Si le rail est fixe β&& = 0 et on retrouve le résultat de la question 2.
14. Appliquons le théorème de l’énergie mécanique qui dit que la dérivée par rapport au temps de l’énergie
mécanique est égale à la puissance des forces non conservatives.
dEtR ur 1
Au rail : = P (−T ) . Or EtR = EcR + E pR = MR 2 β& 2 − Mg l cos β + cte et
dt 2
ur ur uuuuuur uur uur
P(−T ) = −T ⋅ vI ∈ rail = −T uα ⋅ R β& uα = −TR β& .
2 ur 2
Or T = m  R β&& − ( R − r ) α&& et P(−T ) = − mR  R ββ
& && − ( R − r ) βα
& && .

5 5
dEtR
= MR 2 ββ
& && + Mg lβ& sin β . On obtient bien, en simplifiant par β& , le résultat de la question 12.
dt
dEtS ur 2
De même pour la sphère : = P(T ) = − mR  R ββ & && − ( R − r ) βα
& &&  .
dt 5 
1 1
Or EtS = m( R − r )2 α& 2 + mr 2θ&2 − mg ( R − r ) cos α + cte et
2 5
dEtS 2
= m( R − r )2 αα
& && + mr 2θθ &&& + mg ( R − r )α& sin α .
dt 5
R  R−r  R  R−r 
Avec θ& = β& −   α& et θ&& = β&& −   α&& et en simplifiant par α& , on obtient bien le résultat de la
r  r  r  r 
question 13.
2
 2  7 2 
En reportant les expressions de A , A ' et B : AA '− B 2 =  M + m  R 2 ⋅ m( R − r ) 2 −  mR( R − r )  on
 5  5 5 
obtient :

19
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

7 2 1
MmR 2 ( R − r ) 2 + ( mR( R − r ) ) = mR 2 ( R − r ) 2 ( 7 M + 2m ) et donc AA ' > B 2 .
2
AA '− B 2 =
5 5 5
15. Les équations (1) et (2) ne contiennent pas de termes en α& et β& car on ne considère pas les frottements
fluide.

II.A. – Modes d’oscillation

16. Puisque les angles α et β sont l'un et l'autre voisins de zéro on peut écrire sin α = α et sin β = β .
 Aβ&& − Bα&& = − D β
En posant D = Mg l et D ' = mg ( R − r ) on obtient le système :  .
 A 'α&& − B ' β&& = − D 'α
En utilisant les grandeurs complexes α = α 0 e jωt et β = β 0 e jωt on obtient le système :
( D − Aω 2 ) β 0 + Bω 2 α 0 = 0

 2 .
 Bω β0 + ( D '− A ' ω )α 0 = 0
2

On cherche des solutions non nulles pour ω , il faut que le déterminant du système soit nul, soit :
( D − Aω 2 )( D '− A ' ω 2 ) − B 2ω 4 = 0 , ou bien : ( AA '− B 2 )ω 4 − ( A ' D + AD ')ω 2 + DD ' = 0 .
Le discriminant de cette équation du 2nd degré en ω 2 est ∆ = ( A ' D + D ' A)2 − 4( AA '− B 2 ) DD ' .
En développant et en refactorisant on peut écrire ∆ = ( A ' D − D ' A)2 + 4 B 2 DD ' , d’où ∆ > 0 .

A ' D + DA '+ ∆ A ' D + DA '− ∆


On en déduit les deux solutions positives : ω1 = et ω2 = telles que
2( AA '− B )
2
2( AA '− B 2 )
ω1 > ω2 .
17. Les solutions α β sont des combinaisons linéaires des modes propres et on a donc :
et
α = a cos(ω1t ) + b cos(ω2 t ) et β = a 'cos(ω1t ) + b 'cos(ω2 t ) .
Puisque β (t = 0) = 0 alors a ' = −b ' = η et β (t ) = η [ cos(ω1t ) − cos(ω2 t ) ] .
  ω + ω2     ω1 − ω2  
18. On peut aussi écrire β (t ) = 2η sin   1  t  sin    t  et on observe bien sur le graphe de la
 2    2  
figure 3 un sinus modulant un autre sinus.
2
La plus petite période T p correspond à la plus grande pulsation T p = 2π et on en compte 11 en 10 s,
ω1 + ω2
ω1 + ω2
d’où T p = 0,91 s et = 6,9 rad ⋅ s −1 .
2
2
La plus grande période Tg correspond à la plus petite pulsation Tg = 2π et on en compte 1 en 7,6 s,
ω1 − ω2
ω1 − ω2
d’où Tg = 7, 6 s et = 0,8 rad ⋅ s −1 .
2
On obtient ω1
exp
= 7, 7 rad ⋅ s −1 et ω2exp = 6,1 rad ⋅ s −1 .
Avec les valeurs numériques données on obtient ω1th = 7, 2 rad ⋅ s −1 et ω2th = 5,5 rad ⋅ s −1 .
Les estimations expérimentales sont compatibles avec les valeurs théoriques, l’écart doit sans doute provenir,
d’une part de la linéarisation (il faut que θ < 11 ° pour que sin θ ≈ θ ) et des frottements visqueux qui ont été
négligés.

