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MISE en OEUVRE des PAVES posés sur SABLE

• Structure type d'une chaussée


• Textes de référence et bibliographie
• Réception des pavés
• Réception de la plate-forme
• Réception des assises

Réalisation du revêtement
• Recommandations importantes • Lit de pose
• Manipulation des pavés • Pose des pavés et jointoiement
• Choix des pavés et appareillage • Points singuliers
• Blocage des rives • Drainage

• Travail sous circulation


• Entretien
• Mise en service
Structure type d'une chaussée pavée

Pavés
Revêtement
Lit de pose

Couche de base
Assises
Couche de fondation

Plate-forme Sol support

- La plate-forme constitue le support des assises. Elle correspond le plus souvent au sol décapé et
compacté, éventuellement surmonté d'une couche de forme ou d'un géotextile en cas de portance
insuffisante ou de risques de remontées de fines argileuses. La portance du sol en place peut aussi
être améliorée par un traitement au ciment.

- Le rôle des couches d'assises (couche de base et couche de fondation) est de répartir sur le sol les
contraintes dues au trafic. Elles sont inutiles dans le cas d'un aménagement sans trafic.

- La couche de surface est constituée de pavés en béton et du lit de pose.

Cas particulier d'une structure réservoir

Les assises sont constituées d'un matériau poreux (ex : grave grossière, produits en béton, structures
alvéolaires en polymère) permettant le stockage temporaire de l'eau lors des événements pluviaux
importants dans le but de limiter les risques d'inondations.

L'entrée de l'eau dans la structure s'effectue soit au travers d'un revêtement perméable (ex : pavés ou
dalles perméables ou posés à joints larges permettant ainsi le passage de l'eau), soit au moyen de
caniveaux disposés en bordure de revêtement, les deux techniques pouvant être complémentaires.
Textes de référence et bibliographie

Réglementation et normalisation

- NF P 98-303
Pavés en béton
Juillet 1988

- P 98-305
Produits en béton manufacturé
Pavés structurés en béton
Août 1994

- P 98-335
Chaussées urbaines
"Mise en oeuvre des pavés et dalles en béton, des pavés en terre cuite et des pavés et dalles
en pierre naturelle".
Décembre 1993

- Fascicule N° 29
"Travaux, construction, entretien des voies, places et espaces publics, pavés et dallés en
béton ou en roche naturelle".
Cahier des clauses Techniques générales Décret N° 92-72 du 16 janvier 1992

Publications Techniques

- F. DUTRUEL J. DARDARE
Etude du comportement structurel des chaussées revêtues par des pavés en béton.
Publication Technique du CERIB 1987

- A. SANCHEZ
Maîtrise et qualité des productions de pavés en béton.
Publication Technique du CERIB 1987

- A. SANCHEZ
L'assurance qualité des fabrications de pavés en béton en France.
Publication Technique du CERIB 1984

Ouvrages généraux

- Aménagements urbains et produits de voirie en béton (conception et réalisation).


Collection Technique CIMBETON 1997.

- Traversées d'agglomération - Matériaux d'aménagement sur chaussée.


Guide Technique CETUR - SETRA - CETE juin 1990

- Voirie urbaine - Les pavés en béton.


Les dossiers du CETUR N° 27 octobre 1985
Réception des pavés

Pour les fabrications titulaires du droit d'usage de la marque NF, le contrôle est limité à l'aspect
et à la conformité du marquage.

La marque NF est une marque volontaire de certification délivrée par l'AFNOR. Elle atteste de façon
indiscutable et impartiale les qualités et les performances du produit.

Le logo NF apposé sur un produit signifie que ce produit répond à des caractéristiques (de
dimensions, de résistance, de durabilité, d'aptitude à l'usage, ...) fixées par les normes françaises et le
référentiel de certification.

Les produits marqués NF sont contrôlés par l'AFNOR (Association Française de Normalisation),
organisme impartial et par le fabricant :

• Le fabricant s'engage à vérifier en permanence les caractéristiques certifiées des produits qui sont
mis en vente ;
• L'AFNOR et le CERIB (organisme mandaté par l'AFNOR) contrôlent en permanence le niveau de
qualité et les performances des produits NF en inspectant les usines des fabricants et en prélevant
des produits NF pour vérifier leur conformité.

Tout produit qui a obtenu la marque NF porte le logo NF.

La liste des productions certifiées est disponible sur simple demande auprès du CERIB ou consultable
sur le site internet www.cerib.com.

Pour les fabrications non titulaires du droit d'usage de la marque NF, les conditions de réception
(vérifications de la conformité des produits) sont fixées par les annexes A des normes NF P 98-303 et
P 98-305.

La réception porte alors sur :


• les caractéristiques d'aspect et de structure ;
• les caractéristiques géométriques ;
• les caractéristiques physiques ;
• les caractéristiques mécaniques.

L'acceptation ou le refus résulte du contrôle par échantillonnage sur les produits après livraison sur
chantier.
Réception de la plate-forme

Le sol naturel doit être :

- décapé totalement de la terre végétale puis compacté dans tous les cas ;

- terrassé, s'il y a lieu, pour l'amener à la cote et aux pentes souhaitées (la cote finale de la
plate-forme doit tenir compte de l'épaisseur des assises et de la couche de surface après
compactage). La pente de la plate-forme (en général supérieure ou égale à 1 cm/m afin
d'assurer l'évacuation des eaux de ruissellement) doit être la même que celle du revêtement fini.

- amélioré si nécessaire pour qu'après compactage, la portance du sol soit au moins égale à la
valeur prise en compte dans le dimensionnement des assises.
Réception des assises

Quelle que soit la solution retenue au stade de la conception (assises souples ou assises rigides), les
assises doivent être réalisées selon les techniques de mise en oeuvre adaptées aux matériaux
d'assises choisis.

En application du Fascicule N° 29 du C.C.T.G., l'acceptation des assises est prononcée par le maître
d'oeuvre conformément aux normes NF P 98-115 et NF P 98-150, à la norme NF P 98-170 ou au
Fascicule N° 28 du C.C.T.G.

La pente de la couche de base doit être la même que celle du revêtement fini, soit en général au
minimum 1 cm par mètre pour faciliter l'évacuation des eaux de ruissellement.
Réalisation du revêtement
Recommandations importantes

Le comportement de la chaussée sous l'effet des charges verticales et sous l'effet des efforts
horizontaux est directement lié aux caractéristiques du revêtement et à la mise en oeuvre.

En particulier, l'influence de la technique de pose est fondamentale en cas de présence d'efforts


horizontaux (virages, carrefours, zones de freinage...).

Ces efforts horizontaux étant multidirectionnels, il convient de veiller particulièrement au respect des
points suivants :

- choix des pavés et de l'appareillage ;


- blocage des rives efficace ;
- serrage et remplissage des joints ;
- drainage.
Réalisation du revêtement
Manipulation des pavés

La technique de fabrication des pavés et leur contrôle permettent d'obtenir un revêtement esthétique
d'une durabilité excellente, sous réserve que les manipulations avant la pose n'altèrent en rien les
caractéristiques du produit et que leur pose soit satisfaisante.

Ces considérations imposent un minimum de soin lors du déchargement des pavés, de leur stockage
et de leur distribution sur le chantier qui devra être effectuée sur le pavage déjà réalisé aussi bien en
pose manuelle qu'en pose mécanique.
Réalisation du revêtement
Choix des pavés et de l'appareillage

Ce choix peut s'effectuer en fonction du trafic sur la base du tableau ci-dessous en se référant aux
normes NF P 98-303 et P 98-305.

Choix du pavage (*)


Classe de trafic
Epaisseur minimale des pavés Appareillage
LCPC/SETRA
I 6.3 cm
T5 II 6.3 ou 8 cm Lignes de joints discontinues ou chevrons
III 6.3 ou 8 cm
En chevrons ou sans ligne de joints continue dans
T4 8 cm
le sens principal de la circulation
-
T3 8 cm
+
T3 8 ou 10cm En chevrons ou équivalent
Autres (bus, ...) 8 ou 10 cm ou plus (**)

(*) Dans le cas d'un trafic important et de l'utilisation de pavés carrés ou rectangulaires, on veillera
particulièrement à la réalisation de joints serrés et à la réalisation de butées de rives efficaces.
(**) Des applications particulières peuvent imposer l'emploi de pavés d'épaisseur supérieure
à 10 cm (ex : aires portuaires, aéroportuaires, ...).