20
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Problème 6 : Etude d’un accélérographe mécanique (CCP 2008)

Le but du problème est d’étudier un accélérographe construit à l’aide d’un oscillateur mécanique.
Les trois parties sont largement indépendantes.
Dans tout le problème on prendra pour l’intensité du champ de pesanteur terrestre g = 9,8 m ⋅ s -2 .

I. Etude sommaire

( )
uur uur uur
Dans un référentiel R galiléen muni du repère cartésien O, u x , u y , u z , on considère un corps solide (S) de
masse m = 0,1 kg et de centre d’inertie G pouvant se déplacer sans frottement solide le long de l’axe horizontal
Ox (figure 1) ; G est relié au point E par un ressort de raideur k ; (S) est en outre soumis à une force de
uur uur
frottement visqueux de la forme − β vG où vG est la vitesse de G par rapport à E.

G
x
O E
Figure 1

On repère la position de G par l’écart à la position d’équilibre l 0 par la relation x = EG − l 0 .

1. Détermination des caractéristiques de l’oscillateur

Dans un premier temps, E est fixe en O.


On écarte G de sa position d’équilibre vers la droite, d’une distance x0 = 10 cm et on le lâche sans vitesse
initiale.
k β
1. Déterminer l’équation du mouvement ; on posera ω02 = et 2λ = .
m m
2. Déterminer x(t ) dans le cas d’un régime peudo-périodique.
3. La durée séparant 10 passages de G par la position d’équilibre, de droite à gauche, est ∆t = 12 s . Par ailleurs,
l’amplitude de la dixième oscillation est x1 = 7,5 cm .
En déduire les valeurs de la pseudo-pulsation, de β et de k .

2. Mesure d’une accélération

Dans cette question le point E est solidaire d’un solide en vibration dans R. Sa position est donnée par
uuur uur
OE = a cos(ωt )u x .
1. Déterminer l’équation différentielle vérifiée par x(t ) .
2. Déterminer x(t ) en régime forcé (ou permanent).
3. Le tracé de l’amplitude X 0 des oscillations en fonction de la pulsation à l’allure suivante en coordonnées
X0 ω
réduites y = en fonction de u = :
a ω0
y

21
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide
Que représente le maximum de cette courbe ? Cette situation se présente-t-elle pour toute valeur du
coefficient d'amortissement?
Déduire graphiquement l'amplitude a dans le cas où, pour ω = 7 rad ⋅ s −1 , on mesure X 0 = 0, 2 cm .

4. Exprimer puis calculer la puissance moyenne dissipée par les frottements.

II. Amélioration du dispositif

Afin de se prémunir des inévitables frottements de glissement, le solide précédent est remplacé par une roue de
rayon a = 20 cm qui peut rouler sur le plan horizontal (cf. figure 2). Le coefficient de frottement entre le plan et
la roue est f = 0, 2 supposé identique en régime statique et dynamique. On néglige le frottement visqueux. Le
ressort de raideur k = 22, 2 N ⋅ m −1 et de longueur à vide l 0 est relié au centre G de la roue, l'autre extrémité E
étant fixe de sorte que EG est horizontal. La roue est libre de tourner autour de son axe Gy . Le moment d'inertie
1
de la roue par rapport à son axe est J = ma 2 . On note x l'abscisse de G, l'origine étant prise à la position
2
d'équilibre: x = EG − l 0 ; la rotation de la roue dans R est repérée par un angle θ .
k
On posera ω0 = .
m z
ur
g

G
E θ
x
O
Figure 2

Initialement x(0) = x0 . L'ensemble est lâché sans vitesse initiale.

1. On suppose que le mouvement a lieu sans glissement

1. Établir une relation entre les dérivées de x et de θ .


dx
2. Déterminer l'expression de l'énergie cinétique de la roue dans R en fonction de .
dt
3. Établir l'équation du mouvement vérifiée par x(t ) et la résoudre. On notera ω la pulsation des oscillations.
4. Montrer que le mouvement s'effectue sans glissement si x0 < x1 , x1 étant à déterminer en fonction de f , g
et ω0 . Calculer la valeur de x1 .