· Exemple de l'influence de l'épaisseur des pavés sur les déformations d'un revêtement
DÉFORMATION SUR SOL INCOMPRESSIBLE (en mm)

ÉPAISSEUR DU PAVÉ :
2,6
: 60 mm
2,4 : 80 mm
2,2
2,0
1,8
1,6
1,4
ÉPAISSEUR DE LA COUCHE DE SABLE
1,2 AVANT COMPACTAGE : 70 mm
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
1
0 2 500 5 000 7 500 10 000
NOMBRE DE PASSAGES D’ESSIEUX

· Exemples d'appareillage

Pour l'appareillage, on veillera à ce que les pavés n'entraînent pas la réalisation d'une ligne de
joints droite continue dans le sens principal de la circulation.
Les appareillages les plus performants correspondent en général aux pavés posés en chevrons ou
posés de telle sorte que la ligne de joints continue soit la plus courte possible, en particulier dans
le ou les sens principaux de la circulation.
Ligne de joints Sens principal Ligne de joints Circulation
droite discontinue de la circulation discontinue en tous sens

Ligne de joints
Pose en chevron
droite continue
Réalisation du revêtement
Blocage des rives

Le soin apporté à la réalisation de cette phase est essentiel. L'importance du système de blocage
longitudinal ou transversal à mettre en oeuvre est fonction du niveau des efforts horizontaux
prévisibles et donc de la nature et de l'intensité du trafic.

Le plus souvent ce blocage peut être réalisé au moyen de bordures et/ou de caniveaux en béton voire,
de longrines. Le guide "Traversées d'agglomération - Matériaux d'aménagement sur chausssées"
CETUR-SETRA 1990 présente des exemples de réalisation.
Dispositif de
blocage (bordure)

Dispositif de
blocage (longrine)
Revêtement pavé

Lit de pose

Couche de base

Dispositif de
drainage Couche de fondation
Vers réseau

Des dispositifs de drainage doivent être prévus afin d'assurer la continuité du drainage du lit de pose,
notamment aux points bas. Ces dispositifs doivent être raccordés au réseau de collecte des eaux
pluviales.
Réalisation du revêtement
Lit de pose

Réalisation du lit de pose

- Le choix du matériau constituant le lit de pose doit être guidé de préférence vers des sables de
bonne qualité (dureté), siliceux ou silico-calcaires, propres, de granulométrie continue (0/5) et
exempts d'éléments argileux ou organiques (ES >=50).

- L'épaisseur du lit de sable doit être aussi faible que possible après compactage (2 à 4 cm) afin
d'éviter les déformations potentielles du revêtement tout en évitant les risques de poinçonnement des
pavés.

Point
dur

épaisseur de sable
épaisseur de sable épaisseur de sable trop faible ou lit de
voisine de 4 cm trop importante pose inexistant
avant pose des pavés (tassement différentiel) (poinçonnement du pavé)
OUI NON NON

- Les risques de tassements différentiels (en particulier dans les zones de vibration, de circulation
intense ou de risque d'entrainement des fines par les infiltrations) impliquent que l'épaisseur du lit de
sable soit constante et que la pente de la couche de base soit la même que celle du revêtement final.

Exemple de l'influence de l'épaisseur du lit de pose en sable sur les déformations


DÉFORMATION SUR SOL INCOMPRESSIBLE (en mm)

ÉPAISSEUR DU LIT DE POSE EN SABLE :


5 : 100 mm
: 70 mm
: 40 mm

2
ÉPAISSEUR DU PAVÉ : 80 mm

0
0 2 500 5 000 7 500 10 000
NOMBRE DE PASSAGES D’ESSIEUX

- La technique du lit de pose en sable stabilisé est une variante intéressante de la pose sur sable. Son
application qui peut être généralisée est pleinement justifiée en cas de problèmes particuliers (fortes
pentes, présence d'eau, technique de nettoyage agressive...) et lorsqu'il y a risque de migration des
fines sous l'action de l'eau. Ce matériau est obtenu par incorporation d'un ciment dans le sable de
pose sans apport d'eau (par exemple CPJ - CEM II/A ou B 32.5). Le dosage en ciment est au plus
égal à 150 kg/ m3.
Réalisation du revêtement
Lit de pose (suite)

Exemple de fuseau granulaire pour le lit de pose (norme britanique BS 7533)

100

80
Tamisats cumulés (%)
60

40

20

0
0,01 0,1 1 10
( mm )

- Le lit de pose nivelé à la règle est réalisé à l'avancement. Il n'est pas compacté. Il est impératif de ne
pas détruire sa planéité, par exemple en marchant dessus. Un lit de pose réglé avec soin facilite la
pose des pavés et évite notamment les défauts de planéité du revêtement final.

- La pose des pavés sur mortier est proscrite par le Fascicule N° 29 du CCTG. Une telle pose sur
mortier ne peut être exceptionnellement tolérée que dans les petites opérations de quelques mètres
carrés. Dans ce cas, l'assise est impérativement une structure rigide en béton ou en grave ciment.
Réalisation du revêtement
Pose des pavés et jointoiement

Pose des pavés en béton sur lit de sable ou de sable stabilisé

La pose proprement dite s'effectue, le poseur ou la machine étant face à l'avancement, c'est-à-dire
placé sur le travail déjà réalisé.