2. On se place dans le cas où x0 > x1 et on étudie la première phase de glissement

1. Rappeler les lois de Coulomb pour le frottement solide, dans le cas du glissement.
2. Déterminer l'équation du mouvement vérifiée par x(t ) et la résoudre. On exprimera x(t ) en fonction de x1 ,
x0 et ω0 .

3. Déterminer la vitesse angulaire .
dt
4. Déterminer la vitesse de glissement vg en fonction de x1 , x0 et ω0 .
5. Pour des temps proches de zéro, donner une expression très simple de vg . Commenter le signe de vg .
6. Donner l'équation que vérifie l'instant t1 pour lequel le glissement se termine.

22
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

III. Accélération radiale d’un satellite

Un satellite, de masse ms , de centre d'inertie S, est en orbite circulaire autour de la terre de centre O, sa période
est T0 = 12 h . Dans ce satellite un point matériel M de masse m = 100 g peut se déplacer sans frottements sur un
axe Sx , fixe dans le satellite (cf. figure 3). En outre M est soumis à une force élastique qui dérive d'une énergie
1 uuur uur
potentielle E p ( x) = mω12 x 2 avec ω1 = 0, 03 rad ⋅ s −1 et SM = xu x .
2
Rayon de la terre R = 6400 km .
x
M

O
Figure 3

( )
uur uur uur
On pose r0 = OS et on désigne par R s le référentiel lié au satellite muni du repère cartésien S, u x , u y , u z .
Le référentiel R g géocentrique est supposé galiléen.
1.

1. Déterminer la vitesse v0 du satellite en fonction de r0 , g et R .


2. En déduire l'expression de T0 en fonction de r0 , g et R . Calculer numériquement r0 , v0 et la vitesse
angulaire ω0 du satellite dans R g .

2. On étudie le mouvement de M dans le référentiel R s

1. Déterminer l'équation différentielle du mouvement.


2. Donner une équation du mouvement approchée en considérant que x << r0 en ne faisant intervenir que ω0 ,
ω1 , x et ses dérivées temporelles.
3. Montrer que M oscille et que sa période d'oscillation n'est quasiment pas affectée par la révolution du
satellite.
4. Pourquoi ce dispositif est-il pertinent pour mesurer, s'il y a lieu, l'accélération radiale du satellite?

Solution

I. Etude sommaire

1. Détermination des caractéristiques de l’oscillateur

1. On étudie le système {S} dans le référentiel R supposé galiléen.


Il subit : - son poids : P = m g = − mg u z vertical ;
ur
- la réaction R de l’axe perpendiculaire à l’axe puisqu’il n’y a pas de frottement solide ;
- la force de rappel Fr du ressort dont l’allongement est x et Fr = − kxu x ;
uur uur
- la force de frottement visqueux F f = − β vG .
uuur uur
On repère le centre de gravité G du système via son abscisse x : OG = ( OE + x + l 0 ) u x , d’où v G = x& u x et

a G = &x&u x .
uur ur ur uur uur
Le théorème de la résultante dynamique appliqué au système s’écrit : maG = P + R + F f + Fr .
En projetant sur l’axe Ox on obtient : mx&& = − β x& − kx .

23
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

k β
En posant ω02 = et 2λ = , il vient : &x& + 2λx& + ω 0 x = 0 .
2
m m
2. On cherche une solution exponentielle de la forme x(t ) = Aert , en injectant dans l’équation différentielle on
obtient l’équation caractéristique r 2 + 2λr + ω 02 = 0 de discriminant ∆ = 4 λ 2 − ω 02 . ( )
Dans le cas d’un régime peudo-périodique ∆ < 0 et on note ∆ = −4ω 2 avec ω = ω02 − λ 2 .
Les solutions de l’équation caractéristique sont alors r1 = −λ − jω et r2 = −λ + jω .

( )
On en déduit x(t ) = Aer1t + Be r2t = e −λ t Ae − jωt + Be jωt , ou bien x(t ) = e−λt A 'cos (ωt ) + B 'sin (ωt ) . ( )
( ) (
On en déduit x& (t ) = −λ e−λt A 'cos (ωt ) + B 'sin (ωt ) + e−λt − A ' ω sin (ωt ) + B ' ω cos (ωt ) . )
λ x0
Les conditions initiales x(0) = x0 et x& (0) = 0 donnent A ' = x0 et B ' = .
ω0
− λt  λ 
Finalement x(t ) = x0 e  cos (ωt ) + sin (ω t )  .
 ω 
3. Dix passages de G par la position d’équilibre, de droite à gauche, correspondent à 9 pseudo-périodes, soit
∆t 2π
T= = 1,33 s . Puisque ω = on déduit ω = 4, 71 rad ⋅ s −1 .
9 T
1  x0 
De plus x1 = x(9T ) = x0 e−9λT , soit λ = ln   , d’où λ = 0, 024 s −1 .
9T  x1 

Or β = 2λ m d’où β = 4, 79 ⋅10−3 kg ⋅ s −1 . De plus k = mω02 = m ω 2 + λ 2 , soit k = 2, 22 N ⋅ m −1 .