D'une façon générale et particulièrement pour les ouvrages de dimensions importantes, il est
nécessaire de vérifier la rectitude et le parallélisme des rangs de pavés au moins tous les 4 à 5 m.

La pose s'effectue à joints serrés (le cas échéant les écarteurs en contact).

Jointoiement

Lorsque la pose des pavés est contrôlée et terminée, les joints sont remplis très soigneusement de
sable par balayage. Ce sable est de bonne qualité et de granulométrie compatible avec la largeur
minimale des joints (par exemple 0/1). La granulométrie du sable est étalée afin de lui assurer une
bonne compacité en place. Les sables à granulométrie trop resserrée (exemple : sable de dune) ne
sont pas utilisés.
Les joints peuvent aussi être réalisés au sable stabilisé dans les mêmes conditions.

Exemple de fuseau granulaire pour les joints en sable selon la norme britannique BS 7533 et la norme
américaine ASTM C144.

100
Tamisats cumulés ( % )

80

60

40

20

0
0,01 0,1 1 10
( mm )

BS 7533 ASTM C144

Un compactage est réalisé après le remplissage des joints et le balayage des excédents de sable en
surface. Un matériel de compactage dynamique tel que dame ou cylindre avec semelle ou jante
caoutchoutée est recommandé.

Dans le cas de rives stabilisées, il est préférable de compacter en premier lieu le centre de la surface
en progressant vers les rives.

Après chaque passage du compacteur, les joints doivent être à nouveau garnis de sable et la planéité
constamment vérifiée. Si besoin, des opérations de regarnissage complémentaire des joints doivent
être envisagées après ouverture à la circulation.

Tout caillou susceptible sous compactage de briser les arêtes des pavés doit être éliminé avant
compactage.

Le scellement des joints au mortier est à proscrire.


Réalisation du revêtement
Pose des pavés et jointoiement (suite)

Pour les applications particulières qui nécessitent une bonne étanchéité du revêtement et une parfaite
stabilité des joints (ex : cas des techniques d'entretien agressives ou cas des zones aéroportuaires),
les joints peuvent être garnis au moyen de produits polymères. Il convient pour leur mise en oeuvre de
se rapprocher des fournisseurs.
Réalisation du revêtement
Points singuliers

Réalisation des points singuliers

En ce qui concerne la réalisation des points singuliers et notamment le contournement des obstacles
ou les raccordements avec les rives, il convient de veiller particulièrement à la continuité des assises
et du lit de pose et d'assurer un blocage des pavés efficace.

Exemples

Des solutions telles que :


- produits complémentaires spéciaux (pavés de rive, ...)
- mortier, mortier coloré ou lavé... ;
permettent d'éviter les coupes toujours délicates à réaliser et préservent l'esthétique générale du
revêtement. Toutes les coupes d'une surface inférieure à un demi pavé sont à proscrire.
Réalisation du revêtement
Drainage

Drainage

La réalisation d'un système de drainage efficace est nécessaire afin d'une part d'éviter de créer des
pièges à eau et donc d'assurer la pérennité de l'ouvrage et d'autre part d'éviter la formation de flaques
d'eau en surface nuisant au bon usage du revêtement et qui peuvent affecter la sécurité des
automobilistes et des piétons.
Une première précaution à prendre est de prévoir des profils en travers et en long tels que l'eau ne
stagne pas sur la chaussée mais s'écoule rapidement vers les points bas.

Exemples

Pente Pente
transversale transversale

Pente Caniveau central


longitudinale

En général une pente de 1 à 2 % est suffisante. Cette pente doit être réalisée au niveau des assises
terminées afin de garder une épaisseur du lit de pose constante.
Pour les grandes surfaces, le drainage pourra être réalisé grâce à un découpage en plusieurs zones
en assurant l'évacuation des eaux soit grâce à des caniveaux, soit au moyen d'avaloirs.
Travail sous circulation

Travail sous circulation

La zone en cours de réalisation est protégée de toute circulation jusqu'à son achèvement complet.

Dans les cas exceptionnels où les travaux sont effectués sous circulation, le pavage est réalisé par
demi-voie, une zone de 50 cm minimum exécutée en première phase étant reprise dans la deuxième
partie des travaux ou en réalisant un blocage de rive efficace lors de la première phase.
Mise en service

Mise en service

La mise en service s'effectue dès que le garnissage des joints est réalisé. Les joints doivent toutefois
être regarnis régulièrement notamment lorsque l'emploi d'aspiratrice de nettoyage est fréquent.

Tous les 2 ou 4 ans, les joints sont resablés à refus si nécessaire.

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