2. Mesure d’une accélération


uuur uur uur
1. Dans cette question le point E est mobile et OG = ( OE + x + l 0 ) u x = ( acos(ω t ) + x + l 0 ) u x , d’où

( )
uur uur uur uur
vG = ( − aω sin(ω t ) + x& ) u x et aG = − aω 2 cos(ω t ) + &&
x ux .
Le théorème de la résultante dynamique appliqué au système en projection sur l’axe Ox s’écrit alors :
x + 2λ x& + ω02 x = aω 2 cos(ωt ) .
&&
2. Pour déterminer x(t ) en régime forcé on utilise la méthode des amplitudes complexes et on cherche une
solution de la forme x(t ) = X 0 cos(ω t + ϕ ) à laquelle on associe la quantité complexe x(t ) = X 0 e (
j ω t +ϕ )
qui
vérifie x + 2λ x& + ω02 x = aω 2 e jωt . En remplaçant on obtient : −ω 2 x + 2λ jω x + ω02 x = aω 2 e jωt , ou bien
&&
aω 2 aω 2  2λω 
X 0 e jϕ = . On en déduit X 0 = et ϕ = arctan  2  .
 ω − ω2
ω02 − ω + 2 j λω
(ω )
2
+ ( 2λω )
2
2
− ω2
2  0 
0

aω 2   2λω 
Finalement : x(t ) = cos  ωt + arctan  2   .
  ω − ω2 
(ω )
2
− ω2 + ( 2λω )   0 
2 2
0

u 2λ
3. La fonction tracée est y (u ) = avec Q = .
ω0
(1 − u )
2
2
+Q u 2 2

Le maximum de cette courbe représente le phénomène de résonance en élongation de l’oscillateur.


  Q2 
2u 1 + u 2  − 1 
 
 2 
= 
dy
Un calcul un peu long donne : 3
, cette dérivée s’annule en changeant de signe, c’est-à-
du

( 2
)
2
 1 − u + Q 2u 2 
2

dire passe par un maximum si Q < 2 .

24
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

2λ ω0
Or Q = , le phénomène de résonance n’a lieu que si λ < .
ω0 2
ω = 7 rad ⋅ s −1 et X 0 = 0, 2 cm correspondent sur la courbe à u = 1, 485 et y = 1, 45 , on en déduit a = 0,14 cm .
4. La puissance de la force de frottement est :
uur uur
Pf = F f ⋅ vG = − β vG2 = − β ( − aω sin(ωt ) + x& ) = − β ( − aω sin(ωt ) − X 0ω sin(ωt + ϕ ) )
2 2

La puissance moyenne dissipée par les frottements s’écrit donc en développant :


(
Pmoy = − βω 2 a 2 < sin 2 (ωt ) > +2aX 0 < sin(ωt ) sin(ωt + ϕ ) > + X 02 < sin 2 (ωt + ϕ ) > .)
1 cos ϕ
Or < sin 2 (ωt ) >=< sin 2 (ωt + ϕ ) >= et < sin(ωt ) sin(ω t + ϕ ) >= .
2 2
1
2
2 2
( 2
)
Finalement Pmoy = − βω a + 2aX 0 cos(ϕ ) > + X 0 et Pmoy = 5,3 mW .

II. Amélioration du dispositif

1. On suppose que le mouvement a lieu sans glissement

1. 1. On étudie le système {roue} dans le référentiel R supposé galiléen.


Il subit : - son poids : P = m g = − mg u z vertical ;
ur
- la réaction R du plan ;
- la force de rappel Fr du ressort dont l’allongement est x et Fr = − kxu x ;
Puisque le mouvement a lieu sans glissement la vitesse de glissement est nulle.
uur r r
La vitesse de glissement s’écrit vg = v(I ∈ roue) − v(I ∈ plan) où I est le point de contact entre la roue est le plan.
r r uur uur
Or v(I ∈ plan) = 0 car le plan est fixe. D’après la relation de Varignon : v I = v G + Ω ∧ GI , avec Ω = θ&u y et
uur uur uuur uur uur uur uur
GI = −au z . De plus OG = ( x + l 0 ) u x + au y et vG = xu& x.

( ) ( ) ( )
uur uur uur uur uur
D’où vI = xu & x + θ&u y ∧ −au z = x& − aθ& u x . On obtient alors x& = aθ& .
1 1
2. L’énergie cinétique de la roue s’écrit, d’après le théorème de Koenig, E c = mv G2 + E c* avec Ec* = J Ω 2 .
2 2
1 2 1 &2 1 3 2
D’où Ec = mx& + J θ . Avec J = ma 2 et x& = aθ& on obtient : Ec = mx& .
2 2 ur 2 4
3. La réaction du plan R ne travaille pas car il y a roulement sans glissement. Le poids et la force de rappel du
ressort sont des forces conservatives donc le système est conservatif, son énergie mécanique se conserve au
cours du temps. L’énergie potentielle de pesanteur est constante puisque G évolue à altitude constante, l’énergie
1
potentielle élastique emmagasinée par le ressort s’écrit E pe = kx 2 .
2
3 1
Le théorème de l’énergie mécanique s’écrit donc Ec + E pe = cte , soit mx& 2 + kx 2 = cte .
4 2
3
En dérivant par rapport au temps on obtient mxx &&& + kxx& = 0 et l’équation différentielle du mouvement est de la
2
2k 2
x + ω 2 x = 0 avec ω =
forme && ou bien ω = ω0 .
3m 3
La solution de cette équation différentielle est de la forme x(t ) = A cos(ωt ) + B sin(ω t ) .
x(0) = x0 ⇒ A = x0 et x& (0) = 0 ⇒ B = 0 , d’où x(t ) = x0 cos(ω t ) .
ur uur uur
4. Soit R = T u x + Nu z la réaction du plan.
uur ur ur uur
Le théorème de la résultante dynamique appliqué au système s’écrit : maG = P + R + Fr .
 mx&& = T − kx
En projetant sur les axes Ox et Oz on obtient :  .
0 = N − mg

25
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

1
x = −ω 2 x , T = (k − mω 2 ) x =
On déduit alors, puisque && kx et N = mg .
3
1 3 fmg 3 fg
Tant qu’il y a non glissement la loi de Coulomb indique T < fN , soit kx < fmg , soit x < = 2 .
3 k ω0
3 fg
On en déduit que le mouvement s'effectue sans glissement si x0 < x1 , avec x1 = , soit x1 = 1, 2 ⋅10−4 m .
ω02

2. On se place dans le cas où x0 > x1 et on étudie la première phase de glissement

1. Les lois de Coulomb pour le frottement solide, dans le cas du glissement, s’écrivent :
On décompose la réaction R en deux composantes, tangentielle T et normale N , telles que R = T + N .
ur uur
On a alors : T = f N , T ⋅ v g ≤ 0 et T ∧ v g = 0 .
 mx&& = T − kx
2. D’après la question 1.4. on a toujours :  .
0 = N − mg
Puisqu’il y a glissement T = fN = fmg .

( )
uur uur uur uur ur uur
Or vg = x& − aθ& u x et x& (0) = 0 , donc initialement vg est suivant −u x et par conséquent T est suivant +u x , on
peut alors écrire T = fmg > 0 .
L’équation différentielle du mouvement est donc mx&& + kx = fmg .
k ω2 ω 2
Avec x + ω02 x = 0 x1 .
= ω02 et fg = 0 x1 , on obtient &&
m 3 3
x1
La solution de cette équation différentielle est de la forme x(t ) = + A cos(ω0 t ) + B sin(ω0 t ) .
3
x1 x  x 
x(0) = x0 ⇒ A = x0 − et x& (0) = 0 ⇒ B = 0 , d’où x(t ) = 1 +  x0 − 1  cos(ω0t ) .
3 3  3

∑ M (F ) dans le
dσ *
3. Appliquons le théorème du moment cinétique dans le référentiel barycentrique : = G ext
dt
référentiel barycentrique.
ur uuuur ur uuuur uur r
Puisque P et Fr s’appliquent en G alors M G ( P) = M G ( Fr ) = 0 .

( )
ur uuuur ur uur ur uur uur uur uur
Puisque R s’applique en I : M G ( R) = GI ∧ R = −au z ∧ T u x + N u z = −aT u y .
uuur uur uur
Le moment cinétique barycentrique du solide s’écrit σ * = J Ω = J θ&u y .
1 ω2 2ω 2 x
On en déduit J θ&& = −aT . Or J = ma 2 et T = fmg = m 0 x1 , soit θ&& = − 0 1 .
2 3 3a
2ω x 2
En intégrant par rapport au temps on obtient θ& = − 0 1 t (pas de constante puisque l’ensemble est lâché sans
3a
vitesse initiale).
( )
uur uur uur
4. La vitesse de glissement est vg = vg u x = x& − aθ& u x .

 x  2ω 2 x  x  2ω 2 x
Or x& = −ω0  x0 − 1  sin(ω0 t ) et θ& = − 0 1 t , d’où vg = −ω0  x0 − 1  sin(ω0 t ) + 0 1 t .
 3 3a  3 3
5. Pour des temps proches de zéro sin(ω0 t ) ≈ ω0 t et vg ≈ ( x1 − x0 )ω0 t .
2

On a alors vg < 0 , et donc T > 0 , la roue tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et se déplace
vers la gauche.
6. Le glissement se termine à l'instant t1 tel que vg (t1 ) = 0 et t1 vérifie l’équation :
 x1  2ω0 x1
 x0 − 3  sin(ω0 t1 ) = 3 t1 .
 

26
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

III. Accélération radiale d’un satellite

1.

1. On étudie le satellite dans référentiel R g géocentrique galiléen, il subit seulement la force gravitationnelle de
uur mM T G uur
la Terre : Fg = − ur avec M T la masse de la Terre et G la constante de gravitation universelle.
r02
r v 2 uur
Son mouvement étant circulaire son accélération s’écrit a = −m 0 ur .
r0
uur v2 mM T G
Le théorème de la résultante dynamique appliqué au satellite s’écrit, en projection sur ur , − m 0 = − ,
r0 r02
MT G
d’où v0 = . La force gravitationnelle de la Terre s’écrit au niveau de la surface terrestre
r0
uur mM T G uur uur gR 2
Fg = − 2
ur = −mgur , d’où M T G = gR 2 . Finalement : v0 = .
R r0

2π r0 r03
2. La période de révolution du satellite est T0 = , soit T0 = 2π .
v0 gR 2
1
 gR 2T02
3 −1
On en déduit r0 = 
 4π 2  , soit r0 = 26672 km , on en déduit v0 = 3879 m ⋅ s .
 

La vitesse angulaire ω0 du satellite dans R g est ω0 = , soit ω0 = 1, 45 ⋅10−4 rad ⋅ s −1 .
T0

2. On étudie le mouvement de M dans le référentiel R s

1. Le référentiel R s est non galiléen et le point M est soumis à :


ur mgR 2 uur
- la force gravitationnelle de la Terre P = − ux ;
(r0 + x)2
uur uur 1
- la force élastique Fe = −mω12 xu x (car elle dérive de E p ( x) = mω12 x 2 ) ;
2
ur
- la réaction R de l’axe Ox ;
uur uuuur uur
- la force d’inertie d’entraînement Fie = mω02 OM = mω02 (r0 + x)u x ;
uuur uur r uur uur uur
- la force d’inertie de Coriolis Fic = −2mω0 ∧ v = −2mω0 u z ∧ xu & x = −2mω0 xu
& y .
r uur
Le vecteur accélération de M est a = && xu x
uur
Le principe fondamental de la dynamique appliqué au point M donne, en projection sur u x et en simplifiant par
gR 2
x=−
m , l’équation différentielle du mouvement : && − ω12 x + ω02 (r0 + x) .
(r0 + x) 2

2π gR 2 gR 2 ω02 r0  x
2. Avec ω0 = = , le terme gravitationnel s’écrit = ≈ ω02 r0 1 − 2  = ω02 r0 − 2ω02 x ,
T0 r03 (r0 + x) 2
 x
2
 r0 
1 + 
 r0 
x + (ω12 − 3ω02 ) x = 0 .
et l’équation différentielle se simplifie : &&
3. ω1 = 0, 03 rad ⋅ s −1 et ω0 = 1, 45 ⋅10−4 rad ⋅ s −1 , de sorte que ω12 − 3ω02 = 8,94 ⋅10−4 rad 2 ⋅ s -2 ≈ ω12 .
ω12 − 3ω02 > 0 ⇒ M oscille.

27
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

ω12 − 3ω02 ≈ ω12 ⇒ sa période d'oscillation n'est quasiment pas affectée par la révolution du satellite.
4. Si le satellite possède une accélération radiale ar , l’équation différentielle précédente devient
x + (ω12
&& − 3ω02 ) x
= −ar . Dans les cas où ar est constant ou sinusoïdal la solution particulière de l’équation
différentielle permet d’accéder à la mesure de ar .

28
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Problème 7 : Chute d’une tartine beurrée 2 (ESIM 1999)

Ce problème propose une étude simplifiée de la chute d’une tartine beurrée posée sur le bord d’une table afin de
déterminer la face qui rencontre le sol. Pourquoi est-ce toujours la face beurrée ?
I/ Une tartine modélisée par un parallélépipède rectangle droit, homogène,
2b
de dimensions 2a , 2b et 2c , de centre d’inertie G, de masse m , est I
posée sur le bord d’une table dans la position du schéma (G à la verticale a a
de I).
Dans cette position instable, elle subit une action très faible qui provoque x
ur
son basculement autour de I, sans lui donner de vitesse initiale. On θ
n’admettra qu’au début du mouvement il n’y a pas de glissement en I.

L’action de la table sera représentée par une force R = T uθ + N u r , G


• y
orthogonale à l’arête du coin, dans le plan contenant G. I
Soit (∆ ) l’axe parallèle au coin de la table passant par I, le moment

( )

m a2 + b2
d’inertie de la tartine par rapport à cet axe est I ( ∆ ) = .
3
1. La tartine est-elle un système conservatif ?

dθ d 2θ
2. Déterminer en fonction de θ . En déduire en fonction de θ .
dt dt 2
3. Ecrire le théorème de la résultante dynamique. En déduire T et N en fonction de θ .
T N
Application numérique : a = 4 cm et b = 0,4 cm . Représenter − et en fonction de θ .
mg mg
4. La tartine peut-elle quitter le coin de la table sans glisser ?
π
5. La tartine commence à glisser pour θ 0 = . Evaluer le coefficient de frottement f .
4
On s’intéresse maintenant à la chute de la tartine. A partir du moment où elle commence à glisser, la tartine
π
quitte très rapidement la table et se trouve en chute libre à partir de θ 0 = .
4

6. Déterminer (θ 0 ) .
dt
On néglige les frottements de l’air.
7. Montrer que la vitesse de rotation reste constante.
8. Déterminer l’équation du mouvement de G en fonction du temps. En déduire le temps de chute si la hauteur de
la table est h .
9. Quel est l’angle dont a tourné la tartine lorsqu’elle heurte le sol ?
Application numérique : h = 70 cm . Conclusion ?
10. Pour quelle hauteur de la table la tartine ne tombe-t-elle plus sur le côté beurré ? Quelle serait la taille du
géant qui utiliserait cette table ?

29
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

Solution

On étudie le mouvement d’une tartine beurrée dans le référentiel terrestre galiléen. Elle subit son poids P = m g

uniforme et vertical (qui s’applique en G) et la réaction R = T + N de l’arête de la table (qui s’applique en I,


point de contact entre la tartine et le coin de la table).

1. Le poids P est une force conservative. Puisqu’il y a non glissement la puissance des actions de contact est

nulle, R ne travaille pas. On en déduit que l’énergie mécanique totale de la tartine se conserve.
2. L’énergie mécanique de la tartine s’écrit : E m = E c + E p .
1
Le mouvement de la tartine est une rotation autour d’un axe fixe passant par G donc E c = E c* = IΩ 2 où Ω
2
le vecteur rotation de la tartine : Ω = θ&u z ( u z le vecteur de base perpendiculaire au plan de la figure), soit
1 &2
Ec = Iθ .
2
L’énergie potentielle de pesanteur s’écrit E p = −m g ⋅ IG + cte , soit :

( )( )
E p = −m − g u x ⋅ b cos θ u x + b sin θ u y + cte = mgb cos θ + cte .

1 &2
Finalement E m = Iθ + mgb cos θ + cte .
2

Puisque E m se conserve : E m (θ ) = E m (θ = 0) , soit


1 &2
Iθ + mgb cos θ + cte = mgb + cte .
2

2mgb(1 − cos θ )
On en déduit θ& = .
I
1 &2 1
Dérivons la relation Iθ + mgb cos θ = mgb par rapport au temps : I ⋅ 2θ&θ&& − mgbθ& sin θ = 0 .
2 2
mgb sin θ
On obtient alors θ&& = .
I
3. Le théorème de la résultante dynamique appliqué à la tartine dans le référentiel terrestre galiléen s’écrit

m a G = P + R . Dans la base polaire u r , uθ : ( )


aG =
d 2 IG
dt 2
=
d2
dt 2
(bu ) = b(− θ& u
r
2
r ) ( )
+ θ&&uθ , P = −mg u x = mg − cos θ u r + sin θ uθ et R = N u r + T uθ .

(
En projetant sur u r , uθ on obtient )
− mbθ& 2 = −mg cos θ + N
mbθ&& = mg sin θ + T
.

Avec θ& 2 =
2mgb(1 − cos θ ) && mgb sin θ
,θ= et I =
m a2 + b2
, on obtient :
( )
I I 3

 2b 2 − a 2   2  
 sin θ et N = mg  a + 7b
2 2
T = mg  2  cos θ − 6b .
 a + b2   
 a + b a + b 
2 2 2 2
  

Application numérique : a = 4 cm et b = 0,4 cm . On a alors a 2 = 100b 2 .

30
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

T 98 N 107 cos θ − 6
On a alors =− sin θ ≈ − sin θ et = ≈ cos θ .
mg 101 mg 101

On représente les normes des composantes en fonction de θ :


1 sin θ
4. La tartine quitte la table en θ d appelé angle de décrochage, tel que 1
6 2 cos θ
N (θ d ) = 0 , soit θ d = Arc cos = 86,8° .
107
La tartine commence à glisser en θ g quand T = f N , ou bien π π θ
O
4 2
98  107 6 
−T = fN c’est-à-dire sin θ g = f  cos θ g − .
101  101 101 
Graphiquement on observe θ g < θ d , le glissement apparaît avant le décrochage, donc la tartine ne peut pas
quitter le coin de la table sans glisser.
98  107 6 
5. On remarque que sin θ g ≈ f  cos θ g −  s’écrit sin θ g ≈ f cos θ g , ou bien f ≈ tan θ g .
101  101 101 

π
Puisque θ g = , on en déduit f ≈ 1 .
4

6. Avec θ& 2 =
2mgb(1 − cos θ )
et I =
m a2 + b2 ( )
, on obtient : θ& =
6bg
(1 − cos θ ) .
I 3 a + b2
2

En θ = θ 0 : θ&(θ 0 ) =
6bg
(1 − cos θ 0 ) .
a + b2
2

π 6 g  2 
Avec θ 0 = et a 2 = 100b 2 , θ&(θ 0 ) = 1− = 6,6 rad ⋅ s −1
4 101b  2 
ur ur uur
7. Lors de sa chute la tartine n’est soumise qu’à son poids P = mg = −mgu x (qui s’applique en G).

Le théorème du moment cinétique dans le référentiel barycentrique s’écrit


dσ G
dt
()
= M G P = GG ∧ m g = 0 .

uuur uuur ur
On en déduit σ G = cte . Or σ G = σ * = I ω , d’où ω = θ& = cte = θ&(θ 0 ) , la vitesse de rotation de la tartine reste

constante.
8. On considère la chute libre de la tartine et on repère son centre de gravité G.

L’altitude initiale de G est x0 = b − b sin θ 0 = 0,12 cm . Son vecteur vitesse initial : v 0 = bθ&0 uθ , soit

v 0 = bθ&0 = 0,026 m ⋅ s −1 . z 0 est négligeable devant la hauteur de chute h = 70 cm et v 0 est négligeable devant

la vitesse en fin de chute de l’ordre de 4 m ⋅ s −1 .

On en déduit que l’on peut considérer la chute libre verticale avec, pour G, position initiale nulle et vitesse
initiale nulle.
ur ur uur
La tartine n’est soumise qu’à son poids P = mg = −mgu x .

Le théorème de la résultante dynamique appliqué à la tartine dans le référentiel terrestre galiléen s’écrit

ma G = P .

gt 2
Avec a G = &x&u x on obtient &x& = − g . En intégrant x& = − gt et x = − .
2

31
Lycée Bertran de Born PC Problèmes de concours corrigés
Christophe Darnat – 2013 Mécanique du solide

2h
Le temps de chute τ de la tartine est tel que x(τ ) = −h , soit τ = , τ = 0,37 s .
g

9. Puisque ω = θ& = cte = θ&0 , on en déduit en intégrant : θ = θ&0 t + θ 0 .

A la fin du mouvement θ f = θ&0τ + θ 0 .

Lorsque la tartine heurte le sol elle a tourné d’un angle θ f = 3,25 rad = 186°23'33' ' .

Cet angle est légèrement supérieur à π , la tartine fait plus d’un demi-tour mais moins d’un tour.
On en déduit qu’elle tombe sur le côté beurré.
10. Pour que la tartine arrive côté non-beurré il faut qu’elle tourne de θ ' f = 2π − θ 0 , ce qui correspond à un

2(π − θ 0 )
temps de chute τ ' tel que θ&0τ '+θ 0 = 2π − θ 0 , soit τ ' = = 0,71 s .
θ& 0

g 2
Ce temps de chute correspond à une hauteur de chute h' = τ ' = 2,55 m .
2
Si une personne de 1,80 m utilise une table de 0,7 m, une règle de 3 nous permet de déduire qu’une table de 2,55
1,8 × 2,55
m est utilisée par une personne de = 6,56 m .
0, 7
Le géant qui utiliserait la table suffisamment haute pour que la tartine tombe sur le côté non-beurré mesure plus
de 6 m 50 !!

32

Vous aimerez peut-être aussi